Les journaux

cliquez sur le journal de votre choix

L'Humanité

Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité

Fabien Gay

A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.

Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.

Nous sommes de toutes les batailles

Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.

Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.

Réussir cette formidable Fête populaire

Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.

Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.

Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.

Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.

Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.

Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

Pour participer Remplissez ce bulletin et envoyez-le accompagné de votre chèque libellé à l’ordre de Presse et pluralisme - Souscription Fête de l’Humanité à l’adresse :

Directeur de l’Humanité - Souscription pour bâtir la Fête de l’Humanité, 5, Rue Pleyel, 93528 Saint-Denis Cedex

Téléchargez ce bulletin de souscription au format PDF.

Fête de l'HumanitéSouscription pour L'HumanitéFête de l'Humanité 2022
France24 - World

‘Front-row seats to the apocalypse’: Cannes doc takes on Delhi pollution, sectarian violence

Issued on: 26/05/2022 - 20:15

Benjamin DODMAN Follow

India’s prolific movie industry enjoyed pride of place at the Cannes Film Festival, starring as the film market’s first-ever guest of honour. FRANCE 24 spoke to director Shaunak Sen about his stunning New Delhi-set documentary “All That Breathes”, which screened at the festival this week.

The festival’s 75th anniversary has been celebrated as a homecoming, a much-needed reunion after two years of lockdowns and virtual events. It’s also been a time of farewells, with at least two Cannes stalwarts bowing out this year.

Pierre Lescure, the festival’s president for much of the past decade, is passing the baton to Iris Knobloch, the former head of Warner Europe – an appointment that has raised eyebrows among French cinema workers wary of seeing the industry’s crown jewel fall under American influence.

Perhaps more significant for industry workers is the departure of Jérôme Paillard, the head of the all-important Cannes Film Market, who is bowing out after a whopping 27 years at the helm.

Cannes Film Festival © FRANCE24

When Paillard joined the organisation back in 1995, the Marché du film was, in his own words, “a basement with some porno booths”. Since then, it has grown into the world’s largest film market, a sprawling maze where buyers and sellers from all continents discuss film rights and hash out production deals.

The market counted around 2,000 delegates when Paillard stepped in. This year there were more than 12,000 scattered across 360 physical booths – with around half as many attending online.

China was one notable absentee – ostensibly due to Covid restrictions, though the screening of a hard-hitting documentary on Hong Kong’s pro-democracy protests last year is rumoured to be the real cause of Beijing’s no-show. Other countries have sent their largest delegation yet, most notably India, the market’s first-ever “guest of honour” this year.

Both Cannes and New Delhi have made much of their concommittant anniversaries, the festival’s diamond jubilee coincinding with the 75th anniversary of India’s independence.

India sent a high-profile delegation to the Riviera, including a government minister and the country’s ambassador to France. Inaugurating its pavilion on the Croisette last week, the Indian delegation hailed cinema as “one of the most potent instruments of soft power of our country”. Paillard, for his part, spoke of a “renewal of Indian cinema”.

The potential is indeed immense. India's film industry produces up to 2,000 movies per year, more than any other country. The country's 1.4 billion inhabitants, growing middle class, huge theatre network, and sizeable global diaspora give the sector a fanbase that is the envy of the world.

“We’ve been making movies for 60 years and it’s really nice to be recognised on such an international platform,” the Indian model, actress and activist Nidhi Sunil told FRANCE 24 in an interview in Cannes. “I wasn’t here with a brand – I was here as ‘brand India’. And that’s something that’s truly special,” added fellow Indian actress Pooja Hegde, who shoots three films a year in as many Indian languages and has 20 million Instagram followers.

New Delhi’s stifling smog

India’s turbulent politics, and the immense challenges facing the world’s largest democracy, form the backdrop to the most high-profile Indian film at Cannes this year: Shaunak Sen’s hauntingly beautiful “All That Breathes”, which won the grand jury prize at Sundance earlier this year. It is the second film in as many years to touch on the catastrophic consequences of India’s economic growth at breakneck speed, after Rahul Jain’s “Invisible Demons” premiered here last year.

The latter film focused on the tangible experience of climate change: the unbearable heat, the lack of water, the smog so thick that cars and rickshaws keep their signal lights on at all times, hoping other drivers will spot them. It was a powerful indictment of the way unbridled capitalism has precipitated cataclysmic changes in the lives of ordinary people – its ominous warning finding an echo in the blistering heatwaves that have scorched India and neighbouring Pakistan in recent weeks. 

In “All That Breathes”, Sen has opted for a more subtle approach, weaving elements of the climate emergency, nature, politics and human brotherhood into a “dense tapestry” depicting life in his hometown of New Delhi. Set in a predominantly Muslim district of the Indian capital, his documentary focuses on two brothers who have dedicated their lives to rescuing birds injured in the city’s chronically polluted skies.

Nadeem and Saud tend to hundreds of injured kites, birds of prey that drop to the ground in droves because the air is so filthy they crash into each other or collide with kids’ paper kites. Wildlife Rescue, the charity they founded two decades ago, is like “a tiny band-aid on a gaping wound”: a dingy basement crowded with more injured birds than the brothers can handle.

In the background, sectarian violence triggered by a controversial citizenship law spreads across the city, threatening its Muslim population and adding to the sense of an environment that is both stifling and off-balance – as precarious as the power lines and equipment that regularly leave the brothers without clean air, electricity or food for the kites.

FRANCE 24 spoke to the director about the film’s message and his experience of the Cannes Film Festival.

Your film touches on many subjects, including the environmental emergency, human interactions with nature, and social strife. What was your starting point and how did you bring it all together?

We began with a clear idea of what this was not, rather than what it was. We knew this was neither a nature film, nor a frontally political snapshot of the country, nor a regular environmental documentary. Instead, it was a dense tapestry of things I’m interested in and which were very consonant with everything I just mentioned (…) The political metaphor only evolved over time because of things that happened during the shooting. It certainly wasn’t premeditated.

The brothers are more than just characters in the film; they provide its title and much of the thinking. How did you come across them?

I was looking for people who have a deep or profound relationship with the skies or birds, that’s how it began. I wanted to find the kind of metaphor for a broader ecological and social malaise. Fortuitously, the first people I met were the brothers and so I didn’t have to meet anybody else.

The minute I walked into their basement – in equal measure full of industrial decay and majestic, vulnerable birds – it had a salient bipolarity that was inherently cinematic. So I immediately got hooked into it.

Cinema has tackled the pollution crisis, in New Delhi in particular, head-on. Is there still reason for hope?

There’s always reason for hope – guarded, cautiously optimistic hope. What I find interesting about the brothers is that neither do they have a kind of maudlin sentimentality when it comes to environmental issues, nor are they constantly, bleakly spelling doom and gloom, even though they have front-row seats to the apocalypse. They have a kind of wry resilience in terms of putting their head down and soldiering on. I like that kind of attitude. A kind of philosophical disposition of calmness in the face of (…) ecological disaster.

What has your experience of Cannes been like?

It’s difficult not to answer that in clichés. It’s any filmmaker’s dream, obviously. It’s not often that you’re in a space that is sprinkled with such cinematic royalty. It’s an enormous honour and the fact that the characters, the brothers were able to come it means a lot to them, and to get a long standing ovation after the screening was a big deal for them.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ENCORE!

Cannes 2022 rolls out the red carpet for Indian cinema

CANNES FILM FESTIVAL

War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022

ENCORE!

Cannes 2022: Palme d'Or-winning director Ruben Östlund on his satire of the super-rich

Opex 360

La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?

Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…

Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».

Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.

« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».

Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.

« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».

C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.

« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.

Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.

« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.

A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.

« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.

Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].

En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?

Opex 360

La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.

Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.

Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».

Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…

Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».

En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».

Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.

« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur, conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.

Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.

Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.

« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».

France24 - World

“Emily in Paris,” but in London? Camille Razat speaks to FRANCE 24 in Cannes

Issued on: 27/05/2022 - 01:32

Juliette MONTILLY Follow

FRANCE 24 met “Emily in Paris” French star Camille Razat at the 75th Cannes Film Festival. She features in Didier D. Daarwin's film "Mastemah'' at the "Marché du Film" section of the festival. She speaks about everything from Paris and cinema to feminism.

BBC

Palestinian report says Israel deliberately killed Al Jazeera's Shireen Abu Aqla

By Raffi BergBBC News

A Palestinian investigation has concluded that Al Jazeera reporter Shireen Abu Aqla was intentionally shot dead by an Israeli soldier.

Announcing the findings, the Palestinian attorney general said "the only shooting was by the occupation forces, with the aim of killing".

The Israeli defence minister rejected the report, calling it "a blatant lie".

Israel's army is carrying out its own investigation, and has said Palestinian militants might have shot Abu Aqla.

There was widespread outrage when the 51-year-old Palestinian-American journalist was shot dead while reporting on an Israeli military operation in Jenin, in the occupied West Bank, on 11 May.

Al Jazeera says it is referring the case to the International Criminal Court (ICC), as well as Israel's bombing of the channel's office in Gaza during its conflict with militant groups there in May 2021.

The ICC has the power to investigate and prosecute suspected war criminals who are not before the courts of individual states, although Israel does not recognise its authority. The Palestinian Authority says it has already referred Abu Aqla's killing to the ICC.

Eyewitnesses say the fatal shot was fired by Israeli forces, though Israel disputes this. It says it has not yet been possible to establish the source of the gunfire because the Palestinians rejected its request to examine the bullet that killed Abu Aqla or to hold a joint investigation.

Israel says it has identified a soldier's weapon which might have fired the shot, but that it cannot be certain without analysing the bullet.

At a news conference on Thursday in the West Bank city of Ramallah, Palestinian Attorney General Akram al-Khatib said the bullet that killed Abu Aqla was a 5.56mm (0.219 inch) round with a steel component used by Nato forces.

He said Palestinian authorities would not hand over the bullet to the Israelis, and that no photograph of it would be published either. Palestinian officials have previously said they do not trust Israeli investigators.

Abu Aqla, who was wearing a protective vest with the word "Press" on it as well as a helmet, was shot in a road near where a gun-battle had taken place between Israeli forces and Palestinian militants. Her producer, Ali Samoudi, was shot in the back but survived.

Mr Khatib said the Palestinian investigation had established that an Israeli soldier shot directly at Abu Aqla, hitting her in the head while she was trying to escape.

He said there had not been armed exchanges or stone-throwing at Abu Aqla's location, adding that the source of fire had come from the direction of the Israeli forces.

Gunshot marks on a tree next to where she was hit were focused and contiguous, suggesting that the shooter was targeting the upper parts of the body with the intention of killing, Mr Khatib added.

However, Israeli Defence Minister Benny Gantz dismissed the Palestinians' findings.

The State of Israel offers its condolences following the death of Shireen Abu Akleh. The IDF is conducting an ongoing investigation into the matter in order to reveal the truth. Any claim that the IDF intentionally harms journalists or uninvolved civilians, is a blatant lie.

In an interim report on its own investigation, released two weeks ago, the Israeli military said the fatal shot could have come from "massive fire from Palestinian gunmen", or possibly from "a few bullets" fired by a soldier "at a terrorist who was firing at his vehicle".

The Israeli military said its forces had gone into Jenin to apprehend "terrorist suspects" following a wave of deadly attacks against Israelis by Palestinians, two of whom came from the Jenin district.

Abu Aqla was one of the region's most experienced and admired correspondents. She had reported on the Israeli-Palestinian conflict for Al Jazeera's Arabic news channel for two decades.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

More on this story

Vatican condemns Israel over reporter's funeral

Shireen Abu Aqla: Face and voice of war and peace

Al Jazeera reporter killed during Israeli raid

Related Topics

Opex 360

Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.

Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.

La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.

Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.

Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.

« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.

Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022

Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.

France24 - World

Russia shells Kharkiv, war in Donbas reaches ‘maximum intensity’

Issued on: 26/05/2022 - 06:18

FRANCE 24 Follow

Russian forces shelled Kharkiv, killing nine people on Thursday after Moscow’s bid to capture Ukraine’s second city was repelled early in the war. Further south, fighting in the Donbas region reached of “maximum intensity”, according to a senior Ukrainian defence official. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2). 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

1:51am: Ukrainian Railways speed evacuees west from war-ravaged Donbas

From the start of Russia’s invasion, Ukraine’s national railways have been critical to the evacuation of refugees from the hardest-hit regions. That effort continues today as the war intensifies in the country’s southeast, with employees trained in first aid in order to better serve the wounded and vulnerable. FRANCE 24’s Gulliver Cragg, David Gormezano, and Nataliia Paruboch report.

May 27, 12:48am: Zelensky accuses Russia of ‘genocide’ in Donbas region

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky on Thursday accused Russia of carrying out “an obvious policy of genocide” in his country’s eastern Donbas region.

Moscow’s offensive in Donbas could end up leaving the region “uninhabited,” he said, accusing the Russians of wanting to reduce its cities to ashes.

“All this, including the deportation of our people and the mass killings of civilians, is an obvious policy of genocide pursued by Russia,” he said in his nightly televised address.

11:10pm: No talks about relaxing sanctions on Russia to get grain exports, White House says

The White House said on Thursday there were no talks being held about relaxing sanctions on Russia in order to get grain exports.

Russian President Vladimir Putin and Italy’s Prime Minister Mario Draghi on Thursday discussed ways to help ease the international food crisis, with the Kremlin saying this could be done only if the West lifts sanctions.

10:25pm: Death toll in Kharkiv rises: regional governor

The death toll due to Russian shelling on Ukraine's second city Kharkiv has risen from four to nine, according to local officials.

"Russian shelling in Kharkiv today left nine civilians dead," regional governor Oleg Sinegubov said on social media.

A 5-month-old child as well as her father were among the dead, while her mother was gravely wounded, he added.

"Nineteen civilians were injured," he said.

9:22pm: Ukraine’s top diplomat asks for multiple launch rocket systems

The military situation in eastern Ukraine is even worse than people say it is and the country needs heavy weapons now to effectively fight Russia, said Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba. 

During a question and answer session over Twitter Kuleba said that "without multiple launch rocket systems, we won't be able to push them back".

He said that if Russia were to request a ceasefire, "we will think twice, three times before agreeing to it".

https://t.co/yxkKLI4PoP

May 26, 2022

6:03pm: Mariupol port demined, open for civil vessels, says Russia

Civil vessels may use the Azov Sea port of Mariupol in Ukraine as the danger from mines has been eliminated, the Russian defence ministry has announced.

It said a maritime humanitarian corridor was opened on Wednesday in the Azov Sea.

Russia took full control of Mariupol last week when more than 2,400 Ukrainian fighters surrendered at the besieged Azovstal steel plant.

5:10pm: Clearing up Azovstal after Ukrainian surrender

After a Russian siege that lasted more than two months, the Azovstal steel plant in Mariupol today is completely destroyed. Russian state TV has aired footage of pro-Russian separatist forces clearing out mines and combing through the sprawling complex after Ukrainian defenders surrendered on the orders of their superiors.

The Ukrainian soldiers are now prisoners of war in Russia. Officials hope they can be released in a prisoner exchange between the two countries.   

4:54pm: Lukashenko orders new military command for southern Belarus

Belarus leader Alexander Lukashenko has ordered the creation of a new military command for the south of country, bordering Ukraine, according to a video release.

Belarus planned to deploy special operations troops in three areas near its southern border with Ukraine as Lukashenko talked up the role of Russian-made missiles in boosting the country's defences.

4:10pm: Putin says West will fail in isolating Russia

Russian President Vladimir Putin says the West will fail in its attempts to isolate Russia and face growing economic problems.

Speaking via video link to members of the Eurasian Economic Forum, Putin said Russia wasn’t going to shut itself off from international cooperation. The forum includes several ex-Soviet nations. 

Putin said that trying to isolate Russia is “impossible, utterly unrealistic in the modern world” and “those who try to do it primarily hurt themselves.”

3:48pm: 'Terrifying scenes' in Kharkiv region after Russian pullback

Reporting from Ukraine’s Kharkiv region, FRANCE 24’s Cyril Payen describes “terrifying scenes” even after Russian forces pulled back from the northeastern area to focus on the Donbas assault further south.

The “whole area” is mined, says Payen, with the landscape littered with burned out Russian trucks. But the worst has been the testimonies of “barbarity” during the Russian occupation, he added.

2:41pm: Four civilians killed in Kharkiv: governor

At least four civilians were killed and several were wounded in Russian shelling of the city of Kharkiv in northeastern Ukraine, according to the regional governor.

"The occupiers are shelling the regional centre again," said Kharkiv Governor Oleh Synehubov on the Telegram messaging app. "According to preliminary information, seven people were injured. Unfortunately, four were killed."

Synehubov urged residents to go to shelters during the bombardments.

2:21pm: War in Donbas at 'maximum intensity': Ukraine

Fighting in the eastern Donbas region has reached its fiercest level yet, said Ukraine's Deputy Defence Minister Ganna Malyar. 

"The fighting has reached its maximum intensity," Malyar told a press briefing, warning that an "extremely difficult" and "long" period of combat lay ahead.

12:19pm: Kremlin says Moscow expects Kyiv to meet its demands

The Kremlin said on Thursday that Moscow expected Kyiv to meet its demands, adding that Ukraine needed to have an awareness of the situation for peace talks to take place.

Kremlin spokesman Dmitry Peskov was reacting to comments by former US Secretary of State Henry Kissinger, who this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.

Moscow is demanding that Ukraine acknowledge Crimea as Russian territory, and recognise breakaway Russian-backed parts of eastern Ukraine as independent states, among other demands. Ukraine categorically disagrees with Russia's claims.

11:45am: Scholz says Putin won't be allowed to dictate peace

Russian President Vladimir Putin will not be allowed to dictate peace in a war that he "will not win" in Ukraine, German Chancellor Olaf Scholz said Thursday. Putin has "already failed in all his strategic aims", the German leader told the World Economic Forum in Davos.

Russia's plan to capture all of Ukraine is "further away today than it was at the beginning" of its invasion on February 24 as Ukraine put up an impressive defence.

Putin "underestimated" the "resolve and strength" of allies in countering his aggression in Ukraine, said Scholz, noting that Moscow has also now pushed Finland and Sweden to join the NATO defence alliance.

10:39am: Fierce fighting rages on outskirts of east Ukrainian city of Severodonetsk

Fighting between Russian and Ukrainian forces has reached the limits of the key eastern Ukraine city of Severodonetsk, the regional governor said Wednesday, describing the combat as "very difficult". FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv:

08:38am: 8,000 Ukrainian POWs held in Luhansk and Donetsk, report says

Ukrainian prisoners of war held in the Russian-backed self-proclaimed Luhansk and Donetsk People's Republics number about 8,000, Luhansk official Rodion Miroshnik was quoted by TASS news agency as saying on Thursday.

"There are a lot of prisoners. Of course, there are more of them on the territory of Donetsk People's Republic, but we also have enough, and now the total number is somewhere in the region of 8,000. That's a lot, and literally hundreds are being added every day," Miroshnik said.

08:07am: Ukraine says Russian forces shell 40 towns in Donbas region

Russian forces shelled more than 40 towns in Ukraine's eastern Donbas region, Ukraine's military said, threatening to shut off the last main escape route for civilians trapped in the path of their invasion, now in its fourth month.

After failing to seize Ukraine's capital Kyiv or its second city Kharkiv, Russia is trying to take full control of the Donbas, comprised of two eastern provinces Moscow claims on behalf of separatists.

Russia has poured thousands of troops into the region, attacking from three sides in an attempt to encircle Ukrainian forces holding out in the city of Sievierodonetsk and its twin Lysychansk. Their fall would leave the whole of Luhansk province under Russian control, a key Kremlin war aim.

5:30am: G7 faces challenges to keep climate change goals on track amid rising fuel prices due to the war in Ukraine

Ministers from the world's wealthiest democracies will wrangle over how to keep climate change goals on track as they meet in Berlin on Thursday for talks overshadowed by spiralling energy costs and fuel supply worries sparked by the war in Ukraine.

Energy, climate and environment ministers from the Group of Seven (G7) countries want to reaffirm a commitment to cap global warming at 1.5 degrees Celsius and protect biodiversity at the May 25-27 meeting.

The group will also consider committing to a phase-out of coal power generation by 2030, according to a draft communique seen by Reuters, though sources suggested that opposition from the United States and Japan could derail such a pledge.

The draft, which could change considerably by the time talks conclude on Friday, would also commit G7 countries to have a "net zero electricity sector by 2035" and to start reporting publicly next year on how they are delivering on a past G7 commitment to end "inefficient" fossil fuel subsidies by 2025.

The invasion of Ukraine by Russia has triggered a scramble among some countries to buy more non-Russian fossil fuels and burn coal to cut their reliance on Russian supplies, raising fears that the energy crisis triggered by the war could undermine efforts to fight climate change.

12:57am: Ukraine rebukes Western proposals for concessions to end war

The angry comments by Zelensky come as Ukrainian troops are facing a renewed offensive in two eastern regions that Russian-speaking separatists seized part of in 2014.

The New York Times editorial board said on May 19 that a negotiated peace might require Kyiv to make some hard decisions, given that a decisive military victory was not realistic.

And former U.S. Secretary of State Henry Kissinger this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.

“Whatever the Russian state does, you will always find someone who says ‘Let’s take its interests into account’,” Zelensky said in a late-night video address.

“You get the impression that Mr Kissinger doesn’t have 2022 on his calendar, but 1938, and that he thinks he is talking to an audience not in Davos but in Munich back then.”

In 1938, Britain, France, Italy and Germany sighed a pact in Munich that gave Nazi dictator Adolf Hitler land in the then Czechoslovakia as part of a failed attempt to persuade him to abandon further territorial expansion.

“Perhaps the New York Times also wrote something similar in 1938. But let me remind you, it’s now 2022,” said Zelensky.

“Those who advise Ukraine to give something to Russia, these ‘great geopolitical figures’, never see ordinary people, ordinary Ukrainians, millions living on the territory they are proposing to exchange for an illusory peace.”

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© France Médias Monde graphic studio

 

 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN As it happened

Live: Russia cuts off gas exports to Finland after payments dispute

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol

Perspective

'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal

New York Times - World

11 Newborns Killed in Hospital Fire, Senegal’s Leader Says

Advertisement

Supported by

President Macky Sall said the blaze broke out in a neonatal unit, but gave no further details.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Yonette Joseph

At least 11 newborns were killed after a fire tore through a neonatal unit of a regional hospital in the West African nation of Senegal, the country’s president, Macky Sall, said on Thursday on Twitter.

Mr. Sall, who was on a state visit to Angola, said the blaze had broken out at Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the city of Tivaouane, which is about 50 miles northeast of Dakar, the capital.

“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall said. He gave no further details.

Senegal’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, who was in Geneva for the World Health Assembly, posted on Twitter, “We learned with sorrow of the deadly fire in the neonatology department of the Mame A. A. Sy Dabakh hospital in Tivaouane.” He said that he had dispatched a delegation to the site of the blaze and was cutting short his trip to immediately return to Dakar.

He later told the television station TFM that “according to a preliminary investigation, a short circuit triggered the fire.” The news site Senegal7 also reported that the fire had broken out around 8 p.m. on Wednesday.

The city’s mayor told reporters that the fire spread rapidly but three babies had been rescued, according to the BBC.

Cheikh Bamba Dièye, minister of regional planning and local government, suggested on Twitter that deeper scrutiny of the state of the country’s hospitals was in order.

“I am appalled by the horrific and unacceptable death of 11 newborn babies in Tivaouane,” he wrote. “The recurrence of tragedies in our hospitals reminds us of the obligation to thoroughly review the quality of service in our hospitals.”

Senegal’s hospital system was already facing public scrutiny over a case in which a woman nine months pregnant and her unborn baby died in April in the northern town of Louga after her requests for a cesarean section were ignored, according to news reports. In response, members of a national midwives’ association went on strike, the hospital’s director was dismissed, and six midwives were charged with failing to assist a person in danger, the BBC reported. Three were acquitted this month, and the others received suspended six-month sentences.

There have been a number of devastating fires in Senegal in recent years. In April 2021, four newborn babies died after a fire broke out at a hospital in the northern town of Linguère, which the mayor said had most likely been caused by the electrical malfunction of an air-conditioning unit in the maternity ward. In 2013, at least nine children died in a house blaze in the Medina neighborhood of Dakar, Senegal’s state news agency reported at the time. Seven of the children were Koranic students who took classes from a holy man who employed them as beggars.

In 2017, a fire killed at least 22 people and injured more than 100 during an Islamic festival in the village of Médina Gounas, in the eastern part of the country. In 2010, six people were killed and several injured after a blaze broke out at the same spiritual retreat.

Mike Ives and Elian Peltier contributed reporting.

Advertisement

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
BBC

SANS TITRE

Positive day for Ferrari on both sides of the garage, with Carlos Sainz only a fraction away from the pace of his team-mate Leclerc.

Next on the board is Sergio Perez with a 1:13.035, the other Red Bull of Max Verstappen is fourth, 0.068 seconds between the two Red Bull team-mates, and then it's Lando Norris in the top five with a time of 1:13.294.

A few moments earlier...

Great day for Charles Leclerc at his home grand prix. He tops both Friday practice sessions, this time clocking a 1:12.656 to lead the field.

1. Chalres Leclerc (Ferrari) - 1:12.656

2. Carlos Sainz (Ferrari) +0.044s

3. Sergio Perez (Red Bull) +0.379s

4. Max Verstappen (Red Bull) +0.447s

5. Lando Norris (McLaren) +0.638s

Lance Stroll comes to a stop in the lovely paved area of Turn 1. Another one bites the Sainte Devote dust.

"Power unit feels poor at the moment."

Lando Norris is the newest member of the Sainte Devote club.

The yellow flag is waved for a few seconds to allow the McLaren to gather his thoughts after a trip down the escape route and he's back on his way.

The stewards are going to have a little look at that incident between Magnussen and Tsunoda.

The Haas of Kevin Magnussen is the latest driver who needs to find an alternative route as the Alpha Tauri of Yuki Tsunoda is in his way.

A Red Bull navigates the swimming pool section with ease as the McLaren of Lando Norris cuts the corner.

Christian Horner on the pit wall tells Sky Sports the team are focused on their long runs now.

As the timer ticks towards 15 minutes of the session left, whatever marker Red Bull has posted on the timing sheets, Ferrari, so far, has had an answer to.

Charles Leclerc and Carlos Sainz are separated by 0.044 seconds as the Spaniard extracts even more pace from his Scuderia.

1. Charles Leclerc (Ferrari) - 1:12.656

2. Carlos Sainz (Ferrari) +0.221s

3. Sergio Perez (Red Bull) +0.379s

4. Max Verstappen (Red Bull) +0.447s

5. Lando Norris (McLaren) +0.638s

That peck on the wall at Turn 12 has mucked up George Russell's front right tyre, he tells the Mercedes pit wall.

Out on track, Nicholas Latifi gets in the way of the drivers just behind and the Williams is placed in the bad books.

Russell dusts himself off and the yellow flag is cleared, while Lando Norris returns to the McLaren garage for some TLC on his car.

George Russell has come to a stop in sector two due to a lock up. Escape road is there for you...

Not to be left behind, Carlos Sainz knocks Max Verstappen out of the top two in the pecking order with a 1:13.066.

The quickest time is changing hands at a rapid pace.

Charles Leclerc was top with a 1:13.125 but Max Verstappen responded with a 1:13.103 to leapfrog the Monegasque driver.

But this is Charles' home turf. He needs a good weekend in front of his adoring fans. So his next flying lap is even better and he gives his supporters a 1:12.764 to go back to the top of the timing sheets.

L'Humanité

Compétition. David Cronenberg, dernier scalpel avant rideau

Nos recommandations culturelles

Avec  les Crimes du futur, le Canadien signe un film testament théorique et désincarné, parcouru de quelques fulgurances mais boursouflé. À boire, à manger et beaucoup à régurgiter.

Cyprien Caddeo

Les Crimes du futur, David Cronenberg, Canada, 1 h 47

«La chirurgie est le nouveau sexe.» La promesse du nouveau David Cronenberg, contenue dans cette seule réplique, était alléchante : le retour du maître canadien à la science-fiction et au « body horror » (littéralement « horreur corporelle »), un sous-genre d’autant plus coté qu’il a été palmé l’an dernier, avec  Titane. La déception est à l’avenant.

Tout est abstrait, intello, en apesanteur

Dans les ruines postindustrielles d’un futur délabré et non daté, l’humanité a repoussé les limites de la douleur et subit un syndrome d’évolution accélérée. Les organes poussent comme autant de nouveaux fruits, les corps sont en ébullition. Pour ressentir encore, les êtres se supplicient, se mutilent, s’incisent : l’érotisme à l’heure transhumaniste. Saul Tenser (Viggo Mortensen) et sa concubine Caprice (Léa Seydoux) sont deux performeurs, spécialistes de la chirurgie artistique. Devant leur public, ils tranchent avec raffinement, tatouent des organes, retirent des excroissances tumorales. Et palabrent jusqu’à l’indigestion sur le sens de la vie, de la finitude et de l’art.

Les Crimes du futur tient plus de l’essai théorique que de l’horreur viscérale. « Le corps est la réalité », professe pourtant le film. Alors, pourquoi rien n’y est palpable ? Tout est abstrait, intello, en apesanteur. Alors, oui, des pistes de réflexion géniales surgissent, mais elles s’évaporent dans un film trop dense, trop bavard. Multipliant les autocitations – ici les boyaux d’ eXistenZ, là les traumas de  Crash –, David Cronenberg s’autopsie. Comme si son cinéma était déjà froid. À l’image des monstruosités géniales qu’il a créées tout au long de sa filmographie, le résultat est boursouflé.

Des navettes vides prétextes à l’autothéorie

Toison argentée, drapé de noir, artiste organique et tourmenté en décalage avec le monde, Saul Tenser campe un avatar évident de David Cronenberg lui-même. C’est le seul vrai personnage, les autres, que ce soit ceux de Léa Seydoux ou de Kristen Stewart, demeurant des navettes vides prétextes à l’autothéorie. Quand le héros s’embarque dans un absurde concours du « meilleur organe original », on devine le cinéaste, malmené par le Hollywood établi, snobé par les oscars, régler quelques comptes avec son humour acide. On espère, puis déchante. Le sujet n’est, comme le reste, que survolé.

Comble pour un Cronenberg qui a signé des œuvres aussi radicales que  le Festin nu : son film n’est jamais subversif. Ses Crimes du futur semblent appartenir au passé. Pour cause, le monde, au fond, est déjà cronenbergien. La preuve, son vrai coup d’éclat a eu lieu durant la promotion : le cinéaste a vendu une image certifiée de ses calculs rénaux sur le Web. La course aux modifications corporelles ? Le transhumanisme est passé par là. Des humains cherchant à développer des néo-organes pour ingérer les déchets industriels ? Notre sang est déjà colonisé par les microplastiques. Le maître a un train de retard. On reste donc à quai. La comparaison avec  Titane enfonce le clou. Le film de Julia Ducournau, qui n’a jamais caché sa passion pour Cronenberg, a certes ses scories et ses détracteurs, mais il a le mérite de réactualiser le « body horror » en le percutant aux préoccupations de l’époque : la transgression du genre et la fluidité des identités. La relève de la garde ?

Festival de Cannes 2022cinémadavid cronenberg
Opex 360

La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.

À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.

On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.

En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.

Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…

Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.

Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.

Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.

El País (ESP)

SANS TITRE

El Comidistest es la sección de El Comidista en la que probamos cosas: desde trucos para hacer huevos fritos hasta formas de enfriar bebidas a toda velocidad, pasando por recetas virales de TikTok o creencias extendidas sobre la pasta. Pero cuando mejor nos lo pasamos es cuando pasamos revista a artilugios de cocina extraños, especialmente si vienen de Aliexpress: aunque sean un fracaso, nunca defraudan en diversión.

Nuestra entrega de hoy pertenece a este último apartado, y se fija en dos categorías que rebosan de oferta en dicha web: los peladores y los batidores. ¿Conseguirán estos artefactos que abandonemos el cuchillo y el tenedor, o acabarán en el cajón de los trastos olvidados junto a las tijeras para moldear croquetas y la jeringuilla para espaguetis de gelatina? Mira el vídeo y disfruta.

PELADORES Y BATIDORES PROBADOS

Pelador de fruta de acero inoxidable

Pelador de frutas y verduras multifunción, pelador de anillo para dedo,

Cuchillo de silicona para cortar y recoger verduras, Protector de dedos, tijeras para plantas, guantes de jardín

Práctico utensilio de cocina de acero inoxidable, cortador de ajo y jengibre

Pelador de nueces de acero inoxidable, pinzas de cacahuete, abridor de semillas de melón, pelador de semillas de girasol, alicates de nogal, abrazadera

Máquina eléctrica para pelar semillas de melón, descascaradora automática para el hogar

Pelador Automático de Semillas de Melón para el Hogar, Máquina Peladora Girasol, Artefacto para Perezosos, Cascanueces, Accesorios de Cocina

Batidor agitador automático de 3 velocidades, manual ajustable batidor de huevos, salsas, sopa, crema, licuadora

Batidora de huevos portátil, mezclador de yema de huevo dorada, batidor de huevos

Cubo mágico de apertura de huevos, abrelatas de cáscara de huevo, separador, cortador eficiente

Opex 360

Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.

« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.

Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].

Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.

Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.

La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.

Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.

Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».

Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.

BBC

SANS TITRE

Azarenka 6-4 5-7 0-1 Teichmann

Switzerland's Jil Teichmann survives two break points to hold serve in the opening game of the deciding set.

It's the 15th seed, Azarenka, against the 23rd seed here and it's been a high quality encounter throughout.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 4-6 Nadal

Rafa Nadal tells Eurosport about the late flurry of good play by Botic van de Zandschulp: "He started to play very aggressive. You will always feel a little nerves to finish the match.

"I am happy to be through in straight sets. I think it was the best match of my tournament for two sets and a half."

On passing 300 wins in Grand Slam events: "There is two clear things to achieve this number. One, you are very old. Second, I had a great career. I am very happy with how things went.

"I have had some tough moments with injuries but because of tennis I have experienced things I wouldn't have had. I have been able to do a lot of things I have never imagined or dreamed about."

Azarenka 6-4 5-7 Teichmann

Victoria Azarenka and Jil Teichmann are into a deciding set of of a right ding-ding affair on Court Simonne Mathieu.

Azarenka edged the first set 6-4 but Teichmann has responded by taking the second set 7-5 despite an injury time-out for treatment to some blisters.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 4-6 Nadal

Naomi Broady

British player on BBC Radio 5 Live Sports Extra

He will be slightly irritated that it took 15-20 minutes longer than it could have done but ultimately he's come through in straight sets, played some really good stuff.

I think he will be very confident after that.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 4-6 Nadal

Nadal brought the win up with a smash from the net. A touch of style to put the punctuation mark on things. He's punched the air now and so far Friday has seen our two big guns dominate.

Of the two, Novak Djokovic was arguably smoother but both of them look tip-top.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 4-6 Nadal

A shade over two hours but Rafa Nadal gets the job done despite a late flurry of eye-catching stuff from Botic van de Zandschulp. It turned into a tussle, just too late.

It's a test against Felix Auger-Aliassime in the last 16 for Nadal next. Auger-Aliassime is coached by Toni Nadal - Rafa's uncle and former coach.

That won't be awkward at all.

Felix Auger-Aliassime has finally overcome Filip Krajinovic, coming through 7-6 (7-3) 7-6 (7-2) 7-5.

Next up for the Canadian ninth seed? Almost certainly Rafael Nadal...

Van de Zandschulp 3-6 2-6 3-5 Nadal

Naomi Cavaday

BBC Sport tennis commentator

He will have a bit of concern that he could be out on court too long here.

That's what killed him in Madrid - a long match that he should have wrapped up earlier because he was a game away from doing so.

He was too tired the next day, he couldn't move properly, he was limping a lot. His job here at Roland Garros is to win these matches in a straightforward manner.

*Van de Zandschulp 3-6 2-6 3-5 Nadal

So one game to go if Rafa Nadal has his way. He's 15-30 down in it but he will serve for the set and match even if he doesn't take this one.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 3-5 Nadal

Naomi Cavaday

BBC Sport tennis commentator

I think the best tactic against Nadal on Court Chatrier is to go nuts.

Just tee off for a couple of points, serve-volley, drop shots, then slice everything for a point - just mix it.

The thing Nadal likes least is his rhythm being disrupted.

#bbctennis

Dennis Ethan: Nadal's level has dropped remarkably since the break point in the fifth game.

It does look like he's toned the afterburners down Dennis but he's 5-3 up in the third now, one game from the win.

Right then, that's Zidane, Seedorf, Wenger and now Desailly in the house at Roland Garros.

So we need one more for our five-a-side team. Anyone seen Bruno Cheyrou?

Owning one of those flats in the background looks a decent shout. A view of the action year after year...

Van de Zandschulp 3-6 2-6 3-4 Nadal*

Botic van de Zandschulp gets the frying pan out to toss one over the net with Rafa Nadal stranded at the back of the court. The drop-shot ploy works a treat. This is the best we've seen from the Dutchman.

A pinged backhand gets the game done and he's not going easy is Botic.

*Van de Zandschulp 3-6 2-6 2-4 Nadal

Botic van de Zandschulp - ranked 29 in the world - shows a bit of what he's about to stay in a gruesome rally before absolutely cementing a forehand past Rafa Nadal. How dare you Botic.

And he gets rewarded as Nadal goes long on the next point to be broken!

A first break of the Spaniard's serve since the opening game of the match - which I think was around three weeks ago.

Sasnovich beats Kerber

Belarus' Aliaksandra Sasnovich has taken another scalp at Roland Garros, beating three-time Grand Slam champion Angelique Kerber in straight sets.

Sasnovich - who defeated Britain's US Open champion Emma Raducanu in round two - saw off the 34-year-old German 6-4 7-6 (7-5) on Court Simonne Mathieu.

That result guarantees at least one unseeded quarter-finalist in the women's draw as Sasnovich next faces Italy's world number 59 Martina Trevisan in the last 16.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 1-4 Nadal*

A sensational point as Botic van de Zandschulp is sent to the extreme right of the court and lobs one back via the clouds. Then he's sent to the extreme left and lobs one back via the clouds. This time Rafa Nadal is right on the net and smashes into space. All that hustle for no reward as the Spanish conductor just does what he does.

David Law

Commentator on BBC Radio 5 Live Sports Extra

Nadal has been fabulous. He's got 67% of his first serves in - and when he's got them in, he's won 91% of the points.

It's felt like he's been 'on it'. Everything has been struck assertively, with authority into the corners.

Van de Zandschulp 3-6 2-6 1-4 Nadal*

Rafa Nadal has a kind of swagger right now while Novak Djokovic just plodded at ease during his win a short while ago.

Nadal is a bundle of energy, mopping his brow almost angrily. He sends a ball long in the fifth game of this third set and whacks both this shoes to shake some clay off. It's energy and movement, always.

Another long forehand from the Spaniard makes it 30-30. The jeopardy is gone really, a procession is in play and as Botic van de Zandschulp finds the net we move closer to a finish.

Break point Nadal.... ace. Not yet son. And the big man sticks in there to notch a game. He's on his way out but that will have restored a little pride. Good hustle.

Felix Auger-Aliassime had to really dig deep to win the first two sets against Filip Krajinovic in tie-breaks - and the Serb isn't going away.

Krajinovic is a break up in the third set at 4-3 and has just saved four break points in the eighth game, which is at deuce.

Meanwhile, 23rd seed John Isner is one set all with Spanish world number 131 Bernabe Zapata Miralles and it's 3-3 in the third.

Le Figaro

Au procès qui l'oppose à Johnny Depp, Amber Heard dit recevoir «des milliers» de menaces de mort

La fin du procès Heard-Depp approche et l'actrice a dévoilé, jeudi 26 mai, être victime de harcèlement moral de la part de milliers de personnes.

«Je reçois des menaces de mort régulièrement, voire chaque jour», a affirmé Amber Heard, rappelée à la barre lors de la dernière journée d'audition des témoins. En effet, l'actrice de 36 ans a affirmé, ce jeudi 26 mai 2022, avoir reçu «des milliers de menaces de mort» depuis le début de son procès contre son ex-mari Johnny Depp, qui la poursuit en diffamation devant un tribunal américain.

Une déclaration qui arrive au moment où le procès prend fin. Les avocats des deux parties doivent présenter leurs plaidoiries ce vendredi 27 mai et les sept jurés se retireront ensuite pour délibérer. S'ils ne parviennent pas à un verdict dans la journée, ils poursuivront leurs délibérations mardi prochain.

À lire aussi«C'est horrible, humiliant, insensé» : Johnny Depp témoigne pour la seconde fois contre d'Amber Heard

En vidéo, Amber Heard dit avoir reçu des «milliers» de menaces de mort

«Je suis harcelée, humiliée, menacée tous les jours, juste parce que je suis dans cette salle d'audience», a dit Amber Heard, très émue. «Des gens se moquent de mon témoignage sur les agressions, des gens veulent me tuer, ils me le disent tous les jours, ils veulent mettre mon bébé dans le micro-ondes et ils me le disent», a raconté l'actrice, mère d'une petite fille.

«Chaque jour, je dois revivre le traumatisme» des violences conjugales qu'elle affirme avoir subies pendant sa relation avec Johnny Depp, a-t-elle dit. Le procès «a été la chose la plus atroce, douloureuse et humiliantes que j'aie eue à vivre», a-t-elle affirmé.

Remous dans la salle

La comédienne, apparue dans Justice League et Aquaman , fait l'objet d'une campagne de dénigrement et d'insultes sur les réseaux sociaux depuis le début de ce procès ultra-médiatisé au tribunal de Fairfax, près de Washington.

Chaque jour, des centaines de fans de Johnny Depp se massent devant l'entrée du bâtiment et dans la salle d'audience pour montrer leur soutien à la vedette de Pirates des Caraïbes. L'atmosphère feutrée qui règne dans cette salle depuis le 11 avril a été perturbée jeudi, après un vif échange entre Amber Heard et l'avocate de Johnny Depp, par des commentaires de membres du public rapidement réprimandés par la juge Penney Azcarate, qui a menacé de continuer le procès à huis clos.

Rappel des accusations

Ces six semaines de débats ont révélé au grand jour les détails sordides d'une relation émaillée de disputes et, selon Amber Heard, de violences lorsque Johnny Depp était sous l'emprise d'un cocktail de drogues et d'alcool. Johnny Depp, quant à lui, poursuit en diffamation Amber Heard, qui s'était décrite dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018 comme «une personnalité publique représentant les violences conjugales» subies deux ans auparavant, sans nommer son ex-mari.

Amber Heard, la belle qui fait fondre Johnny Depp

L'acteur de 58 ans dément avoir jamais frappé une femme et dénonce des accusations «ahurissantes». Il réclame 50 millions de dollars en dommages-intérêts, estimant que cette tribune a ruiné sa réputation et sa carrière. L'actrice a contre-attaqué et demande le double, affirmant que cette plainte est un prolongement d'une campagne de «harcèlement» qui a mis sa carrière entre parenthèses.

«Raconter mon histoire»

En 2020, Johnny Depp avait perdu un premier procès en diffamation à Londres contre le tabloïd britannique The Sun, qui l'avait qualifié de «mari violent». Ce procès est «un écho de l'autre salle (d'audience) dans laquelle il m'a traînée», a dit Amber Heard en évoquant le procès londonien. Elle a répété avoir subi des violences «verbales, physiques, émotionnelles et psychologiques» de la part de Johnny Depp pendant leur relation, entre 2011 et 2016.

«Je ne suis pas une sainte», a-t-elle dit à l'évocation de son premier témoignage, il y a dix jours, quand elle avait admis avoir frappé son ex-mari au moins une fois. Elle a expliqué avoir écrit cette tribune sur les violences conjugales «pour mettre ces questions en lumière, donner une voix aux gens qui n'en ont pas». En mai 2016, Amber Heard avait obtenu d'un tribunal une mesure d'éloignement contre son mari pour violences conjugales, après un an de mariage. Leur divorce avait été prononcé début 2017.

«J'ai le droit de raconter mon histoire, j'ai le droit de dire ce qui s'est passé» et de «raconter ma propre histoire et ma vérité», a-t-elle asséné, accusant Johnny Depp d'avoir «promis de détruire (sa) carrière» et de lui faire subir «une humiliation mondiale».

Marion Cotillard : "Il y a plein de moments où je me sens coupable vis-à-vis de mes enfants"

Annette, de Leos Carax, comédie musicale qui flirte avec la tragédie et le surnaturel, ouvre le Festival de Cannes. L’actrice y joue une cantatrice face à Adam Driver. Pour nous, devant l’objectif, elle incarne des héroïnes d’opéra et se confie comme jamais. Rencontre avec une star pas diva.

Le baiser endiablé d'Austin Butler et Kaia Gerber sur le tapis rouge de Cannes, à la première d'Elvis

Mercredi 25 mai, la fille de Cindy Crawford a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes 2022 pour soutenir son petit ami, acteur star du film Elvis, présenté hors compétition.

«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard

Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.

L'Humanité

Un certain regard. Plan 75, une optimisation appliquée à l’existence

Nos recommandations culturelles

Avec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.  

Michaël Mélinard

Plan 75 de Chie Hayakawa, Japon, France, Philippines, Qatar 1h 52

Dans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les États-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait.

En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.

Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie. 

Festival de Cannes 2022Cinéma japonais
BBC

SANS TITRE

Talks aimed at overcoming Turkey's objections to Sweden and Finland joining Nato have broken up with no sign of progress.

A senior Turkish official said talks between the countries made little headway and told Reuters news agency "it is not an easy process". Negotiations will continue but no date has been set for them, the source added.

All 30 Nato members, including Turkey, need to approve the applications from Sweden and Finland to join the Western security alliance.

But Turkey has challenged both after accusing the two countries of harbouring individuals linked to Kurdish terrorists, a claim denied by Sweden and Finland.

Some analysts view Turkey's stance as an attempt to win concessions from other Nato members.

A Ukrainian official has been giving more details about the fighting in the city of Severodonetsk.

The head of the Severodonetsk district administration, Roman Vlasenko, told the BBC's World At One programme that Ukrainian forces needed more heavy weaponry to drive the Russians out of the city.

He said Russian forces did not have a numerical advantage but had more heavy weapons.

"Arms are reaching the front in many areas of Luhansk and Donetsk regions," Vlasenko said.

"But for the counter-offensive to be quick and effective we need more of them."

He said Russian forces were in the suburbs and trying to take the city from three sides, but had been repulsed from central areas twice in the last three days.

Russia requires substantial financial resources in order to continue supporting both its economy and its "special operation" in Ukraine, the country's finance minister says.

"Money for a special operation" means "huge resources" are needed, Anton Siluanov says at a university event.

Moscow officials insist on referring to the invasion of Ukraine as a "special military operation."

He adds the Russian government will be spending 8 trillion roubles (£95.8bn) in the form of an economic stimulus package this year.

"Huge funds. We need these resources to support the economy, support our citizens."

The Russian economy has fared poorly in the last few months after being hammered by Western sanctions, with some forecasts projecting its GDP to shrink by between 8.5% and 15% this year.

Russian forces have taken over two-thirds of the perimeter of the front-line city of Severodonetsk, the governor of Luhansk region says.

But Serhiy Haidai says the city is not completely surrounded, denying reports by officials from the pro-Moscow self-declared Luhansk People's Republic that Ukrainian forces are cut off there.

Severodonetsk is the most easterly major population centre in the Donbas still controlled by Ukraine.

Earlier we reported that 60% of the city's housing stock is completely destroyed and up to 90% of buildings are damaged.

At least 1,500 people have died there since the invasion began in February.

Russia appears to have gained control of most of Lyman in Donetsk region - one of several key locations in eastern Ukraine under intense bombardment.

Moscow says its forces are fighting for the "complete liberation" of the Donbas, which broadly refers to Ukraine's eastern regions of Donetsk and Luhansk, where Russian-backed separatists held significant territory before the invasion.

Russia now controls more than 90% of Luhansk and has made significant advances in Donetsk since its invasion on 24 February.

See the latest maps and charts here

David Brown

BBC News

Boris Johnson has called for more military support for Ukraine, as it battles Russian forces in the east of the country.

The UK prime minister said Russian troops were “continuing to chew through ground” in the Donbas region, making “slow, but I’m afraid palpable, progress.”

He said multiple launch rocket systems, which have been requested repeatedly by Kyiv, could help Ukraine defend itself against what he called “very brutal Russian artillery.”

The government has pledged £1.3bn ($1.6bn) for military support to Ukraine.

The UK has supplied thousands of items of equipment so far, including 5,000 Nlaw anti-tank weapons, which many analysts believe have had a major impact on the course of the conflict.

"Nlaw was absolutely critical to the defeat of Russian ground thrusts in the early stages of the war," according to Justin Bronk, of the Royal United Services Institute.

Other UK supplies to Ukraine include Brimstone 1 short-range missiles, Mastiff armoured vehicles, heavy lift drones, plastic explosives, air defence systems, night vision devices and small arms ammunition.

Read full-details here.

Some more now on the battle over the city of Lyman in Ukraine's eastern Donetsk region, which earlier today Russian-backed separatists claimed to have taken control over.

Ukrainian officials are conceding that the city has been lost to pro-Russian forces, but not necessarily all of it.

A Kyiv defence official has told reporters that Ukrainian troops are currently battling to keep control of the city's north-western and south-eastern areas.

The BBC has not been able to verify any of these claims.

So the picture on the ground is unclear, and it's not possible to say for certain if Russian forces have taken full control of the city.

About 70 bodies have been discovered under the rubble of a former industrial building in the Russian-occupied city of Mariupol, an aide to the city's mayor says.

The bodies were found by Russian emergency workers and taken to a mass grave, Petro Andryushchenko said on Telegram.

He said they were people who had been trapped in the collapsed building after it was struck by shelling.

"No identification was carried out, but locals say there was basically nothing to identify given the condition of the bodies," Andryushchenko said.

Andryushchenko, the mayor and other local officials are no longer in the city and are posting updates from a location in Ukrainian-controlled territory.

On Tuesday Andryushchenko reported that nearly 200 severely decomposed bodies had been recovered from under the rubble of a residential building in the city.

Paul Kirby

Digital Europe editor

Seizing Lyman represents a significant moment in the slow advance of Russia's proxy forces in eastern Ukraine. The battle for the city has been intense, even if Ukrainian forces started pulling back from it earlier this week. It's the second major success for Russia this week, following the fall of Svitlodarsk further south.

Lyman is not a big city in itself, but it gives Russia's proxies control of a key east-west road. It also means they are now within 20km (12 miles) of the city of Slovyansk, to the south-west. Slovyansk is a major transport and supply hub for Ukraine, even though the trains stopped running there weeks ago.

The other big battle is further to the east, where Russian forces are targeting the twin cities of Severodonetsk and Lysychansk. Local officials say there is heavy fighting on the outskirts of Severodonetsk and two-thirds of the city is surrounded.

Although much of the population has fled, there are still thought to be more than 10,000 civilians sheltering there.

These are important cities in Ukraine's industrial heartland known as Donbas and losing them would be a signficant blow for the army.

The total economic losses to Ukraine caused by Russia's invasion amount to $564-600bn (£447-476bn), according to the Kyiv School of Economics (KSE).

The measure includes direct damage to housing and other buildings, infrastructure and property as well as indirect damage in the form of GDP decline, lost investment, workers leaving and additional defence and social support costs, the KSE said.

Direct losses from the destruction of buildings and infrastructure are estimated at $105bn, with damaged housing accounting for about $40bn of that figure.

The cities of Mariupol - now under Russian control after a long siege - Kharkiv and Chernihiv - both heavily shelled by Russia before its forces withdrew - and Severodonetsk and Lysychansk in Donbas where heavy fighting is currently taking place have seen most damage to residential buildings, the KSE said.

Meanwhile Ukrainian companies have suffered $11bn of economic losses, including more than half a billion dollars in the past week alone. More than 200 Ukrainian companies, factories and plants have been destroyed, damaged or seized by Russia, the KSE says.

The KSE says Ukrainians can report the loss of physical infrastructure, including residential buildings, via its website.

Earlier today a former finance minister said Ukraine would need $750bn for reconstruction. Tymofiy Mylovanov told the BBC World Service's Newsday programme that the work could bring with it the chance to "build back better".

If you're just joining us or need a catch-up, here are the latest developments in Ukraine:

More now on the news we reported earlier on the fall of the city of Lyman in Ukraine's eastern Donetsk region.

Oleksiy Arestovych, adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, appears to have also confirmed that Russian-backed separatists have control of the city.

"According to unverified data, we lost the town of Lyman," Arestovych said in a video, adding that the attack had been well organised.

"This shows, in principle, the increased level of operational management and tactical skills of the Russian army," he added.

His comments come as Ukrainian governor of the Donetsk region, Pavlo Kyrylenko, told media outlet Hromadske that Lyman was "mainly controlled by Russian troops" but the Ukrainian military had taken up new fortified positions in the area.

Lyman is the site of a key railway hub and has long been a target of pro-Russian forces.

News presenter and correspondent Zhanna Agalakova was one of the most famous faces on Russian state television until March, when she quit her job over the war in Ukraine.

Agalakova, who is now in hiding, tells the BBC's Newsnight that Russian TV is a "brainwashing machine" and she wishes people would switch it off.

"It's like two different planets," she says, contrasting Russian TV telling viewers Vladimir Putin's invading forces are being cheered and handed flowers with the images of death and tragedy in Ukraine seen by viewers the rest of the world.

You can see more of her interview on Newsnight on BBC Two at 22:30 BST.

Robert Greenall

BBC News

Since Russia invaded in February, one of the overwhelming narratives in the Western media has been that of low morale among its troops.

The Ukrainian armed forces, on the other hand, have been portrayed as being highly motivated to fight to defend their country.

But that may not be the whole picture. In an article in today's Washington Post, two officers leading a company of volunteers describe their concerns about lack of support from senior commanders on the front line.

Company commander Serhiy Lapko says: "Our command takes no responsibility. They only take credit for our achievements. They give us no support.”

They are refusing to continue to fight, and face arrest and court-martial.

The Post also includes a video by a group which says it is part of the 115th brigade, 3rd battalion fighting at Severodonetsk. They say they are refusing to serve because they have "no battle commanders, no equipment, no respect".

"We have been waiting for reinforcements for two weeks now," one serviceman says. "We are being sent to certain death."

Cases of Ukrainian volunteers refusing to fight have been rare, and another group of fighters in the same battalion have countered with a video of their own, describing them as deserters who abandoned their colleagues.

"They thought they were on holiday," a service member says in the video.

Rumblings of dissatisfaction do appear to have become more common, though.

Members of a territorial defence battalion from the central Cherkasy region said that though they were willing to fight, they lacked the heavy weaponry they needed for combat.

The video, which has the address of an unofficial military channel on Telegram, was posted by a pro-Russian blogger in recent days.

The channel says there has been a sharp rise in the number of similar videos since the beginning of May.

We have more details now on the three explosions that reportedly happened overnight in Dnipro, a region in central-eastern Ukraine.

Ten people have been killed and 30-35 wounded as a result of Russian missile strikes against a National Guard base in the Dnipro district, according to the head of the Territorial Defence Centre, Hennadiy Korban.

He says three missiles were launched from the Rostov region of Russia.

Earlier, we reported rescuers were going through the rubble to look for people after explosions were heard overnight and several more were incoming, the region's governor Valentyn Reznichenko says.

Both sides have given a fresh assessment of whether peace talks can restart - having stalled for weeks.

President Zelensky says Ukraine is not "eager" to talk to his Russian counterpart Vladimir Putin - but it will have to anyway.

"We have to face the realities of what we are living through," Zelensky said in an address to an Indonesian think tank, according to the Reuters news agency.

Meanwhile, the Kremlin blames Ukraine for the freeze in negotiations. Spokesperson Dmitry Peskov told reporters on Friday it was unclear what Kyiv wanted, Reuters reported separately.

Peskov accused the Ukrainian leadership of "contradictory statements".

UK Prime Minister Boris Johnson says Russian forces are continuing to "chew through ground" in the Donbas region of Ukraine, adding that Putin is making slow but palpable progress.

"I'm afraid that Putin, at great cost to himself and to the Russian military, is continuing to chew through ground in Donbas," he says in an interview with Bloomberg this morning.

"He's continuing to make gradual, slow, but I'm afraid palpable, progress and therefore it is absolutely vital that we continue to support the Ukrainians militarily."

Johnson says more offensive weapons are needed in Ukraine, including long-range multiple-launch rocket systems.

"I think it's very, very important that we do not get lulled because of the incredible heroism of the Ukrainians in pushing the Russians back from the gates of Kyiv," Johnson adds.

Recent images from Getty photojournalists have revealed the desperate conditions for civilians in Severodonetsk and Lysychansk - two besieged eastern cities which are on the front line of the Russian offensive.

There has been heavy fighting on the outskirts of Severodonetsk - a key Russian target - as Russian troops attempt to capture the city in the Luhansk Region of Ukraine.

The city is under almost continuous shelling - 60% of the housing stock is completely destroyed and up to 90% of buildings are damaged and will need major repairs, the mayor, Oleksandr Stryuk, says.

Four civilians were killed in Severodonetsk on Thursday and 1,500 have died since the invasion began in February and the city's regional centre is being destroyed by Russian artillery and aircraft, head of the Luhansk Regional Military Administration, Serhiy Haidai says.

He says Russian troops tried to break into Severodonetsk from nearby towns, Purdivka and Shchedryshcheve, and attacked Ukrainian military positions.

Russian forces have been making sporadic breakthroughs against heavily entrenched Ukrainian positions in the Donbas since Moscow focussed its war efforts there.

Russian-backed separatists claim to have taken control of the city of Lyman in Ukraine's eastern Donetsk region.

In a Telegram post, the armed forces of the self-declared Donetsk People's Republic says 220 settlements are now under their control.

The BBC has not been able to independently verify the claims.

Lyman is on the road to the Ukrainian city of Slovyansk - which is a key Russian target as Moscow tries to take full control of the Donbas.

Opex 360

La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.

Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.

Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.

Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.

Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.

Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.

El País (ESP)

Entre viñedos milenarios a los pies de Montserrat en Oller del Mas

BARCELONA

Dormir en una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos, y este alojamiento cerca de Manresa, con bodega y restaurante, es una buena pista

En el reciente libro El viaje y su sentido, la viajera y profesora británica Emily Thomas dedica un capítulo a la fascinación que despierta el concepto cabaña y su relación con la filosofía de la naturaleza salvaje y de autores como Henry David Thoreau y Ralph Waldo Emerson. “Quiero vivir en una cabaña. Me imagino en una casita de madera, escondida en un bosque o asomada a orillas de un lago. Una techumbre a dos aguas por encima de grandes ventanas en las que se reflejan los árboles de alrededor…”. Emily Thomas no es la única persona a la que le pasa esto. Basta con echar un vistazo a la web Cabin Porn para hacerse una idea de la fascinación que despiertan estas construcciones en esa amplia parte de la sociedad contemporánea que busca la naturaleza para entender por qué la vida moderna de la ciudad le distrae continuamente con tonterías.

ampliar foto

Habitar una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos. Se tenga la edad que se tenga, cuando se visitan las cabañas de Oller del Mas, donde la idea se refina hasta la perfección (actualmente es lo más de lo más en cuanto a hostelería en la provincia de Barcelona), se entiende esa fijación y uno se replantea cosas.

A juzgar por la cantidad de reservas que tienen desde que abrieron sus puertas hace nueve meses no hay quien se resista. Construidas con madera de los pinos blancos de la finca, diseñadas por el estudio Tribuna de Arquitectura de Arenys de Mar (Barcelona), las cabañas se integran de manera sutil y armónica en el bosque, ejerciendo el mínimo impacto sobre el terreno. Si no fuera por los amplios ventanales en los que, como le gusta recalcar a Thomas, se reflejan los árboles, pasarían desapercibidas. Se han incorporado de manera tan delicada que ni siquiera apoyan su peso en la tierra: flotan en un campo cuidado con un cariño que explica perfectamente por qué pertenece a la misma familia desde hace 10 siglos. Es un detalle que dice mucho y que, además, ayuda a entender por qué este lugar (con bodega, hotel, restaurante…) es pionero como negocio sostenible. “Queremos proteger un entorno que ha sido antes protegido por 35 generaciones y que deberá pertenecer y proteger la número 37”, destaca Frank Margenat, actual propietario.

ampliar foto

Vayamos por partes. Oller del Mas es consecuencia de una herencia y de una historia milenaria. Su filosofía es bastante sencilla: respeto por el medioambiente y compromiso con el territorio. Gracias a ese savoir faire fue condecorado en 2016 como mejor experiencia enoturística por la Generalitat de Cataluña. Aquí se hace vino desde el año 964. Y es que antes de convertirse, gracias a sus cabañas, en hotel de lujo discreto, Oller del Mas es una bodega con grandes vinos provenientes de las distintas variedades de uvas. Hay 60 hectáreas de viña y 600 hectáreas de finca. Destacan variedades autóctonas como garnacha y cariñena, pero quizás las más sorprendentes sean el picapoll negro, el picapoll blanco (que dan lugar a vinos divertidos y gastronómicos como el Especial Picapoll Negro cantidad de restaurantes con estrella Michelin lo incluyen en sus menús degustación; seleccionado como mejor vino de Cataluña en 2014 o Els Ecos, Merlets, Lautats) y, por supuesto, la malvasía manresana, gracias a la cual se obtiene uno de los vinos más especiales, el 201, que recibe ese nombre en referencia a los 201 días que la uva blanca está macerándose con las pieles de la propia variedad, sin sulfitos, con fermentación espontánea. Un auténtico Orange Wine (vino brisado) absolutamente insólito.

El objetivo del joven enólogo Carles Murai es obtener la máxima expresión de las uvas que crecen en este entorno. Vinos expresivos, singulares, comprometidos. Todos ecológicos, creados a partir de la mínima intervención. Al respecto, cuenta Margenat que usan la biodinámica (trabajo de la tierra en función de la luna y los astros) “para cumplir el objetivo de reflejar un paisaje dentro de una botella, pues esa es la magia de este producto, que no caduca y viene siempre envuelto por un aura de romanticismo que permite incluso averiguar la climatología de cierto año lejano”.

ampliar foto

En septiembre, durante la vendimia, a diferencia de otras bodegas, esta permanece abierta. Se invita a conocer el proceso de selección de la uva (obviamente manual). La experiencia incluye cenas con el propietario y el equipo. Si bien aquí se hace vino desde el siglo X, se comercializa como Oller del Mas desde 2003, cuando Frank Margenat se decidió a dar el salto y profesionalizar, mejorar y comercializar los vinos que antes se vendían a bodegas y vecinos y se bebían en familia. De modo que esto es el sueño hecho realidad de unos emprendedores que pese a la expansión no dejan de mirar a las raíces, lo que explica que conserven el viejo ollero (donde se cocían las ollas) que da nombre al vino, al castillo y a la finca. Fue la primera bodega de España con certificado de huella de carbono y la tercera en el mundo en contaminar menos para elaborar una botella de vino. “El objetivo para 2022 es ser la primera” añade Margenat durante la cata.

Por lo pronto, no solo han conseguido diferenciarse con sus vinos sino también con su oferta hotelera y con su compromiso sostenible, de ahí que las cabañas, el castillo, la bodega y el restaurante se nutran con energía geotérmica, solar y aerotérmica. Mención aparte merece el restaurante Bages 964, abierto al público (no es necesario hospedarse en las cabañas) y en el que conviene reservar. La cocina atrevida de Alex Portales (que llega tras su paso por escuelas como Disfrutar Barcelona o El Celler de Can Roca) destacan los arroces —atención al de tallata con trufa negra—, los pescados de pieza entera y una variedad de platillos que denotan un espíritu cosmopolita.

Con vistas a la montaña mágica 

Desde las terrazas de Las Cabañas del Oller que dan a las viñas se obtienen las únicas vistas que mantienen el paisaje de Montserrat virgen. Es una panorámica prodigiosa del macizo más especial de Cataluña, unas montañas cuya morfología no ha dejado de fascinar a viajeros con ánimo de perderse en ella durante siglos. Y es que Oller del Mas es ese punto intermedio por el que pasaba San Ignacio de Loyola (Loyola, 1491 – Roma, 1556) cuando, desde su Cueva en Manresa, de vez en cuando salía a visitar Montserrat. De ahí viene el llamado Camí ignasià Manresa Montserrat cuya última parte bonita pasa por aquí.

ampliar foto

Para empatizar con el paisaje de Oller del Mas, quienes gusten de montar a caballo lo tienen igual de fácil (el hotel cuenta con una hípica y caballos) que quienes practiquen senderismo (con opciones como el Camí del Torrent o la Riera dels gorgs). Quien no pueda resistirlo, o quien venga con niños, también se puede hacer en un carro tirado por mula.

Si se decide visitar la cercana localidad de Manresa conviene dejarse caer por la basílica de Santa María de la Seu de Manresa, que este año cumple 500 años con su espectacular gótico tan joven, así como por el famoso Carrer del Balç y por dos edificios art déco de primer nivel como son el Antic Restaurante Miami y los almacenes Cal Jorba, un prodigio de Arnald Calvet, proyectado en los años treinta, afortunadamente protegido.

ampliar foto

Al final del día, no hay mejor lugar para reponerse que el restaurante Bages 964 y el interior y las terrazas de las cabañas del Oller, donde se puede recibir la noche con el silencio y el respeto que merece. El filósofo Ralph Waldo Emerson empezó su libro Naturaleza así: “Para buscar la soledad, un hombre necesita alejarse tanto de su propia alcoba como de la sociedad. Al leer o escribir no estoy solo, aunque nadie esté conmigo. Pero si el hombre desea realmente sentirse solo, no tiene más que contemplar las estrellas. Los rayos que proceden de esos mundos celestiales le distinguirán de las cosas que toca…”. Difícilmente en estas cabañas uno se distrae con lo que no procede. Por algo el desayuno se sirve a partir de las nueve. Cero estrés, please.

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

Opex 360

Le porte-avions britannique Prince of Wales annoncé en Méditerranée… toujours sans F-35B mais avec des hélicoptères

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

Lors de sa participation à l’exercice Cold Response 22, en Norvège, et de son déploiement dans l’océan Arctique, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales a présenté la particularité de ne mettre aucun avion en oeuvre depuis son pont d’envol, malgré sa capacité à emporter jusqu’à 36 F-35B, le chasseur-bombardier de 5e génération à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL]. Et il en ira de même pour sa prochaine mission.

En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».

Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].

La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.

En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.

À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.

Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.

Photo : Royal Navy

BBC

The dynamic between Obi-Wan and Princess Leia is a delight, while there are pulpy shades of John Wick in the way that Obi-Wan is plagued by bounty hunters

One of the more intriguing quirks of the Disney era of Star Wars, following the megalith's acquisition of George Lucas's Lucasfilm in 2012, has been the growing re-evaluation of Lucas's critically panned prequel trilogy. This, of course, could simply be a case of millennial nostalgia, although I would say it is also founded on a valid sense of appreciation for movies that – while undeniably flawed in execution – are rich in the kind of cohesion and ideas that Disney's sequel trilogy sorely lacked. Whatever the reason for it, this reappraisal is evidently a driver for the latest Disney+ Star Wars show, Obi-Wan Kenobi, a slick six-part series that seeks to explore what happened to the Jedi Master after the harrowing events of 2005's Revenge of the Sith. The show even begins with a recap of the prequels.

More like this:

–      Stranger Things 4 is 'worth the wait'

–      10 TV shows to watch in May

–      The sci-fi show that terrified Britain

Directed by TV veteran Deborah Chow, from scripts by showrunner Joby Harold, Obi-Wan Kenobi finds Ewan McGregor's stoic Jedi still in hiding on Tatooine, where he has given himself the holy mission of protecting the young Luke Skywalker. In reality he is a broken man, haunted by the fall of the Jedi, the death of his friend Anakin (Obi-Wan is unaware that he survived to be Darth Vader), and stuck in a daily loop of drudgery and boredom. In interviews leading up to the show, Chow referenced films like 2017's Wolverine-centred X-Men spin-off Logan in describing Obi-Wan's darker, more character-driven approach compared to the rest of the franchise. Judging from the two episodes that premiered today, she wasn't wrong. It's a compelling portrait of defeat and regret, bolstered by a sad, soulful performance from McGregor, who has managed to dim the twinkle from Obi-Wan's eyes.

To make matters worse, Obi-Wan is now cut off from the powers of the Force, for fear of alerting the Empire's Inquisitors to his presence. These Jedi hunters, who hardcore nerds will recognise from animated show Star Wars: Rebels, take advantage of the Jedi's compassion. In one key scene, the ambitious Inquisitor Reva (Moses Ingram) lures a Jedi out of hiding by threatening to kill a barkeep, revealing the Jedi to be played by none other than Uncut Gems co-director Benny Safdie. He highlights Obi-Wan's dilemma: to act, to play the hero, to save others, is to condemn yourself (and likely Luke) to death. "What happened to you?" Safdie's character Nari asks Obi-Wan at one point. "You were once a great Jedi". Nari is later found strung up in the town square.

Obi-Wan is eventually forced into action by episode one's big surprise: the kidnap of a 10-year-old Princess Leia, played with an endearing precociousness by Bird Box's Vivien Lyra Blair. Obi-Wan, who is one of the few people in the galaxy aware of her importance, is approached by her adoptive father Bail Organa (Jimmy Smits reprising his prequel role) to rescue her. Now he must decide – will he act, will he play the hero, will he save Leia? "You couldn't save Anakin," Organa says, "but you can save her".

A recurring problem with Disney's era of Star Wars spin-off films and TV shows has been that the more gaps they fill in the overarching timeline, the more backstory of big characters that is illuminated, the smaller and less interesting the universe becomes. Did seeing Han Solo do the Kessel Run match up to your imagination? Did Boba Fett taking off his helmet and revealing himself as a nice guy make his character any more engaging? Obi-Wan Kenobi runs the same risk here, but justifies itself by being the first Disney+ Star Wars series to feel like a main Star Wars story, rather than some offcut, with its centring of lead characters from the films. After all, it's hard to think of anything else that could tempt Obi-Wan out of his cave. Of course it had to be Leia.

Episode two offers another rare treat when it comes to the recent Star Wars TV shows: a trip away from Tatooine. Obi-Wan ventures to the Blade Runner-esque planet of Daiyu, a hive of scum and villainy where he must avoid detection and track down Leia.

Joby Harold's script is remarkable in the first episode for its tightness, with not a single scene feeling superfluous or wasted. Episode two is slightly baggier, and lends weight to the argument that perhaps this project would have worked better as a two hour movie rather than a five hour TV show. You could also argue this based on the show's production values, which are of course absurdly impressive for television but are still unmistakably televisual. Even with the involvement of cinematographer Chung Chung-hoon, known for his work on Oldboy and The Handmaiden, scenes on Tatooine and Daiyu have a strange, artificial quality to them unbefitting of Obi-Wan's grand status. Doesn't he deserve a bigger stage?

Still, there is a lot to enjoy here. The dynamic between Obi-Wan and Leia is a delight, with the scene in which he is reminded of her mother (Natalie Portman's Padme) proving particularly poignant, while there are pulpy shades of John Wick in the way that Obi-Wan is plagued by bounty hunters throughout the city. Kumail Nanjiani's fraudulent Jedi, who wears a bath robe and uses magnets to move objects across the room, will perhaps divide opinion. The joke is undoubtably funny, but there's something about Star Wars being this wacky and self-aware that feels jarring. Plus, why would you pretend to be a Jedi in a time when Jedis are being strung up in the street? Surely there are safer cons.

(Credit: Disney+)

The second episode ends with Obi-Wan discovering the truth: Anakin Skywalker survived, and now lives on as Darth Vader. The shock is immense – and poses intriguing questions for how he will react going forward. They were like brothers once, and now they are enemies. The closing shot shows a burnt and scarred Vader in a bacta tank, giving us our first glimpse of the returning Hayden Christensen, who reprises his role as Anakin. It's no secret that they will fight again in this series, which has attracted some concern that it could undercut the significance of their duel in 1977's A New Hope – again, making the universe feel smaller.

But for now, based on the strength of these two episodes, I'm willing to give Obi-Wan Kenobi the benefit of the doubt. Much like the man himself, we must keep the faith. 

★★★★

The first two episodes of Obi-Wan Kenobi are on Disney+ now, with further episodes launching weekly.

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

BBC

Uvalde shooting: Texas police change key details as criticism mounts

By Gareth EvansBBC News

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Police in Texas have revised key details about Tuesday's deadly school shooting as criticism mounts from parents over the initial response.

The gunman roamed outside the Uvalde school for 12 minutes before entering unchallenged, police said on Thursday.

That contradicted earlier statements which said the attacker had been confronted and shot at by an officer.

He killed 19 children and two teachers before he was shot dead 90 minutes after he arrived, police said.

That delay, combined with video footage showing frustrated parents being tackled and handcuffed by police while the gunman was still inside the school, has led to growing public anger and scrutiny of the early response.

It has also called into question claims by state Governor Greg Abbott, who earlier this week hailed the "quick response" of "valiant local officials" who he said had engaged the gunman before he entered the school. "They showed amazing courage by running toward gunfire," he said.

A new timeline was given at a news conference Thursday by Texas Ranger Victor Escalon, who repeatedly said that he wanted to "clear up" previous statements. He defended the police response and spoke of the emotional toll the shooting had taken on officers. "We're all hurting inside," he said.

Officials were due to speak again on Friday amid criticism and further questions about why 18-year-old Salvador Ramos was inside the school for more than an hour before he was killed - not by local officers, but by a tactical unit led by US border agents.

Mr Escalon said Ramos crashed his vehicle nearby at 11:28, with the first emergency call coming two minutes later as witnesses reported a man carrying a gun. Ramos then shot at members of the public, roamed the school premises, and entered freely through an unlocked door at 11:40.

Police arrived on site four minutes later, Mr Escalon said. But it is unclear how close they got to the gunman or whether they attempted to enter the classroom where the shooting took place.

Police initially said the officers were "inside making entry" and took cover after coming under heavy fire. This was revised on Thursday by Mr Escalon. "They [didn't] make entry immediately because of the gunfire they were receiving," he said.

At 12:45, the gunman was shot dead by a team led by an elite Border Patrol tactical unit. Mr Escalon played down previous statements by police that there had been ongoing exchanges of gunfire during the previous hour. "The majority of the gunfire was in the beginning," he told reporters.

Witnesses have said police were hesitant to confront the killer, and videos from the scene show officers gathered outside while being urged by desperate family members to storm the building immediately.

One mother told the Wall Street Journal that she was briefly handcuffed and accused of impeding a police investigation, after demanding - along with other parents - that officers enter the school. Angeli Rose Gomez said she saw one father thrown to the ground by an officer, another pepper-sprayed and a third who was tasered.

"The police were doing nothing," said Ms Gomez, who was eventually released. She said she jumped over the school fence and ran inside to rescue her two children. "They [the police] were just standing outside the fence. They weren't going in there or running anywhere."

"They say they rushed in," Javier Cazares, whose daughter Jacklyn was killed in the attack, told the Associated Press. "We didn't see that."

"A lot of us were arguing with the police, 'You all need to go in there. You all need to do your jobs'. Their response was, 'We can't do our jobs because you guys are interfering.'"

Texas shooting: More coverage

The apparent delay in entering the building deviates from guidance that became standard police practice after the 1999 Columbine High School massacre, which states that the first officers on the scene should do whatever they can to stop an attack without waiting for backup.

Curtis Lavarello, a former SWAT officer who now works on school safety training, said the response seemed far from the mark of what would be expected.

"I can't think of any scenario that would warrant that long of a delay," he told BBC. "You've got to go in and stop that threat quickly."

Robb Elementary School had several major vulnerabilities, he added, such as a lack of security cameras and doors that had been left unlocked.

"This shooting in Uvalde is going to have a lot of teachable moments," said Mr Lavarello.

Mr Escalon refused to answer several questions about why the gunman had not been killed sooner. He said he had "taken all those questions into consideration" and would give an update later.

Investigators have found no indication the gunman had a history of mental illness or a criminal record. He legally purchased two AR-style rifles in the week before the attack, shortly after his 18th birthday.

Related Topics

Opex 360

La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

Début mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].

Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.

Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.

Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.

Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…

Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.

« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.

Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.

Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.

Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.

« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.

« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.

« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.

Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.

Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.

« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.

EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED

China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO

— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022

Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.

Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense

L'Humanité

États-Unis. Après le massacre d’Uvalde : la puissance intacte du lobby des armes

Actu

Pourtant minoritaire dans l’opinion publique, il empêche le vote de toute législation encadrant même au minimum l’achat et le port d’armes à feu.

Christophe Deroubaix

La réunion se tiendra aujourd’hui comme prévu. À Houston, dans l’État où s’est déroulée, mardi, une nouvelle tuerie de masse, la National Rifle Association tient son premier meeting annuel depuis trois ans. Donald Trump y est attendu, ainsi que le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Nul doute qu’une fois expédiée la sympathie pour les familles, ils répéteront tous en chœur la doxa du lobby des armes à feu : ce sont les humains qui tuent, pas les armes, donc il est inutile de légiférer sur la possession de ces dernières.

Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armes

Mieux : une arme entre les mains d’un good guy peut devenir la solution. Même si l’organisation traverse des problèmes internes, avec Wayne LaPierre, son président depuis trente ans, sur la sellette, son emprise sur la politique américaine ne semble pas se relâcher. Elle le doit à ses 4 millions de membres, mais aussi et surtout à la bataille idéologique qu’elle a menée depuis des décennies, conjointement avec les fabricants d’armes à feu (20 millions vendues rien que l’an dernier) et le Parti républicain, désormais totalement acquis à leur cause.

Tueries de masse aux États-Unis. Les condoléances du député Thomas Massie ? Cette photo de famille...

Le rôle central de la cour suprême

Le lobby des armes a d’abord imposé sa lecture absolutiste du célèbre deuxième amendement de la Constitution. Que dit-il ? « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes. » Rédigé dans le contexte d’un pays en formation après une guerre d’indépendance où les « milices » ont joué un rôle d’importance, cet amendement assure, selon ceux qui en ont une interprétation « relativiste », un droit collectif. Mais dans le débat public comme devant les tribunaux, c’est la notion de possession individuelle qui prime.

Etats-Unis. Biden ouvre le brûlant dossier des armes à feu

En 2008, dans le cas du District of Columbia v. Heller, la Cour suprême avait estimé, pour la première fois, que le deuxième amendement protégeait un droit individuel à détenir et garder des armes chez soi dans le but de se défendre. Au nom de cette jurisprudence, une cour d’appel fédérale vient d’ailleurs de bloquer une loi californienne qui interdisait la vente d’armes semi-automatiques aux personnes de moins de 21 ans. Elle a ajouté un autre argument presque terrifiant : la tradition, depuis la fondation du pays, qui autorise les jeunes adultes à porter des armes. En juin, la plus haute instance judiciaire du pays pourrait encore élargir la brèche, dans le cas d’une loi de l’État de New York, et rendre de plus en plus difficiles des législations visant au contrôle des conditions de vente d’armes par les États fédérés eux-mêmes.

États-Unis. Qu’est-ce que le « filibuster », cet art tout américain de pirater le débat au Sénat ?

Comme pour l’avortement, la seule solution passerait alors par une loi fédérale, qui se heurtera au « filibuster ». Droit à l’avortement et contrôle des armes à feu : d’autres analogies existent entre deux des plus brûlants dossiers de la politique américaine. Dans les deux cas, l’opinion publique, favorable au droit des femmes à disposer de leur corps comme au renforcement des contrôles sur les achats d’armes, s’inscrit à rebours des positions républicaines. Dans les deux cas, les « bases » (chrétiens évangéliques, détenteurs d’armes à feu) sont en rétractation numérique. Les deux racontent la même capacité d’une minorité à imposer ses vues via des institutions datant du XVIIIe siècle. 

NRAdonald trumptueriestexas
Le Figaro

À Bourges, des élèves «concentrés» en classe dédoublée

Aude Bariéty

REPORTAGE - Cette mesure phare du premier quinquennat, qui concerne les classes de la grande maternelle au CE1, pourrait s’étendre jusqu’au CM2.

«En trente ans d’éducation prioritaire, c’est la première fois que je vois une mesure qui me permet d’augmenter nos résultats de manière pérenne. Et pourtant, j’en ai vu des réformes!» Tout en gardant un œil sur la cour de récréation où s’égaillent les 128 enfants accueillis dans son établissement, Catherine Bruneau, la directrice de l’école Paul-Arnault de Bourges (Cher), ne tarit pas d’éloges sur les classes dédoublées, mesure éducative phare du premier quinquennat Macron.

À lire aussiPrendre garde aux émotions pour mieux enseigner les sciences

Dans cet établissement classé REP+ (réseau d’éducation prioritaire) des quartiers nord de Bourges, «l’école où les parents d’élèves ont le revenu médian le plus faible du département», cinq classes - deux de CP, deux de CE1, une de CE1-CE2 - sont concernées. Parmi elles, le CE1 de Maud Guillot, qui enseigne à Paul-Arnault depuis 2014. «Je n’ai pas honte de dire qu’à l’origine, je n’avais pas forcément choisi l’enseignement prioritaire. Je voulais surtout me rapprocher de mon domicile», assume l’institutrice. «Mais maintenant que j’y suis, j’y reste par choix!»

Avant, nous étions vraiment en deçà des résultats départementaux et nationaux. Aujourd’hui, plus ça va, plus on recolle

Trois ans après son arrivée, le dédoublement a bouleversé son quotidien. La trentenaire a dû «tout réapprendre», en travaillant étroitement avec ses collègues du cycle 2 pour «recréer des habitudes communes». «Nous avions un a priori très positif sur le dédoublement. Nous nous étions dit que nous allions pouvoir connaître mieux les élèves, leur apporter une aide plus précise et plus ciblée. Cet a priori se confirme maintenant que nous avons un peu de recul. Avant, nous étions vraiment en deçà des résultats départementaux et nationaux. Aujourd’hui, plus ça va, plus on recolle», assure l’enseignante, qui gère cette année une classe de seulement huit enfants. Auxquels viennent s’ajouter pour certaines activités Victoria, scolarisée en classe Ulis, destinée aux élèves en situation de handicap, et Yaroslav, récemment arrivé d’Ukraine. Des élèves quittent ou rejoignent également la classe en fonction des matières. Estrela va ainsi en CP pour la lecture, Saker vient du CM1 pour les maths. Une souplesse rendue possible par les petits effectifs dans les classes et la bonne coordination entre les enseignants de l’établissement.

Du cocooning au grand groupe

Maud Guillot voit tout de même une limite au dédoublement. «On s’est rendu compte qu’on essorait les élèves, puisqu’ils étaient beaucoup moins nombreux! Nous avons appris à varier les modalités de travail pour les laisser souffler un peu.» De fait, les enfants sont très souvent sollicités dans les séquences de travail: lecture d’un extrait de Pierre et le Loup à voix haute et à plusieurs, recherche de mots contenant le son «gn», correction de calculs au tableau…

Lorsque les élèves utilisent leur ardoise, l’institutrice passe derrière chacun pour vérifier son avancement, donner un conseil, rectifier une erreur. Elle travaille également souvent en petits groupes, en fonction des difficultés des uns et des autres. Les soustractions avec retenue ont posé problème à Elif, Enes, Estrela et Saker la semaine précédente? L’enseignante réunit les concernés autour d’une grande table ronde pour leur réexpliquer la méthode, tandis que Balkiss, Rabi, Aliza, Zaineb et Stefania se concentrent individuellement sur des exercices portant sur les multiplications.

À lire aussiL’essor surveillé des écoles hors contrat

Les enfants et leurs familles semblent aussi convaincus par le dédoublement. «Ça fait moins de bruit et on entend bien la maîtresse», déclare Balkiss. «Je trouve que c’est plus calme et que je me concentre mieux», renchérit Zaineb. «Si ça ne tenait qu’à moi, ce serait dédoublé tout le temps!», s’exclame de son côté la mère de la fillette. Un avis partagé par plusieurs parents, mais pas par la directrice, ni par la maîtresse de CE1. «Si on maintient les élèves dans des classes très cocooning, la transition vers le collège va être dure», note Catherine Bruneau. «Déjà, aujourd’hui, nous essayons de les remettre en grand groupe de temps en temps. Dans leur scolarité, ils seront forcément confrontés aux grands groupes, donc il faut s’y préparer.» Maud Guillot, elle, estime que le CE2 pourrait devenir une «année charnière». «Pourquoi pas des classes entières, mais avec un système qui ressemblerait à l’ancien dispositif “plus de maîtres que de classes”: un enseignant supplémentaire qui pourrait régulièrement prendre les élèves les plus fragiles à part pour les aider?»

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

Le Figaro

Commandos de légende: le 27 mai 1995, les «Forbans» s’emparent du pont de Vrbanja

Arnaud De La Grange

ENQUÊTE - Le 27 mai 1995, des soldats français reprennent aux forces serbes un de leurs postes de Sarajevo, capturé la veille avec quatorze otages. L’assaut du pont de Vrbanja fait partie de ces moments qui restent dans l’Histoire par leur charge symbolique.

Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.

Elles s’appellent Kolwezi ou Entebbe, Vol AF8969, La Mecque, Vrbanja ou Eagle Claw, elles ont à chaque fois été possibles grâce au courage des troupes d’élite de l’armée française, ou d’autres pays. Pour contrecarrer les nouvelles menaces, la France a donné une place centrale aux forces spéciales: des unités constituées, formées et entraînées en vue de missions particulières souvent éloignées des guerres «classiques». Le Figaro Enquêtes a choisi de présenter dans cet ouvrage dix opérations hors du commun. Pour revenir sur ces pages d’histoire, les journalistes du Figaro ont retrouvé acteurs et témoins. Ceux-ci ont fouillé dans leur mémoire afin de retracer

en détail ces événements dramatiques qui les ont marqués à vie. Mais ce recueil n’est pas seulement une rétrospective de raids effectués par des soldats héroïques. Il met aussi en perspective les changements opérés par les grandes armées du monde, dont les forces françaises, pour affronter des ennemis dont les actions n’ont cessé d’évoluer: détournements d’avion, prises d’otages, piraterie maritime, enlèvements. Avec un facteur déterminant: l’avènement d’un terrorisme toujours plus organisé et toujours plus meurtrier. Des interviews avec les plus hauts responsables de l’armée française éclairent ces guerres dites «asymétriques» et les changements qu’elles ont provoqués dans la doctrine, l’équipement et l’organisation de nos forces. Un ouvrage essentiel pour comprendre comment les forces dites «spéciales» veillent sur notre sécurité et répondent aux dangers d’un monde en désordre.

Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.

Le pont de Vrbanja est une «clé» de Sarajevo. Situé à l’angle nord-est de Gorbavica, le grand quartier serbe qui forme une encoche dans la capitale, il ouvre sur la vieille ville, la présidence et les principaux bâtiments publics bosniaques. Cette situation stratégique explique qu’il ait été le théâtre d’affrontements parmi les plus violents qu’ait connus la Bosnie. Et pourquoi les Casques bleus français y ont installé, sur la berge sud de la Miljacka, un poste tenu par une dizaine d’hommes.

» LIRE AUSSI - Général François Lecointre: «La bataille de Vrbanja, c’est la dignité retrouvée»

Il est 4 h 50, ce samedi 27 mai 1995. Le contrôle radio effectué depuis le PC de la 1re compagnie du 3e régiment d’infanterie de marine (3e RIMa) demeure sans réponse. Depuis deux jours, le capitaine François Lecointre - devenu depuis chef d’état-major des armées (CEMA) en juillet 2017 - a donné pour consigne à ses postes de se signaler toutes les heures. Les temps sont à l’orage. En représailles à un bombardement effectué près de Pale, la «capitale» des Serbes de Bosnie, ces derniers se sont livrés à une série de prises d’otages. On se souvient de ces images de Casques bleus placés dans des situations impossibles, se rendant à des miliciens dépenaillés, drapeau blanc à la main.

En cette aube printanière, l’officier décide d’aller lui-même voir ce qui se passe. Aux alentours de Sierra Victor, rien d’anormal. À l’extérieur, le site a l’allure d’un gros bunker recouvert de sacs de sable. À l’intérieur, c’est un dédale de boyaux et de sombres recoins. Au moment où il franchit la porte Est, le capitaine Lecointre espère trouver un opérateur radio assoupi. Dans la pénombre, il tombe bien sur un homme en casque bleu et gilet pare-balles ONU. Mais c’est un Serbe qui lui pointe son fusil sur la poitrine, lui ordonne de donner son arme et lui annonce qu’il est désormais otage. L’officier ne se démonte pas. Il répond qu’il n’en est pas question, qu’il va rendre compte à ses chefs et tourne les talons… Le Serbe le poursuit mais tombe sur le fusil Famas dissuasif du sergent Taupaka. Le costaud Wallisien bloque le canon sous le maxillaire du milicien. Les deux Français peuvent repartir.

Sans le feu vert de Paris

Retour à la Skenderija, l’ancienne patinoire des JO de 1984, où s’est installé le bataillon d’infanterie (Batinf 4), au cœur de Sarajevo. Un autre bataillon est basé à l’aéroport. Il est 5 h 45 et le capitaine Lecointre rend compte au colonel Sandahl, qui commence immédiatement à échafauder un plan de reconquête. Par téléphone, le colonel informe le général Hervé Gobilliard, qui commande le secteur de Sarajevo dans le cadre de la Forpronu (Force de protection de l’ONU, mise sur pied en 1992). En un quart d’heure, le général prend la décision de donner l’assaut. De sa propre initiative, sans en référer à l’ONU. Cet acte offensif sort du mandat donné aux Casques bleus et, de toute manière, la lourdeur de la chaîne de commandement risquerait de tout compromettre.

Le général doit aussi se passer du feu vert de Paris. «Deux éléments ont guidé ma décision, a confié le général Gobilliard. D’abord, une conversation la veille avec l’état-major des armées m’avait informé de l’état d’esprit du nouveau président de la République. Jacques Chirac était ulcéré par les prises d’otages et estimait que la coupe était pleine, que le temps de l’humiliation était terminé. Ensuite, si l’on voulait agir, il fallait le faire immédiatement, avant que les Serbes ne se renforcent.»

À 6 h 45, le général valide le plan du colonel Sandahl. Il est classique: infiltration d’un élément d’infanterie jusqu’à sa base d’assaut, appui avec des éléments blindés. La difficulté tient à la topographie et à l’imbrication des forces en présence. Le poste de Vrbanja est situé au bas d’une ligne de crête qui descend du cimetière juif jusqu’au pont. De part et d’autre, les forces bosniaques et serbes. Les premières tiennent un gros immeuble cubique, Union Invest. En face, les tireurs serbes sont postés dans deux immeubles de sept ou huit étages, baptisés Prisunic et Central.

La section du lieutenant Heluin, les «Forbans», est choisie pour mener l’attaque. Relevée la veille après avoir passé dix jours dans le poste de Vrbanja, elle connaît parfaitement les lieux. À 8 heures, la trentaine d’hommes se met en branle à bord de véhicules de l’avant blindé (VAB). Surpris, les combattants bosniaques regardent les soldats français, qui ont laissé leurs véhicules au cimetière nord, s’infiltrer à pied à travers leurs lignes. À 8 h 45, les hommes menés par le lieutenant Heluin et le capitaine Lecointre sont en position d’attaque, tapis dans un fossé d’écoulement des eaux. Les éléments d’appui sont prêts: des blindés Sagaie, équipés de canons de 90 mm, et des VAB équipés de canons de 20 mm.

Le capitaine Lecointre donne l’ordre de placer les baïonnettes sur les canons et de monter à l’assaut. Un premier groupe bondit hors de la tranchée. Il est aussitôt pris à partie par les Serbes. Des tirs violents de tous calibres les clouent au sol. Les Serbes disposent notamment de trois mitrailleuses de 14,5 mm, postées dans les immeubles Central et Prisunic. Cinq Français sont touchés, dont trois grièvement. Le colonel Sandahl déclenche les tirs d’appui au canon. En se décalant d’une vingtaine de mètres, le lieutenant Heluin s’élance à son tour à découvert. «En théorie, il aurait fallu monter à l’assaut en ligne, raconte-t-il, mais l’exiguïté du layon nous a obligés à foncer les uns derrière les autres.» Le capitaine Lecointre suit avec son radio. Les tirs serbes, y compris de mortier, redoublent. «On a riposté tout en fonçant, a raconté le caporal-chef Olivier Launay, tireur Minimi (une mitrailleuse légère de 5,56 mm), tout est allé très vite. C’était noir devant moi, je ne pensais plus à rien, ni à ma famille ni à la peur qui avait précédé.» Un nouveau bond et Heluin pénètre dans le poste suivi de ses hommes. Les Serbes refluent vers la «zone vie», laissant un mort derrière eux. Il faut alors progresser mètre par mètre dans le réduit.

Un assaut de vingt-trois minutes. Alors qu’il se place sur le toit pour couvrir le bond suivant, le marsouin Humblot est tué par une balle d’un tireur embusqué. Un autre marsouin, Amaru, qui appuyait l’attaque à la mitrailleuse 12,7 mm depuis le poste du cimetière juif nord, est tué d’une balle dans la tête. «Pour neutraliser les Serbes retranchés dans la zone vie, je lance une grenade offensive avant d’y pénétrer, a raconté Heluin, mais elle provoque l’explosion d’une grosse bouteille de gaz.» Le lieutenant s’écroule, touché par un éclat au front. Le capitaine Lecointre reprend la tête de l’assaut. Deux autres Serbes sont tués et quatre faits prisonniers. Deux autres Français sont blessés. Lecointre s’engage dans le couloir qui mène à la redoute ouest où se sont repliés les Serbes. On se bat au corps à corps. Un mort et un blessé grave côté serbe. Deux nouveaux blessés côté français. Ils ne sont plus que cinq à se préparer à lancer l’assaut sur le dernier réduit. Et là, coup de théâtre, les Serbes se présentent à l’entrée, poussant devant eux deux otages français (les douze autres ont été emmenés ailleurs), fusils d’assaut AK-47 braqués sur la nuque.

Pour compliquer le tout, les Bosniaques ont ouvert le feu depuis Union Invest. Croyant avoir affaire à des Serbes, ils blessent l’un des otages à la jambe. Le capitaine Lecointre rend compte au chef de corps. «Je lui ai demandé de cesser le combat, nous a-t-il raconté, et de tenter un échange entre les prisonniers que nous avions faits et nos hommes.» Accord. Il est 9 h 08, l’assaut a duré vingt-trois minutes.

Simulacre d’exécution

Le colonel Sandahl arrive sur les lieux et prend en charge les négociations. Les «Forbans», qui comptent deux tués et dix-sept blessés, sont relevés. Les discussions vont durer tout l’après-midi, alors que les blessés sont échangés. À un moment, les Serbes se livrent à un simulacre d’exécution sur un otage. À la nuit tombée, les Serbes restants quittent les lieux en tentant d’emmener un otage. Mais celui-ci parvient à prendre la fuite et à courir vers les lignes françaises. «Lui, il aura vraiment eu de la chance, en ne se faisant tuer ni par les Serbes ni par les Bosniaques ni par nous», a commenté en souriant Heluin.

Chez les Serbes de Bosnie, on enrage contre le coup de force français. L’état-major du général Mladic fait savoir au général Gobilliard qu’un otage français sera exécuté tous les quarts d’heure si les prisonniers serbes ne sont pas libérés. L’officier ne cédera pas au chantage. Tous les otages seront finalement libérés le 17 juin.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Burkini: la Tunisie s’adapte aux habitudes des touristes

REPORTAGE - Sur les plages publiques ou à proximité de certains lieux touristiques, la diversité des tenues de bain est privilégiée.

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Une ex-salariée d'Assu 2000 affirme avoir été licenciée après avoir refusé les avances de Jacques Bouthier

L'ex-patron du groupe de courtage en assurances a récemment été mis en examen, accusé entre autres de «traite des êtres humains» et de «viols sur mineure».

Après la mise en examen de Jacques Bouthier, les langues se délient. Une ex-salariée d'Assu 2000 a raconté auprès de BFMTV avoir été licenciée en novembre 2021, après avoir refusé les avances insistantes de l'ex-patron du groupe de courtage en assurances, accusé notamment de «traite des êtres humains» et de «viols sur mineure».

À lire aussiAffaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

La jeune femme explique avoir été embauchée chez Assu 2000 en 2017 - rebaptisé Vilavi en début d'année -, pour travailler à Tanger, au Maroc. Dès le départ, elle affirme que des responsables de l'entreprise auraient joué les rabatteurs pour Jacques Bouthier. «Lors de ma formation, ils [les cadres de l'entreprise] m'expliquent que je suis clairement le style de Jacques Bouthier.»

Quelques mois plus tard, le PDG se rend dans les locaux de sa société à Tanger, où il fait la rencontre de la jeune femme d'une vingtaine d'années. «Il vient à côté de moi, il touche mon épaule, il glisse sa main. Je le repousse et ensuite il dit devant tout le monde : “au nom du ciel, quelle beauté, quelle belle poitrine”», raconte-t-elle.

Puis, l'année suivante, en 2018, il lui aurait fait de nouveau des avances à la jeune femme lors d'un gala organisé au consulat de France à Tanger. «Il me dit qu'au Consulat de France il y a des petites cachettes. Moi je disais : Monsieur Bouthier, pourquoi vous me parlez de ça, je ne vais jamais partir avec vous. Et en même temps j'ai peur de perdre mon travail», décrit-elle.

À VOIR AUSSI - Le PDG d'Assu 2000, Jacques Bouthier, incarcéré pour viols sur mineure

Des propositions de plus en plus crues

Après ces refus, la jeune femme affirme avoir été mise de côté par l'entreprise, et menacée de licenciement. En novembre 2021, elle se tourne vers le chef d'entreprise pour avoir des explications. «Il me dit : bientôt je viendrai à Tanger, vous couchez avec moi et je vous protégerai, vous serez ma protégée”», relate-t-elle. «Je refuse directement, je lui dis : Monsieur Bouthier, je ne suis pas ce genre de filles.»

Mais, selon elle, le harcèlement se poursuit, et les propositions deviennent de plus en plus crues. «Il me dit : “vous commencerez à me s*cer et ensuite je vous écouterai”.» Une autre fois, il lui envoie : «Ne t'inquiète pas, on va coucher ensemble et tout ira mieux. J'espère que tu s*ces bien, tu as une belle bouche de s*ceuse.»

À lire aussiAccusé de «viols sur mineure», le PDG d'Assu 2000 démissionne

Le 18 novembre 2021, le ton de ses SMS change brutalement. «Je reçois un message de lui : “espèce de s*lope, tu vas dégager”. Le lendemain, j'étais licenciée», rapporte-t-elle. La jeune femme dit avoir ensuite été menacée pour ne pas dévoiler ces échanges.

Après la mise en examen de Jacques Bouthier - qui a démissionné de son mandat de président d'Assu 2000, a indiqué le groupe à l'AFP mardi -, la jeune femme a décidé de déposer plainte en France, notamment pour harcèlement.

Appel à la grève sur le RER B le jour de la finale de la Ligue des champions

La grève pourrait cependant avoir un faible impact, car la RATP n'exploite que la partie sud du RER B. À partir de la gare du Nord, c'est la SNCF qui gère la ligne en direction du Stade de France.

«On innove pour faire correspondre offre et demande» : à Pôle emploi, le défi des pénuries de main-d'œuvre

REPORTAGE - Pôle emploi multiplie les actions hors de ses agences, comme à Roissy, où était organisé lundi un «job dating» pour dénicher des agents de sûreté aéroportuaire.

L'Humanité

Sur la tête

Billet

Maurice Ulrich

Une lourde menace pèse sur la démocratie. Le pouvoir des juges. C’est, nous dit Franz-Olivier Giesbert dans un de ses éditos hallucinés du Point, « la thèse d’un livre passionnant que l’on attendait depuis longtemps et qui fera date » : la Démocratie au péril des prétoires (éd. Gallimard), d’un énarque et polytechnicien, Jean-Éric Schoettl. Penser, donc, que la démocratie serait menacée par les populismes de Le Pen ou Zemmour, c’est « confondre les conséquences avec les causes : l’affaissement de l’État et de son autorité consacré par beaucoup de magistrats». Ainsi, l’instauration de la république des juges passe par « la mise au pas de la classe politique ». Par exemple, Jean-Éric Schoettl démonte sans pitié, écrit l’éditorialiste, ce que sont les affaires Fillon ou Sarkozy : « Des farces judiciaires indignes d’une démocratie, où des magistrats gonflés à l’hélium de leur hubris s’opiniâtrent à envoyer en prison d’anciennes grandes figures de la V e  République. » La justice française, titre-t-il, a « la tête à l’envers ». Ou il est plutôt tombé sur la tête. Ça fait mal…

L'Humanité

Leonard Renteria, le rappeur colombien qui détourne les jeunes des gangs

Un jour avec

Né en Colombie, dans la pauvreté, cet artiste aurait pu grossir les rangs d’une bande armée. Sauvé grâce à l’art, le militant s’emploie à détourner les jeunes de la spirale de la violence. À l’aune de la présidentielle du 29 mai, où la gauche est donnée favorite, il nourrit l’espoir d’un changement.

Buenaventura (Colombie), correspondance particulière.

Sur le malecón de Buenaventura, tout le monde connaît Leonard. Du jeune au policier en passant par la vendeuse de mangues, il distribue les abrazos – les étreintes. Une confiance acquise au gré d’années de travail social dans les quartiers marginalisés de cette ville de la côte pacifique colombienne. À 31 ans, ce rappeur, militant et étudiant en psychologie, s’est imposé comme une figure majeure et fédératrice d’une jeunesse décidée à rompre le cycle de la violence et de la misère.

Vivre hors du barrio pour échapper aux gangs

Sa notoriété dépasse les frontières de Buenaventura. En 2016, l’Afro-Colombien interpelle avec véhémence l’ex-président d’ultradroite Alvaro Uribe, venu dans la cité maritime faire campagne pour le « non » à l’accord de paix entre les Farc et l’État, au terme de cinquante ans de conflit. « Vous, vous quittez le territoire aujourd’hui mais c’est nous qui resterons et continuerons à souffrir des séquelles de la guerre, nous qui continuerons à compter nos morts », lance-t-il. La vidéo fait le tour du pays.

Car à Buenaventura, ville stratégique qui abrite le premier port de Colombie, la pression des groupes armés illégaux n’a jamais cessé. Les gangs y multiplient les épisodes de violence, et la population, jeune et principalement afrodescendante, en est la première victime. L’année 2021 s’est close avec 195 homicides.

Colombie. L’ombre du narcotrafic plane sur une élection présidentielle à hauts risques

Leonard n’a pas été épargné. Il grandit « dans la pauvreté, mais avec l’essentiel ». Une mère employée de maison, « guerrière », « qui a appris à écrire son nom à 40 ans ». Un père gros buveur, parfois brutal, tantôt pêcheur, tantôt chauffeur de taxi. Depuis son plus jeune âge, il connaît les déplacements forcés, qui l’obligent à vivre hors du barrio afin d’échapper aux groupes armés.

« L’État n’a jamais été présent ici »

« Agressif à l’adolescence », Leonard aurait pu comme beaucoup grossir les rangs de l’un de ces groupes. « Si l’art ne m’avait pas sauvé, je serais peut-être mort aujourd’hui. » C’est en rejoignant un collectif de danse que l’adolescent change de perspective. Il se lance aussi dans le rap, lui qui depuis tout jeune noircit des pages.

Formé aux droits humains dans un atelier de jeunes, il développe une conscience et se donne pour mission de détourner les jeunes du recrutement en les incitant à explorer leurs talents en danse, en rap, en photo, en street art.

À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale.

En arrachant des jeunes aux griffes des gangs, Leonard ôte à ces derniers leurs instruments de guerre. La mission lui a valu de nombreuses menaces. La responsabilité du drame de Buenaventura, le leader l’impute au désintérêt de l’État, qu’il explique en partie par le racisme structurel qui ronge ce pays où les Afrodescendants représentent un peu plus de 10 % de la population.

À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale. Faute d’industrie, le port est la principale source d’emplois, pénibles et payés une misère. Si 45 % du fret international y transitent, l’argent lui aussi ne fait que passer faute d’investissements.

« L’État n’a jamais été présent ici. Les groupes armés occupent le vide laissé par les institutions. Sans les organisations sociales, la situation serait dramatique. » Depuis l’enfance, l’activiste n’a constaté aucune évolution, si ce n’est la mutation du centre-ville, aménagé pour accueillir les touristes et les visites d’affaires dans de luxueux hôtels. Pourtant, « certains quartiers passent quinze jours sans eau » malgré les sept bassins versants qui entourent la ville.

Forger une conscience politique

Leonard admet volontiers le caractère politique de son action. Début 2021, face à une vague de violence inédite, il fédère une mobilisation massive dans les rues à travers le mouvement #BuenaventuraResiste. Les luttes collectives contribuent à forger une conscience politique au sein d’une jeunesse défiante à l’égard de ses dirigeants.

Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir

La possibilité de voir la gauche emporter la présidentielle du 29 mai se dessine. Leonard Renteria insiste sur le caractère inédit de la campagne du Pacte historique, de son candidat Gustavo Petro et de sa colistière Francia Marquez : « Pour la première fois, je vois beaucoup de jeunes engagés dans la campagne. » Comme sa propre mère, la candidate à la vice-présidence a été employée de maison. Le jeune homme se reconnaît dans son parcours, « pas uniquement parce qu’elle est noire, et pas seulement pour les Afro-Colombiens. Elle vient d’en bas ». Au pouvoir, elle saura, il en est convaincu, écouter la détresse de Buenaventura.

Nolwenn Jaumouillé

Colombieraphip-hopnarcotrafiquants
Le Figaro

«C'est tout bon» N°9 : merci les mères !

laurence Haloche

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Et si la fête des mères, ce week-end, était l'occasion d'honorer ces femmes qui nous nourrissent... à plus d'un titre ?

Chers gastronomes,

Tu honoreras ta mère... Ce commandement, qui n'en est plus un, sera-t-il vôtre dimanche prochain ? Les ventres mous de la reconnaissance, les cœurs de raisins secs s'abritent souvent derrière le faux argument d'une fête pétainiste - alors que ses origines remontent à l'antiquité, aux Grecs qui rendaient hommage à Rhéa. Ils dénoncent une opération purement commerciale, mais qui parle d'autre cadeau qu'un simple mot ? Peu importe que ce jour-là relève de l'injonction, profitons-en pour se dire ces tendresses qui câlinent, pour faire ces gestes qui réconfortent... Newsletter gastronomique oblige, je pense également à ces petites attentions gourmandes qui peuvent ravir une mère qui nous a nourris : les bien nommés chocolats d'À la mère de famille, le trompe-l’œil en fleur de tournesol chocolatée du pâtissier Jeffrey Cagnes, le gâteau de Stéphanie Le Quellec que la cheffe de La Scène, associée cette année à la maison Omy, accompagne d'un coloriage... Régressif, oui. Mais, on n'ira pas jusqu'à revenir au collier de pâtes. Pour ou contre ? La question fâche, divise encore. Aujourd'hui, la discorde est partout, et dans tout. Gardons nos forces pour d'autres débats d'importance. Sur le terrain des idées, profitons plutôt de l'occasion pour nous rappeler que les mères Guy, Fillioux, Brazier (première à obtenir trois étoiles au Michelin, en 1933), Gloanec, Bourgeois, Blanc, Poulard... ont été les pionnières de la haute cuisine française. Que d'autres patronnes, pas assez nombreuses, ont pris le relais comme Anne-Sophie Pic, Hélène Darroze, Amandine Chaignot, Amélie Darvas, Julia Sedefdjian, Fanny Rey, Nadia Sammut, Nolwenn Corre... Il y en a d'autres. Cuisinières, restauratrices, entrepreneuses, épicuriennes... elles composent, par le seul militantisme de leur talent, cette lettre exclusivement féminine.

Bonne lecture et bon week-end !

UNE RÉSERVATION POUR DEUX, AVEC KELLY CHEZ BENOIT

Benoit Paris. 20, rue Saint-Martin, Paris 4e (01.42.72.25.76 ; Benoit-paris.com).

C'est en assistant au Paris Seize, excellente adresse*, à la remise des Trophées Pudlo des bistrots où Kelly Jolivet était élue «Cheffe de l'année» que j'ai eu envie de revenir chez Benoit. Mon confrère Gilles Pudlowski, à l'initiative de ses nouveaux prix, vantait avec verve le talent de la jeune Savoyarde de 29 ans. À juste titre. Avoir fait ses classes chez Alain Ducasse est formateur, elle tient avec brio les fourneaux de cette institution bistrotière du groupe, la seule à être étoilée dans la capitale. N'hésitez pas à pousser la porte : vous sauterez à pieds joints dans le monde d'avant. Sublime comptoir en zinc avec ses étagères où s'aligne une palanquée de verres à l'éclat de diamant, banquettes en velours rouge, miroirs ciselés... Dans ce décor de cinéma, Philippe Noiret aurait pu rencontrer Romy Schneider en tailleur noir et voilette. Une autre époque. La carte imprimée - bientôt une relique ? - ressuscite le mot désuet de hors-d’œuvre. La cassolette de morilles au vin jaune, asperges, ail des ours et le foie gras de canard confit, brioche parisienne toastée ont été testés. Et approuvés. Parmi les plats qui égrènent les recettes gourmandes du terroir - Koulibiac de saumon, cassoulet maison, boudin aux deux pommes... -, la tête de veau préparée avec soin, et parfaitement assaisonnée, a de la gueule sans envoyer de coup de boule : un régal. En dessert, profiteroles, millefeuille, savarin à l'Armagnac... sont des classiques. Les Américains adorent. De la cuisine à la salle, on sent la grande maison bien tenue. Rares sont les lieux où lorsqu'un convive s'absente son assiette est maintenue au chaud sous une cloche d'argent, où l'on vous sert un Pouilly-Fuissé de Georges Duboeuf en jéroboam... Est-ce cher ? Le premier menu au déjeuner est 32 €. Sourire de l'équipe compris.

* Le Paris Seize: on se régale d’une cuisine simple et savoureuse

Et aussi...

C'EST OUVERT LE DIMANCHE : LES BICHETTES

Les Bichettes. 11, rue Marie et Louise, Paris 10e (01.42.08.01.10 ; Bichettesdebelleville.fr).

Bichette, oh ma bichette ! Un surnom affectueux que donnait sa grand-mère à Agathe et qui lui a inspiré, avec Hortense, rencontrée lors de leurs études à l'École hôtelière de Lausanne, l'esprit de ce bistroquet où règne une convivialité familiale. Ces deux sympathiques jeunes femmes vous reçoivent comme dans leur salle à manger (20 couverts), sans chichis, ni manières. Les meubles ont été chinés, et la vaisselle a le charme d'antan. Ambiance à la bougie le soir, et à la bonne franquette pour le déjeuner dominical. Sur l'ardoise s'écrivent à la craie des plats à partager ou pas, inspirés de recettes anciennes, d'une « franchouillardise» assumée comme les œufs Mimosa ou les croquettes de bœuf bourguignon. Les produits viennent du coin de la rue - boulangerie bio Sain, viande de chez Bidoche - les fruits et légumes d'Île-de-France... Les vins en biodynamie sont tous français. Un repère de filles ou d'amoureux au dîner. Il y a une petite table d'écolier pour deux à droite en rentrant où une demoiselle qui n'a pas connu Franck Alamo pourrait s'entendre murmurer à l'oreille, «biche, oh ma biche, lorsque tu soulignes au crayon noir tes jolis yeux...»

MISE EN BOUCHE, CHEZ MADAME DELIKATESSEN

Kaviari Delikatessen. 60, rue François Miron, Paris 4e (01.42.77.23.08 ; Kaviaridelikatessen.com).

Coup de chapeau à cette femme discrète qui a apporté à l'entreprise familiale Kaviari un sang neuf. Karin Nebot vient d'ouvrir son sixième Kaviari Delikatessen, 60 rue François Miron dans le quartier Saint-Paul (01.42.77.23.08), à Paris. On peut y acheter d'excellents caviars, mais aussi différents saumons fumés qui viennent taquiner la qualité de ceux de Petrossian, avec de moelleux blinis du jour. Les smorrebrods aux crevettes ou pastrami sont parfaits pour un pique-nique. Et le coin épicerie fine affiche de solides références comme les cornichons Malossols de Bornibus, les sardines de Rödel, ou les crackers de la maison Lebon, ainsi que quelques produits japonais à l'exemple de l'excellente sauce Yuzu Ponzu de Shibanuma que j'utilise pour assaisonner mes salades ou sur un carpaccio de Saint-Jacques. À quand une nouvelle enseigne à Nantes, Bordeaux ou Marseille ? En attendant, il reste toujours possible de commander sur le site (Kaviaridelikatessens.com).

ART DE LA TABLE : LA CÉRAMIQUE AU FÉMININ

Three Seven Paris. 69, rue des Saints-Pères, Paris 7e (Threesevenparis.com).

Elles font tourner la terre... Alix Depondt-Reynis et Marion Graux que j'ai eu l'occasion de rencontrer pour des portraits dans le Figaro Magazine comptent parmi ces jeunes femmes, mères de famille, qui se sont lancées avec succès, en autodidactes, dans l'art de la céramique. Leur travail n'a rien à voir avec le chromo de la post-soixante-huitarde dont les pots, les raviers à apéritif - contre toute attente, ils reviennent à la mode ! - s'exposaient sur les marchés des Corbières. Le geste reste artisanal, mais leurs réalisations raffinées et originales s'affichent sur les tables élégamment dressées des particuliers comme des étoilés. Repérée par Le Bon Marché pour ses premières assiettes, Caroline Petit Mason a fondé Three Seven et ouvert un atelier-boutique dans Saint-Germain-des-Prés. Il faut oser entrer, regarder à travers les verrières qui convoquent la curiosité. Tout est fait main - 3 semaines en moyenne pour produire une pièce. Les prix ne sont pas ceux des séries industrielles, mais compare-t-on un Duralex et un verre Saint-Louis ? Cette épicurienne livre également sur son site quelques recettes faciles à réaliser : filet de dorade et riz thaï épicé, pâtes au citron, pancake banane... Des petits plats à mettre dans les grands.

À LIRE : DU PIANO AU RÉCHAUD

Rencontrer Nathalie George m'a profondément marqué. De l'humour, de l'intelligence, de l'élégance, cette femme fait preuve d'une dignité exemplaire pour continuer à savourer la vie en cuisinant, avec très peu d'argent, dans le couloir de sa chambre de bonne parisienne. Son livre La cuisine du 6e étage (éditions Herodios) est une mine de recettes toutes simples, et délicieuses. Très utile au moment de serrer les cordons de la bourse.

PAROLES D'HOMME

« La mère Poulard, c'est la France », Paul Bocuse.

Le déjeuner du dimanche de… Simone Zanoni

«On va avec les enfants au marché de Versailles. Là, chacun dit ce qu’il a envie de manger: les dernières asperges, les premières tomates du sud de l’Italie… Puis, on cuisine ensemble risotto, pasta, barbecue…»

Virtus ou la virtuosité

Le chef Frédéric Lorimier et sa femme Camille, formés à bonne école auprès d’Arnaud Donckele, ont repris à Paris le flambeau d’une adresse couronnée d’une étoile, maintenue dans le dernier guide, grâce à leur travail savant, inspiré et personnel.

Le Figaro

Dents de sagesse : quand faut-il les retirer ?

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Ces dents qui apparaissent tardivement peuvent parfois être à l'origine de problèmes inattendus.

On les appelle aussi «troisièmes molaires». Certaines personnes n'en auront aucune ; d'autres en verront apparaître une, deux, trois ou quatre, voire plus. Les dents de sagesse poussent généralement entre 17 et 21 ans, mais elles peuvent aussi sortir à n'importe quel âge de la vie. Parce que leur position rend le brossage compliqué et qu'elles manquent généralement de place, les dents de sagesse sont souvent la source de problèmes. Dans quels cas faut-il les retirer ? Que risque-t-on si on ne le fait pas ? Faut-il s'inquiéter en cas de douleurs ? Réponses avec deux spécialistes.

«Pendant très longtemps, on a fait de l'extraction préventive des dents de sagesse pour prévenir l'encombrement des dents antérieures», rapporte le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l'Union française pour la santé bucco-dentaire. «Par la suite, on s'est aperçu que les dents de sagesse n'entraînent pas le déplacement des incisives et des canines vers l'avant, contrairement à ce que l'on pensait. Les autres dents forment un blocage mécanique. Ce n'est pas une simple dent de sagesse qui va être en mesure de les pousser.»

Une décision à prendre au cas par cas

Désormais, l'extraction des dents de sagesse n'est plus systématique et doit faire l'objet d'une décision mûrement réfléchie, comme l'a rappelé la Haute autorité de Santé (HAS) dans ses dernières recommandations publiées en 2019. Elle précise que le retrait d'une dent de sagesse ne doit se faire qu'«en présence d'un symptôme et/ou d'une pathologie liés à cette dent».

Seule exception, plus esthétique que thérapeutique : si l'adulte veut mettre en route un traitement orthodontique. «C'est de plus en plus courant depuis l'apparition des gouttières orthodontiques», indique le Dr Jean-David Wolfeler, chirurgien oral et responsable de la communication pour la Société française de chirurgie orale. «L'extraction des dents de sagesse va générer de la place pour permettre à l'orthodontiste de réaligner correctement les dents.»

Si c'est une dent qui ne pose pas de problème, qui n'est pas abîmée et que le patient n'a pas de symptôme, on ne va pas l'extraire.

En dehors de ce cas particulier, «il faut toujours apprécier la balance bénéfices/risques», confirme le Dr Wolfeler. «Si c'est une dent qui ne pose pas de problème, qui n'est pas abîmée et que le patient n'a pas de symptôme, on ne va pas l'extraire.»

Caries et péricoronarites : points noirs des dents de sagesse

Les caries font partie des motifs d'extraction les plus fréquents. «Si la dent de sagesse n'est pas totalement sortie, les bactéries vont stagner entre elle et la gencive qui la recouvre. Ajoutez à cela le fait que c'est une zone moins accessible au brossage et vous avez tous les ingrédients favorisant les caries», explique le Dr Lequart. La présence d'une carie est facilement reconnaissable : elle induit des douleurs au contact avec des aliments froids et sucrés. Si la carie est superficielle, il est encore possible de la traiter et ainsi, de conserver la dent. En revanche, si elle a atteint le centre de la dent (la pulpe), il faudra retirer la dent. «L'atteinte de la pulpe, que l'on appelle pulpite, est une des douleurs les plus importantes que l'on puisse avoir au niveau dentaire», souligne le Dr Wolfeler.

Outre les caries, les dents de sagesse peuvent aussi être la cible de péricoronarites. Un terme qui désigne une inflammation de la gencive qui se situe autour de la couronne d'une dent de sagesse en cours d'éruption. «Quand votre dent de sagesse fait une poussée, elle va percer la gencive ce qui va provoquer une inflammation gingivale douloureuse», décrit le Dr Lequart. «A cette inflammation peut parfois s'ajouter une infection car les bactéries présentes dans la bouche peuvent pénétrer dans l'espace entre la gencive et la dent». Ce qui se traduit par l'apparition d'un abcès. «Cela peut se traiter avec des antalgiques et des antibiotiques», indique le Dr Wolfeler. Mais si le phénomène se répète sans arrêt, l'extraction de la dent devient inévitable.

La position de la dent, motif d'extraction ?

Ces complications - caries et péricoronarites - peuvent être favorisées par un mauvais positionnement de la dent de sagesse, notamment à l'horizontal. Mais «un positionnement horizontal seul, s'il n'entraîne pas de problème, n'est pas un motif d'extraction», précise le Dr Lequart. Dans ce cas, une surveillance annuelle suffira. «Ce n'est que si la dent est bloquée dans sa poussée et qu'il y a une inflammation et/ou des infections à répétition que l'on va procéder à l'extraction», poursuit le spécialiste. Autre cas où l'extraction peut s'avérer nécessaire : si la position de la dent gêne l'emboîtement correct des mâchoires.

Ce n'est que si la dent est bloquée dans sa poussée et qu'il y a une inflammation et/ou des infections à répétition que l'on va procéder à l'extraction.

Dans le cas où la dent de sagesse pousse en profondeur, il n'y a pas d'inquiétude à avoir. «Si la dent est complètement incluse dans l'os et qu'elle n'est pas en contact avec la cavité buccale puisqu'elle est recouverte par la gencive et l'os, il n'y a aucune raison d'aller la chercher. Elle est stérile, il y a donc peu de risques d'avoir une infiltration bactérienne», indique le Dr Wolfeler.

Douleur soudaine ne rime pas forcément avec opération

Que faire lorsque, passé 20 voire 30 ans, une dent de sagesse se manifeste pour la première fois par de vives douleurs mais qu'il n'y a pas de carie ou d'abcès visible ? «En cas de douleur spontanée qui persiste au niveau d'une dent alors que tout allait bien jusque-là, il faut consulter un dentiste et faire un examen radiologique», répond le Dr Wolfeler. Fort heureusement, ce n'est pas forcément le signe qu'il va falloir se faire opérer. «La poussée de la dent va provoquer une inflammation qui peut être douloureuse. Dans ce cas, il faut faire des bains de bouche antiseptiques et bien brosser au niveau de la dent en train de percer pour éviter que la plaque bactérienne ne stagne et n'entretienne l'inflammation», prévient le Dr Lequart.

La douleur n'est pas forcément le signe qu'il va y avoir une extraction par la suite. D'ailleurs, il nous arrive de retirer des dents de sagesse qui ne provoquent aucune douleur mais dont nous savons qu'elles peuvent faire d'importants dégâts.

Quoi qu'il en soit, pas d'inquiétude. «La douleur n'est pas forcément le signe qu'il va y avoir une extraction par la suite», rassure le Dr Wolfeler. En cas de douleur, seuls les antalgiques comme le paracétamol sont recommandés. Pas plus de 4 grammes par jour chez l'adulte, car au-delà, le paracétamol peut être toxique pour le foie. «Il faut éviter les anti-inflammatoires si le patient ne prend pas d'antibiotiques à côté car cela peut masquer une infection qui risquerait alors de s'aggraver», précise le Dr Lequart.

Rappelons enfin que la décision d'extraire une ou des dents de sagesse ne doit pas être prise à la légère car cette opération n'est pas sans risque. «Lors de l'extraction, on peut léser l'un ou les deux nerfs dentaires inférieurs car les racines des dents de sagesse mandibulaires (du bas, NDLR) sont souvent très proches anatomiquement», indique le Dr Lequart. «Cela peut entraîner une perte définitive de la sensibilité d'une partie de la mâchoire et de la lèvre inférieures». Autrement dit, la personne pourra toujours commander normalement le mouvement de ces zones, mais elle ne sentira plus ni le froid, ni le chaud ni aucune sensation. «Pour éviter ce risque, on couple l'examen radiologique à un scanner qui permet de connaître précisément le positionnement de la racine d'une dent de sagesse par rapport au nerf», souligne le Dr Lequart.

Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures

La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.

Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»

ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.

L'Humanité

Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »

Entretien

Le juriste, professeur émérite au Collège de France, publie la Justice au travail, ouvrage dans lequel il met en perspective historique cette grande question et analyse les évolutions en cours. Il présente, d’autre part, une nouvelle édition des Lettres persanes. Dans nos colonnes, il appelle à dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». Entretien.

Anna Musso

Alain Supiot a occupé la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités » au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.

Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification : la « juste répartition du travail et de ses fruits » et « l’exigence de justice comme force historique ». Comment articulez-vous ces deux dimensions ?

La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés.

Autrement dit, la justice n’est pas le résultat d’un « ordre spontané », d’un mécanisme autorégulateur de type biologique ou économique ; elle est l’horizon d’efforts toujours recommencés qui visent à réduire les facteurs d’injustice propres à une époque et dans des circonstances données.

L’histoire nous enseigne que plus l’injustice s’aggrave dans les sociétés, plus la violence se développe. La paix est donc fondée sur la justice sociale, comme l’a proclamé l’Organisation internationale du travail (OIT). Comment se fait-il que ce principe ne soit toujours pas entendu ?

Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. Ce fut le cas au XXe siècle de l’invention de l’État social, qui a permis aux démocraties de triompher des régimes totalitaires.

Michaël Fœssel : « Une puissance critique est inscrite dans la joie »

Son projet a été celui d’une citoyenneté sociale, qui garantisse à chacun une sécurité économique sans laquelle il n’est pas de véritable citoyenneté politique. Mais, comme l’indique le préambule de la constitution de l’OIT, « la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leur propre pays ». Autrement dit, la justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin.

Ériger en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public.

Or, depuis bientôt un demi-siècle, la foi en un « ordre spontané du marché » a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous, aussi bien au plan international qu’européen ou national. Ériger ainsi en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et la frugalité, et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises.

En France, « la justice sociale a été édifiée sur trois piliers : les services publics, la Sécurité sociale et le droit du travail ». Étant donné leur déconstruction actuelle, que deviennent la justice sociale et la solidarité dans notre pays ?

Contrairement à ce que pensent ses promoteurs, cette déconstruction ne conduit pas à l’avènement d’un ordre spontané du marché, fondé sur l’ajustement des calculs d’utilité entre individus animés par la seule poursuite de leurs intérêts privés. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais il se transporte sur d’autres bases – non démocratiques – telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. La « justice sociale » est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale.

Alain Badiou : « Il est temps de s’atteler à une riposte générale »

Vous écrivez que « la justice sociale ne doit pas être enfermée dans la binarité de l’avoir et de l’être, mais s’ouvrir à l’agir ». Qu’est-ce à dire ?

Il s’agit précisément de dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». La première réduit les humains à ce qu’ils ont – à leur patrimoine et leur pouvoir d’achat ; et la seconde à ce qu’ils sont – à leur identité religieuse, chromatique ou sexuelle. Or il convient de tenir compte d’abord de ce qu’ils font, c’est-à-dire de la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun.

On ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.

C’est l’une des leçons à tirer de la pandémie de Covid. Elle a mis en lumière le sort des « travailleurs essentiels », notamment de ceux qui soignent les malades dans les hôpitaux publics : les médecins, infirmiers, aides-soignants, sans oublier les agents d’entretien ou de restauration, aujourd’hui sous-traités dans tous les sens du terme. Il a bien fallu reconnaître que – peu importe leurs origines, la couleur de leur peau ou leur orientation sexuelle – ils n’étaient pas payés à la mesure du caractère essentiel de leurs tâches (que l’on songe aux écarts vertigineux entre la rémunération d’une infirmière et d’un banquier d’affaires…).

La pandémie a aussi montré que l’hôpital fonctionnerait beaucoup mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience de ces tâches, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. D’une manière plus générale, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.

Vous dites que « la gouvernance par les nombres » produit une nouvelle forme de déshumanisation. En quoi consiste-t-elle ?

La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Ils doivent rétroagir en temps réel aux signaux qui leur parviennent pour réaliser les objectifs chiffrés fixés par des programmes. Ils sont ainsi enfermés dans les boucles spéculatives d’une représentation chiffrée du monde, déconnectée de leur expérience concrète des tâches à accomplir. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient ainsi de devoir « soigner les indicateurs plutôt que les malades ».

Olivier Abel : « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »

Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Ces risques d’altération de la santé mentale n’épargnent pas les classes dirigeantes. Ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée, elles perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus « déconnectées » ou « hors sol ».

Le travail sous plateforme, ce qu’on appelle l’« ubérisation », entraîne une résurgence des liens d’allégeance. Est-ce une sorte de reféodalisation des rapports humains ?

La résurgence des liens d’allégeance est un phénomène général, également manifeste entre les entreprises d’une même chaîne de production, entre l’Union européenne et États membres ou entre États hégémoniques et leurs vassaux. Mais il est vrai que l’ubérisation en offre une manifestation « chimiquement pure ».

Derrière la propagande vantant la liberté supposée d’« autoentrepreneurs », c’est en effet la structure juridique du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la « tenure servile » que lui concédait son seigneur, moyennant redevance. C’est exactement la formule que cherchent à imposer les plateformes. Elles veulent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant « déconnectent », sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité sociale.

Une caractéristique importante de ces nouveaux liens d’allégeance est en effet de permettre à ceux qui contrôlent les réseaux d’informations et détiennent la réalité du pouvoir de s’exonérer de leurs responsabilités sociales et écologiques.

Comment libérer le travail qui repose sur des liens de subordination dans le salariat et sur des liens d’allégeance pour les travailleurs « ubérisés » ?

Concernant ces derniers, il y a des raisons de penser que le gouvernement français, comme l’ont déjà fait la plupart des pays européens et comme le propose la Commission de Bruxelles, devra se ranger derrière la jurisprudence, qui y reconnaît le plus souvent des salariés.

C’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.

Quant au « pacte fordiste », qui avait consisté à échanger la soumission des salariés contre un minimum de sécurité économique, il a été depuis trente ans la cible des politiques néolibérales illustrées en France par les réformes dites El Khomri et Macron. Elles ont notamment cherché à émanciper les entreprises des conventions de branche en matière de salaires et à les engager ainsi dans une course à la baisse des rémunérations, au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité de leurs produits. Car c’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer ainsi vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.

L’absurdité de ces réformes apparaît à l’heure où la nécessité d’une telle hausse fait consensus, de même que la suppression des comités d’hygiène et de sécurité s’est révélée une sottise à l’heure du Covid. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il serait plus à propos, ainsi que le suggère votre question, de concevoir des réformes qui assurent aux travailleurs « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».

Cet objectif était peut-être irréaliste lorsqu’il a été proclamé en 1944 dans la déclaration de Philadelphie, mais il est aujourd’hui à notre portée, à condition de mettre nos nouvelles machines intelligentes au service du bien-être et de la créativité des humains et de leurs milieux vitaux, au lieu de s’acharner à faire le contraire. Je mentionne dans ce petit livre quelques signes avant-coureurs de ce très vaste chantier de la liberté dans le travail et de la démocratie économique.

Vous appelez de vos vœux une « véritable mondialisation » pour contrer la globalisation, que vous qualifiez d’« anarcho-capitalisme » menaçant la paix. Comment définir et enclencher une vertueuse « mondialisation » ?

Animé par la foi religieuse en un processus historique de globalisation, l’anarcho-capitalisme tend à liquider la diversité des lois et des territoires pour les soumettre uniformément à l’« ordre spontané » d’un marché devenu total, censé abolir les solidarités et les frontières nationales et régir uniformément la planète. Pour répondre aux révoltes suscitées par ce processus, un ethno-capitalisme est aujourd’hui en plein essor, qui dirige la colère sociale vers des boucs émissaires, désignés par leur religion, leur nationalité ou leurs origines, et offre ainsi un mixte de néolibéralisme et d’identitarisme.

Florent Guénard : « L'égalité comme une nécessité historique »

Pour s’extirper de cette double impasse, il faudrait distinguer globalisation et mondialisation. Le monde, au sens étymologique du terme, est le contraire de l’immonde ; c’est un milieu rendu habitable par le travail des hommes et le respect de leur écoumène (la relation des humains à leur milieu – NDLR). Une véritable politique de mondialisation consisterait à inventer des solidarités nouvelles entre des nations que la révolution numérique et la montée des périls écologiques rendent plus interdépendantes que jamais. Évitant les écueils de la globalisation et ceux des repliements identitaires, une telle politique ferait de la diversité des langues et des cultures une force, et non une entrave sur la voie d’une conception nouvelle de la justice au travail, qui associe l’égale dignité des êtres humains et la préservation et l’embellissement de la diversité de leurs milieux vitaux.

Par ailleurs, vous avez publié et préfacé une nouvelle édition des Lettres persanes de Montesquieu (2). Quelle est l’actualité de ce texte classique ?

Si j’ai noué une correspondance posthume avec Montesquieu à l’occasion du tricentenaire des Lettres persanes, c’est précisément parce qu’il est le seul philosophe des Lumières à avoir compris que la compréhension et le respect de la diversité des civilisations n’étaient pas un obstacle, mais bien au contraire une condition de l’émancipation des hommes par la raison. C’est aussi parce qu’il écrit dans une langue admirable, qui nous repose du globish en vigueur chez ceux qui aujourd’hui nous gouvernent.

droit du travailalain supiotjustice
Le Figaro

La Chine s'estime «calomniée» par le discours d'Antony Blinken

Le secrétaire d'État américain a estimé jeudi que Pékin posait «le risque le plus sérieux de remise en cause de l'ordre international».

La Chine s'est estimée calomniée vendredi par le discours du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a jugé que Pékin posait «le risque le plus sérieux de remise en cause de l'ordre international». Le but de ce discours était «d'endiguer et de bloquer le développement de la Chine et de maintenir l'hégémonie et la puissance américaines», a estimé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.

À lire aussiBlinken dénonce la «coercition croissante» de la Chine sur Taïwan

Dans un discours très attendu sur la Chine, le secrétaire d'État de Joe Biden a estimé jeudi que Washington était engagé dans une vigoureuse compétition avec Pékin dans le but de préserver l'ordre mondial, mais a démenti toute volonté d'entrer dans une nouvelle «guerre froide».

La Chine de nouveau au centre des préoccupations des États-Unis

Ce discours a «répandu de fausses informations, exagéré la menace chinoise, il s'est ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a calomnié sa politique intérieure comme extérieure», a dénoncé Wang Wenbin devant la presse. «La Chine fait part de son fort mécontentement et de sa ferme opposition», a-t-il ajouté.

À lire aussiL’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?

L'intervention de Blinken a remis la Chine au centre des préoccupations géopolitiques des Etats-Unis, après plusieurs mois monopolisés par la guerre en Ukraine. «La Chine est le seul pays qui a à la fois l'intention de remodeler l'ordre international et de plus en plus les moyens de le faire sur les plans économique, diplomatique, militaire et technologique», a affirmé le secrétaire d'État américain. «La vision de Pékin nous éloignerait des valeurs universelles qui ont soutenu beaucoup des progrès du monde dans les 75 dernières années», a-t-il ajouté.

À VOIR AUSSI - La Chine affirme que les remarques de Biden sur Taïwan auront des «conséquences irrémédiables»

La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine

«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Nottin renvoie Blanquer à ses chères études

Reportage

campagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Suite de ce feuilleton avec une rencontre électrique, sur fond de bilan déplorable de la Macronie, tant pour l’école que pour le pouvoir d’achat.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

Selon une célèbre réplique, l’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. Envoyé depuis Paris dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer en a fait l’expérience lors de sa première rencontre avec Bruno Nottin, samedi, sur le marché du centre-ville de Montargis, où l’un est candidat de la majorité sortante, l’autre de la Nupes. L’instant fut bref, aux alentours de 11 h 30, sous le ciel bleu. Saisissant l’occasion, le communiste adresse directement à l’ex-­ministre de l’Éducation nationale les bonnes phrases qui l’ont fait gagner en notoriété sur Twitter . « Ça se passe bien, votre parachutage ? dégaine-t-il d’emblée. Dans la circonscription, ce sont 11 postes qui ont été supprimés dans les collèges en trois ans, les professeurs et les parents d’élèves, tous sont contre vous ! » « J’ai fait plus en cinq ans qu’aucun de mes prédécesseurs », essaie de justifier Jean-Michel Blanquer, qui porte dans son projet l’implantation d’un IUT dans le Montargois. « Cela fait trente ans que les communistes locaux se battent pour cela, vous pompez notre projet », poursuit Bruno Nottin. Et d’ajouter : « Vous savez que vous êtes dans une ville qui compte 33 % de pauvres ? Vous dites vouloir agir, mais vous n’y connaissez rien. »

Le candidat macroniste cherche une réponse, celle qui fuse est digne d’un mauvais sketch. « J’ai un grand-oncle qui vient d’ici », dit-il, sourire en coin et petite tape sur l’épaule de son adversaire. « Mais moi, j’y suis né et j’y ai toute ma famille », ­rétorque le candidat de la Nupes. C’en est trop pour Jean-Michel Blanquer, qui, casquette sur la tête, s’extirpe de la conversation en lâchant à son concurrent : « Vous êtes élu depuis vingt ans et rien n’a été fait pour les habitants. » Bruno Nottin siège au conseil municipal de Montargis depuis 2008. Mais dans l’opposition. Un détail omis par l’ex-ministre. Le communiste est surtout un militant de terrain. Ce samedi, il était, deux bonnes heures avant cette rencontre, devant le Super U de la Chaussée, un quartier populaire coupé par l’ex-nationale 7 du centre-ville, commerçant et plutôt aisé. L’initiative prend des airs de permanence pour l’élu, interpellé par des habitants en proie aux galères du quotidien et que les annonces du gouvernement sur une future loi « pouvoir d’achat » ne rassurent pas.

« Pas d’APL, 500 euros de loyer et une mutuelle de plus en plus chère », résume Maryse. « Qu’est-ce que je suis allée me faire c... quarante ans à l’usine, si c’est pour être dans cette situation une fois à la retraite ? » poursuit-elle. Dernièrement, elle a dû contracter un crédit : « Certains le font pour acheter une voiture, moi, c’est pour me refaire les dents. » « C’est pour des gens comme vous que l’on se bat, regardez, dans le programme, nous proposons de rem­bourser les soins à 100 % », lui répond le candidat, qui défend également l’augmentation du Smic à 1 500 euros ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité. « Je n’ai, au mieux, que 100 euros pour vivre chaque mois. Heureusement, je peux compter sur une amie qui m’offre un repas de temps à autre », raconte aussi Martine. Également à la retraite, cette habitante, baguette à la main, s’émeut : « Voici mon repas chaque midi depuis huit jours, accompagné d’un bout de fromage.  »

« Les préoccupations sont celles de gens privés d’argent »

« Je ne suis pas sûre que Jean-Michel Blanquer connaisse le prix d’une baguette de pain », assure une autre Martine, trésorière locale du Secours populaire français. L’antenne montargoise a vu les familles ­bénéficiaires de l’aide alimentaire croître de près de 30 % entre 2020 et 2022, des suites du Covid. Elles sont désormais 257 à recevoir de l’aide alimentaire deux fois par semaine. « Le burkini ? Personne n’en parle ici… Les préoccupations sont celles de gens privés de vacances, de loisirs, d’argent… » poursuit-elle. D’ailleurs, l’antenne du Secours populaire prépare les vacances à venir. Martine tient à monter le dossier d’une famille de huit enfants qui doit se contenter de 3,50 euros pour vivre quotidiennement. « Ils vont bénéficier d’une semaine aux Sables-d’Olonne », se réjouit-elle.

« Si on quitte la ville, les campagnes sont, elles aussi, populaires. La moindre augmentation du prix de l’essence est vécue comme un choc », assure Bruno Nottin. Marine Le Pen, arrivée en tête avec 52 % des voix au second tour, tire principalement ses électeurs de ces campagnes oubliées. En 2018, deux ronds-points aux entrées de l’agglomération montargoise ont été investis par des gilets jaunes. Séverine et Jacques en étaient. Elle, ancienne aide-soignante reconvertie comme comptable, n’arrivait plus à subvenir à ses besoins avec les 800 euros qu’elle touchait. Lui est un chômeur de longue durée. Tous deux se sont engagés dans la campagne du candidat de la Nupes. « Au fond, avec Bruno, nous avons les mêmes objectifs de justice sociale : augmenter les salaires et rétablir l’ISF », insiste Jacques, prêt à interpeller à son tour l’ex-ministre comptable du bilan d’Emmanuel Macron.

Législatives 2022Nupespcfjean-michel blanquer
L'Humanité

Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?

Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.

Daniel Roucous

Lundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.

De deux choses l’une :

  • Le lundi de Pentecôte n’est pas la Journée de solidarité dans votre entreprise

C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).

Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.

Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.

Références : article L3133-3 du code du travail.

  • Le lundi de Pentecôte est prévu comme Journée de solidarité dans votre entreprise

Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.

Référence articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.

Comment fonctionne la Journée de solidarité ?

A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf  le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.

Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :

  • travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
  • ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
  • ou encore à effectuer  7 heures supplémentaires non rémunérées  fractionnées dans l’année.

Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires

A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.

Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.

En liens

jours fériés
L'Humanité

L’union de la gauche, toute une histoire

Emission

Alors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline

cinéma

Présenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien

C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols. 

Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.

Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.

Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.

L'Humanité

Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Reportage

Sous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.  

"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.

Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.

Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.

L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.

Une majorité à gauche

"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.

Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".

Conquérir cette circonscription

Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.

"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.

De vraies valeurs de gauche

Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"  

"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.

"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale"  lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.

L'Humanité

Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?

Emission

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.

Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !

Le Figaro

Maisons Phénix, la descente aux enfers d'un symbole du rêve pavillonnaire

Emmanuel Egloff

RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.

C'est un symbole des années 1980 qui risque de disparaître. Le groupe Geoxia, propriétaire de Maisons Phénix, a été placé mardi 24 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Une situation que l'entreprise met sur le compte du «double effet de la pandémie et de l'inflation».

À lire aussiL'envolée des prix des matériaux secoue le bâtiment

La société Maisons Phénix est née en 1946, mais c'est bien dans les années 1980 qu'elle est devenue très connue, à grand renfort de publicités télévisées. Le sociologue Pierre Bourdieu consacra même une étude à la marque, devenue un symbole de l'accession à la propriété des classes populaires et du rêve pavillonnaire. Maisons Phénix, c'est d'abord une approche industrielle de la fabrication de la maison individuelle, un savoir-faire importé du Royaume-Uni à l'origine.

La société fabrique des panneaux en béton en usine avant de les assembler sur une charpente métallique. Gain de temps et d'argent sont au rendez-vous, ce qui permet de proposer des prix très attractifs. Maisons Phénix a toujours proposé le produit le plus compétitif du marché. Et le modèle a perduré jusqu'à aujourd'hui, puisque la société dispose encore de trois usines en France pour préfabriquer les éléments qui serviront à construire la maison.

Sortie de route

À la fin des années 1980, la société intègre CGIS, le pôle immobilier de la Générale des Eaux. C'est l'heure du développement tous azimuts, avec des acquisitions (Maisons Familiale, Catherine Mamet, Maisons Castor, Maisons Bouygues, Bruno Petit…) et des développements à l'étranger. En 1999, la Générale des Eaux, devenue Vivendi, cède ce pôle « maisons individuelles » à ses dirigeants. Six ans plus tard, la société devient Geoxia, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui. Maisons Phénix reste sa principale marque. Et son produit d'appel. Le groupe construit alors environ 5000 maisons par an et réalise presque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la sortie de Vivendi, les fonds d'investissement s'intéressent à Geoxia. D'abord Barclays, puis Natixis. Mais les dirigeants restent majoritaires.

À lire aussiLa flambée des coûts pèse sur les maisons neuves

En 2008, cependant, c'est la sortie de route. Une première fois. La faillite de Lehman Brothers provoque une tempête à l'échelle mondiale. La baisse des ventes combinée au gonflement du besoin de trésorerie met à mal les finances du groupe. Le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) vient à la rescousse, et fait entrer le fonds LBO France au capital. Ce dernier restructure le portefeuille de marques, cédant celles ayant une empreinte seulement régionale et les moins attrayantes. Au final, il n'en reste plus que trois, Maisons Phénix, toujours, Maison Familiale, au positionnement plus haut de gamme, et Maison Castor. Malgré cette cure d'amincissement, la société reste le deuxième acteur de la maison individuelle dans l'Hexagone, derrière Hexaom (Maison France Confort). Surtout, elle gagne à nouveau de l'argent. En 2019, elle construit 2 500 maisons et réalise 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.

L'entreprise emploie près de 1200 personnes, un chiffre élevé qui s'explique par les trois usines de fabrication toujours détenues, à Ambroise (Indre-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Maignelay-Montigny (Oise). Car le modèle de Maisons Phénix n'a pas changé au cours des années. La marque utilise largement la préfabrication, ce qui lui permet de proposer des prix agressifs. Une situation qui, paradoxalement, va la rendre vulnérable. La crise de 2020 liée au Covid se traduit pour Geoxia par une baisse de son chiffre d'affaires de 25 %. Surtout, la société n'a pas obtenu de PGE (prêt garanti par l'État) pendant cette période alors qu'elle était éligible, ce qui l'a fragilisée.

Recherche de repreneurs

De plus, les clients de Maisons Phénix, disposant de moyens modestes, ont subi une série de mesures qui les ont désolvabilisés. En tête, la fin des APL accession, ces aides qui permettaient à une majorité des clients de la société de disposer d'un apport pour accéder à la propriété. Même s'il elle ne s'applique que depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation relative à la construction, RE2020 pour les maisons individuelles, a fait monter les coûts de construction. À cela s'est ajoutée la hausse des prix des matériaux à partir de 2021. En conséquence, le prix des maisons individuelles a augmenté de près de 11 % en moyenne l'an passé. Dans ce contexte, la crise ukrainienne va faire totalement dérailler l'entreprise, avec la hausse incontrôlable des matériaux de construction et du coût de l'énergie. D'autant que l'entreprise n'a pas la possibilité de répercuter ces hausses à ses clients pendant la construction, puisque le prix de la maison est fixé en amont.

Les dirigeants de Geoxia avaient déjà engagé la recherche de repreneurs il y a quelques mois. Des industriels et des fonds avaient alors regardé le dossier. Sans donner suite. Cette recherche va pouvoir reprendre sous l'égide des deux administrateurs nommés par le tribunal de commerce de Nanterre. Les acteurs intéressés précédemment devraient à nouveau regarder le dossier, avec un œil neuf puisqu'il n'y aura pas de passif à assumer. Pour autant, il n'est pas certain qu'une offre globale soit remise. Il pourrait y en avoir pour les usines, ou sur une seule marque.

À lire aussiPlongée dans la France des maisons individuelles

Les administrateurs ont fixé une date de dépôt des offres au 10 juin prochain. Et le tribunal les examinera le 28 juin. Il faut aller vite. Durant la période d'observation, les chantiers seront soit suspendus soit ralentis. Si un ou des repreneurs se manifestent, ils pourront reprendre normalement. Dans le cas contraire, un système de garant existe. Ce dernier trouvera un entrepreneur pour finir le chantier, mais cela prendra forcément plus de temps.

Les promoteurs craignent la panne sèche

« Depuis 2012 et que ces données sont disponibles, l'offre commerciale des promoteurs immobiliers n'a jamais été aussi faible. » Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est très inquiet. Les promoteurs disposent d'une offre commerciale - c'est-à-dire de logements actuellement en vente - de seulement 76.746 unités à fin mars, en baisse de plus de 33 % par rapport à la même période de 2018. En cause, la réticence des maires à accorder des permis de construire et la hausse des prix des matériaux, qui placent les entrepreneurs dans la plus grande incertitude. Logiquement, les ventes des promoteurs ne cessent de baisser (- 20,2 % sur le trimestre) et les prix de monter, puisque les acheteurs sont bien là. La FPI demande de toute urgence un plan de soutien de la part de l'exécutif. Et un ministre du Logement, puisque le nouveau gouvernement en est dépourvu pour l'instant.

À VOIR AUSSI - Covid-19: «Nous avançons dans le redressement économique» de la France, assure Gabriel Attal

La famille Mulliez met en vente Pimkie

L'enseigne est en difficulté depuis dix ans. Son propriétaire actuel paiera les salaires au moins jusqu'à fin 2022.

Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement

La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.

Soupçons d'optimisation fiscale: perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey

Le cabinet assure avoir fourni «l'ensemble des informations requises» aux enquêteurs, durant cette perquisition.

L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron
Le Figaro

Moscou intensifie son offensive dans l'est, l'étau se resserre sur Severodonetsk

EN COURS : Mis à jour le 27 mai 2022 à 17:50

Les forces russes intensifient leur offensive dans le Donbass vendredi, resserrant l'étau autour d'une importante agglomération de cette région de l'est de l'Ukraine tandis que les forces séparatistes prorusses revendiquent la prise de la localité-clé de Lyman.

Sur son compte Telegram, l'état-major de la défense territoriale de l'autoproclamée «république» séparatiste prorusse de Donetsk a indiqué avoir «pris le contrôle complet» de Lyman avec «l'appui» des forces armées russes.

Ni l'armée russe ni l'armée ukrainienne n'ont immédiatement commenté cette information, que l'AFP n'a pu vérifier de source indépendante.

L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

Les chars allemands peinent à trouver la route du front ukrainien. Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés Gepard de fabrication allemande et donné son feu vert à l’exportation de chars issus des stocks post-soviétiques, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.

«Je crains que le chancelier ne veuille pas que l’Ukraine gagne la guerre, dans le sens où les troupes russes seraient chassées du pays», critique le porte-parole de la CDU pour les affaires étrangères du Bundestag, Roderich Kiesewetter.

» LIRE NOTRE DECRYPTAGE - L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

Crise alimentaire : les accusations contre Moscou sont «sans fondement», affirme Poutine

Les accusations contre la Russie, tenue pour responsable des problèmes mondiaux de livraisons de céréales en raison de son offensive en Ukraine, sont «sans fondement», a assuré vendredi le président russe Vladimir Poutine dans un entretien téléphonique avec le chancelier autrichien Karl Nehammer.

«Vladimir Poutine a souligné que les tentatives de rendre la Russie responsable des difficultés de livraison des produits agricoles sur les marchés mondiaux étaient sans fondement», indique le Kremlin dans un communiqué.

Le chef de l'Etat russe a une nouvelle fois pointé les «sanctions antirusses des Etats-Unis et de l'Europe» comme raison de la crise alimentaire. Mardi, il avait dit au Premier ministre italien Mario Draghi que la Russie était «prête à apporter une contribution significative pour surmonter la crise alimentaire grâce à l'exportation de céréales et d'engrais, sous réserve de la levée par l'Occident des restrictions à motivation politique».

Zelensky s'adressera lundi aux 27, en quête d'un accord sur l'embargo pétrolier

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adressera lundi aux dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet à Bruxelles, alors que le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe est toujours bloqué par la Hongrie.

«Le président Zelensky nous rejoindra par visioconférence au début de notre discussion sur la situation en Ukraine», a annoncé vendredi le président du Conseil européen Charles Michel dans sa lettre d'invitation aux chefs d'Etat et de gouvernement. «Notre préoccupation la plus immédiate est d'aider l'Ukraine, avec nos partenaires internationaux, sur ses besoins de liquidité», souligne Charles Michel, ajoutant que les leaders discuteront également «du soutien à la reconstruction» du pays en proie à l'offensive de l'armée russe depuis plus de trois mois.

Un nouveau train de sanctions européennes, qui prévoit un embargo progressif sur le pétrole russe dans les six mois, est toujours bloqué par Budapest.

Près de 3 millions de réfugiés dans des pays européens non frontaliers

Près de 3 millions de réfugiés ukrainiens ont quitté les pays frontaliers de l'Ukraine, où ils avaient afflué après l'invasion russe, pour se déplacer vers d'autres pays européens non voisins, a indiqué vendredi le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU.

Au total, 6,6 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du HCR. Parmi eux, plus de 3,5 millions se sont dirigés vers l'ouest, en Pologne.

«Selon les dernières données dont nous disposons (...) 2,9 millions de réfugiés se sont déplacés au-delà des pays voisins de l'Ukraine», a affirmé Shabia Mantoo, porte-parole du HCR, lors d'un point de presse à Genève. Les plus grands nombres de réfugiés ukrainiens dans les pays non voisins se trouvaient en Allemagne, en République tchèque et en Italie, selon l'agence de l'ONU.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'ONU anticipe 8,3 millions de réfugiés

Des élus communistes russes appellent à arrêter l'offensive en Ukraine

La scène, inédite, s’est déroulée vendredi lors d'une réunion de l'Assemblée locale de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s'est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d'autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire.

«Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l'opération de guerre, il y aura de plus en plus d'orphelins. Au cours de l'opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays», a-t-il déclaré, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l'assemblée. «Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes», a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.

C'est la première fois qu'une telle initiative est lancée par des membres du parti communiste, formation qui soutient l'assaut lancé sur l'ordre du président Vladimir Poutine le 24 février. Le gouverneur de la région, Oleg Kojemiako, a ensuite demandé de priver de parole Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste qui l'avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de «discréditer l'armée russe (...) qui se bat contre le nazisme», selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant.

Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l'Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et 5 contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des «mesures (de représailles) les plus fermes».

À VOIR AUSSI - Russie: une journaliste démissionnaire dénonce la «propagande» dans son pays

En Russie, un nouveau chef pour le parti ultra-nationaliste LDPR

Le parti ultra-nationaliste russe LDPR a choisi vendredi son nouveau chef, le député Léonid Sloutski, élu «à l'unanimité» lors d'un congrès à Moscou. Il était le seul candidat à la tête de ce parti, accusé de jouer un rôle d'opposition de façade qui, au final, se range toujours derrière les grandes décisions de Vladimir Poutine.

Chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Léonid Sloutski a fait partie de la délégation de Moscou lors des récentes négociations de paix avec Kiev, des pourparlers au point mort depuis mars. Économiste de formation, il est député à la Douma depuis 2000.

Son prédécesseur, Vladimir Jirinovski, décédé il y a un mois, était obsédé par la grandeur de la Russie, et fortement anti-occidental. Fin 2021, Jirinovski avait prédit que l'année 2022 «ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance», annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.

Roumanie et Pologne «optimistes» sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

Bucarest et Varsovie se sont dits vendredi «optimistes» concernant l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, malgré l'hostilité d'Ankara. «Contrairement à beaucoup, je suis optimiste à ce sujet. Je suis convaincu que ce désaccord sera résolu de la meilleure manière, dans l'esprit de solidarité de l'Otan», a indiqué le ministre polonais des Affaires étrangères, qui retrouvait son homologue à Istanbul ainsi que le chef de la diplomatie turque.

» LIRE AUSSI - Otan: Erdogan déterminé à bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande

«L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan est indispensable pour nous rendre plus forts. (...) Cette adhésion doit cependant être bénéfique à tous les alliés de l'Otan, y compris la Turquie», a-t-il ajouté. «Nous soutenons le dialogue constructif en place ici. Nous espérons avoir bientôt de bonnes nouvelles concernant la Suède et la Finlande», a de son côté déclaré le ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu.

«Une dizaine de morts» dans une frappe russe sur un terrain militaire à Dnipro, selon l’Ukraine

«Une dizaine» de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe vendredi sur un terrain militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l'Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville. «Des missiles Iskander ont frappé un champ de manoeuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés», a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV. «Ceci malgré le fait que nous et les militaires avions essayé de prendre des précautions, en répartissant le personnel» sur tout le périmètre de cette installation, a-t-il ajouté, laissant entendre que les victimes étaient militaires. Trois missiles ont été tirés depuis la région russe de Rostov, selon lui, mais un seul a fait des victimes.

La «guerre totale» de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé vendredi «une guerre totale» occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer «longtemps». «L'Occident a annoncé une guerre totale contre nous, contre le monde entier russe», a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des responsables de régions russes. «On peut dire avec certitude que cette situation est avec nous pour longtemps», a-t-il estimé, alors que les puissances occidentales ont multiplié les sanctions contre Moscou pour avoir lancé une vaste offensive militaire contre l'Ukraine.

>> LIRE AUSSI : La Russie et l’Ukraine se lancent dans la guerre d’usure

«Les Etats-Unis et leurs satellites doublent, triplent, quadruplent leurs efforts pour endiguer la Russie, en utilisant un instrumentaire très large: en commençant par les sanctions économiques unilatérales jusqu'à une propagande profondément mensongère dans l'espace médiatique mondial», a martelé le ministre, dénonçant une «russophobie sans précédent». Il s'en est aussi pris à «la culture dite de “l'annulation”» («cancel culture» en anglais), assurant que les Occidentaux interdisaient les classiques: Tchaïkovski et Dostoïevski, Tolstoï, Pouchkine.

De nombreuses institutions culturelles occidentales ont cessé leur coopération avec des institutions étatiques russes ou banni des artistes qui soutiennent l'offensive contre l'Ukraine. Moscou accuse de son côté l'Ukraine d'être aux mains de néonazis coupables d'avoir orchestré un prétendu génocide de la population russophone, et l'Occident de mener une guerre par procuration contre la Russie.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «L’Occident a déclaré une guerre hybride totale» à la Russie, lance Lavrov

L’Ukraine enchaîne les «déclarations contradictoires» dans les pourparlers, estime le Kremlin

Le Kremlin a déclaré vendredi qu'il blâmait l'Ukraine pour le gel des pourparlers de paix entre les deux pays, affirmant que ce que voulait Kiev n'était pas clair. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré précisément lors d'un appel aux journalistes: «Les dirigeants ukrainiens font constamment des déclarations contradictoires. Cela ne nous permet pas de bien comprendre ce que veut la partie ukrainienne.»

>> LIRE AUSSI : Ukraine : les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman dans le Donbass

«Il y a des choses à discuter avec le président russe», déclare Zelensky

«Il y a des choses à discuter avec le président russe. Je ne vous dis pas que pour moi, notre peuple a hâte de discuter avec lui,mais nous devons faire face aux réalités que nous traversons», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelenksy lors d’un discours devant un think tank indonésien. «Que souhaitons nous de cette rencontre… Nous voulons reprendre nos vies d’avant… Nous voulons réclamer la vie d’un pays souverain avec son propre territoire», a-t-il encore déclaré, ajoutant que la Russie n’avait pas l’air prête encore pour des discussions de paix sérieuses.

Poutine fait des progrès «lents mais palpables dans le Donbass», déclare Boris Johnson

Le premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré ce vendredi que le président russe Vladimir Poutine faisait des progrès «lents mais palpables» dans la région ukrainienne du Donbass.

«Je crains que Poutine, à un grand coût contre lui-même et contre les forces militaires russes, ne soit en train de continuer de ronger du terrain dans le Donbass», a déclaré le chef d’État britannique à Bloomberg TV. «Il continue de faire des progrès graduels, lents, mais je le crains, palpables, et donc il est absolument vital que nous continuions de soutenir les Ukrainiens militairement», a-t-il ajouté.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass

La Russie estime pouvoir exporter 50 millions de tonnes de céréales

La Russie a annoncé vendredi viser 50 millions de tonnes de céréales exportées dans la saison à venir, en forte hausse par rapport à l'exercice en cours, sur fond de risque une crise alimentaire du fait de l'offensive russe contre l'Ukraine.

Les exportations russes de céréales sont actuellement freinées par les sanctions qui frappent la chaîne logistique et le secteur financier, tandis que celles de la puissance agricole qu'est l'Ukraine sont paralysées par l'assaut de l'armée russe.

«En cette saison (2021-2022) nous avons déjà exporté 37 millions de tonnes de céréales, dont 28,5 de blés et d'ici la fin de l'année agricole (le 30 juin, ndlr) nous visons 37 millions de tonnes de céréales exportées», a dit le ministre de l'Agriculture, Dmitri Patrouchev, lors d'un forum des exportateurs du secteur.

«Et la saison à venir (débutant le 1er juillet 2022) nous estimons notre potentiel d'exportation à 50 millions de tonnes», a-t-il ajouté. La Russie estime que la récolte 2022 sera de 130 millions de tonnes, contre 121,4 l'an passé.

La Russie et l'Ukraine sont des puissances agricoles de premier plan, leur blé, maïs et tournesols notamment alimentant le marché mondial. Le conflit déclenché par la Russie et les sanctions de représailles ont mis à mal l'équilibre alimentaire mondial, laissant craindre une grave crise qui affectera tout particulièrement les pays les plus pauvres.

À VOIR AUSSI - Londres appelle Moscou à «arrêter de voler» les céréales ukrainiennes

La Russie expulse cinq diplomates croates

Le ministre russe des Affaires étrangères a décidé vendredi d’expulser cinq membres du bureau de l’ambassade croate à Moscou. Une mesure en représailles à celle de 24 diplomates russes de Croatie, décidée par Zagreb en avril, après le lancement de l’offensive militaire russe en Ukraine.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir «protesté» auprès de l'ambassadeur croate contre le fait que son pays ait accusé la Russie «de crimes de guerre en Ukraine». Il a également accusé Zagreb «de soutenir militairement le régime néonazi de Kiev».

Les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman dans le Donbass

Les séparatistes prorusses de Donetsk ont affirmé vendredi avoir conquis la localité de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un important nœud ferroviaire qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.

Sur son compte Telegram, l'Etat-major de la défense territoriale séparatiste de Donetsk a indiqué avoir «pris le contrôle complet» de Lyman avec le soutien des forces armées russes.

Pour l'heure, l'armée russe n'a pas fait de commentaires et l'AFP n'a pas pu vérifier ces revendications de source indépendante.

Lyman est un important noeud ferroviaire situé au nord-est de la ville symbole de Sloviansk, reprise aux séparatistes prorusses par Kiev en 2014, et de Kramatorsk, la capitale de la partie de la région de Donetsk (est) sous contrôle ukrainien. La prise de Lyman permettrait de lever un obstacle vers Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en marquant un progrès dans la tentative d'encercler Severodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l'est.

À VOIR AUSSI - Ukraine: «La situation dans le Donbass est extrêmement difficile», déclare Zelensky

Plus de 5000 Ukrainiens tenus prisonniers dans le Donbass, selon un leader séparatiste

Selon un leader séparatiste du Donbass, plus de 5000 Ukrainiens sont retenus prisonniers de guerre dans la République autoproclamée de Donetsk, a rapporté l’agence de presse russe TASS ce vendredi.

Est de l'Ukraine: au moins cinq civils tués dans la région de Lougansk, selon le gouverneur

Au moins cinq civils ont été tués en 24 heures dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, épicentre de combats acharnés avec les troupes russes, a annoncé vendredi matin le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï.

Quatre civils ont été tués à Severodonetsk, capitale régionale sous contrôle des autorités ukrainiennes que les Russes cherchent à conquérir, et 50 immeubles y ont été endommagés, a-t-il souligné. Un homme a aussi été tué par un obus à Komychouvakha, à 50 kilomètres de Severodonetsk. «Les habitants de Severodonetsk ont oublié ce que c'est qu'un cessez-le-feu d'au moins une demi-heure», a écrit Serguiï Gaïdai sur Telegram. «Les Russes pilonnent sans cesse les quartiers résidentiels».

Pavlo Kyrylenko, gouverneur de Donetsk, une autre région du Donbass dans l'est de l'Ukraine, a fait état jeudi soir de cinq civils tués dans la journée.

L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses. Découvrez notre décryptage :

>> LIRE AUSSI - L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse les «puissants du monde» de «flirter» avec la Russie

Les Fidji rejettent un recours visant à empêcher les États-Unis de saisir un superyacht russe

Un tribunal fidjien a rejeté vendredi un recours visant à empêcher les autorités américaines de saisir le superyacht russe Amadea, qui appartiendrait à un oligarque russe sanctionné.

Le yacht de 300 millions de dollars et de 106 mètres de long, lié par les États-Unis à l'oligarque milliardaire et homme politique Souleïman Kerimov, a été saisi à son arrivée aux Fidji il y a un mois, à la demande de Washington. Les propriétaires enregistrés du yacht, Millemarin Investments, ont nié que Kerimov en soit le propriétaire et ont fait valoir que la loi fidjienne en vertu de laquelle l'Amadea a été retenu ne permettait pas aux États-Unis de le saisir.

Dans une décision écrite, la Cour d'appel a déclaré qu'elle rejetait l'appel de Millemarin Investments, mais a également indiqué que le jugement ne devait pas prendre effet avant sept jours.

Moscou aidera à «surmonter la crise alimentaire» si les sanctions sont levées

Pour rappel, le président russe Vladimir Poutine s’était dit jeudi soir prêt à aider à «surmonter la crise alimentaire» provoquée par le blocage de céréales ukrainiennes et russes en raison du conflit en cours, sous réserve d'une levée des sanctions «à motivation politique» contre Moscou, lors d'un appel téléphonique avec le premier ministre italien Mario Draghi.

La Russie a rejeté le plan de paix italien prévoyant un statut d’autonomie pour le Donbass et l’entrée de l’Ukraine dans l’UE

La Russie, qui selon des analystes veut consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine avant toute solution négociée, a rejeté avec dédain jeudi un plan de paix italien.

Celui-ci prévoyait, sous garantie de l'ONU, un cessez-le-feu et le retrait des troupes, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE mais pas dans l'Otan, et un statut d'autonomie pour le Donbass et la Crimée qui resteraient sous la souveraineté ukrainienne.

À VOIR AUSSI - Zelensky qualifie les propositions de cession de territoires d'«illusion de paix»

Fournir des armes à l’Ukraine capables de frapper le territoire russe serait une «étape grave de franchie vers une escalade inacceptable», avertit Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti l’Occident que fournir des armes à l’Ukraine, capables de frapper le territoire russe, serait «une étape grave de franchie vers une escalade inacceptable», selon l’agence de presse russe Tass.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

«Ici, nous dormons dans un lit blanc comme neige. Et comme le silence est étrange après toutes ces explosions. Marioupol a été détruite comme Stalingrad»: Sergueï Klimovitch, 78 ans, n’en revient pas encore de sa nouvelle vie, dans un centre de vacances réquisitionné près de Toula, à deux heures et demie de train au sud de Moscou. Avec soixante-dix autres réfugiés venus d’Ukraine, il vit désormais dans ce «point d’hébergement provisoire», l’un des seize ouverts dans la province de Toula.

À VOIR AUSSI - Réfugiés ukrainiens: «des suspicions» de cas de traite d'êtres humains en France

(…) Ancien capitaine de la marine russe, Sergueï Klimovitch vivait avec son épouse, Natalia Mikhaïlovna, au septième étage d’un immeuble qui en comptait neuf, avenue Azovstal, tout près de l’usine du même nom, épicentre des combats durant plusieurs semaines. C’est dire s’il en a vu! «On tirait depuis l’usine et contre l’usine. Et tout ça volait au-dessus de nous», raconte le vieil homme. Dès que cela a commencé, sa femme est descendue à la cave. Elle y passera trois semaines, dans le froid (il faisait jusqu’à moins neuf degrés), les doigts gelés, sans eau, sans électricité. Lui enfile aussitôt son vieil uniforme de la marine et décide de rester dans son appartement - «C’est ma maison. Je ne me cacherai de personne», clame-t-il. Infatigable, il fait des allers-retours avec le sous-sol, et malgré le danger va au ravitaillement: beaucoup de pâtes et l’eau, qu’il faut aller chercher à deux kilomètres et que l’on conserve dans la baignoire (…). Lisez la suite de notre reportage :

>> LIRE AUSSI - La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Bombardements à Kharkiv, près de laquelle les forces russes gardent des positions

Les sirènes d'alerte aérienne ont à nouveau retenti vendredi à l'aube à Kharviv, où des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils selon Volodymyr Zelensky. Un bébé de cinq mois et son père ont notamment été tués, tandis que la mère a été grièvement blessée, a indiqué le président ukrainien.

Des missiles ont touché le secteur résidentiel du quartier de Pavlové Polé, au centre-nord de la ville, selon un journaliste de l'AFP sur place. Il a vu un jeune homme tué et quatre blessés, tous transportés à l'hôpital, dont un homme plus âgé avec une jambe et un bras arrachés.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la difficile reprise de la vie quotidienne à Kharkiv

La Russie avait cessé mi-mai son offensive sur Kharkiv pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine, et la ville entamait ces derniers jours un difficile retour à la normale, rouvrant notamment la circulation du métro.

Mais les forces russes gardent des positions à l'est de Kharkiv. Les Ukrainiens ont creusé de nouvelles tranchées autour de la ville et installé blocs de béton, sacs de sable et points de contrôle routiers, en vue d'un possible nouvel assaut.

Octroi «forcé» de la nationalité russe, «dé-ukrainisation» des enfants

Sur le front sud, la Russie s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. Elle a ainsi annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via «une procédure simplifiée». L'Ukraine a dénoncé un octroi «forcé» de la nationalité russe démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires.

Et à Marioupol, un responsable de la mairie a annoncé jeudi que les enfants allaient, en lieu et place des vacances d'été, suivre un programme de «dé-ukrainisation» et de préparation au programme russe, avec notamment des cours de langue, de littérature et d'histoire.

À VOIR AUSSI - La Russie «exerce un chantage» en bloquant les exportations agricoles d'Ukraine, accuse le chef de la diplomatie du pays

Severodonetsk et Lyssytchansk menacées

Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, l'armée russe a recentré ses efforts sur la conquête complète du Donbass, bassin industriel déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. Appuyée par un déluge de bombes, l'armée russe menace Severodonetsk, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, grand port du sud-est en majeure partie détruit après des semaines de siège.

L'armée russe tente d'encercler la ville et celle voisine de Lyssytchansk, a indiqué à Washington un haut-responsable du Pentagone. «Nous pensons que les forces russes ont pu s'emparer de la majeure partie du nord-est de Severodonetsk, même si des combats sont toujours en cours», a-t-il déclaré.

Selon le chef de l'administration civile et militaire de Severodonetsk, Alexander Stryuk, entre 12.000 et 13.000 personnes se trouvent toujours dans la ville, qui comptait 100.000 habitants avant la guerre. «Soixante pour cent du parc de logements de Severodonetsk a été détruit, 85-90% des bâtiments de la ville ont été endommagés et nécessiteront une restauration majeure», a-t-il dit, cité par les médias ukrainiens.

Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass

«L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une adresse télévisée dans la nuit de jeudi à vendredi, accusant les forces russes de chercher à «réduire en cendres» plusieurs villes de la région.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass

Les forces russes pratiquent la «déportation» et «les tueries de masse de civils» dans le Donbass, a poursuivi Zelensky, selon qui «tout ceci (...) est une politique évidente de génocide menée par la Russie».

Les accusations du chef d’État ukrainien font écho à celles de Moscou, qui a justifié son invasion par un prétendu «génocide» pratiqué par les Ukrainiens contre la population russophone dans le Donbass.

Moscou intensifie son offensive dans l'est, l'étau se resserre sur Severodonetsk

Les forces russes intensifient leur offensive dans le Donbass vendredi, resserrant l'étau autour d'une importante agglomération de cette région de l'est de l'Ukraine tandis que les forces séparatistes prorusses revendiquent la prise de la localité-clé de Lyman.

Sur son compte Telegram, l'état-major de la défense territoriale de l'autoproclamée «république» séparatiste prorusse de Donetsk a indiqué avoir «pris le contrôle complet» de Lyman avec «l'appui» des forces armées russes.

Ni l'armée russe ni l'armée ukrainienne n'ont immédiatement commenté cette information, que l'AFP n'a pu vérifier de source indépendante.

L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

Les chars allemands peinent à trouver la route du front ukrainien. Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés Gepard de fabrication allemande et donné son feu vert à l’exportation de chars issus des stocks post-soviétiques, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.

«Je crains que le chancelier ne veuille pas que l’Ukraine gagne la guerre, dans le sens où les troupes russes seraient chassées du pays», critique le porte-parole de la CDU pour les affaires étrangères du Bundestag, Roderich Kiesewetter.

» LIRE NOTRE DECRYPTAGE - L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

Crise alimentaire : les accusations contre Moscou sont «sans fondement», affirme Poutine

Les accusations contre la Russie, tenue pour responsable des problèmes mondiaux de livraisons de céréales en raison de son offensive en Ukraine, sont «sans fondement», a assuré vendredi le président russe Vladimir Poutine dans un entretien téléphonique avec le chancelier autrichien Karl Nehammer.

«Vladimir Poutine a souligné que les tentatives de rendre la Russie responsable des difficultés de livraison des produits agricoles sur les marchés mondiaux étaient sans fondement», indique le Kremlin dans un communiqué.

Le chef de l'Etat russe a une nouvelle fois pointé les «sanctions antirusses des Etats-Unis et de l'Europe» comme raison de la crise alimentaire. Mardi, il avait dit au Premier ministre italien Mario Draghi que la Russie était «prête à apporter une contribution significative pour surmonter la crise alimentaire grâce à l'exportation de céréales et d'engrais, sous réserve de la levée par l'Occident des restrictions à motivation politique».

Zelensky s'adressera lundi aux 27, en quête d'un accord sur l'embargo pétrolier

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adressera lundi aux dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet à Bruxelles, alors que le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe est toujours bloqué par la Hongrie.

«Le président Zelensky nous rejoindra par visioconférence au début de notre discussion sur la situation en Ukraine», a annoncé vendredi le président du Conseil européen Charles Michel dans sa lettre d'invitation aux chefs d'Etat et de gouvernement. «Notre préoccupation la plus immédiate est d'aider l'Ukraine, avec nos partenaires internationaux, sur ses besoins de liquidité», souligne Charles Michel, ajoutant que les leaders discuteront également «du soutien à la reconstruction» du pays en proie à l'offensive de l'armée russe depuis plus de trois mois.

Un nouveau train de sanctions européennes, qui prévoit un embargo progressif sur le pétrole russe dans les six mois, est toujours bloqué par Budapest.

Près de 3 millions de réfugiés dans des pays européens non frontaliers

Près de 3 millions de réfugiés ukrainiens ont quitté les pays frontaliers de l'Ukraine, où ils avaient afflué après l'invasion russe, pour se déplacer vers d'autres pays européens non voisins, a indiqué vendredi le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU.

Au total, 6,6 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du HCR. Parmi eux, plus de 3,5 millions se sont dirigés vers l'ouest, en Pologne.

«Selon les dernières données dont nous disposons (...) 2,9 millions de réfugiés se sont déplacés au-delà des pays voisins de l'Ukraine», a affirmé Shabia Mantoo, porte-parole du HCR, lors d'un point de presse à Genève. Les plus grands nombres de réfugiés ukrainiens dans les pays non voisins se trouvaient en Allemagne, en République tchèque et en Italie, selon l'agence de l'ONU.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'ONU anticipe 8,3 millions de réfugiés

Des élus communistes russes appellent à arrêter l'offensive en Ukraine

La scène, inédite, s’est déroulée vendredi lors d'une réunion de l'Assemblée locale de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s'est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d'autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire.

«Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l'opération de guerre, il y aura de plus en plus d'orphelins. Au cours de l'opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays», a-t-il déclaré, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l'assemblée. «Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes», a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.

C'est la première fois qu'une telle initiative est lancée par des membres du parti communiste, formation qui soutient l'assaut lancé sur l'ordre du président Vladimir Poutine le 24 février. Le gouverneur de la région, Oleg Kojemiako, a ensuite demandé de priver de parole Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste qui l'avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de «discréditer l'armée russe (...) qui se bat contre le nazisme», selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant.

Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l'Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et 5 contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des «mesures (de représailles) les plus fermes».

À VOIR AUSSI - Russie: une journaliste démissionnaire dénonce la «propagande» dans son pays

En Russie, un nouveau chef pour le parti ultra-nationaliste LDPR

Le parti ultra-nationaliste russe LDPR a choisi vendredi son nouveau chef, le député Léonid Sloutski, élu «à l'unanimité» lors d'un congrès à Moscou. Il était le seul candidat à la tête de ce parti, accusé de jouer un rôle d'opposition de façade qui, au final, se range toujours derrière les grandes décisions de Vladimir Poutine.

Chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Léonid Sloutski a fait partie de la délégation de Moscou lors des récentes négociations de paix avec Kiev, des pourparlers au point mort depuis mars. Économiste de formation, il est député à la Douma depuis 2000.

Son prédécesseur, Vladimir Jirinovski, décédé il y a un mois, était obsédé par la grandeur de la Russie, et fortement anti-occidental. Fin 2021, Jirinovski avait prédit que l'année 2022 «ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance», annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.

Roumanie et Pologne «optimistes» sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

Bucarest et Varsovie se sont dits vendredi «optimistes» concernant l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, malgré l'hostilité d'Ankara. «Contrairement à beaucoup, je suis optimiste à ce sujet. Je suis convaincu que ce désaccord sera résolu de la meilleure manière, dans l'esprit de solidarité de l'Otan», a indiqué le ministre polonais des Affaires étrangères, qui retrouvait son homologue à Istanbul ainsi que le chef de la diplomatie turque.

» LIRE AUSSI - Otan: Erdogan déterminé à bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande

«L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan est indispensable pour nous rendre plus forts. (...) Cette adhésion doit cependant être bénéfique à tous les alliés de l'Otan, y compris la Turquie», a-t-il ajouté. «Nous soutenons le dialogue constructif en place ici. Nous espérons avoir bientôt de bonnes nouvelles concernant la Suède et la Finlande», a de son côté déclaré le ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu.

«Une dizaine de morts» dans une frappe russe sur un terrain militaire à Dnipro, selon l’Ukraine

«Une dizaine» de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe vendredi sur un terrain militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l'Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville. «Des missiles Iskander ont frappé un champ de manoeuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés», a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV. «Ceci malgré le fait que nous et les militaires avions essayé de prendre des précautions, en répartissant le personnel» sur tout le périmètre de cette installation, a-t-il ajouté, laissant entendre que les victimes étaient militaires. Trois missiles ont été tirés depuis la région russe de Rostov, selon lui, mais un seul a fait des victimes.

La «guerre totale» de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé vendredi «une guerre totale» occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer «longtemps». «L'Occident a annoncé une guerre totale contre nous, contre le monde entier russe», a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des responsables de régions russes. «On peut dire avec certitude que cette situation est avec nous pour longtemps», a-t-il estimé, alors que les puissances occidentales ont multiplié les sanctions contre Moscou pour avoir lancé une vaste offensive militaire contre l'Ukraine.

>> LIRE AUSSI : La Russie et l’Ukraine se lancent dans la guerre d’usure

«Les Etats-Unis et leurs satellites doublent, triplent, quadruplent leurs efforts pour endiguer la Russie, en utilisant un instrumentaire très large: en commençant par les sanctions économiques unilatérales jusqu'à une propagande profondément mensongère dans l'espace médiatique mondial», a martelé le ministre, dénonçant une «russophobie sans précédent». Il s'en est aussi pris à «la culture dite de “l'annulation”» («cancel culture» en anglais), assurant que les Occidentaux interdisaient les classiques: Tchaïkovski et Dostoïevski, Tolstoï, Pouchkine.

De nombreuses institutions culturelles occidentales ont cessé leur coopération avec des institutions étatiques russes ou banni des artistes qui soutiennent l'offensive contre l'Ukraine. Moscou accuse de son côté l'Ukraine d'être aux mains de néonazis coupables d'avoir orchestré un prétendu génocide de la population russophone, et l'Occident de mener une guerre par procuration contre la Russie.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «L’Occident a déclaré une guerre hybride totale» à la Russie, lance Lavrov

L’Ukraine enchaîne les «déclarations contradictoires» dans les pourparlers, estime le Kremlin

Le Kremlin a déclaré vendredi qu'il blâmait l'Ukraine pour le gel des pourparlers de paix entre les deux pays, affirmant que ce que voulait Kiev n'était pas clair. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré précisément lors d'un appel aux journalistes: «Les dirigeants ukrainiens font constamment des déclarations contradictoires. Cela ne nous permet pas de bien comprendre ce que veut la partie ukrainienne.»

>> LIRE AUSSI : Ukraine : les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman dans le Donbass

«Il y a des choses à discuter avec le président russe», déclare Zelensky

«Il y a des choses à discuter avec le président russe. Je ne vous dis pas que pour moi, notre peuple a hâte de discuter avec lui,mais nous devons faire face aux réalités que nous traversons», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelenksy lors d’un discours devant un think tank indonésien. «Que souhaitons nous de cette rencontre… Nous voulons reprendre nos vies d’avant… Nous voulons réclamer la vie d’un pays souverain avec son propre territoire», a-t-il encore déclaré, ajoutant que la Russie n’avait pas l’air prête encore pour des discussions de paix sérieuses.

Poutine fait des progrès «lents mais palpables dans le Donbass», déclare Boris Johnson

Le premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré ce vendredi que le président russe Vladimir Poutine faisait des progrès «lents mais palpables» dans la région ukrainienne du Donbass.

«Je crains que Poutine, à un grand coût contre lui-même et contre les forces militaires russes, ne soit en train de continuer de ronger du terrain dans le Donbass», a déclaré le chef d’État britannique à Bloomberg TV. «Il continue de faire des progrès graduels, lents, mais je le crains, palpables, et donc il est absolument vital que nous continuions de soutenir les Ukrainiens militairement», a-t-il ajouté.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass

La Russie estime pouvoir exporter 50 millions de tonnes de céréales

La Russie a annoncé vendredi viser 50 millions de tonnes de céréales exportées dans la saison à venir, en forte hausse par rapport à l'exercice en cours, sur fond de risque une crise alimentaire du fait de l'offensive russe contre l'Ukraine.

Les exportations russes de céréales sont actuellement freinées par les sanctions qui frappent la chaîne logistique et le secteur financier, tandis que celles de la puissance agricole qu'est l'Ukraine sont paralysées par l'assaut de l'armée russe.

«En cette saison (2021-2022) nous avons déjà exporté 37 millions de tonnes de céréales, dont 28,5 de blés et d'ici la fin de l'année agricole (le 30 juin, ndlr) nous visons 37 millions de tonnes de céréales exportées», a dit le ministre de l'Agriculture, Dmitri Patrouchev, lors d'un forum des exportateurs du secteur.

«Et la saison à venir (débutant le 1er juillet 2022) nous estimons notre potentiel d'exportation à 50 millions de tonnes», a-t-il ajouté. La Russie estime que la récolte 2022 sera de 130 millions de tonnes, contre 121,4 l'an passé.

La Russie et l'Ukraine sont des puissances agricoles de premier plan, leur blé, maïs et tournesols notamment alimentant le marché mondial. Le conflit déclenché par la Russie et les sanctions de représailles ont mis à mal l'équilibre alimentaire mondial, laissant craindre une grave crise qui affectera tout particulièrement les pays les plus pauvres.

À VOIR AUSSI - Londres appelle Moscou à «arrêter de voler» les céréales ukrainiennes

La Russie expulse cinq diplomates croates

Le ministre russe des Affaires étrangères a décidé vendredi d’expulser cinq membres du bureau de l’ambassade croate à Moscou. Une mesure en représailles à celle de 24 diplomates russes de Croatie, décidée par Zagreb en avril, après le lancement de l’offensive militaire russe en Ukraine.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir «protesté» auprès de l'ambassadeur croate contre le fait que son pays ait accusé la Russie «de crimes de guerre en Ukraine». Il a également accusé Zagreb «de soutenir militairement le régime néonazi de Kiev».

Les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman dans le Donbass

Les séparatistes prorusses de Donetsk ont affirmé vendredi avoir conquis la localité de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un important nœud ferroviaire qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.

Sur son compte Telegram, l'Etat-major de la défense territoriale séparatiste de Donetsk a indiqué avoir «pris le contrôle complet» de Lyman avec le soutien des forces armées russes.

Pour l'heure, l'armée russe n'a pas fait de commentaires et l'AFP n'a pas pu vérifier ces revendications de source indépendante.

Lyman est un important noeud ferroviaire situé au nord-est de la ville symbole de Sloviansk, reprise aux séparatistes prorusses par Kiev en 2014, et de Kramatorsk, la capitale de la partie de la région de Donetsk (est) sous contrôle ukrainien. La prise de Lyman permettrait de lever un obstacle vers Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en marquant un progrès dans la tentative d'encercler Severodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l'est.

À VOIR AUSSI - Ukraine: «La situation dans le Donbass est extrêmement difficile», déclare Zelensky

Plus de 5000 Ukrainiens tenus prisonniers dans le Donbass, selon un leader séparatiste

Selon un leader séparatiste du Donbass, plus de 5000 Ukrainiens sont retenus prisonniers de guerre dans la République autoproclamée de Donetsk, a rapporté l’agence de presse russe TASS ce vendredi.

Est de l'Ukraine: au moins cinq civils tués dans la région de Lougansk, selon le gouverneur

Au moins cinq civils ont été tués en 24 heures dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, épicentre de combats acharnés avec les troupes russes, a annoncé vendredi matin le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï.

Quatre civils ont été tués à Severodonetsk, capitale régionale sous contrôle des autorités ukrainiennes que les Russes cherchent à conquérir, et 50 immeubles y ont été endommagés, a-t-il souligné. Un homme a aussi été tué par un obus à Komychouvakha, à 50 kilomètres de Severodonetsk. «Les habitants de Severodonetsk ont oublié ce que c'est qu'un cessez-le-feu d'au moins une demi-heure», a écrit Serguiï Gaïdai sur Telegram. «Les Russes pilonnent sans cesse les quartiers résidentiels».

Pavlo Kyrylenko, gouverneur de Donetsk, une autre région du Donbass dans l'est de l'Ukraine, a fait état jeudi soir de cinq civils tués dans la journée.

L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses. Découvrez notre décryptage :

>> LIRE AUSSI - L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse les «puissants du monde» de «flirter» avec la Russie

Les Fidji rejettent un recours visant à empêcher les États-Unis de saisir un superyacht russe

Un tribunal fidjien a rejeté vendredi un recours visant à empêcher les autorités américaines de saisir le superyacht russe Amadea, qui appartiendrait à un oligarque russe sanctionné.

Le yacht de 300 millions de dollars et de 106 mètres de long, lié par les États-Unis à l'oligarque milliardaire et homme politique Souleïman Kerimov, a été saisi à son arrivée aux Fidji il y a un mois, à la demande de Washington. Les propriétaires enregistrés du yacht, Millemarin Investments, ont nié que Kerimov en soit le propriétaire et ont fait valoir que la loi fidjienne en vertu de laquelle l'Amadea a été retenu ne permettait pas aux États-Unis de le saisir.

Dans une décision écrite, la Cour d'appel a déclaré qu'elle rejetait l'appel de Millemarin Investments, mais a également indiqué que le jugement ne devait pas prendre effet avant sept jours.

Moscou aidera à «surmonter la crise alimentaire» si les sanctions sont levées

Pour rappel, le président russe Vladimir Poutine s’était dit jeudi soir prêt à aider à «surmonter la crise alimentaire» provoquée par le blocage de céréales ukrainiennes et russes en raison du conflit en cours, sous réserve d'une levée des sanctions «à motivation politique» contre Moscou, lors d'un appel téléphonique avec le premier ministre italien Mario Draghi.

La Russie a rejeté le plan de paix italien prévoyant un statut d’autonomie pour le Donbass et l’entrée de l’Ukraine dans l’UE

La Russie, qui selon des analystes veut consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine avant toute solution négociée, a rejeté avec dédain jeudi un plan de paix italien.

Celui-ci prévoyait, sous garantie de l'ONU, un cessez-le-feu et le retrait des troupes, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE mais pas dans l'Otan, et un statut d'autonomie pour le Donbass et la Crimée qui resteraient sous la souveraineté ukrainienne.

À VOIR AUSSI - Zelensky qualifie les propositions de cession de territoires d'«illusion de paix»

Fournir des armes à l’Ukraine capables de frapper le territoire russe serait une «étape grave de franchie vers une escalade inacceptable», avertit Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti l’Occident que fournir des armes à l’Ukraine, capables de frapper le territoire russe, serait «une étape grave de franchie vers une escalade inacceptable», selon l’agence de presse russe Tass.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

«Ici, nous dormons dans un lit blanc comme neige. Et comme le silence est étrange après toutes ces explosions. Marioupol a été détruite comme Stalingrad»: Sergueï Klimovitch, 78 ans, n’en revient pas encore de sa nouvelle vie, dans un centre de vacances réquisitionné près de Toula, à deux heures et demie de train au sud de Moscou. Avec soixante-dix autres réfugiés venus d’Ukraine, il vit désormais dans ce «point d’hébergement provisoire», l’un des seize ouverts dans la province de Toula.

À VOIR AUSSI - Réfugiés ukrainiens: «des suspicions» de cas de traite d'êtres humains en France

(…) Ancien capitaine de la marine russe, Sergueï Klimovitch vivait avec son épouse, Natalia Mikhaïlovna, au septième étage d’un immeuble qui en comptait neuf, avenue Azovstal, tout près de l’usine du même nom, épicentre des combats durant plusieurs semaines. C’est dire s’il en a vu! «On tirait depuis l’usine et contre l’usine. Et tout ça volait au-dessus de nous», raconte le vieil homme. Dès que cela a commencé, sa femme est descendue à la cave. Elle y passera trois semaines, dans le froid (il faisait jusqu’à moins neuf degrés), les doigts gelés, sans eau, sans électricité. Lui enfile aussitôt son vieil uniforme de la marine et décide de rester dans son appartement - «C’est ma maison. Je ne me cacherai de personne», clame-t-il. Infatigable, il fait des allers-retours avec le sous-sol, et malgré le danger va au ravitaillement: beaucoup de pâtes et l’eau, qu’il faut aller chercher à deux kilomètres et que l’on conserve dans la baignoire (…). Lisez la suite de notre reportage :

>> LIRE AUSSI - La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Bombardements à Kharkiv, près de laquelle les forces russes gardent des positions

Les sirènes d'alerte aérienne ont à nouveau retenti vendredi à l'aube à Kharviv, où des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils selon Volodymyr Zelensky. Un bébé de cinq mois et son père ont notamment été tués, tandis que la mère a été grièvement blessée, a indiqué le président ukrainien.

Des missiles ont touché le secteur résidentiel du quartier de Pavlové Polé, au centre-nord de la ville, selon un journaliste de l'AFP sur place. Il a vu un jeune homme tué et quatre blessés, tous transportés à l'hôpital, dont un homme plus âgé avec une jambe et un bras arrachés.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la difficile reprise de la vie quotidienne à Kharkiv

La Russie avait cessé mi-mai son offensive sur Kharkiv pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine, et la ville entamait ces derniers jours un difficile retour à la normale, rouvrant notamment la circulation du métro.

Mais les forces russes gardent des positions à l'est de Kharkiv. Les Ukrainiens ont creusé de nouvelles tranchées autour de la ville et installé blocs de béton, sacs de sable et points de contrôle routiers, en vue d'un possible nouvel assaut.

Octroi «forcé» de la nationalité russe, «dé-ukrainisation» des enfants

Sur le front sud, la Russie s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. Elle a ainsi annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via «une procédure simplifiée». L'Ukraine a dénoncé un octroi «forcé» de la nationalité russe démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires.

Et à Marioupol, un responsable de la mairie a annoncé jeudi que les enfants allaient, en lieu et place des vacances d'été, suivre un programme de «dé-ukrainisation» et de préparation au programme russe, avec notamment des cours de langue, de littérature et d'histoire.

À VOIR AUSSI - La Russie «exerce un chantage» en bloquant les exportations agricoles d'Ukraine, accuse le chef de la diplomatie du pays

Severodonetsk et Lyssytchansk menacées

Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, l'armée russe a recentré ses efforts sur la conquête complète du Donbass, bassin industriel déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. Appuyée par un déluge de bombes, l'armée russe menace Severodonetsk, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, grand port du sud-est en majeure partie détruit après des semaines de siège.

L'armée russe tente d'encercler la ville et celle voisine de Lyssytchansk, a indiqué à Washington un haut-responsable du Pentagone. «Nous pensons que les forces russes ont pu s'emparer de la majeure partie du nord-est de Severodonetsk, même si des combats sont toujours en cours», a-t-il déclaré.

Selon le chef de l'administration civile et militaire de Severodonetsk, Alexander Stryuk, entre 12.000 et 13.000 personnes se trouvent toujours dans la ville, qui comptait 100.000 habitants avant la guerre. «Soixante pour cent du parc de logements de Severodonetsk a été détruit, 85-90% des bâtiments de la ville ont été endommagés et nécessiteront une restauration majeure», a-t-il dit, cité par les médias ukrainiens.

Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass

«L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une adresse télévisée dans la nuit de jeudi à vendredi, accusant les forces russes de chercher à «réduire en cendres» plusieurs villes de la région.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass

Les forces russes pratiquent la «déportation» et «les tueries de masse de civils» dans le Donbass, a poursuivi Zelensky, selon qui «tout ceci (...) est une politique évidente de génocide menée par la Russie».

Les accusations du chef d’État ukrainien font écho à celles de Moscou, qui a justifié son invasion par un prétendu «génocide» pratiqué par les Ukrainiens contre la population russophone dans le Donbass.

Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne

Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

L'Humanité

Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
Le Figaro

Nouveau gouvernement : Élisabeth Borne promet un «suivi continu» de son action

Le Figaro

La première ministre souhaite organiser, chaque mois, une réunion de travail avec son équipe.

Élisabeth Borne souhaite donner un cap à sa nouvelle équipe. Ce vendredi 27 mai au matin, la première ministre a réuni à Matignon les ministres de son gouvernement. Durant près de deux heures, elle a transmis à chacun sa feuille de route, et rappelé le changement de méthode que souhaite adopter Emmanuel Macron. Celui-ci passe par une première étape : assurer un «suivi continu» de l'action des ministres.

À lire aussiÉlisabeth Borne cherche à réconforter une majorité en proie au doute

Sur le perron de l'hôtel de Matignon, Élisabeth Borne a ainsi rappelé sa volonté de «faire vivre un collectif», et ce par le biais de «temps d'échange et de travail». Pour ce faire, la cheffe du gouvernement souhaite travailler étroitement avec ses équipes, en réunissant notamment les ministres «dans ce format, chaque mois». Avant «la fin du mois de juin», un «séminaire gouvernemental autour du président de la République» devrait également se tenir.

«Rapidité, efficacité et résultat»

En attendant, la première ministre a fait part des consignes données. Trois «mots d'ordre» ont été transmis : «Rapidité, efficacité et résultat». «Les éléments de contexte, de méthode et de calendrier» ont également été répétés, «pour nous permettre de fixer un cadre commun à notre action» et «partager la nouvelle méthode voulue par le président : concertation, coconstruction et résultat». «Le président a fixé des orientations fortes et je veux m'assurer qu'elles soient prises en compte par chacun et que le rythme soit tenu», a déclaré Élisabeth Borne. Laquelle a insisté, en affirmant que «chaque journée de ce quinquennat doit être utile».

À lire aussiÉlisabeth Borne, le discret jour d’après

S'agissant du calendrier, les premières semaines devraient être consacrées «à répondre aux urgences des Français». À commencer par celle du pouvoir d'achat, qui doit faire l'objet d'un texte examiné au Parlement après les élections législatives. Arrivera ensuite le «défi du manque de personnel dans les services hospitaliers et les établissements médico-sociaux», sur lequel vont devoir plancher les ministres concernés. Ces derniers ont d'ailleurs été sommés de faire des propositions «très rapidement» sur le sujet «pour prendre des mesures efficaces pour l'été». Enfin l'urgence climatique sera centrale, et «tous les ministères doivent (...) participer à la planification écologique».

À VOIR AUSSI - Planification écologique: «Tous les ministères doivent se mobiliser», rappelle Borne aux ministres

Passe sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel

L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

Regarder la vidéo

Nouveau gouvernement : découvrez la liste des ministres d'Élisabeth Borne

Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022
L'Humanité

Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
L'Humanité

Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
L'Humanité

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :

  • Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
  • Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
  • Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
  • Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
  • L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
  • Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
  • Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
  • Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
  • Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
  • Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
  • Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
  • Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
  • Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
  • Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
  • Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
  • Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
  • Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
  • Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
  • Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
  • Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
  • Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
  • Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.

Le Figaro

Dette, urbanisme, circulation, saleté... Rien ne va plus dans le Paris d’Anne Hidalgo

Sophie de Ravinel

RÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.

Les polémiques s’enchaînent dans la capitale, où Anne Hidalgo s’est réinstallée après la présidentielle. À chaque jour la sienne… Sur la transformation du périphérique en «ceinture verte» ; sur les objectifs manqués en matière de changement climatique ; sur la tour Triangle, objet d’une enquête judiciaire ; sur Adidas qui impose son nom à la salle de sport et de spectacle prévue pour les JO de 2024, porte de la Chapelle ; sur un centre de soin pour toxicomanes ; sur la circulation, la piétonnisation, la végétalisation, les arbres… «Hidalgo n’en finit plus de se planter», ironise Le Canard enchaîné, pour le plus grand plaisir amer de ses nombreux opposants. Ces vagues secouent Anne Hidalgo, à peine remise d’une présidentielle à l’issue violente: 1,75 % en France et 2,17 % à Paris.

À lire aussiPériphérique vert, forêts urbaines… ces projets irréalisables qui attisent la colère des Parisiens

Au sein de l’Hôtel de Ville, c’est la drôle de guerre. «Tout le monde est un peu en toupie, sans savoir ce qui va se passer, explique un adjoint. Des changements dans le cabinet de la maire sont attendus mais pour le moment, c’est calme plat et silence radio.» Certains imaginent que le verdict des législatives déliera les langues, bousculera les équilibres politiques. D’autres en doutent. Un cadre socialiste est impressionné: «Anne repart comme en l’an 40, comme si rien ne s’était passé, sans la moindre remise en cause, zéro. C’est comme pendant la présidentielle, lorsqu’elle dénonçait “les sondages menteurs”, jurant qu’elle aurait 15 %. C’est surréaliste mais c’est une force, ajoute-t-il. Reste à voir combien de temps elle va tenir…»

Tensions avec l’État

Si Anne Hidalgo tient pour le moment sa majorité disparate malgré les tensions, la relation se détériore visiblement avec l’État, jusqu’à devenir problématique. Exemple parmi d’autres, il y a quelques jours, la Préfecture de police, dirigée par Didier Lallement, a quasi humilié la maire et ses adjoints sur leur proposition de nouvel aménagement des Champs-Élysées. Après la présentation en grande pompe par la mairie, l’État, qui a son mot à dire sur la circulation de grands axes proches de lieux stratégiques, s’est contenté de quelques mots cinglants sur Twitter: «Le préfet de police a pris connaissance des propositions de la ville de Paris d’aménagement des Champs-Élysées, voie dont la compétence relève de l’État. Il les examinera avec attention.»

À lire aussiDidier Rykner: «Paris est gérée avec un mélange d’idéologie, de méconnaissance de l’Histoire et de calcul politique»

Deux jours plus tard, Le Parisien a rendu publique une lettre sèche du même préfet, informant la maire du refus de l’État d’un autre projet de restriction de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel, pourtant adopté au Conseil de Paris. Réaction très agacée de David Belliard, l’adjoint écologiste à la transformation de l’espace public et aux mobilités: «Entre la réduction de la place de voiture et la lutte contre la pollution, la Préfecture de police choisit une nouvelle fois de se battre pour préserver le tout voiture!» Assurant que «la préfecture a validé tout ce que nous lui avons soumis, absolument toutes les étapes auxquelles elle a été associée», Belliard a dénoncé «un revirement».

À Paris, l’opposition s’inquiète des conséquences de ces tensions pour les habitants. «Anne Hidalgo est comme un lapin pris dans les phares de la présidentielle, repliée sur elle-même, sans aucune remise en cause de son échec, qui n’est pas seulement lié aux autres comme elle l’affirme, mais bien à son action à Paris et à l’image qu’elle renvoie au niveau national», analyse le maire LR du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard. Selon lui, le préfet Lallement - âgé de 66 ans et qui pourrait être bientôt remplacé, une partie de son cabinet étant sur le départ - est vu par l’exécutif parisien «comme un commissaire politique». Ce maire, comme d’autres dans la capitale, craint le durcissement. Particulièrement en prévision des Jeux olympiques de 2024. Anne Hidalgo en a fait l’emblème de ses deux mandatures et compte en tirer profit pour son image et celle de sa ville. Mais Emmanuel Macron n’est pas en reste: il commence à tirer la couverture à lui. Amélie Oudéa-Castéra, proche du chef de l’État et sa camarade de promo de l’ENA, vient d’être nommée ministre des Sports de plein exercice, avec ajout de la mention: «des Jeux olympiques et paralympiques».

Les amis de Delanoë

Beaucoup aussi, dans les exécutifs parisiens, s’interrogent sur les relations à venir entre Anne Hidalgo et la nouvelle chef du gouvernement, Élisabeth Borne. Si les liens avec son prédécesseur Jean Castex, étaient assez fluides, l’affaire s’annonce plus complexe avec celle qui fut directrice de l’urbanisme lors de la seconde mandature de Bertrand Delanoë. Anne Hidalgo, qui fut adjointe à l’urbanisme, a d’ailleurs travaillé avec elle. Mais la maire de Paris entretient des relations exécrables avec son prédécesseur. Pas seulement parce qu’il soutient Emmanuel Macron depuis 2017. Aussi parce qu’elle sait son mépris, ses critiques sur sa gestion de Paris. Une proche d’Élisabeth Borne rassure. «Élisabeth ne fait pas partie du clan Delanoë. Elle était dans l’administration de la ville, pas dans son cabinet. Contrairement à ce qui a pu être raconté, elle ne participe pas aux réunions annuelles des proches de l’ancien maire socialiste. D’ailleurs, c’est Anne qui a remis sa Légion d’honneur à Élisabeth…»

Les relations de la maire de Paris, en revanche, sont très mauvaises avec Aurélien Rousseau, directeur de cabinet d’Élisabeth Borne et, lui, membre du groupe des amis de Bertrand Delanoë, comme quelques proches du chef de l’État: Anne de Bayser, Nicolas Revel ou la nouvelle ministre de la Culture, Rama Abdul Malak, ex-conseillère culture du premier maire socialiste de Paris. Collaborateur de Bertrand Delanoë durant des années, aujourd’hui camarade de route de Jean-Luc Mélenchon, Bernard Pignerol raconte: «Anne Hidalgo, dont les convictions sont faibles et peu étayées, est très sectaire. Alors quand Aurélien Rousseau a décidé de quitter Paris en 2015 pour rejoindre le cabinet de Manuel Valls auprès de Véronique Bédague, autre proche de l’ancien maire de Paris, elle l’a jugée pour haute trahison…»

«Les bureaucrates de l’ARS»

Nommé ensuite à l’agence régionale de santé de l’Île-de-France, Aurélien Rousseau a entretenu des relations tendues avec Anne Hidalgo durant la crise du Covid. Cette dernière dénonçant volontiers à haute voix «les bureaucrates de l’ARS». Ces cicatrices sont vives. S’il ignore la qualité de leur relation, Bernard Pignerol ajoute qu’Anne Hidalgo aura fort à faire avec Élisabeth Borne. «Elle connaît très bien Paris. Elle est une X-Pont, une mécanique cérébrale et face à elle, la maire va devoir préparer ses dossiers et muscler ses arguments…» De quoi faire porter une pression supplémentaire sur Anne Hidalgo et sur son entourage, sur son premier adjoint Emmanuel Grégoire en particulier.

Aussi pudique sur ses sentiments que déterminé à devenir un jour maire de Paris, l’adjoint est plus ou moins en rupture avec la maire depuis février 2021, lorsqu’il avait annoncé un confinement de Paris et de la zone dense, dénoncé ensuite par sa supérieure. Il ne laisse rien paraître, concentré sur sa tâche. Au sein de l’Hôtel de Ville, une adjointe assure qu’«Anne Hidalgo lui a laissé des rênes courtes pendant sa campagne présidentielle, conservant un œil sur toutes les décisions urgentes, reportant les autres…»

Le maire d’une ville limitrophe évoque de son côté un premier adjoint «assuré, très au fait de ses dossiers, ouvert au dialogue». Quoi qu’il en soit, Hidalgo et Grégoire savent devoir rester unis face aux attaques internes à leur majorité. Les écologistes, comme les communistes, sont tenus, avec les socialistes, par de subtiles répartitions de postes aux enjeux politiques et financiers. Mais l’équilibre reste fragile. Les écologistes sont aux aguets. Parmi les nombreux points de tension, figurent le périphérique ou les Champs-Élysées.

À lire aussiSurendettement: les finances de la capitale sur la sellette

Conseiller EELV de Paris, élu du 18e et passionné par le fond des dossiers, Émile Meunier résume la situation en quelques mots: «Paris a besoin d’argent, ce besoin guide toutes les décisions. La ville a besoin de ressources financières pour sa politique mais annoncer une ceinture verte et la financer par une muraille de bureaux en béton qui ne cesse d’être construite, cela n’a pas de sens, cela retire des emplois à la banlieue. Comme le fait de faire payer une étude d’aménagement des Champs-Élysées par Vuitton et consorts…» Le conseiller de Paris interroge: «Vous trouvez normal qu’ils fassent de la plus belle avenue du monde un showroom privé pour leurs produits de luxe, aux frais de la collectivité? Ce n’est pas notre vision de la ville…» Réponse laconique du bureau d’Emmanuel Grégoire: «David Belliard était présent avec nous lors de la présentation de nos projets de transformation des Champs-Élysées.»

À VOIR AUSSI - Comment Anne Hidalgo a voulu embêter Emmanuel Macron le soir de sa réélection

Comment Anne Hidalgo a voulu embêter Emmanuel Macron le soir de sa réélection - Regarder sur Figaro Live

Passe sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel

L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

Regarder la vidéo

Nouveau gouvernement : découvrez la liste des ministres d'Élisabeth Borne

Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique

Actu

Celle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.

Cyprien Caddeo

Exit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.

La « magie » des trois huit à l’usine

Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique
L'Humanité

Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique

Actu

L’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.

Cyprien Caddeo

Elle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

L’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».

Crash test en vue

Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.

Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.

Gouvernement BorneTransition écologique
Le Figaro

Dans le secret de la stratégie russe en Ukraine: les révélations de Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB

Guillaume Roquette

EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans un livre qui explore les arcanes du Kremlin, L’Engrenage, Sergueï Jirnov pose les questions taboues: jusqu’où ira Vladimir Poutine? Peut-on l’éliminer?

À l’automne 2021, des mois avant le lancement des hostilités, des sources confidentielles russes m’annonçaient déjà la possibilité d’emploi d’armes tactiques nucléaires (de faibles charges, 1 ou 2 kilotonnes, avec un rayon d’action relativement limité) dans le cadre d’une éventuelle intervention militaire russe. Quand je l’ai mentionné sur les plateaux télé en France après le 24 février, cela a créé une stupeur des animateurs et du public. On m’a traité d’alarmiste farfelu et de complotiste irresponsable qui voudrait volontairement provoquer un «buzz» dans les médias pour mieux se vendre.

Trois jours plus tard, dimanche 27 février 2022, le monde entier a vécu une scène glaçante où le commandant en chef des forces armées russes Poutine ordonnait, en direct à la télévision depuis son palais présidentiel, à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et son chef d’état-major, Valéri Guerassimov, d’élever «en état d’alerte particulière» les forces nucléaires de la Fédération de Russie. Dans une somptueuse salle du Kremlin se sont retrouvés momentanément trois hauts dignitaires russes qui possèdent les clés et codes nucléaires pour les trois mallettes identiques portées en permanence et partout par leurs aides de camp. Ces officiers sont les mieux protégés du pays. Le capitaine de corvette, en uniforme noir de la Marine russe, a la charge de la mallette du président. La légende dit que cet habit noir distinctif a été spécialement choisi afin que celui qui l’arbore soit instantanément visible de loin par le chef d’État dans la foule des militaires en kaki. Pour assurer la permanence de la veille nucléaire, autour des trois personnages détenant chacun une mallette fatale, il y a trois groupes d’officiers en faction qui se relayent 24 heures sur 24. Ils n’exécutent que les ordres donnés par le président et ne sont subordonnés à aucun haut gradé militaire ou des services spéciaux, y compris le chef de la garde présidentielle. (…)

Cette «mallette nucléaire» a un nom: Tchéguette - en référence à la montagne éponyme de la petite République autonome caucasienne de Kabardino-Balkarie. Contrairement à ce qu’imagine parfois le grand public, elle ne contient pas un gros bouton rouge, comme dans les films, sur lequel le président appuierait et ferait partir lui-même tous les missiles nucléaires du pays. Désolé pour les amateurs de pittoresque! C’est un «simple» poste mobile de communication, une sorte de tablette sophistiquée, qui interagit à l’aide de commandes codées et chiffrées avec le réseau automatique global de commandement et de contrôle des forces nucléaires stratégiques de la Russie, nommé Kazbek en référence au sommet géorgien préféré de Staline. Ce réseau englobe toutes les personnes et tous les organismes impliqués dans le commandement et le contrôle des forces nucléaires stratégiques russes - du président au dernier soldat qui manipule les vrais missiles. (…)

Le 27 février 2022, après l’annonce faite par Poutine de la mise en alerte des forces nucléaires russes, les deux personnages militaires les plus gradés, assis loin du président à cause des précautions drastiques du Covid-19 (le vaillant guerrier Poutine a la trouille d’être contaminé par un virus ou d’être empoisonné), ont eu, d’une manière spontanée incontrôlée, une très brève réaction d’effroi et de surprise sur leurs visages de marbre. Pourtant ni Choïgou ni Guerassimov ne sont des gamins innocents. De toute évidence, ils n’étaient pas dans la confidence de l’éventualité d’une telle mesure. Poutine, visiblement, jouissait de sa superpuissance, du pouvoir absolu et de l’effet théâtral escompté. Ses deux militaires les plus gradés se demandaient à l’évidence s’il avait encore toute sa raison et s’il fallait continuer à lui obéir aveuglément. Au risque de détruire la planète…

Car cette mise en alerte signifiait qu’il envisageait sérieusement la possibilité d’emploi effectif et réel des armes de destruction massive dans un conflit régional contre un pays non nucléaire agressé, dans un premier temps. Et il menaçait clairement le reste du monde d’une troisième guerre mondiale au cas où les pays occidentaux voudraient porter secours par une intervention militaire directe à la victime de l’attaque russe! Une dramatisation totalement inédite. Quelques secondes plus tard après la diffusion de cette vidéo, j’ai commencé à recevoir une avalanche de coups de fil, e-mails et SMS sur mon smartphone me demandant comment j’avais pu anticiper cette éventualité et quelles étaient mes sources. (…)

À la suite de la déclaration stupéfiante de Poutine, les «pays nucléaires» n’ont pu que réagir en mettant leurs propres forces de dissuasion nucléaire en état d’alerte plus élevé. Il se dit que les forces du commandement stratégique européen des États-Unis auraient été mises en Defcon 2. En raison de l’incertitude à la frontière ukrainienne et des tensions entre la Russie et l’Otan, le Defcon aux États-Unis est officiellement au niveau 3 depuis le 1er mars 2022. Le Defcon ne reviendra pas au niveau 5, le plus bas, tant que le conflit se poursuivra entre l’Ukraine et la Russie. Defcon, qui signifie Defense Readiness Condition, est un état d’alerte utilisé par l’armée américaine. Le commandement militaire conjoint des États-Unis et les chefs d’état-major interarmées ont développé le Defcon pour désigner cinq niveaux de préparation militaire:

• Defcon 5: le plus bas ou l’état de préparation ordinaire, permanent.

• Defcon 4: niveau de préparation supérieur à la normale avec une augmentation de la collecte d’informations et un renforcement des mesures de sécurité, le personnel commence à faire les exercices poussés d’utilisation des forces stratégiques.

• Defcon 3: alerte plus élevée avec la mobilisation grandissante des forces, dont certaines sont prêtes à se déployer en quinze minutes. Le niveau 3 fut activé au moment des attaques terroristes sur le sol américain le 11 septembre 2001, et le 6 décembre 2021 lors des mouvements de troupes russes près de la frontière ukrainienne.

• Defcon 2: l’ensemble des forces militaires américaines partout dans le monde sont prêtes à se déployer et à combattre en six heures ou moins.

• Defcon 1: préparation militaire maximale pour une «réponse immédiate» aux menaces ou aux attaques. Ce niveau n’a jamais été déclenché depuis la mise en place de ce système en 1959.

Le système russe des niveaux de préparation en réponse aux attaques extérieures lui ressemble mais n’est curieusement pas tout à fait le même:

• Niveau 4: le plus bas, préparation permanente, ordinaire, de routine.

• Niveau 3: préparation plus élevée, les procédures de lancement sont actualisées, les exercices sont plus fréquents pour rendre plus efficaces les réflexes dans le cas d’une attaque potentielle, les forces du premier échelon de défense (le plus près des pays ennemis) sont mises en état d’alerte, les sous-marins partent vers les régions désignées pour chacun d’entre eux.

• Niveau 2: préparation de l’ensemble des forces nucléaires à une menace militaire réelle, les sous-marins arrivent et restent dans les régions désignées, les références des cibles de frappe sont rentrées dans les ordinateurs des missiles.

• Niveau 1: préparation totale à une attaque imminente, tous les avions et missiles disponibles sont remplis de carburant, les sous-marins prêts à frapper, les bombardiers stratégiques en l’air. Et les mallettes nucléaires des trois décideurs sont activées.

Cette différence de niveaux d’alerte entre les États-Unis et la Russie n’a jamais été harmonisée ; ce qui représente un danger potentiel d’escalade car la réponse en face ne correspond jamais exactement. Cinq niveaux face à quatre!

Alors en février 2022, après l’attaque russe sur l’Ukraine et les déclarations belliqueuses de Poutine concernant la mise en état d’alerte, la tension est-elle revenue? C’est ça, le rêve soviétique du maître du Kremlin? C’est ça, sa conception de la sécurité? Croit-il vraiment que brandir la menace ultime est la meilleure façon de conforter ses positions?

Ce qui se joue en Ukraine n’est plus un simple conflit régional, terriblement meurtrier mais géographiquement circonscrit. C’est la mise en pratique de la nouvelle doctrine russe qui s’est recréé un ennemi : l’Europe, et son grand frère inconstant, les États-Unis. (…)

Le risque est réel, et le moindre incident incluant des soldats de l’Otan pourrait tout faire basculer. À l’heure où toutes les économies européenne et américaine sont inflationnistes, il s’en faudrait de peu pour que l’on soit plongé dans une guerre qui ne dit pas son nom. Tous les ingrédients, qui ont déjà conduit aux grandes guerres du XXe siècle, sont de nouveau réunis. Ne nous y trompons pas, Poutine nous a déclaré la guerre, que nous le voulions ou pas. Ce pourrait être la dernière.

Jusqu’où va-t-il aller?

La date symbolique du 9 mai, au cours duquel les Russes célèbrent la victoire de l’URSS sur les nazis, a peut-être poussé Poutine à engager une guerre dans la précipitation, sans tenir compte de l’avis de ses conseillers ou de l’état-major. Sur le papier cela aurait pu fonctionner, une puissance militaire conséquente face à un plus petit pays, qui avait déjà connu une intrusion de taille il y a huit ans, et qui s’était soldée par une victoire: l’annexion de la Crimée.

Une guerre conventionnelle, campagne de bombardements puis invasion terrestre par plusieurs fronts, le blitzkrieg façon Kremlin allait être une réussite. Le scénario a changé en quelques jours, les Ukrainiens se sont révélés beaucoup plus tenaces et assez peu enclins à accueillir les soldats russes avec des fleurs pour les remercier de les avoir «libérés».

Poutine a commis, comme d’autres avant lui - Hitler, Napoléon -, le péché d’orgueil classique de ceux qui se surestiment. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la mise en alerte des forces militaires nucléaires russes le 27 février 2022 n’est pas une démonstration de force, plutôt un aveu de faiblesse. Celui qui est véritablement fort n’a pas besoin de le montrer, sagesse populaire.

Certains mots effraient, à raison, les populations qui pensent certainement que l’Apocalypse est à nos portes et que le jour du Jugement dernier arrive.

Sans vouloir minimiser les risques et les dangers de l’utilisation d’armes nucléaires, il convient de préciser de quoi nous parlons. Poutine peut utiliser une arme tactique de 1 à 5 kilotonnes sur le champ de bataille. De petite taille, elle pourrait être lancée contre un État qui ne possède pas un tel équipement, selon la doctrine russe qui entérine un affrontement à armes inégales. Dans quel but? Frapper un coup, et faire cesser la guerre plus rapidement. Une telle bombe produirait une boule de feu de 50 à 200 mètres, un champignon s’élèverait à une hauteur de 3,5 kilomètres et détruirait absolument tout dans un rayon de 200 mètres.

En comparaison, Hiroshima, c’est une charge de 15 kilotonnes, un rayon de destruction totale de 1 kilomètre. On se rend compte qu’en multipliant par 15, ou 20 pour Nagasaki, la charge, on ne multiplie pas d’autant les effets sur le terrain. De plus, la charge radioactive est infime dans une bombe de 1 kilotonne, on estime qu’entre une ou deux semaines après l’explosion le terrain ne serait plus contaminé.

Le 16 avril, un bombardier Tupolev 22M3 largue ses bombes sur l’usine Azovstal, où se trouve une poche de résistance ukrainienne. Cet avion stratégique peut transporter des missiles nucléaires, il le fait savoir. Le 20 avril, le missile balistique intercontinental Sarmat, le plus lourd porteur stratégique créé, est «testé». Il peut être équipé de 10 têtes nucléaires pour une puissance totale de 7,5 mégatonnes. Tous ces événements isolés tissent ensemble un canevas, celui d’une escalade. Jusqu’où? Plus le tsar subira des revers en Ukraine, plus on peut penser qu’il se radicalisera. On peut cependant rester raisonnablement optimiste pour le moment, Poutine n’a pas perdu la raison, il suit sa logique mais n’est pas suicidaire. Et rassurons nos lecteurs, la France n’est pas située en haut de la liste des pays qu’il voudrait envahir ou combattre.

Peut-on éliminer Poutine?

Après trois mois de batailles, d’exactions sur les civils, de population en exil, plusieurs dizaines de milliers de morts - au moins 50.000 civils ukrainiens et de 20.000 à 25.000 soldats russes -, un conflit qui est devenu aujourd’hui planétaire, l’évidence est là: le despote est allé très loin dans l’horreur. Si loin que la question finit par se poser: et si Poutine était éliminé? Faut-il le laisser encore agir en toute impunité? Les instruments pour l’arrêter existent-ils?

La Russie est seule contre tous, ses alliés se tiennent prudemment à distance et n’ont certainement pas envie d’être entraînés dans une aventure aussi hasardeuse telle qu’un conflit ouvert avec les États-Unis et l’Europe.

Habituellement un délinquant qui nuit à un tiers est appréhendé par la police et jugé. Qui joue ce rôle au niveau mondial? L’ONU? L’Otan? La Cour pénale internationale à La Haye? Ont-ils déjà pu engager des actions coordonnées qui se sont soldées par une paix durable? Rien n’est moins sûr. (…)

L’élimination physique de Poutine, tant il incarne la source de nos frustrations et de notre impuissance? Il est âgé, il aura 70 ans le 7 octobre 2022. On le dit gravement malade, son teint est blafard, il a le visage bouffi. Il aurait un cancer, la maladie de Parkinson (c’est pourquoi il s’agrippe aux tables), on annonçait déjà il y a quelques années sa mort imminente. Et pourtant il est toujours là, bénéficiant d’une surveillance médicale hors norme, les meilleurs médecins à son chevet, on parle même de chamans de Sibérie. Si une maladie l’emportait, nous n’aurions pas à porter le poids moral de son élimination. Mitterrand, malade d’un cancer, a tenu deux septennats, Brejnev est resté au pouvoir dix-huit années, dont la moitié en étant malade, Eltsine avec son alcoolisme paraissait increvable.

Les plus radicaux d’entre nous voudraient que l’on envoie quelqu’un pour faire le job. Qui s’en chargerait? La CIA? le Mossad? le MI6? Mais la Russie est un château fort qui se sent assiégé, une dictature où le moindre étranger prétendant rencontrer le tsar doit donner la preuve de la réalité de sa mission et est de toute façon considéré comme un espion. On sait que Zelensky est à Kiev, Macron à l’Élysée, mais Poutine, où est-il? La Russie a élevé son niveau de sécurité et acté la possibilité d’un conflit nucléaire. Il passe le plus clair de son temps dans l’un des bunkers antiatomiques, dans les monts Oural et l’Altaï ou dans l’une de ses résidences officielles. Des sources affirment qu’il aurait deux «doublures», brouillant encore plus les pistes.

Autre problème de taille: l’armée et les services spéciaux qui veillent à sa sécurité. Au sommet, le FSO, service de la protection des personnalités, dont le président. Il compterait plusieurs dizaines de milliers d’agents, certains parlent de 40.000 officiers. Ils se tiennent en permanence autour de lui, formant jusqu’à quatre cercles de protection, armés de pistolets SR-1 Gyurza tirant 40 balles par minute, capables de percer un gilet pare-balles à plusieurs dizaines de mètres de distance. Sans compter les tireurs d’élite, les limousines blindées qui peuvent tenir un tir direct de lance-grenades, les voitures d’accompagnement équipées de système de missile antiaérien portatif. Le résultat est là: Poutine est l’homme le plus protégé du monde. De quoi refroidir les plus déterminés.

De plus nous avons affaire à un grand paranoïaque. Il n’utilise pas de téléphone portable, pas d’ordinateur, sa nourriture est analysée, et pour couronner le tout, en tant qu’ancien officier du KGB, il est plus sensible aux éventuelles «attaques» que n’importe quel autre dignitaire. Outre le FSO, les moyens ne manquent pas: il y a bien sûr le FSB - ex-KGB -, la GRU - la direction générale du renseignement militaire -, mais aussi le SVR de Narychkine, la Garde nationale dirigée par le général Zolotov, ancien garde du corps de Poutine, et les services spéciaux du ministère de l’Intérieur. Une armée! Des armées en fait. L’hypothèse d’une élimination depuis l’étranger, depuis l’extérieur du système, est quasi impossible.

Qu’en est-il du peuple russe aujourd’hui? Peut-il et veut-il décider de son sort et se débarrasser de Poutine? Je ne crois pas à cette hypothèse dans l’immédiat. S’il l’avait voulu, il l’aurait fait depuis longtemps. L’homme occupe le paysage politique depuis vingt-quatre ans ; lorsqu’il devient directeur des services de renseignement du FSB en 1998, son visage et son nom sont connus de tous. La machine de propagande à l’œuvre, depuis des années, est un rouleau compresseur qui a méthodiquement écrasé l’opposition et endormi les gens dans un récit ultrapatriotique et passéiste. La majorité de la population regarde les télévisions d’État et s’informe assez peu sur internet. Il existait quelques médias réellement indépendants. Le plus célèbre, Novaïa Gazeta, a cessé sa publication le 21 mars 2022. Six de ses journalistes ont été assassinés depuis 2000, dont Anna Politkovskaïa en octobre 2006. La chaîne de télévision Dojd a cessé d’émettre le 3 mars 2022à la demande du parquet général russe, la radio Écho de Moscou qui touchait un auditoire d’un million de personnes a été liquidée le même jour.

La main de Poutine contre ceux qu’il nomme les «ennemis de l’intérieur» est désormais clairement identifiée. Tous ceux qui ne relaient pas les discours officiels disparaissent des écrans et des ondes. Mais il avait déjà commencé son travail de sape bien avant.

La radio Écho de Moscou ayant des difficultés financières, la société Gazprom, dont l’État russe possède 50 % du capital, s’était portée à son «secours». Paradoxalement,

Poutine avait été assez intelligent, ou pervers, pour laisser une toute petite fenêtre d’expression médiatique aux journalistes indépendants. Une sorte de soupape pour évacuer le trop-plein de mécontentement et garder une certaine paix sociale, et qui en fin de compte ne faisait pas grand bruit. Les audiences cumulées étaient trop peu importantes pour lui nuire réellement. Que représentent deux millions de curieux face à la centaine de millions de gens qui regardent passivement les journaux «officiels» et les effrayantes émissions de la télévision centrale sous contrôle total? (…)

La grande majorité des Russes est galvanisée, jusqu’à la docilité: beaucoup pensent sincèrement lutter contre les nazis de 1941! À n’en point douter, les images des cadavres ukrainiens scarifiés, des croix gammées sur leurs corps, montrent bien que la machine de propagande poutinienne fonctionne parfaitement. Le tsar mégalo va décidément être difficile à liquider.

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

Le Figaro

Marseille : le père de famille attaqué au couteau devant l'école de ses enfants est décédé

Le Figaro

Déjà connu des services de police, mais pas du renseignement territorial, le suspect aurait selon plusieurs témoins déclaré «avoir agi au nom de Dieu» au moment de l'agression.

Le père de famille qui avait été poignardé à une dizaine de reprises au niveau de la gorge, le 10 mai dernier devant le collège de ses enfants, dans le 13e arrondissement de Marseille, est décédé des suites de ses blessures dans la nuit de jeudi à vendredi 27 mai. Ce médecin militaire radiologue à l'hôpital Laveran, âgé de 40 ans, laisse derrière lui une femme et trois enfants.

«À sa femme, ses enfants, sa famille, ses amis et ses frères, j'adresse mes plus sincères condoléances. Je suis avec vous», a réagi Marion Bareille, la maire des 13e et 14e arrondissements de Marseille, par voie de communiqué. «J'espère que la justice se prononcera avec une extrême sévérité, car je ne saurais accepter qu'un tel drame reste impuni», a-t-elle ajouté. Sur Twitter, le député (LR) des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a de son côté fait part de sa «vive émotion au moment d'apprendre la disparition d'Alban Gervaise, médecin militaire attaqué au couteau à la sortie de l'école devant ses enfants à Marseille.» Le député plaide pour que «le motif terroriste [soit] retenu dans cette affaire.»

À lire aussiMarseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique

À VOIR AUSSI - Marseille: le père de famille attaqué au couteau devant l'école de ses enfants est décédé

Les faits avaient eu lieu à proximité du groupe scolaire catholique Sévigné, chemin du Merlan à la Rose. La victime avait été attaquée alors qu'elle était sur le point de reprendre sa voiture stationnée à une cinquantaine de mètres de l'école. Elle était accompagnée de ses deux enfants de 3 et 7 ans, scolarisés en maternelle et en CP dans l'école catholique, qu'il venait de récupérer. Assis sur un banc à proximité, l'agresseur avait surgi par-derrière avant de s'acharner sur le médecin, lui assénant plusieurs coups de couteau dans le thorax.

À lire aussiMeurtres, viols, agressions : pourquoi certains suspects sont-ils «internés en psychiatrie» ?

Maîtrisé et désarmé par quatre passants, l'agresseur avait été interpellé par les policiers avec un couteau suisse en sa possession. Il s'agit de Mohamed L., 23 ans, né à Brignoles (Var). Déjà connu des services de police, mais pas du renseignement territorial, le suspect aurait crié des allégations religieuses pendant l'agression, selon plusieurs témoins. Il aurait notamment déclaré «avoir agi au nom de Dieu». Placé en garde à vue, ce dernier avait tenu des «propos délirants», évoquant «Dieu» et «le diable».

À lire aussiMarseille : l'homme suspecté d'avoir poignardé un père de famille devant une école catholique écroué

Le parquet de Marseille avait rapidement ouvert une information judiciaire pour «tentative d'homicide volontaire» et requis son placement en détention. Des faits qui devraient être requalifiés prochainement eu égard au décès de la victime. En outre, la thèse d'un acte terroriste avait rapidement été écartée, à la suite de la perquisition du domicile de Mohamed L. Actuellement en détention provisoire en maison d'arrêt, ce dernier n'a pas été interné dans un établissement psychiatrique.

À VOIR AUSSI - Marseille: que sait-on de l'agression au couteau d'un père de famille devant un collège?

«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées

Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.

«SOS» : une femme victime de violences conjugales glisse un message à une pharmacienne pour qu'elle appelle la police

Inscrite discrètement sur un morceau de papier, l'alerte a permis l'arrestation du mari en quelques minutes.

Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif

Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.

L'Humanité

Sébastien Lecornu, promu à la Défense

Actu

Le jeune ministre, qui a la confiance du président, est récompensé en prenant le poste en pleine guerre en Ukraine. Sa mission aux Outre-mer s’achève pourtant sur un constat d’échec.

Lina Sankari

Sébastien Lecornu est désormais un maillon essentiel de la Macronie. Comptable d’un bilan en demi-teinte au ministère des Outre-mer, l’ancien membre des Républicains peut néanmoins considérer sa nomination à la Défense, en pleine guerre en Ukraine, comme une promotion. Proche de Bruno Le Maire, c’est grâce à lui qu’il gravit un à un les échelons.

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

À 36 ans, ce président du conseil départemental est l’ancrage local qu’il manque à Emmanuel Macron. C’est le rôle qu’il endosse dès novembre 2018 au moment de la crise des gilets jaunes. Il est chargé par le président de la République, dont il a la confiance, d’organiser le «grand débat national» alors qu’il est secrétaire d’État à l’Écologie où il est chargé de dossiers de premier plan comme la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’ouverture de l’EPR de Flamanville et l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Gendarme de réserve

Son arrivée dans le deuxième gouvernement d’Édouard Philippe lui vaudra d’ailleurs une exclusion des Républicains. L’ancien sénateur est également gendarme de réserve et est le chef de peloton du sulfureux Alexandre Benalla qui avait violenté des manifestants le 1er mai 2018.

En 2020, le Normand est nommé au ministère des Outre-mer mais peine à régler les crises. De celle du chlordecone, au Covid en passant par le mouvement social aux Antilles. Sa mission s’achève sur un puissant rejet du macronisme: à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête dans ces territoires au premier tour avant de basculer vers un vote de colère pour Marine Le Pen.

Gouvernement Bornesébastien lecornudéfense
L'Humanité

Gérald Darmanin reste à l’Intérieur

Actu

Le ministre, dont la nomination place Beauvau en 2020 avait fait scandale du fait d’une accusation de viol, est reconduit.

Julia Hamlaoui

Sa nomination au ministère de l’Intérieur avait fait scandale, sa reconduction aussi :

Lors de ses premiers pas place Beauvau en juillet 2020, après son passage par Bercy au budget, le ministre est sous le coup d’une accusation de viol. L’enquête est toujours en cours alors que Gérald Darmanin prend la tête des services qui en ont la charge. Pas un problème pour Emmanuel Macron qui justifie son choix par « une relation de confiance d’homme à homme ». Tollé parmi le mouvement féministe et à gauche, mais l’ancien maire de Tourcoing venu des rangs de LR n’est pas déboulonné. Le tollé, lui, continue.

"L'égalité sera à nouveau la grande cause du quinquennat".

LOL.#Darmanin #DupondMoretti #Guerini #Remaniement

— Caroline De Haas ✌️ (@carolinedehaas) May 20, 2022

Un #nouveaugouvernement pas si nouveau dans sa célébration de la domination masculine entre Darmanin toujours 1er flic de France; celui à qui l'on doit le concept "d'inceste heureux et consenti" toujours à la justice et désormais en + le défendeurs des honnêtes hommes : Guerini.

— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) May 20, 2022

S'il est maintenu, c'est que Gérald Darmanin est l’un des piliers droit de la macronie. Il avait pourtant virulemment critiqué le futur chef d’État pendant la campagne de 2017, avant de renoncer à soutenir François Fillon pour cause de Penelopegate. Mais il a su se montrer utile au président.

Promoteur de la chasse aux « islamo-gauchistes » avec la loi sur le séparatisme, il a alimenté les obsessions identitaires de l’extrême droite dont il a trouvé la première représentante trop « molle », sur le plateau de France 2, un soir de février 2021.

« Séparatisme ». Gérald Darmanin, premier pyromane au service de l’Élysée

Il a aussi conduit les réformes sécuritaires du précédent quinquennat, comme la loi sécurité globale. Et ne compte pas s’arrêter là. Histoire de convaincre les électeurs de droite, il a présenté en mars dernier – moins d’un moins avant le premier tour de la présidentielle – son prochain cheval de bataille : le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui entend fixer le cap des 5 prochaines années.

Gouvernement Bornegérald darmaninministère de l'intérieur
L'Humanité

La nécessaire dignité dans le travail

Chronique

Cynthia Fleury

Un nouveau quinquennat s’inaugure, et sans doute avec lui une relance de l’autre nom « gouvernemental » du travail, à savoir la réforme des retraites. Et derrière celle-ci, il s’agit ni plus ni moins que de refonder notre modèle social.

Alain Supiot (lire aussi p. 24 – NDLR), dans une conférence donnée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, revient sur la Justice au travail (Seuil/Libelle, 2022) pour nous rappeler, en amont de l’agenda de l’exécutif, d’indispensables leçons. C’est avec Solon (VII-VIe avant J.-C.) que l’esclavage pour dettes est aboli et que les plus pauvres accèdent à la citoyenneté grâce à leur travail. De tout temps, la justice sociale est au fondement de la cité, en lui assurant de façon pragmatique stabilité et recours contre la violence. Elle n’est pas un supplément d’âme mais une fiction régulatrice, mécanisme de conversion des rapports de forces en rapports de droits. Le XXe siècle, avec la Déclaration de Philadelphie (1944), a ouvert une nouvelle ère dans laquelle la justice au travail est une force historique et progressive majeure, mais les « tenures serviles » prospèrent encore et toujours, sous de nouvelles formes.

Le cas actuel des plateformes est éloquent. Celles-ci, écrit Supiot, « entendent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant déconnectent, sans assumer de responsabilité patronale, et, notamment, sans contribuer au financement de la Sécurité sociale. Une telle dissociation entre les lieux d’exercice du pouvoir et les lieux d’imputation de la responsabilité est un trait caractéristique de l’économie néolibérale ». L’avènement d’un servage moderne n’est pas la seule conséquence de ces modes d’organisation et de production du travail. L’accroissement des revendications identitaires est connexe. « On ne sortira pas de ces pièges identitaires sans se tenir fermement au principe d’égale dignité des êtres humains. (…) Cette égale dignité impose de ne les réduire ni à ce qu’ils ont, ni à ce qu’ils sont, mais de prendre d’abord en considération ce qu’ils font. » Avec la pandémie, quantité de métiers dévalorisés sont apparus comme « essentiels », « premiers de cordée », irréductibles contributeurs au bien-être commun des sociétés.

Pour autant, avec le retour « à la normale », le télétravail a bien plus passionné les experts que la protection desdits travailleurs essentiels. Contre cette indifférence, Supiot s’insurge et défend une mondialisation, à bien différencier de la globalisation qui n’est qu’un hors-sol, soit ce « mundus » qui s’oppose à l’immundus, « c’est-à-dire à l’immonde, et aux immondices et plus généralement à tout ce qui n’a pas été orné par le travail des hommes ».

La chronique de Cynthia Fleurydroit du travailalain supiot
Le Figaro

François d’Orcival: «À Bayonne, un juge d’instruction très politisé»

CHRONIQUE - Le magistrat chargé de l’enquête sur l’assassinat d’un chauffeur de bus, qui avait ému la France entière, requalifie les faits à la baisse.

Le sujet avait disparu de la campagne. Mais pas du bureau des juges. Il peut aussi en ressortir. L’affaire remonte au 5 juillet 2020 et s’est déroulée à Bayonne. Alerté par l’agitation qui règne dans son autobus, son chauffeur, Philippe Monguillot, veut vérifier que plusieurs individus montés à bord ont bien leur titre de transport. Ceux-ci se précipitent sur lui, et le lynchent. Il se redresse, prend un ultime coup au visage et s’effondre. Il mourra cinq jours plus tard à l’hôpital.

Au terme de son enquête, le procureur du parquet de Bayonne estime qu’il s’agit d’un «homicide volontaire aggravé» d’un conducteur de transport collectif. Cela destine l’affaire à une cour d’assises. Mais le juge d’instruction vient d’en décider autrement: il la requalifieet précise, reprenant l’opinion de l’avocat de l’un des deux agresseurs, que la qualification de meurtre ne tient pas, que s’il y a eu mort d’homme, cela s’est fait «sans intention de la donner».

À lire aussiÀ Bayonne, la mort de Philippe Monguillot provoque un traumatisme inédit

L’affaire n’ira donc pas en cour d’assises, mais devant une cour criminelle uniquement composée de magistrats, la peine prononcée ne pouvant excéder vingt ans. Comment ça? demande le procureur, le 18 mai, en faisant appel à son tour. La suite du débat de droit devra se dérouler à huis clos dans plusieurs mois, reportant l’audience publique à plus d’un an…

Pourquoi cette affaire échappe-t-elle à la cour d’assises?

Pourquoi le juge d’instruction a-t-il préféré que cette affaire échappe à la cour d’assises? S’est-il uniquement fondé sur la conception qu’il se fait du droit, sur les arguments qu’il tire de ce cas? Une cour d’assises, composée de juges et de jurés, ne juge pas nécessairement en portant ses arrêts au maximum des peines prévues: elle fait ses choix en toute liberté. Alors?

À lire aussiMeurtre de Philippe Monguillot: «Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’intolérable?»

Le magistrat instructeur sait qu’il va heurter la famille de la victime et l’association qu’elle a constituée - laquelle réagit aussitôt contre sa décision -, mais aussi l’ensemble de l’opinion publique, comme en témoignent les 6000 personnes qui ont défilé, le 8 juillet 2020, lors d’une «marche blanche», les visites sur place faites alors par trois membres du gouvernement, celles du ministre des Transports (alors Djebbari), de l’Intérieur (Darmanin), de la Citoyenneté (Schiappa), les réactions du premier ministre Jean Castex («crime abject»), de Marine Le Pen aussi bien que de Jean-Luc Mélenchon…

Le juge ne peut pas l’ignorer, mais il doit penser qu’en deux ans, le temps aura gommé ces réactions et que son propre jugement doit l’emporter. De son côté, le public est prêt à tout comprendre, mais il n’entend pas être privé de prendre toute sa part au débat.

À VOIR AUSSI - Chauffeur de bus tué à Bayonne: les accusés échappent à la prison à perpétuité

Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»

TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.

Feu vert du Conseil constitutionnel à l'essentiel de la «loi séparatisme»: «un soupçon d'inconstitutionnalité pèse encore sur les mesures relatives aux cultes»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Selon le maître de conférences en droit public Emmanuel Tawil, nombre de points du texte demeurent pourtant litigieux car ils n'ont pas tous été examinés par les «Sages».

Passe sanitaire: «N'attendons rien du Conseil constitutionnel»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel pourrait être saisi au sujet du passe sanitaire, l'avocat Dominque Bompoint revient sur les mises au pas des institutions depuis le début de la crise sanitaire, qui remettent selon lui en question l'État de droit.

Le Figaro

Roland-Garros en direct

EN COURS : Mis à jour le 27 mai 2022 à 17:57

» LIRE AUSSI - Roland Garros 2022 : les résultats en direct» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Messieurs» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Dames

C’est fait pour Nadal !

Rafael Nadal rejoint les 8e de Roland-Garros après avoir remporté son match face à van de Zandschulp en 2 heures et 11 minutes. 6-3, 6-2, 6-4. Il affrontera le numéro 9 mondial Auger-Aliassime avant un potentiel quart face à Novak Djokovic.

Premier jeu pour Parry

La Française démarre bien et mène un jeu à zéro face à Sloane Stephens.

Diane Parry arrive sur le court Philippe-Chatrier

La Française va jouer sa qualification en 8ème face à Sloane Stephens, 64e mondiale.

Novak Djokovic s’impose en 3 sets

Le numéro 1 mondial a totalement maîtrisé son sujet face à Aljaž Bedene et s’impose en 1 heure et 44 minutes. 6-3, 6-3, 6-2. Le Serbe est qualifié en 8e de finale et affrontera Diego Schwartzman

Nadal monte en puissance

L’Espagnol mon en puissance et remporte son 2e set 6-2. Botic van de Zandschulp fait de son mieux mais il est clairement dominé par le numéro 5 mondial

Nadal joue sous les yeux de… Zidane

L’ancien entraîneur du Real Madrid profite de son passage à Paris pour aller voir jouer Rafa

Schwartzman veut absolument voir Real Madrid-Liverpool

Diego Schwartzman qui sera de repos samedi compte bien en profiter pour aller faire un saut au Stade de France et assister à la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool. Sauf qu'il n'a, pour le moment, pas de places pour y aller. «Je suis fan de foot, qui a des billets pour moi», a lâché le Sud-Américain en conférence de presse aux journalistes présents. «S'il vous plaît, je vous le demande à tous, donnez-moi des billets pour demain. Le Président de la Fédération... Je peux y aller tout seul. Franchement, pas de problème», a ajouté le joueur fan de Boca Juniors.

Djokovic déroule tranquillement

Le numéro 1 mondial maîtrise parfaitement son match et remporte son deuxième set 6-3.

Nadal remporte aussi son premier set

Rafael Nadal imite son rival serbe et inflige également un 6-3 sur son premier set

Djokovic remporte le premier set

Le Serbe s’impose 6-3 sur la première manche.

Nadal débute… mal

C’est parti pour Rafael Nadal face à Botic Van De Zandschulp, tête de série n°26. L’Espagnol est breaké d’entrée.

C’est parti pour Djokovic

Le numéro un mondial débute son 3e tour sur le court Philippe-Chatrier. Novak djokovic fait face au Slovène Aljaz Bedene, 195e mondial.

Nadal attendu

«Rafa» va faire son entrée dans quelques minutes sur le court Suzanne-Lenglen. Nadal défie le Néerlandais Botic Van De Zandschulp, 29e joueur mondial.

Gauff qualifiée

L’Américaine Coco Gauff, tête de série n°18, se qualifie pour les 8es de finale grâce à sa victoire en deux sets sur l’Estonienne Kaia Kanepi. Un succès 6-3, 6-4 en 1h24 de jeu.

Djokovic attendu

Prévu sur le court Philippe-Chatrier en match deux, le numéro 1 mondial devrait faire son entrée d’ici quelques minutes.

Fernandez se qualifie aux dépens de Bencic

La Canadienne Leylah Fernandez, tête de série n°17, s’est défaite de la Suissesse Belinda Bencic, pourtant tête de série n°14. Elle s'impose 7-5, 3-6, 7-5 en 2h49 de jeu sur le Philippe-Chatrier.

Ça passe pour la paire Garcia/Mladenovic

Les deux Françaises s’imposent 6-0, 6-4 en 1h08 de jeu.

Kerber surprise par Sasnovich

L’Allemande Angelique Kerber, tête de série n°21, s’est incliné 4-6 lors de la première manche face à Aliaksandra Sasnovich, 47e joueuse mondiale.

Trevisan qualifiée

L’Italienne, 59e joueuse mondiale, Martina Trevisan s’est imposée 6-3, 6-4 en 1h27 de jeu face à l’Australienne Daria Saville, Australienne et 127e joueuse mondiale, sur le court n°14.

Gauff domine

Coco Gauff (USA/18) remporte la première manche sur le score de 6-3 face à Kaia Kanepi en 40 minutes de jeu sur le Suzanne-Lenglen.

Tsonga évoque l’après

Lors d’un entretien accoré à la FFT, Jo-Wilfried Tsonga, le tout nouveau retraité, évoque ce qui l’attend.

Bencic égalise

La Suissesse a remporté le 2e set face à Fernandez. 2-2 dans le 3e set après 2h16 de jeu.

Léolia Jeanjean dans la forme de sa vie

Ancienne prodige du tennis français, Léolia Jeanjean a disparu des radars avant de faire son retour par la grande porte lors de ces Internationaux de France 2022. A 26 ans, la Française s’est qualifiée pour le 3e tour en effaçant la numéro deux mondiale.

A RETROUVER : Léolia Jeanjean, sa vie est un roman

Trevisan emporte la première manche

59e mondiale, l’Italienne Martina Trevisan remporte la première manche 6-3 en 40 minutes de jeu face à l’Australienne Daria Saville, 127e mondiale.

Schwartzman en deuxième semaine

Après un premier set accroché et remporté 6-3 en 66 minutes de jeu, Diego Schwartzman a ensuite déroulé pour s’imposer 6-1 et 6-2 lors des deux dernières manches face à Grigor Dimitrov, tête de série n°18. L’Argentin, tête de série n°15, se qualifie pour les huitièmes de finale en 2h15 de jeu.

Muchova abandonne

Après sa chute dans le deuxième set, lors du quatrième jeu, Karolina Muchova est contrainte d’abandonner. La Tchèque s’est visiblement fait une entorse à la cheville et n’a pas réussi à tenir le choc jusqu’au bout, elle qui n’a remporté qu’un seul jeu après cette blessure, qui a demandé l’intervention des soigneurs durant une dizaine de minutes. Karolina Muchova contrainte d’abandonner sous les applaudissements du Suzanne-Lenglen. Amanda Anisimova qualifiée pour les 8es de finale.

Anisimova recolle

L’Américaine Amanda Anisimova remporte la 2e manche 6-2 face à la Tchèque Karolina Muchova. Un set long d’environ 45 minutes de jeu mais interrompu pour une dizaine de minutes lors du quatrième jeu après la chute de la Tchèque et l’intervention des soigneurs pendant 10 minutes.

Fernandez remporte le 1er set

Après un début de manche serré et de nombreux breaks, Leylah Fernandez s’offre la première manche 7-5 en 58 minutes de jeu sur le Philippe-Chatrier face à la Suissesse Belinda Bencic.

C’est fini pour la paire Bonzi/Rinderknech

Djokovic à l’entraînement

Le numéro 1 mondial sera sur les courts en match 2 sur le Philippe-Chatrier face à Bedene. Il fera son entrée après le match entre Muchova et Anisimova.

Les places sont chères

Ils sont plus de 4000 à faire le test chaque année. Seulement 250 sont retenus. Découvrez comment sont sélectionnés les adolescents, entre 12 et 16 ans, au bord des courts.

Schwartzman déroule

Après un premier set long de plus d’une heure de jeu, Diego Schwartzman n’a pas traîné lors de la deuxième manche face à Grigor Dimitrov : 6-1 en 25 minutes de jeu.

Ecrire l’histoire…

Fils de Petr Korda, ancien numéro deux mondial et finaliste de l’édition 1992, Sebastian Korda défie Carlos Alcaraz, en session de nuit sur le Philippe-Chatrier.

A RETROUVER : Trente ans après son père, Sebastian Korda veut faire trembler la terre de Roland-Garros

Muchova emporte ce premier long combat

La Tchèque Karolina Muchova remporte la première manche au jeu décisif sur le score de 9-7 face à l’Américaine Amanda Anisimova après 1h22 de jeu. Six breaks au total ont été réalisés lors de ce set.

Swhwartzman remporte le premier set

L’Argentin mène 6-3 dans la première manche en 1h04 de jeu face à Grigor Dimitrov.

Choc à venir sur le Chatrier

Le 3e tour va débuter sur le court central par un match opposant la Canadienne Leylah Fernandez (17e) à la Suissesse Belinda Bencic (14).

Regarder Roland-Garros depuis… son balcon

Certains n’ont rien à débourser pour observer les meilleurs joueurs de tennis au monde les courts de la Porte d’Auteuil. Mieux, ces spectateurs privilégiés peuvent rester chez eux. «Des télévisions nous ont proposé plusieurs fois de louer notre appartement mais nous avons refusé» confient même Dominique et Bernard au Figaro. Retrouvez notre reportage au coeur l’ambiance parisienne.

A RETROUVER : Roland-Garros: ces riverains privilégiés assistant aux matches depuis leur terrasse

Schwartzman fait la course en tête

Diego Schwartzman mène 3-1 face à Grigor Dimitrov après 28 minutes de jeu.

Simon dans un cercle très fermé

Qualifié pour le 3e tour, Gilles Simon a remporté son 500e match en carrière. Il devient seulement le 3e Français de l’histoire à réussir cet exploit et rentre dans un cercle très fermé de tennismen.

Alizé Cornet est à moins de dix victoires des 500 et pourrait les atteindre d’ici la fin d’année 2022.

Cornet, pleine de joie

Alizé Cornet jouera un troisième tour lors de ces internationaux de France. «Quand je suis entrée sur le court, je ne m'attendais pas à autant de monde. J'ai été agréablement surprise. Du premier au dernier point, ils ne m'ont pas lâchée, ils m'ont portée à bout de bras»

A RETROUVER : Roland-Garros : « Je suis une joueuse et une femme comblée », savoure Alizé Cornet

Rafa à l’entrainement

Prévu en match 3 sur le Suzanne-Lenglen, Rafael Nadal devrait faire son entrée en jeu aux alentours de 16h00. L’Espagnol déjà à l’échauffement ce vendredi matin.

C’est parti à Porte d’Auteuil !

Nouvelle journée à Roland-Garros pour le début de ce 3e tour, avec un très alléchant Grigor Dimitrov, tête de série n°18, contre Diego Schwartzman, tête de série n°15, en ouverture sur le Simonne-Mathieu.

Cinq raisons du suivre Roland-Garros ce vendredi

Une très belle journée de tennis s’annonce aujourd’hui pour le début du troisième tour avec le retour de nombreux favoris sur les courts, mais aussi plusieurs outsiders.

Découvrez nos cinq raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi.

Une seule Française sur les courts en simple

Seule Diane Parry fera ses débuts au 3e tour ce vendredi. La Française, tombeuse de la tenante du titre, programmée en match 3 sur le court central. Elle devrait arriver vers 16h00.

Les favoris sont tous là ou presque

Un très beau programme ce vendredi, avec au rendez-vous :

  • Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO) - match 2, court central

  • Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6) - night session, court central

  • Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5) - match 3, court Suzanne-Lenglen

  • Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA) - match 4, court Suzanne-Lenglen

  • Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB) - match 4, court 14

Alcaraz, Parry, Djokovic : 5 raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi

Pour Carlos Alcaraz. Le phénomène espagnol (19 ans ; 6e mondial) a frôlé la sortie de route au 2e tour, a dû sauver une balle de match avant de se sortir des griffes de son compatriote Albert Ramos-Vinolas. Il sera au cœur de la session de nuit, ce vendredi, face à l'Américain Sebastian Korda (tête de série n°27). Les jeunes joueurs se sont affrontés deux fois sur le circuit. En 2021, en finale de la « Next gen ATP Finals », Carlos Alcaraz s'était imposé. En avril dernier, au 1er tour de Monte-Carlos, Sebastian Korda a pris sa revanche, infligeant à l'Espagnol sa seule défaite sur terre battue en 2022. Le match, programmé lors de la session de nuit, pourrait faire des étincelles.

À découvrir

Pour Diane Parry. Après un succès retentissant contre la Tchèque Barbora Krejcikova (tête de série n°2 et tenante du titre), la jeune Française (19 ans ; 97e mondial) a réussi à enchaîner, en éliminant la Colombienne Camila Osorio. Elle se mesurera à la redoutable Américaine Sloane Stephens (lauréate de l'US Open 2017 ; 64e mondiale) : « Ce sera un match très dur, compliqué. Elle a beaucoup d'expérience dans les Grands Chelems. Je crois qu'elle a déjà fait finale ici (en 2018, battue par Simona Halep). Ce sera une bonne adversaire. Je vais continuer à donner mon max et produire mon meilleur jeu possible », promet la Française.

Pour le match à distance Djokovic-Nadal. 15 jeux perdus pour Novak Djokovic en deux tours; 14 pour Rafael Nadal. 4h11 passées sur le court pour l'Espagnol; 4h14 pour le Serbe. Collés, serrés. Placés dans la même partie de tableau (en compagnie de Carlos Alcaraz), le Serbe et l'Espagnol se marquent à la culotte. Ils auront, une nouvelle fois, l'occasion de s'affronter… à distance, ce vendredi, avant de croiser le fer éventuellement en quarts de finale. Novak Djokovic (n°1) affrontera le Slovène Aljaz Bedene qu'il a dominé lors des trois matches joués contre lui ; Rafael Nadal (n)5) sera, lui, opposé au Néerlandais Botic Van de Zandschulp (tête de série n°26) qu'il n'a jamais croisé sur le circuit. Nadal visera une 108e victoire à Roland-Garros…

Pour Félix Auger-Aliassime. Le Canadien (tête de série n°9) est entré dans le tournoi à l'envers. À deux doigts de couler contre le Péruvien Juan Pablo Varillas issu des qualifications, avant de parvenir à composter sa première victoire dans le grand tableau à Roland-Garros (lui qui fut finaliste du tournoi juniors en 2016). Il a ensuite enchaîné avec autorité contre l'Argentin Camilo Ugo Carabelli. Au 3e tour, après avoir emmagasiné un peu de confiance, Félix Auger-Aliassime veut confirmer son retour au premier plan, lui qui fut un flamboyant quart de finaliste de l'Open d'Australie, stoppé difficilement par Daniil Medvedev, avant de dominer Stefanos Tsitsipas en finale à Rotterdam, de vivre une finale à Marseille, puis de progressivement s'effacer. Il a rendez-vous avec l'expérimenté Serbe Filip Krajinovic (55e mondial).

Pour Cameron Norrie. Il fait partie des joueurs qui montent. Le Britannique s'est faufilé dans le Top 10 en avril. Tête de série n°10, Cameron Norrie (26 ans, tête de série n°10) n'a jamais franchi le cap du 3e tour en Grand Chelem. Vainqueur cette année des tournois de Delray Beach et Lyon, il se posera face à Karen Khachanov. « Son revers est génial et il a un bon premier service. Quand il cherche le coup droit, il est dangereux. Ce sera un match délicat. J'ai hâte de relever le défi », salive-t-il.

Le programme du jour

Court Philippe-Chatrier (à partir de 12h00)Belinda Bencic (SUI/14) - Leylah Fernandez (CAN/17)Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO)Sloane Stephens (USA) - Diane Parry (FRA)(pas avant 20h45) Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6)

Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h00)Amanda Anisimova (USA/27) - Karoline Muchova (CZE)Coco Gauff (USA/18) - Kaia Kanepi (EST)Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5)Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA)

Court Simonne-Mathieu (à partir de 11h00)Grigor Dimitrov (BUL/18) - Diego Schwartzman (ARG/15)Angelique Kerber (GER/21) - Aliaksandra SasnovichVictoria Azarenka (BLR/15) - Jil Teichmann (SUI/23)Cameron Norrie (GBR/10) - Karen Khachanov (21)

Court 7 (à partir de 11h00)Varvara Gracheva - Elise Mertens (BEL/31)John Isner (USA/23) - Bernabe Zapata (ESP)

Court 14 (à partir de 11h00)Martina Trevisan (ITA) - Daria Saville (AUS)Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB)

Bienvenue sur le live de cette 6e journée de Roland-Garros

Bonjour à tous et bienvenue sur notre site pour suivre une nouvelle journée de tennis à Roland-Garros.

Roland-Garros en direct

» LIRE AUSSI - Roland Garros 2022 : les résultats en direct» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Messieurs» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Dames

C’est fait pour Nadal !

Rafael Nadal rejoint les 8e de Roland-Garros après avoir remporté son match face à van de Zandschulp en 2 heures et 11 minutes. 6-3, 6-2, 6-4. Il affrontera le numéro 9 mondial Auger-Aliassime avant un potentiel quart face à Novak Djokovic.

Premier jeu pour Parry

La Française démarre bien et mène un jeu à zéro face à Sloane Stephens.

Diane Parry arrive sur le court Philippe-Chatrier

La Française va jouer sa qualification en 8ème face à Sloane Stephens, 64e mondiale.

Novak Djokovic s’impose en 3 sets

Le numéro 1 mondial a totalement maîtrisé son sujet face à Aljaž Bedene et s’impose en 1 heure et 44 minutes. 6-3, 6-3, 6-2. Le Serbe est qualifié en 8e de finale et affrontera Diego Schwartzman

Nadal monte en puissance

L’Espagnol mon en puissance et remporte son 2e set 6-2. Botic van de Zandschulp fait de son mieux mais il est clairement dominé par le numéro 5 mondial

Nadal joue sous les yeux de… Zidane

L’ancien entraîneur du Real Madrid profite de son passage à Paris pour aller voir jouer Rafa

Schwartzman veut absolument voir Real Madrid-Liverpool

Diego Schwartzman qui sera de repos samedi compte bien en profiter pour aller faire un saut au Stade de France et assister à la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool. Sauf qu'il n'a, pour le moment, pas de places pour y aller. «Je suis fan de foot, qui a des billets pour moi», a lâché le Sud-Américain en conférence de presse aux journalistes présents. «S'il vous plaît, je vous le demande à tous, donnez-moi des billets pour demain. Le Président de la Fédération... Je peux y aller tout seul. Franchement, pas de problème», a ajouté le joueur fan de Boca Juniors.

Djokovic déroule tranquillement

Le numéro 1 mondial maîtrise parfaitement son match et remporte son deuxième set 6-3.

Nadal remporte aussi son premier set

Rafael Nadal imite son rival serbe et inflige également un 6-3 sur son premier set

Djokovic remporte le premier set

Le Serbe s’impose 6-3 sur la première manche.

Nadal débute… mal

C’est parti pour Rafael Nadal face à Botic Van De Zandschulp, tête de série n°26. L’Espagnol est breaké d’entrée.

C’est parti pour Djokovic

Le numéro un mondial débute son 3e tour sur le court Philippe-Chatrier. Novak djokovic fait face au Slovène Aljaz Bedene, 195e mondial.

Nadal attendu

«Rafa» va faire son entrée dans quelques minutes sur le court Suzanne-Lenglen. Nadal défie le Néerlandais Botic Van De Zandschulp, 29e joueur mondial.

Gauff qualifiée

L’Américaine Coco Gauff, tête de série n°18, se qualifie pour les 8es de finale grâce à sa victoire en deux sets sur l’Estonienne Kaia Kanepi. Un succès 6-3, 6-4 en 1h24 de jeu.

Djokovic attendu

Prévu sur le court Philippe-Chatrier en match deux, le numéro 1 mondial devrait faire son entrée d’ici quelques minutes.

Fernandez se qualifie aux dépens de Bencic

La Canadienne Leylah Fernandez, tête de série n°17, s’est défaite de la Suissesse Belinda Bencic, pourtant tête de série n°14. Elle s'impose 7-5, 3-6, 7-5 en 2h49 de jeu sur le Philippe-Chatrier.

Ça passe pour la paire Garcia/Mladenovic

Les deux Françaises s’imposent 6-0, 6-4 en 1h08 de jeu.

Kerber surprise par Sasnovich

L’Allemande Angelique Kerber, tête de série n°21, s’est incliné 4-6 lors de la première manche face à Aliaksandra Sasnovich, 47e joueuse mondiale.

Trevisan qualifiée

L’Italienne, 59e joueuse mondiale, Martina Trevisan s’est imposée 6-3, 6-4 en 1h27 de jeu face à l’Australienne Daria Saville, Australienne et 127e joueuse mondiale, sur le court n°14.

Gauff domine

Coco Gauff (USA/18) remporte la première manche sur le score de 6-3 face à Kaia Kanepi en 40 minutes de jeu sur le Suzanne-Lenglen.

Tsonga évoque l’après

Lors d’un entretien accoré à la FFT, Jo-Wilfried Tsonga, le tout nouveau retraité, évoque ce qui l’attend.

Bencic égalise

La Suissesse a remporté le 2e set face à Fernandez. 2-2 dans le 3e set après 2h16 de jeu.

Léolia Jeanjean dans la forme de sa vie

Ancienne prodige du tennis français, Léolia Jeanjean a disparu des radars avant de faire son retour par la grande porte lors de ces Internationaux de France 2022. A 26 ans, la Française s’est qualifiée pour le 3e tour en effaçant la numéro deux mondiale.

A RETROUVER : Léolia Jeanjean, sa vie est un roman

Trevisan emporte la première manche

59e mondiale, l’Italienne Martina Trevisan remporte la première manche 6-3 en 40 minutes de jeu face à l’Australienne Daria Saville, 127e mondiale.

Schwartzman en deuxième semaine

Après un premier set accroché et remporté 6-3 en 66 minutes de jeu, Diego Schwartzman a ensuite déroulé pour s’imposer 6-1 et 6-2 lors des deux dernières manches face à Grigor Dimitrov, tête de série n°18. L’Argentin, tête de série n°15, se qualifie pour les huitièmes de finale en 2h15 de jeu.

Muchova abandonne

Après sa chute dans le deuxième set, lors du quatrième jeu, Karolina Muchova est contrainte d’abandonner. La Tchèque s’est visiblement fait une entorse à la cheville et n’a pas réussi à tenir le choc jusqu’au bout, elle qui n’a remporté qu’un seul jeu après cette blessure, qui a demandé l’intervention des soigneurs durant une dizaine de minutes. Karolina Muchova contrainte d’abandonner sous les applaudissements du Suzanne-Lenglen. Amanda Anisimova qualifiée pour les 8es de finale.

Anisimova recolle

L’Américaine Amanda Anisimova remporte la 2e manche 6-2 face à la Tchèque Karolina Muchova. Un set long d’environ 45 minutes de jeu mais interrompu pour une dizaine de minutes lors du quatrième jeu après la chute de la Tchèque et l’intervention des soigneurs pendant 10 minutes.

Fernandez remporte le 1er set

Après un début de manche serré et de nombreux breaks, Leylah Fernandez s’offre la première manche 7-5 en 58 minutes de jeu sur le Philippe-Chatrier face à la Suissesse Belinda Bencic.

C’est fini pour la paire Bonzi/Rinderknech

Djokovic à l’entraînement

Le numéro 1 mondial sera sur les courts en match 2 sur le Philippe-Chatrier face à Bedene. Il fera son entrée après le match entre Muchova et Anisimova.

Les places sont chères

Ils sont plus de 4000 à faire le test chaque année. Seulement 250 sont retenus. Découvrez comment sont sélectionnés les adolescents, entre 12 et 16 ans, au bord des courts.

Schwartzman déroule

Après un premier set long de plus d’une heure de jeu, Diego Schwartzman n’a pas traîné lors de la deuxième manche face à Grigor Dimitrov : 6-1 en 25 minutes de jeu.

Ecrire l’histoire…

Fils de Petr Korda, ancien numéro deux mondial et finaliste de l’édition 1992, Sebastian Korda défie Carlos Alcaraz, en session de nuit sur le Philippe-Chatrier.

A RETROUVER : Trente ans après son père, Sebastian Korda veut faire trembler la terre de Roland-Garros

Muchova emporte ce premier long combat

La Tchèque Karolina Muchova remporte la première manche au jeu décisif sur le score de 9-7 face à l’Américaine Amanda Anisimova après 1h22 de jeu. Six breaks au total ont été réalisés lors de ce set.

Swhwartzman remporte le premier set

L’Argentin mène 6-3 dans la première manche en 1h04 de jeu face à Grigor Dimitrov.

Choc à venir sur le Chatrier

Le 3e tour va débuter sur le court central par un match opposant la Canadienne Leylah Fernandez (17e) à la Suissesse Belinda Bencic (14).

Regarder Roland-Garros depuis… son balcon

Certains n’ont rien à débourser pour observer les meilleurs joueurs de tennis au monde les courts de la Porte d’Auteuil. Mieux, ces spectateurs privilégiés peuvent rester chez eux. «Des télévisions nous ont proposé plusieurs fois de louer notre appartement mais nous avons refusé» confient même Dominique et Bernard au Figaro. Retrouvez notre reportage au coeur l’ambiance parisienne.

A RETROUVER : Roland-Garros: ces riverains privilégiés assistant aux matches depuis leur terrasse

Schwartzman fait la course en tête

Diego Schwartzman mène 3-1 face à Grigor Dimitrov après 28 minutes de jeu.

Simon dans un cercle très fermé

Qualifié pour le 3e tour, Gilles Simon a remporté son 500e match en carrière. Il devient seulement le 3e Français de l’histoire à réussir cet exploit et rentre dans un cercle très fermé de tennismen.

Alizé Cornet est à moins de dix victoires des 500 et pourrait les atteindre d’ici la fin d’année 2022.

Cornet, pleine de joie

Alizé Cornet jouera un troisième tour lors de ces internationaux de France. «Quand je suis entrée sur le court, je ne m'attendais pas à autant de monde. J'ai été agréablement surprise. Du premier au dernier point, ils ne m'ont pas lâchée, ils m'ont portée à bout de bras»

A RETROUVER : Roland-Garros : « Je suis une joueuse et une femme comblée », savoure Alizé Cornet

Rafa à l’entrainement

Prévu en match 3 sur le Suzanne-Lenglen, Rafael Nadal devrait faire son entrée en jeu aux alentours de 16h00. L’Espagnol déjà à l’échauffement ce vendredi matin.

C’est parti à Porte d’Auteuil !

Nouvelle journée à Roland-Garros pour le début de ce 3e tour, avec un très alléchant Grigor Dimitrov, tête de série n°18, contre Diego Schwartzman, tête de série n°15, en ouverture sur le Simonne-Mathieu.

Cinq raisons du suivre Roland-Garros ce vendredi

Une très belle journée de tennis s’annonce aujourd’hui pour le début du troisième tour avec le retour de nombreux favoris sur les courts, mais aussi plusieurs outsiders.

Découvrez nos cinq raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi.

Une seule Française sur les courts en simple

Seule Diane Parry fera ses débuts au 3e tour ce vendredi. La Française, tombeuse de la tenante du titre, programmée en match 3 sur le court central. Elle devrait arriver vers 16h00.

Les favoris sont tous là ou presque

Un très beau programme ce vendredi, avec au rendez-vous :

  • Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO) - match 2, court central

  • Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6) - night session, court central

  • Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5) - match 3, court Suzanne-Lenglen

  • Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA) - match 4, court Suzanne-Lenglen

  • Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB) - match 4, court 14

Alcaraz, Parry, Djokovic : 5 raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi

Pour Carlos Alcaraz. Le phénomène espagnol (19 ans ; 6e mondial) a frôlé la sortie de route au 2e tour, a dû sauver une balle de match avant de se sortir des griffes de son compatriote Albert Ramos-Vinolas. Il sera au cœur de la session de nuit, ce vendredi, face à l'Américain Sebastian Korda (tête de série n°27). Les jeunes joueurs se sont affrontés deux fois sur le circuit. En 2021, en finale de la « Next gen ATP Finals », Carlos Alcaraz s'était imposé. En avril dernier, au 1er tour de Monte-Carlos, Sebastian Korda a pris sa revanche, infligeant à l'Espagnol sa seule défaite sur terre battue en 2022. Le match, programmé lors de la session de nuit, pourrait faire des étincelles.

À découvrir

Pour Diane Parry. Après un succès retentissant contre la Tchèque Barbora Krejcikova (tête de série n°2 et tenante du titre), la jeune Française (19 ans ; 97e mondial) a réussi à enchaîner, en éliminant la Colombienne Camila Osorio. Elle se mesurera à la redoutable Américaine Sloane Stephens (lauréate de l'US Open 2017 ; 64e mondiale) : « Ce sera un match très dur, compliqué. Elle a beaucoup d'expérience dans les Grands Chelems. Je crois qu'elle a déjà fait finale ici (en 2018, battue par Simona Halep). Ce sera une bonne adversaire. Je vais continuer à donner mon max et produire mon meilleur jeu possible », promet la Française.

Pour le match à distance Djokovic-Nadal. 15 jeux perdus pour Novak Djokovic en deux tours; 14 pour Rafael Nadal. 4h11 passées sur le court pour l'Espagnol; 4h14 pour le Serbe. Collés, serrés. Placés dans la même partie de tableau (en compagnie de Carlos Alcaraz), le Serbe et l'Espagnol se marquent à la culotte. Ils auront, une nouvelle fois, l'occasion de s'affronter… à distance, ce vendredi, avant de croiser le fer éventuellement en quarts de finale. Novak Djokovic (n°1) affrontera le Slovène Aljaz Bedene qu'il a dominé lors des trois matches joués contre lui ; Rafael Nadal (n)5) sera, lui, opposé au Néerlandais Botic Van de Zandschulp (tête de série n°26) qu'il n'a jamais croisé sur le circuit. Nadal visera une 108e victoire à Roland-Garros…

Pour Félix Auger-Aliassime. Le Canadien (tête de série n°9) est entré dans le tournoi à l'envers. À deux doigts de couler contre le Péruvien Juan Pablo Varillas issu des qualifications, avant de parvenir à composter sa première victoire dans le grand tableau à Roland-Garros (lui qui fut finaliste du tournoi juniors en 2016). Il a ensuite enchaîné avec autorité contre l'Argentin Camilo Ugo Carabelli. Au 3e tour, après avoir emmagasiné un peu de confiance, Félix Auger-Aliassime veut confirmer son retour au premier plan, lui qui fut un flamboyant quart de finaliste de l'Open d'Australie, stoppé difficilement par Daniil Medvedev, avant de dominer Stefanos Tsitsipas en finale à Rotterdam, de vivre une finale à Marseille, puis de progressivement s'effacer. Il a rendez-vous avec l'expérimenté Serbe Filip Krajinovic (55e mondial).

Pour Cameron Norrie. Il fait partie des joueurs qui montent. Le Britannique s'est faufilé dans le Top 10 en avril. Tête de série n°10, Cameron Norrie (26 ans, tête de série n°10) n'a jamais franchi le cap du 3e tour en Grand Chelem. Vainqueur cette année des tournois de Delray Beach et Lyon, il se posera face à Karen Khachanov. « Son revers est génial et il a un bon premier service. Quand il cherche le coup droit, il est dangereux. Ce sera un match délicat. J'ai hâte de relever le défi », salive-t-il.

Le programme du jour

Court Philippe-Chatrier (à partir de 12h00)Belinda Bencic (SUI/14) - Leylah Fernandez (CAN/17)Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO)Sloane Stephens (USA) - Diane Parry (FRA)(pas avant 20h45) Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6)

Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h00)Amanda Anisimova (USA/27) - Karoline Muchova (CZE)Coco Gauff (USA/18) - Kaia Kanepi (EST)Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5)Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA)

Court Simonne-Mathieu (à partir de 11h00)Grigor Dimitrov (BUL/18) - Diego Schwartzman (ARG/15)Angelique Kerber (GER/21) - Aliaksandra SasnovichVictoria Azarenka (BLR/15) - Jil Teichmann (SUI/23)Cameron Norrie (GBR/10) - Karen Khachanov (21)

Court 7 (à partir de 11h00)Varvara Gracheva - Elise Mertens (BEL/31)John Isner (USA/23) - Bernabe Zapata (ESP)

Court 14 (à partir de 11h00)Martina Trevisan (ITA) - Daria Saville (AUS)Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB)

Bienvenue sur le live de cette 6e journée de Roland-Garros

Bonjour à tous et bienvenue sur notre site pour suivre une nouvelle journée de tennis à Roland-Garros.

Roland-Garros : Raducanu s'en sort en 3 sets

La jeune Britannique vainqueur surprise de l'US Open s'est imposée en trois sets.

Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade

Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.

Roland-Garros : une joueuse lance sa raquette de colère et blesse un enfant dans la tribune

LE SCAN SPORT - Irina Begu a jeté sa raquette en plein match mais celle-ci a rebondi avant d'atterrir dans les tribunes et blesser un garçon.

L'Humanité

 Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. Déconstruction(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Détournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».

Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure. Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »

Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse. Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition. À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.

« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida
L'Humanité

Déconstruction(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Détournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».

« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.

Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure.

Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »

Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse.

Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition.

À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida
Le Figaro

Le G7 s'engage à décarboner son électricité et cesser les subventions aux énergies fossiles à l'étranger

Ces engagements ont été pris à l'issue d'une réunion des ministres du Climat et de l'Énergie à Berlin.

Les pays du G7 se sont engagés vendredi à décarboner la majorité de leur secteur électrique «d'ici 2035», ainsi qu'à mettre fin à tout financement international des projets liés aux énergies fossiles dès cette année.

À lire aussiÉnergies «propres» mais aussi fossiles, le Royaume-Uni dévoile sa stratégie énergétique

«Nous nous engageons à atteindre un secteur de l'électricité majoritairement décarboné d'ici 2035», ont-ils déclaré dans une déclaration publiée à l'issue d'une réunion des ministres du Climat et de l'Énergie à Berlin. Pour atteindre cet objectif, les pays s'engagent «à soutenir l'accélération de la sortie mondiale du charbon» et à «développer rapidement les technologies et les politiques nécessaires à la transition vers une énergie propre».

Le revirement du Japon

C'est la première fois que les sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) s'engagent ensemble sur un tel objectif. Les ministres ont également promis de mettre un terme au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans technique de capture du carbone d'ici «fin 2022». Cette annonce a été permise grâce à un revirement du Japon, dernier pays du groupe qui refusait de s'engager sur cette question.

Une vingtaine de pays, dont les autres États du G7, avaient déjà signé une déclaration en ce sens en novembre dernier, lors de la COP 26 à Glasgow. «Il est bien que le Japon, premier financeur des combustibles fossiles au monde, ait rejoint les autres pays du G7», commente auprès de l'AFP Alden Meyer, expert pour le Think Tank européen E3G.

À lire aussiClimat: la production prévue de voitures électriques ne suffira pas

Les États du G7 ont également rappelé leur objectif commun de supprimer toute subvention directe à des énergies fossiles «d'ici 2025». «Récompenser un comportement nuisible au climat par des subventions (...), c'est absurde et cette absurdité doit être éliminée», a commenté Robert Habeck le ministre allemand de l'Économie et du Climat, lors d'une conférence de presse vendredi. Selon l'ONG Oil Change International, entre 2018 et 2020, les seuls pays du G20 ont financé de tels projets à hauteur de 188 milliards de dollars, principalement via des banques multilatérales de développement.

À VOIR AUSSI - Le système énergétique mondial «nous rapproche de la catastrophe climatique», prévient Antonio Guterres

La reconversion de l'ex-ministre Djebbari chez l'armateur CMA-CGM recalée par la HATVP

L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.

Les internes refusent la quatrième année de médecine générale

Cette réforme contestée porte à dix ans la durée totale des études pour devenir généraliste.

La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale selon un diplomate.

La Russie met en garde les pays européens devant une éventuelle crise alimentaire, à l'heure où l'inflation sévit.

L'Humanité

Mozart, génie

Chronique

Vincent Roy

En 1839, Gustave Flaubert a 18 ans et il écrit dans un essai intitulé Les arts et le commerce : « Je vous abandonne de grand coeur le luxe, le commerce (…), mais laissez-moi pleurer au théâtre, laissez-moi écouter Mozart, regarder Raphaël, contempler tout un jour les vagues de l’océan ». En 1846, il écrit à Louise Colet : « Pour moi, je ne sais pas comment font pour vivre les gens qui ne sont pas du matin au soir dans un état esthétique (…) Les trois plus belles choses que Dieu ait faites, c’est la mer, l’Hamlet et le Don Juan de Mozart ».

     Ils sont nombreux les écrivains à s’être emparés du mythe Mozart. Hermann Hesse, dans Le loup des steppes — dont la dernière phrase est « Mozart m’attendait » —, raconte la vie d’un intellectuel solitaire et hautain qui place le compositeur parmi les immortels. En 1830, Alexandre Pouchkine écrit une série de drames courts, dont Mozart et Salieri — qui inspirera un opéra à Rimski-Korsakov. L’enjeu de cette pièce en un acte et deux scènes ? Montrer la différence entre le génie et le talent (question lancinante chez Pouchkine). Kierkegaard, dans son premier ouvrage publié en 1843, Ou bien… ou bien, écrit encore : «  Grâce à son Don Juan, Mozart entre dans ce petit groupe d’hommes immortels dont les noms et les oeuvres ne seront jamais oubliés, car l’éternité en gardera souvenir ». Anthony Burgess, dans une pièce, imagine même le génie au Paradis. Et Proust lui consacre un poème dans Les Plaisirs et les jours. C’est en 1933 que François Mauriac, qui est à l’aube de la cinquantaine, découvre « l’enchantement de Mozart » alors même qu’il se considère comme un « illettré de la musique ».

En conclusion de son Discours musical, Nikolaus Harnoncourt, parle, au sujet de Mozart du « plus grand génie de l’humanité ». Et Cécile Balavoine, en introduction à cette petite anthologie intitulée Le goût de Mozart, rapporte que, sur le site Pantheon, crée par le Massachussetts Institude of Technology qui classe les personnalités les plus connues — le classement est basé sur les recherches internet mondiales —, le compositeur de Salzbourg est avant Platon et Jésus !

Le goût de Mozart

Préface de Cécile Balavoine

Mercure de France (Le petit mercure)

120 p.

8,50 euros

Littératuremozart
Le Figaro

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

Regarder la vidéo

À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Les suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussiGuillaume Tabard: «Pourquoi Macron veut prendre son temps»

Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.

À lire aussiAccusations de viol contre Damien Abad: l’exécutif en porte-à-faux

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»

Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?

Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.

Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?

Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.

Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?

Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.

» Voir l'émission du mardi 24 mai :

Passe sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel

L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

Regarder la vidéo

Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro

EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».

L'Humanité

Quand un membre du GIEC nous rejoue « CO2 mon amour »

Chronique

Durant ce mois de mai chaud et sec, les conséquences très inquiétantes du réchauffement climatique en phase d’accélération ont souvent été évoquées dans la presse écrite et audiovisuelle. Même l’hebdomadaire « Challenges » y est allé de son dossier sur 12 pages. Mais en prenant soin de faire parler un membre du GIEC partisan de la mondialisation capitaliste.

Gérard Le Puill

Dans son édition du 12 au 18 mai, la couverture du magazine Challenges portait ce titre : « Climat : nous allons changer de vie ». Challenges promettait à ses lecteurs de leur parler « carburant, alimentation, logement ». Christian Gollier, citoyen belge, mais aussi directeur général de « Toulouse School of Economics », poste auquel il a succédé à Jean Tirole, accordait à « Challenges » un entretien couvrant trois pages. Cet homme fait aussi partie des experts du GIEC dont le cinquième rapport est sorti au mois d’avril. Mais les propos qu’il tient dans « Challenges » manquent de pertinence, vu sa vision de l’économie.

On pouvait s‘attendre de sa part à un diagnostic précis de la situation actuelle ainsi que des préconisations pertinentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais, tout comme Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014, et auteur du livre « Economie du bien commun » (1), Christian Gollier défend l’idée selon laquelle la taxe carbone que paierait chaque consommateur suffirait pour réduire les émissions de CO2 au niveau planétaire. Dans cet entretien, il la justifie en ces termes : « la taxe carbone a pour objectif de réaligner les intérêts privés avec l’intérêt général, en faisant en sorte que chacun intègre cette dimension climatique dans ses décisions (…). Si le seul instrument c’est la taxe carbone, il faudrait un prix autour de 160 € la tonne de CO2 », précise ce co-rapporteur du GIEC.

« Prendre les gens pour des imbéciles », dit-il

L’une des questions posées par la rédaction de Challenges était ainsi formulée : « Avec le Covid et le confinement, les émissions mondiales de CO2 ont baissé. Cela n’accrédite-t-il pas l’idée que la démondialisation, le « localisme », est bon pour a planète ? ». Sans détour, Christian Gollier déclare : « La réponse est non ! Croire que la mondialisation est responsable du changement climatique c’est prendre les gens pour des imbéciles. Le transport maritime représente moins de 5 % des émissions de CO2. La vraie source d’émission, c’est la production. Pas le transport. Je prends toujours l’exemple de la tomate espagnole versus la tomate française. La tomate espagnole émet potentiellement plus de CO2 parce qu’il faut la transporter, mais si la tomate française est produite en serre, elle est non seulement plus chère, mais émet davantage de CO2 ! », affirme-t-il sans plus de détail.

Notons à ce propos que les tomates espagnoles sont surtout produites en serre comme le montrent souvent les images en provenance d’Almeria et d’ailleurs au sud de l’Espagne. Elles sont ensuite transportées par camions en France et dans de nombreux pays du nord de l’Europe. Dans les zones de production légumière et fruitière d’Espagne, le pompage de l’eau d’irrigation dans les rivières et dans les nappes phréatiques est en train d’assécher le pays. Ces prélèvements ont considérablement réduit le débit du fleuve Douro quand il arrive au Portugal. Pour réduire le bilan carbone de la tomate, il faudrait surtout la consommer en pleine saison et pas toute l‘année.

Christian Gollier reste inspiré par David Ricardo…

Tout cela semble échapper au co-rapporteur du GIEC qu’est Christian Gollier. Il défend une vision « ricardienne » de l’économie mondialisée. Car cette concentration de production légumière et fruitière en Espagne obéit à la théorie des avantages comparatifs théorisée par l’économiste anglais David Ricardo qui écrivait dans un livre paru en 1817 (2) : « Si au lieu de récolter du blé chez nous et fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons de nouveaux marchés où nous puissions nous procurer ces objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître ».

Depuis plus de 40 ans, les firmes industrielles des pays développés ont justifié par la théorie des avantages comparatifs les fermetures d’usines dans les pays développés afin de produire à moindre coût dans les pays où les salaires sont quatre à cinq fois plus bas. Mais ces transferts de production ont un bilan carbone désastreux dès lors qu’il faut construire de nouvelles usines tandis que l’on ferme d’autres avant de les raser. Parallèlement, on construit d’immenses dépôts pour stocker les produits finis importés. Une fois produits en Chine ou ailleurs, ils passent du camion au bateau, puis du bateau au camion après être débarqués dans nos ports. Ensuite, l’ultime étape mettra beaucoup de camionnettes sur les routes pour livrer une par une les marchandises commandées sur Internet.

…et s’empêtre dans les contradictions de son raisonnement !

Comme il ne se méfie pas des contradictions contenues dans son raisonnement économique, Christian Gollier déclare aussi à « Challenges : « La concentration de CO2 ce n’est pas sur le dernier siècle qu’elle s’est produite, mais sur les trente dernières années. En 1990 on émettait 35 milliards de tonnes de CO2. Aujourd’hui, nous sommes à 52. On a augmenté de 50 % en trente ans au niveau mondial ».

« C’est ben vrai ça », aurait dit la Mère Denis, cette lavandière normande rendue naguère célèbre par une publicité. Mais c’est bien depuis 30 ans que les délocalisations de productions sont devenues massives. On se demande alors comment un membre du GIEC peut tenir un raisonnement à ce point contradictoire. Surtout quand on était habitué à entendre ces dernières années ceux, autrement argumentés et sérieux, de l’ancien membre du GIEC qu’est Jean Jouzel.

Réchauffement climatique
Le Figaro

Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux

Ghislain de Montalembert

DÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.

«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.

1 - Les prêts familiaux non déclarés

Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »

2 - Des variations de revenus suspectes

Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».

À VOIR AUSSI - Charles Prats : «Plutôt que d'augmenter les impôts, stoppons la fraude !»

3 - Un train de vie incohérent

Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »

À lire aussiComment le fisc surveille nos publications sur les réseaux sociaux

4 - Une résidence pas assez principale

Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».

Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.

PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite

5 - Un IFI insuffisant

« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».

À VOIR AUSSI - Fraudes sociales: la véritable ampleur du phénomène

6 - Une banque étrangère

Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.

-7 - L'abus de Pinel

Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».

8 - Le faux démembrement de propriété

La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »

9 - La location meublée en SCI

Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !

10 - La pension alimentaire abusive

De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».

La baisse des impôts de production très attendue

Emmanuel Macron s’est engagé à supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

Impôts: les comptes détenus à l’étranger doivent être déclarés sous peine de sanctions

En cas d’omission volontaire ou involontaire, une amende de 1500 euros par compte non déclaré est prévue. Si ces comptes ont généré des revenus, le fisc peut aussi appliquer une majoration de l’impôt.

Déclaration de revenus: dernière ligne droite

NOS CONSEILS - Même simplifié, l’exercice nécessite de vérifier les montants préremplis et de choisir entre différentes options.

Le Figaro

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Alain Barluet

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

Envoyé spécial à Toula

«Ici, nous dormons dans un lit blanc comme neige. Et comme le silence est étrange après toutes ces explosions. Marioupol a été détruite comme Stalingrad»: Sergueï Klimovitch, 78 ans, n’en revient pas encore de sa nouvelle vie, dans un centre de vacances réquisitionné près de Toula, à deux heures et demie de train au sud de Moscou. Avec soixante-dix autres réfugiés venus d’Ukraine, il vit désormais dans ce «point d’hébergement provisoire», l’un des seize ouverts dans la province de Toula.

À lire aussiGuerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

Ils accueillent au total environ deux mille personnes. Quelques-uns parmi les centaines de milliers d’Ukrainiens venus de l’est du pays - leur nombre exact n’est pas connu, certaines sources parlent de 800.000 personnes. Leur avenir n’est pas moins incertain, ni leur souffrance moins grande, que ceux des réfugiés, cinq fois plus nombreux, à avoir rejoint l’Europe de l’Ouest. La situation de ces rescapés de la guerre varie surtout considérablement selon les régions et selon la manière dont ils ont gagné Russie, pris en charge collectivement ou arrivés individuellement.

Ancien capitaine de la marine russe, Sergueï Klimovitch vivait avec son épouse, Natalia Mikhaïlovna, au septième étage d’un immeuble qui en comptait neuf, avenue Azovstal, tout près de l’usine du même nom, épicentre des combats durant plusieurs semaines. C’est dire s’il en a vu! «On tirait depuis l’usine et contre l’usine. Et tout ça volait au-dessus de nous», raconte le vieil homme. Dès que cela a commencé, sa femme est descendue à la cave. Elle y passera trois semaines, dans le froid (il faisait jusqu’à moins neuf degrés), les doigts gelés, sans eau, sans électricité. Lui enfile aussitôt son vieil uniforme de la marine et décide de rester dans son appartement - «C’est ma maison. Je ne me cacherai de personne», clame-t-il. Infatigable, il fait des allers-retours avec le sous-sol, et malgré le danger va au ravitaillement: beaucoup de pâtes et l’eau, qu’il faut aller chercher à deux kilomètres et que l’on conserve dans la baignoire…

Volontariat et dons

Un jour, un obus a frappé l’immeuble de plein fouet. «Notre voisine du dernier étage, Maria Timofeevna a été tuée. On l’a descendue dans la cour, on l’a enterré là et on a mis une croix», se souvient le vieux marin. Jusqu’au jour où un soldat avec un brassard blanc - c’est-à-dire pro-russe - est monté à l’étage et lui a dit de partir. Avec son épouse, ils ont marché jusqu’à la mer au point de rassemblement où les attendaient des autobus. Ils ont alors rejoint Taganrog, dans le sud de la Russie. Un train - «treize wagons, juste pour les gens de Marioupol» - les a ensuite conduits à Voronej, Koursk et enfin Toula, où des volontaires se sont occupés d’eux. Toutes leurs affaires, leurs rêves, un petit bateau acheté à l’époque soviétique, la tombe de leur fils mort l’an dernier, sont restés là-bas. Restent, pour Sergueï Klimovitch, ses souvenirs intacts, notamment ses années de service à Cuba, qu’il raconte abondamment - et l’amour de la pêche: se procurer une canne a été l’un de ses premiers souhaits en débarquant ici…

À lire aussiRéfugiés ukrainiens: «Un accueil non encadré peut engendrer de vives tensions»

«Les réfugiés sont arrivés en deux vagues, d’abord ceux venant de Donetsk et Louhansk (les deux «républiques» pro-russes du Donbass, NDLR), puis ceux de Marioupol», explique Andreï Tcherezov, un jeune spécialiste de «high-tech» qui, depuis deux mois, consacre une bonne partie de son temps à aider les personnes venues d’Ukraine. Surtout des femmes avec enfants mais aussi des personnes plus âgées. Les hommes, nettement moins nombreux, viennent de Marioupol, car ceux des «républiques» sont obligatoirement mobilisés pour aller au front.

Au total, sur mille cas dont je me suis occupé à Toula, seul un souhaitait aller à l’étranger, en Pologne, où ces réfugiés avaient de la famille

Comme beaucoup de Russes, Andreï, le volontaire de Toula, a lui aussi là-bas de la famille, avec laquelle les ponts sont désormais rompus. «Beaucoup de ceux arrivés de Louhansk sont déjà repartis chez eux», affirme-t-il. Comment est-ce possible? Les autres attendent espérant pouvoir rentrer chez eux lorsque la situation se sera calmée. Une perspective beaucoup plus improbable pour ceux de Marioupol - la ville est largement détruite. «Au total, sur mille cas dont je me suis occupé à Toula, seul un souhaitait aller à l’étranger, en Pologne, où ces réfugiés avaient de la famille», dit Andreï Tcherezov.

À VOIR AUSSI - Ukraine: les combats dans l’Est ont atteint une «intensité maximale»

Ukraine: les combats dans l'Est ont atteint une «intensité maximale» - Regarder sur Figaro Live

Une situation difficile

«Selon nos estimations, 15 à 20 % des réfugiés arrivant d’Ukraine souhaitent partir en Europe, 40 % aimeraient retourner chez eux et 40 % veulent rester en Russie», indique Danil Makhitnisky, un jeune homme politique moscovite qui a déployé son mouvement «Société, Avenir», et ses réseaux, au service des réfugiés. Huit mille personnes, dans treize régions du pays sont passées par son organisation. À Toula, ville industrielle, ils espèrent retrouver un travail sans trop de difficultés.

Les habitants de Marioupol ont eu très peur du bataillon Azov qui utilisait les civils comme boucliers humains

Trouver refuge dans le pays, la Russie, qui a lancé le 24 février «l’opération militaire spéciale», avec toutes les conséquences qui s’en sont suivies? Pour les habitants des régions de Donetsk et Louhansk, bombardées depuis huit ans, proche de la Russie par la langue et la culture, la question ne se pose pas. «La situation a toujours été difficile pour eux», commente Danil Makhnitsky. À Marioupol, où des couloirs humanitaires ont parfois été laborieusement mis en place, certains ont pu partir à l’Ouest. «Les habitants de Marioupol ont eu très peur du bataillon Azov qui utilisait les civils comme boucliers humains», affirme Danil Makhnitsky. Il dément fermement que des réfugiés aient pu être conduits en Russie contre leur gré. Ce que réfutent également toutes les personnes réfugiées rencontrées en Russie par Le Figaro. En mars, des sources ukrainiennes ont affirmé que 20.000 personnes avaient été conduites de force depuis la région de Marioupol jusqu’en Russie.

Une aide non centralisée

D’après lui, «en situation de guerre, il n’y aurait tout simplement pas assez de personnels pour se livrer à ce type d’opérations». Danil Makhnitsky rejette aussi des informations faisant état de violences, voire de disparitions, dans des «camps de filtration» par lesquels passeraient les réfugiés souhaitant rejoindre la Russie. Début mars, «on m’a contrôlé, en me déshabillant pour voir si je n’avais pas de tatouages ni des traces indiquant que j’ai pu porter une arme», raconte Evguéni, un électricien de 39 ans arrivé à Moscou depuis le Donbass. «La procédure a pris quarante minutes, mais je sais que c’est plus long maintenant», ajoute-t-il. Les investigations sont parfois poussées. On vérifie parfois si les réfugiés n’ont pas de traces de poudre sur les doigts. «Les autorités russes essaient d’éviter les attaques terroristes, ce n’est pas de la sélection à la Goebbels» (le responsable de la propagande nazie sous le III Reich, NDLR), s’agace Andreï Tcherezov. «Le mari d’une réfugiée n’a pas été autorisé à l’accompagner à Toula. Il a servi dans l’armée ukrainienne et s’en est vanté sur les réseaux sociaux», raconte le volontaire.

À lire aussiRéfugiés ukrainiens: ces Français qui ouvrent leur cœur et leur foyer

En Russie, l’aide aux réfugiés n’est pas centralisée ; elle a été déléguée aux régions. Et repose en large partie sur le volontariat et les dons du public. «Pour que cela marche, il faut des directeurs de centre et des “tchinovniks” (des fonctionnaires) investis et, malheureusement, c’est loin d’être le cas partout», témoigne Andreï Tcherezov. Le coffre de sa voiture déborde de vêtements, chaussures et confiseries, achetés pour les réfugiés grâce aux dons du public, et qu’il vient de réceptionner. Il connaît presque chacun des destinataires par son prénom.

Pour d’autres réfugiés ukrainiens toutefois, la Russie est synonyme de galère. Partis individuellement en bus de Sieverodonestk, sous contrôle ukrainien, mais souhaitant aller en Russie, Tatiana, 50 ans et son frère Evgueni, l’électricien déjà mentionné plus haut, déchantent aujourd’hui. «Dans le bus, mon frère a dû se cacher entre les personnes âgées et les handicapés, pour éviter que les militaires ukrainiens ne l’arrêtent et ne l’envoient se battre», dit Tatiana.

Triste odyssée

Accueillis dans l’appartement d’un ami, dans la banlieue de Moscou, ils peinent à se faire enregistrer. Obtenir le statut de réfugié leur permettrait de recevoir les 10.000 roubles (60 euros au cours actuel) promis à chacun par Vladimir Poutine.

Un bien maigre pécule que tous sont loin d’avoir reçu à ce jour. Par le bouche-à-oreille, le frère et la sœur ont entendu parler de l’association moscovite animée, entre autres par Maria Makeeva. Dans un petit local débordant de cartons, vingt à trente familles viennent ici chaque jour récupérer des vêtements et des produits d’hygiène. «Beaucoup viennent à Moscou en croyant que ce sera plus facile, mais ce n’est pas le cas», reconnaît Maria Makeeva.

À lire aussi En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

D’autres ont eu encore moins de chance. Le site d’information Meduza raconte ainsi l’histoire d’un groupe de trois cents réfugiés à qui l’on avait fait miroiter un terrain, une aide financière substantielle et un travail, à Vladivostok, sur l’océan Pacifique, à l’autre bout du pays. Mais déjà lors du long voyage en train vers l’Extrême-Orient, les promesses ont commencé de fondre comme neige au soleil. Au lieu de Vladivostok, les réfugiés se sont retrouvés dans l’austère localité de Vrangel, près de Nakhodka, «sans aide ni travail», comme témoigne Olga, l’une des participantes de cette triste odyssée. Alexeï, natif de Marioupol, raconte lui s’être vu proposé pour seul travail dans ces parages du bout du monde un emploi de «décapiteur de poulets» pour un salaire mensuel de 35.000 roubles (580 euros). Aux dernières nouvelles, Alexeï envisage d’aller tenter sa chance… en Iakoutie. Et toujours ce même refrain, entendu mille fois: «Nous sommes fatigués de la guerre. La vie passe et nous voulons la paix.»

À VOIR AUSSI - Olaf Scholz «convaincu» que Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine

Olaf Scholz «convaincu» que Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine - Regarder sur Figaro Live

Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne

Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Haut potentiel : êtes-vous un HPI qui s'ignore ?

Morgane Miel

DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !

«Et vous, vous l'avez fait tester ?» La remarque est presque devenue banale dans la conversation des pa­rents de jeunes enfants, en âge d'ap­prendre à lire et à compter. Et la démarche, de plus en plus conseillée à ceux dont l'enfant s'ennuie, décroche scolairement, ou semblerait plus à sa place dans la classe supérieure. Aujourd'hui, de nombreux enfants sont ainsi amenés à passer dans des cabinets spécialisés le fameux test WISC, qui analyse leur fonctionnement cognitif et permet de détecter les profils dits hauts potentiels (les HPI se situant officiellement au-dessus du seuil de 130 de QI) ou très hauts potentiels (THPI, au-dessus de 145 de QI), l'en­semble représentant environ 2,3 % de la population, selon l'Insee.

En réalité, pour parvenir à un «repérage» complet, ce test doit aussi évaluer l'homogénéité ou l'hétérogénéité de l'ensemble des critères observés et prendre en compte de nombreux paramètres comportementaux (vi­vacité, autonomie, personnalité passionnée et cu­rieuse, créativité…), repérés au cours de l'entretien. Ce qui porterait à 5 ou 10 % la part de la population qui est véritablement con­cernée par ce «diagnostic».

À lire aussiLes surdoués et l'amour: «La plupart des normo-pensants ne nous comprennent pas»

En vidéo, «HPI», la bande-annonce

Le chiffre concerne les enfants… mais aussi les adultes, et en premier lieu les parents. «La plupart des hauts potentiels ignorent tout simplement qu'ils le sont, jusqu'au jour où, par exemple devant la description du fonctionnement de leur enfant, un monde entier s'ouvre à eux, explique Margerie Véron, consultante spécialisée dans l'accompagnement des hauts potentiels et des personnes hypersensibles, auteure de L'Équilibre naturel du zèbre (Éd. Eyrolles). «Mais c'est moi que vous décrivez là !», s'écrient-ils souvent, comme ébahis d'avoir enfin touché du doigt le cœur de leur différence – cette complexité qu'ils avaient tant de mal à expliquer, cette façon de se heurter régulièrement au fonctionnement des autres qui, d'un seul coup, trouve tout son sens.

«Si tout va bien, on a la chance de découvrir que l'on est HPI grâce à une rencontre, confirme Hélène Vecchiali, psychanalyste et auteure d'Un zèbre sur le divan (Éditions Albin Michel). Ce fut mon cas, et je me souviens encore du jour où cette personne, devenue une amie depuis, m'a dit : “C'est émouvant de constater que vous êtes haut potentiel intellectuel comme moi.” J'en suis tombée de ma chaise. J'avais fait une psychanalyse poussée, qui avait laissé quelques zones d'ombre. Elles se sont éclairées à la suite de cette révélation. Un zèbre reconnaît toujours un autre zèbre. Le miroir que nous tend cette personne peut tout changer.»

Colonne cérébrale

On comprend mieux aujourd'hui l'ampleur que peut prendre cette révélation dans une vie. Les progrès des neurosciences ont ces dernières années permis de décrire de façon biologique ce qui n'était jusqu'ici qu'hypothèses. Et de mieux cerner les fonctionnements de ce «neurotype» à part, qui a tant souffert d'avoir été qualifié des années durant de «précoce» ou de «surdoué». «Com­­me le disait Albert Camus : “Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde”, souligne Hélène Vecchiali. Or, c'est le premier enseignement des études scientifiques récentes : le HPI n'est ni surdoué, ni génie. Son cerveau fonctionne simplement de façon différente de celui des autres.» Avec son lot de fulgurances et d'obstacles. «Le mot doué vient de dotare en latin qui signifie doter, rappelle la psychanalyste : il renvoie à une aptitude innée, quand le terme potentiel, lui, exprime une possibilité qui demande à être exploitée, donc un effort à accomplir pour faire fructifier ce don.» Une dé­finition bien plus proche de la réalité de ces hyperactifs cérébraux, qui doivent ap­prendre à maîtriser leur mécanique interne avant d'en explorer toute la puissance.

«Car l'imagerie médicale (IRM) l'a confirmé : les hauts potentiels ont des fonctionnalités neurobiologiques bien pré­cises, décrypte Margerie Véron. Ainsi, on a observé un plus grand nombre de connexions chez eux dans certaines zones de leur cerveau – notamment celles dédiées à la résolution de tâches complexes. Ces zones sont sollicitées dans la résolution des tâches simples, ce qui explique leur propension à les complexifier. Les gaines de myéline qui relient ces zones sont plus épaisses, ce qui a pour effet d'accélérer la transmission des informations, l'influx nerveux passant deux fois plus vite. On constate enfin une densité de neurones deux fois supérieure à la moyenne dans les lobes frontaux et pariétaux, qui concentrent le raisonnement et la sensorialité. D'où au final une plus grande capacité à capter l'information, et aussi la traiter.» Autre découverte de tail­le : le corps calleux qui permet la communication entre les hé­mi­sphères du cerveau est plus développé chez les HPI, d'où leur capacité accrue à développer une pensée par arborescence (une idée menant à une autre). «L'amyg­dale du cerveau, qui capte les sensations externes et internes, détecte chez eux des signaux plus bas et réagit donc plus fortement aux stimuli sensoriels (bruits, odeurs…) et sensibles», poursuit Margerie Vé­ron. Une particularité qui explique qu'ils soient souvent hy­per­sensibles – même si tous les hypersensibles ne sont pas HPI.

Vibrer au murmure du monde

Si on redécouvre maintenant les vertus de ce trait de caractère, il les a généralement exposés dans leur enfance à l'incompréhension des adultes. «Contrairement au reproche qu'ils ont largement pu entendre, il ne s'agit pas là de sensiblerie, martelait encore la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, créatrice du concept de «zèbre», en février dernier dans La Vie, mode d'emploi sur France Culture. En fait, ils sentent ce que les autres ne perçoivent pas. […] Cela leur procure des facultés d'intuition, de précognition (comprendre avant les autres ce qu'il va se passer) et de proprioception (cette capacité à ressentir ce qu'il se passe dans notre corps). Ce sont des adultes qui vibrent au moindre murmure du monde.» Véritables capteurs de signaux faibles, prompts à déceler un imperceptible changement de ton, une nano-hésitation, ou, comme Bill Gates, à prédire avant les autres conflits ou pandémies, ils sont très précieux au mo­ment de prendre des décisions stratégiques… mais pas forcément entendus de leur entourage, qui peut aussi être agacé par leur côté Cassandre.

À lire aussiHypersensibles et hyperamoureux : émotions puissance 10

Et c'est là toute la condition du haut potentiel, dont, pour plagier Baudelaire, les ailes de géant l'empêchent parfois de marcher. La raison pour laquelle, aussi, malgré d'évidentes facilités, de nombreux enfants se retrouvent en situation de décrochage scolaire, le système s'adaptant mal à leur curiosité débordante, leur besoin de sortir du cadre. Certains sont parfois même orientés vers des voies manuelles ou technologiques, quand ils ne les ont pas volontairement choisies dans l'espoir d'apaiser le bruit de leur esprit.

Si la plupart des HPI vont très bien, cette fuite en avant n'est pas rare, car, même à l'âge adulte, s'adapter au monde «normal» n'est pas forcément le plus simple pour le zèbre. «Si l'on devait caractériser en un mot son fonctionnement, ce serait par celui d'intensité, souligne Hélène Vecchiali. Une intensité dans tous les domaines – intellectuelle, sensorielle, créative —, une intensité dans les valeurs de justice, loyauté, sincérité, une conscience aiguë des problèmes exis­tentiels (maladie, solitude, mort). D'où une certaine exigence.» Et une conception très personnelle du re­pos… «Le haut potentiel ressent la nécessité de penser par lui-même, le besoin permanent de créer, dans une pensée toujours en mouvement, poursuit Hélène Vecchiali. Pour se détendre, il a un besoin vital de se retrancher derrière son in­tellect, dans cette bulle qu'il a construite très tôt à l'intérieur de lui, pour lire, continuer d'apprendre, se protéger d'un environnement dis­sem­blable, ou d'émotions trop fortes.» Toute sa vie, il cherchera refuge dans cette «chambre à lui». «Elle abri­te sa formidable capacité de résilience, précise Hé­lène Vecchiali, et joue un vrai rôle antidépressif, lui permettant de su­blimer ses blessures comme on ré­pa­re les objets cassés dans l'art japonais du kintsugi, avec une colle mêlée d'or. Il trouve en lui, au contact de son intelligen­ce, le pouvoir de sortir des épreuves encore plus beau qu'avant.»

Toujours en surchauffe

En entreprise, généralement très apprécié pour sa puissance de travail et sa faculté à résoudre des problèmes complexes, le zèbre frise la surchauffe. «Le travail agit sur lui comme un hyperexcitant, analyse Margerie Véron. Ce que son collègue va mettre une journée à finir, il l'aura abattu en 4 heures. Du coup, il finira par en faire le double, par culpabilité, ou par peur de l'ennui.» Sa tendance à se dévaluer le mène à redoubler d'efforts pour faire ses preuves. Généralement, l'entreprise en redemande… Il est donc particulièrement exposé au risque de burn-out. Quand un problème se présente, il déploie toute son énergie pour le résoudre. Une attitude très appréciée de son employeur — un peu moins de ses collègues qui peuvent y voir (à tort) une volonté de se mettre en avant. «Très dépendants du champ affectif, ils sont particulièrement sensibles à la reconnaissance, complète Hélène Vecchiali. C'est pourquoi quand on manage un HPI, il est très important de veiller à sa motivation. On n'impose pas comme cela un “il faut” à ce type de profils…»

D'où l'intérêt pour eux, s'ils veulent travailler en groupe, d'essayer de se comporter de façon plus «neurotypique». C'est-à-dire, en prenant le temps de questionner les autres, de les écouter, au lieu d'avancer à toute allure leurs propres pistes de réflexion. Rechercher les postes qui proposent le plus d'autonomie et de créativité, sans hiérarchie trop pesante, peut aussi être une option. De même qu'inventer des troisièmes voies, investir ce qui n'existe pas encore. «Face au surinvestissement intellectuel, je leur conseille aussi de revenir au corps, aux sensations, explique Margerie Véron : que ressentent-ils dans leur corps ici et maintenant ? Chez eux, même si ce n'est pas prouvé scientifiquement, un apport en minéraux (magnésium…) peut être intéressant car leur cerveau en consomme beaucoup. Je les encourage à poser des actions concrètes en les décomposant en étapes, comme autant de petits pas. Cela ramène à une mesure du temps un meilleur équilibre.» Un défi qui devrait leur plaire.

Ils ont renoué avec passion avec leur amour de jeunesse

TÉMOIGNAGES - Si l'amour ne dure pas toujours, le premier impose sa marque à jamais dans notre mémoire. Idéalisé, il est de ces précieux souvenirs que l'on chérit. Au point pour certains de vouloir le faire revivre.

Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.

Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis

Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.

L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.

Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?

Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.

Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription

Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.

À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives

Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.

Méthodologie

Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.

À VOIR AUSSI - Législatives: «Manuel Valls ne peut pas gagner ces élections», assure le dissident Stéphane Vojetta

La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée

Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.

Législatives 2022 : le cas Damien Abad agite les esprits à droite

Soupçonné de vouloir rejoindre la majorité présidentielle, le président des députés LR n'aura aucun candidat de La République en marche face à lui dans sa circonscription de l'Ain.

Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

À 30 ans, Arte, plus que jamais européenne, s'alarme de la fin de la redevance

La chaîne est financée à 95% par la contribution à l'audiovisuel public perçue en France et en Allemagne et ne peut recourir à la publicité.

Le groupe Lagardère condamné pour le licenciement de Valérie Trierweiler

Le conseil des prud'hommes vient de condamner le groupe Lagardère à verser 141.000 euros à la journaliste pour son licenciement «sans cause réelle et sérieuse» de «Paris Match».

Droits TV : L'Équipe diffusera les qualifications de l'Euro 2024 et du Mondial 2026

Ces droits n'incluent pas les matches de l'équipe de France dans ces épreuves, achetés par TF1 et M6.

L'Humanité

L’intervention publique : la pire ou la meilleure des choses

Chronique

Pierre Ivorra

Contrairement à ce que bêlent nos libéraux, dans quasiment tous les pays, la puissance publique intervient dans la vie économique et sociale. En bien ou en mal. C’est le cas chez nos voisins britanniques, qui passent pourtant pour être de « fieffés » libéraux. C’est ainsi que le très réactionnaire Boris Johnson vient de décider de soutenir l’activité de deux grands groupes automobiles. Les autorités publiques ont fourni 200 millions de livres à Nissan pour un investissement de 1 milliard de livres destiné à agrandir une usine de batteries et de voitures électriques. Le groupe Stellantis, dont Peugeot fait partie, a reçu quant à lui 30 millions de livres pour l’inciter à ne pas fermer son usine Vauxhall. Aux États-Unis aussi, contrairement à une certaine image ­d’Épinal, l’ensemble des activités du pays sont encadrées, orientées et contrôlées par le gouvernement fédéral, et cela depuis des années. En outre, la catastrophe de 2008 est encore très présente dans les esprits. Il faut se souvenir que la décision du gouvernement de ne pas aider la banque Lehman Brothers, menacée de faillite, fut l’étincelle qui précipita la crise financière mondiale. En France, selon certains spécialistes, les aides financières publiques aux entreprises s’élèveraient à 200 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un peu moins des deux tiers du budget total de l’État.

La puissance publique est donc interventionniste, mais ce n’est pas forcément une bonne chose, cela dépend de son sens, de sa nature, de ses conditions. Quels critères guident l’intervention publique, celle de l’État et des collectivités territoriales ? Trop souvent, ces versements ou ces exonérations fiscales et sociales ont pour but principal de soutenir la gestion capitaliste avec sa préoccupation essentielle : la réalisation d’un maximum de profits. Trop souvent, ces aides ne sont pas conditionnées à la préservation ou au développement de ­l’emploi, à l’amélioration des conditions de travail, et ne sont pas prolongées par la vérification des enga­gements pris. Le deuxième ressort de l’efficacité réelle des aides publiques, c’est la transformation du droit ­social et des entreprises. Les mieux placés pour savoir où, quand, comment utiliser les financements publics dans un sens favorable à l’emploi, à la formation, à la qualité des productions, ce sont les salariés eux-mêmes. Cela suppose qu’ils aient le droit d’intervenir, qu’ils puissent avoir le pouvoir de remettre en cause des ­licenciements, des suppressions d’emplois. C’est ainsi que la puissance publique pourra agir conformément aux intérêts de la société tout entière.

aides publiquesla chronique de Pierre Ivorra
Le Figaro

In the mood for Cannes : en photos, ces couples qui ont monté les marches du 75e festival

Les couples de stars présents au Festival de Cannes 2022

Tina Kunakey et Vincent Cassel, Jeanne Cadieu et Jake Gyllenhaal, Virginie Efira et Niels Schneider... Tour d'horizon des couples les plus glamours de sur les marches du 75e Festival de Cannes.

Comme chaque année, de nombreux couples de stars ont défilé sur le tapis rouge du Festival de Cannes.  Pour présenter un film, comme Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius, ou simplement pour s'afficher devant les photographes, comme Aya Nakamura et Vladimir Boudnikoff. Baisers complices, sourires entendus ou main sur la hanche, les petites attentions ont évidemment été immortalisées par les photographes présents sur place.

En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022, épisode 2

Tout droit sortie d'une comédie romantique, Anne Hathaway est arrivée au bras de son mari Adam Shulman. Omar et Hélène Sy ont captivé le photocall. Et en habitués, Tina Kunakey et Vincent Cassel, ont repris volontiers une attaque de flashs.

«Le chemin a été long, difficile et si douloureux» : Charlène de Monaco se livre enfin sur sa convalescence

Interrogée par le quotidien Monaco-Matin, le 24 mai, la princesse a tordu le cou aux nombreuses rumeurs qui circulent autour de sa convalescence, en donnant sa propre version de l'histoire.

Le baiser endiablé d'Austin Butler et Kaia Gerber sur le tapis rouge de Cannes, à la première d'Elvis

Mercredi 25 mai, la fille de Cindy Crawford a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes 2022 pour soutenir son petit ami, acteur star du film Elvis, présenté hors compétition.

«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard

Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.

Le Figaro

Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?

Tiphaine Honnet

NOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.

«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?

À lire aussi » Mon couple est mort à la minute où mon enfant est né: des parents racontent

Un seuil de tolérance en déclin

Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»

Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»

La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive

Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).

Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.

Poison insidieux

Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido, on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.

À lire aussi » En couple, doit-on aussi être meilleurs amis ?

Enfants et achat immobilier

Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.

Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer

Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.

Tout redéfinir avec un regard extérieur

Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»

Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»

La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre

Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»

(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.

À VOIR AUSSI - Julia de Funès: « Le poncif "être bien avec soi-même pour être bien avec les autres" doit être inversé »

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini

Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

L'Humanité

Quel projet européen pour la nouvelle union de gauche ?

Le débat

Entre la démarche de « désobéissance » et celle de « fédéralisme », les débats sont vifs au sein des partis politiques de la Nupes. Un accord a pourtant bel et bien été trouvé pour faire valoir au sein de l’Union européenne les droits sociaux et humains et les défis écologiques.

Pierre Chaillan

Lors des négociations pour présenter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au suffrage des électeurs lors des législatives, l’enjeu européen a fait l’objet de nombreuses discussions. Si les clivages sur cette question sont anciens depuis le traité de Maastricht, puis ensuite avec le référendum à propos du traité constitutionnel européen (TCE), les partis politiques de gauche ont su, sur cette question également, définir un périmètre qui permettait à chacun de se trouver dans un « programme partagé ».

Sur quoi les négociations entre les différentes formations politiquesFI, EELV, PCF et PS ont-elles porté pour aboutir à cet accord de la Nupes ?

Francis Wurtz Pour comprendre la nature de ces discussions, il faut garder à l’esprit une double réalité. D’abord, le rapport de forces est très inégal entre les formations en présence au lendemain des présidentielles. Ensuite, le fait que « l’Europe » n’est pas le sujet le plus consensuel à gauche ! Nul besoin d’avoir participé aux négociations pour savoir que les divergences portent parfois sur telle ou telle mesure concrète, parfois sur la vision même de la construction européenne. Donc, l’accord final est, de fait, un compromis sur des objectifs essentiels sur lesquels toutes les parties pouvaient honnêtement se retrouver. Il n’est plus question de « sortir de l’Europe » ou de l’euro, ni de « plan B ». Notre démarche commune est constructive. Elle vise, à mes yeux, à agir avec détermination pour avancer vers une Europe compatible avec des objectifs sociaux et écologiques tels que ceux que nous préconisons. Et, de fait, le résultat n’est pas négligeable. Citons, notamment, l’alignement des droits sociaux vers le haut, la clause de « l’Européenne la plus favorisée » (conçue par Gisèle Halimi) qui consiste à harmoniser par le haut les droits des femmes dans l’UE, la lutte contre l’évasion fiscale, l’augmentation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 65 % d’ici à 2030, une réorientation de la politique agricole commune (un revenu plus juste pour les agriculteurs, une alimentation saine accessible à toutes et à tous), le recours aux capacités de création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour financer des investissements sociaux et écologiques, la remise en cause de la règle de l’unanimité en matière d’impôt sur les sociétés et la renégociation des traités européens. Tout cela en attendant de prendre, au niveau d’une minorité de pays, des initiatives politiques spécifiques (clause des « coopérations renforcées »). Dans cet esprit, il s’agit d’engager des batailles pour changer concrètement l’Europe chaque fois que des règles de l’UE font obstacle à des avancées sociales ou écologiques.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

David Cormand La question européenne constitue une divergence politique historique entre les écologistes et la gauche traditionnelle. Contrairement aux sociaux-démocrates européens, nous ne nous satisfaisons pas d’un statu quo politique qui repose à la fois sur une cogestion de fait avec la droite au niveau du Parlement et de la Commission et sur l’acceptation du poids du Conseil européen (c’est-à-dire les États) dans les décisions européennes. Et, contrairement à la FI, nous pensons que l’échelon européen est nécessaire et structurant pour imposer un mieux-disant social, écologique ou fiscal. En un mot, nous sommes fédéralistes. Ces divergences sont apparues lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Ce débat a vu la gauche française se fracasser et abandonner la volonté de transformation de l’Union européenne, avec, d’un côté, des eurobéats qui renonçaient à la changer, de l’autre, des europhobes qui la rejetaient en l’état. Celles et ceux qui étaient favorables à l’Union européenne mais critiques sur ce qu’elle était se sont divisés entre le oui et le non. Pour moi, cet accord ferme le cycle d’impuissance européenne de la gauche française initié il y a dix-sept ans. C’est la ligne d’Europe Écologie qui, depuis 2009, a réuni les fédéralistes européens déterminés à faire bouger l’Europe – qu’ils aient alors voté oui ou non –, qui, d’une certaine manière, l’emporte.

Manon Aubry La question européenne est une question délicate à traiter car elle se trouve bien souvent réduite à une opposition entre les prétendus pro- et anti-Européens. Cette situation rend la critique de l’Union européenne difficile, presque taboue, tant elle est caricaturée en volonté de frexit, en nationalisme, en tentation de repli sur soi. Dans les négociations, pour dépasser les postures, nous sommes partis du concret. On a regardé point par point dans le programme quels étaient les blocages posés par le cadre européen actuel. Nous sommes tous d’accord pour des cantines locales, la relance du fret public ou un grand plan d’investissement écologique, des propositions qui sont en contradiction avec certaines règles européennes, qu’elles soient budgétaires ou sur le droit de la concurrence. Dès lors, la désobéissance apparaît comme une évidence : si on veut appliquer le programme, il faut être prêts à ne pas respecter certaines règles. Nous avons aussi dû convaincre nos partenaires de l’importance de s’accorder sur des leviers de rapport de forces ambitieux, car la désobéissance est un outil parmi d’autres. Il faut être prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour ne pas renoncer à l’application de notre programme : par exemple, utiliser notre droit de veto contre les accords de libre-échange ou encore avoir des stratégies d’alliance pour faire des minorités de blocage ou avancer à quelques-uns. Toute l’histoire de l’Europe est faite de ces stratégies.

La question de la « désobéissance » aux règles européennes suscite des attaques du camp macroniste. Pourtant, les États et les gouvernements de l’Union européenne ne dérogent-ils pas assez fréquemment à ces règles communes ?

David Cormand Fréquemment, non, mais cela arrive. Par exemple, la France d’Emmanuel Macron ne respecte pas la Directive oiseaux, les objectifs d’énergie renouvelable ou les normes sur la qualité de l’air… Ce concept de « désobéissance », dont nous revendiquons la parentalité en tant qu’écologistes, ne mérite en vérité, ni excès d’honneur, ni indignité. La FI souhaitait en faire un totem, mais il ne faut pas non plus en faire un tabou. En l’espèce, il est explicitement circonscrit au respect de l’État de droit, et donc à la hiérarchie des normes et de fait à la reconnaissance des décisions de la Cour de justice européenne. La condamnation d’Orban et des positions de la Hongrie est par ailleurs clairement explicitée. Comme cela est rappelé dans le texte de l’accord, « déroger temporairement aux règles » n’est pas un objectif politique en soi, mais un outil pour imposer un rapport de forces aux conservateurs et défenseurs du statu quo qui, aujourd’hui, empêchent tant d’avancées. Mais ce concept n’est pas une baguette magique. Notre ambition européenne ne saurait se réduire à cet outil… Notre priorité doit être de convaincre.

Manon Aubry Le simple mot de désobéissance fait s’évanouir d’horreur les macronistes et tous les autres autodéclarés Européens de l’année. Pourtant, il est évident que la désobéissance est monnaie courante en Europe. Le cas du semestre européen et des règles budgétaires est emblématique. Depuis leur création, il n’y a pas eu une seule année où tous les États étaient dans les clous, et même la Commission a dû le reconnaître, en lançant une révision du mécanisme. Macron, champion de l’Europe autoproclamé, est d’ailleurs le premier à désobéir ! Il désobéit aux règles européennes sur la qualité de l’air. Il désobéit sur les objectifs européens en matière d’énergie renouvelable, la France est même le seul État qui n’atteint pas ses objectifs. Il désobéit sur la protection de l’eau. Et ce serait nous le problème, quand on parle de désobéir justement pour protéger les droits sociaux et l’environnement ? Ce n’est pas sérieux. Où sont les indignés de service quand Macron désobéit ? Quand il parle de révision des traités ? D’Europe à la carte ? De « différenciation » pour contourner les États membres bloquants sur un dossier ? Bien plus que l’idée de désobéissance, ce que ne supportent pas les macronistes, c’est la nature de notre projet politique : la rupture avec le libéralisme qui leur est cher, au service d’un progrès humain et écologique dont ils n’ont que faire.

Francis Wurtz Le défaut de cette formule est son ambiguïté. Nos adversaires en jouent. Il faut donc clarifier nos intentions. Il y a, je dirais, trois manières de ne pas appliquer le « droit commun » européen, qui peuvent nous intéresser. Toutes passent par la construction de rapports de forces, mais à des degrés très différents. La première consiste à se servir de façon offensive de la clause des « coopérations renforcées » que je viens d’évoquer. Par exemple, en 2012, sous la pression de leur opinion publique, 11 pays avaient décidé d’introduire entre eux une taxe sur les transactions financières, puis, la pression populaire se relâchant, l’initiative s’est enlisée, pas du fait de l’Europe, mais par la faute des gouvernements concernés. Un deuxième type fréquent de dérogation est celui qui s’obtient ponctuellement, toujours sur la base de rapports de forces, par voie de négociation avec la Commission européenne. Cela vient d’être le cas de l’Espagne et du Portugal. Après un mois de discussions, ils ont obtenu de pouvoir plafonner temporairement le prix de l’énergie et ainsi d’alléger la facture des ménages de 25 % ! Le troisième type de distanciation des règles européennes est celui qui s’attaque au « noyau dur » des traités : leur logique néolibérale. C’est naturellement le plus exigeant. Pour réussir cette démarche de rupture, indispensable pour engager un processus de transformation de l’UE, le « y a qu’à » ne suffit pas. Il faut construire un rapport de forces de haut niveau, qui passe par des mobilisations d’envergure, de la part de la société comme de l’État et, dans toute la mesure du possible, par des solidarités internationales. Elles avaient dramatiquement manqué à la Grèce en 2015. Il faudra beaucoup miser sur ce type d’action : imaginons une mobilisation comme celle de 2005 contre le TCE avec, cette fois, le soutien du gouvernement !

Quelle est alors la cohérence du projet européen de la Nupes ?

Francis Wurtz La cohérence est résumée dans son titre même : Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Nos deux priorités sont de faire faire à notre pays un bond en avant dans la justice sociale et les urgences écologiques, en particulier climatiques. Et ce, dans un esprit de coopération et de solidarité avec les autres peuples européens.

Manon Aubry Peu importe le mot choisi, désobéir, déroger, contourner, la stratégie est la même : dépasser les blocages européens. Car la Nupes a une seule boussole : appliquer le programme. Cette boussole à la fois guide et borne notre stratégie. Ce que cela veut dire, c’est que nous ne désobéirons qu’aux règles qui s’opposent à la mise en œuvre de notre programme. Rien de plus, rien de moins. Désobéir n’est pas un objectif, mais bien un des moyens que nous sommes prêts à mobiliser chaque fois que nécessaire. C’est en montrant l’exemple et en agissant en éclaireur qu’on entraînera avec nous d’autres États. L’autre principe qui nous guide, c’est celui de non-régression sociale et environnementale. À l’inverse de Macron qui désobéit pour détruire l’environnement, à l’opposé des gouvernements polonais et hongrois qui désobéissent pour s’attaquer aux droits fondamentaux, notre but est au contraire d’étendre au maximum la protection des droits sociaux et de l’environnement. En pratique, cela veut dire que c’est le droit le plus protecteur qui primera. Que si le droit européen est moins ambitieux que l’accord de Paris ou que le droit social français, alors il ne s’appliquera pas.

David Cormand La cohérence réside dans le choix des objectifs, dans le niveau d’ambition et dans le fait d’admettre que nous avons besoin de l’UE pour atteindre tout cela. La boussole de notre position commune est simple : nous voulons faire bifurquer les politiques européennes vers la justice sociale, l’écologie, le progrès humain et le développement des services publics. Cela est et a toujours été l’objectif des écologistes : transformer les orientations des institutions européennes pour protéger le vivant. Renforcer la lutte pour le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, transformer la politique agricole commune, harmoniser par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens, garantir un accès universel aux services de santé, éradiquer l’évasion fiscale, accueillir dignement les personnes exilées… Pour tout cela, nous avons besoin d’une France qui pèse au niveau européen et d’une gauche française qui joue un rôle d’impulsion qu’elle avait déserté. Avec cet accord, les écologistes ont voulu faire en sorte que les partis de gauche français infléchissent leurs positions vers davantage d’ambition sociale et écologique, d’une part, vers davantage de fédéralisme, d’autre part.

Union européenneeuropeNupesgauche
Le Figaro

Notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre en région lyonnaise

Marti Blancho

EXCLUSIF – Où vit-on le mieux dans la métropole lyonnaise ? Pour le savoir, Le Figaro a noté les 59 communes du territoire selon toute une batterie de critères.

Bruit, pollution, manque d'espaces verts… La crise sanitaire a exacerbé tous les inconvénients des grandes villes. Et Lyon est loin d'être une exception. Face à cela, nombreuses sont les envies de se mettre au vert, ou du moins d'habiter un endroit plus agréable sans trop s'éloigner de la cité des gones. Sauf que le choix est vaste parmi les 59 communes de la métropole. Nous les avons donc toutes notées à partir de 18 critères reflétant la qualité de vie (voir méthodologie détaillée).

Cette batterie d'indicateurs est regroupée en sept catégories : sécurité, immobilier, santé, commerces et culture, environnement - nature, emploi - éducation et enfin transports. En ressort une note finale qui nous permet de comparer les communes entre elles et de savoir dans quel coin de la métropole la vie est la plus douce.

Poleymieux en première place

Il suffit de remonter le cours de la Saône pour trouver les communes les plus agréables de la métropole lyonnaise. La première de notre classement trône à quelques encablures du fleuve sinueux, en plein centre des monts d'Or. Couverte à plus de 85% par des espaces verts et presque épargnée par le bruit routier, Poleymieux-au-Mont-d’Or décroche la palme.

La petite commune de 1400 habitants, qui a vu grandir le fameux physicien André-Marie Ampère, se hisse en tête grâce à sa verdure, sa sécurité et l'un des airs les plus sains de la métropole. « On a vraiment l'impression d'être à la campagne alors qu'on est à une vingtaine de minutes de Lyon », se réjouit Hortense Germain, artiste et commerçante installée à Poleymieux depuis 2011.

« Une maison mise en vente part dans les 48 heures »

Corinne Cardona, maire depuis 2010, assure que la « première place est bien méritée » pour ce village de maisons individuelles typiques, la plupart en pierres dorées. « Notre politique de préservation n'est pas uniquement environnementale mais aussi architecturale, explique l'édile. On veut garder l'authenticité de Poleymieux et préserver son patrimoine. »

Sécurité, cadre de vie, nature… La petite commune semble avoir tout pour plaire. Seul le manque de commerces et de transport vient quelque peu noircir un tableau idyllique. Avec une unique ligne de bus, la voiture est primordiale pour se déplacer. Pour autant, cela ne semble pas freiner les Lyonnais et autres urbains déterminés à s'y installer. Le prix de l'immobilier grimpe et les propriétés ne font pas long feu sur le marché : « Une maison mise en vente part dans les 48 heures sans que personne ne négocie le prix », rapporte Corinne Cardona.

La belle vie des monts d'Or

À l’instar de Poleymieux, les autres communes des monts d'Or figurent en très bonne place dans notre classement pour les mêmes raisons que la lauréate. Très prisées, ces petites villes concentrent d'ailleurs les revenus les plus hauts de la métropole lyonnaise, voire de France. C'est le cas de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, qui abrite une des propriétés de Tony Parker, président de l'ASVEL, club de basketball de Lyon-Villeurbanne.

Le nord de la métropole concentre d'ailleurs la majorité des communes où il fait bon vivre. Il suffit ainsi de traverser la Saône pour retrouver Cailloux-sur-Fontaines et Fontaines-sur-Saône. Respectivement seconde et troisième de notre classement, elles offrent un immobilier un peu plus abordable que la première tout en étant à peine moins vertes et un peu mieux servies en médecins généralistes et spécialistes.

Bruit et pollution plombent le centre

Les villes de l'est et du sud lyonnais, proches de la cité des gones, se retrouvent de l'autre côté du spectre. Vénissieux, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne terminent dernières du palmarès, plombées par le bruit routier – plus de 20% de la population surexposée – et des niveaux de pollution de l'air élevés. Et ce malgré une bonne densité de transports en commun, de commerces et la proximité avec Lyon.

La capitale aurhalpine s'en tire un peu mieux : 34e place sur les 59 municipalités qui composent la métropole. Elle se démarque par un revenu médian plus élevé, beaucoup moins de jeunes non insérés et la plus forte densité de commerces et services. Lyon reste néanmoins tout aussi exposée que les dernières à la pollution et au bruit. De gros points noirs qui poussent les ultras-urbains à chercher une meilleure qualité de vie dans les communes moins denses et plus vertes.

Méthodologie détaillée

Notre palmarès s'appuie sur une vingtaine de critères regroupés dans les sept catégories suivantes. Chaque commune reçoit une note par catégorie. Le rang final est issu de la note finale, calculée à partir de celles des catégories auxquels on applique les coefficients suivants : six pour l'environnement-cadre de vie, quatre pour les commerces-loisirs, quatre pour le travail-éducation, trois pour les transports et enfin deux pour la sécurité, l'accès à la santé et l'immobilier.

Ci-dessous, l'ensemble des critères selon les catégories.

Sécurité

  • Crimes et délits par commune enregistrés par le ministère de l'Intérieur

Santé

  • L'accessibilité aux médecins généralistescalculée par l'Insee compte pour 50% de la note.
  • Le nombre d'ophtalmologues, gynécologues, pédiatres et chirurgiens-dentistes libéraux recensés dans le BPE 2020, la dernière disponible, rapporté au nombre d'habitants compte pour l'autre moitié de la note.

Commerces et culture

  • Le nombre de commerces alimentaires recensés par le BPE 2020 (boucherie, boulangerie, hypermarché, poissonnerie, surgelés, supermarché, supérette, épicerie) rapporté à la superficie de la commune compte pour 60% de la note.
  • Le nombre de salles de cinéma, de bibliothèques et de bassins piscines recensés par le BPE 2020 et rapporté à la surface compte pour 30% de la note.
  • Le nombre de banques recensé par OpenStreetMap et rapporté à la superficie compte pour 10% de la note.

Environnement et nature

  • Somme de la surface des territoires agricoles, forêts, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée et espaces verts artificialisés, non agricoles comptabilisés par le Corine Land Cover 2018. Ce chiffre est ensuite rapporté à la surface totale de la commune. Le critère compte pour 30% de la note.
  • Les indicateurs de qualité de l'air et de population surexposé aux polluants calculés par Atmo AuRAentre 2018 et 2020 comptent pour 30% de la note.
  • La part de la population surexposée au bruit routier, comptabilisée par Acoucité, compte pour 20% de la note.
  • La densité de population compte pour 20% de la note.

Travail, économie, éducation

Transports

Immobilier

  • Le prix du m2 à l'achat et à la location, du Figaro Immobilier, comptent respectivement pour 50% et 30% de la note ( CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier).
  • Le délai de vente, de la même source, représente 20% de la note.

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Favorable à une «exception d'euthanasie», la nouvelle ministre de la Santé inquiète le milieu des soins palliatifs

Brigitte Bourguignon a été très proche de Marie Humbert, figure de la lutte pour la légalisation de l'euthanasie. Un passé qui inquiète certaines associations, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé un débat sur la fin de vie.

Le Figaro

L’escroquerie immobilière Apollonia sera enfin jugée à Marseille

Actualité

Quinze ans après les premières plaintes de cette affaire tentaculaire avec plus de 700 investisseurs floués, le procès doit s’ouvrir le printemps prochain.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 27/05/22, 15:05

Publié le 27/05/22, 15:05

  • Le Port-Marly (78)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Boulogne-Billancourt (92)
  • Appartement
Voir l'annonce
  • Issy-les-Moulineaux (92)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Charenton-le-Pont (94)
  • Appartement
Voir l'annonce
  • Saint-raphael (83)
  • Appartement
Voir l'annonce

Ils rêvaient de se constituer un patrimoine immobilier à moindres frais, mais ont perdu au final près d’un milliard d’euros: la société Apollonia et 13 autres prévenus seront jugés à Marseille pour une vaste escroquerie au préjudice de quelque 700 investisseurs. Quatorze ans après les premières plaintes, le juge d’instruction marseillais Valéry Muller a rendu mi-avril une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel (ORTC) dans ce dossier tentaculaire. Le procès devrait avoir lieu au printemps 2023.

» LIRE AUSSI - Les Français veulent plus que jamais investir dans l’immobilier

Parmi les principaux prévenus figurent la société de gestion de patrimoine Apollonia basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), ses fondateurs: le couple Moussa-Jean Badache, un ancien commerçant de 67 ans, et sa femme Viviane, 65 ans, esthéticienne, ainsi que leur fils, Benjamin Heysen-Badache, 44 ans, qui fut un temps aux commandes de l’entreprise. Sont également renvoyés en justice, l’avocat de l’entreprise, Me René Spadola, des commerciaux - Rémy Suchan, François Mélis, Jean-Luc Puig et Amélie d’Almeida -, trois employés administratifs d’Apollonia chargés des relations avec les banques: Lynda Quintart, Fabienne Florentino et Holda Dahir ainsi que deux notaires - Jean-Pierre Brines et Philippe Jourdeneaud.

Impossible autofinancement

Au début des années 2000, Apollonia connaissait un essor spectaculaire qui la conduisait à faire la une de journaux économiques. Son secret? Proposer à des clients aisés, principalement issus du milieu médical, des investissements immobiliers afin de se constituer un patrimoine pour leur retraite. Apollonia proposait à ses prospects, par démarchage téléphonique, d’acquérir des lots de programmes immobiliers éligibles au dispositif des loueurs meublés professionnels (LMP), fiscalement avantageux. Le mécanisme semblait d’autant plus attractif que «les effets combinés de ces avantages fiscaux et des revenus tirés de la mise en location des biens étaient censés», selon les promoteurs du projet, garantir aux clients «l’autofinancement des acquisitions leur permettant de se constituer, quasiment sans bourse délier, un important patrimoine à l’orée de leur retraite», résume le juge d’instruction.

Mais le ticket d’entrée pour atteindre ce «Graal» était élevé, l’investisseur devant justifier de plus de 23.000 euros par an de revenus de son activité de loueur. Un impératif qui a conduit à la multiplication des acquisitions pour des montants compris entre 800.000 et quatre millions d’euros par les investisseurs. Au final, des centaines d’entre eux ont accepté le deal. Aujourd’hui, 690 se sont constitués parties civiles.

Car, l’autofinancement promis «n’était qu’un mirage», souligne le juge dans son ordonnance. «Les déductions fiscales» promises «n’avaient qu’une portée limitée» et «la location au prix du marché ne permettait pas à elle seule de dégager suffisamment de trésorerie pour boucler l’autofinancement» allégué par rapport à des biens surévalués. De plus, la multiplication des investissements se faisait sans considération de la capacité réelle d’endettement des investisseurs.

Un moment mises en cause, vingt-six banques partenaires de l’opération se sont constituées partie civile. Elles aussi auraient été flouées par des faux, des demandes de prêts signées en blanc par les clients et complétées par Apollonia qui ne les prévenait pas que d’autres prêts étaient en cours pour que «les dossiers passent». L’implication de notaires qui auraient rédigé des actes en pleine connaissance de cause a également été dénoncée.

15% de commission

Rassurés par les interventions de ces notaires qui ont procédé à l’acquisition de 3.316 lots pour 618 acheteurs et 650 millions d’euros d’investissement, mais aussi par celles d’un avocat et de grandes enseignes bancaires, les investisseurs ont cru Apollonia qui leur promettait de leur livrer un produit «clefs en main». Au final, de 2002 à 2010, la société aixoise aura procédé à la vente de 5.305 biens immobiliers pour près de 950 millions d’euros.

La commission de 15% (sur le prix de vente) perçue par les époux Badache leur a permis de mener grand train (utilisation d’avions privés, de Ferrari...) et d’accumuler un impressionnant patrimoine: une quarantaine d’appartements du dispositif LMP, une maison dans les Bouches-du-Rhône évaluée à 1,5 million d’euros ou encore un chalet de six millions d’euros en Suisse. Une partie de ces biens a été saisie.

L'Humanité

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Un jour avec

Syndicaliste et agent public de catégorie C, le candidat de la Nupes à Champigny veut porter la voix des habitants des quartiers populaires où il est né et de ceux qui travaillent au quotidien au service de l’intérêt général.

Naïm Sakhi

« V ous habitez à la résidence du Plateau ? J’y suis ce soir », glisse Julien Léger à un habitant. Au cœur du marché populaire du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 5e circonscription du Val-de-Marne savoure : « J’ai la patate », assure le communiste galvanisé par son lancement de campagne, la veille, avec 200 citoyens, militants politiques ou non, acteurs associatifs et syndicaux. Mais ce sont aussi les enjeux très concrets du scrutin qui l’animent. À Champigny, la misère est une réalité, assure-t-il : « Ce matin encore, j’ai croisé une femme qui m’a confié vivre avec une retraite de 800 euros. Ici, les gens ne parlent même plus d’accéder aux vacances ou aux loisirs. »

Le quartier du Bois-l’Abbé, conçu dans les années 1960 pour reléguer les précaires hors de la capitale, compte 10 000 âmes isolées du reste de la ville. Julien Léger le connaît bien. Ses parents y habitaient à sa naissance. À 42 ans, ce père de deux enfants n’imagine pas quitter « (s)a ville » : « J’y ai toujours vécu avec ma famille, on s’y sent bien, on y a nos attaches. » Un député issu de Champigny ? Ce serait une première, car, avec le découpage électoral, la ville dirigée par un maire communiste pendant soixante-dix ans, jusqu’en 2020, a été privée d’un représentant direct à l’Assemblée nationale. « Ils sont toujours issus des grandes villes bourgeoises du Perreux ou de Nogent-sur-Marne », explique-t-il à une habitante, sous un soleil printanier qui éclaircit le marché.

S’il est désormais militant accompli, le quadragénaire ne s’est engagé à la CGT et au PCF qu’une fois dans la vie active. C’était il y a tout juste vingt ans, après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Avant cela, le bac en poche, il enchaînait les petits boulots (distributions publicitaires, secrétariat…) et multipliait les stages. « J’ai voulu avoir un emploi jeune, sous Jospin, mais il n’y avait plus de place », se souvient-il. À 21 ans, il est embauché au conseil général du Val-de-Marne. « Je faisais de la logistique, d’abord comme stagiaire, puis j’ai obtenu le concours d’adjoint administratif. Ce travail m’a fait comprendre l’utilité du service public. » Un sens de l’intérêt général qui ne le quitte plus. « Moi, contrairement aux technocrates, comme fonctionnaire de premier grade, je connais la dureté au travail et les conditions de vie des salariés, explique-t-il . L’Assemblée nationale doit être à notre image, il est temps de pousser la porte pour nous faire entendre. »

les services publics en situation d’urgence vitale

Cette détermination, il l’a éprouvée lors du premier quinquennat de Macron, en première ligne pour combattre la loi de transformation de la fonction publique. « Avec la CGT, j’ai organisé des centaines d’heures d’information auprès des agents, nous avons fait signer des milliers de pétitions, organisé des mobilisations devant la préfecture, devant les mairies, devant le tribunal administratif… raconte-t-il. Je compte poursuivre ce combat dans l’Hémicycle. » Pour le candidat de la Nupes, les services publics sont en situation d’urgence vitale : « Les écoles, les hôpitaux, la justice, la police… sont essorés, vidés de leurs moyens. Après le Covid, la priorité devrait être de valoriser ces métiers, d’embaucher, mais aussi de dégeler le point d’indice, de rattraper les salaires. »

L’accord à gauche rend une victoire envisageable. « Les électeurs ont exprimé un besoin d’unité et nous devions l’entendre, mesure Julien Léger. La Nupes répond aux aspirations des électeurs et change le scénario des législatives. » Au marché du Bois-l’Abbé, l’heure est aux explications. « Moi, j’ai voté Fabien Roussel, d’autres Jean-Luc Mélenchon, maintenant il faut se rassembler », détaille le candidat à un habitant qui s’étonne : « Il y a même EELV ? C’est une bonne chose. »

De là à espérer une dynamique populaire semblable à celle du non au référendum européen ? Julien Léger garde un souvenir heureux de 2005. Il raconte : « J’avais 24 ans et j’étais à la tête des Jeunes communistes de Champigny. Pour beaucoup, c’était notre première bataille... » Comme syndicaliste, sa plus belle victoire reste cependant la régularisation de 128 travailleurs sans papiers, en 2017, du Marché d’intérêt national de Rungis, au bout de trois semaines de grève. « Je relayais les copains la journée pour tenir l’occupation des locaux, se souvient-il. Le chanteur HK était venu pour fêter la victoire, une soirée mémorable... » Un autre combat qui trouverait toute sa place au Palais-Bourbon.

Législatives 2022Nupespcfchampigny-sur-marne
Le Figaro

«Les gens qui ont des enfants se plaignent et deviennent bêtes» : à la découverte de l'étonnante férocité des «child free»

Madeleine Meteyer

ENQUÊTE - Fatigués d’être critiqués parce qu'ils ne veulent pas d’enfants, les «child free» se créent des espaces de parole sur les réseaux sociaux pour dire tout le mal qu’ils pensent des parents obsédés par leur progéniture.

Les child free - les personnes qui ne veulent pas d'enfants - sont une minorité, 5% de la population environ. En minorité digne de ce nom, ils disposent de «safe spaces», des espaces de parole, notamment sur les réseaux sociaux, où ils se rassemblent pour relater des anecdotes, se tenir chaud dans une société où leur désir de ne pas engendrer laisse parfois perplexe.

Sur Facebook, la page Child free francophone avertit : «Être child free ne consiste pas à cracher sur les enfants et les parents, il est temps de faire cesser cette mentalité pourrie qui gangrène le mouvement.» Mais sur d'autres groupes, comme Je n'ai pas d'enfant et alors ? ou Sans enfants et heureux, cette «mentalité» s'exprime à plein tube : les parents sont des inconscients, les femmes enceintes des êtres difformes, les hurlements des enfants rappellent un cochon qu’on égorge...

Aurélie H. apprend par exemple que sa collègue à l’hôpital est enceinte, elle écrit : «les chiards, ça tombe malade tout le temps, du coup, elle sera pas au taf très souvent et du coup, c'est qui qui paie les pots cassés?? les child free bien sur!!» Sous un post qui relate une dispute dans le métro entre passagers après qu’un homme a refusé de céder sa place à une femme enceinte, Tiffany commente : «Autrefois je céder (sic) ma place, maintenant c'est terminé. Le nombre de connasses qui m'ont traitée comme une merde juste parce qu'elles ont un mouflet dans le bide, se sont prises pour des êtres supérieurs, désormais elles se démerdent.» Caroline s’indigne que des parents viennent s’installer près d’elle dans un salon de thé bondé. «Non mais allo ? dans un salon de thé ? ça me donne le mal de mer».

À lire aussiL’éco-anxiété, ce mal du siècle amplifié par la crise du Covid-19

Impossible, au vu du ton très premier degré de ces messages, de croire à des blagues, comme le soutiennent certains membres. Il y a quelque chose de haineux au royaume des child free.

Du côté de la vertu

Quand la sociologue Anne Gotman a commencé ses recherches sur les child free il y a 8 ans (Pas d'enfant. La volonté de ne pas engendrer, 2016), elle a découvert leur colère. «J'ai été surprise». Mais à l’époque, cette émotion était une simple réaction à l’intolérance qui les visait. «Ils étaient furieux de ne pas être considérés comme des gens normaux sous prétexte qu’ils ne voulaient pas procréer. Ils refusaient d’être une marge.» Aujourd’hui, la singularité de leur décision semble leur conférer un statut moral.

«Durant mon enquête, l’argument écologique n’a pas été mentionné une seule fois. Ils se disaient volontiers égoïstes. Maintenant ils ont une raison présentable de ne pas vouloir d’enfants et certains considèrent être des personnes meilleures que les autres.» Plus citoyennes. Et donc plus intolérantes. Dans une étude de 2013, la sociologue Charlotte Debest soutenait déjà que les «sans-enfants volontaires sont toujours des entrepreneurs de morale».

À lire aussiGéniteurs malgré eux, ils réclament le droit de ne pas être pères

À 34 ans, Jay, steward, fait partie de ces néomalthusiens. Ne pas avoir d’enfant est à ses yeux le seul choix qui vaille. «Quand j’entends l’annonce d’une grossesse, je ne suis pas neutre, je suis en colère, avoue-t-il sans fard. Je me dis : “mais tu ne vois ce qu’il se passe autour de toi en fait ?”. On sort d’une pandémie mondiale. À quel moment c’est une bonne idée de mettre de l’huile sur le feu ?» L’argument écologique s’est pour lui ajouté à une cohorte d’autres, moins audibles dans la société. Le premier, c'est que Jay juge la vie odieuse. «Je trouve que l'existence ne vaut pas le coup», dit-il simplement. Il n’en aime rien ? Pas les couchers de soleil, les amis qu’on s’y faits, les gâteaux qu'on y mange ? «Si, si mais globalement on est tout le temps mis à l’épreuve, il faut avoir des diplômes, trouver du travail, payer des impôts…» Transmettre ce poids serait criminel.

Après le malheur de naître, je n'en connais pas de plus grand que celui de donner le jour à un homme.

Mohammed Kachour, 37 ans, partage le point de vue de Jay. Chez lui à Villepinte (Seine-Saint-Denis) où il nous reçoit un vendredi pluvieux, il prend le temps de mettre un bandeau de pirate. «C’est la marque des souffrances que j’ai subies», explique-t-il. Souffrances qui ont commencé à l’école, où Mohamed a collectionné les mauvaises notes. Il n'aime pas les enfants («je me retiens de crier quand j’en vois dans la rue, ils font n’importe quoi») car il a haï en être un. En septembre, il se fera vasectomiser. Et comme dans La possibilité d’une île de Michel Houellebecq, il rêve d'espaces destinés aux «trentenaires décomplexés», où les enfants seraient interdits.

De l'exigence d'abord

Pour la majorité des childfree, les idées de Jay et Mohamed sont extrémistes, ils veulent simplement être respectés et que la société soit moins nataliste. «On est constamment incités à avoir des enfants, s'agace Morgane Lebast, 26 ans. Actuellement, on visite des maisons avec mon compagnon. On travaille tous les deux. Après 28 visites, on a eu 28 refus. Dans le social, on privilégie les familles et dans le privé aussi parce que les bailleurs sont sûrs, je les cite, “qu'il y aura au moins une alloc à la fin du mois.” C'est insupportable.»

Comme Morgane, Gwendoline, 34 ans, est en colère mais sans haine. Elle a fini par déserter les groupes pro childfree. «Des propos m’ont mise mal à l’aise. Certains pensent que les parents sont forcément des débiles irresponsables. J’ai connu une femme qui a suivi le même parcours d'infertilité que moi. De chagrin, elle est devenue haineuse.»

«L’intolérance a tendance à augmenter dans la communauté», remarque Mélanie Bania. Cette doctorante qui depuis quatre ans prépare une thèse sur ces childfree a même entendu des «propos racistes sur les immigrés qui feraient des enfants pour bénéficier du système.» C’est nouveau. «Au début, c'étaient d’abord des griefs de bonne guerre, en réaction à des réflexions blessantes.»

À lire aussiAziliz Le Corre: «Quand un certain féminisme assimile maternité et aliénation»

Si ces «dénatalistes» deviennent plus féroces, c’est que le contexte climatique permet de renverser la charge de la preuve : au tour de ceux qui veulent des enfants malgré la fonte des banquises de se justifier. «Leur colère est très rationnelle, observe Mélanie Bania. Parce qu'ils pensent à tout. Aux conséquences de naissances, aux risques sur leur carrière, leur santé. Parfois, je me dis qu’ils feraient les meilleurs parents qui soient, ils sont hyper exigeants quant à l’éducation. La leur : ils se cultiver, valorisent la politesse. Et celle des enfants : ils dénoncent les écrans, l’éducation positive, ils déplorent que les enfants ne lisent plus.» Mais cette exigence, les prive d'une forme d'empathie. «Quand ils voient des parents en difficulté, ils se disent : “ils n'avaient qu'à réfléchir avant”.»

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

L'Humanité

La gauche propose un « choc de démocratie » pour réécrire les traités

Actu

Dans son programme, la Nupes entend clairement installer un rapport de forces au sein de l’UE afin d’en changer les règles en profondeur, en matière économique, sociale et environnementale.

Diego Chauvet

« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voix de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve. » Le 9 mai, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron semblait déterminé à changer les traités européens. Mais dans quel but ? Avant tout, celui de changer les règles de prise de décision au sein de l’Union européenne, soit notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité qui impose l’approbation de tous les États membres. En termes de contenu politique, cette détermination s’arrête là : il prévoit, a-t-il annoncé lors de la campagne présidentielle, un retour en 2027 dans les clous des 3 % de déficit imposés par les traités, obligation suspendue depuis la crise du Covid. En 2017, le président de la République avait déjà fait une déclaration d’intention similaire à la Sorbonne, restée lettre morte.

Ses adversaires de la Nupes, eux, ne comptent pas en rester là. La coalition veut changer le contenu des politiques européennes en réécrivant les traités. Son programme assure ainsi vouloir modifier les règles « incompatibles avec (son) ambition sociale et écologique ». Elle compte ainsi elle aussi négocier mais pour obtenir de nouvelles règles harmonisant « par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens afin de lutter contre le dumping social ». Mais aussi « mettre fin au pacte de stabilité et de croissance, et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette ». Exit également « l’unanimité en matière fiscale pour supprimer le droit de veto des paradis fiscaux ». En matière environnementale, les objectifs de cette UE réorientée seraient « de réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Le rôle de la Banque centrale européenne est également dans le viseur de la gauche française. Le programme de la Nupes prévoit de « modifier les missions et les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter directement aux États et la placer sous contrôle démocratique ». Le but ? « En faire un outil politique au service de l’intérêt général avec des objectifs écologiques et sociaux et non plus uniquement sur l’inflation ». La BCE pourrait ainsi être en mesure de racheter une partie de la dette publique, au-delà du programme d’urgence lié au Covid.

Pour y parvenir, la gauche française aspire à créer « un espace de négociation, d’équilibre des pouvoirs, de coopérations à géométrie variable » en convoquant une convention pour la réécriture des traités qu’elle qualifie de « choc de démocratie ». Y seraient associés les « forces vives et les mouvements populaires du continent », en même temps que les parlements nationaux et européen. Les partis ayant signé l’accord de coalition souhaitent en effet construire « des alliances et des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs et la société civile en Europe ». Au sein de l’UE, le rapport de forces passerait également par les « coopérations renforcées » à plusieurs, mais aussi avec des États tiers qui le souhaitent, notamment en matière fiscale et environnementale.

Diego Chauvet

Union européennetraités européensNupes
Le Figaro

Mission Artémis : comment la Nasa compte retourner sur la Lune

  1. Accueil
  2. Actualité
  3. Sciences & Environnement

INFOGRAPHIE - La fusée géante SLS doit être testée sur son pas de tir début juin pour un lancement prévu en juillet ou en août. Avec ce monstre de 98 m, la Nasa rouvre la porte de l’exploration spatiale habitée, d'abord vers la Lune avant d'espérer s'aventurer vers Mars.

Charles LescurierService Infographie

La fusée la plus puissante Après une batterie de tests devant commencer début juin et si ceux-ci sont concluants, la fusée la plus puissante jamais construite, d’une poussée supérieure à Saturn V qui avait propulsé Neil Armstrong et 11 autres astronautes entre 1969 et 1972 sur le sol lunaire, devrait décoller pour la première fois cet été. Même si le programme a pris beaucoup de retard, avec cet événement la Nasa signe son grand retour dans l’exploration de l’espace lointain. Et concrétise ses ambitions.

Orion en répétition

Lors de ce premier vol, juchée à son sommet, la capsule Orion sera envoyée vers la Lune sans équipage pour cette première mission Artémis-1. Elle s’approchera à une centaine de km de sa surface, puis en utilisant sa force gravitationnelle, elle se placera en orbite durant environ 6 jours, le temps d’évaluer ses systèmes. Elle se rapprochera de nouveau de l’astre pour rejoindre sa trajectoire de retour. Elle sera récupérée dans le Pacifique après avoir parcouru plus de 2 millions de km.

La Lune en 2025

En cas de succès, la mission suivante, Artemis-2, devrait partir en 2024. Cette fois avec quatre membres d’équipage, pour un autre vol test qui sera le plus lointain jamais réalisé dans l’univers par des humains, au-delà de la face cachée de la Lune. Si de nouveau tout se passe bien, Artémis-3 devrait permettre à deux astronautes d’alunir, sans doute en 2025, 53 ans après Apollo 17.

Un pas de géant vers Mars

Dès lors, une présence durable sur la Lune est envisagée. Elle s’appuierait sur une station spatiale construite en orbite, à partir de laquelle s’effectueraient de nombreux allers-retours vers le sol lunaire grâce à un atterrisseur. Cette porte vers l’espace serait annonciatrice de prochaines missions vers Mars, selon un mode opératoire similaire. Un futur pas de géant pour l'humanité.

À VOIR AUSSI - Revivez l'éclipse totale de Lune de la nuit du 15 au 16 mai 2022

L'Humanité

Détermination

Éditorial

Sébastien Crépel

C’était le 29 avril 1997, juste avant les législatives qui allaient voir la victoire surprise de la gauche. Qui se souvient des termes de la déclaration commune signée ce jour-là entre le PS et le PCF ? « Nous disons non à l’Europe libérale  », disait le texte qui ne proposait rien de moins que de « dépass(er) le traité de Maastricht (…). C’est à partir de l’affirmation en France d’une politique économique et sociale de gauche (…) que nous pouvons nous engager sur une autre voie ».

Même si l’on ne parlait pas alors de « désobéissance » aux traités, Lionel Jospin avait pris l’engagement public de renoncer au critère des 3 % de déficit public imposé par Maastricht, si le prix en était une cure d’austérité. On sait depuis que les « conditions » posées par le PS au passage à l’euro n’ont guère été respectées. Mais ce n’est pas la politique proposée alors qui a échoué, c’est celle qui lui a tourné le dos par la suite.

Cela n’a donc aucun sens de prétendre aujourd’hui que la Nupes romprait avec toute ambition gouvernementale parce qu’elle aurait l’intention de désobéir aux règles de l’Europe libérale qui entraveraient sa politique. Comme s’ « il ne (pouvait) y avoir de choix démocratique con tre les traités européens », ainsi que l’avait affirmé un jour le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker . C’était en 2015, à propos du vote de la Grèce en faveur de la coalition de gauche Syriza. Les Cassandre ne manquent pas pour promettre dès à présent à la Nupes le destin du premier ministre grec Alexis Tsipras, c’est-à-dire la capitulation. On peut leur répondre que la France n’est pas le Petit Poucet grec et que la Commission elle-même admet désormais que les règles du pacte de stabilité ne sont pas intangibles. Mais ces deux épisodes – France, 1997, et Grèce, 2015 – nous enseignent qu’il faudra une détermination autrement plus ferme que celle de Lionel Jospin pour engager le bras de fer européen. La Nupes n’y arrivera pas seule. La solution n’est pas dans le renoncement à cette ambition, comme on voudrait nous le faire croire. Elle est dans la confiance que la gauche accordera aux luttes populaires pour l’aiguillonner et l’encourager dans le respect de la parole donnée.

traités européensLégislatives 2022Nupesgauche
L'Humanité

Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

Premier plan

Législatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.

Gaël De Santis

Dans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une « victime collatérale », selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une « fuite en avant », selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le « signe qu’on ne veut pas gouverner » que de « parler de désobéissance européenne ».

Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France ? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer ? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions s’intègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur l’Union européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne. Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.

Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir ? « Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme », prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. « Nous avons passé l’ensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever. Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes », explicite la députée la France insoumise, jointe par  l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.

« Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Ue »

La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une « trahison » des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter : « Derrière tout cela se dissimule  l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans. » En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités. Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé : « Si vous décidez qu’en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble ? » Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, « l’approche nouvelle » de la France insoumise « a été en capacité de mettre tout le monde d’accord ».

Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que « la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique ». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE « ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit », une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne. Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, « héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005 », et le Parti socialiste, « attaché à la construction européenne ». L’objectif commun est de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ». Dans le projet final figure « ce qui fait notre socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Pour cela, le compromis a été trouvé : « Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres » pour « respecter (…) le mandat que nous auront donné les Français ». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles « en travaillant à les transformer ». « Nous sommes interdépendants ; l’idée centrale est qu’il faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces », résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.

« Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire »

Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme « est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger », souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire », énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle « la critique développe l’euroscepticisme ». À EELV, « on voit bien que c’est à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de ­l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité ». Pour l’eurodéputée EELV, « pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays ». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. « Il y a une désobéissance au sein de l’UE » sur ce sujet, prend-elle en exemple.

Quelles sont ces règles européennes litigieuses ? « Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines », avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles « les aides d’État » et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes. Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75 % des aides correspondent à une aide à l’hectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la « confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne », croit Michèle Rivasi. Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry : « Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire. » Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés « à l’unanimité », ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table : clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale. La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.

La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air

En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la « désobéissance », les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3 % du PIB de déficit public, 60 % du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. D’ailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht. Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6 % du PIB. C’est pourtant prohibé. L’Espagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz ; la Commission vient d’accepter qu’ils contreviennent à la règle commune. L’Allemagne a par le passé obtenu que l’eau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.

La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles. « Chaque fois qu’il y a un obstacle à la réalisation d’un progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés », affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de « mener des batailles au sein du Conseil de l’UE » pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27. Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une « convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens ». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.

Union européennetraités européensNupesLégislatives 2022
L'Humanité

L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Actu

Cette figure des Amis de la Terre et de la bataille contre les projets d’entrepôts d’Amazon représente la Nupes dans la banlieue industrielle de Rouen. Portrait.

Le porte-à-porte, passage obligé de toute campagne électorale, peut être un exercice intimidant. Polie, avec une vraie crainte de déranger, Alma Dufour a la sincérité de la néophyte. « Je m’excuse de vous embêter, je serai votre candidate aux législatives, pour Jean-Luc Mélenchon. » Dans ce quartier populaire de Grand-Couronne (Seine-Maritime), elle cherche à capitaliser sur les bons scores réalisés par l’insoumis à la présidentielle et, surtout, à faire connaître son visage. À 32 ans, Alma Dufour, reconnaissable à sa coupe façon Uma Thurman dans Pulp Fiction, participe à sa première campagne électorale. Son parcours, en tant que diplômée de l’exigeante AgroParisTech en 2015, aurait pu la mener vers les industries de l’énergie, mais elle a préféré l’activisme.

Figure de l’association écologiste les Amis de la Terre depuis 2017, elle se fait connaître comme pourfendeuse d’Amazon. Par la voie juridique et sur le terrain – comme en s’enchaînant aux grilles des chantiers –, elle a mené bataille contre les implantations d’entrepôts du géant américain, victorieuse à cinq reprises. Comme en mars dernier à Petit-Couronne, dans la 4e circonscription de Seine-Maritime. Elle y est désormais candidate, quatre mois après avoir fini par succomber aux sirènes de la politique, en rejoignant le parlement de l’Union populaire, « guidée par l’urgence climatique ». « Les autres candidats aiment dire que je suis parachutée, mais les gens savent que je me suis battue contre le projet d’Amazon, relate l’intéressée. Et depuis six mois, j’ai dû vivre dans toutes les communes de la circonscription, tous ne peuvent pas en dire autant… » Dans cette banlieue industrielle, ses principaux concurrents sont la sortante Sira Sylla, réinvestie par la Macronie malgré sa condamnation pour harcèlement de collaborateurs, et l’influent dissident socialiste Djoudé Merabet. Alma Dufour apprend le jeu politique : « C’est un nouveau monde, pas toujours réjouissant, mais j’essaye de parler avec tous les élus locaux sans a priori, en m’attachant au projet. »

Un projet écologique, bien sûr, mais « en intégrant les classes populaires, le travail, l’emploi, c’est indispensable ». L’ancienne gilet jaune, qui a goûté aux violences policières et au Flash-Ball, s’est entourée d’une figure du mouvement, Olivier Bruneau, comme suppléant, et de Denis Sagot. Censé être le candidat du PCF, ce dernier s’est désisté du fait de l’accord, mais sans regret : « Elle m’impressionne par ses capacités à convaincre. Je crois qu’elle va en surprendre beaucoup, le 19 juin… » F. L. D.

les amis de la terreNupesseine-maritimeLégislatives 2022
L'Humanité

La Nupes à l’assaut de la plus vaste circonscription du monde

Actu

Élections Dominique Vidal, ancienne journaliste à l’Humanité, représentera l’espoir à gauche pour la 11 e circonscription des Français de l’étranger.

Marc de Miramon

Elle portera les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et sera la seule candidate de gauche au cœur de la plus vaste circonscription des Français de l’étranger. En réussissant l’exploit de chasser la Macronie dans ce scrutin traditionnellement acquis à la droite, Dominique Vidal représenterait la France et ses ressortissants dans 49 pays étalés sur 11 fuseaux horaires, de l’Europe de l’Est jusqu’à Vanuatu, au sud de l’océan Pacifique, lesquels comptent la Russie, l’Ukraine, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde, l’Australie ou encore l’Indonésie. « C’est absolument énorme, et les problématiques sont bien entendu très différentes. Nous avons par exemple à la fois une guerre ouverte en Ukraine et de très vives tensions dans la zone Indo-Pacifique, où la France se doit de jouer une partition singulière afin de négocier et calmer les tensions, plutôt que de les exacerber par des ventes d’armes ou des déclarations intempestives », explique cette ancienne reporter de l’Humanité, journal pour lequel elle a arpenté et analysé durant plus de trente ans d’innombrables arcs de crise. « Peu de temps après mon arrivée au sein du service international en 1976, j’ai couvert la révolution iranienne et une partie de la guerre civile au Liban. Par la suite, j’ai été amenée à être la correspondante de l’Huma à Pékin, où je suis restée cinq ans de 1988 à 1993, période qui comprend les événements de Tian’anmen (1989) et une phase importante de développement et d’ouverture. »

De retour en France, la voilà en charge de l’ensemble de l’Asie, de l’Afghanistan à l’Inde en passant par le Pakistan. « J’ai donc pu connaître dès 1996 la ville de Kaboul passée sous la coupe des talibans. J’y suis retournée au printemps 2001 après l’explosion des bouddhas de Bâmiyân, puis dans la foulée des attentats du 11 Septembre, via le Pakistan, un pays où j’ai séjourné plusieurs mois », détaille encore celle qui est aussi spécialiste de l’Inde. « J’ai été amenée à m’y rendre à de très nombreuses reprises au gré d’un processus électoral quasi permanent du fait des difficultés à y mettre en place une coalition gouvernementale. L’extrême pauvreté, le taux d’analphabétisme et surtout la condition des femmes y atteignent des niveaux absolument dramatiques », à l’exception notable de l’État du Kerala, géré par les communistes, rappelle-t-elle. Autant d’expériences qui ont rendu Dominique Vidal « particulièrement sensible aux crises sanitaires ou alimentaires ». « Aucun pays ne peut progresser de manière significative en laissant de larges franges de sa population dans le dénuement le plus total », insiste-t-elle.

La candidate espère sensibiliser les électeurs, appelés à se prononcer dès vendredi via Internet, à ces grands enjeux internationaux, à l’heure où la famine guette et où le changement climatique provoque sécheresses et canicules record, en Inde comme au Pakistan. « Un pays tout seul n’arrivera à rien », conclut-elle, quand de très nombreux Français, à l’instar de ceux installés en Thaïlande, à Hong Kong ou en Russie, se sont laissé séduire, lors de la dernière présidentielle, par le discours du candidat d’extrême droite Éric Zemmour.

Marc de Miramon

Législatives 2022Nupespcf
Le Figaro

Deux jours à Monaco à l'heure du 79e Grand Prix de Formule 1

CITY GUIDE - Derrière sa vitrine dorée, ses paillettes et ses rêves, Monaco reste un rocher surplombant les flots. Au-delà des clichés, la Principauté cultive des surprises entre ciel et mer.

Tout le monde le sait : Monaco est un eldorado des grosses fortunes. Un habitant sur trois serait millionnaire. Porsche, Lamborghini et Ferrari s'exposent dans les parkings comme au Salon de l'Automobile quand elles ne roulent pas sur les routes manucurées dans des vrombissements de moteurs. Monaco est un show permanent où l'on vient rêver, gagner (ou perdre) au mythique Casino et s'étourdir dans des restaurants étoilés (dont l'un, bio). Trop à l'étroit, ce confetti d'État (2,02 km2) repousse sans cesse les limites, gagne sur la mer, la terre et le ciel. Pas un centimètre de terrain n'est perdu. Pour preuve : une ville dans la ville s'improvise sous terre et des jardins luxuriants et des potagers fleurissent sur les toits. Monaco verdit. Les grues de chantier forment une forêt en perpétuel mouvement au milieu des gratte-ciel. Sans surprise, la ville dégage une énergie singulière, pleine de vitalité mais nimbée de la langueur propre au sud. Sous le soleil enjoué, l'État a de quoi dépayser. À commencer par les photos du prince affichées fièrement dans chaque commerce et restaurant, un hommage des habitants à leur souverain. Monaco est décidément un monde à part. On s'y balade facilement à pied en découvrant, à l'aide d'une carte précieuse, les différents ascenseurs et escaliers roulants permettant d'économiser ses forces. Ça grimpe sec ! C'est aussi ce qui donne un certain charme au lieu avec la Grande Bleue pour horizon.

À lire aussiMonaco confidentiel, visite intime avec ses habitants et ses talents

L'arrivée

De Nice, le bus 100 de Lignes Azur et le train offre une liaison régulière avec Monaco. Depuis l'aéroport de Nice, la ligne express 110 relie Monaco par l'autoroute. Reste les airs… Héli Air Monaco et Monacair proposent des transferts privés entre l'aéroport de Nice et Monaco (vol de 7 minutes) à partir de 650 € l'hélicoptère de 5 ou 6 places.

Héli Air Monaco : tél. : +377 92 050 050. heliairmonaco.com.

Monacair : tél. : +377 97 97 39 00. monacair.mc.

SE DÉPLACER DANS MONACO

Bus

Entre 7h et 21h30, plusieurs lignes de bus permettent de se déplacer facilement dans Monaco – et de rejoindre ainsi les attractions touristiques. Un bus de soirée circule de 21h20 à 0h20 et un bus de nuit circule le week-end jusqu'à 4h00.

Compagnie des Autobus de Monaco : cam.mc.

Voiture électrique en autopartage

Monaco a beau avoir la taille d'un mouchoir de poche, cela monte sec. Pour aller d'un point à un autre, rien de mieux que d'utiliser Mobee Monaco, un service d'autopartage 100% électrique, sans frais de stationnement et avec places dédiés dans les parkings de la ville. Deux options de modèles : la voiturette de deux places (à emprunter et à laisser où l'on veut) ou un véhicule de cinq places (à prendre et à déposer dans l'un des 9 parkings spécifiés). Les voitures peuvent même dépasser les frontières de Monaco, voire rouler jusqu'au Piémont et Ligurie pour la plus grande. À partir de 0,45 €/ minute pour la voiturette et 0,70 € pour la voiture. Il existe aussi des tarifs à l'heure et à la journée.

Mobee Monaco : tél. : +377 92 00 07 40. mobee.mc

Taxi

Comptez 15 € au minimum pour les courses intra-muros et 95 € au minimum pour les courses vers l'aéroport.

Taxi Monaco : tél. : +377 93 15 01 01. taximonaco.com

VISITE GUIDÉE

Ancien pompier et enfant du pays, Jean-Marc Ferrié propose de découvrir Monaco lors de promenades selon différents thèmes : le Circuit du Grand Prix de F1, les quartiers de Monte-Carlo, La Condamine ou encore Le Rocher mais aussi, moins connue, La Via Alpina (Tél. : 06 30 12 57 03 ; monaco-rando.com).

PLUS D'INFOS

Visit Monaco : tél. : +377 92 166 166. visitmonaco.com.

Que faire en ce moment

L'EXPO À VOIR

Newton, Riviera

Le grand photographe Helmut Newton (1920 - 2004) a longtemps baladé son regard de la Côte-d'Azur à Bordighera, en Italie. Il l'a posé aussi sur Monaco où il s'installa de 1981 jusqu'à sa mort. La ville devient alors pour lui un nouveau cadre. Il intègre les chantiers de construction dans les campagnes des grandes maisons de couture. Il s'amuse à tirer le portrait d'une jet-set internationale de passage ou résidant sur place avec un brin d'ironie et de fascination. Enfin, Helmut Newton immortalise les étoiles du Ballet de Monte-Carlo et la famille princière. L'exposition Newton, Riviera, composée de 280 clichés, met l'accent sur cette période de sa vie qui donne lieu à des séries plus personnelles dont Yellow Press, inspirées de scènes de crime.

Newton, Riviera du 17 juin au 13 novembre 2022. Entrée 6 € donnant également accès à l'autre adresse du NMNM, la Villa Paloma. Ouvert tous les jours en période d'exposition de 10h à 18h.

NMNM (Nouveau Musée National de Monaco) Villa Sauber, 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.

LE RESTAURANT EN VUE

Elsa

C'est la table gastronomique 100% biologique et pêche sauvage de Monaco… ou plutôt de Roquebrune Cap-Martin ! Une curiosité locale puisque la Société des Bains de Mer monégasque a un pied en France. Mais laissons ces questions géographiques. En mai, la chef Mélanie Serre a repris les rênes du restaurant Elsa de l'hôtel Monte-Carlo Beach, membre de Relais & Châteaux. Ardéchoise d'origine, elle aime collaborer avec les producteurs locaux dont le Domaine d'Agerbol ou le Jardin des Antipodes. Légumes et fruits de saison sont mis à l'honneur dans ses assiettes. Ainsi en va de l'un de ses plats signatures : rouget barbet en filet, gnocchis de pomme de terre, jeune roquette poivrée et condiment à l'ail noir. Avant Elsa, Mélanie Serre est passée par L'Atelier Étoile Paris, deux étoiles Michelin. En 2020, elle rejoint le restaurant parisien Louis Vins et remporte le prix Jeune Talent Gault & Millau. Et en 2022 la voilà chez Elsa !

Déjeuner entrée / plat / dessert à partir de 68 € en semaine, 88 € le week-end et les jours fériés. Menu découverte en 5 services 138 €. Le restaurant est saisonnier - comme le Monte-Carlo Beach. Il fermera ses portes le 2 octobre 2022 avant de les rouvrir en 2023.

Elsa, avenue Princesse Grace, 06190 Roquebrune Cap-Martin. Tél. : +377 98 06 86 84.

L'HÔTEL EN VUE

Hôtel Miramar

Depuis 1956, l'hôtel Miramar regarde droit devant lui, dans le bleu de la mer et du ciel. Racheté en 2015, il vient de subir une rénovation de fond en comble, le transformant en boutique hotel qui, ici, ferait presque figure de curiosité. Ses quatorze chambres aux noms de bateaux (Queen Mary, Yellow Submarine, Potemkine et même Arche de Noé !) s'alignent dans le paysage du Port Hercule et déclinent une décoration nautique et marine. Chacune a son caractère bien trempé comme cette salle de bains jaune solaire. Aux murs, des dessins de maquette de voilier rêve d'horizon quand des baleines nagent sur le papier peint. On pourra les compter à la place des moutons si le sommeil tarde à venir. Dehors, la mélodie des bruits métalliques des mâts de bateaux… Reste le toit-terrasse embrassant une vue spectaculaire jusqu'au palais princier. Là, Équivoque entend entrer dans la ronde des meilleurs bars du monde. Son concept ? Des cocktails (de 27 à 50 €) basés sur les odeurs de la Provence. Heureusement, d'autres boissons sont plus abordables.

Nuitée à partir de 200 € en basse saison, 250 € en moyenne saison, 350 € en haute saison. Petit déjeuner à partir de 15 €.

Hôtel Miramar, 1 avenue JF Kennedy, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 00 21 00.

JOUR 1 : DU ROCHER À LA GRANDE BLEUE, EN PASSANT PAR LE TAPIS VERT DU CASINO

Matinée

Monter au « Rocher », c'est marcher dans l'histoire de Monaco. Laquelle est indissociable de la famille Grimaldi. Tout commence au XIIIe siècle par un corsaire déguisé en moine. François Grimaldi s'empare de la forteresse érigée par une communauté génoise mais c'est Charles Ier qui est considéré comme le tout premier seigneur de Monaco (1341). Près de 700 ans plus tard, les Grimaldi règnent toujours sur le palais princier, l'un des plus vieux d'Europe. Fermé durant deux ans, il rouvre autour de deux événements d'importance. La découverte de fresque de la Renaissance italienne et enfin le réaménagement des Grands Appartements avec l'accrochage inédit de peintures issues des collections historiques des princes (du 1er juillet au 15 octobre 2022, entrée 10 €). On pourra aussi s'en tenir à la façade du palais et à la relève de la garde à 11h55 très exactement. Bruits de bottes, claquements de main sur les cuisses et sons des armes sur le sol… La cérémonie des carabiniers vaut le coup d'œil.

Prendre ensuite vers la gauche (le palais devant soi) pour longer le rocher, au-dessus de l'eau. Jeter ensuite un œil à la cathédrale qui révèle, dans l'abside, la tombe souvent fleurie de Grace Kelly. Dans les Jardins Saint-Martin, descendre au plus près de la falaise – la plupart des touristes n'y vont pas. S'arrêter un moment sur un banc pour goûter au temps suspendu. À quelques pas de là, le musée Océanographique invite à une plongée dans les profondeurs des océans. On y tutoie les méduses dansantes dans une ronde, les requins à pointe noire et tous ces poissons aux couleurs de bonbons acidulés. Prévoir du temps. On se laisse vite dériver dans ce Temple de la mer…

Pause déjeuner

Après, direction le parking du Chemin des Pêcheurs tout près du musée Océanographique. Vous n'avez pas de voiture ? Justement ! Descendez au niveau des autobus et sortez par la route qui serpente le long de la côte. La chasse au trésor a commencé. Ouvrez bien les yeux : une discrète volée de marches descend vers la crique des pêcheurs, une plage « secrète » aussi grande qu'un mouchoir de poche. Le trésor est bien évidemment la Grande Bleue. Sur cette minuscule plage, on croise une brochette d'élèves de l'école voisine venue faire trempette avant les cours. Leur leçon ? Avoir toujours un maillot et une serviette sur soi ! On la retiendra - même si les plages sont rares à Monaco.

Ensuite, cap sur le Port Hercule. Le bateau-bus électrique emmène, en quatre minutes, de l'autre côté de la rive. L'occasion de s'extasier sur les yachts et d'apercevoir, avec un peu de chance, ceux dessinés par Espen Oeino, designer spécialisé dans les grands bateaux et dont les bureaux sont dans le port. C'est de l'art. On verra peut-être aussi le bateau d'Eric Rinaldi, l'un des derniers pêcheurs locaux. Il lui est déjà arrivé de revenir avec un thon de 113 kilos pêché au large de Monaco. La pêche, c'est toute sa vie. Et il l'enseigne déjà à son fils. Il tient la dégustation Pêcherie U Luvassu où quelques chaises et tables sont installées devant l'impressionnant comptoir. On s'y pose au bord de l'eau.

À lire aussiChics ou sans chichi, 20 adresses pour découvrir le Monaco des Monégasques

Après-midi

Non loin de là, un ascenseur relie le port à Monte-Carlo, l'un des neuf quartiers de la ville. Voilà un autre volet de l'histoire de ce petit État. Au XIXe siècle, Monaco perd Roquebrune et Menton appauvrissant les caisses de la principauté. À la demande du prince Charles III, l'homme d'affaires François Blanc fonde le Casino de Monte-Carlo pour attirer une clientèle riche étrangère. Rien n'est très beau. On dépense sans compter. Plus tard, on invitera même Charles Garnier qui dessinera l'opéra dans le Casino même - à voir absolument lors d'un spectacle.

Quant au Casino, on y entre à partir de 14 heures pour tenter sa chance ou pour le simple plaisir de regarder les jeux (le coût ? 17 € le ticket soit le même prix qu'une visite de 10h à midi avec un audio-guide). Tong et short sont à proscrire et une carte d'identité ou un passeport sont nécessaires. Les lieux s'ouvrent alors sur des salles richement décorées et baignées de lumière naturelle. Les fresques et peintures rappellent l'époque des « demi-mondaines » qui accompagnaient autrefois les grandes fortunes comme la célèbre Belle Otero. On notera l'horloge, héritage d'un autre temps où les joueurs couraient attraper leur train et rentrer chez eux… C'était l'époque où il n'y avait pas encore autant d'hôtels à Monaco. Au Casino, on peut simplement prendre un verre et goûter à l'ambiance singulière du lieu. On y apprend que les « vrais » Monégasques (ceux qui ont la nationalité monégasque) ne peuvent pas prendre part aux jeux : ils en sont interdits – y compris le prince de Monaco. Il est temps de partir et de continuer la balade jusqu'au complexe balnéaire du Larvotto incluant la nouvelle promenade imaginée par Renzo Piano et sa plage. Sans oublier de passer par le Jardin japonais et le Grimaldi Forum. Terminer par la Villa Sauber qui fait partie du Nouveau Musée national de Monaco. Les expositions y sont toujours de bonne facture. Fatigué ? On s'en doutait...

Dîner

Sur la place du Casino, tout le monde est sur son 31. On fait des efforts de toilette. À deux pas, tout le gratin est chez Gaïa, une adresse née à Dubaï pour ensuite s'installer ici. D'ailleurs, cela se sent : on y entend toutes les langues, du russe à l'italien en passant par l'anglais. Le « bar à poissons » est un bijou. Et l'assiette, d'inspiration grecque, est splendide. Un exemple ? Le carpaccio de daurade, accompagné de gros sel et d'huile d'olive au citron ou mandarine ou truffe. Aussi beau que bon.

JOUR 2 : MONACO VU DE HAUT, PLONGÉE DANS L'EAU ET DANS LES EXPOS

Matinée

Comment embrasser Monaco d'un seul coup d'œil ? Depuis les hauteurs bien sûr. On prend donc la clé des champs jusqu'à la Turbie, en France. La voiture garée, on crapahute un peu jusqu'à atteindre les rochers plongeant sur la ville. Impressionnant quand le soleil levant vient caresser les gratte-ciel et les eaux. En redescendant, s'arrêter à la Villa Paloma, l'autre adresse du Nouveau Musée National, ouverte en fonction de la programmation d'exposition d'art contemporain. Cette maison du XXe siècle est dotée d'un très agréable jardin à la vue dégagée. Mais pour combien de temps encore ? On dit ici que personne n'est propriétaire de sa vue. À côté, le Jardin Exotique étant encore en travaux en 2022, on optera pour une virée dans les serres du Centre Botanique dont la structure de verre et de fer fut dessinée par les architectes Fabrice Notari et Rudy Ricciotti. Là, s'épanouissent 10.500 plantes dont 500 en bac et 10.000 en pot.

Pause déjeuner

Le ventre de Monaco se trouve au Marché de la Condamine. On pourra y butiner de multiples saveurs auprès des différents stands. Aroca est un excellent choix, rempli de soleil du sud dont la fameuse pissaladière rouge et blanche et le barbajuan, spécialité locale. Un conseil : y aller tôt car tout disparaît très vite. On peut s'installer sur des bancs et tables, au marché, ou prendre à emporter. L'autre option ? Les Perles de Monte-Carlo au Port de Fontvieille. Des perles, on en trouvera peut-être dans les huîtres affinées sur place par Brice Cachia et Frédéric Rouxeville, deux biologistes de formation. À la carte, aussi, des gambas, langoustine, daurade royale… C'est bon, c'est frais et à la bonne franquette. Sur la terrasse ensoleillée, au bord de l'eau et au pied du palais princier, on sentirait presque les effluves de tabac du capitaine Haddock...

Après-midi

Deux possibilités : mer ou terre. Qui n'a pas entendu parler de Pierre Frolla dont le palmarès compte quatre records du monde en apnée, trois en immersion libre et un en poids variable ? Ce Monégasque boute-en-train n'aime rien moins que de partager sa passion, la plongée. Dans son Académie Monégasque de la Mer, il est possible de découvrir la plongée bouteille ou l'apnée au large de Monaco. Avec un peu de chance, on y croisera peut-être le champion. Côté route, la collection de voitures de S.A.S. le prince de Monaco nous fait des appels de phares. Difficile de ne pas céder à la tentation.

Commencée par le prince Rainier III à la fin des années 1950, cette collection a continué à grandir avec Albert II rassemblant aujourd'hui une centaine de modèles. Toutes les époques y sont présentées, à commencer par la calèche ou encore la voiture à hélice Leyat d'avant la première guerre mondiale. Et puis, rêvons un peu : Rolls Royce, Lincoln, Facel Vega, Napier, Ferrari, Maserati, Lamborghini… Sans oublier la Lexus du mariage princier de 2011 et la Chrysler Imperial qui accueillit Grace Kelly à son arrivée en 1956. La collection déménagera dès le mois de juillet dans un superbe lieu offrant une nouvelle scénographie, dynamique et dans l'air du temps. D'un côté les voitures de la famille royale, de l'autre, les automobiles ayant roulé dans les films sous un plafond évoquant les vibreurs et les vagues d'un circuit.

Dîner

Komo est un « trois en un ». Comprendre : un concept store, une pâtisserie et un restaurant. Mais pas n'importe lesquels… La boutique rassemble différentes marques de mode et d'accessoires, les sucreries sont signées Pierre Hermé et la carte du restaurant a été imaginée par le chef étoilé Mauro Colagreco (encore lui !). Bref, the place to be… and to eat !

Carnet d'adresses

RESTAURANTS

Pêcherie U Luvassu, 8 quai l'Hirondelle, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 07 51. À partir de 19 € le tartare de poisson sur place. Ouvert à midi seulement, fermé le dimanche.

Gaïa, 15 galerie Charles III, 98000 Monaco. Tél. : +377 99 99 09 69. À partir de 38 € le plat. Ouvert tous les jours, de 12h à 14h et de 19h à 23h.

Aroca, Marché de la Condamine, 15 avenue place d'Armes, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 16 84. À partir de 5,50 € le cornet de 5 barbajuan. Plat du jour à partir de 10 €. Ouvert du mardi au samedi de 8h à 15h et le dimanche de 8h à 13h30.

Les Perles de Monte-Carlo, quai Jean-Charles Rey, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 84 31. À partir de 24 € le plat. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 14h30 (dernier service 14h) et en soirée le mercredi, jeudi et vendredi de 19h à 22h. Réservation obligatoire.

Komo Monaco, 18 rue de Millo, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 70 56 11. À partir de 22 € le plat. Ouvert tous les jours sauf le dimanche. Restaurant de midi à 22h, pâtisserie de 10h à 22h, concept-store 10h à 19h.

À lire aussiChics ou sans chichi, 20 adresses pour découvrir le Monaco des Monégasques

MUSEES ET LIEUX CULTURELS

Musée Océanographique de Monaco, av. Saint-Martin, 98000 Monaco. Tél. : +377 93 15 36 00.

Nouveau Musée National de Monaco :

Villa Paloma 56, boulevard du Jardin Exotique, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 48 60.Villa Sauber 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.

Collection de voitures S.A.S. le prince de Monaco, 5, terrasses de Fontvieille, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 28 56. À partir de juillet, la Collection déménagera au 54, route de la Piscine, 98000 Monaco. Le téléphone ne changera pas.

Logoscope, place de la crémaillère, 06240 Beausoleil (à côté du Palais Gallia). Tél. : 06 62 83 38 01.

Ballets de Monte-Carlo à l'Opéra de Monte-Carlo Salle Garnier

Opéra de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 28 28.

CASINO

Casino de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.

SPORT

Académie monégasque de la Mer, plage du Larvotto, 98000 Monaco. Tél. : 06 78 63 50 52.

SHOPPING

L'Orangerie, 9, rue de la Turbie, 98000 Monaco. Tél. +377 99 90 43 38. Aujourd'hui encore, 600 orangers bordent les rues de la Principauté. Une fois par an, les agrumes ensoleillés sont cueillis à la main, lavés et pelés dans l'atelier et ajoutés à une recette préservée pour créer la seule et unique liqueur monégasque.

HÔTELS

Hôtel Métropole Monte-Carlo

Il a rouvert en avril 2021 après une première phase de travaux. Les habitués ne verront aucun changement. L'hôtel a revisité ses coulisses avant la grande opération de rénovation prévue dès novembre 2022. En avril 2023, cet établissement légendaire de 1886 passera ainsi de 125 chambres et suites à seulement 112 dont quatre suites d'exception. L'objectif est bien sûr d'offrir encore plus de confort à ses hôtes. Lesquels sont déjà bien lotis. Ils s'endorment dans l'univers du décorateur Jacques Garcia et, en journée, profitent exclusivement de la piscine extérieure (couverte en hiver) en nageant devant la grande photo de Karl Lagerfeld. Ils bénéficient aussi des expériences inoubliables Just for You dont la plus récente, « Une Nuit au Musée ». On y découvre le Musée Océanographique, de nuit, à la faveur de lampes de poche accompagné d'un guide biologiste. Frissons garantis. Nuitée à partir de 600 € pour deux personnes, petits déjeuners inclus.

Hôtel Métropole Monte-Carlo, 4 avenue de la Madone, 98007 Monaco. Tél. : +377 93 15 15 15.

Columbus Monte-Carlo

Dans le quartier de Fontvieille, le Columbus Monte-Carlo est un brin à l'écart de l'agitation monégasque. Lancé par David Coulthard, pilote de Formule 1, l'hôtel a, depuis, continué sa belle course. Son point fort ? Ses petites attentions, discrètes et chaleureuses de l'équipe. L'établissement a gardé une certaine simplicité, très appréciable à Monaco. Son restaurant décline des saveurs de la Méditerranée. À partir de 171 € la chambre double.

Columbus Monte-Carlo, 23 avenue des Papalins, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 90 00.

Lire l'avis d'expert

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Hermitage Monte-Carlo

Un cadre merveilleux encore empli de l'ambiance Belle Époque… L'Hôtel Hermitage Monte-Carlo est une agréable balade dans le temps. Sa nouveauté ? Le restaurant Yannick Alléno à l'Hôtel Hermitage Monte-Carlo. Le chef étoilé y compose une cuisine de produits locaux dont la carte évolue au fil des saisons. La terrasse est divine. À partir de 550 € la chambre double.

Hôtel Hermitage Monte-Carlo, square Beaumarchais, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.

Lire l'avis d'expert

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Novotel Monte-Carlo

Une jolie surprise. En plein centre-ville, l'hôtel arbore les couleurs et le goût de la mer façon Riviera. Toute la décoration évoque la Grande Bleue jusqu'à l'équipe habillée d'une marinière. Rénové il y a peu, l'hôtel devrait bientôt entamer les travaux de son toit-terrasse dont la vue est sublime. À partir de 200 € la chambre double.

Novotel Monte-Carlo, 16 bld Princesse Charlotte. Tél. : +377 99 99 83 00.

Lire l'avis d'expert

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

[Initialement publié le 23 septembre 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]

Week-end en Baie de Somme, nos incontournables

Labellisée Grand site de France, la baie de Somme, dans les Hauts-de-France, offre le cadre idéal pour un week-end au grand air. De la pointe du Hourdel au parc du Marquenterre, nos conseils et bonnes adresses.

Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)

DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.

Top 5 des plus belles plages de la Bretagne sud

Des eaux turquoise de Saint-Nicolas sur l'archipel des Glénan, au sable blanc des Grands Sables de Groix, les plages bretonnes du Finistère et du Morbihan sont d'une incroyable diversité. Notre sélection.

Le Figaro

Anne Rigail, les ailes du désir

François Delétraz

PORTRAIT - La directrice générale d'Air France regarde avec satisfaction les passagers revenir en masse. Elle avait préparé sa compagnie en multipliant les initiatives pendant la crise du Covid. Des paris osés mais gagnants.

Avec la crise du Covid, alors que l'ensemble du transport aérien était à terre et son avenir très incertain, toute décision était un pari. À la tête d'Air France, Anne Rigail a fait des choix parfois très opposés à ceux de ses concurrents. Ainsi a-t-elle opté avant tout le monde pour une flexibilité totale des billets. Cette mesure court toujours alors que les compétiteurs resserrent tous les boulons. Mais, surtout, elle a tenu à ce qu’Air France maintienne une offre minimum sur quasiment l'ensemble de son réseau. Elle en récolte aujourd'hui les fruits : les avions sont pleins et la compagnie a gagné de substantielles parts de marché.

Son flair tient à son expérience. Anne Rigail, l'une des rares femmes à la tête d'une compagnie aérienne internationale, se met toujours à la place du passager. C'est qu'elle a commencé sa carrière à Air Inter – or, y a-t-il meilleure école que cette compagnie franco-française qui avait, bien avant EasyJet, inventé « l'avion facile » ? Depuis, la majorité des compagnies low-cost ont repris ce modèle et sa simplicité tarifaire.

À lire aussi«Le masque dans l'avion, c'est vraiment fini ?»

La satisfaction avant tout

À la tête ensuite, pour Air France, d'Orly puis de Roissy, elle a appris à jongler avec tous les métiers d'une escale, et approcher au mieux les attentes des passagers. Anne Rigail en a retenu la leçon : pour les clients, les choses simples sont les plus efficaces. Aujourd'hui, la satisfaction des usagers d'Air France reste son idée fixe. La concurrence n'a qu'à bien se tenir : elle se veut imbat­table sur cette question. Elle est en effet persuadée que si les prix sont un critère primordial, une haute qualité de service est tout aussi importante. « Il faut que les avions soient à l'heure, mais surtout que nous assistions les passagers en cas d'irrégu­larité », nous dit-elle.

Cette Messine de 53 ans, qui a effectué l'essentiel de sa ­scolarité à Clermont-Ferrand, puis à Lyon, a eu ensuite le choix entre Polytechnique et les Mines. Elle choisira la deuxième option, rebutée par l'aspect militaire de la ­première. Aujourd'hui, ses quelques balades à cheval dans la campagne d'Île-de-France ne trompent personne : Anne Rigail est une infatigable bosseuse.

Ses deux grands enfants en savent quelque chose. Leur mère ne rentre pas tous les soirs dans la maison familiale de l'Essonne. Elle dort parfois dans son petit appartement de Roissy pour être à pied d'œuvre dès l'aube. Et constater, désespérée, les files d'attente pour passer le contrôle de police au départ et à l'arrivée à Roissy, car 180 fonctionnaires, qui avaient été déplacés pendant la pandémie et la chute du trafic, n'ont pas été réintégrés par le ministère de l'Intérieur.

À lire aussiCalculer l'empreinte carbone de son trajet en avion : vrai outil ou écran de fumée ?

La marche vers une aviation durable

De même, ses discussions mensuelles avec Alain Krakovictch, le patron de Voyage SNCF, pour une meilleure coordination entre le fer et les airs, n'ont pas permis de ­réduire les queues pour l'achat matinal d'un billet en gare de Roissy. Elle le regrette amèrement : « Le transport, c'est de la stratégie à long terme, mais c'est aussi une succession de détails qui ont tous leur importance », nous disait-elle, alors qu'elle était responsable de l'expérience client d'Air France. C'est sans doute la raison pour laquelle il y a, dans la business class de la compagnie, 50 % de passagers… Loisirs. Un cas unique dans le monde. Mais une spécificité qui sert beaucoup à Air France avec la raréfaction des voyages professionnels.

Si Anne Rigail a choisi l'aéronautique, c'est par désir autant que par plaisir, car l'incroyable évolution technique des avions la passionne. Avec Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, elle défend une politique plus durable et multiplie les expériences novatrices comme les vols avec proportion importante de carburant durable, ce qui sera la norme demain. En pleine crise du Covid, alors que ­toutes les compagnies faisaient profil bas, elle poussait Air France à l'achat de nouveaux avions moins gourmands en carburant. C'est dire si elle croit en l'avion de demain.

Voyage en avion : une génération Z pétrie de contradictions

Nés entre 1998 et 2007, ils aspirent à voyager de façon plus écologique que leurs aînés. Pourtant, ils prennent l'avion plus souvent et le prix du billet arrive en tête de leurs préoccupations. Vous avez dit paradoxal ?

Visite en avant-première du nouveau Center Parcs Les Landes de Gascogne

Niché dans un écrin de verdure jouxtant le parc naturel des Landes de Gascogne, à 1h15 de Bordeaux et 1h45 de Toulouse, le nouveau domaine Center Parcs offre une immersion en pleine nature. Le Figaro l'a visité en exclusivité avant son ouverture le 23 mai. Déconnexion garantie.

Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)

DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Les podcasts du Figaro : le moment Philo

Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.

Les podcasts du Figaro : Au goulot !

Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.

Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

Lire le dossier
Le Figaro

Guerre en Ukraine : des élus communistes russes lancent un appel à Poutine pour arrêter l'offensive

L'initiative a été lancée par des élus de l'Assemblée locale de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Leur direction a promis de les sanctionner.

Des élus communistes de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe, ont demandé vendredi 27 mai, lors d'une réunion de l'Assemblée locale, l'arrêt de l'offensive en Ukraine, avant de se voir priver de droit de vote.

À lire aussiGuerre en Ukraine: «Beaucoup de diplomates russes ne croient pas leur propagande»

C'est la première fois qu'une telle initiative est lancée par des élus du parti communiste, formation qui soutient l'assaut lancé sur l'ordre du président Vladimir Poutine le 24 février. Lors de cette réunion, le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s'est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d'autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire.

«Il y a quelques jours, lors d'une réunion de l'Assemblée législative du kraï de Primorie, a été adoptée une série de mesures de soutien des familles de soldats morts pendant l'opération militaire», a-t-il déclaré, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l'assemblée. «Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l'opération de guerre, il y aura de plus en plus d'orphelins. Au cours de l'opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays», a-t-il poursuivi. «Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes», a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.

À VOIR AUSSI - L'armée russe a effectué «1474 frappes en Ukraine», selon Volodymyr Zelensky

«Discréditer l'armée russe»

Le gouverneur de la région, Oleg Kojemiako, a ensuite demandé à priver de parole Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste, Guennadi Choulga, qui l'avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de «discréditer l'armée russe (...) qui se bat contre le nazisme», selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant.

À lire aussiArmes chimique, viols: accusations en série contre l’armée russe à Marioupol

Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l'Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et 5 contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des «mesures (de représailles) les plus fermes». Les autorités russes ont vivement renforcé leurs pressions et leur arsenal juridique, qui permet désormais de punir de lourdes amendes ou de peines de prison toute personne reconnue coupable d'avoir «discrédité» l'armée ou publié de «fausses informations» à son sujet.

À VOIR AUSSI - Ukraine: la «guerre totale» de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou

Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne

Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

Le Figaro

La playmate que l’informatique devrait se résoudre à oublier

Soline Roy

RÉCIT - «Lenna», alias Lena Forsén, a posé nue pour «Playboy» en 1972. Sa photo est devenue une référence utilisée dans des centaines d’études de recherche sur le traitement de l’image… et une icône encombrante pour un monde informatique toujours trop masculin, qui peine à attirer les jeunes femmes.

De trois quarts dos, elle tourne vers la caméra son visage, baignée d’une lumière dorée. Les épaules sont nues, la tête coiffée d’un chapeau de paille où ruisselle une plume sombre. Cette image, beaucoup l’ont vue au détour d’un magazine photo, et elle hante depuis un demi-siècle la recherche et l’enseignement informatique. Rien ne l’indique, mais sous les épaules se déroule le corps nu de la jeune femme parée de bas noirs, de bottines à talons et d’un boa rose. Miss November 1972, poster central de Playboy, devait émoustiller les lecteurs ; elle est devenue une icône du traitement d’image… et le symbole encombrant d’une communauté informatique trop pleine de testostérone.

Tout démarre à l’été 1973. Des ingénieurs de l’Institut du traitement du signal et des images (Sipi) de l’Université de Caroline du Sud (USC) travaillent à traduire les images en bits informatiques. Ils cherchent une photo à présenter en conférence, mais en ont «assez de leur stock d’images d’essai habituelles, des images ternes datant du travail sur les normes de télévision au début des années 1960», raconte en 2001 Jamie Hutchinson, membre du comité éditorial de la revue de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE). Un membre du labo brandit le Playboy de novembre, se souvient Alexander Sawchuk, alors professeur assistant d’ingénierie électrique. Les chercheurs arrachent le tiers supérieur de la page pour «l’enrouler autour du tambour de leur scanner» et limitent «la numérisation aux 5,12 pouces supérieurs de l’image, la recadrant ainsi au niveau des épaules.» Chipée à la va-vite dans un magazine, l’image «allait devenir une norme industrielle» et s’imposer dans les congrès, revues spécialisées et manuels informatiques. Mêlant ombres et lumière, parties nettes et floues, aplats et zones texturées, c’est une photo parfaite pour comparer différentes techniques de traitement d’image. Mais c’est aussi un visage de femme qui ne peut manquer de plaire dans un milieu essentiellement masculin. «Lenna», photographiée par Dwight Hooker, «est devenue pour les ingénieurs un peu ce que Rita Hayworth était pour les soldats américains dans les tranchées de la Seconde Guerre mondiale», note Jamie Hutchinson.

Nul n’a demandé l’autorisation de Playboy. Alerté après la parution (ce n’est pas une première) de la photo en couverture d’Optical Engineering en juillet 1991, l’éditeur du magazine de charme écrit à la Société d’ingénierie optique (Spie), propriétaire de la revue scientifique. «Cette image est largement utilisée dans la communauté mondiale de l’optique et de l’électronique, plaide la Spie. (…) Son utilisation permet de comparer les différentes techniques de traitement d’image et les algorithmes.» En janvier 1992, le rédacteur en chef d’Optical Engineering, Brian Thompson, indique qu’un accord a été trouvé avec l’éditeur d’ordinaire jaloux de son copyright, mais conscient que «Lenna» est devenue un phénomène et tout disposé à profiter de cette publicité.

Un destin inattendu

Personne ne s’interroge sur la femme figurant sur la photo. «Lenna» est en réalité Lena Söderberg, mannequin suédoise depuis devenue Forsén. Playboy a ajouté un N à son prénom pour que les Américains le prononcent correctement. Venue aux États-Unis, elle a posé nue à 21 ans pour la première et dernière fois de sa vie, puis est devenue modèle pour Kodak (c’est l’une des «Shirley» servant à calibrer les films de couleur) avant de retourner en Suède, où elle s’est mariée et a eu trois enfants. Elle a cédé ses droits à Playboy et ignore totalement ce qu’est devenue sa photo lorsqu’en 1997, les organisateurs d’un congrès scientifique l’invitent à Boston. Les participants, qui connaissent son visage par cœur, sont stupéfaits: «Vous êtes une vraie personne!» Elle s’amuse du destin inattendu de sa photo, distribue des autographes et, quelques années plus tard, en 2015, sera invitée d’honneur au banquet de l’IEEE.

Dans le milieu informatique en revanche, des dents grincent. Utiliser ainsi l’image d’une femme nue, même recadrée, est-ce opportun dans un monde académique, qui plus est désespérément fermé aux jeunes femmes? «C’était le type d’images qu’on avait, souffle Isabelle Collet, informaticienne devenue chercheuse sur les questions de genre et d’éducation à l’Université de Genève. Je me souviens de photos nettement pornographiques qui servaient à des tests d’imprimantes, par exemple celle d’une femme dénudée et enchaînée, le fichier s’appelait “Soumise”. Je m’étais dit que cela allait un peu loin, mais à l’époque je n’avais pas sauté au plafond!», s’étonne a posteriori la chercheuse, dont le regard s’est fait plus critique: «On a une jolie femme objectivée pour faire des tests, et qui devient hégémonique. C’est symbolique.»

D’autant que quelque chose a changé à la fin des années 1990: le monde est entré dans l’ère Google, plus besoin d’être un initié pour accéder à la version intégrale de «Lenna». La question de l’inclusion des femmes dans le numérique commence aussi à émerger. David Munson, rédacteur en chef de la revue de l’IEEE, dit en 1996 avoir reçu des demandes pour bannir la photo. Lui considère alors qu’obéir au « politiquement correct» créerait un précédent dommageable. Tout au plus suggère-t-il de «se montrer plus sensible aux sentiments de ceux qui sont offensés» et d’utiliser une alternative quand c’est possible. Mais cela ne suffit pas. En 2013, les chercheuses Deanna Needell et Rachel Ward utilisent en pied de nez la photo du modèle italien Fabio Lanzoni dans une publication ; et Deanna Needel raconte sa première confrontation à «Lenna»:«J’étais la seule femme dans cette classe de 30 hommes. Ils ont ouvert leurs manuels, et se sont mis à glousser.» «J’avais 16 ans et du mal à croire que ma place était dans un cours d’informatique dominé par les hommes, s’agace, en 2015 dans le Washington Post, Maddie Zug, alors étudiante. J’essayais de faire abstraction des commentaires sexuels des garçons. Pourquoi une école de sciences, de technologie, d’ingénierie et de mathématiques utilise-t-elle un poster de Playboy dans ses salles de classe?»

De nouvelles technologies

«Quels que soient ses mérites, l’origine de l’image de “Lenna” est incompatible avec les efforts sincères de notre communauté pour encourager la diversité et le respect dans les sciences et les technologies», expliquent en 2017 les éditeurs du Journal of Modern Optics. Montrant que plusieurs images peuvent la remplacer, ils «encouragent» les chercheurs à user d’alternatives. En 2018, le groupe Nature intime aux auteurs de publications de s’en passer et Optical Engineering indique que les revues éditées par le Spie n’accepteront plus de travaux l’utilisant: «Malgré son importance historique, (…) à l’heure de la technologie de l’image numérique haute résolution, il semble difficile de soutenir qu’une image 512 × 512 produite par un scanner analogique des années 1970 est ce que nous avons de mieux à offrir comme norme de test de qualité d’image.»

La recherche risque-t-elle d’y perdre? Non, répondent aujourd’hui des spécialistes. «Il existe des images présentant des caractéristiques aussi intéressantes et libres de droit, indique Jean-Christophe Dubacq, maître de conférences en informatique à l’Université qui admet avoir changé d’avis et ne plus utiliser «Lenna». Les techniques ont énormément évolué, la comparaison avec les anciens algorithmes n’est plus très pertinente.» «Quand on met au point un nouvel algorithme, on veut le comparer à des images de manière générale, pas à une image en particulier», ajoute Olivier Herscovici-Schiller, ingénieur-chercheur spécialiste du traitement du signal à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera). Après des études de mathématiques et d’astrophysique, il a découvert «Lenna» en congrès il y a une dizaine d’années et a aussitôt décidé de ne pas l’utiliser: «L’origine de cette image étant ce qu’elle est, ça n’était pas une bonne façon de dire aux collègues chercheuses qu’elles étaient les bienvenues. J’en ai parlé en revenant dans mon laboratoire. Les vieux bonshommes étaient neutres ou hostiles à ma décision, les jeunes femmes plutôt positives!»

«Lenna» n’est pourtant pas près de disparaître. «L’image a été enlevée de notre base de données en 2018», assure au Figaro le gestionnaire de la base de données de l’Institut du traitement du signal et des images de l’Université de Caroline du Sud, là où tout a commencé. Mais lorsque nous lui envoyons un lien de son université où elle se trouve encore, le voilà gêné: «Je n’étais pas au courant de l’existence de ce site. Je pense qu’il a été créé comme une copie du site principal il y a quelques années, et n’a jamais été mis à jour. Je vais faire supprimer les pages.» Mais internet a de la mémoire: en 2021, l’informaticienne Jennifer Ding a constaté que «Lenna» était encore très présente en ligne, y compris «dans des questions de devoirs, des diapositives de cours et (…) sur des sites d’enseignement et de recherche, garantissant ainsi sa transmission aux nouvelles générations d’ingénieurs».

Quant à Lena Forsén, elle a été sensibilisée au problème et si elle reste fière d’avoir posé pour Playboy, elle ne s’amuse plus de son omniprésence dans la recherche: «J’ai pris ma retraite du mannequinat il y a longtemps, dit-elle en 2019 dans le documentaire Losing Lena . Il est temps que je me retire aussi de la technologie.»

Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures

La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.

Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»

ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.

Le Figaro

Réintégrer les soignants non-vaccinés contre le Covid-19 ? Ce que font nos voisins européens

FOCUS - Alors qu'Emmanuel Macron s'est engagé à revoir le statut des médecins et infirmières suspendus en France, l'heure est aussi à l'assouplissement dans les pays voisins.

Le «défi du manque de personnel dans les services hospitaliers» est l'une des priorités du nouveau gouvernement, a déclaré vendredi Élisabeth Borne. Les ministres en charge ont été sommés de faire des propositions «très rapidement», «pour prendre des mesures efficaces d'ici l'été», a précisé la première ministre. Parmi les solutions, la réintégration du personnel soignant non-vacciné contre le Covid-19 sera-t-elle mise sur la table ?

À lire aussiPfizer fait un geste envers les pays les plus pauvres

La question refait surface depuis la campagne présidentielle, pendant laquelle Marine Le Pen en a fait l'un des éléments clés de son programme. Dans la période de l'entre-deux tours, Emmanuel Macron avait alors donné des gages à ce sujet, assurant que son gouvernement irait «dans cette direction» sitôt que la situation sanitaire ne serait «plus en phase aiguë». Le 12 mai, l'ancien ministre de la Santé Olivier Véran affirmait ainsi avoir saisi la Haute Autorité de Santé pour s'enquérir de la légitimité d'une telle décision.

L'Italie avait lancé le mouvement de l'obligation vaccinale pour les soignants au printemps 2021, avant que la France, le Royaume-Uni, la Belgique et l'Allemagne ne lui emboîtent le pas. Mais l'obligation vaccinale pour les soignants avait pris différentes formes selon les États, ce qu'Antoine Flahault expliquait par une différence culturelle. «Cette question renvoie à la notion d'obligation vaccinale en général, et les pays ont des cultures différentes sur ce sujet», expliquait le directeur de l'Institut de santé globale de Genève. Alors que se pose désormais la question de réintégrer les quelque 15.000 personnels français suspendus depuis le 15 septembre, que font nos voisins ?

À VOIR AUSSI - Covid-19: réintégrer les soignants non-vaccinés est de la «démagogie», selon Mathias Wargon

Italie

Tout juste un an après avoir adopté l'obligation vaccinale pour un certain nombre de professions, l'Italie a redéfini les règles par un nouveau décret début mars. Le vaccin reste obligatoire pour les enseignants, militaires et pompiers jusqu'au 15 juin. À compter de cette date, il n'y aura plus de suspension de travail ni de salaire, promet le gouvernement. Pour les professionnels de santé, en revanche, l'obligation reste en vigueur jusqu'au 31 décembre 2022. En cas de non-vaccination, médecins et infirmiers, ainsi que les employés d'hôpitaux, sont toujours menacés de suspension.

Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est toujours resté frileux face à l'idée de sanctionner le personnel de santé non vacciné, et pour cause : 8% du personnel du National Health Service n'a toujours reçu aucune dose contre le Covid-19. Les sanctions, censées entrer en vigueur à partir du 1er avril, ont rencontré une résistance féroce dans le milieu médical, déjà inquiet d'une pénurie de personnel dans les hôpitaux. Plusieurs députés avaient également critiqué cette décision.

À lire aussiProcès, reconversions, exercice illégal... Six mois après, la colère intacte des soignants non-vaccinés

Le 15 mars 2022, la «vaccination comme condition de déploiement», c'est-à-dire l'obligation du vaccin anti-covid pour être affecté dans certains types de services de santé, a finalement été révoquée par décision du gouvernement.

Belgique

Côté belge, l'heure n'est pas tant à la levée de l'obligation qu'à son instauration même, qui a connu de multiples rebondissements. L'obligation pour les soignants avait été approuvée une première fois fin 2021, entraînant d'importantes manifestations. Le gouvernement fédéral avait convenu d'un délai de trois mois à partir du 1er janvier. Ceux qui s'obstineraient dans leur refus à cette date risquaient licenciement ou mise à pied de six mois. La date butoir a finalement été reportée au 1er juillet. Entre-temps, la taskforce vaccination, au vu des chiffres encourageants de la pandémie, a déclaré début mai ne plus y voir d'utilité. Depuis lors, le projet est en suspens et aucune date d'entrée en vigueur n'a été décidée.

Allemagne

Jusqu'au 15 mars 2022, les employés des hôpitaux et des maisons de retraite Outre-Rhin devaient obligatoirement présenter un certificat vaccinal ou de rétablissement pour exercer. Désormais, il revient à chaque Land de définir les règles pour les non vaccinés, de la sanction à la suspension. Mais la règle a toujours été souple chez nos voisins allemands, et les suspensions, rares. En effet, en cas d'absence de justificatif de vaccination, l'employeur devait simplement en informer les autorités sanitaires et examiner chaque cas individuellement pour trouver une issue.

Espagne

En Espagne, où la vaccination est allée bon train, le gouvernement n'a pas jugé utile d'imposer le vaccin aux soignants, malgré la pression de certaines régions en ce sens. «Nous n'avons pas eu à adopter cette mesure, car pratiquement tous les citoyens se font vacciner volontairement», s'était félicitée à l'été 2021 la ministre de l'Éducation Pilar Alegría. La confiance des Espagnols dans leur système de santé, la solidarité familiale, a fait du pays le leader de la vaccination contre le Covid-19 en Europe.

À lire aussiVaccin : «Peut-on faire prévaloir des convictions personnelles sur des obligations citoyennes ?»

«Les informations sur le nombre de personnes suspendues ou encore non vaccinées sont difficiles à établir, en France comme ailleurs», souligne Françoise Geng, membre de la direction nationale de la fédération Santé action sociale. «In fine, il semblerait que seule la France ait eu une réticence forte en ce qui concerne l'obligation vaccinale», souligne la responsable syndicale, qui nuance cependant : mis à part les territoires d'outre-mer, le nombre de soignants suspendus reste «mesuré» au regard des effectifs globaux, et ne sera pas la solution miracle au manque de personnel médical.

À VOIR AUSSI - Covid-19: le total hebdomadaire de décès est au plus bas depuis mars 2020, annonce l'OMS

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

L'Humanité

Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

la réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.  Discours

Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.

Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
Le Figaro

Législatives: ces députés qui jettent l’éponge

Judith Waintraub

ENQUÊTE - Près de trois quarts des députés de l’Assemblée nationale élus en 2017 n’y avaient jamais siégé. Les troupes les plus fraîches étaient celles de la majorité présidentielle.«Soyez fiers d’être des amateurs!» leur avait lancé Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, les «amateurs» sont fatigués et ils ne sont pas les seuls.

Lassitude de combats trop souvent vains pour modifier des projets de loi intégralement rédigés dans les ministères, ras-le-bol des joutes stériles entre majorité et oppositions, refus du caporalisme du groupe, envie d’être mieux considéré et, parfois, mieux payé… La crise des vocations se confirme à l’Assemblée nationale. Il y a deux ans, déjà, les municipales avaient envoyé un signal inquiétant: on n’avait jamais vu autant de députés, parmi les plus aguerris et les plus actifs, abandonner leur mandat national pour se replier sur leur fief local. «Je pars après huit années à défendre, sans beaucoup de succès, des amendements jusqu’à point d’heure et à écouter les réponses des ministres dictées par la haute administration», avait résumé la républicaine Valérie Lacroute dans l’hémicycle en guise de discours d’adieu. Élue à Nemours, elle laissait son siège en Seine-et-Marne.

À lire aussiLégislatives 2022: à Paris, Bernard Cazeneuve tire à boulets rouges sur Jean-Luc Mélenchon

«Dans l’opposition, on ne sert à rien et dans la majorité, on est un godillot», résume un sortant qui ne se représentera pas. Cette désaffection pour les ors et les pompes du Palais-Bourbon n’est pas un phénomène nouveau. L’interdiction du cumul des mandats, en 2014, l’a accéléré, avec notamment l’année suivante le départ simultané vers les régions des grands barons de la droite, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. À un mois des législatives, l’heure est venue de faire les comptes. Sur les 577 sortants, 105 ne se représentent pas, soit 18,2%.

À VOIR AUSSI - Législatives: «Ceux qui veulent tourner la page Macron votent Nupes, le reste ne sert à rien», estime Jean-Luc Mélenchon

Promesse macroniste

Premier groupe en termes d’effectifs de la législature qui vient de s’achever, La République en marche (LREM) est aussi, logiquement, celui où les départs volontaires sont les plus nombreux, surtout parmi les primo-députés. Au total, l’Assemblée élue en 2017 en comptait 72%, soit plus de deux tiers, un record sous la Ve République. À l’époque, près de 39% des élus de 2012 ne s’étaient pas représentés. Parmi les marcheurs qui leur ont succédé, beaucoup avaient été attirés par la promesse macroniste d’en finir avec les pratiques de l’«ancien monde»politique. Leur déception est à la mesure de leur espoir.

À lire aussiÀ trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou

Dès le 16 février, le député de Paris Hugues Renson publiait une longue lettre titrée «Savoir s’écarter, pour ne pas renoncer». Se définissant comme un «gaulliste de gauche», ancien conseiller de Jacques Chirac à l’Élysée, ce quadragénaire avait soutenu François Hollande en 2012 avant de rejoindre Emmanuel Macron et La République en marche. Dans son courrier, il exprimait, outre son «doute sur la recomposition politique et le projet progressiste» voulus par le chef de l’État, son «inquiétude sur l’évolution de notre démocratie parlementaire».

Comme en écho à sa promesse de 2017, Emmanuel Macron a assuré le soir de sa réélection qu’il mettrait en œuvre une «nouvelle méthode» de gouvernement, mais Hugues Renson reste sceptique sur sa volonté de corriger la dérive des institutions: «On n’a pas tiré les conséquences de la rupture majeure de la réforme du quinquennat, regrette-t-il, et surtout de l’inversion du calendrier électoral. La concordance de la présidentielle et des législatives change profondément la nature des institutions. Quand vous ajoutez à cela les tempéraments de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron, vous aboutissez à ce système où le chef de l’exécutif détient la légitimité, la majorité parlementaire étant là pour accompagner des décisions qui sont prises ailleurs.»

«Société civile»

Et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Comme beaucoup de ses collègues d’En marche, le député de Paris a mal vécu la succession des états d’urgence, le remplacement du Conseil des ministres par un Conseil de défense à la composition variable et aux délibérations secrètes et, surtout, les changements de cap de l’exécutif. «Qu’on nous ait demandé d’acter l’inverse de ce qu’on venait de voter, ça ne m’a pas dérangé en soi, soupire-t-il. Encore eût-il fallu expliquer pourquoi et nous permettre d’en débattre!» Moins magnanimes, ses collègues Pacôme Rupin (Paris) et Valéria Faure-Muntian (Loire) n’ont pas digéré la façon dont le groupe a été sommé en juillet 2021 de valider en urgence le passe sanitaire, auquel ils étaient opposés. Aucun des deux ne se représente.

Pas étonnant, dans ces conditions, que la nomination d’Olivier Véran au ministère des Relations avec le Parlement suscite des réactions pour le moins mitigées au Palais-Bourbon. Le ministre de la Santé n’est pas responsable du traitement pour le moins cavalier imposé par Emmanuel Macron à la représentation nationale, mais il incarne une méthode qu’il a défendue jusqu’à la caricature quand, en novembre 2020, il a sommé les députés hostiles à la prolongation de l’état d’urgence sanitaire de quitter l’hémicycle en vociférant: «Vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se battent pour sauver des vies. C’est ça, la réalité! Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici!»

À lire aussiLégislatives 2022: investis par la majorité, ces conseillers de l’ombre qui dérangent

Le choc a été particulièrement rude pour les représentants de la «société civile». Annie Chapelier a fait partie des 28% d’élus de 2017 qui n’avaient jamais été actifs et rémunérés en politique. Son profil est très différent de celui d’Hugues Renson: infirmière anesthésiste, elle est devenue députée du Gard sous l’étiquette LREM, qu’elle a abandonnée trois ans plus tard pour rejoindre le groupe Agir ensemble, le satellite centriste du groupe macroniste. Dès son élection, elle avait prévu de ne faire qu’une législature, parce qu’elle «exècre la professionnalisation de la politique». Ce qu’elle a vécu n’a fait que renforcer sa détermination: «Je n’ai pas arrêté de déposer des amendements et de faire des rapports, raconte-t-elle. La plupart ont été adoptés, mais aucun n’a abouti! Mon rapport sur l’équité salariale femme-homme, par exemple, a été adopté à l’unanimité mais jamais intégré dans un projet de loi car le Medef s’y opposait. Au bout du compte, le mot d’ordre c’est “surtout ne changeons rien”. On fait un peu de maquillage, de bricolage, mais ça s’arrête là. Je n’ai pas l’impression d’avoir été utile.»

« On avait promis de changer les pratiques et on s’est rendu compte qu’on faisait la même chose que les autres »

La députée du Gard estime que les gardiens du statu quo sont surtout «les technocrates des ministères». Elle décrit leur méthode avec humour: «J’ai beaucoup fréquenté l’Intérieur et la Santé. Ils vous reçoivent très bien, s’extasient sur votre maîtrise des sujets, trouvent votre approche passionnante… C’est tout juste si vous ne leur apportez pas la lumière! Quand on est un peu naïf, on ressort tout content, mais au bout du compte, ça ne sert à rien. On vous explique que ce que vous proposez est trop compliqué, ou alors, le décret n’arrive pas.» Annie Chapelier précise qu’elle n’en veut pas aux ministres eux-mêmes. Selon elle, «ils ont les mêmes difficultés avec leur administration, où il y a des gens spécialement formés à faire lanterner les politiques pour que rien ne change. La devise de la technostructure c’est “Les chiens aboient, la caravane passe”!»

À lire aussiBruno Retailleau: «La politique des clientèles, c’est la mort de la politique»

Annie Chapelier a publié un journal de bord de son expérience au titre éloquent: Un Parlement en toc *. «Pourquoi avoir permis à huit infirmières de siéger dans l’hémicycle si toute la réforme du système de santé continue à être l’exclusivité des médecins? écrit-elle. C’est la méthode des figurants de cinéma: alors que nous sommes venus pour un engagement total, on nous met sur le banc de touche, éternels remplaçants, attendant notre heure qui n’arrive jamais.»

Sa collègue du Val-de-Marne Albane Gaillot, qui quitte également l’Assemblée, a exhalé son amertume dans le JJD. «On avait promis de changer les pratiques et on s’est rendu compte qu’on faisait la même chose que les autres. Sous ce mandat, le couple gouvernement-majorité a exclu toute initiative des députés. C’est dans tous les groupes comme ça: le quinquennat fonctionne parce qu’il y a une majorité qui peut valider le programme de l’exécutif sans ciller. Il faudrait laisser des marges de manœuvre et accepter qu’un député ne soit pas toujours d’accord, cela ne met pas en péril le groupe.» Rapporteuse d’une proposition de loi sur l’IVG qui a créé une vive polémique, elle se désole de n’avoir pu allonger le délai que de deux semaines et estime qu’elle sera «plus utile pour les droits des femmes à l’extérieur».

Un emploi ingrat

Albane Gaillot est l’une de ces élus de l’aile gauche de la majorité qui on quitté LREM en cours de législature. Comme sa collègue de la Meuse Émilie Cariou, qui raccroche elle aussi les gants. Forte de son expérience de cabinet sous la présidence de François Hollande, elle a fait le constat d’une «démocratie en berne» dans son communiqué d’adieu: «Un exécutif surpuissant, voire plus puissant que dans les régimes présidentiels purs, des méthodes de construction des textes technocratiques, dans le petit monde de hauts fonctionnaires fonctionnant en vase clos, incapables de remettre en cause la vision du monde que porte l’orientation qu’ils donnent aux politiques publiques, l’incapacité de l’exécutif de construire des solutions consensuelles et négociées avec le plus grand nombre: voilà l’état de nos institutions.»

À lire aussiLégislatives 2022: qui sont les candidats de votre circonscription?

Pour Émilie Cariou, «le Parlement a été réduit au cours de ce dernier quinquennat à un fan-club, approuvant sans discuter ou amender la parole présidentielle». Elle relève dans des termes encore plus sévères que ceux d’Hugues Renson «des atteintes graves à notre démocratie», qu’elle énumère: «Législation par ordonnance, usage du 49-3 sur les retraites sans contestation de la majorité, législations par décret autorisées par une litanie de lois d’urgence sanitaire […]»

Minoritaire au sein du groupe majoritaire est un emploi ingrat. Appartenir à l’opposition l’est encore plus, mais parce que les sièges sont rares, leurs détenteurs n’y renoncent pas facilement. Les partants ont pour la quasi-totalité une longue carrière parlementaire derrière eux, comme parmi les socialistes et apparentés, Régis Juanico (Loire) et Christian Hutin (Nord). Ils quittent le Palais-Bourbon après trois mandats consécutifs.

«Chambre d’enregistrement»

Élu sans discontinuer dans le Val-de-Marne depuis 1993, Gilles Carrez y a été rapporteur du budget de 2002 à 2012, un record sous la Ve République. À ce poste stratégique, puis à la présidence de la commission des Finances sous l’ère Hollande, il a travaillé en bonne intelligence avec des collègues de tous les groupes. Cette coopération fructueuse s’est interrompue avec l’élection d’Emmanuel Macron. «Les élus LREM ont eu interdiction de faire quoi que ce soit avec l’opposition, regrette-t-il. Je n’ai jamais connu une majorité aussi aux ordres!» Quand un amendement ou une proposition de loi déposés par un autre groupe sont jugés pertinents par le gouvernement, les députés de la majorité ne les votent pas: ils en rédigent leur propre version, pour ne pas donner de victoire politique à l’adversaire.

À lire aussiPrésidentielle 2022: ces 10 défis que le futur locataire de l’Élysée devra absolument relever

Comment revenir sur la transformation de l’Assemblée en «chambre d’enregistrement», pour reprendre l’expression consacrée? Décorréler les législatives de la présidentielle fait partie des solutions citées par les sortants, y compris dans la majorité. «Mais ça ne suffira pas, prévient Gilles Carrez, qui se mord aujourd’hui les doigts d’avoir voté l’inversion du calendrier. Pour rééquilibrer la relation entre le Parlement et l’exécutif, il faut en finir avec l’interdiction du cumul des mandats, qui rend le député totalement dépendant du parti majoritaire. C’est mon implantation locale qui m’a donné ma liberté par rapport au gouvernement: il savait qu’il ne pouvait pas me faire battre!» Voilà précisément pourquoi le rétablissement de l’autorisation du cumul des mandats ne figure pas au menu de la «rénovation des institutions» promise par Emmanuel Macron.

À VOIR AUSSI - Législatives: Marine Le Pen dénonce «l’opposition rouge» de Mélenchon

La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée

Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.

Législatives 2022 : le cas Damien Abad agite les esprits à droite

Soupçonné de vouloir rejoindre la majorité présidentielle, le président des députés LR n'aura aucun candidat de La République en marche face à lui dans sa circonscription de l'Ain.

Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

L'Humanité

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Reportage

Bombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.

Vadim Kamenka

Marioupol (Donbass), envoyé spécial.

D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.

Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

« On n’est plus sortis pendant un mois »

Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).

Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre. 

Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Dans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.

Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : «  Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »

L’air empli d’une odeur de brûlé

Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Le quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.

Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »

Guerre en UkraineUkraineRussie
L'Humanité

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Entretien

Yurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.

Pierre Barbancey

Comment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?

Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.

Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Quant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.

Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?

C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.

Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.

Ukraine. Joe Biden change de cap

Que pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?

La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Comment parvenir à la paix ?

Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.

Guerre en Ukrainepaix
Le Figaro

Comment les JO 2024 vont gêner la circulation à Paris

Angélique Négroni

ENQUÊTE - Du 1er juillet au 15 septembre, le trafic sera perturbé dans la capitale et ses alentours pour réserver des voies à l’organisation des Jeux.

Les JO 2024 en France sont encore loin, mais certains commencent déjà à s’inquiéter pour leurs déplacements pendant la durée de cet événement. Un décret publié en début du mois donne, en effet, des sueurs froides aux automobilistes. Celui-ci énumère tous les axes sur lesquels une voie sera bloquée, car réservée à «la circulation des véhicules des personnes accréditées par Paris 2024 et aux véhicules de secours et de sécurité». Or, pour Pierre Chasseray, le délégué général de 40 millions d’automobilistes, le nombre de bouchons va exploser. D’autant que ces restrictions de circulation démarreront dès le 1er juillet jusqu’au 15 septembre. «Or début juillet, l’Île-de-france, qui ne s’est pas encore vidée, est toujours en surchauffe. Et, dès le 20 août, les Franciliens sont tous de retour!», s’affole le responsable de l’association.

À lire aussiMalgré Omicron et les pénuries, le chantier de Paris 2024 se poursuit

En détail, le décret liste toutes les portions de route qui seront touchées, du centre de Paris à la Seine-et-Marne en passant par les Yvelines. Mais les restrictions vont surtout peser sur le réseau autour de la capitale, déjà très saturé. La voirie locale comme les autoroutes seront concernées. Parmi elles, l’A1, l’A13, l’A12, l’A4 et l’A86. Dans la capitale, des axes essentiels au trafic seront aussi amputés, comme la place de la porte Maillot ou encore l’avenue de la Grande-Armée. Quant au périphérique, la voie de gauche sera neutralisée pour les 15 000 athlètes et leurs équipes, exception faite de la partie sud de la rocade qui ne sera pas concernée.

Or, pour Pierre Chasseray, ce dispositif va provoquer une thrombose en Île-de-France. «À titre d’exemple, au niveau de l’embranchement A4 et A86, les bouchons sont incessants. Cela ne pourra qu’empirer si on perd une voie», dit-il. Dans la capitale aussi, selon lui, cela bloquera forcément. «Il ne faudrait pas que la fête soit gâchée à cause d’embouteillages monstres», dit-il.

Consciente que le trafic pourrait être perturbé, la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop) travaille d’arrache-pied depuis quatre ans pour limiter la gêne, même si, fait-elle observer, «les restrictions ne concerneront que 1% des routes d’Île-de-France, soit un total de 185 kilomètres». Autour de la table, qui rassemble à chaque réunion les responsables du comité, la préfecture de police de Paris, les collectivités concernées mais aussi la direction des routes d’Île-de-France, on cherche notamment à rendre le dispositif le plus flexible possible. Ainsi, même si le décret évoque deux mois et demi de restriction de circulation, la période pourra être réduite en fonction des impératifs sportifs. «Entre la fin des JO et le début des Jeux paralympiques, s’écoulera une quinzaine de jours au cours de laquelle les contraintes pourront être levées», souligne-t-on au sein de l’équipe du préfet d’Île-de-France, Michel Cadot, qui a été nommé délégué interministériel aux JO et paralympiques.

Par ailleurs, une réflexion est menée pour rendre la route aux automobilistes dès que possible durant cette période. Selon l’organisation désormais arrêtée, deux sortes de voie cohabiteront: celles qui seront fermées au trafic tout le temps que durera l’événement sportif. Et celles qui, équipées de panneaux à message variable, permettront d’alterner l’ouverture au trafic ou son interdiction pour devenir des «voies réservées». «Même pour les premières, on souhaite rendre le dispositif plus souple», indique-t-on à la Dijop.

Pour que ce réseau de voies réservées reliant la trentaine de sites sportifs provoque le moins de gêne possible, la Dijop s’est penchée sur le dispositif mis en place à Londres lors des JO de 2012. «Nous en avons retenu quelques leçons. Contrairement à la capitale londonienne, nous avons fait le choix d’ouvrir ces voies réservées aux taxis, aux transports en commun et au transport à mobilité réduite», dit l’un de ses membres. Une décision que ne peut qu’approuver Valérie Pécresse, la responsable LR de la région Île-de-France, qui en avait fait la demande auprès de Michel Cadot.

Axes réservés

Loin d’être achevée, la réflexion autour de la circulation se poursuit et les équipes de la Dijop envisagent de recourir à un autre levier: celui du télétravail. «Il y a aura peut-être des mesures incitatives pour encourager les salariés à travailler chez eux lors des JO», explique-t-on. Autre piste de travail: aménager les horaires pour les livreurs et d’autres catégories professionnelles.

Mais la préoccupation des collectivités se porte aussi sur «l’après-JO». Les voies qui seront équipées de messages variables ne seront pas rendues au trafic ordinaire et resteront des axes réservés, au covoiturage notamment. Ce sera le cas sur le périphérique, mais également sur certains tronçons d’autoroutes. Or Valérie Pécresse, qui a écrit à Michel Cadot, le met en garde. «Concernant les voies réservées destinées à demeurer en héritage, je tiens à vous indiquer, qu’à ce jour, nous n’avons eu communication d’aucune étude de trafic sur les conséquences de leur pérennisation en termes de congestion et de report sur d’autres axes», écrit-elle dans un récent courrier. Dans ces conditions, dit-elle, le feu vert qu’elle a donné au plan de circulation réduit ne vaut que pour la période des JO.

Certaines mairies s’émeuvent déjà de cette pérennisation annoncée. C’est le cas de Villiers-sur-Marne, concernée par les aménagements sur l’autoroute A4 qui enregistre déjà «les plus gros bouchons d’Europe», dit-on à l’hôtel de ville. «On ne pourra durablement y retirer une voie de circulation sans mettre en place de nouveaux transports en commun», fait-on valoir dans l’entourage du maire LR, Jacques-Alain Bénisti. Or la ligne 15 sud du Grand Paris Express, tant attendue pour améliorer la desserte de la banlieue par les transports publics et qui passera par cette commune, a pris du retard. Prévue en 2022, elle ne sera pas achevée avant 2025.

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

L'Humanité

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Enquête

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.

Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon

Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.

En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.

LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN.  D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX

Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

La cote de Dassault : + 63,44% en trois mois

Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.

Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Ces exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !

NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES.  Pierre Conesa

Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.

Le F-35 US ruine l’Europe de la défense

La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.

Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de Berlin

Le secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.

Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.

3 question à...Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.

«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »

Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.

Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?

D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente  questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.

Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.

Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.

Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »

Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »

« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.

En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.

Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.

défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne
Le Figaro

Homme de 89 ans défenestré à Lyon : l'enquête élargie à la piste antisémite

Le 17 mai, le corps de l'octogénaire avait été découvert sans vie, à l'aplomb de son immeuble. Son voisin est soupçonné de l'avoir poussé du 17e étage.

L'enquête sur la mort le 17 mai à Lyon d'un octogénaire, probablement poussé dans le vide par son voisin, a été élargie vendredi afin de déterminer si les faits relèvent d'un caractère antisémite, a annoncé à l'AFP le procureur de Lyon, Nicolas Jacquet.

À lire aussiSuisse : la thèse d'un suicide collectif de la famille française reste privilégiée

«À la suite d'éléments recueillis sur les réseaux sociaux et qui viennent d'être portés à la connaissance du parquet, ce dernier a décidé d'élargir la saisine des juges d'instruction à la circonstance aggravante d'acte commis à raison de l'appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée», a précisé le procureur. Le 17 mai au soir, le corps de l'homme âgé de 89 ans, avait été découvert sans vie, à l'aplomb de son immeuble du 9e arrondissement de Lyon.

«Aucune hypothèse d'enquête» écartée

Son voisin de 51 ans, qu'il fréquentait régulièrement, est soupçonné d'avoir poussé le vieil homme depuis le 17e étage après une dispute. Celui-ci a été mis en examen et placé en détention provisoire. «Une information judiciaire avait été initialement ouverte du chef d'homicide volontaire», les premières investigations n'ayant pas conduit «à retenir de caractère antisémite dans le passage à l'acte», a rappelé Nicolas Jacquet, même si dès l'ouverture de la procédure «aucune hypothèse d'enquête n'était écartée». «L'information judiciaire se poursuit donc désormais du chef d'homicide volontaire à raison de l'appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée», a-t-il ajouté.

À VOIR AUSSI - Attentats de Toulouse et Montauban: «L'antisémitisme et l'antisionisme sont les ennemis de notre République», affirme Emmanuel Macron

Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) avait déjà annoncé dimanche dans un communiqué son intention de se constituer partie civile dans cette affaire. «Le BNVCA ne peut se résoudre dans un contexte de hausse de l'antisémitisme qu'un acte d'une telle barbarie ne soit pas étudié avec l'attention requise, notamment celle du contexte dans lequel évoluait le voisin», a écrit l'association, en rappelant la «similarité» de cette affaire avec celle de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée et défenestrée en 2017 à Paris. Son meurtrier avait été considéré comme irresponsable pénalement.

À lire aussiMeurtre de Mireille Knoll: l’horreur antisémite jugée aux assises

Gilles-William Goldnadel, avocat et chroniqueur au Figaro et sur CNews, chaîne que le meurtrier présumé de l'octogénaire lyonnais commentait régulièrement sur Twitter, a indiqué mercredi sur le réseau social que le suspect lui avait précédemment «rappelé (ses) origines». «Il n'est plus question de nous refaire le coup du déséquilibré. Il est désormais temps que la vérité antisémite ne soit plus cachée», a-t-il estimé.

À VOIR AUSSI - Paris: deux femmes égorgées, leur agresseur présumé se défenestre (21 févr. 2014)

«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées

Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.

«SOS» : une femme victime de violences conjugales glisse un message à une pharmacienne pour qu'elle appelle la police

Inscrite discrètement sur un morceau de papier, l'alerte a permis l'arrestation du mari en quelques minutes.

Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif

Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.

L'Humanité

La guerre en Ukraine a bon dos

Éditorial

Cathy Dos Santos

La guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.

L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.

Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».

Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.

Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine
Le Figaro

Une civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel

Vincent Bordenave

RÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.

Dense, hostile, inhabitable, la forêt amazonienne a pourtant abrité pendant plusieurs siècles des civilisations complexes et connectées les unes aux autres. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature révèle l’existence d’une vingtaine de sites dans une zone de 4500 km² située dans l’actuelle Bolivie.

Ils sont les réminiscences de la civilisation Casarabe qui a peuplé la forêt pendant près d’un millénaire et qui, jusqu’alors, était totalement inconnue. «Pendant très longtemps, notre connaissance des peuplements précolombiens a été très influencée par notre vision de cet environnement, résume Stéphen Rostain, directeur de recherche au laboratoire archéologie des Amériques du CNRS à la Sorbonne. Comme la forêt amazonienne est peu habitée aujourd’hui, on pensait que cela avait toujours été le cas à l’exception de quelques petites colonies avec des systèmes agricoles très basiques. Mais depuis le développement de nouveaux outils comme le lidar, on se rend compte que c’est totalement faux.» Le lidar n’est pas un radar, mais fonctionne de la même façon. Il envoie depuis un avion des dizaines de milliers d’impulsions lumineuses par seconde, qui, par réflexion, permettent de mesurer avec une précision absolue les reliefs des zones étudiées, même à travers les arbres et la végétation, et de les coupler à un système GPS.

À lire aussiÀ la recherche des cités perdues

«Ici, les reliefs dans le sol révèlent l’existence de structures exceptionnelles, juge Peter Eeckhout, archéologue à l’Université libre de Bruxelles. L’article évoque notamment un bâtiment d’une vingtaine de mètres de hauteur sur le site principal de Cotoca. Mais aussi des canaux, des routes et un système d’irrigation agricole.» Ce système permettait de détourner et de stocker l’eau, selon la saison et les besoins des agriculteurs. Les réservoirs auraient pu servir d’étangs à poissons, fournissant une ressource cruciale pour la subsistance.

«Une société complexe et hiérarchisée»

La plupart des traces laissées sont invisibles à nos yeux, car ces immenses constructions étaient bâties en terre et en bois. Des monticules de terre étaient ainsi surmontés de structure en bois. Des composants très périssables qui ne laissent quasiment aucune trace, mais qui ont tout de même provoqué une transformation profonde de la forêt. «On ne peut pas savoir quelle était la fonction et la symbolique de ces pyramides de terre, continue Peter Eeckhout. Mais l’ensemble de ces données indique qu’il s’agissait de populations assez denses qui évoluaient dans des paysages modifiés par l’homme. Tout ça montre l’existence d’une société complexe et hiérarchisée qui pourrait s’identifier à des formes de“proto-État”».

Les datations effectuées sur le terrain donnent une fenêtre d’occupation très large entre le VIe siècle et le XVe siècle après J.-C. «C’est assez courant en Amazonie, juge Stéphen Rostain. On a des sociétés qui ont pu rester très longtemps en place, en tout cas bien plus que ce que l’on connaît ailleurs.»

On retrouve désormais des structures similaires dans de plus en plus de sites d’Amérique du Sud

Difficile d’avoir une estimation du nombre d’habitants sur les sites mis au jour. Mais certains travaux estiment qu’entre 8 et 10 millions d’individus ont peuplé l’ensemble de l’Amazonie à cette époque. «Ce sont des calculs très imprécis, prévient Stéphen Rostain. Mais qui donnent une idée de l’importance de ces civilisations. On suppose qu’il y avait une connexion forte entre les différents groupes.»

«On retrouve désormais des structures similaires dans de plus en plus de sites d’Amérique du Sud, ajoute Peter Eeckhout. Il est probable que ces groupes aient aussi eu des échanges avec les empires côtiers sur la frange pacifique, vers les Andes. On sait d’ailleurs que les Incas, installés un peu plus à l’ouest au Pérou, ont pu tenter de conquérir ces territoires, mais n’y sont jamais parvenus.»

Une forte tradition orale

Nous disposons de peu de traces archéologiques pour comprendre le fonctionnement de ces groupes. Il n’y avait pas d’écriture. Mais il y avait une forte tradition orale, les mythes et la légende se sont transmis sur de très nombreuses générations et ont pu arriver jusqu’à nous. «Dans certains cas, la culture orale permet une meilleure conservation de la mémoire que les sources écrites, raconte Stéphen Rostain, qui a justement travaillé sur ces transmissions orales. Ainsi, ces, ou cette, civilisation amazonienne, car on ignore s’il faut parler d’un seul groupe, n’avaient pas les mêmes divinités que leurs contemporains, mais étaient animistes. Il semble aussi que ces groupes aient été moins expansionnistes, moins sacrificiels, moins violents que les civilisations impériales, aztèques ou mayas. Il existait sûrement une forme de violence, mais ces groupes ne se faisaient pas la guerre comme nous la concevons, ils développaient un système d’alliances et d’interdépendance avec des batailles intermittentes.»

À lire aussiDes civilisations oubliées peuplaient l’Amazonie au Moyen-Âge

Ces civilisations ont totalement disparu peu de temps après l’arrivée des Européens. Les premiers conquistadors qui s’aventurent d’ailleurs au cœur de la forêt évoquent des populations très denses qui, à peine deux générations plus tard, auront quasiment toutes disparu. «Il n’y a pas eu une élimination militaire de ces cultures, comme ça a pu être le cas en Amérique du Nord, explique Stéphen Rostain. Mais des virus importés par les Espagnols, comme la rougeole ou la grippe, ont totalement décimé ces groupes. Le vaste maillage de routes et de sentiers qui a dû faire la force et la stabilité pendant plus d’un millénaire de ces groupes amazoniens a aussi pu causer leur perte. Les virus ont voyagé avec les hommes et les femmes qui ont emprunté ces chemins et ont pénétré très profondément dans la forêt, alors que les Européens restaient en lisière.»

À VOIR AUSSI - Présidentielle: Macron promet de «planter 140 millions d’arbres» d’ici 2030

Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»

ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.

Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

Le cerveau des surdoués est-il différent?

PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.

L'Humanité

Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois

Actu

Les mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.

Lina Sankari

Joe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géo­stratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a ­finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.

L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. «  Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.

Le concept flou de « sociétés ouvertes »

Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.

joe bidenÉtats-UnisasieChine
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai

  • Au 85e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.

Le Figaro

Danone augmente ses exportations de lait infantile aux États-Unis, victimes de pénurie

La quantité de produit annoncée doit permettre la préparation de 5 millions de biberons. Des problèmes d'approvisionnement et de main-d'œuvre ont provoqué une pénurie outre-Atlantique.

Le groupe français d'agroalimentaire Danone a indiqué vendredi avoir «plus que doublé» ces derniers mois ses exportations de lait infantile de la marque Neocate vers les États-Unis, frappés de pénurie, et s'apprête à envoyer 500.000 boîtes supplémentaires fin juin. «Notre engagement aujourd'hui est de fournir 500.000 boîtes en plus de ce que nous avons fourni aux États-Unis au cours des derniers mois», a dit à l'AFP un porte-parole de la division «nutrition spécialisée» du groupe, qui refuse cependant de communiquer la quantité totale des livraisons. Ces boîtes supplémentaires de Neocate, destinées aux bébés souffrant d'une allergie au lait de vache ou aux protéines alimentaires, doivent arriver aux États-Unis d'ici à fin juin pour être distribuées auprès des familles début juillet.

À lire aussiÉtats-Unis : résoudre la pénurie de lait pour bébé prendra quelques semaines

La quantité de produit annoncée doit permettre la préparation de 5 millions de biberons d'environ 250 millilitres. Les États-Unis connaissent depuis plusieurs mois une pénurie de lait pour bébé, causée par des problèmes d'approvisionnement et de main-d'œuvre liés au Covid-19, puis aggravée par la fermeture, en février, d'une usine du fabricant Abbott dans le Michigan, après un rappel de produits soupçonnés d'avoir provoqué la mort de deux nourrissons. Pour répondre aux besoins du marché américain tout en continuant à approvisionner les autres pays où la marque Neocate est distribuée, Danone a indiqué avoir augmenté la production de cette marque dans une usine en Angleterre. «Danone discute actuellement avec la FDA (administration américaine des aliments et des médicaments) et la Maison Blanche de la possibilité d'importer aux États-Unis des préparations non médicales pour bébés qui ne sont actuellement pas disponibles dans le pays», a ajouté l'industriel français. Danone a réalisé 20% de son chiffre d'affaires aux États-Unis en 2021, mais ne détient que 5% de parts de marché sur le lait infantile. Son concurrent Nestlé a acheminé vers les États-Unis plus de 31 tonnes de boîtes de lait infantile dimanche, depuis la Suisse et les Pays-Bas.

McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»

La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.

Incendies bus RATP : cause «très vraisemblablement» identifiée, rappel envisagé

En l'espace de quelques semaines, deux de ces véhicules ont pris feu de façon spontanée, ce qui avait amené à un retrait temporaire de 149 de ces bus.

Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement

La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.

Le Figaro

Épargne salariale: les Français vont toucher le jackpot

Jorge Carasso

Les salariés qui disposent de ces placements, abondés chaque année par les entreprises, vont toucher 30% de plus qu’en 2021. Du jamais-vu.

Les 11 millions de Français qui disposent d’un compte d’épargne salariale - plan d’épargne entreprise (PEE) ou PER collectif (Perco) - vont avoir une bonne surprise dans quelques jours. Ils vont toucher plus d’argent au titre de l’intéressement et de la participation, selon Epsens, un distributeur spécialisé. «Les montants versés ont bondi de près de 30 % cette année», estime Catherine Pays-Lenique, directrice générale d’Epsens.

La participation est calculée en fonction des résultats de l’entreprise l’année passée, l’intéressement en vertu de la performance des salariés. Celle-ci peut être prise en compte de différentes façons. Or, l’an dernier, dans un contexte de rebond post-Covid, la croissance s’est envolée de près de 7 %, et bon nombre d’entreprises ont affiché des résultats record. L’épargne salariale en profite désormais largement.

À lire aussiÉpargne salariale: les 6 éléments clés à scruter absolument sur son relevé annuel

«On voit passer des enveloppes très importantes, et parfois jamais vues» confirme Marie-Noëlle Auclair, directrice du Cube chez Eres Group, autre spécialiste de l’épargne salariale. Ces versements généreux font plus que compenser la diminution de ces enveloppes en 2021, liée au choc du Covid. Les montants reversés avaient baissé (- 14 % pour la participation, - 11 % pour l’intéressement selon Epsens). Certaines entreprises n’avaient rien pu verser.

«Davantage d’épargne»

Lorsqu’ils reçoivent cet argent, les salariés ont la possibilité de le virer sur leur compte bancaire - les sommes sont dès lors fiscalisées- ou de le placer sur leur PEE ou Perco. Aujourd’hui, 60 % des salariés font ce choix, selon Eres Group. Avec le regain d’inflation, ces Français pourraient être encore plus nombreux. «En ce moment, on observe davantage d’épargne», constate Marie-Noëlle Auclair.

» Découvrez nos ouvrages pratiques pour gérer au mieux vos placements et votre argent ici .

À VOIR AUSSI - Julien Niquet: «L’épargne salariale doit devenir compréhensible»

Les frais de l’assurance-vie désormais à portée de clics

À compter du 1er juin, les coûts de gestion des contrats d’assurance-vie et des plans d’épargne retraite (PER) seront accessibles facilement, et donc plus aisément comparables.

Placements: comment investir dans l’humain

NOS CONSEILS - De plus en plus de fonds aux approches variées revendiquent une visée sociale dans leur gestion.

Viager: comment fixer le montant du bouquet et de la rente

NOS CONSEILS - C’est au vendeur qu’il revient de choisir la ventilation entre la fraction du prix du bien payée en capital à la conclusion de la vente, et la rente versée tous les mois jusqu’à la fin de sa vie. Différentes formules sont possibles.

Le Figaro

«Manger ou se chauffer»: les Britanniques frappés par la crise

Arnaud De La Grange

REPORTAGE - Le gouvernement Johnson déploie 15 milliards de livres d’aides aux ménages et taxe les énergéticiens.

De notre correspondant à Londres

C’est un nouvel esclavage, une aliénation moderne qu’elle n’aurait jamais cru vivre. «Nous sommes devenus esclaves de nos compteurs à prépaiement pour le gaz et l’électricité. Ce qu’ils nous prennent et ce qu’ils nous laissent comme argent conditionne nos vies, ce que nous pouvons acheter pour nous nourrir», dit Kathleen Kerridge.

Cette habitante de Portsmouth, mère de quatre enfants, décrit avec pudeur et émotion la descente dans la précarité que provoque aujourd’hui la flambée du coût de la vie. Une situation qui frappe des millions de foyers britanniques, alors que la crise du coût de la vie représente le plus grand défi du moment pour le gouvernement britannique.

Comme nombre d’habitants du quartier et de familles modestes du pays, les Kerridge ont recours à ce système de cartes prépayées que l’on introduit dans le compteur après l’avoir achetée dans une boutique du voisinage. Faute de crédit, tout s’arrête. Avec le loyer et la taxe d’habitation, ces dépenses font partie des coûts «non négociables», explique Kathleen. «Alors, le seul budget sur lequel on peut jouer et économiser, c’est celui de la nourriture, dit-elle. On achète moins. Et, quand on achète, c’est de moins bonne qualité. Nous nous nourrissons mal, ce qui est désastreux à long terme pour la santé.» Elle avoue renoncer souvent aux fruits et légumes et à tant d’autres aliments «sains et nutritifs».

Sauter des repas

Cette peur de ne pouvoir nourrir, au moins sainement, ses enfants a fini par affecter sa santé mentale. «Je suis dans un état d’angoisse permanente, j’ai perdu le sommeil, dit celle qui est partiellement rédactrice indépendante et employée de bureau. C’est un cercle vicieux, j’arrive moins bien à travailler, et donc mes revenus baissent…»

À lire aussiCoût de la vie: des millions de Britanniques ne mangent plus à leur faim

Une étude de la Food Foundation publiée il y a deux semaines a créé un choc. Elle montre que des millions de Britanniques sont obligés de moins manger ou de sauter des repas. Plus de 7 millions d’adultes vivraient ainsi au sein d’un foyer qui a manqué de nourriture au mois d’avril. Et 2,4 millions d’entre eux n’auraient pas mangé pendant un jour entier. Le nombre de personnes touchées par cette insécurité alimentaire aurait augmenté de 57 % par rapport au mois de janvier. «C’est dû à la fois à l’augmentation des prix des produits alimentaires, d’au moins 6,7 % sur les douze derniers mois, et à la flambée d’autres budgets, en premier lieu celui de l’énergie, au détriment de celui de l’alimentation», explique Anna Taylor, directrice de la Food Foundation.

Elle s’inquiète de voir «une crise économique se doubler désormais d’une crise de santé publique». Alors que les Britanniques ont déjà des taux de surpoids et d’obésité qui battent des records européens, avec deux tiers des adultes concernés, la crise va encore amplifier le phénomène. «À calories égales, les produits sains sont trois fois plus chers que les autres, dit Anna Taylor, et l’obésité va mécaniquement augmenter chez les bas revenus, qui ne peuvent acheter que des biens de mauvaise qualité.» Elle s’inquiète particulièrement pour les enfants, chez qui la pandémie a déjà multiplié les cas d’obésité, et appelle à «élargir l’accès aux repas scolaires gratuits».

Les banques alimentaires notent que de plus en plus de gens demandent des produits qui ne doivent pas être cuisinés, afin de ne pas dépenser de gaz ou d’électricité. «On nous refuse les pommes de terre, par exemple, car les faire cuire consomme trop de gaz», dit Damien Conrad, du Felix Project, le plus gros distributeur de surplus alimentaires à Londres. «Non seulement de plus en plus de Britanniques sont touchés par la crise, mais ils le sont de plus en plus profondément, constate-t-il. Il faut vraiment en avoir besoin pour venir faire la queue à 8 heures du matin devant un centre qui n’ouvre que l’après-midi.» Au Harrow Hub, dans le nord-ouest de Londres, qui nourrit 1700 familles tous les samedis, la file peut s’étendre sur plus de 1 kilomètre et demi.

Quand le froid reviendra, un nombre croissant de Britanniques risquent de se trouver devant le triste dilemme: «heating or eating» («se chauffer ou se nourrir»). Le patron de Scottish Power, l’un des plus importants distributeurs d’électricité au Royaume-Uni, Keith Anderson, a averti que «jusqu’à 40 % des ménages pourraient être confrontés à la précarité énergétique» l’hiver prochain. Les factures ont bondi en avril, quand le plafond des prix de l’électricité et du gaz, encadré par le régulateur britannique Ofgem, a augmenté de 54 %. «Depuis cette date, le nombre de foyers en insécurité énergétique a bondi de 4,5 millions à 6,5 millions, soit près d’un quart des foyers de tout le Royaume-Uni, dit Adam Scorer, directeur de l’ONG National Energy Action (NEA). Et si des mesures sérieuses ne sont pas prises, ce chiffre montera à 8 millions en octobre.» Passé à 1 971 livres en avril, ce plafond des prix de l’énergie pourrait atteindre les 2 800 livres, a fait savoir mardi Ofgem, soit une nouvelle augmentation de 42 %.

Selon un sondage YouGov publié ce jeudi, 1 Britannique sur 5 dit ne plus parvenir à boucler ses fins de mois. Pour Anna Taylor comme pour Adam Scorer, il est urgent d’«augmenter les allocations dans les mêmes proportions que l’inflation». Celle-ci atteint déjà les 9 %, un taux record en quarante ans, et pourrait passer la barre des 10 %. Tirée pour l’essentiel par les prix de l’électricité et du gaz, elle est aggravée par un marché du travail très tendu, dans le sillage du Brexit. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, a qualifié la situation d’«apocalyptique» pour les prix alimentaires.

Agir plus vigoureusement

Le gouvernement se voit de toute part sommé d’agir plus vigoureusement. Accusé de pas aider suffisamment les familles en difficulté, le chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, a dégainé un nouveau train de mesures ce jeudi. Une annonce opportune au lendemain d’un rapport sur le «Partygate» tançant Boris Johnson… Alors qu’il se refusait jusqu’à présent à une taxe exceptionnelle sur les profits des géants pétroliers et gaziers, estimant qu’elle risquerait de freiner l’investissement, le gouvernement a fait volte-face sous la pression de l’opposition et de l’opinion. Il a annoncé une taxe temporaire de 25 % sur les profits de ces entreprises, pour qui elle sera allégée si elles investissent. En levant 5 milliards de livres, elle nourrira un nouveau paquet d’aides de 15 milliards.

Près de 1 ménage sur 8 parmi les plus vulnérables recevra ainsi au moins 1200 livres cette année. Il s’agira notamment d’un versement unique de 650 livres, auquel s’ajouteront 400 livres de réduction sur les factures énergétiques pour tous les foyers. Les retraités en difficulté recevront 300 livres supplémentaires et les personnes handicapées, 150 livres. Ces mesures s’ajoutent à un premier paquet de 22 milliards de livres d’aides déjà annoncé, avec notamment des réductions des taxes sur l’essence, des coupes d’impôts locaux et, déjà, une réduction des factures énergétiques Devant le Parlement, Rishi Sunak a assuré qu’avec ces aides, pour un total de 37 milliards de livres, les Britanniques les plus modestes allaient ainsi «sentir le poids de l’inflation s’apaiser».

Pour Johnson, il est d’autant plus urgent d’agir que la crise du coût de la vie commence à grever sérieusement l’activité britannique, selon l’indice Flash Composite publié mardi par S&P Global. La BoE a aussi averti que le pouvoir d’achat plombé des Britanniques allait «lourdement peser» sur la demande. Avec une contraction de l’économie britannique au quatrième trimestre. Face à ces cris d’alarme, Boris Johnson a promis que son gouvernement allait «mettre ses bras autour du peuple britannique, comme il l’a fait pendant la pandémie».

À VOIR AUSSI - «En 30 ans, il n’y a jamais eu de pénurie de poisson»: le fish & chips anglais souffre des sanctions russes et de la hausse du prix de l’énergie

Inflation : Vladimir Poutine annonce une hausse des prestations sociales

Face à une hausse des prix massive atteignant 17,8% sur un an en avril, le président russe a tenté de rassurer sa population.

Les internes refusent la quatrième année de médecine générale

Cette réforme contestée porte à dix ans la durée totale des études pour devenir généraliste.

Comment la crise du Covid a fait la fortune des pharmacies françaises

ENQUÊTE - Dotées de nouvelles missions de vaccination et de dépistage, les 21.000 officines de l’Hexagone voient leur modèle économique évoluer.

Le Figaro

Une chute de séracs tue une Française et un Espagnol en Suisse

Neuf autres alpinistes ont été blessés par la chute de gros blocs de glace. Ils ont été héliportés dans deux établissements hospitaliers de Lausanne.

Deux alpinistes -une Française et un Espagnol- ont été tués et 9 autres blessés par la chute de séracs (gros blocs de glace) dans le sud-ouest de la Suisse vendredi 27 mai, a indiqué la police dans un communiqué.

À lire aussiDécès d'un alpiniste népalais lors de l'ascension de l'Everest

Dix-sept alpinistes se trouvaient à 3400 mètres d'altitude, dans le secteur du «Plateau du Déjeuner» lors de l'ascension du Grand-Combin, quand ils ont été happés par les séracs. «Deux personnes sont décédées sur les lieux de l'accident. Il s'agit d'une ressortissante française âgée de 40 ans domiciliée en France ainsi que d'un Espagnol de 65 ans domicilié en Espagne», a indiqué la police. Neuf montagnards dont deux «grièvement blessés» ont été héliportés dans deux établissements hospitaliers de Lausanne, précise le communiqué des autorités.

À lire aussiUn alpiniste grec meurt sur le Dhaulagiri au Népal

D'autres alpinistes ont été évacués par hélicoptère des lieux de l'accident. Au total, sept hélicoptères sont intervenus ainsi qu'une quarantaine de sauveteurs. La police a rappelé qu'il fallait redoubler de prudence voire renoncer aux sorties prévues quand le seuil du 0 degré se trouve aux environs de 4000 mètres. Le Grand-Combin, culmine à 4314 mètres et c'est le deuxième plus haut sommet de la Suisse romande.

À VOIR AUSSI - La France envoie 14 secouristes au Népal pour retrouver les corps des trois alpinistes emportés par une avalanche

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

L'Humanité

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

Premier plan

Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger. REPORTAGE

Vadim Kamenka

Donetsk (Donbass), envoyé spécial.

Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.

Des équipes mobilisées sept jours sur sept

Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

La scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.

Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.

On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA

Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.

Des bombardements quotidiens

Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.

La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.

Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »

Guerre en Ukrainedonbass
Le Figaro

La principale Église protestante américaine publie une liste d'agresseurs sexuels présumés

Le document, qui existe depuis 2007, était régulièrement alimenté par un employé de l'Église, mais est longtemps resté secret. Il recense des centaines d'agressions sexuelles.

Des responsables de la principale Église protestante américaine, la Southern Baptist Convention, ont publié jeudi 26 mai un document de 205 pages listant ses membres ayant été accusés de violences sexuelles.

À lire aussiPédophilie dans l'Église : la difficile prise de parole auprès des enfants

La publication de cette liste intervient quelques jours après celle d'un rapport d'enquête indépendant, qui a conclu que l'Église avait, pendant des années, pratiqué l'obstruction et la dissimulation face aux victimes d'agressions sexuelles. «La liste est rendue publique pour la première fois et constitue une étape initiale, mais importante, dans la lutte contre le fléau des violences sexuelles et la mise en œuvre d'une réforme dans la Convention», a déclaré la Southern Baptist Convention dans un communiqué.

Le document, qui existe depuis 2007, était régulièrement alimenté par un employé de l'Église, mais est longtemps resté secret. Malgré l'existence de cette liste, les responsables semblent n'avoir rien fait pour s'assurer que les personnes nommées n'occupent plus de postes importants, selon le rapport. La liste recense des centaines d'agressions sexuelles, ayant souvent mené à des condamnations. Dans certains cas, les noms des suspects ou d'autres détails sont masqués. Les noms des victimes ne figurent pas dans la liste, mais leur âge est souvent indiqué. Certaines des agressions sexuelles rapportées concernent ainsi des enfants âgés de cinq ans.

À VOIR AUSSI - Pédophilie dans l'Église: Benoît XVI sévèrement mis en cause pour inaction contre des prêtres

«Protéger les plus vulnérables»

Selon le rapport publié dimanche, les victimes présumées d'agressions sexuelles ainsi que les personnes ayant cherché à dénoncer ces faits au sein de l'Église se sont heurtées durant presque deux décennies à «des résistances, de l'obstruction et même une franche hostilité» émanant de membres du comité exécutif. Jeudi, la Southern Baptist Convention a déclaré espérer que «les églises utiliseraient cette liste de façon proactive pour protéger et prendre soin des plus vulnérables d'entre nous».

À lire aussiViolences sexuelles: famille, Église, école... la part des abus sur les enfants dévoilée par l’Inserm

Ce scandale, impliquant près de 400 pasteurs, bénévoles et éducateurs sur deux décennies, et plus de 700 victimes, avait été mis au jour en 2019 grâce aux investigations de deux quotidiens texans, le Houston Chronicle et le San Antonio Express-News. La Southern Baptist Convention, avec un réseau de milliers d'églises, compte plus de quinze millions de membres, surtout dans le sud des États-Unis.

À VOIR AUSSI - Pédocriminalité: «L'Église ne peut plus enterrer ce genre d'affaires aujourd'hui», affirme Jean-Marie Guénois

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Burkini: la Tunisie s’adapte aux habitudes des touristes

REPORTAGE - Sur les plages publiques ou à proximité de certains lieux touristiques, la diversité des tenues de bain est privilégiée.

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Actu

Un soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.

Nadjib Touaibia

Ils sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.

Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.

Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».

Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE

Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.

Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration

En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.

Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.

Guerre en Ukrainecrimes de guerre
L'Humanité

Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

OtanGuerre en UkraineRussiefinlande
Le Figaro

Trente ans après son père, Sebastian Korda veut faire trembler la terre de Roland-Garros

Romain Schneider

Le fils du finaliste de l'édition 1992, défie le phénomène Alcaraz ce vendredi soir (20h45).

Un seul joueur a battu Carlos Alcaraz cette année sur terre. Son nom ? Sebastian Korda. Un succès au premier tour de Monte-Carlo 7-6(2), 6-7(5), 6-3 après un bras de fer de 3h04. Alors bien sûr le prodige revenait tout juste d'un sacre à Miami sur dur et n'avait pas, ce jour-là, joué son meilleur tennis. Mais la performance est de taille quand on connaît la suite. Deux sacres à Barcelone et Madrid pour le gamin de Murcie, outsider numéro un Porte d'Auteuil. Le fils de l'ancien numéro 2 mondial tentera ce vendredi en night cession de rejouer un mauvais coup à l'Espagnol. Au bord du gouffre au tour précédent, mais toujours en vie Porte d'Auteuil, Alcaraz veut sa revanche. Après sa défaite en Principauté, il n'avait pas été avare de compliments sur son bourreau : «Il peut tout faire. Il est rapide, il a un excellent service, un excellent coup droit, un excellent revers, il fait de bonnes volées. Il n'y a rien qu'il ne puisse faire, vraiment. Il est très fort mentalement et physiquement. C'est un adversaire très difficile. Il va être très compliqué à battre dans les prochaines années. J'espère que nous jouerons à nouveau beaucoup et à un bon niveau.»

À lire aussiCarlos Alcaraz, la nouvelle étoile prête à briller à Roland-Garros

Et ce, peut-être dès ce soir ? Korda, tête de série 27, est un Américain qui aime bien la terre battue. C'est d'ailleurs à l'ATP 250 de Parme, disputé sur ocre, qu'il a remporté son seul titre sur le grand circuit en mai 2021. Et ce grand gabarit d'1,96 m, s'était révélé en atteignant les 8es de finale à Roland-Garros en automne 2020, stoppé logiquement sur le Philippe-Chatrier par le patron des lieux Rafael Nadal, son idole absolue. C'est pour l'heure sa meilleure performance dans un Majeur (il a été aussi 8e de finalise de Wimbledon 2021). Il y a deux ans, alors 213emondial, Sebastian s'était ainsi extirpé des qualifications pour rallier pour la première fois le grand tableau des Internationaux de France et avait enchaîné trois succès (dont l'une sur John Isner, 23emondial) ses trois premières sur le circuit principal.

L'Américain, natif de Bradenton en Floride où il réside toujours et où il s'entraîne à l'IMG Academy de Nick Bollettieri, déclarait alors à la presse porte d'Auteuil : «Dès que je suis sur un court, j'essaie d'être comme Nadal». Il confiait d'ailleurs qu'il a appelé son chat… Rafa. «Il est au quatrième tour d'un Grand Chelem, il joue bien, il est jeune, il a de l'énergie. Il a beaucoup d'ingrédients pour devenir une grande star de ce sport, non ?», avait alors salué le Majorquin.

À lire aussiRoland-Garros : «J'ai cru en moi, tout le temps», assure Alcaraz

Dans la famille Korda, il y a donc le père et ses dix victoires en tournoi dans les années 90, la mère Regina Kordova (ancienne 26e mondiale en 1991 qui a participé aux Jeux olympiques de Séoul en 1988), l'aînée et la cadette (toutes les deux dans le top 30 mondial… de golf). La cadette, Nelly (23 ans), ancienne numéro une mondiale, avait bouclé en février 2019 le « Korda Chelem », sacrée à son tour à l'Open d'Australie… de golf, sept ans après sa sœur Jessica, 28 ans.

Et son père n'est jamais très loin. «Mon père m'aide beaucoup, il a un œil sur tout mais ne voyage pas beaucoup avec moi, avait confié le jeune espoir américain. On reste en contact permanent et je sais que je ne serai pas là où j'en suis sans lui.». Sebastian, qui avait marché dans les pas de son papa en s'adjugeant l'édition juniors de l'Open d'Australie 2018, a une belle opportunité de se rappeler aux bons souvenirs du père, trente ans plus tard Porte d'Auteuil. Pour définitivement se faire un prénom.

Roland-Garros : Raducanu s'en sort en 3 sets

La jeune Britannique vainqueur surprise de l'US Open s'est imposée en trois sets.

Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade

Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.

Roland-Garros : une joueuse lance sa raquette de colère et blesse un enfant dans la tribune

LE SCAN SPORT - Irina Begu a jeté sa raquette en plein match mais celle-ci a rebondi avant d'atterrir dans les tribunes et blesser un garçon.

Le Figaro

Julia Ducournau, réalisatrice de Titane : «Je refuse de m'interdire des choses à cause d'une prétendue bienséance»

En 2021, avec Titane, elle est devenue la deuxième réalisatrice de l'histoire du Festival de Cannes à recevoir la Palme d'or. Rencontre avec une audacieuse dont l'univers radical bouscule les stéréotypes.

Festival de Cannes, 17 juillet 2021. Julia Ducournau marque l'histoire du cinéma : Spike Lee lui remet la Palme d'or pour Titane, exploration viscérale et organique du corps, du genre et d'un amour né du chaos. Révélée par son premier film Grave en 2017, la cinéaste française devient alors la deuxième réalisatrice à obtenir le titre suprême sur la Croisette, vingt-huit ans après Jane Campion pour La Leçon de piano. La symbolique a certes son importance dans un milieu toujours dominé par les hommes, mais c'est avant tout une proposition de cinéma radicale, singulière et frappante que salue alors le jury.

À lire aussiViolence extrême et corps malmenés : avec "Titane", Julia Ducournau et Agathe Rousselle bousculent le Festival de Cannes

Un an a passé depuis le sacre. La réalisatrice s'est depuis expatriée à Marseille : nous l'y retrouvons en terrasse, quelques jours seulement avant qu'elle ne rejoigne Cannes pour les cérémonies du 75e anniversaire. «Je ne ressens que maintenant les répercussions de la Palme, à travers de nouvelles sollicitations notamment. Je ne veux pas que l'on vienne me chercher pour un prix, mais parce qu'on aime mon travail et qu'on a envie de le voir grandir.» Autre conséquence de sa notoriété désormais mondiale, elle reçoit aujourd'hui des témoignages d'admiration et de félicitations d'acteurs et de réalisateurs. Depuis peu, elle correspond avec Pedro Almodóvar, l'une de ses idoles. Rien d'étonnant à ce que le maître madrilène se soit d'ailleurs reconnu à certains endroits du cinéma de Julia. La transformation du corps en miroir des métamorphoses de l'âme, l'identité mouvante, le genre… sont des préoccupations communes.

En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022

«J'ai toujours été attirée par les artistes qui décèlent la beauté dans des endroits où on ne la voit pas et qui en font quelque chose de plus profond et urgent que le simple plaisir esthétique», confie-t-elle avant de citer Pasolini, Lynch, Tarkovski, Cronenberg ou Fellini pour le cinéma, Edgar Allan Poe ou Lovecraft pour la littérature, Francis Bacon, Cindy Sherman, Nan Goldin ou Mapplethorpe chez les peintres et photographes. «ll y a un réseau de sens dans les œuvres qui m'ont formée : elles m'ont confrontée à l'idée que la lumière pouvait émaner d'un grand malaise existentiel, qu'une matière vivante ou que l'amour pouvaient émerger de n'importe où. Je suis en quête de cette vitalité dans la noirceur, de cette sidération.» Un effet qu'elle recherche à travers un langage spécifique, le cinéma de genre, idéal, selon elle, pour «manier le symbole de manière totalement désinhibée, créer des récits quasi-mythologiques, et transcender les tabous de l'humanité».

Julia Ducournau, la Cover Story

Dans le conte initiatique Grave , l'éveil à la sexualité et à l'âge adulte d'une étudiante vétérinaire passe ainsi par le cannibalisme. Dans Titane, elle déconstruit les stéréotypes de la féminité à travers le corps mutant — et greffé au titane — d'une danseuse érotique chargée de pulsions meurtrières (la révélation Agathe Rousselle). Perturbant. Polarisant. Insoutenable pour certains. Elle le sait, et l'assume. «Mes personnages ne sont pas à la marge comme on l'a beaucoup dit ou écrit. Ils sont marginalisés. C'est différent. À travers leur corps, j'essaie de montrer des sentiments que nous refoulons pour correspondre à une norme, pour ne pas briser les tabous sociaux. J'ai un besoin viscéral de malmener le non-dit, de montrer les angles morts, tous ces endroits que l'on déshumanise. Je refuse de m'interdire des choses à cause d'une prétendue bienséance. Cette quête de beauté dans les interstices est sans doute liée à l'envie d'avoir une expérience de mon humanité qui soit pleine. Une façon peut-être de conjurer ma peur de la mort.»

Laquelle fait partie du vocabulaire et du quotidien de Julia dès l'enfance : ses parents sont médecins, dermatologue et gynécologue. «Mon rapport à la vie et au corps a forcément été teinté par ce contexte familial. Il n'y a pas de non-dit dans la médecine, de mots qu'on n'ose pas prononcer, de corps qu'on n'ose pas toucher. Pour moi, le corps est depuis toujours au centre de tout. J'ai compris très jeune qu'il ne pouvait en aucun cas être dissocié de l'esprit.» Autrement dit, qu'il parlait pour lui, comme dans ses films où le ressenti physique, l'empathie à travers le corps, remplacent souvent le dialogue. Les mots, Julia Ducournau les aiment pourtant profondément : elle voulait être écrivaine.

Pour moi, le corps est depuis toujours au centre de tout

Enfant, la petite Parisienne est mélancolique, solitaire, comme Alice au pays des merveilles ou la jeune héroïne du film Cria Cuervos, de Carlos Saura dans lesquelles elle se projette immédiatement. Pour tromper l'ennui et rester «dans son monde», Julia écrit, beaucoup, et demande à ses parents de lui donner des sujets de rédaction pendant les vacances. «Il y a trois ans environ, ma mère a retrouvé un texte de CE1. En le lisant, j'étais au bord des larmes. Cela parlait exactement des préoccupations qui m'agitent encore : l'intrusion d'un tiers dans un habitat, le genre, la transformation, le non-dit… Que l'on soit cinéaste ou écrivain, les intrigues et les personnages diffèrent, mais je suis persuadée que le socle, qui vient souvent de quelque chose de lointain, d'archaïque, reste identique.» Adolescente, elle se toque de poésie et aligne les vers : là encore, l'imagerie est très forte, sans concession. Après hypokhâgne et khâgne, elle entend parler de la Fémis. Portée par son éducation cinéphile couvrant l'âge d'or hollywoodien comme la Nouvelle Vague, elle tente le concours en «Scénario» et intègre la prestigieuse école de cinéma. Au cours de la formation, elle s'amuse avec la caméra. «Une révélation. J'ai compris que je ne pouvais aller au bout de mon histoire qu'en la mettant moi-même en images.»

Diplômée en 2008, elle est sélectionnée à la Semaine de la critique à Cannes trois ans plus tard pour son court-métrage Junior. Un récit pas comme les autres, où la puberté d'une jeune fille se manifeste par la perte de lambeaux de chair dont s'échappe un étrange liquide. «Le corps de la femme est un lieu de projection et j'essaie de me le réapproprier dans tous mes films, en ne le considérant pas comme un objet, mais comme un sujet. Le genre et le corps féminins sont politiques au sens où ils font l'objet de projections, de spéculations extérieures qui ont toujours empêché les femmes de se les approprier librement. Par exemple, il est édifiant de voir notre rapport à l'espace public : là où un homme n'y pense pas à deux fois, les femmes l'appréhendent comme un lieu où il faut être vigilante, à l'affût, et établissent des stratégies “au cas où”. Cela reflète bien le statut de victime que la société impose au genre féminin, et que l'on a longtemps cru “normal”, jusqu'à MeToo. Le personnage d'Alexia dans Titane vient sans doute en réaction à ce fantasme archaïque qui a fait de la femme une proie désignée. Et une partie de sa violence vient de ma colère et de ma sidération face à l'ampleur des abus.»

Le corps de la femme est un lieu de projection et j'essaie de me le réapproprier dans tous mes films, en le considérant comme un sujet

La question du genre, prisme systématique des regards et des interprétations dans nos sociétés, elle la connaît à plus d'un titre : officiant dans un type de cinéma encore trusté par les hommes, elle est souvent définie comme l'exception, l'oiseau rare, parfois au détriment de la mise en lumière de son travail d'auteure et de technicienne. «C'est un effort continu de recentrer le débat. Mon genre ou qui je suis dans la vie, ça n'a aucun intérêt, la seule chose qui compte, ce sont les films. C'est à travers eux que nous pouvons communiquer», répond-elle avec le franc-parler qui la caractérise. «Je me suis d'ailleurs toujours reconnue dans les œuvres d'artistes aussi bien féminines que masculins.»

Aujourd'hui, Julia Ducournau travaille sur le scénario de son troisième long-métrage depuis la cité phocéenne, où elle a trouvé un mode de vie plus propice à la création. «Je suis un ours, je ne sors pas beaucoup, je préfère mettre mon énergie dans mon travail. Les deux précédents films, je les ai en partie écrits à Rome que j'avais découverte lors d'un séjour à la Villa Médicis. Cette ville, c'est tout ce que j'aime : la beauté dans le chaos.» De son propre aveu, pour Grave, l'écriture avait été plus limpide, portée par l'énergie vitale des premières fois et «ce luxe absolu de ne pas être attendue». Pour Titane, l'accouchement a été difficile, retardé par quelques périodes d'angoisse et de pages blanches. Aujourd'hui, son troisième bébé se construit à l'ombre d'une Palme d'or. Un poids ? Une reconnaissance rassurante ?

À écouter : le podcast de la rédaction

«Je l'ai plutôt crue encombrante au début. Quand Steven Soderbergh l'a reçue pour Sexe, mensonges et vidéo, il a dit : “Je ne peux que régresser”. C'est exactement ce que j'ai pensé sur le coup. Il a fallu du temps pour que cela décante… Mais je suis mieux armée aujourd'hui pour appréhender les choses. Palme ou non, j'ai compris que le temps de la création est long et suscite de grandes frayeurs. Il y a quelque chose de l'ordre du sacré dans l'écriture qui teste la croyance, l'endurance, la résilience. C'est un processus souvent douloureux.» Pourquoi poursuivre alors ? «Pour la promesse d'extase !», répond-elle avant de retourner s'enfermer dans sa bulle pour concocter un nouveau vertige de cinéma dont elle ne dira rien. Ses préoccupations, de la déconstruction des stéréotypes à la découverte de soi, devraient pourtant y avoir de nouveau le beau rôle : «Je ne vois pas très bien comment un cinéaste pourrait complètement retourner sa veste d'un film à l'autre et oublier ses obsessions et ses fantasmes.» Un réalisateur a dit un jour : «Faire du cinéma, c'est regarder toujours le même diamant, mais sous une facette différente.» En l'occurrence, le diamant brut qu'elle façonne de film en film a déjà révélé un précieux éclat.

Le mystère plane autour de Salam, le film de Diam's présenté au Festival de Cannes

Que faut-il attendre de Salam ? Depuis l'annonce du grand retour de Diam's, au cinéma cette fois, tout intrigue quant à son film, où elle devrait - enfin - tout dire.

Regarder la vidéo

Casting, secrets et bande-annonce : toutes les infos sur le puissant The Gray Man avec Ryan Gosling et Regé-Jean Page

Netflix a dévoilé les premières images de The Gray Man, sa nouvelle superproduction, ainsi que de nombreuses informations sur ce long-métrage événement au casting impressionnant.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Suspense autour d’une possible pluie d’étoiles filantes

Tristan Vey

DÉCRYPTAGE - La Terre va passer dans la nuit de lundi à mardi dans les résidus de la comète 73P qui s’est disloquée en 1995.

Faut-il vraiment s’attendre à un «déluge» d’étoiles filantes dans la nuit de lundi à mardi? Cette annonce qui circule beaucoup sur internet ces derniers jours est à prendre avec beaucoup de précautions. «Tout ce buzz me stresse un peu à vrai dire», explique Jérémie Vaubaillon, astronome à l’Observatoire de Paris et spécialiste reconnu de la question. «J’ai peur que les gens qui s’attendent à un truc fantastique ne soient déçus s’ils ne voient rien, ce qui est malheureusement très possible… Tout cet engouement repose en effet sur des hypothèses qui, si elles ne sont pas totalement farfelues, sont loin d’être certaines.»

Pour le comprendre, rappelons peut-être en préambule ce que sont les pluies d’étoiles filantes. Régulièrement, la Terre croise des nuages de poussières laissées par des comètes lorsqu’elles se subliment en se rapprochant du Soleil (leurs glaces passent de l’état solide à l’état gazeux sous l’effet du rayonnement solaire). Lorsque les grains de matière qui composent ce nuage entrent à très grande vitesse dans notre atmosphère, ils se consument, laissant une traînée lumineuse. Sa couleur peut légèrement varier en fonction de ses composants. En fonction de la densité du nuage et de la vitesse relative des poussières par rapport à nous, le spectacle est plus ou moins beau.

Nuit sans lune

Chaque année, la Terre passe par exemple dans le nuage laissé par la comète Swift-Tuttle au mois d’août. On appelle cet événement les Perséides, car le point d’origine de toutes les trajectoires d’étoiles filantes que l’on observe est situé dans la constellation de Persée (cela correspond au point d’entrée du nuage dans l’atmosphère). À son pic, on dénombre selon les années entre 60 et 100 événements par heure (plus d’une étoile filante par minute).

À lire aussiMission Artémis: comment la Nasa compte retourner sur la Lune

Que doit-il maintenant se passer dans la nuit de lundi à mardi? Certains astronomes, dont Jérémie Vaubaillon, ont calculé que nous pourrions rentrer dans un nouveau nuage de poussières formé par la première dislocation de la comète 73P en 1995 (celle-ci se poursuit à chacun de ses passages au plus près du Soleil, tous les cinq ans environ). Sous certaines hypothèses, une partie des poussières éjectées à ce moment pourrait se retrouver sur une trajectoire que la Terre croiserait mardi aux alentours de 7 heures du matin, heure de Paris. «Mais cela n’a rien de certain et nous ne savons pas en outre si elles auraient une vitesse relative suffisante par rapport à nous pour s’enflammer dans l’atmosphère», prévient l’astronome français. Eu Europe, il fera en outre trop jour pour voir quoi que ce soit, à moins qu’une partie du nuage ne soit légèrement en avance par rapport à ces prévisions. En Amérique du Nord en revanche, la situation sera idéale. Outre le fait que le pic est attendu en pleine nuit, le radiant sera proche du zénith et ce sera une nuit sans lune, idéale pour ce type de spectacle. Peut-être cette conjonction favorable est-elle un peu montée à la tête des amateurs puisque certains sites n’hésitent pas à évoquer le chiffre de 1 000 étoiles filantes possibles par heure! «Cela me paraît tout à fait aberrant», analyse Jérémie Vaubaillon. «Si nous en avions quelques dizaines, je serais déjà très content. Cela voudrait dire que l’on rentre dans un nuage formé par une comète que l’on a vu se briser, ce serait déjà assez exceptionnel en soi!»

Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»

ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.

Une civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel

RÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.

Le cerveau des surdoués est-il différent?

PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.

Le Figaro

«Les images et les phrases choisies pour la diffusion sont trompeuses»: l’agacement de Bruno de «Mariés au premier regard»

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 27/05/2022 à 16:24
  • Publié le 27/05/2022 à 15:08

Marié à Alicia dans la sixième saison du programme de romance de M6, l’ingénieur génie civil de 31 ans ne supporte pas l’image négative que le montage donne de sa petite sœur Carine.

Absent des réseaux sociaux depuis quelques jours, Bruno Vieira a publié jeudi un long message sur son compte Instagram pour manifester son agacement. S’il assure avoir apprécié le tournage de «Mariés au premier regard» et sa rencontre avec Alicia, l’ingénieur génie civil de 31 ans souffre de l’impact que la diffusion du programme a sur ses proches. «Lorsque je vois cette déferlante de haine qui s’abat sur ma famille, j’ai beaucoup de mal à ne pas perdre pied», a-t-il confié.

Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia et Bruno dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia et Bruno dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »

» LIRE AUSSI - Carine («Mariés au premier regard»): «Il y a des choses que je n’aurais jamais dû dire»

Cible des critiques des téléspectateurs après la diffusion du deuxième épisode le 28 mars dernier, Carine a de nouveau essuyé un déferlement de haine après son deuxième passage dans l’émission le 23 mai. Après un déjeuner familial, la petite sœur de Bruno a eu une longue discussion avec Alicia dont seuls les instants épineux ont été gardés au montage. «Cette conversation s’est vraiment bien passée, a pourtant assuré cette dernière. Elle a été bienveillante et ce n’est pas passé à la télé.»

» LIRE AUSSI - Alicia («Mariés au premier regard»): «La production veut faire de l’audience sur mon histoire»

«Faites attention à ce que vous regardez à la télé. Vous ne pouvez pas vous faire un avis comme ça sur des personnes. Ils montrent ce qu’ils veulent», avait ajouté Alicia sur son compte Instagram au sujet des montages. Un avis partagé par Bruno quelques jours plus tard. «La sélection des images et des phrases choisies pour la diffusion sont trompeuses, s’est agacé ce dernier. À la suite de cet épisode, j’ai halluciné de voir les messages que ma sœur recevait et les commentaires plus répugnants les uns que les autres sous mes publications avec elle.» Le candidat de «Mariés au premier regard» a aussi pointé du doigt les médias qui accablent Carine «sans même lui donner la parole» et d’autres participants du programme qui se permettent d’en rajouter.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Bruno Vieira (@bruno_mapr6)

» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .

À VOIR AUSSI - «La production s?est excusée pour son mauvais montage»: Caroline dévoile le véritable scénario de son divorce dans «Mariés au premier regard»

Le Figaro

Sharon Stone fait dérailler une soirée caritative à Cannes en commettant deux délits

La vente était organisée au profit de réfugiés ukrainiens. Mais l'actrice l'a fait capoter avant de conspuer le public et de se sauver, entourée de ses gardes du corps.

Les vedettes défilent, les flashs crépitent, les groupies glapissent et les événements caritatifs implosent. Invitée à la projection du biopic événement de Baz Luhrmann consacré à Elvis, projeté mercredi soir à la 75e édition du Festival de Cannes, l'actrice et productrice américaine Sharon Stone a profité de son séjour cannois pour parrainer une vente aux enchères caritative. L'événement, organisé le 22 mai au profit d'hôpitaux pour enfants en Pologne et d'un projet de soutiens aux Ukrainiens, a cependant tourné au désastre.

À lire aussiShakira plus que jamais sous la menace d'un procès pour fraude fiscale en Espagne

«C'était inimaginable, je n'ai jamais vu ça de ma vie», a témoigné pour Nice Matin un des organisatrices de la vente mise en place avec la participation de l'ONG Better World Fund. Sur le papier, l'encan devait disperser les œuvres de trente artistes depuis une salle de l'hôtel Marriott, sur la Croisette, en marge du festival et d'un prestigieux dîner de gala. Un programme simple et cossu, jusqu'à l'irruption de la vedette. «Sharon Stone est arrivée au dernier moment et a refusé de parler au commissaire-priseur», a témoigné pour nos confrères un des artistes présents à l'événement, dimanche soir. Selon un autre témoin, l'actrice - qui aurait été payée 25.000 euros pour l'événement - se serait «levée et a procédé à la vente elle-même, sans rien demander à personne, en méprisant toutes les règles».

«La fête a été gâchée»

Protégée par ses gardes du corps, Sharon Stone aurait ainsi mené les enchères pendant près d'un quart d'heure, commettant au passage deux infractions pénales : utiliser le marteau du commissaire-priseur et procéder à la vente d'objets qui n'étaient pas au programme de l'enchère. Quels objets ? Son sac à main et un porte-cartes, d'après les témoignages récoltés par Nice Matin. Bien loin de l'ambiance feutrée et polie d'une vente de gala, l'événement aurait alors pris un air chaotique. «Elle n'arrivait pas à procéder aux enchères», a précisé un témoin pour le quotidien niçois, en évoquant le chahut des invités «très enthousiastes». L'actrice serait finalement partie au milieu d'une enchère en rudoyant le public. À cause du bruit, semble-t-il.

La vente aux enchères a été aussitôt annulée après le départ de la vedette. L'interruption abracadabrante de la vente laisse un goût amer à une partie des organisateurs et participants de l'événement. Un artiste a affirmé se sentir «humilié» et «blessé». «La fête a été gâchée», a-t-il précisé à nos confrères. L'accident est d'autant plus pénible à certain qu'une partie des fonds récoltés devait être reversée à la fondation polonaise Virtuosa, qui soutient des hôpitaux pour enfants et entend développer un programme d'aide aux réfugiés de la guerre en Ukraine.

À VOIR AUSSI - Festival de Cannes: la patrouille de France salue Tom Cruise au-dessus du tapis rouge

Cannes : «l'Occident ne comprend rien à l'islam», selon le réalisateur suédois Tarik Saleh

Le cinéaste a présenté aux festivaliers Boy from Heaven, un thriller politico-religieux inspiré du Nom de la Rose et se déroulant autour de l'université islamique d'al-Azhar, au Caire.

L'acteur Ray Liotta s'affranchit de la vie à 67 ans

DISPARITION - L'acteur américain, indissociable du film Les Affranchis de Martin Scorsese, est décédé le 26 mai.

Regarder la vidéo

Gouvernement Borne : Rima Abdul Malak, une «bosseuse» nommée à la Culture

Conseillère Culture et communication d'Emmanuel Macron depuis 2019, cette femme de 44 ans est connue pour être méthodique. Elle incarne une nouvelle génération, capable de faire évoluer le ministère.

Le Figaro

Céline Pina: «L'éloge des rodéos urbains révèle la fascination d'une certaine gauche pour le voyou»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Présenté à Cannes, le film «Rodeo» décrit l'univers des rodéos urbains. Dans une interview, sa réalisatrice a déploré ce qu'elle a appelé la «criminalisation» (sic) de cette pratique illégale. L'essayiste voit dans de tels propos une volonté de mythifier la violence et de «transformer les voyous en victimes».

Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).

Dans une interview accordée à Konbini, la réalisatrice du film Rodeo, actuellement en lice au Festival de Cannes a accusé la police d'être responsable des accidents liés à la pratique du rodéo urbain, activité aussi illégale que dangereuse. Son discours, pétri d'éléments de langage militant, érige cette pratique quasiment au rang de manifeste politique et assimile les interventions de la police à une persécution. Elle révèle la fascination d'une certaine gauche qui voit dans la figure du voyou de banlieue, le symbole de l'opprimé et le ferment de la révolte.

«En fait la pratique elle est criminalisée à mort. Parce qu'elle est illégale, qu'il y a eu des accidents mais surtout les accidents ils sont souvent causés par les flics qui prennent en chasse et qui créent une forme de précarité qui pousse du coup les riders vers la mort, en fait concrètement», a déclaré la réalisatrice.

S'est-elle demandé ce que pensera de son discours la famille du petit garçon de 5 ans renversé dimanche par une bande de jeunes à moto? Mais pour autant force est de constater que ce type d'affirmation, qui transforme les voyous en victime, devient un incontournable du discours politique à gauche. Surtout depuis que l'extrême gauche a assis sa domination sur cette partie de l'échiquier politique. Le renversement de valeurs est devenu une forme d'exhibition de vertu, la fascination pour le «jeune de banlieue», dans sa version «racaille», une preuve de l'existence de sa conscience sociale et de sa sensibilité humaniste.

La réalisatrice cumule les clichés les plus éculés pour transformer ce qui relève de l'irresponsabilité et de l'indifférence à l'autre en démarche politique.

Ainsi, dans cette interview, la réalisatrice cumule les clichés les plus éculés pour transformer ce qui relève de l'irresponsabilité et de l'indifférence à l'autre en démarche politique. Les amateurs de ces rodéos incarnent la tentative de «se fabriquer une famille» dans des endroits «où c'est décomposé», s'ils font «du bruit, c'est pour se rendre visible», et ils sont bien entendu victimes d'une «imagerie complètement réactionnaire». Comprendre: quand on ne les apprécie guère, on est forcément en train de révéler son appartenance larvée à l'extrême droite. Quant à la police, elle les pousse dans la «précarité» et «vers la mort». Il n'y a pas de jeunes au comportement imbécile et dangereux, juste des victimes de la société qui essaient désespérément d'exister aux yeux du monde.

Pourtant une telle attitude pourrait aussi être lue comme la conséquence de familles incapables d'éduquer leurs enfants et de les socialiser normalement. Elle pourrait être la résultante d'un climat social et culturel propre aux quartiers qui impose une culture de la bande, du caïdat et de la violence de groupe. Une telle prise de risque pourrait montrer un besoin pathologique d'exhiber une hypervirilisation liée à des représentations très patriarcales de ce que doit être un homme. De tels comportements peuvent faire penser à un univers mental où le respect est lié à l'exhibition de la force et à la mise en scène de la transgression des règles. Mais non, l'alpha et l'oméga de la réflexion de la réalisatrice, c'est que c'est «la faute à la police».

Le délinquant est élevé au rang de dissident, la violence assimilée à la pureté, son indifférence à l'autre à une forme de sincérité.

Ici la police est l'incarnation de l'autorité, de la société et de ses lois, de l'ordre établi. La mettre en accusation équivaut à trouver sa place dans le camp du Bien car tout ordre est assimilé à de l'oppression ou à de l'hypocrisie. Le délinquant est élevé au rang de dissident, la violence assimilée à la pureté, son indifférence à l'autre à une forme de sincérité envers lui-même et de loyauté envers le groupe. Il ne peut qu'être victime de la société car il la révèle pour ce qu'elle est: une imposture.

C'est tout le discours que l'on retrouve dans la gauche islamogauchiste, woke et racialiste: peu importe que nos sociétés soient démocratiques, égalitaires, laïques et sociales, elle fait comme si nos idéaux, principes et lois n'étaient que de faux-semblants car ils ne réalisent pas dans l'absolu l'idéal qu'ils prônent. C'est oublier que pour autant ces affirmations, traduites en lois, ont un impact réel. La situation des femmes, des étrangers, des vieillards et des malades est bien meilleure là où l'égalité et la solidarité sont des principes constitutionnels, que là où ils ne le sont pas. Contrairement à ce que beaucoup d'artistes et d'intellectuels se réclamant de la gauche dénoncent, les valeurs qui fondent une société et qui légitiment ses lois changent concrètement la vie des gens, même quand ils ne sont pas parfaitement réalisés.

Hannah Arendt , dans son ouvrage majeur sur les origines du totalitarisme a des pages fort éclairantes sur cette union entre une certaine élite et ce qu'elle appelle « la populace ». Elle y voit une des causes de la décomposition des démocraties dans les années 1930.

Ce qui est révélateur dans la phraséologie militante de la jeune réalisatrice, c'est la fascination pour des activités aussi nuisibles que dangereuses. Il y a dans cette façon de mythifier le voyou, dans l'attraction pour la violence et la mise en danger de soi-même et d'autrui, une jouissance de la destruction qui ne dit jamais son nom.

Hannah Arendt, dans son ouvrage majeur sur les origines du totalitarisme a des pages fort éclairantes sur cette union entre une certaine élite et ce qu'elle appelle «la populace». Elle y voit une des causes de la décomposition des démocraties dans les années 1930. Elle raconte notamment que beaucoup d'intellectuels de cette époque «se satisfaisaient d'être les partisans aveugles de tout ce que la société respectable avait banni, sans considération de théorie ou de contenu, ils élevaient la cruauté au rang de vertu cardinale parce qu'elle contredisait l'hypocrisie humanitaire et libérale de la société». Cette alliance entre une certaine élite et le bas de la société se drape dans un discours de quête de justice, où devient exemplaire tout ce qui n'est pas hypocrite. Le mal, parce qu'il est exempt d'hypocrisie, devient donc exemplaire au nom de la franchise de sa cruauté. Le combattre revient donc à vouloir servir le mensonge, la manipulation et à renforcer le système de domination.

Dans cette vision politique où toute idée d'unité nationale a disparu, la société est constituée de groupes organisés qui ne partagent plus rien. La loi n'est plus une référence unificatrice, l'État n'est plus le tiers qui garantit l'existence du commun et il n'y a plus de bien ou de mal puisque rien n'est universel. Il n'existe plus que des tribus qui ne reconnaissent que ce qui est bon ou mauvais pour leur clan, considèrent que l'État est la propriété d'un groupe particulier et que tout ce qui les limite est une atteinte à leur puissance et à leurs membres. Dans ce cadre de représentations, faire de gamins irresponsables des victimes, nier leur dangerosité et mettre en accusation la police est vu comme un geste politique fort. La vérité reste que cette pratique a tué, tue et tuera encore et que la mythifier relève du procédé douteux. Si le film de la jeune réalisatrice peut avoir un intérêt artistique et raconter une histoire forte, sa manière de le promouvoir, elle, ne peut que susciter le rejet. À juste titre.

À VOIR AUSSI - Pourquoi la police ne parvient pas à stopper les rodéos urbains ?

«L'institutionnalisation de l'art contemporain a conduit à une fuite en avant dans la transgression»

ENTRETIEN - Dans son livre Le paradigme de l'art contemporain, la sociologue Nathalie Heinich propose d'envisager l'art contemporain non plus comme une période artistique mais comme un genre. Et explique pourquoi un certain nombre d'artistes se sont radicalisés.

Le Figaro

Un crop top en coton et un sac Birkin à 50.000 dollars : Jennifer Lopez en toute décontraction dans les rues de Bel Air

C'est en toute décontraction que la fiancée de Ben Affleck s'est promenée dans les rues de Bel Air avec le célèbre cabas Hermès.

Un sac à main et une star unique. Jennifer Lopez a été aperçue vêtu d'un pantalon ample gris et d'un crop top blanc alors qu'elle se dirigeait vers un studio de danse dans le quartier de Bel Air, à Los Angeles, le mercredi 25 mai. Elle a également accessoirisé sa tenue de grosses créoles, d'une paire de lunettes de soleil, d'une montre, ainsi que d'un sac Birkin à 50.000 dollars (46.000 euros).

Le cabas de la fiancée de Ben Affleck provient de la marque de luxe Hermès et fait référence à l'actrice et chanteuse Jane Birkin, qui souhaitait un sac adapté au besoin des jeunes mamans. Mais celui que détient la mère des jumeaux Emme et Maximilian Muniz, 14 ans, est fabriqué avec un motif rare et une finition en crocodile, ce qui explique son prix élevé. Son coût reste tout même loin du sac Birkin le plus cher jamais vendu, l'Himalaya, pour la somme de 500.000 dollars (466.000 euros) en 2019.

En vidéo, la bande-annonce du documentaire Halftime de Jennifer Lopez

Un accessoire star pour les célébrités

Jennifer Lopez n'est pas la seule célébrité à avoir succombé au célèbre cabas d'Hermès. Il y a aussi Victoria Beckham, qui détiendrait une collection d'une valeur de 2 millions de dollars, ou Lady Gaga dont le modèle préféré serait l'Himalaya Niloticus, un sac teinté à la main dans un dégradé de blanc et de gris rappelant les montagnes de l'Himalaya.

Ce jour de mai 2005 où Eva Longoria a fait sa première montée des marches dans une robe à 38 euros

Alors qu'elle célèbre sa 17e participation au Festival de Cannes, l’ancienne actrice de Desperate Housewives a révélé une anecdote inattendue sur sa première fois sur la Croisette.

En mini combishort noire, Marion Cotillard fend la nuit cannoise pour la première de Frère et sœur

La Planète marches. - Jour 4. Arnaud Desplechin a présenté son film Frère etsœur, ce vendredi 20 mai, au Festival de Cannes 2022. Avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud dans les rôles principaux.

Regarder la vidéo

Le show Sharon Stone à Cannes : quand deux bellâtres lui enlèvent sa traîne au milieu du tapis rouge

La Planète marches. - Jour 6. Les photographes ont pu capturer de nombreuses personnalités sur les marches du Festival de Cannes, venues assister à la projection du film LesAmandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Rhône : perpétuité requise pour un ex-chanteur accusé d'avoir tué sa compagne

Un ancien chanteur de cabaret est accusé d'avoir tué sa compagne, une danseuse de 35 ans, et d'avoir brûlé son corps en juin 2018.

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise vendredi après-midi à Lyon contre un ancien chanteur de cabaret de 41 ans, jugé depuis mardi par la Cour d'assises du Rhône pour l'assassinat de sa compagne en juin 2018.

À lire aussiRhône: une femme tuée à l'arme blanche, son compagnon suspecté

«Vous avez à juger un homme qui a choisi de commettre un crime de sang-froid», a déclaré dans son réquisitoire l'avocate générale, Marie-Charlotte Fiorio, qui a également demandé une peine de sûreté de vingt-deux ans. Mikael Corcessin-Dervin est accusé d'avoir tué Aline Sepret, une danseuse de 35 ans, et d'avoir brûlé son corps, le 16 juin 2018 à Taluyers (Rhône), au sud de Lyon.

Une «détermination inquiétante»

Durant l'audience, la magistrate s'est attachée à détailler les multiples manœuvres de l'accusé le soir des faits, soulignant chez ce dernier une «détermination inquiétante» dans la commission de son geste. Selon le ministère public, le quadragénaire s'est ainsi assuré par exemple de l'annulation de la visite d'un voisin chez lui le jour du féminicide présumé. En outre, des analyses toxicologiques réalisées dans le cadre de l'enquête ont montré qu'un médicament avait été versé dans deux verres utilisés par la victime. «Cette préparation visait à amoindrir les capacités de résistance de la victime», a estimé Marie-Charlotte Fiorio, précisant qu'une surdose de plus de 500 gouttes d'Amitriptyline - un antidouleur prescrit à l'accusé après un accident de voiture - avait été retrouvée dans le corps de la victime.

La posologie de ce médicament, dont l'effet sédatif peut-être augmenté par l'alcool, se limite habituellement à 50 gouttes par jour. Pour la magistrate, les bouts de tissus retrouvés dans la bouche et sur le cou de l'accusé accréditent la thèse d'un étranglement avec une ceinture avec introduction d'un morceau de tissu dans sa bouche «pour la faire taire». Selon elle, il aurait ensuite brûlé son corps «uniquement pour faire disparaître les preuves». Mikael Corcessin-Dervin présente encore «une dangerosité importante», a encore estimé Marie-Charlotte Fiorio pour qui «l'experte psychiatre a exposé un risque criminologique s'il reste autocentré». «Force est de constater qu'il n'a pas avancé d'un pouce», a-t-elle souligné.

À lire aussiBouches-du-Rhône : un homme se tue lors d'une course camarguaise

Plus tôt dans la matinée, le machiavélisme de l'accusé avait été évoqué par l'avocat de la famille de la jeune danseuse. «Vous aviez créé votre toile d'araignée et vous ne pouviez plus en sortir», a estimé Me Patrick Uzan pour qui Mikael Corcessin serait à l'origine d'une tentative de meurtre de sa compagne un mois avant sa disparition. En mai 2018, la jeune femme s'était réveillée en pleine nuit la tête en sang. L'accusé avait affirmé qu'elle s'était blessée à cause d'une crise d'épilepsie. «Il est l'otage de ses simulacres, il pense que nous sommes inférieurs», a conclu Me Uzan.

«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées

Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.

«SOS» : une femme victime de violences conjugales glisse un message à une pharmacienne pour qu'elle appelle la police

Inscrite discrètement sur un morceau de papier, l'alerte a permis l'arrestation du mari en quelques minutes.

Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif

Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.

Le Figaro

«Je veux survivre et je survivrai» : Ruby Barker de La Chronique des Bridgerton se confie sur sa santé mentale depuis l'hôpital

C'est dans une vidéo publiée sur son compte Instagram que l'actrice britannique de 25 ans s'est livrée sur sa santé mentale.

«Je vais mieux.» Ruby Barker, interprète de Marina Thompson dans la saison 1 de la série La Chronique des Bridgerton, a tenté de rassurer ses fans dans une vidéo d'environ 5 minutes qu'elle a publiée sur son compte Instagram, le jeudi 26 mai. «La semaine de la santé mentale c'est chaque semaine pour moi. J'ai l'impression de ne pas avoir été totalement honnête, donc pour mes followers, il est temps d'être transparente. Je me bats depuis Bridgerton, c'est la vérité. Merci à tous de me soutenir et de me montrer votre amour. #sensibilisationàlasantémentale», a légendé la jeune femme de 25 ans.

C'est en direct de l'hôpital, dans un sweat noir avec l'inscription «Toxic» sur les deux coudes et avec le visage et les cheveux aux naturels qu'elle a décidé de prendre la parole auprès de ses 231.000 abonnés. Celle qui a brillé aussi dans dans How to Stop a Recurring Dream commence son témoignage par une question : «Comment allez-vous vraiment ? Moi, je vais mieux, je n'allais vraiment pas bien pendant très longtemps et pour être honnête avec tout le monde, j'ai dû me battre». L'actrice britannique a continué : «Je vais faire une petite pause et j'encourage tous ceux qui sont dans le même cas que moi à faire de même, arrêtez d'être si dur avec vous-même».

À lire aussiBella Hadid se confie sans filtre sur sa santé mentale "insoutenable et invalidante"

«Je veux survivre, je vais survivre et je dois survivre»

Et de poursuivre : «On a besoin de changer le dialogue et parler de la santé mentale. Je dis ça parce que j'étais moi-même dans ce cas, j'étais pleine de rage, de colère, tout ce traumatisme intergénérationnel amassé en moi». Elle a ajouté : «Maintenant que j'ai un diagnostic, je trace une ligne dans le sable (...), je dois changer et c'est exactement ce que je suis en train de faire».

L'actrice britannique a ensuite voulu «remercier toutes les personnes qui m'ont aidée». Elle a fait référence à sa famille, ses amis, la productrice de la série Shonda Rhimes et la plateforme Netflix pour lui avoir «donné l'opportunité et m'avoir sauvée».

En vidéo, la bande-annonce de la saison 2 de La Chronique des Bridgerton

Avant de terminer la vidéo par une chanson a cappella qui la fait se «sentir bien», elle conclut d'un puissant : «Je veux survivre et je survivrai, je vais le faire».

Le baiser endiablé d'Austin Butler et Kaia Gerber sur le tapis rouge de Cannes, à la première d'Elvis

Mercredi 25 mai, la fille de Cindy Crawford a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes 2022 pour soutenir son petit ami, acteur star du film Elvis, présenté hors compétition.

«C'est horrible, humiliant, insensé» : Johnny Depp témoigne pour la seconde fois contre d'Amber Heard

Mercredi 25 mai, l'acteur a dénoncé les accusations de violences conjugales portées par Amber Heard, en témoignant de nouveau lors du procès pour diffamation qu'il lui intente.

En plein procès, une femme crie que Johnny Depp est le père de son bébé

Une spectatrice du procès qui oppose l'acteur à Amber Heard s'est manifestée dans la salle d'audiences, le lundi 23 mai. Elle a affirmé que le comédien était le père de son enfant.

Le Figaro

La reconversion de l'ex-cheffe de cabinet de Marc Fesneau dans un lobby de pesticides inquiète Barbara Pompili

Le Figaro

L'ancienne ministre de la Transition écologique craint que la société en question ait «une porte d'entrée extrêmement proche» du ministère de l'Agriculture, désormais géré par Fesneau.

«Clairement, ça interroge.» Désormais ex-ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili s'inquiète. Sur le plateau de France Info vendredi 27 mai, celle qui est désormais candidate aux élections législatives a pointé du doigt la reconversion de l'ancienne cheffe de cabinet de Marc Fesneau. Auparavant au ministère des Relations avec le Parlement, Éléonore Leprettre rejoint en effet la principale organisation des sociétés d'agrochimie, Phyteis.

À lire aussiMinistres, conseillers, députés : pourquoi leur départ dans le privé pose parfois problème

Un choix qui «pose question». Selon Barbara Pompili, «on sait à quel point les relations qui se créent dans les cabinets sont des relations de proximité». Or ,Marc Fesneau est désormais en charge de l'Agriculture, et l'activité que va mener Éléonore Leprettre est celle d'un «lobby très puissant» des pesticides. «Elle ne savait peut-être pas que mon collègue allait devenir ministre de l'Agriculture», a reconnu la candidate dans la Somme, qui ne peut s'empêcher de constater que «là, on aurait un lobby qui aurait une porte d'entrée extrêmement proche du ministre en exercice.»

À ce stade, ni le ministre ni son ancienne directrice de cabinet n'ont réagi. La reconversion de cette dernière a également été validée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui pourrait malgré tout émettre des réserves à l'avenir.

À VOIR AUSSI - Pesticides: agriculteurs pollueurs ou victimes?

Passe sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel

L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

Regarder la vidéo

Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro

EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».

L'Humanité

Séquelles #32 Muriel Pic bivouaque dans les temps faibles

Nos recommandations culturelles

L’argument du rêve, deuxième volet de ses Élégies documentaires, fait de l’histoire tragique de notre temps le rêve de poètes du passé. Elle les invite dans un grand livre alliant didactique, critique et émotion

Alain Nicolas

« Le rêve raconte », le rêve n’est pas raconté. L’argument du rêve, de Muriel Pic, accueille ceux dont des poètes se font les ambassadeurs. Sei Shōnagon, poétesse japonaise du XIème siècle, Annette von Droste-Hülshoff, Allemande des débuts du romantisme, Robert Lax et Lorand Gaspar, nos quasi-contemporains, « accueillent » des récits, des images d’époques différentes, parfois postérieures à la leur et s’en font les porte-paroles au moment où ils paraissent sous la plume de Muriel Pic.

Cette rencontre, impossible et pourtant pensable, logique, évidente, forme les rêves dont ce livre recueille les « arguments ». Arguments : comme on dirait pour un ballet ou un conte mais, pourquoi pas aussi comme un élément venant à l’appui d’un discours. C’est l’ensemble de la poésie qui, renversant l’argument, affirme son autorité rêveuse.

Ainsi Sei Shōnagon, qui vivait à la cour impériale du Japon, raconte l’histoire arrivée en avril 1945 à Okinawa, quand, devant le débarquement américain les militaires japonais forcèrent les civils à s’entretuer et à se suicider.

« C’est Sei Shōnagon

Témoin à rebours

Qui dicte en rêve une grisaille

Une épopée de la mélancolie »

Le passé comme rêve d’un passé plus lointain encore, comme rêve de poète, vision de plans en surimpression, c’est que propose Muriel Pic en une méditation informée dont la puissance emporte le lecteur. La poétesse japonaise, qui établissait des listes pour toutes les choses de la vie, est ainsi invoquée comme si la vigueur formelle de l’époque et son autorité d’autrice pouvaient se projeter dans son futur lointain devenu notre passé récent. L’événement réel d’Okinawa, impensable pour elle, rend pensable cette coïncidence onirique. Les thèmes de la poésie classique de cour et les faits cruels du militarisme japonais qui échappe à la stylisation des arts martiaux sont présents dans le texte de Muriel Pic, se mêlent avec subtilité et violence.

« Fin de partie

Le chant du coq est imité

le veilleur a donné le signal :

dans le cadre de la fenêtre

une ombre glisse sur le ciel

l’amant disparaît dans l’aube

d’oiseaux par la gauche.

Présage : ce sera batailles et guerres

le reverra-t-elle ?

Elle voit des plages couvertes de gisants

de secondes mortes

chacun la sienne »

Visions de l’horreur allant jusqu’à la précision des lettres des kamikaze et des blessures des irradiés, enchâssées dans la forme de moins en moins calme du poème ancien, les rêves rêvés de la « fille de l’an mille », forment ce que Muriel Pic appelle des « élégies documentaires », terme paradoxal alliant la « nécessité du rythme didactique et de l’émotion ».

Annette von Droste-Hülshoff, mal connue des lecteurs français, peu traduite, apparaît, en présence d’images d’il y a cent ans. Sur les îles de la Baltique ou au bord des lacs autour de Berlin, hommes et femmes dénudés s’adonnent aux joies de la « FreiKorperKultur », la culture du corps libre. La photo fixe ces activités joyeuses, tirant les corps vers la pose plastique, les études de nu. L’espéranto devient « l’idiome idéal », promesse de paix

« la compréhension d’égal à égal

la fraternité des hommes nus

le grand partage

en seize règles grammaticales »

Le monde poétique d’Annette, qui a vécu après les premières générations du romantisme allemand, nous parvient, réfractée par ces moments d’utopie de la nature. Orplid, une île imaginaire, « île libre, nom d’une utopie » venue de l’œuvre de Mörike un poète qui était son contemporain, s’impose à la place de l’île de Sylt, temple du nudisme. Muriel Pic réinvente ces rêves de liberté qui traversaient le corps de Droste, meurtri par la maladie.

« J’ai rêvé d’un impossible futur

les images d’un autre été

bien plus grande que des miniatures

où se baladaient des corps nus

des naïades avec leur progéniture »

Le rêve s’incarne, à l’image de cette plongeuse qui figure sur la couverture, en vol

« Ô toi qui ne touchera jamais le ciel

athlète de la fin suspendue

tu plonges dans l’étendue

ni sujet ni assujettie »

Droste rêve aussi la fin du rêve, l’utopie détruite ou alors, plus perversement, retournée en un moyen de contrôle social, par la « Stasi sans maillot ».

Une troisième partie se situe à Patmos, l’île où fut écrite l’Apocalypse, et, avec les poètes Loránd Gaspar et Robert Lax, travaille, selon les mêmes principes.

L’Américain Robert Lax « écrit les apocalypses quotidiennes ». Loránd Gaspar chante l’Exil, et leur rêve est roulé par toutes les vagues qui de Patmos à Lesbos transportent les rêves et les morts des persécutés.

« Un enfant écrit sur un carnet :

7 août 2017

rien ne change sur la terre,

Plus que sept secondes –solaires.

Clarté de la nuit ouverte

voilà les corps célestes

l’étoile des naufragés. »

L’argument du rêve gagne un des paris que la poésie n’a plus tenus depuis longtemps, dire le monde sans s’assujettir à l’ « universel reportage », écarter ses jointures sans grandiloquence. « Le poème bivouaque dans les temps faibles », dit Muriel Pic, qui le démontre simplement. « Le poème est un moment critique. Il donne forme à une inquiétude »

poésieséquelles
Le Figaro

Suicide d'un étudiant qui accusait un élu parisien de viol : l'enquête classée sans suite

Un conseiller à la mairie de Paris et son compagnon avaient été mis en cause à la suite de la mort de Guillaume T., retrouvé pendu dans sa chambre. L'affaire avait avait déclenché un mouvement #MeTooGay

L'enquête sur l'éventuelle responsabilité d'un élu parisien quant au suicide en 2021 de Guillaume T., étudiant qui l'accusait de viol et dont le témoignage avait déclenché un mouvement #MeTooGay, a été classée sans suite, a-t-on appris vendredi 27 mai de source proche du dossier.

À lire aussiViolences sexuelles : peut-on créer un fichier des personnes soupçonnées ?

L'enquête a été classée le 3 mai, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris. «Ce classement ne me surprend pas. Toutes les accusations étaient fausses, celles de viol et celles de violences», a réagi Me Fanny Colin, avocate de Maxime Cochard, conseiller à la mairie de Paris, qui avait été mis en cause. Me Colin souhaite, par ailleurs, que Maxime Cochard et le compagnon de ce dernier, qui avaient été «injustement évincés», «soient immédiatement réintégrés» dans leurs fonctions professionnelles.

«Des abus de nature sexuelle»

Le 21 janvier 2021 sur Twitter, Guillaume T., 20 ans, avait accusé de viol Maxime Cochard, alors élu PCF, et le compagnon de ce dernier. L'élu avait contesté ces accusations, qui avaient ensuite suscité des centaines d'autres messages sur les violences sexuelles dans les milieux gays. Le Parti communiste avait alors annoncé avoir demandé à Maxime Cochard et son compagnon «de se mettre en retrait de toutes leurs responsabilités du PCF Paris». Le 9 février, Guillaume T. était retrouvé mort, pendu dans sa chambre du campus de Nanterre (Hauts-de-Seine). Au nom de sa famille, Me Élodie Tuaillon-Hibon avait déposé le 18 février 2021 «une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

À lire aussiViolences sexuelles : peut-on créer une présomption de non-consentement en dessous de 15 ans ?

L'avocate avait choisi cette qualification criminelle, dite des «coups mortels», qui nécessitait de démontrer une volonté de l'accusé de porter une atteinte physique à la victime et que cette atteinte soit la cause directe de la mort. Elle avançait que des «violences volontaires» auraient pu, selon elle, causer son geste, les attribuant implicitement à Maxime Cochard et au compagnon de l'élu, comme «des abus de nature sexuelle susceptibles d'être qualifiés de viol, qui peuvent constituer des violences». Une enquête avait été ouverte le 22 mars 2021 et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Contactée, Me Tuaillon-Hibon n'a pas souhaité s'exprimer.

À VOIR AUSSI - Affaire de Montreux: la police suisse privilégie la piste du suicide collectif de la famille française

«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux

ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.

Le PDG d'un grand groupe d'assurance mis en examen pour viols et traite d'êtres humains mineurs

Selon une source proche de l'enquête, l'homme d'affaires mis en cause est le numéro un d'Assu 2000, Jacques Bouthier.

Regarder la vidéo

Isère : cinq morts, dont deux enfants, dans le crash d'un avion de tourisme

Un avion de tourisme s'est écrasé samedi 21 mai dans le massif de Belledonne, sur la commune des Adrets. Cinq personnes ont trouvé la mort.

Le Figaro

Russie : un nouveau chef pour le parti ultra-nationaliste LDPR

L'économiste Léonid Sloutski succède à Vladimir Jirinovski, dont les idées anti-occidentales se sont imposées dans la vie publique russe.

Le parti ultra-nationaliste russe LDPR a choisi vendredi 27 mai son nouveau chef, le député Léonid Sloutski, un mois et demi après la mort de son dirigeant historique et emblématique, Vladimir Jirinovski.

À lire aussiVladimir Jirinovski, provocateur en chef de la campagne électorale russe

Sur son compte Telegram, la formation a indiqué que Léonid Sloutski, 54 ans, avait été élu «à l'unanimité» lors d'un congrès à Moscou. Il était le seul candidat. Léonid Sloutski est le chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du Parlement russe. Il a fait partie de la délégation de Moscou lors des récentes négociations de paix avec Kiev, des pourparlers au point mort depuis mars.

Économiste de formation, il est député à la Douma depuis 2000. Après son élection, vendredi, il a promis de «renforcer» le programme social de son parti, selon l'agence TASS. En 2018, Léonid Sloutski a été accusé de harcèlement sexuel par plusieurs journalistes russes, des accusations rares en Russie, un pays très à la traîne dans la lutte contre les violences sexistes. Une Commission de la Douma n'avait pas donné suite à ces accusations, rejetées en bloc par l'intéressé.

Rôle d'opposition de façade

Le parti libéral-démocrate (LDPR) a été fondé en 1992 par Vladimir Jirinovski. Il a remporté 7,55% des voix lors des législatives de 2021, derrière les communistes (18,93%) et le parti de Vladimir Poutine (49,82%).

Classé à l'extrême droite, Vladimir Jirinovski, mort en avril à 74 ans, avait participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne. Son parti a toujours été représenté et bien visible dans les instances locales et nationales. Le LDPR est toutefois accusé de jouer un rôle d'opposition de façade qui, au final, se range toujours derrière les grandes décisions de Vladimir Poutine.

À lire aussi«Le nazisme ordinaire», une grande vague patriotique orchestrée par le Kremlin

Les idées anti-occidentales de Vladimir Jirinovski, obsédé par la grandeur de la Russie, et qui paraissaient extrêmes dans les années 1990, se sont peu à peu imposées dans la vie publique russe, y compris au Kremlin. Fin 2021, Vladimir Jirinovski avait prédit que l'année 2022 «ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance», annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.

À VOIR AUSSI - La confiance dans la Russie est «perdue pour des générations», selon la Première ministre finlandaise

Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne

Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

L'Humanité

Festival de Cannes.  As Bestas : dans la montagne, les sentiers de la haine

Actu

Le cinéaste espagnol, Rodrigo Sorogoyen, auteur des excellents El Reino ou encore Madre, raconte la fracture sociale dans un petit village de Galice dans un terrifiant et grandiose thriller.

Cyprien Caddeo

Le meilleur film de la sélection cannoise n’est pas en compétition. Dommage. Présenté en section « Cannes Premières », ovationné lors de sa projection officielle, « As Bestas », le nouveau thriller politico-social du talentueux Rodrigo Sorogoyen, a roulé sur la Croisette. 

Un couple de Français qu’on devine embourgeoisés, campés par Marina Foïs et Denis Ménochet, s’est installé dans un hameau reculé et pauvre au coeur des montagnes de Galice. Eux ont des rêves de retour à la terre, veulent retaper les maisons abandonnées, développer le bio. La néo-ruralité dans toute sa splendeur. Cela leur attire l’ire de deux frangins galiciens, paysans à la présence inquiétante. Ils feront tout pour que les « colonisateurs français » plient bagage. D’abord, les moqueries, le racisme ordinaire. Puis les humiliations. Puis le harcèlement. Puis la violence.

Impossible dialogue

On pense très fort à  Délivrance de John Boorman. Dans le film traumatique de 1972, des hommes d’affaires d’Atlanta partis explorer le « Sud profond » en canoë sont massacrés par des rednecks qui ne supportaient pas que des bourgeois violent leurs terres. Derrière la violence, se racontait la grande fracture sociale, quasi anthropologique, de l’Amérique. Cela marche toute aussi bien en Europe. Les inquiétants frères, tués à petit feu par la sinistrose et le déclassement, remplacent ici les Tom Sawyer dégénérés de Boorman. La plaie entre les deux mondes, bourgeoisie en exil des grands centres urbains et ruralité appauvrie, elle, souffre des mêmes causes et produit les mêmes effets.

Loin d’un film méprisant sur son sujet,  As Bestas raconte au-contraire l’impossibilité du dialogue entre deux classes sociales qui évoluent dans le même environnement, mais l’appréhendent de manières radicalement opposées. Faute de pouvoir se comprendre, les protagonistes se jaugent de loin, se scrutent, apprennent à se haïr. C’est dans ce décalage que s’infiltre la tension, que Sorogoyen fait doucement monter comme un venin, et qu’éclosent ses monstres.

Marina Foïs explosive

Le cinéaste espagnol apporte un soin particulier à ses personnages, chacun, à leurs façons, des bêtes prises au collet de la montagne, comme le suggère le titre. Les quatre principaux protagonistes ont chacun le droit à une scène d’anthologie. Marina Foïs, en retrait dans la première partie du film, explose dans la seconde à l’occasion d’un face-à-face d’une violence inouïe avec sa fille (Marie Colomb) - Rodrigo Sorogoyen prouvant là qu’il est un directeur d’acteurs autant à l’aise dans la langue de Molière que de Cervantès. L’actrice française aurait pu prétendre à un prix. Tant pis, reste l’immense plaisir d’avoir vu un grand film.

Festival de Cannes 2022
L'Humanité

Compétition. Les sables mouvants de l’Iran

Nos recommandations culturelles

Après la Loi de Téhéran, le réalisateur iranien Saeed Roustayi poursuit avec éclat l’introspection de son pays.

Pierre Barbancey

Leila et ses frères, de Saeed Roustayi, Iran, 2 h 45

Trois cinéastes iraniens présents sur la Croisette, dont l’un à la Quinzaine des réalisateurs (Ali Behrad pour Tasavor) et deux en compétition, Ali Abbasi avec les Nuits de Mashhad (voir l’Humanité du 23 mai) et Saeed Roustayi venu présenter son troisième long métrage, Leila’s Brothers (Leila et ses frères), ce n’est pas rien. À quoi il faut ajouter la présence de l’oscarisé Asghar Farhadi, récompensé en 2021 par le grand prix du Festival de Cannes et cette année membre du jury. Si Abbasi a choisi l’exil, Behrad et Roustayi, tout comme Farhadi, continuent à tourner dans leur pays d’origine même s’ils doivent souvent employer la ruse pour contourner la censure. Tous n’ont de cesse d’imprimer à leurs histoires singulières la marque de leur société.

Ainsi, Saeed Roustayi n’esquive pas les questions politiques, économiques et sociales. Celles-ci ne sont pas des toiles de fond mais le moteur des comportements. Son film précédent, la Loi de Téhéran, avait révélé son talent en la matière, dévoilant une société rongée par la corruption et la drogue, mettant en scène des milieux pauvres, des personnages mafieux et des corps d’État consacrés à une terrible répression.

Leila (Taraneh Alidoosti), une femme iranienne, forte même si célibataire, ses quatre frères et ses vieux parents tentent de survivre, voire de simplement exister dans un pays en plein bouleversement, où la crise économique est un quotidien sans éclat. Comme un poids qui attire la famille dans les sables mouvants de la pauvreté. La plus consciente et la plus courageuse est bien sûr Leila. Les premiers plans, où la police, matraque en main, pénètre dans une usine et intime l’ordre aux ouvriers d’arrêter le travail comme le veut la direction pratiquant le lock-out, sont sans concession. Mais c’est également le premier signe de lâcheté de l’un des frères, Alireza (Navid Moham­madzadeh, excellent). Au lieu de se battre avec ses camarades, il s’enfuit. Les trois autres garçons, quadras et quinquas, pourtant attachants, ne valent guère mieux. Connaissant cette tendance, Leila va tenter de prendre les choses en main.

Des tentatives qui se heurtent au poids de la tradition au moment où il faut remplacer le chef du clan de la famille non pas nucléaire mais étendue, tribale. Contre toute attente, le père de Leila, Esmail (Saeed Poursamimi), méprisé par les autres jusque-là, est d’abord choisi pour de vulgaires raisons pécuniaires avant d’être déchu et donc humilié. Le choc des temps anciens et des temps dits « modernes », nœud gordien de l’histoire et, plus largement, de l’Iran d’aujourd’hui.

Le film de Saeed Roustayi recèle en lui, dans les propos, les personnages (et leurs caractéristiques), l’image, le rythme (et le montage) une dynamique étonnante. Dès les premiers plans, des pleurs de Leila lorsqu’elle se fait masser – filmée en contre-plongée, seul son visage apparaissant –, aux derniers, les larmes d’Alireza à la mort du père lors de la fête d’anniversaire d’une nièce, la boucle n’est jamais bouclée. La vie n’est qu’une tragi-comédie où le seul curseur est la dignité humaine, nous dit Saeed Roustayi.

Festival de Cannes 2022
Le Figaro

Après la tuerie au Texas, la police sous le feu des critiques

Les forces de l'ordre sont accusées par certains de leurs détracteurs d'avoir mis trop de temps à agir lors de la fusillade dans l'école d'Uvalde.

La police était sous le feu des critiques jeudi 26 mai au Texas, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école d'Uvalde, où un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes mardi. Lors d'une conférence de presse, un responsable des forces de l'ordre, accusées de passivité, a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.

À lire aussiTuerie au Texas: «Pour une partie des Américains, y compris démocrates, l'arme à feu est un objet culturel»

À VOIR AUSSI - Tuerie au Texas: un leader démocrate interpelle le gouverneur républicain en plein point presse

La Maison-Blanche a annoncé que Joe Biden se rendrait avec son épouse Jill dimanche sur place pour «partager le deuil de la communauté» de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu des dernières années dans le pays.

Selon une vidéo et de nombreux témoignages, des parents ont attendu devant l'école, pendant une éternité selon eux, sans que la police n'intervienne, alors que le lycéen, Salvador Ramos, était en train de perpétrer son massacre dans une salle de classe.

Une situation «complexe»

«Environ une heure» après que ce dernier était entré dans l'école, des unités de la police aux frontières américaine sont arrivées, «sont entrées dans l'école et ont tué le suspect», a dit lors de la conférence de presse Victor Escalon, le directeur régional du département de la Sécurité de l'État du Texas. Face à la presse en nombre et à la douleur des familles, il a répété qu'il y avait «beaucoup d'information, de nombreux points fluctuants» dans l'enquête. «Cela prend des jours, des heures, cela prend du temps», a dit Victor Escalon.

Il a indiqué que, contrairement à ce qui avait été mentionné auparavant, l'auteur de la tuerie n'avait «fait face à personne», à aucun policier, avant de s'introduire dans l'école. Avant d'y entrer, a souligné Victor Escalon, il a tiré sur l'école. «Quatre minutes plus tard», les premiers policiers locaux sont arrivés sur place. «Ils entendent des coups de feu, prennent des balles, se replient et s'abritent», a déclaré le responsable de la police jeudi. Il était alors 11H40 mardi, et Salvador Ramos était dans l'école primaire Robb. C'est à partir de ce moment-là que des parents ont commencé à arriver devant l'école.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l'établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l'une des personnes à l'extérieur de l'établissement.

«Durant ce temps-là», a indiqué lors de sa conférence de presse Victor Escalon, les policiers, touchés par des tirs, «évacuent du personnel, des élèves, des enseignants... Il se passe plein de choses, c'est complexe». Puis, une heure plus tard, les policiers spécialisés sont arrivés et ont tué le jeune homme à l'origine du massacre.

Le débat sur la possession d'armes n'avance pas

Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers. L'auteur de la fusillade avait visé sa grand-mère avant de se rendre à l'école avec un fusil semi-automatique AR-15.

Jeudi, le fabricant de cette arme a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la grande convention organisée au Texas en fin de semaine par la NRA, le principal lobby des armes du pays.

La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16.000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique. En plus d'un mémorial similaire devant l'école, vingt-et-une croix blanches ont été alignées sur la place centrale d'Uvalde, autour d'une fontaine, pour marquer la mémoire de chacune des victimes. Des dizaines d'habitants, proches, élèves et amis s'y recueillaient jeudi, déposant des gerbes des fleurs, ainsi que l'a fait Meghan Markle, l'épouse du prince britannique Harry.

Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

Le mouvement «March for our Lives», créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.

À VOIR AUSSI - Tuerie au Texas: le démocrate Beto O'Rourke accuse le gouverneur d'être responsable de la fusillade

Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne

Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

Le Figaro

Pizzas Buitoni : sept nouvelles plaintes déposées au Tribunal judiciaire de Paris

Laetitia Lienhard

Alors qu'un juge d'instruction a été désigné mi-mai, deux familles représentant trois enfants contaminés se constituent partie civile pour avoir accès au dossier et demander des dommages et intérêts.

L'affaire des pizzas Buitoni contaminées se poursuit. Sous l'autorité du parquet de Paris depuis le 22 mars dernier, les investigations sont désormais diligentées un juge d'instruction qui a été désigné le 12 mai. C'est dans ce cadre que sept nouvelles plaintes ont été déposées avec constitution de partie civile, ce vendredi, au bureau du juge d'instruction, au tribunal judiciaire de Paris.

À lire aussiUn juge d'instruction pour démêler le «scandale Buitoni»

«Cela va nous permettre d'accéder au dossier d'instruction», explique maître Richard Legrand, l'avocat des familles qui viennent de porter plainte. Ces sept plaintes sont portées par deux familles différentes qui représentent trois enfants d'une dizaine d'années contaminés par la bactérie E.coli après avoir consommé des pizzas de la gamme «Fraîch'up» de la marque Buitoni. «Les victimes mais aussi les familles proches qui constituent les foyers des victimes peuvent porter plainte à savoir les parents et les conjoints», met en avant l'avocat.

«Les personnes qui estiment avoir subi un préjudice direct du fait de l'infraction présumée peuvent porter plainte et demander des dommages et intérêts», explique Albane Lancrenon, avocate pénaliste au sein du cabinet de Gaulle Fleurance & Associés. C'est le cas pour ces sept plaintes déposées, mais le montant demandé n'a pas été dévoilé. L'avocat Richard Legrand représente, au total, une quinzaine de familles.

La semaine dernière, l'ONG Foodwatch a également déposé deux plaintes au tribunal de Paris pour sept infractions à l'encontre, respectivement, de Buitoni et de Kinder, dont «mise sur le marché de produits préjudiciables à la santé, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie aggravée».

À lire aussiBuitoni : contaminations, plaintes, pizzas concernées... Le point sur le scandale sanitaire

Pour rappel, au 4 mai 2022, 56 cas confirmés de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) et d'infections aux bactéries E.coli producteurs de shiga-toxine (STEC) en lien avec la consommation de pizzas «Fraîch'up» de marque Buitoni ont été identifiés par Santé Publique France. 55 enfants et 1 adulte ont été touchés dont deux décès.

McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»

La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.

Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement

La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.

Maisons Phénix, la descente aux enfers d'un symbole du rêve pavillonnaire

RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.

L'Humanité

Acid. L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît

Actu

Dans son documentaire présenté à Cannes dans la sélection des films indépendants, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.

Pierre Barbancey

Atlantic Bar de Fanny Molins, France, 87 mn

C’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.

La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.

Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.

Un Certain Regard  À Haïfa, un tableau de lutte, de nostalgie et de chagrin

Mediterranean Fever, de Maha Haj, Palestine-Allemagne-France-Chypre-Qatar, 1 h 48

Walid, un Palestinien de Haïfa, mariée à une infirmière, vit sa quarantaine dans la dépression. Il ne travaille plus et s’acharne à vouloir écrire un roman. À la maison du matin au soir, il s’occupe des tâches ménagères. Son voisin, Jalal, un petit escroc lié au milieu qui règne sur la ville, fait de même. Ils ne savent pas trop quoi faire de leur vie, confrontés à une réalité, en bute à une frustration qu’ils ne parviennent pas toujours à comprendre. Un quotidien d’ennui, de bataille permanente pour que les enfants parlent arabe, pour rappeler que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël. La rencontre de deux hommes, l’un dans l’imaginaire, l’autre dans la vie crue, va être explosive. Un tableau étonnant fait de luttes, de nostalgie et de chagrin dans cette ville de Haïfa si particulière. P. B.

Festival de Cannes 2022Arlescinéma
Le Figaro

Challenge Cup : où va s'arrêter Toulon ?

David Reyrat

Le RCT, qui surfe sur une dynamique exceptionnelle depuis trois mois, s'avance comme le grand favori de la finale contre Lyon, ce vendredi soir à Marseille.

La dynamique est exceptionnelle. Dans les tréfonds du classement du Top 14 fin décembre, le Rugby Club Toulonnais n'arrête plus de gagner depuis trois mois. Neuf victoires lors de ses dix derniers matches (seule défaite à Biarritz, en Challenge Cup, pour une rencontre sans enjeu, NDLR). Pour une qualification pour la phase finale du championnat à portée d'un dernier exploit (s'imposer sur la pelouse synthétique du Racing 92 lors de la 26e et dernière journée) et une place en finale de Challenge Cup.

À lire aussiChallenge Cup : Toulon-Lyon, une finale en chiffres

Les Lyonnais, leurs adversaires ce vendredi soir (21h) au Stade Vélodrome, sont prévenus. Face à eux des joueurs qui ne doutent plus de rien, qui croient à nouveau en leur étoile, revigorés par la nomination de leur nouveau manager, l'ex-Clermontois Franck Azéma, appelé à leur chevet après la mise à l'écart de Patrice Collazo. «On a commencé nos phases finales en 512ème de finale car on a les a commencées depuis plus de deux mois désormais», s'amuse l'ouvreur Anthony Belleau, malheureusement pour lui pas retenu pour cette finale au profit de Louis Carbonel.

À lire aussiChallenge Cup : Toulon avec Carbonel à l'ouverture et Kolbe à l'aile contre Lyon

Même son de cloche du côté du champion du monde sud-africain Eben Etzebeth. «Les dix-douze dernières semaines ont été comme des finales à chaque fois. Tous les week-ends, si on ne gagnait pas, on savait qu'on pouvait faire une croix sur le top six du Top 14. Donc on ne va rien changer», a prévenu le deuxième-ligne.

« Je ne sens pas la peur de perdre dans mon groupe. Tout le monde a une énergie positive et ça se transmet. »

Où va s'arrêter Toulon ? En finale de Challenge Cup ? Franck Azéma n'est pas de cet avis. «Ça fait trois mois que l'on est sous le même régime et qu'on n'a pas le droit à l'erreur. Mais je ne sens pas la peur de perdre dans mon groupe. Tout le monde a une énergie positive et ça se transmet. Les garçons qui entrent dans le groupe apportent leur énergie et les garçons qui jouent peu apportent énormément dans la vie de tous les jours. Il y a une bonne alchimie.»

À lire aussiSondage : qui va remporter la finale de Challenge Cup ?

Et d'ajouter, jeudi, en conférence de presse de veille de finale : «On ne se pose pas de question. On va rester sur ce qu'on sait faire. On a de l'insouciance mais aussi des convictions, de l'engagement. On garde la même passion et la même désinvolture car on a confiance en ce qu'on produit. On ne va rien changer, on va rester nous-mêmes, a assuré le gourou du RCT. On veut continuer notre aventure, profiter pleinement de tout ça. Ce n'est rien d'autre que ça…» Arrivé en cours de saison dans le staff comme consultant et responsable des skills, Frédéric Michalak prolonge : «je n'ai jamais vu un groupe avec une telle force mentale !»

Revenu de loin, et désormais à deux matches, deux victoires, de réussir l'impossible, le RCT est l'épouvantail de cette fin de saison. Un groupe soudé et en mission, la jauge de confiance remplie à ras bord et le jeu enfin au point. Ajoutons à cela un ouvreur et buteur retrouvé, Louis Carbonel, libéré par le départ de Collazo qui l'avait dans le collimateur, et une infirmerie aux lits désormais dispo, après les retours de Cheslin Kolbe, Sergio Parisse, Eben Etzebeth ou encore du capitaine Charles Ollivon, catalyseur du renouveau varois. «Il y a beaucoup d'excitation, confie le troisième-ligne du XV de France. Il ne faut rien changer : qu'on garde l'enthousiasme des jeunes, l'assurance des anciens. C'est qui fait notre vestiaire, c'est ce qui nous compose.»

À lire aussiChallenge Cup : le stade Vélodrome ne fera pas le plein pour la finale Toulon-Lyon

À lire aussiRugby, Challenge Cup : pas de Pilou-pilou pour les Toulonnais en finale

Dernier élément qui semble jouer en faveur du club de la Rade, le lieu de la finale. Si environ 5.000 supporters lyonnais sont attendus, ils seront quasiment 40.000 Toulonnais, venus en voisins (60 kilomètres) pour transformer le stade Vélodrome de Marseille en chaudron. Le LOU devra avoir des très grandes dents pour arrêter le RCT…

Champions Cup : Hugues Aufray adresse un long message d'encouragement au Stade Rochelais avant la finale (en vidéo)

SCAN SPORT - Le chanteur de 92 ans s'est filmé face caméra pour souhaiter le meilleur aux Maritimes avant leur finale de coupe d'Europe, samedi, face au Leinster.

Rugby, Champions Cup : le Stade Rochelais avec Skelton pour la finale contre le Leinster

Avec Skelton, doutes autour de Vito, suspense pour Kerr Barlow. Les échos de La Rochelle avant la finale…

Champions Cup : La Rochelle, les mystères de West

En manque de réussite l'an dernier lors des deux finales du Stade Rochelais, l'ouvreur néo-zélandais ne devra pas se manquer samedi face au Leinster.

Le Figaro

Des dépressions à sa conversion à l'islam, Diam's rejoue le même refrain dans Salam

Benjamin Puech

CRITIQUE.- Dans ce film présenté au Festival de Cannes et produit par BrutX, l'ancienne rappeuse raconte comment la religion a apaisé ses souffrances. Sans approfondir vraiment.

«On t'aime !», crient dans la salle des jeunes femmes. Diam's a disparu des radars musicaux il y a dix ans mais ceux qui ont scandé La Boulette et DJ dans leur jeunesse ne l'ont pas oubliée. Le Festival de Cannes accueillait ce jeudi la projection de Salam, le documentaire réalisé par l'ex-rappeuse avec Houda Benyamina (Divines) et Anne Cissé pour la plateforme BrutX. Si Mélanie Georgiades avait envisagé dans un premier temps de se rendre sur la Croisette, elle s'est finalement ravisée pour rester en cohérence avec ses choix de vie. «Pour préserver son cocon», précise-t-elle dans un message vidéo destiné à Thierry Frémaux et projeté avant la diffusion du documentaire.

À lire aussiFestival de Cannes: un océan d'amour pour Elvis et Christophe

Mélanie Diam's, comme elle se fait désormais appeler, a décidé de raconter son histoire par elle-même. Donc ses souffrances. Au moment où sa carrière atteignait des sommets, des «douleurs existentielles» l'étouffaient, l'accolaient au suicide. La musicienne raconte avoir été internée en 2008, où un diagnostic tombe : troubles bipolaires. Maladie, qui se déclare souvent à la fin de l'adolescence et dans laquelle alternent périodes brutales de dépression et sursauts d'énergie. Puisqu'elle relate cette période sans ambages, l'ancienne rappeuse aurait pu revenir davantage sur son expérience et la question de la prise en charge des maladies psychologiques.

La photo volée de Paris Match

Seulement, Mélanie Diam's n'a pas trouvé la guérison grâce aux médecins (à part ce praticien qui l'aide à baisser sa consommation de médicaments), mais grâce à «Allah le Tout Miséricordieux». Le documentaire s'attarde sur sa rencontre avec l'islam, au cours d'un repas chez une amie, et sa lecture des textes religieux à l'île Maurice. «J'ai appris à aimer la Création et donc son Créateur», explique Diam's, désormais apaisée, particulièrement souriante. Tout drone dehors, les réalisatrices filment girafes, poissons et couchers de soleil. Elles ne craignent aucune théâtralité. Dieu, on le comprend, aura donné à la quadragénaire un sentiment d'adéquation avec l'existence. Elle ne serait plus privée de sens. Comment la religion agit-elle sur les maladies psychiques ? Ce chapitre aurait été intéressant à ouvrir.

Mélanie Diam's, qui avait été jusqu'à la confirmation dans le rite catholique, n'explique pas son choix de l'islam, de ce dogme marqué par une «hypertranscendance» pour reprendre le terme de l'islamologue François Jourdan. Elle préfère insister sur la paix qui entoure sa pratique. Vient ensuite le sujet de la photo publiée en octobre 2009 dans Paris Match, où la chanteuse apparaissait voilée à la sortie d'une mosquée. Preuve de la sensibilité du sujet, les médias étaient entrés en ébullition, des fans se considéraient trahis. Mélanie Diam's, elle, ne savait plus où donner de la tête, tâtonnant encore à cette époque. La violence médiatique aura pour conséquence, dit-elle, de faire grandir sa croyance. Il s'agit du moment le plus intéressant de ce film trop hagiographique dans lequel elle se dévoile finalement bien peu.

Embarquement pour Cannes : les crimes de David Cronenberg et le jogging de Nicolas Sarkozy

JOUR 8 - Le sulfureux cinéaste présente Les Crimes du futur. Édouard Baer joue les maîtres de ballet tandis que l'ancien président fait suer ses gardes du corps.

Cannes : «l'Occident ne comprend rien à l'islam», selon le réalisateur suédois Tarik Saleh

Le cinéaste a présenté aux festivaliers Boy from Heaven, un thriller politico-religieux inspiré du Nom de la Rose et se déroulant autour de l'université islamique d'al-Azhar, au Caire.

Embarquement pour Cannes : quatorze palmes d'or sur scène et une polémique sur le bitume

JOUR 9 - Alors que le festival fête ses 75 ans d'existence, plusieurs cinéastes, de Rebecca Zlotowski à Guillermo Del Toro, s'interrogent sur l'avenir de leur activité.

L'Humanité

Compétition. Tahiti, polysémie française

Nos recommandations culturelles

Le cinéaste espagnol signe un thriller politique sur fond de reprise des essais nucléaires français en Polynésie. Avec, dans le rôle phare, un Benoît Magimel magistral.

Marie-José Sirach

 Pacifiction – Tourment sur les îles, d’Albert Serra, France/Espagne/Allemagne/Portugal, 2 h 43

Albert Serra est décidément imprévisible. Découvert à la Quinzaine des réalisateurs en 2006 où il présentait Honor de Cavalleria, une divagation picaresque de l’ingénieux Don Quichotte de la Mancha, il s’est affirmé comme un des cinéastes les plus singuliers, iconoclastes de sa génération. En 2016, il filme l’agonie de Louis XIV sous les traits d’un Jean-Pierre Léaud emperruqué ; en 2019, Liberté est une balade libertine aux accents sadiens où Serra confie le rôle du duc de Walchen à Helmut Berger. Films d’époque, en costumes, rien de tout cela dans ce nouvel opus présenté en compétition.

Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel

Tourment sur les îles est un thriller politique, une réflexion sur le pouvoir, la folie des hommes et du monde vu d’une île paradisiaque s’il en est, Tahiti. Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel. Mais non. Au milieu de cette nature exubérante, tout est ordonné, de la barrière de corail aux palmiers dressés dans un alignement parfait face à la mer ; des villas de luxe aux bicoques des pêcheurs réparties dans une hiérarchie harmonieuse jusqu’aux ciels qui grondent et menacent, déployant leurs palettes monochromes où les bleus rivalisent avec les gris anthracite.

Les dialogues nous parviennent, feutrés et polis, qui ne masquent pas la violence des échanges. On avance à tâtons dans le film, chaque scène semble dissociée de celle qui la précède et de celle qui va suivre. Des officiers de la marine débarquent et se précipitent dans une boîte de nuit. Plus loin, dans la maison du haut-commissaire de la République De Roller, on assiste à un étrange déjeuner où des représentants du peuple natif exposent leurs craintes d’une reprise des essais nucléaires sans que De Roller interrompe son déjeuner. Un étrange homme d’affaires fait un malaise et est placé sous la surveillance d’une danseuse trans. De manière récurrente, on voit De Roller assister aux répétitions d’une troupe folklorique, donnant des indications chorégraphiques. Plus tard, il y a ce dialogue à fleurets mouchetés entre lui et un prêtre qui interdit à ses ouailles de festoyer. Ou encore cette scène surréaliste à bord d’un scooter des mers depuis lequel le haut-commissaire observe les surfeurs s’engouffrer dans des vagues géantes…

Un sous-marin qui rôde autour de l’archipel

De Roller est partout, inquiet, fébrile, aimable avec les uns, distant avec d’autres. Personnage énigmatique, à la fois rassurant et inquiétant, personnage trouble qui ne laisse jamais rien paraître de ses sentiments et qui semble vouloir tout contrôler, même quand la situation lui échappe. Il est le fil d’Ariane du récit mais ne tire pas les ficelles du drame. Cette histoire de reprise des essais nucléaires est corroborée par la présence mystérieuse d’un sous-marin qui rôde autour de l’archipel. De Roller enquête, croise des bribes de conversations entendues ou rapportées, scrute la mer, la nuit venue, avec des jumelles. Tous les sens aux aguets, il sait qu’il se trame quelque chose. Ici, l’armée l’emporte sur la raison d’État. Secret défense.

Une transe envoûtante

Albert Serra a confié le rôle du haut-commissaire à Benoît Magimel, qui se révèle exceptionnel. Le corps lourd, en sueur, engoncé dans des costumes en lin clair, il se déplace pourtant comme un félin, sans bruit, répond par périphrases, regarde ses interlocuteurs dans les yeux le regard fuyant. Magimel, à l’écran du premier au dernier plan, impressionne par son jeu intérieur qui laisse à peine percevoir les tourments qui l’agitent. Sur cet échiquier, piégé de toutes parts, il avance ses pions, tente des combinaisons pour percer le secret qui plane. On ne sait jamais quand il est sincère ou pas. Du haut de son statut de représentant de l’État, il impose une verticalité palpable à chaque instant face à ses interlocuteurs, stature imprégnée de relents néocolonialistes. À ses côtés, Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun, deux acteurs polynésiens, parcourent le film par leur présence solaire.

Albert Serra sème autant d’indices qui viennent déranger l’apparente harmonie des hommes et des paysages. Sur cette île paradisiaque, la France a pratiqué des essais nucléaires jusqu’en 1995. Les populations locales vivent majoritairement encore aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Serra se paye le luxe de filmer ce paradis artificiel dans un temps long, laissant les images déployer leur magie et les spectateurs se laisser happer par cette transe envoûtante. En filmant le monde d’aujourd’hui, un « paradis sur terre », Serra ne perd rien de sa puissance poétique et signe un film imposant et organique.

Un certain regard Une balade islandaise en terre divine

Godland, de Hlynur Palmason, Danemark-Islande, 2 h 18

À la fin du XIXe siècle, un prêtre danois est envoyé en terres islandaises pour bâtir une église en dur. Amateur de photographie, il décide de traverser le pays du sud au nord avec tout son matériel, et intègre un groupe d’Islandais pur jus. Cette balade dans une nature à la fois hostile et sublime avance au rythme des intempéries, ne cache rien de la violence du climat qui affecte les hommes. Sans compter la barrière de la langue, le danois du prêtre, celle des colons, qui se heurte à la langue islandaise. Godland est un long poème onirique, une ode au cinéma, un film à l’esthétique épurée où les sentiments humains se bousculent et se brisent devant ces paysages balayés par les vents contraires. Interprété par des acteurs au diapason de cette atmosphère auréolée de mystère, Godland est un grand film, un très grand film. M.-J. S.

 

 

Festival de Cannes 2022cinémapolynésie française
Le Figaro

F1: Leclerc ou la malédiction du «petit prince de Monaco»

Guillaume Loisy

En cinq courses disputées chez lui, le Monégasque n’a jamais vu le drapeau à damier. Une anomalie à effacer d’urgence dimanche.

«Quand tu pensais avoir déjà connu toute la malchance du monde à Monaco et que tu perds les freins dans la Rascasse avec l’une des Ferrari les plus iconiques de l’histoire de la Formule 1.» La poisse qui lui colle aux roues en Principauté, Charles Leclerc préférait en rire sur les réseaux sociaux après le Grand Prix de Monaco historique, terminé dans le rail de sécurité. Il faut dire que les réparations du mythique bolide de Niki Lauda mises à part, ce qui n’a rien d’une paille sur une telle pièce de musée presque quinquagénaire (1974), cette énième infortune du Monégasque chez lui ne prêtait pas vraiment à conséquence. Un sixième abandon en autant de «vraies» courses (F2 puis F1) disputées sur le mythique tracé urbain lui coûterait en revanche beaucoup plus cher ce dimanche.

Car Leclerc, brillant depuis le début de saison (deux victoires, deux deuxièmes places, quatre pole positions), vient de connaître son premier accroc majeur en 2022. Promis à la victoire à Barcelone dans un Grand Prix qu’il survolait, le leader de Ferrari a dû jeter l’éponge, trahi par le moteur de sa F1-75. Un abandon payé au prix fort puisqu’il a cédé la première place du championnat du monde à Max Verstappen, pour six petits points. L’écart peut sembler insignifiant à moins du tiers de la saison (6 GP disputés sur 22). Mais dans la course à la couronne mondiale, le moindre zéro pointé est vécu comme un désastre. Une semaine après ce camouflet, la pression est donc maximale sur les épaules du régional de l’étape.

À lire aussiFormule 1: Leclerc, meilleur temps des essais libres 1 à Monaco

À voir leur protégé câliner ses mécaniciens puis son patron, Mattia Binotto, en Catalogne, les tifosi ont vite été rassurés sur l’esprit de corps qui règne au sein de la Scuderia. «Je n’avais aucune raison d’être en colère contre quelqu’un en sortant de la voiture. Je suis juste allé voir les mécaniciens pour leur remonter le moral, expliquait le pilote de 24 ans après son abandon. Jusqu’à présent, l’équipe a fait un travail incroyable en termes de fiabilité. Bien sûr, ça fait mal, car nous étions devant tout le week-end et nous avons très bien travaillé. Je sais que ce genre de choses peut arriver parfois. Dans des moments comme celui-ci, c’est important de regarder les points positifs.»

Des galères à la maison

Et, jusqu’à la panne, ils étaient nombreux à Montmelo, où Leclerc a relégué Verstappen à 0” 323 en qualifications pour décrocher sa 4e pole position de la saison. Les nouvelles pièces intégrées à la F1-75 (plancher, diffuseur, aileron) ont donné satisfaction, tout comme le rythme en course et la gestion des pneus. De quoi envisager avec confiance la bataille avec Red Bull pendant l’enchaînement Monaco-Azerbaïdjan-Canada, jusqu’aux prochaines améliorations des bolides rouges qui n’arriveront sans doute pas avant Silverstone (3 juillet), le plafond budgétaire obligeant désormais les écuries à faire évoluer de manière plus rigoureuse les F1 en cours de saison.

À lire aussiFormule 1: pour Leclerc: «Monaco est l’un des meilleurs circuits de course»

Centre de toutes les attentions sur le Rocher, encore un peu plus cette année au volant d’une voiture au potentiel de championne du monde, Leclerc répète à l’envi qu’il ne se met «pas plus de pression que ça». «Je suis juste heureux d’être là. C’est évidemment un Grand Prix particulier pour moi, puisque j’ai grandi ici. Je connais ces routes depuis que je suis né. Il n’y a pas de pression supplémentaire», a-t-il assuré, impassible et serein, en conférence de presse.

En finir avec la scoumoune sera pourtant un impératif pour celui qui n’a connu que des galères à la maison, en Formule 2 (deux abandons en deux jours en 2017) comme lors de ses trois premières participations en Formule 1, avec Sauber (2018) puis Ferrari. L’an dernier, alors qu’il avait décroché la pole position, le «petit prince de Monaco» avait dû renoncer à prendre le départ lors du tour de formation, sa monture ayant trop souffert d’un choc contre le rail survenu la veille. Une énorme déception. «Bien sûr, ce n’est pas la piste qui me réussit le plus mais c’est la vie, cela fait partie des sports mécaniques, relativise-t-il aujourd’hui. Je vais adopter la même approche que lors des premiers Grands Prix en 2022. Parce que ça a été une réussite jusqu’à présent. Je sais que la voiture a le niveau de performance pour faire un excellent résultat. J’ai juste à monter dedans et faire le travail.»

À lire aussiF1: Lewis Hamilton, et si son calvaire ne faisait que commencer?

C’est-à-dire, a minima, ramener de gros points et, si possible, devenir le premier pilote monégasque à s’imposer chez lui depuis Louis Chiron en 1931. Sur cette piste unique à l’étroitesse diabolique, où parvenir à doubler un concurrent nécessite une prise de risque maximale et où la moindre erreur se paie cash, l’incertitude liée au comportement des monoplaces de nouvelle génération ajoutera encore un peu plus de piment. Sans oublier la pluie, qui pourrait s’inviter dimanche après-midi. «Je pense qu’on pourrait avoir des surprises ce week-end et voir des écuries, qu’on n’attend pas forcément, se battre pour la victoire, prédit Leclerc. Mais je suis sûr que nous serons dans la bagarre.» Cette fois, jusqu’au drapeau à damier?

Tops/Flops du GP d'Espagne : Red Bull au presque parfait, premier couac pour Ferrari

Le dimanche parfait de Red Bull, les progrès de Mercedes mais aussi l'abandon de Leclerc et les problèmes de Gasly : retrouvez les tops et les flops du Grand Prix d'Espagne.

Formule 1 : le prince Albert «confiant» pour le renouvellement du GP de Monaco

Comme chaque année, le paddock de la Formule 1 se déplace en Principauté pour y courir le grand prix…

Formule 1 : «Tout ce que je veux, c'est ramener Ferrari au top», martèle Leclerc

Avant de se plonger dans son grand prix à la maison, le pilote monégasque reste focalisé sur son objectif : remporter le titre en fin de saison.

L'Humanité

Quinzaine des réalisateurs. Bon sang, que la montagne est belle…

Nos recommandations culturelles

Un ingénieur fait une sorte de burn-out et décide de bivouaquer à 3800 mètres, aux pieds du Mont-Blanc. Une fable contemporaine aux accents fantastiques.

Marie-José Sirach

La Montagne de Thomas Salvador, France, 115 mn

Rien de particulier, aucun signe avant-coureur qui annonce cette décision, irréversible, de quitter le monde d’en-bas pour aller s’installer là-haut, tout là-haut. Pierre plaque tout, du jour au lendemain, une situation professionnelle confortable, une vie qui l’est tout autant. Son burn-out est une prise de conscience, une remise en question de nos vies modernes où tout va vite, très vite, où tout se prend et se jette. Là-haut, recroquevillé dans son sac de couchage, sous une tente aussi légère que résistante, Pierre, l’oreille aux aguets, écoute le vent souffler, hurler, siffler, frapper la toile de son abri. Chaque jour, il va s’équiper, s’harnacher pour s’aventurer dans cette mer de glace qui ne cesse de fondre à vue d’œil et qui s’écroule par endroits provoquant des avalanches de pierre impressionnantes. C’est là que Pierre va rencontrer d’étranges créatures, sortes de lucioles géantes qui vont le guider jusque dans les entrailles de la terre…

Passées les premières scènes d’exposition, aussi banales que la vie de Pierre, on saisit que ce qui attire notre homme est bien plus grand que lui, que nous. Cette force d’attraction inversée vers les sommets, Thomas Salvador va la filmer, pas à pas, dans la neige, au milieu d’un silence assourdissant et d’une lumière aveuglante. Ce n’est pas Pierre qui va apprivoiser la montagne mais la montagne qui va l’apprivoiser et l’enserrer dans ses crevasses. Comment résister à la beauté de ces paysages? Comment ne pas vouloir préserver ce que le monde moderne s’évertue à détruire, insidieusement? Le réalisateur parvient à trouver le juste équilibre, distillant, dans ce qui aurait pû être un film de montagne de facture classique, des soupçons de fantastique (aux effets artisanaux assez kitsch mais savoureux) qui donnent une dimension existentielle au film. La présence terrestre, et presque énigmatique, de Louise Bourgoin, participe de cette échappée belle montagnarde.

Festival de Cannes 2022quinzaine des réalisateurscinéma
Le Figaro

RATP : grève sur les RER A et B samedi, à l'occasion de la finale de la Ligue des champions de football

Les syndicats veulent dénoncer «le manque d'effectifs entretenu depuis plusieurs années par la direction du RER».

Les syndicats de la RATP veulent profiter de la finale de la Ligue des champions de football, au Stade de France (Saint-Denis), pour se faire entendre. La CGT, FO, l'Unsa et La Base appellent à la grève samedi 28 mai sur les RER A et B, pour dénoncer «le manque d'effectifs entretenu depuis plusieurs années par la direction du RER».

À lire aussiLa RATP dans la tourmente après une série d'incendies de bus électriques

À VOIR AUSSI - Mbappé: le Real Madrid a «autre chose à penser», focalisé sur la finale de la Ligue des champions, dit Ancelotti

D'abord circonscrit au RER B, le mouvement a été étendu mercredi à la ligne A. Dans un tract commun, les quatre syndicats de la régie des transports parisiens ont appelé à «impacter fortement» la finale de la Ligue des champions, qui doit opposer Liverpool au Real Madrid samedi à 21h. Programmée initialement à Saint-Pétersbourg, en Russie, elle a été délocalisée au Stade de France après l'invasion de l'Ukraine. Une «fan zone» va également être installée cours de Vincennes, dans l'est de Paris, pour accueillir des dizaines de milliers de supporters anglais.

Sur le RER A, la RATP a d'ores et déjà annoncé que le trafic serait «quasi normal». En revanche, sur le RER B, le trafic sera davantage perturbé. La RATP prévoit «deux trains sur trois en moyenne en journée et quatre trains sur cinq à partir de 17h jusqu'à fin de service». Elle invite à emprunter le RER D, opéré par le réseau SNCF. Les horaires des trains en circulation seront communiqués ce vendredi à 17h.

«Dégradations graves de nos conditions de travail»

Dans le tract diffusé lundi, les syndicats disent partager «le même constat sur le pilotage en sous-effectif du département RER aboutissant à des dégradations graves de nos conditions de travail et d'utilisation». Ils ont été reçus mardi en urgence par la direction de la RATP, à la suite d'une «alarme sociale» sur le manque de personnel. Mais la réunion n'a pas permis d'aplanir les différends.

À lire aussiLigue des Champions : 6800 policiers et gendarmes sur les dents pour une finale à hauts risques

La direction de la RATP a imputé les problèmes d'effectifs de conducteurs à un taux d'échec important aux «séries», sessions de formation à la conduite du RER, fin 2021 et début 2022. Elle a donc proposé d'organiser deux «séries» supplémentaires sur le RER A ainsi que sur le B au second semestre 2022, «ce qui porte à huit le nombre de séries prévues durant l'année sur la ligne A et à cinq sur la ligne B», peut-on lire dans un document interne consulté par l'AFP. Les syndicats ont jugé la proposition insuffisante et souligné que 34 départs en retraite étaient prévus en 2022 sur la ligne A et 22 sur la ligne B. «Les dysfonctionnements (...) perdureront tant la proposition (de la direction) est faible», soulignent-ils.

La RATP a déjà été agitée cette semaine par trois jours de grève sur son réseau de bus et de tramways, tandis qu'un mouvement plus réduit affectait mercredi trois lignes de métro.

À VOIR AUSSI - Grève au ministère des Affaires étrangères: «Nous ne sommes pas interchangeables !» met en garde un diplomate

«On innove pour faire correspondre offre et demande» : à Pôle emploi, le défi des pénuries de main-d'œuvre

REPORTAGE - Pôle emploi multiplie les actions hors de ses agences, comme à Roissy, où était organisé lundi un «job dating» pour dénicher des agents de sûreté aéroportuaire.

Une ex-salariée d'Assu 2000 affirme avoir été licenciée après avoir refusé les avances de Jacques Bouthier

L'ex-patron du groupe de courtage en assurances a récemment été mis en examen, accusé entre autres de «traite des êtres humains» et de «viols sur mineure».

Île-de-France : grève à la RATP, trafic perturbé sur les bus et tramways à partir de ce lundi

Syndicats et direction n'ont pas réussi à trouver un accord pour adapter les conditions de travail des 18.000 machinistes à l'ouverture à la concurrence.

France24 - Monde

Offensive russe dans le Donbass : dans le train, avec les civils qui ne voulaient pas partir

Publié le : 27/05/2022 - 15:15Modifié le : 27/05/2022 - 15:51

David GORMEZANO Suivre Gulliver CRAGG Suivre Gulliver CRAGG Suivre

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des milliers d'habitants ont fui les régions de Donetsk et Louhansk. Ces derniers jours, les trains d'évacuation mis à disposition par les chemins de fer ukrainiens voient affluer ceux qui ne voulaient pas partir et qui s'y sont finalement résignés. Reportage à bord du train des déplacés du Donbass.

Ce mercredi matin, le docteur Oleksander Babitch et d'autres médecins d'Ukrzaliznytsia, la compagnie nationale des chemins de fer, se retrouvent sur le quai de la gare de Dnipro, grande ville industrielle de l'est de l'Ukraine et porte d'entrée du Donbass. C'est le début d'une nouvelle opération d'évacuation de civils pris dans les zones de combats qui ne cessent de s'intensifier.

Direction Pokrovsk dans l'oblast de Donetsk. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, le 8 avril, qui a fait 52 morts dont cinq enfants, la petite ville de 60 000 habitants est devenue la porte de sortie ferroviaire des habitants du Donbass.

Les chemins de fer en première ligne

Penchés sur leurs téléphones, conducteurs, chefs de bord et médecins ont appris que Pokrovsk avait été frappée par deux missiles quelques heures plus tôt. Six personnes seraient blessées. Le train démarre, traverse le fleuve Dniepr et entame son voyage de 200 kilomètres vers l'Est.

"Bien sûr que nous avons peur, mais quelqu'un doit faire ce travail", nous explique le docteur Oleksander Babitch. "Nous savons que les Russes ciblent les infrastructures ferroviaires, 160 employés de la compagnie ont été tués depuis février. Mais nous continuons à travailler, on ne s'arrêtera pas. Ils ont bombardé la gare de Kramatorsk parce que c'est là que nous regroupions les personnes à évacuer. Après ce bombardement, nous avons déplacé nos activités à Pokrovsk. Ils sont inhumains. Ils ne respectent aucune règle de la guerre", ajoute-t-il en alternant le russe et l'ukrainien.

Le Donbass, en guerre depuis 2014

Médecin originaire de cette région, Oleksander Babitch a effectué toute sa carrière au sein des chemins de fer ukrainiens. Après avoir longtemps travaillé dans les hôpitaux de la compagnie dans l'est de l'Ukraine, il a été réaffecté dans la région de Kiev en 2014 quand la guerre du Donbass a éclaté. Ses parents vivent toujours à Bakhmout, entre Donetsk et Kramatorsk, à quelques kilomètres seulement des combats. Souriant, énergique, déterminé, il connaît intimement les drames que vivent les habitants de cette région.

"Ceux qui avaient décidé de partir sont partis il y a longtemps. Ceux qui partent maintenant sont ceux qui ne voulaient pas partir, mais qui ont été frappés par une tragédie. Il y a quelques jours, nous avons évacué un couple de personnes âgées dont la maison a été détruite par un bombardement. Eux ont eu le temps de se réfugier dans un abri, mais pas leur fille, qui a été tuée. Ils l'ont enterrée dans le jardin, puis ils sont partis de Volnovakha."

Trois heures après avoir quitté Dnipro, le train s'arrête en gare de Pokrovsk. Il faut rapidement prendre en charge les personnes que des cars et des ambulances amènent à la gare, évaluer leur état de santé, leurs besoins et les installer dans le train – le tout en l'espace de deux heures. L'équipe des chemins de fer pensait recueillir aujourd'hui 200 déplacés mais ils ne sont finalement que 101 à embarquer. "C'est probablement l'intensité des combats qui a empêché les déplacements des civils et des volontaires qui vont les chercher un peu partout dans la région", nous explique-t-on.

"Plus on avance vers le front, plus la situation est difficile. Il y a beaucoup d'endroits où nous ne pouvons plus aller", raconte Oleksander, un de ces jeunes volontaires en T-shirt orange. "Nous disons aux gens : 'Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir revenir, faites votre choix.' Mais certains ne veulent pas partir, même quand ils vivent cachés dans des caves avec des enfants. Je ne sais pas comment les convaincre." Oleksander tente de comprendre leurs raisons : "Ils doivent avoir peur de perdre tout ce qu'ils possèdent. Ou bien ils ne savent pas où aller. Ils sont tellement angoissés qu'ils décident de rester à tout prix. Ils pensent peut-être qu'on va les voler ou les tromper… C'est mon interprétation."

Arrivée de Donets'ke, un village entre Sloviansk et Lyman, Lyudmila est enfin installée dans un compartiment avec sa mère, très âgée et invalide. "Nous ne voulions pas quitter notre maison, car ma mère avait une chambre médicalisée. Et puis, personne ne veut quitter sa maison", dit-elle au bord des larmes. "Mais une bombe à fragmentation a fait exploser toutes nos vitres il y a deux jours. Nous avons vécu dans les couloirs et dans la cave. C'était trop dur, insupportable. Nous avons décidé de partir parce que c'était maintenant ou jamais. Plus d'Internet, plus de réseau portable, on n'avait plus d'informations. Et on n'avait plus de gaz, l'électricité seulement de temps en temps, et plus grand-chose à manger non plus."

Quelques sièges plus loin, une jeune femme accompagnée de sa mère et de leurs enfants déballent un pique-nique. Cette famille, elle, a eu la chance de ne pas avoir été rattrapée par les combats acharnés qui se déroulent à une centaine de kilomètres de là. Réfugiée en Pologne depuis le début de la guerre, Lina est revenue convaincre sa mère de quitter le Donbass. Elles feront le voyage jusqu'à Lviv, terminus de ce train, puis espèrent regagner la Pologne. "Nous voulons revenir quand ce sera terminé", soupire tristement Valentina, la mère, qui a perdu son mari dans les affrontements au Donbass intervenus après 2014. "C'est bien d'être un invité, mais c'est encore mieux d'être chez soi."

Dans un autre compartiment, deux femmes se font face, les yeux dans le vague, une valise à leurs pieds. Victoria est institutrice à Pokrovsk et compte s'arrêter à Dnipro. "Après, je ne sais pas", nous dit-elle. "Si je pouvais rester, je le ferais, car j'ai toute ma vie ici. Mais la meilleure façon pour moi d'aider l'armée ukrainienne, c'est de partir, pour qu'elle puisse nous libérer. C'est ce que nous répètent les autorités locales tous les jours."

Mme Tsivilina, elle, a quitté la ville d'Artemivsk, nous dit-elle. Il faut comprendre "Bakhmout", car la ville a changé de nom en 2015, après l'adoption en Ukraine d'une loi de "décommunisation". Peuplée de 77 000 habitants, la bourgade a retrouvé son nom d'origine. "J'ai attendu, mais maintenant, il n'y a plus de lumières aux fenêtres le soir. Les gens ne sortent que pour acheter à manger. Quand je pense à mon appartement, j'ai envie de pleurer", confie la vieille dame.

Après nos questions, les deux femmes entament une brève conversation. "J'ai regardé la parade du 9-Mai à la télévision pour essayer de comprendre pourquoi la Russie nous fait ça. Il doit bien y avoir une raison, mais je ne comprends pas laquelle. Il faut respecter notre liberté, nous ne les avons pas invités à venir", rappelle l'institutrice. "Il n'y aucune raison valable d'envahir l'Ukraine. Nous pouvons vivre comme nous le souhaitons. Ils n'ont pas à nous sauver de nous-mêmes", répond Mme Tsivilina, qui va rejoindre des parents à Kryvyï Rih, la ville natale du président Volodymir Zelensky.

Un siècle de guerre au Donbass

Un silence s'installe, puis la vieille dame reprend, d'une voix basse : "Je reviendrai quand la guerre sera finie, mais j'ai 83 ans… Cette région a tant souffert, pendant si longtemps, avec l'Holodomor [une famine orchestrée par Staline qui fit au moins 2,5 millions de morts en Ukraine dans les années 1930, NDLR], puis l'Holocauste [plus de 1 million de juifs ukrainiens périrent entre 1941 et 1944, NDLR]. Et aujourd'hui, c'est horrible ce qu'ils [les Russes] font subir à Marioupol. Poutine, c'est Hitler."

Depuis 2014, dans l'Est, les combats entre les séparatistes pro-russes, activement soutenus par Moscou, et l'armée ukrainienne ont fait plus de 13 000 morts selon l'ONU et provoqué le déplacement de près de 1,5  million de personnes. Depuis le début de l'offensive russe en février, les combats ont atteint un niveau de violence inouï. Moscou veut à tout prix s'emparer de l'intégralité du Donbass et vaincre l'armée ukrainienne qui lui résiste depuis huit ans. Un objectif qu'Oleksander Babitch, le médecin originaire de cette région, rejette avec force : "Nous résisterons jusqu'à la dernière goutte de sang s'il le faut. Nous les empêcherons de nous détruire."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
ANALYSE

Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?

Cannes 2022

Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes

À L’AFFICHE !

Loup Bureau : "Filmer l'absurdité de la guerre de "Tranchées" du Donbass à hauteur d'hommes"

L'Humanité

Compétition. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était

Nos recommandations culturelles

Le réalisateur italien Mario Martone s’est inspiré du roman éponyme de l’écrivain Ermanno Rea, qui se déroule à Naples, sans parvenir à élever le propos. De quoi, hélas, rester sur sa faim.

Pierre Barbancey

Nostalgia, de Mario Martone, Italie-France, 1 h 57

Le réalisateur italien Mario Martone avait déjà investi la question du retour à Naples et d’un passé enfoui avec ses drames et ses secrets. C’était l’Amour meurtri, en 1995. Trois auparavant, dans Mort d’un mathématicien napolitain (prix du jury à la Mostra de Venise 1992), il s’intéressait déjà au regard introspectif d’un homme qui déambule dans les rues de Naples. Poussant sa démarche plus avant, il s’est saisi du livre éponyme du romancier italien Ermanno Rea, qui lui-même avait défriché et peut-être déchiffré la Cité du soleil. « Il n’est pas si aisé de se dérober à l’appel d’une ville quand on se sent lié à elle par des liens si intenses qu’ils paraissent indéchiffrables », écrivait-il.

Martone reprend l’histoire et les personnages de Rea. Felice (Pierfrancesco Favino) a quitté la ville il y a plus de quarante ans. Il s’est installé au Caire, mais décide de revenir. L’envie certaine de revoir sa mère et un sentiment plus diffus le ramènent dans son quartier d’origine, l’un des plus populaires de Naples, la Sanità.

Les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine

Approche prudente, déambulation dans les ruelles, parcours à moto sur les traces de l’insouciance disparue, histoire de laisser le passé le happer. Non sans risques. Tête brûlée dans sa jeunesse, il est l’auteur de petits cambriolages avec son pote, son frère de toujours, Oreste. Felice s’enfuit, littéralement exfiltré par sa famille – on en connaîtra les raisons au fil de l’histoire. Son comparse n’a pas cette chance. Il reste à la Sanità, victime de la fatalité, du malaffare (le mal-être) et des tentacules mafieux. Plus que la mémoire, les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine, les photos de jeunesse sorties d’une boîte. Felice, devenu musulman, comprend, avec l’aide d’un curé qu’il prend pour confident, l’importance d’aider les jeunes du quartier pour les tenir hors d’atteinte de la Camorra. Il tente de rencontrer Oreste, devenu violent chef d’un clan. « Ne te fais pas d’illusions. Le cœur se ferme avec le temps », lui conseille le prêtre, qu’il n’écoute pas. Il aurait dû ! On n’en dit pas plus.

  La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Pier Paolo Pasolini 

En exergue, Mario Martone a pourtant placé cette pensée de Pier Paolo Pasolini : « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. C’est plat. On trouve de quoi picorer, pas de quoi se rassasier, le réalisateur restant en lisière des situations créées, nous laissant sur notre faim. Là où Rea sondait les mutations du temps, penchant pour le côté politique plutôt qu’existentiel, Mario Martone en prend le contrepied, perdant au passage la profondeur de son propos.

Festival de Cannes 2022naplescinéma
France24 - Monde

Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?

Publié le : 26/05/2022 - 20:16

Grégoire SAUVAGE Suivre

Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Alors que les combats font rage en Ukraine, retour sur une époque où l'Alliance atlantique et Moscou ne se considéraient plus comme des ennemis.

La date était censée marquer l'entrée dans une nouvelle ère pour l'Occident et la Russie après un demi-siècle de relations conflictuelles : le 27 mai 1997, le président français Jacques Chirac réunit en grande pompe, à Paris, ses homologues américain et russe, Bill Clinton et Boris Eltsine, pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre la Fédération de Russie et l'Otan.

Sans avoir la force juridique d'un traité, cet Acte fondateur, entériné après plusieurs années de tractations au plus haut niveau, fait naître une nouvelle architecture sécuritaire en Europe. Désormais, les deux parties ne se considèrent plus comme des adversaires mais des partenaires.

Le document de 24 pages prévoit ainsi un renforcement du partenariat avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de désarmement ou encore de relations économiques. Il s'accompagne également de la création d'un Conseil conjoint permanent Otan-Russie.

Selon l'Acte fondateur, cette coopération doit reposer sur "les principes que sont les droits de l’Homme et les libertés civiles". Les pays signataires s'engagent, par ailleurs, à ne pas "recourir à la menace ou à l’emploi de la force" l’une contre l’autre ainsi que contre tout autre État. "C'était une autre époque et une période pleine d'espoir envers l'évolution de la Russie" alors en pleine transition démocratique, précise le chercheur Nicolas Tenzer, directeur de la publication Desk Russie sur l'antenne de France 24, rappelant que "l'Acte fondateur avait été précédé d'un Partenariat pour la paix en 1994". 

Paver la voie de l'élargissement

Après la disparition de l'URSS en 1991, l'Otan s'interroge sur ses nouvelles missions. Les demandes d'adhésion des anciens pays du bloc de l'Est, plongés dans un vide sécuritaire avec la dissolution du pacte de Varsovie – l'alliance militaire qui unissait l'Europe de l'Est à l'Union soviétique pendant la guerre froide –, vont alors offrir une nouvelle légitimité à l'organisation emmenée par les États-Unis.

Dans ce contexte, l’Acte fondateur apparaît comme un "instrument nécessaire à l'expansion [de l'Otan] sur l’ancienne sphère d’influence de Moscou", écrit la chercheuse Amélie Zima, dans un article publié dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest.

La vocation de l’Acte fondateur, qui formalise les relations Otan-Russie, est donc de déminer le terrain alors que se profile un premier élargissement avec les demandes d'adhésion de la Hongrie, de la République tchèque et de la Pologne. Ces trois pays intégreront l'Otan deux ans plus tard.

>> Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?

Pour éviter que la Russie ne se sente isolée voire menacée par l'organisation politico-militaire créée en 1947 pour se prémunir d'une attaque soviétique, l'Otan offre dans l'Acte fondateur des garanties à Moscou : elle s'engage notamment à ne pas déployer d’armes nucléaires, y compris des sites de stockage, sur le territoire de futurs pays membres et à ne pas y renforcer ses troupes permanentes. 

Malgré ces précautions, Boris Eltsine fait face à une forte opposition d'une partie de son opinion publique et du monde politique, qui lui reproche de participer à l'humiliation de l'ex-URSS en se pliant aux exigences occidentales. Le président russe, lui, est persuadé que ce rapprochement avec l'Otan sera bénéfique à son pays.

Considéré comme une "trahison" par Vladimir Poutine, l'élargissement aux anciens pays du bloc soviétique reste encore aujourd'hui l'une des principales pommes de discorde entre Moscou et l'Otan.

L'Acte fondateur "a souffert des années Poutine"

Historique, l’Acte fondateur donne un nouveau souffle aux relations Russie-Otan. Cependant, une première crise intervient dès 1999 avec l'opération militaire occidentale menée au Kosovo, à laquelle Moscou, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est hostile. Toutefois, cette forte opposition ne provoque pas de tensions durables et un réchauffement s'amorce dès le tournant des années 2000. Une période de détente qui doit beaucoup au rapprochement entre la Russie et les États-Unis au tout début de la première présidence de Vladimir Poutine.

"À la suite des attentats du 11-Septembre, l'objectif était celui de la lutte contre le terrorisme. Poutine était alors demandeur pour que la Russie joue un rôle plus important", explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24. Vladimir Poutine voit dans ces attentats une occasion de se rapprocher de l'Occident, mais aussi de faire taire les critiques sur la guerre menée en Tchétchénie, présentée comme une "opération de contre-terrorisme".

C'est dans ce contexte favorable qu'un Conseil Otan-Russie voit le jour en 2002, permettant à Moscou de siéger sur un pied d'égalité avec chaque membre de l'Alliance. Les réunions seront interrompues en 2008, au moment de l'invasion de la Géorgie par la Russie.

Depuis, les relations n'ont cessé de se dégrader, faisant apparaître l’Acte fondateur comme le vestige d'un temps révolu. Il y a eu "les crimes de guerre massifs commis en Syrie, l'annexion de la Crimée en 2014 et l'envahissement d'une partie du Donbass", rappelle Nicolas Tenzer, selon qui ce partenariat a "souffert avec les années Poutine et un régime de plus en plus offensif".

Entre 2016 et 2019, le Conseil ne s'est réuni qu’à cinq reprises, dont la dernière fois en janvier, un mois avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les deux parties avaient alors constaté l'ampleur de leurs divergences.

Si les canaux de communication entre Moscou et l'Alliance restent ouverts, le Conseil Otan-Russie n'ayant jamais été suspendu, les deux anciens rivaux sont bel et bien redevenus des adversaires. Faut-il pour autant couper les ponts avec Vladimir Poutine et la Russie ? La question agite les pays occidentaux depuis le début de l'invasion. "Il y a de nouveau de très fortes tensions avec la Russie mais à un moment donné, et c'est ce qui crée des divisions parmi les Européens, il va falloir négocier une sortie de crise", souligne Bruno Daroux. 

"Bien sûr qu'il faut maintenir des relations à long terme avec la Russie", estime, de son côté, Nicolas Tenzer. "Mais avec le régime de Poutine, responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ce n'est absolument pas envisageable."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DEMAIN A LA UNE

Otan-Russie : une relation compliquée et des tensions sur fond de guerre

Le Débat de France 24

Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques

ANALYSE

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

L'Humanité

Compétition. La passion amicale selon les Dardenne

Nos recommandations culturelles

Mineurs étrangers non accompagnés, Tori et Lokita se soutiennent dans l’adversité. Mais le refus d’accorder des papiers à Lokita sème d’embûches leur parcours.

Michaël Mélinard

Tori et Lokita, de Luc et Jean-Pierre Dardenne, Belgique, 1 h 28

Luc et Jean-Pierre Dardenne sont en quelque sorte nés à Cannes avec la présentation de Falsch, leur premier long métrage de fiction, à Perspectives du cinéma français en 1987, une section éphémère créée par la Société des réalisateurs de films (SRF). Depuis, ils ont gagné le droit à la belgitude, plaçant la ville de Louvain au centre de la planète cinéma. Double lauréat de la palme d’or (Rosetta et l’Enfant), grand prix (le Gamin au vélo), prix de la mise en scène (le Jeune Ahmed), prix du scénario (le Silence de Lorna), des prix d’interprétation pour ses comédiens (Émilie Dequenne, Olivier Gourmet)… la fratrie quitte rarement la Croisette les mains vides. Pour sa neuvième présence en compétition, elle brouille les pistes avec un titre, Tori et Lokita, aux allures de film pour enfants. Il n’en est rien, même si, comme souvent dans son œuvre, des personnages adolescents en sont la matrice.

Enfermée dans un système coercitif et contraignant

Lokita (Joely Mbundu) a sans doute mûri trop vite. Il est difficile de lui attribuer un âge précis. Elle apparaît dès la première séquence dans le cadre. Hors champ, une voix féminine l’interroge sur ces liens avec Tori, son petit frère. Une policière ? Une juge ? Peu importe, elle est suspecte, presque coupable. Le ton est donné. Elle n’arrange pas son cas avec des réponses insatisfaisantes comme dans une leçon mal apprise. Elle aura droit à une séance de rattrapage. Très vite on comprend qu’elle cherche à obtenir un titre de séjour. Tori (Pablo Schils) a été régularisé pour une raison que le récit révèle plus tard. Entre-temps, Lokita doit survivre, envoyer de l’argent à sa mère, demeurée au Cameroun. Tori l’épaule et l’accompagne. Chacun apportant à l’autre l’affection dont il manque. Prise en étau entre la violence ordinaire d’un pizzaïolo dealer qui l’utilise pour revendre de la drogue et des passeurs qui l’épient pour lui arracher son maigre pécule, elle est enfermée dans un système coercitif et contraignant. Reste cet amour fraternel qui permet à Tori et Lokita de résister à la dureté du quotidien.

Pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os

Avec ce double portrait, Luc et Jean-Pierre Dardenne ont voulu aborder la problématique des mineurs étrangers non accompagnés et le sort qui leur est réservé. Les cinéastes s’abstiennent certes de juger, mais le constat n’est pas très flatteur. En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, ils les sortent de l’anonymat statistique et d’une essentialisation qui les mue en boucs émissaires.

En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, les frères Dardenne les sortent de l’anonymat statistique.

Ils en profitent aussi pour revisiter leur propre cinéma. Une chanson interprétée par Tori et Lokita dans le karaoké d’une pizzeria renvoie à une séquence similaire de la Promesse. On y voyait un petit patron exploitant des sans-papiers, incarné par Olivier Gourmet, et son fils, sous les traits de Jérémie Rénier, entonner Siffler sur la colline, de Joe Dassin. Le paradigme a changé. Le point de vue aussi. Les Dardenne épousent celui des opprimés. Même sentiment de retrouver leur univers singulier avec la migration, déjà documentée dans le Silence de Lorna. Ils sont passés d’une Albanaise ayant contracté un mariage blanc avec un junkie à deux enfants africains parlant un français impeccable et capables de chanter une comptine sicilienne, signe de l’évolution de ces mobilités d’urgence. Comme à leur habitude, on sait peu de chose sur les personnages. Pas de psychologie, pas d’explications, pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os.

Loin de la caméra portée du Fils ou de Rosetta, la mise en scène épurée, sans mouvement virtuose, ni fioritures, témoigne du cloisonnement implacable de Lokita et de la prise de risques de Tori, qui lie son destin au sien. Si le film est très incarné par deux jeunes acteurs irréprochables – Pablo Schils (Tori) au naturel confondant, à l’agilité et à l’intelligence de jeu fascinantes –, le côté implacable des situations met à distance, limite l’empathie. Ce refus de la prise en otage émotionnel est tout à l’honneur des cinéastes. Mais là réside aussi la limite de Tori et Lokita. Pourtant, avec cette histoire d’amitié indéfectible, cette tragédie moderne, les Dardenne touchent juste. Les frères placent ici l’amitié au sommet, bien au-dessus des liens du sang. Ils forcent surtout à regarder où l’on ne peut ni ne veut voir. Et à mettre, sans la culpabiliser, la société devant ses propres contradictions. Une manière de tisser une passerelle entre le spectateur et le monde par la force d’un beau récit de cinéma.

Quinzaine des réalisateurs  L’intimité en Super 8 d’Annie Ernaux

Les Années Super 8, d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot, France, 1 h 5

Avec les films tirés des œuvres littéraires à fort accent autobiographique, la vie d’Annie Ernaux constitue déjà une riche matière cinématographique. L’Événement, d’Audrey Diwan, lion d’or à Venise, Passion simple, de Danielle Arbid, ou l’Autre, de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, ont offert une réinterprétation passionnante de son travail. Annie Ernaux et son fils David Ernaux-Briot exhument, dans les Années Super 8, les archives familiales pour signer une œuvre en forme de journal intime. Ces années sont celles d’une femme mariée, mère de famille, inconsciente de sa jeunesse et de sa beauté. Le dispositif est simple. À l’image, le montage rassemble des films de famille tournés entre 1972 et 1981 par Philippe Ernaux, son ex-mari. Comme il cadre la plupart des scènes, il est par définition quasi absent de l’image dans cette ère préselfies.

Au son, la voix off d’Annie Ernaux raconte, de sa place d’autrice établie, ce passé révolu. Aucune nostalgie apparente mais le souvenir d’une époque, de frustrations et de disparus, ressuscités le temps d’un film. Des voyages en Albanie, en URSS, au Chili, où leur petit groupe de touristes français est reçu par Allende à la Moneda, témoignent d’un désir d’interroger les modèles, de se confronter aux utopies. Son quotidien d’épouse de notable de province renvoie au statut de la femme dans les années 1970, à l’inégalité du partage des tâches ménagères et à l’érosion presque mécanique de sa vie de couple. Il y a dans cette œuvre le charme et la patine vintage du Super 8, le format cinéma d’avant la vidéo et le numérique. D’autant que feu son époux possédait un bon sens du cadre, un talent d’autodidacte dans la composition des plans. M. M.

Festival de Cannes 2022frères dardennecinéma
France24 - Monde

En direct : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman contre l'offensive russe

Publié le : 27/05/2022 - 06:50Modifié le : 27/05/2022 - 17:52

FRANCE 24 Suivre FRANCE 24 Suivre Jonathan WALSH

Les troupes ukrainiennes se battent pour garder le contrôle de certaines parties de la ville stratégique de Lyman, dans le nord-est du pays, a déclaré, vendredi, le ministère de la Défense alors que la Russie poursuivait son offensive dans la région du Donbass, y compris celle de Severodonetsk, où les autorités affirment que 1 500 personnes sont mortes depuis le début de la guerre.

  • 17 h 05 : Vladimir Poutine prêt à discuter d'un échange de prisonniers 

Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a déclaré que le président russe, Vladimir Poutine, était était prêt à discuter d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine, et que Moscou respecterait ses engagements de livraison de gaz naturel. Il a fait ces commentaires aux journalistes à l'issue d'un appel de 45 minutes entre les deux dirigeants.

Citant lui aussi les commentaires faits au chancelier autrichien au cours de leur échange téléphonique, le président russe a accusé l'Ukraine de "saboter" le processus de négociation entre les deux pays. Le maître du Kremlin a également informé Karl Nehammer que la Russie prenait des mesures pour sécuriser le passage des navires dans la mer d'Azov et la mer Noire, a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

  • 15h22 : les troupes ukrainiennes se battent pour garder le contrôle de la ville de Lyman

Les troupes ukrainiennes se battent pour garder le contrôle des parties nord-ouest et sud-est de la ville de Lyman, a déclaré le ministère de la Défense du pays, alors que l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine gagne de l'ampleur. Les troupes ukrainiennes "contrariaient les tentatives" russes de poursuivre leur offensive vers la ville ukrainienne clé de Sloviansk, a déclaré le porte-parole Oleksandr Motuzyanyk, lors d'un point de presse.

  • 13 h 47 : les évacuations de civils se poursuivent dans le Donbass bombardé

L'Ukraine décrit une offensive militaire russe "d'intensité maximale" dans l'est de son territoire tandis que les évacuations de civils menacés par des bombardements incessants se poursuivent, explique Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine. 

  • 13 h 11 : Finlande et Suède dans l'OTAN : Roumanie et Pologne "optimistes" malgré l'opposition d'Ankara

Bucarest et Varsovie sont "optimistes" concernant l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, malgré l'hostilité d'Ankara, ont affirmé leurs ministres des Affaires étrangères à Istanbul.

Les deux ministres s'exprimaient lors d'une conférence de presse commune avec leur homologue turc Mevlut Cavusoglu à l'issue de leurs entretiens. "Contrairement à beaucoup, je suis optimiste à ce sujet. Je suis convaincu que ce désaccord sera résolu de la meilleure manière, dans l'esprit de solidarité de l'Otan", a indiqué le ministre polonais Zbigniew Rau.

"L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan est indispensable pour nous rendre plus forts. […] Cette adhésion doit cependant être bénéfique à tous les alliés de l'Otan, y compris la Turquie", a-t-il ajouté.

  • 13 h 08 : sur les rails avec ceux qui évacuent les civils

Depuis le début de la guerre, les chemins de fer sont au cœur de la logistique qui permet l'évacuation des civils ukrainiens.

  • 13 h 01 : "une dizaine de morts" dans une frappe russe sur un terrain militaire à Dnipro

"Une dizaine" de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe sur une installation militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l'Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville. 

"Des missiles Iskander ont frappé un champ de manœuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés", a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV. "Ceci malgré le fait que nous et les militaires avions essayé de prendre des précautions, en répartissant le personnel [sur tout le périmètre de cette installation]", a-t-il ajouté, laissant entendre que les victimes étaient militaires.

  • 12 h 15 : la "guerre totale" de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé "une guerre totale" occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer "longtemps".

"L'Occident a annoncé une guerre totale contre nous […]", a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des responsables de régions russes.

"On peut dire avec certitude que cette situation est avec nous pour longtemps", a-t-il estimé, alors que les puissances occidentales ont multiplié les sanctions contre Moscou.

  • 11 h 41 : la Russie va expulser cinq diplomates croates

La Russie a annoncé l'expulsion de cinq diplomates croates en représailles à celle de 24 Russes, décidée en avril par Zagreb, après le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir "protesté" auprès de l'ambassadeur croate contre le fait que son pays ait accusé la Russie "de crimes de guerre en Ukraine". Il accuse aussi Zagreb "de soutenir militairement le régime néonazi de Kiev". 

  • 10 h 04 : les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman

Les séparatistes prorusses de Donetsk ont affirmé avoir conquis la localité de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un important nœud ferroviaire qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.

Sur son compte Telegram, l'État-major de la défense territoriale séparatiste de Donetsk a indiqué avoir "pris le contrôle complet" de Lyman avec le soutien des forces armées russes. Une information confirmée lors d'une interview d'un proche conseiller du président ukrainien, selon Reuters. 

  • 9 h 25 : le point sur l'offensive russe dans le Donbass

La Russie veut consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine avant toute solution négociée. Elle pilonne depuis plusieurs jours la ville de Severodonetsk. L'armée russe tente d'encercler la ville et celle voisine de Lyssytchansk, a indiqué à Washington un haut-responsable du Pentagone.

  • 8 h 30 : les forces ukrainiennes perdent du terrain dans l'est, la ville de Severodonetsk sous les bombes

Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, l'armée russe a recentré ses efforts sur la conquête complète du Donbass, bassin industriel déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. Appuyée par un déluge de bombes, l'armée russe menace Severodonetsk, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, grand port du sud-est en majeure partie détruit après des semaines de siège. Les précisions de l'envoyée spéciale de France 24 en Ukraine, Gwendoline Debono.

  • 4 h 00 : Nouveaux bombardements à Kharkiv

Les sirènes d'alerte aérienne ont à nouveau retenti à l'aube à Kharviv, où des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils selon Volodymyr Zelensky. Un bébé de cinq mois et son père ont notamment été tués, tandis que la mère a été grièvement blessée, a indiqué le président ukrainien.

La Russie avait cessé mi-mai son offensive sur Kharkiv pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine, et la ville entamait ces derniers jours un difficile retour à la normale, rouvrant notamment la circulation du métro.

  • 1 h 08 : Une offensive d'une "intensité maximale" dans le Donbass

L'Ukraine a décrit une offensive militaire russe d'"intensité maximale" et une situation extrêmement difficile dans le Donbass, dans l'est de son territoire.

"L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée", a affirmé Volodymyr Zelensky dans son adresse télévisée dans la nuit de jeudi à vendredi, accusant les forces russes de chercher à "réduire en cendres" plusieurs villes de la région.

  • 00 h 15 : Zelensky accuse la Russie de "génocide" dans le Donbass

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de pratiquer un "génocide" dans le Donbass, dans l'est du pays. La Russie pratique la "déportation" et "les tueries de masse de civils" dans le Donbass, a affirmé Zelensky dans son adresse télévisée quotidienne. "Tout ceci […] est une politique évidente de génocide menée par la Russie", a-t-il accusé.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Otan : Macron enjoint Erdogan à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède

27 mai 1997

Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?

Reportage

Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?

France24 - Monde

Élisabeth Borne fixe ses "urgences" à Matignon : pouvoir d'achat, santé et climat

Publié le : 27/05/2022 - 14:26

FRANCE 24 Suivre

La Première ministre Élisabeth Borne a réuni son gouvernement vendredi matin en séminaire et lui a fixé le pouvoir d'achat, la santé et le climat comme priorités.

Le pouvoir d'achat, la santé et le climat sont les trois "urgences" auxquelles le gouvernement doit s'atteler, a indiqué, vendredi 27 mai, Élisabeth Borne, après avoir fixé "trois mots d'ordre" à ses ministres réunis à Matignon : "rapidité, efficacité et résultats".

"Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français", a plaidé la Première ministre à l'issue de deux heures de réunion à Matignon avec l'ensemble du gouvernement.

Entrée en fonction mi-mai dans un contexte de forte inflation, Élisabeth Borne a ainsi fixé trois priorités, en commençant par le pouvoir d'achat, qui donnera lieu à des mesures dès la reprise des travaux parlementaires après les élections législatives (12 et 19 juin).

EN DIRECT | Réunion de travail avec les membres du Gouvernement : suivez la déclaration de la Première ministre @Elisabeth_Borne depuis l’hôtel de Matignon à Paris. https://t.co/xGQrZirne9

May 27, 2022

"Nous sommes convenus qu'il ne devait y avoir ni oubliés ni angles morts. Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j'ai demandé à mes ministres d'avoir une attention particulière pour les étudiants", a souligné la Première ministre devant la presse.

Appel à propositions pour les hôpitaux

Alors que les hôpitaux font face à une pénurie de personnels, elle a assuré avoir demandé aux "ministres concernés" de lui "faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été".

Enfin, la cheffe du gouvernement a dit vouloir mener le "chantier" de la planification écologique "à marche rapide", appelant tous les ministères à "se mobiliser" et "participer".

Afin de réaliser le suivi de ces feuilles de route, Élisabeth Borne a annoncé qu'un séminaire gouvernemental se déroulerait "avant la fin du mois de juin" autour d'Emmanuel Macron, et qu'elle-même réunirait les ministres "dans le même format" tous les mois à Matignon.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LÉGISLATIVES 2022

Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger

McKinsey : perquisition au siège français du cabinet américain

Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad

Le Figaro

Les clés pour comprendre ce vent d'espoir qui souffle sur le Liban

Guyonne de Montjou

DÉCRYPTAGE - Plongé depuis trois ans dans une crise socio-économique redoutable, le peuple libanais a exprimé dans les urnes son désir de changement. Treize députés, issus de la société civile, font leur entrée au Parlement. De bon augure pour réformer.

1. Percée inédite des candidats indépendants

Par une espèce de miracle démocratique, la contestation lancée en octobre 2019 pour réclamer le départ d'une classe politique inchangée depuis des décennies, a fini par aboutir. Minés par la pire crise économique depuis 1850, épuisés, humiliés et ruinés par une inflation à 90%, les Libanais ont élu une quinzaine de députés issus de leur « révolution ». Les réformes structurelles, plébiscitées par les pays partenaires et les bailleurs internationaux, pourraient désormais être votées. Elles sont indispensables pour éviter l'effondrement.

À lire aussiMalgré la tenue d’un scrutin, le Liban s’enlise

Tandis que 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, que la classe moyenne a dévissé, la « kleptocratie redistributive », comme l'a qualifiée le politologue Ghassan Salamé, vacille. L'autre leçon du scrutin est l'affaiblissement des candidats alliés au Hezbollah, mouvement armé pro-iranien qui tire les ficelles économiques et politiques dans le pays depuis trente ans. Quoique restée puissante au pays du Cèdre, la vieille garde politique accusée de corruption, d'inertie et d'incompétence n'est plus assurée de sa prospérité.

2. Blocage politique ou coalitions opportunistes ?

En l'absence de bloc majoritaire net, les observateurs avisés craignent l'enlisement. À la fin de l'année 2022, les députés doivent élire un président de la République et aucun candidat ne semble en passe de l'emporter. En vertu du système confessionnel qui sous-tend les institutions du Liban, c'est un chrétien maronite qui doit occuper ce poste. Les résultats du scrutin législatif, défavorables au parti de Michel Aoun, président actuel contesté, douchent les espoirs de son gendre, Gebran Bassil, de lui succéder.

Refondre les institutions est une priorité absolue

Idem pour la présidence du Parlement, qui doit revenir à un chiite. Occupant cette fonction depuis 1992, Nabih Berri, chef du mouvement Amal et allié du Hezbollah, ne dispose plus de la majorité. Dans l'Assemblée issue des élections du 15 mai, le Hezbollah chiite et ses alliés politiques n'ont pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver leur majorité, sur les 128 députés. Ce résultat inattendu constitue d'ailleurs un camouflet pour ces partis qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad, de la Syrie voisine, en guerre civile depuis plus de dix ans.

3. Compte à rebours pour éviter l'effondrement

« Refondre les institutions est une priorité absolue, analyse Karim Emile Bitar, l'un des courageux intellectuels et chercheurs émérites à ne pas avoir quitté le pays. Si une réforme institutionnelle n'est pas mise en œuvre dans les quatre prochaines années, il y a de très fortes chances qu'on assiste à un écroulement de toutes les institutions étatiques. »

À lire aussiAu Liban, l’opposition défie le Hezbollah aux législatives

La dégringolade de la monnaie nationale, les restrictions bancaires étouffantes et l'appauvrissement de la population ont d'ores et déjà convaincu la plupart de ceux qui le pouvaient de fuir le Liban où les multiples pénuries transforment la vie quotidienne en survie. Condamnés à une mort économique à petit feu, les plus aisés ont pris le chemin de l'exil vers les pays du Golfe, l'Europe – a fortiori la France – et le Brésil, bassins historiques de la diaspora. Une majorité (60 %) des 225.000 Libanais de l'étranger ont voté pour élire leur député, ce qui explique le résultat inédit et timidement prometteur du dernier scrutin. Malgré le marasme protéiforme, au Liban, l'espérance n'est pas un vain mot.

À VOIR AUSSI - Liban: le président Aoun déclare que «la paralysie de l'État» doit cesser

Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Regarder la vidéo

La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine

«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

Regarder la vidéo

Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

New York Times - World

Live Updates: Russia Advances in Ukraine’s East as Civilian Toll Rises

Kyiv May 27, 7:09 p.m.

Moscow May 27, 7:09 p.m.

Washington May 27, 12:09 p.m.

Russian forces seized Lyman, the second small city to fall this week, and moved closer to encircling Sievierodonetsk. A new report by legal and rights experts cited a “genocidal pattern” by Russia.

Megan SpeciaAndrew E. Kramer and Victoria Kim

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Russian forces are slowly gaining ground in eastern Ukraine, seizing the city of Lyman and coming closer to surrounding the much larger city of Sievierodonetsk, as the wide-scale devastation wreaked by their offensive on towns and cities in the region widens a spiraling crisis for civilians.

Moscow’s strikes continued to exact a daily toll on Friday, and not just in the eastern Donbas region where the fighting is concentrated. In Dnipro, in east-central Ukraine, an official said that at least 10 people had been killed and at least 30 injured in the early morning, when a missile launched from Russia’s Rostov region hit a Ukrainian National Guard facility.

Russian and Ukrainian officials confirmed on Friday that Russian forces had captured Lyman, the second small Ukrainian city to fall to them this week. Moscow’s forces have encircled two-thirds of Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control, the province’s leader said.

Lyman’s fall followed intense bombardment, reportedly including strikes with one of the most fearsome weapons in Russia’s conventional arsenal: thermobaric, or fuel-air explosives that set off huge, destructive shock waves. Their use highlight’s Russia’s strategy of making incremental advances by reducing cities and towns to rubble before attempting to move in on the ground.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine warned in an overnight address that Russian forces were trying to turn cities and towns in the east of the country “to ashes.” With civilians also being killed at an alarming rate, he charged that the actions amounted to “an obvious policy of genocide pursued by Russia.”

A new report from international legal scholars released on Friday echoed such claims about the war generally. It said that mass killings, deliberate attacks on shelters or evacuation routes, and the indiscriminate bombardment of residential areas by Russian forces established a “genocidal pattern” indicating an intent to wipe out a substantial part of the Ukrainian population.

In other developments:

European Union leaders will gather in Brussels on Monday and Tuesday to discuss the war in Ukraine, focusing on the country’s financial needs for reconstruction and the effect the war is having on energy and global food prices, the European Council’s president said.

Several neighborhoods in Kharkiv, the northeastern city where the Ukrainians repelled an attempted Russian encirclement in mid-May, came under fire on Thursday, with at least nine people killed. It shattered a sense of relative peace that had begun returning to the country’s second-largest city.

The Biden administration said it expected Russia to default on its bond payments to U.S. investors now that the Treasury Department has allowed to lapse a sanctions exemption that permitted Russia to make those payments.

Zolan Kanno-Youngs

President Biden condemned Vladimir V. Putin for his “brutal, brutal war in Ukraine,” which he said had “NATO-ized all of Europe.” “Not only is he trying to take out Ukraine, he’s literally trying to wipe out the identity of the Ukrainian people, attacking schools, nurseries, hospitals, museums with no other purpose than eliminate a culture,” he said in a commencement speech at the United States Naval Academy.

Erika Solomon

Photographs by Diego Ibarra Sanchez

In hopes of returning home, displaced Ukrainians learn how to detect mines.

LVIV, Ukraine — The instructor held his hand above his head, revealing a tiny, wavy green piece of plastic nestled in his palm.

“See this? Some civilians told me they saw these on either side of the humanitarian corridor they were walking down. They looked to them like leaves,” said Serhii Romaniuk, the teacher, explaining that the green plastic “leaf” in his hand was actually a deactivated land mine. “It was called a safe corridor, but that was a lie. It was mined on either side.”

His voice boomed across the dark subterranean room — a school cellar arranged like a military bunker, plastered with posters about different weapons and tires for exercise drills.

Listening attentively were a handful of muscular young volunteers from a local defense force, who crammed themselves into the circle of wooden school desks. Sitting among them also were civilians: young boys, women, and older men.

Basic military preparation courses offered in cities like Lviv were developed with local volunteer defense forces in mind. But now teachers like Mr. Romaniuk are opening their doors to civilians, in particular those who have fled fierce battles in the east to the relative safety of western Ukraine.

The civilians at Mr. Romaniuk’s course live inside the classrooms of the school above. And they have one goal in mind: “to go home,” said 13-year-old Nikita, from the Donetsk region, a key target of Russia’s territorial aims.

“But when I go back home, I need to know how to react around weapons or land mines that I might come across. I’m learning all kinds of things here: I didn’t know, for example, that mines could be connected to each other and timed,” he said.

The war has displaced more than 12 million Ukrainians, more than half of whom fled to safer regions in Ukraine’s west. But now tens of thousands of civilians are returning to the places where their army has beaten Russian forces into a retreat. And some of those places could be literal minefields.

According to the U.N., Ukrainian forces have removed nearly 80,000 mines and explosive devices since the full-scale invasion. But it will still take years to remove all of the mines in Ukraine, it said.

Mines have a debilitating affect on civilian lives because even just the possibility they are present can be paralyzing. Many farmers in recaptured territories have found themselves unable to sow their fields after the Army warned them it suspected mines had been planted, but said that it was unable to sweep the areas yet.

Mr. Romaniuk, a white-haired military veteran, held up a heavy, circular tin that he said was an anti-tank mine — the type most often found in farmers’ fields.

“If you know about them, how to spot them, then you’re armed at least with knowledge of what to do,” Mr. Romaniuk said.

His course is not just about land mines: Mr. Romaniuk also runs basic military drills. And he gives lectures on how to determine the types of missiles being used, the shock waves they create and what to do when a bomb hits.

It is his civilian students for whom that knowledge is no longer theoretical. The local volunteers are from Lviv, barely damaged by the war, and have never experienced the type of shelling that the civilians they share the classroom with have faced.

Ruslan, a 44-year-old from the embattled city of Sievierodonetsk who requested his last name be withheld because he fears repercussions for family in Moscow and Russia-held areas, knows what it is like to be smashed into a wall from a blast wave. He has survived siege and missile strikes, and escaped his home under mortar fire.

Listening to the lecture brought back painful memories. “It’s really hard. But what choice do I have?” he asked.

“We have a terrible war going on, and that affects everyone, whether you’re a grandmother or a child,” he said. “We have to try and save ourselves.”

Advertisement

Megan Specia

Sievierodonetsk, the easternmost city still held by Ukraine, is nearly surrounded.

Russian forces appeared poised on Friday to seize control of Sievierodonetsk after laying siege to the city, the easternmost one still under Ukrainian control.

Local officials said that fierce fighting was underway and that Russian forces had surrounded two-thirds of the mining and industrial city in the Luhansk region. Sievierodonetsk lies at the heart of eastern Ukraine’s Donbas, which puts it squarely in Moscow’s cross hairs as it turns the full force of its efforts to the east.

Serhiy Hadai, the head of the region’s military administration, told Ukrainian news outlets on Friday that Russian forces had entered Sievierodonetsk. He said in a post on his Telegram channel that Russian shelling had killed four residents there on Thursday and destroyed 11 apartment buildings and one house.

In another post on his Facebook page, he urged locals to remain in bomb shelters and to avoid being outside.

“Residents of Sievierodonetsk have already forgotten when the city was silent for at least half an hour,” he wrote. “Russians are attacking residential neighborhoods continuously.”

The governor of Luhansk, Oleksandr Stryuk, said late Thursday that Russian forces had surrounded two-thirds of Sievierodonetsk but that the city was not yet fully encircled. He added that heavy shelling had continued unabated for two days, damaging about 90 percent of the city’s housing stock. About 1,500 people in the city have died since the start of the war, he said.

Cassandra Vinograd

More than 4,000 civilians have been killed since Russia invaded Ukraine, according to the United Nations. In its latest update, it said it had confirmed the deaths of 4,031 people but reiterated that the true toll was likely “considerably higher.” The Ukrainian government has put the death toll in the tens of thousands.

Megan Specia

Russian forces have surrounded two-thirds of the city of Sievierodonetsk in eastern Ukraine, the governor of Luhansk Provice said. He said that while the city was not fully encircled, heavy shelling had continued unabated for two days.

Matina Stevis-Gridneff

European Union leaders will gather in Brussels on Monday and Tuesday to discuss the war in Ukraine, focusing on the country’s financial needs for reconstruction the effect the war is having on energy and global food prices, the president of the European Council, Charles Michel, said in his customary pre-meeting invitation letter. They’ll be joined by President Volodymyr Zelensky of Ukraine via videolink on Monday.

Andrew E. Kramer

Lyman is the second midsize Ukrainian city to fall to Russia’s forces this week.

POKROVSK, Ukraine — Russian forces’ capturing of the eastern city of Lyman, which both Russian and Ukrainian officials confirmed on Friday, makes it the second midsize Ukrainian city to change hands this week.

And with Russia’s artillery superiority in the fighting on the rolling plains of the Donbas region of eastern Ukraine — where Moscow has focused its war effort after losses around the capital, Kyiv, and in the country’s north — it is apparently close to seizing the easternmost Ukrainian city still under Ukrainian control, Sievierodonetsk.

The capture of Lyman, a city with a prewar population of about 20,000 near a strategic highway, followed intense artillery bombardments, including from one of the most fearsome weapons in Russia’s conventional arsenal, a rocket artillery system firing thermobaric explosives. Also known as fuel-air bombs, these explosives set off huge, destructive shock waves.

The weapons’ use highlighted the pyrrhic victories Russia was achieving with the artillery-heavy tactics as its ground forces pushed into cities already reduced to rubble by the artillery support needed for their capture.

Yet Lyman’s fall also underscored the Russian Army’s ability to gain ground using its artillery bombardments and creeping advances. On Tuesday, the Ukrainian Army withdrew from the city of Svitlodarsk to avoid becoming surrounded.

And after weeks of grinding artillery bombardments, a Russian assault force entered Sievierodonetsk on Friday, Serhiy Haidai, the head of the Luhansk region’s military administration, told the Ukrainian news media. The fighting centered on an outlying district of the city near a hotel, Mir Hotel.

Lyman is close to a highway connecting the cities of Sloviansk and Sievierodonetsk, although Ukraine can still supply Sievierodonetsk via another highway farther south.

The claim of the capture of Lyman came in a statement from a Russian-backed separatist entity, the Donetsk People’s Republic. “A group of forces of the Donetsk and Luhansk people’s republics with artillery support from the Russian armed forces liberated and established full control over” Lyman, the group said in a statement on Friday. It used the Soviet-era name for the city, Krasny Lyman, or Red Lyman.

Ukrainian officials acknowledged the city’s loss. “Most of Lyman is not controlled by the Ukrainian military,” the head of the Donetsk region’s military administration, Pavlo Kyrylenko, told the Ukrainian news media. “There was a regrouping of the armed forces in order to take fortified positions.”

The bombardments by Russia’s military have ground away at Ukraine’s defenses. On Tuesday, the mayor of Svitlodarsk, Serhiy Hoshko, said the city had fallen.

The thermobaric weapon now in use in the war in the east — called a Tos-1 but nicknamed Solntsepek, or Sunshine — was fired into Lyman on Tuesday, according to a drone video posted online by Ukrainian officials that showed huge fireballs bursting with the incoming rockets.

Mykhailo Podolyak, an adviser to President Volodymyr Zelensky, wrote on Twitter on Friday about the weapons system, attaching a video of its purported use in Lyman.

Russia “already uses the heaviest non-nuclear weapons against” Ukraine, “burning people alive,” the adviser wrote, adding that “maybe it’s time to respond and give us” rocket artillery systems as well.

Advertisement

Victoria Kim

A new report concludes that Russia is inciting genocide in Ukraine.

Russia is responsible for inciting genocide in Ukraine, with the apparent intent of destroying the Ukrainian people, a new report released Friday by international legal scholars and human rights experts concluded.

The report said that mass killings, deliberate attacks on shelters or evacuation routes, and the indiscriminate bombardment of residential areas by Russian forces established a “genocidal pattern” indicating an intent to wipe out a substantial part of the Ukrainian population, in violation of the U.N. Genocide Convention.

Rhetoric from the highest levels of the Kremlin and Russian state media denying the Ukrainian national identity and dehumanizing its people amounts to “state-orchestrated” incitement of genocide, according to the report, which was released by the Washington-based New Lines Institute for Strategy and Policy think tank and the Montreal-based Raoul Wallenberg Center for Human Rights.

“There is considerable evidence demonstrating that Russian soldiers have internalized state propaganda and either expressed genocidal intent or carried out atrocities in response to it,” wrote the authors, who include former war crimes prosecutors, former ambassadors and Canada’s former justice minister.

Under international law, genocide is defined as killing or causing serious bodily or mental harm “with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnical, racial or religious group.”

The report found evidence that Ukrainians are at “imminent” risk of genocide, which would require nations that are party to the Genocide Convention to act to prevent the deaths and punish those responsible. While the report’s authors noted that they were using a lower standard of proof than would be required in international courts, they said there were “reasonable grounds to conclude” Russia was in violation of the Genocide Convention.

Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has repeatedly accused Russia of genocide.

After reports emerged of atrocities by Russian soldiers in the suburbs of Kyiv in April, President Biden accused Russia’s president, Vladimir V. Putin, of committing genocide. He qualified his remark by saying that it wasn’t a legal conclusion, and that “we’ll let the lawyers decide internationally.”

Mr. Putin has falsely accused Ukraine of committing genocide against Russian speakers and used it as a pretext for invasion. The report released Friday called this an “accusation in a mirror,” a method of inciting genocide that has historical precedents in the Holocaust and the massacre in Srebrenica, where an estimated 8,000 Muslim men and boys were killed in what is now the semiautonomous Serb region of Bosnia and Herzegovina.

The pattern of atrocities of Russians targeting civilians in Ukraine is comparable to the genocidal acts committed by Myanmar’s military against the minority Rohingya group, the report said, quoting from the U.N. fact-finding mission there: “The vastness of the State’s involvement is inescapable.”

Megan Specia

Prime Minister Boris Johnson of Britain made the case for further military support for Ukraine in the war against Russia, including sending more weapons. Asked in an interview with Bloomberg on Friday whether negotiations could take place with President Vladimir V. Putin of Russia, he said: “How can you deal with a crocodile when it’s in the middle of eating your left leg?” Mr. Johnson later added, “The guy’s completely not to be trusted.”

Megan Specia

The head of Dnipro’s territorial defense forces, in east-central Ukraine, said that based on early information, at least 10 people had been killed and another 30 injured in early morning shelling in the city on Friday. Genady Korban, the head of the forces, said a missile launched from Russia’s Rostov region had hit a Ukrainian National Guard facility.

Megan Specia

Zelensky warns that Russia plans to reduce Ukraine’s east ‘to ashes.’

President Volodymyr Zelensky of Ukraine warned on Thursday that Russian forces wanted to burn cities in the country’s east “to ashes” and intended to inflict the same destruction there that they have on other cities.

As Russia ground out small gains in the Donbas region of Donetsk and Luhansk and local officials tallied losses from the fighting, Mr. Zelensky accused Moscow of a genocide and admonished the world for not acting earlier to stem its aggression.

“The current offensive of the occupiers in Donbas can make the region uninhabited,” he said in an address late Thursday night. “They want to burn Popasna, Bakhmut, Lyman, Lysychansk and Sievierodonetsk to ashes. Like Volnovakha, like Mariupol.”

Hours after Mr. Zelensky’s comments, Serhiy Haidai, the head of the Ukrainian military administration in the region of Luhansk, counted the losses from a day of fighting in the city of Sievierodonetsk.

Four residents were killed by Russian shelling on Thursday, Mr. Haidai said Friday morning in a post on his Telegram channel, and 11 apartment buildings and one house were destroyed.

Russian forces also opened fire on a police station, he said, though no one there was injured.

“Residents of Sievierodonetsk have already forgotten when the city was silent for at least half an hour,” he wrote. “Russians are attacking residential neighborhoods continuously.”

In the neighboring Donetsk region, there were at least five civilians killed on Thursday, according to a message posted on Telegram by Pavlo Kyrylenko, the head of the Ukrainian military administration there.

“Russia is killing civilians!” he wrote, saying two people were killed in the town of Marinka, two in Lyman and one in Zoria.

Advertisement

Victoria Kim

Russia makes incremental gains in ‘skirmishes and fights’ in Ukraine’s east.

Russian forces are continuing to carve out incremental gains in eastern Ukraine, fighting to take hamlets and villages and shelling cities from afar, with anxiety building among some Western allies that the war could grind to an extended impasse with spiraling economic consequences.

U.S. defense officials pushed back against calling the state of the battle in the Donbas a stalemate, saying there was fierce, active fighting by Russian troops and stiff Ukrainian resistance, if on a diminishing scale.

“Every day, there are skirmishes and fights over, sometimes very small hamlets and villages, sometimes bigger cities, where the Russians make gains and then they lose those gains in the next day or so,” John F. Kirby, the Pentagon press secretary, told reporters Thursday. “Every day, there’s literally ground that’s trading hands.”

Fighting from Russian troops, who are attempting to close in on Sievierodonetsk and advance toward the cities of Sloviansk and Kramatorsk, have “reached maximum intensity,” according to Ukraine’s deputy minister of defense, Hanna Malyar. Russian news reports said Moscow’s forces had captured Lyman, a Ukrainian railway hub in the Donetsk region.

Several neighborhoods in Kharkiv in the northeast, where the Ukrainians had driven away attempted Russian encirclement in mid-May, came under fire Thursday, with at least nine people killed, including a 5-month-old baby and her father. It shattered a sense of relative peace that had begun returning to the country’s second-largest city.

Livia Albeck-Ripka

President Volodymyr Zelensky of Ukraine expressed frustration that the European Union has yet to approve a sixth package of sanctions against Russia, which would include an oil embargo. “Where did those who block the sixth package get so much power?” he asked in his nightly address, an apparent reference to Hungary’s prime minister, Viktor Orban, who continues to block the oil ban.

Livia Albeck-Ripka

Nine civilians were killed Thursday when Russian forces shelled Kharkiv, including a 5-month-old baby and her father, according to Oleh Synehubov, the regional governor. An additional 19 people were wounded, he said on Facebook, including the child’s mother, who remained in serious condition. Earlier in the day, the reported death toll was eight.

David E. SangerSteven Erlanger and Eric Schmitt

News Analysis

Fissures emerge over what constitutes victory in Ukraine.

WASHINGTON — Three months into Russia’s invasion of Ukraine, America and its allies are quietly debating the inevitable question: How does this end?

In recent days, presidents and prime ministers as well as the Democratic and Republican Party leaders in the United States have called for victory in Ukraine. But just beneath the surface are real divisions about what that would look like — and whether “victory” has the same definition in the United States, in Europe and, perhaps most importantly, in Ukraine.

In the past few days alone there has been an Italian proposal for a cease-fire, a vow from Ukraine’s leadership to push Russia back to the borders that existed before the invasion was launched on Feb. 24, and renewed discussion by administration officials about a “strategic defeat” for President Vladimir V. Putin — one that would assure that he is incapable of mounting a similar attack again.

After three months of remarkable unity in response to the Russian invasion — resulting in a flow of lethal weapons into Ukrainian hands and a broad array of financial sanctions that almost no one expected, least of all Mr. Putin — the emerging fissures about what to do next are notable.

At their heart lies a fundamental debate about whether the three-decade-long project to integrate Russia should end. At a moment when the U.S. refers to Russia as a pariah state that needs to be cut off from the world economy, others, largely in Europe, are warning of the dangers of isolating and humiliating Mr. Putin.

That argument is playing out as American ambitions expand. What began as an effort to make sure Russia did not have an easy victory over Ukraine shifted as soon as the Russian military began to make error after error, failing to take Kyiv. The administration now sees a chance to punish Russian aggression, weaken Mr. Putin, shore up NATO and the trans-Atlantic alliance and send a message to China, too. Along the way, it wants to prove that aggression is not rewarded with territorial gains.

The differences over war aims broke into the open at the World Economic Forum in Davos this week, as Henry Kissinger, the 99-year old former secretary of state, suggested that Ukraine would likely have to give up some territory in a negotiated settlement, though he added that “ideally the dividing line should be a return to the status quo” before the invasion, which included the Russian annexation of Crimea in 2014 and the seizure of parts of the Donbas.

“Pursuing the war beyond that point would not be about the freedom of Ukraine, but a new war against Russia itself,’’ Mr. Kissinger concluded.

Almost immediately, President Volodymyr Zelensky of Ukraine accused Mr. Kissinger of appeasement, retorting angrily that “I get the sense that instead of the year 2022, Mr. Kissinger has 1938 on his calendar.’’ He was referring to the year Hitler began his sweep across Europe — the event that caused Mr. Kissinger, then a teenager, to flee with his family to New York. “Nobody heard from him then that it was necessary to adapt to the Nazis instead of fleeing them or fighting them.”

But Mr. Zelensky has at various moments voiced contradictory views on what it would take to end the war, even offering to commit his country to “neutrality” rather than aspiring to join NATO.

Differing objectives, of course, make it all the more difficult to define what victory — or even a muddled peace — would look like. And they foreshadow a coming debate about what position Mr. Zelensky and his Western allies would take if negotiations to end the conflict finally get going. If Mr. Zelensky agreed to some concessions, would the United States and its allies lift many of their crushing sanctions, including the export controls that have forced Russia to shutter some of its factories for building tanks? Or would doing that doom their hopes of crippling Russia’s future capabilities?

In the end, American officials say, the hard choices will have to be made by Mr. Zelensky and his government. But they are acutely aware that if Mr. Putin gets his land bridge to Crimea, or sanctions are partially lifted, Mr. Biden will be accused by Republican critics — and perhaps some Democrats — of essentially rewarding Mr. Putin for his effort to redraw the map of Europe by force.

The debate is breaking out just as the shape of the war is changing, once again.

Three months ago, Mr. Putin’s own strategic objective was to take all of Ukraine — a task he thought he could accomplish in mere days. When that failed in spectacular fashion, he retreated to Plan B, withdrawing his forces to Ukraine’s east and south. It then became clear that he could not take key cities like Kharkiv and Odesa. Now the battle has come down to the Donbas, the bleak, industrial heartland of Ukraine, a relatively small area where he has already made gains, including the brutal takeover of Mariupol and a land bridge to Crimea. His greatest leverage is his naval blockade of the ports Ukraine needs to export wheat and other farm products, a linchpin of the Ukrainian economy and a major source of food for the world.

So far, with Russia gaining ground, there is no evidence yet that Mr. Putin is willing to enter negotiations. But pressure will build as sanctions bite deeper into his energy exports, and the cutoff of key components hampers weapons production for his depleted military.

“Putin, whether we like it or not, will have to bring home some bacon, and Mariupol is a small slice, but a slice,” Dov S. Zakheim, a former senior official in the Defense Department, said in a recent interview. “And the cost to Ukraine of life and matériel will continue to increase. So it’s a difficult political decision for Ukraine.”

From Biden, a Drive to Cripple Russia

For the first two months of the war, President Biden and his top aides largely spoke about providing Ukraine with whatever help it needed to defend itself — and about punishing Russia with sanctions on an unprecedented scale.

Every once in a while, there were hints of broader goals that went beyond pushing Russia back to its own borders. Even before the invasion, Jake Sullivan, the president’s national security adviser, warned that if Russia attempted to take Ukraine by force, “its long-term power and influence will be diminished.”

But on April 25, Defense Secretary Lloyd J. Austin III, speaking with a bluntness that took his colleagues by surprise, acknowledged that Washington wanted more than a Russian retreat. It wanted its military permanently damaged.

“We want to see Russia weakened to the degree it cannot do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” Mr. Austin said.

Mr. Austin’s candor prompted the White House to insist he wasn’t changing policy — just giving voice to the reality of what the sanctions and export controls were intended to do. But over time administration officials have gradually shifted in tone, talking more openly and optimistically about the possibility of Ukrainian victory in the Donbas.

Last week in Warsaw, the U.S. ambassador to NATO, Julianne Smith, a former national security aide to Mr. Biden, said: “We want to see a strategic defeat of Russia.”

Now, in meetings with Europeans and in public statements, administration officials are articulating more specific goals. The first is that Ukraine must emerge as a vibrant, democratic state — exactly what Mr. Putin was seeking to crush.

The second is Mr. Biden’s oft-repeated goal of avoiding direct conflict with Russia. “That’s called World War III,” Mr. Biden has said repeatedly.

Then come various versions of the goal Mr. Austin articulated: that Russia must emerge as a weakened state. In testimony earlier this month, Avril D. Haines, the director of national intelligence, explained Washington’s concern. “We assess President Putin is preparing for prolonged conflict in Ukraine, during which he still intends to achieve goals beyond the Donbas,” she said.

And increasingly, American officials talk about using the crisis to strengthen international security, winning over nations that were on the fence between allying with the West or with an emerging China-Russia axis.

As the United States hones its message, no one wants to get ahead of Mr. Zelensky, after months of administration proclamations that there will be “nothing decided about Ukraine without Ukraine.”

“President Zelensky is the democratically elected president of a sovereign nation, and only he can decide what victory is going to look like and how he wants to achieve it,” John F. Kirby, the Pentagon press secretary, said on April 29.

In Europe, Unity Begins to Fracture

NATO and the European Union have been surprisingly united so far in supporting Ukraine, both with painful economic sanctions aimed at Russia and in supplying an increasing quantity of weapons to Ukraine, though not jet fighters or advanced tanks.

But that unity is under strain. Hungary, which has supported five earlier sanctions packages, has balked at an embargo on Russian oil, on which it depends. And the Europeans are not even trying, at least for now, to cut off their imports of Russian gas.

The divisions are visible in war aims, too.

Leaders in central and eastern Europe, with its long experience of Soviet domination, have strong views about defeating Russia — even rejecting the idea of speaking to Mr. Putin. Estonia’s prime minister, Kaja Kallas, and Poland’s prime minister, Mateusz Morawiecki, speak of him as a war criminal, as Mr. Biden did.

“All these events should wake us from our geopolitical slumber and cause us to cast off our delusions, our old delusions, but is that enough?” Mr. Morawiecki said last week. “I hear there are attempts to allow Putin to somehow save face in the international arena. But how can you save something that has been utterly disfigured?” he asked.

But France, Italy and Germany, the biggest and richest countries of the bloc, are anxious about a long war or one that ends frozen in a stalemate, and nervous of the possible damage to their own economies.

Those countries also think of Russia as an inescapable neighbor that cannot be isolated forever. Following his re-election, Emmanuel Macron of France began hedging his bets, declaring that a future peace in Eastern Europe must not include an unnecessary humiliation of Russia, and could include territorial concessions to Moscow.

Italian Prime Minister Mario Draghi called this month for a cease-fire in Ukraine “as soon as possible” to enable a negotiated end to the war. Mr. Draghi, who has taken a hard line against Russia in traditionally Moscow-friendly Italy, said economic pressure was important “because we have to bring Moscow to the negotiating table.”

Zelensky’s Choice: Territorial Integrity or Grinding War

Mr. Zelensky has been careful not to expand his aims toward a larger degradation of Mr. Putin’s regime. He has said repeatedly that he wants the Russians pushed back to where they were on Feb. 23, before the large-scale invasion started.

Only then, he has said, would Ukraine be prepared to negotiate seriously again with Russia about a cease-fire and a settlement. He said again this week that the war will have to end with a diplomatic solution, not a sweeping military victory.

But even those aims are considered by some European officials and military experts to be ambitious. To get there, Ukraine would have to take back Kherson and the ravaged city of Mariupol. It would have to push Russia out of its land bridge to Crimea and stop Russia from annexing large parts of Donetsk and Luhansk.

Many experts fear that is beyond Ukraine’s capability.

While Ukraine did remarkably well in the first phase of the war, Donbas is very different. To go on the offensive normally requires a manpower advantage of 3 to 1, weaponry aside, which Ukraine does not now possess. The Russians are making slow but incremental gains, if at a high cost in casualties. (While Washington and London are happy to provide estimates of Russian casualties, sometimes rather high, according to some military experts, they say little about Ukrainian casualties. Ukraine is treating those figures as state secrets.)

“What is victory for Ukraine?” asked Daniel Fried, a former U.S. ambassador to Poland and longtime senior U.S. diplomat. “The Biden Administration’s comfort zone is not a bad place to be — that it’s up to the Ukrainians to decide,” Mr. Fried said. “I agree, because there’s no way a detailed conversation now on what is a just settlement will do any good, because it comes down to what territories Ukraine should surrender.”

David E. Sanger and Eric Schmitt reported from Washington. Steven Erlanger reported from Brussels. Julian Barnes and Helene Cooper contributed reporting from Washington.

Advertisement

Patricia CohenEshe NelsonValeriya Safronova and Michael Levenson

As Russia diverges from the global economy, Soviet-style scarcity looms.

Gripped by heavy economic sanctions and increasingly isolated from Western suppliers, Russia worked on Thursday to keep its factories and businesses running and stave off a return to Soviet-era scarcity.

As the central bank slashed interest rates again in an effort to prop up the economy, its chairwoman, Elvira Nabiullina, warned that the coming months would be “difficult for both companies and citizens” as the fallout on the Russian economy deepens more than three months into the invasion of Ukraine.

The economic toll on Russia, though difficult to quantify, has spread widely, from its largest companies to its small shops and workers.

Basic items, from paper to buttons, are in short supply. Prices of consumer goods have been soaring, with the inflation rate rising to 17.8 percent last month before dipping slightly. Sales in the lucrative energy sector, while still high, are projected to fall as European customers begin to pivot away from Russian oil. Airlines, cut off from Western manufacturers, are searching for spare parts.

The Russian automaker Avtotor even announced a lottery for free 10-acre plots of land — and the chance to buy seed potatoes — so workers could grow their own food amid “the difficult economic situation.” The company announced the vegetable-farm giveaway after Western sanctions hobbled production at its assembly plant in Kaliningrad.

“I call what is happening now a horrible experiment,” Ivan Fedyakov, who runs Infoline, a market research firm in Russia, said in a telephone interview. “It has never happened in modern history when such a big and deeply integrated country would be so quickly and abruptly fenced off from the global economy.”

The shortages and supply chain issues will only worsen, economists predict, as the West moves to turn Russia into an economic pariah. It is unclear what might reverse that tectonic shift, short of major changes in Moscow, analysts say, including the end of President Vladimir V. Putin’s rule.

The central bank has been cutting interest rates faster than expected as the ruble has rapidly appreciated, reaching its strongest level in four years against the U.S. dollar this week. A strong ruble hurts exports and lowers government revenues from dollar-denominated energy sales.

Yet even that rebound in the ruble is a sign of weakness, economists say, reflecting a sanctions-induced collapse in imports that, combined with a continued gusher of energy revenues, has sent the country’s current account soaring.

“The economic prospects for Russia are especially gloomy,” the Bank of Finland said in an analysis this month. “By initiating a brutal war against Ukraine, Russia has chosen to become much poorer and less influential in economic terms.”

Mr. Putin, in a tacit acknowledgment of the economic toll of the war, promised this week to increase the minimum wage, pensions and military benefits, even as he shrugged off the mass exodus of foreign firms since the invasion on Feb. 24.

“Sometimes you look at those leaving and think, ‘Maybe thank God that they are,’” Mr. Putin said in a televised meeting on Thursday. “Our businesses and our manufacturers have grown up and will successfully find a place on ground prepared by our partners. Nothing will change.”

Mr. Putin also lashed out at Western governments that are freezing Russian assets, including yachts and bank accounts linked to his inner circle. “Stealing others’ assets never ends well, primarily for those doing such wicked things,” he said in the meeting, according to the Interfax news agency.

He dismissed as a trivial inconvenience a lack of luxury goods from European firms. Such items will be “a little more expensive,” he said, using the example of high-end Mercedes-Benz cars, but said that those who drove them previously would continue to drive them. They can be imported from anywhere, he said. “It doesn’t matter to us.”

Despite the devil-may-care official attitude, nearly 1,000 companies have left Russia, including Nike, Reebok, Starbucks and McDonald’s, citing an untenable situation, as well as logistical and payment issues, among other reasons.

Delivery paths that Russia relies on to import materials for products as diverse as cars, tampons and ceramic plates have been blocked by European countries. DHL, UPS and FedEx have refused to make deliveries in Russia for months.

Companies such as Adobe and Oracle have suspended operations there, and there are concerns that Russia could soon run out of data storage space.

Nino, a jewelry designer in Moscow who declined to give her full name for fear of reprisals, said that the clay she relied on had disappeared from the market because it is produced in Germany and in Ukraine’s embattled eastern Donbas region. The cost of the clay, she said, has shot up by 30 to 60 percent.

“My jewelry is produced by a Russian company,” she said. “They are also suffering from a lack of materials. There are big difficulties with logistics. Either we don’t have what we need or it’s significantly more expensive.”

Russia has avoided some economic pain, at least temporarily, because the European Union has not been able to overcome Hungary’s objections to a proposed oil embargo, which would be one of the toughest measures imposed by the West so far. But oil revenues are still expected to decline over time as individual countries reduce their dependence on Russian energy.

On the battlefield, Russia’s ambitions are narrowing to three cities in the Donbas region, where it has made significant gains and could soon gain complete control. Yet, with the unexpectedly rapid depletion of its troops and equipment, some analysts expect the battle to be Russia’s last major offensive of the war.

On Thursday, Russian forces shelled Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, 25 miles from the Russian border, resuming attacks weeks after Ukrainian forces pushed Russian troops away from the city, giving it a brief respite.

Seven people were killed and 17 more were injured as five neighborhoods came under fire from rocket-propelled grenade launchers and artillery, the head of the Kharkiv regional military administration, Oleh Synyehubov, said.

“Many people returned to Kharkiv thinking they were safe,” said a 28-year-old man in a bulletproof vest who gave his name only as Ilya. “But now they don’t feel that way anymore. I saw four families in my apartment building packing up their cars to leave.”

One person was also killed and another injured in a nearby town. In the Donetsk region, Russian shelling killed at least four civilians and wounded 12 others in the last 24 hours, Ukraine’s Defense Ministry said on Thursday.

As Ukraine seeks to hold Russia accountable for atrocities, two Russian soldiers on Thursday pleaded guilty to firing on a town in the Kharkiv region from a position across the border in Russia. It was the second war crimes trial held in Ukraine since the invasion began.

The soldiers, Aleksandr Bobikin and Aleksandr Ivanov, acknowledged serving in an artillery unit that had shelled the village of Derhachi, destroying a school, from a position near the Russian border city of Belgorod. The soldiers then continued their attack as they crossed into Ukraine, where they were captured and charged with violating the laws and customs of war.

The charge is laid out by the Geneva Conventions, to which Ukraine is a party. Prosecutors said the men should serve 12 years in prison.

Mr. Ivanov asked for leniency. “I repent and ask for a reduction in the sentence,” he said. Sentencing is expected on May 31.

Russia’s Supreme Court delayed until June 29 a hearing to determine whether the Azov battalion, a regiment of the Ukrainian National Guard that made up the bulk of the fighters at the Azovstal steel plant in Mariupol, should be designated a terrorist organization.

The Azov brigade has origins as a far-right group, giving a veneer of credibility in Russia to Mr. Putin’s claims that Russia is purging Ukraine of Nazis.

Reporting was contributed by Valerie Hopkins, Anton Troianovski, Neil MacFarquhar, Ivan Nechepurenko and Matthew Mpoke Bigg.

Alan Rappeport

The Biden administration expects Russia to default on its bond payments to U.S. investors now that the Treasury Department has allowed a sanctions exemption to lapse that had let Russia to make those payments, the White House press secretary, Karine Jean-Pierre, said on Thursday. A Russian default would have minimal impact on the U.S. and global economies, she said, but it would be “an enduring sign of their status as a pariah in the global financial system.”

Erika Solomon

A grain shortfall will be felt by July, Ukraine’s agriculture minister warns.

LVIV, Ukraine — By midsummer, the world will start to feel the squeeze to food supplies and rising grain prices caused by Russia’s blockade of Ukrainian sea exports, Ukraine’s agriculture minister said on Thursday.

Global food distribution networks, still recovering from the shocks of the pandemic, are now facing a new crisis as a result of Russia’s invasion of Ukraine — the two countries that together supplied over a quarter of the world’s wheat.

“Countries right now still have some reserves, and they are still under the general hope that somehow this will work itself out,” the minister, Mykola Solskyi, said in an interview with The New York Times.

“But when they see in July or August that they are running out of grain, and that the prices are extremely high, then the world will start to show a lot of emotions,” he said. “There will be problems because of it.”

Fears of a global food crisis are intensifying amid concerns that President Vladimir V. Putin of Russia is using food as a potent new weapon in the conflict.

Russian forces, in addition to bombarding and seizing large swathes of Ukraine’s fertile farmland, have taken over some ports and blockaded the remaining sea routes on the Black Sea used for exporting most of Ukraine’s wheat, barley, corn, sunflower seeds and rapeseed oils.

Talks monitored by the United Nations are trying to reach a deal for sea exports, he said. But he rejected a proposal floated on Wednesday by Russia’s deputy foreign minister to open sea routes in exchange for lifting some sanctions on Russia.

“The limitations of exporting grain out of Ukraine is a world problem — it’s not just a Ukrainian problem,” Mr. Solskyi said. “And that’s why we think that any demands about lifting the sanctions are wrong.”

Asked how likely Mr. Solskyi thought a deal was, he said: “On a scale of one to 10? I give it five.”

European and Ukrainian officials have been scrambling to bring the country’s harvests to global markets via trucks, railroads, river barges and other alternative routes, but these options are complicated. Exporting by land out of western Ukraine means passing through border crossings that require trucks to wait in line for days. The other option, transport by rail, requires adapting train cars to tracks of different widths, a major logistical headache.

According to the country’s main agricultural lobby, land routes working at optimal capacity could bring out only three million tons per month — about two-thirds of what the country normally exports.

“It’s impossible to solve the problem completely without the sea,” Mr. Solskyi said.

Ukrainian farmers say Russian forces have also stolen large quantities of their stored grain. The minister warned international traders against buying stolen Ukrainian grain, saying that Kyiv would seek to penalize those who profited from stolen grain.

Kyiv was closely watching ships passing through the Black Sea and the Bosporus, he said, and was collecting information from grain traders of movements of stolen crops.

“At the very least we will ask for sanctions on traders who engage in this,” he said.

Advertisement

Ivan Nechepurenko

Russian forces have captured Lyman, a major Ukrainian railway hub in the Donetsk region, according to Russian news reports. A Ukrainian official, Oleksei Arestovych, an adviser to the president’s chief of staff, said that while the report had yet to be confirmed, the attack on the city showed that “the Russian army has improved its tactical skills and operational management.”

Valerie Hopkins

Russia attacks Kharkiv, killing nine people and ending the city’s brief reprieve.

KHARKIV, Ukraine — Russia shelled the northeastern city of Kharkiv on Thursday, killing nine people and wounding more than a dozen others after almost two weeks of relative quiet in Ukraine’s second largest city.

Several neighborhoods “came under fire from rocket-propelled grenade launchers and artillery,” the regional governor, Oleh Synehubov, said. Another person was killed and another wounded in the nearby town of Dergachi. Earlier in the day, the reported death toll had been eight.

Among the dead was a father and his 5-month-old baby who had been walking down the street at the time of the attack, the head of Ukraine’s national police wrote on Facebook. The baby’s mother was badly injured.

In mid-May, Ukrainian forces said they had pushed Russian troops beyond striking distance of Kharkiv, which is 25 miles from the Russian border, and there were signs the city was slowly coming back to life.

People sheltering in the subway system were told to return home or find alternate shelter, and on Tuesday its subway cars returned to their usual role of transporting people.

The strikes on Thursday disabused many Kharkiv residents of their fragile sense of calm.

At the site of one of the strikes, near the 23rd of August metro stop in the Shevchenkivskyi district, a subway employee, Viktoriya Konyevets, used a rag and an old bucket to clean up blood on the stairs at the entrance to the subway.

“Today was my first day back at work after three months sheltering at home,” she said. “I didn’t think it would be like this.”

A crowd of people had gathered outside the station after the strike to examine the damage.

“Many people returned to Kharkiv thinking they were safe,” said a 28-year-old man in a bulletproof vest who gave his name only as Ilya. “But now they don’t feel that way anymore. I saw four families in my apartment building packing up their cars to leave.”

Suddenly, there was another blast in the distance, and the group hurried back into the subway station to seek shelter.

Across the street, behind a massive World War II memorial commemorating a conflict in which soldiers from Kharkiv fought alongside Russians in the Soviet army, another explosion had knocked over several trees and wounded at least one person.

Oleh Shabelnikov, who lives nearby with his elderly mother, came out to assess the damage.

“Today is just a nightmare,” he said, turning away and choking back tears. His father died in mid-March from a stroke, a death he attributed to the war.

“How am I to continue living?” asked Mr. Shabelnikov, 47, who worked in construction before the war. “I am running out of money. How will I eat? How will I feed my mother?”

L'Humanité

Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard

Actu

Le 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.

Mélanie Mermoz

Plus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.

En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie

S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.

En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.

Empêchement et indemnités

Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.

Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.

S'il existe un compte épargne-temps

Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.

Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.

droit du travail
France24 - Monde

Après la tuerie du Texas, la NRA, le tout-puissant lobby des armes y tient son assemblée annuelle

Publié le : 27/05/2022 - 10:50Modifié le : 27/05/2022 - 13:33

FRANCE 24 Suivre

Trois jours après la fusillade qui a fait 21 morts dont 19 enfants au Texas, la NRA organise sa grand-messe annuelle en présence de Donald Trump. Si chaque nouvelle tuerie relance le débat autour de la régulation des armes à feu aux États-Unis, la loi est particulièrement permissive dans de nombreux États et la question continue de diviser les Américains, comme l'ont constaté nos correspondants au Texas, Pierrick Leurent et Éric Pape. 

La NRA, le puissant lobby pro-armes américain tient vendredi 27 mai son assemblée annuelle au Texas en pleine polémique, trois jours jours seulement après l'effroyable fusillade dans une école de cet État américain.

À quelques heures de route de l'école primaire d'Uvalde, où un adolescent de 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes mardi, la NRA organise sa grand-messe, en présence de l'ancien président Donald Trump.

Trump promet "un discours important au peuple américain"

L'ancien locataire de la Maison Blanche a confirmé mercredi sa présence, en lançant que les États-Unis avaient "besoin de vraies solutions et de vrai leadership en cette période, pas de politiciens et de considérations partisanes".

"C'est pourquoi je respecterai mon engagement de longue date de m'exprimer à la convention de la NRA au Texas", a-t-il fait savoir, promettant "un discours important au peuple américain".

>> À lire sur France 24 : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

Quant à l'opinion publique, elle reste très divisée sur la question. "Selon un récent sondage, 54 % des Américains souhaiteraient plus de restrictions sur les armes à feu, 16 % en voudraient moins et 30 % souhaiteraient que les choses restent comme elles sont", explique le correspondant de France 24 à Los Angeles, Pierrick Leurent.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ARMES À FEU

États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott

Le Débat de France 24

Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?

Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques

Le Figaro

Aux abords du Parc des Princes, la visite surprise de Zidane à Roland-Garros

Gilles Festor

La présence de Zinédine Zidane porte d'Auteuil a relancé les spéculations sur une possible rencontre avec l'Emir du Qatar et une arrivée au Paris SG.

À Roland-Garros

Zinédine Zidane est à Paris. La veille de la finale de la Ligue des champions entre son ancien club, le Real Madrid, et Liverpool au Stade de France, «Zizou» est venu faire un détour par la porte d'Auteuil pour assister à quelques rencontres dans les tribunes de Roland-Garros. Son arrivée, discrète, a été remarquée par les spectateurs, amusés. «Signe à Paris, Zizou», ont même lancé les plus audacieux d'entre-eux alors que les rumeurs d'une arrivée au PSG ne cessent pas.

À la mi-journée, l'ancien n°10 avait déjeuné dans le stade en compagnie de plusieurs personnalités du monde du sport comme Laurent Blanc, Arsène Wenger, Jean-Michel Larqué, Henri Leconte ou encore Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis et Karl Olive, le maire de Poissy et proche d'Emmanuel Macron.

À VOIR AUSSI - Les 11 titres remportés par «Zizou» à la tête du Real

La présence du champion du monde 1998 à quelques centaines de mètres seulement du Parc des Princes n'a fait que relancer les spéculations autour de son avenir et d'une éventuelle arrivée au Paris SG. Selon plusieurs sources concordantes, Tamim ben Hamad Al-Thani serait lui aussi actuellement dans la capitale. En tournée en Europe dans le cadre de visites diplomatiques, le dirigeant aurait fait de Zidane son premier choix pour assurer la succession de Mauricio Pochettino à la tête du club.

Zinédine Zidane est déjà venu plusieurs fois à Roland-Garros par le passé. Sa dernière apparition publique sur les courts remonte à 2018. En 2005, Il avait même été convié sur court Philippe-Chatrier pour remettre à Rafael Nadal le trophée du vainqueur.

Roland-Garros : «Si je m'inquiète de ma santé tous les jours, je ne pourrai pas aller très loin dans le tournoi», glisse Nadal

Nadal a assuré face à Moutet et s'est encore rassuré.

Roland-Garros : tous les matches définitivement interrompus par la pluie sauf celui de Djokovic

Les matches entamés sur les courts sans toit ont été interrompus par la pluie. Dont ceux de Gasquet et Paire.

Roland-Garros : Raducanu s'en sort en 3 sets

La jeune Britannique vainqueur surprise de l'US Open s'est imposée en trois sets.

New York Times - World

As U.N. Rights Chief Visits China, Some Fear She’ll Become Part of the Spin

Advertisement

Supported by

Michelle Bachelet’s tour includes Xinjiang, where China has been accused of genocide. The terms of her visit are unclear, and critics say Beijing is using her for propaganda.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Vivian Wang and Austin Ramzy

The news was given prime placement in Chinese state media: The United Nations’ human rights chief, on her long-awaited visit to the country, had spoken with China’s leader, Xi Jinping. An article plastered across the website of Xinhua, the state news agency, relayed Mr. Xi’s declaration that the Chinese people were enjoying “unprecedented” rights. Then the article quoted the U.N. official, Michelle Bachelet.

“I admire China’s efforts and achievements in eradicating poverty, protecting human rights and realizing economic and social development,” she said, according to Xinhua.

But within hours, Ms. Bachelet’s office issued a rebuttal. It pointed to “her actual opening remarks,” which made no mention of admiring China’s record on rights.

It was a stark illustration of the narrative battle over the visit by Ms. Bachelet, the first U.N. high commissioner for human rights to visit China since 2005. When Ms. Bachelet first proposed visiting, she described it as a chance to independently examine China’s rights landscape, especially in the far western Xinjiang region, where scholars and human rights groups say one million or more Uyghurs, Kazakhs and members of other predominantly Muslim groups have been held in indoctrination camps.

But as the trip unfolded this week, it instead became fresh material for China’s propaganda about the region.

The government, before agreeing to allow Ms. Bachelet’s tour, which includes Xinjiang, insisted that the visit be “friendly.” Chinese officials have threatened Uyghurs overseas who asked Ms. Bachelet to seek information about their relatives. Even Ms. Bachelet has privately acknowledged the challenge of securing meetings free from official surveillance.

What Ms. Bachelet is able to see, and what she says about it, could have major implications for attempts to hold China accountable for its alleged abuses. Critics say a highly choreographed tour would only lend legitimacy to the government’s denials of wrongdoing in Xinjiang.

“This visit is already being used by China as propaganda to conceal its ongoing, heinous crimes,” said Mehmet Tohti, executive director of the Ottawa-based Uyghur Rights Advocacy Project.

In recent years, the Chinese authorities have vastly expanded the police presence in Xinjiang, destroyed mosques and rounded up religious leaders and intellectuals. Residents have been enlisted in work programs that experts say can amount to forced labor. The United States has labeled the repression as genocide. Chinese officials have denied the accusations, saying their sweeping campaign in Xinjiang is aimed at guiding Uyghurs and other minorities away from religious extremism.

On Tuesday, a consortium of media outlets, including the BBC, reported on an extensive cache of internal Chinese police files that further detailed the extent of the repression in Xinjiang. The documents, obtained by the scholar Adrian Zenz, include orders for guards to shoot to kill escapees who refuse to stop, as well as a speech by a top security official, delivered in a closed meeting, that cited orders from Mr. Xi to expand detention facilities.

Thousands of photographs in the cache show some of those who have been held in the mass detention program. The youngest photographed detainee is 15, the oldest 73. One woman’s eyes well with tears, another indication that the camps are much more coercive than the vocational training programs the authorities have portrayed them as being.

A Chinese government spokesman dismissed the materials as “anti-China forces’ smearing.” Ms. Bachelet, who is not being accompanied by reporters on her trip, did not immediately address the new evidence.

Ms. Bachelet had requested access to China since taking office in 2018, citing the “deeply disturbing” allegations of abuses against Uyghurs. But Chinese officials refused any visit that was framed as an investigation. In December, a spokesman for Ms. Bachelet’s office said that although talks had stalled, a separate report on conditions in Xinjiang, also years in the making, would be published within weeks; he added that the office had “identified patterns of arbitrary detention and ill-treatment.”

But the report was not released. Then, in March, Ms. Bachelet’s office unexpectedly announced that she had secured a visit for May.

Her office did not disclose the terms of the trip, which ends Saturday, including who she would meet and under what circumstances. Even the exact dates were not announced until three days before her arrival.

In the absence of information, competing narratives about the trip have emerged. Uyghurs overseas, Western governments and human rights groups have warned that Ms. Bachelet risks becoming a tool for Beijing’s efforts to whitewash its crackdown.

China has portrayed the trip as a chance for Ms. Bachelet to view Xinjiang unencumbered by Western biases, and to see the success of its efforts to promote the region’s economy while preventing terrorism and religious extremism.

Xu Guixiang, the spokesman for Xinjiang’s regional government, dismissed the allegations of genocide, forced labor and internment camps. “If they want to see these things, they should go to the U.S.,” he said at a news conference.

China has also made more coercive efforts to control the narrative.

Kalbinur Gheni, a Uyghur who lives in Virginia, said security officials threatened her family in Xinjiang after she made an online appeal to Ms. Bachelet. She had called on her to investigate the case of her sister, Renagul, who she believes is serving a 17-year prison sentence for religious activities, including praying at their father’s funeral, although no official notice of her conviction has ever been provided.

The Latest on China: Key Things to Know

Discontent among the population. The Chinese government’s censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated, are pushing a small but growing group of Chinese to look for an exit. Younger Chinese in particular are embracing the view that they might need to flee the country in the pursuit of a safer and brighter future abroad.

A new trick for internet censors. To control the country’s internet, China’s censors have relied for years on practices like on deleting posts, suspending accounts and blocking keywords. Now they have turned to displaying users’ locations on social media, fueling pitched online battles that link Chinese citizens’ locations with their national loyalty.

An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.

A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

Ms. Gheni said that after she posted her message on Twitter, Chinese officials contacted her on the WeChat platform. “They said, ‘Yesterday we visited your mom. She is not doing well. She is sick, you need to think about her. You put her in this kind of situation,’” Ms. Gheni said.

Her mother called and pleaded for her to stop. A brother in Xinjiang, whom she hadn’t heard from in years, also messaged to urge her not to criticize the government. Ms. Gheni said she believed the warnings were the result of threats to her relatives from Chinese officials worried about bad publicity during Ms. Bachelet’s visit. “I think they just want to shut me up,” she said.

Ms. Bachelet herself has revealed little. On the first day of her visit, she hosted a call with representatives from dozens of countries, including many Beijing-based diplomats. Several people raised concerns about her degree of access, according to three people on the call, who asked for anonymity to discuss the private conversation.

Ms. Bachelet reassured participants that she could read between the lines of what she saw, the people said. She said she had arranged some meetings independently of the government, though she did not elaborate, citing safety concerns. And she said she would visit a detention center, though she did not say whether that had been arranged by the government.

Ms. Bachelet’s few public comments have been largely nonconfrontational. Her opening remarks to Mr. Xi, as shared by her office, did not raise concerns about China’s rights record. When the official United Nations account on Weibo, a Chinese social media platform, shared news of her visit, it quoted Foreign Minister Wang Yi as saying Ms. Bachelet would see a “Xinjiang region where peace and stability are maintained, and people of all ethnicities live in harmony.”

When Ms. Bachelet’s office clarified her comments to Mr. Xi, it did not specify that it was contradicting Xinhua, citing only “widely reported remarks.”

Activists and diplomats acknowledged that it was unknown what Ms. Bachelet, or her office’s report, would eventually say. Overseas Uyghur activists have met with Ms. Bachelet and shared their experiences.

Philip Alston, a former U.N. Human Rights Council special rapporteur on extreme poverty and human rights, said it was crucial for Ms. Bachelet to engage with China, even given the limitations on access.

“China is not any other country. It’s a huge player,” Mr. Alston said during an online discussion on Friday. “At a certain point, it’s really essential to be more realistic.”

But China’s growing global might could also shape what is said about that engagement.

China in recent years has exercised considerable influence on the Human Rights Council, which works closely with the commissioner’s office, said Yaoyao Dai, a political science professor at the University of North Carolina at Charlotte who studies Chinese propaganda. If the report ends up being positive, China can hail it as vindication.

And if not, she continued, China can dismiss the commissioner’s office as a tool of its enemies. “Either way, state media has the strategy to respond,” she said.

Joy Dong contributed research.

Advertisement

Le Figaro

Dans le Var, échappée green le long des golfs clairs

  1. Accueil
  2. Voyage
  3. Inspiration

REPORTAGE - Entre points de vue sur la Méditerranée, massifs hauts en couleur et parfums du Sud, le Var est devenu le grand terrain de jeu des golfeurs. Outre ses parcours réputés, la beauté de la nature et l'art de vivre local invitent à d'autres parties de plaisir.

Par Denis Lebouvier (texte) et Éric Martin pour Le Figaro Magazine (photos).

« Cette country est merveilleuse. Pour ses paysages… et ses golfs », nous confiait Sean Connery lors d'une inoubliable partie amicale, à quelques jours d'une édition du Festival de Cannes et avant de séjourner dans sa résidence de Tourrettes. Laissant un temps derrière nous la crise sanitaire - marquée par une évolution record en 2021 de la pratique du golf français, avec plus de 8% de hausse des licenciés, dont un bon tiers de nouveaux adeptes -, le Var et ses massifs des Maures et de l'Estérel se prêtait merveilleusement à une alliance entre le jeu et la ­redécouverte salutaire des grands espaces.

À lire aussiDans le Var, l'autre visage de Saint-Tropez

Avec 16 parcours - et un deuxième rang dans le pays après les Yvelines -, le golf varois sillonne parmi les plus beaux dessins, sur les sites naturels les plus spectaculaires. Aussi, les architectes américains Pete Dye (qui a signé le fameux TPC Sawgrass en Floride) et son fils Paul Burke ont bénéficié des fertiles terres de la Provence verte, près de Brignoles, pour imaginer un grand parcours de championnat.

Le golf de Barbaroux affiche, sous son drapeau n° 9, le plus grand green d'Europe : 2000 m2, près de 70 mètres entre l'entrée et la sortie, pour ponctuer un « aller » vallonné très sylvestre. Sur les 9 trous du « retour », l'inspiration est nettement plus tournée vers la tradition américaine avec ces plans d'eau et ces vastes greens. « Le challenge au putting est prépondérant, note Nicolas Piquet, l'un des enseignants de Barbaroux. C'est la bonne stratégie, selon son niveau, qui doit absolument guider le joueur. »

Les différentes options de tactique, de la prudence à la prise de risque sur ce golf exigeant, sont développées à l'Academy de Fabrice Tarnaud. L'ancien joueur professionnel du circuit européen, pédagogue reconnu et ­commentateur avisé, distille de précieux conseils entre Megève et Barbaroux. « C'est l'un de mes terrains de jeu », souligne aussi Pauline Roussin-Bouchard, grand espoir du golf français, déjà familiarisée aux exigences des parcours américains et affichant clairement ses ambitions de devenir la meilleure joueuse du monde.

S'aventurer dans une savane africaine

Quittant les collines calcaires du Nord varois pour s'orienter vers la mer où se profilent d'impressionnants reliefs, c'est d'abord une vaste réserve naturelle nationale qui nous ­incite à une chevauchée inattendue. Il est temps de seller sa monture dans l'un des deux seuls centres équestres autorisés à fréquenter cette mystérieuse plaine des Maures. Le paysage, grandiose, procure l'étrange sensation de s'aventurer dans une savane africaine - l'été dernier, un incendie d'une vaste ampleur y a malheureusement sévi.

Au gué du Mourrefrey, franchissant l'un des nombreux ruisseaux de la plaine, les chevaux peuvent enfin s'abreuver. Et les cavaliers tenter d'apercevoir une tortue ­d'Hermann qui n'est plus présente que dans le Var et en Corse, et dont le territoire est ici le plus vaste pour sa survie. « Après le feu, la nature reprend vie, reverdit. Assez rapidement d'ailleurs, s'étonne Anaïs Pradel, propriétaire de ce centre équestre. Toutefois, le public ne peut pas encore s'aventurer seul. L'unique possibilité est de profiter de nos randonnées équestres. »

À lire aussiGolf: cinq séjours au pied des greens d'automne en France

Le panorama sur cette plaine des Maures s'avère aussi ­saisissant au sommet des cols du massif du même nom. Sur l'autre versant, depuis Bormes-les-Mimosas, dont la ­quinzaine de jardiniers s'évertue à conserver les quatre ­macarons des villages les plus fleuris de France, la route nous attire vers un horizon bleuté. Vers ces côtes méditerranéennes qui ne subiront pas les outrages du béton.

Des greens aux vignes

Grands espaces golfiques dans le Var

Le célèbre sentier du littoral débute sur la plage de ­l'Argentière à La Londe-les-Maures, puis se faufile ­jusqu'au fort de Brégançon, le long des plages et criques ­encore préservées. À bicyclette, sillonnant entre les ­différents grands domaines littoraux de l'AOC Côtes de Provence, la jolie départementale 42 nous amène au ­château Malherbe. Là, c'est à vélo électrique que l'on parcourt le vignoble du propriétaire surplombant la demeure présidentielle de ­Brégançon, pour accéder à cette plage ­« secrète » de la ­Vignasse, avant de déguster les vins bio de la maison. Les heureuses découvertes de la côte varoise ­naturelle peuvent se poursuivre en randonnée jusqu'au cap Taillat, îlot relié au continent par un tombolo, un isthme ­sableux. On peut même oser le Ramatuelle de la jet-set avec sa « nouvelle » plage de Pampelonne : la loi littoral et la ­volonté municipale imposent plus de discrétion aux pail­lotes ; les vertueuses ganivelles permettent le début de la ­reconstitution du cordon dunaire pour une reconquête des marcheurs sur les 4 kilomètres de la célèbre plage.

On échappe à l'effervescence de la presqu'île de Saint-Tropez en grimpant sur les hauteurs du Roquebrune ­Resort. La famille Delli-Zotti a repris, il y a onze ans, ce golf quelque peu en déshérence. Pour lui conférer le statut d'un des plus beaux parcours de la Riviera. « L'architecte Michel Gayon s'est appuyé sur les reliefs. Nous bénéficions de quatre décors magnifiques, quatre panoramas avec des vues superbes entre le massif des Maures, la montagne de Lachens, le rocher de Roquebrune et la baie de Fréjus/Saint-Raphaël au ­lointain », explique Hugo Oliveira, représentant la chaîne Résonance (anciennement Open Golf Club) qui vient de reprendre la gestion du golf.

À lire aussiGolf de montagne: nos trois fleurons dans les Alpes

« Nous souhaitons avant tout que nos hôtes prennent du ­plaisir grâce à nos panoramas à couper le souffle, ­annonce le nouveau directeur. Avec un gage de haute qualité qui a fait la réputation de nos 13 golfs de la collection ­Résonance. » Et quelques bonnes raisons de s'attarder : le resort propose une plage sur son lac privé et la découverte des vignes de son château Vaudois. Lors de la dégustation, Constance Beziat, 24 ans, prodiguera les conseils d'une des plus ­jeunes maîtres de chai de l'Hexagone.

Roche écarlate et chênes verts

Pour mettre de l'eau dans ces vins, direction l'Argens, petit fleuve côtier de 115 kilomètres qui, au détour de ses ­modestes méandres, laisse apparaître de jolies surprises. Depuis le chemin du Lac à Roquebrune, une excursion en canoë s'organise. La remontée du cours d'eau permet de prendre peu à peu la mesure de la majesté du rocher. « En s'approchant, chacun tente une estimation de son altitude, raconte notre guide Erwan Chichery. De 700 à 800 mètres, entend-on souvent. C'est en réalité 373 mètres. Cela illustre l'impression ressentie au pied du phare de notre région. »

Face au fier pic, le très imposant massif de l'Estérel arbore ses roches rouges. Depuis son chemin côtier qui mène au cap Dramont, ou sa route sinueuse (fermée à la circulation automobile) grimpant vers le rocher de Saint-Barthélemy, les randonnées pédestres, à vélo ou grâce à une « via cordata », permettent d'entrer en osmose avec la puissance d'un univers brut.

À lire aussiMassif de l'Estérel : trois randonnées et excursions à faire sur ce balcon de rêve de la Côte d'Azur

« Le sol de cet espace domanial est composé de rhyolite, une roche volcanique rouge, parfois gris-bleu comme celle dont on se servit pour tailler le pavé parisien, raconte Christophe Pint-Girardot, un agent de l'Office national des forêts. Ici poussent des pins d'Alep, des pins maritimes, des chênes verts, des chênes-lièges, des arbousiers, des bruyères ­arborescentes, le myrte. Nous protégeons aussi la faune, ­particulièrement les geais, les faucons pèlerins, les tortues cistudes, les gros lézards ocellés. »

L'Estérel, classé Grand Site de France, constitue l'écrin grandiose du golf de Saint-Endréol. « L'architecte Michel Gayon a pris un grand plaisir à dessiner ses 18 trous sur ce site exceptionnel, bénéficiant d'un “tableau” aux multiples paysages », remarque le pro Arnaud Poard. Entre le massif de pierre écarlate et le rocher de Roquebrune, l'Endre coule sur un parcours vallonné, doté de plusieurs trous spectaculaires, dont le fameux 13 par 3 plongeant sur un green en île. Dans cette région fortement marquée par les risques d'incendie, Les Domaines de Saint-Endréol constituent une barrière précieuse : en cas de départ de feu, les pompiers peuvent demander au golf d'arroser ­copieusement ses fairways pour éviter une terrible propagation. Le pays en est reconnaissant.

Quand l'élégance le dispute à l'excellence

Territoire quelque peu oublié entre la Méditerranée et le Verdon, la Dracénie se remet de la terrible crue de 2010. Qui a notamment frappé le charmant village de Trans-en-Provence où vient d'être inaugurée une passerelle ­himalayenne au-dessus des profondes gorges. Au château Font du Broc, le chef d'entreprise Sylvain Massa a créé son vignoble, un caveau monumental d'inspiration cistercienne et, en grand passionné de dressage, un manège unique où sont entraînés des chevaux d'allure internationale. Au château Sainte Roseline, la chapelle communale conserve les reliques de la sainte guérisseuse et une sublime mosaïque murale de Chagall. Au château des Demoiselles, on change de monture : c'est à trottinette électrique version tout-terrain que nous arpentons les ­vignes surveillées par l'Estérel.

La diagonale tonique du Var, d'ouest en est, par ses ­fairways et ses chemins de traverse, ne pouvait s'achever que par un séjour reposant à Terre Blanche. Dans le pays de Fayence, terre d'élégance… Adoptant la famille Dior, la région n'imaginait pas que le futur grand couturier ­allait considérablement marquer son activité ­économique et ses paysages. Christian Dior choisit en ­effet ces terres pour cultiver les fleurs de ses parfums. Un temps importées, les roses de mai (ou centifolia) sont de ­retour grâce à la maison Dior qui garantit l'achat de toute la production locale pour plusieurs années.

L'élégance qualifia aussi celui qui imagina, en premier, un parcours de golf sur Terre Blanche. Propriétaire du ­domaine et de son château, Sean Connery n'acheva toutefois pas sa mission, cédant son bien à Dietmar Hopp, ­fondateur de la société allemande de logiciels SAP, ­86e fortune mondiale selon Forbes en 2020, et golfeur passionné. Le chic raffiné s'imposait naturellement au développement de Terre Blanche, resort discret avec ses villas à flanc de coteau. Au cœur de la végétation généreuse nichent un spa de 3200 m2, une magnifique piscine et le jardin secret de Christophe Schmitt.

Le 10e «plus beau resort golfique du monde»

Succédant au chef étoilé Philippe Jourdin, qui a noué son tablier de retraité, le nouveau patron d'une solide ­brigade de 50 collaborateurs ouvre sa table d'été pour une promenade aux senteurs. Ses hôtes sont invités à choisir la bonne alliance parmi les plantes aromatiques du jardin avant de suivre ses cours privés. «J'ai profité de ces mois de fermeture pour découvrir pleinement le travail des maraîchers et éleveurs du pays de Fayence, raconte le jeune chef. Et j'invite nos visiteurs à partir à leur rencontre pour constituer leur propre panier avec des produits originaux, notamment une trentaine de variétés de tomates, des betteraves multicolores et même du safran. » Sur la table gastronomique, parmi les quatre restaurants que compte le resort, Christophe Schmitt les sublimera avec un rouget à l'huile d'olive accompagné de petits légumes et de quartiers d'abricot ou un agneau de Tourrettes avec purée d'ail.

À déguster avant de savourer, à nouveau, une superbe ­expérience golfique. Terre Blanche doit d'abord sa renommée internationale à ses deux grands parcours (signés Dave Thomas) et à ses exigences environnementales. « Le Château », dès les premiers trous, s'ouvre sur les villages perchés de Seillans, Fayence, Callian et Montauroux. « Le Riou », au tracé plus encaissé, demeure réservé aux ­membres et résidents de l'hôtel que fréquenta 007, cette fois sous les traits de Roger Moore…

Tout récemment classé 10e « plus beau resort golfique du monde », Terre Blanche affiche le label GEO (Golf ­Environment Organization). « Depuis plus de dix ans, nous accentuons nos actions pour la préservation du milieu naturel », se réjouit le directeur Jean-Marie Casella. Cet environnement a conquis le Club France de la Fédération française de golf qui permet aux jeunes espoirs de s'épanouir. Pour profiter, à pleins poumons, d'une activité en immersion totale avec la nature. Car, finalement, les ­vignes et les golfs ont permis de préserver un Var sauvage.

Carnet de route

SE RENSEIGNER

Auprès de Visit Var (Tel. : 04 94 18 59 60), l'agence de développement touristique du Var.

NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS

Eden Rose Grand Hôtel (Tél. : 04 94 98 19 81). Établissement mythique de Bormes-les-Mimosas durant les Années folles, accroché à flanc de montagne, le Grand Hôtel vient tout juste de renaître en devenant l'Eden Rose. Depuis chacune des 43 chambres et la piscine tout en longueur, le panorama sur la Méditerranée est saisissant. À partir de 249€ la nuit.

Lily of the Valley (Tél. : 04 22 73 22 00). Aux portes de Saint-Tropez, à La Croix-Valmer, l'hôtel Lily of the Valley a inauguré l'an dernier 8 Pool Suites à deux pas de la mer. Chacune (entre 86 et 210 m2), dessinée par Philippe Starck, est dotée de sa piscine et bénéficie d'une équipe de majordomes. Sur la plage, le Beach Club de Lily, avec ses 2 restaurants, complète l'offre de l'hôtel réputé notamment pour son « programme minceur ». À partir de 3600€ la nuit pour 2 personnes avec petits-déjeuners.

À lire aussiL'hôtel Lily of the Valley à La Croix-Valmer, l'avis d'expert du Figaro

À Roquebrune-sur-Argens, Le Daya (Tél. : 04 94 19 60 36). Le plus petit 5 étoiles de France, avec ses 2 chambres et ses 3 suites, est niché au-dessus du club-house d'un des plus beaux golfs de la côte varoise. Les hôtes bénéficient du spa et de la plage privée du Darko Beach, au bord du lac privé appartenant au château Vaudois. À partir de 265€ la nuit. Package golfique (nuit, petits-déjeuners et green-fee) à partir de 356€ par personne.

La Villa Mauresque (Tél. : 04 94 83 02 42), à Saint-Raphaël. Propriété classée, l'ancien palais d'un pacha d'Algérie, devenu un hôtel raffiné sur un site unique donnant directement sur la mer depuis ses jardins, ouvre sa nouvelle suite Orangerie avec une vue splendide. À partir de 1100 € la nuit.

Les Domaines de Saint-Endréol (Tél. : 04 94 51 89 80). Sur le superbe site du golf de Saint-Endréol à La Motte, au pied des roches rouges de l'Estérel, les villas individuelles (de 3 à 5 chambres), au caractère provençal, possèdent leur jardin et leur piscine. À partir de 1057€ la semaine. Green-fee, 64€ pour les résidents.

À Tourrettes

Terre Blanche Resort (Tél. : 04 94 39 90 00). Élu ces deux dernières années « meilleur resort golfique en Europe continentale » par le magazine britannique Golf World, Terre Blanche est uniquement composé de suites et villas, harmonieusement disséminées sur la colline, au-dessus des 2 parcours de golf. À partir de 580€ la nuit en suite avec petits-déjeuners pour 2 personnes. Package golf à partir de 800€ par nuit pour 2 personnes, incluant 2 green-fees.

NOTRE PETIT-DÉJEUNER INÉDIT

À la Cabane Bambou (Tél. : 04 94 79 84 13). Sur la « nouvelle » plage de Pampelonne, à Ramatuelle, Joyce Naveau succède à son père Jacques, figure de l'établissement, subitement disparu en 2019. Petit-déjeuner « les pieds dans l'eau », dès 8h30.

NOS BONNES TABLES

À La Londe-les-Maures

L'Hemingway (Tél. : 06 32 50 02 57). Une terrasse fort accueillante sur la belle plage de l'Argentière, point de départ du sentier du littoral. Plats 26-34€.

À Bormes-les-Mimosas

Café Léoube (Tél. : 04 98 07 69 88). Accessible depuis le vignoble ou le sentier, le café - exclusivement extérieur - est niché en retrait de la petite plage du Pellegrin. Plats autour de 20€.

À Brégançon

La Cabasse (Tél. : 04 94 64 80 70). Nouveau propriétaire, nouveau nom et nouveau standing pour la « paillote » la plus proche de la plage et du fort. Pêche du jour entre 20 et 30€.

Aux Arcs

VagaBon (Tél. : 06 83 40 02 29). Dans l'allée des platanes qui borde la chapelle Sainte-Roseline et le vignoble, un food truck chic déclinant des recettes signées par une association de chefs MOF. Plats 10-15€.

Aux Issambres

Les Mûriers (Tél. : 04 94 55 32 33). Une adresse particulièrement prisée des locaux, avec notamment des plats provençaux traditionnels, bouillabaisse, bourride ou aïoli. Menus 35-50€.

À Saint-Raphaël

Le Bistrot Loudet (Tél. : 04 94 96 60 12). Face au petit port de Boulouris, on réserve sa table sur la terrasse pour déguster les redoutables pâtes aux langoustes. Autour de 60€.

BOIRE UN VERRE

À Saint-Raphaël

Le Baïa (Tél. : 04 94 44 61 66). La nouvelle adresse du vieux port, avec son rooftop pour savourer des cocktails originaux en admirant le coucher de soleil.

GOLFER

Barbaroux (Tél. : 04 94 69 63 63). Par 72, 6069 m. Green-fee : 86€. Location voiturette : 36€. Sur place, Mercure Brignoles (Tél. : 04 94 69 63 63) avec spa et piscine. À partir de 98€ la nuit et 199€ le forfait (dîner, nuit, petit-déjeuner, green-fee).

Roquebrune Resort (Tél. : 04 94 19 60 35). Par 71, 5897 m. Green-fee : 90€. Location voiturette : 45€.

Saint-Endréol  (Tél. : 04 94 51 89 89). Par 72, 5883 m. Green-fee : 82€. Location voiturette : 41€.

Terre Blanche (Tél. : 04 94 39 36 93). « Le Château », par 72, 6616 m. Green-fee : 180€, location de voiturette comprise. « Le Riou », par 72, 6005 m. Réservé aux membres et aux clients de l'hôtel (green-fee : 144€, voiturette incluse).

ORGANISER SES PARTIES

Le Comité régional de tourisme de Provence-Alpes-Côte d'Azur propose des passes « sur mesure » pour les golfs de son territoire. Les quatre parcours, Barbaroux, Roquebrune, Saint-Endréol et Terre Blanche, 346€.

NOS ACTIVITÉS NATURE

Sentier du littoral, de la plage de l'Argentière au fort de Brégançon, renseignements auprès de l'Office de tourisme Porte des Maures (Tél. : 04 94 01 53 10).

E-vélo dans les vignes du littoral, à partir du château Malherbe (Tél. : 04 94 64 80 11). Promenade et visite guidée de 2 heures sur la propriété avec dégustation, 35€.

Randonnée équestre dans la plaine des Maures, écurie Anaïs Pradel (Tél. : 06 27 21 09 56). Balades pour tout âge et tout niveau, 30€ la première heure, 10€ par heure suivante.

Canoë sur l'Argens, La Base du Rocher (Tél. : 06 61 41 75 74). Deux parcours en canoë : en remontant l'Argens vers le rocher de Roquebrune, la demi-journée (4h) de 28 à 46€. En descendant le fleuve vers la mer, la journée (8h) de 35 à 74€.

E-trottinette dans les vignes de l'Estérel avec S-Quad (Tél. : 04 94 67 23 42). Excursion dans le vignoble, pour une demi-heure ou une heure, puis dégustation des vins du château des Demoiselles 25 et 45€.

Randonnée pédestre dans l'Estérel (Tél. : 04 94 19 10 60). Circuit sur le sentier du littoral autour du cap Dramont ; dans le massif de l'Estérel, sur le rocher de Saint-Barthélemy.

VISITER

Le fort de Brégançon : toutes les pièces (sauf la chambre) de la résidence présidentielle se visitent avec un guide. Dates sur demande à l'Office de tourisme (Tél. : 04 94 01 38 38).

La Chapelle Sainte-Roseline aux Arcs (Tél. : 04 98 10 51 05).

L'Humanité

Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?

Actu

La hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».

Olivier Chartrain

Le bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.

Issu de plantes qui absorbent du carbone

Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.

C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.

L’impact des plantations énergétiques

Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.

C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.

Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.

On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.

Subventions et homologations

Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.

Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.

Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.

La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.

Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.

www.bioethanolcarburant.combiocarburants
France24 - Monde

La bataille de Bir Hakeim "a accru la confiance des Alliés dans la France libre"

Publié le : 27/05/2022 - 07:07

Alors que la Seconde Guerre mondiale fait déjà rage depuis deux ans et demi, les forces du Royaume-Uni, du Commonwealth et de la France libre résistent héroïquement du 27 mai au 11 juin 1942 à Bir Hakeim, une oasis au milieu du désert libyen. Si cette bataille est techniquement une défaite, les deux semaines de combats permettent cependant aux hommes du général de Gaulle de gagner un immense respect et de contribuer à la victoire britannique d'El-Alamein, en Égypte, un mois plus tard.

Alors que le général de Gaulle et les Forces françaises libres (FFL) en exil tiennent une place privilégiée dans la mémoire collective française de la Seconde Guerre mondiale, la bataille de Bir Hakeim y est pour sa part reléguée au second plan. Pour un Parisien, "Bir Hakeim" désigne aujourd'hui, avant tout, une station de métro et un pont.

Pourtant, cette bataille a joué un rôle essentiel dans la prise en considération des FFL, cette "France qui se bat, la seule France, la vraie France, la France éternelle", comme en parlait De Gaulle dans son célèbre discours à l’Hôtel de Ville, quelques heures après la libération de Paris, le 25 août 1944.

Avant ces combats dans le désert libyen, les Alliés ont traversé une période sombre. Les Français libres exilés à Londres et la Résistance intérieure ont dû faire face à l’ignominie de la capitulation de la France et au choix de la collaboration du régime de Vichy, après l’effondrement du pays.

Les Britanniques, eux, ont connu leurs plus belles heures en repoussant les tentatives d’invasion allemandes lors de la bataille d’Angleterre, de juillet à octobre 1940. Après cette victoire, la stratégie de Londres s’est ensuite concentrée sur la lutte contre l’Italie fasciste en Afrique du Nord avec, comme point d’orgue, la bataille de Beda Fomm en Libye, en février 1941. Mais le haut commandement militaire d’Adolf Hitler a rapidement réagi en déployant son Afrikakorps. Dirigées par le général Erwin Rommel, le “renard du désert”, ces forces allemandes ont rapidement renversé la vapeur face aux Britanniques.

Un an après l’intervention de Rommel, la bataille de Bir Hakeim représente, sur le papier, une nouvelle défaite des Alliés. Mais lors de ces combats, les Français libres prouvent leur valeur, résistant avec “la plus grande galanterie”, selon l'expression du Premier ministre britannique Winston Churchill à la Chambre des communes.

Plus important encore, en infligeant de graves pertes à l’Afrikakorps, les forces du Royaume-Uni, du Commonwealth et du général de Gaulle ruinent les plans de Rommel et permettent au haut commandement britannique de regrouper les forces alliées. La défense héroïque de Bir Hakeim ouvre ainsi la voie au tournant de la campagne en Afrique du Nord, lorsque le field marshal britannique Bernard Montgomery prend les commandes et défait le "renard du désert" en octobre-novembre 1942 à El-Alamein, en Égypte. Cet épisode apparaît aussi décisif pour les Alliés que la bataille de Stalingrad (juillet 1942 à février 1943) pour les Soviétiques face aux Allemands ou celle de Midway (juin 1942) pour les Américains contre les Japonais dans le Pacifique.

À l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, France 24 revient sur ce moment historique avec Edward G. Lengel, historien en chef du National Medal of Honor Museum d'Arlington, au Texas.

France 24 : Comment en arrive-t-on, en Afrique du Nord, à la bataille de Bir Hakeim ?

Edward G. Lengel : Tactiquement, les forces de l’Axe n'ont cessé de battre celles du Royaume-Uni depuis l’intervention de Rommel en Afrique du Nord avec l’Afrikakorps au printemps 1941. L’équipement allemand est de loin supérieur, notamment en termes de chars, de canons antichars et d’artillerie. Lors de l’opération Crusader en novembre-décembre 1941, les forces de l’Axe infligent des pertes cinq fois plus lourdes à leurs ennemis. Cependant, stratégiquement, l’Axe reste dans une position difficile jusqu’au printemps 1942 en raison de ses lignes de ravitaillement étendues, de la présence britannique à Malte et surtout de la capacité de l’intrépide infanterie australienne à tenir le port stratégique de Tobrouk en Libye. Après un va-et-vient de la ligne de front dans les premiers mois de l’année 1942, celle-ci s'établit finalement à l’ouest de Tobrouk sur la "ligne de Gazala" (un village situé sur la côte libyenne, NDLR), qui va, au sud, jusqu'à l’ancien fort de Bir Hakeim. C’est là que les Britanniques, commandés par le lieutenant-général Neil Ritchie, se positionnent défensivement et se renforcent. De son côté, Rommel, toujours en infériorité numérique malgré des renforts, prépare un coup pour briser la ligne britannique, capturer Tobrouk et pénétrer en Égypte.

Rommel se rend compte de la fragilité des positions défensives britanniques, qui sont disposées en "boîtes" qui ne se soutiennent pas de façon adéquate. Pour simplifier, il a l’intention de maintenir les Britanniques le long de la côte libyenne grâce à des attaques de l’infanterie italienne, tout en utilisant les blindés allemands et italiens pour percer les lignes britanniques au centre et sur la gauche. Curieusement, Rommel ne mesure cependant pas l’importance de Bir Hakeim. Il permet aux tanks allemands de contourner le fort et laisse aux blindés italiens le soin de le capturer. C'est une grosse erreur. 

Pourquoi les Forces françaises libres sont-elles impliquées à Bir Hakeim et quelle est l’importance de leur rôle par rapport à celui des forces britanniques et du Commonwealth ?

Tout comme Rommel, les Britanniques sous-estiment les FFL placées sous le commandement du général de brigade Marie Pierre Koenig à Bir Hakeim. Le lieutenant-général Ritchie y poste, presque après coup, la 1e brigade française libre, qui consiste en un assemblage de légionnaires étrangers (incluant beaucoup de réfugiés d’Europe de l’Est ayant fui les nazis) et de troupes coloniales. Mais il ne se rend pas compte de l’importance tactique du fort. Finalement, les hommes de Koenig jouent un rôle absolument crucial en freinant l’avancée de l’Axe. Il ne s’agit pas de sous-estimer la conduite courageuse des autres forces britanniques et du Commonwealth, mais les hommes de Bir Hakeim sont positionnés pour pouvoir faire la différence.

Si les soldats alliés tués ou blessés se comptent par centaines lors de ces combats, le même bilan atteint des milliers d'hommes du côté des forces de l’Axe. Quelle tactique et quelle stratégie expliquent le succès allié à Bir Hakeim ?

Pour être juste, au début de la bataille, les défenseurs affrontent principalement les forces italiennes, dont l’incompétence était bien connue en attaque. Cependant, quand Rommel comprend que cette position retarde son offensive, il déploie la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande, NDLR), de l’artillerie et un nombre significatif de chars allemands et de forces d’infanterie pour la prendre. Malgré tout, les défenseurs tiennent bon. Bien que leur tactique, qui consistait à travailler à partir de positions “hérissons” (une tactique militaire pour se défendre contre une attaque blindée mobile, NDLR), se révèle efficace, c’est sans doute principalement la ferme détermination des Français libres qui leur permet de tenir aussi longtemps qu’ils le font.

Quelle est l’importance de la victoire alliée à Bir Hakeim, notamment dans la préparation de celle d’El-Alamein en octobre-novembre 1942 et pour le moral des Forces françaises libres ?

La défense de Bir Hakeim perturbe sérieusement le calendrier de Rommel. Bien qu’il finisse par détruire les Britanniques à Gazala, capturer Tobrouk et repousser ses adversaires en Égypte et à El-Alamein, la bataille de Bir Hakeim lui inflige des pertes qu'il ne peut pas se permettre et épuise les troupes impliquées. Cela joue assurément un rôle dans la capacité britannique à se rassembler et à tenir en Égypte. Plus largement, même si elle ne joue aucun rôle direct dans l’annulation de l’invasion de Malte, la bataille de Bir Hakeim complique fortement les problèmes stratégiques de Rommel. Plus important encore, elle se révèle essentielle dans la revitalisation de la fierté française après les défaites de 1940. Elle contribue à élever De Gaulle, qui présente cet événement comme une grande victoire française. Elle accroît aussi la confiance des Alliés, jusqu’alors inexistante, dans la France libre. Bir Hakeim devrait ainsi être reconnue en France comme un épisode crucial dans le redressement du pays après l’écroulement de 1940 et dans sa résurgence en tant que grande nation européenne.

Article adapté de l'anglais par Stéphanie Trouillard.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR SECONDE GUERRE MONDIALE

Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie

Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine

ANALYSE

Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

New York Times - World

11 Families Had Just Welcomed Newborns. A Hospital Fire Left Them Devastated.

Advertisement

Supported by

Joy over the births turned to shock and grief after a blaze swept through a neonatal ward at a hospital in Senegal. “There’s nothing we can do but suffer,” said a man who lost his grandson.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Elian Peltier and Ruth Maclean

TIVAOUANE, Senegal — The baby boy did not yet have a name.

He was only a day old on Wednesday when a fire broke out in the neonatal section of the hospital where he was born, in the holy city of Tivaouane in central Senegal. He was on the maternity ward’s third floor; his mother, still recovering from a caesarian, was on the first and had not seen him since.

Eleven newborn babies died in the fire, devastating their families and shocking the West African nation, which has faced a series of deadly incidents in maternity wards in recent years.

Relatives of the newborn boy had flocked to the hospital to celebrate his arrival. When the fire started at about 9 p.m. on Wednesday, his aunt, Mame Anta Gueye, had been praying in the hospital compound.

“We were here,” Ms. Gueye said on Thursday, sitting with relatives near the ward where her nephew had died, and where her sister was mourning. “And we couldn’t do anything.”

The fire at the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital of Tivaouane was caused by a short circuit, according to the city’s mayor, Demba Diop. But on Thursday, there were few details of how the fire had spread, and whether any adults — hospital workers or parents — had been in the room with the newborns.

Three babies were saved, Mr. Diop said on local radio.

Grieving families waited for news on Thursday afternoon under the shade of neem trees outside the hospital, desperate for more details about what had happened, and why, and when they could retrieve the bodies of their loved ones.

Inside the grounds of the hospital, the troubled state of Senegal’s health care system was on display, with discarded stretchers and broken hospital beds strewn about, as well as syringes, bedside monitors and microscopes.

A streak of black soot marked the area where the babies had been sleeping, rising from a top-floor window of the turquoise-and-white painted building to where the roof met the near-cloudless sky.

El Hadj Gueye looked up at the broken windows and the smoke-stained building. He had no words. His baby son had died in the blaze.

This was the second tragedy to hit the family in less than a month. At the same hospital on May 4, Mr. Gueye’s wife, Ramatou Laye Gueye, had died giving birth to the baby. Mr. Gueye had given the boy his mother’s name as a middle name, in remembrance of her: Mohamed Ramatou Gueye.

Next to Mr. Gueye stood Moura Diallo, his father-in-law. He lived in the capital, Dakar, but had come to Tivaouane to mourn his daughter. Now he was mourning a grandson as well.

Mr. Diallo blamed the health care system’s lack of adequate equipment and training for nurses.

“There’s nothing we can do but suffer,” he said.

A series of deadly incidents that officials said were avoidable have raised serious questions from the Senegalese public about the state of the country’s public health system, which faces a significant lack of health care workers, financial resources, infrastructure and equipment, according to a national plan outlining development priorities for the 2019-2028 period.

Last month, Astou Sokhna, a pregnant woman in her 30s, died at a hospital in the northern town of Louga, after her requests for a caesarian were ignored for hours. The unborn child died, too.

In April 2021, four newborns died in another hospital fire that officials attributed to a malfunction in the air-conditioning unit of a maternity ward.

On Thursday, the country’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, was dismissed, just hours after he visited the grieving families.

President Macky Sall has declared three days of national mourning, and the events of the Dakar Biennale, West Africa’s biggest art event, were paused.

“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall wrote on Twitter.

The president’s office said Mr. Sall was cutting short a trip abroad and would visit the victims’ families on Saturday in Tivaouane, the center of the Tijanis, one of the most influential Muslim Sufi sects in Senegal, and a city that attracts hundreds of thousands of pilgrims every year.

The Senegalese authorities said six people had already been interrogated as part of the investigation into the fire.

But opposition politicians argued that investigating those responsible was not enough.

Gorgui Massamba Boye, a local representative of the opposition party Pastef, said it was critical to “anticipate potential tragedies.”

“The lack of rigor and laxity cost the lives of many innocent people,” he said.

On social media, other politicians directly blamed the president.

“Once again, babies were burned alive in a public hospital,” Mamadou Lamine Diallo, an opposition lawmaker, posted on Twitter. “That’s unacceptable, Macky Sall.”

Despite all the lives lost, at least one baby was born on Wednesday night at the hospital.

Hours before the fire broke out, Aminata Diaw’s contractions had started. She was rushed to the hospital.

At 9 p.m., as her contractions intensified, the fire started spreading on the third floor. She was evacuated from the maternity ward and taken to the road across from the hospital. Once the firefighters had extinguished the fire, Ms. Diaw was one of the first to be rushed back in, and an hour later was giving birth to a baby girl.

On Thursday afternoon, Ms. Diaw’s sister-in-law, Kiné Diop, said mother and daughter were alive and well and would spend the night together, but that Ms. Diaw was still struggling to process what had happened.

“She gave life while others were losing theirs in the same building,” Ms. Diop said.

Elian Peltier reported from Tivaouane, Senegal, and Ruth Maclean from Dakar.

Advertisement

Le Figaro

«Ce n'est pas normal qu'un enfant de 10 ans me dise : "Je veux gagner autant d'argent que Kylian"» fustige Wilfrid Mbappé

Dans un entretien accordé au magazine L'Équipe, le père de Kylian Mbappé a vivement critiqué les débordements des jeunes joueurs et des parents.

Père de l'un des meilleurs footballeurs de la planète, Wilfrid Mbappé a aussi été éducateur au club amateur de Bondy pendant plus de vingt ans. Alors au moment d'évoquer les comportements inappropriés des parents dans le monde du football, sa voix compte. Interrogé sur le sujet par le magazine L'Équipe, il a d'abord fustigé les nouvelles attitudes violentes de la part de certaines familles : «Tout le monde est surpris car ce n'est pas courant et pas normal. Il y a pour moi une ligne rouge infranchissable, c'est la violence. On peut avoir des mots mais vous n'avez pas à attraper un éducateur ou un responsable de centre et le secouer devant tout le monde», a-t-il indiqué. Avant d'ajouter, en guise d'explication : «Le football a changé. Quand j'ai commencé, la passion du jeu passait avant la réussite sociale. Aujourd'hui, les parents savent ce qu'est un contrat d'aspirant.»

À VOIR AUSSI - Les coulisses de la prolongation de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain

« Nous, on a fait un Kylian Mbappé parce qu'on ne cherchait pas à faire un Kylian Mbappé. »

Un changement dû en grande partie - essentiellement ? - à ce que l'on appelle désormais le «football business», c'est-à-dire la recherche et la maximisation des profits au détriment des valeurs humaines et de la passion. Mais pour Wilfrid Mbappé, les parents qui cèdent aux sirènes de l'argent ne sont pas à blâmer : «Le terrain de l'argent, c'est la facilité. Un père qui perd son travail à 1 200 euros et qui a six enfants, si vous proposez 20 000 euros à son fils pour aller jouer à Bordeaux, que voulez-vous qu'il dise ? Et de quel droit pouvez-vous le juger ? Après tout, l'enfant continuera de jouer au foot et tout le monde est gagnant», indique-t-il.

À lire aussiKylian Mbappé, «le patriote»

Précisant par la suite que le ballon rond doit avant tout être une histoire de passion et non d'argent : «Ce n'est pas normal qu'un enfant de 10 ans me dise : "Je veux gagner autant d'argent que Kylian". C'est que l'entourage ou les réseaux sociaux lui ont mis ça en tête. Nous, on a fait un Kylian Mbappé parce qu'on ne cherchait pas à faire un Kylian Mbappé.»

À lire aussi«On ne gagne pas à tous les coups», l'UNFP répond avec force au foot espagnol sur Mbappé

« Il n'est pas normal qu'un enfant ait un agent à 12 ans. »

Pour lui, le problème est ailleurs. Il se situe plutôt du côté des acteurs du monde du football qui s'intéressent à des joueurs de plus en plus jeunes et qui n'hésitent pas à faire d'innombrables - et parfois intenables - promesses aux parents pour attirer les meilleurs talents : «Il n'est pas normal qu'un enfant ait un agent à 12 ans. Quand on commence à s'intéresser à des petits de 9 ou 10 ans, comment voulez-vous que le parent garde la tête froide ? Jusqu'où va-t-on aller ? À la maternité, parce que le père du bébé est un super joueur ?, explique-t-il. Il n'est pas normal non plus qu'un parent arrête de travailler ou se transforme en agent parce qu'il a un petit qui aurait du talent. Mais dans ce contexte, on peut comprendre que si des promesses sont faites et pas tenues, les parents s'emportent.»

À lire aussiMbappé au PSG, Haaland à City : symbole d'une géopolitique du football qui change

Cependant, si bien des choses ont changé négativement en quelques années, tout n'est pas à jeter au niveau des jeunes. Au contraire : «Mais je ne dis pas que le foot d'avant était mieux, il faut vivre dans son temps. Il y a des très bonnes choses aujourd'hui, on sort plus de talents. Il faut juste que chacun reste à sa place», explique le père de «KM7». Un bon conseil aux parents qui espèrent que leur enfant deviendra le nouveau Kylian Mbappé.

PSG : l'entraîneur de l'équipe féminine Didier Ollé-Nicolle suspendu en raison d'un comportement «inapproprié»

«Mis en disponibilité» par le club de capitale, l'entraîneur se voit reprocher des «faits et propos inappropriés».

Passements de jambes à l'infini, coup du foulard… Le but venu d'ailleurs de Balotelli (vidéo)

Auteur d'un quintuplé, l'ancien Niçois et Marseillais a réussi une action fantastique, dimanche dans le championnat turc.

Premier League : «La taille de vos succès est liée à la force de votre rival et je n'ai jamais vu d'équipe comme Liverpool», dit Guardiola

Le technicien catalan revient sur le sacre de Manchester City ce dimanche, au terme de la 38e et dernière journée du championnat d'Angleterre.

L'Humanité

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

Actu

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

« Ils ont besoin d’être rassurés »

3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

familles
France24 - Monde

Dans l'Arctique, la difficile quête d'un tourisme durable

Publié le : 27/05/2022 - 17:54Modifié le : 27/05/2022 - 17:52

Longyearbyen (AFP) – Comment profiter d'une nature immaculée sans lui nuire? Haut perché dans l'Arctique, un archipel norvégien cherche à jouer la carte du tourisme durable, une piste aussi séduisante que complexe à mettre en oeuvre.

A 1.300 kilomètres du pôle Nord, le Svalbard (ou Spitzberg), c'est l'aventure polaire à portée d'un simple vol de ligne.

Immensités sauvages à couper le souffle, ours blancs, soleil de minuit ou aurores boréales selon les saisons...

Mais, dans une région qui se réchauffe trois fois plus vite que la planète, c'est aussi, comme le canari dans la mine, une inquiétante vitrine du changement climatique.

Au fil des années, les filons de charbon, la raison d'être historique de la présence humaine sous ces latitudes, ont presque tous fermé et le tourisme est devenu, avec la recherche scientifique, l'un des principaux piliers et employeurs de l'économie locale.

"C'est toujours difficile à défendre parce qu'on sait que le tourisme soulève des défis dans tous les endroits que les gens visitent mais aussi d'un point de vue climatique", admet Ronny Brunvoll, directeur de Visit Svalbard, l'association des professionnels du tourisme.

"Mais on ne peut empêcher les gens de voyager, de se rendre visite, alors il faut trouver des solutions", ajoute-t-il.

Sur l'archipel où 65% des espaces sont protégés, les quelque 140.000 visiteurs annuels (chiffres pré-Covid) doivent, à l'instar des 3.000 habitants, se plier à des règles strictes: interdiction de déranger la faune --traquer un ours polaire est passible d'une grosse amende-- ou de cueillir des fleurs sur ces terres où la végétation est rare...

"On est vraiment face à la nature en fait, on n'a plus beaucoup d'espaces comme ça", témoigne Frédérique Barraja, une photographe française rencontrée à l'aéroport.

"Ca attire comme tout lieu rare. Après, ils restent fragiles, donc il faut les visiter de manière respectueuse".

Ultra polluant, le fuel lourd, communément utilisé par les gros bateaux de croisière, est banni des eaux de l'archipel depuis le début de l'année, avant même l'entrée en vigueur de son interdiction progressive dans l'ensemble de l'Arctique à compter de 2024.

Sans doute un autre clou dans le cercueil pour ces mastodontes des mers décriés, qui débarquent parfois jusqu'à 5.000 passagers à Longyearbyen, le modeste chef-lieu de l'archipel dont les infrastructures, de la voirie jusqu'aux toilettes, ne sont pas dimensionnées pour de telles foules.

L'électrique, c'est fantastique

Dans un secteur touristique tourné vers une clientèle plutôt exclusive, certains acteurs devancent ou vont au-delà de la réglementation, tel Hurtigruten qui s'est fixé l'ambition d'être "le voyagiste le plus écologique au monde".

La durabilité "ne devrait pas être un avantage compétitif", affirme un haut responsable du groupe, Henrik Lund. "Cela devrait juste être un ticket d'entrée pour pouvoir opérer".

Ayant banni le plastique jetable dès 2018, le tour-opérateur offre aujourd'hui des promenades en motoneige électrique et, depuis peu, des excursions en mer à bord d'un petit bateau hybride diesel-électrique novateur, le Kvitbjørn ("ours blanc" en norvégien).

"Sur les sites d'exploration idylliques, on passe au tout-électrique, on devient silencieux et on n'émet aucune fumée de combustion", vante Johan Inden, président de la division maritime du motoriste Volvo Penta.

Un petit bémol cependant: au Svalbard, l'électricité provient encore d'une centrale au charbon, source d'énergie fossile qui contribue au réchauffement climatique.

"L'électrification a du sens quelle que soit la source d'énergie", rassure Christian Eriksen, un responsable de l'ONG environnementale norvégienne Bellona.

Qu'il provienne de sources "sales" ou "propres", l'électrique "permet de toute façon de réduire les émissions", souligne-t-il, en invoquant une étude sur les voitures électriques concluant en ce sens.

Mais "cette réduction sera sensiblement plus importante quand la centrale à charbon sera remplacée".

Un jour qui ne saurait tarder: Longyearbyen veut fermer sa polluante centrale d'ici à l'automne 2023, mettre le paquet sur les énergies renouvelables et réduire ses émissions de 80% d'ici à 2030.

Mais "on peut faire ce qu'on peut localement, y compris sur les émissions de motoneiges ou de voitures, il faut reconnaître que le vrai gros problème, c'est le transport vers et depuis Svalbard tant pour le tourisme que pour nous, locaux, qui vivons ici", dit M. Brunvoll.

"A Longyearbyen, nous avons une empreinte climatique par habitant qui est démente".

© 2022 AFP

Le Figaro

Marre des mails professionnels pendant vos vacances ? L'Islande a la solution

EN VIDÉO - La nouvelle campagne décalée de l'office de tourisme islandais a imaginé une façon assez originale de se débarrasser des mails importuns pendant vos congés...

Envie de lâcher les rênes pour de bon ? À grands coups de sabot, des chevaux islandais peuvent se charger gratuitement de composer vos réponses automatiques d'absence par mail, dans un service que vient de lancer l'office de tourisme de l'Islande. Dans une fantasque vidéo promotionnelle, l'agence dévoile son secret : un clavier géant sur lequel des chevaux - de la célèbre race islandaise - piétinent allègrement les touches dans les plus beaux paysages de l'île.

Le résultat est assez éloigné de l'étiquette professionnelle attendue avec des messages absurdes comme «JJJJJJJJJJ» ou «8io:l:;l:oiiþ::». Mais 8000 personnes ont déjà souscrit à ce service, baptisé «Outhorse your e-mail», déformation chevaline du verbe anglais «Outsource» (Sous-traitez votre e-mail).

«Aider les voyageurs à déconnecter»

«L'Islande a lancé son service OutHorse Your Email pour aider les voyageurs à se déconnecter et à profiter de tout ce que le pays a à offrir, sans interruption», explique à l'AFP Sigríður Dögg Guðmundsdóttir, à la tête de Visit Iceland. Les petits chevaux islandais - parfois confondus avec des poneys - sont un des emblèmes du pays. Dans la vidéo qui compte plus de 130.000 vues depuis sa mise en ligne, une touriste incarnée par une comédienne s'agace de recevoir des dizaines de courriels alors qu'elle est en vacances dans des endroits sublimes, du glacier Solheimajökull, en plongée dans la faille de Silfra ou en plein selfie lors de l'éruption d'un geyser.

Cette vidéo se fonde sur un sondage de Visit Iceland qui révèle que 55% des personnes interrogées consultent leurs e-mails au moins une fois par jour pendant leurs vacances. L'office de tourisme du pays est coutumier des vidéos faisant le tour du monde. En juillet 2020, en pleine pandémie de Covid-19, elle incitait ses visiteurs à hurler sur une plateforme en ligne avant de diffuser le son dans sept lieux déserts du pays. À l'automne dernier, elle avait parodié le Metaverse tant vanté par le patron de Facebook Mark Zuckerberg en lui opposant un «Icelandverse» idyllique.

À VOIR AUSSI - «Icelandverse»: l'Islande parodie Facebook pour promouvoir son tourisme

Week-end de l'Ascension : voici où partent les Français

Plus de 44 % des réservations pour ce week-end prolongé ont été effectuées à partir du 9 mai, en pleine vague de chaleur, profitant aux destinations du littoral, d'après une étude de PAP Vacances.

Quels sont les monuments les plus visités au monde ?

Ils sont vastes, marqués par l'histoire et suscitent (beaucoup) d'intérêt : voici quels sont les monuments touristiques les plus visités dans le monde. Et la France est bien représentée !

Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)

DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.

France24 - Monde

Roland-Garros: Djokovic, tout en contrôle, rejoint les 8es

Publié le : 27/05/2022 - 17:50Modifié le : 27/05/2022 - 17:48

Paris (AFP) – Le N.1 mondial Novak Djokovic s'est tranquillement qualifié pour les 8es de finale de Roland-Garros, en battant vendredi le Slovène Aljaz Bedene, 195e mondial, 6-3, 6-3, 6-2.

C'est la 16e fois en 17 participations et la 13e fois de suite que le Serbe atteint ce stade de la compétition, lui qui s'est déjà imposé deux fois Porte d'Auteuil (2016, 2021), dont il est le champion en titre.

Comme lors de ses deux premiers tours, le Serbe n'aura pas eu à trop s'employer pour se défaire du Slovène, qu'il avait déjà battu trois fois lors de leurs précédentes confrontations.

Un break dans les deux premières manches, deux dans la dernière, et c'en était fini de Bedene, qui n'a eu qu'une seule occasion (ratée) de s'emparer du service de Djokovic durant les 1h44 de jeu.

Interrogé sur le court juste après sa victoire sur le fait de savoir s'il avait joué "le match parfait", le N.1 mondial a reconnu s'en être bien sorti, même s'il y a toujours moyen de faire mieux. "Je suis toujours très motivé quand je rentre sur le court, avec l'envie de produire à chaque fois mon meilleur niveau. Ce n'est pas toujours possible de le faire, mais aujourd'hui c'était très bien", a-t-il déclaré en français.

Après les moins de deux heures passées au 1er tour face à gaucher japonais Yoshihito Nishioka (99e), et les 2h16 pour sortir le 38e mondial Alex Molcan, nouveau protégé de son entraîneur historique Marian Vajda, Djokovic devrait en tout cas arriver frais pour affronter au prochain tour Diego Schwartzman.

L'Argentin, 16e mondial, qui s'est montré particulièrement solide vendredi pour vaincre le Bulgare Grigor Dimitrov (21e), devrait constituer le premier test sérieux pour le Serbe.

Si leurs six précédentes confrontations ont toujours tourné à l'avantage de "Nole", Schwartzman a déjà montré qu'il pouvait être redoutable sur la terre battue, lui qui a atteint les demi-finales à Roland-Garros en 2020 et avait battu le roi de l'ocre Rafael Nadal la même année à Rome.

Les deux hommes se sont affrontés une fois à Paris, en 2017, et Djokovic l'avait emporté en 5 sets.

Le Serbe espère décrocher Porte d'Auteuil son 21e trophée en Grand Chelem, qui lui permettrait d'égaler le record détenu par Nadal depuis son sacre à l'Open d'Australie en janvier.

© 2022 AFP

L'Humanité

Arles, de monuments en expos

Actu

« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.

Marie Mersier

Nichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.

À Arles, la culture en friche

Si, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.

Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans

Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.

Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.

Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps

Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.

Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.

Le long du rhône

Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.

Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.

(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com

Rencontres salines en Camargue

Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.

DécouverteArles
Le Figaro

Artistes pionnières, héroïnes romantiques, photographes de guerre... Les femmes à l’honneur dans les expos printanières

Pierre De Boishue

Figures de l’Histoire, de la littérature et de la mythologie ou artistes libres et indépendantes d’hier ou d’aujourd’hui, elles sont célébrées par plusieurs musées dans des parcours aussi originaux que passionnants.

L’art se décline au féminin dans les expositions de ce printemps. Par exemple à Blois, où l’équipe du château honore Catherine de Médicis, Diane de Poitiers, Marguerite de Valois avec l’intention de tordre le cou à des légendes tenaces sur leur compte. Ou à Paris, où le Musée de la vie romantique s’intéresse aux héroïnes de l’Histoire (Jeanne d’Arc, Marie Stuart…) ou de la littérature (Ophélie, Desdémone, Juliette…). Plus question d’égéries classiques, ici! Idem au Musée du Luxembourg où les «pionnières» (Suzanne Valadon, Marie Laurencin…) affichent leur indépendance. Les personnalités fortes sont légion. Même méconnues. Comme pour réparer les injustices du destin sans tomber dans le féminisme béat.

À lire aussiExposition: des années 1920 plus folles que jamais

Bien que s’effaçant volontiers derrière leurs clichés, les femmes photographes de guerre ne bénéficient pas toujours, elles non plus, de la reconnaissance qu’elles mériteraient pour leur courage et leur talent. Le Musée de la Libération rectifie le tir en célébrant huit d’entre elles, dont les Françaises Catherine Leroy, Christine Spengler et Françoise Demulder aux côtés de leurs consœurs américaines ou britanniques. L’autre tendance? L’ouverture aux créatrices étrangères, notable au Musée du Luxembourg, comme au Centre de création contemporaine Olivier Debré de Tours qui adresse un joli coup de chapeau aux artistes portugaises de 1900 à 2020. Parmi les hommages attendus: «Vieira da Silva, l’œil du labyrinthe» au Musée Cantini de Marseille (du 9 juin au 6 novembre), ou «Nadja, un itinéraire surréaliste» - dédié au personnage d’André Breton - au Musée des beaux-arts de Rouen (du 24 juin au 6 novembre). Les femmes superstars, on vous dit…

Les femmes d’avenir

Pleins feux sur des femmes restées dans l’ombre, en dépit de leur art subtil de braver les conventions, de participer à l’essor de nouveaux mouvements picturaux et d’affirmer leur indépendance… Ces «pionnières» méconnues des Années folles sont propulsées en pleine lumière par le Musée du Luxembourg aux côtés de Suzanne Valadon, Marie Laurencin ou Tamara de Lempicka. La commissaire générale Camille Morineau a décidé de faire la part belle à l’abstraction, au cubisme, au constructivisme ou au surréalisme. Les premiers chefs-d’œuvre apparaissent vite, comme La Mort et la Femme d’une éminente représentante de l’École de Paris, Marie Vorobieff, qui illustre à merveille la place nouvelle prise par les femmes au lendemain de 14-18. Suit une superbe série de compositions abstraites signées Marcelle Cahn, Franciska Clausen ou Anna Béöthy Steiner. Les styles s’enchaînent, les créations aussi, comme cette construction en cuivre d’Anna Prinner ou ce bronze d’Irène Codreanu. Voir aussi toutes ces photographies, brochures d’époque… ou vêtements (comme ce maillot de bain griffé Sonia Delaunay). On découvre plusieurs univers insoupçonnés. Dont celui, entre cubisme et art naïf, de la Brésilienne Tarsila do Amaral, ou celui de ses consœurs slaves, mises joliment à l’honneur dans ce parcours esthétiquement parfait et historiquement convaincant.

«Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles», Musée du Luxembourg, Paris 6e, jusqu’au 10 juillet.

Aux antipodes des pos­tures de pouvoir, elles sont le plus souvent figées dans des ­poses passives, drapées, allongées, défaillantes ou à l’agonie, ­illustrant la recherche picturale d’un idéal féminin, atemporel et érotisé, paré de vertus sacrificielles et mystiques

Les femmes de devoir

Un vaste «sujet». L’équipe du Musée de la vie romantique en convient aisément. «Si l’héroïne est tragique, ses facettes sont multiples», indique la directrice des lieux, Gaëlle Rio. Les grandes figures de l’Histoire, de la mythologie et de la littérature, honorées par d’illustres artistes du XIXe siècle, se succèdent dans les premières salles. À l’image de Jeanne d’Arc, immortalisée sur son bûcher par Fragonard - une œuvre saisissante. Juste à côté: une eau-forte d’Emmanuel Phelippes-Beaulieu, Jeanne d’Arc en prison, suivie d’hommages marquants à Héloïse par Jean-Antoine Laurent ou Sapho par Antoine-Jean Gros. «Aux antipodes des postures de pouvoir, elles sont le plus souvent figées dans des poses passives, drapées, allongées, défaillantes ou à l’agonie, illustrant la recherche picturale d’un idéal féminin, atemporel et érotisé, paré de vertus sacrificielles et mystiques», note Gaëlle Rio. Autre modèle: Marie Stuart, par Édouard Hamman, jetant depuis les flots un dernier regard vers la France. Delacroix s’illustre plus loin avec une Médée pleine de cruauté sans pour autant écorner son «statut» d’héroïne. Place aux victimes shakespeariennes du destin, sous l’impulsion du même Delacroix (Desdémone maudite par son père) ou de Léopold Burthe (Ophelia), mais aussi à leurs interprètes sur scène (comme la cantatrice Maria Malibran, croquée par Henri Decaisne dans un émouvant portrait). Un ensemble dense et original, enrichi de sculptures et de costumes du meilleur effet.

«Héroïnes romantiques», Musée de la vie romantique, Paris 9e, jusqu’au 4 septembre.

Les femmes de combat

Elles sont moins célèbres que leurs clichés. Une injustice réparée par le Kunstpalast de Düsseldorf, initiateur de cet hommage à huit femmes photographes de guerre, honorées aujourd’hui par le Musée de la Libération de Paris sous l’autorité de sa directrice Sylvie Zaidman. Une exposition passionnante, où l’intensité des témoignages recueillis sur les zones de combat ou à l’arrière égale la force de caractère de leurs auteurs. Certaines de ces reporters ont perdu la vie sur le terrain, comme l’Allemande Gerda Taro, décédée à 27 ans durant la guerre civile espagnole. Demeurent ses photographies si évocatrices, révélant les abominations du régime de Franco ou la détresse de ses victimes. Même destin tragique pour sa compatriote Anja Niedringhaus, abattue en Afghanistan en 2014. Détentrice du prix Pulitzer 2005 pour ses reportages en Irak, elle se distinguait par ses compositions claires et son style direct. Parmi les Françaises honorées: Catherine Leroy, médaille d’or Robert-Capa, Christine Spengler, publiée dans les plus grands magazines internationaux, et Françoise Demulder, lauréate du World Press Photo of the Year, qui aimait à dire: «Avec des photos, tu peux secouer et réveiller.» Sans faire du sensationnalisme. Le choix des autres journalistes mis à l’honneur (Lee Miller, Susan Meiselas, Carolyn Cole) séduit de la même façon au fil de ce parcours à la fois superbe et bouleversant. Un parcours grâce auquel on devine aussi toute l’ingéniosité de ces vaillantes envoyées spéciales pour accéder aux secteurs les plus interdits, auprès des populations les plus prudentes (comme les femmes et enfants) ou face à des généraux des plus sanguinaires. Un formidable récit.

«Femmes photographes de guerre», Musée de la Libération de Paris, Paris 14e, jusqu’au 31 décembre.

Beaucoup de ces femmes pourraient être exem­plaires aux yeux de la génération actuelle, car elles ont lutté face aux obstacles posés sur leur chemin et ont ­dénoncé publiquement les inégalités

Les femmes de pouvoir

En 2019, à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Catherine de Médicis, le château de Blois dédie un colloque à l’épouse d’Henri II en marge d’une exposition sur les enfants à la Renaissance. Succès total. Naît alors l’idée de consacrer un parcours aux héroïnes liées au pouvoir ou aux arts en les confrontant à la mémoire collective. «L’objectif était de déconstruire le prisme du mythe et réhabiliter le rôle réel de ces femmes», explique la présidente de la demeure royale, Élisabeth Latrémolière. Le résultat est à la hauteur des ambitions. Catherine de Médicis, Diane de Poitiers et Marguerite de Valois - dont les destins sont liés à l’histoire du lieu - apparaissent sous un autre jour. Il est rappelé à quel point la première, traitée à l’envi de manipulatrice ou d’empoisonneuse, a été la cible de bien des attaques de la part des artistes… jusqu’au milieu du XIXe siècle! La couleur noire domine, à l’image des imposantes robes issues des films La Reine Margot ou La Princesse de Clèves. Ce qui frappe, d’emblée, c’est la diversité des œuvres réunies: près de 100 pièces (peintures, dessins, livres, mobilier, bijoux, coffrets…), issues des collections du château et des institutions comme Versailles ou Fontainebleau. Difficile de ne pas admirer de longues minutes la représentation de Marguerite de Valois par François Clouet… L’évocation d’une trentaine d’autres personnalités (dames de cour, écrivains), oubliées par l’Histoire, apporte un atout supplémentaire à l’ensemble. Et témoigne de toute leur modernité. «Beaucoup de ces femmes pourraient être exemplaires aux yeux de la génération actuelle, confie Élisabeth Latrémolière, car elles ont lutté face aux obstacles posés sur leur chemin et ont dénoncé publiquement les inégalités.»

«Renaissance des femmes», château de Blois, jusqu’au 10 juillet.

» Suivez toutes les infos du Figaro culture sur Facebook et Twitter. » Découvrez le programme de visites guidées du Figaro Storeici.

Omar Victor Diop, le photographe de l’Afrique nouvelle

PORTRAIT - Le photographe de Dakar réinvente la question écologique par la beauté et le rêve universel. Rencontre avec un artiste africain fier de son Continent.

Exposition Marcel Proust. Du côté de la mère: à la recherche de la famille maternelle

CRITIQUE - Une exposition au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris sur la mère de l’écrivain explore sa «part juive».

Mort d'Ouka Leele, la photographe qui immortalisa la Movida

DISPARITION - Complice du mouvement de la contre-culture espagnole, cette femme de la bonne société laisse une œuvre allègre, ironique et pop.

France24 - Monde

Tour d'Italie: Bouwman sprinte en montagne dans la 19e étape

Publié le : 27/05/2022 - 17:26Modifié le : 27/05/2022 - 17:24

Cividale del Friuli (Italie) (AFP) – Le Néerlandais Koen Bouwman (Jumbo) a remporté la 19e étape du Tour d'Italie, vendredi, au sanctuaire de Castelmonte près de Cividale dans le Frioul (nord-est).

Le champion olympique, l'Equatorien Richard Carapaz (Ineos), a conservé le maillot rose de leader à deux jours du contre-la-montre final dimanche à Vérone, avec le même avantage de 3 secondes sur l'Australien Jai Hindley.

Bouwman a devancé ses quatre compagnons d'échappée dans un final heurté en raison d'un "tout droit" pour deux coureurs (Vendrame, Valter) dans le dernier virage.

Le Néerlandais, qui a assuré son maillot de meilleur grimpeur, a devancé le Suisse Mauro Schmid et l'Italien Alessandro Tonelli.

Le Hongrois Attila Valter a pris la 4e place devant l'Italien Andrea Vendrame à la fin de cette étape de moyenne montagne qui a fait une incursion en Slovénie.

L'échappée, forte de 12 coureurs, a abordé la principale montée du jour, le Kolovrat (10,3 km à 9,2 %), avec plus de neuf minutes d'avance sur le peloton. Les quatre rescapés (Bouwman, Schmid, Tonelli, Valter) n'ont perdu qu'un peu plus d'une minute dans cette ascension située près de Caporetto, lieu d'une défaite historique pour les Italiens dans la Première guerre mondiale.

L'avantage a grandi ensuite quand l'équipe Bora de l'Australien Jai Hindley a cessé de mener, mais s'est réduit dans la montée finale longue de 7 kilomètres.

Carapaz a démarré à plusieurs reprises sans parvenir à décrocher Hindley. L'Espagnol Mikel Landa, troisième du classement, a tenté lui aussi sans plus de réussite.

Bouwman, 28 ans, a gagné pour la deuxième fois dans ce Giro après son succès acquis à Potenza (sud), dans la 7e étape.

Samedi, la 20e étape, la dernière de montagne, comporte trois grandes ascensions des Dolomites, trois cols historiques: le San Pellegrino, le Pordoi pour le point le plus haut atteint par cette édition à 2.239 mètres d'altitude, le Fedaia en conclusion.

Cette dernière ascension (14 km à 7,6 %) conduit au coeur du massif de la Marmolada dans les Dolomites par une montée spectaculaire, très raide dans ses 5400 derniers mètres (11,2 %).

© 2022 AFP

L'Humanité

Miel de fleurs, le sucre du printemps

Article

Dans le calendrier de la ruche, la saison printanière est synonyme d’intense activité. Les abeilles profitent de la remontée des températures et des premières floraisons pour produire un nectar riche en glucose, au goût particulièrement doux, fin et suave.

Lea Desportes

Dans la ruche, au printemps, c’est la crise du logement. Les jours s’allongent, les températures augmentent et les floraisons se multiplient. Résultat : pollen, nectar et eau abondent et ce ravitaillement offre aux colonies de quoi se développer rapidement.

Les butineuses se déploient dans les vergers et tirent profit de la grande variété des sources mellifères. Elles se nourrissent du nectar des fleurs, mais aussi des sécrétions d’insectes produites à partir de la sève des arbres qu’elles transforment en miellat. En avril et en mai, les plantes qui servent de carburant pour assurer ce développement effréné sont nombreuses : le pissenlit, des arbustes de haies comme l’aubépine, des arbres, notamment fruitiers (pommiers, poiriers ou cerisiers), le genêt, et surtout la flore spontanée qui pousse sur les talus et en bordure de chemins.

Jamais deux pareils

Toutefois, avec la disparition quasi générale des prairies naturelles, les abeilles ont perdu des ressources alimentaires variées et équilibrées et des apports de nectar non négligeables à cette époque de l’année. De plus, en zone de grande culture, autour des champs de colza ou de certains vergers, des intoxications massives de pollinisateurs sont observées lors des miellées de printemps. À l’origine de cette surmortalité, l’utilisation de produits toxiques. Autre danger pour le rucher : le dérèglement climatique, qui perturbe le cycle des végétaux. Les très fortes gelées printanières de l’année dernière ont, par exemple, gêné l’épanouissement des fleurs.

Ce premier miel de l’année est souvent récolté quelques jours avant que les aubépines ne commencent à défleurir et avant l’apparition des fleurs blanches parfumées des robiniers (faux acacia). En effet, si l’environnement le permet, les apiculteurs préfèrent récolter un pur miel d’acacia, cru très apprécié des consommateurs.

Le miel de printemps est, lui, commercialisé sous l’appellation légale « miel de fleurs » et la saison est indiquée en mention complémentaire. Polyfloral, son goût varie selon les régions, l’emplacement des ruches et d’une année à l’autre. Produit de terroir, il n’y en a pas deux pareils et c’est bien ce qui fait tout son sel et… son sucre.

Le miel de printemps est riche en glucose, raison pour laquelle il cristallise vite. Grâce à son excellent pouvoir sucrant, il est le parfait remplaçant du sucre dans les boissons chaudes et sa texture crémeuse s’étale très bien sur les tartines. Ses qualités organoleptiques changent selon les fleurs butinées, mais il est souvent très peu coloré, doux et frais en bouche, légèrement acidulé et peu persistant. Ses arômes discrets en font un atout en cuisine, apprécié des gourmands petits et grands.

Une journée pour les abeilles. Afin d’attirer l’attention sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs et sur les menaces auxquelles ils sont confrontés, les Nations unies ont déclaré le 20 mai Journée mondiale des abeilles. Cette date correspond au jour de naissance du Slovène Anton Jansa (1734-1773), pionnier de l’apiculture moderne.

Alamy Stock Photo

Gâteau au miel et aux noix

Ingrédients pour 6 personnes Gâteau : 165 g de cerneaux de noix, 70 g de miel, 60 g de beurre mou, 15 g de farine, 3 œufs, 1 petit citron (zeste), 7 ml de jus de citron, 4 g de levure chimique, 1 pincée de cannelle en poudre, 1 pincée de sel.Sirop : 120 g de miel, 2,5 c. à c. de jus de citron.Préparation 25 minCuisson 35 minDifficulté facile

  1. Réduire les cerneaux de noix en une poudre et la mettre de côté.
  2. Dans un bol, battre les jaunes d’œufs avec le beurre ramolli jusqu’à obtenir un mélange mousseux, puis ajouter le miel, la cannelle, le zeste et le jus de citron.
  3. Incorporer petit à petit la farine tamisée avec la levure chimique, puis ajouter la poudre de noix. Bien mélanger jusqu’à l’obtention d’une préparation homogène.
  4. Dans un bol, monter les blancs en neige ferme avec la pincée de sel.
  5. Les incorporer délicatement à la spatule au mélange à base de noix en effectuant des mouvements lents de bas en haut.
  6. Préchauffer le four en mode statique à 170 °C.
  7. Verser la pâte dans un moule de 24 cm de diamètre muni de papier sulfurisé.
  8. Enfourner pendant environ 35 min.
  9. Sortir du four et laisser refroidir 10 min avant de démouler, puis laisser complètement refroidir à température ambiante.
  10. Avant de servir, faire chauffer le miel restant avec le jus de citron et bien mélanger le tout.
  11. Piquer la surface avec une fourchette et verser par-dessus le miel chaud.

Accords parfaits

Alsace. Douceur épicéeLes arômes fruités, mais aussi miellés et épicés de ce gewürztraminer créent un pont aromatique entre le vin et le gâteau. Avec 19 g/l de sucre résiduel, ce précieux nectar entre dans la catégorie des vins moelleux et il serait sans doute apprécié des abeilles. Sa saveur sucrée et sa texture soyeuse, produite par la terre limoneuse profonde du clos Bergweingarten, tapisseront agréablement le palais sans l’écraser. Les vignes, cultivées ici depuis le Moyen Âge, sont conduites aujourd’hui en agriculture biologique par la famille Rieflé.♦ Alsace lieu-dit Bergweingarten 2018, Domaine Rieflé, 17 euros

Bourgogne. Exotique et secVous ne raffolez pas des vins sucrés ? Pour un choix « sec » – l’adjectif désigne un vin avec une faible teneur en sucres naturels – mais non sans gourmandise, direction les côtes d’Auxerre, dans le nord de la Bourgogne. Au nez, le chardonnay signé Ghislaine et Jean-Hugues Goisot embaume les fruits mûrs exotiques comme l’ananas, les agrumes et le miel. La bouche, vibrante, ne déçoit pas. Pas forcément l’accord idéal sur un dessert mais ce vin bio de caractère ne se laisse pas impressionner par le gâteau.♦ Gueules de Loup 2017, Domaine Goisot, 21 euros

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bon et sainrecettemiel
France24 - Monde

C1: les critiques sur Mbappé ne sont "pas correctes", dit Ceferin (à l'AFP)

Publié le : 27/05/2022 - 17:12

Paris (AFP) – Les critiques visant le Paris SG et Kylian Mbappé, qui a rejeté l'offre du Real Madrid, ne sont "pas correctes", a déclaré vendredi à l'AFP Aleksander Ceferin, président de l'UEFA, défendant l'affirmation de nouvelles puissances en Ligue des champions avant la finale Liverpool-Real samedi.

Q: Pour l'entraîneur du Real Carlo Ancelotti, la finale de C1 est le match "le plus important du football mondial". Qu'en dites-vous ?

R: "Je pense que c'est le plus grand événement unique de sport dans le monde (c'est-à dire hors Jeux olympiques et Coupes du monde, NDLR). Le seul problème à Paris, c'est que tout le monde veut venir, donc on a dû restreindre les billets. Certaines célébrités avaient dans l'idée de recevoir 15 billets, ce genre de choses, on a dû refuser."

Q: Après le retrait de l'organisation à Saint-Pétersbourg en raison de l'invasion russe de l'Ukraine, comment avez-vous choisi de réattribuer la finale à Paris ?

R: "Il n'y a pas beaucoup d'endroits avec les bonnes infrastructures, les hôtels, les aéroports... Il m'est venu à l'esprit que Paris pourrait être un bon choix, parce que la ville n'avait pas accueilli la finale depuis longtemps (2006) et parce qu'il est symbolique que cet événement soit organisé dans la capitale du pays qui préside actuellement le Conseil de l'Union européenne... Nous avons contacté les services du président Emmanuel Macron parce que nous voulions avoir le soutien du gouvernement (...), et le soutien a été immédiat."

Q: N'est-il pas paradoxal de retrouver en finale le Real Madrid et Liverpool, deux clubs engagés en 2021 dans l'éphémère projet dissident de Super Ligue ?

R: "Ce non-projet est oublié. J'avais même oublié que Liverpool en faisait partie, tout ça a été si rapide, en deux jours c'était fini (la majeure partie des clubs dissidents ont renoncé en 48h face au tollé général, NDLR). Quant au Real Madrid, il mérite d'être en finale. Vous pouvez me croire ou non, je n'ai vraiment pas de préférence sur qui gagnera la finale. Je pense que la meilleure équipe doit l'emporter et cela montre combien notre compétition est propre."

Q: Comment éviter que quatre ou cinq grands clubs monopolisent la Ligue des champions ?

R: "Cela n'arrive pas, mis à part quand le Real Madrid a gagné trois années d'affilée (2016 à 2018). Nous avons eu Villarreal cette année, nous avons toujours de petites équipes, au moins en demi-finales. Mais de nombreux championnats nationaux ont les mêmes clubs vainqueurs depuis des décennies (et se qualifient pour la C1, NDLR). Donc c'est difficile de pointer du doigt l'UEFA."

Q: Pourquoi avoir revu le format éprouvé de la Ligue des champions, avec un mini-championnat pour remplacer la phase de poules en 2024 ?

R: "Cela fonctionne très bien, mais pourquoi ne pas la rendre encore plus intéressante ? (...) Pour moi, rien ne va changer avec ce changement de système. Ce serait plus facile de ne rien faire, de rester assis et de profiter du jeu. Mais je pense que c'est un très bon format et vous le verrez à l'avenir."

Q: Comprenez-vous les critiques visant le Paris SG après la prolongation de contrat de Kylian Mbappé, le président de la Liga espagnole Javier Tebas dénonçant une distorsion de concurrence et parlant d'"insulte pour le football" ?

R: "Je suis absolument en désaccord (avec lui). Il y a, de toute façon, trop d'insultes dans le football, et je pense que chaque Ligue devrait s'occuper de ses propres affaires. Pour moi, il n'est pas correct qu'une Ligue en critique une autre. De ce que je sais, l'offre du Real pour Mbappé était similaire à celle du PSG. Après, si c'est viable (financièrement), nous avons des comités pour trancher cela. (...) Les choses changent! On ne peut pas dire: +Je suis un club traditionnel, je dois gagner à vie+. Les choses changent et quiconque obéit aux règles est le bienvenu."

Q: L'UEFA a exclu la Russie et les clubs russes de ses compétitions. Quel scénario vous pousserait à lever cette mise au ban ?

R: "Cette exclusion a été prononcée jusqu'à nouvel ordre. (...) On peut juste espérer que cette folie s'arrêtera le plus tôt possible et seulement à ce moment-là, nous pourrons commencer à penser à faire quelque chose."

Q: Certains pays membres de l'UEFA, très critiques sur la question des droits humains, ont appelé au boycott du Mondial-2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre). Comptez-vous y assister ?

R: "J'irai, bien sûr, car les équipes européennes jouent. (...) Je ne pense pas que le boycott soit la bonne solution. Beaucoup de choses ont été accomplies, de ce que j'en sais. C'est plutôt un sujet pour la Fifa, que je connais principalement au travers des médias. Mais pour moi, le boycott n'est jamais la bonne approche."

Propos recueillis par Andy SCOTT et Jean DÉCOTTE.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Guerre en Ukraine: le Brésil se tourne vers les engrais naturels

Publié le : 27/05/2022 - 17:12Modifié le : 27/05/2022 - 17:10

Rio de Janeiro (AFP) – Confronté à un risque de pénurie des engrais et à une envolée de leurs prix avec les sanctions visant la Russie, le secteur agricole brésilien se tourne vers des solutions alternatives naturelles pour diminuer ses coûts de production tout en assurant ses récoltes.

Le géant sud-américain est le 4e consommateur mondial d’engrais chimiques NPK - fabriqués à partir d’azote, de phosphore et de potassium -, utilisés pour préparer les sols des champs de soja, de maïs, de coton, de canne à sucre et de café.

Il importe ces intrants à hauteur d’environ 80%, et près d’un quart de ces achats proviennent de la Russie, son premier fournisseur.

Tandis que le gouvernement brésilien démarche d’autres fournisseurs étrangers, notamment le Canada, la Jordanie, l’Égypte et le Maroc, et cherche à relancer la production nationale d'engrais, les agriculteurs s’intéressent à des produits dits "émergents".

Parmi eux figurent les reminéralisateurs (ou "agro-minéraux") naturels obtenus à partir de roches riches en nutriments, broyées puis répandues dans les champs avant le semis.

Si d'autres pays comme la France, les Etats-Unis, le Canada, l'Inde ou l'Australie utilisent ces reminéralisateurs, le Brésil, puissance agricole de premier plan, est le plus avancé dans ce domaine.

"Le Brésil est un pays tropical et les pluies emportent les nutriments du sol. La poudre de roche permet un renouvellement de son écosystème et une amélioration de ses performances", explique à l’AFP Marcio Rémedio, directeur de la géologie et des ressources minérales du Service géologique du Brésil, lié au ministère des Mines et de l'Énergie.

Approuvés en tant qu’intrant agricole par une loi de 2013, les reminéralisateurs "permettent aussi aux racines de plantes de se développer davantage et de capter les nutriments présents dans le sol", précise Suzi Huff Theodoro, géologue et chercheuse à l’Université de Brasilia.

"On trouve des roches au profil adéquat dans de nombreuses régions du Brésil et le prix est bien moins cher" que les produits chimiques, ajoute-t-elle. La poudre peut par exemple être produite par les entreprises minières à partir de leurs résidus, tant que ceux-ci ne contiennent pas d’éléments potentiellement toxiques.

Presque plus d'engrais chimiques

"Selon une étude réalisée l’an dernier, les reminéralisateurs sont utilisés sur près de 5% de la surface agricole brésilienne. D’ici à la fin de l’année, ce chiffre sera bien plus significatif car la demande auprès des 30 fournisseurs brésiliens agréés est sans précédent.

"La plupart ont déjà vendu toute leur production annuelle, aussi bien à des grandes et moyennes exploitations qu’à des petites fermes, surtout agroécologiques", indique la chercheuse.

Fondateur du Groupe associé d’agriculture durable (GAAS), qui regroupe plus de 700 agriculteurs, chercheurs et consultants, le producteur de soja et de maïs Rogério Vian a commencé par utiliser des produits réalisés à partir de micro-organismes extraits de la forêt native, pulvérisés au moment du semis.

Ceux-ci servent à lutter contre les parasites et aident les plantes à assimiler les nutriments du sol. Depuis neuf ans, dans sa ferme de l’État de Goiás (centre-ouest), il prépare lui-même ses intrants biologiques et les associe aux reminéralisateurs.

Désormais, sur ses 1.000 hectares, il n’utilise presque plus d'engrais chimiques et même plus du tout pour la culture de soja.

"J'ai réduit de 50% mes coûts de fertilisation et de traitement des semences, tout en conservant une bonne productivité", indique-t-il.

"Grâce à sa grande biodiversité, le Brésil a un énorme potentiel en termes d’outils et de manières de travailler, que nous ne connaissons pas encore".

"Evolution irréversible"

Pour José Carlos Polidoro, chercheur de l’organisme brésilien de recherche agronomique (Embrapa), le pays continuera de consommer les engrais NPK mais il doit miser sur ces produits naturels.

"Les fertilisants biologiques et biominéraux, fabriqués à partir des résidus des activités minières, des résidus biologiques de l’agroindustrie et des boues d'épuration représentent pour l’instant 5% du marché brésilien des engrais mais ils peuvent permettre de réduire de 20% nos importations", assure-t-il.

Directeur technique adjoint de la Confédération nationale agricole, Reginaldo Minaré évoque aussi l'utilisation croissante par les producteurs de soja de rhizobactéries "qui retirent l'azote présent dans l’air pour le restituer aux plantes", réduisant donc la consommation d’engrais industriels azotés.

Mais l’adoption croissante de ces différents produits ne se fait pas sans obstacles, note Carlos Pitol, consultant technique dans l’État du Mato Grosso do Sul et membre du GAAS.

"Les agriculteurs ont peu d’assistance technique et ont du mal à obtenir des crédits pour investir davantage. Mais l’évolution de notre système de production est irréversible".

© 2022 AFP

France24 - Monde

Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger

Publié le : 27/05/2022 - 10:12

FRANCE 24 Suivre

Les Français de l'étranger peuvent, dès vendredi midi, voter par Internet dans le cadre des élections législatives. Près de 150 candidats se présentent dans onze circonscriptions.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Les Français vivant à l'étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires peuvent voter par Internet pour le premier tour des élections législatives dès vendredi 27 mai, à 12 h (heure de Paris) et jusqu'à mercredi prochain.

Donnant le coup d'envoi de ce scrutin clé, ces électeurs à l'étranger disposent au total de quatre modalités de vote : à l'urne, par procuration, par Internet et par correspondance. Le vote par Internet n'est autorisé que pour les Français établis hors de France, et uniquement pour les législatives et les élections consulaires.

#Législatives2022 | Voter depuis l'étranger🌎💻A partir de demain, vendredi 27 mai, midi jusqu'au mercredi 1 juin midi (heure de Paris) vous pourrez voter par internet.C'est simple et rapide, suivez le guide⬇️ pic.twitter.com/kzzfBtwGMm

May 26, 2022

Il existe 11 circonscriptions couvrant le globe, et autant de députés des Français de l'étranger depuis 2012. Le vote par Internet a été mis en œuvre cette année-là, mais pas en 2017 pour les dernières législatives. Il s'agissait de parer à d'éventuelles cyberattaques, dans un contexte de soupçons sur l'élection américaine de 2016 qui avait vu la victoire de Donald Trump.

11 députés à élire

Près de 150 candidats au total sont en lice cette année sur ces 11 circonscriptions, mais tous n'ont pas déposé de profession de foi ou de bulletin. Ainsi le député M'jid El Guerrab (ex-La République en marche), récemment condamné pour une agression, a renoncé à se présenter il y a une dizaine de jours et soutient l'ancienne ministre Élisabeth Moreno, investie par la majorité dans la circonscription des Français du Maghreb et Afrique de l'Ouest.

Le 4 juin se déroulera le premier tour de scrutin en Polynésie française et pour les Français de l'étranger qui votent dans les ambassades et les consulats du continent américain. Le 5 juin, ce sera au tour des Français de l'étranger hors continent américain.

Le 11 juin aura lieu le premier tour en Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Et le 12 juin, le premier tour en métropole, ainsi qu'à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion, avant un second tour une semaine après.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Affaire Damien Abad : la justice n'ouvre pas d'enquête "en l'état" sur les accusations de viols

Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad

LÉGISLATIVES 2022

Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"

Valeurs Actuelles

[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne

Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56

Marc DAOU Suivre

La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.  

{{ scope.legend }}

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne

Portrait

L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

Le Débat de France 24

France : quels dossiers chauds pour Elisabeth Borne ?

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Semer de bons radis croquants, un jeu d’enfant

Actu

La culture du radis, c’est bête comme chou, alors ne vous en privez pas. Vous pouvez le semer dès la mi-mai et tout au long de l’été, et le récolter au fur et à mesure, en échange d’un peu d’attention. 

Marcel Guedj

Des radis toute l’année, c’est possible, en échelonnant les semis sur les saisons et en utilisant les variétés adaptées. Par exemple, le rond écarlate, que l’on sème en février-mars (sous abri) pour le récolter au printemps ; ou bien le noir gros rond d’hiver ou le rose de Chine, à semer aux beaux jours (de mai à août) pour une récolte près de quatre mois plus tard. Ces radis d’hiver sont relevés, volumineux, juteux et diététiques.

Mais, sans conteste, c’est le petit radis rond ou long, rouge ou bien blanc et rouge que nous préférons. Cet estival croquant et délicieux, dit « de tous les mois », vous le sèmerez tout l’été, pour le récolter et le déguster quelque trois semaines plus tard. Le nom de l’une de ses variétés l’affirme, et c’est tout dire : le radis de 18 jours.

Un peu de soleil et beaucoup d’eau

Le radis de tous les mois se sème directement en terre fraîche, humifère et bien émiettée (car le radis est un légume-racine, qui pousse donc dans la terre), à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ. On peut aussi le semer entre les rangs d’autres légumes (chou, haricots, pois, carotte, tomate, etc.) pour ne pas perdre de place, qui l’aident notamment contre certains parasites comme l’altise et lui apportent un peu d’ombre. Car le radis aime le soleil, mais point trop n’en faut. Dans de bonnes conditions, la levée intervient au bout de 3 à 5 jours.

Pensez à renouveler le semis tous les mois pour étaler les récoltes. Récoltez les radis régulièrement : ne tardez pas trop car, sinon, ils se creusent ou deviennent piquants. Arrachez-les dès qu’ils vous paraissent avoir la bonne taille, car ils sont plus doux quand on les récolte encore jeunes.

Les gestes précis du semis

  • Semer les graines à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ.
  • Recouvrir les graines d’une couche de 1 cm de terreau.
  • Tasser avec le dos du râteau et arroser en pluie pour ne pas déranger les graines.
  • Si la levée est trop serrée, arracher certaines pousses (on dit éclaircir) quand les plants ont 3 à 4 feuilles pour laisser environ 2 cm entre chaque radis afin de permettre à chacun de bien se développer.

     

Jardinage
France24 - Monde

Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay

Publié le : 22/05/2022 - 16:20

Marc DAOU Suivre

Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales. 

"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".

Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).

"Une diplomate très expérimentée"

Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.

Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.

Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.

Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV

May 21, 2022

"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".

C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.

En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.

"Une chiraquienne de premier plan"

Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.

"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.

Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".

Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.

"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).

Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.

Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.

Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.

Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.

>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Diaporama

En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

INTERVIEW

Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

Publié le : 20/05/2022 - 19:57

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.

Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.

Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.

"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"

"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.

En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.

Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.

"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".

"Un coup médiatique"

La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.

"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.

Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.

Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement

May 20, 2022

Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
El País (ESP)

Los lugares más visitados de España en Google Street View: estadios de fútbol, playas y museos

GOOGLE

Google celebra este 29 de mayo el 15º aniversario de su herramienta que permite ver virtualmente más de 100 naciones y territorios

España es el sexto país con más visitantes en Street View del planeta. Los destinos más (virtualmente) frecuentados por los españoles son Cataluña y Andalucía mientras que, si se abre el foco a todo el mundo, las ciudades de Madrid y Barcelona se llevan la palma. Google ha desvelado este viernes varias listas con las atracciones locales más populares para conmemorar el 15º aniversario de su famosísima herramienta (el cumpleaños se celebra oficialmente este domingo 29 de mayo), que permite desplazarse, online, por más de 100 naciones y territorios. Según sus últimos datos, recabados entre el 1 de mayo de 2021 y el 30 de abril de 2022, a los usuarios les interesa explorar, sobre todo, estadios de fútbol; encontramos tres entre los cinco puntos de interés más visitados. Estos son los trending topics de Street View en España. 

Los lugares más vistos 

Estadio Santiago Bernabéu (Madrid). El corazón del madridismo se inauguró en 1947 en el paseo de la Castellana, y debe su nombre al presidente del Real Madrid Santiago Bernabéu. Su aforo es de 81.044 espectadores, y sus instalaciones reciben cientos de miles de visitantes (1.300.000 en 2019) gracias al Tour del Bernabéu, que se retoma el 1 de junio. Eso sí, por el momento esta ruta seguirá siendo temporalmente reducida debido a las obras de remodelación del estadio, que concluirán a finales de 2022, según está previsto.

Camp Nou (Barcelona). El campo del Fútbol Club Barcelona tiene un aforo de 99.354 personas, lo que lo convierte en el estadio más grande de Europa. Ofrece tours por sus instalaciones con paradas en su sala de trofeos, en el espacio reservado a Johan Cruyff o en su museo, el más visitado de Cataluña. El visitante puede experimentar la celebración de un gol con gafas de realidad virtual (y auriculares).

La Sagrada Familia (Barcelona). La impresionante basílica de la Sagrada Familia, ideada por el arquitecto Antoni Gaudí, pugna con la Alhambra de Granada por ser el monumento más visitado de España. Además de disfrutar de la magnitud de la obra, el visitante se siente parte de un proyecto aún en evolución: han pasado más de 140 años, cinco generaciones, desde la colocación de su primera piedra, y el templo sigue en construcción.

Punto más al sur de Europa (en Tarifa, Cádiz). La Punta de Tarifa es un cabo situado en la costa atlántica de la provincia de Cádiz, concretamente en la isla de Las Palomas, un pequeño islote unido al casco urbano de Tarifa a través de un espigón artificial. Supone el punto más meridional de la Europa continental, y el más cercano a África (a tan solo 14 kilómetros), además de ser la divisoria geográfica entre el océano Atlántico y el mar Mediterráneo. Aquí se alza el icónico faro de Tarifa.

Wanda Metropolitano (Madrid). El campo del Atlético de Madrid se llama Wanda por el conglomerado multinacional chino y Metropolitano porque era el nombre del campo en el que el club (fundado en 1903) disputó sus partidos antes de mudarse al Vicente Calderón. Se inauguró 16 de septiembre de 2017 y se puede conocer a través de las actividades de Territorio Atleti: del clásico tour y visita al museo a experiencias como tirar un penalti o hacerse una foto en el centro del campo.

Los museos más clicados

La pasión por el fútbol es tal que el museo del Fútbol Club Barcelona se ha colado en la segunda posición de la lista de museos más concurridos en Street View en España entre el 24 de abril de 2021 y el 24 de abril de 2022. Solo lo supera el Museo Nacional del Prado, en Madrid. Le siguen la Ciudad de las Artes y las Ciencias de Valencia, el Palacio Güell en Barcelona y el Guggenheim Bilbao.

Las playas más ‘concurridas’

Con la cercanía del verano, Google ha querido, además, darse una vuelta por la playa, para recoger los arenales más clicados en Street View en España entre abril de 2021 y abril de 2022.

Playa d'en Bossa (Ibiza). Es el arenal más largo (2.700 metros), más famoso y más festivo de la isla balear, con lo que ya queda todo prácticamente dicho. Por los alrededores se encuentra el mítico Bora Bora o el Ushuaïa Ibiza. Su arena está llena de bares de playa, tumbonas, música y mucha, mucha gente. 

Cala Major (Mallorca). Aguas claras sobre fondo de arena fina y blanca, buenas instalaciones para los bañistas y mucha infraestructura turística, con todo lo que conlleva de masificación. Permanece cerrada puntualmente por vertidos de aguas mixtas provocados por las últimas lluvias. 

Cala s'Alguer (Girona). Hay quien dice que esta pequeña playa de Palamós flanqueada por antiguas casitas de pescadores, reconvertidas en viviendas de veraneo, y el impresionante Cap Gros, cubierto de pinos y adentrándose en el mar, es una de las más bonitas de la Costa Brava. 

La Malagueta (Málaga). La playa por antonomasia de los malagueños está ubicada entre el puerto y la playa de La Caleta, a 10 minutos del centro urbano. Cuenta con buenas infraestructuras para los bañistas, chiringuitos, zona de juegos infantiles y mucha animación durante los meses estivales. Aquí se proyecta, por ejemplo, cine de verano entre junio y agosto. 

Cala del Moraig (Alicante). Grava y agua transparente a los pies del Macizo del Puig Llorença, en Poble Nou de Benitatxell, en la comarca alicantina de la Marina Alta. Su parte norte es nudista. Junto a ella, la Falla del Moraig y la Cova dels Arcs son un tesoro para los amantes del submarinismo. Desde 2020 tiene aforo y la entrada vetada a los coches: un autobús lanzadera traslada a los bañistas.

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

France24 - Monde

Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques

Publié le : 27/05/2022 - 02:10Modifié le : 27/05/2022 - 03:27

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

La police d'Uvalde au Texas est sous le feu des critiques, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école où un adolescent de 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes. Le président Joe Biden se rendra sur place dimanche pour "partager le deuil de la communauté" de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu de l'histoire du pays.

La police était sous le feu des critiques jeudi 26 mai au Texas, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école d'Uvalde où un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes mardi.

Lors d'une conférence de presse, un responsable des forces de l'ordre, accusées de passivité, a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.

La Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden se rendrait avec sa femme dimanche sur place pour "partager le deuil de la communauté" de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu de ces dernières années dans le pays.

Selon une vidéo et de nombreux témoignages, des parents ont attendu devant l'école, pendant une éternité selon eux, sans que la police n'intervienne, alors que le lycéen, Salvador Ramos, était en train de perpétrer son massacre dans une salle de classe.

"Environ une heure" après que ce dernier est entré dans l'école, des unités de la police aux frontières américaine sont arrivées, "sont entrées dans l'école et ont tué le suspect", a dit lors de la conférence de presse Victor Escalon, le directeur régional du département de la Sécurité de l'État du Texas. Face à la presse en nombre et à la douleur des familles, il a répété qu'il y avait "beaucoup d'information, de nombreux points fluctuants" dans l'enquête. "Cela prend des jours, des heures, ça prend du temps", a-t-il ajouté.

Avant d'y entrer, a souligné Victor Escalon, il a tiré sur l'école. "Quatre minutes plus tard", les premiers policiers locaux sont arrivés sur place. "Ils entendent des coups de feu, prennent des balles, se replient et s'abritent", a déclaré le responsable de la police jeudi. Il était alors 11 h 40 mardi, et Salvador Ramos était dans l'école primaire Robb.

L'indignation se mêle à la colère

C'est à partir de ce moment-là que des parents ont commencé à arriver devant l'école. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l'établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l'une des personnes à l'extérieur de l'établissement.

WARNING SENSITIVE CONTENT - New footage shows angry parents endure heart-wrenching wait outside #Texas elementary school amid #massshooting. pic.twitter.com/YBMs15tVSG

May 26, 2022

Daniel Myers, un pasteur de 72 ans, était arrivé avec sa femme Matilda à l'extérieur de l'école environ trente minutes après l'entrée du tireur dans l'école. Les parents sur place "étaient prêts à rentrer". L'un des proches explique à l'AFP : "J'ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller".

"Donc durant ce temps-là", a indiqué lors de sa conférence de presse Victor Escalon, les policiers, touchés par des tirs, "évacuent du personnel, des élèves, des enseignants… Il se passe plein de choses, c'est complexe". Puis, une heure plus tard, les policiers spécialisés sont arrivés et ont tué le jeune homme à l'origine du massacre.

"C'est complexe"

Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers. Eulalio Diaz, un responsable local, a été chargé d'identifier les corps jusque tard dans la nuit, a-t-il raconté au quotidien El Paso Times. "Certains des enfants étaient dans un sale état", a relaté l'élu.

La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16 000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique. La mère du tireur, Adriana Reyes, a déclaré à la même chaîne que son fils n'était pas "un monstre", mais qu'il pouvait lui arriver d'"être agressif".

Lors d'une conférence de presse mardi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a révélé que le meurtrier avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l'école primaire Robb, équipé d'un fusil semi-automatique AR-15. Jeudi, le fabricant de cette arme a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la grande convention organisée au Texas en fin de semaine par la NRA, le principal lobby des armes du pays.

Formation des élèves

L'une des institutrices de l'école, présente dans l'établissement au moment du drame, a raconté à ABC que ses élèves regardaient un film de Disney pour célébrer la fin prochaine de l'année scolaire, quand des coups de feu ont retenti. Ses élèves ont alors mis en pratique leurs années d'entraînements pour une telle situation, en se rassemblant en silence sous leur table. Ces entraînements sont devenus la norme dans les écoles aux États-Unis, où les fusillades meurtrières se répètent inlassablement d'année en année.

Le bruits des tirs "étaient très fort" a raconté auprès de l'AFP Madison Saiz, une élève de 8 ans scolarisée là. "Quand c'est arrivé, notre enseignante nous a dit de nous mettre dans un coin, et toute notre classe l'a simplement fait".

Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

Le mouvement "March for our Lives", créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

ARMES À FEU

États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott

LE POINT SUR L'ENQUÊTE

Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas

France24 - World

Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

Issued on: 27/05/2022 - 16:29

Tracy MCNICOLL Follow

Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.

Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.

Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families. 

The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.   

 

But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.

 

French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.

Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.

French legislative elections © FRANCE 24

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

New York Times - World

Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Pope Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

Advertisement

New York Times - World

Pakistan Raises Fuel Prices as Economic and Political Crisis Deepens

Advertisement

Supported by

The interim government’s move was seen as a bid to revive a $6 billion bailout from the International Monetary Fund.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Salman Masood and Christina Goldbaum

ISLAMABAD, Pakistan — Pakistan’s government on Friday sharply increased fuel prices for consumers, paving the way to revive a $6 billion bailout package from the International Monetary Fund and stabilize the country’s cratering economy amid deepening political turmoil.

The move raising gasoline and diesel prices by about 20 percent — or about 15 cents — a liter staved off concerns that Pakistan, which already faces double-digit inflation, would join a wave of global defaults as the financial shocks from the pandemic, the war in Ukraine and rising interest rates batter many poorer nations.

But the decision may cost the new coalition government popular support, analysts say, adding to the political uncertainty that has embroiled the country since Prime Minister Imran Khan was ousted in a no-confidence vote in Parliament early last month.

“The price hike signals that the government has decided to bite the bullet and make choices that are necessary, even if they cost near-term political capital,” said Uzair Younus, the director of the Pakistan Initiative at the Atlantic Council. “The hike will ease markets and reduce uncertainty. It will be critical for the government to maintain momentum and continue making decisions that get Pakistan out of the current crisis.”

Since his ouster, Mr. Khan has held a series of political rallies, drawing huge crowds and heavily criticizing the current coalition government and the military, blaming them for his removal from office. Some officials now fear that the government’s move to appease the I.M.F. could hand Mr. Khan a wave of public outrage that he could manipulate on the streets.

Discussions between the I.M.F. and the new interim government, led by Shehbaz Sharif, had been deadlocked for weeks over the terms of reviving the bailout, which was announced in 2019 and later suspended after Pakistan’s previous government failed to meet some loan conditions, like cutting energy subsidies.

Pakistan has hoped for a release of a roughly $900 million seventh tranche of the $6 billion I.M.F. bailout package. Earlier this week, a fresh round of talks between the I.M.F. and the new Pakistani government in Doha, Qatar, appeared to fail after fund officials declined to accept the Pakistani request to delay the ending of government subsidies.

Mr. Sharif had been reluctant to end government energy subsidies and roll back unfunded subsidies to oil and power sectors — a key I.M.F. demand — fearing public backlash that could diminish his party’s chance of success in the next general elections.

Those elections are scheduled to be held next year, but the new government has come under mounting public pressure from Mr. Khan’s supporters to hold them earlier.

On Thursday, Mr. Khan warned the government to announce the next elections and dissolve Parliament within six days. The warning came just after he led thousands of supporters to the capital Wednesday evening. Angry supporters clashed with the police in the capital and several other Pakistani cities. At least 1,700 protesters were arrested by the police in Punjab, the country’s most populous province.

That political pressure has added to the new government’s reluctance to embark on meaningful economic reforms that, while important to stabilize the economy in the years to come, would cause immediate pain to Pakistanis’ wallets, analysts say.

Late Thursday night, drivers desperate to fill their tanks before the price increase went into effect after midnight flocked to gas stations across major cities. Many drivers’ incomes have already been squeezed by soaring inflation in recent years that has pushed up the price of basic goods.

“There is no rise in our income proportional to the rise in the price of fuel and other essential items,” said Saleem Khan, 44, as he waited to fill his motorcycle’s tank at a gas station in the port city of Karachi.

Mr. Khan makes around 18,000 rupees, or about $90, a month working in a restaurant in the city. In previous months, he could send nearly 10,000 rupees every month to his relatives in Bajaur, a tribal district bordering Afghanistan.

“This month, it seems I’ll be able to send barely 7,000 rupees to my family,” he said.

Nearby, Rasheed Ahmed, a garment factory worker, sat on his motorcycle, worrying how he would pay for basics like food and rent with the fuel price increase.

“We thought the ousting of Imran Khan will help the country in decreasing the fuel prices, but the current rulers are crueler than the previous government,” Mr. Ahmed, 34, said.

The new coalition government has struggled to find its bearings since coming to power in early April and is in a particularly precarious position. It has no electoral mandate, but was chosen by Parliament to take over after Mr. Khan’s ouster. And it is a tenuous coalition of political parties that previously clashed frequently and only came together around the singular aim of removing Mr. Khan from office. Mr. Sharif’s party also faces internal divisions over policy decisions.

Mr. Khan’s government, before its removal from office, was also facing increasing public discontent over rising inflation. Mr. Khan claims that the economy was improving under his government, but in order to soothe the public’s flaring tempers, he announced he was cutting petroleum and energy prices — a move that eased public discontent but added to the country’s fiscal deficit.

That move is now described as the “laying of a land mine” by Miftah Ismail, the new finance minister, and was a major sticking point in the talks with the I.M.F., which insisted that Pakistan would have to end the unfunded subsidies in order to get the next tranche of the bailout package.

While announcing the new fuel prices late Thursday night, Mr. Ismail said the government realized the impact of painful economic measures but hoped these would result in long-term benefits.

“It will also stabilize the rupee and improve the situation at the stock market,” Mr. Ismail said at a news briefing. “Most importantly, it will bring back some balance within the economy.”

But the weekslong delay in forging new economic policies has come at a steep price: The Pakistani rupee plunged to a historic low compared with the U.S. dollar in recent weeks, the current account deficit widened, and foreign exchange reserves depleted to $10 billion. That is barely enough to cover two months of the country’s imports.

On Friday, the Pakistani rupee did show some signs of recovery. But the government’s move to raise fuel prices on Friday was still only a first step toward reviving the I.M.F. bailout and restoring some economic stability to the country.

“Pakistan is not out of the woods yet. It needs at least $10 billion to stabilize its reserves and the currency,” said Yousuf Nazar, a newspaper columnist and former head of Citigroup’s emerging markets investments. “Until the entire bailout package is in place, uncertainty will continue, which has been aggravated by the political turmoil.”

Pakistan has entered into several I.M.F. programs in its history, although successive leaders, including Mr. Khan and former Prime Minister Nawaz Sharif, have expressed their aversion to foreign financial assistance. But the country’s emaciated economy and rising debt leave any government little choice but to accept the bailout packages.

The core reason for Pakistan’s recurring balance of payments is its inability to expand its exports, which have been almost stagnant for a decade because of protectionist policies, analysts say.

“This would have to change for Pakistan to come out of this vicious cycle,” Mr. Nazar said.

Salman Masood reported from Islamabad, and Christina Goldbaum from Dubai, United Arab Emirates. Zia ur-Rehman contributed reporting from Karachi, Pakistan.

Advertisement

France24 - World

Live: Ukraine fighting to keep control of key town in Donbas

Issued on: 27/05/2022 - 07:34

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Ukrainian troops are fighting to keep control of parts of the strategic northeastern town of Lyman, the country's defence ministry said on Friday as Russia extended a relentless offensive in the Donbas region, including the Severodonetsk area where authorities say 1,500 people have died since the start of the war. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).  

5:01pm: Putin says Ukraine is 'sabotaging' negotiating process

Russian President Vladimir Putin accused Ukraine of "sabotaging" the negotiating process between the two countries, the Kremlin said, citing comments he made to Austrian Chancellor Karl Nehammer in a phone call on Friday.

Putin also informed Nehammer that Russia was taking action to secure safe passage for vessels in the Azov and Black Seas and that it was ready to discuss a prisoner swap with Ukraine, the Kremlin said in a statement.

3:22pm: Ukraine’s defence ministry says troops are fighting to keep control of the key town of Lyman

Ukrainian troops are fighting to keep control of the northwestern and southeastern parts of the town of Lyman, the country's defence ministry said on Friday, as Russia's offensive in east Ukraine gathers momentum.

Ukrainian troops were "counteracting attempts" by Russia to push its offensive towards the key Ukrainian town of Sloviansk, defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said at a briefing.

2:32pm: UN says more than 4,000 civilians have been killed in Ukraine so far

More than 4,000 civilians have been killed in Ukraine since Russia's invasion began on February 24, although the true number is likely much higher, the UN rights office (OHCHR) said in a statement on Friday.

In total, 4,031 people have been killed, including nearly 200 children, according to OHCHR, which has dozens of monitors in the country. Most were killed by explosive weapons with a wide impact such as shelling from heavy artillery or airstrikes.

It did not attribute blame for the deaths. Russia has denied targeting civilians in the conflict.

12:45pm: Russia looking to boost grain production, exports

Russia said Friday it was looking to ramp up its production of grain to export in the coming season, amid a global food crisis exacerbated by Moscow's military campaign in Ukraine.

The military action and sanctions imposed on Russia over the offensive have disrupted global supplies of grain, wheat and other commodities. Russia and Ukraine alone produce 30 percent of the global wheat supply.

"In the current season (2021-2022) we have already exported over 35 million tonnes of grain, including 28.5 million tonnes of wheat," Agriculture Minister Dmitry Patrushev said at a Russian grain forum, adding that before the end of the season on June 30 the export volume will exceed 37 million tonnes.

"In the coming season (starting July 1, 2022) we estimate our export potential for grain at 50 million tonnes," he said.

12:34pm: Unclear what Ukraine wants: Kremlin on stalled peace talks

The Kremlin said on Friday that it blames Ukraine for the fact that peace talks between the two countries are frozen, saying it was unclear what Kyiv wanted.

Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said in a call with reporters: "The Ukrainian leadership constantly makes contradictory statements. This does not allow us to fully understand what the Ukrainian side wants."

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said earlier that he had tried repeatedly to organise a meeting with Russian President Vladimir Putin to end the war, but that Russia did not appear to be ready yet for serious peace talks.

12:01pm: West has declared 'total war' on Russia, Lavrov says

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Friday accused Western countries of waging a "total war" on Russia and its people and culture as Moscow pushes on with its military operation in Ukraine.

"The West has declared war on us, on the whole Russian world. The culture of cancelling Russia and everything connected with our country is already reaching the point of absurdity," Lavrov said at a ministry meeting.

He accused the West of banning Russian writers, composers and other cultural figures. 

"It is safe to say that this situation will be with us for a long time," he added. 

11:22am: Johnson says Putin making slow but palpable progress in Donbas

British Prime Minister Boris Johnson said on Friday that Russian President Vladimir Putin was making slow but palpable progress in the Donbas region of Ukraine. "I'm afraid that Putin, at great cost to himself and to the Russian military, is continuing to chew through ground in Donbas," he told Bloomberg TV.

"He's continuing to make gradual, slow, but I'm afraid palpable, progress and therefore it is absolutely vital that we continue to support the Ukrainians militarily.

10:55am: Pro-Russia separatists say have captured strategic town of Lyman

Moscow-backed separatist forces in Ukraine said Friday they had captured Lyman, a strategic town that sits on a road leading to key eastern cities still under Kyiv's control.

Separatist forces have "taken full control of 220 settlements, including Krasny Liman", the breakaway region of Donetsk said on its Telegram channel, using an old name for the town.

Lyman, site of a key railway hub, has been a major front line as Russian forces press down from the north, one of three directions from which they have been attacking Ukraine's industrial Donbas region. The pro-Russian Donetsk People's Republic separatists said they were now in full control of it.

Oleksiy Arestovych, adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, appeared to confirm the fall of Lyman in an interview overnight, and said the battle there showed that Moscow was improving its tactics.

7:16am: Zelensky condems Russia's assault on Donbas

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky condemned Moscow's brutal assault on the Donbas – where it has redirected its forces after having failed to capture Kyiv – adding that its bombardment could leave the entire region "uninhabited".

"All this, including the deportation of our people and the mass killings of civilians, is an obvious policy of genocide pursued by Russia," he said. Pro-Moscow separatist groups have since 2014 controlled parts of Donbas, but Russia now appears set on taking the whole region.

Invading forces are closing in on several cities, including the strategically located Severodonetsk and Lysychansk, which stand on the crucial route to Ukraine's eastern administrative centre in Kramatorsk.

(FRANCE 24 with AFP)

 

© France Médias Monde graphic studio

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?

Focus

War in Ukraine: Russian patriotism at heart of Putin's strategy

As it happened

Russia shells Kharkiv, war in Donbas reaches ‘maximum intensity’

France24 - World

US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings

Issued on: 27/05/2022 - 10:20

NEWS WIRES

America's biggest gun lobby, the National Rifle Association, pressed ahead with preparations for its annual gathering starting on Friday in Houston, just 280 miles (450 km) from the scene of the country's worst school shooting in a decade.

An 18-year-old gunman armed with a semi-automatic rifle that he was legally able to purchase stormed an elementary school in Uvalde, Texas, on Tuesday, killing 19 children and two teachers in a hail of bullets.

The NRA gathering takes place this year in the shadow of not one but two gun-driven massacres in recent days. An avowed white supremacist who was also armed with a semi-automatic rifle shot and killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo, New York, earlier this month.

In a country where gun rights are enshrined in the Constitution and gun sales in the millions are surging, the NRA is likely to shrug off new calls for more gun control measures despite the latest shootings. The Republican Party, which has thwarted Democratic Party efforts in Congress to legislate stricter gun measures, is closely aligned with the NRA.

A page on the NRA's website dedicated to the gathering is dominated by a message offering its "deepest sympathies" to the victims of Tuesday's school shooting. The rest of the page promotes the annual meeting, where Republicans including former President Donald Trump are scheduled to speak.

"See thousands of guns from top manufacturers," NRA CEO Wayne LaPierre says in a video below the statement. "The enemies of freedom are real and we need to be ready."

The NRA's decision to proceed with its largest annual gathering, despite planned protests, is part of a decades-long strategy of standing up to pressure for gun control that harks back to the 1999 Columbine High School shooting in Colorado.

Then, the NRA's annual convention was scheduled to take place in Denver just days after the shooting, in which two high school seniors shot and killed 12 classmates and a teacher before taking their own lives.

NPR in 2021 obtained a recording of top NRA officials deciding not to cancel the meeting, in part to avoid looking like they were accepting responsibility for the massacre.

The meeting was scaled down and an accompanying gun show cancelled, according to media reports at the time.

Its Houston meeting, however, comes with the NRA embattled on several fronts - apart from the shootings, it is battling internal discord, corruption scandals, and shaky finances.

"The NRA is fumbling financially and organizationally," said Brandon Rottinghaus, a political science professor at the University of Houston. But, he added, "their influence is beyond politics. It's about crafting a narrative about what gun ownership means in America."

The NRA's reputation with some gun rights supporters was hit in 2020 when New York Attorney General Letitia James sued the group, alleging senior leaders of the non-profit group of diverting millions of dollars for personal use, including family trips to the Bahamas. The NRA then filed for bankruptcy protection but a U.S. bankruptcy judge ruled against the group, finding it did not file for Chapter 11 in good faith.

With the NRA looking at the possibility of both bankruptcy and a takeover by James, a New York Democrat, LaPierre is facing a leadership challenge in Houston, but is widely expected to survive.

"The NRA is much more focused on its internal battle right now," than on lobbying, said Richard Feldman, a former NRA lobbyist. "It's about the survivorship of the current leadership and board."

The NRA did not respond to requests for comment.

Asked whether the timing of the meeting was appropriate, White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said, "It's not about the convention, what is inappropriate is that the (NRA) leadership ... has proven time and time again that they are contributing to the problem of gun violence, not trying to solve it."

Arms manufacturer Daniel Defense said it was no longer attending the NRA meeting due to the Uvalde shooting where “one of our products was criminally misused.” “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in

Texas at the NRA meeting,” Steve Reed, VP of Marketing, said in an email.

Americans have nuanced view of guns

Americans are broadly supportive of both the right to own firearms and the idea of regulating gun ownership. A Reuters/Ipsos poll conducted on Wednesday found that 66% of Americans, including 53% of Republicans, supported moderate or strong regulations on gun ownership.

But some 57% of respondents said they were less likely to vote for a candidate who takes money from the NRA or gunmakers, a view held by 43% of Republicans.

As the NRA, which says it has more than 5 million members, has lost might, national and state-level gun rights groups have emerged -- at times promoting a platform of zero compromise on gun control.

"The gun lobby has only gotten more extreme, violent and dangerous over time," said Shannon Watts, founder of the gun control group Moms Demand Action.

After the Uvalde shooting, Gun Owners of America, which bills itself as tougher than the NRA, said policymakers should discuss "real solutions" like arming teachers.

(REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response

The Debate

In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America

New York Times - World

Will Colombia Elect Its First Leftist Leader?

A rally for presidential candidate Gustavo Petro in Cartagena, Colombia, on May 14.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

A large and loud youth electorate hungry to transform one of Latin America’s most unequal societies could propel Gustavo Petro, a former rebel, to the presidency.

By Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

FUSAGASUGÁ, Colombia — The man onstage surrounded by a screaming, sweating, fawning crowd seemed like an odd choice for a youth icon. Gustavo Petro is gray-haired, 62, and, in his speeches, he’s more roaring preacher than conversational TikTok star.

But after an improbable rise from clandestine rebel to Bogotá mayor and bullish face of the Colombian opposition, Mr. Petro could soon become the country’s first leftist president, a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.

And his ascent has, in no small part, been propelled by the biggest, loudest and possibly angriest youth electorate in Colombia’s history, demanding the transformation of a country long cleaved by deep social and racial inequality.

There are now nearly nine million Colombian voters 28 or younger, the most in history, and a quarter of the electorate. They are restive, raised on promises of higher education and good jobs, disillusioned by current prospects, more digitally connected and arguably more empowered than any previous generation.

“Petro is change,” said Camila Riveros, 30, wrapped in a Colombian flag at a campaign event this month outside Bogotá, the capital. “People are tired of eating dirt.”

As Colombians prepare to vote on Sunday, Mr. Petro has promised to overhaul the country’s capitalist economic model and vastly expand social programs, pledging to introduce guaranteed work with a basic income, shift the country to a publicly controlled health system and increase access to higher education, in part by raising taxes on the rich.

Mr. Petro has been ahead in the polls for months — though surveys suggest he will face a runoff in June — and his popularity reflects both leftist gains across Latin America and an anti-incumbent fervor that has intensified as the pandemic has battered the region.

“We have a decision to make,” Mr. Petro said at another campaign event this month in the Caribbean city of Cartagena. “We maintain things the way they are, or we scream: Freedom!”

But critics say Mr. Petro is ill-suited for office, arguing that his policies, which include a plan to halt all new oil exploration in a country where fuel is a critical export, would ruin the economy.

He has also taken direct swings at the country’s major institutions — most notably the armed forces — escalating tensions with military leaders and leading to concerns about the stability of Colombia’s longstanding but vulnerable democracy.

Mr. Petro’s main opponent, Federico Gutiérrez, 47, a former mayor of Medellín, the country’s second largest city, and the candidate of the conservative establishment, proposes a more modest path forward.

“Of course we need to change many things,” he said in an interview, citing a plan that would ramp up fracking for oil, steer more money to local governments and create a special unit to fight urban crime. “But changes can never mean a leap into the void without a parachute.”

A third candidate, Rodolfo Hernández, 77, a former mayor with a populist, anti-corruption platform has been climbing in the polls.

The election comes at a difficult moment for the country. Polls show widespread dissatisfaction with the government of the current president, Iván Duque, who is backed by the same political coalition as Mr. Gutiérrez, and frustration over chronic poverty, a widening income gap and insecurity, all of which have worsened during the pandemic.

Among those hurt the most by these problems are younger Colombians, who are likely to play a big role in determining whether the country takes a major lurch to the left.

Young people led anti-government protests that filled the streets of Colombia last year, dominating the national conversation for weeks. At least 46 people died — many of them young, unarmed protesters and many at the hands of the police — in what became referred to as the “national strike.”

Some analysts expect young people to vote in record numbers, energized not just by Mr. Petro, but by his running mate, Francia Márquez, 40, an environmental activist with a gender, race and class-conscious focus who would be the country’s first Black vice president.

“The TikTok generation that is very connected to Francia, that is very connected to Petro, is going to be decisive,” said Fernando Posada, 30, a political analyst.

Today’s younger generation is the most educated in Colombian history, but is also grappling with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. Many — both supporters and critics of Mr. Petro — say they feel betrayed by decades of leaders who have promised opportunity but delivered little.

In a May poll by the firm Invamer, more than 53 percent of voters ages 18 to 24 and about 45 percent of voters ages 25 to 34 said they were planning to vote for Mr. Petro. In both age categories, less than half those numbers said they would vote for Mr. Gutierrez or Mr. Hernández.

Natalia Arévalo, 30, a single mother of three, marched for days during protests last year, with her daughter, Lizeth, 10, wearing a placard around her neck that read: “What awaits us children?”

“You have to choose between paying your debts and feeding your kids,” said Ms. Arévalo, who supports Mr. Petro.

“You can’t eat eggs, you can’t eat meat, you can’t eat anything,” she added. “We have to give a 180-degree turn to all that we’ve had for the last 20 years.”

To be sure, many young voters are skeptical of Mr. Petro’s ability to deliver on his promises.

In Fusagasugá, Nina Cruz, 27, a cafe worker, said Mr. Petro would fail Colombia’s struggling families, and she was particularly repulsed by his past as a member of a leftist rebel group.

The country has a long history of violent militias that claim to help the indigent — and end up terrorizing them.

“What he is saying is: ‘I’m going to help the poor,’” she said. “That’s a total lie.”

Mr. Petro, an economist, grew up outside Bogotá. As a teenager, he joined the M-19, a leftist urban militia that sought to seize power and claimed to promote social justice.

The group was never as large or as violent as the country’s main guerrilla force, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC. But in 1985, the M-19 occupied a national judicial building, sparking a battle with the police and the military that left 94 people dead.

Mr. Petro, who did not participate in the takeover, ended up in prison for his involvement with the group.

He eventually demobilized and ran for a senate seat, emerging as the combative face of the left, pushing open conversations about corruption and wrongdoing.

Some critics have warned that Mr. Petro’s energy proposals would bankrupt the country. Oil represents 40 percent of Colombia’s exports and Juan Carlos Echeverry, a former finance minister, has said that halting oil exploration “would be economic suicide.’’

Mr. Petro also has a reputation for an authoritarian streak. As mayor of Bogotá, he circumvented the City Council and often failed to listen to advisers, said Daniel Garcia-Peña, who worked with Mr. Petro for a decade before quitting in 2012. In his resignation letter Mr. Garcia-Peña called Mr. Petro “a despot.”

The election comes as polls show growing distrust in the country’s democratic institutions, including the country’s national registrar, an election body that bungled the initial vote count in a congressional election in March.

The error, which the registrar called procedural, has led to concerns that losing candidates will declare fraud, setting off a legitimacy crisis.

The country is also being roiled by rising violence, threatening to undermine the democratic process. The Mission for Electoral Observation, a local group, called this pre-election period the most violent in 12 years.

Candidates pushing change have been murdered on the campaign trail before.

Both Mr. Petro and Ms. Márquez have received death threats, and at his campaign event in Cartagena, he took the stage flanked by men holding bulletproof shields.

Some voters held signs that read “Black children’s lives matter,” and “if it’s not Petro, we’re screwed.”

There was excitement — but also trepidation.

“What we want are opportunities for everyone,” said Lauren Jiménez, 21, a university student.

But “if Petro can’t follow through, I know we will see the same thing that happened with the Duque government: a social explosion,” she warned. “Because we’re tired of staying quiet.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá, and Federico Rios from Cartagena.

Advertisement

France24 - Monde

Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"

Publié le : 26/05/2022 - 17:47

David RICH Suivre

Premier film pakistanais en sélection officielle à Cannes, "Joyland" suit le parcours d’un jeune homme écrasé par le poids des traditions familiales et dont la rencontre avec une artiste trans va bouleverser la vie. France 24 a rencontré son réalisateur, Saim Sadiq, pour aborder le message du film, la place de la communauté transgenre au Pakistan, et la situation du cinéma pakistanais.

Parmi les événements de cette fin de festival, Cannes a déroulé le tapis rouge pour le tout premier film pakistanais à intégrer sa sélection officielle. Tourné à Lahore, le premier long métrage du réalisateur Saim Sadiq raconte l’histoire de Haider, un jeune homme introverti qui accepte l’impensable : devenir danseur dans un spectacle érotique. Sa rencontre avec Biba, une femme trans éruptive, va changer le cours de son existence, jusqu’ici régie par le poids des traditions familiales.

Présenté dans le cadre de la section Un certain regard, dédiée au jeune cinéma innovant, "Joyland" déroule un scénario mordant, transgressif, qui navigue allègrement entre la comédie et le drame. "Hier, un Chinois est revenu d’un voyage sur Mars. Toi, tu ne peux même pas prendre la main d’une jolie fille", lance un soir Biba à Haider, dans l’intimité de sa chambre décorée comme une boîte de nuit.

À l’occasion de la première projection internationale de son film, le réalisateur pakistanais Saim Sadiq a accordé un entretien à France 24.

#Joyland Discours ému du réal Saim Sadiq pour la première d’un film pakistanais à Cannes ! pic.twitter.com/fmpgYlUWYB

May 23, 2022

France 24 : Pourquoi avoir appelé le film "Joyland", du nom de ce parc d'attractions aperçu dans une scène du film ?

Ce n'était pas l’idée de départ mais ce titre est devenu une évidence au cours du projet. Joyland, c’est d’abord mes souvenirs d’enfance, l’endroit où j’allais avec mes cousins et mes amis. Plus tard, nous avons compris que ce parc n’avait rien d’exceptionnel mais, petits, nous étions extrêmement excités de nous y rendre et il incarne ces souvenirs de joie, d’innocence et de naïveté.

Ce mot renvoie également à l’état des personnages qui cherchent dans le noir et ne savent pas comment gérer leurs désirs. Cette recherche, qu’on peut interpréter comme une quête d'utopie, est mise à mal par le cadre familial car, chez nous, les gens sont trop connectés. Tout le monde s’occupe des affaires de tout le monde et la liberté des uns peut vite devenir la prison des autres. Le titre reflète la contradiction entre cette réalité peu romantique et l’idée d’utopie incarnée par Joyland.

Dans le film, le personnage principal découvre une communauté d’artistes transgenres par le biais de Biba, incarnée par l’actrice trans pakistanaise Alina Khan. Quel regard porte-t-on sur cette communauté au Pakistan ?

On pourrait qualifier ce regard de bipolaire. D’un côté, les transsexuels sont la cible d’attaques. Chaque mois ou presque, on entend dans les médias une affaire de violence contre des personnes transgenres et elles sont également très marginalisées. Mais en même temps, c'est une communauté ancrée et très visible dans la société pakistanaise, depuis très longtemps. Les transsexuels ne se cachent pas, ne se sont jamais cachés et il y a donc aussi une forme d’acceptation et une coexistence au sein de la société.

Ces dernières années, des mesures ont permis d’améliorer leur situation, notamment une loi de 2018 qui permet à chacun d’identifier son propre genre et permet désormais une troisième catégorie sur les papiers d’identité : féminin, masculin ou non binaire. C’est une avancée incroyablement progressiste.

Bien sûr, il reste beaucoup de travail sur cette question mais les choses avancent petit à petit. En 2018, une chaîne d’information a pour la première fois mis à l’antenne une présentatrice transsexuelle. C’est un grand pas en avant car cette personne donne désormais l’information tous les jours à l’antenne. Et puis, aujourd’hui, nous avons le premier film pakistanais à Cannes, qui non seulement met en avant une transsexuelle, mais une transsexuelle jouée par une actrice trans, ce qui est encore rarement le cas aujourd’hui dans les films qui abordent ce sujet.

Donc, pour moi, il y a plein de petites avancées qui rendent cette question plus complexe. L'idée que la transsexualité pose forcément plus de problèmes au Pakistan parce que c'est un pays musulman est, à mon sens, trop simpliste.

Avant "Joyland", il n’y avait jamais eu de film pakistanais sélectionné à Cannes. Comment l'expliquez-vous ? Que pouvez-vous nous dire sur l’industrie pakistanaise du cinéma aujourd’hui ?

Jusque dans les années 1980, nous avions une industrie cinématographique assez robuste, mais avec l’arrivée au pouvoir du dictateur militaire Zia-ul-Haq, de nouvelles lois de censure ont été introduites. Elles étaient tellement extrêmes qu’elles ont conduit à la mort du secteur. Les salles ont fermé alors que la télévision s’est développée et est devenue le seul moyen de raconter des histoires à l’écran. Depuis une quinzaine d’années, avec les progrès démocratiques dans le pays, l’industrie cinématographique effectue un retour.

Nous produisons aujourd’hui entre quinze et vingt films par an en moyenne. Comme l’industrie est encore en phase de renaissance, il n’y a pas vraiment de styles définis. Nous n’avons pas encore de critères établis pour définir ce qu'est un film commercial ou un film d’auteur par exemple, ni une idée de quel style de films peut générer de l’argent ou pas.

Sur le plan créatif, c’est une période intéressante qui permet aux cinéastes d’expérimenter et de tenter des choses sans avoir la pression des financiers. Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif, qui va probablement évoluer vers une industrie plus structurée, mais il est très excitant à l’heure actuelle de faire des films.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Cannes 2022

Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes

Cannes 2022

Le Festival de Cannes ravive les douloureux souvenirs des attentats du 13-Novembre

cannes 2022

“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
France24 - Monde

Pourquoi la propagation de la variole du singe dans le monde surprend

Publié le : 23/05/2022 - 18:01

Sébastian SEIBT Suivre Julie CHOUTEAU

Près d’une centaine de cas de variole du singe dans douze pays hors des foyers traditionnels de la maladie ont été confirmés, samedi, par l’Organisation mondiale de la Santé. Les autorités et les scientifiques rappellent que le risque de propagation de ce virus est faible, mais reconnaissent que la chaîne de transmission est très inhabituelle. 

Ce sont 92 contaminations confirmées et une grande inconnue. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est revenue pour la première fois, samedi 21 mai, sur la multiplication des cas de variole du singe dans le monde

L'institution a confirmé la présence de cette maladie dans douze pays hors d'Afrique, qui était jusqu'à présent le seul continent à avoir connu des épidémies de variole du singe. Le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni sont les principaux foyers de propagation avec plus de 20 cas chacun, tandis que la France a confirmé, vendredi 20 mai, le premier diagnostic positif.

Cette maladie est une zoonose - transmise à l'homme par l'animal - identifiée pour la première fois chez des singes en laboratoire en 1958 et qui appartient à la même famille que la varicelle ou la variole. Beaucoup moins mortelle que cette dernière, la variole du singe existe actuellement sous deux formes : l'une qui s'est propagée essentiellement en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzavile, et l'autre plus à l'ouest du continent, principalement au Nigeria. "C'est cette deuxième souche, moins dangereuse, que l'on retrouve actuellement en Europe et en Amérique du Nord", précise Matthias Altmann, épidémiologiste à l'université de Bordeaux et spécialiste des maladies infectieuses en Afrique. 

La plupart du temps, les symptômes du virus - fièvre, toux, maux de tête et éruptions cutanées - disparaissent d'eux-mêmes après quelques semaines et aucun des patients recensés en Europe et en Amérique du Nord n'est décédé de cette maladie.

Aucun lien direct avec un pays où le virus est endémique

Si l'origine de ce virus est bien connue, ce qui inquiète actuellement les scientifiques, c'est "qu'une majorité des cas de variole du singe n'avaient aucun lien direct avec un pays africain où la situation de ce virus est endémique, ce qui est très inhabituel", note l'OMS. "Il y a une transmission autochtone du virus à laquelle on n'avait pas encore été confronté avec cette maladie et qu'on ne s'explique pas", confirme Charlotte Hammer, spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Cambridge, interrogée par le site Science Media Centre.

Jusqu'à présent, ce virus ne sortait que très exceptionnellement d'Afrique, et lorsque cela arrivait, il était très simple de trouver un lien. "Il y a eu des dizaines de cas aux États-Unis en 2003 qui étaient liés à un rongeur porteur du virus qui venait d'Afrique. En 2018, une infirmière britannique avait été exposée à cette maladie à l'hôpital en changeant les draps du lit d'un patient qui avait été contaminé au Nigeria", rappelle Paul Hunter, professeur de médecine à l'Université d'East-Anglia.

Si la variole du singe se transmet peu et qu'il est généralement aisé de remonter la chaîne des contaminations, c'est parce que cette maladie "est beaucoup moins contagieuse que le Covid-19, car il faut généralement un contact direct et proche avec un porteur", résume Matthias Altmann. Pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), c'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour laquelle "la probabilité de contagion est très faible". "On pense, en outre, qu'elle se transmet après l'apparition des premiers symptômes", précise Matthias Altmann. 

Les principaux vecteurs de contamination de la variole du singe sont "les cloques et les plaies sur le visage, les mains et les pieds qui apparaissent chez un individu infecté", souligne Paul Hunter. Rien à voir avec la propagation silencieuse du Sars-Cov-2, amplifiée par les porteurs asymptomatiques, qui a rendu la pandémie tellement difficile à contrôler.

Moins de vaccinés contre la variole

C'est pourquoi l'explosion actuelle des cas de variole du singe dans le monde a pris la communauté scientifique par surprise. Un élément d'explication vient "de la hausse continue du nombre de cas de contaminations sur le continent africain ces dernières décennies, ce qui faisait qu'une exportation du virus devenait de plus en plus probable", constate Matthias Altmann.

Une augmentation due, quant à elle, à un nombre toujours plus important de personnes qui ne sont pas ou plus protégées contre cette famille de virus. "Le vaccin utilisé pour protéger de la variole est aussi efficace contre la variole du singe. Mais il n'est plus utilisé depuis 1980, car l'OMS juge que la variole a été éradiquée, ce qui fait qu'il y a de moins en moins de personnes vaccinées et immunisées dans le monde", souligne Paul Hunter.

Mais encore faut-il un ou plusieurs élément(s) déclencheur(s) qui favoriserait une propagation sans frontière. En Espagne, l'un des pays européens les plus touchés avec 30 cas confirmés, les autorités cherchent actuellement à déterminer si un festival qui s'est déroulé début mai sur l'île de Grande Canarie pourrait être l'un des principaux foyers de contamination, explique le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

Plus de 80 000 personnes y étaient réunies pendant dix jours pour faire la fête et des Italiens, Madrilènes et des résidents de l'île voisine de Ténérife ont ensuite été atteints par la variole du singe.

Mutation peu probable

Dans cette quête pour comprendre cette hausse des cas dans le monde, un autre élément est apparu qui a surpris les scientifiques : le facteur sexuel. À l'heure actuelle, "la plupart des cas, mais pas tous, concernent des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d'autres hommes ", note l'OMS. "C'est la première fois que j'entends parler de transmission lors de rapports sexuels pour la variole du singe", reconnaît Paul Hunter.

Mais "il faut faire très attention à ne pas encore parler de maladie sexuellement transmissible", martèle ce spécialiste. Après tout, la contamination se fait lors de contacts directs avec une zone infectée, ce qui a plus de risque de se produire lors de rapports intimes.

La multiplication des contaminations pourrait aussi "être due au fait qu'il peut s'agir d'une mutation du virus qui serait plus contagieuse que la souche originelle", note Matthias Altmann. L'évolution du Covid-19 a montré à quel point les variants pouvaient changer la face d'une épidémie.

Mais la variole du singe est très différente du Sars-CoV-2 sur ce point. "Même si l'hypothèse n'est pas impossible, cette famille de virus à ADN est beaucoup plus stable et mute moins souvent que les virus à Arn tels que le Sars-CoV-2", précise Matthias Altmann. En outre, le Portugal a entrepris de séquencer le génome de la souche qui circule actuellement en Europe et "elle serait identique à celle qui est active en Afrique de l'Ouest", ajoute cet expert.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Variole du singe : des infections quotidiennes enregistrées au Royaume-Uni

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
France24 - Monde

À Taïwan, "plus la capacité militaire de la Chine augmente, plus le risque d'invasion grandit"

Publié le : 23/05/2022 - 19:09

Cyrielle CABOT

Lundi, Joe Biden a provoqué la colère de Pékin en réaffirmant, lors d'un voyage au Japon, qu'il défendrait Taïwan en cas d'invasion par la Chine, relançant l'inquiétude d'une attaque imminente. Mais, malgré les apparences, attaquer l'île serait un défi extrêmement compliqué pour l'armée chinoise. 

En mai 2021, The Economist présentait Taïwan comme "l'endroit le plus dangereux du monde". Selon l'hebdomadaire britannique, ce n'est qu'une question de temps avant que la Chine n'envahisse cette petite île située à environ 160 km de ses côtes, et qu'elle considère comme l'une de ses provinces historiques.

Un an plus tard, la menace ne cesse de s'accentuer au fur et à mesure que des exercices militaires chinois se succèdent au large de l'île. Lors des derniers en date, début mai, un porte-avions chinois et cinq destroyers ont été déployés à quelque 500 km des côtes. Dans le même temps, plusieurs aéronefs survolaient la zone d'identification de défense aérienne taïwanaise. Au total, en 2021, Taïwan a ainsi enregistré 969 incursions de ce genre, selon une base de données compilée par l'AFP – près de trois fois plus que l'année précédente. 

Lundi 23 mai, cette crainte s'est faite encore plus vivace à l'occasion d'une escalade verbale entre Pékin et Washington, un allié historique de l'île. En déplacement au Japon, le président américain Joe Biden a fustigé les manœuvres militaires chinoises, estimant que Pékin "flirte avec le danger". Mais surtout, il a de nouveau averti que les États-Unis défendraient Taïwan militairement en cas d'invasion. Pékin a rétorqué immédiatement, mettant en garde de ne pas "sous-estimer" sa "ferme détermination à protéger sa souveraineté."

Des moyens militaires chinois encore insuffisants

Face à cette intensification de l'activité militaire et à ces nouvelles menaces, se pose une question : la Chine est-elle effectivement prête à attaquer Taïwan ? "À court terme, cela paraît peu probable", tranche Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l'Institut Montaigne, auteur de "La Chine en 2022 : l'armée au cœur des enjeux". 

Première raison : si la Chine dispose d'une puissance militaire considérable, cela n'est pas encore suffisant pour s'assurer une victoire en cas d'offensive. "Les dépenses militaires de la Chine ont été multipliées environ par sept en une vingtaine d'années, ce qui lui a permis de se moderniser et de se renforcer", détaille Antoine Bondaz, chercheur spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Selon le ministère chinois de la Défense, le budget militaire atteignait un montant équivalent à 174 milliards de dollars en 2019. Il est annoncé à 270 milliards en 2023. "Pour autant, à court terme, cette force reste trop limitée pour envisager sérieusement une invasion totale puis le contrôle de Taïwan".

Car si Taïwan est loin d'avoir la même force de frappe que Pékin, elle peut se targuer de quelques atouts. "Sans même prendre en compte une intervention américaine, les forces armées taïwanaises ont la capacité d’engendrer des pertes très élevées pour Pékin, notamment en cas de tentative de débarquement par la mer ou par les airs", assure Mathieu Duchâtel. 

"Les Taïwanais ont bâti une bonne défense asymétrique. Ils ont des missiles très précis et très performants qui leur permettront de contre-attaquer", précise Antoine Bondaz. Autre atout pour Taïwan : sa géographie. Outre son caractère insulaire, qui rend nécessairement plus difficile son approche, l'île profite aussi d'un terrain montagneux qui compliquerait les offensives sur le territoire. 

Une stratégie à redéfinir après la guerre en Ukraine

Par ailleurs, jusqu'alors, détaillent les deux spécialistes, l'idée de conquérir Taïwan par la force passait par une intervention armée éclair, avec une capitulation de Taipei au bout de quelques jours. "Toute la stratégie visait à agir vite, pour obtenir une capitulation avant une intervention possible des États-Unis", explique Antoine Bondaz. 

Depuis le 24 février, la guerre en Ukraine est venue bousculer ce scénario. "Les Chinois ont vu l'échec de la blitzkrieg russe et en tirent des leçons. Cela les force à repenser leurs options militaires vis-à-vis de Taïwan. Selon moi, cela éloigne encore le risque d'une opération à court terme."

Les deux spécialistes sont donc sans appel : une invasion de Taïwan "à court terme" paraît "peu probable". "Mais il ne faut jamais oublier que ce statu quo peut sauter à n'importe quel moment", estime Mathieu Duchâtel. 

Ce dernier craint ainsi particulièrement l'année 2023 qui pourrait voir émerger une nouvelle escalade de tensions, avec l'horizon des élections législatives en janvier 2024. "Actuellement, Taïwan, sous la présidence de Tsaï ing-wen, a une politique très prudente vis-à-vis de Pékin", explique le sinologue. "Mais avec Joe Biden qui réaffirme la protection américaine, cela pourrait amener à une plus grande prise de risque du côté taïwanais. Aujourd'hui, on ne semble pas tendre vers cela. Mais c'est une hypothèse."

Et le chercheur de s'interroger : "Que se passerait-il si un candidat beaucoup plus indépendantiste émergeait ? Pékin a toujours été très clair sur le fait qu'une déclaration formelle d'indépendance déclencherait directement une intervention armée."

De son côté, Antoine Bondaz n'exclut pas que Pékin envisage d'autres types d'offensives, sans aller jusqu'à une invasion complète. "Elle peut opter pour d'autres types d'opérations comme un blocus de l'île ou une prise de contrôle d'autres îles de la zone", craint-il. "Bien sûr, rien ne dit qu'elle va le faire, mais elle en aurait les moyens."

"La communauté internationale doit jouer un rôle dissuasif"

"Quoiqu'il en soit, l'objectif de la Chine a toujours été clair : elle veut conquérir Taïwan", martèle encore Antoine Bondaz. "Et plus ses forces militaires augmentent, plus la menace d'une invasion de Taïwan grandit", poursuit-il. "Et si elle n'en a pas les moyens aujourd'hui, elle en aura les moyens dans quelques années."

Le chercheur insiste donc sur l'importance d'une prise de position de la part de la communauté internationale. "Elle joue un rôle très important pour réussir à dissuader la Chine d'utiliser la force", poursuit-il. "Elle doit lui faire comprendre que le coût – en termes humains, militaires mais aussi géopolitiques – est prohibitif."

Cet aspect dissuasif était exactement l'enjeu de la prise de parole de Joe Biden lundi, selon Mathieu Duchâtel. "En faisant cette déclaration, il a voulu souligner les différences entre l'Ukraine et Taïwan. L'objectif était de montrer à Pékin que si les États-Unis ne combattent pas aux côtés de Kiev, directement contre les forces russes, une tentative d’invasion de la Chine provoquerait une intervention américaine directe."

"Depuis un an environ, on a un changement de posture de la communauté internationale. Du côté des États-Unis, Joe Biden s'exprime beaucoup plus clairement sur sa volonté d'intervenir en cas d'invasion. Mais on voit aussi plus de prises de position de la part du Japon, de l'Australie, mais aussi de l'Europe", salue Antoine Bondaz. "Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Joe Biden a choisi de faire cette annonce lors d'un déplacement au Japon. Il montre qu'il y a un front uni contre la Chine."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR JEUX D'INFLUENCE

Comment la Chine pousse les Européens dans les bras de Taïwan

ANALYSE

Entre Russie et Occident, la Chine confrontée au "dilemme ukrainien"

L'Entretien de France 24

Pour le ministre taïwanais des Affaires étrangères, la menace chinoise est "très sérieuse"

Valeurs Actuelles

Les policiers d’Île-de-France face aux agressions commises par des mineurs isolés

Depuis cinq ans, des centaines de mineurs isolés ont migré vers la capitale et sa banlieue avant d'y multiplier les vols et les agressions. La police tente de juguler, tant bien que mal, ce nouveau fléau.

Pickpockets : le fléau qui ternit l’image de la France

Ces délinquants sévissent partout en Europe, dans les rues comme aux abords des musées. En France, ils dépouillent les touristes souvent en toute impunité.

Les petits arrangements des agents des impôts dans le 9-3

En Seine-Saint-Denis, une affaire d'escroquerie sur la TVA révèle la complicité présumée de fonctionnaires des finances publiques.

[Exclusif] “Insurrection armée”, “sidération”, “lynchage médiatique” : les révélations choc d’un rapport secret de la gendarmerie sur les émeutes après la mort d’Adama Traoré

Ce document ultra-confidentiel, auquel a eu accès Valeurs actuelles, a été rédigé au lendemain des violences urbaines qui ont visé les militaires du Val d'Oise, après le décès d'Adama Traoré, dans la soirée du 19 juillet 2016 et les nuits suivantes.

Confinement : Comment le trafic de drogue a survécu à la crise sanitaire

Pendant la crise sanitaire, les revendeurs de haschisch ou de cocaïne ont poursuivi leurs affaires, adaptant leurs moyens de transport, leurs horaires et leurs prix. L'État les a laissés faire, faute d'assumer une confrontation avec les banlieues. Enquête.

[Info VA] Un gang de faux policiers multipliait les agressions à domicile

Violences, vols, séquestration... Au total, la justice attribue à cette bande sept agressions et deux tentatives commises notamment en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. 

La nouvelle délinquance des enfants des rues

On les appelle les “mineurs isolés”. Ces adolescents venus du Maroc ou d'autres pays du Maghreb pillent les pharmacies ou les bureaux de tabac pour survivre ou se droguer. Enquête.

France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

New York Times - World

India’s Supreme Court Orders Police to Respect Prostitutes’ Rights

Advertisement

Supported by

Though sex work is legal in the country, those who practice it often endure harassment and abuse. The justices urged the authorities to employ a more nuanced and humane approach.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Emily Schmall and Sameer Yasir

Zareena was inside her room at a brothel in Mumbai’s vast red-light district when police officers burst in, she recalled recently, looking for a woman thought to be a victim of sex trafficking.

When they took the woman away, Zareena said that she had followed them to the police station because she feared that the woman would be injured in custody. But, she said, once there, she herself was detained, despite having committed no crime. She spent that night in 2019, like so many others over the years, inside a lockup.

An order handed down from India’s top court this month may help to make such experiences less common.

Though prostitution is legal in India, those who practice it have long faced marginalization, violence and police harassment. A panel set up in 2011 to examine these issues has made a series of recommendations over the past six years, but none have been written into law.

Instead, the Indian Supreme Court has been steadily removing barriers that deny prostitutes their constitutional rights, including, most recently, the order this month, which focused on police enforcement of laws against sex crimes.

In that order, the court identified two categories: consenting adults voluntarily employed in prostitution; and minors, trafficking victims and those eager to leave the industry.

For consenting adults, the court said, the police must refrain from arrests and other forms of harassment. India’s state governments were directed to develop rehabilitation programs for those in the second category.

“It has been noticed that the attitude of the police to sex workers is often brutal and violent,” the court wrote.

“It is as if they are a class whose rights are not recognized,” the court added. “The police and other law enforcement agencies should be sensitized to the rights of sex workers who also enjoy all basic human rights and other rights guaranteed in the Constitution to all citizens. Police should treat all sex workers with dignity.”

The order will “save thousands of sex workers from unnecessary harassment and intimidation from the police,” said Biplab Mukherjee, an adviser for the Durbar Mahila Samanwaya Committee, a collective representing workers in the industry that is based in the Indian city of Kolkata, the capital of West Bengal State.

The court also clarified that prostitutes should not be separated from their children.

The Supreme Court in India steps in when the justices feel that the government has failed to address a constitutional issue through legislation. In the past, for example, the court has set out rules to prevent sexual harassment at the workplace that years later became the basis of a law.

India is among a small handful of countries, including Canada and New Zealand, that have instituted legal protections for prostitutes. Though performing sexual acts for money itself is legal, running a brothel and other related activities, like soliciting and pimping, are not.

Rights groups estimate that India has about 900,000 prostitutes. Most, they say, have been pushed into the work by crushing poverty and sometimes forced into it by human traffickers. Others have chosen it over other informal employment opportunities, researchers have found.

Prostitutes are particularly vulnerable to violence, researchers say, in part because of the perception that they are criminals. In addition, the police “ignore complaints related to family and partner violence” with regard to such workers and instead offer “advice to women about stopping sex work and settling domestic matters ‘amicably,’” according to a report by the Center for Advocacy on Stigma and Marginalization, a policy research group.

The Supreme Court order addresses something that the United Nations and other institutions have stressed: decriminalizing sex work is, alone, not enough to improve conditions for workers in the industry. Governments need to lift other impediments to ensure equal treatment.

The latest order, handed down on May 19, comes about half a year after the Supreme Court required benefits for sex workers, saying that fundamental rights were guaranteed to all Indians, regardless of type of job. That ruling, from December, ordered the government to issue prostitutes with voter ID and food ration cards and to relax the verification requirements to do so.

The December order came after a panel of justices had directed federal and state governments to make food rations available to prostitutes during the pandemic, without requiring them to show ID.

Archana Pathak Dave, one of the states’ lawyers there to receive directions from the Supreme Court, said that the move was crucial during the pandemic. “Particularly in Covid times, these sex workers were actually starving because their work had stopped,” she said.

“The court fills in the gap until the time the legislation comes up, so it’s a very welcome move,” Ms. Pathak Dave said about the latest order.

Zareena, 55, who asked that only her first name be used because of the stigma attached to her profession, said that she had been trafficked into the sex trade at the age of 12 but that, as an adult, she chose to continue the work to support her four children.

She said that she had been arrested dozens of times and faced frequent harassment from the authorities.

When she heard about the court’s directive on Friday, she said, she was hopeful it would free prostitutes from the fear of being dragged into police stations, where they were often harassed for bribes.

“It is major relief and a good thing,” she said. “Who wants to be detained in a police station for earning a living?”

Advertisement

France24 - World

‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on

Issued on: 27/05/2022 - 07:22

Tom WHEELDON

As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.

While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.   

Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.

The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.

In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.

>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on

But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.

A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.

Even more importantly by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.

In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.

To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.  

How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?

Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.

And the more short-term context?

Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.

Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?

Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.

The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?

To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.

How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?

The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

‘Blood, toil, tears, and sweat’: Churchill’s ‘electric’ speech, 80 years on

Hitler’s ‘war of annihilation’: Operation Barbarossa, 80 years on

Why did France lose to Germany in 1940?

France24 - World

Paris set for Liverpool fan invasion as Stade de France hosts Champions League final

Issued on: 27/05/2022 - 17:42

FRANCE 24 Follow Carys GARLAND Follow

Some 7,000 police officers will be on duty to marshal fans during Saturday's Champions League final set for the Stade to France, north of Paris, where as many as 40,000 ticketless Liverpool supporters are expected, authorities said on Thursday.

The match between Liverpool and Real Madrid was originally scheduled to be played in Saint Petersburg but the French capital stepped in when UEFA stripped the Russian city of the match following the February 24 invasion of Ukraine.

The Stade de France was made over with a new pitch for the occasion, FRANCE 24's Carys Garland reports. Twenty-four refrigerated trucks brought the hybrid turf in from Spain for Saturday's match. The pitch was then laid over the course of 48 hours.

🛣️ ➡️ 🇫🇷 NUESTRO CAMINO HASTA PARÍS.#APorLa14 | #UCL pic.twitter.com/VxbSRDjuIu

May 27, 2022

Only around 20,000 fans each from Liverpool and Real are officially able to watch the eagerly awaited match inside the Stade de France.

"I'm going to have a look around and see if I can get a ticket, but obviously not pay too much," one English fan told a reporter outside the venue. And if he doesn't manage? "I'll just find a place in the city and watch the game."

Paris city authorities have prepared a vast fan zone for up to 45,000 Liverpool supporters along the Cours de Vincennes, a major avenue in the east of Paris, 10 kilometres (six miles) from the stadium.

"It's to make sure things go as well as they can," explained Paris Deputy Mayor Emmanuel Gregoire.

ADVICE FOR FANS TRAVELLING WITHOUT TICKETS TO #PARIS FOR #UCLFINAL | The fan zone for #LFC fans will be on Cours de Vincennes in Paris' 12th arrondissement. Entry is via Place de la Nation, via metro lines 1,2,6,9 to Nation or via RER A to Nation. @LFCHelp @spiritofshankly pic.twitter.com/Fu67hXml7H

May 27, 2022

A second fan park in the northern suburb of Saint-Denis where the Stade de France is located is being reserved for Real Madrid supporters with tickets for the game to enjoy before the match starts.

After the Real supporters have moved on to the stadium, that fan zone will then be opened to local fans.

No alcohol will be allowed in the area around the Stade de France but fans will be allowed to drink during the game inside the venue itself.

Reds in Paris 🔴🤩Some boss flags and banners around the city ahead of the #UCLfinal Send us your photos 📸 pic.twitter.com/ZHvFhcHmNT

May 27, 2022

The Champs-Elysées avenue, one of the French capital's most-visited tourist areas, will be closed to both English and Spanish fans on Saturday afternoon and no drinking will be allowed this weekend at either of the city's two major airports.

As for the action on the pitch, sporting revenge is in the offing – no matter the victor on Saturday night. Liverpool will be seeking to cap a remarkable season by avenging their 2018 Champions League final defeat, a 3-1 loss to Real Madrid in Kyiv.

But the Spanish giants have their sights set on a 14th European Cup triumph. Real Madrid has won each of their last seven appearances in the decider of the continent's paramount club competition. The last time they lost one? The 1981 European Cup final... against Liverpool, in Paris.

(FRANCE 24 with AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FOOTBALL

Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final

FOOTBALL

Liverpool see off Villarreal 3-2 to reach Champions League final

Russia thrown out of women's Euro, banned from European club football next season

New York Times - World

‘Escalation of Secrecy’: Global Brands Seek Clarity on Xinjiang

Companies that sourced cotton from the region in China are weighing evidence of forced labor, a lack of visibility into operations and new regulation.

Reports of forced labor of Uyghur people in Xinjiang have made retailers rethink their supply chains.Credit...Agence France-Presse — Getty Images

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Alexandra Stevenson and Sapna Maheshwari

In the summer of 2019, an executive at Patagonia got a phone call from a trusted auditor working in China. A planned trip to visit some cotton farms in the region of Xinjiang wasn’t going to happen. Soon other barriers were thrown up. Information from suppliers in the region ran dry.

“We saw this escalation of secrecy,” said Matt Dwyer, the Patagonia executive who oversees the privately held outdoor apparel maker’s supply chains. He spent a year trying to figure out what was going on as media reports detailed widespread repression and forced labor of Uyghur people in Xinjiang.

“When you peel the onion, it starts to reek pretty quick,” Mr. Dwyer said. By July 2020, Patagonia had decided to break the two-decades-long ties with its Chinese partners and build relationships with new cotton farmers, ginneries and spinners in other countries.

China’s repression of the Uyghur people is in the spotlight this week after hacked police documents detailed systemic abuse in Xinjiang. Michelle Bachelet, the United Nations high commissioner for human rights, is also visiting the region on a trip that faces severe limitations. Her movements have been confined to what Chinese officials describe as a “closed-loop bubble” to prevent the spread of the Covid-19 virus, dashing any hope of an assessment of the repression of the Uyghurs and prompting the United States to call it a mistake.

China’s leader, Xi Jinping, told Ms. Bachelet this week that his country didn’t need “patronizing lectures” about human rights issues, according to Chinese state media.

The lack of access in Xinjiang has also made it pretty much impossible for global clothing brands like Patagonia to figure out if their Chinese suppliers use forced labor.

At best, their auditing firms have been offered factory visits by video. At worst, local monitoring staff members are harassed and their offices raided and shut down by the Chinese police.

Cotton from Xinjiang is widely used in the global garment industry. As of last fall, 16 percent of cotton clothes on store shelves in the United States had fiber from Xinjiang, according to a survey by Oritain, a company that does forensic testing to determine the origin of raw materials. But regulation soon to go into effect in the United States will allow customs officers to seize shipments of any goods that are made in Xinjiang unless companies can prove their supply chains are not tainted with forced labor.

The new rule, called the Uyghur Forced Labor Prevention Act, and the inability of companies to determine what is happening in their supply chains are unraveling decades of the clothing industry’s expansion in China.

Understand the Supply Chain Crisis

“That era is drawing to a close because of the gravity of the forced-labor crisis and the broader human-rights crisis in the Uyghur region,” said Scott Nova, executive director of the Worker Rights Consortium, a steering committee member of the Coalition to End Forced Labour in the Uyghur Region. “The increasing authoritarianism of the Chinese government across the board is creating a situation where business as usual isn’t feasible anymore.”

Calculating whether to leave Xinjiang is complicated for international brands. The reputational risk and legal costs from the West that they could incur by staying are huge, yet brands face large commercial losses in China if they leave. There is also the challenge of finding new partners, when the costs of both cotton and shipping have soared and competition has increased.

Speaking out about Xinjiang can unleash fury from nationalistic Chinese consumers, like calls for boycotts and accusations of companies being complicit with Western governments in trying to keep China down. That anger has translated into lost sales totaling hundreds of millions of dollars for companies like H&M and Nike.

Brands are typically keen to showcase actions they have taken against forced labor, but when it comes to Xinjiang many simply avoid the subject altogether. Some fear that speaking out might imperil their other China operations and provoke officials to delay shipments of their goods. Mr. Nova at the Worker Rights Consortium said some brands had given him informal commitments to leave China but on the condition that the information remain private.

Prominent fashion brands like Reformation have spoken out in the past about labor issues but declined a request for comment for this article.

Patagonia’s willingness to share its experience in moving its cotton supply chain out of China stems in part from a corporate identity rooted in activism. And its executives have decided that their relatively small presence in China is worth risking.

“We were faced with a moral decision that was in direct conflict with a business decision,” Mr. Dwyer said. After unsuccessfully contacting its Chinese suppliers, farmers and spinners to try to get more information about reports in 2019 of forced labor in Xinjiang, Patagonia hired research firms to look into the accounting and financial documents of its partners. It was soon clear that getting details would be very difficult.

“When it came down to it, yes, we believe these things are happening,” Mr. Dwyer said. “We didn’t believe staying there for the sake of our revenue was worth it.”

Patagonia developed partnerships in Xinjiang two decades ago after deciding in the mid-1990s to use organic cotton. When it cut its ties with Chinese suppliers in 2020, Patagonia had to phase out some products that had been available for more than a decade because the fabric couldn’t be easily replicated.

Patagonia has now turned to cotton farmers in Peru, but many are still transitioning to growing organic cotton. As a result, Patagonia has had to change product labels to note they are made with “cotton-in-conversion.”

Around the time that Patagonia was asking questions about Chinese suppliers, Eileen Fisher, another privately held clothing brand, began to take a look at its own operations in China, which are mostly related to silk production. The company was one of dozens that pledged a decade ago to eliminate Uzbek cotton from their supply chains. That experience gave it “training wheels” to deal with Xinjiang, said Inka Apter, a designer for fabric research and development at Eileen Fisher.

Ms. Apter said that while no Eileen Fisher garments were being made in Xinjiang and that it wasn’t getting fabric or yarn from the region, the company didn’t know whether any of the cotton fiber it was using could be traced to Xinjiang.

“Two years of pandemic and a deteriorating political situation made it impossible to fully vet what is happening on the ground,” Ms. Apter said.

How the Supply Chain Crisis Unfolded

The pandemic sparked the problem. The highly intricate and interconnected global supply chain is in upheaval. Much of the crisis can be traced to the outbreak of Covid-19, which triggered an economic slowdown, mass layoffs and a halt to production. Here’s what happened next:

A reduction in shipping. With fewer goods being made and fewer people with paychecks to spend at the start of the pandemic, manufacturers and shipping companies assumed that demand would drop sharply. But that proved to be a mistake, as demand for some items would surge.

Demand for protective gear spiked. In early 2020, the entire planet suddenly needed surgical masks and gowns. Most of these goods were made in China. As Chinese factories ramped up production, cargo vessels began delivering gear around the globe.

Then, a shipping container shortage. Shipping containers piled up in many parts of the world after they were emptied. The result was a shortage of containers in the one country that needed them the most: China, where factories would begin pumping out goods in record volumes.

Demand for durable goods increased. The pandemic shifted Americans’ spending from eating out and attending events to office furniture, electronics and kitchen appliances – mostly purchased online. The spending was also encouraged by government stimulus programs.

Strained supply chains. Factory goods swiftly overwhelmed U.S. ports. Swelling orders further outstripped the availability of shipping containers, and the cost of shipping a container from Shanghai to Los Angeles skyrocketed tenfold.

Labor shortages. Businesses across the economy, meanwhile, struggled to hire workers, including the truck drivers needed to haul cargo to warehouses. Even as employers resorted to lifting wages, labor shortages persisted, worsening the scarcity of goods.

Component shortages. Shortages of one thing turned into shortages of others. A dearth of computer chips, for example, forced major automakers to slash production, while even delaying the manufacture of medical devices.

A lasting problem. Businesses and consumers reacted to shortages by ordering earlier and extra, especially ahead of the holidays, but that has placed more strain on the system. These issues are a key factor in rising inflation and are likely to last through 2022 — if not longer.

The company debated what to do.

“You know, maybe this farm got certified, but we have no way to independently audit, the people are intimidated, the auditors don’t want to work on the ground anymore, it’s impossible to really go by that,” Ms. Apter said, recalling the discussion.

By 2021, Eileen Fisher had removed any Xinjiang cotton fiber from its supply chain, she said.

L.L. Bean, the privately held outdoors retailer based in Maine, said in a statement that it had ceased sourcing from textile mills in Xinjiang in 2020 and “completely removed ourselves out of the cotton production process” in early 2021.

“We have full confidence in our due diligence process to state that none of our products are made with Chinese cotton or use forced labor,” the company said.

The decisions by smaller, privately owned companies to leave China have been more straightforward than they were for bigger retailers, which have cultivated a lucrative consumer market in the country. For fast fashion companies like H&M and luxury brands like Burberry, which has also been the target of boycotts, the decision ultimately amounts to picking a side: China or the rest of the world.

“It’s very hard for a giant company,” said Michael Posner, who is the chair of the Fair Labor Association, a nonprofit organization that has worked with companies like Apple to investigate worker conditions at suppliers’ factories.

“It’s possible to say, ‘We’re trying,’ and they are, but they are nowhere close to achieving a system where their cotton comes from other places,” he added.

Many bigger companies outsource the manufacturing of their products to companies like Li & Fung, a Hong Kong-based company that connects big-brand retailers with manufacturers in China.

Li & Fung did not respond to a request for comment, but its chief executive, Joseph Phi, recently gave an interview to Nikkei Asia, a Japanese media group. When asked whether Li & Fung worked with factories in Xinjiang, Mr. Phi did not respond.

Instead, he told Nikkei that the subject of Xinjiang had become politicized and that Li & Fung was apolitical. “We don’t take certain positions,” he said.

Advertisement

Valeurs Actuelles

[D’Orcival] Une seconde femme Premier ministre…

[D’Orcival] Le projet européen d’Emmanuel Macron

[D’Orcival] “Les chefs militaires russes ont menti”

[D’Orcival] Trois France, trois tours

[D’Orcival] Le deuxième temps du débat présidentiel commence

[D’Orcival] Que va-t-il rester de la droite ?

[D’Orcival] Derrière l’élection présidentielle, le défi des législatives

[D’Orcival]: Les funérailles d’Yvan Colonna, le “berger de Cargèse”

[D’Orcival] Mélenchon, improbable mais pas impossible

[D’Orcival] L’« effet drapeau » à la présidentielle

France24 - World

Bouwman wins mountain sprint in Giro stage 19, Carapaz in pink

Issued on: 27/05/2022 - 17:42

Cividale del Friuli (Italy) (AFP) – Dutch rider Koen Bouwman won the mountainous 19th stage of the Giro d'Italia with a sprint finish climb to Santuario di Castelmonte on Friday.

Ecuador's 2019 Giro winner Richard Carapaz of Ineos held onto the overall leader's pink jersey two days before the race finishes in Verona, maintaining a three-second advantage on Australian Jai Hindley.

Bouwman beat his four breakaway companions in a bumpy finale for his second stage after Potenza in southern Italy two weeks ago.

Quick Step's Mauro Schmid of Switzerland was just behind with Italian Alessandro Tonelli of Bardiani three seconds off the pace.

Carapaz survived the setback of losing his key mountain lieutenant Richie Porte early in the 178km stage which included three climbs and crossed into neighbouring Slovenia.

Ineos Grenadiers rider Porte was dropped from the peloton on the first climb of the day, the third-category Villanova Grotte, after 70km of racing.

Organisers confirmed the 37-year-old Australian had dropped out of the Giro, which finishes in Verona on Sunday.

A 12-man breakaway approached the main climb of the day, the Kolovrat over 10.3 km and with a 9.2 percent gradient, with more than nine minutes on the peloton.

The four survivors only lost a little over a minute on this climb near Caporetto, the site of an historic defeat for the Italians in the First World War.

Saturday, the 20th stage, the last mountain, includes three great climbs of the Dolomites, the San Pellegrino, the Pordoi for the highest point of this year's race at 2,239 meters above sea level concluding at the Fedaia, with a spectacular steep climb in the last 5400 metres.

Sunday's final stage is a 17.4km individual time-trial into Verona where Ecuadorian Carapaz claimed overall victory three years ago.

© 2022 AFP

New York Times - World

Johnson Takes Aim at Next Big Political Threat: Soaring Prices in U.K.

Advertisement

Supported by

Prime Minister Boris Johnson, under pressure over a scathing report on lockdown parties in Downing Street and with his party trailing in opinion polls, unveiled an aid package Thursday.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Stephen Castle

LONDON — His job seemingly secure despite new revelations over lockdown parties in Downing Street, Prime Minister Boris Johnson on Thursday moved to confront another big threat to his political future: the worst squeeze on British incomes in a generation.

Adopting a policy championed by the opposition Labour Party, the government promised a new and more generous package of aid worth billions of pounds to help all British households, but especially those struggling the most to pay spiking bills for gas and electricity.

The scale of the intervention underscored the headwinds still faced by Mr. Johnson as his Conservative Party trails in the opinion polls, inflation surges toward double figures and the British economy teeters on the brink of a recession.

Critics accused Mr. Johnson of rushing out his new announcement to distract attention from the “Partygate” scandal that for months has threatened to end his career.

That embarrassing saga reached its climax on Wednesday with the publication of a long-awaited internal report, complete with photos and replete with embarrassing details of alcohol-fueled karaoke parties.

On Thursday, Downing Street apologized for misleading journalists by denying that parties had taken place, and three more Conservative lawmakers called on Mr. Johnson to quit. In a statement, one of the lawmakers, David Simmonds, said that “while the government and our policies enjoy the confidence of the public, the prime minister does not.”

His colleague John Baron said that Mr. Johnson’s denial that he misled Parliament over what he knew about the parties in Downing Street was “simply not credible,” and Stephen Hammond, another Conservative lawmaker, issued a statement saying: “I have said consistently throughout I cannot and will not defend the indefensible.”

While the number of lawmakers now publicly demanding Mr. Johnson’s resignation now stands at around 20, a total of 54 would need to write letters to a senior colleague to trigger a no-confidence vote in Mr. Johnson.

And while many Conservative lawmakers seemed reluctant on Wednesday to back Mr. Johnson publicly in Parliament over the “Partygate” scandal, so far they do not seem to want to fire him either.

“In the end, the number of members of Parliament who are unwilling to defend him is irrelevant, what is important is the number willing to condemn him — and there are simply not enough of them,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary University of London.

Part of their caution is the lack of an obvious successor, particularly given that the popularity of one leading contender, Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, has slipped in recent months following a furor over his wife’s tax arrangements.

But Mr. Johnson also has created a political brand that would be hard to replicate.

In the 2019 general election he won over many voters in the “red wall” areas in the north and middle of England — regions that had traditionally supported Labour — with his populist pro-Brexit campaigning.

In government, Mr. Johnson has talked tough on divisive issues like immigration, for example, outlining plans to send asylum seekers, including those arriving on small boats from France, to Rwanda to process their claims. But he also raised public spending and taxes against the ideological grain of the Conservative Party, which prides itself on fiscal discipline.

If his lawmakers want to retain that blend of policies, and keep the coalition of voters they assembled in the 2019 general election, their options are limited. “It’s difficult to see who else could straddle it rather than Boris Johnson,” Professor Bale said.

Yet that might not be enough to protect the prime minister ahead of the next election, which must be held by the end of 2024, but could come next year.

The “Partygate” saga is not yet over because a committee of lawmakers is investigating whether Mr. Johnson deliberately misled Parliament about what he knew about lockdown-breaking gatherings in Downing Street. Lying to the House of Commons is considered a resigning matter in Britain.

News of the Downing Street parties enraged many Britons who obeyed rules that sometimes barred them from visiting dying relatives, and it has taken a big toll on Mr. Johnson’s personal ratings, particularly those tracking levels of trust in him.

With Britons feeling the effects of higher inflation and rising interest rates, the Conservatives are trailing Labour in opinion polls and in local elections earlier this month lost around 500 seats in local municipalities.

The announcement Thursday on the cost of living aid was designed to claw back some of that support, but also represents a reversal by the government because it raises funds through a windfall tax on energy firm profits.

That policy was dismissed by ministers for months and, though Mr. Sunak’s plan has another name — “a temporary targeted energy profits levy” — it differed only in detail from Labour proposals that Conservative lawmakers were ordered to vote against recently.

Acknowledging the problems that lie ahead, Mr. Sunak said there was “a collective responsibility to help those who are paying the highest price for the high inflation we face.”

But worse could come for the government next month when elections are held in two parts of the country where Conservative lawmakers have been forced to resign in disgrace. Labour will hope to win in Wakefield, a seat in the north of England where Imran Ahmad Khan was elected for the Conservatives in 2019. He has since been convicted of sexual assault on a teenage boy.

The Conservatives have a much bigger majority in the other area, Tiverton and Honiton in the south of England, where their lawmaker, Neil Parish, resigned after admitting to watching pornography in Parliament. Here, the centrist Liberal Democrats are well placed to make gains.

If these elections go against the Conservatives and Labour consolidates its opinion poll lead, Mr. Johnson’s lawmakers might calculate that their own prospects of re-election are bleak. And if defeat appears to loom at the next election, more will want to roll the dice and remove their scandal-prone leader.

“The only metric that really counts,” said Professor Bale, “is the Conservative opinion poll rating.”

Advertisement

L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
France24 - World

Djokovic into French Open fourth round for 13th straight year

Issued on: 27/05/2022 - 17:36

Paris (AFP) – World number one and defending champion Novak Djokovic eased into the French Open fourth round for the 13th straight year on Friday.

The top seed cantered to a 6-3, 6-3, 6-2 win over Slovenia's Aljaz Bedene, firing nine aces and 30 winners past his 195th-ranked opponent.

Next up for the 35-year-old, who was also French Open champion in 2016, is a match-up with Argentina's Diego Schwartzman, the 15th seed, for a place in the quarter-finals.

Djokovic, bidding for a record-equalling 21st Grand Slam title, has a perfect 6-0 record over Schwartzman including a five-set win in Paris in the third round in 2017.

"I'm always very motivated when I get on the court, with the desire to produce my best level each time. It's not always possible to do it, but today it was very good," said Djokovic.

Djokovic, who is yet to drop a set at Roland Garros this year over three rounds, is seeded to face 13-time champion Rafael Nadal in the quarter-finals.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[Edito] Les leçons de l’affaire Idrissa Gueye

Au moment où la guerre est à 1 500 kilomètres de notre pays et que la famine guette des centaines de millions de personnes, faut-il perdre du temps à évoquer l’histoire du footballeur Idrissa Gueye, qui a refusé de jouer, le 14 mai dernier, au motif que le maillot du PSG portait, comme tous les clubs de Ligue 1, les couleurs des promoteurs de la cause LGBT à l’occasion de la journée contre l’homophobie ? Cet incident est moins futile qu’il y paraît, car il a déclenché une vraie tempête médiatique, sans parler du lynchage dont le joueur a été victime devant les ersatz de tribunaux nord-coréens appelés réseaux sociaux.

Le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, la christianophobie sont des fléaux planétaires qu’il faut continuer de combattre sans relâche. Mais il y a bien longtemps que les activistes LGBT ont parfaitement compris qu’il fallait assimiler lutte contre l’homophobie et promotion de la cause homosexuelle pour bâtir une discrimination positive en leur faveur dans la société, comme aucune minorité n’avait jamais encore réussi à le faire. Doit-on les juger pour cet esprit de revanche quand on a souffert comme eux pendant si longtemps ? Cela devient leur cause et l’on doit rester libre ou non de la soutenir. Comme tant d’autres causes justes. L’homophobie constitue un délit ; la promotion de l’homosexualité, un choix.

C’est cet amalgame qui est la source de cet imbroglio pour lequel Gueye est pourchassé et sommé d’affirmer qu’il n’est pas homophobe… en prenant la pose photographique avec les couleurs de la Gay Pride. Ceux qui combattent l’antisémitisme doivent-ils porter sans cesse une kippa ? Ceux qui dénoncent la haine des chrétiens dans le monde doivent-ils tous avoir une croix sur la poitrine ?

Les choses se compliquent encore quand le joueur et le président du Sénégal expliquent que l’on doit respecter les croyances religieuses, l’islam au cas d’espèce. L’attitude de Gueye serait donc aussi soupçonnée d’être un réflexe identitaire musulman, ce qui peut valoir pour lui également un motif de condamnation.

L’homosexualité n’a pas toujours bonne presse dans les trois religions filles d’Abraham, simplement parce qu’ « homme et femme Il les créa » pour qu’ils s’unissent et ne fassent plus qu’un, selon le récit de la Création. Mais pour autant, ils sont enfants de Dieu, fils et filles d’Abraham, donc frères et sœurs de tous les croyants.

Décider, depuis notre petite lorgnette occidentale, d’une hiérarchie des fléaux, des injustices à dénoncer, des discriminations positives à encourager et se servir du sport pour les promouvoir, c’est prendre le risque de fissurer encore un peu plus le monde, car les sensibilités sont différentes. Oui, les sportifs sont des exemples pour la jeunesse, mais demandons-leur de respecter les règles, leur adversaire, le public, d’agir avec fair-play et de nous enchanter ainsi. Ils jouent ce rôle admirable de fraternité que si peu savent incarner universellement. Libre à eux ensuite à titre individuel d’épouser tel ou tel combat qui résonne particulièrement dans leur cœur. Mais gardons l’unité collective qui lie la planète devant le ballon rond en le regardant simplement filer au fond des filets sans se précipiter pour le récupérer et poser avec une banderole à six couleurs, aussi chatoyantes soient-elles. Il y a sinon une solution très simple : il suffi rait de décider que quand les joueurs mettent un genou à terre, avant le début du match, ils le fassent non seulement pour condamner le racisme, mais aussi toutes les discriminations, homophobie comprise. Chiche ?

* François Morinière est dirigeant d’entreprise, spécialiste du sport et des médias.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
France24 - Monde

L'actu en dessin : les États-Unis sous le choc d'une nouvelle fusillade

Publié le : 27/05/2022 - 14:10

FRANCE 24 Suivre

La tuerie d'Uvalde au Texas relance l'éternel débat sur la régulation des armes à feu aux États-Unis. Cependant, une évolution de la législation est peu probable, tant la question divise la classe politique et l'opinion publique américaine. Au pays du deuxième amendement, où circulent plus de 300 millions d'armes à feu, les choses pourraient bien continuer comme avant, ironise le dessinateur français Urbs.

Mardi 24 mai, à 11h30, dans la ville d'Uvalde au Texas, un jeune homme de 21 ans a semé l'horreur dans une école primaire, fréquentée essentiellement par des élèves d'origine hispanique : au moins 19 enfants âgés de 7 à 10 ans et deux adultes ont été tués.

Le président américain, Joe Biden, a immédiatement réagi en rappelant que ces tueries de masse n'avaient pas d'équivalent ailleurs dans le monde. "En tant que Nation, nous devons nous demander : 'Quand, pour l'amour de Dieu ! allons-nous affronter le lobby des armes ?", a déclaré Joe Biden.

Nouveau drame, mais vieux débat, semble nous dire Urbs dans ce dessin pince sans-rire et un brin pessimiste quant à une évolution de la législation aux États-Unis.

Rodolphe Urbs, alias Urbs, est né à Limoges en 1970. Il est dessinateur de presse, après avoir décidé de son plein gré "d'hiberner" dans une librairie et une galerie d'art depuis 2002. Rodolphe Urbs doit son pseudo à sa période punk, très influencé par Bazooka, le situationnisme et un livre de latin sur son bureau de lycéen [urbs signifie ville en latin]. Il dessine pour les journaux Le Résistant, Sud-Ouest, Dazibao, et Le Canard Enchaîné.

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Cartooning for peace

L'actu en dessin : la COP15 d'Abidjan peut-elle vraiment enrayer la dégradation des sols ?

CARTOONING FOR PEACE

L'Actu en dessin : le droit à l'avortement plus que jamais menacé aux États-Unis

Cartooning for Peace

L'actu en dessin : la Suède et la Finlande aux portes de l'Otan, un tournant historique

France24 - Monde

Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan

Publié le : 19/05/2022 - 18:59

Bahar MAKOOI Suivre

La première centrale nucléaire turque doit voir le jour en 2023. Construite et exploitée par un groupe russe, elle est un projet phare du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui va devoir revoir ses ambitions à la baisse en raison des sanctions affectant ses créanciers.

La guerre en Ukraine vient mettre à mal l’un des projets les plus chers au président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle pourrait entraîner d’importants retards de livraison de la centrale d’Akkuyu, toute première centrale nucléaire de la Turquie, censée entrer en production dès 2023. Une date qui ne doit rien au hasard puisqu’elle correspond au centenaire de la création de la République de Turquie, qui sera fêté en grande pompe par le régime turc.

Le projet est pharaonique. La centrale d'Akkuyu, située dans le sud du pays sur les bords de la Méditerranée, vise à fournir à la Turquie 10 % de ses besoins énergétiques avec ses quatre réacteurs de 1 200 mégawatts.  

Avec ce projet, la Turquie ambitionne de devenir "un hub énergétique entre la mer Caspienne à l’est et l’Union européenne à l’ouest", explique Nora Seni, professeure à l’Institut de géopolitique de l’université Paris-VIII et ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Mais Akkuyu relève aussi d’une nécessité, comme le souligne Deniz Ünal, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), "la Turquie étant le pays du G20 qui dispose du moins de ressources énergétiques propres".

Et ce, alors que le pays voit ses besoins énergétiques décupler. "La Turquie, qui compte désormais 84 millions d’habitants, vient de dépasser l’Allemagne en population. Son industrie, très exportatrice, tourne à bloc et ambitionne à terme d’exporter encore plus en suivant la tendance de produire localement après la crise du Covid-19", poursuit Deniz Ünal.

Les Russes aux commandes de la centrale nucléaire

L'idée d’une centrale nucléaire en Turquie mijote depuis une trentaine d’années. Après de multiples appels d’offres et des rapprochements avortés avec des sociétés canadiennes mais aussi Suez ou Vinci, c’est Rosatom, l’entreprise nationale russe spécialiste du nucléaire qui finit par décrocher le contrat en 2010 – avec de très nombreux avantages. Nora Seni y voit "une façon pour la Turquie de jouer la surenchère vis-à-vis de l’Occident en faisant mine de se tourner vers la Russie".

"Un choix parfois critiqué par les Turcs eux-mêmes", souligne-t-elle, car avec ce projet, la Turquie a accordé des concessions de grande envergure à la Russie et accroît sa dépendance vis-à-vis de cette puissance qui lui fournit déjà pour plus de 50 % de ses besoins en énergie. Plusieurs banques russes, dont Sberbank et Sovcombank, financent entièrement la centrale. Rosatom construit et exploite Akkuyu, et en échange, Ankara paiera la société russe pour l’électricité produite pendant 25 ans. Rosatom gagne aussi des exonérations fiscales ainsi que le droit de construire et l’usage exclusif d’un port à proximité, soit une quasi-mainmise sur un bout de territoire turc.

Or les créanciers russes, frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, ont été coupés du système bancaire international et se retrouvent dans l’incapacité de continuer à financer ce projet à 20 milliards de dollars. Ankara, qui a condamné la guerre en Ukraine, n’a pas de son côté participé aux sanctions.

Rosatom a jusqu'à présent échappé aux sanctions internationales, mais l'option aurait été examinée par les États-Unis. Si l’entreprise russe était sanctionnée, cela pourrait affecter l’importation des équipements nécessaires à la construction d’Akkuyu.

La Turquie incapable de trouver d’autres financements

Pour la Turquie, cela tombe au plus mal. "Le pays n’est pas loin d’une banqueroute. Ce n’est pas du tout le moment de financer de grands projets", explique Deniz Ünal. "Le pays manque cruellement de financements, et il aura du mal à en trouver auprès d’autres créanciers internationaux à cause de la crise économique qu’il traverse, en partie causée par une mauvaise politique dans le domaine monétaire et une inflation énorme – près de 70 % en avril."

Et quand bien même la Turquie trouverait de nouveaux investisseurs, ajoute l’économiste, le personnel turc a déjà été formé par Rosatom pour ce projet fait sur mesure. Il paraît donc impossible de se passer des Russes. Résultat : sur les quatre réacteurs prévus initialement pour la centrale d’Akkuyu, seul un, déjà sorti de terre, pourrait être livré pour l’an prochain. Une façon d’inaugurer la centrale sans perdre la face. Pour la Russie, il s’agit également de prouver qu'elle peut encore assurer ses exportations nucléaires malgré les sanctions.

Un projet contesté sur les plans écologique et sécuritaire

Si le temps presse pour le président turc, c’est aussi parce que le projet, inédit, est contesté depuis des années sur les plans écologique et sécuritaire. "Si la centrale d’Akkuyu voit le jour, ce sera la première centrale nucléaire sur la mer Méditerrannée, une mer relativement chaude. Il est problématique de construire ce genre de centrale sur une mer chaude, alors que nous sommes soumis au réchauffement climatique et que la technologie nucléaire nécessite un refroidissement [en général par un plan d'eau à proximité, NDLR]", relève Deniz Ünal.

Autre source d’inquiétude et non des moindres, la Turquie est sujette aux tremblements de terre. Or le site d'Akkuyu se situe à seulement 25 kilomètres d'une faille sismique. De nombreuses associations écologistes ont tiré la sonnette d’alarme mais n’ont jamais été entendues.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DIPLOMATIE

Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

ANALYSE

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Valeurs Actuelles

Piolle, l’homme déconstruit devenu dhimmi

Il le dit lui-même. Éric Piolle « assume d’être éduqué et rééduqué » aux luttes féministes, « construit et reconstruit ». Mieux, le maire écologiste de Grenoble admet « ses privilèges » qu’il subit comme un fardeau honteux et lourd à porter. Ils l’obligent. La confession est publique et télévisée. Esther Benbassa et Eva Joly, qui soutiennent sa candidature à la primaire Europe Écologie-Les Verts, pareilles à de grandes prêtresses, achèvent de lui accorder l’absolution.

Nous sommes en juillet 2021. Lavé de ses péchés originels, repenti, Éric Piolle est en droit d’espérer pouvoir représenter les écoféministes décoloniales à la présidentielle. Il s’imagine un destin majuscule. Après avoir été en 2014 le premier maire écologiste d’une ville de plus de 100 000 habitants, il rêve désormais d’Élysée. « Ce que je vise, c’est de dépasser les 25 % au premier tour de la présidentielle. » C’est compter sans Yannick Jadot et plus encore Sandrine Rousseau, dont la radicalité et les performances médiatiques ruinent bientôt ses espérances.

Déconstruction, boboïsation, islamisation

Il n’empêche. Cette confession est décisive pour comprendre qu’un an plus tard, le maire de Grenoble décide de soumettre au vote de son conseil municipal l’autorisation du burkini dans ses piscines, provoquant un malaise certain chez ses alliés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

De l’homme déconstruit à l’homme soumis à l’islam politique, il n’y a qu’un pas qu’Éric Piolle franchit avec une naïveté confondante, conforté par la certitude que le vote communautaire est le nouveau saint graal de la gauche radicale. Les 22 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle ne sont pas pour rien dans ce coup d’accélérateur du maire écologiste de Grenoble.

Comme l’analyse Paul Melun, le programme des Verts à la tête des grandes villes se fonde sur un triptyque largement éprouvé. Il débute avec une première phase de déconstruction. « Il y a chez Éric Piolle, comme chez nombre de ses amis écologistes, une sorte de gallophobie qui lui fait détester tout ce qui a trait, de près ou de loin, à la culture française », argumente l’essayiste et président de Souverains demain !. Exit le Tour de France, le traditionnel sapin de Noël… S’ensuit la boboïsation de leur centre-ville. Avant que ne débute l’islamisation de leurs municipalités. Nous y sommes.

Demi-habile, le maire écologiste de Grenoble a cru bon de proposer à la délibération de son conseil d’ouvrir les bassins aux « maillots couvrants » et aux seins nus

S’il n’était à gauche quelques pôles de résistance, cette décision d’Éric Piolle passerait comme une lettre à la poste. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, déjà passablement échaudé par l’affaire Taha Bouhafs, ne se prive pas de lui voler dans les plumes. Et il n’est pas jusqu’à Jean-Luc Mélenchon, maître d’œuvre de cette alliance électorale, pour tenter d’en finir avec ce burkini qui s’invite dans la campagne législative et divise la Nupes au point de la mettre en péril. Jeudi 19 mai, alors qu’il présente les 650 mesures de son programme, le leader de La France insoumise se montre pressé de clore ce chapitre communautaire : « Il y a mieux à faire que de discuter les 6 000 règlements intérieurs des piscines de ce pays. En tout cas, moi, je ne suis pas candidat à être Premier ministre des piscines. » Fermez le banc de nage.

Demi-habile, le maire écologiste de Grenoble a cru bon de proposer à la délibération de son conseil d’ouvrir les bassins aux « maillots couvrants » et aux seins nus. Plus cool que Piolle tu meurs. L’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat, dans le Point, n’a pas tardé à dénoncer cette fausse équivalence. « C’est comme ceux qui prétendent que le voile islamique est l’équivalent des talons aiguilles. Il n’existe aucune société où les femmes sont enfermées, attaquées ou tuées parce qu’elles ne portent pas de talons aiguilles. En revanche, il existe des sociétés du voile, comme en Afghanistan et au Pakistan. Donc, non, je suis désolée pour Piolle, mais les seins à l’air libre, ce n’est pas une compensation au burkini. »

Stratégie de l’inversion

En réalité, personne n’est dupe de cette stratégie de l’inversion défendue par le maire de Grenoble qui consiste à instrumentaliser la promesse républicaine d’égalité pour mieux servir ceux qui veulent changer la France. À commencer par les Frères musulmans. Éric Piolle peut habiller des plus hautes vertus sa décision d’autoriser le burkini, il ne s’agit de rien d’autre qu’un grand détournement dont Naëm Bestandji a largement dévoilé les mécanismes dans le Linceul du féminisme, caresser l’islamisme dans le sens du voile (Sera-mis). « Cette dangereuse naïveté brandie comme le summum de la tolérance est ancrée dans le logiciel de bon nombre d’écologistes, écrit l’essayiste. En plus, le logiciel écolo est à la fois mondialiste, sans frontière, et communautaire. C’est aussi là qu’ils croisent l’islamisme, perçu comme un mouvement anti-impérialiste occidental. L’idée n’est donc pas de lutter pour des valeurs universelles, considérées comme colonialistes, mais de défendre les particularismes culturels y compris les plus rétrogrades. Les islamistes se présentent comme des victimes. Ça fait vibrer des écolos. »

Déjà, au début de l’année, Éric Piolle défendait les Hijabeuses, ces footballeuses qui souhaitent pouvoir jouer voilées. « Il reprend tous les arguments des islamistes », s’étranglait alors Émilie Chalas, députée LREM de l’Isère. Avec le burkini, il achève de dérouler le tapis vert aux musulmans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
France24 - Monde

ONU : veto de Pékin et de Moscou sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang

Publié le : 27/05/2022 - 00:59

FRANCE 24 Suivre

Pékin et Moscou ont mis jeudi leur veto à une résolution américaine imposant de nouvelles sanctions à Pyongyang à la suite de ses tirs de missiles balistiques. Une division du Conseil de sécurité de l'ONU qui pourrait profiter à la Corée du Nord. Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, et le président américain de l'époque Donald Trump.

La Chine et la Russie ont mis jeudi 26 mai leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution des États-Unis imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord afin de sanctionner ses tirs de missiles balistiques, affichant avec éclat la division de l'instance au risque d'en faire profiter Pyongyang.

Les treize autres membres du Conseil ont de leur côté voté en faveur du texte, qui prévoyait notamment une réduction des importations de pétrole brut et raffiné par Pyongyang.

En coulisses, plusieurs alliés de Washington ont déploré son insistance à organiser un vote en sachant que la Chine et la Russie utiliseraient leur veto. Pour les Américains, "c'était pire de ne rien faire", "pire que le scénario de deux pays bloquant la résolution", explique un ambassadeur sous couvert d'anonymat.

Division au Conseil de sécurité de l'ONU

Les tirs de missiles balistiques, y compris intercontinentaux, sont "une menace pour la paix et la sécurité pour l'ensemble de la communauté internationale", avait souligné avant le vote de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

Son homologue chinois, Zhang Jun, a estimé que la démarche américaine "éloignait le Conseil du dialogue et de la conciliation". Avant le vote, il avait affirmé le désaccord "total" de Pékin "à toute tentative de faire […] de l'Asie un champ de bataille ou d'y créer des affrontements ou des tensions".

Zhang Jun a appelé les États-Unis à "travailler à promouvoir une solution politique", en soulignant que de nouvelles sanctions auraient des conséquences humanitaires en Corée du Nord, qui a récemment admis des cas de Covid-19 dans le pays.

L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a accusé les États-Unis d'ignorer les appels de Pyongyang à mettre fin à leurs "activités hostiles" et à engager le dialogue. "Il semble que nos collègues américains et occidentaux souffrent de l'équivalent du blocage de l'écrivain. Ils semblent n'avoir aucune réponse aux situations de crise autre que l'introduction de nouvelles sanctions", a-t-il déclaré. 

Nouvel essai nucléaire, nouvelle provocation

Le projet de résolution américain prévoyait aussi d'interdire les exportations nord-coréennes de combustibles minéraux, de montres et d'horloges, et toute vente ou transfert à Pyongyang de tabac. Le texte visait en outre à accroître la lutte contre les cyber-activités de Pyongyang.

Après le rejet de ce projet et un affichage clair de la division du Conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier nord-coréen, cette instance risque d'avoir du mal à maintenir la pression pour faire appliquer les sanctions décidées pour la dernière fois en 2017, craignent des diplomates.

À l'époque, répondant à des essais nucléaires et de missiles balistiques, le Conseil avait montré son unité en adoptant à trois reprises des sanctions économiques contre la Corée du Nord dans les domaines du pétrole, du charbon, du fer, de la pêche ou du textile.

Si la Corée du Nord a développé son armement balistique et dispose de plusieurs bombes atomiques, elle n'est pas encore parvenue, selon des diplomates, à associer les deux technologies afin d'avoir un missile à tête nucléaire. Elle a procédé cette semaine à de nouveaux tirs de missiles, dont probablement son plus gros missile balistique intercontinental, peu après une visite en Asie du président américain Joe Biden. Washington et Séoul ont aussi averti que Pyongyang pourrait mener sous peu un septième essai nucléaire, qui serait son premier en cinq ans.

Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain de l'époque Donald Trump. Le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington, qui se dit depuis l'an dernier ouvert au dialogue.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Missiles nord-coréens : Washington propose des négociations directes à Pyongyang

La Corée du Nord lance deux nouveaux missiles depuis un aéroport près de Pyongyang

Pyongyang a testé un "missile balistique lancé par sous-marin", une réunion convoquée à l'ONU

Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron, l’étrange victoire

Le Pen, l’heure de vérité

Zadistes, gilets jaunes, nationalistes corses : ces mouvements qui ont su faire plier la macronie

Au lendemain du 1er tour, les premières leçons de l’élection présidentielle

L’affaire Emmanuel Mac… Kinsey

Éric Zemmour : tomber sept fois, se relever huit

Eric Zemmour: le dynamiteur de la campagne

Campagne présidentielle : l’abstention ou l’atout de choix d’Emmanuel Macron

Macron, le candidat Potemkine

La guerre des droites

New York Times - World

Palestinian Inquiry Accuses Israel of Intentionally Killing Al Jazeera Journalist

Advertisement

Supported by

The Palestinian Authority reported its final findings from a two-week investigation into the killing of the journalist Shireen Abu Akleh. Israel said it was still conducting its own inquiry.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Raja Abdulrahim and Hiba Yazbek

RAMALLAH, West Bank — The Palestinian Authority announced on Thursday its final findings from a two-week investigation into the killing of a veteran Palestinian-American journalist, again accusing Israeli soldiers of intentionally killing her.

The Authority’s attorney general said at a news conference in the West Bank city of Ramallah that an Israeli soldier shot the Al Jazeera journalist, Shireen Abu Akleh, on May 11 with an armor-piercing bullet fired from a Ruger Mini-14 semiautomatic rifle. It based its findings in part on examination of the high-velocity 5.56 mm bullet that struck her in the back of the head.

Palestinian officials said that they were the only ones who had examined the bullet and neither Israeli nor U.S. authorities were permitted to examine it.

“It was proven that a member of the Israeli occupation forces stationed in the middle of the street fired a live bullet that hit the martyr journalist” directly in the head, said the attorney general, Akram Al-Khateeb. She was shot “while she was trying to escape from the successive gunshots fired by the occupation soldiers,” he added.

Israel’s Defense Minister Benny Gantz responded to the Palestinian announcement by saying Israel was still conducting its own investigation into her killing, adding that any claim that the military intentionally harms journalists is a “blatant lie.”

The Palestinian conclusions reiterated those of the Authority’s preliminary investigation, announced two days after Ms. Abu Akleh was killed during an early morning Israeli military raid on the occupied West Bank city of Jenin. She was wearing a blue flak jacket and a helmet marked with the word “Press” when she was shot.

Another Al Jazeera journalist, Ali Samoudi, who was also wearing a protective vest, was shot in the back.

The bullet became the focus of separate efforts by Palestinians and Israelis to investigate the killing because etchings could match it to the gun that fired it. Israel has called for Palestinian officials to share the bullet that killed her so that Israel can see if it matches a rifle used by one of its soldiers on the day of her death.

But the Palestinian Authority, which administers parts of the West Bank, has repeatedly rejected Israeli calls to jointly investigate Ms. Abu Akleh’s killing as well as Israel’s request to examine the bullet.

The Israeli military said in its initial investigation that it was not possible to unequivocally determine the source of the gunfire that killed Ms. Abu Akleh and she could have been killed by an Israeli soldier or a Palestinian gunman.

A spokesman for the Israeli military, Lt. Col. Amnon Shefler, said the army could not comment on whether Israeli soldiers used Ruger rifles during the raid before the conclusion of Israel’s own investigation into the killing.

The results of the Palestinian investigation drew from an autopsy, forensic testing on the bullet and witness accounts as well as tree markings where other bullets struck, according to the attorney general.

Amateur video filmed at the site before and after her killing shows that there was no gunfire in the minutes preceding her killing. Bystanders were chatting and joking with each other in the seconds before she was killed, during a lull in the fighting.

Ms. Abu Akleh was shot from a distance of between 170 to 180 meters away, the Authority’s investigation found. Multiple videos from before she was shot showed a number of Israeli military vehicles stationed up the road.

An experienced reporter for Al Jazeera, Ms. Abu Akleh was an icon to many Palestinians, having reported for years on the Israeli occupation of the West Bank for one of the Middle East’s leading television channels.

Two days after her death, her funeral brought thousands of Palestinians to the streets of Jerusalem. Israeli police officers beat and kicked mourners carrying her coffin, after a disagreement about how the coffin should be carried to the funeral ceremony in a church in the Old City of Jerusalem.

Israel has mounted regular raids in the Jenin area since late March. Israel says the raids are necessary to curb a recent wave of attacks on Israelis, some of whose perpetrators came from the Jenin region. Palestinians consider the raids as a form of collective punishment.

This week, the Palestinian foreign ministry said it had submitted a letter to the International Criminal Court regarding various crimes committed by Israel in the occupied West Bank and particularly the “crime of execution” of Ms. Abu Akleh.

Patrick Kingsley contributed reporting from Jerusalem.

Advertisement

France24 - Monde

La journaliste Shireen Abu Akleh ciblée par un tir israélien, conclut le procureur palestinien

Publié le : 26/05/2022 - 21:45

FRANCE 24 Suivre

La journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée récemment en Cisjordanie occupée, a été la cible d'un tir d'un soldat israélien, a conclu, jeudi, le procureur en chef palestinien. 

Le procureur en chef palestinien a affirmé, jeudi 26 mai, que la journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée récemment en Cisjordanie occupée, a été la cible d'un tir d'un soldat israélien.

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et la chaîne qatarie Al-Jazira accusent Israël d'avoir tué Shireen Abu Akleh le 11 mai dernier aux abords du camp de réfugiés de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes où les forces israéliennes menaient ce jour-là un raid.

Jeudi soir, le procureur en chef de l'Autorité palestinienne, Akram al-Khatib, a dévoilé lors d'une conférence de presse à Ramallah les conclusions de son rapport.

Cinq projectiles provenant de la même arme

Selon une déclaration du procureur en conférence de presse, Shireen Abu Akleh a été la cible d'une balle de calibre 5.56 mm tirée par un "Ruger M40", un fusil de précision américain. Mais le rapport officiel de son bureau, consulté par la suite par l'AFP, fait plutôt état d'un Ruger Mini-14, présenté comme une arme semi-automatique.

La journaliste américano-palestinienne portait une veste pare-balles sur laquelle était inscrite le mot "presse" et un casque de protection lorsqu'elle a été atteinte d'une balle juste sous la coupe de son casque.

Un autre journaliste sur place a été blessé par balle. Et trois autres balles ont atteint un arbre à proximité, a indiqué le procureur, affirmant que les cinq projectiles provenaient de la même arme.

Selon un journaliste de l'AFP sur place, aucun combattant palestinien ne se trouvait à proximité du groupe de reporters postés sur une zone ouverte à l'entrée du camp.

D'après le procureur palestinien, une jeep des forces israéliennes se trouvait à 200 mètres des journalistes et les balles ont été tirées à environ 170-180 mètres.

"Les traces sur l'arbre sont concentrées à une hauteur de 127 à 178 cm, ce qui indique que le tireur vise les parties supérieures du corps dans le but de tuer", a-t-il déclaré. Des traces de trois balles sont d'ailleurs encore visibles dans le tronc de l'arbre, a constaté cette semaine une équipe de l'AFP.

"L'ensemble de ces faits : le type de projectile, l'arme, la distance, le fait qu'il n'y avait aucun obstacle à la vision et qu'elle portait une veste de presse (...) nous porte à conclure que (Shireen) Abu Akleh a été la cible d'un meurtre. La seule source de tirs était les forces d'occupation israéliennes", a-t-il ajouté.

"Un tir ciblé"

Dans une enquête diffusée plus tôt cette semaine, la chaîne américaine CNN pointait aussi en direction d'une responsabilité israélienne. "Le nombre de marques sur l'arbre sur lequel Shireen se tenait montre que ce n'était pas un tir aléatoire (à l'arme automatique, NDLR) mais un tir ciblé", a déclaré à la chaîne, Chris Cobb-Smith, un consultant en sécurité et expert en balistique.

Jeudi soir, le nouveau secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein al-Cheikh, a annoncé avoir transmis ce rapport d'enquête palestinien aux autorités américaines.

D'après une enquête préliminaire israélienne, il est impossible de déterminer dans l'immédiat l'origine du tir ayant tué la journaliste d'Al-Jazira.

L'État hébreu a rejeté les appels à une enquête internationale, arguant du "sérieux" de ses procédures judiciaires internes, tandis que l'Autorité palestinienne a refusé de collaborer à l'enquête israélienne.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a qualifié, jeudi soir, de "mensonge éhonté toute affirmation selon laquelle l'armée israélienne visait intentionnellement des journalistes ou des civils non impliqués" dans des violences, fustigeant à la fois le rapport palestinien et l'enquête de CNN.

Le ministère israélien de la Défense n'a pas rendu public le compte-rendu de ses soldats qui opéraient dans le secteur de Jénine au moment du drame.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international

EXPRESS ORIENT

Mort de Shireen Abu Akleh : le traitement des journalistes en question

Info ou intox

Mort de Shireen Abou Akleh : un usurpateur engrange des abonnés sur la mémoire de la journaliste

Valeurs Actuelles

[Edito] Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation post-nationale ?

La guerre des républicanismes est déclarée ! Depuis sa bruyante nomination comme ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye est accusé d’être le fossoyeur de l’héritage républicain, brevet impératif de son prédécesseur. Le parcours du nouveau ministre ne permet guère de douter de son positionnement idéologique. Avec une constance mécanique, il a épousé toutes les causes progressistes, depuis son appel à une nouvelle République soutenant Hollande en 2012 au combat mené en faveur des minorités. Postcolonial, décolonial, indigéniste, woke, racialiste, il prend soin d’afficher une distance subtile avec tous ces concepts dont on l’affuble confusément, sans jamais les embrasser complètement ni les dénoncer définitivement. Quoi qu’il en soit, la logique de déconstruction de la “culture française” à laquelle s’attelle Emmanuel Macron est entre de bonnes mains.

Portrait d’un  décolonial

Pap Ndiaye est l’héritier du postcolonialisme nord-américain des années soixante-dix, auquel il se confronte lors de son expérience universitaire outre-Atlantique. Influencée par le chercheur Edward Said, cette pensée dénonce la persistance d’une domination occidentale sur les pays juridiquement décolonisés. Dans les années quatre-vingt-dix, ce courant est débordé par la radicalité du décolonialisme, qui propose aux opprimés de s’affranchir de la pensée universelle occidentale par la prise de conscience raciale de leur oppression. Ainsi, la “racisation” assignant une personne à une minorité discriminée, la couleur de l’épiderme n’est plus pensée comme une donnée naturelle mais comme une norme historiquement construite. Le “privilège blanc” reposerait par exemple sur cette manière de se percevoir socialement. Se défaire de sa “blanchité” nous rendrait égaux quand la négritude demeure habilement chez Pap Ndiaye une « rébellion contre l’assimilation ». L’historien ne réactualise donc pas la biologie de la race mais retient d’elle sa « valeur heuristique » pour en faire une clé d’interprétation clivante des rapports sociaux.

Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”.

L’importation de ces concepts s’est trouvée facilitée par la spécificité de notre histoire, qui lie colonisation et immigration. Depuis 2005, la racialisation des émeutes en banlieue est excitée par de nouvelles associations “antiracistes” comme les Indigènes de la République ou le Cran, dont Pap Ndiaye est l’un des fondateurs. À l’instar des campus américains, il vante les réunions racialement non mixtes comme outil de libération de la parole souffrante. En 2007, il revendique le comptage “ethnique” sur le modèle du “baromètre de la diversité” de l’ex-CSA.

La chasse au « racisme culturel »

Du volet anglo-saxon des minorités, il retient l’idée que non seulement les institutions ne sont pas neutres mais qu’elles se rendent complices de discriminations impensées. Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”. En 2020, il dénonce « le déni classique », entendez systémique, « sur les violences policières ». Puisque nous aurions intériorisé le racisme par la culture ou l’éducation, il faudrait s’arracher à ce mal inhérent par la déconstruction des cadres civilisationnels. Ainsi, l’écriture doit être repensée pour en extirper les stéréotypes de couleur. Contre le “racisme culturel”, Pap Ndiaye remet en 2020 un rapport sur l’Opéra de Paris qui dénonce l’absence de « livret ou composition écrits par une personne non blanche » et regrette que « l’opéra européen » soit celui des « dominants, hommes européens blancs ». Le nouveau ministre de l’Éducation nationale voudrait-il proposer aux élèves un patrimoine culturel expurgé de son passé ? Accusant le processus de sélection de perpétuer les préjugés raciaux, l’ancien professeur de Science Po estime la discrimination positive « inévitable ». En mars dernier, il soupçonnait des entreprises de « promouvoir la diversité » pour masquer des « discriminations indirectes » à l’embauche. Il faut donc décoloniser les savoirs et les esprits, y compris par l’intimidation.

On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle

Ces intentions ont suffi à ériger l’ancien ministre Blanquer en parangon de vertu républicaine. C’est oublier sa circulaire enjoignant une meilleure prise en compte de « la transidentité » des élèves dans un cadre que l’on croyait fait pour transmettre des connaissances et non panser le “ressenti” de chacun. Même son intention louable d’adopter une tenue scolaire dissimulait mal le souci de ne pas heurter les convictions de minorités actives au mépris de cet universalisme tant proclamé.

On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle, mettant la singularité raciale, religieuse ou sexuelle sur le même plan que l’appartenance à un commun partagé. Au risque de fracturer davantage la société française. L’opinion publique est inquiète pour son école. Il n’est pas certain que la nomination de Pap Ndiaye, plus clivant sur le fond que lisse sur la forme, puisse la rassurer.

* Jean-Marc Albert est historien et universitaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

Plus d'astrophysique  Nous avons sélectionné pour vous

sciencesastronomieastrophysique
France24 - Monde

Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital

Publié le : 26/05/2022 - 03:46Modifié le : 26/05/2022 - 11:42

FRANCE 24 Suivre

Le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de province la veille et qui a semé consternation et colère parmi les proches et dans l'opinion. Le drame de Tivaouane a suscité des promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités. Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national.

Face à la consternation et la colère de la population, le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi 26 mai après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de Tivaouane la veille.

Le drame de Tivaouane, provoqué par un court-circuit selon les premières informations, est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre. Il a suscité promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités, et appels à la démission dans l'opinion et l'opposition, notamment celle du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.

Dans la soirée, à l'heure du journal de la télévision publique, la présidence a annoncé que le chef de l'État avait pris un décret pour "remplacer" Abdoulaye Diouf Sarr par Marie Khemesse Ngom Ndiaye, précédemment directrice générale de la Santé publique.

"Encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C'est inacceptable Macky Sall", avait tweeté, parmi beaucoup d'autres, un député de l'opposition, Mamadou Lamine Diallo.

Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national. Il avancera son retour de déplacement à l'étranger vendredi pour se rendre à Tivaouane samedi, selon ses services. Les autorités ont annoncé une enquête et la justice a promis de se montrer intraitable.

Défaillances ou négligences ?

L'incendie se serait déclaré vers 21 heures. Il a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", a indiqué le maire Demba Diop.

Devant l'hôpital ou sur les réseaux sociaux les accusations de négligence fusent. Mais le maire a assuré sur place qu'une sage-femme et une infirmière se trouvaient dans la pièce. "Il y a eu un bruit et une explosion, ça a duré trois minutes maximum. Cinq minutes après, les sapeurs-pompiers étaient là. Les gens ont utilisé les extincteurs" mais les produits contenus dans les climatiseurs ont accéléré la propagation, a-t-il dit. Les deux soignantes se sont évanouies mais ont été réanimées, a-t-il rapporté. "Il n'y a pas eu de négligence", a-t-il tranché.

Des témoins ainsi que le maire ont indiqué qu'un certain nombre de bébés avaient été sauvés des flammes. Mais onze n'ont pas survécu selon les autorités. Les proches n'ont pas pu récupérer leur dépouille jeudi.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane

Valeurs Actuelles

[Albert] Nouvelle Union Populaire contre patriotes en ordre dispersé : quand la gauche fait la désunion des droites

[Albert] Au secours, la gauche redevient la gauche

[Albert] Faut-il maintenir le débat présidentiel d’entre-deux-tours ?

[Albert] Le Front républicain contre la République

[Albert] La Corse mérite-t-elle d’être française ?

[Albert] 60 ans des accords d’Évian : le grand renoncement

[Albert] De la fin du tabou nucléaire au retour de la dissuasion

[Albert] L’esprit de sacrifice à l’épreuve du conflit ukrainien : le retour du panache ?

[Albert] Poutine, continuateur de l’empire soviétique

[Albert] Critiques contre le meeting de Valérie Pécresse : la politique est-elle un concours d’éloquence ?

France24 - World

Palm Dog celebrates Ukraine landmine-sniffer at Cannes

Issued on: 27/05/2022 - 17:30Modified: 27/05/2022 - 17:28

Cannes (France) (AFP) – It's the only award that mutt-ers in Cannes, and in a year when war was a constant backdrop to the festival, even the canine-loving Palm Dog award paid tribute to Ukrainians.

The Palm Dog, which rewards the best pooch performances at the Cannes Film Festival, celebrated its 21st year on Friday in typically dog-eared style.

"This is the foremost and paw-most celebration of dogs on the big screen," said presenter Toby Rose, who helped found the award back in 2001.

The top award -- which comes in the form of a red leather collar -- went to Brit, a fluffy silver poodle who starred as Beast in "War Pony", the directorial debut of Riley Keough and Gina Gammell.

Keough, who happens to be Elvis Presley's granddaughter, accepted the award via video link-up and said she was "honoured", describing Brit as "just a legend".

The Guardian's chief film critic Peter Bradshaw, another co-founder of the four-legged tradition, said it was "incredible" that the award show had turned 21.

"It's grown from a chihuahua to a Rhodesian Ridgeback," he told the crowd.

"I look out at a sea of professional journalists all wondering: what is this strange Anglo-Saxon piece of whimsy?" Bradshaw added.

"Is it serious? Is it silly? The answer is I don't know. My bewilderment has only deepened over the years."

'Defenders of Ukraine'

This year saw a special Dog-manitarian Award handed out to Patron, the Jack Russell that has helped sniff out landmines in Ukraine.

Patron has already been honoured for its work by President Volodymyr Zelensky, and the Palm Dog organisers said they wanted to add their support to the cause.

A member of the Ukraine delegation to Cannes, which has been very active at the festival this year, accepted the collar on Patron's behalf.

"Patron could not be here because his work is very needed back home," she said. "But this is dedicated to all defenders of Ukraine and defenders of a peaceful world."

The Palm Dog has been something of a highlight at the festival over the years.

Quentin Tarantino proudly showed up to receive the red collar on behalf of Brandy after "Once Upon a Time in Hollywood" premiered at Cannes in 2019.

Tilda Swinton picked up the top prize last year for her real-life dogs in "The Souvenir" and managed to contact them via WhatsApp during the ceremony.

© 2022 AFP

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
Valeurs Actuelles

[Ferrand] Pap Ndiaye ? Sauve qui peut !

Depuis une dizaine d’années, voyant s’immiscer au sein de nos “élites” une culture de l’effacement que d’aucuns trouvent pleine d’attraits, je me demandais combien de temps nos dirigeants tiendraient dans leur refus d’y souscrire. Les meilleurs jours, je me prenais à noter des signes encourageants dans les propos de tel ou tel ministre ; ainsi de l’engagement de Jean-Michel Blanquer contre l’écriture inclusive… Quelles qu’aient pu être les insuffisances du locataire sortant de l’hôtel de Rochechouart, personne n’aurait pu douter en effet de son aversion pour les dérives anglo-saxonnes de l’égalitarisme.

Voilà renversée la digue. Ce n’est pas, je crois, sacrifier au procès d’intention que de relever, dans les états de service du professeur Ndiaye, ci-devant patron du musée de l’Histoire de l’immigration, des signes alarmants d’ouverture auxdites dérives.

On a beaucoup répété, depuis vendredi, que le nouveau ministre – membre du conseil scientifique du Cran et soutien ponctuel d’Assa Traoré – a prétendu appliquer à la situation des Noirs en France une grille de lecture américaine, forgée dans un pays qui, du moins en partie, fut longtemps et tard esclavagiste ; qu’il a publiquement considéré qu’existait, au pays de l’abbé Grégoire, « un racisme structurel » et qu’il est allé jusqu’à participer à un colloque interdit aux Blancs. Du reste, ne dénie-t-il pas toute légitimité à la notion de “racisme antiblanc” ?

Racialisme et “décolonialisme”, multiculturalisme, néo-féminisme et militantisme LGBT avaient pu, ponctuellement, séduire à ce jour certains membres – parmi les plus exposés – de récents gouvernements ; aucun n’était allé jusqu’à revendiquer des positions ouvertement “woke” . Et – si l’on met de côté le cas équivoque de Christiane Taubira – jamais la “déconstruction” des valeurs occidentales n’avait encore, en France, été représentée de manière officielle au sein de l’exécutif.

Voilà qui est fait, de surcroît dans un bastion régalien des plus stratégiques au regard des idées invoquées : l’Éducation nationale ! Passé le choc d’une telle annonce, outre la colère qu’elle provoque chez tous les conservateurs – des plus acharnés aux plus pondérés – envers un président décidément féru d’extrême provocation, la question se pose de ses motivations.

Quelle raison a pu pousser le chef de l’État à faire ainsi volte-face quant à l’instruction publique, et à franchir le Rubicon de la culture d’annulation ? Les plus pragmatiques y verront une tactique de plus, visant à hypnotiser la gauche bien-pensante, tout en fragilisant à la marge les candidats de la droite modérée – la plus gênante pour la mouvance présidentielle. Les plus fatalistes y voient la volonté de payer tribut aux capitaux mondialistes qui, bien plus encore qu’avec le premier mandat, pourraient trouver dans le second un terrain d’élection.

Quoique ces deux versions tiennent la route, j’en privilégierais une troisième. Il me semble qu’aux yeux d’Emmanuel Macron, la nomination de Pap Ndiaye à la tête de l’armée enseignante procède de la tombée des masques, et qu’elle révèle au plus grand nombre ce que subodoraient, depuis longtemps déjà, les familiers du pouvoir : le président, par sa formation, par sa sensibilité – par sa génération aussi -, non seulement ne serait pas l’ennemi des idées fallacieuses venues – ou revenues – d’outre- Atlantique, mais il en serait en vérité le défenseur sans complexe. N’avait-il pas, dès l’origine, ironisé sur l’existence d’une culture française ?

Au-delà du calcul électoral et du jeu des rapports de force, le président de la République pourrait ainsi avoir agi, sinon par conviction – il semble que les principes ne jouent guère de rôle dans ses décisions -, du moins par sympathie pour ce que représente, fort noblement d’ailleurs, Pap Ndiaye. Personne, à ce stade, ne saurait l’affirmer absolument ; mais si ce devait être le cas, sauve qui peut !

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Higher cost of US cancer care doesn't improve survival rates: study

Issued on: 27/05/2022 - 17:26Modified: 27/05/2022 - 17:24

Washington (AFP) – The United States spends twice as much on cancer care as the average high-income country, but gets only middle-of-the-table survival results, a study said Friday.

The results were published in the Journal of the American Health Association (JAMA) Health Forum.

"There is a common perception that the US offers the most advanced cancer care in the world," said lead author Ryan Chow, who is pursuing a medical degree and PhD at Yale University, in a statement.

America is touted for developing advanced new treatments and approving them faster than other countries, and the team were curious about whether this translated into better outcomes.

Out of 22 high-income countries, the United States was found to have by far the highest spending rate: it spends $200 billion per year on cancer care, or roughly $600 per capita, compared to the average of $300 per capita in high-income countries.

But the researchers found this additional spending did not translate into better population-level cancer mortality rates.

"In other words, countries that spend more on cancer care do not necessarily have better cancer outcomes," said Chow.

The US was only slightly better than average, while six countries -- Australia, Finland, Iceland, Japan, South Korea, and Switzerland -- had both better outcomes and lower spending.

Of the countries examined, South Korea and Japan had the lowest cancer mortality rates, while Denmark had the highest, followed by France.

Smoking is the biggest driver of cancer deaths, a factor expected to make cancer outcomes appear more favorable in countries with traditionally low smoking rates such as the US.

After controlling for smoking rates, they found the US was exactly in the middle. Nine countries -- Australia, Finland, Iceland, Japan, Korea, Luxembourg, Norway, Spain, and Switzerland — had lower smoking-adjusted cancer mortality.

There are a constellation of factors behind surging costs in the US, the team wrote.

Cancer drug expenditures account for 37 percent of privately insured US cancer expenditure, and these drugs cost far more in the US than other countries.

Unlike countries with public health systems, US state-run insurance called Medicaid cannot negotiate drug prices.

Additionally, the US Food and Drug Administration (FDA) does not consider pricing when evaluating drug approvals, unlike other countries such as Britain where cost-effectiveness must be factored.

Much of the growth in drug spending has been attributed to newer types of drugs such as monoclonal antibodies, kinase inhibitors, and immune checkpoint inhibitors, even though the evidence in their favor is often marginal.

Finally, medical care is also more aggressive in the US: "Within the last six months of life, US patients with cancer are admitted to the intensive care unit at twice the rate of other countries and are more likely to receive chemotherapy," the team wrote.

Specialty societies advocate for more screening than guidelines suggest, further increasing costs, and low-risk tumors, such as early-stage prostate cancers, are more often subject to intervention despite evidence they would unlikely cause harm if untreated.

"Other countries and systems have much to teach the US if we could be open to change," said co-author Elizabeth Bradley, president of Vassar College.

© 2022 AFP

France24 - World

In pictures: the faces of France’s new government

Issued on: 21/05/2022 - 17:47

Henrique VALADARES Follow

Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.

 

 

{{ scope.legend }}

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Profile

Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

FAMILY HERITAGE

New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

FRENCH POLITICS

France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

France24 - World

Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

Issued on: 20/05/2022 - 18:35

NEWS WIRES

Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.

Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.

His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.

Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.

He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.

Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.

"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.

"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."

'Field of possibilities'

Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."

"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.

"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.

He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.

"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."

In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.

His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.

Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.

"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.

SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".

But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FAMILY HERITAGE

New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne

The Debate

Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister

New York Times - World

South Korean Workers Turn the Tables on Their Bad Bosses

Advertisement

Supported by

“South Koreans live with an enormous tolerance for abuse” from the powerful, said one famously bullied advocate. A backlash has erupted.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Choe Sang-Hun

SEOUL — A boss orders a worker to feed and clean up after his dog. An airline heiress makes a taxiing passenger plane return to the gate to remove a flight attendant who rubbed her the wrong way. The 10-year-old granddaughter of a newspaper tycoon hurls insults at her chauffeur, threatening to fire him for being spoiled.

Such behavior has become so common in South Korea that the country now has a name for it: “gapjil.”

The word is a portmanteau for when “gap,” people with power, abuse “eul,” those who work for them. And in South Korea’s deeply hierarchical society, where one’s social standing is determined by profession, job title and wealth, hardly anyone has escaped its claws.

More recently, though, gapjil has triggered a backlash​. On websites, street banners and even stickers in public bathrooms, government agencies, the police, civic groups and corporations are offering “gapjil hotlines” encouraging citizens to blow the whistle on officials and bosses who abuse their authority.

Using bullying language, offering bribes, preying on subcontractors and failing to pay workers on time are all examples of gapjil. On college campuses, students are hanging placards accusing “gapjil professors” of sexual harassment.

The campaigns appear to be working. Politicians, senior government officials and corporate bigwigs have all seen their reputations ruined after gapjil scandals. The public has swelled with pride — and a good dose of schadenfreude — while watching the rich and powerful fall from grace for being, well, jerks.

Gapjil became an election issue during the presidential campaign. The wife of Lee Jae-myung, a leading candidate, was forced to apologize after she was accused of treating government officials as though they were her personal servants, having them pick up takeout food and do her holiday shopping while Mr. Lee was a provincial governor. Mr. Lee lost the election by a razor-thin margin.

“South Koreans live with an enormous tolerance for abuse, but when they can’t take it anymore and explode, they call it gapjil,” said Park Chang-jin, a former Korean Air flight attendant who campaigns against gapjil as a leader of the small opposition Justice Party.

Mr. Park knows the feeling.

In 2014, Cho Hyun-ah, the daughter of the former Korean Air chairman Cho Yang-ho, forced a passenger jet taxiing at Kennedy International Airport in New York to return to the gate because she didn’t like the way the macadamia nuts were served to her in first class. Mr. Park and another flight attendant were made to kneel before Ms. Cho, who let the plane depart only after Mr. Park had been kicked off the plane.

The Korean Air family became the epitome of gapjil again, in 2018, when audio and video files emerged showing another daughter, Cho Hyun-min, and her mother, Lee Myung-hee, screaming insults at workers. The chairman had to apologize and banish both of his daughters from management positions at the company.

There was a time when South Koreans were more likely to tolerate such behavior, especially when it involved the superrich families who run the country’s business conglomerates, known as chaebol, said Park Jum-kyu, an official at Gabjil 119, a civic group that offers legal advice for victims. (The group uses an alternate spelling of the word.)

“But people now demand higher standards on what behavior is acceptable and what is not,” Mr. Park said. “Now, when someone says to an authority figure, ‘Are you doing gapjil to me?’ the accusation packs a punch.”

South Korea has one of the longest workweeks among the world’s wealthier nations, and gapjil is often cited as one of the reasons behind the country’s miserable work conditions. The phenomenon takes many forms, like excessive hours with no overtime and bullying by supervisors.

“I hated it when they seemed to have nothing to do other than going around the office commenting on female workers’ clothes, saying that we could not get married because of the way we dressed,” said Hong Chae-yeong, referring to older male managers at her former corporate job. Ms. Hong, 30, said that behavior was one of the reasons she had quit.

Business & Economy: Latest Updates

Corporate and government elites have been notorious for a type of gapjil known as “imperial protocol,” which includes having a row of underlings hold umbrellas or commandeer elevators while ordinary people are forced to take the stairs. In 2017, Kim Moo-sung, a political boss, became a symbol of that sort of entitlement when he rolled a suitcase at an assistant at the airport. He later became the subject of public ridicule.

Some trace the origins of gapjil to South Korea’s military dictators, who enforced a command-and-compliance culture that remains pervasive. It is both “the basic grammar” and “a deep rooted malaise” of a South Korean society that reflects the “rankism its people are addicted to,” Kang Jun-man, a media scholar, wrote in his book on gapjil.

“People who suffer gapjil at work commit gapjil themselves when they are in the position of authority, as when they talk to a call-center employee on the phone,” said Cho Eun-mi, 37, who quit a stationery factory in April because of her manager’s abusive language.

But the country’s march toward democracy is also filled with stories of rebellion against the powerful: citizens driving a dictator into exile, taking up arms against a military junta and holding massive rallies to win a right to free election.

The impeachment of President Park Geun-hye in 2017 was started when it was revealed that her secret adviser, Choi Soon-sil, was accused of forcing an elite university to change its admission policies to accept her daughter. “Money speaks,” the daughter said in a Facebook comment that triggered public outrage.

The recent trend of whistle-blowing on gapjil also reflects a deep mistrust of the justice system in South Korea, where many have said the courts rarely punish corporate elites who act as though they are above the law. In 2007, Kim Seung-youn, chairman of the Hanwha conglomerate, was imprisoned only briefly after assaulting workers.

And in 2010, Chey Cheol-won, a member of the family that ran the SK conglomerate, received only a suspended prison sentence after battering a union activist with an aluminum baseball bat.

When victims of gapjil exhaust resources to address their grievances legally, they often resort to exposing the abusers in the court of public opinion, usually with the help of camera phones and social media. In 2018, video footage emerged of Yang Jin-ho, the head of an online file-sharing company, ruthlessly slapping a former employee.

In 2017, audio files emerged of Lee Jang-han, chairman of the pharmaceutical company Chong Kun Dang, harassing his chauffeur with a stream of insults. “What kind of bastard your father was to have raised a son like you?” he said.

Mr. Yang was imprisoned for violence and other crimes, while Mr. Lee was forced to hold a news conference to apologize.

Despite the anti-gapjil movement, South Korea may have a long way to go to make its work environment more fair and its society more equal. A law against workplace harassment took effect in 2019, but it mandates only disciplinary actions or a financial penalty of up to $8,000 against offenders. In a survey by Gabjil 119 last year, nearly 29 percent of workers reported abuse at work.

“Gapjil is still treated as something that should be resolved within the company,” said Yun Ji-young, a human rights lawyer who helps gapjil victims. “There is a huge animosity against people who take the problem outside.”

Without more accountability, though, Mr. Park at Gabjil 119 fears little will change for South Korean workers being tormented by their abusive bosses. “We have ended the military dictatorship, and we have impeached a president,” he said. “But we still have to change our workplace culture.”

Advertisement

France24 - World

Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry

Issued on: 22/05/2022 - 18:25Modified: 22/05/2022 - 18:28

Henrique VALADARES Follow

When French President Emmanuel Macron unveiled his new government this week, the list included known heavyweights, newcomers, and personalities from both the left and the right. Among them was career diplomat Catherine Colonna – a former ambassador to the UK and only the second woman to take up the foreign ministry dossier – who inherits a host of complicated issues, from deteriorating relations with former French colony Mali to responding to Russia’s invasion of Ukraine.

As his newly re-elected administration faces multiple challenges on the world stage, French President Emmanuel Macron chose Catherine Colonna, 66, as the country’s top diplomat to replace another outgoing veteran – Jean-Yves Le Drian, who headed France’s foreign affairs ministry (2017-2022) after a five-year term as defence minister. Colonna is best known in France as former president Jacques Chirac’s spokeswoman, a post she held for almost a decade.

Only the second woman ever to hold the post, Colonna is a career diplomat with a wealth of experience who inherits a variety of complicated dossiers, including the response to Russia’s invasion of Ukraine, deteriorating relations with former colony Mali and often troubled post-Brexit negotiations with the UK in addition to pressing global issues like climate change and Covid-19. 

pro-European herself, Colonna has served as France’s ambassador to London since 2018 during a particularly rocky time for Franco-British relations due to tensions over Brexit, fishing rights and immigration. In a highly unusual step, she was summoned by the British government in October 2021 as Paris and London clashed over fishing rights in the Channel.

In her last official tweet as ambassador to the UK on Friday, she said she "wanted to thank everyone who understood we are friends of this country and will keep working for a better future".

This was my last tweet as 🇨🇵 ambassador to the 🇬🇧. I wanted to thank everyone who understood we are friends of this country & will keep working for a better future. Heartfelt thanks for your warm welcome and best wishes to all, starting with my brilliant team @FranceintheUK 🙏 https://t.co/yv61bYhAy8

May 20, 2022

A 'countrywoman' at heart

Before London, Colonna held various posts in Washington and Brussels before being appointed as France’s representative to UNESCO and then ambassador to Italy (2014-2017). 

She is "simple when it comes to human relations, hard-working and very demanding", a source close to her told Reuters. 

Born in the Centre-Val de Loire region, Colonna grew up on a farm run by her Corsican father. In a 2004 interview with French daily Libération she called herself "a countrywoman" at heart, someone who is "pragmatic and who likes to work the land".   

The left-leaning publication described her as "a good little soldier of the Republic”.

>> In pictures: the faces of France’s new government

A ‘left-leaning heart’

Colonna is best known as late president Jacques Chirac's spokeswoman, a job she held for nine years (1995-2004) – an unusually long tenure for such a post – including when France opposed the 2003 US-led war in Iraq. According to Libération, visitors to the Elysée Palace would sometimes spot Chirac looking for her when he would forget a name or a detail. 

Although she served under the conservative Chirac from 1995 until 2004 – a nomination that "stunned" her, as she told Libération – she has a "rather left-leaning heart". She returned to government as deputy minister for European affairs from 2005 until 2017, under then prime minister (and decades-long friend) Dominique de Villepin.

Anger of the diplomatic corps

For now, however, she is tasked with facing down the wrath of the diplomatic corps, whose unions have called for a strike – only the second in their history –starting June 2 over Macron’s proposals to reform the diplomatic service. Among his reforms is scrapping a special status for senior foreign ministry officials that would see them integrated into a broader pool of civil servants.

Colonna’s appointment may signal that Macron is seeking to appease those at the foreign ministry. During a transfer of power ceremony with her predecessor Le Drian on Saturday, the new foreign minister assured diplomats that they had her "full confidence".        

"We need each and every one of you. You can count on me never to forget who I am or where I come from … you have my full confidence," she said in a brief speech. "Let's get to work, together.”  

"She will be appreciated at the foreign ministry. She will reassure them at a time when the ministry is facing doubts and uncertainty about the end of the diplomatic corps," Jean de Gliniasty, former ambassador to Russia, told AFP.

"The foreign ministry is not in a good state psychologically." 

As France’s top diplomat, she will work closely with centre-right lawmaker Sebastien Lecornu, a close ally of Macron, who takes over as defence minister.

In his farewell speech on Saturday, her predecessor Le Drian summed up some of the challenges ahead for the foreign ministry at Quai d’Orsay: the war in Ukraine, the jihadist threat and an increasingly "brutalising" world. 

For her part, Colonna said that she took up her new mission "with humility, determination and conviction" while noting that much effort will be needed to "alleviate the disorders of the world" of which Le Drian spoke.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

In pictures: the faces of France’s new government

Profile

Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne

France24 - Monde

Mort d'Andy Fletcher, membre fondateur du groupe Depeche mode

Publié le : 26/05/2022 - 23:45Modifié le : 26/05/2022 - 23:47

FRANCE 24 Suivre

Membre fondateur et claviériste du groupe Depeche mode, Andy Fletcher est mort jeudi à l'âge de 60 ans. Pionnier de la pop synthétique au début des années 1980, le groupe britannique a fait évoluer ce genre jusqu'à s'en affranchir en s'ouvrant aux guitares au début des années 1990. Depeche Mode a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde. De nombreux artistes, de la pop à la techno, se réclament aujourd'hui de leur influence.

Andy Fletcher, membre fondateur du groupe britannique Depeche mode, est décédé à l'âge de 60 ans, a annoncé jeudi 26 mai le groupe. "Nous sommes choqués et remplis d'une immense tristesse en raison du décès prématuré de notre cher ami, membre de la famille et membre du groupe", a indiqué le groupe qui s'était formé en 1980 à Basildon, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Londres.

pic.twitter.com/RlB7QM6ckW

May 26, 2022

Né en juillet 1961 à Nottingham, Andrew Fletcher, surnommé "Fletch" était l'un des claviéristes du groupe. Il laisse derrière lui Grainne, son épouse de 30 ans, et deux enfants, Megan et Joe. "Fletch avait un véritable cœur en or, et était toujours là quand vous aviez besoin de soutien, d'une conversation animée, d'une bonne rigolade ou d'une pinte fraîche", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Pionniers de la pop synthétique

Depeche Mode a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde. Parmi ses plus grands hits, "Just Can't Get Enough", "Everything Counts", "Never Let Me Down Again", ou "Walking In My Shoes". Pionniers de la pop synthétique au début des années 1980, ils ont fait évoluer ce genre jusqu'à s'en affranchir en s'ouvrant aux guitares au début des années 1990. Le groupe a connu un immense succès avec l'album "Violator" (1990), qui comprend notamment les tubes "Personal Jesus" et "Enjoy the Silence".

Depeche Mode avait fait ses débuts dans le top 11 des charts britanniques en juin 1981 avec son deuxième single "New Life". À l'origine, le groupe comprenait le claviériste et auteur-compositeur Vince Clarke, le claviériste, chanteur et auteur-compositeur Martin Gore, le claviériste Andy Fletcher et le chanteur et compositeur Dave Gahan. Vince Clarke a quitté le groupe à la fin de l'année 1981 et a été remplacé deux ans plus tard par Alan Wilder. 

Le dernier album studio de Depeche mode, "Spirit", est sorti en 2017, et a été suivi d'une tournée en Europe et sur le continent américain. De nombreux artistes, de la pop à la techno, se réclament aujourd'hui de leur influence.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
New York Times - World

Hindi Novel Wins International Booker Prize for the First Time

Advertisement

Supported by

“Tomb of Sand,” written by Geetanjali Shree and translated by Daisy Rockwell, won despite getting little previous attention from reviewers.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Alex Marshall

LONDON — “Tomb of Sand,” a novel about an 80-year-old Indian woman’s sudden decision to travel to Pakistan, was named on Thursday as the winner of the International Booker Prize, the prestigious award for fiction translated into English.

Geetanjali Shree, the book’s author, and Daisy Rockwell, who translated the 739-page novel from its original Hindi, will split the prize of 50,000 British pounds, about $63,000, which they received at a ceremony in London.

The novel claimed the title despite not having been reviewed by a major British newspaper. It is the first in an Indian language to win the International Booker Prize, and the first in Hindi to even secure a nomination.

Frank Wynne, the chair of the judges for this year’s prize, said in an online news conference that “Tomb of Sand” was “overwhelmingly” the judges’ choice, deserving to beat the five other shortlisted novels. Some of those books were by internationally well-known authors, including “The Books of Jacob” by Olga Tokarczuk, the Nobel Prize-winning Polish novelist, and “Heaven,” by Mieko Kawakami, the Japanese author best known for “Breasts and Eggs.”

Wynne called “Tomb of Sand” an “extraordinarily exuberant and incredibly playful book,” even though it deals with such topics as bereavement and India’s partition from Pakistan. Set in northern India, the book’s protagonist falls into a depression after the death of her husband, then travels to Pakistan to confront the traumas of her teenage years. Wynne said it was “a novel of partition unlike any novel of partition I have ever read.”

The book includes some sections told from the perspective of inanimate objects, and much of the original novel depends on wordplay in Hindi. Rockwell’s work on the book showed “the small miracle of translation,” Wynne said, borrowing a phrase from the Italian author Italo Calvino.

In a review for The Hindu newspaper, Mini Kapoor wrote that “while it may often appear that Shree is playing with words for the sake of word play, and that her digressions are asides, in the end nothing turns out to be self-indulgent or extraneous.”

The International Booker Prize is awarded every year to the best book translated into English and published in Britain or Ireland. It is separate from the better-known Booker Prize, awarded for novels originally written in English, but it comes with the same prize money and has helped turn some authors into stars.

Last year’s winner was “At Night All Blood Is Black,” by David Diop — a novel originally in French, and translated by Anna Moschovakis, about a Senegalese soldier’s descent into madness as he fights for France in the trenches of World War I.

Shree’s novel was published last August by Tilted Axis Press, a small imprint set up by the translator Deborah Smith after she won the International Booker Prize in 2016 for her translation of “The Vegetarian.” It is Shree’s third novel and her first to be published in Britain, although another had been previously translated into English.

At the news conference, Wynne said the recognition for “Tomb of Sand” was important given its language. Tens of thousands of books are published every year in Indian languages including Hindi, Urdu, Bengali and Malayalam, yet few are translated into English, he said.

That was partly because some Indian authors write in English, he said, but it may also be because some readers “feel we have the Indian writing that we need.”

“Tomb of Sand” had yet to secure an American publishing deal, Wynne said, but he was aware that conversations were underway. Given the novel’s win on Thursday, he added, “I fully expect those conversations to conclude tomorrow with a flurry of offers.”

Advertisement

France24 - Monde

Mafia en Italie : quand Cosa Nostra assassinait des juges

Publié le : 27/05/2022 - 16:08

Natalia MENDOZA

Née en Sicile au milieu du XIXe siècle, Cosa Nostra est rapidement devenue l'une des branches les plus puissantes de la mafia italienne. En 1986 la justice italienne a lancé la contre-offensive, avec le parquet de Palerme en première ligne. Le juge Giovanni Falcone est devenu un symbole de la lutte contre les mafieux. Le 23 mai 1992, il meurt dans un attentat, avec sa femme et 3 gardes du corps. Son collègue et ami Paolo Borsellino, qui lui rend alors hommage, est tué à son tour moins de deux mois après. Des assassinats qui ont déclenché une véritable prise de conscience. Un reportage de Louise Malnoy, Lorenza Penza, Danilo Arnone et Natalia Mendoza.

Cosa Nostra ("Notre chose" en italien) est aussi surnommée "la pieuvre" pour sa capacité à s'infiltrer dans tous les domaines de la société, et à atteindre de ses bras d'autres territoires. Elle s'est implantée à New York ou à Chicago au XXe siècle. Le fameux "Parrain" du film de Francis Ford Coppola était membre de Cosa Nostra. Elle compte encore des milliers de membres, mais les Siciliens s'élèvent de plus en plus contre le pizzo, le racket auprès des commerçants. Et la lutte contre les mafieux continue.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Italie : 70 condamnations dans le "maxi procès anti-mafia" visant la 'Ndrangheta

Guerre en Ukraine

Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia

Reporters

Italie : le procès pour l'Histoire de la mafia calabraise 'Ndrangheta

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
New York Times - World

A Heat Wave’s Lamented Victim: The Mango, India’s King of Fruits

Advertisement

Supported by

Blistering spring temperatures have devastated crops of the country’s most beloved fruit. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees,” one grower said.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Suhasini Raj

MALIHABAD, India — No fruit in India is as universally loved and as eagerly anticipated as the mango, which, for one brief window each year, cools and sweetens the long days of summer.

Mangoes are added to kebabs, used to sour dishes and puréed with mint to make refreshing drinks. Connoisseurs argue fervently about which of India’s dozens of varieties — each with a distinct flavor, color and texture — are best, and disagree politely about the correct way to eat the fruit: by cutting it into slices, or by sucking the juice straight from the top.

But this year, this centuries-old ritual is imperiled. As blistering heat has struck northern India weeks earlier than usual, mango crops have been devastated, threatening a way of life for the thousands of small farmers who grow the fruit and the millions more who consume it.

The heat wave is a vivid example of the challenge India faces in ensuring its food security as the effects of climate change worsen, compounding its difficulties in raising agricultural productivity to international standards to feed a growing population of nearly 1.4 billion.

The dangers of a hotter future are achingly visible on a small farm in Malihabad, a prime northern mango-growing district, where Mohammed Aslam tends about 500 trees.

A few months ago, his mango trees were the picture of health, their deep green leaves glistening above the well-hydrated soil and their branches bearing perfect clusters of white flowers. Then India experienced its hottest March in 122 years of record-keeping, with temperatures averaging nearly 92 degrees Fahrenheit and soaring as high as 104. The mango flowers withered and died before bearing fruit.

Virtually none of Mr. Aslam’s trees, spread over four acres, produced mangoes. In a normal year, they would have yielded more than 25,000 pounds of fruit.

“I have never witnessed this phenomenon before in my lifetime,” he said as he looked over his farm in the state of Uttar Pradesh one recent afternoon, lamenting the thousands of dollars he stood to lose on the failed harvest.

Mr. Aslam is one of hundreds of farmers who have watched helplessly as the intense heat of March continued into the hottest April in 50 years and then carried on into May. Climate scientists, in a report issued on Monday, said the chances of such a heat wave in India had increased by at least 30 times since the 19th century.

The heat has far exceeded the optimal temperature for fertilization of mango trees, which is around 77 degrees Fahrenheit, said Dheeraj Kumar Tiwari, a scientist at an agricultural university in Uttar Pradesh.

India is the world’s largest mango producer, accounting for nearly 50 percent of the global crop. Much of it is consumed domestically, but the country exports tens of millions of dollars’ worth of mangoes each year to the United Arab Emirates, Britain, Germany and the United States. Over the past decade, India has been trying to penetrate markets in other European Union countries as well.

In the past, export growth has been limited by the higher costs of Indian mangoes compared with those from countries like Brazil, Peru, Israel and Pakistan. India has been striving to increase productivity, which would lower costs.

Even before the extreme heat, India’s mango exports had been badly damaged by the supply chain disruptions of the pandemic, with shipments abroad shrinking by almost 50 percent last year. India’s top export organization had hoped for a big turnaround this year as the Indian and U.S. governments eased trade rules.

Instead, severe weather has hurt yields not just in northern India, but also in the south, which has been hit by heavy, untimely rain.

In Uttar Pradesh, the northern mango-growing powerhouse, a government agriculture official estimated that mango production in the state would fall by close to 20 percent this year. The Mango Growers Association said the yield in the northern mango-growing belt would fall by closer to 70 percent.

In the state of Andhra Pradesh, in the south, the heavy rains delayed the mango plants’ flowering by a month. By the time the fruits emerged, it was too hot, and many dropped from the branches prematurely.

B. Sreenivasulu, deputy director in the horticulture department of the Chittoor district in Andhra Pradesh, said that during the heavy rainfall that lashed the area in November and December, when flowering occurs, farms were inundated and many riverside trees were uprooted.

Cultivation of mangoes in the district, the most productive in the state, has been reduced by at least 30 percent this season. “This time, the climate change effect was so visible,” Mr. Sreenivasulu said. “Like never before.”

The harsher conditions threaten mango-growing cultures with roots stretching back hundreds of years.

The Malihabad district in Uttar Pradesh is known for delectable varieties like the Dasheri, which is named after a village in the area. The district is home to numerous families who have been growing the fruit for at least three generations. Most farmers in Malihabad own small plots of land and depend solely on mangoes for their livelihood.

Jyotsna Kaur Habibullah, who runs a farmers’ market, started a mango festival in 2013 in Malihabad to revive the tradition of eating mangoes straight from the orchard so that consumers could be directly in touch with the farmers.

“Food is intrinsically linked to a people’s culture, and mangoes play a major role in not just the food of the region but art and textiles, in the form of motifs and poetry, too,” Ms. Habibullah said. “The emotional and psychological connection of mangoes is not just with its taste but its linkage to the culture of the place and a legacy we cannot let die.”

One recent afternoon, against the backdrop of the serene beauty of the mango orchards lining both sides of a smooth highway in Malihabad, farmers who had gathered at a roadside stand expressed anxiety about the future. They discussed diversifying into other fruits and vegetables, or selling off their lands.

Nadeem Ahmad, a third-generation mango farmer, took a long breath as he walked onto his small farm next to the highway. He pointed toward trees that would normally be laden with fruit this time of year.

“With a heavy heart, I will have to start chopping these trees down if this pattern continues,” he said. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees.”

Across from Mr. Ahmad’s farm, Mr. Aslam said he was living in “acute tension” over a mango crop yield that was merely 5 percent of previous years’. His 14-year-old son said he did not want to carry on the family business when he grew up.

“There will not be enough fruit even for my children,” Mr. Aslam said, his square forehead creasing under the strong afternoon sun. He noted that the hardships had forced him to postpone his daughter’s wedding.

“No mango, no life,” he added, his words tapering off in a small voice.

Karan Deep Singh contributed reporting from New Delhi.

Advertisement

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : à Paris, des artistes russes et ukrainiens unis contre la guerre

Publié le : 27/05/2022 - 14:41

Jonathan WALSH

Coup de projecteur sur l'initiative étonnante d'une association parisienne, l'Atelier des artistes en exil. Ses 1 000 m² servent de refuge à des artistes du monde entier, qui ont fui la guerre ou les persécutions. Et depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, cette association accueille et fait même collaborer des artistes russes et ukrainiens, tous fermement opposés à la guerre lancée par Vladimir Poutine.

France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

France24 - Monde

Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya

Publié le : 27/05/2022 - 11:52

Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.

Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.

En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.

Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île

La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya

Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya

France24 - Monde

Guadeloupe : les urgences du CHU au bord de l'implosion

Publié le : 27/05/2022 - 15:58

La situation est catastrophique en Guadeloupe où les urgences sont en surchauffe. Le centre hospitalier universitaire se vide de ses médecins et infirmiers et le directeur de l'établissement est parti à La Réunion. Le CHU lance une vaste campagne de recrutement. Un reportage de Marie-Lyne Plaisir et Christian Danquin.

En Guyane, d'importantes inondations sont fréquemment enregistrées depuis le début de l'année. Les fleuves sortent désormais de leurs lits, notamment le Maroni. Toute la région de l'Ouest, dite du Haut Maroni, suffoque et plusieurs communes et villages sont sous les eaux... Les familles sinistrées ont été mises à l'abri.

En Guadeloupe, les entreprise tentent de sortir de la crise. À la flambée du prix des matières premières s'ajoutent retards de livraison et ruptures de stock. La situation est de plus en plus insoutenable. 

Le tourisme a enfin retrouvé son rythme de croisière en Polynésie, au niveau d'avant la crise sanitaire du Covid-19. Pour certains touristes, il s'agit de l'accomplissement d'un rêve.

Les Antilles françaises commémorent la fin de l'esclavage : le 22 mai en Martinique et le 27 mai en Guadeloupe. Après deux ans sans commémorations en raison du Covid-19, les populations antillaises se réapproprient leur histoire. Comme ici, en Martinique où le 22 mai a été marqué par des rassemblements aux quatre coins de l'île. 

En Nouvelle-Calédonie a été signé un accord cadre historique sur la transition énergétique dans le secteur du nickel. L'archipel vise l'autonomie électrique et l’adoption d’une production verte. Il veut décarboner au maximum et devenir une référence sur le marché mondial du nickel des batteries électriques.

La mangrove de Téouta, à Ouvéa, est l'une des plus préservées au monde. Elle possède un écosystème unique et les scientifiques accordent une attention toute particulière à ce trésor environnemental de Nouvelle-Calédonie.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L’invité du jour

"Il faut franchir les lignes si l’on veut apaiser les relations dans la société antillaise"

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Marine Le Pen victorieuse en Outre-mer, une conquête "fragile"

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
France24 - Monde

Cannes 2022 : avec "Nos Frangins", l'affaire Malik Oussekine pour la première fois au cinéma

Publié le : 26/05/2022 - 22:52

Louise DUPONT Suivre

Le réalisateur Rachid Bouchareb raconte pour la première fois au cinéma l’affaire Malik Oussekine, un épisode douloureux de l’histoire de France du nom d'un jeune homme tué par des policiers en 1986 alors que Paris était secoué par des manifestations étudiantes. Louise Dupont a également rencontré pour cette émission de "À l'affiche à Cannes" l'acteur Raphaël Personnaz qui joue dans le rôle d'un inspecteur de police dans "Nos frangins".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Cannes 2022

Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"

CINÉMA

Le film "Hors la loi" de Rachid Bouchareb est accusé de contrefaçon

COMPÉTITION OFFICIELLE

"Hors-la-loi", le western-politique de Rachid Bouchareb qui provoque un duel avec les anti-FLN

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
France24 - Monde

Ray Liotta, l'acteur américain star des "Affranchis", est mort à 67 ans

Publié le : 26/05/2022 - 21:29Modifié le : 27/05/2022 - 13:37

FRANCE 24 Suivre

L'acteur américain Ray Liotta, connu notamment pour son rôle dans le film "Les Affranchis" sorti en 1990, est décédé en République dominicaine, où il était en tournage, ont rapporté, jeudi, plusieurs médias américains. 

L'acteur américain Ray Liotta est décédé. L'une des stars du film mythique sur la mafia "Les Affranchis", de Martin Scorsese, s’est éteinte à l'âge de 67 ans, alors qu'il tournait en République dominicaine, ont annoncé, jeudi 26 mai, les autorités cinématographiques de ce pays et des médias américains.

La vedette est morte dans son sommeil, a précisé le site TMZ, citant une source proche de Ray Liotta. Le site Deadline a également rapporté le décès de l'acteur survenu alors qu'il était en tournage en République dominicaine. Il travaillait sur un long-métrage intitulé "Dangerous Waters", au moment de son décès soudain.

"Il était en compagnie de sa femme qui vous demande de respecter sa douleur", a confirmé à l'AFP un porte-parole de la direction générale du cinéma de la République dominicaine.

Star mondiale

Né le 18 décembre 1954, à Newark, dans le New Jersey, en grande banlieue de New York, Raymond Allen Liotta est devenu une star mondiale pour avoir campé à l'écran le vrai gangster mafieux new-yorkais Henry Hill (1943-2012) dans le chef d'œuvre de Martin Scorsese "Les Affranchis" ("Goodfellas") en 1990.

L'acteur du film - qui est aussi son narrateur - crève l'écran aux côtés de Robert De Niro, et de Joe Pesci, dans ce qui est considéré par les cinéphiles comme l'un des plus grands films du genre au 20e siècle, avec la trilogie "The Godfather" ("Le Parrain") de Francis Ford Copolla.

En 1991, le film "Les Affranchis" avait remporté un Oscar (Joe Pesci, meilleur second rôle) et avait été nommé dans cinq autres catégories. Certaines de ces scènes, parfois ultraviolentes, et les dialogues sont entrés pour toujours dans la culture cinématographique mondiale.

Sa femme à l'écran dans "Les Affanchis", le personnage de Karen Hill joué par Lorraine Bracco, s'est déclarée sur Twitter "complètement brisée par l'annonce de cette terrible nouvelle".

"Jusqu'au bout du rêve"

Pour l'une de ses dernières apparitions à l'écran, Liotta avait joué aussi en 2021 dans le film "Many Saints Of Newark - Une histoire des Soprano", qui retrace les années de jeunesse du célèbre mafieux Tony Soprano, de la cultissime série télévisée éponyme.

Ray Liotta s'était fait connaître du public américain en jouant dans le film de baseball "Jusqu'au bout du rêve" ("Field of Dreams") en 1989 au côté de Kevin Costner et, en 1986, dans "Dangereuse sous tous rapports" ("Something Wild"), qui lui avait valu une nomination aux Golden Globes comme meilleur second rôle masculin.

Il avait été marié de 1997 à leur divorce en 2004 à l'actrice Michelle Grace, avec laquelle il a eu une fille.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - Monde

Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv

Publié le : 26/05/2022 - 07:27Modifié le : 26/05/2022 - 22:44

FRANCE 24 Suivre

Sur le terrain, les russes accélèrent leur offensive vers le Donbass et encerclent la ville de Severodonetsk. La deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv, est de nouveau la cible de bombardements. Par ailleurs, Emmanuel Macron a appelé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "respecter le choix souverain" de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan.

  • 00 h 15 : Zelensky accuse la Russie de "génocide" dans le Donbass

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie de pratiquer un "génocide" dans le Donbass, dans l'est du pays. La Russie pratique la "déportation" et "les tueries de masse de civils" dans le Donbass, a affirmé Zelensky dans son adresse télévisée quotidienne. "Tout ceci (...) est une politique évidente de génocide menée par la Russie", a-t-il accusé.

  • 23 h 13 : Moscou aidera à "surmonter la crise alimentaire" si les sanctions sont levées

Le président russe Vladimir Poutine s'est dit jeudi prêt à aider à "surmonter la crise alimentaire" provoquée par le blocage de céréales ukrainiennes et russes en raison du conflit en cours, sous réserve d'une levée des sanctions contre Moscou.

La Russie "est prête à apporter une contribution significative pour surmonter la crise alimentaire grâce à l'exportation de céréales et d'engrais, sous réserve de la levée par l'Occident des restrictions à motivation politique", a déclaré Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin, lors d'un appel téléphonique avec le Premier ministre italien Mario Draghi. Cet appel a eu lieu à l'initiative de M. Draghi.

À Washington, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a accusé la Russie de "se servir de l'alimentation comme d'une arme". "Et nous sommes évidemment en discussions avec (...) nos partenaires et alliés internationaux sur la façon de répondre aux mieux à tout ceci."

L'Ukraine, gros exportateur de céréales, notamment de maïs et de blé, voit sa production bloquée du fait des combats.

  • 22 h 04 : nouveaux bombardements meurtriers sur Kharkiv

Le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sa indiqué sur Telegram que neuf civils sont morts dans de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai. "Un bébé de cinq mois a péri, de même que son père. La mère est grièvement blessée et 19 civils ont été blessés". 

  • 20 h 00 : "On a vu des tirs nourris dans le nord et le centre de Kharkiv"

  • 16 h 04 : l'Occident ne parviendra pas à s'isoler de la Russie, assure Vladimir Poutine

S'adressant par liaison vidéo aux dirigeants de pays de l'ex-URSS, Vladimir Poutine a convenu que les sanctions occidentales perturbaient les chaînes d'approvisionnement de l'économie russe, mais il a assuré qu'elles ne parviendraient pas à isoler la Russie sur le plan technologique. "Les représentants de nos entreprises sont confrontés à des problèmes, bien sûr, notamment dans le domaine des chaînes d'approvisionnement et des transports. Mais cependant, tout peut être ajusté, tout peut être construit d'une nouvelle manière".

  • 15 h 33 : la France appelle la Turquie à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède d'entrer dans l'Otan

Le président français, Emmanuel Macron, a appelé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "respecter le choix souverain" de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan, et souhaité qu'une "solution" soit rapidement trouvée pour lever la menace de veto turc.

Ankara accuse notamment les deux pays d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan qu'elle considère comme une organisation terroriste, et demande leur extradition. 

 

  • 15 h 31 : "intensité maximale" des combats dans l'est de l'Ukraine, selon une vice-ministre

"Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend", a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar. Le gouverneur de la région de Lougansk, l'une des deux régions formant le Donbass où les combats font rage, a lui aussi mis en garde contre l'intensité des combats. 

  • 15 h 15 : "La ville de Kharkiv est en état d'alerte"

Au moins quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements russes sur Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. Une situation critique que décrit Cyril Payen, envoyé spécial dans la ville bombardée. 

 

 

  • 13 h 32 : Moscou sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué que des médias et des journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si la plateforme YouTube bloquait, comme elle l'a déjà fait, ses briefings hebdomadaires.

De nombreux sites et réseaux sociaux, y compris YouTube, ont expliqué avoir bloqué, après l'offensive russe en Ukraine, des médias et des pages officielles russes, car elles tombaient sous le coup de sanctions ou pratiquaient la désinformation. Des actes de censure "russophobes", selon Moscou.  

Maria Zakharova a expliqué avoir signifié à YouTube que si ses conférences de presse hebdomadaires, diffusées en direct, étaient bloquées, "un journaliste ou un média américain rentrera[it] à la maison", selon l'agence TASS.

  • 12 h 46 : deux soldats russes plaident coupables de crime de guerre

Deux soldats russes capturés ont plaidé coupables de crime de guerre pour le bombardement d'une ville de l'est de l'Ukraine dans le deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes.

Devant le tribunal de Kotelevska, dans le centre de l'Ukraine, les représentants du parquet ont requis des peines de 12 ans de prison pour Alexandre Bobikine et Alexandre Ivanov pour violation des lois de la guerre.

L'avocat des accusés a réclamé la clémence des juges en affirmant que les deux soldats russes n'avaient fait qu'obéir aux ordres et avaient exprimé leurs regrets.

  • 11 h 25 : Poutine ne dictera pas les termes de la paix, dit le chancelier allemand

Olaf Scholz, le chancelier allemand s'est dit "convaincu" que la Russie ne gagnerait pas la guerre qu'elle a provoqué en Ukraine, affirmant aussi que le président russe, Vladimir Poutine, ne serait pas autorisé à "dicter" la paix.

"Il n'y aura pas de paix imposée", a-t-il par ailleurs affirmé. "L'Ukraine ne l'acceptera pas et nous non plus."

  • 09 h 02 : les Russes supérieurs en nombre dans l’est de l’Ukraine, reconnaît Zelensky

Le président ukrainien a déclaré mercredi soir que les forces russes étaient nettement supérieures en nombre dans certaines parties du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où, selon l'armée ukrainienne, plus de 40 villes sont sous les bombardements.

Dans certaines parties de l'est de l'Ukraine, les forces russes "nous dépassent largement en nombre", a-t-il Volodymyr Zelensky dans son allocution nocturne quotidienne.

"Les occupants ont bombardé plus de 40 villes dans les régions de Donetsk et Louhansk, détruisant ou endommageant 47 sites civils, dont 38 maisons et une école. En conséquence de ces bombardements, cinq civils sont morts et 12 ont été blessés", a pour sa part déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook.

 

  • 7 h : à Kharkiv, la crainte d'un nouvel assaut

À Kharkiv (Est), seconde ville d'Ukraine, désormais libérée, les rues sont désertes et seuls passent les camions militaires, constate sur place notre envoyé spécial, Cyril Payen. Les combats ont cessé il y a une dizaine de jours avec le début de la contre-offensive ukrainienne, mais la loi martiale est toujours appliquée et les quartiers centraux sont totalement vidés de leur population.

Sur le million et demi d'habitants que comptait Kharkiv, on estime à environ 60 % la population ayant fui les combats. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les sirènes d'alertes ont retenti, faisant craindre un nouvel assaut dans cette ville aux abords de laquelle les forces russes sont toujours stationnées.

  • 04 h 32 : les Russes cherchent à s'emparer de Severodonetsk

Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Severodonetsk, ville de quelque 100 000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.

"Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier [sur Severodonetsk]", a assuré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région. Selon lui, la ville "est tout simplement en train d'être détruite".

"La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie [de Severodonetsk]", a-t-il poursuivi, estimant que "la semaine prochaine serait décisive".

  • 00 h 56: à Davos, l'Ukraine réclame plus d'armes lourdes

L'Ukraine a grandement besoin d'unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la Russie, a insisté mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale", a indiqué Dmytro Kuleba aux journalistes. Il a expliqué que "certains villages et villes n'exist[ai]ent plus" dans cette région de l'Ukraine, qui essuie ces derniers jours des bombardements intensifs. "Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes."

  • 23 h 21: Kiev remercie Paris de soigner des "blessés de guerre ukrainiens"

Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov a remercié la France d'accueillir "des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées", selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées.

Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français.

  • 22 h 47: entretien entre Macron et Erdogan prévu ce jeudi

Le président français, Emmanuel Macron, s'entretiendra jeudi par téléphone avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, en pleine crise ukrainienne.

Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ANALYSE

Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?

Reportage

Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?

Le Débat de France 24

Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques

France24 - World

This image does not prove that a biowarfare exercise is behind monkeypox cases

Issued on: 24/05/2022 - 18:04Modified: 27/05/2022 - 13:19

Since May 20, Twitter and Facebook accounts have been claiming that an NGO organised a "monkeypox pandemic simulation" which is said to be behind the recent discovery of several cases of this disease. Their proof: a screenshot of a report published by the Nuclear Threat Initiative. In reality, this simulation was entirely virtual and took place last March. It has no connection with the recently discovered cases of monkeypox.

If you only have a minute

  • Since May 20, people online have been sharing a photo allegedly showing the plans for a simulated monkeypox pandemic drill on May 15. The exercise would coincide with the real-life discovery of monkeypox cases in several countries.
  • But, although it was a real exercise, it took place completely online and had nothing to do with the current outbreak.
  • The vice president of the Nuclear Threat Initiative (NTI) told the FRANCE 24 Observers team that the simulation occurred in March 2021, more than a year before the first cases of monkeypox appeared. 

The verification in detail

“A biowarfare exercise took place on November 2021 for a potential #monkeypox outbreak on the exact date of the outbreak here in the UK [...] The people in power are deliberately trying to murder us."

This is just one of the alarmed captions shared on Facebook and Twitter to claim that the recent discovery of monkeypox cases is in fact part of a "biowarfare exercise". As proof, these users shared a screenshot of a report published by the American NGO, Nuclear Threat Initiative (NTI). The screenshot features a calendar predict several events, among them the "Monkeypox outbreak" on May 15, 2022. 

A completely fictional exercise

To find the origin of this screenshot, we went to the website of the Nuclear Threat Initiative. There we found the report from which this timeline was taken. It was published on November 23, 2021. It states that NTI, an NGO whose aim is to prevent attacks caused by weapons of mass destruction such as biological weapons, did organise an exercise to examine the consequences of a "pandemic involving an unusual strain of monkeypox virus".

However, the introduction to this report tells us that this exercise actually took place on March 17, 2021, and more importantly, that it was held virtually. It was in fact an exercise simulating a hypothetical pandemic in the "fictional nation of Brinia". The 19 participants were invited to react at three different times corresponding to the evolution of this mock pandemic, which was punctuated by fake news clips. These three steps are detailed in the simulated timeline that is now being broadcast on Twitter and Facebook.

We also contacted Jaime Yassif, a doctor of biophysics and vice-president of NTI. She was the co-organiser of the event and confirmed that it was a mock exercise that took place online. 

Yassif also told us: "NTI created this fictional scenario so that participants could discuss the improvements needed to better prevent and respond to potential pandemics such as Covid-19."

As for the choice of May 15, 2022 as a starting date and the recent discovery of monkeypox: "For the purposes of the exercise, we chose a pathogen that would be relevant to our fictional scenario. So we chose monkeypox from among other possibilities," Yassif explained. "Our virtual exercise took place on March 17, 2021, so the date of May 15, 2022 was just the starting point of our fictional scenario timeline."

So this calendar actually corresponds to a simulated exercise that took place online in March 2021 and has no relation to the recent discovery of monkeypox cases. Yassif explained that the purpose of the simulation was "to draw leaders' attention to the urgent need to improve international pandemic prevention and response capabilities".

Download the app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
France24 - Monde

Otan : Macron enjoint Erdogan à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède

Publié le : 26/05/2022 - 18:19

FRANCE 24 Suivre

Emmanuel Macron a tenté d'infléchir la position de la Turquie sur l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, lors d'une conversation téléphonique, jeudi, en appelant son homologue à "respecter le choix souverain". Recep Tayyip Erdogan menace en effet de mettre son veto à l’adhésion de ces deux pays nordiques dans l’Alliance atlantique.

L’entretien téléphonique a eu lieu jeudi 26 mai pendant une heure. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé à 11 h 30, depuis Paris, son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "respecter le choix souverain" de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan, et souhaité qu'une "solution" soit rapidement trouvée pour lever la menace de veto turc.

"Le président de la République a souligné l'importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d'un processus démocratique et intervenant en réaction à l'évolution de leur environnement de sécurité", a indiqué la présidence française. "Il a souhaité que les discussions se poursuivent pour trouver une solution rapide" à l'opposition turque aux deux candidatures, a ajouté l'Élysée.

La fin de la neutralité ?

Les deux pays nordiques, rompant avec une longue tradition de neutralité, ont décidé d'adhérer à l'Otan en réaction à l'offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février.

Mais la Turquie menace de bloquer leur entrée dans l'Alliance, qui requiert l'unanimité des États membres de l'organisation.

Ankara accuse notamment les deux pays d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, qu'elle considère comme une organisation terroriste, et demande leur extradition.

La Turquie envisage, par ailleurs, une nouvelle opération contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, qui risque de susciter de nouvelles tensions au sein de l'Otan, notamment avec la France.

Les présidents français et turc ont évoqué en outre "l'urgence de rendre possibles les exportations de céréales ukrainiennes", bloquées par la guerre dans les ports du sud du pays, ce qui menace d'entraîner une crise alimentaire mondiale. Emmanuel Macron va poursuivre "dans les jours qui viennent les contacts à ce sujet avec les acteurs internationaux pertinents".

"Trouver une solution rapidement"

Ils ont discuté des "différentes voies possibles pour acheminer" ces récoltes, en lien avec les Nations unies, et sont "convenus de rester en contact afin de trouver une solution rapidement".

Une des pistes étudiées est la mise en place d'un corridor naval depuis Odessa, en mer Noire, dont la Turquie pourrait être un acteur important.

Les deux dirigeants ont par ailleurs dit "leur préoccupation face à la dégradation de la situation en Libye".

Après plus d'une décennie de chaos consécutif à la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, la Libye, minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, compte depuis début mars deux gouvernements rivaux, comme entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile.

Un gouvernement formé par l'ex-ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant dans l'Est, est en concurrence avec l'exécutif à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah, issu des accords politiques parrainés par l'ONU.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ANALYSE

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Otan : la Suède doit cesser son "soutien" aux "organisations terroristes", selon Erdogan

Le fil du 26 mai

Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv

France24 - World

Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?

Issued on: 26/05/2022 - 19:25

David GORMEZANO

With Russia’s invasion of Ukraine, nuclear facilities have been caught up in the midst of conventional warfare for the first time in history. That nightmare scenario is one that few of the industry’s players had anticipated. In Chernobyl and Zaporizhzhia, Russian forces represent a lingering threat to the most basic rules of nuclear security.

On the way to Chernobyl along the Dnipro River, a two-hour drive from Kyiv, the imprint left by Russia’s occupation remains, two months after an ordeal that lasted from the February 24 invasion until March 31. Most bridges have been destroyed and our driver warns us to stay on the pavement as landmines lurk beyond.

After the invasion, the exclusion zone around Chernobyl – a 30-kilometre radius around the notorious nuclear plant near Ukraine’s border with Belarus – made global headlines once again. For some 35 days, Chernobyl personnel had to abide the Russian soldiers who seemed oblivious to the dangers inherent in a nuclear site.

“They had a very low level of knowledge. They didn’t understand that the soil here is contaminated, that one mustn’t touch it, and certainly not dig trenches in it,” recounted Ruslan, a technician at the plant, waiting for his bus into work. “And yet that’s what they did and it spurred an increased level of radioactivity at the site. Happily, management handled the situation well.”

Chernobyl shift chief Valentin Geïko became a national hero after he was able to tell various media how he resisted the orders of Russian officers with no scientific knowledge and with ambiguous intentions. Geïko’s sense of humour and his determination helped the plant’s personnel cope while they were held hostage for 20 days, until Russian soldiers finally allowed their colleagues in to relieve them of their duties.

With Russia’s invasion, Chernobyl had the world’s nuclear experts in a cold sweat all over again. Deactivated sensors, troop movements on contaminated soil, and a plant disconnected from the electrical network from March 9 to 14 had specialists fearing the worst.

Sergei, another plant employee, can still hardly believe it, after seeing “the barbarians” turn up inside the exclusion zone that has been insulating the damaged reactor since 1986. “They pillaged everything, broke technical material, equipment. But happily, they didn’t damage the cooling system, which could have provoked a catastrophe.”

Indeed, the Chernobyl nuclear site remains active 36 years after the worst nuclear accident in history. The dismantling of the site’s four reactors is still in progress and, most importantly, some 22,000 highly radioactive spent fuel assemblies are being kept in storage pools that require constant cooling. Another major activity at the site is the surveillance of the 100-plus metre sarcophagus completed in 2019, which isolates the reactor that “melted” during the 1986 disaster.

In Zaporizhzhia, a menacing and disconcerting occupation

While Russian soldiers have now left the Chernobyl site, allowing the plant to return to a level of risk deemed acceptable by international standards, the Zaporizhzhia plant’s occupation, ongoing since March 4, has made for some surreal and worrisome scenes on the other side of the country. The images of artillery fire targeting buildings inside the plant’s enclosure spurred major concern, although no nuclear incident came of it.

Ukrainian authorities said 500 soldiers settled in at the site, with 50-odd military vehicles, including tanks, weapons and explosives of all sorts; an arsenal entirely incompatible with the most basic security rules inside the walls of a nuclear facility.

“Nobody had ever imagined that one could open fire on a nuclear power plant, the way the Russians did in Zaporizhzhia,” said Petro Kotin, president of Energoatom, the public company in charge of nuclear energy in Ukraine. “Today, they are using it as a military base because the perimeter is well protected by walls and video surveillance. They also use the cafeteria and the canteen to better the daily life of their soldiers,” he said thoughtfully. “We have the impression that they themselves don’t understand the objective of occupying the plant. They came, they occupied and they didn’t really know what to do with it.”

Indeed, neither the Russian soldiers nor the 10 to 15 technicians from Rosatom, the powerful Russian civil nuclear energy firm, on site at Zaporizhzhia tried to get their hands on nuclear fuel. Moreover, the plant’s two functioning reactors (out of six in total) are still supplying electricity to the Ukrainian network and powering the cooling systems of the largest nuclear plant in Europe.

Could Russia’s objective be to use the site as a spoil of war to supply electricity to Crimea or other territories? Russia’s deputy prime minister appeared to indicate as much during a visit to Zaporizhzhia last week. “If Ukraine is ready to pay, then (the plant) can operate for Ukraine. If not, then it will operate for Russia,” said Marat Khusnullin, as cited by Russian press agencies.

“For the moment, it is impossible to connect Zaporizhzhia to the Russian electrical network,” Kotin retorted. “For that, one would need to build 200 to 400 kilometres of lines, which would cost more than €500 million and could take two years. But with time and money, the Russians can do it, of course. Look at the means they deployed to build a bridge between Crimea and the Russian Federation” between 2014 and 2018, he added.

The challenge of nuclear security in wartime

Those in the civil nuclear industry believe it is vital to deliberate on the issue of nuclear security in wartime. Terrorist attack scenarios had been considered in the past. But in light of the Russian invasion, the matter of adopting international rules is now on the table.

Over the past three months, Ukrainian authorities have been calling – so far without success – for the International Atomic Energy Agency (IAEA) to commit its members to respecting a five-kilometre perimeter around nuclear facilities inside of which no military forces can be permitted to penetrate.

For now, the Ukrainian government has reinforced the defence of its nuclear sites. “We now have soldiers equipped with Javelin and NLAW anti-tank missiles to protect the nuclear plants. In Zaporizhzhia, we were taken by surprise; there was not yet a single weapon on site. I don’t know specifically what military means were deployed. That is confidential information that I don’t have access to,” said Kotin.

The head of Ukraine’s nuclear power plants has meanwhile forbidden the transport of nuclear material anywhere on Ukrainian territory for security reason. Moving the fuel needed for the reactors to operate will just have to wait until the end of the war. The measure shouldn’t hamper the functioning of Ukraine’s nuclear infrastructure because the country’s authorities followed the advice of American experts dispatched after war began in the Donbas in 2014.

“We followed their recommendation to build new nuclear fuel storage units on Ukrainian soil that would allow our plants to operate for two years. If ever the war were to last more than two years, we’ll see what we have to do then,” Kotin explained.

In Ukraine, the prospect of peace seems a distant one. But the long run is just the sort of timeline that the civil nuclear industry needs to guarantee optimal nuclear security. In the short term, the threat of a battle between Ukrainian and Russian forces for control of the Zaporizhzhia plant cannot be dismissed, with Ukraine displaying its willingness to reclaim all of its occupied territory in the months to come. The prospect of high-intensity combat for control of a nuclear facility? A nightmare, for Europe as a whole.

This article has been translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN AS IT HAPPENED

Fighting reaches 'outskirts' of key east Ukraine city Severodonetsk

Q&A

‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants

US, allies condemn Russia at UN over its attack on Ukraine nuclear plant

New York Times - World

La pandemia de coronavirus

Advertisement

Supported by

NUEVO NUEVO MUNDO

La ‘última generación’: la desilusión de los jóvenes chinos

Muchos creen que son la generación más desafortunada desde la década de 1980 porque el afán del gobierno de Pekín para imponer la política de “cero covid” causa estragos en la población.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Li Yuan

Hace cuatro años, a muchos jóvenes chinos les gustaba usar la etiqueta #AmazingChina (China asombrosa).

Hace dos años, afirmaban que China era el estudiante más brillante en la materia de control pandémico y exhortaban al resto del mundo, en especial a Estados Unidos, a “copiarle la tarea a China”.

Ahora, muchos de esos jóvenes opinan que son la generación más desafortunada desde la década de los ochenta, conforme la persistente búsqueda de Pekín de la política de “cero covid” genera caos. Los empleos son difíciles de conseguir. Las pruebas frecuentes para detectar la COVID-19 dictan su vida. El gobierno está imponiendo cada vez más restricciones a su libertad individual, al mismo tiempo que los presiona para casarse y tener más hijos.

“No puedo soportar la idea de que tendré que morir en este lugar”, dijo Cheng Xinyu, de 19 años, una escritora en la ciudad de Chengdu, al suroeste de China, quien contempla la posibilidad de migrar al extranjero antes de que el puño de hierro del gobierno caiga sobre ella.

Tampoco se puede imaginar teniendo hijos en China.

“Me gustan los niños, pero no me atrevo a tenerlos aquí porque no podré protegerlos”, comentó y justificó su decisión por preocupaciones como que los trabajadores de control pandémico irrumpen en los apartamentos para rociar desinfectante, matar a las mascotas y exigir a los residentes que dejen las llaves en las cerraduras de las puertas de sus apartamentos.

Cheng forma parte de una nueva tendencia conocida como la “filosofía de huir”, que fomenta el hecho de salir de China para buscar un futuro mejor y más seguro. Ella y millones de personas compartieron un video en el cual un joven discute con policías que le advierten que su familia será castigada por tres generaciones si él se rehúsa a ir a un campamento de cuarentena. “Esta será nuestra última generación”, les respondió a los policías.

Su respuesta se convirtió en un meme en línea que las autoridades censuraron. Muchas personas jóvenes se identificaron con el sentimiento, expresaron que estaban reacias a tener hijos ante un gobierno cada vez más autoritario.

“No traer niños a este país, a esta tierra, será la acción más caritativa que puedo hacer”, escribió un usuario de Weibo con la etiqueta #LaÚlltimaGeneración antes de ser censurado. “Como personas comunes que no tienen derecho a la dignidad individual, nuestros órganos reproductores serán nuestro último recurso”, publicó otro usuario de Weibo.

La “filosofía de huir” y la “última generación” son los gritos de guerra para muchos chinos de veintitantos y treinta y tantos años que están angustiados por su país y su futuro. Están ingresando a la fuerza laboral, se están casando y decidiendo si tener o no hijos en uno de los momentos más sombríos del país en décadas. Censurados y reprimidos políticamente, algunos están considerando mostrar su rechazo, mientras que otros han decidido no tener hijos como forma de protesta.

Esta es una manera de pensar muy diferente para los miembros de una generación previamente conocida por su inclinación nacionalista.

Crecieron a la par de China, conforme el país se convertía en la segunda economía más grande del mundo. Atacaron a los críticos del historial de derechos humanos de Pekín y boicotearon muchas marcas occidentales al percibir algún desprecio hacia su patria.

En ocasiones, se quejaban sobre sus jornadas laborales agotadoras y la falta de movilidad social ascendente. Sin embargo, aunque estaban menos seguros de su futuro personal, tenían confianza en que China sería grandiosa de nuevo (como prometió su líder máximo).

Esta primavera, se ha vuelto cada vez más claro que el gobierno no puede cumplir sus promesas y que el Estado tiene expectativas diferentes para la vida de sus gobernados.

Una nueva encuesta a más de 20.000 personas, la mayoría mujeres cuya edad oscilaba entre los 18 y los 31 años, descubrió que dos terceras partes de ellas no querían tener hijos. El gobierno tiene una agenda diferente: impulsar a la gente a que tengan tres hijos para rejuvenecer una de las poblaciones que experimentan el envejecimiento más rápido del mundo.

Doris Wang, una joven profesional en Shanghái, aseguró que nunca había planeado tener hijos en China. Experimentar el confinamiento estricto durante los dos últimos meses ha reafirmado su decisión. Los niños deberían jugar en la naturaleza y con otros niños, comentó Wang, pero están confinados en apartamentos, atraviesan ronda tras ronda de pruebas para detectar la COVID-19, mientras los trabajadores de control pandémico les gritan y escuchan las advertencias severas a través de los altavoces en la calle.

“Incluso los adultos se sienten muy deprimidos, desesperados y poco saludables; eso sin mencionar a los niños”, relató Wang. “En definitiva, tendrán problemas psicológicos que resolver cuando crezcan”. Contó que planea migrar a un país occidental para recuperar su dignidad y tener una vida normal.

Agravando las frustraciones, los titulares están plagados de malas noticias sobre los empleos. Habrá más de 10 millones de graduados universitarios en China este año, una cifra récord. Sin embargo, muchas empresas están despidiendo a trabajadores o congelando la cantidad de personal mientras intentan sobrevivir los confinamientos y la mano dura regulatoria.

Zhaopin.com, un sitio de reclutamiento, descubrió que su índice de perspectivas laborales en el primer trimestre de este año era aproximadamente la mitad del año anterior e incluso más bajo que cuando el coronavirus surgió en 2020. Los graduados que hayan sido contratados recibirán un pago mensual 12 por ciento menor en comparación con el año pasado, informó la compañía.

Un número creciente de graduados universitarios está tratando de ingresar a escuelas de posgrado o aprobar los exámenes de servidor público, cada vez más competitivos, para conseguir un trabajo seguro en el gobierno.

Dos tercios de los 131 nuevos funcionarios públicos contratados en abril en el distrito Chaoyang de Pekín tenían un título de maestría o doctorado, según un documento del gobierno, lo que refleja una tendencia creciente. Se graduaron en las mejores universidades de China y de todo el mundo, incluidas la Universidad de Pekín, la Universidad de Hong Kong, la Universidad de Sídney y el Imperial College de Londres. Muchos realizarán los trabajos gubernamentales más básicos, los que solían ocupar los graduados de la escuela secundaria.

Una persona con doctorado en física de partículas de la Universidad de Pekín se convertirá en un oficial de gestión urbana (también conocidos como chengguan), según el informe. Los chengguan son los funcionarios más vilipendiados, conocidos por maltratar a los mendigos, perseguir a los vendedores ambulantes y ayudar a derribar las casas de las personas. El contraste es demasiado grande.

Una excepción en el mercado laboral son las pruebas de covid. Mientras Pekín se apega a la política de “cero covid”, los gobiernos locales necesitan mucha gente para dotar de personal a sus numerosos centros de pruebas. Las autoridades de la provincia de Henan, en el centro de China, dijeron en enero que este año capacitarán a 50.000 personas en gestión de pruebas, desinfección y saneamiento público de covid. Pero incluso un sitio de noticias administrado por el gobierno preguntó qué tipo de perspectivas de carrera ofrecían estos trabajos después de la pandemia.

Para los jóvenes chinos, los controles sociales cada vez más estrictos son igualmente deprimentes.

Algunos estudiantes de Changchun, en la provincia nororiental de Jilin, se quejaron en las redes sociales de que no pudieron ducharse durante más de 40 días cuando la ciudad estaba cerrada y no tenían acceso a los baños públicos.

La Universidad de Tongji en Shanghái, conocida por sus programas de ingeniería y arquitectura, emitió instrucciones detalladas sobre cómo usar un sistema de filas basado en teléfonos celulares para los inodoros y baños, según un documento revisado por The New York Times.

En una aplicación, los estudiantes tendrían que presionar el botón “comenzar” cuando salieran del dormitorio para ir al baño y luego presionar la tecla “detener” cuando volvieran para evitar que dos personas estén en el pasillo al mismo tiempo, según decían las instrucciones. Cada turno en el inodoro tiene una duración máxima de 10 minutos. Después de ocho minutos, las demás personas en la fila pueden llamar la atención digitalmente al estudiante del baño. Después de 10 minutos, el alumno debe explicarle al grupo que hace la fila por qué estuvo tanto tiempo en el baño.

Algunos mecanismos de control social nunca se dejaron de aplicar.

En 2020, la prestigiosa Universidad de Fudan en Shanghái desarrolló un sistema de seguimiento que requiere que sus estudiantes registren sus condiciones de salud y ubicaciones en tiempo real todos los días. Es similar a los sistemas que algunos países, incluida Corea del Sur, desarrollaron para monitorear a los viajeros durante las cuarentenas cortas en los hogares y hoteles. Los estudiantes de Fudan han tenido que registrarse en el sistema a diario, incluso durante el año y medio en que hubo muy pocos contagios en China. Si no lo hacen, no se les permite ingresar al campus, según un proceso de registro revisado por el Times.

Las universidades tienen muy poca tolerancia para cualquier acto de desobediencia.

Sun Jian, un estudiante de posgrado de la Universidad de Ludong, en la provincia oriental de Shandong, fue expulsado a fines de marzo después de caminar por el campus con un cartel que decía: “Desbloquear Ludong”. También fue amonestado por la policía por alterar el orden público.

Una estudiante universitaria en Shanghái me dijo que su asesor había podido localizarla por un comentario crítico que hizo en Weibo sobre los cierres, a pesar de que había usado un seudónimo. Le pidieron que borrara la publicación.

Es imposible medir cuántos jóvenes chinos se han desilusionado por el puño de hierro del gobierno en los últimos confinamientos, los cuales han afectado a cientos de millones de personas. Pekín tiene control total sobre los medios de propaganda, internet, los libros de texto, las escuelas y casi todos los aspectos que podrían influir en la mentalidad del público chino.

No obstante, el creciente desencanto en línea es inconfundible. Además, las personas siempre encontrarán maneras de escapar a la represión. En 1984, Winston escribió un diario. En La insoportable levedad del ser, Tomáš y Tereza se mudaron al campo.

“Cuando descubres que como individuo tienes cero capacidad de combatir al sistema del Estado, tu única salida es huir”, concluyó Wang, la joven profesional de Shanghái.

Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6

Advertisement

Valeurs Actuelles

Législatives : le porte-parole du RN assure qu’un soutien des candidats Reconquête est possible « s’ils sont mieux placés » au second tour

L’union à droite pour les législatives attendra le second tour. Invité sur CNews vendredi 27 mai, Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, a été interrogé sur une possible alliance avec les candidats de Reconquête ! en vue du scrutin de juin prochain. « Au premier tour, il (Éric Zemmour NDLR) présente des candidats et on verra bien, au second tour, ce qu’il va se passer. S’il y a des candidats Reconquête mieux placés que nous, et de valeur, nous les soutiendrons », a affirmé le porte-parole du RN. 

Eric Zemmour doit accepter « la voie des urnes »

Si une entente en fonction des candidats semble possible, en revanche, Laurent Jacobelli a raillé le fondateur de Reconquête ! estimant qu’il doit « faire campagne et éviter de se raccrocher à d’autres partis »

Le porte-parole du RN a également mis au défi l’ancien journaliste après sa campagne présidentielle. « Eric Zemmour a fondé un parti politique. Il nous a expliqué qu’il était le sauveur de la France et qu’il était le seul à pouvoir être élu président de la République. Qu’il fasse campagne et qu’il accepte la voie des urnes », a-t-il lâché.

De son côté, Eric Zemmour avait regretté que « pour des questions d’ego, les dirigeants de [LR et du RN] préfèrent perdre séparément plutôt que gagner ensemble » estimant « que les électeurs, eux, souhaitent un front commun ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Pop legends ABBA return to stage, but only as virtual avatars

Issued on: 27/05/2022 - 14:36

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

Performing their much-loved hits like "Mamma Mia!" and "Dancing Queen", Swedish supergroup ABBA returned to the stage on Thursday, albeit as digital avatars, for a new London concert residency.

The band - Bjorn Ulvaeus, Benny Andersson, Agnetha Faltskog and Anni-Frid Lyngstad have been brought to virtual life as digital versions of themselves from their 1970s heyday, thanks to motion-capture technology. Their last performance together was some 40 years ago.

The foursome, all now in their seventies, posed for pictures together at the concerts' red carpet premiere on Thursday at a purpose-built venue, dubbed ABBA Arena.

"I think we all are very happy to be back in London because I haven't been here for I don't know how many years," Faltskog told Reuters.

"It is so nice to see all the faces and all the expectations and everything. It goes right into your heart."

ABBA worked with an 850-strong team from Industrial Light & Magic, founded by "Star Wars" creator George Lucas, for the project.

Accompanied by a live band, the avatars, or ABBA-tars, perform some 20 songs during the 90-minute show, called "Voyage". During the show, they made jokes and even had costume changes.

The real ABBA watched among the audience and came on stage at the end, hugging each other and waving to the crowd.

The concerts, which officially begin on Friday, are part of a hugely successful comeback for the band, who topped charts last November with "Voyage", their first album in 40 years.

Formed in 1972, ABBA won legions of fans around the world and has sold an estimated 385 million records.

They split in the early 1980s, with rumours swirling for years they would reunite on stage.

"ABBA has never left us," Faltskog told one reporter.

Asked if this was it for the band, Lyngstad told Reuters: "Depends how long we stay alive... If we are lucky."

"I don't think we'll do another one... Definitely no but never say never," Andersson added.

"The avatars go on living," Ulvaeus said

(REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Swedish supergroup ABBA return with new album ‘Voyage’ after 40-year hiatus

Depeche Mode keyboard player Andy Fletcher dies at 60

ENCORE!

France's Eurovision entry to sing in Breton language

Valeurs Actuelles

Marine Le Pen estime que l’union avec Éric Zemmour “n’était pas possible” à cause de “son positionnement irresponsable”

Passage de flambeau ?

Marine Le Pen a également évoqué son avenir personnel au sein de l’appareil politique du RN. Elle ne devrait pas se représenter à la prochaine élection présidentielle en 2027, « a priori », sauf « événement exceptionnel ». Pourrait-elle passer le flambeau ? « J’aimerais évidemment, moi aussi, voir émerger une nouvelle élite. (…) Jordan Bardella me paraît très bien placé pour [le] faire », a-t-elle enfin jugé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Cannes 2022: Noomi Rapace on her Cannes Film Festival jury experience

Issued on: 26/05/2022 - 22:52

Eve JACKSON Follow

FRANCE 24's Jennifer Ben Brahim meets the actress who was launched to international stardom as Lisbeth Salander in the "Girl with the Dragon Tattoo". Swedish actress Noomi Rapace is on the jury that will decide which film gets the big prize at this year’s Cannes Film Festival. She has to watch 21 films in 12 days. We also meet actress Sarwat Gilani, who stars in Pakistan’s first ever film at Cannes. "Joyland" is a daring portrait of a transgender dancer.

Cannes Film Festival © FRANCE24

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN CANNES FILM FESTIVAL

‘Front-row seats to the apocalypse’: Cannes doc takes on Delhi pollution, sectarian violence

ENCORE!

Taking a tip from the pros: Mads Mikkelsen holds masterclass at Cannes

ENCORE!

Cannes 2022: 'Normal People' star Paul Mescal on his role in 'Aftersun'

Valeurs Actuelles

Au-delà des anathèmes, Pap Ndiaye dans le texte

À première vue, l’on a affaire à un homme discret, subtil et nuancé. Loin, très loin du militant indigéniste que certains de ses détracteurs se sont empressés de dépeindre. Mais à bien y regarder, la vérité est à mi-chemin de ces deux représentations.

Lors d’un entretien accordé au journal Le Monde en 2009, l’historien nouvellement nommé ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye revenait sur son parcours académique : « Je suis un produit de l’école républicaine française et de l’affirmative action américaine [discrimination positive, NDLR]. » Son passage sur le continent américain a fait de lui un des relais de la question « raciale », encore marginale à l’époque, sur le sol français.

En 2005, Pap Ndiaye participe à la fondation du Conseil représentatif des associations noires (CRAN). Ce conseil, fédération d’associations françaises, inscrit au cœur de son action la défense des populations noires de France contre les discriminations dont elles se disent victimes. Dernièrement, le CRAN appelait à « décoloniser l’espace, décoloniser les esprits » et considérait notamment Colbert comme « un homme coupable de crime contre l’humanité. »

Trois ans plus tard, lors de la parution de son ouvrage La condition noire. Essai sur une minorité française (Calmann-Lévy), il déclare au quotidien du soir : « Je le fais pour contribuer à l’émergence d’une parole collective noire. » Dans cet ouvrage, il expose un certain nombre d’arguments en faveur de l’usage d’un « comptage ethnique », c’est-à-dire l’instauration de statistiques ethniques, pour des motifs scientifiques et politiques.

La question noire n’ayant jamais quitté ses travaux, c’est en observateur aguerri qu’il a en janvier 2017 porté un regard assez critique sur la politique américaine. L’actuel ministre de l’Education nationale avait livré son analyse, toujours au Monde : « L’élection d’Obama a pu faire croire que les hommes blancs avaient définitivement perdu le pouvoir […] La victoire de Trump est la vengeance du monde blanc. »

Les réunions en « non-mixité raciale » peuvent être utiles à la vie démocratique

Six mois plus tard, il accorde de nouveau une interview au Monde, et aborde l’épineuse question des réunions en « non-mixité raciale », c’est-à-dire interdites aux blancs. Il affirme alors que ces réunions spécifiques peuvent « être utiles à la vie démocratique ». Plus loin, il donne cependant l’impression de nuancer son discours en considérant que « les associations spécifiques (féministes, homo, juives, de personnes racialisées, etc.) ont toute leur place dans le débat public. Elles apportent une connaissance très fine des torts et des méfaits vécus et peuvent contribuer utilement à la vie démocratique. D’un autre côté, je pense aussi que ces associations ont intérêt à se définir par leur objet plutôt que par la qualité de leurs membres. Une association noire, par exemple, a pour objet et expertise de faire reculer le racisme antinoir, ce qui est une bonne cause susceptible d’attirer des personnes de toutes origines. Il serait vraiment contre-productif de s’en passer ! » Revendiquant la nuance, le nouveau membre du gouvernement d’Elisabeth Borne n’est cependant pas exempt d’ambiguïtés. En effet, Pap Ndiaye aurait participé, ou du moins était programmé dans une réunion en « non-mixité raciale », avec notamment la militante féministe décoloniale Françoise Vergès entre autres indigénistes.

L’historien et universitaire français, qui n’est plus à une contradiction près, ne se prive pas non plus de critiquer l’antiracisme. Si celui-ci a « beaucoup apporté » considère-t-il, il n’aurait pas su s’adapter aux nouvelles formes de lutte spécifique : « Il n’a pas bien su s’adapter à de nouvelles demandes portées par une nouvelle génération où les jeunes femmes sont très visibles, moins préoccupée par la lutte idéologique contre le racisme que par la lutte contre les discriminations et les contrôles au faciès. »

L’affirmation de l’existence d’un « racisme structurel » en France

S’agissant de la notion polémique de « racisme d’Etat », poussée ces dernières années par certains syndicats ou des personnalités de l’univers académique, elle ne trouve pas grâce aux yeux du nouveau ministre. Il l’a même réfutée à de nombreuses reprises, lui préférant celle de racisme « structurel » ou « institutionnel ». Dans le quotidien du soir, il est revenu sur ce concept, usité dans les milieux militants : « Cette notion n’est franchement pas pertinente pour caractériser la situation française, car le racisme d’Etat suppose que les institutions de l’Etat soient au service d’une politique raciste, ce qui n’est évidemment pas le cas en France. Par exemple, l’Etat a été récemment condamné par la justice à propos des contrôles au faciès, une condamnation saluée par le Défenseur des droits comme « une avancée majeure pour la garantie des droits des citoyens », ce qui serait inconcevable s’il y avait un racisme d’Etat. En revanche, il existe bien un racisme structurel en France, par lequel des institutions comme la police peuvent avoir des pratiques racistes. Il y a du racisme dans l’Etat, il n’y a pas de racisme d’Etat. » À la différence de certaines associations, l’homme de 56 ans souhaite rester indépendant et se tenir à l’écart des raccourcis militants.

Militant, il l’est toutefois lorsqu’il prend le contrepied de l’ancien ministre de l’Education nationale. Interrogé au micro d’Europe 1 en octobre 2020, son prédécesseur Jean-Michel Blanquer avait déclaré que « l’islamo-gauchisme fait des ravages à l’université quand l’Unef y cède ». Le 19 février 2021, sur France Inter, Pap Ndiaye déclarait quant à lui que « le terme islamo-gauchisme ne désigne aucune réalité à l’université. C’est plutôt une manière de stigmatiser des courants de recherches qui proposent une manière de croiser des approches anti-racistes, antisexistes : une façon de considérer que les situations sociales sont le fruit d’entrecroisements engendrés par des discriminations diverses. Ce sont des recherches tout à fait importantes qui irriguent la recherche internationale. »

Je partage la cause des militants woke, la lutte pour la protection de l’environnement, le féminisme et l’antiracisme

Quelques mois plus tard, dans les colonnes de M Le Magazine du Monde, il apporte même son soutien à la nouvelle mode wokiste occidentale : « Je partage la cause des militants woke, la lutte pour la protection de l’environnement, le féminisme et l’antiracisme. » Jamais avare de nuances, il précise dans le même article ne pas approuver les « discours moralisateurs ou sectaires de certains d’entre eux : je me sens plus cool que woke. » Décidemment, difficile de s’y retrouver. Sans doute faut-il y voir une nouvelle modalité du « en même temps » macronien.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ukraine today, Taiwan tomorrow? Tensions mount between US and China over Taiwan

Issued on: 23/05/2022 - 19:47

Diana LIU Follow Kethevane GORJESTANI Follow

As the West spends billions in aid to support Ukraine’s offensive against Russia, concerns are mounting over the looming possibility of a Chinese invasion of Taiwan. President Joe Biden said Monday that the United States would intervene militarily if the self-governing island came under attack by the mainland. But is Beijing ready to mount a full-scale takeover of Taiwan – and succeed?

Biden’s unequivocal remark about Taiwan came at a news conference with Japan’s Prime Minister Fumio Kishida during a visit to Tokyo, as the president responded to a question regarding whether, contrary to his approach to Ukraine, he would use military force to defend Taiwan.

“Yes … that’s the commitment we made,” Biden responded. “The idea that [Taiwan] could be taken by force … would dislocate the entire region and be another action similar to what happened in Ukraine.”

The president’s clear answer departed from the traditional stance of strategic ambiguity: a decades-old US policy of deliberate vagueness regarding the defence of Taiwan in case of Chinese invasion. But as Taiwan has reported a troubling increase in provocative military activity from Beijing, with spikes in Chinese military aircraft overflights in the island’s air defence identification zone, top US and EU officials have openly voiced their support for the democratic island, whose plight has also drawn comparisons to Ukraine.

The White House hurriedly walked back Biden’s statements, denying that the president’s remarks represented any change in policy – but not before they had provoked the ire of Beijing, whose foreign ministry expressed “strong dissatisfaction and firm opposition” within hours.

"Biden wants to send a strong message of deterrence to Beijing," says Mathieu Duchâtel, director of the Asia programme at Institut Montaigne. "He wanted to show Beijing that while the US has refused to intervene directly in the war in Ukraine, it is determined to help Taiwan in the event of a Chinese invasion."

All this rhetoric begs the question: Just how feasible is a Chinese invasion of Taiwan at this point?

Invading Taiwan would be “extremely difficult for Beijing”

China’s defence budget, currently at $229 billion, has allowed it to boost research and development into new weapons systems, carriers and military exercises – with an emphasis on strengthening its navy. Currently, the country has considerable military capabilities that would allow it to intervene in and around Taiwan, explains Antoine Bondaz, director of the Taiwan programme at the Foundation for Strategic Research.

"China's military spending has increased sevenfold over the past twenty years – and these efforts will continue. Today, there are an estimated 10,000 Chinese marines. It is projected that there will be 100,000 by 2027.”

In the short term, these growing resources are still too limited to envision a total invasion and control of Taiwan, the researcher says. "But if Beijing continues at this rate, it will have the resources necessary in a couple of years.”

Although China may far surpass Taiwan in its military arsenal and manpower, in terms of strategy, such an invasion would remain “extremely difficult for Beijing”, says Duchâtel.

“The Taiwanese, without even taking into account the US intervention, have a strong response capability, and could generate heavy losses for Beijing in case of an amphibious or airborne landing attempt."

Indeed, Taiwan has also boosted its defence spending, allocating in January an extra $8.6 billion on top of a record annual defence budget, dedicated to buying weapons like long-range precision weapons and warships.

Both sides learning lessons from Ukraine war

The island’s defence ministry has also been following Russia’s invasion of Ukraine closely, and has said that it will incorporate lessons from the war into its military exercises. Taiwanese officials and analysts have said that Ukraine’s resistance against the much larger Russian army also brings to mind the importance of asymmetric warfare and reservists.

Indeed, the Chinese are also gleaning insights from the conflict in Ukraine, causing them to reassess their hopes for a quick “lightning war” operation by which “reunification” by force would be possible after a few days, says Duchâtel.

"The Chinese saw the failure of the Russian blitzkrieg. This therefore forces them to rethink their military options vis-a-vis Taiwan and removes the risk of a short-term operation. We also do not know whether Chinese forces would be able to hold Taiwan in the event of an invasion”.

Towards an escalation in Taiwan-China relations?

Though an imminent, short-term Chinese invasion of Taiwan seems unlikely, “the status quo could shift at any given moment”, says Duchâtel.

The researcher points to two key events as being pivotal to the evolution of Taiwan-China relations: the 20th Congress of the Chinese Communist Party in the second half of 2022, and Taiwan’s parliamentary elections scheduled for January 2024.

Could tensions escalate during this period? "Currently, Taiwan, under the presidency of Tsai Ing-wen, takes a very cautious approach towards Beijing," explains Duchâtel. "But this reaffirmed American protection, coupled with China’s declining image on the international stage, could lead Taiwan to take greater political risks. Today, we don't seem to be moving in that direction. But it is a possibility”.

The international community must play a dissuasive role

China’s objective to conquer Taiwan has always been clear, says Bondaz. As the mainland amasses military might, the threat to Taiwan grows – and if Beijing doesn’t have the means to launch a successful attack now, it will in a couple of years, by 2025 according to some estimates.

The researcher thus insists on the role the international community must play to dissuade China from using force. “They have to make Beijing understand that the cost, in human, military and geopolitical terms, is prohibitive.”

Biden’s remarks serve as a warning more pointed than any the US has issued to China over Taiwan in decades. “He underscored the difference between Ukraine and Taiwan” says Duchâtel. How this deterrence will play out concretely as the fraught relationship between Taiwan and China evolves remains to be seen.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN COUNTERING CHINA

As EU-Taiwan ties deepen, cybersecurity is front and centre

The France 24 Interview

Chinese ambassador to France: Beijing has 'not ruled out use of force' against Taiwan

DIPLOMACY

With heightened rhetoric, is US moving away from ‘strategic ambiguity’ on Taiwan?

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Valeurs Actuelles

Législatives : David Lisnard veut en profiter pour « refonder Les Républicains »

Invité des 4 Vérités de France 2, vendredi 27 mai, David Lisnard s’est avancé à dessiner le futur des Républicains, qui peinent à se remettre de l’élection présidentielle et craignent une campagne législative compliquée. Pour le maire de Cannes, qui se dit intéressé par la direction du parti, il faut au contraire profiter du marasme actuel pour refonder le parti – lancé en 2015 pour servir le jeu de Nicolas Sarkozy, désormais délaissé par celui qui l’avait pourtant taillé à sa main.

Que restera-t-il de la centaine de députés LR qui siégeaient il y a peu ? Que faire avec ceux qui survivront ? « Quelque soit le nombre de députés que l’on aura, il faut saisir cette opportunité pour refonder notre parti », répond David Lisnard. L’édile cannois espère pouvoir re-légitimer le parti et lui redonner une raison d’être, celle d’être une « alternative crédible à l’exécutif qui ne tombe pas dans les extrêmes et la démagogie ».

Tout un programme

C’est, selon David Lisnard, la raison pour laquelle plus de 500 candidats, sortants ou nouveaux, ont choisi de porter l’étiquette LR – pas vraiment très porteuse par les temps qui courent. Celui qui est également président de l’Association des maires de France (AMF) prend d’ailleurs le soin de préciser que 80 de ces candidats se présentent également sous l’étiquette de son mouvement lancé au niveau national en juin 2021, Nouvelle énergie.

S’il devait prendre la tête de ce qu’il restera des Républicains, David Lisnard entend faire appliquer une ligne « autour de vraies convictions » : en quelques mots, il s’agit pour lui de « réhabiliter la notion de liberté créatrice, mener une politique économique, sociale et écologique dans un pays où règne l’ordre public, et qui cultive l’unité de la nation ». Une ligne politique que David Lisnard espère voir s’imposer à terme, si toutefois les Français « votent pour ces candidats » LR.

«Ces élections sont l’opportunité d’amorcer une refondation de #LR autour de vraies convictions.» 🗨 @davidlisnard LR Maire de Cannes à propos des #Législatives2022

#Les4V @jeffwitten pic.twitter.com/CgSoDuELiL

— Info France 2 (@infofrance2) May 27, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm

Issued on: 19/05/2022 - 13:36

Leela JACINTO Follow

At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous. 

On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war. 

Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict. 

The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah. 

Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.

The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.

But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst. 

In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.  

The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.

Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.  

For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.

‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’     

Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate. 

Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring. 

“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.” 

The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon. 

After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.” 

First test for the new parliament 

But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites. 

Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim. 

While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.” 

Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis. 

The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.  

But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis. 

Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.

Two Shiite movements rise and become allies

Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s. 

It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.  

At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.

When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah. 

The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship. 

“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.” 

‘Street smart’ mediator 

Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape. 

“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar. 

In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises. 

“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar. 

Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate. 

Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll. 

The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.     

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN LEBANON VOTES

Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

On the ground

Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

Valeurs Actuelles

Burkini : Gérald Darmanin accuse Eric Piolle de « jouer au pyromane »

Tout juste reconduit à la tête du ministère de l’Intérieur, l’ancien député LR ne pouvait rêver mieux pour ouvrir une nouvelle séquence place Beauvau que la résurgence de la polémique burkini à Grenoble. Face à Eric Piolle, déterminé à avancer quoiqu’il arrive au point de se voir attribuer le titre de « pyromane », le « premier flic de France » peut facilement adopter la posture rassurante du surveillant attentif et intransigeant sur ses principes. Il a en fait la démonstration dans les colonnes du Parisien, jeudi 26 mai, en se félicitant de l’intervention du tribunal administratif de Grenoble.

« C’est une victoire de la République, de la laïcité et du droit », a déclaré Gérald Darmanin, se félicitant que le droit ait rappelé à Eric Piolle « qu’il a des obligations comme élu, et qu’il a porté atteinte à la loi ». D’autant plus une victoire pour lui que la décision du tribunal administratif a été prise en application de la loi contre le séparatisme votée lors du précédent mandat, et tout particulièrement portée par Gérald Darmanin. C’est bien cette loi, rappelle ce dernier, qui « permet le ‘déféré laïcité’, grâce auquel, en 72 heures, la République a montré qu’elle pouvait se défendre face aux communautaristes ».

Haro sur « la gauche communautariste »

Jamais avare d’un coup sur sa droite, Gérald Darmanin en a également profité pour rappeler à l’ordre « la droite identitaire et l’extrême droite », dont les représentants réclament une loi sur le burkini depuis quelques jours. « Ni Marine Le Pen ni Monsieur Ciotti ni M. Jacob n’ont voté la loi contre le séparatisme, qui permet de sanctionner M. Piolle », a tancé le ministre de l’Intérieur, suggérant que ses adversaires « s’excusent de ne pas avoir été au rendez-vous ».

« La République s’est protégée contre quelques personnalités communautaristes », a encore dit Gérald Darmanin au Parisien, évoquant l’association Alliance citoyenne, « d’ailleurs privée de toute subvention publique ». Pour le ministre de l’Intérieur, aucun remords : « Ce n’est pas nous qui avons mis ce débat sur la table, mais la gauche communautariste », a-t-il rappelé, expliquant être toujours prêt à répondre « quand il y a des provocations ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
Valeurs Actuelles

[D’Orcival] Le “wokisme” est-il arrivé au gouvernement ?

On devrait se le rappeler. Le premier à avoir salué la nomination de Pap Ndiaye aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale est celui qui se présente comme le futur “Premier ministre” de gauche issu des prochaines élections : Jean-Luc Mélenchon. « Je salue une audace », dit-il en parlant du « grand intellectuel » qu’il reconnaît en M. Ndiaye, au moment de sa nomination. Le président de la République a dû se dire qu’il avait gagné, puisqu’il vient d’obliger son principal adversaire à plier.

Mais Mélenchon ajoute aussitôt : « Je partage ce qu’il [Pap Ndiaye] disait en juillet 2019 : “Quant à Emmanuel Macron, s’il lui arrive de s’exprimer avec éloquence comme le 10 mai, à propos de la mémoire de l’esclavage, on peine à discerner une politique ou même un point de vue consistant…” » Une petite citation assassine qui va nourrir les commentaires.

De Blanquer à Pap Ndiaye: le grand écart

Pap Ndiaye est le dixième ministre de l’Éducation nationale depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis Luc Ferry. Son prédécesseur immédiat, Jean-Michel Blanquer, aura été le premier à demeurer cinq ans dans ses fonctions. La politique qu’il a conduite était à l’opposé de celle de Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait précédé sous François Hollande. Cela supposait un revirement assez spectaculaire de la part d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de Hollande, devenu président à son tour.

Macron aurait pu, comme Jacques Chirac, se garder de rien faire à l’Éducation nationale, en évitant la moindre grève ou le moindre incident (il se souvenait de la mort, en décembre 1986, de Malik Oussekine, qui, trente-six ans après, donne lieu à une série télévisée). Mais non, Macron a laissé faire Blanquer. Celui-ci aurait pu, et c’était le conseil que lui donnait son lointain prédécesseur, Luc Ferry, s’emparer de la réforme de l’enseignement professionnel, il a préféré s’occuper du baccalauréat tout en laissant les maths à l’abandon. Macron est-il maintenant en train de parier sur un second retournement, à l’inverse de celui de 2017 ?

Pap Ndiaye n’a eu jusqu’à présent ni carrière ni ambition politiques. Cinquante-six ans, normalien (Saint-Cloud) et agrégé d’histoire, c’est un professeur. Il a passé cinq ans dans les universités américaines, s’est impliqué dans la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) en France, a publié plusieurs livres dont le dernier (chez Tallandier) est titré les Noirs américains , très impressionné par leur histoire, marquée par le mouvement Black Lives Matter. Il a été chargé du musée d’Histoire de l’immigration avant d’être appelé par l’Élysée. Quand, l’accueillant à son ministère, rue de Grenelle, au moment de la passation des pouvoirs, Jean-Michel Blanquer lui rappelle que « l’école de la République, c’est la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », ce n’est pas sans intention. Pap Ndiaye lui répond : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est un pilier… »

Woke contre anti-woke

D’évidence, la différence est ailleurs. Le 7 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer ouvre un colloque à la Sorbonne intitulé “Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture”. Un colloque organisé par le Collège de philosophie, qui, en décembre, en faisait ainsi l’introduction et en définissait l’esprit : « La “pensée” décoloniale, aussi nommée woke ou cancel culture, représente un défi pour le monde éducatif. » Parce que de cette pensée découle « une forme d’ordre moral incompatible avec l’esprit d’ouverture, de pluralisme et de laïcité qui en constitue l’essence ».

« Le “wokisme” est un épouvantail, plus qu’une réalité sociale ou idéologique », réplique Pap Ndiaye dans le Monde du 6 janvier. « Blanquer doit se dire que le “wokisme” est arrivé au gouvernement », assure le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. Devenu l’anti-Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale va-t-il continuer à vouloir « faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale » ? Le président de la République, au nom du “en même temps”, lui donnera-t-il toute latitude en ce sens ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

Issued on: 19/05/2022 - 18:32Modified: 19/05/2022 - 18:38

Stéphanie TROUILLARD

French Prime Minister Élisabeth Borne's childhood was marked by the suicide of her father in 1972, when she was just 11 years old. Joseph Borne, whose original name was Bornstein, was a Jewish resistance fighter of Polish origin who survived the hell of Auschwitz but never quite recovered from the experience.

When President Emmanuel Macron picked Élisabeth Borne as France’s new prime minister earlier this month, not too many French people knew about the 61-year-old career bureaucrat’s family background.

Borne, who became France’s first female prime minister since the 1990s, has been discreet about her private life and her family heritage, which was marked by the horrors of World War II.

Her father Joseph, a Jewish resistance fighter, was deported to the Auschwitz-Birkenau concentration camp in 1944. While he was freed a year later, the ghosts of the past – the atrocities at Auschwitz, the loss of loved ones – continued to haunt him. Joseph Borne committed suicide when his daughter was only 11 years old.

"It wasn't always easy. I lost my father when I was very young. And so, we ended up with my mother, who had two daughters and did not have much of an income," she told French channel C8 in a 2021 interview.

Borne traces her family’s roots to Poland. Her grandfather Zelig Bornstein – who perished in the camps along with two of his sons – fled anti-Semitism in the 1920s for Belgium, where he found work with a diamond dealer. Joseph was born in Antwerp in 1925 under the surname Bornstein. He was one of four boys, Léon born in 1921, Isaac in 1923 and Albert in 1930.

When World War II broke out, the family was forced into exile once again, fleeing to southern France where they sought refuge in Toulouse, Montauban, and then in Nîmes. The Bornstein boys’ mother, Anna, died aged 36.

La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp

May 16, 2022

Joining the French Jewish Resistance

In August 1942, Joseph and his brother Isaac were arrested for the first time as stateless Jews and taken to the Camp de Rivesaltes, a transit and internment centre in southern France. "Zelig went to Rivesaltes and managed to bribe a guard, who let Isaac and Joseph 'escape'. They returned to Nîmes at the end of 1942 and decided to join the resistance," Jean-Paul Boré, vice-president of AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation), told the Cultea website.

Léon, the eldest, was also arrested. He was deported with Convoy 51 on March 6, 1943, to the Sobibor extermination camp in eastern Poland, where he was murdered.

The surviving three Bornstein brothers shortened the family name to Borne and joined the resistance in France. Their mission was to transport men and women from the eastern French city of Grenoble to the scrublands in the southern Tarn region to join the French Jewish Resistance led by one of the group's founders, Abraham Polonski, according to French weekly Le Point.

But on December 24, 1943, Zelig and his three sons – Joseph, Isaac and Albert – were arrested by the Gestapo in Grenoble. "We had false papers, and when the police stormed into the apartment at 10pm, they made us drop our pants...They were looking for Jews. They were bent on getting people to denounce others. We were also subjected to what was called 'the bathtub' at that time. It's a board which they tipped into the water. It was a very, very hard interrogation," Isaac told the French Institut National de l’Audiovisuel (INA) in recorded testimony.

‘That is your parents, who are going to heaven’

The family was then transferred to Drancy, near Paris, before being deported to Auschwitz-Birkenau in Convoy 66 on January 20, 1944.

There they discovered hell. "There were rows of SS and Sonderkommando people,” said Isaac, referring to the Sonderkommando groups of Jewish prisoners forced to perform a variety of duties in the Nazi camp system. “There were dogs, and the screams: 'Raus, raus, raus' ['Out, out, out,' in German]. We had to get out quickly. It was already snowing. And that's when my brother Joseph and I were selected" to work, recounted Isaac. Zelig and Albert were taken directly to the gas chamber.

Joseph and Isaac went to work in Buna-Monowitz, or Auschwitz III, one of the three large camps in the vast prison system. "When we arrived, the ashes were flying up into the air. When it was windy and the chimneys were burning, it smelled foul everywhere. And the elders, the elders who were in the camp, said to us, 'You see, that is your parents who are going to heaven. They are burning."

For a year, the Borne brothers managed to survive thanks, in particular, to their spirit of solidarity, according to Isaac. "We always shared everything, he with me and I with him, because I watched him like milk on the boil.”

In early 1945, as the Soviet Red Army advanced from the east, the Borne brothers were evacuated further west to the Buchenwald camp, from which they were liberated by the US military on April 11, 1945.

After the war, when the brothers returned to France, Isaac reconnected with Odette, a young woman he had met in Nice. Joseph meanwhile recovered in Calvados, in the northern Normandy region, where he met Marguerite Lescene, a pharmacist. He converted to Christianity and married her. The couple had two daughters, including Elisabeth, who was born in 1961.

But Joseph remained traumatised by his wartime experience. According to Isaac, his younger brother could not bear to talk about those years. In 1972, aged only 47, Joseph committed suicide by jumping out of a window. While the reasons for the suicide are not known, Isaac believed Joseph suffered from a sort of guilt after having lost his father and two of his brothers in the camps. "Guilty of what? We don't always know. But I believe that each person, on losing loved ones, always says to him- or herself, even today: 'I should have, would have, if only I had known...'"

Borne, who was 11 when her father died, became a “Pupil of the Nation” – a status in France given to the children of victims of war, terrorist attacks or those who have perished while serving the country. This meant she received a full scholarship for her education, which she pursued with honours.

In a 2015 interview with French daily Libération, Borne confided that she thought about her father when, as a public servant, she presented naturalisation certificates to new French citizens. "That I, the daughter of a stateless refugee, who only became French in 1950, should be doing this, says something about integration." 

(This is a translation of the original in French.)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

FRENCH POLITICS

France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

Business Daily

New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

France24 - Monde

Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas

Publié le : 26/05/2022 - 11:16

FRANCE 24 Suivre

Deux jours après la fusillade dans une une école à Ulvade, au Texas, où dix-neuf enfants et deux enseignants ont été tués, le déroulé des faits se précise. Le tireur était un jeune homme de 18 ans en conflit familial, isolé et en décrochage scolaire, qui avait annoncé son geste sur Facebook. Il est resté une heure dans l'école, armé d'un fusil semi-automatique AR-15, avant d'être abattu par la police.

Il l'avait annoncé sur Facebook : l'adolescent qui a tué mardi 19 enfants d'une école primaire d'Uvalde, au Texas, avait écrit le jour du drame qu'il allait tuer sa grand-mère, puis s'attaquer à une école dans cette petite ville à majorité hispanique située à 130 kilomètres à l'ouest de San Antonio. France 24 fait le point sur ce que l'on sait deux jours après les faits.

  • Des messages sur Facebook, trente minutes avant la fusillade

Le matin du drame, vers 11 heures, le tueur, identifié plus tard comme Salvador Ramos, âgé de 18 ans, annonce "sur Facebook" qu'il va "tirer" sur sa grand-mère, chez qui il habite, a indiqué mercredi le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Touchée au visage, la femme de 66 ans parvient néanmoins à alerter la police. Elle sera transportée peu après dans un état critique à l'hôpital University Health de San Antonio.

De son côté, le jeune homme s'enfuit avec le pick-up de sa grand-mère. Sur Facebook, il annonce alors qu'il va s'attaquer à "une école primaire". 

Vers 11 h 30, après 3,5 kilomètres de route, le jeune homme est victime d'un accident de la route, pour une raison indéterminée, alors qu'il se trouve près de l'école primaire Robb, où plus de 500 enfants entre 7 et 11 ans sont scolarisés. Ils n'avaient plus que quelques jours de classe avant la fin de l'année scolaire.

Il sort alors du véhicule avec un fusil semi-automatique AR-15 et un sac à dos. Rapidement, il est confronté à un policier assigné à la sécurité de l'école primaire qui essaie de l'empêcher d'entrer dans l'établissement, sans succès, poursuit Steven McCraw, le chef du département de la sécurité publique du Texas. 

  • Une heure dans l'établissement

Dès qu'il entre dans le bâtiment, il s'engage dans un couloir qui mène à deux salles de classe adjacentes, suivi par trois policiers qui demandent du renfort. Il se barricade dans l'une d'elles et "le carnage commence", selon Steven McCraw.

Il tue dix-neuf élèves, âgés de 9 à 10 ans, et les deux enseignantes présentes.

Rapidement, la police intervient. Hors des murs de l'école, elle brise les vitres des autres classes et évacue élèves et enseignants. À l'intérieur, les forces de l'ordre se positionnent dans le couloir et dans la salle de classe adjacente pour empêcher l'assaillant de s'échapper. Il est finalement tué par une unité d'élite de la police aux frontières, le Mexique se situant à près de 90 kilomètres à vol d'oiseau d'Uvalde, une heure plus tard.

Il est 13 heures quand la police indique sur Twitter que Salvador Ramos a été "neutralisé", c'est-à-dire abattu.

  • Dix-neuf enfants de 9 à 10 ans et deux enseignantes tués 

Les identités des victimes ont été révélées par leurs familles, qui partagent leur douleur sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Xavier Lopez, un petit garçon de 10 ans qui aimait danser, ou Amerie Jo Garza, une petite fille au large sourire qui venait d'avoir 10 ans. Deux enseignantes ont également été tuées, Eva Mireles, 44 ans, et Irma Garcia, décrites comme "des héroïnes qui ont tenté de protéger leurs élèves. Les portraits des victimes font la une de nombreux journaux aux États-Unis. La tragédie a également fait 17 blessés.

⚫️ Mardi 24 mai, #SalvadorRamos, un lycéen de 18 ans, a ouvert le feu dans une école primaire à #Uvalde, au #Texas. Il a tué 21 personnes, dont 19 enfants et deux enseignantes 🔽 pic.twitter.com/e5ZCORFyjZ

May 25, 2022
  • Un meurtrier sans antécédent judiciaire

Salvador Ramos est un citoyen américain inscrit au lycée d'Uvalde d'où il avait décroché, a indiqué le gouverneur du Texas. Il vivait depuis deux mois chez sa grand-mère, a précisé Steven McCraw. Selon les médias, il s'était disputé avec sa mère. 

Il n'a pas d'antécédents judiciaires chez les mineurs ou de problèmes psychologiques connus des services de santé locaux, a précisé le gouverneur, Greg Abbott, le qualifiant pourtant de "dément" ayant "des handicaps le poussant à tirer sur sa grand-mère et ensuite tuer des bébés, tous ces jeunes enfants".

Le 17 mai, au lendemain de son 18e anniversaire, il avait acheté un fusil semi-automatique, puis des munitions, et un autre fusil automatique le 20 mai dans la même armurerie d'Uvalde, a indiqué Steven McCraw. Les enquêteurs n'ont pour l'instant trouvé aucun autre élément permettant d'expliquer la raison de son geste, a-t-il souligné.

Une cousine, Mia, a indiqué au Washington Post qu'il n'était "pas très sociable" et ne voulait plus aller en cours où il était harcelé à cause de son bégaiement. Il aimait les jeux vidéo de combat selon d'autres amis.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée

ARMES À FEU

États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott

États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas

BBC

Medicine blister packs can end up in with metals because of the layer of foil used to seal them

Have you ever wondered if you need to wash your plastic trays before putting them into the recycling? Or should you put them in a plastic bag before throwing them into the recycling bin? How about soaking the labels off bottles before putting them out for collection? And what about leaving the caps on bottles?

The rules of recycling can feel confusing, particularly when they can differ so much from area to area. While BBC Future can't claim to provide a definitive guide on what to recycle where you live, we decided to embark on a journey to learn what exactly happens to our recycling after it is collected. Along the way we will correct some of the myths, and share tips from the experts on how to recycle considerately.

So where does your recycling go? And what happens to it?

Domestic recycling first goes to a material recovery facility (MRF). These buildings, typically the size of a football pitch, are a whirling mass of conveyors and machines. The recycling is first unloaded and then tipped into a machine that shreds plastic bags with a mechanical claw. While in much of Europe it is normal for communal recycling bins to be segregated by type, in the UK and the US household recycling is usually commingled – and that's what I've come to see.

At the next stage, the recycling is given a first pass by a small team of human sorters. According to Tim Duret, director of sustainable technology at Veolia in the UK, 80% of the sorting is done by machines and 20% is done by hand. These first human sorters search for large items that shouldn't be there and might slow down the machines, such as clothes or towels, which can get tangled up. On my visit, two bins filled with frying pans stand to one side, and a beaten up microwave is pulled from the belt. These definitely shouldn't be in with the domestic recycling.

In the UK and the US, most household recycling is collected commingled and then sorted by material at an MRF (Credit: Veolia UK)

Duret says the rise in popularity of vegan milks has helped to create demand to recycle liquid beverage cartons. But they weren't always recyclable. The problem with cartons and plastic pouches is that they are made of a mix of materials – plastic with either card or foil – and they can't be recycled back into their original components.

After the first human sort, the waste proceeds along a series of disc screens. These are made up of rows of rotating bars interspersed with oval discs. It works a little like a conveyor belt, bouncing larger items along while smaller ones fall through the gaps onto another belt below. Larger cardboard boxes are extracted at this point.

No, but if the food is 3D – ie a chunk of leftover pizza – remove it. You don't need to wash off sauces, oil and stains, says Duret. There is no need to wash out shampoos and cosmetics either.

The remaining recycling then passes onto a similar disc screen with smaller gaps and the process is repeated. Here, smaller boxes or large plastic items are pulled out. Then follows a machine that shatters glass. The waste is split into the smallest items – usually bottle caps, small bits of paper and glass fragments – and pieces about the size of soft drinks bottles or newspapers. The smallest waste is bounced around in a machine that works a little like a sieve, separating the heavier glass fragments from the lighter bottle caps or pieces of paper.

The other waste goes past a type of magnet called an eddy current, which induces a current in non-magnetic metals. The current repels aluminium cans, flinging them off the belt and onto another track. Magnetic metals like iron and steel are extracted with another magnet. Optical sorters detect paper with lights and cameras at lightning speed as it cascades over the end of a conveyor belt. While in mid-air, it's hit with a precise puff of air to remove it from the belt.

Humans also give the waste a scan to make sure that nothing erroneous has beaten the system. For example, medicine blister packs, the kind with individually-sealed pills, can end up in the wrong place. While most of the packet is made from plastic, the top surface is made from aluminium foil. This can mean they end up with the metals. (Duret recommends not trying to recycle these and throwing them away instead.)

At a glance, each conveyor belt looks a bit messy. There are still plenty of plastic bags and other bits and pieces that are in the wrong place, but Duret says that recycling can typically go around four or five times before ending up in the right place. The system is designed to keep pushing the material around, and humans are on hand to pull out anything that shouldn't be there. By the end, neat lines of plastic bottles and card wind their way to baling machines that crush and bind them into cubes, ready to be shipped out to another facility for more specialist sorting.

Disc screens like this one separate large flat items like cardboard boxes from other mixed recycling (Credit: Veolia UK)

Which plastics are recyclable?

After plastics are separated at an MRF, they are sent to a plastic-specific facility. Here, the plastics are cleaned and sorted into different polymers.

You might notice somewhere on your plastic bottles, pots, tubs and trays a small triangle made of three arrows with a single number in its centre. Sometimes there is also an acronym like "HDPE" below it. This is not to be confused with the universal recycling symbol, which is also made up of three arrows in a triangle.

The triangles with numbers in the middle are resin identification codes and were created by the Plastic Industry Association. They communicate which polymer the product is made from. Not all of them are recyclable.

The resin identification codes mean the following:

1: PETE (or sometimes PET) – polyethylene terephthalate

Commonly used to make soft drinks bottles. It is widely recycled.

2: HDPE – high-density polyethylene

The polymer used to make milk bottles, but widely used elsewhere. It is widely recycled.

3: PVC – polyvinyl chloride

This polymer has many applications from pipes to toys and window frames, but is not widely recycled in household waste.

4: LDPE – low-density polyethylene

You will most commonly come across this in plastic carrier bags. These can be recycled but not commonly in household recycling. You can usually take them to a supermarket.

5: PP – polypropylene

Take away containers and squirty bottle lids – this polymer is used in flexible plastics. It is recyclable in some curbside recycling.

6: PS – polystyrene

You might think of polystyrene as foam (which is expanded polystyrene) but its unexpanded form is used for yoghurt pots and plastic cutlery. It used to be widely recycled but less so today.

7: OTHER – all other plastics

Acrylic, nylon and other mixed plastics. These are almost certainly not recyclable in household collections.

There are three types of plastic that are widely recycled – HDPE, PET and to a lesser but increasing extent PP. If you have a plastic bottle with one of these codes it will almost certainly be suitable for recycling. Sometimes a bottle might be made from one of these polymers and the cap from another, but Chris Hanlon, the commercial director at the recycling centre Biffa Polymers in northeast England, says this shouldn't be an issue.

Generally, paper, card and plastic smaller than 5cm (2 inches) will likely slip through the system. Small pieces of metal will be fine – the magnet will catch them.

At Biffa’s facility, the plastics are cleaned, sorted and shredded into millions of tiny flakes roughly 3mm long. If you send a plastic bottle made with two types of plastic to be recycled, it will be broken up by these machines, so there is no need to separate the caps from the bodies anymore.

Optical sorters also divide plastic by colour. Undyed plastics – called "natural polymers" – can be reprocessed into new products almost indefinitely. Milk bottles in countries like the UK, US and Australia are most commonly made from HDPE plastic. The body of the bottle is a translucent, cloudy white, the natural colour of HDPE, while the cap is often coloured to match the fat content of the milk. Plastic milk bottle bodies can be reprocessed into new plastic milk bottles over and over, but the coloured caps have to be separated and turned into a new HDPE product. (Some retailers are now starting to sell milk with a natural colour cap to make them easier to recycle.)

Mixed dyed plastics are referred to as "jazz plastics", says Hanlon. Jazz plastics can only be turned into a product that's a darker colour than the original material, so most jazz plastic is dyed black, and in the case of HDPE might find its way into drainage pipes or garden furniture.

Hanlon says that milk bottles are about as "closed loop" as it gets in plastic recycling – most of the plastic will find its way into a new product. Hanlon says that 73% of the milk bottles they recover will be used again as a milk bottle, and the remaining 27% will be turned into something else. Even the label is designed to drop off in the process and will be recycled.

If the cap is plastic, no. If it's metal – like those on beer or wine bottles – yes. You can leave the label on.

Similarly to the MRF, people are on hand to look for erroneous items. Hanlon says one of the biggest nuisances is tubes of silicone – the kind used to seal bathrooms. "Small amounts of silicone contamination can end up going right the way through the system," he says. "What happens is very small amounts of silicone go through into the HDPE, and can leave holes in the final product." Tubes of silicone have to be picked out by hand.

Hanlon says the recycling process is also designed to remove any chemical contamination – should, for example, a plastic bottle have been used to store something toxic before being thrown out. Over time, chemicals will ingress into plastic, so washing is insufficient to remove contamination.

The extrusion process at a plastic recycling facility operates under an "extreme vacuum", says Hanlon. "And that vacuum effectively sucks the living daylights out of the plastic, and any chemical impurities ingressed into the plastic is very simply sucked away."

An eddy current separates aluminium from mixed recycling, flinging it off the coveyor belt (Credit: Veolia UK)

While some products, like liquid beverage cartons, are more easily recycled today, others are becoming harder to recycle. Whether your local authority or even your country recycles a material depends on whether there is a buyer for it. Polystyrene (resin code 6) used to be more widely recycled in the UK, for example, when it was used to make plastic ready meal trays. But today you are most likely to come across it in yoghurt pots and unlikely to find it elsewhere. "There's no market for polystyrene anymore," says Hanlon.

Manufacturers are moving to make packages from similar materials to increase their recyclability. The Coca-Cola Company recently started to make their Sprite bottles from clear PET plastic, moving away from green. Clear PET can be recycled over and over into new clear bottles, which like milk bottles, closes the loop. Whereas green PET bottles are downcycled into dark plastic products, like strapping or fleece.

Unlike plastic, paper is more easily spoiled by food contamination. After the MRF, bales of paper and cardboard head for a paper mill where most is recycled into new cardboard. While it's normal for bales to be processed as soon as they arrive, says Jonathan Scott, technical operations manager for DS Smith, if food contamination has snuck through it might have started to go mouldy in the truck.

To improve your recycling credentials remove pieces of food, take glass to a bottle bank and separate it by colour and check before recycling plastic bags (Credit: Veolia UK)

Scott works at the Kemsley Mill facility in the UK, which is the second largest paper mill in Europe. The mill processes paper from households as well as boxes sourced from retail. Retail sources tend to be more closed loop as there is far less contamination. "Segregated collections unquestionably give us a much purer source of fibre," says Scott.

It's possible that if food is thrown out with recycling it will spoil a large amount of paper and card, and it might need to be sent to landfill or incinerated, says Scott.

After a first round of checks, the paper and card is put in a "pulper" to separate the fibres. Scott describes the pulper as a bit like a giant food blender filled with water. A paddle at the bottom swirls the mix around and helps to extract any contamination. "It sounds really crude," says Scott, "but it's an incredibly effective way of getting the big stuff out."

When bales of paper arrive at the mill they are wrapped in wire, which needs to be extracted. This is done with a "ragger" – a piece of rope that dangles into the paper soup, tangling up the wire and then which can be pulled out. This stage also helps to remove any plastic that might have found its way in.

Once plastic polymers have been separated they can be extruded and chopped into beads ready to be turned into a new product (Credit: Biffa Polymers)

Another machine spins the pulp, a bit like a centrifuge, so that heavy items, like staples, drop down and light items, like polystyrene which is sometimes found attached to greetings cards, float up. This helps to remove anything that was attached to the paper.

"Then we move into the paper making bit, which is to dilute the pulp down to a very dilute suspension," says Scott. "And that allows it to form a very even sheet of paper. Then we take all the water back out again. So we drain it, apply a vacuum, and we press it and ultimately put it through drying sections to drive out the remaining water that we can't get through mechanical means."

Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product

There are a couple of things that make paper recycling tricky – anything that prevents water getting to the fibre in the pulper, like plastic coatings, and glitter. Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product. Even small quantities of glitter can cause visual defects.

Yes, but if you're tearing up a piece of paper, try not to create small pieces. They will not be picked up.

Paper can be recycled "more than 25 times," says Scott. So contamination-free sources of fibre – like the cardboard boxes from retail – are important for closing the loop. Recycled paper tends to be turned into cardboard boxes and other packaging materials.

Pigments in paper can be separated out more easily than with plastic and glass. Like plastic, coloured glass can only be downcycled once it's mixed together. The glass I saw at the Veolia MRF in Southwark would likely end up as glass fibre insulation. Whereas glass taken to a bottle bank and separated into green, brown and clear, can be recycled into new glass bottles.

Manufacturers will be encouraged to make packaging from recycled materials and to make their packaging easier to recycle under legislation like the extended producer responsibility (EPR). Although voluntary in some places, the EPR applies across the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) member countries and incentivises manufacturers to use designs that are easier to recycle through financial benefits or penalties. Waste processing companies such as Biffa, Veolia and DS Smith work with manufacturers to explain which materials flow through their systems well, and which cause problems.

Australia – 25%

Belgium – 34%

Costa Rica – 3%

France – 24%

Germany – 48%

Ireland – 28%

Japan – 19%

South Korea – 57%

Spain – 20%

Switzerland – 30%

UK – 27%

OECD average – 24%

"Eco design is only one element of the big picture," says Duret. "But ultimately, the goal is to collect more, recycle more, and have a circular economy to reduce our reliance on landfills."

Scott agrees: "The more things are designed with recycling in mind, then the greater the chance of them being recycled successfully."

But eco design doesn't mean removing packaging, and Duret warns of the "unintended consequences" of targeting specific materials. Plastic packaging has been vilified, and in some countries, like France, is starting to be removed from fruit and vegetables. However, some have raised concerns that this will encourage manufacturers to switch to other materials that are less suitable.

"Plastic is everywhere for a reason, it's a victim of its own success," says Duret. "It's very light, it's quite cheap, it's versatile. And actually plastic is a very low carbon-intense packaging, both to manufacture and to recycle if you compare it with glass or aluminium. But it's probably been overused, and the end of life management of plastic has not been considered sufficiently enough. We have to be careful not to shift away from plastics to something which is worse for the environment."

Duret has one more parting piece of advice, and that is if in doubt to check the label or with your local authority. Most packages will give you some idea of whether they can be recycled among the symbols on their label – you just have to look.

* William Park is a senior journalist for BBC Future and tweets at @williamhpark. Please get in touch if you have any unanswered recycling questions.

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC FutureCultureWorklifeTravel and Reel delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

Publié le : 26/05/2022 - 14:29

Grégoire SAUVAGE Suivre

Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.

Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, BuffaloUvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.

Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.

L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.

650 000 armes mises hors circuit

En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.

Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.

>> À lire aussi : Les "armes fantômes", ce phénomène bien réel que Joe Biden veut combattre

Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.

Une baisse spectaculaire de la violence

De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.

Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.

Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.

Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".

>> À voir : Contrôle des armes à feu : ces shérifs américains qui refusent d'appliquer la loi

Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.

Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Le Débat de France 24

Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?

Archives

Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque

LE POINT SUR L'ENQUÊTE

Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas

BBC

Texas school shooting: Husband of killed teacher 'dies of grief'

By Bernd Debusmann JrBBC News, Washington

The husband of one of the teachers slain in Tuesday's mass shooting in Uvalde, Texas, has reportedly died of a heart attack.

Joe Garcia was the husband of Irma Garcia, who taught for 23 years at Robb Elementary School.

Mrs Garcia was one of two teachers killed by a teenage gunman in the shooting that left 21 people dead - including 19 children.

The couple - who were married for 24 years - are survived by four children.

By Thursday night, an online fundraiser for the Garcia family had raised nearly $1.6m (£1.3m) out of an initial modest goal of $10,000.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The GoFundMe page said it was being organised by Mrs Garcia's cousin, Debra Austin, who wrote: "I truly believe Joe died of a broken heart."

On Twitter, a nephew of Mrs Garcia, John Martinez, said that Mr Garcia had "passed away due to grief" in the wake of his wife's murder.

EXTREMELY heartbreaking and come with deep sorrow to say that my Tia Irma’s husband Joe Garcia has passed away due to grief, i truly am at a loss for words for how we are all feeling, PLEASE PRAY FOR OUR FAMILY, God have mercy on us, this isn’t easy pic.twitter.com/GlUSOutRVV

A local Fox affiliate has reported that Mr Garcia died of a heart attack.

The Garcias leave behind four children - two boys and two girls - ranging from 12 to 23 years old.

In the aftermath of the deadly shooting in Uvalde, Mr Martinez told the New York Times that Mrs Garcia was found by officers "embracing children in her arms pretty much until her last breath".

"She sacrificed herself protecting the kids in her classroom," he wrote on a fundraising page. "She was a hero".

Mrs Garcia and the other teacher killed in the shooting, Eva Mireles, had been teaching together for five years and had more than 40 years of experience between them.

More on this story

The teachers who died trying to save their pupils

Where does US gun control go from here?

Uvalde: How a sunny school day ended in bloodshed

Related Topics

Valeurs Actuelles

Législatives : pour Marine Le Pen, il faut que Reconquête! “accepte son autonomie”

L’union des droites ne se fera décidément pas pour ces législatives. En visite à Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime) jeudi 26 mai, Marine Le Pen n’a pas mâché ses mots à l’égard de Reconquête!, rapporte Le Figaro« Si nous ne sommes pas arrivés en tête à l’élection présidentielle, c’est parce qu’Éric Zemmour s’est présenté. Car la réalité, c’est que nous serions arrivés en tête s’il ne s’était pas présenté », a lâché la candidate malheureuse du Rassemblement national à la présidentielle lors d’une conférence de presse. Et de marteler : « Il faut que Reconquête!, maintenant, accepte son autonomie ! »

« Pour une question d’ego »

La députée du Pas-de-Calais, candidate à sa réélection, redoute que la situation se reproduise lors de ces législatives. « Si dans un certain nombre de circonscriptions nous n’arrivons pas en tête, ce sera également le fait [des] candidats [de Reconquête!] », a-t-elle estimé. Avant de livrer son interprétation : « Pour une question d’ego, en raison d’une erreur d’analyse majeure, [Éric Zemmour] a pensé qu’il pouvait rencontrer la confiance des Français plus que le Rassemblement national. Il s’est trompé lourdement, mais, du coup, il a affaibli le camp national, ça, c’est une certitude. »

Elle en a ensuite profité pour renouveler ses railleries à l’égard de Nicolas Bay, eurodéputé et ex-vice-président du RN ayant rejoint Reconquête!, qui n’était pas parvenu à l’emporter dans la 6e circonscription de Seine-Maritime en 2017, et qui figure seulement en qualité de suppléant, cette fois, dans la 4e circonscription. « On sait très bien pourquoi, parce que (Nicolas Bay) ferait un score très mauvais », a taclé celle qui est à la tête du RN, considérant que ne pas être candidat « n’est pas extrêmement courageux ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Tras lidiar con tiroteos masivos, varios países han incrementado las restricciones de armas con resultados exitosos

Advertisement

Supported by

The Interpreter

El Reino Unido, Australia, Canadá, Nueva Zelanda y Noruega son algunos países que, a pesar de tener una cultura de posesión de armas, decidieron endurecer las restricciones. Ahora sus estadísticas de violencia son muy distintas a las de Estados Unidos.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Max Fisher

En todo el mundo, casi siempre se responde a los tiroteos masivos de una manera común: las autoridades imponen nuevas restricciones a la tenencia de armas y las masacres se vuelven menos frecuentes; también los homicidios y los suicidios tienden a disminuir.

Después de que un hombre británico mató a dieciséis personas en 1987, en el Reino Unido se prohibieron los modelos de armas semiautomáticas como las que había usado ese atacante. Lo mismo se hizo en 1996 con la mayoría de las pistolas tras un tiroteo dentro de una escuela. Ahora ese país tiene una de las tasas más bajas de muertes vinculadas a las armas en el mundo.

En Australia, una masacre ejecutada en 1996 ocasionó un desarme obligatorio en el que, según algunos cálculos, hasta un millón de armas de fuego fueron fundidas. Desde entonces, el índice de tiroteos masivos descendió de uno cada 18 meses a solo uno en 26 años, hasta ahora.

Canadá también endureció las leyes relacionadas con el control de armas después de una masacre en 1989. Lo mismo sucedió en Alemania en 2002, en Nueva Zelanda en 2019 y en Noruega, el año pasado.

Solo Estados Unidos, cuya tasa de tiroteos masivos y su gravedad no tienen paralelo fuera de las zonas de conflicto, se ha rehusado de manera tan sistemática a responder a esos eventos con leyes más estrictas para el control de armas.

A pesar de que esas restricciones siempre desencadenan cierta controversia, en otros países la mayoría de esas medidas fueron bien recibidas por los electores.

Incluso en Australia, donde la política de tendencia conservadora y las tradiciones rurales habían respaldado la tenencia de armas durante mucho tiempo, los ciudadanos aceptaron el desarme de manera generalizada. Algunos, como una muestra de apoyo a las leyes más estrictas para el control de armas en su país, incluso entregaron armas que podían conservar según la ley.

En cierto sentido, cada tiroteo masivo es un evento aislado, motivado por factores únicos, como la ideología o las circunstancias personales del atacante. Es imposible erradicar el riesgo por completo.

No obstante, la relación es clara y ha sido confirmada por muchos estudios en los que se han analizado los resultados de políticas como las del Reino Unido y Australia: cuando los países endurecen las leyes relacionadas con el control de armas, hay menos armas en manos de civiles, lo cual reduce la violencia con armas de fuego… y los tiroteos masivos.

El Reino Unido: prohibiciones radicales

Hoy en día, el Reino Unido tiene uno de los regímenes más estrictos del mundo desarrollado en cuanto al control de armas en el que incluso muchos policías van desarmados. Pero no siempre fue así.

Debido a su historia relacionada con la caza deportiva, en ese país estaba arraigada una larga tradición cultural de posesión de armas, sobre todo en las zonas rurales.

Esto comenzó a cambiar en 1987 con la masacre de Hungerford, llamada así por el pequeño pueblo de Inglaterra donde ocurrió. Un hombre de 27 años de la localidad usó dos rifles semiautomáticos y una pistola, que poseía legalmente, para matar a 16 personas. Sus motivos siguen siendo desconocidos.

De inmediato, el gobierno conservador del Reino Unido prohibió el tipo de rifles usado por el atacante y ordenó que los propietarios de escopetas las registraran con la policía.

El tiroteo de 1996 en una escuela de un pequeño pueblo escocés, donde un hombre de la localidad mató a quince estudiantes y a un docente, ocasionó cambios más radicales. Una investigación del gobierno recomendó restringir el acceso a las pistolas.

El gobierno conservador fue incluso más lejos y prohibió todas las pistolas excepto las de más bajo calibre, las cuales un gobierno laborista subsiguiente prohibió al siguiente año.

Con estas reformas, también se exige que los propietarios de las armas de fuego autorizadas pasen por un estricto proceso de certificación que consiste en entrevistas y visitas domiciliarias por parte de la policía local, la cual puede negar la aprobación si considera que el futuro propietario sería un posible peligro para la seguridad pública.

Los tiroteos masivos no desaparecieron por completo en el Reino Unido: un atacante mató a 12 personas en 2010, y otro mató a cinco en 2021. Pero han disminuido de manera considerable todas las formas de violencia relacionada con armas

En la actualidad, en el Reino Unido, hay alrededor de cinco pistolas por cada cien personas (excepto en Irlanda del Norte, donde esta cifra es más elevada), que es una de las tasas más bajas en el mundo desarrollado. La tasa de homicidios con pistola es de alrededor de 0,7 por millón, también una de las más bajas.

Australia: desarme a nivel nacional

En Estados Unidos, los activistas para el control de armas casi siempre citan los desarmes radicales de Australia. Aunque ningún país tiene una tasa de tenencia de armas similar a la de Estados Unidos, que es más del doble que la de Yemen, que está en segundo lugar, Australia ha tenido similitudes políticas y culturales en cuanto a la posesión de armas.

A pesar de esto, tras una masacre en 1996, en la cual un hombre armado mató a 35 personas en el pueblo de Port Arthur, las autoridades impusieron nuevas restricciones radicales.

A fin de cuentas, el desarme a nivel nacional sacó de circulación entre una de cada cinco y una de cada tres armas de civiles. Esta medida tuvo como objetivo principal armas como los rifles semiautomáticos y muchas escopetas que, según las nuevas leyes, ya no estaban permitidas.

Este país también replanteó la tenencia de armas: de ser un derecho inherente, como solo sucede en unos cuantos países como Estados Unidos, pasó a convertirse en un privilegio que tienen que ganarse expresamente los ciudadanos.

En Australia, los posibles propietarios de armas ahora necesitan un registro nacional, un periodo de espera de 28 días y un trámite de certificación en el que tienen que demostrar una razón válida para portar un arma.

Desde entonces, las masacres han desaparecido de manera eficaz en Australia. Lo que solía ser un evento casi anual, solo ha sucedido una vez desde que se impusieron las reformas: en 2018, un atacante ocasionó el fallecimiento de siete personas.

Sin embargo, tal vez esto haya tenido un mayor impacto en otras formas de violencia. Una investigación de 2011 sobre los datos relacionados con crímenes y suicidios concluyó que el programa “al parecer ha sido muy exitoso en términos de vidas salvadas”.

Según el estudio, la tasa de homicidios relacionados con armas se redujo a la mitad posteriormente, así como la tasa de suicidios con armas de fuego. No aumentaron ni los homicidios ni los suicidios que no involucraran armas de fuego. Investigaciones posteriores confirmaron estos hallazgos.

Al principio, las reformas generaron una gran controversia, incluso dentro de las filas del gobierno conservador que las aprobó, así como en algunas comunidades rurales. Pero los temores de una reacción violenta electoral o incluso de una resistencia violenta (el primer ministro de Australia, John Howard, usó un chaleco antibalas durante un discurso) nunca se materializaron.

“Pocos australianos negarían que su país es más seguro hoy en día como consecuencia del control de armas”, escribió Howard en The New York Times en 2013.

No obstante, en los últimos años, las tasas de tenencia de armas en Australia han aumentado, así como las tasas de asesinatos vinculados a su uso.

Canadá y Noruega: un cambio gradual

No todas las reformas han sido tan drásticas como las del Reino Unido y Australia.

Canadá endureció las restricciones sobre la tenencia de armas en respuesta a un tiroteo masivo ocurrido en 1989 en el que murieron 14 mujeres universitarias. Se exigió que tuvieran licencia quienes usaban rifles y escopetas, y esas armas tenían que ser registradas ante las autoridades. Para las pistolas ya se aplicaban reglas parecidas.

Pero las nuevas normas, que fueron muy controvertidas en las comunidades rurales, no se aplicaron sino hasta 1995, seis años después del tiroteo, y fueron abolidas casi en su mayoría en 2012.

Aunque en Canadá, las reglas relacionadas con las pistolas siguen siendo mucho más estrictas que en Estados Unidos, son más laxas que en la mayoría de los demás países. Sus tasas de tenencia de armas, homicidios con armas y frecuencia de tiroteos masivos siguen una tendencia parecida: un pequeño porcentaje de las de Estados Unidos, pero más elevadas que en la mayor parte de los demás países desarrollados.

También Noruega ha avanzado con relativa lentitud tras un ataque terrorista de la extrema derecha en 2011 en el que murieron 77 personas.

Pese a que este país tiene una de las tasas más altas de Europa en tenencia de armas, cuenta con tasas relativamente más bajas de violencia vinculada con ellas. Durante años, el país ha aplicado reglas muy estrictas, que incluyen clases obligatorias en el uso seguro de las armas y un proceso de certificación. Pero tuvieron que pasar siete años después de la masacre de 2011 para que se decretara una prohibición a las armas semiautomáticas, misma que fue suscitada por ese ataque y entró en vigor hasta el final del año pasado.

Nueva Zelanda, la cual al igual que Noruega, tradicionalmente ha tenido una elevada tasa de tenencia de armas, pero restricciones estrictas, junto con una baja tasa de violencia con armas, avanzó más rápido.

En 2019, cuando una persona vinculada a la extrema derecha mató a 50 peregrinos a una mezquita, las autoridades tardaron menos de una semana en anunciar la prohibición de los rifles semiautomáticos de tipo militar y de los cargadores de alta capacidad como los que había usado el atacante.

Pero Noruega, Nueva Zelanda, Canadá y Australia son casos atípicos de una manera importante: todos comenzaron con una elevada tasa de tenencia de armas, relativamente pocas restricciones, o ambas cosas.

En la mayoría de los países, hay menos armas o derechos de armas preexistentes para restringir después de un tiroteo masivo y, tal vez como resultado, también hay muchos menos tiroteos masivos en esos países.

Sin embargo, esos gobiernos también han tenido que actuar. En Alemania, después de que un hombre armado matara a 16 personas, el gobierno elevó la edad mínima para portar las pocas armas permitidas de 18 a 21 años.

Cuando otro ataque sucedió en Alemania siete años después —ambos incidentes fueron extremadamente raros en un país con poca violencia armada— los legisladores establecieron nuevas reglas que permitían controles policiales aleatorios a los propietarios de armas.

Como la propiedad de armas ya estaba estrictamente controlada, quedaban pocas medidas adicionales para imponer.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

Advertisement

BBC

Monkeypox patients should avoid pet contact

By Jim ReedHealth reporter

Monkeypox patients should avoid any contact with their pets for 21 days, according to new advice from the UK Health Security Agency (UKHSA).

So far, 106 people in the UK have been confirmed as infected with the virus.

Gerbils, hamsters and other rodents could be particularly susceptible to the disease and the concern is it could spread in the animal population.

The government said no cases have been detected in pets so far and the risk is still low.

"The worry is the virus could get into domestic animals and essentially ping-pong between them and humans," said Prof Lawrence Young, a virologist at the University of Warwick.

"If you are not careful you might create an animal reservoir for the disease that could result in it spreading back into humans, and we'll be in a loop of infection."

The guidance from the UKHSA and other health authorities recommends that pet guinea pigs, rats, mice and other rodents should be removed from the household of someone infected with monkeypox for 21 days, and be tested for the disease.

There are thought to be two million households in the UK with a pet rodent of some kind, according to sales data.

Other pets like dogs and cats should be placed under household isolation with regular vet checks to "ensure no clinical signs are observed".

Related advice from the Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) says that "where possible" the patient should avoid preparing food or grooming their pet if this can be done by someone else in the household.

England's chief veterinary officer Christine Middlemiss said: "No cases of monkeypox have ever been suspected or reported in pets in the UK and the risk remains low.

"We will continue to monitor the situation closely and work with veterinary and public health colleagues, both in the UK and across the world, to manage the animal health associated risks with monkeypox."

Reservoir risk

Separate advice published by the European Centre for Disease Control (ECDC) this week said that rodent pets belonging to monkeypox patients should "ideally" be isolated in monitored facilities and tested for the disease before their quarantine period ends.

The animals should only be put down as a last resort in situations where isolation is not feasible, the document said.

Larger pets, such as dogs, could quarantine at home with regular checks on their health status.

Scientists say little is currently known about how monkeypox might behave in the domestic pet population.

But rodents and a particular species of squirrel are likely to be capable of catching and spreading the disease more easily than humans.

The ECDC says a "spillover" event, where a human infects a pet animal, could potentially lead to the virus establishing itself in European wildlife, although it describes the risk as "very low".

The concern is that monkeypox could become what's known as an endemic zoonoses, where a disease jumps between animal species and is constantly present in that new population.

More on this story

Monkeypox: Time to worry or one to ignore?

Got a new rash? How to tell if it is monkeypox

Related Topics

Valeurs Actuelles

Présidentielle : la dette de 5 millions d’euros de Valérie Pécresse “quasiment” remboursée

En n’atteignant pas les 5% de voix à la présidentielle, nécessaires pour le remboursement des frais de campagne, Valérie Pécresse s’était endettée à hauteur de 5 millions d’euros. Mais la présidente LR de la région d’Île-de-France, qui avait lancé un appel aux dons après son mauvais résultat en avril, a « quasiment » remboursé sa dette. « Je pense que c’est bouclé », a assuré le patron des Républicains, Christian Jacob, au micro de RTL ce jeudi 26 mai.

1,7 million d’euros de la part de LR 

D’après Philippe Mouiller, sénateur et trésorier de la campagne de Valérie Pécresse, environ 3 millions d’euros ont été récoltés parmi les militants LR. Mais le parti a lui aussi grandement contribué, en fournissant à sa candidate malheureuse « un soutien supplémentaire » de près de 1,7 million d’euros. « Il manque environ 300.000 euros », a ajouté l’élu, insistant néanmoins sur les « quelques jours de collecte » restants.

Au lendemain de son faible score à l’élection présidentielle, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, la mort dans l’âme, avait dû contracter un prêt à son nom pour rembourser ses frais, le parti n’en ayant pas les capacités. « La situation financière de ma campagne est désormais critique. Les Républicains ne peuvent pas faire face à ces dépenses. Je suis endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros », avait-elle reconnu.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Scandale sexuel chez les évangélistes : séisme en terre ultraconservatrice américaine

Publié le : 26/05/2022 - 12:32

Sébastian SEIBT Suivre

Un rapport, mis en ligne dimanche, dévoile l’ampleur des agressions sexuelles passées sous silence au sein de la Convention baptiste du sud. De quoi fragiliser ce groupe religieux américain, fort de 13 millions de membres, dont le Parti républicain recherche activement le soutien depuis les années 2000.

C’est une liste qui va faire grand bruit aux États-Unis. Elle est censée contenir environ 700 noms de membres de la Convention baptiste du sud (SBC) - le plus important et influent groupe évangéliste chrétien du pays - soupçonnés depuis des années par leurs supérieurs d’agressions sexuelles.

L’existence d’une telle liste, longtemps niée par les pontes de la SBC, est l’une des principales révélations d’un rapport explosif, publié dimanche 22 mai. Un document qui, au fil de ses 300 pages, détaille les agressions sexuelles en série au sein de ce groupe et la manière dont la hiérarchie a ignoré, voire étouffé, les témoignages et plaintes depuis le début des années 2000.

"Ce n'est plus une crise, c'est l'apocalypse"

La décision de rendre publique cette liste, probablement jeudi 26 mai, représente le premier signe que les responsables de la Convention baptiste du sud prennent au sérieux non seulement les conclusions du rapport, mais aussi la réalité de l’ampleur du scandale.

Il faut dire que le rapport, commandé en 2021 à des enquêteurs indépendants, entre dans les moindres détails sans épargner personne. Il met même en cause un ancien président de la SBC, accusé d’agressions sexuelles.

“C’est tellement pire que ce à quoi je m’attendais”, a reconnu Ed Litton, l’actuel président de la Convention baptiste du sud. “Ce n’est plus une crise, c’est l’apocalypse. C’est tout le système qui est remis en cause”, a écrit Russell Moore, un prédicateur qui a quitté la SBC l’an dernier.

En effet, le rapport ne se contente pas d’énumérer le tragique décompte des cas d’agressions sexuelles, aussi bien contre des mineurs que contre des femmes. Sur ce point, les enquêteurs confirment pour l’essentiel les révélations faites en 2019 par le Houston Chronicle et le San Antonio Express-News.

“Ce qui est tout aussi alarmant, c’est la description des efforts entrepris depuis plus de vingt ans par des hauts responsables pour minimiser la parole des victimes et protéger à tout prix l’institution contre tout risque de poursuite”, résume Andrew Lewis, politologue à l’université de Cincinnati et spécialiste de l’engagement politique des groupes religieux.

August Boto, un influent ex-responsable du comité exécutif de la SBC qui est souvent cité dans le rapport, avait ainsi comparé dans un email les efforts des victimes pour attirer l’attention sur leur sort à “un complot satanique visant à nous distraire de notre mission d’évangélisation”.

“Ce rapport est terrifiant à lire. Peut-être qu’il est temps de tourner définitivement la page de la SBC”, a réagi Boz Tchividjian, un avocat qui représente des victimes d’agressions sexuelles, interrogé par le New York Times.

L’institution de référence dans le monde protestant américain

Difficile pour un observateur extérieur aux États-Unis de comprendre à quel point l’hypothèse d’une fin de la Convention baptiste du sud peut être, en soi, un tremblement de terre, non seulement religieux, mais aussi culturel et politique aux États-Unis.

Ce n’est, en effet, pas seulement un nouveau scandale sexuel qui s’abat sur un groupe religieux, comme cela avait pu être le cas avec l’Église catholique nord-américaine au début des années 2000.

Forte d’environ 13 millions de membres, la Convention baptiste du sud représente le principal courant du protestantisme, c’est-à-dire de la branche majoritaire du christianisme aux États-Unis. “Comme les autres groupes protestants, la SBC est très décentralisée avec des chapelles locales plutôt autonomes, mais elle a aussi un comité exécutif très structuré et puissant qui fait d’elle l’institution de référence dans le monde protestant américain”, résume Tobias Cremer, spécialiste des relations entre religion et politique à la Faculté de théologie d’Oxford.

Un statut particulier et influent dans une Amérique profonde encore très religieuse, qui fait de ces évangélistes une espèce très courtisée par le monde politique depuis longtemps. Et leur rôle n’a fait que croître dans l’arène politique. Les présidents démocrates Jimmy Carter et Bill Clinton se revendiquaient de la Convention baptiste du sud.

Mais depuis le début des années 2000, il est devenu de moins en moins opportun pour un responsable politique modéré ou libéral de clamer son appartenance à la SBC. Ces religieux portent dorénavant haut les couleurs des “évangélistes chrétiens ultra-conservateur blancs”, souligne Tobias Cremer.

Ce n’est pas non plus un groupe monolithique et les éléments les plus modérés font qu’il peut apparaître moins extrémiste que les petites chapelles évangélistes les plus enragées. Mais même les factions les moins à droite défendent des valeurs familiales - sur les questions d’avortement, de mariage homosexuel - qui sont irréconciliables avec le Parti démocrate.

Un glissement à droite qui a permis à la SBC de “devenir pendant longtemps les faiseurs de roi au parti républicain. John McCain, Mitt Romney ou encore George W. Bush ont tous cherché activement leur soutien en leur donnant des gages”, explique Tobias Cremer.

Plus modéré ou plus trumpien ?

En d’autres termes, celui qui contrôle la SBC a son mot à dire sur le programme du Parti républicain. C’est pourquoi le scandale sexuel qui ébranle cette institution “va avoir des conséquences politiques et sociales au niveau national”, assure Andrew Lewis.

Ces révélations interviennent, en effet, à un moment charnière de la vie de la Convention baptiste du sud. “C’est une institution en crise et en proie à une intense lutte de pouvoir depuis cinq ans”, explique Andrew Lewis.

La SBC n’est plus seulement le petit coin de paradis de l’Américain blanc qui suit aveuglément ce que lui dit son prédicateur. “Il y a un double mouvement à l’œuvre : d’un côté, un changement démographique lié à la sécularisation rapide de la population active blanche, ce qui fait qu’une partie importante des moins de 30 ans à la SBC sont maintenant issus des minorités ethniques”, note Tobias Cremer.

De l’autre, un nombre grandissant de membres quittent ce groupe parce qu’ils jugent que la direction est devenue trop politique et pas assez religieuse. En parallèle, “la plupart des nouveaux arrivants se disent évangélistes parce qu’ils associent ce mouvement à Donald Trump, qu'ils soutiennent”, note l’expert d’Oxford. Ces nouvelles ouailles font donc pencher la balance vers une plus grande politisation du SBC.

Face à ces changements, deux grandes factions tentent d’imposer leur vision du futur de la SBC. Les modérés, qui affirment qu’il faut tenir compte des changements démographiques et mettre de l’eau dans son vin sur des questions comme l’immigration ou la place des femmes dans l'organisation, affrontent les ultra-conservateurs, qui veulent rester aussi dogmatiques que possible.

Il se trouve que “ce sont les ultra-conservateurs qui ont été le plus opposés à l’enquête sur les scandales sexuels”, souligne Andrew Lewis.

Pour ce spécialiste, la publication du rapport constitue un sérieux revers pour cette faction extrémiste. La frange la plus modérée pourrait en profiter très rapidement, puisque des élections pour renouveler le comité exécutif doivent avoir lieu cet été.

Le Parti républicain pourrait alors vouloir leur plaire en se montrant plus ouvert sur certains thèmes comme l'immigration, ou les droits de la communauté LGBT.

Mais ce n'est qu'un scénario. L'autre est que "ce scandale accélère l'exode des membres du SBC et sape davantage l’influence que l’organisation peut avoir dans le monde politique”, extrapole Tobias Cremer. Auquel cas, il ne resterait au Parti républicain comme boussole idéologique que le seul candidat à avoir obtenu l’investiture du parti sans draguer les évangélistes : Donald Trump. Cette crise pourrait ainsi rendre les républicains encore plus “trumpo-dépendants” qu’ils ne le sont déjà.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ÉGLISE CATHOLIQUE

Scandale de pédophilie aux États-Unis : le pape condamne "avec force ces atrocités"

ÉGLISE CATHOLIQUE

Scandale de pédophilie aux États-Unis : le Vatican exprime sa "honte et son chagrin"

Pédophilie dans l'Église : huit ans de prison ferme requis contre l'ex-père Preynat

France24 - World

Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?

Issued on: 17/05/2022 - 17:27

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has expressed strong views against Sweden and Finland’s entry into NATO. He has accused the two Nordic countries, in particular Sweden, of serving as a refuge for the "terrorists" of the Kurdistan Workers' Party, Ankara's bête noire. However, will Turkey go all way and block the accession process? FRANCE 24 takes a closer look.

Turkey has consistently adopted different positions to that of other countries within the North Atlantic Treaty Organization (NATO). After buying an anti-missile system from Russia in 2019, Ankara is once again alone in opposing Finnish and Swedish membership.

"How can we trust them? Sweden is a breeding ground for terrorist organisations (...) We will not support giving NATO membership," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday, May 16, after the two Nordic countries had formally decided to apply for membership.

Officially, Ankara is angered by the close ties that these two countries, in particular Sweden, have with the Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed political group. Formed in 1978, the PKK has been designated as a terrorist organisation by Turkey and much of the international community, including the US and EU.

"Sweden occupies a specific place in the Turkish diaspora. Since the 1980s, the country has taken in many political refugees, many of whom are suspected by Turkey of being PKK militants. This is a long-standing dispute between Stockholm and Ankara," said Élise Massicard, a specialist in the political sociology of contemporary Turkey and a researcher at Sciences Po. "According to a widespread view among Turkish nationalists, the reason the PKK still exists, despite 40 years of a war waged with extraordinary means, is because it has these 'rear bases' outside Turkey," added Massicard.

'Right of veto'

Ankara has made it clear that it wants to use Sweden and Finland’s applications as a tool to weaken support for Kurdish separatist groups. "We must absolutely stop supporting terrorist organisations (...). I am not saying this as a bargaining chip, but because this is what it means to be allies," Turkish Foreign Minister Mevlüt Cavusoglu said Sunday in Berlin, on the sidelines of one of the organisation’s informal meetings.

In theory, Turkey has every right to block Sweden and Finland’s accession to NATO. As per Article 10 of its founding treaty, the two Scandinavian countries must convince all 30 members of the organisation of the merits of their application.

>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

"The alliance works on the principle of consensus. Each member therefore has the right of veto. We saw this with Greece, which opposed North Macedonia’s accession for years" because of a dispute over the country's name [Macedonia is also the name of a Greek region], said geopolitologist Olivier Kempf.

Although the red carpet seemed to have been rolled out for Sweden and Finland, two solid democracies close to NATO via its Partnership for Peace programme, Turkey's position is causing confusion within the defence alliance.

"I am confident that we will be able to find common ground, a consensus on how to move forward on membership issues," said Jens Stoltenberg, the organisation's secretary-general, before adding that Turkey had "clearly indicated its intention not to block" the process.

"There will be so much political pressure on Turkey that it will not be able to block Finland and Sweden’s accession," said Kempf.

 

Turkey awaits compensation 

According to specialists, Ankara is above all shedding light on Swedish support for the PKK in order to regain influence within the military alliance. "Turkey's relationship with NATO has been very complicated for several years. It had come to the point of talking about its exclusion. For Turkey, it is a question of avoiding being marginalised," said Massicard.

Turkey has adopted this position in the hopes of obtaining compensation from the organisation’s members, in particular the United States. In 2020, Washington imposed sanctions on the Turkish defence industry, following the latter’s purchase of the Russian S 400 anti-missile system. Turkey was also excluded from the US F-35 stealth fighter programme, for which "it had placed an order and paid a down payment of $1.4 billion", according to Courrier International. A gesture by Joe Biden on this issue would undoubtedly overcome Ankara's reluctance.

>> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?

Finally, it is very possible that Turkey is sending a message to Russia, which sees Western countries’ expansion of NATO to the East as a betrayal. Since the outbreak of the war in Ukraine, Ankara has been trying to maintain good relations with the two opposing countries on which its economy is heavily reliant. "The Turks and the Russians also share the Black Sea and common interests in Syria," said Kempf. "Erdogan supports Ukraine but is careful not to go too far."

This issue serves as a good reminder that NATO, even though it has been reinvigorated by the Russian invasion of Ukraine, is not immune to strategic divergences. "Just because NATO is united on the essentials, doesn’t necessarily mean that there is widespread consensus on everything," summarised Kempf. "In the end, the underlying problems remain and have not disappeared with the war in Ukraine."

This article was translated from the original in French

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

AS IT HAPPENED

Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden

AS IT HAPPENED

Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns

L'Humanité

Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée

Actu

Passée d’EELV à la FI au début de l’année, la candidate Nupes dans la 7e circonscription de l’Essonne mise sur l’alliance du climat et du social pour rejoindre le Palais Bourbon.

Emilio Meslet

Sac à main placé à l’épaule, tracts dans une main, sourire à pleines dents et programme en tête. Claire Lejeune est parée pour un porte-à-porte express dans le quartier d’Ozonville, à Athis-Mons. Celle qui, prof à Sciences Po, corrige des copies entre minuit et deux heures du matin à cause des législatives, se verrait bien siéger à l’Assemblée. Mais, pour cela, il lui faut convaincre les électeurs de la 7e circonscription de l’Essonne de voter pour le rassemblement de la gauche qu’elle porte. Ce mardi-là, c’est une dame du troisième étage, la cinquantaine et un chihuahua dans les bras, qui lui donne du fil à retordre. Pour elle, « tout est mélangé en politique » au point qu’elle demande : « La nouvelle première ministre, elle est de gauche, non ? » Et la candidate Nupes, notamment accompagnée de son suppléant communiste Ouaddah Nouri, de répondre avec assurance : « La gauche, c’est nous. Avec un programme commun pour rebâtir les services publics de proximité, à commencer par l’hôpital. » Les arguments, rodés pendant la présidentielle, font mouche.

Enfant de Morsang-sur-Orge

À 27 ans, Claire Lejeune est loin d’être une novice en politique. Les premières indignations débutent avec un père ouvrier électricien qui a « tiré du câble jusqu’à la retraite au point de s’abîmer ». Cette enfant de Morsang-sur-Orge se sent chez elle dans les manifestations syndicales comme à la Fête de l’Humanité. Mais c’est à cause de la crise migratoire syrienne qu’elle finit par s’engager dans une association à Lyon, où la Normalienne étudiait. Un service civique dans un camp de travailleurs autogéré des Pouilles (Italie) et quelques manifestations pour le climat plus tard, voilà qu’elle s’encarte chez EELV, inspirée par la façon dont Damien Carême, alors maire de Grande-Synthe, mettait en œuvre une « écologie populaire ». Très vite, elle monte en grade jusqu’à prendre la tête des jeunes écologistes, « historiquement plus clairs sur le rapport au capitalisme » que le parti auquel ils sont adossés. Avec d’autres jeunes, elle plaide - dans le vide - pour une union de la gauche en 2022. Puis vient la rupture, avec la victoire de Yannick Jadot à la primaire verte alors qu’elle a soutenu les lignes marquées à gauche d’Eric Piolle et de Sandrine Rousseau. « Je n’ai pas réussi à tendre un tract Yannick Jadot, raconte-t-elle. Il me manquait un récit de rupture avec une classe sociale qui a intérêt à ce que rien ne bouge. »

De l’énergie pour convaincre

Cette féministe le trouve en rejoignant l’Union populaire début janvier, en même temps qu’une autre figure de l’écologie, Alma Dufour, transfuge des Amis de la Terre. « La meilleure expérience politique de ma vie », assure Claire Lejeune, qui a enfin la sensation de défendre un projet qui allie urgence climatique et sociale. Un programme qu’elle défend maintenant en tant que candidate de la coalition. « Cette configuration est idéale : on peut mettre notre énergie à convaincre plutôt qu’à se positionner contre d’autres candidats de gauche », dit-elle. Les 12 et 19 juin, son principal adversaire est un ancien LR passé chez Macron et se nomme Robin Reda. Et si l’on en croit les résultats du premier tour de la présidentielle, la Nupes pourrait le balayer. Ce qui ferait de Claire Lejeune l’une des benjamines du Palais Bourbon.

NupesLégislatives 2022essonne
L'Humanité

Tous mobilisés pour la Fête de l’Humanité

Actu

Édition 2022 Fabien Gay a lancé, mardi 24 mai, la vente des bons de soutien, soulignant les défis qui attendent le journal.

Diego Chauvet

« C ’est le moment de se mettre en dynamique sur la vente des bons de soutien et de lancer de multiples initiatives. » Le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a lancé le 24 mai la campagne de vente des bons de soutien au journal donnant un droit d’entrée à sa Fête, qui doit se tenir les 9, 10 et 11 septembre au Plessis-Pâté, dans l’Essonne. Au siège du PCF, en présence d’Igor Zamichiei, coordinateur de l’exécutif national, et de Pierre Laurent, président du Conseil national, Fabien Gay a tenu à souligner l’importance de cette campagne pour la réussite de la Fête et l’avenir du journal. « L’Humanité vit un moment difficile, même si nous ne sommes plus dans la même situation qu’il y a trois ans », a-t-il expliqué. Soulignant un bilan à l’équilibre pour 2021, il n’en a pas moins insisté sur un certain nombre d’éléments extérieurs qui pèsent sur l’état de ses finances : la faiblesse des recettes publicitaires, l’augmentation des coûts de fabrication, comme « l’impression, le routage, l’énergie », mais aussi le prix du papier. « Dans ce domaine, nous n’avons aucune industrie capable de rétablir une souveraineté sur cette production dans notre pays », a dénoncé Fabien Gay au passage. Le déménagement de la Fête de l’Humanité dans l’Essonne entraînera également des frais supplémentaires, de l’aménagement du terrain aux navettes à mettre en place pour acheminer le public sur le nouveau site.

Une caisse de résonance aux mobilisations

Il est donc essentiel de faire en sorte que le bon de soutien de 35 euros, récolte les fruits d’une « campagne dynamique ». Par ailleurs, le journal a lancé une « souscription populaire », a rappelé son directeur. « Si nous ne mobilisons pas la communauté de nos lectrices et de nos lecteurs, des militantes et des militants du Parti communiste et de toutes les organisations qui veulent co-construire la Fête avec nous, nous pouvons être mis en difficulté », alerte-t-il. Or l’enjeu est de taille.

Face à un débat public que tentent de vampiriser la droite et l’extrême droite, « la question de la lecture est fondamentale », a martelé Fabien Gay. « L’Humanité est donc indispensable pour notre mouvement. Sans notre journal, c’est un affaiblissement général du débat public qui se produirait. » Un peu plus tôt, c’est Igor Zamichiei qui soulignait que « durant ce quinquennat, nous allons avoir besoin de la force d’un mouvement social puissant. Et la Fête de l’Humanité, a lancé le dirigeant communiste, peut être la première grande caisse de résonance de cette mobilisation ».

Fête de l'Humanité 2022fabien gaySouscription pour L'Humanité
Valeurs Actuelles

Dunkerque, nouvelle porte d’entrée de la cocaïne en France

Port de Dunkerque. Nuit du 10 au 11 octobre 2021, vers 2 h 30. Sept hommes, encagoulés, vêtus de noir et gilets pare-balles, siglés police, sur les épaules, se faufilent à bord du Trudy : un vraquier à l’imposante coque couleur ébène, battant pavillon du Liberia, arraisonné quelques jours plus tôt par les douanes françaises dans les eaux de la mer du Nord. Après une fouille méthodique, les gabelous, tuyautés par les agents antidrogue américains de la DEA, avaient mis la main sur 1,1 tonne de cocaïne. Le nouvel équipage engagé, après la mise en examen et l’incarcération de celui qui se troeuvait à bord au moment de la saisie de cette impressionnante quantité de coke, est surpris dans son sommeil. Les membres de ce mystérieux commando, qui viennent de prendre d’assaut ce navire censé transporter de l’argile depuis le Brésil, sont armés de barres de fer et de manches de pioche. Ils échangent entre eux en arabe, et exigent d’être conduits devant une porte précise dans ce vaste cargo. Après plusieurs heures de recherches, ils sont repartis bredouilles. Quinze jours plus tard, alors que le Trudy vient d’accoster à Rotterdam (Pays-Bas), les autorités néerlandaises découvrent encore dans ses cales plus de 500 kilos de la même drogue…

Cette affaire, sans précédent, démontre à quel point les zones portuaires focalisent l’intérêt des trafiquants et constituent un point de fragilité dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.

près de 2,4 tonnes de cette drogue, venue d’Amérique du Sud, ont été saisies en 2021 dans le troisième plus grand port français

En 2021, le port du Havre, en Seine-Maritime, occupait toujours la première place pour l’entrée en masse de la cocaïne en France, avec un peu plus de 10 tonnes saisies. Mais le grand port maritime de Dunkerque (Nord) est devenu le nouveau spot pour l’acheminement de la coke dans l’Hexagone. Selon une note confidentielle de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), que Valeurs actuelles a pu consulter, près de 2,4 tonnes de cette drogue, venue d’Amérique du Sud, ont été saisies en 2021 dans le troisième plus grand port français. Policiers et douaniers notent que Dunkerque, qui occupe la première place pour les exportations de fruits et légumes, monte en puissance par son volume d’importation de “blanche”. Pour preuve, en 2016, “seulement” 546 kilos de cette drogue y avaient été saisis. En cinq ans, près de 6 tonnes de coke y ont été interceptées par les forces de l’ordre. La proximité avec les Pays-Bas, base arrière pour la transformation et de la distribution des produits stupéfiants en Europe, peut aussi expliquer ce choix de point de chute par les caïds de ce trafic.

Braquages de camions et bananes fourrées

Comment expliquer cette augmentation des saisies ? « Les tenants du narcobanditisme de l’agglomération lilloise et du Dunkerquois s’implantent progressivement dans ce trafic international de haut niveau avec le concours d’autres organisations criminelles, basées à Creil (Oise), Amiens (Somme) ou encore Rennes (Ille-et-Vilaine) », avance-t-on du côté de la police judiciaire du Nord. En août 2021, deux saisies importantes y ont été réalisées, coup sur coup, dans des conteneurs renfermant de la ferraille en provenance de la Martinique. Les douaniers l’ont trouvée empaquetée dans des sacs de sport pour un poids de 434 kilos et dont le taux de pureté était très élevé (91 %). Deux dockers – pièces indispensables d’un mode opératoire, baptisée “rip-off * , qui permet aux commanditaires de récupérer la drogue avant que le conteneur ne soit chargé sur les camions de livraison – ont été mis en examen et écroués.

Plus de 400 autres kilos dissimulés dans des bananes, en provenance de Colombie, ont encore été découverts quelques jours plus tard. En février dernier, à Oppy (Pas-de-Calais), six faux policiers ont braqué un camion qui transportait un conteneur débarqué au port de Dunkerque, et acheminé depuis la Guadeloupe. Après avoir menotté le chauffeur, les malfaiteurs se sont emparés de plusieurs sacs de sport avant de prendre la fuite. « Les sommes en jeu sont si importantes que ces narcotrafiquants n’hésitent pas à braquer les camions pour récupérer leur marchandise » , souligne un fonctionnaire.

Comme le montrent les récentes saisies et arrestations, le trafic de cocaïne est un « phénomène exponentiel ». Les saisies ne cessent d’augmenter avec une hausse de 38 % entre 2018 et 2021. « Ce phénomène est aujourd’hui complètement submersif au point qu’il est appelé communément le tsunami blanc », précise un gendarme. Hausse de l’offre, de la demande et baisse des prix expliquent cette tendance. Selon le dernier rapport de l’Onu, « la quantité de cocaïne fabriquée dans le monde a doublé entre 2014 et 2019 », pour atteindre un niveau estimé à 1 784 tonnes, le plus haut jamais enregistré.

Par ailleurs, l’analyse des eaux usées a mis en évidence une nette augmentation de la consommation de cocaïne par habitant en Europe, l’un des deux plus gros marchés au monde.

Dans un rapport, en date du 6 mai, d’Europol, l’agence européenne de police spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée au sein des 27 États membres, la France s’est classée cinquième en 2020 parmi les pays dans lesquels les saisies les plus importantes ont été réalisées. Dans l’Hexagone, la “cc” s’écoule sur l’ensemble du territoire et aucune strate sociale ne semble épargnée par ce fléau. La cocaïne arrive en seconde position sur le podium des drogues les plus consommées avec « environ 600 000 usagers », estime l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Résultat pour les consommateurs : le prix du gramme a baissé, passant en sept ans de 80 à 60-50 euros.

« La voie maritime et le transport par conteneur sont privilégiés par les filières sud-américaines et antillaises du trafic international parce qu’ils limitent les pertes en cas de saisie et complexifient l’identification des acteurs par les services d’enquête. De plus, le volume des échanges commerciaux par conteneurs est tel qu’il s’agit du vecteur de transport le moins contrôlé », certifie la DCPJ, toujours dans cette même note.

Forte reprise en 2021

L’année 2021 a été marquée par une forte reprise du trafic des conteneurs (hausse de près de 10 %) après la crise sanitaire. De nombreuses lignes commerciales ont été ouvertes en provenance des pays producteurs (principalement Colombie, Bolivie et Pérou) et des Antilles françaises avec, pour conséquence, une augmentation des saisies de cocaïne sur les plates-formes portuaires en Europe. En 2021, dans les ports d’Anvers (Belgique) et de Rotterdam (Pays-Bas), respectivement 89 et 70 unités ont été récupérées par les services anti-drogue, contre 66 et 33 en 2020. Les forces de l’ordre estiment que cela ne représente pourtant que 10 % de la marchandise importée.

* Cette technique de contrebande consiste à briser les plombs posés sur un conteneur, avant de s’emparer de la drogue à peine dissimulée dans le fret. Afin de ne pas éveiller les soupçons, le conteneur est refermé à l’aide de plombs portant les mêmes numéros d’identification.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Info VA] Des policiers blessés dans l’interpellation d’un homme recherché pour trafic de drogue à Créteil

Interpellation mouvementée, ce dimanche 15 mai à Créteil, dans le Val-de-Marne. Un homme, recherché pour trafic de stupéfiants depuis quatre ans, a été arrêté cet après-midi à l’issue d’une course poursuite avec la police, selon nos informations.

L’individu, sur lequel pesait un mandat de recherche, se promenait dans la rue avant d’être poursuivi par les forces de l’ordre. Il a pris la fuite et s’est réfugié sur une placette où des familles faisaient des barbecues, précise une source policière à Valeurs actuelles.

Plusieurs personnes ont alors tenté d’empêcher l’arrestation du suspect, en s’en prenant directement aux policiers qui, mobilisés en nombre, ont usé de gaz lacrymogène. Trois hommes, qui se sont interposés, ont été aussi interpellés. Quatre agents ont été blessés au cours des affrontements.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues

Publié le : 25/05/2022 - 17:04

Laura MOUSSET Suivre

Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.

L'Humanité

Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à Strasbourg

Reportage

Législatives Aux côtés des prétendants de la Nupes pour le scrutin de juin, Jean-Luc Mélenchon a rencontré les soignants épuisés par deux années de lutte contre le Covid et mobilisés contre la casse du système de santé poursuivie par Emmanuel Macron.

Jean-Jacques Régibier

Strasbourg (Bas-Rhin), correspondance.

« N ous savons que nous allons au-devant d’un été qui peut être meurtrier. » Si Jean-Luc Mélenchon dit ne pas découvrir l’ampleur du « crash sanitaire » en cours dans un hôpital public « en train de s’effondrer », il a tenu, mercredi à Strasbourg, à alerter sur l’urgence de la situation, aggravée par le risque de sécheresse. « Il faut oublier l’idée que c’est dans un bureau de l’ARS qu’on va savoir où il y a besoin d’aide pour continuer à fonctionner », assure l’insoumis devant le personnel hospitalier du Nouvel Hôpital Civil (NHC), qu’il est venu écouter dans la capitale alsacienne où il est arrivé en tête à la présidentielle. Ici comme ailleurs, après deux années en première ligne face à la pandémie, le personnel est au bout du rouleau, certains ont jeté l’éponge et le métier n’attire plus.

« Pendant que le système économique qui altère la planète et notre santé s’emballe, on a des dirigeants qui choisissent de diminuer les moyens de l’hôpital public. Il faut changer ce modèle, et reconnaître les personnels dont les vies ont été brisées pendant la période du Covid », explique Sandra Regol, la candidate écologiste de la Nupes dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. Alors que la France compte 120 services d’urgences fermés partiellement ou en totalité, « il faut sortir l’hôpital de la start-up nation », affirme l’insoumis Emmanuel Fernandes, candidat dans la 2e circonscription, proposant notamment de revaloriser les salaires et d’engager un plan pluriannuel de recrutement.

Après les mesures d’urgence, ce sont des réformes de fond qu’exige l’hôpital public, a rappelé, au nom du Collectif Inter Hôpitaux, Vincent Poindron, qui en énumère plusieurs : l’arrêt de l’Ondam, de la tarification à l’acte, la réouverture de lits, ou encore un plan massif de formation. « Faute de quoi, dans trente ans, on continuera à fermer des lits », estime-t-il. « Les gens ici sont en train de mourir à petit feu d’une idéologie mortifère. Il y a un changement de mentalité à opérer. Le marché ne réglera pas les problèmes de santé », insiste Jean-Luc Mélenchon.

Et pour opérer ce virage, la Nupes a bon espoir, lors des législatives, de compter des renforts issus de cette ville qui a créé la surprise aux élections municipales de 2020 en confiant la mairie à une liste mêlant des partis de gauche et des citoyens engagés. « Quand on se met d’accord sur un projet clair et une démarche ouverte de rassemblement, cela répond aux attentes », confie Jeanne Barseghian. « Les derniers scrutins donnent à voir un électorat de gauche qui a une aspiration très forte pour les questions écologiques et sociales », observe la maire de Strasbourg, qui pense les circonscriptions de la ville « tout à fait gagnables ». C’est aussi l’avis de la conseillère municipale communiste, Hülliya Turan : « À Strasbourg, nous avons déjà une expérience à gauche avec la campagne des municipales, des départementales et des régionales. Ce travail en commun est un atout, une base sur laquelle on peut s’appuyer », explique la secrétaire du PCF du Bas-Rhin.

NupesLégislatives 2022Jean-Luc Mélenchonstrasbourg
Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un trafiquant de drogue accuse les forces de l’ordre de lui avoir volé plus de 30 000 euros

Les faits, que rapporte Le Parisien lundi 9 mai, sont peu ordinaires. Un homme suspecté de trafic de cocaïne prétend que les forces de l’ordre lui ont dérobé la somme de 34 000 euros à l’occasion d’une perquisition à son domicile. Dans le détail, l’homme assure que les policiers de la sûreté territoriale auraient glissé une partie de l’argent saisi – fruit de la vente de cocaïne – dans leur poche. Âgé de 24 ans et prénommé Abdou B., l’individu, incarcéré pour trafic de stupéfiants, a déposé plainte pour vol aggravé et a effectué un signalement auprès de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

450 grammes de cocaïne découverts

Les faits se sont déroulés deux mois auparavant. Le 11 mars 2022, les policiers de la sûreté territoriale ont perquisitionné un appartement situé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où est censé résider Abdou B. Toutefois, ce dernier était absent. Seul son frère était présent. Ce jour-là, les enquêteurs agissaient sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Bobigny. En effet, une enquête pour trafic de cocaïne avait été ouverte et Abdou B. figurait parmi les suspects. Après avoir « visité » d’autres adresses dans le département, des policiers l’ont finalement retrouvé au Blanc-Mesnil.

Dans le même temps, à Montreuil, la perquisition s’est poursuivie en la présence du frère du suspect. Au total, près de 450 grammes de cocaïne ont été découverts, mais également des balances de précision et une montre Rolex Datejust, détaille le quotidien régional. Des liasses de billets ont également été dénichées. Une somme que les policiers ont estimé à hauteur de 10 150 euros. Mais celle-ci serait inférieure au montant en possession du trafiquant de drogue présumé. « Je sais pertinemment qu’il y avait 44 500 euros, dont 10 500 euros dans une boîte de sérum physiologique », a-t-il assuré auprès du juge d’instruction. Ainsi, à l’en croire, près de 35 000 euros se seraient volatilisés.

Une plainte contre X déposée fin mars

Le dealeur a accusé de vol les quatre policiers qui ont réalisé la perquisition. Une plainte contre X a été déposée le 23 mars par son avocate, Me Keren Saffar, auprès du procureur de Nanterre, poursuit Le Parisien. L’intitulé de la plainte est le suivant : « Vol aggravé par personne dépositaire de l’autorité publique agissant dans l’exercice de leurs fonctions, dans un local d’habitation et en réunion. » La magistrate compte doubler cette plainte d’un signalement sur la plateforme de l’IGPN.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?

Publié le : 23/05/2022 - 18:03

Laura MOUSSET Suivre

Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.

L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
Valeurs Actuelles

Yvelines : la population vent debout contre la construction d’une mosquée

Une mosquée devrait bientôt être construite sur le site d’un ancien terrain de rugby, à Guyancourt (Yvelines). Un symbole que goûteront comme il se doit les amateurs de ballon ovale, mais que ne digèrent pas les habitants du quartier. Selon Actu.fr, il existe déjà à Guyancourt une mosquée, installée depuis 2014 dans les préfabriqués qui abritaient autrefois l’école Varlin – autre symbole. L’Union des musulmans de Guyancourt (UMG) a cependant estimé que les actuels locaux ne suffisent plus à accueillir sa communauté.

L’UMG a donc mis sur pied le chantier d’une nouvelle mosquée en dur, sur un terrain vaste de 7 500 m2, et a présenté son projet aux habitants lors d’une réunion publique, le 10 mai dernier. Au cours de cette dernière, où 130 Guyancourtois se sont déplacés, le ton est rapidement monté, faisant clairement apparaître la franche opposition du voisinage. « Au moins, les choses deviennent plus claires chez certains riverains. On a bien compris : ‘Surtout pas là’ », résume François Morton, maire (DVG) présent à la réunion avec deux adjoints.

Désordre, insécurité et prosélytisme

Parmi les craintes soulevées par les habitants, l’afflux de voitures que provoquerait la construction de la mosquée. « Nous allons voir un flux de voitures pérenne sur des voiries comme les rues des Fédérés et Louise-Michel, qui ne sont pas calibrées pour un fort trafic », ont expliqué les occupants de la résidence voisine des Garandes, craignant une accentuation « des problèmes de stationnement, de vitesse, d’incivilités ». Au cours de la réunion, le risque d’une augmentation de l’insécurité et du prosélytisme a également été évoqué.

L’Association de sauvegarde des étangs de la Minière (ASEM) s’est également opposé au projet, le parking et le jardin de la mosquée devant être élevés sur une zone agricole. « Nous sommes d’accord pour une mosquée, mais pas sur un terrain agricole non constructible. Il y avait un projet pédagogique environnemental sur ce site, qui est utile à la biodiversité et ne doit pas être artificialisé », ont expliqué les responsables de l’ASEM. Une inquiétude à laquelle a tenté de répondre François Morton, en évoquant « des techniques novatrices permettant de ne pas artificialiser les emplacements réservés aux véhicules ». Pour l’heure, précise Actu.fr, aucun permis de construire n’a encore été validé. Au cours de la réunion publique, la mairie a tenu à préciser qu’aucune subvention publique ne serait allouée au chantier.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En Allemagne, la seconde vie des bunkers 30 ans après la fin de la Guerre froide

Publié le : 23/05/2022 - 17:18

Samia METHENI Suivre

Y a-t-il encore à Berlin des bunkers en état de fonctionnement ? Au temps de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre Froide, la capitale allemande comptait 2.000 abris anti-aériens publics, contre 600 aujourd'hui. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les commandes de bunkers privés explosent dans la capitale allemande.

Valeurs Actuelles

Dans certains écoles, la Fête des mères remplacée par la « fête des gens qu’on aime »

La fête des mères est-elle démodée ? A en croire un article du Parisien, publié le 26 mai, la vieille célébration des mères de famille par leurs enfants, organisée au sein de l’école, vivrait ses derniers jours. C’est ce dont témoignent quelques initiatives éparses, prises par des enseignants en quête d’inclusivité : ainsi, dans plusieurs écoles, la Fête des mères a été remplacée par la « Fête des gens qu’on aime ». « J’ai vu plusieurs fois des enfants en larmes au moment de confectionner le cadeau de la Fête des mères, parce que leur maman était morte », explique la directrice d’une petite école dans la Sarthe.

Une bonne intention donc, fondée sur les cas d’enfants orphelins touchés à juste titre, en pareille occasion ? Pas exactement : souvent, la motivation des enseignants et de certains parents d’élèves est beaucoup plus politique. Ainsi, dans les Yvelines, ce sont deux parents homosexuels qui ont écrit à la mairie et à l’école de leur fille, demandant le remplacement de la Fête des mères par la Fête des gens qu’on aime. Une demande à laquelle a accédé la mairie : « Il faut des parents pour tirer les sonnettes d’alarme, pour que la société soit en phase avec son époque », explique la maire (UDI) de la commune concernée.

Pas seulement une tradition gentillette

« De plus en plus d’enseignants prennent les devants pour réfléchir à la question, cela paraît de plus en plus naturel », constate une autre institutrice, qui évoque même des écoles où « des collègues ont carrément décidé de tout supprimer ». Souvent, pourtant, ces initiatives isolées sont prises au détriment des enfants et de leurs parents : « On a des parents qui réclament et se braquent sur le sujet, alors que cela ne fait évidemment pas partie des programmes pédagogiques », s’agace la même enseignante.

Pourtant, la Fête des mères n’est pas une tradition gentillette. « Les rituels sont importants, ils sont vecteurs de transmission de valeurs pour un groupe, ils servent à définir la place de chacun », explique au Parisien Nora Bouaziz, responsable du CMP infanto-juvénile de l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). « Le jour de la Fête des mères, les mamans sont sacralisées », ajoute-t-elle encore. Histoire de rappeler, à bon entendeur, l’importance de la norme dans la société, supposée primer sur la multiplicité des cas individuels.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response

Issued on: 27/05/2022 - 03:19

NEWS WIRES

The gunman in the Texas elementary school massacre barged unchallenged through an unlocked door, then killed 19 children and two teachers while holed up in their classroom for an hour before a tactical team stormed in and killed him, police said on Thursday.

The latest official details from the Texas Department of Public Safety (DPS) on Tuesday’s mass shooting differed sharply from initial police accounts and raised questions about security measures at the school and the response of law enforcement.

The school district in Uvalde, Texas, about 80 miles (130 km) west of San Antonio, has a standing policy of locking all entrances, including classroom doors, as a safety precaution. But one student told Reuters some doors were left unlocked the day of the shooting to allow visiting parents to come and go for an “awards day” event.

The newly detailed chronology also came hours after videos emerged showing desperate parents outside Robb Elementary School during the attack. They pleaded with officers to storm the building, and some fathers had to be restrained.

The human toll of the rampage, which ranks as the deadliest U.S. school shooting in nearly a decade, deepened with media reports that the husband of one of the slain teachers died of a heart attack on Thursday while preparing for his wife’s funeral.

At a briefing for reporters, DPS spokesperson Victor Escalon said the gunman, Salvador Ramos, 18, made his way unimpeded on to the school grounds after crashing his pickup truck nearby.  The carnage began 12 minutes later.

Preliminary police reports had said that Ramos, who drove to the school from his home after shooting and wounding his grandmother there, was confronted by a school-based police officer as he ran toward the school.

Instead, no armed officer was present when Ramos arrived at the school, Escalon said. He said the majority of the killer’s gunfire came in the early moments of the attack.

The suspect crashed his pickup truck outside the school at 11:28 a.m. (1628 GMT), opened fire on two people at a funeral home across the street, then scaled a fence onto school property and walked into one of the buildings through an unlocked rear door at 11:40 a.m. (1640 GMT), Escalon said.

Two responding officers entered the school four minutes later but took cover after Ramos fired multiple rounds at them, Escalon said.

The shooter then barricaded himself inside the fourth-grade classroom of his victims, mostly 9- and 10-year-olds, for an hour before a U.S. Border Patrol tactical team breached the room and fatally shot him, Escalon said.

The hour-long interval appeared to be at odds with an approach adopted by many law enforcement agencies to confront “active shooters” at schools immediately to stop any further bloodshed.

‘Tough question’

Asked if police should have made en masse entry sooner, Escalon answered, “That’s a tough question,” adding that authorities would offer more information as the investigation proceeded.

He described a chaotic scene after the initial exchange of gunfire, with officers calling for backup and evacuating students and staff.

In one video posted on Facebook by a man named Angel Ledezma, parents can be seen breaking through yellow police tape and yelling at officers to go into the building.

“It’s already been an hour, and they still can’t get all the kids out,” Ledezma said in the video. He did not immediately respond to a request for comment.

 

This video make so much more sense now. The cops literally stopped parents from helping their kids. pic.twitter.com/zhQfUjlpjd https://t.co/DqgZUH3uCC

May 26, 2022

 

Another video posted on YouTube showed officers restraining at least one adult. One woman can be heard saying, “Why let the children die? There’s shooting in there.”

“We got guys going in to get kids,” one officer is heard telling the crowd. “They’re working.”

‘Awards day’

Investigators were still seeking a motive, Escalon said. Ramos, a high school dropout, had no criminal record and no history of mental illness. Minutes before the attack, however, he had written an online message saying he was about to “shoot up an elementary school,” according to Governor Greg Abbott.

Why a rear door to the school building would be left unsecured remained under investigation, Escalon said.

Miguel Cerrillo, 35, and his 8-year-old daughter, Elena, a third-grader at Robb, said the door the shooter used was usually locked.

“But that day they were not locked because it was awards day, and some parents were coming in through those doors,” said Elena, who was in the school at the time of the shooting. “The parking was really packed in front so people were parking back there and using that door.”

At least 17 people, including children, were also injured in the massacre.

Uvalde County, one of the poorer in Texas, has four police personnel – a chief, a detective and two officers – to patrol nine schools in its district, with some “secondary” campuses assigned a security guard, according to the school district website.

Teachers undergo annual security training, and students are instructed in lockdowns, evacuations and other safety procedures, it said. Robb Elementary is enclosed within a perimeter fence.

The attack, coming 10 days after 10 people were killed by an 18-year-old gunman in a supermarket in Buffalo, New York, has reignited a national debate over firearms. U.S. President Joe Biden and fellow Democrats have vowed to push for new gun restrictions, despite resistance from Republicans.

Biden is due to travel to Uvalde on Sunday.

(REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

In the papers

NRA convention is 'slap in the face' to Texans after Uvalde school shooting

The Debate

In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America

France24 - World

Macron urges Turkey to respect ‘sovereign choice’ of Finland, Sweden on NATO

Issued on: 26/05/2022 - 17:58

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron asked his Turkish counterpart Recep Tayyip Erdogan on Thursday to "respect the sovereign choice" of Finland and Sweden to join NATO. 

He was hoping to avoid Ankara vetoing their requests to join the trans-Atlantic defence pact.

Turkey warned Wednesday that the NATO accession process for Sweden and Finland would not move forward unless they addressed Ankara's security concerns, a reference to their supposed sympathy toward Kurdish militant groups.

"The president underscored the need to respect the sovereign choice of these two countries, which emerged from a democratic process and in reaction to the changes in their security environment," Macron's office said after a telephone call with Erdogan.

"He said he hoped the discussions would continue to find a solution quickly," his office added.

Stockholm and Helsinki submitted their bids to join NATO last week, reversing decades of military non-alignment, after political and public support for membership soared following Russia's invasion of Ukraine.

But Turkey, a NATO member, is throwing a spanner in the works as any membership must be unanimously approved by all alliance members. 

Ankara accuses Stockholm in particular of providing a haven for the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), listed as a terror group by Turkey and its Western allies. 

Erdogan is also weighing a new military operation in northern Syria aimed at crushing Syrian Kurdish fighters who assisted the US-led campaign against the Islamic State group.

Such an incursion risks creating new tensions between Ankara and other NATO members, with the US warning this week that its soldiers could be put in jeopardy.

During the call between Erdogan and Macron, the two leaders agreed to continue efforts to restart Ukraine grain exports now that Russian forces control most of the country's ports, in order to avoid food shortages that threaten several developing countries.

But the Kremlin denied Monday any blame for the halted grain deliveries, and accused Western countries of preventing cargo vessels from leaving Ukrainian ports.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Analysis

Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?

Turkey's Erdogan sets conditions for Finland, Sweden's NATO bids

Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

BBC

NBA Warriors coach on Texas school shooting: 'When are we going to do something?'

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The head coach for the NBA's Golden State Warriors, a team based in San Francisco, refused to talk about basketball during a news conference and instead delivered an emotional speech condemning gun violence in the United States.

On Tuesday, 19 young children and two adults died in a shooting in south Texas, after a gunman opened fire at Robb Elementary school in the city of Uvalde.

Steve Kerr, said "basketball questions don't matter" before talking about recent shootings in the US and asking when something would be done.

New York Times - World

¿Colombia elegirá a su primer presidente de izquierda?

Un mitin del candidato presidencial Gustavo Petro en Cartagena, Colombia, el 14 de mayoCredit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Un electorado joven, numeroso y expresivo que anhela transformar una de las sociedades más desiguales de América Latina podría impulsar a Gustavo Petro a la presidencia.

Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

FUSAGASUGÁ, Colombia — El hombre en el escenario, rodeado de una multitud sudorosa, apasionada y bulliciosa parecía una elección peculiar para un ídolo de juventudes. Gustavo Petro tiene el pelo cano, 62 años y, en sus discursos, parece más un predicador clamoroso que una estrella conversadora de TikTok.

Pero luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.

Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.

En la actualidad casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.

“Petro es el cambio”, dijo Camila Riveros, de 30 años, envuelta en una bandera de Colombia en un evento de campaña este mes en las afueras de Bogotá, la capital. “La gente está aburrida”.

Mientras los colombianos se preparan para votar el domingo, Petro ha prometido repensar el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales, al proponer trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el sistema de salud hacia un sistema controlado públicamente y aumentar el acceso a la educación superior, en parte a través de un aumento de impuestos a los ricos.

Petro lleva meses liderando las encuestas —aunque los sondeos sugieren que tal vez no se libre de una segunda vuelta en junio— y su popularidad refleja tanto el avance de la izquierda en América Latina como el fervor contra los políticos de turno que se ha intensificado debido a los embates de la pandemia en la región.

“Este 29 de mayo, entonces, tenemos una decisión que tomar”, dijo Petro en otro evento de campaña celebrado este mes en la ciudad caribeña de Cartagena. “O mantenemos las cosas como están o gritamos: ¡Libertad! Yo los invito a gritar: ¡Libertad!”.

Pero sus críticos aseguran que Petro no está preparado para gobernar y argumentan que sus políticas, que incluyen un plan para detener todas las nuevas exploraciones petroleras en un país donde el combustible es una exportación clave, arruinarían la economía.

También ha interpelado directamente a las instituciones más importantes del país —en particular a las fuerzas armadas— aumentando las tensiones con los líderes militares y causando preocupación sobre la estabilidad de la duradera pero vulnerable democracia de Colombia.

El principal oponente de Petro es Federico Gutiérrez, de 47 años, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad del país, y candidato de la clase gobernante conservadora. Gutiérrez propone un camino menos ambicioso.

“Y claro que hay que cambiar muchas cosas”, dijo en una entrevista en la que mencionó un plan que intensificaría la explotación petrolera con el método de fractura hidráulica, llevaría más fondos a los gobiernos locales y crearía una unidad especial para combatir el crimen urbano. “Pero los cambios jamás pueden suponer un salto al vacío sin paracaídas, como le ocurrió a Venezuela o Nicaragua, o como le está pasando a Perú, a Chile”.

Un tercer candidato, Rodolfo Hernández, de 77 años, es un exalcalde con una plataforma populista anticorrupción que está avanzando en las encuestas.

La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.

Uno de los sectores que ha sido más afectado por estos problemas es la juventud colombiana, y esos votantes podrían ser quienes decidan si el país da un gran giro a la izquierda.

La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.

Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.

“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.

La generación joven actual es la más educada de la historia colombiana, pero también enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos —tanto seguidores como los críticos de Petro— dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.

En una encuesta de mayo de la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Gutiérrez o Hernández.

Natalia Arévalo, de 30 años y madre soltera con tres hijos, marchó varios días en las protestas del año pasado con su hija Lizeth, de 10 años, quien llevaba un cartel colgado del cuello que decía: “¿Qué nos espera a los niños?”.

“Uno tiene que elegir entre pagar las deudas o darle de comer a los hijos”, dijo Arévalo, quien apoya a Petro.

“No se puede comer huevo, no se puede comer carne, o sea, no se puede comer nada”, añadió. “Hay que darle una vuelta de 180 grados a todo esto que llevamos desde hace más de 20 años”.

Por supuesto, muchos votantes jóvenes se muestran escépticos de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.

En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.

El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.

“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.

Petro es un economista que creció en las afueras de Bogotá. De adolescente se unió al M-19, una milicia de izquierda que buscaba tomar el poder y que decía impulsar la justicia social.

El grupo nunca fue tan numeroso ni tan violento como la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC. Pero en 1985, el M-19 ocupó el Palacio de Justicia, lo que inició un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó a 94 personas fallecidas.

Petro, quien no participó en la toma, acabó en la cárcel por su relación con el grupo.

Con el tiempo se desmovilizó y se postuló al Senado para convertirse en un rostro combativo de la izquierda, impulsando debates francos sobre la corrupción y los delitos.

Algunos críticos han advertido que las propuestas energéticas de Petro podrían quebrar el país. El petróleo representa el 40 por ciento de las exportaciones de Colombia y Juan Carlos Echeverry, un exministro de Economía, ha dicho que cortar la exploración petrolera “sería el suicidio económico”.

Petro también tiene la reputación de ser autoritario. Como alcalde de Bogotá sorteó al Concejo de la ciudad y a menudo no escuchó a sus asesores, dijo Daniel García-Peña, quien trabajó con Petro durante una década antes de renunciar en 2012. En su carta de renuncia, García-Peña llamó a Petro “un déspota”.

La elección se lleva a cabo en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones democráticas del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral que cometió fallas en el conteo inicial de votos en una elección legislativa en marzo.

El error, que la Registraduría definió como de procedimiento, generó preocupaciones de que los candidatos que pierdan declaren un fraude, lo que desencadenaría una crisis de legitimidad.

El país también se ha visto afectado por el aumento de la violencia, que amenaza con socavar el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral, un grupo local, calificó este periodo preelectoral como el más violento en 12 años.

En el pasado, candidatos que impulsan el cambio han sido asesinados en la campaña electoral.

Tanto Petro como Márquez han recibido amenazas de muerte y en su evento de campaña en Cartagena el candidato subió al escenario flanqueado por hombres con escudos antibalas.

Algunas personas llevaban carteles que decían: “La vida de lxs ninxs negrxs importan”. Y también: “Si no es con Petro, nos jodemos”.

Había entusiasmo pero también inquietud.

“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo Lauren Jiménez, una estudiante universitaria de 21 años.

Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.

Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá y Federico Rios Escobar desde Cartagena.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

Advertisement

Valeurs Actuelles

Après la Barbie voilée ou la Barbie handicapée, Mattel lance une nouvelle poupée transgenre

Barbie et le progressisme, c’est un mariage qui dure depuis déjà longtemps – et qui n’a pas fini de faire des petits. Depuis le début des années 2010, la célèbre poupée produite par le géant Mattel n’a cessé de se révolutionner afin de mieux cocher les cases de l’inclusivité. Adieu le top-modèle longiligne à la chevelure blonde, jugé discriminant : désormais, Barbie se décline sur fauteuil roulant, avec prothèse, sans cheveux ou aux couleurs LGBT, etc. Récemment, un Ken – la version masculine de Barbie – atteint de vitiligo a même fait son apparition ! Dernière innovation en date, rapporte Le Parisien : la poupée transgenre.

Mattel vient, en effet, d’annoncer la commercialisation d’une nouvelle Barbie à l’effigie de l’actrice américaine Laverne Cox, découverte dans la série « Orange is the new black ». Détail qui a son importance : à sa naissance en 1972, Laverne Cox s’appelait Roderick et était un homme. Lamar M., son frère jumeau, a même interprété son personnage « avant transition » dans les premiers épisodes de « Orange is the new black ».

Une poupée à 40$

Depuis, Laverne Cox est devenue le fer de lance du mouvement transsexuel à Hollywood. Évoquant sa collaboration avec Mattel, elle a même expliqué espérer que cette nouvelle Barbie aiderait les gens… à « rêver grand ». « J’espère que les enfants de toutes les identités de genre pourront regarder cette Barbie et rêver », a également déclaré Laverne Cox, qui a étroitement travaillé avec le fabriquant de jouets pour développer la poupée. Cette dernière, précise Le Parisien, sera mise au vente pour la modique somme de 40$ – soit 37 euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
BBC

Fraser Forster: England and Southampton goalkeeper set to join Tottenham on free transfer

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tottenham

Southampton goalkeeper Fraser Forster is set to sign for Premier League rivals Tottenham Hotspur on a free transfer.

The England international's contract expires at the end of next month, which allows him to move clubs as a free agent.

BBC Sport understand that the 34-year-old has already undergone a medical and the deal will be announced soon.

Forster will provide back-up to Spurs captain Hugo Lloris.

Lloris' current deputy Pierluigi Gollini is on loan from Serie A side Atalanta, but his future is unclear. Spurs have the option to buy him, but in recent days he revealed he would be happy to return to Italy.

Former Newcastle and Celtic keeper Forster joined Southampton in 2014 and made 156 appearances for the south coast club. He has been capped six times by his country.

Valeurs Actuelles

Un spectacle de Richard Berry, accusé d’inceste, perturbé par des Femen

Il n’a même pas eu le temps de commencer son spectacle. Sur la scène du théâtre Libre, où il joue actuellement ses « Plaidoiries », l’acteur Richard Berry a été interpellé par trois Femen au sujet des accusations d’inceste de sa fille, rapporte Le Parisien, jeudi 26 mai.  Au début de la représentation ce mercredi, au moment où le comédien s’apprêtait à enfiler sa robe d’avocat pour interpréter cinq textes issus de grands procès judiciaires, les militantes féministes ont surgi en hurlant « Rideau sur Berry ! ».

RIDEAU POUR BERRY !#Femen pulvérise le 4e mur et interpelle #RichardBerry sur la scène d’un théâtre privé parisien avec les slogans : « #Berry, tu plaides coupable » et « Rideau pour Berry » #MeToo#MeTooTheatre #metooinceste #ColineBerry #BERRY PLAIDE COUPABLE ! pic.twitter.com/yuCTO10Wwa

— sophiasept (@sophiasept) May 25, 2022

Soutien du directeur du théâtre Libre 

L’acteur de 71 ans est centre d’une affaire judiciaire depuis la plainte déposée contre lui par sa fille Coline Berry-Rojtman il y a plus d’un an. Elle l’accuse de « viols et [d’]agressions sexuelles » pour des faits qu’elle situe en 1984 et 1985, alors qu’elle avait moins de 10 ans. Richard Berry ainsi que Jeane Manson, l’ex-belle-mère de Coline, également accusée, démentent les faits qui leur sont reprochés.

Dans la salle au moment de l’incident, le directeur du théâtre Libre, Jean-Marc Dumontet, a largement soutenu Richard Berry une fois les militantes évacuées. « C’est une épreuve absolue d’être traîné dans la boue et de ne pas pouvoir se défendre. En tant que directeur de théâtre, je n’ai pas le droit d’être un juge, ni de bannir Monsieur Berry. Je n’ai pas le droit de lui interdire de faire son métier », a-t-il déclaré, applaudi par le public.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le libre marché, l’assassin qui court toujours

Éditorial

Bruno Odent

Ils sont 19 victimes innocentes par essence puisque c’étaient 19 enfants âgés de 9 à 10 ans. Ils ont été massacrés avec leurs deux institutrices dans une école du Texas. Exit le tueur, un adolescent d’à peine 18 ans, qui a fait feu sur la classe avec son « top gun » de guerre acheté quelques jours plus tôt dans un magasin, aussi simplement qu’on se procure un smartphone ou du matériel de jardinage au centre commercial du coin. Il a été abattu par la police. Mais l’assassin, le vrai, celui qui commet depuis des lustres ces meurtres en série, court toujours. Son nom : le marché libre des armes à feu. Son chargé d’affaires, la NRA (National Rifle Association), le surpuissant lobby qui a ses entrées au Congrès et dans les plus hautes institutions des États-Unis.

Le sang du carnage de Buffalo qui a coûté la vie à 10 autres êtres, éliminés, eux, parce qu’ils avaient simplement le tort d’être noirs, était à peine séché. Le président Biden a dit son émotion, comme l’avait fait Barack Obama en 2015, au lendemain d’un autre massacre raciste à Charleston. L’ex-locataire de la Maison-Blanche avait alors rappelé l’abomination de l’une des précédentes tueries de bambins dans une école du Connecticut, trois ans plus tôt, pour insister sur la nécessité de « revoir la législation ». Entre-temps, rien n’a changé et on peut craindre que, malgré les accents pleins d’émotion biblique de Biden s’insurgeant « pour l’amour de Dieu » contre la NRA, la volonté de réguler même modestement le marché des armes à feu ne se heurte à l’étendue de la corruption instillée par le lobby parmi les élus républicains et certains démocrates.

Un sursaut démocratique serait pourtant nécessaire, comme le revendiquent ces jeunes, anciens élèves du lycée de Parkland en Floride, lieu en 2018 d’un précédent carnage d’adolescents, ou ces associations qui se battent pour que l’accès aux armes soit au moins limité. Les États-Unis doivent enfin sortir de leur addiction mortifère. Celle qui fait gonfler leur budget de guerre à des niveaux aujourd’hui astronomiques. L’exact pendant de celle qui nourrit la litanie de leurs tragédies intérieures.

New York Times - World

‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica

Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.

Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Ernesto Londoño

Photographs by Meridith Kohut

TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.

Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.

A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.

Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.

“Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.

Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.

En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.

Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.

Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.

The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.

“Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.

Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.

Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.

Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.

Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.

En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.

En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.

“Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.

El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.

Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.

“Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.

Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.

Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.

Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.

“Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.

Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.

Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.

Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.

Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.

Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.

“He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.

Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.

“En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.

A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.

Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.

Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.

Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.

“Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.

Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.

“Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.

Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.

Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.

“Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.

Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.

Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.

“Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.

Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe

Advertisement

BBC

We love the whale sharks. I was taught that they will always bring our family good luck

My husband and I awoke to the voice of our guide, Indra, outside our bungalow. "Hey guys, we're on," he said. It was 04.30 and still pitch black out, but the sea was calm and the waning crescent moon was full of promise. A flock of Papuan hornbills soared overhead, their sound mimicking that of a helicopter flying by.

We were in Triton Bay in Indonesia's West Papua province to experience its incredible underwater landscape and photograph whale sharks. Triton Bay is one of very few places in the world where scuba diving with whale sharks is allowed, and the low visitor numbers and immense marine biodiversity make it one of the most unique and beautiful places to do it.

Safeguarded by virtue of its remoteness (Triton Bay is part of the Bird's Head Seascape, a 225,000 sq km global epicentre of marine biodiversity on West Papua's north-west tip), fewer than 500 people venture here each year. Those who do come will be awed by lush limestone peaks and white talcum-powder sands that plunge into a kaleidoscope of underwater coral gardens in nutrient dense, inky-blue seas.

We were staying at Triton Bay Divers, the first and only resort in Triton Bay: it caters to just 12 guests and organises dives with the giant sharks. We emerged from our beachfront bungalow and excitedly climbed into the waiting boat. Our Papuan captain signalled for us to turn off our torches so his night vision could take over: he needed it to safely navigate around the many islands and rocky limestone outcrops as we searched for the floating wooden fishing platforms, called bagans, where the whale sharks congregate.

The Bugis are a maritime people who spend most of their life at sea (Credit: Anita Verde)

The bagans are built by the Bugis, a maritime people who originated in southern Celebes (now known as the Indonesian island of Sulawesi), who are often referred to as "sea gypsies" or "sea nomads". The Bugis spend the majority of their lives at sea on their bagans, moving long distances in search of the richest fishing waters. Over generations they have developed an extraordinary relationship with the whale sharks who feed each morning beneath their nets, sucking succulent sardines through the tiny openings.

There are many places in the world where whale sharks congregate – such as Australia's Christmas Island and Ningaloo Reef, the Galapagos Islands, the waters off the Philippines' Donsol municipality and even the Red Sea – but unlike these places, where the majestic creatures are often fleeting visitors, whale sharks can be found year-round at Triton Bay. That's because where the Bugis and their bagans go, the whale sharks follow. Their reason? To get a free feed.

Diving with whale sharks here can't be prearranged: first you must find the Bugis and then ask their permission. Sometimes the Bugis are as close as 30 minutes to Triton Bay Divers Resort; however, on this occasion, it took us two hours to find them as the fish had migrated north towards the Kaimana coastline. As dawn approached, the soft morning light revealed a village of floating wooden structures in the waters. Their giant frames stretched out from all sides, supported by outrigger floats to keep them stable.

At night, rows of bright lights on the bagans illuminate the water below to attract fish, shrimp and plankton to the fishing nets. However, it was now 06:30 and the lights were dimmed and the nets raised. We approached one of the biggest bagans. As we docked by its side, Indra spoke with the operator, asking permission for us to dive beneath it. A Bugis fisherman named Aching immediately welcomed us on board.

Whale sharks feed each morning beneath the Bugis' nets, sucking small fish through the tiny openings (Credit: Peter Marshall)

He told us that all generations of his family have worked the bagan. In the past, Bugis fished just for themselves and to trade with local communities, but today the scale of industry is much larger, providing fish to local markets and further afield throughout the region. Aching had been fishing through the night and, with his nets now full, he was relaxing in the morning sun.

He gestured to us to peer beneath the platform into the sea. Immediately we glimpsed a colossal, whale shark: the world's biggest fish, as long a school bus. Its size was breath-taking. Aching told us there were actually three whale sharks below his bagan and he had left a net full of small sardines in the water for them to feed on.

Affectionately known by the Bugis as ikan bodo (stupid fish) because of their incredibly gentle and docile nature, whale sharks are revered by the Bugis as harbingers of good fortune. For generations, Aching said, his family has nurtured their relationship with the sharks in the hope that they will be reciprocated with a good catch. Each morning when he lifts his nets, he leaves one in the water for the whale sharks to feed from. "Just the small fish. They only like the small ones," he said.

To dive with whale sharks at Triton Bay, you must first find the Bugis and ask their permission (Credit: Anita Verde)

Interestingly, the belief that the whale sharks bring good fortune is supported by science. "Whale sharks, as well as dolphins, are believed to be good luck because their presence brings important fish such as anchovies, mackerel and tuna to the waters where they feed. They are an indicator of nutrient-dense water and ecosystem health," said Iqbal Herwata, elasmobranch and charismatic species conservation strategy manager at Konservasi Indonesia, Conservation International's Indonesian division. "Overall, the presence of whale sharks helps balance the food chain and ensures abundant food sources for their fellow ocean species and the Bugis fishermen.

"We love the whale sharks. I was taught that they will always bring our family good luck," Aching said.

That love has created an interesting migratory pattern. Data from Konservasi Indonesia indicates that while Triton Bay's whale sharks do display migratory patterns, many choose to spend most of their time in the area.

One whale shark, called Dipsy, who was satellite tagged, spent most of its time over a 17-month period in Triton Bay, only briefly visiting the Aru and Kei Islands in the Maluku province of eastern Indonesia. Another, Junior, displayed a clear annual migration over 24 months, feeding in Triton Bay from November through to April, exploring the nearby Arafura Sea and the Timor Gap in May before returning back to Triton Bay in November. Because of this, the Bugis have over time developed unique relationships with the sharks. "It's a bit like they're catching up with old friends every time they pull up their nets," Indra said.

Before we got into the water with these gentle giants, Indra briefed us thoroughly. "Maintain a visual connection to the bagan," he said. "If you try to follow the whale sharks, it's easy to lose sight of the baganand become disorientated in the blue."

Triton Bay is part of the Bird's Head Seascape, a 225,000 sq km epicentre of marine biodiversity (Credit: Anita Verde)

Although there are no regulations in Indonesia as to how close you can get to a whale shark (unlike other countries), we were conscious to give the whale sharks the space and respect they need.

As we descended, we realised nothing had quite prepared us for the size of the creatures. A huge male rose from the deep, gently gliding past us and up to the surface, sucking the succulent sardines from the net's tiny openings into his cavernous mouth. Dwarfed, we cautiously moved closer to take a photo.

Suddenly a second huge male emerged from below, gently nudging us with his pectoral fin as he passed. We photographed his left pectoral fin, because the unique spot patterns there and behind the gills are the best way to identify it. After sending our photograph to Konservasi Indonesia as a contribution to their whale shark monitoring programme, we learned that he had first been sighted on 16 December 2021 and goes by the moniker WP-RT-0209.

Next, a third, slightly smaller male appeared. He curiously approached us front-on, with his enormous, fleshy mouth wide open. Peering inside to see rows of hundreds of tiny teeth, we held our ground, wondering if a collision might be imminent. But he gracefully passed by, looking deep into our eyes as he went. Below, a large pod of dolphins kept their distance, feeding on the odd sardine that drifted down from the nets.

The momentousness of being surrounded by three of the planet's largest yet most docile fish was difficult to comprehend. After three hours, with camera memory cards full and batteries exhausted, we were immensely grateful to the Bugis for sharing the opportunity to sit at the dining table of the biggest fish in the sea.

--

Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

Valeurs Actuelles

Trafic d’antiquités : l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez mis en examen

Dans le milieu de l’art aussi, le trafic existe. Et même jusque dans les plus hautes sphères. L’ancien directeur du Louvre Jean-Luc Martinez a été mis en examen mercredi 25 mai à Paris pour « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée » dans une affaire concernant un trafic d’antiquités. L’historien de l’art de 58 ans, actuellement ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, a été libéré, mais reste sous contrôle judiciaire. Selon Le Canard enchaîné, deux de ses collaborateurs, qui avaient également été placés en garde à vue par les policiers de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), ont, eux, été libérés, pour le moment sans poursuites.

Plusieurs dizaines de millions d’euros

Les trois hommes sont accusés d’avoir participé à un trafic d’œuvres remontant à 2016. Cette année-là, le Louvre d’Abou Dabi, antenne du musée parisien, avait acquis plusieurs œuvres égyptiennes pour des dizaines de millions d’euros, selon l’hebdomadaire. Parmi elles, une stèle de granit rose gravée au nom du roi Toutânkhamon. Les enquêteurs soupçonnent une production de faux papiers pour « blanchir » certains objets archéologiques pillés dans des pays du Proche et du Moyen-Orient, sur laquelle Jean-Luc Martinez aurait « fermé les yeux ». 

En juillet 2018, une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d’antiquités provenant de pays instables du Moyen-Orient avait été ouverte. Un réseau qui serait lié à des centaines de pièces et représenterait plusieurs dizaines de millions d’euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'Humanité

Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armes

Actu

Après un nouveau massacre dans une école d'Uvalde au Texas, la question de cette violence endémique se repose, comme celle de l’incapacité des pouvoirs publics à l’endiguer.

Christophe Deroubaix

«C'est presque comme une rediffusion. » Une école, des balles, des enfants morts… Neil Heslin a vécu cela en 2012 à Newton (Connecticut) où son fils Jesse Lewis a fait partie des victimes de la pire tuerie dans une école primaire aux États-Unis (26 morts, dont 20 enfants). Et c’est donc à une « rediffusion » qu’il a eu le sentiment d’assister – comme des millions d’Américains –, mardi, en ouvrant son poste de télévision. Une école, des balles, des enfants morts. À Robb Elementary School, à Uvalde, une ville de 15 000 habitants à 150 kilomètres à l’ouest de San Antonio, Texas. Dix-neuf gamins de 7 à 10 ans et deux enseignantes tués.

Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazis

Le meurtrier : un adolescent de 18 ans (depuis le 16 mai), Salvador Ramos, un Latino de nationalité américaine. Comme Adam Lanza, il y a près de dix ans à Newton, qui avait commencé le massacre en tuant sa propre mère, il a d’abord tiré sur un de ses proches (en l’occurrence sa grand-mère, dont l’état est annoncé comme stable). Puis, vêtu d’une tenue paramilitaire et armé de deux fusils semi-automatiques, il s’est rendu dans l’établissement scolaire qui accueille plus de 500 enfants, dont près de 90 % d’origine hispanique. Le tout annoncé via des messages privés sur Facebook, dans lesquels pourtant il ne livre aucune clé sur les motifs du massacre qu’il s’apprête à déclencher. Le 14 mai, les intentions racistes du tueur étaient claires : Payton Gendron, également âgé de 18 ans, adepte du « grand remplacement », a exécuté dix personnes dans le supermarché d’un quartier africain-américain de Buffalo (État de New York) avec un fusil automatique sur lequel il avait écrit « Nigger », avant d’être arrêté par les forces de police. Salvador Ramos, lui, a été tué par une unité spéciale près d’une heure après son irruption dans l’établissement.

Reportage. Dans les lycées du Texas, des adolescents formés « façon paramilitaire »

Deux pays irréconciliables, même dans le deuil

« Rediffusion ». L’Amérique sous le choc, mais différemment. Une Amérique crie : « Assez ! » Une Amérique prie. Deux pays irréconciliables, même dans le deuil, qui se sont incarnés lors d’une conférence de presse, mercredi. Organisée par Greg Abbott, le gouverneur du « Lone Star State », elle a été interrompue par Beto O’Rourke, son concurrent démocrate lors du prochain scrutin de novembre, surgissant pour accuser les élus républicains « de ne rien faire », avant d’être accompagné vers la sortie par la sécurité. Greg Abbott a pu ensuite reprendre le fil de ses sophismes, estimant que si Salvador Ramos ne présentait aucun casier d’antécédents psychiatriques, « toute personne qui tue quelqu’un a un problème de santé mentale ». Interrogé sur le fait qu’un jeune de 18 ans puisse avoir accès à une arme semi-automatique comme celle utilisée par le tueur d’Uvalde, le gouverneur a répondu que, depuis soixante ans, on peut acheter au Texas, dès cet âge, un « fusil long », faisant mine de confondre la forme d’une arme et sa cadence de tir.

États-Unis. Après le massacre d’Uvalde : la puissance intacte du lobby des armes

Quant à son adjoint, le lieutenant gouverneur Dan Patrick, il n’envisage d’autres solutions que des entrées uniques dans les écoles pour filtrer  et l’armement des enseignants « là où les écoles le souhaitent ». Les officiels du deuxième État le plus peuplé du pays, l’un des plus laxistes en matière de contrôle des armes à feu depuis l’adoption d’une loi, l’an dernier, abrogeant la nécessité d’un permis pour les acheteurs de plus de 21 ans, ne comptent donc prendre aucune initiative législative. Pourtant, selon un sondage réalisé la même année par l’université du Texas et le journal The Texas Tribune, 60 % des habitants de l’État se disaient opposés à la levée de ces restrictions

États-unis. Les ados contre les armes : un soulèvement historique

La même distorsion se reproduit à l’échelle fédérale : une majorité d’Américains se prononcent pour le renforcement du contrôle des armes (vérification des antécédents, interdiction des armes semi-automatiques), mais le lobby des armes bloque toute loi sur le sujet. Selon une étude du Pew Research Center, 53 % des Américains se disent favorables à des lois plus strictes, contre 32 % qui se satisfont de leur état actuel et 14 % qui préféreraient une législation encore moins stricte. La ligne de partage suit les lignes partisanes entre électeurs démocrates, largement favorables au renforcement du contrôle, et républicains, de plus en plus hostiles.

Etats-Unis. Biden ouvre le brûlant dossier des armes à feu

Pourtant, lorsque des mesures spécifiques sont évoquées, un consensus se dégage sur au moins trois d’entre elles : empêcher toute personne présentant des problèmes psychiatriques d’acheter des armes, soumettre les achats sur Internet ou dans des foires à une vérification d’antécédents, interdire de porter une arme dissimulée sans un permis spécifique. Même si leur base y concède, les élus républicains les refusent de toutes leurs forces.

Le « filibuster », l’arme des républicains

C’est ce que les Américains devraient sans doute encore une fois constater dans les jours et semaines qui viennent. Une loi existe : elle a été votée à deux reprises (en 2019 et 2021) par la Chambre des représentants à majorité démocrate. En totale osmose avec la NRA (National Rifle Association), les républicains veulent empêcher son adoption. Leur tactique est à chaque fois la même : utiliser le fameux « filibuster », cette obstruction parlementaire qui permet de bloquer toute loi autre que budgétaire au Sénat, si une supermajorité de 60 sénateurs (sur 100) ne la votent pas. Les démocrates disposent actuellement d’une majorité simple de 50 sénateurs.

États-Unis. Qu’est-ce que le « filibuster », cet art tout américain de pirater le débat au Sénat ?

La grande loi sociale et climatique de Joe Biden s’est brisée sur ce mur. Tout comme une loi garantissant le droit à l’avortement, alors que la Cour suprême s’apprête à invalider l’arrêt Roe v. Wade qui le garantit. Jeff Merkley, député démocrate de l’aile gauche, l’a ainsi rappelé : « Pour s’attaquer au problème des armes, il faut s’attaquer au fait que le Sénat est une institution brisée. » L’abrogation du « filibuster » ne nécessite que 50 voix, mais deux démocrates (Joe Manchin et Kyrsten Sinema) s’y refusent, ramenant l’appel de Joe Biden ( « Il est temps de transformer la douleur en action ») à un vœu pieux, préparant la répétition d’un scénario connu qui se termine immuablement par une nouvelle tuerie. Comme une énième « rediffusion ».

texastueriesarmes à feuÉtats-Unis
BBC

We figured it would probably be the last chance for us to do that sort of thing alone, and both were dreams that we didn’t want to let go of – Marc

Like many couples, Viva and her husband John had spent more than enough time with each other during the pandemic. Viva, who is 40 and originally from the Philippines, but lives in the UK, longed to spend time with her family when restrictions lifted, while John had work commitments at home.

But John had a suggestion.

Rather than either of them compromising on how they wanted to spend their time post-lockdowns, why not spend it apart? The couple were also healing from miscarriage, and they thought a breather could be good for them.

At first, Viva was unsure. She hadn’t been away from John for a prolonged period since they were married seven years earlier. But she was eventually convinced – and she hasn’t looked back. The couple are now three months into a planned separation, which Viva has spent in Manila with family. John has been able to visit his own family in Ireland, take work trips and is planning a vacation in Denmark.

Some people might think choosing to spend so much time apart would be the death knell of a relationship, but Viva and John have found that it has reinvigorated their marriage. “We keep in touch every day, through WhatsApp, Facebook and email,” says Viva. “It’s like going back to how it was at the start of our relationship.”

Viva isn’t the only one looking for a way out of her marriage, at least temporarily. Some counsellors and relationship therapists report coming across couples that don’t see a desire to sample a new life without their partner as a sign that a relationship is over. Instead, some are choosing to take a so-called relationship ‘gap-year’, to give them the space to explore different interests, travel experiences and – in some cases – sexual partners.

But can a gap-year really strengthen a relationship, or is it a sign that couples are on course for a split?

Putting yourself first

Long-term relationships inevitably come with a certain amount of restriction. They might mean committing to staying in a certain city, compromising on some of your wants and ambitions and remaining sexually monogamous.

Yet this doesn’t have to be the case. In a world where relationships are becoming increasingly varied, some are deciding to write their own rules.

“Couples might choose to take a relationship gap-year because of job opportunities, a desire to live in a location that they have always dreamed of that is away from the home, or pursuit of personal interests,” says Marisa T Cohen, a relationship scientist and psychology professor who works as a researcher at dating app Hily. “People are most likely to take a pause in a relationship when going through a transition, such as changing jobs or becoming empty nesters.”

The idea of taking time apart during a period of transition certainly resonates with Marc and his wife Sam, who took a relationship gap when they were 31 and 32, respectively. While, for most couples, getting married means starting a great adventure together, Marc and Sam, who are both based in London, decided that they wanted to begin their honeymoon apart. Marc wanted to pursue his passion for marine biology, while Sam wanted to train as a yoga instructor. The newlyweds decided to take several months away from their relationship: Sam at an ashram in India, and Marc at a shark-research station in the Bahamas.

“We figured it would probably be the last chance for us to do that sort of thing alone, and both were dreams that we didn’t want to let go of,” says Marc. “It gave us the time to really think about each other, and reflect on what marriage meant to us.”

The couple are now back together and remain happily married, and Marc argues his time away from Sam strengthened their relationship. Sam was able to jumpstart a career integrating clinical psychology and yoga therapy, and he was able to fulfil his dream of working with sharks, while also putting to bed his fantasy of switching fields full-time.

It meant neither of them had any lingering sense of ‘what-if’ in their fledgling marriage, and that they were confident they could survive periods apart. “Marriage isn’t about letting go of the things that you feel passionate about, but about finding someone you can support – and be supported by – to pursue those passions,” says Marc.

Some couples decide to take gap years to pursue passions they might not have been able to otherwise (Credit: Getty Images)

Why relationship gap-years might be on the rise

Marc is not alone in seeing marriage as a place where individual passions and interests can still thrive. This outlook may play an important role in why relationship gap-years could be becoming more common.

Research shows individualism – defined as seeing independence and uniqueness as important traits – has been globally on the rise since at least the 1960s. People who are individualistic tend to place greater importance on friendships compared to family, and think it is important to prioritise self-expression. These traits might make the idea of taking a break from a relationship to focus on personal goals, ambitions or interests more appealing. It means traditional constructions of long-term relationships or marriages as places of compromise and self-sacrifice might be becoming less appealing to some people.

There’s also the fact that many people are increasingly approaching relationships with greater flexibility as well as a much broader definition of what a successful marriage or partnership looks like.

A rising number of people are now engaging in unconventional relationship structures, with arrangements such as consensual non-monogamy and platonic life partners becoming more commonplace. With data showing millennials are driving a declining divorce rate in the US, some experts speculate that tolerance for a broader spectrum of relationships – including ones where couples take time apart from each other – could actually be keeping couples together.

Rather than leaving a relationship where people feel unhappy or unfulfilled, they can instead adapt it to suit the needs of both partners. “If both partners are on the same page, then taking a gap can lead to relationship growth,” says Cohen. “It can allow both members of the couple to further grow as individuals, which leads to personal development and fulfilment that feeds back into the relationship.”

A ‘graceful exit’ or a fresh outlook?

Viva and Marc might have found that a relationship gap was beneficial for their relationship, but this isn’t always the case. For some, a suggestion from their partner that they should spend time apart might seem like a warning sign.

If there are unspoken agendas, such as a desire to exit gracefully from the relationship, then things can dissolve very quickly – Tom Murray

Tom Murray, a sex therapist and professor at Adler University, US, believes that for some couples, gap-years can signal deeper issues. He argues the most common reasons that couples choose to take a break are because of boredom, a desire for sexual exploration and a grass-is-always-greener belief that happiness can be found outside their current situation. If partners are not on the same page about their intentions for taking time apart, then a relationship can rapidly break down.

“The primary downside is that human beings are very fickle,” he says. “Because we are social creatures, we yearn to belong and be in community with others, therefore if jealousy and insecurity are present, then I doubt that a relationship would survive [a gap year]. And if there are unspoken agendas, such as a desire to exit gracefully from the relationship, then things can dissolve very quickly.”

Although Murray is sceptical of relationship gap-years, he adds they can work – particularly when communication is prioritised by both partners.

He says it is important to think about practical issues such as joint expenses, responsibilities and potential emergencies as well as the emotional complexities of spending time apart. He also suggests agreeing on a definitive end-date and on what is acceptable behaviour when apart.

“I would strongly encourage couples considering taking a relationship gap-year to consider their motivations,” he says. “What would have to happen for them to agree that the gap-year was a success? I would encourage them to come up with a vision for their relationship to ensure that their behaviours when apart are in service of the relationship that they want to sustain in future.”

Nurturing a relationship through a long period apart can be a challenge, but for many couples it can make a marriage stronger more easily than it can break one.

Reflecting on her time away from her husband and their upcoming reunion, Viva is positive about the experience. “Spending time apart has been good for our relationship,” she says. “In our case, absence does make the heart grow fonder. It’s freshened our relationship. We appreciate and love each other more.”

France24 - Monde

Nikos Anastasiadis, président chypriote, note un "parallèle" entre "le révisionnisme" turc et russe

Publié le : 26/05/2022 - 19:18

Alexia KEFALAS

Le président chypriote Nikos Anastasiadis s'est entretenu avec France 24 depuis la capitale chypriote, Nicosie. Le tiers nord de l'île de Chypre est sous domination turque depuis 1974. Nikos Anastasiadis estime qu'un "parallèle" peut être établi entre le révisionnisme d'Ankara sur l'île et son voisinage, et celui de Moscou en Ukraine, tout en espérant que la Turquie ne "mettra pas en danger la paix dans la région".

L'île de Chypre est divisée depuis 1974, suite à l'invasion de l'armée turque dans la partie nord. Après 48 ans de négociations avec les dirigeants de la partie occupée, dans le but d'une éventuelle réunification de l'île, les négociations semblent aujourd'hui au point mort. Le président chypriote Nikos Anastasiadis estime l'invasion russe de l'Ukraine s'appuie exactement sur "les mêmes arguments que ceux utilisés par la Turquie pour envahir Chypre il y a 48 ans."

Il dresse un "parallèle entre les actions de certains pays qui veulent changer, avec un révisionnisme prononcé, la position géographique de certains pays ou des faits liés à l'Histoire." 

Nikos Anastasiadis plaide pour une fédération en deux zones, bicommunautaire, avec une égalité politique entre les deux zones. Une solution qui se heurte à l'"intransigeance" d'Ankara, la Turquie souhaitant être la seule garante des Chypriotes turcs.

>>> Sur le même sujetÀ Varosha, le temps s'est arrêté en 1974

Alors que la Turquie convoite une part des hydrocarbures trouvés dans les fonds marins chypriotes, Nikos Anastasiadis se dit prêt à partager les ressources en lançant "un arbitrage basé sur le droit international de la mer, afin de trouver la ligne séparatrice des zones économiques exclusives de chaque partie". Il ajoute vouloir espérer qu'Ankara ne mettra pas en danger la paix dans la région.

Tandis que Chypre est suspectée de délivrer des visas dorés à des oligarques russes figurant sur la liste des quelque 13 000 sanctionnés par Bruxelles, Nikos Anastasiadis affirme que seuls 8 d'entre eux détiennent une nationalité chypriote. Il ajoute avoir demandé le retrait de leur passeport en obéissant à la ligne commune de l’Union européenne.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR BILLET RETOUR

Chypre : à Varosha, le temps s'est arrêté en 1974

Chypre : la France dénonce une "démarche unilatérale" d'Erdogan et "une provocation"

Chypre : les conservateurs au pouvoir remportent les législatives malgré la gronde sociale

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Présidence française de l'UE

Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

L'Humanité

Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir

Actu

La droite, l’une des plus dures d’Amérique latine, a des sueurs froides : pour la première fois de leur histoire, les progressistes sont en capacité d’emporter la présidentielle du 29 mai.

Lina Sankari

C’est un clin d’œil de la ville de « l’éternel printemps » au basculement politique qui pourrait advenir, ce 29 mai, en Colombie, à la faveur de l’élection présidentielle où, pour la première fois de son histoire, la gauche est donnée favorite.

Dans un quartier riche de Medellin, une femme en combinaison fluo balaye les rues d’un geste déterminé. Accolée à son chariot, une petite affiche des candidats de l’union, le Pacte historique, soutenu par le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie), et représenté par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez. Un habitant interpelle la jeune femme en plein travail, l’agresse même, pour s’insurger contre cet affront. Elle poursuit son labeur, l’ignorant ostensiblement.

La vidéo a été relevée, en fin de campagne, par Gustavo Petro, qui y voit un signe de la « dignité » du peuple face au mépris de classe. L’ancien maire de Bogota (2012-2015) a souvent dit qu’il espérait rompre avec la confiscation du pouvoir par une élite raciste, nostalgique de l’ère coloniale et liée au crime organisé (lire page ci-contre). En Colombie, selon l’OCDE, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté et 85 % de la population estiment que le pays va dans la mauvaise direction.

Menaces de mort des paramilitaires

« Ce que nous avons proposé, c’est une unité nationale construite sur de nouvelles bases », résumait le candidat à la présidentielle lors de son dernier meeting à Bogota. Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, l’ex-guérillero Gustavo Petro était parvenu, en 2018, à se hisser au second tour avant de s’incliner face à l’ultradroite d’Ivan Duque, dont la victoire enterrait l’espoir d’une réconciliation nationale, malgré l’accord de paix de 2016 avec les Farc. L’ascension du ticket de gauche donne des sueurs froides aux conservateurs. Comme cinq autres candidats avant eux, tués de sang-froid pour avoir défendu la justice et l’égalité, Gustavo Petro et Francia Marquez font face à des menaces de mort des paramilitaires. Jusqu’aux derniers instants de la campagne, personne n’excluait un coup d’État qui douche les espoirs de changement, confirmés par les législatives de mars. Il y a moins de trois mois, le Pacte historique s’est ainsi hissé au rang de première force politique au Sénat, balayant les partis traditionnels.

Les candidats de gauche sont portés par le mouvement social réprimé dans le sang en 2021. Comme d’autres organisations, la Fédération colombienne des travailleurs de l’éducation leur a apporté son soutien afin de faire de l’enseignement « un droit fondamental ». Gustavo Petro a également reçu l’appui de 50 organisations indigènes, « lasses de cette longue nuit qui dure depuis cinq cents ans », selon la sénatrice Martha Peralta (Pacte historique). Artistes, personnel soignant, défenseurs de l’environnement… le mouvement est inédit. La sortie du modèle extractiviste et la démocratisation des institutions font partie des priorités érigées par le Pacte historique. Le secteur minier « n’est important ni en termes de recettes fiscales ni en termes d’emploi. Il pèse peu dans l’économie du pays. Mais il a bénéficié de nombreux avantages fiscaux », relève pour le Centre tricontinental Alvaro Pardo, directeur du centre d’études minières Colombia Punto Medio. Ces dernières années, la population n’a pas manqué d’exprimer son opposition à ce modèle en organisant des consultations avant que la Cour constitutionnelle ne les rende illégales. Le Pacte historique propose, en outre, une réforme agraire qui permette de redistribuer les terres spoliées. En un demi-siècle de conflit armé, plus de 7 millions de paysans ont dû laisser leurs terres derrière eux ou en ont été expulsés.

Une campagne qui réactive la « peur du rouge »

Face à Gustavo Petro, le candidat conservateur Federico Gutierrez a mis l’accent sur l’insécurité pour son dernier meeting de campagne. En référence à l’extradition du narcotrafiquant Otoniel vers les États-Unis, qui avait provoqué le blocage par le Clan du Golfe de la moitié du pays, le candidat de droite joue les matamores : « Quand nous serons à la présidence, pour tout type de problème de ce genre, vous savez que je serai là, j’arrive en cinq minutes et l’on fera face en bombant le torse. » Sa campagne a réactivé la « peur du rouge », dernière carte en sa possession. Comptable du bilan du gouvernement sortant, massivement rejeté par les Colombiens, il bénéficie néanmoins, selon Yann Basset, docteur en sciences politiques de l’Institut des hautes études d’Amérique latine, du soutien de l’armée et d’ « une droite structurée et puissante », déterminée à empêcher le printemps.

Colombiegustavo petro
France24 - World

China, Russia veto US-led push for tougher sanctions on North Korea

Issued on: 27/05/2022 - 00:40

NEWS WIRES

China and Russia on Thursday vetoed tougher United Nations sanctions against North Korea, rejecting a US effort to punish Pyongyang for testing an intercontinental ballistic missile.

The resolution enjoyed the support of the 13 other members of the Security Council, although some US allies quietly wondered why Washington went ahead with the vote knowing the unflinching opposition from Beijing and Moscow.

China, the closest ally of North Korea, and Russia, whose relations with the West have sunk over its invasion of Ukraine, both said they would have preferred a non-binding statement rather than a fresh resolution with teeth against Pyongyang.

The United States “should not replace one-sided emphasis on the implementation of sanctions alone. It should also work to promote the political solution,” said China’s ambassador to the United Nations, Zhang Jun.

He warned that sanctions would have humanitarian consequences for North Korea, which recently announced an outbreak of Covid in one of the most closed societies.

Additional sanctions “will not only not help solve the problem but will lead to more negative effects and an escalation of confrontation,” he said.

Russia’s ambassador, Vassily Nebenzia, accused the United States of ignoring North Korea’s appeals to stop “hostile activity” and engage in dialogue.

“It seems that our American and other Western colleagues are suffering from the equivalent of writer’s block. They seem to have no response to crisis situations other than introducing new sanctions,” he said.

President Joe Biden’s administration has repeatedly said it is willing to speak with North Korea without preconditions.

It has found little interest in working-level talks from North Korea, whose leader Kim Jong Un held three high-profile meetings with Biden’s predecessor Donald Trump.

While offering talks, the United States said that North Korea had clearly violated a 2017 Security Council resolution that called for further consequences if Pyongyang fires a long-range missile.

The US-drafted resolution would have reduced the amount of oil that North Korea can legally import each year for civilian purposes from four million to three million barrels (525,000 to 393,750 tons).

It would similarly cut imports of refined petroleum from 500,000 to 375,000 barrels.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

North Korea launches ballistic missiles hours after Biden leaves Asia

Biden begins Asia tour in S. Korea, under shadow of North's nukes

North Korea reports uptick in suspected Covid-19 cases

L'Humanité

La Rochelle en ordre de marche pour enrayer la ballade irlandaise du Leinster

Actu

Rugby. La province irlandaise fait figure de favorite pour cette finale de coupe d’Europe qui a lieu samedi à Marseille sur la pelouse du Vélodrome. Les Marines ne désespèrent pourtant pas de dérégler cette impressionnante machine à gagner.

Éric Serres

Avec le deuxième ligne Will Skelton, la possible présence du 3 e ligne Viktor Vito, et encore un peu de suspense autour de la présence Tawera Kerr-Barlow, véritable maître à jouer, la Rochelle, annoncé un temps affaibli, aura tout de même belle allure pour la finale de la Coupe d’Europe face à la province irlandaise du Leinster. Absent à Lens lors de la demi-finale face au Racing, le géant australien Skelton sera donc là pour donner du fil à retordre au pack irlandais. Impressionnant l’an dernier lors de la demi-finale, qui avait déjà opposé les deux équipes, il est l’un des fers de lance des Jaunes et Noirs.

Le Néo-Zélandais Victor Vito, - il mettra un terme à sa carrière en fin de saison -, qui souffre toujours de la cheville gauche, pourrait lui aussi d’être de la fête. Au poste de demi de mêlée, la main cassée du titulaire néo-zélandais Tawera Kerr Barlow aurait dû propulser le jeune Thomas Berjon titulaire. Mais voilà, le manager irlandais du club de l’Atlantique, Ronan O’Gara ne manque ni d’imagination ni de solutions. Il pense pouvoir faire jouer le champion du monde All Black avec une protection spéciale. Enfin à l’arrière Brice Dulin, arrêté depuis plusieurs semaines, a repris l’entraînement collectif avec de bonnes sensations. Reste à voir si O’Gara le relancera face à ses compatriotes, impressionnants contre Toulouse en demi-finale (40-17). Affaire à suivre…

Autre année, autre histoire

Quoi qu’il en soit cette finale ne ressemblera pas à la demi-finale de l’an dernier. Il y a un an, le Stade rochelais s’était imposé avec la manière face au Leinster (32-23), dans son stade fétiche de Marcel-Deflandre. Au terme d’une démonstration de puissance, les Maritimes s’étaient qualifiés pour la première finale de Coupe d’Europe de leur histoire.

Autre année, autre histoire ! Car le Leinster, impressionnant en demi-finale face à Toulouse, arrive cette fois-ci dans la capitale phocéenne avec son effectif au complet. La formation irlandaise a notamment retrouvé sa redoutable paire à l’ouverture Gibson-Park-Sexton qui était absente, l’an dernier  : « C’est une équipe clinique, très précise. C’est scolaire ce qu’ils proposent : des choses répétées, répétées mais c’est tellement bien fait que c’est efficace. Le Leinster, c’est les trois quarts de l’équipe d’Irlande et une grosse identité, pratiquement le même jeu que l’Irlande », explique ainsi l’international français Gregory Aldritt qui malgré tout espère pouvoir enrayer la machine irlandaise. « Je sais que ça va être difficile, dur, mais il n’y a jamais de finale facile de toutes les façons, poursuit-il. On est une équipe qui aime bien être dans l’ombre et faire mentir les pronostics. »

Ce match des retrouvailles entre les deux clubs sera aussi celles de deux hommes. Les Irlandais Ronan O’Gara et Johnny Sexton, anciens rivaux en sélection, adversaires avec leur province puis ensemble au Racing 92, auront l’occasion de réanimer cette vieille rivalité. Le premier sera sur le banc pour la Rochelle afin de décrocher une première coupe, l’autre sur la pelouse afin d’emmener son équipe vers une cinquième couronne européenne.

rugby
France24 - World

Palestinian probe finds Israel deliberately killed Al Jazeera journalist

Issued on: 26/05/2022 - 18:38

NEWS WIRES

The Palestinian Authority on Thursday announced the results of its investigation into the shooting death of Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh, saying it had proven she was deliberately killed by Israeli forces as she tried to flee.

The conclusion echoed the results of a preliminary investigation announced nearly two weeks ago and were widely expected. Israel rejected the findings, with Defense Minister Benny Gantz calling them, “a blatant lie.”

Abu Akleh, a veteran Palestinian-American reporter for Al Jazeera’s Arabic service, was shot in the head on May 11 during an Israeli military raid in the city of Jenin in the occupied West Bank.

Witnesses and Palestinian officials have said she was hit by Israeli fire. Israel says she was shot during a battle between Israeli soldiers and Palestinian militants. It says that only a ballistic analysis of the bullet – which is held by the Palestinian Authority – and the soldiers’ guns can determine who fired the fatal shot.

Announcing the results of his probe at a news conference in the West Bank city of Ramallah, Palestinian Attorney General Akram Al Khateeb said he had determined there were no militants in the immediate area where Abu Akleh was located.

“The only shooting was by the occupation forces, with the aim of killing,” he said.

Abu Akleh was in a group of journalists wearing helmets and protective vests marked “press.” Al Khateeb said the army saw the journalists and knew they were journalists.

He accused Israel of shooting Abu Akleh “directly and deliberately” as she tried to escape. He also repeated the Palestinian position that the bullet will not be handed over to the Israelis for study. He said they decided not even to show images of the bullet “to deprive (Israel) of a new lie.”

Al Khateeb said his investigation was based on interviews with witnesses, an inspection of the scene and a forensic medical report.

In a speech later Thursday, Lt. Gen. Aviv Kohavi said it was impossible to know who fired the bullet and once again called on the Palestinians to cooperate to “get to the bottom” of what happened.

“But there is one thing that can be determined with certainty,” the military chief said. “No soldier fired intentionally at a journalist. We investigated that. We checked it. That is the conclusion. There is no other.”

Israel denies targeting journalists and has offered two possible scenarios, saying Abu Akleh was either shot by Palestinian militants who were firing recklessly at an Israeli army convoy or that she was hit by Israeli gunfire aimed at a nearby militant. The military has identified the rifle that may have been used in that scenario, but says it needs to test the bullet to make any final determination.

An AP reconstruction of events has lent support to eyewitnesses who say she was shot by Israeli troops. But a weapons expert interviewed by the AP as part of the reconstruction said that it was impossible to reach a conclusive finding without further forensic analysis.

Palestinian witnesses say there were no militants or clashes anywhere near Abu Akleh. The only known militants in the area were on the other side of the convoy, some 300 meters (yards) from her position. They did not have a direct line of sight, unlike the convoy itself, which was some 200 (meters) away on a long straight road.

Israel has publicly called for a joint investigation with the PA, with U.S. participation, and has asked the PA to hand over the bullet for testing. But the State Department said Wednesday that it had received no formal request for assistance from either side two weeks after her death.

The PA has refused to hand over the bullet to Israel or cooperate with it in any way, saying Israel cannot be trusted to investigate its own conduct. Rights groups say Israel has a poor record of investigating when security forces shoot Palestinians, with cases often languishing for months or years before being quietly closed.

The PA administers parts of the Israeli-occupied West Bank. Hussein Al Sheikh, a top Palestinian official, said Thursday’s report would be shared with the U.S. administration. Copies will also be delivered to Abu Akleh’s family and to Al Jazeera, he said.

The Palestinians say they will also share their results with international parties, including the International Criminal Court, which launched an investigation into possible Israeli war crimes last year. Israel has rejected that probe as being biased against it and is not cooperating with it.

The severe distrust means the Israeli and Palestinian investigations into Abu Akleh’s death are unfolding separately, with neither likely to accept any conclusions reached by the other.

Each side is in sole possession of potentially crucial evidence. Ballistic analysis could match the bullet to a specific firearm based on a microscopic signature, but only if investigators have access to both. Lt. Col. Amnon Shefler, a military spokesman, told the AP the military has additional footage from that day, but declined to say what it shows or when it would be released, citing the ongoing investigation.

Palestinians are still mourning Abu Akleh, a widely known and respected on-air correspondent who rose to fame two decades ago, during the second Palestinian intifada, or uprising, against Israeli rule. The 51-year-old documented the harsh realities of life under Israeli military rule – now well into its sixth decade with no end in sight – for viewers across the Arab world.

Jenin has long been a bastion of Palestinian militants, and several recent attacks inside Israel have been carried out by young men from in and around the town. Israel has continued to carry out near-daily raids in Jenin since Abu Akleh’s death, which it says are aimed at preventing more.

Israel captured the West Bank in the 1967 war and has built settlements where nearly 500,000 Israelis live alongside nearly 3 million Palestinians. The Palestinians want the territory to form the main part of their future state, but peace talks broke down more than a decade ago, and Israel’s dominant right-wing parties are opposed to Palestinian statehood.

The PA itself is seen by many Palestinians as a corrupt and authoritarian body that aids the occupation by coordinating with Israel on security matters. Any cooperation with Israel on the Abu Akleh investigation would likely spark a popular backlash among Palestinians, who view her as a martyr to both journalism and their national cause.

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank

Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

BBC

Formula became not just a stopgap, but a kind of superfood, capable of delivering a kaleidoscope of nutrition

Baby formula has been front-page news in the United States lately, as the closure of one of the nation's largest manufacturing plants due to contamination has sparked a serious shortage. As the US Food and Drug Administration seeks new sources of infant formula abroad, flies in emergency supplies and tries to help get the plant back up and running, parents are struggling to get what they need to feed their babies.

The situation is shocking – for one thing, it raises questions about why anything as essential as formula is vulnerable to the woes of any single manufacturer – and it has many people curious what parents did the in the past, before huge companies made the product that has become a lynchpin in so many lives.

Unfortunately, today's parents are far from the first people in history to have to deal with this problem. The first widely marketed infant formula, called Liebig's Soluble Food for Babies, arrived in the 1860s, but people have been trying to find safe alternatives to breastmilk for millennia.

In the graves of young babies dating from as long as 6,000 years ago, archaeologists have uncovered curious little horn-shaped objects, thought at first to be tools for filling oil lamps. But chemical analyses have revealed that at least some of these were filled not with oil but with the milk of ruminants, like cows or sheep. They seem likely to be the infants' feeding vessels, buried alongside them.

Because the ugly truth is that breastfeeding does not always work – not then, not now. It is a glitchy, evolved system; it’s almost as if our bodies have decided where anything that kills less than 50% of the people involved is good enough to keep going. Some people's bodies don't make enough milk to sustain a child. Some babies are born unable to latch correctly onto the breast. Many women's nipples are not a good match for their babies' mouths – in a tragic episode recorded in the diary of Samuel Pepys, the great diarist of 1660s London, he describes a new mother as having no nipples, perhaps a way of describing what today are called inverted nipples, which can make breastfeeding more difficult. Her baby soon died.

You might also like:

Before modern medicine, babies died all the time, for all sorts of reasons. But if the baby and the mother could not get enough milk out of the breast, it was often a shortcut to the grave for the infant, because the alternatives were not great. In the early 19th Century, poor hygiene of feeding vessels and unsafe animal milk storage led to the deaths of a third of babies fed by bottle, according to one account.

Sometimes, another lactating woman was available, and for many babies professional "wet nurses" were their saving grace. At various times throughout history, wet nurses – women who breastfeed babies professionally – have existed as a thriving industry of their own, complete with references and medical exams. But once bottles that could be sterilised and rubber nipples were invented, later on in the 19th Century, European and US parents seem to have stepped away from wet nursing as an alternative. Now the feeding vessels could be made safe: it was time, instead, to think about the contents.

Some babies find it easier to feed with bottles, especially since the advent of flexible rubber nipples for bottles (Credit: Paulo Sousa/EyeEm/Getty Images)

Liebig's formula, invented by a German chemist, contained cow's milk, malt flour, wheat flour, and potassium bicarbonate. Around 20 years later, in 1883, there were 27 infant formulas on the market, according to one history. An early analysis found that cow's milk had more protein and fewer carbohydrates than human milk, so many formulations were aimed at watering down cow's milk and adjusting it nutritionally so it was more like breastmilk.

Many people made their own formula at home, however. In fact, in the early 20th Century, doctors were taught to mix formula using milk, water, and sugar, using a calculation of two ounces (56g) of milk, 1/8 ounces of sugar (3g), and three ounces (84g) of water per pound of the baby's body weight a day. As well, evaporated milk formula, based on the stupendous breakthrough of heating milk up to very high temperatures to concentrate it and break down the proteins, was a reasonable way to feed babies, studies found. Today, the formula shortage has prompted some desperate parents in the US to seek out old recipes to make their own formula – but experts strongly advise against it, as the homemade substitutes can be dangerous and result in life-threatening infections or malnutrition.

The balance of carbs and protein was far from the only difference between breastmilk and early versions of formula. Little by little, over the course of the last century, nutritionists, doctors, and researchers have tweaked and altered and fiddled with the makeup of proprietary formulas, like the kinds people use today, in search of ways to make them more like breastmilk.

First came vitamins. Cod liver oil was added, and mixtures of fats from a variety of sources. It took a while for people who were using the easy and cheap option of evaporated milk formula to get interested, but by the 1950s, proprietary formulas like Similac, which had been invented in the 1920s, were starting to gain steam. Formula became not just a stopgap, but a kind of superfood, capable of delivering a kaleidoscope of nutrition.

By the 1970s, proprietary formulas were extremely popular in the US, for a variety of reasons, and breastfeeding rates were in freefall. Rates have since climbed again – 84% of babies born in the US in 2017 were breastfed for some period of time – but formula is here to stay. While a breastmilk replacement might have started out as a food of desperation, having an alternative has radically altered for the better the lives of parents of all kinds.  

Modern infant formula is a highly specialised supplement, full of vitamins and minerals needed for growth and development (Credit: Huizeng Hu/Getty Images)

The downsides of a manufactured product for feeding babies include the kind of difficulty parents in the US are now facing. Some years back, parents in China faced another kind of difficulty, when it was revealed that formula manufacturers in that country had knowingly adulterated the product with melamine, which damaged babies' kidneys, to cut costs. The benefits of mass manufacturing of food – standardised, controlled quality – are sometimes counteracted by the vulnerabilities of the system to shutdowns and to greed.

As parents weather this crisis, they might find themselves faced with the kind of advice I got when I gave birth in the first days of the pandemic and there were no stores open or deliveries: if you need formula, the nurse said, do what they used to do, and make your own. Thankfully, I didn't have to hunt down evaporated milk and fumble with fractions of an ounce, only to come up with a potentially dangerous concoction. But it was a reminder that our current setup is a recent one, after all.

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC FutureCultureWorklifeTravel and Reel delivered to your inbox every Friday. 

L'Humanité

Ligue des champions. La furia du FC Liverpool face au Real(isme) de Madrid

Actu

Football. Opposition de styles entre deux grands d’Europe, ce samedi à 21 heures au Stade de France, en finale de la Ligue des champions.

Éric Serres

Samedi, à 21 heures, au Stade de France à Saint-Denis, le FC Liverpool, vainqueur de la Coupe d’Angleterre et la Coupe de la Ligue, retrouve en finale de la Ligue des champions une vieille connaissance : le Real Madrid, nouveau champion d’Espagne. En 2018, les deux équipes s’étaient en effet déjà affrontées à Kiev, au même stade de la compétition. Cette finale avait basculé en faveur du Real, qui s’était imposé grâce à une inspiration de Karim Benzema (déjà) et deux coups de génie de Gareth Bale (3-1).

Encore une fois, donc, ces ténors européens du ballon rond vont croiser le fer afin de gravir la plus haute marche du Vieux Continent. Une habitude, pourrait-on dire, pour les deux clubs, mais aussi pour les joueurs. Les Benzema, Kroos ou encore Modric sont quadruples vainqueurs de la C1 avec la Maison blanche. Les Mané, Salah, Firmino ou encore Van Dijk ont, quant à eux, été couronnés en 2019 avec les Reds.

À cette occasion, sur la pelouse du Stade de France, c’est aussi le football de ces deux pays qui sera à l’honneur. Depuis 2011, les clubs ibériques par huit fois et d’outre-Manche par sept fois ont atteint ce niveau de compétition dans la Coupe aux grandes oreilles. Une véritable mainmise qui laisse loin derrière les écuries allemandes (quatre fois), la Juventus Turin (deux apparitions) et le PSG en 2020. Il faut d’ailleurs remonter bien loin, à la saison 2003-2004, pour dénicher un vainqueur n’appartenant pas à l’un des quatre grands championnats européens. C’était le FC Porto !

Un pressing incessant

Quoi qu’il en soit, ce choc de titans entre Liverpool, avec ses six C1 en poche, et Madrid, détenteur de 13 titres, promet d’être à la hauteur des attentes du public, et ce même si celui-ci doit marcher un peu jusqu’au Stade de France en raison de la grève de la RATP. Un petit bol d’air salvateur pour les 60 000 Scousers – habitants de la région de Liverpool –, que l’on imagine mal n’avoir pas bu quelques pintes avant le coup d’envoi.

Mais, qui dit affiche alléchante dit opposition de style. Les Reds dirigés par l’Allemand Jürgen Klopp, qui a été désigné meilleur coach de l’année de Premier League, aiment en effet jouer et, grâce à un pressing incessant, pousser l’adversaire à la faute, comme le rappelle celui qui fut l’entraîneur des deux formations, Rafael Benitez : « Liverpool a de la qualité et de l’intensité, et a tendance à avoir plus de ballons que l’adversaire. C’est une équipe qui crée, qui n’attend pas. Il sera intéressant de voir comment une équipe comme Madrid, qui a l’habitude d’avoir la majorité de la possession du ballon en Liga, fera face à Liverpool qui presse de manière très agressive pour récupérer le ballon. »

Madrid, de son côté, déception dépassée de ne pas accueillir Kylian Mbappé l’an prochain, a démontré tout au long de son parcours européen une indéniable force mentale, symbolisée par le talent de quelques joueurs hors normes. Le duel attendu des attaquants, entre Salah et Benzema mais aussi Sadio Mané et Vinicius Junior, pourrait être une des clés.

Des talents individuels

« Un joueur peut changer un match grâce à son talent individuel, et le Real Madrid l’a montré en atteignant la finale avec Benzema aux moments clés. Le Real est bien huilé et a de la qualité. Ancelotti a donné confiance et calme à son équipe. La défense de Liverpool doit se méfier de la qualité de Benzema (44 buts en 45 matchs cette saison – NDLR), de la vitesse de Vinicius et du sens du but de Ro drygo », prévient Benitez. « On a signé un parcours incroyable, avec des matchs historiques au stade Bernabeu contre Paris, Chelsea et City, donc il faut à tout prix gagner ce samedi. Sinon, toutes ces remontadas ne resteront que des anecdotes », met en garde le portier madrilène Thibaut Courtois. Septième titre pour les Reds ou Decimocuarta, 14e titre pour la Maison blanche ? La balle est maintenant au centre.

liverpoolreal madridligue des champions
BBC

Broker keeps on getting funnier and knottier as secret motives are revealed, sympathies shift, mysteries deepen and dangers multiply

It's not often that you're in a cinema and you realise that you're watching one of the year's most delightful films, but it happened to me during a screening of Broker at the Cannes Film Festival, and I'm sure that I won't be alone. Broker is written and directed by Hirokazu Kore-eda, who won the Palme d'Or at Cannes in 2018 for Shoplifters, and in some ways his new film is just what you'd expect from the master of nuanced, bittersweet dramas about makeshift families. But in other ways Broker is a major departure. Not only is it Kore-eda's first Korean production, but it's an accessible, high-concept genre movie that brings to mind the Coen brothers and such crowd-pleasing indies as Little Miss Sunshine. I can't recall a non-English-language film which was so ripe for an English-language remake – or one that was so expertly crafted as to render a remake completely redundant.

More like this:

-          Elvis is 'a hyperactive sensory overload'

-          The Stars at Noon is 'beguiling and immersive'

-          Is this the most disgusting film of 2022?

Given the global success of Parasite and Squid Game, the fact that this is a Korean film shouldn't put off Western audiences, especially as its loveable star, Song Kang Ho, was the paterfamilias in Parasite. In Broker he plays Sang-hyun, the owner of a small launderette in Busan. He is proud of his work, but he is being leaned on by local gangsters, so he resorts to another, far less legal job: he sells babies. A church near his launderette has a "baby box" by the front door, a hatch with a basket inside where new mothers can leave unwanted infants. Sang-hyun's big-hearted right-hand man, Dong-soo (Gang Dong Won) works part-time at the church, so if a baby arrives while he is on duty, he spirits it away and erases the CCTV footage. The partners in crime then set up a black-market adoption: the going rate for boys is a lot higher than it is for girls, apparently. But they always take care to ensure that the baby is going to suitably caring parents. 

Their operation gets complicated when one baby box drop-off is observed by two police detectives on a stake-out, Su-jin (Doona Bae) and Lee (Lee Joo Young). They get more complicated still when the mother in question, So-young (Lee Ji Eun), has a change of heart, returns to the church, and cottons on to the men's racket. "Think of us as two cupids who will embrace your precious child," bluffs Sang-hyun, but So-young is more streetwise than both of them put together. After a slow, uncertain start, Broker gets into gear as a romantic road movie, as the two crooks, the mother, the cute baby boy and an adorably mischievous stowaway squeeze into a beat-up van, and set off in search of the child's ideal adoptive parents. Predictably, but nonetheless sweetly, the group becomes a family. They don't like to admit it, but moment by moment, misadventure by misadventure, they learn how good they are for each other. One twist is that they are being tailed by the two detectives who hope to catch them in the act – and because the detectives are always keeping an eye on them, they become part of the extended family, too.

Broker keeps on getting funnier and knottier as secret motives are revealed, sympathies shift, mysteries deepen and dangers multiply. It is, on one level, a farcical crime caper, but it is so elegantly plotted that it never seems contrived. On a similar note, the film gets more and more nakedly emotional as the journey continues from the vibrant green countryside to soft brown cityscapes, and the characters open up about their feelings of rejection: Dong-soo was abandoned as a baby, too. But the writing and the performances are so sincere and understated that scenes which would be unbearably twee in some film-makers' hands are heart-rending in Kore-Eda's. Besides, his explorations of sacrifice and responsibility are always deeply rooted in the messy real world, so you know that these criminals won't get a Hollywood happy ending. The poignant version of a happy ending they get instead is all the more rewarding.

You have to assume that US producers are lining up to grab the remake rights, but, again, they shouldn't bother. Which other writer-director has Kore-Eda's impeccable skill, delicacy and compassion? None that I can think of.

★★★★★

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - World

Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh

Issued on: 27/05/2022 - 11:55

The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.

Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.

On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".

>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh

UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar

Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless

BBC

Jessica Ennis-Hill: Why I now train around my period

By Shiona McCallumTechnology reporter

Dame Jessica Ennis-Hill says she could have been an even better athlete if she had trained around her periods.

Nearly 10 years after winning gold in the heptathlon, at the London Olympics, the mother-of-two is launching Jennis, a menstrual-cycle mapping app.

It aims to tell users how to use their hormones to their advantage by exercising in different ways at different times of the month.

But experts say everyone experiences their menstrual cycle differently.

'Gold-medal moment'

Dame Jessica remembers starting her period in the middle of the heptathlon at the Junior European Championships in Lithuania, in 2005.

"I was so preoccupied and worried that anyone was going to see that I started my period and that I didn't have the right protection to sort myself out," she said.

"I remember just running that 800m thinking I'm trying to run for a gold medal here but I'm also very aware that I've just started my period.

"I just rushed off the track and felt that I couldn't absorb that amazing, gold-medal moment.

"That was something that really stuck out to me as an athlete."

Period tracking is a tool anyone who menstruates, not just professional athletes, could benefit from, experts say. There are a number of popular apps on the market, including FitrWoman, Clue and Flo.

For most, the cycle is about 28 days, with four phases, during which the two main sex hormones, oestrogen and progesterone, ebb and flow, producing varying levels of energy:

"Maybe if I would have spent more time understanding, particularly when to push myself in the strength room in that follicular phase, then perhaps I would have built more lean muscle and become stronger," Dame Jessica told BBC News.

"Who knows? That may have affected my performance in a positive way."

But Kelly Lee McNulty, who is studying the menstrual cycle's effect on exercise, at Northumbria University, said more research was needed.

"At the moment, the research is really in its infancy," she said.

"Only 6% of sport and exercise studies have been focused on women specifically.

"So that shows you the gap that we have in our knowledge base in terms of women's specific factors.

"There are only four major studies [into periods and exercise] and they were done in the 1990s - plus none of them were using blood sampling or those gold-standard methods.

"Moving forward, not only do we need to increase the quantity of research we're getting but we also need to make it better so we can get more accurate conclusions on female physiology."

'Being aware'

With so many factors that can influence menstruation - from stress and obesity to polycystic ovaries - Ms McNulty warned against "one-size-fits-all" advice.

"Women are on a spectrum," she said.

"Some won't get much benefit or notice any differences and some will notice massive differences in their performance and training.

"So it's about being aware of your own individual physiology."

The US women's football team head coach Dawn Scott said tailoring their diets and exercise around their periods helped optimise performance.

But for some, something about periods still feels taboo.

"I always remember it being an awkward conversation," Dame Jessica said.

"I had a male coach and it was predominantly a male environment.

"I remember having those small conversations of, 'I'm on my period, or I'm bit tired, or I'm not feeling 100%,' but never feeling fully confident about having an open conversation about how I felt and how it was making me feel when I trained.

"That was just something that was still very much a taboo and something that we didn't really focus on unless it was having a negative impact on my training."

'Little information'

Sarah Taylor, 45, who has been using the Jennis app for months, after coming into the perimenopause, said: "Given my age, I wanted to see how things were working with my body.

"I noticed how little information there is out there about women's health.

"It still seems to be a taboo to talk about periods - and especially the perimenopause.

"The dialogue is beginning to change though - and I want to be part of that."

The more data users feed the app, the Jennis team says, the more bespoke the algorithm becomes - and it will work for those on irregular cycles.

"It's definitely in its early stages - but we want to reach as many women as possible and help them understand their bodies and hormones," Dame Jessica said.

Follow Shiona McCallum on Twitter @shionamc

More on this story

Period apps data warning over US Roe v Wade case

Are women let down by period trackers?

Related Topics

France24 - World

Looking back at when Sicilian mafia Cosa Nostra assassinated Italian judges

Issued on: 27/05/2022 - 16:17

Natalia MENDOZA Natalia MENDOZA

Created on the island of Sicily in the mid-19th century, Cosa Nostra soon became one of the most powerful branches of the Italian mafia. In 1986, the Italian justice system launched a counter-offensive, with the Palermo prosecutor's office leading the charge. Judge Giovanni Falcone became a symbol of the fight against the mafia but on May 23, 1992, he was killed in a car bombing, along with his wife and three bodyguards. His colleague and friend Paolo Borsellino was murdered less than two months later. Three decades on, our correspondents report on how these assassinations by Cosa Nostra sparked an awakening and an ongoing fight against the mafia.

Cosa Nostra (Italian for "our thing") is also nicknamed "The octopus" for its ability to infiltrate all aspects of society. The Sicilian mafia spread from Italy to the US in the 20th century, taking root in major cities like Chicago and New York, the latter famously depicted in the "Godfather" films. The mafia remains active, with thousands of members. But it is hated by many Sicilians for its extortion of "pizzo": protection money from businesses. Today, the fight against them continues.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Reporters

Italy's 'Ndrangheta mafia: A trial for the history books

Italy targets 'Ndrangheta crime group in biggest mafia trial in decades

Valeurs Actuelles

Besançon : un homme blessé à l’arme blanche dans une rixe

Ce serait vers 3 h 45 du matin que la situation aurait dégénéré. Dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai, une violente bagarre a eu lieu entre plusieurs individus à Besançon, relate France 3 Bourgogne-Franche-Comté ce vendredi. Un homme a été gravement blessé.

Une enquête ouverte

Les faits se sont donc produits dans la rue d’Anvers à Besançon, en Bourgogne-Franche-Comté. En pleine nuit, une rixe a éclaté faisant un blessé grave. Cet homme âgé de 19 ans a reçu des coups de couteau. Il a été touché à l’abdomen et au niveau thoracique. La victime a été prise en charge par les sapeurs-pompiers, et ensuite transportée au CHU de Besançon pour être soignée. Ses jours ne seraient toutefois pas en danger, selon France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Une enquête a été ouverte et est actuellement en cours. La police souhaite trouver l’identité des individus ayant participé à la rixe, ainsi que leurs motivations et les circonstances de ces violences.

Les forces de l’ordre ont de quoi faire à Besançon et ses alentours. Chaque semaine, elles font face à des situations compliquées. C’était le cas il y a un peu plus d’une semaine. Le 18 mai dernier, deux adolescentes de 13 ans ont été arrêtées au volant d’une voiture. En refusant d’obtempérer au contrôle de police, elles n’ont pas hésité à foncer sur des agents à moto. Aucun blessé n’était à déplorer, mais les deux jeunes filles ont été immédiatement placées en garde à vue. Une enquête est en cours.

Besançon : les dernières actualités

Besançon : deux mineurs menacent une professeure de collège avec une arme factice

Besançon : au volant d’une voiture, une jeune de 13 ans fonce sur des policiers

Un boulanger de Besançon, engagé pour les migrants, candidat aux législatives

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Advertisement

Supported by

‘Por favor, Dios, déjalo vivir’: las fuerzas rusas azotan el este de Ucrania

Severodonetsk, una ciudad minera e industrial que se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, está en la mira de Moscú.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Carlotta Gall

Photographs by Finbarr O’Reilly

SEVERODONETSK, Ucrania— Una mujer se bajó de la ambulancia llorando y con las manos llenas de sangre. Los médicos de la policía la llevaron al interior de su puesto de primeros auxilios mientras la mujer pedía ayuda para su esposo, quien yacía en la ambulancia.

“Por favor, Dios, déjalo vivir”, suplicó la mujer, Olha. “Ni te imaginas la persona que es. Tiene un corazón de oro”.

Pero los camilleros ya habían dejado de atenderlo. El esposo de Olha, Serhii, murió al mediodía del martes 24 de mayo. Es otra víctima del incesante bombardeo de artillería y disparos que, durante tres meses, las fuerzas rusas han lanzado sobre esta ciudad ubicada en el frente de guerra.

Severodonetsk, una ciudad minera e industrial, se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, lo que la coloca directamente en la mira de Moscú. Las fuerzas rusas, repelidas en la capital, Kiev, han volcado toda la fuerza de su estrategia hacia el este. El objetivo es apoderarse de una gran parte del territorio que está cerca de la frontera rusa, aunque eso ha tenido cierto costo para ellos.

Severodonetsk también tiene una gran importancia estratégica para los ucranianos, quienes han pasado semanas defendiéndola de manera feroz. A principios de este mes, las fuerzas rusas sufrieron grandes pérdidas cuando intentaban cruzar el río Síverski Donets y consolidar su posición.

En Severodonetsk, eso ha ocasionado meses de trauma a medida que Moscú ha intentado rodear la ciudad y asediarla. En la actualidad, las fuerzas rusas están apostadas en tres lados.

Viajar a Severodonetsk es peligroso. Para poder llegar aquí el martes 24 de mayo, un equipo de reporteros de The New York Times condujo con escolta policial a través de pequeños pueblos y campos para evitar los disparos de artillería desde las posiciones rusas y luego pasó a gran velocidad por un puente de un solo carril, que es la única ruta de acceso que le queda a la ciudad.

En casi todas las calles, había escombros causados por los bombardeos rusos.

Las aletas de los cohetes sobresalían de los cráteres en el asfalto. Un poste eléctrico destruido y sus cables colgaban del otro lado de la calle. Coches quemados, destrozados por la metralla y a veces volcados, yacían abandonados dondequiera que los hubiera arrojado una explosión. Un camión colgaba de forma precaria al costado de un puente.

Para los policías de Severodonetsk, era un día más.

Los agentes han mantenido una presencia policial en la ciudad, así como en la ciudad vecina de Lisichansk. Les han llevado suministros a los habitantes que quedan, recogen a los muertos y heridos y evacúan a las personas para que se alejen del frente de batalla.

“Muchos eran tipos normales, pero cuando comenzó la guerra se convirtieron en héroes”, afirmó el jefe de policía de la región de Lugansk, Oleh Hryhorov, sobre sus oficiales. “Muchos se han quedado porque de verdad comprenden que es su deber”.

Aunque gran parte de la región de la que Hryhorov es responsable ha sido ocupada por las fuerzas rusas, ha logrado mantener un cuartel general en Severodonetsk y comanda una fuerza compuesta principalmente por nativos de las regiones orientales de Lugansk y Donetsk, las cuales Rusia reclama como propias. Muchos de ellos perdieron sus hogares hace ocho años en la guerra en Ucrania oriental y ahora lo han vuelto a perder todo, afirmó.

Mientras las fuerzas militares ucranianas luchan por defender la ciudad, con artillería y tanques para repeler los avances rusos, la fuerza policial ha intentado atender las necesidades de la población civil. Dentro de un galpón, un grupo de trabajadores redactaba listas sobre las personas que necesitaban ayuda y las que querían evacuar la zona. Una hilera de mantas sobre tablas de madera fungía como un puesto de primeros auxilios. En el patio, la gente llenaba baldes de agua de un camión cisterna.

Mientras tanto, los rusos han incrementado sus bombardeos en los últimos días y, según el jefe de la policía, parece inminente que realizarán un nuevo ataque.

Ahora, incluso los civiles que habían optado por quedarse en sus hogares y que habían rechazado ofertas de evacuación están pidiendo ayuda para salir, aseguró Hryhorov. En la actualidad, la policía está sacando entre 30 y 40 personas al día.

El peligro también es cada vez mayor para sus oficiales, que son más de 100 en los dos asentamientos. El martes 24 de mayo, Hryhorov sostuvo una reunión con su personal para diseñar una estrategia sobre qué hacer en caso de que los rusos los rodearan.

Por ahora, se quedarán donde están, afirmó, ya que no hay nadie más que pueda ayudar a la población.

Antes de la guerra esta ciudad tenía una población de 100.000 habitantes, y todavía quedan miles de personas. Muchas viven en sótanos y refugios antibombas comunales. Otras siguen en sus apartamentos o pequeñas cabañas de madera en medio de jardines y calles arboladas. Algunos son pensionistas. Otros carecen de los medios —o las ganas— para escapar. Otros incluso simpatizan con el gobierno ruso.

Muchos parecían estar simplemente abrumados por los acontecimientos.

Mientras un equipo de oficiales descargaba suministros de alimentos para las familias de los bloques de apartamentos que están en la parte vieja de la ciudad, dos mujeres se le acercaron al comandante de la policía. Querían ser evacuadas, pero cuidaban a sus madres, quienes estaban confinadas en sus camas debido a accidentes cerebrovasculares.

“No tengo nada de dinero, ni siquiera monedas”, afirmó Viktoriya, de 49 años, mientras comenzaba a llorar. “No tengo familiares ni adónde ir”.

Viktoriya había estado en contacto con un grupo de ayuda estadounidense que se había ofrecido a ayudarla cuando la ciudad todavía tenía conexiones de teléfono e internet. Sin embargo, contó, nunca llegaron. Su madre, Valentina, tiene 87 años y no puede caminar.

Mientras hablaba, el disparo de un francotirador pasó silbando muy cerca de sus cabezas. El comandante de la policía se agachó y se dio la vuelta para buscar el lugar del impacto. Sin embargo, las dos mujeres parecieron hacerle caso omiso al disparo, así como a las explosiones que sonaban cerca.

La segunda mujer, Lyudmila, de 52 años, dijo que vivía en un apartamento en el cuarto piso y que no se atrevía a bajar al sótano cuando había bombardeos porque no podía dejar sola a su madre en el piso de arriba.

“Tengo que darle de comer con la mano”, dijo. “Nos sentamos y sentimos miedo y no sabemos qué hacer”.

El bloque de apartamentos ya había sido alcanzado una vez por un proyectil, y un apartamento estaba parcialmente quemado.

“No lo prometemos, pero lo intentaremos”, dijo el jefe de policía, en respuesta a la petición de evacuación de las mujeres.

Los equipos policiales han estado reuniendo a quienes quieren irse en pequeños grupos y los han llevado a un punto de reunión, donde los sacan en un autobús blindado.

La operación está llena de escollos e incertidumbres, entre ellos el inicio de nuevos bombardeos, que paralizan cualquier movimiento. Pero mientras los equipos se reunían en el cuartel general de la policía en Lisichansk para planificar la próxima evacuación, dijeron que el último retraso había sido causado por un grupo de evacuados que exigían garantías adicionales.

Otros agentes estaban atendiendo a aquellos para los que la ayuda llegaba demasiado tarde.

Tres agentes de policía, desafiando el fuego de los proyectiles, salieron a recoger y enterrar a los muertos en Lisichansk. Condujeron una furgoneta blanca hasta una casa donde una mujer de 65 años, a la que los vecinos llamaban la abuela Masha, yacía en el patio de espaldas, con los brazos extendidos bajo una manta. Su perro gruñía y ladraba desde su perrera mientras los agentes la metían en una bolsa para cadáveres y la sacaban en una camilla.

La abuela Masha era diabética y la guerra dificultaba conseguir sus medicinas, dijo su vecina, Lena, de 39 años. Su hijo se había marchado con su familia y no pudo volver cuando ella cayó enferma, dijo Lena. Como la mayoría de las personas entrevistadas para este artículo, prefirió dar solo su nombre de pila, por razones de seguridad.

“No quería que esto sucediera”, declaró. “Es una guerra completamente estúpida, pero nadie me pidió mi opinión”.

Los agentes de policía recogieron otro cadáver, el de un hombre de 60 años llamado Sasha, que vivía en una pequeña casa de madera con un jardín muy grande cerca de una base militar.

“Hubo disparos de proyectiles y luego murió”, dijo su vecino y amigo, Mikhail, de 51 años, exasperado. “Dijo que se sentía mal, pero ¿dónde íbamos a llevarlo en caso de emergencia?”.

Severodonetsk tiene un hospital. Pero el único médico que hay allí está atendiendo a 30 pacientes, y ha sido fuertemente bombardeado y es prácticamente inaccesible, dijeron los habitantes de la ciudad.

Los agentes de policía se dirigieron al cementerio, en las afueras de la ciudad, y acercaron su furgoneta a una línea de estrechas zanjas excavadas por una retroexcavadora. Sacaron las bolsas de la furgoneta y las introdujeron sin contemplaciones en la zanja, donde ya había unas 10 bolsas para cadáveres.

Han enterrado a 150 civiles en tres meses, dijo el oficial a cargo, que solo dio su nombre de pila, Daniel, de 26 años. Solamente unos pocos familiares estaban cerca para organizar los entierros adecuados, y el resto iba a las fosas comunes.

“Da mucho miedo que te acostumbres”, dijo Hryhorov.

Su forma de afrontar la guerra es concentrarse en una tarea a la vez, dijo.

“Y mañana será otro día y habrá nuevas tareas”, dijo. “Probablemente, cada uno de nosotros debe hacer lo que debe, y el resultado será alguna victoria común”.

Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagallFacebook

Advertisement

BBC

Geetanjali Shree is first Indian winner of International Booker Prize

By Zoya MateenBBC News, Delhi

Geetanjali Shree has become the first Indian writer to win the International Booker Prize.

Her novel Tomb of Sand, a family saga set in the shadow of the partition of India, follows an 80-year-old woman after the death of her husband.

It was the first Hindi-language book to be shortlisted for the £50,000 prize.

"I never dreamt of the Booker, I never thought I could," Ms Shree said. "What a huge recognition. I'm amazed, delighted, honoured and humbled."

In her acceptance speech, quoted by the Press Trust of India, she said being the first book in Hindi to win the prize felt good.

"Behind me and this book lies a rich and flourishing literary tradition in Hindi, and in other South Asian languages. World literature will be the richer for knowing some of the finest writers in these languages," she said.

Frank Wynne, the chair of judges, said the panel were "captivated by the power, the poignancy and the playfulness" of her novel.

"This is a luminous novel of India and partition, but one whose spellbinding brio and fierce compassion weaves youth and age, male and female, family and nation into a kaleidoscopic whole," he said.

He added that he had not read anything like it before, and its "exuberance" and "passion" make it a book "the world could do with right now."

The prize money will be split between Shree and the book's translator, US-based Daisy Rockwell.

The International Booker Prize is awarded every year for a book that is translated into English and published in the UK or Ireland.

This is different from the Man Booker Prize which is for English novels and has been won by Indians in the past, including Arundhati Roy and Aravind Adiga.

Shree's 725-page novel competed against five other shortlisted titles, by Mieko Kawakami, Bora Chung, Jon Fosse, Claudia Pineiro and former winner Olga Tokarczuk.

Born in the city of Mainpuri in Uttar Pradesh state, Shree, 64, is the author of three novels and several story collections. Tomb of Sand is the first of her books to be published in the UK.

Published in Hindi in 2018 with the title Ret Samadhi, it traces the transformative journey of Ma, who becomes depressed after the death of her husband. She then decides to travel to Pakistan, confronting trauma that has remained unresolved since she was a teenager who survived the partition.

"Once you've got women and a border, a story can write itself. Even women on their own are enough. Women are stories in themselves, full of stirrings and whisperings that float on the wind, that bend with each blade of grass," Shree writes in the opening pages of the novel.

In a BBC interview, Shree said the novel tells human stories that are universal irrespective of their cultural backdrop.

"There are many stories that came together in the book... but it's also the story of an old woman who gradually rose up from her deathbed to reinvent her life," she said.

Tomb of Sand has received rave reviews in Shree's home country. "The novel is a stunningly powerful story about stories that never end," The Hindu newspaper said.

"All of human history, literature, art, thought, politics have been at the service of this tale that's telling itself - and while it may often appear that Ms Shree is playing with words for the sake of word play, and that her digressions are asides, in the end nothing turns out to be self-indulgent or extraneous."

Rockwell said Tomb of Sand was one of the most difficult works she had ever translated because of the "experimental nature" of Shree's writing and "her unique use of language". But she added that the experience was also "great fun" and "liberating".

More on this story

How an Indian writer 'returned from the dead'

First French writer wins International Booker

How India's writers are fighting intolerance

Related Topics

Valeurs Actuelles

Marseille : le phénomène des voitures “désossées” prend de l’ampleur, les habitants n’en peuvent plus

Portières, pare-chocs, tableau de bord… Des Marseillais se retrouvent avec des pièces, essentielles pour leur voiture, manquantes. Voici la vague d’incivilités qui vogue à Marseille et qui exaspère les riverains. Depuis le premier confinement lié à l’épidémie de Covid-19, une centaine de voitures ont été « désossées », rapporte BFM Marseille Provence, jeudi 26 mai. Le quartier de Pont-de-Vivaux, dans le Xe arrondissement de la cité phocéenne, serait le plus touché. Une jeune femme victime de ce vol dit à BFM être « tombée des nues » lorsqu’elle a vu sa voiture complètement mise en pièces alors qu’elle était garée dans un parking sécurisé.

Un type de voitures privilégié

Le remorqueur lui a ensuite appris qu’elle était loin d’être la seule personne dans cette situation à Marseille. Il y aurait même un certain type de voitures que les malfrats préféreraient : « Il m’a dit que c’était le modèle en vogue en ce moment. Que cela touchait beaucoup les 208, Peugeot et Renault », a raconté la même témoin.

Une pétition lancée

Face à la montée de ces incivilités, un groupe nommé Touche pas à ma rue a été créé sur les réseaux sociaux, regroupant les témoignages des victimes et des photos de voitures disloquées. Les habitants réclament également plus de sécurité et de surveillance pour éviter de nouveaux actes de vandalisme, rapporte BFM Marseille Provence. Une pétition a été lancée rassemblant jeudi soir déjà 1 000 signataires.

Marseille : les dernières actualités

Marseille : Un homme victime d’un coup de couteau lors d’une rixe près de la gare Saint-Charles

Une crèche de Marseille fermée après des tirs de Kalachnikov à proximité

Marseille : la police inquiète de la banalisation des attaques au couteau

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Ligue des champions. Un goût de « made in France »

Actu

La finale Liverpool-Real Madrid, au Stade de France le 28 mai, est un sommet européen. Le football tricolore a réussi à y glisser des talents issus de la formation à la française.

Etienne Bonamy

Le Stade de France n’avait plus accueilli une finale de la Ligue des champions (LDC) depuis 2006. L’affiche Liverpool-Real Madrid du samedi 28 mai ressort le programme et la passion à temps. L’événement est toujours remarquable à défaut d’être une référence tricolore (1). Pas de club de Ligue 1 donc, mais le foot français ne sera pas absent à Saint-Denis. Le choix de Clément Turpin pour arbitrer le match n’est pas anodin (2) mais c’est la persistance de joueurs issus de la formation des clubs français dans ce rendez-vous qui dit autre chose ce printemps. Une fois de plus.

Cinq sont annoncés dans les effectifs. Dans celui de Madrid, Karim Benzema (Lyon), Ferland Mendy (Lyon) et Eduardo Camavinga (Rennes). Ibrahima Konaté (Sochaux) et le Belge Divock Origi (Lille) appartiennent à Liverpool. Sadio Mané, le buteur sénégalais de l’attaque anglaise, pourrait même prétendre à rejoindre le groupe, lui qui a bouclé son apprentissage en débutant en pro à Metz il y a dix ans.

Bien « éduqué », vite adapté

À défaut de voir les clubs français se présenter régulièrement dans une finale européenne, désormais au nombre de trois, la jeunesse tricolore sait se faire remarquer hors des frontières. La trajectoire de Benzema, 35 ans et treize saisons passées à Madrid, rappelle qu’il a quitté jeune son club formateur, l’Olympique Lyonnais, quand Michel Platini, Zinédine Zidane ou Jean-Pierre Papin étaient partis à l’étranger une fois leur talent reconnu en France. Autres temps…

La qualité du travail des éducateurs des centres de formation, qui voient passer aussi des stagiaires étrangers comme les frères Hazard à Lille, est une saine explication. L’exportation des talents précoces, encouragée par la rentabilité des transferts ou poussée par un manque de reconnaissance en France, est une autre piste. Le succès de l’équipe de Didier Deschamps a grossi le trait. À la Coupe du monde 2018, ce groupe était le plus jeune vainqueur du trophée depuis le grand Brésil en 1970 avec les deux tiers de l’effectif engagés hors de France. Et dans ce même Mondial, le football bleu-blanc-rouge s’est emparé d’un autre record : sur les 736 joueurs ayant participé au tournoi, 52 sont nés et ont été formés en France. Le chiffre est en progression régulière depuis 2002. Une étude a révélé que, durant les deux décennies, la France est le pays qui a fourni le plus de joueurs de Coupe du monde (216). Quand les grands clubs européens font leur marché, ils investissent sur des joueurs confirmés quand il s’agit de recruter des joueurs espagnols, néerlandais, allemands ou sud-américains et préfèrent miser sur des talents précoces sur le marché français.

Dès qu'il s'agit de recruter des talents précoses, l'élite europèenne préfère le marché tricolore.

Après l’effet des chiffres, les faits du terrain. Les parcours d’Eduardo Camavinga et Ibrahima Konaté, qui se trouveront peut-être face à face au Stade de France. Le premier a suivi tout le cursus de formation à Rennes jusqu’à son arrivée explosive en Ligue 1 à 16 ans puis l’équipe de France. La suite ? Après une courte période de stagnation sportive dans son club breton, le Real Madrid l’a acheté 31 millions d’euros hors bonus en août 2021. L’histoire était écrite d’avance. « C’est le plus grand club du monde, hein ! Ce n’est pas rien », s’enthousiasmait Camavinga, 20 ans, dans une interview à « France Football » début mai. « Tout va plus vite sur le terrain, dans ton développement, partout… Mais c’est comme tous les jobs, en fait : si tu es dans un top environnement et qu’en plus tu t’y sens comme à la maison, tu évolues rapidement. »

Freiner le « pillage »

Ibrahima Konaté, promu dans la défense de Liverpool en ce début d’année, 23 ans, a lui aussi connu une formation à la française, du centre de préformation du Paris FC à celui de Sochaux, où il a débuté en pro et en Ligue 2, il y a cinq saisons. Avant de franchir la marche haute d’une finale de Ligue des champions et peut-être l’arrivée en équipe de France, avec laquelle il « rêve de jouer la prochaine Coupe du monde », le grand Parisien a rodé son C.V. au RB Leipzig pendant quatre saisons, de 2017 à 2021. Le club allemand, comme d’autres équipes de la Bundesliga, offre aux jeunes Français de franchir un palier. Avant d’assurer des reventes et des transferts rentables.

En mars, la Ligue de football professionnel (LFP) a validé l’allongement de trois à cinq ans du premier contrat pro. Les clubs le réclamaient pour freiner le « pillage » ou valoriser la vente d’un premier transfert. Un bon point. Puis début mai, « l’Équipe » a révélé que la même LFP songerait à limiter les effectifs pros à 25 joueurs. Une volonté qui pourrait, effet collatéral, réduire l’accès des plus jeunes aux contrats pros. « C’est une aubaine pour les clubs étrangers, qui vont venir encore plus se servir en France », ironise un agent de joueurs. La jeunesse du foot français n’a pas fini de voyager.

footballligue des champions
L'Humanité

Anniversaire. Le « Parc », cinquante ans d’histoire du sport

Actu

Ce monument de béton fête aujourd’hui son demi-siècle. Autant de souvenirs et d’anecdotes à jamais gravés dans la mémoire de ceux qui l’ont vu devenir le témoin de petits et grands événements.

Éric Serres

C’est un jour pas comme les autres pour les jeunes footeux de la région parisienne. Pas d’entraînement en ce jeudi 25 mai 1972 – jusqu’à cette date, dans les écoles françaises, le jeudi était un jour de repos alors que le mercredi étaitstudieux. Pas de rendez-vous au club, donc, mais accompagnés de leurs éducateurs sportifs, un départ pour une destination ­encore inconnue de tous : le nouveau Parc des Princes.

Sans trop savoir ce qui les attend, au 24, rue du Commandant-Guilbaud, dans le 16e arrondissement de la capitale, tous ces minots vont découvrir la nouvelle enceinte du sport français et y encourager l’équipe de France olympique qui affronte l’URSS dans un match de qualification pour les JO de Munich – défaite des Bleus 3-1. L’affiche ne fait pas recette alors que les tribunes peuvent recevoir 45 600 personnes. Ils ne sont que 35 000 dans les gradins, et surtout ces 30 000 gamins invités. Les 5 000 « vrais » spectateurs ont quant à eux déboursé 5 francs pour vivre un instant que peu perçoivent comme historique. Et pourtant ! Outre le match complètement à la main de l’équipe soviétique, c’est dans les tribunes que le spectacle bat son plein. Le dossier des sièges en plastique légèrement amovibles rythme en trois temps les « la France ! » hurlés à pleins poumons. Ce jour-là, combien sont-ils à être revenus aphones à la maison ? Beaucoup. Une semaine après son inauguration, c’est à la finale de la Coupe de France de football de faire vibrer l’enceinte flambant neuve. L’Olympique de Marseille l’emporte (2-1) face au Sporting Club de Bastia.

L’antre du Paris Saint-Germain

Dès lors, vont s’y succéder le Paris Saint-Germain dès 1974, qui en fera son antre jusqu’à aujourd’hui ; le feu Matra Racing, mais aussi l’équipe de France de football jusqu’à l’inauguration du Stade de France en janvier 1998 ; le XV de France. Finales de la Coupe de France, finales européennes, matchs du tournoi des Cinq-Nations, sans oublier quelques concerts, le « Parc » sera de tous les grands rendez-vous.

Autant de souvenirs mémorables ! Ainsi, cette finale de Coupe d’Europe en 1975. Le Leeds United d’Allan Clarke défie le Bayern Munich de Franz Beckenbauer. Les Bavarois s’imposent (2-0) grâce à Gerd Müller et Franz Roth. Le spectacle sera tout autant dans les travées qu’aux abords du stade envahis par des hordes de hooligans assoiffés. La bière y coule à flots plusieurs jours de suite, au point que, le lendemain de la finale, les rues entourant l’enceinte vont ressembler à une mer compacte de bouteilles de bière. Mais le vrai locataire des lieux sera le jeune PSG, tout juste monté en division 1 et dirigé par le créateur de mode Daniel Hechter. L’ambiance à ses débuts y est bon enfant. Pas d’ultras, de kop de Boulogne, pas de contrôles dans les rues adjacentes, de portiques hypersécurisés et de prix exorbitants. Bien au contraire, lors des matchs de championnat du dimanche après-midi, les stadiers ouvrent souvent les portes aux gamins du coin qui attendent patiemment à l’extérieur. Une mi-temps gratuite pour admirer Mustapha Dahleb, cela ne se refuse pas.

Ne se refuse pas non plus un match des Bleus comme ce France-Brésil amical en 1978. Il faut attendre les dernières secondes de la rencontre pour que Michel Platini débloque la situation (1-0). La dimension de cette enceinte prend ce jour-là tout son sens. D’une seule voix, le public délivré hurle un unique « Y est »  ! Avec ce toit qui plonge vers la pelouse, le vacarme est assourdissant pour les acteurs. Le milieu de terrain des Tricolores Alain Giresse dira plus tard qu’il était impossible d’entendre le bruit du ballon lorsqu’il était frappé. Ces Bleus-là vont y écrire la première partie de la légende du football français. En 1984, Michel Platini et sa « dream team », après un parcours sans faute, deviennent champions d’Europe en maîtrisant en finale l’Espagne d’Arconada (2-0).

Après le ballon rond, treize ans plus tard, c’est au tour de l’ovalie et du XV de France de savourer enfin ce plaisir unique de triompher devant le public parisien. En s’imposant face à l’Écosse lors du dernier match du tournoi des Cinq-Nations, les hommes dirigés par la paire Skrela-Villepreux peuvent fêter dignement ce 5e Grand Chelem sur la pelouse du Parc des Princes. Une première qui sera la ­dernière. Le Stade de France est bientôt prêt. Des dates anniversaires, le Parc n’en manque décidément pas. En 1993, Johnny Hallyday, pour ses 50 ans, y donne un concert mémorable. Un demi-siècle s’est donc aujourd’hui écoulé pour l’enceinte de béton qui surplombe le périphérique et son histoire n’a toujours pas fini de s’écrire en lettres majuscules.

Histoirestades
France24 - World

Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control

Issued on: 27/05/2022 - 12:24

Police in the US town of Uvalde, Texas are facing questions over why it took an hour to neutralise the gunman who murdered 19 small children and two teachers at Robb Elementary School. The tragedy comes amid increasing calls for greater gun control measures. Among the demands of campaigners are a ban on assault weapon sales, as well as universal background checks and so-called red flag laws. Pastor Mike McBride, director of the LIVE FREE gun violence prevention campaign with the Faith in Action network, joined us on Perspective to tell us more.

US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings

Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response

‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

BBC

Russian mum's fight to save sons from Putin's war

By Steve RosenbergRussia Editor, Moscow

When Marina's two sons were conscripted last winter to the Russian army she welcomed the idea of her children doing a year's military service.

"I told them that they had to serve," Marina tells me, "it was their duty to the motherland."

But a few weeks later she began to worry. Her sons had been deployed to an area close to the border with Ukraine.

On 24 February President Vladimir Putin ordered Russian troops to invade Ukraine. That day Marina (not her real name) lost contact with her sons.

"Time stopped for me. I couldn't eat. I couldn't sleep," she told me. "I exchanged messages with the mothers of other conscripts from the same unit. It turned out that many of them had lost contact with their children, too."

The Kremlin promised that Russian conscripts would not be sent to Ukraine.

So where were Marina's sons?

"I got in the car and started searching. On the phone one of the commanders insisted that they were on military exercises out in the fields. I said: 'I've driven round all the fields near here where there had been exercises. They're not there. Please don't lie to me.' He hung up."

"Once, out of desperation, I tried to drive into Ukraine. Of course, they didn't let me through. There were check-points everywhere."

"Then the casualties started arriving. I got a call from someone telling me there were dead and wounded. I rushed to the military hospital."

Marina's sons were not there, but she was shocked by what she saw.

"In the military hospital there wasn't enough medicine or bandages. Local residents supplied everything. The soldiers were cold and hungry. Local people with a big heart were bringing food and drink to the hospital."

Eventually someone at her sons' military unit admitted that they were, indeed, in Ukraine.

"I was told the terrifying news: 'Your children have signed military contracts to be professional soldiers. They're taking part in the special military operation [in Ukraine]. They will return as heroes'."

"What on earth are you talking about? They had no plans to sign a contract," was her response. "They've been in the army for three months. They've only held a gun once. They've only been to a firing range once. Most of the time they've been shovelling snow."

"I wrote to the prosecutor-general's office asking to investigate. I told them there was no way my sons could have signed military contracts. I was certain. Other mothers wrote, too. They all knew their children."

Russia relies on conscription to boost troop numbers in the armed forces. Military service lasts 12 months and, with some exceptions, is mandatory for Russian men aged between 18 and 27.

On 5 March President Putin announced that "only professional soldiers, officers and contract servicemen are taking part in the operation [in Ukraine]. There is not a single conscript there and we do not plan, we are not going to use them".

But just four days later the Russian defence ministry admitted, for the first time, that conscripts were among military personnel involved in the Russian offensive in Ukraine. The ministry claimed that "virtually all such servicemen have now been returned to Russia".

A Kremlin spokesman said the president had ordered the military prosecutor's office to investigate how conscripts had turned up in Ukraine.

Marina's official complaint was upheld. The Russian authorities confirmed that her sons had not signed military contracts. Both sons were returned to Russia.

"They allowed me to come and take my younger son home for the day," Marina says. "While I was driving to collect him, I called and asked him if there was anything he needed. 'Mum, I don't need anything,' he replied, 'just you'."

"When I saw him he looked a total mess. The lads that came back from there were so thin, dirty and exhausted. Their clothes were torn. My son said: 'It's better that you don't know what happened there.' But all that mattered to me was that he had come back alive."

Marina is angry about what happened.

"They lied to my face," she told me. "First they lied that my sons weren't in Ukraine. Then they lied that they'd signed military contracts. Officers lied, sergeants lied. Later someone told me that they weren't allowed to tell me the truth. Incredible. They were allowed to break the law and send my sons [to Ukraine], but they weren't allowed to tell a mother where her children are."

"I'd like to believe that our president, the commander-in-chief, just isn't aware of the mess and chaos in the army. I want to tell him that not everything here is like they say it is on television."

Marina is relieved that her conscript sons are safe. Her thoughts now are with other families.

"So many sons haven't come back and never will. So many mothers are still searching for their children. It's terrible. We're supposed to have reached the peak of human development. How come we couldn't reach agreement? Why do we have to fight and kill?

"My children were different people when they came back. You can see it in their eyes. They're different. They're disillusioned. I want them to believe again in a bright future, in peace and love. They've stopped believing."

War in Ukraine: More coverage

More on this story

Bodies of dead Russian troops abandoned near Kyiv

Why Russia wants to seize Ukraine's eastern Donbas

'How do I get my soldier son back?' - Russian mother's plea

Related Topics

Valeurs Actuelles

Deux gilets jaunes relaxés pour une caricature d’Emmanuel Macron et du préfet Lallement

En octobre, le mouvement des Gilets jaunes est né en France avec pour but de manifester notamment contre l’augmentation du prix des carburants. Un mois plus tard lors d’un rassemblement du mouvement, deux personnes ont été interpellées en raison d’un tag injurieux réalisé sur une camionnette.

« Une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression »

Les deux manifestants ont été jugés après la plainte du préfet de police Didier Lallement pour « outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique », relaie Ouest-France. Le parquet avait demandé 400 euros d’amende contre la propriétaire du camion, et 300 euros contre le chauffeur. Leurs avocats avaient plaidé la relaxe estimant que la caricature était une forme de « liberté d’expression »

Après la relaxe du tribunal, l’un des avocats a estimé que « c’est une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression ». « On ne s’attendait pas à cette décision. Je suis agréablement surprise de l’indépendance de la justice », a ajouté la propriétaire du véhicule.

Une caricature réunissant Macron, Biden et le préfet de Paris

Sur le graffiti, surmonté de l’inscription « La sodomie est en marche », on pouvait distinguer le drapeau français ainsi que des moutons. Au premier plan du tag, on apercevait Joe Biden qui manipulait le président de la République française, comme s’il s’agissait d’une vulgaire marionnett, pendant que ce dernier pratiquait une « sodomie » sur le préfet de police. Un tag réalisé sur une camionnette fréquemment aperçue lors des rassemblements de Gilets jaunes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Davos Debate 2022: A new era of industrial development?

Issued on: 27/05/2022 - 13:53

Kate MOODY Follow

Two years of crises have changed almost everything we thought we knew about business and politics, including how they intersect. Supply chains have been turned upside down, while national economic interests have clashed with global partnerships. So is now the time for bigger and bolder spending, cooperation and innovation? Is this the beginning of a new area of industrial development? At the World Economic Forum in Davos, FRANCE 24's Business Editor Kate Moody puts these questions to a panel of prestigious guests.

Our guests:

Herbert Diess, CEO of Volkswagen Group 

Pat Gelsinger, CEO of Intel 

Paolo Gentiloni, European Commissioner for Economy

Mariana Mazzucato, Professor of Economics at University College London

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN People & Profit

Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'

Business Daily

Davos 2022: Will war in Ukraine derail international investment?

Business Daily

Davos 2022: Businesses face post-pandemic labour shortage

L'Humanité

Nouvelle grève à la RATP

TRANSPORTS Après leurs collègues du réseau de bus et de tramways, les machinistes des RER A et B se mobilisent, ce samedi, pour protester contre l’insuffisance des effectifs de leur département.

Marie Toulgoat

La colère des agents de la RATP n’en finit pas d’agiter le réseau de transports francilien. Après leurs collègues du « réseau de surface » (bus et tramways) et de certaines lignes de métro, c’est au tour des salariés des lignes de RER A et B d’entrer en grève. Les syn­dicats CGT, FO, Unsa et La Base ont appelé à la mobilisation, le samedi 28 mai, pour protester contre un manque d’effectif criant et « entretenu depuis plusieurs années par la di­rection du RER », responsable de la dégradation des conditions de travail des agents. Le choix de la date de cette journée de lutte ne devrait pas laisser la direction de la RATP de marbre : elle entraînera de fortes perturbations sur le réseau de trains franciliens le soir de la finale de la Ligue des champions au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les lignes de RER conduites par les agents grévistes ­desservent également des zones de retransmission du match à Paris.

RATP
Opex 360

Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

#Corymbe#Europe@Mission_JDA@premar_ceclantpic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

France24 - Monde

Russie : un patriotisme à toute épreuve au cœur de la stratégie de Vladimir Poutine

Publié le : 26/05/2022 - 15:25

Karina CHABOUR Suivre

Ces dernières années, Vladimir Poutine n'a eu de cesse d'exalter la culture du souvenir et du respect dû aux vétérans. Il ne rate jamais une occasion de faire référence au patriotisme et à l'unité nationale, qu'il utilise comme un remède face aux difficultés et pour justifier ses agressions extérieures. Un patriotisme auquel adhèrent spontanément une grande majorité de Russes, toutes générations confondues, en rejoignant notamment le mouvement Unarmia créé par le ministère russe de la Défense.

DÉCRYPTAGE

Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine

GUERRE EN UKRAINE

Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou

ANALYSE

Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

Opex 360

Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1

Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

par le New York Times

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

une fiche

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

#Ukraine

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

L'Humanité

La croissance française grippée par la guerre et les prix de l’énergie

Actu

Alors même que l’économie française avait amorcé en 2021 une belle reprise, les scénarios optimistes quant à la progression du PIB en 2022 ont été déjoués par de multiples chocs. Initialement prévue à 4,2 %, la croissance française en 2022 est révisée à 2,7 %.

Marie Toulgoat

Après le scénario catastrophe de 2020, confinements et pandémie obligent, la reprise de 2021 a redonné des couleurs à l’économie française. Fort d’une politique du « quoi qu’il en coûte » persistante alors même que l’activité du pays reprenait son cours, le PIB français a crû de 7 % en 2021, balayant la récession de la croissance de l’année précédente. Malgré ce terreau encourageant, les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ont dû revoir leurs prévisions de croissance pour l’année 2022 à la baisse. Alors que ceux-ci tablaient sur une croissance du PIB de 4,2 points pour cette année, elle ne sera vraisemblablement que de 2,7 points, estiment les experts. En effet, une série de chocs – dont certains sont apparus dès le deuxième semestre 2021 – ont mis un coup d’arrêt à la vigueur de la reprise et ont précipité des inflations records partout dans le monde.

En premier lieu, la persistance de la pandémie de Covid et le virulent variant Omicron qui s’est propagé en 2021, ont grippé le commerce et multiplié les difficultés d’approvisionnement. « Les perturbations engendrées par les vagues successives de la pandémie ont désorganisé le fonctionnement des ports et raréfié l’offre de fret face à la reprise de la demande », notent les économistes du département analyse et prévision de l’OFCE. Selon ces derniers, les difficultés d’approvisionnement extérieurs seront responsables en 2022 d’un recul de 0,3 % du PIB français. Survenue en février 2022, l’invasion par la Russie de l’Ukraine et l’incertitude géopolitique que l’attaque militaire a provoqué amputera également la croissance de 0,5 % points.

Mais ce sont les fortes tensions sur les prix de l’énergie et des carburants, à leur tour accélérées par le conflit ukrainien, qui affectent le plus la croissance française. Selon l’OFCE, l’augmentation du coût du gaz, de l’électricité et du pétrole sera responsable d’un reflux de 1,3 % de la croissance française, à présumer que les prix resteront stables d’ici la fin de l’année. Cette hausse des coûts est également la principale source de l’accélération de l’inflation : elle représente 2,5 points sur un total en glissement annuel de 4,8 % en avril. À noter tout de même que les mesures budgétaires prises par le gouvernement – le boulier tarifaire et la remise de 15 centimes par litre de carburant – ont toutefois permis de limiter la casse et de relever les prévisions de croissance de 0,8 point. Point de quoi se réjouir tout de même, tant la force de ces chocs pèse sur les économies. « Ces chocs multiples qui se cumulent et ont un impact massif. Ils auront sûrement des effets persistant en 2023 », confirme l’économiste Mathieu Plane.

croissanceÉnergie
France24 - World

Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris

Issued on: 27/05/2022 - 17:06

Emma JAMES Follow

As the war in Ukraine continues, one Parisian NGO is using art as a force for unity. The "Agency of Artists in Exile" is currently inundated with requests from both Ukraine and Russia. The agency is building bridges and collaborations between artists from both countries, all of whom are united in their opposition to Vladimir Putin's war. Our team reports.

CANNES FILM FESTIVAL

War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022

ENCORE!

Cannes 2022: Ukrainian director Sergei Loznitsa on the lessons of history

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol

France24 - World

Swiatek cruises, Tsitsipas hangs on at Roland Garros day five

Issued on: 27/05/2022 - 00:33

NEWS WIRES

Unstoppable world number one Iga Swiatek racked up her 30th successive victory at the French Open on Thursday as 2021 runner-up Stefanos Tsitsipas survived another Roland Garros rollercoaster.

Swiatek swept past Alison Riske of the United States 6-0, 6-2 to reach the third round as only three of the top 10 women’s seeds survived the opening two rounds.

Eighth-seeded Karolina Pliskova and Danielle Collins, the ninth seed, joined fellow top 10 players, defending champion Barbora Krejcikova, Maria Sakkari, Ons Jabeur, Anett Kontaveit and former winner Garbine Muguruza in failing to reach the last 32.

Swiatek, the 2020 champion in Paris, is on the best streak since Serena Williams’s 34-match winning run in 2013 and goes on to face Danka Kovinic of Montenegro for a place in the last 16.

Swiatek raced through the first set against 43rd-ranked Riske in just 21 minutes and was 3-0 up in the second before the American avoided a ‘double bagel’.

The Pole still managed to take her record of 6-0 sets in 2022 to a season-leading 15.

“I’m pretty happy to play some solid tennis,” said Swiatek who joins third seed Paula Badosa and seventh-seeded Aryna Sabalenka in the last 32.

Fourth seed Tsitsipas needed another epic performance to reach the third round, beating world number 134 and qualifier Zdenek Kolar of the Czech Republic.

The Greek star saved four set points in the fourth set tiebreaker to win 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7) in a little over four hours.

On Tuesday, Tsitsipas had to come back from two sets down to defeat Lorenzo Musetti in the first round.

Kolar, 25, was playing in his maiden Grand Slam having tried and failed 16 times to qualify.

Tsitsipas will face Sweden’s Mikael Ymer for a place in the last 16.

“He drove me crazy,” said Tsitsipas. “It was really frustrating because he got behind every ball.”

Pliskova was knocked out by French world number 227 Leolia Jeanjean while Collins fell to American compatriot Shelby Rogers 6-4, 6-3.

Pliskova, a semi-finalist in Paris in 2017, lost 6-2, 6-2 to 26-year-old Jeanjean.

Jeanjean is the lowest-ranked woman to beat a top 10 player at Roland Garros in 34 years.

Considered a future star at 12, she saw her career abruptly halted by injuries, including a triple dislocation of the knee.

She then left to study in the United States, only returning to top-level tennis at the end of 2020.

‘No regrets’

“I wanted to come back so as not to regret anything. I think I made the right choice,” she said.

Pliskova has made the second week at Roland Garros just once in 11 visits.

Jeanjean will next face Romania’s Irina-Camelia Begu who was fortunate not to be defaulted in her 6-7 (3/7), 6-3, 6-4 win over 30th seed Ekaterina Alexandrova.

Begu, in frustration, bounced a racquet into the crowd which then hit a child who burst into tears.

The supervisor was called but the 31-year-old escaped with a warning.

“It was embarrassing and I apologise,” said Begu.

World number three Badosa overcame a scare to defeat 68th-ranked Kaja Juvan of Slovenia 7-5, 3-6, 6-2.

Spain’s Badosa, a quarter-finalist in 2021, recovered from a break down in the decider to set up a meeting with 29th seed Veronika Kudermetova.

New York-born Badosa has endured a mediocre clay court season with a semi-final run in Stuttgart but early exits at the elite events in Madrid and Rome.

“That competitive streak that I had lost in recent weeks has come back,” she warned.

Simona Halep, the 2018 champion, fell to big-serving Chinese teenager Zheng Qinwen, playing just her second Slam, 2-6, 6-2, 6-1.

Halep admitted after the match that she had suffered a panic attack at the end of the first set. Sabalenka saw off Madison Brengle 6-1, 6-3.

Medvedev untroubled

Daniil Medvedev, the men’s second seed, had few problems in making the third round with a 6-3, 6-4, 6-3 win over Laslo Djere of Serbia.

Medvedev, who made the quarter-finals in 2021, goes on to face another Serb in Miomir Kecmanovic, the 28th seed.

Djere hit 39 winners Thursday but was undone by 68 unforced errors.

Danish teenager Holger Rune reached his first Slam third round with a 6-2, 6-3, 6-3 win over Switzerland’s Henri Laaksonen.

The 19-year-old fired 28 winners and managed to avoid a worrying injury when his foot became lodged in a tarpaulin cover on Court 12.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN French Open

Nadal easily wins 300th Grand Slam match as Alcaraz, Zverev squeak through

FRENCH OPEN

France’s Tsonga bids emotional farewell to tennis career after French Open loss

FRENCH OPEN

Tsitsipas comes back from brink at Roland Garros as players debate Wimbledon

France24 - World

Depeche Mode keyboard player Andy Fletcher dies at 60

Issued on: 27/05/2022 - 00:07

NEWS WIRES

Andy “Fletch” Fletcher, keyboardist for British synth pop giants Depeche Mode for more than 40 years, has died at age 60.

Depeche Mode announced the death of founding member Fletcher on its official social media pages.

A person close to the band said Fletcher died Thursday from natural causes at his home in the United Kingdom. The person spoke on condition of anonymity because they were not authorized to speak publicly.

“We are shocked and filled with overwhelming sadness with the untimely passing of our dear friend, family member and bandmate Andy ‘Fletch’ Fletcher,” the band’s posts said. “Fletch had a true heart of gold and was always there when you needed support, a lively conversation, a good laugh, or a cold pint.”

Fletcher formed Depeche Mode along with fellow synthesizer players Vince Clarke and Martin Gore, and lead singer Dave Gahan, in Basildon, England in 1980.

The band would break out a year later with their debut album “Speak and Spell,” which opened with the modest hit “New Life” and closed with one of the band’s enduring hits, “Just Can’t Get Enough.”

Clarke would leave the group and be replaced by Alan Wilder after the album.

The group would find international success with 1984’s “Some Great Reward” and the single “People are People,” and their prominence would only grow throughout the 1980s and early 1990s.

Fletcher would lend his keyboards to classic albums including “Music for the Masses,” “Black Celebration” and “Violator.”

The first of these led to a world tour that brought a live album, a documentary, and a legendary concert at the Rose Bowl in Pasadena, California, that represented the pinnacle of the band’s prominence.

Fletcher assumed a low-profile in the group, his face never as familiar as those of his bandmates.

“Martin’s the songwriter, Alan’s the good musician, Dave’s the vocalist, and I bum around,” he said in the tour documentary, “101.”

His death leaves Gahan and Gore as the only permanent members of the band.

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN OBITUARY

Vangelis, Greek composer renowned for 'Chariots of Fire' score, dies at 79

ENCORE!

France's Eurovision entry to sing in Breton language

ENCORE!

Lisbon: How African music is breaking down racial barriers

BBC

SANS TITRE

Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.

More like this: A dystopia where 'surgery is sex' Four stars for Decision to LeaveThe grossest film of 2022?

Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.

One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.

The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.

The Stars at Noon

Directed by: Claire Denis

Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez

Length: 2 hours 15 minutes

The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.

There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.

Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…

★★★★☆

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - World

Ray Liotta, 'Goodfellas' star, dies at 67

Issued on: 26/05/2022 - 22:20

NEWS WIRES

Ray Liotta, the blue-eyed actor best known for playing mobster Henry Hill in “Goodfellas” and baseball player Shoeless Joe Jackson in “Field of Dreams,” has died. He was 67

Liotta's publicist, Jen Allen, said he was in the Dominican Republic shooting a new movie and didn't wake up Thursday morning. An official at the Dominican Republic’s National Forensic Science Institute who was not authorized to speak to the media confirmed the death of Ray Liotta and said his body was taken to the Cristo Redentor morgue.

Robert De Niro, who co-starred with Liotta in “Goodfellas,” said in an emailed statement: “I was very saddened to learn of Ray’s passing. He is way too way young to have left us. May he Rest in Peace.”

Lorraine Bracco, who played Karen Hill in “Goodfellas” tweeted Thursday that she was, “Utterly shattered to hear this terrible news about my Ray. I can be anywhere in the world & people will come up & tell me their favorite movie is Goodfellas. Then they always ask what was the best part of making that movie. My response has always been the same…Ray Liotta.”

I am utterly shattered to hear this terrible news about my Ray. I can be anywhere in the world & people will come up & tell me their favorite movie is Goodfellas. Then they always ask what was the best part of making that movie. My response has always been the same…Ray Liotta. pic.twitter.com/3gNjJFTAne

May 26, 2022

Alessandro Nivola, who recently appeared with Liotta in “The Sopranos” prequel film “The Many Saints of Newark” wrote, “I feel so lucky to have squared off against this legend in one of his final roles. The scenes we did together were among the all time highlights of my acting career. He was dangerous, unpredictable, hilarious, and generous with his praise for other actors. Too soon.”

Seth Rogen, who Liotta acted with in the 2009 comedy “Observe and Report” tweeted, “He was such a lovely, talented and hilarious person. Working with him was one of the great joys of my career and we made some of my favorite scenes I ever got to be in. A true legend of immense skill and grace.”

The Newark, New Jersey, native was born in 1954 and adopted at age six months out of an orphanage by a township clerk and an auto parts owner. Liotta always assumed he was mostly Italian — the movies did too. But later in life while searching for his birth parents, he discovered he’s actually Scottish.

Though he grew up focused on playing sports, including baseball, during his senior year of high school, the drama teacher asked him if he wanted to be in a play, which he agreed to on a lark. Whether he knew it or not at the time, it planted a seed, though he still assumed he'd end up working construction. And later, at the University of Miami he picked drama and acting because they had no math requirement attached. He would often say in interviews that he only started auditioning for plays because a pretty girl told him to. But it set him on a course. After graduation, he got an agent and soon he got his first big break on the soap opera “Another World.” 

It would take a few years for him to land his first big movie role, in Jonathan Demme’s “Something Wild” as Melanie Griffith’s character’s hotheaded ex-convict husband Ray. He was 30 years old at the time and hadn’t had a steady job in five years. In an interview in 1993, he told The Associated Press that he wanted to get the part on his own merits even though he knew Griffith. When that didn’t work, he “phoned Melanie.

“I hated doing it, because that’s politics for me; calling someone to help you out. But I kind of realize that’s part of what it’s all about,” he said.

The turn earned him a Golden Globe nomination. A few years later, he would get the memorable role of the ghost of Shoeless Joe Jackson in “Field of Dreams.” Though it moved many to tears, it wasn’t without its critics. Liotta remembered hearing a baseball announcer during a Mets game complain that he batted the opposite way Joe Jackson did.

“(Bleep) you! He didn’t come back from the dead either!” Liotta recalled thinking.

His most iconic role, as real life mobster Henry Hill in Martin Scorsese’s “Goodfellas” came shortly after. He and Scorsese had to fight for it though, with multiple auditions and pleas to the studio to cast the still relative unknown.

Roger Ebert, in his review, wrote that “Goodfellas” solidified Liotta (and Bracco) as “two of our best new movie actors.”

“He creates the emotional center for a movie that is not about the experience of being a Mafioso, but about the feeling,” Ebert continued. 

In a 2012 interview, Liotta said that, "Henry Hill isn’t that edgy of a character. It’s really the other guys who are doing all the actual killings. The one physical thing he does do, when he goes after the guy who went after Karen — you know, most audiences, they actually like him for that.”

In the same interview, he marveled at how “Goodfellas” had a “life of its own" and has only grown over time.

“People watch it over and over, and still respond to it, and different ages come up, even today, teenagers come up to me and they really emotionally connect to it,” he said.

It didn’t matter the size of the role, or even the genre, Liotta always managed to stand out and steal scenes in both dramas and comedies, whether as Johnny Depp’s father in “Blow” or Adam Driver’s bullish divorce lawyer in “Marriage Story.”

Mafiosos seemed to be his specialty (he even narrated an AMC docu-series called “The Making of the Mob”), though he was wary of being typecast. He turned down the part of Ralphie on “The Sopranos” because of it. But he'd still end up playing a mob type with James Gandolfini in Andrew Dominik's “Killing Them Softly.” And later, he would pay his own ticket to audition for “The Many Saints of Newark.”

“I’m really not sure what made me so determined,” he told The Guardian last year. “But I was and luckily it all worked out.”

Liotta also often played various law enforcement types, from cops and detectives to federal agents in films as diverse as “Unlawful Entry,” “Cop Land,” “Narc,” “The Place Beyond the Pines” and “Observe and Report.” Many were corrupt. 

He got to be a victim of Hannibal Lecter in the 2001 film “Hannibal” and played Frank Sinatra in the TV movie “The Rat Pack,” which got him a Screen Actors Guild nomination. For gamers, he's immortalized as the voice of Tommy Vercetti in the video game “Grand Theft Auto: Vice City.” He also starred opposite Jennifer Lopez in the series “Shades of Blue.”

Liotta has one daughter, Karsen, with ex-wife Michelle Grace and was engaged to be married to Jacy Nittolo at the time of his death.

He also had a number of projects recently wrapped and upcoming, including “Cocaine Bear,” directed by Elizabeth Banks, which is supposed to come out in February, and the Apple TV+ crime series “Black Bird,” developed by Dennis Lehane and starring Taron Egerton and Paul Walter Hauser. He was due to start another film soon too: “The Substance” with Demi Moore and Margaret Qualley. 

“The business is rough, no matter where you’re at in your career,” Liotta said in 2012. “There’s always some reason for them to say no to you — that part of it is horrible... But the job itself — making people believe that what they’re seeing is really happening—that’s still a challenge, putting that puzzle together. You know, what can I say, I still like playing pretend. And it’s sure a fun way to make a living.”

 (AP)  

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
BBC

The meat and dairy farmers who are going vegan

By Suzanne BearneBusiness reporter

It was after Laurence Candy lost most of his dairy herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.

"It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."

Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.

He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.

Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.

"It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."

Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."

The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.

Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.

It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.

This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.

In Canada, Mark Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.

Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."

While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.

"It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."

His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.

"But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."

FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.

"UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.

"We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."

UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

"The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."

Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.

However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.

Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.

Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.

"The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.

"They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."

However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.

"British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.

"Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."

Related Topics

France24 - Monde

Trafic d'antiquités : Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre mis en examen

Publié le : 26/05/2022 - 11:03Modifié le : 26/05/2022 - 11:04

FRANCE 24 Suivre

Placé lundi en garde à vue, Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre a été mis en examen mercredi pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" dans une enquête portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient.

Un ancien président-directeur du musée du Louvre, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen, mercredi 25 mai à Paris, pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" et placé sous contrôle judiciaire dans une enquête sur un trafic d'antiquités du Proche et Moyen-Orient, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Jean-Luc Martinez avait été placé lundi en garde à vue dans les locaux de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), avec deux éminents égyptologues français, selon une source proche du dossier. Les deux spécialistes ont été libérés sans poursuites à ce stade, a-t-elle ajouté.

L'ancien président-directeur du musée a été mis en examen pour "complicité d'escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l'origine de biens provenant d'un crime ou d'un délit", a précisé la source judiciaire. 

Selon Le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait "fermé les yeux" sur de faux certificats d'origine de cinq pièces d'antiquité égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi "pour plusieurs dizaines de millions d'euros".

Jean-Luc Martinez, patron du Louvre de 2013 à l'été 2021, est aujourd'hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.

Objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité

Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris. Les investigations ont été confiées en février 2020 à un juge d'instruction. 

Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d'euros, selon des sources proches à l'époque.

Dans cette affaire, au moins trois autres personnes sont poursuivies pour "escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée". 

Un expert en archéologie méditerranéenne et son mari avaient été mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire.  

Ils sont soupçonnés d'avoir "blanchi" des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité depuis le début des années 2010 et l'émergence des Printemps arabes : Égypte, Libye, Yémen ou Syrie.

Un galeriste germano-libanais a été placé en détention provisoire en mars 2022.  

L'OCBC cherche à déterminer les conditions d'acquisition par le Louvre Abu Dhabi, via ce galeriste, des cinq antiquités sorties illégalement d'Égypte, d'après Le Canard Enchaîné. 

L'annonce de cette enquête avait troublé le milieu du marché de l'art et des antiquaires de Paris, l'une des places fortes mondiales du secteur.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Le Louvre sera dirigé par une femme pour la première fois de son histoire

après-guerre en irak

Au musée de Mossoul, les antiquités détruites par l'EI "ressuscitées" avec l'aide du Louvre

L’invité du jour

Emmanuelle Polack, chasseuse de tableaux spoliés sous l'Occupation

France24 - Monde

Cannes 2022 : Virginie Efira et Tahar Rahim réunis pour la présentation de "Don Juan"

Publié le : 25/05/2022 - 23:20

Louise DUPONT Suivre

Dans cette émission de "À l'Affiche" spéciale Cannes, Virginie Efira et Tahar Rahim, deux des stars les plus en vue du cinéma français. Les deux acteurs sont réunis dans "Don Juan", de Serge Bozon, un film présenté dans la sélection "Cannes Premières". Fidèles de la Croisette, ils nous parlent de leur amour pour le Festival et de leur actualité sur le grand écran.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Cannes 2022

Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes

De Tahar Rahim à Mylène Farmer, le Festival de Cannes dévoile le jury qui décernera la Palme d'Or

À L’AFFICHE !

Virginie Efira : "J’ai la certitude absolue que le cinéma existera encore dans 30 ans"

New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Supported by

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

Listen to This Article

To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.

DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

Advertisement

France24 - Monde

Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes

Publié le : 25/05/2022 - 22:42

David RICH Suivre

"Butterfly Vision", le nouveau film ukrainien présenté cette année à Cannes, s'est vu offrir un traitement de faveur avec l'organisation d’une manifestation autorisée contre la guerre en Ukraine. En toile de fond, la question du boycott des films russes continue de faire débat. 

L'Ukraine à nouveau à l'honneur au Festival De Cannes. À trois jours de la fin de l'événement, la Croisette a accueilli la projection du dernier film ukrainien de la sélection officielle. Présenté dans la catégorie Un Certain Regard, "Butterfly Vision", de Maksym Nakonechnyi raconte le retour d'une femme soldat auprès de sa famille après avoir été emprisonnée et torturée par les forces séparatistes du Donbass. 

Pour marquer le coup, le Festival de Cannes avait donné son autorisation pour qu'une manifestation politique contre la guerre en Ukraine soit organisée lors de la montée des marches. Une protestation silencieuse au cours de laquelle l'équipe du film a déroulé une grande banderole noire, dévoilant le message : "Les Russes tuent des Ukrainiens. Trouvez-vous qu'il est offensant et dérangeant de parler de génocide ?"

À la fin de la séance, le public a longuement ovationné l'équipe du film, présente dans la salle. Derrière eux, des drapeaux ukrainiens ont été brandis en soutien. 

Un soutien qui "réchauffe le cœur" 

Nika Shova, réalisatrice ukrainienne installée en France, a, elle aussi, assisté à la séance. La jeune femme travaille au pavillon ukrainien, qui représente l'industrie cinématographique de son pays, et se félicite de l'accueil "très chaleureux" réservé par le festival à l'Ukraine.  

"Les gens ont défilé chez nous pour nous demander comment ils pouvaient nous soutenir, nous et notre industrie. Tout cela nous réchauffe le cœur. La presse internationale nous a beaucoup soutenu et surtout c'était vraiment touchant de voir notre président à [la cérémonie d'] ouverture. Quand je l'ai vu, j'ai pleuré" explique-t-elle, émue. 

Depuis l'ouverture du Festival de Cannes, marquée par le discours surprise, à distance, de Volodymyr Zelensky, l'Ukraine s'est imposée comme le thème majeur de l'événement. Alors que le pays est représenté en sélection officielle avec deux films, "L'Histoire naturelle de la destruction", de Sergueï Loznitsa et "Butterfly Vision", la guerre en cours est évoquée dans un troisième long métrage choc, "Mariupolis 2", dont le réalisateur, le lituanien Mantas Kvedaravicius, est décédé durant le tournage, tué par les forces russes.  

"On va penser beaucoup [à l'Ukraine]", avait affirmé Thierry Frémaux, quelques jours avant le festival. Si tout le monde s'accorde à dire que le délégué général du Festival de Cannes a tenu sa promesse, la présence du réalisateur russe Kirill Serebrennikov cette année sur la Croisette, continue quant à elle de faire grincer des dents. 

L'affaire Serebrennikov 

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les soutiens européens et américains de Kiev ont imposé de lourdes sanctions à l'égard de Moscou afin d'isoler au maximum la Russie. Face à la multiplication des appels à boycotter les produits culturels russe, le Festival de Cannes avait choisi une autre voie en invitant le réalisateur Kirill Serebrennikov, qui a passé deux années assigné à résidence en Russie, avant de quitter le pays au début de la guerre.

Pour certains ukrainiens, la présence de cet habitué de la Croisette, qui a ouvert le bal de la compétition avec "La femme de Tchaïkovski", ne passe toujours pas. "Serebrennikov n'a pas soutenu l'Ukraine", s'indigne Nika Shova, la jeune réalisatrice ukrainienne. "Est-ce qu'on l'a vu à notre stand ? A-t-il pris des photos avec nous ? Non, il n'est même pas venu dire bonjour."  

Considéré comme un opposant au Kremlin, le cinéaste a, à plusieurs reprises, affirmé son opposition à l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous nous battons pour la culture russe, la vraie culture russe, pas la propagande. Il s'agit de la vie humaine, de la fragilité de la vie humaine. Cette culture est contre la guerre", déclarait-il jeudi dernier, interviewé par France 24

Mais pour Artem Koliubaiev, producteur et président du Conseil de l'industrie cinématographique ukrainienne, le réalisateur sert la propagande de Moscou. "C'est un faux opposant, lorsqu'il était assigné à résidence, il a pu continuer à tourner ses films. Puis, lorsque la guerre a éclaté, il a été libéré. Depuis, quand la Russie libère les dissidents en période de guerre ? C'est de la manipulation. De plus il ne dit rien sur Poutine. Il dit qu'il est contre la guerre… Mais tout le monde est contre la guerre, ce n'est pas un engagement !"

Débat sur l'exclusion de la culture russe

Artem Koliubaiev milite pour un boycott total de la Russie y compris contre sa culture et sa langue. "Nous nous battons contre leur culture, car c'est par ce biais qu'ils justifient l'invasion de notre pays", souligne le producteur, en référence aux déclarations de Vladimir Poutine sur l'opération spéciale motivée par la défense des populations russophones en Ukraine. Une position partagée par la jeune réalisatrice Nika Shova, qui juge qu'au vu de la gravité de la situation, tout doit être mis en œuvre pour contrer le Kremlin.  

En Ukraine, quelques rares voix s'élèvent pour défendre une approche moins radicale. C'est le cas du réalisateur Sergueï Loznitsa, présent cette année sur la Croisette. Je trouve la position du Festival de Cannes tout à fait appropriée", a-t-il estimé sur France 24 lundi

"Toute délégation officielle représentant la Fédération de Russie représente un État fasciste. Pourtant, je ne suis pas d'accord pour exclure les auteurs, cinéastes et artistes russes qui sont contre cette guerre et qui, comme le reste du monde civilisé, essaient de lutter contre ce mal. Chaque artiste doit prendre sa propre décision. Mais je pense qu'ils doivent savoir qu'en acceptant un financement public, ils travaillent avec un État fasciste. Accepterais-je un financement de l'État russe si j'étais un réalisateur russe ? La réponse est bien sûr non".   

En mars 2022, le réalisateur avait été exclu de l'Académie cinématographique d'Ukraine pour sa prise de position en défense de la culture russe.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR cannes 2022

Festival de Cannes : "La Colline" exhume les restes fumants de l'Union soviétique

Cannes 2022

Le Festival de Cannes ravive les douloureux souvenirs des attentats du 13-Novembre

cannes 2022

“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

Supported by

How a French Bank Captured Haiti

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

Listen to This Article

To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.

Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

Advertisement

Valeurs Actuelles

“Un pays de rebelles” : Manuel Valls estime très probable le retour des Gilets jaunes

Emmanuel Macron vient d’être investi président de la République le 7 mai. Le début de son premier quinquennat avait été marqué par le lancement « Gilets jaunes », un mouvement contestant notamment la hausse des prix du carburant. Invité sur Europe 1 ce dimanche 8 mai, Manuel Valls a estimé que le mouvement pourrait se relancer et engendrer des « risques de blocages et de violences ».

Mélenchonisme

Selon l’ancien Premier ministre de François Hollande, la France est « un pays de rebelles » qui serait encore plus poussé à la violence par « des responsables politiques, à l’extrême droite, comme à l’extrême gauche ». Également candidat LREM aux élections législatives des Français d’Espagne et du Portugal, Manuel Valls a critiqué l’accord passé entre le Parti socialiste et la France insoumise. « Mon adversaire c’est le mélenchonisme, tout candidat de cette Union populaire est un candidat mélenchoniste », a-t-il lancé avant d’ajouter que voter pour un candidat mélenchoniste était aller à l’encontre de « l’Europe » ou encore de « la police et la sécurité ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane

Publié le : 26/05/2022 - 23:40

Fatimata WANE Suivre

Le système de santé du Sénégal est de nouveau pointé du doigt pour ses graves carences. Un drame a eu lieu dans l’hôpital de Tivaouane où onze bébés sont décédés dans un incendie causé par un court-circuit. Le pays est sous le choc. Le président Macky Sall, en déplacement pour un sommet de l'Union africaine, a annoncé qu'il écourtait son voyage. Le ministre de la Santé du Sénégal Abdoulaye Diouf Sarr a été démis de ses fonctions suite au drame. Le reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.

Beaucoup des Burundais vivent de l'élevage des vaches, moutons et chèvres.  Depuis fin avril, plus de 500 bovins ont été tué par la fièvre de la vallée du Rift, une maladie qui est aujourd'hui signalée sur plus de la moitié du Burundi. La panique est générale chez des milliers des Burundais qui vivent de l'élevage des vaches.

Le musicien Boddhi Satva, créateur du genre musical de "l’ancestral soul", est l’invité du "Journal de l'Afrique". Il présente son prochain album "Manifestation", dont la sortie est prévue le 17 juin. Un premier tire est déjà disponible : "Kilulu", en collaboration avec DJ Spilulu, H Baraka et Kaysha.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question

Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé

Valeurs Actuelles

Nice : un homme jugé pour empoisonnement sur une retraitée, il avait déjà été condamné pour une tentative

Elle était sa « marraine de cœur ». Mais cela ne l’aurait peut-être pas empêché de passer à l’acte. Olivier Cappelaere est accusé du meurtre d’une veuve, résidant au Cannet dans les Alpes-Maritimes. Jacqueline Imbert, 92 ans, est décédée en 2014. Olivier Cappelaere – un ancien chef d’entreprise qui avait des problèmes financiers – est suspecté de l’avoir tué par empoisonnement, relaie Le Figaro. Ce vendredi 27 mai, cet homme de 52 ans est jugé devant la cour d’assises de Nice. Olivier Cappelaere aurait donné la mort à Jacqueline Imbert en lui faisant ingérer de l’atropine, une molécule toxique contenue dans certains collyres.

Un meurtre pour l’argent

En effet, le quinquagénaire était devenu son légataire universel. Il avait hérité de 600 000 euros à la mort de la retraitée, comprenant une assurance-vie. Avant la plaidoirie de la défense, vendredi, l’avocat général, Me Christophe Raffin, a estimé que la nonagénaire était « morte pour rien, uniquement pour la cupidité et la vénalité de celui qui lui a donné la mort », relate Le Figaro. Il a ainsi requis la « réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans » contre Olivier Cappelaere. Ce meurtre aurait été prémédité selon l’avocate des parties civiles, Me Ariane Kabsch. D’après elle, Jacqueline Imbert était une femme de « caractère » qui n’avait « aucune envie suicidaire ». Comme le relaie Le Figaro, Olivier Cappelaere aurait ainsi « envoûté son esprit », et profité de « la peur de la mort » et de la « solitude » de la retraitée.

Une première tentative contre une autre victime

Ce n’est pas une première pour Olivier Cappelaere. L’accusé avait déjà été condamné à 25 ans de réclusion en appel, pour une tentative d’empoisonnement sur une autre retraitée il y a quelques mois, relaie Le Figaro. En 2019, il avait écopé de 20 ans en première instance. Le mode opératoire était très semblable à celui de la mort de Jacqueline Imbert. Olivier Cappelaere avait avoué avoir dilué du collyre dans de l’eau minérale. Le verdict devrait tomber d’ici peu, ce vendredi 27 mai.

Nice : les dernières actualités

Nice : un homme abattu d’une balle dans la tête

Philippe Vardon porte plainte contre Benoît Kandel pour avoir divulgué son adresse personnelle

Après #SaccageParis, le hashtag #SaccageNice est lancé par Éric Ciotti

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

Supported by

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

Listen to This Article

To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.

In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Une cinquantaine d’individus s’affrontent à coups de mortiers d’artifice lors d’une rixe géante près de Lyon

Serait-ce un affrontement entre bandes rivales ? C’est en tout cas la deuxième bagarre qui a eu lieu au plan d’eau du Colombier, à Anse, près de Lyon (Rhône). Après de premières échauffourées le week-end dernier, deux groupes se sont à nouveau affrontés jeudi 26 mai. D’après les informations de Lyon Mag, une cinquantaine d’individus aurait participé à cette rixe géante. Et ce, alors que des badauds étaient venus profiter du beau temps en ce jour de l’Ascension.

Des « tirs à l’horizontale »

Malgré leur présence, les fauteurs de troubles n’auraient pas hésité à tirer des mortiers d’artifice. Le Progrès parle de « tirs à l’horizontale ». Des brise-vitres auraient également été retrouvés près des lieux de la bagarre. Les gendarmes n’ont réussi à interpeller aucun des protagonistes de la rixe. Tous ont fui dès l’arrivée des forces de l’ordre. Aucun blessé ne serait à déplorer, selon Lyon Mag. Les secours n’ont pas été mobilisés sur place.

Les mortiers d’artifice sont très souvent utilisés par des délinquants, notamment pour s’en prendre aux forces de l’ordre. Il y a une semaine, la caserne de gendarmerie située quai Rambaud, dans le IIe arrondissement de Lyon, avait été visée par des tirs de mortiers d’artifice. Entre trois à cinq coups auraient retenti. Des gendarmes avaient pu disperser les perturbateurs, sans pour autant interpeller un seul des individus. Aucun dégât matériel ni aucun blessé n’était à déplorer.

Lyon : les dernières actualités

“C’était un fêlé” : l’étrange profil du suspect du meurtre du nonagénaire juif à La Duchère

Vénissieux : lors d’un contrôle, un individu essaie d’étrangler un policier

Législatives : un incendie ravage la maison d’une candidate Reconquête !, “aucune piste n’est exclue”

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Burkina Faso : plus de 50 morts dans une attaque dans une région de l'Est

Publié le : 26/05/2022 - 19:24Modifié le : 27/05/2022 - 09:00

FRANCE 24 Suivre

Une attaque perpétrée par des jihadistes présumés à Madjoari, localité de l'est du Burkina Faso, a fait une cinquantaine de victimes civiles, ont indiqué jeudi les autorités régionales. Survenue la veille, la tuerie a eu lieu dans une commune sous blocus de jihadistes.

Des assaillants armés ont tué une cinquantaine de personnes dans une région de l'est du Burkina Faso ravagée par les violences commises par les groupes islamistes, a annoncé jeudi 26 mai le gouverneur de la région.

"Des habitants de Madjoari", localité placée sous blocus de jihadistes et qui tentaient de la quitter, "ont été pris pour cible (...) par des individus armés non identifiés", a indiqué le colonel Hubert Yameogo dans un communiqué transmis à l'AFP. "Le bilan provisoire" fait état "d'une cinquantaine de personnes tuées", a-t-il dit.

Sécurisation en cours

Comme d'autres communes du nord et de l'est du Burkina, celle de Madjoari a été placée sous blocus par les jihadistes qui frappent ces régions.

Privés de ravitaillement, ses habitants tentent de fuir depuis la semaine dernière, ont indiqué plusieurs d'entre eux joints par l'AFP depuis Ouagadougou.

Ce sont "ces populations qui ont été interceptées et exécutées par les terroristes", a indiqué l'un de ces habitants précisant que "toutes les victimes sont des hommes".

Le gouverneur de la région de l'Est a assuré que "des actions de sécurisation sont en cours afin de ramener la quiétude".

Cette attaque suit plusieurs autres enregistrées récemment à Madjoari contre des militaires et des civils.

"Priorité" sécuritaire

Le 19 mai, le détachement militaire y a été visé : onze soldats sont morts et vingt autres blessés. Cinq jours auparavant, une attaque contre les populations civiles avait fait 17 morts et sept blessés.

Le Burkina Faso, en particulier le Nord et l'Est, est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à au groupe État islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".

Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, M. Damiba fait depuis face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait quelque 200 morts, civils et militaires.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Burkina Faso : une dizaine de personnes tuées dans une attaque contre un détachement militaire

Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence

Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi

L'Humanité

Energie : les opérateurs alternatifs dans le collimateur

Actu

Le Médiateur de l’énergie épingle les concurrents d’EDF et Engie, qu’il accuse de profiter de la flambée des prix pour flouer les consommateurs.

Cyprien Boganda

L’actualité fournit aux opposants à la libéralisation de l’énergie des arguments en rafale. En voici encore un : le Médiateur national de l’énergie vient de publier un rapport édifiant quant aux pratiques des opérateurs dits alternatifs, c’est-à-dire les entreprises concurrentes d’EDF et Engie, qui s’approvisionnent sur les marchés. Ils sont accusés de profiter de la flambée des prix de l’énergie, sur fond de guerre en Ukraine, pour mettre en place des pratiques pour le moins discutables.

« Les consommateurs n’ont jamais été aussi nombreux à faire appel au médiateur national de l’énergie pour résoudre un litige, indique le rapport. Alors que 12 260 litiges étaient recensés en 2016, le médiateur en a enregistré 30 626 en 2021, soit une augmentation de 150 % en 5 ans. La hausse continue des litiges reçus par le médiateur national de l’énergie s’explique essentiellement par les mauvaises pratiques de certains fournisseurs, souvent cumulées à un traitement défaillant des réclamations des clients. La forte hausse des prix a également conduit les consommateurs à être plus attentifs à leurs factures d’énergie, et à plus souvent les contester. » Dans le détail, les fournisseurs les plus cités sont OHM ENERGIE, GREENYELLOW et MINT ÉNERGIE.

De nombreux fournisseurs ont choisi d’indexer leurs prix de vente sur ceux des marchés, en forte augmentation, plutôt que sur les tarifs réglementés permettant aux consommateurs d’être protégés (quoique de manière insuffisante) par le « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement. De nombreux consommateurs (particuliers comme entreprises) se plaignent d’avoir vu leur facture exploser sans même en avoir été informés par leur fournisseur. Par ailleurs, le Médiateur assure que des offres supposées indexées sur les tarifs réglementés étaient en réalité indexées sur les prix de marché…

Les opérateurs historiques ne sont pas forcément toujours exemplaires, mais ils génèrent beaucoup moins de plaintes que leurs concurrents : le taux de litiges (nombre de litiges rapporté au nombre de contrats résidentiels pour chaque opérateur) est ainsi de 47 pour EDF, contre 78 en moyenne pour l’ensemble des fournisseurs.

Cyprien Boganda

ÉnergieTarification de l'énergie
France24 - World

‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

Issued on: 26/05/2022 - 15:36

NEWS WIRES

Law enforcement authorities faced questions and criticism Thursday over how much time elapsed before they stormed an Uvalde elementary school classroom and put a stop to the rampage by a gunman who killed 19 children and two teachers. 

Investigators were also unable to say with any certainty whether an armed school district security officer outside Robb Elementary exchanged fire with the attacker, 18-year-old Salvador Ramos, when he first arrived on Tuesday.

The motive for the rampage — the nation's deadliest school shooting since Newtown, Connecticut, a decade ago — remained under investigation, with authorities saying Ramos had no known criminal or mental health history.

During the siege, which ended when a Border Patrol team burst in and shot Ramo to death, frustrated onlookers urged police officers to charge into the school, according to witnesses.

“Go in there! Go in there!” women shouted at the officers soon after the attack began, said Juan Carranza, 24, who watched the scene from outside his house, across the street from the school. 

Texas Department of Public Safety Director Steve McCraw said Wednesday that 40 minutes to an hour elapsed from when Ramos opened fire on the school security officer to when the tactical team shot him. 

But a department spokesman said later that authorities could not give a solid estimate of how long the gunman was in the school.

“The bottom line is law enforcement was there,” McCraw said. “They did engage immediately. They did contain (Ramos) in the classroom.”

Meanwhile, a law enforcement official familiar with the investigation said the Border Patrol agents had trouble breaching the classroom door and had to get a staff member to open the room with a key. The official spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to talk publicly about the investigation.

Javier Cazares, whose fourth grade daughter, Jacklyn Cazares, was killed in the attack, said he raced to the school when he heard about the shooting, arriving while police were still gathered outside.

Upset that police were not moving in, he raised the idea of charging into the school with several other bystanders.

“Let’s just rush in because the cops aren’t doing anything like they are supposed to,” he said. “More could have been done.”

“They were unprepared,” he added.

Carranza had watched as Ramos crashed his truck into a ditch outside the school, grabbed his AR-15-style semi-automatic rifle and shot at two people outside a funeral home, who ran away uninjured.

Lt. Christopher Olivarez of the Department of Public Safety told CNN that the school security officer outside was armed and that initial reports said he and Ramos exchanged gunfire. “But right now we’re trying to corroborate that information,” Olivarez said.

After entering the school, Ramos barricaded himself in a classroom and began to kill.

Carranza said the officers should have entered the school sooner.

“There were more of them. There was just one of him,” he said.

On Wednesday night, hundreds packed the bleachers at the town’s fairgrounds for a vigil. Some cried. Some closed their eyes tight, mouthing silent prayers. Parents wrapped their arms around their children as the speakers led prayers for healing.

Before attacking the school, Ramos shot and wounded his grandmother at the home they shared.

Neighbor Gilbert Gallegos, 82, who lives across the street and has known the family for decades, said he was puttering in his yard when he heard the shots.

Ramos ran out the front door and across the yard to a truck parked in front of the house and raced away: “He spun out, I mean fast,” spraying gravel in the air, Gallegos said.

Ramos' grandmother emerged covered in blood: “She says, ‘Berto, this is what he did. He shot me.’” She was hospitalized.

Gallegos said he had heard no arguments before or after the shots, and knew of no history of bullying or abuse of Ramos, whom he rarely saw.

Lorena Auguste was substitute teaching at Uvalde High School when she heard about the shooting and began frantically texting her niece, a fourth grader at Robb Elementary. Eventually she found out the girl was OK.

But that night, her niece had a question.

“Why did they do this to us?” the girl asked. “We’re good kids. We didn’t do anything wrong.”

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Desperation turns into sorrow in the aftermath of Texas school shooting

The Debate

In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America

Teenage gunman kills 19 students, 2 adults in Texas school shooting

L'Humanité

Le DVD de la semaine – « Je suis vivant ! » de Aldo Lado

Nos recommandations culturelles

Une saisissante variation du thème de l’enterré vivant initié par Edgar Poe. Dans ce premier film d’Aldo Lado, spécialiste du giallo, le thriller horrifique à l’italienne amorce un tournant gothique avec une incursion en Tchécoslovaquie.

Vincent Ostria

Poursuivons notre exploration du giallo, genre italien des années 1970 qui ne cesse d’intriguer, tant il a redéfini et bouleversé les codes du thriller horrifique. Prenons « Je suis vivant ! » (1971), premier film d’Aldo Lado, ancien assistant de Bernardo Bertolucci. Ce titre, clamé dans une des scènes d’ouverture, dit les choses clairement. Il est certes moins poétique que l’original italien, qui peut se traduire par « La Courte nuit des poupées de verre », mais il résume tout le drame distillé dans le film. Le héros, Gregory Moore (incarné par le jeune premier français Jean Sorel, familier du giallo), journaliste américain travaillant à Prague, est découvert inanimé dans un square.

De l’opaque à l’occulte

La voix off de son personnage affirme qu’il n’est pas mort, mais il est incapable de bouger un cil et ne semble même pas respirer. Tout le film, constitué de flash-backs, va retracer comment Gregory Moore a pu se retrouver dans cet état végétatif. Évidemment, tout ne sera pas résolu à la fin, car, comme dans les meilleurs giallo, il ne faut pas chercher de logique ni de rationalité dans l’intrigue. On n’est pas chez Conan Doyle ni chez Agatha Christie. Les événements s’opacifient de plus en plus au fur et à mesure que le récit progresse, et vont déboucher in fine dans l’occulte. Il ressort de tout cela que Moore a été victime d’une secte maléfique, également responsable de la disparition de sa petite amie.

Romantique, désuet, élégant...

Nimbé de l’atmosphère Mitteleuropa de la ville de Prague, sombrement photogénique, et sous-tendu par une brillante partition d’Ennio Morricone, qui flirte avec les dissonances atonales d’Arnold Schönberg, ce thriller est consacré à l’enquête du journaliste sur cette disparition incompréhensible, qui va le mener dans un monde étrange et dangereux. Une œuvre à la fois romantique, désuète, élégante et grinçante, où, sans convoquer la figure du meurtrier aux gants noirs et au grand couteau, typique du giallo, Aldo Lado amorce une veine fantastique illustrée plus tard par Dario Argento, qui lui aussi ira également puiser en Europe du Nord (Allemagne ou Suisse) des ambiances plus froides qui ont permis à ce genre baroque d’aborder un tournant gothique.

vod
France24 - Monde

Tunisie : le président Kaïs Saïed officialise la date du 25 juillet pour son référendum

Publié le : 26/05/2022 - 12:27

FRANCE 24 Suivre

Le président tunisien a publié mercredi un décret pour convoquer les électeurs le 25 juillet à un référendum sur une nouvelle constitution, selon le Journal officiel, ignorant les appels de l'opposition à revenir sur cette décision controversée.

Le président tunisien Kaïs Saïed a officialisé la date du 25 juillet pour la tenue d'un référendum sur une constitution amendée, censée marquer l'avènement d'une "nouvelle République", malgré les critiques dénonçant un processus bâclé, susceptible d'instaurer une autocratie.

La date du 25 juillet 2022, que Kaïs Saïed avait unilatéralement fixée en décembre, a été officialisée dans un décret présidentiel "portant convocation des électeurs pour un référendum sur un projet de nouvelle Constitution de la République tunisienne", publié mercredi 25 mai dans le Journal officiel.

Après des mois de blocage politique, le président tunisien, élu démocratiquement fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire, avant de le dissoudre fin mars.

"Dialogue national" excluant les partis

Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dévoilée en décembre, Kaïs Saïed avait annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet 2022, avant des législatives le 17 décembre.

Une consultation populaire en ligne organisée entre janvier et mars, et très largement boudée, a plébiscité l'instauration d'un régime présidentiel que Kaïs Saïed appelle de ses vœux, à la place du système hybride actuel, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.

Le président a nommé vendredi un juriste proche de lui, Sadok Belaïd, à la tête d'une commission chargée d'élaborer la nouvelle constitution à travers un "dialogue national", dont les partis politiques ont été exclus.

Conviée à ce dialogue, la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, acteur incontournable de la scène politique tunisienne, refuse d'y participer. 

Pour l'UGTT, le dialogue dans le format proposé par Kaïs Saïed vise à "cautionner des conclusions décidées unilatéralement à l'avance et [à] les faire passer par la force comme des faits accomplis."

Dans la même édition du Journal officiel, Kaïs Saïed a publié un second décret stipulant que le texte de la nouvelle constitution qu'il préconise serait publié "au plus tard le 30 juin", avant d'être soumis à référendum.

Par ces décisions, il fait fi des critiques de ses opposants qui l'accusent de chercher à rétablir une autocratie dans le pays qui fut en 2011 le berceau du Printemps arabe en renversant la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed

Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique

L'Entretien de France 24

Samir Saïd, ministre tunisien de l'Économie : "Les réformes ont été trop longtemps retardées"

Valeurs Actuelles

Pas-de-Calais : 21 kilos de cocaïne retrouvés sur une plage

Un promeneur a fait une découverte à laquelle il ne s’attendait pas le jour de l’Ascension. Sur une plage de Berck, dans le Pas-de-Calais, le riverain a découvert 21 kilos de cocaïne répartis dans plusieurs paquets. Il a ainsi prévenu la police dans la matinée du jeudi 26 mai, relate CNews. Le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer, Patrick Leleu, a confirmé la trouvaille. Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire.

Des paquets de drogues échoués sur les plages ?

Ces 21 kilos de cocaïne sont toutefois loin de surprendre puisque d’autres trouvailles comme celles-ci ont déjà été faites par le passé. CNews rappelle qu’en novembre 2019, 1 600 kg de cocaïne avaient été retrouvés sur les plages du Nord. Le parquet de Rennes, en Bretagne, avait affirmé à l’époque que cette drogue venait de Colombie. Et « l’hypothèse la plus probable est qu’elle viendrait d’un bateau, plutôt du large que de la terre », avait également indiqué le parquet, comme le relate CNews.

Niveau record de saisies en 2021

Malgré des démantèlements orchestrés par la police nationale, les trafics de stupéfiants sont loin de s’arrêter en France. En février dernier, le ministre des Comptes publics avait annoncé que 115 tonnes de stupéfiants avaient été saisies par les autorités en 2021. Ce chiffre a bondi par rapport à l’année précédente. « Entre 2020 et 2021, les saisies de la douane ont augmenté de 30 %, de 90 tonnes de stupéfiants à 115 tonnes », avait encore confirmé le ministre en février 2022. Avant de parler d’un niveau « historique ».

Boulogne-sur-mer : les dernières actualités

“Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

Pas-de-Calais : un homme jugé pour l’incendie de plusieurs églises

Pas-de-Calais : un fourgon avec des migrants à bord arrêté près de Wimereux

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le rail d’or pour Dalva

Nos recommandations culturelles

Créés par Jean Roy et l’association des cheminots cinéphiles ceux du rail, ces récompenses ont couronné deux femmes cinéastes. 

Les femmes ont pris le pouvoir lors des rails d’or, les prix remis par ceux du rail, l’association des cheminots cinéphiles. Le rail d’or du long métrage est revenu à Emmanuelle Nicot pour son superbe film Dalva, récit de la reconstruction d’une jeune fille victime d’inceste, encore sous l’emprise affective de son père.

La jeune cinéaste dont le film sortira à la fin de l’année 2022 s’est réjouie de cette récompense pour cette œuvre qui a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille pendant le festival. Pour le court métrage, le rail d’or est décerné à l’Espagnole Estibaliz Urresola Solaguren pour Cuerdas. Elle y confronte une chorale de femmes à un choix cornélien après l’arrêt des subventions municipales.

Disparaître ou accepter le financement de l’entreprise la plus polluante du secteur. Le rail d’or, fondé en 1992, à l’initiative du critique de l’Humanité Jean Roy et du cheminot André Gomar, choisit ses lauréats parmi les films présentés à la Semaine de la Critique.

Dalva, portrait d’une trop jeune femme

Dalva, d’Emmanuelle Nicot, France, 1 h 20

Un choc viscéral et une entrée en matière qui saisissent d’emblée. Des cris et des pleurs, Dalva résiste autant qu’elle peut pour éviter d’être arrachée à son père. Les services sociaux éloignent cette fillette de 12 ans, victime d’inceste. Dalva ne voit pas où est le mal, se dit amoureuse de son père. D’ailleurs, au foyer où elle a été prise en charge par Jayden (Alexis Manenti), un éducateur social, elle continue de s’habiller comme son père le lui a appris. Elle se veut féminine, maquillée et apprêtée. Elle reste volontairement à l’écart, animée par l’envie de retourner dans les bras de son père incarcéré. La rencontre avec Samia, une autre fille du foyer, fait peu à peu bouger les lignes.

Révélée par À l’arraché, un court métrage multiprimé dans les festivals, Emmanuelle Nicot signe avec ce premier long métrage une œuvre éprouvante et magnifique. S’il est question d’inceste, la jeune cinéaste s’attache surtout au long processus émancipateur, à l’accompagnement des victimes, à la puissance et à la complexité des sentiments à cet âge charnière, dernières prémices à l’adolescence. Sa manière de décortiquer les ambiguïtés de l’amour et son dévoiement intrigue. Outre sa mise en scène qui alterne une caméra portée et un filmage plus posé, un scénario maîtrisé qui dessine peu à peu son héroïne, le long métrage est porté par Zelda Samson, une comédienne non professionnelle choisie après un casting sauvage. Elle est renversante en Dalva qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’emprise de son père. On retrouve aussi avec plaisir Alexis Manenti, l’un des trois policiers de la BAC des Misérables de Ladj Ly, impressionnant en travailleur social à la sensibilité exacerbée. Sur un sujet sensible, la cinéaste brosse un portrait lumineux, tout en finesse et en délicatesse. M. M.

Valeurs Actuelles

Yvelines : un adolescent de 15 ans tente de braquer… un véhicule de la BAC

Les policiers de la BAC ont procédé à une drôle d’interpellation, dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai à Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). Vers minuit, raconte le site spécialisé Actu 17, une patrouille de policiers circulant en voiture banalisée aperçoit un jeune homme au loin. Habillé de noir et dissimulé par un masque chirurgical, il se tient au milieu de la route, et semble vouloir barrer la route des voitures s’aventurant dans le quartier.

Comprenant qu’il a affaire à des policiers, l’individu rejoint d’abord un complice qui patientait sur le trottoir. Ce dernier prend alors la fuite, laissant son compère seul face aux policiers. Les policiers l’immobilisent et découvrent en le fouillant un pochon de cannabis… ainsi qu’un couteau, portant une lame longue de 15 centimètres.

Il voulait revendre des voitures

Un attirail qui rend l’affaire nettement moins amusante. Interpellé, le porteur du couteau se révèle être un fugueur âgé de 15 ans, déjà défavorablement connu des services de police. Sans attendre, les policiers décident de l’amener au commissariat de Plaisir. C’est sur le chemin, relate Actu 17, que le jeune homme confie aux policiers qu’il avait l’intention de braquer une voiture afin de la revendre. Vendredi 27 mai en fin de matinée, il était toujours en garde à vue.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

'Switch off the TV': Former Russian-state journalist's plea to Russians

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Zhanna Agalakova quit her job as a journalist in March for Channel One, a Russian state-controlled TV channel, over the invasion of Ukraine, she's now in hiding.

In an interview with BBC Newsnight, she urged people in Russia to switch off their TVs if they wanted the truth about the war in Ukraine.

"It's a brainwashing machine," she told David Grossman.

Watch the full interview Friday 27 May on BBC Two at 22:30 BST (UK only).

France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'Humanité

Compétition. Avec Close, Lukas Dhont danse avec sa caméra

Nos recommandations culturelles

Ce deuxième long métrage du cinéaste belge, caméra d’or en 2018 avec Girl, est le récit tendu d’une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux préadolescents, qui vire au drame. Un véritable choc esthétique.

Michaël Mélinard

Close, de Lukas Dhont, Belgique, 1 h 45

Close signifie à la fois proche et fermé. Ce titre polysémique résonne comme l’affirmation au premier plan de l’intime. Il dévoile aussi une partie des injonctions contradictoires et des obstacles à surmonter pour imposer son identité. Avec Girl, le cinéaste belge Lukas Dhont a décroché la caméra d’or en 2018. Close l’impose comme un sérieux prétendant à la palme d’or. Car cette histoire d’amitié solaire entre deux garçons offre une leçon de cinéma. Des travellings somptueux, une composition des plans splendide, des changements de focale audacieux, une économie de mots salutaires assoient sa maîtrise filmique. Au ballet de Girl, il a substitué les courses effrénées dans les champs de fleurs, la rugosité du hockey sur glace et les bagarres de garçons à la lisière de l’adolescence. Avec un sens inouï de la chorégraphie. Enfant, Lukas Dhont s’est rêvé danseur, il l’est devenu ­caméra en main.

Il serait néanmoins erroné de le réduire à un talentueux for­malisme. Son cinéma est aussi lourd de sens. Tout comme l’autre grand film d’amitié enfantine de la compétition, Armageddon Time. Comme James Gray, Lukas Dhont regarde la fin d’un monde ouvrir une nouvelle ère. Mais là où le ­cinéaste états-unien donne à voir une difficulté à être ensemble, Dhont travaille sur la proxi­mité fusionnelle des personnages. En effet, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele) sont amis à la vie à la mort. L’insouciance des deux inséparables s’étiole avec les premières interrogations sur la nature de leur relation. Léo prend une infime distance. Rémi ne la supporte pas. Survient alors un drame.

Si le récit laisse peu de place à la surprise, c’est qu’il apparaît comme une évidence. Avec son coscénariste, Angelo Tijssens, le cinéaste a su trouver le ton et dessiner les enjeux narratifs les plus justes dans ce film incandescent. Dans un écrin queer discret, Dhont délivre une œuvre délicate et émouvante. Un des grands chocs esthétiques de la compétition.

Compétition  Le nouveau bébé de Kore-eda est « bien né »

Les Bonnes Étoiles, de Hirokazu Kore-eda, Japon-Corée, 2 h 9

Le cinéaste japonais, palme d’or en 2018, continue d’explorer ses thématiques fétiches : l’enfance et la famille dans un environnement économique et social contraint. Après une incursion ratée en France avec la Vérité, il exporte avec plus de réussite son univers en Corée du Sud. Les Bonnes Étoiles rassemblent, dans un mélange de road movie et de polar, deux trafiquants d’enfants, un bébé, sa mère et un jeune orphelin. Le récit commence avec une tentative d’abandon. S’ensuit un jeu de poker menteur avec la police pour trouver au bébé des parents adoptifs. La faculté de Kore-eda à saisir les inflexions et les évolutions de ses personnages est l’une de ses plus évidentes qualités. Le résultat est splendide. Seul bémol, la musique prend trop de place, comme si le cinéaste manquait de confiance en ses images, pourtant magnifiques. M. M.

 

 

Festival de Cannes 2022cinémabelgiqueCinéma japonais
Opex 360

La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

site Internet

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

Valeurs Actuelles

Marseille : l’homme poignardé au nom de “Dieu“ devant un collège est mort

Il a succombé à ses blessures dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai. Après une attaque au couteau survenue devant le groupe scolaire Sévigné – rassemblant une école, un collège et un lycée – à Marseille, un mort est à déplorer, relate Le Point. Le 10 mai dernier, un homme a été victime de coups de couteau au niveau du thorax dans le 13e arrondissement de la cité phocéenne. D’autres sources assurent qu’il aurait été touché à la gorge. Ce médecin-militaire d’une trentaine d’années venait chercher ses deux enfants à l’école, lorsqu’il avait été pris à parti par un individu armé d’un couteau, déjà connu des services de police pour des délits liés aux stupéfiants. Le pronostic vital de la victime était engagé. Elle est finalement décédée une quinzaine de jours plus tard.

La piste terroriste écartée

Comme le rappelle Le Point, des témoins auraient indiqué que l’individu à l’origine de l’agression, âgé de 23 ans et de nationalité française, aurait évoqué le « diable » ainsi que « Dieu » au moment de son arrestation. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pourtant pas saisi de l’affaire. La perquisition réalisée n’aurait pas apporté d’éléments menant à une piste terroriste. Une information judiciaire pour tentative d’homicide volontaire a donc été ouverte par le parquet de Marseille, relate Le Point. L’homme est toujours en détention provisoire en prison.

Marseille : les dernières actualités

Marseille : le phénomène des voitures “désossées” prend de l’ampleur, les habitants n’en peuvent plus

Marseille : Un homme victime d’un coup de couteau lors d’une rixe près de la gare Saint-Charles

Une crèche de Marseille fermée après des tirs de Kalachnikov à proximité

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

souligné Navy Lookout

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

de remise à niveau

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

@HMNBDevonporthttps://t.co/ub76YHpQSCpic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

Valeurs Actuelles

“C’était un fêlé” : l’étrange profil du suspect du meurtre du nonagénaire juif à La Duchère

Les habitants de l’avenue du Plateau sont encore ébranlés par le drame. Mardi 17 mai, René Hadjadj, 89 ans, décrit par un voisin comme « un Juif algérien que tout le monde aimait bien », est mort. Il aurait été poussé de l’un des étages de l’immeuble où il habitait, situé avenue du Plateau dans le quartier de La Duchère (9e arrondissement de Lyon). Les autorités ont d’abord évoqué la piste d’un homicide à caractère antisémite, mais cette hypothèse a été finalement écartée. Le principal suspect serait un voisin proche du vieil homme : Rachid Kheniche, « un Kabyle, un type bizarre », selon le même témoin au Progrès ce vendredi 27 mai. Les riverains sont unanimes à ce sujet : l’homme de 51 ans, soupçonné d’avoir tué le presque nonagénaire, avait un profil étrange.

Une bagarre et un « doigt croqué »

Rachid Kheniche serait même dérangé mentalement selon un habitant : « C’était un fêlé ! Il a eu des problèmes avec des tas de gens. » Et de citer une affaire où le quinquagénaire se serait fait « croquer un doigt par un voisin ». Le Progrès rapporte que l’acte remonterait au 3 janvier dernier. Rachid Kheniche se serait bagarré avec un voisin qui sortait de l’hôpital. Faisant une crise d’épilepsie, l’homme aurait alors fortement mordu la main de Rachid Kheniche. L’un de ses doigts aurait été sectionné. Le parquet de Lyon a indiqué au Progrès que la justice avait convoqué les deux hommes, en avril, pour une composition pénale pour violences réciproques.

Un comportement inquiétant

Le suspect du meurtre de René Hadjadj aurait également des habitudes bizarres. La semaine précédant le drame, un habitant aurait entendu d’effrayantes incantations nocturnes, parlant même de « chants malsains qui duraient des heures ». Rachid Kheniche n’hésitait pas non plus à accrocher des gris-gris et à disposer une sorte de couronne mortuaire à l’extérieur. Cela lui arrivait également d’allumer des bougies ou de faire brûler de l’encens dehors. Un autre témoin a enfin pointé au quotidien régional un comportement impulsif voire violent : « Il pouvait donner des grands coups de poing dans le mur pendant les matchs de foot. » Ou encore, « cela lui est arrivé aussi deux fois de crier dans un porte-voix la nuit sur son balcon des mots incompréhensibles. » 

Lyon : les dernières actualités

Une cinquantaine d’individus s’affrontent à coups de mortiers d’artifice lors d’une rixe géante près de Lyon

Vénissieux : lors d’un contrôle, un individu essaie d’étrangler un policier

Législatives : un incendie ravage la maison d’une candidate Reconquête !, “aucune piste n’est exclue”

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

Planes para viajar por España con perro: bodegas, golf o un parque acuático

LONELY PLANET

Cada vez son más los turistas que se mueven acompañados de sus mascotas, y ciudades, espacios naturales y establecimientos se adaptan a ellos

En España hay cerca de 10 millones de personas que tienen un perro en la familia y más de mil hoteles que admiten mascotas. Y cada vez hay más blogs específicos con información que facilitan el viaje. Uno de los más completos es el que protagoniza Pipper, el primer perro influencer que ha dado la vuelta a España para dar a conocer los destinos más amables para quienes viajan con mascota. Su creador, Pablo Muñoz Gabilondo, acaba de publicar la primera guía de viajes, escrita a dos manos y dos patas, que analiza los lugares accesibles con perro de compañía en toda España: medios de transporte, playas, museos, castillos, hostelería… una información que se puede ampliar y actualizar a través de códigos QR que aparecen en cada capítulo. Estas son algunas de sus propuestas dog friendly.

Más información: en la nueva guía 'España con Perro', de Pablo Muñoz Gabilondo (GeoPlaneta) y en lonelyplanet.es

País Vasco adora a los perros

Las tres capitales vascas —Bilbao, San Sebastián y Vitoria-Gazteiz— figuran entre las ciudades españolas más amigables con los perros. En San Sebastián, por ejemplo, hay hasta tres playas urbanas (La Concha, Ondarreta y Zurriola) abiertas a las mascotas caninas del 1 de octubre al 31 de mayo. Donosti dispone asimismo de numerosas zonas verdes —como el monte Urgull, coronado por su castillo— donde se puede pasear con perros sueltos a horas concretas. Además, por toda la ciudad proliferan bares y restaurantes que admiten perros, al igual que en los autobuses urbanos e interurbanos. En la provincia de Gipuzkoa hay varios arenales donde los perros pueden disfrutar con libertad y propuestas turísticas que los tienen en cuenta, como las excursiones guiadas por el geoparque de la Costa Vasca

Bilbao es asimismo una ciudad amistosa con los canes, que pueden moverse en tranvía (con sus dueños y siempre que lleven correa), y abundan los alojamientos, restaurantes, bares y cafeterías donde se les permite la entrada. El Ayuntamiento bilbaíno ha creado una decena de zonas de esparcimiento canino, donde los perros (excepto aquellos catalogados como peligrosos) pueden ir sueltos a unas horas concretas, y también pueden subir a las barquillas del puente colgante y transbordador Bizkaia, que une Getxo y Portugalete.

En el hotel Palacio Urgoiti, en Mungia, los perros bien educados son bienvenidos. Y como ruta para disfrutar de la naturaleza vizcaína, una propuesta: el parque natural Gorbeia, al que se puede acceder pero siempre con el perro atado, pues abundan los rebaños de ovejas guardados por imponentes mastines.

Otro oasis perruno es la verde Vitoria-Gasteiz, con sus numerosos parques urbanos y rodeada de bosques y humedales. Casi todo el centro es peatonal, y en muchos de sus bares y restaurantes les dejan entrar. En el tranvía de Vitoria pueden viajar atados sin bozal y sin límite de tamaño, pero a los autobuses solo pueden subir los perritos pequeños y en transportín. 

ampliar foto

Pero si lo que nos lleva a viajar hasta Álava son sus vinos riojanos, Bodegas Lozano, en Leza, muy cerca de Laguardia, admite perros en algunos de sus programas de enoturismo. Pero mucho cuidado: pasear con el perro entre las vides tiene sus riesgos, ya que las uvas pueden sentarles mal si se las comen.

Por las rías gallegas

Pazos señoriales, jardines frondosos con camelias, playas como las de O Grove (Pontevedra), coquetos pueblos y ciudades de piedra, pequeñas aldeas llenas de encanto… las Rías Baixas son otro destino donde se puede disfrutar mucho. Pasear por sus pueblos y paisajes naturales con el perro es gratis, pero hay lugares como las islas Cíes donde no está permitido ir con mascotas. Sí se puede en cambio navegar por la ría y disfrutar del paisaje en los barcos entre Vigo y Moaña, siempre que los animales vayan atados y tranquilos. Una curiosidad: en el paseo marítimo de Moaña hay un monumento a los perros maltratados o abandonados, uno de los primeros que se hicieron sobre este sensible tema. También hay dos playas caninas en Vigo: A Foz y A Calzoa, contiguas y separadas por la desembocadura de Lagares. 

También es un gusto pasear con el perro por el centro peatonal de Pontevedra, seguir la ruta de las camelias visitando jardines románticos como los del pazo de Lourizán o el pazo de Oca, o pasar un gran día en las playas de O Grove, O Espiño o en O Portiño.

Si escogemos las Rías Altas, en Lugo, podremos disfrutar de la monumental playa de las Catedrales o la de Punta Corveira, un arenal kilométrico en el que es fácil ver a la gente paseando con sus animales de compañía. Y en la Galicia interior está la Ribeira Sacra, con alojamientos que admiten mascotas.

Málaga, destino ‘dog friendly’

Málaga es uno de los mejores destinos en España para viajar con perros: hay cafés, restaurantes hoteles y atracciones turísticas que aceptan la entrada de mascotas. Y por toda la provincia hay campos de golf y playas donde los dueños pueden entrar con sus cánidos amigos. Málaga también fue la primera ciudad que implantó un censo de ADN canino para ayudar a mantener las calles sin excrementos. Una iniciativa que permite poder sancionar a quienes abandonan los excrementos de las mascotas en la calle y que ha servido de ejemplo para más de 50 poblaciones españolas que también lo han implantado.

ampliar foto

En general, se respira tolerancia y bienvenida hacia los visitantes con mascotas, incluso en el Jardín Botánico de la Concepción donde podremos pasear con el perro (atado) entre jardines tropicales y subtropicales. Otros planes incluyen hacer excursiones por la costa malagueña en catamarán, practicar el golf en el primer campo dog friendy de la zona, el del Lauro Golf Resort, o descubrir tres de las mejores playas caninas de España: la de Torre del Mar (que tiene incluso pipican y una zona de juegos enorme), la playa para perros de Fuengirola, con duchas caninas, o la del Pinillo en Marbella, de arena y con duchas para perros. 

El municipio malagueño de Antequera tiene incluso un distintivo especial, “mascotas bienvenidas”, que lucen restaurantes, bares o espacios culturales. Su famoso Torcal, uno de sus principales atractivos de los alrededores, se puede recorrer con perro (sujeto). En 2020 la ciudad inauguró el parque de la Glorieta de Rojas Pérez dedicado a perros famosos, reales o de ficción, como el japonés Hachiko, la cosmonauta Laika o Snoopy.

Caminatas por los Pirineos

En el pueblo medieval de Aínsa, en el corazón del Pirineo de Huesca, la visita turística puede comenzar en un espacio como el Eco Museo Centro de Visitantes del Castillo de Aínsa, dedicado a la flora y la fauna pirenaica. Para visitar una de sus joyas, el aviario en el que viven aves accidentadas que no pueden devolverse a su entorno natural, hay que controlar a las mascotas y asegurarse de que están tranquilas.

Cualquier otro pueblo de los Pirineos merece la pena. Es el caso de Alquézar, punto de entrada al parque natural de la Sierra y Cañones de Guara, donde los perros han de ir atados porque la presencia de ciertos animales, como los buitres, pueden asustarles. La asociación Aragonesa de Actividades Caninas CanyonCan está especializada en rutas de montaña y deportes activos con mascotas.

Otro espacio dog friendly en Pirineos es el pueblo de Cofita, cerca de Barbastro, donde las Bodegas Sers elaboran vino de Somontano. Aunque la legislación prohíbe la entrada de animales en zonas de elaboración de alimentos, la bodega ha habilitado un jardín de juegos cerrado para las mascotas mientras se hace la visita y permite que acompañen a los humanos en la sala de cata.

En el parque nacional de Ordesa y Monte Perdido, en el Pirineo oscense, todavía se tolera el acceso con mascotas caninas, aunque hay fuertes presiones para que se prohíba (como ya ocurre en la parte francesa de la cordillera, el llamado Parque Nacional de los Pirineos). Aun así, deben ir bien atados.

ampliar foto

Gijón, pionera en turismo perruno

Gijón (Asturias) fue una de las primeras ciudades españolas en recibir a los turistas con perro con los brazos abiertos. Muchos bares, sidrerías, cafeterías y comercios permiten la entrada a las mascotas bien educadas, al igual que espacios culturales como Laboral. La ciudad tiene más de 40 zonas dentro de los parques donde los perros pueden moverse libremente, y una playa canina abierta todo el año: la de Cervigón (El Rinconín). Los transportes públicos todavía tienen bastantes restricciones, aunque los trenes de Cercanías sí que admiten perros de todos los tamaños.

En Oviedo, en cambio, las posibilidades son más limitadas, tanto en playas como en establecimientos. Una curiosidad es el monumento a Rufo, en la céntrica calle del Doctor Casal. Este perro vagabundo, muy querido por los ovetenses, murió en 1997 y unos años más tarde se levantó esta escultura sufragada por los ciudadanos.

Sin salir de Principado hay algunas aventuras en la naturaleza que se pueden hacer con las mascotas, como el senderismo por la ruta del Cares o el descenso en canoa del Sella, en compañías que admiten perros y les facilitan chaleco flotador, o la subida a los lagos de Covadonga o a los Picos de Europa, siempre con el perro atado ya que hay mucho ganado suelto. Y en cuanto a playas caninas, en los últimos años se han habilitado bastantes, incluso en verano. En general son poco atractivas, a excepción del Playón de Bayas, en Castrillón.

ampliar foto

Campos para correr como un galgo

Entre las regiones del interior peninsular, la provincia de Burgos destaca por su buena acogida a los visitantes con perro. Su capital, por ejemplo tiene una buena oferta de establecimientos que acogen a huéspedes con mascotas. Podremos dar un agradable paseo por las calles del centro, los alrededores de la maravillosa catedral gótica o el monasterio de las Huelgas. Y hay zonas verdes muy atractivas por las que pasear con el perro, como el cauce del río Arlanzón, el parque del Castillo o el paseo del Espolón.

Más allá de la ciudad, Burgos tiene parajes como Clunia, una ciudad romana en la que los perros pueden pasear, atados con correa, entre los restos del foro, su basílica, templos y termas. O por pueblos como Covarrubias, Silos o Lerma. Una parada imprescindible para los amantes de la naturaleza es Poza de la Sal, donde nació el naturalista Félix Rodríguez de la Fuente. Hoy se puede uno acercar a su obra y su legado en el Espacio Medioambiental de Poza, donde se le recuerda y los perros son bienvenidos.

Uno de los lugares donde más disfrutaremos del paseo con nuestra mascota es La Metrópoli Verde, un espacio dentro del parque natural de los Montes Obarenes, al norte de la provincia. Se trata de una ciudad natural, donde no hay nada de hormigón ni ladrillos, sino un inmenso bosque con muchas rutas señalizadas como si fueran calles o barrios. Es un lugar lleno de bonitos recovecos, como el barrio de las Hayas, que cambia de colores según la época del año, y muchos caminos que se abren paso entre acebos, robles, encinas, secuoyas, pinos y castaños centenarios. No lejos de allí queda  Frías, uno de los pueblos más bonitos de la comarca de Las Merindades.

Desde 2019, la localidad salmantina de Alba de Tormes, a unos 20 kilómetros de Salamanca, tiene el título de villa dog friendly, una iniciativa que ha habilitado monumentos, restaurantes y alojamientos para facilitar la visita a los turistas con mascota. Merece la pena acercarse a esta villa donde murió y fue enterrada santa Teresa de Jesús. Los restos del gran palacio Ducal, donde está la oficina de turismo, dominan la parte alta de la población. A su torre del homenaje se puede entrar con perro, y la sorpresa son los magníficos frescos renacentistas que representan la batalla de Mühlberg. 

ampliar foto

'Perreando' en Cataluña

Barcelona es una de ciudades españolas que reciben más turistas, y muchos llegan con sus mascotas. Sin embargo, muchos de sus parques no permiten el acceso (ni atados) a los animales, y otros prohíben que anden sueltos. En compensación, hay lugares turísticos que sí los permiten, como el Poble Espanyol, la Casa Batlló o la fundación Fran Daurel. Los perros pueden viajar en metro o tranvía con correa corta y bozal, e incluso en Rodalies (Cercanías de Cataluña) pero respetando ciertas normas. 

En verano podremos refrescarnos con nuestra mascota en un estupendo parque acuático para perros en la localidad de La Roca del Vallés (Perros al agua), a unos 40 minutos de Barcelona. Allí los humanos no se pueden meter dentro del agua, pero sí acompañar a sus mascotas mientras estas chapotean en los lagos artificiales o corretean por sus zonas verdes. En la provincia hay en verano ocho playas para perros, entre ellas la del Llevant, en la misma capital; la de Les Salines, en Cubelles; la de Pineda de Mar; la de la Conca, en Malgrat de Mar, o la playa de Vallcarca, en Sitges.

En Girona están algunas de las mejores playas caninas de España, con buenos hoteles y restaurantes donde los animales de compañía son bien recibidos. Para los que prefieran el interior, Girona tiene espacios bellísimos, como el paisaje volcánico de La Garrotxa, con excursiones entre bosques frondosos para acceder a la cumbre de sus volcanes apagados. Allí espera el restaurante Ca L’Enric, con una estrella Michelin, que admite perros siempre que se indique en el momento de hacer la reserva.

Los 200 kilómetros de Costa Brava que van desde Portbou hasta Blanes son de los destinos más amables para los viajeros con mascotas, con más facilidades que en otras zonas de la Península para disfrutar de todos los espacios y encontrar alojamientos. Además, destacan sus playas caninas, siete en total, entre las que está la de la Rubina, en Empuriabrava (la zona canina está en un extremo, junto al espigón, y es apta para baño de perros y humanos). Muy cerca hay otras, como la del camping Castell Mar, que incluso tiene un menú para perros; la del Rec del Molí, en L’Escana o la de Sant Jordi en Llançà

En España hay 110 playas caninas, un porcentaje bastante pequeño. Y no todas son buenas ni reúnen las condiciones para disfrutar del baño. En ocasiones es necesario, además, llevar atado el perro en todo momento o sacar un carné específico. Cada ayuntamiento tiene sus propias normativas sobre animales y playas, así que conviene informarse antes de elegir dónde pasar las vacaciones. 

Otra opción que no abunda son los parques acuáticos específicos para perros, como los que existen en Alicante (Trust Resort), en Barcelona (Perros al agua) o Castellón (Gos Aventura). En otras comunidades, como Madrid, hay piscinas más pequeñas para perros donde pasar el día y con unas normas de cumplimiento obligado.

De los 16 parques nacionales españoles, solo nueve se pueden visitar con perros (sujetos por correa): Picos de Europa (en Asturias, León y Cantabria), Teide (Tenerife), Aigüestortes i Estany de Sant Maurici (Lleida), Garajonay (La Gomera), Sierra Nevada (Granada y Almería), Cabañeros (Ciudad Real y Toledo), Monfragüe (Cáceres), Sierra de Guadarrama (Segovia y Comunidad de Madrid) y el ya mencionado de Ordesa y Monte Perdido (Huesca). Está prohibido soltar al perro porque son entornos naturales frágiles y su presencia, si se alejan de los senderos, puede asustar a los animales salvajes o alterar su ecosistema.

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

France24 - Monde

En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller

Publié le : 20/05/2022 - 19:12

Guillaume GRALLET Suivre

De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.

"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.

Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - Monde

Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information

Publié le : 19/05/2022 - 18:03

Sébastian SEIBT Suivre

L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.

Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.

L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.

Faux suicides et trafic d’organes bidon

Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.

À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.

Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…

"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.

Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.

Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.

Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.

Le retour de "l’usine à trolls" russe

Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.

Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.

Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.

Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.

Opportunisme à Pékin et Téhéran

Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.

Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.

Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.

Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.

Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.

Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR RAPPORT DE FORCE

Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Guerre en Ukraine

Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

GÉOPOLITIQUE

Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

Opex 360

Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.

En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.

Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.

Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].

A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.

Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».

#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022

En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.

« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.

Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».

Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.

Photo : archive – AAE

Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.

En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.

Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.

Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].

A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.

Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».

#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022

En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.

« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.

Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».

Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.

Photo : archive – AAE

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.

En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.

Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.

Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].

A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.

Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».

#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022

En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.

« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.

Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».

Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.

Photo : archive – AAE

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Alors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.

En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.

Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.

Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].

A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.

Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».

a indiqué

#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022

#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

#Barkhane@BARKHANE_OPpic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022

May 22, 2022

En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.

« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.

Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».

Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.

Photo : archive – AAE

BBC

Drought's devastating toll on Somalia's children

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

East Africa is in the middle of a years-long drought after four consecutive failed rainy seasons – with Somalia one of the worst affected.

The United Nations is warning that the country risks famine should global food prices continue to rise.

Rukia Yacoub, deputy director for the World Food Programme in East Africa told the BBC that only 15 per cent of its Somalia appeal has been funded and the need is increasing everyday.

And as the drought rages on – it’s children many are worried about. The UN estimates 1.4 million children in Somalia will suffer from malnutrition this year.

Some of the most severe cases are brought Banadir Hospital in the capital Mogadishu for treatment, but when the BBC visited, every bed in the specialist ward was already taken leaving no room for new arrivals.

Our Africa correspondent, Catherine Byaruhanga has been to the country and sent us this report.

France24 - Monde

Roland-Garros en direct : Djokovic et Nadal ne concèdent pas de sets

Publié le : 27/05/2022 - 10:28Modifié le : 27/05/2022 - 18:06

Romain HOUEIX Suivre

La journée du 27 mai voit les favoris au titre final, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz, jouer leur troisième tour. Dans le tableau féminin, la Française Diane Parry veut continuer sa belle aventure. Suivez la journée en direct.

Le phénomène Carlos Alcaraz (6e), qui s'est fait quelques frayeurs au 2e tour, aura les honneurs de la session de nuit vendredi 27 mai sur le Central, qui accueillera pour la deuxième fois Diane Parry.

La Française de 19 ans avait remporté lundi sur ce court son match de premier tour face à la tenante du titre, Barbora Krejcikova. Elle y affrontera cette fois l'Américaine Sloane Stephens (64e), finaliste à Paris en 2018 et lauréate de l'US Open 2017.

Juste avant, le Philippe-Chatrier a vu s'opposer le n°1 mondial Novak Djokovic et le Slovène Aljaz Bedene (195e), tandis qu'en soirée, Alcaraz rencontrera l'Américain Sebastian Korda, 30e mondial. Autre survivant sur le fil au tour précédent, l'Allemand Alexander Zverev, 3e mondial, tentera lui de décrocher sa place pour les 8es de finale sur le Suzanne Lenglen en fin de journée, juste après le duel opposant Rafael Nadal au Néerlandais Botic van de Zandschulp. 

Suivez en direct les principaux développements

  • 17 h 06 : Djokovic expéditif

Il n'a fallu que 1 h 44 au n° 1 mondial pour croquer Aljaz Bedene. Le Serbe a rendez-vous avec Diego Schwartzman en huitième de finale.

  • 16 h 20 : Nadal et Djokovic sont lancés

Les deux monstres sacrés du tennis ont tous les deux remporté leur premier set. Le n° 1 mondial fait face au Slovène Aljaz Bedene tandis que l'Espagnol est défié par le Néerlandais Botic van de Zandschulp.

  • 15 h 55 : Gauff et Mertens en 8es, Kerber out

L'Américaine "Coco" Gauff a tranquillement battu Kaia Kanepi sur le court Suzanne-Lenglen (6-3, 6-4). Elle affrontera Elise Mertens, vainqueure sur le court numéro 7 de Varvara Gracheva (6-2, 6-3).

Fin de parcours pour Angélique Kerber en revanche. L'Allemande s'est inclinée face à Aliaksandra Sasnovich (6-4, 7-6[5]) 

  • 15 h 05 : Leylah Fernandez en huitièmes de finale

Après une longue bataille, la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans, s'est imposée face à la Suissesse Belinda Bencic (7-5, 3-6, 7-5).

Elle rejoint, pour la première fois de sa carrière, les huitièmes de finale à Roland-Garros. Elle sera opposée à Amanda Anisimova.

  • 13 h 58 : Schwartzman écarte Dimitrov et attend Djokovic

L'Argentin Diego Schwartzman, 16e mondial, a dominé le Bulgare Grigor Dimitrov (21e), 6-3, 6-1, 6-2, et pourrait affronter Novak Djokovic en huitièmes de finale.

Après des débuts un peu compliqués – il a dû remonter deux sets de retard face à l'Espagnol Jaume Munar au deuxième tour –, le demi-finaliste de l'édition 2020 monte en puissance.

Face à Dimitrov, qui n'avait pourtant lâché que dix jeux lors de ses deux premiers tours, Schwartzman a su dès le départ prendre le contrôle du jeu pour ne plus le lâcher. Et quand en début de troisième set, le Bulgare a semblé se rebeller en réalisant le break d'entrée, Schwartzman a vite remis les pendules à l'heure, enchaînant six jeux d'affilée pour s'imposer en 2 h 15. "El Peque" prend ainsi sa revanche sur leur récente rencontre à Madrid où Dimitrov l'avait sèchement battu 6-0, 6-3.

Au prochain tour, Schwartzman pourrait tomber sur un adversaire autrement plus coriace en la personne de Djokovic. Pour cela, le Serbe doit d'abord battre ce vendredi au troisième tour le Slovène Aljaz Bedene (195e).

Pour le moment, les affrontements entre les deux hommes ont toujours tourné à l'avantage du numéro 1 mondial (6 victoires à 0), mais comme l'a fait remarquer l'Argentin juste après sa victoire, "quand on s'est affrontés ici (en 2017), ça s'était fini en cinq sets, donc qui sait. Je me sens bien à Paris, j'ai beaucoup de bons souvenirs ici, donc on verra bien."

  • 11 h : les matches ont débuté

C'est le début de la sixième journée de Roland-Garros du côté de la Porte d'Auteuil !

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 25 MAI

Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours

LE FIL du 5e jour

Roland-Garros : Cornet écarte la lauréate 2017, Gaston et Simon en feu

LE FIL DU 24 MAI

Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite

Opex 360

Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

France24 - Monde

Ligue des champions : Paris face à la déferlante "Red"

Publié le : 27/05/2022 - 15:41

FRANCE 24 Suivre FRANCE 24 Suivre

Entre 30 000 et 40 000 supporters de Liverpool sans billet sont attendus à Paris pour la finale de la Ligue des champions, samedi, entre le club anglais et le Real Madrid. Un défi sur le plan sécuritaire pour la capitale française.

Alerte "rouge" à Paris ? Samedi 28 mai, les "Reds" de Liverpool affrontent au Stade de France le Real Madrid en finale de la Ligue des champions. La capitale française se muscle sur le plan sécuritaire : entre 30 000 et 40 000 des supporters de Liverpool attendus – à la sulfureuse réputation – n'ont pas de billet pour la rencontre.

Le défi pour les autorités françaises était déjà de taille. Après la délocalisation de la finale initialement prévue à Saint-Pétersbourg au Stade de France, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, celles-ci n'ont bénéficié que de trois mois pour préparer l'événement au lieu de dix-huit, délai prévu dans le cahier des charges de l'UEFA.

Mais ce défi s'est pimenté un peu plus avec la qualification de Liverpool, dont les supporters font partie des plus passionnés en Europe. "C'est clair qu'un club anglais, avec la réputation qu'ont leurs supporters, ce n'est pas tout à fait pareil à gérer qu'un match du Paris SG", reconnaît une source policière.

Le cours de Vincennes transformé en fan-zone

Près de 60 000 supporters des "Reds" sont attendus d'ici samedi selon cette source. Mais seulement 20 000 d'entre eux seront détenteurs d'un billet pour la finale, le même contingent que celui attribué à Madrid.

Côté espagnol, une fan-zone est prévue non loin du Stade de France au parc de la Légion d'honneur à Saint-Denis, une zone réservée aux supporters détenteurs de billets et ouverte dès le début de l'après-midi samedi. "Il n'y a pas vraiment de sujet avec les Madrilènes, il y en aura un peu plus que les détenteurs de billets mais pas beaucoup", explique une source proche du gouvernement.

La problématique sécuritaire s'est portée avec beaucoup plus d'acuité sur la gestion des supporters anglais et notamment ceux sans billet. "C'est clairement le point le plus sensible, niveau sécurité, de cette finale", admet une source proche des organisateurs. "C'est assez inédit à gérer. Dire qu'on est inquiets, peut-être pas, parce qu'on a mis en place ce qu'il faut, mais extrêmement vigilants, ça oui."

Pour tenter de les contenir, le choix s'est porté sur l'artère parisienne du cours de Vincennes, entre la place de la Nation et la porte de Vincennes, une zone là encore ouverte dès le samedi en début d'après-midi.

Encadrée par près de 500 membres des forces de l'ordre sur les 3 000 mobilisés pour la finale, cette zone sera dédiée aux fans mais pas seulement, l'idée étant que "ceux qui veulent faire la fête puissent le faire", explique une source proche des autorités sportives.

"Si je vois des supporters, je ferme l'établissement"

Mais les supporters iront-ils tous dans cette fan-zone ? "On ne va pas et on ne peut pas les obliger à y aller. Par contre, on travaille avec Liverpool depuis des semaines pour ça", explique cette source. L'une des craintes des autorités est que certains groupes se disséminent un peu partout dans la capitale et improvisent eux-mêmes un point de chute ou croisent des supporters madrilènes.

"Il y a une très petite minorité qui vient pour déraper, mais c'est très loin d'être la majorité. Pour ceux qui veulent faire la fête, on leur propose des éléments adaptés pour le faire. On veut éviter qu'ils se trouvent eux-mêmes un espace non organisé", explique cette source proche des autorités.

Le club de Liverpool sera l'organisateur de cette fan-zone dont la sécurité est assurée par la Fédération française de football (FFF), les policiers prenant le relais hors de la zone.

Mais ce choix de l'artère parisienne ne fait pas que des heureux. "On nous a demandé mais on ne nous a pas vraiment laissé le choix", regrette l'entourage de la maire de Paris, Anne Hidalgo. "On était contre le fait de faire ça là-bas et on a très très peur de ce qui va se passer."

L'arrivée massive de ces supporters inquiète aussi certains commerçants parisiens. "Si j'en vois, je ferme l'établissement direct", confie le directeur d'un célèbre restaurant de la ville.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Premier League : Manchester City conserve son titre après un final haletant

TOUR DES STADES

Foot européen : Manchester City distance Liverpool, l'AC Milan resiste à la pression de l'Inter

Finale de l'Euro-2021 : des milliers de supporters survoltés près du stade de Wembley

Opex 360

Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4

— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations

Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4

— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4

— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Fondation des oeuvres sociales de l’Air

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4

— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4

#Rafale#Cognac#collision#Charentehttps://t.co/TVc9lZsRb4

— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations

Opex 360

L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

s’est avérée concluante

D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

France24 - World

Cannes Film Festival: How Tahar Rahim’s partner influenced his role in ‘Don Juan’

Issued on: 26/05/2022 - 14:42Modified: 26/05/2022 - 14:45

Juliette MONTILLY Follow

Tahar Rahim talks to France 24 about how his partner Leïla Bekhti influences his acting, especially his role as "Don Juan" in Serge Bozon's latest film of the same name, presented in the "Cannes Première" section of the 75th Cannes Film Festival. 

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Zelensky réédite ses accusations de « génocide »

Des députés du Parti communiste russe souhaitent l’arrêt de la guerre en Ukraine

Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF) a appelé à l’arrêt de l’offensive en Ukraine. « Si notre pays ne cesse pas l’opération de guerre, il y aura de plus en plus d’orphelins. Au cours de l’opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays », a-t-il déclaré, rapporte BFMTV.

Les séparatistes pro-russes progressent

Ce vendredi 27 mai, les séparatistes pro-russes, qui prennent une part importante dans les combats dans le Donbass, ont annoncé avoir conquis la ville de Lyman, dans la région de Donetsk, située entre Sloviansk et Severodonetsk. Une prise très importante, note Le Parisien, puisque Lyman est un nœud ferroviaire très important, ouvrant la route vers Sloviansk et Kramatorsk.

Combats très intensifs autour de Severodonetsk

Les combats sont de plus en plus violents autour de Severodonetsk, nouvel objectif central de l’armée russe après la prise de Marioupol. « Il y a des combats extrêmement intenses aux alentours de Severodonetsk », a déclaré Roman Vlasenko, chef du district militaire de la ville. « Je pense que la semaine à venir sera décisive, j’espère que nous allons tenir bon (…). Notre objectif est de rester debout jusqu’au bout », a-t-il expliqué, regrettant que les troupes qu’il a à sa disposition sont « moins nombreuses par rapport à l’ennemi ».

Zelensky maintient ses accusations de génocide

Lors de son adresse quotidienne à la nation, jeudi 26 mai au soir, le président ukrainien a, une nouvelle fois, accusé la Russie de pratiquer un « génocide » dans le Donbass, alors que la ville de Severodonetsk subit de très importants bombardements. Severodonetsk, nouvelle cible prioritaire de l’armée russe, pourrait devenir la nouvelle Marioupol, dans les prochaines semaines du conflit.

« L’actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée », a précisé M. Zelensky, estimant que les Russes veulent « réduire en cendres » la ville.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

à la revue Conflits

« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

France24 - World

Ukrainian army and volunteers gather Russian dead from Kharkiv rubble

Issued on: 25/05/2022 - 18:34Modified: 25/05/2022 - 20:47

Sam BALL

Digging among the rubble of destroyed buildings, Ukrainian servicemen and volunteers are engaged in a gruesome task: gathering the bodies of dead Russian soldiers. So far they have collected around 60 bodies in Ukraine's Kharkiv region, where Russian forces have retreated in recent weeks, stacking them in a refrigerated rail carriage. It is hoped that the bodies may be exchanged for Ukrainian war prisoners.

Valeurs Actuelles

Un député algérien déchu par le Parlement en raison de son passé dans la Légion étrangère en France

Dépossédé de son mandat d’élu pour un engagement passé dans l’armée française. C’est la situation dans laquelle se retrouve Mohamed Bekhadra. Député de la communauté algérienne à l’étranger dans la circonscription de Marseille depuis 2021, l’homme de 50 ans a été déchu de son mandat par le Parlement algérien après des révélations sur son passé dans la Légion étrangère en France, rapporte Le Figaro, jeudi 26 mai. Il avait notamment combattu dans plusieurs pays du Sahel au nom de la France, avant d’être naturalisé en 2006.

Dans le rapport, le Parlement a estimé que le député « n’était pas qualifié pour se porter candidat » lors des élections, car « le fait que le député ait reconnu avoir servi au sein d’une armée étrangère avec le rang de caporal » implique que sa « loyauté va vers un État étranger ».

« J’ai tourné cette page il y a quinze ans » 

Le principal intéressé s’est défendu d’avoir commis une quelconque infraction dans une vidéo partagée sur Facebook. « On ne peut pas me déchoir de mon mandat simplement parce que j’ai servi comme infirmier militaire avec un contrat de courte durée au sein d’une armée étrangère », a-t-il jugé. Et d’assurer : « J’ai tourné cette page il y a quinze ans, je n’ai pas trahi mon pays car aucune loi ne prohibe ce que j’ai fait. »

Mohamed Bekhadra a indiqué avoir rejoint la Légion étrangère à l’âge de 29 ans « par nécessité impérieuse pour ne pas être expulsé », étant immigré clandestin. Depuis ces révélations, sa position était devenue intenable, un service au sein d’une unité de l’armée de l’ex-puissance coloniale étant très mal perçu en Algérie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

footballrugbypsg
Valeurs Actuelles

La romancière de « Comment tuer son mari » condamnée pour avoir tué son mari

Une condamnation aussi grave qu’insolite. Après huit heures de délibération, le jury d’un tribunal de l’Oregon (États-Unis) a jugé l’écrivaine Nancy Crampton Brophy coupable du meurtre de son époux en juin 2018, rapporte Le Point, jeudi 26 mai. L’Américaine de 71 ans, spécialisée dans les romans sentimentaux, avait notamment publié un essai intitulé Comment tuer son mari, dans lequel elle dresse une stratégie pour se débarrasser de son conjoint sans s’attirer d’ennuis judiciaires. La durée de la peine reste pour le moment inconnue.

Des problèmes financiers au moment du crime

Assurant que les images de vidéosurveillance qui la montrent proche de la scène du crime sont trompeuses et qu’elle était seulement là pour chercher de l’inspiration pour ses livres, la romancière nie tout en bloc et envisage de faire appel. Au sujet de l’arme du crime – selon les policiers –, un pistolet qui n’a pas été retrouvé, l’accusée assure se l’être procurée uniquement par « réalisme », comme un accessoire utile dans son processus d’écriture.

D’après les procureurs, l’écrivaine, lorsqu’elle a tué son mari de deux balles dans le cœur, avait des problèmes financiers. Elle était notamment accusée d’avoir fait cet acte afin d’empocher des centaines de milliers de dollars d’assurance-vie, ce qu’elle réfute également.

Dans son essai consacré à l’art et à la manière de se débarrasser d’un conjoint, l’écrivaine déconseillait pourtant les armes à feu, jugeant qu’elles sont « bruyantes » et qu’elles « mettent le désordre ». « La chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun d’entre nous en est capable, quand on le pousse suffisamment », concluait le texte.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Macron demande à Erdogan de “respecter le choix souverain” de la Finlande et la Suède sur l’Otan

Otan : Macron appelle Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et la Suède

Le président de la République Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et de la Suède sur une possible adhésion à l’Otan, souhaitant qu’une « solution » soit rapidement trouvée pour lever le veto turc. « Le président de la République a souligné l’importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l’évolution de leur environnement de sécurité », a communiqué l’Élysée à l’issue de l’entretien téléphonique des deux chefs d’États. Le président turc avait menacé, ce mercredi, de mettre un veto à l’entrée de ces pays dans l’Otan s’il n’obtient pas des « mesures concrètes » concernant ses préoccupations sécuritaires.

La Russie sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a annoncé que des médias et journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si YouTube bloquait, comme cela a déjà été le cas, ses briefings hebdomadaires, rapporte Le Monde, ce jeudi.

Deux soldats russes avouent un crime de guerre

Deux soldats russes capturés en Ukraine ont plaidé coupable de crime de guerre pour le bombardement d’une ville de l’est du pays, lors du deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes, rapporte Le Monde, jeudi 26 mai. « Je suis complètement coupable des crimes dont je suis accusé. Nous avons tiré de Russie contre l’Ukraine », a déclaré Alexandre Bobikine, l’un des deux soldats russes. Le jugement est prévu pour le 31 mai.

Olaf Scholz certain que la Russie ne gagnera pas

Au forum économique de Davos, Olaf Scholz, s’est déclaré « convaincu » que la Russie de Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine, pas plus que le président russe ne sera en capacité de « dicter » ses conditions pour la paix en Ukraine, insiste-t-il. Selon Scholz, Poutine « a déjà manqué ses objectifs stratégiques », trois mois après le lancement de la guerre.

Également invité à Davos, le maire de Kiev a rappelé que « la Russie espère toujours prendre le contrôle de la capitale ukrainienne », estimant que « ce n’est pas un secret qu’elle souhaite occuper tout le territoire ukrainien ». Il a également fait état de la mort de 120 civils à Kiev, depuis le début de la guerre.

8000 soldats ukrainiens prisonniers dans le Donbass

Selon l’agence de presse Reuters, Moscou a fait savoir que 8 000 soldats ukrainiens sont retenus prisonniers par les troupes pro-russes dans les régions de Louhansk et de Donetsk.

La mer d’Azov « définitivement perdue »

Georgy Muradov, vice-Premier ministre de Crimée – annexée en 2014 par la Russie, a indiqué que la mer d’Azov est « définitivement perdue pour l’Ukraine », relate Le Parisien ce jeudi 26 mai. Selon lui, « les ports des régions de Kherson et Zaporijjia ne seront plus jamais ukrainiens (…) la mer d’Azov finira par être exclusivement une mer de la Fédération de Russie ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’humoriste britannique Ricky Gervais se moque des trans et scandalise des militants LGBT

Il a suffi de quelques heures pour que le dernier spectacle de Ricky Gervais suscite de vives réactions outre-Manche. Avec « Super Nature », sa nouvelle émission spéciale diffusée sur Netflix depuis le mardi 24 mai, l’humoriste s’est attiré les foudres de militants de la communauté LGBT sur les réseaux sociaux, lesquels l’accusent de « transphobie », rapporte le magazine américain Variety.

Le dernier spectacle de Ricky Gervais, "SuperNature" est sorti aujourd'hui sur Netflix. 👀 pic.twitter.com/HmahsbEGUj

— Euphoria 🫧 (@_Oct14th) May 24, 2022

Dès les premières minutes du show, le créateur de la série « The Office » enchaîne les blagues sur les transgenres : « Oh, les femmes ! Pas toutes les femmes, je veux dire celles de l’ancienne génération. Les femmes à l’ancienne, celles qui ont un utérus. Ces putains de dinosaures. J’aime les nouvelles femmes. Elles sont géniales, n’est-ce pas ? Les nouvelles qu’on a vues récemment. Celles avec des barbes et des bites. Elles sont aussi bonnes que l’or, je les aime (…) »

« Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir »

Quelques instants plus tard, celui qui est également acteur et chanteur, mentionne le cas de l’humoriste américain Kevin Hart, s’étant retiré de l’animation des Oscars en 2018 pour des tweets passés jugés homophobes. « Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir », se projette Ricky Gervais. « Vous ne savez pas qui sera la foule dominante. La pire chose que vous pouvez dire aujourd’hui est ‘Les femmes n’ont pas de pénis’, n’est-ce pas ? Personne ne l’a vu venir. Vous ne trouverez pas un tweet vieux de 10 ans de quelqu’un disant ‘Les femmes n’ont pas de pénis’. Vous savez pourquoi ? Nous ne pensions pas que nous devions le faire, putain ! » 

Ricky Gervais has a new stand up show out on Netflix today.

5 minutes in and he’s making jokes about trans women attacking & raping people in public bathrooms. To him we exist only as a punchline, a threat, something less than human.

— Esme (@discount_Ripley) May 24, 2022

Des mots qui n’ont pas manqué de faire réagir. « Si vous êtes un comédien et que vous soutenez les personnes trans, il est de votre responsabilité de vous élever contre Dave Chapelle et la nouvelle émission spéciale de Ricky Gervais. Vous ne pouvez pas vous considérer comme un allié si vous ne prenez pas publiquement position contre cela. C’est le strict minimum », tacle une internaute. « Pour lui, nous n’existons que comme une punchline, une menace, quelque chose de moins qu’humain », estime une autre. 

« Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d’Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est-ce que je me plains ? Non », ironise ensuite Ricky Gervais, au sujet des revendications des différentes minorités dans la société.

.@RickyGervais : "Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d'Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est ce que je me plains ? Non." pic.twitter.com/ycEu4gq2Xr

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 24, 2022

Vers la fin de l’émission, il tente de clarifier ses positions… non sans moqueries : « Dans la vraie vie, bien sûr, je soutiens les droits des trans. Je soutiens tous les droits de l’homme, et les droits des trans sont des droits de l’homme. Vivez votre meilleure vie. Utilisez vos pronoms préférés. Soyez le genre que vous sentez que vous êtes. Mais rencontrez-moi à mi-chemin, mesdames : Laissez tomber la bite. C’est tout ce que je dis. » Lors de la 77e cérémonie des Oscars, le comédien de 60 ans avait déjà marqué les esprits avec un discours tirant à boulets rouges sur l’hypocrisie de la sphère hollywoodienne.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Hongrie déclare l’état d’urgence

Nike suspend ses ventes en Russie dans des magasins partenaires

L’équipementier sportif américain Nike a annoncé la suspension de ses ventes dans des magasins partenaires en Russie, rapporte BFMTV, mercredi 25 mai. L’interruption de tous ses partenariats avec des détaillants dans le pays a également été décrétée, deux mois après avoir fermé temporairement ses propres magasins.

La Russie facilite l’octroi de passeports russes aux habitants du sud de l’Ukraine

Moscou va permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson, situées dans le sud de l’Ukraine, d’obtenir un passeport russe grâce à « une procédure simplifiée », d’après un décret présidentiel publié ce mercredi 25 mai. La région de Kherson a été entièrement conquise par les forces russes depuis son offensive lancée le 24 février. Celle de Zaporijjia est également, en partie, aux mains du Kremlin.

Le groupe vainqueur du concours de l’Eurovision met son trophée aux enchères

Dans un post publié sur Instagram, le groupe de rap-folk ukrainien, Kalush Orchestra, récent vainqueur du concours Eurovision de la chanson, a décidé de mettre aux enchères son trophée afin de récolter des fonds pour l’armée ukrainienne. Récemment, le groupe a avait déjà annoncé l’organisation d’une tournée en Europe pour lever des fonds pour l’Ukraine.

La Russie abolit la limite d’âge pour s’engager dans l’armée

Le Parlement russe a aboli, ce mercredi, la limite d’âge pour s’engager dans l’armée, rapporte Le Monde. « L’adoption de cette proposition de loi permettra d’attirer dans l’armée des experts de spécialités recherchées », a expliqué l’un des auteurs du texte. Jusqu’à présent, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans pouvaient conclure un premier contrat avec l’armée. Pour les citoyens étrangers, la fenêtre était entre 18 et 30 ans. Il sera maintenant possible pour toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite, fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes, de prendre les armes.

« Les canons français Caesar sont sur les champs de bataille », annonce Kiev

Le gouvernement ukrainien a annoncé, ce mercredi sur Twitter, l’arrivée des canons Caesar français sur les champs de bataille.

NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK

— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022

Selon Zelensky, l’armée russe veut « tout détruire »

Lors d’une allocution diffusée mardi soir, le président ukrainien a indiqué que l’armée russe maintient une très importante pression sur le Donbass. Pour Volodymyr Zelensky, elle aurait même pour objectif de « tout détruire » dans la région.

La Hongrie proclame l’état d’urgence

« La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles », a déclaré Viktor Orban mercredi 25 mai, en annonçant la promulgation d’un second état d’urgence lié au conflit en Ukraine, alors qu’un autre état d’urgence sanitaire doit expirer 31 mai prochain, selon Europe 1. « Cela nécessite une marge de manœuvre et une action immédiate. Le gouvernement, exerçant son droit en vertu de la Loi fondamentale, déclare l’état d’urgence pour cause de guerre à partir de minuit ».

Le Parlement hongrois, aux deux tiers acquis à la cause du Premier ministre, avait procédé à une modification de la Constitution quelques heures auparavant, permettant la mise en place d’un état d’urgence pour cause de guerre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc

par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc

par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
France24 - Monde

Roland-Garros : Cornet écarte la lauréate 2017, Gaston et Simon en feu

Publié le : 26/05/2022 - 13:08Modifié le : 27/05/2022 - 07:31

FRANCE 24 Suivre

Stefanos Tsitsipas a de nouveau été poussé dans un match à rallonge au deuxième tour de Roland Garros tandis que Daniil Medvedev s'est tranquillement imposé en trois sets face Laslo Djere. Dans le camp tricolore, Gilles Simon a décroché sa 500e victoire, Léolia Jeanjean a crée l'exploit en éliminant la numéro 8 mondiale, Karolina Pliskova. Enfin, Alizé Cornet s'est imposée face à la championne 2017, la Lettone Jelena Ostapenko.    

L'un prolonge le plaisir de Roland-Garros, l'autre le découvre : Gilles Simon, 37 ans, et Léolia Jeanjean, 26 ans, ont été portés par la magie du tournoi et son public pour se hisser jeudi 26 mai au 3e tour, tout comme Hugo Gaston et Alizé Cornet.

Parmi les favoris, Iga Swiatek (n°1 mondiale) a été impériale face à Alison Riske (43e) avalée 6-0, 6-2 et elle est l'une des trois joueuses du Top 10 seulement encore en course.

Dans le tableau masculin, Daniil Medvedev (2e) poursuit tranquillement son parcours sans avoir cédé un set avec une victoire 6-3, 6-4, 6-3 contre Laslo Djere, alors que Stefanos Tsitsipas (4e) poursuit son chemin de croix avec un nouveau match marathon de plus de quatre heures pour éliminer le qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e) 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7).

Côté Français, le 2e tour a été fatal à Caroline Garcia. La 79e mondiale, à court de compétition, a été éliminée malgré une belle résistance par l'Américaine Madison Keys (22e) 6-4, 7-6 (7/3).

Mais les couleurs tricolores ont été ravivées par Simon, Gaston, Jeanjean et Cornet qui rejoignent au 3e tour Diane Parry, qualifiée la veille..

  • 23 h 06 : Alizé Cornet qualifiée pour le 3e tour 

Alizé Cornet, 40e mondiale, s'est qualifiée jeudi pour le 3e tour de Roland-Garros en venant à bout de la championne 2017, la Lettone Jelena Ostapenko (13e), 6-0, 1-6, 6-3 en 1h41 pour le premier match du tableau féminin en session nocturne de l'édition 2022.

"Dès le premier point vous m'avez portée, jusqu'au dernier. Vous ne m'avez pas lâchée d'une semelle et j'en avais besoin", a lancé la Française au public. "À 32 ans, je tiens encore la route physiquement et ça fait plaisir, car contre Jelena il faut être en jambes", a-t-elle ajouté.

Elle a pourtant semblé ressentir une douleur à l'intérieur et en haut de la cuisse gauche en fin de partie. Mais une Marseillaise entonnée par le public qui la voyait en souffrance lui a donné la force d'aller au bout. "Au deuxième set, je me sentais sans solution, mais ça s'est équilibré au troisième. J'ai essayé d'être la plus stable possible, dans la tête aussi et ça, chez moi, c'est pas gagné. Donc je suis très fière", a-t-elle souligné. 

Elle affrontera au prochain tour la Chinoise Qinwen Zheng (74e), qui a écarté jeudi la lauréate 2018 Simona Halep (19e), 2-6, 6-2, 6-1. Alizé Cornet a atteint le premier quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem de sa carrière à l'Open d'Australie en janvier dernier.

  • 22 h 08 : Stefanos Tsitsipas se sort d'un nouveau match à rallonge

Stefanos Tsitsipas a de nouveau été poussé dans un match à rallonge. Le n°4 mondial et finaliste sortant ne s'est extirpé qu'en plus de quatre heures et quatre sets 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7) des griffes du qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e).

Il n'y a eu "que" quatre sets, mais le match s'est étiré pendant 4 h 05 min. Et ça aurait pu être encore pire pour Tsitsipas, puisque que Kolar s'est procuré quatre balles pour revenir à deux sets partout dans le dernier jeu décisif (6-2) avant de céder. "Il m'a rendu fou", a lâché Tsitsipas.

Pour une place en huitièmes de finale, le Grec affrontera le Suédois Mikael Ymer.

  • 19 h 39 : Gilles Simon décroche sa 500e victoire 

Gilles Simon, 158e mondial, s'est qualifié pour le 3e tour de son 17e et dernier Roland-Garros avant de prendre sa retraite à la fin de l'année, en dominant l'Américain Steve Johnson (92e) 7-5, 6-1, 7-6 (8/6), signant ainsi sa 500e victoire sur le circuit.

À 37 ans, Simon prolonge donc le plaisir à Roland-Garros où le public du court Philippe-Chatrier l'a encore porté. Il devra battre samedi le Croate Marin Cilic (23e) pour atteindre les huitièmes de finale et ainsi égaler sa meilleure performance sur la terre battue parisienne.

  • 18 h 23 : Simona Halep perd, une autre favori à la trappe

Simona Halep, 19e mondiale et ancienne lauréate de Roland-Garros en 2018, a été éliminée dès le 2e tour du Grand Chelem parisien, battue par la Chinoise Zheng Qinwen (74e), 2-6, 6-2, 6-1.

Dès le milieu de la rencontre, la Roumaine a semblé ne pas être au mieux physiquement. Plusieurs fois, elle est apparue comme à bout de souffle, devant même prendre une minute pour s'accroupir le front appuyé sur sa raquette. Elle a fini par faire appel au médecin à deux reprises lors du 3e set, puis de reprendre la partie. Mais malgré les encouragements du public, elle n'a pas réussi à reprendre le dessus, laissant Zheng enchaîner les jeux.

Halep avait pourtant remporté facilement le premier set, avant de commettre plus de fautes (15 contre 4 en première manche), cédant par trois fois son service à la Chinoise dans la 2e manche. Et de n'être que l'ombre d'elle-même dans la troisième, ne réussissant à prendre qu'un seul jeu sur les 11 derniers de la partie. Au premier tour déjà, Halep, désormais entraînée par le coach de Serena Williams, Patrick Mouratoglou, avait semblé en difficulté le temps d'un set face à la lucky loser allemande Nastasja Schunk (165e), avant de l'emporter.

Zheng, 19 ans, participe à son tout premier Roland-Garros et remporte ainsi la plus belle victoire de sa carrière, sa première sur une membre du top 20. Au troisième tour, elle sera opposée à la lauréate du match opposant en soirée Jelena Ostapenko (13e), qui s'était imposée en 2017 Porte d'Auteuil, à la Française Alizé Cornet (40e).

  • 17 h 41 : trentième victoire de suite pour Iga Swiatek

Cinquante-quatre minutes au premier tour, 61 au deuxième : la n°1 mondiale Iga Swiatek a gardé le rythme pour se qualifier pour le troisième tour de Roland-Garros 6-0, 6-2 au dépens de l'Américaine Alison Riske (36e).

Sa série de matches gagnés consécutivement, de Doha en février à Paris, s'étire désormais à trente. Elle devient ainsi la quatrième joueuse depuis le début du siècle à réussir une série d'au moins trente victoires, après les sœurs Williams et Justine Henin.

  • 16 h 50 : Caroline Garcia stoppée par Madison Keys

Comme l'an dernier, Caroline Garcia s'arrête au deuxième tour. La Française a été battue par l’Américaine Madison Keys. Dans un match sans rythme, marqué par des échanges courts, elle n’a pas réussi à prendre l'avantage sur la tête de série n°22, plus opportuniste. 

Madison Keys affrontera la Kazakhstanaise Elena Rybakina pour une place en huitième de finale.

  • 16 h 15 : Hugo Gaston enchaîne

Hugo Gaston, huitième-de-finaliste à Roland-Garros il y a deux ans, s'est qualifié sans perdre de temps pour le troisième tour au dépens de l'Argentin Pedro Cachin (153e) 6-4, 6-2, 6-4 en à peine plus de deux heures.

Au premier tour, Gaston (74e, 21 ans) était venu à bout du n°20 mondial Alex de Minaur au super tie-break du cinquième set après un long combat de quatre heures. De nouveau sur le court Suzanne-Lenglen, le petit gaucher toulousain (1,73 m) a cette fois rapidement déboussolé son adversaire sud-américain par ses variations et son coup signature, l'amortie. Il en a réussi une vingtaine.

Cachin n'a finalement été dangereux que le temps des quatre premiers jeux, jusqu'au premier break de Gaston pour prendre les devants 3-2. Après moins de 70 minutes de match, le Français menait déjà deux sets à 0, non sans avoir gratifié le public enthousiaste d'une de ses inspirations, avec ce point gagnant en contournant le filet en fin de première manche.

L'attend désormais un test d'un autre niveau au prochain tour, avec le jeune Danois Holger Rune, 40e mondial à 19 ans, tombeur au premier tour du n°15 mondial Denis Shapovalov (6-3, 6-1, 7-6). Et devenu le plus jeune joueur depuis Rafael Nadal à atteindre le troisième tour de Roland-Garros sans perdre un set depuis... Rafael Nadal en 2005.

  • 15 h 15 : Daniil Medvedev continue sa route

Le n°2 mondial Daniil Medvedev n'a pas eu à trop forcer pour se hisser au 3e tour de Roland-Garros au dépens du Serbe Laslo Djere (56e) qu'il a battu (6-3, 6-4, 6-3) en 2 h 35. La tâche risque d'être plus compliquée au prochain tour pour le Russe de 26 ans qui goûte peu la terre battue et qui affrontera un autre Serbe, Miomir Kecmanovic (31e), tombeur d'Alexander Bublik jeudi.

Après le gain des deux premiers sets, Medvedev a été accroché dans le troisième par un adversaire qui a réussi beaucoup de points gagnants (39 au total). Mais le Serbe a aussi commis de nombreuses fautes directes (68) qui ont permis au Russe de contrôler la partie.

Avec un break réussi d'entrée dans la troisième manche et en s'appuyant sur un service efficace (7 aces au total dont 3 dans le troisième set), Medvedev n'a jamais été réellement mis en danger. Il a même conclu sur le service de Djere en profitant d'une double faute puis d'une faute directe de son adversaire.

"Je n'étais pas confiant dans ce troisième set parce que je n'avais qu'un break d'avance et sur la terre-battue, un break ce n'est rien", a commenté le Russe heureux de s'être sorti d'un "match difficile".

  • 14 h : Paula Badosa qualifiée dans la douleur

L'Espagnole Paula Badosa, tête de série n°3, a bataillé pendant plus de deux heures et quart et comblé un break de retard dans le troisième set pour écarter la Slovène Kaja Juvan (68e) (7-5, 3-6, 6-2). 

  • 12 h 23 : l'exploit de Léolia Jeanjean, tombeuse de Karolina Pliskova

Léolia Jeanjean, 227e mondiale, poursuit son beau parcours et s'offre l'exploit d'éliminer la Tchèque Karolina Pliskova, 8e mondiale (6-2, 6-2), décrochant ainsi son billet pour le troisième tour. Bénéficiaire d'une "wild card", la Française, ex-espoir du tennis tricolore, participe à 26 ans à son premier Grand Chelem.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 24 MAI

Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite

LE FIL DU 25 MAI

Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours

PORTRAIT

Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires tire sa révérence

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

Supported by

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

Listen to This Article

To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.

The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

Advertisement

France24 - Monde

Davos : le Forum économique mondial revient en présentiel

Publié le : 24/05/2022 - 12:22

Aziza NAIT SIBAHA Suivre

Près de 2 500 dirigeants et experts du monde entier sont attendus du 22 au 26 mai dans les Alpes suisses, pour la première édition du Forum de Davos en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. À l’ordre du jour, une multitude de défis géo-économiques qui affectent le monde aujourd’hui. Au programme dans cette émission également, la finale de la Ligue des champions qui aura lieu le 28 mai au Stade de France, enceinte dans laquelle le Real Madrid va affronter Liverpool.

Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

L'Ukraine au cœur de l'édition 2022 du Forum économique mondial de Davos

La chronique de l’éco

Le Forum économique mondial de Davos à un tournant

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale

L'Humanité

Fête des mères. Quand Auchan célèbre la ménagère

En 2022, à quelques jours de la fête des mères, les mentalités ne semblent pas avoir évolué dans les rayons de la grande distribution. Pour exemple, cette gondole d’un supermarché Auchan d’Orléans (Loiret) qui propose, comme cadeau idéal pour la maman méritante… un aspirateur ! Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à réagir à ce cliché sexiste d’un autre temps. Sabine, une cliente du magasin, n’en revient toujours pas. « Je suis profondément énervée que l’on continue de réduire les mamans au rôle de ménagère, regrette-t-elle. La société est suffisamment inégalitaire comme cela pour ne pas en rajouter ». Surtout de la part d’une enseigne qui abuse du temps partiel imposé et qui paye ses hôtesses de caisses au lance-pierre. Contacté par l’Humanité, le groupe Auchan n’a pas souhaité réagir. 

https://twitter.com/CallGate74/status/1529755181965053952  

auchan
Valeurs Actuelles

Etats-Unis : 19 enfants tués lors d’une fusillade dans une école élémentaire du Texas

Effroi aux Etats-Unis. Mardi 24, peu après 11h du matin – heure locale, une fusillade a éclaté dans l’école élémentaire de Robb, située à Ulvade au Texas. Le suspect, un lycéen de 18 ans nommé Salvador Ramos, a pénétré dans les lieux armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balle. 19 enfants de moins de dix ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi qu’au moins un enseignant, précise Le Figaro mercredi 25 mai.

Abattu par la police peu après les premiers coups de feu, le jeune homme est mort sans que son geste n’ait, pour l’heure, été expliqué. Peu avant la tuerie, Salvador Ramos s’en serait d’ailleurs pris à sa grand-mère, dont l’état de santé n’est pas connu. Selon Greg Abbott, gouverneur républicain du Texas, il a tué ces 19 enfants « d’une façon atroce et insensée ».

Dix ans après Sandy Hook, aucun changement

Très rapidement, l’exécutif américain s’est emparé de l’affaire. Visiblement très ému, alors qu’il revenait d’une tournée en Asie, Joe Biden a appelé à « transformer la douleur en action », appelant son pays à « affronter le lobby des armes ».  « Trop, c’est trop : nous devons trouver le courage d’agir », a plus tard abondé Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis. Selon Le Figaro, les drapeaux américains ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics.

Une telle tuerie relance, une énième fois, le débat sur la libre circulation des armes aux Etats-Unis. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler le massacre de l’école primaire de Sandy Hook, à Newtown (Connecticut). En 2012, un jeune homme de 20 ans avait tué 20 enfants et sept adultes – dont sa propre mère – avant de se donner la mort. Alors président des Etats-Unis, Barack Obama était apparu les larmes aux yeux à la télévision, appelant à une large prise de conscience et à une réforme. Une émotion qui n’a toutefois pas permis de véritables changements, achoppant sur une large partie de la population américaine et de puissants lobbys.

« Notre pays est paralysé, non par la peur, mais par un lobby des armes à feu et un parti politique qui n’ont montré aucune volonté d’agir d’une manière qui pourrait aider à prévenir ces tragédies », a d’ailleurs déclaré l’ancien président démocrate sur Twitter, quelques heures après le drame. Plus tard, c’est Emmanuel Macron qui a réagi à la tuerie, déclarant « partager le choc et la peine du peuple américain, et la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences ».

19 victimes n’avaient pas plus de 10 ans. Dans leur école au Texas, des enfants et enseignants ont été lâchement assassinés. Le choc et la peine du peuple américain, la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences, nous les partageons.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 25, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

RD Congo : un an après l'éruption du volcan Nyiragongo

Publié le : 24/05/2022 - 12:16Modifié le : 24/05/2022 - 13:10

Il y a un an, l'éruption du volcan Nyiragongo dans l'est de la RD Congo avait provoqué la panique des habitants. La lave s'était arrêtée aux portes de Goma et plus de 3 000 maisons avaient été détruites. L'éruption avait mise en évidence le manque de préparation des autorités. Un an après, les correspondants de France 24 sont retournés sur place.

New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

Advertisement

France24 - Monde

Burkina Faso : les parcs naturels victimes des groupes terroristes

Publié le : 23/05/2022 - 13:34

Valériane GAUTHIER Suivre

Neuf gardes-forestiers de l'ONG African parks ont été tués en février dans une attaque jihadiste dans le parc W, qui s'étend entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Souvent peu peuplés et compliqués à contrôler, les parcs naturels sont devenus ces dernières années la cible de groupes terroristes. À cela s'ajoute le braconnage. Le reportage de Kalidou Sy dans le parc dans la réserve de Nazinga, au Burkina Faso, avec des gardes forestiers qui luttent tant bien que mal contre ces fléaux. 

Également au sommaire :

La traque des raffineries clandestines de pétrole au Nigeria

Premier producteur de pétrole africain, le Nigeria exporte en moyenne 2 millions de barils de brut par jour, ce qui représente 90 % des revenus d'exportation du pays. Mais dans la région du delta du Niger, des groupes armés font régulièrement exploser des oléoducs et enlèvent des travailleurs de compagnies pétrolières. L'armée multiplie les opérations pour mettre fin au pillage de ces ressources. Cette exploitation illégale entraîne par ailleurs une pollution de l'air responsable d'une mortalité prématurée pour les habitants de la région. Le reportage de Moise Gomis.

Régulariser le travail informel en Côte d'Ivoire grâce à une prime mensuelle

Abidjan multiplie les initiatives pour régulariser le secteur informel. Il représente environ 80 % des travailleurs. Dans le quartier du Plateau de la capitale, la mairie tente de créer un statut à ceux qu'on appelle les "djosseurs" ou "naman". Ces vigiles de rues ou voituriers, qui vivent de pourboires, touchent désormais une prime mensuelle. Reportage de Hannane Ferdjani et Samuel Bernard.

Picasso au Musée des Civilisations noires de Dakar

Le défunt virtuose espagnol ne s'est jamais rendu au Sénégal, ni ailleurs en Afrique subsaharienne. Ami de Léopold Sédar Senghor, l'initiateur du cubisme puisait pourtant souvent son inspiration dans des objets originaires du continent. 50 ans après une première exposition de son vivant, une sélection de toiles et sculptures du peintre surréaliste sont de retour à Dakar, au musée des Civilisations noires. Une exposition inédite conçue comme un "dialogue" entre des œuvres de Picasso et des objets africains qui l'ont influencé. Reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.

Anse Source d'Argent, un paradis terrestre aux Seychelles

Son sable blanc, ses rochers granitique, ses cocotiers et son lagon turquoise font le bonheur de ses visiteurs. Anse Source d'Argent fait partie des plus belles plages du monde et des plus connues de l'archipel des Seychelles.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Trois attaques ont fait au moins 9 morts dont un Français dans le nord du Bénin

Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi

Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence

Valeurs Actuelles

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova

« Un plan de dépôt de bilan »

Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The 22-year-old 3D-printing schools

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Maggie Grout started the NGO, Thinking Huts, as a teenager, with the aim of 3D-printing schools in countries where some children lack the opportunity to get an education.

She has just printed her first school in Madagascar - only the second 3D-printed school in the world.

Printing schools is fast, once the printer is set up, and saves on building materials.

Maggie says she is motivated to help underprivileged children partly because she was born in poverty in China, before being adopted by American parents.

Next year she plans to print a village school in a different part of Madagascar, a country where one in five children do not even attend primary school.

Camera: Geoffrey Gaspard

Edited and produced by: Oana Marocico

L'Humanité

Bientôt promu en Espagne, le congé menstruel fait débat en France

Actu

Cette mesure est souhaitée par une majorité de Françaises. Elle pourrait pourtant être source de nouvelles discriminations, alertent Osez le féminisme ! et la CGT.

Pablo Patarin

Règles abondantes, douloureuses, invalidantes… au travail comme au quotidien, le cycle menstruel est synonyme de contraintes lourdes pour les femmes. Le Japon, l’Indonésie, ainsi qu’une dizaine d’autres pays pourraient bientôt être rejoints par l’Espagne dans l’instauration d’un congé menstruel. Pourtant, de nombreuses organisations féministes estiment qu’il s’agit d’une « fausse bonne idée » ; 50 % des femmes se disent aujourd’hui atteintes de règles douloureuses, aussi nommées « dysménorrhées », pouvant constituer un obstacle important dans leur travail. Le congé menstruel proposé par le gouvernement de gauche espagnol vise à reconnaître le problème au niveau des entreprises. « Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes, se félicite Irene Montero, ministre espagnole de l’Égalité.  C’en est fini d’aller au travail en se gavant de comprimés et de cacher notre douleur. » En France, 68 % des femmes seraient favorables à cette mesure, et même 78 % chez les 15-19 ans, selon un sondage Ifop de mars 2021.

Pour Fabienne El-Khoury, porte-parole d’Osez le féminisme ! et chercheuse en santé publique, « tenter de lever ce tabou est louable, car pendant longtemps, les douleurs et maladies spécifiques aux femmes étaient invisibilisées  ». Pourtant, l’association féministe n’est pas favorable au congé menstruel. Parmi les craintes liées à une telle mesure, Fabienne El-Khoury évoque la possible discrimination à l’embauche qui pourrait s’abattre sur les femmes en raison de leur indisponibilité supposée.

« les femmes ne sont pas là que pour la reproduction »

Le congé menstruel pourrait également induire une certaine stigmatisation : « Beaucoup de femmes ne souhaitent pas que leurs collègues sachent quand elles ont leurs règles. » La chercheuse redoute enfin que l’accès au secret médical par l’employeur puisse faire jurisprudence, « d’autant plus que si une femme tombe enceinte, elle serait contrainte de l’annoncer immédiatement, alors que beaucoup préfèrent attendre le deuxième trimestre de grossesse ».

« Avec le congé menstruel, le message, c’est “ayez mal, mais chez vous”. Nous, on pense qu’il faut mieux accompagner les femmes dans ces douleurs. Cela passe par la recherche », explique Fabienne El-Khoury. Ces douleurs cacheraient souvent des maladies variées, peu prises en charge, et que la recherche peinerait encore à résoudre. Dans le cas de l’endométriose, les études menées se concentreraient avant tout sur l’enjeu d’infertilité, « mais les femmes ne sont pas là que pour la reproduction », glisse Fabienne El-Khoury. Alors qu’en février dernier était annoncée la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, la chercheuse se montre peu confiante : « Sur ces sujets, la Macronie, c’est beaucoup de promesses et peu d’investissements… »

La CGT, elle, « ne revendique pas de droit à congé spécifique », mais plutôt « la fin des jours de carence existants en cas d’arrêt maladie ». Le syndicat rappelle la nécessité de lutter contre la précarité menstruelle et estime «  qu’avec des règles douloureuses, travailler peut être impossible, notamment lorsqu’on exerce un métier avec des postures pénibles ».

cycles menstruelsendométrioseespagneosez le féminisme
New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

Advertisement

France24 - World

Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire

Issued on: 27/05/2022 - 00:39

NEWS WIRES

Senegal’s President Macky Sall fired his health minister on Thursday as his country mourned the death of 11 newborn babies in a hospital fire blamed on an electrical short circuit.

The tragedy late Wednesday in the western city of Tivaouane was just the latest in a series of hospital deaths that have exposed the weaknesses of the nation’s healthcare system.

Sall earlier announced the tragedy on Twitter and declared three days of national mourning.

“I have just learned with pain and dismay about the deaths of 11 newborn babies in the fire at the neonatal department of the public hospital,” he wrote.

“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy.”

Outside the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in Tivaouane, a city with a population of 40,000, one of the distraught mothers called out for her son.

“Where is Mohamed?” she cried.

Her baby son was taken to the hospital 10 days ago and was baptised on Monday, Mohamed’s 54-year-old father Alioune Diouf said.

The city’s mayor Demba Diop said the fire had been caused by a short circuit and spread very quickly.

He denied allegations from relatives at the hospital and across social media that the babies had been left alone, saying a midwife and nurse were present on Wednesday evening.

“There was a noise and an explosion that lasted three minutes at most,” he said outside the hospital entrance.

“Five minutes after, the fire brigade arrived. People used fire extinguishers.”

The mayor said the air-conditioning had accelerated the flames and added that the two nurses fainted but were revived.

“There was no negligence,” Diop insisted.

The disaster however sparked calls for the resignation of Health Minister Abdoudaye Diouf Sarr, who was quoted in media reports also as blaming an electrical fault.

The presidency in the evening said he would be replaced by Marie Khemesse Ngom Ndiaye, formerly the director-general of the public health authority.

Sall would return early from abroad and visit the hospital on Saturday, his office said.

‘Beyond heartbroken’

The maternity unit was equipped to take care of 13 babies.

“At the time of the fire, there were 11 whom nurses were unable to save,” the minister said.

World Health Organization chief Tedros Adhanom Ghebreyesus tweeted that he was “beyond heartbroken with this tragic news.

“I’m sending my deepest condolences to the parents and families of the babies who lost their lives.”

Outgoing health minister Sarr, who had been in Geneva attending a meeting with the WHO, said an investigation is under way.

The tragedy in Tivaouane comes after several other public health incidents in Senegal, which suffers from a great disparity between urban and rural areas in healthcare services.

In the northern town of Linguere in late April, a fire broke out at a hospital and four newborn babies were killed.

The town’s mayor cited an electrical malfunction in an air-conditioning unit in the maternity ward.

‘This is unacceptable’

Wednesday’s accident came over a month after the nation mourned the death of a pregnant woman who waited in vain for a caesarean section.

The woman, Astou Sokhna, arrived at a hospital in the northern city of Louga in pain. The staff refused to accommodate her request for a C-section, saying it was not scheduled.

She died on April 1, 20 hours after arrival.

Sokhna’s death caused a wave of outrage across the country over the dire state of the health system. Sarr acknowledged two weeks later that the death could have been avoided.

Three midwives on duty the night Sokhna died were given a six-month suspended prison sentence on May 11 by the High Court of Louga for “failure to assist a person in danger” in connection with her case.

Amnesty International’s Senegal director Seydi Gassama said his organisation had called for an inspection and upgrade for neonatal services in hospitals across Senegal after the “atrocious” death of the four babies in Linguere.

With the new tragedy, Amnesty “urges the government to set up an independent commission of inquiry to determine responsibility and punish the culprits, no matter the level they are at in the state apparatus”, he tweeted.

Opposition lawmaker Mamadou Lamine Diallo also responded with outrage to the Tivaouane blaze.

“More babies burned in a public hospital... this is unacceptable @MackySall,” he tweeted.

“We suffer with the families to whom we offer our condolences. Enough is enough.”

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Several newborn babies die in hospital fire in Senegal, says president

The France 24 Interview

On FRANCE 24 and RFI, Senegal's Macky Sall continues to demand cancellation of Africa's debt

THE INTERVIEW

Macky Sall, Senegalese President

L'Humanité

Règles abondantes : « Elle se vidait de son sang, mais trouvait ça normal »

Reportage

Fatigue, anémie, essoufflement… les ménorragies dont souffrent un bon nombre de femmes constituent un trouble méconnu aux conséquences lourdes. Depuis décembre, un service spécifique de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, reçoit les personnes atteintes par ce mal.

Loan Nguyen

Lyon, envoyée spéciale.

C’est une petite plaque sur une porte d’hôpital : « Diagnostic et prise en charge des règles abondantes. » Un banal écriteau pourtant porteur de grands espoirs pour nombre de femmes qui souffrent de ménorragies – ces menstruations dont le volume dépasse 80 millilitres par jour ou excède une durée de sept jours. Dans ce service innovant de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, ouvert en décembre 2021 et porté par les docteurs Lucia Rugeri, hématologue, et Giulia Gouy, gynécologue, les femmes peuvent trouver l’écoute et l’expertise multidisciplinaire qui leur manquaient jusqu’alors.

« Chaque jour, on a des nouvelles demandes de prise en charge ! Certaines viennent de Chalon-sur-Saône ou de Nancy… Pourtant, ce qu’on propose n’a rien de révolutionnaire ! » affirme Lucia Rugeri, véritable cheville ouvrière de ce projet pionnier. « C’était un peu exceptionnel d’obtenir des moyens pour un projet sur la santé de la femme, mais le CHU nous les a donnés. On écoute les femmes et on leur explique, on leur fait faire une échographie, un bilan sanguin, puis elles sont reçues par deux spécialistes en un seul rendez-vous », précise-t-elle. Pour évaluer l’importance des saignements, les patientes sont tout d’abord invitées à répondre à un questionnaire basé sur le nombre de protections périodiques utilisées par jour, leur donnant un « score » appelé « score Higham ». Un résultat supérieur à 100 permet de poser le diagnostic de ménorragies. « C’est un outil qui existe depuis longtemps, mais quasiment aucun gynécologue ne l’utilise », déplore Lucia Rugeri. « Les femmes elles-mêmes ne savent pas toujours si elles ont des règles abondantes ou pas. C’est un sujet qui reste tabou et on peut avoir du mal à savoir ce qui est normal ou pas », constate le Dr Giulia Gouy, qui remarque que l’absence totale de données chiffrées sur les femmes atteintes de ce trouble prouve l’ampleur de son invisibilité.

le signe d’une pathologie gynécologique

Arrivée en mars dans le service, la gynécologue s’est rendu compte de l’importance de cette problématique lors du suivi d’une patiente dans son précédent poste à Bordeaux. « Elle saignait tellement qu’elle devait carrément apporter des serviettes de bain au bureau pendant ses règles, et qu’elle avait fait réaménager son bureau pour être plus près des toilettes. Elle se vidait de son sang et elle trouvait ça normal », raconte-t-elle encore effarée. Elle évoque aussi cette autre patiente forcée de mettre un réveil plusieurs fois par nuit pour changer de protection. « À la gêne physique et sociale de ces saignements s’ajoutent l’essoufflement et la fatigue. Le moindre effort devient une contrainte. Cela peut finir par jouer sur le moral mais aussi sur la libido et le rapport au conjoint », résume-t-elle. « Certaines ne sortent pas de chez elles le jour où elles ont leurs règles. On voit des collégiennes qui nous disent que leurs professeurs refusent de les laisser sortir de classe pour changer leurs protections… Il y a encore du boulot pour faire bouger les lignes ! » dénonce le Dr Rugeri.

Surtout, ces saignements peuvent être le signe d’une pathologie gynécologique – polypes, fibromes, adénomyose (une forme d’endométriose…) –, d’un dérèglement hormonal ou d’un trouble de la coagulation. C’est en particulier dans ce dernier cas qu’intervient le Dr Lucia Rugeri. Spécialiste de la maladie de Willebrand, une maladie hémorragique héréditaire parfois à l’origine de règles abondantes, l’hématologue examine scrupuleusement les bilans sanguins des patientes qui poussent la porte de son bureau. À l’issue de ce rendez-vous, un diagnostic est posé et un traitement proposé, parfois chirurgical, le plus souvent une pilule contraceptive ou un stérilet hormonal. Un remède pas toujours bien accueilli par les patientes. « On doit vraiment dédiaboliser les hormones. Beaucoup de femmes ont des réticences, certaines ont déjà subi des effets secondaires. Mais ces traitements présentent un énorme bénéfice », souligne le Dr Gouy. « Je dis aux patientes : si vous aviez du diabète, vous ne vous poseriez pas la question de prendre de l’insuline, alors qu’il s’agit aussi d’une hormone ! »

Pour les femmes qui poussent la porte du service des règles abondantes, cette consultation représente bien souvent un dernier recours après une longue errance diagnostique. « Je suis arrivée au bout du supportable », témoigne Sandra, 49 ans, qui souffre d’une anémie sévère lui occasionnant une fatigue telle qu’elle a failli être transfusée. « Il y a cinq ans, j’avais consulté un gynécologue pour ça, mais il avait totalement banalisé les choses en me disant que c’était classique en préménopause », se souvient la patiente. Après plusieurs années à s’être résignée à souffrir en silence, cette aide-soignante a entendu parler de la consultation règles abondantes de la Croix-Rousse par une collègue. « Ici, j’ai trouvé plus d’humanité, on prend le temps de nous expliquer. J’ai passé une IRM pour confirmer le diagnostic et on m’a donné un traitement hormonal et du fer », explique-t-elle. Pour Coralie, 29 ans, le simple fait d’être prise au sérieux est déjà un progrès. « Je saigne tellement que ça me cause des vertiges et des chutes de tension, mais pour la gynécologue qui me suivait jusque-là, ce n’était pas handicapant ! J’étais censée continuer à aller au boulot comme ça. Là, au moins, on me confirme que ce n’est pas normal, qu’il y a peut-être une cause génétique, et je me dis qu’on va trouver une solution. »

populariser cette problématique

En tout cas, ce service innovant fait déjà des émules : une deuxième consultation devrait être ouverte dans les mois qui viennent à l’hôpital femme-mère-enfant (HFME) de Bron, à côté de Lyon. Et plusieurs sages-femmes, mais aussi des internes, viennent se former auprès des docteurs Rugeri et Gouy. Mais, au-delà du corps médical, les médecins du service des règles abondantes souhaitent aussi populariser cette problématique dans la société et rendre les femmes atteintes de ménorragies actrices de leur traitement. « Notre but serait de développer l’éducation thérapeutique pour réellement informer et former les patientes. On aimerait aussi créer un groupe de parole pour qu’elles puissent échanger entre elles », explique le Dr Rugeri.

Santéprécarité menstruelledroit des femmesÉgalité hommes femmes
Valeurs Actuelles

« Vacarme, outrance, confrontation » : à Paris, Bernard Cazeneuve règle ses comptes avec Mélenchon

Quand Bernard Cazeneuve attaque, il ne fait pas semblant. L’ancien Premier ministre de François Hollande, qui a claqué la porte du Parti socialiste dans la foulée de la création de la Nupes, a très vigoureusement attaqué Jean-Luc Mélenchon, mardi 24 mai à Paris. Il s’était rendu dans le 20ème arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate socialiste soutenue par le PS… mais faisant face à une autre candidate investie par la Nupes. Une soirée au cours de laquelle Bernard Cazeneuve a salué en Lamia Aaraje une figure républicaine « dont la représentation nationale ne peut que s’enorgueillir », relate Le Figaro ce mercredi 25 mai.

Mais si l’ancien socialiste a tant salué la femme politique, c’était surtout pour mieux taper sur Jean-Luc Mélenchon. Face à « la gauche républicaine et laïque » de Lamia El Aaraje se dresse, selon Bernard Cazeneuve, une gauche « tumultueuse, qui préfère le vacarme, l’outrance, la confrontation de tous contre tous à la nécessité de trouver un chemin qui rassemble », une gauche qui préfère « attiser les colères que nourrir l’espérance ».

« La 4e République sans le talent ! »

Face à cette gauche désormais rassemblée, l’ancien Premier ministre a appelé les socialistes à « trouver les valeurs pour dire ce [qu’ils sont], avoir suffisamment de fierté de ces valeurs pour les porter dans une campagne et loin, dans le temps long de [leur] histoire ». Parmi ces valeurs, Bernard Cazeneuve a évidemment cité la laïcité, « une valeur intangible (…) et le droit donné à chacun d’entre nous de croire ou ne pas croire ». Une laïcité qui, surtout, est « une manière de dire à tous les musulmans de France que parce que nous n’aimons pas l’islamisme qui est un totalitarisme, nous les protégerons de ce que l’islamisme peut produire d’enfermement de la femme dans une prison, qu’elle soit de vêtement ou de béton », cite Le Figaro.

Et au cas où Jean-Luc Mélenchon n’en aurait pas eu assez, ou n’aurait pas compris qu’il est la véritable cible de ces saillies, Bernard Cazeneuve persiste et cible : « La 6e République de Mélenchon, c’est la 4e République, sans les talents », a-t-il persiflé, non sans fustiger les marottes de l’ancien sénateur socialiste – telles que « la consubstantialité de la violence à la police » ou « l’organisation de la discrimination au moyen des institutions et des administrations de la République ». Preuve qu’en plus de bien les porter, l’ancien Premier ministre sait aussi tailler des costumes.

 

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Tragedy strikes Senegalese hospital as fire leads to infant deaths

Issued on: 26/05/2022 - 22:23

James CREEDON Follow

A fire has left 11 babies dead in a hospital in the west of Senegal. The tragedy has been blamed on an electrical short circuit, as our correspondent reports. We also take a look at ongoing fighting between the Congolese army and the M23 militia near the Rwandan border. It's the biggest surge in violence related to the group since a 2013 insurrection. Finally, we talk to Sonia Kabanda, the founder of the African Zuri Festival in Kinshasa. The festival is a celebration of life with dancing, performance, cooking and much more from all corners of the continent.

Valeurs Actuelles

Qui veut casser AgroParisTech ?

Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.

« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.

En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.

En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.

Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.

Guerre des chapelles avec Hectar

« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.

« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Violences sexuelles. Elles ont dit non à « Abadarmanin »

Actu

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies, mardi 24 mai au soir, à Paris, pour condamner la présence au gouvernement de deux ministres accusés de viols.

Camille Bauer

« Insultant » est le mot qui revient le plus souvent. Pour les quelques centaines de personnes rassemblées ce mardi 24 mai, à 18 heures, devant l’église Saint-Augustin de Paris, le maintient de Gérald Darmanin et la nomination de Damien Abad dans le nouveau gouvernement, malgré les accusations de viols ou de harcèlement sexuel qui pèsent contre eux, est une gifle. « C’est un crachat au visage de toutes les victimes de violences sexuelles. On nous dit qu’il faut libérer la parole, mais quand on parle, il faut qu’on nous entende », s’emporte Erell. La jeune femme de 34 ans au béret noir a elle-même porté plainte pour violences sexuelles. « Quel message cela envoie-t-il, d’avoir quelqu’un comme ça à la tête de la justice et de la police ? Est-ce qu’elle a une chance d’être suivie d’effet, ma plainte ? »

Affaire Abad. La justice, un paravent pour les agresseurs présumés ?

Le retranchement de la Première ministre derrière l’attente d’une décision judiciaire sur le cas Abad ne passe vraiment pas. La difficulté des femmes qui viennent dénoncer des violences sexuelles dans les commissariats, et plus encore à obtenir une condamnation, alors que la grande majorité des plaintes terminent par un classement sans suite, est sans cesse soulignée. « La présomption d’innocence, c’est jamais pour les femmes. Elles sont toujours considérées comme des menteuses », souligne Aurélie, la quarantaine. Personne ne croit que les membres de l’exécutif aient découvert les accusations contre Damien Abad en lisant Médiapart. « Pas au courant, vraiment ? » proclame une pancarte. Dans la foule qui se serre en chantant « Féministes et radicales et en colères », on aperçoit Alice Coffin, conseillère écologiste de Paris, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique, la structure à l’initiative du rassemblement. Plus loin, Sandrine Rousseau ex-porte-parole d’EELV, est venue aussi apporter son soutien.

Un observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique

Un deux poids deux mesures entre le viol et les autres infractions

Les manifestantes rappellent que justice et politique ne sont pas sur le même plan. « La présomption d’innocence, c’est normal devant les tribunaux, mais ça ne devrait pas s’appliquer pour être membre d’un gouvernement », estime Jade, une étudiante aux doigts couverts de bagues. Elle souligne, comme d’autres, que certains politiques, à l’image de François de Rugy ou François Bayrou, ont dû quitter leurs postes pour des présomptions de fraudes fiscales ou de détournement de fonds, avant même qu’il y ait eu de décision de justice. Un « deux poids, deux mesures » qui fait apparaître le viol comme une infraction de bien moindre importance. D’autres soulignent que dans certains pays, notamment nordiques, l’exercice d’une fonction publique exige un comportement irréprochable à tous points de vue, quand on tolère, en France la promotion d’hommes entachés de soupçons de violences.

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Cette tolérance est le fruit d’un mépris contre les femmes qui s’exprime sans cesse. La fameuse phrase prononcée par Gérald Darmanin à la journaliste Apolline de Malherbe, « ne vous en faites pas madame, ça va bien se passer », est brandie sur des pancartes. « La façon dont il parle aux femmes est révélatrice. C’est ultra-méprisant, s’insurge Mathilde. Cette quinquagénaire, mère de trois enfants, à la sage coupe au carré, ne décolère pas devant l’accumulation des signaux négatifs qu’envoie le gouvernement, malgré les déclarations sur l’égalité hommes-femmes, proclamée à nouveau « grande cause du quinquennat ». « On pourrait aussi parler plus de l’affaire Guérini. Deux jours après avoir qualifié d’honnête homme quelqu’un qui a été condamné pour violences contre son épouse, il est nommé au gouvernement. Je trouve ça écœurant. »

« Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, à quelques dizaines… »

Malgré les chants et l’ambiance chaleureuse, la lassitude pointe. « Je ne sais pas quoi dire, je suis blasée », commente Sarah. Sa copine, qui explique être féministe depuis ses dix ans, « quand j’ai compris que je n’avais pas les mêmes droits que mes frères et que certains dans ma classe », affiche le même dégoût. « De toute façon, on n’en attendait pas moins de Macron. » Pauline Barron, du collectif Nous toutes, co-organisateur du rassemblement, se veut plus positive. « On assiste à une levée de boucliers de l’ancien monde qui voit que ça bouge et veut garder ses privilèges. Mais les choses évoluent. » Un peu décontenancée par une mobilisation pas à la hauteur de la gravité des faits, Erell, de son côté, invoque les conquêtes passées. « Dans l’histoire des luttes féministes, beaucoup d’avancées n’ont reposé que sur une poignée de militantes. Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, alors qu’elles n’étaient que quelques dizaines… »

Violences sexuellesDamien Abadgérald darmaninviolences faites aux femmes
Valeurs Actuelles

Devoteam : la réussite à la française

À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.

Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »

Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »

Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.

Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”

« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.

Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.

« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.

Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »

D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.

Des propositions de rachat ignorées

Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »

L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

La peste porcine africaine repérée à deux pas de la France

Actu

Un cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.

Marie-Noëlle Bertrand

Après la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.

En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».

Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.

La France a signé un accord avec la Chine

Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.

Les États négocient généralement des accords de « régionalisation  », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.

Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.

Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.

élevageviande de porcAllemagnepeste porcine
France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
BBC

Soaring fertiliser prices force farmers to rethink

By Christine RoBusiness of Technology reporter

It's a tough time to be a farmer.

Just ask Rachael Sharp, a third-generation farmer in the US state of South Carolina, who grows a varied mix of soybeans, corn, wheat, cotton, peanuts and oats.

She saw fertiliser prices for her crops soar 320% last year - the sharpest rise that she, or her father, can remember.

Ms Sharp says some of her fellow farmers aren't planting anything due to the excessive costs.

Around the world, prices of fertilisers have been breaking records over the past year, amidst extreme weather, transport disruptions, and now the Russian invasion of Ukraine.

Russia, which is contending with Western sanctions, produces large quantities of key chemicals used in the production of fertilisers. It also supplies much of the natural gas used to produce ammonia - a major component of nitrogen fertilisers.

The conflict is making other countries aware of their dependency on Russia for fertiliser. The US government has responded by investing in innovative, domestically made fertilisers, but it will take time for those investments to pay off.

Soaring prices are causing farmers to adjust their planting strategies. They're also driving interest in alternatives to conventional fertilisers.

Environmentalists have long-called for such a move. Producing traditional fertilisers is energy intensive, resulting in significant carbon dioxide (CO2) emissions.

But nitrogen fertilisers have a second sting. When they get into the environment they spur the production of nitrous oxide, a potent greenhouse gas.

One relatively straightforward measure would be cutting down on the amount of synthetic fertilisers used.

Fertiliser overuse is an enormous problem. It's been estimated that globally, crops use only 35% of the nitrogen and 56% of the phosphorus applied to them; the remainder settles in the environment.

This varies widely, of course. Low-income farmers may be grappling with too little fertiliser, not too much.

But overall, substantially more fertiliser is being added to fields than is needed - increasing costs and environmental damage.

Overuse "is a huge challenge in our field," says Bhupinder Farmaha, a nutrient management specialist at Clemson University in the US, as well as an agricultural extension agent who works with farmers like Ms Sharp.

Overuse is due in part to tradition, and in part to outdated recommendations for fertiliser application that does not take account of specific environmental conditions.

Sri Lanka came up with a radical solution to the problem: the government abruptly banned chemical fertilisers in April 2021.

Subsidies of chemical fertilisers had increased yields but also led to dependence and inefficient application.

The effects of the ban were catastrophic. Farmers who had depended on chemical fertilisers were suddenly scrambling for organic alternatives, with little time to prepare.

Very few Sri Lankan farmers were accustomed to organic fertilisers, which in any case were in short supply.

While the ban was eased in November 2021, Sri Lankan agriculture and the economy are still feeling the shocks.

More technology of business:

Saman Dharmakeerthi, who heads the Department of Soil Science at Sri Lanka's University of Peradeniya, believes that "the take-home message is that if you want to do something, do it with statistics and research evidence".

A more measured approach is to use technology that can cut back on fertiliser use.

Soil spectroscopy, which uses infrared light to quickly determine the nutrient and pH levels of soil samples, can make fertiliser application more targeted.

And more precise application (such as fertiliser microdosing) can reduce the amount of fertiliser used, as can slow-release fertilisers.

Ms Sharp is open to such technologies. "Not every place in the field needs the same prescription," she explains. "I think that's where Daddy and I differ. He's used to just putting out the same amount because that's what they did for years and years."

Another way to reduce the use of chemical fertilisers would be to adopt farming methods that improve the quality of soil.

Conservation tillage, where the soil is disturbed as little as possible, and the use of cover crops like ryegrass can enhance fertility while reducing the climate impacts of agriculture.

Crop rotation can contribute to soil health as well. Ms Sharp says that on her farm; "We try to plan our crop rotation in a way where the crop we're planning on planting uses the nutrients from the previous crop."

There is also a renewed interest in organic fertilisers.

Leigh Ann Winowiecki, a soil systems scientist at the research organisation CIFOR-ICRAF in Nairobi, Kenya, says farmyard manure has a host of benefits: providing nutrients to the plants, improving soil structure, and increasing the soil's ability to hold water.

"Our research has also shown that inputs of compost and composted farmyard manure increases the effectiveness of synthetic fertilisers," reports Ms Winowiecki.

She says that in eastern Kenya it could be a practical solution as "most farmers have at least one cow near the homestead".

While compost and manure can be effective soil supplements, Dr Dharmakeerthi questions whether they can replace nitrogen-based fertilisers altogether, due to their lower levels of vital nutrients.

It will be very difficult to move away from the world's current dependence on these high-yielding chemical fertilisers, particularly to grow enough animal feed to satisfy the growing global demand for meat.

An additional problem is the availability of organic fertilisers. Ms Sharp reports that chicken litter is an effective fertiliser but has been hard to source this year. Where it was available, prices were about 200% higher than last year.

It also smells bad. "The people around town hate it, because it stinks to high heaven," says Ms Sharp.

A different kind of beneficial organism is algae, which for centuries has been used to enhance crops. The marine biotech company Ficosterra is seeking to update this tradition, and is currently trialling algae-based fertilisers produced in Spain and Mexico.

It also extracts nutrients from a seaweed called Macrocystis Piryfera, that grows in dense forests along the American Pacific coast and sells that as a fertiliser.

For his part, Dr Dharmakeerthi sees great potential in organic waste, such as fermented fish waste. "That is the best alternative," he says.

The challenge is to develop technologies to extract the nutrients in a cost effective way, he says.

One positive aspect of the current fertiliser crisis is soaring interest in ecologically friendly and widely available types of fertiliser. "Because of this scarcity there will be a big research boom," Dr Dharmakeerthi predicts.

Back in South Carolina, Ms Sharp has turned to waste ash produced at a local paper mill. All she had to pay for were transport costs.

"It actually changed the pH in our favour by about a percent," Ms Sharp reports. "That's not going to take the place of a potash or a chicken litter, but it does take the sting out of the prices."

Related Topics

Valeurs Actuelles

Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale

Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport

De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».

Une autre procédure lancée par le Sénat

Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

La femme du jour. Elodie Nace

La femme du jour

Marie-Noëlle Bertrand

Ils voulaient empêcher la grand-messe d’officier : c’est gagné. Les activistes du mouvement climat sont parvenus, mercredi, à bloquer l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies. « Eux avaient prévu les petits-fours, nous, de mettre un coup de loupe sur les agissements du pétrolier », raconte Elodie Nace, d’Alternatiba. Dans le collimateur des militants de Greenpeace, des Amis de la Terre ou d’ANV-COP21, la poursuite des activités en Russie ou encore les 22 « bombes climatiques » en projet (lire notre édition du 25 mai). L’opération a fait mouche, et les actionnaires l’ont eu plutôt mauvaise. « Nous voulions dialoguer, leur demander d’agir pour le retrait de Total en Russie, pour un vrai plan climat », explique Elodie Nace. « Connasse ! », « Vas crever ! » Les réponses, tout en finesse, de ces messieurs agacés ont fait le tour des réseaux sociaux.

totalEnergiesmanifestationécologistes
New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

Read More on the World Cup

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

Advertisement

BBC

Abba Voyage: The band's virtual concert needs to be seen to be believed

By Mark SavageBBC Music Correspondent

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The four members of Abba made their first public appearance in 14 years as they attended the premiere of their Abba Voyage show in London.

Agnetha, Frida, Benny and Bjorn reunited for the opening night of the concert, which features digital versions of the band.

Frida watched the show with a wide grin across her face, while Benny stood up and clapped along to Dancing Queen.

They took a curtain call at the end, to deafening applause from the audience.

"Abba has never left us, in my heart," singer Agnetha Faltskog told the BBC on the red carpet.

"It was not such a difficult decision [to reunite] because the music is part of us."

"I dreamed of this for years," added Anni-Frid Lyngstad. "We love our music, we love to sing."

The launch night was attended by a host of musical stars including Kylie Minogue, Sophie Ellis-Bextor, Jarvis Cocker and Keira Knightley.

Swedish King Carl XVI Gustaf and his wife Silvia also joined the audience - meaning there was a real life Dancing Queen in attendance.

The concert has been in the works since 2016 and features ground-breaking new technology that recreates the sight of Abba in their 1970s prime, playing hits like SOS, Voulez-Vous and Lay All Your Love On me.

To create the spectacle, the band performed in motion capture suits for five weeks, with 160 cameras scanning their body movements and facial expressions.

Those became reference points for hundreds of animators and visual effects artists to create avatars of the band in their heyday.

Affectionately known as "Abba-tars", the characters are not 3D holograms - as everyone involved in the production is at pains to point out.

"I don't think any hologram shows have been successful,"producer Baillie Walsh told Dazed magazine last year. "After five minutes, I don't think they're that interesting."

Instead, the characters appear on a massive, 65million pixel screen, with lights and other effects blurring the boundaries between the digital elements and the "real world" in the arena.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

"We want to pull on the emotions," producer Svana Gisla told the BBC.

"So if you come out of here and feel like you've seen a visual spectacle, we will have failed. If you come out of here and you've laughed and you've cried and you can't wait to go back, that's what we want."

Amazingly, they've pulled it off. The images might be 2D, but impressive lighting effects and back projections provide a crucial depth of field - creating the illusion that the band are really in the room with you.

I was cynical about the technology ahead of the show, but the effect is mystifyingly realistic. It needs to be seen to be believed.

As the concert begins, the quartet "emerge" from under the stage on risers, before launching into the spooky electric psychodrama of The Visitors - the title track of their penultimate album, from 1981.

A photo-realistic Agnetha and Frida resemble peacocks in red and blue winged catsuits, twirling around the stage while Benny and Bjorn vamp on the piano and guitar.

Although the band members were in their 70s when the motion capture footage was filmed, the Royal Ballet's resident choreographer Wayne McGregor helped them recreate the movement of their younger selves.

Agnetha and Frida's home-spun dance routines, which could charitably be described as "extravagant walking", are both instantly recognisable and achingly nostalgic.

While the virtual Abba are restricted to the centre of the stage, a spectacular floor-to-ceiling light show adds a propulsive dynamism to proceedings. The band perform Chiquitita against an eclipsing sun, and are surrounded by pulsing laser beams during Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight).

As long as you keep your eyes away from the big screens, where the avatars assume an unfortunate "uncanny valley" effect, you feel like you've been transported back to the band's last UK concert, in London's Wembley Arena, 42 years ago. (One more look and you forget everything, to coin a phrase.)

Wisely, the production acknowledges all the digital trickery, with Benny's avatar declaring: "To be or not to be, that is no longer the question," during an early interlude.

"This is the real me," he continues, to laughter from the audience. "I just look very good for my age."

The music is enhanced by a precision-drilled, 10-piece live band, who race through an eclectic set of Abba songs that mixes classics like Mamma Mia and Thank You For The Music with unexpected deep cuts such as Eagle and the tender When All Is Said And Done.

The two new songs they released last year, Don't Shut Me Down and I Still Have Faith In You, slot into the setlist seamlessly; while the footage of the band winning the Eurovision Song Contest in 1974 elicits an audible "aaaahh" from the audience during Waterloo.

But there are some surprising gaps, with The Name Of The Game, Super Trouper and Money Money Money among the songs consigned to the dustbin of history.

It seems likely, however, that Abba recorded more songs than currently appear in the show, to encourage repeat visits.

But no matter what happens next, the opening night audience of celebrities and hardcore fan club members was rapt.

"That was frickin' incredible," pop star Zara Larsson told the BBC after the show. "I cried four times. I didn't know I was going to feel like that."

"It felt like I was experiencing them in their prime and it was very emotional."

"It was an extra-terrestrial, extraordinary, exhibition of fabulousness," agreed choreographer Les Child. "They've done an amazing job."

"I felt like I spent the evening with Abba" added Hanna Rossman, who had travelled from Berlin for the show. "And the absolute highlight was that they came on stage at the end."

The quartet didn't speak during their brief appearance on stage - but, by then, the concert had said everything they needed to say.

42 yearssince their last concert, in Japan

1,000visual effects artists created the show

160cameras captured the band performing

1bncomputing hours to animate the avatars

500lights in the purpose-built arena

3,000people can attend every show

The show, which takes place in a purpose-built arena in east London, is currently due to run until December 2022. Then, in true Swedish style, the venue can be collapsed into a flat-pack and taken on the road.

It's the perfect solution for a band who swore never to tour again after they dissolved in 1982 - even turning down a $1bn offer to play 100 shows at the turn of the Millennium.

But the new technology, pioneered by Star Wars VFX company Industrial Light & Magic, tempted them back into the live arena.

"Being able to be on stage and perform for an hour or two, while being home walking the dog or making a carbonara? That's how it all started. We were intrigued by that," Benny Andersson told the BBC last year.

"And the vision of creating something spectacular which no-one had ever seen before," added Bjorn Ulvaeus. "I think, after we open [this show] there might be one or two who want to do the same, while they're still alive."

So, could the concert be replicated in purpose-built Abba Arenas around the world?

"It all depends," said Benny. "We'll see how it goes in London. Are people really interested in coming to see this?

"If they are, yes, it'll continue. If they're not coming, then we just close."

On tonight's evidence, the show will go on.

Setlist

Follow us on Facebook, or on Twitter @BBCNewsEnts. If you have a story suggestion email entertainment.news@bbc.co.uk.

More on this story

Abba announce reunion album and virtual concert

Vinyl sales soared again in 2021, thanks to Abba

Do Abba's new songs live up to their hits?

Abba Gold spends record 1,000 weeks in UK chart

Related Topics

France24 - World

Suspected jihadists kill dozens in eastern Burkina Faso

Issued on: 26/05/2022 - 19:16

NEWS WIRES

Suspected jihadists killed around 50 civilians in Burkina Faso, the Eastern region's governor said Thursday, in the latest attack in the impoverished Sahel nation. 

The civilians from Madjoari died on Wednesday trying to flee a jihadist blockade, said Colonel Hubert Yameogo in a statement, adding that the toll was provisional.

Survivors told AFP by telephone they had been trying to get away from the attackers as food ran out.

"The people were intercepted and executed by the terrorists," one survivor said. "All the dead were men."

The governor of the region said: "Security operations are underway to restore peace".

One of the world's poorest countries, Burkina Faso has been shaken by jihadist raids since 2015, with the movements linked to Al-Qaeda and the Islamic State group.

More than 2,000 people have been killed and 1.8 million displaced.

Last Sunday suspected jihadists killed 11 people in two villages in northern Burkina.

And last Thursday, 11 soldiers and 15 gunmen died in another attack, in the east, the army said.

In January mutinous troops, angered at mounting losses, ousted elected president Roch Marc Christian Kabore.

Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba took charge making the security crisis his priority.

But after a relative lull in violence, a surge in attacks has claimed well over 200 lives among civilians and security forces.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Dozens killed in suspected jihadist attacks in Burkina Faso

UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule

Valeurs Actuelles

SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine

Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ? Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.

Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ? La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…

Quels sont les besoins les plus urgents ? Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.

Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.

Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ? Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

At the limit? Norway's bid for sustainable Arctic tourism

Issued on: 27/05/2022 - 17:53

Sam BALL

It is home to polar bears, pristine glaciers and majestic mountains. But Norway's Arctic archipelago of Svalbard is facing a conundrum: How to welcome masses of tourists without destroying this fragile environment. Although authorities and tour operators have taken steps to limit tourism's impact, significant challenges remain, not least the vast carbon footprint of air travel to the remote region.

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

Advertisement

BBC

Climate Change: MPs say building demolitions must be reduced

By Roger HarrabinBBC energy and environment analyst

The number of buildings being knocked down must be reduced because demolition and rebuilding adds to climate change, MPs say.

Previously developers have been encouraged to knock down old, poorly-insulated homes and offices and replace them with buildings needing less heating.

More recently the government has agreed with engineers who argued that replacing buildings was often bad for the climate in the short and medium term.

That's because lots of emissions are created to make materials for buildings - such as steel, cement, bricks, glass, aluminium and plastics.

Demolishing and rebuilding creates double emissions by necessitating the manufacture of two lots of construction materials.

The Commons Environmental Audit Committee says the government's recent decision to relax planning rules may be leading to an unintended increase in demolition.

It insists that emissions created in the construction of buildings must be reduced if the UK is to meet its climate change targets

The Committee chairman, Philip Dunne MP, said: "From homes to offices, retail units to hospitality venues, our buildings have a significant amount of locked-in carbon, which is wasted each time they get knocked down to be rebuilt, a process which produces yet more emissions.

"Ministers must address this urgently."

The government said it welcomed the report and was carefully considering its findings. A spokesman from the business department said the UK was a leader in tackling greenhouse gas emissions.

Don't demolish old buildings, urge architects

Climate change: Construction companies told to stop knocking down buildings

The issue is complicated. In places such as the City of London, there's often pressure to capitalise on the high value of land by knocking down and building tall.

And some developers say that many buildings can't be kept and converted.

Take the case of the Marks and Spencer Marble Arch store in London's Oxford Street. Michael Gove, the minister controlling planning in the UK, recently agreed to review a plan to demolish it.

M&S insists that knocking down what it calls a "mish-mash of poor, idle shopping space" is the "green" option. The group's Property Director Sacha Berendi agreed that climate change was an emergency.

But he pledged: "Over the long term, the modern lower-carbon building will more than offset any emissions from the redevelopment.

"The new building will be amongst the top 10% best performing buildings in London (for energy consumption)."

He said that within 17 years the lower energy use in the new building would outweigh the emissions created by making it.

The demolition and re-building has been estimated to cause 40,000 tonnes of CO2 emissions.

Will Hurst from the Architects Journal told me: "Climate change is indeed an emergency but if M&S really thought that, they wouldn't be creating extra emissions when they really need to be drastically cut."

He pointed to comments in the magazine dezeen from Yamina Saheb, a lead author on the United Nations climate change panel, IPCC.

"The (construction) sector hasn't modernised since the Second World War - and now, the data shows it's lagging behind all other sectors," she told the magazine.

The Commons committee wants developers to be obliged to calculate emissions over the entire lifetime of buildings. It's urging the government to set ratcheting targets for the buildings sector, which is responsible for 25% of the UK's emissions.

The battle against demolition is already underway in the UK, with pioneering architects and engineers urging solutions such as adding extra storeys to existing buildings - such as the Standard Hotel near St Pancras station.

Other options are to recycle as much of the old building as possible, or keep the facade - or indeed the foundations, which need vast amounts of carbon-intensive cement.

There's now pressure for a major new refurbishment prize for architects to sit alongside the Stirling Prize, which some argue has featured flamboyant creations that showed too little care for the environment.

Follow Roger on Twitter @rharrabin

More on this story

Don't demolish old buildings, urge architects

Stop knocking down buildings, say engineers

Related Topics

Valeurs Actuelles

Venir en aide aux Ukrainiens

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.

Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.

De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.

Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.

Assurer une formation éducative

La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »

À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.

Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda

Actu

Au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.

Marion d'Allard

Edwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.

Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.

Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.

Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane ­d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.

pétroleougandatotalEnergies
France24 - World

The dilemma of saving Venice: Lagoon or city?

Issued on: 27/05/2022 - 16:06

Valérie DEKIMPE

Throughout history, Venetians have learned to live with high tides, known as acqua alta. But now, climate change is taking its toll on the ancient city, with flooding increasing in both frequency and intensity. Massive barriers, which temporarily separate the Venetian lagoon from the sea, have been designed to fend off the water. But they have also raised a difficult question: should Venice save itself or the lagoon’s fragile ecosystem?

The second-highest tide on record

In a city normally teeming with tourists, Andrea Turchetto is a rare breed: a true Venetian, born and raised in the floating city. Unlike other locals, he still calls it home. His glass bead business is based at the heart of Venice, in the Cannaregio district.

Andrea was six years old in 1966, when the city experienced its highest tide on record. In 2019, history repeated itself and he witnessed the second most devastating episode of the so-called acqua alta

But this time, it was different. Authorities had originally warned that the tide would not exceed 1.3 metres, he explains. Later that night on November 12, it rose to 1.87 metres, with gusts of wind reaching 110 km per hour. 

"It all happened so fast," he recalls. "There wasn't enough time to save everything."

There is anger in Andrea’s voice, directed at the politicians and local authorities who could have prevented such a disaster from happening.

"There was negligence," he says. "It's not an issue of climate change, something didn't work out as it should have."

A city submerged by rising sea levels

Scientists, though, are unequivocal: climate change is partly to blame. 

The acqua alta is indeed a natural phenomenon, provoked by a combination of high tides, strong winds and variations in the atmospheric pressure. An increase in their frequency and intensity, however, is the result of a warming, changing climate. 

Out of the top ten tides, five have occurred in the last 20 years; a sign that the phenomenon is accelerating. Given Venice's unique setting – a constellation of 100 islands – and the fact that the ground underneath it is sinking, the city could very well vanish underwater within a century.

MOSE, Venice's controversial floodgates

To stay afloat, Venice has erected a set of floodgates with a biblical name: MOSE, Italian for Moses. It’s an acronym that stands for Modulo Sperimentale Elettromeccanico or "Experimental Electromechanical Module".

Elena Zambardi, spokeswoman for Venice's Consorzio Venezia Nuova, describes it as "a very special work of engineering, quite extraordinary".

The barriers are "invisible", lying underwater when they are not in use, only to emerge when they need to be activated. The yellow floodgates can protect the city from tides of up to 3 metres, according to local authorities.

For Venetians, seeing the barriers rise for the first time in 2020 was a huge relief. The €6 billion billion project had crystallised the anger felt by many at the government's slow response to a problem that existed long before climate change entered the global lexicon.  

MOSE was designed in 1984 but was stalled by corruption and cost overruns. After the 2019 acqua alta, the government came under pressure to finally finish its construction.

In service but already obsolete?

One of the main criticisms against MOSE is that it's already outdated in today's climate reality.

In the middle of the Adriatic Sea, 15 kilometres from Venice, scientists from the Institute of Marine Science (ISMAR) keep tabs on rising sea levels. The oceanographic tower is equipped with all kinds of instruments to track any variations in wind speed, wave height and water temperature.

The tower was built just after the acqua alta in 1966. Back then, the view was that science could save Venice. More than half a century later, the city is still at risk from disappearing under rising seas. 

According to Georg Umgiesser, an oceanographer at ISMAR, one thing they know for sure is that rising sea levels are here to stay. MOSE, on the other hand, won't be able to handle it. 

"If you have a sea level rise of 50 cm you will basically be forced to close the MOSE once a day," he explains, adding that the mobile barriers have raised a difficult question.

Georg believes that in the future they might have to be activated 300 to 400 times a year, effectively separating the Venetian lagoon from the Adriatic Sea. The exchange of water between the two, however, is vital for the health of the lagoon. Is the latter doomed to disappear?

"We want to save Venice. What Venice? Do we want to save the lagoon? Or do we want to save the city?" he wonders. "If we want to save the city, at a certain point I think we are forced to close the lagoon."

Still, officials dismiss the criticism, saying MOSE is the best course of action to safeguard the ancient city.

No Venice without lagoon, no lagoon without Venice

Jane da Mosto is not ready yet to give up on the lagoon: "More than anything, Venice is its lagoon," she tells us.

As the Executive Director of "We are Here Venice", she has been a strong advocate of protecting the lagoon and its saltmarsh. 

"The marshlands perform a variety of functions," she says. Acting as a natural barrier to the acqua alta is one of them, attenuating the tides and slowing down the currents.

Most wetlands around Venice have now disappeared, with global warming, pollution and urbanisation contributing to their rapid decline. Only one sixth of the saltmarsh in the lagoon has been left intact, according to recent estimates.

Restoring them has become ever more important, as the city’s survival is at stake. Jane is convinced that "more saltmarsh will protect Venice from more chronic water levels".

Of course, the boggy ground won’t save the ancient city from collapsing, but Jane regrets that local authorities haven't done enough to take the marshland seriously as a solution to Venice's problems.

As to the "Venice vs. lagoon" dilemma, it's just not an option on Jane’s mind: "There isn't a choice," she concludes. "I insist that both the saltmarsh and Venice are looked after for the future."

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Venice dodges demotion on world heritage list after large cruise ships banned

Italy to ban large cruise ships in centre of Venice to protect lagoon

ENCORE!

Venice in times of Covid-19

BBC

Abba: All four members of the Swedish band reunite ahead of Voyage concert

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

All four members of the Swedish band ABBA have reunited on the red carpet ahead of their Voyage concert in London.

This is the first time all four members have been interviewed together since the band announced they were reuniting last year.

The gig in London's Olympic Park will feature avatars of the four stars, alongside a live band playing their greatest hits.

L'Humanité

TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat

Actu

En 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?

Marion d'Allard

Au grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.

Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.

Tout miser sur sur le sous-sol

En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.

Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.

Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en Russie

Au contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.

« En plein déni de réalité »

« Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.

Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

L’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.

Entourloupe sur les normes

Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.

400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda

Le modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.

totalEnergieshydrocarburestransition énergétiquepétroliers
Valeurs Actuelles

Coup de projecteur sur neuf associations

Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France

La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.

Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.

www.eveilleurs.fr

L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes

C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.

L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »

icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles

SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul

Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).

Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).

www.soschretiensdorient.fr

Arcade : restaurer le patrimoine

Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.

Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».

patrimoine-arcade.fr

L’Institut de formation politique : servir le bien commun

Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.

Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».

ifpfrance.org

Stop au porno : une guerre incessante

Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.

Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.

www.stopauporno.fr

SOS Calvaires : redresser les croix

Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.

Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.

soscalvaires.org

Lejeune Académie, défendre la dignité

Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).

Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.

lejeune-academie.com

Fondation pour l’école : mieux former

L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.

Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.

Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.

www.fondationpourlecole.org

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The Unseen Queen: New BBC film shows Royal Family's private family videos

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Buckingham Palace and the BBC have announced details of a 75-minute programme shown on BBC One and iPlayer on Sunday, May 29th. The documentary reveals for the first time unseen private family videos of the Queen as a young girl.

Elizabeth: The Unseen Queen contains unique footage filmed by the Royal Family. They can be seen relaxing on board the Royal Navy’s battleship HMS Vanguard in 1947, the vessel which took them to and from South Africa for their tour at the time.

In this preview, there are extracts of the Queen's speeches from her 1996 Christmas broadcast, and also her address at the Guildhall on June 11th, 1947.

Elizabeth: The Unseen Queen, will air on Sunday, May 29th at 745pm on BBC One/BBC iPlayer.

L'Humanité

Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis

Actu

On peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.

Marine Cygler

En 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.

Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.

Capter les vibrations du sol ne suffit pas

Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.

Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Les ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).

Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.

À la vitesse de la lumière

Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.

Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Et les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.

Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.

« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »

Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)

D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?

Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.

Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.

Comment avez-vous testé votre algorithme ?

Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.

Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?

Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.

tsunamis
Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Twitter fined $150m in US for selling users' data

By Shiona McCallumTechnology reporter

Twitter in the US must pay a $150m (£119m) fine after law enforcement officials accused it of illegally using users' data to help sell targeted ads.

The Federal Trade Commission (FTC) and the Department of Justice say Twitter violated an agreement it had with regulators, court documents showed.

Twitter had vowed to not give personal information like phone numbers and email addresses to advertisers.

Federal investigators say the social media company broke those rules.

Twitter was fined £400,000 in December 2020 for breaking Europe's GDPR data privacy rules.

The FTC is an independent agency of the US government whose mission is the enforcement of anti-trust law and the promotion of consumer protection.

It accuses Twitter of breaching a 2011 FTC order that explicitly prohibited the company from misrepresenting its privacy and security practices.

ICYMI: FTC charges @Twitter with deceptively using account security data to sell targeted ads. FTC and @DOJCivil order Twitter to pay $150 million penalty for violating 2011 FTC order and cease profiting from deceptively collected data: https://t.co/QRWi25K2vo

Twitter generates most of its revenue from advertising on its platform, which allows users ranging from consumers to celebrities to corporations to post 280-character messages, or tweets.

According to a complaint filed by the Department of Justice on behalf of the FTC, Twitter in 2013 began asking users to provide either a phone number or email address to improve account security.

"As the complaint notes, Twitter obtained data from users on the pretext of harnessing it for security purposes, but then ended up also using the data to target users with ads," said Lina Khan, who chairs the FTC.

"This practice affected more than 140 million Twitter users, while boosting Twitter's primary source of revenue."

Authentication violation

Ian Reynolds, managing director of computer security firm Secure Team, told the BBC: "Once again, Twitter is violating the trust that their users have in their platform by using their private information to their own advantage and increasing their own revenue."

He added: "Twitter led their customers into a false sense of security by acquiring their data through claiming it was for security purposes and protecting their account, but ultimately ended up using the data to target their users with ads.

"This reality shows the power that companies still have over your data and that there is a long way to go before users can be comfortable knowing that they have full control over their own digital footprint."

In order to authenticate an account, Twitter requires people to provide a telephone number and email address.

That information also helps people reset their passwords and unlock their accounts if required, as well as for enabling two-factor authentication.

Two-factor authentication provides an extra layer of security by sending a code to either a phone number or email address to help users log into Twitter along with a username and password.

But, according to the FTC, until at least September 2019, Twitter was also using that information to boost its advertising business.

It is accused of allowing advertisers access to users' security information.

In addition to the fine, Twitter must also:

"The Department of Justice is committed to protecting the privacy of consumers' sensitive data," said Vanita Gupta, the US associate attorney general.

"The $150m penalty reflects the seriousness of the allegations against Twitter, and the substantial new compliance measures to be imposed as a result of the proposed settlement will help prevent further misleading tactics that threaten users' privacy."

More on this story

Twitter steps up Ukraine misinformation fight

Musk warns Twitter deal stuck without spam proof

Twitter investor sues Elon Musk over takeover bid

Related Topics

L'Humanité

Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !

Actu

Zoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !

Anna Musso

« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.

Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.

scorpions
Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Monkeypox: Cases detected in three more countries for first time

The United Arab Emirates (UAE) has became the first Gulf state to record a case of monkeypox.

The Czech Republic and Slovenia also reported their first cases on Tuesday, joining 18 other countries to detect the virus outside its usual Africa base.

That number is expected to rise further still, but experts say the overall risk to the general population remains low.

Outbreaks of the virus have been found in Europe, Australia and America.

The symptoms often include a fever and rash - but the infection is usually mild.

In the UAE, health officials announced a case had been detected in a traveller who had recently visited west Africa and is now receiving medical treatment.

Authorities there say they are "fully prepared" to handle any outbreak, adding that early surveillance protocols for detecting the disease were in place.

The World Health Organization (WHO) says the virus can be contained with the right response in countries outside of Africa where it is not usually detected.

"We encourage you all to increase the surveillance of monkeypox to see where transmission levels are and understand where it is going," the WHO's director for Global Infectious Hazard Preparedness, Sylvie Briand, said at a conference on Tuesday.

The outbreaks may not be normal but remain containable, she added.

Outside Africa there are now 237 confirmed and suspected cases of monkeypox and health authorities around the world have announced plans to contain the virus.

Germany says it has ordered up to 40,000 doses of the Imvanex vaccine - used to treat smallpox, but also effective against monkeypox - to be ready in case the outbreak worsens.

Anyone already vaccinated with a smallpox vaccine years ago as part of a global bid to eradicate the disease should have existing immunity, German health officials said. But they added that the older treatment has more side-effects so is not suitable for fighting monkeypox today.

And in France, which has detected three cases, officials announced a targeted vaccination campaign of adults who had been recently exposed.

Authorities there are recommending that a vaccine be given within four days of exposure, but up to 14 days afterwards if necessary.

In England, officials announced on Tuesday that 14 more cases of the virus had been detected - bringing the total number of cases in the UK to 71.

Monkeypox is usually associated with travel to Central or West Africa, but some of the cases which have been occurring outside these countries have had no travel link.

It does not spread easily between people, but it can be spread through:

If you get infected with monkeypox, it usually takes between five and 21 days for the first symptoms to appear.

Symptoms include fever, headache, muscle aches, backache, swollen lymph nodes, chills and exhaustion.

A rash can develop, often beginning on the face, then spreading to other parts of the body. The rash changes and goes through different stages - a bit like chicken pox - before finally forming a scab, which later falls off.

Read more about the virus here.

What are your questions about Monkeypox? You can get in touch by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

More on this story

Monkeypox cases rise to 71 in the UK

Monkeypox outbreaks are containable - WHO

Related Topics

Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ray Liotta: Scorsese and De Niro lead tributes to the late Goodfellas actor

Hollywood director Martin Scorsese and actor Robert De Niro have led the tributes to Goodfellas star Ray Liotta, who died this week aged 67.

Scorsese, who directed both in the 1990 gangster crime film, called Liotta a "uniquely gifted" and "courageous" performer.

The late actor is best known for his portrayal of mobster Henry Hill in the film, opposite De Niro and Joe Pesci.

De Niro said: "I was very saddened to learn of Ray's passing."

"He is way too young to have left us," he added, in a statement shared to US media.

Liotta died in his sleep in the Dominican Republic at the age of 67, it was confirmed on Thursday.

The US star had been on location filming the movie Dangerous Waters, his publicist Jennifer Allen said.

His fiancée Jacy Nittolo was on location at the time of his death, Ms Allen added.

Scorsese said he was "absolutely shocked and devastated" by the news and that he would always be proud of their work together.

"Playing Henry Hill in Goodfellas was a tall order, because the character had so many different facets, so many complicated layers, and Ray was in almost every scene of a long, tough shoot," the filmmaker explained.

"He absolutely amazed me, and I'll always be proud of the work we did together on that picture.

"My heart goes out to his loved ones, and it aches for his loss, way too early."

Lorraine Bracco, who played Karen Friedman Hill in Goodfellas, said she was "shattered" to hear the news of her former co-star's death.

She shared a photo of them both on Twitter, saying being with him had been the best part of making the film.

I am utterly shattered to hear this terrible news about my Ray. I can be anywhere in the world & people will come up & tell me their favorite movie is Goodfellas. Then they always ask what was the best part of making that movie. My response has always been the same…Ray Liotta. pic.twitter.com/3gNjJFTAne

While best known for Goodfellas, Liotta also appeared in the heart rending 1989 film Field of Dreams, playing a dead baseball player who came back to life to play in a game at Kevin Costner's character's new playing field.

Reacting to the news, Costner tweeted he was "devastated".

Devastated to hear the news of Ray Liotta’s passing. While he leaves an incredible legacy, he’ll always be “Shoeless Joe Jackson” in my heart. What happened that moment in the film was real. God gave us that stunt. Now God has Ray. pic.twitter.com/JQmk1PsuSK

Liotta got his big break playing ex-convict Ray Sinclair in 1986 black comedy Something Wild, getting a Golden Globe nomination for that role, before going to star in the 1988 film Dominick and Eugene, about the strained relationship between twins with very different characters.

Actor and comedian Seth Rogen wrote online that working with him, on the 2009 dark comedy Observe and Report, had been "one of the great joys of my career".

I can’t believe Ray Liotta has passed away. He was such a lovely, talented and hilarious person. Working with him was one of the great joys of my career and we made some of my favorite scenes I ever got to be in. A true legend of immense skill and grace.

More recently, Jennifer Lopez aka singer J-Lo acted opposite Liotta in the US TV crime series Shades of Blue.

"Ray was the epitome of a tough guy who was all mushy on the inside," she wrote. "I guess that's what made him such a compelling actor to watch."

Ray was my partner in crime on Shades of Blue … the first thing that comes to mind is he so was kind to my children. Ray was the epitome of a tough guy who was all mushy on the inside … I guess that’s what made him such a compelling actor to watch. The original Goodfella. 1/5 pic.twitter.com/IDbOBPNydY

And another superstar singer, Ed Sheeran paid tribute to Liotta, with the actor having appeared in the music video for his and Rudimental's 2014 collaboration, Bloodstream.

"I got to work with him on the Bloodstream music video with [music video director] Emil Nava, and got hung out with him at gigs," posted the English singer-songwriter.

"He was such a fun guy, so so sweet, and I loved being around him. Goodfellas will always be my favourite movie."

Batman regret

By the 90s, Liotta was starring in Unlawful Entry, Cop Land and Corrina, Corrina with Whoopi Goldberg.

Last year he starred in the Sopranos prequel film The Many Saints Of Newark,having turned down a role in the original series.

The New Jersey-born actor said in 2016 that he regretted turning down the chance to audition for Tim Burton's Batman film.

"When I did my first movie, Tim Burton was getting ready to do Batman and he was interested in me because he wanted it to be edgy and real.

"I thought, 'Batman? That's a stupid idea', even though he had just done one of my favourite movies of all time, Beetlejuice. So yes, I regret not auditioning for that'."

He also played lawyer Jay Marotta in the critically acclaimed 2019 film Marriage Story, which starred Adam Driver and Scarlett Johansson as a couple whose relationship was breaking up. Laura Dern won a best supporting actress Oscar for playing a lawyer in the film.

The actor had recently finished working on the 2023 film The Cocaine Bear, directed by Elizabeth Banks.

Liotta also narrated documentary series The Making Of The Mob, and appeared in several music videos including David Guetta's song Lovers On The Sun.

Liotta leaves his daughter Karsen, who he shares with his ex-wife Michelle Grace, and his fiancée.

More on this story

Goodfellas star Ray Liotta dies aged 67

Related Topics

L'Humanité

Canicule, experts et ministre

Chronique

Sylvestre Huet

Au nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.

Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.

Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les proba­bilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.

Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.

Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier ­rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très ­probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »

La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.

la chronique scientifique de sylvestre huet
L'Humanité

Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatiale

Actu

La Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission pour sonder Uranus, cette lointaine planète du Système solaire, qualifiée de « géante de glace », entourée de lunes tout aussi intrigantes qu’elle.

Anna Musso

Longtemps délaissée par l’exploration spatiale, contrairement à Mars ou à la Lune qui attirent tous les regards, la discrète et étrange Uranus est désormais sous le feu des projecteurs. Septième planète du Système solaire, à la couleur bleu clair, elle devrait faire l’objet d’une prochaine mission orbitale de la Nasa.

C’est la principale recommandation du rapport décennal de l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, ingénierie et médecine), paru le 19 avril, qui la désigne « cible prioritaire » d’explorations planétaires à mener pour la période 2023-2032.

Saturne n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.

Par le passé, ces conseils ont toujours été suivis par l’Agence spatiale américaine. « Uranus est un des corps les plus intrigants du système solaire : sa faible énergie interne, sa dynamique atmosphérique, son champ magnétique complexe sont autant d’énigmes majeures », relèvent les auteurs du rapport.

Quatre fois plus grande que la Terre

La mission pourrait être lancée dès juin 2031, « en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes, car on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle », nous précise Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université. « L’assistance gravitationnelle » consiste à utiliser l’attraction des planètes pour accélérer une sonde, tout en économisant le carburant de son moteur-fusée.

La mission déployée vers Uranus permettrait d’étudier la planète qui n’a été visitée qu’une seule fois, lors d’un survol de quelques heures par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Explorer les mystères d’Uranus est d’autant plus important sur le plan scientifique que c’est une planète tout à fait unique.

Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la Lune

D’abord, c’est une des planètes qualifiées de « géantes » avec Saturne, Jupiter et Neptune. Elle est quatre fois plus grande et quinze fois plus massive que la Terre. On l’a même définie comme une « géante de glace », car elle serait la planète la plus froide du Système solaire, avec une température atmosphérique oscillant entre – 226 °C et – 197 °C. Elle n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.

Un mélange d’eau, d’ammoniac et de méthane

Selon les quelques données collectées par la sonde Voyager 2 ou des observations télescopiques, on sait que sa surface n’est pas solide, mais l’on n’est pas sûr de sa composition exacte. Elle serait faite essentiellement d’un mélange d’eau, d’ammoniac, de méthane et baignée dans une atmosphère gazeuse surtout composée d’hydrogène et d’hélium.

Découvrez ci-dessous notre série d'entretiens avec les plus grands astrophysiciens !

Ce qui est aussi très original, c’est sa rotation : à la différence de toutes les autres planètes connues, elle tourne sur elle-même autour d’un axe horizontal et non pas vertical. « Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire, nous explique Olivier Mousis. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. » Ainsi, elle semble évoluer comme une balle et présente alternativement ses pôles Sud et Nord lorsqu’elle effectue son orbite autour du Soleil… sachant qu’elle met 84 années terrestres à accomplir ce tour !

Un voyage de douze à treize ans

Comme les trois autres planètes géantes, Uranus possède plusieurs anneaux : elle en a exactement 13, décrits seulement en 1977 et observés par Voyager 2 peu après. Elle possède également 27 satellites naturels tout aussi mystérieux qu’elle. Dont certains seraient des « mondes océaniques » susceptibles d’abriter des formes de vie.

«Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier Mousis

Ces lunes ont reçu des noms de personnages shakespeariens, comme Titania, Miranda ou Oberon, et du poète anglais Alexander Pope, alors qu’Uranus emprunte le sien à Ouranos, le dieu du ciel de la Grèce antique.

Cette planète a tant d’originalité qu’on peut se demander pourquoi ne pas y être allé plus tôt ? En fait, c’est très compliqué et cela suppose une mission de très longue durée : une dizaine d’années, selon le rapport de l’Académie américaine des sciences. Uranus se situant à une distance d’environ 2,7 milliards de kilomètres de la Terre, le voyage en lui-même devrait durer douze à treize ans, mais cela peut monter à quinze ans.

Un budget de 4,2 milliards de dollars

Si le projet est retenu par la Nasa, le meilleur scénario possible prévoit de faire décoller la sonde en 2031, ce qui lui permettrait d’arriver aux abords d’Uranus en 2043-44 ! La sonde devrait se poser sur la planète au début de la mission, puis effectuer un tour orbital pendant une décennie environ pour étudier les satellites et leur intérieur, les anneaux et l’atmosphère, et effectuer des relevés détaillés.

Enfin, pour que la sonde arrive jusqu’à Uranus, si éloignée de la Terre, il faudra lui donner une source d’énergie capable de durer plus de vingt ans sans risquer de tomber en panne ou de s’abîmer, soit une pile atomique.

 L'Agence spatiale européenne et la Nasa discutent d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique.»

Olivier Mousis, professeur d’astrophysique

Ainsi s’annonce une mission complexe et de très longue haleine, supposant des coopérations durables, impliquant des générations de chercheurs et nécessitant un très gros budget, estimé par la Nasa à 4,2 milliards de dollars minimum.

Olivier Mousis nous révèle que « l’Agence spatiale européenne et la Nasa sont en pourparlers pour discuter d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère de la planète pour en mesurer sa composition chimique et isotopique ».

Dans tous les cas, cette mission sera un bel exemple d’exploration scientifique qui exige toujours de voir grand et loin, fût-ce à un horizon de trente ans et à près de 3 milliards de kilomètres…

Plus d'astrophysique  Nous avons sélectionné pour vous

astronomiesystème solaireespaceastrophysique
Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le Ku Klux Klan, une véritable contre-société

Nos recommandations culturelles

Télévision David Korn-Brzoza a réalisé un documentaire passionnant et implacable sur la plus vieille organisation terroriste américaine.

Caroline Constant

Des corps pendus à des arbres, brûlés. Des hommes fouettés si profondément qu’on pourrait plonger un doigt dans chaque blessure. Des croix enflammées. Point commun entre toutes ces victimes : elles sont noires. Le Ku Klux Klan, cette association secrète américaine, ravage par son racisme systémique et sa violence la société américaine depuis cent cinquante ans. David Korn-Brzoza a consacré une série documentaire en deux épisodes, très richement étayée d’archives, à ce mouvement qu’il qualifie, d’entrée, de « plus ancien groupe terroriste » des États-Unis.

Le réalisateur revient d’abord sur la création du mouvement, à la fin de la guerre de Sécession, en 1865 : dans le Sud, des soldats démobilisés décident de faire peur aux Noirs, émancipés depuis la fin du conflit. Ce qui, au départ, selon un des historiens interrogés, est une simple « plaisanterie » de très mauvais goût, dégénère rapidement : les meurtres se multiplient, les lynchages aussi, qui visent en premier lieu les Noirs qui se battent pour leurs droits et les fonctionnaires. « En lynchant un individu, il y a la volonté d’intimider tous les autres : c’est la définition même du terrorisme », relève l’historienne Linda Gordon. En 1868, près de 1 000 meurtres sont imputés aux hommes aux chapeaux pointus.

Ce que montre le film, c’est que chaque avancée des droits aux États-Unis, dans tous les domaines, fait renaître le Ku Klux Klan de ses cendres. Il se détermine comme un mouvement antimigrants, antisémite, anticommuniste et anti­catholique. Réservé aux élites, il représente une véritable contre-société. Des gouverneurs, des sénateurs en sont issus. Le documentaire, implacable, donne à voir l’autre visage de l’Amérique. Un visage cauchemardesque, basé sur un racisme systémique. On est bien loin du « rêve américain ».

ku klux klandocumentaireTélévisionfrance 5
BBC

Triangle of Sadness has quite some running time for a satirical comedy – but it is never boring.

Ruben Östlund won the Palme d'Or at Cannes in 2017 with his modern-art satire, The Square. Five years on he returns to Cannes with another satire, Triangle of Sadness, and it's even better – a frontal assault on the super-rich, and on the capitalist system in general, which has enough rage and riotous abandon to compensate for its lack of subtlety. More like this:Top Gun 2 is 'better than the original'An 'eccentric fantasy' from the director of Mad MaxMen is a 'smart and stylish' horror

Actually, that's not entirely fair, because although Östlund makes his points with unapologetic frankness, the Swedish writer-director's first English-language film shows that he is still capable of quietly uncomfortable, penetrating social comedy. This is what we get in the opening scenes, when the film appears to be a straightforward lampoon of the fashion industry. In advertising shoots, notes Östlund, the more expensive the brand, the more grumpy the models have to pretend to be. As for the title, the "triangle of sadness" is the term given to the frown lines between your eyebrows.

The poor soul who may need Botox to treat his own triangle is Carl (a superb Harris Dickinson), a gangly male model who would like to be intellectually and politically progressive, but whose better instincts are always overtaken by his insecurities. His girlfriend Yaya (Charlbli Dean) is a model, too, but because she is female, she gets paid much more than he does – so why is she so slow to pay the bill at a fancy restaurant? The couple's disagreement on this matter could have come from an episode of Seinfeld, but Östlund doesn't ease the tension with a punchline. Just as he did in his breakthrough film, Force Majeure (which was remade in America, incidentally, with Julia Louis-Dreyfus from Seinfeld in one of the starring roles), he keeps the argument going well after the stage that most directors would have given up and moved on. It's an excruciatingly funny reminder that Östlund is cinema's king of the awkward situation, but it also sets up the question which will recur throughout the film: why is it that some people are deemed to be more worthy of money than others?

This question is unavoidable when the action moves away from the modelling industry and on to a luxury cruise liner: Yaya and Carl are on board for free, because the photos of her posing with food she won't actually eat will be seen by millions of Instagram followers. The couple meets a grotesque array of haves and have-nots, plus the have-somes in between. The haves include a cheerful oligarch (Zlatko Buric) who made his millions by selling animal droppings as fertiliser, and a cosy old British couple who amassed their fortune in an even less savoury way. The have-somes include a captain (Woody Harrelson) who would rather get blind drunk in his cabin than mix with the passengers he despises, and a steely chief steward, Paula (Vicki Berlin), who is left to run the show. One searing example of the haves' entitlement comes when a passenger insists, on a whim, that the crew members enjoy themselves by having a swim. It doesn't occur to her that they'd rather get on with their jobs: she wants them to swim, so that's what they'll do.

Triangle of sadness

Directed by: Ruben Östlund

Starring: Harris Dickinson, Charlbli Dean, Woody Harrelson

Length: 2 hours 30 minutes

 

But the hierarchy is about to change. First, some stormy weather and some glutinous haute cuisine results in the most hilariously disgusting vomiting scene since the Mr Creosote sketch in Monty Python's The Meaning Of Life. The sozzled captain and the oligarch swap quotes from Noam Chomsky and Ronald Reagan, and the cruise seems to be hurtling towards a bacchanalian anarchy redolent of JG Ballard's High-Rise. Then Östlund begins a sardonic third chapter. For reasons I won't reveal, eight people from the ship ended up stranded on a desert island, and suddenly it doesn't matter who has the most dollars or Instagram followers. Antonia (Dolly De Leon), the cool, savvy toilet cleaner, is the only person capable of catching a fish or lighting a fire, so she becomes the survivors' leader. She alone has the power to give or withhold packets of pretzel sticks. Offers of Rolex watches aren't going to sway her, but some time alone with Carl just might.

Be warned. Triangle of Sadness rants and smirks at the state of the world over two-and-a-half hours, which is quite some running time for a satirical comedy. But it is never boring. Partly that's because the political commentary is so shrewd, and partly it's because it has a surprising amount of warmth and nuance, too. Östlund ensures that while the situations may be absurd, the people in them are as human as any of us.

★★★★★

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

L'Humanité

Deux mondes en miroir, deux Amérique qui se jaugent ?

Nos recommandations culturelles

Plateforme Nouvelle saison, nouveau croque-mitaine : la bande d’ados d’Hawkins reprend du service pour sauver le monde. Et combattre l’uniformité imposée par le passage à l’âge adulte.

Grégory Marin

Vous croyiez réellement que la petite ville d’Hawkins (Indiana, États-Unis) en avait fini avec l’étrange ? Le calme retrouvé ne pouvait être qu’apparent. Alors qu’un nouveau croque-mitaine apparaît, les défenseurs de la ville, pleinement adolescents, sont séparés : au lycée, Mike (Finn Wolfhard) et Dustin (Gaten Matarazzo) intègrent le club des geeks, Lucas (Caleb McLaughlin), l’équipe de basket, et Max (Sadie Sink) s’isole… Quant à Will (Noah Schnapp), sa mère Joyce (Wynona Rider) et son frère Jonathan (Charlie Heaton), ils sont partis s’installer en Californie, emmenant Eleven (Millie Bobby Brown) loin du cauchemar qu’ils ont vécu. Pas facile pour elle de maintenir sa relation à distance avec Mike, ou simplement de s’intégrer dans son nouvel environnement. Mais la menace qui pèse sur le monde va à nouveau leur donner un but commun…

donjons et dragons

Stranger Things continue de jouer avec les codes de la nostalgie. Dans les premières saisons, elle s’adressait clairement à ce niveau aux quadragénaires élevés aux films Amblin Entertainment, regorgeant de clins d’œil à ces œuvres, les Goonies ou E.T., pour les stéréotypes de personnages et l’ambiance. Cette quatrième saison fourmille aussi de références, mais d’un autre genre : on repérera des hommages à Carrie au bal du diable, avec Eleven en lycéenne harcelée, ou au Silence des agneaux quand Nancy (Natalia Dyer) et Robin (Maya Thurman-Hawke) se prennent pour Clarice Starling. Les amateurs auront à cette occasion reconnu Robert Englund, inoubliable Freddy des Griffes de la nuit, dont l’influence résonne jusque dans certaines scènes.

Cette saison marque une progression vers des références cinématographiques plus adultes – même si la référence centrale, qui structure ce début de saison et crée l’indispensable Némésis, reste Donjons et Dragons. L’histoire rappelle d’ailleurs comment le jeu a été au centre de polémiques, agitées par les conservateurs américains, déplorant sa mauvaise influence sur la jeunesse.

Sur la côte Ouest magnifiant les corps et esprits sains, les « parias » qui s’y adonnent écoutent aussi du hard rock, portent les cheveux longs… et sont poursuivis par des athlètes propres sur eux et populaires. Comme si, avant même l’ouverture d’un portail entre les dimensions, deux mondes coexistaient déjà, qui peuvent entrer en collision à tout moment. Une manière aussi pour Matt et Ross Duffer, les créateurs de la série, de portraiturer une Amérique divisée ?

Séries téléviséesNetflixscience-fiction
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Debating the war’s end. As the conflict rages on in Ukraine’s east, the global conversation is increasingly focusing on how the fighting could end and how to define victory — and for whom. Some Western leaders are suggesting a territorial compromise, which Ukraine opposes.

The war’s economic toll in Russia. Gripped by heavy sanctions and increasingly isolated from Western suppliers, Russia is working to keep its factories and businesses running and stave off a return to Soviet-era scarcity. Meanwhile, Russia’s central bank slashed interest rates again in an effort to prop up the economy.

Russian oil ban. The European Union has stalled on its proposed ban on Russian oil. The measure is being held up by Hungary’s refusal to back the embargo, claiming it would devastate the country’s economy.

On the ground. Moscow’s military has narrowed its focus to a 75-mile-wide sliver of land in the heart of the eastern Donbas region, which has allowed Russian forces to make incremental gains. Russia’s main immediate target remains Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

Advertisement

Valeurs Actuelles

L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

¿Mancillar una buena salsa de tomate con un chorretón de nata es pecado? Posiblemente. ¿Remite a tiempos pasados en los que se abusaba de la crema de leche? Seguro. ¿Está buena la mezcla? Sí rotundo sin ninguna clase de duda. Los sacerdotes de la modernidad culinaria podrán amenazarnos con la excomunión, pero disfrutar con la unión de estos dos ingredientes bien vale un futuro en el infierno.

Los italianos lo saben, y por eso llevan décadas haciendo penne al baffo, una pasta en la que se juntan la acidez y el dulzor del tomate y la cremosidad de la nata. En la versión más extendida, las notas saladas las ponen unos tropezones de jamón cocido, pero la receta admite variaciones con otros ingredientes como el atún, las salchichas o las verduras. En la región del Trentino la preparan con calabacín y speck (una especie de jamón ahumado típico del Tirol), y en Sicilia se pasan por el forro la norma de no juntar lácteos con seres marinos al añadir gambas, mejillones o pulpitos.

¿De dónde sale esta receta? Sus orígenes son inciertos, pero huele a ochentera. En aquella década, las salsas con nata no sólo arrasaron en España, sino que también se pusieron de moda en Italia, como demuestran los muy retro penne al vodka. El nombre baffo, según cuenta el New York Times, proviene supuestamente de la expresión “da leccarse i baffi” (“de chuparse los bigotes”). Si non è vero, è ben trovato: la salsa es bien golosona y te puedes lamer cualquier parte del cuerpo en la que te caiga.

Mi versión trata de actualizar la fórmula apostando por una mayor ligereza. Es decir, por menos nata y más verdura. Elimino el jamón y lo sustituyo por un extra de queso curado y unos tomatitos que de ninguna manera aparecen en la receta original, pero que la refrescan. Si te apetece, le puedes poner unos daditos de jamón cocido, cecina, butifarra o el embutido que te salga del níspero en el momento en el que se incorpora el calabacín. Importantísimo para triunfar: usar una marca de pasta de buena calidad y una passata o tomate triturado en la misma línea.

Dificultad

Es una pasta, así que no deberías ni preguntarlo.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de rigatoni, penne rigati o cualquier pasta corta
  • 700 g de passata (o tomate triturado reducido al fuego hasta que espese un poco)
  • 1 calabacín
  • 16 tomatitos
  • 50 g de queso curado rallado (parmesano u otros)
  • Una cebolla
  • 1 diente de ajo
  • 100 ml de nata líquida para cocinar
  • 1/2 cucharadita de guindilla seca picada o de copos de chile
  • Aceite de oliva
  • Sal

Preparación

  1. Poner a calentar un chorro de aceite a fuego medio-bajo en una cazuela. Picar la cebolla y el ajo y ponerlos a rehogar con la guindilla en la cazuela. Cocinar unos 5 minutos removiendo de vez en cuando, hasta que la cebolla empiece a ablandarse y el ajo tome un poco de color.
  2. Mientras, rallar el calabacín y añadirlo cuando la cebolla se haya ablandado un poco. Salar ligeramente, remover y subir el fuego a medio. Tapar y dejar que se cocine otros 5 minutos, removiendo de vez en cuando.
  3. Sumar la passata (para aprovecharla al máximo, mojar el recipiente con un poco de agua, agitar y verter el líquido en la cazuela). Salpimenta y, cuando empiece a borbotear, bajar el fuego, cubrir casi del todo la cazuela con una tapa y dejar que se haga unos 10 minutos.
  4. Mientras, cocer la pasta en otra cazuela con agua hirviendo el tiempo que indique el paquete, y poner los tomatitos en una sartén con un poco de aceite y una pizca de sal a fuego medio. Taparla y dejar que se ablanden, meneando la sartén de vez en cuando.
  5. Escurrir la pasta reservando una taza del agua de cocción. Incorporar la pasta a la salsa de tomate junto con la nata y el queso. Remover bien y, si se ve muy espeso, añadir un poco del agua de cocción de la pasta y volver a remover.
  6. Servir con los tomatitos por encima y más queso rallado aparte para quien quiera.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

BBC

Cost of living crisis: Sheerness cafe owner sleeps on shop floor to save money

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Steve Jackson sleeps on the floor of the Jacksonwood Vintage Tea Rooms in Kent as he can't always afford the petrol to get home - and regularly skips meals to help him pay the bills.

Since the cost of living crisis started earlier this year, Mr Jackson said he's lost half of his trade.

Now down to his last £800 in savings, he said he can't afford to heat his shop, has had to let two members of staff go and now fears he will have to close his small business within months.

He said: "There is no light at the end of the tunnel. I've done everything possible and can't seem to make a living."

The government has set out new measures to help people pay for energy bills, but they may be too late for people like Steve.

A government spokesperson said: "We understand that people are struggling with rising prices, and while we can't shield everyone from the global challenges we face, we're supporting British businesses to navigate the months ahead."

Video Journalist: Stuart Maisner

Follow BBC South East on Facebook, on Twitter, and on Instagram. Send your story ideas to southeasttoday@bbc.co.uk.

L'Humanité

Briser le silence de l’occupation israélienne

Nos recommandations culturelles

Télévision Arte diffuse, ce soir, les deux parties du documentaire d’Avi Mograbi qui dissèque le mécanisme de la politique coloniale en Palestine depuis 1967.

Sohir Belabbas

A près le récent assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh et la violence de la police israélienne à l’encontre de son cortège funèbre, voilà un documentaire plein d’à-propos. Les 54 Premières Années remet en perspective les pratiques et les logiques coloniales d’Israël depuis la guerre des Six-Jours. Le documentaire d’Avi Mograbi veut être un manuel militaire abrégé de l’occupation d’un territoire, l’exemple israélien étant pour le réalisateur « paradigmatique ».

En 1967, Israël occupe Jérusalem Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Aujourd’hui, on compte plus de 250 colonies et 600 000 colons dans les territoires palestiniens. Une situation qui entrave le droit de 5 millions de Palestiniens de circuler, travailler ou cultiver leur terre. Pour exposer les principes fondamentaux de l’occupation, le cinéaste ant-isioniste de Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon recourt une nouvelle fois à sa propre mise en scène. Il campe cette fois-ci du fond de son fauteuil le rôle d’un expert militaire qui vouvoie froidement le spectateur, droit dans les yeux : « Vous venez de vous emparer d’une terre. Que va-t-il se passer à présent ? »

une mention spéciale au festival de berlin

Pour illustrer chaque point de sa démonstration, d’anciens soldats qui ont servi dans les territoires occupés témoignent, presque tous à visage découvert. Ces militaires font partie des quelque 2 000 réservistes qui ont décidé de révéler les dessous de l’occupation à l’ONG Breaking the Silence (Briser le silence), cofondée par le réalisateur israélien lui-même. Dans un ordre chronologique, ils rapportent les exactions qu’ils ont commises ou dont ils ont été témoins, comme les expropriations de terre par les colons. La première partie documente les étapes qui conduisent à la première Intifada, en 1987 : la confiscation des terres, le nombre croissant de victimes et la négation systématique de l’aspiration à l’autodétermination. Il fallait « briser les jambes et les bras », rapportent les soldats, sommés de réprimer toute forme de résistance, y compris celle des enfants. Les images, parfois difficiles, viennent soutenir des propos qu’on voudrait pouvoir oublier, comme celle de l’affiche du film représentant une vieille dame menacée par la matraque d’un soldat. La seconde partie revient sur les effets des accords d’Oslo (1993), la deuxième Intifada (2000), la construction du mur en 2002 et le retrait de Gaza, suivi de son blocus, en 2005. Les lanceurs d’alerte décrivent la torture, la banalité de l’humiliation quotidienne aux checkpoints ou l’engrenage de la violence lié aux attentats-suicides et à la répression aveugle de l’armée israélienne.

Le film dérange, si bien qu’Avi Mograbi n’a pas trouvé de diffuseur en Israël. Mais il a trouvé de l’écho au Festival de Berlin, qui, l’an dernier, lui a décerné la mention spéciale de la section documentaire. Avec son ton didactique empreint d’ironie, le réalisateur livre une description clinique et implacable de la mise en œuvre de l’occupation d’un territoire.

Israël-PalestinedocumentaireArte
Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Enrico Berlinguer, un communiste loin de Moscou

Histoire de la semaine

Politique Né le 25 mai 1922, le secrétaire du Parti communiste italien, longtemps le plus important d’Europe de l’Ouest au XXe siècle, n’aura eu de cesse de s’émanciper du modèle soviétique.

Gaël De Santis

On ne naît pas communiste, on le devient. Enrico Berlinguer voit le jour il y a cent ans, le 25 mai 1922, dans une famille où l’on cultive le souvenir du Risorgimento, l’unité italienne, et dans une ville de Sardaigne, Sassari, berceau d’une autre grande figure : Antonio Segni, président démocrate-chrétien de la République de 1962 à 1964. Pour la petite histoire, celui-ci fit un temps la cour à Mariuccia, la mère d’Enrico. Pour la grande histoire, ce dernier devient communiste en jouant au poker, à partir de 1934, avec le communiste Pietro Sanna. Dans l’Italie fasciste, il se tourne vers Radio Londres. En 1943, il adhère au Parti communiste italien (PCI). Il est alors dans le moule stalinien. Il n’est pas encore le poil à gratter du mouvement communiste international.

Cette vocation apparaît en novembre 1956, lorsque les chars soviétiques entrent dans Budapest, ville qu’il fréquente régulièrement puisqu’elle est le siège de la FMJD, l’internationale des Jeunes communistes. Il est lui-même, depuis 1950, secrétaire de la fédération italienne des Jeunesses communistes. Lors d’une réunion de direction du PCI, Giuseppe Di Vittorio, le secrétaire de la CGIL, qui a pris ses distances avec l’« intervention », est mis en accusation par ses camarades. Un seul le défend : Enrico Berlinguer. « En Hongrie, il y a eu une explosion de mécontentement populaire et cela exige que l’on en explique les causes », professe-t-il. Le jeune Enrico bafoue les dogmes, jusqu’à ce qu’il les fasse bafouer par le parti lui-même, dont il devient le vice-secrétaire en 1969 et le secrétaire en 1972.

un eurocommunisme aux caractéristiques différentes

Il prône une voie italienne au socialisme. « Nous ne sommes probablement qu’au début, déclare-t-il lors du congrès de Bologne du PCI en février 1969, alors que l’Europe connaît une forte contestation sociale. Le mouvement ouvrier et démocrate de l’Europe capitaliste n’a pas devant lui un chemin rectiligne et facile. Loin de là ! Mais une telle reprise semble provenir de processus profonds, avoir une signification et une valeur particulières : pour l’Europe elle-même et pour la fonction que la classe ouvrière européenne et l’Europe démocratique peuvent remplir dans le processus révolutionnaire mondial.  » Il reprend le thème du « polycentrisme » laissé en jachère par celui qui dirigeait pendant et après la guerre le PCI, Palmiro Togliatti, selon lequel le mouvement communiste international devait avoir plusieurs centres. Cela conduira, dans les années 1970, Berlinguer à promouvoir, avec le PCF et le PC d’Espagne, un eurocommunisme aux caractéristiques différentes de celles du modèle soviétique. En juin 1969, lors de la conférence des partis communistes, il étale au grand jour les différences entre le PCI et le Pcus, à la lumière de la répression de Prague, un an plus tôt.

il mène une politique de « compromis historique »

En 1977, il va bien plus loin. Il déclare ne pas vouloir que « l’Italie sorte de l’Otan » pour ne pas bouleverser «  les équilibres in ternationaux », mais aussi « parce qu’(il) (s)e sen(t) plus sûr de ce côté-ci » pour mener une politique autonome . Il s’empresse toutefois de préciser qu’à l’Ouest « certains ne voudraient même pas nous laisser commencer à faire (le socialisme), y compris dans la liberté ». Une autre déclaration détonne. En 1981, à la suite de la prise de pouvoir du général Wojciech Jaruzelski en Pologne, il déclare que la « poussée propulsive (…) de la révolution socialiste d’octobre, le plus grand événement révolutionnaire de notre époque », s’est épuisée dans les sociétés de l’est de l’Europe. Pour lui, il faut des « solutions originales » pour développer le socialisme en Occident.

Originales, les solutions le sont. Elles heurtent souvent ses partenaires communistes d’autres pays. De 1973 à 1979, il mène une politique de « compromis historique » : un soutien parlementaire aux gouvernements démocrates-chrétiens, au nom de la lutte antiterroriste et de la nécessaire rénovation démocratique. À la fin des années 1970, il promeut une politique d’« austérité ». Dans un contexte de crise et après les conquêtes sociales de 1968-1969, la classe ouvrière doit faire, prône-t-il, des « sacrifices » en échange d’un « nouveau modèle de développement » qui ne s’appuie plus sur la croissance de la consommation, mais introduise des « éléments de socialisme » et concentre les dépenses sur les personnes : culture, santé, formation. On est loin du sens donné aujourd’hui au terme « austérité ».

Petit à petit, le cordon ombilical est coupé avec Moscou. En février 1984, il s’y rend accompagné de Massimo D’Alema, l’un des fossoyeurs du PCI en 1991. Berlinguer, habitué des pays de l’Est, et qui a survécu à un trouble accident de la route en Bulgarie en 1973, voit les couronnes de fleurs qui leur sont offertes. Il dit alors à son acolyte : « Voici la première loi générale du socialisme réel : les dirigeants mentent toujours, même quand ce n’est pas nécessaire. La deuxième est que l’agriculture ne fonctionne pas. (…) La troisième, fais-y attention, c’est que les bonbons attachent toujours au papier. » C’est son dernier voyage à Moscou. Il meurt le 11 juin 1984, quatre jours après un malaise lors d’un meeting à Padoue. Il ne verra pas, le 17 juin, son PCI triompher, avec 33,33 % des voix, en tête des élections européennes. Une première et une dernière.

Italieenrico berlinguerpciparti communiste italien
BBC

'I found my dream job in retirement - marrying people'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Amanda Wheal, 58, was a teacher for three decades before retiring from the profession in 2020. Inspired by her brother, she decided to follow a completely different career path.

She discusses the challenges of taking on an entirely new job in your fifties, for our business advice series CEO Secrets.

Why did you change track?

I loved teaching, working with kids and changing lives. It was very rewarding but towards the end of my career I was a bit disenchanted. I grew tired of the bureaucracy and box-ticking and felt the creativity had gone. Sometimes I used to look out the window in the classroom and watch the cars go past, wondering what other people are doing. I was thinking: 'There's a whole world out there, and I've been doing this for so long'.

I confessed this to my brother, who was quite a free-spirit of the seventies. He said: "Amanda, you can do it, you know there's lots of skills that you've got that people don't have."

The thing that triggered the change for me was my brother's death: it was my first real bereavement. I'd been doing things on autopilot, like clearing his flat, keeping myself distracted and people thought I was coping very well. But I was absolutely dreading the funeral.

My dad suggested we have a celebration, with a celebrant conducting the ceremony. I'd never heard of that role before.

Preparing the eulogy I got to know the celebrant and got on well with him. He was very supportive and down to earth. The ceremony was amazing. Suddenly I thought I'd like to do that for other people. It was an impulse and it was like my brother's legacy to me.

What types of weddings have you taken part in?

My most recent wedding was a pirate-themed ceremony at a marina in Harlow, Essex. It took me out of my comfort zone. The couple loved sailing. I had to ham it up and I don't normally even like dressing-up parties.

I was nervous at first, which doesn't usually happen to me, but then I found myself really getting into it and loved it. They'd made a stage for me on the prow of the boat. When I was rehearsing for that one, my neighbours must have thought I was mad!

I've done weddings, funerals and vow renewals, but the majority of my work is weddings.

Most of the weddings I do are more traditional. I don't judge. I just help the couples achieve the personalised ceremony they want. I meet the couples several weeks or even months before the event to get to know them and start planning things. I also officiate at the ceremony.

Why are more people using celebrants?

Celebrants are often chosen by couples who want a personalised, non-religious ceremony - people renewing their vows, or people who are marrying from two different faiths. In England and Wales a registrar still needs to officiate during part of the wedding, for it to be legally binding. This element is usually performed separately.

Was the transition from teaching to weddings hard?

The one thing you might not realise is all the transferable skills you have - your employer might not even appreciate them.

In my case from teaching it was public speaking, practised in school assemblies standing in front of 300 teenagers every week. I also had people and project management skills, and the ability to listen - actively rather than passively - through the pastoral roles I had at school, or parents' evenings.

But with teaching every hour, every holiday was dictated, every deadline was set by someone else. Now I have to be self-disciplined.

I'm making a bit of money through the business, though not much yet.

How did the pandemic affect your new career?

I suppose in some ways it was a blessing in disguise, since you couldn't do weddings at first - it gave me time to network, build up my contacts and lay the groundwork for my new business. I've done 15 weddings so far, and have 15 more booked-in. There is a big backlog now since restrictions have lifted, so there is work out there.

Have you faced ageism as an entrepreneur?

First of all, I don't act my age. I kayak, I'm into electronic dance music and I go to music festivals.

You might think people will be ageist when you start a business and you are over 50. And people do say, 'Oh, that's crazy, that's incredible!' But actually, people are really curious to find out your story, your journey and why you started a business. There are very supportive people out there who just want to guide and help you.

Any advice for others?

When you start a business in retirement, you might be surprised, but in fact one of the things you need to think about is managing your energy. You wake up every morning just buzzing and have lots of adrenalin and are learning new things, getting a new lease of life. But you have to manage your emotions. Not every day brings good things.

But I love this job, every minute and every aspect of it, from meeting the couples to the creative side of researching and writing the material for the ceremonies.

I stay in touch with all the couples and they are all special to me. Sometimes I have to pinch myself, I'm now living my best life.

You can find more stories about entrepreneurship here in our CEO Secrets series

Related Topics

Valeurs Actuelles

Le roman qui a tout pour faire tomber Sandrine Rousseau dans les pommes

Blaxploitation : c’est le nom que l’on donne à ce courant du cinéma américain apparu au début des années soixante-dix. Dans le sillage du mouvement des droits civiques, il entendait valoriser les comédiens afro-américains, le plus souvent cantonnés jusqu’alors à des rôles stéréotypés. Les classiques de la culture populaire furent “ethnicisés” dans des séries B à petit budget qui pour la plupart disparurent assez vite des mémoires. Les héros de western devinrent noirs, ainsi que Dracula et Frankenstein, et même les nazis ( The Black Gestapo, de Lee Frost, 1975).

L’un des films les plus emblématiques de ce genre est Shaft, de Gordon Parks (1971), rebaptisé en France les Nuits rouges de Harlem, avec Richard Roundtree dans le rôle de John Shaft, un détective privé afro-américain qui se retrouve au cœur d’une guerre que se livrent les mafias blanche et noire de New York. On doit le scénario à Ernest Tidyman (1928-1984), écrivain, journaliste, scénariste et producteur qui l’adapta de son propre roman paru l’année précédente. Le succès du film incita Tidyman à poursuivre les aventures de son privé avec la publication en 1972 de Shaft’s Big Score!, traduit un an plus tard dans la série noire de Gallimard sous le titre un peu poussif de Shaft, Shaft, Shaft !

C’est ce roman qu’ont choisi les éditions du Cherche Midi (avec M’appelle pas fillette !, de Mickey Spillane, et Banlieue noire, de Rémi Pépin) pour le lancement d’une nouvelle collection intitulée “Borderline”, qui entend donner ou redonner vie à des textes que « l’air du temps préférerait réserver aux bouquinistes », en revendiquant de se ficher de froisser qui que soit. Et il est vrai que ce roman, avec ses grosses bagnoles polluantes, ses flingues maousses, ses dialogues sans filtre, ses hommes pas vraiment “déconstruits” et ses filles se coulant dans leur divan « comme du chocolat chaud », a tout pour faire tomber dans les pommes une Sandrine Rousseau.

Il faut bien entendu le prendre pour ce qu’il est, et n’en attendre pas plus : un polar remarquable dans son genre, mené avec brio, qui se lit comme on avale cul sec un verre de gnôle. Le privé John Shaft revient de vacances à la Jamaïque quand il reçoit un appel de son vieux copain Cal Asby qui se dit menacé et l’appelle à l’aide. Mais lorsqu’il se rend au siège de la compagnie d’assurances que dirige son ami, une bombe envoie celui-ci ad patres. L’enquête menée par Shaft révélera vite que le notable afro-américain trempait dans un trafic de loterie clandestine, activité dûment contrôlée par les mafias territoriales new-yorkaises noire et sicilienne. Le privé va donc jouer le rôle d’une boule dans un jeu de quilles, les quilles étant des gangsters pas précisément sympathiques. L’un d’eux, lorsqu’il rit, émet « un petit gloussement susceptible de déclencher un malaise cardiaque chez un alligator »

“Shaft, Shaft, Shaft !” (Shaft’s Big Score), d’Ernest Tidyman, Le Cherche Midi, 260 pages, 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Ukraine : de la raison !

Tribune

Collectif

Texte collectif

Ce qu’il se passe en Ukraine du fait de l’intervention russe, qui entraîne d’insupportables souffrances humaines et doit être condamnée évidemment, ne doit pas nous faire oublier et le rôle de l’Occident dans cette guerre et, du coup, l’impératif de pacification qui doit intervenir en priorité pour y mettre fin. L’Occident, sous une influence américaine que la plupart des médias occultent scandaleusement, ne cesse d’alimenter ce conflit en soutenant l’Ukraine économiquement, et désormais militairement, à un niveau de plus en plus dangereux au regard des risques d’extension du conflit, voire de guerre mondiale qu’il comporte : pensons aux armes que les États-Unis fabriquent dans ce sens, au prix de milliards et ce dans une perspective d’hégémonie économique et politique. À l’inverse et contre les va-t-en-guerre, y compris au plus haut niveau de responsabilité, les gouvernements occidentaux doivent « tout faire » pour choisir une tout autre orientation devant mener à la paix. Continuer à dialoguer avec Poutine, qui n’est pas le malade mental que l’on dit mais un idéologue de la « Grande Russie » qu’il faut raisonner. Mais tout autant et surtout rappeler l’impératif raisonnable autant que rationnel de la paix ; admettre que la guerre est un mal absolu (sauf contre la barbarie) et avoir conscience des moyens qui seuls peuvent y mettre fin : le respect de l’autonomie citoyenne ou politique des nations, la fin de la volonté de domination économique, donc politique, du capitalisme transnational dont les États-Unis sont le foyer, la sortie de l’Otan pour la France, voire la disparition de cette organisation militaire tant elle est le bras juridique et armé de l’impérialisme américain en Europe, orienter la ­politique vers un dépassement des antagonismes économiques des blocs dont la guerre en Ukraine est aussi le lieu. C’est ainsi que l’on réconciliera la morale et la politique dans un univers qui a de plus en plus besoin de cette réconciliation !

UkraineGuerre en Ukraine
BBC

Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record

A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.

A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.

The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.

The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.

Out for the count

The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.

The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.

The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.

And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.

We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛‍♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa

Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.

The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.

Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.

"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."

Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.

Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.

The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.

Follow BBC Yorkshire on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to yorkslincs.news@bbc.co.uk or send video here.

More on this story

'Vampires' invited to Dracula record attempt

Whitby goth festival celebrates Halloween return

Dracula fans fined for Whitby Abbey detour

Related Internet Links

Whitby Abbey

Related Topics

Opex 360

La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

En 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.

Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.

Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.

Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.

Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.

Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].

Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.

Valeurs Actuelles

L’éternité d’Aristide Maillol

Il avait quitté son Sud natal à 21 ans, décidé à rejoindre les rangs de l’École des beaux-arts de Paris : lorsque Aristide Maillol quitte le collège des garçons de Perpignan pour rejoindre la capitale, en 1882, ce modeste fils d’une famille de négociants et de marins, dont le pécule de 20 francs par mois constituait la seule promesse de subsistance parisienne, ne semble avoir aucun doute sur sa vocation. Celui qui confiera à sa biographe Judith Cladel n’avoir « jamais ressenti de choc » artistique pressentait au tréfonds de lui-même que « l’art était [en lui] inné ».

Quatre tentatives furent néanmoins nécessaires à cet élève libre des ateliers des Beaux-Arts, étudiant auprès de hérauts de l’académisme tels que Cabanel, Gérôme ou Laurens, pour être officiellement accueilli sur les bancs de la prestigieuse institution. Mais s’il accepte l’apprentissage laborieux des procédés que lui inculquent des maîtres peu convaincus par son talent, Maillol, également au fait des leçons de l’Académie Julian et de l’École des arts décoratifs, ne détourne pas son regard des recherches radicales auxquelles s’adonnent ses contemporains.

Peinte dans le goût de Gustave Courbet, sa première œuvre connue, un autoportrait le figurant à 23 ans sous une matière épaisse laissant apparaître les mouvements du pinceau sur la toile, témoigne des tâtonnements du jeune homme. L’artiste ne conservera pas pour figure tutélaire un peintre qu’il ne voudra pas « imiter [tant il] avait senti [qu’il] n’aura[it] jamais la même puissance ». Mais sensible aux expérimentations de son temps, il porte un regard attentif aux recherches des impressionnistes sur la lumière, et ses paysages du Roussillon comme du village de Banyuls où il avait vu le jour, disent encore l’intérêt qu’il porte aux effets du soleil du Midi sur les panoramas de sa prime jeunesse.

Il faut pourtant attendre 1889 pour que l’art de Maillol emprunte cette direction à laquelle il restera fidèle tout au long de sa carrière. C’est par l’intermédiaire de son ami le peintre George-Daniel de Monfreid que l’artiste fit la rencontre de Paul Gauguin, dont la peinture lui fut « une révélation ». « Devant ses tableaux de Pont-Aven, confie-t-il, je sentais que je pouvais travailler dans cet esprit. » Au café de Volpini, face aux déconcertantes formules employées par le maître des couleurs pures, Maillol comprend la voie qui se présente à lui : celle d’un art synthétique, renonçant aux formules réalistes, dans le modelé des corps comme dans les effets de perspective, suivant une simplification formelle dont il saura tirer toute la noblesse.

Avec ses larges aplats, dans un style résolument décoratif, refusant la perspective linéaire, sa grande version de la Couronne de fleurs, peinte cette année-là, révèle le chemin qu’emprunte progressivement son pinceau. Et révèle aussi l’intéressant tournant que prend la carrière d’un artiste jusqu’alors rongé par les difficultés financières : de ces scènes enfantines resplendissant d’innocence, Aristide Maillol s’était en effet inspiré pour dresser les portraits des filles du sculpteur Gabriel Faraill, dont les commandes allaient permettre au peintre de connaître une certaine aisance matérielle.

Un goût pour le travail décoratif inspiré par les nabis et Paul Gauguin

Avec ses accents bucoliques et sa palette pastel, cette production délicate semblait être influencée par Puvis de Chavannes, dont Maillol se sentait tributaire, et n’était pas étrangère à l’atmosphère imposée par les cercles nabis, dont l’artiste allait devenir l’ami proche. Rencontrés par l’intermédiaire du Hongrois József Rippl-Rónai, les nabis allaient-ils souffler à Maillol ce goût pour le travail décoratif comme Paul Gauguin lui avait inspiré cette fascination pour l’appropriation de multiples techniques et supports ? C’est sans doute nourri par cette double influence que Maillol se dirigea progressivement vers les arts décoratifs, délaissant cette peinture dont l’activité aura finalement occupé peu d’années de sa carrière. « Si je ne suis pas devenu peintre, la peinture m’a beaucoup appris […], expliquera-t-il à sa biographe. En plantant mon chevalet dans la nature, j’ai dû la regarder. »

S’éprenant follement de la technique de la broderie, qui lui permet de faire exécuter point par point les modèles qu’il confie à ses ouvrières installées dans l’atelier qu’il a fait construire à Banyuls, Maillol s’y distingue bientôt. Son Concert de femmes brodé de fils d’argent est remarqué par les nabis et acquis par la princesse Bibesco, qui deviendra bientôt son mécène. De même, la tapisserie qu’il présente au Salon de la libre esthétique lui vaut les louanges de Gauguin. Loin de s’arrêter à cette seule expérience, celui qui se voit, dès 1899, décerner le titre de sociétaire de la Société nationale des beaux-arts dans la section des objets d’art travaille avec fortune la céramique, remportant pour ses vases, veilleuses et fontaines d’appartement des distinctions prestigieuses. « Mal outillé, presque sans argent, ignorant les techniques diverses de ces divers métiers, il parvient, par l’intuition, ou sur des données vagues, à les reconstituer et, pour ainsi dire, à les inventer, explique le critique Octave Mirbeau. Aucune difficulté ne l’arrête ; il faut qu’il en triomphe, et cela sans jamais un découragement, une plainte, une colère, avec gaîté toujours. »

C’est cette étonnante facilité et sa quête de l’harmonie que raconte la rétrospective que le musée d’Orsay consacre à Aristide Maillol, soixante et un ans après sa dernière grande exposition personnelle à Paris. Aspirant à redonner sa place à cet artiste « mal compris » et « indifférent aux passions du monde contemporain », comme l’explique le président de l’institution, Christophe Leribault, elle consacre le Maillol peintre, brodeur, céramiste et graveur d’avant la Grande Guerre et lui restitue sa digne place de chef de file de la sculpture des années trente.

Car c’est bien à la sculpture que Maillol doit sa postérité. Alors qu’il travaille conjointement dans plusieurs disciplines, l’artiste se tourne vers la sculpture en taillant de petites pièces de bois. Encouragé par le marchand Ambroise Vollard, qui lui avait, suivant son flair légendaire, consacré une première exposition personnelle, Maillol semble définitivement s’engager dans cette voie en 1904. Durement frappé par une maladie affectant ses yeux, il fait de la sculpture son médium de prédilection, s’attaquant à des morceaux grandeur nature dans cette pierre dont il loue le « velouté, gras et doux, agréable à l’œil, [la] souplesse, aussi, plus docile à l’action du ciseau » . Cherchant, également, à conférer à son œuvre cette intemporalité à laquelle il aspire. « Puisque je ne peux rattacher mon art à rien dans mon temps, je voudrais le rattacher à l’avenir, faire quelque chose qui se trouvera à sa place plus tard. C’est pour ça que je réfléchis tant avant de commencer une statue » , confie-t-il à son mécène, l’Allemand Harry Kessler, commanditaire de sa future Méditerranée dont il présente le plâtre au Salon d’automne de 1905. Une œuvre que le créateur avait ainsi baptisée pour l’incarnation de la pureté, lumineuse et noble que lui inspiraient ces rives méridionales, et qui causa en son temps une vive impression à André Gide. « Elle est belle ; elle ne signifie rien, c’est une œuvre silencieuse, déclare l’écrivain dans un écrit resté célèbre. Je crois qu’il faut remonter loin en arrière pour trouver une aussi complète négligence de toute préoccupation étrangère à la simple manifestation de la beauté. »

La critique le conforte dans la voie de la sculpture

Sculptant abondamment d’après dessins, Maillol trouve en sa femme Clotilde un modèle fidèle : en trois coups de crayon, il laisse se développer sous son crayon les formes denses de cette fille de Banyuls qu’il avait épousée en 1896. Sans copier servilement le modèle, il retient les inflexions d’un mouvement ou d’une ligne données par le crayon, pour ne retirer du dessin que les formes essentielles. Étape cruciale de son travail, dont les prêts de la Fondation Dina-Vierny – musée Maillol se font l’écho, le dessin, conjugué à sa mémoire, lui offre un répertoire de formes utile pour la réalisation de ses œuvres.

L’heureuse critique, comme les commandes publiques ( Monument à Cézanne, l’Action enchaînée) que reçoit bientôt Maillol, durent conforter l’artiste dans la voie de la sculpture. « Odilon Redon a dit une fois un mot de mes ouvrages qui m’a fait bien du plaisir, s’enthousiasme-t-il ainsi auprès de Kessler. Il a dit : “C’est sévère et voluptueux. ” Ça m’a fait bien du plaisir, parce que c’est bien ce que je cherche : “sévère et voluptueux”. C’est comme ça qu’est l’art grec. » « Maillol a le génie de la sculpture, note de son côté Octave Mirbeau. Ce qu’il y a d’admirable [chez lui] ce qu’il y a, pourrais-je dire, d’éternel, c’est la pureté, la clarté, la limpidité de son métier et de sa pensée ; c’est que, en aucune de ses œuvres, du moins en aucune de celles que j’ai vues, jamais rien n’accroche la curiosité du passant. »

Mais en dépit de l’admiration authentique que portaient les contemporains à l’artiste le mieux représenté – avec Matisse – à l’exposition du Petit Palais consacrée aux maîtres de l’art indépendant (1937), la fortune critique dont jouit Aristide Maillol fut ternie par les circonstances politiques. Les liens anciens tissés entre le sculpteur et une clientèle allemande au premier rang de laquelle figurait le comte Kessler lui avaient valu dès la Grande Guerre une accusation de complicité avec l’ennemi dont la plume de Clemenceau l’avait courageusement disculpé. Lorsque sonne l’heure de la Seconde Guerre mondiale, les rapports qu’il entretient avec le sculpteur favori du IIIe Reich Arno Breker, qu’il honore en 1942 de sa présence à l’exposition personnelle qui lui est consacrée à l’Orangerie, allaient porter ombrage à sa réputation. Avec sincérité, l’exposition en explique les raisons : qu’il s’agisse de la demande d’intercession qu’il avait faite auprès de Breker pour faire libérer son ultime modèle Dina Vierny ou du profit qu’il fit de rejoindre la capitale pour pouvoir franchir la ligne de démarcation et retrouver son atelier abandonné de Marly, Maillol usa vraisemblablement de ses réseaux dans une perspective de défense de son œuvre…

Victime d’un accident de voiture, l’artiste s’éteint le 27 septembre 1944. À défaut de lui fermer les yeux sur son lit de mort comme elle le lui avait promis, son dernier modèle, Dina, qu’il considérait comme sa fille et dont la libération lui permit d’achever son œuvre testament Harmonie, se donna pour mission la reconnaissance posthume d’Aristide Maillol. Un sculpteur à mille lieues des avant-gardes triomphantes et dont la noblesse, reposant sur des traditions millénaires, incarnait peut-être une autre modernité.

Aristide Maillol (1861-1944), la quête de l’harmonie, musée d’Orsay, Paris VIIe, jusqu’au 21 août.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pour des partenaires démocratiques

Tribune

Élisabeth Godfrid

Élisabeth Godfrid Philosophe

Le sentiment d’impuissance qui a conduit à l’abstention aux dernières élections témoigne qu’une large part a d’emblée compris qu’elle ne pourra participer aux décisions qui la concernent. Dès lors, il reste soit la lassitude d’un à quoi bon de ne pouvoir vraiment exercer une puissance d’agir, soit la colère contre une dépossession réduisant la politique à de simples expressions épisodiques, ne laissant que la rue pour refuser ses effets, avec l’accaparement par un petit nombre des ressources et du pouvoir.

Désengagement déceptif et ressentiment signent que la démocratie ne peut se cantonner au seul système représentatif, quand bien même le Parlement rendrait vie à un contre-pouvoir, mais requiert son alliance à un système participatif qui n’est pas greffon sur une verticalité surjouant le débat. Méthode d’expérimentation où tous contribuent à agir sur ce qui les concerne. « Tout gouvernement par les experts, dit John Dewey , ne peut être autre chose qu’une oligarchie administrative en vue des intérêts de quelques-uns. » Le tollé contre les cabinets de consultants n’a pas grondé seulement des coûts exorbitants mais du sentiment de désappropriation de ne pouvoir décider ce qui importe sur son lieu de vie. À l’hôpital, qui sait mieux par expérience que les soignants eux-mêmes ? Chiffrer sa réorganisation avant de l’élaborer ensemble avère que l’optimisation financière est pensée indépendamment de la vie hospitalière dans ses besoins et relations. Ne reste qu’une idéologie managériale, inefficace dans sa perspective utilitariste, incapable de concevoir une pratique de responsabilité partagée où peut advenir une intelligence collective dans un espace public.

Le mépris n’est pas que dans les paroles mais dans cette non-reconnaissance de ce qui peut être créé quand, dans la rencontre, chacun, écouté, peut comprendre aussi la part de l’autre dans l’œuvre commune . Des partenaires démocratiques.

Misère de la démocratie quand se substitue au faire en commun le simulacre d’une parole qui mime « un commun », non plus référé à sa naissance par délibération et concertation mais à une identité : « Je suis comme vous, j’ai souffert, j’ai des chats. » Spectacle, dit Guy Debord, qui manifeste, «  l’appauvrissement, l’asservissement et la négation de la vie réelle ». La croyance née de la manipulation démagogique, faisant miroiter empathie et proximité, avant d’être d’un côté expression populiste d’un « nous » usurpé, manifeste de l’autre un horizon de survie, la détresse d’être laissé pour compte, d’être soumis à autrui, faisant perdre l’espoir démocratique de pouvoir inventer ensemble les moyens de donner forme librement à son existence. « Rien n’est plus radical, dit John Dewey , que de promouvoir les méthodes démocratiques comme moyen d’effectuer des changements sociaux radicaux. »

Le déficit démocratique ne se résout pas par l’intermède d’un « grand débat » laissant inchangées l’absence de dialogue social, la mise à distance des corps intermédiaires, la pratique des coups de force et du secret, faisant entériner ce qui déjà est décidé. Que veut dire le « nous » de l’intérêt commun si, dans les lieux de vie, ne peuvent s’exprimer les voix plurielles, ne pouvant devenir partenaires qu’en rendant d’abord publics leur conflit de « mondes » ?

L’expérience d’un processus démocratique est apprentissage, réajustement permanent des moyens pour une fin, toujours en transition. Un art de la métamorphose propice à une écologie politique où humains et non-humains par leurs actes réciproques font alliance pour une terre vivable.

Ce mode de vie ouvert au changement, l’accueillant et l’initiant, s’expérimente de façon d’autant plus vivante que son expérience se vit enfant et dès l’école, plaisir de créer ensemble dans un espace de mutualité et de coopération.

Les référendums, les conventions s’intègrent dans ce processus mais ne s’y réduisent pas. Entreprises, collectivités urbaines, territoriales, assemblées citoyennes à tous les niveaux de la vie sociale, le commun et ses « communes » ne peuvent naître sans l’ouverture à l’autre et sa puissance de changement.

La démocratie, une forme de l’amour en général. « Aimer, dit Daniel Sibony , c’est désirer faire la rencontre de l’être qui puisse heurter votre mémoire inerte pour lui redonner vie, heurter votre support d’être identique à soi ; qui forcera votre identité à faire le voyage qu’elle élude… » Les partenaires démocratiques ou les voyageurs du politique.

démocratie
Opex 360

La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine

par Laurent Lagneau · 26 mai 2022

Lors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].

D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.

Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».

Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.

Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.

Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.

📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022

L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.

#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022

Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.

Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…

Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.

Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.

À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.

Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »

Valeurs Actuelles

Michel Lambert, l’écrivain émérite de la nouvelle

Les nouvelles de M. Michel Lambert font irrésistiblement songer au Rêve d’un curieux de Baudelaire : « J’étais mort sans surprise et la terrible aurore / M’enveloppait […] / La toile était levée et j’attendais encore. » Le ciel regarde ses personnages – nos semblables, nos frères – et ce regard implacable exige d’eux ils ne savent quoi au juste : un souvenir, un regret, un remords… Vrai ou inventé ? Quelle différence, au regard du ciel…

Le ciel de ces nouvelles est d’un bleu sans pitié ; il fait toujours trop chaud, les villes devenues fournaises ne font plus semblant d’être humaines. Qu’espérer alors, à part la rémission d’un orage, des trombes entre deux soleils pour se donner le temps de ne pas faire un geste ? Un habitué des bars retrouve attablées non loin de lui deux anciennes amantes qui l’ont peut-être reconnu, ou peut-être pas, et qu’importe ? « Et ça m’a fait mal ce qu’elles avaient été, ce qu’elles étaient devenues. » Il les file cependant, mais sans les rejoindre : « Je reste immobile dans une semi-obscurité sans appel. » Pourquoi se faire reconnaître, s’écrier « Je suis là », comme fait un inconnu qui tape sur l’épaule d’une femme attablée à une terrasse, avant de disparaître dans la foule à l’instant où elle se retourne ? Pourquoi ce jeu cruel, cette prétérition que nous impose le temps, qui fait si bon marché de nous, de notre prétention à dire “Je” ? Quelle compassion si peu personnelle porte tel buveur solitaire vers une inconnue ? « Il me semblait que si je découvrais son secret à elle, je découvrirais le mien, pourquoi l’élan s’était brisé, un jour ou au fil du temps. »

« Drôle d’expression, payer l’addition. L’addition de quoi, voilà le problème. Et comment payer ? » M. Michel Lambert retrouve avec une douloureuse ironie, celle qui survit aux batailles perdues, les mots de la plus secrète sagesse des contes : “Va je ne sais où et me rapporte je ne sais quoi”. « L’enfant mal vieilli » s’esquive, se tait, il fait partie de ces « réprouvés » qui « observent en silence le plafond de leur vie » : « Attendre, ç’avait toujours été notre second métier. »

La littérature n’a d’objet que le “plus vrai que vrai”

Que retient-on de notre vie ? Les lâchetés, les démissions, quand nous avons un peu trop bien imité l’impermanence des choses, alors que tel condisciple retrouvé si longtemps après rappelle avec gratitude au narrateur tel geste de courage à son endroit, que le narrateur a bien sûr oublié… « Notre histoire à chacun devenait, à mesure que le temps fuyait, un souvenir toujours plus inaudible, toujours plus informe. » Qu’importe dès lors que ces souvenirs soient intervertis, ou fabriqués ? Toutes les monnaies se valent pour passer le Styx, « payer l’addition » – même la fausse. Mais c’est mal dire, et médire de la littérature, que de parler de fausse monnaie à son propos, elle qui n’a d’objet que le « plus vrai que vrai ». Un écrivain à la hauteur de sa vocation n’invente jamais que la réalité.

Ce talent de saisir le monde en quelques phrases – tout est là, et c’est tout – ; cette miséricorde désarmée envers ses personnages, ce mezza voce fraternel qui le caractérise dès ses premiers mots : M. Michel Lambert est un maître incontestable de la forme brève.

“Le ciel me regardait”, de Michel Lambert, Le Beau Jardin, 144 pages, 14 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Your pictures of Scotland: 20 - 27 May

A selection of your pictures of Scotland sent in between 20 - 27 May.

Send your photos to scotlandpictures@bbc.co.uk. Please ensure you adhere to the BBC's rules regarding photographs that can be found here.

Please also ensure you take your pictures safely and responsibly.

Conditions of use: If you submit an image, you do so in accordance with the BBC's terms and conditions.

Please ensure that the photograph you send is your own and if you are submitting photographs of children, we must have written permission from a parent or guardian of every child featured (a grandparent, auntie or friend will not suffice).

In contributing to BBC News you agree to grant us a royalty-free, non-exclusive licence to publish and otherwise use the material in any way, including in any media worldwide.

However, you will still own the copyright to everything you contribute to BBC News.

At no time should you endanger yourself or others, take any unnecessary risks or infringe the law.

You can find more information here.

All photos are subject to copyright.

Related Topics

L'Humanité

Faire culture : une cause commune

Tribune

Collectif

Texte collectif

Au lendemain d’un accord historique rassemblant dans la campagne législative les forces de progrès, nous voulons investir la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). C’est un rassemblement inédit qui donne à espérer. Nous le soutenons. Ce doit être également un rassemblement populaire et culturel. Nous y travaillons. Avec gravité autant que dans la joie.

Avec gravité, car la droite au pouvoir entend poursuivre son œuvre de sape des conquêtes sociales, de bradage des services publics, d’accroissement vertigineux des inégalités. Avec gravité, car les idées nauséabondes de l’extrême droite ont encore gagné du terrain. Avec gravité, car l’humain est mis en péril par le saccage de sa planète et de ses cultures.

Avec joie, car cette union est le moyen d’infliger au plus vite aux logiques capitalistes le camouflet électoral qu’elles méritent et de renverser le cours de l’histoire au profit du plus grand nombre et d’une société en harmonie entre les humains et avec la nature. Avec joie, car nous retrouver et reprendre langue dans la diversité de nos approches et de nos histoires nous fait du bien ! Avec joie, car replacer la question culturelle au cœur de cette campagne nous permet de libérer les mots, les signes et les imaginaires trop longtemps détournés par l’uniformisation marchande. Nivellement consumériste, arènes médiatiques, et repli identitaire qu’ils engendrent, sont autant de conditionnements à un ordre dénué d’issues alternatives et créatives.

Quand chaque jour une espèce et une langue disparaissent, nous voulons défendre la biodiversité tout comme la diversité culturelle. Nous appelons à raviver les liens de sens qui attachent l’humanité au vivant, la culture à la nature. L’urgence écologique est désormais au cœur des luttes émancipatrices. La politique comme l’art doivent s’y régénérer. Ce nouveau paradigme doit inciter à l’invention d’une vie culturelle riche, à partir de nos lieux de vie et reliés en rhizome au monde et aux autres.

Artistes, acteurs culturels, militant∙e∙s as­sociatif∙ve∙s et de l’éducation populaire, publics et citoyen∙ne∙s, une occasion historique se présente à nous pour ces élections législatives, comme pour la suite. Nous devons y prendre notre place.

Nous voulons inventer dès à présent, à partir d’une multiplication de rencontres locales et nationales, une parole commune. Construire, par la mobilisation de l’intelligence collective, un maillage en archipel des espaces de pensée et de créativité. Par notre soutien aux candidates et candidats de la Nupes, par le foisonnement de nos pratiques, de nos initiatives et de nos débats, nous voulons ouvrir grandes les fenêtres à une nouvelle ère de la démocratie culturelle.

politique culturelle
Opex 360

Finalement, la Roumanie va maintenir ses avions MiG-21 LanceR en service pendant un an de plus

par Laurent Lagneau · 26 mai 2022

En avril, un mois après un accident ayant coûté la vie au capitaine Costinel Iosif Niţă, le ministère roumain de la Défense fit part de sa décision de clouer définitivement au sol les 27 MiG-21 LanceR encore en dotation au sein de la Forțele Aeriene Române [force aérienne roumaine – FAR] en raison d’un « taux considérablement élevé » d’incidents.

Hérités de la période soviétique, ces MiG-21 LanceR avaient mis aux standards de l’Otan au début des années 2000 par Elbit Systems et Aerostar, avec l’intégration d’un radar Doppler, d’un ordinateur de mission, d’une avionique moderne et d’une suite de guerre électronique. Et probablement qu’ils pouvaient encore rendre quelques services, au regard du contexte actuel, marqué par les tensions engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, après cette décision, les capacités de l’aviation de combat roumaine ne devaient dés lors reposer que sur les 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal. Ce qui pouvai sembler insuffisant dans le contexte actuel. En outre, il était question pour Bucarest d’accélérer les discussions avec la Norvège pour l’achat de 32 appareils – également de seconde main – supplémentaires.

Finalement, le 24 mai, le ministère roumain de la Défense a fait savoir qu’il était revenu sur sa décision prise deux mois plus tôt. « Les vols des MiG-21 LanceR ont repris à partir du lundi 23 mai, pour une période d’environ un an », a-t-il en effet annoncé. Et de justifier ce revirement par la nécessité de mener des missions de police du ciel et de maintenir l’entraînement [et les qualifications] des pilotes.

L’annonce du retrait des MiG-21 LanceR – impliqués dans 26 accidents au cours de ces vingt dernières années – avait fait l’objet de critiques. Ainsi, ancien pilote de chasse, Nicu Fălco, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés romaine, fit valoir que les problèmes de sécurité ayant affecté ces avions étaient dus à un entraînement insuffisant des pilotes.

La FAR a « un besoin urgent d’une mise à niveau. Mais cela ne signifie pas que le MiG-21 n’est pas un avion fiable. […] Ces avions sont vieux et ne sont peut-être pas en mesure de faire face aux exigences d’une guerre moderne, mais ils ne sont pas la cause des tragédies que l’on a connues ces derniers temps, celles-ci étant la conséquence d’un entraînement médiocre et insuffisant », avait-il avancé.

Un point de vue partagé par le général Ștefan Dănilă, premier aviateur à avoir été nommé chef d’état-major des forces roumaines [entre 2011 et 2015]. « De mon point de vue, ces avions ne peuvent pas être considérés comme inaptes au vol parce qu’il y a eu de nombreuses victimes. Au cours des 20-25 dernières années, je ne connais aucun cas dans lequel il y a eu une catastrophe causée strictement pour des raisons techniques », avait-il dit, avant de rappeler que les MiG-21 LanceR avaient même été engagés dans les missions de police de ciel assurées au profit des pays baltes dans le cadre de l’Otan [Baltic Air Policing, ndlr]. Mais c’était en… 2007.

Pour autant, l’acquisition 32 F-16 d’occasion auprès de la Norvège demeure évidemment une priorité, le Parlement roumain devant la valider très prochainement. En outre, des mesures seront prises pour préparer l’arrivée de chasseurs-bombardiers de 5e génértion F-35A. « Le F-16 est l’avion de transition vers cet objectif final », a avancé le général Constantin Spînu, le porte-parole du ministère roumain de la Défense.

Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române

Valeurs Actuelles

Rosés de Provence, à la conquête du monde

Pendant longtemps, le vin rosé n’avait pas vraiment d’existence et il était l’objet de tous les sarcasmes de la part des amateurs de vins. Contrairement aux vins blancs et rouges, le rosé n’avait pas de teinte bien définie, sa palette de couleurs variant de l’eau de rose au magenta foncé en passant par toutes les nuances de pêche, de saumon et même de mauve. Difficile dans ces conditions de se forger une identité.

Il a fallu attendre 1999 et les travaux du Centre du rosé à Vidauban, dans le Var, pour régler cet épineux problème. Sous l’impulsion de son génial directeur, Gilles Masson, le vin rosé a commencé par définir sa couleur à la fois par des études de marché et par la faisabilité technique dans les chais. Ainsi est né ce rosé très pâle à la robe brillante qui identifie au premier coup d’œil le rosé de Provence.

Côté technique s’impose le rosé de pressurage, qui consiste à presser suffisamment le raisin noir pour en faire sortir les pigments rouges et engendrer cette couleur très pâle. Pour la petite histoire, la plupart des rosés de France sont élaborés par une autre méthode, la saignée, qui est la méthode d’élaboration des vins rouges. Les peaux des raisins rouges colorent au fur et à mesure le jus du raisin qui est blanc en passant par tous les stades jusqu’au vin rouge. Il suffi t d’interrompre cette macération en “saignant” la cuve pour obtenir la couleur choisie, d’où la palette diversifiée des rosés.

Parallèlement, les recherches ont aussi redéfini le style du vin, de ses arômes et même les mots pour la description en les mettant au goût du jour. Côté couleur, fini la ringarde pelure d’oignon, place au pomelo et à la framboise. Pour les arômes, les agrumes sont à la mode avec le pamplemousse rose ou encore la pêche blanche, mais le bonbon anglais est devenu suranné.

La percée du rosé

Pour la première fois, un vin en France a été élaboré selon le goût du consommateur et le succès n’a pas tardé à venir. En vingt-cinq ans, la consommation française de rosé a triplé. De ringard, le vin rosé est devenu à la mode. Les grandes marques du luxe s’installent en Provence, tout comme les stars.

Le vin rosé correspond parfaitement à l’évolution des tendances de consommation avec des repas moins structurés, une gastronomie plus simple et plus diversifiée, la cuisine du monde se retrouve dans l’assiette. La recherche de la légèreté et de la fraîcheur devient une obsession. Le Centre du rosé a su bien anticiper cette tendance, voire en partie la créer.

Après avoir effectué sa brèche en France, le rosé de Provence est parti à la conquête du monde. Si les Français sont les plus gros consommateurs de rosé au monde, la consommation mondiale augmente aussi régulièrement ; le vin rosé représente environ 10 % de la consommation mondiale. Et en dix ans, les rosés de Provence s’y sont bâti une place de choix : près de 43 % de la production traverse les frontières.

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais l’arrivée de grands groupes comme LVMH au château Galoupet ou encore Chanel à Porquerolles montre que l’idée est dans l’air. Mais en attendant, profitez (avec modération) de ces rosés nouveau style.

 

La Chapelle Gordonne Côtes-de-provence-pierrefeu 2021

Cette cuvée spéciale du château La Gordonne est élaborée sur un terroir schisteux. Avec ses notes de tilleul, le vin est soyeux avec une belle finale longue. 20 € chez Nicolas.

Château Galoupet Cru classé, rosé côtes-de-provence 2021

Sous la férule de LVMH, Château Galoupet, cru classé de Provence, reprend vie en entamant sa conversion bio. Vinifié en fût, le vin joue la puissance et s’associe volontiers avec une viande blanche. 55 € chez Lavinia.

Domaine La Suffrène Cuvée Tradition, bandol 2021

Un superbe rosé aux beaux arômes de fenouil, d’une belle densité et équilibré avec une délicate amertume en finale. Il est certifié bio. 17 €. www.domaine-la-suffrene.com

Château de Pibarnon Rosé bandol 2020

Pibarnon ne se presse jamais pour vendre le dernier millésime, car le château produit des rosés de garde. Avec deux tiers de mourvèdre issu d’une saignée et un tiers de cinsault vinifié par pressurage, le 2020 est ample et il est taillé pour la table et pour la garde. 24 €. www.maisondesvins-bandol.com

Château Sainte Roseline Cru classé La Chapelle, côtes-de-provence 2021

Ce rosé haut de gamme est créé avec 90 % de mourvèdre, ce qui lui donne une tenue exceptionnelle, d’autant qu’il est vinifié pour moitié en cuves en bois. Il est destiné à la haute gastronomie. 26,90 €. www.boutique-sainte-roseline.com

Domaine La Courtade Les Terrasses de La Courtade, côtes-de-provence 2021

Établi sur l’île de Porquerolles depuis 1983, le domaine La Courtade a entamé sa conversion bio très tôt et est certifié dès 1997. Issu de sols de schiste, ce rosé à l’encépagement complexe est d’une grande profondeur avec une touche saline qui est sa signature. 16 €. www.lacourtade.com

Château Maïme Cuvée Héritage rosé, côtes-de-provence 2021

Avec grenache et cinsault à parts égales et une pointe de syrah, ce rosé se présente avec des notes d’agrumes et une bouche ample et généreuse qui porte bien son nom. 16,80 €. www.chateau-maime.com

Château Mentone Rosé 1033 2020 Cette cuvée spéciale du château Mentone fait la part belle à la syrah sur de vieilles vignes de plus de soixante ans. Il en résulte un rosé corsé et boisé qui le destine à la gastronomie. 30 €. www.chateaumentone.com

Figuière Première rosé, côtes-de-provence 2021

Après une carrière à Chablis, Alain Combard a fondé ce domaine modèle en 1992. Trente ans plus tard, Figuière est au sommet avec ce beau rosé ample et croquant dominé par la fraise. 15,90 €. www.figuiere-pro-vence.com

Château La Calisse Coteaux-varois-en-provence 2021

Pionnière dans les rosés aux robes pâles, Patricia Ortelli élabore avec syrah et grenache un rosé plein de fraîcheur et de vivacité. Il est certifié bio. 24 €. www.chateau-la-calisse.fr

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Senegal's Dakar Biennale: From red swimmers to floating teapots

By Annika HammerschlagDakar

One of the largest events in the African modern art world, the Dakar Biennale, has returned for its 14th edition - after a four-year gap because of the coronavirus pandemic - featuring hundreds of pieces from artists from around the world.

Exhibits have popped up throughout Senegal's capital, including in galleries, fine art centres, restaurants and hotels.

The theme for this year is Ndaffa, which means "to forge out of the fire" in the Serer language.

One of the artists, British-Nigerian painter Tunji Adeniyi-Jones, said his time in Senegal had inspired his work.

His pieces, including the blue and red one pictured below, centre on dance and movement.

"I absorbed everything in my surroundings and that manifested in some paintings that were a bit more fluid and expressive," he said. "There was more spirit in the work."

Another Nigerian artist, Tyna Adebowale, said she was touched by how welcomed she felt in Senegal. She was particularly inspired after spending several days with an elderly woman who would go on to become the voice behind her paintings.

Her work, she said, is an exploration of feminism through the lens of that Senegalese matriarch.

"Senegal is this very beautiful spirit," she said. "Inserting yourself in a space where you don't understand the language but you still feel at home - it's beautiful."

The main exhibit is being held at the Ancien Palais de Justice in Dakar and is composed of 59 artists from nearly 30 countries.

The month-long event is expected to attract 250,000 visitors, as it did when it was last held in 2018, when around 50,000 travelled to the Senegalese capital from abroad for the festival.

One work, by Nigerian artist Ngozi Ezema, features hundreds of strings beaded with bits of clay suspended in mid-air.

From the front angle it takes the shape of a teapot being tipped into a teacup.

The piece represents the effort Ezema pours into her various endeavours: her work, her children and her marriage. Often the teacup is cracked and unable to be filled - she rarely has a chance to enjoy the tea.

Another striking piece of artwork is found on Dakar's coastal walkway - a red swimmer by Senegalese artist Diadji Diop.

The sculpture symbolises the emergence from the pandemic and a moment to catch one's breath.

During the biennale outdoor spaces have transformed into walkable exhibits and performance halls.

Some of the other artists being featured at the festival are from the United States, Mali, Rwanda and France.

Moses Hamborg's work, pictured on the right hand side in the photo below, was on display at the opening of the Black Rock gallery on 20 May.

He has been in Dakar for the last two months and is impressed by how integrated art and culture are in everyday life.

"I feel like the biennale's been going on for a while. It's on the streets of Dakar everyday," he said. "Senegal is such a welcoming place and I feel so lucky to have been able to access that."

Meanwhile, back at the Ancien Palais de Justice, the work of Malian artist Abdoulaye Konaté was on display on 21 May:

At the same event on the same day, paintings by Rwandan artist Gilles Dusabe were on display:

As was the work of French artist Louisa Marajo:

Senegalese artists are also front and centre at the Biennale, including works of Aissa Dione:

And these sculptures by Abdou Fary Faye:

Alioune Diagne, who uses a combination of figurative and abstract styles, is known for his paintings inspired by daily life in Senegal:

The biennale, which started on 19 May, will run until 21 June.

One of the attendees, from New York City, said he admired how the art he had seen around Dakar acted as a mirror.

"It responds to what's around, it doesn't add fluff. It doesn't overcomplicate things," Devin B Johnson commented.

Images subject to copyright.

You may also be interested in:

Around the BBC

Africa Today podcasts

Related Internet Links

Dakar Biennale

Related Topics

Valeurs Actuelles

Le George, l’Italie créative

Le George est un restaurant lumineux, ouvert sur la cour carrée du palace et doté d’un magistral lustre Baccarat. Un restaurant à la blancheur immaculée jusque dans les compositions florales : un décor chic de Pierre-Yves Rochon qui signe, ici encore, sa légendaire élégance. Aux fourneaux du George depuis septembre 2016, c’est le chef trublion Simone Zanoni qui s’y colle avec talent et enthousiasme. Cet addict aux réseaux sociaux exécute une cuisine précise et forte en goût, couronnée d’une étoile Michelin, pour une carte à l’empreinte de la botte transalpine. Sa cuisine a de jolis accents maritimes, plus précisément italiens, et on est vite sous le charme d’une assiette généreuse qui a du peps et du piment, tout en misant sur la légèreté pour des mets à partager. Simone Zanoni carbure à 200 à l’heure, cet amoureux des belles cylindrées ne le dément pas. Il ne marche pas, il sautille ; il ne parle pas, il chante ; il ne reste pas stoïque, il ne cesse d’innover.

On choisit un carpaccio de poulpe, des agnolottis de queue de bœuf au vin rouge et à la sauge, un risotto au safran, le vitello tonnato, la côte de veau à la milanaise, la langoustine rôtie à la moutarde de Crémone ou le bar de ligne poêlé et son jus iodé. En dessert, la tatin caramélisée ou le délice de chocolat à la truffe. Tout dans cette partition de bon aloi révèle le talent de Simone Zanoni, qui a le sens des associations hardies et une grande créativité. Les prix : crudos de 12 à 25 euros ; les entrées, environ 22 euros ; les pâtes de 36 à 40 euros ; les plats de 49 à 60 euros ; les desserts de 13 à 32 euros. Le chef vient de sortir un livre sur les pâtes et y livre ses meilleurs secrets.

Le George, 31, avenue George-V, Paris VIIIe . Tél. : 01.49. 52.72.09.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Bonheur de ville en Toyota Aygo X

PHILOSOPHIE

On l’appelle “crossover”, parce qu’elle se prend pour une baroudeuse. Voyez ces extensions d’aile, ces sabots avant et arrière et cette garde au sol relevée… d’un centimètre. Bon, tout cela, c’est du marketing. Retenons surtout que la Toyota Aygo X (prononcez Aygo “cross”) est l’une des dernières micro-citadines à essence. Un marché déserté par les constructeurs, ses marges se révélant particulièrement faibles. La Citroën C1, la Peugeot 108 et la Renault Twingo, par exemple, ne seront pas renouvelées. Les firmes préfèrent le créneau des petites autos 100 % électriques. Alors, dans son genre, l’Aygo X fait de la résistance. Et avec panache ! On aime son exubérance bicolore. Et puis, quatre portes, pour un encombrement si réduit, c’est rare. Les grands gabarits se sentiront peut-être à l’étroit à l’arrière, mais le coffre a gagné 60 litres, pour atteindre 231 litres.

PRESTATIONS

La finition est un tantinet au-dessus de la moyenne. Ergonomie du poste de conduite bien pensée. Levier de vitesses agréable à manier en boîte manuelle. Les rondeurs de la planche de bord rassurent. Le large écran tactile des versions les plus huppées est bien intégré dans un grand insert ovoïde. Il pilote la navigation. Le système multimédia accède à la connectivité Android Auto et Apple Carplay. À noter aussi : le chargeur à induction au-dessus des portegobelets pour les amateurs. Sans oublier, au sommet de la gamme, une sono JBL de 300 watts, avec caisson de basse logé dans le puits de la roue de secours. En entrée de gamme, sur la version Active, vous aurez déjà droit en série à un beau festival : climatisation, ordinateur de bord, banquette fractionnée (50/50), aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif, freinage d’urgence avec détection des cyclistes et piétons, lecture automatique des panneaux et même feux de route automatiques. Des équipements comme sur une grande ! Mais qui font grimper la note… et la marge.

TECHNIQUE

Le 3-cylindres essence 1 litre “atmo” développe 72 chevaux pour un poids inférieur à la tonne. La “boîte 5” mécanique fera l’affaire, mais sur route, pour doubler, il faudra souvent jouer du levier de vitesses pour relancer. La boîte S-CVT (1 000 euros supplémentaires) offre un gain de souplesse. Sans grever la consommation, très raisonnable d’ailleurs, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Confort, précision de la direction, roulis modéré en courbe, agilité due au poids plume de l’engin et rayon de braquage de Lilliputienne ne sont pas les moindres atouts de cette attachante petite voiture garantie trois ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France

Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.

Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.

Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir

Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.

L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.

* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Nigeria's facial scars: The last generation

By Nduka OrjinmoBBC News, Abuja

Facial scarification was once popular across Nigeria.

Deep cuts, usually on both cheeks or the forehead, were carved on children by families and communities, mostly as a mark of identity.

The marks also held stories of pain, reincarnations and beauty.

The practice, however, has been fading away since a federal law banned all forms of child mutilation in 2003.

So the current bearers of facial marks are the last generation - their facial stripes as varied as Nigeria's many ethnic groups.

The 15 slashes on the face of Inaolaji Akeem (above) identify him as someone from the Owu kingdom in Nigeria's south-western Ogun state.

Mr Akeem is royal-born, so he has long stripes on his face.

"It is like a football jersey," he quips, adding that they made him popular in the local market.

On a serious note, Mr Akeem says he regards the scars as sacred, and does not believe people should mark their faces just for beautification.

This need for identification through facial marks was also strong in northern Nigeria, especially among the Gobir people of Sokoto state.

Ibrahim Makkuwana's ancestors, pastoralists from Gubur in present-day Sokoto, did not have facial marks. But, he said, as they moved around looking for farming land, "they fought many battles and conquered many places".

They then decided to make distinctive marks on their cheeks, "akin to the ones their animals had, which would help them in identifying their kinsmen during battles", Mr Makkuwana says.

"That was the origin of our marks," he tells the BBC.

But there is also a distinction between the Gobirawas.

Those with six scars on one cheek and seven on the other have both parents from royalty. Those with six marks on both sides have only their mothers from the royal family.

Then there are the children of butchers, with nine scars on one side and 11 on the other, while those with five and six marks on either side trace their lineage to hunters.

As for fishermen, they have distinct marks drawn up to their ears.

Meanwhile, among the Yorubas and Igbos of southern Nigeria, some marks are linked to life and death.

There was a belief in their communities that some children were destined to die before puberty.

Known as Abiku and Ogbanje respectively by the two ethnic groups, these children were believed, by the Yoruba, to belong to a coven of demons living in large iroko and baobab trees.

It was common for women to lose several children at a young age in succession, and it was thought it was the same child, reappearing again and again to torment their mother.

Such children were then marked to make them unrecognisable to their spirit mates so they would stay alive.

Many of these infant deaths are now known to be caused by sickle cell anaemia, an inherited disorder common among black people.

Yakub Lawal in Ibadan in south-western Oyo state, was marked as an Abiku.

"This is not my first sojourn to earth, I have been here before," he says.

"I died thrice, and on my fourth return I was given these marks to stop me from returning to the spirit world," he adds.

Closely related to stories of the Abiku and Ogbanje are those whose marks are in memory of a departed family member or one who has been "reborn".

Olawale Fatunbi's four horizontal and three vertical marks were inscribed by his grandmother, who said he was a reincarnation of her late husband, who had those facial scars.

But Mr Fatunbi wishes he didn't have them.

"I don't really like them because I see it as child abuse but it is our culture," he says.

With 16 marks on her face, it is hard to miss Khafiat Adeleke. Even harder to miss is the huge signboard at her shop in Ibadan, where she has taken the moniker, Mejo Mejo (Eight Eight) - to represent the scars on her cheeks.

"People call me Mejo Mejo from here to Lagos.

"My grandmother gave them to me because I am an only child," she says.

Some scars are for beauty.

Foluke Akinyemi was marked as a child, a deep gorge on each cheek supervised by her dad at the hands of a local circumciser, who also did facial scarring.

"My father made a decision to give me a mark just for the sake of it and because he thought it was beautiful.

"It makes me stand out and I thank my parents for giving it to me," she says.

Ms Akinyemi's story is similar to that of Ramatu Ishyaku from Bauchi, north-east Nigeria, who has tiny whisker-like lacerations on both sides of her mouth.

"It is for beauty," she says, adding that she also tattooed her face at about the same time.

As a girl, the whisker-like markings and tattoos were popular in her village and she and her friends went to the local barber to have them, she adds.

The marks on the face of Taiwo, who only gave her first name, are now fading but the memory of why she was carved still lingers.

When her twin sister died within weeks of her birth, Taiwo became ill and a traditional healer recommended marking her face to prevent her from joining her twin.

She became better within days of the scarification, she says, but that has not made her love the marks on her face.

"It makes you look different from anyone else - I'd rather not have any marks on my face," she said.

There are also those like Murtala Mohammed in Abuja who don't know the story behind their marks.

"Almost everyone in my village in Niger state had one, so I never bothered to ask," he says.

Facial marks were inscribed by local circumcisers and barbers like Umar Wanzam using sharp blades.

He describes it as a painful experience done without anaesthetics.

Many of those like Mr Akeem, who were marked as children, agree it was right to stop facial scarification.

He did not pass on the tradition to his children even before it was outlawed.

"I love the marks but they belong to a different time and age," he says.

More about facial scars in West Africa:

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

All images subject to copyright

Around the BBC

Africa Today podcast

Related Topics

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Katyn, un mensonge persistant

Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.

Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.

Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.

Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.

Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.

Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».

Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.

La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.

Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…

Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.

Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.

Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.

Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.

Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.

Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.

Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique

À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.

Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).

La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.

Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.

La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.

Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.

Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.

Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Choisissez vos articles