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L'Humanité

Le vote le plus utile

Tribune

Anicet Le Pors

Anciens ministres

Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France, et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est, pour nous, Fabien Roussel. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons. Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
Opex 360

Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

BBC

US photographer Dirck Halstead dies at 85

The celebrated American photojournalist Dirck Halstead has died at the age of 85.

Halstead's striking images captured many landmark moments in US history, from the Vietnam War and the fall of Saigon in 1975, to the assassination attempt on President Ronald Reagan and the impeachment of President Bill Clinton.

During the Vietnam War he was the United Press International (UPI) picture bureau chief in Saigon.

Halstead was made Senior White House Photographer for Time magazine in 1972, and was one of the few photographers to cover President Nixon's trip to China.

Halstead held the record for the most Time magazine covers shot by a photographer. He shot 49 of them, including the photograph of former White House intern Monica Lewinsky embracing President Bill Clinton during a fundraising event in 1996.

All photos subject to copyright

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Opex 360

Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

France24 - Monde

MMA : Manon Fiorot remporte son 4e combat UFC et se rapproche de la ceinture

Publié le : 27/03/2022 - 13:01Modifié le : 27/03/2022 - 13:02

Romain HOUEIX Suivre

La plus illustre représentante française en MMA a remporté samedi son quatrième combat dans la prestigieuse ligue UFC, par décision unanime, face à Jennifer Maia, 4e mondiale.  Une nouvelle étape dans l'ascension de cette combattante hors pair, qui a roulé sa bosse en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis avant d'avoir sa chance dans la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes.

Manon Fiorot préfère les victoires par K.-O. Mais samedi 26 mars, elle a du aller au bout des trois rounds pour l'emporter face à la Brésilienne Jennifer Maia à l'occasion de son quatrième combat à l'UFC, la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes (MMA) au monde.

À la Nationwide Arena de Columbus, dans l'Ohio, la Française a dominé la numéro 4 mondiale sans trembler, signant son quatrième succès en autant de combats chez les poids mouches, par décision unanime (30-27, 30-27, 30-27). Une victoire qui lui permet de faire un bond au classement et surtout de prétendre à un combat pour le titre dans un avenir proche. Cela passera probablement par un combat face à l'Américaine Katlyn Chookagian, avant de pouvoir défier la Péruvienne Valentina Shevchenko, détentrice de la ceinture depuis 2018.

🔥 VICTOIRE par décision unanime. Pour son combat le plus dur à l'UFC jusqu'ici, Manon Fiorot s'impose au bout des trois rounds. Même si Maia a été une belle adversaire, @ManonFiorot_MMA a remporté les trois reprises. pic.twitter.com/tFro4ZADuN

March 26, 2022

La Française de 31 ans est une touche-à-tout du sport. Ses premières amours ont été le karaté, qu'elle a commencé à l'âge de 7 ans, puis le snowboard, qu'elle pratique dans une filière sport-études. Une discipline dont elle devient même championne de France avant de revenir sur le tatami. Là encore, elle enchaîne les performances et rejoint l'équipe de France. Mais une grave blessure aux ligaments croisés la fait encore changer de voie.

Karaté, kick-boxing, muay-thaï, MMA…

"J'en avais marre du karaté. Dans ma salle, il y avait aussi des cours de kick-boxing. J'ai débuté et j'ai commencé les compétitions. Résultat : 15 combats et 15 victoires", se souvient-elle, interrogée par France 24. Elle se tourne aussi vers le muay-thaï. Dans cette discipline, elle décroche à deux reprises le titre de championne de France, avec douze victoires en autant de combats.

>> À lire aussi Francis Ngannou, ancien sans-papiers à Paris devenu star mondiale de MMA

Elle s'intéresse alors au MMA et entre dans la cage. L'apprentissage de l'octogone est difficile lors de son premier combat au championnat amateur de Las Vegas de 2016. "Ma toute première compétition se passe mal car je perds au premier tour. La fille m'emmène au sol et à la lutte. Je n'étais pas prête à cet aspect", relate-t-elle six ans après.

Mais la jeune femme n'est pas du genre à abandonner. Alors que jusqu'ici, elle s'entraînait de manière désordonnée – individuellement dans chaque discipline –, elle rejoint un club de MMA, la Boxing Squad de Nice. Les entraîneurs l'aident à hausser son niveau. Un an après, elle prend sa revanche et devient championne du monde amateur.

La téléréalité pour devenir pro

Elle envisage alors de passer pro. Son entraîneur lui présente une opportunité pour le moins originale : participer à une émission de téléréalité sud-africaine dont la gagnante remporte un contrat pro dans l'Extreme Fighting Championship, la principale ligue de MMA d'Afrique.

"On savait qu'il y avait une passerelle vers l'UFC. Tous les champions de ce circuit ont eu leur chance. L'expérience était cependant assez difficile. Mon manager avait un peu menti sur mon aisance en anglais et mon poids", confie Manon Fiorot.

Son entraîneur s'attèle à calmer les producteurs en les enjoignant d'attendre le premier combat. À raison, car la magie opère. "Je gagne mon combat par K.-O. C'était le premier de l'émission et les autres combats avaient été assez ennuyeux", raconte Manon Fiorot. Ensuite, elle trace son chemin, remporte aisément l'émission et se voit offrir l'opportunité de se battre pour la ceinture face à Amanda Lino, la championne, en décembre 2019.

"Elle était chez elle. Il y avait une grosse pression. C'était un énorme stade rempli, acquis à sa cause. Elle était invaincue et c'était mon premier combat en format 5x5 minutes", se souvient Manon Fiorot. "Pourtant, j'ai l'impression de survoler le combat. Je prends énormément de plaisir. Je ne perds aucun échange. À la fin, il n'y a pas de K.-O. mais la décision est unanime en ma faveur."

Alors que Manon Fiorot doit défendre sa ceinture, le Covid-19 frappe la planète et met à l'arrêt le sport à l'arrêt. Tout le sport ? Non. L'UAE Warriors, la ligue des Émirats arabes unis, continue. L'entraîneur de la Française l'encourage à changer de crèmerie pour continuer son ascension. Elle y remporte trois combats, dont la ceinture des poids mouches en novembre 2020. Elle devient la première détentrice de la ceinture féminine – qui n'existait pas auparavant.

"J'avais donc deux ceintures. On savait que l'UFC allait m'inviter. Mon entraîneur m'a alors dit 'tiens-toi prête', car souvent ça marche ainsi. On remplace au pied levé un absent sur un combat", explique la combattante.

Une bête en cage

Son passé multisports constitue un de ses atouts pour sa carrière de combattante. Manon Fiorot dit avoir gardé le meilleur de chaque discipline. Du karaté, elle a conservé un jeu de jambes impeccable, tout en vitesse et en puissance, ainsi que l'approche stratégique de cet art martial : savoir toucher sans être touchée. 

"J'ai gardé le timing et la vitesse du karaté. Au début, ça a quand même été assez compliqué. Car avec la lutte, on ne peut pas avoir la même distance qu'au karaté", explique-t-elle. "J'ai beaucoup travaillé sur la boxe anglaise, le fait de combattre de manière plus rapprochée. Mon entraîneur m'a fait progresser là-dessus ainsi que sur la lutte."

Même son interlude en snowboard lui est utile. Dans Ouest-France, elle explique ainsi que la discipline lui a enseigné une certaine créativité, qui lui permet encore aujourd'hui de surprendre ses adversaires. 

Des éléments qui ont forgé son style de combat : elle est une spécialiste du pieds-poings. Une "striker", pour reprendre le jargon des arts martiaux mixtes, même si elle travaille énormément le "grappling", l'aspect lutte de la discipline, pour ne rien négliger. Son style agressif lui vaut un surnom impressionnant dans le circuit : "The Beast" – "la bête" dans la langue de Molière.

"J'ai fait pas mal de camps à l'étranger. Et souvent, on me disait "She is a beast" ["C'est une bête"] ! C'est resté. J'ai tendance à être très agressive et à finir mes combats, ce qui est assez rare en MMA féminin", souligne-t-elle.

Finalement, quelques mois après sa victoire aux Émirats arabes unis, en janvier 2021, l'UFC l'appelle. Face à Victoria Leonardo, elle gagne par K.-O., devenant la première Française à remporter un combat dans la prestigieuse ligue. Le 6 juin 2021, pour son deuxième combat, Manon Fiorot s'impose facilement à Las Vegas face à la Brésilienne Tabatha, également par K.-O.

Le Covid-19 ne la met pas K.-O.

Le troisième combat est plus difficile. Pas tant à cause de la stature de son adversaire qu'en raison des circonstances : Manon Fiorot contracte le Covid-19 juste avant le combat. L'affrontement est décalé.

"Le Covid a compliqué ma préparation. Après la semaine d'isolement, j'ai eu une semaine très intense alors que normalement, tu es censé simplement t'affûter avant un combat", explique la combattante de MMA. "Avec la fatigue, le match a été très compliqué."

La victoire est malgré tout au rendez-vous. Manon Fiorot triomphe de la Brésilienne Mayra Bueno Silva sur décision unanime. Pas de K-.O. cette fois, mais elle monte directement à la 14e place de sa catégorie à l'UFC.

La rencontre suivante doit lui ouvrir les portes du top 10. La Française avait initialement rendez-vous avec Jessica Eye le 6 mars, mais l'Américaine se blesse à l'œil. L'UFC lui offre alors une chance encore plus belle, un combat contre une adversaire du top 5 : Jennifer Maia.

Mission réussie donc, avec la victoire de ce samedi, qui devrait accélérer son chemin vers un combat pour le titre.

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New York Times - World

Oscars 2022

The saturday profile

An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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By Farnaz Fassihi

Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

France24 - Monde

Arabie saoudite : à Djeddah, la détresse silencieuse face à un projet pharaonique d'urbanisation

Publié le : 21/03/2022 - 12:05

Djamel Belayachi Suivre

Au cours des trois derniers mois, le gouvernement saoudien a lancé une campagne de destruction massive visant plusieurs quartiers populaires de Djeddah, pour faire place à un mégaprojet urbain. Disposant d’un délai très court pour partir, privées d’indemnisation, des centaines de milliers de personnes sont aujourd'hui dans le désarroi, sans possibilité de se plaindre, constate notre Observateur.  

Environ 60 quartiers sont visés par ces destructions. Ils sont pour la plupart situés dans la zone sud de la ville, autour du port. Et la campagne devrait se poursuivre encore plusieurs mois.   

Présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, le Fonds public d’investissement (PIF) a annoncé la construction d’un projet baptisé Djeddah Central. D’un coût s’élevant à 20 milliards de dollars (environ 18 milliards d’euros), il devrait comprendre un musée, un opéra, un stade, un aquarium, des hôtels ainsi que des quartiers résidentiels. 

Le gouvernement a assuré avoir donné un préavis d’un mois aux habitants pour quitter leurs logements et la mise en place d’un plan d'indemnisation pour les propriétaires. Mais de nombreux habitants affirment avoir été pris de court et s’être retrouvés du jour au lendemain à la rue. Dans une rare manifestation de contestation, ils ont diffusé depuis début mars des vidéos sur Twitter et TikTok, avec le hashtag Haddad Djeddah ("démolition Djeddah") pour dénoncer ce qu’ils appellent une campagne injuste.

ببساطة هكذا أنتهت الحكاية، دمرت البيوت وهُجر الناس، و أصبح كل شيء من الماضي 😭#هدد_جدة pic.twitter.com/q6hPyVupU2

March 17, 2022

"Ainsi se termine l’histoire. Des maisons détruites, des gens chassés, et tout appartient désormais au passé” peut-on lire sur ce tweet. 

Une autre vidéo relayée sur Twitter montre un habitant en pleurs, qui explique que les services de la municipalité ont lui donné un ultimatum de 24 heures pour quitter son domicile. Sur ces images, on voit l'inscription "vous devez évacuer", que les services de la municipalité ont peint sur la façade de sa maison. "Dès que j’ai vu cette inscription, je suis allé avec mes enfants chercher une maison. Mais des voisins m’ont dit qu’ils [la municipalité] allaient faire irruption chez moi dans 24 heures et qu’ils allaient me couper l’électricité (…). Ils sont venus et ils m’ont pris toutes mes affaires, témoigne l’homme au bord des larmes, en montrant les chambres mises sens dessus dessous. J’ai onze personnes à ma charge, Dieu seul connaît ma peine", dit-il encore. 

"La peur est à un tel niveau qu’il est absolument interdit de parler"

Mohammed (pseudonyme) est un habitant de Djeddah. Il ne vit pas dans les quartiers concernés par ces démolitions mais dit partager la douleur des habitants, dont beaucoup sont issus de milieux modestes. 

La tristesse se lit sur les visages, mais personne n’ose parler. La peur est à un tel niveau qu’il est absolument interdit de parler. 

Les habitants ont été prévenus avec un délai de préavis très court, parfois trois jours ou moins. Et il n’y a pratiquement encore eu aucune indemnisation. Pire, aucun système de relocalisation n’a encore été mis en place. Durant les premiers jours, des habitants qui se sont retrouvés à la rue s’étaient installés dans des tentes, sous les ponts, mais ils ont été depuis été chassés.

En plus,  ces démolitions ont provoqué une flambée des loyers dans les autres zones de la ville, qui sont passés du simple au double [NDLR : corroboré par plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux] Et beaucoup n’ont pas les moyens de se le permettre.

Donc les gens font comme ils peuvent : soit ils vont s’installer chez des proches, soit quittent Djeddah pour aller chercher des logements moins chers, dans des villages, près du désert. 

أهالي الأحياء المزالة يعيشون حياة مريرة، فهم لا يستطيعون شراء منازل بديلة بسبب تأخر التعويضات، ولا يقدرون على دفع الإيجارات الباهظة.#هدد_جدة#جده_الان#هدد_مكة pic.twitter.com/IcLzifPFRe

March 17, 2022

"Les habitants des quartiers détruits mènent une vie amère. Ils ne peuvent pas acheter de maisons, en raison du retard dans les indemnisations. Et ils ne peuvent pas payer des loyers élevés”, écrit cet utilisateur. 

Au fil du temps, ces gens ont construit toute une vie, des économies locales, surtout que la ville constitue un point de passage important pour les pèlerins qui se rendent chaque année à La Mecque. Des mosquées, des écoles ont été rasées. Certains habitants devront probablement rentrer dans leurs pays, alors que Djeddah était un refuge pour eux, surtout ceux qui viennent de pays en guerre, comme les Yéménites. C’est pratiquement un quart de la ville de Djeddah qui est concerné par ces démolitions, des centaines de milliers de personnes.

Pour justifier les démolitions, les autorités saoudiennes ont annoncé que ce plan visait aussi à en finir avec les "bidonvilles” construits sans permis, et où règnerait le trafic de drogue et la criminalité. Ce que conteste notre Observateur :

Je peux vous assurer que pour avoir fréquenté longtemps ces quartiers, vous pouvez laisser la voiture ouverte avec les clés dedans sans que personne n’y touche. Djeddah est une ville sûre, toute l’Arabie saoudite en général. Il y a peut-être un peu délinquance, mais c’est très peu. Pas plus qu’ailleurs dans le monde. 

En outre, c’est vrai qu’à l’époque de leur construction, il n’y avait pas un réel plan d’aménagement pour ces quartiers. Ces terres avaient été données par le roi Fayçal à la population qui s'installait dans ces zones près des usines. Donc il s’agit de petites rues un peu tortueuses, mais cela fait leur cachet. Et contrairement à ce qui est dit, de nombreux habitants possèdent des titres de propriétés en bonne et due forme.

Une campagne de démolition avait déjà fait polémique en 2020, dans la province de Tabuk, dans le nord-ouest du pays. Un chef tribal, Abdul-Rahim al-Howeiti, avait été abattu par la police alors qu’il refusait d’être expulsé. Selon le récit des autorités officielles, il aurait été abattu après avoir ouvert le feu sur la police. 

Ces démolitions étaient effectuées dans le cadre du projet Neom, un projet pharaonique de ville futuriste. Cette ville, dont le coût s'élèverait à 500 milliards de dollars (environ 450 milliards d’euros), devrait être construite sur une superficie de à 26 500 km2, soit la superficie de la Bretagne.

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Patinage : cinquième couronne mondiale pour Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron

Publié le : 26/03/2022 - 22:05

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Après l'or aux Jeux olympiques de Pékin, les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont décroché l'or samedi à Montpellier. C'est leur cinquième médaille d'or aux championnats du monde et une première pour le patinage français. 

Un mois après l'or olympique, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont été sacrés champions du monde de danse sur glace pour la cinquième fois de leur carrière, samedi 26 mars, à Montpellier. Une première pour le patinage français.

Papadakis (26 ans) et Cizeron (27 ans), aussi vice-champions olympiques en 2018 et quintuples champions d'Europe, se sont imposés avec 229,82 points, nouveau record du monde. Ils ont devancé deux duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue (222,39), et Madison Chock et Evan Bates (216,83), qui sont tous leurs partenaires d'entraînement à Montréal.

Exclus comme tous les Russes en réponse à l'invasion de l'Ukraine, Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, champions du monde sortants et médaillés d'argent olympiques à Pékin, étaient absents.

"Une des plus belles compétitions de notre carrière"

"C'est une des plus belles compétitions de notre carrière, on a senti un soutien incroyable, surtout après les Jeux olympiques (sans spectateurs étrangers, ndlr)", a déclaré Cizeron.

"C'est une des raisons qui fait qu'on aime autant ce qu'on fait. La chair de poule, les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c'est indescriptible", a-t-il ajouté, quelques minutes avant que la Marseillaise ne soit entonnée par une chanteuse d'opéra, et reprise par le public. 

À 26 ans pour elle et 27 ans pour lui, Papadakis et Cizeron deviennent les premiers quintuples champions du monde de l'histoire du patinage français. 

Andrée et Pierre Brunet, les derniers à pouvoir rivaliser avec eux tout en haut du panthéon du patinage bleu avec leurs deux titres olympiques obtenus en couples dans l'entre-deux-guerres (1928 et 1932), se sont arrêtés à quatre titres mondiaux entre 1926 et 1932.

Trois nouveaux records du monde 

Surtout, Papadakis et Cizeron marquent encore un peu plus de leur empreinte l'histoire de la danse sur glace : seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov les devancent encore avec six couronnes mondiales, coiffées entre 1970 et 1976.

Cette médaille d'or mondiale, un mois après l'or olympique, vient mettre la touche finale à une saison cruciale parfaitement maîtrisée pour les deux danseurs français. Avant, Papadakis et Cizeron restaient sur vingt mois passés sans compétition, entre leur défaite de justesse en janvier 2020 aux Championnats d'Europe - leur seule depuis les JO-2018 - et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyage pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014.

Et après, que réservent Papadakis et Cizeron ? Mystère pour l'heure. "Le futur n'existe pas vraiment pour l'instant", répondait Papadakis aux JO-2022.

"On ne sait pas. On n'en a pas parlé, a complété la veille auprès de l'AFP Romain Haguenauer, leur entraîneur depuis dix ans. Tout ça, ça va mûrir dans leur têtes, ils vont avoir quelques mois pour savoir où ils en sont, ce qu'ils veulent faire, leur envies, il faut qu'ils se parlent aussi entre eux."

En attendant, Papadakis et Cizeron ont signé trois nouveaux records du monde sur la glace française, en danse rythmique, danse libre, et note totale.

Avec AFP

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La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali

Publié le : 26/03/2022 - 07:22

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La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a annoncé vendredi qu’elle maintenait ses sanctions sur le Mali, faute d’accord sur le calendrier de transition, et menacé la Guinée et le Burkina Faso de nouvelles mesures punitives.  

Réunie à Accra au Ghana, vendredi 25 mars, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décidé de maintenir ses sanctions contre le Mali et menacé la Guinée et le Burkina Faso, également dirigés par des juntes militaires, de sanctions supplémentaires.  

La Cédéao "invite les autorités de transition (du Mali) à adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé" avant le retour des civils au pouvoir. 

Elle maintient les lourdes sanctions économiques infligées au pays le 9 janvier 2022 lorsque la junte a affiché son intention de se maintenir plusieurs années à la tête du pays, annonçant qu'elle n'organiserait pas d'élections fin février comme prévu initialement. 

Embargo économique 

La Cédéao avait ordonné en janvier la fermeture des frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et la suspension des échanges autres que de produits de première nécessité.  

Par ailleurs, l'organisation ouest-africaine a décidé vendredi de sanctionner la Guinée si elle ne présentait pas de "calendrier acceptable pour la transition" avant fin avril 2022, et le Burkina Faso s'il ne libérait pas l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré d'ici au 31 mars 2022, selon le communiqué final de la réunion des chefs d'État de la Cédéao. 

L'organisation précise qu'en cas de non-respect de ses demandes, elle imposera des sanctions contre les membres du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT). Les autorités de transition du Burkina écoperont elles aussi de "sanctions individuelles" si elles n'obtempèrent pas. 

En septembre, peu après le coup d'État en Guinée et la destitution du président Alpha Condé, la Cédéao avait déjà décidé le gel des avoirs financiers des membres de la junte et des membres de leurs familles. 

Rendre le pouvoir au civil

Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, pays en proie à des crises politiques mais aussi sécuritaires pour les deux premiers, ont tous trois été le théâtre de coups d'État militaires depuis août 2020. Le Mali a même vécu deux putschs. 

La Cédéao fait pression sur les juntes au pouvoir pour qu'elles rendent rapidement le pouvoir aux civils. Elle a suspendu les trois pays de ses instances. 

Les sanctions au Mali ont été maintenues malgré une ordonnance rendue jeudi par la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uméoa), exigeant la suspension des sanctions. 

Elles sont maintenues également malgré l'approche du ramadan et l'espoir d'un geste d'apaisement qui aurait joué sur les échanges et les prix à la veille d'une période de consommation accrue. 

La décision de l'Uémoa représentait un rare succès de la junte. 

L'impact potentiel de ces sanctions sur un pays pauvre et enclavé a suscité une vive inquiétude, mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales. 

Pas d’avancée sur le calendrier 

Les dirigeants ouest-africains se sont réunis de nouveau, vendredi à Accra, une semaine après l'échec d'un accord avec la junte malienne sur un calendrier de retour des civils au pouvoir dans ce pays plongé depuis 10 ans dans une profonde crise sécuritaire et politique. 

Le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, était reparti de Bamako les mains vides. 

La Cédéao a, à ce jour, demandé l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois au Mali. Au cours de la visite de Goodluck Jonathan dans la capitale malienne, du 18 au 20 mars, la junte avait indiqué avoir ramené de quatre à deux ans la durée jugée nécessaire par la junte pour diriger le pays avant de rendre le pouvoir aux civils.  

Pour la Guinée, où des militaires ont pris le pouvoir en septembre 2021, la Cédéao a fait part de ses "graves inquiétudes" au sujet de la durée de la transition, notant que "le calendrier de six mois pour la tenue d'élections n'a pas été respecté". 

Pour le Burkina Faso, la Cédéao a de nouveau condamné le coup d'État de janvier 2022. 

Avec AFP 

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Décryptage

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Opex 360

Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

Le Monde

Sexualité sur les réseaux sociaux : la traque à l’impunité

podcast Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Quatrième épisode de cette série, avec un reportage autour du cyberharcèlement et du cybersexisme.

Vengeances sexuelles, photos dénudées, moqueries… Sur les réseaux sociaux, l’intimité et la sexualité peuvent parfois être étalées au grand jour. Pour lutter contre le cybersexisme et le cyberharcèlement, des jeunes militantes s’engagent et s’activent sur le terrain. Dans l’association Stop Fisha, elles sont plusieurs dizaines de bénévoles qui, au quotidien et par écrans interposés, écoutent et rassurent les victimes, débusquent les comptes injurieux, les infiltrent et les dénoncent… pour mettre fin à l’impunité. Car, au-delà de la divulgation et de la honte, ces comptes dits « Fisha » peuvent recourir au chantage, au commerce d’images et à des menaces. Alors, pour éviter les dérives et endiguer ce phénomène, le collectif intervient aussi auprès des plus jeunes, principaux utilisateurs des réseaux sociaux, et potentiels bourreaux ou victimes.

Pour ce quatrième épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chrétit a suivi Laura, Juliette et Victoire, trois bénévoles de Stop Fisha. Sur l’île de Ré, elles sont allées expliquer leur combat à des élèves de troisième. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival « Nos futurs » organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

« Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chétrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

« Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

Le Monde

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Opex 360

Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

Le Monde

De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.

La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.

Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.

Mobiliser l’intelligence collective

Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.

Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologique

Dans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.

« J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans

« Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…

« Nos Futurs », la parole à la relève

Constance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.

Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

Depuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.

Trouver « la force d’agir »

C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.

« Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.

Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieurs

Assis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.

Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))

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L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

France24 - Monde

Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine

Publié le : 25/03/2022 - 16:02

Guillaume GRALLET Suivre

La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.

Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).

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France24 - Monde

Toulouse l'espagnole

Publié le : 10/02/2022 - 12:01

Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde

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L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

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Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

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Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

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« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

Le Monde

« A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

Laetitia Van Eeckhout

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L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

carburantshausse des prix carburantshausse des prix
France24 - Monde

En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires

Publié le : 24/03/2022 - 15:53

Samia METHENI Suivre

Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

Le Monde

Assurance emprunteur : qui va profiter de la fin du questionnaire de santé ?

Adoptée en février, la loi Lemoine prévoit la suppression, au 1er juin, du questionnaire médical pour les prêts inférieurs à 200 000 euros sous certaines conditions. Il est encore trop tôt pour mesurer tous les effets de cette réforme.

La loi Lemoine du 17 février met fin, sous conditions, au questionnaire de santé habituellement adressé aux emprunteurs avant la souscription de leur assurance de prêt. A partir du 1er juin, ce questionnaire sera supprimé pour les crédits inférieurs à 200 000 euros dont le terme intervient avant le soixantième anniversaire de l’assuré. « La majorité de nos clients bénéficieront de cette mesure : en 2021, 52 % de nos dossiers portaient sur moins de 200 000 euros, pour un âge moyen de l’emprunteur de 37 ans », relève Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.

A noter : le montant de 200 000 euros s’entend par quotité assurée. Un couple assuré à 50 % sur chaque tête peut ainsi emprunter 400 000 euros sans questionnaire de santé. Cela signifie que, en cas de décès de l’un des conjoints, l’assurance prend en charge 50 % de la mensualité du couple, le survivant continuant à rembourser sa part.

Dans le cadre de la nouvelle loi, les emprunteurs pourront donc souscrire une assurance de prêt sans passer par le questionnaire, quel que soit leur risque de santé. « C’est révolutionnaire, car cela permettra à des malades, ou ex-malades, de devenir propriétaires. C’est aujourd’hui possible sous conditions, mais avec un surcoût considérable, allant jusqu’à 100 % pour l’assurance », indique Astrid Cousin, porte-parole du comparateur en ligne Magnolia.

Fini les exclusions de garantie ou surprimes

Cette bonne nouvelle suscite cependant des inquiétudes. Car la suppression du questionnaire de santé implique, pour les compagnies d’assurances, d’assurer leur client sans connaître le risque associé. « On ne peut exclure que cette mutualisation des risques entraîne une hausse des tarifs pour les moins de 40 ans, non fumeurs et en bonne santé, qui, jusqu’à présent, avaient accès à des assurances à des prix très faibles », commente Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi.

Difficile, pour l’instant, de mesurer l’impact de cette réforme, qui pourrait induire des effets pervers. « La délégation d’assurance restera intéressante pour les jeunes emprunteurs en bonne santé, mais probablement un peu moins qu’avant », résume Jehan de Castet, responsable pour la France de la fintech spécialisée dans l’assurance Friday, qui s’apprête à lancer en avril une offre d’assurance de prêt.

Droit à l’oubli réduit

Les grands bénéficiaires de la suppression du questionnaire de santé sont les malades ou ex-malades, qui pourront désormais emprunter sans subir d’exclusion de garantie liée à leur pathologie ou de surprime en faisant exploser le coût. Or ce surcoût pouvait mener à un refus de prêt pur et simple, car le taux annuel effectif global (TAEG, incluant le taux du crédit, les frais de dossier, l’assurance, etc.) dépassait le taux d’usure.

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Opex 360

Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

avait-il dit

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

Frankfurter Allgemeine Zeitung

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

France24 - Monde

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

Publié le : 26/03/2022 - 07:58Modifié le : 26/03/2022 - 23:03

FRANCE 24 Suivre

Dans l'ouest de l'Ukraine, la ville de Lviv a subi plusieurs frappes russes samedi, faisant au moins cinq blessés. À Varsovie, le président américain Joe Biden a déclaré que Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir" après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Ce fil n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 27 mars, retrouvez-nous demain sur le site de France24.com

• 21 h 41 : Washington n'a "pas d'objection" au transfert d'avions de combat polonais

"Les États-Unis nous ont assuré qu'ils n'avaient pas d'objection au transfert des avions", a écrit Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, qui a rencontré dans la matinée le président américain Joe Biden, en visite en Pologne. "La balle est maintenant dans le camp de la Pologne", a-t-il ajouté.

"Nous étudierons cette question plus en détail dans nos conversations avec nos collègues polonais pour entendre leur position, mais je veux être clair : l'Ukraine a un besoin critique de plus d'avions de combats", a-t-il poursuivi.

• 20 h 02 : une "immense colonne de fumée noire" à Lviv, bombardée par les forces russes

Notre envoyé spécial à Lviv, Roméo Langlois, revient sur les frappes qui ont samedi touché cette grande ville de l'ouest de l'Ukraine. Dans l'après-midi, "une immense colonne de fumée noire s'élevait" au dessus de la ville, a constaté le journaliste de France 24. "Il y aurait eu dans la soirée d'autres attaques mais ce n'est pas encore confirmé de source officielle", poursuit-il.  

• 19 h 54 : Joe Biden n'a pas appelé à un "changement de régime" en Russie 

Le président américain Joe Biden, qui a déclaré lors d'un discours à Varsovie samedi que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait "pas rester au pouvoir", n'a pas appelé à un "changement de régime" en Russie, a précisé un responsable de la Maison Blanche.

"Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime", a dit le responsable.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskova, a répondu : "Ce n'est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes."

• 18 h 15 : "Nous sommes à vos côtés", dit Joe Biden à l'Ukraine 

Le président américain a pris la parole au château royal de Varsovie à l'issue de son deuxième jour de visite en Pologne. Un discours présenté comme important par les équipes de Joe Biden. "La bataille pour la démocratie n'est pas terminée", a affirmé Joe Biden, dénonçant le choix de la Russie d'entrer en guerre.

Le président a réaffirmé que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan", a-t-il également déclaré.

"Pour l'amour de Dieu, cet homme [Vladimir Poutine] ne peut pas rester au pouvoir", a ajouté le président américain, pour qui la guerre en Ukraine est "d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie". 

Retrouvez le discours de Joe Biden :

• 17 h 32 : bombardements russes à Lviv, au moins cinq blessés 

La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Maxime Kozytsky, sur Telegram. 

Le maire de la ville, Andriy Sadovy, a confirmé ce premier bilan et a appelé les habitants à rester dans les abris jusqu'à la fin des alertes anti-aériennes.

Les frappes ont touché une "installation industrielle où l'on stocke du carburant, aucun immeuble résidentiel n'a été touché", a-t-il par ailleurs indiqué. L'installation se trouve dans un quartier est de la ville, Lytchakivsky. Peu après les frappes, des journalistes ont vu de grosses volutes d'épaisse fumée noire et des flammes s'élever au-dessus de ce quartier.

• 16 h 40 : le Kremlin a réagi aux propos de Joe Biden

"Un chef d'État doit rester réfléchi", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de l'agence russe TASS. "Et bien sûr, à chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel."

Cette réaction fait référence aux propos de Joe Biden, qui a qualifié, samedi, Vladimir Poutine de "boucher". 

• 15 h 37 : Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de "boucher"

Lors d'une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie et interrogé sur "ce qu'il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu'il inflige à ces gens", Joe Biden a répondu d'une phrase : "C'est un boucher", alors que la rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.

Le président américain a également déclaré ne pas être certain que la Russie avait réellement changé de stratégie dans la guerre en Ukraine après l'annonce de Moscou de se concentrer sur la "libération" complète du Donbass.

Après le boucher de Damas, Joe Biden annonce « le boucher » de Moscou. pic.twitter.com/Qk005m2i4i

March 26, 2022

• 14 h 30 : Joe Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est "un devoir sacré" pour les États-Unis

Le président américain Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un "devoir sacré" pour les États-Unis.

Joe Biden a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, dont le pays craint l'agressivité de Moscou après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.

• 14 h 06 : les habitants d'Odessa sur le qui-vive face à l'avancée des forces russes

Les habitants d'Odessa s'organisent pour se défendre face aux forces russes, qui tentent d'avancer vers cette ville du sud de l'Ukraine.

L'équipe de France 24 sur place a constaté samedi un contraste saisissant entre les habitants qui se préparent au combat et ceux "qui se baladent presque normalement, qui dansent et chantent" des chants patriotiques pour se donner du courage, selon notre envoyée spéciale Julie Dungelhoeff.

• 14 h 04 : le maire de Kiev renonce à imposer un nouveau couvre-feu

Le maire de Kiev a finalement renoncé à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures, qu'il avait annoncé à partir de samedi soir, pour revenir à un couvre-feu ne s'appliquant que de 20 heures à 07 heures, comme tous les soirs.

Le couvre-feu, désormais habituel, en vigueur de 20 h (18 h GMT) à 07 h (05 h GMT), sera appliqué et "on pourra se déplacer librement à Kiev dimanche dans le journée", a-t-il précisé, sans donner d'explication sur ce revirement.

• 13 h 42 : en Pologne, la crainte du trafic d'êtres humains

Alors que des milliers d'ukrainiens fuient la guerre vers la Pologne, la sécurité des centres d'accueil a été renforcée pour éviter le risque de trafic d'êtres humains, explique l'envoyé spéciale de France 24, Pauline Godart, depuis la ville de Przemysl, au sud du pays.

• 13 h 20 : la Russie ne "prévoit pas" d'appeler des réservistes

Le ministère de la Défense russe a assuré ne pas prévoir d'appeler ses réservistes pour rejoindre les combats en Ukraine, dénonçant de "faux appels" reçus par des Russes qu'ils imputent aux services secrets ukrainiens. 

"Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie n'appelle pas et ne prévoit pas d'appeler des citoyens réservistes aux commissariats militaires", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

• 12 h 04 : Joe Biden rencontre des ministres ukrainiens à Varsovie

Le président américain Joe Biden s'est entretenu à Varsovie avec les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, lors de leur rencontre avec leurs homologues américains, ont constaté des journalistes du pool présidentiel.

Joe Biden, dont c'était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. 

For the 1st time, meeting in 2+2 format. With @DmytroKuleba we discuss current issues & cooperation in political & defense directions between 🇺🇦-🇺🇸 with @SecDef & @SecBlinken.In the evening we’ll also be present at @POTUS speech on the russian war against Ukraine.Details later. pic.twitter.com/APFcVMxUz1

March 26, 2022

• 11 h 35 : Près de 3,8 millions d'ukrainiens ont quitté l'Ukraine

Près de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié samedi, mais le nombre d'arrivées s'est très nettement ralenti depuis le début de la semaine. 

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

• 11 h 17 : 100 000 personnes doivent encore être évacués de Marioupol

Le maire de la ville ukrainienne de Marioupol assiégée par la Russie a déclaré samedi avoir discuté avec l'ambassadeur de France en Ukraine des différentes possibilités en termes d'évacuation des civils au lendemain d'une annonce en ce sens faite par Emmanuel Macron.

S'exprimant à la télévision nationale, le maire Vadim Boïtchenko a souligné que la situation à Marioupol restait critique, des combats de rue se déroulant notamment dans le centre de la ville.

Le président français a dit vendredi qu'une "opération humanitaire exceptionnelle" était en cours de préparation, en lien avec la Turquie et la Grèce, pour évacuer des habitants de Marioupol.

Selon la vice-Première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk, plus de 100 000 personnes doivent encore être évacués de Marioupol, a-t-elle déclaré samedi à la télévision nationale.

• 10 h 57 : nouveau couvre-feu annoncé à Kiev

Un nouveau couvre-feu va être instauré à Kiev de samedi soir à dimanche matin, a annoncé samedi le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.

• 10 h 19 : les forces russes contrôlent la ville de Slavoutitch, selon l'Ukraine

 Les forces russes ont pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où vivent les ouvriers de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, a déclaré samedi le gouverneur de la région de Kyiv, Oleksandr Pavliouk.

Selon lui, les troupes russes ont également enlevé le maire de la ville après avoir investi l'hôpital de Slavoutitch. 

 9 h 32 : Zelensky appelle le Qatar à augmenter la production de gaz pour contrer la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé samedi le Qatar à augmenter sa production de gaz naturel pour contrer les menaces russes d'utiliser l'énergie comme une arme.

"Je vous demande d'augmenter la production d'énergie pour que tout le monde en Russie comprenne que personne ne peut utiliser l'énergie comme une arme pour faire du chantage au monde", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo adressé à la réunion du Forum de Doha dans la capitale du Qatar.

• 9 h 22 : l'armement de l'Ukraine et la crise humanitaire au menu de la rencontre entre Joe Biden et Andrzej Duda

Le président américain Joe Biden est en Pologne samedi où il doit rencontrer le président Andrzej Duda. Les deux dirigeants devraient aborder la question de l'armement de l'Ukraine, du renforcement de l'Otan ainsi que la gestion de la crise humanitaire. Plus de dix millions d'Ukrainiens (sur environ 40 millions) ont fui leurs foyers, dont 3,7 millions sont partis à l'étranger, principalement en Pologne, selon l'ONU.

• 9 h 02 : Gazprom continue ses livraisons via l'Ukraine vers l'UE

Le géant du gaz russe Gazprom a annoncé samedi continuer à fournir du gaz naturel à l'Europe via l'Ukraine, conformément à la demande des consommateurs européens.

Cette semaine Vladimir Poutine a déclaré que la Russie allait exiger de se faire payer en roubles pour les livraisons de gaz aux "pays inamicaux" après que les pays occidentaux ont imposé plusieurs paquets de sanctions pour forcer Moscou à mettre fin à l'invasion de l'Ukraine.

Cette décision a provoqué l'ire des pays européens qui ont dénoncé une violation des contrats liant Gazprom, ces contrats stipulant que les réglements devaient être effectués soit en dollars américains, soit en euros.

• 8 h 30 : les bombardements continuent à Severodonetsk, au nord de l'Ukraine

Les ukrainiens accusent l'armée russe de cibler des dépôts de nourriture à Severodonetsk, au nord de l'Ukraine. À Irpin, au nord-ouest de Kiev, l'armée ukrainienne gagne du terrain mais n'a pas encore gagné la bataille, explique le correspondant de France 24 Gulliver Cragg à Kiev.

• 8 h 15 : L'armée ukrainienne affirme avoir détruit des chars et avions russes autour de Donetsk et Louhansk

Autour de Donetsk et Louhansk, les deux grandes villes du Donbass, l'état-major de l'armée ukrainienne assure "avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes", dans son dernier bulletin, publié samedi à l'aube. Il fait état de trois avions abattus, huit chars détruits et quelques 170 soldats tués côté russe. 

• 8 h 04 : Joe Biden donnera un discours en Pologne

Le président américain Joe Biden soutiendra dans un discours qu'il prononcera samedi en Pologne, que le "monde libre" s'oppose à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et que les principales économies s'accordent sur la nécessité d'arrêter le président russe Vladimir Poutine, a annoncé la Maison blanche.

Après trois jours de réunions d'urgence avec les alliés du G7, du Conseil européen et de l'Otan, ainsi qu'une visite aux soldats américains déployés en Pologne, Joe Biden rencontrera le président polonais Andrzej Duda.

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Le Monde

SCPI : comment sont imposés les revenus de source étrangère ?

Votre société civile de placement immobilier a investi en Allemagne, en Espagne ou encore au Portugal ? Vos revenus ne seront pas soumis à une double imposition, explique Olivier Rozenfeld, consultant senior pour le groupe Harvest.

Question à un expert

Comment seront imposés les loyers que je percevrai si ma SCPI acquiert des biens immobiliers situés à l’étranger ?

Les conventions fiscales signées avec d’autres pays permettent au résident français qui possède des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ayant acquis des biens à l’étranger de ne pas subir de double imposition sur les revenus de ce placement.

En pratique, deux mécanismes peuvent s’appliquer : un crédit d’impôt ou le calcul du taux effectif d’imposition.

Le succès fou et inquiétant des sociétés civiles de placement immobilier

Avec certains pays comme l’Allemagne et l’Espagne, le contribuable est imposable sur ces revenus étrangers en France et dans le pays du bien, mais bénéficie d’un crédit d’impôt compensant plus ou moins l’impôt français.

Crédit d’impôt

Avec d’autres pays (Belgique, Pays-Bas, Portugal, etc.), les revenus ne sont pas imposés en France mais quand même pris en compte pour déterminer le taux d’imposition du contribuable, ensuite appliqué aux seuls revenus français.

Au moment de déclarer vos revenus, il faudra, en plus de la déclaration habituelle des revenus de SCPI, remplir une déclaration 2047, réservée aux revenus étrangers, d’après les informations fournies par le gestionnaire de la SCPI.

Ces SCPI qui ouvrent droit à des avantages fiscaux

Pour éviter une double imposition, il faudra en outre reporter dans la déclaration globale, la 2042, le revenu étranger net de charges, en case 8TI dans le cadre du système du taux effectif, et en case 4BK ou 4BL (selon que vous êtes imposé au régime microfoncier ou réel) pour le crédit d’impôt. Pour obtenir ce dernier, reportez aussi le revenu en case 8TK.

Olivier Rozenfeld(Consultant senior, groupe Harvest)

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L'Humanité

Journée mondiale de l’endométriose : «Une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Entretien

Ce lundi 28 mars se déroule la journée mondiale de l’endométriose. L’occasion de faire connaître cette maladie qui ne touche que les femmes, identifiée en 1860, mais qui reste encore trop souvent taboue. En France, 2,5 millions de femmes sont pourtant touchées. Cécile Togny, présidente d’Info-endométriose, explique cette récente prise de conscience et les défis qu'il reste à relever.

Nadège Dubessay

Il y a seulement cinq ans, l’endométriose faisait à peine parler d’elle. Aujourd’hui, la lutte contre cette maladie figure dans presque tous les programmes des candidats à la présidentielle. En janvier dernier, Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé une stratégie nationale. Mais nous en sommes qu'au début du combat contre cette maladie complexe...

Quel regard portez-vous sur cette prise de conscience ?

Il y a une réelle avancée dans la reconnaissance de la douleur des femmes et nous ne pouvons que nous en réjouir. Elles sont mieux écoutées et l’endométriose est devenue un vrai problème de société car des associations comme la nôtre sont allées titiller les pouvoirs publics.

Il faut arrêter de se mettre des œillères devant une maladie qui représente la première cause d’infertilité chez les femmes. On ne peut pas mettre tout le monde en PMA sans s’intéresser à l’origine du problème.

Info-endométriose a beaucoup œuvré pour qu’une stratégie nationale voie le jour. La gynécologue chirurgienne Chrysoula Zacharopoulos, aujourd’hui députée européenne (LaREM), fondatrice de l’association, a été mandatée par le ministre de la Santé Olivier Véran en ce sens.

En 2022, il y a enfin une prise de parole officielle du président de la République et l’annonce d’une stratégie nationale, avec pratiquement 30 millions d’euros consacrés à la recherche. Alors oui, pour nous, c’est une très bonne chose.

C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.

Pensez-vous qu’il s’agit d’un combat féministe, au même titre que les luttes pour la contraception ou de celles en faveur de l’avortement ?

Je suis pour la contraception. Pour l’avortement. Pour les droits des femmes en général. En ce sens, on peut dire que ce combat est féministe. Les règles taboues, des jeunes femmes qui méconnaissent leur corps, ce n’est plus possible aujourd’hui. Dans ce système patriarcal, la douleur occasionnée pendant les règles était entrée dans les mentalités.

Maintenant, les choses commencent à bouger. Mais ce ne doit pas être uniquement une histoire de femmes. C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.

Endométriose : il n’y a rien de normal à avoir mal

Quel a été votre parcours ?

Mon endométriose a été diagnostiquée par Chrysoula Zacharopoulos alors que j’avais… 37 ans. Une amie journaliste m’avait parlé d’elle. J’ai fait des examens et un mois plus tard, j’étais sur la table d’opération. Le diagnostic était posé et on mettait enfin des mots sur des années d’incompréhensions et d’errances médicales. Une libération. Cette maladie était méconnue et les douleurs pendant les règles étaient banalisées.

J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. L’endométriose a gâché une partie de ma vie.

Avant de rencontrer cette spécialiste de l’endométriose, mon problème n’a pas été pris à la source. Les médecins n’avaient pas su diagnostiquer la cause de mon infertilité et ils m’avaient prescrit un tas de traitements hormonaux.

J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. Le parcours a été très dur et je peux dire que l’endométriose a gâché une partie de ma vie. Du coup, après, j’ai voulu m’engager totalement. Jusqu’à devenir la présidente d’Info-endométriose. Je travaille dans la communication. Créer du lien, je sais faire. Et j’avais déjà un bon réseau.

Parlez-nous d’Info-endométriose…

L’association est née en 2015. Elle informe, sensibilise et mobilise sur la maladie. Nous avons créé des outils afin d’aider les associations de patientes. Nous avons mobilisé les réseaux sociaux, monté un partenariat avec France télévision, lancé une campagne visible sur 1 000 panneaux d’affichage partout en France.

Notre première campagne de sensibilisation s’intitulait « Les règles, c’est naturel, pas la douleur ». Aujourd’hui, notre nouvelle campagne s’appelle « Toujours là ». On redonne les chiffres : 47 % de femmes atteintes d’endométriose souffrent de douleurs sexuelles.

Il existe toujours entre 7 et 10 ans de retard pour le diagnostic. 89 % des malades ressentent un malaise au travail. Cette maladie ne touche pas que les organes. Psychologiquement, physiquement, elle isole la femme, elle peut entraîner une dépression. Elle est sournoise et handicapante au travail tout comme dans sa vie amoureuse…

Pourquoi le diagnostic est-il encore si long à être posé ?

Certains gynécologues ne savent pas ou ne veulent pas traiter et n’orientent pas non plus. Il n’y a pas si longtemps, j’ai entendu une gynécologue dire que l’endométriose était une maladie à la mode. Mais comment peut-on parler comme ça ? Il est nécessaire de former davantage de gynécologues et de radiologues car le diagnostic, il est sur l’image. Plus la femme est jeune, plus il est difficile à poser. D’où l’importance d’un suivi médical constant afin de voir si la maladie s’installe ou non. Il y a autant de femmes qui ont l’endométriose que d’endométrioses. c’est ce qui peut être compliqué pour les médecins.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

Où en est-on de la recherche ?

Info-endométriose est en partenariat avec l’Inserm, ce qui a été très important pour construire une stratégie. Entre 20 et 30 millions d’euros vont être mis sur la table pour la recherche prochainement, avec à la clé, le développement de la recherche fondamentale. Un comité scientifique a été mis en place.

On connaît les symptômes de l’endométriose. Il faut aujourd’hui aller plus loin. C’est une maladie hormonale très complexe et elle nécessite la mobilisation de chercheurs qui étudient les cellules, les cancers. Aujourd’hui, il n’y a que des pansements. Mais aucun traitement curatif.

L’endométriose en quelques chiffres

  • 10% des femmes sont atteintes d’endométriose
  • 7 ans, c’est le délai moyen pour diagnostiquer la maladie
  • 70% souffrent de douleurs chroniques invalidantes
  • 40% des cas d’infertilité sont dus à l’endométriose
  • Il n'existe aucun traitement curatif
  • 10 milliards d’euros, c’est l’ensemble des coûts de prise en charge de la maladie et de ses répercussions

Source : ministère de la Santé.

endométrioseSanté
France24 - Monde

Pour faire face aux gangs, le parlement du Salvador décrète l'état d'urgence

Publié le : 27/03/2022 - 14:45

FRANCE 24 Suivre

Le parlement du Salvador a adopté dimanche l'instauration de l'état d'urgence, appelé de ses voeux par le président Nayib Bukele, pour lutter contre une vague d'homicides attribués à des gangs.

Le Parlement du Salvador, à la demande du président Nayib Bukele, a approuvé, dimanche 27 mars, l'instauration de l'état d'urgence pour une durée d'un mois, afin de tenter d'endiguer la violence des gangs criminels, accusés d'avoir commis 62 meurtres en 24 heures.

Le décret, approuvé par une large majorité du Parlement, stipule qu'"un régime d'urgence est déclaré sur l'ensemble du territoire national en raison de graves troubles à l'ordre public par des groupes criminels". Il restreint la liberté de réunion, l'inviolabilité de la correspondance et des communications, et autorise les arrestations sans mandat.

Cet état d'urgence "permettra à notre gouvernement de protéger la vie des Salvadoriens et d'affronter de front la criminalité", a assuré sur Twitter le président de l'Assemblée législative, Ernesto Castro.

Presidente @nayibbukele:Es medianoche, y esta @BancadaCyan está lista para aprobar una iniciativa que busca SALVAR VIDAS y luchar frontalmente contra criminales.Estamos con usted. Estamos con el pueblo salvadoreño. ¡Nos declaramos listos! pic.twitter.com/vwMhkSzw1t

March 27, 2022

La police et l'armée du Salvador ont lancé samedi une opération contre la Mara Salvatrucha, un des plus dangereux gangs du pays.

Plusieurs chefs du gang ont été arrêtés et sont accusés d'être "responsables des homicides recensés ces dernières heures", a indiqué la police.

En réponse à cette vague de violences, le président salvadorien Nayib Bukele a exhorté samedi le Parlement - dominé par son parti - à déclarer l'état d'urgence.

"Rebond des homicides"

Selon la Constitution salvadorienne, l'état d'urgence peut être mis en place "en cas de guerre, d'invasion du territoire, de rébellion, de sédition, de catastrophe, d'épidémie ou d'autre calamité générale, ou de graves perturbations de l'ordre public".

"Depuis hier nous assistons à un nouveau rebond des homicides, quelque chose contre quoi nous avions travaillé si dur. Tout en combattant les délinquants dans la rue, nous tentons de déchiffrer ce qui est en train de se passer et qui se trouve derrière et finance tout ça", a déclaré dans un communiqué Nayib Bukele, qui a convoqué une réunion de crise des responsables de la sécurité.

Le chef de l'État a demandé au bureau du procureur de traiter avec la même "efficacité" tous les cas de membres de gangs, prévenant qu'il garderait un oeil sur "les juges qui favorisent les criminels".

La Mara Salvatrucha, Barrio 18 et d'autres gangs vivant principalement du trafic de drogue et de l'extorsion, comptent un total d'environ 70 000 membres au Salvador, dont plus de 17 000 sont incarcérés, selon les autorités.

Le Salvador a recensé 1 140 homicides en 2021, soit 18 pour 100 000 habitants, le chiffre le plus bas depuis la fin de la guerre civile en 1992.

Avec AFP

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Salvador : des élections sous tension, le parti du président Nayib Bukele favori

SALVADOR

La fin de la misère et de la violence au Salvador, au coeur des promesses de la présidentielle

Au Salvador, nouvelle manifestation contre le président Bukele et le bitcoin

Le Monde

Guerre en Ukraine : le Liban multiplie les contacts pour échapper à une crise du blé

En plein effondrement économique et financier, le pays du Cèdre cherche des alternatives aux filières Ukraine et Russie.

Fouad est désemparé dans sa petite boulangerie de mana’iche, populaires galettes de blé cuites agrémentées le plus souvent de thym ou de fromage. Il a vu sa clientèle se clairsemer dans le quartier beyrouthin de Ras El-Nabaa, sous le coup de la grave crise économique et financière qui sévit depuis 2019. Celle-ci se traduit par l’effondrement du pouvoir d’achat, sur fond d’inflation galopante. Il craint désormais que son activité ralentisse davantage avec la guerre en Ukraine, qui « aggrave la situation. » En effet, la quasi-totalité du blé tendre consommé au Liban provenait d’Ukraine (80 %) et de Russie (16 %).

Depuis le début du conflit, « la quantité de farine de blé que l’on peut acquérir est limitée, car la priorité va aux boulangeries qui fabriquent le pain [plat] arabe [un quota leur a été réservé, d’environ 60 % à 70 % du blé importé]. Le reste, il faut se le procurer au marché noir – des individus qui revendent plus cher », assure Fouad.

La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

Les déclarations du gouvernement se veulent rassurantes, mais elles n’enrayent pas la panique. De fait, les étals de farine sont vides dans les supermarchés. Certains importateurs de blé adoptent, à l’inverse, un ton catastrophiste. Enfin, les évaluations des réserves actuelles – qui ne tiennent pas compte des probables stocks parallèles – sont fluctuantes.

« Un ouragan de famines »

« Le Liban a un mois et demi de réserves de blé tendre », souligne Georges Berberi, à la tête de la direction générale des céréales et de la betterave sucrière, rattachée au ministère de l’économie et du commerce. Si tout le Proche-Orient est menacé par la rupture des filières d’Ukraine et de Russie, le Liban a ses propres défis, dont le stockage, car les silos de Beyrouth ont été détruits lors des explosions survenues au port, en août 2020. Et la fonte des réserves en devises de la banque centrale, qui subventionne les importations de blé à un taux préférentiel (un dollar pour 1 500 livres libanaises, quand celui-ci dépasse 24 000 livres libanaises sur le marché noir).

La course est engagée pour couvrir les besoins en blé tendre (environ 650 000 tonnes par an). L’une des priorités est de trouver des alternatives d’approvisionnement. « On a lancé des contacts avec la Roumanie, la Moldavie [qui exporte déjà vers le pays du Cèdre], le Kazakhstan, les Etats-Unis, l’Inde », détaille M. Berberi. Il faut aussi « identifier de nouveaux lieux de stockage au Liban, voire un pays où le blé acheté pourrait être temporairement déposé », explique-t-il. Cela permettrait de diminuer l’impact d’une envolée ultérieure des prix de la céréale.

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France24 - Monde

Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

Publié le : 26/03/2022 - 10:49

Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. Et la présidentielle française, qui se déroulera les 10 et 24 avril, n'y échappera pas. Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage. 

Faire campagne sans passer par les réseaux sociaux est inimaginable aujourd'hui. Ils sont devenus des outils de communication, d'influence même, et les opinions politiques de tout bord s'y confrontent. Mais les règles du jeu démocratique sont bien souvent méprisées. Alors que le jour du scrutin de l'élection présidentielle française approche, des acteurs vont chercher et cherchent déjà à manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux, de France comme de l'étranger. 

Les #reseauxsociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La #presidentielle2022 🇫🇷 n'y échappera pas, d'autant plus avec le contexte actuel en Europe. Quelles sont les techniques ? Qui se trouve derrière ? Décryptage ⤵️ @chavalarias @cyberguerre pic.twitter.com/hVnYWIJU0Z

March 22, 2022

Opérations de déstabilisation depuis l'étranger

David Chavalarias, directeur de l'Institut des systèmes complexes (ISC-PIF) à Paris et auteur de "Toxic Data", explique à France 24 quelles actions peuvent être menées et quelles sont les techniques employées les plus courantes.

Avec son équipe de chercheurs, il a développé un outil baptisé le "Politocospe", qui permet d'analyser des données à partir de la plateforme Twitter. Ils ont ainsi scruté depuis 2017 des centaines de millions de tweets issus des différentes communautés politiques et des médias. Cela leur a permis de mettre en lumière "plusieurs actions qui ont visé à déstabiliser les élections ou influencer le choix des électeurs [lors de la dernière présidentielle]", indique David Chavalarias. "Une première action qui s'est développée sur plusieurs semaines consistait à amplifier et à reprendre les discours anti-Macron, anti-Mélenchon, pour favoriser principalement l'extrême droite, poursuit-il. Cette action a été menée en partie par des acteurs qui étaient à l'étranger, notamment les supporters de Trump aux États-Unis". 

>> À lire aussi : Retour sur deux mois d'intox en images autour de la présidentielle française

Mais ce qui a marqué les mémoires, c'est surtout un événement qui s'est produit à moins de deux jours du deuxième tour du scrutin. Alors que s'ouvrait la période de réserve, des milliers de documents piratés du parti "En marche", principalement des échanges de mails, ont été diffusés sur le Net. "C'est ce qu'on a appelé les 'MacronLeaks'", précise le directeur de l'ISC-PIF. L'objectif était de "faire croire qu'il y avait des documents compromettants et qu'il ne fallait pas porter la confiance à Emmanuel Macron", analyse-t-il. 

Ce type d'événement pourrait-il se reproduire en 2022 ? Le contexte actuel en Europe, avec la guerre en Ukraine, vient renforcer les préoccupations. "La période actuelle est très sensible parce que, déjà en 2017, la Russie avait agi notamment via les 'MacronLeaks'", remarque David Chavalarias. En effet, les tensions géopolitiques sont bien plus fortes aujourd'hui et peuvent se muer en tentatives de désinformation. "Lorsqu'il y a un affrontement entre un pays et d'autres nations – et c'est le cas avec le conflit russo-ukrainien –, mais également avec l'environnement des Alliés, évidemment le terrain informationnel est un théâtre d'affrontements qu'il faut particulièrement surveiller", souligne Nicolas Arpagian, enseignant, et auteur de "La Cybersécurité" (PUF), interrogé par France 24.

Quelle protection contre les ingérences étrangères ? 

Directeur de la stratégie en cybersécurité chez Trend Micro et auteur du livre "Frontières.com", ce dernier explique pourquoi ces opérations menées depuis l'étranger sont parfois difficiles à repérer. "Souvent, ce sont des actions conduites sur la durée, c'est-à-dire que des faux profils vont être créés sur les réseaux sociaux, et pour leur donner de la consistance, de la crédibilité, on va commencer à les faire s'exprimer sur plusieurs sujets. Ils vont interagir entre eux, ils vont se recommander entre eux, ils vont être présents sur différentes plateformes". 

Ces actions s'appuient également sur des technologies de plus en plus élaborées et performantes. "Il faut reconnaître que la Russie a un savoir-faire dans la manipulation de l'information et a justement une capacité d'action dans ce domaine", ajoute Nicolas Arpagian.

La France a-t-elle les moyens de se prémunir ? Face à la menace, le gouvernement a mis en place, en juillet 2021, un dispositif de protection contre les ingérences numériques étrangères, Viginum. "Son rôle est précisément d'étudier les mouvements informationnels", relève Nicolas Arpagian. L'enjeu est de pouvoir détecter rapidement les "actions concertées, malveillantes ou en tout cas initiées par des intérêts politiques extérieurs". Ce nouveau service est encore amené à grandir et doit atteindre une cinquantaine de professionnels, analystes et autres, d'ici à fin 2022.

L'astroturfing "industrialisé" par la communauté Zemmour 

Si des entités à l'étranger interviennent sur les plateformes, certaines communautés politiques en France, elles aussi, ont bien compris les rouages qui permettent d'amplifier leur discours. L'une des techniques les plus utilisées est l'astroturfing. Cela consiste à simuler à un élan spontané autour d'un sujet alors qu'en réalité, il s'agit d'un mouvement bien coordonné.

"Ce qu'on a fait, c'est qu'on a regardé fin 2021 quels étaient les comptes qui avaient reposté au même moment le même message, mais au moyen de plusieurs comptes différents pour faire croire que ce message-là étaient défendu par plusieurs personnes au même moment", explique David Chavalarias. 

Sur la visualisation réalisée par David Chavalarias et son équipe, chaque point symbolise un compte et plus le point est gros, plus il a pratiqué cette technique. Avec son équipe, ils ont remarqué qu'elle était utilisée à grande échelle au sein d'une communauté en particulier : "la communauté autour d'Éric Zemmour, a vraiment industrialisé ça". "Les plus gros comptes ont fait jusqu'à 1 300 campagnes d'astroturfing", rapporte-t-il. 

De la simple diffusion de fausses informations à des mécanismes plus complexes, les manières de manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux sont infinies. Plus la date du scrutin approche, plus les offensives seront virulentes. Alors, comment les contrer ? Ce qui fait le succès ou non de ces campagnes en ligne, c'est aussi et surtout la capacité des utilisateurs à les déceler. Pour en savoir plus à ce sujet, rendez-vous très bientôt pour le deuxième épisode de cette série. 

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Présidentielle : positive au Covid-19, Valérie Pécresse va faire campagne "à distance"

Élysée 2022

Zemmour accusé par six associations antihomophobie de "contestation de crime contre l'humanité"

ÉLYSÉE 2022

Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

L'Humanité

Orange assigné en justice dans l’affaire Scopelec

Actu

Une filiale de Scopelec, plus grosse coopérative de France en grande difficulté, accuse l’opérateur de manquer à ses obligations et de menacer un millier d’emplois.

Cyprien Boganda

La tension monte d’un cran dans l’un des dossiers sociaux les plus explosifs de cette fin de quinquennat. Orange, opérateur dans lequel l’Etat est actionnaire, se retrouve sous le feu des critiques, pour la brutalité dont il fait preuve à l’encontre d’un de ses sous-traitants historiques, Scopelec. Ce dernier est chargé d’installer la fibre optique chez les abonnés. Selon nos informations, Setelen, principale filiale de Scopelec, vient d’assigner en référé la direction de l’opérateur devant le tribunal de commerce de Lyon, et l’audience est prévue ce lundi matin. Le CSE de l’entreprise, défendu par l’avocat Ralph Blindauer, s’est joint à la procédure. Voir des élus du personnel épauler leur direction dans un combat judiciaire n’est pas courant… C’est que la situation est grave. « Scopelec est en danger », ne cesse de marteler son dirigeant, Thomas Foppiani, sur tous les plateaux de télé, en alertant sur un risque de casse sociale majeure.

Que s’est-il passé ? Pendant cinquante ans, les choses allaient plutôt bien entre Orange et son sous-traitant, chargé de l’installation et de l’entretien du réseau téléphonique à travers le pays. Mais leur relation a brutalement tourné au vinaigre, à l’automne dernier. Le 16 novembre, la direction de l’opérateur décroche son téléphone pour prévenir son sous-traitant des résultats du dernier appel d’offres, qui va l’évincer de plusieurs marchés importants. De nombreuses régions dans lesquelles Scopelec opérait jusqu’à présent (Ile-de-France, Normandie, Centre-Est, Limousin, etc.) vont passer sous la houlette de concurrents. En pratique, cela signifie qu’il va devoir s’asseoir sur la moitié de son chiffre d’affaires…

Chez Scopelec, on affirme tomber de l’armoire. La procédure de renouvellement de l’appel d’offres durait depuis janvier 2021 et tout le monde misait sur un verdict favorable. Impavide, la direction d’Orange affirme avoir voulu se passer de son sous-traitant pour des raisons de qualité, comme l’explique ce communiqué glacial : « Après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l’attribution des zones (géographiques) confiées à chacun de ses sous-traitants. »

Contacté par l’Humanité, un dirigeant de Scopelec lève les yeux au ciel : « Au cours des six dernières années, nous avons réalisé 15 millions d’interventions dans toute la France. Ce qu’Orange nous renvoie à la figure, ce sont les 70 plaintes que nous avons reçues, durant toute la période ! Je ne nie pas que des problèmes puissent survenir, mais lorsque l’on rapporte les plaintes à l’ensemble de notre activité, cela semble anecdotique. » Au passage, le dirigeant glisse que durant l’année précédant la rupture des contrats, l’activité de Scopelec aurait grimpé de 25% dans certains secteurs, à la demande d’Orange : pourquoi accorder autant d’activité à un sous-traitant incompétent ? Pour l’entreprise, la cause est entendue : l’argument de la qualité masque les vraies motivations de l’opérateur, c’est-à-dire la volonté de se tourner vers des concurrents moins chers… et moins disant socialement.

En pleine campagne présidentielle, ce dossier pourrait avoir des répercussions politiques. Selon les estimations de Scopelec, un millier de salariés se retrouveraient, à partir du 1er avril, sans activité, du fait de la rupture des contrats. Et donc menacées de licenciement.  « Un plan social de 1 000 personnes à quinze jours d’un premier tour de présidentielle, je n’ai jamais vu ça », assène un proche du dossier. Les dirigeants de Scopelec font observer que l’agressivité dont fait preuve Orange pourrait aller à l’encontre de sa propre politique de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). Dans la charte « relations fournisseurs responsables » signée par l’opérateur, figure notamment cette phrase, qui prend une coloration particulière aujourd’hui : « S’il s’avère nécessaire, le désengagement éventuel d’un acheteur est anticipé et progressif afin de tenir compte de l’ancienneté des relations (avec le sous-traitant, ndlr), de ses possibilités de se diversifier ou de s’adapter. »

En assignant Orange ce lundi devant le tribunal de commerce, la direction de Setelen et le CSE de l’entreprise exigent notamment le maintien des volumes des commandes pendant une durée de 18 mois, à compter du 1 er avril. Et demandent à l’opérateur de verser 173 000 euros par jour si jamais il refusait d’y soumettre. Contactée par l’Humanité, la direction d’Orange n’était pas en mesure de nous répondre.

Cyprien Boganda

Le Monde

A Cargèse, Yvan Colonna enterré en enfant du pays et en martyr de la cause indépendantiste

Une foule s’était rassemblée dans le village corse, vendredi, pour rendre un dernier hommage à l’homme condamné pour l’assassinat du préfet Erignac.

Des bandere corses flottent au vent sur les balcons. Des bandere corses tapissent les vitrines des boutiques, des restaurants et des bars. Des bandere corses jalonnent le bord de la chaussée et, enfin, des bandere corses se déploient sur les façades des maisons. Ce vendredi 25 mars, Cargèse (Corse-du-Sud) enterre l’un de ses enfants. Les bandere, ces drapeaux à la tête de Maure – véritable couleur nationale corse –, sont partout. De même que ces photos, ces portraits au pochoir peints sur les murs, ces graffitis à la gloire d’« Yvan ».

Comme un jour de fête au village, Cargèse s’est décoré. Le village est pavoisé d’ornements à l’effigie d’Yvan Colonna. Dès midi, sous un ciel d’azur balayé par un vent froid, plusieurs dizaines de personnes se sont dirigées vers l’église latine qui surplombe la mer. Les premiers arrivés se sont installés sur le muret qui ceinture le parvis. Puis, petit à petit, ils étaient des centaines, montés d’Ajaccio, de Bastia et d’ailleurs, pour finir à plusieurs milliers, sur le coup de 15 heures, lorsque le glas a sonné.

En Corse, le retour sous haute tension de la dépouille d’Yvan Colonna

Dès le milieu de la matinée, ils déambulaient dans le village, un tantinet désœuvrés. Majoritairement des hommes, souvent d’âge mûr, casquette vissée sur le crâne. Des militants de longue date. Des qui, depuis vingt ou trente ans et parfois plus, prêchent la cause nationaliste, des qui ont posé des bombes dans des édifices publics, des qui ont passé une partie de leur jeunesse dans les prisons du continent. Ils scellent là leurs retrouvailles. Pour certains, après tant d’années. S’embrassent, le plus souvent. S’étreignent, parfois.

Il y a là le « vieux » chef Charles Pieri, comme toujours entouré de ses proches, qui forment une sorte de garde prétorienne. Il y a quelques anciens membres du commando Erignac. Ceux-là ont purgé leur peine. Comme Marcel Istria, libéré en 2014 après quinze ans de prison. Lui n’a jamais reconnu son appartenance au commando. Il y a aussi Vincent Andriuzzi et Jean Castela. Suspectés d’être la cellule du nord de l’île, la branche « intellectuelle » du commando, ils avaient été accusés de « complicité d’assassinat » en juillet 2003 et avaient été condamnés à trente ans de réclusion. Trois ans plus tard, la cour d’appel les avait partiellement acquittés du chef de « complicité » pour ne retenir que des délits.

« Une mobilisation émotionnelle »

Les représentants de la Ligue des droits de l’homme ont également fait le déplacement d’Ajaccio. André Paccou, délégué régional de l’association, plaide pour que la lumière soit faite concernant l’agression dont a été victime Yvan Colonna à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) et que « la vérité soit dite à la famille Colonna ». « Il faut éviter de retomber dans un cycle de violence », souhaite-t-il, mais, pour cela, il faut qu’un véritable débat s’instaure sur la question corse et que « les Corses soient consultés ».

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France24 - Monde

Au Québec, La Presse s'interroge sur l'héritage des Gilets jaunes dans la campagne présidentielle

Publié le : 25/03/2022 - 12:27

Romain BRUNET Suivre

Le quotidien québécois La Presse s'intéresse cette semaine à ce qu'il reste du mouvement des Gilets jaunes dans les programmes présidentiels. Le journal note que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) a largement été repris par les candidats, mais cite l’un de ses acteurs pour qui le résultat global, plus de deux ans après, est un échec.

Les revendications portées par le mouvement des Gilets jaunes en France sont-elles présentes dans la campagne présidentielle ? C'est la question à laquelle tente de répondre le quotidien québécois La Presse, dans un article publié mardi 22 mars, en relevant la promesse d'amnistie faite par Jean-Luc Mélenchon aux Gilets jaunes condamnés par la justice française.

"Le chef de La France insoumise est le seul candidat à la présidentielle à vouloir ouvertement réhabiliter les Gilets jaunes, écrit Jean-Christophe Laurence, l'auteur de l'article. La campagne électorale ne se jouera sans doute pas sur ce débat. En revanche, on constate que certaines mesures portées par les Gilets jaunes ont infusé dans les programmes présidentiels, signe que le mouvement n'a pas été vain, même si le volcan semble éteint."

>> À lire : Avec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?

Le journal note ainsi que le candidat de La France insoumise, mais aussi huit autres candidats, proposent dans leur programme l'une des revendications phares des Gilets jaunes : le référendum d'initiative citoyenne (RIC). "Seuls Emmanuel Macron, Éric Zemmour et la candidate d'extrême gauche Nathalie Artaud l'ignorent complètement", indique l'auteur.

Le pouvoir d'achat, l'autre revendication au cœur du mouvement il y a deux ans, est également bien présent. Mais pour Olivier Ihl, professeur de politique à l'Université de Grenoble interrogé par La Presse, les propositions sur la hausse des salaires, le blocage des prix de l'énergie ou des produits de première nécessité ne concernent "qu'à moitié" les revendications initiales des Gilets jaunes.

Un mouvement qui pourrait rejaillir

"Les Gilets jaunes étaient des gens de petite classe moyenne qui rejetaient la fiscalité jugée excessive de l'État. Alors que là, on s'adresse plutôt aux catégories populaires qui, en dehors du prix de l'essence, s'inquiètent pour le prix des pâtes ou du pain. C'est l'inflation, le coût de la vie en général. Le contexte économique actuel", explique le professeur.

Le quotidien québécois a également interrogé un ancien Gilet jaune, Fabrice Grimal, auteur du livre "Une année en jaune", pour qui le mouvement s'est soldé par un échec. "Des centaines ont croupi en prison. Des centaines ont été blessés. Tout ça pour quoi ? Pour rien. Politiquement, rien n'a changé. Le système est de pire en pire", affirme-t-il.

>> À voir : "En Algérie, on regarde la campagne présidentielle française avec moins de passion"

L'auteur de l'article souligne toutefois que de nombreux membres des Gilets jaunes se sont recyclé dans le mouvement anti-passe sanitaire et que la colère populaire pourrait rejaillir à la faveur "d'une étincelle". C'est d'ailleurs ce qu'explique Christian Le Bart, enseignant à l'Institut d'études politiques de Rennes et auteur du livre "Petite sociologie des Gilets jaunes", lui aussi interrogé par La Presse.

"Ce mouvement peut renaître. Le problème du coût de la vie n'est pas réglé, loin de là, et on peut très bien avoir un renouveau, soit avec les mêmes, soit avec d'autres. D'autant que les Gilets jaunes ont laissé une empreinte assez forte dans l'opinion publique, mais finalement assez positive, malgré les violences", conclut-il.

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Avec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?

VU DE L'ÉTRANGER

Un bilan d’Emmanuel Macron en demi-teinte, pour le journal The Guardian

VU DE L'ÉTRANGER

Présidentielle : quand la presse étrangère s'étonne des effets du système des parrainages

Le Monde

Guerre en Ukraine : l’étonnante communauté des traqueurs de yachts

Lancée sur la piste des oligarques russes, un groupe d’internautes traque les navires de luxe et les jets privés des riches soutiens du régime de Poutine, en collectant les données publiques à disposition.

Alex Finley compte quatre yachts. Chaque navire lui semble plus imposant que le précédent. Ce 13 mars, à Tarragone, près de Barcelone, sur le port Tarraco, l’ancienne officière de la CIA devenue autrice de romans ­d’espionnage est lancée avec deux amies dans une chasse un peu spéciale. Elles recherchent le Crescent. Cent trente-cinq mètres de long, cinq niveaux, une piscine, deux helipads et un « atrium entouré de baies vitrées », selon le site YachtCharterFleet.com.

Les dernières coordonnées GPS disponibles sur la plateforme MarineTraffic, diffusées en novembre, plaçaient le vaisseau en Catalogne, près de Barcelone. Il est bien là sur cet embarcadère spécialement conçu pour accueillir des « superyachts », de 45 mètres à 160 mètres de long. Le Crescent est séparé des autres bateaux, en partie camouflé par une barrière pour éviter les regards indiscrets. « Vu sa taille, ça ne couvrait qu’une minuscule partie à la poupe », raconte Alex Finley, par WhatsApp.

Elle enquête, espérant découvrir l’identité du propriétaire, restée secrète. Le 16 mars, l’agence Reuters révèle qu’il appartient à l’oligarque Igor Setchine, PDG de l’entreprise ­d’hydrocarbures Rosneft, visé par les sanctions européennes en réponse à l’invasion russe en Ukraine. Dans la foulée, le gigantesque vaisseau est saisi par les autorités espagnoles.

Des symboles d’une « kleptocratie » liée à Poutine

Basée à Barcelone, Alex Finley a d’abord mené ce type de « recherches » pour son travail de renseignement au sein de la CIA. Une fois reconvertie en autrice, elle utilise ses connaissances pour nourrir ses fictions. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle poste les résultats de cette quête inédite sur son compte Twitter (suivi par plus de 40 000 personnes aujourd’hui), avec le hashtag #yachtwatch. Jusqu’à devenir l’une des personnalités les plus respectées des amateurs de traque.

This makes TEN! #YachtWatch AXIOMA (Pumpansky) detained in Gibraltar. https://t.co/9iPHwjxJE2

March 22, 2022

Aujourd’hui, des milliers de personnes participent activement à ce petit jeu du chat et de la souris, version oligarques russes. Difficile d’évaluer plus précisément leur nombre. Cette étonnante communauté rassemble de façon aléatoire des anonymes, des anciens des services de renseignement, des étudiants et quelques entrepreneurs dans la tech. « En deux semaines, j’ai traqué tellement de yachts », raconte Alex Finley.

Et la chasse continue. Pour pister yachts et jets privés appartenant à l’élite russe, cette communauté en ligne multiplie les stratégies. Les révélations contenues dans des enquêtes journalistiques, comme les « Pandora Papers » publiées à l’automne 2021, leur permettent de dénicher les propriétaires de ces biens. Il suffit alors de les suivre à la trace. Pour ça, les coordonnées GPS des avions privés et des yachts sont généralement accessibles publiquement. Si bien que, depuis début mars, quatre oligarques ont décidé de s’affranchir de la légalité en stoppant la diffusion de leurs coordonnées aux autorités maritimes.

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France24 - Monde

Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

Publié le : 23/03/2022 - 17:57Modifié le : 23/03/2022 - 18:00

Romain BRUNET Suivre

Savoirs fondamentaux, gratuité des fournitures scolaires, augmentation de la rémunération des enseignants : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’éducation.

Sujet de préoccupation majeur des Français, l’éducation donne souvent l’occasion de constater que le clivage droite-gauche existe toujours. Entre les candidats à l'élection présidentielle mettant l’accent sur la discipline et le mérite des élèves comme des enseignants, et ceux qui font de l’école pour tous et de l’égalité des chances leur priorité, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes.

La candidate de Lutte ouvrière souhaite créer des postes supplémentaires dans l'Éducation nationale et interdire le financement privé des établissements de l'enseignement supérieur.

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

Le candidat de Debout le France (DLF) souhaite donner la priorité aux savoirs fondamentaux : s’assurer que les élèves maîtrisent la lecture et l’écriture en sortie de primaire en augmentant les heures consacrées au français en les passant de 9 heures à 15 heures hebdomadaires avec mise à niveau obligatoire pour les enfants en retard et la mise en place d’un soutien personnalité dès la fin de la maternelle. Il compte également revenir à la notation chiffrée, supprimer l’enseignement d’initiation aux langues étrangères (EILE), revenir à un baccalauréat avec davantage d’épreuves écrites et rétablir et développer les internats d’excellence et les bourses au mérite.

Nicolas Dupont-Aignan veut revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 20 % dans un premier temps, puis de 20 % supplémentaires en contrepartie d’heures de soutiens scolaires. Il promet de revenir sur la réforme du concours du CAPES et de ne plus envoyer les enseignants débutants dans les établissements les plus difficiles.

Le député de l’Essonne veut aussi revaloriser les voies professionnelles et technologiques en faisant de l’alternance une cause nationale pour viser un million de contrats, soit un doublement des effectifs actuels, en diversifiant l’offre nationale en l’adaptant aux technologies et métiers nouveaux.

Il souhaite par ailleurs faire du harcèlement scolaire une grande cause nationale en excluant les élèves coupables et en rendant possible la suspension des allocations familiales de leurs parents, sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux et poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d’y accueillir les exclus définitifs. Il entend conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire et autoriser le port de l’uniforme.

Il veut interdire l’écriture inclusive, interdire aux parents accompagnateurs le port de signes religieux, et verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous forme de bons d’achats proportionnés aux revenus des familles.

Concernant l’enseignement supérieur, le candidat de DLF promet de réaffirmer le principe de la gratuité, de refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles, d’interdire toute forme de recrutement ou de sélection par tirage au sort, de conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats et de conditionner les bourses sur critères sociaux à l’assiduité et aux résultats. Il s’engage enfin à construire de nouvelles résidences universitaires avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources mais conditionné aux résultats et à interdire le port de signes religieux.

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La candidate socialiste promet d’augmenter la rémunération des enseignants au niveau de celle des cadres et compte organiser des états généraux de la pédagogie dès 2022 pour déployer des pédagogies ouvertes, inclusives et collaboratives. Elle souhaite mettre fin aux ghettos scolaires en obligeant les départements à adopter un "plan mixité". Elle veut repenser l’enseignement civique en y mettant au cœur la transmission des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre toutes les discriminations (antisémitisme, racisme, LGBTQIphobies, sexisme). Elle compte faire de la lutte contre le harcèlement une grande mobilisation du quinquennat.

Anne Hidalgo promet de supprimer Parcoursup au profit de "règles justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur". Elle souhaite garantir un accompagnement individualisé aux jeunes qui décrochent scolairement et vise 60 % de chaque classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % aujourd’hui. La maire de Paris veut également donner la possibilité de travailler et d’étudier en alternance grâce à des horaires et des programmes adaptés. Elle compte enfin mettre en place un programme majeur d’éducation artistique à l’école.

Le candidat écologiste souhaite l’organisation d’une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative pour "faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience". Il promet le recrutement d’au moins 65 000 enseignants, l’augmentation de 20 % des salaires des enseignants, le rétablissement de l’entrée progressive dans le métier, la réforme de la carte scolaire pour favoriser une politique de mixité sociale et scolaire, le recrutement de 2 000 médecins scolaires, de 1 000 assistants sociaux et de 3 000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée, le rétablissement des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le premier degré et la reconnaissance des 125 000 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) comme membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques.

Yannick Jadot souhaite que l’élaboration des programmes soit confiée à une autorité indépendante et entend valoriser la voie professionnelle, "indispensable à la transition écologique". Il entend renforcer l’éducation à la démocratie et mettre en place un "véritable" service public d’orientation.

Sur l’enseignement supérieur, le député européen promet le remplacement de Parcoursup par un système transparent pour qu’aucun bachelier ne soit laissé sans inscription dans une de ses filières souhaitées, la création de 100 000 places en première année, en particulier dans les formations courtes préparant aux métiers de la transition (BTS et IUT) et dans les filières des métiers de la santé et du social, l'ouverture de formations hors des grandes métropoles. Il veut aussi l’annulation de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, un accès possible en Master à l’ensemble des étudiants ayant obtenu une Licence, la création de 8 000 à 10 000 postes d’enseignants-chercheurs, l’intégration des classes préparatoires aux universités, la construction de résidences universitaires et l’augmentation du budget de la recherche de 0,76 % à 1 % du PIB.

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Le candidat du parti Résistons ! souhaite revaloriser le statut et le salaire des enseignants – qui devrait être de 2 181 euros net selon lui pour être comparable aux années 1970 –, alléger les programmes scolaires en insistant sur les savoirs fondamentaux, créer une nouvelle discipline pour maîtriser les outils numériques et revenir sur la réforme du baccalauréat.

Jean Lassalle promet de valoriser l’alternance et les filières professionnelles en développant au collège et au lycée les enseignements permettant de découvrir "des matières concrètes et artisanales (bois, céramique, verre, sculpture, cuisine, textile, cuir…)" et en aidant financièrement les entreprises à embaucher des apprentis. Il compte instaurer des voyages linguistiques à l’étranger et des séjours à la montagne ou à la campagne au collège et au lycée grâce à des aides étatiques et locales de 500 euros par élève et par année scolaire.

La candidate d’extrême droite veut restaurer l’efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en repositionner l’école comme vecteur de transmission de l’Histoire de France et de son patrimoine. Pour cela, elle compte augmenter le nombre d’heures de cours des élèves du primaire, donner la priorité en primaire à l’enseignement du français et des mathématiques et limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en grande section de maternelle et en CP et à 30 dans le secondaire. Elle veut faire du brevet des collèges un examen d’orientation vers l’enseignement général et technologique, l’enseignement professionnel ou l’enseignement des métiers par l’apprentissage. Elle promet l’abrogation de la réforme Blanquer du baccalauréat pour lui redonner un statut de diplôme "reconnu et valorisant". Elle entend supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), rétablir le port d’un uniforme à l’école primaire et au collège et supprimer toute forme de discrimination positive dans l’enseignement secondaire et supérieur.

Marine Le Pen compte mettre fin à "la doctrine laxiste en matière disciplinaire" en supprimant les allocations familiales et les bourses scolaires en cas d’absentéisme des enfants et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires et en instaurant des sanctions-plancher pour protéger les enseignants et mettre fin "à la doctrine du 'pas de vague'". Mais la député du Rassemblement national va plus loin : elle est favorable à l’utilisation systématique par l’institution scolaire de l’article 433-5 du Code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public qui prévoit une peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende et à la généralisation de la vidéoprotection dans le secondaire. Elle veut également interdire le port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.

Elle promet enfin de revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 3 % par an pendant cinq ans, de revoir le recrutement des professeurs et les principes de gestion du corps enseignant.

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Le président sortant souhaite augmenter les heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e et mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée. Il veut aussi augmenter la pratique du sport avec 30 minutes par jour d’éducation physique en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.

Il compte généraliser et renforcer les délégués "non au harcèlement scolaire" au collège et donner plus de moyens aux plateformes dédiées (3018 et 3020). Il entend augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap pour les revaloriser et mieux aider les enfants.

Emmanuel Macron propose la découverte, de la 5e à la 3e, de plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels et souhaite faire du lycée professionnel une voie d’excellence avec des stages en entreprise en augmentation de 50 % et la rémunération des jeunes.

Il promet d’ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins du pays, mais aussi de réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi. Il entend donner plus de libertés aux établissements pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique et garantit enfin des augmentations pour les enseignants qui acceptent de nouvelles missions.

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Le candidat insoumis promet d’assurer l’égalité devant l’école grâce à la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport, les activités périscolaires, la fourniture aux élèves des manuels scolaires ainsi que des fournitures sans marque. Il compte également mettre en place "une véritable politique d’éducation prioritaire", réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne qui est à 19 et instaurer une nouvelle carte scolaire pour mettre fin à la ségrégation scolaire. Il compte étendre la scolarité obligatoire à 18 ans en proposant, si besoin, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans. Il souhaite garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP

Jean-Luc Mélenchon propose de revaloriser les personnels de l’Éducation nationale en rattrapant le gel du point d’indice depuis 2010 et en mettant à jour les grilles salariales. Il compte aussi renforcer les moyens de l’école avec un plan pluriannuel de recrutement, renforcer les formations des enseignants en intégrant, notamment, la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et la lutte contre les discriminations. Il souhaite renforcer les effectifs de la vie scolaire et de la médecine scolaire. Il promet également la création d’un véritable service public d’accompagnement du handicap avec un nouveau corps de personnels. Il veut rétablir le diplôme national du baccalauréat, en abrogeant les réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège.

Le député des Bouches-du-Rhône souhaite par ailleurs "faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique" en intégrant l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et en renforçant l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations.

Pour l’enseignement supérieur, il veut garantir la gratuité et pour tous les bacheliers l’accès sans sélection à la formation de leur choix en démantelant le système Parcoursup. Il compte également mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes et en abrogeant la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Il promet d’augmenter le budget des universités et des centres de recherche, de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et de lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante, de construire 15 000 logements supplémentaires par an et de rénover les logements existants. Enfin, son programme annonce la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros pour tous les étudiants.

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La candidate du parti Les Républicains veut une école de la transmission des savoirs qui donne la priorité à l’enseignement des fondamentaux. Pour cela, elle compte augmenter de 2 heures par semaine l’apprentissage du français et d’une heure l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Elle entend instaurer un examen à l’entrée du collège pour valider les acquis fondamentaux et créer une 6e de consolidation pour aider ceux ayant du retard. Elle souhaite réintégrer les mathématiques dans le tronc commun au lycée, offrir du soutien scolaire gratuit grâce à une "réserve éducative nationale" composée de professeurs retraités et d’étudiants rémunérés et créer des externats d’excellence ouverts jusqu’à 20 h en zones prioritaires pour les devoirs, le sport et la culture.

Pour les enseignants, Valérie Pécresse promet une revalorisation de leur salaire en début de carrière et lorsqu’ils acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles. Elle compte recruter 10 000 enseignants et surveillants et permettre l’autonomie des établissements.

La présidente de la région Île-de-France se dit favorable à un égal accès à l’enseignement supérieur. Pour cela, elle compte réformer Parcoursup, restaurer les bourses au mérite pour les bacheliers mention Très Bien et revaloriser les bourses étudiantes. Enfin, elle propose la mise en place de "l’université au lycée" avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux.

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Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite augmenter de 33 % les salaires des enseignants et unifier leurs statuts de la maternelle à l’université. Il promet la titularisation de l’ensemble des contractuels, un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED et le recrutement massif de personnels pour avoir 20 élèves maximum par classe et 12 en éducation prioritaire. Philippe Poutou compte également nationaliser l’enseignement privé. Il s’engage enfin pour la construction de bâtiments scolaires afin d’avoir 500 jeunes maximum par établissement.

Le candidat communiste promet d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % pour atteindre 80 milliards d’euros. Il souhaite mettre en place le droit à la scolarité dès 2 ans et augmenter le temps scolaire pour parvenir à 27 heures par semaine en primaire et 32 heures au collège, dans le but de mettre fin aux devoirs à la maison. Il promet le recrutement de 90 000 enseignants dont la formation sera renforcée, l’augmentation des salaires de 30 %, la gratuité de tout ce qui est nécessaire aux parcours éducatifs et la réduction des effectifs (15 élèves maximum en petite section, 20 maximum pour le reste du primaire, 25 maximum dans le secondaire), notamment en éducation prioritaire (12 élèves par classe maximum). Il compte abroger les réformes du lycée et du baccalauréat.

Fabien Roussel souhaite créer un véritable métier d’accompagnement des élèves en situation de handicap, sous statut de la fonction publique, avec un salaire digne et une formation ambitieuse. Il propose aussi la mise en place d’un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement.

Le député du Nord souhaite augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 14 à 20 milliards d’euros, le recrutement de 15 000 enseignants-chercheurs, la construction de quatre nouvelles universités, un plan national d’équipement et l’augmentation des contrats doctoraux pour les jeunes chercheurs. Il promet enfin la suppression de Parcoursup, une rémunération minimum au Smic pour les alternants et une allocation de 850 euros par mois pour les étudiants.

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L’autre candidat d’extrême droite prévoit la création d’un grand ministère d’État du Savoir et de la Transmission regroupant l’Instruction publique, l’Enseignement supérieur et la Culture. Il souhaite recentrer l’enseignement autour des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) à l’école primaire et contrôler leur acquisition en fin de primaire en instaurant un Certificat de fin d’études. Il promet de revenir sur la réforme du lycée et refaire du baccalauréat un examen national. Il entend également protéger les enfants "de toute propagande idéologique à l’école", interdire l’écriture inclusive, instaurer un enseignement et une pratique véritables de la musique en primaire et au collège, mettre fin au collège unique en instituant des classes de niveaux et permettre à tous les collégiens et lycéens de suivre un enseignement de latin et de grec.

Éric Zemmour promet surtout de rétablir la discipline et le respect de l’autorité à l’école via la suspension des allocations familiales des parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes, la transformation des Conseillers principaux d’éducation en Surveillants généraux ayant pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire, l’éloignement des élèves perturbateurs dans des internats de réinsertion et le port obligatoire de la blouse à l’école primaire.

Il propose d’établir une sélection plus stricte des enseignants et de revaloriser leur salaire grâce à des "primes d’excellence professorale" fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce de plus fréquentes inspections.

Sur l’enseignement supérieur, il souhaite "refonder l’université" en désengorgeant les filières saturées et sans débouchés professionnels en introduisant des numerus clausus ciblés, mais aussi en mettant fin à la discrimination positive dans les filières sélectives et en réorientant les moyens pour former plus d’ingénieurs dans toutes les filières. Il entend faciliter l’accès aux bourses sociales et au mérite pour les enfants des classes moyennes et supprimer les bourses pour les étudiants absentéistes. Il compte sélectionner au mérite les étudiants étrangers. Il promet enfin d’investir dans la recherche en portant la dépense publique et privée de recherche et développement à 3 % du PIB, en augmentant les salaires des chercheurs au mérite et en lançant de grands programmes d’innovation (cryptographie quantique, spatial, intelligence artificielle en robotique mobile).

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ÉLYSÉE 2022

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L'Humanité

Vote conséquent

Éditorial

Sébastien Crépel

Les candidats de gauche qui jettent leurs dernières forces dans les meetings de cette fin de campagne ont déjà en tête l’après-présidentielle. Ils savent qu’aussi capitale que soit cette élection pour l’avenir du pays et de l’Europe l’horizon de la politique ne s’y borne pas. Au fond des urnes, le 10 avril, se jouera bien sûr la qualification des deux finalistes en piste pour le second tour, mais aussi quelque chose qui dépasse cet enjeu. Ce que Fabien Roussel appelle pour sa part : « Reconstruire l’espoir demain ». Et c’est cet objectif qui rend chaque voix si importante, que la gauche l’emporte ou non.

Quel que soit le résultat final, le vote du premier tour fera sentir ses effets sur le rapport de forces politique et social. Fabien Roussel mène campagne avec un but principal : remotiver les découragés de la politique et de la mobilisation collective. Une entreprise essentielle pour la suite, à commencer par la possibilité d’élire une majorité de gauche aux législatives, et pour la combativité globale dont dépend la reconstruction d’un espoir populaire dans notre pays. Rappelons-nous ce mot de Maurice Thorez : « Il n’y a pas de progrès sans lutte. » Même avec un président de gauche à l’Élysée, aucune perspective nouvelle ne s’ouvrira sans la mobilisation des intéressés. L’ancien dirigeant communiste, à qui l’on doit la formule de Front populaire, savait de quoi il parlait : ce sont les grèves massives qui ont permis les avancées sociales aux premiers pas du nouveau pouvoir en 1936. À l’inverse, la gauche a capitulé face au mur de l’argent chaque fois qu’une pause a été décrétée dans les luttes.

Ce détour par l’histoire n’est pas inutile, à l’heure où Jean-Luc Mélenchon promet, dans une ultime tentative de forcer le destin, un vote pour s’ « épargner, avant de commencer, la grève qui vous fait perdre des sous », quand Philippe Poutou tient le langage opposé : pour lui, il n’y a que la grève qui paie, les élections sont un leurre. Comme si chacun tenait la moitié de la solution qui manque à l’autre. Fabien Roussel est le seul à gauche à inscrire sa candidature dans la continuité des luttes pour les prolonger dans le vote. Mieux qu’un « vote utile », un vote conséquent, pour le changement dans les urnes et par les luttes.

Le Monde

Vous ne vouliez pas savoir

Tribune. Mes chers amis russes : certains de vieux amis, d’autres plus récents, d’autres encore que je ne connais que de loin, amis d’âme et d’esprit. Pour vous aussi, les temps sont durs. Comme celles de tous les Ukrainiens, vos vies, jamais simples, sont bouleversées. Beaucoup d’entre vous fuient la Russie. Et beaucoup d’entre vous me font part de vos sentiments de culpabilité et de honte à propos de ce que votre pays est en train de faire, en votre nom, à l’Ukraine.

Les activistes parmi vous étaient depuis longtemps en sursis, et se préparent au coup final. Le 4 mars, j’ai écrit à Alexandre Cherkasov, un très vieil ami de l’ONG Memorial. « Je te raconterai plus tard, m’a-t-il laconiquement répondu. Après la perquisition on erre au milieu des ruines. Ordinateurs éventrés. Coffres-forts forcés. » D’autres sont stupéfiés par l’effondrement soudain de leur monde fragile. Aucun de vous n’aime Poutine et son régime de voleurs et de fascistes ; la plupart d’entre vous les haïssent. Mais soyons honnêtes : à quelques rares exceptions près – les amis de Memorial, Novaïa Gazeta, Meduza, et une poignée d’autres –, combien d’entre vous ont levé le petit doigt pour résister à ce régime ? Se pourrait-il ainsi que vos sentiments de honte et de culpabilité ne soient pas entièrement abstraits ? Qu’ils soient dus aussi à votre longue indifférence à ce qui se passait autour de vous, à votre apathie, à votre complicité passive ?

Ça n’a pas toujours été comme ça. Il y a eu un temps, dans les années 1990, où vous avez eu la liberté et la démocratie, chaotiques, sanglantes même, mais bien réelles. Mais 1991 a fini comme 1917. Pourquoi, chaque fois que vous faites enfin votre révolution, vous prenez tellement peur du Temps des troubles que vous filez vous cacher sous les jupons d’un tsar, Staline ou Poutine ? C’est vrai, il y a eu des erreurs. Au lieu d’exposer les archives du KGB, comme les Allemands avec la Stasi, vous vous êtes laissé distraire par la statue de Dzerjinski et vous avez laissé le KGB faire le dos rond, puis se reconstruire et mettre la main sur la nation. Quand on vous a offert le choix entre le pillage du pays ou le retour des communistes, vous ne vous êtes pas battus pour imposer un troisième choix et vous avez accepté le pillage. En 1998 votre économie s’est effondrée : fini les manifestations de masse pour la justice sociale ou contre la guerre en Tchétchénie. La survie devint la principale préoccupation.

En Russie, la dissolution de l’ONG Memorial marque l’ampleur du recul démocratique de l’ère Poutine

Puis on vous présenta Poutine. Jeune, audacieux, agressif, promettant la destruction des terroristes et le redressement de l’économie. Peu d’entre vous y ont cru, mais vous avez quand même voté pour lui, ou alors vous n’avez pas voté du tout. Et quand il se mit à raser la Tchétchénie, la plupart d’entre vous ont fermé les yeux. Je me rappelle très bien ces années-là. J’y travaillais, livrant de l’aide humanitaire aux innombrables victimes de son « opération antiterroriste », sillonnant les ruines de Grozny et de tant d’autres bourgades. Parfois, je montais à Moscou et je faisais la fête avec vous, mes amis. On buvait, on dansait, et puis j’essayais de vous raconter les horreurs de là-bas. Et vous me disiez : « Jonathan, on en a marre de ta Tchétchénie. » Je me rappelle précisément ces mots. Et j’enrageais : « Les gars, c’est pas ma Tchétchénie, c’est votre Tchétchénie. C’est votre putain de pays, pas le mien. Je ne suis qu’un imbécile d’étranger ici. C’est votre gouvernement qui bombarde une de vos villes, qui tue vos concitoyens. » Mais non, c’était trop compliqué, trop douloureux, vous ne vouliez pas savoir.

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Le Monde

« Sensibilité à vif »

Chronique. En France, plus qu’ailleurs, la nécessité de lutter contre les inégalités sociales est au cœur du débat politique. Mais notre pays se distingue aussi par son inefficacité en la matière dans un domaine crucial, l’éducation. Les comparaisons internationales sont sans appel : le système éducatif français est performant pour former une élite, mais la France est l’un des pays développés où l’école réussit le moins à faire réussir ceux qui ne sont pas « bien nés ».

Pour remédier à cette déficience qui pèse lourd sur les performances économiques et sur le climat social, les pistes sont connues : individualiser l’enseignement, accompagner mieux les élèves en difficulté, renforcer les liens entre les équipes éducatives et les familles, favoriser la formation des enseignants et les initiatives du terrain, cesser d’affecter les professeurs inexpérimentés dans les établissements les plus difficiles.

En proposant « un nouveau pacte avec les enseignants » conditionnant une revalorisation des salaires à l’acceptation de ces tâches, Emmanuel Macron a déclenché un tollé : « destruction du service public », « ultralibéralisme », tonnent les syndicats d’enseignants. Les Français, eux, sont 63 % à être favorables à cette idée, selon un sondage Elabe pour Les Echos réalisé auprès de 1 551 personnes.

Emmanuel Macron promet un « nouveau pacte avec les enseignants »

En réalité, le président candidat, en mettant 12 milliards d’euros annuels sur la table – dont 6 milliards consacrés à des hausses de rémunération pour les professeurs –, ne fait que retenter un « donnant-donnant » auquel plusieurs gouvernements, de gauche comme de droite, se sont essayés en vain.

« Revalo » (revalorisation) contre « travailler autrement », c’était déjà le marché que François Mitterrand, briguant sa réélection en 1988, avait proposé aux enseignants. Il s’agissait d’accompagner l’accès de masse au lycée, et – déjà – de réduire les inégalités sociales. Mais le deal, alors proposé par la gauche, s’était fracassé contre une guerre entre chefs socialistes (Jospin contre Fabius). De substantielles augmentations de traitement avaient été accordées, mais sans contrepartie. Historique, l’occasion avait été manquée.

Cet échec retentissant n’a pas empêché ni le socialiste Claude Allègre, en 1998, ni l’UMP François Fillon, en 2005, de tenter d’inclure dans le service des enseignants le suivi individualisé des élèves contre des augmentations de salaires. A chaque fois, face à une fronde syndicale, ils se sont cassé les dents.

C’est dire ce qu’il faut d’assurance à Emmanuel Macron pour relancer une idée perçue par nombre d’enseignants comme une remise en cause de leur travail et de leurs horaires, alors que beaucoup assurent déjà ces missions. « Les enseignants pensent toujours qu’ils sont mal considérés par l’opinion publique alors qu’en réalité, ils sont plutôt bien vus. Ils exercent un métier exposé et leur sensibilité est à vif », explique Claude Lelièvre, historien de l’éducation.

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Le Monde

« Peu coûteux à produire »

Quand le soleil printanier se lève dans le ciel, les semences de tournesol, elles, s’enfoncent dans la terre. En France, les agriculteurs commencent à s’activer pour planter la belle fleur jaune, immortalisée par Van Gogh. Difficile, alors que les premières touches de la culture sont à peine posées, de dire à quoi ressemblera le tableau final. Certains tentent tout de même d’estimer la taille du tapis doré qui se déroulera cet été. Arnaud Rousseau, président d’Avril, leader français des huiles et des protéines végétales, table sur une surface comprise entre 700 000 et 800 000 hectares, comparable à celle des campagnes précédentes.

Même si les jachères, autorisées à la culture par le gouvernement, étaient semées en tournesol, elles ne feraient guère bouger la toise. Une quasi-stabilité dans un monde instable. Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, par les armées russes dirigées par Vladimir Poutine, les marchés agricoles, déjà en surchauffe avec la spéculation liée à la reprise économique post-Covid et à quelques aléas climatiques, montent encore en température.

La guerre en Ukraine va ralentir la reprise mondiale

Les projecteurs médiatiques se sont braqués sur le tournesol. L’Ukraine écoule, en effet, à elle seule plus de la moitié de l’huile de tournesol commercialisée sur la planète. En ajoutant la Russie, le flux atteint les 80 %. Résultat, le cours du tournesol a perdu la boussole. « Le tournesol rendu Saint-Nazaire, récolte 2021, se négocie à 1 010 euros la tonne. C’est un plus haut historique. A comparer aux 550 euros la tonne il y a un an, et aux 350 euros la tonne en 2019 », explique Arthur Portier, du cabinet Agritel.

Lui-même agriculteur, il s’apprête à planter pour la première fois du tournesol. Il a été démarché par des entreprises prêtes à signer des contrats, pour la prochaine récolte, à 800 euros la tonne. Il a décliné, ne connaissant pas ses rendements. « Mais, vu les cours, le tournesol étant peu coûteux à produire, il n’y a pas de risque », ajoute-t-il. La fleur jaune a, en effet, le bon goût d’être peu gourmande en intrants. Un atout maître quand le prix des engrais, dépendant du gaz russe, s’envole.

Le souci est la convoitise des oiseaux attirés par les semences. Julien Mora, agriculteur landais, a peaufiné sa contre-attaque : installation de ballons métalliques gonflés à l’hélium, distribution de maïs autour de la parcelle, effaroucheurs… Le bras de fer dure un mois. En Ukraine, la question de la culture du tournesol est d’une tout autre nature. Comment, dans un pays en guerre, assurer les semis et le suivi de culture ? Nul ne peut aujourd’hui faire de prévisions de récolte.

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L'Humanité

Culotté

Billet

Maurice Ulrich

Arnaud Robinet est le maire de Reims, membre du mouvement Horizons d’Édouard Philippe et porte-parole de la France audacieuse de Christian Estrosi. Pour lui ça coule de source, « la réforme des retraites annoncée par Emmanuel Macron est indispensable », écrit-il dans une tribune du Journal du dimanche en saluant un projet courageux et responsable dont l’enjeu est « la solidarité entre générations ». Suppression des régimes spéciaux, départ à 65 ans et « pourquoi ne pas évoquer un acte II de la capitalisation ». Allez donc… De l’audace, toujours de l’audace vers un nouvel horizon des âges. « Ce débat nécessaire est une invitation urgente à repenser notre modèle de société et la place que nous souhaitons accorder à nos seniors d’aujourd’hui et de demain » dans « un esprit de bienveillance ». Certes, mais sachant que, selon les chiffres officiels, un cadre partant à 65 ans aura dix-neuf ans à vivre contre douze pour un ouvrier, il y a seniors et seniors, et la bienveillance comme la solidarité entre générations relèvent d’un cynique culot.

le billet de Maurice Ulrich
Le Monde

Stratégie risquée

Editorial du « Monde ». La frontière entre pragmatisme, réalisme et cynisme est souvent ténue dans le milieu des affaires. Elle est aujourd’hui difficile à tenir pour les entreprises étrangères encore présentes en Russie, malgré les sanctions internationales décidées en rétorsion à l’invasion de l’Ukraine. Un mois après l’agression perpétrée par le régime de Vladimir Poutine, une pression grandissante s’exerce sur celles qui ont choisi de rester. La France, deuxième investisseur étranger dans le pays, se retrouve confrontée de façon aiguë à ce dilemme consistant à trancher entre éthique et business.

Guerre en Ukraine : des employés des magasins Leroy-Merlin pris à partie par les clients

La réactivité des entreprises et leur capacité à prendre des décisions radicales sont souvent fonction du poids de leurs activités en Russie dans leur chiffre d’affaires. Fermer quelques magasins comme les groupes de luxe s’y sont résolus et accepter de perdre quelques millions d’euros de profits n’a évidemment pas le même impact que de renoncer à des milliards d’investissements dans des installations industrielles (Renault ou TotalEnergies), tout comme se séparer d’une banque locale qui compte 2 millions de clients (Société générale).

Partir dans la précipitation sans en avoir pesé les conséquences pour les salariés, la population russe et l’équilibre financier de l’entreprise n’est pas forcément la garantie que les sanctions contre le système poutinien seront efficaces. Abandonner des actifs du jour au lendemain peut même faire les affaires des oligarques, qui se feront un plaisir de les reprendre à prix bradé, tout en continuant à faire tourner l’activité. Dans ce domaine comme dans celui de l’approvisionnement énergétique, il faut se méfier des solutions simples à des problèmes éminemment complexes.

Reste que certaines entreprises jouent la montre en tablant sur un retour rapide à la normale. Cette stratégie est risquée, car rien ne garantit une issue du conflit à court terme. Surtout, il se passera sans doute du temps, même après l’arrêt des combats, avant que la Russie ne revienne dans le concert des nations.

Dans le même temps, ces groupes doivent surmonter des enjeux de réputation compliqués. En dénonçant l’attitude de trois de nos fleurons devant les parlementaires français, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a enclenché un mécanisme efficace auprès de l’opinion publique. « Renault, Auchan, Leroy-Merlin et autres doivent cesser d’être des sponsors de la machine de guerre », a accusé le président ukrainien. Face à cette charge, le discours des entreprises, qui se piquent d’être « socialement responsables », risque de sonner de plus en plus faux au fur et à mesure que les atrocités dans les zones de combat prendront de l’ampleur. Renault, qui a fini par prendre conscience que la situation devenait intenable, est désormais prêt à se désengager de Russie.

Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

La pression de l’opinion ne doit pas seulement s’exercer auprès des entreprises. Celles-ci ont beau jeu de répéter qu’à ce stade elles respectent scrupuleusement le cadre des sanctions internationales. « Ma position est de laisser les entreprises libres de décider pour elles-mêmes », insiste Emmanuel Macron. Si la communauté internationale estime qu’il est nécessaire d’imposer un retrait clair et net de Russie, que les instances compétentes prennent leurs responsabilités en ne laissant plus le choix aux entreprises. Compter sur la bonne volonté de ces dernières est soit hypocrite, soit naïf. Dès lors que les Occidentaux considéreront que la solution pour desserrer l’étau sur l’Ukraine passe par des sanctions plus systématiques, ils doivent le dire clairement et se donner les moyens de les appliquer.

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A Sevran, le conducteur d’un véhicule volé tué par un policier, des tensions éclatent

Le trentenaire a été tué par un policier de la BAC à un feu rouge. Le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis a appelé au calme. L’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l’enquête.

Un trentenaire qui conduisait une camionnette volée est mort, samedi 26 mars, après avoir été touché par le tir d’un policier qui tentait de l’interpeller à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a appris l’Agence France-Presse auprès du parquet de Bobigny. Les circonstances du drame restent à déterminer, selon la même source.

Transportée à l’hôpital dans un état critique à la mi-journée, la victime née en 1988 est morte à la suite de ses blessures, a précisé le parquet.

Les faits se sont déroulés à la jonction de deux villes voisines du département, Aulnay-sous-Bois et Sevran.

Averti vers 12 h 30 du vol d’une camionnette, un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) repère rapidement le véhicule et cherche à le contrôler à un feu rouge, a retracé le parquet.

Pour des raisons qui demeurent floues à ce stade, l’un des fonctionnaires a utilisé son arme de service une fois, « d’une balle qui a touché le conducteur » du véhicule dérobé, a détaillé la source.

L’automobiliste a malgré tout continué son trajet sur « quelques centaines de mètres », avant de terminer sa course en percutant des voitures en stationnement, dans une allée du quartier des Beaudottes, à Sevran, a-t-elle poursuivi.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l’enquête.

La « harangue » des maires de banlieue, à la veille de l’élection présidentielle

Le quartier « sous le choc »

Le policier, hospitalisé en état de choc, n’a pas pu être entendu samedi. Les auditions de ses collègues étaient en cours.

Des tensions ont eu lieu à Sevran à la suite du drame. Des forces de l’ordre ont été envoyées en renfort et resteront mobilisées pour la nuit, selon une source policière.

« Le préfet m’a assuré que tout sera fait pour déterminer les circonstances exactes de ce drame » qui a touché un Sevranais « père de famille » et plongé les habitants de son quartier « sous le choc », a déclaré dans un communiqué Stéphane Blanchet, le maire de Sevran. « Dans l’attente et pour la sécurité de tous, il est essentiel que nous gardions notre calme », a-t-il exhorté.

A Aulnay-sous-Bois, deux versions pour une interpellation

Le Monde avec AFP

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A Varsovie, Joe Biden traite Poutine de « boucher » et le met en garde

Le président américain a conclu sa visite de deux jours en Pologne par un discours au cours duquel il a violemment attaqué son homologue russe, jugeant qu’il ne pouvait « pas rester au pouvoir » après son invasion de l’Ukraine.

C’est dans la cour du château royal de Varsovie, devant plusieurs centaines d’invités, que Joe Biden s’est fait applaudir, samedi 26 mars, à plusieurs reprises, évoquant des personnages mythiques de la lutte de la Pologne pour la démocratie, à l’instar de Jean Paul II et de Lech Walesa. Sur un écran monté à l’extérieur, une foule compacte a pu suivre en direct les déclarations du président américain sur la guerre en Ukraine.

« N’ayez pas peur » : c’est ainsi que Joe Biden a entamé son discours de près de trente minutes, rappelant les propos du pape Jean Paul II en 1979, lors de son premier déplacement en Pologne. « Des mots qui ont changé le monde », a insisté l’hôte de la Maison Blanche. « Un an plus tard, le mouvement de Solidarité prenait racine. Cette bataille pour la liberté n’a pas été simple, elle a été longue. » Joe Biden a également évoqué la symbolique de Varsovie, ville « où la liberté l’a emporté ». Ce qui a valu à la rive gauche de la capitale polonaise sa destruction à 85 % lors de la seconde guerre mondiale. Le château royal, qui n’avait pas échappé aux bombardements nazis, a été reconstruit par le pouvoir communiste, comme la vieille ville.

Face à la Russie, les Etats-Unis entravés par leurs propres lignes rouges

« L’Etat de droit, des élections libres et équitables (…) la liberté de la presse. Ce sont des principes essentiels dans une société libre. Mais ils ont toujours été assiégés (…) Les combats à Kiev, Melitopol et Kharkiv sont les dernières batailles d’un long combat », a poursuivi le président démocrate de 79 ans, énumérant les incursions des chars soviétiques du pacte de Varsovie : en Hongrie et en Pologne, en 1956, en Tchécoslovaquie, en 1968 ; ou encore la loi martiale de 1981 en Pologne.

Vladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir »

Revenant au XXIe siècle, Joe Biden a tenu à démonter les élucubrations actuelles du Kremlin – la « dénazification » de l’Ukraine et l’élargissement à venir de l’OTAN, décrit par Vladimir Poutine comme une menace pour la Russie – et réaffirmé son soutien à Kiev, victime « d’une force brutale et de la désinformation pour satisfaire une soif de pouvoir absolu ». Le président américain a rappelé les efforts de l’Occident pour contrer l’agression russe : l’imposition de sanctions économiques, d’une part, et l’assistance militaire, économique et humanitaire apportée aux Ukrainiens, d’autre part. Le président américain a par ailleurs repris des engagements prononcés plus tôt de la journée, lors de sa rencontre avec le président polonais, Andrzej Duda, à l’adresse de la Russie : « Ne songez pas une seconde à vous déplacer d’un centimètre sur le territoire de l’OTAN. Nous avons une obligation sacrée sous l’article 5 (…) de l’OTAN ».

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Oscars 2022 : Will Smith sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct, Jane Campion meilleure réalisatrice, « CODA » meilleur film

L’acteur américain a giflé le comique Chris Rock, qui venait de faire une blague sur le crâne rasé de sa femme, l’actrice et chanteuse Jada Pinkett Smith, atteinte d’alopécie. Jane Campion a remporté l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour « The Power of the Dog ».

La cérémonie des Oscars cherchait à reconquérir le public après plusieurs années de chute des audiences. Will Smith lui aura sans nul doute assuré le buzz. Alors que le comique Chris Rock venait de faire une blague sur le crâne rasé de son épouse, Jada Pinkett Smith, atteinte d’alopécie, l’acteur américain s’est levé et l’a giflé devant les spectateurs médusés.

L’assistance comme les téléspectateurs ont d’abord cru à une mise en scène, mais lorsqu’il est monté sur scène près d’une heure plus tard pour recevoir l’Oscar du meilleur acteur, Will Smith n’a pas laissé de doute sur la spontanéité de son geste.

Oscars 2022 : Will Smith nommé meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct

« Je veux m’excuser auprès de l’Académie » des Oscars, a lancé en pleurs l’acteur. « L’amour vous fait faire des choses folles », a déclaré Will Smith après avoir reçu sa statuette. Il a été récompensé pour son rôle dans La Méthode Williams, où il incarne le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams. « Richard Williams était un farouche défenseur de sa famille », a-t-il lancé en forme d’aveu.

Le triomphe de « CODA »

La cérémonie a par ailleurs été marquée par le sacre de CODA, remake du film français La Famille Bélier, qui remporte notamment l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur scénario adapté.

En recevant la récompense suprême des Oscars, CODA, film à petit budget sur la vie compliquée d’une famille sourde et de sa fille entendante, a déjoué les pronostics et fait mordre la poussière à de nombreux poids lourds en compétition.

Cette victoire permet à Apple TV+ de devenir la première plate-forme de streaming à remporter l’Oscar du meilleur long-métrage, la catégorie-phare. La réalisatrice Sian Heder a aussi remporté l’Oscar du meilleur scénario adapté et l’acteur Troy Kotsur, sourd de naissance, celui du meilleur second rôle.

La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a reçu l’Oscar du meilleur réalisateur pour The Power of the Dog, qui était nommé dans douze catégories. Elle devient la troisième femme de l’histoire à recevoir cette récompense prestigieuse, un an seulement après Chloé Zhao, pour Nomadland. La pionnière était Kathryn Bigelow, pour Démineurs, en 2010. Jane Campion avait déjà été récompensée, en 1994, par l’Oscar du meilleur scénario adapté pour La Leçon de piano.

Jessica Chastain meilleur actrice

L’Américaine Jessica Chastain décroche l’Oscar de la meilleure actrice pour Dans les yeux de Tammy Faye et son rôle de télévangéliste au grand cœur et au maquillage outrancier. L’actrice, âgée de 45 ans, avait déjà été à deux reprises candidate malheureuse à un Oscar, d’abord pour La Couleur des sentiments, puis pour Zero Dark Thirty. Elle l’a finalement emporté dimanche dans une compétition serrée face à quatre autres stars, Penélope Cruz (Madres Paralelas), Kristen Stewart (Spencer), Nicole Kidman (Being the Ricardos) et Olivia Colman (The Lost Daughter).

West Side Story, le remake de Steven Spielberg, doit se contenter de l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour l’Américaine Ariana DeBose. A 31 ans, elle succède à Rita Moreno, originaire comme elle de Porto Rico, qui avait déjà reçu en 1962 un Oscar pour le rôle d’Anita dans la version originale du film. Elle s’est revendiquée sur scène comme afro-latino et queer. « A tous ceux qui s’interrogent sur leur identité et qui se trouvent en zone grise, je vous le promets, il y a une place pour nous », a affirmé Ariana DeBose sur scène, dans une référence à la chanson de West Side Story, Somewhere (There’s a Place for Us).

Dune, le film de science-fiction de Denis Villeneuve, qui n’était nommé dans aucune grande catégorie, a raflé quatre Oscars techniques, dont celui des effets spéciaux.

Enfin, Drive My Car, long-métrage fleuve de trois heures du Japonais Ryusuke Hamaguchi, a été désigné Oscar du meilleur film international.

La cérémonie a consacré une minute de silence à la guerre en Ukraine et appelé à soutenir les Ukrainiens.

Palmarès

  • Meilleur film : CODA
  • Meilleure réalisatrice : Jane Campion, The Power of the Dog
  • Meilleure actrice : Jessica Chastain, Dans les yeux de Tammy Faye
  • Meilleur acteur : Will Smith, La Méthode Williams
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Troy Kotsur, CODA
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Ariana DeBose, West Side Story
  • Meilleur film international : Drive My Car (Japon)
  • Meilleur film d’animation : Encanto
  • Meilleur documentaire : Summer of Soul
  • Meilleur scénario original : Belfast
  • Meilleur scénario adapté : CODA
  • Meilleure chanson : No Time to Die, de Billie Eilish
  • Meilleur son : Dune (Mac Ruth, Mark Mangini, Theo Green, Doug Hemphill et Ron Bartlett)
  • Meilleur montage : Dune (Joe Walker)
  • Meilleure musique originale : Dune (Hans Zimmer)
  • Meilleur décor : Dune
  • Meilleurs maquillages et coiffures : Dans les yeux de Tammy Faye (Linda Dowds, Stephanie Ingram et Justin Raleigh)
  • Meilleur court-métrage animé : The Windshield Wiper (Alberto Mielgo et Leo Sanchez)
  • Meilleur court-métrage documentaire : The Queen of Basketball (Ben Proudfoot)
  • Meilleur court-métrage de fiction : The Long Goodbye (Aneil Karia et Riz Ahmed)

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français
Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Agnès Gautheron et Jacky Goldberg

  • Pour leur 94e cérémonie, les Oscars sont de retour sur Hollywood Boulevard, dont la pandémie les avait chassés. La cérémonie, en direct du Dolby Theater de Los Angeles, débute à 17 heures, heure locale, soit 2 heures en France. Elle est diffusée en direct sur ABC et la chaîne officielle des Oscars ainsi que sur Canal +.
  • C’est un trio de comiques féminins qui anime la soirée : Wanda Sykes, Amy Schumer et Regina Hall se relaieront sur scène. Objectif : tenir en haleine des téléspectateurs qui ont déserté les précédentes éditions. En 2021, les Oscars avaient enregistré leur plus mauvaise audience, avec 9,58 millions de téléspectateurs, soit – 58 % par rapport à 2020. Cette année, la reine de la pop Beyoncé et sa jeune dauphine Billie Eilish devraient chanter en direct.
  • Sur le papier, c’est The Power of the Dog, de Jane Campion, qui part en tête de la course, avec douze nominations au total. Western sombre et psychologique, le film produit par Netflix est notamment en lice dans les catégories du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur acteur (Benedict Cumberbatch) et des meilleurs seconds rôles féminins (Kirsten Dunst) et masculins, où il parvient à aligner deux candidats sur cinq au total (Jesse Plemons et Kodi Smit-McPhee). Sa réalisatrice, la Néo-Zélandaise Jane Campion, entre dans l’histoire en tant que première femme à décrocher deux nominations pour l’Oscar de la meilleure réalisation, vingt-huit ans après La Leçon de piano.
  • Toutefois, le film Coda, remake de La Famille Bélier, est désormais considéré comme favori dans la course au meilleur film. Sorti uniquement sur Apple TV, ce film à petit budget a remporté le prix du syndicat des acteurs américains (SAG Awards), et celui de l’association des producteurs (PGA).
  • Côté meilleure réalisation, outre Jane Campion, sont nommés Kenneth Branagh pour Belfast, plongée en noir et blanc dans son enfance au cœur des violences nord-irlandaises de la fin des années 1960, Steven Spielberg pour son remake du film musical West Side Story, Paul Thomas Anderson pour Licorice Pizza, et le Japonais Ryusuke Hamaguchi pour Drive My Car.
  • Chez les acteurs, le favori est Will Smith, qui joue le père des championnes Serena et Venus dans La Méthode Williams. Mais face à lui, la concurrence est rude avec Javier Bardem (Being the Ricardos), Benedict Cumberbatch (The Power of the Dog), Andrew Garfield (Tick, tick… Boom !) et Denzel Washington (The Tragedy of Macbeth).
  • Côté actrices, c’est Jessica Chastain, méconnaissable dans son rôle de télévangéliste de Dans les yeux de Tammy Faye, qui paraît la mieux placée. Mais là aussi, la compétition s’annonce serrée puisque sont également nommées Penelope Cruz (Madres Paralelas), Olivia Colman (The Lost Daughter), Nicole Kidman (Being the Ricardos) et Kristen Stewart (Spencer).
  • Nouveauté cette année, la remise d’un prix du public qui célébrera le film le plus populaire de la saison. Il sera désigné par un vote organisé notamment sur Twitter. Il pourrait permettre de repêcher le blockbuster Spider-Man : No Way Home ?, boudé par la sélection malgré son énorme succès au box-office.

Lire aussi :

Synthèse. « The Power of the Dog », de Jane Campion, en tête avec douze nominations

L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
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Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

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Au menu, dimanche 27 mars

Live animé par Jérémie Lamothe

Un direct quotidien. A quatorze jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

  • Dans le poste. Aux alentours de midi, le président candidat Emmanuel Macron sera l’invité de l’émission de France 3 « Dimanche en politique ». Il sera suivi par Marine Le Pen qui sera également interrogée par les journalistes de la chaîne publique.A partir de midi aussi, Anne Hidalgo, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud et Nicolas Dupont-Aignan seront invités de l’émission « Questions politiques », diffusée sur Franceinfo et France Inter, en collaboration avec Le Monde.
  • Tours de France. Le candidat communiste, Fabien Roussel, tient un meeting à Toulouse dès 13 heures, tandis que Jean-Luc Mélenchon sera, lui, à Marseille, sur la plage du Prado, pour un nouveau défilé pour la VIe République qui débutera aux alentours de 14 heures.A Paris, Eric Zemmour organise un grand rassemblement de ses soutiens place du Trocadéro à partir de 14 heures. A la même heure, à l’autre bout de la capitale, le candidat écologiste, Yannick Jadot, tient son premier grand meeting de campagne au Zénith, avec une prise de parole prévue vers 15 h 30.
  • Visioconférence. Atteinte du Covid-19, Valérie Pécresse organise « un meeting virtuel », dimanche, sur Zoom à partir de 18 heures, où elle répondra aux questions des internautes.

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Les essentiels de la campagne

L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
Le Monde

Emmanuel Macron dément toute « combine » à propos du cabinet de conseil McKinsey

Le chef de l’Etat, candidat à l’élection présidentielle, a défendu, dimanche 27 mars, le recours du gouvernement à des cabinets de conseil privés durant le quinquennat, dénoncé récemment par un rapport du Sénat.

C’est le sujet sur lequel Emmanuel Macron se retrouve sur la défensive, à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Dix jours après la publication d’un rapport du Sénat, dénonçant le large recours du gouvernement aux cabinets de conseil, dont surtout l’Américain McKinsey, en affirmant que cette société n’aurait payé aucun impôt en France entre 2011 et 2020, le président candidat a assuré qu’il n’y aurait rien d’illégal. « Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics : mise en concurrence, transparence, responsabilité de celles et ceux qui signent… », a-t-il déclaré, dimanche 27 mars, sur France 3. « On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. La France est un pays de droit », a-t-il insisté. Que des ministères, qui sont « jour et nuit au travail », s’appuient sur « des prestataires » pour les aider, « ne me choque pas », a-t-il dit.

« Donc tout est clair là-dessus ? », le relance le journaliste. « Oui, sinon c’est du pénal », a poursuivi M. Macron. Avant de mettre au défi ceux qui affirment le contraire de lancer une action en justice. « Que quiconque, qui a la preuve d’une manipulation, mette le contrat en cause au pénal », a déclaré le chef de l’Etat. Plaidant pour que la « transparence » soit faite, il a insisté : « S’il y a un problème, il y a des juges et une justice indépendante. » Et de répéter : « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ! »

Derrière l’essort démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseil

Alors que ses adversaires pour la présidentielle le somment de s’expliquer sur ce recours fréquent à des cabinets de conseil privés, que le Sénat considère comme un « phénomène tentaculaire », au coût croissant pour les finances publiques, M. Macron a tenté de contre-attaquer. « Je ne suis pas persuadé que sous ce quinquennat, il y ait eu moins de contrats que sous certains autres, y compris de certains qui nous attaquent aujourd’hui », a-t-il déclaré. Une formule étrange, qui laisse penser que sa langue a fourché, en évoquant « moins de contrats », alors que sa démonstration visait au contraire à insinuer que ses prédécesseurs auraient eu davantage recours à des cabinets de conseil.

Remboursement des impôts ?

Quant à l’optimisation fiscale pratiquée par McKinsey, s’il s’était dit « choqué » mercredi, sur M6, du fait que ce cabinet de conseil n’aurait pas payé d’impôt sur les sociétés pendant dix ans, selon les révélations du rapport des sénateurs, M. Macron a estimé que cela s’expliquait par les règles fiscales en vigueur. « Personne ne fait payer l’impôt à des entreprises comme celle-ci car ce ne sont pas les règles », a-t-il assuré, en soulignant que cela s’inscrivait dans le cadre d’« une bataille internationale », qu’il a lui-même menée en Europe, afin de contraindre les entreprises à payer « un impôt minimal ». En particulier les géants du numérique. « On a un accord international, l’Europe est en train de le transcrire sous la présidence française de l’Union européenne. Nous allons passer l’impôt minimal pour toutes les sociétés et tous ces cas-là pourront être bannis. Dans quelques mois, on va pouvoir le faire », a-t-il promis. Une référence au projet de taxation internationale pour les plus grandes entreprises, conçu comme une arme contre les paradis fiscaux et les stratégies de dumping. « Je me bats depuis le début de mon mandat pour que toutes les entreprises qui travaillent en France et font des bénéfices en France paient l’impôt », a encore assuré M. Macron.

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L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
Le Monde

SANS TITRE

  • Joe Biden a violemment attaqué Vladimir Poutine, samedi à Varsovie, le qualifiant de « boucher » et jugeant qu’il ne pouvait « pas rester au pouvoir » après son invasion de l’Ukraine, une déclaration immédiatement tempérée par la Maison Blanche. Le président américain a également mis en garde la Russie en enjoignant Moscou de ne « même pas [penser] à avancer d’un centimètre en territoire de l’OTAN ».
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé, dans sa dernière vidéo samedi soir, les Occidentaux à la fourniture de plus d’armes. « Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe (…) Qui dirige l’OTAN ? Est-ce toujours Moscou, à coups d’intimidation ? », a-t-il critiqué.
  • Le ministre des affaires étrangères ukrainien a affirmé, samedi, que Washington n’avait « pas d’objection » au transfert d’avions de combat polonais à l’Ukraine, quelques semaines après que le Pentagone avait dit rejeter une proposition similaire.
  • Sur le front militaire, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est de l’Ukraine, où les combats avec les soldats russes faisaient rage, a affirmé le ministère de la défense ukrainien, samedi. Le ministère de la défense russe a fait état, lui, d’une bataille pour le contrôle de deux villages près de Donetsk, dans le Donbass.
  • A environ 120 kilomètres au nord-est de Kiev, la ville de Tchernihiv est encerclée par les forces russes et il est impossible d’en évacuer massivement les civils et les blessés, a annoncé son maire, Vladislav Atroshenko. La ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, relativement épargnée par les combats jusqu’ici, a subi des frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, selon le gouverneur de la région.
  • Selon les autorités régionales ukrainiennes, l’armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutytch, où réside le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl, arrêtant brièvement le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes.
  • A l’aube du 32e jour de guerre, plus de dix millions d’Ukrainiens (sur environ quarante millions) ont fui leurs foyers, dont 3,8 millions sont partis à l’étranger, principalement en Pologne, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié samedi. Presque 6,5 millions sont déplacés à l’intérieur de l’Ukraine.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Reportage. « Ce n’est pas une émigration, c’est une fuite » : l’exil de Vladislav, Ioulia, Andreï, Russes de la classe moyenne

Enquête. En Ukraine, une économie au service de la guerre

Tribune. Jonathan Littell : « Mes chers amis russes, c’est l’heure de votre Maïdan »

Décryptages. Inflation, dette, pénuries… La guerre en Ukraine augmente la vulnérabilité des économies émergentes

Factuel. Auchan explique rester en Russie pour le bien de ses salariés et des clients

Décryptages. En Amérique latine, les accents pro-Poutine de la gauche

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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Le Monde

L’Ukraine, une « Petite Russie » ?

vidéo Trois jours avant le début de la guerre, Vladimir Poutine a longuement exposé dans un discours sa version de l’Histoire, selon laquelle l’Ukraine « a été entièrement créée par la Russie ». Qu’en est-il réellement ?

24 août 1991. Alors que le bloc soviétique est en train de s’écrouler, les Ukrainiens votent à plus de 92% pour leur indépendance. Mais l’histoire de ce pays est bien plus ancienne. Il faut remonter au Xe siècle pour comprendre les racines de la culture ukrainienne, à l’époque ou Kiev était une capitale qui rayonnait dans toute l’Europe centrale et Moscou encore un village.

Explication en vidéo avec la participation d’Alexandra Goujon, maîtresse de conférences en sciences politiques à Science Po Paris et à l’Université de Bourgogne et Rory Finnin, spécialiste de l’Ukraine à l’Université de Cambridge.

Sources :

L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre, Alexandra Goujon, le Cavalier Bleu, 2021

Atlas de l’Ukraine, François de Jabrun

Atlas des Vikings, John Haywood, Decitre, 2005

Carte de l’expansion viking du VIIIe au XIe siècle

Lire aussi :

How the West Gets Ukraine Wrong — and Helps Putin As a Result, Politico

L’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre impériale, Le Monde

Guerre en Ukraine : « La guerre est en train de diviser Ukrainiens et Russes pour toujours », Le Monde

Anna Moreau et Adrien Vande Casteele(Motion design) (avec AFP et Reuters)

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L'Humanité

Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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Le Monde

Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère

vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

Sources :

Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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L'Humanité

La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

Sources :

– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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L'Humanité

Heure d'été le 27 mars 2022 : on avance ou on recule ? Notre article pour remettre les pendules à l'heure

Chaque pays aurait dû normalement faire un choix sur le changement d'heure avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif est sans cesse repoussée. En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme la Commission européenne le propose aux États membres, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 26 au 27 mars 2022... Le retour à l'heure d'hiver est prévu pour le 30 octobre 2022. Peut-être pour la dernière fois.

Daniel Roucous

Ça fait 48 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1974, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 24 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.

Deux heures de plus que le temps universel

Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... et nous gagnerons une heure de jour. Ce changement d'heure nous amène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver. Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel.

Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.

Le passage à l'heure d'hiver est déjà prévu : ce sera le 30 octobre 2022. Pour la dernière fois ?

Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure

1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.

Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.

Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.

2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.

Rebelote l'année suivante :  la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.

Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.

En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité

Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."

Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.

En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.

Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021. 

La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire

Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.

Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.

Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.

La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.

La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.

A quand enfin une décision similaire en Europe ?

En lien :

L'impact du changement d'heure au travail

On lira à ce sujet le rapport du Sénat qui date certes de 1996 mais est toujours d’actualité. Il démontre que le système de changement d’heures appliqué en France comporte deux inconvénients :

- il implique une chrono-rupture, c’est-à-dire le fait que le déroulement du temps est perturbé deux fois par an. Cela a des répercussions sur la santé, l'humeur, le sommeil, l'alimentation, le travail et pour les animaux d'élevage laitier une petite baisse de production.

- la situation particulière de notre pays fait que le principe du changement d’heure a été instauré à une époque où l’heure légale était déjà en avance de deux heures sur l’heure solaire TU (temps universel) ! Lire l’historique ci-après.

Pour les salariés en équipe non rémunérés forfaitairement au mois, si l'heure en plus travaillée lors du passage à l'heure d'hiver doit leur être payée comme heure supplémentaire ou repos compensateur (au tarif nuit pour ceux qui travaillent la nuit), l'heure en moins lors du passage à l'heure d'été (à 2 heures il est 3 heures) n'a pas être décomptée du salaire - convention collective de travail n° 30 du 28 mars 1977

Pour les autres salariés, si l'heure supplémentaire d'hiver donne lieu au paiement des heures supplémentaires ou un repos compensateur, l'heure de moins suite au passage à l'heure d'été (fin mars), peut donner lieu à une retenue sur salaire. Tout dépend des accords collectifs ou d'entreprises existants.

N'oublions pas nos amis éleveurs puisque le changement d'heure deux fois par an impacte sur leur animaux qui eux sont branchés sur l'heure solaire. Explications de web-agri/mais-pourquoi-les-eleveurs-laitiers-se-levent-ils-si-tot ?

N’oublions non plus les enfants surtout ceux qui empruntent les transports scolaires encore plus tôt pour se rendre à l’école, au collège ou au lycée toujours plus loin.

changement d'heuretransition énergétique
Le Monde

Formule 1 : pourquoi les voitures de course se dépassent si rarement (et pourquoi cette saison va tout changer)

vidéo Les pilotes se plaignent de ce qu’on appelle « l’air sale ». Mais les organisateurs promettent « le plus gros changement de l’histoire de la F1 ».

Pour gagner un Grand Prix de Formule 1, il faut trois ingrédients : un très bon moteur, un très bon pilote… et savoir très bien utiliser l’air. Les voitures de course sont conçues pour fendre l’air en ligne droite, en profitant de leur résistance dans les virages pour rester collées à la piste. Mais il y a un revers : une F1 laisse derrière elle un air plus chaud et plus instable : le dirty air, ou « air sale ». Un handicap pour les poursuivants, qui rend les dépassements plus compliqués et nuit parfois à l’ambiance de la course.

En 2022, la F1 fait sa révolution, pour accroître considérablement le spectacle. Comment ? On vous explique, grâce à des animations 3D et aux rencontres exclusives des pilotes Esteban Ocon et Fernando Alonso, de l’écurie Alpine.

Sources :

Marc Bettinelli, Emile Costard et Elsa Longueville

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L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale
Le Monde

SANS TITRE

  • Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver en début de semaine en Turquie pour une nouvelle session de pourparlers, ont annoncé dimanche l’un des négociateurs ukrainiens, David Arakhamia, et le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, sans que la date précise soit connue.
  • La question de la « neutralité » de l’Ukraine, l’un des points centraux des discussions avec la Russie pour mettre fin au conflit, est « étudiée en profondeur », a assuré Volodymyr Zelensky, dans une interview à des médias russes, dimanche. Le président ukrainien a aussi rappelé plus tard que son gouvernement donnerait priorité à la « souveraineté » et l’« intégrité territoriale » de l’Ukraine lors des discussions prévues en Turquie.
  • Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a accusé le président russe, Vladimir Poutine, de vouloir scinder l’Ukraine en deux en prenant le contrôle de l’est du pays. « Il s’agit de fait d’une tentative pour créer une Corée du Nord et du Sud en Ukraine », a-t-il dit en référence à la division de la Corée après la deuxième guerre mondiale.
  • Sur le front, après plus de quatre semaines d’offensive, l’armée russe n’est pas parvenue à prendre le contrôle de villes ukrainiennes majeures. Moscou a laissé entendre vendredi que ses objectifs étaient revus pour se concentrer sur le contrôle de la région du Donbass, où des séparatistes prorusses combattent les forces ukrainiennes depuis 2014.
  • A Marioupol, ville assiégée et bombardée depuis des semaines, « la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique », a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des affaires étrangères. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a ajouté Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron a dit, dimanche, qu’il parlerait au président russe Vladimir Poutine lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville.
  • La première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Verechtchouk, demande « que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démilitariser la zone d’exclusion de Tchernobyl », en proie à des incendies, autour de la centrale nucléaire.
  • Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février, plus de 3,8 millions de personnes ont fui le pays, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies (ONU) publié dimanche. C’est 48 450 de plus que lors du précédent pointage, samedi. Au total, plus de dix millions de personnes, soit environ un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Décryptages. Comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

Factuel. A défaut de faire la guerre, Odessa fait la chasse aux espions

Décryptages. Ces dirigeants européens qui quittent à regret les conseils d’administration des groupes russes

Chronique. « Une guerre des contrats d’armement dans la vraie guerre se prépare entre industriels européens et américains »

Décryptages. L’Eglise orthodoxe russe dans la tourmente

Factuel. Le continent africain dans le viseur de RT

Décryptages. Inflation, dette, pénuries… La guerre en Ukraine augmente la vulnérabilité des économies émergentes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

Nous avons sélectionné pour vous

En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »

Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
Le Monde

Volonté de gagner en « souveraineté »

Chronique. Les sommets de l’OTAN et de l’Union européenne (UE), organisés à Bruxelles jeudi 24 et vendredi 25 mars, ont levé les doutes sur la volonté des Occidentaux – surtout des Européens – de s’engager dans un réarmement global touchant tous les secteurs de souveraineté : l’énergie, les industries de haute technologie et la défense. L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a fait que précipiter un mouvement amorcé il y a quelques années après l’annexion de la Crimée en 2014, puis renforcé par les critiques acerbes de l’ex-président des Etats-Unis Donald Trump sur l’OTAN, et le coût de son financement par les Américains.

Pas à pas, l’Europe est sortie d’une politique où elle voulait toucher les « dividendes de la paix », née de la chute du mur de Berlin en 1989. La montée des menaces se traduira par une forte hausse des crédits militaires. La Suède et la Finlande pourraient rejoindre l’OTAN. L’Allemagne va porter son effort de défense de 1,3 % à 2 % de sa richesse nationale. La France suit sa loi de programmation militaire 2019-2025, qui prévoit de porter le budget des armées de 40,9 milliards d’euros en 2022 à 50 milliards en 2025 (2,5 % du PIB), Emmanuel Macron envisageant d’« amplifier » l’effort.

Entre l’OTAN et l’UE, une relation compliquée à construire sur fond de guerre en Ukraine

Le Vieux Continent est devenu un « nouveau point chaud » du réarmement, estime Siemon Wezeman, chercheur et coauteur du rapport annuel publié le 14 mars par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. C’est là que les achats d’armes ont le plus augmenté entre 2017 et 2021 (+ 19 % par rapport aux cinq années précédentes), alors qu’ils reculaient de 4,6 % dans le monde. La part de l’Europe dans le commerce des armes, passée de 10 % à 13 %, augmentera de façon « substantielle », selon le rapporteur. Au profit de qui ?

Une guerre des contrats dans la vraie guerre se prépare entre industriels européens et américains. L’UE affiche une volonté de gagner en « souveraineté », même si de nombreux pays membres entendent rester sous le parapluie de Washington et privilégient le « made in USA ». Avec Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics, les Etats-Unis alignent les cinq premières entreprises mondiales ; près de 180 milliards de dollars (164 millions d’euros) de chiffre d’affaires, 54 % des ventes d’armements et 39 % des exportations, une part qui n’a cessé de croître au cours de la précédente décennie.

Les industries de défense se préparent à un regain de commandes

L’effet de taille et d’entraînement joue. Si les avions de chasse F-35 se vendent si bien en Europe par rapport aux Rafale français, ils le doivent moins à leur technologie qu’à la volonté des pays de s’arrimer à l’OTAN, dont l’élargissement se fera d’abord au profit de l’industrie américaine. Au-delà de l’Alliance atlantique, les partenariats stratégiques sous-tendant toute vente de matériels lourds donnent un avantage compétitif irremplaçable aux géants américains. La France et Naval Group l’ont appris à leurs dépens : en septembre 2021, Canberra a rompu le contrat de douze sous-marins après la signature du pacte Aukus liant l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour contrer la Chine dans l’Indo-Pacifique.

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L'Humanité

Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

Le Monde

Le continent africain dans le viseur de RT

Alors que les salariés parisiens de la chaîne financée par le Kremlin ne savent pas encore ce qu’il va advenir d’eux, le média devrait accentuer son ancrage de l’autre côté de la Méditerranée.

« Je ne connais pas grand-chose à la guerre. Mais je peux vous dire que j’ai le sentiment que c’est notre Ukraine qui bombarde les civils. » Ce témoignage troublant, recueilli auprès d’une femme présentée comme ayant réussi à fuir Marioupol, ville située dans le sud de l’Ukraine, figurait, mercredi 23 mars, sur le compte Twitter de l’ambassade de Russie en France. Dépourvu de tout commentaire, monté à partir d’images créditées du ministère russe de la défense, il était estampillé RT France.

Même interdite de diffusion dans l’Union européenne (UE) depuis le 2 mars, au même titre que la plate-forme Sputnik, la chaîne d’information russe en français continue d’être accessible à ceux qui contournent la sanction en utilisant un VPN (réseau privé virtuel). Elle l’est aussi dans la plupart des pays africains francophones, où le média d’Etat russe devrait confirmer son ancrage.

« Russia Today (RT), un média d’influence au service de l’Etat russe » : la télé qui venait du froid

Dès le 25 janvier, soit bien avant que ne tombe la sanction européenne, le média accusé de diffuser de « la propagande de guerre » avait déposé plusieurs noms de domaine Internet révélateurs de ses projets de développement : Rt-afrique.com, Africa-rt.com, Rtafrica. media, Rtafrique. online, etc. « Il y a 300 millions de francophones dans le monde, et près de 60 % d’entre eux sont en Afrique », justifiait, dès mars 2019, Xenia Fedorova, la présidente de RT France, à Jeune Afrique.

Outre le fait que la chaîne avait installé un correspondant régional à Tunis, l’émission Africonnect, lancée en septembre 2021, visait déjà à renforcer la couverture de l’actualité africaine à destination de ce bassin d’audience potentiel. Ces dernières semaines, un projet d’implantation d’une rédaction à Nairobi (Kenya) a aussi paru prendre corps, la chaîne cherchant à recruter des journalistes, des éditeurs, des présentateurs, des professionnels des réseaux sociaux et des pigistes dans cette ville ouverte aux médias et aux industries numériques.

Disponible en Afrique francophone

« Les personnes qui souhaitent remettre en question les idées reçues sur le continent et qui sont désireuses de le montrer au monde sous de nouveaux angles sont les bienvenues », indique une offre d’emploi publiée sur le réseau professionnel LinkedIn. Une description de poste cohérente avec la ligne éditoriale de la chaîne, illustrée par le slogan « Osez questionner ».

Disponible en Afrique francophone (dans les pays du Maghreb mais aussi au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, et au Burkina Faso), RT n’y a pas encore connu de « percée spectaculaire, assure Maxime Audinet, chercheur en stratégies d’influence au sein de l’Institut de recherches stratégique de l’Ecole militaire (Irsem). Mais s’ils créent une chaîne ou un site RT Afrique, cela changera. »

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L'Humanité

VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

Vidéo

Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

Le Monde

Élection présidentielle 2022

L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022Résultats de l’élection présidentielleFragments de campagne Live Article se déroulant en direct

La campagne officielle commence, Nathalie Arthaud veut abolir le secret des affaires : suivez l’actualité politique en direct

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Présidentielle 2022 : Classes possédantes et classes non-possédantes, le patrimoine et ses fortunes électorales

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Présidentielle 2022 : pourquoi Marine Le Pen prend l’avantage à l’extrême droite

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Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, l’ombre d’un doute ?

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Édition du jour

Daté du lundi 28 mars

Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Sand, prénom George Testez gratuitement Portrait Article réservé à nos abonnés

« Un insta de Soazig, ça vaut tous les meetings » : Soazig de La Moissonnière, une pièce maîtresse du storytelling d’Emmanuel Macron

Elle suit Emmanuel Macron depuis mai 2016, alors qu’il était encore à Bercy. Ce mois-ci, ses photos du président en sweat à capuche, aux prises avec la guerre en Ukraine, ont fait le tour de la Toile.

Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 07h00 Stéphanie Marteau

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Présidentielle 2022 : la politique migratoire, un thème imposé dans la campagne électorale

La question de l’immigration prend une place prépondérante dans la campagne, poussée par le candidat Eric Zemmour, qui a fait du « grand remplacement » son thème central.

Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 07h00 Julia Pascual Ivanne Trippenbach

Podcast

Présidentielle : à gauche, la surprise Mélenchon ?

À deux semaines du scrutin, l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde » montre une nette progression de Jean-Luc Mélenchon. Le leader insoumis passe en dix jours de 12 % à 14 % d’intentions de vote. Avec une dynamique indéniable qui le fait progresser depuis plusieurs semaines, peut-il accéder au second tour ? Abel Mestre nous explique dans ce podcast sa stratégie.

Publié aujourd’hui à 06h39 Esther Michon

Présidentielle 2022 : stricte égalité du temps de parole entre candidats, diffusion de la propagande électorale… Début de la campagne officielle

A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la campagne officielle commence ce lundi. Les douze candidats bénéficieront notamment d’une stricte égalité de temps de parole dans les médias radios et télévisés.

Publié aujourd’hui à 06h00 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Il faudra bien commencer un jour à défaire les ghettos suburbains »

La question « des quartiers », qui vivent un recul des mixités, une montée des communautarismes et le rejet des institutions, n’est pas évoquée durant cette campagne présidentielle, regrettent Valérie Gernigon, élue locale à Montpellier, et Christophe Gernigon, universitaire, dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 05h15, mis à jour à 05h15 Valérie Gernigon Christophe Gernigon

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Du « zéro éolienne » au « 100 % renouvelable », le grand écart entre candidats à la présidentielle

Le sujet des énergies renouvelables, indispensables à l’atteinte des objectifs climatiques de la France, continue de diviser les prétendants à l’Elysée.

Publié aujourd’hui à 04h31, mis à jour à 07h29 Perrine Mouterde

Reportage Article réservé à nos abonnés

Au Trocadéro, Eric Zemmour laisse chanter « Macron assassin » et rêve de mettre la main sur la droite

Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle 2022 s’est présenté, dimanche, à Paris, comme l’homme du « vote de vérité » face au vote utile, à quatorze jours du premier tour.

Publié aujourd’hui à 03h38, mis à jour à 07h18 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Présidentielle 2022 : pour Yannick Jadot, la peur de l’occasion manquée

Il reste quinze jours aux écologistes pour installer, enfin, l’urgence climatique au cœur de la campagne présidentielle.

Publié aujourd’hui à 03h36, mis à jour à 05h17 Laurent Telo

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Les bénéficiaires du RSA aptes à travailler sont déjà obligés par la loi à se former et à suivre les orientations de Pôle emploi »

La législation prévoit déjà que soit « encourag[é] l’exercice ou le retour à une activité professionnelle » des personnes touchant le revenu de solidarité active. Alors, que veulent vraiment Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ?, s’interroge le politiste et économiste Mehdi Arrignon, dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 02h15, mis à jour à 05h08 Mehdi Arrignon

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Présidentielle 2022 : positive au Covid-19, Valérie Pécresse tient une réunion publique en ligne

Alors que la plupart des formations politiques organisaient des meetings dimanche, la candidate Les Républicains a tenu à faire une réunion publique en visioconférence.

Publié hier à 21h11 Sarah Belouezzane

« Macron assassin ! » : Valérie Pécresse, Richard Ferrand et Christophe Castaner dénoncent les slogans scandés au meeting d’Eric Zemmour

Alors que le candidat de Reconquête ! prononçait son discours au Trocadéro, plusieurs de ses militants s’en sont pris au président sortant, provoquant des réactions dans la majorité et à droite.

Publié hier à 19h29, mis à jour hier à 20h55 Service politique

A Marseille, Jean-Luc Mélenchon affiche son optimisme : « La victoire est à portée de main »

A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, et alors que les intentions de vote le placent régulièrement troisième, le candidat « insoumis » s’en est notamment pris à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen.

Publié hier à 18h25, mis à jour hier à 18h31 Le Monde avec AFP

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Douze candidats à l’élection présidentielle au chevet de l’hôpital et des soignants

La santé revient en force dans les programmes électoraux, après des années de coupes budgétaires et une crise sanitaire.

Publié hier à 17h00, mis à jour hier à 18h21 Camille Stromboni Sabrina El Mosselli

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Emmanuel Macron dément toute « combine » à propos du cabinet de conseil McKinsey

Le chef de l’Etat, candidat à l’élection présidentielle, a défendu, dimanche 27 mars, le recours du gouvernement à des cabinets de conseil privés durant le quinquennat, dénoncé récemment par un rapport du Sénat.

Publié hier à 16h48, mis à jour hier à 17h24 Alexandre Lemarié

Live Article se déroulant en direct

Yannick Jadot et Eric Zemmour à Paris, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Fabien Roussel à Toulouse : revivez les meetings du dimanche 27 mars

A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, prévu le 10 avril, plusieurs candidats ont organisé de grands meetings pour tenter de faire la différence.

Publié hier à 14h56, mis à jour hier à 19h47 Jérémie Lamothe

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Marine Le Pen chahutée lors de son premier déplacement à la Guadeloupe

La visite aux Antilles de la candidate d’extrême droite à l’élection présidentielle ne s’est pas déroulée sans incidents. Marine Le Pen a été invectivée dans son hôtel par des militants présentés comme des nationalistes guadeloupéens. Emmanuel Macron a dénoncé une « scène totalement inacceptable ».

Publié hier à 14h22, mis à jour hier à 19h08 Jean-Michel Hauteville

Décryptages

Présidentielle 2022 : le nucléaire est-il dangereux ?

De Tchernobyl à Fukushima, les accidents nucléaires ont marqué la mémoire collective. Mais cette source d’énergie, certes dangereuse, n’est pas la plus meurtrière.

Publié hier à 14h00, mis à jour hier à 16h23 Nicolas Benoît, Adrien Vande Casteele, Marceau Bretonnier et Adrien Sahli 11:02

Actu

Revivez « Questions politiques » avec Anne Hidalgo, Amélie de Montchalin, Xavier Bertrand, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud et Nicolas Dupont-Aignan

Les candidats à l’élection présidentielle Anne Hidago, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan et les soutiens de Valérie Pécresse et d’Emmanuel Macron, Xavier Bertrand et Amélie de Montchalin, étaient les invités de France Inter, de France Télévisions et du « Monde », dimanche.

Publié hier à 12h01, mis à jour hier à 16h15 Le Monde 56:44

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Présidentielle : les candidats rivalisent d’imagination pour transformer Bercy

Industrie, climat, lutte contre la fraude fiscale… Qu’ils soient de droite ou de gauche, plusieurs prétendants à l’Elysée entendent remodeler ce puissant ministère en jouant sur ses prérogatives. Une ambition pas aussi révolutionnaire qu’elle en a l’air.

Publié hier à 09h00, mis à jour hier à 16h24 Elsa Conesa

Eric Zemmour rassemble ses soutiens au Trocadéro avant la dernière ligne droite

En difficulté dans les sondages, le candidat de Reconquête ! réunit, dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes sur la célèbre place située dans la capitale, à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle.

Publié hier à 07h00, mis à jour hier à 12h04 Le Monde avec AFP

Guadeloupe : l’enregistrement d’une émission avec Marine Le Pen perturbé par des manifestants

L’entourage de la candidate du Rassemblement national à la présidentielle évoque des manifestants « d’extrême gauche » qui l’ont « bousculée assez violemment ».

Publié hier à 04h43, mis à jour hier à 13h40 Le Monde avec AFP

Chronique Article réservé à nos abonnés

Présidentielle : « Macron et les profs, un débat escamoté »

En proposant un « donnant-donnant » aux enseignants, Emmanuel Macron a déclenché un tollé. Or, pour réduire les inégalités sociales, une vaste remise à plat du système éducatif s’avère nécessaire, et ce projet devrait pouvoir être débattu sereinement, analyse Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Publié hier à 01h05, mis à jour hier à 11h12 Philippe Bernard

Décryptages Article réservé à nos abonnés

La justice prend une place inédite dans les programmes des candidats à la présidentielle

Hausse des budgets, recrutement massif de personnels : à gauche comme à droite, la nécessité de redynamiser une institution en crise fait consensus.

Publié hier à 01h05, mis à jour à 07h37 Jean-Baptiste Jacquin

Reportage Article réservé à nos abonnés

A Toulouse, derrière la campagne d’Anne Hidalgo, les socialistes préparent l’après-présidentielle

La candidate a tenu un meeting, samedi, sur ces terres favorables au PS. Mais les yeux sont déjà tournés vers la présidente de l’Occitanie, Carole Delga, qui pourrait prendre sa part dans la recomposition du parti.

Publié le 26 mars 2022 à 20h01, mis à jour hier à 04h47 Philippe Gagnebet

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Présidentielle 2022 : le pouvoir d’achat au cœur des débats électoraux

L’inflation et la guerre en Ukraine ont obligé les candidats à se positionner sur le sujet, au terme d’un quinquennat marqué par un redressement économique.

Publié le 26 mars 2022 à 18h00 Elsa Conesa Audrey Tonnelier

Reportage Article réservé à nos abonnés

Dans l’Eure, les soutiens de Macron agitent la menace Le Pen pour lancer un rappel à la mobilisation

A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, plusieurs ministres étaient, samedi, à Louviers devant près de 250 personnes pour prévenir du danger de l’abstention.

Publié le 26 mars 2022 à 15h57, mis à jour hier à 01h59 Olivier Faye

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Election présidentielle 2022 : le bilan culturel d’Emmanuel Macron marqué par la crise sanitaire

Le président de la République a assuré la survie du secteur durant l’épidémie de Covid-19. Il a injecté des crédits massifs sans pour autant révolutionner la politique culturelle.

Publié le 26 mars 2022 à 10h54 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 23h58 Sandrine Blanchard Cédric Pietralunga

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Marine Le Pen s’attaque au bilan d’Emmanuel Macron lors d’un meeting dans le Bordelais

Instaurant le duel avec celui qu’elle espère affronter au second tour de l’élection présidentielle, la candidate d’extrême droite a livré un discours aux accents populistes et poujadistes à Saint-Martin-Lacaussade, vendredi.

Publié le 26 mars 2022 à 10h22 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 12h40 Franck Johannès

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La relance de la filière nucléaire divise les candidats à la présidentielle

Du « tout renouvelable » à la mise à l’arrêt de la filière éolienne, la question de l’avenir du système électrique occupe une place importante dans les débats.

Publié le 26 mars 2022 à 07h00, mis à jour hier à 12h05 Perrine Mouterde Adrien Pécout

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Présidentielle : pour le candidat Macron, les risques d’une campagne sans élan

Si la guerre en Ukraine place le chef de l’Etat en surplomb par rapport à ses adversaires, elle l’empêche aussi de se positionner réellement en candidat à sa réélection. Au risque, s’inquiète son entourage, de se couper un peu plus des électeurs.

Publié le 26 mars 2022 à 04h10 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 12h35 Claire Gatinois Olivier Faye

Chronique

Gabriel Attal plaide pour la « parcimonie » dans le recours aux cabinets de conseil, un foyer fiscal hors mariage et pacs… Les infos politiques du jour

Après Emmanuel Macron mercredi, c’était vendredi au tour de Gabriel Attal de s’expliquer sur les dépenses du gouvernement en matière de conseil, dénoncées par les autres candidats à l’élection présidentielle comme un « scandale d’Etat et fiscal ».

Publié le 25 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 19h22 Service politique

Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Fabien Roussel repoussent leur ambition de sortir la France de l’OTAN à la fin de la guerre en Ukraine

Les trois candidats plaident, dans leur programme, pour au minimum sortir du commandement intégré de l’organisation, mais l’invasion militaire russe les a contraints à modifier leur mesure.

Publié le 25 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 18h01 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Jean-Luc Mélenchon et ses « bons choix tactiques », Valérie Pécresse appelle ses sympathisants à ne pas se « laisser voler cette élection » : retrouvez l’actualité politique du vendredi 25 mars

Après avoir été diagnostiquée positive au SARS-CoV-2 hier, la candidate des Républicains a dû se contenter d’un message vidéo diffusé lors d’un meeting à Bordeaux.

Publié le 25 mars 2022 à 16h31 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 21h00 Brice Laemle Jérémie Lamothe

Emmanuel Macron veut rendre possible une déclaration d’impôts commune pour les couples en union libre

Présente dans le programme du candidat à l’élection présidentielle depuis le 17 mars, la mesure souhaitée par le président candidat a été confirmée par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, vendredi matin.

Publié le 25 mars 2022 à 15h46 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 18h15 Le Monde

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Le programme en pointillé du candidat Macron sur le logement

La plupart des pistes proposées par le président sortant renvoient à des négociations ultérieures. L’une d’elles envisage de retirer aux maires le pouvoir d’accorder les permis de construire.

Publié le 25 mars 2022 à 14h33 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 09h21 Isabelle Rey-Lefebvre

Live Article se déroulant en direct

Avant l’élection présidentielle, « Le Monde » a consacré une journée spéciale aux enjeux de l’habitat

Acheter, louer, déménager, rénover : vos témoignages et des interventions d’expert ont éclairé un sujet majeur pour l’économie, la qualité de vie et l’insertion.

Publié le 25 mars 2022 à 13h11 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 20h57 Julien Lemaignen Solène L'Hénoret

Macron se dit « choqué » de l’optimisation fiscale pratiquée par le cabinet McKinsey, Attal appelle l’administration à recourir au conseil « avec parcimonie »

Tout en défendant l’appel aux cabinets de conseil « de manière transparente et contrôlable », le président candidat a répété son ambition d’une imposition des multinationales dans les pays où elles sont en activité.

Publié le 25 mars 2022 à 12h49 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 02h45 Le Monde

François de Rugy, ancien ministre et président de l’Assemblée nationale, annonce quitter la vie politique nationale

L’actuel député de Loire-Atlantique ne se représentera pas aux élections législatives. En 2019, il avait démissionné du ministère de la transition écologique après la parution d’une enquête sur son train de vie, jugé fastueux.

Publié le 25 mars 2022 à 12h45 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 17h29 Le Monde avec AFP

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Lutter contre la pauvreté des enfants et des jeunes permet de prévenir l’exclusion »

Les économistes Clément Carbonnier et Bruno Palier préconisent, dans une tribune au « Monde », un investissement massif en direction de la jeunesse, depuis les crèches jusqu’à l’enseignement supérieur, en particulier dans les filières courtes après le bac.

Publié le 25 mars 2022 à 12h44 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 05h17 Clément Carbonnier Bruno Palier

Tribune Article réservé à nos abonnés

Vincent Olivier : « Aux tenants de la rigueur budgétaire, posons la question du coût véritable d’une orientation ratée »

Le spécialiste de l’insertion professionnelle explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la mise en place par le gouvernement du contrat d’engagement jeune (CEJ) aurait dû être un motif de satisfaction.

Publié le 25 mars 2022 à 12h44 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h46 Vincent Olivier

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Tom Chevalier : « En France, les jeunes sont vus comme des (grands) enfants »

Le chercheur au CNRS énonce, dans une tribune au « Monde », quatre propositions de réforme qui permettraient de considérer la situation professionnelle des 18-24 ans non pas comme une extension de l’enfance, mais comme le début de la vie adulte.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h45 Tom Chevalier

Tribune Article réservé à nos abonnés

« L’enjeu n’est pas de “garder” les enfants, mais bien de développer au mieux leur potentiel »

Des spécialistes de la petite enfance exhortent, dans une tribune au « Monde », les différents candidats à l’élection présidentielle à préparer l’avenir, en investissant massivement dans la petite enfance, et à renforcer l’attractivité des métiers concernés.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h44 Collectif

Tribune Article réservé à nos abonnés

« De fortes disparités socioéconomiques existent dès les premiers jours de vie »

Les chercheuses Lidia Panico et Anne Solaz rappellent, dans une tribune au « Monde », que, pour être efficace, la lutte contre les inégalités doit commencer bien avant l’école.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 14h04 Lidia Panico Anne Solaz

Tribune Article réservé à nos abonnés

Formation : « Pourquoi ne pas adjoindre aux embauches en CDI des jeunes un dispositif de nature comparable à celui du marché des footballeurs ? »

Les deux chercheurs proposent, dans une tribune au « Monde », d’étendre à tous les secteurs le mécanisme d’indemnisation des clubs de football lors du transfert d’un joueur, afin de ne pas décourager l’investissement dans la formation des jeunes

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h46 Arnaud Chéron Anthony Terriau

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Un revenu universel de formation serait de nature à promouvoir l’autonomie des jeunes »

L’économiste Philippe Aghion propose, dans une tribune au « Monde », que l’Etat apporte une rémunération à chaque jeune, qu’il soit engagé dans des études supérieures ou en apprentissage.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 14h02 Philippe Aghion

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Les syndicats anticipent une réélection d’Emmanuel Macron et dénoncent ses projets

Le report de l’âge de la retraite à 65 ans et le conditionnement du versement du RSA à une activité font l’unanimité contre eux.

Publié le 25 mars 2022 à 12h30 Michel Noblecourt

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« Acheter un logement à Marseille aujourd’hui, c’est comme acheter à Paris en 2014 »

Depuis la crise sanitaire, une vague d’acheteurs venus de la capitale fait grimper le marché immobilier. Un couple explique son choix et les difficultés rencontrées.

Publié le 25 mars 2022 à 11h30 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h44 Gilles Rof

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Le climat se réchauffe entre La France insoumise et le Parti communiste français

Le candidat du PCF, Fabien Roussel, voterait pour Jean-Luc Mélenchon en cas de qualification de ce dernier au second tour de la présidentielle. Une avancée notable pour LFI, alors qu’en coulisses les discussions avancent entre les deux partis sur les législatives.

Publié le 25 mars 2022 à 11h30 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 12h17 Julie Carriat

Récit Article réservé à nos abonnés

Valérie Pécresse et sa campagne menacent l’avenir politique de LR

Une troisième défaite d’affilée à l’élection présidentielle pourrait signer la fin du parti de droite.

Publié le 25 mars 2022 à 11h06 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 18h57 Sarah Belouezzane

Reportage Article réservé à nos abonnés

La bataille des VMC fait rage dans les HLM qui ceinturent Paris

Dans ces immeubles en rénovation, des locataires se rebellent contre les systèmes d’aération imposés par la Ville. Le symptôme d’un malaise des quartiers populaires qui se sentent méprisés.

Publié le 25 mars 2022 à 10h30 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 13h59 Denis Cosnard

Chronique Article réservé à nos abonnés

De la mortalité des partis politiques

Le PS et LR, les deux grands partis qui ont régi la vie politique pendant des décennies, sont donnés largement perdants au premier tour de l’élection présidentielle.

Publié le 25 mars 2022 à 10h16 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 14h31 Solenn de Royer

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Valérie Pécresse veut supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane, si elle remporte la présidentielle 2022

La candidate de LR a présenté, jeudi 24 mars, un projet de révision constitutionnelle qui multiplie les signaux vers la droite de la droite en ce qui concerne les outre-mer.

Publié le 25 mars 2022 à 09h51 Patrick Roger

Enquête Article réservé à nos abonnés

Idéologie, stratégie, style politique… L’insaisissable essence du populisme

Prospérant sur les failles de la démocratie représentative, ce concept trouve ses racines au XIXe siècle, à la fois en Russie et aux Etats-Unis. Il n’est pas réservé à des extrémistes de gauche ou de droite : même le président Emmanuel Macron en joue habilement.

Publié le 25 mars 2022 à 07h45, mis à jour hier à 16h47 Marion Dupont

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Présidentielle 2022 : les programmes internationaux dans l’ombre de la guerre en Ukraine

Le conflit force les candidats à préciser leur position, notamment sur la Russie, au risque parfois de la contradiction.

Publié le 25 mars 2022 à 07h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 07h01 Philippe Ricard

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Retraite : l’âge légal de départ polarise le débat électoral

Loin du complexe système universel par points abandonné par Emmanuel Macron, les candidats à l’élection présidentielle s’opposent sur l’âge à partir duquel la pension peut être versée.

Publié le 25 mars 2022 à 05h13 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 07h41 Bertrand Bissuel

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Nous, jeunes Français ayant un lien familial avec la colonisation et la guerre d’Algérie, attendons un récit qui ne masque aucune vérité »

Un collectif de descendants d’indépendantistes algériens, d’appelés, de harkis, de juifs d’Algérie, de militaires, de pieds-noirs et d’immigrés propose, la création d’un office des jeunesses franco-algériennes.

Publié le 25 mars 2022 à 05h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 09h28 Collectif

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres

Au sein du Parti socialiste, ils sont plusieurs à attendre le résultat de l’élection présidentielle pour lancer les grandes manœuvres d’une inéluctable recomposition.

Publié le 25 mars 2022 à 01h54 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 09h14 Laurent Telo

Reportage Article réservé à nos abonnés

« Rien ne m’aurait dit qu’un jour, moi, je pourrais accéder à ça » : le rêve de maison individuelle et de barbecue toujours tenace

Posséder une maison avec jardin est l’aspiration de nombreux Français, renforcée par les confinements. Mais pour y parvenir et trouver un foncier abordable, les primo-accédants doivent s’éloigner et utiliser davantage leur voiture.

Publié le 25 mars 2022 à 00h45 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 15h26 Camille Bordenet

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L'Humanité

Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

Vidéo

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

L'Humanité

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

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Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

Le Monde

Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

La liste officielle des candidats :

Les candidats éliminés de la course :

Maxime Vaudano

Agathe Dahyot design

Le Monde

Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

  • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

  • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

  • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

Pour voter, il est nécessaire :

– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

– de disposer de ses droits civils et politiques.

  • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

  • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
  • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

  • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

  • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

  • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

Romain Imbach

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L'Humanité

A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

Vidéo

La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Le Monde

Changer de braquet

Tribune. Le pitoyable rappel à la rescousse d’une marque de nettoyeurs à haute pression bien connue masque difficilement le vide sidéral qui entoure la question dite « des quartiers » dans cette campagne électorale. Le citoyen-électeur est pourtant loin d’être insensible à l’accentuation des fléaux qui a accompagné la ghettoïsation suburbaine : recul des mixités, échec scolaire, chômage, paupérisation, trafics en tout genre, communautarismes, incivilités, violences, rejet des institutions, etc.

Les ghettos suburbains ont mis soixante ans à se construire tels que nous les connaissons, poussés par la conjugaison complexe de forces spontanées telles que le rejet de l’autre différent et l’inclination au regroupement avec ses semblables, et de choix urbanistiques au mieux complaisants à l’égard de ces forces auto-organisatrices, au pire sciemment amplificateurs de celles-ci. Si défaire ces ghettos peut prendre autant de temps, il faudra bien commencer un jour, sauf à considérer avec résignation qu’il s’agit là de pure utopie ou à reporter le chantier sur les générations futures. Mais, in fine, résignation et lâcheté politiques ne pourront que contribuer lentement mais sûrement à l’avènement d’une société ségréguée à l’extrême, ressemblant à celle de Soleil vert, la célèbre dystopie de Harry Harrison [Presses de la Cité, 1974]. L’accueil réservé en 2018 par notre actuel président de la République au rapport de Jean-Louis Borloo sur le Vivre ensemble, vivre en grand la République, pour une réconciliation nationale [il l’a récusé] relevait-il de la résignation ou de la lâcheté ? Il est vrai que des initiatives ambitieuses, telles que le Programme national de rénovation urbaine, lancé en 2003 par le même Jean-Louis Borloo [alors ministre délégué à la ville], n’ont pratiquement pas eu d’impact sur les concentrations de populations.

Election présidentielle 2022 : les quartiers populaires au cœur de la campagne

Il devient urgent de changer de braquet par une politique de la ville volontariste. Ce volontarisme n’a rien à voir avec les velléités nettoyeuses de droite et d’extrême droite qui font davantage penser aux sinistres « dégageuses » de Soleil vert. Le volontarisme dont il est ici question réclame du courage politique, car reposant sur une valeur peu compatible avec le clientélisme : l’abnégation. On ne peut s’engager à défaire les ghettos sans déplaire ni accepter la frustration, pour un édile, de ne pouvoir observer les résultats de son action en cours de mandature. La spontanéité des tendances ségrégationnistes réclame de contraindre la répartition des différentes catégories socio-économiques au sein des métropoles. Par exemple, en dupliquant au niveau intra-urbain le principe de la loi relative à la Solidarité et au renouvellement urbain (SRU), qui oblige les communes à disposer de 25 % de logements sociaux. Si l’arsenal incitatif de la SRU repose sur des amendes pour les communes récalcitrantes, celui des métropoles consisterait à jouer par quartier sur la fiscalité locale. Une autre mesure propice à la mixité sociale serait d’unifier le loyer au mètre carré des logements sociaux sur la totalité d’une métropole.

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L'Humanité

Eh bien non, le monde n’appartient pas à l’Occident

Chronique

Francis Wurtz

Joe Biden et ses alliés, anglo-saxons comme européens, semblent se voir (presque) revenus aux lendemains de la chute de l’Union soviétique, quand le président Bush (senior) pouvait encore dire, dans son « discours sur l’état de l’Union » de janvier 1992 : « Grâce à Dieu, l’Amérique a gagné la guerre froide. Un monde jadis divisé en deux camps reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis. »

Certes, il y a aujourd’hui un gros caillou dans la chaussure des États-Unis. Il est économique plus que militaire : c’est cette insupportable épée de Damoclès de la puissance chinoise qui menace le « leadership » américain, l’enjeu stratégique numéro un pour Washington. Mais, par sa guerre d’agression contre l’Ukraine, Vladimir Poutine lui offre une occasion historique d’affaiblir lourdement l’autre éternel rival, la Russie, et permet à la coalition occidentale de revêtir la panoplie de défenseure du « monde libre », rassemblant, apparemment, derrière son étendard tous les pays en désaccord avec l’aventure sulfureuse du chef du Kremlin. Autrement dit, la quasi-totalité des nations du globe. Une aubaine stratégique inespérée pour « l’Amérique » et ses alliés. Et pourtant…

L’analyse des votes de l’Assemblée générale des Nations unies, le 3 mars dernier, donne une image du monde beaucoup plus contrastée que celle d’une hégémonie sans partage de « la famille occidentale ». Rappelons que, si Moscou fut, légitimement, isolé dans ce vote, puisque seules la Biélorussie, l’Érythrée, la Syrie et la Corée du Nord approuvèrent sa stratégie en Ukraine, les Occidentaux ne furent pas plébiscités pour autant. Bien des pays, et non des moindres, n’entendent plus être soumis à un camp. Pas moins de 35 pays se sont, en effet, abstenus et 12 autres ne prirent pas part à ce fameux vote. Parmi ces récalcitrants, il y a la Chine, qui, bien qu’alliée de la Russie, souligne que « la crise ukrainienne n’est pas quelque chose que nous souhaitions voir venir », car « la guerre n’est dans l’intérêt de personne » et doit cesser au plus tôt. Il y a également l’Inde, qui, bien qu’alliée des États-Unis, n’a pas cédé à leurs (fortes) pressions et a refusé de s’aligner sur les positions occidentales. Il y a, enfin, 22 pays africains, dont le Sénégal qui, bien que réputé proche de la France sinon de l’Europe, a tenu à marquer sa différence.

C’est que nombre de pays du Sud constatent chaque jour un peu plus que leurs intérêts bien compris sont les parents pauvres des stratégies des « grandes puissances » : l’ONU n’annonce-t-elle pas que la guerre russe contre l’Ukraine et la « guerre économique et financière totale contre la Russie » (Bruno Le Maire) risquent d’entraîner « une crise alimentaire mondiale », en particulier dans les pays les plus démunis ? Quant aux grands États « émergents », des voix fortes s’y élèvent en faveur de la mise en place d’un système financier et commercial international moins dépendant des instruments de la domination occidentale, comme le dollar ou le système de messagerie interbancaire Swift. Leur message est clair : notre opposition à la guerre russe ne fait pas de nous les obligés de l’Occident.

la chronique de francis wurtzGuerre en UkraineRussieOnu
Le Monde

« Les bénéficiaires du RSA aptes à travailler sont déjà obligés par la loi à se former et à suivre les orientations de Pôle emploi »

La législation prévoit déjà que soit « encourag[é] l’exercice ou le retour à une activité professionnelle » des personnes touchant le revenu de solidarité active. Alors, que veulent vraiment Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ?, s’interroge le politiste et économiste Mehdi Arrignon, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Dans son programme, dévoilé le 17 mars, Emmanuel Macron a indiqué que, s’il était réélu, les personnes au RSA (revenu de solidarité active) devraient « consacrer quinze à vingt heures par semaine à une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ». Valérie Pécresse lui a reproché d’avoir pillé les principales propositions de son programme, et notamment la demande qu’elle adresse, elle aussi, aux allocataires de l’assistance : « Donner, chaque semaine, quinze heures d’activité à la société. »

Au jeu des sept différences, il est souvent délicat de distinguer l’original du copieur : la paternité d’une proposition revient-elle au premier à l’avoir formulée, à la proposition la plus précise, la plus ambitieuse ? Si la réponse est généralement complexe, elle peut être tranchée avec une simplicité confondante en ce qui concerne le RSA. La première source d’inspiration pillée n’est, en effet, ni dans le programme des Républicains (LR) ni dans celui d’Emmanuel Macron, mais dans une source dont l’origine est indiscutable : la loi.

Emmanuel Macron : sa proposition de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

Dès 1988, le projet de revenu minimum d’insertion prévoyait des mesures en faveur de l’insertion. Mais la loi, votée alors à l’unanimité des groupes de gauche et de droite, laissait une ambivalence : s’agissait-il d’une insertion professionnelle uniquement, sociale et/ou professionnelle ? En 2008, la création du RSA a supprimé cette ambiguïté. Dès son article 1er, la loi sur le RSA a voulu « encourager l’exercice ou le retour à une activité professionnelle ». L’article 1 de l’ancienne loi sur le RMI, qui accordait à toute personne en situation d’exclusion « des moyens convenables d’existence », a été supprimé. Avec la création du RSA, la loi insiste en effet sur l’« orientation prioritaire vers l’emploi » des allocataires et « renverse la logique de statut et à sens unique caractérisant le RMI », comme l’explique Patrick Morvan, juriste spécialiste du droit social. Dorénavant, le bénéficiaire du RSA est tenu de « rechercher un emploi, d’entreprendre les démarches nécessaires à la création de sa propre activité ou d’entreprendre les actions nécessaires à une meilleure insertion sociale ou professionnelle », d’après l’article L262-28 du code de l’action sociale.

« Bon sens »

Les allocataires peuvent voir leurs droits au RSA réduits s’ils ne respectent pas le contrat d’engagement réciproque qu’ils ont signé. La signature de ce contrat est une obligation légale, mentionnée à l’article L262-36 du code de l’action sociale. Avant de rencontrer les allocataires pour la signature du contrat, certains départements mettaient plus de temps que les deux mois exigés ; le quinquennat Macron a, précisément, eu comme objectif d’accélérer les procédures, et il a contractualisé avec les départements pour les amener à guider plus vite les allocataires.

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L'Humanité

Bertrand Badie : « L’Ukraine, première guerre de la mondialisation »

Le débat

Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Bertrand Badie rappelle les responsabilités de l’Occident après l’effondrement de l’URSS, analyse les stratégies déployées par les acteurs en présence et esquisse les solutions pour une sortie du conflit.

Lina Sankari

L’économie russe « va retourner vingt ou trente ans en arrière », assurait récemment l’ancien conseiller économique du gouvernement russe Sergeï Gouriev. Selon le professeur des universités à Sciences-Po Paris Bertrand Badie, les menaces d’exclusion de la Russie du système global et les perspectives d’anéantissement économique constituent une nouvelle forme de dissuasion. Auteur des « Puissances mondialisées : repenser la sécurité internationale », Bertrand Badie analyse les grandes lignes de force internationales qui émergent à la faveur de la guerre en Ukraine.

Assiste-t-on, à l’aune de la crise ukrainienne, à la naissance d’une nouvelle ère sur le plan international ?

Il faut se méfier des formules qui frappent l’imagination dans des périodes de troubles. On verra, lorsque la fièvre sera retombée, quelles seront les conséquences d’un événement dont on ne peut qualifier la nature aujourd’hui. Il y a des tendances qui se dégagent. Lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies, est apparue une coupure entre le Nord et le Sud, une sorte de second Bandung, la grande conférence afro-asiatique de 1955 qui cherchait à s’émanciper de la bipolarité imposée. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une bipolarité imposée mais de conflits dénoncés comme étant des querelles internes au monde ancien et dont ils ont peur de devoir payer le plus gros de la facture parce que les conséquences économiques et humanitaires de cette crise seront beaucoup plus fortes là où les souffrances sociales sont les mieux installées. C’est une tendance négligée parce que l’idée que le Sud est une périphérie reste dominante.

La seconde conséquence de ce conflit réside dans la physionomie de l’Europe. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’Europe a réussi en quelques semaines une intégration et une convergence qu’elle n’avait pu atteindre pendant des décennies. Personne ne peut prédire ce que sera l’Europe des 27 à la fin de cette crise. On ne sait si les divisions d’antan ne reprendront pas le dessus. En revanche, pour la première fois depuis 1945, on assiste à une certaine distanciation des États-Unis. L’Otan s’est construite sur l’européanisation des États-Unis, leur installation, pas seulement militaire, sur le continent. Aujourd’hui, si la superpuissance américaine suit les événements, on la sent moins impliquée, et l’Europe a vraiment le sentiment de se retrouver de l’autre côté de l’Atlantique.

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De même, la crise avec la Russie, qui n’a jamais été intégrée dans l’espace européen post-1989, a atteint son paroxysme. Il faudra bien penser un régime de sécurité commun. L’Europe occidentale a misé sur l’absurde en excluant politiquement la Russie de l’espace européen, tout en renforçant ses liens de dépendance économique et énergétique. On a aujourd’hui atteint un point de non-retour, où l’alternative réside soit dans l’exclusion complète – peu probable –, soit dans la définition d’un nouveau dénominateur commun que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe aurait pu porter.

Cette guerre est enfin la première de la mondialisation. À l’aventure militaire totale lancée par le maître du Kremlin, répond un nouveau langage qui ne passe pas par la destruction militaire mais par l’exclusion du système global et les perspectives d’anéantissement économique. C’est une forme de dissuasion presque aussi angoissante que la dissuasion nucléaire. À l’issue de cette guerre, on saura si c’est réellement une voie de résolution des conflits.

Poutine a-t-il misé sur l’émergence d’un nouvel ordre international, favorable à la Russie et à la Chine ?

Je crois qu’il misait d’abord sur la restauration de l’ancien monde. Ce qui est frappant dans sa rhétorique, c’est son aspect passéiste. Les références de Poutine se construisent autour de l’Empire russe jusqu’à son berceau ukrainien qui nous ramène à la fin du XIXe siècle, de l’URSS non pas comme régime mais comme puissance, de la rhétorique d’après 1945 dont est extraite la notion absurde de dénazification et de la guerre froide où le bras de fer réglait le jeu international.

Les Occidentaux ont-ils minimisé l’impact de leurs interventions en Irak et en Libye sur le positionnement de la Russie ?

À la chute du mur de Berlin en 1989, Mikhaïl Gorbatchev déclarait, à Malte devant George Bush, que l’Union soviétique n’avait plus aucun intérêt à concurrencer le monde occidental. Les Occidentaux pensaient entrer dans une ère unipolaire où ils auraient vocation à être les gendarmes du monde, c’est le messianisme des néoconservateurs. Or, toutes leurs interventions ont échoué, sauf peut-être l’opération « Tempête du désert » menée sous mandat des Nations unies.

Ces interventions illimitées dans leur nombre, leur mode opératoire, leur façon de se légitimer ont réveillé les oppositions. Or, la Russie d’Eltsine ne s’était pas constituée dans l’opposition à l’Occident. La marginalisation, l’humiliation récurrente ont fabriqué un revanchard nationaliste inquiet de reconstituer sa puissance. Le danger s’est périodiquement manifesté : prise de l’aéroport de Pristina (en 1999, au lendemain de la guerre du Kosovo – NDLR), Géorgie, Syrie et Crimée. Ce qui nous ramène à cette décision extrêmement brutale de maintien de l’Otan, alors que le pacte de Varsovie a de fait été dissous avec l’effondrement de l’URSS. Ce maintien de l’Otan appelait à la reconstitution d’ennemis soit désignés, soit qui se considéraient comme tels.

Autres acteurs inattendus : les sociétés russe et ukrainienne. Que peut-on en attendre ?

Jamais Poutine ne pouvait imaginer que le paramètre social jouerait dans sa conquête de l’Ukraine. On voit à quel point l’entrée des chars russes en Ukraine ne ressemble en rien à celle des chars soviétiques en Tchécoslovaquie en 1968. Admettons que la puissance de feu finisse par l’emporter, nul ne dit que cette armée pourra se transformer en armée d’occupation sans essuyer des sabotages, des insurrections. Il en va de même avec cette jeune femme qui a brandi une pancarte pacifiste en direct au journal télévisé russe. Les dictateurs ne savent pas compter sur la pression sociale, cela a joué de mauvais tours à Moubarak, Ben Ali, Kadhafi, Blaise Compaoré…

Est-il réaliste d’envisager un statut neutre pour l’Ukraine ?

La solution à esquisser passe par cela, comme par la définition d’un statut pour le Donbass et d’un nouvel ordre de sécurité en Europe. Durant la guerre froide, les États passaient des traités pour garantir la neutralité d’autres pays. Aujourd’hui, les relations internationales ne peuvent plus fonctionner ainsi. On ne peut pas ôter sa souveraineté à un État et ses désirs ou attractions à un peuple. En revanche, on peut trouver une formule qui passe par la redéfinition de la fonction des alliances militaires et singulièrement de l’Otan. Ce n’est pas tant du peuple ukrainien qu’il faut obtenir des engagements mais de l’Otan comme organisation anachronique.

Cette question des garanties de sécurité se pose en Indo-Pacifique, où la stratégie états-unienne de pivot afin de contrer l’influence chinoise est perçue comme une menace par Pékin. Peut-on, au regard de l’expérience avec la Russie, persister dans cette voie ?

Cela montre la fragilité de cette construction à la serpe que constitue l’alliance indo-pacifique, qui recèle le même danger. À l’instar de la Russie, la Chine pourrait se sentir menacée lorsqu’elle verra se concrétiser ce cordon qui va de l’Inde au Japon en passant par l’Australie et le cœur du Pacifique. Le jeu très complexe de la Chine aujourd’hui tient probablement compte du message qu’elle entend adresser aux puissances occidentales. La manière dont les différents États indo-pacifiques ont réagi à la crise ukrainienne montre la fragilité de ce type d’alliances. L’Inde n’a pas voté la résolution condamnant la Russie. Ce qui en fait un allié étrange. Enfin, on comprend tout le danger et la naïveté à concevoir une coopération internationale s’adossant sur le jeu des alliances militaires. La Chine agit principalement par recours à des instruments économiques, les Nouvelles Routes de la soie. Est-il pertinent de répondre à un projet mondialisé par un projet militaire régionalisé ? Est-il raisonnable de se projeter dans un espace géographique qui n’est pas le sien ? C’est valable pour les États-Unis, mais également pour la France, même si Paris a encore des possessions dans le Pacifique. La version moderne de notre sécurité passe-t-elle par un engagement militaire dans un espace difficile à contrôler ? La France est incapable de s’imposer en Méditerranée. Ce n’est pas parce que, sur le papier, le droit de la mer donne un espace maritime dans le Pacifique à la France que l’avenir et le bonheur du peuple français se jouent là-bas.

L’ONU est-elle condamnée à l’impuissance ?

Le vote du Conseil de sécurité a clairement montré – mais est-ce nouveau ? – à quel point les institutions traditionnelles du système onusien sont paralysées par le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et par une définition de la sécurité datée de la guerre froide. Ils ont toujours refusé de se saisir des enjeux nouveaux de sécurité globale comme le climat, l’alimentation et la santé. À l’Assemblée générale, qui n’a pas de pouvoir contraignant, le système onusien joue son rôle de forum. Autre élément qui n’est pas rassurant : l’effacement du secrétaire général. On n’a pratiquement pas entendu Antonio Guterres. Il aurait résolument été mis à l’écart, notamment par la Russie. Pendant la guerre froide, même le Birman U Thant, qui n’avait pas beaucoup d’épaisseur, avait joué un rôle très actif dans la crise des missiles de Cuba. On ne sait pas regarder des institutions telles que le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat aux réfugiés ou l’OMS, qui font le succès ou du moins contiennent l’échec du système onusien. Il faut s’appuyer sur elles. Une fois qu’on aura surmonté la crise ukrainienne, il faudra bien s’occuper de la sécurité alimentaire, de la sécurité sanitaire qui n’a pas avancé malgré les millions de morts depuis 2020, du changement climatique. C’est l’Otan qui s’en occupera ? Vladimir Poutine ? La conquête éventuelle de l’Ukraine fera-t-elle avancer d’un iota ces questions ? On oublie le Yémen, la Syrie, le désastre absolu au Sahel. Qui les prendra en compte ? Les rodomontades de tel ou tel va-t-en guerre occidental ? Ces questions resteront les mêmes, elles seront aggravées par la crise ukrainienne et il faudra bien prendre des initiatives qui répondent à une tout autre grammaire.

Profil

Bertrand Badie est professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po). Depuis sa thèse « Stratégie de la grève. Pour une approche fonctionnaliste du Parti communiste français », il est l’auteur de nombreux ouvrages clés et enrichit l’analyse des relations internationales de la sociologie durkheimienne. Avec Dominique Vidal, il codirige la collection « L’état du monde ».

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : le bilan culturel d’Emmanuel Macron marqué par la crise sanitaire

Sandrine Blanchard Cédric Pietralunga

Publié le 26 mars 2022 à 10h54 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 23h58

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DécryptagesLe président de la République a assuré la survie du secteur durant l’épidémie de Covid-19. Il a injecté des crédits massifs sans pour autant révolutionner la politique culturelle.

Ce n’était pas prévu à son programme, mais cela restera comme l’un des faits d’armes de son quinquennat. Pour préserver le monde de la culture des conséquences du Covid-19, Emmanuel Macron a mis près de 15 milliards d’euros sur la table. Un chiffre affolant, plus de trois fois supérieur au budget annuel du ministère de la culture, mais qui a permis de maintenir les professionnels la tête hors de l’eau. « Le virus nous a obligés, comme la grande majorité des pays, à fermer les lieux culturels durant plusieurs mois. Ce n’était pas de gaieté de cœur. Mais ce qui restera, c’est qu’on a tout fait pour protéger le secteur et l’aider à se relever », veut-on croire à l’Elysée.

De fait, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens durant les deux ans de crise sanitaire. « Année blanche » de dix-huit mois pour les intermittents du spectacle (1,3 milliard d’euros), aides sectorielles au cinéma ou à la musique (1,7 milliard), chômage partiel pour les salariés (1,3 milliard), prêts garantis par l’Etat pour les entreprises (4,2 milliards), plan de relance (2 milliards)… « Tout sera mis en œuvre pour protéger (…), quoi qu’il en coûte », avait promis le chef de l’Etat, le 12 mars 2020, lors de sa première allocution télévisée consacrée au Covid-19. Et ce n’est pas fini : plusieurs dispositifs ont été maintenus pour accompagner le secteur.

Comment le « quoi qu’il en coûte », et les milliards d’euros dépensés depuis un an, ont neutralisé les oppositions politiques

« Pas de casse sociale »

Bien sûr, les professionnels furent parfois véhéments durant la crise, notamment pour dénoncer le classement « non essentiel » de leur secteur. « Cette expression a été mal comprise, car mal expliquée », reconnaît le député (LRM, Bas-Rhin) Bruno Studer, président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Mais ils sont nombreux à admettre l’effort consenti par l’exécutif. « L’Etat a été au rendez-vous des indemnisations. Il n’y a eu de casse sociale ni chez les artistes ni dans les entreprises », concède Pascal Rogard, directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). « On a été fermé trois cents jours en deux ans, cela a été douloureux. Mais, au bout du compte, le gouvernement a assuré la survie des lieux », abonde Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français.

La crise sanitaire aura eu le mérite de démontrer l’importance du régime d’assurance-chômage de l’intermittence pour préserver le secteur culturel

« L’engagement de l’Etat dans le soutien au secteur a été exemplaire, juge également Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles. En Europe, la France a été enviée, saluée. » La crise sanitaire aura notamment eu le mérite de démontrer l’importance du régime d’assurance-chômage de l’intermittence du spectacle pour préserver le secteur culturel. Un signe ne trompe d’ailleurs pas : plus aucun candidat à l’élection présidentielle de 2022 ne réclame la suppression de ce régime longtemps décrié, notamment à droite.

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Le Monde

A quoi on les reconnaît

Depuis que le gouvernement a largement levé l’obligation du masque, que le printemps est là, que les agendas se sont remplis de toutes les festivités décalées depuis deux ans, les personnes testées positives au Covid-19 semblent plus rétives à suivre strictement les protocoles d’isolement. Voilà les nouveaux positifs, ces derniers punis, devenus capables de toute la mauvaise foi possible et des champions d’épidémiologie alternative pour inventer des règles qui les autorisent à ne pas s’appliquer la semaine d’isolement recommandée par la Sécurité sociale.

Au fond d’eux, ils savent bien qu’ils prennent des petits raccourcis avec l’épidémie, mais, depuis mars 2020, ils avaient tout respecté : les gestes barrière, le port du masque dans l’ascenseur, le gel hydroalcoolique en perfusion… Alors, s’ils font un peu n’importe quoi à présent, ils veulent croire que le bon Dieu des virus sera magnanime, eu égard à leurs efforts passés.

Covid-19 : que montrent les courbes de l’épidémie, une semaine après la fin des restrictions ?

Dans ce climat de laisser-­aller général, ils trouveraient vraiment injuste d’avoir à s’appliquer des règles strictes. Finalement, c’était plus simple quand ils avaient un peu peur. Mais leur angoisse de transmettre le virus a diminué avec les beaux jours : ils préfèrent se composer des théories médicales sur mesure en fonction de leurs plans pour la semaine.

Ils ont renoncé à s’isoler complètement, mais pas à se trouver de bonnes raisons de le faire. Ils bâtissent de nouvelles règles à partir des spécificités d’Omicron qu’ils ont théorisées dans les deux heures qui ont suivi leur résultat positif. Quand on leur parle du protocole d’isolement, ils répondent : « Mais ça, ce sont les anciennes consignes, non ? » Ils ont repoussé le moment de se faire tester pour faire démarrer leur isolement plus tard. Ils recalculent la date d’apparition de leurs premiers symptômes jusqu’à ce qu’elle leur permette de ne pas déprogrammer leur samedi soir. Ils veulent bien être confinés sur les heures de boulot mais pas le week-end ; dans la journée, oui, mais pas à l’heure de l’apéro.

Covid-19 : l’OMS juge la levée des mesures de restriction trop « brutale »

Comment ils parlent

« En y réfléchissant, j’avais quelques symptômes la semaine dernière, donc je ne serai plus contagieux pour la soirée de samedi. » « Il est seulement légèrement positif. » « On aérera. » « Enfin, les enfants ne font que des formes légères. » « O.K., j’ai pris le train, mais je n’allais pas rester là-bas, et puis j’avais un masque FFP2. » « Chacun fait selon sa conscience. » « Les tests, il faut les prendre avec des pincettes. » « Les enfants l’ont déjà eu. »

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Le Monde

La guerre en Ukraine accroît les incertitudes sur la croissance française

Les prévisions pour 2022, année qui devait être placée sous le signe du redémarrage post-Covid, sont révisées les unes après les autres. Le moral des chefs d’entreprise décline.

Après un mois de guerre en Ukraine, le vent tourne pour l’économie française. L’accélération de l’inflation, les tensions sur les approvisionnements et, surtout, la terrible incertitude qui pèse sur la suite du conflit sapent le moral des chefs d’entreprise. L’indice du climat des affaires, publié jeudi 24 mars par l’Insee, a reculé de six points à l’issue de l’enquête menée entre le 25 février et le 11 mars. Ce fléchissement se ressent particulièrement dans l’industrie et le commerce de gros, les industriels anticipant une baisse de la production et une hausse de leurs prix de vente.

Les perspectives de croissance pour 2022, qui devait être placée sous le signe du redémarrage post-Covid, sont révisées les unes après les autres. Si Bercy mise toujours sur une hausse du produit intérieur brut de 4 %, le scénario publié cette semaine par les économistes du groupe Société générale voit plutôt la croissance française à 2,7 % cette année, et de 1,6 % en 2023. L’inflation, elle, « avoisinera 4 % en 2022, avant de converger vers 2 % à partir de 2023 », indiquent-ils.

Croissance française : après le rebond de 2021, des interrogations sur 2022

L’institut Rexecode est moins optimiste encore et annonce 2,9 %, tandis que la Banque de France oscille entre deux scénarios (3,4 % de croissance ou 2,8 %), en fonction du prix du baril de pétrole. Loin des 7 % atteints en 2021, qui représentaient une forte reprise après la chute de 8 % en 2020. « Ce n’est pas un effondrement, c’est plutôt une forte érosion » des perspectives, résume Denis Ferrand, directeur général de Rexecode.

Cependant, l’inflation et la guerre en Ukraine vont, tôt ou tard, conduire les consommateurs à réduire leurs dépenses. L’institut Oxford Economics estime que la consommation ne va augmenter que de 3,6 % en 2022, au lieu des 4,5 % initialement prévus. « Non seulement la consommation va souffrir de l’impact direct de l’inflation, mais on va assister de plus à une perte de confiance qui peut avoir des effets sur l’épargne », explique Daniela Ordonez, économiste en chef chez Oxford Economics. « La persistance de l’inflation, qui concerne une gamme de plus en plus large de produits et de services, entamera significativement le pouvoir d’achat en 2022 », confirment les économistes de Société générale.

« Pas de comportement franc de désépargne »

Une étude du Conseil d’analyse économique sur l’épargne (CAE) accumulée pendant la crise sanitaire, publiée mardi 22 mars, est révélatrice : si les ménages les plus modestes ont déjà dépensé leurs économies, sans doute pour faire face à la hausse des prix, les plus aisés continuent d’épargner. « On ne voit toujours pas de comportement franc de désépargne chez les ménages français », note le CAE.

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Le Monde

Le Covid-19 gravé au cœur de Londres : « On voulait aussi un monument qui rappelle à Boris Johnson sa responsabilité »

Pour marquer les esprits, une association de familles de victimes du Covid-19 au Royaume-Uni a transformé depuis un an un mur de Londres en mémorial. Un site en passe de devenir un lieu de mémoire officiel de la pandémie.

« Venez en fin de matinée, on sera là, et il va faire un temps magnifique ! » Fran Hall a donné rendez-vous ce vendredi 18 mars à un endroit très spécial : au National Covid Memorial Wall, le « mémorial national du Covid ». Démarré le 29 mars 2021, il s’étire sur presque 500 mètres en bord de Tamise, sous les fenêtres de Saint-Thomas (le principal hôpital du centre de Londres), juste en face du palais de Westminster.

Gilets rose fluo sur le dos, Fran et une amie sont en train de tendre un fil en haut du mur. « C’est pour accrocher les photos de défunts que nous enverront leurs proches, pour le premier anniversaire du mur, le 29 mars », explique Fran Hall, yeux clairs et voix douce. Quand elles auront fini, elles retourneront aux pots de peinture rouge qu’elles utilisent pour raviver les couleurs des dizaines de milliers de cœurs peints les uns contre les autres sur l’ensemble du mur. Chacun représente une personne disparue : il y en a au moins 150 000 (plus de 185 000 personnes sont mortes avec la mention « coronavirus » sur leur certificat de décès au Royaume-Uni).

Processus de deuil

Tous les vendredis, Fran Hall et une poignée d’autres membres de l’association Covid-19 Bereaved families for justice (« Covid-19, les familles en deuil pour la justice ») se rendent à Londres pour entretenir le mur, ajouter des cœurs (une centaine de personnes meurent encore chaque jour de la maladie), effacer d’éventuels graffitis. Pour ces volontaires, qui ont toutes perdu un proche du coronavirus, la démarche fait partie du processus de deuil.

Le mari de Fran Hall est mort en septembre 2020, à seulement 66 ans. Il a probablement contracté la maladie lors d’un ­rendez-vous à l’hôpital où il était traité pour un cancer de la prostate. Comme bien d’autres Britanniques, cette cheffe d’une entreprise de pompes funèbres du Buckinghamshire n’a pas pu être à ses côtés pour ses derniers instants.

Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

« Etre ici, c’est comme une thérapie par l’art. Il y a quelque chose de méditatif à peindre les cœurs, on a le sentiment de contribuer à empêcher que le souvenir des gens disparaisse. Et parler fait du bien : on vient juste de discuter avec une dame venue de Chester [nord-ouest de l’Angleterre]. Elle a perdu sa mère du coronavirus mais jusqu’à présent, elle n’avait pas eu l’occasion de parler à d’autres personnes ayant perdu des proches », explique Fran Hall.

A l’intérieur de beaucoup de cœurs est écrit un message, comme sur de petites pierres tombales : le nom du défunt, des « miss you dad », « miss you mum », etc. Certains proches ont tiré parti des fentes du mur pour glisser une photo plastifiée ou une fleur. Les premiers mètres du mur sont réservés aux enfants disparus – ils sont plus de 150 dans le pays.

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L'Humanité

Guerre en Ukraine : les principales annonces du sommet de l’OTAN

Actu

Renforcement de la présence militaire états-unienne en Europe, déploiement de groupements tactiques à l’Est du continent et livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine... L’alliance atlantique sort revigorée de sa rencontre jeudi. Ce vendredi, Joe Biden poursuit le marathon diplomatique en Pologne.

Lina Sankari

Les États-Unis signent leur grand retour en Europe. Plus préoccupé, depuis Barack Obama, par la rivalité stratégique avec la Chine, Washington a considérablement renforcé sa présence à la faveur de la guerre en Ukraine. Jeudi, le sommet de l’OTAN a confirmé que 100 000 soldats états-uniens étaient prépositionnés sur le Vieux Continent dont plus de 40 000 sous commandement direct de l’Otan. Entre janvier et mars, 20 000 hommes ont été dépéchés en renfort par Washington, soit une augmentation de 25 %. Un niveau inédit depuis quinze ans. Pour compléter sa stratégie, le président Joe Biden s’appuie sur une Otan revigorée. «L’Otan n’a jamais, jamais été plus unie qu’elle ne l’est aujourd’hui. Poutine obtient exactement le contraire de ce qu’il voulait en envahissant l’Ukraine», s’est ainsi félicité le locataire de la Maison Blanche. Alors qu’il observait jusqu’ici une certaine prudence, veillant à ne pas allumer deux feux en même temps, Joe Biden a également mis en garde la Chine contre tout soutien à Moscou qui pourrait remettre en cause « son avenir économique».

L’alliance atlantique, qui s’est toutefois bien gardée de définir des lignes rouges susceptibles de déclencher une intervention, a annoncé le déploiement de groupements tactiques en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie et la livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine. «Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a expliqué Joe Biden, à l’issue des sommets de l’Otan et du G7 à Bruxelles. Il confirme ainsi les propos d’Emmanuel Macron concernant l’efficacité de «l’ambiguïté stratégique et (de) la discrétion» tactique. Le secrétaire général de l’alliance atlantique, Jens Stoltenberg, dont le mandat a été reconduit jusqu’au 30 septembre 2023, a quant à lui rejeté l’idée d’une zone d’exclusion aérienne:  «Il n’y aura pas de troupes de l’Otan sur le terrain en Ukraine, ni d’avions dans le cielUne zone d’exclusion aérienne, il faut la faire respecter et cela nécessiterait d’attaquer les défenses antiaériennes et d’abattre des appareils russes. Cela provoquerait une guerre entre l’Otan et la Russie.»

Après le triple sommet extraordinaire de l’OTAN, de l’Union européenne et du G7, le marathon diplomatique se poursuit aujourd’hui pour Joe Biden. Ce dernier se rend ce 25 mars dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, en compagnie du président Andrzej Duda. Après une rencontre avec les soldats américains positionnés dans la région, devrait arriver ce soir à Varsovie pour un entretien plus poussé avec son homologue. Après le «sommet pour la démocratie» de l’automne dernier, qui entendait redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires pour contrer la Chine, Joe Biden devrait lancer le deuxième acte symbolique depuis la Pologne en prononçant un discours  «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques», a indiqué la Maison Blanche.

Cette stratégie de blocs est confirmé par la volonté du président américain d’exclure la Russie du G20. Joe Biden a demandé au Groupe des Vingt que l’Ukraine puisse assister aux rencontres bien que classée au 59e rang mondial en 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le Brésil s’est clairement opposé à l’exclusion de la Russie. «Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l’OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu’ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents», a soutenu le ministre des Affaires étrangères Carlos França devant le Sénat, lors d’un débat sur les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une faille dans le bloc de Joe Biden.

joe bidenOtanPologneGuerre en Ukraine
Le Monde

Présidentielle au Brésil : Jair Bolsonaro évoque « une bataille entre le bien et le mal »

La réélection du chef de l’Etat, qui a tenu meeting dimanche à Brasilia, s’annonce difficile. Dans tous les sondages, il est relégué à la deuxième place, loin derrière Lula.

Le Parti libéral (PL) avait vu grand pour le lancement de la pré-candidature de Jair Bolsonaro à un nouveau mandat, dimanche 27 mars. Le nouveau mouvement politique du chef de l’Etat, et le neuvième auquel il adhère depuis le début de sa carrière, avait réservé le plus important palais des congrès d’Amérique latine pour l’évènement, à Brasilia.

Mais en violation flagrante de la loi électorale, qui fixe au 16 août le début de la campagne présidentielle – l’élection se tiendra en octobre –, le PL a dû rebaptiser à la hâte la cérémonie, et faire disparaître des affiches les termes « lancement » et « pré-candidature ».

Les discours annonçaient bien pourtant une campagne électorale et le décor était entièrement dédié « au capitaine du peuple », une formule écrite en lettres géantes sur les écrans. Mais pour ce lancement, il manquait l’enthousiasme, et la foule des militants, qui ne remplissait pas du tout l’immense salle.

Au Brésil, le « contre-coup d’Etat » qui n’a pas eu lieu

Le président n’a pas non plus montré un grand entrain lors de son discours d’une vingtaine de minutes, plus centré sur son bilan et son passé que sur un nouveau mandat. Accompagné des principales figures de son gouvernement, il a promis une nouvelle fois de « donner sa vie pour le Brésil », en ajoutant à de nombreuses reprises « si Dieu le veut ». Avec le vocabulaire militaire qu’il affectionne, il a décrit le combat qu’il va mener comme « une bataille du bien contre le mal. Dans notre Brésil, notre ennemi n’est pas externe, il est interne ».

Une réélection qui s’avère difficile

Sans jamais citer nommément l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva dit Lula, il a attribué à la gauche – l’ennemi interne – tous les maux du pays, en particulier la corruption et la perte des valeurs morales. Il a recyclé des arguments et formules de l’élection de 2018 en répétant que le Brésil connaîtrait le même sort que le Venezuela ou Cuba si le Parti des travailleurs (PT) revenait au pouvoir. Mais sans élever la voix ni soulever l’indignation des militants, comme il parvenait si bien à le faire quatre ans auparavant.

Le lancement de cette campagne, qui n’en était donc pas un, devrait quand même mettre en branle la machine de l’extrême droite pour tenter une réélection qui s’avère difficile. Dans tous les sondages depuis un an, le président est relégué à la deuxième place, loin derrière Lula avec 10 à 15 points de retard.

Le Brésil sombre dans l’extrême pauvreté

Le 24 mars, dans la plus récente enquête d’opinion de l’Institut Datafolha, il a cependant obtenu quatre points de plus qu’en décembre 2021, à 26 % d’intentions de votes, tandis que Lula en perd cinq (de 48 % à 43 %). « Le président a gagné en popularité car il est en réalité déjà en campagne : il voyage, inaugure à tour de bras des infrastructures et surtout utilise au maximum le budget de l’Etat. Avec des nouvelles aides sociales, il a gagné des voix auprès des classes à faible revenu qui votent plutôt pour Lula », considère la sociologue Esther Solano, professeur à l’Université fédérale de Sao Paulo (Unifesp).

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L'Humanité

Thales : à salaires bloqués, sites bloqués

Reportage

Industrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.

Luis Reygada

Élancourt (Yvelines), envoyé spécial.

«Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».

« C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.

Mépris de la direction

Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».

« 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.

Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !

« Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.

Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».

Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. » 

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Le Monde

Guerre en Ukraine : comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

A Varsovie, samedi, le président américain a déclaré que son homologue russe « ne peut pas rester au pouvoir », déclenchant une avalanche de commentaires et de questions, et obligeant ses propres conseillers à préciser à la hâte le sens de ses propos.

Ce devait être l’apothéose d’une visite de deux jours en Pologne, dense et réussie. Le discours prononcé par Joe Biden, samedi 26 mars, au palais royal à Varsovie, avait été poli, soigné, pour en faire une borne dans sa politique étrangère. Cette adresse aux Polonais et aux Européens en général était l’occasion de souligner la cohérence de l’approche américaine face à l’invasion russe en Ukraine : sanctions économiques drastiques contre Moscou, livraisons d’armes, refus d’un engagement militaire direct, unité absolue entre alliés.

Et puis une phrase tomba, improvisée, juste avant que le président américain ne se retire. « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » Ainsi parla Joe Biden de Vladimir Poutine.

En Pologne, Joe Biden salue un pays aux avant-postes du soutien à l’Ukraine

Le président américain venait de parasiter son propre discours, voire sa ligne politique disciplinée depuis octobre 2021 à l’égard de Moscou. Une ligne qui se veut à la fois réaliste –  sur les limitations américaines – et intransigeante, basée sur la pression économique et une cohésion du bloc occidental. Une ligne incarnée par deux hommes, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, qui n’ont encore jamais été pris en défaut de maîtrise oratoire.

Le discours de Varsovie avait été pourtant d’une grande habileté. Joe Biden avait évoqué la longue et âpre lutte en défense de la liberté, touchant son auditoire par des références historiques pertinentes. Il avait dénoncé les mensonges du Kremlin, salué l’extraordinaire mobilisation des Polonais en faveur des réfugiés, assuré de la solidité de l’article 5 de l’OTAN, « obligation sacrée » de solidarité collective en cas de menace contre l’un de ses membres.

« Joe Biden veut consolider l’Europe dans un monde à l’équilibre dangereusement instable »

Mais la phrase fatidique, à peine prononcée, déclencha une avalanche de commentaires et de questions. Les propres conseillers de Joe Biden ont été obligés de préciser à la hâte « ce que le président voulait dire ». Non, ce dernier n’aurait pas rêvé à voix haute d’un changement de régime en Russie. Non, Washington ne venait pas d’adopter, au grand jour, une stratégie de déstabilisation agressive du Kremlin. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région », a-t-on expliqué.

« C’est un boucher »

Dimanche, Antony Blinken cherchait lui aussi à redresser la barre. En déplacement en Israël, il soulignait : « Comme vous nous avez entendus le dire de façon répétée, nous n’avons pas de stratégie de changement de régime en Russie, ni d’ailleurs nulle part ailleurs. Dans ce cas, comme dans tous les cas, c’est au peuple du pays en question de décider. C’est au peuple russe de décider. »

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L'Humanité

Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), près de 4 millions de personnes ont fuit l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,1 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  500 000 en Roumanie, 380 000 en Moldavie et 320 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert .  Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat.  Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
Le Monde

En Ukraine, à défaut de faire la guerre, Odessa fait la chasse aux espions

Da ville portuaire, où parler ukrainien est devenu un signe de patriotisme, les Russes ont longtemps disposé de nombreux relais.

L’artère la plus connue d’Odessa, la rue Deribasovskaya, fait d’ordinaire l’orgueil de ses habitants. Couverte de pavés bien taillés et bordée d’une élégante architecture franco-italienne un peu surannée, elle est aujourd’hui fermée au public et jonchée d’obstacles antichars. Des défenses assez rares dans le reste de la ville.

Des checkpoints en interdisent l’accès, sauf aux habitants attestant d’une résidence, et ferment une zone qualifiée de « sensible » qui mène droit vers la mer. Des Biélorusses montent la garde. Intégrés dans le dispositif de défense d’Odessa, lien vital de l’Ukraine avec la mer Noire, ils incarnent le rôle qu’entend jouer la population de la ville : faire la chasse aux espions à défaut, pour l’instant, de faire la guerre.

Grand port ukrainien, Odessa la russophone redoute une « guerre fratricide »

Boris, en tenue paramilitaire soignée, prend sa tâche à cœur et arbore une arme de poing. Avant de diriger ce groupe d’une vingtaine de personnes, il travaillait dans l’événementiel. Ces acolytes, tous compatriotes à part deux Azerbaïdjanais, soucieux de montrer leur solidarité avec leur pays d’accueil et leur détestation du régime russe, sont habillés en civils. « On montre, dit-il, que l’on peut être Biélorusse et ne pas aimer Poutine ni Loukachenko [le président biélorusse]. Au début, on aidait pour les fortifications puis avec l’armée on s’est mis d’accord pour surveiller cette zone centre. »

Pour prouver leur utilité, il montre les photos de deux hommes arrêtés le 22 mars. « Ils ont donné une adresse dans la zone réservée sans s’y rendre, explique Boris. On les a interceptés à un autre barrage. Ce n’était pas des pros ; en fouillant leur téléphone, on a trouvé des messages pro-Poutine et des échanges avec des Russes leur demandant d’aller prendre des clichés. » La police d’Odessa confirme : « Ils ont photographié des positions de l’armée ; les échanges trouvés sur l’un des téléphones attestent le versement d’argent contre ces informations sur les positions de combat de la garde nationale et de nos forces ».

Si ceux-là étaient des amateurs, d’autres ont pris davantage de précautions. Comme cet homme, selon Boris, « surpris en train de jeter au sol des marqueurs électroniques pour de futures frappes aériennes ». De même, un autre suspect aurait été confondu en présentant un passeport ukrainien censé avoir été délivré il y a plus de dix ans, alors que le document était tout neuf. Une fouille plus serrée a permis de découvrir des pièces le rattachant à la Russie. Selon les autorités d’Odessa, « chaque jour, une à deux personnes sont ainsi arrêtées ».

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Le Monde

L’Eglise orthodoxe russe dans la tourmente

La guerre de Vladimir Poutine, à laquelle le patriarche Kirill a apporté une caution religieuse, provoque des divisions au sein du clergé dans un contexte de concurrence avec l’Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

On ne peut pas faire plus elliptique : « En raison de la situation internationale, le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine (…) n’[a] pas pu assister à la séance. » C’est par cette simple allusion à une « situation internationale » non précisée que le site Internet des relations extérieures du patriarcat de Moscou a expliqué, jeudi 24 mars, l’absence du chef de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine à une réunion, le même jour, dans la capitale russe, du saint-synode de l’Eglise orthodoxe russe, le collège dirigeant dont sont membres les métropolites des Eglises autonomes dépendant du patriarcat de Moscou. Par ses omissions, la formule est significative des répercussions profondes qu’entraîne, pour l’Eglise russe, l’invasion de l’Ukraine sur l’ordre de Vladimir Poutine.

En quelques sermons enflammés prononcés fin février et début mars, le patriarche Kirill, le chef de l’Eglise russe, a apporté une caution religieuse à l’offensive militaire, dotée, selon lui, d’une dimension « métaphysique » et livrée contre « les forces du mal » qui s’opposent à l’unité du peuple et de l’Eglise russes.

Guerre en Ukraine : le chef de l’Eglise orthodoxe russe sous la pression des catholiques et des protestants

Au début de la guerre, quelques protestations se sont exprimées dans son clergé contre cet enrôlement. Depuis quinze jours, en revanche, un certain attentisme accompagne le flottement perceptible dans l’avancée russe sur le terrain.

Mais des contrecoups sont inévitables pour cette Eglise qui, « sous l’impulsion notamment du patriarche, avait gagné de plus en plus d’influence dans le monde orthodoxe, qui était désormais aussi bien implantée en Europe occidentale, au sein de la diaspora russe, et qui risque de perdre de cette influence avec ce soutien à la guerre », explique Kathy Jeanne Rousselet, directrice de recherche à Sciences Po et spécialiste de la Russie.

L’Eglise orthodoxe d’Ukraine s’est émancipée

Cette guerre intervient alors que la position de Kirill, étroitement liée au pouvoir de Vladimir Poutine, avait perdu de son lustre auprès du président russe. Il pâtissait du grave revers ecclésial intervenu après l’annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, en 2014.

En 2019, l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, concurrente depuis les années 1990 de l’Eglise ukrainienne du patriarcat de Moscou, avait obtenu que le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, le primus inter pares des quatorze chefs d’Eglises orthodoxes canoniques, lui accorde l’autocéphalie (soit l’indépendance vis-à-vis de Moscou).

« L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

C’était un coup d’autant plus dur pour Kirill que l’Ukraine est historiquement le berceau du christianisme slave, qu’elle compte pour environ un tiers des paroisses du patriarcat de Moscou et que « le nombre de pratiquants y est beaucoup plus important qu’en Russie », indique Kathy Jeanne Rousselet. « Kirill était profondément contre l’annexion de la Crimée, poursuit l’universitaire. Il savait que cela allait créer des tensions au sein de son Eglise. D’ailleurs, il était absent de la cérémonie officielle de signature de l’acte d’annexion. » Cela n’a pas suffi à prévenir cet échec.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : ces dirigeants européens qui quittent à regret les conseils d’administration des groupes russes

D’anciens présidents ou chefs de gouvernement, comme Nicolas Sarkozy, François Fillon ou l’Italien Matteo Renzi, ont travaillé pour de grandes institutions russes. Un des vecteurs de l’influence de Moscou en Europe.

Nicolas Sarkozy, lui, a démissionné avant que la guerre n’éclate. L’ancien chef de l’Etat occupait alors les fonctions de conseiller spécial et de président du comité de conseil stratégique auprès du conseil d’administration de Reso-Garantia, l’une des principales sociétés d’assurances en Russie. « Depuis l’automne 2021, il n’a plus aucun mandat », précise sa porte-parole.

L’ancien président de la République faisait face, dans le pays, à d’autres difficultés. Quelques mois plus tôt, en janvier 2021, le site Mediapart avait révélé l’ouverture d’une enquête préliminaire du Parquet national financier pour des chefs de « trafic d’influence » et de « blanchiment de crime ou de délit » au sujet d’un contrat de conseil à 3 millions d’euros passé par M. Sarkozy avec Reso-Garantia. Une compagnie contrôlée par deux oligarques, les frères russo-arméniens Sergey et Nikolay Sarkisov, et dans laquelle l’assureur français Axa détient une participation de 38,6 %.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les opinions publiques européennes découvrent la multitude d’anciennes personnalités politiques et économiques de premier plan qui officiaient, ces dernières années, pour de grandes entreprises russes. Parmi eux, outre Nicolas Sarkozy, les Français François Fillon et Dominique Strauss-Kahn, mais aussi les anciens chefs de gouvernement, italien, Matteo Renzi, finlandais, Esko Aho et Paavo Lipponen, allemand, Gerhard Schröder, et autrichiens, Christian Kern et Wolfgang Schüssel. Ou encore Maurice Leroy, ministre de la ville du gouvernement François Fillon, les Britanniques Gregory Barker (ancien ministre de l’énergie) et George Osborne (ex-chancelier de l’Echiquier), ou Karin Kneissl, nommée par l’extrême droite à la tête de la diplomatie autrichienne en 2017.

Fillon poussé à la démission

Plus d’un mois après le début du conflit, quelques-uns s’accrochent encore à leurs mandats, à l’image de l’ex-chancelier Gerhard Schröder, président du conseil d’administration de Rosneft, premier groupe pétrolier russe, et du comité d’actionnaires de Nord Stream 2, le gazoduc russo-allemand suspendu depuis l’invasion russe de l’Ukraine. La majorité de ces personnalités a toutefois démissionné, souvent à reculons, sous la pression de l’opinion ou en raison des sanctions économiques contre Moscou.

Gerhard Schröder, l’« ami privé » de Vladimir Poutine, plus isolé que jamais

François Fillon occupait de fraîche date deux mandats auprès de grandes sociétés russes lorsque Vladimir Poutine a déclenché la guerre, le 24 février. Il a d’abord intégré le conseil d’administration de Zarubezhneft (détenue par l’Etat russe), une société spécialisée dans le développement et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures, en juin 2021. Puis, en décembre 2021, il a obtenu un siège d’administrateur auprès du géant de la pétrochimie Sibur, contrôlé notamment par Leonid Mikhelson, l’un des hommes les plus riches de Russie, et par un proche du président Vladimir Poutine, Guennadi Timtchenko, visé par de récentes sanctions du Royaume-Uni.

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L'Humanité

Les occasions de rire sont rares

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Patrick Dray anime la troupe des Absurdistes, qui porte bien son nom. Il met en scène Je veux voir Mioussov (1), pièce de Valentin Kataïev (1897-1986), écrivain soviétique né à Odessa, mort à Moscou. Une comédie burlesque de haut vol, créée en France par Jacques Fabbri en 1965. Voilà une intrigue échevelée à fond satirique, destinée à de joyeux brûleurs de planches qui n’ont pas froid aux yeux. C’est le cas ici. Patrick Dray en tête, dans le rôle de Mioussov, l’introuvable omniprésent, la distribution (Nina Batlaj, Antoine Cafano, Christophe Leduc, Nathan Lefèvre, Mathilde Lejeune, Florence Paris, Camille Remy) témoigne du jus et de la verve indispensables à ce théâtre de boulevard au temps des kolkhozes. Jeu clownesque, bondissant, excessif à juste titre, pour jongler vite de quiproquos en bévues. Par-dessus tout, une naïveté de bon aloi, matinée de malice, pour signifier des personnages hauts en couleur ; une héroïne de l’agriculture, une amoureuse à tout-va, un toubib adepte des électrochocs, un marin de retour de l’Arctique, un type qui veut acheter de la peinture, des histoires de cocus qui ne le sont pas…

On saute du coq à l’âne avec Foi d’animal ! , récital de fables choisies de Jean de La Fontaine. C’était présenté, dimanche et lundi dernier à Bagnolet, dans l’atelier du rez-de-chaussée de la maison des comédiens-amis que sont François Chattot et Martine Schambacher. Nous étions une trentaine à ne pas cacher notre joie devant ce cabaret animalier, conçu et interprété par Camille Granville et Michel Froehly. Elle, debout au micro, devant un pupitre, récite, chante et mime les situations, en mettant un grain de sel d’aujourd’hui entre chaque fable, qu’elle distille avec art, en toute liberté débridée sous contrôle. Il y en a vingt et une, des plus connues, la Cigale et la Fourmi, jusqu’aux plus secrètes telle la Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion. Lui, il pince sans rire les cordes de sa guitare électrique, en tire des miaulements, des bêlements, des braiements, des rugissements, des chants d’oiseaux… L’alexandrin du vieux maître rusé s’entend swingué, criblé de riffs. Au fond du bestiaire, l’homme est en jeu. On n’est pas des bêtes, mais faut voir malgré tout. C’était en avant-première, même si le spectacle a déjà été vu, en septembre 2021, dans le cadre du festival Le Rond-Point dans le jardin. On souhaite que des programmateurs, mammifères lents et timorés, sortent enfin du bois. Foi d’animal !

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
Le Monde

Afghanistan : les talibans interdisent aux femmes non accompagnées d’un parent masculin de prendre l’avion

Cette nouvelle restriction imposée aux Afghanes survient quelques jours après la décision des talibans de fermer les écoles secondaires pour filles, juste après leur réouverture.

Les talibans ont ordonné aux compagnies aériennes en Afghanistan de refuser d’embarquer des femmes si elles ne sont pas accompagnées d’un homme de leur famille pour voyager, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de compagnies aériennes afghanes.

Deux responsables des compagnies Ariana Afghan Airlines et Kam Air ont dit, dimanche 27 mars soir à l’AFP, avoir reçu l’ordre des talibans de ne plus délivrer de billets aux femmes qui ne seraient pas accompagnées d’un homme de leur famille pour leur voyage.

La décision a été prise à l’issue d’une réunion en milieu de semaine entre des représentants des talibans, de ces deux compagnies aériennes et des autorités de l’immigration de l’aéroport de Kaboul.

Une lettre envoyée par un haut responsable d’Ariana Afghan Airlines au personnel de la compagnie aérienne, et dont l’AFP a obtenu copie, confirme ces nouvelles instructions qui s’appliquent à tous les vols.

Guerre en Ukraine : « Aux Etats-Unis, le syndrome de l’Irak et celui de l’Afghanistan ne se sont pas dissipés »

Limitation des voyages

« Aucune femme n’est autorisée à voler sur des vols intérieurs ou internationaux sans un parent masculin », précise la lettre. Deux agents de voyages contactés par l’AFP ont également confirmé avoir cessé de délivrer des billets aux femmes voulant voyager seules.

« Certaines femmes qui voyageaient sans un parent de sexe masculin n’ont pas été autorisées à embarquer sur un vol Kam Air de Kaboul à Islamabad vendredi », a déclaré à l’AFP une passagère qui se trouvait sur ce vol.

Une femme afghane disposant d’un passeport américain n’a pas non plus été autorisée à embarquer sur un vol pour Dubaï vendredi, a fait savoir une autre source.

A la fin de décembre, les fondamentalistes talibans avaient déjà interdit aux femmes afghanes d’effectuer des voyages de plus de 72 kilomètres dans le pays si elles n’étaient pas accompagnées par un membre proche de la famille.

Une séparation également dans les parcs publics

Cette nouvelle restriction imposée aux Afghanes survient quelques jours après la décision des talibans de fermer les écoles secondaires pour filles, juste après leur réouverture, qui avait pourtant été annoncée de longue date.

En Afghanistan, collégiennes et lycéennes privées d’enseignement par les talibans

Dimanche, le ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice a, par ailleurs, ordonné la séparation des femmes et des hommes dans les parcs publics de Kaboul, en instaurant des jours de visites pour chaque sexe. Les mercredis, jeudis, vendredis et samedis sont désormais réservés aux hommes et les dimanches, lundis et mardis aux femmes, a-t-il précisé.

Depuis leur arrivée au pouvoir il y a sept mois, les talibans ne cessent d’imposer des restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s’habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville et désormais pour prendre l’avion. Ils ont aussi arrêté et détenu des militantes – certaines pendant plusieurs semaines – qui avaient manifesté pour les droits des femmes.

« A quoi ça sert d’aller à l’école si tu ne peux pas travailler ? » : confidences de femmes afghanes dans un salon de beauté, à Kandahar

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Du « zéro éolienne » au « 100 % renouvelable », le grand écart entre candidats à la présidentielle

Le sujet des énergies renouvelables, indispensables à l’atteinte des objectifs climatiques de la France, continue de diviser les prétendants à l’Elysée.

Il y a ceux qui veulent les voir disparaître des paysages, et ceux pour qui elles incarnent le pilier du futur système énergétique de la France. Concernant les éoliennes, et plus largement l’essor des énergies renouvelables, les positions des candidats à la présidentielle balaient un éventail très large, du « zéro nouvelle implantation » au « 100 % renouvelable ». Avec, comme corollaire, un clivage net entre partisans d’une relance du programme nucléaire et défenseurs d’une sortie de l’atome.

Dès la campagne pour les régionales de juin 2021, la question énergétique a occupé une part non négligeable du débat public. « On peut regretter que le sujet du climat n’ait pas été davantage traité mais celui de l’énergie est plus présent qu’il y a cinq ans, observe Alexandre Roesch, le délégué général du Syndicat des énergies renouvelables. Il y a sans doute une compréhension un peu plus grande du fait que nous avons des décisions importantes à prendre pour l’avenir. »

Présidentielle 2022 : le climat, ligne de clivage entre les candidats

Discours et programmes se concentrent toutefois souvent sur la production d’électricité, bien plus que sur les enjeux liés au secteur de la chaleur ou de la consommation. « Le débat reste pauvre. On a, par exemple, encore l’impression qu’on peut penser la production indépendamment de la consommation, observe Alexis Monteil-Gutel, responsable de projet énergies renouvelables au sein du CLER - Réseau pour la transition énergétique. La campagne a du mal à aborder le fond des questions et l’ensemble des sujets. »

Les éoliennes, cheval de bataille de Zemmour et Le Pen

S’il est un thème qui n’a pas été négligé, c’est celui des éoliennes. Les deux candidats d’extrême droite en ont fait un cheval de bataille : Eric Zemmour et Marine Le Pen promettent de mettre un terme à tous les projets, terrestres et en mer. « On laisse tomber les éoliennes, on arrête toutes les éoliennes, parce que c’est une catastrophe, parce que ça enlaidit le paysage français, parce que c’est une énergie intermittente », a expliqué le président de Reconquête ! sur Twitch, le 1er février. « Tous les projets éoliens en cours et les subventions seront stoppés, a aussi affirmé la candidate du Rassemblement national lors d’une conférence de presse, le 14 février. Les machines seront progressivement démantelées à la charge des industriels. »

Ces propositions ne s’appuient pourtant sur aucun scénario de transition énergétique actuellement dessiné. Selon les projections des experts, il est impossible de respecter les engagements climatiques de la France et de garantir son approvisionnement électrique en se passant d’une source d’énergie renouvelable. Lors de la préparation de son rapport de référence sur les mix électriques, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a exclu une option sans éolien et solaire, demandée lors de la phase de consultation, parce qu’elle ne permettait pas de remplir ces deux conditions. Selon RTE, un moratoire sur les renouvelables conduirait la France à « manquer d’électricité bas carbone pour couvrir les besoins au-delà de l’horizon 2030-2035 ».

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Le Monde

Au Cambodge, une nouvelle génération de défenseurs de l’environnement se mobilise

Brice Pedroletti (Phnom Penh, envoyé spécial)

Publié hier à 01h36

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ReportageMalgré les intimidations dont sont victimes les militants, les vocations d’écologistes fleurissent dans ce pays grignoté par la déforestation et la bétonisation des terres.

C’était un lac de 30 hectares, que gorgeaient à la saison des pluies les eaux du Tonlé Sap. C’est désormais un chantier qui s’étend à perte de vue, où plusieurs centaines de camions se suivent, remplissant leur benne à ras bord de terre ocre pour aller la déverser à l’extrémité du site. Situé à la périphérie nord-ouest de Phnom Penh, le lac Tamouk, l’un des derniers qui subsistaient dans la capitale cambodgienne, a été promis au développement urbain par une succession de décrets, qui ont accordé les portions asséchées à des ministères autorisés à les revendre, ainsi qu’à des « okhnas », les oligarques khmers, proches du pouvoir.

Pour avoir appelé à sa sauvegarde, trois jeunes écologistes du mouvement Mother Nature ont été arrêtés, le 3 septembre 2020 : l’une des militantes devait marcher, toute de blanc vêtu, jusqu’à la résidence du premier ministre Hun Sen, à 11 heures du matin, et demander une audience, tandis que sa camarade la filmait. Le lac, selon les écologistes, joue un rôle de régulateur des inondations. A 8 heures du matin, des hommes en civil ont foncé sur les deux jeunes femmes d’à peine 20 ans, alors qu’elles venaient de quitter leur domicile, tandis qu’une autre équipe surgissait dans le local qui sert de bureau à Thun Ratha – qui, à 29 ans, est l’un des « vétérans » de l’équipe – au prétexte qu’il faisait fonctionner un « studio vidéo illégal ». Mother Nature s’était autodissoute en tant qu’organisation non gouvernementale, en 2017, en raison de la répression, d’où sa transformation en « mouvement ».

Les trois écologistes furent condamnés pour « incitation » au trouble à l’ordre public à vingt mois de prison. Quelques mois plus tard, trois autres militants de Mother Nature, cueillis au bord du Mékong alors qu’ils faisaient des prélèvements d’eau, les rejoignirent dans les geôles de Phnom Penh.

Comment la Chine accroît son emprise sur le Cambodge

Ils sont sortis de prison un peu plus tôt que prévu, en novembre 2021, après une amnistie qui a permis la libération d’une vingtaine de membres de l’opposition et de militants des droits de l’homme arrêtés depuis 2017, dans le but de neutraliser toute opposition politique. Ce baptême du feu de quatorze mois n’en fut pas moins une rude épreuve. « Au début, on était 160 dans une cellule, il n’y avait que deux toilettes, c’était très sale », raconte Phun Keorasmey, l’une des deux jeunes filles arrêtées. Elle avait rejoint Mother Nature six mois plus tôt. Li Chandiravuth, un étudiant en droit, aidait le mouvement sur des questions juridiques, quand l’arrestation des trois premiers l’a poussé à prendre le relais. Leur engagement leur a valu un prix collectif de la part de l’ONG irlandaise Front Line Defenders en 2021.

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Le Monde

« Cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats » : les jeunes de nouveau dans la rue pour le climat

Audrey Garric

Publié le 25 mars 2022 à 21h49 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 12h32

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ReportagePlusieurs milliers de lycéens et d’étudiants ont défilé à Paris, selon les organisateurs, lors d’une journée internationale de grève à l’appel du mouvement de Greta Thunberg, Fridays for Future.

Comme à leur habitude, les jeunes manifestants pour le climat ont noyé leur souci dans la fantaisie et l’ironie. « Maman, je sèche comme la planète », « les degrés en plus, c’est mieux en bouteille » : des milliers de lycéens et d’étudiants ont sorti leurs pancartes dans une cinquantaine de villes en France, vendredi 25 mars, afin de dénoncer un gouvernement qui « choisit d’accentuer les désastres écologiques et sociaux » et demander « une société durable et juste pour tous ».

Ils défilaient lors d’une journée de grève internationale pour le climat, à l’appel de Fridays for Future, le mouvement lancé par la militante suédoise Greta Thunberg. Une première depuis un an dans le pays – la grève sera poursuivie samedi.

« C’est effrayant de se dire que c’est maintenant ou jamais si l’on veut éviter les pires catastrophes climatiques, mais que l’on ne fait rien », déplore Garance Bussy, 18 ans, dans le cortège parisien, qui a réuni 7 000 personnes, selon les organisateurs. « Surtout après le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] de février », décrivant les conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud, mais « dont personne n’a parlé », abonde sa camarade Léopoldine Louis. Dans les bras de ces étudiantes en médiation culturelle à la Sorbonne, une pancarte représente le Titanic avec l’inscription : « Jack, il est où l’iceberg ? »

le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud

Il y a alors urgence, pour ces jeunes, à remettre au centre du débat le climat, éclipsé par deux ans de pandémie, une élection présidentielle centrée sur les questions de sécurité et, désormais, la guerre en Ukraine.

Tous appellent les politiques à sortir de l’« inaction ». « C’est pire que ça. Emmanuel Macron ne fait pas rien, il aggrave les choses, juge, de son côté, Marie Chureau, 20 ans, en licence de droit franco-allemand à Paris Nanterre et l’une des membres de Youth for Climate, qui organise les marches en France. On continue à multiplier les projets climaticides alors qu’il reste moins de dix ans si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. » Illustration de l’une de ces « bombes climatiques », le projet d’oléoduc géant Eacop, de TotalEnergies, entre l’Ouganda et la Tanzanie, que dénonçait un groupe de jeunes manifestants, vêtus de combinaisons rouges affichant « Climate killers ».

« Plus aucune certitude sur l’avenir »

Si les manifestants se désespèrent du bilan, jugé très maigre, du quinquennat en matière d’environnement, ils n’ont également guère d’espoir pour le suivant, à quelques jours de l’élection présidentielle.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats

Du « tout renouvelable » à la mise à l’arrêt de la filière éolienne, la question de l’avenir du système électrique occupe une place importante dans les débats.

Cette fois encore, l’enjeu majeur des crises climatiques et de la biodiversité aura été réduit à la portion congrue dans la campagne présidentielle, au grand regret d’associations, de scientifiques, mais aussi d’une part croissante des citoyens. A une exception près : le sujet de l’énergie occupe depuis des mois une place importante dans les débats et figure en bonne place dans les programmes. Les discussions sur l’avenir de la politique énergétique se sont structurées autour du nucléaire, qui fournit encore aujourd’hui près de 70 % de l’électricité du pays.

Une ligne de fracture très nette se dégage. D’un côté, les partisans d’une relance de la filière nucléaire font valoir que cette source d’énergie bas carbone et pilotable est indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique. De l’autre, ses détracteurs mettent notamment en avant des enjeux de sûreté et de gestion des déchets et souhaitent sortir progressivement de l’atome. En toute fin de mandat, le président Emmanuel Macron a clarifié sa position en annonçant vouloir lancer la construction de six réacteurs EPR et étudier la possibilité d’en construire huit autres par la suite. Cinq ans plus tôt, le président insistait sur la nécessité de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique, et la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), décidée par son prédécesseur François Hollande, a été mise en œuvre en 2020.

La gauche veut de l’éolien

Comme Emmanuel Macron, d’autres candidats à droite (Valérie Pécresse), à l’extrême droite (Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan), au centre (Jean Lassalle) mais aussi à gauche (Fabien Roussel) ont pris position pour la construction de nouveaux réacteurs, alors que le plus récent en activité en France a été mis en service il y a plus de vingt ans.

A gauche au contraire, la majorité des candidats (Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Philippe Poutou) défendent toujours une sortie du nucléaire, qu’ils veulent pour la plupart progressive, à l’horizon 2045 ou 2050, au fur et à mesure que les réacteurs du parc actuel devront être mis à l’arrêt pour des raisons liées à leur vieillissement.

Les candidats d’extrême droite n’expliquent pas comment ils parviendront à garantir la sécurité d’approvisionnement de la France en se privant de l’éolien et du solaire

Corollaire de ce souhait d’abandonner l’atome, ces quatre candidats défendent un scénario de production d’électricité 100 % renouvelable d’ici à 2050 et plaident donc pour un développement massif de l’éolien et du solaire. Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Fabien Roussel prônent un mix basé à la fois sur le nucléaire et les énergies renouvelables, quand les candidats d’extrême droite entendent mettre à l’arrêt la filière éolienne, voire démanteler les parcs existants, et ne pousser qu’avec parcimonie le solaire. Ces derniers n’expliquent pas comment ils parviendront à garantir la sécurité d’approvisionnement et l’atteinte des objectifs climatiques de la France en se privant de ces sources d’énergie.

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Le Monde

L’exemple inquiétant de Lufthansa

Tribune. Le secteur aérien, fortement impacté par les restrictions liées à la crise sanitaire, reprend peu à peu du service, et ce, malgré un contexte géopolitique tendu. Au premier trimestre 2022, en Europe, on compte 84,5 millions de passagers, soit 54 % de moins qu’en 2019. Or, dans le contexte de cette reprise et en amont de la saison estivale qui approche, plusieurs signaux peuvent inquiéter sur les droits accordés aux passagers aériens.

Les droits des passagers aériens ne sont pas un nouveau sujet. Depuis bientôt vingt ans, ils font l’objet de débats, et sont régis notamment par le règlement CE n° 261/2004, qui donne droit à une indemnisation pour un retard de plus de trois heures, pour un refus d’embarquement ou pour une annulation de vol, au départ et/ou à destination d’un aéroport de l’Union européenne.

Depuis 2013, 112 millions de voyageurs aériens ont été éligibles à une indemnisation : ils étaient plus de 8 millions en 2019, 10 millions en 2017, 6 millions en 2015… Le ratio de passagers éligibles se maintient depuis la mise en place de la réglementation.

Mais, depuis deux années, la crise sanitaire a rebattu les cartes : les compagnies aériennes sont de plus en plus rares à respecter la réglementation en vigueur, se cachant derrière des difficultés financières. Ce qui était hier une politique propre aux compagnies low cost est aujourd’hui repris comme modèle de fonctionnement par les plus grands transporteurs européens.

La compagnie Lufthansa est le parfait exemple du chemin inquiétant que peuvent prendre les compagnies pour abuser les passagers. Depuis mars 2020, elle a d’abord introduit une nouvelle politique qui rend plus compliquées les revendications des droits des passagers affectés, puis a laissé 72 % des demandes sans réponse, sur la période du 1er mars 2020 au 31 octobre 2021, selon les statistiques d’AirHelp.

Retard d’avion : jusqu’à quand peut-on réclamer une compensation ?

Aujourd’hui, les passagers de Lufthansa – qui cherchent de l’aide auprès d’organisations telles que AirHelp, n’ayant pu obtenir gain de cause par eux-mêmes – ne peuvent plus soumettre leurs demandes d’indemnisation sous forme numérique et doivent supporter une lourde charge administrative, la compagnie aérienne n’acceptant plus que les demandes signées à la main et envoyées par courrier.

Des avoirs au lieu des remboursements

Enfin, cette régression des droits touche aussi les remboursements de billets. En effet, depuis mai 2020, la Commission européenne permet aux compagnies de proposer des avoirs au lieu des remboursements, alors que l’article 8 du règlement n° 261 indiquait que, en cas d’annulation, le remboursement du billet devait se faire, sous sept jours.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : le nucléaire est-il dangereux ?

vidéo De Tchernobyl à Fukushima, les accidents nucléaires ont marqué la mémoire collective. Mais cette source d’énergie, certes dangereuse, n’est pas la plus meurtrière.

Les accidents nucléaires de Fukushima et Tchernobyl ont durablement marqué les esprits au cours des trois dernières décennies. A ces catastrophes humaines s’ajoutent des questionnements sur la gestion des déchets radioactifs. Pourtant, à l’heure actuelle, le nucléaire est une des sources d’énergie les moins meurtrières. A production énergétique équivalente, il est 351 fois moins meurtrier que le charbon, 40 fois moins que le gaz et à peine deux fois plus que l’éolien, selon l’estimation d’Our World in Data élaborée à partir d’une étude parue dans The Lancet, et une autre dans le Journal of Cleaner Production.

Pour évaluer correctement le nucléaire, il faut donc prendre en compte ses dangers, la façon dont ses risques sont gérés, mais aussi les bénéfices de cette énergie bas carbone dans la lutte contre le réchauffement climatique.

L’énergie nucléaire est-elle devenue incontournable ?

Sources :

Sur le nombre de morts de Tchernobyl :

Sur le nombre de morts de Fukushima :

Autres sources :

Nicolas Benoît(Rédacteur vidéo pigiste au service vidéo du Monde), Adrien Vande Casteele, Marceau Bretonnier et Adrien Sahli

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Le Monde

Earth Hour, une heure dans le noir pour la planète

Publié hier à 12h28, mis à jour hier à 18h26

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FactuelL’Heure de la Terre, organisée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), a lieu chaque année depuis 2007. Cet événement encourage les particuliers, les communautés et les entreprises à éteindre les lumières électriques non essentielles, pendant une heure, de 20 h 30 à 21 h 30, un jour précis vers la fin du mois de mars, en signe d’engagement pour la planète. Ce 26 mars, les lumières se sont éteintes à de nombreux endroits de la planète.

Le Monde

Au menu lundi 28 mars

Un direct quotidien. A quatorze jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

  • Après un week-end marqué par les deux grands meetings de Jean-Luc Mélenchon et d’Eric Zemmour, Emmanuel Macron se déplace à Dijon, sur les terres de la gauche socialiste, à la rencontre de lycéens. Il a fait de l’éducation l’un de ses axes prioritaires d’un éventuel second mandat.
  • Avec le début de la campagne officielle lundi, les douze candidats sont tenus de respecter de nouvelles règles. Chacun dispose notamment du même temps d’antenne dans les médias. Un tri pas toujours facile, alors que le chef de l’Etat est sur le devant de la scène en tant que président en exercice de l’Union européenne et à cause du conflit en Ukraine. Lundi commence aussi l’époque des clips de campagne sur les radios et télévisions, ainsi que des professions de foi dans les boîtes aux lettres.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels de la campagne

L'Humanité

Le monde est fou, mais nous sommes le monde

Chronique

Barbara Cassin

Constantin Sigov écrit sous les bombes que le printemps est irréfutable. Les boules d’épineux roulent aussi dans la pampa de manière irréfutable. Le monde est inarrêtable et il s’avère étranger. Le monde est maintenant devenu, escalade après escalade, un étranger inarrêtable. C’est une définition de la guerre.

Le monde est fou, mais nous sommes le monde.

Pourtant, voir la lumière et parler à quelqu’un aura toujours été ma définition du bonheur. Comment un bonheur si simple peut-il causer cela, d’une manière ou d’une autre le causer, être compatible ?

Je comprends de temps en temps aujourd’hui de bien petites choses, vraies ou fausses : par exemple que Macron tient Poutine au bout du fil tout comme le spécialiste de la brigade antiterroriste n’arrête pas de parler à Coulibaly dans l’Hyper Cacher, non tant pour savoir où il en est, épier la faille, que pour le garder humain. Garder humain. Rester humain. Est-il possible qu’il soit trop tard ?

Ma génération, née après la guerre et active activiste en 68, n’a pas connu « la guerre ». Il y a bien eu des guerres, mais c’était de la barbarie venue d’ailleurs, même Alep, Grozny, Sarajevo, etc. – si bien qu’on peut oser dire : etc. Ce furent des injustices, des horreurs, physiques et morales, à partager pour s’indigner ensemble, un peu comme les excisions, les mariées de 8 ans, atrocités impensables mais lointaines, que l’on peut tenir à distance, des noms et des choses qui ne nous arrivent pas directement. On pouvait le croire, on l’a cru.

L’accueil que nous faisons aux Ukrainiens est réjouissant, Dieu soit loué si j’ose dire. Réjouissant et, bien sûr, honteux par rapport à celui que nous réservons aux « migrants » ordinaires. C’est que, Zelensky le dit et nous le sentons, même sans penser stratégie et menace pour l’Europe, eux sont nous, ici et maintenant nous, non pas des humains comme moi, mais immédiatement des moi.

Ceux qui ne l’ont pas connue et croyaient ne jamais la connaître se demandent ce qu’est la guerre. Une réponse m’est venue : c’est la mort indistincte.

Avec des identités seulement fortuites. Une femme enceinte qu’on voit évacuée sur un brancard avec son gros ventre prête à accoucher. Elle n’a pas de nom, on ne sait qui la pleure. Ça frappe ça meurt comme dans un tsunami, une fente de la terre, une catastrophe naturelle, on peut seulement compter – et même pas tout de suite, on le saura un jour si on revoit le jour.

Mais cette catastrophe naturelle, c’est nous, les hommes, qui la causons. La guerre et le changement climatique, je mélange tout et les philosophes comme les historiens comme les politiques auront raison de hurler. Nous humains, nous voilà coupables et victimes, avec des coupables et des victimes à distinguer certes, mais humains tous : nous sommes aussi inarrêtables que les boules d’épineux que le vent fait tournoyer. Nous-qui-nous-? savons et n’arrêtons pas. Nous produisons un monde que nous ne savons pas arrêter.

La guerre, c’est la honte plus l’impuissance. C’est la mort indistincte.

Le courage, ce serait d’être quelqu’un face à la mort indistincte ?

la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine
Le Monde

Présidentielle 2022 : pourquoi Marine Le Pen prend l’avantage à l’extrême droite

La candidate du Rassemblement national a clairement pris le dessus sur son rival Eric Zemmour, d’après la huitième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ».

En octobre 2021, alors qu’il fait encore planer le doute sur sa candidature, Eric Zemmour réalise une percée fulgurante dans les enquêtes d’intentions de vote, passant rapidement de 8 % à 16 % et faisant jeu égal avec Marine Le Pen. Le 30 novembre, il se déclare officiellement candidat et, malgré une légère érosion en janvier, maintient toujours sous pression la candidate du Rassemblement national (RN), qui reprend l’avantage en février mais ne le distance que de 1 ou 2 points. Depuis fin février, en revanche, la baisse est continue et cette fois-ci, Mme Le Pen semble bien avoir repris le leadership : 17,5 % d’intentions de vote en sa faveur, contre 11,5 %. Que s’est-il passé ?

Il faut tout d’abord bien comprendre que c’est très massivement entre Mme Le Pen et M. Zemmour que se jouent les porosités, et non pas entre ce dernier et Valérie Pécresse. En décembre 2021, 52 % des électeurs de François Fillon de 2017 déclaraient vouloir voter pour Valérie Pécresse, 24 % pour Emmanuel Macron, 17 % pour Eric Zemmour. Aujourd’hui, ces électeurs sont 36 % seulement à choisir la candidate LR (– 16 points) et 35 % M. Macron (+ 9 points). S’agissant d’Eric Zemmour, le chiffre est quasi stable : 17 % en décembre, 16 % aujourd’hui. Le candidat d’extrême droite capte donc une partie certes non négligeable de l’électorat de Fillon, mais son effraction majeure se fait ailleurs, principalement dans le nid de Marine Le Pen : en décembre, celle-ci ne mobilisait que 55 % de ses électeurs de 2017, 31 % allant sur Zemmour.

Fin mars, ce ratio est de 65 % contre 21 %, soit 10 points de moins pour Zemmour. C’est là que s’est jouée la bataille. Les porosités entre ces deux électorats se mesurent également bien dans les seconds choix des électeurs : 57 % des hésitants d’Eric Zemmour hésitent avec Marine Le Pen, 11 % seulement avec Valérie Pécresse. Et 37 % des hésitants de Le Pen le font avec Zemmour. Enfin, lors des deux dernières vagues de notre panel, l’analyse des changeurs confirme que les gains de Marine Le Pen se sont faits en reprenant 2 points d’électeurs partis chez Zemmour.

Présidentielle 2022 : Le Pen, Mélenchon, Macron, les trois votes utiles qui pourraient influencer le premier tour

Elle suscite moins le rejet

Trois éléments déterminants ont joué dans ce bras de fer non achevé mais qui tourne à l’avantage de Le Pen. La bataille de l’image. Elle est spectaculaire, puisque sur la plupart des items, Marine Le Pen n’a cessé d’améliorer la sienne tandis que Zemmour l’a, le plus souvent, détériorée. Les écarts se sont donc considérablement creusés. Ainsi, d’octobre à mars, sur la stature présidentielle, Le Pen passe de 30 % à 39 %, Zemmour stagne à 20 % et 21 %. Soit un écart de 18 points. Sur la capacité à bien comprendre les problèmes des Français, la première progresse de 7 points, de 39 % à 46 %, tandis que le second perd 1 point, de 30 % à 29 % (écart de 17 points).

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Le Monde

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, l’ombre d’un doute ?

La dynamique du président candidat est à la baisse, selon la huitième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde », même si 72 % des Français pensent qu’il va être réélu le 24 avril.

Les pronostics des Français sont sans la moindre équivoque : pour 72 % d’entre eux, Emmanuel Macron devrait être réélu le 24 avril – devenant ainsi le premier président de la République réélu au suffrage universel direct sans traverser une période de cohabitation. Les jeux semblent tellement faits que cette absence de suspense constitue le motif le plus avancé par les abstentionnistes pour expliquer leur choix, après l’absence de nouveauté des propositions.

Présidentielle 2022 : Le Pen, Mélenchon, Macron, les trois votes utiles qui pourraient influencer le premier tour

Au-delà, le niveau des intentions de vote en faveur du président sortant conforte ce pronostic. Au premier tour, avec 28 %, il progresserait de 4 points par rapport à 2017 – alors que Valéry Giscard d’Estaing en 1981, Jacques Chirac en 2002 ou Nicolas Sarkozy en 2012 ont connu au mieux une stabilité, au pire un recul par rapport au score de leur première candidature. Avec 77 % d’électeurs déclarant que leur choix est « définitif », il dispose du socle le plus solide. Et au second tour, Emmanuel Macron est non seulement toujours donné gagnant mais, mieux encore, avec des écarts au minimum supérieurs à 14 points.

Le statut d’hyperfavori d’Emmanuel Macron s’explique enfin par son image – ou, pour être plus précis, par son image relativement à celles des autres candidats. S’agissant de la gestion de la guerre en Ukraine, une majorité de Français (64 %) lui fait confiance et, surtout, lui fait bien davantage confiance qu’à n’importe quel autre candidat. Et s’agissant des principaux traits d’image, c’est lui toujours qui, de loin, a le plus « l’étoffe d’un président de la République » mais est aussi le plus « sympathique ».

Pourquoi Marine Le Pen remporte la bataille de l’extrême droite

Au fond, la principale force d’Emmanuel Macron vient de la cohérence entre le candidat, ses électeurs et le moment politique. Le candidat ? Les Français sont 10 % à le positionner à gauche et 57 % à droite – son positionnement moyen était à 6,2/10 en octobre dernier, proche de celui des Français qui est aujourd’hui à 5,7/10 (0 signifiant « très à gauche » et 10 « très à droite »). Des mesures présentées dans son programme, ils n’ont mémorisé que celles qui étaient les plus marquées à droite – notamment le recul à 65 ans de l’âge de la retraite et la conditionnalité du RSA.

L’électorat de la France qui va bien

Quant à ses électeurs, il n’y a guère de surprises. Psychologiquement, ils appartiennent à la France qui va bien : 70 % sont satisfaits de leur vie – tel n’est le cas que pour moins de 40 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour ou Marine Le Pen. Sociologiquement, ils sont plus vieux que jeunes (35 % chez les plus de 70 ans, contre 25 % chez les 18-24 ans), plus riches que pauvres (38 % chez les revenus supérieurs à 5 000 euros, contre 18 % chez ceux qui gagnent moins de 1 250 euros), plus cadres supérieurs (35 %) qu’ouvriers (16 %) et plus propriétaires (31 %) que locataires (21 %). Politiquement, enfin, il faut distinguer le macronisme d’origine – il compte à peu près autant d’anciens électeurs de François Hollande que de Nicolas Sarkozy – et le macronisme de destination – lorsque l’on regarde la composition de son électorat, 17 % s’auto-positionnent à gauche et 56 % à droite. De manière édifiante, les intentions de vote des électeurs de François Fillon de 2017 se portaient deux fois plus sur Valérie Pécresse que sur Emmanuel Macron en décembre 2021 et se répartissent à égalité entre eux aujourd’hui.

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L'Humanité

Ascension

Chronique

Arthur Hay

À ton entrée dans le monde du travail, tu as d’abord le sentiment que ça ne va pas, que rien n’est juste. Tant de travail pour si peu de reconnaissance. Mais c’est pareil pour tout le monde. Alors qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Fais comme tout le monde, habitue-toi, fonce tout droit, apprends les règles et essaye de changer ta place pour celle des types qui sont au-dessus de toi. Les vies de merde ça se regarde les yeux vers le bas. Enfin c’est ce qu’on se dit, c’est ce qu’on nous rabâche pour que ça s’imprègne. Si tu es un galérien c’est de ta faute, si tant de gens galèrent c’est de leur faute. Et si une personne réussit, c’est bien la preuve que la société fonctionne. « Tu vois, ce n’est pas si compliqué. »

Il y a tellement de milliardaires partis de rien, paraît-il. Alors on se lance, on y croit. Accepte toutes les tâches que l’on te donne même si tu ne comprends pas l’objectif de ceux qui te les donnent. Tu fais des heures supplémentaires sans rechigner. Tu finis même par trouver ça assez classe de dire à tes amis que tu ne peux plus les voir, que tu es sous l’eau. Tu essayes de grappiller des échelons dans ta boîte en espérant arriver rapidement au dernier étage, celui ou personne n’a les yeux baissés sur toi. Tu sais que les rez-de-chaussée de gratte-ciel sont tout en bas mais aussi que ce sont les plus hauts de plafond. Ça doit être pour trier les déchets des pépites brutes. Toi tu es une pépite, c’est sûr. Si tu as de la chance, si tu tiens le coup physiquement et que tu comprends que le burn-out est un mythe moderne conté par tes concurrents pour freiner tes ambitions, tu montes. Tu montes et plus tu montes moins il y a de gens autour de toi. Moins il y a de gens au même niveau et plus tu es fier d’être plus fort. Plus tu te sens fort moins tu tolères de l’être moins que d’autres. Il faut continuer l’ascension.

Mais tu t’aperçois que, sur terre, plus on grimpe vers le soleil plus il fait froid. La réussite serait là-haut, avec toutes les choses et les gens que tu as écrasés en contrebas. Tu regrettes un peu. S’il te reste encore un peu de conscience, tu feras peut-être comme certains avant toi : t’acheter une ferme, faire pousser des légumes. Fuir les conséquences de tes actes plutôt que de réparer les dégâts.

Mais si tu as vraiment de la chance et un peu de volonté, tu travailles sur ton sentiment initial que tout ça ne va pas. Tu gueules. Tu as l’impression d’être seul au début, on te fait passer pour un adolescent en crise contre ses parents. Heureusement tu trouves des gens qui te font suivre le lapin blanc. Tu n’es pas en crise, ce que tu ressens est juste. Ces gens qui s’appellent camarades entre eux vont te le faire comprendre. Il y a bien une organisation qui a besoin de ton énergie pour vivre mieux sans risquer sa santé au travail. Ce ne sont pas des robots comme dans « Matrix », mais les capitalistes qui les possèdent. Au lieu de jouer le jeu de la carrière à tout prix, tu vises le bien commun. Gravir des montagnes vous êtes pour, bien sûr, mais tous ensemble vers une victoire totale.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : Classes possédantes et classes non-possédantes, le patrimoine et ses fortunes électorales

Les résultats de la huitième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde » permettent de pointer des tendances selon la nature du patrimoine. La relation entre richesse et vote n’est par ailleurs pas aussi simple qu’elle n’y paraît.

Selon la dernière enquête de l’Insee, Histoire de vie et Patrimoine, 10 % des ménages français détenaient près de la moitié du patrimoine total en 2018. Les 10 % des ménages les plus riches disposent d’un patrimoine de 607 000 euros, contre 3 800 euros pour les 10 % des ménages les plus pauvres. Ce chiffre fait écho au travail de l’économiste Thomas Piketty, qui a documenté l’ampleur des inégalités de richesse en France, qui se révèle plus forte en termes de patrimoine qu’en termes de salaires. De telles disparités peuvent-elles modifier le choix de vote des électeurs ? Les électeurs richement dotés en patrimoine ont-ils des comportements électoraux atypiques ?

Présidentielle 2022 : Le Pen, Mélenchon, Macron, les trois votes utiles qui pourraient influencer le premier tour

Quand on parle de patrimoine, il est important de bien s’entendre sur les formes de richesse qu’elles sous-tendent. Il en existe trois : d’abord, le patrimoine immobilier (62 % des Français sont propriétaires d’un ou plusieurs logements). Ensuite, le patrimoine financier (88 % des Français disposent d’un livret d’épargne, 33 % ont au moins un contrat d’assurance-vie et 15 % possèdent des actions). Et enfin, le patrimoine professionnel (matériels des agriculteurs ou artisans par exemple).

Mélenchon et Le Pen, tendances convergentes

D’un point de vue électoral, la relation entre richesse et vote n’est pas aussi simple et triviale qu’elle n’y paraît. En effet, si l’on ne tient compte que des revenus du travail (salaires), alors l’effet richesse joue un rôle significatif seulement pour les candidats Emmanuel Macron et, dans une moindre mesure, Valérie Pécresse. A l’inverse, dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot, les revenus du travail n’exercent aucun effet et confirment la faiblesse du vote de classe (défini par le revenu).

Si on élargit la focale de la richesse en intégrant les formes du patrimoine possédé (allant du logement aux actions en passant par l’épargne garantie), un vote entre classes possédantes et classes non-possédantes se déploie avec force et révèle que les candidats n’ont pas les mêmes fortunes électorales selon la nature du patrimoine de leurs électeurs. Le résultat le plus marquant concerne le président sortant : les chances de voter Macron passent de 20 % pour les non-possédants à 35 % pour les possédants. Autre résultat intéressant et contraire à une récente histoire de la droite, il n’existe plus de ressort patrimonial au sein de l’électorat Les Républicains. En 2012 et 2017, Nicolas Sarkozy et François Fillon avaient le vote des classes possédantes et leur discours vis-à-vis de positions fiscales leur garantissait le soutien des Français fortement dotés en patrimoine. Ce n’est plus le cas en 2022 pour Mme Pécresse.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : Le Pen, Mélenchon, Macron, la bataille du « vote utile » qui pourrait influencer le premier tour

Les trois candidats creusent l’écart en tête des intentions de vote au premier tour, selon la huitième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ». Ils pourraient bénéficier, chacun dans leur camp, d’un report de voix des autres candidats.

Cela fait plus d’un an que Jean-Luc Mélenchon le répète : il faudra compter sur lui lors de la dernière ligne droite de la campagne présidentielle. A deux semaines du premier tour, le candidat de l’Union populaire, qui se qualifie de « tortue sagace », bénéficie, en effet, d’une dynamique qui le place à la troisième place dans les intentions de vote, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen : M. Mélenchon atteint 14 % (marge d’erreur de plus ou moins 0,7 point), soit une progression de 2 points depuis la mi-mars. Il passe devant le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour qui perd 1,5 point sur la même période (11, 5%, marge d’erreur de plus ou moins 0,7 point).

Marine Le Pen reste en seconde position et continue sa progression : elle gagne 1,5 point pour atteindre 17,5 % (marge d’erreur de plus ou moins 0,8 point). Le président candidat, quant à lui, continue de se tasser, même s’il fait encore largement la course en tête, avec 28 % (baisse d’un point, marge d’erreur de plus ou moins 1 point). Ce sont les principaux enseignements de la huitième vague de l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès, pour Le Monde.

La force de notre panel est son amplitude, puisque l’échantillon utilisé est de 13 269 personnes. Les intentions de vote au premier tour sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », soit 8 552 personnes. Résultat : les marges d’erreur pour le premier tour sont très faibles, comprises entre 0,1 et 1 point. L’enquête a été réalisée du 21 au 24 mars, soit une dizaine de jours après la précédente. Les dynamiques observées en sont d’autant plus notables.

Mélenchon veut convaincre les hésitants de gauche

La théorie du « trou de souris » pour se qualifier au second tour, mise en avant par Jean-Luc Mélenchon, serait-elle possible ? Même si M. Macron et Mme Le Pen distancent toujours le député des Bouches-du-Rhônes, ses partisans veulent y croire. Selon eux, la surprise est possible grâce au mécanisme du vote utile. Les mélenchonistes préfèrent parler de « vote efficace », mais l’idée est la même : aspirer les électeurs des autres candidats de gauche et une partie des abstentionnistes en agitant l’espoir d’une présence au second tour, capable de déjouer tous les pronostics.

D’ailleurs, la progression de M. Mélenchon s’explique en partie par des transferts de vote venant aussi bien des électeurs de Fabien Roussel, de Yannick Jadot que d’Anne Hidalgo. En clair, peu importent les divergences et même l’antipathie que peut susciter Jean-Luc Mélenchon chez certains Français. C’est le mieux placé, donc il faut amplifier sa dynamique pour coiffer au poteau l’extrême droite. Toute la stratégie de campagne de l’ancien sénateur socialiste est tournée vers cet objectif.

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L'Humanité

Ne pas croire ce que l’on voit mais ce qu’on nous répète

Chronique

Audrey Vernon

Mercredi avant d’aller jouer, je passe dans ma librairie préférée, j’attrape le « Manifeste conspirationniste » (1). Je le commence dans le train du retour.

Tout me touche, on dirait que c’est moi qui l’ai écrit. Je peux d’ailleurs l’affirmer, car, l’auteur étant anonyme, j’ai le droit de le dire. Tout ce que je ressens, ce que je cherche à comprendre et à verbaliser y est écrit. Passé le chapitre sur la gestion du Covid qui explique en quoi le confinement arrangeait les affaires des gouvernements et des multinationales, le livre me parle d’âme à âme, me raconte la dépossession de mes moyens de subsistance, de mon autonomie, de la perte de mon savoir vernaculaire. Je ne sais fabriquer ni mes vêtements ni ma maison, je suis incapable de nourrir et soigner mes enfants sans Franprix ou les multinationales. Le livre donne des faits, des documents, comment ça s’est passé.

Le lendemain, mon téléphone ne capte plus. Je passe à la boutique orange : « Il est trop vieux, il ne capte ni la 4G ni la 5G, achetez en un neuf. » Quoi ? C’est interdit de couper comme ça ! J’appelle le service client. « Pas du tout, c’est juste qu’il y a une panne sur votre réseau, ce sera rétabli la semaine prochaine. »

Je retourne à la boutique : « Arrêtez de dire n’importe quoi, c’est pas mon téléphone, y a une panne, les réseau 2G-3G vont être réparés, arrêtez de forcer les vieilles à acheter des smartphones. » On appelle le service client ensemble. Il confirme la panne et leur dit de me prêter un téléphone en attendant. « Vous pourriez prévenir quand même ! Ils arrêtent pas de vendre des téléphones aux vieilles ! » « C’est leur métier, Madame, de vendre des téléphones. » « Ben non, pas si les vieux marchent toujours ! »

Les conseillers de la boutique, que j’ai bien fatigués me disent : « On vous en prête un, mais vous savez les réseaux 2G et 3G ne sont plus entretenus, donc, tôt ou tard, va falloir changer. » Dans la boutique, une offre promo : « Ramenez votre téléphone on vous offre un 5G… »

On ne m’oblige pas à passer à la 5G, mais on enlève les barreaux de l’échelle…

On me prête un smartphone. Moi qui ai juré de n’en avoir jamais, j’ai l’impression d’avoir le cœur d’un enfant sanguinolent entre les mains.

Je déteste tout, je comprends rien aux boutons, aux sigles. Le truc me parle tout le temps : « Accepter, refuser, choisir, refuser tout. » Ta gueule !

Le soir, je vais chercher des nems avec mes contenants et mon smartphone.

Pour la première fois, en attendant, je peux scroller sur Internet. Je tape dans Google « Manifeste conspirationniste » et je vois des critiques disant que le livre est nul, qu’on n’y comprend rien.

Comme si les journalistes vivaient dans une autre réalité, sans État relou, ni multinationales qui imposent un monde qu’on ne choisit jamais.

Je remarque les dizaines de commandes de sushis emballées dans du plastique, je repense à la fameuse loi d’interdiction des sacs plastique à usage unique en 2016. Je ne dois pas croire ce que je vois. Il ne faut pas imaginer que le lobby pétrochimique aurait pu trouver une manœuvre pour empêcher cette interdiction en RÉALITÉ, comme écrire sur les sacs plastique « sacs réutilisables », et que l’État aurait laissé faire cette manœuvre grossière.

Ne pas croire ce que l’on voit, croire ce qu’on nous répète.

« Billion Dollar Baby », tous les mercredis à la Nouvelle Seine, à Paris, et les 25 et 26 mars à Montivilliers

(1) «Manifeste complotiste », anonyme, éditions du Seuil.

Carte blanche à Audrey Vernon Carte blanche à Audrey Vernon
Le Monde

« Un insta de Soazig, ça vaut tous les meetings » : Soazig de La Moissonnière, une pièce maîtresse du storytelling d’Emmanuel Macron

Elle suit Emmanuel Macron depuis mai 2016, alors qu’il était encore à Bercy. Ce mois-ci, ses photos du président en sweat à capuche, aux prises avec la guerre en Ukraine, ont fait le tour de la Toile.

La « Pete Souza » d’Emmanuel Macron

« Un insta de Soazig, ça vaut tous les meetings ! », observe un journaliste politique, ­évoquant les clichés montrant Emmanuel Macron les traits tirés, en sweat à capuche et barbe de trois jours, ou en conférence téléphonique avec Poutine et Biden à l’heure où il entrait en campagne… Ces dernières semaines, les scènes saisies en noir et blanc et postées sur Instagram par Soazig de La Moissonnière, la photographe officielle de l’Elysée, participent comme jamais au storytelling du chef de l’Etat, tout comme ceux de Pete Souza avaient documenté les deux mandats de Barack Obama.

Une photographe politique controversée

Ancienne photographe attitrée de François Bayrou pour la campagne de 2012, Soazig de La Moissonnière a ensuite suivi Emmanuel Macron dès le mois de mai 2016, alors qu’il était ministre de l’économie et pas encore candidat déclaré. A l’époque, certains photographes de presse s’étaient émus qu’elle continue à diffuser pendant plusieurs mois ses photos via IP3, une agence spécialisée dans la photo politique, alors qu’elle était rémunérée en tant que prestataire par En Marche ! Elle a réalisé le portrait officiel du président avant d’être nommée cheffe du service photo de l’Élysée, en 2017.

Elle est comme ça… Soazig de La Moissonnière

Un regard, deux casquettes

Cette année, depuis l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron, elle a signé un contrat à mi-temps, partagé à parts égales entre la présidence et la campagne. « Les photos du président de la République sont diffusées sur les comptes institutionnels, celles du candidat sur les comptes militants d’“Avec Vous” », explique l’Elysée. Elle est la seule photographe embeded « embarquée » dans le convoi officiel lors de ses déplacements de candidat comme à Poissy ou à Pau.

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Une Bretonne de caractère

Discrète et orageuse, la jeune femme de 40 ans, d’origine bretonne, ne se met jamais en avant. Si les relations avec les premiers communicants de l’Elysée, Sibeth Ndiaye et Sylvain Fort, étaient un peu tendues, la situation s’est assouplie avec leurs successeurs. Elle assure sur Instagram « poster ce qu’elle veut, où elle veut », sans que la communication de l’Elysée s’en mêle. « Si Emmanuel Macron est réélu, il continuera sûrement à travailler avec elle. Même si pour Soazig, qui est une grande pro, c’est une sorte de suicide professionnel », lâche un ami.

Le Monde

Scandale des Ehpad Orpea : le rapport définitif transmis au gouvernement confirme des « dysfonctionnements graves »

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, a annoncé, samedi, que l’Etat allait porter plainte contre le groupe. Le rapport ne sera pas rendu public.

Saisir la justice sans pour autant rendre public le rapport. Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, a annoncé, samedi 26 mars, que l’Etat allait porter plainte contre le groupe Orpea, afin « que des poursuites judiciaires puissent, le cas échéant, être diligentées », indique le communiqué du ministère. Le gouvernement a décidé de saisir le procureur de la République sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale.

Le gouvernement a reçu, vendredi 25 mars, les conclusions de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale des finances (IGF). L’exécutif avait chargé, le 1er février, les deux inspections d’une enquête sur les faits relatés dans le livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 p., 22,90 euros) dénonçant un « système » mis en place par le groupe privé visant à « optimiser les coûts » au détriment de la prise en charge des résidents des Ehpad. A la lecture du rapport, il apparaît que des « dysfonctionnements graves » ont été révélés, a indiqué Mme Bourguignon, samedi sur France Inter, dysfonctionnements sur le plan humain mais aussi concernant les pratiques financières du groupe.

Ehpad : l’Etat rend un prérapport accablant pour le groupe Orpea

« Oui, il y a eu des manquements sur le plan humain et des manquements sur le plan organisationnel », a indiqué Mme Bourguignon. Le gouvernement souhaite aussi que la justice puisse « vérifier que, sur le plan financier également, il y a eu parfois des dysfonctionnements graves ».

Selon nos informations, le rapport définitif rendu vendredi confirme la quasi-totalité des premières conclusions du prérapport que Le Monde a dévoilé le 21 mars. Depuis, le groupe Orpea avait pris soin de répondre point par point au prérapport. Les inspections ont maintenu, pour l’essentiel, leurs premiers constats. Ils ont établi qu’il existait un manque de personnels formés très important dans les établissements du groupe et des carences dans l’alimentation des résidents.

Remboursement de crédits publics

S’agissant de la comptabilité, le rapport définitif relève que des excédents ont été dégagés sur les crédits publics alors qu’ils auraient pu être affectés à embaucher davantage de soignants. L’IGF et l’IGAS ne sont pas parvenues, en outre, à retracer l’utilisation de ces crédits, qui représentent plusieurs millions d’euros. Mme Bourguignon a indiqué samedi que le gouvernement pourrait demander le remboursement de ces sommes. « Pour l’instant, les sommes ne sont pas complètement figées. Et donc, c’est plusieurs millions d’euros. Ce que je veux, c’est qu’on ne puisse pas laisser penser qu’un seul centime qui n’ait pas été versé en direction des résidents ne puisse pas être remboursé », a-t-elle indiqué.

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Le Monde

Kevin Guiavarch, djihadiste revenant de Syrie, est condamné à quatorze ans de réclusion

La cour d’assises spéciale de Paris a prononcé un verdict mesuré, notamment en ne condamnant Salma O., l’épouse de M. Guiavarch, qu’à six ans de prison. Elle ne retournera pas en détention.

Il n’est pas courant, ces derniers temps, que la cour d’assises spéciale chargée de juger les crimes de terrorisme se démarque autant du Parquet national antiterroriste (PNAT).

Elle a condamné le djihadiste revenant de Syrie Kevin Guiavarch à quatorze années de réclusion assortie d’une peine de sûreté des deux tiers, là où le PNAT avait requis dix-huit ans. Surtout, elle a condamné Salma O., l’épouse officielle de M. Guiavarch, à six années de prison, et non à quatorze, comme requis. De surcroît, a décidé la cour, Mme O. pourra effectuer sa peine à domicile, sous bracelet électronique. Elle sera astreinte à un suivi sociojudiciaire de cinq ans. Enfin, Camélia M., accusée de « financement » de terrorisme, a été acquittée ; le parquet avait réclamé deux ans de prison avec sursis à son encontre.

En lisant les attendus du jugement, le président, David Hill, a souligné que Salma O. « semble avoir engagé un réel travail d’introspection qui devra être poursuivi ». « Elle est bien insérée socialement et professionnellement et s’occupe régulièrement de ses deux enfants », a ajouté la cour. Dans ses derniers mots avant le jugement, l’accusée avait déclaré : « Je reconnais les faits qu’on me reproche. Je regrette amèrement le choix d’être partie là-bas. »

Kevin Guiavarch, le profiteur du djihad

Ce verdict a été accueilli avec soulagement par le couple Kevin Guiavarch-Salma O., qui a deux enfants de 7 et 6 ans, élevés par un membre de la famille de cette dernière. Elle dispose d’un droit de visite régulier. Après le verdict, en milieu d’après-midi, on a vu le condamné sourire pour la première fois depuis le début du procès. Le matin, il avait déclaré, d’une voix étranglée et presque inaudible : « Je regrette, j’ai honte. Même si je serai condamné, je vivrai avec cette honte toute ma vie. »

Accusés rentrés volontairement de Syrie en juin 2016

Dans les attendus du jugement, la cour souligne que, « par sa négation des faits les plus graves [la participation à des combats] », Kevin Guiavarch « ne semble pas avoir engagé un réel travail d’introspection », mais qu’elle a tenu compte des éléments de personnalité et des rapports d’évaluation favorables en détention qui écartent « le risque de prosélytisme » ainsi que de « passage à l’acte ».

Si le procès de Kevin Guiavarch et de ses quatre compagnes, tous rentrés volontairement de Syrie en juin 2016, n’a pas donné lieu à des révélations, il a été intéressant à plusieurs titres.

D’abord, il raconte l’archéologie du djihad syrien. Arrivés dès janvier 2013 sur zone, Kevin Guiavarch et Salma O. ont été parmi les premiers Français à rejoindre la Syrie, avant même la naissance de l’organisation Etat islamique (EI). L’audience a démontré l’extrême réactivité des milieux extrémistes au contexte international et leur grande capacité à détecter les failles géopolitiques où le djihad peut prospérer.

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Le Monde

« On était tellement impatients qu’on l’a fait dès ce matin ! » : des hommes homosexuels se réjouissent de pouvoir enfin donner leur sang

Depuis le 16 mars, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes peuvent donner leur sang, sans conditions. Après plusieurs années de revendications, membres de la communauté LGBTQ+ et associations sont ravis de pouvoir participer à cet acte citoyen.

Ce jour, Frédéric Pécharman l’attendait depuis treize ans. Mercredi 16 mars devant la Maison du don à Toulouse, le fondateur du collectif Homodonneur a le sourire. Aujourd’hui, lui et tous les « hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes » (HSH) peuvent donner leur sang, sans conditions. « On était tellement impatients qu’on l’a fait dès ce matin ! » s’exclame-t-il, venu avec quelques membres de l’association qu’il a fondée en 2009, après qu’un don de moelle lui a été refusé.

Depuis 1983, le don de sang était interdit aux hommes dits « HSH » (gays, bisexuels…). En 2016, une première ouverture l’autorise, sous condition d’une abstinence sexuelle de un an. Un délai abaissé à quatre mois en 2019. C’est en janvier qu’un arrêté a officiellement annoncé la suppression de toute référence au genre des partenaires sexuels dans la sélection des donneurs.

Les hommes homosexuels vont pouvoir donner leur sang sans période d’abstinence

A Nice, Erwann Le Hô, président du Centre LGBTQIA+ de Côte d’Azur, est venu à l’ouverture de la Maison du don, devenant le premier donneur homosexuel de la ville. Un geste « multisymbolique » pour ce militant. « Depuis petit, j’ai toujours vu mon papa le faire. Mais, à 71 ans, il ne peut plus. Cette ouverture, c’est comme une autorisation à prendre son relais », confie celui qui est né en 1983, année du décret lui interdisant de donner son sang.

« Je me sentais exclu »

Au début des années 2000, lorsqu’il tente de faire ce geste pour la première fois, il n’est pas au courant de l’interdiction imposée aux hommes « HSH ». « Après avoir lu mon dossier, le médecin m’a répondu d’une manière très sèche : “On va s’arrêter là !” » se souvient le Niçois. Il sort de cet entretien « en pleurant ». Cette fois, il dit avoir été « très bien accueilli » : « Certains membres du personnel étaient aussi bouleversés que moi ! Ça montre que les années ont passé. »

Une semaine après la mise en œuvre de l’arrêté, Benoît (qui n’a pas souhaité donner son nom), 37 ans, était lui aussi au rendez-vous pour une collecte dans le 10e arrondissement de Paris. « J’ai donné régulièrement jusqu’à mes 20 ans. Malheureusement, à cause de la législation en vigueur, j’ai dû arrêter », raconte-t-il, sa collation à la main. « J’ai entendu parler de l’ouverture du don aux homosexuels. C’est pour ça que je suis venu aujourd’hui, pour la première fois depuis 2004 », confie à demi-mot ce Francilien, content de pouvoir de nouveau « sauver des vies ».

Damien Testu, 27 ans, a prévu de donner son sang « début avril ». Arrivé à Paris en 2013, où les centres de dons sont facilement « accessibles », il aurait aimé accomplir ce « devoir » citoyen il y a longtemps. La question crée des débats dans son entourage, toutes orientations confondues : « Certains amis homosexuels allaient à l’encontre de l’interdiction, cachaient leur identité, parce qu’ils considéraient que c’était plus important de donner. » Lui s’abstient, refusant de « mentir » sur son orientation. « Je voyais les campagnes de prévention de l’Etablissement français du sang [EFS] qui répétaient qu’il y avait un énorme besoin. Ça me révoltait. Je me sentais exclu. Alors qu’on parle de santé, quelque chose où on devrait être le plus inclusif possible », juge-t-il.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : début de la campagne officielle

Les douze candidats doivent désormais bénéficier d'un temps de parole égal. Alors que les radios et télévisions vont pouvoir diffuser des clips de campagne, les Français recevront bientôt les professions de foi des prétendants à l'Élysée.

Après un week-end de mobilisation dans tous les camps, place lundi 28 mars à la campagne officielle, qui laisse aux candidats deux semaines pour sensibiliser des Français jusqu'ici plutôt en retrait, à treize jours du premier tour, le 10 avril.

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Les sondages se succèdent et placent le président sortant loin devant Marine Le Pen, qui est talonnée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Zemmour et Valérie Pécresse se disputent les quatrième et cinquième places. Près de quatre électeurs sur dix sûrs d'aller voter n'ont cependant pas encore fait leur choix et sont «dans l'hésitation», rappelait vendredi à l'AFP Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion. L'abstention plane par ailleurs ostensiblement sur cette présidentielle atypique.

La crise sanitaire liée au Covid-19 et la guerre sur le continent européen, en Ukraine, ont écrasé une campagne qui a tardé à vraiment décoller, malgré des candidats faisant feu de tout bois.

D'importants rassemblements durant le week-end

Quand Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche, selon les sondages, réunissait dimanche des milliers de personnes sur le Prado à Marseille, l'un de ses rivaux, Yannick Jadot, remplissait le Zénith à Paris pour le plus gros meeting de l'histoire de l'écologie française avec entre 3500 à 4000 personnes.

Le leader Insoumis, qui avait raté de justesse la marche du second tour en 2017, a mis en garde contre «un second tour low-cost» entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Eric Zemmour a revendiqué «100.000» personnes pour son rassemblement dimanche au Trocadéro, où il s'est dit le «seul candidat de droite». Nicolas Sarkozy et François Fillon y avaient tenu meeting en 2012 et en 2017, perdant la présidentielle dans la foulée. Eric Zemmour, qui connaît une lente érosion dans les sondages, s'est vu accuser d'avoir laissé scander des «Macron assassin» dans la foule. Des propos qu'il a condamnés.

Marine Le Pen a, elle, vécu un week-end chahuté pour son premier déplacement en Guadeloupe.

Emmanuel Macron, qui fait une campagne a minima, se déplace à Dijon lundi sur les terres de la gauche socialiste à la rencontre de lycéens. Il a fait de l'éducation l'un de ses axes prioritaires d'un éventuel second mandat. Craignant de faire les frais d'une élection qui serait jouée d'avance, il a lancé un appel dimanche aux abstentionnistes, soulignant que «l'élection c'est le meilleur moyen de porter ses choix».

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Les règles strictes de la campagne officielle

Temps de parole, affiches officielles, clips de campagne... Avec le début de la campagne officielle lundi, les candidats sont tenus de respecter des règles strictes. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias.

Un tri pas toujours facile à faire alors que le chef de l'État est sur le devant de la scène en tant que président en exercice de l'Union européenne et à cause du conflit en Ukraine.

Lundi commence également le temps des clips de campagne sur les radios et télévisions, ainsi que des professions de foi dans les boîtes aux lettres des quelque 48,7 millions de Français inscrits en mars 2022 sur les listes électorales, selon l'Insee.

La campagne officielle se terminera le 9 avril à 00h00, soit la veille du scrutin. Le second tour est prévu le 24 avril.

Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

Présidentielle 2022: Nicolas Sarkozy, l’embarras du choix

ANALYSE - L’ancien chef de l’État fait face à un dilemme: faut-il se taire jusqu’au bout, en laissant Valérie Pécresse seule face à son destin? Ou faut-il se montrer fidèle à sa famille politique et à celle qui l’incarne aujourd’hui?

Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

Le Monde

Présidentielle 2022 : la politique migratoire, un thème imposé dans la campagne électorale

La question de l’immigration prend une place prépondérante dans la campagne, poussée par le candidat Eric Zemmour, qui a fait du « grand remplacement » son thème central.

L’immigration aura été un marqueur fort de la campagne électorale, poussée par l’hypothèse de la présence de l’extrême droite au second tour et l’émergence de la candidature d’Eric Zemmour. A l’automne 2021, en particulier, à la faveur de la primaire de droite et de la montée en flèche de l’éditorialiste dans les sondages, elle s’impose comme un thème central à droite et à l’extrême droite. Les candidats en font l’axe principal de leurs projets, persuadés d’y trouver une rentabilité politique élevée et une faiblesse du président sortant Emmanuel Macron.

Marine Le Pen désigne ainsi l’immigration comme la source des maux sociaux. Eric Zemmour assume, lui, de parler avant tout de la théorie raciste du « grand remplacement », qu’il décrit comme « le problème fondamental » du pays. Il a fait sien le slogan radical de « l’immigration zéro ». A droite, la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse, promet de reprendre « le contrôle de l’immigration pour défendre notre identité et notre culture ».

« Français de papiers » : Valérie Pécresse reprend le refrain de l’extrême droite

Du reste, ces trois candidats proposent un référendum sur le sujet, de supprimer le droit du sol, d’exclure toute régularisation des étrangers entrés illégalement, de limiter ou d’abroger le regroupement familial, de couper certains droits sociaux aux étrangers vivant en France ou encore d’imposer que les demandes d’asile soient déposées en dehors du territoire, dans les ambassades ou à la frontière.

« Une place démesurée »

« Ce qui est commun à la droite et à l’extrême droite, ce sont des choses qui ont peu de sens comme les quotas ou l’externalisation de la demande d’asile, qui sont techniquement irréalisables, ou encore la suppression du droit du sol qui, en réalité, n’est pas automatique, énumère Matthieu Tardis, chercheur au Centre migrations et citoyennetés de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Ce qui change, par rapport à d’autres campagnes, c’est le fait que les candidats ont fait de l’immigration une question constitutionnelle et conventionnelle. Parce qu’il y a eu une inflation législative sur ce sujet depuis les années 1980, on est un peu à l’os et les candidats proposent désormais de toucher à la Constitution, à la convention de Genève ou à la Convention européenne des droits de l’homme. »

« C’est le fonctionnement normal de la campagne que des acteurs aient intérêt à placer cette thématique au centre du jeu », selon le sociologue Vincent Tiberj

Pour M. Tardis, l’immigration a occupé une place « plus importante » dans le débat que ce qu’elle aurait dû, au regard de la réalité du phénomène ou des priorités des Français. Un point de vue que rejoint Vincent Tiberj, sociologue, professeur à Sciences Po Bordeaux, et qui a mis au point dans ses travaux une mesure sur le temps long de la tolérance de la population vis-à-vis de l’immigration, de la xénophobie et des minorités. « Comme l’insécurité en 2002, l’immigration a pris une place démesurée et à rebours de la tolérance des Français vis-à-vis du phénomène qui est de plus en plus grande », estime-t-il.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

Gary Dagorn

Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

« L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

  • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
  • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
  • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
  • la Bulgarie ;
  • la Croatie ;
  • l’Albanie ;
  • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

Qui a perdu la Russie ?

L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

Gary Dagorn

Le Monde

Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    William Audureau

    Assma Maad

    Le Monde

    Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

    Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

    Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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    EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

    Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

    « L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

    Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

    Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

    Etrange mélange des genres

    L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

    Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

    A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

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    Le Figaro

    Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

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    GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

    Dans une chambre d'enfant, Spider-Man s'est écroulé. Dans une autre, le sapin de Noël est toujours décoré. Les bombes ne ciblent pas, elles s'abattent au hasard. Rien ne bouge, sauf des flammes qui entraînent dans leur danse macabre le squelette de béton. L'immeuble a été frappé il y a quelques minutes. Depuis, d'autres ont été dévastés. Le ciel gronde ; Un autre bâtiment vient de s'écrouler.

    À lire aussiDans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales

    Sergueï Dmetrovitch, 82 ans, ramasse les débris qui recouvrent la moquette du salon. «Il y a trois jours, un missile est venu s'abattre sur l'appartement du dessus ; hier, c'est celui du dessous qui a été frappé. Et moi, je suis là. J'attends», témoigne cet homme aux cheveux blancs coiffés d'un béret.

    Un immense tableau est demeuré intact: il représente son épouse, Olga, morte l'année dernière. L'opulente femme vêtue d'une robe bleu roi est figée dans un éclat de rire qu'on pourrait presque entendre. «Je l'aime tellement. Nous avons été mariés 42 ans. Je continue de lui parler et je ne m'arrêterai pas», soutient-il. Alors, il reste là. Son fils le supplie de le rejoindre dans un endroit un peu moins dévasté, pour tromper la mort au moins temporairement. «Jamais», s'obstine-t-il.

    Il y a encore un mois, Saltivka était le plus grand quartier résidentiel de Kharkiv. Aujourd'hui, c'est un vaste cimetière abandonné. La plupart des habitants ont déménagé ; les autres vivent sous terre, dans des caves aménagées en abris antibombes. Saltivka est si proche de la frontière russe que Sergueï capte la chaîne de télévision publique de l'État voisin… Et sa propagande. «Ils disent que c'est l'armée ukrainienne qui frappe le quartier. Je ne sais pas quoi penser», s'interroge le vieil homme, perplexe.

    Devant l'édifice, une peluche – un ours blanc muni d'un sac à dos – gît parmi des manuels scolaires et d'autres fragments de vie dans un parc pour enfants. Les arbres, dénudés pour l'hiver, ont vu bourgeonner sur leurs branches d'étranges ornements: des vêtements, des draps, des bouts de tissus soufflés par les bombes et portés là par le vent. Par terre, d'innombrables éclats d'obus, de béton et d'objets en tous genres tapissent le givre et la neige. Chaque pas fait crisser des existences brisées.

    «Dans cette voiture, hier, j'ai découvert trois corps : ceux d'un homme et de deux femmes», lance Borys Redin en désignant une berline blanche complètement défoncée. «Ils devaient rentrer chez eux ou se préparer à partir», continue le quadragénaire, l'un des rares bénévoles qui s'aventurent ici pour distribuer de la nourriture. Juste à côté, un propriétaire avait recouvert sa voiture d'une bâche pour la préserver de la poussière et du froid ; c'est maintenant une carcasse de métal démantibulée.

    Les bombes ont fait s'envoler la porte qui mène aux caves. Il faut la remplacer, j'ai trop peur des voleurs

    Un grand chien au pelage doré trottine sur le chemin verglacé. Il rencontre une vieille dame qui titube et qui s'appuie sur lui pour traverser les décombres. Bonnet bleu marine sur ses cheveux coupés court, emmitouflée dans son manteau, Valentina Ouchakova, 67 ans, se hâte à petits pas pour rejoindre son refuge. Une lampe frontale autour du cou, elle s'engouffre dans un passage au pied d'un immeuble, descend des escaliers. «Les bombes ont fait s'envoler la porte qui mène aux caves. Il faut la remplacer, j'ai trop peur des voleurs», marmonne-t-elle. «Natalia! Natalia!», résonne sa voix éraillée le long du labyrinthe.

    Après mille virages, Natalia apparaît. C'est une autre version de son amie : même âge, mêmes cheveux courts, même anorak qui descend jusqu'aux genoux. «Lysia! Où es-tu ma chérie? Oh! Voyez comme elle est belle», chantonne-t-elle d'une voix douce. Une chatte surgit, puis une autre: c'est Masya. «La plus curieuse!» D'autres encore se faufilent jusqu'à elle, bondissent dans le minuscule cellier. Dans leur galerie secrète, les deux grands-mères s'occupent d'une quarantaine de félins. Avant la guerre, elles étaient voisines de palier au 13e étage de l'immeuble et occupaient leurs journées à héberger et nourrir les chats errants du quartier. «Nous en avions toujours, chacune, une vingtaine ou une trentaine chez nous, que nous donnions aux organisations d'aide aux animaux», se rappelle Natalia.

    Quand les bombes ont commencé à tomber, les ascenseurs ont cessé de fonctionner pour que personne ne se retrouve coincé, si la centrale électrique était détruite. Puis, avec le souffle des explosions, les fenêtres se sont brisées. «Alors, nous nous sommes installées ici», explique Natalia. Elles occupent trois caves : deux d'entre elles sont dédiées aux chats, abandonnés ou orphelins depuis que leurs maîtres sont morts ou ont quitté le quartier. «C'est comme un hôpital: on les nourrit, on les soigne, et ils peuvent dormir confortablement», sourit Valentina. Dans une troisième cave d'une dizaine de mètres carrés, les deux amies ont installé leur dortoir. Des affiches parodiant des films soviétiques, des portraits d'animaux, des oreillers brodés, une télévision datant des années 1980 s'amoncellent dans un chaos chamarré. «Depuis hier, on n'a plus d'électricité pour faire marcher le four et le poêle. C'est comme ça parfois, il faut patienter», sourit Valentina, qui indique se chauffer «à l'espoir et à la chaleur des chats».

    Sa fille et son petit-fils sont partis se réfugier dans l'ouest du pays, davantage épargné par la guerre. Elle a refusé de les suivre. Natalia, veuve, a perdu son fils il y a dix-sept ans: «Tout ce qu'il me reste est ici», murmure-t-elle. À la vie, à la mort, dans leur propre univers, les babouchkas ignorent les grondements au-dehors. Dans leur forteresse glaciale, elles s'assoient sur des chaises grinçantes, entonnent une mélodie. Chacune berce un chaton. «Comme ça, on est bien: on oublie», murmure l'une d'entre elles.

    Non loin, dans une cour entourée de barres d'immeubles dévastées, trois voisins entassent dans une petite voiture des valises et des sacs. Une femme sanglote, le visage enfoui dans ses mains. Un homme se met aussi à pleurer. Un autre, déjà installé à l'arrière, tourne vers l'extérieur un regard éteint.

    Yura leur dit au revoir sans paraître saisir complètement la scène. Ses membres se tordent, son visage se transforme en différentes grimaces. Atteint de trisomie, il indique vivre seul. Il ne compte pas partir: «C'est ma maison!» insiste-t-il.

    Encore une explosion. La femme qui sanglotait relève soudain la tête. Elle s'appelle Lyda. Son visage ridé est joliment maquillé. «Aidez-nous… Aidez-nous! Tout brûle, tout est cassé. Des enfants sont tués. Je n'ai plus de mots pour décrire… Aidez-nous, par pitié!», hurle-t-elle dans le vide. Elle s'adresse au ciel, aux érables vêtus de chaussettes, au monde entier. Des bouts de papier planent au milieu des oiseaux.

    Pourquoi l'Otan ne ferme pas l'espace aérien? Pourquoi laissez-vous des innocents se faire massacrer? Vous avez peur de Vladimir Poutine, mais ignorez que vous êtes ses prochaines victimes. En attendant, nous, on crève!

    Borys Redin, le bénévole, s'emporte contre «le reste de l'Europe». «Pourquoi l'Otan ne ferme pas l'espace aérien? Pourquoi laissez-vous des innocents se faire massacrer? Vous avez peur de Vladimir Poutine, mais ignorez que vous êtes ses prochaines victimes. En attendant, nous, on crève!», martèle l'activiste. Redoutant d'être entraînée dans la guerre, l'Otan refuse à ce jour, malgré les demandes du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de mettre en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, afin d'empêcher les bombardements russes.

    Les frappes russes se concentrent sur le nord et l'est de la ville, mais le centre est également visé. La route qui y mène est ponctuée de longues files d'attente devant les bureaux de Poste. Ce sont des distributions d'aide alimentaire. Plusieurs ont été touchées. Les déflagrations sont devenues un bruit de fond et n'émeuvent plus personne. «Au début, on sursautait, mais elles sont entrées dans nos vies», explique Victoria, ingénieure, qui porte un petit cabas dans un district autrefois cossu de la ville. Quand on a besoin de manger, on accepte plus aisément la fatalité. Quelques minutes plus tard, une frappe tue quatre personnes et en blesse une quinzaine, qui attendent à une distribution similaire.

    Avec mes amis, on sortait dans les cafés, on s'amusait, on étudiait… Jamais je n'aurais songé me retrouver ici, avec des morceaux de roquette dans la jambe. C'est absurde!

    «Je faisais la queue pour obtenir des médicaments pour ma grand-mère. Puis, il y a eu un gros bruit», dit Cristina sur son lit d'hôpital. Sa mère, qui attendait avec elle, est indemne et couve la jeune femme du regard. À 21 ans, cette étudiante en économie peine à réaliser ce qui lui est arrivé. «La vie était belle à Kharkiv», tient-elle à préciser. «Avec mes amis, on sortait dans les cafés, on s'amusait, on étudiait… Jamais je n'aurais songé me retrouver ici, avec des morceaux de roquette dans la jambe. C'est absurde!»

    À l'hôpital régional, l'afflux de blessés est constant. L'équipe médicale n'a pas quitté les lieux depuis le début de la guerre. Anton et Ivan, deux internes de 24 ans, tentent d'adoucir leurs journées à grand renfort de blagues. Pour faire sourire Cristina, ils la couvrent de compliments : «Ce n'est pas parce que c'est la guerre qu'on ne peut plus draguer!» fanfaronne Anton, cheveux en bataille rasés sur les côtés.

    Dans la salle de garde, à l'abri des regards, les comparses s'avouent terrorisés. «On ne se déplace nulle part sans notre kit de soins d'urgence», lance Ivan en désignant la trousse qu'il porte en bandoulière. «On sait ce que ça fait que de se vider de son sang», abonde Anton, un jeune homme blond au visage rond qui semble avoir à peine 20 ans. Ils distribuent des solutions et une seringue «à injecter dans le muscle si les Russes balancent du gaz moutarde. Puis, vous avez vingt minutes pour déguerpir». Les rumeurs selon lesquelles Moscou pourrait faire usage d'armes chimiques courent ici sur toutes les lèvres.

    Un homme entre dans la pièce. «C'est l'un des meilleurs chirurgiens d'Ukraine», chuchote Ivan. Maxim Suplechenko est taiseux, épuisé. Malgré tout, il prend le temps de dispenser des conseils à ses deux internes, qui se destinent à la chirurgie de crise. Il sort de la poche de sa blouse une pochette en plastique contenant un minuscule éclat d'obus. Il l'a extrait du corps d'une jeune femme qu'il n'a pas pu sauver, et la conserve sur lui en permanence: «Pour me rappeler de ne jamais laisser tomber». «Cette toute petite chose est mortelle», assène-t-il à l'attention des jeunes hommes.

    Lorsqu'on est chirurgien, même si l'on perd un patient sur la table d'opération, il faut terminer le travail jusqu'au bout. Recoudre, faire un massage cardiaque, même quand on sait que c'est vain. Il nous arrive de rester longtemps avec un cadavre, comme s'il était encore vivant. C'est horrible

    «Lorsqu'on est chirurgien, même si l'on perd un patient sur la table d'opération, il faut terminer le travail jusqu'au bout. Recoudre, faire un massage cardiaque, même quand on sait que c'est vain. Il nous arrive de rester longtemps avec un cadavre, comme s'il était encore vivant. C'est horrible», témoigne Anton. Les deux étudiants ne l'ont pas encore avoué à leur supérieur mais, à mesure qu'ils découvrent l'ignominie de la guerre, ils hésitent à poursuivre leur spécialisation.

    Dans une chambre voisine à celle de Cristina, d'autres patients sont alignés. La plupart sont inconscients. Ceux qui peuvent parler racontent les mêmes histoires. Un homme de 38 ans, médecin dans un autre hôpital, a été poly-criblé alors qu'il dînait dans son salon. Victor, 61 ans, est un ouvrier à la retraite qui, comme Borys Redin, distribuait de l'aide humanitaire dans des quartiers excentrés. Mikhaïl, 75 ans, sortait d'un supermarché quatre heures plus tôt lorsqu'il a été soufflé contre un mur par la même frappe qui a blessé Cristina. Sa mâchoire a été arrachée. À côté de lui, Sergueï, la vingtaine, a le regard vague et l'âme anesthésiée : on lui a injecté une dose maximale d'antidouleurs. «C'est préférable. Il va mourir. Autant qu'il ne le sache pas», lâche Anton. Deux femmes d'une cinquantaine d'années, blessées alors qu'elles allaient au marché, mourront le jour d'après.

    Depuis un mois, je porte un treillis, mais je ne suis pas militaire. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je pleurerais des amis morts déchiquetés

    Même défigurée, Kharkiv garde les traits d'une cité cosmopolite, indiscutablement belle. Ses bâtiments historiques, construits pour certains au XIXe siècle par les plus grands architectes de Moscou et Saint-Pétersbourg, côtoient des magasins branchés. La place de la Liberté, la plus grande d'Ukraine, et le marché Barabachovo, le plus vaste d'Europe de l'Est, conservent leur splendeur sous les pluies de gravats. Devant ce qui fut le conseil régional, Yulia, membre de la Défense territoriale, un groupe de volontaires civils, garde ce qu'il reste du monument. Un chapiteau a été érigé devant, surmonté d'une banderole clamant: «Tout pour la victoire!»

    Le 1er mars, elle gardait le bâtiment lorsqu'il a été attaqué. «Il y a eu une énorme explosion, et on est tombés par terre. J'ai vu un morceau de métal fuser tout près de mon visage. Notre responsable nous a ordonné de courir nous réfugier au sous-sol», raconte la trentenaire. «Puis, il y a eu une seconde frappe. J'ai pensé à mes collègues, là-dehors, qui n'avaient pas pu se mettre à l'abri». La jeune femme arrête son récit. «Depuis un mois, je porte un treillis, mais je ne suis pas militaire. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je pleurerais des amis morts déchiquetés.»

    80 frappes russes chaque jour

    Kharkiv fut l'une des premières villes ukrainiennes à être attaquées, le 24 février dernier. Depuis, elle est l'une des principales cibles des Russes. Bien que l'installation de matériels de défense aérienne ait limité les bombardements aériens depuis une semaine, les frappes de missiles et de roquettes continuent sans tarir. Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, interrogé par Le Figaro, estime qu'environ 80 frappes russes tombent sur la ville chaque jour. Le 23 mars, 140 roquettes se seraient abattues sur la ville. Selon l'édile, plus de 1330 bâtiments ont été affectés par les frappes depuis le 24 février. Parmi eux: 1105 logements, 69 écoles, 52 écoles maternelles et 14 hôpitaux. Les autorités tiennent à ne pas divulguer le nombre de victimes de la guerre, mais estiment que près des deux tiers du 1,5 million d'habitants ont fui la ville, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.

    La mairie elle-même a été démolie mais, assure Ihor Terekhov, les services municipaux continuent de fonctionner et occupent des bureaux disséminés dans la ville. Celle-ci, d'ailleurs, continue d'être nettoyée. Les grandes avenues bordées d'immeubles en ruine sont immaculées. Le ramassage des déchets continue d'être fait. Des chauffeurs de taxi se sont organisés pour balayer les gravats.

    Depuis plusieurs jours, des ouvriers érigent des sacs de sable tout autour de l'immense statue du poète Taras Shevchenko, figure de la révolte contre l'Empire russe au XIXe siècle. «Nous avons une culture, une histoire et beaucoup de fierté. Pas question qu'ils détruisent nos symboles avec leurs missiles et leurs bombes», lance l'un des employés de mairie. Le 26 mars, alors qu'aurait dû être inauguré le festival annuel de musique classique, les musiciens ont joué où ils le pouvaient : dans la rue, dans le métro, dans des abris de fortune… Le violoncelliste de renom Denys Karachevtsev a fait résonner sa musique en pleine rue.

    Pourtant, peu à peu, une atmosphère de paranoïa s'est installée en ville. Les habitants éteignent la lumière dès la tombée du jour, pour éviter que leurs logements ne deviennent des cibles. Les forces de l'ordre – l'armée, la police et la Défense territoriale – sont à cran. Au détour d'une rue, un camion militaire freine brusquement. Des soldats sautent sur le bitume, braquent leurs armes sur nous. Une voiture de police s'est arrêtée juste derrière. «Papiers!», ordonne l'un d'eux. La voiture est fouillée. «On craint les infiltrés», explique un officier.

    À l'est de la ville, Victoria garde le dernier checkpoint de l'armée avant les positions russes. Ces dernières sont à deux kilomètres. Le crâne rasé surmonté d'une casquette, les oreilles constellées de bijoux en forme de cœurs, la militaire de 40 ans veille nuit et jour, scrutant les alentours. Comme la plupart des femmes de l'armée ukrainienne, par ailleurs la plus féminisée d'Europe, cette mère de deux adolescentes ne combat pas au front. «Notre rôle ici est tout aussi crucial», s'empresse-t-elle de souligner. «En plus d'essuyer les tirs ennemis, nous recevons les blessés que nous amènent les médecins militaires depuis le champ de bataille. Et puis aussi, les infiltrés», ajoute-t-elle. La chasse aux «saboteurs» russes est l'une des priorités des autorités et de leur armée.

    Par terre, d'ailleurs, gisent deux cadavres recouverts de linceuls: il s'agirait, selon les soldats, de Russes ayant tenté de s'introduire dans les positions ukrainiennes. «Ils sont morts, mais parfois, nos hommes sur le front les capturent vivants. Alors, ils nous les emmènent et nous les livrons aux services spéciaux», détaille-t-elle. Quatre autres cadavres sont, eux, couverts de couvertures de survie: «des hommes à nous. Nous n'avons pas pu les sauver», regrette Victoria. Une ambulance arrive. Le checkpoint est un point de rendez-vous où les infirmiers viennent récupérer des morts et les blessés civils et militaires afin de les transporter à l'hôpital régional.

    Un ordre retentit. Tous les soldats courent dans la même direction et dévalent des escaliers, sous une station de métro, qui fait office de bunker pour les gardiens de l'Est. Des frappes d'artillerie lourde s'abattent au-dessus. «C'est la mort qui tombe du ciel», souffle Victoria, hors d'haleine. Une dizaine d'obus s'abattent ici chaque jour. «On joue avec le destin, mais c'est notre métier.»

    À Kharkiv, les métros sont devenus des refuges pour des milliers d'habitants. Dans la station Heroiv Pratsi, conçue à l'ère soviétique pour servir de bunker en cas d'attaque nucléaire, une ville sous la ville s'est peu à peu installée. Des familles dont les appartements ont été trop détruits y habitent jour et nuit. D'autres, qui craignent de dormir à la merci des bombes, le rejoignent entre 18 heures à 6 heures, le temps du couvre-feu. Des policiers patrouillent. Des bénévoles servent des repas et distribuent des couches. Des annonces sont passées: «Place pour une famille dans un véhicule qui part à la frontière polonaise demain matin… Si vous souhaitez être évacués, merci de vous annoncer à l'entrée!»

    Ici, une jeune mère berce son nouveau-né. Là, des septuagénaires regardent passer les gens sur des chaises de camping. Une femme aux lunettes rondes brosse son chat posé sur un petit coussin. Des adolescentes aux cheveux violets regardent un film sur un téléphone portable, tandis que leurs parents étalent sur une nappe les mets pour le dîner : un peu de pain, du pâté, des fruits.

    Les plus chanceux ont posé leur campement en hauteur ou bien dans des wagons, pour plus d'intimité. Les toilettes font office de laverie. Les voisins discutent, s'entraident en permanence : en pleine nuit, voyant qu'un homme n'a pas de couverture, un inconnu le réveille pour lui prêter la sienne. Une famille propose à des nouveaux venus de les guider vers la fontaine d'eau.

    Campé sur un tabouret, un homme prend sa guitare et se met à jouer. Vitaly Pavlovitch affirme être né en 1936 et en avoir vu d'autres. Selon un spectateur, c'est un acteur de théâtre, bien connu dans la ville. Ses mélodies résonnent, couvrent les pleurs des bébés. Ses chansons parlent d'amour, d'Ukraine et de patrie.

    Polina, 82 ans, s'avance timidement. «Voilà mon amoureuse!» plaisante le musicien. La vieille dame esquisse quelques pas de danse. Quelques enfants s'attroupent. Le bruit des bombes commence : il est plus fort la nuit, plus fréquent aussi. Qu'importe : ici, dans le métro, la vie s'anime. «Les Russes refusent qu'on dorme, alors on fait la fête», lance Sergueï, ancien serveur dans un café.

    Il prend la main de Polina et l'invite à danser. La foule applaudit. On se ressert du thé. La nuit va être longue. Sous la ville détruite, malgré tout, Kharkiv veut résister.

    De nos envoyés spéciaux Margaux Benn (texte) et Véronique de Viguerie (photos) - Édition web Arthur Bayon

    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

    Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

    Publié le 22 février 2022 à 17h05 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 18h51

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    DécryptagesVisualisez la synthèse des parrainages, des intentions de vote et des temps de parole des candidats en carte et en graphiques actualisés chaque semaine.

    NSPPolls

    Afficher les candidats :

    l'ArcomARCOMla Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)HATVPWIDNombre définitifConseil constitutionnelparrainages définitifsConseil constitutionnel

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    Raphaëlle Aubert

    Manon Romain

    Gary Dagorn

    L'Humanité

    Zemmour, une grand-messe fascisante en plein Paris

    Actu

    Extrême droite Plus de 50 000 sympathisants exaltés ont écouté Éric Zemmour célébrer « la grandeur de la France » et en appeler au « vote vital ».

    Benjamin König

    Place du Trocadéro, 15 heures, ce dimanche. Dans une heure, Éric Zemmour doit prendre la parole, devant une foule d’environ 50 000 personnes, compacte et chauffée à blanc. « C’est incroyable, par rapport à Fillon, tu peux pas imaginer », s’enthousiasme un homme au téléphone. On s’approche. Il s’appelle Gérard, avait voté Fillon en 2017, se revendique gaulliste et déteste la famille Le Pen, « même Marion Maréchal ». Il est venu écouter Zemmour et se dit « pas encore sûr de (son) vote ». Des curieux, il n’y en a pas beaucoup à ce grand meeting imaginé comme « une démonstration de force », selon la formule employée par le porte-parole de Reconquête !, Stanislas Rigault. Une expression glaçante quand on sait la violence des militants, encadrés par plus de 1 600 policiers et agents de sécurité. On y croise un public soit âgé, soit très jeune. Pas de crâne rasé : ici, on vient en (bonne) famille. Une dame d’apparence très bourgeoise, lunettes de soleil et doudoune de marque de luxe, au teint hâlé, croit bon d’expliquer à son amie : « J’ai vendu un bien à un juif il n’y a pas longtemps, je vais te dire pourquoi ils ont réussi… »

    « laver l’honneur de la droite »

    La nuée innombrable de drapeaux bleu-blanc-rouge s’agite sans discontinuer et la foule est galvanisée. Une sorte de RN à l’ancienne, façon FN de Jean-Marie Le Pen : une France rance, catholique intégriste, ultranationaliste en loden, souvent issue de la grande bourgeoisie et occasionnellement de familles de l’aristocratie traditionaliste. On y croise des drapeaux bretons, celui de la Normandie version croix de Saint-Olaf, quelques bannières royalistes ou celle du sacré-cœur de Jésus sur fond tricolore, un étendard emblématique du catholicisme ultranationaliste où figure l’expression : « Espoir et salut de la France ».

    Voici le lieu hautement symbolique pour la droite choisi par Éric Zemmour pour son plus grand meeting de campagne. Celui des défaites de 2012 et 2017 et du déclin de LR version Nicolas Sarkozy et François Fillon. Mais pour Zemmour, à la tribune, il s’agit justement de « laver l’honneur de la droite » au Trocadéro. Il cite Foch, dont la statue trône sur la place, de Gaulle, et lit la lettre de Lucien Legros, un des « cinq de Buffon », ces jeunes résistants fusillés. En baisse dans les sondages (entre 9 % et 10,5 %), l’ex-chroniqueur du Figaro joue son va-tout avec ce rassemblement, qu’il annonçait comme « le plus grand, l’événement de la campagne ». Une fuite en avant marquée par sa proposition d’un « ministère de la Remigration » chargé d’expulser un million d’étrangers. L’ex-élue RN de Guadeloupe Maxette Pirbakas ne rencontre que peu de succès lorsqu’elle parle de la situation des outre-mer. La foule préfère scander au rythme des harangues des orateurs : « Pour que la France reste la France », « Vive le Z », « On va gagner », « Remigration, oui ! », ou des « Macron assassin ».

    Souvent, les discussions tablent sur un vote caché, voire une élection « qui va être volée ». Dans son discours, Éric Zemmour tente le tout pour le tout, en appelle au « soutien de toutes les droites et tous les patriotes », faisant applaudir Ciotti, Morano et même Jordan Bardella, le président du RN. « Le peuple, le travail, l’ordre et l’identité » : telles sont les « valeurs de la droite » qu’il martèle. « Ici, ici, c’est la France ! », rugit la foule. Qui reste circonspecte lorsque le candidat en appelle aux « musulmans qui peuvent pratiquer leur religion dans le respect de la France ». Personne n’est dupe : ce dimanche, au Trocadéro, l’ambiance était bien à nettoyer la France.

    Éric ZemmourÉlections 2022Présidentielle 2022Extrême droite
    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 15h17

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    Le Monde

    Guerre en Ukraine, meetings présidentiels, boîte noire du Boeing 737, ristourne à la pompe… Les cinq infos à retenir du week-end

    Vous n’avez pas suivi l’actualité les 26 et 27 mars ? Voici ce qu’il faut retenir des dernières quarante-huit heures.

    Le dernier point de situation sur le front militaire, au trente-deuxième jour de guerre, est à retrouver ici ; pour suivre notre direct quotidien et gratuit, c’est par ici.

    Le président des Etats-Unis, Joe Biden s’est entretenu, samedi, à Varsovie avec deux ministres ukrainiens, lors de sa première rencontre physique avec de hauts responsables de Kiev depuis le début de l’agression russe. Il a également parlé à des réfugiés ukrainiens accueillis en Pologne et, ému par ce qu’il a vu, a qualifié le président russe, Vladimir Poutine, de « boucher ». M. Biden a jugé que son homologue russe ne pouvait « pas rester au pouvoir » compte tenu de l’invasion de l’Ukraine, une déclaration immédiatement tempérée par la Maison Blanche. Le président américain a également mis en garde la Russie, enjoignant à Moscou de ne « même pas [penser] à avancer d’un centimètre en territoire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord [OTAN] ». Son discours sur l’Ukraine a été qualifié d’historique et sa visite en Pologne comme « l’une des plus importantes depuis 1989 », selon les mots du président polonais, Andrzej Duda.

    A Varsovie, le discours de Joe Biden sur l’Ukraine qualifié d’historique

    Dans la nuit de samedi à dimanche, le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, a appelé les Occidentaux à fournir plus d’armes. « Nous devons non seulement protéger l’Ukraine, mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe (…). Qui dirige l’OTAN ? Est-ce toujours Moscou, à coups d’intimidations ? », a-t-il critiqué dans la vidéo quotidienne publiée sur le site de la présidence.

    • Auchan explique rester en Russie pour le bien de ses salariés et des clients

    Le président-directeur général d’Auchan Retail International, Yves Claude, a défendu, dimanche 27 mars, le maintien des activités du groupe en Russie. « Partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain », avance-t-il dans un entretien au Journal du dimanche. Interpellé par le président ukrainien devant le Parlement français, mercredi, sur son activité en Russie, où il est présent depuis une vingtaine d’années et emploie trente mille personnes, le groupe Auchan a décidé de se maintenir dans le pays, même s’il prévoit des pertes pour 2022, explique M. Claude.

    Kiev a répondu, dimanche, en accentuant la pression par un appel au boycott : « Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d’invasion russe, ignorons Auchan et tous ses produits », a lancé le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, dans un message sur Twitter.

    Auchan explique rester en Russie pour le bien de ses salariés et des clients
    • Présidentielle 2022 : les candidats mobilisent leurs militants lors de grands meetings

    Samedi soir à la Guadeloupe, le plateau où Marine Le Pen finissait d’enregistrer une émission en duplex (qui a été diffusée dimanche sur France 3) « a été envahi par des militants de plusieurs organisations nationalistes de Guadeloupe ». Le programme de la candidate du Rassemblement national dans l’archipel a été perturbé.

    Sur France 3 également, Emmanuel Macron a déclaré, dimanche : « Je dis à tous nos compatriotes : l’élection, c’est le meilleur moyen de porter ses choix (…). Allez voter et regardez le projet le plus proche de vos aspirations, quel qu’il soit. » Il a appelé à « la mobilisation », alors que plane le risque d’une forte abstention lors du premier tour, le 10 avril.

    Le candidat communiste, Fabien Roussel, a tenu un meeting à Toulouse, dimanche midi, où il a égratigné les « technocrates méprisants qui ont remplacé leur cerveau par un tableau Excel » et la politique de M. Macron ainsi que les « trente ans d’austérité » qui l’ont précédé, avant de vite revenir à son champ lexical de l’optimisme, fidèle à sa campagne des « jours heureux ». « Il est temps de redonner le pouvoir à ceux qui travaillent », a-t-il notamment déclaré.

    Jean-Luc Mélenchon était à Marseille, sur une scène installée sur la plage du Prado, devant plusieurs milliers de personnes qui scandaient « Union populaire » et « On va gagner ». Après la Méditerannée et le réchauffement climatique, le candidat « insoumis » a évoqué la guerre en Ukraine et le risque nucléaire. Il a lancé un appel à « un cessez-le-feu en Ukraine » et à « la fin de l’invasion russe » ; il a rappelé sa proposition de faire intervenir en Ukraine « des casques bleus sous mandat de l’ONU en force d’interposition devant les centrales nucléaires ukrainiennes ». Il souhaite également que la France soit « non alignée, souveraine et indépendante ».

    A Paris, Eric Zemmour a organisé un rassemblement de ses soutiens place du Trocadéro, dimanche à 14 heures. Pour créer « le plus grand rassemblement de la campagne », le parti Reconquête ! avait mis les moyens : des milliers de drapeaux français et pancartes étaient distribués et des dizaines de militants aux couleurs du mouvement d’extrême droite étaient chargés d’accueillir les cinquante mille personnes attendues par les organisateurs.

    A la même heure, à l’autre bout de la capitale, le candidat écologiste, Yannick Jadot, tenait son premier grand meeting de campagne au Zénith. Après des prises de parole de nombreux élus et militants écologistes, qui ont affirmé sur tous les tons que cette élection présidentielle n’était « pas jouée d’avance », M. Jadot est monté sur scène. Atteinte du Covid-19, Valérie Pécresse a, elle, organisé « un meeting virtuel » sur Zoom à 18 heures, pour répondre en direct aux questions des internautes.

    Eric Zemmour au Trocadéro, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Yannick Jadot à Paris… Suivez l’actualité politique en direct
    • La deuxième boîte noire du Boeing 737 qui s’est écrasé en Chine a été retrouvée

    « La deuxième boîte noire du vol China Eastern MU5735 a été retrouvée le 27 mars », a annoncé l’agence de presse Chine nouvelle, qui cite le centre de commandement des opérations de secours. Cet enregistreur contient les données du vol, comme la vitesse, l’altitude et le cap suivi. Le Boeing 737-800 de la compagnie China Eastern, qui reliait les villes chinoises de Kunming (sud-ouest) et Canton (sud), s’est écrasé le 21 mars sur une colline boisée de Wuzhou (sud), dans la province du Guangxi. Il s’agit du pire accident d’avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est toutefois jugée très bonne par les experts.

    Chine : un Boeing 737 s’écrase avec 132 personnes à bord, aucun survivant n’a été retrouvé
    • Scandale des Ehpad : le PDG d’Orpea présente ses excuses, mais nie tout « système organisé qui aboutirait à de la maltraitance »

    « Nous aurions dû faire notre mea-culpa plus tôt », reconnaît Philippe Charrier, président-directeur général d’Orpea, qui tente cependant de réfuter point par point les accusations dont le groupe fait l’objet. Il « regrette », par ailleurs, que le rapport d’enquête de l’inspection générale des finances (IGF) et de l’inspection des affaires sociales (IGAS) remis au gouvernement « ne soit ni rendu public ni mis à disposition des parties prenantes ». M. Charrier affirme en effet que ce dernier « permet de conclure » qu’« il n’y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance ».

    Une inspection administrative a confirmé une partie des accusations du livre Les Fossoyeurs quant à des « dysfonctionnements graves » au sein du groupe d’Ehpad. L’Etat a porté plainte « sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité à signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance », a déclaré sur France Inter la ministre chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, samedi.

    « Déjà, il y avait cette odeur de pisse terrible, dès l’entrée »
    • Prix des carburants : la ristourne à la pompe pourra atteindre 18 centimes par litre en métropole, à partir du 1er avril

    « Nous avons voulu que la remise à la pompe de 15 centimes par litre de carburant s’applique à tous. La remise est calculée sur une base de 15 centimes hors taxe, ce qui explique que les remises soient différentes selon le montant de la TVA appliquée aux produits pétroliers. La TVA étant de 20 % sur le continent en métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre toute taxe comprise pour le consommateur. Elle sera d’environ 17 centimes en Corse, où la TVA est de 13 %, et de 15 centimes en outre-mer, où il n’y a pas de TVA sur les produits pétroliers », a détaillé le ministère.

    Selon les chiffres officiels publiés lundi, le prix des carburants routiers vendus dans les stations-service françaises a baissé à moins de 2 euros en moyenne la semaine dernière, une première depuis le début de l’année.

    Peut-on bloquer les prix des carburants, comme le proposent plusieurs candidats à la présidentielle ?

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    Tournoi des six nations. La France s’impose largement mais sans éclat contre l’Italie

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    Le Figaro

    Une minute de silence pour l'Ukraine aux Oscars

    EN COURS : Mis à jour le 28 mars 2022 à 08:01

    Les stars d'Hollywood ont observé dimanche soir une minute de silence en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars, après moult spéculations sur la manière dont le gratin du cinéma américain allait aborder la question. Beaucoup appelaient les organisateurs à parler ouvertement de la guerre, mais d'autres craignaient que le moment soit vu comme déplacé ou irrespectueux au milieu des paillettes. Pendant le bref instant de recueillement dimanche, des textes ont été diffusés sur l'écran géant du Dolby Theatre, appelant à envoyer de l'aide en énumérant les besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la «nourriture», des «soins médicaux» ou des «couvertures». «Nous voudrions avoir une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien actuellement confronté à une invasion», disait le premier message. «Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles», ajoutait un autre.

    L'actrice Mila Kunis, qui est née en Ukraine et y a passé une partie de son enfance, a fait référence à son pays d'origine en présentant la chanteuse Reba McEntire, sans toutefois le nommer. «Des événements mondiaux récents font que beaucoup d'entre nous se sentent abattus, mais lorsque vous voyez la force et la dignité de ceux qui sont confrontés à une telle dévastation, il est impossible de ne pas être ému par leur résilience», a dit Mila Kunis. «On ne peut qu'admirer ceux qui trouvent la force de continuer à se battre au milieu d'inimaginables ténèbres», a-t-elle ajouté. L'acteur Jason Momoa a lui arboré une pochette aux couleurs du drapeau ukrainien, tandis que le légendaire réalisateur Francis Ford Coppola a lancé «Viva Ukraine».

    L'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

    Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Peut-on aller jusque-là ? Nous avons vérifié.

    L’Ukraine demande la «démilitarisation» de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies

    De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes qui ont demandé la «démilitarisation» du secteur sous l'égide de l'ONU. «Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences», a écrit la Première ministre adjointe ukrainienne Iryna Vereshchuk sur son compte Telegram dimanche soir. «Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation», a-t-elle ajouté. «Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l'ONU prenne des mesures immédiates pour démilitariser la zone d'excusion de Tchernobyl», a poursuivi cette responsable.

    L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dimanche que la situation de sécurité dans les centrales nucléaires ukrainiennes demeurait inchangée. Elle avait estimé la semaine dernière que les feux de forêt autour de Tchernobyl ne posaient pas de risque radiologique majeur. L'AIEA a cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s'est inquiétée dimanche de l'absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars. La centrale a été prise par l'armée russe le 24 février, au premier jour de l'invasion.

    LIRE AUSSI >> La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes, selon Kiev

    Le réacteur numéro 4 de la centrale a explosé en 1986, causant la pire catastrophe nucléaire civile de l'histoire. Il est recouvert d'un double sarcophage, l'un construit par les Soviétiques et désormais endommagé, l'autre, plus moderne, inauguré en 2019. Les trois autres réacteurs de la centrale ont été progressivement fermés après la catastrophe, le dernier en 2000.

    Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes

    «Il y a trois jours, un missile est venu s'abattre sur l'appartement du dessus ; hier, c'est celui du dessous qui a été frappé. Et moi, je suis là. J'attends». Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres. Découvrez le reportage de nos envoyées spéciales, Margaux Benn et Véronique de Viguerie.

    La situation à Marioupol est «catastrophique»

    Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, «la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière», a-t-il ajouté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines. «Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a-t-il affirmé dimanche soir. «Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs», a-t-il ajouté.

    Quelque 2000 enfants ont également été emmenés vers la Russie, a-t-il dénoncé. «Et cela veut dire enlevés. Parce que nous ne savons pas exactement où ils sont. Certains sont avec leurs parents, d'autres non. C'est une catastrophe», a-t-il lancé. Plus de 2000 civils ont été tués à Marioupol, d'après un récent bilan communiqué par la mairie. Selon le président ukrainien, quelque 100.000 personnes sont toujours bloquées dans ce port stratégique de la mer d'Azov. Plusieurs tentatives visant à établir des itinéraires sûrs pour les civils ont échoué, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de cessez-le-feu.

    Journée de nouvelles négociations à Istanbul ?

    Négociateurs ukrainiens et russes se retrouvent à Istanbul, lundi ou mardi selon les sources, pour tenter d'arrêter ce conflit qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon un décompte de l'ONU dimanche, et quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l'Ecole d'économie de Kiev. Un des points importants des négociations porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Voldymyr Zelensky à des médias indépendants russes, selon la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

    LIRE AUSSI >> Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales

    «Ce point des négociations est compréhensible pour moi et il est en discussion, il est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il devra être soumis à référendum et il faut des garanties, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses». Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.

    Le point sur la situation militaire

    Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération» du bassin minier du Donbass. Ce changement de stratégie fait craindre aux autorités ukrainiennes une volonté russe d'obtenir à terme «deux Ukraines» sur le modèle de la Corée du Nord et du Sud. Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien, Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer un séparation à la coréenne, a déclaré dimanche le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov.

    LIRE AUSSI >> Pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

    Une crainte renforcée par l'annonce de la tenue «dans un avenir proche» d'un referendum pour rejoindre la Russie dans le territoire séparatiste de Lougansk (est), dont Moscou a reconnu l'indépendance. «Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité», a réagi Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

    Sur le terrain, les combats continuent mais l'étau semblait se desserrer dans certaines villes assiégées, comme à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, plus grand port d'Ukraine, pilonnée depuis des jours par l'artillerie russe. Et selon un communiqué de l'état-major ukrainien lundi, l'aviation ukrainienne a détruit quatre avions et un hélicoptère dimanche. Les forces ukrainiennes repoussent «cinq attaques ennemies par jour» sur le front de l'est en direction des régions séparatistes de Dontesk et Lougansk, où deux tanks russes ont été détruits, selon cette même source. En revanche, à Mykolaïv, les habitants ont retrouvé un peu d'espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de prendre la ville. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, seule ville d'importance dont l'armée russe ait revendiqué la prise totale depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct

    Chers internautes, bienvenue dans ce nouveau direct, où nous allons suivre la 33e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez le déroulé de la journée de dimanche ici.

    Une minute de silence pour l'Ukraine aux Oscars

    Les stars d'Hollywood ont observé dimanche soir une minute de silence en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars, après moult spéculations sur la manière dont le gratin du cinéma américain allait aborder la question. Beaucoup appelaient les organisateurs à parler ouvertement de la guerre, mais d'autres craignaient que le moment soit vu comme déplacé ou irrespectueux au milieu des paillettes. Pendant le bref instant de recueillement dimanche, des textes ont été diffusés sur l'écran géant du Dolby Theatre, appelant à envoyer de l'aide en énumérant les besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la «nourriture», des «soins médicaux» ou des «couvertures». «Nous voudrions avoir une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien actuellement confronté à une invasion», disait le premier message. «Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles», ajoutait un autre.

    L'actrice Mila Kunis, qui est née en Ukraine et y a passé une partie de son enfance, a fait référence à son pays d'origine en présentant la chanteuse Reba McEntire, sans toutefois le nommer. «Des événements mondiaux récents font que beaucoup d'entre nous se sentent abattus, mais lorsque vous voyez la force et la dignité de ceux qui sont confrontés à une telle dévastation, il est impossible de ne pas être ému par leur résilience», a dit Mila Kunis. «On ne peut qu'admirer ceux qui trouvent la force de continuer à se battre au milieu d'inimaginables ténèbres», a-t-elle ajouté. L'acteur Jason Momoa a lui arboré une pochette aux couleurs du drapeau ukrainien, tandis que le légendaire réalisateur Francis Ford Coppola a lancé «Viva Ukraine».

    L'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

    Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Peut-on aller jusque-là ? Nous avons vérifié.

    L’Ukraine demande la «démilitarisation» de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies

    De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes qui ont demandé la «démilitarisation» du secteur sous l'égide de l'ONU. «Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences», a écrit la Première ministre adjointe ukrainienne Iryna Vereshchuk sur son compte Telegram dimanche soir. «Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation», a-t-elle ajouté. «Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l'ONU prenne des mesures immédiates pour démilitariser la zone d'excusion de Tchernobyl», a poursuivi cette responsable.

    L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dimanche que la situation de sécurité dans les centrales nucléaires ukrainiennes demeurait inchangée. Elle avait estimé la semaine dernière que les feux de forêt autour de Tchernobyl ne posaient pas de risque radiologique majeur. L'AIEA a cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s'est inquiétée dimanche de l'absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars. La centrale a été prise par l'armée russe le 24 février, au premier jour de l'invasion.

    LIRE AUSSI >> La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes, selon Kiev

    Le réacteur numéro 4 de la centrale a explosé en 1986, causant la pire catastrophe nucléaire civile de l'histoire. Il est recouvert d'un double sarcophage, l'un construit par les Soviétiques et désormais endommagé, l'autre, plus moderne, inauguré en 2019. Les trois autres réacteurs de la centrale ont été progressivement fermés après la catastrophe, le dernier en 2000.

    Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes

    «Il y a trois jours, un missile est venu s'abattre sur l'appartement du dessus ; hier, c'est celui du dessous qui a été frappé. Et moi, je suis là. J'attends». Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres. Découvrez le reportage de nos envoyées spéciales, Margaux Benn et Véronique de Viguerie.

    La situation à Marioupol est «catastrophique»

    Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, «la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière», a-t-il ajouté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines. «Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a-t-il affirmé dimanche soir. «Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs», a-t-il ajouté.

    Quelque 2000 enfants ont également été emmenés vers la Russie, a-t-il dénoncé. «Et cela veut dire enlevés. Parce que nous ne savons pas exactement où ils sont. Certains sont avec leurs parents, d'autres non. C'est une catastrophe», a-t-il lancé. Plus de 2000 civils ont été tués à Marioupol, d'après un récent bilan communiqué par la mairie. Selon le président ukrainien, quelque 100.000 personnes sont toujours bloquées dans ce port stratégique de la mer d'Azov. Plusieurs tentatives visant à établir des itinéraires sûrs pour les civils ont échoué, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de cessez-le-feu.

    Journée de nouvelles négociations à Istanbul ?

    Négociateurs ukrainiens et russes se retrouvent à Istanbul, lundi ou mardi selon les sources, pour tenter d'arrêter ce conflit qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon un décompte de l'ONU dimanche, et quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l'Ecole d'économie de Kiev. Un des points importants des négociations porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Voldymyr Zelensky à des médias indépendants russes, selon la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

    LIRE AUSSI >> Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales

    «Ce point des négociations est compréhensible pour moi et il est en discussion, il est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il devra être soumis à référendum et il faut des garanties, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses». Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.

    Le point sur la situation militaire

    Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération» du bassin minier du Donbass. Ce changement de stratégie fait craindre aux autorités ukrainiennes une volonté russe d'obtenir à terme «deux Ukraines» sur le modèle de la Corée du Nord et du Sud. Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien, Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer un séparation à la coréenne, a déclaré dimanche le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov.

    LIRE AUSSI >> Pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

    Une crainte renforcée par l'annonce de la tenue «dans un avenir proche» d'un referendum pour rejoindre la Russie dans le territoire séparatiste de Lougansk (est), dont Moscou a reconnu l'indépendance. «Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité», a réagi Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

    Sur le terrain, les combats continuent mais l'étau semblait se desserrer dans certaines villes assiégées, comme à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, plus grand port d'Ukraine, pilonnée depuis des jours par l'artillerie russe. Et selon un communiqué de l'état-major ukrainien lundi, l'aviation ukrainienne a détruit quatre avions et un hélicoptère dimanche. Les forces ukrainiennes repoussent «cinq attaques ennemies par jour» sur le front de l'est en direction des régions séparatistes de Dontesk et Lougansk, où deux tanks russes ont été détruits, selon cette même source. En revanche, à Mykolaïv, les habitants ont retrouvé un peu d'espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de prendre la ville. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, seule ville d'importance dont l'armée russe ait revendiqué la prise totale depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct

    Chers internautes, bienvenue dans ce nouveau direct, où nous allons suivre la 33e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez le déroulé de la journée de dimanche ici.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

    Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

    Regarder la vidéo
    Le Monde

    Cabinets de conseil : la mission à 957 000 euros de McKinsey à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse

    Dans leur rapport du 17 mars, les sénateurs expriment leur perplexité face à cette mission commandée, fin 2019, dans le cadre de la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron.

    Les consultants de McKinsey sont si discrets qu’ils réussissent à passer presque inaperçus dans les structures où ils officient. A la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV), une large partie du personnel ignorait, jusqu’à une date récente, que la filiale tricolore de la firme américaine s’était vu confier une mission dans cette institution. Le pot aux roses a été découvert à la faveur des travaux de la commission d’enquête sénatoriale qui a rendu un rapport, le 17 mars, sur « l’influence croissante » de ce type de prestataires. Jeudi 24 mars, des syndicalistes ont interpellé la direction de la CNAV à ce sujet durant une réunion du comité social et économique – l’instance de représentation des salariés.

    Derrière l’essort démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseil

    L’une des questions soulevées fait écho aux observations acides des sénateurs. Dans leur rapport, les élus du Palais du Luxembourg expriment leur perplexité face à cette mission commandée, fin 2019, dans le cadre de la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron. Une douzaine de consultants avaient été mis à contribution durant plusieurs mois. Il s’agissait d’accompagner la caisse, alors que se profilait la mise en place d’un système universel, synonyme de « choc d’organisation » pour le régime. « La CNAV dispose en son sein d’auditeurs d’un excellent niveau, mais nous avons souhaité bénéficier du point de vue neutre et des recommandations d’un “opérateur-tiers”, pour une transformation en profondeur qui devait être menée à bien rapidement », explique le directeur général, Renaud Villard.

    Le directeur de la CNAV « très satisfait »

    Finalement, le projet de système universel a été mis entre parenthèses, puis abandonné. L’intervention de McKinsey, elle, a coûté un peu plus de 957 000 euros, « avec comme seules traces tangibles un PowerPoint et un carnet de 50 pages », a affirmé Eliane Assassi, sénatrice communiste du Val-de-Marne et rapporteuse de la commission d’enquête : « Nous sommes loin d’un rapport circonstancié à la hauteur de cet objectif difficile et commandé par l’actualité ! »

    Recours aux consultants privés : la grande opacité de l’Etat

    De l’argent dépensé en pure perte ? « Il n’en est rien, répond M. Villard. Cette prestation nous aura permis de nous interroger sur l’ensemble de nos process pour être à la hauteur des enjeux du service public de la retraite de demain. » M. Villard se dit « très satisfait de ce qui a été livré » : « Les méthodes proposées pour conduire le changement nous ont été et nous seront à l’avenir précieuses, nous avons largement capitalisé dessus en déployant une gouvernance et un pilotage de transformation, intitulé Retraite 2025, dans le strict prolongement de cette mission. »

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    Le Monde

    En Ukraine, une économie au service de la guerre

    Depuis le début de l’offensive militaire russe, l’Etat s’efforce de planifier la production et de réorganiser la logistique, tout en assurant la survie des entreprises et en aidant financièrement les habitants.

    Faire tourner l’économie comme une machine de guerre. Depuis le déclenchement de l’offensive militaire russe, le 24 février, les exportations d’Ukraine sont contrôlées, la vente des denrées alimentaires de base y est rationnée, et la production planifiée. En outre, certains prix sont plafonnés. « L’Ukraine passe à une économie de guerre », a déclaré Denys Chmyhal, le premier ministre ukrainien, le 10 mars.

    Cette transformation s’est produite dès les premières heures du conflit. Fin février, l’Etat ukrainien a plongé l’économie dans un coma artificiel afin de la protéger des chocs à venir. Un contrôle des flux de capitaux a été mis en place en vue de filtrer la sortie de devises étrangères. L’Etat s’en sert désormais pour acheter à l’étranger des biens dits « essentiels ». Le paiement des droits de douane a même été suspendu dans le but d’accélérer l’acheminement de certains biens importés. « Trois catégories de produits ont été identifiées comme essentiels : la nourriture, les médicaments et le carburant », explique Nataliia Shapoval, directrice de l’institut rattaché à l’université Kyiv School of Economics.

    La guerre en Ukraine va ralentir la reprise mondiale

    Du jour au lendemain, cette économiste a abandonné ses travaux portant sur la réforme de la gouvernance des entreprises ou du secteur de la santé. A la tête d’une équipe d’une cinquantaine d’analystes, elle remet chaque jour, à 13 h 30, au gouvernement, une note sur l’impact des sanctions économiques en Russie. Puis elle comptabilise et chiffre les destructions causées par l’armée russe, en croisant les informations collectées sur les réseaux sociaux et les médias avec des témoignages d’habitants. Un site Internet a même été créé, sur lequel les Ukrainiens peuvent recenser les destructions dont ils sont les témoins. Celles-ci ont été évaluées, mi-mars, à 500 milliards de dollars (455 milliards d’euros) par le gouvernement.

    « Si vous avez été obligés d’évacuer, trouvez un travail là où vous êtes ! », a lancé, début mars, Oleksii Reznikov, le ministre de la défense. Le pays veut éviter l’effondrement économique à tout prix, quitte à reconstruire des usines ailleurs. « Une partie de l’appareil productif endommagé peut être reconstruite à l’ouest, où les destructions sont moins importantes, veut croire Nataliia Shapoval, même si cela dépend évidemment de la durée et de l’ampleur du conflit. » C’est déjà ce qui se passe dans cette zone, où le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) aide des agriculteurs déplacés par la guerre à cultiver de nouvelles terres, prêtées par l’Etat.

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    Le Monde

    Inflation, dette, pénuries… La guerre en Ukraine augmente la vulnérabilité des économies émergentes

    A peine sortis de la récession liée au Covid-19, ces pays font face aux conséquences de l’invasion russe. Pour certains, le risque de crise financière est réel.

    Les pays émergents portent mal leur nom. Tout juste sortis de la pandémie de Covid-19, qui les a plongés dans une récession historique, ils voient désormais leur reprise compromise par la guerre en Ukraine. Pis : certains économistes redoutent une crise financière pour les plus fragiles d’entre eux. « Le premier choc de la guerre en Ukraine est celui de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie », affirme l’économiste Carlos Lopes, professeur à l’université du Cap, en Afrique du Sud. Même s’ils avaient déjà commencé à augmenter avant le début du conflit, à cause notamment des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, la hausse devrait s’accélérer dans les prochains mois.

    La guerre en Ukraine va ralentir la reprise mondiale

    « Elle n’est pas seulement liée au déséquilibre entre l’offre et la demande, mais à des activités de spéculation sur le marché des matières premières », souligne Jayati Ghosh, professeur d’économie à l’université Jawaharlal-Nehru de New Delhi. L’indice des prix des produits alimentaires établi par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (« Indice FAO ») a déjà augmenté de 40 % au cours des deux dernières années et grimpé de 3,9 % en février par rapport au mois précédent. Dans les pays émergents, où l’alimentation représente le premier poste de dépenses des ménages, les conséquences seront dévastatrices. Dans ces pays, où 70 % de la population active travaille dans le secteur informel, la hausse des salaires ne suit pas l’indice de l’inflation.

    Les institutions monétaires se préparent déjà au choc de la hausse des prix. La Banque centrale sud-africaine a relevé, jeudi 24 mars, ses taux d’intérêt directeurs, au motif que « la guerre risque d’entraver la production d’un large éventail de produits énergétiques, alimentaires et de perturber davantage le commerce mondial ». Quelques jours plus tôt, le 21 mars, c’est la Banque centrale d’Egypte qui a augmenté ses taux, citant les mêmes raisons. Le pays est le premier importateur au monde de céréales, dont une majorité provient d’Ukraine et de Russie.

    Le précédent de 1997

    La semaine précédente, le 16 mars, c’était au tour du Brésil d’augmenter ses taux pour la neuvième fois d’affilée depuis le début de l’année 2021, afin d’enrayer une flambée des prix de 10 % sur un an, la plus élevée depuis 2016. Un durcissement de la politique monétaire censé, certes, calmer la hausse des prix, mais qui devrait aussi ralentir la reprise de l’activité dans tous ces pays.

    Ailleurs dans le monde, d’autres mesures ont été mises en place. La Côte d’Ivoire a, par exemple, plafonné les prix des denrées alimentaires de base comme le riz, l’huile de palme raffinée, le sucre ou le lait, et un Conseil national de lutte contre la vie chère envoie des équipes sur les marchés pour prévenir toute valse des étiquettes. Craignant des pénuries, le gouvernement ivoirien a aussi bloqué les exportations de manioc et de bananes plantain. « La hausse des prix du blé pourrait avoir un effet d’aubaine et encourager la consommation de produits de substitution comme la farine de manioc », explique le ministre de l’économie et des finances ivoirien, Adama Coulibaly. « Mais augmenter les récoltes prend du temps, il n’est donc facile de trouver des produits pouvant remplacer le blé », tempère Carlos Lopes.

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    Le Figaro

    Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    Pierre Avril

    REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

    De notre envoyé spécial à Lviv

    Une femme erre sur le boulevard plongé dans le noir: «où y a-t-il un abri?», demande-t-elle à la volée aux rares passants du quartier. Chargés de sacs et de valises, des riverains s’enfuient. Deux femmes en état de choc, qui travaillaient dans le quartier se pressent vers l’hypothétique arrêt de bus censé les ramener à la maison. Celui-ci se trouve 300 mètres plus loin mais le quartier est bouclé. Un gigantesque incendie ravage un dépôt de carburant situé dans une cuvette, dans une zone mi-résidentielle, mi-commerciale de Lviv. C’est la première fois que la grande ville de l’Ouest, frontalière de la Pologne, relativement épargnée par le conflit, est frappée d’aussi près, à quinze minutes du centre historique.

    À lire aussiLivrer des armes à l’Ukraine fait-il de nous des «cobelligérants»?

    Il était 16 heures samedi lorsque trois salves ont retenti, laissant s’échapper un immense nuage de fumée noire. «Des missiles de croisière de haute précision», s’est félicité le ministre russe de la Défense. Cinq blessés ont été répertoriés. Deux heures et demie plus tard, une attaque similaire s’est reproduite, cette fois dans une usine de réparation de tanks. Moscou affirme avoir ciblé une «installation de modernisation de systèmes de station-radar et d’équipements électroniques». L’après-midi même, le président américain, Joe Biden, délivrait un discours féroce à Varsovie contre son homologue russe. «L’agresseur a voulu dire bonjour au président Biden», a ironisé le maire de Lviv, Andriy Sadovy. Selon les autorités locales, les missiles ont été tirés depuis Sébastopol, le port de la Crimée, annexé par la Russie en 2014.

    À 18 h 30, Lena dormait, aussitôt réveillé par les tremblements des murs de son appartement adjacent. Deux blindés destinés à l’unité de maintenance sont stationnés dans sa rue. Fuyant les bombardements de Kharkiv dans l’est du pays, cette quadragénaire était arrivée le 4 mars à Lviv en quête de sécurité, hébergée par des amis. «Ici, on est proches de la frontière polonaise, les diplomates se sont installés dans la ville, de quoi se sentir en sécurité. Maintenant, on va peut-être devoir à nouveau bouger… pourquoi pas en France», dit-elle dans un sourire fataliste. À côté d’elle, son mari la presse de rejoindre un abri antiaérien alors que les sirènes retentissent. L’épouse préfère rester sur le palier à bavarder.

    Poutine ne fait que mentir depuis des décennies, le but de ces frappes est tout simplement de terroriser la population

    Deux jours auparavant, l’état-major russe avait annoncé une réorientation de ses opérations militaires, envisageant d’élargir les territoires du Donbass sous son contrôle depuis 2014. Le jet de missiles sur Lviv, située 1200 kilomètres plus à l’ouest, semble contredire cet objectif. «Poutine ne fait que mentir depuis des décennies, le but de ces frappes est tout simplement de terroriser la population», affirme Ivan, un officier attaché à la protection des frontières. «Ce type est malade», renchérit un gardien d’usine, ébranlé par le bruit des explosions, indiquant d’un geste qu’il faudrait étrangler le président russe.

    Après la déflagration qui les a jetés à terre, la famille de Slava, son épouse, Ioura, et sa fille Tania, sont sortis dans la rue pour se calmer les nerfs. À la nuit tombée, ils rebroussent chemin pour rejoindre leur habitation proche du dépôt de carburant. «Ça va aller», assure Ioura, les yeux rougis. Le message est moins destiné à son interlocuteur qu’à sa fille de 11 ans, vêtue d’un anorak jaune, qui affiche un sourire timide et désemparé. «Le quartier ici ressemble à n’importe quel autre quartier de Lviv. On sait que ça peut frapper à n’importe quel moment et on est préparé à ça», tente de relativiser le père.

    À lire aussiUkraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

    Depuis le début de la guerre, la région a déjà été visée à deux reprises, la première fois le 13 mars, lorsque deux douzaines de missiles à long rayon d’action, tirés depuis la Russie, selon le Pentagone, ont atteint la base militaire de Yavoriv, tout près de la frontière polonaise, tuant plus de 35 hommes. Quatre jours plus tard, une usine de réparation d’avions, contiguë à l’aéroport de la ville, était endommagée.

    D’un point de vue russe, le fait de cibler ces infrastructures est logique. La région de Lviv est devenue un hub humanitaire et militaire par lequel transitent, de Pologne, des équipements en quantité croissante. La Hongrie et la Roumanie refusent de prêter leur territoire à de telles opérations. «Les Américains ont été longs au démarrage mais une fois que c’est parti, les volumes sont impressionnants, l’équivalent d’un véritable pont aérien», s’enthousiasme une source sécuritaire européenne.

    L’ampleur des rotations expliquerait en partie les succès de la résistance ukrainienne. Mais jusqu’à présent, les forces russes ne s’y sont pas frontalement attaquées. Et donnent ainsi l’impression, dans la région, de tourner autour du pot.

    Le 16 mars, la Maison-Blanche a débloqué 1 milliard de dollars d’assistance militaire auxquels s’ajoutent 450 millions d’euros de l’UE. Il s’agit principalement de systèmes légers de défense anti-aérienne (Stinger) et antichar, avoisinant côté américain les dix mille unités, ainsi que des drones. Jour et nuit, avions-cargos et convois déchargent leurs cargaisons dans l’aéroport polonais de Rzeszow, situé à 80 kilomètres de la frontière ukrainienne, traditionnellement exploité par des compagnies charters. Le Pentagone a déployé deux batteries de missiles Patriot en bordure de l’aérodrome. Ces équipements transiteraient ensuite par quatre à cinq postes-frontières disséminés sur une largeur de 535 kilomètres, changeant régulièrement de circuits, poursuit cette même source.

    La base militaire ukrainienne de Yavoriv, frappée le 13 mars, n’était «pas utilisée pour l’assistance militaire des Occidentaux», a dénoncé le Pentagone. Dans le passé, elle a néanmoins servi de terrain d’entraînement aux forces ukrainiennes, encadrées par des militaires américains et canadiens. Autant de «mercenaires étrangers pour lesquels, nous n’aurons aucune pitié, où qu’ils se trouvent en Ukraine», a justifié le porte-parole du ministre russe de la Défense, Igor Konachenkov.

    Dissimulée au creux d’une forêt, l’entrée de cette gigantesque base laisse transparaître un mélange de dilettantisme et de rudesse. Les check-points y ouvrant l’accès sont occupés par des civils non armés, laissant passer sur la foi d’une accréditation militaire. Une colonne de jeunes recrues, certains à l’allure négligée et non vêtus d’uniformes, pénètre dans l’enceinte. Deux détonations se font entendre dont on ignore l’origine. Après un court interrogatoire, le véhicule du Figaro est fouillé de fond en comble, avant d’être escorté jusqu’à la route principale, avec ordre de rebrousser chemin. «Nous allons gagner cette guerre», lance un sous-officier avant de nous saluer.

    Vous, les Occidentaux, avez tous peur de Poutine, à la différence de nous les Ukrainiens

    Pour Anatolei, témoin du tir de missiles contre l’aérodrome de Lviv, la succession de ces frappes justifie pleinement l’instauration d’un blocus aérien occidental. Exigé par Zelensky, ce déploiement se heurte au refus de l’Otan, qui craint d’être entraînée dans une confrontation directe avec la Russie. «Vous, les Occidentaux, avez tous peur de Poutine, à la différence de nous les Ukrainiens», critique le vigile de cette usine de béton, dont la guérite, endommagée, était située à 500 mètres du lieu de l’explosion.

    À défaut, Kiev pousse en faveur de la livraison de chasseurs polonais MiG-29 aujourd’hui stationnés sur la base américaine de Ramstein (Allemagne). La délivrance de batteries antimissiles S-300, de fabrication russe mais aujourd’hui en possession de pays membres de l’Otan, est également à l’étude. Le transfert de tels équipements pourrait difficilement échapper aux yeux des Russes. La livraison d’armes occidentales constitue une «erreur» susceptible de prolonger le conflit, dénonce simplement l’état-major russe.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

    Le Monde

    « La possibilité d’une récession a augmenté »

    Quand le « lundi noir » a secoué les marchés en 1987, la banque centrale américaine (Fed) est intervenue pour calmer les marchés. Cette action a ouvert un immense cycle interventionniste de trente-cinq ans de baisse des taux d’intérêt, toujours plus bas, jusqu’à l’impensable : des taux négatifs (le taux de la Banque centrale européenne [BCE] est aujourd’hui de − 0,5 %). Jusqu’à aujourd’hui ?

    L’impossible équation de la Banque centrale européenne face au risque de stagflation

    Pimco, le plus grand gérant obligataire au monde, semble penser que l’ère de l’intervention monétaire touche à sa fin. « Pour la première fois depuis la stagflation des années 1970 et du début des années 1980, les principales banques centrales occidentales, menées par la Fed, ne viendront probablement pas à la rescousse d’un choc de croissance négatif, parce qu’il est accompagné d’un choc d’inflation positif. »

    Cette phrase est tirée du rapport Perspectives cycliques de Pimco publié mercredi 23 mars, qui a été corédigé par Andrew Balls, le directeur de l’investissement de la société américaine. Son opinion compte : l’homme est à la tête de 2 200 milliards de dollars (environ 2 000 milliards d’euros) d’encours, presque entièrement détenus sur le marché de la dette (obligations d’Etat, obligations d’entreprises, etc.), ce qui en fait le plus important acteur de ce secteur au monde.

    « Depuis les années 1990, les banques centrales avaient pu ignorer les hausses des prix, parce que les prévisions d’inflation demeuraient modérées, explique-t-il au Monde. Mais je crois qu’aujourd’hui elles ne le peuvent plus et sont obligées de se concentrer sur les conséquences de l’inflation. » Il faut dire que la hausse des prix frôle désormais 8 % aux Etats-Unis et dépasse 6 % en zone euro.

    Le cycle de hausse des taux d’intérêt a donc commencé. La Fed a augmenté son taux de 0,25 % le 17 mars et anticipe six hausses supplémentaires en 2022, la Banque d’Angleterre a déjà augmenté son taux à trois reprises, à 0,75 %, et la BCE, parmi les plus interventionnistes, a annoncé la fin de son programme d’achat d’actifs pour le troisième trimestre. Pour les ménages et les entreprises, emprunter commence à coûter un peu plus cher. Au risque que cela donne un sérieux de coup de frein à l’économie ?

    La guerre en Ukraine augemnte la vulnérabilité des économies émergentes

    « La possibilité d’une récession en 2023 a augmenté », reconnaît M. Balls. Il ne s’agit pas d’une prévision de sa part, et ce n’est pas le scénario le plus probable, mais le risque est réel. « On a un choc, celui de la guerre en Ukraine, qui vient s’ajouter à un autre choc, celui de la pandémie. Il y a un an, je ne pensais pas que la comparaison avec les années 1970 était justifiée, mais on a maintenant un choc énergétique. Les banques centrales sont forcées d’agir et de démontrer leur volonté de lutter contre l’inflation. »

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    L'Humanité

    Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?

    Décryptage

    Déjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.

    Julia Hamlaoui

    Quand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.

     

    1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix

    Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.

     

    2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse

    Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.

     

    3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées

    Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.

     

    4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale

    Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.

    Présidentielle 2022gaucheSalaires et pouvoir d'achatYannick Jadot
    Le Monde

    Nothing promet un smartphone, et on n’en saura rien

    Cette nouvelle marque dirigée par Carl Pei, l’un des gourous des produits électroniques, a déjà réussi son entrée sur le marché des oreillettes sans fil et veut rééditer son succès dans les terminaux mobiles.

    Créer des produits électroniques design et faire le buzz. Depuis ses débuts dans le secteur, telle a toujours été la recette de Carl Pei, qui a créé il y a deux ans la marque Nothing à Londres, avec laquelle il a lancé à l’été 2021 des oreillettes sans fil. Dans une vie précédente, il s’est fait un nom en cofondant la marque chinoise de smartphones OnePlus. Peu connue du grand public, elle a su séduire de nombreux fans. A la sortie de chaque nouveau produit, des foules impressionnantes se groupaient aux aurores devant des boutiques sélectes, telle Colette à Paris, pour être les premiers à pouvoir mettre la main dessus.

    Une scène qui n’est pas sans rappeler l’idolâtrie que sait générer Apple. La comparaison n’est pas pour déplaire à Carl Pei. Comme Steve Jobs, quand il a introduit les premiers iPhone, le jeune dirigeant (32 ans) rêve d’« insuffler un air nouveau dans un marché endormi », explique-t-il au Monde. Considéré comme un gourou des technologies par ses plus fidèles admirateurs, il a réussi à lever auprès du grand public 1,5 million de dollars (environ 1,39 million d’euros) en à peine cinquante-quatre secondes en amont du lancement de ses oreillettes.

    Ni visuel, ni spécifications, ni prix, ni date…

    Autant dire que le patron était attendu, mercredi 23 mars, pour les dernières annonces de Nothing. Mais nombre d’aficionados sont restés sur leur faim. Comme la rumeur le prévoyait, la compagnie a fait savoir qu’elle allait sortir à l’été son premier smartphone. Mais qu’en a-t-elle dévoilé ? Rien, nothing, walou… Ni visuel, ni spécifications techniques, ni prix, ni date précise. Tout juste la promesse d’une expérience utilisateur plus fluide, d’un design épuré, et d’une coopération technologique avec Qualcom. Les plus enthousiastes croiront sur parole Carl Pei. Les autres devront se raccrocher à un rapide bilan de ce qu’est devenu Nothing en deux ans pour mesurer ses chances sur le marché ultracompétitif des smartphones.

    La jeune pousse Nothing, nouveau pari high-tech de l’entrepreneur Carl Pei

    Le lancement de ses oreillettes, écoulées à près d’un demi-million d’exemplaires en moins d’un an, a été un succès pour une entreprise si jeune. Le produit est entré dans le top 10 de sa catégorie lors du dernier trimestre de l’année 2021. Mais le segment des oreillettes est moins complexe techniquement que celui des téléphones. Surtout, il est plus facile d’y faire son trou, sachant qu’il connaît une croissance formidable. Selon le cabinet Counterpoint, il a connu une croissance de 25 % en 2021, alors que celle des smartphones est en recul de 6 %.

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    L'Humanité

    Oui, un vote utile

    Éditorial

    Sébastien Crépel

    Le 10 avril, chaque voix comptera plus que jamais pour peser à gauche, face au total des bulletins de droite et d’extrême droite annoncé très haut : jusqu’à 75 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, selon les sondages. Personne, parmi celles et ceux qui ont le progrès et la justice sociale au cœur, ne peut se résigner à une telle marginalisation des idées de gauche, qui rassemblaient encore près de 45 % des exprimés dans la même élection il y a dix ans. Nul ne peut non plus se résoudre à la répétition d’un duel au second tour entre la droite et l’extrême droite pour la troisième fois depuis 2002. Toute la question est donc de parvenir à mobiliser les immenses forces encore en sommeil pour déjouer le désastre qui menace.

    La première chose à faire est de se garder des raisonnements simplistes, à l’instar de celui qui chemine sur le thème du « vote utile ». Le problème de la gauche est non pas le vote prétendument « utile » mais l’abstention de ses électeurs : 25 % des suffrages exprimés avec un, deux ou quatre concurrents, cela reste 25 % seulement, et condamne par avance toute chance de succès au second tour, si tant est que l’on y parvienne. L’expérience a déjà été tentée en 2017. Les communistes furent alors les seuls à ne pas présenter de candidat pour soutenir Jean-Luc Mélenchon, éliminé du scrutin à l’issue du premier tour.

    Aujourd’hui, rien ne permet de dire mieux qu’hier que 1 + 1 ferait 2, à l’heure où des dynamiques distinctes, fragiles mais réelles, se lèvent du côté de Fabien Roussel comme de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes : les appels au retrait du candidat communiste se font plus pressants à mesure que Fabien Roussel démontre sa capacité à peser dans le scrutin, et que sa candidature est donc attendue potentiellement par des millions d’électeurs. S’amputer de cette dynamique, ce serait amputer toute la gauche : il faut au contraire qu’elle se renforce, pour que se renforcent les chances de la gauche au prochain scrutin.

    Dire cela, ce n’est nullement renoncer aux combats communs qui attendent la gauche dans les luttes comme aux élections, législatives notamment, pour empêcher la droite et l’extrême droite de faire main basse sur le Parlement. La candidature de Fabien Roussel s’inscrit dans le cadre de cette volonté de victoire commune, en apportant une contribution indispensable à la constitution d’une majorité de gauche dès la présidentielle. Pour y parvenir, aucun effort ne sera de trop : les enquêtes qui ont testé l’hypothèse de Jean-Luc Mélenchon face à Emmanuel Macron au second tour – un scénario virtuel à ce stade, avec Marine Le Pen qui n’entend pas céder la place – font état invariablement d’un résultat de l’ordre de deux tiers/un tiers entre le président sortant et le candidat de la France insoumise. Ce n’est pas une simple question d’orientation ou de personnalité : c’est le reflet de l’état réel de la gauche. Mettre la charrue avant les bœufs en misant tout sur la qualification au second tour sans se donner les moyens d’élargir le socle de la gauche au premier, c’est se condamner à faire, au mieux, de la figuration.

    C’est pourquoi l’urgence, comme Fabien Roussel s’y attelle, est de ramener les abstentionnistes au vote pour une gauche de combat. Un vote utile, oui, mais pour un projet plus ambitieux que de siphonner les voix du voisin. C’est possible : la preuve, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon ont progressé chacun dans les sondages sans faire perdre de voix à l’autre. La clé d’une victoire de la gauche est là.

    Présidentielle 2022gaucheFabien RousselJean-Luc Mélenchon
    Le Monde

    La France s’enfonce dans une épidémie de grippe aviaire d’une ampleur inédite

    Plus de 14 millions de volailles ont été abattues, alors que le nombre de foyers dénombrés entre la Vendée et le Sud-Ouest atteint le millier.

    « Nous avons une épée de Damoclès sur la tête. Chaque matin, quand on entre dans le bâtiment, on a la crainte de découvrir des poulets malades », témoigne Pascal Sachot, éleveur à Sèvremont, en Vendée. Il retient d’autant plus son souffle que les élevages de deux de ses proches voisins viennent d’être touchés par l’épidémie de grippe aviaire. Sur ses trois bâtiments, qui chacun abrite potentiellement 5 000 animaux, l’un n’était pas occupé, l’autre a été vidé il y a deux semaines. Dans le troisième, les poulets sont presque arrivés à maturité. « On va faire des écouvillons, si les tests sont négatifs au virus H5N1, les volailles partiront vers l’abattoir normalement », explique M. Sachot.

    Le virus H5N1 s’est, en effet, abattu sur la Vendée fin février. Détecté d’abord dans quelques exploitations avicoles près de la commune de Maché, il s’est très vite répandu. Un mois plus tard, les autorités dénombrent 463 foyers en Vendée, soit le double de ceux répertoriés dans les Landes, jusqu’alors le département français le plus touché par cette nouvelle épizootie de grippe aviaire. Le virus s’est également diffusé dans la Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire.

    Quarante cas par jour

    La vitesse de propagation fulgurante dans la région vendéenne a pris les autorités sanitaires de court. « Il y a quatre équipes professionnelles pour euthanasier les animaux malades. Elles ont été débordées alors que le rythme de cas a atteint près de 40 par jour. Certains éleveurs ont attendu une dizaine de jours avec les animaux morts dans les bâtiments », raconte M. Sachot. Christian Drouin, éleveur aux Essarts-en-Bocage, a, lui, « dû faire le sale boulot », comme il dit. « Vendredi 18 mars, j’ai constaté un taux de mortalité élevé dans le bâtiment où j’élève 18 000 poulets. Le vétérinaire m’a confirmé que l’élevage était touché par le virus d’influenza aviaire. Il n’y avait aucune équipe d’euthanasie disponible. La désorganisation est complète sur le terrain. Mercredi, j’ai dû fermer la ventilation pour faire mourir les animaux. Et ce matin, avec des voisins, nous avons ramassé les morts et les avons enterrés sur l’exploitation en les couvrant de chaux. Tout cela sans équipement. Je réagis assez mal, c’est très compliqué à supporter », témoigne M. Drouin.

    Grippe aviaire : 2,5 millions de volailles vont être abattues dans le Sud-Ouest

    « Près de 6 à 7 millions de volailles vont être détruites en Vendée et dans les zones limitrophes touchées. Si on ajoute les mesures de dépeuplement qui ont été décidées, on va atteindre les 10 millions. En quarante ans de carrière, je n’ai jamais vécu cela. La situation est très préoccupante pour la volaille », souligne Gilles Huttepain, ancien directeur du pôle amont du groupe sarthois LDC et vice-président de l’interprofession volaillère Anvol. Le choix a été fait de dépeupler les fermes autour de 250 points jugés stratégiques, car abritant les couvoirs où sont élevés poussins et canetons et où est maintenu le patrimoine génétique des lignées parentales.

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    L'Humanité

    Jen Schradie «Les algorithmes adorent les contenus d’extrême droite»

    Entretien

    Politique Dans l’Illusion de la démocratie numérique, la sociologue américaine démontre que, loin des mythes d’un Internet égalitaire et horizontal, le Web profite aux messages conservateurs. Un avantage dans la bataille des idées.

    Cyprien CaddeoPierric Marissal

    La présidentielle française fait l’objet d’une morne campagne, faute de débats pour partie empêchés par l’Ukraine, pour partie par le refus d’Emmanuel Macron de descendre dans l’arène. En l’absence d’espaces de confrontation politique dans les médias traditionnels, Internet prend le relais et gagne en influence dans la bataille des idées. Mais sur le Web aussi, la balance penche sérieusement à droite. C’est ce que démontre la sociologue américaine Jen Schradie, par ailleurs enseignante à Sciences-Po, dans son livre (1), fruit de plusieurs années d’enquête sur les réseaux sociaux et sur le terrain, surtout aux États-Unis mais aussi en France. Elle montre à quel point le terrain numérique est inégal et favorise la propagation des idées de droite sur Internet, et de là dans la société en général. La gauche, elle, apparaît au contraire avoir un train de retard dans cette guerre de position qui se joue à coups de likes, de commentaires et de hashtags.

    À la lecture de votre livre, on comprend qu’Internet est dominé par la droite et que les idées conservatrices sont plus virales sur la Toile que celles de gauche. Pourquoi ?

    Ce n’est pas uniquement une question d’idées. Déjà, il y a plus de groupes conservateurs qui utilisent Internet que de collectifs progressistes. En général, les organisations de droite sont davantage constituées en réseaux, hiérarchisées et ont une vraie expertise des algorithmes, de leur fonctionnement, de leurs relais. Un des mythes d’Internet est de croire qu’il est à la portée de tout le monde de créer du contenu viral, que tout le monde peut devenir une sorte de « journaliste-citoyen » : ça demande en réalité une véritable expertise des outils d’Internet et une vraie organisation. Ça nous amène à un autre mythe du militantisme numérique : le Web serait horizontal. Il ne l’est pas. En réalité, les groupes les plus hiérarchisés, avec des individus qui se dédient à des tâches précises, sont plus efficaces.

    Quant aux idées elles-mêmes, les slogans conservateurs ou d’extrême droite sont en général plus provocateurs, ou en tout cas provoquent plus d’émotion, de colère dans les réactions sur les réseaux sociaux. Or, les algorithmes adorent ce genre de contenus qui suscitent de l’engagement. À gauche, il y a beaucoup de thèmes différents, une plus large diversité de groupes, de luttes (égalitaires, antispécistes, LGBT…). Ce n’est pas très efficace, moins viral, car il est plus difficile de résumer pareils concepts ou une réalité sociale en un tweet ou un hashtag.

    Vous dites aussi que, lorsqu’il s’agit de photos, les images d’individus sont souvent plus virales que celles de groupe. En quoi ?

    Les photographies de groupe, très typiques de la gauche, c’est bien pour la famille et les amis. Internet fonctionne comme un réseau d’individus. Les photos où une personne incarne le message sont plus virales, ont une plus forte résonance. C’est comme ça que fonctionnent les mèmes. Ce n’est pas évident pour les militants de gauche parce qu’il y ont souvent cette volonté de mettre en avant un collectif, qu’il soit féministe, antiraciste ou un syndicat, et de montrer toute sa diversité. Par ailleurs, souvent, les ouvriers ou les personnes marginalisées ne veulent pas se mettre en avant, ils ne se sentent pas légitimes et ont peur du harcèlement. À droite, à l’inverse, on ne craint pas de fabriquer un personnage, une incarnation, une histoire personnelle qui seront plus facilement repris sur les réseaux, mais aussi dans les médias.

    Donc, loin du mythe égalitaire d’Internet, nous ne serions pas tous égaux en tant qu’utilisateurs ?

    Non, et notamment les classes populaires. Tout le monde n’a pas le même accès à Internet, avec la même performance de débit, ni les mêmes compétences d’usage. D’autant que chaque réseau social a sa propre logique et requiert un savoir-faire spécifique. De nombreuses personnes que j’ai interviewées pour le livre m’ont dit des choses comme « Twitter ça n’est pas pour moi, je ne sais pas l’utiliser », « c’est pour ceux qui sont au-dessus ». Il existe une autocensure de classe. Mais aussi, encore une fois, une peur d’afficher ses préférences politiques, son opinion sur Internet et de recevoir de la haine en retour, d’être harcelé… La question du temps se pose également : s’engager, se mobiliser sur Internet en demande beaucoup.

    Les militants de droite se sont-ils, à l’inverse, professionnalisés sur Internet ?

    Certains oui, mais c’est tout un écosystème qui s’organise autour, qui partage les informations, les posts, les mèmes, les contenus. On peut parler de coalition objective au sein de l’écosystème, de médias et acteurs entrelacés. Il n’existe pas toujours de liens d’argent entre eux, mais on les retrouve parfois dans les mêmes réunions, les mêmes événements. Par exemple, au cours de mes recherches, j’ai mené des entretiens avec des groupes survivalistes d’extrême droite. Je les ai suivis dans une réunion à Raleigh, en Caroline du Nord. Lors de cet événement, on retrouvait des cadres d’Americans for Prosperity, le grand groupe de financement des frères Koch (les deux milliardaires « philanthropes » sont les principaux donateurs du camp républicain conservateur – NDLR), ou encore des think tanks de droite.

    Que peut faire la gauche pour inverser la tendance ?

    Nuit debout est à cet égard un très bon exemple. C’est un mouvement similaire à Occupy Wall Street aux États-Unis, qui revendiquait une forme d’horizontalité mais a fini par s’essouffler. Arrivé à un certain point, il faut se répartir les tâches et désigner des personnes dédiées à l’activisme numérique, d’autres doivent définir la stratégie à adopter. Et cela vaut sur Internet comme en dehors. Car, en ligne, l’activité ne peut pas se réduire à utiliser la plateforme pour organiser des manifestations, il faut aussi, et l’extrême droite l’a très bien compris, s’en servir pour faire de l’éducation politique, diffuser l’idéologie, structurer le mouvement dans le long terme. Les conservateurs sont très efficaces en la matière car ils pensent l’espace numérique comme un contre-modèle aux médias mainstream, qui ne les respecteraient pas et diffuseraient des fake news.

    Pourtant, l’espace médiatique mainstream penche déjà à droite…

    Tout à fait, et l’exemple d’Éric Zemmour est criant : comme Trump, il critique en permanence les médias alors qu’il est le produit de la presse écrite et de la télévision publique ! C’est un discours qui n’est pas rationnel mais purement stratégique : il a pour but d’entretenir la croyance que les médias sont contre les gens.

    Dans votre livre, vous développez même le concept d’évangélisme numérique, qu’entendez-vous par là ?

    Aux États-Unis, mais aussi un peu en France, le lien est fort entre les groupes chrétiens organisés et la droite. Et j’ai remarqué que les mots employés pour convaincre sur Internet étaient les mêmes que ceux utilisés pour convertir un non-croyant. À commencer par l’usage du terme « vérité », omniprésent chez les évangélistes. « La vérité te rendra libre, Jésus te dit la vérité, tu dois écouter la vérité... » Ce n’est pas un hasard si le réseau social de Donald Trump s’appelle The Truth (« la vérité »).

    Ces écosystèmes doivent-ils leur succès à des porte-parole comme Éric Zemmour ou Donald Trump ou leur survivront-ils ?  

    C’est une question centrale : est-ce qu’il suffirait qu’Éric Zemmour disparaisse du paysage pour mettre fin à l’influence de ses idées sur Internet ? Le charisme et la popularité de ces figures sont importants en tant que relais de ces idées. Mais les concepts, les mots qu’utilisent Trump ou Zemmour, préexistaient dans des écosystèmes déjà constitués et ils sont allés piocher dedans. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces organisations numériques occupent une sorte de vide et sont d’autant plus importantes dans des pays où la société civile et les corps intermédiaires ont tendance à disparaître.

    N’y a-t-il pas un paradoxe à voir les réseaux sociaux profiter à la droite conservatrice et son extrême alors que leurs fondateurs se pensent davantage comme des libéraux ?

    En 1997, en pleine bulle Internet, j’ai emménagé dans la Silicon Valley, où prospérait déjà un mix idéologique bizarre d’hypercapitalisme et de mots issus du socialisme. À commencer par le terme « révolution ». Ils promettaient que tout le monde allait pouvoir devenir entrepreneur, beaucoup de changements, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Quelqu’un comme Mark Zuckerberg, avec sa femme, donne via sa fondation de l’argent aux hôpitaux ou d’autres grandes causes, et en même temps, il gagne tout cet argent en exploitant la violence du réseau. C’est un capitaliste avant tout.

    A contrario, des mouvements de gauche comme #MeToo ou #BlackLivesMatter ont fonctionné sur Internet. Comment l’expliquez-vous ?

    Ce n’est pas que les messages de gauche sur Internet n’existent pas, bien sûr qu’il y en a. Vous avez donné de bons exemples. On le voit encore aujourd’hui avec l’Ukraine et beaucoup de messages de solidarité, mais sur le long terme, je pense que ceux de droite vont reprendre le dessus. Encore une fois, à cause de leur manière de s’organiser. Il ne faut pas non plus surestimer la puissance d’un hashtag comme #BlackLivesMatter. Ni oublier les phénomènes de bulles de filtre (les algorithmes vous recommandent du contenu qui vous intéresse – NDLR). Vous avez l’impression que ces messages sont nombreux parce que vous suivez ce hashtag. À l’inverse, c’est comme ça que tant de gens ont été surpris de l’élection de Trump, car ils étaient dans leur bulle de filtre orientée à gauche.

    Facebook a beaucoup changé en dix ans. La lanceuse d’alerte Frances Haugen a montré par exemple que son algorithme de recommandation favorisait les contenus qui génèrent des émotions négatives comme la colère ou la peur. Cela ne favorise-t-il pas la droite aussi ?

    Vous avez raison, et depuis qu’est sortie la version américaine de ce livre, en 2019, la situation s’est empirée. Je ne nie pas ces problèmes liés aux algorithmes, mais je n’ai pas voulu m’attacher aux réseaux sociaux eux-mêmes, car quand j’ai commencé ma recherche, Facebook était différent, Twitter plus petit, TikTok n’existait pas et il y avait encore Myspace ! Pour cette raison, lorsque j’ai développé mon système de score de militantisme numérique, j’ai plutôt évalué le niveau de participation en ligne, l’activité sur l’ensemble des réseaux sociaux, comme le nombre de partages, de likes, de publications, mais aussi les commentaires sur les sites Internet.

    Il existe donc une vraie différence de participation en ligne entre la droite et la gauche ?

    J’ai étudié 34 groupes de militants différents sur le temps long. Et les 5 plus actifs sont d’extrême droite, ils publient en général deux fois plus de contenu que les activistes de gauche. C’est énorme comme différence.

    Dans le contexte de la présidentielle, comment évaluer cette influence en ligne de l’extrême droite dans le débat ?

    Un collègue de l’université de Toulouse a montré que la couverture médiatique de Zemmour était écrasante ces derniers mois. Même les médias de gauche ont plus parlé du candidat d’extrême droite que des candidats de gauche. C’est grâce à l’organisation autour de Zemmour, qui fait qu’il est par exemple quasiment tous les jours en « trending topics » (les sujets les plus discutés – NDLR) sur les réseaux sociaux. Il s’est passé la même chose avec Trump aux États-Unis et c’est un énorme problème. Cette influence est importante, mais on ne sait pas vraiment à quel point. Mes étudiants travaillent dessus en ce moment, ils mettent par exemple en relation le nombre de messages Twitter sur un thème ou un candidat et le nombre d’articles de presse qui en parlent. On peut aussi se poser cette question : est-ce l’omniprésence de Zemmour dans les médias qui rend les Français plus à droite ou est-ce parce que la France est de plus en plus conservatrice qu’il est autant dans les médias ? Reste que, quand Mélenchon met des dizaines de milliers de personnes dans la rue, on en parle dans les médias, mais rarement pendant plus de vingt-quatre heures. Mon conseil aux journalistes est de ne pas se contenter de regarder Twitter, car de nombreuses catégories de la population sont absentes de ce réseau social (12 millions de comptes en France – NDLR). La preuve, de tous les groupes de militants que j’ai étudiés et qui sont sur Twitter, un seul est issu de la classe ouvrière. Statistiquement, c’est zéro.

    algorithmesExtrême droitePrésidentielle 2022Éric Zemmour
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les cyberattaques contre la Russie, le « cri de colère » d’une armée de volontaires

    Anonymous, IT Army, Belarusian Cyber Partisans…, au travers de différents groupes, des milliers d’Ukrainiens prennent part à des attaques informatiques contre la Russie, relativement efficaces.

    « Je n’ai jamais vu ça ! » Volodymyr « Bob » Diachenko, consultant ukrainien en cybersécurité, connaît ce milieu sur le bout des doigts. Selon lui, la mobilisation de ses pairs à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, en particulier pour mener des attaques informatiques contre la Russie, est à la mesure des événements qui secouent le pays : sans précédent.

    Depuis le 24 février, date du début de l’invasion par l’armée russe, des milliers d’internautes, aux compétences techniques hétérogènes, ont rejoint divers groupes destinés à lancer un maximum d’attaques informatiques contre les infrastructures numériques russes.

    « Tous les gens que je connais sont engagés, à différents niveaux. Personne ne reste à l’écart. C’est tellement simple maintenant, que n’importe qui peut utiliser un programme informatique pour attaquer des sites russes. Il y a des instructions, y compris sur des chaînes officielles ou dans les médias ! », note Bob Diachenko, au téléphone depuis l’ouest de l’Ukraine.

    Foisonnement d’initiatives

    Ce mouvement commence dès les premiers jours du conflit, lorsque le ministère de la transition numérique ukrainien appelle ses citoyens à rejoindre l’IT Army of Ukraine. En une seule journée, 120 000 volontaires rejoignent le groupe Telegram créé pour l’occasion. Ils sont aujourd’hui plus de 310 000. Les administrateurs de ce groupe postent depuis des listes de sites et de serveurs informatiques à viser. Il s’agit là d’attaques basiques, dites « en déni de service », qui consistent à multiplier artificiellement les connexions à un site Internet afin de le rendre inaccessible. Banques, services de livraison, médias ou entreprises participant à l’infrastructure du Web russe : des centaines de cibles ont été désignées.

    Certains groupes se revendiquent par ailleurs de la mouvance Anonymous, donnant un second souffle à ce « puissant imaginaire », en perte de vitesse depuis quelques années. Ainsi, certains comptes proches du courant ont revendiqué le piratage de chaînes de télévision russes, qui se sont mises à diffuser des messages hostiles à la guerre (une opération impossible à confirmer).

    En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernement

    D’autres rassemblements de volontaires sont issus du solide tissu industriel de la cybersécurité en Ukraine. Il y a quelques mois, Bohdan Ivashko officiait au sein du géant du jeu vidéo Ubisoft, où il a notamment travaillé sur le combat de coqs dans Far Cry 6. Désormais employé dans une start-up de cybersécurité, il vient de passer ses dernières semaines à construire Death by a 1000 needles (« mort par 1 000 aiguilles »), un logiciel conçu pour lancer des attaques en déni de service. Ce dernier vient tout juste d’être adopté par le groupe IT Army of Ukraine. « Je me sentais coupable de me retrouver dans une partie plutôt sûre de l’Ukraine, et je ne pouvais pas rester assis pendant que des gens se faisaient tuer », se remémore-t-il aujourd’hui.

    Parfois, ce sont des entreprises entières qui s’impliquent, comme Cyber Unit Technology, qui a lancé un bug bounty (« prime au bug ») un peu particulier. Système mettant d’ordinaire en relation hackeurs et entreprises – les premiers piratant les seconds contre rémunération afin d’identifier des failles de sécurité – il a ici été inversé : Cyber Unit Technology affirme ainsi rémunérer des pirates qui identifieraient des failles informatiques chez les entreprises russes afin d’utiliser ces défauts dans le cadre de cyberattaques.

    Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place

    Des développeurs de la région de Lviv ont également donné naissance à un jeu en ligne, qui, lorsqu’il est ouvert sur un ordinateur ou un téléphone, lance en réalité des attaques contre des sites Web russes. Ses créateurs revendiquent avoir fait « tomber » le site de Rosneft, le géant pétrolier. Une autre entreprise d’origine ukrainienne, Hacken, a modifié un outil qu’elle utilisait pour tester la résistance des sites Web de ses clients en logiciel pouvant être téléchargé par n’importe qui, baptisé Liberator et conçu pour attaquer automatiquement des sites russes. Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place. Interrogé par Le Monde, un de ses développeurs revendique deux mille utilisateurs quotidiens.

    Le risque d’élimination d’activistes trop visibles

    Des groupes de pirates plus anciens ont également rejoint la « danse », comme les Belarusian Cyber Partisans. Ce groupe, dont l’origine reste floue et qui lutte numériquement contre le régime de Minsk depuis plusieurs mois, a revendiqué le ralentissement d’une partie du trafic ferroviaire en Biélorussie avec pour but de contrarier les mouvements de troupes russes, Moscou utilisant son voisin comme base arrière pour son offensive en Ukraine.

    Certaines attaques vont plus loin que de simples dénis de service, explique Bob Diachenko :

    Un autre domaine où nos compétences s’avèrent utiles sont les attaques plus sophistiquées : rentrer dans des comptes courriels, récupérer des données sensibles de sites militaires ou gouvernementaux. Ce sont des choses auxquelles on n’oserait même pas penser en temps de paix, mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est la chose à faire.

    Ces offensives plus évoluées s’organisent plus discrètement. Un ancien membre des services de renseignement ukrainiens reconverti dans la cybersécurité, que nous avons contacté, a ainsi refusé de répondre à nos questions, citant le risque que les Russes puissent éliminer physiquement tout activiste un peu trop visible.

    Ce foisonnement d’initiatives est souvent directement encouragé, voire organisé, par le gouvernement ukrainien, qui trouve dans ces pirates mercenaires d’utiles supplétifs pour compliquer un peu plus la vie numérique russe. Le ministre de la transformation numérique, Mykhaïlo Fedorov, est la clé de voûte du dispositif : c’est lui qui est à l’origine d’IT Army of Ukraine. C’est aussi lui qui a demandé au dirigeant de Cyber Unit Technologies de constituer une équipe de pirates. M. Fedorov le reconnaissait d’ailleurs sans ambages dans Le Monde : « Nous avons déjà mené une cinquantaine d’attaques », révélait-il, à la première personne du pluriel. Dans les colonnes d’Haaretz, il laisse également entendre que les autorités fournissent aux volontaires des listes de sites à attaquer.

    Mykhaïlo Fedorov, chef de guerre numérique en Ukraine

    Un impact notable

    Difficile d’évaluer avec certitude l’efficacité des attaques. Un faisceau d’indices accrédite cependant l’idée qu’elles ont eu un impact notable. Netblocks, un observatoire de la connectivité à Internet, notait, quelques jours après les premières offensives, que l’accès aux sites du Kremlin, du Parlement russe ou du ministère de la défense était très difficile.

    Sur le long terme, les mesures de Chris Partridge confirment l’efficacité des actions de l’IT Army of Ukraine. Cet ingénieur en cybersécurité, qui travaille pour Amazon, s’est penché sur la question sur son temps libre. Il a construit un outil qui vérifie, pour chaque site visé par le groupe d’« hacktivistes », s’il est encore accessible. Ses mesures montrent qu’une bonne partie des sites attaqués ont été, au moins un temps, inaccessibles en Russie.

    Le ministère russe a officiellement proposé aux banques une aide pour lutter contre ces offensives

    Rostelecom-Solar, une entreprise de cybersécurité russe, a, de son côté, annoncé avoir détecté, lors des dix premiers jours de mars, une hausse significative des attaques en déni de service. Le ministère russe a officiellement proposé aux banques, qui font partie des organismes visés par les volontaires ukrainiens, une aide pour lutter contre ces offensives. Mais ces dernières font-elles une réelle différence dans le conflit ? « Je ne pense pas que ces attaques soient efficaces d’un point de vue stratégique », concède Bob Diachenko, qui préfère voir en elles « une sorte de cri de colère de la société ukrainienne ».

    Participer à ces attaques n’est pas sans risque. L’entreprise spécialisée Talos a détecté, il y a peu, un programme censé effectuer des cyberattaques contre la Russie qui était en fait un logiciel malveillant dérobant les informations personnelles de celui qui le télécharge. L’irruption d’autant de civils dans le versant numérique de la guerre pose par ailleurs des questions nouvelles. L’une des entreprises qui participent à cet effort de guerre, Hacken, est, par exemple, basée en Estonie, à Tallinn, mais l’essentiel de ses salariés se trouve actuellement en Espagne, selon le site Politico. Comment la Russie peut-elle percevoir des attaques menées depuis des pays occidentaux avec lesquels elle n’est pourtant pas en conflit ouvert ? Certains experts craignent une escalade dans le cyberespace.

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    Martin Untersinger

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    Le Monde

    Sur les traces de Lapsus$, un groupe de pirates informatiques entre extorsion de fonds et vantardise

    Microsoft, Samsung, Nvidia… Actif depuis près d’un an, ce gang a revendiqué plusieurs actions contre des victimes prestigieuses, mais aussi commis des erreurs qui ont mis les autorités sur la trace d’un adolescent britannique.

    Sept adolescents ont été arrêtés, jeudi 24 mars, au Royaume-Uni, dans le cadre de l’enquête sur Lapsus$, un groupe de pirates informatiques qui a revendiqué ces dernières semaines plusieurs attaques très médiatisées contre des entreprises célèbres, comme Microsoft, Nvidia ou Samsung. Ces interpellations tombent alors que l’étau se resserrait autour d’un jeune britannique, mineur, soupçonné d’être un membre important de ce groupe.

    Lapsus$ est un gang pour le moins atypique. Les plus grands acteurs organisés spécialisés dans l’extorsion recrutent sur des forums spécialisés, le plus souvent russophones, et ne s’expriment publiquement que pour faire davantage pression sur leurs victimes. Mais Lapsus$ anime une chaîne Telegram, sur laquelle il annonce, au vu et au su de tous, ses piratages, publie des sondages en demandant aux lecteurs quelles données ils aimeraient voir fuiter, et tient même à jour un groupe de discussion chaotique, « Lapsus$ Chat », empli de mèmes, de blagues de mauvais goût et de messages apparemment écrits par des adolescents fascinés par le groupe et l’aspect illicite de ses activités.

    Le 11 janvier, Lapsus$ est, par exemple, soupçonné d’avoir mené une attaque de faible ampleur contre le site de Localiza, un concessionnaire brésilien de voitures de location, redirigeant les visiteurs vers le géant du porno Pornhub.

    Des attaques très médiatiques

    Ces derniers mois, pourtant, le groupe a revendiqué des actions dont l’ampleur et le prestige contrastent avec le ton décomplexé de sa communication et l’apparente légèreté de ses méthodes. En mars, il a affirmé s’être introduit dans des serveurs appartenant à Microsoft. L’entreprise a déclaré par la suite que seul un compte interne d’employé avait été compromis, très vite repéré, et qu’aucune information sensible n’avait été volée.

    Plus tôt dans le mois, ce sont des données provenant du groupe de téléphonie emblématique coréen Samsung qui ont commencé à être publiées sur la chaîne Telegram de Lapsus$ : l’entreprise a confirmé une intrusion, tout en affirmant que les données des clients et employés n’étaient pas compromises.

    Un mois plus tôt, le groupe avait publié en partie des informations dérobées à Nvidia, dans une attaque que le constructeur de matériel informatique a relativisé dans la presse. Enfin, Lapsus$ a récemment revendiqué à demi-mot une attaque contre Ubisoft, sans davantage s’exprimer sur le sujet depuis. L’éditeur français de jeux vidéo n’a pas répondu aux sollicitations du Monde et a renvoyé à un communiqué publié le 10 mars faisant simplement état d’un « incident » informatique.

    Ubisoft victime d’un « incident » informatique, un groupe de pirates laisse entendre son implication

    Le gang, qui semble vouloir rançonner ses victimes en menaçant de publier des données volées, cherche, pour s’infiltrer dans les réseaux des entités ciblées, à exploiter des failles humaines ou acheter des accès ou des comptes d’employés sur des plates-formes du marché noir, comme Genesis. « On sait qu’ils cherchent des accès VPN [outils qui permettent aux internautes de masquer leur identité en ligne] ou des employés qui sont directement dans les entreprises et qui pourraient leur fournir des accès », explique Narimane Lavay, experte en analyse de la menace dans l’entreprise spécialisée Sekoia.

    Vol de mots de passe

    Sur Telegram, le groupe a même lancé des appels à contribution, annonçant publiquement qu’il cherchait à recruter des employés ayant des accès dans de grandes entreprises pour pouvoir utiliser leurs identifiants et s’introduire dans leurs serveurs. Selon un rapport de Microsoft, Lapsus$ s’appuie, entre autres, sur un logiciel voleur de mots de passes, et fouille également les nombreuses fuites de données qui circulent sur Internet à la recherche d’identifiants à utiliser. L’entreprise ajoute que le groupe a également pu utiliser le SIM Swapping, une méthode qui consiste à détourner le numéro de téléphone d’une personne, afin de réinitialiser des mots de passe, par exemple.

    Les méthodes du groupe interrogent sur les motivations réelles de ses membres. A l’époque des premières victimes, les négociations « étaient assez étendues dans le temps : il y avait un message d’extorsion, puis un autre quelques jours plus tard (…) et ça pouvait durer des jours, voire plus, détaille Livia Tibirna, experte en analyse de la menace à Sekoia. Dernièrement, il n’y a plus de délai entre l’annonce du piratage et la publication des données. » Une évolution qui laisse penser que les acteurs impliqués cherchent aussi à faire parler d’eux en faisant des « coups » prestigieux.

    Tous les experts ayant observé ce groupe s’accordent sur son amateurisme en matière de discrétion et de protection de leur identité. « Contrairement à la plupart des acteurs qui souhaitent rester sous les radars, DEV-0537 [le nom donné au groupe par l’entreprise] ne semble pas maquiller ses traces », insiste Microsoft dans son rapport. Dans son analyse, Sekoia révèle qu’un lien semble exister entre Lapsus$ et « 4c3 », un pirate qui a revendiqué, sur des forums de discussion, en juillet 2021, une attaque importante contre le géant du jeu vidéo Electronic Arts. « Souvenez-vous de notre nom. Lapsus$ », écrivait-il notamment. Ce piratage, raconté par le site Vice, correspond aux méthodes attribuées au groupe, utilisant notamment des identifiants achetés sur le marché noir. Comme le rappelle Sekoia, une adresse de portefeuille de cryptomonnaies reliée au piratage d’Electronic Arts correspond également à une adresse retrouvée dans d’autres tentatives d’extorsion attribuées au groupe.

    EN 2021, à la suite d’une querelle entre Lapsus$ et les propriétaires de Doxbin, le groupe décide de publier un grand nombre d’informations appartenant à ce site utilisé pour fuiter des données personnelles. Or, dans cette masse de données se trouvaient des éléments identifiant un membre présumé de Lapsus$.

    De nombreuses erreurs

    Surnommé « White », il y est décrit comme un adolescent britannique vivant encore chez ses parents. « 4c3 » et « White » sont possiblement la même personne : selon Sekoia, un certain « doxbinwh1te » a, en effet, lui aussi revendiqué, sur le forum de pirates Exploit, le piratage d’Electronic Arts, cherchant ainsi à se faire recruter par des groupes cybercriminels. Ce compte a également mentionné plusieurs attaques attribuées à Lapsus$, dont celle d’une entité gouvernementale brésilienne. Un expert, interrogé par le journaliste spécialisé Brian Krebs, conforte la thèse de Vice.

    Rançongiciels : comment les autorités françaises remontent la trace des cybercriminels

    La police britannique, interrogée jeudi par la BBC, n’a pas précisé si le jeune homme faisait partie des sept personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur Lapsus$. Cependant, les autorités ont bien confirmé avoir identifié « White ». « Nous avions son nom depuis le milieu de l’année dernière », a expliqué une enquêtrice à la BBC, disant que le jeune homme avait commis de nombreuses erreurs compromettant son identité.

    De nombreuses questions entourant Lapsus$ restent en suspens. Plusieurs éléments laissaient penser que le groupe opère en partie depuis l’Amérique latine, en raison aussi bien des premières victimes que de la langue utilisée par le groupe. « Sur leur canal Telegram, ils ont commencé par communiquer en portugais » en plus de l’anglais, explique Narimane Lavay. L’identité des autres membres du groupe reste également inconnue, tout comme son avenir, alors que la pression judiciaire s’accroît. Mercredi, sur son canal Telegram, Lapsus$ a annoncé que certains de ses membres prenaient des « vacances » : « Nous risquons d’être discrets pendant un certain temps. »

    Florian Reynaud

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    Le Monde

    Jeu vidéo : panique en ligne auprès des fans de « Sutom », jeu vidéo adapté de l’émission « Motus »

    Les réseaux sociaux francophones ont été, durant quelques heures, en ébullition après l’annonce de la fin du jeu en ligne. Un « malentendu » entre France Télévisions et le créateur est à l’origine du phénomène.

    Le 24 mars au matin, les amoureux des jeux de lettres étaient en émoi : Jonathan M., le créateur de Sutom, annonce que le jeu en ligne gratuit et sans publicité dont il est responsable doit s’arrêter. Ce jeu, qui propose chaque jour de découvrir un mot mystère en six essais, est une copie conforme de l’émission « Motus ». Depuis son lancement en janvier, il est très pratiqué sur les réseaux sociaux, plates-formes où il est facile de partager son score grâce à un système d’émojis colorés. L’affolement n’aura été que de courte durée : quelques heures plus tard, le créateur de Sutom annonce que son jeu restera bien en ligne.

    Que s’est-il passé ? Dans une première série de tweets, le développeur raconte jeudi matin craindre d’être poursuivi par France Télévisions, dont le service juridique lui a signifié par courrier, le 11 mars, qu’il ne devait plus utiliser le nom Sutom, inversion de celui l’émission télévisée.

    🟥 Information importante concernant #SUTOM 🟥 Le jeu fermera vendredi soir. Merci à tou.te.s d'avoir joué, ça m'a fa… https://t.co/u3KBaT1mid

    Joint par Le Monde, Jonathan M. explique alors comprendre la démarche du groupe, qui cherche à protéger la propriété intellectuelle de « Motus », même si l’émission n’est plus diffusée. Mais, selon lui, il ne peut pas simplement changer le nom du site : « J’utilise aussi des sons et une charte graphique proche de l’émission. Cela aurait pu devenir une source de problèmes à l’avenir. »

    Malgré ses 230 000 visiteurs par jour, chiffre avancé par Jonathan M., Sutom n’est pas monétisé et ne génère pas d’argent – ce « projet personnel » lui en coûte même, puisqu’il paye un hébergeur.

    Alors qu’il s’apprête à tout arrêter, les plans de Jonathan M. évoluent rapidement : après la circulation intense de ses tweets annonçant la fin du jeu (près de 15 000 mentions j’aime et 7 000 partages), France Télévisions change son fusil d’épaule.

    Fin mot de l’histoire ? « Il s’agit d’un pur malentendu », assure Muriel Attal, une des directrices de la communication du groupe contactée entre-temps par Le Monde, sans donner davantage de détails. L’entreprise publique fait ainsi savoir qu’aucune poursuite de sa part ne sera engagée contre le développeur et semble découvrir la popularité du jeu en ligne, qui proposait de dépoussiérer l’émission animée par Thierry Beccaro arrêtée en 2019.

    .@Jonamaths 😉 reconnaissons que nous avons mis de l’animation sur les réseaux aujourd’hui. 👍 @kevboucher https://t.co/ObMgcNzsYG

    Vague de messages de soutien en ligne

    Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la fin du jeu a déçu beaucoup d’internautes. Alors que Jonathan M. a reçu un « nombre incroyable » de messages de soutien, France Télévisions était l’objet de très vives critiques. Jeudi, Sutom et Motus se sont ainsi hissés dans les dix sujets les plus discutés de Twitter en France.

    La viralité des réactions n’a rien d’étonnant : Sutom a été créé en janvier dans le sillage du grand succès en ligne du jeu Wordle, lancé à la mi-octobre 2021 par le Gallois Josh Wardle. Ce jeu vidéo de lettres jouable sur un simple navigateur s’inspirait lui-même librement de l’émission télévisée « Lingo »… l’équivalent américain de « Motus ». « Quitte à m’inspirer de Wordle, j’ai préféré aussi rendre hommage à l’émission française dérivée de “Lingo” », relate ainsi Jonathan M.

    Le « New York Times » s’offre « Wordle », un jeu de lettres en ligne

    Devenu un jeu vidéo phénomène à la fin de l’année 2021, Wordle a été racheté par le New York Times en janvier 2022 pour « plusieurs millions de dollars », selon les informations données par le quotidien américain. Son succès a inspiré beaucoup de créateurs en ligne : à l’image de Sutom, nombre de développeurs ont proposé des clones dans différentes langues (du suédois au japonais), voire des déclinaisons géographiques, musicales ou même mathématiques.

    Pierre Trouvé

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    Le Monde

    Les militaires français se lâchent sur les réseaux sociaux, entre mèmes potaches et soutien confraternel

    Les blagues grinçantes faites sur Facebook par des pages satiriques, comme « Mike Echo » ou « L’amicale du vent », sont devenues incontournables pour les initiés. Au-delà de l’humour, elles se font l’écho du débat social au sein de l’institution.

    « Tu serais pas un soldat des Balkans ? Parce que j’ai bien envie de t’enfoncer ma baïonnette. » Le mème est affligeant de vulgarité : une mauvaise photo de l’ancien chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, recouverte de cœurs rosâtres. « Pour la Saint-Valentin, dites-lui non pas avec des fleurs mais avec le seigneur Monsieur le général des troupes de marine Lecointre », s’amuse la page Facebook Mike Echo.

    Ça ne vous fait pas rire ? Vous n’avez probablement pas fait l’armée. Les paras, marsouins et autres biffins, eux, se bidonnent à longueur de commentaires à mesure que leur influenceur préféré désacralise les galons et organise la mêlée générale entre les spécialités. Pour saisir, il faut savoir que l’officier en photo, le plus haut gradé de l’institution de 2017 à 2021, fut en première ligne du dernier assaut français baïonnette au canon, sur le pont de Vrbanja en Bosnie, le 27 mai 1995.

    Un humour – très – gras, typique des pires popotes militaires, autour desquelles les soldats évacuent tensions et frustrations, armés d’une bière. Pour un public non averti, certains de ces calembours pourraient cependant paraître insultants. « Je pourrais comprendre que des gens le prennent mal », admet Thomas Romeo – c’est un pseudonyme –, le principal animateur de la page :

    « Nous dressons le portrait de personnages récurrents dans l’armée et dans nos casernes. Il y a de tout : des cas sociaux, des officiers cathos, des mecs qui passent leur vie à se bagarrer, des mecs trop intelligents dont on se demande ce qu’ils font là… »

    « Les vieux adjudants qui deviennent gros, tout le monde en rit dans les armées, et eux aussi », argumente par ailleurs Dorian, aviateur, l’un des animateurs de la page « L’amicale du vent ». Pour que l’humour trash ne devienne pas blessant, les comiques troupiers s’assurent qu’il s’agisse toujours de rire avec l’autre, jamais de rire de l’autre.

    Influenceurs militaires

    « Mike Echo », référence aux initiales de « mauvais esprit » selon le code radio utilisé par les militaires, est né au cours d’une opération au Sahel, en 2018. Thomas Romeo, caporal dans l’infanterie de marine, fait alors circuler ses mauvais montages pour amuser les copains. Il se souvient d’avoir été encouragé à en faire une page sur les réseaux sociaux par le brigadier-chef Ronan Pointeau, tué un an plus tard par un engin explosif improvisé au Mali. « Si notre humour est aussi cynique, c’est parce que nous avons des moments difficiles à traverser », explique ThThomas Romeo

    La farce, qui réunit aujourd’hui 83 000 abonnés sur Facebook et 48 000 sur Instagram, suscite des vocations. « Il y a d’abord eu “Mike Echo”, puis les autres armées se sont lancées, témoigne Dorian, l’aviateur, qui contribue à amuser les 17 000 abonnés de » L’amicale du vent « . Nous, c’était il y a à peu près deux ans. » Les marins d’« Oscar Alpha », eux, étaient 11 000 avant de migrer vers un groupe privé, plus discret. « On s’envoyait des mèmes entre collègues, nous raconte l’un des quatre animateurs, par textos du bateau sur lequel il est déployé. En voyant “Mike Echo”, on s’est dit : “Pourquoi pas nous” ? »

    Les terriens charrient les aviateurs, qui à leur tour se moquent des marins

    Pour que la communauté s’étende toujours plus, les uns et les autres s’interpellent et se provoquent. Les terriens charrient les aviateurs, qui à leur tour se moquent des marins. « Le but, c’est de tisser du lien », estime Dorian. Le succès de « Mike Echo » est tel que l’ancien marsouin, fraîchement reconverti dans le civil, commence à développer des produits dérivés : les patchs et les autocollants « Agneugneu lifestyle », caricaturant un soldat français un peu punk, fleurissent sur les uniformes, dans les casernements et dans les bases où les tricolores opèrent à l’étranger.

    « Nous avons testé le marché », explique Thomas Romeo. S’il travaille aujourd’hui dans un cabinet de recrutement, l’ancien militaire espère tenter l’aventure de l’entrepreneuriat.

    « Nous sommes en train de monter une SAS [société par actions simplifiée], dans laquelle nous allons injecter quelques milliers d’euros. Comme tout le monde, j’ai envie de gagner ma croûte et de m’émanciper. »

    Réseaux de solidarité

    Jusque-là, les ventes d’accessoires et l’influence de « Mike Echo » ont surtout servi à soutenir des associations d’aide aux militaires, comme Kilo Project ou Trente jours de mer, qui accompagnent des blessés physiques et psychologiques. Les auteurs – ils sont une dizaine à alimenter la page – utilisent également leur visibilité pour relayer les cagnottes montées par les familles de soldats tués.

    « Mike Echo » joue par ailleurs un rôle social. Ses animateurs ont mis en place une adresse électronique derrière laquelle des bénévoles se relaient pour répondre aux collègues mal en point. « On s’est rendu compte que beaucoup de mecs en burn-out ou avec un syndrome de stress post-traumatique venaient nous parler dans les messages privés », témoigne Thomas Romeo :

    « Certains mecs n’osent pas se confier de peur de mettre en danger leur carrière. Alors nous essayons de servir d’intermédiaires. »

    Ce soutien va même plus loin, au point qu’on le considère parfois « comme le syndicaliste officieux de la force ». Le terme peut surprendre pour un militaire, étant donné que le code de la défense continue d’interdire le syndicalisme dans les armées françaises. C’est pourtant bien celui qu’utilise également son camarade aviateur, Dorian : « Les gens qui sont hostiles au syndicalisme, c’est ceux qui n’ont jamais eu de galères. Quand ça t’arrive, tu te rends compte que tu es tout seul» Aujourd’hui, lorsqu’ils ont des difficultés, les soldats peuvent recourir à leurs présidents de catégorie, des anciens respectés qui peuvent parler aux chefs. Insuffisant, pour Dorian :

    « J’ai eu deux, trois embrouilles dans l’armée. Quand j’allais voir le président des sous-officiers, il me demandait de quoi j’avais besoin pour m’expliquer comment m’en passer. »

    Ces militaires de plus en plus influents sur Internet savent qu’ils sont lus par leurs supérieurs. Ils se servent de leur humour grinçant pour faire passer les messages de leur communauté : défense des primes versées aux soldats en manœuvre, conseils pour mieux dialoguer avec la hiérarchie, aide à la reconversion

    En interne, ils restent prudents et gardent cette activité secrète. Aucun ne se voit dans une manifestation, brandissant banderoles et merguez pour obtenir des concessions de la part de leur ministre. Au contraire, ils sont plutôt soucieux d’un dialogue apaisé et respectueux avec l’institution. Ils luttent surtout contre le manque d’information de la plupart des jeunes engagés. « Si le militaire du rang est trop au courant de ses droits, c’est embêtant pour des officiers qui perdent en marge de manœuvre », glisse Thomas Romeo.

    Rectificatif, le 26 mars à 13 h 30 : remplacement du nom du principal interviewé par son pseudonyme et correction d’une erreur dans son grade lorsqu’il était encore à l’armée.

    Romain Mielcarek

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    Le Monde

    La « fruiturgie », une discipline loufoque pour porter un nouveau regard sur la chirurgie

    « Qui m’aime me suive » : rencontre avec des jeunes qui cartonnent sur les réseaux sociaux. Cette semaine, Robin Goncet, étudiant en médecine de 25 ans, nous parle du succès de son compte « Fruiturgie », sur lequel il réalise d’étranges opérations de fruits.

    Alexia, une banane insatisfaite de sa poitrine, a choisi la chirurgie esthétique : en quarante secondes, une myrtille va lui être implantée de chaque côté. Léo le fenouil doit être suturé : pendant une baignade, il s’est fait projeter par une vague contre des rochers. Mathilde, tomate toute ronde, accouche par césarienne de quadruplés. Côté bistouri, c’est Robin Goncet qui mène ces loufoques opérations de fruits – le tout en vidéo, pour près de 390 000 abonnés sur son compte TikTok intitulé « Fruiturgie ». Interne en sixième année de médecine, le futur chirurgien souhaite transmettre des connaissances, familiariser le grand public au monde médical et dédramatiser la maladie.

    Mais pourquoi donc la « fruiturgie » ?

    Robin Goncet : Avant l’arrivée du Covid-19, j’ai fait un stage de chirurgie de la main passionnant à Grenoble. En tant qu’externe, on avait beaucoup de responsabilités : on faisait les explorations des plaies de la main alors qu’habituellement ce sont les internes ou les médecins qui s’en chargent. J’ai adoré, j’ai beaucoup progressé en suture.

    Après ce stage très prenant, je m’ennuyais au début du premier confinement. Je n’allais ni en cours ni à l’hôpital. Ça me manquait de suturer et je venais d’installer l’application TikTok : j’ai commencé à opérer des fruits, sans aucune ambition scientifique. C’était juste un délire d’étudiant en médecine. Ça me faisait marrer de filmer des images burlesques avec ce contraste entre le fruit – coloré, rigolo, plus sympa qu’une peau de porc ou un vrai cadavre – et les instruments de suture et autres champs stériles que l’on retrouve au bloc opératoire.

    Ça a très vite plu. Petit à petit, j’ai essayé d’être le plus réaliste possible, en faisant de vraies chirurgies – même si anatomiquement un fruit n’est pas très complexe. Aujourd’hui, je veux transmettre de la connaissance de façon ludique, vulgariser la chirurgie et familiariser le grand public au milieu médical.

    Quelle vidéo a eu le plus de succès ?

    Ma vidéo « Comment on draine un abcès », sur une mangue, compte 6,4 millions de vues. Je crois que c’était drôle de voir le faux pus sortir du fruit – je l’ai fabriqué en mettant du lait concentré dans un préservatif. Une autre vidéo qui a très bien marché, c’était la torsion testiculaire sur une aubergine, avec 3,8 millions de vues. Dès qu’on parle testicules et sexualité, les gens cliquent. Mais je ne veux pas tomber dans le vice de ne parler que de sexe.

    Comment expliquez-vous le succès de vos vidéos ?

    Je reçois beaucoup de témoignages de personnes qui ont subi une opération et ont envie de comprendre. C’est compliqué quand on est sous anesthésie ou derrière un champ stérile. J’ai aussi eu une jeune dont la maman avait eu un cancer du sein et pour qui cela s’était mal passé : elle était en froid avec le monde médical, mes vidéos l’ont réconfortée.

    Le milieu médical est toujours très sérieux, avec beaucoup d’inconnues. Il y a de la maladie, de la souffrance, de la mort… En parler à travers des formats ludiques, c’est plus sympa et ça dédramatise. Beaucoup de professionnels de santé me soutiennent, je suis fier d’avoir la validation de mes pairs. Même dans l’hôpital où je travaille, à Grenoble, certains me prêtent du matériel et me donnent des conseils pour mes vidéos. En médecine, on fonctionne beaucoup par compagnonnage, la transmission est très importante.

    Bien sûr, pour les étudiants en médecine qui me suivent, ce n’est pas une bonne manière de réviser. Ça reste des fruits ! On ne pourrait pas résumer en trente secondes de vraies opérations, mieux vaut regarder directement son cours.

    Quel est votre parcours ?

    J’ai grandi à Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie). Plus jeune, j’aimais beaucoup les sciences – les mathématiques, la physique, l’astronomie. C’est en troisième que j’ai fait un stage d’observation dans un laboratoire d’analyses médicales : j’ai trouvé ça génial d’observer des cellules au microscope. Depuis, je me suis passionné de médecine. Mon père est moniteur de ski, ma mère architecte : ce ne sont pas eux qui m’auraient soufflé l’idée. Aujourd’hui, je suis interne en sixième année à la faculté de médecine de Grenoble. En fin d’année, il va falloir que je choisisse ma spécialité et la ville dans laquelle je vais exercer. C’est beaucoup de stress et de boulot : je veux absolument être chirurgien. Dans l’idéal, j’aimerais aller à Bordeaux, pour pouvoir faire du surf en sortant de l’hôpital !

    Léa Iribarnegaray

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    Le Figaro

    Entre le triomphe de Coda et la gifle de Will Smith, la cérémonie des Oscars frappe fort

    Constance Jamet

    DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.

    Cérémonie pour l'histoire. Cherchant à reconquérir son audience et les cinéphiles, qui les désertent depuis plusieurs années, les 94e Oscars ont écrit une page d'histoire du 7e art au-delà de leurs propres espérances. Le gala de dimanche a été marqué par deux événements majeurs. Le triomphe de Coda , remake américain de La Famille Bélier d'Apple TV+ vaut à une plateforme de streaming sa première statuette de meilleur film et offre aux talents en situation de handicap une visibilité inédite. Contrairement à La Famille Bélier, Coda a fait appel à des acteurs sourds. Le récit de Sian Heder a remporté les deux autres statuettes auquel il avait le droit : meilleur second rôle, meilleure adaptation.

    À lire aussiMoment de sidération aux Oscars 2022: Will Smith frappe Chris Rock sur scène

    Netflix et The Power Of The Dog mal aimés

    Porté par la popularité et l'enthousiasme modeste de ses stars sourdes, Marlee Matlin et Troy Kotsur, Coda symbolise le désir de légèreté et de grands sentiments des votants après deux ans de pandémie. Sombre, froid et cérébral, The Power Of The Dog de Netflix a été pénalisé par le système de vote préférentiel de la catégorie reine des Oscars. La réputation d'ogre et la campagne forcenée menée par Netflix qui n'a pas regardé à la dépense, ont pu aussi agacer. Malgré 12 nominations le sombre The Power Of The Dog se contente d'une statuette, celle de meilleure réalisatrice pour Jane Campion.

    Mais c'est peut-être une autre image choc qui restera dans les mémoires au grand dam de l'Académie. Celle de Will Smith décochant une gifle ou une droite à Chris Rock sur scène, quelques minutes avant de recevoir l'Oscar du meilleur acteur pour La Méthode Williams.

    La star de Men In Black n'a pas supporté que Chris Rock plaisante sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Consolé par son ami Denzel Washington, Will Smith a présenté ses excuses en venant récupérer sa statuette et a reconnu avoir gâché son moment de gloire et celui de ses partenaires, notamment les joueuses de tennis Serena et Venus Williams, dont il joue le père égocentrique.

    Dune recordman des victoires de la soirée

    Parti favori avec douze nominations, The Power Of The Dog se contente d'un trophée. Tout de même historique pour sa cinéaste. Sacrée meilleure réalisatrice, Jane Campion est seulement la troisième femme de l'histoire du septième art à être récompensée. Dans les catégories techniques, son western, portrait d'un cow-boy refoulant son homosexualité, a été étouffé par le rouleau compresseur Dune. Le space opera de Denis Villeneuve est le film le plus primé de la soirée avec six Oscars (montage, musique, décors, son, photographie, effets spéciaux).

    Les surprises Jessica Chastain et Kenneth Branagh

    Dernière catégorie incertaine et disputée, celle de la meilleure actrice d'où a émergé Jessica Chastain , méconnaissable sous les traits de la télévangéliste Tammy Faye. Cet Oscar, remporté face à Penelope Cruz et Nicole Kidman, couronne une filmographie exigeante. La comédienne de 45 ans est une des rares à s'être autorisée un discours politique, prenant la défense des communautés LGBT.

    Autre surprise avec l'Oscar du meilleur scénario remis à Kenneth Branagh pour Belfast , récit poétique de son enfance pendant les troubles nord-irlandais. Une victoire inattendue : l'exégète de Shakespeare n'avait pas eu les faveurs des Oscars anglais, les Bafta. Pour le premier Oscar de sa riche carrière, le Britannique a rappelé que «Belfast était avant tout la recherche de l'espoir en dépit de la violence».

    Ces feux d'artifice de surprises, de coup de sang et la magnifique interprétation du tube de James Bond par Billie Eillish qui repart avec l'Oscar mérité de la meilleure chanson ont réveillé un gala de près de quatre heures qui a combiné le spectaculaire (lancement et monologue d'ouverture) et des premières victoires prévisibles.

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    De l'amphithéâtre Dolby Theater, à Los Angeles, les joueuses de tennis Serena et Venus Williams ont levé le rideau de cette édition en la délocalisant et en lançant la performance de Beyoncé du tube de leur film La Méthode Williams. La chanteuse était loin de Hollywood. Elle interprétait Be Alive, de la ville de Crompton d'où sont originaires les sœurs Williams. Beyoncé était entourée de danseuses et musiciennes toutes de jaune tennis vêtue.

    Un monologue d'ouverture décapant et tonique

    Les trois maîtresses de cérémonie Amy Schumer, Wanda Sykes et Regina Hall ont mené leur mission de renouvellement et décapage tambour battant. Ironie corrosive au programme : «Dont Look Up, un film dans lequel Leonardo DiCaprio laisse la planète plus verte pour ses petites copines bien plus jeunes que lui. Being The Ricardos réussit le miracle de parler de la mère de la sitcom Lucille Ball sans être drôle, La Méthode Williams célèbre les femmes en parlant de leur père». «C'est moins cher d'embaucher trois femmes qu'un homme pour présenter cette cérémonie» s'est amusée Amy Schumer qui s'est lamentée des rides créées par deux ans de pandémie en expliquant que l'idole des jeunes Timothée Chalamet avait bien vieilli. La caméra s'amusait en effet à fixer J.K Simmons.

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    Peu après sa consœur Regina Hall s'est amusée à appeler sur scène les acteurs «célibataires» Bradley Cooper, Timothée Chalamet, dont le choix de ne pas porter de chemise de smoking a été remarqué, et Simu Liu sous prétexte que leurs tests Covid avaient été égarés pour mieux flirter avec eux.

    Des Oscars des seconds rôle attendus et historiques

    La première statuette décernée en direct a couronné une lauréate attendue. Ayant raflé tous les trophées précurseurs, Ariana DeBose a été sacrée meilleur second rôle pour son rôle dans le remake de West Side Story de Steven Spielberg.

    «Je sais pourquoi Anita veut être en Amérique car dans ce monde étrange les rêves y deviennent réalité. Merci Steven Spielberg pour cet été inoubliable et merci Rita Moreno [interprète d'Anita dans le film original] qui a pavé le chemin de tant d'Anita comme moi. À tous ceux qui questionnent leur identité, il y a une place pour vous en ce monde comme le prouve la petite fille latino queer que je suis ». Le discours de la comédienne de 31 ans, originaire de Porto-Rico a été très applaudi. Et parfaitement dans le slogan de la soirée «Movie Lovers Unite» (l'union des cinéphiles, ndlr).

    Père poule mais rustre dans Coda, le remake américain de La Famille Bélier, le grand favori Troy Kotsur a décroché l'Oscar du meilleur second rôle. Le lauréat, sourd de naissance, a été applaudi en langue des signes par l'assistance lorsqu'il est venu chercher son prix sur scène. Sa remettante l'actrice coréenne Yuh-Jung Youn (Minari) a annoncé son nom en langue des signes également.

    Il devient le second acteur sourd à être reconnu par l'Académie trois décennies après le triomphe de sa partenaire dans Coda, Marlee Matlin. Le comédien de 53 ans a dédié cette victoire historique à la communauté malentendante et handicapée : «C'est notre moment. Merci à notre réalisatrice Sian Heder d'avoir créé un pont entre entendants et sourds à Hollywood». Dans un discours en langue des signes drôle et émouvant, Troy Kotsur, qui a connu des années de galère, dormant même dans sa voiture, a promis de ne pas signer «des gros mots». Il a eu une pensée pour son père : «C'était un encore meilleur signeur que moi mais un accident qui l'a paralysé l'a privé de ce moyen de communication». À sa famille, il a déclaré, visiblement très touché: «Regardez-moi, je l'ai fait! Je vous aime, merci.»

    La diversité était aussi au cœur des mots émus des créateurs du film d'animation Disney Encanto meilleur long-métrage d'animation. Ils ont rendu hommage à la culture colombienne qui a inspiré le récit. Cette victoire suit une poignante performance de la chanson phare du conte.

    Autre non surprise, le trophée du meilleur film international a été remis au road-trip japonais Drive My Car  du Japonais Ryusuke Hamaguchi.

    Les drôles de choix des cinéphiles sur Twitter

    Huit catégories techniques et mineures avaient été remises peu avant le début de la retransmission. Décision controversée mais qui permet effectivement de fluidifier la cérémonie. Autre innovation un peu raillée, la place accordée aux fans invités à voter pour leurs séquences favorites et leur film de prédilection. Au rayon des scènes culte plébiscitées, un tsunami de film de superhéros : la version longue de Justice League, Spider-Man No Way Home, Avengers Endgame, Matrix et le biopic d'Aretha Franklin Respect. La catégorie meilleur film selon le public a fait la preuve du pouvoir de traction des réseaux sociaux et communautés de fan avec un podium improbable : Mimimata avec Johnny Depp qui n'a jamais trouvé de distributeur en raison des accusations de violences conjugales contre la star, le blockbuster à paillettes Cendrillon et le film de zombies de Netflix Army Of The Dead.

    Une minute de silence pour l'Ukraine

    Tenant leur promesse, les organisateurs des Oscars, réticents à politiser la cérémonie, ont évoqué sobrement la guerre en Ukraine. Pas d'allocution du président Volodymyr Zelensky. Mais une minute de silence et un carton à l'écran appelant à la solidarité. En guise d'introduction, l'actrice d'origine ukrainienne Mila Kunis a fait allusion aux «événements actuels qui déchirent le monde».

    Le palmarès

    • Meilleur film : Coda
    • Meilleure réalisatrice : Jane Campion, The Power of the Dog
    • Meilleure actrice : Jessica Chastain, Dans les yeux de Tammy Faye
    • Meilleur acteur : Will Smith, La Méthode Williams
    • Meilleur acteur dans un second rôle : Troy Kotsur, CODA
    • Meilleure actrice dans un second rôle : Ariana DeBose, West Side Story
    • Meilleur film international : Drive my car (Japon)
    • Meilleur film d'animation : Encanto
    • Meilleur documentaire : Summer of Soul
    • Meilleur scénario original : Belfast
    • Meilleur scénario adapté : Coda
    • Meilleure chanson : No Time To Die, de Billie Eilish
    • Meilleur son : Dune (Mac Ruth, Mark Mangini, Theo Green, Doug Hemphill and Ron Bartlett).
    • Meilleur montage : Dune (Joe Walker).
    • Meilleure musique originale : Dune (Hans Zimmer).
    • Meilleur décor : Dune.
    • Meilleurs maquillages et coiffures : Dans les yeux de Tammy Faye (Linda Dowds, Stephanie Ingram and Justin Raleigh).
    • Meilleur court-métrage animé : The Windshield Wiper (Alberto Mielgo and Leo Sanchez).
    • Meilleur court-métrage documentaire : The Queen of Basketball (Ben Proudfoot).
    • Meilleur court-métrage de fiction : The Long Goodbye (Aneil Karia and Riz Ahmed).

    L'acteur américain Samuel L. Jackson reçoit un Oscar d'honneur

    Avant sa grand-messe de dimanche, l'Académie américaine du cinéma honorait, vendredi, ses légendes au cours de ses traditionnels Governors Awards.

    Le suspense est le premier grand gagnant de la cérémonie des Oscars 2022

    DÉCRYPTAGE - Ultra-favori jusqu’à il y a peu, The Power Of The Dog pourrait se faire damer le pion par CODA, le remake de La Famille Bélier.

    Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

    Le Monde

    Logiciel espion Pegasus : les poursuites en diffamation intentées par le Maroc jugées irrecevables

    Le royaume a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé le programme informatique conçu par la société israélienne NSO, ce qu’il dénonçait comme des « allégations mensongères et infondées ».

    L’enquête s’arrête là. Le tribunal de Paris a déclaré irrecevables les poursuites en diffamation intentées par le Maroc contre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus, a appris Le Monde, vendredi 25 mars. L’avocat du Maroc a exprimé son intention de faire appel.

    La juridiction a rendu dix jugements déclarant l’irrecevabilité des citations directes contre Le Monde, Radio France, France Médias Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International. Les décisions s’appuient sur un article de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui « ne permet pas à un Etat, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d’engager une poursuite en diffamation ». Les avocats du royaume soutenaient que leur demande était recevable parce que ce n’est pas l’Etat, mais une administration – les services secrets –, qui attaque en diffamation.

    Ces éléments techniques qui attestent l’implication du Maroc

    Plusieurs procédures judiciaires en Europe

    Le Maroc a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé Pegasus, logiciel conçu par la société israélienne NSO, dans le cadre d’une vaste enquête menée par un consortium de dix-sept médias internationaux sur la base de données obtenues par l’organisation Forbidden Stories et par Amnesty International. Parlant d’« allégations mensongères et infondées », le Maroc avait enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne.

    Le logiciel Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, par l’accès à ses messageries, ses données, ou par l’activation de l’appareil à distance à des fins de captation sonore ou visuelle.

    Lors du procès, les avocats des organisations et médias avaient tour à tour demandé l’irrecevabilité de cette « procédure bâillon ». « Pas moins de six fois » entre 2018 et 2019, « la Cour de cassation est venue répéter, une première fois à l’Azerbaïdjan et cinq fois au Maroc, qui revenait à la charge, qu’il n’était pas recevable pour agir en diffamation » en tant qu’Etat, avait souligné Simon Foreman pour Amnesty International. « C’est un exercice de communication exclusivement », a-t-il argué.

    L’avocat du Maroc, Olivier Baratelli, avait soutenu que ce pays avait « le droit de défendre l’honneur terriblement bafoué de ses services de renseignement » par des « journalistes irresponsables ».

    « Projet Pegasus » : révélations sur un système mondial d’espionnage de téléphones

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

    Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent toutes les sphères de l’existence.

    En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »

    En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

    Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.

    En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »

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    Le Monde

    Des fourmis enrôlées dans la lutte contre le cancer

    Une équipe française a entraîné  l’insecte à distinguer des cellules cancéreuses, dans l’espoir qu’il puisse un jour entrer dans la panoplie des moyens de dépistage des tumeurs.

    Dans l’insectarium du Laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée (LEEC), à l’Université Sorbonne Paris Nord (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis), la science fourmille. Dans une atmosphère maintenue à 24 °C, Baptiste Piqueret a entraîné près de 130 fourmis à détecter olfactivement les composés volatils organiques (COV) émis par des cellules cancéreuses, grâce à un système de récompense. Les premiers résultats de ses travaux, conduits sous l’égide de Patrizia d’Ettorre et Jean-Christophe Sandoz, respectivement professeure du LEEC et directeur de recherche au CNRS, ont été publiés le 21 février dans la revue iScience.

    Dans l’étude en question, Baptiste Piqueret a exposé les fourmis à l’odeur d’un échantillon de cellules cancéreuses humaines chauffées à 37 °C, comme le corps humain, en plaçant de l’eau sucrée à proximité. La fourmi se baladait ensuite librement jusqu’à trouver la récompense, qu’elle allait boire, en « antennant ». « Chez les fourmis, les antennes sont l’équivalent du nez chez l’homme. Elle va en quelque sorte renifler son environnement et se rendre compte qu’il y a une odeur à côté de la récompense et associera les deux. »

    Dans la deuxième partie du test, les chercheurs présentaient l’odeur de cellules cancéreuses et une odeur de cellules non cancéreuses pour voir si les fourmis pouvaient faire la différence, cette fois sans récompense. L’exercice était réalisé trois fois de suite et prenait entre une demi-heure et une heure, « selon les capacités d’apprentissage et la personnalité des fourmis », ajoute le post-doctorant. De nouvelles fourmis étaient utilisées pour chaque apprentissage afin de ne pas fausser les résultats de l’étude. « On regarde où la fourmi cherche et le fait qu’elle passe plus de temps à chercher autour de l’odeur qu’elle a apprise nous prouve que l’apprentissage est réussi », synthétise Patrizia d’Ettorre. Afin de vérifier les résultats de l’étude, 50 % des fourmis ont été entraînées à détecter le cancer alors que l’autre moitié a été entraînée à détecter l’absence de cancer.

    Avec l’appui de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm, trois types de cellules cancéreuses ont été utilisés pour l’étude : un de l’ovaire et deux du sein. Un taux de réussite de 95 % a été atteint pour la première phase de l’étude. Si la fourmi est capable de les détecter, c’est parce que « les cellules fonctionnent comme des petites usines avec des produits qui entrent et des produits qui sortent », schématise Baptiste Piqueret, qui donne l’exemple de deux cellules du sein, une cancéreuse et une non cancéreuse. Le métabolisme de la cellule malade lui fera utiliser et excréter des composés différents ne présentant pas la même odeur que ceux des cellules saines.

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    Le Monde

    Les déboires du projet international de réacteur ITER

    Le futur réacteur à fusion expérimental est épinglé par l’Autorité de sûreté nucléaire pour des questions techniques, tandis que la gestion humaine de ce projet pharaonique est critiquée.

    Sur le chantier pharaonique du prototype de réacteur nucléaire à fusion ITER du site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), il n’y a pas que les ouvriers qui s’activent. Les ingénieurs ont dû changer leurs priorités pour répondre rapidement à la longue liste de demandes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), afin que l’assemblage de cette machine unique au monde se poursuive dans le calendrier prévu.

    Les requêtes de l’ASN, sous forme d’un courrier adressé par son président au directeur général de l’organisation internationale ITER, ont été révélées le 21 février par le site d’information New Energy Times, très critique sur l’énergie de fusion. La missive n’est pas une bonne nouvelle. Elle indique qu’en l’état l’assemblage du réacteur ne peut commencer, notamment l’étape-clé et irréversible du soudage des deux premiers éléments entre eux, sur neuf, constituant la chambre à vide de 19,4 mètres de diamètre et 11,4 mètres de haut, dans laquelle les réactions de fusion doivent avoir lieu.

    Contrairement à la fission nucléaire qui casse des noyaux d’uranium pour libérer de l’énergie, ici, comme dans les étoiles, des noyaux d’hydrogène léger sont forcés à se marier. Pour que cette fusion ait lieu, il est nécessaire de rapprocher et de chauffer à 150 millions de degrés les noyaux suffisamment longtemps pour produire plus d’énergie que celle nécessaire à l’amorce de la réaction. Cette technique, dite « tokamak », utilise des champs magnétiques intenses pour confiner la matière.

    Le projet ITER, décidé en 2006 et qui réunit six pays et l’Union européenne, doit faire la démonstration de la viabilité de cette solution à grande échelle à partir de 2025, pour un coût de construction d’environ 20 milliards d’euros. En 2012, lors de l’accord de l’ASN pour commencer le chantier, trois étapes dites « point d’arrêt » avaient été prévues comme autant de rendez-vous à honorer pour la poursuite des opérations. En 2014, pour le coulage de la chape de béton (le radier), et en 2016, pour des dispositifs de chauffage externes, ces étapes avaient été franchies.

    Garantir la sûreté

    Mais, le 25 janvier, un an après sa demande de « levée du troisième point d’arrêt », ITER a reçu la réponse négative de l’ASN : « Le point d’arrêt lié à l’assemblage tokamak ne pourra pas être levé (…). En conséquence, l’assemblage du tokamak ne peut être engagé. » Ce dernier devait avoir lieu « vers la fin 2022 », explique Laban Coblentz, directeur de la communication d’ITER. Il ajoute : « Le chantier n’est pas arrêté. Ce courrier n’interrompt pas le travail. C’est une phase habituelle de dialogue avec le régulateur. Il faut dire aussi que nous avons affaire à une machine qui est la première du genre et qui très complexe. »

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    Le Figaro

    Présidentielle: «La vraie droite, c’est moi», clame Valérie Pécresse

    Emmanuel Galiero

    La candidate des Républicains, qui avait un temps envisagé une contre-programmation au Trocadéro d’Éric Zemmour, a finalement opté pour une rencontre avec «les Français» ce dimanche soir sur internet.

    «Il ne suffit pas de se réunir au Trocadéro pour incarner la droite». C’est en ces termes que Valérie Pécresse a commenté la réunion publique d’Éric Zemmour, dimanche à Paris. Déniant au candidat de Reconquête! toute possibilité de pouvoir incarner la «vraie droite», la candidate des Républicains a fustigé l’un de ses rivaux du 1er tour de la présidentielle. «Éric Zemmour tourne le dos à la droite républicaine avec des propositions dont la brutalité conduirait le pays au désordre, à l’impuissance et à la faillite, car aucune promesse n’est financée», a-t-elle accusé.

    À lire aussi«Zemmour, ce n’est pas notre Trocadéro!»: la riposte de sept membres des Républicains

    Ses critiques sont entrées en résonance avec une tribune dévoilée dimanche par Le Figaro, cosignées par sept membres des Républicains revendiquant leur appartenance à une «droite du Trocadéro». «Zemmour, ce n’est pas notre Trocadéro!», a écrit le président des Républicains Christian Jacob, rejoint par Annie Genevard, Philippe Gosselin, Jean-Christophe Fromantin, Alexandra Dublanche, Valérie Debord ou encore Charles Consigny.

    Les signataires LR ont voulu rappeler leur présence sur la place du Trocadéro en 2012 «autour de Nicolas Sarkozy» et en 2017 «autour de François Fillon». Ils estiment aujourd’hui qu’Éric Zemmour «n’incarne pas la droite patriote, gaulliste, républicaine et attachée aux racines judéo-chrétiennes de la France». Ils croient également que le candidat de Reconquête! s’est éloigné de la droite qu’ils revendiquent, «par sa brutalité».

    Pour sa part, Pécresse s’est efforcée de défendre sa droite. «La vraie droite, c’est moi», a-t-elle insisté en énumérant les six points distinctifs de ce courant qu’elle cherche à incarner depuis le début de sa campagne: une droite «forte sur l’autorité», «audacieuse sur les réformes», «valorisant vraiment le travail», «efficace sur l’immigration», «arrêtant la fuite en avant des déficits et de la dette» et «reconstruisant les grands services publics».

    Pour Valérie Pécresse, l’autre adversaire de la présidentielle qui ne peut pas revendiquer une politique de droite se situe à l’Élysée. Car elle accuse aussi le président-candidat d’être un «illusionniste toujours empêtré dans le “en même temps”».

    «Direct et sans fard»

    La candidate avait envisagé une contre-programmation au Trocadéro. Elle avait choisi de se livrer à un jeu de questions ouvertes dans un village du Vaucluse mais elle avait été contrainte d’annuler tous ses projets après avoir été testée positive au Covid. Malgré cela, une rencontre avec «les Français» était planifiée dimanche soir sur internet. Loin de la fièvre des meetings, ses équipes vantaient l’authenticité d’un échange «direct et sans fard» avec la France, sans oublier d’accuser Zemmour d’avoir tenté de «détourner et de falsifier l’histoire de la droite». Et de ne pas avoir réussi à rassembler autant de monde qu’en 2017, comme l’a souligné Patrick Stefanini, actuel directeur de campagne de Valérie Pécresse et ex-organisateur du Trocadéro de François Fillon. «Il y a cinq ans, nous avions 40.000 personnes et les avenues étaient quasi pleines. À l’évidence, ce n’était pas le cas dimanche…»

    Sur Twitter, Valérie Pécresse s’en est prise au candidat de Reconquête!: «Éric Zemmour laisse une foule crierMacron assassin”. Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République. Ce n’est certainement pas ça la droite! Ce n’est pas ça ma France!»

    Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.

    Guerre en Ukraine : Marion Maréchal déplore les débats «sémantiques» sur Poutine

    L'ancienne députée, soutien d'Éric Zemmour, a assuré ne pas avoir de «problème sur le principe» à qualifier le président russe de «criminel de guerre», tout en déplorant une «espèce de course à l'escalade verbale».

    Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

    ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

    Le Monde

    Activité physique en entreprise, il y a encore du boulot !

    Un rapport de deux députées fait des propositions pour développer l’activité physique en milieu professionnel. Les bénéfices sont avérés pour les salariés et leurs employeurs, mais de nombreux freins persistent.

    Dix mille pas et plus. Prendre un cours de yoga avec des collègues à l’heure de la cantine, faire une pause à la salle de sport pour soulever de la fonte ou disputer un set de ping-pong… En termes d’offres sportives – comme sur bien d’autres plans –, on a vraiment de la chance, au Groupe Le Monde. En France, c’est moins d’une entreprise sur cinq (18 %) qui propose une activité physique ou sportive (APS) à ses collaborateurs, comme le souligne un rapport des députées Aude Amadou (La République en marche) et Maud Petit (MoDem) réalisé à la demande du premier ministre, Jean Castex, et rendu le 14 mars à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.

    Sport au travail, un bénéfice négligé

    Quelques jours après l’adoption de la loi sur la démocratisation du sport, leurs recommandations pour développer les pratiques sportives au travail sont un nouveau pas en termes de politique de santé publique pour favoriser les comportements actifs et lutter contre la sédentarité et ses conséquences.

    Au terme de « sport en entreprise » jusqu’ici consacré, elles suggèrent d’abord de substituer celui d’ « APS en milieu professionnel » pour évoquer une offre « qui vise la santé et le bien-être sans nécessairement rappeler la dimension de compétition entre salariés, et donc sans attente de performance induite », et élargir aux administrations, « pas toujours proactives sur la question ».

    Des bénéfices aussi pour les employeurs

    Facteur de bien-être et de santé pour les employés, la pratique d’APS en milieu professionnel est aussi bénéfique pour leurs employeurs et les dépenses publiques, détaille le rapport, faisant référence à une étude de 2015 réalisée notamment par le Medef. Selon celle-ci, l’absentéisme (qui coûte chaque année 60 milliards d’euros et correspond à 17,2 jours d’absence par salarié) est ainsi réduit de 5,6 %, les dépenses de santé de plus de 300 euros par an par personne, et le turnover des effectifs de 3,2 %. Et la productivité fait, elle, un bond de 6 % à 9 %. Sans compter l’enjeu d’image. « Dans un contexte concurrentiel où la qualité de vie au travail devient un critère de choix pour les salariés qui veulent postuler, la pratique d’une APS en entreprise est une réelle plus-value, d’autant plus si elle est associée à une culture d’entreprise », écrivent Aude Amadou et Maud Petit.

    Le (sport au) travail, c’est la santé

    Les deux députées, qui ont visité plusieurs dispositifs, citent notamment l’exemple de Poissy (Yvelines), où les 850 personnels de la mairie peuvent, depuis 2017, pratiquer deux heures d’activité (marche nordique, badminton, relaxation…) par semaine sur leur temps de travail. Bilan : une diminution du stress au travail, une amélioration du climat social et de la condition physique des salariés, avec une baisse de 750 jours/an de l’absentéisme, soit 100 000 euros d’économies pour la collectivité.

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    Le Monde

    Quid de la réponse en anticorps neutralisants après infection par le variant Omicron chez les personnes vaccinées ?

    25 mars 202227 mars 2022Marc Gozlan

    Une étude américaine a évalué la réponse en anticorps neutralisants faisant suite à une infection par le variant Delta ou Omicron chez des individus ayant reçu deux doses de vaccin, avec ou sans rappel. Ces résultats ont été publiés en ligne dans la revue Cell le 18 mars 2022.

    On rappelle qu’une infection survenant chez un individu vacciné (infection post-vaccinale) est désignée par le terme breakthrough infection en anglais. Les résultats suggèrent que les breakthrough infections dues à Omicron sont moins immunogènes que celles imputables à Delta et pourraient ne pas protéger contre une réinfection ou un futur variant plus pathogène.

    Il s’agissait pour les chercheurs de l’université Californie San Francisco d’évaluer, chez des sujets doublement vaccinés, dont certains avaient reçu une dose de rappel, la capacité des anticorps produits après infection par le variant Delta ou Omicron à neutraliser la souche ancestrale de Washington (WA-1, dont la protéine spike est identique à celle de la souche de Wuhan). On rappelle que c’est la séquence de la spike de la souche historique, celle découverte à Wuhan en Chine, qui a servi de base pour la mise au point des vaccins.

    Deux types de tests de neutralisation ont été réalisés. Tandis que certains ont évalué la capacité des anticorps à neutraliser des virus SARS-CoV-2 vivants, d’autres ont mesuré le pouvoir neutralisant des anticorps vis-à-vis de particules pseudovirales (VLP, pour virus-like particles). Ces VLP miment un virus viable : elles ont une morphologie similaire à des SARS-CoV-2 infectieux mais sont dépourvues de génome. Elles sont donc non-infectieuses car incapables de se répliquer. Elles renferment des protéines virales structurales du SARS-CoV-2, notamment la protéine spike (S), la protéine de nucléocapside (N), la protéine de matrice (M), une région de la protéine d’enveloppe (E). Ces VLP incorporent toutes les mutations propres à Omicron, pas seulement celles présentes dans la protéine spike, comme cela est généralement le cas dans la plupart des pseudovirus. Ces tests de  neutralisation ont donc été utilisés contre d’authentiques virus ou contre des particules mimant un virus porteur de mutations spécifiques d’Omicron.

    Les chercheurs ont tout d’abord mené leurs tests de neutralisation avec des échantillons de plasma provenant de 68 individus enrôlés dans une cohorte prospective. Parmi eux, 15 avaient reçu une dose de rappel et aucun n’avait été antérieurement infecté par le SARS-CoV-2.  

    Chez les individus vaccinés qui n’avaient pas reçu de dose de rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Delta (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 2,7 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale. Chez les sujets vaccinés n’ayant pas bénéficié d’un rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Omicron (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 15,4 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale.

    En comparaison avec les sujets n’ayant pas eu de rappel, ceux qui avaient reçu une troisième dose ont présenté des titres 18 fois plus élevés en anticorps neutralisants contre la souche ancestrale. Chez les individus ayant bénéficié d’un rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Delta (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 3,3 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale. Chez ces mêmes sujets, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Omicron (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 7,4 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale.

    Sans surprise, chez les sujets vaccinés, les chercheurs ont par ailleurs observé que les titres en anticorps neutralisants dirigés contre les variants Delta et Omicron déclinent au fil du temps.

    Cette étude indique que l’intensité clinique de la breakthrough infection est associée à des titres en anticorps neutralisants plus élevés. Ceux-ci sont généralement plus hauts (5 fois supérieurs) en cas de maladie Covid-19 modérée à sévère que lorsque l’infection post-vaccinale est asymptomatique ou entraîne une forme clinique légère.

    Les chercheurs ont également évalué les réponses en anticorps neutralisants et le degré d’immunité neutralisante croisée en analysant des échantillons de plasma de 60 patients vaccinés ayant développé une infection par le SARS-CoV-2, documentée par séquençage génomique complet.

    Sur ces 60 cas de breakthrough infection, 28 étaient dus au variant Delta, 20 au variant Omicron (lignage BA.1). Dans 12 autres cas, le lignage en question n’a pu être déterminé du fait d’un prélèvement respiratoire insuffisant ou d’un séquençage ne couvrant pas l’ensemble du génome viral. Il est cependant probable que 11 cas parmi ces 12 correspondaient à une infection post-vaccinale au variant Delta dans la mesure où les prélèvements  respiratoires ont été réalisés à un moment où 97 % de cas étaient imputables au variant Delta. Un douzième prélèvement renfermait en revanche le variant Omicron car il avait été effectué à la mi-janvier 2022, lorsqu’il dominait largement tous les autres, responsable alors de 97 % des cas.  Sur ces 60 cas d’infection survenus chez des sujets vaccinés, 34 correspondaient à une maladie Covid-19 d’intensité modérée à sévère, 13 avaient reçu une dose de rappel et 14 étaient immunodéprimés.

    En utilisant les tests de neutralisation avec VLP, les chercheurs ont observé chez les 39 (28+11) patients ayant développé une infection post-vaccinale par le variant Delta (dont 5 avaient eu un rappel) que les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis de la souche ancestrale étaient 57 fois inférieurs chez les individus qui n’avaient pas reçu une dose de rappel. Ils étaient 3,1 fois inférieurs chez ceux qui avaient bénéficié d’un rappel.

    Concernant les 21 (20+1) patients ayant développé une infection post-vaccinale par le variant Omicron, les chercheurs ont analysé le plasma dans 14 cas (dont 4 patients ayant eu un rappel).

    Contrairement aux patients infectés par le variant Delta, ceux présentant une breakthrough infection par Omicron avaient des titres en anticorps neutralisants nettement inférieurs vis-à-vis de la souche ancestrale. Les titres étaient en effet 5,8 fois inférieurs chez les individus n’ayant pas bénéficié d’une dose de rappel et d’environ un tiers de ceux observés après un rappel (3,1 fois inférieurs). Pour le dire simplement, il apparaît qu’une infection par Omicron n’est donc pas équivalente à une troisième dose de vaccin.

    Chez les sujets vaccinés ayant développé une breakthrough infection par Omicron, la réponse en anticorps neutralisants le variant Delta était faible et inversement. Plus précisément, les titres en anticorps contre le variant Delta dans les breakthrough infections dues au variant Omicron étaient respectivement 3,3 et 2,2 fois inférieurs à ceux contre la souche ancestrale, selon que le test de neutralisation utilisait les VLP ou le virus vivant. De fait, cette réponse en anticorps était comparable à celle observée chez des sujets vaccinés non infectés. Au total, en cas d’infection par Delta ou Omicron après vaccination, l’immunité neutralisante croisée apparaît limitée.

    Dix fois moins d’anticorps neutralisants en cas d’infection post-vaccinale par Omicron que par Delta

    D’autres expériences ont montré que chez les sujets immunocompétents, vaccinés mais n’ayant pas reçu de rappel, une infection post-vaccinale par le variant Delta s’accompagne d’un titre en anticorps neutralisants contre la souche ancestrale 10,8 fois supérieure qu’en cas de breakthrough infection par Omicron. Les breakthrough infections dues au variant Omicron sont donc moins immunogènes que celles dues à Delta. Elles génèrent des niveaux plus faibles d’anticorps neutralisants que les infections dues au variant Delta.

    Cette plus faible réponse en anticorps lors d’une breakthrough infection par Omicron tient sans doute à la proportion plus élevée d’infections post-vaccinales symptomatiques ou modérées (55 % avec Omicron contre 28,6 % avec Delta). Celles-ci s’accompagnent par ailleurs de titres en anticorps neutralisants 12,3 fois inférieurs vis-à-vis de la souche ancestrale par rapport à ce que l’on observe dans les formes cliniques de Covid-19 modérées à sévères.

    Un grand nombre d’individus, non vaccinés et vaccinés, ont été infectés par Omicron, variant doté d’échappement immunitaire et qui a très largement remplacé le variant Delta, plus pathogène. Cela a souvent été interprété, voire claironné, comme signifiant que l’émergence du variant Omicron laissait présager la fin de la pandémie, que le SARS-CoV-2 allait devenir endémique et que de larges pans de la population allaient définitivement acquérir une immunité contre le SARS-CoV-2 par le biais d’une infection naturelle et/ou celui de la vaccination.

    À en croire les résultats de cette étude, il n’en serait donc rien dans la mesure où, chez une personne vaccinée, une infection par Omicron confèrerait une protection bien inférieure à celle induite par une infection par Delta. Selon les auteurs, « l’immunité acquise suite une breakthrough infection par Omicron peut être de moindre durée que celle d’une breakthrough infection par d’autres variants, tels que Delta, pour prévenir l’infection par un autre variant plus pathogène, s’il devait émerger à l’avenir ». En d’autres termes, par rapport à une infection post-vaccinale par Delta, avoir été infecté par Omicron se traduirait par une moindre protection vis-à-vis du risque de réinfection ou d’infection par un futur variant plus dangereux.

    « Il est cependant rassurant de constater que les infections survenant chez les personnes vaccinées sont associées à une durée globale d’infection plus courte et à un moindre risque d’hospitalisation et de décès que chez les individus non vaccinés », tempèrent Charles Chiu, Melanie Ott, Jennifer Doudna, Carl Hanson et leurs collègues. Et de conclure en rappelant que les données disponibles montrent que l’administration d’une dose de rappel entraîne une immunité neutralisante robuste contre le variant Omicron.

    Marc Gozlan (Suivez-moi sur Twitter, Facebook, LinkedIn, et sur mon nouveau blog ‘Le diabète dans tous états’, consacré aux mille et une facettes du diabète. Déjà trois billets)

    Pour en savoir plus :

    Servellita V, Syed AM, Morris MK, et al. Neutralizing immunity in vaccine breakthrough infections from the SARS-CoV-2 Omicron and Delta variants. Cell. Available online 18 March 2022. doi: 10.1016/j.cell.2022.03.019

    Amanatidou E, Gkiouliava A, Pella E, et al. Breakthrough infections after COVID-19 vaccination: Insights, perspectives and challenges. Metabol Open. 2022 Mar 17;14:100180. doi: 10.1016/j.metop.2022.100180

    Wratil PR, Stern M, Priller A, et al. Three exposures to the spike protein of SARS-CoV-2 by either infection or vaccination elicit superior neutralizing immunity to all variants of concern. Nat Med. 2022 Mar;28(3):496-503. doi: 10.1038/s41591-022-01715-4

    ImmunologieVaccinologieVirologieanticorps neutralisantsbreakthrough Infectionbreakthrough InfectionscoronavirusCovid-19Deltaimmunitéimmunité neutralisanteimmunité neutralisante croiséeimmunologieinfection post-vaccinaleOmicronparticules pseudoviralesrappelSARS-CoV-2troisième dosevaccinationvaccinésvariantvirologieVLP 25 mars 2022 à 15:28

    Très intéressant!

    Répondre 26 mars 2022 à 16:29

    C’est à dire qu’on reste loin de la fin de cette pandémie. Triste nouvelle. Au moins on commence à avoir des traitements plus efficaces et si l’on ne peut pas être hyper optimiste pour demain, la médecine avance à grands pas quand-même.

    Répondre
    L'Humanité

    Des associations anti-homophobie attaquent Zemmour

    Négationnisme L’abjection serait presque passée inaperçue dans le torrent d’insanités prononcées par le candidat de Reconquête !... Six associations anti-homophobie portent plainte contre Éric Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité. En cause, cette phrase de son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot : « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur “orientation sexuelle”, comme on dit aujourd’hui, est une “légende”. » Les associations accusent Éric Zemmour d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes ». Le polémiste est déjà passé par la case procès pour ses propos sur le maréchal Pétain, qui aurait, selon lui, sauvé des juifs français. Il avait été relaxé en première instance. Le verdict du procès en appel sera rendu après la présidentielle. C. C.

    Éric ZemmourPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Un « politoscope »

    Le livre. Au premier abord, le lecteur se dira sans doute qu’il a déjà lu et entendu ces lamentos sur l’effet néfaste des réseaux sociaux sur le débat public et sur les risques d’influence des opinions par certains groupes d’intérêt. D’autant plus qu’avec la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle française, l’époque est propice à ce genre de suspicions. Mais si dans son livre, Toxic Data, l’agrégé de mathématiques David Chavalarias propose en effet une critique de plus contre les Gafam, les ingérences russes ou chinoises, son analyse est par plusieurs points assez originale.

    Les illustrations centrales en couleurs, que sans doute peu de lecteurs ont déjà vues, témoignent déjà d’un regard différent sur ces thèmes. On y voit des nuées de points en tas, ou bien dispersés, reliés entre eux plus ou moins fortement. C’est ce que l’auteur, mathématicien de formation, appelle un « macroscope » : un dispositif d’étude à grande échelle de ce qui se passe sur un réseau social comme Twitter et qui permet, par la collecte et l’étude de millions de tweets, de voir d’où part une information, comment un mot-clé circule, comment se forment les communautés politiques, et les voir éclater, se recomposent ou se rapprochent d’une autre…

    En spécialiste des systèmes complexes, dont les réseaux sociaux font partie, il défend l’idée que pour mieux corriger les effets négatifs de ces ogres numériques sur les opinions il convient d’abord de disposer des outils pour les « voir ».

    Plusieurs exemples montrent l’intérêt d’une telle approche. Ce « politoscope », comme il a été baptisé, a permis d’éclairer le fait que le terme « islamo-gauchisme », repris par des ministres, est bien un concept venu de l’extrême droite. Il aide aussi à repérer quels camps diffusent le plus de fausses informations. Il documente l’émergence de la communauté antivax et antipasse sanitaire.

    Les comportements sociaux de chambre d’échos, de bulles de filtre, de polarisation, d’astroturfing, etc., sont bien sûr présents mais vus à l’aune de la science des réseaux et des sciences cognitives, ce qui permet de mieux les comprendre. L’un de ces résultats, tiré d’un théorème mathématique de 1976, est même assez déprimant : plus les interactions sociales sont fortes, plus le comportement collectif est imprévisible aux yeux des individus (rendant instables les situations), mais plus l’entité qui a les informations sur ces interactions peut les prévoir…

    Très inquiet de ces influences sur la santé de nos démocraties et conscient que les choix se jouent parfois à un nombre de voix largement atteignable par des influenceurs, l’auteur esquisse 18 propositions pour éviter les dérèglements. Certaines sont de bon sens : vérifier ses sources, savoir se déconnecter… D’autres sont difficiles à réaliser, comme « surveiller » les algorithmes, « redonner les données au peuple »… D’autres encore sont plus inattendues, comme le recours au jugement majoritaire pour les élections, ou les « preferendums », qui permettent de nuancer le contenu des votes et éviter les jugements binaires et l’inévitable polarisation.

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    Le Figaro

    Présidentielle: le vrai coût des programmes des candidats

    Ghislain de Montalembert

    EXCLUSIF - La Fondation Ifrap a chiffré, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, les programmes des principaux candidats, pointant du doigt les dépenses les plus coûteuses et les recettes, parfois hasardeuses, prévues pour les financer.

    Hausse du smic, prime au mérite pour les enseignants, embauche de milliers d’infirmiers et aides-soignants dans les Ehpad, augmentation de l’allocation de soutien pour les mères célibataires, suppression de la redevance audiovisuelle… Plus les jours passent, plus les promesses des candidats à l’élection présidentielle s’accumulent, chacun brandissant de nouveaux projets, de nouvelles dépenses, au nom de la préservation du pouvoir d’achat des Français, de la justice sociale, de la transition énergétique, de la sécurité, de la souveraineté… L’heure est à la surenchère: à partir de 2022, on rase gratis, ou presque! Qui va payer? Tout le monde semble s’en moquer… sauf la Fondation Ifrap qui a chiffré, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, le vrai coût des programmes des principaux candidats en lice dans la course à l’Élysée, pointant du doigt les dépenses les plus coûteuses et les recettes, parfois hasardeuses, prévues pour les financer.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: quand les candidats passent des grands oraux sur leurs programmes

    «La pratique consistant à séduire les électeurs avec la promesse de nouvelles dépenses est courante à l’approche d’une élection présidentielle, notamment à gauche de l’échiquier politique. Mais le phénomène, cette fois-ci, prend des proportions inédites, estime l’économiste Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens, qui voit dans la politique du quoi-qu’il-en-coûte menée par le gouvernement durant la crise sanitaire une explication à cette surenchère. «Nos repères en matière de dépenses publiques et de financement ont volé en éclats, analyse-t-il. Pendant des années, on a expliqué aux Français que débloquer 50 millions d’euros pour tel ou tel projet était une mission délicate, voire impossible. Et voilà que tout d’un coup, avec la crise de la Covid, l’État a montré qu’il était capable de mettre 100 milliards d’euros sur la table, apparemment sans aucune difficulté! Après, il devient compliqué d’expliquer que l’on ne peut pas faire cela en permanence.»

    Pas de grande réforme

    Quel responsable politique se risquerait, aujourd’hui, à un discours sur la nécessaire rigueur budgétaire, l’urgente nécessité de réduire la dette, de réformer l’État, d’instaurer des outils de mesure et d’évaluation de l’action publique en vue de réaliser des économies bénéfiques pour les finances de l’État? Seule Valérie Précresse, qui ambitionne de freiner l’endettement, de réaliser 45 milliards d’euros d’économies par an sur les dépenses publiques (économies chiffrées à 30 milliards d’euros net par l’Ifrap) et de supprimer 150.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, ose dire que «la mère des réformes est la réforme de l’État» si l’on veut récupérer des marges de manœuvre financière et permettre aux entreprises d’être plus compétitives. Mais les autres? Silence radio.

    «Les candidats savent qu’il y a un consensus, au sein de l’opinion publique, pour augmenter les dépenses publiques dans un grand nombre de secteurs comme la sécurité, l’éducation ou encore la transition énergétique, note l’économiste Nicolas Bouzou, directeur du cabinet de conseil Asterès, qui juge problématique que «certains se contentent trop souvent de proposer des dépenses supplémentaires sans envisager des réformes de fond». «Anne Hidalgo, au début de la campagne, avait par exemple annoncé une revalorisation des salaires des enseignants, rappelle-t-il. Pourquoi la candidate socialiste n’a-t-elle rien proposé, en parallèle, en matière d’augmentation du travail des enseignants, de réaménagement de leurs horaires, d’appel à des contractuels…? Sa proposition était légitime, elle l’a gâchée en en faisant un sujet électoraliste.»

    La guerre en Ukraine est venue troubler un peu plus la campagne, rappelant la nécessité d’investir massivement dans l’armée (Éric Zemmour promet par exemple de porter le budget de la Défense à 70 milliards d’euros d’ici à 2030) ou la cybersécurité, mais aussi d’atténuer, autant que possible, les répercussions concrètes que ce conflit aura immanquablement sur la vie quotidienne des Français, et leur pouvoir d’achat.

    Une économie de guerre

    Pas vraiment le moment, pour les candidats à l’élection présidentielle, d’aller expliquer qu’il faudrait se serrer la ceinture alors que tous nos concitoyens redoutent de voir s’envoler les tarifs à la pompe (c’est déjà le cas…), leur facture de gaz ou d’électricité et le prix de la baguette de pain! «Mis à part le recul de l’âge de la retraite ou la réforme de l’assurance chômage, il n’est pas envisageable de se lancer dans une grande remise à plat de notre système social alors que nous sortons de deux ans d’une crise sanitaire grave et que nous entrons dans une période extrêmement anxiogène, concède Nicolas Bouzou. En revanche, rendre l’État plus efficace est plus que jamais une priorité, ne serait-ce que pour lui permettre de faire face aux défis du moment.»

    Dernièrement, Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, n’a pas mâché ses mots: avec la crise ukrainienne, nous sommes entrés dans une économie de guerre, conjuguant une forte montée des prix et une nécessaire croissance de la dépense publique, a-t-il expliqué. «L’heure est moins que jamais à la rationalisation budgétaire et les candidats à l’élection présidentielle le savent», confirme Olivier Babeau.

    À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «C’est ou moi ou qui au deuxième tour?», déclare Jean-Luc Mélenchon

    Le spectre de la dette

    Il est symptomatique de voir que l’une des premières annonces du président Macron, lors de son entrée en campagne, a porté sur la suppression de la contribution à l’audiovisuel public (également proposée par Éric Zemmour, Marine Le Pen et partiellement, par Valérie Pécresse), payable par toute personne imposée à la taxe d’habitation et détenant un téléviseur. Un cadeau à 138 euros qui n’en est pas tout à fait un cependant: via leurs impôts, les Français - même ceux qui n’ont pas de téléviseur chez eux - continueront bien à verser leur tribut au fonctionnement de l’audiovisuel public!

    Faut-il s’inquiéter de cette montée prévisible des dépenses publiques (la France en est déjà la championne du monde) qui viendra à des degrés divers, selon l’issue du scrutin, alourdir un peu plus le déficit public français et la dette nationale? «Il y a bien un jour où va sonner l’heure du réveil, prévient Olivier Babeau, et celui-ci sera d’autant plus sévère que le retour de l’inflation pourrait contribuer à une remontée des taux d’intérêt, ce qui aura pour effet d’alourdir le coût de la dette. À 115 % du PIB, celle-ci peut potentiellement devenir explosive, chaque point supplémentaire étant extrêmement lourd à supporter pour les finances publiques.»À moins que l’inflation ne vienne mécaniquement ramener notre endettement à des niveaux plus raisonnables. «En période de hausse des prix, la dette baisse toute seule», rappelle Nicolas Bouzou. Bercy soufflerait alors un peu, mais pas les épargnants qui pourraient voir leurs économies fondre comme neige au soleil. Mais quel candidat s’en préoccupe?

    Le choc fiscal des Insoumis

    Certains proposent même de les taxer davantage, que ce soit à travers le retour de l’ISF (Fabien Roussel propose de le tripler!), éventuellement assorti d’une dimension climatique (Anne Hidalgo, Yannick Jadot…), ou la suppression du prélèvement forfaitaire unique (PFU), la fameuse flat tax à 30 % sur les revenus du patrimoine financier instaurée par Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon en fait partie. Le candidat de la France insoumise ne s’en cache pas: il n’aime ni les rentiers ni les riches, qu’il voudrait taxer à 90 % pour les plus hauts revenus (au-delà de 400.000 euros par an). Car il faudra bien trouver des ressources pour financer son incroyable programme de dépenses, qu’il a lui-même chiffré à 250 milliards d’euros.

    «Les dépenses augmenteront, mais elles généreront des recettes, a expliqué Jean-Luc Mélenchon. On parle de 250 milliards d’euros de dépenses supplémentaires par an, et à la sortie du circuit de 267 milliards de recettes. Résultat: un budget positif de 17 milliards par an.» À voir… car avec le choc fiscal qu’il prévoit, il y a fort à parier que de nombreux contribuables fortunés préféreront investir leurs économies aussi loin que possible de l’Hexagone, ce qui finira par réduire les recettes fiscales de l’État, mais aussi l’investissement, la croissance, l’emploi… Le vrai coût des programmes se ressent parfois des années plus tard.

    Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

    Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

    Présidentielle 2022: Nicolas Sarkozy, l’embarras du choix

    ANALYSE - L’ancien chef de l’État fait face à un dilemme: faut-il se taire jusqu’au bout, en laissant Valérie Pécresse seule face à son destin? Ou faut-il se montrer fidèle à sa famille politique et à celle qui l’incarne aujourd’hui?

    Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

    ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

    L'Humanité

    La France insoumise agitée par une nouvelle mise en examen

    Actu

    L’association l’Ère du peuple, dispositif au cœur de la campagne 2017 de Jean-Luc Mélenchon, a été mise en examen le 3 février. Les mis en cause dénoncent « une instruction à charge », à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

    Diego Chauvet

    À deux semaines et demie du premier tour de la présidentielle, le site d’information Mediapart a publié une nouvelle information sur l’enquête judiciaire visant la France insoumise. Le 3 février, l’association l’Ère du peuple, au cœur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen pour « escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».

    Fondée en 2015, cette association a été le cinquième fournisseur, en termes de chiffre d’affaires, de la campagne présidentielle de la France insoumise. Elle a livré des prestations « intellectuelles », telles que des meetings, ou matérielles (locaux, matériel informatique…). Pour une facture totale de 440 027 euros pour la France insoumise, selon Mediapart.

    Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche

    Une surfacturation des prestations ?

    Or, la justice s’intéresse, selon le site d’investigation, à la possibilité d’une surfacturation de ces prestations. L’association aurait engrangé « d’importantes marges ». Les soupçons se portent également sur la réalité du travail des quatre permanents de l’association, dont trois appartenaient à l’équipe de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon en 2017 : parmi eux Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus ensuite députés.

    Bastien Lachaud avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d’accusation en octobre 2021, en plus de celui de « prêt illicite de main-d’œuvre ». L’Ère du peuple avait, elle, été mise en examen en juillet 2021, pour le même motif. Le président de la structure, Bernard Pignerol, avait alors déclaré que « la montagne accouchait d’une souris », au sujet de cette enquête judiciaire qui poursuit la France insoumise depuis l’épisode mouvementé des perquisitions d’octobre 2018. Les prestations de la société Mediascop, de Sophia Chikirou, sont également épluchées par les enquêteurs depuis lors.

    « Une nouvelle démonstration du vide »

    Si les investigations judiciaires avancent lentement, cette mise en examen du 3 février constitue un nouvel épisode logique pour les mis en cause, puisque Bastien Lachaud avait lui-même été mis en examen. Pour autant, dans leur réponse à Mediapart, Bernard Pignerol comme Manuel Bompard réfutent ces accusations.

    Pour le président de l’Ère du peuple, « cette mise en examen supplétive est la preuve d’une instruction à charge. Elle vient uniquement corriger une incohérence juridique, voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour “escroquerie” et “faux” sans que l’association qui l’embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d’inculpation ». Selon lui, « les juges tâtonnent à l’aveugle dans ce dossier ». Pour Bernard Pignerol, l’association n’a dégagé que « 7 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires pour cette activité de plus de 400 000 euros entre 2016 et 2017 ».

    Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, estime que cette mise en examen est « une nouvelle démonstration du vide et de l’amateurisme total de cette enquête qui dure depuis maintenant quatre ans et qui permet de nouvelles fuites à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ».

    france insoumiseJean-Luc MélenchonjusticePrésidentielle 2022
    Le Monde

    Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau

    Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques.

    La poussière qui se dépose sur les panneaux solaires fait baisser leur efficacité, de 50 % en deux mois pour les environnements les plus défavorables. Préserver la performance nécessite donc des nettoyages réguliers qui utilisent souvent de l’eau, et qui représentent jusqu’à 10 % du coût de maintenance d’une installation. Une équipe du MIT estime que, pour la capacité mondiale installée, la quantité d’eau correspond aux besoins de deux millions de personnes. Ces chercheurs viennent de tester et breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux. Ils la considèrent comme moins chère que ses concurrentes, et sans risque de court-circuit dans les environnements très humides. Cette technique bénéficie de l’humidité ambiante qui permet aux grains de se charger électriquement et d’être expulsés du panneau solaire, même dans un désert.

    L'Humanité

    Farce

    Billet

    Maurice Ulrich

    « J’attendrai/Le jour et la nuit/J’attendrai toujours »… Nicolas Sarkozy. À moins de trois semaines du premier tour, l’ancien président n’a toujours donné aucun signe de soutien à Valérie Pécresse. À dire vrai, on imagine plutôt un coup de poignard, et bien planté. Le choix d’Emmanuel Macron. François Hollande, en revanche, était aux côtés d’Anne Hidalgo mardi soir à Limoges. À son arrivée à l’Élysée, le PS avait la majorité à l’Assemblée, était à la tête de la quasi-totalité des régions, des départements et des grandes villes… On connaît la suite. Avec un tel soutien, sa candidate risque de passer sous la ligne de flottaison. Mais on dit que François Hollande joue le coup d’après. Il prépare toujours son retour et se présenterait en sauveur du parti. Première étape, une candidature aux législatives à Tulle, puis la préparation du congrès du PS avec en prévision quelques nuits des petits canifs. Si ça ne marche pas, il pourrait tenter la présidence d’une association locale. C’est le côté farce de l’histoire quand elle se répète.

    Valérie PécressePrésidentielle 2022
    Le Monde

    Théâtre : pour le Raoul Collectif, c’est la fin de la fête

    Avec son spectacle « Une cérémonie » au Théâtre de la Bastille, à Paris, la troupe burlesque met en scène l’impuissance du temps et de l’époque.

    Ce n’est peut-être pas (encore) la fin du monde, mais c’est, de plus en plus nettement, la fin de la fête. La vie est un bastringue désaccordé, aux échos un peu fantomatiques, dans lequel le sentiment de désillusion, de défaite et d’impuissance nous colle sacrément à la peau. Le Raoul Collectif en fait un spectacle intitulé Une cérémonie, à voir au Théâtre de la Bastille, à Paris, pour retrouver ou découvrir le charme et la liberté de cette bande formée en 2009, qui a choisi son nom de baptême en clin d’œil au situationniste belge Raoul Vaneigem.

    « Les Raoul », comme on les appelle, sont de retour, après deux créations remarquées, Le Signal du promeneur (2012) et Rumeur et petits jours (2015). Le monde ne s’est pas arrangé depuis leurs débuts. Alors, dans un décor de salle des fêtes un peu foireuse, avec ses chaises en plastique vert éparpillées, ils vont tenter de ravauder les oripeaux du courage, de l’action et du collectif. Et de recréer un peu de pensée magique dans un des endroits où c’est encore possible, le théâtre.

    Au Festival Avignon, à défaut de pouvoir agir, rire avec le Raoul Collectif

    Le spectacle irracontable procède par « sauts et gambades », comme aurait dit un de leurs illustres prédécesseurs ou à la manière d’un concert de jazz, dont sont fortement nourris les garçons de la troupe. Il est traversé par deux figures principales, celles de Don Quichotte et d’Antigone, qui s’invitent par éclats, comme en passant, mais de belle manière. A part ça ? A part ça, les garçons du Raoul Collectif, qu’ont rejoint deux comédiennes-musiciennes, Leïla Chaarani et Anne-Marie Loop, font ce qu’on fait quand c’est la dernière fête : ils boivent, portent des toasts (« à l’imprévisible ! »), braillent, chantent et se taisent, en des moments qui sont parmi les plus beaux du spectacle. Une qualité de silence rare au théâtre.

    Chevaliers d’aujourd’hui

    Chevaliers errants d’un monde sans cesse renvoyé dans ses cordes technologiques et technocratiques, ils inventent des rituels un peu primitifs aussi. Ils s’hybrident avec du végétal ou de l’animal, retrouvent la force du masque africain, réinterprété avec des branchages, en une série d’images mystérieuses et frappantes. Une chouette géante un peu africaine elle aussi, emblème d’Athéna, symbole de sagesse, apparaît comme un rêve, un souffle d’enfance et de poésie.

    Tout, dans les corps, le rythme, le jeu, travaille sur une forme d’énergie déceptive, qui raconte l’époque exactement au bon endroit

    C’est bien une cérémonie qu’ils inventent ici, à la fois requiem et rite vital, retrouvant, à leur manière bricolée et modeste, le rôle sacré du théâtre. Mais ce qui est très fort dans ce spectacle-là, outre leur sens du burlesque et de l’absurde habituels, c’est leur manière de traduire, dans la forme même, l’empêchement, l’impuissance du temps. Tout, dans les corps, le rythme, le jeu, travaille sur une forme d’énergie déceptive, qui raconte l’époque exactement au bon endroit.

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    Le Figaro

    Ces «anges gardiens» qui protègent les candidats à la présidentielle

    Christophe CornevinJean-Marc Leclerc

    ENQUÊTE - Marine Le Pen chahutée en Guadeloupe, Éric Zemmour agressé en province et exfiltré de la «colline du crack» à Paris, Pécresse enfarinée lors d’un grand oral… Dans la dernière ligne droite d’une campagne sous haute tension, le service de la protection à la personne est en mobilisation maximale. Mission? Éviter qu’une tragédie ne fasse dérailler les élections.

    En ce mercredi 16 mars au matin, la guigne s’acharne sur Valérie Pécresse. À la peine dans les sondages, la candidate finit son grand oral devant la Confédération des petites et moyennes entreprises. Satisfaite, elle se dirige vers le premier rang pour saluer l’assistance quand deux membres du collectif révolutionnaire Akira surgissent de nulle part et l’aspergent de poudre rose.

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    Quatre jours auparavant, c’est Éric Zemmour qui a été visé par un œuf frais qu’un inconnu lui a claqué sur la tête à son arrivée de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. L’ex-polémiste venait de sortir de sa voiture. L’agresseur, retraité et père d’un enfant autiste, prétend avoir agi pour protester contre les déclarations de l’ancien journaliste sur les jeunes handicapés, en janvier dernier. Les deux incidents, vite relégués au rang d’aléas, ont électrisé les équipes de campagne. «Si cela avait été un couteau à la place d’un œuf ou une enveloppe d’anthrax plutôt que de la farine…», frissonne un policier sans terminer sa phrase, bien conscient que le processus électoral peut à tout moment virer à la tragédie, à quinze jours du premier tour.

    Le «risque zéro n’existe pas»

    Pour éviter le scénario du pire, le service de la protection à la personne (SDLP) est en tension maximale. Forte de quelque 1 440 policiers, dont 700 experts chevronnés de la protection rapprochée, cette unité spécialisée propose un dispositif taillé sur mesure que les candidats peuvent solliciter, en plus des «gros bras» recrutés par les partis. «Chaque demande est évaluée par l’unité de coordination de lutte antiterroriste (Uclat), dépendant de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui va estimer le degré de la menace pesant sur la tête de chaque candidat, souffle un responsable policier. Le baromètre va de T1 à T4, sachant que le niveau 1 correspond au seuil le plus élevé. Ce dernier, qui obligerait à bunkériser le candidat en urgence, ne serait déclenché qu’en cas d’attentat imminent.»

    Le baromètre va de T1 à T4, sachant que le niveau 1 correspond au seuil le plus élevé. Ce dernier, qui obligerait à bunkériser le candidat en urgence, ne serait déclenché qu’en cas d’attentat imminent

    Quand une personnalité passe en T2, elle peut bénéficier d’une voiture blindée. «C’est naturellement le cas d’Emmanuel Macron, qui, en sa qualité de chef de l’État, aimante toutes les menaces terroristes, d’activistes et de fous», souffle une source informée. Incarnation «jupitérienne» de la République au début de sa mandature et maintenant «chef de guerre» depuis la crise en Ukraine, le président-candidat reste l’homme le plus menacé de France. Le mieux protégé, aussi. Bénéficiant d’un bouclier aux contours élargis par rapport à son prédécesseur, François Hollande, il peut compter sur les 78 policiers et gendarmes d’élite du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Celui qui a hérité du nom de code «Vega», attribué aux présidents depuis Jacques Chirac, bénéficie d’un dispositif pouvant aller au minimum d’une dizaine de gardes du corps pour les déplacements de «faible intensité», à plus de 40 «mousquetaires» lors d’une tournée à hauts risques, comme celle effectuée au Liban à la veille de Noël.

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    L’emploi des gros moyens n’a pas empêché la gifle reçue par Emmanuel Macron, en juin dernier, lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage. Si les policiers ont coutume de dire que le «risque zéro n’existe pas», tout est mis œuvre en amont pour fermer les «angles morts» et sanctuariser la «bulle de sécurité» autour du candidat. Avant chaque déplacement, des «précurseurs» du SDLP déminent. Avec méthode, ils inspectent le parcours et les bâtiments, balaient le spectre de la menace avec les services de renseignement et verrouillent la sécurité avec les responsables locaux de la police, de la gendarmerie et des sociétés privées. «Discrète, cette étape préparatoire représente 90 % du travail du SDLP, souffle un responsable opérationnel. L’image traditionnelle du garde du corps, avec oreillette et costume sombre, n’est que la partie émergée de l’iceberg.»

    «Triangle de sécurité»

    En fonction de l’actualité du candidat, de ses gros meetings et du degré de rejet qu’il inspire dans l’opinion, les dispositifs peuvent évoluer à la hausse. Nul doute qu’Éric Zemmour, qui a tenu ce dimanche un rassemblement géant au Trocadéro, en a fait l’expérience. Cible de toutes les menaces, l’ex-polémiste serait classé en niveau T3, c’est-à-dire «consigne de vigilance», depuis le meeting de Villepinte, où il a été blessé par un militant. Six à huit policiers du SDLP l’entourent désormais, dont trois qui se relaient en permanence pour former autour de lui le «triangle de sécurité». Vendredi dernier, sur la colline du crack, à Paris, ils ont déployé leur valise et leur parapluie en Kevlar pour le protéger d’une pluie de projectiles.

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    Dès cet automne, la sécurité de Zemmour était montée d’un cran, après qu’un inconnu lui eut lancé, boulevard de la Chapelle, à Paris: «Sur Le Coran de La Mecque, je vais te fumer!». Plus récemment, son entourage a demandé à renforcer la cuirasse depuis que des militants ont été agressés, voire aspergés d’essence alors qu’ils déployaient une banderole de soutien à leur champion sur la Francilienne. «Si le format des équipes de protection n’est pas extensible à l’infini, la copie est toujours revue au second tour pour mobiliser au moins une quinzaine de policiers pour chacun des deux candidats, souffle un connaisseur. Il s’agit de protéger aussi bien les prétendants à l’Élysée que les institutions.» Et d’interroger, presque par défi: «Quid si on tuait un des deux finalistes? On referait des élections? Le rescapé serait élu automatiquement?»

    La copie est toujours revue au second tour pour mobiliser au moins une quinzaine de policiers pour chacun des deux candidats

    Jamais les «anges gardiens» de la République n’ont si bien porté leur nom, même s’ils ne trouvent pas grâce aux yeux de tous. Ainsi, Yannick Jadot n’a a priori pas jugé utile de solliciter de policiers pour l’accompagner présenter son programme à Lyon, où, le 29 janvier dernier, il s’est rendu seul en train. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, qui a longtemps été protégé de près par un «camarade» ceinture noire de judo et agrégé de philosophie, les gardes du corps du SDLP ne sont pas les bienvenus. Motif? Le candidat ne souhaiterait pas, comme l’a relaté Paris Match le 24 février dernier, «donner son emploi du temps à des gens qui sont noyautés par l’extrême droite». «À partir du moment où le Conseil constitutionnel valide les candidatures, la police offre ses services, mais il n’y a aucune obligation et le choix appartient à chacun», résume un cadre.

    «La menace islamiste est également prise très au sérieux»

    «Avec l’extrême gauche, on n’arrive pas à travailler tant le culte du secret y frise la paranoïa et le complotisme, grince un ancien grand flic. Pour des candidats comme Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, une protection policière est synonyme d’espionnage. Ils préfèrent donc recourir aux gros bras de la Ligue communiste révolutionnaire ou de Lutte ouvrière.» En général, les candidats se prêtent au jeu de bonne grâce. Après son «enfarinage», Valérie Pécresse a réclamé un renfort en officiers de protection à Beauvau et deux agents supplémentaires lui ont été affectés. Mais son programme de déplacement a été quelque peu bouleversé par le Covid, qu’elle a contracté. Marine Le Pen dispose, pour sa part, depuis longtemps, d’un expert en sécurité rapprochée à ses côtés: Thierry Légier, ancien militaire au physique imposant. Il coordonne sa propre équipe privée et assure le lien avec le dispositif d’État d’une dizaine d’agents mis en place. Il tient le rôle du «siège» lors des déplacements.

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    C’est-à-dire celui qui est assis à côté du chauffeur et qui est le plus proche de la personnalité. «C’est ma sixième campagne présidentielle», s’enorgueillit ce solide Normand, qui commença sous Jean-Marie Le Pen en 1992. Selon lui, la campagne actuelle est «plus calme» qu’au temps du père. «À l’époque, se souvient-il, la moitié des meetings étaient attaqués.» Et pourtant. Jusqu’ici relativement épargnée, la candidate du Rassemblement national a été bousculée ce samedi dans son hôtel de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, par une quarantaine d’indépendantistes qui s’en sont pris physiquement à son attachée de presse et à son conseiller outre-mer, l’eurodéputé André Rougé. Cette attaque réveille de mauvais souvenirs dans le camp de Marine Le Pen.

    Chacun conserve en mémoire la façon dont son convoi automobile fut pris à partie le 16 juin 2020, par des militants d’extrême gauche, quand, comme présidente de son mouvement, elle se rendit à Dijon, au lendemain des violences entre Tchétchènes et habitants du quartier des Grésilles. «La menace islamiste est également prise très au sérieux», affirme-t-on dans son entourage. Car, au-delà des bousculades, du folklore de jets d’œufs, de farine ou de tarte à la crème, la sécurité lors de la séquence présidentielle demeure une affaire de professionnels. En avril 2017, le candidat François Fillon fut informé de «risques avérés» pesant sur sa personne. Un duo de djihadistes avait été détecté par les services de renseignement. Six jours durant, l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy a vécu sous protection renforcée. Il se conforma à ces nouvelles exigences, mais déclina la proposition que lui firent les policiers de porter un gilet pare-balles.

    Il faut, en tout cas, une confiance absolue entre le protecteur et le protégé . Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection

    C’est Charles Pasqua qui eut l’idée, dès 1994, d’affecter une protection spécifique aux candidats à l’élection suprême. Une liste de noms de fonctionnaires leur était présentée, dans laquelle ils pouvaient choisir. Un temps béni où les «anges gardiens» de la République étaient moins sollicités qu’aujourd’hui. «Il faut, en tout cas, une confiance absolue entre le protecteur et le protégé», assure Jo Querry, le père de la réforme du service des voyages officiels, ancêtre de l’actuel SDLP. «Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection», confie ce «grand flic». Le coût d’un «bodyguard» d’État s’élève à plus de 70.000 euros par an, selon la Cour des comptes. Un montant à la hauteur d’une menace omniprésente. Sur fond de colère sociale et de complotisme lié à la pandémie, les représentants de la République sont au cœur d’un jeu de massacre. Selon un bilan révélé par Le Figaro, 1 186 élus ont été pris pour cible dans les onze premiers mois de l’année 2021. Depuis la tentative d’attentat de Jacques Chirac sur les Champs-Élysées, en 2002, les «mousquetaires» de Beauvau veillent au grain. Gare aux gorilles.

    Présidentielle 2022: Nicolas Sarkozy, l’embarras du choix

    ANALYSE - L’ancien chef de l’État fait face à un dilemme: faut-il se taire jusqu’au bout, en laissant Valérie Pécresse seule face à son destin? Ou faut-il se montrer fidèle à sa famille politique et à celle qui l’incarne aujourd’hui?

    Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.

    Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

    ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

    Le Monde

    Olivier Py présente son dernier Festival d’Avignon

    Pour l’édition 2022, du 7 au 26 juillet, le metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov aura les honneurs du spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes.

    C’est avec une gravité particulière qu’Olivier Py a annoncé, jeudi 24 mars, dans la cité des Papes, la programmation du 76e Festival d’Avignon, qui se déroulera du 7 au 26 juillet.

    Une certaine mélancolie flottait dans l’air, pas seulement à cause du retour de la guerre en Europe, mais aussi parce que cette édition sera la dernière conduite par Olivier Py, qui arrive au terme d’un mandat de dix ans. En 2023, l’auteur et metteur en scène portugais Tiago Rodrigues lui succédera à la tête du Festival : il sera ainsi le premier artiste étranger à diriger la manifestation fondée par Jean Vilar, en 1947.

    Tiago Rodrigues : « Quand un artiste dirige le Festival d’Avignon, il doit repenser sa façon de travailler »

    « Je n’ai tenu en rien à faire un Festival récapitulatif ou commémoratif », a prévenu d’emblée Olivier Py. On retrouve pourtant, dans ce programme 2022, les grandes lignes développées par le « pape Py » pendant ses années à la tête d’Avignon : l’engagement, le travail mené pour faire émerger non seulement des artistes femmes, mais aussi les thématiques féministes, l’intérêt pour le Moyen-Orient et l’Afrique, l’ouverture vers le jeune public et le territoire, en ce que le directeur du Festival appelle la « décentralisation des trois kilomètres ».

    Olivier Py, directeur d’Avignon : « Je n’ai tenu en rien à faire un Festival récapitulatif ou commémoratif »

    C’est le metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov qui aura les honneurs du spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes – un choix décidé bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il y offrira sa vision puissante du Moine noir, adaptation d’une nouvelle d’Anton Tchekhov, qu’il a pu créer début mars au Théâtre Thalia de Hambourg (Allemagne).

    Guerre en Ukraine : les artistes remettent en question leurs engagements auprès de la Russie

    Olivier Py lui-même, pour son dernier Festival, ne pouvait pas faire moins que se lancer dans un de ces marathons théâtraux qu’il affectionne, en revenant au Gymnase Aubanel, le lieu qui avait été celui de sa consécration, en 1995, avec La Servante : il y présentera Ma jeunesse exaltée, une épopée de dix heures, qui, dit-il, tourne autour du « dialogue entre un jeune arlequin et un vieux poète ».

    Auteurs contemporains

    Les classiques seront peu présents dans cette édition, à l’exception notable de William Shakespeare, qui fait partie de l’ADN du Festival. Le metteur en scène italien Alessandro Serra s’attaque à La Tempête, l’ultime pièce du grand Will, en laquelle il voit une critique du colonialisme, tandis que Christophe Rauck, le patron du Théâtre Nanterre-Amandiers, offrira à Micha Lescot le rôle-titre de Richard II.

    Anaïs Nin (vue par Agnès Desarthe) et Marguerite Duras s’inviteront dans des spectacles signés par Elise Vigier et par le duo formé par Anaïs Muller et Bertrand Poncet

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    Le Figaro

    Meurtre énigmatique d'une postière dans l'Ain : le procès de «l'inconnu de la Poste» s'ouvre ce lundi

    Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, lardé d'une trentaine de coups de couteau, avait été découvert dans l'agence postale de Montréal-la-Cluse en décembre 2008.

    Un meurtre sanglant, une enquête à rebondissements, un suspect qui nie et un acteur à la dérive, Gérald Thomassin, un temps soupçonné et depuis porté disparu : le crime d'une postière de l'Ain va être jugé devant les assises à partir de ce lundi, 13 ans après les faits. Cette énigme judiciaire a fait l'objet d'un livre signé par la journaliste Florence Aubenas, «L'Inconnu de la Poste», paru en février 2021 après plusieurs années d'enquête.

    À lire aussiFlorence Aubenas sur la piste de Gérald Thomassin disparu depuis août 2019

    Les faits remontent au 19 décembre 2008. Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, lardé de 28 coups de couteau, est découvert dans l'agence postale de Montréal-la-Cluse, où elle travaille comme guichetière. La quadragénaire, mère de deux enfants, était enceinte de cinq mois. Selon l'accusation, le mobile serait crapuleux et le butin à hauteur de 2600 euros.

    L'enquête s'oriente rapidement vers un marginal, un trentenaire habitant en face de la petite poste de ce village du Haut-Bugey. Le suspect n'est autre que Gérald Thomassin, acteur césarisé en 1991 comme «meilleur espoir» pour son rôle dans «Le petit criminel», un film de Jacques Doillon qui l'a découvert.

    Le profil de Gérald Thomassin, cabossé de la vie et ancien toxicomane, intrigue tout comme son comportement après le meurtre. Il est vu un mois après les faits pleurant sur la tombe de la mère de famille défunte : deux femmes le rencontrent au cimetière, il leur confie des détails troublants sur la scène de crime.

    En juin 2013, celui que Florence Aubenas décrit comme un «routard immobile» appelle son frère et, très alcoolisé, lui avoue être l'auteur du meurtre, avant de se rétracter le lendemain. L'ancien acteur, qui clame son innocence, est alors mis en examen et écroué.

    L'affaire rebondit en 2017

    En 2017, coup de théâtre : le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) signale aux juges d'instruction une correspondance entre l'ADN prélevé sur un sac trouvé à proximité du corps de la victime et un homme, Mamadou Diallo, mis en cause quelques mois plus tôt dans un vol de carte bancaire, une affaire classée sans suite.

    Cet ambulancier, lycéen au moment des faits, effectuait en décembre 2008 un stage en entreprise à Nurieux, à 5 kilomètres du village de Montréal-la-Cluse. Devant les juges, ce nouveau suspect reconnaîtra s'être rendu le matin du meurtre dans l'agence postale où il affirme avoir découvert le corps de la quadragénaire. Il dit avoir paniqué et pris la fuite, après s'être emparé d'une liasse de billets. Décrit unanimement comme non violent, il nie être l'auteur du crime.

    «Il s'en veut énormément d'avoir pris les billets et de ne pas avoir dénoncé ce crime mais il avait peur d'être accusé», a expliqué à l'AFP son avocate Me Sylvie Noakovitch, «absolument convaincue de son innocence». Elle relève aussi que son ADN est retrouvé «sur un sac et sur le monnayeur mais il a reconnu le vol et s'être essuyé les mains sur ce sac». En revanche, aucune trace de son ADN n'est découverte ni «sur le corps ni sur le coffre-fort» retrouvé ouvert, ajoute-t-elle, en dénonçant une enquête qui, selon elle, a négligé «d'autres pistes».

    Fin août 2019, une confrontation est organisée entre Mamadou Diallo et Gérald Thomassin, qui ne se présente pas à cette convocation. La trace de l'acteur se perd à l'époque après un contrôle SNCF dans un train reliant Rochefort à Nantes. Une information judiciaire pour «enlèvement et séquestration» a été ouverte en octobre 2019. Il reste depuis introuvable. Un non-lieu a été prononcé concernant sa possible implication dans le meurtre de la postière.

    Malgré les nombreuses zones d'ombre du dossier, l'ancien ambulancier, Mamadou Diallo, comparaîtra seul ce lundi dans le box de la cour d'assises de l'Ain. Pour Me Noakovitch, «on prend Diallo parce que c'est le seul qui reste mais il n'y a rien contre lui à part de l'ADN sur lequel il s'est expliqué». Les experts psychiatres ne relèvent aucun trouble chez cet homme de 32 ans. Son casier judiciaire fait uniquement mention d'un excès de vitesse. Le verdict est attendu le 4 avril.

    Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar

    RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

    Mort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

    Ancien militaire et ex-membre du GUD, il est soupçonné d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu le week-end dernier.

    Loire : un maire retrouvé mort sur sa propriété après un écobuage

    Jean-Marc Thélisson, maire de Saint-Héand, avait 69 ans. Le parquet a ordonné des analyses toxicologiques et anatomopathologiques, ainsi qu'une autopsie.

    Le Monde

    Clément Delépine dirigera la nouvelle foire d’art contemporain Paris + par Art Basel

    L’ex-codirecteur de Paris Internationale sera épaulé par Virginie Aubert, ancienne vice-présidente de Christie’s France.

    En lieu et place de la FIAC, un acronyme familier qu’il faudra oublier, la nouvelle foire parisienne d’art contemporain, qui se tiendra du 20 au 23 octobre au Grand Palais éphémère, se nomme Paris + par Art Basel, un libellé pour le moins alambiqué. « L’appel d’offres insistait sur la nécessité de créer une marque spécifique pour Paris », justifie Marc Spiegler, patron d’Art Basel. L’événement, souligne-t-il toutefois, profitera du puissant réseau du géant helvétique, et du savoir-faire de ses équipes.

    L’ambition, signifiée par le « + », est d’être plus qu’une foire : le catalyseur d’un environnement culturel, associant musique, design, mode et cinéma. Pour l’heure, toutefois, aucun programme concret n’est annoncé, mais une intention est affichée, celle d’organiser à moyen terme performances, interventions dans la ville, concerts, le tout siglé « Paris + ».

    Le Grand Palais dit adieu à la FIAC

    Pour diriger ce salon augmenté, Marc Spiegler a choisi Clément Delépine, 40 ans, qui cumule une double expérience dans les galeries – chez Bortolami, à New York, et auprès de Jean-Gabriel et Edward Mitterrand, à Paris – et dans les foires, en tant que codirecteur de Paris Internationale, un salon aussi pointu que rafraîchissant, qui depuis six ans valorise la scène émergente, en octobre, en parallèle de la FIAC. « Une vingtaine de noms nous ont été suggérés, explique Marc Spiegler. Celui de Clément était proposé par des acteurs très différents les uns des autres, ce qui est bon signe. Il ne fait pas partie d’une clique. Il sait écouter et résoudre les problèmes. »

    Préserver la continuité

    Clément Delépine sera épaulé par Virginie Aubert, ancienne vice-présidente de Christie’s France, nommée directrice déléguée du salon. Et parce qu’il n’est pas question de faire table rase du passé, le casting est complété par un ancien de la FIAC, Maxime Hourdequin, qui renoue avec sa précédente fonction de directeur adjoint. Jennifer Flay, enfin, qui dix-huit ans durant a incarné le visage de la FIAC, devrait rejoindre l’équipe en mars 2023 : à l’échéance de sa clause de non-concurrence, elle sera appelée à présider le futur conseil consultatif du salon. « On ne veut pas renverser la table et rompre une dynamique qui existait, mais aller plus loin », précise Marc Spiegler, qui s’engage à préserver aussi la proportion d’exposants français, actuellement de l’ordre de 28-30 %.

    La composition du comité de sélection de Paris + veille aussi à préserver cette continuité. Six des dix membres figuraient déjà dans le comité de sélection de la FIAC, notamment Niklas Svennung, directeur de la galerie Crousel, Isabelle Alfonsi, cofondatrice de Marcelle Alix, et Florence Bonnefous, de la galerie Air de Paris. A ces piliers s’ajoute désormais Georges-Philippe Vallois, président d’honneur du Comité professionnel des galeries d’art, réputé pour ses qualités fédératrices et son expertise à cheval entre l’art moderne et contemporain.

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    Le Figaro

    Affaire Jubillar : le téléphone du mari de la disparue était éteint durant la nuit du drame

    Le Figaro

    Ce détail met à mal la version de Cédric Jubillar, qui avait assuré aux enquêteurs avoir mis son téléphone en mode avion. Une fonctionnalité qui permet la géolocalisation d'un individu, contrairement à un appareil éteint.

    Depuis le début de l'affaire, Cédric Jubillar assurait qu'après une longue promenade avec ses chiens, lors de laquelle il a joué à «Game of Thrones» sur son téléphone, ce dernier s'était brutalement éteint. Une fois rentré chez lui, il affirmait avoir rechargé son mobile, avant de le passer en mode avion et de s'endormir du sommeil du juste.

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    Cette version n'avait jamais été mise à mal, jusqu'à aujourd'hui : d'après une information du Parisien , des expertises réalisées sur le téléphone de Cédric Jubillar ont montré que le mari de Delphine Jubillar, disparue le 15 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), n'a jamais fait basculer son cellulaire en mode avion et que le téléphone était en réalité éteint. Un détail qui aurait toutefois pu permettre à Cédric Jubillar de se déplacer sans que son téléphone soit traçable.

    Cet élément serait d'autant plus étrange que, toujours d'après des résultats d'expertises rapportés par Le Parisien, il était extrêmement rare que le téléphone de Cédric Jubillar ne connaisse pas d'activité et soit éteint durant cette plage horaire. Selon le quotidien, cette situation n'aurait eu lieu qu'à deux reprises en 2020.

    Mis en examen le 18 juin 2021 pour «meurtre sur conjoint», Cédric Jubillar se trouve actuellement toujours en détention provisoire, malgré les nombreuses demandes de remise en liberté de ses avocats.

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    Suisse : quatre membres d'une famille française meurent à Montreux après s'être jetés d'un balcon

    Ils se sont «visiblement» jetés d'un balcon alors que des gendarmes frappaient à leur porte. Un adolescent de 15 ans a survécu. Des investigations sont en cours.

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    Le Monde

    Théâtre : Cécile Garcia-Fogel, en corps-à-corps avec Valerie Solanas

    Dans une mise en scène de Christophe Rauck, la comédienne incarne avec une intensité irradiante la vie de celle qui tenta de tuer Andy Warhol, en 1968.

    Le 3 juin 1968, Valerie Solanas (1936-1988), une jeune femme au visage long et mince, au regard intense, tire trois coups de feu sur Andy Warhol (1928-1987). Le pape du pop art a le poumon, la rate, l’estomac, le foie et l’œsophage perforés, et survivra de justesse. Depuis, Valerie Solanas est connue comme « la femme qui a tiré sur Andy Warhol ». Derrière cette formule expéditive, il y a une vie brûlée sur l’autel du patriarcat, et une femme qui a jeté son corps et son esprit dans la bataille avec flamboyance, au risque de s’y consumer.

    Cette vie, l’écrivaine suédoise Sara Stridsberg l’a racontée dans un livre extraordinaire, La Faculté des rêves (Stock, 2009), et dans une pièce de théâtre, un peu moins réussie, Valerie Solanas va devenir présidente de l’Amérique (Stock, 2010). C’est donc principalement le roman que le metteur en scène Christophe Rauck adapte aujourd’hui, dans un spectacle porté par la comédienne Cécile Garcia-Fogel, d’une intensité irradiante dans l’évocation de cette figure sacrificielle du féminisme.

    Pur destin tragique

    « L’acte de Valerie Solanas est à la mesure de la violence qu’elle a subie, observe Cécile Garcia-Fogel. C’est comme si elle cochait toutes les cases menant obligatoirement à la descente aux enfers. Née dans un coin paumé des Etats-Unis, au bord du désert, violée par son père à l’âge de 7 ans, élevée par une mère à la dérive, elle s’en sort, pourtant, en partant étudier la psychologie à la fac. Elle pourrait être sauvée, mais ce qu’elle observe de la société américaine, des relations entre hommes et femmes, l’entraîne dans une spirale de révolte sans fin. C’est un pur destin tragique, d’une force égale à celle des grandes héroïnes de notre théâtre occidental. »

    Cécile Garcia-Fogel : « C’est cela qu’il faut vraiment entendre, chez Valerie Solanas : la façon dont elle renvoie la société à sa propre folie, à la manière dont cette société traite les femmes »

    Et pourtant, remarque la comédienne, Solanas ne s’est « jamais revendiquée comme une victime. A son procès, en juin 1968, elle se bat contre son avocate, qui plaide la folie pour adoucir sa peine. Au contraire, elle ne cesse de clamer qu’elle est la seule, en cet endroit, qui ne soit pas folle. Elle assume son acte, au risque de passer sur la chaise électrique. C’est cela qu’il faut vraiment entendre, chez elle : la façon dont elle renvoie la société à sa propre folie, à la manière dont cette société traite les femmes. Elle marque bien, à travers sa violence, qu’elle dit quelque chose qu’il faut entendre – et qui, sur le moment, n’est pas entendu, et ne l’est sans doute toujours pas aujourd’hui, d’ailleurs. Cela me fait penser à Edward Bond, qui dit toujours qu’un gamin qui jette une pierre sur une voiture exprime un point de vue, un message. Il y a une parole derrière l’acte. »

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    Le Monde

    Placebo explore des territoires nouveaux

    Après neuf ans d’abscence, le groupe de rock britannique emmené par Brian Molko sort son huitième album, « Never Let Me Go », où des synthétiseurs distordus supplantent subtilement les guitares.

    Il y a un rituel immuable chez Placebo à chaque nouvel album, celui de la métamorphose de son chanteur, Brian Molko. Le huitième opus studio du groupe n’y fait pas exception : l’icône rock arbore désormais sur son visage diaphane une moustache fine et une petite mouche, les cheveux longs coiffés d’un fédora, sur un code vestimentaire noir, sobre et élégant. Difficile de croire que ce Dorian Gray des temps modernes fêtera en décembre ses 50 ans.

    En ce premier jour radieux de printemps, le rendez-vous est pris sur une spacieuse et tranquille terrasse d’une suite d’un hôtel parisien, avec vue imprenable sur les toits du 11e arrondissement. Les Londoniens Brian Molko et Stefan Olsdal y enchaînent à rythme soutenu les interviews avec une armée de médias nationaux. Les deux membres participent ensemble aux entretiens filmés, dans la langue de Shakespeare. Mais, pour la presse écrite, Brian Molko préfère être seul, sans micro et caméra, son français parfait étant privilégié.

    Rompre avec les habitudes

    Derrière ses Ray-Ban et son assurance d’apparat, l’icône confesse avoir éprouvé un « choc » à rendosser son costume de rockstar. « C’est compliqué de se remettre dans la lumière, avoue-t-il. Ça ne se voit peut-être pas, mais Stefan et moi, on est des gens timides. Le repliement chez soi durant la pandémie, ce sentiment de sécurité, nous a vraiment plu. Et puis je suis de nature à me poser beaucoup de questions, à envisager les pires scénarios… »

    Neuf années se sont écoulées depuis leur précédent album studio, Loud Like Love. Entrecoupées, certes, par la parution d’un best of en 2016, A Place for Us to Dream, et d’une tournée mondiale « interminable », qui s’est prolongée durant cinq ans. Ce n’est qu’en 2018 que Brian Molko et son précieux partenaire, le multi-instrumentiste Stefan Olsdal, se sont attelés à écrire de nouvelles compositions.

    La pochette, habituellement considérée comme la dernière étape de confection d’un disque, est devenue le point de départ créatif

    Formé à Londres en 1994, Placebo s’est, dès son premier album, distingué dans le paysage rock par son alliance de guitares dissonantes héritées des Pixies et la subversivité d’un David Bowie glam. Le tout polarisé par son chanteur à l’allure androgyne et dont les textes crus et sombres ne laissaient aucune ambiguïté sur sa bisexualité.

    Devenu très populaire en France au moment de la sortie de son désormais classique deuxième album, Whitout You I’m Nothing (1998), le trio s’est ensuite progressivement transformé en une efficace machine à hymnes rock teintés d’électronique, perdant, en cours, un peu de son originalité, mais sans remettre en question la passion et la sincérité de son charismatique leader. Après le départ du batteur américain Steve Forrest, en 2015, le trio se recentre autour de ses deux membres fondateurs.

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    Le Monde

    A Séries Mania, « Le Monde de demain », chronique des premiers pas du hip-hop en France, remporte le grand prix

    Organisée six mois après la précédente, cette édition du festival lillois a confirmé la vitalité de la fiction française et l’importance de la manifestation sur le marché mondial des séries.

    Deux séries françaises, Drôle et Oussekine, auront ouvert, le 18 mars, puis clos, ce vendredi 25 mars, le festival Séries Mania, à Lille. Et c’est encore une série hexagonale, Le Monde de demain, qui a décroché le grand prix de la compétition internationale. Organisée six mois après la précédente, décalée pour cause de pandémie, cette édition a affirmé la capacité de la fiction française à séduire ses publics et à revendiquer sa place sur la scène internationale. Un rayonnement rendu plus facile par la présence de ses productions sur les plates-formes.

    Oussekine, évocation ample et émouvante de la mort du jeune manifestant sous les coups de la police en 1986, sera disponible avant la fin de l’année sur Disney+, Drôle se regarde sur Netflix. Quant au Monde de demain, chronique des premières années du hip-hop en France, centrée autour des personnages de JoeyStarr, Kool Shen et Dee Nasty, il sera visible à l’automne sur Arte avant que la série ne migre vers Netflix ; il est l’exemple parfait d’un récit écrit comme une série (sous la houlette du duo Vincent Poymiro-David Elkaim) et mis en scène comme un long-métrage (par les cinéastes Hélier Cisterne et Katell Quillévéré).

    Séries Mania : Malik Oussekine, une blessure française

    Les jurés de la compétition internationale, sous l’égide de la productrice ukrainienne Julia Sinkevych, ont remis les prix d’interprétation à Michelle De Swarte, qui incarne une femme rétive à la maternité que le sort afflige d’un poupon infernal dans la comédie noire britannique The Baby, et à Judah Levy pour son rôle de rabbin pris dans une furieuse querelle de succession au sein d’une communauté orthodoxe, dans Fire Dance, signée par la cinéaste israélienne Ramah Burstein.

    Les sujets sociétaux à l’honneur

    Le reste de cette sélection internationale était essentiellement voué à l’analyse et à la critique d’institutions variées : l’armée française, dans Sentinelles, qui met en scène une unité de l’armée de terre pendant l’opération « Barkhane » au Mali (sur OCS le 5 avril), une prison italienne dans Il re (« le roi »), la police de Baltimore aux Etats-Unis dans We Own This City (toujours sur OCS, le 26 avril) ou la finance et le commerce international dans l’intriguant Transport, série finlandaise sur un trafic international de viande chevaline. Chacun à leur manière, ces récits utilisent le découpage et la durée propres à la forme sérielle pour disséquer les contradictions d’une organisation, les décalages entre les discours de ses membres et leurs actes.

    Séries Mania 2022 : la fiction sous le signe du réel

    En distinguant Le Monde de demain, les jurés ont récompensé une autre option, celle de la liberté, de la possibilité de partir sur de longues tangentes, que ce soit en suivant le conscrit Didier Morville (futur Joey Starr) dans sa caserne ou en racontant les histoires d’amour qui émaillent l’histoire du hip-hop.

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    Le Monde

    Musique : Raül Refree, musicien affranchi, à Banlieues Bleues

    Le guitariste, claviériste et producteur barcelonais, en duo avec le cantaor Niño de Elche, ouvre le festival à la MC93, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), dans leur création commune « Ecstasis ».

    Le festival Banlieues Bleues s’ouvre, samedi 26 mars à la MC93, à Bobigny, par une soirée consacrée au flamenco, avec le chanteur Niño de Elche et le guitariste et claviériste Raül Refree, deux singuliers créateurs agitateurs d’esthétiques. Des musiciens hors cadre, de ceux « qui font bouger les lignes, ont ce courage et ce génie de bousculer les normes et de créer des nouvelles formes, selon Xavier Lemettre, directeur de ce festival de jazz en Seine-Saint-Denis. C’est en fait avant tout grâce à eux que la musique évolue, il est donc d’autant plus important de les mettre en avant ».

    Il y a bien longtemps que ce festival fait voler en éclats les barrières stylistiques et donne une large place aux musiques dites du monde. La trente-neuvième édition, du 26 mars au 22 avril, verra donc défiler, entre autres, les Colombiens Meridian Brothers, le chanteur congolais Sam Mangwana, l’Argentin Melingo, l’Angolo-Portugais Batida et la chanteuse malienne Rokia Koné. Niño de Elche était déjà venu à Banlieues Bleues, en 2016, dans le groupe d’une autre voix radicale et inspirée du flamenco contemporain, la « cantaora » andalouse Rocio Marquez. Pour Raül Refree, ce sera une première.

    Tous les deux se sont connus lors de l’enregistrement de l’album El Niño de la chanteuse, paru en 2014, se souvient Raül Refree, attablé dans une de ses cantines favorites à Barcelone, le 17 mars. « Une journée assez compliquée avec plein de choses à faire », notamment l’ultime répétition de la musique pour La Peste, déconstruction musicale et visuelle du film Nosferatu le vampire de F. W. Murnau (1922), conçue avec le compositeur et musicien électronique Pedro Vian et l’artiste visuel Pedro Maia, qu’ils devaient présenter à Madrid trois jours plus tard. Une autre répétition avec Guitarricadelafuente, un guitariste et chanteur de 23 ans, dont il a produit l’album qui sortira en mai. Ce fut une journée ordinaire pour ce quadragénaire à barbe et cheveux en bataille ne s’accordant que rarement le droit à la paresse.

    Ame sœur

    Le musicien catalan a trouvé une âme sœur en la personne de Niño de Elche. « J’aime beaucoup sa liberté. Avec lui, je n’ai pas de limite, je peux aller n’importe où. Ça m’est rarement arrivé, sinon avec lui, Silvia Perez Cruz et Rosalia [star de la scène pop espagnole dont il a assuré la production du premier album Los Angeles, en 2017]. « Le dialogue avec Refree sur scène me permet une exploration très profonde de ce que signifie le temps, le climax scénique, et de continuer à expérimenter par rapport aux voix, au piano, aux textures musicales », souligne en écho Niño de Elche dans un courriel.

    Spectacle : Israel Galvan et Niño de Elche soufflent une tempête flamenca sur Avignon

    Refree a produit sa passionnante Antologia del cante flamenco heterodoxo (Sony Music, 2018) que le cantaor présentera à Banlieues Bleues. Tous les deux reprendront également leur duo Ecstasis, créé en juillet 2021 au festival La Mar de Musicas, à Carthagène, en Espagne. Ce projet est le fruit de leur réflexion commune sur l’extase mystique – « l’élévation de l’âme à travers la musique » –, et les textes des poètes dont s’empare Niño de Elche. Ils les ont choisis ensemble, mais s’accordent la liberté de les changer par rapport aux noms qu’annonce le programme de Banlieues Bleues (Ernesto Cardenal, Enrique Falcon, Thomas Merton, Angelica Liddell, Jean de la Croix), insiste Refree. Pour eux, ce duo est très spécial : « Nous arrivons à une sorte d’état second quand nous jouons Ecstasis sur scène, à quelque chose d’explosif que nous-mêmes nous ne soupçonnions pas. C’est très physique, très animal aussi. A Carthagène, quand on a fini le concert, j’ai vu du sang sur les touches du piano. En jouant les yeux fermés, je m’étais blessé. »

    Souvent présenté comme un artiste en pointe de la scène indie rock espagnole, Raül Refree déborde largement de ce champ-là. Ses albums, ses multiples collaborations en témoignent. Pendant le premier confinement, l’équipe de Ricky Martin l’a contacté pour un single sur le nouvel album du chanteur portoricain Pausa. L’artiste avoue avoir toujours eu beaucoup de chance avec le hasard, les propositions arrivant sans qu’il les sollicite : « C’est comme le surf, quand il y a une vague qui arrive, si je sens que j’ai l’énergie pour la prendre, je me lance. » A peine évoquée, l’image le fait sourire. Il n’a jamais pratiqué le surf.

    « Ecstasis », par Raül Refree (guitare et claviers) et Niño de Elche (voix). « Antologia del Cante Flamenco Heterodoxo », par Niño de Elche et sa formation, à la MC93, à Bobigny (Seine-Saint-Denis, le 26 mars (20 h 30). Banlieues.bleues.org

    Raül Refree sera ensuite en concert avec la chanteuse de fado Lina, le 12 avril, à MA scène nationale, à Montbéliard (Doubs), le 27 mai au festival Jazz sous les pommiers, à Coutances (Manche), le 28 mai au Centquatre, à Paris, le 11 juin au Théâtre Paul-Eluard, à Bezons (Val-d’Oise), le 19 juin au festival Rio Loco !, à Toulouse (Haute-Garonne).

    Patrick Labesse(Barcelone)

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    Le Monde

    Tournoi des six nations : la France s’impose largement mais sans éclat contre l’Italie

    Les Bleues ont battu les Transalpines (39-6), dimanche à Grenoble, en empochant également le point de bonus offensif. Prochain match samedi contre l’Irlande à Toulouse.

    Du soleil, des tribunes garnies, une large victoire et le point de bonus offensif en prime : la fête était totale au Stade des Alpes de Grenoble, dimanche 27 mars. Le XV de France féminin a parfaitement lancé son Tournoi des six nations en disposant de l’Italie (39-6). En inscrivant cinq essais, les joueuses d’Annick Hayraud ont en outre décroché le point de bonus offensif. Elles sont deuxièmes derrière l’Angleterre (à la différence du point average) avant de recevoir l’Irlande, samedi prochain à Toulouse.

    Rugby : la France s’impose contre l’Italie, revivez la victoire des Bleues

    Le XV de France a, dimanche au pied des montagnes du Vercors, montré un réalisme presque parfait pour inscrire cinq essais à une valeureuse équipe italienne. C’est d’abord Madoussou Fall qui a ouvert le compteur tricolore après le quart d’heure de jeu (17e), rapidement imitée par Emeline Gros (25e).

    Le large était déjà pris pour les Françaises qui ont réussi à aplatir dans l’en-but italien à chaque percée dans les 22 mètres adverses. Après un troisième essai de Léa Murie (58e), les Bleues (en blanc pour l’occasion) ont ensuite poussé pour décrocher le bonus offensif.

    L’éclair est venu d’Emilie Boulard (75e) avant que Chloé Jacquet (78e) n’enfonce le clou. Sur les troisième et cinquième essais, l’entrée en cours de match de l’expérimentée Laure Sansus a fait un bien fou à l’équipe, permettant d’emballer la rencontre devant plus de 13 000 spectateurs.

    #MissionAccomplished for @FranceRugby as Boulard clinches the bonus-point try 🙌 #Breitling #SquadOnAMission https://t.co/c237Q0IeUV

    Conquête chahutée mais défense resserrée

    Tout n’a pourtant pas été parfait dans la prestation de l’équipe de France. Les Bleues ont multiplié les imprécisions avec un nombre incalculable d’en-avant. Les mêlées se sont enchainées tout au long de la rencontre. Un secteur où la France a particulièrement souffert. C’est dans la conquête de manière plus générale que les coéquipières de Gaëlle Hermet ont été chahutées : en mêlée, donc, mais aussi en touche. « Il reste encore du travail pour peaufiner le projet de jeu », admettait la femme du match Madoussou Fall au micro de France 2.

    L’équipe de France s’est alors appuyée sur une défense de fer, à l’image, justement, de la deuxième ligne bordelaise (15 plaquages, 100 % de réussite). Elle n’a jamais cédé sous les vagues successives de la Squadra Azzura, grattant des ballons au moment opportun comme lorsque Melissa Bettoni pensait avoir inscrit le premier essai du match.

    « On a encore beaucoup de choses à travailler mais on a fait une bonne deuxième mi-temps », constatait Emeline Gros. Point positif de cette première journée pour la sélectionneuse Annick Hayraud : elle peut compter sur « les finisseurs » chers à Fabien Galthié. Les remplaçantes ont en effet amené un véritable sang neuf à l’image de Laure Sansus mais surtout des joueuses de première ligne Laura Touyé, Coco Lindelauf et Assia Khalfaoui, qui fêtait sa première sélection.

    Entrées à l’heure de jeu, elles ont de suite poussé l’Italie à la faute en mêlée et inversé le rapport de forces pour la fin du match. Fatiguée, la Squadra Azzurra n’a plus réussi à contenir la fougue offensive tricolore qui avait retrouvé un peu de précision dans son jeu.

    Grâce à cette victoire, les Tricolores entament leur quête assumée de grand chelem, ce qu’elles n’ont plus réalisé depuis 2018. Prochaine étape, face à l’Irlande, à Toulouse, samedi 2 avril (15 h 15).

    Vincent Daheron

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    Le Monde

    Formule 1 : Max Verstappen remporte le GP d’Arabie saoudite

    Le Néerlandais, champion du monde en titre, s’est imposé dimanche avec sa Red Bull devant les deux pilotes Ferrari, Charles Leclerc et Carlos Sainz Jr.

    Attaque, contre-attaque et ainsi de suite… le duo Verstappen-Leclerc, qui se dégage comme favori de la saison, a offert un superbe spectacle en luttant pour la victoire dans les huit derniers tours, comme pendant le Grand Prix de Bahreïn la semaine dernière.e Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) et l’Espagnol Carlos Sainz Jr (Ferrari).

    Attaque, contre-attaque et ainsi de suite… le duo Verstappen-Leclerc, qui se dégage comme favori de la saison, a offert un superbe spectacle en luttant pour la victoire dans les huit derniers tours, comme pendant le Grand-Prix de Bahreïn la semaine dernière.

    C’est la 21e victoire en carrière pour le bouillant pilote néerlandais (Red Bull) qui avait dû abandonner lors du premier acte de la saison. Vainqueur de l’épreuve inaugurale, Leclerc conserve la tête du classement (45 points devant Sainz 33 pts, et Verstappen 25 pts), et a su passer outre à la déception d’avoir vu la victoire lui échapper de peu.

    « Oh mon Dieu… J’ai vraiment apprécié cette course ! C’était dur mais juste et ça devrait être comme ça à chaque fois ! », s’est ensuite exclamé Leclerc.

    Hamilton à la peine

    Ce ne sont pas les spectateurs qui diront le contraire ! Parti 4e derrière Leclerc, 2e sur la grille, Verstappen a « joué le long terme », réservant ses tentatives pour la fin de la course. « On avait alors un peu plus de rythme, donc j’ai essayé de dépasser, ça n’était pas facile de la jouer fine dans le dernier virage mais ça a fonctionné, s’est félicité le Néerlandais. C’était dur mais je suis très heureux de finalement lancer ma saison. »

    First P1 of the season for car #1 👏 #SaudiArabianGP @Max33Verstappen https://t.co/s5NI4D2Rbc

    Le septuple champion du monde Lewis Hamilton (Mercedes), 15e sur la grille après de mauvaises qualifications, n’a jamais semblé à son aise sur la piste étroite, mais rapide, du circuit urbain de Djedda. Le Britannique est tout juste entré dans les points, à la 10e place finale.

    « C’est décourageant mais on va continuer à travailler dur et à se battre, c’est tout ce qu’on peut faire », a-t-il promis.

    En 2022, la formule 1 se veut (un peu) plus égalitaire

    Ocon 6e, Gasly 8e

    L’auteur de la pole-position, Sergio Pérez, lui, n’a terminé que 4e. En tête de la course, le Mexicain de Red Bull a manqué de chance en s’arrêtant pour changer de pneus juste avant qu’un accident ne provoque la sortie de la voiture de sécurité et réduise ses chances de victoire.

    Le Français Esteban Ocon s’est, quant à lui, classé 6e de la course, soit la position qu’il avait obtenue sur la grille lors des qualifications. « Ç’a été une bonne course et deux semaines vraiment solides pour nous [depuis le premier GP de la saison à Bahreïn] avec beaucoup de points, donc [je suis] plutôt satisfait de comment ça s’est passé », a-t-il déclaré.

    L’autre Français, Pierre Gasly (Alpha Tauri), termine en 8e position, un résultat satisfaisant au vu du scénario de la course. « Je suis très heureux d’être dans le top 10, de finir 8e et de marquer quelques points, parce qu’on n’a vraiment pas été chanceux avec le “timing” de notre arrêt au stand, a-t-il expliqué. Je suis rentré trente secondes avant la sortie de la voiture de sécurité et, du coup, on a perdu six positions et on a reculé à la 14e place. Après ça, j’ai réussi à remonter. »

    La prochaine épreuve aura lieu le dimanche 10 avril en Australie. Que le spectacle continue !

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Tournoi des six nations : Annick Hayraud, pilier du rugby féminin français

    La manageuse générale du XV de France depuis 2017 a beaucoup pesé dans l’évolution récente du rugby féminin tricolore, que ce soit au niveau des résultats ou dans la quête de plus de professionnalisation.

    Huit jours après le Grand Chelem réalisé par l’équipe de France masculine de rugby, le XV de France féminin lance à son tour son Tournoi des six nations, dimanche 27 mars, avec la réception de l’Italie, à Grenoble (16 heures). Pour la première fois, le tournoi féminin quitte l’ombre de son homologue masculin pour la lumière du printemps.

    Comment le XV de France de Fabien Galthié a retrouvé les sommets

    Conséquence de ce changement de calendrier, les Bleues disposent pour elles seules de toutes les installations du Centre national du rugby (CNR) de Marcoussis depuis leur rassemblement, jeudi 17 mars. Comme un symbole de la dimension prise ces dernières années par le rugby féminin tricolore. Un nouveau statut qu’il doit, en grande partie, à une femme : Annick Hayraud.

    Après un premier mandat, de 2011 à 2014, la native de Riom (Puy-de-Dôme) a retrouvé son poste de manageuse générale du XV de France féminin en 2017. Certaines joueuses, comme Annaëlle Deshayes, étaient allées « chercher sur internet » des renseignements sur ce qui n’était alors pour elles qu’« un nouveau nom » : « et là on se dit : « Ah oui, elle a fait tout ça ! », en rigole encore la pilier (19 sélections) du XV de France. On a des étoiles dans les yeux, de tout ce qu’elle a accompli pour le rugby féminin. »

    « Quand elle a quelque chose à dire, elle le dit »

    C’est dans son Auvergne natale qu’Annick Hayraud a commencé le rugby, qu’elle partageait alors avec la pratique du football. Puis à 16 ans, elle choisit définitivement le ballon ovale. Malgré les obstacles. « Ce n’était pas simple, il fallait avoir un petit peu de caractère, se souvient-elle. Une fille qui joue au rugby, encore aujourd’hui ça peut être compliqué, alors imaginez il y a trente ans de ça ! »

    De son propre aveu « un peu têtue », personne ne lui fera changer d’avis. « Je n’ai aucun regret. Je me suis épanouie dans ce sport qui a changé le cours de ma vie », sourit-elle en se retournant sur plus de trente-cinq ans de carrière. D’abord seize années en tant que joueuse à Romagnat (Puy-de-Dôme), où elle remporte deux titres de championne de France (1994 et 1995) avant d’en prendre les commandes dès la fin de sa carrière. En parallèle, Annick Hayraud totalise 65 sélections en équipe de France, avec le premier Grand Chelem des Bleues, en 2002.

    Le retour à la tête des Bleues de la technicienne s’est toutefois fait avec fracas. En janvier 2017, un mois après l’élection de Bernard Laporte à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR), la nouvelle manageuse générale joue les coupeuses de tête lorsqu’elle annonce à Jean-Michel Gonzalez et son adjoint Philippe Laurent qu’ils sont évincés. « C’était un peu compliqué car on était à six mois de la Coupe du monde, rappelle Annaëlle Deshayes. Mais elle a su remettre le groupe en confiance et dans la bonne direction.  »

    Rugby : Laporte coupe des têtes chez les Bleues

    « Annick est proche des filles, décrypte Thomas Darracq, responsable sportif du projet féminin. Sa force, c’est son relationnel. » « Elle peut être calme mais quand elle a quelque chose à dire, elle le dit, poursuit Annaëlle Deshayes. Elle met un point d’honneur sur la communication pour que le groupe vive bien. »

    L’obtention des premiers contrats fédéraux

    Au-delà de sa méthode sur le pré, Annick Hayraud bataille aussi dans les bureaux pour développer le rugby féminin. « Elle a ouvert la voie, elle fait partie des pionnières, » avance Laura Di Muzio, ancienne internationale et désormais consultante pour France Télévisions. Un terme que la sélectionneuse réfute, même si elle est la seule femme à la tête d’une nation figurant dans le top 10 au classement mondial : « En tant que joueuse puis manageuse, j’essaie de défendre le rugby féminin. Mais des gens se sont battus beaucoup plus que moi avant. »

    Coupe du monde féminine de rugby : l’entraînement, encore une affaire d’hommes

    « Annick a beaucoup œuvré, assure Thomas Darracq. Elle a compté dans l’émergence du rugby féminin français.  » « Elle milite toujours pour qu’on existe. Depuis 2017, nos cadres de vie, nos dotations ne font qu’augmenter, on sait que c’est grâce à elle, parce qu’elle a bataillé », enchaîne Annaëlle Deshayes.

    L’avancée majeure est survenue en 2018. Pour la première fois, la FFR a mis en place des contrats fédéraux : 24, puis 26 et désormais 32 joueuses bénéficient d’un tel contrat avec une rémunération à 75 % et un emploi du temps adapté avec les études ou leur emploi. « Avant, les joueuses prenaient des congés pour venir en équipe de France, explique Annaëlle Deshayes, également étudiante en Licence de mathématiques. Ça aide pas mal quand la seule chose à faire c’est du rugby. »

    Rugby : les Françaises souhaitent la généralisation du statut de semi-professionnelles

    Depuis, le niveau a progressé grâce aux moyens alloués par la fédération. Comme celui de Fabien Galthié, le staff d’Annick Hayraud s’est étoffé avec une quinzaine de membres réguliers et des intervenants extérieurs. « Avant, on avait seulement un manager, un entraîneur et un docteur ou un kiné », se remémore la sélectionneuse.

    Objectif coupe du monde

    De par ses résultats, le XV de France a franchi un cap. Lors de la tournée de l’automne 2021, il a surclassé à deux reprises la Nouvelle-Zélande (38-13, 29-7). Les Bleues sont sur une série de quatre victoires consécutives face aux Blacks Ferns, victorieuses de cinq des six dernières Coupes du monde. La prochaine se déroulera justement en Nouvelle-Zélande (du 8 octobre au 12 novembre).

    L’équipe de France de rugby féminine corrige la Nouvelle-Zélande

    « C’est génial de jouer quatre Coupes du monde mais j’aurais préféré n’en jouer qu’une seule et être championne du monde », disait la manageuse générale sur le site de la FFR, en février 2021. Un discours qu’elle ne cesse de marteler à ses joueuses.

    « C’est ce qu’on vise, on veut être championnes du monde », clame Annaëlle Deshayes. « Vu ce qui a été mis en place avec les contrats, le renforcement du staff, c’est cohérent », glisse Laura Di Muzio.

    L’équipe de France féminine n’a jamais semblé aussi bien armée pour ravir le titre de champion du monde qui manque à son palmarès. « On ne va pas galvauder le tournoi, il va nous servir de préparation », prévient, prudente, Annick Hayraud. Le dernier match des Six nations face à l’Angleterre, le 30 avril, pourrait être la finale du Tournoi. Avant de se retrouver pour jouer le titre en Coupe du monde sept mois plus tard ?

    Fin de notre stage en Corse après 9 jours de travail intensif ! Nous continuons de bien nous préparer pour le… https://t.co/cH5GbDyOeC

    Vincent Daheron

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    Le Monde

    Cyclisme : vainqueur de Gand-Wevelgem, Biniam Girmay devient le premier coureur africain à remporter une classique flamande

    L’Erythréen s’est imposé, dimanche, devant le Français Christophe Laporte et le Belge Dries van Gestel.

    « Ce gars est impressionnant. » Le compliment est venu de Wout Van Aert, vendredi, et le Belge ne s’est pas trompé. Dimanche 27 mars, l’Erythréen a remporté la 84e édition de Gand-Wevelgem devant le Français Christophe Laporte et le Belge Dries Van Gestel.

    Une victoire historique pour le jeune cycliste de 21 ans qui est devenu le premier coureur africain à remporter une classique flamande. Son talent était bien connu mais le cycliste de la formation Intermarché-Wanty-Gobert continue d’impressionner.

    GIRMAY DANS L'HISTOIRE ! Biniam Girmay remporte le Gand-Wevelgem et devient le premier Érythréen à remporter un c… https://t.co/e1k1fSgTHb

    Vendredi, il prenait la 5e place du E3 Saxo Bank Classic pour sa première grande classique flandrienne. Deux jours plus tard, il a fait encore mieux, remportant par la même occasion sa première victoire au niveau World Tour, sa septième au total dans sa carrière professionnelle.

    Biniam Girmay figurait dans un groupe de quatre coureurs qui se sont échappés à environ 25 kilomètres de l’arrivée. Il a finalement battu ses compagnons d’échappée en lançant le sprint en premier. Il a résisté au retour surpuissant du Français Christophe Laporte, très en forme depuis son arrivée dans l’équipe Jumbo-Visma.

    Chez les pros depuis 2020 seulement

    « C’est juste incroyable, je ne pouvais pas espérer tant ! », s’est exclamé le jeune coureur de l’équipe Intermarché, qui découvrait les routes de Gand-Wevelgem.

    « J’ai un peu souffert sur les pavés, ce n’était vraiment pas confortable. Après je me suis senti de mieux en mieux et j’ai repris des places. Dans le sprint, j’avais affaire à des coureurs forts mais j’ai eu confiance »

    Représentant d’un cyclisme en pleine ascension symbolisé par l’organisation des Mondiaux sur route 2025 au Rwanda, le coureur de l’Erythrée – pays d’Afrique subsaharienne en pointe pour le cyclisme – a démarré sa carrière professionnelle, en 2020, dans la formation française Delko. Cette victoire, Biniam Girmay l’assure : « Cela va changer beaucoup de choses pour mon futur, j’espère aussi pour celui des coureurs africains. »

    Par le passé, aucun de ses compatriotes, le plus souvent des grimpeurs, n’avait réussi une performance de même niveau. Pas même Daniel Teklehaimanot, le pionnier du cyclisme érythréen qui avait endossé brièvement le maillot à pois de la montagne dans le Tour de France en 2015.

    Le Monde

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    Le Figaro

    Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

    Eugénie Bastié

    GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

    LE FIGARO. - Cela fait plusieurs mois qu’on ne vous a pas entendu dans le débat public, pour des raisons de santé. Vous voilà de retour?

    Alain FINKIELKRAUT. - À la suite d’une bénigne opération, j’ai contracté ce qu’on appelle une maladie nosocomiale: trois vertèbres infectées, un long séjour à l’hôpital, deux interventions chirurgicales très périlleuses qui auraient pu me laisser paraplégique. Après bientôt trois mois de douleur et d’effroi, je sors de l’enfer et je fais le trajet inverse à celui de la grande vieillesse: je me réapproprie peu à peu les gestes élémentaires de la vie quotidienne, je marche avec un déambulateur, j’utilise aussi des cannes. Une kinésithérapeute, ferme et douce, remuscle mes jambes et fait patiemment de moi un homme comme les autres. Mais je ne veux pas verser dans le mélodrame: mes progrès sont rapides et, n’était un mal au cœur irréductible, j’aurais retrouvé la joie de vivre. Je suis très sensible à la fidélité de la directrice de France Culture, Sandrine Treiner, qui diffuse d’anciennes émissions de Répliques, et, si la nausée me laisse tranquille, j’espère revenir bientôt dialoguer sur l’antenne. C’est aujourd’hui le but de mon existence.

    À lire aussiAlain Finkielkraut: «La littérature a cessé d’éduquer les sensibilités, de façonner les âmes»

    La guerre en Ukraine est une surprise que la plupart des commentateurs n’avaient pas anticipée. Entre «retour de l’histoire» et «réveil de l’Europe», quelle lecture faites-vous personnellement de cet événement?

    Les souffrances que j’ai connues ne m’ont pas recroquevillé sur moi-même au point de me rendre sourd et aveugle à ce qui se passe autour de nous. «Siphonné, dérangé, cinglé, malade mental, psychopathe, paranoïaque»: toutes les épithètes cliniques qui pleuvent aujourd’hui sur Vladimir Poutine traduisent notre désarroi. Il est vrai que nul ne s’attendait à voir l’autocrate du Kremlin lancer son armée à l’assaut de l’Ukraine et menacer de riposte nucléaire tous ceux qui voudraient lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Poutine ne procède pas que de lui-même. Sa voracité vient de loin. On a cru qu’avec la chute du mur de Berlin le Vieux Continent renonçait une fois pour toutes à la forme de l’empire. Ce qui est le plus frappant dans cette guerre, ce n’est pas la folie d’un homme seul, devenu étranger à la réalité, ce n’est pas non plus le retour de l’histoire, c’est la persistance de la fatalité russe. Tsarisme, communisme, poutinisme: la continuité impériale l’emporte sur toutes les ruptures.

    Certains esprits fiers de leur impartialité et de leur réalisme soutiennent que l’Occident a sa part de responsabilité dans la situation actuelle. L’Otan aurait provoqué la Russie amoindrie en venant la narguer jusqu’à ses nouvelles frontières. Cet argument ne tient pas: les pays Baltes, la Pologne, et tous les pays de l’Europe centrale, ont choisi la protection de l’Otan contre ce qu’ils savaient être l’expansionnisme russe. Dans un magnifique entretien avec Philip Roth publié au milieu des années 1980, Milan Kundera affirme qu’«après l’invasion russe en 1968 tout tchèque a dû faire face à l’idée que sa nation pouvait être effacée de l’Europe sans faire plus de vagues que les 40 millions d’Ukrainiens qui ont disparu dans les cinq dernières décennies dans l’indifférence générale». C’est le refus d’un nouvel effacement que les réalistes considèrent comme une offense faite à l’effaceur. Ils appellent cela «humiliation de la Russie».

    Votre mère est née à Lwow, Lviv aujourd’hui, ville anciennement polonaise devenue ukrainienne. Quel regard jetez-vous depuis cette histoire familiale sur le devenir national de l’Ukraine?

    Lviv est une ville qui a beaucoup voyagé dans l’histoire. Située à la périphérie de l’empire austro-hongrois, cette capitale de la Galicie portait au XIXe siècle le nom de Lemberg. Après la Première Guerre mondiale, elle fut incorporée dans la Pologne indépendante et devint Lwow. Occupée par les Soviétiques en 1945, elle est aujourd’hui ukrainienne et s’appelle donc Lviv.

    J’avoue que j’ai du mal à m’habituer à ce nom. Ma mère est née et a grandi à Lwow, et elle a gardé de sa jeunesse dans ce joyau architectural un souvenir… disons, mitigé. Comme beaucoup de Juifs ashkénazes, j’ai été élevé dans la méfiance, pour ne pas dire pire, des Polonais et des Ukrainiens. «Pires que les Allemands!», disaient mes parents, comme tous les rescapés, qui, pour la plupart, ont toujours refusé de remettre les pieds en Ukraine et en Pologne. J’ai toujours voulu leur être fidèle, mais l’héritier d’une victime manque à la fidélité lorsqu’il se prend lui-même pour une victime. Qu’il s’agisse de la Pologne de Solidarnosc ou de la Croatie assiégée, j’ai même mis un point d’honneur à transgresser l’interdit parental. J’ai protesté contre l’invasion et la destruction de Vukovar (ville défendue par les Croates et assiégée par les Serbes pendant 87 jours en 1991 pendant la guerre de Croatie, NDLR) quand la Serbie de Milosevic présentait cette ville - avec un certain succès, hélas - comme un bastion oustachi, c’est-à-dire hitlérien. Poutine a voulu rééditer la même opération avec Kiev et Marioupol. Mais il a échoué. La ficelle était trop grosse. À l’idée d’un procès de Nuremberg contre les dirigeants ukrainiens dans Kiev dévastée par l’armée russe, la décence commune a réagi par le dégoût.

    Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’antinazisme ment, et c’est toujours au nom du «plus jamais ça» que quelque chose comme «ça» se prépare.

    Justement, Poutine affirme vouloir «dénazifier» l’Ukraine. L’Ukraine n’a-t-elle pas effectivement un passé nazi qu’elle n’a pas voulu traiter, et qu’on retrouve aujourd’hui dans une partie, certes minoritaire, mais existante, du nationalisme ukrainien?

    Du passé et du présent de l’Ukraine, rien ne doit être laissé de côté: ni l’Holodomor, l’effroyable famine fomentée par Staline qui fit des millions de morts et conduisit certains parents devenus fous à dévorer leurs propres enfants, ni le rôle des supplétifs ukrainiens dans la solution finale, ni la complaisance actuelle pour certaines figures du nationalisme antisémite. L’émotion ne saurait nous fermer les yeux ni justifier l’ignorance. Mais je pense que, confronté à l’anti-modèle russe, le président Zelensky conduit son pays sur le chemin de la complexité mémorielle et de la sincérité démocratique.

    À lire aussi«Pourquoi il faut relire Vassili Grossman, Ukrainien et amoureux de la littérature russe»

    Vous affectionnez beaucoup l’auteur soviétique Vassili Grossman, né en Ukraine. En quoi son œuvre peut-elle éclairer le présent?

    Vassili Grossman est l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Et Tout passe, son testament littéraire, nous en apprend plus sur l’actualité que nos commentaires érudits ou indignés. À la différence de l’Occident, écrit-il, la Russie a choisi pour réaliser le progrès d’emprunter le chemin de la servitude. «L’obsession révolutionnaire de Lénine, sa foi fanatique en la vérité du marxisme, sa totale intolérance envers ceux qui pensaient autrement que lui l’amenèrent à favoriser cette Russie-là, qu’il haïssait de toutes les forces de cette âme fanatique.» Poutine et ses oligarques n’ont que faire du marxisme, mais eux non plus n’ont pas rompu avec ce que Grossman appelle la malédiction de la Russie, la connexité du progrès et du servage.

    Une partie de la droite conservatrice a été accusée de complaisance et d’aveuglement envers le tyran du Kremlin. Diriez-vous, vous aussi, qu’il y a eu une indulgence coupable en raison d’une convergence idéologique?

    Ce sont les souverainistes de droite et de gauche qui ont longtemps fait les yeux doux à Vladimir Poutine. Comme si, face à l’hégémonisme de Washington et à la bureaucratie bruxelloise, la Russie défendait le droit des nations à disposer d’elles-mêmes… C’était grotesque. J’espère que la guerre à nos portes leur a ouvert les yeux.

    Le rêve d’une Europe supranationale semble ressurgir à la faveur du réarmement de l’Europe face à Poutine. Mais la résistance de Kiev ne nous montre-t-elle pas, justement, que les nations sont indispensables?

    Dans son article «La tragédie de l’Europe centrale. Un Occident kidnappé», qui vient d’être réédité chez Gallimard, Milan Kundera rappelle qu’en 1956, «au mois de septembre, le directeur de l’agence de presse de Hongrie, quelques minutes avant que son bureau fût écrasé par l’artillerie, envoya par télex dans le monde entier un message désespéré contre l’offensive russe, déclenché le matin contre Budapest. La dépêche finit par ces mots: “Nous mourrons pour la Hongrie et pour l’Europe.”» Ce «et», en Europe centrale, va de soi. L’Europe n’y est pas conçue comme la maison de redressement des nations meurtrières, les nations y sont défendues comme un produit de la civilisation européenne. La nation, c’est l’architecture, la poésie de certains lieux, ce qui manque quand on est ailleurs, les soubresauts d’une histoire particulière, une langue commune - toutes ces choses qui ne sont pas la démocratie, mais qui la rendent possible. Il y a les concepts et il y a les noms propres. «Ukraine» est un nom propre que la Russie impériale veut rayer du monde.

    La crise humanitaire en Ukraine met en lumière la question des réfugiés. Jusqu’où doit, selon vous, aller l’accueil? L’Europe peut-elle s’ouvrir sans limites et sans conséquences pour l’avenir? Certains parlent déjà d’un deux poids, deux mesures avec les pays du Moyen-Orient ou d’Afrique subsaharienne…

    Jean-Luc Mélenchon, à la fin de son impressionnant rassemblement place de la République, a expliqué que, dans le monde qui vient, l’afflux de réfugiés était inéluctable et qu’il fallait y répondre par une hospitalité inconditionnelle. Les guerres et le dérèglement climatique vont conduire par milliers, par millions, voire par milliards, de pauvres gens à l’exode. Il faut être raciste, a ajouté Mélenchon, pour répondre à cette urgence par la discrimination entre le proche et le lointain, ou le réfugié politique et le réfugié économique. Il n’y a pas d’autre alternative, autrement dit, qu’entre le racisme et la submersion migratoire.

    Les néoprogressistes plaident ardemment pour le grand remplacement qu’ils dénoncent pourtant à longueur de colonnes comme une théorie conspirationniste. Plus de France, plus d’Allemagne, plus d’Espagne, plus d’Ukraine, plus d’individus, plus de noms propres, mais une immense infirmerie, car, comme l’écrit Michel Serres, «à l’infirmerie, aucun ne souffre ni ne gémit bien différemment des autres. Universelle comme la violence et la mort, la douleur nous égalise. La même amertume sale la sueur, les larmes et le sang.» L’Ukraine et l’humanité tout entière méritent mieux que d’être noyées dans l’anonymat d’une espèce. D’autres leçons doivent être tirées de cette guerre que ce cauchemar de l’interchangeabilité des êtres, et notamment que tout doit être fait pour préserver le trésor de la pluralité humaine.

    «Joe Biden, président de guerre»

    L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.

    Le coup d’éclat balistique de Kim Jong-un

    ANALYSE - Le maître de Pyongyang profite de la nouvelle guerre froide qui s’abat sur l’Eurasie pour avancer ses pions.

    Maurice Gourdault-Montagne: «Face à la Russie, sortons de la dynamique qui peut conduire à la guerre»

    TRIBUNE - L’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay juge la situation née de l’invasion de l’Ukraine d’une exceptionnelle gravité. Il invite à dépasser l’émotion légitime éprouvée au vu des souffrances des Ukrainiens pour prendre en compte l’imaginaire et la mentalité russes.

    L'Humanité

    Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

    Décryptage

    Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

    Marie ToulgoatMarion d'Allard

    Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

    Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

    1. Remettre à plat l’imposition

    Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

    Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

    Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

    2. Taxer les profits des pétroliers

    Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

    En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

    3. Bloquer les prix par décret

    Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

    Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

    Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

    pétroleéconomieÉnergiecarburants
    Le Figaro

    Comment la violence sur écran rend les ados agressifs

    PSYCHOLOGIE - À force d’y être exposés à longueur de films ou de jeux vidéo, le cerveau s’«habitue» à la violence… et en deviendrait de plus en plus friand.

    De nombreux facteurs peuvent conduire un adolescent à la violence: un milieu social valorisant la loi du plus fort, des proches maltraitants, un traumatisme, la prise de drogues… Il est désormais prouvé que l’augmentation des représentations de violence dans les médias, les films, les séries ou la téléréalité, y contribue également.

    «Un large consensus se dégage au sein de la communauté scientifique pour reconnaître l’impact délétère, à court et long terme, des contenus médiatiques violents sur le développement et le comportement des adolescents, souligne Michel Desmurget, directeur de recherche Inserm au Centre de neurosciences cognitives à Lyon et auteur de La Fabrique du crétin digital (Seuil). L’existence de quelques études orphelines contradictoires ne saurait démentir cette réalité.»

    À lire aussiTerrorisme, violence… Nos ados sont-ils devenus insensibles?

    À l’échelle d’une population, la surexposition à des images et des contenus véhiculant une certaine brutalité (bagarres, tueries, pornographie…) se traduit par une augmentation de l’agressivité comparativement à une population témoin où les jeunes n’y sont pas confrontés. Quant au supposé «effet cathartique» aidant les joueurs de jeux vidéo à se libérer de leurs pulsions, décrit par certains chercheurs, il n’existe pas, poursuit le chercheur. «En 2001 déjà, l’Académie américaine de pédiatrie évoquait plus de 3500 études sur ce sujet, aucune n’ayant validé la thèse cathartique. À une vingtaine d’exceptions près, toutes ont montré que l’exposition à des contenus violents augmentait l’agressivité. La corrélation était supérieure à celle observée, par exemple, entre tabagisme passif et cancer du poumon», insiste Michel Desmurget.

    «Amorçage cognitif»

    Bien que ces conclusions très claires soient établies depuis plus de vingt-cinq ans, rien n’a changé. Au contraire, les jeunes générations semblent encore plus exposées. Une étude publiée dans Pediatrics en 2013 montre par exemple qu’entre 1950 et 2012, le nombre de scènes violentes dans les films hollywoodiens (les 30 les plus vus au cinéma chaque année) a augmenté de 100% et que la durée de ces scènes violentes a même triplé entre 1970 et 2012, atteignant 15 minutes par heure de film visionné, contre 5 minutes avant.

    À lire aussiEnfants, adolescents: quand les écrans les intoxiquent

    Quelques travaux contradictoires ont bien conclu, depuis, que les enfants et les adolescents savent faire la différence entre des personnages violents fictifs et réels… mais les études en imagerie les contredisent! «Plus les enfants et les ados sont exposés aux représentations de violence, plus leur niveau de tolérance à la brutalité réelle augmente, explique Michel Desmurget. La réponse cérébrale devient moins intense, notamment dans certaines régions liées à l’empathie. De même, la réponse électrodermale, qui offre une fenêtre indirecte sur le niveau de réactivité émotionnelle, s’atténue sensiblement. Pire, la zone préfrontale impliquée dans l’inhibition de nos comportements agressifs les plus primaires présente un défaut de maturation chez les ados surexposés aux images violentes.» Non seulement le cerveau de ces jeunes gens devient moins sensible à la violence externe, mais il perd aussi une part de son aptitude à réguler ses pulsions internes.

    Ces changements subtils ne sont pas sans conséquence. «À court terme, cela se traduit par une augmentation des comportements d’agressivité en raison d’une excitation de l’amygdale, une structure cérébrale chargée de décoder les stimuli menaçants pour l’organisme (l’amygdale est activée lors du visionnage de scènes violentes, NDLR)», explique le Dr Catherine Solano, sexologue et auteur du Grand livre de la puberté (Éd. Robert Laffont). Outre ce transfert d’excitation, un «amorçage cognitif» entre en jeu. «Plus on regarde d’images violentes et plus on a de pensées violentes, car le cerveau utilise ce qui revient souvent et qui est mis en mémoire. C’est le principe même de l’apprentissage: on s’imprègne de ce qui est répété», rappelle le Dr Solano.

    Le cerveau est friand d’émotions fortes, mais comme il s’habitue vite à un certain niveau de violence, il lui en faut toujours plus pour avoir sa dose d’émotions et donc pour se satisfaire

    À plus long terme, il y a un effet de «norme»: si le jeune voit partout sur les écrans que la résolution d’un conflit passe par la bagarre, il aura un peu plus tendance à fonctionner sur ce mode. Enfin, joue un mécanisme d’habituation: une violence intolérable pour des jeunes très peu exposés devient normale pour ceux qui le sont souvent. Il y a même un risque d’addiction. «Le cerveau est friand d’émotions fortes, mais comme il s’habitue vite à un certain niveau de violence, il lui en faut toujours plus pour avoir sa dose d’émotions et donc pour se satisfaire. C’est l’escalade», insiste le Dr Solano.

    À lire aussiÀ la rencontre de ces adolescents sans téléphone portable qui ne haïssent pas leurs parents

    Malheureusement, des contenus violents interdits aux moins de 17 ans dans d’autres pays sont souvent classés «tous publics» en France, sous prétexte de ne pas tomber dans la censure et le puritanisme. «Mais qui peut encore croire que cette orgie de violence dans les médias, les films, les jeux, certains clips musicaux, etc., laisse indemne le cerveau en développement des jeunes?», s’insurge Michel Desmurget.

    Alors pourquoi continuer dans cette voie, depuis des décennies? Peut-être parce que la violence fait vendre. Notre système de mémorisation est complexe, mais l’un des moyens les plus efficaces pour se rappeler une scène est l’anxiété, la peur ou le stress. En interrompant un thriller au moment d’une scène de crime un classique! - Le niveau d’attention du cerveau pour l’écran reste élevé. La publicité qui suit a plus de chance d’être retenue…

    Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

    Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

    Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Covid-19 : 148.635 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

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    Le Monde

    L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine

    Le choc inflationniste provoqué par le conflit fragilise encore davantage la sécurité alimentaire du continent et risque d’exacerber la frustration sociale.

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    En Egypte, le prix du pain non subventionné a augmenté de 25 %, voire de 50 %, dans certaines boulangeries depuis la fin de février. Au Mali, le coût de l’huile de cuisson monte en flèche. En Afrique du Sud, le gouvernement réfléchit à instaurer un plafonnement des tarifs de l’essence et à rationner la quantité de carburant vendue aux automobilistes.

    De nombreux pays africains ont refusé de se prononcer à l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine, signifiant que cette guerre n’était pas la leur. Pourtant, le continent en ressent déjà amèrement les effets, à travers les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.

    « Et ce choc ne pouvait pas arriver à un pire moment, se désole le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie. Deux ans de pandémie ont essoré les ménages et les budgets des Etats. Sur le continent, aujourd’hui, la résilience est très faible. »

    Ainsi, « sans se trouver dans le voisinage direct du conflit, l’Afrique risque d’en subir les conséquences plus durement qu’ailleurs, car elle sort de la crise sanitaire plus fragile que d’autres régions du monde, confirme Cécile Valadier, analyste auprès de l’Agence française de développement (AFD). La reprise post-Covid n’était déjà pas très franche et les vulnérabilités budgétaires sont élevées ».

    Des pénuries récurrentes

    La principale inquiétude concerne la sécurité alimentaire du continent. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de blé et les craintes de pénurie ont fait flamber les cours depuis le début du conflit. L’Afrique du Nord est particulièrement exposée du fait de sa dépendance aux importations. En Egypte, par exemple, où le pain est une composante essentielle du régime de la population (102 millions de personnes), le pays importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Environ 80 % de ces achats proviennent des deux pays belligérants.

    Guerre en Ukraine : au Moyen-Orient et en Afrique, l’approvisionnement en blé inquiète

    En guise de riposte, le gouvernement a interdit temporairement les exportations de blé, de farine ou de lentilles. Il réfléchit surtout à élargir son dispositif de pain subventionné auquel il consacre déjà plus de 2,5 milliards d’euros par an. La situation est tout aussi complexe dans les autres pays de la région. En Tunisie, la marge de manœuvre est étroite pour un gouvernement qui subventionne, lui aussi, le prix de la baguette, mais doit composer avec un déficit public abyssal. Tunis assure avoir des stocks de céréales pour trois mois. Mais la population est déjà confrontée à des pénuries récurrentes de semoule ou de farine.

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    Le Figaro

    Nuit de violences anti-policières à Sevran après la mort du conducteur d'un véhicule volé

    Margaux d'Adhémar

    RÉCIT - Les forces de l'ordre ont dû faire face à une nuit de violences urbaines à Sevran, en Seine-Saint-Denis après le décès d'un conducteur d'une camionnette volée touché par le tir d'un agent samedi.

    Les policiers savaient que la nuit serait rude. On les avait prévenus : le décès samedi 26 mars d'un trentenaire blessé par le tir d'un membre des forces de l'ordre à Sevran, en Seine-Saint-Denis, ne présageait rien de bon. L'homme, qui conduisait une camionnette volée, avait pris la fuite alors qu'un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) tentait de l'interpeller.

    Pour des raisons qui demeurent à ce stade encore incertaines, l'un des fonctionnaires a utilisé son arme une fois, touchant le conducteur du véhicule volé. L'individu est décédé quelques heures plus tard des suites de ses blessures et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie pour enquêter sur ces faits.

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    Craignant le pire pour les heures à venir et afin de faire face à d'éventuelles tensions, la préfecture de police de Paris a, selon nos informations, mobilisé ce samedi 26 mars à Sevran quatre compagnies spécialisées en violences urbaines et sécurité.

    Des policiers piégés et une mobilisation musclée

    Hormis la brigade anti-criminalité de Seine-Saint-Denis, la désormais fameuse unité spéciale de maintien de l'ordre CRS 8 a également été réquisitionnée. Une unité formée pour intervenir «en 15 minutes dans un rayon de 300 km en cas de troubles graves à l'ordre public et de violences urbaines», précisait en juillet dernier le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. «Il s'agissait de CRS qui avaient été envoyés en Corse. C'est rare que cette unité soit mobilisée, il s'agissait d'une de leurs premières interventions au sein de la petite couronne», commente Matthieu Valet, secrétaire national adjoint du syndicat indépendant des commissaires de police.

    Une mobilisation musclée qui n'était pas sans fondement. «Une surveillance du secteur nous a permis de confirmer qu'il y avait une vraie volonté de vengeance vis-à-vis des policiers, tenus responsables par certains locaux de la mort du conducteur de la camionnette», poursuit Matthieu Valet.

    Si la fin de l'après-midi fut assez calme malgré quelques provocations et embrasement de poubelles, les policiers étaient avertis qu'il ne s'agissait que de préliminaires : les fauteurs de troubles attendaient la nuit pour se mettre à l'œuvre.

    Vers 21h30, on informe les policiers que l'électricité du quartier des Beaudottes a été coupée. C'est précisément dans ce quartier que le conducteur de la camionnette a été touché. La brigade cynophile, venue prêter main-forte à ses collègues, est dépêchée sur place, sans ses compagnons canins. Ils constatent alors que la zone est plongée dans l'obscurité. Inquiets de ce qui les attend, ils demandent à être appuyés par des CRS, lorsqu'ils aperçoivent plusieurs individus louches. Souhaitant procéder à un contrôle d'identité, ils sortent de leur véhicule et vont à la rencontre des ombres qu'ils discernent au loin. Mais à peine sont-ils sortis de leur voiture qu'ils sont accueillis par une pluie de projectiles. Piégés, ils voient, impuissants, d'énormes pierres fracasser le pare-brise de leur véhicule.

    Les policiers réussissent finalement à s'extirper in extremis du guet-apens, battant en retraite et se retranchant derrière les CRS. Ces derniers ont fait usage du gaz lacrymogène pour forcer les assaillants à reculer. Les voyous n'ont pas tardé à rétorquer à grand renfort de tirs de mortiers d'artifice.

    «Il s'agit d'un quartier où la France a reculé depuis 30 ans. Pour ces malfrats, nous ne sommes qu'une bande rivale», poursuit Matthieu Valet. «Toute occasion est bonne pour nous attaquer et le motif importe peu car, pour eux, les policiers, ce sont des bourreaux, et les voyous, des héros», déplore le fonctionnaire, rappelant qu'une policière a été, ce jeudi 24 mars, «lynchée» à Valenton, dans le Val-de-Marne, alors qu'elle procédait à un simple contrôle d'identité de jeunes jouant au football sur un parking.

    Selon une source policière, six individus ont finalement été interpellés à Sevran et une dizaine de cocktails Molotov ont été saisis après cette nuit de tensions. Ce dimanche 27 mars, des membres de compagnies de sécurisation et d'intervention (CSI) ainsi que de la brigade anti-criminalité étaient également nombreux à Servan. Selon nos informations, si la «physionomie du quartier est pour le moment calme», des CRS devraient de nouveau être mobilisés ce soir.

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    RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

    Suisse : quatre membres d'une famille française meurent à Montreux après s'être jetés d'un balcon

    Ils se sont «visiblement» jetés d'un balcon alors que des gendarmes frappaient à leur porte. Un adolescent de 15 ans a survécu. Des investigations sont en cours.

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    Le Monde

    Football : Rigobert Song, le pari de Samuel Eto’o pour conduire le Cameroun à la victoire face à l’Algérie

    Les deux matches de barrage pour la Coupe du monde, les 25 et 29 mars, seront le premier défi du nouveau sélectionneur des Lions indomptables.

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    C’est l’un des premiers actes d’autorité de Samuel Eto’o, à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) depuis le 11 décembre 2021. Après avoir œuvré en coulisses au renvoi du coach portugais Antonio Conceiçao, l’ancien joueur international a pesé pour que Rigobert Song soit nommé, fin février, sélectionneur des Lions indomptables. Un changement technique risqué, alors que le Cameroun se prépare à une double confrontation avec l’Algérie pour une place en phase finale de la Coupe du monde au Qatar. Les deux équipes doivent se rencontrer vendredi 25 mars à Douala, avant le match retour, le 29 mars, à Blida, en Algérie. C’en est donc fini de Toni Conceiçao, qui n’avait pas permis au Cameroun de remporter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jouée à domicile : le pays avait été battu par l’Egypte en demi-finales le 3 février.

    Rigobert Song, qui occupait le poste de sélectionneur des moins de 23 ans, avait lui aussi soutenu la candidature de son ancien coéquipier Eto’o lorsqu’il faisait campagne pour accéder à la présidence du football camerounais. Sa promotion est perçue par les détracteurs du nouveau patron de la Fecafoot comme « un renvoi d’ascenseur ». Pour autant, elle ne surprend pas Pierre Lechantre, l’ancien coach du Cameroun (1999-2001) : « Eto’o a toujours respecté Song, dont il apprécie l’état d’esprit. C’est un grand compétiteur, un meneur d’hommes capable de vous transcender. »

    CAN 2022 : Le « Tonnerre » de Yaoundé, entre espoir et nostalgie

    Avec Patrick Mboma, Raymond Kalla ou Marc-Vivien Foé, décédé en 2003, Rigobert Song – qui fut aussi capitaine des Lions indomptables – faisait partie des joueurs les plus écoutés, sur le terrain ou en dehors. Arrivé en Europe en 1994, l’ex-défenseur formé au « Tonnerre » de Yaoundé, cumule 137 sélections et deux participations à la CAN en 2000 et 2002, sur le banc des Lions. « Il avait une vraie légitimité, sa carrière parlait pour lui et, malgré son statut, il n’a pas un ego démesuré. Sur le terrain, il n’hésitait pas à nous remettre en place très franchement s’il estimait que nous sortions de notre match », se souvient l’ancien gardien camerounais Carlos Kameni. Il est aussi l’un des trois seuls joueurs d’Afrique à en avoir disputé quatre Coupes du monde (1994, 1998, 2002 et 2010), notamment au côté de son ex-coéquipier Samuel Eto’o.

    « Ambiance explosive »

    Dur avec ses adversaires, le défenseur camerounais, réputé pour son engagement physique parfois excessif, savait l’être aussi verbalement avec ses partenaires. « Mais sans jamais franchir les limites », précise Lechantre.

    L’ancien meneur des Lions indomptables a plusieurs fois démontré sa capacité d’adaptation aux évènements, comme lors d’un déplacement à Tripoli en juin 2001, pour affronter la Libye en qualifications pour la Coupe du monde. A la mi-temps, alors que des supporters libyens criblaient les murs du vestiaire camerounais de projectiles dans le seul but d’intimider les champions d’Afrique en titre, « il s’était servi de la situation pour encore plus motiver les joueurs, et on a gagné 3-0 dans une ambiance explosive », restitue Lechantre.

    Football : Egypte-Sénégal et Cameroun-Algérie, principales affiches des barrages de la Coupe du monde

    Depuis Lens, Gervais Martel, le président historique des Sang et Or (1988-2012 et 2013-2017), n’est pas étonné de la promotion de son ancien joueur : « Song entraîneur, ça ne m’étonne pas, car outre ses qualités de meneur, il avait cet intérêt pour le travail technique. » Lorsque Lens le recrute en 2002, Song est très rapidement promu capitaine. « Il arrivait d’Angleterre, avait joué à Liverpool et il s’est tout de suite imposé comme le patron. C’est un leader naturel. Lors d’un match à Lille, alors qu’on avait joué toute la seconde période à neuf contre onze, il n’avait cessé de motiver ses coéquipiers, et on avait fait match nul », poursuit l’ancien dirigeant.

    Au Cameroun, même si sa nomination pour deux ans a soulevé quelques interrogations, notamment en raison de ses résultats mitigés à la tête des moins de 23 ans et de la sélection A’qu’il dirigeait auparavant, Rigobert Song jouit d’un a priori plutôt favorable. Victime d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC) en octobre 2016 qui l’avait plongé dans le coma, « le charismatique dinosaure » – comme le surnommaient ses supporters – a déjà promis « de donner autant comme sélectionneur que comme joueur. » Reste à savoir, comme le confie un ancien international ayant souhaité conserver l’anonymat, « si Eto’o n’outrepassera pas sa fonction de président pour se mêler de trop près des questions tactiques et techniques ».

    Alexis Billebault

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: Kiev appelle à boycotter les supermarchés Auchan

    Marie Bartnik

    DÉCRYPTAGE - Malgré la pression internationale, l'enseigne refuse de quitter la Russie, un marché clé.

    Renault a choisi la semaine dernière de se retirer de Russie. Danone, Lactalis et Air liquide y réfléchissent. Auchan, lui, a décidé d'assumer : le distributeur et ses enseignes cousines de la famille Mulliez, Leroy Merlin et Decathlon, persévèrent à rester malgré la virulence des critiques qui leur sont faites. La pression s'est accentuée ce dimanche lorsque le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé les clients à boycotter le distributeur, comme il l'avait fait la semaine dernière pour Renault. « Apparemment, les pertes d'emplois en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine, ­déplore sur Twitter Dmytro ­Kouleba. Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses ­produits. »

    À lire aussiComment Auchan réussit à travailler en Ukraine

    L'emploi est la principale justification avancée par Auchan pour se maintenir dans le pays. Dans une interview au Journal du ­dimanche, Yves Claude, son PDG, a déclaré : « Nous sommes ­certains, en restant, d'aider nos collaborateurs et les populations ­civiles. La raison d'être de notre enseigne est d'être utile où que nous soyons. » Auchan a également maintenu tant bien que mal son activité en Ukraine. Presque tous les magasins y sont encore ouverts. 3 000 salariés sur 6 000 travaillent en zone de guerre, sans réclamer, assure Auchan, la fermeture de la filiale russe.

    Craintes d'expropriation

    En Russie, le distributeur nordiste emploie 30 000 salariés. À elles trois, les enseignes de la famille Mulliez implantées dans le pays y sont le premier employeur français, avec 76 000 salariés, pour certains actionnaires de leur enseigne. Pour le PDG, se retirer de la zone risquerait en outre « de renforcer le système économique et financier russe ». « Si nous partons, nous risquons l'expropriation. (…) Si nous confions nos biens à un tiers, ils seront récupérés par des capitaux russes », explique Yves Claude.

    À lire aussiGuerre en Ukraine : Auchan assume rester en Russie, une décision justifiée «du point de vue humain»

    Auchan est l'un des premiers distributeurs étrangers à s'être implanté en Russie après la chute du mur de Berlin. Grâce à cette installation précoce, il y dispose d'emplacements de très bonne qualité, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg. Il est le 5e distributeur du pays, derrière quatre russes, qui « seraient très heureux de reprendre ces actifs », souligne une source. Du fait de la guerre en Ukraine, Auchan Russie anticipe des pertes pour 2022. Après des années difficiles, le groupe était tout juste parvenu à redresser cette filiale, qui représente 10 % du chiffre d'affaires, mais beaucoup moins s'agissant du résultat. « La Russie a été une “cash machine”, elle ne l'est plus », relativise le groupe.

    Je suis prêt à assumer une opinion publique qui n'est pas d'accord avec nous. La décision n'est pas simple à prendre, mais je suis convaincu que c'est la bonne

    Cependant, qu'Auchan reste ou s'en aille, la guerre en Ukraine est un coup dur. Redressée, la filiale russe aurait pu contribuer à soutenir la transformation du distributeur en France (53 % du chiffre d'affaires), où il est en difficulté. Mais la Russie opérant désormais « en autarcie », la France devient de fait prépondérante dans l'activité du groupe. L'image des marques du groupe est par ailleurs écornée, alors que Leroy Merlin et Decathlon étaient souvent citées parmi les enseignes « préférées des Français ». « Je suis prêt à assumer une opinion publique qui n'est pas d'accord avec nous, explique Yves Claude. La décision n'est pas simple à prendre, mais je suis convaincu que c'est la bonne. »

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Renault suspend son activité à Moscou

    Guerre en Ukraine : la Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne

    Une loi promulguée par Poutine permet aux compagnies aériennes russes d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays.

    La Grèce achète six Rafale supplémentaires

    Athènes a désormais commandé 24 avions de combat français dans le cadre de son effort de défense.

    Scandale des Ehpad Orpea : l'État saisit la justice

    La ministre chargée de l'Autonomie Brigitte Bourguignon a pointé des «dysfonctionnements graves» après la remise d'un rapport. Celui-ci fait suite à la publication du livre-enquête Les fossoyeurs du journaliste Victor Castanet.

    Le Figaro

    Seniors : les secrets pour rester attractif dans un monde du travail impitoyable

    Quentin Périnel

    NOS CONSEILS - Dans une phase de transition ou de recherche d'emploi après une période de chômage, les seniors n'ont pas tout le temps la cote auprès des recruteurs. Voici comment changer la donne.

    Le taux d'emploi des seniors français est l'un des plus faibles d'Europe. Dès l'âge de 45 ans, dans le monde du travail, un actif est considéré comme un senior. Et cela baisse d'années en années... Est-ce trop tôt ? Peut-être. Mais c'est ainsi : année après année, l'ancienneté fait reculer l'employabilité. Si bien que lorsque l'on se retrouve au chômage ou dans une phase de transition/reconversion professionnelle, la jungle de l'emploi est souvent impitoyable. Et retrouver un job devient d'un coup une tâche titanesque. Pas à la mode les seniors ? C'est vrai que les éléments de langage et les tendances en vigueur font plutôt les yeux doux aux jeunes... Les générations Y - qui ne tarderont pas à devenir seniors - et Z, les «jeunes talents», l'innovation, le digital. Les exemples ne manquent pas.

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    La bonne nouvelle, c'est qu'il existe des secrets pour «rester à la page», attractif pour les recruteurs, jusqu'à l'heure de la retraite... et même après. Le Figaro a demandé à Anne Hodique, coach professionnelle et partenaire chez Chance, spécialiste des seniors, ses clefs pour éviter les «trous d'airs professionnels» de fin de carrière. Et surtout, ses secrets pour éviter d'être mis sur la touche... «Je me suis moi-même reconvertie en 2014, à 48 ans, explique Anne Hodique. J'étais cheffe de produit dans l'événementiel et cela ne m'apportait plus rien. Aucune satisfaction. Aucun sens. J'ai donc signé une rupture conventionnelle et je me suis lancé dans mon activité.» Selon elle, on accorde en France beaucoup trop d'importance à la notion d'âge... Les clichés vont bons trains et ils sont souvent faux. «En vérité être un senior est un atout, insiste-t-elle. Ils ont mille cartes à jouer pour faire la différence. J'ai bon espoir que le RSE remette du bon sens et que les seniors cessent d'être stigmatisés. C'est une aberration.»

    Le senior est loyal et sait prendre du recul

    Le premier réflexe à avoir est absolument indispensable : il faut avoir des outils à jour. Le CV, évidemment. Mais surtout, les outils digitaux. Le roi des rois : LinkedIn. Le profil doit être détaillé, fourni, raconter à la perfection qui l'on est vraiment. «Le profil LinkedIn est le reflet de notre personnalité, précise Anne Hodique. Il révèle nos valeurs, ce qui nous fait vibrer, nos aspirations... Les seniors sont 90% à penser qu'il est important d'être sur LinkedIn. Ils ont mille fois raison. Mais pour qu'un profil soit parfait, il faut faire un bilan personnel de qui l'on est vraiment et bien se connaître.» C'est ce fameux profil qui fera sortir du lot. L'environnement dans lequel on se sent bien, la culture d'entreprise que l'on attend... Et surtout ce que l'on attend d'un job et de ses missions.

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    Ensuite, il est primordial de valoriser le savoir être et ses qualités humaines, communément appelées soft skills. Généralement, les seniors sont des personnalités lucides, calmes, qui savent prendre du recul, qui ont un sens de la hiérarchie et un respect du management... Ce sont également des profils très loyaux envers leur employeur : ils n'appartiennent pas à la «génération zapping» qui a la bougeotte et qui change de boîte tous les ans... «Les seniors sont des collaborateurs à qui l'on peut faire confiance, ajoute Anne Hodique. Ils connaissent très bien leurs forces et leurs faiblesses, ils ont appris de leurs expériences passées, ils ont des capacités d'adaptation énormes, sont fiables, et généralement assez flexibles sur les horaires. Leurs enfants ont grandi et sont donc autonomes.» Tous ces critères renforcent l'attractivité des seniors et leur importance dans une organisation.

    Transmission et complémentarité avec les juniors

    Le réseau, c'est capital. En théorie, du fait de son expérience, chaque senior a un réseau, une solide connaissance du marché, des acteurs... C'est un argument rassurant pour un employeur. Mettre en valeur ce réseau et savoir le vendre est donc indispensable pour être attractif. Pour certains métiers - comme celui de commercial par exemple - c'est même là que tout va se jouer... Ou presque. Il faut également identifier et savoir vendre ses compétences dites «transférables» dans plusieurs situations et plusieurs métiers. Car Dieu merci, chaque compétence n'est pas valable uniquement pour un métier ! «Il ne faut pas oublier non plus la vie privée, qui est un vivier de compétences, rappelle Anne Hodique. La parentalité, le bénévolat, les passions... Ce sont des éléments essentiels dans la vie professionnelle et l'expérience, même si cela sort des murs de l'entreprise.»

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    Les seniors ont aussi un rôle primordial à jouer dans la transmission, et dans la complémentarité avec les juniors. Se séparer des seniors est parfois absurde : ils sont l'Histoire d'une entreprise, en connaissent les rouages, les qualités, les failles... «Tout âge a des savoirs et des histoires à raconter à un autre, conclut Anne Hodique. Le management intergénérationnel, le mentoring, sont des méthodes qui ont fait leurs preuves. Les seniors sont une vraie écoute et ont une vraie liberté de parole par rapport aux juniors. Ils apportent leur aide précieuse dans des situations délicates.» Enfin, il faut savoir qu'embaucher des seniors peut constituer un avantage financier pour les recruteurs. L'État propose en effet des aides pour inciter les entreprises à «vieillir» le recrutement. Et, pour toutes les raisons évoquées plus haut, l'idée ne semble en effet pas complètement absurde...

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    Le Monde

    Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants

    Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et travailler.

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    Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.

    Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    « Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »

    Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.

    Gabegie

    En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.

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    L'Humanité

    Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

    Reportage

    À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

    Émilien Urbach

    Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

    Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

    Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

    « En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

    Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

    Ici, la voiture est indispensable

    Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

    Une précarité grandissante

    Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

    Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

    Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

    La colère gronde contre les compagnies pétrolières

    Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

    Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

    Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

    Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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    Le Figaro

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    «  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

    Actu

    À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

    « M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

    « Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

    Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

    carburantshausse des prixessenceUkraine
    Le Monde

    Au Maroc, des internautes appellent au boycott des dattes algériennes

    Frelaté, toxique, radioactif, le fruit séché est accusé de tous les maux, sans aucune preuve scientifique. Un symptôme de plus des relations tendues entre Alger et Rabat.

    Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

    A l’approche du ramadan, le bras de fer diplomatique entre le Maroc et l’Algérie s’invite… à table. Les tensions sans cesse ravivées entre les deux voisins du Maghreb ont trouvé un nouveau terrain d’expression : la datte, fruit incontournable du ftour – la rupture du jeûne –, qui connaît traditionnellement un pic de consommation pendant le mois sacré.

    Depuis plusieurs semaines, les dattes algériennes font l’objet d’une campagne de boycott sur les réseaux sociaux, lancée par des internautes marocains à grands coups de hashtag. Frelatées, toxiques, polluées aux substances radioactives, voire cancérigènes, elles seraient, à en croire leurs détracteurs, hautement dangereuses pour la santé. Contrairement, bien sûr, aux dattes marocaines, également réputées pour leur qualité.

    Sahara occidental : en voulant mettre fin à la crise diplomatique avec le Maroc, l’Espagne fâche l’Algérie

    « La France a effectué plusieurs essais nucléaires en Algérie », fait valoir un internaute sur Twitter, en référence aux dix-sept essais menés par l’armée française dans le Sahara dans les années 1960. « Ces expériences, affirme-t-il, ont provoqué une pollution par les radiations dans le sable et les oasis et, malheureusement, l’Algérie vend des dattes de ces oasis et les exporte vers la plupart des pays arabes. » D’autres tweets accusent les cultivateurs algériens d’irriguer leurs palmiers « aux eaux usées », ou encore d’utiliser des produits chimiques pour les faire briller.

    Au Maroc, la consommation de dattes algériennes ne date pourtant pas d’hier. Contacté, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) assure que « toutes les importations de dattes passent par le contrôle aux frontières » et que, en cas de non-conformité à la réglementation en vigueur, les produits sont « refoulés ». « A ce jour, ajoute l’instance, tous les échantillons prélevés et analysés se sont révélés conformes. »

    Couscous et Miss Maroc

    Au-delà de l’argument sanitaire, le boycott des dattes algériennes est affiché sur la toile comme un moyen de soutenir les cultivateurs de dattes de l’oasis Figuig, « expropriés de leur terre par la junte militaire algérienne », selon un internaute. En mars 2021, Alger a fermé l’accès de son territoire aux agriculteurs marocains qui exploitaient les palmiers de l’oasis d’Al-Arja, situé sur le territoire algérien, mettant fin à des passages quotidiens jusque-là tolérés, malgré la fermeture de la frontière en 1994. Des appels au boycott avaient déjà circulé l’an dernier pour « rendre justice » aux cultivateurs marocains de Figuig.

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    Le Monde

    Cinéma à Montréal et en région parisienne, arts plastiques à Dakar : l’agenda culturel du « Monde Afrique »

    Chaque vendredi, l’agenda culturel du « Monde Afrique » vous propose des activités à suivre ou à faire sur le continent, en France et ailleurs dans le monde.

    On commence la semaine à Paris et en Seine-Saint-Denis avec le « Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient » avant de partir au Québec, à Montréal, puis au Sénégal, à Dakar, pour des photographies.

    Le Festival international de cinéma « Vues d’Afrique »,à Montréal

    Créé en 1985, « Vues d’Afrique » s’est donné pour mission de diffuser des productions audiovisuelles concernant le continent, les pays créoles et leurs diasporas. Cette année, une centaine de films représentant 44 pays ont été retenus par le comité de sélection du festival. Ils seront projetés pendant deux semaines d’abord en ligne sur TV5 Monde dès le 26 mars, puis du 1er au 10 avril dans les salles de la Cinémathèque québécoise à Montréal.

    Kotimi Guira – qui a fait ses armes au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) – est la responsable de la programmation internationale, qui allie fictions et documentaires, séries et films d’animation, ainsi qu’une sélection consacrée à la « Relève » et aux « Regards d’ici ». Cette dernière rassemble des films canadiens sur l’Afrique et ses diasporas. La colonisation, l’intime, la musique, le travail et le vivre-ensemble sont quelques-unes des thématiques abordées dans cette 38e édition parrainée par l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga et le producteur et réalisateur Richard Jean-Baptiste.

    Parmi les films attendus du festival, dont certains seront projetés pour la première fois au Québec : Haut et fort de Nabil Ayouch (2021) ; Les Trois Lascars de Boubakar Diallo (2021), une comédie qui a fait sensation au dernier Fespaco et rencontre depuis un succès sans précédent dans les salles de cinéma d’Afrique subsaharienne ; Twist à Bamako de Robert Guédiguian (2021) ; Exterminez toutes ces brutes de Raoul Peck ; et La Femme du fossoyeur de Khadar Ayderus Ahmed, sacré Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2021.

    Chaque soir, en marge du festival, le Baobar – bar et espace traiteur de la Cinémathèque québécoise – accueille des concerts et des spectacles. Au programme, entre autres : les humoristes Willy B. Rose et Caleb Amoussou, ainsi que les chanteuses Magdala et Naxx Bitota.

    Programmes, billets et informations sur le site du festival

    « Le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient »

    Pour sa 17e édition, ce festival déployé dans plusieurs salles de cinéma à Paris et en Seine-Saint-Denis affiche son enthousiasme pour une nouvelle génération de cinéastes. Elle sera incarnée notamment par l’Iranien Panah Panahi avec son film Hit the Road (avant-première le 27 mars au Studio Aubervilliers), la Libanaise Ely Dagher avec son premier long-métrage Face à la mer (avant-première le 29 mars à l’Institut du monde arabe, IMA) et la Française Louda Ben Salah-Cazanas pour son premier long-métrage Le Monde après nous, qui fera la clôture du festival le 1er avril à l’IMA.

    Outre un focus sur la Turquie, le festival ouvrira une fenêtre sur la Tunisie contemporaine. Parmi les films tunisiens projetés, signalons Demain de Dhafer L’Abidine (avant-première le 30 mars à l’IMA). A ne pas rater enfin, la séance thématique « Langues algériennes : langues vivantes, langues absentes » le 26 mars à 14 heures au Studio Aubervilliers autour de trois courts métrages : Tatoués de Jean-Baptiste Dusséaux, Je me suis mordue la langue de Nina Khada et La grosse moula ou Li michan d’Amirah Louadah.

    Jusqu’au 1er avril à Paris et en Seine-Saint-Denis. Programme et calendrier des séances sur le site du festival

    « The Unexpected Consequences of History »,de Dimitri Fagbohoun

    Jusqu’au 30 avril, la galerie Cécile Fakhoury à Dakar accueille une exposition personnelle de l’artiste Dimitri Fagbohoun. Né en 1972 à Cotonou d’un père béninois et d’une mère ukrainienne, il a grandi au Cameroun, vécu en Guadeloupe et longtemps été entrepreneur dans divers secteurs avant de réaliser sa première création, Aquarium.

    Portée par un questionnement sur son identité plurielle, son œuvre compose avec les frontières et sonde ses origines, notamment paternelles (voir la série Papa was a Rolling Stone, 2013), en utilisant de nombreux médias – sculptures, dessins, photos, vidéos, installations.

    Inaugurée le 12 mars, l’exposition interroge les conséquences imprévues de l’histoire de la colonisation à travers une série de photos d’archives en noir et blanc dans lesquelles l’artiste intervient directement, rehaussant de touches colorées personnages, constructions et paysages. Récemment exposé à la Manifesta de Lyon, au palais de la Marina à Cotonou et au palais de Tokyo à Paris, Dimitri Fagbohoun vit et travaille entre Paris, Bruxelles et Cotonou.

    Informations sur le site de la galerie

    Gladys Marivat(collaboratrice du « Monde des livres »)

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    L'Humanité

    Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

    Actu

    La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

    Bruno Odent

    Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

    L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

    La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

    Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

    La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

    Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

    Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

    Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
    Le Monde

    Les autorités algériennes érigent des murs anti-émigration sur le littoral oranais

    Les habitants ne décolèrent pas face à ces constructions censées empêcher les jeunes de partir pour l’Europe. D’autant que les candidats à l’exil prennent la mer depuis des lieux plus discrets que les plages de ville.

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    Ils sont apparus en février. Des panneaux de béton de plus de deux mètres de haut installés sur le littoral d’Oran, deuxième ville d’Algérie (ouest). Depuis, les habitants d’Aïn El-Turck (appelée « Laâyoune » par les Oranais), une sous-préfecture composée de plusieurs communes balnéaires situées à 15 km à l’ouest de la ville, ne décolèrent pas. « On avait la nature pour s’aérer l’esprit, mais même cela nous est confisqué ! », s’agace un commerçant de Trouville, un quartier résidentiel.

    Comme lui, les riverains doivent désormais passer par d’étroites ouvertures pour descendre les escaliers qui mènent au banc de sable. Seuls les « portes » et quelques « hublots » laissent apparaître la mer Méditerranée aux promeneurs encore rares de ce mois de mars.

    En Algérie, le zenqaoui, nouveau genre musical qui cartonne auprès des jeunes

    Pendant plusieurs semaines, le doute a plané sur la raison de l’installation de ces murs érigés par une entreprise de construction publique à l’entrée de certaines plages. Des ouvriers, interrogés par la presse locale, ont laissé entendre que les travaux visaient à entraver l’émigration clandestine par la mer.

    Dimanche 13 mars, une déclaration du wali (préfet) d’Oran a mis fin aux rumeurs. « Cette décision n’a pas été prise par une seule personne mais par la commission de sécurité de la wilaya dans l’intérêt général », a déclaré Saïd Sayoud. « La situation est arrivée à un point inacceptable, surtout du côté ouest de la wilaya », a-t-il ajouté, prenant à témoin les journalistes : « Vous savez que les départs ont diminué de 70 % et ce n’est pas seulement grâce aux barrières, mais aussi aux efforts des services de sécurité et des acteurs de la société civile », a affirmé le responsable.

    Solutions alternatives

    Les côtes ouest du pays sont un point de départ privilégié par les « harragas », les candidats à l’exil sans papier vers l’Europe, pour leur proximité avec le sud de l’Espagne. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, un peu plus de 18 000 entrées illégales, majoritairement des ressortissants algériens – suivis par les Marocains –, ont été enregistrées en 2021 via la route méditerranéenne ouest.

    « Désormais, de puissants bateaux permettent de faire la traversée en deux heures. Les prix atteignent 800 000 dinars l’aller pour une place [environ 5 100 euros]. Les passeurs transportent les harragas et, au retour, ils ne reviennent plus à vide mais avec de la drogue », affirme Abdelkader Zouit.

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    Le Monde

    Le Monde des religions

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    Regard zen sur le monde : « La mendicité est une pratique spirituelle en elle-même »

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    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

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    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

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    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    « Le Monde des religions » se lit désormais sur Le Monde.fr

    Édition du jour

    Daté du lundi 28 mars

    Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Sand, prénom George Testez gratuitement Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Pour l’Eglise catholique, la canonisation répond aussi à des enjeux politiques et économiques »

    Dans un ouvrage original, le professeur d’économie Augustin Mohrer interroge les dimensions politiques et économiques des canonisations dans l’Eglise catholique. Quels sont les motivations et le coût de fabrication d’un saint ? Qu’en est-il de sa rentabilité ?

    Publié hier à 09h00, mis à jour hier à 09h07 Julie Klotz

    Article réservé à nos abonnés

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Publié le 22 mars 2022 à 19h00 Linda Caille

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    Publié le 06 mars 2022 à 08h00 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h38 Matthieu Giroux

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Publié le 03 mars 2022 à 15h21 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 18h28 Le Monde avec AFP

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel

    Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.

    Publié le 27 février 2022 à 00h43 - Mis à jour le 28 février 2022 à 10h34 Kyrill Nikitine

    « Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février

    Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.

    Publié le 21 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 11h05 Le Monde

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Ermeline Vicaire, première femme scribe française

    En juillet 2021, cette ancienne libraire est devenue la première femme scribe française, ou soferet. Elle calligraphie les parchemins d’objets cultuels juifs et restaure des rouleaux de la Torah.

    Publié le 20 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h52 Linda Caille

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Dialogue islamo-chrétien : catholiques et musulmans se rencontrent dans la confiance à Saint-Sulpice

    La rencontre entre musulmans et catholiques Ensemble avec Marie a réuni huit cents personnes à l’église Saint-Sulpice, à Paris, le 6 février.

    Publié le 14 février 2022 à 19h00 Linda Caille

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    En Côte d’Ivoire, les autorités veulent passer l’éducation islamique au scanner

    Sur les 3 500 structures islamiques d’éducation (SIE) recensées par les pouvoirs publics en 2020, seulement une sur dix était reconnue par le ministère de tutelle.

    Publié le 14 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 février 2022 à 18h09 Yassin Ciyow

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Courant de pensée ambitionnant de rendre les humains immortels, le cosmisme russe est aujourd’hui réinvesti par Poutine »

    Alliant spiritualisme et engouement pour la science, ce courant de pensée né dans la Russie du XIXe siècle entend ressusciter les morts et aurait influencé le projet de conquête spatiale. Dans un entretien au « Monde », Michel Eltchaninoff, qui lui consacre un ouvrage, analyse ses liens avec le christianisme et son influence actuelle.

    Publié le 13 février 2022 à 08h00 Fabien Trécourt

    Critique Article réservé à nos abonnés

    La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »

    La publication trimestrielle consacre son dernier volume à la pratique magique de l’Antiquité au Moyen Age et étudie la façon dont cette catégorie singulière a évolué tout en se réclamant de la tradition.

    Publié le 11 février 2022 à 13h30 Youness Bousenna

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Religions et spiritualité : cinq livres à découvrir

    Taoïsme, druzisme, miracles, antisémitisme, réflexion sur l’adolescence… Découvrez la sélection éclectique des lectures que vous propose « Le Monde des religions ».

    Publié le 09 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Youness Bousenna Gaëtane de Lansalut

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Excision, castration… : les mutilations sexuelles au prisme des religions

    Excision, infibulation ou castration ont généralement pour objectif de s’imposer, ou d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels. Le 6 février est la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines.

    Publié le 06 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 06 février 2022 à 12h40 Aurélie Godefroy

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Vivre en tant que moine zen, c’est radicaliser chaque jour son expérience de la banalité »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il nous convie dans le grand silence méditatif du monastère, comme un écho à celui de l’hiver blanc, ponctué par l’étude des textes bouddhistes classiques.

    Publié le 02 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 02 février 2022 à 19h02 Tōzan Sans

    Article réservé à nos abonnés

    « Nous, musulmans, les pratiques de l’islamisme radical nous révulsent, nous attristent et nous choquent »

    Des Français musulmans, juristes, chefs d’entreprise, universitaires, ingénieurs… affirment, dans une tribune au « Monde », ne pas reconnaître les principes fondamentaux de l’islam dans les pratiques extrémistes filmées dans le reportage de « Zone interdite ».

    Publié le 01 février 2022 à 11h59 - Mis à jour le 05 février 2022 à 10h04 Collectif

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical

    Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.

    Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »

    « Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.

    Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise

    Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.

    Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant

    Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.

    Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »

    Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».

    Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires

    En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.

    Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »

    Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.

    Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour

    Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.

    Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France

    La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.

    Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »

    L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.

    Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.

    Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?

    Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.

    Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »

    Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.

    Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste

    Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

    Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël

    Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.

    Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »

    Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.

    Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »

    Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.

    Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques

    Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.

    Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

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    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    Le Figaro

    Mort d'Yvan Colonna : affrontements entre CRS et nationalistes en Corse

    Antoine Giannini

    Les manifestants accusent les forces de l'ordre d'avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant indépendantiste.

    Correspondant à Bastia,

    Les cocktails molotov pleuvent devant la caserne de CRS de Furiani (Haute-Corse). Depuis la fin d'après-midi, les CRS et gendarmes mobiles ont fait face dimanche à plusieurs dizaines d'hommes cagoulés pendant plus de quatre heures. Plus de 2300 grenades lacrymogènes et grenades assourdissantes lancées par les forces de l'ordre donnent le change. Scène habituelle d'une flambée de violences que la Corse connaît depuis trois semaines à la suite de l'agression mortelle d'Yvan Colonna, en prison.

    À lire aussiAutonomie de la Corse: l’exécutif sème le trouble

    Cette fois, une cinquantaine de manifestants aux visages dissimulés tentent de prendre d'assaut la caserne de CRS à Furiani (Haute-Corse). Il est un peu plus de 17h30 et un rassemblement d'environ 450 personnes, selon la préfecture, vire déjà dans la violence. Dans la foule, des familles et des gens de tous âges venus manifester à l'appel des deux mouvements indépendantistes (Corsica Libera et Core in Fronte) mais aussi des syndicats étudiants nationalistes.

    Tous sont venus exprimer leur colère en réponse à une vidéo, non authentifiée, de CRS chantant la Marseillaise dans la caserne de Furiani le jour des obsèques d'Yvan Colonna. L'acharnement des casseurs contre une grille donnant accès au cantonnement suffit à déclencher la puissance de feu des CRS et gendarmes mobiles, déployés en nombre pour faire face aux assaillants. Jets de pierres, cocktails Molotov (une centaine), fumigènes servent d'armes. Un épais nuage de fumée envahit la zone alors que deux fronts sont ouverts par les assaillants. L'un du côté du pont qui mène au bâtiment, l'autre depuis le rond-point qui donne sur la caserne.

    Un drapeau français brûlé

    À quelques mètres de là, deux hommes cagoulés, s'approchent d'un feu de palettes allumé face aux CRS, avec un drapeau français. Les applaudissements viennent accompagner l'incendie du drapeau bleu blanc rouge. «Statu francese assassinu» (État français assassin), entonne la foule, avant d'applaudir à chaque assaut ou cocktail molotov jeté par les casseurs.

    À Ajaccio, quelque 200 personnes se sont également retrouvées devant la caserne d'Aspretto. Certains manifestants ont allumé un feu devant le portail entraînant une réplique des forces de l'ordre avec grenades lacrymogènes et canon à eau.

    À lire aussiCorse: pour les Français, l’exécutif a cédé aux nationalistes

    À l'origine de la protestation, une vidéo prise par un internaute qui ne dure que quelques secondes mais partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. On y voit un groupe de CRS, en civil, qui se trouve au sein de la caserne de Furiani, lors d'un moment de convivialité, filmé de loin, entonnant une Marseillaise à tue-tête. Des exclamations et des applaudissements viennent ponctuer la fin de l'hymne. Une légende accompagne le petit film : «Les CRS qui chantent La Marseillaise et applaudissent pendant l'enterrement d'Yvan Colonna.»

    Si la préfecture de Haute-Corse n'a pas souhaité réagir à cette séquence, la présence de plusieurs vidéos prises sous différents angles et la multiplicité des témoignages interrogent. Le parti autonomiste Femu a Corsica du président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, qui n'a toutefois pas appelé à manifester, a dénoncé une «haine coloniale à l'état pur». «Il y a deux mondes et quand il y a une fracture sociologique aussi forte, il y a peut-être besoin d'avoir des séparations de fait», a réagi dans la manifestation de Furiani Paul-Félix Benedetti, leader indépendantiste de Core in Fronte.

    Deux personnes parmi les forces de l'ordre ont été blessées légèrement à la main, a indiqué la préfecture de Haute-Corse. Les pompiers ont fait état de 7 blessés légers chez les manifestants et une camionnette incendiée.

    À VOIR AUSSI - En Corse, l'indépendantiste Yvan Colonna est enterré à Cargèse

    Présidentielle 2017 : poursuites aggravées à l'encontre de l'association prestataire de Mélenchon

    L'association l'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle du candidat LFI en 2017, a été mise en examen notamment pour «escroquerie aggravée» le 3 février dans l'enquête sur ses comptes de campagne.

    François Hollande candidat aux législatives : «Il en a parfaitement le droit», estime Olivier Faure

    «Je ne vois pas de quel droit je pourrais m'y opposer», a assuré le premier secrétaire du Parti socialiste sur RTL.

    L’exécutif condamne les hommages appuyés des dirigeants corses à Yvan Colonna

    À entendre les responsables autonomistes, c’est la mémoire de l’enfant du pays qui est saluée, et non celle de l’homme définitivement condamné en 2011 pour la mort d’un préfet.

    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    Le Monde

    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.

    Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.

    Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).

    Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.

    Signes annonciateurs

    De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).

    La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance

    En somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.

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    Le Figaro

    Tops/Flops du GP d'Arabie saoudite : Verstappen remporte le combat, Hamilton dans l'anonymat

    Alexis Relandeau-Descamps

    La victoire de Verstappen, le dimanche solide de Ferrari et les bons points de Magnussen et Norris mais aussi les difficultés de Mercedes et d'Aston Martin, retrouvez les tops et les flops du Grand Prix d'Arabie saoudite.

    TOPS

    Verstappen de retourLe champion du monde est bien là. Quatrième samedi après son abandon à Bahreïn, le Néerlandais était plutôt remonté. Dimanche, il a parfaitement géré le départ pour prendre le meilleur sur Carlos Sainz. Solide deuxième, il a attendu son heure derrière Charles Leclerc pour prendre le meilleur sur le Monégasque à quatre tours de la fin. Max Verstappen ouvre son compteur victoire à Djeddah et lance définitivement sa saison.

    Ferrari solideCertes Charles Leclerc n'a pu tenir Max Verstappen mais Ferrari peut se satisfaire de cette deuxième place et de la troisième de Carlos Sainz. La Scuderia marche fort en ce début d'année et marque de gros points aussi bien chez les pilotes (45 pts pour le Monégasque et 33 pour l'Espagnol) que chez les constructeurs (78 points pour Ferrari). Des points qui compteront en fin de saison. De plus, la fiabilité est au rendez-vous et le moteur cartonne. Les Rouge sont bien lancés.

    Un bon Ocon mais …L'histoire du verre à moitié plein. Cinquième sur la grille, Esteban Ocon a pris une belle sixième place à Djeddah et valide ainsi son bon début de saison. Sur le plan personnel, le bilan est donc plutôt probant. En revanche, sur le plan collectif, cela laisse à désirer. Au début de la course, le Normand a bataillé avec … Fernando Alonso. L'Ibère était plus rapide et perdu un temps fou derrière son coéquipier, laissant filer George Russell. Pire encore, en réalisant une défense musclée, le Français a failli envoyer dans le mur l'Espagnol, qui a finalement abandonné un peu plus tard. Nul doute qu'une mise au point aura lieu dans les rangs d'Alpine.

    Des bons points pour Magnussen et NorrisIl va falloir s'y habituer. La Haas est une bonne voiture et va jouer des top 10 cette saison. Cinquième au Bahreïn, Kevin Magnussen ramène deux points supplémentaires de Djeddah avec sa neuvième place. L'écurie américaine a le sourire. Tout comme McLaren. Septième, Lando Norris offre les premiers points à l'écurie britannique cette saison. De quoi enfin lancer l'année ?

    FLOPS

    Hamilton et Mercedes dans l'anonymat« C'était une course assez faible. J'ai fait tout ce que je pouvais. On a tellement de travail, on est tellement lents. On n’arrivait même pas à tenir les Haas », ces mots durs sont ceux de Lewis Hamilton à l'issue du Grand Prix d'Arabie saoudite. Quinzième sur la grille, le septuple champion du monde a pris une modeste dixième place à l'arrivée, malgré une stratégie décalée. La voiture allemande ne fonctionne pas en ce début de saison. La cinquième place de George Russell, dans l'anonymat le plus total, est un cache-misère tant le jeune britannique était loin des Ferrari et des Red Bull. Comme l'a dit Hamilton, Mercedes a beaucoup de travail et devra déjà réagir dans deux semaines, en Australie.

    Aston Martin et Williams catastrophiquesChez Williams rien ne va. Latifi et Albon ont abandonné dimanche et les monoplaces sont très loin en termes de vitesse. Mais cela n'est pas si surprenant pour cette équipe au budget limité. En revanche, chez Aston Martin, cela fait désordre. Touché par le Covid-19, Sebastian Vettel n'a pas effectué les deux premières courses et il ne doit pas avoir hâte de grimper dans son baquet tant la monoplace déçoit. Nico Hülkenberg, douzième, et Lance Stroll, treizième, n'ont tout simplement pas existé à Djeddah. La voiture est mal née et il se murmure qu'une seconde monoplace serait déjà en construction … Depuis son arrivée en F1, Aston Martin a tout d'un flop.

    À VOIR AUSSI - Le but de Neymar contre Bordeaux sous les sifflets du Parc des Princes le 13 mars dernier (3-0)

    Formule 1 : un commissaire de piste écarté pour avoir souhaité un crash de Lewis Hamilton en Arabie saoudite

    LE SCAN SPORT - Le commissaire de piste avait écrit sur les réseaux sociaux qu'il espérait que le Britannique soit victime d'un accident similaire à celui de Romain Grosjean en Arabie saoudite.

    F1 : les essais libres 2 du GP d'Arabie saoudite retardés après des attaques contre le pays

    Les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué ce vendredi dans un communiqué une série d'attaques en Arabie saoudite.

    Formule 1 : Lewis Hamilton alerté par la famille d'un Saoudien condamné à mort

    LE SCAN SPORT - The Guardian a révélé le contenu d'une lettre reçue par le pilote britannique pour lui demander de l'aide dans un pays, l'Arabie Saoudite, qui ne cesse de multiplier les exécutions.

    L'Humanité

    Éditorial. Ça gronde

    Éditorial

    Cédric Clérin

    Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

    Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

    La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

    carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation
    Le Monde

    « Pour l’Eglise catholique, la canonisation répond aussi à des enjeux politiques et économiques »

    Dans un ouvrage original, le professeur d’économie Augustin Mohrer interroge les dimensions politiques et économiques des canonisations dans l’Eglise catholique. Quels sont les motivations et le coût de fabrication d’un saint ? Qu’en est-il de sa rentabilité ?

    Bien que la liste des saints avant la fin du XVIe siècle soit très approximative, l’Eglise catholique en aurait reconnu à ce jour plus de 10 000. Depuis les trois derniers papes, il n’y en a jamais eu autant : près de 2 500 sont en attente de canonisation. Professeur d’économie, Augustin Mohrer s’est penché sur le rapport entre le politique, l’économie et la religion dans ce qu’il appelle « la fabrique des saints ».

    Même si le processus de sanctification coûte cher – 150 000 euros, voire bien plus –, les saints et leurs reliques drainent une économie importante et répondent à différents besoins politiques, analyse l’auteur du livre La Fabrique des saints (Atlande, 2021).

    Vous dites qu’il existe une dimension politique et économique dans la décision de déclarer sainte une personne. Pourquoi ?

    Augustin Mohrer : Si la canonisation vient couronner la vie édifiante menée par un ou une croyante, elle répond aussi à des enjeux politiques et économiques. C’est le besoin qui crée le saint ! Lors d’une canonisation, l’Eglise choisit de mettre en avant la vie d’une personne remplissant un certain nombre de critères (les vertus dites théologales et cardinales) et crée une légende autour d’elle dans un but bien précis.

    L’exemple de Jeanne d’Arc (v. 1412-1431), sanctifiée cinq cents ans après sa mort, montre bien qu’elle est venue répondre à un besoin politique. En 1920, deux ans après la guerre, la France, humiliée par la Prusse et l’Allemagne, avait besoin d’une personnalité redonnant espoir et gloire au sentiment national. En incarnant la Française libérant le pays de ses ennemis, Jeanne d’Arc intervient comme un symbole fort.

    Les premiers saints sont-ils venus remplacer les dieux antiques ?

    Entre 300 et 350, Rome a vécu une grave crise économique, principalement en raison d’une pénurie d’esclaves. Pour les remplacer, il a fallu employer les hommes libres qui jusqu’alors ne travaillaient pas (soit 20 % de la population) et encourager la fécondité. Dans ce contexte, les dieux souvent bienveillants de l’époque – entre 1 000 et 2 000, avec Jupiter en haut du panthéon – n’étaient plus en adéquation avec les besoins d’une population dont le quotidien était devenu plus austère.

    C’est ainsi que l’Eglise, ne disposant à l’époque que du concept de Trinité, a créé les saints. Elle a bâti une légende autour de l’histoire de chrétiens pouvant incarner les qualités dont la population, et surtout les puissants qui gouvernaient, avait besoin. Comme il y avait eu une kyrielle de dieux, il y a donc eu une kyrielle de saints, dont on a aujourd’hui oublié les noms pour la majorité d’entre eux, tout simplement parce qu’ils ne « servent » plus à rien !

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    L'Humanité

    Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

    Actu

    Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

    Diego ChauvetMarion d'Allard

    Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

    1. Les plus modestes paient le prix fort

    Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

    2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

    L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

    3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

    « Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

    4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

    Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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    Le Monde

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »

    Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».

    Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIsiècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »

    A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte

    Des théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?

    Néo-islamisation et vide de sens

    La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »

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    L'Humanité

    Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

    Actu

    Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

    L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

    Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

    Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

    Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

    Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

    Où porter les efforts en priorité ?

    Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

    La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

    Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

    Peut-on aller vite ?

    Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

    aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie
    Le Monde

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

    Amaury Coutansais Pervinquière

    DÉCRYPTAGE - Alors que ses troupes marquent le pas autour de plusieurs grandes villes d'Ukraine, l'état-major russe a annoncé vendredi son intention de se concentrer sur «la libération du Donbass».

    La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir Poutine avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ?

    À lire aussiGuerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

    «Les Russes ont d'abord voulu mettre l'accent sur la 'dénazification' et sur un changement de régime. Puis ils ont insisté sur l'encerclement des villes. Mais l'armée n'a pas été accueillie en libératrice et la résistance ukrainienne ne s'est pas effondrée», résume Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI). En effet, aucune grande ville n'est tombée, en dehors de Kherson dans le Sud. Et même là, une contre-offensive ukrainienne venue de Mykolaïv anciennement assiégée est en cours depuis quelques jours. L'armée russe, confrontée à des difficultés logistiques, s'efforce de stabiliser ses lignes de front, notamment à l'aide de mines, autour d'agglomérations comme celles de Kiev ou de Kharkiv.

    La durée, clef de la résistance ukrainienne

    Mais «attention à ce type d'annonces vagues et ambiguës», met en garde l'historien militaire Cédric Mas. «Comme les différentes annonces d'un 'retrait russe' de Syrie, il s'agit plus de propagande à destination de la Russie et des pays neutres que d'une véritable directive militaire. Cette annonce peut aussi être un moyen de neutraliser auprès des opinions publiques les effets des reculs et d'éventuelles défaites dans l'Ouest», ajoute-t-il.

    Poutine pourra au moins se vanter d'aller au bout de ce qu'il avait promis aux Russes. «Le président russe avait annoncé l'appui aux républiques séparatistes comme but de guerre, précisant que l'armée s'établirait sur la totalité des provinces administratives (oblasts). Cela signifie donc repousser les Ukrainiens pour en prendre le contrôle. Dans le cas de la république de Louhansk, les Russes contrôleraient 90% du territoire et entre 50 et 60% de celui de la république de Donetsk», rappelle le général Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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    Il est pour l'heure difficile de déterminer si cette réorientation tactique à l'Est traduit un affaiblissement profond de l'armée russe. Joe Biden a lui-même déclaré samedi à Varsovie qu'il «n'était pas sûr» que l'annonce russe signifiait un changement de stratégie. Le renseignement américain fait état de 7000 soldats tués, et l'Otan évalue le nombre de militaires hors de combat (blessés ou prisonniers) entre 30.000 et 40.000. L'état-major russe a pour sa part officiellement reconnu 1351 morts dans ses rangs.

    La sous-estimation par les Russes de la résistance ukrainienne est désormais une certitude. «L'armée russe partait un peu la fleur au fusil, puisque ses renseignements l'assuraient d'une victoire rapide», note Joseph Henrotin. Finalement, après plus de trente jours de combats, les deux camps ont-ils la capacité de s'inscrire dans un conflit de longue durée ? «Il est difficile de prévoir une telle chose. Les deux armées font face à la problématique du renouvellement de matériel, à la nécessité de recompléter et à l'usure des forces et des stocks», décrypte le général Kempf.

    D'autant que la combativité ukrainienne n'a eu de cesse de surprendre. Ses récents gains territoriaux galvanisent la résistance et les livraisons d'armes se poursuivent. «Début mars, on parlait de 20.000 armes livrées. Il est fort probable que d'autres aient été livrées depuis, la Grande-Bretagne et la Suède l'ont annoncé. Ces livraisons ont un effet positif sur le moral des troupes», souligne Joseph Henrotin. Une donnée essentielle dans le cadre d'une guerre longue.

    Faible moral de l'armée russe

    Côté russe, le moral faiblit : les sanctions économiques touchent les familles, les approvisionnements sont mauvais et les lignes logistiques sont harcelées par les Ukrainiens. De plus, «le repli est souvent vécu comme déshonorant», poursuit Joseph Henrotin, selon qui des troupes fraîches seront nécessaires pour poursuivre l'offensive dans le Donbass. Il s'agit aussi de finaliser la prise de Marioupol, ville martyre prise en tenaille entre les troupes venues de Crimée et celles des républiques séparatistes.

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    Si les troupes russes appliquent à la lettre la réorientation stratégique affichée, ce sera effectivement une nouvelle phase de la guerre qui commencera. Car depuis 2014 et la première invasion russe, 30% des effectifs ukrainiens se trouveraient dans le Donbass. «Les Ukrainiens ne sont pas restés inactifs et sont particulièrement organisés. Ils ont une position défensive de plusieurs lignes, ils ont aménagé le terrain», explique le général Kempf qui loue un dispositif «remarquable».

    Peser sur les négociations

    Outre l'aspect tactique, une prise du Donbass dans son intégralité permettrait à la Russie de peser plus lourdement dans les négociations en cours. Car si l'abandon de nouveaux territoires paraît inenvisageable aux yeux de Kiev, il s'agit là d'une exigence a minima de Moscou.

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    Vladimir Poutine «peut chercher à sauver ce qui peut l'être en partant du principe que ses troupes vont prendre le Donbass et établir une ligne de défense empêchant l'Ukraine de le reprendre», suggère Joseph Henrotin. Une victoire tactique comme réponse à la démobilisation des soldats russes et comme argument de poids dans les négociations, donc.

    Le spectre des armes chimiques

    Abandonner l'Ouest préfigure-t-il aussi une attaque chimique, sans risque dès lors pour les troupes russes ? Le scénario, malgré les dénégations de Moscou, est anticipé depuis plusieurs semaines par les états-majors ukrainien et occidentaux. Face à la Russie qui joue l'ambiguïté sur cette question, Joe Biden a promis une «réponse» de l'Otan. «La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a-t-il ajouté.

    Joseph Henrotin souligne l'ambiguïté de Vladimir Poutine quant à une potentielle escalade nucléaire ou biologique. «La question est : la Russie ne joue-t-elle pas aussi sur les Occidentaux en leur faisant comprendre qu'il y a une possible négociation, mais que l'Ukraine doit accepter de lâcher quelque chose ? Sinon, la Russie se réserve le droit à une escalade et poursuivra son offensive». Amener ainsi les Occidentaux à faire pression sur les Ukrainiens pour que ceux-ci renoncent sur certains points des négociations serait déjà une victoire pour Vladimir Poutine.

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    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

    Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

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    Le Monde

    Dans l’Ain, la « génération climat » à la conquête de la France périurbaine

    Jean-Laurent Cassely (envoyé spécial dans l'Ain)

    Publié le 21 mars 2022 à 10h53 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h02

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    ReportageOriginaire du département, Lumir Lapray, 29 ans, candidate aux législatives, tente d’incarner une vision de l’écologie en phase avec les modes de vie des zones rurales et périurbaines, et de faire concilier deux cultures a priori éloignées.

    « T’es végétarien ? Parce que, dans l’Ain, ce ne sera pas évident pour trouver un resto. » Nous ne le sommes pas, mais si Lumir Lapray s’en enquiert, c’est que ce régime alimentaire est fréquent dans son entourage, celui des jeunes militants du mouvement climat. Rendez-vous est pris dans un restaurant asiatique de Meximieux, petite ville au centre propret avec ses agences immobilières, ses opticiens, ses cafés et sa boulangerie. Lumir Lapray nous demande de passer directement commande de trois bo buns (avec du bœuf) et s’excuse de son retard lorsqu’elle arrive avec son compagnon, Arthur Joliveau, 35 ans.

    On comprendra bientôt que cette cadence sans temps mort est la norme pour la jeune femme de 29 ans, qui court en permanence d’un point à un autre du département depuis qu’elle s’est lancée dans un projet particulièrement audacieux : être élue députée sous une étiquette de gauche citoyenne et écologiste aux élections législatives de juin dans la deuxième circonscription de l’Ain, « un territoire à 96,5 % périurbain » dans l’orbite de Lyon, détaille Lumir Lapray, qui connaît son Insee sur le bout des doigts.

    Jérôme Fourquet : « Une civilisation périurbaine a émergé, avec ses lotissements, ses ronds-points, ses zones commerciales et ses entrepôts Amazon »

    La circonscription s’étend en diagonale le long de l’autoroute A42 qui relie Lyon à Genève, depuis les portes de la lointaine banlieue lyonnaise jusqu’à la plaine de l’Ain et les contreforts du Haut-Bugey. Composite, le territoire se présente à l’automobiliste comme une succession de vastes champs céréaliers constellés ici et là de lotissements de maisons dont les toits à quatre pentes dépassent de murs ou de haies végétales. C’est également un carrefour logistique grâce à sa localisation stratégique, ce qui explique qu’on y croise entrepôts et camions autant que cyclistes et chasseurs.

    Dans ce département aux racines rurales mais dont l’économie est tournée vers l’industrie – au point d’être le deuxième de France pour la part qu’elle occupe dans l’emploi total –, Marine Le Pen est arrivée largement en tête en 2017, avec 25 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle. Les électeurs de la circonscription, plusieurs fois redécoupée, ont voté avec une constance impressionnante pour toutes les nuances de la droite républicaine depuis le début des années 1980 : UDF, RPR, UMP puis LR, reconduisant le sortant Charles de la Verpillière, qui ne se représente pas, à trois reprises depuis 2007.

    Barbecues, bagnole et animaux

    Une écolo dans la France des pavillons et des barbecues, de la bagnole et des animaux de compagnie ? Pour beaucoup, à commencer par son propre camp, associer ce type d’espace à cette culture politique est une contradiction dans les termes, admet la jeune femme dont le projet existentiel consiste à « raccrocher le périurbain au progressisme ». « Le mouvement climat a capté qu’il fallait qu’il embarque les banlieues », analyse-t-elle en citant l’exemple du mouvement Alternatiba qui, après un premier QG dans le Xe arrondissement de Paris, la Base, a ouvert une maison de l’écologie populaire à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. « En comparaison, le périurbain et le rural restent encore sous les radars du mouvement, à cause de cette image beauf et conservatrice qu’il renvoie malheureusement. La plupart des gens de mon réseau sont incapables de placer l’Ain sur une carte. » Et chez EELV, dont la jeune primo-candidate espère obtenir l’investiture, on ne se bouscule pas pour le job.

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    Le Monde

    Management, marketing, finance… Comment les masters sélectionnent à l’université

    Entre mars et avril, la campagne de sélection pour intégrer un master à la rentrée 2022 bat son plein. Dans les masters qui touchent à la gestion des entreprises, les notes restent le critère le plus important. Mais le savoir-être, l’expérience et le parcours peuvent faire la différence.

    De plus en plus de candidats et des dossiers de mieux en mieux ficelés : voilà le constat que font de nombreux directeurs de master en gestion d’entreprise, notamment au sein des IAE, les écoles de management internes aux universités. De quoi, forcément, accroître un peu plus la concurrence. « Depuis cinq ou six ans, la compétition est plus forte. Les étudiants se préparent mieux et obtiennent de meilleurs scores aux tests demandés en management et en anglais », constate Antonin Ricard, directeur de l’IAE d’Aix-Marseille, qui a vu le nombre de candidats en master passer de 4 500 en 2019 à 5 300 en 2021. « A partir du moment où le nombre de candidats augmente, on peut se permettre d’être plus exigeant sur l’ensemble des critères de sélection », relève ainsi Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux.

    Comment les candidats peuvent-ils se démarquer ? En cette période de constitution des dossiers pour la rentrée 2022, nous avons interrogé des responsables de master relatifs à la gestion des entreprises (finance, management, marketing, audit, ressources humaines, logistique, gestion d’actifs, achats, RSE…). Si les notes constituent le principal critère d’évaluation, la personnalité, le parcours ou le projet professionnel sont autant d’éléments qui comptent.

    1- Les notes et les scores aux tests, toujours aussi importants

    De nombreux responsables pédagogiques le reconnaissent, « avoir d’excellentes notes » reste suffisant pour intégrer les masters proposés par les IAE en management, ressources humaines, marketing, contrôle de gestion ou encore finance d’entreprise. « Même si c’est compliqué à admettre, les notes restent un prédicateur de réussite professionnelle », estime Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux, où le taux de sélection dans les masters est inférieur à 10 %. Avoir de bonnes notes témoigne, selon lui, « d’un minimum de voilure intellectuelle et d’une capacité à respecter les règles du jeu ».

    Candidater, par exemple, à un master en marketing « avec des résultats très faibles dans cette matière en licence, c’est rédhibitoire », relève Christian Varinard, directeur de l’IAE de Lyon, où le taux de sélection se situe entre 25 % et 30 %. A Rennes, Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, directrice de l’IGR-IAE depuis 2018, ne recrute presque aucun étudiant ayant obtenu moins de 14 de moyenne générale en licence 3. « Mais on peut retenir un candidat avec 13 s’il a une expérience qui nous semble vraiment intéressante », dit-elle.

    Quand les entreprises regardent au-delà des diplômes pour recruter

    Dans certains masters, les équipes pédagogiques remontent jusqu’aux notes du bac. Pour Elisabeth Bertin, responsable du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, « les notes obtenues en français sont un indicateur assez fiable de la qualité de l’expression et de l’aptitude à la compréhension ». Même si la note remonte à plusieurs années. A l’université de Lille, Jean-Christophe Statnik, directeur de la mention finances, a, lui aussi, pris l’habitude de remonter jusqu’au bac mais pas pour les mêmes raisons.

    Il a constaté chez les candidats de meilleurs résultats universitaires depuis le début de la crise sanitaire. Une évolution, selon lui, due « aux modalités de contrôle » des connaissances, et non à une évolution du niveau : « Les examens effectués à distance faussent notre sélection, c’est pourquoi on remonte jusqu’au bac. » Les résultats obtenus aux différents tests d’aptitude en management du type Score IAE Message et TAGE MAGE ainsi que les tests de langue (TOEFL et TOEIC) font aussi la différence.

    2- L’oral, un moyen de gagner des points

    Les équipes pédagogiques interrogées sont unanimes : l’oral est non seulement une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs profils mais il permet aussi aux candidats qui n’ont pas d’excellents résultats académiques – les « dossiers tangents » – de faire la différence. « Un élément indispensable pour tester la motivation », qui permet notamment d’analyser le savoir-être et la capacité d’interaction, « des qualités très importantes dans notre domaine », rappelle Valérie Mathieu, directrice du master marketing et management des services à l’IAE d’Aix-Marseille. « Je suis sensible à la capacité d’écoute, à la propension à arrêter soi-même son discours et à l’aptitude à instaurer un dialogue », détaille l’universitaire, sensible à « l’empathie relationnelle ».

    « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach

    A l’oral, on note aussi « la capacité de la personne à présenter son parcours et son projet professionnel : voilà mes compétences, voilà ce que j’ai fait et voilà pourquoi je suis là », énumère Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes, qui note une différence entre les candidats issus d’un IUT et ceux passés par un parcours universitaire. Les premiers « sont mieux préparés, ont déjà été mis en situation », alors que les seconds sont « moins organisés, plus stressés ». « On le sait, donc on pondère », dit-elle. « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach de l’IAE de Bordeaux.

    Le plus souvent, il s’agit d’un entretien individuel, qui se tient à distance depuis le début de la crise sanitaire, mais certains masters organisaient également, jusqu’au début de l’épidémie, un entretien collectif avec une dizaine de candidats. « Nous les faisions s’exprimer sur différents sujets liés à l’actualité qui concernent la culture managériale avec des questions plus techniques », décrit la responsable pédagogique du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux. Un métier dans lequel, dit-elle, il est important de « savoir convaincre sans s’imposer et tout en restant humble ». Elle se souvient ainsi d’un candidat « qui avait pris le lead, animé l’entretien, en posant des questions à ses camarades avec beaucoup d’humilité, c’était très intéressant ».

    Un master pour accélérer la transition écologique de la mode

    3- Défendre un projet professionnel réaliste

    La compétition étant de plus en forte, les équipes pédagogiques veillent à recruter des étudiants dont le projet professionnel est en « adéquation » avec le contenu de la formation. Pour le vérifier, ils épluchent les lettres de motivation et abordent la question en entretien. « Si l’étudiant me dit : “je veux être directeur RH ou travailler dans le marketing”, ça me gêne beaucoup. Il arrive d’ailleurs que la lettre de motivation ne soit pas très claire sur ce point », remarque Elisabeth Bertin, responsable pédagogique d’un master contrôle de gestion et audit interne à Bordeaux.

    Le jury tente d’ailleurs de vérifier, à l’oral, si l’étudiant s’est renseigné sur le contenu des cours, s’il a pu s’entretenir avec des étudiants du programme, s’il en a discuté avec un maître de stage. De quoi, encore une fois, mesurer sa « réelle motivation, au-delà du prestige de la formation ». Ainsi, à l’IAE de Rennes, on fuit ceux qui « ont vu de la lumière et sont entrés ». « Même s’ils sont encore dans un cheminement, on demande au candidat qu’il se soit renseigné sur le contenu des cours. »

    4- La singularité du parcours et l’expérience, un vrai « plus »

    Si les notes sont moyennes, le CV peut faire la différence, que ce soit pour les stages ou pour les autres expériences professionnelles. « C’est important que les candidats aient une expérience d’entreprise mais qu’ils aient aussi une réflexion sur leur expérience », pointe Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes. A l’IAE d’Aix-Marseille, la direction veille à diversifier son recrutement : 30 % de ses étudiants sont issus d’autres parcours que la très classique licence écogestion. « Beaucoup viennent de lettres, de droit, de prépas scientifiques », énumère Antonin Ricard, son directeur. De quoi diversifier les groupes de travail.

    Dans certains masters, les membres du jury sont aussi sensibles à la capacité des candidats à « assumer » un parcours non linéaire, preuve d’une « grande maturité ». « Le parcours constitue l’épaisseur d’une personne, c’est plus par les détours que par les lignes droites que l’on se construit et que l’on apprend sur soi », relève Valérie Mathieu, de l’IAE d’Aix-Marseille. Elle se souvient d’un candidat qui avait échoué en médecine : « Il nous avait dit combien il avait eu du mal à accepter cet échec et à s’en remettre mais que, aujourd’hui, il savait pourquoi il était là. » Une exception, car « bien souvent, remarque-t-elle, l’étudiant n’a pas conscience de la richesse de son parcours ». « Je me bats pour qu’ils indiquent sur leur CV leur job d’étudiant, car ils n’arrivent pas à valoriser cette expérience… Alors que, quand on en discute avec les recruteurs, c’est parfois la ligne qui fait la différence. »

    Deux masters plutôt qu’un : chez les jeunes diplômés, l’art de cultiver la distinction

    Autre point fort, un engagement dans l’associatif, l’humanitaire ou une passion qui reflète, bien souvent, de traits de personnalités. « Un sportif de haut niveau, remarque Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, c’est un candidat qui n’a pas peur de l’effort, qui donne le meilleur de lui-même et qui est endurant sur la distance. Un candidat investi dans l’associatif montre la capacité à donner de soi, à agir en collectif. » « Avoir un engagement n’est pas une condition nécessaire, mais c’est un sérieux avantage sur un CV », estime Antonin Ricard. Surtout depuis que son IAE a fait évoluer le contenu de sa formation en y intégrant, il y a quelques années, une expérience entrepreneuriale et, plus récemment, un engagement citoyen.

    Feriel Alouti

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    Le Figaro

    «Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

    Keren LentschnerIvan Letessier

    ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

    Sous le feu des critiques depuis la parution du livre Les Fossoyeurs il y a deux mois, Orpea est bien décidé à se défendre. C'est désormais en justice que le groupe d'Ehpad va faire valoir ses droits, puisque l'État a saisi le procureur de la république après avoir reçu, dans la nuit de vendredi à samedi, un rapport commandé à l'Igas et à l'IGF sur le fonctionnement du groupe.

    Dans un entretien au Figaro, Philippe Charrier, PDG d'Orpea, reconnaît certains dysfonctionnements et présente ses excuses aux résidents et à leurs familles. Mais il estime qu'Orpea n'a pas enfreint la loi et réfute plusieurs accusations du rapport.

    Le FIGARO. – Sur la base du rapport de l'Igas et de l'IGF qu'il a reçu dans la nuit de vendredi à samedi, le gouvernement annonce que l'État porte plainte contre Orpea. Craignez-vous une condamnation ?

    Philippe CHARRIER. – Nous prenons acte de la décision de la ministre de transmettre le rapport au procureur de la République. Cela nous permettra de nous exprimer le moment venu, de faire valoir nos droits, de collaborer avec la justice. Nous regrettons que le rapport définitif ne soit ni rendu public, ni mis à disposition des parties prenantes. Il permet de conclure en effet qu'il n'y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance.

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    Êtes-vous prêt à rembourser la partie des dotations publiques «détournées de leur fin», c'est-à-dire celle qu'Orpea n'aurait pas dépensée pour les soins apportés à ses résidents ? La ministre Brigitte Bourguignon évoque plusieurs millions d'euros.

    Nous n'avons à ce stade pas reçu de demande en ce sens. Cela s'explique par la grande technicité du sujet et le stade préliminaire des analyses. Je constate à cet égard que l'ordre de grandeur des montants évoqués par la ministre dans son interview diffère sensiblement de ceux mentionnés ici et là qui sont profondément disproportionnés.

    Le rapport IGAS-IGF semble dépeindre Orpea comme un groupe privilégiant la performance financière sur le bien-être des résidents.

    Les valeurs et les principes du groupe Orpea ont toujours été centrés sur le bien-être de nos résidents. À cet égard, les allégations les plus choquantes du livre de Victor Castanet sont battues en brèche : le rationnement des protections urinaires n'est pas avéré. Le rapport dit clairement que notre prévention des escarres n'est pas un sujet : seuls 3,4% des résidents portent des pansements à escarres, c'est un taux modéré. Il note que 82% de nos Ehpad ont un médecin coordonnateur, alors que la moyenne nationale est de 67%. Les dysfonctionnements relevés par les inspecteurs relèvent le plus souvent d'une pénurie de professionnels du soin et de l'accompagnement touchant l'ensemble du secteur. Cela étant dit, nous avons pris toute la mesure de l'émotion légitime suscitée par ces dysfonctionnements. Au nom d'Orpea, je présente mes excuses les plus sincères aux résidents et aux familles qui en ont subi les conséquences. Nous devons et nous allons nous améliorer.

    Brigitte Bourguignon accuse tout de même Orpea d'avoir parfois sous-alimenté ses patients. Que lui répondez-vous ?

    La politique nutritionnelle mise en place par Orpea répond en tout point aux besoins protéino-énergétiques des résidents et respecte les normes de l'ANSES et de la HAS. L'essentiel, en matière de nutrition, est que nos aînés aient envie de manger. Pour cela, il faut prendre le temps de leur donner à manger. Que cela soit bien présenté, que les textures soient adaptées, que le goût, les couleurs et les odeurs les mettent en appétit. Qu'on fragmente les apports, qu'on leur propose de dîner plus tardivement, qu'on observe ce qu'ils aiment. En somme, que nos aînés prennent du plaisir à manger comme nous tous.

    Les conclusions et le ton du rapport sont pourtant très sévères, d'autant qu'il ne semble pas avoir tenu compte de vos remarques à la suite du pré-rapport…

    Le rapport définitif retranscrit l'ensemble de nos remarques. Beaucoup des formulations initiales ont été atténuées, et certaines assertions ont été supprimées. Les inspecteurs de l'Igas et de l'IGF voudraient qu'Orpea incarne la perfection, mais ils font peu référence aux pratiques du secteur, soulignées par la Cour des comptes dans son rapport de février 2022. Enfin, il n'est pas suffisamment tenu compte du contexte du Covid qui a marqué la fin de la période 2017-2020. Je vous rappelle qu'Orpea a été la première société à fournir massivement des protections, y compris des masques, à l'ensemble de nos résidents et soignants, grâce à notre présence en Chine.

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    Le rapport estime qu'Orpea a indûment perçu 18 millions d'euros entre 2017 et 2020 via des remises de fin d'année sur des dépenses de matériel médical et de protections urinaires, financées par des dotations publiques. Il confirme ainsi l'une des principales accusations des Fossoyeurs .

    Le rapport définitif mentionne un montant compris entre 13 et 18 millions d'euros. Il s'agit, en fait, de contrats de prestations de service, qui ont remplacé les remises de fin d'année pratiquées dans le passé. L'auteur du livre souligne que nous ne sommes pas les seuls à pratiquer ainsi. Il s'agit d'une pratique du marché. La mission IGF-IGAS considère que nos prestations de service sont imprécisément décrites dans les contrats. Cette appréciation est à notre sens discutable.

    Le rapport vous reproche de ne pas avoir dépensé la totalité des dotations publiques. Comment justifiez-vous ces profits réalisés sur l'argent public ?

    Le rapport relève 20 millions d'euros d'excédent en quatre ans, soit environ 1,5% des dotations publiques perçues sur la période. Il faut souligner que ces excédents n'ont eu aucun effet sur les profits du groupe. Ils ont fait l'objet de la constatation d'une charge visant à neutraliser l'impact favorable sur les comptes du groupe. De plus, il n'y a pas de système Orpea visant à optimiser l'utilisation de ces dotations. Ces excédents résultent de l'entrée en vigueur en 2017 de la loi d'adaptation de la société au vieillissement. Jusque-là, les Ehpad privés étaient sous-dotés par rapport à ceux du public. Il y a eu une période de transition, au cours de laquelle une convergence tarifaire a été appliquée. Les établissements privés ont reçu une allocation complémentaire qui est devenue plus importante au moment où la crise sanitaire est arrivée. Cela a entraîné une baisse du nombre de résidents et du nombre d'aides-soignants disponibles, réduisant mécaniquement les dépenses sur la période.

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    Le rapport relève qu'Orpea a rémunéré des auxiliaires de vie avec des fonds publics dévolus aux aides-soignantes, contrairement à ce que prévoit la loi…

    Face à la situation de pénurie d'aides-soignants et pour continuer à accompagner au mieux les résidents, les établissements n'ont pas d'autre choix que de faire appel à des auxiliaires de vie faisant fonction d'aide-soignant. C'est une pratique généralisée du secteur. Nous avons donc imputé sur les dotations publiques de soin ces charges salariales correspondantes aux besoins de prise en charge des résidents. Le coût de ces imputations a toujours été déclaré aux ARS en charge du contrôle des établissements concernés.

    Le rapport pointe un faible taux d'encadrement et un manque de formation. Faites-vous des économies sur le personnel ?

    Nous contestons les chiffres de l'IGAS et de l'IGF. Chez Orpea, il y a 7 salariés pour 10 résidents, un taux en augmentation continue. Et ce chiffre ne suffit pas à évaluer la qualité de la prise en charge : il varie selon les établissements en fonction du niveau de dépendance des résidents, du caractère fonctionnel des bâtiments… Lorsqu'un bâtiment est mal organisé, il faut plus de personnel. Nous avons massivement investi dans l'immobilier afin de nous doter de résidences apportant à nos aînés des chambres individuelles, des salles de bains fonctionnelles ainsi que des lieux de soin et de vie de qualité. Cela explique l'endettement élevé d'Orpea. S'agissant de la formation, au-delà du plan traditionnel, nous avons renforcé nos dispositifs par de nombreuses mini-formations pour répondre au plus vite et au mieux aux besoins des résidents.

    Vos réponses face aux cas de maltraitance constatés dans vos Ehpad sont jugées insuffisantes. Avez-vous fait preuve de négligence ?

    Nous déclarons aux ARS et bien entendu aux familles concernées tous les incidents. Il nous faut en revanche jusqu'à 14 jours en moyenne pour remonter les déclarations aux autorités, parce que notre système est très centralisé. Nous allons faire évoluer notre procédure de déclaration des événements indésirables et sensibiliser davantage les équipes sur le sujet pour raccourcir le délai de ces déclarations.

    Votre manque de réaction à la sortie des Fossoyeurs a choqué. Orpea n'a-t-il pas tardé à faire son autocritique ?

    Je comprends le reproche et l'émotion suscitée. Nous aurions dû faire notre mea culpa plus tôt. Mais nous avons été pris de court par la publication des bonnes feuilles sur le site du Monde, dans la soirée du 23 janvier. Nous nous sommes retrouvés confrontés à un livre dont on ignorait tout, avec un directeur général qui a dû être hospitalisé et ne pouvait pas diriger. Dans ce contexte, le conseil d'administration a fait son devoir et m'a donné mission, en tant que président, de faire toute la lumière sur les allégations du livre. Nous avons immédiatement mandaté deux cabinets extérieurs réputés pour réaliser un audit de l'entreprise. Ils travaillent en toute indépendance. Le conseil a ensuite démis Yves Le Masne de ses fonctions et j'ai assumé mes responsabilités en reprenant la direction générale. Je l'ai fait pour les résidents, leurs familles et pour les 70.000 collaborateurs d'Orpea.

    Redoutez-vous des pertes d'agrément pour certains Ehpad ?

    Nos Ehpad ont fait l'objet de 150 inspections ces dernières semaines. J'ai demandé que les prescriptions et recommandations faites à l'issue des visites soient traitées immédiatement. Nous n'avons pas fait l'objet de perte d'agrément pour nos établissements. Bien entendu, nous coopérerons pleinement avec la justice, comme nous l'avons fait jusque-là avec les enquêteurs de l'IGAS et de l'IGF. J'y ai veillé personnellement. Je continuerai à assumer mes responsabilités. Nous sommes face à un enjeu de société. La France compte 2 millions de personnes de plus de 85 ans. Dans 30 ans, elles seront 2,5 fois plus. Notre souhait est de tenir toute notre place dans les évolutions réglementaires et législatives à venir en tant qu'acteur majeur de ce secteur. Nous voulons faire partie de la solution.

    Craignez-vous pour la pérennité du groupe Orpea ?

    Je pourrais évoquer des enjeux économiques extrêmement sérieux, pour une entreprise française en fort développement qui emploie 70.000 personnes dans le monde. Mais je préfère parler de la souffrance des collaborateurs d'Orpea. Depuis des semaines, ils subissent une constante stigmatisation et un opprobre quotidien alors même qu'ils doivent prendre le plus grand soin de nos résidents. C'est à leurs côtés que je veux assumer toutes mes responsabilités de dirigeant d'entreprise pour assurer la pérennité de notre groupe Orpea.

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    Le Monde

    Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps

    Coach de manageurs, coach de vie, facilitateur… Ces métiers attirent toujours plus de cadres en quête de sens qui entendent transformer leur expérience en expertise. Et qui espèrent, en devenant indépendants, gagner en qualité de vie.

    Sur le tableau, des schémas représentent des montagnes à gravir ou des personnages reliés par des flèches. Ce matin-là, un groupe de huit inscrits au diplôme « Pratiques du coaching » de l’université Paris-VIII revient sur les séances menées par chacun dans le cadre de la formation. Devant les autres participants, Anne Thouin, 47 ans, évoque ses doutes. « Parfois, je me demande si je ne vais pas au-delà de mon rôle de coach avec mes clients, si je ne déborde pas sur le cadre de la thérapie », raconte cette ancienne enseignante, qui a décroché de l’éducation nationale pour se lancer dans le coaching. Nabil Tak Tak, le coordinateur pédagogique de la formation, précise à voix basse : « Ils sont bien aiguillés sur ce point : nous ne sommes pas des psychologues. »

    Dans cinq groupes similaires, de futurs reconvertis travaillent ainsi la posture du coach. Ils apprennent à poser le cadre d’une séance et à guider le client vers son objectif en utilisant notamment la psychologie positive. Ce diplôme, organisé sur trois jours par mois pendant un an, est proposé en formation continue pour des profils de niveau bac + 3 au minimum – dans les faits, le plus souvent des cadres qui voient dans le coaching une manière de réinventer leur vie professionnelle. Une reconversion dans l’air du temps : le nombre de coachs a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon une étude internationale d’une des principales associations professionnelles, l’International Coach Federation. En France, 1 600 coachs sont accrédités aujourd’hui par cette structure, deux fois plus qu’il y a sept ans. Et le Syndicat interprofessionnel des métiers de l’accompagnement, du coaching et de la supervision (Simacs) compte 5 000 adhérents.

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    Avec des parcours facturés de quelques centaines d’euros à 20 000 euros l’année (5 000 euros à Paris-VIII), nombre de centres de formation se sont positionnés sur ce créneau florissant. Les responsables du diplôme « Pratiques du coaching » de Paris-VIII ont, eux, décidé de réduire leurs capacités d’accueil : les deux promotions sont passées de 50 à 35 étudiants chacune. « On ne veut pas sursaturer un marché qui l’est déjà. Aujourd’hui, tout le monde veut devenir coach », explique Nabil Tak Tak. L’attrait pour cette profession, il l’associe à une « quête de sens, nourrie par des actualités anxiogènes », et à l’urgence de se « rendre utile », par exemple face au constat de dysfonctionnements dans le monde de l’entreprise, dont proviennent souvent ces aspirants coachs.

    Confiance en soi, parentalité, orientation…

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    Le Monde

    En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais

    Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.

    Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.

    D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.

    Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.

    Des cadeaux contre l’utilisation du CPF

    Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.

    Le CPF, terrain de chasse des escrocs

    D’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.

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    Le Monde

    Le compagnonnage, un dispositif inédit pour former des apprentis scénaristes

    La Cité européenne des scénaristes propose de partager le quotidien d’auteurs confirmés. Une immersion destinée à désacraliser ce métier et à faciliter l’insertion de nouveaux talents.

    Anissa Omri, 30 ans, a décroché le Graal : l’écriture d’une série pour Netflix. Un emploi, un vrai, qui lui permet de payer son loyer. Une opportunité incroyable pour celle qui, il y a un an à peine, faisait ses débuts dans un milieu qui la faisait rêver, mais où elle ne connaissait personne. Après un master en droit du travail, elle a été employée dans le secteur des ressources humaines, avant d’intégrer, quelques années plus tard, l’école de cinéma Kourtrajmé, avec une formation de trois mois sur le scénario. « Quand je suis sortie, en janvier 2021, j’avais des bonnes bases mais aucune idée de comment j’allais pouvoir vivre de mon travail », explique Anissa Omri, qui fait également du stand-up à Paris.

    Son école de cinéma lui suggère d’envoyer un dossier de candidature à la Cité européenne des scénaristes, association fondée en 2018 pour promouvoir la profession et participer à son ouverture à de jeunes talents, qui a inauguré en 2021 son centre de compagnonnage. Anissa tente sa chance et intègre la première promotion en juin dernier. Les dix admis, âgés de 21 à 38 ans, ont été choisis parmi une soixantaine de candidats. Ils sont tous passés au préalable par des formations en écriture audiovisuelle et cinématographique. Pendant sept mois, ils ont bénéficié d’une bourse (entre 300 et 500 euros net par mois), de cours sur le marché du travail appliqué aux scénaristes (A qui pitcher ses idées ? Qu’est-ce que les droits d’auteur ?) et d’une alliance particulière avec un ou une scénariste senior. Ces derniers, rémunérés, ont ouvert leurs projets en cours à leurs futurs confrères et consœurs. Une plongée en accéléré dans la vraie vie.

    « Pour un apprenant, côtoyer un professionnel confirmé permet de démythifier l’acte de création, explique Pauline Rocafull, coprésidente de la Cité des scénaristes aux côtés de Thomas Bidegain, connu pour ses collaborations avec le réalisateur Jacques Audiard. Assister à son quotidien, y compris dans les moments plus difficiles comme une énième demande de réécriture ou le refus d’une version, permet de sortir des idées reçues. »

    « Prendre confiance »

    Parmi les élèves de la première promo d’apprentis scénaristes, Erwan Nosal, 24 ans, a partagé quelques tranches de vie avec Blandine Jet, scénariste de cinéma, et Antoine Rodelet, à la tête du studio Hari, spécialisé dans l’animation. Ses deux bonnes fées ont beaucoup rassuré le jeune homme, passé sur les bancs de Kourtrajmé après quelques mois de fac de cinéma. Lui qui a écrit son premier scénario à l’âge de 13 ans s’est nourri de ces échanges. « J’ai beaucoup appris en travaillant avec des gens que j’admirais, analyse-t-il. Quand j’ai réalisé qu’eux aussi avaient parfois dû s’accrocher et persévérer, ça m’a aidé à prendre confiance. »

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    L'Humanité

    Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

    Actu

    Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

    Julia HamlaouiNaïm Sakhi

    Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

    Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

    « Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

    Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
    Le Monde

    Orientation : les méandres de la transition entre le lycée et l’enseignement supérieur

    Une partie de l’échec en première année à l’université est due au manque de préparation des lycéens au passage dans l’enseignement supérieur, en l’absence de politique coordonnée à l’échelle nationale.

    Le compte à rebours est lancé, pour les lycéens en classe de terminale : d’ici au 29 mars, chacun doit s’être porté candidat aux formations d’enseignement supérieur auxquelles il aspire. Passé le délai pour compléter son dossier et confirmer ses choix, la balle sera dans le camp des commissions d’examens des vœux. Composées d’universitaires, elles établiront à partir du 2 juin, des listes d’admission en fonction de critères communiqués à l’avance et censés garantir à l’élève un choix éclairé.

    Ce schéma idéal de transition entre le lycée et l’enseignement supérieur est incarné depuis 2018 par Parcoursup, la plate-forme nationale d’affectation dans l’enseignement supérieur. Au vu des premières années d’exercice, le passage d’un univers à l’autre n’a rien d’une évidence. A l’exception de quelques réussites locales, le « continuum bac – 3/bac + 3 » relève davantage de l’affichage politique que de la réalité.

    Tout particulièrement, les néobacheliers affectés à l’université plongent dans un bain inconnu et froid qui les décourage parfois au bout de deux mois, ou les conduit à l’échec après un an, dans la majorité des cas. « Conscients qu’une partie de leur destin se joue dans les choix et les microdécisions de plus en plus nombreuses qu’ils sont appelés à faire tout au long de leur parcours, les élèves et les étudiants sont aujourd’hui demandeurs d’un accompagnement adapté à leurs besoins qui peine manifestement à se mettre en place », déplore l’inspection générale de l’éducation dans son rapport annuel 2020 consacré à l’orientation de la 4e au master.

    Laurent Gamet a fait les comptes : sur 1 400 étudiants en première année de licence en droit à l’université Paris-Est-Créteil, seuls 13 % passent la barre de la session d’examens du premier semestre. « Comment tolérer plus de 80 % d’échec si on veut conserver une conception de l’université qui permet une ascension sociale ? », interroge le doyen de droit qui vient de lancer une réflexion avec des étudiants et des enseignants pour établir un diagnostic et formuler des propositions d’actions pour la rentrée 2022.

    « Génération du “on verra” »

    L’étudiant à la fac sait rarement pourquoi il est là, selon Mathis, en troisième année de droit et par ailleurs sportif de haut niveau, qui s’est accroché à ses études grâce à une discipline très stricte. « Il y a d’abord un manque de motivation face à la masse de travail, un manque de confiance dans le corps enseignant car nous avons l’impression de ne pas être accompagnés », souligne-t-il. Puis viennent « la paresse et le manque de conviction ». « On fait partie de la génération du “on verra” et du “au pire”, explique-t-il. “Au pire, je trouverai une formation sur Internet pour faire de la cryptomonnaie”, “au pire, j’aurai un petit boulot au café du coin”, “au pire, je resterai chez mes parents et ça ne sera pas une honte…” »

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    L'Humanité

    Éditorial. L’énergie mérite mieux

    Éditorial

    Laurent Mouloud

    Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

    Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

    L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

    Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : des employés des magasins Leroy-Merlin pris à partie par les clients

    Les salariés de l’enseigne en France commencent à faire l’objet de menaces et d’insultes, alors que le groupe a décidé de poursuivre ses activités en Russie.

    Après un mois de guerre en Ukraine, la colère qui s’exprime contre les entreprises françaises ayant choisi de rester en Russie ne se cantonne plus aux réseaux sociaux. Elle vise désormais les magasins, où les employés de Leroy-Merlin en France sont pris à partie par les clients. « Ça a commencé après le bombardement du magasin en Ukraine [le 20 mars], précise Bernard Vigourous, délégué syndical central FO de l’enseigne. Les témoignages des salariés ont commencé à affluer. »

    Certains sont traités d’« assassins » ou de « nazis ». D’autres entendent les clients leur dire « Je souhaite que vos enfants meurent sous les bombes » ou les menacer d’un « On va mettre le feu à ce magasin ». « Un client m’a sorti : “Vous n’avez pas honte d’être tranquillement assise à votre caisse pendant que vos collègues meurent. Vous devriez vous mettre en grève” », raconte une employée sur le réseau social Facebook.

    Les Mulliez en Russie, une « success story » en eaux troubles

    Ces agressions verbales se produisent un peu partout en France. « Besançon, Nice, Bordeaux… En revenant à Toulouse, dans mon magasin, j’en parle à mon collègue, qui me dit que, la veille, il s’était fait traiter deux fois de “collabo de Poutine” », narre M. Vigourous, avant de s’interroger : « C’est quand même étrange qu’un client insulte le personnel, tout en venant dépenser son argent dans le magasin pour faire son bricolage chez lui. »

    « Il faut que la direction assume ses positions »

    Le syndicaliste a évoqué tous ces témoignages de salariés dans un courriel adressé, mardi 22 mars, à la direction, laquelle lui a assuré « prendre le sujet très au sérieux ». En attendant, les employés des trois enseignes de la famille Mulliez (Decathlon, Auchan et Leroy-Merlin) implantées, pour certaines, depuis près d’une vingtaine d’années doivent assumer, malgré eux, la décision de leur entreprise. Tout en étant estampillés « sponsors de la machine de guerre russe » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « La décision de partir ou de rester n’est pas du ressort des salariés. Il faut que la direction argumente et assume ses positions plutôt que de rester dans le flou », estime Bernard Vigourous.

    Philippe Zimmermann, directeur général d’Adeo, la maison mère de Leroy-Merlin, est sorti de son silence dans La Voix du Nord, mercredi 23 mars, se disant « heurté d’être considéré comme un sponsor de la guerre ». Il estime que « fermer serait un abandon, considéré comme une faillite préméditée, donnant lieu à des expropriations. Ce serait faire un cadeau de l’entreprise et de ses actifs au régime russe, et renforcer la guerre ».

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    Le Figaro

    Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : un allègement trop rapide?

    Camille Lestienne

    Alors que le rebond de l'épidémie se confirme, l'OMS juge que la levée des restrictions a été trop brutale en France et en Europe.

    Bonjour,

    Beaucoup le pensent, l'OMS le dit. Alors que les contaminations repartent à la hausse en France et en Europe, la levée des restrictions aurait été trop rapide. Et pourtant, ne vaut-il pas mieux apprendre à vivre avec le virus tout en continuant à le contrer par la vaccination et les traitements? La Chine choisit, elle, de continuer sa stratégie zéro Covid alors qu’Hongkong commence à alléger (un peu) les contraintes.

    Et sinon, quoi de neuf sur le Sars-CoV-2? Bonne nouvelle, la transmission du virus de la mère à l'enfant né ou à naître est très limitée selon une étude. On apprend aussi que les hommes ont payé en 2021 un plus lourd tribut à la maladie. Enfin, retrouvez le portrait de l'épidémiologiste Martin Blachier, activiste télévisuel et «rassuriste» controversé.

    Bonne lecture,

    Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

    1. Une levée des restrictions trop brutale?

    Trop rapide. Serions-nous allés trop vite dans la levée des restrictions? C'est ce qu'a déploré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) face à la nouvelle envolée des contaminations. «Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne», a souligné Hans Kluge, le directeur de l'OMS en Europe. «Ces pays ont levé les restrictions brutalement de “trop” à “pas assez”». D'autant plus que le «sous-variant» d'Omicron, le BA.2, est une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude. Mais si «la pandémie de Covid-19 semble jouer le jeu de l'éternel recommencement, repoussant sans cesse une fin maintes fois annoncée», l'heure n'est plus à l'inquiétude, analyse Vincent Bordenave du service Sciences du Figaro. Grâce à la vaccination, la stratégie de «vivre avec le virus» apparaît possible. Et cela malgré le rebond actuel qui devrait être absorbé assez facilement par notre système de soins. «Si cela se confirmait, nous nous dirigerions ainsi vers une sorte de normalisation du virus, avec des vagues successives de moins en moins importantes», ajoute le journaliste.

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    Les chiffres à retenir en France

    • 1564 malades en soins critiques (-40 depuis la veille)
    • 20.653 patients hospitalisés (-89 depuis la veille)
    • 145.560 nouveaux cas détectés (contre 108.832 il y a une semaine)
    • 91 décès en 24 heures à l'hôpital (141.319 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)

    Source : Santé publique France au 23 mars

    Accros au masque. Après l'allègement des mesures sanitaires le 14 mars dernier, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. Depuis lundi, les personnes non vaccinées qui ont été en présence d'une personne positive au Covid-19 n'ont plus à s'isoler. Même régime pour les élèves non vaccinés des collèges et des lycées. Le port du masque en intérieur est en revanche «fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé», souligne le ministère de l'Éducation nationale. Des établissements scolaires privés bretons vont cependant plus loin et ont décidé de réimposer le masque en intérieur malgré les décisions gouvernementales. Une «décision unilatérale et non réglementaire», dénonce le rectorat de Rennes. Quant aux Cinémas, commerces... Est-il légal de continuer à imposer le port du masque aux salariés et aux visiteurs ? Il leur faudrait apporter une justification fondée sur une analyse des risques spécifiques à leur activité.

    2. Vu de Chine

    En Chine, pas de relâchement. La semaine dernière, le président Xi Jinping a ordonné de poursuivre la politique du zéro Covid et ses stricts confinements. Et pourtant, la faible immunité collective du pays est perçue par les plus critiques du régime comme un point faible par rapport à l'Occident. À cela s'ajoute la moindre efficacité des vaccins chinois par rapport à celle des vaccins à ARN messager dont le pays est dépourvu. «Beaucoup d'experts peinent à comprendre comment la Chine, si prompte à se mesurer aux Occidentaux, a laissé passer le train de l'ARN messager», rapporte Keren Lentschner du Figaro économie. À Hongkong, toujours en proie à une flambée épidémique, un assouplissement des restrictions a été entamé. Ce n'est pas encore suffisant pour des scientifiques réputés qui exhortent les autorités à considérer le Covid comme une maladie endémique et à mettre l'accent sur la vaccination, faute de quoi Hongkong «restera un port fermé pour toujours».

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    3. Quoi de neuf sur le Covid?

    Transmission limitée au bébé. Selon des chercheurs de l'OMS et de l'université de Birmingham (Royaume-Uni), la transmission du Covid-19 de la mère à l'enfant né ou à naître est limitée. «Le taux global de positivité du Sars-CoV-2 chez les bébés nés de mères infectées est faible» (inférieur à 2%), écrivent les auteurs de l'étude, et plus encore si on se limite à l'exposition au virus durant l'accouchement et immédiatement après (moins de 1%). Attention toutefois, le Covid reste dangereux pour la femme enceinte qui risque davantage de développer une forme sévère et/ou d'accoucher prématurément. D'où l'importance de la vaccination avant ou lors de la grossesse.

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    Un vaccin français? Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva, basée à Saint-Herblain, près de Nantes, pourrait arriver sur le marché en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué jeudi dernier son directeur général, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé et pourrait convaincre les récalcitrants à l'ARN messager.

    Les chiffres de la vaccination en France

    • 54,2 millions de personnes ont reçu une première dose (80,5% de la population).
    • 53,3 millions de Français ont un schéma vaccinal complet (79,1% de la population).
    • 39,4 millions de doses de rappel administrées.

    Source : Ministère de la Santé au 23 mars

    4. Le portrait

    Le Figaro Magazine s'est intéressé à Martin Blachier, figure incontournable et controversée des plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire. Tour à tour «affoliste» ou «rassuriste», l'épidémiologiste de 36 ans s'est imposé dans la sphère médiatique et publie aujourd'hui un livre Méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie. Il y dézingue à tout va l'Institut Pasteur qui «prévoit presque tout et son contraire, histoire probablement de ratisser large et de ne pas être contredit» ou, encore, le Conseil scientifique, coopté «sans aucun contradictoire, sans aucune procédure officielle», rapporte Judith Waintraub.

    5. Masque et passe

    Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

    Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

    Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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    6. Les réflexes à conserver

    Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

    • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
    • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
    • Utiliser des mouchoirs à usage unique
    • Eviter de se toucher le visage
    • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
    • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

    7. Que faire en cas de symptômes ?

    La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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    En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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    À la semaine prochaine.

    Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

    Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

    Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

    Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

    Le Monde

    De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok

    Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.

    Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »

    La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »

    Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.

    « C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».

    « Ecoutez-les »

    Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

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    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

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    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

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    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

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    RSA, logement, éducation, formation professionnelle... Les pouvoirs publics exhortés à « repenser l’accès aux droits »

    Dans un avis rendu jeudi 24 mars, la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime qu’il faut « mettre fin à la stigmatisation » des personnes auxquelles « il est reproché un soi-disant assistanat social ».

    Le législateur a créé de multiples dispositifs pour concourir au bien-être de la population. Mais encore faudrait-il que les textes soient appliqués. Dans un avis rendu jeudi 24 mars, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) exhorte les pouvoirs publics à « repenser l’accès aux droits » ; un trop grand nombre d’individus en sont bannis alors même que le phénomène est identifié depuis des années. Au passage, cette instance critique implicitement l’idée défendue – entre autres – par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à une activité.

    Déficit d’information, textes incompréhensibles, démarches excessivement lourdes, pratiques discriminantes, auto-exclusion liée à un sentiment de honte… Nombreuses sont les raisons qui conduisent des personnes à ne pas bénéficier des mesures mises en place pour elles. Cette difficulté a été bien documentée dans le champ des prestations sociales par une profusion de rapports. Ainsi, ceux qui ne perçoivent pas le RSA alors qu’ils y sont éligibles représentent environ 30 % du public-cible, soit plusieurs centaines de milliers de ménages.

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    Le « non-recours » touche d’autres champs que la solidarité : logement, éducation, formation professionnelle… Dans certains cas, l’administration est directement responsable des difficultés. La CNCDH évoque, par exemple, les migrants dans le Calaisis qui ont été expulsés sur la base de « procédures erronées », les plaçant dans l’impossibilité « d’intenter un recours ». De telles situations vont à l’encontre de « l’effectivité des droits de l’homme » et elles n’ont fait que s’« amplifier » avec la crise sanitaire.

    « Un référent unique »

    C’est pourquoi les auteurs de l’avis alertent sur « l’impérieuse nécessité » de prendre à bras-le-corps le problème, afin de « respecter les droits de chaque citoyen » et d’« assurer l’efficacité des politiques ». « Il convient de mettre fin à la stigmatisation de sujets de droits auxquels il est reproché un soi-disant assistanat social en même temps qu’ils ont le sentiment d’être abandonnés par l’Etat », soulignent-ils. Et de rappeler que « les droits ne sauraient être conditionnés au respect préalable de devoirs ». Une allusion transparente au projet porté par M. Macron et par Mme Pécresse de soumettre l’attribution du RSA à quinze ou vingt heures d’activité par semaine.

    La CNCDH fait une quinzaine de propositions pour sortir du déni. Elle recommande, notamment, de définir les politiques avec les personnes qui sont concernées par celles-ci. Il faut, selon elle, proposer, aux usagers comme aux agents du service public, des systèmes d’information « clairs et intelligibles ». Les auteurs de l’avis préconisent aussi « un point d’entrée unique ou un référent unique adapté aux besoins et à la situation de [chacun] », tout en insistant sur les vertus des stratégies « du “aller vers” ». Ils suggèrent, par ailleurs, de « simplifier le fonctionnement » des plates-formes numériques et de « préserver un accueil physique » pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec Internet. « L’humain » doit, plus que jamais, être replacé « au cœur des dispositifs ».

    Le Figaro

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    Le Figaro

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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    Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

    Comment activer le passe sanitaire ?

    Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

    • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
    • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
    • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
    • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

    Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

    Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

    • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
    • Les maisons de retraites, Ehpad.
    • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

    Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

    En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

    Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

    Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

    En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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    Jusqu'à quand?

    Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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    En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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    Le Monde

    Orange va confier sa présidence à Jacques Aschenbroich

    La nomination de l’actuel président de Valeo doit être validée en conseil d’administration le 30 mars puis en assemblée générale le 19 mai. Il fera équipe avec la directrice générale, Christel Heydemann.

    Donné favori dès le départ, Jacques Aschenbroich a remporté la course pour la présidence d’Orange. La candidature de l’actuel président de Valeo a été retenue jeudi 24 mars par le comité de gouvernance du conseil d’administration de l’opérateur télécoms, a appris Le Monde. Sa nomination sera soumise à l’approbation des administrateurs le 30 mars. Les actionnaires auront ensuite à se prononcer lors de l’assemblée générale du 19 mai.

    M. Aschenbroich remplacera Stéphane Richard, dont le mandat de président arrivait à échéance en mai et qui a dû renoncer à se représenter pour quatre années en raison de sa condamnation en appel en novembre 2021 dans l’affaire Tapie. M. Aschenbroich mènera Orange en tandem avec Christel Heydemann, la future directrice générale, qui prendra ses fonctions le 4 avril. « Elle a été associée à tout le processus de sélection », précise une source proche.

    Les grands travaux qui attendent Christel Heydemann, nouvelle directrice générale d’Orange

    Orange ne croulait pas sous les candidatures pour un poste qui nécessitait un dirigeant suffisamment aguerri pour épauler Mme Heydemann, âgée de 47 ans, mais pas trop jeune pour éviter le risque qu’il empiète sur ses plates-bandes. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, aurait aimé un duo de direction 100 % féminin. Anne Bouverot, la présidente de Technicolor, a longtemps figuré sur la short list mais « son expérience passée chez Orange, sous la direction de l’ancien PDG, Didier Lombard, jouait contre elle », décrypte un proche du dossier. Le nom de Patricia Barbizet, ancienne dirigeante d’Artémis, la holding de la famille Pinault, a également été évoqué.

    Inquiétude des salariés

    A mesure qu’elle gagnait en probabilité, la nomination de M. Aschenbroich a suscité des tensions chez l’opérateur télécom. Les salariés actionnaires d’Orange, détenteurs de 7 % du capital et 11 % des droits de vote, se sont publiquement émus le 14 mars du projet du groupe de modifier ses statuts afin de permettre à son futur président de rester en poste même après l’âge limite de 70 ans, disposition dont pourra profiter M. Aschenbroich. Il fêtera ses 68 ans le 3 juin.

    Sans citer nommément l’ancien PDG de Valeo, les salariés s’inquiétaient que la présidence puisse être confiée à un « septuagénaire, alors que les enjeux » des télécoms « nécessitent des dirigeants plus jeunes ». Ils s’étonnaient aussi qu’Orange déroule le tapis rouge à un président proche des 70 ans alors que dans le même temps l’opérateur incite ses salariés à partir à la retraite dès 57 ans. Ils ont annoncé leur intention de voter contre la résolution visant à changer les statuts lors de l’assemblée générale.

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    Le Monde

    Plus un état d’esprit qu’une méthode

    L’ambiance est solennelle en ce lundi matin, dans la salle de réunion d’une PME en marketing : cinq pupitres sont installés au fond de la pièce, d’où cinq chefs de projet proposent un plan de bataille pour la semaine, à coups d’affiches et de slogans. Affalé sur sa chaise dans un coin de la pièce, à côté des autres salariés, un homme un peu plus âgé veille discrètement à l’équilibre du temps de parole, glisse quelques mots de-ci, de-là, pour avancer dans l’ordre du jour… Il n’est autre que le directeur de l’entreprise.

    Votera-t-il pour le meilleur projet ? Sûrement pas, personne ne sortira d’ici tant que les cinq ne se seront pas mis d’accord, et lui n’interviendra pas. Même en cas de conflit, il ne prendra pas parti par peur de défavoriser ou de frustrer certains salariés, et il fera le choix du « laissez-faire »…

    En leur octroyant sa confiance, ce manageur est simplement au service de ses collaborateurs : il fait preuve de « servant leadership », un oxymore que l’on peut traduire par « leadership serviteur » ou « animation serviable ». Le concept est à mettre au crédit de Robert Greenleaf, pionnier du management dans le groupe américain AT&T : « Le meilleur dirigeant est d’abord un serviteur », peut-on lire dans son ouvrage The Servant as Leader (1970). Ce dernier postule qu’un dirigeant « leader avant tout » aurait tendance à privilégier ses intérêts personnels, ce qui desservirait la performance de l’organisation.

    WeMaintain, une entreprise spécialisée dans la maintenance d’ascenseurs, s’est convertie : « On voulait couper avec le management autoritaire, se souvient le cofondateur Tristan Foureur. C’est plus un état d’esprit qu’une méthode : il consiste à écouter les personnes, faire preuve d’empathie, être à l’opposé du micromanagement. » Les 150 salariés sont divisés en équipes autoconstituées, qui définissent elles-mêmes leur management et leurs missions.

    Entreprise libérée, pyramide inversée, management horizontal, holacratie… Cette image d’Epinal du chef qui ne « cheffe » pas vraiment tourne en boucle, mais force est de constater que la fin des chefs n’est pas pour demain.

    Entreprise sans chef : l’avenir d’une utopie

    Par ailleurs, s’il ne tranche plus et n’anime plus rien, le patron « aux petits oignons » a-t-il encore une raison de venir travailler ? Le blues du petit chef dépossédé de son autorité ne dure qu’un temps, assure Tristan Foureur : « Pour certains manageurs, lâcher la bride peut prendre du temps, mais, au fur et à mesure, ils se rendent compte que leurs équipes sont plus performantes quand elles ont la liberté de gérer leur budget. »

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    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

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    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

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    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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    INFOGRAPHIE - Les restrictions s'allègent en Europe. Au-delà, les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de pays. L'Australie rouvre enfin ses frontières, comme des destinations asiatiques.

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    Le Monde

    Comprendre et rendre compte

    Tribune. Au cœur de la nouvelle révolution industrielle et sociétale, les questions éthiques relatives à l’intelligence artificielle (IA) et à ses applications se posent avec acuité.

    Actuellement, le débat le plus récurrent et le plus vif est celui des biais, réels ou supposés, que l’IA peut reproduire, ou engendrer. Ces biais, qu’ils soient de genre, relatifs aux origines, aux convictions religieuses ou aux opinions politiques, sont d’autant plus scrutés qu’ils font écho à des préoccupations politiques d’une actualité brûlante.

    En parallèle des interrogations sur les biais, ou plutôt englobant ces questions, un autre enjeu éthique de l’IA se profile : celui de l’explicabilité des systèmes algorithmiques. La capacité des organisations à constamment expliquer les systèmes qu’elles conçoivent et utilisent pourrait vite devenir un enjeu politique majeur.

    En effet, il peut être difficile de reconstituer le chemin qui conduit aux solutions proposées par des systèmes comprenant des algorithmes apprenants, notamment du deep learning tels que les réseaux de neurones. Or, c’est précisément cette famille d’IA, plutôt « boîte noire », qui connaît un succès important dans des tâches comme la reconnaissance d’image et de texte, utilisée dans les véhicules autonomes, les chatbots, les diagnostics médicaux…

    Si, sur le papier, ex ante, leur fonctionnement est plus ou moins appréhendé, la complexité des multiples correspondances qui se forment durant l’apprentissage échappe à la rationalité limitée des humains, fussent-ils spécialistes. Comprendre pourquoi telle décision a été prise dans tel cas devient vite une gageure, encore plus en présence de plusieurs systèmes d’IA imbriqués les uns dans les autres. En témoignent les incertitudes persistantes sur les causes définitives de récents accidents de voitures autonomes, malgré les multiples travaux d’investigation sur le sujet.

    « La question n’est pas celle d’une intelligence artificielle qui remplace l’expert mais qui le seconde »

    Il faut donc expliquer pour d’une part, comprendre dans le but d’améliorer l’algorithme, parfaire sa robustesse et prévoir ses failles et, d’autre part, pour rendre compte aux multiples parties prenantes, externes (régulateurs, utilisateurs, partenaires) ou internes à l’organisation (managers, chefs de projet).

    Pour répondre à ce défi, un nouveau champ a émergé : l’eXplainable Artificial Intelligence (XAI) qui propose des outils d’explication. Cependant, malgré les réponses qu’il apporte, deux questions majeures persistent.

    Explication n’est pas justification

    La première est l’identification du périmètre d’explication à retenir : les outils d’XAI permettent de comprendre certains fonctionnements, mais en occultent d’autres estimés non prioritaires.

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    Le Monde

    Formation : « Les entreprises savent que les métiers changent, mais pas forcément vers quoi »

    Dans un entretien au « Monde », Pascale d’Artois, directrice générale de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes, explique comment l’opérateur public cible les métiers en tension.

    L’ambition affichée de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), qui tenait le 17 mars sa journée portes ouvertes, est de susciter des vocations dans les filières porteuses d’emplois. Acteur majeur de la formation professionnelle, devenu en 2017 établissement public industriel et commercial, l’AFPA a transformé ses centres de formation en « villages » ouverts aux entreprises, aux acteurs de l’insertion, au monde associatif, à Pôle emploi et aux missions locales. Sa directrice générale, Pascale d’Artois en dresse le bilan.

    Vous avez lancé à l’automne 2021, un dispositif de mise en relation des recruteurs avec les 20 000 stagiaires qui finissaient leur cursus en décembre. Comment cela s’est-il passé ?

    L’objectif était de rapprocher l’offre et la demande de compétences. Deux mille cinq cents entreprises, à 85 % des petites structures, nous ont contactés jusqu’en décembre 2021 pour une ou plusieurs embauches. Le bilan n’est pas finalisé, mais nous avons décidé de pérenniser le dispositif et de tenir un rôle de DRH pour les TPE des territoires qui n’ont pas forcément les moyens de venir jusqu’à nos centres.

    Comment l’AFPA cible-t-elle les métiers en tension ?

    Par la coconstruction des parcours au sein de nos « villages ». Le plan d’investissement dans les compétences [PIC, lancé par le gouvernement en 2018] nous a amenés à réfléchir désormais en matière de partenariats avec les entreprises, les collectivités locales et tous ceux qui concourent à fluidifier un parcours professionnel, y compris les acteurs du logement, de la mobilité et de la parentalité. Le « conseil du village » comprend un responsable de l’AFPA et un référent pour chaque partenaire.

    Dossier éco formation / cadrage / Réinventer la formation professionnelle

    On demande aux directeurs de nos centres de proposer des projets qui répondent aux besoins des territoires. La Banque des territoires, notre partenaire, peut venir en soutien des entreprises qui nous rejoignent. L’un des plus beaux exemples de village est celui du Havre, où Siemens Gamesa a installé son école de techniciens en maintenance d’éoliennes, un métier où la pénurie se fait sentir.

    Notre objectif est de fabriquer les compétences dont le territoire a besoin ou va avoir besoin. L’AFPA crée de nouveaux plateaux techniques, comme à Chatellerault (Vienne), où l’on forme à la fabrication de batteries embarquées par exemple. Durant des années, ce qu’on n’a pas su faire, c’est oser fermer un site quand un besoin n’existait plus. Or, un plateau technique de soudage, par exemple, se démonte et se remonte en une seule semaine.

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    Le Monde

    Présidentielle : à gauche, la surprise Mélenchon ?

    podcast À deux semaines du scrutin, l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde » montre une nette progression de Jean-Luc Mélenchon. Le leader insoumis passe en dix jours de 12 % à 14 % d’intentions de vote. Avec une dynamique indéniable qui le fait progresser depuis plusieurs semaines, peut-il accéder au second tour ? Abel Mestre nous explique dans ce podcast sa stratégie.

    Jean-Luc Mélenchon, candidat de l’Union Populaire à l’élection présidentielle, se voit déjà au second tour. À deux semaines du scrutin, il est le seul candidat qui se détache à gauche dans les sondages.

    De nombreuses enquêtes d’opinion le placent en troisième position derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Dans l’enquête publiée ce lundi et réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde », le leader « insoumis » passe en dix jours de 12 % à 14 % d’intention de votes.

    Alors, comment expliquer ce bond ? De quelle réserve de voix dispose-t-il pour accentuer sa dynamique ? Abel Mestre est journaliste au service politique du Monde. Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », il nous explique la stratégie du candidat.

    Un épisode produit par Esther Michon, réalisé par Florentin Baume et présenté par Jean-Guillaume Santi.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon :

    Le jambon-beurre est-il de droite ?

    Esther Michon

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    Le Monde

    Apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école

    podcast Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Troisième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’information et des médias.

    Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout, en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame de Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et sortir de leur bulle.

    Pour ce troisième épisode du podcast « Nos futurs » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit a assisté à la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival « Nos futurs » organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    Joséfa Lopez

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    Le Monde

    Neil Young par Cowboy Junkies, a-ha par Selo i Ludy, Joy Division par Mark Lanegan… Un printemps de reprises

    Le lundi, le service Culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Alors que le mois de mars s’achève, nous vous présentons cinq reprises de chansons, extraites d’un nouvel album d’un groupe, interprétées lors d’une prestation en public ou tirées de disques plus anciens. Au programme : Neil Young, Marvin Gaye, Joy Division, a-ha et The Beatles, respectivement vus par Cowboy Junkies, Todd Rundgren, Mark Lanegan, Selo i Ludy et The Count Basie Orchestra.

    « Don’t Let It Bring You Down », de Neil Young, par Cowboy Junkies

    Formation canadienne réputée pour la qualité de ses reprises, Cowboy Junkies leur a consacré un album entier, commercialisé vendredi 25 mars. Dès son premier opus, en 1986, le groupe s’était fait remarquer avec des chansons de Bruce Springsteen et, surtout, de bluesmen, dont Robert Johnson et John Lee Hooker. Le suivant, The Trinity Session, en 1988, comptait, outre des compositions de la chanteuse, Margo Timmins, et de son frère, le guitariste Michael Timmins, des titres de Lou Reed, Hank Williams ou le standard Blue Moon.

    Dans Songs of The Recollection (Proper Records/Bertus), le quartette présente neuf de ses versions de chansons d’autres artistes, dont David Bowie (Five Years), Gram Parsons (Ooh Las Vegas), Vic Chesnutt (Marathon), The Cure (Seventeen Seconds). Neil Young y a droit à deux titres, Love in Mind et Don’t Let It Bring You Down. De cette dernière, belle ballade folk qui figurait sur l’album After The Goldrush, Cowboy Junkies fait une plongée rock plus proche des épopées sonores avec guitares aux sons saturés de Young avec son groupe Crazy Horse. Sylvain Siclier

    « I Want You », de Marvin Gaye, par Todd Rundgren

    Dans son troisième album en solo, Something/Anything ?, en 1972, le chanteur et multi-instrumentiste américain Todd Rundgren avait rassemblé, sous l’intitulé My Roots (« mes racines »), deux reprises, Money (That’s What I Want), premier succès, en 1959, de la compagnie soul Motown, et Messin’ with the Kids, que fit connaître le bluesman Junior Wells en 1960.

    Dans son album suivant, en 1973, le psychédélique A Wizard, a True Star, Rundgren évoqua par des reprises d’autres influences, la comédie musicale (à nouveau présente dans Todd, en 1974), la soul à nouveau, dont celle sophistiquée et pop des Delfonics. Et alla vers l’exercice de style revendiqué en 1976, puisque la face A de son album Faithful consistait à enregistrer avec son groupe Utopia des versions similaires à celles de chansons des Beach Boys, de Bob Dylan, des Beatles ou Jimi Hendrix, jusque dans l’imitation vocale.

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022: «La vitalité d’une démocratie»

    Yves Thréard

    L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

    Tous les candidats, ou presque, étaient sur le pont en ce dimanche de printemps. Alors qu’une forte abstention pourrait marquer le premier tour de la présidentielle dans treize jours, sans doute voulaient-ils faire mentir les sondages. Et montrer, du Trocadéro, à Paris, à la plage du Prado, à Marseille, qu’ils attirent les foules, déchaînent les applaudissements, suscitent encore l’espoir d’autres lendemains.

    Cette détermination à vouloir convaincre les électeurs jusqu’au dernier instant va à rebours des commentaires souvent narquois entendus jusqu’ici. Après des mois de campagne éprouvants et des passages à vide pour chacun des prétendants, elle traduit à sa façon la noblesse du débat politique. Rien n’est effectivement écrit à l’avance, seul le verdict des urnes compte. Et l’expérience nous a appris que celui-ci pouvait réserver beaucoup de surprises. C’est à cette aune-là que la vitalité d’une démocratie se juge, ce que nombre de peuples bâillonnés, y compris en Europe, nous envient.

    On dit cette campagne singulière, car elle serait reléguée au second plan de l’actualité. La longue crise sanitaire, qui a causé la mort de quelque 140.000 personnes en France, puis la guerre en Ukraine, dont nul ne peut prédire le déroulement, auraient détourné l’attention des électeurs. C’est pourtant l’effet inverse que ces deux événements devraient produire.

    Dans ce contexte angoissant et en partie inattendu, les questions sur l’avenir de notre pays sont plus nombreuses que jamais. Elles portent sur notre indépendance industrielle et militaire, sur les capacités de notre État à remplir ses missions avec efficacité, sur la préservation de notre souveraineté nationale, sur la défense de nos valeurs républicaines…

    Ces sujets appellent des réponses qui s’inscrivent dans un projet cohérent, ambitieux, et non dans un catalogue de mesures sans souffle relevant d’un simple esprit gestionnaire. Dans la dernière ligne droite avant le scrutin, les candidats à l’investiture suprême ont donc encore les moyens de faire leurs preuves sur ce front. Et ainsi d’inciter les Français à interrompre leur partie de pêche dominicale. S’il existe un vote utile, c’est bien celui-là, et lui seul…

    «Le recours à des cabinets de conseil étrangers, une perte de souveraineté et un déni de démocratie»

    ENTRETIEN - Un rapport du Sénat dénonce l'influence grandissante des cabinets de conseil dans la prise de décision publique. Pour Caroline Michel-Aguirre, co-auteur d'un livre sur le sujet, le milliard d'euros dépensé dans ces entreprises s'ajoute à la masse salariale des fonctionnaires.

    «Pourquoi le débat de fond est-il absent de la campagne présidentielle ?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La plupart des sondages d'opinion placent Emmanuel Macron en tête des intentions de vote avec une avance confortable. Vincent Lamkin dresse le portrait de la vie politique française où le «centre-vide» du chef de l'État est désormais la première force politique du pays.

    Débat Roussel-Rousseau: «Discussion de comptoir entre la gauche “républicaine” et celle du XIe arrondissement»

    FIGAROVOX/HUMEUR - Pour Benjamin Sire, le débat du jeudi 24 mars, d'un faible niveau, a mis en lumière deux gauches: celle de Fabien Roussel prétendument populaire et républicain de poste, face à l'écologie coercitive, incarnée par Sandrine Rousseau.

    Le Monde

    Quand sonnent les cloches, on part à la chasse : cinq idées pour remplir son panier au vert

    « La Matinale » vous invite au voyage. Pâques approche, il est temps de préparer les paniers. Voici quelques destinations champêtres où partir en quête de gourmandises en chocolat.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Des énigmes pour retrouver les œufs parmi les fleurs à Noirlac, des animaux inspirants pour décorer les chocolats à Saint-Emilion, des tickets gagnant à Saint-Germain-en-Laye et, partout, des moments gourmands… On ne repart jamais bredouille d’une chasse aux œufs.

    A Noirlac, énigmes dans une abbaye cistercienne

    A Bruère-Allichamps, l’abbaye cistercienne de Noirlac est installée depuis plus de neuf siècles sur une colline au bord du Cher. Confisquée en 1791, l’abbaye a eu ensuite une histoire tumultueuse jusqu’à sa restauration complète par le département du Cher, achevée dans les années 1980, avant de devenir un centre culturel. Depuis ce printemps, on peut y découvrir la dernière création du paysagiste Gilles Clément qui vient de réaménager entièrement les espaces paysagers, en faisant dialoguer la rigueur architecturale du monument avec la nature qui l’entoure.

    Gilles Clément a créé un nouvel axe, « une perspective tendue entre la colline et le bocage », dit-il, mais aussi un jardin des roses changeantes et un tout nouveau jardin pour le cloître, conçu autour des plantes médicinales et condimentaires. C’est dans ce magnifique décor que, le dimanche 17 et le lundi 18 avril, les visiteurs seront invités à suivre un parcours ponctué d’énigmes qui les aideront à trouver les œufs dans l’enceinte même de l’abbaye.

    Adulte 4,50 € ou 7 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Abbayedenoirlac.fr

    A Paris, tutos à la Recyclerie

    Bien plus qu’à une chasse aux œufs, c’est à une véritable kermesse de Pâques qu’invite du samedi 16 au lundi 18 avril la Recyclerie, un tiers-lieu installé dans une ancienne gare de la petite ceinture, porte de Clignancourt, à Paris, depuis 2014. A la fois ferme urbaine – avec forêt comestible, potager collectif, prairie mellifère, ruches et poulailler –, café-restaurant bio et atelier de réparation ou de bricolage pour les « recycleurs », cet endroit fait la joie des petits citadins.

    Pour Pâques, la chasse aux œufs en chocolat pour les 2 à 10 ans aura lieu entre les premières fleurs du printemps et les quais de la petite ceinture, le dimanche et le lundi à 15 heures, 16 heures et 17 heures. Mais il y aura aussi les brunchs de Pâques, des ateliers coloriage, cuisine ou découverte de la biodiversité, et des tutos pour apprendre aux enfants à construire une mangeoire à oiseaux ou à pratiquer le zéro déchet au goûter.

    Six chasses aux œufs en deux jours. Réservation obligatoire. Helloasso.com

    A Saint-Emilion, des chocolats grands crus

    Au Château Troplong Mondot, on produit un premier grand cru classé de Saint-Emilion de grande renommée, mais pas seulement. Du haut de sa butte, le château embrasse les collines alentour, la vallée puis le village de Saint-Emilion dans un paysage où s’ajoutent à la vigne des bosquets, des murets et des chemins qui invitent à la balade.

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    Le Figaro

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    L’OTAN est au cœur de la théorie de «l’humiliation» qu’aurait fait subir l’Occident à la Russie de Vladimir Poutine. Développée au Kremlin, la thèse a été reprise aux États-Unis par les deux maîtres de la politique étrangère Kissinger et Brzezinski, et en Europe par les néoréalistes et d’anciens spécialistes de l’URSS comme Hélène Carrère d’Encausse. Selon eux, les Occidentaux auraient non seulement «abandonné» la Russie qui depuis la fin de l’Union soviétique, se débattait dans des difficultés économiques, mais ils l’auraient aussi «agressée» en étendant l’Alliance atlantique aux anciennes républiques d’URSS devenues indépendantes.

    En se rapprochant de l’Ukraine, ils auraient ignoré le besoin vital de la Russie, imposé par la géographie, l’histoire et la culture, d’établir autour d’elle une ceinture de sécurité qui la protège des influences perverses de l’Ouest. Ce discours est relayé avec force depuis la conférence de Munich en 2007 où Vladimir Poutine avait pour la première fois agressé ses partenaires occidentaux stupéfaits: «La Russie en a plus qu’assez des humiliations, des atteintes constantes à ses intérêts et à partir de maintenant, ses intérêts prévaudront.»

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    La théorie de l’humiliation, qui justifie a posteriori les agressions de la Russie contre ses voisins, est pourtant battue en brèche par les spécialistes mais aussi par les démocrates russes. Au niveau économique, d’abord. Comme le rappelle Alain Frachon dans sa dernière tribune pour Le Monde, les Occidentaux ont largement aidé la Russie, qu’ils espéraient ancrer dans le camp occidental après l’effondrement de l’Union soviétique. Ils lui ont ouvert les portes du FMI en 1992 et celles de la Banque mondiale, permettant ainsi à la Russie de souscrire des prêts de plusieurs milliards de dollars. Moscou est aussi rentrée dans le Conseil de l’Europe en 1996 et dans le G7 l’année suivante, qui s’est transformé en G8. En 1998, Washington a apporté son soutien aux autorités russes lors de la crise du rouble. Et bien après les coups de force de Poutine en Géorgie (2008) et en Crimée (2014), l’Occident a continué à offrir au Kremlin des partenariats et des dialogues, dans l’espoir d’amadouer Poutine.

    Le spectre des révolutions de couleur

    L’Otan, ensuite. À la chute de l’URSS, les relations sont plutôt bonnes entre l’Alliance atlantique et la Russie. Les deux signent un Partenariat pour la paix en 1994, un Acte fondateur en 1997 et fondent un Conseil en 2002. À l’époque, certains envisagent même une intégration de la Russie dans l’Alliance atlantique. Quant à la théorie d’une promesse de non-extension de l’Otan qui aurait été faite par le président George Bush et son secrétaire d’État James Baker à Mikhaïl Gorbatchev et trahie par la partie américaine, «c’est une légende urbaine reprise en boucle par la propagande d’État», explique le spécialiste Nicolas Tenzer. En février 1990, dans cette fameuse réunion, ce sont les modalités de la réunification allemande qui sont négociées et ce à quoi s’engagent, verbalement, les Américains, c’est sur le non-déploiement de soldats et d’équipement de l’Otan dans l’Allemagne de l’Est. Le débat peut d’autant moins concerner les autres pays d’Europe ou d’ex-URSS que la plupart d’entre eux ne sont pas encore tombés et que le Pacte de Varsovie existe toujours. Les archives et Mikhaïl Gorbatchev ont confirmé plus tard que la question d’une extension de l’Otan à l’est n’avait pas été abordée. D’ailleurs, l’entrée de pays d’Europe centrale et occidentale dans l’Alliance atlantique n’aura lieu que beaucoup plus tard, en 1999, dix ans après la chute du mur de Berlin.

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    L’Otan, encore. Elle est présentée par la propagande du Kremlin et ses relais comme étant à l’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Pourtant, lors du sommet de Bucarest en 2008, les membres de l’Alliance, après un véto de l’Allemagne et de la France, ont renoncé à lancer un processus d’adhésion pour l’Ukraine et la Géorgie, tout en leur gardant la porte ouverte pour l’avenir. Quant au coup de force de la Russie en Ukraine en 2014, il répond à l’accord d’association que voulait nouer Kiev avec l’Union européenne. Davantage que l’Otan, qui depuis la chute du communisme peine à se réinventer, Vladimir Poutine redoute les révolutions de couleur qui secouent les anciennes républiques soviétiques et la contagion des valeurs de liberté et de démocratie dans sa zone d’influence.

    «Insatiable volonté d’expansion»

    L’erreur de l’Occident fut d’avoir sous-estimé la colère et la rancœur du Kremlin après les interventions militaires occidentales en Irak, au Kosovo et en Libye. Mais elle est surtout d’être resté aveugle aux ambitions impériales de Vladimir Poutine. De la Géorgie à l’Ukraine en passant par la Biélorussie et le Kazakhstan, c’est la restauration de la Grande Russie qui motive le président russe, bien davantage que l’opposition à l’Otan. «La guerre relève d’une permanence de l’histoire russe», d’une «insatiable volonté d’expansion», écrit le spécialiste de l’histoire russe Stephen Kotkin dans le New Yorker. De la Russie tsariste à la Russie poutinienne en passant par l’URSS soviétique, les autocrates russes sont toujours partis à la conquête de leur voisinage, rappelle-t-il. Dans un article pour le site Desk Russie, l’experte Françoise Thom cite Dmitri Rogozine, président de la commission des affaires étrangères de la Douma en 2001: «Ce n’est pas à l’Otan de s’étendre vers l’est ; c’est à la Russie de s’étendre vers l’ouest.»

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    Les néoréalistes avaient nié la puissance des aspirations à la souveraineté des anciens pays d’URSS qui, après s’être extirpés de la dictature communiste, voulaient que l’Otan les sauve d’un retour à un totalitarisme empruntant à la fois à l’Union soviétique et à l’empire tsariste. Vladimir Poutine a lui aussi sous-estimé la détermination et donc la résistance de l’Ukraine, dont il niait l’existence en tant que nation et dont il affirmait que son peuple ne formait qu’un avec le peuple russe. En choisissant depuis l’effondrement de l’Union soviétique, au prix de deux soulèvements, en 2004 puis en 2014, la liberté et la démocratie, l’Ukraine s’est éloignée politiquement de la Russie, même sans l’aide de l’Otan.

    Finalement, c’est la Russie qui n’a pas trouvé sa place dans l’Europe de la post-guerre froide. En conservant un modèle politique de plus en plus autoritaire, basé sur la répression et en désignant le modèle démocratique comme un ennemi à abattre, c’est elle qui menace ses voisins.

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    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    Le Figaro

    Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

    John Timsit

    La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

    Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique

    Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

    À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

    Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

    En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

    Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

    Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

    Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

    Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

    Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

    » Voir l'émission du mardi 22 mars :

    Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

    Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

    ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

    Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

    Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

    Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, mais s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

    À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine

    La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

    Au 30e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, mais l'on observe néanmoins deux mouvements notables : d'abord des contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev ; de l'autre une avancée russe dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes, que Moscou souhaite encercler, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait causer un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, avancée russe dans le Donbass

    À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de la ville toujours encerclée de Konotop, mais qui s'est désormais arrêtée. Cette ville de 80.000 habitants n'est pas la priorité des Russes qui souhaitent en revanche avancer à l'Ouest, directement vers Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum - voire la totalité depuis le 24 mars, selon Moscou - est passée côté russe.

    En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov retranchés au sud de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre a été qualifié de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon le maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Dans cette direction, celles-ci ne sont plus loin, néanmoins, de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé, voire marqué par des contre-attaques ukrainiennes.

    Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv. Les Ukrainiens évoquent même le fait que les Russes seraient encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, mais une telle information n'est pas confirmée à ce jour.

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    De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

    Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devront contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant, avec de nombreuses rivières à traverser.

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    Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a quant à lui échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    La stratégie russe en question

    Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Celle-ci s'inscrit au départ dans la tradition soviétique dite des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur tous les fronts. À Kiev ou à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.

    Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre que le risque existe. Si tel était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Tel n'est pas le cas pour l'instant, et si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.

    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «La moitié du stock a déjà été consommé», estime l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Vers une victoire russe ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «L'issue du conflit dépend de la capacité [des Russes et des Ukrainiens] à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Même son de cloche du côté de Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien officier donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

    Mayeul Aldebert

    LA VÉRIFICATION - «Malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour», l'offensive russe «s'enlise» en Ukraine, a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. Peut-on aller jusque-là ?

    LA QUESTION. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.

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    Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique qui a indiqué ce jeudi que la Russie pourrait faire appel à des réservistes et des mercenaires étrangers. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?

    VÉRIFIONS. Un enlisement correspond à l'impossibilité de reprendre l'initiative en relançant une guerre de manœuvre et de mouvements. En général, ce scénario se réalise quand l'armée en question n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, n'a plus de réserves, et doit se reconstituer et se réorganiser en effectuant une pause opérationnelle.

    «Parmi les objectifs initiaux, aucun n'a été atteint à l'exception de Kherson qu'ils ont du mal à tenir», indique Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). En parallèle, les forces russes - au même titre que l'armée ukrainienne - ont usé une grande partie de leur réserve. En plus de la perte de 7000 à 15.000 hommes selon les estimations de l'Otan, «l'usure du matériel se concentre sur les meilleures unités russes». Le potentiel offensif russe est donc largement dégradé même si Moscou peut compter encore sur une très forte puissance de feu.

    Face à ces réalités, Vladimir Poutine a donc fait le choix d'opérer une pause opérationnelle sur le font nord pour réarticuler ses troupes, et compartimenter les objectifs initiaux. «Au nord-ouest de Kiev et vers Kharkiv, la logique est celle de la sanctuarisation des territoires conquis avec du retranchement, des poses de mines, une pression constante de l'artillerie sur les centres urbains proches», explique Vincent Tourret. Mais cette pause est volontaire et permet de concentrer les efforts sur le front du Donbass et le siège de Marioupol.

    Contre-offensives ukrainiennes

    Là-bas, «les lignes de front se déplacent rapidement», rapporte Cédric Mas, expert en stratégie militaire. Le ministère russe a annoncé hier avoir repris Izioum, une étape importante dans la stratégie d'encerclement des forces ukrainiennes dans l'Est. «La situation ukrainienne est mauvaise dans cette zone», ajoute Vincent Tourret. Et à Marioupol, le chef tchétchène Kadyrov a annoncé que ses hommes auraient pris l'hôtel de ville sans que l'information ait pu encore être vérifiée.

    La pause temporaire des Russes dans le Nord n'est donc pas forcément synonyme d'enlisement. D'autant que cette situation a motivé les Ukrainiens à lancer récemment des contre-offensives, témoignant d'une ligne de front loin d'être immobile. «En plus du harcèlement que mènent des petits détachements ukrainiens depuis le début du conflit, on voit se dessiner une grande offensive avec une tentative d'encerclement au nord ouest de Kiev depuis quelques jours», note Cédric Mas. Ce jeudi, les autorités britanniques indiquaient également que les Ukrainiens réoccupaient des villes et jusqu'à 35 kilomètres à l'est de la capitale.

    Cette contre-offensive pourrait constituer un point de bascule dans un sens ou dans l'autre. La reprise d'initiative des Ukrainiens est significative mais dans le même temps, la pause opérationnelle russe depuis deux semaines pourrait avoir porté ses fruits. L'armée russe a commencé à redéployer son matériel de guerre électronique, et notamment ses drones de repérage, peu utilisés jusqu'ici. «Ils en ont utilisé un pour cibler un centre commercial à Kiev », précise Vincent Tourret. Les Ukrainiens auraient aussi mis la main sur un appareil de brouilleur électronique, un très moderne Krasukha de l'armée russe.

    Scénario possible

    Dans une note de l'institut Action résilience publiée le 21 mars, trois scénarios futurs sont envisagés parmi lesquels l'enlisement du conflit. Ce dernier suppose «l'échec des forces russes à reprendre l'offensive et l'échec des forces ukrainiennes à tirer profit de leur contre-offensive», commente un des auteurs. Mais à ce stade, la réussite de la réorganisation russe autour des objectifs prioritaires que sont Marioupol et le Donbass, malgré l'épuisement de ses effectifs et de son matériel, est encore possible. Un troisième scénario, moins probable, mais néanmoins envisageable serait le succès de la contre-offensive ukrainienne menant à «l'effondrement» de l'armée russe. Mais ce scenario se confronte à l'artillerie russe encore puissante, note le think thank.

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    En résumé, s'il y a bel et bien un risque d'enlisement du conflit pour les Russes qui n'ont plus les réserves nécessaires pour bousculer les lignes de front sur tous les théâtres d'opérations, l'offensive n'en est pas pour autant au point mort. Moscou a décidé d'une pause opérationnelle au nord de Kiev qui pourrait lui permettre d'une part de se concentrer sur les fronts du Donbass et sur le siège de Marioupol, et d'autre part de réorganiser et de réarticuler son armée pour atteindre l'un après l'autre, ses objectifs initiaux. Viendra alors le spectre d'une guerre de sièges, où la résistance de l'armée ukrainienne sera déterminante, si elle ne s'effondre pas précipitamment comme le craignait à la mi-mars le général Burkhard, chef d'état-major des armées en France.

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    Marie Pellefigue

    EXCLUSIF - Le marché immobilier des grandes villes de régions revient à plus de calme après des hausses de prix rapides et fortes en 2021. Depuis le début de l’année, les acheteurs sont exigeants et n’acceptent plus les prétentions trop gourmandes des vendeurs.

    En 2021, le marché immobilier des dix plus grandes agglomérations s’est emballé et les tarifs ont continué d’y grimper. Malgré tout, depuis septembre, la frénésie d’achat s’est essoufflée un peu partout, à l’exception de Lille et Rennes où les hausses de prix ont perduré jusqu’à début 2022. La raison? Les acquéreurs locaux ont de plus en plus de mal à financer leur projet et renoncent à acheter. Ceux qui ont les moyens de devenir propriétaires n’acceptent plus de payer au prix fort des biens sans charme ou à rafraîchir.

    Malheureusement, en face d’eux, les propriétaires restent persuadés que l’immobilier a le vent en poupe et que leur logement va se vendre vite et cher. Ils sont ainsi toujours nombreux à afficher des prétentions bien supérieures au marché. Conséquences immédiates: le rythme des transactions s’est rallongé, il dépasse un mois dans la plupart des métropoles, et le niveau des stocks augmente avec un retour des vendeurs en ce début de printemps.

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    Le marché immobilier est donc en train de se détendre et les acheteurs gagnent peu à peu du pouvoir. Bref, 2022 semble être l’année de l’atterrissage en douceur avec une stabilisation globale des prix. À moins que les propriétaires refusent de devenir raisonnables, ce qui pourrait conduire le marché des grandes métropoles vers un scénario «à la parisienne», avec une baisse du nombre de transactions et des tarifs qui fléchissent.

    Lille

    Un marché toujours sous tension mais des prix qui plafonnent

    Pas assez de vendeurs! Voilà le constat partagé par tous les professionnels. Conclusion: après un léger tassement l’été dernier, les prix sont repartis - légèrement - à la hausse au début de l’automne. Selon les notaires, le tarif médian d’un appartement atteignait 3730 €/m² fin décembre, et celui d’une maison était de 232.000 €, soit respectivement 8,9 % et 13 % de plus qu’un an auparavant.

    Depuis janvier, la dynamique reste bonne dans la ville. «Nous avons de nouveaux biens en vente et quand leurs propriétaires sont raisonnables, ils trouvent preneurs en moins d’un mois», confie Catherine Florent, directrice d’Immocarré Saint-Maurice. Désormais, les acheteurs sont plus exigeants et un marché à deux vitesses se met en place. «D’un côté, les beaux biens se vendent dans la fourchette haute d’estimation, de l’autre ceux de moindre qualité se négocient à la baisse»,remarque Benoît Dupont, directeur de Century 21 Lille Nationale. Même dans le haut de gamme, les acquéreurs font plus attention. Ainsi ce 150 m² au cœur du vieux Lille vendu 700.000 € (4667 €/m²) sans extérieur en février aurait pu atteindre 10 % de plus juste après le confinement. Même constat pour les maisons: «Nous avons des demandes pour les belles propriétés entre 1,5 et 2 millions d’euros, au-delà, c’est plus compliqué», reconnaît Bruno Gras, directeur de Barnes Lille. Dans ces tarifs, il est possible de trouver une maison de 350 m² en parfait état avec un jardin de 1500 m² en plein cœur de Marcq-en-Barœul.

    Aujourd’hui, un appartement classique dans le vieux Lille se négocie de 4500 à 6200 €/m². Les prix oscillent entre 3800 et 5000 €/m² dans le centre, à République et Vauban. À Gambetta, Saint-Michel et Cormontaigne, comptez plutôt de 2900 à 3600 €/m². Enfin, à Fives, Moulins ou Lille-Sud, les tarifs sont plus hétérogènes. Un appartement dans une résidence sécurisée ou rénovée peut légèrement dépasser 3500 €/m², en revanche un bien en mauvais état se vend difficilement à plus de 2300 €/m². En première couronne, les prix vont de 2000 à 2500 €/m² pour les résidences des années 1960 et 1970 et oscillent plutôt de 3400 à 3800 €/m² dans les constructions de moins de 30 ans.

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    Dans l’agglomération, les maisons restent toujours davantage demandées, mais leur prix ne progresse désormais plus. Dans les quartiers prisés, une bâtisse de 1930 avec un jardin se vend entre 350.000 et 400.000 €. Elle avoisine plutôt les 2 500 €/m² dans les secteurs moins huppés. Pour 130 m² avec un grand jardin, il faut tabler sur un budget de 450.000 à 550.000 €. Enfin, les belles maisons bourgeoises de 180 à 200 m² se négocient entre 750.000 et 900.000 €.

    D’ici à l’été, le prix des biens sans défaut devrait rester stable. «Ceux qui se rendent compte que la folle euphorie du marché est terminée vendront, les autres non», résume Bruno Gras. En revanche, le tarif des logements moins recherchés va baisser, surtout s’ils sont à rénover. «Leurs propriétaires vont devoir ajuster très vite leurs prétentions, car désormais le marché ne les rattrapera pas», affirme Philippe Descampiaux, directeur de Citya Descampiaux.

    Lyon

    Les acheteurs reprennent la main

    L’an dernier, la très forte demande des acquéreurs a fait face à une offre trop faible, ce qui a poussé les prix vers des sommets partout dans la ville. Mais cette hausse a surtout été enregistrée au premier semestre, car depuis septembre, la frénésie tarifaire s’apaise. Selon les notaires, fin décembre, il fallait compter 5060 €/m² pour un appartement et 676.500 € pour une maison, soit respectivement 5,1 % et 6,4 % de plus qu’un an auparavant.

    Depuis janvier, les acheteurs sont toujours là, mais ne sont plus prêts à suivre les prétentions des vendeurs. «Dans le centre-ville et sur les pentes de la Croix-Rousse, les prix sont stables, voire légèrement en baisse», constate Anne Monard Bretin, directrice de Guy Hoquet Immobilière du Plateau. Ce sont surtout les logements avec des travaux en vente depuis plus de 3 mois qui commencent à souffrir. «Les acquéreurs savent qu’ils disposent de plus de choix et n’hésitent plus à faire des offres à la baisse», explique Valérie Chevalier, directrice d’ERA Lacassagne. Conséquence immédiate: «Les fourchettes de prix de vente entre un logement récent en bon état et un autre qui n’a pas de charme augmentent dans tous les secteurs», ajoute-t-elle.

    Aux abords du parc de la Tête-d’Or et sur la Presqu’île, les appartements valent entre 5300 et 6800 €/m². Même s’ils sont bien placés et en bon état, le seuil des 7000 €/m² est désormais difficile à dépasser, sauf pour les logements de standing. Entre Préfecture et la Part-Dieu, dans le vieux Lyon et à la Croix-Rousse, les tarifs oscillent plutôt entre 4800 et 6000 €/m². Ils vont de 4200 à 5700 €/m² au sud du cours Gambetta et de 5000 à 5500 €/m² à Monplaisir, Montluc et Sans-Souci.

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    «Les appartements à rénover et les grandes surfaces ne se vendent plus aux tarifs plafonds», note Grégory Mauron, directeur de Guy Hoquet Lyon Préfecture et Oullins. Constat identique sur le marché haut de gamme: «Nous mettons beaucoup plus de temps à céder les appartements familiaux de 150 à 200 m², car comme ils sont proposés trop chers, pour un même budget les acheteurs privilégient une maison dans les monts d’Or» soupire Clémentine Aknine, manager de Sotheby’s International Realty Lyon. Ainsi, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, une grande propriété de 250 m² avec 300 m² de jardin et une piscine a été récemment cédée à 1,2 million d’euros. À la Croix-Rousse, une maison de 150 m² avec jardin et garage en bon état se négocie entre 1,05 et 1,1 million d’euros.

    Aujourd’hui, le marché est en plein rééquilibrage et le stock de biens à vendre augmente depuis début mars. Les prix sont déjà légèrement orientés à la baisse dans les quartiers excentrés et pour les biens en mauvais état. Cette nouvelle conjoncture devrait se diffuser d’ici à l’été partout dans la ville. Pour le moment, «il est compliqué de faire comprendre aux propriétaires que le marché a changé et que les acheteurs deviennent à nouveau sélectifs», confie Anne Monard Bretin.

    Marseille

    Un marché toujours très dynamique

    L’arrivée de nouveaux acheteurs, doublée d’une appétence plus marquée des Marseillais pour la pierre a redynamisé le marché immobilier de la ville l’an dernier. Mais les vendeurs ont été trop peu nombreux face à cette forte demande. En conséquence, le marché a fonctionné en flux tendu et, dans les quartiers du sud de la Canebière, une minipénurie a vu le jour. «Les vendeurs ont alors eu des prétentions de plus en plus fortes jusqu’à atteindre des tarifs plafonds dans certaines zones» s’inquiète Jean-Luc Lieutaud, président de l’Unis Paca. D’après les notaires, le prix médian pour un appartement était de 2780 €/m² à fin décembre, soit 7,3 % de hausse en un an, et celui d’une maison atteignait 374.400 €, soit 9,7 % de plus. Du jamais-vu dans la capitale provençale.

    Aujourd’hui, il faut compter autour de 500.000 € pour une maison de 100 m² avec un joli jardin dans les quartiers sud de Sainte-Marguerite ou Mazargues. À l’est, dans les 10e et 11e arrondissements, «les jolies bastides avec des jardins de 1000 m² se négocient entre 5500 et 6500 €/m²», explique William Geslin, cogérant de Sotheby’s International Realty Marseille. Enfin, dans les très cotés 7e et 8e arrondissements, une maison vaut 6000 €/m² en moyenne à condition d’être en bon état. Si elle a la vue sur mer, ce qui est rarissime, les prix s’envolent au-delà de 10.000 €/m², mais l’offre est excessivement faible.

    Pour les appartements, les tarifs sont très variables d’un arrondissement à l’autre. «Dans les quartiers cotés, il faut compter entre 3500 et 5000 €/m², ce plafond étant atteint pour les derniers étages en bon état avec une vue dégagée», confie Gilles Michel de Chabannes, gérant de Michel de Chabannes Transactions. Les prix sont un peu plus bas autour de Longchamp, de Camas et Chave où ils vont de 2800 à 3500 €/m². Enfin, au Panier et à la Joliette, l’ancien vaut de 2500 à 2700 €/m² et le récent de 2800 à 3500 €/m². Dans le centre-ville, les tarifs les moins chers sont ceux de la Belle-de-Mai où il est possible d’investir entre 1700 et 1800 €/m².

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    Depuis janvier, face à cette hausse ininterrompue des prix, le marché commence à se tendre et de plus en plus d’acheteurs reportent leur projet, faute de trouver un bien qui corresponde à leur pouvoir d’achat. «Il y a aussi des refus de financement, car dans la ville les revenus ont progressé nettement moins vite que les prix ces deux dernières années», constate Jean-Luc Lieutaud. Depuis ce printemps, même si les ventes se concluent, le rythme des transactions n’est plus aussi rapide qu’à l’automne. L’immobilier marseillais devrait donc entrer en phase de stabilisation des prix. Ceux des résidences des années 1950 à 1970 dotées d’un très mauvais DPE se négocient d’ailleurs déjà aujourd’hui entre 2500 et 2800 €/m² dans le centre-ville et ses abords, et devraient continuer à baisser.

    Nantes

    Coup de frein sur l’envolée des prix

    La fièvre acheteuse qui a frappé la ville après la crise sanitaire s’est brusquement arrêtée. «Au premier semestre 2021,nous étions en situation de surdemande, mais depuis septembre, le marché se rééquilibre et les biens restent plus longtemps à la vente» indique Gildas Rass, délégué à la communication de la chambre des notaires de Loire-Atlantique. Selon les notaires, le prix médian d’un appartement était, fin décembre, de 3860 €/m² (+ 6,4 % de hausse en un an), et de 433.800 € (+ 2,2 %) pour une maison.

    Depuis début janvier, «les acheteurs se décident rapidement quand le prix leur semble cohérent, confie Caroline Louboutin, directrice de Sotheby’s International Realty Nantes, mais beaucoup de propriétaires mettent en vente au-delà de nos fourchettes d’estimation, ce qui casse la dynamique», soupire-t-elle. Cette incapacité à prendre conscience du fléchissement du marché a entraîné un ralentissement du rythme des transactions. Car les acquéreurs refusent désormais de payer cher un logement avec un défaut, même s’il est léger. «Aujourd’hui, il est très net qu’un seuil tarifaire a été atteint», constate Gildas Rass.

    Depuis six mois, les maisons se négocient un peu moins cher qu’au pic du marché de l’été dernier. À Saint-Donatien, il faut compter au maximum 1 million d’euros pour une grande bâtisse ancienne de 180 m² à rafraîchir avec un petit jardin et sans garage. Celles situées dans les quartiers ouest, à l’intérieur des boulevards, valent autour de 900.000 € à refaire et plutôt entre 1,05 et 1,2 million en bon état et avec un jardin agréable. «Le seuil des 5500 €/m² est désormais très difficile à franchir», prévient Caroline Louboutin. De l’autre côté des boulevards, les pavillons classiques de 100 à 120 m² se négocient aussi à des prix stables, entre 460.000 et 570.000 €. Comme cette maison ancienne rénovée avec goût en plein cœur de Zola qui a trouvé preneur à 540.000 € pour 100 m² avec un petit jardin. Pour trouver plus grand et moins cher, les jeunes couples partent en première, voire deuxième couronne, où les pavillons récents se vendent autour de 500.000 € à condition d’être proches du périphérique et sinon en dessous de 450.000 €.

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    Pour les appartements, le tarif moyen du centre-ville va de 5000 à 5500 €/m². Seuls les biens avec du cachet, très bien situés et en parfait état atteignent 6000 €/m², mais les acheteurs dépassent de plus en plus rarement cette limite. Il faut compter de 3500 à 4000 €/m² pour un bien récent avec balcon dans les quartiers nord, comme Longchamp, ou est, comme Doulon-Bottière et plutôt de 3000 à 4000 €/m² sur l’île de Nantes. Dans ces secteurs, les investisseurs sont aussi moins actifs et ils deviennent exigeants avec les DPE. «Les logements classés en F ou G ne se vendent plus du tout, car leurs prix sont encore trop élevés», note Stéphanie Vedrenne, responsable de l’agence Nestenn rond-point de Vannes.

    D’ici à l’été, la tendance à la modération - voire à la légère baisse - des prix va continuer, car le marché est de moins en moins sous pression. «Nous avons plus de vendeurs depuis janvier et comme les délais de vente ont augmenté, notre stock est plus important», explique Stéphanie Vedrenne. Un argument supplémentaire pour que les acheteurs, bien décidés à stopper cette inflation tarifaire, reprennent la main.

    Rennes

    Des sommets inédits

    L’an dernier, la ville de Rennes s’est placée à la première place du podium des agglomérations où les tarifs ont le plus grimpé. Selon les notaires, en fin d’année, il fallait débourser 3570 €/m² pour acheter un appartement et 490.000 € pour une maison, soit des hausses respectives de 10,5 % et de 16,7 % sur une année. «Le marché est très dynamique et depuis février, l’activité est encore repartie à la hausse» note Claudine Mercier, directrice de LFI Sévigné. Mais aujourd’hui, les acheteurs, même s’ils sont nombreux, sont nettement plus attentifs aux prix qu’ils déboursent. «Depuis décembre, les délais de vente ont largement augmenté, car il faut du temps aux propriétaires pour accepter de baisser leurs prétentions» explique Christophe Poylo, directeur d’Orpi Rennes Aristide-Briand. Aujourd’hui, les biens en parfait état se vendent encore rapidement dans les fourchettes hautes. Mais ceux qui nécessitent des travaux ont plus de mal à trouver preneurs, à moins d’afficher des prix plus doux.

    Dans la ville, il faut compter entre 420.000 et 680.000 € pour une maison à Cleunay, La Sagesse ou Lorient-Saint-Brieuc. «Elles font entre 85 et 120 m², mais pour atteindre le prix fort, il faut une grande surface, du style et une décoration au goût du jour», constate Anne Vestu, directrice de LFI Cleunay. Les belles bâtisses de 140 m² rénovées à Jeanne-d’Arc, aux Sacrés-Cœurs ou à Sainte-Thérèse se vendent plutôt entre 650.000 et 850.000 €. Les mêmes se négocient entre 900.000 et 1 million d’euros à Sévigné, à condition d’être sans défaut. Au-delà de cette limite, les transactions sont plus longues et compliquées, et les acheteurs plus rares.

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    La tendance est identique pour les appartements: ils se vendent vite et bien à condition d’être en parfait état. Il faut aujourd’hui tabler sur des prix moyens de 4200 à 5200 €/m² en centre-ville. Dans les secteurs avoisinants comme les Prairies Saint-Martin, Arsenal-Redon, la Gare-Nord ou Aristide-Briand, les appartements se trouvent plutôt entre 3200 et 3800 €/m². Aux Longs-Champs, autour du parc des Gayeulles ou aux abords du métro Clemenceau, il faut compter de 3000 à 3800 €/m². Au sud, au-delà des boulevards, les logements se négocient entre 2900 et 3200 €/m² à La Poterie et de 2000 à 2500 €/m² à Bréquigny ou au Blosne, à condition d’afficher un DPE supérieur à F. À défaut, les acheteurs ne visitent pas et n’essaient pas de négocier à la baisse.

    D’ici à l’été, un marché à deux vitesses va voir le jour dans la ville. Celui des beaux biens sans aucun défaut, qui ne représentent pas la majorité des logements de la ville, pourrait continuer d’afficher des prix en légère hausse. Pour les autres, en revanche, les tarifs ne vont plus progresser et des négociations à la baisse devraient même apparaître.

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    L'Humanité

    Et si l’on pouvait corriger sa propre histoire ?

    Prescription culture

    THÉÂTRE Frédéric Bélier-Garcia met en scène « Biographie : un jeu » de Max Fridch. Un étonnant voyage dans le jeu du temps intime.

    Gérald Rossi

    Peut-être Frédéric Bélier-Garcia fait-il partie de ces individus, tous sexes confondus, qui aimeraient pouvoir réécrire leur propre et intime histoire individuelle. Quoi qu’il en soit, « Biographie : un jeu », écrit par Max Frisch en 1967 a été en 1999 sa première mise en scène, et il en propose actuellement, une nouvelle création… François Berléand, Emmanuelle Devos et Éric Elmosnino tenaient alors les principaux rôles. Cette fois, sont convoqués sur scène, tout autant épatants, José Garcia, Isabelle Carré, Jérome Kircher, avec Ana Blagogević et Ferdinand Régent-Chappey.

    Le principe est en fait assez simple. Il s’agit, pour les protagonistes de rejouer certains épisodes de leur existence et d’en modifier quelques instants, afin que la vie de chacun prenne (ou pas) une autre direction. L’idée est formidable et banalement humaine. Qui en effet ne se l’est pas posée un jour au moins ? Sauf que personne ne sait vraiment comment remonter le temps pour, à un moment donné, changer d’aiguillage.

    Ce que Frédéric Bélier-Garcia résume ainsi : « Revivre sa vie, rejouer sa partie, imaginer d’autres passés (…) tout aurait aussi bien pu se passer autrement, avec un peu de chance, un autre hasard, moins de peurs (…) il aurait peut-être suffi de tendre une cigarette, de poster la lettre ou de ne pas se retourner… ». Pour autant, Max Frisch, qui rappelons-le exerça conjointement et assez curieusement les métiers de dramaturge et d’architecte, n’avait pas lui non plus la réponse à ces questions, et d’ailleurs, il publia deux versions de sa pièce, la seconde en 1984.

    Dans l’ambiance feutrée d’un appartement bourgeois, il est très tard. Restent, après une soirée de fête, Kürmann, le maître des lieux et Antoinette, jeune femme dont on ne sait encore rien, sauf qu’elle joue un peu les incrustes. Très vite, les premiers échanges annoncent la couleur. Comme celui-ci quand deux heures sonnent à la pendule. Antoinette : « vous attendez encore quelqu’un ? » Kürmann : « au contraire ». Drôle et déroutant. Mais pas question de s’arrêter en chemin.

    Le décor manipulé à vue (conçu par Alban Ho Van) correspond aux divers âges des protagonistes, qui ne changent pour autant pas d’apparence ni d’allure. Ils entrent et sortent, reviennent sur leurs propos, sur leurs ides, mais le fil ne se rompt jamais. « J’ai toujours été fasciné, attiré, par la réversibilité des choses, et notamment du tragique et du comique » insiste Frédéric Bélier-Garcia. « Il suffit que je me comporte différemment… ne serait-ce qu’une seule fois » tente Kürmann, mais rien n’est en fait aussi simple.

    Sait-on en effet ce que l’on désire, et peut être surtout, ce que l’on aurait désiré, vraiment, des années en arrière. Et puis se choisir un autre passé ne serait-il pas plus effrayant que de se souvenir de son vécu ? D’autant plus que sa propre histoire ne peut s’inscrire, pour exister, que dans celle des autres. S’agirait-il d’une partie d’échecs que l’on pourrait recommencer indéfiniment ? Et si, comme Antoinette, on ne connaît pas les règles de ce jeu ?

    Jusqu’au 3 avril, théâtre du Rond-Point, 2 avenue Franklin-Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. À Marseille de 3 au 7 mai ; à Nice du 11 au 14 mai.

    Le Monde

    Scandale policier, le camp de Royallieu, Arcimboldo… : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re)voir ou à (ré)écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Cette semaine, quelques « affaires sensibles »… Celle de la BAC Nord de Marseille qui a inspiré le film du même nom ; celle de ce camp de concentration allemand, à 80 kilomètres de Paris, qui fit mourir à petit feu le grand-père d’Anne Sinclair ; celle de cette Amérique coupée en deux dès qu’on y parle « armes » ; celle, enfin, de cette jeunesse française qui vota pour la première fois en 2017 et raconte son désenchantement cinq ans après… Et puis une bouffée d’air frais avec Arcimboldo, facétieux maître du maniérisme aux toiles « extraordinairement modernes ».

    La BAC Nord, un scandale policier sur écoute

    Après le succès de BAC Nord, le film de Cédric Jimenez, retour sur les faits réels qui l’ont inspiré, et qui ont conduit dix-huit policiers de la brigade anticriminalité (BAC) des quartiers nord de Marseille à être déférés en correctionnelle pour vol, corruption, trafic de drogue, racket et placés en détention provisoire en octobre 2012.

    Le documentaire de Linda Bendali remonte le fil de ce « grand gâchis » politico-judiciaire, de 2009 à aujourd’hui, grâce à des témoins clés retrouvés. Alain Gardère, l’ex-préfet, envoyé à Marseille sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, s’exprime pour la première fois sur cette affaire. « Toute la force de l’enquête est de faire apparaître les nombreux paramètres de l’affaire, parfois souterrains, comme la guerre sale des polices ou la politique du chiffre », souligne Franck Duprat, rédacteur en chef chez Capa pour « Affaires sensibles », l’émission de Fabrice Drouelle (adaptation télévisée de son programme du même nom sur France Inter).

    La réalisatrice conte l’histoire depuis ses prémices, en s’appuyant sur les archives télévisées et sur des témoignages clés – incontestablement le point fort de cette enquête, même si, le parquet ayant fait appel (douze policiers doivent repasser devant les juges en septembre), les policiers mis en examen restent en retrait. De multiples rebondissements (planques, écoutes, « pacte secret ») émaillent ce récit jusqu’à l’épilogue de cette affaire emblématique dont l’onde de choc n’a pas fini de secouer les milieux policiers. Catherine Pacary

    « BAC Nord, la vraie histoire du scandale policier », documentaire de Linda Bendali (France, 2021, 45 min). Diffusé dans le cadre de l’émission « Affaires sensibles » présentée par Fabrice Drouelle. Disponible en replay jusqu’au 21 avril sur France.tv.

    Royallieu, ou le « camp de la mort lente »

    La journaliste Anne Sinclair a consacré un livre à chacun de ses grands-pères. Dans 21, rue La Boétie (Grasset, 2012/Livre de poche, 2013), elle retraçait la destinée du fameux marchand d’art Paul Rosenberg (1881-1959), qui, en juin 1940, avait réussi à fuir les rafles nazies en émigrant aux Etats-Unis.

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    Le Monde

    « La Mouette », Caroline Vigneaux, « Revisor »… Les spectacles d’avril à réserver

    Désormais libérée des contraintes sanitaires, l’offre culturelle se déploie en ce début de printemps. Les critiques du « Monde » proposent aux lecteurs de la « Matinale » leur sélection.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Théâtre, humour, danse, musique classique : une floraison de spectacles et concerts accompagne le début du printemps, l’occasion de découvrir une Mouette et un Avare très contemporains, trois ballets d’Olivia Grandville, d’écouter des chants corses à l’abbaye de Fontevraud ou de « croquer la pomme » avec Caroline Vigneaux.

    • THÉÂTRE

    « La Mouette », par Cyril Teste

    Le metteur en scène Cyril Teste, virtuose du dialogue entre cinéma et théâtre, signe une Mouette magnifique et très contemporaine. Avec lui, la pièce de Tchekhov approfondit encore les mises en abyme opérées par le grand auteur russe entre la fiction et le réel. C’est une Mouette comme on ne l’a jamais vue, entre sensibilité à fleur de peau et audace formelle, et portée par de très beaux acteurs. A commencer par la Nina inédite de la jeune slameuse et actrice Liza Lapert, une découverte : une Nina aux cheveux courts blond platine, le corps couvert de tatouages, déchirante. Fabienne Darge

    Théâtre Nanterre-Amandiers, du 14 au 30 avril, puis à Saint-Quentin-en-Yvelines et à Orléans.

    « Ils nous ont oubliés », par Séverine Chavrier

    On ne le sait pas assez, mais Séverine Chavrier est une de nos metteuses en scène les plus puissantes et les plus singulières. C’est en musicienne, qu’elle est au départ, qu’elle travaille la scène, faisant du son un élément constitutif de la mise en scène. Après Nous sommes repus mais pas repentis, en 2016, qui s’inspirait de Déjeuner chez Wittgenstein, elle aborde un autre texte culte de Thomas Bernhard, La Plâtrière, pour ce spectacle intitulé Ils nous ont oubliés. Le maître de l’exagération y déploie quelques-unes de ses obsessions majeures, avec l’humour dévastateur qu’on lui connaît. Obsessions que Séverine Chavrier fait résonner dans un espace hanté de spectres sonores. F. Da.

    Odéon-Théâtre de l’Europe aux Ateliers Berthier, Paris 6e, du 12 au 27 avril.

    « Tempest Project », par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne

    Tout au long de sa longue vie de théâtre, Peter Brook a cheminé à travers La Tempête de Shakespeare, remettant plusieurs fois sur le métier la mise en scène de cette pièce magique. Il y revient une nouvelle fois aujourd’hui, en compagnie de sa fidèle complice Marie-Hélène Estienne, pour ce spectacle issu d’un chantier de recherches mené en février 2020. C’est le thème de la liberté qui intéresse Brook particulièrement ici, une liberté différente à conquérir selon les personnages, qu’il s’agisse de Prospero, d’Ariel ou de Caliban. Avec, notamment, la grande Marilu Marini. F. Da.

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    Le Figaro

    Afghanistan: voyage au pays des talibans

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    REPORTAGE - De Kaboul à Bamiyan, puis à Kandahar et dans le Helmand, nos reporters ont parcouru des centaines de kilomètres sur les routes afghanes. Entre rencontres officielles et personnelles, ils racontent ce pays qui vit en apesanteur depuis la prise du pouvoir par le mouvement islamiste, en août 2021.

    Jean-Marc Gonin

    Depuis la chute de ­Kaboul le 15 août 2021, sept mois se sont écoulés. Sept mois durant ­lesquels l'Afghanistan n'a cessé de s'enfoncer dans la crise. Nouveaux maîtres du pays, les ­talibans se sont emparés de tous les pouvoirs, écartant les femmes de la vie active et congédiant des cohortes de militaires et de fonctionnaires.

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    Le pays vit en apesanteur. Ostracisé, frappé par des sanctions, privé de ­reconnaissance internationale, l'Afghanistan des talibans est pris au piège. Ces « étudiants en religion » tentent de convaincre le visiteur qu'ils ont ramené la paix et la sécurité, et qu'ils n'ont pas l'intention de restaurer le ­régime qu'ils imposèrent entre 1996 et 2001. Au chapitre de la paix, on peut leur faire (temporairement ?) crédit : nous avons pu emprunter des routes et sillonner le pays avec une ­facilité ­inédite depuis 1979.

    La sécurité est une tout autre ­affaire. Dans les premières semaines du nouveau pouvoir, des dizaines d'exécutions sommaires ont eu lieu. Depuis lors, leurs dirigeants tentent de réfréner la violence. Ils savent que le monde extérieur ­observe et qu'en cas de ­rechute, l'Afghanistan ne recevra aucune aide ni n'accédera à ses milliards gelés.

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    Deux semaines après notre ­visite, pourtant, l'une des deux femmes activistes que nous avions rencontrées à Kaboul, dans un café où elles étaient venues à visage découvert malgré nos craintes pour leur sécurité, a reçu la ­visite de talibans. Déjà brièvement ­interpellée puis relâchée après une ­manifestation à l'automne dernier, elle a reçu, cette fois, deux balles dans une jambe. Elle vit désormais cachée.

    Jour 1 : hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan

    Les formalités d'accréditation auprès du ministère des Affaires étrangères ont pris moins d'une heure. On nous a délivré le sauf-conduit nécessaire pour sillonner le pays.

    Avant de nous mettre en route le ­lendemain, nous nous rendons à l'hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan, le plus important de Kaboul. Le Dr Abdulrahim, chirurgien ­orthopédiste, nous reçoit. Une tasse de thé à la main, cet ancien interne, diplômé il y a un an, dépeint une situation bien moins tendue qu'avant août 2021. « Nous effectuions 20 à 30 interventions par jour à cause des combats, dit-il. Aujourd'hui, ce ne sont pas plus d'une ou deux, dues à des accidents classiques. »

    Jour 2 : troglodytes à Bamiyan

    Les trois niches sont désespérément vides. Elles ne portent presque plus trace des bouddhas détruits à l'explosif en 2001. La falaise où ils se dressaient est criblée de trous : des habitations troglodytes. À Bamiyan, elles hébergent les plus pauvres. Habib, 60 ans, est de ceux-là. Pour 50.000 afghanis (570 $), il a fait creuser un trou. Il y a sept ans, ce chiite ­hazara avait quitté l'Afghanistan pour l'Iran. Immigré clandestin, il avait trouvé du travail à Ispahan. Sa famille l'avait rejoint. Pendant cinq ans, ils ont vécu de petits boulots. Soudain, en 2020, les autorités iraniennes les ont renvoyés. Retour à ­Bamiyan. Avec ses économies, Habib a logé les sept membres de sa famille dans cette pièce sombre gagnée sur la ­roche. Il est prêt à n'importe quel ­travail pour nourrir les siens. Mais Bamiyan n'a rien à offrir.

    Jour 3 : visite chez le gouverneur

    C'est un passage obligé. Malgré le ­document reçu à Kaboul, il vaut mieux effectuer une visite au gouverneur de la province où nous nous trouvons. À Bamiyan, il s'appelle ­Abdullah Sarhadi, 55 ou 56 ans - il ne sait pas. Une figure des talibans, ou plutôt une gueule cassée. Il a perdu l'œil droit dans les combats il y a plus de 20 ans. Il était commandant ­militaire dans la région lors du premier pouvoir taliban. On lui attribue des massacres de Hazaras et la démolition des bouddhas géants. En 2001, quand la coalition internationale a chassé les « étudiants en religion », il a été envoyé quatre ans à Guantánamo.

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    Le mollah Sarhadi signale qu'il n'a pas de temps à perdre avec des reporters français. Il nous a fait ­attendre une heure devant une tasse de thé et des fruits secs, mais il expédie nos questions en dix minutes. « La sécurité est assurée à ­Bamiyan ; les Hazaras ne sont pas persécutés ; les talibans aident la ­population ; on va bientôt payer les fonctionnaires ; l'économie se porte normalement. » Comment dit-on langue de bois en pachtoun ?

    Jour 5 : au palais du gouverneur de Kandahar

    Au bout de 14 heures de route harassante, nous sommes arrivés la veille au soir à Kandahar, la grande cité des Pachtouns afghans. Des ­chaînes du centre de l'Afghanistan aux plaines du Sud, on change aussi de géographie. Mais on grelotte ici aussi. Les hommes se blottissent dans d'amples châles chocolat tandis que les femmes ont passé des ­vêtements chauds sous leur inévi­table burqa. Contrairement à ­Bamiyan ou Kaboul, ici, aucune ne montre son visage.

    Visite au palais du gouverneur. ­Celui de Kandahar est spectaculaire. Vaste bâtiment blanc agrémenté d'une ­colonnade et précédé d'un grand jardin, il date de la colonie britannique. Les talibans y ont marqué leur territoire : au sommet d'un mât de plusieurs dizaines de mètres de haut, flotte un drapeau des talibans « king size ». De part et d'autre, 28 fanions identiques hissés sur des hampes plus modestes encadrent la gigantesque bannière.

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    Le gouverneur n'ayant pas le temps, c'est son adjoint, Molawi Ayatullah Mubarak, qui nous reçoit. Dans son antichambre, une dizaine de quémandeurs attendent. L'excellence nous fait entrer juste après avoir présenté ses condoléances à la famille d'une femme abattue dans un rick­shaw par un taliban en faction sur un barrage. Il leur a promis que le cou­pable, mis sous les verrous, serait puni. Le vice-gouverneur a 44 ans. Son ton et ses manières diffèrent de l'attitude du mollah de Bamiyan. Il essaie de nous convaincre que les ­talibans sont là pour le bien du peuple. Son offensive de charme est transparente : il espère que les ­médias étrangers contribueront à la levée des sanctions. « Après des ­années de guerre, souligne-t-il, nous avons ­ramené la paix. Pourquoi nous interdit-on l'accès aux ressources placées dans des banques étrangères ? »

    Avant de le quitter, nous lui demandons - sans illusion - s'il serait possible d'accompagner les talibans lors d'une patrouille ou d'une mission. Prudent, le vice-gouverneur répond qu'il va voir.

    Jour 5 : la prison de Kandahar

    Le haut mur hérissé de miradors longe la route de l'ouest qui conduit à Herat. Une heure plus tôt, nous avons demandé à entrer dans la prison de Kandahar. Le directeur, Saïd Akhtal Mohammad Agha, 40 ans, nous attend. Il est ­novice : il ne dirige la maison d'arrêt que depuis deux semaines. Auparavant, il faisait du prosélytisme pour les talibans dans les villages. Débonnaire, il parle sans filtre des 1950 détenus que contiennent ses cellules réparties en cinq secteurs : les toxicomanes, les ­criminels, les détenus politiques, les femmes sans enfants et les femmes avec enfants. Saïd Akhtal garantit que l'établissement est supervisé par la Croix-Rouge et que les détenus y ­reçoivent nourriture et soins.

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    Sa fierté, c'est la lutte contre la toxicomanie, une obsession des talibans. Les 1500 drogués constituent la ­majeure partie des personnes ­incarcérées. Selon le directeur, les ­cures de sevrage sont d'une efficacité sans égale. Il nous guide vers le bâtiment des toxicomanes. Nous découvrons un espace où convergent trois voûtes closes chacune par une grille. Des hommes amaigris aux yeux cernés s'approchent pour nous parler. Sakharma a 36 ans. Sa famille l'a ­dénoncé il y a quatre mois et demi. Cela fait 14 ans qu'il consomme du haschich. Sous le ­regard d'un maton, il assure que les conditions de détention sont bonnes et qu'il parvient à décrocher de la drogue. « J'ai le droit de sortir, dit-il, mais je préfère rester ici pour éviter les tentations en ville. » Sous les voûtes sombres et froides, on aperçoit les portes des cellules qui contiennent chacune 20 détenus. Les trois blocs peuvent accueillir jusqu'à 600 prisonniers chacun. Thérapie de choc.

    Jour 6 : au service pédiatrique

    Avec son bonnet gris rayé, sa longue barbe poivre et sel et ses yeux rieurs dissimulés derrière des lunettes ­fumées, le Dr Mohammad Sadiq respire la bienveillance. Il dirige le service de pédiatrie de l'hôpital régional de Kandahar où il exerce depuis 16 ans, dont 8 comme patron. Et en ce mois de février, il ne sait plus où mettre les patients. Ils sont 244 pour une capacité de 155 lits. « Plusieurs facteurs se combinent, explique le ­pédiatre. Nous récupérons des enfants en très mauvais état parce que les ­parents avaient peur de les amener ici à cause des combats. Leurs pathologies se sont donc aggravées. Et puis, ces derniers mois, c'est la malnutrition qui frappe. » En tout, 36 enfants hospitalisés au deuxième étage sont sous-alimentés.

    Dans la salle des admis­sions, une mère vêtue d'une burqa crème tient un bébé de quelques mois au visage décharné, coiffé d'un bonnet. Au-dessus de ses pommettes saillantes, ses yeux bruns paraissent totalement disproportionnés. « Cet enfant est dans un état critique, estime immédiatement le Dr Sadiq. Pas sûr que nous parviendrons à le sauver. »

    Jour 6 : justice coutumière en pleine nature

    Contre toute attente, le ballon d'essai lancé chez le vice-gouverneur a marché. Un coup de fil nous prie de ­rejoindre une escouade de talibans sur la route de l'aéroport. Sur place, trois 4 x 4 remplis d'hommes barbus et armés s'apprêtent à nous conduire vers un village où un juge coutumier va rendre un arbitrage entre deux tribus pachtounes qui se querellent pour un terrain. L'une veut y semer du blé tandis que l'autre veut le conserver en pâturage.

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    Après deux heures de route et de piste, notre convoi est rejoint par un pick-up vert occupé par des talibans locaux. Sur la zone du litige - une vaste plaine de plusieurs dizaines d'hectares -, les délégations d'anciens des deux tribus partent visiter l'espace conflictuel avec le juge. Une heure plus tard, alors qu'un vent ­glacial balaie la zone, le magistrat s'assoit en tailleur avec les deux délégations. « Vous voyez que nous nous occupons des problèmes de la population, lance un des chefs talibans. Cette querelle durait depuis des ­dizaines d'années. »

    Jour 8 : école coranique à Lashkar Gah

    En route pour Lashkar Gah. À la mi-août 2021, les combats y ont fait rage entre police et talibans. Ces derniers n'ont jamais réussi à prendre le poste central abrité par de hauts murs. Les policiers ont fini par négocier leur sortie, tête haute, sans se rendre.

    Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures

    À côté de la forteresse imprenable, une bâtisse de couleur beige contient la plus grande école coranique de la ville : la madrasa Abdul Hannan. Pas moins de 850 écoliers la fréquentent : 250 pensionnaires et 600 externes. Les premiers y vivent et y reçoivent l'intégralité de leur ­enseignement, les ­seconds fréquentent l'école publique le matin et viennent ici réciter le ­Coran l'après-midi. Le directeur ­Abdul Hannan l'a ouverte il y a 13 ans. « 50 ou 60 ­talibans sont passés par mon école », avoue-t-il sans enthousiasme. Car, paradoxalement, ce professeur de ­religion n'est pas aimé par les nouveaux maîtres et il le leur rend bien. « Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures, dit-il. Et, ici, les enfants ­suivent aussi des cours de ­matières scientifiques. »

    Il y a quelques mois, les talibans sont ­venus arrêter ce « mal pensant ». Quelques heures plus tard, il a été ­relâché sur ordre d'un chef taliban de Kaboul. Ces différends ne font certes pas d'Abdul Hannan un libéral, mais les vues étroites des talibans ne lui conviennent pas. « J'espère qu'ils vont assouplir leur doctrine », ­rêve-t-il. En attendant, la tradition ­rigoriste est observée dans ses classes : des dizaines de gosses accroupis psalmodient en chœur, des heures durant, des versets du Coran en balançant le buste d'avant en arrière…

    Jour 8 : dans un champ de pavot

    En franchissant la rivière Helmand, on pénètre dans le district de Nawa. C'est une mosaïque de parcelles striée par des canaux. Jusqu'ici, ­céréales et cultures vivrières les occupaient. Mais depuis cette année, une plante a refait son apparition : le ­pavot. En nous apercevant, Dastagir, 35 ans, le propriétaire, vient à notre rencontre. « Si vous étiez venus dans un mois, vous auriez vu les fleurs de la première récolte », lance-t-il. Tandis que le précédent gouvernement interdisait le pavot, les talibans, eux, ferment les yeux. 90% de la production mondiale d'opium provient du Helmand et ceux qui en font le négoce ont su graisser la patte des « étudiants en religion ».

    Pour Dastagir, le calcul est vite fait. Cette année, sur son demi-hectare, la parcelle de blé va lui rapporter l'équivalent de 700 $, les légumes 2000 $ et le pavot… 7000 $. Avant de nous quitter, le chef de famille précise qu'il fait vivre 40 personnes sur les revenus de cette terre. Ahmad Jan Popal, le président de la Bost University qui nous a conduits jusqu'ici, nous offre une clé pour comprendre le monde complexe des Pachtouns. « La tribu du district de Nawa soutenait l'ancien gouvernement et bénéficiait par conséquent d'emplois publics. À présent, ils ne touchent plus leur salaire et ne subsistent que grâce à la solidarité familiale. » Pour soutenir tout ce monde, l'opium paie mieux que les courgettes.

    Jour 8 : le conteneur magasin

    Au bord d'un rond-point de Lashkar Gah, un conteneur est apparu en début de semaine. Une planche posée en travers de son ouverture sert de comptoir. Sur quelques étagères posées à la hâte s'étalent des cigarettes, des canettes de soda, des conserves et des paquets de biscuits. Wahidullah, 50 ans, a ouvert ce « magasin » il y a quatre jours en empruntant 50.000 afghanis (environ 500 $) à des proches pour acquérir les quelques articles qu'il vend. Personne ne lui a rien acheté depuis l'ouverture. « Je n'ai plus d'argent, dit-il, il fallait bien tenter quelque chose pour nourrir les miens. » Jusqu'à août 2021, Wahidullah était colonel dans le renseignement militaire.

    Jour 9 : les drogués du cloaque

    Retour à Kaboul. Pour éviter les 13 heures de route, nous avons pris l'avion de Kandahar. En quelques jours, l'ambiance a changé : les talibans ont établi des check-points à chaque carrefour. Ils exigent des automobilistes qu'ils ouvrent le coffre. Ailleurs, ils fouillent maison après maison. Que craint le pouvoir ? Des infiltrations de Daech ? Le retour d'une opposition armée ? Nul ne le sait, mais la tension est palpable.

    La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer

    Dans le quartier de Koti Sangi, sous un large pont qui enjambe un cloaque, c'est la cour des Miracles. Plusieurs centaines de drogués s'entassent dans la pénombre. Au bord de l'eau pestilentielle, un cadavre gît, dissimulé sous une couverture. « Il y en a trois autres un peu plus loin », explique Jawadi, 34 ans. Visage émacié marqué de profonds cernes bleutés, cet ancien soldat est devenu opiomane voilà trois ans alors qu'il portait encore l'uniforme. Il a quitté sa famille pour dormir sous le pont. « La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer. » Jawadi part en chasse d'un petit boulot pour financer sa dose d'opium qui lui coûte 250 afghanis (3 $). Pourquoi les talibans, si hos­tiles à la toxicomanie, n'interviennent pas ? « Au début, ils sont venus et ont arrêté des drogués, raconte Jawadi. Mais on ne les voit plus. Ils ne s'attaquent plus qu'aux vendeurs. »

    Jour 10 : «T», ancien des services secrets

    « T » nous a donné rendez-vous dans un de ces lieux branchés qui ne ­désemplissaient pas avant le 15 août 2021. Cet établissement, ouvert avec des capitaux turcs, a ­encore de la clientèle. Le gérant a simplement dû séparer les salles entre ­celles pour les hommes et ­celles pour les familles où les femmes peuvent s'attabler. Pour les plus prudes, des boxes semi-fermés sont à disposition. ­Curieusement, on nous a laissés nous installer côté famille. Trois femmes fument la chicha. Quand « T » arrive, il nous prie de choisir une table moins en vue. Sous le gouvernement précédent, il a travaillé dans les services de sécurité et collaboré avec la CIA.

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    « T » n'a pas de mots assez durs sur l'incompétence des talibans. « Cela ne va pas durer, prédit-il, ils sont incapables. » Ce jeune homme diplômé, entre autres, d'études islamiques remâche la défaite du gouvernement précédent. Le retour des talibans l'accable et lui fait honte. Il accuse la soudaine débandade américaine.

    « T » regarde l'arrivée du printemps avec optimisme. « En Afghanistan, on l'appelle la saison des guerres. » Selon lui, dans plusieurs régions, la résistance se prépare dans l'ombre à s'attaquer aux talibans et à renverser le régime. Son regard pétille, il déborde d'énergie en tentant de convaincre ses interlocuteurs. Dit-il vrai ou bien veut-il seulement y croire ? Épuisés, meurtris par des décennies de conflits armés, victimes d'une saignée des ­élites parties en exil, les Afghans, même ceux opposés aux talibans, veulent-ils encore la guerre ? « T » en est sûr. Après deux semaines sur les routes du pays à rencontrer des ­dizaines de pauvres gens accablés et désargentés, nous le sommes beaucoup moins.

    De nos envoyés spéciaux Jean-Marc Gonin (texte) et Pascal Maitre/MYOP (photos) - Édition web par Marie Boetti

    Le Monde

    Une famille congolaise, l’amour d’une vie, un inédit de Jack Kerouac… Nos idées de lectures

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’épopée d’une vie, et même de plusieurs, concentrée en vingt-quatre heures : tel est le pari du Québécois Alain Farah dans Mille secrets mille dangers. Un pari brillamment réussi, comme celui, inverse, de JJ Bola dans Nulle part où poser sa tête : le destin d’une famille congolaise, entre Kinshasa et Londres, sur plusieurs décennies. Longue durée aussi pour Serge Rezvani, dont le nouveau livre continue de célébrer l’amour qui le lia à sa femme pendant plus de cinquante ans. Unité de temps et de lieu, en revanche, chez le sociologue américain Eric Klinenberg, qui analyse les effets de la canicule qui frappa Chicago pendant l’été 1995, faisant des centaines de morts. Et, pour finir ces allers-retours dans le temps, une résurrection : le premier roman inédit de Jack Kerouac, L’océan est mon frère.

    ROMAN. « Mille secrets mille dangers », d’Alain Farah

    Alain Farah aime James Joyce, Le Parrain, de Francis Ford Coppola, et les jeux vidéo. Ainsi peut-on commencer la présentation de Mille secrets mille dangers, le troisième roman de l’écrivain québécois, qui mixe et fond ces influences au fil de ses 500 pages absolument épatantes, alternativement burlesques et déchirantes.

    Au premier, l’auteur emprunte, entre autres, le principe d’Ulysse (1922), se déroulant sur une seule journée. Au deuxième, qui s’ouvrait par des noces, il adresse un clin d’œil appuyé en choisissant que ces vingt-quatre heures soient celles d’un mariage. En l’occurrence, celui d’un certain Alain Farah, le 7 juillet 2007. Les troisièmes ont été la première école de fiction de ce dernier, et il en a gardé une manière formidablement ludique d’envisager l’art de la narration.

    A partir du point fixe que constitue l’évocation du mariage, ses moments de grâce et ses couacs nécessairement innombrables, le récit se déploie à travers le temps et aborde mille questions, mille sujets – l’immigration au Québec, la religion, l’héritage que l’on lègue à ses enfants, les névroses familiales, le présent éternel de la maladie, l’addiction aux médicaments, le deuil…

    Mille secrets mille dangers tisse ensemble la joie et la peine comme il tresse le présent, le passé et le futur. Comme, aussi, il trame une langue où le français se teinte de québécismes, de mots d’anglais ainsi que d’arabe. Cette langue pourtant étonnamment claire, aux phrases simples, parvient à nous rendre extraordinairement proche l’épopée – minuscule et immense – vécue par son personnage. Raphaëlle Leyris

    ROMAN. « Nulle part où poser sa tête », de JJ Bola

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    Le Monde

    « Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent leurs critiques des films à découvrir en salle.

    Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.

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    « Plumes » : nid-de-poule kafkaïen

    D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret

    Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).

    « L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.

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    Le Monde

    « This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries

    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.

    « This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau

    D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.

    Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier

    « This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.

    « Atlanta » : une saison entourée de mystère

    Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.

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    Le Monde

    Elodie, une mère dans les filets de « l’aliénation parentale »

    Xavier Deleu Stéphanie Thomas

    Publié le 25 mars 2022 à 13h00, mis à jour hier à 19h08

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    RécitLa commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, qui rendra un rapport le 31 mars, appelle à une meilleure prise en compte de la parole des mères. Une parole parfois rendue inaudible par le syndrome controversé d’aliénation parentale, qui prête à l’un des parents le pouvoir de manipuler son enfant pour en obtenir la garde. La bataille juridique opposant Elodie à son ancien conjoint en constitue une terrible illustration.

    Benjamin* est installé devant l’écran de son ordinateur, concentré sur sa partie de jeu vidéo. C’est l’année du bac, mais les cours à distance, en ces temps de pandémie, ont eu raison de sa motivation. Son grand frère, Hugo, 20 ans, vient de sortir faire une course. Les deux petits, Maxime, 9 ans, et Inès, 6 ans, sont à l’école depuis plus de deux heures. La maison est calme.

    Sa mère vaque dans la cuisine. Soudain, un cri retentit dans l’appartement. Benjamin se précipite dans le salon et voit sa mère derrière la baie vitrée, en train d’enjamber la rambarde, prête à se jeter du 8e étage. Le garçon la rattrape in extremis par le bras. La serre contre lui. Il a compris.

    Ce jeudi 5 novembre 2020, Elodie, 38 ans, attendait la décision du juge des enfants concernant la garde des deux derniers. Au téléphone, la directrice de l’école vient tout juste de lui annoncer que des éducateurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sont venus chercher Maxime et Inès en plein cours, devant leurs camarades. Le juge a décidé de les placer en famille d’accueil. Il estime que leur mère les a manipulés pour obtenir leur garde. Ses enfants seraient, selon lui, atteints d’un « syndrome d’aliénation parentale ». L’argument fatal pour séparer une mère de ses enfants.

    Un syndrome critiqué

    Le syndrome d’aliénation parentale est défini en 1985 par un pédopsychiatre américain, Richard Gardner, qui intervient en tant que conseil auprès de couples en situation de divorces conflictuels. Selon lui, les déclarations d’agressions sexuelles faites par un enfant dans un contexte de litige sont le plus souvent fausses.

    « Sa théorie consiste à dire que, lorsqu’un enfant accuse son père d’inceste, il est forcément en mission commandée par sa mère, qui veut rayer l’autre parent de la vie de l’enfant pour se venger, résume Christine Cerrada, l’avocate référente de l’association L’Enfance au cœur. Ce concept a été beaucoup utilisé par la justice, ce qui a entraîné l’invisibilisation des violences sexuelles sur mineurs et des effets lourds de conséquences sur le parent protecteur, accusé de “laver le cerveau” de son enfant. »

    Le recours au syndrome d’aliénation parentale est aujourd’hui décrié : il ne repose en effet sur aucun fondement scientifique. En 2018, la sénatrice Laurence Rossignol, ex-ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, obtient la diffusion d’une note sur le site du ministère de la justice pour « informer les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale ». Pourtant, il continue d’être invoqué par des psychiatres et des magistrats.

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022: défendre les traditions, le credo inaltérable des Sables-d’Olonne

    VOIX DE FRANCE (6/6) - Rebond touristique, résidents post-Covid… Avec un nouveau brassage de population, les habitants de cette commune tranquille du littoral craignent de voir s’éroder leur mode de vie. Désarçonnés par des combats laïcistes, une délinquance nouvelle et des problématiques de logement, ils s’escriment à préserver l’esprit et les codes de cette terre de traditions.

    Présidentielle 2022: Hayange, une ville sur les cendres de sa vie passée

    VOIX DE FRANCE (5/6) - Chômage, pauvreté… Autrefois bouillonnante d’activité et riche d’emploi, cette ville sidérurgique de Moselle a aujourd’hui d’autant plus de difficultés qu’elle porte, dans sa physionomie comme dans son quotidien, les stigmates très vifs de son industrialisation perdue, révolue.

    Présidentielle 2022: «revitaliser» par la destruction du patrimoine, l’hérésie de Foix

    VOIX DE FRANCE (4/6) - Comme dans bien des communes de France, la politique d’urbanisme de cette ville historique de l’Ariège conduit à des démolitions et défigurations.

    Présidentielle 2022: à Montpellier, les infranchissables frontières du communautarisme

    VOIX DE FRANCE (3/6) - Séparatisme, délinquance, drogue, insécurité… Malgré l’effort collectif et concerté des élus locaux avec les représentants de l’État, redresser la barre de ce quartier, pour redonner aux habitants les gages perdus du pacte républicain, relève de la gageure.

    Présidentielle 2022: Bellême, les Parisiens et la tectonique des mondes

    VOIX DE FRANCE (2/6) - Avec la pandémie, l’essor du télétravail et l’aspiration à une vie au vert, ce village du Perche situé à deux heures de la capitale est devenu une nouvelle banlieue parisienne. Les Franciliens y affluent, aimantés par une politique d’attractivité pour startuppeurs et coworkers. Si l’économie de Bellême est revitalisée, le choc culturel entre les deux mondes irrite parfois les habitants.

    Présidentielle 2022: en Corrèze, le village d’Ayen, seul à la barre de son destin

    VOIX DE FRANCE (1/6) - Comme tant d’autres en France, ce village aux portes de la Dordogne fait partie des territoires reculés, aux marges des bassins de population, à l’écart de l’emploi et des services publics, au cœur des déserts médicaux. Malgré un fort dynamisme et une résilience qu’il a opérés seul, en attirant médecins et activités, Ayen s’épuise à retrouver âme qui vive.

    L'Humanité

    Pop culture. Comics de répétition

    Prescription culture

    Grégory Marin

    Faut-il crier au génie ou au nanar ? A priori, Adi Shankar, passé maître dans la parodie et les hommages à l’univers super-héroïque (le superbe court métrage « Truth in Journalism ), revendique le second genre… Ce « Guardians of Justice » est un concentré de tout ce que Shankar a fait par ailleurs : une sorte de fanfiction ultime, aussi jouissive et enthousiaste que maladroite et impécunieuse.

    Marvelous Man (Will Yun Lee) est mort, laissant le monde sans protecteur. Suicidé ou tué par sa Némésis Mind Master (RJ Mitte, vu dans « Breaking Bad ») ? Son bras droit au sein des Guardians, Knight Hawk (Dallas Page), enquête. Mais a-t-il intérêt à ce que les petits secrets des super-héros soient révélés ? On ne fait pas scénario plus simple. Quant à l’univers, il sera reconnu des fans de comics : c’est ténébreux à souhait, kitschissime toujours, drôle souvent. Même si dans le fond ça ne renouvelle pas le genre. On y verra un hommage très appuyé, certains personnages étant des calques de leurs homologues de DC ou Marvel. La surprise se cache ailleurs.

    C’est dans les modes de traitement que Shankar accrochera le spectateur – surtout ceux qui ont un faible pour la culture pop. Le réalisateur cumule séquences façon jeux vidéo cultes («Mortal kombat », « Super Mario »), pixel art, stop-motion, 3D, japanimation… Une profusion d’effets de style qui peut donner le tournis. Pour apprécier le spectacle, autant faire la totale : canapé, pizza et soda. Et surtout, accepter que son cerveau soit téléporté dans les années Reagan.

    ÉcransNetflixsuper-héros
    L'Humanité

    Histoire. Philippe Pétain, fantôme de « la France éternelle »

    Prescription culture

    Gérald Rossi

    «Mesdames messieurs, le maréchal Pétain vous parle. » Les premières secondes du podcast en 10 épisodes, de cinquante-quatre minutes chacun, concocté par Philippe Collin fleurent bon l’histoire de France. En compagnie d’une douzaine de spécialistes, cette série réalisée par Violaine Ballet consacrée à l’histoire de Pétain s’évertue à rétablir les points obscurs de sa biographie. Né en 1856 et mort en 1951 au fort de Pierre-Levée sur l’île d’Yeu (Vendée), Pétain avait été élevé à la dignité de maréchal de France en 1918, puis frappé d’indignité nationale et déchu de sa distinction militaire en 1945.

    Au fil de la série, Philippe Collin, titulaire d’une maîtrise d’histoire contemporaine consacrée à l’épuration des collaborateurs à la Libération, déroule le fil de l’aventure. Il pointe notamment dans la dernière partie « comment Pétain survit à sa propre mort grâce à l’édification de son propre mythe, alimenté par l’idée de “la France éternelle” que nombre de nostalgiques, de réactionnaires et de nationalistes ont défendue pour réhabiliter sa mémoire ».

    Il n’est pas inutile, et c’est un des mérites de cette série particulièrement documentée, de rappeler que le maréchal est à l’origine de la Révolution nationale, « qui visait à exclure du corps social les mauvais Français ». Et c’est lui qui engagea officiellement la collaboration avec les nazis. Pour autant, la série ne se contente pas d’une dénonciation, mais restitue cette page dans le contexte de l’époque, en liaison avec le présent. Pétain était considéré comme le vainqueur de Verdun. Militaire alors inconnu, c’est dans ce premier conflit mondial qu’il forgea sa légende. La descente aux enfers de 1940 renversa le mythe.

    Podcastphilippe pétain
    Le Monde

    Orelsan, Disiz, Damso… Les flows de l’amour

    Stéphanie Binet

    Publié le 25 mars 2022 à 18h00, mis à jour hier à 04h56

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    DécryptagesLongtemps considérés comme des bad boys misogynes, les rappeurs s’autorisent désormais à évoquer leurs sentiments amoureux et assument leurs failles. Un signe de la popularité de cette musique, qui a remplacé la variété sur le terrain de la passion.

    Qui aurait cru, il y a quinze ans, qu’Orelsan terminerait un concert par une déclaration d’amour ? Le 15 mars, à l’Accor Arena de Paris, le chanteur a clos son tour de chant avec un morceau dédié à son épouse : « A quoi ça sert de dire “Je t’aime” si j’ai jamais vraiment dit pourquoi ? » Lui, l’auteur, en 2007, de Sale pute, où il jouait le rôle d’un cocu haineux, ou lui, le vilain petit canard, qui clouait au pilori la fête des amoureux dans son rap odieux Saint Valentin.

    Le Orelsan de 2007 tomberait des nues en apprenant que, quinze ans plus tard, il est loin d’être le seul rappeur à s’afficher en amoureux transi. Aujourd’hui, plus un album de rap français ne sort sans sa chanson pour sa « señorita », sa « blonde », sa « douce ». Mieux, des rappeurs consacrent des disques entiers aux mouvements de leur cœur. En 2021, Ashkidd publie L’Amour et la violence.

    Ashkidd : « J’aime le rap pour sa brutalité, ses mots roses qu’on dit avec nos pensées noires »

    A l’aube de ce printemps, Disiz, ex-La Peste, consacre son treizième album à sa rupture avec sa femme avec qui il a été marié pendant vingt ans, à ses errances amoureuses et à son nouvel élan du cœur. Il l’a sobrement ­intitulé L’Amour. Lomepal a décrit le sentiment amoureux dans le morceau Yeux disent. Son ami le Belge Roméo Elvis a écrit une déclaration à sa compagne, la mannequin Lena Simonne, Soleil : « J’ai compris que c’était bon le jour où tu m’as fait la bise (…) Et depuis que j’suis avec toi (avec toi) (…) Le soleil renaît dans ma vie. »

    Il y a quelques mois, son compatriote Damso, l’un des poids lourds du rap francophone, annonçait, dans 911 : « J’me ramollis, j’suis tombé love/Fais le 911, j’crois qu’un gangster est tombé love. » Le rap, musique née aux Etats-Unis dans les ghettos, a longtemps été associé aux mauvais garçons, à une virilité machiste, où les sentiments seraient proscrits.

    MC Solaar et sa « Caroline »

    Olivier Cachin, journaliste et historien de cette culture musicale, voit dans ce phénomène la suite logique de la popularisation du rap, aujourd’hui le genre musical le plus écouté en France : « Si on considère à juste titre que le rap est la nouvelle variété, il est normal qu’il s’empare de son thème le plus classique : l’amour. »

    D’ailleurs, dès les débuts du rap français, un de ses plus gros succès est, en 1992, une chanson d’amour : Caroline, de MC Solaar, qui permet de faire connaître cette nouvelle expression au grand public. « Tu es l’as de trèfle qui pique mon cœur, Caroline » fait mouche auprès des médias et du grand public, mais déplaît fortement au reste du rap français. « Pour 90 % des rappeurs de l’époque, MC Solaar est un vendu, un clown », résume Olivier Cachin, rédacteur en chef du premier magazine consacré au rap, L’Affiche, qui paraîtra jusqu’en 2002.

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    L'Humanité

    Pierre Lemaître, un Grand monde dans le tumulte de l’après-guerre

    Prescription culture

    Lauréat du prix Goncourt en 2013 pour « Au revoir là-haut », Pierre Lemaitre entame une tétralogie avec « le Grand Monde », saga familiale dans le tourbillon des Trente Glorieuses.

    Roger Martin

    «Addictif », « jubilatoire », il était prévisible que le dernier ouvrage de Pierre Lemaitre se voie affligé de ces mots passe-partout qui dispensent de toute véritable analyse. Est-il si difficile d’écrire simplement que « le Grand Monde » est à la fois une émouvante saga familiale, une peinture au vitriol d’une société corrompue et un tourbillonnant roman d’aventures ?

    Lemaitre a évoqué parmi ses influences Hugo et Balzac, le Zola des « Rougon-Macquart », le Thomas Mann des « Buddenbrook », autant d’écrivains qui ne redoutaient pas de se lancer dans des aventures littéraires périlleuses. Mais, si la première partie du XXe siècle ne manquait pas d’auteurs pour tenter de saisir le monde par le truchement de ce qu’on appelait volontiers le roman-fleuve – Martin du Gard et ses « Thibault », Jules Romains et ses « Hommes de bonne volonté », Georges Duhamel et sa « Chronique des Pasquier » –, notre époque semblait, elle, en avoir perdu le goût.

    Après quelques romans éclairant toutes les facettes du genre policier à énigme, thriller, roman social et roman noir –, Lemaitre s’est senti suffisamment armé pour écrire une trilogie couronnée d’un immense succès et, plus mûr encore, ayant poli et repoli son ouvrage, pour mettre en chantier une tétralogie dont « le Grand Monde » est la première pierre, l’édifice entendant couvrir une période courant de l’après-guerre à nos jours à travers la destinée d’une famille, les Pelletier.

     

    Beyrouth, Saïgon et Paris

    Et il en faut de l’audace, et sans doute un grain de folie, pour tenter pareille aventure. Une épopée de gens ordinaires, ou presque, arrachés soudain, par les aléas de l’Histoire, à une vie sans éclat, parents sans doute plus complexes qu’il n’y paraît et enfants dont l’envol se heurte au drame et à la tragédie. L’action a beau être ramassée sur quelques mois de 1948, on est aspiré, entre Beyrouth, Saigon et Paris, par un tourbillon digne des plus grands feuilletonistes, qui oblige chacun des protagonistes à simuler, mentir, tricher, aimer, haïr, vivre quoi, ballotté par des événements qui le dépassent.

    C’est que, s’il excelle à donner vie à des personnages et non à des marionnettes, Lemaitre ne néglige pas le décor et l’époque qui les voient évoluer. Ses Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde, avec leur climat social violent, le chômage, une vie quotidienne aussi hasardeuse que sous l’Occupation et, en filigrane, la guerre d’Indochine, lointaine et exotique, exposée sans fard, dans son horreur, sa corruption et ses scandales.

    Il y a de l’amour dans « le Grand Monde », de l’aventure, des voyages, des rebondissements, de l’humour aussi, un clin d’œil réjouissant, et même, car Lemaitre ne renie pas ses débuts, des crimes. On prend un immense plaisir à se laisser emporter par la vague, admiratif de l’art et de la vie que l’auteur a su insuffler à son nouveau pari. Et même si Pierre Lemaitre avoue bien volontiers avoir pris quelques libertés avec l’Histoire, avec « le Grand Monde », sur les traces de cet Alexandre Dumas qu’il a tant aimé, il lui a fait un bel enfant.

    Le Grand Monde, de Pierre Lemaître, Calmann-Lévy, 590 pages, 22,90 euros

    Littératurepierre lemaître
    Le Monde

    Fin du port du masque : pourquoi nous sommes surpris en découvrant les « bas de visage »

    C’est un phénomène auquel nous sommes tous confrontés : les gens enlèvent leur masque, et le bas de leur visage ne correspond pas du tout à ce que l’on avait imaginé. Des neuroscientifiques expliquent les mécanismes à l’œuvre.

    Bizarre, vous avez dit bizarre ? Ces jours-ci, beaucoup d’entre nous font l’expérience d’un phénomène singulier. A la boulangerie du coin, au café d’à côté, à l’école des enfants et parfois même au travail apparaissent des visages étranges. La boulangère a un drôle de menton ; la puéricultrice de la crèche, un sourire plein de dents ; le directeur de l’école est mal rasé ; le serveur fait une moue. Que se passe-t-il ? Tous ces gens que nous n’avions jamais vus « en entier » ont enlevé leur masque, tout simplement – en deux ans et demi de Covid, nous avons malgré tout fait des rencontres. Et, de manière systématique, nous sommes étonnés par leur « bas de visage ».

    « Non, ça ne colle pas », a ainsi été, grosso modo, ma première pensée en tombant nez à nez dans la rue avec une autre mère d’élève – qui avait d’ailleurs l’air aussi surprise que moi de me découvrir et m’a lancé en riant cette phrase délicieusement contre-intuitive : « Sans les masques, on ne se reconnaît plus ! » La réalité de son visage est entrée en collision avec ce que j’en imaginais, à tel point qu’il m’a fallu quelques instants pour m’y ajuster. Mais qu’avais-je imaginé, au juste ? Et selon quels critères lui avais-je modelé un bas de visage virtuel ? « Il s’agit sans doute d’un mécanisme de complétion, explique Sylvie Chokron, directrice de recherche au CNRS, neuropsychologue à la Fondation ophtalmologique Rothschild et chroniqueuse pour le cahier « Science & médecine » du Monde. Lorsque l’on doit reconnaître quelque chose dont on n’a qu’une partie, le cerveau complète avec des a priori. Dans ce cas précis, il s’agit d’a priori non visuels. Le cerveau compose un bas de visage en fonction de la partie haute, mais aussi en fonction de la voix, de la personnalité, de nos sentiments envers cette personne. On se construit une représentation, un peu comme on le ferait en lisant un roman. »

    Le choc de l’ajustement visuel

    Extraordinaire : la mère du petit Hélio, comme le personnel de la crèche ou les nouveaux commerçants du quartier, seraient donc depuis deux ans les personnages de mon roman inconscient… C’est aussi ce qu’explique Lionel Naccache, neuroscientifique à l’Institut du cerveau et neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, auteur du Cinéma intérieur (Odile Jacob, 2020) : « L’un des résultats-clés de l’étude de la perception et de la conscience, c’est que l’être humain produit du sens, constamment et inconsciemment. Dans le cas de la perception visuelle, des infos lumineuses s’impriment sur la rétine et sont transmises au cerveau ; or ces infos sont sans cesse interprétées. Le moteur de la signification est tellement fort, chez nous, qu’on invente du non-perçu. A titre d’exemple, au cinéma, ce que vos rétines reçoivent, ce sont vingt-quatre images fixes par seconde ; mais ce dont vous faites l’expérience, c’est un film continu. Eh bien, ce qu’on ne vous a pas montré, entre deux images, vous l’avez inventé. J’appelle cela des fictions. »

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    Le Figaro

    Présidentielle J-14: dernière ligne droite avant le premier tour, Zemmour veut «laver les affronts», Macron accélérer

    John Timsit

    Retrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».

    Chers abonnés,

    Nous entrons dans le dur. D'ici deux semaines, nous connaîtrons les rapports de force du premier tour. Au cours de la dizaine de jours de campagne restants, les prétendants seront sur le pied de guerre, ayant sûrement à l'esprit qu'une partie du choix des électeurs se fera dans les toutes dernières heures. Si les Français ont mis du temps à entrer dans la bataille et qu'une abstention record est loin d'être exclue, les courbes sondagières se sont récemment affinées. De quoi laisser présager une cristallisation de l'opinion qui nous mènerait vers un match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Même si beaucoup d'évènements peuvent encore venir bousculer ces tendances. Nous reviendrons sur cette dernière ligne droite dès le début de cette Lettre. Au programme aussi ce soir, le clin d'œil d'Éric Zemmour à la droite au Trocadéro. Et l'entrée de plain-pied d'Emmanuel Macron dans l'arène.Très bonne soirée,John Timsit

    Dernière ligne droite avant le premier tour

    Il reste 12 jours de campagne. Alors que l'écart se réduit jour après jour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et que Jean-Luc Mélenchon est en dynamique depuis quelques jours, Valérie Pécresse et Éric Zemmour ne parviennent pas pour l'instant à retrouver de l'élan. Autre élément à prendre en compte : dès lundi, le temps de parole et d'antenne des candidats sera soumis à une stricte égalité. Les différents prétendants mettent donc toutes leurs forces dans la bataille. Lisez l'article de Claire Conruyt.

    Zemmour veut «laver les affronts» subis par la droite

    L'événement paraissait si crucial qu'il était présenté comme « le plus grand rassemblement de la campagne » par Éric Zemmour lui-même vendredi matin. Sur la forme, le prétendant n'a pas été démenti. Sous un soleil de plomb, un ciel bleu sans nuages et une tour Eiffel en arrière-plan qui rappelait les grandes heures de la campagne de Nicolas Sarkozy dans ce même lieu en 2012, Zemmour a réuni dimanche plusieurs dizaines de milliers de personnes : 100.000 supporteurs, selon ses dires. Une vraie démonstration de force, à deux semaines jour pour jour du premier tour, qui lui a permis de revenir sur les raisons de sa candidature et de dire qui il était. Lisez l'article de l'auteur de ces lignes.

    «La vraie droite, c'est moi», clame Pécresse

    « Éric Zemmour tourne le dos à la droite républicaine avec des propositions dont la brutalité conduirait le pays au désordre, à l'impuissance et à la faillite, car aucune promesse n'est financée », a lancé Valérie Pécresse face au meeting d'Éric Zemmour au Trocadéro. « Il ne suffit pas de s'(y) réunir pour incarner la droite », ajoute-t-elle pour mieux expliquer que « la vraie droite, c'est (elle).» Lisez l'article d'Emmanuel Galiero.

    Macron veut accélérer en fin de campagne

    Entre la posture présidentielle de surplomb et celle de prétendant dans l'arène électorale, Emmanuel Macron continue d'être sur un chemin de crête. Avec en ligne de mire, le meeting de samedi prochain à la Défense Arena, point d'orgue de sa nouvelle course vers l'Élysée. «Les meetings, j'adore ça. Mais soyons lucides, je ne peux pas en faire beaucoup!, a-t-il déploré dimanche sur France 3. Avant-hier, j'étais à Bruxelles. Personne ne comprendrait que je ne sois pas là pour protéger les Français»... Lisez l'article de François-Xavier Bourmaud.

    En Guadeloupe, Le Pen touche aux limites de la dédiabolisation

    Alors que le FN de son père avait eu beaucoup de difficultés à s'implanter dans les Antilles, Marine Le Pen a pu ancrer son parti élection après élection. Notamment en Guadeloupe. Balayant les propositions de grands meetings en métropole, la prétendante RN a voulu jouer la contre-programmation pour démontrer le succès de son entreprise de «dédiabolisation» en se rendant sur l'île. Mais la trentaine d'heures passées en Outre-mer a eu l'effet inverse, mettant à mal la posture apaisante qu'elle souhaite endosser depuis le début de la campagne. Lisez l'article de Charles Sapin.

    Bardella «lance un appel aux électeurs de Zemmour»

    Le patron de Reconquête! tenant son grand raout à Paris, celui du RN a voulu tendre la main aux électeurs partis chez la concurrence. S'il pense que Marine Le Pen « va se qualifier au second tour de l'élection présidentielle », il mise plus que jamais sur un «vote efficace» afin d'«offrir, dès le premier tour, la plus forte dynamique possible ». Avant de lancer un appel aux électeurs d'Éric Zemmour : «Je leur dis, ne gaspillez pas votre voix, l'heure est trop grave. Il faut se résoudre au fait qu'il ne se qualifiera pas pour le second tour. » Lisez l'article de Claire Conruyt.

    Mélenchon se voit en «pire cauchemar» de Macron et Le Pen

    Lors d'une réunion publique sur la plage marseillaise du Prado dimanche, le leader insoumis a voulu battre le rappel des troupes à deux semaines du premier tour. « Celle-là, je vais la gagner. Elle se présente bien. Pile poil en face du trou de souris », lance-t-il, sachant qu'il doit encore doubler Marine Le Pen pour espérer se qualifier au second tour. Un rapport de force qui laisse Jean-Luc Mélenchon pantois : « Je ne comprends rien, ça m'échappe… Comment arrive-t-elle à progresser sans faire campagne ? Nous, il faut aller chercher chaque mètre avec les dents. » Lisez l'article de Pierre Lepelletier.

    L'auberge espagnol du «vote utile» : le contre-point de Guillaume Tabard

    «Pour tous les candidats, c'est la quinzaine décisive. Dernières démonstrations de force (le Trocadéro pour Zemmour, Marseille pour Mélenchon, l'U Arena samedi prochain pour Macron), diffusion des projets par millions d'exemplaires. Les favoris croisent les doigts pour que les courbes, elles, ne se croisent pas ; les outsiders veulent croire que tout est possible. Les “changeurs ” ne sont-ils pas de plus en plus nombreux, et les électeurs ne se décident-ils pas de plus en plus dans les tout derniers jours ?», s'interroge notre éditorialiste Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.

    Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui

    Le parti des Républicains «s'est éloigné de ce qu'il était : un parti de gouvernement», juge Éric Woerth

    Dans une interview au Point, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy assume «plus que jamais» son choix de rejoindre les rangs d'Emmanuel Macron. Pour lui, le président de la République et candidat a su «imposer sa stature de président au fur et à mesure des crises». Éric Woerth considère également que «le point d'équilibre de LR est celui d'une droite radicale alors que ce n'était ni le positionnement initial de Valérie Pécresse ni celui de Xavier Bertrand». Lisez l'article de Claire Conruyt.

    Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

    Alors que la prétendante du RN était l'invitée de France 3 samedi soir, deux mouvements indépendantistes sont venus troubler son émission. Dimanche sur France 3, Emmanuel Macron a «condamné avec la plus grande fermeté» : «Je tiens au débat démocratique. Je combats les idées de Madame Le Pen mais avec respect». Lisez l'article de Claire Conruyt.

    Affaire McKinsey : «Qu'ils aillent au pénal», lance Macron à ses accusateurs

    «Aucun contrat n'est passé dans la République sans qu'il respecte la règle des marchés publics», a voulu mettre au clair dimanche Emmanuel Macron sur France 3, alors que certaines de ses opposants lui reprochent les contrats passés par l'État avec des cabinets de consultants, en particulier McKinsey. «S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», lance même le prétendant à sa succession.

    Les candidats à suivre ce lundi...

    Yannick Jadot

    L'écologiste sera l'invité d'Europe1 entre 8h15 et 9h.

    Philippe Poutou

    Le candidat de NPA sera l'invité de France Info à 8h30

    Valérie Pécresse

    La prétendante de la droite sera l'invitée de BFMTV-RMC à 8h30.

    Emmanuel Macron

    Le président candidat sera en déplacement à Dijon (Côte-d'Or).

    Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.

    Guerre en Ukraine : Marion Maréchal déplore les débats «sémantiques» sur Poutine

    L'ancienne députée, soutien d'Éric Zemmour, a assuré ne pas avoir de «problème sur le principe» à qualifier le président russe de «criminel de guerre», tout en déplorant une «espèce de course à l'escalade verbale».

    Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

    ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

    Le Figaro

    Les panneaux solaires colorés, invisibles sur les toits, ont le vent en poupe

    Actualité

    EN IMAGES - Les panneaux solaires ne sont pas uniquement de couleur noire, contrairement aux idées reçues. Des panneaux colorés ornent notamment des bâtiments situés dans des zones protégées.

    Par Marine Richard

    Mis à jour le 28/03/22, 04:00

    Publié le 28/03/22, 04:00

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    Le panneau solaire se présente la plupart du temps comme un rectangle de couleur noire. Et pour cause, les teintes sombres sont celles qui absorbent le mieux les rayons du soleil pour les convertir en électricité. Cependant, ces panneaux aux cellules apparentes ne sont pas très discrets et ils dénaturent l’esthétique de certains bâtiments. Des panneaux solaires colorés, presque invisibles sur les toits, concurrencent les panneaux bleutés classiques.

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    «Fini de transiger entre design et efficacité», scande Oscaro Power, spécialiste des kits solaires à monter soi-même. La société propose depuis février dernier une gamme de panneaux colorés Bisol Spectrum conçus en Slovénie, pensés pour se fondre dans les bâtiments. Un pigment au-dessous du verre colore ces panneaux qui deviennent orange, verts ou blancs et s’adaptent parfaitement à leur environnement. Chez Solaxess, en Suisse, il s’agit «d’un film aux propriétés nanotechnologiques qui permet de colorer un Panneau Photovoltaïque, développé avec le CSEM, Centre Suisse d’Électronique et de Microtechnique», selon Frédéric Clauss, directeur des opérations. Cette technologie permet de couvrir des surfaces de bâtiment (toitures et façades), à la place des panneaux traditionnels et ce, pour des raisons esthétiques.

    » LIRE AUSSI - Immobilier: est-ce rentable d’équiper son logement de panneaux solaires?

    Mais ces panneaux sont-ils aussi efficaces que les panneaux noirs? «Ils sont un peu moins performants que les noirs, confesse Marie Juyaux, directrice générale d’Oscaro Power. Mais leur performance reste tout à fait acceptable.» Le rendement des panneaux colorés est inférieur de 3 à 4% en moyenne à celui des panneaux classiques. Les panneaux blancs sont les moins performants, cette couleur étant celle qui absorbe le moins les rayons du soleil. «La performance garantie est de 55% pour la couleur blanche», évalue Frédéric Clauss.

    Côté prix, les panneaux colorés sont également plus chers: environ 370 euros le panneau contre 200 euros en moyenne pour un panneau solaire noir chez Oscaro Power, sachant qu’il faut compter à peu près 8 panneaux pour une maison. Sur un immeuble, cela dépend de la taille. Ils sont garantis 15 ans chez Oscaro Power, par exemple.

    Un argument esthétique

    C’est l’argument esthétique qui est surtout mis en avant ici. Les couleurs peuvent se décliner comme chez Solaxess, qui propose 15 couleurs standards. «Les panneaux blancs se fondent parfaitement avec les maisons grecques qui sont très blanches», assure Marie Juyaux, d’Osacro Power. Le «Deep red» et le «Terracotta Orange» se marient avec un environnement méditerranéen tandis que le vert forêt s’accorde avec les milieux boisés ou montagneux. «Ces panneaux permettent notamment de répondre aux exigences des Architectes des bâtiments de France, situé dans des zones protégées, afin de ne pas altérer le paysage. On en a vendu en Corse pour des villages classés ou à Monaco pour des immeubles», explique Marie Juyaux.

    Ces panneaux colorés sauront-ils séduire les foyers français sachant que le solaire a le vent en poupe? Au premier trimestre 2021, selon Enedis, ce sont 100.000 maisons qui sont raccordées en autoconsommation individuelle en France contre 3000 en 2015. La France est le 4ème pays d’Europe en termes d’installations photovoltaïques.

    Selon Effy, le spécialiste de la rénovation énergétique qui s’appuie sur une enquête de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’ADEME, 61 % des Français seraient prêts à se lancer dans l’aventure de l’autoconsommation grâce aux panneaux solaires photovoltaïques. Et ce, pour trois raisons: faire des économies sur leurs factures d’électricité pour 54% d’entre eux, gagner en autonomie en s’affranchissant du réseau de distribution public pour 45% et faire un geste pour la planète en utilisant une énergie renouvelable pour 40%.

    Le Monde

    « Ce n’est pas une émigration, c’est une fuite » : l’exil de Vladislav, Ioulia, Andreï, Russes de la classe moyenne

    Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)

    Publié le 25 mars 2022 à 10h00, mis à jour hier à 06h58

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    ReportageIls sont juristes, médecins, créateurs d’entreprise… Le 24 février, la vie de ces Russes a basculé. Hostiles à l’« opération militaire spéciale » de leur président en Ukraine, inquiets de l’effondrement économique à venir, terrifiés de voir se refermer le « rideau de fer », ils ont fait leurs valises et quitté leur pays.

    Ioulia T. appartient à une génération de Russes qui pensait en avoir fini avec les soubresauts de l’histoire. Une génération devenue adulte dans les féroces années 1990, assez raisonnable pour se tenir à distance de la politique. De toute sa vie, la juriste de 44 ans n’aura participé qu’à un seul mouvement de protestation, en 2011-2012, contre les fraudes aux élections législatives et à la présidentielle. Epoque joyeuse durant laquelle des centaines de milliers de personnes ont cru à un changement possible et communié sur les places des grandes villes.

    Las, le changement n’est pas venu. Seuls les plus motivés ont poursuivi le combat, souvent dans le sillage d’Alexeï Navalny, l’étoile montante de ce mouvement de 2011-2012. Quand l’opposant a été empoisonné, en août 2020, puis emprisonné, six mois plus tard, à Moscou, Ioulia et son mari, Vladislav, 47 ans, sont restés chez eux, dégoûtés, certes, mais pas assez pour affronter la machine policière et judiciaire. « Je ne suis pas une fille des barricades », résume dans un sourire la jeune femme aux cheveux courts soigneusement coupés.

    Derrière eux, une « vie confortable »

    De fait, le couple a choisi un autre chemin, ce que Ioulia appelle « une vie confortable » : bel appartement dans une banlieue résidentielle, voiture allemande, voyages à l’étranger, bouteilles de vin dégustées avec les amis… et l’aboutissement d’une vie, cette société de conseil juridique que Ioulia et Vladislav ont montée ensemble. Tout ne leur convenait pas, y compris dans leur domaine d’activité – « Même en droit fiscal ou des affaires, il n’y a pas d’Etat de droit, que des juges serviles », tranche Ioulia –, mais pour le reste, le choix était rationnel : « Si tu ne disais rien publiquement, objectivement la vie était très supportable, agréable, même. »

    Elle ne l’est plus. Un certain 24 février à l’aube, quand leur président a annoncé le lancement d’une « opération militaire spéciale » contre le voisin ukrainien, ce monde s’est écroulé. Ce sont d’abord les tripes qui ont parlé : « J’ai ressenti immédiatement, physiquement, l’horreur et l’absurde… C’est devenu impossible pour moi de respirer dans ce pays. »

    Au fil des jours et des larmes versées sur les villes ukrainiennes, d’autres questions se sont ajoutées au choc, tout aussi angoissantes : et si Vladislav, formé dans un institut militaire, était mobilisé par l’armée ? Et si le confort patiemment construit s’écroulait ? Et si nous n’étions plus en sécurité ? « Même si la guerre s’arrêtait demain, pense Ioulia, ce pays est perdu pour des années, peut-être des décennies. La dégringolade économique, on la sent déjà, et elle ne peut que s’intensifier. La répression aussi, une simple pancarte “pour la paix” conduit en prison. »

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    Le Figaro

    «La flambée du prix du pétrole va-t-elle se répercuter sur celui de mon billet d'avion ?»

    Pierre Morel

    LE FIGARO VOUS RÉPOND - Notre lectrice s'inquiète. L'ampleur des surcoûts à prévoir dans les transports aériens va-t-elle faire doubler le prix de son aller-retour en avion ? Pas nécessairement.

    Avec le conflit en Ukraine, a-t-on déjà une idée de la hausse du prix des billets d'avion ?

    Chère lectrice,

    Il est difficile de chiffrer précisément le montant de la hausse attendue du prix des billets, conséquente à la montée du cours du baril de pétrole. Tout dépend, d’abord, du type de vol que vous envisagez, court ou long. «Le coût du carburant représente 35 à 45 % du prix d’un billet pour un vol long courrier, et 25 à 35 % pour un moyen et court courrier», précise au Figaro Didier Bréchemier, senior partner au cabinet Roland Berger, spécialiste du transport aérien. À titre d'exemple, si 30 % du prix d’un billet correspond au carburant et que le coût de celui-ci est multiplié par deux, les passagers paieront leur vol seulement 15% plus cher. Ou encore moins : « Certaines compagnies pourront faire le choix d’amortir la hausse en réduisant leur marge », indique Didier Bréchemier.

    Mais toutes ne pourront pas le faire. Certaines, incapables d’amortir cette hausse des prix, devront réduire leur offre, comme l'Américaine Alaska Airlines, qui a d'ores et déjà annoncé revoir à la baisse ses prévisions de capacité. Certaines compagnies pourraient aussi choisir de réduire leur offre pour se concentrer sur les destinations les plus indispensables, celles qui attireront des passagers même en cas de flambée des prix.

    La hausse pourrait en outre mettre plusieurs mois à se répercuter sur le prix des billets. « Certaines compagnies ont souscrit à des couvertures (ou hedging) auprès d’une banque, qui s’engage ce faisant à compenser les éventuelles hausses de prix du carburant pour un temps donné, le plus souvent 6 à 9 mois », explique Didier Bréchemier. Air France-KLM, Lufthansa, easyJet ou Ryanair utilisent ce système selon Air Journal.

    Rappelons enfin que malgré la forte hausse de ces dernières semaines, le cours du prix du baril de pétrole, estimé à 120 dollars le 24 mars 2022, n’a pas atteint un niveau inédit. Il s'est maintenu autour de ce seuil de 2011 à 2014.

    POSEZ-NOUS VOS QUESTIONS

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    Le Monde

    Le Monde passe à table

    GastronomieLes chefs Vins & autres plaisirs liquidesVignobles & vigneronsLes recettesLes bonnes adressesLes sélectionsTechniques & basiques Article réservé à nos abonnés

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

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    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Resto : Le Maquis a déjà ses partisans

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Édition du jour

    Daté du lundi 28 mars

    Lire le journal numérique Décryptages Article réservé à nos abonnés

    La côte de Nuits, le désir et le pouvoir

    Qu’importe l’ivresse, pourvu qu’on ait le flacon. Cette étroite parcelle bourguignonne d’une trentaine de kilomètres fait tourner bien des têtes dès lors qu’on s’intéresse aux prestigieux grands crus qu’on y cultive.

    Publié hier à 19h00 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Daniel Picouly : « Je fais de la littérature millésimée »

    Avec « Les Larmes du vin », le romancier raconte son rapport presque magique à ce breuvage qui le lie aux êtres chers qu’il a connus. Et révèle tout ce qui, chez cet écrivain de la sensation, le rapproche du travail du vigneron.

    Publié hier à 18h15, mis à jour à 06h36 Ophélie Neiman

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quand la diplomatie mettait le couvert

    Le général de Gaulle n’ignorait rien du prestige du patrimoine culinaire et viticole français : un impressionnant coffret vient justement rappeler comment il en fit un levier d’influence diplomatique.

    Publié le 26 mars 2022 à 18h15 Stéphane Davet

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    La table présidentielle, un enjeu politique

    Il y a la petite cuisine politique... et la grande. La vraie, celle à laquelle le palais, de l’Elysée, accorde un soin tout particulier, du choix des mets aux vins de qualité. Avec toujours une obsession : faire de la gastronomie française une arme d’influence diplomatique.

    Publié le 26 mars 2022 à 18h00 Rémi Barroux

    La spatule à burger, pour un plat idéal

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Le french tacos et moi, un duel dégoulinant

    Ce sandwich XXL, ultracalorique et indigeste, a conquis les adolescents et les jeunes adultes. Loin de toute règle de diététique, le tacos français est l’antithèse du sacro-saint « cinq fruits et légumes par jour ». Un acte de rébellion.

    Publié le 26 mars 2022 à 02h45 - Mis à jour le 26 mars 2022 à 05h15 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    La filière du vin salue le quinquennat d’Emmanuel Macron

    De toute la Ve République, il est le président qui aura le plus soutenu le savoir-faire et la production viticoles français. Allant jusqu’à intégrer des professionnels du secteur à son plan de santé publique Priorité prévention.

    Publié le 25 mars 2022 à 18h15 Ophélie Neiman

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges de la côte de Nuits, la sélection du « Monde »

    La production est faible, la demande forte. Les vins sont rares et chers, et jouissent d’un prestige inégalé. Laure Gasparotto et Ophélie Neiman ont néanmoins pu rassembler une sélection de beaux pinots noirs à tous les prix et encore disponibles à la vente.

    Publié le 25 mars 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Ophélie Neiman

    Témoignages

    Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »

    Journaliste et autrice, Lucile Leclair s’intéresse à l’agriculture et aux paysans. Elle s’est penchée, pour son dernier ouvrage « Hold-up sur la terre », sur l’accaparement des terres agricoles en France.

    Publié le 24 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 18h19 Camille Labro

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Publié le 22 mars 2022 à 18h21 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h16 Elvire von Bardeleben

    Brève

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Publié le 22 mars 2022 à 18h20 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h23 Le Monde

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Raisin le plus courant du Bordelais, le merlot est en surchauffe

    Cépage le plus planté en France, très populaire à travers le monde, ce raisin noir est le compagnon de toutes les occasions simples. Mais son avenir n’est pas à la fête, réchauffement oblige.

    Publié le 20 mars 2022 à 12h00 Ophélie Neiman

    Fiche

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Publié le 19 mars 2022 à 11h00 Camille Labro

    Fiche

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté

    Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.

    Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Passion fermentation, ou la confrérie du bocal

    Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives

    Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 19h41 Léo Pajon

    Portrait

    La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis

    Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.

    Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin

    Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?

    Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.

    Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».

    Publié le 14 mars 2022 à 20h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h57 Sophie Abriat, Marie Godfrain, Sabine Maida et Litza Georgopoulos

    Portrait

    Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne

    A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.

    Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto

    Article réservé à nos abonnés

    Vapoter, est-ce déguster ?

    Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.

    Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin

    Fiche

    La râpe Microplane, une invention accidentelle

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)

    Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.

    Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon

    Portrait

    William Ledeuil, passeur de saveurs

    Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »

    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

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    L'Humanité

    Généalogie. Des enquêteurs plongés dans les arbres

    Prescription culture

    Laurent Etre

    C’est une profession peu connue, mais qui gagnerait à l’être davantage : les « généalogistes successoraux » opèrent sur demande du notaire, lorsque celui-ci doit organiser la recherche d’héritiers potentiels à la suite d’un décès. Autrement dit, ces spécialistes sont souvent confrontés à des familles disloquées, brisées par des drames. Et ils contribuent aussi, parfois, à de belles retrouvailles, qui les entraînent eux-mêmes bien au-delà des questions juridiques et financières.

    Le deuxième volet de cette soirée croise différentes histoires, dont celle, particulièrement émouvante, de Pierre, décédé dans une relative solitude. En explorant la généalogie de ce dernier, Audrey Lustrement, collaboratrice d’une étude située au Mans, découvre un passé d’enfant ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. « Probablement maltraité », Pierre aura fini par trouver son équilibre au sein d’un foyer aimant, sans jamais fonder le sien, une fois adulte. Avant d’être abandonné à l’Assistance publique, en 1942, celui qui n’avait alors que 8 ans vivait avec son père et ses sept frères et sœurs. Un seul membre de la fratrie est toujours en vie, mais au final, douze héritiers sont identifiés. Et c’est devant les caméras de l’émission, qui inaugure ici sa nouvelle saison, qu’ils se rencontrent pour la première fois.

    « Recherche héritiers » se penche également sur les destins de célébrités, tel celui de la cinéaste et héroïne de la nouvelle vague Nelly Kaplan, à laquelle est consacrée l’intégralité du premier épisode. Disparue des suites du Covid en novembre 2020, quelques mois après son compagnon, le producteur Claude Makovski, l’artiste a laissé derrière elle un trésor bien caché… Mais l’héritage le plus précieux reste son œuvre, féministe et rebelle, que ce documentaire bien ficelé permet de redécouvrir.

    Télévisiongenealogie
    Le Figaro

    Metin Arditi, l’écrivain des âmes

    Mohammed Aïssaoui

    PORTRAIT - Né en Turquie, citoyen suisse, auteur français, amoureux de La Fontaine, l’homme aime sonder la profondeur des êtres et ne se dévoile que dans ses romans.

    On rencontre Metin Arditi dans le bien nommé restaurant La Méditerranée, place de l’Odéon, à Paris. Un peu pour le provoquer, on lui rappelle que sa page Wikipédia le qualifie d’«écrivain suisse francophone d’origine turque séfarade» (respiration). Il sourit, et lance: «Ça fait beaucoup!» En vérité, après de multiples vies, seul le premier mot le définit vraiment, même s’il a abordé le métier d’écrire sur le tard.

    À lire aussiMetin Arditi: «Il n’est de judéité achevée que dans l’unique fidélité à l’humanité»

    Dans ses livres, près de trente qui maintenant composent une œuvre importante, Metin Arditi est devenu l’écrivain des âmes, pour paraphraser l’un de ses titres. Et comme chez beaucoup d’auteurs, il faut remonter à un acte fondateur pour mieux le comprendre: «J’ai passé onze années dans un internat en Suisse, et même pendant les vacances, je ne rentrais pas chez moi, ma mère venait un mois à l’hôtel et je restais avec elle. Mon père n’avait pas le temps de passer.» Il a 7 ans quand il effectue ce grand saut d’Istanbul à Lausanne.

    Il y a quelque chose de Modiano dans cette souffrance tue. Jamais vous n’entendrez Metin Arditi se plaindre, c’est un homme délicieux qui préfère un bon mot, et sourire, toujours. Durant cette période d’isolement, c’est l’art qui sauve le petit garçon: il se réfugie dans le théâtre, la musique et l’écriture. Sans doute aurait-il aimé poursuivre des études de lettres ou des humanités - c’est cela qui l’attirait -, mais son père le dirige vers des études «sérieuses». Il brille à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, où il décroche un diplôme de physicien puis, excusez du peu, en génie atomique au troisième cycle. L’université de Stanford lui tend les bras.

    Pendant toutes ces années scientifiques si chronophages, jamais l’obsession d’écrire ne le quittera pourtant. La preuve, cette anecdote extraordinaire: à 13 ans, il écrit un conte pour sa mère ; ce texte sera publié dans le magazine féminin dirigé par Hélène Lazareff.

    De La Fontaine au Turquetto

    Le tournant arrive en 1985: «J’avais 40 ans, et j’avais déjà beaucoup travaillé. Je gagnais bien ma vie», raconte ce fils d’un grand entrepreneur. Metin Arditi réalise de belles affaires dans l’immobilier, «la machine devenait délirante durant cette période», raconte-t-il. Mais s’il n’y perd pas de plumes, c’est grâce à un conseil de son père qu’il n’oubliera jamais: «Dans les affaires, tu dois penser à faire gagner l’autre. Pas de victoire éclatante au détriment de ton client…» Il s’y tiendra. Il y a bien un lien entre le business et la littérature, c’est La Fontaine! «Il m’a sauvé durant ces années, pas un jour où je ne le lisais.» Sa fable préférée est Le Héron: «Les plus accommodants ce sont les plus habiles / On hasarde de perdre en voulant trop gagner.» Est-ce une forme d’autoportrait?

    En tout cas, on comprend mieux pourquoi son entrée en littérature s’est faite avec deux premiers titres qui s’appuient sur le fabuleux fabuliste, grand peintre des âmes, d’abord Mon Cher Jean… de la cigale à la fracture sociale (1997), puis La Fontaine, fabuliste infréquentable (1998). Il n’ose pas encore le roman, et continue avec des essais sur le frère Van Gogh, Nietzsche et Machiavel. Quand il s’attaque à la fiction, il se découvre une véritable vocation, c’est comme s’il était enfin lui-même, comme s’il pouvait enfin parler de l’intime en préservant sa pudeur. Il peut passer parfois par le domaine historique et le fait avec bonheur. On songe à La Confrérie des moines volants (l’Union soviétique en 1937), L’Homme qui peignait les âmes (quartier juif d’Acre en 1078).

    À lire aussiPourquoi écrire? Comment écrire? La réponse des plus grands écrivains

    Il obtient le prestigieux prix Jean-Giono, en 2011, avec Le Turquetto, l’histoire d’un élève prodige de Titien, que lui-même appelait «le Turquetto» («le petit Turc»), né de parents juifs en terre musulmane, à Constantinople, aux environs de 1519. C’est un roman qui convoque la plupart des thèmes chers à Metin Arditi: la filiation, les rapports de l’art avec le pouvoir, la solitude, l’exil, les influences religieuses. Bien que l’action se déroule dans le Constantinople du XVIe siècle, Arditi reconnaît qu’il est très proche de ce «petit Turc»… On retrouve aussi dans Le Turquetto cette rencontre de plusieurs arts, la littérature n’est jamais loin de la musique, de la peinture, du théâtre. Ces quatre formes ne peuvent être cloisonnées, il dit que la musique l’aide à affiner son écoute de la phrase, il lit ses textes à voix haute. Et il voit dans la préparation d’un concert une magnifique ode au travail…

    Le père absent

    Il ne le dira pas, mais Metin Arditi, de la même famille que le comédien Pierre Arditi, ne peut jamais se contenter d’une activité à la fois. Comme ces êtres qui cachent leur angoisse avec une boulimie. Pendant ses années d’écriture, il a présidé l’Orchestre de la Suisse romande durant dix-huit ans, rejoint le Conseil stratégique de l’École polytechnique de Lausanne, enseigné la physique, multiplié les actions de mécénat, de soutien à la formation. Il a travaillé pour l’Unesco en tant qu’ambassadeur de bonne volonté. C’est l’un des rares auteurs à avoir écrit trois «Dictionnaires amoureux», la belle collection de Plon: l’un sur la Suisse, l’autre sur l’esprit français, et le nouveau sur Istanbul qui vient de paraître. Sa trinité?

    La place manque pour parler du père absent auquel il a consacré un récit émouvant, Mon père sur mes épaules. Vingt ans après la mort du sien, Metin Arditi tente de comprendre qui était ce père dont il cherche encore l’estime. Un livre dans lequel on voit un écrivain exprimer sa colère. Et son amour. Au mois de mai, Arditi publiera chez Grasset un nouveau roman, une fiction apparemment, coiffée de ce joli titre: Tu seras mon père. Tiens, tiens…

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    Un prologue inédit du roman Shining de Stephen King, publié en français

    Divulgué pour la première fois ce jeudi, par l'hebdomadaire Le 1 des libraires, ce chapitre avait été écarté du livre lors de la sortie du roman en 1977.

    Jean-Pierre Rosnay, l'homme qui voulait rendre la poésie contagieuse et inévitable

    CRITIQUE - Un recueil, édité pour le soixantième anniversaire du Club des poètes, rend hommage à cet écrivain exigeant, passionné par la transmission.

    Le livre Qui a trahi Anne Frank?, discrédité et retiré des ventes aux Pays-Bas

    Après avoir présentée ses excuses, la maison d'édition néerlandaise Ambo Antho a annoncé le retrait de l'œuvre de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, basée sur une enquête controversée.

    Le Monde

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».

    Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.

    Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.

    La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovation

    Avec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.

    Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.

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    L'Humanité

    Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

    Entretien

    L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

    Cyprien Boganda

    Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

    Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

    L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

    Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

    En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

    Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

    Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

    Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

    Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

    Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

    Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

    Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

    Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

    Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

    Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

    Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

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    Le Monde

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    « La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.

    Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entrepre­nariat, le management, la gestion d’une production.

    « Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »

    La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…

    Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de ­boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Lorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.

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    Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.

    Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »

    Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.

    Camille Labro

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    L'Humanité

    Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

    Premier plan

    Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

    Cécile RousseauCyprien Boganda

    Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

    Aucune urgence économique

    Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

    Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

     

    Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

    Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

    Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

     

    L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

    Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

    Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

    Une impression de bis repetita de 2019

    Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

    En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

    réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans
    Le Monde

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.

    Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt

    Pour le bocal (saumure de 3 jours) :

    10 g de gros sel

    500 ml d’eau non chlorée

    2 concombres

    1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose

    Préparation :

    Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.

    Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.

    Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.

    Pour la soupe Pour 2 personnes

    Préparation : 20 minutes Ingrédients :

    3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé

    Préparation :

    Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.

    Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»

    Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».

    Emmanuel Macron a affirmé ce dimanche qu'il «n'utiliserait pas» les termes du président américain Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de «boucher», en estimant qu'il ne fallait pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions» dans la guerre en Ukraine.

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    «Nous voulons arrêter la guerre que la Russie a lancée en Ukraine sans faire la guerre. C'est l'objectif» et «si on veut faire cela, il ne faut pas être dans l'escalade ni des mots ni des actions», a estimé Emmanuel Macron.

    «Nous ne devons pas, nous Européens, céder à quelque escalade. Nous ne devons pas, nous Européens, oublier notre géographie et notre histoire. Nous ne sommes pas en guerre avec le peuple russe», a-t-il insisté, en soulignant que l'Europe n'était plus dans le contexte de «la Guerre froide» entre Moscou et Washington.

    Le candidat président a par ailleurs indiqué sur France 3 qu'il parlerait au président russe «demain (lundi) ou après-demain (mardi)» pour organiser une opération d'évacuation d'habitants de la ville de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, soumis à un siège et à des bombardements depuis des semaines.

    Cette opération, qu'il avait annoncée vendredi à la suite des sommets de l'Otan et du G7 à Bruxelles, doit se faire «dans un délai rapide, absolument dans les tous prochains jours», avec la Turquie, la Grèce et les organisations humanitaires, en collaboration avec les autorités ukrainiennes et le maire de Marioupol, dont il a salué «l'héroïsme».

    Mettant en garde contre «le cynisme de la partie russe» sur le sujet, Emmanuel Macron a souligné qu'il y avait «un droit humanitaire international», que «nous entendons faire respecter». «Cela ne doit pas être une opération humanitaire à la main de la Russie», a-t-il averti.

    À lire aussiGuerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce une «opération humanitaire» d'évacuation de Marioupol

    Plus de 2000 civils ont été tués à Marioupol, d'après un récent bilan communiqué par la mairie. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quelque 100.000 personnes sont toujours bloquées dans ce port stratégique de la mer d'Azov.

    À VOIR AUSSI - Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de «boucher» lors d'une visite à Varsovie

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

    Le Figaro

    Crédit immobilier: est-ce encore le moment d’emprunter?

    Actualité

    Hausse des taux, des prix immobiliers qui grimpent: le contexte n’est plus aussi idyllique qu’en 2021. Et le moral des ménages est plombé.

    Par Guillaume Errard

    Mis à jour le 28/03/22, 04:00

    Publié le 28/03/22, 04:00

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    Est-ce le moment d’acheter? Les taux de crédit vont-ils continuer de grimper? Le climat économique et international se tend et les habituelles interrogations sont sur toutes les lèvres des potentiels acheteurs immobiliers. Après une année 2021 euphorique, à quoi ressemblera 2022? Les premiers indices sont déjà connus: les prix continuent de grimper sauf à Paris et les taux de crédit grimpent - entre +0,1% et +0,4% pour tous les profils et tous les profils (résidence principale, investissement locatif...) -, même s’ils restent bas. Sans compter la hausse des tarifs de l’électricité, du carburant et du coût des travaux.

    » LIRE AUSSI - Regrouper vos crédits immobiliers, une solution pour alléger le poids de votre dette

    Un contexte morose que les Français perçoivent parfaitement. La preuve en deux chiffres. Le premier: 77% ont constaté la hausse des taux, selon un sondage OpinonWay pour Artemis Courtage, courtier en crédit immobilier. Le second: 52% estiment que la situation pour emprunter est défavorable et 46% ont un avis opposé. Il y a seulement six mois, c’était l’inverse. «Les conditions de financement d’un achat immobilier sont encore attractives, affirme Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances. Les taux de crédit immobilier sont autour de 1,2% sur 25 ans alors que l’inflation est à 3%. Les taux de crédit réels sont donc négatifs, à court terme». Dit autrement, les Français peuvent s’enrichir en s’endettant. Ajoutez une production de crédit immobilier qui reste dynamique: +6,4% en janvier, sur un an et +6,6% (estimation) en février, selon la Banque de France. Mais c’était avant la guerre en Ukraine. «Nous n’anticipons pas d’évolution de tendance», affirme une source du Haut conseil de stabilité financière.

    Aucun candidat pour changer la donne

    En attendant, les Français ont déjà le moral en berne. Et ça se voit: 73% sont inquiets pour l’économie de la France et 55% pour l’immobilier. Deux chiffres en hausse de 9 points (!) en 6 mois. Des niveaux dignes de ceux enregistrés pendant la crise du Covid. «Le téléphone sonne moins, le marché est en pause. D’ordinaire, nous avons au moins des prises de contacts à cette époque. C’est un bel atterrissage en “gueule de bois”. Les Français sont attentistes», analyse Ludovic Huzieux, président d’Artemis Courtage.

    Cet attentisme se comprend: avec la guerre en Ukraine et à un degré moindre, l’élection présidentielle, les Français n’ont pas forcément la tête à l’immobilier. Mais cet attentisme peut aussi être coûteux. La hausse constante du taux auquel l’État s’endette, que les banques scrutent pour fixer leur taux de crédit, laisse augurer de nouvelles augmentations de taux. Et donc un emprunt immobilier plus cher. À cela s’ajoutent des durées d’emprunt (22 ans tous profils confondus, 23 ans pour les primo-accédants) qui approchent le maximum légal (25 ans pour l’ancien). De quoi redouter une remontée du taux de refus? «Il y a quelques dossiers où on va transpirer et où il faut craindre un “effet ciseau”, redoute Ludovic Huzieux. C’est là que nous devons être des trouveurs de solutions plutôt que des comparateurs».

    » LIRE AUSSI - Est-il encore intéressant d’investir dans l’immobilier à Paris?

    Dès lors, ce climat incertain incite de plus en plus de Français à ne pas devenir propriétaire. En septembre dernier, ils étaient 17% à donner cette réponse quand OpinionWay leur demandait quel était le frein qui les empêchait d’accéder à la propriété. Aujourd’hui, ils sont 25%. Sinon, les prix trop élevés (43%, +5), l’apport insuffisant (30%, -6) et la baisse du pouvoir d’achat due à l’inflation (22%) sont les trois principales explications. Et aux yeux des Français, aucun candidat à la présidentielle ne semble capable de changer la donne. C’est la réponse donnée par...60% des personnes interrogées. Suit derrière Emmanuel Macron avec...9% de voix.

    Le Monde

    Resto : Le Maquis a déjà ses partisans

    Dans le 18e arrondissement de Paris, Paul Boudier et Albert Touton ont ouvert un véritable bistrot de quartier qui a déjà fédéré un cercle de fidèles friands de bons petits plats et d’atmosphère conviviale.

    La culture bistrot est un joyau qui se façonne, se bichonne et se transmet. Paul Boudier et son acolyte Albert Touton sont allés à bonne école. Disciples du Châteaubriand (Paris 11e), ils ont aussi été les ambassadeurs d’Inaki Aizpitarte lorsqu’il a ouvert un restaurant à Londres. L’aventure n’a pas duré et les oiseaux se sont envolés vers la Calabre, où ils ont monté un petit resto éphémère avec l’un de leurs futurs voisins, Salvatore Rotiroti, chef de la sublime pizzeria Il Brigante.

    Forts de leurs expériences, les deux compères ont posé leurs bagages, il y a trois ans, dans le 18e arrondissement de Paris. C’est donc rue des Cloÿs qu’ils sont tapis, dans un ancien bar à la devanture lie-de-vin et à la porte bien huilée. Il faut dire qu’elle est souvent poussée. Il vaut mieux avoir une table à son nom, le midi comme le soir, car l’adresse est courue pour ses plats du jour et ses tarifs bisou-bisou. Paul Boudier et Albert Touton ne se sont pas trompés, c’est bien le b.a.-ba du bistrot de quartier.

    Croquetas coquines

    Le menu est donc inscrit sur l’ardoise, les intitulés sont simples et la commande vite passée. Les habitués ont leur verre de vin bien frais et le sourire aux lèvres à l’idée de ce qui les attend. La blanquette de veau est de sortie. Ceux qui la connaissent s’en pourlèchent déjà les babines. Pour commencer, le velouté du Barry, au chou-fleur, donc, est crémeux comme on l’attend, petite caresse du jour, très bienvenue. Les croquetas sont coquines. Dorées, crousti-fondantes et relevées, elles ont un caractère bien trempé, du genre qui donne envie de revenir tous les jours.

    Plus tard, le merlu, accompagné d’une purée de patates écrasées, se tient bien. Il est poli, avec une pointe de sensualité dans les pommes de terre et une touche d’espièglerie dans les feuilles de cresson qui colorent l’assiette. De l’autre côté de la table, la fameuse blanquette de veau disparaît sous des petits rugissements de plaisir. Ceux qui ne l’ont pas prise n’osent pas y goûter de peur d’avoir trop de remords. Et ils ont raison.

    Les habitués soutiennent mordicus que le dîner est encore plus canaille.

    Ils compensent en demandant, sans grand enthousiasme, un crumble aux pommes. Dépités, ils imaginent le classique des desserts comme un lot de consolation un peu terne. Mais un monde s’ouvre à eux dès la première bouchée, un univers confit où la douceur de la pomme moelleuse est percutée par la pâte croustillante et caramélisée. Le tout jongle avec l’acidité d’un ananas qui ploie sous son sucre naturel cuit et recuit.

    Cela ne fait aucun doute, Paul Boudier et Albert Touton savent bichonner leur joyau. De grands éclats de rire concluent ce déjeuner qui ne donne qu’une seule envie… revenir le soir. Les habitués, toujours eux, soutiennent mordicus que le dîner est encore plus canaille. Il semble avisé de les croire. Jusqu’ici, ils n’ont été que de bon conseil.

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    L’adresse Le Maquis, 53, rue des Cloÿs, Paris 18e. Tél. : 01-42-58-87-82. Ouvert du mardi au vendredi de 12 h 30 à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30.

    Le plat incontournable Les croquetas.

    Le détail qui n’en est pas un La clientèle d’habitués.

    L’addition Menu à 19 et 21 euros le midi, à 50 euros le soir.

    Marie Aline

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    Le Figaro

    Tsunami, canicule, séisme : pourquoi les femmes survivent moins aux catastrophes naturelles

    Tiphaine Honnet

    Dans la nouvelle et quatrième saison du podcast Injustices, la journaliste Lucile Torregrossa nous explique comment un tsunami, une canicule ou une sécheresse, exacerbent les inégalités de genre et tuent à grande échelle les femmes.

    Inondations, fortes vagues de chaleur, sécheresses… La question du réchauffement climatique n'est plus à ignorer. Certains impacts sont d'ailleurs irréversibles, déplorait le Giec dans un rapport publié fin février. Ce qu'on le sait moins en revanche, c'est que ces catastrophes naturelles touchent davantage les femmes. D'après le rapport des Nations unies Gender and Disaster Risk Reduction, elles ont 14 fois plus de risques de mourir face à un événement climatique extrême que les hommes. Comment est-ce possible ? La journaliste Lucile Torregrossa creuse le pourquoi du comment dans «Un jour la Terre s'ouvre», la quatrième saison du podcast Injustices, produit par Louie Media.

    À lire aussiLycéennes, militantes, employées dans la mode : elles ont décidé de s'engager face à l'urgence climatique

    Des freins à la survie

    Dévoilé mercredi 23 mars, le premier épisode de la série revient sur le tsunami de 2004, qui a frappé 14 pays de l'Océan Indien. En faisant l'état des lieux des victimes, le constat est alarmant : environ 60% des victimes sont des femmes. Un tsunami peut-il être sexiste ?, s'interroge la journaliste. En s'intéressant aux récits des enfants survivants et collectés des années plus tard par les chercheuses Maila Rahiem et Robin Ersing, Lucile Torregrossa, balaye cette hypothèse et montre combien les facteurs socioculturels pèsent dans la balance.

    Par exemple, en imposant une tenue restrictive ou en assignant à domicile une femme, certains préceptes religieux contraignent le comportement de survie féminin. «Certaines ont refusé de monter dans les canaux de sauvetage car leur vêtement était déchiré et qu'elles se souciaient plus de leur fierté et de leur honte plutôt que de leur sécurité», rapporte au micro Maila Rahiem. L'éducation genrée limite aussi la prise de risque. Les femmes ont moins tendance à savoir grimper aux arbres ou à savoir nager, souligne le podcast. Des capacités pourtant cruciales pour espérer résister face une vague de 30 m.

    En vidéo, inégalités hommes-femmes en France : que disent les chiffres

    Les effets indirects du patriarcat

    Ces dommages collatéraux sont loin d'être isolés. La journaliste Lucile Torregrossa nous le démontre dans un second épisode consacré à la canicule de 2003 en France. Cette vague de chaleur a emporté la vie de 64,7% des femmes de plus de 75 ans. Ces dernières ne sont pas plus affectées que les hommes par les violents coups de chaleur, mais après 65 ans, leurs conditions de vie se précarisent davantage que celles des hommes, alors que, paradoxalement, elles continuent de prendre plus soin des autres, notamment du conjoint et des enfants.

    «Quand les catastrophes frappent, elles révèlent et exacerbent les inégalités, résume Lucile Torregrossa. L'assignation à la sphère domestique, aux soins des enfants… Ce sont des normes sociales qui rendent les femmes plus vulnérables».

    Comment réparer ?

    L'enquête ne s'arrête pas à ce dramatique constat. Les trois prochains épisodes, à paraître prochainement, braquent le projecteur sur le sort tragique des survivantes de ces catastrophes naturelles, au Malawi ou au Mozambique, et sur le combat inaudible de celles en première ligne de la lutte pour la protection de l'environnement. Enfin, dans le dernier volet, des solutions sont abordées pour permettre de réinventer un lien plus sain entre femmes et climats.

    Le tout forme un décryptage habile d'une thématique assez complexe. De quoi éveiller et réveiller un peu plus les consciences des auditeurs à la préservation de notre planète. Et pourquoi pas inviter aussi à passer à l'action. Cette saison a d'ailleurs été réalisée avec le soutien de la Fondation L'Oréal, qui accompagne, entre autres, les femmes porteuses de projets répondant à l'urgence climatique.

    «Un jour la Terre s'ouvre», saison 4 d'Injustices, présenté par Lucile Torregrossa et produit par Louie Media. Une série diffusée sur louiemedia.com et sur toutes les plateformes et applications de podcasts.

    Charles Pépin : «Dans la guerre, même les vainqueurs sortent détruits»

    Alors que l'Europe s'unit pour la paix et que plane la menace d'un conflit mondial, le philosophe Charles Pépin nous explique comment penser la guerre autrement pour mieux la combattre.

    «Le candidat ou la candidate politique doit inscrire son récit personnel dans le récit national»

    Leçon de campagne 2/4.- Dans la course à la présidentielle, tous les moyens sont bons pour convaincre. Chaque semaine, un expert décortique un incontournable de la stratégie politique. Ici, Jean Viard analyse l'art de cultiver ses racines.

    Les Afghanes n'ont plus le droit de faire du sport, et autres interdictions des talibans

    De retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans affirmaient avoir changé. S'ils juraient vouloir accorder certains droits aux femmes, leurs premières mesures en août 2021 laissaient entrevoir le retour à une vie de recluses des Afghanes. Ce 23 mars, ils ont ordonné la fermeture des établissements secondaires pour filles.

    Le Figaro

    Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires

    Jean-Pierre Robin

    ANALYSE - Pas la moindre trace de pierre, d’ailleurs, dans la déclaration de patrimoine du président-candidat...

    Que ce soit le président ou le candidat à sa propre succession, l’homme politique ou la personne privée, Emmanuel Macron est cohérent: il n’aime pas la pierre. On n’en trouve pas la moindre trace dans la déclaration de patrimoine exigée des douze compétiteurs de la présidentielle 2022. La sienne est d’ailleurs relativement modeste, 550.000 euros, bien peu comparé à ses émoluments actuels ou passés. Ni appartement familial ni résidence secondaire, l’hôte de l’Élysée épargne peu et surtout pas pour se loger. Homme aux semelles de vent, quand il se pose, les palais nationaux l’hébergent, de la rue du Faubourg-Saint-Honoré au fort de Brégançon, en passant par le pavillon de chasse La Lanterne à Versailles.

    Le quinquennat s’est ouvert en fanfare avec deux gestes fondateurs jugés agressifs par les publics concernés, qui se sont sentis stigmatisés. En juillet 2017 le projet de réduire de 5 euros par mois les APL, les aides personnalisées au logement, a sidéré les gens qui ont peu pour trouver un toit. Et, trois mois plus tard, en octobre à l’Assemblée nationale, la transformation de l’ISF, l’impôt sur la fortune, en IFI, l’impôt sur la fortune immobilière, a mis en émoi ceux qui ont beaucoup. Le dénominateur commun entre ces mesures visant les moins nantis et les plus aisés est l’immobilier.

    La «rente foncière»

    L’aversion macronienne pour ce bien essentiel à l’existence de tous, source de travail pour les uns, placement pour d’autres, s’articule autour de deux idées-forces: l’immobilier est porteur d’immobilisme - une tautologie à la vérité - et, injure suprême, il s’assimile à une rente, selon Macron. Ces deux griefs n’ont cessé d’être déclinés tout au long du quinquennat. Et même avant.

    À lire aussiEmmanuel Macron et l’immobilier: quel bilan?

    Dès novembre 2016, à peine candidat déclaré au remplacement de François Hollande, il lance tout à trac devant les professionnels du réseau Orpi: «Si, la propriété, c’est un accès à l’immobilisme géographique et social, on peut questionner la fascination pour une société de propriétaires.» Les aides publiques au logement sont dans le collimateur: «On ne va pas continuer indéfiniment à financer 20 millions de ménages par les APL en nourrissant l’inflation immobilière.» Et, à l’autre bout du spectre, les plus riches doivent se le tenir pour dit: «Je transformerai l’ISF en impôt sur la rente immobilière (sic)» (février 2017). Deux ans plus tard, en janvier 2019, lors du grand débat organisé à la suite du mouvement des «gilets jaunes», le chef de l’État se justifie ainsi: notant l’envolée des prix de la pierre à Bordeaux après l’ouverture de la ligne de TGV, il juge «injustes» les plus-values des propriétaires qui «n’ont pas travaillé pour ça», dit-il. Au même moment, devant un parterre de maires, il est plus péremptoire encore, prétendant que «l’immobilier ne crée pas d’emploi». Affirmation pour le moins paradoxale alors que le secteur de la construction emploie 1,417 million de personnes (selon l’Insee) sans compter les 700.000 postes de services de la filière.

    Le chef de l’État ramène obstinément l’immobilier à la «rente foncière», laquelle est effectivement une réalité qui repose sur la rareté du sol, à l’origine de la cherté des prix de la terre. La notion de rente est en revanche impropre, sinon absurde, appliquée à l’immobilier dont la valorisation n’a rien de naturel ni d’automatique. Celle-ci correspond à des investissements aussi «productifs» que ceux de l’industrie. N’oublions pas ce vieil adage français, «on rachète sa maison tous les quarante ans» (du fait des frais de réparation et de l’entretien du bien). À quoi il faudrait ajouter les taxations de toutes sortes.

    À cet égard l’aversion d’Emmanuel Macron pour la pierre s’est exprimée pleinement aux dépens des contribuables. Il y a eu tout d’abord l’IFI, sanctionnant la seule «fortune immobilière». De même les revenus immobiliers n’ont pas bénéficié de l’imposition forfaitaire de 30% sur les revenus financiers, ils continuent d’être soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu (jusqu’à 45%, plus les prélèvements sociaux). Troisième facette de la fiscalité, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), appelés improprement «frais de notaire», car ils reviennent à l’État (entre 6% et 8% du prix d’achat des transactions immobilières) n’ont pas changé. Soucieux de favoriser la mobilité géographique et professionnelle, le candidat Macron de 2017 avait pourtant considéré que «cette mobilité implique de revoir nos droits de mutation à titre onéreux». Promesse restée lettre morte. Autre promesse, qui sera tenue, quant à elle, l’exécutif a d’ores et déjà relevé les bases d’imposition de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de 3,4% en 2022 pour tenir comptes de la dérive des prix à la consommation constatée en 2021…

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    L’immobilier vache à lait de l’État? Selon la très officielle Commission des comptes du logement, les dépenses publiques dédiées à ce secteur (toutes aides comprises) se sont élevées à 28 milliards d’euros en 2020 quand les recettes fiscales nettes ont atteint 78,8 milliards (TVA, taxe foncière, droits de mutation principalement) Attention quand même à ne pas tuer la poule aux œufs d’or!

    «Arrivé dans ce secteur compliqué avec des idées simples», pour paraphraser le général de Gaulle, Emmanuel Macron espérait provoquer «un choc d’offre» (sa formule) et relancer le logement. Rien n’est moins sûr. «Le nombre de constructions a fortement baissé se rapprochant de ses niveaux les plus bas» rappelle une note de l’Institut Montaigne (437.000 mises en chantier en 2017 et 385.100 en 2021). Quant aux prix de vente des logements anciens, ils ont grimpé de 22,1% en quatre ans selon les données de l’Insee et des notaires. Ce qui est rare est cher. Aimons-le.

    À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: qui pour concurrencer le duo Macron/Le Pen?

    Présidentielle 2022: qui pour concurrencer le duo Macron/Le Pen ? - Regarder sur Figaro Live

    Deux nouveaux yachts d'un oligarque russe gelés dans le sud de la France

    L'ensemble de la saisie est estimé à 90 millions d'euros.

    La région Normandie réduit la fréquence des trains sur ses lignes

    En réponse à une baisse de la fréquentation en 2021, le nombre de trains en circulation sur les lignes normandes va diminuer. Une décision qui ne passe pas pour les associations d'usagers.

    La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?

    LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».

    Le Monde

    Le fondant au chocolat, dit « l’indémoulable » : la recette de Lucile Leclair

    Au cours d’une de ses enquêtes, la journaliste a fait la connaissance de Jean-François, un agriculteur militant qui lui a transmis la recette de ce dessert simple et délicieux.

    Ingrédients pour 4 à 8 personnes (selon l’appétit)

    • 5 œufs bio entiers,
    • 65 g de beurre demi-sel (à température ambiante),
    • ½ verre à moutarde (environ 70 g) de sucre cassonade,
    • 1 plaque (200 g) de chocolat pâtissier 70 %.

    La préparation

    Préchauffer le four à 180 °C.

    Casser les œufs dans un cul-de-poule et les fouetter vigoureusement en y ajoutant le sucre jusqu’à ce que le mélange soit bien blanchi.

    Couper le chocolat en petits morceaux et le faire fondre au bain-marie. Lorsqu’il est fondu et bien chaud, y ajouter le beurre en remuant pour le faire fondre également et touiller pour obtenir une texture homogène.

    Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »

    Incorporer le mélange beurre-chocolat au mélange œufs-sucre en remuant le tout rapidement.

    Verser l’appareil dans un moule à gâteau (sans rien au fond), pas trop large, de sorte à atteindre une épaisseur de 4 à 5 centimètres. Enfourner 12 minutes, pas une minute de plus. Déguster tiède ou froid, en démoulant à la cuillère.

    Camille Labro

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    Le Monde

    La côte de Nuits, le désir et le pouvoir

    Qu’importe l’ivresse, pourvu qu’on ait le flacon. Cette étroite parcelle bourguignonne d’une trentaine de kilomètres fait tourner bien des têtes dès lors qu’on s’intéresse aux prestigieux grands crus qu’on y cultive.

    Les vins de la côte de Nuits sont marqués d’une réputation incomparable, en France comme dans le monde. Le prestige de la Bourgogne, dira-t-on. Plus que cela en fait. Question de terroir, de parcelles minuscules et de bouteilles en très petit nombre, de prix, de propriétaires, de paysages… Autant de facteurs qui font de ces vins des trésors qui appartiennent au patrimoine depuis des siècles. Un symbole de puissance et de pouvoir aussi, au point que les flacons sont régulièrement servis dans les dîners diplomatiques, tel le grand cru le Clos de Tart à la table du président Valéry Giscard d’Estaing.

    Musigny du domaine Leroy, vin le plus cher au monde

    Parmi les dix vins les plus chers au monde, cinq proviennent de la côte de Nuits. Selon l’application Wine-Searcher, qui référence plus de 13 millions de flacons de la planète, la dernière liste publiée début mars fait apparaître deux grands crus de ce petit coin de paradis viticole sur le podium. En numéro un, c’est le musigny du domaine Leroy (37 550 € la bouteille) et en numéro deux le romanée-conti (22 730 €). Après ces deux vedettes on trouve le musigny (17 250 €) et l’échezeaux (16 140 €) du domaine Roumier, puis le chambertin de Leroy (13 600 €).

    Les rouges de la côte de Nuits, la sélection du « Monde »

    Il s’agit de crus dont les parcelles sont limitées à quelques hectares de vignes. Jamais la Romanée-Conti, par exemple, ne pourra s’étendre au-delà de son hectare et 80 ares, contrairement aux châteaux bordelais, bien plus grands par la taille et qui peuvent éventuellement s’agrandir de quelques rangs de vignes. Précisément, la côte de Nuits se déploie au nord et au sud de Nuits-Saint-Georges, soit de Marsannay, au sud de Dijon, à Corgoloin, au nord de Beaune. Travaillé par 1 173 vignerons, 206 négociants et 23 caves coopératives, son vignoble s’étire ainsi sur 3 500 hectares, répartis sur 20 kilomètres de long avec une largeur ne dépassant jamais 800 mètres. Parmi tous les grands crus rouges de Bourgogne (24 en tout), tous se situent en côte de Nuits, sauf un, le corton, en côte de Beaune. Issus uniquement de pinot noir, souvent charpentés et de garde, ils sont considérés comme faisant partie des meilleurs vins du monde. Leur nom romantique de « Nuits » est la cerise sur le coteau. Autrefois écrit « Nuys », il daterait de la conquête de la région par les Burgondes et serait le nom de l’un d’entre eux.

    Avec de tels vins, on évolue davantage dans le monde de la spéculation que dans celui du partage convivial

    Exhiber un de ces flacons valorise celui qui le possède, qu’il soit collectionneur, amateur ou dans une position de pouvoir, prouvant qu’il a plus de bons réseaux que de goût. Avec de tels vins, on évolue davantage dans le monde de la spéculation que dans celui du partage convivial. Ouvrir pour son plaisir et celui de ses proches un musigny de chez Leroy relève d’un esthétisme rare.

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    L'Humanité

    Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

    Actu

    Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

    Diego Chauvet

    «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

    Un grand coup de pression dans la campagne

    Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

    Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

    Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

     Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

    Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

    Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
    Le Monde

    Daniel Picouly : « Je fais de la littérature millésimée »

    Avec « Les Larmes du vin », le romancier raconte son rapport presque magique à ce breuvage qui le lie aux êtres chers qu’il a connus. Et révèle tout ce qui, chez cet écrivain de la sensation, le rapproche du travail du vigneron.

    A 73 ans, l’écrivain Daniel Picouly a signé une trentaine d’ouvrages, essentiellement des romans. Sa saga familiale Le Champ de personne (Flammarion, 1995) et L’Enfant léopard (Grasset, 1999, prix Renaudot) ont connu un grand succès public comme critique. En janvier, cet « ignare des vignobles », comme il se définit, a publié Les Larmes du vin (Albin Michel, 320 pages, 19,90 euros), dans lequel il raconte, à travers son intronisation de « chevalier du Tastevin », en Bourgogne, la place que tient le vin dans son itinéraire et ses relations avec ses proches.

    De Nietzsche à Rabelais, vous citez dans « Les Larmes du vin » de nombreux auteurs qui, comme vous, ont écrit sur le sujet. Mais parlent-ils de vin ou d’alcool ?

    On ne fait pas de littérature avec des bons sentiments, paraît-il. Il vaut mieux du drame. Ainsi, je crois que la littérature a eu du mal à se départir de l’ivresse. Le vin avec les bons sentiments, qu’est-ce qu’on va dire ? Que c’est bon, que c’est agréable, que ça rapproche les gens ? Et alors ? Au contraire, une bonne cuite, ça se raconte ! Ou même davantage, une déchéance par l’alcool, une Nana, de Zola, ça a de la gueule ! Mais voilà, ce n’est pas ce que j’ai vécu. Ce serait une escroquerie de ma part de parler du vin ainsi.

    « Mon livre a un bon accueil de ceux qui font du vin, car, justement, il ne traite pas de l’ivresse. Il est à la gloire de ceux qui le font »

    C’est pourquoi j’ai raconté mon rapport au vin à travers les êtres que j’ai aimés. Et je constate que mon livre a un bon accueil de la part de ceux qui font du vin, car, justement, il ne traite pas de l’ivresse. Il est à la gloire de ceux qui le font. Plus largement, je suis persuadé que le livre pourrait être le début d’une collection, qui pourrait s’appeler « In bio veritas ». Je voudrais inciter d’autres personnes à se raconter à travers le vin, ce fil qui paraît ténu, subsidiaire et qui peut les emmener très loin. Même si on a l’impression que notre lien avec le vin est mince, il est souvent présent dans nos souvenirs.

    Vous avez participé à plusieurs salons du livre dans les vignes, vous avez même été, en 2018, parrain de la cuvée spéciale de la Journée du livre de Sablet, dans le Vaucluse. Qu’est-ce qui vous attire ?

    Discuter avec des vignerons, autour de bons vins, c’est quand même merveilleux. Pour cette cuvée, il a fallu que je choisisse parmi plusieurs échantillons afin de désigner mon préféré. L’exercice est sérieux, il ne faut pas se laisser influencer par les connaisseurs autour. Je n’ai pas de technique, je choisis au ressenti, mais j’aime beaucoup cet effort. Je l’avais fait également pour un côtes-du-forez, lors d’un salon à Saint-Etienne. Ce moment m’a particulièrement marqué, car c’est la première fois que je voyais dans un chai des cuves en aluminium, moi, le fils de chaudronnier. J’ai gardé ce magnum de vin et je ne le boirai jamais, car il cristallise tous ces souvenirs.

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    Le Figaro

    Crise sismique aux Açores : le président portugais tente de rassurer la population

    Marcelo Rebelo de Sousa s'est rendu dimanche sur l'île Sao Jorge pour transmettre un message de «sérénité et tranquillité» à la population. Les Açores ont enregistré plus de 14.000 secousses en une semaine.

    Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa s'est rendu dimanche sur l'île Sao Jorge, aux Açores, pour transmettre un message de «sérénité et tranquillité» à la population locale face au risque d'une éruption volcanique après une série de séismes de faible magnitude. «Les gens doivent garder la tête froide», a-t-il déclaré lors d'une courte visite sur l'île, une des neuf que compte l'archipel des Açores, situé en plein Atlantique nord, à 1600 km du territoire continental. «Il n'y a pas de raison de tomber dans un alarmisme que la situation actuelle ne justifie pas», a ajouté le chef de l'Etat.

    Depuis le début de la «crise sismique» qui s'est déclenchée le week-end dernier, le Centre d'information et surveillance sismo-volcanique des Açores (Civisa) a détecté plus de 14.000 secousses, qui n'ont pour l'instant pas fait de dégâts. Environ 200 de ces séismes ont pu être ressentis par les habitants et le plus fort d'entre eux, enregistré le 19 mars, a atteint une magnitude de 3,3 sur l'échelle de Richter.

    Éviter les déplacement superflus

    Cette activité sismique pouvant être provoquée par une montée de magma, le Civisa a placé Sao Jorge au quatrième niveau d'alerte volcanique sur une échelle qui en compte six. L'île longiligne, avec 54 km de long et 8 km de large, compte un peu plus de 8000 habitants. Environ 2500 d'entre eux ont déjà quitté leur lieu de résidence pour s'installer vers la partie est de l'île, jugée plus sûre, ou pour aller sur une des îles voisines.

    Le gouvernement régional a déconseillé les déplacements superflus et préparé des structures d'hébergement d'urgence, mais n'a pour l'instant donné aucun ordre d'évacuation. «Les autorités nous disent de garder le calme, mais comment garder le calme dans une situation pareille?», s'interroge Marco Bettencourt, resté sur les hauteurs de la partie centrale de l'île, épicentre de nombreux séismes, pour s'occuper de sa cinquantaine de vaches laitières.

    Comme ses pâturages sont situés tout près du site de la dernière éruption qu'a connu l'île, en 1808, «ça fait un peu peur mais mes vaches sont ici, je ne peux pas les abandonner», explique à l'AFP cet éleveur de 33 ans, alors que sa mère, ses deux sœurs et la plupart de ses voisins ont déjà quitté leur village.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

    L'Humanité

    Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

    Enquête

    Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

    Aurélien Soucheyre

    Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

    Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

    La retraite pour les riches

    Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

    « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

    L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Des institutions verrouillées

    « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

    « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

    Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

    Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

    Enfumage sur l’énergie

    Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

    Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

    « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

    « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

    Une grande attaque contre la Sécu

    L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

    Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

    Grande sécu, grosse manip’

    D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

    Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

    En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

    Les services publics dans le viseur

    Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

    Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

    Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

    Vers un durcissement sécuritaire

    Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

    Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

    Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

    La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

    C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

    C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

    En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

    Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

    En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

    À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

    Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté
    Le Figaro

    Nicolas Baverez: «Sous la guerre, la famine»

    CHRONIQUE - Conséquence de la guerre Ukraine, les pays du Sud qui dépendent des importations pour leur consommation alimentaire risquent d’être confrontées à des pénuries dramatiques.

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie ouvre une nouvelle ère stratégique avec le retour de la guerre de haute intensité en Europe et l’engagement d’une confrontation directe entre les régimes autoritaires et les démocraties. Elle constitue aussi un choc majeur et durable pour l’économie mondiale. D’un côté s’installe la stagflation, caractérisée par le ralentissement de l’activité et l’envolée des prix. De l’autre, après la rupture des chaînes d’approvisionnement provoquée par l’épidémie de Covid-19, l’offre se trouve amputée par les opérations militaires et les sanctions dans des secteurs clés: l’énergie, les métaux stratégiques mais aussi les produits et les intrants agricoles. Et, si la guerre reste concentrée en Europe, la crise alimentaire est universelle.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: quels sont les pays menacés par les perturbations sur le marché du blé?

    L’attaque de l’Ukraine bouleverse les échanges agricoles et compromet la sécurité alimentaire de nombreux pays. La Russie et l’Ukraine comptaient en effet pour 29 % des exportations mondiales de blé, 20 % de celles de maïs et d’orge, 80 % de celles d’huile de tournesol et 35 % de celles des graines de tournesol. La Russie assure par ailleurs 15 % des exportations mondiales d’engrais azotés. Le conflit réduit drastiquement le potentiel de l’agriculture ukrainienne et compromet les récoltes de 2022, puisque 30 % des terres arables se trouvent en zone de guerre en peine période de plantation. Par ailleurs, le trafic des ports de la mer Noire, qui assuraient 30 % des transports de céréales, est totalement interrompu, tandis que les réseaux routiers et ferroviaires sont détruits ou coupés.

    Les nations qui dépendent des importations pour une part importante de leur consommation alimentaire risquent surtout d’être confrontées à des pénuries, voire à des famines.

    La crise alimentaire, dont la responsabilité revient tout entière à Vladimir Poutine, est catastrophique et durable. L’impact est dévastateur pour les habitants et les États du Sud, importateurs de produits alimentaires. En Égypte, les prix ont ainsi augmenté de 17,5 % depuis février pour l’alimentation, qui représente 44 % du budget des ménages (contre 15 % en Europe et 10 % aux États-Unis). La Tunisie et le Liban souffrent de pénuries de farine et de semoule. Au Soudan comme au Sahel, la moitié de la population est menacée de famine.

    Des émeutes de la faim sont donc inévitables, alors que les prix sont supérieurs à leur niveau de 2007-2008, qui provoqua une vague de violences insurrectionnelles en Afrique et au Moyen-Orient. La grande pauvreté remonte dans des sociétés déjà fragilisées par l’épidémie de Covid.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: faut-il s’attendre à des émeutes de la faim en Afrique et au Moyen-Orient?

    La déstabilisation des pays du Sud par la crise alimentaire montre l’importance et la complexité des conséquences de la guerre en Ukraine, qui sont très loin de se limiter à l’Europe, même si notre continent se trouve en première ligne. Elle illustre la persistance de l’interdépendance des économies et des sociétés. Les pays du Sud, au sein desquels la tentation du modèle chinois et l’hostilité à l’Occident ont vivement progressé au cours de la dernière décennie, pèseront en effet dans l’issue de l’affrontement entre la démocratie et les empires autoritaires. Les abandonner constituerait une double faute stratégique et morale.

    Les démocraties, à travers le G7 et le G20, doivent donc intégrer dans la réponse à l’agression russe en Ukraine une mobilisation pour augmenter la production et limiter la hausse des prix des produits agricoles, tout en aidant les États du Sud les plus touchés par la crise alimentaire à éviter la famine.

    L’Union européenne dispose d’une responsabilité directe et éminente dans ce domaine, en tant que pilote et gestionnaire de la politique agricole commune. Au titre des mesures d’urgence, elle a décidé de soutenir à hauteur de 500 millions d’euros les agriculteurs les plus exposés à la hausse du prix des engrais ou de la nourriture animale et à hauteur de 330 millions pour les paysans ukrainiens, tout en libérant 4,5 millions d’hectares de jachère pour la production alimentaire et la nourriture animale.

    Le caractère durable de la crise ainsi que la remise en lumière de l’impératif de la sécurité alimentaire exigent d’aller au-delà, en révisant de fond en comble le «pacte vert», qui planifiait la baisse de la production de 12 %, le recul de 10 à 20 % des exportations et la mise en jachère de 10 % des terres. La guerre en Ukraine contraint à des remises en question radicales, qui ne se réduisent pas au domaine militaire. La transition écologique ne doit certainement pas être abandonnée, en matière agricole comme en matière d’énergie, mais elle ne peut être placée sous le signe de la décroissance et elle doit réintégrer les impératifs de sécurité et de souveraineté. L’Europe paie aujourd’hui trop cher sa dépendance au gaz russe pour continuer à planifier sa dépendance alimentaire.

    Programme présidentiel: «Le tournant économique d'Emmanuel Macron»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, a présenté jeudi 17 mars son programme à la presse et aux Français. Pour le chercheur Sébastien Laye, le projet économique d'Emmanuel Macron est incohérent.

    «Les entrepreneurs sont prêts à servir leur pays, faisons-leur confiance !»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - À quelques semaines de l'élection présidentielle, Thibaut Bechetoille, Président de Croissance Plus, ainsi que 120 entrepreneurs, plaident pour une politique économique stratégique et souveraine pour que le marché français regagne en compétitivité.

    Invasion de l’Ukraine: l’économie française à l’heure de l’aggiornamento

    TRIBUNE - État, entreprises, actionnaires, créanciers, ménages: tous doivent aujourd’hui s’adapter à la nouvelle donne géopolitique née de la guerre qui se déroule à nos portes, argumente l’essayiste Édouard Tétreau.

    Le Monde

    Fracture des vertèbres

    Comment se douter qu’une maison mise en vente par le biais d’une agence immobilière recèle des endroits dangereux ? José X, véritable miraculé de celle des Y, se le demande encore.

    Le 14 mars 2016, ce couvreur de profession accepte de la visiter avec son frère, afin d’en inspecter la toiture. Sous la conduite de M. W, agent immobilier, il monte dans le grenier. Il fait quelques pas… et dégringole 8 mètres plus bas, avec un grave traumatisme crânien.

    Dans le grenier, José a marché sur une trémie, trou béant censé faire office de puits de lumière, mais considéré, du fait qu’il était dissimulé par des cartons – au lieu d’être protégé par des barrières –, comme un « véritable piège » par l’expert judiciaire chargé de décrire les lieux.

    Immobilier : quand le vendeur n’est pas propriétaire…

    L’assureur des propriétaires refusant néanmoins d’indemniser le préjudice de José, celui-ci saisit la justice. Me Jean-Thomas Kroell, son avocat, invoque l’article 1384 (ancien, 1242-1 nouveau) du code civil, selon lequel on est responsable du dommage causé par « des choses que l’on a sous sa garde ».

    Selon la jurisprudence qui s’y rattache, lorsque la « chose » (en l’occurrence, le sol du grenier) est « inerte », la victime doit prouver qu’elle a provoqué le dommage parce qu’« elle avait une position anormale ou qu’elle était en mauvais état ». Il explique donc que le plancher, avec sa trémie camouflée, présentait un caractère « anormal ».

    Les propriétaires et leur assureur soutiennent que José a « commis une faute d’inattention », mais leur argument est rejeté, compte tenu du rapport de l’expert. Ils se retournent alors contre l’agent immobilier : ils affirment que « la garde de la chose » lui avait été transférée. Argument également retoqué du fait que « le transfert de la garde ne s’opère que s’il y a transfert de l’usage, du contrôle et de la direction de la chose », ce qui n’est pas le cas lors d’une simple visite.

    Les Y assurent qu’ils l’avaient informé du danger, ce qu’il nie. Ils lui reprochent de ne pas les avoir autorisés à assister à la visite. La cour d’appel de Nancy partage les responsabilités, le 10 février 2022. Elle juge, en effet, que M. W devait « s’enquérir auprès des propriétaires de l’absence de danger » et « vérifier lui-même cette absence de danger », avant d’y introduire des tiers.

    Achat immobilier : les frais de notaire peuvent parfois être (légèrement) réduits

    M. W aurait alors pu être la première victime de ce danger, comme sa collègue Mme A, chargée de faire l’estimation de la résidence secondaire de M. Z, qui lui en a remis les clés. Après avoir ouvert la porte, elle tombe dans un trou de plusieurs mètres et se fracture des vertèbres. Cinq mois plus tôt, une société chargée d’éradiquer la mérule avait coupé une partie du plancher, et M. Z avait omis d’en avertir l’agence. La cour d’appel de Nancy le condamne à indemniser le préjudice de Mme A (quelque 130 000 euros), le 6 janvier 2020.

    Les agents immobiliers ne sont pas toujours condamnés : le 21 janvier 2020, par exemple, la cour d’appel de Montpellier juge, après l’effondrement d’un plancher, et le passage d’un acheteur potentiel au travers de celui-ci, que l’agence n’avait pas à effectuer de « visite préalable » pour s’assurer de la solidité du plancher, qui ne présentait pas de « défaut apparent ».

    Le client se prend les pieds dans le tapis au supermarché

    Le 29 mars 2007, le tribunal de grande instance de Paris met hors de cause la société Sicofim, poursuivie par un visiteur, qui s’était blessé en passant à travers une verrière masquée. Il juge qu’« elle ne pouvait soupçonner » le risque d’effondrement de cette dernière.

    Une chose est sûre : après leur accident, les personnes intéressées ont toutes renoncé à leur achat.

    Rafaële Rivais

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    L'Humanité

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Actu

    La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

    Florent LE DU

    Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

    « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

    le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

    Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

    D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

    un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

    Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

    Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

    Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite
    Le Monde

    Immobilier : les premiers pas du nouveau service public de la rénovation énergétique des logements

    France Rénov’ promet de simplifier le parcours des ménages se lançant dans des travaux d’économie d’énergie. Mais l’ambitieux service d’accompagnement annoncé n’est pas encore vraiment mis sur pied.

    Contribuer à la lutte contre le changement climatique. Maîtriser ses dépenses d’énergie, actuelles et futures. Valoriser son bien immobilier, à la vente comme à la location. Ou tout simplement pouvoir continuer à louer celui-ci dans les années à venir malgré le durcissement des règles sur les passoires thermiques. Les raisons de se lancer dans une rénovation énergétique globale ou partielle de sa maison ou de son appartement sont légion !

    Mais les raisons de ne pas sauter le pas le sont aussi… Si le coût du chantier est un frein pour les particuliers, la complexité des différentes démarches en est un autre. Pour simplifier le parcours des ménages, le gouvernement a souhaité, dans le cadre de la loi Climat et résilience d’août 2021, créer un point d’entrée unique pour tous les travaux d’économie d’énergie. Baptisé « France Rénov’ » et officiellement lancé le 1er janvier 2022, il est présenté comme le « service public de la rénovation de l’habitat ».

    Immobilier : qui peut bénéficier des aides pour réaliser la rénovation énergétique de son logement ?

    Objectif affiché : que les particuliers puissent s’adresser à un seul interlocuteur pour bénéficier de conseils indépendants afin de réaliser leurs travaux d’isolation, d’obtenir des informations sur les aides financières disponibles et d’être accompagnés gratuitement dans l’élaboration du projet et le suivi du chantier.

    En pratique ? Ce service global France Rénov’est accessible en ligne, par le biais du site France Rénov’. Et en téléphonant à un conseiller, au 0 808 800 700 (numéro non surtaxé). On peut aussi se rendre dans l’un des 450 guichets physiques.

    Selon les niveaux de ressources

    C’est l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), habituellement chargée de l’amélioration du logement pour les publics modestes, qui pilote le nouveau dispositif. Celui-ci regroupe les anciens « espaces info énergie » de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), les « points rénovation information et services » de l’ANAH et l’ancienne plate-forme Internet Faire, lancée en 2018.

    « Il faut reconnaître que Faire.fr n’a pas trouvé son public. Des études ont montré que peu de Français connaissaient ce site, ce qui pose problème compte tenu des ambitions nationales en matière d’économie d’énergie », admet-on à l’ANAH.

    Les logements énergivores bientôt considérés comme « indécents »

    Pour 2022, la principale aide aux travaux d’économie d’énergie est ma MaPrimeRénov’, accessible à tous les propriétaires occupants. Elle permet de financer les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation, d’audit énergétique d’une maison, ou d’un immeuble en copropriété.

    Le montant varie selon les niveaux de ressources du ménage effectuant la demande et le type de travaux. Le dossier se crée sur MaPrimeRénov’, les devis d’artisans et les factures sont déposés sur le même canal. A savoir : dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gouvernement a annoncé une hausse provisoire de 1 000 euros de la prime accordée (à certaines conditions) pour l’abandon d’un système de chauffage au fioul ou au gaz, à partir du 15 avril.

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    Le Figaro

    Charles Pépin : «Dans la guerre, même les vainqueurs sortent détruits»

    Morgane Miel

    Alors que l'Europe s'unit pour la paix et que plane la menace d'un conflit mondial, le philosophe Charles Pépin nous explique comment penser la guerre autrement pour mieux la combattre.

    Madame Figaro. – Un monde sans guerre est-il possible ?Charles Pépin. - C'est tout le projet kantien, le projet de la philosophie des Lumières, que de penser une humanité délivrée de la guerre. Kant, frappé par la façon dont les Nations se déchirent en son temps, écrit deux opuscules majeurs : Projet de paix perpétuelle et Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique. Il faudrait, selon moi, revenir à sa démarche, malheureusement minoritaire dans l'histoire de la pensée. La majorité des philosophes ont plutôt défendu l'idée de la guerre comme «la continuation de la politique par d'autres moyens». C'est la théorie de Clausewitz, partagée par Poutine et tant d'autres, et qui lève une sorte d'inhibition morale qu'il pourrait y avoir à la mener. Chez Platon et Héraclite, on trouvait déjà cette idée que la guerre est «naturelle», puisque, au cœur de l'être même, s'affrontent déjà des contraires, cette conflictualité étant le moteur qui conduirait à l'harmonie… Pour Hegel, la guerre est même nécessaire à la «santé morale» d'un peuple… Ces idées ont probablement fait beaucoup de morts. Je pense aussi qu'elles ont fait leur temps. Pour lutter contre la guerre, on doit commencer par la penser autrement.

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    Comment cela ?En affirmant que le but de la politique est précisément d'éviter la guerre. Et que, devant les moyens utilisés (armes chimiques, bombardements massifs, attaques de civils…), et a fortiori depuis le développement des armes nucléaires, on ne peut plus soutenir que la finalité de la guerre soit politique, car on ne peut penser la destruction du monde comme politique. D'où l'idée de se tourner vers d'autres philosophes comme Fénelon, qui explique très bien – comme Sting dans sa chanson Russians – que dans la guerre, il n'y a que des perdants. Elle nous habitue à l'immoralité, crée en nous de tels dérèglements, que même les vainqueurs en sortent détruits. «Jamais aucun peuple n'a eu un roi conquérant sans avoir à souffrir de son ambition, écrit Fénelon. Un conquérant enivré de sa gloire ruine presque autant sa nation victorieuse que les nations vaincues».

    Le but de la politique est précisément d'éviter la guerre

    Freud soutenait dans sa correspondance avec Einstein que l'homme est traversé d'un désir inconscient de faire la guerre, qui lui permet d'exprimer son agressivité naturelle.Peut-être, mais en relisant les travaux de Darwin ou ceux de Matthieu Ricard, on sait qu'il existe aussi une empathie naturelle. Dans les guerres, ces deux dimensions combattent : la pulsion meurtrière et un élan tout aussi important de bonté et d'empathie, la vague de solidarité envers l'Ukraine le montre bien. Mais, même si l'on reconnaît que la guerre n'est pas morale, il y a malgré tout des moments où il faut la faire. C'est la notion de patriotisme constitutionnel développée par Habermas. On entre en guerre pour défendre des valeurs démocratiques fondatrices. C'est ce qui arrive à l'Ukraine et, en la soutenant, nous défendons un modèle de civilisation fondé sur le droit et la liberté. Ce qui permet de dire qu'il s'agit peut-être d'une guerre juste.

    Une guerre peut-elle l'être ?Elle peut être dite «juste» quand elle est défensive. Mais aussi, précise le philosophe américain Michael Walzer, quand elle est limitée, proportionnée. Churchill n'aurait pas dû bombarder Dresde en 1945 : il se laisse déborder par un sentiment de vengeance disproportionné. Ce que nous dit Walzer, c'est qu'il faudrait en quelque sorte savoir, dans la guerre, raison garder. Mais est-ce possible ?

    Comment défendre notre modèle de paix, cette douceur de vivre que vous évoquez, si on ne veut pas se battre ?Parfois, on n'a pas d'autre choix. Si l'Europe ne défend pas son modèle démocratique, c'est le début de sa fin. La moins mauvaise des solutions est alors de choisir une guerre défensive et limitée. Encore une fois, est-ce possible ? Notre responsabilité est d'essayer malgré tout.

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    Dans la nouvelle et quatrième saison du podcast Injustices, la journaliste Lucile Torregrossa nous explique comment un tsunami, une canicule ou une sécheresse, exacerbent les inégalités de genre et tuent à grande échelle les femmes.

    Le Figaro

    Pollution de l'air : la circulation différenciée maintenue à Paris et la proche banlieue jusqu'à lundi au moins

    Thomas Engrand

    Pour lutter contre un épisode de pollution «persistant», la préfecture de Paris a prolongé les mesures restrictives de circulation.

    L'Île-de-France doit faire face depuis plusieurs jours à un niveau de pollution supérieur au seuil recommandé. Face à cet épisode «persistant», la préfecture de Paris a décidé de prolonger «au moins jusqu'à lundi» la circulation différenciée déjà mise en place samedi.

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    Seules les voitures Crit'Air 0, 1 et 2 restent autorisées à circuler dans le périmètre de l'A86 (à l'exclusion de celle-ci). La vitesse maximale est réduite. Elle passe de 130km/h à 110, sur les portions d'autoroute concernées et de 110km/h à 90 sur les autres portions. De même, les voies habituellement limitées à 90 km/h ainsi que les routes nationales et départementales passent à 70.

    «Un forfait journalier anti-pollution»

    La Préfecture recommande de limiter les déplacements en voiture. De son côté Île-de-France Mobilités met en place «un forfait journalier anti-pollution» à 3,80 euros. Ce dernier permet d'emprunter de manière illimitée l'ensemble des transports en commun de la région.

    Selon les données de l'association de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France, Airparif, la concentration de particules PM10 (les particules fines), varie entre 45 et 55 microgrammes par mètre cube d'air. Le seuil d'information-recommandation est lui fixé à 50 microgrammes.

    Il est par ailleurs interdit d'utiliser un chauffage individuel au bois d'appoint ou d'agrément. Des mesures sont également prévues pour le secteur agricole (interdiction de brûlage de sous-produits agricoles, report du nettoyage des silos, report des épandages de fertilisants minéraux et organiques...).

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    À deux heures du matin, il sera trois heures.

    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    Le Figaro

    Après le Covid-19, la reconquête de Singapour

    Sébastien Falletti

    REPORTAGE - La plaque tournante portuaire d’Asie du Sud-Est veut repartir à plein régime après la fin des restrictions.

    Envoyé spécial à Singapour

    Derrière la piscine à débordement, les gratte-ciel scintillants de Singapour, et à l’horizon, ceux de Johor Bahru, en Malaisie voisine, percent les cumulus équatoriaux cotonneux. Dans le dos, l’Indonésie toute proche, par-delà le détroit limoneux, où sont ancrés une myriade de porte-conteneurs, au large de la plaque tournante portuaire d’Asie du Sud-Est. Faire un selfie sur le toit du Marina Bay Sands fut la seule façon de voir du pays durant la pandémie, pour l’essentiel des 5,5 millions d’habitants barricadés derrière une stricte quarantaine sur leur île, plus exiguë que le grand Londres.

    L’iconique hôtel aux allures de planche de surf surplombant l’horizon tourne enfin la page du Covid, alors que Singapour se rouvre au monde, pour réaffirmer son statut de hub, mis à mal par la fermeture de la planète. «Nous sommes la tour Eiffel de Singapour, la clientèle internationale est essentielle pour nous», explique Paul Town, le directeur général, affichant sa confiance dans la reprise, dans une interview au Figaro. Le géant des casinos américains Sands vient de dégainer un investissement de 1 milliard de dollars en février pour refaire une beauté à ce complexe de 2500 chambres, afin de capter le retour des voyageurs premium. Et le groupe maintient le cap sur la construction d’une nouvelle tour annoncée avant la pandémie, chiffrée à plus de 3 milliards de dollars. «La demande pour le haut de gamme dans la région est massive», juge Town.

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    Singapour esquisse un sourire, à mesure que les visiteurs reviennent au goutte-à-goutte, grâce à la levée des restrictions sanitaires, et des liaisons ouvertes aux personnes vaccinées. Elle sera effective le 1er avril et sans quarantaine. «C’est l’heure de s’ouvrir. La région émerge du virus, et offre une grande opportunité», explique Vivian Balakrishnan, le ministre des Affaires étrangères, s’appuyant sur un des taux de vaccination les plus élevés du monde. L’économie la plus avancée d’Asie du Sud-Est mise sur le redémarrage du marché régional de 500 millions d’habitants, en pole position pour profiter de la diversification des chaînes d’approvisionnement mondiales face à une Chine toujours barricadée. Et réaffirmer sa stature de ville-monde écornée par le verrouillage des frontières, laissant la rivale moyen-orientale Dubaï briller à l’heure de son expo. «L’essence même de Singapour est d’être une plaque tournante. Le gouvernement a compris le risque», juge Siva Govindasamy, vice-président des affaires publiques de Singapour Airlines, qui rouvre les routes.

    Singapour dépend des multinationales, et les autorités sont sensibles au risque de perdre ces investissements. Dubaï est la menace

    Derrière ce virage sur l’aile épidémique et les données scientifiques rassurantes sur Omicron, se jouent aussi les considérations financières, après deux ans de coûteux soutien à la croissance qui a rebondi de 7,2% en 2021 suite à une récession historique. «Le gouvernement a énormément dépensé durant la pandémie, et il a décidé qu’il était temps de donner la priorité à l’économie», juge un cadre d’un fleuron de l’île.

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    Le complexe pharaonique du Marina bay, incluant un centre commercial luxueux et 80 restaurants, a vu sa fréquentation fondre à 60% de la normale, se raccrochant à la clientèle locale pour traverser la tempête. Les autochtones représentent aujourd’hui 80 % des clients alors que les étrangers comptaient pour les deux tiers. La réouverture est un soulagement pour les expatriés et les multinationales, épuisés par deux ans de restrictions sévères, de confinement, de quarantaine de trois semaines à l’entrée et même l’interdiction de la musique dans les restaurants.

    «Nous étions en colère», confie l’un d’eux, pointant les restrictions tatillonnes, allant jusqu’à mesurer, mètre à la main, la distance entre chaque client dans les pubs. Un climat pesant sur l’attractivité de la cité du Lion, qui repose sur les talents venus du monde entier, et veut damer le pion à la rivale Hongkong, engluée dans l’épidémie et la reprise en main de Pékin. Si Singapour a maintenu son statut de premier port de transbordement de conteneurs du monde, les cadres de sièges régionaux des groupes n’ont pu rayonner sur les différents marchés de la zone. «Singapour dépend des multinationales, et les autorités sont sensibles au risque de perdre ces investissements. Dubaï est la menace», juge Razeen Sally, chercheur à la Nanyang Technological University (NTU) qui pointe la capacité d’adaptation de l’ancien comptoir d’Asie du Sud-Est, notamment dans la tech.

    Les Chinois manquent encore à l’appel

    Le gouvernement prédit une croissance de «3 à 5%» en 2022, mais la guerre en Ukraine, et l’envolée des prix plombe déjà la reprise de cette ville accro au commerce mondial, qui doit importer l’essentiel de ses produits de subsistance. Avec pour principale inconnue la performance de la Chine, rattrapée par Omicron, premier partenaire commercial et moteur de la croissance en Asie-Pacifique.

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    Dans les entrailles du Marina Bay, se cache la vache à lait du mastodonte: le casino qui génère près de 70% des revenus du complexe. Peu d’effervescence devant les machines à sous scintillantes et les tables de black jack, où les Chinois manquent à l’appel, retenus derrière la grande muraille de la quarantaine. «Les Chinois sont très importants pour nous. Nous avons hâte de les accueillir à nouveau, explique Paul Town. Mais la réalité est que nous ne savons pas quand ils reviendront», ajoute le capitaine du navire. Une incertitude qui plane au-delà de la piscine à selfie de l’établissement, jusqu’aux gratte-ciel du centre financier, de l’autre côté de la marina.

    Deux nouveaux yachts d'un oligarque russe gelés dans le sud de la France

    L'ensemble de la saisie est estimé à 90 millions d'euros.

    La région Normandie réduit la fréquence des trains sur ses lignes

    En réponse à une baisse de la fréquentation en 2021, le nombre de trains en circulation sur les lignes normandes va diminuer. Une décision qui ne passe pas pour les associations d'usagers.

    La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?

    LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».

    Le Figaro

    Tracy de Sà, Cécile Coulon, Skia… Les nouvelles reines de la rime entrent dans le flow

    Chanteuses, rappeuses, poétesses… Elles brisent tous les clichés et illustrent le renouveau d'une scène musicale largement occupée par les garçons. Entrez dans le flow et écoutez-les scander la fierté d'être femme !

    Joanna, les mots et l'émoi

    Sa voie. Son regard est magnétique et ses cheveux orange vif sont un clin d’œil à l’héroïne du Cinquième élément, de Luc Besson. Auteure-interprète, Joanna a fait des études de cinéma, lit Simone de Beauvoir et compose sur son piano des chansons d’une maturité réjouissante pour ses 22 ans. Elle a grandi à la campagne, en Bretagne, «dans une commune triste et délaissée», raconte-t-elle. Son père est tombé malade, et elle a dû l’assister avec sa mère, militaire d’origine antillaise. Le rap a été «un moyen d’expression puissant pour tisser du lien».

    Son style. À travers son flow, Joanna a conquis une génération avec laquelle elle partage le besoin de briser les tabous liés à l’expression des émotions. Avec ses textes sans filtre, elle exhorte ses fans à communiquer «tout ce que nos parents n’ont pas osé dire, explique-t-elle, sur des thématiques telles que les secrets du plaisir féminin». Elle ajoute que le rap légitime la parole et l’a initiée au plaisir de la lecture et à des œuvres comme Latex, de la poétesse franco-marocaine Rim Battal.

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    Son vers préféré. Il est tiré de Si j’étais un homme, de la chanteuse Chilla : «Si j’étais un homme, je te couvrirais de coups juste pour te retenir. Si tu veux me plaire, il te faudra souffrir.» Joanna explique : «Chilla lutte contre les violences faites aux femmes et dénonce une société qui veut encore que nous soyons belles et stupides pour plaire.»

    Ses atouts. Avec son album Sérotonine, son clip hypersensuel en collaboration avec Sally, Chilla, Alicia et Vicky R, elle affirme son charme de badass du rap et du R'n'B. Exploratrice du son et du cœur, Joanna avance à grands pas avec son nouveau single Navigateure et a fait partie des candidats présélectionnés pour représenter la France à l’Eurovision en mai.

    Instagram : @joannaclubbb

    Tracy De Sá, globe rappeuse

    Sa voie. «Je suis une femme, immigrante, de couleur, rappeuse, je suis Tracy De Sá», lance-t-elle. Pour retracer son parcours, il faut suivre une route de plusieurs milliers de kilomètres à travers le globe. Née en Inde, à Goa, d’un mariage forcé dont sa mère s’est affranchie en s’opposant à sa famille, Tracy est partie vivre un fragment de son enfance au Portugal, un bout de son adolescence en Espagne et, à 18 ans, elle est arrivée en France, «la destination rêvée».

    Son style. Elle fascine par son flow ultrarapide, ses chorégraphies hip-hop enflammées et une culture musicale étonnante. À travers son rap nourri de flamenco, de musique indienne et de rythmes latinos, Tracy scande des textes au féminisme revendiqué : «Tu n’es pas défini.e par ton genre, ta couleur de peau, ton statut social ou ton parcours. Tu es une source de lumière et de magie.»

    Son vers préféré. « Je crois en moi comme ils croient en Dieu », un vers de la rappeuse indienne Dee Mc qui évoque la confiance en soi d’une artiste : «Ce n’est pas évident, reconnaît Tracy, de faire de l’art à une époque où les réseaux sociaux – avec leurs chiffres, likes et nombre de followers – sont devenus une religion que des millions de personnes suivent aveuglément.»

    Ses atouts. Diplômée d’une licence en linguistique française et d’un master en étude du genre, elle brise le cliché selon lequel un artiste de rap n’a pas fait d’études. Avec son deuxième album In Power (Ovastand), Tracy de Sá allie le rap old school aux sonorités actuelles et célèbre la fierté d’être une femme.

    Instagram : @tracy.desa

    Sally, la voix de la liberté

    Sa voie. Sally est née à Djibouti et a des origines somaliennes et indiennes, qu’elle a découvertes grâce à un récent test d’ADN : «Je suis adoptée et je voulais connaître mon ascendance», explique-t-elle. Marion – son vrai prénom – a grandi avec ses parents adoptifs, une assistante maternelle et un maçon, «dans le Maine-et-Loire, au sein d’un milieu croyant et musical». Elle prend conscience de sa voix dans une chorale. Le rap et le hip-hop deviennent ses alliés quand on lui diagnostique des troubles de bipolarité : «Le rap, la musique sont un langage universel qui permet d’exprimer l’indicible avec force et poésie.»

    Son style. «Qui a dit que le rap ne pouvait pas sourire ?», lance la chanteuse de 22 ans, qui attire avec sa drill house des millions de fans sous le nom de scène de Sally – en référence au dessin animé Sally Bollywood, « une petite détective indienne qui adore aider les gens ». Très lumineuse, Sally libère la parole sur la dépression et la guérison : «Kanye West ou Kid Cudi ont eu le courage de le faire, dit-elle. En France, nous sommes encore trop peu nombreux à en parler.»

    Son vers préféré. Un extrait de Paradis, d’Orelsan :«J’comprends pas pourquoi tu t’inquiètes quand tu prends du poids. Pour moi, c’est ça d’pris, ça fait toujours plus de toi.» Sally est touchée par ces mots : «C’est beau quand un homme nous rappelle que les codes de la beauté féminine évoluent, qu’une femme est belle avec des formes.»

    Ses atouts. Sally a assuré les premières parties de la tournée d’Angèle et sorti un EP intitulé Pyaar, signifiant amour en hindi. Son hip-hop coloré et dansant traverse un nouveau single, Prisonnière, titre aussi de son prochain album (Sony, 7 avril). Fascinée par les États-Unis, elle rêve de travailler sur un clip avec le réalisateur Romain Gavras.

    Instagram :@sweetchilisally

    Skia, sensibilité frontale

    Sa voie. Son milieu ne la prédestinait pas au rap. Originaire d’un village, comme ses collègues Joanna et Sally, Skia brise le mythe selon lequel le rap ne peut être issu que d’un espace urbain : «Il n’y a pas qu’en périphérie des villes et en banlieue que s’élèvent des voix victimes de la discrimination raciale et de la ghettoïsation, résume-t-elle. Elles viennent aussi des campagnes françaises en difficulté et oubliées.» Ex-étudiante en droit, Manon, de son vrai prénom, fait un rap frontal et raconte une vie faite de revanches et de détermination.

    Son style. Skia a lu tout Apollinaire, tout Hugo, mais a encore besoin de poésie. Lorsqu’elle tombe, à 15 ans, nez à nez avec le rap, elle comprend tout de suite qu’elle vient de trouver l’exutoire qui manquait à sa vie et se constitue une culture encyclopédique du rap français. À 25 ans, elle impressionne avec ses freestyles brûlants, sa voix incisive et ses textes introspectifs.

    Son vers préféré. «Sinik m’a dit, tu sais ici, c’est la merde. Pour t’en sortir, y faut une patate d’enfer ou un grand frère.» Une rime de Diam’s qui possède, selon Skia, «une parole explosive, drôle et rageuse, constamment sur un fil».

    Ses atouts. Sur son nouvel EP, intitulé Sensible (Because), les arpèges de guitare côtoient les batteries effrénées du rap. Skia, désormais parisienne, sait ce qu’elle veut et parle sans détour de ce qui l’habite. Interprète de sa vie, elle aborde la question de l’avortement sur le titre Verre d’eau, en dénonçant la façon dont «beaucoup de femmes, encore aujourd’hui, vivent ces douloureuses expériences dans le silence et souffrent du jugement qu’on porte sur elles.»

    Instagram : @skia_0

    Cécile Coulon, traqueuse d’alexandrins

    Sa voie. Prix Guillaume-Apollinaire, Cécile Coulon fait partie de ce courant de la poésie contemporaine qui conquiert de nouveaux publics. Poétesse, romancière et éditrice parisienne tatouée et aux cheveux blonds décolorés, elle est convaincue que «la poésie s’est immiscée hors des cercles d’initiés, dans le rap, le slam et la pop culture, des places qui ne lui appartenaient pas auparavant», confie-t-elle.

    Son style. C’est précisément d’analyser la versification dans le rap. Tout en publiant ses propres ouvrages tels que Les Ronces, (Éditions Le Castor Astral) retentissant comme du Raymond Carver, Cécile Coulon est devenue une antenne de la parole qui vibre : elle a créé la collection L’Iconopop (Éditions L’Iconoclaste), consacrée à la publication des plus beaux textes de rap pour prouver que «la poétique rap se fonde sur des exigences formelles rigoureuses». Avec elle, une armée d’auteurs traque alexandrins cachés, enjambements, allitérations et toute figure de style au cœur du rap.

    Son vers préféré. L’alexandrin de la rappeuse Casey sur la chanson Le Fusil dans l’étui : «N’aime que la rancœur, le hard-core et le rap dur, me tape sur les murs, m’en tape du futur, joue ma vie au ball-trap jusqu’à ma sépulture.» Pour elle, il émerge de ces vers «une forme de puissance et de colère en rythme».

    Ses atouts. Parmi les six œuvres de sa collection – qu’elle codirige avec Alexandre Bord, ancien libraire –, Cécile Coulon a choisi de publier le rappeur Akhenaton et la formidable slameuse et rappeuse belgo-congolaise Lisette Lombé, auteure du recueil Brûler, brûler, brûler et voix puissante au service des minorités.

    Instagram : @cec.coulon

    De Montmartre à Odéon, les meilleures adresses d'Audrey Diwan à Paris

    Entre deux séances d'écriture, la réalisatrice nous livre ses adresses fétiches de la capitale.

    "La Chronique des Bridgerton", saison 2 : une nouvelle bande-annonce dévoilée

    Lady Whistledown is back ! Netflix a révélé, le mercredi 9 mars, la nouvelle bande-annonce de la deuxième saison tant attendue de La Chronique des Bridgerton.

    Regarder la vidéo

    Qui sont les trois femmes qui vont présenter la cérémonie des Oscars 2022 ?

    Pour la première fois de son histoire, la cérémonie sera présentée par trois femmes, le 28 mars. Wanda Sykes, Amy Schumer et Regina Hall ont accepté de relever le périlleux défi.

    L'Humanité

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Actu

    ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

    Julia Hamlaoui

    Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

    « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

    La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

    Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

    La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

    Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

    Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

    Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

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    Le Figaro

    Général Gomart: «En Ukraine, l’armée russe a opté pour une stratégie de terreur»

    Cyril Hofstein

    ENTRETIEN - Pour le général (2S) Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales et auteur du livre Soldat de l’ombre, l’armée russe n’a pas su anticiper la résistance ukrainienne et se trouve dans une situation où, face à l’intensité croissante des combats et à la multiplicité des fronts, sa montée en puissance est inévitable. Jusqu’à quel point?

    LE FIGARO. - L’armée russe est-elle en échec?

    Christophe GOMART. - Le but de guerre initial était d’obtenir la reconnaissance de la Crimée comme appartenant à la Russie et de garantir l’autonomie des républiques prorusses du Donbass. Le scénario privilégié était celui d’une guerre éclair. À l’est, les soldats seraient accueillis en libérateurs par une population largement favorable à l’opération. Ailleurs, les combats seraient sporadiques et très ciblés. Simultanément, des unités parachutistes, larguées sur Kiev, devaient rapidement prendre le contrôle des points névralgiques de la capitale. Sidérées par le choc de l’invasion, les villes ukrainiennes se seraient rendues les unes après les autres. Puis le peuple se serait soulevé contre le président Volodymyr Zelensky. Poussé à la démission, ce dernier aurait fini par accepter toutes les conditions exigées par la Russie.

    Dans cet esprit, les unités qui composaient la tête des troupes engagées dans «l’opération spéciale» voulue par Vladimir Poutine étaient majoritairement composées d’éléments de la Garde nationale, destinés avant tout à faire du maintien de l’ordre et à remplacer l’administration en place dans la capitale comme dans les villes conquises. Dans les premiers jours du conflit, entre 100 et 200 missiles ont été tirés pour réduire au silence la défense aérienne ukrainienne, appuyer l’offensive terrestre et détruire un certain nombre d’infrastructures aéroportuaires, sans pour autant neutraliser les pistes d’atterrissage. Car il s’agissait de reprendre l’Ukraine sans trop détruire ses installations essentielles. Or, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé et l’on peut se poser la question de l’efficience du renseignement militaire russe. Vladimir Poutine a-t-il péché par orgueil? S’est-il aveuglé lui-même? Ou bien a-t-il été mal renseigné?

    Le Kremlin a donc totalement repensé sa stratégie en urgence?

    Très vite, la guerre est entrée dans une tout autre phase. Face à une résistance et une vigueur ukrainienne imprévues, la situation a radicalement changé. En réalité, les Ukrainiens ont été prévenus de l’imminence de l’attaque russe et, comme on dit dans le langage militaire, ont desserré. C’est-à-dire quitté leur ville de garnison et ils se sont déployés sur des endroits définis à l’avance, mais inconnus des Russes. Ils ont ainsi préservé une large partie de leurs capacités opérationnelles. Après l’échec des parachutistes et des forces spéciales russes pour tenter de prendre des points clés sur le terrain et les difficultés rencontrées par les troupes au sol, harcelées par des groupes très mobiles, c’est l’artillerie qui a été engagée massivement.

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    Une tactique classique utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi en Tchétchénie et en Syrie, pour pilonner l’adversaire avant d’envoyer des blindés et de l’infanterie mécanisée dans le but de saturer et de déborder les défenses ennemies. Nous sommes actuellement dans la quatrième semaine de combat et, après une pause opérationnelle, l’armée russe a réarticulé son dispositif. Engagé sur plusieurs fronts, à l’est, au nord et au sud, le commandement cherche à gagner du temps en détruisant les capacités de combat et de communication de l’adversaire.

    En bombardant la région de Lviv, il tente aussi de détruire les capacités de réapprovisionnement en armement de l’armée ukrainienne venu des pays de l’Ouest et les sites de réparation de matériel militaire. Dans le même temps, des frappes de terreur sont effectuées sur les villes pour démoraliser la population et démontrer la volonté de puissance des forces en présence. Le choix d’imposer des couloirs humanitaires, comme à Marioupol par exemple, permet aussi de monter l’intensité des bombardements puisque, théoriquement du moins, la population civile a été évacuée. Rappelons aussi que, pour Poutine, Marioupol est un symbole très fort dans son identification à la Seconde Guerre mondiale puisque cette ville est défendue par le régiment Azov qui est pour lui la preuve que des «nazis» sont à l’œuvre en Ukraine.

    Environ 150.000 militaires russes ­seraient présents sur le territoire ukrainien, soit la moitié de la capacité de leur armée de terre

    Dans notre monde hyperconnecté, comment expliquer le peu d’images de combat diffusées sur les réseaux sociaux?

    C’est une bonne question à laquelle la seule censure russe ne peut répondre, d’autant que TikTok reste encore accessible en Russie. Je pense que l’on voit aussi peu d’images pour éviter de donner des indications géographiques ou des positions stratégiques. Une image donne toujours des informations à l’adversaire. Nous sommes bien entendu dans une guerre de l’information et de la communication. Et qui dit communication, dit également intoxication. Seule certitude, pour l’heure, les Ukrainiens ont gagné la bataille de la communication.

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    L’armée russe est-elle une armée moderne?

    Une armée moderne est une armée qui est capable d’intégrer dans un même mouvement la manœuvre terre, la manœuvre air et la manœuvre marine. C’est aussi une armée qui sait manier la partie hybride: la guerre de communication, le cyber et la guerre informationnelle. En ce sens-là, l’armée russe est incontestablement une armée moderne. Toutefois, à l’exception de ses missiles hypersoniques Kinzhal - un armement moderne, précis, très difficile à intercepter et destiné à la fois à démontrer leur capacité technologique et à montrer la puissance de la Russie à l’Occident - qui n’avaient jamais été employés jusqu’à présent sur un théâtre de guerre, la Russie semble pour le moment privilégier ses matériels plus anciens, éprouvés et moins coûteux. Ainsi, les chars que l’on peut voir actuellement en Ukraine sont principalement des T-72 revalorisés et, dans une moindre mesure, des T-80. On voit peu de T-90 et aucun T-14 Armata développés depuis 2010 et reçus en 2021. On peut aussi observer de nombreux blindés de transport de troupes BMP-2 et BMP-3. Là encore, ce sont plutôt des modèles anciens.

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    Idem pour l’armée de l’air qui ne fait pas voler ses Soukhoï-57, des avions de chasse mis en service en 2020, mais plutôt des aéronefs de la génération précédente, comme des Soukhoï-35, utilisés depuis 2012. Du reste, les Russes n’utilisent leurs avions de combat que de façon parcimonieuse en privilégiant plutôt des appareils d’appui au sol et non des bombardiers lourds. Est-ce parce qu’ils se méfient de la défense antiaérienne ukrainienne encore largement opérationnelle ou bien est-ce un choix raisonné? En appui au sol, l’armée russe préfère utiliser des hélicoptères d’attaque Ka-52 Alligator, conçus notamment pour détruire les chars et autres véhicules blindés, et des transports de troupes Mi-17. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’armée russe est surtout très puissante grâce à son artillerie. Dans sa doctrine militaire, l’artillerie joue un rôle primordial. Elle est particulièrement efficace contre un adversaire peu mobile. Les systèmes Grad (grêle, en russe) comme le BM-30 Smerch ont une portée minimale de 20 kilomètres.

    Les plus récents, comme le 9A52 peuvent atteindre des cibles jusqu’à 90 kilomètres. De nombreuses vidéos montrent notamment l’emploi de lance-roquettes multiples TOS-1 ou TOS-1A. Toutefois, je ne suis pas certain non plus que son artillerie soit aussi efficiente que celle de l’armée française. Ni qu’elle dispose d’assez de munitions de précision. Quand chaque obus tiré par nos canons Caesar atteint systématiquement sa cible, l’artillerie russe continue à privilégier le pilonnage comme pendant les combats contre l’Allemagne. Mais attention, moins précise ne signifie pas moins efficace et ce que nous avons pu voir des bombardements dans la ville de Marioupol nous rappelle que ses effets peuvent être dévastateurs. Il semble également que des missiles auraient été tirés depuis les bâtiments de la marine russe qui assure un blocus efficace des ports ukrainiens.

    Les batailles de chars des premiers jours ont cédé la place à une phase de guérilla et de contre-insurrection

    Quels sont ses principaux points faibles?

    Par rapport aux armées occidentales, je suis surpris que l’armée russe ne dispose pas de bombes à guidage laser. Il me semble aussi que son système de communication militaire ne soit pas à la hauteur des enjeux. Tout comme sa logistique, en termes de ravitaillement et de soutien de l’homme, qui reste mal adaptée aux besoins d’une armée enfoncée en territoire adverse, par essence dépendante de lignes d’approvisionnement fiables et constantes. On peut aussi constater une certaine impréparation au combat frontal de haute intensité et sans doute une rigidité doctrinale dans la planification et la conduite de l’engagement. De mon point de vue, le commandement semble assez centralisé et laisse peu de place à la souplesse et aux missions d’opportunité, comme c’est le cas dans nos armées par exemple.

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    Comment expliquer l’apparente «lenteur» des opérations en Ukraine?

    Je crois qu’il faut rester très prudent et regarder la réalité du terrain avant de tirer des conclusions un peu trop hâtives. Je voudrais rappeler que, pendant la campagne au Kosovo en 1999, l’Otan s’est livrée à trois semaines de bombardements avant d’engager des troupes au sol. De même, la bataille de Mossoul, fief de Daech en Irak, libérée par les forces irakiennes et leurs alliés, lancée en octobre 2016, s’est terminée neuf mois plus tard le 9 juillet 2017. Environ 150.000 militaires russes seraient présents sur le territoire ukrainien, soit la moitié de la capacité de leur armée de terre. Mais d’autres effectifs stationnent de l’autre côté de la frontière, prêts à être déployés si la guerre montait en intensité. Ce n’est qu’une fraction des forces de Moscou, qui compte une armée active d’environ 900.000 hommes et peut s’appuyer en outre sur deux millions de réservistes. La puissance capacitaire reste donc très en faveur du Kremlin. Toutefois, si le chiffre de 7000 morts côté russe se confirmait, cela voudrait dire que le taux de perte serait considérable. Mais est-ce de la communication pour galvaniser les soldats ukrainiens et entamer le moral des soldats russes? À titre d’exemple, en vingt ans de guerre en Afghanistan, les Américains ont perdu 2400 soldats et les Russes 15.000 en dix ans de guerre.

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    En dépit de l’aide matérielle reçue, les Ukrainiens sont incapables de monter des contre-attaques de grande ampleur. Mais ils peuvent agir localement avec un maximum d’efficacité et infliger des dommages très importants. D’autant plus que les colonnes de blindés russes ne parviennent plus à se déployer de façon horizontale en raison notamment du dégel qui rend le sol glissant et mouvant. La plus grande difficulté du commandement russe repose sur la multiplicité des fronts qui empêchent la concentration des efforts nécessaires pour remporter des victoires décisives. Nous sommes entrés dans une phase de guérilla et de contre-insurrection.

    Les batailles de chars des premiers jours ont cédé la place à des actions ciblées de l’armée ukrainienne avec des armements antichar, antihélicoptère ou antiavion. La grande inconnue est de savoir jusqu’où Poutine sera capable d’aller pour essayer d’arracher une victoire militaire. Quels sont les gages territoriaux qu’il veut conquérir avant de débuter une négociation sérieuse? Les tirs d’artillerie vont-ils atteindre l’intensité qu’ils ont euelors de la bataille de Grozny? Les fronts vont-ils s’enliser? Les parties en présence vont-elles finir par accepter des négociations? Je ne suis pas certain que l’armée russe ne soit pas arrivée à la limite de ses capacités conventionnelles. Finalement, on en revient toujours à Foch, pour qui la victoire repose sur trois principes: concentration des efforts, économie des moyens et liberté d’action. Trois principes, qui, pour l’heure, sont loin d’être mis en application.

    *Soldat de l’ombre, de Christophe Gomart, éditions HarperCollins Poche.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

    L'Humanité

    Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

    Actu

    La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

    Benjamin König

    C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

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    Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

    Des gages aux patrons

    Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

    Course à l’échalote

    Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

    Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne

    Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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    Le Monde

    A Montreuil, le rallumage de l’œuvre de Claude Lévêque divise les habitants du quartier du Bel Air

    L’installation lumineuse entourant le château d’eau rue Bel-Air, éteinte après les accusations de viols sur mineurs pesant sur le plasticien, a été rebranchée le 21 mars.

    « Rien que de la voir, ça me répugne ! » Pour Aïda, une lycéenne habitant le quartier de Bel Air à Montreuil (Seine-Saint-Denis), la décision de la mairie de rebrancher l’œuvre de Claude Lévèque, Modern Dance, est scandaleuse. La création lumineuse avait été éteinte en 2021 après les accusations de viols sur mineurs mettant en cause le plasticien montreuillois – les faits sont prescrits, mais la justice continue à enquêter sur ce dossier. « Les différents groupes politiques de notre majorité se sont réunis et ont pris en commun la décision d’allumer à nouveau Modern Dance », justifie, dans une lettre envoyée à tous les habitants du quartier le 9 mars, Alexie Lorca, l’adjointe au maire déléguée à la culture.

    Faut-il rallumer une installation de Claude Lévêque, accusé de viols sur mineurs ? A Montreuil, le débat fait rage

    En forme de hula-hoop, cette œuvre monumentale composée de trois cerceaux de 1 300 leds entourant le château d’eau de la grande place, a été commandée en 2015 à Claude Lévêque par la mairie dans le cadre d’un vaste plan de rénovation urbaine. Si l’installation a, dans un premier temps, fait la fierté des habitants de ce quartier populaire, les accusations de pédophilie, révélées par Le Monde et Mediapart en janvier 2021, en ont vite terni le prestige. « A ce moment-là, il fallait qu’on éteigne l’œuvre. Un temps de respiration était nécessaire compte tenu de ces révélations, explique Alexie Lorca. Mais il était hors de question qu’on l’enlève. On ne retire pas une œuvre comme ça sur le coup de l’émotion d’autant qu’elle fait partie maintenant de l’identité du quartier. »

    « Notre point de repère »

    Fin novembre 2021, le conseil de quartier, structure participative composée d’une trentaine d’habitants, a plaidé auprès de la mairie pour son rallumage. « Eteindre l’œuvre était un geste symbolique dans un premier temps, estime Delphes Desvoivres, membre du conseil et résidente du Bel Air. Ce n’est pas avec des symboles qu’on règle les violences sexuelles sur les enfants. Pour nous, il faut allumer l’installation justement pour mettre en lumière la situation. C’est une métaphore en quelque sorte. »

    Depuis le 21 mars, après dix mois d’extinction, l’œuvre aux LED éclaire de nouveau d’un bleu électrique la grande place longtemps restée dans la pénombre. « Le conseil de quartier est une instance démocratique. A partir du moment où elle se prononce en faveur du rallumage, on ne peut pas ne pas entendre ses griefs », estime Alexie Lorca. Vanessa, une habitante du lieu, est satisfaite de cette décision : « C’est notre point de repère dans le quartier. Pas besoin d’en faire tout une histoire non plus. L’œuvre et l’artiste sont différents. »

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    L'Humanité

    Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

    Actu

    Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

    Julia Hamlaoui

    L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

    Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

    Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

    Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

    Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
    Le Monde

    Livreurs des plates-formes : la Maison des coursiers, à Paris, une « mesure d’urgence sociale »

    Situé dans le nord de la capitale, ce lieu propose une aide administrative et juridique aux livreurs ubérisés, dont beaucoup sont sans papiers.

    A travers l’immense façade vitrée de l’ancienne agence EDF du 70, boulevard Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, on peut voir des dessins enfantins de personnages aux couleurs vives peints sur tout le mur du fond. Une machine à café, un four à micro-ondes, une bouilloire, des sachets de thé sont posés sur des tables. Un livreur de repas à vélo âgé de 20 ans, qui veut rester anonyme, arrive. Il met sa batterie de vélo à charger. « Je vais aller me faire coiffer dans une boutique à côté, avant 19 heures, l’heure où les courses reprennent », explique-t-il. Sans papiers, il travaille pour Deliveroo en louant le compte d’un livreur en règle pour 100 euros par semaine, et dort « à droite, à gauche ».

    La Maison des coursiers, un espace ouvert depuis septembre 2021 gratuitement aux livreurs des plates-formes, accessible du mercredi au samedi, de 10 heures à 19 heures, leur permet de se poser, d’échanger avec des collègues, d’être épaulés pour des démarches administratives ou juridiques, et d’accéder à des toilettes. Circé Lienart, directrice coordinatrice de ce lieu, explique, par exemple, que pour le livreur de Deliveroo, « nous avons lancé une demande de passe Navigo à un tarif préférentiel qui s’adresse à des personnes en situation irrégulière bénéficiant de l’aide médicale d’Etat », sous certaines conditions.

    Droits des travailleurs des plates-formes : comment ubériser sans précariser

    Ce projet, porté par la fédération de coopératives de livreurs à vélo CoopCycle, a été lancé en 2020 par Barbara Gomes, conseillère municipale (Parti communiste français) du 18e arrondissement. L’élue évoque l’accroissement du besoin d’accompagnement, dû au fait que « de plus en plus de livreurs sont sans papiers ». La Mairie de Paris a voté en décembre une subvention de 35 000 euros pour ce projet. Pour Mme Gomes, les plates-formes devraient financer cet espace « dans le cadre de leur responsabilité d’employeur », qu’elles ne reconnaissent pas. « On a dû prendre cette mesure d’urgence sociale, parce que circulent dans nos rues des gens extrêmement précarisés », ajoute-t-elle.

    Aide à la régularisation

    Accueillant 10 à 15 personnes par jour, Mme Lienart doit faire face à une variété de problèmes : « Les livreurs arrivent ici par le bouche-à-oreille, sans trop savoir ce qu’ils vont y trouver. Je leur propose d’abord un thé ou un café, puis je leur soumets un questionnaire pour savoir qui ils sont. » Beaucoup ont des revenus faibles, des problèmes de logement, observe-t-elle. Actuellement, une personne accueillie sur deux est sans papiers ; près des deux tiers ont eu un accident de vélo ou de scooter, et nombreux sont ceux qui souffrent de douleurs chroniques, faute de soins adaptés. Une permanence santé est en projet.

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    L'Humanité

    Éditorial. Projet de société

    Éditorial

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Par Jean-Emmanuel Ducoin

    Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

    PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

    Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

    Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

    Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

    Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

    Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
    Le Figaro

    Kaja Kallas, Salomé Zourabichvili, Sanna Marin… six dirigeantes face à Poutine

    Sofiane Zaizoune

    Elles ont en commun de diriger un État frontalier ou proche de la Russie. Démocrates farouches, elles ont affiché ces derniers mois un ton nouveau face à Moscou. Et apportent à l'Ukraine leur soutien sans faille.

    Elles sont à la fois le dernier rempart et en première ligne. Par coïncidence, six femmes dirigent de petits pays frontaliers ou proches de la Russie. Présidentes ou premières ministres, la plupart âgées de moins de 50 ans et en poste depuis 2020, elles tiennent tête à leur gigantesque voisin russe, que l'invasion de l'Ukraine, le 24 février, a rendu plus menaçant que jamais. «Poutine viendra nous mettre à l'épreuve et nous devrons résister», assure Kaja Kallas, 44 ans, première ministre de l'Estonie, vêtue d'une robe jaune, le col piqué d'un ruban aux couleurs de l'Ukraine, devant le Parlement européen, le 9 mars.

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    Née à Tallinn, capitale bombardée par l'URSS en 1944, fille et petite-fille de déportés en Sibérie sous Staline, cette ancienne avocate porte en elle l'histoire de la violence soviétique, dont son pays garde le souvenir vivace. Tout comme leurs voisins lituaniens. La Lituanie, prise en tenaille entre l'enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie, alliée de Moscou, est dirigée par la première ministre, Ingrida Šimonytė, économiste de 47 ans. Les deux pays, membres de l'Union européenne et de l'Otan, se savent protégés. Leurs dirigeantes en profitent pour durcir le ton face à Poutine. Plus au Nord, la panique gagne la Suède et la Finlande, dont un nombre croissant de citoyens veulent rejoindre l'Otan pour se protéger d'une éventuelle invasion russe. Pragmatiques, leurs premières ministres, Magdalena Andersson, 55 ans, et Sanna Marin, 36 ans, s'y opposent. Toutes deux le savent : une provocation de trop envers Moscou pourrait mettre le feu aux poudres.

    En vidéo, un couple ukrainien se marie sur la ligne de défense à Kiev

    «Si Poutine décide d'envahir ces pays, les derniers remparts avant l'Union européenne tombent, souligne Joséphine Staron, directrice des études et des relations internationales du think tank Synopia. Ces femmes portent une responsabilité historique, et leur attitude montre qu'elles en ont conscience.» Leurs voix comptent parmi les plus dures envers Moscou. Les unes envoyaient déjà des armes à l'Ukraine il y a des mois, les autres appellent aujourd'hui à muscler les moyens militaires européens, à durcir les sanctions contre la Russie ou à offrir à Kiev la perspective d'une adhésion à l'UE. «C'est notre intérêt, mais aussi notre devoir moral», affirmait ainsi Kaja Kallas devant les eurodéputés. Plus conscientes de la menace russe, plus promptes à défendre une liberté récente, ces femmes montent au front pour réveiller une Europe longtemps endormie, incapable d'agir de concert. Et ouvrent la porte à d'autres, plus menacées encore : Maia Sandu, 49 ans, présidente de la Moldavie, pays pauvre de 2,6 millions d'habitants confronté à un afflux de réfugiés ukrainiens, et Salomé Zourabichvili, 70 ans, la présidente géorgienne.

    Vladimir Poutine est isolé, entouré de quelques conseillers dont pas un n'oserait le contredire. À l'inverse, ces six dirigeantes affichent leur unité et font bloc à l'Ouest

    Comme l'Ukraine, leurs deux pays, dont des fragments de territoire sont aux mains de séparatistes prorusses, ont déposé une demande d'adhésion à l'UE. «Si la priorité va naturellement à l'Ukraine, nous ne devons pas être oubliés, au risque de devenir des maillons faibles», insiste Salomé Zourabichvili. Toutes n'ont pas la même marge de manœuvre. Mais ces dirigeantes, du nord au sud de l'Europe, partagent une certaine incarnation du pouvoir, contraire à celle de Vladimir Poutine. Lui déchaîne son armée et multiplie les outrances, elles gouvernent avec mesure et pragmatisme. Il est isolé, entouré de quelques conseillers dont pas un n'oserait le contredire, elles affichent leur unité et font bloc à l'Ouest, auprès, là aussi, d'une femme, Ursula von der Leyen, à la tête de l'exécutif européen. «Elles démontrent leur courage, leur maîtrise et leur puissance, résume Joséphine Staron. Ces femmes incarnent des valeurs dont on a peut-être oublié qu'elles n'ont rien d'évident.»

    Surtout, leur fermeté sereine jure avec un Poutine brutal et machiste, amateur de parties de chasse, de photos torse nu et de mots fleuris. Comme cette allusion au viol à peine voilée adressée au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en février : «Que ça te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter.» On ne peut qu'imaginer les sentiments profonds de Vladimir Poutine envers les femmes, et plus encore envers ces six dirigeantes, aux pays si petits, si proches, qui osent pourtant se dresser devant lui, dégonfler sa rhétorique belliqueuse, imposer des limites, contre-attaquer. Elles ne lui laissent pas le choix. À lui, cette fois, de supporter cet affront. Que ça lui plaise ou non.

    «L'île de l'orgie» de Jeffrey Epstein est à vendre pour 125 millions de dollars

    Également baptisé «île de la pédophilie», Little Saint James fut, entre 2001 et 2019, le refuge idéal pour le trafic sexuel de mineures du magnat américain.

    Charles Pépin : «Dans la guerre, même les vainqueurs sortent détruits»

    Alors que l'Europe s'unit pour la paix et que plane la menace d'un conflit mondial, le philosophe Charles Pépin nous explique comment penser la guerre autrement pour mieux la combattre.

    Les Afghanes n'ont plus le droit de faire du sport, et autres interdictions des talibans

    De retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans affirmaient avoir changé. S'ils juraient vouloir accorder certains droits aux femmes, leurs premières mesures en août 2021 laissaient entrevoir le retour à une vie de recluses des Afghanes. Ce 23 mars, ils ont ordonné la fermeture des établissements secondaires pour filles.

    Le Monde

    Présidentielle 2022 : le programme en pointillé du candidat Macron sur le logement

    La plupart des pistes proposées par le président sortant renvoient à des négociations ultérieures. L’une d’elles envisage de retirer aux maires le pouvoir d’accorder les permis de construire.

    Les acteurs du logement comme les électeurs attendent avec impatience de connaître les propositions du candidat Emmanuel Macron, restées, jusqu’ici, lapidaires, alors que tous les autres postulants ont déjà, à plusieurs reprises, détaillé les leurs. « Il n’y a pas de révolution », prévient d’emblée Xavier Lépine, « relais logement » de l’équipe de campagne du président sortant, soit son conseiller en la matière. L’ancien dirigeant de La Française, société de gestion d’actifs notamment immobiliers, répond, seul, aux questions du Monde, puisque Mickaël Nogal, associé à ce travail lorsqu’il était député (La République en marche, LRM), a, récemment, démissionné pour prendre la direction de l’Association nationale des industries alimentaires.

    Comparez les programmes des principaux candidats

    Il faut donc s’attendre à « la continuité, après avoir posé les fondamentaux », comme l’expliquait, le 9 mars, devant les bailleurs sociaux, les professionnels du bâtiment et la Fondation Abbé Pierre, Emmanuelle Wargon, ministre du logement et, ce jour-là, porte-parole du candidat.

    Plus qu’un programme, ce sont plutôt, à écouter M. Lépine, quelques pistes et principes de base dont le détail est renvoyé à des « négociations » ultérieures.

    « Le choc d’offre promis en 2017 n’a pas eu lieu »

    Sur la construction de logements neufs, Emmanuel Macron ne s’aventure pas, contrairement à ses concurrents, à afficher un objectif chiffré : « Il faut produire là où on en a besoin », résume Xavier Lépine, reconnaissant que « le choc d’offre promis en 2017 n’a pas eu lieu, car l’acte de construire est complexe, mobilise une multitude d’acteurs, promoteurs, aménageurs et d’abord les 35 000 “ministres du logement” que sont les maires et qui, en raison de multiples contraintes, ne délivrent pas assez de permis de construire, diagnostique-t-il. C’est pourquoi nous proposons d’abord de confier aux intercommunalités [qui sont un peu moins de 1 300 en France] une compétence renforcée pour accorder les autorisations de construire. »

    « Les aides au logement resteront le “boulet” du président de la République, à la gauche d’en tirer les leçons »

    Les maires, en première ligne face à leurs administrés, seront-ils donc court-circuités, privés de cette compétence ? Sur une proposition à ce point explosive, M. Lépine reste prudent : « C’est à négocier, dans un contrat de confiance avec l’Etat, accompagné de financements, par exemple des aides à la pierre, et il faudra peut-être une loi. »

    Seul chiffre précis du programme, les 125 000 logements sociaux à livrer chaque année, mieux, donc, que les 95 000 lancés en 2021. « La Caisse des dépôts affirme que les bailleurs sociaux ont les moyens, sinon on les financera et la suppression de la réduction de loyer solidarité [RLS, infligée depuis 2018 aux bailleurs sociaux et qui s’élève, depuis 2019, à 1,5 milliard d’euros par an] serait une piste », avance Xavier Lépine.

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    Valeurs Actuelles

    À la veille du Trocadéro, les militants d’Éric Zemmour entre doutes et espoirs

    Eric Zemmour fin février, était à nouveau très haut dans les sondages atteignant, dans le baromètre quotidien OpinionWay – Kéa Partners pour «Les Echos»et Radio classique, les 15% des intentions de votes. Une nette hausse, qui le plaçait à égalité avec Marine le Pen et Valérie Pécresse. Puis le drame, le début du conflit en Ukraine, affaibli le candidat, accusé de bienveillance à l‘égard de Vladimir Poutine. S’en suit une réelle difficulté à sortir des polémiques, notamment concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens.

    Sans surprise pour Bruno Jeanbart, vice-président d’Opinionway pour Les Echos, qui analyse: « Eric Zemmour était plus exposé que Marine Le Pen car son électorat est plus âgé, et constitué de plus de classes moyennes ou aisées. » Et le même, d’ajouter: « Le fait que ce candidat soit complètement neuf en politique est également devenu handicapant alors que c’était jusque-là un point positif ».

    Pour enrayer la chute, le candidat de « Reconquête! » a finalement abattu deux cartes maîtresses : d’une par le ralliement de Marion Maréchal, figure phare de la droite conservatrice française, et d’une autre l’annonce d’un ministère de la remigration. Mais la guerre en Ukraine – encore elle – aura capté l’essentiel des projecteurs médiatiques, si bien que le ralliement de l’ex-député RN, est finalement passé sous les radars. D’autant plus que sa tante, Marine Le Pen, creusant l’écart sondagier, avec 21% des intentions de vote, a joué à fond la carte du « vote utile » de la droite, face à Macron. « Mais ce n’est pas définitif, les français commencent simplement à rentrer dans l’élection (…) d’autant qu’il y a beaucoup plus de variations qu’en 2017 » confie le vice-président d’Opinionway aux Echos.

    En apparence, face aux caméras, le candidat de « Reconquête! » garde la face. Pas question de baisser les bras si près du premier tour, qu’il compte toujours franchir en seconde position derrière Macron, à grand renfort de mobilisation militante, d’audiences records et de déclarations fracassantes, dont le meeting du Trocadéro de ce dimanche devrait être le point d’orgue. Trop tard ?

    Un doute se fait sentir

    Dans le cœur de certains militants de la première heure un doute commence à se faire sentir, à l’image d’Hervé, militant de 20 ans qui pour sa première élection à rejoint Génération Zemmour dès le début, en avril 2021. Il note une baisse de la dynamique, « qui me fait plus que douter et me fait peur que le candidat ne puisse plus envisager le second tour […] de vieilles images de Zemmour sont revenues sur le devant de la scène. ». Pas question néanmoins de changer de candidat au dernier moment, « même si les sondages le mettaient à moins de 5% » , son admiration pour « le Z » reste la même. Hervé déplore tout de même une certaine déception vis-à-vis d’Éric Zemmour, « non pas par des prises de décisions mais de mauvais coup de com dans l’apparence et la forme plus que dans le fond ».

    Même fidélité malgré le doute qui s’installe, du côté de Victoire, militante de 25 ans, chez Génération Zemmour depuis 4 mois. « Jamais je ne voterai pour quelqu’un d’autre, explique-t-elle, le vote au premier tour reste un vote de conviction ». Mais, à l’évocation de la perte de dynamique, la même répond: « je doute, j’ai beaucoup de mal à accepter que les gens ne se rendent pas compte de la gravité de la situation en France. [ …] Le covid puis l’Ukraine nous volent l’élection, je l’ai remarqué avec l’invisibilisation du ralliement de Marion à cause de l’actualité. Certain finissent par parler du besoin d’un vote utile, c’est là, ma plus grande crainte. » Et de conclure: « j’ai envie de continuer à y croire mais ça sera plus difficile que prévu. »

    les gens voient les sondages comme une boussole. Mais le vote pour Zemmour est plus que difficile à deviner, il y a un manque de données car le phénomène est nouveau.

    Dorian, militant à Paris depuis octobre 2021, fait quant à lui part de sa méfiance vis à vis des sondages, et son espoir quant à l’existence d’un « vote caché »: « les gens voient les sondages comme une boussole. Mais le vote pour Zemmour est plus que difficile à deviner, il y a un manque de données car le phénomène est nouveau. » Et le militant de rappeler que les instituts de sondages sont des entreprises qui répondent à une demande, souvent émanant des médias, eux-mêmes majoritairement hostiles à Eric Zemmour. Les sondages agiraient donc comme une sorte de « prophétie auto-réalisatrice », assure le mitant, néanmoins conscient de la baisse de moral de certain de ses amis. Mais, précise-t-il, « le moral des troupes commence à revenir depuis le show spectaculaire de Zemmour au Débat des Valeurs », ainsi qu’avec le ralliement de la « brillante » Marion Maréchal.

    Et puis il y a ce meeting du Trocadéro, qui de la bouche de plusieurs militants pourrait permettre de relancer la dynamique Zemmour. Comme une ultime chance de remonter la pente descendante, avant le premier tour de l’élection présidentielle.

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    L'Humanité

    Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

    Actu

    Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

    Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

    La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

    Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

    Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

    Combien me faut-il pour vivre ?

    En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

    Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

    Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

    Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

    Emile Leauthier

    retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités
    Le Figaro

    Affaire McKinsey : «Qu'ils aillent au pénal», lance Macron à ses accusateurs

    Le président candidat a défendu le recours à des cabinets externes et expliqué que chaque contrat «respecte la règle des marchés publics».

    «S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», a lancé dimanche Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent les nombreux contrats passés par l'État avec des cabinets de consultants, en particulier McKinsey, révélés par le Sénat. «On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux», a-t-il répondu avec agacement sur France 3. «Aucun contrat n'est passé dans la République sans qu'il respecte la règle des marchés publics», «que quiconque a la preuve qu'il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal», a-t-il répété.

    «Je ne suis pas persuadé que sous ce quinquennat il y ait eu moins de contrats que sous certains autres, y compris de ceux qui nous attaquent aujourd'hui», s'est-il défendu - voulant visiblement dire plus de contrats plutôt que moins. Pour lui, lorsque des ministères sont «jour et nuit au travail», «qu'ils demandent des prestataires extérieurs pour les aider ne me choque pas».

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    Alors que McKinsey est en outre mis en cause par le Sénat pour ne pas avoir payé d'impôt sur les sociétés en France depuis des années, le président candidat a estimé que cela s'expliquait par les règles fiscales en vigueur. Or «je me suis battu» pour instaurer un impôt minimal sur les grandes entreprises, a-t-il dit, «et dans quelques mois ces cas pourront être bannis».

    Multiplication des contrats

    Le Sénat a révélé le 17 mars que les contrats de l'État avec ces cabinets avaient «plus que doublé» entre 2018 et 2021, atteignant un record de plus d'un milliard d'euros en 2021. En outre les sénateurs ont saisi vendredi la justice pour «suspicion de faux témoignage» contre un dirigeant de McKinsey qui a affirmé que son cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés en France. Le sujet est politiquement sensible pour l'exécutif, accusé depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron de multiplier les contrats avec ces groupes privés de conseil, avec des contrats le plus souvent non divulgués au public. Les Insoumis se sont ainsi saisis de l'affaire, dénonçant «un scandale d'État».

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    Les sénateurs ont cité des contrats comme celui de «près de 4 millions d'euros à McKinsey pour la réforme des APL», la création du «baromètre de l'action publique» pour laquelle Capgemini a perçu 3,12 millions d'euros ou le recours au cabinet EY, pour 2,4 millions d'euros, pour la création de l'Agence nationale de la cohésion des territoires. McKinsey a aussi obtenu 496.800 euros en 2020 pour «éclairer les évolutions du métier d'enseignant» et réalisé une étude sur leur rémunération au mérite.

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    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    L'Humanité

    CBD, ou les bienfaits du chanvre

    Actu

    Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

    Marie Mersier

    Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

    Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

    En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

     

    Apaisant ou stimulant

    Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

    Bien-être
    Le Figaro

    «Notre fille en a marre d'être une blanche privilégiée» : bienvenue dans la famille C., où l'on vote bien à droite

    Madeleine Meteyer

    POLITIQUE EN FAMILLE (3/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

    Il fut un temps où les C. avaient les mêmes idées. En 2014, lors des municipales, le père, Raphaël, la mère, Hélène, et la fille aînée, Marie, figuraient même ensemble sur la liste FN de Houilles (Yvelines). À cette époque, la cadette, Noëmie, reprochait aux féministes «leur hystérie» et encadrait la Marche pour la vie… Bien que Pierre-Louis l'aîné votât mollement - quand il votait -, il semblait de droite, son port de bermudas beige l'attestait. La passation des idées semblait s’être déroulée sans heurt. Mais les enfants sont ingrats, leurs convictions volatiles.

    En 2022, Marie, 27 ans, commerciale dans la tech, trouve Jean-Luc Mélenchon «intéressant» et Noëmie, 21 ans, ébéniste, dénonce «la masculinité toxique». Reste pour Hélène et Raphaël à placer un espoir en Pierre-Louis ; cette année leur designer de fils, âgé de 29 ans, s’intéresse enfin aux enjeux du scrutin. «Je suis paumé, avouait-il le 15 février. Mais je commence à avoir des avis sur les sujets. Enfin, sur l’écologie.» Ce 8 mars, rendez-vous est donné à Houilles pour un dîner. Menu de l'apéritif : chips au sarrasin «sans gluten».

    Comprendre avant de parler

    Chez les C., on entend d'abord Hélène. La mère aux cheveux gris, au timbre chaud et à la mauvaise foi assumée: «Quand j'avais l'âge de mes enfants, j'aimais bien discuter. Maintenant, ça me fatigue.» Puis le père, Raphaël, qui parle bas mais toujours longuement («il ne finit jamais ses phrases», résume son fils). Les enfants, Pierre-Louis, Marie et Noëmie se ressemblent - le long nez - et sont bien élevés. Avant de les contredire, ils attendent que leurs parents aient fini de parler.

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    En 2014 donc, Marie figure à la 4e place sur la liste FN, tracte sur les marchés, entend les badauds s'effarer «pff, c'est triste à votre âge». Et ses parents l'y rejoignent, à des places non-éligibles, certes, mais il faut assumer. «On n'avait pas du tout envie d'y aller, n'a pas oublié Raphaël. Mon épouse et moi travaillons dans des secteurs très progressistes où il est mal vu d'avoir l'étiquette “il vote pour machin”.» (Quand «Machin» est Le Pen.) S'ils ont sauté le pas, «en transpirant», c'est pour honorer la marque familiale : l'engagement.

    Hélène et Raphaël se sont rencontrés lorsqu'ils étaient à l'UNI, le syndicat étudiant de droite, et leurs parents étaient eux-mêmes «très engagés». Dans la lutte contre l'avortement pour ceux, catholiques, de Raphaël ; contre l'indépendance de l'Algérie pour ceux d'Hélène, deux militaires dont un officier de légion, «mon père, mon idole».

    En 2014 donc, la liste FN de Houilles obtient 9% des voix. Et les visées politiques de Marie s'arrêtent. Depuis la jeune femme a «pas mal changé d'avis» et dit n'avoir «aucun a priori sur aucun parti. Car j'ai vu à quel point ceux sur l'extrême droite étaient infondés, dit-elle en souriant. Tous les candidats ont de très bonnes propositions. Jean-Luc Mélenchon est très intéressant sur l'écologie par exemple.»

    Là, sa mère pousse un «rooh» déçu. Mais pour la blague. Dans le fond, Hélène n'est pas fâchée de voir ses oisillons s'éloigner de ses idées. Si c'est pour en défendre d'autres. En 2017, le couple a moins bien reçu l'annonce de leur aîné : «il nous a dit qu'il n'allait pas voter…» Autour d'une salade d'endives accompagnée de son bout de pain au seigle, le Pierre-Louis se flagelle : «C'est vrai, j'étais un petit con. Je trouvais que les programmes ne voulaient rien dire.»

    Le 10 avril prochain, non seulement ce «geek» ira dans l'isoloir mais il saura quelles idées y défendre : en ce moment, il étudie les enjeux de l'époque. Dans ce but il est devenu élève à l'école des Mines. Enfin, presque : il suit sur YouTube les cours que l'ingénieur pro nucléaire Jean-Marc Jancovici y a dispensés.

    Parmi ses camarades de classe virtuelle : son père. «Contrairement à lui, je ne prends pas de note, s'excuse Raphaël. Mais c'est quand même très exigeant. C'est important de creuser les sujets car on a tendance à se positionner sans savoir.» Prochain thème que Pierre-Louis fouillera : l'immigration. «J'aimerais comprendre si l'assimilation sert vraiment le bien commun.»

    Paradoxalement, les C. n'attendent pas des candidats le même niveau de savoir. Plutôt des convictions. Sa fourchette plantée dans un rôti de porc si tendre que sa découpe se passe d'un couteau, Raphaël dit avoir visité les différents sites de campagne. Il divise les aspirants en deux catégories. «Ceux qui listent des mesures très précises, dont on sait qu'ils ne pourront pas toutes les appliquer». «Et ceux qui ont une vision pour la France !» se pâme Hélène. Zemmour et Macron sont cités. «Mais Macron a une vision détestable» précise-t-elle.

    Eux, salue Raphaël, ont un fond. «Zemmour a déjà dit “je me suis trompé” et “je ne sais pas”. C'est primordial.» Et Macron ? Il grimace. La famille C. a beau revendiquer une curiosité toute scientifique, saluer le travail d'un François Ruffin (LFI) qui, comme eux, considère que «personne ne doit rester sur le bord de la route», elle reste de droite. D'une droite où l'on vouvoie ses parents. Opposée à Macron.

    «Moi aussi je me suis fait siffler !»

    Preuve de cet indécrottable enracinement : leur rejet du féminisme actuel. Hélène fait des «blagues» labellisées «daronne de droite» : «C'est très sympa d'être draguée par un vieux. S'il est riche.» Sous les yeux semi amusés de Marie et ceux, consternés, de Noëmie. L'ébéniste à frange est la féministe de la famille. En novembre, elle a manifesté avec Nous Toutes, le collectif de Caroline de Haas. Ce qu'a regretté son père : «cette femme puise son combat dans la colère.»

    Noëmie évite d'aborder son engagement - tout relatif, elle a manifesté une fois - avec ses parents. «Ça sert à rien. Maman est dans la provoc. Elle dit des trucs comme “on n'a pas besoin du féminisme parce que les femmes sont supérieures aux hommes.” On a eu plusieurs fois des discussions sur le contexte des agressions sexuelles et j'ai déjà entendu “mais elle était habillée comment ?”, donc bon... Et papa... il n'accepte pas que le féminisme d'aujourd'hui déconstruise des schémas.»

    «C'est vrai, convient Raphaël. Je n'accepte pas qu'on essaie de déconstruire l'héritage chrétien, la loi de la nature, le modèle du couple...» - «Je veux juste dire un truc sur le patriarcat, répond Noëmie. Aujourd'hui, c'était la journée des droits des femmes...» «Ah! Faut s'habiller en rose !» s'amuse sa mère. «Ah, ah, s'agace Noëmie. Donc, c'était la journée des droits des femmes et un ministre a publié des noms d'hommes qui ont servi le féminisme. Y avait Jules Ferry, j'crois. Ce que je veux dire, c'est que même le 8 mars, les hommes ne peuvent pas se retenir de parler d'eux.» - «Et alors ?» demande son père.

    Et alors, c'est le genre de symboles qui froissent la sensibilité des jeunes générations. «Noëmie parle un peu en militante, un jour, elle nous a dit “j'en ai marre d'être une blanche privilégiée” !» «J'ai dit que ça m'empêchait de m'exprimer sur des sujets, pas que ça me gênait de l'être... proteste l'intéressée en mangeant une gavotte. C'était au moment de Black Lives Matter...»

    Noëmie n'a cependant pas complètement quitté le rivage des C. Si elle regrette d'avoir marché à la Manif pour Tous, elle ne rougit pas de son engagement à la Marche pour la Vie «Je suis féministe mais contre l'avortement. J'ai gardé ça de ma foi, de mes parents...»

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    Le 10 avril, que feront les C. ?

    Hélène votera pour «Éric».

    Raphaël votera pour la droite. Mais laquelle ?

    Pierre-Louis sait qu'il ne votera pas pour Pécresse : «elle n'arrive pas à cacher qu'elle fait du marketing».

    Marie hésite entre Zemmour, Macron, Lassalle, Jadot, Mélenchon et Roussel.

    Noëmie : «je ne sais pas du tout» ; sa mère, dans un soupir comiquement dramatique : «elle va voter écolo».

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    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies », Christian du Tertre (Atemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    Valeurs Actuelles

    [Albert] De la fin du tabou nucléaire au retour de la dissuasion

    [Albert] L’esprit de sacrifice à l’épreuve du conflit ukrainien : le retour du panache ?

    [Albert] Poutine, continuateur de l’empire soviétique

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    Pie XII et les juifs, la parole et les actes

    [Albert] Le soin de nos aînés : un manque de considération morale

    [Albert] L’armée au secours de la police ou la faillite de l’autorité publique

    [Albert] Une société inclusive sans vin, sans viande et sans fromage

    [Albert] Faut-il en finir avec les parrainages ?

    [Albert] Faciliter le changement de nom ou comment le Macron fait disparaître la transmission

    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le sous-chef rennais du restaurant IMA, « étoile verte » Michelin Martin Gastard, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Martin Gastard, sous-chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Charlotte Brochard, gérante du restaurante la Petite Ourse à Rennes ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde ; Sara Ouagueni, professeure d’histoire géographie à Roubaix qui organise des classes média avec ses élèves.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

    Le Monde

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Guisantes, jamón y poco más: en la simplicidad de este plato está su grandeza, y para conseguir que quede perfecto lo más importante es no pasarse con la cocción de estas leguminosas. Para que los guisantes sigan estando dulces, frescos y no acaben arrugados como pasas y securrios, lo mejor es cocinarlos lo menos posible. En este caso con tres minutos al vapor generado por el vino tendremos más que suficiente (mientras, de paso, el alcohol del mismo se evapora).

    Usar la grasa del jamón para arrancar el sofrito facilita que su sabor se reparta bien por todo el plato y lo notemos aunque no haya ni un trocito en el tenedor. Si sueles comprar jamones enteros -o te llega alguno de vez en cuando, como en los lotes de Navidad de 1982- te recomiendo que congeles su grasa para cocinar con ella: puede aportar un sabor muy rico a una salsa tipo ragú, unos huevos revueltos o un salteado de verduras. “Pero si es pura grasa”, dirá algún lector perspicaz; y efectivamente lo es, pero no se trata de comerse cuatro kilos a la semana sino de usar una pequeña cantidad de manera puntual.

    Podemos usar guisantes frescos desgranados si los tenemos a mano y tenemos tiempo para pelarlos, una actividad que desagrada a mucha gente pero a mí me parece completamente placentera y un ejercicio zen. En este caso es posible que tengamos guisantes de tamaños muy diferentes, y lo ideal sería hacer un triaje para adaptar el tiempo de cocción. Unos guisantes tamaño garbanzo, ya granaditos, necesitarán un minuto más de cocción, y los más pequeños -tipo lágrima- apenas necesitarán un golpe de calor de un minuto para estar listos.

    ¿No tienes guisantes frescos a mano? Si dejamos descongelar unos extrafinos, con esta técnica conseguiremos igualmente un buenísimo resultado. ¿Con hierbas o sin ellas? Pues como a cada uno le guste más: a mí me parece que un poco de menta o albahaca les aporta frescura y potencia su sabor, pero si no es tu caso, prescinde de ellas y listo.

    Dificultad

    De jardín de infancia de guisantes.

    Ingredientes

    Para 4 personas

    • 200 g de jamón en taquitos o en tiritas (con su grasa)
    • 1 cebolla
    • 2 dientes de ajo
    • 100 ml de vino blanco
    • 1 kg de guisantes sin vaina (pueden ser descongelados)
    • Aceite de oliva
    • Menta (opcional)

    Preparación

    1. Poner el jamón en una cazuela o sartén grande a fuego medio y dejar que se funda su grasa (si es muy magro, poner también un poco de aceite de oliva).
    2. Añadir la cebolla pelada y picada y dejarla hasta que se dore. Cuando le falte poco para estar lista, poner los dientes de ajo pelados y laminados.
    3. Añadir los guisantes y el vino blanco, cubrir y dejar cocinar tres minutos con el vapor del vino. Si se quiere, añadir unas hojas de menta picada. Servir inmediatamente.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    Le Monde

    « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris

    « Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.

    Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.

    L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.

    Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».

    Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien.

    18H30 : Introduction

    Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.

    18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »

    Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP

    Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine

    19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »

    Serge Guérin, sociologue, professeur à l’INSEEC GE

    19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »

    Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture

    Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon

    19H50 « Une prise de conscience non sans failles »

    Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess

    Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.

    Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    Le Figaro

    La nouvelle obsession de Hollywood pour les franchises du jeu vidéo

    Caroline Sallé

    DÉCRYPTAGE - Après avoir recruté à tour de bras les super-héros des comic books, les studios s’enflamment pour adapter de grandes sagas vidéoludiques.

    Il n’a pas concouru aux derniers Oscars et ne montera pas les marches du prochain Festival de Cannes. Mais Sonic espère bien atteindre des sommets au box-office mondial. Le hérisson bleu, personnage culte des jeux vidéo de Sega depuis les années 1990, revient mercredi dans les salles de cinéma, après le succès de son premier film. Début 2020, Sonic the Hedgehog avait connu un démarrage fulgurant, atteignant 320 millions d’euros de recettes avant que l’épidémie de Covid ne stoppe net son ascension. Une bonne opération malgré tout, le budget du film ayant coûté entre 80 et 90 millions de dollars.

    Lire le dossierTout savoir sur The Witcher, le Game of Thrones de Netflix

    Paramount a eu le nez creux en récupérant ce projet abandonné par Sony Pictures quelques années plus tôt… Et il compte bien exploiter au maximum ce nouveau filon. Un troisième film Sonic est déjà en préparation. Et une série centrée sur le personnage de Knuckles est également prévue, à l’horizon 2023, pour sa plateforme Paramount+. Ces déclinaisons sur grand ou petit écrans n’ont rien d’une exception. C’est simplement la dernière illustration d’un phénomène dont l’ampleur pourrait égaler la déferlante de super-héros qu’a connue Hollywood ces dernières années.

    Casting cinq étoiles

    Égrener le nom des jeux vidéo très médiatisés faisant actuellement l’objet d’adaptation, c’est se lancer dans un inventaire à la Prévert «geek». Le créateur de la série Chernobyl, Craig Mazin, va s’attaquer, pour le compte de HBO (WarnerMedia) au récit du célèbre jeu vidéo postapocalyptique de Naughty Dog sur PlayStation, The Last of Us . Après le succès de l’adaptation de The Witcher, dont une saison 3 a d’ores et déjà été annoncée, Netflix travaille avec Ubisoft sur un projet de fiction tiré d’Assassin’s Creed. La plateforme de vidéo à la demande a également signé un accord avec 2K et Take-Two Interactive pour adapter en long-métrage la franchise de jeux vidéo BioShock. Elle prépare aussi une série animée, Edgerunners, inspirée du jeu Cyberpunk 2077, création du studio CD Projekt Red. En plus de la saison 2 d’Arcane, qui puise dans l’univers de League of Legends (Riot Games). Amazon Prime est de son côté parti à l’assaut de Fallout. Et Canal+ déploiera très prochainement la guerre interstellaire de Halo, l’un des blockbusters de la console Microsoft Xbox reconverti en série par Paramount. Le jeu vidéo est bien la dernière obsession des studios et des géants du streaming.

    Pourtant, adapter correctement un jeu vidéo en film ou en série n’est pas une mince affaire. Le cimetière de Hollywood est rempli de projets mort-nés, de films avortés et de superproductions descendues en flamme par la critique, tous inspirés par cet univers. L’échec retentissant de Super Mario Bros, en 1993, est encore dans tous les esprits. Le film a été éreinté par la critique et s’est transformé en gouffre financier. Sa production a coûté 48 millions de dollars. Mais il n’a pas dépassé les 20 millions de dollars au box-office. En France, il totalisera moins de 400.000 entrées… Qui se souvient encore de Street Fighter. L’ultime combat, avec Jean-Claude Van Damme, sorti en 1994 et souvent qualifié de «plus beau nanar vidéoludique du septième art»? Après plusieurs décennies à tester, à échouer, puis à recommencer, les studios ont appris. Il existe un autre facteur, qui change également la donne. Les professionnels recrutés aujourd’hui pour diriger les adaptations ont, pour la majorité, grandi avec les jeux vidéo. Contrairement à leurs aînés, ils maîtrisent bien mieux les codes de cet univers.

    Hollywood, ses réalisateurs et ses talents de renom sont enfin prêts à sortir le grand jeu. Depuis son lancement, en février dernier, Uncharted , dérivé de la populaire franchise PlayStation produit par sa cousine Sony Pictures, a pris la troisième place du box-office mondial, avec 340 millions de dollars de recettes. Le long-métrage de 120 millions de dollars, qui emprunte beaucoup à la saga Indiana Jones, offre un casting cinq étoiles: Tom Holland, coqueluche de la jeune génération et héros de Spider-Man, Mark Wahlberg (Les Infiltrés, Transformers…) ou encore Antonio Banderas (Le Masque de Zorro, Le Chat Potté, The Laundromat). L’adaptation en cours des jeux vidéo Borderlands par Lionsgate a réussi à attirer Cate Blanchett (Don’t Look Up, Thor. Ragnarok, Cendrillon), Kevin Hart (Fast and furious, Jumanji) et Jamie Lee Curtis (À couteaux tirés). Quant à la série Halo, elle a notamment pour producteur exécutif Steven Spielberg.

    Razzia sur les droits

    Ce retour de flamme n’arrive certainement pas par hasard. Il a à voir avec la razzia en cours de l’industrie du divertissement sur toutes les grandes propriétés intellectuelles. La multiplication des plateformes de streaming, qui ont besoin de toujours plus de contenus de qualité pour attirer et fidéliser les consommateurs et l’appétit de ces derniers, qui va grandissant à mesure que l’offre s’étoffe, ont déclenché une guerre féroce visant à récupérer les droits des meilleures histoires. Or la bibliothèque du jeu vidéo est massive, riche justement de milliers d’histoires appréciées du grand public. Hollywood considère le marché du jeu vidéo, après celui des super-héros, comme une nouvelle corne d’abondance. Un gisement précieux de potentielles superproductions à succès. Pour les plateformes comme pour le cinéma américain, dont les audiences sont mondialisées, c’est l’assurance de pouvoir capitaliser sur des «marques» à forte notoriété et dynamisées de surcroît par des communautés de fans très investis. Sega a écoulé plus de 140 millions de jeux Sonic. Nintendo, dont le film Pokémon. Détective Pikachu, a généré 433 millions de dollars au box-office en 2019, a vendu près de 370 millions de jeux Pokémon. À en croire Statista, la franchise japonaise est la plus lucrative de l’histoire, avec un chiffre d’affaires cumulé estimé à 105 milliards de dollars.

    Si les studios de jeu vidéo ont longtemps été sourcilleux avec leurs franchises par peur du mauvais buzz, ils semblent désormais plus enclins à jeter des ponts en direction du continent hollywoodien. La preuve: Nintendo a nommé l’an dernier Chris Meledandri, le DG d’Illumination, filiale d’Universal Picture à qui l’on doit entre autres Moi, moche et méchant ou Les Minions, au sein de son conseil d’administration, en tant que directeur externe. Meledandri, qui a été chargé de transformer Super Mario en film d’animation, peut ainsi conseiller Nintendo sur la meilleure approche pour adapter ses jeux en films. Au lieu de fonctionner comme deux forteresses distinctes, la major Sony Pictures et le studio de jeu vidéo Sony Interactive travaillent à présent main dans la main et ont annoncé une dizaine de projets d’adaptation. Sega, pour sa part, ambitionne de devenir un «Marvel du jeu vidéo», en capitalisant sur l’appétit des plateformes à la recherche de licences populaires. Les super-héros n’ont qu’à bien se tenir.

    L’industrie du jeu vidéo, qui affiche une forme insolente, a bien compris le bénéfice à tirer de l’extension de ses franchises. Lorsque The Witcher est arrivé sur Netflix, la société d’analyses NPD Group notait que les ventes du troisième opus du jeu avaient augmenté dans la foulée de 554 %!

    En quelques années, l’influence culturelle du jeu s’est considérablement accrue. Au point d’être maintenant à l’épicentre du divertissement. En 2021, les dépenses dans les jeux vidéo - hors achat de consoles - ont atteint 180 milliards de dollars, selon l’institut Newzoo. Le cinéma, lui, s’est contenté d’une miette: 22 milliards de dollars. Le développement de mondes virtuels, à l’instar du métavers, ne fera que renforcer cette tendance. S’il veut continuer à capter un peu d’attention, Hollywood a donc tout intérêt à jouer le jeu.

    Iris Knobloch élue à la tête du festival de Cannes

    Elle remplacera Pierre Lescure le 1er juillet après l'édition 2022 du Festival.

    L'INA lance «ADN», une nouvelle émission politique le 18 mars

    INFO LE FIGARO - Tous les candidats ont donné leur accord de principe pour participer à ce format présenté par Patrick Cohen.

    conComment la chaîne Euronews a résisté un mois en Russie avant d'être coupée

    La chaîne d'information dispose d'une édition russophone fabriquée par des journalistes russes installés à Lyon.

    Le Figaro

    Bac 2022: la colère des lycées hors contrat qui réclament le contrôle continu comme les autres établissements

    Par Paul-Henri Wallet • Publié le 28/03/2022 à 05:00

    Les lycées hors contrat dénoncent une inégalité de traitement. Leurs élèves doivent passer l’intégralité des épreuves du bac en contrôle terminal.

    Après une forte mobilisation en 2021, les lycées hors contrat avaient obtenu que leurs élèves ne passent pas la totalité des épreuves du bac en présentiel en pleine pandémie de Covid-19. Mais en 2022, le ministère de l’Éducation nationale a rétabli un traitement différencié pour ces établissements. Contrairement aux lycées publics et privés sous contrat qui passent 60% des épreuves du bac au contrôle continu, les terminales du hors contrat devront passer l’intégralité des épreuves à la fin de l’année scolaire. Ces mesures concernent les quelque 4000 jeunes de terminale scolarisés dans des lycées hors contrats. Ces établissements privés ne perçoivent aucune subvention de l’État, et disposent d’une plus grande liberté pédagogique.

    » LIRE AUSSI - Découvrez le palmarès 2022 des meilleurs lycées du Figaro

    Pour Anne Coffinier, cette inégalité de traitement révèle «une approche crispée de la part du gouvernement à l’égard du hors contrat». La présidente de l’association Créer son école, dénonce des contradictions dans l’approche du gouvernement: «Ce qui est paradoxal c’est que l’on fait confiance aux bulletins de notes des établissements hors contrat pour Parcoursup mais pas pour le bac.» Pour Hervé Rolland, président de la Fondation pour l’école, le problème est avant tout philosophique. «Le bac est un examen national et cela exige l’équité. Il y a une erreur de démocratie», dénonce t-il.

    Des conditions d’examen inappropriées

    Les partisans de l’école libre dénoncent les conditions de passage de l’examen. Les lycées hors contrat passent les 40% d’épreuves du bac qui demeurent au contrôle terminal en même temps que leurs homologues du privé et du public. À l’issue de cette première session d’examen ils n’ont que 10 jours pour passer les 60% restant en seulement quatre jours. Pour Anne Coffinier, des délais aussi courts sont «une injustice, une source de stress supplémentaire, dans un contexte déjà tendu à cause du Covid».

    L’évaluation de l’Enseignement moral et civique (EMC), pose aussi problème. L’épreuve en effet, est jugée disproportionnée au regard du poids de la matière dans les programmes de terminale. «L’EMC est une matière à coefficient 1. Nous y consacrons une demi-heure par semaine mais la matière est évaluée par un oral de 30 minutes», explique Michel Valadier, directeur du lycée hors contrat Saint Dominique au Pecq (Yvelines). «En comparaison, la LV2, coefficient 5, à laquelle nous consacrons 2h30 par semaine est évaluée par un oral de 10 minutes», dénonce le chef d’établissement.

    Une «suspicion permanente»

    Le contrôle des lycées hors contrat est notamment justifié par une volonté de lutter contre le communautarisme islamiste.«On comprend que le but est de bien vérifier que les lycéens n’aient pas des idées contrevenant aux valeurs de la République», confie Anne Coffinier. Pour Hervé Rolland, cette suspicion n’a pas lieu d’être. «Je rappelle que la majorité des écoles hors contrat ne sont pas confessionnelles. On y retrouve 12% d’écoles catholiques, 3% d’écoles protestantes et 3% d’écoles musulmanes», affirme-t-il. «Je crois qu’il y a souvent une confusion entre les écoles hors contrat et les écoles clandestines», affirme le directeur de la fondation pour l’école. Pour lui, les situations de ces établissements ne sont pas comparables: «Les établissements hors contrats sont régulièrement inspectés et contrôlés et c’est une bonne chose.»

    Le hors contrat regroupe une large diversité d’établissements, ce qui complexifie leur représentation. «Il y a des écoles très pauvres, d’autres très riches, des écoles à l’ancienne, d’autres ultra-innovantes, des écoles régionalistes, bilingues, pour les élèves handicapés, harcelés, etc.»

    Michel Valadier déplore lui aussi un traitement discriminatoire. Pourtant, les directeurs du lycée Saint-Dominique ne peuvent s’empêcher de constater que le maintien des épreuves à la fin de l’année renforce in fine la crédibilité de son établissement. «Dans les autres lycées 70% des épreuves sont passées au contrôle continu. Pour Parcoursup, on ne prend en compte que le premier et le deuxième trimestre, par conséquent, les élèves des lycées classique n’ont pratiquement plus besoin de travailler au troisième trimestre.» explique le chef d’établissement. «Nos élèves sont obligés de continuer à travailler jusqu’au mois de juin dans toutes les matières.» affirme Michel Valadier avant de conclure: «Finalement cette injustice se retourne donc contre ses commanditaires. La crédibilité de l’enseignement hors contrat en sort renforcée aux yeux des parents et de l’enseignement supérieur.»

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    Le Figaro

    La météo du lundi 28 mars : une dernière journée de beau temps avant les perturbations

    Le Figaro

    Ce lundi 28 mars est la dernière journée de soleil après plusieurs semaines de beau temps. Dès mardi, les conditions météo vont être davantage perturbées.

    L'approche de la perturbation commence dès lundi matin sur les régions de l'Ouest, avec un ciel soit couvert, soit très nuageux, prévient La Chaîne Météo *. Le Cotentin est concerné, comme une partie des pays de la Loire. Autre forme de grisaille, des nuages bas et des brouillards sur les régions de l'Est, dus à ce petit vent de Nord-Est chargé en humidité. Ailleurs le soleil prédominera, notamment en Méditerranée. Il fera 13 à Marseille, 8 à Toulouse, 10 à la Rochelle ou encore 7 degrés à Rouen.

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    L'après-midi sera marqué par la progression de la perturbation, avec toujours plus de nuages sur les régions de l'Ouest, y compris sur la façade Atlantique avec une certaine douceur. Les températures se maintiennent toutefois à un bon niveau : 19 à Nantes, 21 à Paris, 20 à Strasbourg et à Marseille.

    Les deux journées suivantes seront marquées par l'arrivée réelle de la perturbation, avec des températures très nettement à la baisse. Le pourtour de la Méditerranée sera relativement épargné par la grisaille, même si quelques nuages arriveront par le Languedoc-Roussillon. Mercredi, l'ambiance sera quasi automnale avec des précipitations pour tout le monde.

    La météo dans votre région

    Sur les régions Atlantique, le ciel se voilera le matin avant de devenir très nuageux l'après-midi. Il fera 8 à 12 °C le matin et 18 à 22 °C l'après-midi, de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine.

    Des côtes normandes aux Pyrénées en passant par les régions centrales, les matinées seront ensoleillées, avant un après-midi plus voilé. Les températures iront de 4 à 8 °C le matin et atteindront 20 °C l'après-midi en moyenne.

    Dans l'Est, le soleil sera radieux du matin au soir, de la Lorraine et de l'Alsace au Rhône-Alpes jusqu'en Provence Côte d'Azur et en Corse. Il fera 3 à 10 °C le matin et 18 à 22 °C l'après-midi.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du jeudi 24 mars : les trois quarts de la France au soleil

    À l’exception du Sud-Ouest où le ciel sera nuageux, le temps est ensoleillé sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

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    La météo du vendredi 25 mars : la France sous un grand soleil

    En ce début de week-end, le soleil continue de briller sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

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    L'Humanité

    Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

    Actu

    Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

    Théo Gobbi

    Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

     

    Faciliter l‘apprentissage

    Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

    Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

    Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

    Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

    3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

    Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

    On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

    le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

    Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

    Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

    Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

    Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

    Famille
    Le Figaro

    Dépister les premiers signes de fragilité des seniors pour préserver l’autonomie

    Pauline Fréour

    DÉCRYPTAGE - La France expérimente un programme visant à réduire la dépendance liée au vieillissement.

    «Avez-vous perdu l’appétit récemment? Avez-vous des troubles de l’orientation? Parvenez-vous à vous relever cinq fois d’une chaise sans vous aider des bras en moins de 14 secondes?» Le questionnaire du programme Icope (pour Integrated Care for Older People, «soins intégrés pour les personnes âgées») est volontairement simple, et très court. En dix minutes, ce questionnaire mis au point par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) permet d’évaluer les capacités d’une personne dans six domaines clés sollicités au quotidien: l’audition, la cognition, le bien-être psychique, la nutrition, la mobilité et la vision.

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    Six «fonctions» identifiées par l’OMS sur la base de nombreuses études scientifiques comme étant essentielles au maintien de l’autonomie. «On peut définir cet état non pas par l’absence de maladie, mais par la capacité, pour une personne, de faire ce qu’elle souhaite, qu’il s’agisse de continuer à travailler, d’aller chercher ses petits-enfants à l’école ou de conduire pour faire ses courses», explique le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle de Toulouse, centre collaborateur de l’OMS pour la fragilité, la recherche clinique et la formation en gériatrie.

    «Notre système de santé n’est pas adapté au vieillissement démographique»

    L’enjeu est énorme. La France dénombre 1,5 million de sujets dépendants lourds, «dont la moitié serait évitable», estime le gériatre. Or c’est précisément la prévention que vise le programme Icope, dont la version française a été développée par le gérontopôle pendant deux ans. Il est déjà utilisé auprès de 18.000 personnes de plus de 60 ans en Occitanie, et son expérimentation va être étendue à d’autres territoires volontaires ces trois prochaines années, à l’initiative du ministère délégué chargé de l’Autonomie. L’objectif: vérifier sa faisabilité à grande échelle et définir un modèle de financement. «Le problème de notre système de santé actuel est qu’il a été conçu après la Seconde Guerre mondiale pour traiter les pathologies aiguës de l’adulte jeune. Il n’est pas adapté au vieillissement démographique. On ne faisait pas grand-chose pour prévenir la dépendance. Mais, avec Icope, on peut faire une médecine nouvelle», se réjouit Bruno Vellas.

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    Le programme compte plusieurs étapes. Il débute par le test de dépistage présenté plus haut, qui peut être répété tous les six mois. Il peut être réalisé en autoévaluation sur un smartphone grâce à une appli gratuite ou sur proposition d’un soignant (infirmière, kinésithérapeute, médecin, pharmacien…). Le questionnaire permet de détecter, s’il y a lieu, les premiers signes de déclin d’une fonction. Si les réponses du patient sont préoccupantes, une alerte de premier niveau est envoyée à une infirmière ou au médecin traitant, qui pourra proposer un bilan afin d’évaluer la situation plus en détail et orienter si nécessaire vers un ou des spécialistes. «Les réponses possibles ne sont pas seulement médicamenteuses, souligne Bruno Vellas. Il peut s’agir d’une consultation ORL ou de prothèses auditives en cas de baisse de l’audition, de séances de kinésithérapie devant un ralentissement de la marche, d’une incitation à participer à des activités sociales pour retrouver le moral, l’appétit et regagner en force musculaire…»

    «Une politique ambitieuse de repérage des fragilités»

    Pour le Pr Gilles Berrut, animateur du think-tank national des gérontopôles et président fondateur du gérontopôle des Pays de la Loire, «le programme Icope permet de repérer ce qui ne se voit pas à l’œil nu, et de prendre conscience, à partir de signes très discrets, d’une fragilité qui augmente le risque d’événements graves, comme des chutes, une sensibilité aux infections…» Ainsi, 18 % des personnes soumises au test dans l’expérience toulousaine révélaient une perte de poids, «ce que nous n’aurions pas vu sans Icope», souligne Bruno Vellas. «Ces petits signes, on avait tendance par le passé à les attribuer à la vieillesse, rappelle Gilles Berrut. On parlait d’ailleurs de démence sénile, comme s’il était normal de perdre la mémoire. Mais la vieillesse n’est pas une maladie, et il faut poser les diagnostics.»

    La vieillesse n’est pas une maladie, et il faut poser les diagnostics

    Le Pr Pierre Krolak-Salmon, directeur médical de l’Institut du vieillissement aux Hospices civils de Lyon, qui s’apprête également à déployer le dispositif, salue «une politique ambitieuse de repérage des fragilités». Grâce aux financements dédiés à la transformation du système de santé dans la loi de financement de la Sécurité sociale, «on va pouvoir rémunérer les différents acteurs pour le temps consacré au sujet, ce qui n’était pas possible avant. La littérature scientifique montre que nous serons ainsi beaucoup plus efficaces, car nous interviendrons plus précocement. On sait par exemple qu’une baisse de l’audition non corrigée accélère l’apparition de maladies cognitives, car le patient qui entend mal s’exclut socialement, est moins stimulé intellectuellement.» Gilles Berrut prévient toutefois qu’il faudra faire preuve de patience. «Nous n’avons aucun doute sur l’utilité du programme. Mais ce qui est difficile, dans la prévention, c’est de parvenir à ce que les personnes vulnérables ou isolées qui en ont le plus besoin en bénéficient.»

    Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

    Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

    Covid-19 : 145.560 nouveaux cas, 91 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

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    L'Humanité

    Échapper aux décibels des collègues

    Actu

    Après de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !

    Mélanie Mermoz

    Après deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.

    Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.

     

    Des espaces dédiés à des tâches précises

    Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.

    droit du travail
    Valeurs Actuelles

    Le démon de l’inflation : « Personne ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans »

    Danger sur l’héritage : « Ce rapport traduit une société de l’envie où il faut envier les autres plutôt que s’aider soi-même »

    Chômage, le grand paradoxe : « Depuis longtemps, le système d’assurance chômage est une trappe à chômage »

    À La Poste, le tri s’impose !

    Impayés de loyers : la bombe n’a pas explosé

    IFI : moins lourde sera la note

    Le juteux business des vaccins anti-Covid

    Deux ans après l’incendie, où en est le chantier de Notre-Dame ?

    Disparition de Jack Ma : comment le pouvoir chinois a rattrapé le plus grand de ses patrons

    Depuis qu'il a osé critiquer le système financier chinois, le fondateur du géant du commerce électronique Alibaba a disparu sans laisser de trace. De son ascension à sa chute, portrait d'un incroyable patron.

    Remboursement de la dette publique : un héritage ?

    Une dette qui explose, un débat musclé entre partisans de son effacement et tenants de l'orthodoxie budgétaire et un exécutif qui, au-delà des mots, s'empresse de ne rien faire : voilà ce à quoi pourrait ressembler 2021.

    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Carlos Ghosn veut que la vérité éclate

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    Carlos Ghosn : “Le gouvernement français s’est rendu complice des Japonais”

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    France, la grande baisse de tension : « A l’échelle d’un pays, un supplément d’électricité est toujours nécessaire »

    Le Monde

    « Le Monde », un média généraliste et indépendant

    « Le Monde » garantit à ses lecteurs une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée » sur ses supports numériques et imprimés. L’indépendance éditoriale constitue un principe jalousement défendu par les 500 journalistes de sa rédaction.

    Le Monde est un média français d’information générale qui rend compte de l’actualité internationale, nationale, économique et culturelle. Forte de plus de 500 journalistes présents sur tous les continents, la rédaction du Monde offre la couverture la plus exhaustive possible de l’actualité sur ses différents supports. Le Monde se lit sur ses éditions imprimées, son site Internet, ses applications et sur les réseaux sociaux.

    Le Monde a été fondé en 1944, au sortir de la seconde guerre mondiale, par le journaliste Hubert Beuve-Méry. Depuis sa création, il occupe une place singulière dans le paysage médiatique français. Il s’efforce, selon la charte d’éthique et de déontologie du Groupe Le Monde, d’offrir une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée ». Il cherche à traiter tous les aspects de la vie publique au travers de sa rédaction de journalistes généralistes et spécialisés ainsi que de son réseau de correspondants à l’étranger. Sa ligne éditoriale repose sur l’expertise, l’investigation et la pédagogie.

    Le Monde défend des valeurs humanistes et progressistes. Il soutient la démocratie contre toute forme d’autoritarisme. Il est proeuropéen et défend les droits humains et les libertés publiques, le pluralisme des idées et le respect de l’environnement. Il n’est lié à aucun parti politique. Ses éditoriaux, non signés, engagent toute la rédaction. Il s’attache à faire vivre le débat public, notamment par la publication de tribunes d’opinion dont les auteurs sont extérieurs à la rédaction. En lisant Le Monde, le lecteur doit pouvoir se forger librement une opinion.

    Totale liberté éditoriale

    L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde a toujours été préservée. Son capital a été contrôlé pendant des décennies par ses salariés, et notamment ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire de l’entreprise jusqu’en 2010. Le Monde, confronté à des difficultés financières, a alors dû faire appel à des actionnaires extérieurs, qui sont devenus majoritaires dans son capital : Pierre Bergé (décédé en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

    A leur arrivée, ces actionnaires ont signé une charte d’éthique et de déontologie garantissant la totale liberté éditoriale de la rédaction : ils se sont notamment engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ». Un comité d’éthique et déontologie, présidé par une personnalité extérieure, a été constitué pour veiller à la bonne application de ces principes.

    Le directeur du Monde et la SRM sont les garants du respect de cette charte. La SRM a également le pouvoir de valider ou non, par un vote devant réunir une majorité qualifiée de 60 %, la nomination du directeur ou de la directrice du journal, proposé(e) tous les six ans par les actionnaires. L’actuel directeur, Jérôme Fenoglio, a été nommé en 2015 et son mandat a été renouvelé en 2021 pour six années.

    Une nouvelle équipe de direction de la rédaction au « Monde »

    Les journalistes du Monde sont restés actionnaires minoritaires du Groupe Le Monde à travers leur participation au Pôle d’indépendance du Groupe Le Monde, structure créée en 2010, qui réunit les sociétés de personnels du groupe ainsi que la Société des lecteurs du Monde. Ce pôle a notamment le pouvoir de bloquer l’entrée au capital du groupe d’un nouvel acteur qui ne respecterait pas les équilibres mis en place entre les sociétés de personnels et les actionnaires de l’entreprise.

    Retrouvez tous les articles de « Le Monde & Vous » dans cette rubrique. Vous y trouverez notamment des articles détaillant :

    Notre journalisme :

    Notre identité :

    Notre modèle économique :

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    Valeurs Actuelles

    L’argent magique d’Emmanuel Macron

    Résumons le programme d’Emmanuel Macron par deux chiffres : un effort budgétaire de 50 milliards d’euros par an, dont 15 milliards de baisses d’impôts pour les entreprises et les particuliers (trois fois moins que pour le quinquennat passé). Le président candidat a été toutefois discret sur la dette et le déficit en 2027. Tout juste a-t-il dit : « Je veux à la fois financer ces mesures et garder nos ancres de finances publiques, qui visent à commencer à réduire la dette à partir de 2026 et à repasser le déficit sous les 3 % du PIB en 2027. » Sans doute sait-il que ses promesses coûteront cher, que certains gestes sont des tours de passe-passe et que le financement de l’effort présente des angles morts (ralentissement de la hausse des dépenses, luttes contre les fraudes, etc.). Mais qu’importe, l’électeur doit rêver.

    On en avait eu les prémices avec l’annonce, le 16 mars, du plan résilience, réponse à la crise russo-ukrainienne. Mesure phare, la remise de 15 centimes d’euros par litre de avril (dix jours avant le premier tour) jusqu’au 31 juillet. Cela devrait coûter 2 milliards d’euros. Pour Jean Castex, c’est un geste fort, mais « Macron a fait un braquage en règle des automobilistes », rappelle Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes : sous son quinquennat, les taxes sur les carburants ont augmenté de 9 à 13 centimes. À cela s’ajoute la TVA qui, contrairement à la TICPE, est proportionnelle au coût du plein. Le geste gouvernemental n’est donc pas aussi généreux. Joli tour de bonneteau.

    Le dégel opportun du point d’indice des fonctionnaires

    Autre décision qui arrive à point nommé, le dégel du point d’indice des 5,7 millions de fonctionnaires pour tenir compte de la reprise de l’inflation. Il n’avait pas évolué depuis le 1er février 2017. Mais suspense, on ne connaît pas encore l’ampleur de cette revalorisation qui interviendra après l’élection. Autant dire que cela pèsera d’autant sur le déficit public (et donc la dette, aujourd’hui à 116 % du PIB). Les mères célibataires ne sont pas oubliées avec une augmentation de 50 % de l’allocation de soutien, tout comme les enseignants dont les salaires, pour les plus méritants, seront revus à la hausse.

    Autre mystère, celui autour des droits de successions en ligne indirecte. Comme les autres candidats, Emmanuel Macron estime, de manière générale, que les droits sont trop élevés (belle pirouette, lui qui était contre la rente il y a cinq ans). Il veut donc les baisser sur les successions indirectes, mais on ne connaît pas encore le geste. On ne sait pas plus comment sera financée la suppression de la redevance audiovisuelle qui rapporte 3 milliards d’euros aux caisses de l’État, tandis que le budget de l’audiovisuel public sera inchangé.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

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    France24 - Monde

    Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

    Publié le : 27/03/2022 - 09:24Modifié le : 27/03/2022 - 22:27

    FRANCE 24 Suivre

    Antony Blinken a entamé, dimanche, sa tournée au Proche-Orient et au Maghreb, avec en point d'orgue une rencontre dans le désert israélien du Néguev (sud), avec ses homologues de pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël. À l'ordre du jour : les pourparlers concernant le nucléaire iranien. 

    Les États-Unis sont "déterminés" à empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, a assuré, dimanche 27 mars à Jérusalem, le secrétaire d'État Antony Blinken qui cherche à atténuer les tensions avec Israël et des pays arabes sur un possible accord avec Téhéran.

    Antony Blinken a entamé samedi soir une tournée au Proche-Orient et au Maghreb, avec en point d'orgue une rencontre dans le désert israélien du Néguev (sud), avec ses homologues de pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël.

    La question du retour à un accord encadrant le programme civil nucléaire de l'Iran sera à l'ordre du jour de la rencontre ministérielle du Néguev.

    >> À lire aussi :  Le jeu d'équilibriste d'Israël face à la Russie sur la guerre en Ukraine

    Les États-Unis et l'Iran sont dans les dernières phases de pourparlers indirects à Vienne visant à relancer le pacte de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, en échange de la levée des sanctions qui asphyxient l'économie iranienne.

    "Lorsqu'il est question des choses les plus importantes nous logeons à la même enseigne : nous sommes chacun engagés, déterminés, à faire en sorte que l'Iran n'obtienne jamais l'arme nucléaire", a dit Antony Blinken lors d'un point de presse à Jérusalem avec son homologue israélien Yaïr Lapid.

    "Les États-Unis pensent que le retour à la mise en œuvre complète (de l'accord de 2015) est la meilleure façon de remettre le programme nucléaire iranien dans la boîte dans laquelle il était", avant le retrait unilatéral américain en 2018, a-t-il ajouté.

    "Ils ne réussiront pas"

    L'accord de 2015 s'est délité après le retrait américain suivi du rétablissement des sanctions contre l'Iran et après que Téhéran, en représailles, s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

    Mais Israël voit d'un mauvais œil un possible accord entre les grandes puissances et l'Iran, son ennemi numéro un, craignant de le voir profiter de l'accord pour se doter en douce de l'arme nucléaire.

    "Nous avons un désaccord sur le programme nucléaire et ses conséquences mais sommes ouverts à un dialogue honnête", a déclaré Yaïr Lapid. "Israël et les États-Unis vont travailler ensemble pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire. Mais à la fois Israël va faire tout ce qui doit être fait pour stopper le programme nucléaire iranien (...) Les Iraniens veulent détruire Israël. Ils ne réussiront pas. Nous ne les laisserons pas faire", a-t-il dit.

    >> À lire aussi : "Guerre en Ukraine : Moscou prend en otage les négociations sur le nucléaire iranien"

    "Accord ou non, nous allons continuer de travailler ensemble, et avec nos autres partenaires, pour contrer les agissements de l'Iran visant à déstabiliser la région", a souligné, après sa rencontre avec Antony Blinken, le Premier ministre israélien Naftali Bennett.

    Antony Blinken s'est entretenu en début de soirée avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

    Mahmoud Abbas a critiqué le "deux poids deux mesures" des Occidentaux, prompts à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie ayant envahi l'Ukraine, mais pas à Israël pour ses "crimes" contre les Palestiniens.

    Le chef de la diplomatie américaine est ensuite parti pour Sde Boker dans le Néguev pour rencontrer avec Yaïr Lapid leurs homologues des Émirats arabes unis, du Maroc, de Bahreïn et de l'Égypte, qui sont arrivés en fin de journée.

    "Unis" face à l'Iran

    "La normalisation avec Israël est la nouvelle normalité", a déclaré Antony Blinken, alors que cette normalisation a rompu avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël avec la résolution du conflit israélo-palestinien.

    Le Hamas, au pouvoir à Gaza, juge que la rencontre dans le Néguev servait à "légitimer les crimes" d'Israël et à "intégrer" l'État hébreu dans la région.

    Au côté d’Antony Blinken, Naftali Bennett a annoncé dimanche une majoration de 12 000 à 20 000 du nombre de permis de travail en Israël pour les Palestiniens de Gaza.

    Pour Yoel Guzansky, analyste senior au centre de recherche INSS de Tel-Aviv, la rencontre du Néguev "montre deux choses à la fois:  que la question palestinienne est au bas de l'ordre du jour et qu'il y a des dossiers plus urgents comme l'Iran". "C'est aussi un signe" qu'il y a "des acteurs dans la région qui sont unis" face selon lui aux "dangers" de Téhéran.

    Après Israël, Antony Blinken doit se rendre au Maroc et en Algérie.

    Avec AFP

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    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

    Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.

    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

    La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :

    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

    4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.

    Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;

    5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

    Publicité

    Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.

    Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.

    Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.

    Protection des marques

    Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.

    En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.

    Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes

    Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.

    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

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    France24 - Monde

    Les Oscars 2022 sacrent le film "Coda", Will Smith gifle Chris Rock sur scène

    Publié le : 28/03/2022 - 05:47Modifié le : 28/03/2022 - 07:49

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    "Coda", film adapté du film français "La Famille Bélier", a remporté dimanche soir l'Oscar du meilleur long-métrage, à l'issue d'une soirée marquée par la diversité de son palmarès et par un coup donné par l'acteur Will Smith, par ailleurs oscarisé, à l'humoriste Chris Rock. La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure réalisation pour son film "The Power of the Dog".

    Le long-métrage "Coda", adaptation réalisée par Siân Heder du film français "La Famille Bélier", a remporté dimanche 27 mars à Los Angeles l'Oscar du meilleur film. Il raconte l'histoire d'une adolescente du Massachusetts étant la seule membre de sa famille non atteinte de surdité et qui se passionne pour le chant.

    Parmi les autres grosses récompenses de la soirée, le toujours très populaire Will Smith a reçu l'Oscar du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams", où il incarne le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams."Je veux m'excuser auprès de l'Académie" des Oscars, a lancé en pleurs l'acteur, qui a provoqué un peu plus tôt un moment de stupeur dans la salle après être monté sur scène, apparemment furieux, pour gifler l'humoriste Chris Rock qui venait de faire une blague sur le crâne rasé de son épouse, Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie, une chute importante des cheveux. "L'amour vous fait faire des choses folles", a déclaré Will Smith après avoir reçu son trophée.

    Qu'est ce qu'il s'est passé Entre Will Smith et Chris Rock là ? 🤔 #Oscars pic.twitter.com/lYznPBZyd0

    March 28, 2022

    La police de Los Angeles a publié un communiqué selon lequel Chris Rock ne portait pas plainte.

    L'Américaine Jessica Chastain a pour sa part remporté l'Oscar de la meilleure actrice pour "Dans les yeux de Tammy Faye" et son rôle de télévangéliste au grand cœur et au maquillage outrancier.

    Jane Campion meilleure réalisatrice

    L'actrice, tout juste âgée de 45 ans, avait déjà été à deux reprises candidate malheureuse à un Oscar, d'abord pour "La Couleur des sentiments", puis pour "Zero Dark Thirty". Elle l'a finalement emporté dimanche dans une compétition serrée face à quatre autres stars très en vogue : Penelope Cruz ("Madres Paralelas"), Kristen Stewart ("Spencer"), Nicole Kidman ("Being the Ricardos") et Olivia Colman ("The Lost Daughter").

    La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure réalisation pour son film "The Power of the Dog", devenant la troisième femme à être distinguée par cette récompense prestigieuse, un an seulement après Chloé Zhao. La pionnière dans cette catégorie était Kathryn Bigelow, pour "Démineurs", en 2010. Jane Campion avait déjà été récompensée en 1994 par l’Oscar du meilleur scénario adapté pour "La Leçon de piano".

    Parmi les autres récompenses notables, "Summer of Soul", film du musicien hip-hop Ahmir Khalib "Questlove" Thompson, sur un concert mémorable et pourtant oublié à Harlem en 1969, surnommé le "black Woodstock", a reçu l'Oscar du meilleur documentaire.

    Souvent critiqués pour leur manque de représentativité de la société, les Oscars ont primé cette année Ariana DeBose, une actrice qui se définit comme "afro-latina" et queer, pour son rôle d'Anita dans le remake de "West Side Story" de Steven Spielberg.

    Troy Kotsur, acteur sourd de naissance, a quant à lui reçu l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour "Coda", où il interprète un père de famille grognon mais aimant. L'acteur a dédié sa victoire à la "communauté des sourds et des handicapés" et a été applaudi en langue des signes par les invités présents dans la salle.

    Minute de silence pour l'Ukraine

    La soirée de gala avait été ouverte par les sœurs Serena et Venus Williams, dont les débuts sont retracés dans le film "La Méthode Williams", et une spectaculaire performance de Beyoncé, en direct depuis un court de tennis de Los Angeles.

    Parmi les vedettes de retour sur le tapis rouge de Hollywood après deux ans de pandémie, certaines avaient ajouté aux smokings ou robes de soirée de rigueur un ruban bleu portant l'inscription #WithRefugees ("Avec les réfugiés") pour exprimer leur solidarité avec les civils chassés par les conflits. Jason Momoa arborait sur scène une pochette bleue et jaune aux couleurs de l'Ukraine.

    Durant la cérémonie, les organisateurs ont profité d'une pause publicitaire pour afficher un message appelant à "une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien, actuellement en butte à une invasion".

    Avec AFP

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    "The Power of the Dog" de Jane Campion en tête des nominations aux Oscars

    Le Monde

    Politique : l’engagement des jeunes autrement

    podcast Le podcast « Nos futurs » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Cinquième épisode de cette série, avec un reportage autour de la politique.

    Se rendre aux urnes ne les intéressent plus. Voter, pour quoi faire ? Pourtant impliqués dans les grands débats de société, les jeunes se détournent de la politique. Pour faire entendre leurs voix, ils trouvent d’autres chemins d’expression. L’engagement associatif, les manifestations, les débats sur les réseaux sociaux. De ce constat est né en 2014 Allons Enfants. Un parti politique composé de jeunes de 18 à 25 ans avec pour objectif de donner une image nouvelle à la politique et de rajeunir les élus. Les candidats d’Allons Enfants sont transpartisans, plutôt de gauche, attachés à l’Europe, à l’environnement, à l’inclusion et à la participation. Ils se présentent aux municipales, aux européennes et aux législatives. Et veulent faire entendre une voix : celle des jeunes ! En France, dix conseillers municipaux ont déjà été élus sous cette étiquette et pour 2022 l’objectif est d’intégrer l’Assemblée nationale.

    Pour le cinquième épisode du podcast « Nos futurs » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit est allée à la rencontre de deux candidats pour comprendre leur engagement. Aya Salama, 18 ans, lycéenne à La Roche-sur-Yon et la plus jeune candidate du parti, et Sébastien Allix, 27 ans, président d’une association à Rennes. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    Joséfa Lopez

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    Le Figaro

    Pourquoi la Turquie se tourne-t-elle vers l’Afrique?

    Delphine Minoui

    GRAND DÉCRYPTAGE - Recep Tayyip Erdogan renforce méthodiquement son influence sur le continent africain depuis deux décennies.

    Correspondante à Istanbul

    Bien qu’écourtée fin février par la crise ukrainienne, la nouvelle tournée africaine de Recep Tayyip Erdogan met en lumière les ambitions d’Ankara. En l’espace de deux décennies, la Turquie a démultiplié tous azimuts les liens diplomatiques, culturels et commerciaux avec l’Afrique. Plus récemment, elle s’est imposée comme un partenaire militaire stratégique, en assurant par la même occasion des débouchés à ses drones de combat.

    • Comment la Turquie est-elle parvenue à s’imposer en Afrique?

    Jamais président turc n’aura été aussi proactif en Afrique. À moins d’un an et demi du futur scrutin, et rattrapé par une récession qui frappe son pays de plein fouet, Recep Tayyip Erdogan renforce méthodiquement son influence sur le continent. «Nous continuerons de promouvoir nos relations avec les pays africains sur la base de la fraternité et de la solidarité», se targuait-il, lundi dernier, à peine les pieds posés en République démocratique du Congo, ses valises remplies de 100.000 doses de vaccins - dans l’attente du 1,1 million promis -, et avant de mettre le cap sur le Sénégal. Actualité ukrainienne oblige, son voyage en Guinée-Bissau (sa troisième destination figurant au calendrier) a été reporté à une date ultérieure. Mais la presse turque y annonce déjà l’ouverture d’une nouvelle ambassade turque, la 44e du continent (contre seulement 12 au début du millénaire, le nombre d’ambassades africaines à Ankara étant également passé de 10 à 37).

    À lire aussiQuels sont les nouveaux horizons de la diplomatie turque?

    Cette nouvelle tournée est d’autant plus remarquée que la dernière ne remonte qu’au mois d’octobre dernier: Erdogan s’était alors rendu en Angola, au Nigeria et au Togo. Deux mois plus tard, les 17 et 18 décembre 2021, il accueillait à Istanbul le troisième sommet Turquie-Afrique, autour du thème «le partenariat renforcé pour un développement et une prospérité mutuels». Les répercussions de ce rapprochement sont flagrantes: avec 61 destinations aujourd’hui desservies, Turkish Airlines s’est imposée comme l’une des principales compagnies aériennes en Afrique.

    • Quelles sont les motivations d’Ankara?

    Cette mutation stratégique, initiée dès 1998 par le lancement d’un «plan d’action pour une ouverture à l’Afrique» est d’abord la conséquence des évolutions géopolitiques. «Avec la fin de la guerre froide et la fin d’un monde bipolaire, la Turquie, alors quasiment uniquement liée aux pays occidentaux - et à Israël en ce qui concerne le Moyen-Orient - a commencé à s’intéresser à son environnement proche, les Balkans, le Caucase, le Proche-Orient. Elle s’est également mise à prendre pied sur d’autres continents, en particulier l’Afrique subsaharienne», remarque Jean Marcou, titulaire de la chaire Méditerranée-Moyen-Orient de Sciences Po Grenoble.

    À lire aussiRenaud Girard: «Erdogan renforce son implantation africaine»

    En 2003, l’arrivée au pouvoir de l’AKP (le Parti de la justice et du développement) a accéléré cette tendance, avec une volonté affichée de réactiver les liens islamo-culturels remontant à l’Empire ottoman, tout en élargissant sa sphère d’influence traditionnelle. Pour preuve, la démultiplication des bureaux du Tika (l’agence de coopération et d’aide au développement) qui s’élèvent aujourd’hui à 22 à travers le continent africain. Ou encore l’activisme croissant d’organismes publics tels que la Présidence des affaires religieuses (la Diyanet), les instituts Yunus Emre (équivalents turcs des Instituts français) et d’associations humanitaires telles que le Croissant-Rouge turc ou la fondation IHH.

    La Turquie participe à la construction de nouvelles mosquées comme au Mali, mais aussi dans des pays à majorité chrétienne, tel que le Ghana - où la «mosquée du peuple», inaugurée en 2017, fait écho à l’architecture des mosquées ottomanes d’Istanbul. Sans compter d’autres projets d’envergure comme la réhabilitation de l’ancien port ottoman de Souakin au Soudan. Quant à l’éducation, longtemps sous-traitée par les établissements du mouvement de Fethullah Gülen - tombé en disgrâce depuis la tentative de coup d’État de 2016, imputé au prédicateur turc en exil -, elle est progressivement reprise en main par la fondation Maarif. Ce soft power, qui cherche à nourrir l’image d’une Turquie «bienveillante» vise aussi à remplir le vide laissé par la France. «Le président turc veut capitaliser sur ses actions en Afrique, en se démarquant à la fois des anciens colonisateurs qui ne chercheraient qu’à maintenir leur domination par d’autres voies et des superpuissances commerciales comme la Chine dont le tropisme africain ne serait motivé que par l’appât du gain», poursuit Jean Marcou.

    • Un soft power qui n’est pourtant pas dénué d’ambitions commerciales?

    «L’ouverture à l’Afrique initiée par le président Erdogan a changé le sort du continent. Les visites effectuées par le président aux quatre coins de l’Afrique ouvrent de nouvelles opportunités aux investisseurs turcs», fanfaronnait récemment le quotidien progouvernemental Sabah en citant, parmi tant d’exemples, «l’immense stade d’une capacité de 50.000 places construit par des entrepreneurs turcs et achevé en un temps record de dix-sept mois à Dakar, au Sénégal». En vingt ans, le volume des échanges commerciaux avec le continent africain est passé de moins de 5 milliards à plus de 25 milliards de dollars: une aubaine à l’heure où le reis turc fait face à une crise économique sans précédent depuis qu’il est au pouvoir.

    À lire aussiLa Turquie entre désespoir, colère et répression avec la crise économique

    Mais la presse indépendante ne manque pas de rappeler que ce sont les milieux d’affaires proches d’Erdogan qui ont la mainmise sur tous ces gros chantiers. «Quand on parle de politique africaine de la Turquie, il s’agit avant tout de la politique africaine de l’AKP, surtout depuis le putsch raté de 2016. Il existe en effet un lien étroit entre le monde des affaires, en particulier celui lié au secteur de la défense, en pleine expansion, et les membres rapprochés du cercle d’Erdogan», relève Federico Dinelli, chercheur en relations internationales à l’université de Gêne et auteur du livre Turkey in Africa (I.B. Tauris, 2021).

    • Le hard power, nouvel outil de l’influence turque?

    L’implication militaire de la Turquie, qui dispose depuis 2017 d’une base en Somalie, est en train de passer à la vitesse supérieure avec une démultiplication des contrats d’armements et des accords militaires de coopération. «En l’espace de ces deux-trois dernières années, la Turquie a nommé 18 attachés militaires dans différents pays africains. Ces derniers usent de leur influence en stratégie sécuritaire et sont très actifs en termes de formation et de lobbying en faveur de l’industrie militaire turque», observe le chercheur Federico Donelli.

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    À la pointe de cette nouvelle offensive stratégique: la commercialisation de drones «made in Turkey» par la société Bayraktar, dirigée par un des gendres du président. Utilisés depuis 2016 pour combattre la guérilla kurde du PKK, ces petits engins sans pilotes ont plus récemment fait parler d’eux en Libye et en Azerbaïdjan, où ils ont contribué à inverser le rapport de force sur le terrain. «Partout où je vais en Afrique, tout le monde me parle des drones», se félicitait Recep Tayyip Erdogan après sa première tournée africaine de l’automne dernier.

    Après avoir fait partie des premiers à passer commande, le Maroc a reçu sa première livraison il y a quelques mois. D’autres pays, comme l’Angola et la Tunisie envisagent d’en acquérir, tandis que l’Algérie, le Rwanda, le Nigeria et le Niger ont exprimé leur intérêt. «Si les drones turcs attirent autant, c’est aussi que la vente de ce matériel militaire à moindre coût est assortie de conditions souples, ce qui n’est généralement pas le cas avec les Occidentaux, demandeurs de contrepartie en matière de droits humains et de processus démocratique», estime Federico Donelli. Mais les capitales occidentales veillent au grain. À l’été 2021, elles auraient fait pression sur la Turquie pour qu’elle cesse ses premières livraisons de drones à l’Éthiopie, confrontée à la rébellion du Tigré. La vente d’engins Bayraktar au Nigeria semble également retardée par les sanctions américaines imposées en décembre à l’attribution de tout nouveau permis d’exportation d’armes à la SBB (structure étatique qui chapote les compagnies du secteur de la défense) en représailles à l’acquisition par la Turquie de missiles S-400 russes.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

    Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

    Regarder la vidéo

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    Le Figaro

    La Lettre du «Fig Mag» du 26 mars 2022

    Jean-Christophe Buisson

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : le vrai coût des programmes des candidats à la présidentielle ; voyage au pays des talibans ; une étrange affaire en Espagne ; Régis Wargnier cinéaste- romancier.

    Chers abonnés,

    Cinq candidats - deux femmes et trois hommes - sont susceptibles d'être élus président de la République au soir du 24 avril. Dans les deux semaines de campagne (poussive, escamotée, frustrante) qui reste, les promesses généreuses vont continuer à pleuvoir à verse. Comme le rappelle Ghislain de Montalembert dans son enquête, personne ne se risque à s'avancer sur le terrain de la rigueur budgétaire. Et les uns de garantir une augmentation du Smic, les autres des primes pour les fonctionnaires, d'autres encore des embauches massives dans la santé, la justice, l'enseignement ou la police, etc. Au nom de la préservation du pouvoir d'achat des Français voire de l'augmentation de leur niveau de vie, de la justice sociale, de la souveraineté économique, militaire ou alimentaire, de nouvelles dépenses sont promises, à droite, à gauche, à l'extrême-gauche, à l'extrême-droite et à l'extrême-centre. Fort bien. Mais comme dirait le regretté Jean-Pierre Pernaut, «combien ça coûte» ? Question subsidiaire : qui va payer ?

    En exclusivité, Le Figaro Magazine publie l'enquête de l'IFRAP qui, comme il y a cinq ans, a justement chiffré les programmes des présidentiables. Où l'on découvre que seuls Valérie Pécresse et Emmanuel Macron proposent un bilan excédentaire (respectivement 30,5 milliards et 27 milliards d'euros en 2027). La première grâce notamment à son projet de réforme des retraites, la lutte contre les fraudes fiscale et sociale ou la baisse du nombre de fonctionnaires ; le second lui aussi par sa réforme des retraites (départ à 65 ans), les économies imposées aux collectivités territoriales et la réduction des niches fiscales et sociales - entre autres mesures. Sans surprise, le communiste Fabien Roussel explose les compteurs : 155,6 milliards de dépenses prévues, dont les deux tiers en revalorisant les services publics. Cela fera peut-être réfléchir les gogos que ce coco-là séduit au prétexte qu'il défend le fromage, le vin rouge et l'énergie nucléaire. De son côté, Marine Le Pen accuse un bilan déficitaire de 28,8 milliards d'euros, en partie en raison de son souhait d'un retour à la retraite à 60 ans, la mise en place d'un fonds souverain (nationalisation des autoroutes, investissement en santé, etc.) et la suppression de la CFE ou de la redevance audiovisuelle, couplée à la baisse de la TVA à 5,5 % sur les carburants et l'énergie. Et Éric Zemmour ? Un bilan légèrement déficitaire : dans son projet, la hausse de 18 milliards du budget de la défense et la baisse des impôts de production étant compensées par des économies sur les budgets de l'État et des collectivités ou la suppression des prestations non contributives pour les étrangers hors UE. Pardon, j'allais oublier Jean-Luc Mélenchon qui veut accroître les cotisations de Sécurité sociale, rétablir et renforcer l'ISF, imposer fortement les héritages, taxer les entreprises ne respectant pas scrupuleusement l'égalité homme-femme, embaucher en masse dans l'enseignement, distribuer plus d'argent aux jeunes, aux personnes âgées, aux chômeurs aux Smicards, etc. Le paradis socialiste, quoi.

    Ce paradis-là, on l'a vu dans le passé, a objectivement, peu à voir avec celui que promet le christianisme au sujet duquel ont été justement interrogés les candidats par la revue Mission. Plus exactement sur leur rapport à Jésus. Où l'on apprend que l'ingrat Méluche, avant de virer athée voire anticlérical, fut enfant de chœur et chanta Lauda Jérusalem de nombreux dimanches. Que l'ancienne élève de Ginette à Versailles que fut Valérie Pécresse ne se lasse pas des conseils du Christ sur l'amour. Que le président actuel a traversé jeune une période mystique rythmée par ses lectures de Gide, Bernanos et Claudel. Que le candidat de Reconquête estime, comme son coreligionnaire André Suarès, que «le Français a les Évangiles dans le sang». Et que Marine Le Pen apprécie par-dessus tout chez le Fils de Dieu son esprit de sacrifice. Pardon, j'allais oublier Yannick Jadot. Qui, lui, apprécie chez Jésus sa radicalité. Un genre de Sandrine Rousseau de son époque, quoi.

    En Afghanistan aussi, on croit en Dieu. C'est-à-dire en Allah. Et si on n'y croit pas ou si on n'y croit plus, pas question de le dire. Surtout depuis le retour au pouvoir des talibans en août dernier. Redevenu un émirat islamique avec ses lois totalitaires (la dernière en date : interdire aux filles l'accès aux collèges et aux lycées), le pays s'enfonce dans une crise sociale et humanitaire que les sanctions internationales, le départ des Occidentaux et de leurs financements et l'absence de reconnaissance diplomatique internationale aggravent quotidiennement. Vraiment ? Nos reporters Jean-Marc Gonin et Pascal Maitre (photographe) ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont sillonné pendant dix jours les routes et les pistes menant de Kaboul à Kandahar et de Bamyan à Lashgar Gah. Rencontré des médecins désemparés, des pauvres hères réduits à la mendicité, des mollahs maniant aussi bien la langue de bois aujourd'hui que le fusil-mitrailleur hier, les détenus d'une prison pour drogués, le directeur d'une école coranique, des cultivateurs de pavot (ici aussi l'opium rapporte plus que les courgettes ou le blé), mais aussi des femmes fumant la chicha à visage découvert et un ancien espion persuadé que la résistance aux talibans va passer à l'action. À Kaboul aussi, l'espoir fait vivre.

    ET AUSSI

    L'image.

    L'Ourse et l'amateur d'images

    Certaine Ourse sibérienne, Ourse à demi léchéePar un grand photographe vue sur un roc glaciaire,À ses trois rejetons dit de se redresserPour bien prendre la pose ; la fierté d'ordinaireHabite volontiers les grosses bêtes animéesD'une beauté céleste et d'un orgueil de mère.Rien ne leur plaît autant que se voir publiée.(pcc Jean de La Fontaine)

    Le portrait. L'affaire agite un peu l'Espagne. Dans quelques mois, l'ancien fondateur et dirigeant de la banque Bankinter Jaime Botin tentera une dernière fois de contester une décision de justice de 2018 qui l'a condamné à trois ans de prison ferme et une amende de... 91,7 millions d'euros. Motif : « contrebande d'art ». Trois ans plus tôt, en route pour Genève afin de mettre à l'abri des risques de vol un tableau de Picasso que ce descendant des «Rothschild d'Espagne» avait acheté en 1977, son voilier avait été perquisitionné par les douanes françaises alors qu'il se trouvait sur la terre ferme. Elles avaient confisqué son «Buste de jeune femme» pour le livrer à leurs homologues espagnoles, avant qu'un tribunal madrilène ne convoque l'octogénaire Hidalgo pour le condamner. Une histoire digne d'un roman d'Arturo Perez-Reverte, de Juan-Manuel de Prada ou de Javier Cercas sur laquelle Charles Jaigu a enquêté en interrogeant notamment le principal intéressé, qui l'a reçu à Santander, dans le bâtiment de la fondation Botin commandé par sa famille à l'architecte Renzo Piano. Sur ses murs aurait pu être exposé son cher tableau. Au lieu de quoi on peut le voir... au musée Reine Sofia à Madrid ! Il est désormais considéré comme propriété de l'État espagnol. Sauf si la Cour européenne en décide autrement dans quelques mois. Là encore, l'espoir fait vivre...

    Le coup de cœur. La première fois que j'ai rencontré Régis Wargnier, c'était à Sofia, en 1998. Par un froid à ne pas mettre un Tchouktche dehors, il tournait dans les studios Boyana et dans le centre de la capitale bulgare son chef-d’œuvre, Est-Ouest, avec Sandrine Bonnaire, Oleg Menchikov et Catherine Deneuve. Nous nous sommes immédiatement découvert des passions communes, au point de nous retrouver régulièrement, au gré de ses tournages et des festivals, au Cameroun, en Afrique du sud, à Cannes, à Honfleur (pour célébrer le cinéma russe), à Lyon (festival Lumière). Mais aussi au stade de France, lors des championnats du monde d'athlétisme ou d'une épreuve de la Golden League, puisqu'il est aussi un fondu des courses de fond et demi-fond (voir ses documentaires sur Haile Gebrselassie et Hicham El Guerrouj ou son film La ligne droite). En 2018, il a ajouté une corde littéraire à son arc artistique avec un premier roman, Les prix d'excellence (Grasset). Le second vient de paraître, et c'est une franche réussite. La dernière vie de Julia B. (Robert Laffont) suit le destin d'une actrice de 65 ans retirée de la scène qui se retrouve soudain à nouveau sous les feux des projecteurs grâce à un petit voyou qu'elle a protégé de la police. Affection, amitié, jalousie, trahison, abandon : il n'y a pas que les histoires d'amour qui finissent mal. Ce roman trépidant, intense, prenant, est aussi l'occasion d'un portrait de femme éblouissant. Et une mine de réflexions sur ce que veulent et peuvent les actrices (tout, bien entendu).

    La nouvelle. Contrairement à Marine Le Pen, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Fabien Roussel, Yannick Jadot et Nicolas Dupont-Aignan, qui se sont soumis au questionnaire de Proust présidentiel que leur a proposé Carl Meeus, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon n'ont pas trouvé le temps de le faire. Nous voilà plongés dans une inconsolable tristesse. Pensez ! Nous ne saurons pas si le personnage historique que l'Insoumis méprise le plus est Hitler et si l'état d'esprit actuel du président est la détermination. Mais à toute chose malheur est bon : nous reprenons le cycle des (bonnes) nouvelles d'écrivains. Avec un maître du genre : Patrick Besson. Caustique et cruel comme on l'aime, il imagine un couple de bobos parisiens faisant ses courses rue des Martyrs, tandis que la guerre a rattrapé la France, et avec elle son cortège de privations, de rationnements, de malheurs. Autant dire qu'on sourit beaucoup : l'auteur des Frères de la consolation et de Dara n'est pas du genre à trouver tragique une situation tragique. Et encore moins à céder au pathos. Il faudrait pour cela qu'on lui prouve que les mauvais sentiments ne font pas de la bonne littérature. Quarante ans qu'il prouve le contraire.

    L'anniversaire. Le 26 mars 1027 était couronné empereur romain germanique Conrad II. Lui est accolé un surnom, le Salique, en référence à son appartenance à la dynastie franconienne issue des Francs saliens. Comme lui, de nombreux souverains ont eu droit à un surnom, dont la signification ne saute pas forcément tout de suite aux yeux.

    Clovis II était surnommé le Fainéant... pour les raisons qu'on imagine.

    Pépin fut dit le Bref, non parce que son règne fut court, mais parce qu'il était petit.

    Charles II était appelé le Chauve pour rappeler qu'il avait été abbé (donc tonsuré) avant d'être roi.

    Mais encore : Louis IV d'Outremer (né non en Martinique mais en Angleterre) ; Louis X le Hutin parce qu'entêté ; Harald à la dent bleue à force de dévorer des myrtilles ; Sven à la barbe fourchue en raison de sa... moustache (en forme de fourche, donc) ; Henri Ier l'Oiseleur car fou de chasse ; sans oublier Venceslas Ier, surnommé l'Ivrogne (on se demande bien pourquoi).

    Je vous souhaite un excellent week-end, qui sera peut-être décisif dans le choix du surnom que vos proches vous donneront dans l'avenir...

    Barrière de corail : un joyau en péril

    INFOGRAPHIE - La Grande Barrière australienne est en danger. Elle vient de subir un nouvel épisode de blanchissement de ses coraux, après ceux de 2016 et 2017, provoqué par des températures océaniques supérieures à la moyenne.

    L'Humanité

    Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage

    Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.

    Sabine Jeannin

    C’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.

     

    À Champagney, la fraternité

    Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.

    « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. »

    À  Emberménil, vivre pour l’égalité

    Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.

     

    À Pontarlier, la liberté

    Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage. Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.

     

    Vingt-cinq lieux de mémoire

    Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.

    Découverteesclavageabolition de l'esclavage
    L'Humanité

    Green washing ?

    Actu

    Nettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.

    Marie Mersier

    Préserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.

    Ne jetez pas l’éponge

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    Le Figaro

    Trois outils pour mieux transmettre son patrimoine à redécouvrir d’urgence

    NOS CONSEILS - Des solutions existent pour privilégier les jeunes générations à moindre coût.

    Avec l’allongement de la durée de vie, les décès surviennent à des âges où les héritiers directs, quinquagénaires, sont déjà dotés d’un patrimoine conséquent. Cet héritage tardif leur est en général bien moins utile qu’il ne le serait à la génération qui suit. Ce constat n’est pas nouveau. Pour y remédier, la loi du 23 juin 2006 réformant les successions et les donations a mis à la disposition des familles plusieurs outils - méconnus - pour encourager les «sauts de générations». Le but? Éviter que le patrimoine reste concentré entre les mains des plus de 70 ans. La loi de 2006 a également légalisé des dispositifs qui permettent d’organiser la transmission de son patrimoine sur deux générations.

    1 - La renonciation à succession

    Au décès d’un de leurs parents, les enfants peuvent décider de renoncer à leur part d’héritage, au profit de leurs propres enfants (les petits-enfants du défunt). Ce saut de génération bénéficie d’une fiscalité favorable puisque la transmission n’est taxée qu’une seule fois. En effet, les petits-enfants «représentent» leurs parents dans la succession et ont droit à leur abattement en ligne directe. Concrètement, s’ils sont deux petits-enfants, ceux-ci se partagent, à égalité, non seulement la part d’héritage de leur parent mais aussi l’abattement légal de 100 000 €, alors que l’abattement «normal» est de 1 594 € entre grand-parent et petit-enfant. Ils recueillent donc chacun 50 000 € sans payer de droits. Cela laisse aussi intacts les abattements fiscaux dont les enfants pourront profiter, si leurs parents décident, en plus, de leur consentir une donation. «Mais attention, prévient Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris, la renonciation ne peut porter que sur la succession entière et il est interdit de renoncer en faveur d’un seul enfant.»

    2 - Le cantonnement du conjoint

    Grâce au cantonnement, le conjoint survivant peut renoncer partiellement à sa part d’héritage afin de favoriser ses enfants ou beaux-enfants. Il peut décider de ne prendre qu’une partie des biens laissés par son époux via une donation au dernier vivant (sauf indication contraire de l’acte) et conserver, par exemple, un logement ou un compte titres. Les autres biens qu’ils ne souhaitent pas garder rejoignent la succession et sont partagés entre les autres héritiers. Cet acte de générosité n’est pas considéré comme une libéralité. Les héritiers ne paient aucun droit de donation sur la part supplémentaire reçue, seulement des droits de succession (s’ils sont dus).

    3 - Legs graduel ou résiduel

    On peut aussi organiser la transmission de biens qu’on souhaite voir rester dans la famille à deux bénéficiaires successifs. Il est ainsi possible de léguer, par testament, une maison ou un portefeuille titres à un enfant puis à un petit-enfant (né ou à naître). Le second recueillera les biens au décès du premier. Cette transmission peut être graduelle ou résiduelle. Avec un legs graduel, le premier bénéficiaire doit conserver le bien. Il ne peut ni le vendre, ni le donner, ni le transmettre à la personne de son choix. À son décès, le second légataire devient propriétaire du bien transmis. Avec un legs résiduel, le premier bénéficiaire n’a pas l’obligation de conserver le bien. À son décès, le second légataire ne recevra donc rien s’il l’a vendu ou donné. «La fiscalité est attractive car les droits de succession payés par le premier bénéficiaire viennent en déduction de ceux payés par le second, explique Jean-François Lucq, directeur de l’ingénierie patrimoniale de Banque Richelieu France. De plus, celui-ci est réputé hériter du testateur et non du premier gratifié, ce qui écarte l’application d’un barème des droits de succession confiscatoire entre parents éloignés. En pratique, un même bien est transmis à deux générations successives, avec une seule taxation.» Seule la plus-value éventuellement prise par le bien donne lieu à taxation pour le second légataire. Autre usage de ces legs suggéré par Nathalie Couzigou-Suhas: «Je recommande notamment le legs résiduel en présence d’un enfant vulnérable, souffrant d’un handicap, et sans postérité. À son décès, le bien ira à ses frères et sœurs. Le legs résiduel est moins infantilisant et offre plus de latitude au donataire qui peut ainsi vendre le bien s’il a besoin de liquidités.»

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    Droits de succession: la communauté universelle, un cauchemar pour les enfants

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    Valeurs Actuelles

    [Ferrand] La légitimité du prochain président en jeu

    Le gros des commentateurs l’avait claironné : « Quand le président sera candidat, il devra rendre compte des cinq années de son mandat ! » Aussi bien tout le monde attendait-il cette occasion, incontournable a priori, de confronter le chef de l’État à son bilan. Les uns attendaient Emmanuel Macron sur un terrain régalien : endettement massif, cessions nombreuses d’actifs industriels, inféodation à l’Allemagne et délégation du pouvoir à des instances non élues… D’autres espéraient le gêner dans un domaine social : inflation préoccupante et recul du pouvoir d’achat, brutalité envers les “gilets jaunes”, hémorragie de jeunes talents, effondrement de services publics supplantés par des cabinets anglo-saxons de conseil… D’autres encore auraient aimé lui demander raison d’un solde migratoire alarmant.

    Tous en seront pour leurs frais. Dans une conjoncture bouleversée par la situation militaire en Ukraine et alors que la presse politique focalise ce qu’il nous reste d’attention sur les prestations respectives de ses concurrents, vus comme des challengers artistiques ou sportifs, le président candidat, fin stratège et tacticien habile, trouve plus efficace de ne presque pas faire campagne. Oublié, le passé récent ; évincé, le grand débat sur les temps qui viennent : l’opinion publique sera maintenue dans une actualité favorable aux sortants.

    La semaine dernière, une voix autorisée a dénoncé ce tour de passe-passe. Le président du Sénat, troisième personnage de l’État, désigné par la Constitution pour assumer la magistrature suprême en cas de vacance, est sorti de sa réserve pour déclarer au Figaro qu’en l’absence d’une campagne digne de ce nom « la question de la légitimité du gagnant se posera », ajoutant : « Nous ne pouvons pas nous résoudre à une telle absence de confrontation. Attention ! Quel que soit le vainqueur du scrutin en avril, les conditions de cette élection construiront sa légitimité. »

    Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe !

    Quoi qu’en disent les barons de la Macronie, offusqués tous en chœur, Gérard Larcher a parlé d’or ; la légitimité qu’il invoque n’est pas institutionnelle, certes, mais populaire – or, c’est la seule qui compte vraiment. Le président de la Chambre haute a eu raison, mille fois, de dénoncer la manœuvre : « Le président de la République, a-t-il martelé, veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe ! » La démocratie française fonctionnerait-elle en éludant l’échéance qui constitue sa clé de voûte ? La République ferait l’impasse sur son rendez-vous quinquennal avec le peuple ? Une telle épreuve de vérité pourrait-elle être impunément détournée de son objectif, biaisée par des stratagèmes, confisquée par des professionnels de la communication ? Cela semble impensable : l’élection présidentielle n’est pas – ne doit pas devenir – une vaste expérience de mentalisme appliqué ! Et pourtant… Les jours passent et la confrontation tarde à se faire jour.

    Scrutin en rase campagne, marqué par l’abstention ; élection pour du beurre… Déjà l’on voit se dessiner ce que pourrait générer cette diablerie : une crise sociale sans précédent, pouvant amener un pouvoir aux abois à restreindre encore les libertés et à jouer sans limite sur les peurs véhiculées par l’information en continu : peur des virus, peur des guerres, peur des accidents climatiques… Peur de tout.

    En théorie restent deux malheureuses semaines pour que soient enfin portées sur l’agora les grandes questions en suspens. L’on peut toujours rêver ; en pratique, je serais étonné qu’elles le soient. Les mesures différentes, les idées neuves, les visions alternatives n’atteindront sans doute jamais le champ de conscience d’un public non averti – public dont on est passé maître à distraire l’attention : regardez ci, regardez là, et hop, allez voir là-bas si j’y suis !

    Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Les acouphènes savent se faire entendre

    Actu

    En France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.

    André Goulven

    Avoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).

    Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.

     

    L’importance de faire un bilan auditif

    En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.

    Santé
    Le Monde

    SANS TITRE

    Il y a de fausses évidences qui se proclament en gros caractères, mais dont l’examen sérieux va montrer qu’il s’agit en fait de contre-vérités. Celles-ci concernent, en l’occurrence, Jean-Luc Mélenchon. On peut certes reprocher à M. Mélenchon maintes choses, et je fais miennes pas mal de critiques, mais il ne faut surtout pas, ce faisant, se tromper de cible.

    Ainsi, de la citation de Francis Kalifat, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui préconise, dans la trop classique et confuse formule de « faire barrage aux extrêmes », amalgamant ainsi Zemmour, Le Pen et Mélenchon, qui, selon lui, « multiplient les polémiques sur le dos de juifs ». Ce qui laisse supposer, évidemment, leurs menées antisémites, mais sans prendre le risque, grâce à cette formule hypocrite, d’une condamnation pour diffamation. Condamnation comme dut la subir, auparavant, la Ligue de défense juive qui avait accusé Edgar Morin (plus juif que lui, tu meurs !)… d’antisémitisme sous prétexte qu’il avait critiqué la politique du gouvernement d’Israël ! Et M. Kalifat renouvelle l’exploit de cette confusion intéressée.

    Election présidentielle 2022 : le CRIF appellera « à faire barrage à tous les candidats d’extrême gauche et d’extrême droite »

    Le titre « Jean-Luc Mélenchon contraint de changer de position face à la Russie » proclame lui aussi, une fausse évidence, tout comme Léa Salamé, qui, lors d’une toute récente émission, l’accusait d’avoir fait l’éloge de Poutine et de son régime. L’intéressé répondit par un démenti formel, défiant Léa Salamé de trouver quelque propos que ce soit allant dans ce sens. On attend, vainement, la preuve demandée, mais ce qui restera, ce sera l’accusation, fausse, de Léa Salamé.

    En réalité, Mélenchon n’a aucunement changé de position : pour une « finlandisation » de l’Ukraine, sous contrôle des Nations-Unies, ce qu’il est difficile d’assimiler à un alignement sur les positions de Vladimir Poutine. M. Mélenchon admet facilement avoir cru que « la Russie ne ferait pas non plus la guerre à l’Ukraine, attendant qu’elle tombe comme un fruit mûr, le moment venu ». Il admet ne pas avoir cru cette guerre fatale. Etait-il, alors, le seul ? Déjà, on reprocherait à Emmanuel Macron d’être allé à Moscou, tout en se gardant bien de dire ce qu’il eut fallu faire d’autre. Il est facile, alors, de parler a posteriori d’échec de Macron, et de dire : « C’est nous qui avions raison ».

    Guerre en Ukraine : Jean-Luc Mélenchon contraint de changer de position face à la Russie

    Quant à l’Otan, tant célébrée ces jours-ci, était-ce d’habile diplomatie d’ouvrir les déjà pénibles et difficiles discussions en mettant au premier rang le droit de l’Etat ukrainien souverain d’adhérer à l’Otan, et de déclarer d’emblée obsolètes les accords de Minsk qui interdisaient l’adhésion à l’Otan de nouveaux Etats limitrophes de la Russie ? Ceci alors que Poutine, on le sait, cherche assidûment des prétextes pour attaquer. Une maladresse diplomatique ne diminue évidemment en rien la responsabilité écrasante - terme convenant tout-à-fait - de M. Poutine dans cette agression.

    Jean-Paul Descombey, Paris

    Le Monde

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    Le Figaro

    Papadakis-Cizeron, Eriksen, Hamilton et le Stade Français... nos tops et nos flops du week-end

    Lucas MichelJean-Julien EzvanAlexis Relandeau-Descamps

    Retrouvez les Tops et les Flops du week-end sélectionnés par la rédaction des Sports du Figaro.

    TOPS

    Le retour «sensationnel» de Christian Eriksen

    Six mois et demi après son grave accident cardiaque à l'Euro, Christian Eriksen a renfilé le maillot du Danemark ce samedi. Entré en jeu à la pause dans la Johan Cruyff Arena d'Amsterdam, le meneur de jeu de 30 ans a été acclamé par un public devant lequel il avait évolué au début de sa carrière. Avant de marquer… une minute plus tard, sur son premier ballon ! «Si on avait écrit un scénario de film pour le retour de Christian Eriksen en équipe nationale, cela aurait été celui-là», a salué dimanche le quotidien national B.T, après le retour «sensationnel» du numéro 10, comme s'est enthousiasmé son sélectionneur Kasper Hjulmand. Prochaine étape de la renaissance d'Eriksen désormais, une titularisation ce mardi à Copenhague, à l'endroit même où il avait eu son malaise cardiaque. «Cela va être encore plus spécial, a-t-il confié à la chaîne danoise Kanal 5. Aujourd'hui c'était un peu un échauffement pour mardi, où je vais devoir courir là où ça s'est passé.»

    À lire aussiEriksen buteur face aux Pays-Bas pour son retour en sélection

    A Pau, Jordan Joseph voit triple

    Grand espoir français au poste de numéro 8, barré au Racing 92 par la concurrence, Jordan Joseph retrouve des couleurs à Pau. À 21 ans, le joueur évolue désormais sous les ordres de Sébastien Piqueriones, avec lequel il a été double champion du monde U20. Ce samedi, le joueur formé à Massy (77) a inscrit un triplé face à Perpignan. 15 points inscrits par le joueur prêté par le Racing qui permettent à la Section de l'emporter 27-22 face à l'USAP. Depuis plusieurs semaines, Jordan Joseph renaît dans le Béarn et enchaîne les bonnes performances au point d'être convoqué par Fabien Galthié lors du dernier Tournoi.

    À lire aussiTops/Flops La Rochelle-Racing 92 : West puissance 4, zéro pointé pour le Racing

    Iga Swiatek, l'heure de gloire du tennis polonais

    Le malheur des uns… Le départ d'Ashley Barty et le modèle de revers slicé de l'Australienne sont encore dans toutes les mémoires mais la place de n°1 mondiale était libre et Iga Swiatek a sauté dessus. La Polonaise (20 ans), lauréate de Roland-Garros en 2020 (le premier sacre du tennis polonais en Grand Chelem), devait l'emporter à Miami contre la Suissesse Viktorija Golubic pour être assurée de devenir la nouvelle n°1 mondiale le 4 avril. Victorieuse 6-2, 6-0, elle n'a pas tremblé. Lauréate à Doha et Indian Wells, Iga Swiatek (demi-finaliste de l'Open d'Australie) réussit un début de saison flamboyant. Avec un style caractéristique : «Je me suis mise à lifter très jeune pour faire comme Rafael Nadal, mon idole. À 13-14 ans, je travaillais déjà mon service kické», a résumé dans L'Équipe celle qui deviendra la 28e joueuse de l'ère Open à s'installer au sommet du tennis féminin.

    À lire aussiTennis : Swiatek s'élève au rang de numéro 1 mondiale

    Le carton plein de Papadakis-Cizeron

    L'or olympique avait comblé Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, en février à Pékin. Il leur restait une étape pour boucler une année de rêve : les championnats du monde à Montpellier. Pour vibrer, partager avec leur public, danser sur un nouveau podium après une prestation époustouflante. 9.000 spectateurs ont accompagné Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron qui ont, record du monde à la clé, doublé le plaisir en s'offrant un 5e titre de champion du monde venant étoffer un palmarès XXL (également garni de 5 titres européens et de l'or olympique). Le couple français a, avec virtuosité et magie, devancé les duos américains, Madison Hubbell-Zachary Donohue et Madison Chock-Evan Bates, partenaires d'entraînement à Montréal. Tout à son bonheur et à son émotion, le couple star du patinage français n'a pas voulu lever le voile sur la suite qu'il comptait donner à sa carrière. «Y aura-t-il une suite ? Ils le sauront peut-être dans quelques mois ou dans quelque temps. On souhaite que ce ne soit pas la dernière fois. Si ça l'est, eh bien ça aura été beau jusqu'au bout, ils auront fait une saison parfaite», a résumé Romain Haguenauer, leur entraîneur.

    À lire aussiPatinage artistique : Papadakis et Cizeron champions du monde

    La surprise Girmay à Gand-Wevelgem

    L'Erythréen Biniam Girmay (Intermarché) a créé la surprise, dimanche, en s'adjugeant Gand-Wevelgem, ce qui constitue la première victoire d'un coureur d'un pays d'Afrique subsaharienne dans une classique cycliste. Médaillé d'argent dans la catégorie espoirs aux Mondiaux l'an passé, Girmay a signé la plus importante victoire d'un coureur d'Afrique subsaharienne dans le cyclisme. Passé professionnel en 2020 dans l'équipe française Delko, le vainqueur a rejoint le niveau WorldTour au printemps dernier. Il s'est affirmé en fin de saison en gagnant la Classic Grand Besançon avant d'entamer la saison 2021 par un succès fin janvier à Majorque.

    Retour gagnant pour Olivier Giroud

    Rappelé en équipe de France pour pallier l'absence de Karim Benzema, Olivier Giroud a saisi sa chance en inscrivant son 47e but en sélection contre la Côte d'Ivoire vendredi soir (2-1). Un but dans son style caractéristique, fruit d'un placement et d'un jeu de tête impeccables. De là à rester en Bleu et éventuellement faire partie de l'aventure au Qatar ? «Avoir l'opportunité de jouer une troisième coupe du monde, qui dirait non ?», admet l'intéressé au micro de Téléfoot. D'autant qu'en plus du Mondial, l'objectif des 51 buts de Thierry Henry reste une ambition personnelle affirmée.

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    FLOPS

    Paris dit adieu aux phases finales

    Le sprint final est lancé en Top 14 et il se fera sans le Stade Français. Ce samedi, le club parisien s'est incliné à domicile sur sa pelouse Jean-Bouin face à l'Union Bordeaux-Bègles (18-31). La troisième défaite en championnat cette saison sur ses terres, la 11e au total en 21 rencontres de Top 14. Trop de revers pour espérer accrocher le Top 6 et les play off en fin de saison. Le SFP est maintenant relégué à la 11e place du championnat de France, à neuf points des places qualificatives. «Notre groupe n'a pas besoin de durcir mais de grandir» constatait amèrement le pilier Clément Castets après la rencontre.

    Hamilton et Mercedes dans l'anonymat

    « C'était une course assez faible. J'ai fait tout ce que je pouvais. On a tellement de travail, on est tellement lents. On n'arrivait même pas à tenir les Haas », ces mots durs sont ceux de Lewis Hamilton à l'issue du Grand Prix d'Arabie saoudite. Quinzième sur la grille, le septuple champion du monde a pris une modeste dixième place à l'arrivée, malgré une stratégie décalée. La voiture allemande ne fonctionne pas en ce début de saison. La cinquième place de George Russell, dans l'anonymat le plus total, est un cache-misère tant le jeune Britannique était loin des Ferrari et des Red Bull. Comme l'a dit Hamilton, Mercedes a beaucoup de travail et devra déjà réagir dans deux semaines, en Australie.

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    Auger-Aliassime, le zéro pointé

    Passé tout près d'éliminer Daniil Medvedev en quarts de finale de l'Open d'Australie, vainqueur à Rotterdam, puis finaliste à Marseille, Felix Auger-Alassime semblait avoir le vent en poupe. Le Canadien (9e joueur mondial) est brutalement retombé sur terre. Il n'a pas gagné le moindre match lors des Masters 1000 américain. À Indian Wells, il s'est incliné lors de son entrée en scène, dominé au 2e tour par le Néerlandais Botic van de Zandschulp (26 ans ; 42e) 7-6, 6-7, 6-3. À Miami, «FAA» s'est incliné d'entrée 6-4, 6-2 contre le Serbe Miomir Kecmanovic (22 ans ; 48e). Limité au service (62% de points inscrits sur son 1er service ; 5 doubles fautes contre Kecmanovic), Auger-Aliassime a vite été privé de solutions. La double élimination (contre deux adversaires redoutables) marque un coup d'arrêt dans la saison du prometteur Canadien (21 ans).

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    Les images du trophée du Tournoi des Six nations dans la Seine la nuit suivant le sacre

    LE SCAN SPORT - Canal+ a diffusé des images de la coupe qui a bel et bien terminé la soirée suivant la victoire des Bleus dans le fleuve.

    Mort de l'ex-international Federico Aramburu tué par balles : les circonstances précises du drame au cœur de Paris

    INFO LE FIGARO - Une enquête pour assassinat a été ouverte par la justice. Selon nos informations, le tireur serait défavorablement connu des services de police. Une femme est en garde à vue.

    Patinage artistique: Surya Bonaly, l’exil glacé d’une ex-championne

    PORTRAIT - Installée aux États-Unis depuis plus de deux décennies, la plus grande patineuse tricolore revient en France en tant que marraine des Championnats du monde.

    France24 - Monde

    En direct : situation "catastrophique" à Marioupol

    Publié le : 28/03/2022 - 06:35Modifié le : 28/03/2022 - 07:58

    FRANCE 24 Suivre

    Des négociations entre Kiev et Moscou s'ouvrent en début de semaine à Istanbul, l'Ukraine se disant prête à discuter "en profondeur" de sa neutralité, au moment où la situation humanitaire à Marioupol, dans l'est du pays, est décrite comme "catastrophique". Suivez notre direct.

    • 7 h 45 : à Marioupol, 50 à 100 bombes quotidiennes, 100 000 habitants bloqués

    Immeubles déracinés, magasins ravagés... À Marioupol, 90 % des bâtiments sont détruits. "La ville est constamment sous les bombes", dit Serguei Orlov, maire adjoint de la ville.

    Selon le maire de la ville, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d'Azov (sud-est de l'Ukraine). Ceux qui peuvent fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres, affichant le mot '"enfant" sur le pare-brise afin de se protéger. En vain.

    Les corps jonchent les rues. "On creusait des fosses dans les parcs de la ville et on y mettait des cadavres par centaines", raconte un habitant. "Un camion poubelle rempli de corps les déversaient dans la fosse".

    Ils sont encore 100 000 habitants bloqués dans la ville assiégée. "Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide", affirme Iryna Venediktova, procureure générale en Ukraine. "Les théâtres de guerre ont des règles, des principes. De ce que nous voyons à Marioupol, il n'y a absolument aucune règle."

    • 6 h 30 : Situation "catastrophique" à Marioupol

    Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines.

    "Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées […], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté.

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    La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

    Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

    LE FIL DU 26 MARS

    Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

    Le Monde

    Afghanistan : fermeture des écoles pour filles

    24 mars 202224 mars 2022Cartooning for Peace

    Wilcox (Australie) – Sydney Morning Herald « Pendant ce temps en Afghanistan » – « Mais – vous avez promis que nous pourrions aller à l’école… » – « Haha ! Les filles, vous n’apprenez jamais ! »

    Après leur retour au pouvoir en août dernier, les talibans avaient assuré que les filles continueraient d’avoir accès à l’éducation. Sept mois plus tard, jour de rentrée scolaire, elles ont trouvé porte close, les talibans ayant finalement ordonné la fermeture des écoles pour elles. Collégiennes et lycéennes ont courageusement manifesté ce même jour à Kaboul, en bravant tous les interdits imposés par les talibans.

    Non classéAfghanistandroit des femmesEcoleécole pour femmeKaboultaliban
    Le Figaro

    Giroud incontournable en Bleus ? Deschamps a parfaitement relancé le débat

    Baptiste Desprez

    DÉCRYPTAGE - Buteur vendredi à Marseille, le champion du monde de 35 ans met tout en œuvre pour que son sélectionneur l'envoie à la Coupe du monde au Qatar.

    Questionné tardivement dans les travées du Stade Vélodrome vendredi soir alors que l'avion attendait les Bleus sur le tarmac pour les ramener à Clairefontaine, sur le fait d'avoir relancé lui-même le débat sur la présence d'Olivier Giroud en équipe de France, Didier Deschamps n'a pas bougé d'un iota sur sa ligne de conduite. Ni sur ses éléments de langage sciemment pesés et soupesés pour évoquer un dossier brûlant de Bleus vainqueurs de la Côte d'Ivoire (2-1), notamment grâce à un but de l'attaquant aux 111 sélections.

    Le but et la prestation de Giroud vendredi soir ne changent pas grand-chose

    « Je ne suis pas là pour relancer les débats, je vous fais confiance pour en trouver de nouveaux, a balayé, avec le sourire, le sélectionneur. Je ne me crée pas de problème et je suis cohérent par rapport à ce que je dis aux joueurs. Olivier, je ne le mets pas pour que ça se passe mal. C'est une très bonne chose pour lui et pour l'équipe. » Sur la pelouse d'un stade Vélodrome qui a gentiment scandé son nom pendant la rencontre, l'ancien buteur de Tours, Montpellier ou encore Arsenal et Chelsea a fait ce que le public attendait de lui. À savoir marquer, d'un coup de tête dans le plus pur style Giroud, peser par sa taille et ses remises dans les duels, tout en apportant son aide d'un point de vue défensif. Sans réaliser le match de l'année, il a répondu présent et inscrit son 47e but avec l'équipe de France, ce qui le rapproche encore un peu plus des 51 réalisations de Thierry Henry, meilleur buteur de l'histoire de la sélection.

    À lire aussiButeur contre la Côte d'Ivoire, Olivier Giroud est-il incontournable en équipe de France ?

    Giroud doit rassurer Deschamps dans sa capacité à enfiler le costume de remplaçant modèle

    Fondamentalement, cette prestation et ce but ne changent pas grand-chose à l'équation dans l'esprit de Didier Deschamps. Le patron des champions du monde, en rappelant Giroud dimanche dernier après neuf mois au placard suite au forfait de Karim Benzema, est resté fidèle à sa ligne de conduite. À ses yeux, l'attaquant milanais, leader de Serie A, se classe derrière le trio Mbappé-Benzema-Griezmann, mais devant Ben Yedder, dont la présence dans le groupe France semble au passage tenir, en dehors de ses qualités de buteur reconnues, à son état d'esprit quelque peu arrangeant. Dans l'esprit de « DD », Giroud a toutes les qualités pour être titulaire, mais ne croit pas à sa capacité d'ajuster son statut (111 sélections, 47 buts, présent en Bleu depuis plus de 10 ans) pour enfiler le costume de remplaçant durant toute une compétition internationale, notamment lors de la prochaine Coupe du monde (21 novembre-18 décembre).

    À VOIR AUSSI – Le doublé de Giroud avec l'AC Milan dans le derby contre l'Inter le 5 février dernier (1-2)

    « C'est toujours la grande difficulté, quand un joueur avait un statut et qu'il n'a plus le même, humainement c'est très difficile à vivre, persifle Deschamps, parfaitement satisfait par le trio Benzema-Mbappé-Griezmann. Avoir moins, psychologiquement, c'est très dur.» Mais n'est-ce pas là aussi son rôle de manager, de préparer mentalement un garçon à se montrer prêt le moment attendu, tout en se sachant rétrogradé dans la hiérarchie ? La présence inattendue de Benzema à l'Euro n'a pas fait que surprendre Giroud, mais aussi le sélectionneur lui-même, qui n'a cessé de chercher la bonne formule durant la compétition, ou l'ensemble du vestiaire français. Depuis, neuf mois se sont écoulés et tout semble beaucoup plus construit, préparé et digéré par l'ensemble des acteurs. Les protagonistes sont les mêmes et les rôles parfaitement clairs pour chacun.

    À lire aussiFrance-Côte d'Ivoire : les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial

    À lire aussiLes notes des Bleus : Tchouaméni a tout d'un grand, Nkunku s'est bien raté

    « Il mérite cette opportunité, il l'a saisie. Ce n'est pas n'importe qui avec les Bleus et même si en attaque il y a beaucoup de talent, les choix appartiennent au coach (...) Il a eu l'opportunité de se rapprocher du record de Titi. Il ne le doit qu'à lui-même. »

    Quid de la place et du rôle de Ben Yedder ?

    Mais le champion du monde 1998 et 2018 reste en questionnement. Très agacé par la petite pique verbale adressée par Giroud envers Mbappé avant l'Euro, qui avait crispé l'attaquant du PSG, Didier Deschamps ne veut pas revivre cela. En aucun cas. La mise à l'écart du principal intéressé depuis juin dernier et l'élimination en 8e de finale, couplée au succès XXL en Ligue des Nations avec une attaque de feu autour de Benzema et Mbappé laissaient indiquer la fin de carrière internationale du natif de Grenoble… Sauf que quand l'un des deux cadors est blessé, qui le sélectionneur appelle-t-il en urgence car il sait ses qualités et son expérience ? Olivier Giroud. Qui met-il titulaire devant Ben Yedder (17 sélections, 2 buts, 5 titularisations), pourtant convoqué avant lui ? Olivier Giroud. « Il mérite cette opportunité, il l'a saisie, témoigne Hugo Lloris, capitaine et aussi grand copain dans la vie de Giroud. Ce n'est pas n'importe qui avec les Bleus et même si en attaque il y a beaucoup de talent, les choix appartiennent au coach. On sait ce qu'il est capable de donner pour notre équipe et c'est bien. Il a eu l'opportunité de se rapprocher du record de Titi. Il ne le doit qu'à lui-même. »

    Conscient de devoir « se tenir à carreau » et de montrer qu'il a bien reçu le message pour espérer revenir en équipe de France dans deux mois mais surtout pour le rendez-vous au Qatar fin 2022, « Olive » épouse les contours de l'équipier modèle. « Je ferai le maximum pour revenir et jouer une troisième Coupe du monde (après 2014 et 2018) serait génial », soufflait-il, aux anges, vendredi soir au micro de M6. Il pourrait être rapidement fixé sur son avenir en Bleus, lors du rassemblement de juin, séquence de deux petites semaines avec quatre rencontres au programme (Danemark, Croatie à deux reprises et Autriche). Moment idéal finalement, avec des matchs à enjeux dans un laps de temps très court et une concurrence renforcée par les présences de Benzema et Mbappé (forfait vendredi, il devrait être apte ce mardi face à l'Afrique du Sud), pour tester la capacité de l'ancien lieutenant de Deschamps à se fondre (vraiment) dans son costume de remplaçant numéro 1 et de devoir se contenter de quelques miettes. Fin calculateur et toujours désireux d'avoir un coup d'avance dans sa réflexion, « DD » a sans doute déjà tout imaginé. Une participation à une Coupe du monde est en jeu pour l'un. Et un équilibre collectif à garder pour l'autre. Le débat reste ouvert. Immense. Et passionnant.

    Équipe de France : Kanté quitte le rassemblement des Bleus en raison d'un «souci familial»

    Le milieu de Chelsea reviendra «dès que possible» au sein du groupe France, avec des matches face à l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire à suivre.

    Équipe de France : Mbappé zappe les opérations marketing liées aux sponsors des Bleus

    Selon L'Équipe, l'attaquant du PSG a refusé de se plier aux obligations liées aux sponsors des Bleus ce mardi matin. Le fruit de négociations inabouties.

    France-Côte d'Ivoire: Giroud titulaire, 1ère pour Nkunku, les Bleus en 3-4-3

    Le sélectionneur des Bleus a décidé de lancer le Milanais d'entrée de jeu ce vendredi soir lors du match amical face à la Côte d'Ivoire.

    France24 - Monde

    Présidentielle en France : dimanche de mobilisation avant la dernière ligne droite

    Publié le : 27/03/2022 - 21:25

    FRANCE 24 Suivre

    À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle française, les principaux prétendants à l'Élysée ont entamé dimanche la dernière ligne droite de la campagne. Le président candidat Emmanuel Macron a appelé les électeurs à se rendre aux urnes.

    Jean-Luc Mélenchon qui cultive son espoir du second tour, Éric Zemmour se disant "seul candidat de droite", Yannick Jadot qui s'offre un Zenith : les principaux candidats à la présidentielle ont entamé la dernière ligne droite de la campagne, dimanche 27 mars, avec l'objectif de mobiliser dans les meetings, à deux semaines du premier tour, auquel le président candidat Emmanuel Macron a exhorté les Français à participer.

    La candidate RN Marine Le Pen, toujours donnée au second tour face à lui (17,5 % selon un sondage SopraSteria samedi), a elle été chahutée en Guadeloupe, où l'enregistrement d'un entretien télévisé a été perturbé par des manifestants.

    >> À (re)lire : "Emmanuel Macron, le bilan (4/4) : des priorités marquées par la discordance entre paroles et actes"

    Toujours annoncé en tête des intentions de vote (28,5 % selon SopraSteria), Emmanuel Macron s'est dit sur France 3 "choqué" par cette "scène totalement inacceptable", tandis que les porte-parole de Marine Le Pen dénonçaient les agissements de "militants d'extrême gauche" ayant "bousculé assez violemment" la candidate.

    Avec ce voyage sans grand rendez-vous, Marine Le Pen a toutefois encore travaillé son recentrage alors que les propositions toujours plus radicales de son concurrent d'extrême droite Éric Zemmour contribuent à lisser son image.

    À la veille de l'ouverture officielle de la campagne, elle a aussi joué la contre-programmation, face au meeting d'Éric Zemmour au Trocadéro à Paris, où le candidat Reconquête!, qui reflue autour de 10 % dans les sondages et se retrouve au coude-à-coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, s'est présenté devant plusieurs milliers de personnes et des dizaines de drapeaux français comme le "seul à être de droite dans cette campagne".

    >> À (re)lire aussi : "Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?"

    Sous un soleil éclatant, il a qualifié Valérie Pécresse de "centriste, déjà prête à voter Emmanuel Macron" au second tour, et Marine Le Pen de "socialiste en matière économique", tandis que le président sortant ne saurait selon lui "toujours pas de quel bord il est" malgré l'exercice du pouvoir.

    "Combien de temps avant que la France devienne une France africaine […], que l'islam devienne majoritaire sur notre terre ?", avait auparavant lancé à la tribune son soutien Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen.

    "Second tour low-cost"

    À gauche, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, crédité de 12 % à 15 % dans les sondages, ce qui alimente ses espoirs de franchir le cap du premier tour, a également rassemblé des milliers de personnes, sur la plage du Prado à Marseille. Il a mis en garde contre un "second tour low-cost" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. "Cette fois-ci vous le sentez comme moi, on sait pas pourquoi, tout d'un coup on s'est dit 'On va y arriver', de tous les côtés", s'est-il exclamé.

    Au Zenith de Paris, Yannick Jadot, arrivé à vélo, a attaqué Emmanuel Macron qui, selon lui, "n'a eu de cesse de souffler sur les braises de la division" et d'afficher son "mépris" des plus faibles. Quant à l'extrême droite, "c'est le chaos, la haine et la peine. Nous sommes la joie, l'égalité, la liberté, la fraternité", a lancé l'écologiste qui compte relancer une campagne qui patine (6 % dans les sondages).

    Emmanuel Macron n’a eu de cesse de souffler sur les braises de la division en méprisant les gilets jaunes, les précaires, les mesures de la convention citoyenne pour le climat, le rapport Borloo sur les banlieues. #ZenithJadot #Jadot2022 pic.twitter.com/625ZilB9Zl

    March 27, 2022

    En meeting à Toulouse, le communiste Fabien Roussel a dénoncé le "programme commun" des "Macron, Zemmour, Le Pen" dicté, selon lui, "par le Medef", estimant qu'il était "temps que les cigares changent de bouche".

    Pour la candidate LR Valérie Pécresse (autour de 10 % dans les sondages), malade du Covid-19, dimanche était en revanche seulement l'occasion d'une visioconférence avec des militants en fin d'après-midi.

    "Équité" ou "inégalité"

    Alors que plane le risque d'une forte abstention sur le premier tour du 10 avril, Emmanuel Macron a rappelé aux Français que "l'élection c'est le meilleur moyen de porter ses choix".

    Il sera de son côté de retour sur le terrain lundi, à Dijon, pour faire taire les critiques l'accusant de fuir le débat, dans une campagne asphyxiée par la crise du Covid-19 puis écrasée par la guerre en Ukraine.

    Le conflit s'est encore invité dans les interviews et les meetings dimanche. Un dossier qui a obligé tous les candidats à se positionner depuis un mois, alors que les sujets internationaux sont traditionnellement loin des préoccupations des électeurs lors d'une présidentielle.

    Jean-Luc Mélenchon a dédié son meeting dimanche à "la lutte pour le cessez-le-feu en Ukraine et la fin de l'invasion" russe, Yannick Jadot a "salué le courage du président Zelensky face aux crimes de guerre".

    Je veux dédier notre rassemblement à la lutte pour le cessez le feu en Ukraine et pour la fin de l’invasion russe. Je le fais avec l’exigence qui nous implique dans un destin commun. #MelenchonMarseille pic.twitter.com/kG7diJBWzO

    March 27, 2022

    Peu avant, Emmanuel Macron avait mis en garde sur France 3 contre une "escalade des mots et des actions en Ukraine", après les propos du président américain Joe Biden qui a traité Vladimir Poutine de "boucher", et Marine Le Pen de nouveau insisté sur les conséquences de la guerre sur le pouvoir d'achat des Français.

    Si l'entrée en vigueur lundi des règles rigoureuses de la campagne officielle mettra médiatiquement les 12 candidats sur un pied d'égalité, ceux sous les 3 % d'intentions de vote ont toutefois encore protesté dimanche.

    "L'équité, c'est un mot habile pour l'inégalité", a estimé Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sur France Inter, tandis que Jean Lassalle (Résistons!) appelait à "résister contre ce système féroce qui est une dictature molle", et Nathalie Arthaud (LO) dénonçait un large "problème de pluralisme" dans l'ensemble de la société.

    Avec AFP

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    Présidentielle : positive au Covid-19, Valérie Pécresse va faire campagne "à distance"

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    France 2022 : l'heure du choix

    Présidentielle 2022 : séquence agitée pour Éric Zemmour avec des toxicomanes à Paris

    Le Figaro

    Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar

    Guillaume PoingtNicolas Daguin

    RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

    C'est l'histoire d'une soirée festive, en apparence banale, qui bascule dans l'horreur en quelques minutes. Une soirée au terme de laquelle l'Argentin Federico Aramburu, ex-rugbyman de 42 ans et père de trois enfants, a été tué par balles dans un quartier chic de la capitale. Vendredi 18 mars, Federico Aramburu et son associé, Shaun Hegarty, dînent dans un restaurant argentin du 6e arrondissement de la capitale, le «Volver», rue Dauphine. À la tête de l'agence de voyages «Esprit Basque», qui propose des séjours culturels et sportifs, les deux ex-rugbymen sont accompagnés de clients. Ils ont prévu d'assister avec eux au très attendu match de rugby France - Angleterre, le lendemain soir au Stade de France.

    À lire aussiMort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

    Federico Aramburu et Shaun Hegarty quittent le restaurant vers 1h30 en direction de la «rue de la soif» - un quartier du 6e arrondissement très prisé des joueurs de rugby -, où ils boivent plusieurs verres dans différents bars de la rue Princesse. Les deux amis fêtent les 40 ans d'un copain rugbyman mais aussi la signature de contrats en vue de la Coupe du monde 2023 en France. Au bout de la nuit, ils finissent par s'installer à la terrasse du bar «Le Mabillon», au 164 du boulevard Saint-Germain, pour «manger un dernier burger». Trois personnes sont installées à une table voisine : Loïk Le Priol, un ancien militaire de 27 ans, Romain Bouvier, un militant d'extrême droite de 31 ans, et Lyson R., une étudiante de 24 ans. Cette dernière est la compagne de Le Priol depuis cinq ans, confirme une source proche du dossier au Figaro.

    L'escalade de la violence

    Il est environ 6h lorsqu'une violente altercation éclate entre les deux tables, sans qu'on en connaisse - à ce stade -, les raisons précises. Une première version évoque un jeune homme venu mendier une cigarette ou des pièces à la table du groupe de Le Priol. Il aurait été éconduit de manière vindicative, et de potentielles insultes racistes auraient été prononcées. C'est à cet instant que les deux rugbymen seraient intervenus. «Je pense que ce n'est pas comme ça qu'on parle aux gens», auraient-ils dit. Une seconde version, rapportée au Figaro par une source policière, fait état du comportement déplacé et provocateur de Le Priol à l'endroit d'un jeune homme installé à une table voisine. Une attitude conduisant, là encore, les rugbymen à intervenir.

    Quelle qu'en soit la cause, que l'enquête devra établir, une bagarre éclate. Des coups de poing sont échangés entre les deux camps : Aramburu et Hegarty d'un côté, Le Priol et Bouvier de l'autre. Aramburu aurait notamment tiré Le Priol par la capuche, le faisant tomber au sol. Des vigiles du Mabillon et quelques serveurs interviennent alors pour séparer les deux groupes. Plusieurs témoins de la scène racontent aux policiers avoir vu un homme du groupe de Le Priol montrer une arme à feu pendant la bagarre. La sortie d'un brassard de police est également évoquée.

    Le calme revenu, chaque groupe repart de son côté. Aramburu et Hegarty, qui se dirigent vers leur hôtel en direction de Saint-Michel, font une halte à l'hôtel «Welcome», à deux pas du Mabillon. La bagarre a laissé des traces, et les deux hommes ont le visage tuméfié. Ils veulent mettre de la glace sur leurs blessures. Le réceptionniste cherche des glaçons et leur confectionne des poches de glace. Plusieurs minutes passent. Lorsqu'ils quittent les lieux, une jeep les attend. Lyson R. est au volant, Loïk Le Priol et Romain Bouvier sont à bord. Une première salve de coups de feu est tirée par les deux hommes en direction de Federico Aramburu sans le toucher. Le Priol serait ensuite descendu du véhicule avant d'ouvrir le feu à six reprises, atteignant sa cible cinq fois, au niveau des jambes et du ventre notamment. L'Argentin s'écroule devant un magasin. Shaun Hegarty n'a, lui, pas été touché.

    À VOIR AUSSI – Meetings, collages d'affiches : de plus en plus d'agressions en marge de l'élection présidentielle

    «Il ne se passe jamais rien ici, boulevard Saint-Germain»

    Prévenues, la police et les urgences arrivent rapidement sur place. Le rugbyman est découvert gisant dans une mare de sang. Il est déjà trop tard. Federico Aramburu décède des suites de ses blessures vers 6h45. La jeep s'est, elle, évaporée dans le petit matin parisien. La scène de crime est aussitôt quadrillée et le périmètre bouclé. «Il y avait de grandes bâches blanches autour du 146, et, au centre, le corps de la victime sous un drap. La police ne m'a pas laissé ouvrir la boutique avant 13h», explique la vendeuse d'un commerce tout proche. Les habitants de l'immeuble haussmannien n'ont rien vu ni rien entendu. Stupéfaits, ils découvrent l'horreur en sortant de chez eux, samedi matin. «Il ne se passe jamais rien ici, boulevard Saint-Germain», souffle une dame âgée. L'enquête débute. Les hommes du 36, la brigade criminelle parisienne, sont chargés des investigations.

    Un peu moins de quatre jours après les faits, dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars, Loïk Le Priol - principal suspect de cet assassinat -, est interpellé en Hongrie. Il s'apprêtait à se rendre en Ukraine. Cet homme de 27 ans doit être remis par la Hongrie aux autorités françaises «dans un délai de dix jours», selon le tribunal de Budapest. Ce dernier a accepté d'être transféré vers Paris, précise l'AFP. Le même jour, c'est sa petite amie, Lyson R., qui est interpellée à Paris. Elle a depuis été mise en examen pour «complicité d'assassinat» et placée en détention provisoire. Romain Bouvier est quant à lui interpellé mercredi 23 mars à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes. Il a par la suite été mis en examen pour «assassinat» ainsi que pour deux infractions liées à la détention d'armes et écroué dans l'attente de son jugement.

    Loïk Le Priol déjà condamné pour violences

    Le suspect, Loïk Le Priol, est un ancien militaire. Il intègre les rangs de la Marine nationale en 2010 via l'École des mousses, à Brest, avant de se spécialiser dans la filière fusilier marin. Il participe à des opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015, avant d'être rapatrié en France en juillet 2015 en raison d'un état de stress post-traumatique. Il est finalement radié des armées en octobre 2017. Loïk Le Priol a également été militant au sein du GUD (Groupe union défense), une organisation étudiante d'extrême droite, connue pour ses actions violentes, dissoute en 2017.

    Il est connu comme un individu à la violence débridée. Sur Facebook, il n'hésite pas à exhiber sa musculature et ses tatouages, dont l'un sur son bras gauche représente un long poignard. Son compte Facebook le montre notamment en photo avec Julien Rochedy, ancien directeur national du Front national de la jeunesse (FNJ). «Le Priol était un copain, on ne se voyait presque plus mais nous avions traîné parfois ensemble vers 2012-2014 (...) Il avait toujours été fêlé, il était suivi par un psy de l'armée, mais la dernière fois que je l'ai croisé à Paris, il avait une copine, des projets, semblait apaisé. On était contents ''qu'il aille mieux''», écrit Julien Rochedy sur Twitter.

    Le jeune homme est déjà connu de la justice. Il a été condamné dès l'âge de 19 ans pour des violences. Puis il aurait été mis en cause pour avoir «frappé et étranglé une prostituée» à Djibouti en 2015, selon Marianne . La Marine nationale ne confirme néanmoins pas cette agression «dans la mesure où le dossier disciplinaire des militaires et anciens militaires est strictement confidentiel». À l'âge de 23 ans, Le Priol est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences volontaires en réunion. Et pour cause, fin 2015, celui-ci et son ami Romain Bouvier passent à tabac deux hommes qui s'étaient pris en photo adossés à leur voiture, la fameuse jeep, comme le rapporte Street Press .

    Loïk Le Priol devait également être jugé en juin 2022 - avec quatre autres individus -, pour des «violences aggravées» sur l'ancien président du GUD, Édouard Klein. En octobre 2015, Loïk Le Priol et ses complices avaient frappé et humilié leur victime, la forçant même à se déshabiller. «Lève-toi, porte tes couilles (...) T'es qu'une merde. Tu as une dernière chance de te lever ou alors on te fout à poil», menacent les agresseurs dans une vidéo diffusée par Mediapart . Le jeune homme s'est aussi signalé en lançant en 2016 la ligne de vêtements identitaires «Babtou (blanc, NDLR) Solide». Des t-shirts avec le slogan «Babtou Lives Matter» - reprenant le slogan «Black Lives Matter» de la communauté afro-américaine -, sont notamment vendus en ligne.

    « Il aimait les armes, comme toute personne qui s'intéresse au milieu militaire. Il avait envisagé de rejoindre l'armée mais s'était finalement ravisé »

    La personnalité de Romain Bouvier, également mis en cause dans la mort du rugbyman argentin, apparaît beaucoup plus «lisse» que celle de son ami Le Priol. Fils d'une avocate parisienne spécialisée dans la défense des femmes victimes de violences sexistes, le jeune homme ambitionne lui aussi d'embrasser une carrière d'avocat. Rompu à l'exercice des concours d'éloquence, passé par le lycée Montaigne puis la fac de droit de Panthéon-Assas, il ne poursuit pourtant pas son cursus après un master 1 en carrières judiciaires et sciences criminelles. «C'était un bon élève, pas nécessairement brillant, mais qui avait de grandes facilités. Il s'est certainement un peu trop reposé là-dessus», confie un ancien camarade de lycée. Lettré, le jeune homme préside un cercle littéraire de droite monté avec quelques camarades de fac : le club Roger Nimier, du nom de cet écrivain, chef de file du mouvement littéraire dit des «Hussards». «Romain avait des convictions assez marquées. Dire qu'il était d'extrême droite ou qu'il était réactionnaire, je ne sais pas», relève le même camarade. Toujours est-il que le jeune homme avait entretenu par le passé de très bonnes relations avec des membres du GUD ou encore des FNJ, à l'instar de Julien Rochedy.

    Sur son compte Facebook, Romain Bouvier s'affiche à plusieurs reprises armes à la main. Sur une photographie, on le voit même en treillis, Famas en bandoulière. Cette photo a été prise à l'occasion d'une préparation militaire supérieure (PMS). «Il aimait les armes, comme toute personne qui s'intéresse au milieu militaire. Il avait envisagé de rejoindre l'armée mais s'était finalement ravisé», rapporte un ancien ami, présent lors de cette PMS.

    Dernière mise en cause dans la mort du rugbyman, Lyson R. est de son côté décrite comme une personne «casanière», «non politisée» et «sans histoire». Passée elle aussi par le lycée Montaigne (6e arrondissement), la jeune femme étudiait en troisième année à l'École Diététique et Nutrition Humaine de Paris (EDNH). «C'est une étudiante brillante, studieuse, qui sort très peu et qui se concentre sur sa carrière professionnelle», témoigne son avocat.

    Pour le 36, l'enquête ne fait que commencer. De nombreuses zones d'ombre planent encore au-dessus de cette affaire tragique. L'audition de Loïc Le Priol est particulièrement attendue. Contacté, son avocat, Me Xavier Nogueras, indique au Figaro qu'il attend le retour de son client en France avant de prendre la parole.

    Loire : un maire retrouvé mort sur sa propriété après un écobuage

    Jean-Marc Thélisson, maire de Saint-Héand, avait 69 ans. Le parquet a ordonné des analyses toxicologiques et anatomopathologiques, ainsi qu'une autopsie.

    Suisse : quatre membres d'une famille française meurent à Montreux après s'être jetés d'un balcon

    Ils se sont «visiblement» jetés d'un balcon alors que des gendarmes frappaient à leur porte. Un adolescent de 15 ans a survécu. Des investigations sont en cours.

    Regarder la vidéo

    Mort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

    Ancien militaire et ex-membre du GUD, il est soupçonné d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu le week-end dernier.

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    France24 - Monde

    L'Ukraine défend son intégrité territoriale en amont de pourparlers avec la Russie

    Publié le : 27/03/2022 - 08:22Modifié le : 27/03/2022 - 22:47

    FRANCE 24 Suivre

    Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a fait savoir dimanche que 1 119 civils avaient été tués et 1 790 blessés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Un bilan qui pourrait considérablement s'alourdir, selon l'organisme. Côté diplomatie, les délégations ukrainienne et russe reprennent les négociations en Turquie à partir de lundi. Voici le fil du 27 mars.

    Ce fil (du 27 mars) n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 28 mars, cliquez sur le lien suivant

    • 4 h 49 : situation "catastrophique" à Marioupol

    Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines.

    "Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées […], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté.

    • 4 h 09 : les Oscars demandent une minute de silence pour l'Ukraine

    Une minute de silence a été demandée en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars à Hollywood dimanche soir. Pendant ce bref instant de recueillement, des écrans diffusaient des messages appelant à envoyer de l'aide en énumérant des besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la "nourriture", des "soins médicaux" ou des "couvertures". "Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles", a ajouté l'un des messages.

    • 1 h 17 : nouveaux incendies dans la zone de Tchernobyl, selon l'Ukraine

    De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes.

    "Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences", a déclaré la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshuk, dimanche soir. "Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation", a-t-elle ajouté. "Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone d’exclusion de Tchernobyl", a poursuivi la responsable.

    • 0 h 15 : l'Allemagne envisage de se doter d'un système anti-missile

    L'Allemagne envisage de se doter d'un système de défense anti-missile afin de se protéger contre une éventuelle attaque de Russie, a déclaré dimanche soir le chancelier allemand Olaf Scholz, sans préciser le type de système que Berlin pourrait se procurer. Interrogé sur l'hypothèse que Berlin se tourne vers un système de défense à la portée plus longue que ses missiles Patriot actuels, le chancelier allemand a répondu : "Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts".

    • 23 h 58 : l'Ukraine va insister sur son intégrité territoriale lors des pourparlers

    L'Ukraine va insister sur sa souveraineté et son intégrité territoriale lors du prochain cycle de négociations de paix avec la Russie prévu en Turquie, a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    "Nos priorités dans les négociations sont connues : la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, sans doute aucun", a-t-il dit lors de son allocution quotidienne par vidéo. "Des garanties sécuritaires sont incontournables. Notre but est évidemment la paix et le retour à la vie normale dans notre pays dès que possible", a-t-il ajouté.

    • 23 h 32 : la télévision polonaise organise un téléthon mondial pour soutenir l'Ukraine

    Vedettes de la musique et du sport se sont succédé sur scène dimanche lors d'un téléthon en faveur de l'Ukraine, diffusé par la chaîne publique polonaise TVP dans plus de 20 pays. "Nous reconstruirons l'Ukraine quand la guerre sera gagnée", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo.

    • 23 h : un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan"

    Un changement de régime en Russie "n'est pas l'objectif de l'Otan, ni celui du président américain", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz sur la chaîne publique allemande ARD. "J'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement avec lui à la Maison-Blanche et nous avons également discuté de ces questions", a-t-il ajouté.

    • 21 h 49 : plusieurs hommes d'affaires russes ont proposé leur aide à l'Ukraine, selon Zelensky

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée.

    Lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes, Volodymyr Zelensky a déclaré avoir reçu "des signaux" de plusieurs hommes d'affaires russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni.

    • 21 h 06 : le président palestinien critique le "deux poids deux mesures" des Occidentaux

    Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a pointé du doigt le "deux poids deux mesures" des Occidentaux, prompts à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie qui a envahi l'Ukraine, mais pas à Israël pour ses "crimes" dans les Territoires palestiniens.

    L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas n'a pas condamné l'invasion récente de l'Ukraine par la Russie, puissance membre du Quartette pour le Proche-Orient et pays qui reconnaît officiellement la Palestine comme un État, contrairement aux États-Unis et la majorité des pays européens.  

    • 20 h 03 : la question de la "neutralité" de l'Ukraine est "étudiée en profondeur"

    La question de la "neutralité" de l'Ukraine, l'un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est "étudiée en profondeur", a assuré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview à des médias russes.

    "Ce point des négociations(...) est en discussion, il est étudié en profondeur", a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne, diffusé sur la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

    • 17 h 48 : la France met en garde contre une "culpabilité collective" à Marioupol

    Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé à poursuivre le dialogue avec le président russe, Vladimir Poutine, jusqu'à ce qu'il se rende compte du "prix à payer" pour son invasion de l'Ukraine et qu'il veuille négocier.

    Ce serait une "culpabilité collective" si rien n'est fait pour aider les civils à Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes, a également déclaré Jean-Yves Le Drian.

    "Aujourd'hui nous sommes dans la guerre de siège et Marioupol en est l'exemple le plus frappant, a dit le ministre français des Affaires étrangères à l'occasion de la conférence internationale du Forum de Doha.

    • 17 h 23 : nouvelle session de négociations russo-ukrainiennes en Turquie 

    Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à partir de lundi en Turquie pour un nouveau round de négociations en présentiel, a annoncé dimanche David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens.

    "Lors de discussions aujourd'hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars", a-t-il indiqué sur sa page Facebook. Une séance de négociations russo-ukrainiennes en présentiel avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, entre les ministres des Affaires étrangères, sans déboucher sur des avancées concrètes.

    • 16 h 36 : l'ONU fait état de 1 119 civils tués en Ukraine

    Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a fait savoir dimanche que 1 119 civils avaient été tués et 1 790 blessés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.

    Une quinzaine de filles et 32 ​​garçons, ainsi que 52 enfants dont le sexe est encore inconnu, figurent au nombre des personnes décédées entre le début de la guerre, le 24 février, et le 26 mars à minuit.

    Le bilan pourrait considérablement s'alourdir, prévient l'organisme mondial, car des rapports sont retardés dans certaines régions où les combats sont intenses.

    • 15 h 48 : un référendum à Louhansk n'aurait aucune base légale, selon Kiev

    L'Ukraine a déclaré que l'organisation par la Russie d'un référendum dans le territoire ukrainien occupé de Louansk n'aurait aucune base légale et appellerait une réponse forte de la communauté internationale.

    • 14 h 41 : le chef de la diplomatie ukrainienne appelle à boycotter les supermarchés Auchan

    Le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé à boycotter les magasins Auchan, après que le groupe français a annoncé vouloir maintenir ses activités en Russie, arguant notamment de la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.

    "Apparemment, les pertes d'emploi en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine", a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. "Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses produits", a-t-il ajouté, appelant à "boycotter" les magasins Auchan, Leroy-Merlin et Decathlon, tous détenus par l'Association familiale Mulliez.

    • 13 h 25 : le pape François dénonce "le martyre" de l'Ukraine 

    "Plus d'un mois est passé depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, depuis le début de cette guerre cruelle et insensée, qui comme chaque guerre représente un échec pour tous, pour nous tous", a déclaré le souverain pontife à l'issue de la prière de l'Angélus.

    "La guerre ne dévaste pas seulement le présent, mais aussi l'avenir d'une société. J'ai lu que depuis le début de l'agression de l'Ukraine, un enfant sur deux avait quitté le pays. Cela détruit le futur, provoque des traumatismes dramatiques pour les plus jeunes et les plus innocents d'entre nous. Voilà la bestialité de la guerre. Un acte barbare et sacrilège", a-t-il dit.

    • 12 h 45 : Emmanuel Macron contre "l'escalade des mots" vis-à-vis de la Russie

    Emmanuel Macron a affirmé dimanche qu'il "n'utiliserait pas" les termes du président américain Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher", en estimant qu'il ne fallait pas être "dans l'escalade ni des mots ni des actions" dans la guerre en Ukraine.

    Le candidat président a par ailleurs indiqué qu'il parlerait au président russe "demain ou après-demain" pour organiser une opération d'évacuation de la ville de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, qu'il faut "faire dans un délai rapide".

    • 12 h 09 : le retour à un semblant de vie normale est essentiel pour les enfants réfugiés, explique l'Unicef

    Selon l'Unicef, quelque 1,8 million d'enfants se trouvent parmi les personnes ayant fui la guerre en Ukraine. Sur France 24, la directrice d'Unicef France, Ann Avril, explique que le retour à un semblant de vie normal le plus rapide possible est essentiel pour aider les enfants à combattre les traumatismes de la guerre.

    • 11 h 35 : un référendum d'adhésion à la Russie à Louhansk ?

    Le territoire séparatiste de Louhansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.

    "Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Louhansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.

    Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Louhansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l'Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev.

    • 10 h 41 : les États-Unis n'ont "pas de stratégie de changement de régime en Russie"

    Les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime pour la Russie, a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken aux journalistes, alors que Joe Biden avait affirmé samedi que le président russe Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir".  

    "Je pense que le président, la Maison Blanche, a tout simplement souligné hier soir que le président Poutine n'a pas de légitimité à faire la guerre ou à s'engager dans une agression contre l'Ukraine ou qui que ce soit", a déclaré Blinken lors d'une visite à Jérusalem. 

    • 10 h 02 : dans les camps d’accueil en Pologne, les médecins mobilisés pour prévenir les risques d'épidémies

    L'exode de milliers d'ukrainiens fuyant la guerre représente un défi logistique important pour la Pologne voisine mais également sanitaire. Dans les centres d’accueil, des médecins sont mobilisés pour prévenir les risques d'épidémies, explique l'envoyée spéciale de France 24, Pauline Godart.

    • 9 h 52 : la Russie a visé des cibles militaire à Lviv,  selon Moscou

    Des missiles de croisière de haute précision russe ont visé des cibles militaires à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, a annoncé le ministère russe de la Défense.

    La Russie a frappé un dépôt de carburant utilisé par les forces ukrainiennes près de Lviv et une usine de la ville utilisée pour réparer des systèmes anti-aériens, des stations radar et des viseurs pour chars, a détaillé le ministère.

    "Les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent leurs actions offensives dans le cadre de l'opération militaire spéciale", écrit le ministère dans un communiqué.

    La Russie a utilisé des missiles à longue portée basés en mer pour détruire un arsenal de missiles S-300 et de systèmes de missiles anti-aériens BUK près de Kyiv, a indiqué le ministère. Les forces russes ont également détruit des drones, a-t-il ajouté.

    • 9 h 35 : 30 000 réfugiés ukrainiens arrivés en France

    Environ 30 000 réfugiés ukrainiens sont arrivés en France, dont la moitié de passage vers des pays comme l'Espagne, a déclaré la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.

    Sur franceinfo, Emmanuelle Wargon a ajouté que le gouvernement voulait être en mesure de recevoir 100 000 personnes fuyant la guerre en Ukraine.

    • 8 h 39 : Kiev annonce un nouvel accord pour deux "couloirs humanitaires"

    L'Ukraine et la Russie ont convenu de deux "couloirs humanitaires" pour évacuer les civils des zones de la ligne de front dimanche, y compris l'autorisation de quitter la ville de Marioupol, dans le sud du pays, a déclaré le vice-Premier ministre ministre Iryna Vereshchuk.

    • 8 h 18 : la Russie accusée de cibler les dépôts ukrainiens de carburant et de nourriture

    La Russie a commencé à détruire les dépôts ukrainiens de carburant et de nourriture, a déclaré Vadym Denysenko, conseiller au ministère de l'Intérieur ukrainien, ce qui signifie que le gouvernement devra disperser rapidement les stocks de ces deux produits.

    S'exprimant à la télévision locale, Vadym Denysenko a également déclaré que la Russie faisait venir des forces à la frontière ukrainienne par rotation, laissant craindre de nouvelles incursions militaires.

    •  8 h 02 : la Russie continue à viser des cibles "militaires et stratégiques" à travers l'Ukraine

    La ville de Lviv, à l'ouest, a été frappé samedi par des bombardements russes. Alors que Moscou a affirmé concentrer désormais ses opérations militaire sur l'est de l'Ukraine, la Russie compte néanmoins continuer à frapper des cibles stratégiques à travers le pays, explique le correspondent de France 24 à Kiev, Gulliver Cragg.

     

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    La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

    LE FIL DU 26 MARS

    Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

    Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

    New York Times - World

    Here’s What Happened on Day 32 of the War in Ukraine

    Russian troops are consolidating their positions in key spots and resisting Ukrainian attempts to break their grip, while focusing on seizing Mariupol. Officials warned that Russia may try to divide Ukraine. Kyiv’s schools will resume online classes on Monday.

    Carlotta Gall

    As the war in Ukraine moves into its second month, fears grow of Mariupol’s fall to Russia.

    KYIV, Ukraine — Russian forces redoubled attacks on strategic targets across Ukraine on Sunday, with fierce fighting reported around the capital, Kyiv, amid signs that the besieged city of Mariupol was close to falling.

    As the conflict moved into its second month, Russian forces have largely failed in their first aim to take the largest cities and have narrowed immediate targets to the sieges of the southern port city of Mariupol and the strategically placed city of Chernihiv in the north.

    Air raid sirens rang out in Kyiv during the day, but otherwise the city remained calm, lending some credence to the Russian Defense Ministry’s recent assertion that it was turning its focus away from Kyiv to concentrate on the eastern front. Some Russian units were withdrawing to Belarus in the north to regroup and re-equip, according to the Ukrainian military, but heavy Russian artillery attacks continued around Chernihiv, northeast of Kyiv.

    Seven people, including two children, died in artillery fire in Kharkiv, in northeast Ukraine, as Russian forces tried to subdue the city near the border, the Ukrainian news media reported. And missiles hit a fuel depot in western Ukraine as Russia continued to use airstrikes to disrupt supply lines to Ukrainian forces.

    Ukraine’s top military intelligence officer suggested that Russia was changing its military focus to the south and east and might be trying to divide Ukraine between occupied and nonoccupied territories.

    “In fact, this is an attempt to create North and South Korea in Ukraine,” said Brig. Gen. Kyrylo Budanov, the head of the intelligence division of Ukraine’s Ministry of Defense.

    Fighting across the country showed Russian forces were working to consolidate their positions in key spots north of Kyiv and resisting Ukrainian attempts to break their grip there while focusing fully on seizing control of Mariupol. After weeks of siege in the port city, Ukrainian soldiers and civilians trapped there were facing increasingly dire conditions, without food and water, forcing people to use untreated sewage water to survive.

    Western military analysts and Ukrainian officials have repeatedly emphasized that Russian forces have suffered heavy losses and have been thwarted in their primary objectives: to wrest control of the country’s main cities, including Kyiv. Struggling with difficulties in their supply lines, Russian forces are having to move slowly and focus on one target at a time, said Jack Watling, a research fellow and specialist in land warfare at the Royal United Services Institute in Britain.

    Still, Ukrainian forces, despite their successes in ambushing and stalling Russian units around the country, have not been able to reverse Russian gains in any significant way, he added.

    In an interview with Russian journalists on Sunday, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said that Russian forces had entered parts of Mariupol and that he had told Ukrainian soldiers still holding out there that they could abandon the city to save their own lives.

    “I talk to them twice a day,” he said. “I told them, ‘If you feel that you need to get out and that it is right, that you can survive, then do it. I understand.’”

    He added that the officers refused to go because they did not want to leave dead and wounded comrades and civilians behind. He made the remarks in an interview with several independent journalists that was published on the YouTube channel Zygar.

    Mr. Watling said he did not expect Ukrainian forces to hold Mariupol any longer than a few days more.

    “They ran out of water, they ran out of food a while ago,” he said. “Exhausted troops on sewage water — you cannot fight long on that.”

    He added that he expected an insurgency to continue in the city after it falls.

    As the war ground on, its physical toll on Ukraine was becoming more apparent. An estimated $63 billion in Ukrainian infrastructure had been damaged or destroyed as of last Thursday, Ukraine’s Parliament said in a Twitter post on Sunday.

    The losses include more than 4,400 residential buildings, 138 health care facilities, eight civilian airports and 378 educational institutions. The cost was calculated by the Kyiv School of Economics.

    After a month of intense fighting near Kyiv, some Russian military units were withdrawing to Belarus to regroup, traveling through the Chernobyl Exclusion Zone, the Ukrainian military said.

    “These measures are taken to rotate units that have suffered significant losses, strengthen existing groups, replenish food, fuel and ammunition and evacuate wounded and sick soldiers,” the military said in a statement.

    It also said that the Russian Army was using the site of the Chernobyl nuclear reactor for logistics. Russian troops have blockaded the town of Slavutich, which is close to the Chernobyl station, and have escalated attacks on Chernihiv in an apparent attempt to consolidate a band of control north of the capital.

    Ukraine’s chief negotiator at peace talks with Russia said a new round of negotiations would take place this week, starting Monday in Turkey, a NATO member that has used President Recep Tayyip Erdogan’s good relations with both Russia and Ukraine to try to mediate a solution to the conflict. But Turkish officials have conceded that any agreement between the two parties remains distant.

    Mr. Budanov, Ukraine’s military intelligence chief, predicted the Ukrainian Army would repel Russian forces as the fighting descended into an all-out guerrilla war.

    “The season of a total Ukrainian guerrilla safari will soon begin,” he said. “Then there will be one relevant scenario left for the Russians: how to survive.”

    More than 1,100 civilians have been killed since the war in Ukraine began, including at least 99 children, according to the United Nations High Commissioner for Human Rights in a report released Sunday that cautioned that the actual figures might be “considerably higher.” An additional 1,790 civilians have been wounded, including 126 children, the report added.

    With many areas of Ukraine still bogged down by the conflict, many of the dead and wounded cannot be counted, the United Nations said. Left out of the U.N. report was the besieged city of Mariupol, where Russian forces hit a theater this month that hundreds of civilians were using as a bomb shelter, killing some 300 people, according to local officials.

    As President Biden returned home from a visit with NATO allies in Europe and with Ukrainian refugees in Poland, President Zelensky urged him and other Western leaders to give Ukraine tanks, planes and missiles to help fend off Russian forces.

    “Ukraine cannot shoot down Russian missiles with shotguns, with machine guns,” he said. “And it is impossible to break the blockade in Mariupol without a sufficient number of tanks, other armored vehicles and, of course, aircraft.”

    “Thousands of people — citizens, civilians who are dying there in the blockade — know that,” he added. “The United States knows it. All European politicians know it. We have told everyone.”

    Mr. Zelensky’s remarks came as American officials scrambled Sunday to clarify that the United States does not have a policy of regime change in Russia, after Mr. Biden said at the end of a speech in Poland on Saturday that Russia’s leader, Vladimir V. Putin “cannot remain in power.”

    Secretary of State Antony J. Blinken said the president had simply meant Mr. Putin could not be “empowered to wage war” against Ukraine or anywhere else.

    French and British officials distanced themselves from Mr. Biden’s remarks. When asked about them in an interview on Sunday, France’s president, Emmanuel Macron, said he would not use such language, adding that there should be no escalation — in words or actions.

    Reporting was contributed by Ivan Nechepurenko from Istanbul, Maria Varenikova from Kyiv, Marc Santora from Krakow, Poland, Austin Ramzy from Hong Kong and Valerie Hopkins from Lviv, Ukraine. Maria Abi-Habib also contributed reporting.

    Ada Petriczko

    Biden’s deputy press secretary tests positive for the coronavirus after returning from Europe.

    Karine Jean-Pierre, the White House principal deputy press secretary, tested positive for the coronavirus after returning from President Biden’s trip to Europe, she said in a statement on Sunday night.

    Ms. Jean-Pierre added that she had last seen the president during a socially distanced meeting on Saturday, and that Mr. Biden was not considered a close contact as defined by the Centers for Disease Control and Prevention. According to the C.D.C., a close contact is someone who is less than six feet away from an infected person for 15 minutes or more in a 24-hour period.

    Ms. Jean-Pierre joined President Biden in Europe as a substitute for Jen Psaki, the White House press secretary, who tested positive for the coronavirus one day before the trip. That was the second time in five months that Ms. Psaki had tested positive. At the time, she said she also had been in two socially distanced meetings with Mr. Biden a day earlier.

    During his time in Europe, Mr. Biden attended a NATO summit on the war in Ukraine and met with top officials in Brussels and Warsaw.

    The World Health Organization reported last week that the highly contagious Omicron subvariant, BA.2, that is helping to drive another surge of coronavirus cases in Europe is now the dominant version of Omicron around the world.

    “I am sharing the news of my positive test today out of an abundance of transparency. Thanks to being fully vaccinated and boosted, I have only experienced mild symptoms,” Ms. Jean-Pierre said in the statement. The statement didn’t mention whether the president had received a recent negative test.

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    Laura Zornosa

    The Oscars has a moment of silence to support Ukraine.

    The Oscars somberly interrupted its celebrations Sunday night for a moment of silence to show support for the people of Ukraine, urging viewers around the world to do more to aid the war-torn country in its hour of need.

    How the Oscars would address Russia’s invasion of Ukraine had been an open question going into the ceremony. Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, a former actor, had pressed Hollywood for an appearance at the Oscars.

    The show’s producers, however, decided to go in a different direction. They called for a moment of silence and showed three cards of gold text on black backgrounds after Reba McEntire’s performance of “Somehow You Do,” which was nominated for best song.

    “We’d like to have a moment of silence to show our support for the people of Ukraine currently facing invasion, conflict and prejudice within their own borders,” read the first card.

    “While film is an important avenue for us to express our humanity in times of conflict, the reality is millions of families in Ukraine need food, medical care, clean water and emergency services,” read the second. “Resources are scarce, and we — collectively and as a global community — can do more.”

    “We ask you to support Ukraine in any way you are able,” read the third. “#StandWithUkraine.”

    The first allusion to the war during the show came when Ben Proudfoot accepted the trophy for best documentary short for “The Queen of Basketball,” about Luisa Harris, the first woman officially drafted by the N.B.A. He acknowledged W.N.B.A. player Brittney Griner, who is currently detained in Russia, in his acceptance speech.

    “President Biden, bring Brittney Griner home,” Proudfoot said.

    Next came Mila Kunis, an actress from Chernivtsi, Ukraine, who was on the telecast to introduce the live performance of “Somehow You Do” — from “Four Good Days,” which Kunis starred in.

    “Recent global events have left many of us feeling gutted,” Kunis said. “Yet when you witness the strength and dignity of those facing such devastation, it’s impossible to not be moved by their resilience. One cannot help but be in awe of those who find strength to keep fighting through unimaginable darkness.”

    A week ago, the push for backing Ukraine during the Oscars began when Kunis and her husband, actor Ashton Kutcher, spoke on a video call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who was in Kyiv. (Zelensky wanted to thank the couple for raising $35 million in a GoFundMe campaign for Ukrainian refugees and humanitarian aid.)

    After that video call, Zelensky’s aides lobbied the academy for a last-minute slot at the Oscar ceremony, which seems to have been denied.

    Two weeks ago, at the Critics Choice Awards, stars like Maria Bakalova (“Borat Subsequent Moviefilm”) and Billy Crystal (“When Harry Met Sally,” “City Slickers”) spoke out about the Russian invasion of Ukraine.

    “I truly hope that we will come together and usher in a new era of cultural and artistic exchange between Eastern Europe and Hollywood, which has been a foundational force of creativity in the 20th century,” said Bakalova, who is from Bulgaria. “So I hope my message goes to the Ukrainian people: We see you. We stand with you. And our hearts are with you.”

    Since then, the war between Ukraine and Russia has entered its second month.

    Ada Petriczko

    Schools in Kyiv will reopen online on Monday, the city authorities announced Sunday. “The purpose of distance learning during the war is not only the acquisition of knowledge, but also psychological support, communication, and switching children’s attention,” Valentyn Mondryivsky, deputy chairman of the Kyiv state administration, said in a news release. He added, however, that teachers had been instructed not to overburden students with negative assessments or bulky homework to keep from causing additional stress and anxiety.

    Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

    Zelensky gives an interview to Russian journalists. Moscow orders it to be quashed.

    It was a remarkable moment in the war in Europe: President Volodymyr Zelensky of Ukraine gave a 90-minute-long Zoom interview on Sunday to four prominent journalists from Russia, the country invading his.

    Hours later, the Kremlin responded. A government statement notified the Russian news media “of the necessity to refrain from publishing this interview.”

    Journalists based outside Russia published it anyway. Those still inside Russia did not. The episode laid bare the extraordinary, and partly successful, efforts at censorship being undertaken in Russia by President Vladimir V. Putin’s government as his bloody invasion of Ukraine enters its second month, along with Mr. Zelensky’s attempts to circumvent that censorship and reach the public directly.

    In the interview, Mr. Zelensky offered a graphic description of what he claimed was the Kremlin’s disregard for both Ukrainian and Russian lives, to the point, he said, that the Russian army was slow to pick up the bodies of its fallen soldiers.

    “First they refused, then something else, then they proposed some sorts of bags to us,” Mr. Zelensky said, describing Ukraine’s efforts to hand over the bodies of Russian soldiers. “Listen, even when a dog or a cat dies, people don’t do this.”

    Mr. Zelensky generally speaks Ukrainian in public — his country’s official language — but he is a native Russian speaker, and he has repeatedly switched into Russian in the video addresses that he posts to social media, seeking to encourage Mr. Putin’s critics inside Russia. But Sunday’s interview marked the first time since the war began that Mr. Zelensky had spoken at length with Russian journalists, in their language.

    The journalists were Ivan Kolpakov, the editor of Meduza, a Russian-language news website based in Latvia; Vladimir Solovyov, a reporter for Kommersant, a Moscow-based daily newspaper; Mikhail Zygar, an independent Russian journalist who fled to Berlin after the war began; and Tikhon Dzyadko, the editor of the temporarily shuttered, independent television channel TV Rain, who had left Moscow for Tbilisi, Georgia.

    After they finished the interview, the journalists posted about it on social media, promising that they would soon publish it. Several hours after that, the Russian telecommunications regulator, Roskomnadzor, released a statement directing Russian news outlets not to publish the interview, and warning that an inquiry had been launched against the reporters involved to “determine their responsibility.”

    Even by the standards of contemporary Russia’s arbitrary law enforcement, the statement was remarkable, offering no legal pretext to justify the order not to publish the interview. But in the wake of the law signed by Mr. Putin early this month — potentially punishing news reporting on the Ukraine invasion that deviates from the Kremlin narrative with as much as 15 years in prison — the government directive had an impact.

    Novaya Gazeta, the independent newspaper whose editor, Dmitri A. Muratov, shared the Nobel Peace Prize last year, decided not to publish the interview, even though Mr. Zygar asked a question on Mr. Muratov’s behalf. Unlike many other Russian journalists, Mr. Muratov has stayed in Russia and kept his newspaper operating despite the new law, even though that has meant using the Kremlin’s terminology of calling the war a “special military operation” and not an invasion.

    “We have been forced not to publish this interview,” Mr. Muratov said in a phone interview, noting that his newspaper was based in Russia and was under the jurisdiction of Russian law. “This is simply censorship in the time of the ‘special operation.’”

    Kommersant, as of early Monday in Moscow, also had not published the interview on its website; Mr. Solovyov did not respond to a request for comment. It was unclear whether he or his newspaper would face legal consequences for conducting the interview.

    But Mr. Kolpakov’s publication, Meduza, as well as Mr. Dzyadko and Mr. Zygar, all now based outside Russia, did publish it, both in text form and on YouTube. While the Meduza website is blocked in Russia, YouTube remains accessible. (Probably not for long, many analysts believe, with Facebook and Instagram having been blocked earlier this month.)

    Videos of the interview had been viewed more than a million times within a few hours of being published, offering a very different picture of the war to Russians than what they see daily on their televisions screens. Most independent news organizations have either been banned or forced into exile, while polls show that most Russians rely on state television for their news — in which the war in Ukraine is cast as a righteous crusade against extreme nationalism and necessary to pre-empt a threat emanating from an expanding NATO.

    “It was very important for us to speak, for him to be able to address the Russian audience,” Mr. Zygar said of Mr. Zelensky in a telephone interview from Berlin, citing the Kremlin propaganda tropes of Ukraine as overrun by Russia-hating Nazis. “For him, it appears, this also was important.”

    Even as the fighting continued, Ukraine and Russia on Sunday agreed to conduct a new round of negotiations this coming week in Istanbul. It will be the first time that senior officials from both countries meet in person in more than two weeks, after a series of long sessions conducted by video link in the interim.

    With Russian troops having failed to achieve a swift victory and seemingly bogged down, Mr. Zelensky is seeking a negotiated end to the war, without ceding Ukrainian sovereignty. But the two sides still appear to be far apart. He said in Sunday’s interview that Ukraine was not discussing two of Mr. Putin’s main, vaguely defined demands — the demilitarization and “de-Nazification” of Ukraine.

    He said that Ukraine would, however, be willing to discuss lifting restrictions on the Russian language and adopting a neutral geopolitical status. Any deal, he said, would need to be validated by a referendum to be held after Russian troops withdraw.

    He described a potential deal as including “security guarantees and neutrality, the non-nuclear status of our state.”

    “We are ready to go for this,” he said.

    In the interview, Mr. Zelensky blamed Mr. Putin for manufacturing the enmity between Russia and Ukraine. He said the war would have the opposite effect of what Mr. Putin apparently planned — marking a definite split between the Russian and Ukrainian people, rather than somehow reuniting them.

    “This is not simply a war, this is much worse,” Mr. Zelensky said. “A global, historical, cultural split has happened over this month.”

    Mr. Zelensky’s descriptions of the violence of Russia’s invasion ran directly counter to the Kremlin narrative, which accuses Ukrainians of firing on their own cities and blames them for any civilian casualties and urban destruction. He said that the port city of Mariupol was “littered with corpses — no one is removing them — Russian soldiers and Ukrainian citizens.”

    He also accused the Russian government of forcibly taking more than 2,000 children from Mariupol, saying that “their location is unknown.” He said that he had told his officials that Ukraine would halt all negotiations with Russia “if they will steal our children.”

    Mr. Putin has received grossly exaggerated reports about the attitude of the Ukrainian people toward Russia and its government, Mr. Zelensky said.

    “They probably said that we are waiting for you here, smiling and with flowers,” he said, adding that the Russian government “does not see Ukraine as an independent state, but some kind of a product, a part of a bigger organism that the current Russian president sees himself as the head of.”

    After Meduza, Mr. Dzyadko and Mr. Zygar published the interview, the Russian prosecutor general’s office released its own threat. It said it would conduct a “legal assessment” of Mr. Zelensky’s statements and their publication, given “the context of mass anti-Russian propaganda and the regular placement of false information about the actions of the Russian Federation” in Ukraine.

    “It would be funny if it wasn’t tragic,” Mr. Zelensky said in a video posted to his account on Telegram, commenting on the Kremlin’s frantic censorship efforts. “This means that they are nervous. Perhaps they saw that their citizens are beginning to question the situation in their own country.”

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    Valerie Hopkins

    In Lviv, new Russian strikes pierce the sense of security in Ukraine’s west.

    LVIV, Ukraine — Mariana Vladimirtsova was finally settled in western Ukraine after evacuating her native Kharkiv, which has been pummeled by Russian bombs since the first days of the war. Now she and her family are fleeing again because their new makeshift home in Lviv is near one of several targets struck by Russian missiles on Saturday night, upending the region’s sense of security.

    “We were only just starting to feel settled here,” she said as she stood with her husband, her two children and her husband’s mother on the platform at Lviv’s train station Sunday evening, about to board for Przemysl, just across the border in Poland. They were still deeply shaken by the memory of what they experienced in Kharkiv, in Ukraine’s northeast. “We were so close to the explosions there,” she said.

    She lamented their departure, especially the fact that she would have to leave her husband behind because martial law prevents men of military age from leaving the country. But they had decided that it was safer for the children if Ms. Vladimirtsova took them over the border.

    Until Saturday, the only target near Lviv that had been hit was an airplane repair factory near the city’s airport. Before that, the nearest attack had come at a military training base near Yavoriv, more than an hour’s drive away.

    But now the war was moving closer to their doorstep. On Sunday, Ms. Vladimirtsova and others living in Lviv woke and began surveying the damage from an overnight barrage of missile attacks on a fuel storage site and a tank repair facility. The fuel site in the city’s northeast was completely destroyed, according to Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky.

    The new strikes have intensified fears that the city in western Ukraine may no longer be a safe haven. “It is one thing to see the war on television and it is another thing to experience it and feel that it is much closer right now,” said Yuliya Kuleba, 38, who lives near the fuel storage site. “We are worried for our kids.’’

    Nataliya Tatarin swept broken glass from the small shop she runs near the fuel storage facility, as firefighters lugged hoses to the site.

    “We heard three big explosions, and everything started to shake and fall off the shelves,” said Ms. Tatarin, 42. She ran to her nearby home, where her three children were sheltering.

    “There was a lot of fog and it was all just black,” she said. “My 7-year-old daughter was shaking and vomiting for most of the night,” she added, as tears welled in her eyes. The roof of the store had cracked and she was worried that it could cave in.

    By early Sunday, most of the fires in Lviv had been extinguished. The local authorities said the missiles had been fired from Sevastopol, a port on the Crimean peninsula, which Russia annexed in 2014.

    The attacks on Saturday evening came as President Biden delivered a fiery speech in Warsaw, castigating Russia for its invasion. Lviv is about 35 miles from Poland.

    “I think with these strikes the aggressor wants to say hello to President Biden,” Lviv’s mayor, Andriy Sadoviy, said on Saturday night.

    An independent Russian website calculated that on Saturday Russian forces had sent a record 52 missiles from the occupied Black Sea port of Sevastopol, and at least 18 from Belarusian territory. The website, The Insider, found that of the 70 rockets, at least eight landed, meaning that Ukraine had also repelled a significant amount. Those figures could not be independently verified.

    Russia’s Defense Ministry said on Sunday that its military had struck 67 “military objects” in Ukraine in the past 24 hours. It said that it had also destroyed a military installation in Lviv that helped upgrade and modernize missile systems, radar stations and electronic warfare equipment. Ukrainian authorities did not confirm this and it could not be independently verified.

    Some people in Lviv said a tank repair factory had been hit in Saturday’s strike. The uniformed men guarding the site would not provide any information on Sunday afternoon. In a small shop nearby, a man in fatigues was overheard telling a shopkeeper about how he and his comrades saw the missiles flying in the air and hid under the tanks inside the facility.

    Since the war began in late February, hundreds of thousands of Ukrainians have fled west to Lviv and beyond, trying to escape the worst of the fighting, which was concentrated in the east.

    Alyona Puzanova arrived in Lviv on March 11 after two harrowing weeks in Bucha, a suburb of Kyiv, the capital, where there was intense fighting with Russians.

    “Yesterday when they hit Lviv, the place I felt safe, I started to worry that it is going to be a new Bucha,” said Ms. Puzanova, 35, as tears streamed down her face. “I can’t believe this is happening.”

    Despite her fears, Ms. Puzanova said she wanted to remain in Lviv and volunteer, instead of accompanying her mother to a village a few miles away from the city center that they hope will be safer.

    “I want to help here, there is so much to do,” said Ms. Puzanova, who previously worked as a waitress and restaurant manager.

    Before Saturday, many people ignored air raid sirens in Lviv. They did not seek shelter, and could be seen strolling about Rynok Square, a UNESCO world heritage site and the city’s ancient heart, unflinchingly raising their coffee cups.

    But at the Dovzhenka Center, a former movie theater now hosting people who have been displaced, the families staying there take the sirens seriously. On Saturday, everyone piled behind the stage when the sirens blared, Julia Muzhik, a volunteer at the bomb shelter, said.

    Violetta Kalashnikova said after being in Kharkiv, where she left behind two apartments and her beauty salon, the sound of every plane made her flinch.

    But she was grateful to be far from that city, where bombs are falling indiscriminately, and which is only 30 miles from the Russian border.

    “In Lviv,” she said, “At least you are far enough away from where the missiles are being fired, whether it is the Black Sea or Belarus, that you have time for the system to detect the missiles and 15 or 20 minutes to hide.”

    Back near the fuel storage facility, Ms. Kuleba said that the soil in her yard, where she had planted vegetables, was covered in oil. She said she hoped that this would be the last missile strike and that the oil would be cleaned away soon.

    Ms. Tatarin, the shop owner, was inconsolable. She showed a video of her daughter, asking Russian troops not to attack children. The young girl held a heart-shaped piece of paper that she had colored in with yellow and blue, the colors of the flag of Ukraine.

    Ms. Tatarin said her pro-Russian mother-in-law, who lives in Crimea, from where the missiles were reportedly fired, now sees her son as a “traitor” and believes he was “brainwashed” by his wife.

    “We are totally alone now, my husband and I,” she said. “And each air raid siren stops my breath.”

    Anna Ivanova contributed reporting from Lviv.

    The New York Times

    Scenes from Ukraine as the war enters its second month.

    Firefighters worked Sunday at an oil terminal on the outskirts of Lviv in western Ukraine that was hit in an overnight barrage of missiles. The mayor of Lviv, Andriy Sadoviy, said he thought the strikes signaled that “the aggressor wants to say hello to President Biden who is in Poland.”

    Mr. Biden had met with Ukrainian refugees in Poland on Saturday before giving a speech in Warsaw.

    A day earlier, Dima Neron, 19, lay in a Kyiv hospital. He lost three fingers on his left hand and suffered multiple fractures to his left leg when a bomb exploded not far from where he was charging his phone on his family’s farm in the Chernihiv region.

    On the northern outskirts of Kyiv, a Ukrainian soldier walked near the remnants of a Russian tank at a frontline position on March 25.

    For the past four weeks, photographers with The New York Times and other news organizations throughout Ukraine have chronicled the invasion.

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    Andrew E. Kramer

    Zelensky, whose career started in show business, pressed Hollywood for an appearance at the Oscars.

    KYIV, Ukraine — He has spoken with two movie stars by video call from the bombarded and encircled city of Kyiv.

    His aides lobbied the Academy of Motion Picture Arts and Sciences for an Oscar night show of support. He rereleased his own television show on Netflix in the middle of the war.

    President Volodymyr Zelensky, the actor turned wartime leader of Ukraine, has dedicated most of his public appearances to appeals to Western nations for lethal weaponry to fight the Russians: tanks, jets and missiles.

    But Mr. Zelensky, who before he became president had starred in romantic comedies and performed stand-up routines, has also pressed for celebrities and artists to speak up for his country, in what aides say is a worthwhile effort to solidify Ukraine’s global soft power advantage over Russia.

    “We live in the modern world, and we know that opinion makers and celebrities are important,” said Ekaterine Zguladze, a former deputy minister of interior now involved in the Ukrainian government’s effort to win support from artists, musicians and celebrities. “Not only politicians shape the world.”

    Ms. Zguladze added: “Right now, there exists genuine solidarity around the world for Ukraine. And this solidarity is not because of the heartbreaking images of destroyed cities and human tragedy, but because of the values we all share.”

    But Ukraine’s appeal to the academy, the organization that awards the Oscars, encountered drama of its own.

    Before the show, organizers said the war would be noted and the human toll honored, but did not commit to a video appearance by Mr. Zelensky, said Brian Keith Etheridge, a sitcom writer based in Los Angeles. He helped coordinate the Ukrainian government’s outreach to the academy, with help from Mila Kunis, an actress of Ukrainian origin, and her husband, Ashton Kutcher.

    “The concern that we were told is, they don’t want to overly politicize the show,” Mr. Etheridge said. “If Zelensky just says ‘thank you’ it will remind people, and it could raise millions of dollars. It’s such a giant platform just to have his face show up.”

    Sean Penn, who had been filming a documentary in Ukraine when the war broke out, called for a boycott of the Oscars if Mr. Zelensky is not permitted to appear by video and vowed to smelt his own awards if the academy snubs the Ukrainian leader. The award statues are made of gold-plated bronze.

    If the Oscar producers did not allow an appearance for “the leadership in Ukraine, who are taking bullets and bombs for us, along with the Ukrainian children that they are trying to protect, then I think every single one of those people, and every bit of that decision, will have been the most obscene moment in all of Hollywood history,” Mr. Penn told CNN in an interview.

    Speaking at a news conference on Thursday, the producers said they intended to commemorate the war’s toll but did not commit to a video appearance by Mr. Zelensky.

    “We’re going to be very thoughtful about how we acknowledge where we are in the world,” Will Packer, a producer of the Oscar ceremony, said Thursday at a news conference.

    The comedic actress Wanda Sykes, one of the ceremony’s co-hosts, noted of Mr. Zelensky, “Isn’t he busy right now?”

    Mr. Zelensky did not appear on the show. Ms. Kunis did speak about the war when she appeared on the telecast to introduce a Reba McEntire performance of her song from Ms. Kunis’s movie “Four Good Days.”

    Before turning the show over to Ms. McEntire, Ms. Kunis said, “recent global events have left many of us feeling gutted.”

    “Yet when you witness the strength and dignity of those facing such devastation, it’s impossible to not be moved by their resilience,” Ms. Kunis continued. “One cannot help but be in awe of those who find strength to keep fighting through unimaginable darkness.”

    The show also displayed three screens of gold text on black backgrounds after Ms. McEntire’s performance, calling on viewers to donate to the humanitarian effort.

    “While film is an important avenue for us to express our humanity in times of conflict, the reality is millions of families in Ukraine need food, medical care, clean water and emergency services,” the message read. “Resources are scarce, and we — collectively and as a global community — can do more.”

    While Mr. Zelensky’s aides had pressed for support during the show in whatever form it takes, seeking any avenue to win public backing in the West, the value of celebrity support in a shooting war is not universally acknowledged in Ukraine.

    “Ultimately, it’s important what is happening on the ground,” Oleksandr Danylyuk, a former secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council, said. “Everybody is doing what they can. I don’t know if one more speech of Zelensky will make a difference. But it’s good those who initiate it want to do it. Everybody wants to help in any way possible.”

    But Mr. Danylyuk said that “in the end, you need results,” like supplies of fighter jets, tanks or missiles for the Ukrainian Army.

    Mr. Zelensky has pressed on all fronts to convey to a broad audience, and particularly to countries that are providing weaponry, the moral imperative of supporting Ukraine in the war.

    “In general, Zelensky is really following the news from Hollywood and looking for opportunities for support,” Serhiy Leshchenko, an adviser to the president’s chief of staff, said in an interview.

    The push for backing for Ukraine during the Oscars began a week ago, after Mr. Zelensky spoke on a video call from Kyiv with Mr. Kutcher and Ms. Kunis, to thank the couple for raising $35 million for Ukrainian refugees and humanitarian aid in a GoFundMe campaign, Mr. Leshchenko said.

    Ms. Kunis most recently starred in “Breaking News in Yuba County” and has a planned movie release by Netflix, “Luckiest Girl Alive.”

    “Ukrainians are proud and brave people who deserve our help in their time of need,” she wrote in the fund-raising appeal. “This unjust attack on Ukraine and humanity at large is devastating and the Ukrainian people need our support.”

    After the video call, Mr. Zelensky’s aides sought a last-minute slot at the Oscar ceremony.

    Mr. Zelensky has always had a keen sense of image and storytelling in politics. Earlier this month, he said he was aware that his repeated televised appeals for resistance, and continued presence in the beleaguered capital, had turned him into a symbol of bravery in many countries.

    The Oscars are also a natural fit for an appeal by his government for humanitarian assistance, as many of his top aides are also movie industry veterans.

    The chief of the presidential administration, Andriy Yermak, was a media lawyer and movie producer. The head of the domestic intelligence agency, Ivan Bakanov, had been the director of the Kvartal 95 studio. A chief presidential adviser, Serhiy Shefir, was a screenwriter and producer whose major credits included a hit romantic comedy film, “Eight First Dates,” and a television series, “The In-laws.”

    Before becoming president of Ukraine, Mr. Zelensky played a president in his own television series, “Servant of the People,” which was rereleased on Netflix this month. The character, a teacher, is propelled to the presidency after he goes on a tirade against corruption, which is filmed by his students in a video that goes viral.

    Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, and Matt Stevens from New York.

    Jesus Jiménez

    The U.N. says 1,119 civilians have been killed in Ukraine since the war began.

    More than 1,100 civilians have been killed since the war began in Ukraine, the United Nations High Commissioner for human rights said in a report on Sunday.

    The 1,119 civilians confirmed dead include 99 children, according to the report. Another 1,790 civilians have been injured, including 126 children, the U.N. said.

    The report noted that the U.N. believes the actual figures of deaths and injuries are “considerably higher,” but that ongoing fighting has delayed receipt of some information and that other reports are still being confirmed. (For that reason the casualty toll does not include the besieged city of Mariupol.) The U.N. noted a report from Ukraine’s prosecutor general’s office that said 139 children have been killed and at least 205 have been injured.

    Most of the deaths and injuries were caused by the use of explosive weapons that can impact a wide area, such as shelling from heavy artillery, missiles and airstrikes, according to the report.

    In an address on Saturday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Russian forces were deliberately killing civilians and targeting residential areas, shelters, educational facilities and churches.

    “Russian troops receive just such orders: to destroy everything,” Mr. Zelensky said in a translation of his remarks shared by his office. “No one will forgive them. There will be responsibility.”

    Russia has denied its military has purposely targeted civilians.

    An estimated $63 billion in Ukrainian infrastructure has been damaged or destroyed as of March 24, Ukraine’s Parliament said in a Twitter post on Sunday. The losses include more than 4,400 residential buildings, 138 health care facilities, eight civilian airports and 378 education institutions. The cost was calculated by the Kyiv School of Economics.

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    Safak Timur

    The next round of talks between Ukraine and Russia will take place in Turkey from Monday to Wednesday, David Arakhamia, a lawmaker from President Zelensky’s political party who is participating in the talks, said in a Facebook post. Turkey's presidency confirmed the next round of talks would be held in Istanbul, without specifying a date.

    Jesus Jimenez

    An estimated $63 billion in Ukrainian infrastructure has been damaged or destroyed as of March 24, Ukraine’s Parliament said in a Twitter post on Sunday. The losses include more than 4,400 residential buildings, 138 health care facilities, eight civilian airports and 378 education institutions. The cost was calculated by the Kyiv School of Economics.

    Ivan Nechepurenko

    Russian news organizations on Sunday published a long interview with President Volodymyr Zelensky, the first he has given to Russian journalists since the start of the war. Russia’s communications watchdog responded by ordering the outlets not to share or broadcast the interview, without giving a reason for the ban.

    Emily CochraneChris Cameron and Lara Jakes

    American officials scrambled to clarify Biden’s suggestion that Putin ‘cannot remain in power.’

    Administration officials and lawmakers stressed on Sunday that the United States was not seeking regime change in Russia over President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine despite President Biden’s comment that the Russian leader “cannot remain in power.”

    Capping a series of diplomatic summits in Europe, Mr. Biden delivered a speech on Saturday in Poland about the war in Ukraine. An apparently ad-libbed remark at the conclusion of his address — “For God’s sake, this man cannot remain in power” — quickly eclipsed the rest of his speech.

    Government officials — from the White House to senior lawmakers on Capitol Hill — were quick to say that the remark was not intended as a call for a regime change, underscoring the precarious effort to punish Russia for attacking Ukraine while avoiding an escalation in the war.

    On Sunday, U.S. officials were still trying to walk back and clarify the comment.

    “We do not have a strategy of regime change in Russia or anywhere else, for that matter,” Secretary of State Antony J. Blinken told journalists in Jerusalem after meeting with Israel’s foreign minister, Yair Lapid. “In this case, as in any case, it’s up to the people of the country in question. It’s up to the Russian people.”

    Julianne Smith, the U.S. ambassador to NATO, told CNN’s “State of the Union” that Mr. Biden’s remarks were “a principled human reaction” to the Ukrainian refugees he had met in Warsaw. But, she insisted, “the U.S. does not have a policy of regime change in Russia. Full stop.”

    Senior lawmakers maintained a similar position on Sunday, with Senator Jim Risch of Idaho, the top Republican on the Foreign Relations Committee, saying he wished Mr. Biden “would stay on script.”

    Mr. Risch said that even suggesting regime change would inevitably “cause a huge problem,” calling the remark a “horrendous gaffe” in an otherwise good speech.

    “The administration has done everything they can to stop escalating — there’s not a whole lot more you can do to escalate than to call for a regime change,” he told CNN’s “State of the Union.”

    “I’ll walk it back right now — that is not the policy of the United States of America,” he added. “Please, Mr. President, stay on script.”

    Senator Rob Portman, Republican of Ohio, said on NBC’s “Meet the Press” that the comment “plays into the hands of the Russian propagandists and plays into the hands of Vladimir Putin,” though he described the speech as “very strong, despite the ad-lib at the end.”

    The chairman of the Senate Intelligence Committee, Senator Mark Warner of Virginia, echoed comments from the White House.

    “It is up to the Russian people to determine who is going to be in power in the Kremlin,” he told CNN.

    Representative Michael McCaul of Texas, the top Republican on the House Foreign Affairs Committee, said that “the fact is, anytime the United States has said — spoke out for a regime change, it hasn’t worked out so well.”

    “I know it was off the cuff, but whatever the president says, it carries a lot of weight,” Mr. McCaul told CNN’s “State of the Union.” He said the remark threatened to overshadow the push to send additional military assistance and other aid to Ukraine in its fight against Russia.

    Emma Bubola

    In Europe, the reaction to Biden’s Putin comments is mixed.

    After President Biden called President Vladimir V. Putin of Russia a “butcher” and said that he could not remain in power, European officials reacted with a mix of rejection and admiration. The French and British governments distanced themselves from Mr. Biden’s remarks and the prospect of regime change, while others welcomed his blunt tone.

    “I wouldn’t use this kind of words,” President Emmanuel Macron of France said in a television interview on Sunday after he was asked to comment on Mr. Biden’s speech. He said he hoped to obtain a cease-fire and the withdrawal of Russian troops from Ukraine through diplomacy.

    “If we want to do this, we mustn’t escalate,” he said, “neither with words nor with actions.”

    Britain’s government took a similar stance.

    “I think that is up to the Russian people,” Nadhim Zahawi, the education secretary, said in a television interview on Sunday, when asked if the British government thought Mr. Putin should go. “The Russian people will decide the fate of Putin and his cronies.”

    He added that he was sure that both the United States and Britain agreed that the Russian people should decide how they wished to be governed, echoing the White House’s clarification that the president’s speech was not calling for regime change.

    Tobias Ellwood, a conservative British member of Parliament, said Mr. Biden’s comment was unwise. “It’s for the Russian people to draw this (obvious) conclusion,” he wrote on Twitter, “Putin will spin this, dig in and fight harder.”

    On Saturday, Dmitry Peskov, the Kremlin spokesman, said that it was not for Mr. Biden to decide who the Russian president should be. Vyacheslav Volodin, a senior Russian lawmaker, wrote on Telegram that neither Boris N. Yeltsin nor Mikhail S. Gorbachev, who ruled during the Cold War, was the target of similar comments by American heads of state.

    “The reason for this behavior will be more professionally explained by psychiatrists,” Mr. Volodin said. “U.S. citizens should be ashamed of their president.”

    Many in the West worried that Russia would try to use Mr. Biden’s remarks to its advantage.

    The comment risked “turning the war for the defense of Ukraine to a familiar one of American aggression,” Patrick Wintour, the Guardian’s diplomatic editor, wrote on Sunday, “Any unseating of Russia’s president is that country’s business, not that of the U.S. president.” He called the remarks “a badly needed gift” to a Russian government that is skilled at depicting the United States as an “imperialistic bully.”

    He said it also made it harder for mediators of the crisis, such as Turkey, Qatar and China, to convince Mr. Putin to turn back.

    René Pfister, the Washington bureau chief for the German newspaper Der Spiegel, also criticized Mr. Biden.

    “Joe Biden has the special talent of tearing down with his loose mouth what he has previously worked hard to build up,” Mr. Pfister wrote. “But now it’s not about a failed election campaign slogan, but about war and peace.”

    Italian officials and commentators had a more favorable view of Mr. Biden’s remarks.

    Mr. Biden had used words “that must make Putin clearly understand that he has to stop,” the foreign minister, Luigi Di Maio, said on Italian television on Saturday night. Mr. Biden, he said, made “a very clear speech, he used resolute words. But let’s remember that on the other side, Putin uses bombs.”

    Jacopo Iacoboni, an Italian journalist and a prominent critic of the Russian government who usually opposes Mr. Di Maio’s party, the Five Star Movement, agreed.

    “You might criticize Biden in many ways, but is there any European leader who says, clearly, this simple truth?” he wrote on Twitter. “Putin cannot stay in power.”

    Maurizio Molinari, the director of the La Repubblica newspaper, wrote in an editorial that Mr. Biden’s words reflected the objective of the pro-Ukraine coalition. “Sanctions will stay in place,” he wrote, “as long as ‘the war criminal’ stays in power.”

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    Maciek Nabrdalik

    After days trapped in a basement, Ukrainian orphans make it to safety.

    Since the first days of the war in Ukraine, dozens of children — none older than 7 — were forced to live in the basement of their orphanage as Russian shells exploded near their home just outside Kyiv, the capital.

    For days, they were trapped there. Then, on the 10th day of the war, word came that escape was possible. The orphanage was told by a Polish children’s charity that it had 24 hours to prepare the children, pack their belongings, and flee their village, Boyarka.

    With the assistance of the Polish Happy Kids Foundation, their group traveled for three straight days. There were 84 children, some with disabilities, along with 15 employees of the orphanage and 17 volunteer caregivers. They were headed for Ustka, a well-known Polish seaside town where the Radosc Natura holiday resort had, with the help of local residents, prepared rooms for the young refugees, many of whom have parents in Ukraine who had been unable to provide the special care they need.

    The group from the orphanage arrived in Ustka on March 8. Less than three weeks later, they were told, their village was hit by Russian shelling.

    Jesus Jimenez

    In an interview on Sunday, President Emmanuel Macron of France was asked about President Biden's remarks calling President Vladimir V. Putin of Russia a “butcher.” Mr. Macron told France-3 television that he would not use such language, adding that there should be no escalation — in words or actions.

    Lara Jakes

    In light of President Biden's remarks, Secretary of State Antony J. Blinken maintained that the U.S. was not seeking to remove President Vladimir V. Putin from power. “We do not have a strategy of regime change in Russia or anywhere else,” Mr. Blinken told journalists in Jerusalem. “In this case, as in any case, it’s up to the people of the country in question. It’s up to the Russian people.”

    Emma Bubola

    Ukraine says Russia struck a Holocaust memorial.

    Russian shelling damaged a Holocaust memorial at Drobytskyi Yar, near Kharkiv, commemorating thousands of Jews who were killed by the Nazis there, the Ukrainian government said on Saturday.

    “During World War II, the Nazis executed about 20,000 people there,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in an address on Facebook on Saturday night. “Eighty years later, they are killed a second time. And Russia is doing it.”

    Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, posted a picture on Twitter of a giant menorah, one of the monuments at the site, visibly damaged.

    “Why Russia keeps attacking Holocaust Memorials in Ukraine?” he wrote.

    This Menora in Drobytskyi Yar near Kharkiv never threatened anyone. It commemorates the memory of over 15.000 Jews murdered by Nazis. Damaged by Russian shelling today. Why Russia keeps attacking Holocaust Memorials in Ukraine? I expect Israel to strongly condemn this barbarism. pic.twitter.com/m7AiT4zlBg

    It was the second time since the Russian invasion began last month that Ukrainian officials had accused Russian forces of attacking sites where Jews were massacred during the Nazi invasion of the Soviet Union, which started in 1941.

    On March 1, Mr. Kuleba said, a Russian missile had hit the territory of Babyn Yar, where nearly 34,000 people were killed in just two days in September 1941, in one of the worst mass murders of Jews during the Holocaust.

    “Russia continues to attack not only the civilian population of #Ukraine but also the places of remembrance,” the Babyn Yar Holocaust Memorial Center wrote on Twitter on Saturday.

    After the attack, the Ukrainian authorities evoked a similarity between the Russian and Nazi invasions, an association they have made several times during the war. Mr. Zelensky said that the Russian troops had been ordered to operate in the same way the Nazis did, by destroying everything that makes Ukraine a nation.

    “The Nazis have returned,” Ukraine’s ministry of Defense wrote on Twitter, “Exactly 80 years later.”

    The Ukrainian government also called on the Israeli authorities to react.

    “I expect Israel to strongly condemn this barbarism,” Mr. Kuleba wrote on Twitter.

    Michael Brodsky, Israel’s ambassador to Ukraine, acknowledged the reports in a statement posted on Twitter, noting that he had visited the site only “a couple of months ago.”

    Israel’s foreign minister, Yair Lapid, condemned the attack on Babyn Yar, but did not accuse Russia. And after Mr. Zelensky’s address to the Knesset, ​​some Israeli lawmakers criticized his comparison of the war in Ukraine to the Holocaust.

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    Maria Varenikova

    Ukrainians say Russians are withdrawing through Chernobyl to regroup in Belarus.

    KYIV, Ukraine — After a month of intense fighting near Kyiv, some Russian military units are withdrawing through the Chernobyl Exclusion Zone to Belarus to regroup, the Ukrainian military said on Sunday, suggesting the Russian army was using the site of the defunct reactor for logistics.

    Lingering radiation from the 1986 nuclear disaster poses only modest health risks, though those may be rising for Russian troops positioned in the area as dozens of small wildfires in the surrounding forest were spreading radiation in smoke.

    The Ukrainian military’s statement about the partial pullback of Russian troops toward Chernobyl came as another sign that the Russian attack on Kyiv, the capital, has largely stalled in chaotic, inconclusive battles raging for weeks now in several mostly destroyed suburban towns.

    There was no way to independently confirm the Ukrainian statement, but it was consistent with what Western intelligence agencies have said about the fighting to the northwest of Kyiv.

    The Ukrainian military said an unspecified number of units of Russia’s 35th Combined Arms Army, a Russian military term for a large formation, were being pulled back to regroup after suffering losses in the fighting. It said several units were pulling back to the Chernobyl area and then crossing into Belarus, about 10 miles away. It is possible, the statement said, that after the regrouping and strengthening of the units, they will be redeployed in a renewed effort to encircle Kyiv.

    That effort has in any case not wholly halted. On Saturday, Boyarka, a satellite town outside Kyiv to the south of Russia’s former front lines in the area, was shelled for the first time.

    Five people were hospitalized, according to the town’s mayor. “Russia can plan its attacks on us but we are also getting ready and I can say that it will not be easy for them here,” Oleksandr Zarubiv, the mayor, said in a telephone interview.

    Also on Saturday, intense fighting in the suburban town of Irpin, about three miles from Kyiv, knocked out electricity in Svyatoshyn, a northern district of the capital. At one point, Ukrainian soldiers engaged in a small arms battle with what they said was likely a Russian reconnaissance group on the edge of the capital.

    In that gunfight, the Ukrainian soldiers fired their rifles prone on a street in the Svyatoshyn neighborhood of Kyiv, aiming into a forest just outside the capital, according to a witness, Elena Goncharok.

    To the east of Kyiv, the Ukrainian military said that it had successfully rebuffed the Russian advance toward the suburban town of Brovary and that Russian forces in the area were now on the defensive.

    Marc Santora

    Ukraine’s top military intelligence officer said on Sunday that Russia is changing its military focus to the south and east and may be trying to create a situation where Ukraine is divided between occupied and non-occupied territories. “In fact, this is an attempt to create North and South Korea in Ukraine,” according to the head of the intelligence division of Ukraine’s Ministry of Defense, Brig. Gen. Kirill Budanov.

    Valerie Hopkins

    In Lviv, people survey the destruction from Russian strikes and fear that more will come.

    LVIV, Ukraine — Residents of Lviv woke on Sunday and began surveying the damage from an overnight barrage of missile attacks, fearing that the city in western Ukraine might no longer be a haven from the worst of the fighting with Russia.

    Nataliya Tatarin swept broken glass from the small shop she runs near a fuel storage facility, as firefighters lugged hoses to the site.

    “We heard three big explosions, and everything started to shake and fall off the shelves,” said Ms. Tatarin, 42. She ran to her nearby home, where her three children were sheltering.

    “There was a lot of fog and it was all just black,” she said. “My 7-year-old daughter was shaking and vomiting for most of the night,” she added, as tears welled in her eyes. The roof of the store had cracked and she was worried that it could cave in.

    Since the war began, hundreds of thousands of Ukrainians have fled west to Lviv, trying to escape the worst of the fighting, which was concentrated in the east. Until Saturday, the only local target that had been hit was an airplane repair factory near the city’s airport. Before that, the closest incident had been at a military training base near Yavoriv, more than an hour’s drive away.

    By early Sunday morning, most of the fires in Lviv had been extinguished. The local authorities said the missiles had been fired from Sevastopol, a port on the Crimean peninsula, which Russia annexed in 2014. The attacks on Saturday evening came as President Biden was visiting Poland, across the border. Lviv is about 35 miles from Poland.

    “I think with these strikes the aggressor wants to say hello to President Biden,” Lviv’s mayor, Andriy Sadoviy, said on Saturday night.

    Russia’s defense ministry said on Sunday that its military had struck 67 “military objects” in Ukraine in the past 24 hours. It said it had destroyed a military installation in Lviv that helped upgrade and modernize missile systems, radar stations and electronic warfare equipment.

    “It is one thing to see the war on television and it is another thing to experience it and feel that it is much closer right now,” said Yuliya Kuleba, 38, another Lviv resident living close to the oil storage site. “We are worried for our kids.”

    Ms. Kuleba said that the soil in her yard, where she had planted vegetables, was covered in oil. She said she hoped that this would be the last missile strike and that the oil would be cleaned away soon.

    Ms. Tatarin was inconsolable. She showed a video of her daughter Vitalina asking Russian troops not to attack children. The young girl held a heart-shaped piece of paper that she had colored in with yellow and blue, the colors of the flag of Ukraine.

    Ms. Tatarin said her pro-Russian mother-in-law, who lives in Crimea, from which the missiles were fired, now sees her son as a “traitor” and believes he was “brainwashed” by his wife.

    “We are totally alone now, my husband and I,” she said. “And each air raid siren stops my breath.”

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    Marc Santora

    Here are the latest developments in the war in Ukraine.

    Ukrainian officials said on Sunday that they were increasingly confident in their ability to fend off ground assaults on the capital, Kyiv, but warned that a frustrated Russia may aim to split the country.

    As the fighting entered its second month, the war has devolved into an unpredictable patchwork of contested spaces where even the smallest gains come at a shockingly high cost.

    Ukrainian forces have gone on the offensive in areas where the Russian lines are stretched the thinnest. Having suffered heavy losses, a large formation of Russian soldiers has fallen back to regroup in an area around the defunct Chernobyl nuclear power plant, Ukrainian officials said.

    Yet around the capital, Russian forces continued to shell towns and cities, including Bucha and Irpin, where they were working to set up fortified positions, according to Ukrainian and Western officials.

    Elsewhere, Ukraine’s military — which has prevented the Russians from encircling the eastern city of Kharkiv — claimed on Sunday that its soldiers had won back two villages on the outskirts of the city.

    The Ukrainian military’s intelligence chief said that while President Vladimir V. Putin of Russia did not have the troops to “swallow” the country, he may try and divide it by consolidating territory in parts of Ukraine.

    “There is a reason to believe that he is considering the Korean scenario for Ukraine,” Brig. Gen. Kirill Budanov said in a statement to the Ukrainian press service. “In other words, he will try to impose a distribution line between the non-occupied and occupied regions of our country.”

    Russian forces have focused on combating Ukrainian counter offensives and holding gains in the east and south, where the city of Kherson — a critical stronghold bordering Crimea — is now bitterly contested. In other cities, the Russians have continued a brutal campaign aimed at forcing civilians to capitulate or flee.

    Those who have remained in the ruined landscapes of cities like Mariupol, Sumy and Chernihiv — collectively home to more than two million people before the war — are now confined to bomb shelters and basements with dwindling supplies of food and water.

    Along the eastern front, which stretches more than 600 miles from Chernihiv in the north to the besieged southern port city of Mariupol, the fighting is as intense as the destruction is vast.

    Russian forces have now encircled Chernihiv, about 100 miles from Kyiv, according to the city’s mayor, Vladyslav Atroshenko. Tens of thousands are now stranded, facing a fate similar to those struggling to survive in Mariupol.

    In other developments:

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine again turned up the pressure for more weapons to keep up a fight that he said was being waged for the security of all of Europe. “What is the price of this security? This is very specific,” he said. “These are planes for Ukraine. These are tanks for our state. This is antimissile defense. This is anti-ship weaponry.”

    Residents of Lviv woke on Sunday and began surveying the damage from an overnight barrage of missile attacks, fearing that the city in western Ukraine might no longer be a haven from the worst of the fighting with Russia.

    American officials scrambled to clarify President Biden’s remark in Warsaw that Russia’s president “cannot remain in power.” The comment drew a mixed reaction in Europe.

    The making of President Vladimir V. Putin: The 22-year arc of the exercise of power is a study in audacity.

    Residents of Mariupol are desperately trying to escape a city under siege. Here is a look at the harrowing journey to safety.

    Tensions flared in another former Soviet region as Azerbaijani forces launched drone strikes against the army of Nagorno-Karabakh, a disputed region that is internationally recognized as part of Azerbaijan but claims independence and is closely allied with Armenia.

    Yousur Al-HlouMasha FroliakBen Laffin and Benjamin Foley

    Video: Residents of Mariupol desperately try to escape a city under siege.

    Hundreds of thousands of people are trapped in Mariupol after enduring weeks of attacks by Russian forces in the southern port city. Some have tried daring escapes, at huge risk to themselves, since the war started more than a month ago.

    Le Figaro

    Immobilier: comment se protéger contre une remontée des taux

    Guillaume Errard

    NOS CONSEILS - Emprunter pour acheter un logement coûte désormais plus cher. Une mauvaise nouvelle qui s’ajoute à une forte inflation. Mais la guerre en Ukraine pourrait changer la donne.

    L’année 2022 sera-t-elle celle de la remontée des taux de crédit? En ce début d’année, les premières hausses se font jour. Pour l’heure, elles sont légères - entre + 0,1 et + 0,35 %. Mais elles signifient tout de même une augmentation d’une trentaine d’euros du montant que vous remboursez chaque mois à votre banque, pour un emprunt de 200.000 € à 1,3 % (hors assurance) sur 20 ans (contre 0,95 % auparavant). Un surplus loin d’être négligeable à l’heure où l’énergie et le carburant coûtent cher. «C’était inévitable. Même si cela ne nous arrange pas pour attirer de nouveaux clients, nous devions augmenter nos taux pour préserver nos marges», confie une banque au Figaro Magazine. Décrocher un prêt immobilier à un taux inférieur à 1 % sur 20 ans est devenu très rare, voire impossible, alors qu’il y a encore un an, c’était à la portée de beaucoup d’emprunteurs.

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    La preuve en chiffres: ces crédits exceptionnels ne pèsent plus que 13 % des offres des banques contre 40 % en février 2021, selon Meilleurtaux, courtier en crédit immobilier. Aujourd’hui, une grande majorité (71 %) des taux proposés par les banques se situent entre 1,1 et 1,5 %. Tous les profils d’emprunteurs sont concernés, même les meilleurs dossiers (revenus supérieurs à 5000 € net par mois). Ces derniers peuvent espérer décrocher un prêt à un taux de 1,2 % (hors assurance) contre 0,85 % auparavant et 1,3 % pour un dossier standard (autour de 2500 € net par mois) contre 0,95 %.

    Pour fixer leurs taux de crédit, les banques scrutent avec attention à quel taux l’État s’endette. Or, en ce début d’année, ils ont fortement augmenté. De quoi laisser penser que les taux de crédit vont continuer de grimper? «Si vous m’aviez posé la question il y a deux semaines, je vous aurais répondu “oui” assurément. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne et il se peut que la hausse des taux soit finalement moins forte qu’attendu» prévient Maël Bernier, de Meilleurtaux. «Nous pensons que la remontée des taux amorcée fin 2021 devrait rester contenue, veut croire de son côté Olivier Lendrevie, président de Cafpi. Pour rester compétitives, les banques devront continuer de proposer des taux attractifs aux particuliers.»

    Baisse des prix immobiliers

    En attendant, la remontée des taux, bien que légère, est réelle et vient donc s’ajouter à un contexte inflationniste déjà très pesant pour les ménages. De quoi sans doute accélérer la décision d’achat des attentistes qui espéraient que les prix baissent encore plus, notamment dans les grandes villes. Cette nouvelle donne a obligé certains propriétaires à changer de stratégie. «Depuis six mois, nous avons constaté une hausse de 10 % des demandes de crédits relais en France et un allongement de leurs délais, de 15 jours à 1 mois, souligne Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de financement. Il s’agit de cadres de 45-50 ans qui gagnent 70.000 € par an. À l’origine, ils avaient prévu de vendre avant d’acheter, mais leur appartement ne trouvant pas preneur, et ces ménages ne voulant pas passer à côté d’un coup de cœur, ils ont décidé de prendre un crédit relais.» Une solution qui réapparaît souvent dans les villes où les prix immobiliers baissent comme à Paris, mais qui peut effrayer certains particuliers. Car tous les biens ne trouvent pas preneur rapidement, surtout si le vendeur se montre trop gourmand.

    En effet, même si la demande reste forte dans les grandes métropoles, la baisse des prix immobiliers joue en faveur des acheteurs. Sans compter que plus les vendeurs tardent à céder leur ancien logement, plus le prêt relais, dont la durée est souvent limitée à deux ans - un an renouvelable une fois -, leur coûte cher. Le taux nominal du prêt relais est souvent relevé de 0,1 à 0,3 % sur le barème des taux classiques. Sachez enfin que son montant ne dépasse généralement pas 70 % de la valeur nette du logement à vendre (déduction faite du capital restant dû, si vous avez un crédit en cours sur ce bien). Autre solution qui semble avoir la cote depuis le début de la crise sanitaire: le regroupement de crédits (lire à la fin de l’article). Mais là encore, il semble que ce soit plutôt des ménages aisés qui sollicitent ce dispositif. Ces emprunteurs-là, qui gagnent en effet en moyenne 4200 € net/mois, sont âgés de 45 ans et sont propriétaires à 51 %, selon Meilleurtaux.

    Plus de 3 dossiers sur 10 déposés chez nous entre janvier 2021 et janvier 2022 ­ffichent des taux d’endettement supérieur à 35 %

    Pour les autres, la solution n’a malheureusement pas changé: «Pour faire face à une remontée des taux, les ménages doivent soit augmenter leur apport ou, pour ceux qui ne le peuvent pas, négocier avec leur banque une durée d’emprunt plus longue», conseille Cécile Roquelaure, d’Empruntis. Or, les primo-accédants, qui sont souvent jeunes, ont rarement des apports très élevés. Le taux d’apport nécessaire à ces emprunteurs, pour acquérir un logement, a grimpé depuis deux ans, passant de 15 % de l’emprunt total (233.000 € en moyenne en France) en 2019 à 16,5 % en 2021, selon Cafpi, courtier en crédit immobilier. Soit plus de 38.000 € de plus! Quant à la durée d’emprunt, les banques ne peuvent plus accorder des prêts sur des durées supérieures à 25 ans. Sauf pour 20 % des dossiers.

    Parmi eux, seulement 30 % doivent être des primo-accédants. Autant dire que la marge de manœuvre est très mince pour ces acquéreurs qui doivent, par ailleurs, ne pas dépasser les 35 % d’endettement exigés par les autorités financières. «Plus de 3 dossiers sur 10 déposés chez nous entre janvier 2021 et janvier 2022 ffichent des taux d’endettement supérieur à 35 % (lire notre graphique), affirme Maël Bernier. Parmi eux, 25 % ne sont pas finançables (taux d’endettement supérieur à 40 %). Je ne me fais pas de souci pour eux, la plupart trouveront une solution pour rentrer dans les clous. En revanche, la situation est plus inquiétante pour les 10 % restants qui n’ont pas de marge de manœuvre financière.»

    À lire aussiRegrouper vos crédits immobiliers, une solution pour alléger le poids de votre dette

    La conjoncture est d’autant plus difficile que côté assurances, le ciel est plutôt mitigé. Certes, les ménages qui empruntent moins de 200.000 €/personne (soit 400.000 € pour un couple qui se partage le poids de la dette à 50/50) n’auront plus besoin de remplir un questionnaire de santé, jusque-là obligatoire pour obtenir un crédit immobilier. Mais cette bonne nouvelle en cache, en réalité, une mauvaise. «On nous demande d’assurer des emprunteurs sans avoir la moindre information sur leur état de santé», déplore un assureur. Puisque les assureurs n’ont plus la possibilité d’identifier si l’emprunteur présente un risque ou pas - sauf si l’emprunteur est fumeur ou pas, question que les assureurs peuvent continuer à poser aux emprunteurs -, ils envisagent d’augmenter le taux de l’assurance. Au nom de la mutualisation des risques.

    Les biens portants et les jeunes doivent payer plus pour compenser les surcoûts engendrés par les emprunteurs en mauvaise santé. «Des assureurs se demandent s’ils vont rester sur ce marché ou pas en fonction des évolutions de tarif, avec un risque évident d’augmentation des primes et, donc, de baisse du pouvoir d’achat des ménages» confie Sylvain Lefèvre. Le Crédit mutuel, qui avait été la première banque à supprimer le questionnaire de santé, a laissé entendre au Figaro que si cette mesure était généralisée à l’ensemble du marché - ce qui est donc le cas -, il augmenterait l’assurance de 1 à 2 €/mois. Soit entre 240 et 480 € pour un emprunt sur 20 ans. Une hausse qui vient s’ajouter à d’autres et ainsi rogner le pouvoir d’achat des Français.

    Regrouper vos crédits immobiliers pour alléger le poids de votre dette

    Jongler avec plusieurs crédits peut s’avérer périlleux surtout en période de crise. L’inflation couplée à l’envolée des prix de l’énergie et du carburant pèse lourd. De quoi hypothéquer vos chances de réaliser des travaux dans votre résidence principale ou un investissement locatif. Pour réduire leurs mensualités, les Français utilisent le fameux crédit à la consommation. Mais pour diminuer leur taux d’endettement et se donner une chance d’obtenir un crédit, le regroupement de crédits en un seul semble avoir la cote. Ne comptez pas sur d’éventuelles économies, ce n’est pas le but de cet outil qui vous permet plutôt d’assainir vos finances mais peut aussi vous aider à dégager de la trésorerie. Au contraire: cette technique peut même vous coûter cher. Les mensualités baissent grâce à un allongement de la durée d’emprunt. Et qui dit hausse de la durée dit augmentation du coût du crédit.

    En assurance-vie, l’appétit pour les fonds immobiliers ne se dément pas

    NOS CONSEILS - Les SCI font fureur auprès des épargnants, qui y voient une alternative aux fonds en euros.

    Immobilier: le temps des incertitudes

    DÉCRYPTAGE - Face à des Bourses en forte baisse et de grosses incertitudes sur l’avenir, l’immobilier reste plus que jamais une valeur refuge. Mais il faut bien reconnaître qu’évaluer l’impact futur de la guerre en Ukraine, du retour de l’inflation ou de la hausse des taux n’a jamais été aussi difficile.

    France24 - Monde

    En Israël, deux policiers trouvent la mort dans une attaque revendiquée par l'EI

    Publié le : 28/03/2022 - 03:00

    FRANCE 24 Suivre

    Deux Arabes israéliens identifiés par le renseignement de l'État hébreu comme des agents locaux du groupe État islamique ont été éliminés après une attaque à Hadera, dans le nord d'Israël, dans laquelle deux policiers ont trouvé la mort dimanche.

    Au moins deux policiers sont morts et plusieurs personnes ont été blessées dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique (EI) dans la ville israélienne de Hadera (nord) dimanche 27 mars.

    Dudu Boani, haut responsable de la police dans cette région, a indiqué que les deux morts étaient deux policiers et que des forces spéciales avaient tué les assaillants, deux Arabes israéliens identifiés par le renseignement israélien comme des agents locaux de l'EI.

    "Deux membres des forces de police juives ont été tués et plusieurs ont été blessés dans une attaque d'un commando infiltré", a revendiqué l'EI dans un communiqué diffusé lundi sur un site de propagande, indiquant que deux de ses militants étaient les auteurs de cette fusillade.

    Arme automatique

    Les images des caméras de surveillance de Hadera, ville située entre Tel-Aviv et Haïfa, montrent deux hommes ouvrant le feu à l'arme automatique dans une rue où circulent des voitures, avant de se diriger vers le trottoir.

    Or "deux membres des unités de contreterrorisme de la police des frontières qui étaient dans un restaurant tout près du lieu de l'attaque sont sortis et ont neutralisé les assaillants", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire israélienne.

    Peu après, les forces de l'ordre quadrillaient des pans d'Umm el-Fahm, ville arabe à une vingtaine de kilomètres de Hadera, ont indiqué des témoins.

    Ayman Odeh, chef de file de la "Liste unie", un regroupement de partis politiques arabes israéliens concentrant ses appuis dans le nord du pays, a condamné l'attaque, estimant qu'elle "n'avait rien à voir avec la lutte politique que le public arabe mène pour ses droits".

    Dans des communiqués différents, les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué "l'opération héroïque de Hadera", le Hamas disant quelle avait été "menée en réponse au sommet de normalisation sur notre terre".

    Sommet du Néguev

    L'attaque intervient alors qu'Israël accueillait dimanche et lundi un sommet réunissant les chefs de la diplomatie des États-Unis, de l'Égypte, des Émirats, du Bahreïn et du Maroc dans une localité du désert du Néguev (sud).

    Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a tenu en soirée des consultations avec le chef de la police et de l'armée, tandis que le Premier ministre Naftali Bennett, qui s'était entretenu plus tôt en journée à Jérusalem avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, s'est rendu à Hadera. Il s'y est entretenu avec des responsables locaux, a indiqué son bureau.

    Le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a indiqué avoir "informé" les participants au sommet du Néguev. "Tous les ministres des Affaires étrangères ont condamné l'attaque et transmis leur condoléances aux familles des victimes", a-t-il dit dans un communiqué.

    Avec AFP

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    Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

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    Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

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    L'Humanité

    Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

    Agoras

    La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

    Anna Musso

    L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

    Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

    Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

    Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

    Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

    Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

    Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

    Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

    Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

    Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

    Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

    Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

    Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

    Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

    Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

    Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

    sciencesserge tisseronjean-michel besniercerveau sciences
    Le Monde

    Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

    Ce test a été réalisé aux Etats-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Pour dénicher le meilleur antivol de vélo, nous avons commandé vingt-sept modèles parmi les plus robustes du marché. Puis nous les avons sciés, découpés et réduits en pièces. Nous avons constaté que la quasi-totalité des antivols peuvent être forcés en moins d’une minute… Mais le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, s’est avéré être le plus abordable des antivols dont on peut venir à bout avec un outil électrique (en faisant beaucoup de bruit). Il est suffisamment efficace, par rapport aux autres modèles de cette gamme de prix, pour qu’un vélo discret qui sert à faire de petits trajets quotidiens ne devienne pas une cible facile pour les voleurs. Il est doté d’une anse de 17,8 cm de long, assez courte pour être difficile à couper tout en étant pratique à utiliser. Il comprend un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant et les accessoires, et il bénéficie du programme antivol ATPO (Anti-Theft Protection Offer) de la marque, qui consiste à vous rembourser votre vélo sous certaines conditions en cas de vol. La première année est offerte et une extension jusqu’à cinq ans est disponible en option pour 25 euros.

    Le meilleur antivol de vélo

    Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 46€

    Le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 fait partie des antivols les plus abordables que nous avons trouvés, et il est a priori capable de résister à toutes sortes d’attaques, exceptée une scie circulaire. Avec ses 17,8 cm de long, il a une taille idéale pour la majorité des cyclistes : c’est suffisamment long pour pouvoir attacher la roue et le cadre de la plupart des vélos à un point fixe, sans laisser assez de place pour exercer un effet de levier à l’aide d’une barre ou d’un cric (et donc l’ouvrir). Il utilise un système de serrure à disques, beaucoup plus difficile à forcer que les serrures à paillettes que l’on trouve sur d’autres modèles. Les seuls qui en viendront à bout seront des malfaiteurs équipés d’outils sophistiqués. En démarrant nos tests, nous avons tout de suite compris l’énorme avantage de cet antivol par rapport à ses concurrents : son anse renforcée de 13 mm peut résister aux pinces coupe boulons, écartant ainsi l’immense majorité des voleurs potentiels. Il comprend également un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant, ainsi qu’une année offerte de protection antivol Kryptonite. Un élément important pour celles et ceux qui vivent à New York : la protection antivol de ce modèle ne s’applique pas aux habitants de Manhattan, où les vols sont très courants. Par contre, les modèles « New York » de la marque, y compris nos deux favoris ci-dessous, couvrent cette partie de la ville.

    Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Un antivol encore plus robuste

    Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 114,60 €

    Avec son anse renforcée de 18 mm à double verrouillage, le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini nous a demandé quatre fois plus de temps pour parvenir à le forcer avec une meuleuse, en comparaison avec le Kryptonite New-U Evolution Mini-7. Il ne comprend pas de câble, et il pèse environ 2 kg. Il fait donc 680 g de plus que l’Evolution Mini-7. Mais si vous vous garez dans une zone à hauts risques, cet antivol est celui qu’il vous faut. Il a mieux résisté aux tentatives de sciage que tous les autres antivols : nos testeurs ont mis plus d’une minute à réaliser les deux coupes nécessaires pour l’ouvrir. Comme notre premier choix, il utilise un mécanisme de serrure à disques très robuste et il est assez long pour passer autour du cadre et de la roue sans être trop encombrant. Et pour vous rassurer encore plus, ce modèle est également fourni avec une année offerte du meilleur programme de protection antivol de Kryptonite.

    Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Le meilleur rapport qualité-prix

    Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 105,83 €

    Si vous recherchez une chaîne pour pouvoir attacher autre chose que le cadre et la roue de votre vélo, si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui nécessite un antivol plus long, ou si vous avez l’habitude d’attacher votre vélo à un poteau, la Kryptonite New York Fahgettaboudit Chain est l’une des chaînes les plus solides que nous avons testées. D’autres chaînes se sont avérées plus difficiles à couper, mais elles coûtent presque deux fois plus cher que la Fahgettaboudit – à ce prix-là, mieux vaut acheter un deuxième antivol. Elle comprend 90 cm de maillons renforcés de 14 mm, verrouillés par un cadenas à disques Kryptonite New York de 15 mm et seuls les voleurs les plus déterminés ne se laisseront pas dissuader.

    Notre sélection des meilleurs cadenas de vélo

    Le test complet

     

    Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant 15 ans dans des magasins de vélo, sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, et à l’étranger. J’ai moi-même utilisé un grand nombre des modèles et marques testés, et je les ai tous vendus en magasin – j’ai même dû les couper, parfois. Entre ces expériences et le travail de test que j’ai réalisé pour ce guide, j’ai passé des centaines d’heures à étudier, vendre, utiliser et tester ces antivols.

    Nous avons aussi contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de 20 ans, et nous avons examiné ensemble tous les antivols reçus et évaluer leurs vulnérabilités face au forçage. Par ailleurs, nous avons discuté par e-mail avec Mark Podob de Metlab, société de traitement thermique et de conseil en métallurgie, pour lui demander comment les différents métaux sont renforcés et pour mieux comprendre la façon dont ces antivols ont été fabriqués.

    Avertissement : nous avons fini par choisir trois antivols de la marque Kryptonite, ce qui peut sembler biaisé, mais nous pensons que les résultats parlent d’eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, je travaillais dans un magasin de vélos lorsque le scandale des stylos Bic capables d’ouvrir des modèles Kryptonite a été révélé au grand jour (j’ai même fait une démonstration de la technique à utiliser pour une chaîne de télévision locale). Nous avons donc commencé ce guide avec cette affaire en tête et en gardant beaucoup de recul concernant tous les arguments avancés par les fabricants. Nous avons découpé tous ces antivols en morceaux et nous avons observé ce qu’il en restait.

    Comment nous avons procédé pour la sélection

    Nous avons passé de nombreuses heures à étudier tous les antivols de vélo proposés par les grandes marques, à parcourir les stands du salon Interbike pour découvrir des modèles qui n’étaient pas encore sortis, à réexaminer notre précédent guide, à repérer les projets d’antivols les plus soutenus sur le site de financement participatif Kickstarter, et à rechercher les antivols bien notés fabriqués par de petites sociétés ou des marques peu connues.

    Les fabricants sortent des dizaines d’antivols qui se ressemblent beaucoup. Cependant, avec des niveaux de sécurité a priori différents et des systèmes d’évaluation propres à chaque marque, il est difficile de décider quels antivols sont comparables les uns aux autres autrement qu’en procédant par prix ou en consultant les résultats de recherches d’organismes indépendants qui évaluent les antivols de vélos, comme ART aux Pays-Bas et Sold Secure en Angleterre. Malheureusement, ces institutions utilisent des systèmes de notation différents, et tous les fabricants d’antivols ne soumettent pas leurs modèles aux tests. Et bien que ces labos indépendants attribuent des notes, leur raisonnement et les tests qu’ils ont réalisés pour parvenir à leur conclusion ne sont pas détaillés. Leurs évaluations ne nous ont donc donné qu’une vague idée de la sécurité des différents antivols.

    La seule façon d’avancer efficacement, selon nous, était de commander les antivols les plus chers de chaque marque et de tous les soumettre à des tests de destruction : nous pourrions ainsi établir notre propre référentiel de ce que chaque société considère comme son plus haut niveau de sécurité. Nous avons ensuite commandé les antivols premiers prix de notre précédent guide, ainsi que des modèles plus haut de gamme de marques bien classées dans notre première série de tests, et nous les avons également soumis à des tests de destruction. Nous avons réuni au total 27 antivols des marques ABUS, Altor, Artago, Blackburn, Hiplok, Knog, Kryptonite, Litelok, OnGuard, RockyMounts, Schlage et TiGr.

    Comment nous avons procédé pour les tests

    Pour la version précédente de ce guide, nous avions étudié les différents systèmes de notation de fondations comme ART et Sold Secure, et nous avions discuté avec des voleurs professionnels de vélos. Même si cette expérience s’est avérée très instructive, cette fois-ci, nous avions besoin de mettre les mains dans le cambouis et de voir par nous-mêmes de quoi étaient vraiment faits tous ces antivols. Les informations que l’on peut glaner en consultant les expériences d’autres personnes et les notations ont leurs limites. Nous l’avons vérifié en constatant, grâce à nos tests, de nombreuses divergences de résultats pour des antivols qui étaient pourtant notés de la même façon par les mêmes organismes de notation.

    Par ailleurs, nous avons parcouru le Web à la recherche de toutes les évaluations possibles, afin de déterminer quelles étaient les méthodes de forçage utilisées par les autres testeurs, quels antivols et quels types d’antivols étaient couramment testés, et comment ils s’en sortaient. Aucune étude n’avait testé autant de modèles ni employé autant de méthodes comme nous espérions le faire. Nous avons donc compris qu’il serait difficile d’établir des jugements comparatifs sur les antivols que nous avions choisis, à moins de réaliser tous les tests par nous-mêmes. C’est donc ce que nous avons fait.

    Notre objectif ? Tester au mieux tous les antivols sélectionnés et faire preuve de rigueur afin de pouvoir vous recommander un produit qui, vraisemblablement, constituera le seul rempart entre un voleur et votre monture favorite. Pour cela, nous devions comprendre quels outils les voleurs de vélos pouvaient avoir à leur disposition, ainsi que leurs avantages et inconvénients, toujours selon leur point de vue. En nous appuyant sur notre expérience professionnelle en tant que vendeurs dans des magasins de vélos pendant plusieurs années et nos entretiens avec des voleurs en personne, nous avons créé une liste d’outils que les voleurs de vélos utilisent le plus souvent pour forcer des antivols. Cette liste répertoriait les outils que les voleurs pourraient réellement utiliser pour ouvrir les antivols que nous avions sélectionnés, et c’est elle qui nous a permis d’établir les différentes étapes de tests par lesquelles devrait passer chacun des antivols.

    Les outils

    Crochets : il s’agit des outils les plus petits, silencieux et faciles à transporter, mais ce sont aussi ceux qui demandent le plus d’habileté. Chaque type de serrure nécessite des outils spécifiques et est plus ou moins difficile à ouvrir. Mais une fois qu’un voleur possède les outils et les connaissances nécessaires pour ouvrir rapidement une serrure en particulier, il n’a plus qu’à arpenter les rues à la recherche d’une serrure qu’il sait ouvrir facilement.

    Pince coupe câble : un grand nombre de vols de vélos (voire la quasi-totalité) sont commis à l’aide d’une simple pince coupante. Ces outils se transportent sans problème dans une poche, ne font pas de bruit, et peuvent facilement être volés à l’étalage pour ceux qui n’en ont pas. Malheureusement, ce qui rend ces pinces coupantes toutes simples si efficaces, c’est que les cyclistes continuent à attacher leur vélo à l’aide d’un câble en acier tressé et d’un cadenas, ou d’un câble souple basique. Ces dispositifs n’offrent pourtant qu’un degré de sécurité minimal et doivent uniquement servir d’antivols secondaires dans la plupart des situations. Une bonne pince coupe câble peut trancher ces antivols en un seul coup, et même une toute petite peut en venir à bout en quelques incisions.

    Scie à métaux : une scie à métaux est généralement silencieuse et peut découper un antivol sans renfort de protection assez rapidement. Elle peut faire céder la plupart des chaînes vendues en grande surface, des U premier prix et des câbles. Mais elle présente également des inconvénients pour un voleur : elle prend du temps pour faire céder un antivol épais, elle risque de faire des à-coups en essayant de couper un câble et elle demande un effort physique de façon générale. Néanmoins, c’est un outil très peu cher, qui se transporte et se dissimule facilement.

    Pince coupe boulons : énormément de vols de vélos n’étant pas signalés, il est difficile de collecter des données précises sur le nombre de vols commis chaque année, et de savoir quelles méthodes sont utilisées. En tant que vendeur de vélos pendant plusieurs années, j’ai cependant entendu des centaines d’histoires de vélos volés et vu de nombreux antivols coupés, la plupart (hormis les câbles) à l’aide d’une pince coupe boulons. Ces pinces sont souvent assez petites, de 45 à 60 cm de long. Elles agissent rapidement, sont bon marché, faciles à transporter et à dissimuler. Elles ne fonctionnent pas sur tous les antivols, mais lorsque c’est le cas, un simple geste suffit à libérer le vélo… Une fois que les voleurs savent quels antivols ils peuvent couper avec l’outil qu’ils ont sur eux, ils n’ont plus qu’à arpenter les rues et à cibler les antivols et vélos correspondants.

    Perceuse sans fil : les voleurs de vélos ont plus rarement recours à cet outil, car il ne fonctionne bien que sur certains types d’antivols, souvent plus simples à forcer avec d’autres outils. Mais il arrive qu’une perceuse soit utilisée (généralement après une tentative infructueuse pour forcer le barillet). Néanmoins, les antivols sur lesquels les perceuses marchent bien, comme les antivols pliants, rencontrent un succès croissant et sont de plus en plus répandus. En outre, les perceuses sans fil étant de moins en moins bruyantes et de plus en plus petites par rapport aux meuleuses d’angle, elles deviennent une bonne option pour les voleurs.

    Meuleuse d’angle : un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui. Le plus gros inconvénient de la meuleuse pour lui est le bruit et les étincelles qu’elle émet lorsqu’elle s’attaque à de l’acier trempé. Auparavant, les outils sans fil n’étaient pas assez puissants pour ce type d’utilisation, mais la technologie sur batterie a suffisamment progressé pour qu’ils soient aussi efficaces que leurs homologues sur secteur. Ils ont donc transformé le paysage de la sécurité des vélos. Ces outils passent difficilement inaperçus, mais un voleur qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à masquer le bruit a toutes les chances de réussir son larcin.

    Un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui

    Une fois notre liste établie, nous devions décider comment les résultats des tests nous permettraient de classer les différents antivols. Nous sommes convaincus que dans toute forme de sécurité, il faut tenir compte de son aspect le plus vulnérable — comme par exemple une maison fermée à double tour, mais avec une fenêtre ouverte, ou un système d’exploitation avec un cheval de Troie. Nous avons donc décidé que plus un antivol pouvait être forcé sans faire de bruit et rapidement (quelles que soient ses performances par ailleurs), plus sa note serait basse. Nous n’allions pas établir une moyenne de sécurité à partir de l’ensemble de nos tests, mais évaluer les faiblesses - en classant les antivols en fonction des méthodes les plus simples et silencieuses à employer pour les forcer. Le premier test a consisté à voir si l’un des antivols pouvait être crocheté (cela s’est avéré possible) ; à voir si l’un d’entre eux succombait à une pince coupe boulons (ça a été le cas), à une scie à métaux (malheureusement, oui) ou à une perceuse (sans problème) ; et enfin, à voir combien de temps il faudrait pour couper chaque antivol avec une meuleuse d’angle portable d’entrée de gamme (plus vite qu’on ne le pense). Une fois tous les tests terminés, nous avons classé les antivols en fonction de leur niveau de sécurité et de leur prix pour savoir où ils se plaçaient, puis nous avons pris en compte des caractéristiques comme la durabilité, le poids, la portabilité et la simplicité d’emploi.

    Les techniques de vol testées

    Le crochetage de serrure

    Exemple de crochetage sur la chaîne OnGuard Beast, qui a été ouverte en 30 secondes. Du ruban adhésif a été rajouté pour dissimuler l’ouverture à opérer sur le plastique, par laquelle un voleur peut exploiter la vulnérabilité de la serrure.

    Tout en haut de notre liste des techniques de vol à éprouver, nous avions à tester la robustesse des mécanismes de verrouillage. Nous savions d’avance qu’il serait difficile d’être complètement exhaustifs sur ce point. Mais nous voulions avant tout nous assurer de ne pas passer à côté d’un élément important et en apprendre un peu plus sur les différents types de mécanismes. Nous avons contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de vingt ans, et nous nous sommes rencontrés pour examiner ensemble tous les antivols reçus. Après une rapide inspection visuelle et quelques petits coups à l’aide d’un des nombreux outils pointus qu’il avait apportés dans un étui pliant en cuir, John Edgar Park a tout de suite repéré que les antivols OnGuard étaient vulnérables au crochetage. Son inspection lui a permis de comprendre le fonctionnement du mécanisme et le moyen le plus simple de l’ouvrir - selon lui, les outils les plus basiques sont suffisants.

    Non seulement il a réussi à crocheter les antivols OnGuard, mais il a aussi pu me montrer comment procéder. Je n’avais jamais crocheté un antivol auparavant (si l’on exclut l’expérience du stylo Bic). Pourtant, je suis parvenu à l’ouvrir en moins de trente secondes après l’avoir regardé faire deux fois et après qu’il m’ait guidé étape par étape une fois. Il s’agit d’une simple technique de raclage qui nécessite peu de compétences et des outils basiques ; il est possible de le faire à l’aide de deux ou trois bouts de ferraille récupérés sur un essuie-glace de voiture ou une pince à cheveux (j’ai pourtant toujours cru que la série MacGyver était une blague !). Tous les antivols OnGuard que nous avons testés ont succombé à cette attaque.

    Même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter.

    Pour être absolument sûrs, nous avons décidé de contacter un groupe d’amateurs de crochetage de serrures, que nous avons rencontré le soir d’une présentation sur les serrures à disques haute sécurité. La réunion avait lieu dans un immeuble et dans une salle banalisés, et tous ceux qui ont fait une présentation ont utilisé leur nom de code Def Con. La première chose qu’ils nous ont apprise est que forcer les derniers modèles d’antivols et publier les résultats peut exposer aux mêmes problèmes juridiques que le piratage numérique. La deuxième est que même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter, et personne n’avait les outils adaptés aux petites clavettes intégrées à la plupart des antivols. Par conséquent, nous sommes convaincus que les serrures à disques peuvent résister à la majorité des voleurs. Et ceux qui prendront le temps d’acheter des outils et de les modifier pour apprendre à crocheter ce type de serrure pourront certainement commettre des vols par crochetage plus lucratifs.

    Les pinces coupe boulons

    Le test suivant pour les antivols : les pinces coupe boulons. Ces outils ne coûtent pas cher en magasin de bricolage et, généralement, au cours d’un vol, ne font du bruit que lorsqu’il est trop tard, que l’antivol s’ouvre et que le voleur a déjà enfourché votre vélo. Même en vous trouvant à 5 ou 6 mètres de votre vélo, vous pourriez ne rien entendre. Pour nos tests, nous avons choisi d’utiliser des pinces de deux longueurs différentes, une HDX de 61 cm et une Tekton 3421 de 91 cm.

    L’ABUS Ultra 410, le U ABUS U-mini 40, le Kryptonite Series 2 Standard, le Litelok et le TiGr Mini ont cédé à la petite pince. L’Altor 560G et la chaîne Hiplok Gold ont été plus difficiles à couper avec le plus petit modèle, et nous avons réussi à couper l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus, la chaîne ABUS Granit CityChain X-Plus et la Kryptonite Series 2 955 avec la pince de 91 cm, mais après de lourds efforts. Le grand antivol pliant ABUS Bordo a été le plus difficile pour nous, et il est donc peu probable qu’il puisse être coupé.

    Les fabricants de certains de ces antivols revendiquent leur résistance, mais en raison de problèmes de conception, de maillons de chaînes plus fins, de métaux plus mous ou de différences dans les procédés de renforcement, nous sommes parvenus à tous les couper. Les antivols en U les plus faciles à couper étaient en fait uniquement renforcés par cémentation, c’est-à-dire en surface et pas dans leur intégralité, via un autre procédé de traitement thermique.

    Comme nous l’a expliqué par e-mail Mark Podob de Metlab, une société de traitement thermique : « un renforcement en surface, par rapport à un renforcement complet, a l’avantage de fournir une surface endurcie jusqu’à une certaine profondeur et de permettre l’utilisation d’un acier à faible teneur en carbone, moins cher, pour l’intérieur du U. Mais d’un autre côté, une fois que le revêtement est percé, on peut rapidement scier le reste. »

    Le revêtement extérieur endurci ne semble donc pas suffisant pour arrêter les pinces coupe boulons, puisque les mâchoires de l’outil arrivent à écraser et couper le métal plus mou qui se trouve sous la surface renforcée, comme le montrent les photos des antivols coupés ci-dessus.

    Les scies à métaux

    Nous ne nous attendions pas à des résultats remarquables pour ces tests à la scie à métaux, étant donné que même l’acier d’entrée de gamme renforcé par cémentation résiste généralement à une scie à métaux. Néanmoins, l’Altor et le TiGr sont tous deux en titane, une matière résistante mais pas très dure, et la scie à métaux l’a prouvé. Avec la scie à métaux, il nous a fallu moins de 30 secondes pour couper ces deux antivols coincés dan un étau. Le fait d’avoir utilisé l’étau a certainement accéléré la coupe par rapport à des conditions réelles, mais les voleurs entraînés connaissent des astuces (colliers de serrage ou appui contre le vélo) qui permettent également de gagner du temps. Le RockyMounts que nous avons testé utilise un matériau que l’on voit rarement dans les antivols de vélos, l’acier inoxydable, qui n’a pas été renforcé, comme nous avons pu le vérifier : malgré le large diamètre de l’anse, notre scie à métaux en est venue à bout en seulement 90 secondes.

    Les perceuses sans fil

    Cette catégorie d’outil méritait bien des tests car si une petite perceuse sans fil est plus bruyante qu’une pince coupe boulons, elle reste à peine perceptible derrière le brouhaha d’une rue animée ; elle est aussi plus facile à transporter, éveille moins les soupçons qu’une grande pince, et elle est beaucoup plus silencieuse qu’une meuleuse d’angle. Celle que nous avons utilisée dans nos tests était une 12 V Milwaukee Fuel, qui est assez petite pour tenir dans une poche de veste. Si l’Altor 560G a cédé à la pince coupe boulons, de même que l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus après beaucoup d’efforts, la perceuse a facilement vaincu les deux modèles. Il nous a suffi de jeter un rapide coup d’œil aux serrures pour voir que la charnière était probablement l’élément le plus faible de chaque système et nous avons pu le vérifier lors de nos tests. Les goupilles de raccordement qui relient les maillons de ces deux antivols pliants n’ont pas été renforcées et nous avons réussi à les faire sauter rapidement en perçant à travers.

    La meuleuse d’angle

    Le dernier test qu’il nous restait à faire était avec la meuleuse d’angle. Nous savions que tous les antivols succomberaient aux 7000 tours/minutes d’un disque en oxyde d’aluminium, mais nous ne savions pas exactement en combien de temps. En plusieurs années, nous avons écouté les anecdotes racontées par des clients, lu des contenus marketing, regardé des vidéos YouTube, de temps en temps, et retiré des antivols réfractaires, ici et là… Nous nous attendions donc à ce que certains de ces antivols demandent plus d’une minute pour réaliser une coupe, et au moins deux minutes pour réaliser les deux coupes nécessaires à la libération d’un vélo. Nous avions prévu de consacrer une ou deux matinées entières à meuler. Pour nous, ce test serait un travail acharné, à avoir des crampes dans les mains, avec des étincelles dans tous les sens et des meules à tronçonner contraignantes, puisque nous devions accomplir plus de 50 coupes pour tester tous nos antivols plusieurs fois.

    Nous avons chargé toutes les batteries que nous avions pour notre meuleuse sans fil, installé l’étau à l’extérieur, prévu une bonne dose de café, et nous nous sommes préparés psychologiquement à passer plusieurs heures à couper encore et encore. Et puis, nous avons commencé : le premier antivol a cédé en 14 secondes, le deuxième, en 15 secondes. Certains n’ont même pas dépassé les 10 secondes. L’ABUS, pour lequel nous avions de meilleurs espoirs, a tenu à peine 20 secondes avant que notre lame ne passe de l’autre côté. Même le plus épais et le plus robuste, le Kryptonite New York Fahgettaboudit, n’a résisté que 30 secondes. Le scénario a été quasiment identique pour les chaînes : sur la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, une coupe a demandé 30 secondes.

    Nous avons compris qu’aucun antivol ne pouvait résister plus d’une minute aux derniers outils sans fil sur batterie, même les chaînes ou les anses à double verrouillage qui nécessitent deux coupes. Nous admettons cependant que nous avons réalisé tous ces tests dans des conditions idéales, à l’aide d’un étau, pour établir un contexte identique pour tous les modèles. Mais nous avons ensuite testé les antivols dans des conditions plus inconfortables et sans étau, pour constater qu’ils résistaient à peine plus longtemps. Nous pouvons donc dire que nos résultats ne sont pas très éloignés de ce qui pourrait se passer dans la réalité.

    Entendre des bruits de travaux pendant quelques secondes dans une ville animée n’a rien d’extraordinaire. Et même s’il est évident qu’un vélo est en train d’être volé, cela ne semble pas forcément alarmer les passants ni attirer l’attention, comme le montre l’une de mes vidéos favorites (publiée par le New York Times, qui est désormais la maison mère de Wirecutter).

    À quoi bon attacher son vélo dans ces conditions ? Beaucoup de gens se posent cette question quand ils prennent conscience de l’indifférence de la majorité des passants face aux vols de vélos et de la puissance des nouveaux outils sans fil. Pourquoi utiliser un meilleur antivol s’il ne demande, au mieux, qu’une minute de plus au voleur, ou peut-être même quelques secondes ? C’est regrettable, mais il s’agit en réalité de faire mieux que les vélos garés à côté du vôtre — on ne vous demande pas de distancer un sportif de haut niveau/champion du 100 mètres, mais juste vos voisins. Si vous utilisez un vélo moins cher et si vous l’attachez correctement avec un meilleur antivol dans un lieu plus sûr, vous pourrez dissuader les voleurs de choisir votre vélo par rapport à une cible plus facile.

    La bonne technique d’attache : passer le U dans la roue arrière et les haubans (les deux tubes fins en diagonale qui se rejoignent sous la selle). Le câble ajoute une protection supplémentaire pour votre roue avant.

    Dans certaines situations, même l’antivol le moins cher peut apporter ce niveau de sécurité. Mais en achetant un modèle juste au-dessus du Kryptonite New-U Evolution Mini-7, vous devriez échapper à plus de techniques de vol que la concurrence au même prix — et par conséquent, dans la plupart des villes, votre vélo ne sera visé que par des voleurs très déterminés. La majorité d’entre eux ne souhaitent pas voler votre vélo en particulier, mais juste un vélo. Si l’un d’entre eux est plus facile à voler et a plus de valeur, c’est celui qu’ils choisiront. Vous les aurez alors persuadés d’aller vers une autre cible, et ce sera suffisant. Mais s’ils optent malgré tout pour votre vélo, nous pensons que vous devriez au moins tenter de les prendre en flagrant délit, avec un antivol qui nécessite une meuleuse.

    Notre antivol de vélo favori : le Kryptonite New-U Evolution Mini-7

    Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

    Le meilleur antivol de vélo

    Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 46€

    Le U Kryptonite New-U Evolution Mini-7 comprend un câble d’1,2 m et bénéficie d’une année gratuite de protection antivol. Il est quasiment identique à notre ancien favori, mais il dispose d’une amélioration non négligeable : un double mécanisme de verrouillage. L’avantage d’un U qui possède un pêne à chaque extrémité est qu’un voleur devra probablement réaliser deux coupes à l’aide d’un outil électrique pour l’ouvrir. Ce modèle est légèrement plus cher que le Kryptonite Series 2, mais si vous pensiez de toute façon ajouter la protection de Kryptonite au Series 2, l’année offerte permet de compenser l’écart de prix. Pour quelques euros de plus, vous bénéficiez d’un énorme atout qui ne se détecte pas facilement : l’anse (la grande boucle en forme de U qui donne leur nom aux « U ») de la série Evolution a non seulement un revêtement renforcé, mais elle est entièrement fabriquée en acier renforcé, avec un processus de durcissement. Sans être techniquement en acier « trempé à cœur », elle a mieux résisté à nos mauvais traitements que les autres antivols au même tarif. Nous avons réussi à couper les antivols de moins bonne qualité avec une simple pince de 61 cm, mais le New-U Evolution Mini-7 a même survécu à nos pinces de 91 cm, s’en tirant avec simplement quelques égratignures.

    Le New-U Evolution Mini-7 utilise par ailleurs un système de verrouillage à disques, plus sécurisé. Ce type de clavette est beaucoup plus difficile à crocheter et nécessite des outils spécialisés, de la patience et des compétences en crochetage. Après avoir consulté de nombreux amateurs et experts du crochetage de serrures, nous avons décidé que les chances que cette serrure soit crochetée dans la rue étaient très minces, contrairement aux serrures d’autres antivols que nous avons testés.

    Cet antivol présente l’un des designs les plus sobres que nous avons observés, sans gros boîtier en plastique à casser, et avec un revêtement de protection en caoutchouc sur les principaux éléments pour éviter de rayer la peinture de votre vélo. Il est également fourni avec l’une des meilleures fixations pour l’attacher au cadre pendant que vous roulez. (Cela dit, ça n’est pas forcément un atout, car les U accrochés au cadre sont souvent considérés comme un fléau pour les vélos, car les fixations sont généralement positionnées à un endroit gênant ou se desserrent avec le temps. Si c’est possible, il vaut mieux transporter cet antivol dans le panier ou sur le porte-bagages, sinon la fixation fera l’affaire).

    L’Evolution étant disponible en différentes tailles, vous aurez du choix si vous avez besoin d’une autre longueur. Mais nous pensons que ce modèle de 18 cm conviendra à la plupart des utilisateurs, car il s’attache facilement, tout en étant assez court pour éviter les forçages par effet de levier s’il est correctement verrouillé. Assurez-vous simplement d’opter pour la version « New-U » de la série Evolution, avec son nouveau design, pour bénéficier de la sécurité renforcée de l’anse à double verrouillage. Si vous utilisez un vélo à pneus larges et si vous devez attacher les deux roues, ce modèle sera sûrement trop court pour passer autour du pneu et du cadre. Vous surmonterez ce problème en ajoutant des axes de roue antivol, mais Kryptonite vend aussi l’Evolution dans une taille plus grande et sans câble. Si vous ne savez pas quelle taille prendre, n’hésitez pas à passer dans un magasin de vélo près de chez vous.

    Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    Nous restons convaincus qu’un New-U Evolution Mini-7 correctement attaché, avec son anse robuste et trop courte pour y insérer un cric, pourra mieux contrecarrer la plupart des attaques (autres que la meuleuse d’angle) que d’autres antivols au même prix. Mais si vous vous trouvez dans une zone à hauts risques (renseignez-vous auprès d’un magasin de vélos proche de chez vous si vous ne savez pas), ou si vous vivez à Manhattan, où seuls les modèles « New York » sont couverts par la protection antivol de Kryptonite, il est préférable d’oublier l’Evolution de taille standard à double verrouillage et d’opter pour le modèle au-dessus : le Kryptonite New York Fahgettaboudit.

    Le choix haut de gamme : Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Un antivol encore plus robuste

    Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 114,60 €

    L’antivol en forme de U Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini est un dur à cuire. Il n’offre pas de fonctionnalités spéciales ni de fioritures, mais juste une présence bien solide : environ 2 kg de matériel. Il est doté d’une anse à double verrouillage en acier trempé et d’un renforcement métallique dans la barre transversale pour encore plus de sécurité. La surface transversale de son anse renforcée de 18 mm est deux fois plus grande que celle de l’anse de 13 mm de notre favori – il faut donc proportionnellement deux fois plus de temps pour arriver à la couper.

    Cet antivol faisant partie de la ligne « New York » de Kryptonite, il est couvert par la protection antivol de la marque à Manhattan.

    Le seul vrai inconvénient de ce modèle, mis à part son prix qui est supérieur à celui de notre favori, est qu’il pèse deux fois plus lourd que notre premier choix. Cependant, comme l’ont montré nos tests, un métal mieux renforcé est fondamental pour plus de sécurité. Par ailleurs, le New York Fahgettaboudit Mini n’est pas fourni avec une fixation au cas où vous souhaiteriez l’attacher à votre cadre (même si nous doutons qu’elle puisse rester en place avec un tel poids), ni avec un câble, que vous devrez acheter séparément. Si vous recherchez un tel niveau de sécurité, une petite chaîne comme la Kryptonite KryptoLok Series 2 995 Integrated ferait un bon antivol secondaire.

    Peut aussi s’envisager : Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Le meilleur rapport qualité-prix

    Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 105,83 €

    Parfois, on a tout simplement besoin d’un antivol plus long. Si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui n’est pas doté d’un cadre classique, ou si vous attachez votre vélo à un large poteau, il vous faudra une chaîne. Selon nous, la chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit présente le meilleur rapport qualité prix de sa catégorie pour s’assurer une sécurité de haut niveau.

    La chaîne est dotée de maillons en acier trempé de 14 mm et offre une longueur standard de 90 cm, ainsi qu’une version ultra-longue d’1,5 m. Elle est équipée d’une serrure à disques Kryptonite New York de 15 mm, avec un double mécanisme de verrouillage. Et étant donné qu’elle fait partie de la série New York de Kryptonite, elle est couverte par la protection antivol de la marque à Manhattan.

    Une chaîne permet d’attacher facilement des pneus larges, des roues plus grandes ou plusieurs tubes à la fois grâce à sa longueur.

    S’il nous a fallu moins de temps pour découper cette chaîne que pour venir à bout du U New York Fahgettaboudit Mini, nous pouvons toutefois conclure que leur niveau de sécurité est similaire. Cette chaîne offre une longueur plus pratique, et elle est plus simple à utiliser que la New York Legend de Kryptonite. Les seules chaînes que nous avons mis plus de temps à couper étaient la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, qui coûtent toutes deux beaucoup plus cher. La New York Legend a demandé environ 50 % de temps en plus pour un prix environ 50 % supérieur. Si la sécurité est votre préoccupation principale, nous pensons qu’il est plus judicieux d’utiliser cette somme d’argent pour acheter un antivol secondaire plus solide : vous bénéficierez ainsi d’une meilleure sécurité pour le même montant.

    Entretien et maintenance

    Les antivols doivent endurer une multitude de mauvais traitements : des chutes aux saletés de la route, en passant par la pluie et la neige. Heureusement, ceux que nous avons choisis sont très faciles à entretenir. Il suffit d’ouvrir l’antivol, de nettoyer les saletés à l’aide d’un chiffon, de vaporiser un peu de dégraissant si nécessaire, puis un lubrifiant sec (comme le lubrifiant sec Tri-Flow Superior (indisponible en France) ou le lubrifiant sec pour vélo Finish Line) et de faire tourner la clé dans la serrure. Kryptonite propose même des instructions à ce sujet sur son site. Si vous vivez dans une région au climat sec ou si l’antivol est rarement exposé aux intempéries, il est même inutile de procéder à cet entretien aussi souvent que la marque le recommande. Mais gardez bien en tête qu’il ne faut jamais forcer sur la clé pour la faire tourner. Si vous avez du mal à l’utiliser, commencez par vérifier si un peu de lubrifiant peut arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, essayez l’une des autres clés fournies avec l’antivol pour déterminer si votre clé habituelle est tordue ou endommagée.

    La concurrence

    Kryptonite Evolution Mini-7 : ce modèle, notre ancien favori, est presque identique à notre favori actuel, le New-U Mini-7. La principale différence, sur cette ancienne version, est qu’elle ne se verrouille que d’un côté, contrairement au New-U Mini-7, qui est doté d’un double mécanisme de verrouillage. L’anse de cet antivol est dotée d’un côté d’une extrémité courbée et de l’autre d’un pêne classique. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’un très bon antivol si vous avez l’occasion de l’acheter en promotion. Mais comme le nouveau modèle à double verrouillage a rapidement remplacé cette version pour le même prix (voire moins cher), nous vous conseillons d’opter pour une sécurité renforcée et d’acheter plutôt le nouveau modèle.

    L’extrémité courbée du Kryptonite Evolution Mini-7.

    Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard : le Series 2 est le modèle combiné U et câble le moins cher de cette marque réputée. Il utilise un mécanisme de serrure à disques et vous pouvez ajouter la protection antivol de Kryptonite en option. Le principal problème de cet antivol reste qu’il est uniquement renforcé au niveau du revêtement, ce qui signifie que les pinces coupe boulons peuvent le couper. La plupart des U peuvent être sectionnés rapidement et sans bruit à l’aide d’une pince de ce type. Il est donc préférable, selon nous, d’acheter un antivol mieux renforcé, comme notre favori, qui coûte environ 30 % plus cher, pour dissuader tous les voleurs qui ne sont pas équipés des outils nécessaires.

    Chaîne Kryptonite KryptoLok Series 2 955 Integrated : pour son prix, c’est une excellente chaîne. Son plus gros inconvénient est qu’un voleur peut la couper à l’aide d’un coupe boulons, mais lors de nos tests, la forme carrée de la chaîne de 9 mm a eu tendance à la faire glisser des mâchoires de la pince, et il nous a fallu fournir pas mal d’efforts pour réussir à la casser. En ce qui concerne la solidité et le temps nécessaire pour en venir à bout, la chaîne Series 2 a fait aussi bien que l’ABUS Granit CityChain X-Plus pour un quart de son prix. Elle fera un très bon antivol secondaire ou un antivol principal, mais moins sûr, car nous avons trouvé qu’elle était beaucoup plus difficile à sectionner que le U Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard.

    Chaîne Kryptonite New York Legend : il s’agit de la chaîne la plus solide que nous avons testée. Elle est dotée de maillons renforcés de 15 mm avec une serrure dissimulée – le voleur ne pourra donc s’attaquer qu’à la chaîne. Pour la couper, il faut environ une minute, soit à peu près le même temps que le U Fahgettaboudit Mini. Mais étant donné le volume et le design de son cadenas, la chaîne New York Legend est difficile à trimballer et à utiliser plusieurs fois dans la journée. Elle convient mieux à ceux qui peuvent la laisser attachée à un point fixe. Si vous envisagez de laisser une chaîne antivol attachée seule, devant votre lieu de travail ou votre domicile, nous vous recommandons de retirer la protection en nylon qui l’entoure (au risque d’égratigner la peinture) pour pouvoir repérer toute tentative de sabotage. On nous a en effet rapporté que des voleurs soulevaient la protection de la chaîne laissée seule, la coupaient pendant la nuit, puis remettaient la protection en place et revenaient un peu plus tard, une fois le vélo attaché avec, et libéraient la chaîne d’un simple coup de couteau. C’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes ABUS sont dotées d’une protection inamovible.

    Kryptonite New York Noose : cette chaîne est plus légère et moins chère que la New York Fahgettaboudit, et par conséquent, elle offre un niveau de sécurité légèrement inférieur. Elle ne présente pas de véritable vulnérabilité, mais si vous recherchez un bon niveau de sécurité, autant opter pour le modèle au-dessus, la chaîne Fahgettaboudit.

    OnGuard Brute STD : lors de nos tests, ce U a obtenu un temps de coupe très satisfaisant, entre l’ABUS U-Lock Granit X-Plus et le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini. Mais malgré son double verrouillage, il y avait tellement de jeu que nous avons pu le retirer après une seule coupe. Le gros problème de cet antivol, et de tous les antivols OnGuard que nous avons testés, est le mécanisme de verrouillage en lui-même, qui est particulièrement simple à crocheter, même lorsqu’on ne dispose pas d’un outil sophistiqué ou de compétences particulières.

    OnGuard Beast 8016 (indisponible en France) : encore une fois, cette chaîne a obtenu de bons résultats lors de nos tests de solidité, et les temps de coupe étaient proches de ceux de nos favoris, mais l’énorme lacune de tous les antivols OnGuard est qu’ils sont faciles à crocheter. Nous ne pouvons vraiment pas recommander un antivol qui est si simple à ouvrir.

    OnGuard Pitbull STD : ce modèle est le moins cher de la gamme de U OnGuard. Il utilise une anse plus fine et n’a pas de protection anti poussière et sécurité, au niveau de la clavette. De toute façon, on peut également crocheter cet antivol très facilement, ce qui est dommage car les antivols OnGuard s’en sont bien sortis en ce qui concerne les autres tests.

    Antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus : Grâce à son design et à celui de son support de fixation, cet antivol est, de loin, le plus agréable à transporter. Il se plie en effet de façon très compacte et, placé à l’intérieur de son étui fixé au cadre, il ne fait aucun bruit pendant le trajet. Cependant, son niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’annoncé, et un voleur peut facilement en venir à bout en perçant à travers les goupilles de raccordement qui relient les maillons. Avec un peu de patience, j’ai aussi pu faire sauter les maillons en insérant une grande pince coupe boulons au niveau des jointures, comme on peut le voir dans cette vidéo d’House of Chain avec une version plus petite de l’antivol Bordo. C’est un modèle qui peut passer dans une zone peu risquée, mais son prix est trop élevé par rapport au niveau de protection qu’il offre.

    U ABUS Granit X-Plus : si ce U est l’un des plus légers par rapport à sa taille, il nous a fallu beaucoup moins de temps pour le couper que notre « favori haut de gamme » Kryptonite, et il coûte beaucoup plus cher. Le boîtier en plastique qui entoure la barre transversale semble plus encombrant qu’autre chose. Cet antivol a des atouts, mais d’autres modèles sont plus sûrs tout en coûtant moins cher.

    ABUS U-Lock U-mini 40 (indisponible en France) : nous avons d’abord pensé que cet antivol, qui coûte à peine plus cher que notre favori, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, pourrait décrocher la médaille d’or. Les deux extrémités de l’anse se verrouillent et résistent aux torsions, ce qui signifie qu’un voleur doit réaliser deux coupes pour le libérer de la plupart des points fixes. Il est également doté du mécanisme à disques haute qualité d’ABUS et d’une anse de 14 mm de diamètre, deux avantages dont sont dépourvus les modèles ABUS Ultra 410 et New-U Evolution Mini-7. Mais malheureusement, lors de nos tests, nous avons réussi à couper l’antivol très facilement à l’aide d’une pince coupe boulons — c’est même l’un des modèles qui a été le plus simple à ouvrir, en réalité, et il a finalement affiché des résultats similaires à ceux du U Kryptonite Series 2 Standard.

    U Blackburn San Quentin (indisponible en France) : nous avons mis à peine plus de 20 secondes pour couper cet antivol à l’aide de la meuleuse, ce qui le positionne en milieu de peloton. Mais il remuait beaucoup après une seule coupe, suffisamment pour qu’un voleur puisse le retirer de son point d’attache. Il est par ailleurs doté d’un boîtier en plastique dur et d’un manchon interne en plastique qui maintient le mécanisme de verrouillage, et les deux risquent de poser des problèmes de durabilité à long terme. Les commentaires laissés sur Amazon confirment en effet qu’à de nombreuses reprises, les protections en plastique se sont cassées ou sont tombées, laissant à découvert le corps de l’antivol, qui risque alors de rayer le vélo. La résistance de l’acier est satisfaisante, mais la protection et les parties internes doivent être améliorées.

    Chaîne et cadenas Blackburn Attica (indisponible en France) : la partie cadenas de cet antivol connaît les mêmes problèmes de durabilité que le U Blackburn, étant donné qu’il s’agit du même modèle mais en plus petit. Lors de nos tests, le temps de coupe a été dans la moyenne, aussi bien pour la chaîne que pour le cadenas, classant cette chaîne en milieu de peloton.

    Hiplok Gold : le design de cette chaîne vous permet de la porter autour de la taille sans la fermer - porter sur soi une chaîne fermée est d’ailleurs à proscrire totalement en raison des risques de perte des clés, de blocage de l’antivol, d’accident… et les équipes paramédicales doivent pouvoir retirer l’antivol facilement en cas d’urgence. C’est un atout intéressant, mais des attaches Zip ou une bande Velcro peuvent offrir la même fonctionnalité sur la majorité des chaînes, pourvu qu’elles soient assez longues. Dans nos tests, le temps de coupe pour cet antivol a été parmi les plus rapides. Son vrai bémol : nous avons pu la couper rapidement avec une grande pince coupe boulons. Il faudrait que la chaîne soit légèrement plus épaisse pour que nous la classions parmi les meilleurs antivols.

    Hiplok D Bike Lock (indisponible en France) : les attaches en plastique à l’arrière de ce U permettent de le porter à la ceinture ou de l’accrocher à son pantalon. Une fonctionnalité qui marche vraiment et qui s’avère utile, car la plupart des supports de fixation pour les antivols U ne sont pas très efficaces et ont tendance à faire du bruit et à se desserrer. L’antivol est par ailleurs doté d’une anse renforcée à double verrouillage, et nous n’avons pas réussi à la couper avec une pince coupe boulons. Elle intègre une serrure à paillettes, mais de bien meilleure qualité que sur les modèles OnGuard. Un voleur peut malgré tout la crocheter avec des outils plus simples que dans le cas d’une serrure à disques, et peut-être avec un « passe-partout », mais elle nous a semblé offrir un bien meilleur niveau de sécurité que tous les autres modèles OnGuard. Néanmoins, malgré son double verrouillage, l’anse bougeait beaucoup après la première coupe lors de nos tests, suffisamment pour qu’un voleur puisse la retirer de nombreux points fixes. En raison de cet inconvénient, et de son prix supérieur à celui de notre favori, nous avons décidé de ne pas la sélectionner, mais en ce qui concerne les autres points, ce modèle semble être un bon antivol.

    RockyMounts Compton Large (indisponible en France) : cet antivol, qui vient juste de sortir aux États-Unis, est l’un des plus lourds que nous avons testés. Il est en acier inoxydable, avec une anse de 18 mm. L’acier inoxydable est plus dur que l’acier à faible teneur en carbone, mais il est beaucoup moins robuste que l’acier endurci. Nous avons pu le constater lors de nos tests, puisqu’il a résisté deux fois moins longtemps que les modèles Artago et Kryptonite, qui intègrent aussi une anse de 18 mm. Il ne nous a fallu en outre que 90 secondes pour couper le Compton Large à la main à l’aide d’une scie à métaux. Par ailleurs, avec ses rebords en acier tranchant, sans protection vinyle, il s’agit de l’antivol le moins ergonomique que nous avons testé. Bien que ce ne soit pas l’antivol qui offre le meilleur niveau de sécurité, c’est celui que nous choisirions comme arme si une bagarre venait à se déclencher chez Wirecutter…

    Knog Strongman (indisponible en France) : ce petit antivol présente selon nous de nombreux avantages. Il est presque entièrement recouvert d’une épaisse protection en silicone, ce qui en fait un antivol anti rayures et silencieux pendant les trajets. Néanmoins lors de nos tests, malgré son anse à deux verrouillages, nous avons constaté qu’après une seule coupe, il se formait un très gros écart entre les deux parties sectionnées. Étant donné qu’il coûte beaucoup plus cher que notre favori, sans offrir des avantages considérables, et en gardant à l’esprit les nombreux avis d’acheteurs sur Amazon qui indiquent que le mécanisme se rouille et devient difficile à ouvrir avec le temps, nous avons été forcés de passer notre chemin.

    TiGr Mini : cet antivol a fait ses débuts sur le site de financement participatif Kickstarter. Le corps principal, qui est en titane, est de conception souple et très légère. Son système de fixation pour cadre est notre favori parmi tous les antivols que nous avons testés, et il est fabriqué aux États-Unis. Son point noir : il succombe très facilement aux pinces coupe boulons, bien que le fabricant revendique le contraire. Nous avons identifié un vrai point faible entre l’anse principale et le mécanisme de verrouillage, un espace qui permet même à une petite pince coupante d’ouvrir l’antivol. Par ailleurs, le titane est assez solide mais n’est pas forcément dur, et nous avons réussi à scier le Mini en moins de 30 secondes en le maintenant dans un étau.

    Litelok (indisponible en France) : nous avons trouvé que le bandeau de cet antivol était extrêmement difficile à couper sans outil électrique. Disposer des câbles sur une large bande métallique est une très bonne idée et ce système ralentit ce type d’attaque, même si on peut en venir à bout avec un peu de patience. Mais cet antivol présente un problème majeur selon nous : nous n’avons eu besoin que d’une petite pince coupe boulons pour forcer le mécanisme de verrouillage (c’est à cet endroit-là que les voleurs coupent généralement les antivols en forme de câble, car c’est plus rapide). L’intégralité du mécanisme s’est ouvert pour révéler les fines bandes métalliques qui relient une tige, qui constitue le loquet, à l’antivol. Il a suffi de faire une deuxième coupe sur cette tige pour que l’antivol s’ouvre.

    Les évolutions à venir : les antivols connectés

    ABUS vient de sortir une nouvelle version de son antivol pliant avec une alarme intégrée, le Bordo Alarm 6000a. Selon nous, le mécanisme de pliage de la version que nous avions testée précédemment le rendait trop vulnérable face aux attaques, mais nous prévoyons de tester ce nouveau modèle afin de voir s’il bénéficie d’améliorations notables au cas où le système de détection de mouvements ne suffirait à dissuader les voleurs.

    Comme c’est le cas désormais dans de nombreux secteurs, l’Internet des objets connectés semble pouvoir s’étendre aux antivols : les fabricants essayent d’enrichir leurs offres en connectant leurs antivols au Web. Mais le service est plus compliqué à fournir pour un objet mobile de ce type que pour un réfrigérateur ou un micro-ondes. Sans réseau Wi-Fi, il faut passer par la 4G (avec généralement un abonnement mensuel) ou par une connexion Bluetooth (qui a une portée limitée). Même si aucun des dispositifs antivol connectés présentés ci-dessous ne semble être encore au point, nous avons commencé à les étudier en espérant qu’ils pourront bientôt s’avérer utiles.

    Pour ce guide, nous voulions tester l’antivol de vélo électronique Lattis Ellipse, qui utilise la technologie Bluetooth pour vous avertir si quelqu’un est en train de trafiquer votre antivol, mais au moment où nous nous sommes renseignés, l’antivol n’était toujours pas disponible à la vente. Nous doutons par ailleurs que sa connexion Bluetooth puisse avoir une portée au-delà de l’autre côté de la rue, voire qu’elle puisse traverser un mur. Attendons de voir.

    LINKA propose également un nouvel antivol à cadre connecté doté d’une alarme mais il permet uniquement de fixer la roue au cadre du vélo, et on aura besoin d’un antivol supplémentaire pour attacher le vélo à un point fixe. Son système de déverrouillage automatique par Bluetooth, comparable à celui du Lattis, présente les mêmes motifs d’inquiétude.

    Pour veiller sur votre vélo, vous pouvez bien sûr l’attacher de la façon la plus sûre possible, mais aussi tenter de suivre sa trace une fois qu’il a été volé. Des antivols comme le Boomerang CycloTrac, le Spot Trace et le Spybike Top Cap Tracker sont tous conçus pour envoyer une alerte sur votre téléphone si votre vélo est déplacé, avant de commencer à vous adresser des informations de suivi. Pour fonctionner, il faut que le ciel soit dégagé afin qu’ils puissent être détectés par les GPS des satellites, et que vous disposiez d’un abonnement mensuel pour recevoir les données via un réseau de téléphonie mobile. Cependant, si le voleur parvient à les arracher, ces antivols deviennent inutiles.

    Les autres types de balises qui commencent à avoir la cote sont les dispositifs de suivi Bluetooth comme Tile et TrackR, qui utilisent des systèmes Bluetooth passifs associés à une application communautaire, sans GPS. Pour que ça marche, il faut cependant que vous soyez (ou bien quelqu’un d’autre équipé de l’application) à moins de 300 mètres de votre vélo pour le détecter. Ce système peut fonctionner dans certains lieux et s’avérer complètement inutile dans d’autres. Cela reviendrait à essayer de retrouver votre enceinte Bluetooth en arpentant toutes les rues de la ville dans l’espoir que votre téléphone parvienne à se connecter à elle.

    Sources

    1. John Edgar Park, créateur, écrivain et amateur du crochetage de serrures de puis plus de 20 ans, interview

    2. Mark Podob, vice-président Marketing et ventes de Metlab, interview

    3. Shane D. Johnson, Aiden Sidebottom, Adam Thorpe, Problem-Oriented Guides for Police Problem-Specific Guides Series No. 52 : Bicycle Theft (PDF), ministère de la Justice américain

    4. Traitement thermique, Wikipédia, 14 juin 2017

    Récapitulatif

    Notre sélection des meilleurs antivols de vélo :

    Duncan Niederlitz (journaliste Wirecutter) et Béatrice Catanese (traduction française)

    France24 - Monde

    À Shanghai, un confinement en deux temps face à la flambée du Covid-19

    Publié le : 27/03/2022 - 18:46

    FRANCE 24 Suivre

    Pour éviter un confinement total face à un rebond de l'épidémie de Covid-19, Shanghai va être divisée en deux parties qui seront soumises tour à tour à cinq jours de confinement, ont rapporté dimanche les autorités locales.

    Shanghai sera soumise à partir de lundi à un confinement par secteur, face à un rebond de l'épidémie de Covid-19 lié au variant Omicron, a annoncé dimanche  27 mars le gouvernement de la plus grande ville de Chine.

    La partie est de la ville sera confinée pour cinq jours afin de permettre le dépistage de sa population, suivie par la partie ouest pour la même durée à partir du 1er avril. Shanghai compte au total 25 millions d'habitants.

    La métropole est devenue ces derniers jours l'épicentre d'une nouvelle vague de contaminations dans l'ensemble de la Chine, qui a commencé à s'accélérer début mars.

    Nouveau record de cas depuis deux ans 

    La Commission nationale de la santé a fait état dimanche de plus de 4 500 nouvelles contaminations, un chiffre inférieur de plus de 1 000 à ceux enregistrés au cours des jours précédents, mais bien supérieur à ceux des deux dernières années.

    Des millions d'habitants de régions touchées dans l'ensemble du pays ont été soumis à des confinements décrétés dans des villes comme la cité industrielle de Shenyang (nord-est), capitale de la province du Liaoning, frontalière de celle du Jilin, la plus touchée par la récente vague épidémique.

    Shanghai a toutefois évité un confinement total, les responsables jugeant impératif de maintenir ouverts le port et le pôle financier de la ville, afin de préserver l'économie nationale et aussi mondiale.

    Bien que les chiffres concernant les nouveaux cas quotidiens de diffusion du virus soient très bas en comparaison avec d'autres pays dans le monde, ce sont les plus hauts en Chine depuis les premières semaines de la pandémie qui avait émergé à Wuhan à la fin de l'année 2019.

    Avec AFP

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    Covid-19 : des millions de personnes confinées en Chine face à une flambée des cas

    Chine : en plein rebond épidémique, Xi Jinping s'accroche à la stratégie "zéro Covid"

    Covid-19 : nouveau record de cas depuis deux ans en Chine

    Le Figaro

    Un livre met en lumière le rugby à XIII, qui sort petit à petit de l'ombre de son cousin du XV

    Arnaud Coudry

    Le chroniqueur Pierre Carcau vient de publier un essai sur l'univers treiziste, qui se développe de plus en plus en France.

    Longtemps dans l'ombre de son cousin et rival du XV, le rugby à XIII fait de plus en plus parler de lui au-delà de ses bastions traditionnels. Il y a d'abord eu les Dragons Catalans qui brillent en Super League. En octobre dernier, le club basé à Perpignan s'était même hissé jusqu'en finale du prestigieux championnat anglais, finalement perdue de peu contre St Helens. Et, cette saison, une autre équipe française, le Toulouse Olympique XIII, a rejoint cette compétition, après avoir terminé invaincu en deuxième division. Sacré coup de projecteur pour cette discipline.

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    Parallèlement à cela, la Fédération française de rugby à XIII a obtenu l'organisation de la Coupe du monde en 2025. Une décision historique. «C'est un grand moment. Je sais le poids des symboles et je comprends ce que vous ressentez : il y a derrière vous tous les pratiquants et supporters de cette discipline», avait déclaré le premier ministre Jean Castex, lors de l'annonce à Paris, rappelant son «amour immodéré pour le ballon ovale». Le rugby, «ce n'est pas seulement un goût personnel mais une passion française», avait ajouté l'ancien maire de Prades, dans les Pyrénées-Orientales, supporter de l'Usap et des Dragons Catalans, les deux clubs de Perpignan.

    Sportivement, le XIII a beaucoup influencé le XV ces dernières années, que ce soit au niveau des schémas défensifs, de l'importance du jeu au pied et de l'apport des fameux «offloads», les passes après contact. Shaun Edwards, l'entraîneur de la défense du XV de France, a d'abord été treiziste avant de poursuivre sa carrière à XV en tant qu'entraîneur. Tout comme David Ellis, qui était en charge de la défense des Bleus entre 2000 et 2011.

    J'ai adoré la rapidité du jeu, les belles passes bien exécutées, il y a peu de déchets, des essais, l'absence ou presque de temps morts, et la clarté du jeu

    Le chroniqueur Pierre Carcau - passionné de XIII et ancien pratiquant - vient de publier un essai sur cette discipline méconnue du grand public. Il apporte un éclairage et plein de petites infos, dans un style alerte et enjoué. Les connaisseurs y trouveront leur compte et les novices découvriront ce sport qui comptait 13.000 licenciés en 2021, répartis en 170 clubs (dont 22 sections féminines). «La passion du XIII m'est venue par hasard, nous explique Pierre Carcau, en voyant des images du PSG XIII quand Canal + diffusait des images en 1995-96.» Et de poursuivre : «Je suis de culture quinziste, mais mon gabarit m'aurait condamné à un poste d'avant et de talonneur. J'ai senti le XIII plus ouvert, les avants marquant plus souvent, et j'ai même tenté l'aventure... à 25 ans dans le club amateur de Montpellier.»

    Interdit par le régime de Vichy

    L'histoire du rugby à XIII a été mouvementée en France. Dans la première moitié du XXe siècle, le XIII avait rencontré un franc succès dans l'Hexagone, malgré la tentative du maréchal Pétain en 1941 d'en interdire la pratique. Par un décret publié le 19 décembre 1941, le régime de Vichy avait purement et simplement interdit le rugby à XIII en France, sous la pression des dirigeants du XV. Les raisons ? Trop professionnel et trop marqué par la culture anglo-saxonne. Avant cela, le XIII damait alors le pion à son rival quinziste, puisque le XV de France était isolé en Europe et exclu du Tournoi des cinq nations entre 1931 et 1939 à cause de son jeu trop violent et de son amateurisme dévoyé. Plus populaire que le XV, issu et pratiqué par les classes aisées en Angleterre, le XIII avait choisi dès ses prémices de devenir professionnel.

    Autant de petites anecdotes et de grandes histoires que raconte Pierre Carcau, qui publie des éditoriaux dans des médias anglophones réputés comme Rugby League World, Total RL ou encore Rugby League Review. Mais pourquoi cette passion pour le XIII plutôt que le XV ? «J'ai adoré la rapidité du jeu, les belles passes bien exécutées, il y a peu de déchet, des essais, l'absence ou presque de temps morts, et le jeu me paraît plus clair, il y a peu de phases obscures, ajoute-t-il. Les arrêts de jeu sont plus nombreux chez les cousins du XV. Les mêlées jouées et rejouées m'agacent un peu, les phases au sol m'apparaissent obscures et confuses, et l'arbitrage est plus sujet à interprétation à XV.» C'est ce qui plaît aux quinzistes. Le débat paraît sans fin, même s'il y a largement la place pour les deux disciplines.

    «Le rugby à XIII, une légende vivante », éditions Bookelis, 140 pages, 10 euros

    Galthié après le Grand Chelem : «Plein de problèmes guettent le XV de France»

    Le sélectionneur des Bleus est longuement revenu le parcours des Bleus dans le Tournoi, leur changement de statut et les écueils qu'il faudra éviter d'ici à la Coupe du monde 2023.

    Rugby : Dupont est «un génie du rugby» pour l'arbitre Nigel Owens

    Antoine Dupont fait décidément l'unanimité. Meilleur joueur du monde en 2021 et meilleur joueur du dernier…

    Rugby : Serge Simon va renoncer à ses indemnités de vice-président de la FFR

    INFO FIGARO. L'ancien pilier l'annoncera lundi, lors du prochain Comité directeur de la Fédération.

    Le Monde

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Quelle que soit l’activité pratiquée (randonnée, canoë ou simple jardinage), il est très important de protéger sa peau du soleil, tête et cou compris. Nous avons parlé à trois dermatologues, à un coureur d’ultra-marathon et à quatre ultra-randonneurs puis effectué 200 heures de tests sur le terrain. Nous sommes parvenus à la conclusion que le chapeau qui vous protégera le mieux du soleil est celui que vous garderez sur la tête. Le grand favori de tous nos testeurs, le Sunday Afternoons Ultra Adventure, assure le meilleur équilibre entre protection et respiration. Il est suffisamment discret pour se faire oublier.

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est respirant, ventilé et facile à transporter, tout en étant assez confortable pour ne pas être une gêne. Il a gardé les meilleures qualités du modèle précédent, les améliorant même, avec par exemple un tissu plus léger (dont l’indice de protection reste à UPF 50 +) et un encombrement réduit. Si nous avons été obligés d’ôter les autres chapeaux afin de ne pas perdre en visibilité pour négocier des cols montagneux couverts de neige, le bord de l’Ultra Adventure s’arrête juste avant l’oreille, laissant une vue dégagée. En cas de vent, le bord reste rigide et continue donc de protéger le visage. Et vous ne le perdrez pas même si les bourrasques deviennent violentes, grâce à sa taille ajustable et à sa bride efficace. Des logements sont conçus pour caler vos lunettes de soleil, et des bandes réfléchissantes sont prévues pour la nuit. Il est très facile à plier sans lui faire perdre sa forme.

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Nos testeurs ont approuvé le Columbia Bora Bora II Booney à l’unanimité pour son côté respirant, ce qui paraît logique car il est pourvu de la plus grande surface en filet d’aération de tous. Il nous a gardé la tête plus fraîche que ses concurrents, tant sur le terrain que pendant le test. Pour un chapeau de randonnée plus élégant que la plupart de ceux que nous avons pu trouver, il offre une protection très respectable, avec un tissu assurant une protection d’indice UPF 50. La bride et le tour de tête ajustables l’ont maintenu en place quand le vent s’est levé. Dans l’avion, et la nuit quand on n’en a plus besoin, le Columbia se fait tout petit dans un sac.

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est fait d’un tissu assurant un indice de protection UPF 50 +, conçu pour protéger le visage et le cou, et il est particulièrement joli. Ce chapeau résistant, de conception canadienne, affiche des finitions de bien meilleure qualité que les autres (en témoignent les coutures arrêtées à la main) et son bord rigide ne perd pas sa forme en cas de vent ou quand on le compresse. Seul hic : toutes ces qualités ont un prix.

    Notre sélection des meilleurs chapeaux de randonnée

    Nos recherches

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je suis une grande randonneuse, j’ai plus de 25 000 km de chemins de randonnée derrière moi. J’ai été détentrice du record de la marcheuse la plus rapide en totale autonomie sur l’Appalachian Trail (3 516 kilomètres de la Géorgie au Maine) et je passe entre deux et cinq mois par an à faire de la randonnée. J’écris régulièrement des comptes rendus sur du matériel de camping et j’enseigne le cours en ligne Thru-hiking 101 de Backpacker Magazine.

    Pour cet article nous avons consulté trois dermatologues certifiés par l’American Board of Dermatology qui ont répondu à nos questions sur l’exposition solaire, les qualités d’un bon chapeau et pourquoi certains protégeaient mieux du soleil que d’autres.

    Enfin, nous avons demandé à cinq athlètes de plein air la différence entre un chapeau qui a l’air bien dans le magasin et un chapeau qui fait ses preuves sur le terrain. Parmi eux, le coureur d’ultra-marathon David Jared, qui habite au Texas, est un spécialiste des courses au nom évocateur de chaleur, tels que le semi-marathon Jalapeño, le semi-marathon Wildlfire et le Habanero Hundred. Il a l’habitude de courir entre 40 et 65 km par semaine par des températures comprises entre 32 et 38 °C en plein soleil. Nous avons aussi consulté le marcheur longue distance et ultra-runner Lint Bunting, qui a plus de 50 000 km de randonnée au compteur, notamment le Triple Crown (comprenant l’Appalachian Trail, le Pacific Crest Trail et le Continental Divide Trail) réalisé trois fois, et qui inclut la traversée du Nouveau Mexique et du sud de la Californie. Il a également parcouru l’Arizona.

    Qui a besoin d’un chapeau ?

    Que ce soit en courant, en randonnée, en camping, en faisant du rafting, du golf ou simplement en sortant le chien, vous êtes exposé aux rayonnements ultraviolets. Tous les dermatologues que nous avons interrogés nous ont avertis que même l’hiver ou quand le ciel est nuageux, les ultraviolets frappent la terre et, par conséquent, vous, qui êtes dessus.

    Lisa Quale, formatrice santé à l’Institut pour les cancers de la peau, rattaché à l’université d’Arizona, m’a expliqué que « le visage, le haut des oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les bras figurent parmi les endroits du corps où les cancers de la peau sont les plus courants. » À ses yeux, le chapeau doit être considéré comme un élément incontournable de toute panoplie de survie. Il convient en outre d’éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes, de porter des vêtements couvrants et offrant une bonne protection contre le soleil, et d’utiliser de la crème solaire et une ombrelle (un des objets préférés de Bunting, qui a parcouru plus de 48 000 km aux États-Unis avec une ombrelle anti UV en mylar).

    Vous avez une « peau qui bronze bien » ? Que nenni. Le Dr Marie Jhin, dermatologue et auteure d’Asian Beauty Secrets : Ancient and Modern Tips from the Far East explique qu’une peau qui bronze vite est simplement un épiderme dont les cellules essaient de se protéger des agressions. Un hâle « fournit un indice de protection solaire de 3 maximum, et tout indice inférieur à 15 ne procure pas de protection adéquate contre les coups de soleil. » Pour le Dr D’Anne Kleinsmith, également dermatologue, c’est clair : « Un bon bronzage, ça n’existe pas. »

    Où les avons-nous testés ?

    Nous avons testé les chapeaux de randonnée dans deux types de situations : dans des déserts de haute altitude et des cols de montagne en plein soleil d’une part, et lorsque le soleil était voilé d’autre part (nos dermatologues nous ont avertis qu’on courait autant de risque d’attraper des coups de soleil sous les nuages qu’en plein soleil). Nous les avons emportés dans les lieux suivants :

    • au parc national Joshua Tree, en Californie, sur le chemin de randonnée California Riding and Hiking Trail : c’est un parc désertique de la taille de Rhode Island, qui comprend certaines zones des déserts de Mojave et du Colorado.
    • sur les monts San Jacinto, en Californie : leur sommet de quasiment 3 300 mètres combine altitude, vent et terrain désertique de style Palm Springs.
    • dans les Highlands écossais, le long du West Highland Way : une balade de 150 km, idéale pour tester la résistance des chapeaux au vent.
    • à Ptarmigan Pass, dans le Colorado : ce col en haute altitude est exposé à de grands vents et à un ensoleillement au-dessus du niveau de la canopée.
    • à Nancy Pass/Fancy Pass Loop, dans le Colorado : ces deux cols de haute altitude ont nécessité de s’orienter dans la neige, impeccable pour les tests de visibilité.
    • à Hanging Lake et Booth Falls, dans le Colorado : de petites randonnées d’une journée où l’altitude monte vite, tout comme la chaleur, ce qui permet de tester le côté respirant des chapeaux.

    Comment avons-nous choisi ?

    Nous avons consacré une quinzaine d’heures à lire des guides et des avis de clients, à interroger des dermatologues et à écumer la littérature scientifique sur l’exposition au soleil lors des sports en extérieur. Forts de ces informations, nous avons établi certains critères (en gras ci-dessous) pour évaluer les chapeaux testés.

    Sa capacité à protéger du soleil est la principale raison de porter un chapeau, mais elle ne se réduit pas à l’ombre portée par son rebord. Lisa Quale souligne qu’un bon chapeau de randonnée doit être fabriqué avec un tissu d’indice UPF d’au moins 30. Cette sorte de matériau, tissé très serré, empêche la plus grande partie des ultraviolets d’atteindre votre corps, même lorsqu’il est mouillé, par la transpiration par exemple (d’autres tissus verraient leurs fibres se détendre et laisseraient ainsi passer davantage de rayonnements).

    Les randonneurs, alpinistes et quiconque pratique des activités en altitude sont plus exposés aux UV que ceux qui jouent au volley sur la plage. Le Dr Jhin nous a expliqué que le niveau de rayons UVA et UVB augmentait avec l’altitude ; et ce sont eux qui provoquent des coups de soleil, des lésions et des cancers de la peau. « Plus on est exposé à ces rayons dangereux, plus le risque est grand » prévient-elle, « je vois d’ailleurs beaucoup de pilotes de ligne exposés à ces rayons en vol développer des cancers de la peau. »

    L’exposition au soleil peut venir d’en haut mais aussi des rayons reflétés par le sol, même dans des lieux ombragés par les arbres. L’eau, le sable, les rochers, le béton et la neige réfléchissent davantage que les autres surfaces, ce qui vaut la peine d’être noté par les amateurs de rafting, de course, d’alpinisme et par tous ceux qui pratiquent des sports d’hiver. Le Dr Jhin explique en outre qu’un bord de chapeau sombre contribue à protéger le visage.

    Tous les athlètes que nous avons interrogés affirment que le côté respirant et le système de ventilation sont des facteurs déterminants pour décider de porter leur chapeau… ou de le laisser roulé en boule au fond du sac. Jared, qui court des ultra-marathons, nous a confié que pendant ses activités, « [il] génère tellement de chaleur que parfois [il a] envie d’enlever [son] chapeau. Or il ne servira à rien dans la main. S’il est plus respirant et qu’il évacue une partie de cette chaleur, [il peut] le garder plus longtemps sur la tête. » Nous avons choisi des chapeaux faits avec des tissus très respirants et qui permettent à la chaleur de s’évacuer grâce à des aérations stratégiquement situées.

    Au début, nous pensions que le plus important pour un chapeau de randonnée était qu’il soit couvrant, mais lors de nos tests sur le terrain il nous est vite apparu que le gagnant serait celui qui permettrait de garder une bonne visibilité. Les chapeaux les plus couvrants permettent de bien voir ses pieds, et pas grand-chose d’autre. Ce sont de véritables œillères qui n’offrent qu’une vision en tunnel. Or, il est essentiel de bien voir pour s’orienter, éviter les cailloux, les obstacles, les effrayantes rencontres que sont les véhicules à moteur et surtout pour profiter pleinement de la nature.

    Nous avons essayé de ne pas nous laisser trop influencer par le look, mais en définitive le confort et l’élégance sont des facteurs à envisager lorsqu’il s’agit de garder le chapeau sur la tête (et même de l’acheter, à la base). Côté confort, nous avons pris en compte le toucher du tissu, son poids ainsi que la taille et le côté ajustable du chapeau, de même que les pans, Velcro, brides ou sangles qui pendent et créent un frottement désagréable. Jared nous a avertis que, quand on achète un chapeau de randonnée pour la première fois, « c’est facile de croire que n’importe lequel fera l’affaire, mais j’ai appris que trouver celui qui va vous convenir à vous est aussi difficile que de trouver les bonnes chaussures. Assurez-vous qu’il est confortable et adapté aux conditions que vous allez affronter. »

    Un chapeau de randonnée peut coûter cher. C’est pourquoi nous avons tenu compte de leur durée de vie en les sélectionnant, ainsi que de leur solidité et de leur garantie. Nous nous sommes particulièrement penchés sur la manière dont un chapeau allait survivre à une vie d’expéditions dans la nature. Nous avons cherché à savoir s’il garderait sa forme d’origine après avoir été fourré sans ménagement dans une housse de compression, un sac à dos ou un bagage pour un vol long courrier. Nous avons aussi voulu jauger à quel point il était compact et si les coutures tiendraient le choc quand il était malmené. En outre, perdre son chapeau à chaque bourrasque n’est vraiment pas une sinécure, nous avons donc sélectionné des couvre-chefs dotés de sangles, de mentonnières et autres bidules du même genre permettant de ne pas le perdre par grand vent.

    Pour évaluer tous ces critères, six testeurs (trois femmes et trois hommes) ont emporté les chapeaux pendant au moins une randonnée de quatre heures en altitude (entre 2 000 et 3 800 mètres) en Californie et dans le Colorado. À eux six, ils ont cumulé une centaine d’heures de tests. De plus, deux testeurs (un homme et une femme) les ont emportés lors d’un périple de 150 kilomètres sur le chemin de randonnée West Highland Way en Écosse. Le test par temps nuageux s’est avéré idéal pour déterminer si le chapeau était confortable. En effet, bien que les dermatologues avertissent qu’il faut en porter un même quand le ciel est voilé, la plupart du temps nous n’avions pas l’impression qu’il était nécessaire. Il était donc essentiel qu’il soit très confortable.

    Dans notre banc d’essai maison, nous avons testé les chapeaux en les plaçant côte à côte, dans des conditions semi-contrôlées. Nous sommes partis du principe que ceux qui couvraient le plus garderaient la tête plus fraîche. Nous nous sommes armés de melons, d’un thermomètre de cuisine et de beaucoup de patience, et avons pris la température interne de dix melons de même taille, forme et poids (3,5 kg) toutes les heures, pendant six heures, dans la pleine chaleur du sud de la Californie. Chaque « tête/melon » a porté un chapeau entre 13 heures et 19 heures en plein soleil, avec des températures variant entre 31 et 34,5 °C. Trente-cinq kilos de melon tiède plus tard, nous avons relevé une différence notable dans les températures internes de chacun, en fonction de la couverture assurée par le chapeau.

    Notre chapeau à protection solaire préféré : le Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est la version améliorée d’un modèle qui était déjà notre préféré (mentionné dans notre guide piscine et plage). Il propose une meilleure ventilation et un meilleur maillage UPF 50 + que la version antérieure. Il est très couvrant, tout en nous laissant voir où l’on va, et assez léger pour qu’on le garde sur la tête sans être gêné. Il est compactable et solide et ne vous quittera pas à la moindre brise.

    Son tissu léger assure une protection indice UPF 50 +. L’élégance n’est pas son point fort mais une de nos testeuses nous a confié qu’il était si confortable qu’elle avait « presque oublié » qu’elle le portait. Et c’est vraiment important. Il est doté d’une sangle réglable à l’arrière qui permet de le porter quel que soit votre tour de tête, et d’une mentonnière qui l’empêche de s’envoler.

    Un chapeau couvrant, c’est une tête plus fraîche. L’Ultra Adventure a une visière de 8,25 cm et une jupe flottante qui protège largement le visage, les oreilles, la nuque et le haut des épaules. La visière rigide reste efficace même en cas de vent, et s’étend jusqu’aux oreilles qu’elle protège sans pour autant entraver la vision latérale du marcheur.

    Ce chapeau est également un grand gagnant en termes de facilité de rangement et de robustesse. Il est assez souple pour avoir supporté d’être plié et fourré dans un sac de compression lors de plusieurs voyages en avion à travers le pays. Contrairement à d’autres, il a conservé sa tenue d’origine et n’est pas ressorti tout froissé ou déformé. Il nous a semblé tout à fait solide, mais en cas de problème, Sunday Afternoons répare ou remplace à vie tous ses chapeaux qui auraient un défaut de fabrication, et offre de les réparer à petit prix dans les autres cas.

    Des défauts qui n’ont rien de rédhibitoire

    Bien que l’Ultra Adventure figure parmi les modèles les plus respirants de tous ceux que nous avons testés, le Columbia Bora Bora II Booney, dépourvu de cape, offre une meilleure ventilation. Lorsqu’il y a du vent, nos testeurs ont trouvé agréable le flux d’air vers la tête de l’Ultra Adventure, tout en convenant qu’il gagnerait à posséder un plus grand maillage et davantage d’aérations sur les côtés.

    Plus facile à assumer : le Columbia Bora Bora II Booney

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Il offre une moins bonne protection solaire que notre premier choix, mais le Columbia Bora Bora II Booney présente davantage de ventilation et peut-être un peu plus de classe. Sa visière est plus courte : 6,35 cm contre les 8,25 cm de l’Ultra Adventure. Les deux sont faits d’un tissu à l’indice de protection UPF 50, mais celui-ci n’a pas de pans latéraux ce qui signifie que le bas des joues, les côtés du visage et les longs nez ne sont pas aussi couverts. Cela dit, nos testeurs ont adoré le large filet qui fait presque totalement le tour du chapeau et assure une excellente ventilation. Toute transpiration est absorbée par un épais bandeau intérieur qui sèche très vite.

    Un seul bémol : l’absence de visière rigide. Quand il y a du vent, le bord se rabat sur le front et expose le nez au soleil.

    En outre, si ce chapeau est le plus facile à ranger de tous, il reste fripé plus longtemps et met plus de temps à regagner sa forme d’origine. Un utilisateur mécontent l’a comparé à « ces gros chapeaux mous que les vieilles dames portent à la plage (pensez à la femme dont le fils se fait dévorer par un requin dans le premier film des Dents de la mer). »

    Pour les activités plus calmes : le Tilley LTM6 AirFlo

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est vraiment classe, et si c’est une motivation suffisante pour garder un chapeau sur la tête quand vous sortez, c’est parfait. Son tissu en nylon et élasthanne affiche un indice de protection UPF 50 + et il offre une sctructure plus ferme que nos autres choix. En contrepartie, il n’est donc pas aussi simple à ranger : le plier peut provoquer des marques qui ne disparaissent plus. Pour le tester, nous l’avons fourré dans un sac pendant un vol à travers les États-Unis et avons été ravis de constater qu’à l’arrivée, il ressemblait encore à quelque chose. Ceci dit, il est évident que le compresser sans ménagement dans un petit espace peut complètement le déformer, donc s’il vous en faut un très compactable, choisissez l’un des deux premiers que nous proposons. Le bord du Tilley n’est pas ajustable, vous devrez donc mesurer votre tour de tête et choisir la bonne taille à la commande. L’avantage est qu’il vous ira comme un gant, qu’il sera confortable à porter et ne risquera pas de tomber. Une mentonnière permet d’éviter qu’une bourrasque de vent ne l’emporte. Son principal inconvénient, c’est son prix : il coûte 90 euros, soit environ deux fois plus que notre premier choix qui protège davantage. Tilley le garantit à vie et propose même une assurance de deux ans contre la perte.

    Notons également que la ventilation du Tilley n’est pas comparable à celle de nos deux autres choix, donc si vous subissez de très longues périodes de chaleur, il se peut que vous transpiriez.

    Et pourquoi pas tout simplement une casquette ?

    Y a-t-il vraiment une raison de payer 90 euros pour un Tilley alors qu’on peut trouver une casquette à cinq euros dans la première boutique de souvenirs venue ? Selon Lisa Quale, si le choix se résume à une casquette ou rien du tout, « n’importe quoi vaut mieux que de rester tête nue. » Mais ce n’est pas suffisant.

    Le Dr Kleinsmith avertit que les casquettes « ne protègent absolument pas les oreilles, les côtés du visage, ni le cou. » C’est une des raisons qui expliquent que « ce sont beaucoup les hommes qui développent des cancers de la peau sur les oreilles. » La casquette trucker très à la mode est encore pire que la casquette classique, car « le maillage laisse passer beaucoup plus d’UV nuisibles », prévient Quale. Elle recommande de choisir plutôt un couvre-chef fait d’un tissu spécial UPF, tissé serré, pour mieux protéger des UV.

    Si vraiment c’est une casquette que vous voulez porter, choisissez bien la couleur. À partir d’un indice de protection de 30, elle n’a pas d’importance, mais si le tissu n’est pas protecteur, vous gagneriez à vous y intéresser. « En règle générale, les couleurs plus sombres protègent mieux du soleil car elles absorbent mieux les UV avant qu’ils n’atteignent la peau », décrit Quale. « Les couleurs claires laissent davantage passer les UV (pensez à la différence de fraîcheur des pièces qui ont des rideaux sombres plutôt que clairs). »

    Il y a une astuce pour savoir si votre casquette laisse trop passer les rayons : « Brandissez-la vers une source lumineuse. Si vous voyez que beaucoup de lumière passe à travers, choisissez-en une autre, au tissage plus serré. »

    Si malgré tout vous ne disposez que d’une casquette, Bunting, randonneur et coureur de haut niveau, conseille d’y coincer un foulard ou un bandana à l’arrière pour « former une petite cape qui va protéger le cou et les oreilles. » C’est un système qui a l’immense avantage d’être extrêmement adaptable en fonction de la chaleur et de l’ombre des arbres, et donne la possibilité de « tremper le bandana dans un cours d’eau, pour vous rafraîchir tandis que l’humidité s’évapore. » Bien qu’il ait utilisé ce système et une ombrelle en mylar, les plus de 48 000 kilomètres de randonnée ont prélevé leur tribut sur la santé de Lint : « J’ai probablement un cancer de la peau au niveau de l’oreille, ce qui me rend vraiment parano pour tout ce qui concerne la protection solaire. Bon, je me dis que si le cancer est confirmé, je pourrai toujours me faire enlever l’oreille. Au moins ça me permettra de faire des blagues sur le fait de randonner léger. »

    La concurrence

    REI Paddler’s Hat : Il n’est pas aussi respirant que le Sunday Afternoons Ultra Adventure ou le Columbia Bora Bora II, mais il a bien tenu lorsque le vent a soufflé. Sa visière rigide, contrairement à celle du Columbia, est restée en place malgré les bourrasques. Si vous envisagez d’être actif dans des conditions météo venteuses, jetez-y un œil.

    Sunday Afternoons Derma Safe : Ce chapeau n’est pas aussi respirant que notre premier choix, peut-être parce que le Derma Safe recouvre les pans en maille d’une couche de tissu supplémentaire pour mieux protéger du soleil, alors que l’Ultra Adventure laisse la maille ouverte.

    Kavu Chillba : Le Chillba est arrivé deuxième au test du melon, après avoir gardé sa tête de fruit jusqu’à 5,5 °C plus frais que ses homologues. Nous l’avons également trouvé plus élégant que les autres et adoré qu’il puisse faire office de bol à chips. Malgré cela, il prend plus de place et il est donc moins pratique à transporter que les autres. Les coureurs de fond le trouvent moins sûr que les autres couvre-chefs : la bride interne qui sert à régler la taille à l’intérieur de la calotte n’empêche pas le bord d’avoir prise au vent et de se retourner. Son design conique semble d’inspiration asiatique, et j’ai eu droit en le portant à quelques remarques racistes de la part de passants (je suis d’origine asiatique).

    Outdoor Research Sun Runner : Bien que nos testeurs aient fréquemment été complimentés par d’autres randonneurs sur la couleur et le design original de ce chapeau, ils ont tous trouvé que le tissu était trop chaud et pas assez respirant. D’ailleurs, le melon qui l’a porté accusait 4,5 °C de plus que ses collègues. Ce phénomène est au moins partiellement imputable à la couleur bleue du modèle testé (il existe en cinq couleurs, dont blanc et beige), mais nous avons interrogé deux utilisateurs qui ont parcouru plus de 1 500 km avec leur Sun Runner beige et qui témoignent de la même chose. Il a l’avantage de rester bien calé pendant les activités les plus intenses, et nous avons beaucoup apprécié sa cape anti-soleil amovible qui permet de le transformer en casquette quand la nuque et les oreilles n’ont plus besoin d’être protégées.

    Straw Lifeguard Hat : Dans les années 1990, ce type de chapeau se voyait sur toutes les plages du sud de la Californie, et si on le trouve encore dans moult magasins de surf, ce n’est pas sans raison. Ce chapeau est de loin celui qui a offert la meilleure protection de tous ceux que nous avons essayés. Un testeur a noté que « sa visière est si large qu’on pourrait randonner tout nu et ne pas recevoir une seule goutte de soleil sur la peau » (quoique l’exposition au soleil ne se mesure pas en gouttes…). Mais dès qu’il y a du vent, il décolle ! Il s’est également montré peu résistant, ne se plie pas et il n’est vraiment pas pratique à transporter accroché au sac à dos ou pour prendre l’avion. Si nous recommandons ce chapeau pour faire du jardinage, traîner à la plage ou au bord de la piscine, il ne fonctionne pas pour les activités plus intenses.

    La casquette : Tous les dermatologues à qui nous avons parlé nous ont avertis que le principal inconvénient de la casquette était qu’elle ne protégeait pas les oreilles ni le nez. Même une casquette de couleur claire a entraîné une augmentation de température de 2,3 °C dans notre melon.

    La casquette trucker : L’arrière de ce genre de casquettes est composé d’un filet en maillage, ce qui lui permet d’être plus respirante mais moins couvrante. Les athlètes que nous avons interviewés nous ont mis en garde : avec une casquette trucker, la peau du crâne de ceux qui n’avaient plus de cheveux brûle à travers le maillage.

    L’entretien

    Un lavage régulier permet d’éviter l’accumulation de transpiration et de sel qui peuvent abîmer le tissu, provoquer une décoloration permanente et/ou de la moisissure.

    Ne mettez jamais votre chapeau dans la machine : lavez-le à la main, à l’eau tiède. Vous pouvez utiliser une brosse douce et du liquide vaisselle pour les taches particulièrement résistantes. N’utilisez jamais d’eau de javel ou d’adoucissant, qui pourraient abîmer les traitements appliqués au tissu.

    Une fois propre, redonnez-lui sa forme et lissez-le bien pour éviter les plis, puis laissez-le sécher à l’air libre.

    Sources

    1. Lisa Quale, formatrice santé à l’University of Arizona Skin Cancer Institute, interview par email.

    2. Lint Bunting, randonneur longue distance, interview par email.

    3. Dr Marie Jhin, dermatologue et autrice, interview par email.

    4. Dr D’Anne Kleinsmith, dermatologue, interview par email.

    5. Joe Jackson, What are the Best Sporty Sun Hats ?, Outside, 17 avril 2014  

    Liz Thomas (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Bérengère Viennot (traduction française)

    Le Figaro

    Gastronomie: effervescence gourmande à Reims

    Stéphane Durand-Souffland

    REPORTAGE - La cité champenoise est un véritable havre pour les gastronomes, portée par la table triple étoilée d’Arnaud Lallement. La preuve par quatre.

    Envoyé spécial à Reims.

    On vient à Reims pour deux trésors: la cathédrale et le champagne. La première ne se mange pas, le second pas vraiment non plus, et il faut admettre que le terroir culinaire local n’est pas spécialement riche: point de poularde rémoise, de bœuf champenois ou de homard des crayères. Pourtant, l’agglomération totalise une dizaine d’étoiles Michelin (3 + 2 + 2 + 1 + 1 + 1), ce qui n’est pas rien.

    Commençons sur le parvis de la cathédrale à La Grande Georgette, la brasserie de la Caserne Chanzy, ancien logement de pompiers transformé en hôtel de luxe avec vue imprenable sur Notre-Dame. Un jeune chef, Julien Raphanel, y fait depuis avril dernier des étincelles avec une cuisine gaie, précise, goûteuse, voire culottée, comme ce rouget, millefeuille de champignons et jus d’arêtes au vin rouge, qui dépote. Service enjoué, ambiance gentiment sonore, addition raisonnable: une chouette adresse.

    Meilleur ouvrier de France

    Un peu à l’écart de l’effervescence (relative) de la cité des sacres, voici l’institution locale: Les Crayères. Hôtel particulier, tentures, lustres en cristal, livre de cave épais comme le récit exhaustif des croisades. Des habitués disent encore «on va chez Boyer», en référence au chef qui détint jadis trois étoiles et passa la main il y a vingt ans. Son successeur, Philippe Mille, est titulaire de deux macarons (et noté 17/20 par Gault&Millau). C’est un meilleur ouvrier de France (MOF), casting parfait pour l’institution. Il propose une cuisine calibrée, sans fantaisie excessive - cela en pose les limites - mais pas mollassonne, et s’applique à rendre hommage aux traditions autochtones. Un peu scolaire sur les bords, mais savoureux.

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    Et parfois surprenant, comme ces couteaux, choux-fleurs fumés aux sarments de vigne, noisette: un grand plat, monochrome blanc dosé au trébuchet, bombe à tiroirs dont le mollusque constitue la mèche à iode. Avec un saint-pierre sans reproche, on découvre une épatante combinaison de céleri et d’algues (il y a aussi du caviar mais il ne sert pas à grand-chose). La saint-jacques et foie gras cuits sous la paille, courge confite au poivre, truffe et jus de moule au safran laisse redouter l’exploit technique de MOF, ce genre de plat spectaculaire mais vain. Pas du tout: c’est très réussi, avec une vivifiante touche d’agrume qui fouette le palais. À noter la science infuse d’un chef sommelier de 30 ans, Martin Jean, qui, à la demande, dégotte dans sa cave d’Ali Baba des champagnes de vignerons connus seulement des initiés.

    Dans un style radicalement opposé, courez chez Racine (2 étoiles, 16/20 Gault&Millau). Sans fanfreluche ni argenterie grand siècle, Kazuyuki Tanaka envoie des assiettes au cordeau, d’une beauté stupéfiante. Sous des intitulés minimalistes (saint-jacques, pomme et céleri ; omble chevalier, cresson et kumquat ; pamplemousse, matcha et citron confit…) se dissimulent des mécaniques de précision à la saveur tranchante comme une lame de katana. Le parcours est labyrinthique, les mises en bouche (trop?) nombreuses, mais les plats valent ce «teasing».

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    Né au Japon il y a trente-sept ans, Kazuyuki Tanaka est un jusqu’au-boutiste de la perfection, un maniaque du produit et du dressage. Il accepte moins de quinze couverts par service, s’occupe de tout, plonge comprise à l’occasion, épaulé par sa femme Marine et son équipe - dont Robin Legaré, sommelier de 23 ans, qui règne sur une cave de formidables champagnes de vignerons uniquement. Quand le chef n’est pas là, c’est fermé. De toute façon, sans lui, pas de Racine: «Kazu» n’écrit aucune recette, change sa carte tous les mois et ne reprend aucun plat d’une année sur l’autre.

    Une cuisine de l’instant

    C’est donc une cuisine de l’instant que l’on déguste, fondée sur une inspiration fulgurante, plus cérébrale qu’affective - et quasiment indescriptible. Kazuyuki Tanaka est une sorte d’ingénieur-poète - il préfère les pétales comestibles aux boulons, heureusement -, dont chaque calcul et chaque rime seraient exacts, un homme porté par son propre style qui ne chipe rien à personne. L’assiette maquereau, carabinero, mangue et betterave qui, le jour de notre visite, ouvrait le bal pour de bon après un abondant défilé de crackers fleuris résume bien ce style: deux sources marines - une noble et une roturière -, deux sources de sucre - un fruit exotique et un légume bien de chez nous -, des amertumes en embuscade, des végétaux chamarrés sur le dessus, et une unité sensorielle évidente: chapeau.

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    Le plus achevé des restaurants rémois se trouve à Tinqueux, commune limitrophe, et se nomme L’Assiette champenoise(3 étoiles, 19/20). Arnaud Lallement, 48 ans en juin, dirige la maison avec son épouse, sa sœur et sa mère. Il se décrit comme «un provincial» et, fait rare dans cet univers d’ego toqués, ne s’est pas attaché les services d’un bureau de presse pour chanter sa cuisine-qui-sublime-les-produits-d’exception-dans-un-havre-de-paix.

    À quoi voit-on qu’un maître-queux est au sommet de son art? Il a l’air de s’amuser, la brigade aussi, et alterne assiettes d’une virtuosité technique ébouriffante et démonstrations de force d’apparence simplissime. Le 10 mars, ce saucier d’exception nous a laissé sans voix avec le dépouillement abrupt de son gamberoni au caviar. Pas trace de sabayon, d’émulsion ou de jus des têtes. Juste un crustacé cuit par l’effet d’un sortilège impossible à élucider, auprès duquel les œufs d’esturgeon, utilisés ici à bon escient, font sens, sauce, condiment.

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    La maîtrise des cuissons épate sur chacun des plats ; elle éblouit sur les ingrédients qui ne supportent pas la seconde de trop, à l’instar de cette langoustine venue de Loctudy (Finistère), si imposante qu’elle pourrait faire le homard à un bal costumé. Elle a été saisie le temps qu’il fallait: ce genre de bestiole est cuit à l’instant précis où il cesse d’être cru (point commun cocasse avec les candidats aux élections). La demoiselle bretonne est ici accompagnée d’une nage crémée et de citron caviar qui la mettent en valeur sans lui disputer la vedette. Tout le menu est de cet acabit, depuis la betterave à la livèche à l’agneau aux poireaux, en passant par la barbue aux asperges, la combinaison percutante oursin-saint-pierre et les agrumes du dessert. Faut-il préciser que la cave est de celles où l’on rêverait de se faire séquestrer une ou deux semaines? Et n’oubliez pas de visiter la cathédrale.

    ● La Grande Georgette. Hôtel La Caserne Chanzy. 18, rue Tronsson-Ducoudray (Reims). Tél.: 03 26 83 59 20. Tlj. Menus de 29 (déj.) à 49 €.● Le Parc. Domaine Les Crayères. 64, boulevard Henry-Vasnier (Reims). Tél.: 03 26 24 90 00. Fermé lundi et mardi. Menus à 115 (déj.), 155 et 390 €. ● Racine. 6, place Godinot (Reims). Tél.: 03 26 35 16 95. Fermé mardi et mercredi. Menus à 110 (déj.), 165 et 220 €. ● L’Assiette champenoise. 40, avenue Paul-Vaillant-Couturier (Tinqueux). Tél.: 03 26 84 64 64. Fermé mardi et mercredi. Menus à 145 (déj.), 235 et 355 €.

    Guide Michelin 2022: 33 nouveaux Bib Gourmand en France

    En même temps que ses étoilés, le Guide rouge a dévoilé les 449 restaurants à prix doux de son nouveau millésime.

    Qui sont Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les nouveaux trois-étoiles du Michelin ?

    Le Guide rouge 2022 a sacré, ce mardi, à Cognac, les chefs de Plénitude (Paris) et La Villa Madie (Cassis). Présentations.

    Retour aux terrasses : neuf bières de printemps et leurs accords

    NOTRE SÉLECTION - On hume la douceur de l'air, on reprend place en terrasse devant une petite bière : le printemps est de retour. Voici notre sélection de neuf bières à savourer avec le retour des hirondelles.

    France24 - Monde

    Sidaction 2022: 4 millions d'euros de promesses de dons

    Publié le : 28/03/2022 - 07:56Modifié le : 28/03/2022 - 07:55

    Paris (AFP) – L'association Sidaction a collecté 4 millions d'euros de promesses de dons pour la lutte contre le sida lors de son traditionnel weekend de collecte annuel, un montant légèrement inférieur à celui de l'an dernier.

    "Les donateurs ont été au rendez-vous malgré l'actualité très chargée, ils ont déjà fait preuve d'une grande mobilisation et générosité vis-à-vis de l'Ukraine", a observé dimanche auprès de l'AFP la directrice générale de Sidaction, Florence Thune.

    L'association avait récolté l'an dernier presque 4,5 millions d'euros de promesses de dons lors de son weekend de collecte, un montant quasiment équivalent à son record de 2019 (4,5 millions d'euros).

    Cette année, l'événement a été lancé jeudi soir avec la diffusion d'un clip sur les 33 médias partenaires. Une émission musicale spéciale a notamment été diffusée samedi soir sur France 2.

    A l'heure actuelle, l'association Sidaction estime que le risque de reprise de l'épidémie de VIH est "alarmant" en raison notamment d'une "baisse des dépistages" due à la pandémie de Covid-19.

    "Cette baisse du dépistage signifie que plus de personnes ne connaissent pas leur séropositivité, ce qui veut dire qu'on risque plus de contaminations", précise Mme Thune.

    Par ailleurs, la guerre en Ukraine pourrait contribuer à entraîner par la suite une résurgence de l'épidémie de VIH dans la région.

    "L'Ukraine est l'un des pays les plus touchés en Europe de l'Est. Il avait fait beaucoup d'efforts ces dernières années mais on sait à quel point le système de santé va être dévasté" par la guerre, explique Florence Thune.

    Les fonds collectés par le Sidaction iront à des programmes de recherche et de soins ainsi qu'à des programmes associatifs de prévention et d'aide aux malades en France et à l'international, indique l'association.

    Selon le dernier rapport de l'Onusida, 37,7 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH et 680.000 personnes sont décédées en 2020 de maladies liées au sida.

    En France, 173.000 personnes vivent avec le VIH.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Moules à glace ronds Zoku

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Par une chaude journée d’été, quoi de plus agréable que d’ouvrir son congélateur pour y trouver une glace maison ? Les meilleurs moules à glace sont faciles à remplir, faciles à ranger et faciles à démouler. Après avoir étudié des dizaines de modèles, en avoir testé 26, avoir fabriqué 140 glaces au fil des ans et en avoir mangé suffisamment pour rafraîchir toute une armée, nous avons conclu que les moules à glace ronds Zoku produisaient les glaces les plus régulières et les plus esthétiques parmi tous les modèles que nous avons testés.

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons testé quinze moules cette année (dix nouveaux et les cinq choix de notre guide de 2013) avec des recettes totalement nouvelles. Force est de constater que la plupart de nos favoris d’origine font toujours les meilleures glaces. Et pour la deuxième fois, les moules à glace ronds Zoku ont une bonne longueur d’avance sur les autres. Le set Zoku permet de créer des glaces de la bonne taille pour les enfants et les adultes, et c’est l’un des modèles les moins salissants grâce aux discrètes protections anti-goutte sur les bâtonnets. Par rapport aux moules en plastique, leur design original permet de sortir les glaces beaucoup plus facilement. Ils sont également plus simples à démouler que les autres versions en silicone. Enfin, les moules ronds Zoku ont été plus résistants que tous les autres que nous avons testés. Ils conviennent à tous types de préparations, de la crème glacée aux glaces avec morceaux, en passant par les sorbets pur jus de fruits, et sont vendus à partir de 18 euros, ce qui en fait le bon choix pour la plupart des foyers.

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix n’est plus disponible, nous nous tournons vers les moules à glace classiques Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, sauf qu’ils sont de forme allongée et en plastique plutôt qu’en silicone, donc il faut les passer sous l’eau chaude pour libérer les Esquimaux. Ces moules sont plus encombrants dans le congélateur, mais en contrepartie, ils peuvent faire six bâtonnets à la fois. En raison de leur forme, les glaces ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus quand on les mange, notamment parce que les bâtonnets ne sont pas munis d’une protection anti-goutte. Mais leur forme est parfaite si vous aimez croquer la glace à pleines dents. De plus, contrairement aux moules à glace ronds Zoku, ceux-ci ne sont pas opaques. Une caractéristique utile si vous avez l’habitude de congeler plusieurs parfums en même temps, car vous pouvez voir plus facilement lequel vous prenez.

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 25,82 €

    Pour servir tout un régiment, nous recommandons les moules à glace Norpro. Vous obtiendrez dix glaces en même temps et avec leur forme carrée, elles ressemblent à celles que vous auriez achetées dans une station balnéaire des années 1950. Mais les moules en plastique doivent être passés sous l’eau chaude (sous différents angles) pour libérer les glaces et il est difficile d’en sortir une seule à la fois. Le couvercle qui se trouve sur le dessus du moule peut également être difficile à enlever. C’est néanmoins la meilleure option quand vous organisez une fête et que vous avez besoin de préparer beaucoup de glaces à la fois. De plus, compte tenu du nombre de glaces que ce modèle peut contenir, il est assez compact et vous n’aurez pas à lui trouver une place immense dans le congélateur.

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Si vous recherchez un design hors du commun, nous recommandons chaudement les moules à glace Poissons Zoku. Les adorables figurines aquatiques raviront les petits, et les glaces ont une forme bien nette, d’aspect professionnel, quelle que soit la recette. Comme pour notre premier choix, il est facile de retirer les glaces en forme de poisson des moules en silicone, chacun d’eux contenant environ 45 ml, selon la forme : une taille idéale pour les tout-petits et jusqu’à l’école primaire. Néanmoins, on risque facilement de trop remplir les moules et il n’est pas toujours évident de savoir quel bâtonnet en plastique (à la forme amusante) correspond à chaque compartiment (le corps de la baleine va avec une queue de baleine, le poisson-globe avec des nageoires, etc.). Mais globalement, ces moules ont été les plus simples à utiliser parmi tous les modèles pour enfants que nous avons testés. Comme les autres moules Zoku, cet ensemble occupe un espace non négligeable dans le congélateur, mais il est unique en termes d’aspect visuel.

    Notre sélection des meilleurs moules à glace

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant trois ans comme cheffe de la rubrique « cuisine/maison » pour le magazine BUST. Durant cette période, j’ai élaboré, relu et écrit des recettes. J’ai également collaboré avec des chefs de cuisine sur des reportages gastronomiques et supervisé des séances photo. Actuellement, je suis rédactrice pour la section alimentaire (entre autres) d’un grand magazine féminin américain.

    Afin de déterminer les éléments les plus importants dans un moule à glace, quels sont les matériaux les plus efficaces pour un cuisinier amateur et comment faire les meilleures glaces, j’ai interviewé Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau Popbar, et Charity Ferreira, qui a écrit en 2011 le livre de cuisine Perfect Pops. Pour notre premier guide, en 2013, notre rédacteur Jamie Wiebe s’était entretenu avec Doug Goff, ingénieur agroalimentaire spécialisé dans la glace à l’université de Guelph, et David Carrell du glacier People’s Pops, à Brooklyn.

    À qui s’adressent ces moules à glace ?

    Les moules à glace ne sont pas des ustensiles de cuisine aussi indispensables qu’une casserole ou un ouvre-boîtes. On vit très bien sans. Mais quand l’été arrive et que l’on a des enfants ou des invités en nage chez soi, on est très heureux de les avoir. Par une journée étouffante, rien n’est plus savoureux qu’une glace fraîche, sortie tout droit du congélateur et mangée sous un parasol.

    Bien que l’on trouve des Esquimaux industriels un peu partout, les amateurs de desserts glacés qui veulent expérimenter divers parfums et recettes créatives aimeront les préparer eux-mêmes à la maison. Si vous n’avez pas l’espace ou le budget nécessaires pour une sorbetière, un jeu de moules et un congélateur suffisent pour devenir un expert. Le processus constitue aussi une activité simple et amusante pour les enfants comme les adultes, que l’on peut adapter à d’éventuelles restrictions alimentaires.

    Comment nous les avons sélectionnés et testés

    Lors de nos tests, nous avons constaté que les crèmes glacées se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Il existe différentes formes et tailles de moules à glace. En général, les modèles lisses sont les plus polyvalents, permettant une plus grande variété de recettes. « Les moules qui ont une forme avec des détails élaborés fonctionnent mieux avec des mélanges qui gèlent de façon très solide, comme ceux à base de jus de fruits », explique Charity Ferreira. A contrario, « tout ce qui est crémeux, alcoolisé ou avec des morceaux ne sera pas bien défini si vous le congelez dans un moule avec des aspérités. » L’autrice de Perfect Pops a également précisé que les crèmes glacées « ou toute autre glace au rendu plus mou », sont souvent plus difficiles à extraire des moules qui ne sont pas lisses. Pour notre part, lors de nos tests, nous avons constaté que les glaces crémeuses se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Les moules sont généralement fabriqués en plastique, silicone ou acier inoxydable. Chacun de ces matériaux a ses avantages et ses inconvénients.

    Les moules en plastique sont bon marché et faciles à trouver, mais ils ont davantage tendance à se casser et se montrent parfois difficiles à utiliser, car ils doivent être passés sous l’eau chaude jusqu’à ce qu’ils libèrent leur précieuse cargaison de bâtonnet glacé. Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne américaine de glaces à l’eau PopBar, a refusé de nous dire quel matériau est utilisé dans ses magasins (c’est un secret commercial), mais il affirme que, « pour un usage domestique, vous pouvez choisir le plastique sans problème. Je ne pense pas que cela affectera la qualité à long terme, et ils resteront bons pour une consommation occasionnelle ». Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter en effet des produits chimiques contenus dans les moules en plastique (voir notre section Sécurité des matériaux).

    Le silicone est un matériau fréquemment utilisé dans les moules à glaces, mais sa longévité pose problème : si vous perforez accidentellement ces moules avec un objet pointu dans le lave-vaisselle, l’armoire ou l’évier, ils sont définitivement hors service. En outre, ils peuvent dégager une odeur peu agréable et sont plus susceptibles de conserver les effluves des glaces précédemment préparées. Le silicone ne se fragilisant pas aux températures de congélation et se détachant facilement de la matière congelée, c’est un matériau particulièrement adapté aux moules à glace. Comme nous l’a décrit le scientifique Doug Goff, « le plastique vu sous un microscope est très rugueux, avec beaucoup de coins et recoins, de sorte que la glace y adhère facilement et le retrait d’un élément congelé est donc rendu plus difficile. Les moules en silicone sont de loin préférables pour faciliter l’extraction, car ils sont plus lisses… Mais plus important encore, le silicone repousse l’eau, donc l’absence d’adhérence est principalement due à l’absence d’interaction entre l’eau/la glace et le silicone à la surface du moule ». Comme pour le plastique, il y a peu de risques que des produits chimiques soient libérés du silicone dans vos glaces.

    L’acier inoxydable est le plus difficile à dénicher et peut coûter plus que ce qu’un novice de la fabrication de bâtonnets glacés est prêt à dépenser. « Je n’ai pas essayé les moules en métal », confie Charity Ferreira. « Ils sont chers et pas très faciles à trouver, pour autant que je sache. »

    Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger.

    Le moule à glace idéal doit être de fabrication robuste pour que les esquimaux (et le moule lui-même) ne se cassent pas en morceaux s’il tombe. Il doit être hermétique pour éviter les fuites de liquide. Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger. Si leur base est trop lourde, elles risquent de se briser pendant que vous les dégustez. Le moule doit également être facile à nettoyer et permettre de démouler la glace aussi simplement que possible.

    En ce qui concerne la taille, la meilleure contenance se situe entre 85 et 100 ml. Davantage, et on risque de se lasser. Moins, c’est insuffisant, à moins que vous ne nourrissiez exclusivement des enfants en bas âge. Le cas échéant, nous avons constaté que le meilleur format de glaces pour les jeunes enfants est de 35 à 45 ml.

    Un plateau limite les chances que les glaces se renversent et permet de garder un frigo bien rangé. Mieux encore : les plateaux dont on peut retirer les glaces une par une. Dans certains cas, tous les moules sont reliés entre eux, ce qui complique la consommation d’une seule glace, surtout si le moule est en plastique et qu’il faut le passer sous l’eau chaude pour démouler.

    La plupart des moules sont munis de bâtonnets réutilisables, et certains (comme notre premier choix) ont une protection intégrée pour recueillir les gouttes qui dégoulinent avant qu’elles ne tombent sur vos vêtements. On attend d’un bâtonnet qu’il soit lisse pour ne pas irriter la bouche quand on arrive tout en bas, et qu’il ne soit pas trop pointu, pour être sans danger pour les enfants. Acheter des bâtonnets en bois et les insérer dans les glaces peut vite se transformer en galère, surtout lorsqu’on est en rupture de bâtonnets et que l’on a une envie subite de faire des glaces maison. Mais tout est une question de préférence : Charity Ferreira, elle, n’aime pas l’aspect ni le toucher des bâtons en plastique. Elle opte toujours pour le bois.

    Pour notre premier guide, nous avions testé seize moules, produisant environ soixante glaces. Après avoir parlé avec des experts, consulté Amazon et des blogs alimentaires, et relu des sources éditoriales de confiance citées dans la première étude, nous avons choisi dix modèles supplémentaires, en nous concentrant sur des moules en silicone, des moules classiques et des designs mignons pour enfants. Nous les avons comparés à nos cinq premiers choix précédents et avons produit environ quatre-vingts glaces. Plusieurs des moules que nous avons testés et rejetés ont connu des problèmes de stock, mais nous avons répertorié ceux qui sont disponibles dans la section Concurrence ci-dessous.

    Afin de déterminer si les moules avaient des problèmes avec certains types de glace, nous avons essayé quatre recettes différentes dans chaque moule : jus d’orange pur, crème glacée, mélange de fruits et fudge. Nous avons mené deux séries de tests dans chaque moule, puis nous avons lavé à la main tous les moules pour évaluer la difficulté de nettoyage et d’entretien.

    Notre premier choix de moule à glace

    Moules à glace ronds Zoku

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons examiné 26 modèles pour cette mise à jour et en avons testé 15. Résultat des courses : les moules à glace ronds Zoku, déjà nos favoris dans notre premier guide, ont encore démontré qu’ils avaient une belle longueur d’avance sur leurs concurrents. Ces moules ont produit les glaces les plus régulières, et ils sont plus élégants et plus modernes que les moules rectangulaires classiques (si ce critère a une importance pour vous). Leur rendu lisse et sphérique a moins tendance à se casser. Par rapport à la plupart des moules que nous avons utilisés, leur support est plus facile à remplir. Ce modèle s’est également montré plus solide que les autres, ne se cassant pas même lorsque nous le laissions tomber. Par ailleurs, c’est l’un des rares modèles qui n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour libérer une ou plusieurs glaces : les fourreaux en silicone souple se retournent comme un gant.

    Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces obtenues sont étonnamment régulières : lors de nos tests, deux fournées de quatre recettes de glace différentes ont donné systématiquement la même forme sphérique et sont restées bien consistantes tout au long de la dégustation, contrairement à celles des moules Tovolo Bug et Rocket. Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces rondes de 85 ml sont faciles à manger et, grâce à leur forme parfaitement sphérique, elles ont peu de chances de se casser au beau milieu de la dégustation, contrairement aux glaces d’un robot Cuisipro, qui ont une grande base angulaire et se brisent systématiquement lorsqu’on arrive au dernier tiers. Toutes les glaces ont tendance à se casser (y compris les glaces classiques Zoku), selon que vous préfériez lécher ou mordre l’Esquimau, mais les glaces rondes Zoku ont bien tenu sur le bâtonnet et ne sont pas tombées en morceaux.

    Les moules ronds Zoku sont aussi plus faciles à remplir, en grande partie grâce au support léger de 17,5 x 12,5 cm qui les maintient bien en place pendant qu’on verse le liquide. Grâce au large rebord en silicone sur chaque moule, on risque moins de déborder et d’en mettre partout. En comparaison, pour les fusées et les crèmes glacées, Tovolo compte des moules en plastique séparés qu’il faut soigneusement installer sur leurs supports, et il est difficile de se rendre compte si les moules sont vraiment bien fixés. D’autres moules sont tout simplement plus difficiles à remplir. Le Norpro et le Progressive International ont chacun un support, mais leur ouverture étant très étroite, on a souvent tendance à en mettre à côté quand on les remplit. Aucun des moules en silicone à poussoir (« push-pop ») que nous avons essayés n’est équipé d’un support, donc leur remplissage est compliqué.

    Le moule rond en silicone Zoku est semblable à un fourreau souple que l’on déroule très facilement pour sortir les glaces. Contrairement à la majorité des autres moules que nous avons testés (à part les « push pops » en silicone et les moules en forme de poisson), celui-ci n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour pouvoir en extraire une glace. Et comme le moule souple peut être retourné (comme un gant), on peut le nettoyer sans problème.

    Ces moules à succès ont obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 sur Amazon, avec un peu plus de 200 avis.

    Des défauts non rédhibitoires

    En raison de leur forme ronde, ces moules ne permettent pas de faire des glaces à couches superposées (il faut une forme plus allongée pour cela). Il se peut aussi que les glaces soient trop grandes et trop larges pour tenir dans les petites bouches, qui peineront à les mordre.

    Le grand support en plastique prend également beaucoup de place dans le congélateur (il mesure 17,5 x 12,5 x 7,5 cm), pour seulement quatre glaces. Et le coût du Zoku pourrait dissuader certains consommateurs : vous n’aurez que quatre moules à glaces pour 18 euros. Il existe des modèles nettement moins chers sur le marché qui permettent de faire plus de glaces à la fois.

    Notre deuxième choix

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix est en rupture de stock, nous conseillons aussi les moules à glace classiques de Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, mais produisent une forme plus allongée et sont en plastique, et non en silicone. Comme les moules ronds, les classiques sont faciles à remplir et à transporter jusqu’au congélateur. Ils sont néanmoins plus encombrants (21 x 10 cm, contre 17,5 x 12,5 cm pour les moules ronds). La conception de ces moules les rend également plus difficiles à utiliser et le résultat est un peu plus salissant.

    Il faut passer les moules en plastique sous l’eau chaude pour libérer les glaces, donc ils sont moins faciles à utiliser que la version ronde de Zoku. Ce modèle classique n’intégrant pas de protection anti-gouttes sur les bâtonnets réutilisables, on risque davantage de se salir en mangeant, d’autant plus que les bâtonnets doivent être clipsés dans le socle, ce qui favorise les fuites. Et les glaces de forme allongée ont tendance à se casser.

    Cela dit, ces glaces sont plus faciles à mettre en bouche et plus agréables à croquer que les glaces rondes Zoku, si c’est là un critère important pour vous. Il est également plus aisé de retirer les glaces de leur contenant qu’avec n’importe lequel des autres modèles en plastique que nous avons essayés. Il n’est pas surprenant que ce produit ait obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 parmi plus de 1 500 avis sur Amazon.

    Pour les grandes quantités

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 25,82 €

    Si vous faites un grand nombre de glaces pour une fête ou un rassemblement, le favori de notre première version du guide demeure le champion : les moules Norpro sont solides et pratiques, et on obtient dix glaces en une seule fois. Avec une contenance de 85 ml chacun, ces Esquimaux sont de belle taille et ont la forme rectangulaire classique de ceux que vous trouveriez dans une épicerie ou dans le congélateur de votre grand-mère.

    Difficile de trouver des moules pour non-professionnels qui fassent dix glaces ou plus à la fois : c’est le grand avantage de Norpro. Mais comme le soulignent de nombreux acheteurs en ligne, il est vraiment compliqué de sortir les glaces de leur prison de plastique. Les dix Esquimaux sont tous reliés à un seul et grand couvercle, ce qui signifie que vous devrez passer l’intégralité du moule sous l’eau chaude pendant un certain temps, sous différents angles. Cela peut s’avérer assez fastidieux, surtout si vous ne voulez extraire qu’une seule glace.

    C’est néanmoins la meilleure option lorsque vous organisez une fête et que vous avez besoin de beaucoup de glaces en même temps. Compte tenu du nombre que vous pouvez en tirer, ce modèle est également assez compact (22,5 x 14 x 12 cm), de sorte que vous n’aurez pas à faire une place immense dans le congélateur pour le ranger. Le Norpro a fait mieux que le seul autre moule de dix glaces que nous avons testé, le Progressive International (PI), en grande partie parce que son couvercle en plastique est plus pratique que celui en métal du PI. Le Norpro coûte 25 euros sur Amazon, contre 80 euros pour le moule PI, ce qui nous pousse à voter sans hésitation pour le premier.

    N’oubliez pas que vous devrez acheter des bâtonnets en bois jetables pour ce moule, car il n’est pas fourni avec des bâtonnets réutilisables.

    Pour notre premier guide, David Carrell, du glacier People’s Pops de Brooklyn, nous a recommandé ce set. Son équipe utilisait ce modèle au départ, même si elle est maintenant passée à un moule à glace industriel propre à la marque. Les moules ont obtenu une moyenne impressionnante de quatre étoiles sur cinq sur Amazon, avec plus de 1 700 avis.

    Le moule à glace idéal pour les enfants

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Nous recommandons chaudement les moules Zoku en forme de poisson comme alternative amusante pour les enfants. Ils nous ont fait pousser un petit cri de joie très aigu (un peu comme celui d’un dauphin) quand nous avons libéré les glaces de leur gaine en silicone. Les formes aquatiques sont remarquablement nettes et d’aspect professionnel, fidèles aux photos de l’emballage. La contenance de 35 à 45 ml de chaque glace est pile la bonne taille pour les petits. Les moules en silicone fonctionnent de la même manière que les ronds de Zoku, mais leur taille et leurs formes les rendent moins polyvalents pour toute la famille.

    Les moules sont très petits et on risque de trop les remplir sans s’en rendre compte. Par ailleurs, lorsqu’on insère les bâtons en plastique, ils reposent simplement sur le liquide et ne se verrouillent pas en place. Mais ce n’est pas tant un défaut de conception qu’un élément légèrement déroutant la première fois qu’on les utilise. Chacun des moules (poisson-clown, requin, baleine, pieuvre, plongeur et poisson-globe) est assorti à un bâton. Un petit symbole sur chaque moule correspond à un symbole sur chaque bâton, pour faire correspondre les deux pièces et ainsi vous assurer d’obtenir l’effet visuel souhaité (pour voir les symboles, il ne faut pas trop les remplir). Mais si on n’associe pas le bon bâton au bon moule, ce n’est pas dramatique pour la forme obtenue, et nous sommes sûrs que les enfants s’amuseraient à la vue d’un plongeur avec des tentacules de pieuvre.

    Comme tous les moules en silicone, les moules Zoku en forme de poisson ont une légère odeur chimique quand ils sortent de l’emballage, mais elle devrait disparaître après les premiers lavages.

    Selon Charity Ferreira, on distingue moins bien les détails des moules aux formes élaborées lorsqu’on fait une préparation à base de crème ou de yaourt. Mais je n’ai pas observé de problème avec ces modèles en forme de poisson. Cela peut s’expliquer par le fait que les moules contiennent très peu de liquide, ce qui fait que la congélation est plus solide que dans leurs concurrents plus grands. Bien que les moules Zoku en forme de poisson soient certainement les plus détaillés que j’aie essayés, on peut facilement dégainer les glaces des moules en silicone, et le résultat final a conservé un niveau de détail impressionnant, quelle que soit la recette.

    Les moules Fusée Tovolo étaient arrivés en tête dans la catégorie « formes amusantes » de la première version de ce guide, mais je les ai trouvés un peu difficiles à nettoyer, et bien que la fusée soit mignonne, impossible de rivaliser avec les adorables petites figurines aquatiques qui sortent des moules Zoku en forme de poisson. Il en est de même pour les autres moules spécifiques aux enfants que nous avons testés.

    Les moules Zoku en forme de poisson ont obtenu une moyenne de 4,5 étoiles sur 5 (avec plus de 600 avis) sur Amazon et ont aussi été recommandés par le magazine Good Housekeeping en 2014.

    Entretien et utilisation

    Tous ces moules doivent être soigneusement lavés après chaque utilisation. Lisez bien les indications sur l’emballage pour savoir s’ils passent au lave-vaisselle : ce n’est pas le cas de certains modèles que nous avons testés, dont les trois Zoku. Comme pour tous les produits en silicone, veillez à ne pas utiliser de tampon à récurer ni de laine d’acier lors du nettoyage, pour ne pas laisser de rayure. Et gardez-les bien à distance de tout couteau ou autre objet pointu dans l’évier ou le lave-vaisselle pour ne pas les percer accidentellement.

    Si vous êtes gêné par l’odeur du silicone, il existe des tonnes d’astuces pour vous en débarrasser, notamment celle-ci, lue sur Amazon, qui peut paraître dégoûtante mais est toutefois intrigante et est validée par les lecteurs de Chowhound (en anglais) Elle consiste à placer le moule durant trois jours dans un sac en plastique fermé rempli de litière pour chat, et laisser reposer durant trois jours.

    Si vous n’aimez pas les bâtonnets en plastique réutilisables, vous pouvez toujours recourir à la version en bois à l’ancienne. Charity Ferreira nous a expliqué comment elle s’y prend avec les moules normalement accompagnés de bâtonnets en plastique : « Vous avez la possibilité de n’utiliser que des bâtonnets en bois : recouvrez le dessus du moule avec du papier aluminium, faites une fente dans cette feuille et insérez le bâtonnet. Cela permet de maintenir le bâtonnet en place pendant que le mélange gèle. »

    La concurrence

    De nombreux moules que nous avons testés sont en rupture de stock ou ont été retirés de la vente. Certains présentaient des problèmes comme des odeurs de silicone, des fonds difficiles à nettoyer ou une conception salissante.

    Dans la catégorie « Mignon pour les enfants », nous accordons une mention honorifique au mini moule à glace Cuisipro, qui produit des glaces de la taille idéale pour les enfants et qui est doté d’un discret petit plateau récepteur de gouttes. Chaque bâtonnet a la forme d’un animal (nous avons essayé la collection « Safari ») et les moules se relient entre eux par des segments qui s’emboîtent les uns dans les autres, ce qui les rend plus stables pour verser le liquide et les placer au congélateur. Ce n’est pas le modèle le moins cher, mais il est bien fait et la glace obtenue, en forme d’œuf, est plus facile à manger que les glaces ultra-rondes de Zoku. Les poignées s’adaptent aussi parfaitement au moule, ce qui évite d’en mettre partout quand on transfère les futures glaces du plan de travail au congélateur. Cependant, ces glaces sont loin d’être aussi mignonnes que les glaces Zoku en forme de poisson, donc en fin de compte elles ne sont pas notre premier choix.

    Le prix devient un problème avec les moules à glace individuels en acier inoxydable Freezycup, qui coûtent environ dix euros l’unité. Mais nous avons compris leurs atouts : la taille des glaces est correcte pour les adultes comme les enfants, et la forme tubulaire un peu étroite permet de lécher ou mordre plus facilement dedans que les formes plus larges. Malheureusement, le collecteur de gouttes n’étant pas fixé au moule de façon permanente (il s’agit d’un disque métallique avec un joint en caoutchouc que l’on glisse sur le bâtonnet de la glace), il a tendance à bouger au milieu de la dégustation, et le liquide accumulé finit par couler. Par ailleurs, les moules sont censés pouvoir tenir debout tout seuls dans un congélateur. Mais les clayettes du nôtre étant à treillage, nous avons dû les placer dans leur support en bois. Or, le socle est vendu séparément et les trous dans lesquels les moules devaient entrer n’étaient pas exactement de la bonne taille, donc nous avons dû les caler maladroitement. Nous avions aussi peur d’égarer les collecteurs de gouttes et de jeter accidentellement les bâtonnets en bambou qui accompagnent chaque moule, car ils ressemblent beaucoup à des bâtonnets en bois jetables.

    Les moules Tovolo en forme d’insectes ont produit des glaces qui ne rappelaient que très vaguement les petites bestioles voulues (ressemblant plus à une sorte de crabe). Ils contiennent entre 90 et 120 ml, soit un peu trop pour convenir aux enfants. Bien que leur support en forme de feuille et leurs poignées en forme de vigne les distinguent des autres moules au design amusant pour enfants, la poignée a tendance à se casser, selon certains acheteurs Amazon, et il est presque impossible de boire dans le gobelet recueille gouttes sans se renverser du liquide dessus, vu sa profondeur (contrairement à la protection anti-gouttes de Zoku, qui est plus plate et permet de boire plus facilement la glace fondue).

    Les moules à glace Tovolo Groovy sont trop volumineux (même si les glaces contiennent tout juste 90 ml) et ne sont bons qu’à faire des glaces à base de jus de fruits. Le bâtonnet a tendance à sortir sans la glace, ou alors, la glace ne sort pas du tout. Ils se sont brisés en petits morceaux lorsque nous les avons fait tomber sur le sol avec de la glace à l’intérieur.

    Les moules à glaces Bijoux de Tovolo sont trop petits : ils ne contiennent que 30 ml de liquide. Selon certains acheteurs, les glaces sont difficiles à extraire du plateau et le bâtonnet en plastique a tendance à se casser en deux.

    Les glaces que nous avons fabriquées dans le moule Cuisipro Snap Fit Circle se sont presque toujours cassées en deux. Elles ont une belle forme et une taille raisonnable, mais nous avons passé trop de temps à essayer de faire fondre le petit morceau coincé au fond du moule pour pouvoir le boire.

    Nous avons aussi examiné d’autres moules, mais nous les avons éliminés :

    Les moules Popze IcePopIt sont chers alors que leur conception semble identique à certains des autres moules à glace que nous avons testés.

    Le Norpro Frost Pop Maker s’en sort plutôt bien dans les avis Amazon, mais les utilisateurs se sont plaints que son ouverture était trop étroite, ce qui complique le remplissage. En outre, il n’a reçu que 14 avis, ce qui ne nous permet pas vraiment de nous faire une idée précise.

    Le moule à glace Jelly Belly Lickety Sip a reçu de bons avis sur Amazon, mais il est trop bon marché. Il a tendance à se casser et est conçu dans un plastique dur qui rend difficile l’extraction de chaque glace. De plus, il présente le plus gros défaut de Norpro (à savoir que tous les moules sont reliés entre eux) sans aucun de ses avantages.

    Le moule à glace Chosigt d’IKEA est un choix très populaire et bon marché, mais les acheteurs d’Amazon trouvent que les glaces sont trop petites. Une taille qui convient bien aux enfants, mais pas aux adultes, et toujours dans le même plastique cassable.

    Cuisipro distribue plusieurs déclinaisons de son moule à glace Snap Fit. Cette année, nous avons essayé la forme robot et avons écarté les fusées et voiliers. Les acheteurs trouvent qu’elles sont un peu trop grandes pour les enfants (qui sont pourtant le meilleur public pour ces silhouettes amusantes), et que les bâtonnets sont trop pointus (comme nous l’avons constaté avec les moules robots), ce qui fait peur si un enfant venait à tomber en sirotant sa glace.

    Sécurité des matériaux

    Depuis quelques années, les médias, les parents et autres consommateurs sont préoccupés par les produits chimiques dangereux qui s’échappent des plastiques. De nouvelles recherches tendraient à montrer que les plastifiants (les produits chimiques utilisés pour rendre les plastiques résistants mais souples) ne représentent pas un risque aussi important pour la santé qu’on pourrait le craindre. La plus grande inquiétude concerne les perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A (BPA) est certainement le plus connu, et de nombreux fabricants ont cessé de l’utiliser dans les produits destinés aux enfants (la plupart des moules à glace que nous présentons sont exempts de BPA). Cependant, il est probable que d’autres plastifiants soient plus à risques que le BPA. Une évaluation des risques à grande échelle menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (qui a des normes beaucoup plus strictes que la FDA américaine) a révélé que le BPA ne représentait quasiment aucune menace, même pour les jeunes enfants.

    Pour ce qui est des autres plastifiants, la recherche n’est pas concluante quant à savoir lesquels causent des dommages et dans quelle mesure. Mais il se pourrait que cela importe peu, surtout lorsqu’il s’agit de moules à glace. Certains types de plastifiants peuvent relâcher des produits chimiques, mais en très petites quantités, et cela peut prendre plusieurs années. Selon Neal Langerman, directeur de recherche et propriétaire de la société de conseil Advanced Chemical Safety, c’est lorsque les entreprises font des études de vieillissement accéléré sur ces matériaux, en soumettant le plastique à l’équivalent de cinq à six ans d’utilisation, qu’une petite quantité d’additifs peut apparaître dans les aliments ou le liquide conservés dans ledit plastique. Leur volume est bien plus faible que ce qui serait réellement nocif selon les données disponibles, a déclaré Neal Langerman. « Mais je veux ensuite savoir ce qui se passera si je le laisse dans mon congélateur à -7 ou -8 °C pendant 45 jours. Eh bien, cela ralentit tout », car les réactions chimiques sont encore plus longues lorsqu’il fait froid. Et Langerma de déclarer : « clairement, les plastifiants ne m’inquiètent pas ». En fin de compte, une utilisation quotidienne de moules à glace en plastique ne représente un risque pour personne.

    Techniquement, le silicone est peut-être encore plus sûr que le plastique. Comme il s’agit d’un polymère silicium-oxygène, il est l’une des liaisons chimiques les plus solides qui existent, et il est donc considéré comme inerte. Sable et quartz sont d’ailleurs constitués d’une forme de ce polymère : c’est vraiment un roc. Selon la FDA, le silicone est « généralement reconnu comme sûr » et « peut être utilisé sans danger comme emballage alimentaire ». L’American Chemistry Council affirme que le silicone est l’un des matériaux les plus étudiés au monde et qu’il s’est avéré résistant au chaud et au froid (une bonne nouvelle pour les moules à glace).

    Sources

    1. Charity Ferreira, autrice de 2011’s Perfect Pops, interview

    2. Reuben Ben Jehuda, propriétaire/cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau PopBar, interview

    3. Jillian Urcelay, Up Your Dessert’s Cuteness With These New Popsicle Molds, magazine Good Housekeeping

    4. Jennifer Chait, GUIDE : 22 BPA-free popsicle molds for making all kinds of delicious homemade popsicles, site Inhabitots

    5. Valya Boutenko, What Popsicle Molds Are Best, blog personnel

    6. Jill Parkin, 10 Great Ice Pop Molds to Make Homemade Popsicles, Sandy Toes and Popsicles

    7. Cool Popsicle Molds for a Fun Summer, HolyCool  

    Molly Simms (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Jamie Wiebe (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Béatrice Catanese (traduction française)

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    The Making of Vladimir Putin

    Tracing Putin’s 22-year slide from statesman to tyrant.

    President Vladimir V. Putin of Russia during a New York Times interview in 2003.Credit...James Hill for The New York Times

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    By Roger Cohen

    PARIS — Speaking in what he called “the language of Goethe, Schiller and Kant,” picked up during his time as a K.G.B. officer in Dresden, President Vladimir V. Putin addressed the German Parliament on Sept. 25, 2001. “Russia is a friendly European nation,” he declared. “Stable peace on the continent is a paramount goal for our nation.”

    The Russian leader, elected the previous year at the age of 47 after a meteoric rise from obscurity, went on to describe “democratic rights and freedoms” as the “key goal of Russia’s domestic policy.” Members of the Bundestag gave a standing ovation, moved by the reconciliation Mr. Putin seemed to embody in a city, Berlin, that long symbolized division between the West and the totalitarian Soviet world.

    Norbert Röttgen, a center-right representative who headed the Parliament’s Foreign Affairs Committee for several years, was among those who rose to their feet. “Putin captured us,” he said. “The voice was quite soft, in German, a voice that tempts you to believe what is said to you. We had some reason to think there was a viable perspective of togetherness.”

    Today, all togetherness shredded, Ukraine burns, bludgeoned by the invading army Mr. Putin sent to prove his conviction that Ukrainian nationhood is a myth. More than 3.7 million Ukrainians are refugees; the dead mount up in a month-old war; and that purring voice of Mr. Putin has morphed into the angry rant of a hunched man dismissing as “scum and traitors” any Russian who resists the violence of his tightening dictatorship.

    His opponents, a “fifth column” manipulated by the West, will meet an ugly fate, Mr. Putin vowed this month, grimacing as his planned blitzkrieg in Ukraine stalled. True Russians, he said, would “spit them out like a gnat that accidentally flew into their mouths” and so achieve “a necessary self-purification of society.”

    This was less the language of Kant than of fascist nationalist exaltation laced with Mr. Putin’s hardscrabble, brawling St. Petersburg youth.

    Between these voices of reason and incitation, between these two seemingly different men, lie 22 years of power and five American presidents. As China rose, as America fought and lost its forever wars in Iraq and Afghanistan, as technology networked the world, a Russian enigma took form in the Kremlin.

    Did the United States and its allies, through excess of optimism or naïveté, simply get Mr. Putin wrong from the outset? Or was he transformed over time into the revanchist warmonger of today, whether because of perceived Western provocation, gathering grievance, or the giddying intoxication of prolonged and — since Covid-19 — increasingly isolated rule?

    Mr. Putin is an enigma, but he is also the most public of figures. Seen from the perspective of his reckless gamble in Ukraine, a picture emerges of a man who seized on almost every move by the West as a slight against Russia — and perhaps also himself. As the grievances mounted, piece by piece, year by year, the distinction blurred. In effect, he became the state, he merged with Russia, their fates fused in an increasingly Messianic vision of restored imperial glory.

    From the Ashes of Empire

    “The temptation of the West for Putin was, I think, chiefly that he saw it as instrumental to building a great Russia,” said Condoleezza Rice, the former secretary of state who met several times with Mr. Putin during the first phase of his rule. “He was always obsessed with the 25 million Russians trapped outside Mother Russia by the breakup of the Soviet Union. Again and again he raised this. That is why, for him, the end of the Soviet empire was the greatest catastrophe of the 20th century.”

    But if irredentist resentment lurked, alongside a Soviet spy’s suspicion of the United States, Mr. Putin had other initial priorities. He was a patriotic servant of the state. The post-communist Russia of the 1990s, led by Boris N. Yeltsin, the country’s first freely elected leader, had sundered.

    In 1993, Mr. Yeltsin ordered the Parliament shelled to put down an insurgency; 147 people were killed. The West had to provide Russia with humanitarian aid, so dire was its economic collapse, so pervasive its extreme poverty, as large swaths of industry were sold off for a song to an emergent class of oligarchs. All this, to Mr. Putin, represented mayhem. It was humiliation.

    “He hated what happened to Russia, hated the idea the West had to help it,” said Christoph Heusgen, the chief diplomatic adviser to former Chancellor Angela Merkel of Germany between 2005 and 2017. Mr. Putin’s first political manifesto for the 2000 presidential campaign was all about reversing Western efforts to transfer power from the state to the marketplace. “For Russians,” he wrote, “a strong state is not an anomaly to fight against.” Quite the contrary, “it is the source and guarantor of order, the initiator and the main driving force of any change.”

    But Mr. Putin was no Marxist, even if he reinstated the Stalin-era national anthem. He had seen the disaster of a centralized planned economy, both in Russia and East Germany, where he served as a K.G.B. agent between 1985 and 1990.

    The new president would work with the oligarchs created by chaotic, free-market, crony capitalism — so long as they showed absolute fealty. Failing that, they would be expunged. If this was democracy, it was “sovereign democracy,” a phrase embraced by Mr. Putin’s top political strategists, stress on the first word.

    Marked, to some degree, by his home city of St. Petersburg, built by Peter the Great in the early 18th century as a “window to Europe,” and by his initial political experience there from 1991 working in the mayor’s office to attract foreign investment, Mr. Putin does appear to have been guardedly open to the West early in his rule.

    He mentioned the possibility of Russian membership of NATO to President Bill Clinton in 2000, an idea that never went anywhere. He maintained a Russian partnership agreement signed with the European Union in 1994. A NATO-Russia Council was established in 2002. Petersburg man vied with Homo Sovieticus.

    This was a delicate balancing act, for which the disciplined Mr. Putin was prepared. “You should never lose control,” he told the American movie director Oliver Stone in “The Putin Interviews,” a 2017 documentary. He once described himself as “an expert in human relations.” German lawmakers were not alone in being seduced by this man of impassive features and implacable intent, honed as an intelligence operative.

    “You must understand, he is from the K.G.B., lying is his profession, it is not a sin,” said Sylvie Bermann, the French ambassador in Moscow from 2017 to 2020. “He is like a mirror, adapting to what he sees, in the way he was trained.”

    A few months before the Bundestag speech, Mr. Putin famously won over President George W. Bush, who, after their first meeting in June 2001, said he had looked into the Russian president’s eyes, gotten “a sense of his soul” and found him “very straightforward and trustworthy.” Mr. Yeltsin, similarly swayed, anointed Mr. Putin as his successor just three years after he arrived in Moscow in 1996.

    “Putin orients himself very precisely to a person,” Mikhail B. Khodorkovsky, Russia’s richest man before he served a decade in a Siberian penal colony and had his company forcibly broken up, told me in an interview in 2016 in Washington. “If he wants you to like him, you will like him.”

    The previous time I had seen Mr. Khodorkovsky, in Moscow in October 2003, was just days before his arrest by armed agents on embezzlement charges. He had been talking to me then about his bold political ambitions — a lèse-majesté unacceptable to Mr. Putin.

    An Authoritarian’s Rise

    The wooded presidential estate outside Moscow was comfortable but not ornate. In 2003, Mr. Putin’s personal tastes did not yet run to palatial grandiosity. Security guards lounged around, gawking at TVs showing fashion models on the runways of Milan and Paris.

    Mr. Putin, as he likes to do, kept us waiting for many hours. It seemed a small demonstration of one-upmanship, a minor incivility he would inflict even on Ms. Rice, similar to bringing his dog into a meeting with Ms. Merkel in 2007 when he knew she was scared of dogs.

    “I understand why he has to do this,” Ms. Merkel said. “To prove he’s a man.”

    When the interview with three New York Times journalists at last began, Mr. Putin was cordial and focused, comfortable in his strong command of detail. “We firmly stand on the path of development of democracy and of a market economy,” he said, adding, “By their mentality and culture, the people of Russia are Europeans.”

    He spoke of “good, close relations” with the Bush administration, despite the Iraq war, and said “the main principles of humanism — human rights, freedom of speech — remain fundamental for all countries.” The greatest lesson of his education, he said, was “respect for the law.”

    At this time, Mr. Putin had already clamped down on independent media; prosecuted a brutal war in Chechnya involving the leveling of Grozny, its capital; and placed security officials — known as siloviki — front and center in his governance. Often, they were old St. Petersburg buddies, like Nikolai Patrushev, now the secretary of Mr. Putin’s security council. The first rule of an intelligence officer is suspicion.

    When asked about his methods, the president bristled, suggesting America could not claim any moral high ground. “We have a proverb in Russia,” he said. “One should not criticize a mirror if you have a crooked face.”

    The overriding impression was of a man divided behind his unflinching gaze. Michel Eltchaninoff, the French author of “Inside the Mind of Vladimir Putin,” said there was “a varnish of liberalism to his discourse in the early 2000s,” but the pull of restoring Russian imperial might, and so avenging Russia’s perceived relegation to what President Barack Obama would call “a regional power,” was always Mr. Putin’s deepest urge.

    Born in 1952 in a city then called Leningrad, Mr. Putin grew up in the shadow of the Soviets’ war with Nazi Germany, known to Russians as the Great Patriotic War. His father was badly wounded, an older brother died during the brutal 872-day German siege of the city, and a grandfather had worked for Stalin as a cook. The immense sacrifices of the Red Army in defeating Nazism were not abstract but palpable within his modest family, as for many Russians of his generation. Mr. Putin learned young that, as he put it, “the weak get beat.”

    “The West did not take sufficient account of the strength of Soviet myth, military sacrifice and revanchism in him,” Mr. Eltchaninoff, whose grandparents were all Russian, said. “He believes deeply that Russian man is prepared to sacrifice himself for an idea, whereas Western man likes success and comfort.”

    Mr. Putin brought a measure of that comfort to Russia in the first eight years of his presidency. The economy galloped ahead, foreign investment poured in. “It was perhaps the happiest time in the country’s life, with a measure of prosperity and level of freedom never matched in Russian history,” said Alexander Gabuev, a senior fellow at the Carnegie Moscow Center.

    Mr. Gabuev, who, like thousands of liberal Russians, has fled to Istanbul since the war in Ukraine began, added that “there was a lot of corruption and concentration of wealth, but also lots of boats rising. And remember, in the 1990s, everyone had been poor as a church mouse.” Now the middle class could vacation in Turkey or Vietnam.

    The problem for Mr. Putin was that to diversify an economy, the rule of law helps. He had studied law at St. Petersburg University and claimed to respect it. In fact, power proved to be his lodestone. He held legal niceties in contempt. “Why would he share power when he could live off oil, gas, other natural resources, and enough redistribution to keep people happy?” Mr. Gabuev said.

    Timothy Snyder, the prominent historian of fascism, put it this way: “Having toyed with an authoritarian rule-of-law state, he simply become the oligarch-in-chief and turned the state into the enforcer mechanism of his oligarchical clan.”

    Still, the biggest country on earth, stretching across 11 time zones, needed more than economic recovery to stand tall once more. Mr. Putin had been formed in a Soviet world that held that Russia was not a great power unless it dominated its neighbors. Rumblings at the country’s doorstep challenged that doctrine.

    In November 2003, the Rose Revolution in Georgia set that country firmly on a Western course. In 2004 — the year of NATO’s second post-Cold War expansion, which brought in Estonia, Lithuania, Latvia, Bulgaria, Romania, Slovakia and Slovenia — massive street protests, known as the Orange Revolution, erupted in Ukraine. They, too, stemmed from a rejection of Moscow and the embrace of a Western future.

    Mr. Putin’s turn from cooperation with the West to confrontation began. It would be slow but the general direction was set. Once, asked by Ms. Merkel what his greatest mistake had been, the Russian president replied: “To trust you.”

    A Clash With the West

    From 2004 onward, a distinct hardening of Mr. Putin’s Russia — what Ms. Rice, the former secretary of state, called “a crackdown where they were starting to spin these tales of vulnerability and democratic contagion” — became evident.

    The president scrapped elections for regional governors in late 2004, turning them into Kremlin appointees. Russian TV increasingly looked like Soviet TV in its undiluted propaganda.

    In 2006, Anna Politkovskaya, an investigative journalist critical of rights abuses in Chechnya, was murdered in Moscow on Mr. Putin’s birthday. Another Kremlin critic, Alexander Litvinenko, a former intelligence agent, who had dubbed Russia “a mafia state,” was killed in London, poisoned with a radioactive substance by Russian spies.

    For Mr. Putin, NATO expansion into countries that had been part of the Soviet Union or its postwar East European imperium represented an American betrayal. But the threat of a successful Western democracy on his doorstep appears to have evolved into a more immediate perceived threat to his increasingly repressive system.

    “Putin’s nightmare is not NATO, but democracy,” said Joschka Fischer, a former German foreign minister who met with Mr. Putin several times. “It’s the color revolutions, thousands of people on the streets of Kyiv. Once he embraced an imperial, military ideology as the foundation of Russia as a world power, he was unable to tolerate this.”

    Although Mr. Putin has portrayed a West-leaning Ukraine as a threat to Russian security, it was more immediately a threat to Putin’s authoritarian system itself. Radek Sikorski, the former Polish foreign minister, said: “Putin is of course right that a democratic Ukraine integrated with Europe and successful is a mortal threat to Putinism. That, more than NATO membership, is the issue.”

    The Russian president does not take well to mortal threats, real or imagined. If anyone had doubted Mr. Putin’s ruthlessness, they stood corrected by 2006. His loathing of weakness dictated a proclivity for violence. Yet Western democracies were slow to absorb this basic lesson.

    They needed Russia, and not only for its oil and gas. The Russian president, who was the first to call President Bush after 9/11, was an important potential ally in what came to be called the Global War on Terror. It meshed with his own war in Chechnya and with a tendency to see himself as part of a civilizational battle on behalf of Christianity.

    But Mr. Putin was far less comfortable with Mr. Bush’s “freedom agenda,” announced in his second inaugural of January 2005, a commitment to promote democracy across the world in pursuit of a neoconservative vision. In every stirring for liberty, Mr. Putin now saw the hidden hand of the United States. And why would Mr. Bush not include Russia in his ambitious program?

    Arriving in Moscow as the U.S. ambassador in 2005, William Burns, now the C.I.A. director, sent a sober cable, all post-Cold War optimism dispelled. “Russia is too big, too proud, and too self-conscious of its own history to fit neatly into a ‘Europe whole and free,’” he wrote. As he relates in his memoir, “The Back Channel,” Mr. Burns added that Russian “interest in playing a distinctive Great Power role” would “sometimes cause significant problems.”

    When François Hollande, the former French president, met Mr. Putin several years later, he was surprised to find him referring to Americans as “Yankees” — and in scathing terms. These Yankees had “humiliated us, put us in second position,” Mr. Putin told him. NATO was an organization “aggressive by its nature,” used by the United States to put Russia under pressure, even to stir democracy movements.

    “He expressed himself in a cold and calculating way,” Mr. Hollande said. “He is a man who always wants to demonstrate a kind of implacable determination, but also in the form of seduction, almost gentleness. An agreeable tone alternates with brutal outbursts, which are thereby made more effective.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    The more assured he grew in his power, the more Mr. Putin appears to have reverted to the hostility toward the United States in which he was formed. The NATO bombing of Belgrade in 1999 during the Kosovo War, and the United States invasion of Iraq in 2003, had already given him a healthy distrust of American invocations of the United Nations Charter and international law. Convinced of the exceptionalism of Russia, its inevitable fate to be a great power, he could not abide American exceptionalism, the perception of America throwing its power around in the name of some unique destiny, an inherent mission to spread freedom in a world where the United States was the sole hegemon.

    These grudges came to a head in Mr. Putin’s ferocious speech in 2007 to the Munich Security Conference. “One state and, of course, first and foremost the United States, has overstepped its national borders in every way,” he declared to a shocked audience. A “unipolar world” had been imposed after the Cold War with “one center of authority, one center of force, one center of decision-making.”

    The result was a world “in which there is one master, one sovereign, and at the end of the day this is pernicious.” More than pernicious, it was “extremely dangerous,” resulting “in the fact that nobody feels safe.”

    The Threat of NATO Expansion

    After the Munich speech, Germany still had hopes for Mr. Putin. Ms. Merkel, raised in East Germany, a Russian speaker, had formed a relationship with him. Mr. Putin put his two children in Moscow’s German school after his return from Dresden. He liked to quote from German poems. “There was an affinity,” said Mr. Heusgen, her top diplomatic adviser. “An understanding.”

    Working with Mr. Putin could not mean dictating to him, however. “We deeply believed it would not be good to bring Georgia and Ukraine into NATO,” Mr. Heusgen said. “They would bring instability.” Article 10 of the NATO Treaty, as Mr. Heusgen noted, says any new member must be in a position to “contribute to the security of the North Atlantic area.” Just how the two contested countries would do that was unclear to Ms. Merkel.

    The United States, however, with the Bush presidency in its last year, was in no mood to compromise. Mr. Bush wanted a “Membership Action Plan,” or MAP, for Ukraine and Georgia, a specific commitment to bringing the two countries into the alliance, to be announced at the April 2008 NATO summit in Bucharest. NATO expansion had ensured the security and freedom of 100 million Europeans liberated from the totalitarian Soviet imperium; it should not stop.

    Mr. Burns, as ambassador, was opposed. In a then-classified message to Ms. Rice, he wrote: “Ukrainian entry into NATO is the brightest of all redlines for the Russian elite (not just Putin). In more than two and a half years of conversations with key Russian players, from knuckle-draggers in the dark recesses of the Kremlin to Putin’s sharpest liberal critics, I have yet to find anyone who views Ukraine in NATO as anything other than a direct challenge to Russian interests.”

    Already, in February 2008, the United States and many of its allies had recognized the independence of Kosovo from Serbia, a unilateral declaration rejected as illegal by Russia and seen as an affront to a fellow Slav nation. Ms. Bermann, the former French ambassador to Moscow, recalled Sergey V. Lavrov, the Russian foreign minister, warning her at the time: “Be careful, it’s a precedent, it will be used against you.”

    France joined Germany in Bucharest in opposing the MAP for Georgia and Ukraine. “Germany wanted nothing,” Ms. Rice recalled. “It said you could not take in a country with a frozen conflict like Georgia” — an allusion to the tense standoff between Georgia and the breakaway, Russian-backed, self-declared republics of South Ossetia and Abkhazia.

    To which Mr. Sikorski, the Polish foreign minister, retorted: “You were a frozen conflict for 45 years!”

    The compromise was messy. The NATO leaders’ declaration said that Ukraine and Georgia “will become members of NATO.” But it stopped short of endorsing an action plan that would make such membership possible. Ukraine and Georgia were left with an empty promise, consigned to drift indefinitely in a strategic no man’s land, while Russia was at once angered and offered a glimpse of a division it could later exploit.

    “Today we look at the statement and think it was the worst of all worlds,” said Thomas Bagger, the departing senior diplomatic adviser to the German president.

    Mr. Putin came to Bucharest and delivered what Ms. Rice described as an “emotional speech,” suggesting Ukraine was a made-up country, noting the presence of 17 million Russians there, and calling Kyiv the mother of all Russian cities — a claim that would develop into an obsession.

    To Mr. Sikorski, Mr. Putin’s speech was not surprising. He had received a letter that year from Vladimir V. Zhirinovsky, a fierce Russian nationalist who was then the deputy speaker of the Duma, suggesting that Poland and Russia simply partition Ukraine. “I did not respond,” Mr. Sikorski said. “We are not in the business of changing borders.”

    Still, for all the differences, Mr. Putin had not yet hardened into outright hostility. President Bush and Ms. Rice proceeded to Mr. Putin’s favored resort of Sochi on the Black Sea Coast.

    Mr. Putin showed off the sites planned for the 2014 Winter Olympics. He introduced them to Dmitri A. Medvedev, his longtime associate who would become president in May, as part of a choreographed maneuver to respect Russian’s constitutional term limits but allow Mr. Putin to return to the Kremlin in 2012 after a spell as prime minister.

    There were Cossack dancers. Some Americans danced and the mood there was very good.

    Three months later, a five-day war erupted in Georgia. Russia called it a “peace enforcement” operation. Having provoked an impetuous Georgian attack on its proxy forces in South Ossetia, Russia invaded Georgia. Its strategic goal was to neutralize any ambitions for Georgian NATO membership; this was largely achieved. Moscow recognized the independence of Abkhazia and South Ossetia, integrating them into Russia.

    Mr. Putin, in his deliberate manner, had drawn a first line in the sand, with no meaningful Western response.

    Us Versus Them

    On May 7, 2012, as a 30-gun salute echoed over Moscow and riot police officers in camouflage rounded up protesters, Mr. Putin returned to the Russian presidency. Bristling and increasingly convinced of Western perfidy and decadence, he was in many respects a changed man.

    The outbreak of large street protests five months earlier, with marchers bearing signs that said “Putin is a thief,” had cemented his conviction that the United States was determined to bring a color revolution to Russia. The demonstrations erupted after parliamentary elections in December 2011 that were widely viewed as fraudulent by domestic and international observers. The unrest was eventually crushed.

    Mr. Putin accused then-Secretary of State Hillary Clinton of being the primary instigator. “She set the tone for some actors in our country and gave them a signal,” he said. Ms. Clinton retorted that, in line with America’s values, “we expressed concerns that we thought were well founded about the conduct of the elections.”

    So much for the Obama administration’s attempts at a “reset” in relations with Russia over the four years that the milder Mr. Medvedev, who was always beholden to Mr. Putin, spent in office.

    Still, the idea that Mr. Putin posed any serious threat to American interests was largely dismissed in a Washington focused on defeating Al Qaeda. After Gov. Mitt Romney said that the biggest geopolitical threat facing the United States was Russia, he was mocked by President Obama.

    “The Cold War’s been over for 20 years,” Mr. Obama said by way of contemptuous instruction during a 2012 presidential debate.

    Russia, under American pressure, had abstained in a 2011 United Nations Security Council vote for military intervention in Libya, which authorized “all necessary measures” to protect civilians. When this mission, in Mr. Putin’s perception, morphed into the pursuit of the overthrow of Col. Muammar el-Qaddafi, who was killed by Libyan forces, the Russian president was furious. This was yet further confirmation of America’s international lawlessness.

    Something else was at work. “He was haunted by the brutal takeout of Qaddafi,” said Mark Medish, who was senior director for Russian, Ukrainian and Eurasian affairs at the National Security Council during the Clinton presidency. “I was told that he replayed the videos again and again.” The elimination of a dictator felt personal.

    Michel Duclos, a former French ambassador to Syria and now a special adviser to the Institut Montaigne think tank in Paris, places Mr. Putin’s definitive “choice of repolarization” in 2012. China had risen, offering new strategic options. “He had become convinced that the West was in decline after the 2008 financial crisis,” Mr. Duclos said. “The way forward now was confrontation.”

    In this clash, Mr. Putin had armed himself with cultural and religious reinforcements. He cast himself as the macho embodiment of conservative Orthodox Christian values against the West’s irreligious embrace of same-sex marriage, radical feminism, homosexuality, mass immigration and other manifestations of “decadence.”

    The United States and its allies, in Mr. Putin’s telling, were intent on globalizing these subversive values under cover of democracy promotion and human rights. Saint Russia would stand against this baleful homogenization. Putinism, as it was now fleshed out, stood against a godless and insinuating West. Moscow had an ideology once more. It was one of conservative resistance, and it appealed to rightist leaders across Europe and beyond.

    It was also, it seems, a reflection of something more. When, in the Oliver Stone documentary, Mr. Putin is asked if he ever has “bad days,” his response is: “I am not a woman, so I don’t have bad days.” Pressed a little by the generally deferential Mr. Stone, the Russian president opines, “That’s just the nature of things.”

    Later, Mr. Stone asks about gays and the military. “If you are taking a shower in a submarine with a man and you know he is gay, do you have a problem with that?” Mr. Putin replies: “Well, I prefer not to go to the shower with him. Why provoke him? But you know, I’m a judo master.”

    This, apparently, was meant as a joke.

    But Mr. Putin was not joking about his conservative challenge to Western culture. It allowed him to develop his own support in Europe among hard-right parties like the French National Rally, formerly the National Front, that received a loan from a Russian bank. Autocratic nationalism revived its appeal, challenging the democratic liberalism that the Russian leader would pronounce “obsolete” in 2019.

    A number of fascist or nationalist writers and historians with mystical ideas of Russian destiny and fate, prominent among them Ivan Ilyin, increasingly influenced Mr. Putin’s thinking. Ilyin saw the Russian soldier as “the will, the force and the honor of the Russian state” and wrote, “My prayer is like a sword. And my sword is like a prayer.” Mr. Putin took to citing him frequently.

    “By the time Putin returns to the Kremlin he has an ideology, a spiritual cover for his kleptocracy,” said Mr. Snyder, the historian. “Russia now extends however far its leader decides. It’s all about eternal Russia, a mash-up of the last 1,000 years. Ukraine is ours, always ours, because God says so, and never mind the facts.”

    When Mr. Putin traveled to Kyiv in July 2013, on a visit to mark the 1,025th anniversary of the conversion to Christianity of Prince Vladimir of the Kyivan Rus, he vowed to protect “our common Fatherland, Great Rus.” Later he would have a statue of Vladimir erected in front of the Kremlin.

    For Ukraine, however, such Russian “protection” had become little more than a thinly veiled threat, whatever the extensive cultural, linguistic and family ties between the two countries.

    “Poland has been invaded many times by Russia,” Mr. Sikorski, the former Polish foreign minister, said. “But remember, Russia never invades. It just comes to the assistance of endangered Russian-speaking minorities.”

    A Leader Emboldened

    The 22-year arc of Mr. Putin’s exercise of power is in many ways a study of growing audacity. Intent at first at restoring order in Russia and gaining international respect — especially in the West — he became convinced that a Russia rich in oil revenue and new high-tech weaponry could strut the world, deploy military force and meet scant resistance.

    “Power, for the Russians, is arms. It is not the economy,” said Ms. Bermann, the former French ambassador, who closely followed Mr. Putin’s steady militarization of Russian society during her time in Moscow. She was particularly struck by the grandiose video display of advanced nuclear and hypersonic weaponry presided over by the president in a March 2018 address to the nation.

    “Nobody listened to us,” Mr. Putin proclaimed. “Listen to us now.” He also said, “Efforts to contain Russia have failed.”

    If Mr. Putin was, as he now seemed to believe, the personification of Russia’s mystical great-power destiny, all constraints were off. “When I first met him you had to lean in a little to understand what he was saying,” said Ms. Rice, the former secretary of state. “I’ve seen Putin go from a little shy, to pretty shy, to arrogant, and now megalomaniacal.”

    An important moment in this development appears to have come with Mr. Obama’s last-minute decision in 2013 not to bomb Syria after Bashar al-Assad, the Syrian president, crossed an American “red line” against using chemical weapons. Mr. Obama took the case for war to a reluctant Congress instead, and under the lingering American threat and pressure from Moscow, Mr. al-Assad agreed to the destruction of the weapons.

    The hesitation appears to have left an impression on Mr. Putin. “It was decisive, I think,” said Mr. Hollande, the former French president, who had readied warplanes to take part in the planned military strike. “Decisive for American credibility, and that had consequences. After that, I believe, Mr. Putin considered Mr. Obama weak.”

    Certainly, Mr. Putin rapidly ramped up his efforts to expand Russian power.

    Ukraine, by ousting its Moscow-backed leader in a bloody popular uprising in February 2014, and so de facto rejecting Mr. Putin’s multibillion-dollar blandishments to join his Eurasian Union rather than pursue an association agreement with the European Union, committed the unpardonable. This, for Mr. Putin, was the devouring specter of color revolution made real. It was, he insisted, an American-backed “coup.”

    Mr. Putin’s annexation of Crimea and orchestration of the military conflict in eastern Ukraine that created two Russian-backed breakaway regions followed.

    Two decades earlier, in 1994, Russia had signed an agreement known as the Budapest Memorandum, under which Ukraine gave up its vast nuclear arsenal in exchange for a promise of respect for its sovereignty and existing borders. But Mr. Putin had no interest in that commitment.

    Mr. Heusgen said a breaking point for Ms. Merkel came when she asked Mr. Putin about the “little green men” — masked Russian soldiers — who appeared in Crimea before the Russian annexation in March 2014. “I have nothing to do with them,” Mr. Putin responded, unconvincingly.

    “He lied to her — lies, lies, lies,” Mr. Heusgen said. “From then on, she was much more skeptical about Mr. Putin.” She would tell Mr. Obama that the Russian leader was “living in another world.”

    Later, when Mr. Putin ordered Russian forces into Syria and, in 2016, embarked on the ferocious bombardment of Aleppo, Ms. Merkel told him the bombing had to stop. But the Russian leader would have none of it.

    “He said there were some Chechen fighters and terrorists there, and he did not want them back, and he would bomb the whole of Aleppo to get rid of them,” Mr. Heusgen said. “It was of an absolute brutality. I mean, how brutal can you get?”

    Lies and brutality: The core methods of late Putin were clear enough. For anyone who was listening, Mr. Lavrov, the foreign minister, had made that evident at the 2015 Munich Security Conference.

    In a speech as violent as Mr. Putin’s in 2007, Mr. Lavrov accused Ukrainians of engaging in an orgy of “nationalistic violence” characterized by ethnic purges directed against Jews and Russians. The annexation of Crimea occurred because a popular uprising demanded “the right of self-determination” under the United Nations Charter, he claimed.

    The United States, in Mr. Lavrov’s account, was driven by an insatiable desire for global dominance. Europe, once the Cold War ended, should have built “the common European house” — a “free economic zone” from Lisbon to Vladivostok — rather than expand NATO eastward.

    But not many people were listening. The United States and most of Europe — less so the states closest to Russia — glided on in the seldom-questioned belief that the Russian threat, while growing, was contained; that Mr. Putin was a rational man whose use of force involved serious cost-benefit analysis; and that European peace was assured. The oligarchs continued to make “Londongrad” their home; Britain’s Conservative Party was glad to take money from them. Prominent figures in Germany, France and Austria were happy to accept well-paid Russian sinecures. They included Gerhard Schröder, the former German chancellor, and François Fillon, the former French prime minister. Russian oil and gas poured into Europe.

    Prominent intellectuals, including Hélène Carrère d’Encausse, the perpetual secretary of the Académie Française and a specialist in Russian history, defended Mr. Putin strongly, even in the run-up to the war in Ukraine. “The United States applied itself to humiliating Russia,” she told a French TV interviewer, suggesting the simultaneous dissolution of NATO and the Warsaw Pact would have better served the world.

    As for former President Donald J. Trump, he never had a critical word for Mr. Putin, preferring to believe him rather than his own intelligence services on the issue of Russian meddling in the 2016 election.

    “With hindsight, we should have started long ago what we now need to do in a rush,” Mr. Bagger, the senior German diplomat, said. “Strengthen our military and diversify energy supplies. Instead we went along and expanded resource flows from Russia. And we dragged along a hollowed-out army.”

    He added: “We did not realize that Putin had spun himself into a historical mythology and was thinking in categories of a 1,000-year empire. You cannot deter someone like that with sanctions.”

    The War in Ukraine

    The unthinkable can happen. Russia’s war of choice in Ukraine is proof of that. Watching it unfold, Ms. Bermann told me she had been reminded of lines from “The Human Stain” by Philip Roth: “The danger with hatred is, once you start in on it, you get a hundred times more than you bargained for. Once you start, you can’t stop.”

    In the isolation of Covid-19, apparently redoubled by the germaphobia that has led the Russian leader to impose what Mr. Bagger called “extraordinary arrangements” for anyone meeting him, all Mr. Putin’s obsessions about the 25 million Russians lost to their motherland at the breakup of the Soviet Union seem to have coagulated.

    “Something happened,” said Ms. Bermann, who was greeted by a smiling Mr. Putin when she presented her credentials as ambassador in 2017. “He speaks with a new rage and fury, a kind of folly.”

    Ms. Rice was similarly struck. “Something is definitely different,” she said. “He’s not in control of his emotions. Something is wrong.”

    After President Emmanuel Macron of France met with Putin at opposite ends of a 20-foot table last month, he told journalists on his plane that he found him more stiff, isolated and ideologically unyielding than at their previous meeting in 2019. Mr. Macron’s aides described Mr. Putin as physically changed, his face puffy. “Paranoid” was the word chosen by the French president’s top diplomatic adviser to describe a speech by Mr. Putin just before the war.

    That Ukraine got to Mr. Putin in some deeply disturbing way is evident in the 5,000-word tract on “The Historical Unity of Russians and Ukrainians” that he penned in his isolation last summer and had distributed to members of the armed forces. Marshaling arguments ranging back to the ninth century, he said that “Russia was robbed, indeed.” Ukraine was now home to “radicals and neo-Nazis” intent on effacing any trace of Russia.

    “We will never allow our historical territories and people close to us living there to be used against Russia,” he wrote. “And to those who will undertake such an attempt, I would like to say that this way they will destroy their own country.”

    His intent, in hindsight, was clear enough, many months before the invasion. It appeared so to Mr. Eltchaninoff, the French author. “The religion of war had installed itself,” he said. “Putin had replaced the real with a myth.”

    But why now? The West, Mr. Putin had long since concluded, was weak, divided, decadent, given over to private consumption and promiscuity. Germany had a new leader, and France an imminent election. A partnership with China had been cemented. Poor intelligence persuaded him Russian troops would be greeted as liberators in wide swaths of eastern Ukraine, at least. Covid-19, Mr. Bagger said, “had given him a sense of urgency, that time was running out.”

    Mr. Hollande, the former president, had a simpler explanation: “Putin was drunk on his success. In recent years, he has won enormously.” In Crimea, in Syria, in Belarus, in Africa, in Kazakhstan. “Putin tells himself, ‘I am advancing everywhere. Where am I in retreat? Nowhere!’”

    That is no longer the case. In a single stroke, Mr. Putin has galvanized NATO, ended Swiss neutrality and German postwar pacifism, united an often fragmented European Union, hobbled the Russian economy for years to come, provoked a massive exodus of educated Russians and reinforced the very thing he denied had ever existed, in a way that will prove indelible: Ukrainian nationhood. He has been outmaneuvered by the agile and courageous Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, a man he mocked.

    “He has undone on a coin-flip the achievements of his presidency,” said Mr. Gabuev, the Carnegie Moscow senior fellow now in Istanbul. For Mr. Hollande, “Mr. Putin has committed the irremediable.”

    President Biden has called Mr. Putin a “brute,” a “war criminal” and a “killer.” “For God’s sake, this man cannot remain in power,” he said in Poland on Saturday. Yet the Russian leader retains deep reserves of support in Russia, and tight control over his security services.

    That power corrupts is well known. An immense distance seems to separate the man who won over the Bundestag in 2001 with a conciliatory speech and the ranting leader berating the “national traitors” seduced by the West who “can’t do without foie gras, oysters or the so-called gender freedoms,” as he put it in his scum-and-traitors speech this month. If nuclear war remains a remote possibility, it is far less remote than a month ago — a subject of regular dinner-table conversations across Europe as Mr. Putin pursues the “de-Nazification” of a country whose leader is Jewish.

    It is as if, after a flirtation with a new idea — a Russia integrated with the West — Mr. Putin, who will be 70 this year, reverted to something deeper in his psyche: the world of his childhood after The Great Patriotic War had been won, with Russia in his head again liberating Ukrainians from Nazism, and Stalin restored to heroic stature.

    With his assault on independent media completed, his insistence that the invasion is not a “war,” and his liquidation of Memorial International, the leading human rights organization chronicling Stalin-era persecution, Mr. Putin has circled back to his roots in a totalitarian country.

    Mr. Röttgen, who stood to applaud Mr. Putin 21 years ago, told me: “I think at this point he either wins or he’s done. Done politically, or done physically.”

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    France24 - Monde

    Minute de silence pour l'Ukraine aux Oscars

    Publié le : 28/03/2022 - 07:54

    Hollywood (Etats-Unis) (AFP) – Les stars d'Hollywood ont observé dimanche soir une minute de silence en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars, après moult spéculations sur la manière dont le gratin du cinéma américain allait aborder la question.

    Beaucoup appelaient les organisateurs à parler ouvertement de la guerre, mais d'autres craignaient que le moment soit vu comme déplacé ou irrespectueux au milieu des paillettes.

    Pendant le bref instant de recueillement dimanche, des textes ont été diffusés sur l'écran géant du Dolby Theatre, appelant à envoyer de l'aide en énumérant les besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la "nourriture", des "soins médicaux" ou des "couvertures".

    "Nous voudrions avoir une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien actuellement confronté à une invasion", disait le premier message.

    "Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles", ajoutait un autre.

    L'actrice Mila Kunis, qui est née en Ukraine et y a passé une partie de son enfance, a fait référence à son pays d'origine en présentant la chanteuse Reba McEntire, sans toutefois le nommer.

    "Des événements mondiaux récents font que beaucoup d'entre nous se sentent abattus, mais lorsque vous voyez la force et la dignité de ceux qui sont confrontés à une telle dévastation, il est impossible de ne pas être ému par leur résilience", a dit Mila Kunis.

    "On ne peut qu'admirer ceux qui trouvent la force de continuer à se battre au milieu d'inimaginables ténèbres", a-t-elle ajouté.

    L'acteur Jason Momoa a lui arboré une pochette aux couleurs du drapeau ukrainien, tandis que le légendaire réalisateur Francis Ford Coppola a lancé "Viva Ukraine".

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Comment fonctionne le crédit d’impôt services à la personne?

    NOS CONSEILS - L’Urssaf avance le crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses, dans la limite d’un plafond variant selon l’âge, et la situation familiale du contribuable

    Depuis le 1er janvier 2022, les particuliers employeurs peuvent profiter immédiatement du crédit d’impôt auquel ils ont droit. Au 1er avril, les clients d’organismes de services à la personne, prestataires ou mandataires, pourront à leur tour en bénéficier. Les employeurs et clients qui perçoivent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou la prestation de compensation du handicap (PCH) devront, eux, encore attendre quelques mois.

    «Le temps de prendre en compte ces prestations versées par les départements dans le dispositif», explique Adrien Gauthier, responsable de la communication clients à l’Urssaf. Les parents qui font garder leurs enfants devront aussi patienter, a priori, jusqu’en 2024, afin que le dispositif intègre l’aide financière versée par la caisse d’allocations familiales.

    1. En quoi consiste ce dispositif ?

    Jusqu’à présent, la première année au cours de laquelle on recourt à une aide à domicile, il faut payer chaque mois le coût de cet emploi, et attendre l’été de l’année suivante pour que le fisc rembourse le crédit d’impôt. Ensuite, chaque année, ce dernier rembourse, en deux fois, l’avantage fiscal sous forme d’un acompte de 60 % versé le 15 janvier (en fonction du montant du crédit d’impôt perçu l’année précédente) et le solde, l’été qui suit (en fonction des dépenses réelles). Avec une éventuelle régularisation de cet acompte en septembre. Ce décalage passe à la trappe.

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    L’Urssaf avance le crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses, dans la limite d’un plafond variant selon l’âge et la situation familiale du contribuable (12.000 à 20.000 euros selon les cas). On ne paie plus que la moitié du coût de l’emploi, l’État réglant l’autre moitié directement au salarié ou à l’organisme selon un système analogue au tiers payant de l’Assurance-maladie. Si le coût de l’emploi d’une femme de ménage s’élève à 150 euros, l’Urssaf ne prélève que 75 euros sur le compte bancaire de l’employeur, deux jours après sa déclaration mensuelle des heures effectuées par sa salariée, et verse son salaire à cette dernière sur son compte bancaire, le jour suivant.

    Une fois le plafond du crédit d’impôt atteint, il faut de nouveau payer la totalité du coût d’emploi du salarié ou la facture du prestataire.

    2. Comment obtenir cette avance immédiate?

    Il faut opter pour le «Cesu avance immédiate» si on emploie un salarié en direct, une option possible que si on a au préalable adhéré au service Cesu+, sur le site cesu.urssaf.fr. Cesu+ permet de déléguer à l’Urssaf le paiement direct du salaire net de l’employé. Il faut que le salarié ait créé également son compte Cesu et entré ses coordonnées bancaires. À défaut, l’accès au service pour son employeur n’est pas possible. Une fois l’option Cesu+ exercée, il faut activer le «Cesu avance immédiate» sur son espace personnel. Le service est opérant dans un délai minimal de 24 heures, sous réserve de la validation de l’éligibilité par l’administration fiscale. Une simple formalité si un numéro fiscal est associé à la personne et pour ceux qui ont déjà effectué au moins une déclaration de revenus.

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    Pour les clients de prestataires, c’est l’organisme qui donnera accès à une nouvelle plateforme, particuliers.urssaf.fr. Cela leur permettra de suivre l’utilisation du crédit d’impôt et de vérifier les montants des prestations réalisées et du reste à charge. «Le prestataire va proposer à son client de l’inscrire sur particuliers.urssaf.fr. En cas d’accord, le client recevra un e-mail pour activer son inscription. L’entreprise enverra sa facture sur cette plateforme. Le client aura 48 heures pour la valider. L’Urssaf prélèvera alors son compte de la moitié du coût de l’emploi et versera le montant global à l’entreprise», détaille le responsable de la communication clients à l’Urssaf. Les clients d’un organisme mandataire pourront disposer d’un compte «Cesu avance immédiate».

    3. Que devient l’acompte de crédit d’impôt versé au 15 janvier?

    Les dépenses effectuées depuis janvier 2022 concernent la déclaration de revenus 2022, établie en 2023. L’acompte de 60 % de crédit d’impôt perçu mi-janvier 2022 se rapportait aux revenus de 2021. Il coexiste donc cette année avec l’avance immédiate pour les particuliers y ayant adhéré. À partir de 2023, le fisc et l’Urssaf échangeront leurs données pour prendre en compte automatiquement le bénéfice de l’avance immédiate dans le montant de l’acompte de janvier. Aussi, l’acompte perçu en janvier 2023 tiendra-t-il compte de l’avance immédiate versée en 2022. Le contribuable n’aura pas à intervenir.

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    Taxe foncière : les quatre raisons pour lesquelles elle va exploser après l'élection présidentielle

    DÉCRYPTAGE - La taxe foncière, qui vise les propriétaires, a progressé de 28% depuis 2010. Et ce n'est pas fini. Voici pourquoi elle pourrait flamber pour un certain nombre de contribuables.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Blinken to Press Mideast Allies for Stronger Support for Ukraine

    The countries, which have their own relationships with Russia, have provided some modest backing, but Secretary of State Antony J. Blinken will ask for more.

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    By Lara Jakes

    SDE BOKER, Israel — When he joins a summit on Sunday focused on Middle East unity, Secretary of State Antony J. Blinken will ask some of the region’s top diplomats to rally behind another cause: helping Ukraine repel Russia’s invasion.

    The hastily arranged summit meeting in the Negev desert has been billed as a historic event, designed to showcase growing diplomatic and economic ties between some Arab states and Israel that Mr. Blinken on Sunday called “unthinkable just a few years ago.” But foremost on his mind was the modest support for Ukraine among countries in the region that also have ties with Russia.

    “This is very much a part of the conversation we’ve had today, and I’ll be having throughout the course of my visit here, including with our partners,” Mr. Blinken said Sunday in Jerusalem during a news conference with Israel’s foreign minister, Yair Lapid.

    “We will be talking throughout about various means of support that Israel and other countries can give to Ukraine,” he said. “That will be a conversation that’s ongoing throughout this trip.”

    Mr. Blinken praised Israel’s humanitarian aid to Ukraine, including by assisting refugees and sending a field hospital to the conflict zone. Mr. Blinken also noted Israel’s role in trying to negotiate with President Vladimir V. Putin of Russia — one of the few countries still able to do so — to end the crisis even as it has condemned the invasion.

    But so far, Israel has not sent weapons to Ukraine, nor joined a broad coalition of countries worldwide, including the seven largest industrial nations, in imposing harsh economic sanctions designed to isolate Russia and hamper its war footing.

    Israel buys about $1 billion in Russian coal, wheat, diamonds and other goods annually, and in 2020 sent about $718 million in agricultural products to Russia, according to the Observatory of Economic Opportunity at the Massachusetts Institute of Technology. Israel also coordinates with Russia to prevent coming into direct but unintentional military conflict in neighboring Syria, where Iranian soldiers or their proxy fighters seek to threaten the Jewish state.

    Mr. Lapid called relations between the United States and Israel “unbreakable” but noted disagreements over the Biden administration’s attempts to return to a nuclear deal with Iran and open a diplomatic consulate for Palestinians in Jerusalem. While Israel has not imposed sanctions against Russia, it is working to prevent Moscow from evading the economic penalties, Mr. Blinken said.

    Mr. Lapid said, “I think there is no doubt in anyone’s mind, while our team was presenting this to the American delegation, that Israel is doing everything it can in order to be part of the effort.”

    In trying to maintain relations with Russia against the backdrop of war, Israel is not alone in the Middle East.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Russia exports even more goods to Morocco than to Israel, amounting to about $1.35 billion in coal, petroleum and chemicals in 2020. Morocco, which will attend the summit meeting celebrating the so-called Abraham Accords with Israel on Sunday and Monday, has tried to remain impartial since the invasion and maintains it wants to help mediate the crisis by keeping open communication with both Russia and Ukraine.

    Morocco also wants to keep Russia from directly arming the Polisario Front, the pro-independence group in the Western Sahara.

    “Morocco’s relations with Russia are very old and date back to several centuries back,” Ahmed Faouzi, formerly a high-ranking Moroccan diplomat, said in an interview. He noted “good relations” with Ukraine as well and defended Morocco’s neutrality in the war as “positive.”

    “The idea is to not aggravate the situation,” Mr. Faouzi said. “It is necessary for other countries to find common grounds. Full-fledged war benefits nobody.”

    Mr. Blinken will travel to Morocco later this week, his first visit there as secretary of state. While there, he is also expected to meet with Crown Prince Mohammed bin Zayed of the United Arab Emirates, which refused late last month to denounce Russia’s invasion by abstaining from an American-backed resolution at the United Nations Security Council.

    The Persian Gulf nation also has sidestepped U.S. requests to increase oil production for European markets that had relied on Russian energy. The Emirates buys military weapons from Moscow and has given haven to Russian oligarchs and others closely linked to Mr. Putin who have relocated to Dubai to escape the international sanctions’ bite.

    The disconnect over Russia represents the latest sign of frayed relations between Washington and the Emirates that began cooling when President Biden made clear that the Middle East would not be a top foreign policy priority for his administration. It has sought instead to focus on the United States’ complex relations with China and, more recently, on deterring Russia.

    This month, the Emirati ambassador to Washington described a “stress test” underway between the U.A.E. and the United States, caused in part by the Biden administration’s renewed negotiations for a nuclear deal with Iran and by a dispute over a $23 billion arms sale that would have sent advanced American warplanes to the U.A.E. The ambassador, Yousef al-Otaiba, described “strong days where the relationship is very healthy, and days where the relationship is under question.”

    Bahrain, one of the original signatories of the Abraham Accords, has also sought to walk a line between Russia and Ukraine. The energy-rich kingdom voted in favor of the Security Council resolution that denounced the invasion. But it is also continuing to talk to Russia in hopes of finding a way out of the war, including in a phone call between Mr. Putin and King Hamad bin Isa al-Khalifa two weeks ago.

    An analysis published this month by the Washington Institute for Near East Policy noted that Russia’s invasion could have broad economic impacts on the region, from demands to export more oil and gas to Europe, to possible shortages on wheat and other products from Ukraine. It concluded that much of the Middle East “may be caught in the middle as the conflict in Ukraine unfolds.”

    “Further fallout could increase instability in the region and beyond,” the analysis concluded. “Amid broad concerns about Washington decreasing its focus on the Middle East, the U.S. response to the Ukraine crisis could shape perceptions about American interests in the region.”

    In Jerusalem, Mr. Blinken acknowledged rising bread prices in the Middle East, caused by the wheat shortages, in describing the war’s fallout as “hitting the most vulnerable people the hardest.”

    He said his travels this week, including to Algiers, Algeria and Ramallah in the West Bank, would look “to alleviate some of the burden that this is placing on people, including throughout the Middle East.”

    Patrick Kingsley contributed reporting from Sde Boker, Israel, and Aida Alami from Paris.

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    L'Humanité

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Décryptage

    Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

    Marine Cygler

    Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

    Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

    Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

    Conséquences darwiniennes

    Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

    Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

    Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

    La perdrix des neiges repoussée en altitude

    Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

    De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
    Le Figaro

    Guadeloupe : nouvelles mises en examen après les violences de novembre, dont quatre pompiers

    Ces pompiers ont été mis en examen notamment pour «complicité de destruction par incendie» lors des violences urbaines de novembre en Guadeloupe.

    Quatre pompiers ont été mis en examen notamment pour «complicité de destruction par incendie» lors des violences urbaines en novembre en Guadeloupe, a indiqué samedi à l'AFP le procureur de Pointe-à-Pitre Patrick Desjardins. Ils sont également accusés d'«entrave à la circulation», a-t-il poursuivi, précisant que ces mises en examen dataient du 18 mars.

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    Les quatre pompiers ont été «placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer leur activité mais ils ont interjeté appel», a précisé le procureur. Un pompier avait été interpellé dès le mois de novembre, «pris en flagrant délit» par les gendarmes alors qu'il «transportait des pneus» vers un barrage dans un véhicule, selon la même source. Il a depuis été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

    Par ailleurs, dans une affaire distincte mais liée aux violences urbaines de novembre, un homme a été interpellé la semaine dernière et mis en examen pour «vol avec effraction et vol en bande organisée» dans le cadre d'une enquête sur le pillage d'une armurerie de Baie-Mahault (centre de la Guadeloupe), a indiqué le procureur, ajoutant que l'homme avait été placé en détention provisoire. Les faits reprochés se sont déroulés dans la nuit du 19 au 20 novembre.

    Des armes saisies

    Une arme provenant de l'armurerie - «quasiment la principale pièce qui avait été volée» - a été retrouvée lors d'une perquisition au domicile du trentenaire, dans le cadre de l'enquête menée par la section de recherche de la gendarmerie. Selon le procureur, «il a reconnu son implication directe dans les faits». «Il s'agit de la première interpellation directement en lien avec le vol», a-t-il souligné.

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    Un homme avait déjà été arrêté avec une arme qu'il s'était procurée via un réseau social. Il a été condamné en décembre à quinze mois de prison, dont neuf avec sursis. Son interpellation «a pu orienter l'enquête» vers le «principal suspect», a expliqué le procureur, précisant que les investigations se poursuivaient.

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    Le Monde

    Roomba i7 + d’iRobot

    Nous aimons tous que notre intérieur soit propre. Malheureusement, le grand ménage est à peine terminé que l’impression de propreté est déjà ternie : des miettes du goûter se sont éparpillées sous la table, on a perdu quelques cheveux, les chiens et chats ont semé des poils. Et on ne voit que ça. Contrairement à nous, l’aspirateur robot peut nettoyer les sols autant de fois qu’on le souhaite sans ressentir de lassitude ni de fatigue.

    En nous basant sur notre expérience passée, nous avons écarté les robots d’entrée de gamme que nous estimons décevants à l’usage. La pire expérience étant d’acheter un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, ou reste bloqué devant le moindre obstacle qu’il croise. Si vous désirez un modèle intelligent, efficace, capable de nettoyer tout votre intérieur, de manière personnalisée si nécessaire, penchez-vous sur le Roomba i7 + d’iRobot.

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le Roomba i7 + d’iRobot est suffisamment intelligent et agile pour évoluer dans toute la maison en faisant fi de la plupart des obstacles, sans se faire bloquer. Il aspire soigneusement toute la surface qu’on souhaite lui confier. Les possibilités de personnalisation offertes par l’application sont infinies, permettant à ce Roomba de s’adapter aux besoins quotidiens ou ponctuels de chaque utilisateur. Ses fonctions évoluent au fil des mises à jour proposées par iRobot. La marque met de nombreux accessoires et pièces détachées à la disposition des consommateurs, cet appareil devrait donc pouvoir vous accompagner pendant de longues années. L’entretien du i7 + est particulièrement rapide grâce à ses brosses qui s’encrassent peu et sa base d’autovidage, qui lui permet de décharger les poussières lui-même dés que son collecteur est plein. Notez qu’il existe une version dépourvue de cet accessoire, vendue 200 euros moins cher, baptisée i7. Mais nous pensons qu’elle constitue un moins bon investissement.

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    L’un des rares défauts du Roborock S7 est sa manie d’avaler les câbles électriques, une mauvaise habitude que l’on peut dompter en positionnant des zones interdites dans son application pour smartphone. Cette application offre de nombreuses possibilités pour adapter le nettoyage aux besoins : aspiration de toute la maison, d’une seule pièce, voire d’une zone. Le S7 dispose également d’un accessoire supplémentaire, une serpillière vibrante pour un nettoyage complet des sols en un seul passage : aspiration + essuyage humide.

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Avec un budget limité, il faut forcément faire des concessions. Mais s’il y a bien un point sur lequel il ne faut pas rogner, c’est l’intelligence de navigation. L’aspirateur robot doit être capable de se déplacer partout dans le logement sans y rester coincé et aspirer avec un minimum d’efficacité. Si on prend le temps de mettre les câbles électriques hors de sa portée, c’est exactement ce que fait le RoboVac G30 Edge. En revanche, l’entretien des brosses est plus pénible et les possibilités de personnalisation du nettoyage sont réduites au strict minimum : on est obligé de faire tourner le robot dans toute la maison à chaque fois qu’on le démarre. Moyennant quoi il parvient à garder la maison propre.

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Ce qui distingue ce robot de ses concurrents, ce sont les technologies qu’il embarque. Peu importe le type de caméra qu’il utilise, le nombre de capteurs qu’il renferme, les algorithmes qui lui dictent ses déplacements, c’est son efficacité qui impressionne au final. Le j7 + est capable de reconnaître le type d’obstacles qui pourrait le gêner, et d’éviter par exemple les câbles qui posent problème à tant de robots. Si l’utilisateur prend le temps, il peut même aider le robot à apprendre quels objets contourner après chaque cycle de nettoyage. Le j7 hérite aussi de toutes les qualités du Roomba i7 : un entretien facilité, des possibilités de personnalisation du nettoyage très intéressantes et une base d’évacuation automatique pour la version j7 +. Sa capacité d’aspiration, elle, est améliorée. A noter, ce robot est disponible dans une version dépourvue de base d’évacuation, baptisée Roomba J7, vendue 250 € moins cher. Nous ne conseillons pas forcément cette économie tant cet accessoire s’avère pratique.

    Dans ce guide, nous évoquerons également d’autres aspirateurs robots que nous avons testés et appréciés, même si pour diverses raisons, nous les avons jugés moins performants.

    Notre sélection des meilleurs aspirateurs robots

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je teste des aspirateurs robots depuis 10 ans. J’ai développé la rubrique « Maison » du site de high-tech Les numériques, au sein duquel j’étais notamment responsable des tests d’aspirateurs robots. En plus d’évaluer ces appareils dans un laboratoire dédié pour mesurer leurs performances pures dans un environnement contrôlé, j’ai toujours complété mes essais par des tests en situation. Il m’a toujours paru indispensable d’évaluer la capacité de ces appareils à évoluer dans un véritable intérieur, réellement meublé, un logement qui vit, dans lequel les choses ne sont pas toujours à la même place. Autant dire que mon appartement a vu passer des dizaines et des dizaines de robots.

    J’ai passé de longues heures à échanger avec les fabricants, avec des ingénieurs spécialisés, à comprendre comment fonctionnent ces robots et comment s’articule le marché. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter des usines afin de comprendre comment ces appareils sont conçus, quelles sont les étapes de leur élaboration, et comment ils sont testés par les fabricants avant la commercialisation. Désormais journaliste indépendante, je suis toujours avec la même appétence les sorties de nouveautés, que je teste et prends en main régulièrement chez moi, en situation.

    Les aspirateurs robots sont-ils enfin efficaces ?

    Pendant un temps, les robots ont souffert d’une mauvaise réputation. Il n’était pas rare d’entendre au détour d’une conversation « ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Le produit a notamment été pénalisé par l’arrivée massive d’appareils coûtant une centaine d’euros, souvent de piètre qualité, à la puissance d’aspiration insuffisante, se comportant sans une once d’intelligence. Equipés de peu de capteurs, ils avaient une fâcheuse tendance à rester bloqués ou à se perdre loin de leur base de chargement.

    A vrai dire, même les robots moyen de gamme pouvaient décevoir il y a quelques années. Les choses ont heureusement évolué : les robots de nouvelle génération sont désormais tous connectés, la plupart aspirent efficacement les sols et sont plutôt doués pour se déplacer dans nos logements. Ils sont tout à fait capables de maintenir la maison propre, même en présence d’animaux domestiques. Beaucoup sont suffisamment agiles pour fonctionner en votre absence, sans surveillance.

    Sans surveillance, mais pas sans préparation : avant de lancer le robot, mieux vaut préparer chaque pièce à son passage. Il n’est plus nécessaire de ranger les chaises sur la table comme on le faisait il y a quelques années, mais il faut penser à ouvrir les portes des pièces qu’on souhaite nettoyer. Même si l’aspirateur s’adapte à un logement dans lequel il y a de la vie (des choses qui changent de place, des chaussures ou un sac qu’on dépose dans l’entrée…) mieux vaut ranger un minimum ce qui traîne au sol. Evitez d’y laisser des chaussettes, du linge sale, des jouets… Les fans de déco doivent aussi savoir que les robots ont du mal à gérer les petits tapis fins, sur lesquels ils peinent à monter, et qu’ils ont tendance à repousser devant eux et à replier. Les tapis à franges peuvent poser problème aussi, comme les pieds de meubles évasés (tabouret de bar, pied de lampe…)

    L’idéal est d’observer comment le robot évolue après son déballage, lors de ses deux ou trois tout premiers cycles. Cela permet de bien comprendre comment préparer le logement. On y apprend, par exemple, qu’il est nécessaire de déplacer un meuble de quelques centimètres pour permettre à l’aspirateur de passer, ou de cacher quelques câbles. La grande majorité des robots conserve une fâcheuse tendance à s’empêtrer dans les câbles électriques.

    Que faire avec les obstacles qu’on ne peut pas déplacer ? Les fabricants travaillent à trouver des solutions, le Roomba j7 + est par exemple doté d’un système de reconnaissance automatique des objets. Beaucoup d’appareils modernes permettent de régler ce problème de façon manuelle, en posant des délimitations virtuelles dans une application. On interdit ainsi certaines zones à l’aspirateur sans devoir poser des balises « physiques », sous la forme de petites bornes ou de bandeaux magnétiques comme il y a quelques années (voir notre partie consacrée à la programmation des robots).

    Est-ce qu’un aspirateur robot peut remplacer un aspirateur ? Pas totalement : il s’agit d’un excellent complément qui garde les sols propres au quotidien et retarde le moment où l’on doit sortir l’aspirateur classique. Un robot élimine les poussières incrustées dans les tapis et moquettes moins efficacement qu’un aspirateur. Il y a certaines zones auxquelles le robot ne peut accéder pour des raisons pratiques : les espaces restreints entre les meubles ou les fameuses « forêts » de câbles. En contrepartie, il accède à certains espaces plus facilement que vous avec votre aspirateur, par exemple le dessous de certains meubles (canapé, lit, table basse…).

    Quid des coins et des bordures ? Les robots ne les nettoient généralement pas à la perfection, comme nous l’ont confirmé nos tests, quelle que soit la forme de leur coque (ronde ou en D), quelle que soit la longueur de leur brossette, Toutefois, si on programme des cycles fréquents, la poussière n’a pas le temps de s’y accumuler, d’autant qu’il est plus facile d’aspirer des moutons, des cheveux, ou de la poussière fine, que le sable coloré utilisé pour nos tests.

    Notez aussi que tous les modèles ont tendance à projeter autour d’eux les déchets un peu épais (comme la litière pour chats) avec leur brossette latérale, surtout quand ceux-ci sont présents en quantité. Encore une fois, programmer son robot tous les jours évite l’accumulation de petites poussières, litière, miettes… et permet d’avoir un sol toujours propre. Les robots ne montent pas (pas encore ?) les escaliers mais ils n’y tombent plus non plus. Certains modèles qui cartographient sont capables de mémoriser la carte de plusieurs étages.

    Comment nous les avons sélectionnés

    En nous basant sur notre expérience, nous avons sélectionné sept robots. Le but étant de choisir des modèles suffisamment intelligents et performants pour donner satisfaction. Nous avons volontairement écarté les robots d’entrée de gamme à petit prix, que nous estimons trop peu évolués et décevants à l’usage. La pire expérience étant sans doute de s’offrir un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, qui omet d’aspirer les miettes sous la table faute de précision, et qui reste bloqué sur le moindre obstacle qu’il croise. De tels appareils finissent généralement dans un placard ou sont revendus d’occasion. Même si on ne l’a payé qu’une centaine d’euros (ce qui semble alléchant face aux sommets de gamme à plus de 1 000 euros), c’est toujours trop cher pour un appareil qui ne rend pas le service attendu. Si on ne dispose pas du budget nécessaire, nous pensons sincèrement qu’il vaut mieux renoncer à son achat ou attendre les périodes de promotions, qui ne sont pas rares pour ce produit-là.

    Nous avons donc opté pour des modèles de milieu de gamme principalement, en privilégiant des références récentes développées par des fabricants historiques de ce marché comme iRobot, Neato ou Roborock. Nous avons aussi sélectionné un modèle du spécialiste de l’entretien des sols Rowenta, qui s’essaie aux robots depuis quelques années. Nous avons également mis à l’épreuve l’un des robots de la marque américaine Shark, récemment arrivée en France, qui se lance sur le secteur des robots avec des modèles aux caractéristiques prometteuses pour des prix accessibles.

    L’absence de certains acteurs dans notre sélection (tels que Xiaomi ou Dreame par exemple) peut surprendre alors que certains modèles parmi leurs gammes peuvent s’avérer performants. Mais nous avons volontairement écarté les marques qui n’ont pas de présence officielle en France. Par exemple, si Xiaomi est bien présent dans l’Hexagone, la marque n’y distribue pas officiellement ses aspirateurs robots, on ne peut se les procurer que via des marketplaces. Nous avons fait ce choix car les aspirateurs robots sont des appareils bardés de capteurs et de moteurs, et que leurs déplacements, ainsi que le nettoyage répété, peuvent les soumettent à rude épreuve. Un SAV efficace et accessible nous paraît indispensable, tout comme la possibilité, passées les 2 années de garantie, de faire réparer l’appareil sans l’envoyer à l’autre bout du monde.

    Achats à l’étranger par Internet : nos conseils pour éviter les pièges

    Nous n’avons fait qu’une exception dans notre sélection : la marque Eufy, qui avait récolté des éloges dans un précédent guide et dont nous avons tenu à vérifier les performances. Son distributeur est basé à Hong Kong, mais nous avons pu vérifier que son service client répondait en français et que son SAV se trouvait en Allemagne.

    Pour sélectionner les robots à tester, nous avons privilégié les modèles qui cartographient le logement, parce qu’ils sont doués d’une intelligence de navigation qui leur permet de bien mieux s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Un robot a beau aspirer avec puissance et avoir toutes les qualités possibles, s’il reste bloqué au moindre obstacle qu’il croise, l’expérience sera décevante. L’appareil doit pouvoir se déplacer avec agilité dans un intérieur quel qu’il soit (avec des meubles et des objets pas toujours à la même place) en s’y adaptant. il doit pouvoir retrouver son chemin et rejoindre sa base de chargement. Rien de plus décevant en rentrant à la maison que de retrouver son robot bloqué à cheval sur un pied de lampe. La navigation est la partie la plus difficile à développer pour les fabricants, et l’intelligence de navigation et l’agilité constituent sans aucun doute le critère le plus important, à placer à notre avis devant la capacité d’aspiration.

    En plus d’être bardés de capteurs, les robots qui cartographient utilisent un télémètre, une caméra ou un système de lasers (LiDAR ou télédétection laser) pour établir un plan de l’habitation. Les moins précis évaluent la forme des pièces et leur superficie au sol, tandis que les plus évolués repèrent l’emplacement des meubles et éventuellement à chaque passage la position des obstacles.

    Les robots qui ne cartographient pas les logements utilisent un système de navigation aléatoire : ils suivent des schémas de déplacement prédéfinis, par exemple en zig-zag, dont ils s’écartent lorsqu’ils rencontrent des obstacles qu’ils détectent grâce à leurs capteurs. Ils ont tendance à faire demi-tour comme s’ils « rebondissaient » sur les meubles et objets. Ne sachant pas où ils sont déjà passés, ils peuvent donc repasser plusieurs fois au même endroit mais surtout oublier de larges zones, voire des pièces entières. Ils peuvent s’acquitter d’un travail satisfaisant dans de grandes pièces peu encombrées ou dans un studio peu meublé.

    Mais dans un intérieur composé de plusieurs pièces meublées, leurs prestations sont aléatoires. Par exemple, on ne les verra jamais nettoyer avec soin le dessous d’une table en contournant les pieds des chaises – c’est pourtant justement dans ces endroits qu’on a le plus besoin d’eux. Même s’ils sont moins chers, ils nous semblent beaucoup moins adaptés à un usage en situation, dans un intérieur normalement meublé.

    Les robots qui cartographient couvrent bien mieux la surface de votre logement, ils oublient nettement moins de zones. Mais parmi eux, tous les modèles ne se valent pas. Les écarts de performances sont moins visibles dans les grandes pièces non meublées, ils ressortent lorsque des obstacles sont présents.

    Nous n’avons pas cherché à réunir des aspirateurs robots dotés de la fonction lavage, dits « hybrides ». Toutes les marques réputées ne proposent pas encore cette fonction-là et nous souhaitions comparer les aspirateurs à fonctions égales. Néanmoins, certaines marques incontournables, telles Roborock et Rowenta, ne proposent plus que des modèles hybrides. Dans leur cas, nous avons évalué sommairement leur capacité de lavage. Notons au passage que ces modèles ne lavent pas les sols à proprement parler : ils emploient de l’eau pure, sans aucun additif détergent, et se contentent généralement d’essuyer le sol plutôt que de le frotter. Néanmoins, nous avons été agréablement surpris par leur capacité à faire disparaître les tâches fraîches sur le carrelage, telles les traces d’eau ou de café.

    Nous avons sélectionné des robots de marques bien installées dans le domaine des aspirateurs robots. En premier lieu, c’est l’assurance d’avoir accès à des mises à jour logicielles (qui peuvent parfois faire évoluer la manière dont le robot fonctionne et se déplace) ainsi qu’à des mises à jour de l’application. Cela garantit aussi qu’au fil des évolutions des OS des terminaux mobiles, le robot sera toujours compatible et pilotable. Cela revêt une importance particulière dans le cas des robots connectés de nouvelle génération, dont de nombreuses fonctions sont liées à l’application.

    Voici les robots que nous avons testés : Neato Robotics D8, Roborock S7, iRobot Roomba i7 et i7 +, Eufy RoboVac G30, Rowenta X-Plorer Série 95 RR7975WH, Shark RV2001EU, iRobot Roomba j7/j7 +.

    Comment nous les avons testés

    Dans le cadre de ce comparatif, nous avons effectué de nombreuses mesures. Mais au-delà de ces tests, un bon aspirateur robot est surtout un appareil qui correspond à vos besoins et à vos habitudes. Les critères que nous détaillons ci-dessous n’ont pas la même importance pour chaque utilisateur : les télétravailleurs seront par exemple plus attentifs aux éventuelles nuisances sonores des robots.

    • Aspiration

    Pour évaluer les performances d’aspiration des robots, nous avons utilisé un mélange de litière pour chat (50 g) et de sable coloré (50 g), puis nous avons pesé le collecteur des robots avant et après leur passage pour mesurer la quantité aspirée. Nous avons choisi ces matières pour les difficultés qu’elles posent aux robots. La litière, notamment, est particulièrement difficile à aspirer car épaisse, lourde et irrégulière. Les robots ont tendance à la faire voltiger avec leurs brossettes. Ceux-ci aspireront bien plus facilement de la poussière fine, les moutons ou des cheveux.

    Si un robot n’aspire que la moitié des matières utilisées pour le test, cela ne signifie donc pas qu’il laissera sur vos sols la moitié de la poussière au quotidien. Mais chacun étant soumis au même protocole, cela nous permet par exemple de conclure qu’un robot qui aspire 70 % des matières aspire mieux qu’un autre qui en élimine 50 % (ce qui dépend à la fois de la puissance d’aspiration, mais également de la conception des brosses).

    Ces tests ont été réalisés à puissance standard puis à la puissance maximale, sur un petit tapis aux poils mi-longs (115 x 60 cm), sur une petite surface de carrelage (120 x 200 cm) sans obstacle. La surface de test a été aspirée et nettoyée avant et entre chaque cycle de test.

    Pour tester un aspirateur robot, il faut aussi évaluer sa réelle capacité à nettoyer un logement au quotidien, ce qui prend beaucoup plus de temps. Tous les aspirateurs ont parcouru le même appartement de nombreuses fois au cours de tests d’usage quotidiens répétés. Cela a permis de déterminer s’ils nettoyaient efficacement dans toutes les situations du quotidien, s’ils éliminaient des salissures comme la terre séchée ramenée par les chaussures, les longs cheveux, les poils d’animaux domestiques, ou la litière que les chats peuvent éparpiller. Ces tests-là ont été menés dans un appartement de 70 m² situé en environnement urbain, mêlant parquet et carrelage où vivent deux adultes et deux chats.

    • Navigation

    Pour vérifier si les robots couvraient bien toute la surface du logement, nous avons réparti 100 g de sable coloré dans le séjour, la salle à manger, la cuisine et l’entrée (carrelage et parquet). Puis nous avons pesé la quantité de matière aspirée. Le sable coloré nous a aussi permis de vérifier si des zones ou des pièces avaient été oubliées, ainsi que le soin accordé au nettoyage des coins et des bordures de plinthes.

    Nous avons ensuite évalué la capacité réelle de chaque robot à se déplacer dans un logement au quotidien, à s’y adapter, et à éventuellement s’y habituer en apprenant. Nous avons pu contrôler, par exemple, pourquoi certaines parties de l’habitation n’étaient pas couvertes, et vérifier si le robot se comporte bien face aux meubles. Passe-t-il sous la table basse et le canapé ? Ne reste-t-il pas bloqué sur le pied de lampe ? Nettoie-t-il soigneusement les abords d’une table ronde entourée de quatre chaises ? Etc…

    Tous les robots ont commencé le test par deux ou trois cycles classiques (un à deux passages sont nécessaires pour qu’ils établissent une cartographie des lieux). Nous leur avons donné accès au séjour, à la salle à manger, à la cuisine, à l’entrée, à la salle de bains, à un long couloir et à un bureau.

    En plus d’un parcours d’obstacles classique constitués par le mobilier, nous avons réalisé un cycle lors duquel nous avons multiplié les difficultés et observé le comportement de chacun des robots : une gamelle au milieu de la cuisine, une bouteille d’eau peu remplie, des chaussures au centre de l’entrée (bottines et baskets aux lacets défaits), de longs câbles que nous avons déroulés dans le séjour et un pèse-personne en plein milieu de la salle de bains. Cela nous a permis de vérifier si le robot identifiait ces obstacles, s’il bousculait les objets, les renversait, restait bloqué ou les contournait, etc.

    * Nous avons dû débloquer plusieurs fois le Neato D8 pour réaliser des mesures.

    • Entretien

    Nous avons évalué la commodité d’entretien de chaque robot en vérifiant notamment si le robot s’encrassait beaucoup (en particulier ses brosses), si les éléments se démontaient et se nettoyaient aisément, si le collecteur était simple d’accès et facile à vider, si le filtre s’encrassait rapidement… Si on ne peut pas se dispenser des corvées de nettoyage de certains éléments, elles sont plus fastidieuses avec certains robots qu’avec d’autres. Par exemple, les brosses équipées de lamelles en caoutchouc sont plus faciles à nettoyer quand des cheveux longs s’y emmêlent. Les poils d’animaux s’y incrustent beaucoup moins aussi que dans les brosses aux poils épais. En matière d’entretien, certaines applications envoient des rappels et fournissent de précieux conseils. Ils proposent même parfois des tutoriels vidéo, ce qui n’est pas inutile. (Voir notre partie consacrée à l’entretien).

    La contenance du collecteur peut sembler être un détail. Pourtant, il faudra s’acquitter régulièrement de sa vidange, surtout chez les personnes qui vivent avec un chat ou un chien. Si vous possédez des animaux domestiques à poils longs, connus pour semer des quantités de poils, un système d’évacuation automatique du collecteur est un choix vraiment pertinent, si vous pouvez vous permettre son prix. Il permet au robot de vider le contenu de son collecteur entre chaque utilisation. Sans ce système, et même en optant pour un robot doté d’un grand collecteur, attendez-vous à devoir vider le bac à poussière après chaque utilisation. De même, si vous souffrez d’allergie, cette fonctionnalité peut s’avérer intéressante (à condition d’opter pour une base qui collecte la poussière dans un sac). Car comme pour tous les aspirateurs sans sac, lorsqu’on vide le collecteur de poussière d’un robot, impossible d’éviter un minimum de contact avec la poussière.

    • Programmation

    Nous avons tenu compte des possibilités offertes par l’application. La plus importante est la possibilité de personnaliser le trajet du robot en délimitant des zones et des pièces, pour l’aider à ne pas se coincer systématiquement dans les mêmes pièges (voir notre partie consacrée à la programmation des robots). Mais l’application sert également à la programmation jour par jour ou hebdomadaire, et facilite la connexion au réseau WiFi. Elle permet de visualiser la cartographie du logement, aide à entretenir correctement l’aspirateur. Elle est parfois mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités.

    • Bruit

    Nous avons mesuré le niveau sonore à 1 m (à l’aide d’une application sonomètre). Ce critère ne revêt pas une grande importance si le robot est capable de se débrouiller tout seul et que vous pouvez lui faire confiance pour accomplir sa mission en votre absence. Mais si jamais vous vous absentez rarement de votre domicile, par exemple parce que vous y télétravaillez quotidiennement, ce critère revêt plus d’importance.

    • Autonomie

    Nous avons mesuré l’endurance de la batterie en lançant des cycles à répétition jusqu’à épuisement du robot (à puissance standard). La plupart des modèles sont capables, en cours de nettoyage, de rejoindre leur base de chargement pour refaire le plein d’énergie lorsque leur batterie faiblit puis d’achever leur mission une fois la batterie chargée. Donc si vous avez une surface petite ou moyenne à nettoyer, l’autonomie importe peu. En revanche, si elle est importante, mieux vaut opter pour un modèle endurant. Tout simplement pour éviter qu’un cycle entier dure un temps infini (la multiplication de cycles entrecoupés de recharges pouvant rendre le nettoyage assez long). À savoir aussi : certains robots (comme le Roomba j7) calculent le temps nécessaire pour achever leur tâche et repartent donc en mission quand la batterie est juste suffisamment chargée (il n’est donc pas nécessaire d’attendre la charge complète de la batterie).

    • SAV

    Pour finir, nous avons pris en considération la facilité de se procurer des éléments et pièces détachées de rechange (brosse, brossette latérale, filtre) ce qui contribue à la durabilité de l’appareil. Certaines marques sont réputées pour fournir les pièces détachées pendant une longue durée. De même, la possibilité de changer la batterie du robot (très sollicitée) n’est pas négligeable. Nous nous sommes également renseignés sur le SAV et la présence d’un service client accessible en français. Nous avons encore tenu compte des retours et avis des consommateurs. Ces appareils bourrés de technologies nécessitent un certain investissement, il paraît donc primordial qu’ils puissent nous accompagner et nous rendre de grands services durant de longues années.

    Notre aspirateur robot favori : iRobot Roomba i7 +

    Roomba i7 + d’iRobot

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le leader historique du marché, iRobot, a démocratisé l’évacuation automatique de la poussière avec son Roomba i7 +, dont le contenu du bac à poussière est collecté dans un sac. Mais là n’est pas son seul atout. Ce robot navigue de manière intelligente dans toute l’habitation et offre de très nombreuses possibilités de personnalisation. Cela lui permet de s’adapter aussi bien aux besoins récurrents que ponctuels.

    Le Roomba i7 + est un modèle haut de gamme, même s’il ne s’agit pas du sommet de gamme chez iRobot. Toutefois, son prix ayant officiellement baissé depuis le lancement du nouveau fleuron (le j7 +), il devient plus accessible et d’autant plus digne d’intérêt. À noter que le même modèle existe dans une version i7 aux caractéristiques identiques, avec une base de chargement classique, sans évacuation automatique, vendu 150 euros moins cher. Nous déconseillons cette économie car cet accessoire nous paraît très utile. La base avec système « d’autovidage » est aussi vendue seule pour faire évoluer le Roomba i7, mais son tarif est alors assez prohibitif (450 euros).

    Pour commencer, quelques mots sur l’habileté du i7 + à évoluer dans un environnement domestique. Ce robot cartographie le logement entier (il peut même mémoriser les cartes de plusieurs étages) grâce à une caméra inclinée. Il connaît ainsi à l’avance la forme et la dimension des pièces ainsi que la position des meubles et objets. Ce système est complété par de nombreux capteurs. L’ensemble de son système de navigation lui permet de se déplacer entre les meubles avec aisance et surtout de bien couvrir les surfaces, quasiment sans oublier de zones (92 % de sable coloré aspiré lors de notre test de couverture des sols, et seulement une toute petite zone oubliée). De même, grâce à sa cartographie intelligente, il se déplace très facilement d’une pièce à l’autre, nettoyant éventuellement une seule pièce, voire une seule zone si on le lui demande. Il longe très bien les murs, les meubles et les plinthes. Il nettoie même le tour des objets avec soin – par exemple, il contourne de manière méthodique les pieds de chaises et de table.

    Quant aux coins, il ne les nettoie pas parfaitement mais ne démérite pas à cet exercice. Il aborde les meubles et objets qu’il croise sans brutalité, en ralentissant à leur approche. Quand il lui arrive de s’y cogner, aucun risque qu’il abîme un meuble de valeur par exemple, la tranche avant faisant office de « pare-chocs » grâce à son ressort amortisseur.

    Les seuls obstacles qui peuvent lui poser problème sont les câbles électriques, mais la grande majorité des robots ne s’en sort pas mieux. Il a même un peu moins tendance à s’y emmêler que d’autres modèles, peut-être grâce à ses extracteurs de débris qui remplacent les brosses classiques. Mieux vaut toutefois éviter de tenter le diable. L’application permet de placer des zones d’interdiction sur la cartographie pour éviter que le robot s’aventure là où il y a des câbles, et cela se fait très simplement. Les autres obstacles que nous avons semés sur son chemin ne lui ont pas posé de problèmes, de même que le mobilier habituel. Par exemple, il passe sans hésitation sous le canapé et la table basse et ne monte pas sur un pied de lampe. Comme la majorité des robots de ce comparatif, il monte en revanche sur le pèse-personne qu’il ne semble pas voir, mais sans jamais y rester bloqué.

    Parmi les robots testés, le Roomba i7 + ne fait pas preuve de l’aspiration la plus puissante, mais il s’avère efficace sur les sols durs et sur les tapis, sur lesquels il monte d’ailleurs sans difficulté. Lors de nos tests, il a collecté jusqu’à 94 % des matières utilisées pour les tests sur les sols durs et 68 % sur le tapis. Pour l’aspiration quotidienne de salissures « classiques », il s’en sort donc très bien. Bien vu de la part d’iRobot : dans l’application, on ne choisit pas la puissance d’aspiration, qui demeure toujours la même, mais l’intensité de nettoyage. Soit le robot passe une seule fois partout (« nettoyage quotidien »), soit il passe plusieurs fois dans les petites pièces mais une seule fois dans les grandes pour économiser la batterie (« nettoyage pièce »), soit il repasse deux fois dans chaque pièce (« nettoyage en profondeur »). L’utilisateur n’a donc pas de question à se poser quant à la puissance adéquate. En plus de ces options, le Roomba i7 + dispose de capteurs de saleté : lorsqu’il aspire des déchets en plus grande quantité, il estime que la zone est plus sale et insiste donc dessus. Cela fonctionne plutôt bien pour une colonie de miettes sous la table par exemple. Mais pour être certain d’obtenir les meilleurs résultats, nous recommanderions d’utiliser l’option « nettoyage en profondeur ».

    Nous pensons donc que le Roomba i7 + est particulièrement efficace dans le monde réel. Il est suffisamment petit, intelligent et agile pour nettoyer un logement entier (sans oublier de zones ou de pièces) en déjouant la plupart des pièges, sans rester bloqué. Si jamais quelques obstacles venaient à lui poser problème, cela se résout en quelques clics sur l’application, de manière aussi simple qu’intuitive.

    L’application, justement, offre de très nombreuses possibilités de personnalisation, qui signifient que les fonctions du i7 et du i7 + sont très complètes. On peut personnaliser la cartographie, nommer les pièces, placer des zones interdites et des zones spécifiques à nettoyer. Et surtout, chaque cycle, de même que chaque programmation, peut être personnalisé. Ce robot s’adapte ainsi très bien à tous les profils d’utilisateurs et à tous les besoins. Par exemple, lors de nos tests, nous avons enregistré une programmation dans nos favoris pour que le robot nettoie devant le bac à litière des chats et sous la table de la salle à manger chaque jour après le déjeuner. Il n’y a quasiment pas de limites à la personnalisation. De plus, iRobot a veillé à ce que l’application demeure intuitive. Si bien que tout se fait assez naturellement, y compris la connexion du robot au réseau lors de l’installation : l’utilisateur est guidé pas à pas.

    Enfin, l’évacuation automatique fait certes un peu grimper le prix de ce Roomba dans sa version i7 +, mais selon nous, ce système apporte beaucoup au quotidien. Le fait de ne plus avoir à vider le bac quotidiennement et de ne plus avoir de contact avec la poussière (le sac se referme à l’aide d’un petit clapet quand on le déloge de la base) est un vrai plus. Une fois qu’on a personnalisé la cartographie et programmé le nettoyage hebdomadaire selon ses besoins, il n’y a quasiment plus rien à faire. Il restera seulement à s’occuper du nettoyage du robot lui-même. Un entretien d’ailleurs facilité par les extracteurs de débris (deux rouleaux en caoutchouc) qui remplacent la brosse centrale. Les poils d’animaux n’y restent pas logés et les cheveux s’y emmêlent beaucoup moins. Résultat : un entretien plus rapide et moins fastidieux. La page d’accueil de l’application envoie des rappels lorsqu’une petite session d’entretien est nécessaire, ce qui est un plus.

    Il faut également signaler que pour ce robot comme pour les autres, iRobot fait évoluer son application régulièrement, via des mises à jour. Ce qui est appréciable, c’est que la plupart du temps, ces mises à jour n’ont pas vocation à corriger des dysfonctionnements d’une première version. Quand iRobot lance une mise à jour, tout est généralement au point. Les avancées proposées sont substantielles et offrent des fonctionnalités supplémentaires, ce qui n’est pas pour déplaire aux possesseurs de robots de la marque. À noter d’ailleurs que cela ne concerne pas seulement les robots les plus chers du catalogue.

    Autre point primordial : tous les accessoires et les pièces détachées peuvent être achetés en ligne sur la boutique d’iRobot, ainsi qu’auprès des distributeurs officiels spécialistes (en ligne ou en magasin). On peut donc se procurer très facilement des éléments pour garder son robot en état de fonctionnement (y compris pour les anciennes générations). Enfin, il est même possible de se procurer une batterie de rechange, ce qui contribue à assurer la longévité de l’appareil. En cas de problème, la marque américaine dispose d’un service client accessible en français. Quant au SAV, il a lieu en France.

    Des défauts non rédhibitoires

    Est-ce que le Roomba i7 + a des défauts ? Quelques-uns, comme tous les modèles du marché. Dans les avis d’utilisateurs parcourus sur divers sites, les consommateurs lui reprochent principalement son prix élevé (prix devenu plus accessible récemment, depuis le lancement de son grand frère j7 +).

    Pour profiter de toutes ses fonctionnalités, il est nécessaire de le connecter au réseau WiFi. L’aspirateur n’a pas besoin de capter le WiFi partout où il nettoie, mais l’endroit où vous placez sa base doit être couvert. Si vous ne souhaitez pas le connecter, l’achat d’un tel robot n’est pas adapté : optez pour un modèle plus simple.

    Il faut tenir compte des dimensions de la base, forcément plus imposante du fait du système d’évacuation automatique. Bien qu’elle ne soit pas des plus élégantes, son design reste assez passe-partout. Cette base doit être placée contre le mur avec un espace dégagé devant elle, avec quelques centimètres libres d’obstacles de chaque côté (selon les marques, les fabricants recommandent 20 à 30 centimètres de chaque côté).

    La base « autovidante » du i7 + présente un autre inconvénient : la nécessité d’acheter des sacs. Mais en contrepartie, ceux-ci peuvent accueillir le contenu de 30 réservoirs pleins (ce qu’iRobot évalue après environ 2 mois d’utilisation). Il faut savoir que ces systèmes font du bruit (pendant quelques secondes) lorsque le contenu du collecteur est aspiré.

    D’ailleurs si on peut adresser un reproche au Roomba i7/i7 +, c’est peut-être de ne pas disposer de mode silencieux. Et comme sa puissance d’aspiration n’est pas réglable, il faut toujours autant de bruit lorsqu’il fonctionne. À cet exercice il n’est pas le plus discret (64 dB mesurés), mais pas le plus bruyant non plus. Si vous êtes présent en télétravail par exemple, fermer la porte du bureau suffira à préserver votre tranquillité.

    Comme beaucoup de robots, il peut également avoir tendance à éparpiller les déchets les plus épais telle que la litière pour chat, surtout lorsqu’ils sont présents en quantité. Mais en le faisant fonctionner régulièrement, il laisse la place nette.

    Notre deuxième choix : Roborock S7

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    Présent en France depuis plusieurs années et spécialiste des aspirateurs robots, Roborock fait partie de ces acteurs chinois qui challengent les fabricants historiques du marché (au même titre qu’Ecovacs, Dreame ou Xiaomi). Ces marques utilisent des technologies éprouvées à des prix défiant la concurrence. C’est le cas du S7.

    Voilà un robot qui navigue de manière franchement intelligente dans la maison (utilisant un système de navigation laser dit LiDAR). Un seul passage lui suffit pour établir une cartographie précise de l’habitation. Ensuite, il se déplace de manière précise, rapide et intelligente, en couvrant bien toutes les surfaces (il collecte 98 % du sable coloré éparpillé dans notre appartement sans aucun oubli visible) et évitant la majorité des obstacles, qu’il contourne avec soin. De tous les robots de notre comparatif, c’est celui qui nettoie le plus rapidement le tour des pieds de chaises et de table, sans hésiter, sans laisser une miette.

    À ce petit jeu des obstacles, les seuls qui lui posent vraiment problème sont les câbles électriques, dans lesquels il s’emmêle presque systématiquement. L’application permet de résoudre ce problème relativement facilement, en interdisant ces zones. C’est d’ailleurs fortement recommandé, sinon, le S7 pourrait très bien faire tomber un smartphone en charge ou une lampe. Attention aussi aux lacets : il peut parfois s’y emmêler et traîner les chaussures derrière lui.

    L’efficacité d’aspiration est également au rendez-vous, sur les sols durs comme sur les tapis et moquettes (il aspire jusqu’à 94 % de matières test sur le carrelage et 80 % sur le tapis). Il détecte d’ailleurs ces surfaces, sur lesquelles il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Il fait aussi place nette le long des murs et dans les coins. Sa brosse est équipée de lamelles en caoutchouc dans lesquelles les poils ne s’incrustent pas, qui s’avère plus facile à nettoyer que les brosses composées de rangées de poils. L’entretien s’en trouve facilité.

    Quant à l’application, elle offre de très larges possibilités de personnalisation : placement de zones interdites, personnalisation de la forme et du nom des pièces, personnalisation des programmations… Mais cette appli est moins intuitive que celle d’iRobot ; elle nécessite de « fouiller » un peu. Les technophiles seront sans doute plus à l’aise avec elle que le grand public. Parmi les atouts du S7, notons également une autonomie impressionnante (nous avons mesuré 3 h 10 en mode standard).

    Au chapitre des défauts en revanche, le S7 est équipé d’un petit collecteur qui se remplit rapidement. Surtout, son ouverture est située à la base du bac ; il faut donc prendre l’habitude de le retourner pour se rendre jusqu’à la poubelle, faute de quoi on sème tous les déchets aspirés. Une base avec évacuation automatique compatible existe en option (à 299 €).

    Le S7 propose une fonctionnalité supplémentaire : il est équipé d’une serpillière vibrante placée sur un support à glisser sous le robot, que l’on n’est pas forcé d’utiliser. Nous l’avons mis à l’épreuve (sans tester cette fonction selon un protocole détaillé). Elle élimine sans problème les taches du quotidien (taches d’eau ou de café sur le carrelage par exemple) et surtout, elle se soulève lorsque le robot monte sur un obstacle ou un tapis, ce qui est assez surprenant. Les paramètres de « lavage » peuvent être réglés dans l’application.

    À savoir tout de même que si Roborock sort des mises à jour régulières de son application, la marque peut avoir tendance à laisser traîner quelques fonctionnalités pas complètement au point (comme les cartographies pour plusieurs étages proposées en version « beta »). Plus ennuyeux : les consommables ne sont pas disponibles partout. Sur son site, Roborock renvoie directement sur Aliexpress pour les commander. On peut également s’en procurer sur Amazon, mais via des revendeurs partenaires présents sur la marketplace.

    Enfin, la marque, dont le SAV a lieu en Europe (par mail avec réponse en français), ne vend pas de batteries de remplacement. En cas de problème de cette nature, il faudra se retourner vers le SAV, et espérer qu’il puisse changer la batterie pour une somme raisonnable.

    * Le Rowenta ne parvient pas à monter sur notre tapis de test.

    On recommande aussi : Eufy RoboVac G30 Edge

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Cet aspirateur est un peu le Petit Poucet de notre comparatif. Plus simple, offrant des fonctionnalités moins étendues mais surtout plus accessible, il convient aux utilisateurs qui ont un budget serré. Si on s’accommode de ses fonctions réduites à la portion congrue, et d’un entretien un peu plus laborieux, il se débrouille très bien dans un environnement domestique et aspire efficacement.

    Pour commencer, l’Eufy RoboVac G30 Edge surprend par sa taille. Il est tout petit et tout fin, si bien qu’on pourrait craindre qu’il reste bloqué au moindre obstacle. Pourtant, dans les faits, ni les seuils de porte ni les tapis ne lui font peur. Cela lui permet en outre de se faufiler assez facilement partout, par exemple sous la plupart de nos meubles. Il ralentit à l’approche des obstacles et se débrouille particulièrement bien pour nettoyer le tour de tous les objets dans l’appartement de test, y compris le contour des pieds de chaises et de table. Il le fait certes moins précisément que des robots comme ceux d’iRobot ou le Roborock S7, mais la prestation est plus qu’honorable. De la même manière, il a très bien couvert la surface que nous lui avons confiée, collectant une bonne partie du sable coloré que nous avons éparpillé (86 %). Il oublie certes quelques petites zones, mais le résultat est très satisfaisant.

    Il aspire également avec efficacité, aussi bien sur les sols durs comme le carrelage et le parquet (jusqu’à 94 % de matières de test ramassées) que sur les tapis et moquettes (jusqu’à 72 % de déchets aspirés). En outre, la fonction de détection de surface (nommée Boost IQ) fonctionne très bien, puisque les tapis sont détectés et aspirés avec une puissance supérieure.

    En mode de fonctionnement standard (puissance d’aspiration la plus faible), le G30 est aussi le plus discret de notre sélection (54 dB) alors que ses performances d’aspiration demeurent tout à fait correctes (sur le carrelage, dans cette configuration, il aspire encore 88 % des matières).

    Concernant les obstacles qui peuvent poser problème au RoboVac G30 Edge, il faudra surveiller en priorité les câbles électriques dans lesquels il s’emmêle sans ménagement et la gamelle d’eau des animaux (lors des tests, il a bousculé la nôtre à plusieurs reprises, semblant ne même pas la voir). Il est à noter que ce robot fournit une cartographie après chaque nettoyage (dans l’historique) mais que celle-ci n’est pas personnalisable. On ne peut même pas y positionner de zones de délimitation virtuelles. Pour les obstacles qui poseraient problème, il faudra donc préparer le terrain. Pour cela, deux possibilités : soit ranger soigneusement, notamment les câbles, soit placer des rubans magnétiques qui servent de délimitation. Deux rouleaux sont fournis, qu’il faut couper à la bonne dimension. On peut facilement les dissimuler sous un seuil de porte par exemple, mais pour une gamelle, il faudra accepter qu’ils restent visibles ou les mettre en place avant chaque cycle.

    Si vous recherchez un robot qui permet de personnaliser le nettoyage en fonction des pièces, voire des zones, passez votre chemin. Le RoboVac G30 n’est pas de ceux-là. L’application permet principalement de choisir le mode d’aspiration, de lancer un cycle à distance ou de programmer le fonctionnement du robot (chaque jour à des heures différentes si on le souhaite). En bref, voilà un petit robot qui en fait peu, mais qui le fait bien : il aspire efficacement et se débrouille dans un appartement, à condition de préparer un peu le terrain (notamment le rangement des câbles). Il faut également savoir que sa brosse centrale, composée d’épaisses rangées de poils, retient plus facilement les cheveux, poussières et poils d’animaux. Elle nécessite donc un peu plus d’entretien que certains concurrents dotés de brosses en plastique.

    L’Eufy peut constituer un bon choix si on n’a pas besoin de personnaliser son nettoyage ou si on ne souhaite pas dépenser trop. Notez que le service client est accessible en français (SAV en Allemagne). Les accessoires et pièces (batteries comprises) sont disponibles sur la boutique Anker d’Amazon et sur le site d’Eufy directement ainsi que chez les revendeurs (mais principalement via des marketplaces).

    Notre choix d’aspirateur robot haut de gamme : iRobot Roomba j7 + et j7

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Le Roomba j7 + est le dernier-né d’iRobot. Sa promesse ? Encore plus d’intelligence grâce à une caméra capable de reconnaître les objets pour mieux les appréhender. Si vous n’avez pas de limite de budget, ce robot fait preuve d’une lucidité rare. Comme son petit frère, le J7 + se décline en deux versions, l’une équipée d’une base avec système d’évacuation automatique (j7 +, que nous avons testée), l’autre sans (j7), facturée 250 euros moins cher.

    Le Roomba j7 + hérite de toutes les fonctionnalités et tous les atouts du Roomba i7 parmi lesquelles des possibilités de personnalisation accrues, une application intuitive et toujours une appréciable durabilité grâce à la disponibilité des pièces détachées et consommables qui fait la force de la marque iRobot. Le j7et le j7 + conservent aussi les extracteurs de débris qui nécessitent un entretien moins régulier que celui d’autres robots.

    La base du j7 +, équipée d’un système d’évacuation automatique, a changé de design. Plus esthétique, pourvue d’une languette en cuir, elle est également plus large mais plus basse, afin de se fondre plus facilement dans le décor (par exemple dissimulée au bout d’un canapé). Le robot s’est lui aussi refait une beauté, ne conservant qu’un unique bouton et arborant un revêtement façon aluminium brossé.

    Il utilise surtout un nouveau système de navigation qui recourt à une caméra placée sur sa tranche. Celle-ci est donc capable de voir les obstacles placés au plus près du sol. Elle est même en mesure d’identifier ceux qui seraient susceptibles de poser problème. Lors de nos tests, la réactivité du j7 + s’est avérée bluffante. Si un câble est sur son passage, il s’en approche, le détecte (l’anneau lumineux du Roomba devient bleu) et le contourne en laissant une marge suffisamment large pour ne pas s’emmêler les brossettes. Si l’obstacle lui barre la route, il n’hésite pas à faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Par exemple, pendant nos tests, nous avons étendu un câble entre notre salon et notre entrée, puis avons commandé au j7 d’aller nettoyer l’entrée. Une fois arrivé face au câble, il a semblé évaluer la situation puis a rebroussé chemin pour faire un grand tour par notre cuisine, et aller aspirer l’entrée.

    Lors des deux premiers cycles, l’application demande d’allumer les lumières pour que le robot établisse une carte de l’habitation, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Une fois la cartographie élaborée, le j7 nettoie heureusement toutes les pièces même plongées dans le noir.

    Après chaque nettoyage, le robot met à jour sa cartographie. Il suggère à l’utilisateur de prendre quelques minutes pour le rendre plus intelligent. Comment ? Le J7 demande de consulter l’historique de nettoyage, où il a placé des photos des zones qui lui ont semblé délicates ou problématiques. Lors de nos tests, il a le plus souvent pointé des câbles ou des multiprises, mais aussi une chaussette égarée à son attention. Il suffit de faire défiler les photos et d’indiquer le type d’obstacle : est-il présent ponctuellement ? Est-il habituel ? Si c’est le cas, le j7 propose de placer une zone d’interdiction sur la cartographie. Le système est véritablement efficace et pertinent.

    Jamais le j7 ne s’est empêtré dans un câble ou n’est resté bloqué où que ce soit. Son intelligence va donc probablement s’améliorer au fil des utilisations, du temps et des apprentissages (car si on prend le temps, le j7 apprend). iRobot va sans doute aussi enrichir sa base de données. Finalement, le seul obstacle qu’il a semblé ne pas « voir » est la gamelle de nos chats, entièrement chromée, qui pose problème à la plupart des robots. Il l’a bousculée et poussée sans pour autant la renverser.

    En se déplaçant dans l’appartement de test, le J7 + a nettoyé d’abord toutes les zones non encombrées pour ensuite terminer par celles où figuraient des obstacles (par exemple, il a nettoyé toute la partie dégagée de la salle à manger avant de s’attaquer aux pieds de chaises et de table). Puis il s’est occupé des contours (plinthes et coins). Si bien que même lorsqu’on le programme pour nettoyer une seule fois la surface, il repasse plusieurs fois sur certaines zones. Il couvre très bien la surface confiée sans oublier de zones (il a aspiré 96 % de notre sable coloré sans aucun oubli visible). Enfin, iRobot promet une puissance d’aspiration supérieure, ce que nos mesures confirment. Sur les sols durs, le j7 + aspire jusqu’à 98 % de nos matières de tests et 74 % sur notre tapis. À noter d’ailleurs que sur les sols durs, les performances sont presque équivalentes quand on programme un unique passage du robot. L’option « nettoyage en profondeur » n’est donc plus forcément la plus pertinente.

    Si certains fabricants se sont déjà essayés à la reconnaissance d’objets, iRobot relève ce défi avec brio. Le j7 + est le robot le plus intelligent que nous ayons eu l’occasion de tester à ce jour. Même si rien ne garantit qu’il le reste, il est certain qu’il demeurera à la pointe pendant des années et qu’il faudra attendre un bond technologique pour qu’il soit dépassé.

    La concurrence

    L’Eufy X8 vient juste d’être lancé à 500 euros (il est décliné en version X8 Hybrid coûtant 50 euros supplémentaires). Il utilise un système de laser (LiDAR), offre des possibilités de personnalisation bien plus larges que le RoboVac G30 que nous avons testé dans ce comparatif. Ce modèle plus haut de gamme promet une intelligence de navigation améliorée. Eufy est une marque du groupe Anker, elle dispose d’un catalogue particulièrement riche.

    Le Shark RV2001EU, que nous avons testé, présente quelques défauts de jeunesse (comme des oublis de passage le long des murs, une application un peu sommaire et perfectible ainsi qu’un collecteur dont la conception mérite quelques améliorations), le système de navigation s’est montré plutôt fiable et les performances d’aspiration très correctes. Les marques américaines Shark (pour l’entretien des sols) et Ninja (pour les appareils culinaires), qui font partie du même groupe, se sont officiellement lancées en France il y a environ un an. L’entreprise développe elle-même ses produits, avec une démarche qui donne une large place à l’expérimentation par les utilisateurs et aux avis des consommateurs. Elle a récemment commercialisé une gamme complète d’aspirateurs robots, vendus à des prix accessibles.

    Le Samsung JetBot se positionne dans le haut de gamme, il a été lancé à 1 500 €. Au programme : évacuation automatique, reconnaissance d’objets grâce à l’intelligence artificielle, et de curieuses chenilles en guise de roues. Plus épais que la moyenne (13,6 cm de hauteur), il se faufilera moins facilement sous certains meubles.

    Le Neato Robotics D8 est fabriqué par un spécialiste des aspirateurs robots, qui bénéficiait il y a encore quelques années d’une certaine avance technologique avec son système de navigation utilisant un télémètre laser. Mais depuis, les concurrents ont progressé et plus vite. Dans le cadre de ce comparatif, nous avons testé le D8 à deux reprises, avant et après une mise à jour majeure. Avant la mise à jour, le D8 s’est avéré lent, un peu pataud dans ses déplacements, a eu tendance à se perdre, à hésiter, à rebrousser chemin et oublier des zones entières… Après la mise à jour, il ne restait plus bloqué dans des endroits improbables, mais ne s’aventurait plus sous certains meubles sous lesquels il avait pourtant la place de passer. L’application couplée au D8 offre des possibilités trop limitées par rapport à des modèles vendus à un prix équivalent – à commencer par le Roomba i7.

    Le Rowenta X-Plorer Série 95 (RR7975WH) offre d’excellentes prestations. Si après nos tests, nous ne l’avons pas retenu parmi les modèles phares, c’est principalement pour les difficultés qu’il rencontre à monter sur les tapis. Il peut cependant constituer une alternative pertinente au Roomba i7 pour ceux qui n’ont pas de tapis chez eux. Cet appareil dispose d’un système de navigation vraiment efficace, offre des performances d’aspiration de qualité (surtout sur les sols durs où il collecte jusqu’à 90 % de nos matières de test) et couvre plutôt bien les surfaces malgré quelques oublis. Enfin, son application intuitive et évoluée offre elle aussi des possibilités de personnalisation fort intéressantes. Le tout avec une fonction serpillière, puisque c’est l’option choisie par Rowenta sur toute sa nouvelle gamme. Les fabricants historiques d’aspirateurs comme Rowenta entendent bien occuper le terrain des robots. Si la marque a tâtonné pendant plusieurs années, s’essayant à des robots équipés d’un système de filtration cyclonique (comme les aspirateurs traîneaux sans sac), s’essayant à la navigation aléatoire puis semi-aléatoire, le fabricant français semble avoir trouvé la formule.

    Le Miele Scout RX3 promet une navigation intelligente, une aspiration efficace et un capteur d’images pouvant faire office de caméra de surveillance (une fonction baptisée Home Vision HD). Nous n’avons pas testé ce modèle parce qu’il n’était pas sorti quand nous avons finalisé notre sélection. Mais les précédentes générations de la marque nous ont modérément convaincus.

    D’autres spécialistes de l’entretien des sols ont fait une brève apparition, à l’instar de Dyson, qui a d’ailleurs investi des sommes très importantes pour développer son robot haut de gamme (360 Eye) il y a quelques années avant de déserter ce marché en France. La marque LG a aussi disparu du paysage français des robots. Pendant le premier semestre 2021 (selon les chiffres de l’institut GfK, hors ventes directes et marketplaces), plus de 100 000 aspirateurs robots ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (soit +50 % par rapport au premier semestre 2019). Il s’agit donc d’un secteur en croissance même s’il demeure encore un marché de niche (un peu plus de 2 % des foyers français seraient équipés selon Kantar). Autre phénomène : la croissance de valeur (+42 % en 2020 selon le Gifam) tend à montrer que les consommateurs optent pour des appareils plus coûteux aux fonctionnalités plus élaborées. Si iRobot demeure de loin le leader incontesté du marché, la concurrence est dynamique. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux. Le fabricant doit notamment faire face à certaines marques asiatiques comme Ecovacs, Dreame, Xiaomi ou encore Roborock, qui avancent à grands pas sur le plan des technologies et parviennent à maintenir des prix plutôt agressifs. Ces marques ne sont pas toutes officiellement distribuées en France.

    A venir…

    Il y a fort à parier que les robots « hybrides », capables d’aspirer et de nettoyer, vont continuer à se multiplier. D’ailleurs, certains fabricants concentrent leurs efforts exclusivement sur ces appareils – Roborock par exemple nous a annoncé ne plus commercialiser que des robots de ce type désormais. Rowenta propose exclusivement ce type de robots dans sa gamme actuelle. Ecovacs s’en est fait une spécialité depuis longtemps. Ces modèles hybrides sont particulièrement bien accueillis en France où les sols durs sont plus répandus que les moquettes. Même si ces appareils ne lavent pas les sols à proprement parler (puisqu’ils utilisent de l’eau pure et à quelques exceptions près ils ne les frottent pas), ils permettent d’entretenir les sols : ils offrent un service complet (aspiration et essuyage humide) pour un tarif qui n’est souvent pas beaucoup plus élevé. Ils proposent aussi des fonctionnalités de plus en plus élaborées, par exemple réglage du débit d’eau selon les sols, évitement des tapis quand le module serpillière est installé, voire serpillière vibrante qui se soulève pour grimper sur les tapis…

    Autre tendance qui tend à envahir le marché : l’évacuation automatique de poussière, le plus souvent dans un sac. Certains fabricants s’y étaient essayés il y a quelques années déjà, sans grand succès. Mais le marché paraît mûr pour cela et iRobot semble être parvenu à démocratiser cette fonction (d’ailleurs le Roomba i7 + est le modèle le plus vendu du fabricant américain). Il s’agit d’une étape logique pour les robots aspirateurs. De plus en plus autonomes, dans la mesure où leur intelligence leur permet de se débrouiller dans nos intérieurs, ceux-ci se doivent de limiter encore plus les interactions de l’utilisateur avec son appareil, et donc réduire la fréquence de vidange du collecteur. Ce que l’évacuation automatique réussit fort bien en contenant l’équivalent d’environ deux mois de poussière dans un sac ou dans la base.

    L’une des prochaines étapes concerne assurément l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer l’habileté du robot grâce à la reconnaissance d’objets (Ecovacs, Roborock, Samsung et iRobot s’y essaient déjà). L’idée étant que l’appareil soit capable de réagir à des obstacles de manière plus fine et pertinente en identifiant un câble ou une chaussure par exemple – et naturellement d’évoluer en apprenant au fil du temps.

    La connectivité : tout sauf un gadget

    La cartographie offre des possibilités très intéressantes lorsqu’elle est couplée à une connectivité permettant à un smartphone de communiquer avec l’aspirateur. Ces possibilités contribuent au bon fonctionnement du robot en vous donnant des outils pour éviter qu’il se retrouve bloqué quelque part pendant son cycle de nettoyage. La grande majorité des applications de contrôle proposent de placer des zones de délimitation virtuelles, directement sur la cartographie, pour en interdire l’accès. Cela se fait sans aucun ajout d’accessoires. On peut donc restreindre l’accès de l’appareil à une zone, ce qui est fort utile pour empêcher les chocs avec la gamelle d’eau d’un animal qu’on ne souhaite pas qu’il renverse, un amas de câbles à proximité du téléviseur, un meuble sous lequel il a tendance à rester coincé, etc.

    Outre le positionnement de zones interdites d’accès, ces appareils proposent aussi de définir des zones à nettoyer précisément : par exemple, pour aspirer sous la table après les repas ou dans l’entrée, là où toute la famille retire ses chaussures. Certains robots proposent aussi, via leur application, de personnaliser entièrement la carte de l’habitation : délimiter les pièces précisément puis les nommer, définir des zones spécifiques à nettoyer en les nommant…

    Ensuite, chaque cycle peut être lancé (que l’on soit présent à la maison ou à l’extérieur) pour nettoyer l’ensemble du logement ou telle et telle pièce, ou bien seulement une zone. Idem pour la programmation : on peut programmer un nettoyage complet deux fois par semaine, mais nettoyer chaque jour à l’heure qu’on souhaite les pièces de vie qui se salissent plus rapidement, par exemple. Les robots qui embarquent une fonction serpillière proposent parfois ce type de personnalisation également, en choisissant le nettoyage humide seulement pour certaines pièces.

    Entretien et réparations

    Pour que le robot fonctionne de manière optimale pendant de longues années, il faut l’entretenir régulièrement : prévoyez de nettoyer les filtres en les tapotant ou en les lavant, de nettoyer les capteurs du robot et de la base de chargement avec un chiffon doux. Faites le plus fréquemment si votre robot attire la poussière (certains ont tendance à produire de l’électricité statique). Elle peut avoir tendance à s’incruster un peu partout. Pour faciliter le nettoyage du robot, vous pouvez utiliser un aspirateur. Et pour les zones les moins accessibles, il est possible d’utiliser une bombe aérosol comme celles destinées aux claviers d’ordinateurs.

    La brosse centrale doit être nettoyée souvent, de même que la brossette latérale sous laquelle les cheveux ne manquent pas de s’emmêler. Certaines marques livrent un petit accessoire pour faciliter le nettoyage de la brosse centrale autour de laquelle les cheveux s’emmêlent souvent. Si ça n’est pas le cas, on peut tout éliminer grâce à des ciseaux, en longeant les lamelles ou rangées de poils. N’oubliez pas la roue avant, démontable, sous laquelle poussière et poils peuvent aussi s’agglutiner.

    Certains robots disposent d’un collecteur lavable à l’eau. N’hésitez pas à le faire de temps en temps. Et surtout, dans le cas des accessoires lavables (filtre, collecteur), ne lésinez pas sur le temps de séchage. Pour déterminer la fréquence de nettoyage et de changement des divers éléments, suivez les recommandations du fabricant. Si l’application le propose, n’hésitez pas à programmer des rappels pour penser à entretenir votre appareil. Vous pouvez aussi créer des rappels vous-même dans votre agenda.

    Vous devrez changer les filtres et les brossettes à échéances régulières. Certains fabricants proposent leurs accessoires en packs, ce qui revient souvent moins cher. Vous pouvez en commander plusieurs, ce qui permet de faire des économies et aussi d’en avoir toujours sous la main. Vous pouvez aussi profiter des périodes de promotions pour vous en procurer. Vous pouvez changer les filtres, les brossettes et la brosse centrale à tout moment, en privilégiant les accessoires vendus par le fabricant – l’assurance de la compatibilité et des performances promises.

    En revanche, si vous rencontrez un problème de batterie pendant la période de garantie, n’intervenez pas vous-même, contactez plutôt le service client. Si votre robot fait un petit tour de la pièce et retourne rapidement à sa base, il y a de fortes chances que sa batterie soit vieillissante.

    Alexandra Bellamy

    France24 - Monde

    Le coup de sang et les larmes de Will Smith, les moments forts des Oscars 2022

    Publié le : 28/03/2022 - 07:42Modifié le : 28/03/2022 - 07:40

    Hollywood (Etats-Unis) (AFP) – Un appel à l'aide sobre pour l'Ukraine, quelques anniversaires, mais surtout, un incident entre l'humoriste Chris Rock et l'acteur Will Smith qui a fait dérailler la soirée: la 94e cérémonie des Oscars a eu ses moments forts dimanche soir.

    Will Smith, un coup de poing, un Oscar et des larmes

    Le plan se déroulait parfaitement, jusqu'à ce que l'humoriste Chris Rock monte sur scène pour remettre l'Oscar du meilleur documentaire. Il lance une ou deux blagues, puis une plaisanterie sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, l'épouse de Will Smith, qui est atteinte d'alopécie, une chute importante de ses cheveux. Soudain, Will Smith, qui a incarné Mohamed Ali dans sa carrière, monte sur scène et lui décroche une gifle au visage. "Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche!", lance-t-il même une fois rassi, mais la chaîne ABC a eu le temps de couper le son.

    "L'amour vous fait faire des choses folles", s'est excusé l'acteur, le visage couvert de larmes, en recevant l'Oscar du meilleur acteur pour "La Méthode Williams". "J'ai raté quelque chose?", a ensuite lancée, faussement ingénue, l'humoriste Amy Schumer, l'une des présentatrices de la soirée, faisant rire toute la salle. Après la soirée, la police de Los Angeles a précisé que Chris Rock n'avait pas déposé plainte.

    Sobre appel a l'aide pour l'Ukraine

    C'était l'une des questions qui se posaient aux organisateurs: comment ne pas ignorer le drame de la guerre en Ukraine? Amy Schumer avait proposé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky prenne la parole durant la soirée. Mais visiblement, il avait été décidé de ne pas trop en faire. Au milieu de la cérémonie, une sobre minute de silence a été demandée, pendant qu'étaient diffusés des messages appelant les téléspectateurs à participer à l'aide humanitaire.

    "Président Biden, ramenez à la maison Brittney Griner", la star du basket-ball américain détenue depuis plus d'un mois en Russie, a aussi lancé le producteur Ben Proudfoot en recevant l'Oscar du meilleur court documentaire pour "The Queen of Basket-ball".

    La soirée a peu versé dans la politique, malgré quelques traits d'ironie sur la place des femmes dans le cinéma lancées par Amy Schumer en ouverture. "Cette année, l'Académie a embauché trois femmes pour présenter la soirée, car c'est toujours moins cher qu'un homme", a-t-elle plaisanté, entouré de ses deux camarades de jeu, Regina Hall et Wanda Sykes.

    Une soirée en musique, conclue par Liza Minnelli

    Tout un symbole: ce sont les soeurs et stars américaines du tennis Serena et Venus Williams, au coeur du film "La méthode Williams", qui ont introduit Beyoncé pour lancer la soirée. Puis, la méga star a interprété "Be alive", la chanson du film, dans un décor 100% vert pomme, depuis des terrains de tennis à Compton, en banlieue de Los Angeles, la ville où les soeurs Williams s'entraînaient jeunes.

    A une semaine des Grammy Awards, la soirée a fait la part belle à la musique, entre Beyoncé, Billie Eilish, mais aussi Megan Thee Stallion, qui a enflammé la salle avec le tube viral d'Encanto, "We don't talk about Bruno".

    Et c'est une autre voix légendaire, celle de l'actrice et chanteuse Liza Minnelli, qui a conclu la soirée avec Lady Gaga pour remettre l'Oscar du meilleur film, récompense suprême, à CODA. Une séquence émouvante: diminuée et en chaise roulante, Minnelli, 76 ans, est apparue tout sourire: "je suis si heureuse d'être là".

    Une deuxième statuette pour "Anita" de "West Side Story"

    Il y a soixante ans, la légendaire Rita Moreno remportait l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour son incarnation de l'explosive Anita dans le film musical "West Side Story". Chose rare dimanche soir, Ariana DeBose a reçu l'Oscar de la même catégorie pour le même rôle, dans le remake de Steven Spielberg.

    L'actrice de 31 ans, originaire de Porto Rico comme Rita Moreno, a rendu hommage à sa prédécesseure, 90 ans, qui l'applaudissait dans la salle. "Votre Anita a ouvert la voie à des milliers d'Anita comme moi", a-t-elle lancé, en référence au personnage d'immigrée portoricaine qu'elles ont toutes deux incarné.

    James Bond a 60 ans, "Le Parrain" 50

    La cérémonie a été l'occasion de souffler les bougies de quelques monuments du cinéma. D'abord les 60 ans du tout premier James Bond, "Dr No", sorti en 1962. Et quoi de mieux comme cadeau qu'un Oscar? C'est Billie Eilish qui s'en est chargée, en raflant la statuette de la meilleure chanson pour un film, "No time to die". Cheveux noirs, robe noire, loin des mèches vertes de ses débuts ou de la blondeur platine à la Marylin Monroe arborée plus récemment, Billie Eilish venait d'interpréter le titre sur la scène d'Hollywood.

    Un peu plus jeune, à cinquante ans, le Parrain, premier tome de la légendaire trilogie sur la mafia italo-américaine, a aussi été célébré, tout comme "Les blancs ne savent pas sauter", tout juste trentenaire.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

    Actu

    L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

    Jérémie Bazart

    «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

    Les objectifs de la France pour 2030

    ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

    Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

    Des composants peu coûteux et abondants

    Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

    L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

    De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

    Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

     

    Le dihydrogène : des atouts et des limites

    Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

    scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Zelensky, whose career started in show business, pressed Hollywood for an appearance at the Oscars.

    Andrew E. Kramer

    KYIV, Ukraine — He has spoken with two movie stars by video call from the bombarded and encircled city of Kyiv.

    His aides lobbied the Academy of Motion Picture Arts and Sciences for an Oscar night show of support. He rereleased his own television show on Netflix in the middle of the war.

    President Volodymyr Zelensky, the actor turned wartime leader of Ukraine, has dedicated most of his public appearances to appeals to Western nations for lethal weaponry to fight the Russians: tanks, jets and missiles.

    But Mr. Zelensky, who before he became president had starred in romantic comedies and performed stand-up routines, has also pressed for celebrities and artists to speak up for his country, in what aides say is a worthwhile effort to solidify Ukraine’s global soft power advantage over Russia.

    “We live in the modern world, and we know that opinion makers and celebrities are important,” said Ekaterine Zguladze, a former deputy minister of interior now involved in the Ukrainian government’s effort to win support from artists, musicians and celebrities. “Not only politicians shape the world.”

    Ms. Zguladze added: “Right now, there exists genuine solidarity around the world for Ukraine. And this solidarity is not because of the heartbreaking images of destroyed cities and human tragedy, but because of the values we all share.”

    But Ukraine’s appeal to the academy, the organization that awards the Oscars, encountered drama of its own.

    Before the show, organizers said the war would be noted and the human toll honored, but did not commit to a video appearance by Mr. Zelensky, said Brian Keith Etheridge, a sitcom writer based in Los Angeles. He helped coordinate the Ukrainian government’s outreach to the academy, with help from Mila Kunis, an actress of Ukrainian origin, and her husband, Ashton Kutcher.

    “The concern that we were told is, they don’t want to overly politicize the show,” Mr. Etheridge said. “If Zelensky just says ‘thank you’ it will remind people, and it could raise millions of dollars. It’s such a giant platform just to have his face show up.”

    Sean Penn, who had been filming a documentary in Ukraine when the war broke out, called for a boycott of the Oscars if Mr. Zelensky is not permitted to appear by video and vowed to smelt his own awards if the academy snubs the Ukrainian leader. The award statues are made of gold-plated bronze.

    If the Oscar producers did not allow an appearance for “the leadership in Ukraine, who are taking bullets and bombs for us, along with the Ukrainian children that they are trying to protect, then I think every single one of those people, and every bit of that decision, will have been the most obscene moment in all of Hollywood history,” Mr. Penn told CNN in an interview.

    Speaking at a news conference on Thursday, the producers said they intended to commemorate the war’s toll but did not commit to a video appearance by Mr. Zelensky.

    “We’re going to be very thoughtful about how we acknowledge where we are in the world,” Will Packer, a producer of the Oscar ceremony, said Thursday at a news conference.

    The comedic actress Wanda Sykes, one of the ceremony’s co-hosts, noted of Mr. Zelensky, “Isn’t he busy right now?”

    Mr. Zelensky did not appear on the show. Ms. Kunis did speak about the war when she appeared on the telecast to introduce a Reba McEntire performance of her song from Ms. Kunis’s movie “Four Good Days.”

    Before turning the show over to Ms. McEntire, Ms. Kunis said, “recent global events have left many of us feeling gutted.”

    “Yet when you witness the strength and dignity of those facing such devastation, it’s impossible to not be moved by their resilience,” Ms. Kunis continued. “One cannot help but be in awe of those who find strength to keep fighting through unimaginable darkness.”

    The show also displayed three screens of gold text on black backgrounds after Ms. McEntire’s performance, calling on viewers to donate to the humanitarian effort.

    “While film is an important avenue for us to express our humanity in times of conflict, the reality is millions of families in Ukraine need food, medical care, clean water and emergency services,” the message read. “Resources are scarce, and we — collectively and as a global community — can do more.”

    While Mr. Zelensky’s aides had pressed for support during the show in whatever form it takes, seeking any avenue to win public backing in the West, the value of celebrity support in a shooting war is not universally acknowledged in Ukraine.

    “Ultimately, it’s important what is happening on the ground,” Oleksandr Danylyuk, a former secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council, said. “Everybody is doing what they can. I don’t know if one more speech of Zelensky will make a difference. But it’s good those who initiate it want to do it. Everybody wants to help in any way possible.”

    But Mr. Danylyuk said that “in the end, you need results,” like supplies of fighter jets, tanks or missiles for the Ukrainian Army.

    Mr. Zelensky has pressed on all fronts to convey to a broad audience, and particularly to countries that are providing weaponry, the moral imperative of supporting Ukraine in the war.

    “In general, Zelensky is really following the news from Hollywood and looking for opportunities for support,” Serhiy Leshchenko, an adviser to the president’s chief of staff, said in an interview.

    The push for backing for Ukraine during the Oscars began a week ago, after Mr. Zelensky spoke on a video call from Kyiv with Mr. Kutcher and Ms. Kunis, to thank the couple for raising $35 million for Ukrainian refugees and humanitarian aid in a GoFundMe campaign, Mr. Leshchenko said.

    Ms. Kunis most recently starred in “Breaking News in Yuba County” and has a planned movie release by Netflix, “Luckiest Girl Alive.”

    “Ukrainians are proud and brave people who deserve our help in their time of need,” she wrote in the fund-raising appeal. “This unjust attack on Ukraine and humanity at large is devastating and the Ukrainian people need our support.”

    After the video call, Mr. Zelensky’s aides sought a last-minute slot at the Oscar ceremony.

    Mr. Zelensky has always had a keen sense of image and storytelling in politics. Earlier this month, he said he was aware that his repeated televised appeals for resistance, and continued presence in the beleaguered capital, had turned him into a symbol of bravery in many countries.

    The Oscars are also a natural fit for an appeal by his government for humanitarian assistance, as many of his top aides are also movie industry veterans.

    The chief of the presidential administration, Andriy Yermak, was a media lawyer and movie producer. The head of the domestic intelligence agency, Ivan Bakanov, had been the director of the Kvartal 95 studio. A chief presidential adviser, Serhiy Shefir, was a screenwriter and producer whose major credits included a hit romantic comedy film, “Eight First Dates,” and a television series, “The In-laws.”

    Before becoming president of Ukraine, Mr. Zelensky played a president in his own television series, “Servant of the People,” which was rereleased on Netflix this month. The character, a teacher, is propelled to the presidency after he goes on a tirade against corruption, which is filmed by his students in a video that goes viral.

    Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, and Matt Stevens from New York.

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    Le Figaro

    La lettre du Figaro du 28 mars 2022

    Louise Darbon

    La vie sous les bombes à Kharkiv, les candidats qui entrent dans le dur de la campagne et une conversation avec Alain Finkielkraut.

    Chers abonnés,

    Plus d'un mois après le début de la guerre, Kharkiv n'est presque plus qu'un champ de ruines. Vidée de près des deux tiers de sa population, la deuxième ville d'Ukraine n'est toujours pas tombée aux mains des Russes. Notre envoyée spéciale est allée rencontrer ceux qui sont restés là-bas et vous raconte cette vie sous les bombardements incessants.

    Nous passerons aussi une tête en France en ce début de semaine, histoire de parler présidentielle alors que les candidats entrent dans le dur de la campagne (vous avez dû le remarquer: il y avait des tas de meetings partout en France ce week-end). Et puis nous discutons avec Alain Finkielkraut qui nous avait manqué.

    Avant de vous laisser à votre lecture, sachez qu'«à la saint Gontran, si la température est belle, arrivent les premières hirondelles».

    Bonne fête aux Gontran, bonne lecture, bon début de semaine et bonne journée à tous!

    Louise Darbon

    À la une

    Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes

    «Au début on sursautait, mais elles sont entrées dans nos vies» dit Victoria, résignée. Les déflagrations sont le quotidien de la population à Kharkiv. Depuis le 24 février, la ville vit sous les bombes russes qui ne visent rien mais tombent partout, au hasard. Sur la mairie, les hôpitaux, les immeubles d'habitation, les écoles.

    L'hôpital régional gère comme il peut l'afflux constant de blessés depuis un mois. Une adolescente qui faisait la queue pour récupérer des médicaments, un vieux monsieur qui faisait ses courses au supermarché, ... les bombes s'abattent sur n'importe qui. À raison de 80 frappes russes par jour. Et le corps médical tient bon. Mais ça n'a rien d'évident quand la souffrance et la mort sont partout.

    Alors, pour se protéger, la vie s'organise sous terre. Il y a ces deux babouchkas réfugiées dans la cave de leur immeuble et qui, privées d'électricité, se chauffent «à l'espoir et à la chaleur des chats» qu'elles recueillent. Et puis il y a aussi cette ville sous la ville qui s'installe dans les stations de métro. On y est à l'abri des bombardements, plus bruyants et plus nombreux la nuit tombée. Les gens s'aident, discutent, chantent et dansent, vivent comme ils peuvent. Margaux Benn, notre envoyée spéciale là-bas, vous raconte la vie dans cette ville défigurée, dans ces quartiers devenus de grands cimetières abandonnés. Et comment Kharkiv - qui, même détruite, reste «indiscutablement belle» -, veut encore résister.

    • L'autre dossier

    Dernière ligne droite avant le premier tour

    Hier, c'était le grand ballet des meetings. Vous aviez l'embarras du choix, il y en avait partout, de tous les côtés: Zemmour au Trocadéro, Mélenchon à Marseille, Jadot à Paris, Roussel à Toulouse. Alors qu'à partir d'aujourd'hui les médias devront respecter une égalité de temps de parole et d'antenne entre les candidats, ceux-ci rentrent dans le dur de la campagne. Chacun sa technique: de grands meetings pour lancer la dernière phase ou des réunions publiques plus intimes. Chacun veut exister plus bruyamment que son rival et rameuter les électeurs dans son camp et vers les urnes.

    LR le dit: la «droite du Trocadéro», celle que rassemblait Fillon en 2017 et Sarkozy en 2012, c'est eux. «La vraie droite, c'est moi» martèle Pécresse. «Non c'est moi» répond Zemmour. Face à la Tour Eiffel, il a tenu à réunir ses nombreuses troupes, déterminé à «laver les affronts» subis par la droite (la vraie donc). Il en a profité pour appeler Morano, Wauquiez, Bellamy ou Bardella (qui n'en demandaient pas tant) à le rejoindre. Le Pen, elle, a opté pour la rencontre directe. Mais chahutée en Guadeloupe, elle a pu voir que côté dédiabolisation, ça n'était pas encore ça. Mélenchon - qui lui n'est pas de droite -, croit dur comme fer à sa présence au second tour, convaincu que lui et ses Insoumis sont le «pire cauchemar» de Macron et Le Pen.

    La quinzaine à venir sera décisive. Et si l'on entend déjà parler de «vote utile» dans tous les recoins, les choses ne s'annoncent pas simples car «chacun va défendre sa propre utilité». Attention néanmoins, Guillaume Tabard rappelle qu'«aucun électeur n'aime s'entendre dire que, s'il était sourd à ces injonctions finales, son vote serait futile».

    • L'éditorial

    «La vitalité d'une démocratie »

    Tous les candidats, ou presque, étaient sur le pont en ce dimanche de printemps. Alors qu'une forte abstention pourrait marquer le premier tour de la présidentielle dans treize jours, sans doute voulaient-ils faire mentir les sondages. Et montrer, du Trocadéro, à Paris, à la plage du Prado, à Marseille, qu'ils attirent les foules, déchaînent les applaudissements, suscitent encore l'espoir d'autres lendemains.

    Cette détermination à vouloir convaincre les électeurs jusqu'au dernier instant va à rebours des commentaires souvent narquois entendus jusqu'ici. Après des mois de campagne éprouvants et des passages à vide pour chacun des prétendants, elle traduit à sa façon la noblesse du débat politique. Rien n'est effectivement écrit à l'avance, seul le verdict des urnes compte. Et l'expérience nous a appris que celui-ci pouvait réserver beaucoup de surprises. C'est à cette aune-là que la vitalité d'une démocratie se juge, ce que nombre de peuples bâillonnés, y compris en Europe, nous envient.

    On dit cette campagne singulière, car elle serait reléguée au second plan de l'actualité. La longue crise sanitaire, qui a causé la mort de quelque 140.000 personnes en France, puis la guerre en Ukraine, dont nul ne peut prédire le déroulement, auraient détourné l'attention des électeurs. C'est pourtant l'effet inverse que ces deux événements devraient produire.

    Dans ce contexte angoissant et en partie inattendu, les questions sur l'avenir de notre pays sont plus nombreuses que jamais. ­Elles portent sur notre indépendance industrielle et militaire, sur les capacités de notre État à remplir ses missions avec efficacité, sur la préservation de notre souveraineté nationale, sur la défense de nos valeurs républicaines…

    Ces sujets appellent des réponses qui s'inscrivent dans un projet cohérent, ambitieux, et non dans un catalogue de mesures sans souffle relevant d'un simple esprit gestionnaire. Dans la dernière ligne droite avant le scrutin, les candidats à l'investiture suprême ont donc encore les moyens de faire leurs preuves sur ce front. Et ainsi d'inciter les Français à interrompre leur partie de pêche dominicale. S'il existe un vote utile, c'est bien celui-là, et lui seul…

    • Les informations à connaître ce matin

    Mort d'Yvan Colonna : affrontements entre CRS et nationalistes en Corse - Les manifestants accusent les forces de l'ordre d'avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant indépendantiste. [En savoir plus]

    Oscars 2022: triomphe de Coda , le remake de La Famille Bélier - Cette consécration marque un moment historique pour la représentation des personnes handicapées avec ses acteurs sourds. Nommé à trois reprises, le film de Sian Heder a donc remporté tous les trophées auquel il était éligible : meilleur second rôle, adaptation et film. [En savoir plus]

    Affaire Jubillar : le téléphone du mari de la disparue était éteint durant la nuit du drame - Ce détail met à mal la version de Cédric Jubillar, qui avait assuré aux enquêteurs avoir mis son téléphone en mode avion. Une fonctionnalité qui permet la géolocalisation d'un individu, contrairement à un appareil éteint. [En savoir plus]

    • Les articles immanquables du jour

    Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues »

    Après des mois de silence et de maladie, Alain Finkielkraut fait l'honneur au Figaro d'user de ses colonnes pour revenir dans le débat public. Né d'une mère elle-même née à Lviv (ancienne Lwow polonaise), il voit dans l'invasion de l'Ukraine une continuité de la Russie impériale qui «l'emporte sur toutes les ruptures». Et dans cette guerre, un moment qui rappelle ce que sont les nations: «l'architecture, la poésie de certains lieux, ce qui manque quand on est ailleurs, les soubresauts d'une histoire particulière, une langue commune, - toutes ces choses qui ne sont pas la démocratie, mais qui la rendent possible» et que l'on se doit de préserver.

    Ces «anges gardiens » qui protègent les candidats à la présidentielle

    Être candidat à la présidentielle n'a rien d'une sinécure: œufs, farine, poudre rose, tarte à la crème (pour le côté folklorique), bousculade, projectiles, menaces de mort (pour le côté plus inquiétant)... il faut avoir la tête solide. De Le Pen à Zemmour en passant par Pécresse et Macron, on en a fait les frais. Heureusement pour eux, Charles Pasqua a existé et créé le Service de la protection à la personne. Ses 1440 policiers sont en «tension maximale» pour protéger les prétendants à l'Élysée et son occupant actuel, prêts à dégainer parapluies et valises en kevlar si l'on s'avise de jeter des choses sur leur protégé. Tous les candidats peuvent bénéficier des services de ces professionnels. Beaucoup le font. Mais pas l'extrême gauche qui se croit espionnée par la police.

    Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l'immobilier et les propriétaires

    Macron n'aime pas la pierre. Les maisons, les appartements, la propriété, tout ça, il n'aime pas. Pourquoi? Parce l'immobilier par définition, ça ne bouge pas. C'est l'immobilisme. Et dans la tête de notre président, c'est synonyme de rente. Deux choses qu'il n'aime pas. Il l'a montré dès 2017, en ôtant 5 euros sur les APL et en faisant de l'impôt sur la fortune un impôt sur la fortune immobilière. Cette aversion présidentielle diagnostiquée par Jean-Pierre Robin, ce sont les contribuables qui la paient sous la forme des plus beaux acronymes, de l'IFI aux DMTO en passant par la TFPB (on vous épargne leur définition, sachez juste que ces lettres vous coûtent de l'argent). Notre chroniqueur est chiffonné par son constat: l'immobilier, une vache à lait pour l'État, est malmené.

    «Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles » : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

    Scandale Orpea, la suite. Après les révélations de Victor Castanet sur la maltraitance qui a cours dans des établissements du groupe, après l'enquête de l'État et son dépôt de plainte, vient le temps des excuses. Le PDG du groupe profite d'un entretien avec votre cher quotidien pour présenter ses «excuses les plus sincères aux résidents et aux familles» qui ont subi les conséquences des «dysfonctionnements» révélés par l'enquête. Et autant faire d'une pierre deux coups: il en profite aussi pour réfuter quelques accusations contre son groupe et donne sa propre interprétation de ce que le rapport lui reproche.

    • Une peinture pour finir

    Nous commérons aujourd'hui la mort du peintre Marc Chagall. Artiste inclassable, pas vraiment rattaché à une quelconque école (mais pas bien éloigné du surréalisme), l'un des plus célèbres que la France ait accueilli au XXe siècle, il puise son inspiration dans le folklore russe et cette tradition juive dans laquelle il baigna enfant.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

    Suisse : quatre membres d'une famille française meurent à Montreux après s'être jetés d'un balcon

    Ils se sont «visiblement» jetés d'un balcon alors que des gendarmes frappaient à leur porte. Un adolescent de 15 ans a survécu. Des investigations sont en cours.

    Regarder la vidéo
    France24 - Monde

    Sanctions contre la Russie : vers une vraie politique européenne sur l'indépendance énergétique ?

    Publié le : 28/03/2022 - 07:24

    L'Occident vit une période éprouvante lors du triple sommet à Bruxelles du G7, de l'Otan et de l'UE. Sylvain Kahn, professeur de géopolitique de l'Europe à Sciences Po, considère que c'est également un moment décisif pour l'Union Européenne. "Cette cohésion et cette détermination [de l'Union européenne] s'inscrivent dans un continuum de trois crises récentes" : le Brexit, le Covid-19 et l'invasion russe en Ukraine. Il estime que "face à des épreuves de nature, certes, très différentes mais, néanmoins, très importantes, l'Union européenne consolide sa construction".

    L'Humanité

    Russie et coopération

    Chronique

    Sylvestre Huet

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

    En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

    Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

    L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

    La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

    la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron promet aux maires “une méthode démocratique nouvelle”

    Une nouvelle fois, Emmanuel Macron a pris la plume. Début mars, le président de la République avait déjà écrit une lettre, publiée dans la presse quotidienne régionale. Entre les lignes, il annonçait aux Français être candidat à sa réélection, dans la course à l’Elysée. Selon les informations du Parisien, c’est aux 35.000 maires de France que le président-candidat a fait envoyer une missive, ce week-end. Dans son mail, il a détaillé les raisons pour lesquelles il se présentait une nouvelle fois à l’élection, dont le premier tour aura lieu le 10 avril, leur promettant notamment « une méthode démocratique nouvelle ». Par ailleurs, le chef de l’Etat leur a confié pour quelles raisons il avait l’intention de s’appuyer sur eux, s’il était élu. 

    « Ensemble, nous avons fait face » 

    Cette lettre de deux pages, consultée par nos confrères, est datée du samedi 26 mars. « Depuis cinq ans, nous avons traversé nombre d’épreuves. Catastrophes climatiques, pandémie, terrorisme et aujourd’hui conséquences de la guerre en Ukraine. C’est ensemble, main dans la main, que nous avons fait face », écrit Emmanuel Macron en préambule, avant de mettre en avant son bilan. Le locataire de l’Elysée fait aussi allusion à la création des 2 000 « Maisons France Services ». De cette manière, il compte démontrer que son action à la tête de l’Etat « a aussi été guidée dans le souci permanent de ne jamais mettre les collectivités de côté, au contraire ».

    « Des solutions au plus près du terrain » 

    Un peu plus loin, Emmanuel Macron l’assure : « Avec vous, ce n’est pas simplement un slogan. C’est une méthode démocratique nouvelle pour élaborer des solutions au plus près du terrain, avec ceux qui font. » Tout en interpellant directement les élus à diverses reprises, leur assurant qu’il aura besoin d’eux, le président-candidat leur soumet quatre pactes, observe Le Parisien.

    Le premier concerne le déploiement d’un « pacte productif » dont l’objectif sera de permettre à la nation de quitter sa dépendance au gaz, au pétrole et au charbon. Vient ensuite le pacte des « générations », qui ambitionne de faire de l’école « un moteur d’ascension sociale », mais également de faire « reculer les déserts médicaux », ou encore, de permettre à chacun de vieillir à son domicile, détaille le journal. « L’ordre républicain » est le troisième pacte, qui vise à assurer « la sécurité du quotidien ». Enfin, vient l’ultime pacte cité par le chef de l’Etat : unir les forces de chacun pour mener la bataille de l’emploi. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le professeur qui veut faire honte aux entreprises restant en Russie

    Publié le : 28/03/2022 - 07:14Modifié le : 28/03/2022 - 07:13

    New York (AFP) – Jeffrey Sonnenfeld a lancé après l'invasion de l'Ukraine une liste des entreprises choisissant de quitter la Russie, ou d'y rester, à la disposition de tous les consommateurs et investisseurs.

    Professeur spécialisé dans la responsabilité sociale des entreprises à l'université américaine de Yale, il a l'habitude de discuter avec les grands patrons.

    Il a choisi de monter au créneau après l'attaque de la Russie car il n'y a pas de "juste milieu" possible face à Moscou, explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

    - Pourquoi avoir lancé cette liste?

    Juste après le début de la guerre, une douzaine d'entreprises ont pris l'initiative de couper les ponts avec la Russie, et ce n'était pas celles qui font habituellement les premiers pas en matière de droits humains ou de questions sociétales: les compagnies pétrolières (BP, Shell, Exxon), les sociétés de services aux entreprises (McKinsey, Deloitte et des grands cabinets juridiques), et des géants de la tech (Apple, Oracle, Twitter, Amazon).

    Mais on a rapidement vu aussi une flopée d'imposteurs, d'entreprises qui, avec une équipe intelligente de relations publiques, tentaient de s'en tirer avec des messages trompeurs. J'ai mis en place une petite équipe sans idéologie ou affiliation à l'une de ces entreprises pour évaluer objectivement ce que ces compagnies faisaient.

    C'était à l'origine une liste en deux catégories, les entreprises qui restent et celles qui partent. Mais on a rapidement réalisé que ce n'était pas suffisant car certaines entreprises diffusaient des messages très vagues et ambigus. On a maintenant cinq catégories, depuis les entreprises se retirant complètement (de Russie) jusqu'à celles qui persistent.

    - Qu'est-ce qui a poussé les entreprises à agir?

    Pour certaines des sociétés ayant bougé en premier, on peut dire qu'elles agissaient dans leur propre intérêt, parce qu'elles étaient par exemple trop impliquées avec des oligarques et voulaient éviter que leur réputation soit entachée.

    Certaines entreprises ayant fait face ces dernières années à des controverses (comme les compagnes pétrolières avec le changement climatique ou les compagnies de la tech avec la protection des données privées) ont utilisé cette opportunité pour montrer qu'elles pouvaient parfois choisir le bon côté.

    Et dans certaines entreprises, les employés eux-mêmes se sont révoltés. La génération Z se tient vraiment à certains principes et estime que là où elle achète, là où elle investit et là où elle travaille, a de l'importance. Au sein des grands cabinets de conseil, il y avait vraiment une certaine colère à l'idée de servir le diable.

    - Certaines entreprises restant en Russie font valoir qu'elles agissent pour le bien de leurs employés ou pour des raisons humanitaires. N'est-ce pas justifié?

    Que des entreprises tentent de justifier leur présence en Russie par des raisons humanitaires ou pour soi-disant prendre soin de leurs employés, c'est révoltant. Cela relève de la pure cupidité. On doit les tenir pour responsables et leur faire honte.

    Des compagnies comme Nestlé et Mondelez ont assuré pendant des semaines qu'elles produisaient des produits essentiels. Sur la liste de ces soi-disant produits essentiels il y a les barres KitKat, le chocolat Nesquik, les cookies Oreo (...).

    Surtout, (ce positionnement) sape tout l'objectif des sanctions économiques et du retrait volontaire des entreprises. L'idée n'est pas d'apporter du réconfort à la population russe et de leur permettre de continuer à être complaisants. L'idée est de les mettre mal à l'aise, d'augmenter leur stress, afin qu'ils remettent en question leurs dirigeants.

    Certains cherchent à être compréhensifs en disant "la population russe n'a accès qu'à de l'information filtrée". Mais les Russes eux-mêmes le savent (...). A eux de remettre en doute ce qu'on leur dit. S'ils ne le font pas, c'est qu'ils sont volontairement ignorants.

    Les Ukrainiens, eux, n'ont pas ce luxe. On leur a jeté une dure réalité à la figure. Les Russes enfreignent des cessez-le-feu, des hôpitaux pour enfants sont bombardés. Il n'y a pas de "juste milieu" ici.

    Tous les jours, des entreprises nous font savoir qu'elles sont furieuses (d'être classées dans la liste comme des compagnies opérant encore en Russie). Elles nous font suivre les menaces qu'elles reçoivent de groupes de hackers comme Anonymous. Mais ce n'est pas notre problème, c'est un choix qu'elles ont fait. Et s'il y a des réactions négatives, elles n'ont qu'à changer leur position.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

    Entretien

    À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

    Anna Musso

    Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

    En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

    Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

    La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

    Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

    En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

    Est-ce spécifique à la France ?

    Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

    La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

    Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

    On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

    À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

    Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

    Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

    Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

    En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

    Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

    Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

    Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

    La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

    https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
    Le Figaro

    Marche nordique : quels bons mouvements effectuer pour pratiquer ce sport parfait

    Charles LescurierService Infographie

    INFOGRAPHIE - Ce week-end se tient la première édition de NordicWalkin'Puy-Saint-Vincent, au cœur du massif des Ecrins. Pour bénéficier de tous les bienfaits de ce sport, il est nécessaire d'effectuer le bon mouvement des bras, des jambes et des pieds.

    Enlevez-leur la neige, ôtez-leur les skis et laissez-leur les bâtons. Depuis les années 1930, les skieurs de fond finlandais n'en demandent pas plus pour continuer à s'entraîner l'été. En simulant la glisse, ils inventent la marche nordique. La pratique met longtemps à se populariser. Elle conquiert d'abord la Scandinavie en 1997 avec l'invention de nouveaux bâtons par la société Exel Oy qui évitent la transmission des vibrations. Elle s'étend ensuite aux autres pays européens, dont la France qui compte aujourd'hui plus de 2,5 millions d'adeptes.

    Cette activité, plus douce que la course, réduit les chocs sur les articulations du dos, des genoux et des chevilles. Elle développe la musculature, la souplesse, la coordination, l'endurance, fortifie les os, affine la silhouette. Plus de 80 % des muscles sont sollicités bien plus que dans la marche traditionnelle ou le vélo. L'activation cardiovasculaire se compare à celle d'un footing modéré avec une dépense de 400 kcal/h (contre 280 pour la marche classique). De l'adolescent au retraité, tout le monde peut s'y adonner, sportifs ou non. Seules contre indications à une pratique intensive : être sujet à l'arthrite ou à l'arthrose.

    Le mouvement du pied se déroule en trois étapes : d'abord la pose du talon, ensuite le déroulé du pied et la propulsion avec les orteils. L'effet est immédiat, le pas s'allonge et s'accélère. Le mouvement du bras vient en opposition naturelle à celui de la jambe. Une fois le bâton planté au milieu de la foulée, il suffit d'exercer une poussée sur la poignée, puis de la lâcher lorsque la main arrive au niveau du corps et ce n'est qu'une fois le bras bien en arrière que l'on ramène le bâton grâce au gantelet. Si le mouvement est correct, l'angle de la tige avec le sol est d'environ 45°, s'il est plus grand, c'est que le poignet ou le coude est « cassé ».

    La manipulation des bâtons n'a rien d'anecdotique. Bien employés, ils offrent une puissante poussée rectiligne, surtout lorsqu'ils sont fabriqués d'un seul tenant, en carbone et en fibres de verre, avec des pointes en tungstène pour une bonne accroche du sol, mais qui doivent être protégées par un embout en caoutchouc pour atténuer les nuisances sonores sur le bitume ou éviter d'endommager des sols fragiles. Leur longueur idéale se calcule en multipliant la taille du marcheur en cm par 0,68. Légèrement plus courts, ils favorisent une marche tranquille, plus longs ils encouragent une allure plus soutenue. Un bon matériel et une bonne technique permettent un gain de 1 à 2 km/h par rapport à la marche de randonnée pédestre.

    Route du Rhum : Gabart interdit de départ ? Un acharnement injustifié dénonce son équipe

    Le trimaran SVR-Lazartigue du skipper français est au cœur d'un litige concernant un point du règlement de la classe dont il fait partie, quelques jours seulement avant la clôture des inscriptions.

    Les images du trophée du Tournoi des Six nations dans la Seine la nuit suivant le sacre

    LE SCAN SPORT - Canal+ a diffusé des images de la coupe qui a bel et bien terminé la soirée suivant la victoire des Bleus dans le fleuve.

    Mort de Martin Aramburu : le principal suspect interpellé en Hongrie

    Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, au petit matin samedi.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    At the Edge of Kyiv, Ukrainians Show Off Their Counteroffensive

    A Ukrainian soldier near the remnants of a Russian T-90 tank that was said to have been destroyed with U.S.-made Javelin missile at a front-line position in the northern outskirts of Kyiv, Ukraine, on Friday.Credit...

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    By Carlotta Gall

    Destroyed tanks and body parts are all that are left of a Russian advance, part of the larger battle to block the invaders’ attempt to enter or encircle the capital.

    Photographs by Ivor Prickett

    NORTHERN OUTSKIRTS OF KYIV, Ukraine — When Ukrainian forces hit a Russian tank with an American-made Javelin missile on a highway on the northern reaches of the capital, Kyiv, the explosion was so huge that it tossed the turret 10 yards down the road and shredded the rest of the vehicle and the men inside.

    The charred body parts of Russian soldiers were still decomposing on the asphalt three weeks later, alongside scattered metal debris and ammunition. A single felt boot, favorite footwear for centuries in Russia’s frozen villages, lay blackened among the detritus.

    “Good shot,” the Ukrainian commander said with elation, surveying the wreck. A deputy commander of the 72nd Mechanized Brigade, which controlled the area, he asked that he be identified only by his nom de guerre, Sulim. He pointed to blackened chunks of human flesh and bone on the road from Russian soldiers killed in the strike, and added, “It was all humane, it was all very quick.”

    “They came four times,” Commander Sulim, 40, said. “Let them come again. I am waiting.”

    The Russian Army has come, again and again, trying to penetrate villages and suburbs around Kyiv for weeks, in what has become a seesaw battle for the critical areas that could be used to enter or encircle and eventually shell the capital.

    Ukrainian media officers escorted several teams of journalists on a rare visit through villages close to Russian lines in the countryside of greater Kyiv on Friday to show some of the damage from early fighting, as well as the success of the Ukrainian resistance and the counterattacks Ukraine’s military has mounted.

    The villages visited were not among those recently liberated by the continuing Ukrainian counteroffensive, but they had come under attack as Russian forces had tried to seize them two weeks ago. Similar battles are now being waged daily.

    This spot on the edge of a village, on a highway leading into Kyiv, marked the limit of the Russian advance in the area under Commander Sulim’s watch. Two tanks — a T-90 that was hit by the Javelin and a T-72 — according to the commander, were ambushed on the road on March 2 during the first week of the war. A half-dozen burned-out armored vehicles lay nearby — beside a cluster of houses and in a gully — wrecks from several skirmishes over the period of a week.

    Russian forces were still just four miles away, but the commander asked that the village names not be published to safeguard his positions.

    The villages on the front line were mostly deserted, with just a few men and women guarding houses and looking after their livestock. The first line of houses facing the road where the tank battle happened were badly damaged from artillery or tank shells.

    A farmer, Valerii, 62, who kept cows and sheep in a property below the road said he had lost half of his animals in the fighting. “Everything is destroyed,” he said forlornly. “It was in the morning,” he added. “I had just fed the animals when the tank came. It was about 100 yards from me. I hid.” He gave only his first name so as not to be further identified.

    Later he ran into some Russian scouts in the woods and they had let him go, he said, but he was close to tears at the state of his farm.

    “They come to our house and are trying to impose their orders,” he said of the Russians. “How can they? They should not do that. How can I go into your house and tell you what to do? I come to you, and I should behave according to your rules.”

    The commander said they had found 10 bodies of Russian soldiers from the battle. “There were no prisoners,” he said. Ukrainian forces took away five of the bodies, and the local villagers buried the other five, he said.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Their armored vehicles had exploded with such force that the heavy steel hatches and doors had been sheared off and hurled in separate directions. In the gully where two armored personnel carriers had crashed and burned, a military sleeping bag and jacket lay beside one wreck, along with discarded rations and scattered ammunition.

    As he walked through the wreckage, the commander picked up a soldier’s silver dog tag. It bore the number 785 000 and the imprint of the Soviet Army — VS U.S.S.R. He picked up an empty army satchel, with a tag with the name A.G. Gagarin on it and his unit number, 666. “They did not succeed,” he said grimly. “Gagarin is OK, he is dead.”

    Several soldiers at the scene voiced thanks to the United States for providing Javelin portable antitank missiles and to Britain for sending NLAWs, Next Generation Light Anti-Tank Weapons. Yet despite their success in ambushing the Russian armored vehicles and tanks, the Ukrainian troops were wary of the firepower of the Russian Army and kept the visit to their positions short.

    Ukrainian artillery sounded close by as it fired at Russian positions to the north. Black smoke rose beyond nearby woods where the shells had fallen.

    “Personally, we want to close the skies,” Commander Sulim said, repeating a call by President Volodymyr Zelensky of Ukraine for NATO to impose a no-fly zone over the country to save its cities from punishing airstrikes.

    “The Russians are bombing civilians, women and children,” he said. “Would you want us to bomb you?” he asked of the Russian population.

    The commander, who served in Iraq on several tours as part of a Ukrainian peacekeeping contingent, said he was from a region of Ukraine that is close to the Russian border. He said he had often interacted with Russian officers after fighting began in eastern Ukraine in 2014.

    He told them that if Russia had offered a better life, he would have readily supported a union between the two countries. “But it’s not good,” he said. “The officers agreed with me. They are not living well there. They live in Moscow and St. Petersburg, but everywhere else they just survive.”

    At a second village, two powerful Russian missiles had gouged yards-wide craters beside the road, smashing houses and farm buildings in a wide arc. Two Iskander ballistic missiles had struck the village in the first week of the war, Ukrainian military officers said. The missiles were possibly aimed at Ukrainian military positions in the village, but they primarily damaged people’s homes and farms.

    Yuriy Yunevich, 51, and his family had been asleep at home when the missiles hit at 3 a.m., one just yards from their house. “Everything was thrown like a wave,” he said. The walls of his house were buckled and his roof shorn off. His greenhouses were ripped apart, and the cows were lying down amid the broken bricks of their stalls.

    He sent his wife and children away after that but said he could not leave, because his cows had to be milked and fed, and his German shepherd was expecting puppies soon. He was giving the milk and curd to the soldiers, he said. It was not the time to sell his produce, he added.

    As he spoke, a sniper rifle shot rang out from a Ukrainian position nearby. Russian positions were barely a mile away, soldiers said.

    “I think we will not let them in,” Mr. Yunevich said of the Russian Army. He rejected any thought of living in peace under the Russians. “This is our land,” he said.

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    France24 - Monde

    Emmanuel Macron, le bilan (4/4) : des priorités marquées par la discordance entre paroles et actes

    Publié le : 26/03/2022 - 13:41

    Romain BRUNET Suivre

    Emmanuel Macron candidat à sa réélection, France 24 dresse le bilan de son quinquennat en quatre volets. Après la politique étrangère, l’économie et le social, place à la dichotomie entre les discours prononcés par le président de la République sur certains thèmes suivis d’actes contradictoires.

    De la lutte contre le réchauffement climatique à l’égalité femmes-hommes érigée en "grande cause du quinquennat", Emmanuel Macron a montré durant son quinquennat sa capacité à prononcer de très beaux discours. Mais ceux-ci ont souvent été suivis d’actions en totale contradiction avec ses promesses. France 24 revient sur quatre exemples significatifs pourtant présentés comme des priorités.

    Moraliser la vie politique

    L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 a en partie été rendue possible par les affaires ayant parasité la campagne du candidat Les Républicains François Fillon. Candidat ayant peu d’expérience politique derrière lui, Emmanuel Macron peut alors se présenter comme un homme politique sans casserole et condamner ces "pratiques de l’ancien monde". Poussé par François Bayrou qui en fait une condition pour son soutien, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande promet alors une grande loi de moralisation de la vie politique.

    Devenu ministre de la Justice, François Bayrou est chargé de sa rédaction. Celle-ci propose des avancées réelles telles que l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires, la limitation du nombre de mandats consécutifs ou encore le contrôle de leurs frais professionnels, mais, après cinq années, difficile d’affirmer que la probité en politique ait été érigé en principe absolu.

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (1/4) : sur la scène internationale, un président médiateur impuissant

    Certes, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard ont été contraints de quitter le gouvernement dès juin 2017 pour cause d’enquête sur les assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen. Certes, Richard Ferrand a lui aussi dû quitter le gouvernement en juin 2017 en raison de sa mise en cause dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Mais ce principe vole en éclat à l’été 2018 lors de l’affaire Alexandre Benalla. Ce dernier bénéficie pendant de longues semaines du soutien d’Emmanuel Macron qui s’en prend alors aux médias et à la justice. Dès lors, le chef de l’État ne s’embarrasse plus avec la probité.

    Richard Ferrand devient président de l’Assemblée nationale en septembre 2018 et sa mise en examen, un an plus tard, ne change rien – la Justice a prononcé un non-lieu en mars 2021 dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. François Bayrou devient haut-commissaire au Plan en septembre 2020. Gérald Darmanin est nommé ministre de l’Intérieur en juillet 2020 alors qu’il est accusé de viol et d’abus de faiblesse par deux femmes – il a depuis bénéficié d’un non-lieu. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts – des faits commis dans l’exercice de ses fonctions – en juillet 2021. Le ministre délégué aux PME, Alain Griset, a quant à lui fini par démissionner après avoir été condamné en décembre 2021 à six mois de prison avec sursis et à six mois d’inéligibilité avec sursis pour une déclaration de patrimoine et d’intérêt auprès de la HATVP "incomplète ou mensongère". La HATVP avait transmis son dossier à la justice en novembre 2020. Enfin, le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, et le conseiller spécial d’Emmanuel Macron, Thierry Solère, sont également inquiétés par la justice.

    Faire de la politique autrement

    Comprenant tôt la lassitude et le rejet des Français du personnel politique et des partis traditionnels, Emmanuel Macron promet durant sa campagne de "faire de la politique autrement". Il s’agit d’un axe fort de sa mise sur orbite qui attire beaucoup de bénévoles et militants au sein d’En Marche, séduits par la perspective de pouvoir participer de façon collaborative à l’élaboration d’un projet politique. Il est alors question d’auto-gestion au niveau local, d’horizontalité, de partage des prises de décision et de dialogue avec les oppositions.

    Mais à l’image de ses décisions liées au Covid-19 ces deux dernières années, Emmanuel Macron a eu une pratique très verticale du pouvoir tout au long du quinquennat. Le Parlement et la majorité présidentielle ont ainsi été réduits à n’être qu’une chambre d’enregistrement des décisions venues d’en haut. Les députés nouvellement élus sous la bannière La République en marche, en juin 2017, avaient d’ailleurs dû s’engager dès leur arrivée au Palais-Bourbon à ne pas s’opposer aux réformes, mais aussi, comme dans "le monde d’avant", à ne pas soutenir des propositions émanant d’autres groupes parlementaires.

    Pire, l’exercice du pouvoir a parfois été autoritaire, que ce soit via l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites en février 2020 ou via la répression violente par les forces de l’ordre du mouvement des Gilets jaunes – 82 manifestants blessés gravement, selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, dont 17 éborgnés et quatre ayant eu une main arrachée. L'ONU était d'ailleurs intervenue, en mars 2019, demandant "une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force". Le Conseil de l'Europe avait lui appelé un peu plus tôt à "suspendre l'usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre", afin de "mieux respecter les droits de l'Homme".

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (2/4) : en économie, un ruissellement au goutte-à-goutte

    Par ailleurs, Emmanuel Macron a mis dans un carton la réforme de la Constitution sur laquelle il s’était engagé pour supprimer la Cour de Justice de la République (CJR) et adopter une dose de proportionnelle aux élections législatives.

    En revanche, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a, lui, été réformé pour devenir le lieu dédié à la participation citoyenne dans la vie politique de la nation. L’idée est de permettre à la "troisième chambre de la République" d’organiser d’autres conventions citoyennes, sur le modèle de la Convention citoyenne pour le climat. Mais là aussi, contrairement à ses engagements, Emmanuel Macron n'a finalement repris qu'une partie des propositions formulées par la convention, limitant même parfois leur portée. Les citoyens ayant consacré sur leur temps libre de nombreux week-ends de travail à cette Convention pour le climat se sont alors senti trahis. Ceux qui avaient cru à l’horizontalité en politique également.

    Make Our Planet Great Again

    Sur l’environnement, Emmanuel Macron démarre en fanfare son quinquennat : après avoir promis durant sa campagne d’investir 15 millions d’euros dans la transition écologique et être parvenu à convaincre le très médiatique Nicolas Hulot de devenir son ministre de la Transition écologique, il profite de l’annonce par Donald Trump du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, en juin 2017, pour lancer au monde entier un appel à la lutte contre le réchauffement climatique en paraphrasant le président américain : "Make Our Planet Great Again".

    Mais le coup de communication réussi laisse rapidement la place aux renoncements. Emmanuel Macron recule sur plusieurs dossiers comme l’interdiction du glyphosate, l’application du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (Ceta) ou l’interdiction des néonicotinoïdes. Cette politique des "petits pas" finit par lasser Nicolas Hulot qui annonce son départ du gouvernement en août 2018 en dénonçant la "présence des lobbies dans les cercles du pouvoir".

    Pour autant, le chef de l’État peut mettre à son actif l’abandon de plusieurs projets combattus par les activistes environnementaux : c’est le cas de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à côté de Nantes (janvier 2018), du projet minier de la Montagne d’Or en Guyane (mai 2019) ou de la zone commerciale et de loisirs Europacity en région parisienne (novembre 2019).

    Emmanuel Macron peut aussi se targuer d’avoir mis sur pied à l’automne 2019 la Convention citoyenne sur le climat à la suite du mouvement des Gilets jaunes, qui avait émergé en réponse à la hausse de la taxe carbone sur les carburants. Chargés de proposer des mesures pour atteindre les objectifs de la France de réduction des gaz à effet de serre tout en tenant compte de la justice sociale, les 150 citoyens tirés au sort ont fourni un travail remarquable débouchant à l’été 2020 sur 146 mesures. Mais au lieu de reprendre ces propositions, le président de la République a, avec sa loi Climat et résilience, laissé de côté de nombreuses mesures et dénaturé de nombreuses autres. Exemple : les citoyens tirés au sort proposaient d’interdire les vols intérieurs pouvant être remplacés par des trajets en train de moins de 4 heures ; la loi présentée en février 2021 par la ministre Barbara Pompili s’est finalement contentée d’interdire les vols pouvant être remplacés par des trajets en train de moins de 2 h 30.

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

    La discordance entre les discours et les actes d’Emmanuel Macron se vérifie également avec la rénovation des "passoires thermiques". Alors qu’il promettait durant sa campagne la rénovation d’un million de logements mal isolés au cours du quinquennat et leur suppression totale en dix ans, "plus de 4,8 millions existent encore et l’objectif ne sera pas atteint", note le bilan de l’action du président réalisé par le Réseau Action Climat.

    Les objectifs ne seront pas non plus atteints en matière d’énergies renouvelables. Avec 19,1 % de renouvelables dans son mix énergétique, la France était ainsi, en 2020, le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir respecté ses engagements dans ce domaine, fixés à 23 % par Bruxelles.

    Le manque de volonté du gouvernement a fini par être condamné par la justice française qui, en février 2021, a jugé coupable l’État de "carences fautives" contre le réchauffement climatique, avant d’enjoindre quelques mois plus tard le Premier ministre et les ministres compétents "de prendre toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique" avant le 31 décembre 2022.

    Égalité femmes-hommes

    Érigée "grande cause du quinquennat", la lutte pour l’égalité femmes-hommes n’a dans les faits jamais été une priorité du gouvernement, celle-ci ayant d’ailleurs été cantonnée jusqu'en 2020 à un secrétariat d’État rattaché au Premier ministre.

    Dans un quinquennat marqué par le mouvement planétaire #MeToo, les avancées existent néanmoins. Emmanuel Macron a tenu sa promesse sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules et les couples de femmes homosexuelles, a allongé de deux semaines – passage de 12 à 14 semaines – les délais pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et a élargi la gratuité de la pilule contraceptive aux jeunes filles de moins de 15 ans en 2020 et aux jeunes femmes de 18 à 25 ans en 2022.

    Le Grenelle des violences conjugales, organisé à l’automne 2019, a débouché sur le renforcement de l’ordonnance de protection qui permet au juge d’assurer dans l’urgence – sans attendre le dépôt d’une plainte – la protection de victimes de violences conjugales, la mise en place du bracelet anti-rapprochement pour éloigner les hommes violents de leur victime ou encore la mise en service 24h/24 et 7J/7 du 3919, un numéro d’appel pour les femmes victimes de violence.

    >> À lire : Lutte contre les violences faites aux femmes : la France encore "loin du compte"

    Pour autant, la lutte contre les violences faites aux femmes n’a jamais bénéficié des moyens nécessaires. Alors que les associations féministes réclament depuis longtemps un milliard d’euros pour lutter contre les féminicides et les violences en général – un budget qui permettrait la construction de 20 000 places d’hébergement spécialisé notamment – le gouvernement n’y consacre qu’un tiers de la somme demandée, selon un rapport publié en mars 2022 par Oxfam. Le budget consacré à l’Égalité femmes-hommes pour 2022 n’est quant à lui que de 50 millions d’euros sur un budget global du gouvernement de 883 milliards d’euros, soit en tout et pour tout 0,25 % du budget de l’État.

    De plus, l’inégalité la plus criante reste bien présente : malgré la mise en place d’un index de l’égalité en 2018 pour lutter contre les inégalités salariales, les hommes sont toujours payées en moyenne 30 % de plus que les femmes, selon l’Insee. "La précarité, les inégalités salariales à tous les étages et la revalorisation des métiers à prédominance féminine, y compris qualifiés comme les infirmières, les sages-femmes et les enseignantes, ont été laissées de côté", juge l’économiste Rachel Silvera, citée par le magazine Alternatives économiques.

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    Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

    ÉLYSÉE 2022

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    Emmanuel Macron, le bilan (1/4) : sur la scène internationale, un président médiateur impuissant

    L'Humanité

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Actu

    Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

    Marine Cygler

    La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

    Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

    L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

    Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

    Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

    Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

    Le facteur socio-économique

    Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

    Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

    Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

    «Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

    3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

    Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

    En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

    Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

    Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

    Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

    En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

    sciencespollutionrivièresSanté
    Valeurs Actuelles

    Face aux critiques, Eric Zemmour condamne les “Macron assassin” scandés au Trocadéro

    Plusieurs concurrents d’Eric Zemmour ont sévèrement condamné l’attitude du candidat lors de son meeting du Trocadéro, dimanche 27 mars, lors duquel la foule a scandé « Macron assassin ». Repérée par BFMTV, la scène dure une dizaine de secondes. Evoquant la question de l’insécurité, Eric Zemmour était en train de lister les victimes de plusieurs faits divers qui ont marqué le quinquennat, notamment Mireille Knoll. C’est alors que les « Macron assassin » ont commencé à être scandés en rythme. Le candidat s’est alors interrompu pendant quelques secondes, avant de reprendre son discours.

    Eric Zemmour n’aurait pas entendu

    Très vite, ces propos ont été dénoncés par la Macronie, mais aussi par ses rivaux de droite. « Quelqu’un qui n’a pas la capacité de demander à la foule de cesser de scander “Macron assassin” est indigne d’une fonction politique », a déclaré Christophe Castaner sur BFMTV. « Je combats avec force le président sortant, mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République », a tweeté Valérie Pécresse. Marine Le Pen a de son côté considéré qu’il s’agissait d’un « propos tout à fait outrancier qui répond à une forme d’outrance ».

    Parfaitement audible à la télévision, ce slogan ne l’était cependant pas nécessairement du candidat, ont fait remarquer les journalistes de BFMTV présents sur place. C’est ce qu’explique l’équipe du candidat. Elle a condamné l’usage de cette expression qu’Eric Zemmour « ne reprend pas à son compte ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    In a Fiery Speech, Biden Warns of a Battle Between ‘Liberty and Repression’

    Michael D. ShearDavid E. Sanger and Michael Levenson

    WARSAW — President Biden delivered a forceful denunciation of Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine on Saturday, declaring “for God’s sake, this man cannot remain in power,” as he cast the war as the latest front in a decades-long battle between the forces of democracy and oppression.

    Ending a three-day diplomatic trip to Europe with a fiery speech outside a centuries-old castle in Warsaw, Mr. Biden described the Russian invasion of Ukraine as the “test of all time” in a post-World War II struggle between democracy and autocracy, “between liberty and repression, between a rules-based order and one governed by brute force.”

    “In this battle, we need to be cleareyed,” Mr. Biden said in front of a crowd waving Polish, Ukrainian and American flags. “This battle will not be won in days or months, either. We need to steel ourselves for the long fight ahead.”

    Mr. Biden used the speech to bolster a key NATO ally on Ukraine’s western border that has served as a conduit for Western arms and has absorbed more than 2 million refugees fleeing the violence, more than any other country in Europe. And he sought to prepare the public, at home and abroad, for a grinding conflict that could drag on for weeks, months or longer.

    Just hours before the event, missiles struck the western Ukrainian city of Lviv, about 50 miles from the Polish border, extending Russia’s monthlong assault on major cities and civilian populations — and undercutting Russian statements a day earlier suggesting Moscow might be scaling back its goals in the war.

    While declaring that “the Russian people are not our enemy,” Mr. Biden unleashed an angry tirade against Mr. Putin’s claim that the invasion of Ukraine was intended to “de-Nazify” the country. Mr. Biden called that justification “a lie,” noting that President Volodymyr Zelensky of Ukraine is Jewish and that his father’s family was killed in the Holocaust.

    “It’s just cynical,” Mr. Biden said. “He knows that. And it’s also obscene.”

    It was not immediately clear whether Mr. Biden’s apparent call for the ouster of Mr. Putin was one of the off-the-cuff remarks for which he is known or a calculated jab, one of many in the speech. But it risks confirming Russia’s central propaganda claim that the West, and particularly the United States, is determined to destroy Russia.

    The White House immediately sought to play down the remark. “The president’s point was that Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbors or the region,” a White House official told reporters. “He was not discussing Putin’s power in Russia, or regime change.”

    Dmitri S. Peskov, the Kremlin spokesman, said Mr. Putin’s fate was not in the hands of the American president. “It’s not for Biden to decide,” Mr. Peskov told reporters. “The president of Russia is elected by the Russians.”

    Experts were divided on whether Mr. Biden’s remark was intended to signal he believed Mr. Putin should be ousted, a political escalation that could have consequences on the battlefield.

    Richard Haass, the president of the Council on Foreign Relations, said on Twitter that the White House’s attempt to walk back the president’s comment was “unlikely to wash.”

    “Putin will see it as confirmation of what he’s believed all along,” he wrote. “Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war.”

    Mr. Biden’s statement that Mr. Putin could no longer remain in power could be perceived “as a call for regime change,” said Michal Baranowski, a senior fellow and director of the Warsaw office of the German Marshall Fund, a nonpartisan policy organization. But he said he did not read it that way, and that Mr. Putin was unlikely to, either. “I think just what President Biden was saying is, how can such a terrible person be ruling Russia?” said Mr. Baranowski. “In that context, I don’t think it will lead to any escalation with Russia.”

    Earlier in the day, Mr. Biden stood shoulder-to-shoulder with the Polish president, Andrzej Duda, and assured him that the United States considered its support for NATO to be a “sacred obligation.”

    “America’s ability to meet its role in other parts of the world rests upon a united Europe,” Mr. Biden said.

    While Poland’s right-wing, populist government has been embraced by Washington and Brussels as a linchpin of Western security, it has provoked quarrels with both in the past. Mr. Duda, however, thanked Mr. Biden for his support, saying that Poland stood ready as a “serious partner, a credible partner.”

    At a stadium in Warsaw, Mr. Biden met with Ukrainian refugees in his first personal encounter with some of the civilians ensnared in a catastrophic humanitarian crisis caused by weeks of indiscriminate Russian shelling of Ukrainian cities and towns.

    After speaking with the refugees, including several from the city of Mariupol, which has been flattened by Russian shelling, Mr. Biden called Mr. Putin “a butcher.”

    That comment also prompted a retort from Mr. Peskov, who told TASS, the Russian state-owned news agency, that “such personal insults narrow the window of opportunity” for bilateral relations with the Biden administration.

    Mr. Biden also met with Ukrainian ministers in his first in-person meeting with the country’s top leaders since the Russian invasion began on Feb. 24, part of what American officials hoped would be a powerful display of the United States’ commitment to Ukrainian sovereignty.

    “We did receive additional promises from the United States on how our defense cooperation will evolve,” Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, told reporters, the Reuters news agency reported.

    But Mr. Biden gave no indication that the United States was willing to budge from its previous rejection of Ukrainian requests to establish a no-fly zone over the country or to provide it with the MIG-29 warplanes that Poland offered some weeks ago.

    As Mr. Biden visited Poland, two missiles struck Lviv, rattling residents who ran into underground shelters as smoke rose into the sky. Lviv’s mayor said a fuel storage facility was on fire, and a regional administrator said five people had been injured.

    Although Russian missiles hit a warplane repair factory near Lviv on March 18, the city, which had 700,000 residents before many of them fled the war, has otherwise been spared the airstrikes and missile attacks that have hammered other Ukrainian population centers.

    Mr. Biden ended his trip one day after a senior Russian general suggested that the Kremlin might be redefining its goals in the war by focusing less on seizing major cities and instead targeting the eastern Donbas region, where Russia-backed separatists have been fighting Ukrainian forces for eight years.

    Mr. Biden’s administration was quietly exploring the implications of the statement by the Russian general, Sergei Rudskoi, which indicated that Mr. Putin might be looking for a way out of the brutal invasion he launched with confidence and bravado a month ago.

    Western intelligence agencies have in recent weeks picked up chatter among senior Russian commanders about giving up the effort to take Kyiv, Ukraine’s capital, and other key areas in the north and west of the country, according to two people with access to the intelligence. Instead, the commanders have talked more narrowly of securing the Donbas region.

    Military analysts have cautioned that General Rudskoi’s statement could be intended as misdirection while Russian forces regroup for a new offensive.

    Only weeks ago, Mr. Putin threatened to fully absorb Ukraine, warning that, “The current leadership needs to understand that if they continue doing what they are doing, they risk the future of Ukrainian statehood.”

    In the latest instance of nuclear saber-rattling, Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, restated Moscow’s willingness to use nuclear weapons against the United States and Europe if its existence was threatened.

    “No one wants war, especially given that nuclear war would be a threat to the existence of human civilization,” Mr. Medvedev told Russia’s state-run RIA Novosti news agency in excerpts from an interview published on Saturday.

    Hoping to rally his country and encourage negotiations with Moscow, Mr. Zelensky said that the success of a Ukrainian counteroffensive that began two weeks ago was “leading the Russian leadership to a simple and logical idea: Talk is necessary.”

    For the moment, large portions of Ukraine remain a battleground in what has increasingly come to resemble a bloody stalemate between the smaller Ukrainian army and Russian troops that have struggled with logistical problems.

    On Saturday, Russian forces entered the small northern city of Slavutych, near the Chernobyl nuclear power plant, where they seized the hospital and briefly detained the mayor, a regional military official said.

    In response, dozens of residents unfurled the Ukrainian flag in front of city hall and chanted, “glory to Ukraine,” prompting Russian troops to fire into the air and throw stun grenades, according to videos and the official, Oleksandr Pavliuk.

    Michael D. Shear and David E. Sanger reported from Warsaw and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Megan Specia from Krakow, Poland, Anton Troianovski from Istanbul, Valerie Hopkins from Lviv, Ukraine, Eric Schmitt from Washington and Apoorva Mandavilli from New York.

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    France24 - Monde

    Enquête vidéo : comment les civils ont été massivement bombardés à Kharkiv en Ukraine

    Les Observateurs

    Publié le : 25/03/2022 - 19:43

    Poline Tchoubar Suivre

    Depuis le début de l’invasion russe le 24 février en Ukraine, Kharkiv fait partie des villes ukrainiennes les plus touchées par les bombardements. Le ministère russe de la Défense affirme depuis le 27 février ne viser que des objectifs militaires stratégiques. Pourtant, des images amateur vérifiées et analysées par les Observateurs permettent de voir l'ampleur des frappes touchant les civils, avec quelles munitions elles sont conduites, et de quelle direction proviennent les roquettes.

    “Je ne sais pas dans quel état est notre immeuble, mais le quartier est en ruines…” Maria et Alla ont dû quitter Kharkiv après avoir passé six jours dans un sous-sol, alors que leur quartier se faisait bombarder. Elles regardent avec désarroi les chaînes Telegram ukrainiennes, où tous les jours des vidéos montrent des quartiers résidentiels touchés par des frappes.

    Plus de 150 vidéos vérifiées par l’ONG britannique Centre for Information Resilience montraient des dommages subis par des infrastructures civiles entre le 24 février et le 22 mars. Pourquoi ces frappes causent-elles des dommages si importants ? Des images amateur documentent l’utilisation d’armes à sous-munitions qui, de par leur fonctionnement, causent de nombreux dommages collatéraux. Les images des débris de roquettes permettent aussi d’en savoir plus sur leur provenance potentielle, comme le montre notre enquête vidéo ci-dessus.

    >> À lire sur Les Observateurs : Enquête : à Kharkiv, des zones civiles visées par des armes russes à sous-munitions

    Le 18 mars, Human Rights Watch a dénoncé des attaques meurtrières contre les civils à Kharkiv. Selon l’organisation, ces attaques privent les civils d’accès à la nourriture et aux médicaments, ainsi qu’à des services comme l’électricité, le chauffage et l’eau.

    >> À voir Les Observateurs : Ukraine : une carte participative qui rassemble les vidéos authentifiées de la guerre

    Télécharger l'application

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    France24 - Monde

    À Madrid, des milliers de manifestants anti-avortement dans la rue

    Publié le : 27/03/2022 - 20:42

    FRANCE 24 Suivre

    Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé à Madrid, dimanche, pour protester contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol qui souhaite faciliter l'accès aux hôpitaux publics aux femmes désirant avorter.

    Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche 27 mars, à Madrid contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol destiné à faciliter l'accès aux hôpitaux publics des femmes voulant avorter.

    "L'avortement n'est pas un droit", pouvait-on lire sur des banderoles, alors que les manifestants avançaient dans le centre de la capitale en chantant : "Respectons davantage la vie !"

    "Il y a d'autres options. Après un avortement, il y a toujours un traumatisme, mais de cela on n'en parle pas", a dit Yolanda Torosio, une secrétaire de 44 ans, venue manifester avec sa fille.

    >> À (re)voir : Focus : "Espagne : bien que légal, l'avortement reste difficile d'accès''

    La manifestation a été organisée par la plateforme "Oui à la vie", qui estime avoir réuni 20 000 personnes, alors que les autorités donnaient le chiffre de 9 000 manifestants.

    Le gouvernement du Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez soutient l'adoption d'une nouvelle loi destinée à faciliter l'accès des hôpitaux publics à toutes les femmes souhaitant avorter - y compris les mineures de 16 et 17 ans - et pénalisant les manifestation anti-avortement devant les cliniques, considérant qu'il s'agit d'opérations de "harcèlement".

    Dépénalisation en 1985 

    L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985 mais pour trois motifs uniquement : viol, "risque grave" pour la femme et malformation fœtale.

    Ce n'est qu'en 2010 que ce pays à forte tradition catholique a légalisé l'IVG sans justification médicale jusqu'à la 14e semaine de grossesse.

    En 2015, la droite, alors au pouvoir, voulait revenir à la loi de 1985. Confrontée à une levée de boucliers, dans un pays souvent à la pointe en matière de féminisme, elle avait tout de même réformé la législation pour obliger les mineures de 16 et 17 ans à fournir une autorisation parentale.

    Une obligation - existant dans la plupart des pays européens à l'exception notamment de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni - que l'exécutif espagnol veut aujourd'hui abroger.

    En Espagne, des femmes doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour avorter face au manque de services spécialisés à proximité.

    Huit des 50 provinces du pays n'ont recensé aucun avortement depuis sa dépénalisation en 1985, dénonce le gouvernement de gauche, qui souhaite garantir un minimum d'accès à l'IVG.

    Avec AFP

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    Espagne : bien que légal, l'avortement reste difficile d'accès

    La Colombie dépénalise l'avortement jusqu'à vingt-quatre semaines de grossesse

    Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

    L'Humanité

    Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles

    Actu

    Des scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.

    Anna Musso

    C’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue  Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».

    Dans le cadre du projet  Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui «  n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.

    Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.

    Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale

    Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à  Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.

    «  La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire

    Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.

    Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espace

    Les bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »

    Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle

    Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.

    Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.

    Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?

    Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades.  L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.

    Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, «de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : «Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net.»

    sciences
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    ‘Like a Weapon’: Ukrainians Use Social Media to Stir Resistance

    Photos and videos of the war’s horrors have spread quickly, searing into the global public consciousness and providing powerful ammunition in the information battle.

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    By Megan Specia

    KRAKOW, Poland — A peace activist in the western Ukrainian city of Lviv rolled 109 baby strollers into a square last week to represent the children who had been killed in the war with Russia. Hours later, the image was available to millions on their phones.

    A little girl sheltering in a basement in Kyiv sang a haunting rendition of “Let it Go,” from the movie “Frozen,” and the clip sped around the world. A cellist performed a somber Bach suite on a street in Kharkiv, with debris and the windowless facade of a damaged building serving as his backdrop, and thousands watched.

    These heart-wrenching glimpses of life in Ukraine since the Russian invasion have become powerful ammunition in an information war playing out on social media. For some, the messaging has become a crucial battleground complementing the Ukrainian military’s performance on the physical front lines, as images and information ripple out on Instagram, Facebook, Telegram and TikTok.

    “We are experiencing the war very viscerally through social media feeds,” said Emerson Brooking, a resident senior fellow at the Atlantic Council, a Washington-based international-affairs think tank. “The transformation of Ukraine into a nation at war is just stark. And so it has especially resonated with Western audiences.”

    Social media has long been a place where activists organize and share news, as well as a place to recruit fighters or seed disinformation. But in this battle, the proliferation of pictures showing the human toll of the war has helped Ukraine project an image of a country of stalwart survivors with the moral high ground, while casting Russia as a merciless aggressor — an impression reinforced by global condemnation and sanctions.

    Mr. Brooking said that Ukraine had an additional advantage because Russia had not engaged in the same level of disinformation as it has in the past, in part because the government in Moscow has denied the extent of the war.

    But Russian government accounts have actively questioned the veracity of verified Ukrainian civilian accounts appearing on social media.

    Those efforts have only deepened Anastasiya Magerramova’s determination to show the world the devastation in Ukraine. Ms. Magerramova, 27, press secretary for the Okhmatdyt pediatric hospital in Kyiv, said she feels that she is fighting her own battle — a struggle for truth alongside the conflict among soldiers — as her compatriots take up arms.

    Ms. Magerramova and a handful of colleagues have documented the civilians streaming in with injuries. She and some others have moved into the hospital, sleeping in the wards and working around the clock, phones in hand and cameras at the ready. They post the images on Instagram, Facebook, and Telegram with detailed descriptions of what happened to those shown in the pictures.

    “I feel that my job is important, it is also like a weapon,” she said. “I want to show the people the consequences of this war: poor children with shrapnel in their legs, their arms, in their heads. It’s not OK, it shouldn’t be like this.”

    The hospital’s social media accounts have become a running documentation of the civilian toll, showing — often in excruciating detail — the suffering of those caught up in the war.

    On Saturday, Ms. Magerramova posted a photo on social media of a young mother, Olga, who had used her body to shield her baby from shelling. The family’s travails — the father was also injured — instantly reverberated around the world, picked up first by the government, then by activists, Ukrainian news media and later, international outlets.

    The personal stories keep Ms. Magerramova’s phone ringing as she fields calls from journalists around the world.

    Civil society groups and humanitarian organizations based inside and outside of Ukraine have also played a vital role in amplifying voices, turning into a sort of activist army to verify and disseminate information.

    Marta Barandiy set up Promote Ukraine, a nongovernmental media hub, in 2014, when Russia annexed Crimea from Ukraine. When the full-scale invasion began in February, the group’s volunteer ranks swelled and it expanded its online presence.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Dozens now volunteer, spending their days posting information online, some working remotely from Europe and some sharing updates from Ukrainian cities under siege.

    “We are trying to be a deep communication platform for Ukrainians who are in Ukraine, as well as for Ukrainians who have fled Ukraine who have stories to share,” Ms. Barandiy said. Her group translates reports from those on the ground and from government sources into English, and this week began staging news conferences to further amplify the stories.

    Some of her group’s volunteers are working out of a Ukrainian civil society hub recently opened in a European Parliament building in Brussels.

    Maryna Yaroshevych, head of advocacy for Promote Ukraine, said she thought the power of some of the images had already contributed to public pressure for sanctions on Russia.

    “They are opening the hearts of Europeans and people around the world,” she said. “This way, average people can pressure politicians to intervene and do something.”

    While some information sharing is coordinated, many of the most wrenching images have spread organically, Mr. Brooking of the Atlantic Council said.

    There have also been a number people aggregating details shared on Telegram accounts run by the government and written in Ukrainian, and then sharing them on Twitter in English, putting them in front of the eyes of thousands of international journalists.

    “There are definitely funnels which are releasing more raw war footage into Twitter,” Mr. Brooking said. “So it is coordinated in that fashion, but after those images are released, my sense is really viral momentum is based more on the images themselves.”

    Because the fighting has made some parts of Ukraine inaccessible to all but a handful of journalists, the personal tales shared by civilians on social media have become even more compelling.

    Nadezhda Sukhorukova, who managed to escape the besieged southern port of Mariupol and is now near Odessa, a city further to the west, with her son, has described living a “hell” as the Russians shelled Mariupol incessantly. For weeks, she hid out in a basement, only daring to venture out for necessities.

    “A neighbor said that God left Mariupol. He was afraid of everything he saw,” Ms. Sukhorukova wrote in a series of Facebook posts after her escape late last week.

    The only international journalists who had remained in recent weeks were a team from The Associated Press. But they were forced to flee last week after appearing on a Russian hit list.

    So Ms. Sukhorukova’s account, like the other sporadic retellings that have filtered out, has been crucial to conveying the devastation in Mariupol.

    “The dead lie in the entrances, on the balconies, in the yards,’’ Ms. Sukhorukova wrote in one of the posts shared thousand of times.

    She said in an interview by phone that she did not expect her story to be of interest to anyone and had composed the ideas in her head when the internet was cut “just to not go crazy.” Her first posts were to tell friends that she was alive.

    “Once, I thought that if I write, everything will change,” she said. “But, unfortunately, no one is taking people out of the city, no one is closing the sky.”

    Joan Donovan, research director at Harvard’s Shorenstein Center on Media, Politics and Public Policy who has studied how information spreads online, said that while social media sometimes allows disinformation to thrive, it can also be an amplifier of unheard voices.

    She said she hoped to see the focus remain on the accounts streaming out from Ukraine, particularly if and when the Western media’s focus on the war wanes.

    “It’s going to be even more important that people document and share their direct experiences of the war,” she said, “and that concerned audiences don’t look away.”

    Natalia Yermak contributed reporting from Vinnytsia, Ukraine.

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    France24 - Monde

    Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

    Publié le : 27/03/2022 - 14:39

    Marc DAOU Suivre

    Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

    Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

    Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

    Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

    At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

    March 25, 2022

    Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

    Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

    March 25, 2022

    S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

    Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

    "Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

    Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

    "Missile monstre"

    Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

    Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

    NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

    March 24, 2022

    Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

    Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

    "Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

    Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

    Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

    Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

    Avec AFP 

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    Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

    La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

    La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

    France24 - Monde

    Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

    Publié le : 27/03/2022 - 15:38

    FRANCE 24 Suivre

    Des zones contrôlées par les Houthis au Yémen ont été bombardées par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite dans la nuit de samedi à dimanche, après que les rebelles yéménites ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours.

    La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a bombardé des zones contrôlées par les rebelles Houthis dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, après que ces derniers ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours, a indiqué Riyad.

    La guerre qui ravage le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, depuis plus de sept ans oppose les forces progouvernementales, appuyées par la coalition saoudienne, aux Houthis, des rebelles soutenus par le grand rival de Riyad, l'Iran.

    Samedi soir, vers minuit, la coalition a annoncé avoir "commencé à mener des frappes aériennes sur les camps (militaires) et zones stratégiques des rebelles Houthis à Sanaa", la capitale aux mains des rebelles depuis 2014, a rapporté la chaîne de télévision d'État saoudienne Al-Ekhbariya.

    >> À (re)lire : "Guerre au Yémen : un drame humanitaire à huis clos"

    Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat sur des victimes potentielles dans ces raids.

    La coalition a renforcé les raids sur les zones contrôlées par les rebelles Houthis, notamment Sanaa (nord) et la région méridionale de Hodeida (ouest), en réaction à une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie saoudite vendredi.

    380 000 morts et des millions de déplacés

    L'une d'entre elle a provoqué - sans faire de victimes - un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (ouest), proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie saoudite.

    Mais le lendemain, les rebelles ont annoncé qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays ainsi qu'en Arabie saoudite pendant "trois jours".

    Cette trêve pourrait devenir "permanente" si l'Arabie saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, avait déclaré Mahdi al-Mashat, haut responsable des Houthis.

    >> À (re)lire : "Attaques contre les Émirats : 'une nouvelle page s'ouvre dans le conflit au Yémen'"

    Les Saoudiens n'ont pas réagi à cette annonce.

    Samedi, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "fermement condamné la récente escalade du conflit au Yémen".

    Cité dans un communiqué par son porte-parole, il a dénoncé tant "les attaques aériennes menées vendredi par les Houthis" que "les frappes aériennes de la coalition qui ont suivi à Sanaa".

    Selon l'ONU, ces raids "auraient tué huit civils, dont cinq enfants et deux femmes".

    Avec près de 380 000 morts et des millions de déplacés selon les Nations unies, la guerre a provoqué au Yémen l'un des pires drames humanitaires au monde, une grande partie de la population étant confrontée à une faim aiguë, parfois proche de la famine.

    Avec AFP

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    Yémen : la coalition menée par l'Arabie saoudite mène une frappe à Sanaa

    L'ONU cherche 4,3 milliards de dollars pour éviter une famine de masse au Yémen

    Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    France24 - Monde

    VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

    Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

    Cyrielle CABOT

    Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

    Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

    Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

    Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

    "Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

    Cacher sa séropositivité 

    Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

    Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

    Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

    "Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

    Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

    Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, il n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

    "Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

    "C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

    Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

    "Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

    Difficulté d'accès aux populations précaires

    "Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

    Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

    Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

    "Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

    Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

    *Le prénom a été modifié

    >> À (re)voir sur France24 : L'espoir d'un vaccin ARN contre le Sida

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    Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort

    Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin

    L’invité du jour

    Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"

    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    France24 - Monde

    Explosions au port de Beyrouth : menacés de démolition, les silos "doivent servir la mémoire"

    Publié le : 25/03/2022 - 17:03

    Marc DAOU Suivre

    Le devenir des silos à grains du port de Beyrouth, partiellement détruits par les explosions du 4 août 2020, est au centre d'une cacophonie gouvernementale. Deux jours après une décision du Conseil des ministres approuvant sa destruction, le bâtiment a été classé monument historique le 18 mars. De leur côté, les familles de victimes et les survivants veulent conserver ce qu’ils considèrent comme la "preuve du crime" et un symbole du "deuil impossible".  

    Dévastés par la double explosion survenue le 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, qui a fait au moins 218 morts, plus de 7 500 blessés et ravagé la capitale libanaise, les gigantesques silos à grains trônent toujours comme des témoins de la tragédie dont ils sont devenus le symbole.

    Un symbole reconnu même à l'international, avec les vidéos des explosions qui ont fait le tour du monde, dans lesquelles la structure, construite à la fin des années 1960 (visible dans le tweet ci-dessous) et qui pouvait contenir jusqu'à 120 000 tonnes de grains et de céréales, est omniprésente.

    The #POB Silo consists of 48 big cells with the capacity of 2,500 tons/cell and 50 small cells with the capacity of 500 tons/cell.#PortOfBeirut #portdebeyrouth pic.twitter.com/43rOAbbpDa

    December 5, 2018

    Situé à quelques dizaines de mètres de l'épicentre des explosions, localisé dans le hangar numéro 12, le bâtiment iconique était encore pourtant menacé de démolition il y a quelques jours, suite à décision prise en Conseil des ministres.

    Discordance gouvernementale

    Le gouvernement ayant pris acte du feu vert officiel accordé, début mars, par Tarek Bitar, le juge d'instruction chargé de l'enquête, qui a indiqué que la conservation des silos n'était plus nécessaire "à la lumière de l'état avancé de l'enquête médico-légale". 

    Mais aussi d'un rapport remis en avril 2021 par la firme suisse Amann Engineering recommandant la démolition partielle des silos. Est visée précisément la partie nord, lourdement impactée. Afin d'éviter un effondrement jugé inévitable en raison de son inclinaison progressive mesurée à deux millimètres par jour.

    Sauf que deux jours après que le Conseil des ministres s'est prononcé en faveur de la destruction de l'édifice, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, a annoncé, le 18 mars, son classement parmi les monuments historiques.

    "Vu la nécessité de conserver ces silos historiques et de les considérer comme faisant partie d'un héritage humain, puisqu'ils sont l'emblème d'une ville sinistrée, mais vu aussi la nécessité de préserver cette image pour les générations futures, j'ai pris la décision pour les classer parmi les monuments historiques", a expliqué le ministre dans un communiqué.

    Les silos du port ont donc obtenu un sursis grâce à cette cacophonie gouvernementale qui reste sans explication officielle. Interrogé par le quotidien francophone L'Orient-le-Jour, le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, a confié avoir été "très surpris d'apprendre" le classement de la structure. "Je n'ai aucune idée de ce qui a pu motiver cette décision et je n'ai pas été consulté là-dessus", a-t-il expliqué.

    "Le symbole de l'impunité"

    En attendant, la démarche du ministre de la Culture va dans le sens les familles des victimes et les survivants fermement opposés à la destruction des silos et qui plaident pour les transformer en lieu de mémoire. Même si elles ne sont pas dupes.

    "C'est de l'opportunisme mal placé en vue des élections législatives du 15 mai, un coup de com', surtout que ce classement peut être immédiatement retourné en Conseil des ministres", explique à France 24 Paul Naggear, qui a perdu Alexandra, sa fille unique alors âgée de 3 ans, et l'une des plus jeunes victimes de la tragédie du 4 août 2020.

    "Les silos ont une importance et une portée symboliques très fortes pour nous, insiste-t-il. Ils sont surtout le symbole de l'impunité qui nous rappelle que un an et sept mois plus tard, nous n'avons toujours rien : ni vérité, ni justice".

    Confiant ne pas pouvoir faire son deuil, il refuse toute idée de démolition de l'édifice, et milite pour que le site devienne "un mémorial, pour le recueillement et un rappel historique de la libération de notre peuple du régime criminel", mais seulement, lorsque "justice sera faite".

    L'enquête sur les responsabilités dans la catastrophe est suspendue depuis décembre par une série de recours présentés à l'encontre du juge Tarek Bitar, qu'une partie de la classe politique tente de faire récuser.

    "Aussi laids que sont ces silos aujourd'hui, ils sont un symbole de deuil impossible, et ils sont bien là en pleine face de toute la capitale pour nous rappeler que le combat pour la justice pour nos proches doit continuer, poursuit-il. C'est pourquoi il est strictement interdit et impensable pour nous, parents de victimes, qu'un millimètre en soit touché, en tous cas pas avant que nous n'ayons totalement eu gain de cause, ou qu'on essaye de nous faire tourner la page."

    Mi-février, dans le cadre d'une campagne sur les réseaux sociaux, Paul Naggear avait posté un message sur Twitter, accompagné d'une photo des silos dans lequel il déplorait qu'après "chaque guerre, après chaque bataille, après chaque crime… Le pouvoir efface les repères et détruit la mémoire afin que plus personne ne se souvienne et n'exige de comptes".

    بعد كل حرب، بعد كل معركة، بعد كل جريمة.. السلطة بتمحي المعالم وبتهدم الذاكرة كرمال ما حدا يتذكر ويطالب بالمحاسبة.اليوم بدهم يقتلوا #الشاهد_على_الجريمة ويطمروا المقبرة الجماعية ويهدموا الاهراءات الواقفة تتذكرهم بجريمتهم حتى محاسبة المجرمين!لا لهدم اهراءات #مرفأ_بيروت pic.twitter.com/2gNYRAo33k

    February 20, 2022

    "Aujourd'hui, avait-il écrit, ils veulent tuer le témoin du crime et enterrer la fosse commune et démolir ce qui reste des silos qui leur rappellent leur crime, jusqu'à ce que les criminels soient reconnus responsables ! Non à la démolition des silos du port de Beyrouth."

    Waldemar Faddoul, architecte franco-libanais, qui ​a "miraculeusement" survécu aux explosions du 4 août, alors qu'il se trouvait à bord de sa voiture à 250 mètres du port, partage ce point de vue.

    "Je suis à 100 % contre la démolition du bâtiment, quel que soit le prétexte, structurel ou pas, parce que l'explosion du 4 août est un élément fédérateur, dans son drame et dans son ampleur, et de convergence dans notre histoire et notre identité, et cette structure représente l'une des plus grandes cicatrices de notre histoire", confie-t-il à France 24.

    Et d'ajouter : "une société normale qui honore la mémoire et les victimes, qui respecte ses citoyens et ses villes, pourrait envisager de détruire ces silos pour ne pas garder cette balafre sur la façade maritime, sauf qu'au Liban nous ne sommes pas dans cette situation. C'est pourquoi, pour le moment, il est de notre devoir de conserver ces silos si symboliques tels quels, si dérangeants pour la classe politique parce qu'ils lui rappellent ce crime indélébile, au moins jusqu'au jour où justice sera faite, ce dont je doute fort". 

    À l'instar de nombreux Libanais, l'édifice éventré rappelle à Waldemar Faddoul la minute effroyable où tout a basculé, précisément à 18h07, le 4 août 2020.

    "À chaque fois que je passe devant ces silos, qui ont supporté une charge explosive monstrueuse et sauvé la vie à des centaines de personnes en absorbant une partie de l'explosion, je me demande comment j'ai pu survivre et à chaque fois je réalise l'ampleur du crime qu'ils incarnent malgré eux. C'est pour cela qu'ils doivent rester debout, un peu comme l'immeuble Barakat [pour la guerre du Liban (1975-1990)]".

    Surnommé la "maison de Beyrouth" ou la "maison jaune", cet immeuble, emblème de l'architecture traditionnelle, qui porte encore aujourd'hui les stigmates de la guerre, durant laquelle il fut notamment occupé par des snipers, a été transformé en lieu de mémoire et en musée.

    Des silos incarnant "la mémoire collective de la ville et de ses habitants"

    Au sein de la société civile, des cris s'élèvent également contre la démolition d'un lieu rentré dans l'histoire du pays. L'Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth plaide ainsi pour la préservation du bâtiment qui incarne "la mémoire collective de la ville et de ses habitants".

    Dans un communiqué publié le 9 mars, l'Ordre affirme "que d'un point de vue scientifique et technique, toutes les installations endommagées peuvent être renforcées et restaurées, quelle que soit l'étendue des dommages structurels auxquels elles ont été exposées".

    Selon Waldemar Faddoul, les silos "doivent et sont même destinés à servir la mémoire, puisqu'ils sont structurellement parlant inutiles, dans le sens où ils sont inutilisables en tant que tels, et qu'il est impossible qu'ils redeviennent fonctionnels ou de les démolir pour en reconstruire d'autres à la même place".

    En coopération avec la Banque mondiale, le ministère libanais des Travaux publics et des Transports a lancé, le 11 février, une étude visant à réorganiser les infrastructures portuaires du pays et à définir un plan pour réhabiliter le port de Beyrouth, et dont les résultats sont attendus en juillet.

    "Idéalement, conclut Waldemar Faddoul, toute la zone du port devrait être réhabilitée et connectée au tissu urbain de la capitale dans le cadre d'un plan global et réfléchi prenant compte l'avis et les besoins de la population, mais au nom de la mémoire, ces silos doivent rester en place."

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    Explosions à Beyrouth : après la suspension du juge Bitar, l'amertume des proches de victimes

    ANALYSE

    Explosions à Beyrouth : le gouvernement paralysé par la campagne contre le juge Tarek Bitar

    ENQUÊTE AU LIBAN

    Explosions au port de Beyrouth : qui veut la peau du juge Tarek Bitar ?

    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] “Le Pen raciste !” : en Guadeloupe, Marine Le Pen prise à partie par des militants d’extrême gauche

    Un accueil mitigé. Samedi 26 mars, Marine Le Pen s’est rendue aux Antilles pour rencontrer les Guadeloupéens et leur présenter son programme. Mais comme le fait savoir BFMTV, la candidate du Rassemblement nationale à l’élection présidentielle a été chahutée dans la soirée alors qu’elle enregistrait une émission. « Vingt manifestants d’extrême gauche nous ont bousculés assez violemment », a rapporté l’entourage de Marine Le Pen. Son attaché de presse a dit avoir reçu un coup dans le dos, et le micro de la candidate aurait aussi été arraché. Sur des images filmées lors de l’incident, la foule d’indépendantistes suit Marine Le Pen en criant « Le Pen raciste ! » ou encore « Le Pen dehors ! » avant que la candidate ne soit évacuée. Les militants d’extrême gauche entament ensuite un chant pour se réjouir de leur action.

    Les images de Marine Le Pen chahutée par des indépendantistes lors d'un déplacement en Guadeloupe pic.twitter.com/dYTNfBxFYC

    — BFMTV (@BFMTV) March 27, 2022

    Une arrivée dans la joie

    « Il n’y a pas eu véritablement d’affrontements ni de violences, mais plutôt de l’intimidation », a assuré le journaliste présent sur le plateau lors des faits. L’équipe de campagne de Marine Le Pen a annoncé déposer plainte après cet incident. Alors qu’elle talonne Emmanuel Macron dans les sondages, la candidate RN était pourtant arrivée en Guadeloupe avec un accueil chaleureux de la part des habitants. Une quarantaine de partisans s’étaient même rendus jusqu’à l’aéroport de Pointe-à-Pitre pour accueillir Marine Le Pen au rythme des tambours. Malgré cet aléa, le programme de la candidate RN de ce 27 mars est maintenu.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

    Publié le : 27/03/2022 - 09:38

    Stéphanie TROUILLARD Suivre

    Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

    "On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

    En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

    Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

    Une "externalisation de la répression"

    Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

    À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

    Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

    29 survivants sur 1 112 hommes

    Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

    Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

    Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

    "Je pars à destination inconnue"

    Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

    Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

    Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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    Valeurs Actuelles

    “A priori, je ne me représenterai pas” : si elle perd à la présidentielle, Marine Le Pen changera d’ambition

    La présidentielle approche à grands pas et tous les candidats espèrent tirer leur épingle du jeu. S’il y en a bien une dont les chances de victoires sont crédibles dans les sondages, c’est la candidate du Rassemblement national, qui côtoie les 20% d’intentions de votes au premier tour. En cas de défaite en revanche, Marine Le Pen a confié au Journal du Dimanche le 26 mars qu’elle ne participerait probablement plus aux prochains scrutins pour accéder à l’Elysée. « Que faites-vous si vous n’êtes pas élue ? », lui a demandé le journaliste. Une question à laquelle Marine Le Pen a répondu clairement : « A priori, je ne me représenterai pas », a-t-elle dit avant de compléter : « Je continuerai à faire ce que je fais depuis des années, à savoir défendre les Français ».

    La crainte de l’abstention

    Sans évoquer de poste précis, la candidate du Rassemblement national a indiqué qu’elle endosserait des fonctions dans lesquelles elle se sent « performante ». Concernant sa vie politique, son choix sera rapidement connu, puisque le premier tour aura lieu le 10 avril. Marine Le Pen reste convaincue de ses chances de victoire mais redoute l’abstention. « Si le peuple vote, le peuple gagne », a-t-elle martelé tout au long de sa campagne. En attendant, elle devra jongler entre la position de gagnant d’Emmanuel Macron, et la progression de Jean-Luc Mélenchon. La candidate RN assure qu’un duel entre les deux hommes au second tour serait « un véritable cauchemar » pour des millions de Français.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

    Il était une fois

    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

    Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer
    France24 - Monde

    En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants

    Publié le : 27/03/2022 - 07:31

    FRANCE 24 Suivre

    Le chef de la junte birmane a promis d'"anéantir" ses opposants dans un discours dimanche marquant "la journée des forces armées". Plus d’un an après le putsch militaire, la mobilisation citoyenne contre le pouvoir continue malgré la répression du régime. 

    La junte birmane s’est livrée à une démonstration de force, dimanche 27 mars, à l’occasion de "la journée des forces armées", promettant d’"anéantir" les opposants au coup d'État.  

    La junte "ne négociera plus (...) et anéantira jusqu'au bout" les groupes qui luttent pour renverser son pouvoir, a déclaré Min Aung Hlaing devant plus de 8 000 soldats réunis à Naypyidaw, la capitale construite par l'ancienne junte au début des années 2000. 

    Des chars ont défilé sur les gigantesques artères suivis de camions transportant des missiles et des pièces d'artillerie, tandis que des avions de combat ont survolé la ville, arborant les couleurs jaune, rouge et vert du drapeau national. 

    Le vice-ministre de la Défense de la Russie - un important fournisseur d'armes et un allié traditionnel des généraux birmans - devait assister au défilé. Il n'a pas pu venir en raison des "affaires de son pays", l'opération en Ukraine, a déclaré le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun. 

    Anniversaire de la répression la plus meurtrière  

    La dernière "journée des forces armées", le 27 mars 2021, avait marqué la journée de répression la plus meurtrière depuis le coup d'Etat qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi le 1er février 2021.   

    Quelque 163 manifestants ont été abattus ce jour-là par les forces de sécurité, selon une ONG locale, l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). 

    La Birmanie a sombré dans le chaos depuis le putsch des généraux. Plus de 1700 civils ont été tués et près de 13 000 arrêtés d'après l'AAPP, l'ONU dénonçant de "probables crimes de guerre et crimes contre l'humanité". 

    Cette répression brutale a mis fin aux grandes manifestations pacifiques qui ont secoué le pays dans les premières semaines après le coup d'Etat.  

    Depuis, des milices citoyennes secondées par des minorités ethniques ont pris les armes contre le régime dans plusieurs régions. Les militaires ripostent notamment en incendiant des maisons, des violences qui ont fait des dizaines de milliers de déplacés. 

    Soutien de la Chine et de la Russie 

    La junte profite des divisions de la communauté internationale. D'un côté, les États-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre l'armée, quelques jours après avoir officiellement qualifié de "génocide" les exactions menées en 2017 par les militaires birmans contre la minorité musulmane des Rohingyas.  

    De l'autre, Pékin et Moscou poursuivent leur jeu trouble, continuant à fournir des armes - notamment des avions de chasse et des véhicules blindés - à la junte, d'après le rapporteur spécial des Nations Unies, Tom Andrews. 

    Avec AFP 

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    Birmanie : plus de 800 prisonniers graciés par la junte

    DÉCRYPTAGE

    Birmanie : "La communauté internationale doit renforcer la pression sur la junte"

    Rohingya : la Birmanie estime incompétente la Cour internationale de justice

    New York Times - World

    ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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    A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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    By Raphael Minder

    MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

    So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

    “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

    Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

    In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

    In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

    During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

    Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

    But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

    Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

    In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

    Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

    While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

    Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

    “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

    Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

    He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

    “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

    As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

    “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

    Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

    “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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    France24 - Monde

    Crash d'un Boeing en Chine : la deuxième boite noire de l’avion retrouvée

    Publié le : 27/03/2022 - 11:36

    FRANCE 24 Suivre

    Le second enregistreur contenant les données du vol qui s'est écrasé en Chine a été récupéré dimanche, alors que les causes de la catastrophe qui a coûté la vie aux 123 passagers de l’appareil demeurent inconnues.  

    Une découverte qui pourrait aider à lever le mystère sur la chute vertigineuse du vol de la China Eastern Airlines. Le second enregistreur contenant les données du Boeing 737-800 qui reliait les villes chinoises de Kunming (sud-ouest) et Canton (sud), a été récuperée, dimanche 27 mars. Cet enregistreur contient les données du vol comme la vitesse, l'altitude et le cap suivi. 

    Lundi, l'avion s'était désintégré sur une colline boisée de Wuzhou (sud), dans la province du Guangxi. Les causes de la catastrophe, qui a tué la totalité des 123 passagers et des neuf membres d'équipage, ne sont pas encore connues. Toutes les personnes à bord étaient de nationalité chinoise.  

    Un premier enregistreur de vol, qui contient les conversations dans le cockpit, avait été retrouvé mercredi et envoyé à Pékin pour y être décodé. Son analyse devrait encore prendre plusieurs jours.

    Pire accident d'avion depuis 1994 en Chine   

    La télévision publique CCTV a diffusé des images de sauveteurs récupérant le cylindre de couleur orange recouvert d'un peu de terre, qui a été découvert à 1,5 mètre de profondeur au niveau des racines d'un arbre.   

    Les deux boîtes noires de l'avion désormais retrouvées, les enquêteurs devraient obtenir d'ici quelques jours ou semaines de premiers éléments de réponse sur les causes de l'accident.   

    Après avoir confirmé les identités de la grande majorité des victimes grâce à des tests ADN, l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC) a annoncé samedi soir que l'ensemble des personnes à bord de l'appareil étaient décédées.   

    Il s'agit du pire accident d'avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est toutefois jugée très bonne par les experts. 

    Des centaines de sauveteurs et enquêteurs, certains habillés de combinaisons intégrales blanches de protection, poursuivaient dimanche leurs recherches sur les lieux du drame.  

    Sur cette colline pentue et terreuse entourée d'une végétation dense, aidés de pelleteuses de couleur orange ou jaune, ils récupèrent des débris de l'avion, des restes humains et tout élément pouvant servir à l'enquête.   

    Perte d'altitude inhabituelle

    Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil avait perdu en seulement une minute près de 21 250 pieds (6477 mètres).   

    Après une brève remontée, il avait plongé à nouveau, de 4 625 pieds (1 410 mètres), selon le traceur, pour se trouver à 3 225 pieds (983 mètres) du sol. Il n'y a pas de données pour le vol ensuite. D'après plusieurs experts, ces données sont relativement inhabituelles.   

    Aucune suspicion ne se porte pour l'instant sur le capitaine et ses deux copilotes, qui cumulaient respectivement 6 709, 31 769 et 556 heures de vol, a indiqué China Eastern. 

    Sur la base d'une enquête préliminaire, les états de service de ces pilotes étaient "très bons" et leurs situations familiales étaient "harmonieuses", avait précisé la compagnie aérienne. 

    Avec AFP 

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    Crash d'un Boeing en Chine : une boîte noire de l'avion retrouvée

    Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    France24 - World

    Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

    Issued on: 27/03/2022 - 09:13

    NEWS WIRES

    Israeli and Arab partners convened for a rare summit in Israel on Sunday attended by U.S. Secretary of State Antony Blinken, who sought to reassure the U.S. allies over Washington's diplomacy with Iran.

    The issue is likely to dominate the two-day gathering, which includes foreign ministers from three Arab states that normalised ties with Israel in 2020, even as peacemaking with the Palestinians remained stalled.

    Blinken's visit comes as some U.S. allies in the region question President Joe Biden administration's commitment and brace for fallout from an Iranian nuclear deal and the Ukrainian crisis.

    The nuclear talks had been close to an agreement several weeks ago until Russia made last-minute demands of the United States, insisting that sanctions imposed on Moscow over its invasion of Ukraine should not affect its trade with Iran.

    Restoring a 2015 nuclear deal "is the best way to put Iran's nuclear programme back in to the box it was in", Blinken said.

    But whether or not that happens, "our commitment to the core principle of Iran never acquiring a nuclear weapon is unwavering," he said alongside Israeli counterpart Yair Lapid in Jerusalem, before the summit got under way.

    "The United States will continue to stand up to Iran when it threatens us or when it threatens our allies and partners," Blinken said.

    Blinken is also expected to press Arab allies to step up support for Ukraine to fend off Russia's invasion as several Gulf nations have so far stopped short of providing meaningful assistance.

    After talks with Blinken, Israeli Prime Minister Naftali Bennett, who has cautioned that a nuclear deal with Iran would not be binding on Israel, said he hoped Washington "will hear the concerned voices from the region, Israel's and others'".

    Attending the Lapid-hosted summit in a desert hotel will be the United Arab Emirates, Bahrain and Morocco, which were part of the so-called Abraham Accords brokered by the Trump administration to normalise ties with Israel.

    Egypt's foreign minister, whose country on Saturday marked 43 years of peace with Israel, will also join the summit.

    "Normalisation is becoming the new normal in the region," Blinken said, adding that Washington hoped "to bring others in".

    But violence flared inside Israel, where two suspected Arab gunmen killed two people in the city of Hadera, 50 km (30 miles) north of Tel Aviv, before they were shot dead, police said.

    Before travelling to the summit venue, Blinken held talks in the occupied West Bank with Palestinian President Mahmoud Abbas.

    Blinken said Washington remained committed to a two-state solution of the Israeli-Palestinian conflict, but noted "the two sides are very far apart".

    The venue for the foreign ministers' meeting is Sde Boker, where Israel's founding father and first prime minister, David Ben-Gurion, retired and is buried. The remote Negev desert farm collective has long been a symbol of Israeli innovation.

    Sde Boker may also have provided an uncontroversial alternative to Jerusalem, which Israel considers its capital – a status not recognised by most countries in the absence of a resolution to Palestinian claims on the city.

    (REUTERS)

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    Two Israeli police officers killed in gun attack claimed by Islamic State group

    Talks to revive Iran nuclear deal 'paused' over unresolved Russian demands

    Morocco and Israel sign trade and investment cooperation deal

    France24 - World

    ‘Coda’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood

    Issued on: 28/03/2022 - 02:02Modified: 28/03/2022 - 06:25

    NEWS WIRES

    Deaf family drama “CODA” won best picture honors at the Oscars Sunday, the first ever triumph for a streamer, in a ceremony that was overshadowed by best actor-winner Will Smith striking comedian Chris Rock on stage for making a joke about his wife.

    Tinseltown’s biggest night began with a performance by pop megastar Beyonce, and touched on politics with a moment of silence over the Ukraine crisis.

    But before the final awards were handed out, the shocking Smith-Rock altercation went viral, and changed the mood of the night.

    “CODA”, a feel-good indie drama starring deaf actors in lead roles, had been presumed a longshot for Hollywood’s biggest prize until very recently, but pulled off a remarkable late surge to emerge triumphant.

    The film bagged the historic prize for Apple TV+, a relative newcomer in a streaming market dominated by rivals like Netflix.

    “Thank you to the Academy for letting our ‘CODA’ make history tonight,” said producer Philippe Rousselet.

    Taking its title from the acronym for child of deaf adult, the movie also won for best adapted screenplay, and best supporting actor for Troy Kotsur, who plays the father of a teenage girl who can hear and wants to pursue a career in music.

    Kotsur dedicated his golden statuette to the deaf and disabled communities.

    “This is our moment,” he said.

    Jessica Chastain won best actress for “The Eyes of Tammy Faye,” in which she played a real-life televangelist who became an unlikely champion for the LGBTQ community.

    “We’re faced with discriminatory and bigoted legislation that is sweeping our country... in times like this, I think of Tammy and I’m inspired by her radical acts of love,” she said.

    ‘Art imitates life’

    But Hollywood’s biggest night was dominated by a shocking moment in which Smith – who won best actor for his work on “King Richard” – slapped Rock on stage, before returning to his seat alongside his wife Jada Pinkett Smith and shouting profanities.

    “Keep my wife’s name out of your fucking mouth,” yelled Smith, forcing the producers to bleep out several seconds of audio from the televised broadcast in the United States.

    Rock, presenting the best documentary prize, had compared Jada’s tightly cropped hair to Demi Moore’s appearance in the film “G.I. Jane.” Jada suffers from alopecia, a condition causing hair loss.

    The moment left stunned viewers questioning if it had been scripted or genuine.

    But when he returned to the stage to accept his award, a tearful Smith lamented “people disrespecting you” in Hollywood, and apologized to the Academy “and all my fellow nominees.”

    Smith, who plays the father of tennis greats Serena and Venus Williams in “King Richard,” added: “Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams.”

    ‘Diverse characters’

    Until recently it had appeared that dark, psychological Western “The Power of the Dog” was fated to earn Netflix its much-coveted first best picture statuette.

    As it turned out, the film won only best director for Jane Campion.

    She is only the third woman to do so in Oscars history, just a year after Chloe Zhao became the second (“Nomadland”). Kathryn Bigelow was the first for “The Hurt Locker.”

    Kenneth Branagh’s childhood-inspired “Belfast”—another presumed best picture frontrunner—triumphed for best original screenplay.

    Ariana DeBose won best supporting actress for playing Anita in “West Side Story,” and Disney’s “Encanto” was named best animated feature.

    DeBose, who first made her name on Broadway, celebrated her historic win for “an openly queer woman of color, an Afro-Latina.”

    Yvett Merino, producer of Colombia-set “Encanto,” said she was “so proud to be a part of a film that put beautiful, diverse characters in front and center.”

    “Summer of Soul” won best documentary for musician Questlove’s first movie about the huge “Black Woodstock” festival that took place in 1969 Harlem.

    Japan’s “Drive My Car,” a Japanese arthouse film based on a short story of the same name by Haruki Murakami, was named best international film.

    Powerhouse music

    Beyonce began the televised broadcast with her nominated tune from “King Richard,” from the Compton courts where Serena and Venus trained as girls.

    But the award for best original song went to Billie Eilish for her James Bond theme song “No Time to Die.”

    In another musical highlight, viral sensation “We Don’t Talk About Bruno” was performed live, with Megan Thee Stallion adding an Oscars-themed verse to the “Encanto” hit song.

    Hosts Wanda Sykes, Amy Schumer and Regina Hall kicked off proceedings inside the Dolby Theatre – where the Oscars returned after a year away due to the pandemic – with an opening skit that poked fun at everything from sexism in Hollywood to Florida’s “Don’t say gay” bill.

    “This year, the Academy hired three women to host because it’s cheaper than hiring one man,” said Schumer.

    Sykes added: “We’re going to have a great night tonight. And for you people in Florida, we’re going to have a gay night.”

    Sci-fi epic “Dune” ended the night with the most wins, earning six in craft and technical categories—best sound, score, editing, production design, visual effects and cinematography.

    ‘Devastation’

    The annual “in memoriam” paid tribute to cinematographer Halyna Hutchins, who was shot dead by Alec Baldwin in a tragic accident on the set of Western “Rust” last year.

    Recently deceased Hollywood greats also honored in the segment included Sidney Poitier – the first, and for many decades, the only Black man to win best actor.

    The gala held a moment’s silence for Ukraine, while presenter Mila Kunis – who was born in the country – said it was “impossible not to be moved” by the resilience of “those facing such devastation.”

    Several attendees wore blue ribbons reading #WithRefugees.

    (AFP

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    Sidney Poitier, pioneering Black movie star, dies at 94

    ENCORE!

    Fighting segregation in 'Son of the South': An unlikely civil rights story

    ENCORE!

    Film show: No telecast, no red carpet, no celebrities at Golden Globes

    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

    www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
    L'Humanité

    En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

    Il était une fois

    C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

    Dominique Bari

    Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

    Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

    Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

    En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

    Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

    Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

    Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

    Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

    Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

    Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

    Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

    À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

    Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

    Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

    Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

    Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

    La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

    La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

    L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

    D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

    Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

    En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

    En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

    Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

    États-UnisjaponcampsIl était une fois
    France24 - World

    Macron remains clear favourite – but rivals turn up volume two weeks from vote

    Issued on: 27/03/2022 - 19:03

    NEWS WIRES Clovis CASALI Follow

    Candidates in France's looming presidential election are pushing to make themselves heard over the war in Ukraine, as polls suggest incumbent Emmanuel Macron remains the clear favourite to win.

    Buoyed by his shuttle diplomacy and toughness on Moscow since its troops invaded Ukraine, the president is riding high with two weeks to go but has faced accusations of ducking real debate.

    Questioned Sunday on his meagre campaigning, a testy Macron told broadcaster France 3 that "no-one would understand at a moment when there's war" if he was out electioneering "when decisions have to be made for our countrymen".

    Short of a major upset at the April 10 first round, Macron's opponent in the runoff will be far-right National Rally leader Marine Le Pen -- a repeat of five years ago.

    But her far-right rival Eric Zemmour, conservative Valerie Pecresse and left-winger Jean-Luc Melenchon still hope they can break out from the pack to reach the second round on April 24.

    "Everything could be decided in the two weeks to come," with four in 10 likely voters still undecided, Adelaide Zulfikarpasic of the BVA Opinion polling group told AFP.

    Brawl on the right

    Former columnist and TV commentator Zemmour on Sunday rallied thousands waving French flags under a cloudless sky near the Eiffel Tower.

    He urged more energy from his supporters after a speech hitting familiar notes of nostalgia for past French greatness and swipes at unassimilated immigrants.

    "Nothing and nobody will stop us from writing the destiny of our country, nothing and nobody will steal this election from us," he vowed.

    Now trailing below 10 percent in some polls, Zemmour is far short of Le Pen's roughly 20 percent and Macron at close to 30.

    Le Pen strove to project serenity as allies -- including her niece Marion Marechal -- deserted her for the tougher-talking Zemmour.

    Instead Le Pen has pounded the pavements campaigning on French streets and market squares, and on Sunday again sought to cast herself as more mainstream and competent than her rival.

    "Eric Zemmour's programme is brutal in form but very limited in substance, whereas I have a draft law ready to be passed" on Islam and immigration, she told weekly newspaper Le Journal du Dimanche on Sunday.

    With Zemmour and Le Pen slogging it out for the hard-right and Macron sounding pro-business and law-and-order notes, conservative Valerie Pecresse has struggled to make herself heard.

    Most recently, a positive Covid test has kept her from planned campaign stops.

    Divided left

    On Sunday, the leading left-wing candidate Jean-Luc Melenchon -- polling at 12 to 15 percent -- was rallying supporters in the Mediterranean port city Marseille.

    While left-wing resistance including the 2018-19 "yellow vest" protest has dogged the presidency of former banker Macron, a slew of competing candidacies from the left have yet to make a real mark on this year's election.

    Melenchon told the crowd that "we've suddenly said to ourselves 'we're going to make it'" into the second round.

    "We're going to talk about serious things, not money fantasies like the one or racist fantasies like the other," he added, targeting Macron and Le Pen.

    Left-wing voters are split between Paris Mayor Anne Hidalgo -- polling around just two percent for the once-mighty Socialist Party -- Communist candidate Fabien Roussel and Greens boss Yannick Jadot.

    The woes of Pecresse and Hidalgo, candidates respectively of the traditional right and left bastions that dominated France for years, illustrate the longer-term factors beyond Ukraine that have scrambled French politics.

    "The systematic voter who voted out of duty, the voter who was loyal and faithful to political parties or to candidates... no longer exists," said Anne Muxel, research director at Paris' Centre for Political Research.

    "Voters have a much more independent, individualised relationship to politics and to their electoral choices, they're much more mobile, more volatile," she said.

    Especially given that "the majority of French people don't feel represented by political office-holders."

    (AFP)

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    French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

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    Zemmour’s fall in polls signals ‘lack of presidential credibility’ amid campaign launch

    2022 FRENCH ELECTIONS

    Macron’s blunt vow to ‘piss off’ the unvaccinated takes aim at centrist voters

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

    Publié le : 26/03/2022 - 20:05

    FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

    Le président américain Joe Biden s'est exprimé au palais royal de Varsovie samedi. Dans ce discours au "monde libre", il a notamment affirmé que son homologue russe Vladimir Poutine ne pouvait pas rester au pouvoir après avoir décidé d'envahir l'Ukraine. 

    Le président américain Joe Biden a affirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait pas rester au pouvoir après avoir lancé l'invasion en Ukraine

    "Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir", a lancé Joe Biden, lors d'un discours au château royal de Varsovie, au ton particulièrement dur à l'égard du président russe Vladimir Poutine.

    La Maison blanche a précisé que Joe Biden, par ces mots, ne demande pas un changement de régime en Russie mais estime que Vladimir "Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région".

    Passe d'armes entre le Kremlin et Washington 

    "Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie ou d'un changement de régime", a déclaré un responsable de la présidence américaine.

    Interrogé à ce sujet, un porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskova, a répondu : "Ce n'est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes."

    >> À lire aussi : L’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?

    S'adressant directement aux Russes, il a insisté sur le fait que ce n'est pas le peuple russe qu'il considère comme ennemi. "Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m'entendre - vous, le peuple russe, n'êtes pas notre ennemi", a-t-il déclaré. 

    "Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d'enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes."

    "Cette guerre n'est pas digne de vous"

    "Cette guerre n'est pas digne de vous, peuple russe. Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre", a encore martelé le président américain.

    Mais en parallèle, il a estimé que le conflit n'allait pas s'arrêter rapidement. La bataille "entre la démocratie et l'autocratie" ne sera "pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous", a-t-il prévenu, avant d'assurer aux Ukrainiens : "Nous sommes à votre côté".

    >> À lire aussi : Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    Il a réaffirmé par ailleurs que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan".

    "Cette guerre est d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie", a ajouté Joe Biden, qui, applaudi par quelque mille personnes ayant assisté à son discours devant le château royal de Varsovie, est immédiatement parti pour l'aéroport, devant regagner Washington dans la nuit.

    Avec AFP

     

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    Reportage en Pologne : des bénévoles étrangers affluent pour aider les migrants ukrainiens

    #CALLRUSSIA

    Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

    LE FIL DU 26 MARS

    Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

    France24 - Monde

    Roumanie : le pogrom de Iași, l'un des pires massacres de juifs de la Seconde Guerre mondiale

    Publié le : 25/03/2022 - 13:24

    Durant la Seconde Guerre mondiale, c'est en Europe de l'Est, en Roumanie, dans la ville de Iași, qu'eut lieu l'un des plus terribles massacres du conflit. Arrêtés, martyrisés, abattus, au seul motif qu'ils étaient juifs, ils sont un dixième de la population de la ville à avoir péri dans ce pogrom. Retour à Iași où l'extrême droite et le négationnisme progressent de façon spectaculaire. Un reportage de Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.

    Six millions de juifs exterminés à travers l'Europe. C'est le terrible bilan de la Shoah. De nombreux massacres se sont produits en Europe de l'Est : en Pologne, en Ukraine, en Hongrie... et Roumanie. On estime que jusqu'à 380 000 juifs y ont été tués, la plupart par la police, sous les ordres du dictateur Ion Antonescu, mais aussi parfois avec le concours de la population locale, comme lors du pogrom de Iași, l'un des épisodes les plus violents de ces massacres.

    Été 1941. La Roumanie, alliée du IIIe Reich, vient d'envoyer son armée en Moldavie voisine, occupée par des troupes soviétiques. En représailles, la ville de Iași, tout près de la frontière, est bombardée. Les mouvements fascistes et antisémites y sont puissants et la population juive de la ville est immédiatement prise pour cible, accusée d'espionnage par les Soviétiques.

    La police et l'armée lancent l'attaque, rejointes par des habitants. De nombreux juifs sont abattus dans les rues ou au commissariat de la ville. D'autres sont entassés dans des trains de la mort, dans des conditions effroyables. Beaucoup y mourront de faim, de soif ou d'asphyxie. Plus de 13 000 personnes sont ainsi massacrées en quelques jours, soit un dixième de la population de Iași.

    >> À lire aussi : 80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

    Mais en-dehors des historiens, ces faits sont largement ignorés aujourd'hui de la population roumaine. Une loi sur l'enseignement de la Shoah à l'école vient justement d'être votée, mais elle n'est pas encore appliquée. Dans le même temps, l'extrême droite gagne du terrain dans le pays et certains ne cachent pas leur nostalgie d'une "Grande Roumanie", celle de l'entre-deux-guerres...

    Cadreur drone : Octavian Coman.

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    80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

    SECONDE GUERRE MONDIALE

    La tragédie du Struma, "un tombeau vivant" pour près de 800 réfugiés juifs

    Roumanie : les sociaux démocrates créent la surprise aux législatives

    France24 - Monde

    Hommage à Yves Saint Laurent : six musées parisiens mettent à l'honneur ses créations

    Publié le : 25/03/2022 - 16:26

    Louise DUPONT Suivre

    À l'occasion du 60ème anniversaire de la première collection de la maison de haute couture Yves Saint Laurent, six musées parisiens donnent rendez-vous au public pour découvrir des pièces iconiques qui mêlent art et mode. Louise Dupont s'est rendu au Musée d'Art Moderne de Paris, où plusieurs créations du couturier se sont glissées dans les collections permanentes du musée. Visite guidée.

    Yves Saint Laurent s'expose dans six musées à Paris pour les 60 ans de son premier défilé

    Virgil Abloh, directeur artistique des collections pour homme de Louis Vuitton, est mort

    Mode

    Haute couture été 2022 : la quête de l’ivresse et de la joie de vivre

    France24 - Monde

    L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique

    Publié le : 25/03/2022 - 15:36

    Natalia MENDOZA Anne MAILLIET Florence GAILLARD Alix LE BOURDON

    En Europe, les prix de l'énergie étaient déjà à la hausse. Ils ont explosé avec la guerre en Ukraine. Le conflit a révélé avec fracas la dépendance du Vieux continent au gaz russe. Conséquence : les pays de l'Union européenne sont contraints de réviser en catastrophe leurs stratégies énergétiques.  

    Valeurs Actuelles

    Les “consultations” de Macron ont coûté 24 millions d’euros en cabinets conseil

    Durant son quinquennat, Emmanuel Macron a procédé de nombreuses concertions citoyennes. Une aubaine pour les cabinets de conseils, qui ont récolté le fruit financier de ces consultations. En effet, Le Monde a fait savoir le 26 mars que les cabinets Roland Berger et Eurogroup Consulting avaient perçu des millions d’euros en cinq ans pour organiser et mener à bien ces concertations. S’il est réélu, le président de la République a d’ailleurs promis « d’inventer une méthode démocratique nouvelle » basée sur ces consultations, ce qui pourrait continuer de rapporter gros aux cabinets de conseil. De nouvelles missions pourraient donc leur être confiées après celles du revenu universel d’activité, la Covid-19, l’Europe ou encore les retraites.

    « Gadget démocratique »

    Pour autant, la trentaine de consultations n’a mené à aucune réforme majeure, et ont coûté au total 24 millions d’euros à l’Etat. Une récente commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil a par ailleurs pointé du doigt son inquiétude quant à l’émergence d’une « véritable industrie de la consultation ». Le rapport s’interroge aussi sur la pertinence des méthodes employées par les cabinets de conseil dont la finalité peut être perçue comme un « gadget démocratique » tant les conclusions de ces concertations couteuses sont limitées. Mais Patrick Bernasconi, ancien président du Conseil économique, social et environnemental, a quant à lui encouragé cette « démocratie participative » et souligné « l’expertise » des cabinets de conseils « pleinement utile pour les pouvoirs publics ». Pour l’heure en tout cas, Le Monde explique que l’Etat ne s’est pas encore donné les moyens d’organiser lui-même ces consultations, une initiative qui permettrait pourtant de réduire les fonds publics utilisés pour ces consultations.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

    Publié le : 24/03/2022 - 18:55

    Cyril PAYEN

    Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

    Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

    Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

    >> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

    "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

    Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

    Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

    Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Reportage

    Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

    GUERRE EN UKRAINE

    Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

    Valeurs Actuelles

    Paris : un dirigeant d’une association d’aide aux migrants jugé pour exploitation

    Il se présente comme « petit-enfant d’esclave ». Pourtant, comme le raconte Le Parisien, c’est bien lui, Ronald Désir, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris vendredi 18 mars, pour « traites d’êtres humains » et « soumissions de personnes vulnérables » dans le cadre de son association, Vies de Paris, créée en 1991. Censée aider les migrants en situation irrégulière sur le territoire, cette association était en réalité une coquille vide, indiquent nos confrères. La direction confédérale de la CGT s’est même penchée sur son cas et a signalé des dysfonctionnements. Selon la chargée des migrations, sous couvert de bénévolat, les migrants étaient en fait exploités et employés par l’association.

    Lors de l’enquête, il a été mis au jour un système opaque où les migrants, en théorie bénévoles, devaient adhérer en réglant 45 euros. Afin d’avoir une régularisation plus rapidement, ils devaient signer un « contrat d’engament bénévole », et travaillaient ainsi en contrepartie de 600 euros mensuel. Sauf que dans les faits, ils travaillaient tous les jours et n’avaient droit qu’à cinq jours de congés… au bout de deux ans de présence. En plus de ce travail, ceux qui avaient adhéré devaient accueillir les nouveaux et leur proposer des formations payantes qui avaient lieu le soir : pour eux, le bénéfice était de 50 euros ; pour les nouveaux, ils allaient signer une reconnaissance de dette de 1 400 à 1 800 euros, détaille Le Parisien.

    Enrichissement personnel ?

    Mais en plus de ce travail indigne ou dissimulé, Ronald Désir est accusé de s’être comporté comme un despote. Qualifié de « gourou », homme « raciste » ou encore « Hitler », il n’autorisait aucun de ses employés à s’absenter par exemple, même quand il y avait un décès d’un proche. Des accusations totalement fausses selon l’intéressé, qui n’a pas cessé de se justifier sur tous les points lors de l’audience. A commencer par celle de racisme : « Je suis Noir, Je viens des îles. Mes aïeux étaient esclaves. Et on me traite de raciste, moi, le petit-enfant d’esclave ! » S’il a bien tenté de prouver qu’une bonne ambiance régnait au sein de Vies de Paris à travers des vidéos, les 52 « bénévoles », qui s’étaient constitués parties civiles, n’ont pas tenu le même discours.

    Reste la question pécuniaire. Sur la période de l’enquête, de janvier 2018 à fin décembre 2020, il est ressorti que les caisses de l’association avaient amassé plus de 571 000 euros. Des sommes glanées grâce aux adhésions à 45 euros et près de 200 formations. En outre, les policiers ont retrouvé chez Ronald Désir 78 000 euros en liquide, de l’argent dit-il, pour payer les études de sa fille. Problème, il avait aussi payé une taxe sur un de ses logements vacants tout en étant bénéficiaire d’un logement social. La cour a requis trois ans de prison ferme contre lui. Décision en juin prochain.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] “Ici, les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine” : une jeune réfugiée ukrainienne met à mal le niveau éducatif français

    Les propos ne sont pas passés inaperçus, bien au contraire. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, de nombreux réfugiés ukrainiens sont arrivés en France. Parmi eux, des adolescents qui ont pris le chemin de l’école de la République française pour tenter de ne pas décrocher du système éducatif. Lors d’un reportage de BFMTV dans un collège de Fontenay-sous-Bois, dans le Val de Marne, une élève a été interrogée sur son arrivée dans la classe il y a une semaine. Sa réaction ne s’est pas fait attendre : « Ici, les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine », a lancé l’adolescente.

    🔴 Une jeune réfugiée ukrainienne scolarisée dans un collège français : "Ici, les maths, c'est beaucoup plus facile qu'en Ukraine." 😬 #educationnationale pic.twitter.com/k8b2j0XCDF

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 26, 2022

    Les maths abandonnées par Blanquer

    A la suite de ces propos, le bal des réactions s’est ouvert sur les réseaux sociaux. Jérôme Rivière, le porte-parole de la campagne d’Eric Zemmour a pointé du doigt le « grand déclassement » du système scolaire français. « Le réveil va être dur », a-t-il ajouté. Quant à Charles Prats, magistrat et orateur national riposte de Valérie Pécresse s’est directement adressé à Emmanuel Macron : « Les jeunes Ukrainiens ont un message pour vous au sujet du niveau scolaire français à la suite de votre politique », a-t-il tweeté. Des critiques qui font notamment suite à la suppression de l’enseignement obligatoire des mathématiques en première, avant que Jean-Michel ne rétropédale. En effet, le ministre de l’Education nationale a été vivement critiqué pour ce choix qui pour beaucoup, continuerait à participer à l’effondrement du niveau scolaire des élèves.

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    France24 - Monde

    Ces adolescentes afghanes déterminées à retourner en cours

    Publié le : 25/03/2022 - 15:12

    Virginie HERZ Suivre

    Les Taliban avaient assuré que les adolescentes reprendraient les cours au printemps. Mais le 23 mars, ils les ont renvoyées chez elles. Comment interpréter ce revirement ? Sept mois après la prise du pouvoir par les Taliban, quel est le sort des Afghanes ? Certaines continuent à revendiquer pour leurs droits, y compris des collégiennes.

    De retour de Kaboul, Solène Chalvon Fioriti, grande reporter qui est autrice de "La Femme qui s'est éveillée" (Flammarion), analyse ces mouvements de résistance et comment ils s'inscrivent dans une lignée féministe locale ces quarante dernières années.

    Au sommaire aussi : au Congo-Brazzaville, le parlement vote un projet de loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ce texte condamne notamment le viol conjugal et protège le statut des veuves.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    New York Times - World

    Gaffes and Miscues Mar a Royal Tour of a Republic-Minded Caribbean

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    The trip by Prince William and his wife, Catherine, the duchess of Cambridge, dramatized how rapidly Queen Elizabeth II is losing her grip on distant dominions where she is still head of state.

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    By Mark Landler

    LONDON — In Belize, a visit to a cocoa farm was scotched after residents protested. In Jamaica, the prime minister declared his country was “moving on” from the British monarchy. In the Bahamas, the couple arrived to demands from a group calling for slavery reparations that they acknowledge Britain’s economy “was built on the backs of our ancestors.”

    For Prince William and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, it has been a turbulent tour of the Caribbean — one that has dramatized, through a pileup of gaffes and miscues, how rapidly Queen Elizabeth II is losing her grip on these distant dominions, even when she sends her most popular proxies.

    Barbados cast off the queen as head of state last November, and Jamaica seems emboldened to follow suit, though it would require a referendum to amend the island’s constitution. William, second in line to the throne, got a taste of how the mood toward the monarchy has changed in the wake of the Black Lives Matter movement and a renewed call for reparations for Britain’s role in the slave trade.

    “We intend to fulfill our true ambitions and destiny as an independent, developed, prosperous country,” Jamaica’s prime minister, Andrew Holness, said on Wednesday as a po-faced William looked on.

    On many stops of their tour, the couple was greeted warmly, even jubilantly. But even those encounters were marred by off-key images. During a military parade, William, resplendent in a white dress uniform, rode with his wife, also in white, in the same open-top Land Rover that carried the queen and Prince Philip in 1962. To some locals, it was a caricature of a colonial proconsul inspecting his troops.

    In Trench Town, the Kingston neighborhood famous as the home of Bob Marley, the couple tried their hand at reggae and mixed with friendly crowds. But the enduring image of the stop was likely to be them touching the fingers of children stretched through a chain-link fence — the kind of public-relations gaffe that afflicts other members of the royal family but has rarely tarnished this couple.

    The dissonance is about more than poor stagecraft, according to scholars and royal watchers. Sentiment toward the royal family has shifted perceptibly in the Caribbean since the killing of Black people by the police in the United States inflamed a long-simmering debate in Britain and its former colonies about the legacy of empire. Barbados’s decision to remove the queen was a tipping point.

    “Barbados is seen as the conservative of the Caribbean,” said Richard Drayton, a professor of imperial history at Kings College London, who spent his childhood on the island. “So, when Barbados takes a step like this, it creates space for other Caribbean countries to move in that direction.”

    Both major political parties in Jamaica support becoming a republic, though there are legal hurdles that make it more complicated than in Barbados. Guyana led an earlier wave of republicanism in the Caribbean, dissolving its ties to the queen in 1970. Trinidad and Tobago followed in 1976, and Dominica in 1978.

    Elizabeth, 96 next month, remains head of state of 15 countries in the Commonwealth. While she has a reservoir of popularity in the Caribbean, particularly among older people, Professor Drayton said many were impatient for a public acknowledgment by the monarchy of its role in the slave trade, which was conducted under royal imprimatur by the Royal African Company in the 17th and 18th centuries.

    William’s father, Prince Charles, spoke candidly about the stain of slavery when he was on hand for the ceremony at which Barbados became a republic. By all accounts, William went even further, though he stopped short of a formal apology.

    “I want to express my profound sorrow,” he said at a dinner in Jamaica. “Slavery was abhorrent, and it should never have happened.”

    Given the charged atmosphere, Professor Drayton said Buckingham Palace miscalculated by choreographing the couple’s visit as a traditional royal tour. The idea was to send William and Catherine, who are among the most popular royals in opinion polls, to represent the queen during her Platinum Jubilee (she stopped traveling overseas several years ago). Catherine, more commonly known as Kate, still got good reviews in the London tabloids.

    “This is a very old strategy on the part of the royal household to cement its hold over the dominions, to make the charismatic presence of the crown visible,” he said. “The assumption they could simply send out members of the royal family to press the flesh and charm the crowds reflects a lack of clear thinking.”

    The royal family has grappled with questions about race since last year, when the biracial, American-born wife of Prince Harry, Meghan, told Oprah Winfrey in a sensational television interview that a member of the family had expressed concerns about the color of their baby’s skin. Asked bluntly whether his family was racist, William said no.

    While the Harry-and-Meghan show did not intrude on the William-and-Kate tropical tour, royal watchers said the repeated references to racial issues served as an illustration of what was lost when Harry and his wife gave up their royal duties and relocated to California. On a visit to Africa before the split, Meghan electrified crowds that had never seen a British duchess who looked like them.

    “If this tour had been led by Harry and Meghan, it would probably have gone down a lot better than William and Kate,” said Ed Owens, a historian who has written about the relationship between the media and the monarchy. “Harry and Meghan were, if you like, the monarchy’s silver bullet, making it more palatable.”

    Still, given the deeper historical trends, it is unlikely that even they would have kept the queen’s realm from shrinking further. Professor Drayton predicted Jamaica would be a republic in two years, possibly followed by Belize, though its situation was complicated by security concerns about its neighbor, Guatemala.

    “The hesitations about doing this are now gone,” he said. “That particular ship has sailed.”

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    France24 - World

    Two Israeli police officers killed in gun attack claimed by Islamic State group

    Issued on: 28/03/2022 - 01:38

    NEWS WIRES

    Two Arab gunmen killed two police officers on a city street in Israel on Sunday and were then shot dead, as the U.S. secretary of state and three Arab foreign ministers visited the country for a summit.

    Islamic State claimed responsibility for the attack in a statement posted on its Telegram account.

    The two assailants in Hadera, a city about 50 km (30 miles) north of Tel Aviv, were Arab citizens of Israel and sympathisers of the group, Israeli security officials said.

    “We condemn today’s terrorist attack in Hadera, Israel,” U.S. Secretary of State Antony Blinken wrote on Twitter. “Such senseless acts of violence and murder have no place in society.  We stand with our Israeli partners and send our condolences to the families of the victims.”

    We condemn today’s terrorist attack in Hadera, Israel. Such senseless acts of violence and murder have no place in society. We stand with our Israeli partners and send our condolences to the families of the victims.

    March 27, 2022

    The attack occurred five days after an Arab from southern Israel killed at least four Israelis in a stabbing and car ramming spree in the city of Beersheba, before he was fatally shot by a passerby.

    Surveillance camera footage broadcast on Israeli television stations showed two men opening fire with assault rifles on a main street in Hadera, raising fears in Israel of a wave of such attacks.

    Two members of Israel’s paramilitary border police were killed by the assailants, police said. The two gunmen were shot dead by police officers who had been dining at a nearby restaurant.

    “Luckily, our officers managed to neutralise the assailants and prevent a bigger terrorist attack,” national police spokesman Eli Levy said on Israel’s Kan television.

    In Israel’s southern Negev desert, the foreign ministers of the United Arab Emirates, Bahrain and Morocco, three countries that normalised relations with Israel in 2020, convened for a summit with Blinken in attendance.

    Israeli Foreign Minister Yair Lapid “updated the foreign ministers participating in the Negev Summit on the details of the terror attack in Hadera,” the Israeli foreign ministry tweeted.

    “All the foreign ministers condemned the attack, and asked to send their condolences to the families of the victims & wishes for the recovery of the wounded,” the ministry said.

    Israeli security officials have cautioned about an escalation in attacks on Israelis in the run-up to the Muslim holy month of Ramadan in April – a volatile period in the past.

    Jordan’s King Abdullah is due to meet Palestinian President Mahmoud Abbas in the occupied West Bank on Monday in what is widely seen in Israel as an attempt to calm tensions ahead of the holiday period, which also includes Easter and Passover.

    (REUTERS)

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    Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

    Four killed in knife attack in southern Israel

    Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

    New York Times - World

    Yemeni Rebel Attack Sets Saudi Oil Facility Ablaze

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    Saudi officials accused Yemen’s Houthi rebels of launching the attack, which cast a shadow over a Formula One car race aimed at international spectators.

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    By Ben Hubbard

    BEIRUT, Lebanon — An attack on an oil storage facility in Saudi Arabia by Houthi rebels in Yemen on Friday ignited a huge fire that filled the sky over the port city of Jeddah with black smoke on the first day of a Formula One car race aimed at drawing international spectators.

    A spokesman for the Saudi coalition fighting the Houthis in Yemen called the strike an “aggressive escalation” aimed at disrupting oil markets and hurting the world economy.

    The Houthis claimed responsibility for the attack, saying they had also targeted other oil facilities across Saudi Arabia with drones and cruise missiles.

    Saudi Arabia’s state-run news media reported some of those attempts, but only the attack in Jeddah appeared to have caused significant damage.

    The attacks were the latest attempt by the Houthis to inflict economic damage on Saudi Arabia, the world’s largest oil exporter, after seven years of grinding war in neighboring Yemen.

    The Houthis, who have received military and financial aid from Iran, the Saudis’ regional nemesis, seized Yemen’s capital, Sana, in 2014, sending the Yemeni government into exile and spurring a military intervention by Saudi Arabia and other Arab countries aimed at restoring the Yemeni government.

    The war has settled into a stalemate while causing one of the world’s worst humanitarian crises, with malnutrition, poverty and illnesses such as cholera afflicting large numbers of Yemenis.

    Brig. Gen. Turki al-Maliki, a spokesman for the Saudi-led military coalition, said the attack had hit a fuel distribution station belonging to Saudi Aramco, the Saudi state oil monopoly, in Jeddah.

    The attack set on fire two storage tanks, General al-Maliki said, adding that no one had been hurt and that the blazes had been brought under control.

    Images of a fire ball rising from the storage tanks and a column of black smoke filling the sky spread on social media and appeared to spook oil markets, which were already on edge because of uncertainty caused by the war in Ukraine. Oil briefly rose above $120 a barrel before dropping slightly.

    Drone and missile attacks from Yemen on Saudi Arabia have grown common in recent years, and while most do not do much damage, some do, and others tarnish the kingdom’s efforts to sell itself as a safe place for foreign investors, businessmen and tourists.

    Friday’s attack appeared timed to coincide with the opening of the Formula One event, which is scheduled to run through Sunday. The attack was close enough to the venue that the smoke was clearly visible from the track, where practice runs were taking place for the races meant to kick off on Saturday.

    The kingdom’s de facto leader, Crown Prince Mohammed bin Salman, has pushed to bring such events to Saudi Arabia as part of his broader plans to open up the country and diversify its oil-based economy.

    Understand the War in Yemen

    A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

    The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

    Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

    A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

    The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

    Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

    Prince Mohammed, who also serves as the kingdom’s defense minister, was also the architect of the country’s military intervention in Yemen in 2015, which Saudi officials at the time told their American counterparts would only last for a few weeks.

    In January, the Houthis carried out a similar attack on the United Arab Emirates, a Saudi ally in the war in Yemen, blowing up oil tankers and killing three people. The rare attack on a country that does not share a border with Yemen suggested increased Houthi reach and capabilities, analysts said.

    In September 2019, an attack claimed by the Houthis damaged key oil processing plants in eastern Saudi Arabia, temporarily knocking them offline.

    The increasing sophistication of the attacks has led Gulf officials and military analysts to accuse Iran either of training and equipping its Yemeni allies to carry out the attacks or launching them themselves while using the Houthis for cover.

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    Valeurs Actuelles

    “Des dysfonctionnements graves”: l’Etat saisit la justice après le scandale des Ehpad Orpea

    Paru fin janvier, le livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet a fait l’effet d’une bombe. L’ouvrage, pointant du doigt les conditions de vie des résidents et de travail des employés dans les Ehpad Orpea, a provoqué la colère générale et raisonne au sommet de l’Etat. En effet, comme le fait savoir Le Figaro ce 26 mars, Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l’Autonomie, a pointé « des dysfonctionnements graves » après la remise d’un rapport d’enquête établi par l’Inspection générale des Finances et des Affaires sociales sur le sujet.

    Restitution des dotations publiques

    L’Etat a décidé de saisir la justice et a déposé plainte contre le groupe privé d’Ehpad Orpea. La ministre a aussi indiqué dans un communiqué que l’Etat demandait la restitution des dotations publiques présumées détournées de leurs fins par le groupe mis en cause. Il a été mentionné des « dysfonctionnements significatifs dans l’organisation du groupe, au détriment de la prise en charge des résidents ». Au nom du « secret des affaires », le rapport d’enquête n’a néanmoins pas été rendu public.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Zelensky says Ukrainian neutrality on the table ahead of fresh talks with Russia in Turkey

    Issued on: 27/03/2022 - 08:32Modified: 28/03/2022 - 05:36

    FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

    Ukraine is willing to become neutral and compromise over the status of the eastern Donbas region as part of a peace deal, President Volodymyr Zelensky said on Sunday, after a Ukrainian negotiator said the next round of face-to-face talks with Russia would be held in Turkey on March 28-30. Read about the day’s events as they unfolded on our live blog below. All times in Paris time [GMT+1].

    05:35 am: Situation in Mariupol ‘catastrophic’

    About 170,000 civilians remain trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, as the southern port city is being turned “into dust” by Russian shelling, according to Ukraine’s foreign ministry.

    While #Mariupol [is] besieged and bombed, people fight to survive. The humanitarian situation in the city is catastrophic. #Russian Armed Forces is turning the city into dust.

    Save Mariupol!#closeUAskyNOW#StandWithUkraine #StopRussianAgression pic.twitter.com/wI21IhKdRn

    March 28, 2022

    04:58 am: Parisians rally in solidarity with Ukraine, demand French retail giant leave Russia

    Ukrainian-born Parisians and their supporters took to Place de la République Sunday for a weekly demonstration against Russia’s invasion. They stepped up calls for the France-based Mulliez group, which runs high-profile chains such as Leroy Merlin, Decathlon and Auchan, to close its Russian stores after its owners reiterated that they had no intention of doing so.

    4:15 am: Oscars ceremony holds moment of silence for Ukraine

    Hollywood A-listers held a moment of silence at Sunday’s Oscars gala to show support for the people of Ukraine in the face of Russia’s invasion, after much speculation about how Tinseltown would handle the issue.

    Many were calling on Oscars organisers to do something to acknowledge the situation, but others feared the moment could be perceived as too preachy.

    A series of slides appeared on the giant screen at the Dolby Theatre.

    “We’d like to have a moment of silence to show our support for the people of Ukraine currently facing invasion, conflict and prejudice within their own borders,” the first one read.

    “While film is an important avenue for us to express our humanity in times of conflict, the reality is millions of families in Ukraine need food, medical care, clean water and emergency services. Resources are scarce and we – collectively as a global community – can do more,” the next one read.

    “We ask you to support Ukraine in any way you are able #StandWithUkraine”.

    03:20 am: Ukraine says Russian forces near Chernobyl could pose new radiation threat

    A senior Ukrainian official accused Russia on Sunday of “irresponsible” acts around the occupied Chernobyl power station that could send radiation across much of Europe, and urged the United Nations to dispatch a mission to assess the risks.

    Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Telegram that Russian forces were “militarising” the exclusion zone around the station, site of the world’s worst civil nuclear accident in 1986.

    Russian forces, she said, were transporting large amounts of old and badly maintained weapons, creating a risk of damaging the containment vessel constructed around the station’s wrecked fourth reactor. She added that Russian forces were preventing firefighters from bringing under control large numbers of fires in the zone.

    01:05 am: Biden says he wasn’t calling for regime change in Russia

    US President Joe Biden said on Sunday that he was not calling for regime change in Russia when he said on Saturday that President Vladimir Putin “cannot remain in power.”

    “No,” Biden said as he left a church service in Washington when asked by a reporter whether he was calling for regime change in the country.

    00:30 am: Germany considers buying Israeli anti-missile shield

    Germany is looking at buying an Israeli anti-missile shield system that could also offer protective cover for neighbouring EU states, Chancellor Olaf Scholz said Sunday.

    “I can reveal to you that that is certainly among the things that we are discussing, and for good reasons,” Scholz told state television channel ARD.

    The chancellor’s comments confirmed earlier statements from German parliamentary sources earlier Sunday.

    “We must better protect ourselves against the Russian threat,” Andreas Schwarz of the SPD, who sits on the parliamentary budget committee, told Bild daily.

    “To do that, we need quickly an anti-missile shield for Germany. The Israeli Arrow 3 system is a good solution,” he added, referring to the long-range missile deterrence weapon.

    According to Bild, the system, which costs two billion euros ($2.2 billion), could be operational from 2025.

    March 28, 00:22 am: NATO not seeking regime change in Russia, Scholz says

    Regime change in Russia is not NATO’s objective, despite Moscow’s invasion of Ukraine, German Chancellor Olaf Scholz said Sunday, a day after US President Joe Biden branded Vladimir Putin a “butcher” who “cannot remain in power”.

    It “is not the objective of NATO, nor that of the US president”, Scholz told German state television channel ARD.

    “I’ve had the chance to talk at length with him at the White House and we have also discussed these questions,” he added.

    The White House moved quickly Saturday to play down Biden’s comments during an impassioned speech in Warsaw.

    Scholz’s comments follow remarks earlier Sunday by French President Emmanuel Macron, in which he warned against verbal “escalation” with Putin.

    11:48 pm: Ukraine to insist on territorial integrity at next round of talks with Russia, Zelensky says

    Ukraine will insist on sovereignty and territorial integrity at the next round of peace negotiations with Russia that are to take place in Turkey, President Volodymyr Zelensky said late on Sunday.

    “Our priorities in the negotiations are known: sovereignty, territorial integrity of Ukraine are beyond doubt,” Zelenskiy said in his nightly video address. “Effective guarantees of security are a must. Obviously, our goal is peace and return to normal life in our country as soon as possible.”

    © Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)

    9:45 pm: Zelensky says Russian businessmen offered Ukraine support

    Volodymyr Zelensky said Sunday that Ukraine had received offers of support from Russian businessmen and that Kyiv would give refuge to anyone who backed his country's fight against Moscow.

    During an interview with Russian journalists Zelensky said he had received signals of support from Russian businessmen, including Roman Abramovich.

    The Ukrainian leader said the businessmen had told him they wanted to "do something" and "help somehow" to de-escalate Russia's now month-long military assault on Ukraine. "Some said that they were ready to help rebuild the country after the war," Zelensky said during the interview conducted by journalists from several independent Russian media.

    9:14 pm: Zelensky says Ukraine seriously considering Russian demand of neutrality

    Ukraine is prepared to discuss adopting a neutral status as part of a peace deal with Russia but such a pact would have to be guaranteed by third parties and put to a referendum, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in remarks aired on Sunday.

    Zelensky was speaking to Russian journalists in a 90-minute video call, an interview that Moscow authorities had pre-emptively warned Russian media to refrain from reporting. Zelensky spoke in Russian throughout, as he has done in previous speeches when targeting a Russian audience.

    Zelensky said Russia’s invasion had caused the destruction of Russian-speaking cities in Ukraine, and said the damage was worse than the Russian wars in Chechnya.

    “Security guarantees and neutrality, non-nuclear status of our state. We are ready to go for it. This is the most important point,” Zelensky said.

    Zelensky said Ukraine refused to discuss certain other Russian demands, such as the demilitarisation of the country, and said no peace deal would be possible without a ceasefire and troop withdrawals.

    He ruled out trying to recapture all Russian-held territory by force, saying it would lead to a third world war, and said he wanted to reach a “compromise” over the eastern Donbas region, held by Russian-backed forces since 2014.

    8:10 pm: Erdogan stresses need for ceasefire in call with Putin

    Turkish President Recep Tayyip Erdogan told Russian counterpart Vladimir Putin in a telephone call on Sunday that a ceasefire and better humanitarian conditions were needed following Moscow's invasion of Ukraine, his office said in a statement.

    "Erdogan noted the importance of a ceasefire between Russia and Ukraine, the implementation of peace and the improvement of humanitarian conditions in the region," his office said in a readout of the call.

    8:02 pm: Russia restricts access to Germany's Bild website

    Russia said it had restricted access to the website of Germany's Bild at the request of prosecutors, a step the Berlin-based tabloid said underscored the integrity of its reporting on the Russian invasion of Ukraine.

    "The blocking of Bild.de by the Russian censors confirms us in our journalistic work for democracy, freedom and human rights," Bild editor-in-chief Johannes Boie said on its website.

    "And it encourages us to give Russian citizens even more opportunities to inform themselves with news and facts beyond Russian government propaganda."

    7:35 pm: Ukraine warns of escalation in fighting around Mariupol

    Ukraine warned of a possible escalation in fighting around the besieged southern port city of Mariupol after Moscow said it was focusing its military resources on capturing the eastern Donbas region.

    "This means a potential or sharp deterioration around Mariupol," an adviser to the head of the President's office, Oleksiy Arestovich, said in a video statement.

    6:56 pm: Separatist leaders have 'no democratic backing'

    Russian forces are currently "carrying out aggressive operations in the Luhansk and Donetsk regions mainly, with the stated aim of taking those regions by force," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

    "So the idea that the so-called separatist leaders there who were put in place by Russia in 2014 have no democratic backing there [...] could somehow organise referendums and expect people to think that the residents of those regions who have been subject to Russian bombardment and have been hiding in their basements, have been short of food, and have in many cases been forced to flee their homes or the country -- that they would vote to join Russia in a referendum is something that people in the international community would never even think about recognising", Cragg said. 

    5:51 pm: France says world powers must 'keep talking' to Putin

    International powers must keep talking with Russia's President Vladimir Putin until he is ready to end his invasion of Ukraine, France's Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said Sunday.

    Le Drian told a conference in Doha that Putin had not achieved any of his aims, but that there had to be a ceasefire around the bombarded Ukrainian city of Mariupol before there could be negotiations.

    Asked about French President Emmanuel Macron's plan to speak with Putin this week about a ceasefire, Le Drian told the Doha Forum: "We must keep talking with the Russians, we must continue to speak with President Putin precisely because he has not had the results he thought he would."

    5:11 pm: Next round of Russia-Ukraine talks to take place in Turkey

    The next round of face-to-face talks between Ukraine and Russia will be held in Turkey on March 28-30, Ukrainian negotiator David Arakhamia said on social media.

    Ukraine described previous talks with Russia, launched after Russia unleashed an invasion last month, as "very difficult".

    5:10 pm: France's Le Drian warns of 'collective guilt' if Mariupol civilians not helped

    The French foreign minister said there would be "collective guilt" if nothing was done to help civilians in Mariupol, the Ukrainian city besieged by Russian forces.

    "Mariupol is a striking example of a military siege, and military sieges are horrible wars because civil populations are massacred, annihilated. The suffering is terrible," Jean-Yves Le Drian told the Doha Forum international conference.

    "This is why there needs to be at least one moment when the civilian population can breathe," he said, adding that this was what French President Emmanuel Macron was working to secure.

    4:49 pm: Kyiv says Russia could divide Ukraine like Korea

    Ukraine said that Russia, whose troops have been slowly advancing towards the capital Kyiv, may aim to divide the country in two, just like North and South Korea.

    Kyrylo Budanov, Chief of the Defence Intelligence, said in a statement on social media that the strategy could result from President Vladimir Putin's failure to "capture Kyiv and remove Ukraine's government".

    "There are reasons to believe that he may try to impose a separation line between the occupied and unoccupied regions of our country. In fact, it will be an attempt to set up South and North Koreas in Ukraine," Budanov said.

    4:08 pm: Ukrainian civilian death toll reaches 1,119, UN says

    The United Nations human rights office said on Sunday that 1,119 civilians had so far been killed and 1,790 wounded since Russia began its invasion of Ukraine.

    Some 15 girls and 32 boys, as well as 52 additional children whose sex is as yet unknown, were among the dead, the United Nations said in a statement that covered the period between the start of the war on February 24 and midnight on March 26.

    The true casualty figures are expected to be considerably higher, the world body said, with reports delayed in some regions where intense hostilities are going on, while many reports still require corroboration.

    4:05 pm: Red Cross denies it conducted forced evacuations of Ukrainians to Russia

    The International Committee of the Red Cross has denied accusations that it helped organise or carry out forced evacuations of Ukrainians to Russia.

    "The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. This applies everywhere we work. We would not support any operation that would go against people's will and our principles," the Geneva-based humanitarian organisation said in a statement published late Saturday.

    The statement appears to be a response to accusations by Roman Rukomeda, a Ukrainian political analyst who spoke to the Euractiv online media on Saturday. Rukomeda said "there is evidence of strange behaviour by the International Committee of the Red Cross and its head, who announced the decision to open an office in Russian Rostov to assist Russian terrorists in the illegal deportation of Ukrainian citizens".

    3:46 pm: UN says 3.8 million have fled Ukraine

    More than 3.8 million people have fled Ukraine since Russia's invasion a month ago, UN figures showed Sunday, but the flow of refugees has slowed down markedly.

    The UN refugee agency, UNHCR, said 3,821,049 Ukrainians had fled the country -- an increase of 48,450 from Saturday's figures.

    Around 90 percent of them are women and children, it added. Of those who have left, 2.2 million have fled for neighbouring Poland, while more than half a million have made it to Romania.

    3:21 pm: 'Pressure in Kyiv has eased'

    "I think the pressure in Kyiv has eased," FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from the Ukrainian capital.

    "We can't in any way talk about normal life returning. Kyiv is very highly militarised; there are checkpoints everywhere, soldiers everywhere. I was just asked by the police, for example, to turn my camera around so that no residential buildings could be seen in the shot when I was doing my live. There is still tension. But there's a growing confidence that this city will not be taken; that the Russians will just not be able to take Kyiv, that the armed forces have fought off Russian advances in satellite towns around Kyiv."

    3:10 pm: Turkey backs unity, sovereignty of Ukraine, Al Jazeera reports

    Turkey supports the unity and sovereignty of Ukraine, Turkish presidency spokesman Ibrahim Kalin told Al Jazeera TV.

    Kalin told the Qatari TV channel that war in Ukraine was not justified but channels of communication with Russia must be kept open.

    "Turkey is trying to end the war in Ukraine through dialogue with Moscow and Kyiv," he said.

    3:02 pm: Ukraine urges boycott of French retailer Auchan

    Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba called for a global boycott of French retail giant Auchan, with pressure mounting on international brands to quit Russia over Moscow's invasion of Ukraine.

    "Apparently, job losses in Russia are more important than the loss of life in Ukraine. If Auchan ignores 139 Ukrainian children murdered during this month of Russian invasion, let us ignore Auchan and all their products," he wrote on Twitter.

    2:47 pm: Pope Francis condemns 'barbarous' war

    Pope Francis condemned the "cruel and senseless" war in Ukraine, where "barbarous" acts were "destroying the future".

    "More than a month has gone by since the beginning of the invasion of Ukraine, of the beginning of this cruel and senseless war," the pope said at the end of the Angelus prayer. "War does not devastate the present only, but the future of a society as well," he continued, pointing to the fact that one in two Ukrainian children have been displaced.

    2:37 pm: Ukraine says Russian referendum in occupied territory would have no legal basis

    Ukraine said Russia holding a referendum in occupied Ukrainian territory would have no legal basis and would face a strong response from the international community, deepening its global isolation.

    "All fake referendums in the temporarily occupied territories are null and void and will have no legal validity," Ukraine's foreign ministry spokesperson Oleg Nikolenko said in a statement to Reuters. "Instead, Russia will facе an even stronger response from the international community, further deepening its global isolation."

    2:20 pm: Ukraine rebel region says may vote on joining Russia

    The head of Ukraine's Lugansk separatist region said it may hold a referendum on becoming part of Russia, after Moscow sent troops into its pro-Western neighbour.

    "I think that in the near future a referendum will be held on the territory of the republic, during which the people will... express their opinion on joining the Russian Federation," Russian news agencies quoted Leonid Pasechnik as saying. "I am sure this will be the case," he continued.

    1:47 pm: Refugee centre in Poland's Przemysl takes steps to prevent human trafficking

    Staff at a refugee centre in the Polish town of Przemysl are now asking refugees and volunteers to sign in to a register. Volunteers who offer to provide refugees with a lift must provide passport details and driving licence numbers to insure they are more traceable. FRANCE 24's Ellen Gainsford reports.

    1:38 pm: Macron warns against escalation 'in words or actions' with Russia

    French President Emmanuel Macron on Sunday warned against verbal "escalation" with Moscow, after US President Joe Biden called Russian President Vladimir Putin a "butcher" over his invasion of Ukraine.

    Macron told broadcaster France 3 that he saw his task as "achieving first a ceasefire and then the total withdrawal of (Russian) troops by diplomatic means".

    "If we want to do that, we can't escalate either in words or actions."

    12:10 pm: 'Russian case must be heard, one way or the other,' Turkey presidential spokesman says

    Turkey and other states must still talk to Russia to help end the war in Ukraine, Turkey's presidential spokesman said on Sunday, adding that Kyiv needed more support to defend itself.

    "If everybody burns bridges with Russia then who is going to talk to them at the end of the day," Ibrahim Kalin told the Doha international forum. "Ukrainians need to be supported by every means possible so they can defend themselves ... but the Russian case must be heard, one way or the other."

    11:40 am: Russia trying to split Ukraine in two, Ukraine military intelligence says

    Russia is trying to split Ukraine in two to create a Moscow-controlled region after failing to take over the whole country, the head of Ukrainian military intelligence said on Sunday.

    "In fact, it is an attempt to create North and South Korea in Ukraine," Kyrylo Budanov said in a statement, adding that Ukraine would soon launch guerrilla warfare in Russian-occupied territory.

    11:20 am: Children who have fled homes in Ukraine face trauma of rapid departures

    Children who along with family members have fled homes in Ukraine are facing trauma resulting from their rapid departures, along with the need for safe shelter. UNICEF France Director General Ann Avril told FRANCE 24.

    10:32 am: 30,000 Ukrainian refugees have arrived in France

    Some 30,000 Ukrainian refugees have arrived in France, with half of them travelling through the country to other places such as Spain, French Housing Minister Emmanuelle Wargon said Sunday.

    Wargon told Franceinfo radio the government was preparing to welcome 100,000 people fleeing the war in Ukraine. 

    France has been granting temporary European Union stay permits to the refugees, which allows them to have access to schools and to work in the country.

    10:07 am: ‘Mom, war [has] started’: Ukrainian parent describes flight to Poland with her family

    Ukrainian professor Zakhida Adylova left the city of Lviv in western Ukraine with her 75-year-old mother and 11-year-old daughter for Poland. It was not the first time she and her daughter had left home because of war: They fled Crimea in 2014 after the arrival of Russian forces.

    8:44 am: Ukraine and Russia agree two civilian evacuation corridors

    Ukraine and Russia have agreed two corridors to evacuate civilians from frontline areas on Sunday, including allowing people to leave by private car from the southern city of Mariupol, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

    8:38 am: Fighting between Ukrainian and Russian forces continued northwest of Kyiv

    Fighting between Ukrainian and Russian forces continued in the northwest suburbs of Kyiv on Saturday, and Ukraine's military command said Russian forces were "grouping together" southwest of the capital. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.

    8:19 am: Russia destroying fuel and food storage depots, Ukrainian interior ministry advisor says

    Russia has started destroying Ukrainian fuel and food storage depots, meaning the government will have to disperse the stocks of both in the near future, Ukrainian interior ministry adviser Vadym Denysenko said on Sunday.

    Speaking on local television, Denysenko also said Russia was bringing forces to the Ukrainian border on rotation, and could make new attempts to advance in its invasion of Ukraine.

    8:18 am: Ukraine asks Red Cross not to open office in Russia near border

    Ukraine has asked the International Committee of the Red Cross not to open a planned office in Russia's Rostov-on-Don, saying it would legitimise Moscow's so-called "humanitarian corridors" and the abduction and forced deportation of Ukrainians.

    The head of the ICRC said on Thursday after his talks with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov that agreement between the Russian and Ukrainian armies was needed before civilians could be evacuated properly from war-torn Ukraine. 

    Russian media reported that Red Cross chief Peter Maurer asked Russia to facilitate the opening of a Red Cross office in Rostov-on-Don.

    Mykhailo Radutskyi, chairman of the public health committee in Ukraine's parliament, appealed to the Red Cross to change its plans.

    "The Committee calls on the International Committee of the Red Cross that it would not legitimise 'humanitarian corridors' on the territory of the Russian Federation as well as that it would not support the abduction of Ukrainians and its forced deportation," Radutskyi said in a statement.

    Rostov-on-Don is the largest Russian city on Ukraine's eastern border and administrative capital of the Rostov region, and it has been used by Russia for temporary accommodation camps for people transported out of the war zone.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

    Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

    EXPLAINER

    A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

    Valeurs Actuelles

    Agression dans un centre commercial de La Défense: un vendeur dénonce l’insécurité croissante

    Jeudi 24 mars, un vigile de La Défense, dans les Hauts-de-Seine, a été violemment frappé par un individu. Les faits se sont précisément déroulés au centre commercial Westfield Les 4 Temps. La victime a été transportée dans un état grave aux urgences, et l’individu a pris la fuite. Au lendemain de cette agression, Valeurs actuelles a pu interroger un vendeur du centre commercial, qui a délivré un message inquiétant sur l’ambiance qui règne dans l’immense bâtiment. « A La Défense, il y a des jours où il ne se passe rien, et d’autres jours, on a un collègue qui voit un type qui vole, qui le ceinture et tout le magasin part en bagarre », a-t-il lancé

    🔴 Un #vendeur du centre commercial Les 4 Temps, de La Défense, témoigne de l'ambiance délétère qui s'installe peu à peu dans le quartier: 🗣️ «Si Westfield pense qu'il faut laisser faire et que ça va passer, il se trompe. C'est partout pareil avec ces gens qui foutent le bordel» pic.twitter.com/64Y3mWZpi3

    — Amaury Bucco (@AmauryBucco) March 26, 2022

    Inquiétude

    Pointant du doigt un « délitement », le vendeur met en garde sur la réalité. Malgré l’apparence d’un « lieu assez classe, avec des tours de business et des gens en costard », la situation s’envenime souvent. « La plupart du temps, c’est d’apparence calme mais quand le volcan pète, il pète », a-t-il assuré. « Si Westfield pense qu’il faut laisser faire et que ça va passer, il se trompe. C’est partout pareil avec ces gens qui foutent le bordel », a-t-il ajouté. Selon ce vendeur, les individus qui sèment la zizanie sont encore gérables, mais la situation risque de se dégrader. « On montre un peu les muscles et les mecs se barrent. Mais ils sont nombreux et dans quelques mois, ce sera beaucoup plus difficile », s’est inquiété l’employé. Evoquant sa propre expérience personnelle, ce dernier a raconté qu’à chaque fois qu’il avait un problème dans le magasin, il faisait face à « quelqu’un qui vient d’Afrique » et ce « 100% du temps ».

    Hauts-de-Seine : les dernières actualités

    [Info VA] Hauts-de-Seine : un vigile dans le coma après avoir été violemment agressé à La Défense

    Nanterre : l’équipe de tournage de “Lupin” dépouillée par une vingtaine d’individus, le butin estimé à 300.000 euros 

    Hauts-de-Seine : un gang de jeunes revendiquait ses vols de montres Rolex dans des clips de rap

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Afghan women’s rights groups vow mass protests if Taliban keep girls’ schools shut

    Issued on: 28/03/2022 - 05:15

    FRANCE 24 Follow

    Women’s rights activists pledged Sunday to launch a wave of protests across Afghanistan if the Taliban fail to reopen girls’ secondary schools within a week.

    Thousands of secondary school girls had flocked to classes on Wednesday after the hardline Islamists reopened their institutions for the first time since seizing power last August.

    But officials ordered the schools shut again just hours into the day, triggering international outrage.

    “We call on the leaders of the Islamic Emirate to open girls’ schools within one week,” activist Halima Nasari read from a statement issued by four women’s rights groups at a press conference in Kabul.

    “If the girls’ schools remain closed even after one week, we will open them ourselves and stage demonstrations throughout the country until our demands are met.”

    The Taliban should be building more schools for girls in rural areas rather than shutting existing facilities, said the statement, which comes after several women’s activists were detained in recent months.

    “The people can no longer tolerate such oppression. We do not accept any excuse from the authorities,” it said.

    On Saturday, about two dozen schoolgirls and women staged a protest in Kabul demanding the reopening of the schools.

    “Women, teachers and girls should come out on the streets and protest,” said student Zarghuna Ibrahimi, 16, who attended the press conference.

    “The international community should support us.”

    The education ministry has so far not given a clear reason for its policy reversal, but senior Taliban leader Suhail Shaheel told AFP that some “practical issues” were still to be resolved before reopening the schools.

    Separate days at parks

    Since storming back to power the Taliban have rolled back two decades of gains made by Afghanistan’s women, who have been squeezed out of many government jobs, barred from travelling alone, and ordered to dress according to a strict interpretation of the Koran.

    >> Life under the Taliban: Afghan women facing hardship six months on

    The Taliban had promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But many restrictions have still crept back, often implemented locally at the whim of regional officials.

    Some Afghan women initially resisted the curbs, holding small protests where they demanded the right to education and work.

    But the Taliban soon rounded up the ringleaders, holding them incommunicado while denying that they had been detained.

    Since their release, most have gone silent.

    On Sunday, the Ministry for Promotion of Virtue and Prevention of Vice ordered that men and women should not visit parks in Kabul on the same days.

    Women are now permitted to visit parks on Sunday, Monday and Tuesday, while the remaining days were reserved for men, a ministry notification said.

    “It is not the Islamic Emirate’s order but our God’s order that men and women who are strangers to each other should not gather at one place,” Mohammad Yahya Aref, an official at the ministry, told AFP.

    “This way women will be able to enjoy their time and freedom. No man will be there to trouble them,” he said, adding that religious police were already implementing the order.

    (AFP)

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    ‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education

    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

    New York Times - World

    China and Solomon Islands Draft Secret Security Pact, Raising Alarm in the Pacific

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    The leaked agreement, if signed, could help the Chinese Navy block shipping routes that played a vital role in World War II.

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    By Damien Cave

    SYDNEY, Australia — A leaked document has revealed that China and the Solomon Islands are close to signing a security agreement that could open the door to Chinese troops and naval warships flowing into a Pacific Island nation that played a pivotal role in World War II.

    The agreement, kept secret until now, was shared online Thursday night by opponents of the deal and verified as legitimate by the Australian government. Though it is marked as a draft and cites a need for “social order” as a justification for sending Chinese forces, it has set off alarms throughout the Pacific, where concerns about China’s intentions have been growing for years.

    “This is deeply problematic for the United States and a real cause of concern for our allies and partners,” Charles Edel, the inaugural Australia chair at the Center for Strategic and International Studies, said on Friday.

    “The establishment of a base in the Solomon Islands by a strategic adversary would significantly degrade Australia and New Zealand’s security, increase the chances of local corruption and heighten the chances of resource exploitation.”

    It is not clear which side initiated the agreement, but if signed, the deal would give Prime Minister Manasseh Sogavare of the Solomon Islands the ability to call on China for protection of his own government while granting China a base of operations between the United States and Australia that could be used to block shipping traffic across the South Pacific.

    Five months ago, protesters unhappy with Beijing’s secretive influence attacked the prime minister’s residence, burned businesses in the capital’s Chinatown and left three people dead. Now the worst-case scenario some Solomon Islanders envision would be a breakdown of democracy before or during next year’s election, with more unrest and the threat of China moving in to maintain the status quo.

    The leaked document states that “Solomon Islands may, according to its own needs, request China to send police, armed police, military personnel and other law enforcement and armed forces to Solomon Islands to assist in maintaining social order, protecting people’s lives and property.”

    It allows China to provide “assistance on other tasks” and requires secrecy, noting, “Neither party shall disclose the cooperation information to a third party.”

    Matthew Wale, the leader of the opposition party in the Solomon Islands’ Parliament, said he feared that the “very general, overarching, vague” agreement could be used for anything.

    “The crux of it is that this is all about political survival for the prime minister,” he said. “It has nothing to do with the national security of Solomon Islands.”

    For Beijing, the deal could offer its own potential reward. “China may, according to its own needs and with the consent of Solomon Islands, make ship visits to, carry out logistical replenishment in and have stopover and transition in the Solomon Islands,” the draft states.

    Pacific Ocean

    SOLOMON ISLANDS

    MALAITA

    TULAGI

    Honiara

    GUADALCANAL

    Coral Sea

    200 MILES

    PAPUA

    NEW GUINEA

    1000 MILES

    Detail

    area

    FIJI

    Coral Sea

    AUSTRALIA

    Sydney

    NEW

    ZEALAND

    By The New York Times

    It also says the Solomons will provide “all necessary facilities.”

    The Chinese Embassy in the Solomon Islands did not immediately reply to an email seeking comment.

    A spokesman for the U.S. State Department issued a statement Saturday that criticized the proposed agreement with the People’s Republic of China.

    “We do not believe PRC security forces and their methods need to be exported,” the statement said. “This would only fuel local, regional, and international concerns over Beijing’s unilateral expansion of its internal security apparatus to the Pacific.”

    Australia, which has traditionally been the islands’ main security partner — also sending police officers to quell the unrest in November at the government’s request — responded swiftly to the leaked document.

    “We would be concerned by any actions that destabilize the security of our region,” Australia’s Department of Foreign Affairs said in a statement soon after the pact was made public. “Members of the Pacific family are best placed to respond to situations affecting Pacific regional security.”

    Despite such affirmations, Australia has been losing influence in the Solomons for years. The larger country has a history of condescending to the region, downplaying its concerns about climate change and often describing it as its own “backyard.”

    Mr. Sogavare has made no secret of his desire to draw China closer. In 2019, soon after he was elected, he announced that the island would end its 36-year diplomatic relationship with Taiwan, the self-governing island that China claims as its own, in order to establish official ties with Beijing. He argued that Beijing would deliver the infrastructure and support that the country needed.

    The Sogavare government quickly signed agreements giving Chinese companies the right to build roads and bridges, and to reopen one of the country’s gold mines. A Chinese company even tried to lease the entire island of Tulagi.

    The Latest on China: Key Things to Know

    Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    That deal was eventually deemed illegal, after critics rose up in anger. Residents of Tulagi and Malaita, an island province where local leaders expressed strong opposition to China, have said that bribes are constantly being paid by proxies of Beijing with bags of cash and promises of kickbacks for senior leaders often made during all-expenses-paid trips to China.

    The violent protests in November in the Solomon Islands reflected those frustrations. They erupted on the island of Guadalcanal, in the capital, Honiara, where American troops fought a brutal battle against the Japanese starting in 1942. The clashes were sparked by anger over allegations of China-fueled corruption and a perceived unequal distribution of resources, which has left Malaita less developed despite having the country’s largest population.

    Malaita’s premier, Daniel Suidani — who has banned Chinese companies from Malaita while accepting American aid — said that the anger stemmed from “the national government’s leadership.”

    “They are provoking the people to do something that is not good,” he said in November.

    Mr. Wale, the opposition leader, said he has encouraged the prime minister to negotiate with Malaita, with little success.

    “The political discourse over these things is nonexistent,” he said, adding that the proposed agreement with China would make the relationship more volatile.

    Anna Powles, a senior lecturer at the Center for Defense and Security Studies at Massey University in New Zealand, said the recent upheaval and continued insecurity pointed to high levels of stress on the government over the pandemic, the economy and “longstanding concerns about the capturing of the state and political elites by foreign interests.”

    “Some of the biggest implications here are about how strategic competition is disrupting local government,” Dr. Powles said.

    American officials have also become increasingly concerned. In interviews over the past few years, they have often cited the Solomons as a grave example of China’s approach throughout the Pacific, which involves cultivating decision makers to open the door for Chinese businesses, migration and access to strategic resources and locations — most likely, the Americans believe, for civilian and military uses, at sea, and for satellite communications.

    Many Pacific islands, including Kiribati and Fiji, have seen a sharp increase in Chinese diplomats, construction deals and Chinese migration over the past five years. Disputes and tensions have been growing over Beijing’s role in a region that has often either been ignored or been seen as little more than dots on the map for great powers to toy with.

    Last month, during a visit to Fiji that focused heavily on competition with China, Secretary of State Antony J. Blinken announced that the United States would soon open an embassy in the Solomon Islands after closing one in the 1990s. It is still many months from being operational.

    “They certainly can do more and faster,” Mr. Wale, the Solomons opposition leader, said. “They just seem to be dragging their feet.”

    Edward Wong contributed reporting from Washington.

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    France24 - World

    Music takes center stage at Oscars gala

    Issued on: 28/03/2022 - 07:42

    New York (AFP) – Producers of the Oscars, arguably the most prestigious prizes of the entertainment awards circuit, on Sunday turned to music's top names including Beyonce, Billie Eilish and Megan Thee Stallion to drum up ailing ratings.

    The 94th annual gala honoring the best in films opened from the tennis courts of Compton, where Beyonce delivered a rousing rendition of her nominated power ballad "Be Alive," from the film "King Richard," a sports drama about how the father of legends Venus and Serena Williams coached them to greatness.

    And Megan Thee Stallion dialed up the heat in Hollywood's Dolby Theatre, spitting fire with a guest rap as part of a colorful performance of "We Don't Talk About Bruno," the viral hit from Disney's "Encanto."

    It was an interesting choice considering the Academy snubbed that song, the film's most popular, from the nomination pool.

    But it was part of the organization's master plan to resuscitate the once highly rated show to its numbers of yesteryear.

    The show's producers controversially pre-taped the presentation of awards including best score and best sound, editing in the winners' acceptance speeches in a perceived snub that drew ire in the weeks before A-listers walked the carpet.

    The move didn't shorten the notoriously long broadcast, instead granting the extra space to the musical performances and comedy sketches from hosts Amy Schumer, Wanda Sykes and Regina Hall.

    Eilish takes home Oscar

    The extra focus on pop's juggernauts at times gave the show a feeling of Grammys Lite, one week before the party celebrating the music industry's best is due to take over Las Vegas.

    Top Grammy nominee Billie Eilish belted out a stirring rendition of "No Time to Die," her theme written for the James Bond film of the same name, which ultimately took home the Oscar for best original song.

    "Oh my gosh, this is so unbelievable, I could scream," said Eilish, accepting her trophy alongside her brother and collaborator, Finneas O'Connell, who provided haunting piano chords as Eilish sang.

    It was a clean sweep for the sibling duo, who also won a Grammy and Golden Globe for the moody ballad.

    The Colombian crooner Sebastian Yatra performed the heartfelt, dreamy track "Dos Oruguitas" -- "Two Caterpillars" in Spanish -- from "Encanto," which was also Oscar-nominated.

    Producers crafted an elaborate set, with Yatra delivering a breathy version of the song in a lush forested scene accompanied by acoustic guitars.

    Country music queen Reba McEntire later sang "Somehow You Do," as performers including Travis Barker and Sheila E formed an all-star band behind her.

    Questlove scored the best documentary prize for "Summer of Soul," which recounted the 1969 music festival in Harlem that saw thousands celebrate Black culture and music.

    But while producers scripted Beyonce and Megan Thee Stallion -- the latter performing in an incredible canary yellow ruffled dress with an eye-popping thigh-high slit and cut-out corset-style bodice -- to provide the show's punctuation, it was rapper-actor Will Smith who dropped the night's biggest exclamation point.

    Smith -- who took best actor honors for playing Venus and Serena's father Richard Williams in the tennis biopic "King Richard" -- was the night's chaos agent, storming the stage and slapping comedian Chris Rock after the presenter cracked a joke at the expense of Jada Pinkett Smith, the actor's wife.

    The twist set social media alight but the show went on, with music and stage icon Liza Minnelli appearing with pop powerhouse Lady Gaga to present the final award for best picture.

    "I'm so happy to be here, and especially with you -- I'm your biggest fan," Minnelli lovingly told Gaga.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

    Actu

    De retour sur les plages du Prado, le candidat de l’Union populaire, fort de sa dynamique dans les sondages, a principalement visé le duopole Macron-Le Pen.

    Christophe Deroubaix

    Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

    Ange et Samy se croisent pour la première fois. « Vous avez le programme ? » demande le premier au second, figure historique de la LCR à Marseille, membre d’Ensemble!, ancien universitaire de 75 ans déjà présent en 2012 sur ces plages du Prado, qui accueillirent alors 120 000 personnes pour la première candidature de Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre du Front de gauche. Le novice n’avait que 8 ans. Désormais majeur, cet étudiant en école de cinéma votera pour la première fois. A priori, il glissera un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l’urne : «  De base, je suis plutôt attiré par le NPA, mais c’est le candidat le plus proche de mes valeurs et il apparaît le mieux placé à gauche dans les sondages. » Politisé via YouTube, le jeune homme, est venu accompagné de son copain depuis la maternelle, Romain, et de Théo, tous deux observateurs plus distanciés. Les deux n’ont pas encore fait leur choix et le meeting du jour les y aidera peut-être. « Je vais lire les programmes », dit l’un. «  Moi aussi, poursuit l’autre . Mais s’il y a possibilité qu’un candidat de gauche soit au second tour, je ne vais pas hésiter longtemps.  »

    Les milliers de personne qui rejoignent les plages passent devant ce qu’à Marseille tout le monde appelle « le David », une réplique de la célèbre œuvre de Michel-Ange. Un symbole qui va bien à certains d’entre eux. Prenez Patrick Candela, qui brandit le drapeau de la République espagnole. Responsable syndical à l’usine Nestlé de Saint-Menet, un quartier de Marseille, il s’est attaqué, à partir de 2004, au Goliath de la multinationale agroalimentaire qui entendait fermer le site. «  Je suis toujours communiste, toujours militant CGT, je continue le combat entamé en 2012 avec le programme de l’Avenir en commun et avec le candidat Jean-Luc Mélenchon  », explique-t-il. Autre syndicaliste, autre combat phare de ces dernières années, Xavier Mathieu, des Continental, s’apprête à monter sur scène. Pour l’Humanité, il se chauffe la voix et aiguise ses arguments : «  Il y a beaucoup d’espoir. Espoir d’une étincelle qui pourrait s’étendre à d’autres pays. Je sens que ça bouge, afin de ne pas se reprendre cinq ans de Macron ou cinq ans de Zemmour à la télé.  »

    déjouer le scénario écrit à l’avance

    Dix ans après un discours marquant sur la Méditerranée, Jean-Luc Mélenchon a donc retrouvé les plages du Prado de Marseille, ville dont il est député, avec moins de monde (35 000 personnes, selon les insoumis) face à lui («  Nous n’en attendions pas autant, le Covid est passé par là et la situation de la guerre n’aide pas  », souffle un responsable insoumis), mais dans un contexte de dynamique de sa campagne. Les sondages lui accordent, presque tous, la troisième position, avec un score qui s’affiche en hausse régulière. Du débat sur un supposé « vote utile », le candidat n’y réservera aucune place dans son discours de plus d’une heure, dont l’ouverture reprend l’antienne de celui de 2012. «  Une fois de plus, nous voici sur les lèvres fraîches de ce rivage », entame-t-il, soulignant que «  notre civilisation, la Méditerranée » va « de Tanger à Sotchi ». Le candidat appelle à «  un cessez-le-feu en Ukraine et la fin de l’invasion russe  », et lance, reprenant une formule de son discours de 2017 à Marseille : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. Si nous sommes élus, nous serons une nation non alignée, indépendante. » Concernant la situation intérieure à deux semaines du premier tour, il faudra retenir deux formules visant à déjouer le scénario écrit à l’avance : «  M. Macron, c’est le programme économique de Mme Le Pen, plus le mépris de classe. Mme Le Pen, c’est le programme de M. Macron, plus le mépris de race.  » Et de renverser l’argument du barrage de second tour à l’extrême droite : « Faites barrage dès le premier tour ! »  Au final, il l’a assuré : « La victoire, cette fois-ci, est à portée de main. »

    Jean-Luc Mélenchonmeeting melenchonPrésidentielle 2022
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Tries to Seize Momentum With Claims of Counteroffensive

    Andrew E. Kramer

    Follow our live news updates on the Russia-Ukraine war.

    KYIV, Ukraine — A month into a war that began with widespread expectations of a quick Russian rout, Ukraine’s military is undertaking a counteroffensive that has altered the central dynamic of the fighting: The question is no longer how far Russian forces have advanced, but whether the Ukrainians are now pushing them back.

    Ukraine has blown up parked Russian helicopters in the south, and on Thursday claimed to have destroyed a naval ship in the Sea of Azov. Its forces struck a Russian resupply convoy in the Northeast.

    Western and Ukrainian officials also have claimed progress in fierce fighting around the capital, Kyiv.

    The asserted gains in territory are hard to quantify, or verify. In at least one crucial battle in a suburb of Kyiv, where Russian troops had made their closest approach to the capital, brutal street fighting still raged on Thursday and it was not clear that Ukraine had regained any ground.

    But even this muddied picture of Ukrainian progress is helpful for the country’s messaging to its citizens, and to the world — that it is taking the fight to a foe with superior numbers and weaponry, and not just hunkering down to play defense. And it underscores the flawed planning and execution that has bedeviled Russian forces from the start, including supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers. Those missteps have enabled Ukraine to unexpectedly go on the offensive.

    In particular, by preventing Russian troops from capturing Irpin, a suburban town about 12 miles from the center of Kyiv, Ukraine showed that its strategy of sending small units out from the capital to engage the Russians, often in ambushes, has had success, at least for now.

    Western governments have issued cautiously optimistic assessments of the counteroffensive. In an intelligence report released Wednesday, the British Ministry of Defense said the Ukrainian moves were “increasing pressure” on the Russians to the east of Kyiv, and that Ukrainian soldiers “have probably retaken Makariv” and another small town directly north of the capital.

    While noting the inconclusive state of the battle, the report raised what it called a “realistic possibility” that the Ukrainian counteroffensive could succeed in encircling and cutting the supply lines of the Russian invasion force in the area, in what would be a clear tactical victory for Ukraine. At the least, it said, “the successful counter attacks by Ukraine will disrupt the ability of Russian forces to reorganize and resume their own offensive toward Kyiv.”

    In the counteroffensive around Kyiv, the Ukrainian military ordered lower-level commanders to devise strategies for striking back in ways appropriate to their local areas. In many cases, this involved sending small units of infantry on reconnaissance missions to find and engage Russian forces that had fanned out into villages near Kyiv, a soldier on one such mission said over the weekend.

    In the battles to the northwest of the capital, time is likely on Ukraine’s side, analysts say. Russian columns have run low on fuel and ammunition, intercepted radio transmissions suggest. Soldiers have been sleeping in vehicles for a month, in freezing weather.

    And military analysts see this axis of the Russian advance, though it came the closest to the center of Kyiv, as the most troubled by logistical failures and setbacks in combat.

    Still, without knowing now which army is actually advancing in the contested towns and villages, the war here is in a state of uncertainty, said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va.

    More broadly, throughout the country, time is also on Ukraine’s side in at least stalling the initial Russian invasion force. But this may shift. An initial upswelling of patriotism could wane as the war’s grim reality sets in or as civilians begin to grasp Ukraine’s military losses, about which little is known.

    “Our understanding of where we are now in this war is very incomplete, and we have to be honest about this,” said Mr. Kofman. “If you don’t know who controls what, you don’t know who has the momentum on the ground.”

    By Thursday, the intensive fighting had set so many fires in towns around Kyiv that the city was shrouded in an eerie, white haze of smoke. But signs of actual, on the ground progress were elusive. Ukrainian forces have been unable to demonstrate they control villages or towns previously held by the Russian army.

    “They are fighting day and night and everything is burning,” said Olha, 33, a saleswoman who escaped from Irpin Wednesday evening, and who was not comfortable providing her full name. She was interviewed at an aid station for displaced civilians where a continuous, cacophonous rumble of explosions could be heard from the fighting nearby.

    Earlier on Wednesday, Kyiv’s mayor, Vitaly Klitschko, told a news conference that Ukrainian forces had in fact pushed back Russian troops and that “almost the whole of Irpin is in Ukrainian hands.” Other Ukrainian and Western officials have also offered more optimistic accounts than could be verified from witnesses.

    The deputy police chief of Irpin, Oleksandr Bogai, said Russian soldiers were still in the town, occupying several districts and fighting Ukrainian forces. That is essentially the same situation that has persisted for nearly the entire month of the war. “There are huge explosions and a lot of smoke,” he said by telephone. “Civilians are holed up in basements. I don’t know exactly what is happening.”

    In Makariv, another battleground town to the west of Kyiv that Ukrainian officials claimed to have recaptured this week, the fighting was also ongoing, Vadym Tokar, the mayor, said in a telephone interview.

    “I don’t understand where this nonsense came from,” he said of reports his town had been liberated. “It is not true. We have shelling and we have Russian tanks shooting into the town right now.”

    To be sure, some Western and Ukrainian official accounts have also offered more measured assessments. The head of the Kyiv regional military administration, Oleksandr Pavliuk, said Thursday that the counteroffensive had managed to “improve positions” in Irpin and Makariv, but did not assert control.

    Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky, announced the counteroffensive on March 16, after it became clear the Russian armored columns had become bogged down, plagued by logistical and communications glitches and taking losses in ambushes.

    Russian forces have continued to make advances in eastern Ukraine, where its military claimed on Thursday to have captured Izyum, a provincial town in the Kharkiv region that had been under attack for weeks. Ukraine denied it was captured. Neither account could be independently confirmed.

    In the fighting around Kyiv, civilians evacuating from the combat zone painted a picture, not so much of liberated towns but of chaotic, lethal violence.

    Vladimir, 66, a retired furniture factory worker who declined to offer his last name, walked out of Irpin Thursday morning after his home burned down overnight.

    “Nobody is putting out the fires,” he said. “My neighbor’s home burned and I saw sparks on my roof and then my house started to burn.”

    Lacking water to fight the fire, he could only watch. “We should never surrender,” he said. “We will never live under the Russians again.”

    There were also few signs the Ukrainian government had established even rudimentary civilian services in the towns it is attempting to recapture.

    A woman who also offered only her first name, Elena, arrived at an aid station on the evacuation route out of Irpin in tears, saying neighbors had helped her bury her adult son in her backyard because no authorities were collecting the dead.

    “I just hope his grave will not be destroyed” in the artillery shelling, she said. “The men dug a grave in the garden between the roses, and put stones around it, and a cross over it.”

    Still, in one sign the counteroffensive has pushed into areas previously controlled by Russian troops, a Ukrainian unit that retrieves military dead from the battlefield has now also been finding the bodies of Russian soldiers in the towns around Kyiv, according to Serhiy Lysenko, the unit’s commander.

    He declined to say in which towns he had been working. For now, he said in a telephone interview, they are leaving the Russian dead in place, not wanting to take additional risks to retrieve them.

    Mr. Kofman, from the CNA research institute, said, “It’s clear Russia cannot achieve its initial political objectives in this war now.” He said Russia must shift its goals or alter its military strategy “if it wants to sustain this war on scale beyond the coming weeks.”

    Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, Ukraine.

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    France24 - World

    Will Smith channels 'fierce defender' in 'King Richard' Oscar win

    Issued on: 28/03/2022 - 07:28Modified: 28/03/2022 - 07:27

    Hollywood (United States) (AFP) – Will Smith's best actor Oscar for "King Richard" on Sunday is the crowning glory of a wide-ranging showbiz career for the former "Fresh Prince" -- but the night is likely to be remembered more for him slapping comedian Chris Rock on stage.

    The charismatic 53-year-old rapper-turned-actor received the movie world's highest honor for his portrayal of the father of tennis greats Venus and Serena Williams in Warner Bros' sports biopic drama.

    He bested two former winners -- Javier Bardem ("Being the Ricardos") and Denzel Washington ("The Tragedy of Macbeth") -- and two past nominees, Benedict Cumberbatch ("The Power of the Dog") and Andrew Garfield (tick, tick... BOOM!).

    "I want to say thank you to Venus and Serena and the entire Williams family for entrusting me with your story," said Smith.

    But the acceptance speech came just minutes after Smith, apparently incensed by a joke about his wife Jada Pinkett Smith's hair-loss condition, had climbed onto the Oscars stage and struck Rock, stunning the crowd and viewers at home.

    With tears streaming, Smith compared his own actions to those of Richard Williams, who coached and managed his daughters to remarkable tennis success.

    "Richard Williams was a fierce defender of his family," said Smith.

    Smith has previously said he "fell in love" with Williams more than two decades ago, after watching him leap to then 14-year-old daughter Venus's defense in an interview with an overly insistent journalist.

    That interview prompted Smith to take on the role, and the actor reflected Sunday during his winner's speech on how "art imitates life."

    "I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things," he said.

    Rapper, actor

    Sunday's win was third time lucky for the Hollywood A-lister, who was previously nominated but missed out on Oscars in 2002 for boxing biopic "Ali" and "The Pursuit of Happyness," another fatherhood tale, five years later.

    Smith becomes the fifth Black man to win the best actor Oscar, after Sidney Poitier -- who died in January -- Washington, Jamie Foxx and Forest Whitaker.

    Born in Philadelphia in September 1968, Smith was a solid student who could have gone to college but instead chose to pursue a career in music, forming part of the hip-hop outfit DJ Jazzy Jeff and the Fresh Prince in 1985.

    The duo found commercial success and eventually won two Grammys, but financial difficulties turned Smith toward acting, and he found a starring role in the hit series "The Fresh Prince of Bel Air."

    The sitcom, which featured Smith as a teenager from a troubled neighborhood who is sent to live with rich relatives in California, ran for six seasons and established its star as a bona fide acting talent.

    It was during this period that Smith won his first movie roles, confirming his status as one of Hollywood's emerging talents with a lead in the action movie "Bad Boys" alongside comic Martin Lawrence in 1995.

    The following year, Smith starred as a brash fighter pilot battling aliens in the massive summer blockbuster "Independence Day."

    And he was tackling extraterrestrials again with the blockbuster "Men in Black" in 1997 -- a year in which his smash-hit debut solo album "Big Willie Style" was released, eventually selling over six million copies.

    Yet the critical success of his early movies was followed by the panned "Wild Wild West" (1999), which did brisk business at the box office but was described by Smith as a failure.

    The failure was even more disappointing considering that Smith had passed on the opportunity to play Keanu Reeves's character in 1999's "The Matrix," the first in what is now a money-spinning series of four films.

    Drama and comedy

    The end of the 1990s and the beginning of the next decade saw Smith branch out into more serious films such as "Enemy of the State" and "The Legend of Bagger Vance."

    He won his first Oscar nomination for his portrayal of heavyweight boxer Muhammad Ali in Michael Mann's 2001 film "Ali" before reprising his earlier successes with sequels to "Bad Boys" and "Men in Black."

    Smith did not forget his comic roots, and was back on form in the romantic box office hit "Hitch" in 2005.

    The following year, he starred in "The Pursuit of Happyness," with Smith giving a moving Oscar-nominated performance opposite his son Jaden, one of two children he has with Jada, his second wife.

    Since then, Smith has signed up for more "Men in Black" and "Bad Boys" sequels, as well as trying his hand at Hollywood's superhero craze with "Hancock" and "Suicide Squad."

    The biggest box office hit of Smith's career came with his role as the genie in Disney's live-action "Aladdin" remake in 2019, while he has also continued to star in original sci-fi fare such as "I Am Legend" and "Gemini Man."

    But there had been more critical misses than hits until "King Richard," which earned Smith some of the best reviews of his career.

    Plotting the improbable rise of Serena and Venus Williams from training on crumbling tennis courts in gang-riddled Compton to becoming all-time sporting greats, the film casts Smith as their larger-than-life father, coach and manager.

    Filmmakers initially planned to put Smith in full prosthetics to closely resemble Williams, but eventually relied on his acting alone to win over the audience.

    "He would just slide into Richard Williams, which has all of that exuberance of Will Smith, but this whole other side of his character -- it was startling to see," said co-star Tony Goldwyn.

    © 2022 AFP

    France24 - World

    Live: New round of Ukraine-Russia talks expected in Turkey amid ‘catastrophic’ situation in Mariupol

    Issued on: 28/03/2022 - 06:55

    FRANCE 24 Follow Yinka OYETADE

    Russian and Ukrainian negotiators will resume face-to-face peace talks as soon as Monday, probing whether a near-stalemate in fighting has forced Moscow to temper its demands. Follow all the developments in Ukraine on our live blog. All times indicated are Paris time [GMT+1].

    08:04 am: Theft of aid, human trafficking pose problems amid refugee influx on Polish border

    Theft of humanitarian supplies and human trafficking threaten the situation for refugees who cross into Poland from Ukraine. FRANCE 24's Ellen Gainsford reports.

    06:30 am: Talks in Turkey, ‘catastrophic’ situation in Mariupol: Here’s what you need to know

    Russian and Ukrainian negotiators will resume face-to-face peace talks as soon as Monday, probing whether a near-stalemate in fighting has forced Moscow to temper its demands.

    President Volodymyr Zelensky hailed the new negotiations, saying he hoped they would bring peace “without delay”, and lamented a month-long Russian invasion that has already killed thousands and devastated numerous Ukrainian cities.

    The new talks are set to start in Turkey on either Monday or Tuesday, with Zelensky desperate to halt the bombardment of cities like Mariupol, where officials said the situation is “catastrophic”.

    About 170,000 civilians remain trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, as the southern port city is being turned “into dust” by Russian shelling, according to Ukraine’s foreign ministry.

    While #Mariupol [is] besieged and bombed, people fight to survive. The humanitarian situation in the city is catastrophic. #Russian Armed Forces is turning the city into dust.

    Save Mariupol!#closeUAskyNOW#StandWithUkraine #StopRussianAgression pic.twitter.com/wI21IhKdRn

    March 28, 2022

    France, Greece and Turkey are hoping to launch a “humanitarian operation” to evacuate civilians within days, according to French President Emmanuel Macron, who has sought an OK from his Russian counterpart Vladimir Putin.

    Several previous rounds of peace talks have failed to halt the fighting or overcome fundamental disagreements about Kyiv’s alignment with the West and Russia’s occupation of Ukrainian territory.

    But with Russia’s much-larger military humbled by fierce Ukrainian resistance and forced to abandon efforts to capture Kyiv, there is renewed hope for talks.

    “Our goal is obvious—peace and the restoration of normal life in our native state as soon as possible,” Zelensky said in a late-night video message that also set out his negotiating red lines.

    “Ukraine’s sovereignty and territorial integrity are beyond doubt. Effective security guarantees for our state are mandatory,” he said.

    Zelensky has indicated he is “carefully” considering a Russian demand of Ukrainian “neutrality”.

    “This point of the negotiations is understandable to me and it is being discussed, it is being carefully studied,” Zelensky said during an interview with several independent Russian news organisations on Sunday.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

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    A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

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    Biden 'gaffe' saying Putin 'cannot remain in power' scrambles US message

    L'Humanité

    Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

    Actu

    En meeting, Fabien Roussel a surtout évoqué le monde du travail, « les femmes et les hommes qui créent la vraie valeur ». Pour le candidat communiste, « voter utile, c’est voter pour (ses) convictions ».

    Bruno Vincens

    Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

    C’est d’abord aux Toulousains et aux habitants de la région que Fabien Roussel, en meeting hier dans la Ville rose, s’est adressé : « Vous les infirmières des hôpitaux de Rangueil et Purpan, vous les cheminots de Matabiau, défenseurs du rail, vous les métallos de la SAM qui luttez pour vos emplois et pour l’industrie… vous êtes le meilleur de la France ! » Parmi ces professions citées par le candidat communiste, figurent en bonne place « les aides à domicile, les auxiliaires de vie, métiers généralement exercés par des femmes et qui subissent horaires décalés et salaires de misère ». Fabien Roussel rappelle son engagement : « Ce n’est que justice de garantir l’égalité des salaires entre hommes et femmes. »

    « Le meilleur de la France », c’est aussi les industries de pointe, l’aéronautique, le spatial, les laboratoires de recherche… autant de secteurs très implantés à Toulouse. Et Fabien Roussel égratigne au passage son concurrent Yannick Jadot, sans le nommer : « Nous aimons la science et le progrès. »

    La Halle aux grains de Toulouse était, hier après-midi, une enceinte joyeuse et enfiévrée. Des cars venus des départements voisins ont convergé vers la capitale régionale. Dans les travées, Gérard, 73 ans, qui fut chef de magasin pour une célèbre enseigne de bricolage, n’a pas attendu le début du meeting pour décider de son vote du 10 avril : « Rien ne peut me faire changer. Pour une fois qu’on a un candidat communiste… Fabien Roussel parle franchement, il met les points sur les i. »

    À toutes les femmes et les hommes qui créent des richesses, le candidat à l’élection présidentielle s’est adressé : « C’est vous, la France des Jours heureux ! » À plusieurs reprises dans son discours, Fabien Roussel le répète, comme un leitmotiv : « Le temps de la dignité est venu. » La dignité, ce n’est certainement pas de travailler 15 à 20 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA, en percevant à peine 6 euros de l’heure. Fabien Roussel ironise : « C’est intéressant, ça veut donc dire qu’il y a du travail. » Pour lui, pas question d’accepter le « MTO » : mi-temps obligatoire.

    le contrepied des politiques néolibérales

    La majeure partie de l’allocution a été consacrée au monde du travail, à son refus de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme le veut Emmanuel Macron, « alors que l’espérance de vie en bonne santé pour un ouvrier s’établit à 59 ans ».

    À ceux qui s’interrogent sur la possibilité de financer le programme des Jours heureux, Fabien Roussel donne la réponse : « Nous irons chercher l’argent là où il est. » Il évoque notamment le prélèvement à la source sur les bénéfices des multinationales et la lutte contre la fraude fiscale « qui coûte plus de 100 milliards d’euros par an ». Et c’est sans complexe qu’il prend le contrepied des politiques néolibérales : « Macron, Pécresse et l’extrême droite veulent réduire le budget de l’État, nous voulons l’augmenter. (…) La vraie valeur n’est pas créée par les actionnaires mais par le monde du travail. »

    Au cours de son allocution enflammée d’une heure, Fabien Roussel n’a fait qu’une seule fois allusion à Jean-Luc Mélenchon : « Certains nous chantent le refrain du vote utile. Il y aurait donc des votes inutiles… Toutes les voix sont utiles. Votez pour vous, vos idées, vos convictions ! » Cela suffira-t-il à convaincre Laurence, venue écouter le candidat communiste mais pas encore sûre de son choix : « J’hésite entre le cœur et la raison, entre Roussel et Mélenchon. » Elle n’a pas lu le programme des Jours heureux, mais apprécie l’idée d’indexer les retraites sur l’inflation, elle qui perçoit une pension d’à peine 1 250 euros, après avoir exercé la profession de médecin généraliste.

    Vers la fin de son allocution, Fabien Roussel est interrompu par le public de la Halle aux grains, qui scande « Fabien, président ! » Avec un brin de malice le candidat communiste reprend la parole, entretient le suspense, un peu mystérieux : « Je vais vous faire une confidence… Nous allons gagner. La question est de savoir quand et pour quoi faire. » En attendant, il exhorte pour la date du 10 avril à « utiliser le bulletin de vote des Jours heureux avec fierté ».

    Fabien RousselPrésidentielle 2022Élections 2022toulouse
    France24 - World

    Chastain converts Oscars voters with televangelist transformation

    Issued on: 28/03/2022 - 06:48Modified: 28/03/2022 - 06:46

    Hollywood (United States) (AFP) – Jessica Chastain's remarkable physical transformation into a larger-than-life US televangelist in "The Eyes of Tammy Faye" was rewarded with the best actress Oscar -- a first for the California-born actress.

    Chastain, 45, converted Academy voters with a performance that saw her don complex prosthetics, wigs and layers of Tammy Faye Bakker's trademark heavy makeup every day on set in order to embody the late singer-turned-minister and LGBTQ activist.

    "In times like this, I think of Tammy and I'm inspired by her radical acts of love," Chastain said as she accepted her award. "I'm inspired by her compassion and I see it as a guiding principle that leads us forward."

    In winning the Oscar, Chastain took Hollywood's top female acting prize on her third overall nomination, a decade after her first nod as supporting actress for "The Help," and a lead nomination for "Zero Dark Thirty" the following year.

    Chastain bested rival A-list nominees Penelope Cruz ("Parallel Mothers"), Kristen Stewart ("Spencer"), Nicole Kidman ("Being the Ricardos") and Olivia Colman ("The Lost Daughter").

    The film follows the life of Tammy Faye, who helped her husband Jim Bakker build a lucrative media empire before he fell into disgrace in the 1980s and was imprisoned in the midst of a sex and financial scandal.

    She divorced Bakker and became a prominent and compassionate champion for the LGBTQ community, challenging the homophobia that characterized the religious community at a time when an AIDS diagnosis was viewed by many with prejudice.

    'Trailblazer'

    Collecting multiple precursor prizes throughout Hollywood's awards season, Chastain has described how it was a long-held dream to play the "trailblazer" televangelist.

    Chastain also produced "The Eyes of Tammy Faye," inspired by watching a documentary of the same name in 2012 and going on to spend almost a decade developing the film.

    "She wrapped her arms around those who were repeatedly cast aside and she launched herself into decades of LGBTQ love," said Chastain.

    To transform herself into the real-life character, Chastain worked with a team of makeup artists and hairstylists -- who also won an Oscar on Sunday -- for as long as seven hours.

    "At first I was afraid, like 'how am I going to act through it?' Because it's like plastic on your face," she told Jimmy Fallon in an interview on "The Tonight Show" in January.

    "Having (just) my eyes exposed, and my voice and my body, I got to use other things to get me through the mask."

    Chastain is known for being guarded about her own personal life, including her 2017 marriage to Italian count and fashion executive Gian Luca Passi de Preposulo, and her two daughters.

    Hollywood comes calling

    Born into a middle-class family in northern California, Chastain began dancing at age nine, and in her teenage years began performing in Shakespeare production all over the Bay Area around San Francisco.

    She was spotted in a production of "Romeo & Juliet" and urged to audition for New York's famous Juilliard school of dance, music and drama, where she won a scholarship from one of the school's celebrated alumni, Robin Williams.

    She was offered TV work before she left Juilliard, although the move west to Los Angeles had its challenges.

    "When I first moved to LA, it was very difficult. All the casting directors didn't know what to do with me, with the way I looked. I'm not blonde with tanned skin and tall and skinny. I looked very different," she once said.

    Chastain was singled out for her stage work by Al Pacino, a key early supporter of her talents who later recommended her to Terrence Malick for a breakout role in 2011's "The Tree of Life."

    That same year, she starred as a compassionate but socially ostracized Southern housewife in race drama "The Help," earning her first Oscar nomination.

    She consolidated her status as Hollywood's next big star the following year as a CIA analyst recruited to track down Al-Qaeda leader Osama Bin Laden in "Zero Dark Thirty."

    Chastain missed out on the best actress Oscar that year to Jennifer Lawrence.

    In subsequent years, she widened her resume with sci-fi flicks "Interstellar" and "The Martian," and horror movies "Crimson Peak and "It: Chapter Two," before finally claiming Oscars glory on Sunday.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Crack à Paris : 107 interpellations depuis le début de l’année

    C’est un fléau qui prend de l’ampleur. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 25 mars, les affaires de stupéfiants à Paris se multiplient depuis le début de l’année 2022. Au total, la problématique du crack a conduit à l’interpellation de 107 personnes en trois mois impliquées dans 75 dossiers. Parmi les individus arrêtés, 52 étaient concernés par un trafic de drogue, notamment dans les quartiers nord-est de la capitale.

    Stalingrad, Eole et Porte de la Villette

    En comparaison, la Préfecture de police a indiqué que 388 trafiquants et 419 consommateurs ont été interpellés sur toute l’année 2021. A Stalingrad, quartier surnommé « Stalincrack » tant cette drogue a pris de l’ampleur, les affaires sont nombreuses. En effet, un tiers des interpellations concernent des faits survenus dans ce quartier et ceux des Jardins d’Eole et de la Porte de la Villette. Mais malgré l’intervention des forces de l’ordre, le phénomène ne faiblit pas dans ces quartiers où le trafic et la consommation de crack ont pris une ampleur gigantesque. De leurs côtés, les pouvoirs publics ne semblent pas trouver de solutions efficaces et pérennes pour contrer ce fléau.

    Paris : les dernières actualités

    Sandrine Rousseau parachutée aux législatives à Paris malgré un vote local défavorable

    “Une situation insoutenable” : un syndicat RATP veut fermer la station Porte de la Villette gangrenée par les toxicomanes 

    Paris : le gouvernement autorise les salles de shoot, les riverains s’inquiètent

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    À gauche, quinze jours pour un vote de conviction

    Analyse

    Présidentielle Fabien Roussel à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Yannick Jadot à Paris : face à un président qui refuse le débat, trois meetings lancent la dernière ligne droite de cette campagne. Reportages.

    Diego Chauvet

    « I l est temps de redonner le pouvoir à ceux qui travaillent  ! » Depuis Toulouse, le candidat communiste Fabien Roussel s’adresse à la France populaire. Car c’est ici l’enjeu, pour la gauche, de cette présidentielle. Donnée à 25 % des intentions de vote dans sa globalité, elle n’a jamais été aussi faible. Il serait ainsi inutile d’espérer la moindre victoire sans aller d’abord à la rencontre des abstentionnistes et des classes populaires qui boudent les urnes et la gauche. Il reste en effet quinze jours avant le scrutin du premier tour de l’élection présidentielle. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine et le refus du président de la République sortant de débattre face à ses concurrents ont créé une « drôle de campagne ». La confrontation, à distance, des projets et des débats a pourtant lieu, comme en témoigne à gauche la série de meetings de ce dimanche. Le communiste Fabien Roussel s’est rendu à Toulouse, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon à Marseille, l’écologiste Yannick Jadot au Zénith de Paris.

    Chacun y avance donc l’originalité de son programme. Le communiste Fabien Roussel défend ses mesures en matière de politique énergétique, donnant toute sa place au nucléaire face au changement climatique, mais aussi le Smic à 1 500 euros et la retraite à 60 ans à taux plein. Jean-Luc Mélenchon tente également d’imposer la question sociale. « Renversez la table, votez par conviction ! » clame Yannick Jadot à Paris. Le président sortant prend, lui, un risque avec sa non-campagne, alors que la candidate d’extrême droite est en hausse dans les sondages, y compris au second tour. La bataille pour un vote de conviction – le seul susceptible dans le contexte si particulier de cette présidentielle d’augmenter le socle de la gauche dans son ensemble – entre donc dans la dernière ligne droite.

    Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

    Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

    Yannick Jadot se pose en rempart contre les lobbiesPrésidentielle 2022Jean-Luc MélenchonFabien RousselYannick Jadot
    Valeurs Actuelles

    « Tu es patriote ? Rejoins-nous » : les signataires de la Tribune des Généraux défilent ce samedi à Paris pour défendre la fierté française

    « Nous n’avons pas de grands moyens, mais nous le faisons avec notre cœur et la force de nos idéaux. » Tribune des militaires, épisode 2. L’ancien capitaine de gendarmerie, Jean-Pierre Fabre-Bernadac, passe des mots aux actes. Après la lettre publiée dans Valeurs actuelles, en avril 2021, les membres du collectif « Place d’armes » s’invitent dans la course à la présidentielle. Dans un défilé, qui partira de la Place d’Italie, dans le 13e arrondissement de Paris, à 14 heures, plusieurs milliers d’anciens militaires, ainsi que des civils, sont attendus pour une « Marche de la fierté française ». « Nous avons été calomniés par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Notre appel est resté sans réponse de sa part, se défend le président de « Place d’Armes ». Mon idée, c’est de dire qu’en cette période de présidentielle, nous appelons les candidats à se prononcer pour défendre les valeurs de la France. »

    Autour du collectif « Place d’armes », se retrouveront plusieurs associations en lien avec le monde des armées et des anciens combattants. Le cortège s’élancera avec des dizaines d’étendards tricolores à sa tête. Bérets, calots, képis, les ‘‘vétérans’’ sont appelés à revêtir leurs plus beaux atours. Tous pourront arborer sur leurs poitrines leurs décorations gagnées par le sang versé. « Ce côté solennel montre le respect de notre génération aux nouveaux engagés, insiste Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Nous défilons pour montrer que l’armée est porteuse de valeurs et de traditions, et qu’elle est ce lien entre le pouvoir politique et nos concitoyens. Nous sommes le bouclier qui protège la République. »

    La nation doit unir tous les Français. L’armée doit de nouveau faire partie de cette concorde. Il est fondamental que les politiques aient cet amour de la France.

    Dans l’ordre de passage  : des combattants harkis, des blessés de guerre, des anciens militaires décorés, des veuves et des membres des forces de l’ordre en retraite. « C’est la première fois qu’un défilé militaire ne se rendra pas aux monuments aux morts, souligne Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Nous défilons pour l’avenir de ces centaines de jeunes et futurs citoyens. ». Le rédacteur de la « Tribune des généraux » explique la « nécessité de cette démarche » par deux points essentiels. Parmi les axes qui ont mobilisé son initiative : le constat d’une France qui s’est départie de ses valeurs patriotiques et sociales, ainsi qu’une volonté de redonner un sens à l’appellation « mort pour la France ».

    « Notre acte vise à faire bouger les choses dans ce pays. On est attaché à la citoyenneté. La nation, c’est ce qui doit unir tous les Français. L’armée doit de nouveau faire partie de cette concorde. Il est fondamental pour nous que la responsabilité des politiques soit d’avoir cet amour de son pays et d’avoir cette conscience d’être prêt à le protéger coûte que coûte. » L’ancien officier balaye à ce propos d’un revers de main toutes « les calomnies de la gauche pour qualifier notre action de factieuse ».

    La « Marche de la fierté française » s’achèvera du côté de la Place Denfert-Rochereau, dans 14e arrondissement. Un podium sera installé face à la statue du Lion de Belfort, qui rend hommage au courage des soldats français de 1870, non loin du PC de commandant du résistant Rol-Tanguy durant la libération de Paris en 1944. « Nous serons face à l’histoire », ajoute Fabre-Bernadac. Plusieurs orateurs prendront la parole pour énoncer les dix propositions de « Places d’armes » à l’intention des candidats à l’élection présidentielle, comme la création d’une garde nationale, l’instauration d’une journée des vétérans ou l’obligation pour le président de la République d’avoir une expérience militaire préalable.

    Parmi les intervenants, deux des généraux signataires de la tribune, André Coustou et Antoine Martinez, éphémère candidat à l’élection présidentielle. « Ils seront nos meilleurs porte-voix pour défendre notre action. Ils ont des convictions et cet amour de la France chevillé au corps », insiste l’instigateur de la tribune. Un invité de marque est aussi attendu : Charles Millon. L’ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac prendra lui aussi la parole pour concilier la responsabilité de la parole politique et les enjeux de sécurité et de souveraineté. « Il y a au cœur de notre démarche le sens de la politique qui consiste à agir pour le bien de la cité. Nous appelons les candidats à avoir cette humanité dans l’engagement de la vie de nos soldats dans les opérations extérieures », insiste le chef de « Place d’armes ». Un appel au patriotisme qui se revendique « ni à droite, ni à gauche », selon son organisateur. Pour Jean-Pierre Fabre-Bernadac, une seule chose compte : « Tu es patriote ? Tu es prêt à tout pour ton pays ? Rejoins-nous. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Taliban ban Afghan women from flying without male relative

    Issued on: 28/03/2022 - 06:40

    Kabul (AFP) – The Taliban have ordered airlines in Afghanistan to stop women from boarding flights unless accompanied by a male relative, aviation officials told AFP.

    The latest restriction on women follows Wednesday's shutdown of all girls' secondary schools just hours after they were allowed to reopen for the first time since the hardline Islamists seized power in August.

    Two officials from Afghanistan's Ariana Afghan airline and Kam Air said late on Sunday that the Taliban had ordered them to stop boarding women if they were travelling alone.

    The decision was taken after a meeting on Thursday between representatives of the Taliban, the two airlines and airport immigration authorities, the officials told AFP, asking not to be named.

    Since the Taliban's return to power, many curbs on women's freedoms have been reintroduced -- often implemented locally at the whim of regional officials from the Ministry for Promotion of Virtue and Prevention of Vice.

    The ministry said it had not issued any directive banning women from taking flights alone.

    But a letter issued by a senior official of Ariana Afghan to the airline's staff after the meeting with the Taliban, a copy of which was obtained by AFP, confirmed the new measure.

    "No women are allowed to fly on any domestic or international flights without a male relative," the letter said.

    Two travel agents AFP contacted also confirmed they had stopped issuing tickets to solo women travellers.

    "Some women who were travelling without a male relative were not allowed to board a Kam Air flight from Kabul to Islamabad on Friday," a passenger who was on that flight told AFP.

    An Afghan woman with a US passport was also not allowed to board a flight to Dubai on Friday, another source said.

    The Taliban have already banned inter-city road trips for women travelling alone, but until now they were free to take flights.

    The Taliban have promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But since August, they have rolled back two decades of gains made by Afghanistan's women.

    Women have been squeezed out of most government jobs and secondary school education, as well as ordered to dress according to a strict interpretation of the Koran.

    Tens of thousands of girls flocked back to class on Wednesday after schools reopened, but officials ordered them home just hours into the day, triggering international outrage.

    Authorities have still not given a clear reason for the policy reversal.

    bur-qb-jd-fox/reb

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Funérailles d’Yvan Colonna : des centaines de personnes présentes à Cargèse

    Après sa mort lundi 21 mars, Yvan Colonna vient d’être inhumé ce vendredi 25 mars à Cargèse, au sud de l’île de Beauté. Comme le fait savoir BFMTV, des centaines de personnes se sont réunies pour assister à la procession funéraire et dire un dernier adieu à l’ancien berger devenu assassin du préfet Erignac en 1998.

    Soutien Corse

    Pour rappel, Yvan Colonna avait été condamné à trois reprises à la prison à perpétuité. Il a été mortellement agressé, début mars, par Franck Elong Abé, un codétenu chargé de l’entretien de la salle de sport de l’établissement pénitentiaire d’Arles, dans lequel il purgeait sa peine. Depuis, de violents heurts ont eu lieu en Corse entre des manifestants pointant du doigt la responsabilité de l’Etat dans cette affaire et les forces de l’ordre. Vendredi, à l’église Latine de Cargèse, la foule a brandi des drapeaux corses ainsi qu’une grande pancarte sur laquelle apparaissait en illustration le visage d’Yvan Colonna, accompagné du message «Statu francesu assassinu » – « Etat français assassin ».

    Corse-du-Sud : les dernières actualités

    Les obsèques d’Yvan Colonna auront lieu vendredi à Cargèse

    Affaire Colonna : incendie au tribunal d’Ajaccio, une vingtaine de CRS blessés 

    Corse : les réfugiés syriens débarqués à Porto-Vecchio en route vers l’Allemagne

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Half of Shanghai in lockdown to curb Covid-19 outbreak

    Issued on: 28/03/2022 - 06:32

    Shanghai (AFP) – Millions of people in China's financial hub were confined to their homes on Monday as the eastern half of Shanghai went into lockdown to curb the country's biggest ongoing Covid-19 outbreak.

    The move, announced late Sunday, caused a run on grocery stores by residents who have become increasingly exasperated with authorities' inability to snuff out the outbreak despite nearly three weeks of increasingly disruptive measures.

    Authorities are imposing a two-phase lockdown of the city of around 25 million people to carry out mass testing.

    The government had sought to avoid the hard lockdowns regularly deployed in other Chinese cities, opting instead for rolling localised lockdowns to keep Shanghai's economy running.

    But Shanghai has in recent weeks become China's Covid hotspot, and on Monday another record high was reported, with 3,500 new confirmed cases in the city.

    The area locked down on Monday is the sprawling eastern district known as Pudong, which includes the main international airport and glittering financial centre.

    The lockdown will last until Friday, then switch to the more populated western Puxi section that includes the historic Bund riverfront.

    The government said the steps were being taken to root out infections "as soon as possible".

    The unpredictable neighbourhood-level measures employed in recent weeks have left many citizens frustrated with repeated brief confinements at home.

    Some complained Monday that only several hours' notice was given for the new, larger lockdown.

    "We really don’t understand Shanghai’s management and control measures. There has indeed been some inconsistency," said a 59-year-old man who gave only his surname Cao, as he queued to buy groceries.

    "After so much time, (the city) is not controlling the virus and the numbers are still going up."

    The government has not specified any impact on Shanghai's main international airport or its bustling seaport.

    'Fight for food'

    China largely kept the virus under control for the past two years through strict zero-tolerance measures including mass lockdowns of cities and provinces for even small numbers of cases.

    But Omicron has proven harder to stamp out.

    China has reported several thousand new daily cases for the past two weeks.

    Those numbers remain insignificant globally but are up sharply from fewer than 100 a day in February.

    Tens of millions of residents in affected areas across China have been subjected to citywide lockdowns in response.

    But as Shanghai has struggled, some cities have made progress.

    The southern tech manufacturing hub Shenzhen -- which locked down earlier in the current outbreak -- announced that normal business activity was resuming on Monday as new cases have dropped.

    One Shanghai resident complained on the popular Weibo microblog of being in and out of neighbourhood lockdowns several times recently.

    “Now even peoples' basic livelihood has become a problem. Those who aren’t locked down fight for food, and those are sit up all night trying to order food on apps," the post said.

    Some posts complained of the impact on elderly residents who may not know how to order online, while others accused Shanghai -- which is envied by other cities for its wealth and cosmopolitan image -- of putting its desire to maintain normality over health concerns.

    Chinese authorities have watched nervously as a deadly Hong Kong Omicron surge sparked panic buying and claimed a high toll of unvaccinated elderly in the southern Chinese city before creeping into mainland China.

    © 2022 AFP

    France24 - Monde

    Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

    Publié le : 26/03/2022 - 21:28

    FRANCE 24 Suivre

    Un porte-parole des rebelles Houthis du Yémen a annoncé samedi une trêve de "trois jours" dans le pays et en Arabie saoudite. Cette décision fait suite à plusieurs attaques menées vendredi sur le sol saoudien et à une riposte de la coalition dirigée par Riyad. 

    Les rebelles Houthis du Yémen ont annoncé, samedi 26 mars, qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays et en Arabie saoudite pendant "trois jours", au lendemain d'une série d'attaques contre le royaume voisin.

    Le conflit au Yémen oppose depuis plus de sept ans les forces progouvernementales, appuyées par une coalition internationale dirigée par Riyad, et les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

    "Les frappes de missiles et de drones ainsi que toutes les actions militaires contre l'Arabie saoudite seront suspendues pour une période de trois jours", a déclaré sur Twitter un porte-parole des Houthis, Mohammed Abdelsalam, citant Mahdi al-Mashat, haut responsable des rebelles.

    Cette trêve pourrait devenir "un engagement définitif et permanent" si l'Arabie saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, a ajouté Mohammed Abdelsalam.

    Cet engagement offre également la fin des offensives des Houthis sur le territoire yéménite, notamment autour de la ville pétrolifère de Marib, où la bataille a fait rage ces derniers mois. Il inclut également l'échange de prisonniers.

    Un incendie près du Grand Prix d'Arabie saoudite 

    L'annonce intervient au lendemain d'une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie saoudite, dont l'une a provoqué - sans faire de victimes - un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah, proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie saoudite.

    En réaction, la coalition militaire, qui entre dans sa septième année d'intervention au Yémen, a mené des frappes aériennes dans la nuit de vendredi à samedi dans des zones tenues par les rebelles, à Sanaa (nord) et Hodeidah (ouest).

    L'annonce des Houthis intervient également au moment où un accord sur le nucléaire iranien, après plusieurs mois de pourparlers à Vienne, est en passe d'être conclu, dans les "jours" à venir selon des déclarations samedi du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

    En plus de la prise de la capitale Sanaa en 2014, les rebelles se sont emparés de la majorité du nord du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique et plongé à cause de la guerre dans l'une des pires crises humanitaires au monde.

    La coalition militaire contrôle toutefois l'espace aérien et maritime du pays. Alors que seuls les vols de l'ONU sont autorisés via l'aéroport de Sanaa, les Houthis posent depuis longtemps la levée de ce "blocus" comme condition à des pourparlers.

    Plusieurs appels à la négociation 

    Plus tôt samedi, un responsable saoudien avait indiqué à l'AFP que les rebelles s'apprêtaient à proposer une trêve et des pourparlers intra-yéménites.

    "Les Houthis ont proposé, par l'intermédiaire de médiateurs, une initiative comprenant une trêve, l'ouverture de l'aéroport (de Sanaa) et du port (de Hodeidah) ainsi que des discussions intra-yéménites", avait affirmé ce responsable saoudien proche du dossier.

    "Nous attendons une annonce officielle de leur part car ils changent constamment de position", avait ajouté ce responsable ayant requis l'anonymat.

    Un diplomate basé à Riyad a indiqué à l'AFP, également sous couvert d'anonymat, que l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, avait engagé des pourparlers pour parvenir à une trêve durant le ramadan, le mois de jeûne musulman qui se déroule cette année en avril.

    Le Conseil de coopération du Golfe a récemment appelé les belligérants à des pourparlers de paix à la fin du mois à Riyad, siège de l'organisation, mais les rebelles ont rejeté toutes discussions se déroulant dans un pays "ennemi".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    L'ONU cherche 4,3 milliards de dollars pour éviter une famine de masse au Yémen

    JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU

    Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

    la géopolitique du blé

    La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

    Valeurs Actuelles

    Le local du Parti socialiste de Douarnenez tagué d’inscriptions nazies

    Des tags, des croix gammées, des étoiles de David israélites. Voilà ce qui a été retrouvé inscrit sur une permanence du Parti socialiste ce dimanche matin 27 mars à Douarnenez, dans le Finistère, rapporte France 3 Bretagne. C’est Jean-Paul Vermot, maire socialiste de Morlaix, qui a révélé cet « acte imbécile et intolérable aux références nazies et antisémites inqualifiables » via son compte Twitter. « Honte aux auteurs », a-t-il ajouté. Les malfaiteurs ont notamment tagué plusieurs croix gammées, une étoile de David sur le visage d’Anne Hidalgo, la fameuse inscription ACAB (tous les flics sont des bâtards), ou le nom d’Éric Zemmour.

    J’apprends à l’instant la dégradation du local @partisocialiste @fede_PS29 de Douarnenez. Acte imbécile et intolérable aux références nazies et anti sémites inqualifiables. Honte aux auteurs ! pic.twitter.com/uysnitoepi

    — JeanPaulVermot (@JeanPaulVermot) March 27, 2022

    Réaction d’un responsable socialiste

    De même que Jean-Paul Vermot, Tristan Foveau, vice-président de Brest métropole, a tenu à réagir sur Twitter : « Tristesse et consternation ce matin devant les marques de la bêtise humaine la plus crasse laissées sur le local du Parti socialiste de Douarnenez. L’avilissement du débat démocratique libère les pires abjections et les expressions les plus lâches. Soutien aux camarades. »

    Tristesse et consternation ce matin devant les marques de la bêtise humaine la plus crasse laissées sur le local du @partisocialiste de #Douarnenez.

    L’avilissement du débat démocratique libère les pires abjections et les expressions les plus lâches. Soutien aux camarades. pic.twitter.com/5uTIiUCxE0

    — Tristan Foveau (@TristanFoveau) March 27, 2022

    Finistère : les dernières actualités

    Un maire breton de gauche devient par erreur conseiller d’Eric Zemmour dans une bande-dessinée

    Finistère : un médecin, qui aurait réalisé plus de 400 faux passes sanitaires, placé sous contrôle judiciaire

    Finistère : des élus proposent les enclos paroissiaux au patrimoine mondial de l’UNESCO

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

    Publié le : 25/03/2022 - 23:24

    Tiffany FILLON

    Depuis le 24 février, l'offensive russe vise, en partie, le sud de l'Ukraine et les territoires situés à l'est, le long de la mer d'Azov. Si la Russie s'empare de cette bande terrestre, elle deviendrait maître de la mer d'Azov, une victoire majeure pour Moscou.

    En Ukraine, la "guerre éclair" espérée par Vladimir Poutine n'a pas eu lieu. Depuis un mois, les troupes russes et ukrainiennes s'affrontent sur plusieurs zones : le nord, l'est et le sud de l'Ukraine. Au sud et à l'est, la Russie attaque des territoires qui bordent la mer Noire et la mer d'Azov.

    Cette offensive s'étend sur une vaste bande terrestre depuis le Donbass, contrôlé en partie depuis 2014 par des séparatistes prorusses, jusqu'aux portes de Mykolaïv, en passant par Melitopol, Berdiansk et la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. Moscou semble vouloir poursuivre sur cet axe : l'armée russe a annoncé vendredi 25 mars qu'elle concentrerait ses efforts sur l'Est de l'Ukraine pour permettre la "libération du Donbass". 

    Le contrôle du sud-est de l'Ukraine depuis le Donbass aurait un avantage non négligeable pour la Russie, à la fois terrestre et maritime. "Si les Russes prennent toute la rive septentrionale de la mer d'Azov, celle-ci deviendrait alors une mer intérieure russe", explique Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l'Institut français de géopolitique (Université de Paris-VII) et chercheur associé à l'Institut Thomas More, contacté par France 24. 

    Mais l'armée russe n'en est pas encore là. La ville portuaire de Marioupol, lourdement bombardée, résistait encore vendredi, malgré une situation humanitaire catastrophique. Plus à l'ouest, du côté de la mer Noire, Kherson est la seule ville majeure conquise entièrement par les forces russes. Et les Russes "essayent toujours d'encercler Mykolaïv en ambitionnant d'avancer sur l'ouest, vers Odessa", selon le ministère britannique de la Défense.

    Asphyxier l'Ukraine par le sud  

    La conquête de l'intégralité de cette zone terrestre aurait alors des conséquences importantes sur l'Ukraine. Car Marioupol, Berdiansk et surtout Odessa sont des grands ports ukrainiens, par lesquels l'Ukraine exporte notamment des produits sidérurgiques et du blé. Pour le chercheur, "il y a, d'une part, la guerre à proprement parler, avec des affrontements armés et, d'autre part, un blocus naval, l'asphyxie économique et la volonté de priver l'Ukraine de tout accès maritime". 

    La mer d'Azov est déjà de facto sous l'emprise de la Russie depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Depuis cette date, Moscou contrôle les deux rives du détroit de Kertch, qui donne accès à la mer Noire. La rive orientale du détroit correspond à la péninsule russe de Taman et la rive occidentale est située en Crimée. Le contrôle de la mer d'Azov s'est ensuite renforcé en 2018 avec la création, par la Russie, d'un pont reliant les deux péninsules. "Dès cette époque, la Russie considérait que la mer d'Azov était une mer russe", précise l'auteur de l'ouvrage "Le Monde vu de Moscou - Géopolitique de la Russie et de l'Eurasie post-soviétique" (PUF, 2020).

    >> À lire sur France24.comLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

    En effet, "ce pont de Kertch empêchait un certain nombre de navires ukrainiens de passer. Cela a contribué à réduire considérablement le trafic maritime de Marioupol et Berdiansk, deux ports importants pour l'Ukraine, et a conduit à la redirection du commerce vers les ports ukrainiens donnant sur la mer Noire", précise à France 24 Louis Pétiniaud, chercheur au centre de recherche Geode et spécialiste de l'Ukraine et de la Russie. 

    Après la construction du pont, la marine russe avait tiré sur des navires militaires ukrainiens et s'était emparée de trois d'entre eux, en novembre 2018. Elle avait accusé ces navires d'avoir pénétré dans les eaux territoriales de la Crimée, dont l'annexion n'est pas reconnue par l'Ukraine. 

    La Russie et l'Ukraine avaient pourtant conclu un accord en décembre 2003. Il prévoyait l'appartenance de la mer d'Azov et le détroit de Kertch aux "eaux intérieures de l'Ukraine et de la Russie" et la circulation "libre" dans le détroit pour les navires des deux pays, y compris militaires. Mais l'annexion de la Crimée a rebattu les cartes. 

    "Vladimir Poutine veut reconstituer la Nouvelle-Russie"

    "Je ne pense pas que la mer d'Azov ait en elle-même un intérêt pour la Russie. Mais c'est une porte d'entrée vers la mer Noire [où transite une partie importante du trafic maritime mondial]", affirme Louis Pétiniaud. Si Marioupol tombe aux mains des Russes et qu'ils "contrôlent la rive septentrionale de la mer d'Azov, alors ils contrôleraient toute la mer d'Azov et ce serait un pas supplémentaire vers le contrôle des rives septentrionales de la mer Noire", ajoute Jean-Sylvestre Mongrenier. 

    Mais avoir un accès élargi à la mer Noire n'est pas le seul objectif de Moscou. "Pour la Russie, la mer Noire commande l'accès à la Méditerranée, en passant par les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles. Ensuite, à partir de la Méditerranée, il y a la possibilité de se projeter dans la mer Rouge, dans l'océan Indien, dans l'océan Atlantique. La mer Noire donne accès à ce qu'on appelle en Russie 'l'océan mondial'", explique le chercheur. 

    La Russie tente déjà depuis plusieurs années d'étendre son influence dans les mers chaudes. En 2015, Moscou avait lancé des missiles de croisière depuis la mer Caspienne pour détruire des cibles en Syrie. Autre exemple ces dernières semaines : la Russie et le Soudan ont relancé un projet de base militaire russe, le long de la mer Rouge, à Port-Soudan. 

    >> À lire aussi sur France 24.comLa Russie relance un projet de base navale au Soudan

    Cette stratégie fait écho à celle de l'impératrice Catherine II, qui avait, à la fin du XVIIIe siècle, fondé le port de Sébastopol pour offrir un accès privilégié aux mers chaudes. "Elle avait fait la conquête de la partie nord de la mer Noire et elle avait donné le nom de  'Nouvelle Russie' à cet espace. Aujourd'hui, Vladimir Poutine veut reconstituer cette 'Nouvelle-Russie', c'est-à-dire une zone terrestre qui part du Donbass, qui s'étend jusqu'à la Crimée et qui irait au minimum jusqu'à la Moldavie", affirme Jean-Sylvestre Mongrenier. 

    Mais la Russie n'est pas seule en mer Noire. Elle la partage avec la Géorgie et trois pays membres de l'Otan, la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie. La Turquie, dont la marine peut tenir tête aux Russes, a récemment cherché à freiner les ardeurs des Russes en mer Noire. Le 28 février, elle a interdit le passage de ses détroits à tous les bâtiments de guerre, qu'ils soient issus de pays "riverains ou non de la mer Noire". Si la Russie s'est sentie directement visée, cette décision s'applique aussi à l'Otan, qui cherche à muscler ses positions dans cette zone.

    L'Alliance a décidé jeudi d'envoyer des renforts en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, ce qui porterait à huit le nombre de bataillons multinationaux déployés sur le flanc oriental de l'Otan. Washington et ses alliés ont par ailleurs commencé à discuter de la livraison à l'Ukraine de missiles antinavires. Des armes qui pourraient aider le pays à desserrer l'étreinte russe autour des ports de la mer Noire.

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    Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

    Reporters

    La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

    Le fil du 25 mars

    La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz

    New York Times - World

    North Korea Missile Launch

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    With U.S. Focus on Ukraine, North Korea Launches a Powerful New ICBM

    It was the country’s first long-range ballistic missile test since 2017, and it raised the specter of intensified provocations and threats on the Korean Peninsula.

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    By Choe Sang-Hun

    SEOUL — North Korea on Thursday launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, dramatically escalating tensions with the Biden administration at a moment when the world has been gripped by the devastation in Ukraine.

    The launch involved what appeared to be North Korea’s most powerful ICBM to date, and marked the end of a self-imposed moratorium on nuclear and ICBM tests that the country’s leader, Kim Jong-un, announced before embarking on diplomacy with President Donald J. Trump in 2018.

    While the new missile did not go far from the coast, its altitude of 3,852 miles — far higher than past tests — appeared to be meant to demonstrate to a weary world that North Korea could flatten the weapon’s trajectory and hit the continental United States with ease.

    After Mr. Kim announced the moratorium, Mr. Trump boasted that there was “no longer a nuclear threat from North Korea,” predicting that his unusual relationship with Mr. Kim would lead the country to let go of weapons that might threaten the United States.

    Instead, North Korea has spent the intervening years building a more and more sophisticated arsenal, working on nuclear and missile advances even as Mr. Kim wrote flowery letters to Mr. Trump and proposed new meetings and peace initiatives. The North and South have engaged in a quiet arms race on the Korean Peninsula, and North Korea has rarely been as busy with missile tests as it has in the last three months.

    The provocation on Thursday was a clear sign that the North did not intend to let the United States and its allies forget about stalled negotiations and international sanctions, even as President Biden arrived in Brussels for talks with NATO and Group of 7 leaders to discuss the war in Ukraine.

    In a statement, the White House called the launch “a brazen violation” of U.N. Security Council resolutions and underscored that it had recently released details warning that North Korea might test its new Hwasong-17 ICBM under the guise of a satellite launch. The Hwasong-17, North Korea’s largest known ICBM, was first unveiled during a military parade in October 2020, and components were tested in recent weeks, but the launch on Thursday appears to be the first test of the full missile.

    On Friday, the North’s official newspaper, Rodong Sinmun, confirmed that the country successfully launched its Hwasong-17 ICBM from Pyongyang International Airport. Mr. Kim, who watched the test, vowed to continue to strengthen his country’s “nuclear war deterrence” and prepare for a “longstanding confrontation” with the United States, it said.

    After a North Korean nuclear test and three ICBM tests in 2017, the United States, China and Russia set aside their differences to impose devastating sanctions that banned all U.N. member countries from importing any of North Korea’s key exports, such as coal, iron ore, fish and textiles. North Korea was also banned from importing more than four million barrels of crude oil for civilian purposes a year.

    But with Russia now in the cross hairs of the United States and its allies, Mr. Kim may have sensed a rare opportunity to take advantage of worsening relations between the veto-wielding powers and escalate tension.

    “North Korea wanted to test its ICBM while the war is raging in Ukraine,” said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute outside Seoul. “The relations between the United States and Russia are the worst ever. There is no way Russia is going to cooperate at the U.N. Security Council when the United States wants to impose tough sanctions against North Korea.”

    Many questions remained unanswered about North Korea’s long-range missile program, such as whether the country can actually fly its missile on an intercontinental trajectory and whether it has mastered the technology for a “re-entry vehicle,” carrying a warhead, to detach from a missile at high altitude and survive the stresses of diving back into the atmosphere on its way to its target.

    The North’s resumption of ICBM tests also raised the specter of Mr. Kim returning to an earlier posture when he threatened to fire ballistic missiles in a “ring of fire” around Guam, home to major American military bases in the Western Pacific.

    This year, North Korea has been gearing up to celebrate the 110th birthday of Kim Il-sung, Mr. Kim’s grandfather and the founder of North Korea, in April. Mr. Kim has often pointed to his weapons arsenal as his biggest achievement as a hereditary leader, though his economy remains hobbled by the pandemic and decades of harsh sanctions.

    The North Korean launch on Thursday caught South Korea by surprise. The country is in the middle of a transition of power from President Moon Jae-in to the president-elect, Yoon Suk-yeol, who campaigned on a promise to strengthen ties between Seoul and Washington and has even suggested pre-emptive strikes against the North.

    After its last ICBM test in 2017, North Korea said it no longer needed nuclear or ICBM tests because its nuclear-tipped missiles could strike any part of the continental United States. Earlier that year, it detonated what it called a thermonuclear bomb — foreign analysts have expressed some doubt about that — in its sixth underground nuclear test. North Korea is the first United States adversary since the Cold War to test both an ICBM and a claimed hydrogen bomb, according to Vipin Narang, an expert on nuclear proliferation at M.I.T.

    Since his diplomacy with Mr. Trump ended in 2019 without any agreement on ending sanctions or eliminating the North’s nuclear arsenal, Mr. Kim has vowed to build more diverse and powerful nuclear missiles, and warned that he no longer felt bound by the moratorium on ICBM and nuclear tests.

    In a resolution adopted in December 2017, the U.N. Security Council stated that, were North Korea to conduct more nuclear or ICBM tests, it would “take action to restrict further” the export of petroleum to the already heavily sanctioned country. But given the current global tensions, Russia and China are unlikely to help Washington introduce any new sanctions.

    The Significance of North Korea’s Missile Tests

    An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

    U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

    Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

    An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

    The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

    “There is not much the United States or South Korea can do to punish North Korea,” said Park Won-gon, a North Korea expert at Ewha Womans University in Seoul. “If the United States and South Korea scale up their joint military exercise scheduled for next month, North Korea will seize that as a hostile act and as a pretext to escalate tensions further.”

    North Korea’s weapons program has been a thorny problem for the past four U.S. presidents. Each approached the country with different incentives and sanctions, but failed to persuade the country to stop building nuclear warheads and missiles.

    The latest test showed that, despite crippling sanctions, Mr. Kim remained determined to use nuclear-tipped ballistic missiles as a deterrent, bargaining leverage or both. North Korea could also export its weapons technologies for badly needed cash, said Lee Byong-chul, an expert in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.

    The new launch was a provocative gambit in the North’s relations with Washington. Since January, North Korea has conducted a spate of shorter-range missile tests, angling to climb up the list of priorities for the Biden administration, which is focused on the pandemic and the war in Ukraine.

    Mr. Biden now faces a difficult choice: take a hard line and risk that North Korea will push the peninsula to the brink of war, or engage with Mr. Kim in what could turn into another round of fruitless negotiations.

    So far, Mr. Biden’s approach to North Korea has been closer to that of former President Barack Obama — keeping the door open for dialogue but refusing to offer incentives to bring the North to the table.

    The test on Thursday was a bid to demand the Biden administration’s attention, said Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul.

    “North Korea has been gradually raising tensions this year with a series of missile tests in order to force the United States to return to talks with a better offer but Washington has shown no interest,” said Prof. Yang. “By breaking the ICBM test moratorium, North Korea has put dialogue on the back burner and is reverting to a power-for-power confrontation with the United States.”

    He added: “We will see a vicious cycle of North Korea advancing its nuclear capabilities and raising tensions on the Korean Peninsula.”

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    Valeurs Actuelles

    À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

    Un futur point d’ancrage pour les migrants à Calais ? C’est le sens de l’annonce faite par le Secours catholique de la ville samedi 26 mars, d’après les informations d’ActuOrange. En effet, l’association caritative a décidé d’ouvrir une « Maison d’entraide » à destination des migrants de Calais. Celle-ci doit être installée dans un bâtiment appartenant au doyenné qui servait déjà auparavant à accueillir des migrants la nuit, mais que la mairie a fait fermer en raison du danger que représentait le lieu pour les personnes y vivant.

    Objectif : les intégrer

    L’objectif de ce lieu : « Mettre à profit ce temps pour préparer leur intégration, avec un accompagnement juridique fort, un apprentissage du français, une formation universitaire de médiateur culturel ou la possibilité de passer le code de la route et la recherche d’un logement », explique Juliette Delaplace, chargée de mission pour le Secours catholique. Jusqu’à présent, les autorités ont toujours refusé de créer des « points de fixation » pour les migrants, craignant un véritable appel d’air que ces lieux engendreraient.

    Calais : les dernières actualités

    Calais : une bombe de la Seconde Guerre mondiale à désamorcer au sud du port

    Calais : un migrant meurt percuté par un train

    A Calais, le Raid mobilisé pour évacuer un squat pro-migrants

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Haut-Karabakh : la Russie accuse l'Azerbaïdjan d'avoir violé le cessez-le-feu, Bakou dément

    Publié le : 26/03/2022 - 22:58

    FRANCE 24 Suivre

    Le ministère russe de la Défense a dénoncé samedi une incursion des forces de l'Azerbaïdjan dans une zone placée sous la responsabilité des forces russes, dans la région du Haut-Karabakh. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a rejeté cette accusation.  

    Moscou a accusé, samedi 26 mars, l'Azerbaïdjan d'avoir violé ces derniers jours le cessez-le-feu avec l'Arménie signé après la guerre du Nagorny-Karabakh de 2020, en déployant des troupes dans la zone sous contrôle des forces russes de maintien de la paix.

    Les incidents entre forces armées arméniennes et azerbaïdjanaises sont fréquents, mais c'est la première fois depuis la fin du conflit en novembre 2020 que Moscou accuse l'une des parties de violer la trêve dont Vladimir Poutine est le garant.

    Ce regain de tension intervient aussi au moment où la Russie a lancé une offensive de grande ampleur contre l'Ukraine. "Entre le 24 et 25 mars, les forces armées de l'Azerbaïdjan ont violé l'accord trilatéral des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie (...), entrant dans la zone sous responsabilité du contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh", a dénoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

    À Bakou, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a "regretté" la déclaration russe "qui ne reflète pas la vérité et n'adopte qu'un seul point de vue".

    >> À voir aussi : Arménie : la menace azerbaïdjanaise aux frontières

    Il a assuré que "l'Azerbaïdjan n'a violé aucune clause" de l'accord de cessez-le-feu et aussi "demandé au ministère russe de la Défense d'assurer le retrait complet des troupes arméniennes et les unités armées illégales de ce territoire internationalement reconnu comme appartenant à l'Azerbaïdjan".

    Selon la Russie, les forces azerbaïdjanaises ont installé un poste d'observation et ont effectué "quatre frappes avec des drones de type Bayraktar" sur les forces du Karabakh près de la localité de Farukh.

    "Profonde inquiétude" de la Russie

    "Le commandement russe du contingent de maintien de la paix prend les mesures en vue du règlement de la situation (...) un appel à un retrait des troupes a été envoyé à la partie azerbaïdjanaise", a-t-il ajouté. Le ministère de la Défense n'a pas fait état dans son communiqué d'incidents armés samedi.

    La diplomatie russe a exprimé sa "profonde inquiétude". L'accord du 9 novembre 2020 signé par Vladimir Poutine et les dirigeants arménien, Nikol Pachinian, et azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait mis fin à un violent conflit de six semaines entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, un territoire pro-arménien à l'indépendance autoproclamée. Les forces azerbaïdjanaises avaient alors fait d'importants gains territoriaux.

    Vendredi, les autorités du Karabakh avaient fait état de deux soldats tués par les forces azerbaïdjanaises. Le ministère arménien des Affaires étrangères a dénoncé lui samedi une "invasion" qui a eu lieu le 24 mars, et qui a été marquée par des "tirs d'artillerie constants".

    Il a accusé aussi son voisin d'avoir privé le Karabakh de gaz, empêchant la population de se chauffer, et dénoncé une situation "au bord d'une catastrophe humanitaire".

    L'Arménie dans l'attente d'une action russe

    "Nous attendons du contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh qu'il prenne des mesures claires pour régler la situation et d'empêcher de nouvelles victimes de combats", a ajouté la diplomatie arménienne.

    Le Kremlin a pour sa part indiqué samedi que Nikol Pachinian et Vladimir Poutine s'étaient entretenu à deux reprises, la veille et l'avant-veille, de la situation au Karabakh. 

    Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Nagorny-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.

    Un nouveau conflit a éclaté à l'automne 2020, faisant 6.500 morts en six semaines. Il s'est soldé par une écrasante défaite de l'Arménie, contrainte de céder à l'Azerbaïdjan trois régions formant un glacis autour du Nagorny-Karabakh.

    Avec AFP 

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    La Turquie et l'Arménie ont discuté d'une normalisation de leurs relations

    Arménie : le président Armen Sarkissian annonce sa démission

    Reprise des vols commerciaux directs entre la Turquie et l'Arménie

    France24 - Monde

    En fuyant Poutine, des Russes s'exilent dans une Serbie pro-Kremlin

    Publié le : 25/03/2022 - 18:21Modifié le : 25/03/2022 - 18:40

    AFP Juliette Halliez Suivre

    Dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, de nombreux Russes se sont enfuient de leur pays. Mais à près de 2 000 kilomètres de là, à Belgrade, ils n'échappent pas à la propagande tentaculaire de la Russie. En Serbie, nombreux sont ceux à approuver le conflit.

    L'Humanité

    Vivre enfin son homosexualité à visage découvert

    Prescription culture

    Télévision Dans ce documentaire, des artistes témoignent et commentent les lentes évolutions des mentalités.

    Gérald Rossi

    Voilà quarante ans seulement qu’en France l’homosexualité n’est plus un délit. Et seulement trente ans que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a rayée de sa liste des maladies mentales. Ces données et quelques autres sont rappelées dans le documentaire bien ficelé que cosignent Julie Delettre et Caroline Halazy. « Ces hommes qui se touchent, ces femmes qui s’enlacent ont longtemps été invisibles », pointe leur film qui rend justice à tous les garçons et filles contraints de vivre dans l’incertitude douloureuse de l’anonymat. Sans remonter à l’Antiquité et à des périodes où les mœurs de chacun ne soulevaient guère de tempête, l’Homo invisible commence son récit à l’aube du siècle dernier. Et cette histoire contemporaine, nourrie de multiples archives et d’interviews, passe par le miroir d’artistes d’alors et d’aujourd’hui, comme les photographes Pierre et Gilles, les chanteurs Eddy de Pretto, Suzanne, etc. Longtemps non affirmée, l’homosexualité figure aussi dans de nombreuses créations, qu’il s’agisse de la littérature, avec Colette, Marcel Proust, Dominique Fernandez, Hervé Guibert… ou au cinéma, qui installe dans les années 1950 des gays, comme on ne disait pas encore. Ainsi avec Adrien, petit rôle interprété par François Périer dans Hôtel du Nord, de Marcel Carné.

    Pour autant, c’est en 1963 que Charles Trenet a été contraint de purger un mois d’enfermement à la prison d’Aix-en-Provence. La majorité sexuelle était alors à 15 ans, mais à 21 ans pour les homosexuels. En 1977 s’est déroulée à Paris la première Gay Pride, « sous les applaudissements mais aussi sous les cailloux et les sifflets », se souvient un des participants. L’épisode du mariage pour tous a aussi été l’occasion d’un déferlement de haine homophobe. « Mon rêve ultime, dit encore Eddy de Pretto, c’est que bientôt les préférences sexuelles de chacun ne soient même plus un sujet. »

    Télévisionhomosexualitéfrance 5Luttes
    France24 - World

    Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

    Issued on: 25/03/2022 - 15:59

    FRANCE 24 Follow

    With just over two weeks to go until the April 10 first round of France's presidential election, candidates and experts alike are flagging the threat of historically low voter turnout after a race eclipsed by the war in Ukraine.

    Observers differ on just how serious low turnout could prove in this race – and on which candidates could suffer most from voters staying home.

    A recent poll by the BVA firm showed only 71 percent of those surveyed intended to cast a ballot in April's election. In practice, that would mean a rate of abstention similar to the first round in 2002 – 28.4 percent – the all-time record for the opening round of France’s two-round presidential vote. The abstention rate was also considered high in 2017, when 22.2 percent of registered voters stayed away.

    "One could say that 70 percent turnout is an honourable score," Céline Braconnier, a professor of political science, told Philosophie Magazine last week. But "for many citizens – think about the 65 percent who abstained in the 2021 regional elections – the presidential election remains the last rampart against a complete break with voting. It's that definitive separation that is worrisome", she said.

    Some are less concerned. "It's true, there's a risk of a drop in turnout in the presidential election for assorted reasons – the destruction of political parties on the one hand and the foregone conclusion that Macron is going to win on the other," political analyst Gérard Grunberg told Agence France-Presse this week.

    "Instead of turnout around 80 percent, as is usual for a presidential election, it could be around 70 percent; but I don't think it would be a lot less, and that's still a significant rate," said Grunberg, a research director emeritus at France's National Centre for Scientific Research (CNRS). He doesn't believe the end of voter engagement is coming – "unlike most of my colleagues".

    >> France in Focus looks at the country's abstention problem

    Grunberg suggests voters are motivated by practical concerns when deciding whether to head to the polls. "People are more and more utilitarian. They vote when they are interested. And we know that the tighter [a race] is, the more people vote. So Emmanuel Macron's presumptive victory is not mobilising people," he said.

    In the BVA poll, 40 percent of those intending to abstain from April's election cited "the impression that the die is cast" to justify sitting this one out, almost on par with those who feel "the election will change nothing in their daily life" at 41 percent.

    Who is most likely to sit out the vote?

    Macron supporters are concerned that his would-be voters might be overconfident about the result. "Historically, it is already difficult to mobilise an outgoing administration's electorate," the pollster Bruno Jeanbart told the financial daily Les Echos this week.

    Macron's interior minister, Gérald Darmanin, seemed keen to sound the alarm on Thursday night, telling France 5 television: "Marine Le Pen is dangerous for the president. She can win this presidential election."

    Darmanin added: "She has a strategy that looks like it's working. [Far-right rival Éric] Zemmour has made her [appear more] 'soft'."

    The latest polls have Macron beating far-right National Rally leader Le Pen relatively comfortably, with between 54 and 59 percent of the vote should the two advance to the election's April 24 run-off. That duel would be a re-match of the 2017 second round. But Macron scored far higher in their previous meeting, winning with 66.1 percent to Le Pen's 33.9 five years ago.

    >> How a quirk in French voter registration drives high abstention rate

    Grunberg, for his part, believes Macron's rivals are the ones who should worry. Low turnout "will benefit Macron even more because Macron's electorate is pretty determined, especially in this period of simmering conflict. It's the others who could be telling themselves: We don't like Macron, but he's going to win and we don't know who to vote for", the analyst said.

    Demographics matter, too. Le Pen and far-left candidate Jean-Luc Mélenchon have support bases that are younger and more working class than those of the other top candidates. Those two groups have historically been harder to coax to the ballot box. Le Pen and Mélenchon, each waging a third consecutive bid for France's top job, know the risks; both have been striving to boost turnout among their respective supporters.

    "That's one of the keys that could allow Jean-Luc Mélenchon to advance to the second round – if there is high working-class turnout. Because it's the working classes who abstain, disgusted by everything and with the impression that no solution will be brought to bear on their problems in these elections," Mélenchon spokesman Alexis Corbière told BFM TV on Thursday.

    >> Tackling turnout: Amid record abstention in France, a look at how Europe gets out the vote

    Peril looms elsewhere as well. The political consultant and Sciences Po professor Philippe Moreau Chevrolet on Thursday pointed to yet another factor that could thin the queues at the ballot box: Ten days after the French government lifted most of the country's Covid-19 protections, including its vaccine pass and indoor masking requirements, confirmed cases have surged to a daily average of 110,000 nationwide.

    "A proliferation of Covid cases – [at] kids' schools, work, friends... – but whatever happens let's take the mask off," Moreau Chevrolet quipped in a tweet. "At this rate, the number one cause of abstention on April 10 will be Covid."

    (With AFP)

    French presidential election © France 24

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    After Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously (mostly)

    French Presidential Election

    Explainer: How does France's two-round presidential election work?

    Tackling turnout: Amid record abstention in France, a look at how Europe gets out the vote

    L'Humanité

    Hip-hop, jeunesse et amour(s), Lille assure la relève des séries

    Actu

    Festival. SériesMania s’est achevé vendredi soir sur un palmarès qui fait la part belle à la création française, à l’amour et à la jeunesse.

    Grégory Marin

    Le Grand prix de la compétition internationale été décerné à une série française -c’est une première!- qui passera en automne sur Arte, «Le monde de demain». Elle relate l’arrivée en France du mouvement hip-hop, autour de trois grandes figures émergentes à la fin des années 80: Kool Shen et Joey Starr, qui monteront le groupe NTM, et le DJ Dee Nasty.

    Le prix de la meilleure actrice a été  décerné à Michelle de Swarte pour son interprétation d’une mère malgré elle dans la jouissive comédie horrifique «The Baby». Celui du meilleur acteur masculin est attribué à Yehuda Levi pour son rôle de chef d’une communauté ultra-orthodoxe dans «Fire Dance».

    Le jury du panorama international a distingué la Suédoise «Dark heart», un polar agricole et social, comme meilleure série. Le prix spécial du jury va à «Sunshine eyes», une chronique chorale du confinement en Allemagne. Le jury étudiant a décerné une mention à «Funeral for a dog», une histoire de triangle amoureux.

    La compétition française a fait la part belle à «Chair tendre», excellente série sur un sujet peu filmé, l’intersexuation, au travers du passage à l’âge adulte de Sasha. La série passera très bientôt sur France TV Slash, comme «Reuss», l’été post-bac de trois copines empêtrées dans un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue, qui a valu à ses trois interprètes, Charlie Loiselier et Assa Sylla, vues dans «Skam France», et Inès Ouchaaou, le prix des meilleures actrices. Le prix d’interprétation masculine est allé à l’acteur Axel Granberger pour son rôle d’un serial killer dans «Les papillons noirs», qui sera diffusé sur Arte à l’automne.

    Le prix du public est décerné à l’anglaise «The birth of Daniel F. Harris», dramédie sur l’éveil au monde d’un personnage resté enfermé jusqu’à sa majorité. Le prix de la meilleure comédie est allé à la série romantique «Bloody Murray». En ce qui concerne les formats courts, Arte décroche un troisième prix, une mention spéciale pour la deuxième saison de «18h30». Le jury a également récompensé «Float», une histoire d’amour entre deux femmes.

    Le prix de la meilleure musique originale est allé à la série «Toutouyoutou» (OCS) série d’espionnage industriel... et de découverte de l’aérobic dans les années 80, portée par les mélodies de Clément Doumic, Antoine Wilson et Sébastien Wolf, qui composent Feu! Chatterton.

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    France24 - World

    Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Issued on: 23/03/2022 - 11:34

    Romain BRUNET Follow

    French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.  

    This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.

    After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.

    Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.

    Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.

    Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).

    The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.

    Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.

    'There is no magic money'

    Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.

    But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.

    To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.

    With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals. 

    Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.

    Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.

    'No matter the cost'  

    All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II. 

    The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.  

    >> Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.

    Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.

    This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

    L'Humanité

    Série. Pronostic engagé pour l’hôpital anglais

    Prescription culture

    Grégory Marin

    «Ça va faire mal. » C’est ce que promet le titre, a contrario de la phrase rituelle que prononcent les médecins à leurs patients. Est-ce ce qui va arriver à Adam Kay (Ben Whishaw) ? Interne au service obstétrique d’un grand hôpital de Londres, il est hanté par l’image de ce bébé de 25 semaines né prématurément après une erreur de sa part, ce qui lui vaut une plainte de la famille. Au sein du National Health Service en déshérence, ses collègues (une chef sage-femme intraitable, une interne peu sûre d’elle…) et lui font pourtant tout ce qu’ils peuvent.

    Dès les premières minutes, on plonge dans le bain : Adam, personnage un brin cynique (il brise le quatrième mur pour prendre directement le spectateur à partie) mais bon médecin, a déjà changé plusieurs fois sa tenue trempée de sang, mais se plie en quatre pour réussir un accouchement acrobatique, entre parking et monte-charge… Il faut parfois avoir le cœur bien accroché pour regarder sans ciller les scènes d’accouchement, par voie basse ou césarienne, avec complications souvent, d’un réalisme confondant qui n’épargne aucun détail au spectateur. On est loin du docteur House. Cette série basée sur le roman biographique d’Adam Kay n’enjolive pas la réalité, ne cache rien de la dureté du travail à l’hôpital et de ses répercussions à l’extérieur.

    Télévision
    L'Humanité

    En thérapie. Des confidents déconfinés

    Prescription culture

    Grégory Marin

    La première saison d’« En thérapie », la série d’Éric Toledano et Olivier Nakache, se concentrait sur le traumatisme du 13-Novembre. La seconde commence après une ellipse de cinq ans. Nouveaux troubles, nouveaux patients : les suites du confinement sont un défi inédit pour le docteur Dayan, qui n’en a pourtant pas complètement fini avec le passé – l’un de ses patients a trouvé la mort en Syrie et la famille l’accuse… La réalisation est confiée à plusieurs cinéastes, Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin, Agnès Jaoui, qui joue aussi un ancien amour du docteur… Patience, on vous en dira plus très bientôt.

    Écransolivier nakache
    France24 - World

    ‘Happy days’: French Communist candidate promises a return to the good times

    Issued on: 24/03/2022 - 18:16

    Aude MAZOUE

    Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign, for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Happy days".

    It was within the confines of the space-age French Communist Party headquarters in Paris's 19th arrondissement (district), in a modernist bunker-like conference room, that Fabien Roussel unveiled his presidential campaign platform back in January. Based on what he called a "social, ecological and republican pact", Roussel's platform for the April vote marks the Communists' first presidential run in 15 years, after the party sat out the last two elections in favour of like-minded leftists.

    "Tonight, I am issuing a call, a call to create happy days," Roussel declared at the dais. "Together, let's create a France of happy days." The upshot was a battle plan at once ambitious and jovial, even festive, in stark contrast to the party venue's cold concrete feel.

    The Communist candidate is hardly the first to seek out political support on the promise of better times. When Britain’s Boris Johnson touted "sunlit meadows" on the horizon after Brexit, he was merely referencing Winston Churchill's "sunlit uplands" from 1940. In Canada, when Justin Trudeau came to power proclaiming "sunny ways", he was emulating predecessor Wilfrid Laurier from 1895. Similarly in France, "Happy days" (les jours heureux) is a pointed historical reference to the sunnier times that greeted the end of World War II.

    Indeed, Roussel isn't the first French politician in recent years to make use of that specific throwback. Emmanuel Macron, addressing the nation during France's first Covid-19 lockdown in the austere spring of 2020, declared: "My dear compatriots, we will have better days and we will return to the happy days. I am convinced of it."

    During a campaign rally using cutting-edge technology back in 2017 – at which far-leftist presidential candidate Jean-Luc Mélenchon appeared in hologram form to seven French cities at once – he, too, deployed a reference to those coveted "happy days".

    Where does ‘happy days’ come from?   

    It wouldn't be lost on Roussel, Macron or Mélenchon that the expression is a reference to the National Council of the Resistance (CNR) that coordinated France's fight against the Vichy Regime and Nazi occupation during World War II. The CNR was founded on May 27, 1943, by six political parties – including the French Communist Party – and two labour union confederations. Even then, as the war raged on, the group projected there was a sunnier future ahead and devised its programme for those "happy days" to come after the war. The innovative document the Council would adopt the following March contained major progressive advances: it sought to give women the right to vote, to create the Social Security and a pay-as-you-go pension systems, and to nationalise France's coal mines, the Renault car company, savings banks, the central bank, the railways and the national electric company.

    "A programme of that sort, put into place at the end of such a traumatic cataclysm, echoes our own challenges – when our country, brutally brought to a halt by the pandemic, is confronted with a crisis unprecedented in scale," said Roussel, seeking to resurrect his party's golden years as it returns to the presidential ballot. Indeed, after World War II, the French Communist Party was the premier political force on the French left wing.

    >> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

    Some read something deeper still into Roussel's "France of the happy days" campaign slogan.

    He is “referring not only to the social movements of recent years” – which have challenged the French welfare state and the large-scale social reforms born out of the French Resistance like pensions –  “but also to the Front populaire", the left-wing coalition that brought French workers such cherished advances as paid holidays and a shorter workweek, noted historian Jean Vigreux, writing for The Conversation in February

    Why has Roussel deployed the expression?

    Determined to break with the anxiety-laden ambience that prevails in conservative and far-right discourse, Roussel is providing another vision of the world, imbued with optimism. "The tone of the campaign is betting on the 'hope' and 'joy' underpinning the French Communist Party's reasserted presence," wrote Vigreux. "Those two terms have to do with well-known language, strong markers meant to 're-enchant the world' and that easily counter a right-wing vision of nationalist, anti-immigrant retreat, or even of purported decline."

    Roussel's presidential platform is in keeping with his slogan. One of his key pledges highlights "the right to happiness at work, but also to happiness on holiday" and intends to allow one and all to enjoy vacations. In order to finance that project – at a cost of €1 billion on his estimate – Roussel plans to launch a "Robin Hood" tax on private jets and business-class journeys. "That way, everyone who uses their jet or who travels in business class will tell themselves that they are also financing access to holidays," the Communist explained.

    One thing is clear, Roussel's campaign is a whole new vibe for the French Communist Party, 15 years after its last presidential run. After the fall of the Berlin Wall and in the wake of lacklustre results at the presidential polls in 1995, 2002 and 2007, many saw a party on its last legs. In 2012 and 2017, it didn't put forward an in-house candidate, instead backing the far-left Mélenchon. But with his "happy days" rhetoric, 2022 candidate Roussel has, at the very least, found a way to buoy the hopes of his fellow Communists once again.

    This article has been adapted from the original in French. To explore FRANCE 24's other campaign buzzwords, click here.

    French presidential election © France 24

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    'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her

    CAMPAIGN BUZZWORDS

    'Tefal campaign': with Covid-19 monopolising voters' minds, nothing sticks

    CAMPAIGN BUZZWORDS

    'Créolisation': Candidates clash on immigration, assimilation and identity

    France24 - World

    Tough break: Embattled conservative Pécresse to campaign remotely after positive Covid test

    Issued on: 24/03/2022 - 19:26Modified: 24/03/2022 - 19:33

    Tracy MCNICOLL Follow

    French conservative presidential candidate Valérie Pécresse announced Thursday on Twitter that she had tested positive for Covid-19. She pledged to continue her campaign "at a distance". With just 17 days until French voters go the polls for the election's first round on April 10, the diagnosis marks yet another setback for the Les Républicains nominee.

    "Having tested positive for Covid, I am pursuing my campaign at a distance and in respect of the health rules. All of our meetings are going ahead thanks to the team's mobilisation," Pécresse tweeted on Thursday afternoon.

    France's current Covid-19 protocol requires that vaccinated individuals isolate for seven days after a positive test result, from Thursday afternoon in Pécresse's case. That span can be shortened if the person tests negative and is no longer experiencing symptoms on the fifth day. After the isolation period, one is expected to wear a mask for seven days. Pécresse previously indicated she is vaccinated. Her campaign team said Thursday that the candidate has "light symptoms" akin to a cold, but "nothing serious".

    Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.

    March 24, 2022

    The embattled conservative is currently polling between 10 and 12 percent in the latest surveys ahead of the first-round vote, well back of the threshold required to advance to the April 24 run-off.

    Scheduled to appear on primetime TV on Thursday night with four other presidential candidates, Pécresse will appear instead live by videolink, the France 2 television programme announced.

    She was due to hold a rally on Friday in Bordeaux. Associates have indicated that others would step in to headline the event in her place, but that Pécresse may appear via a recorded video. A scheduled campaign stop in Marseille on Saturday has, however, been "cancelled", associates said.

    Pécresse had presented her plan to reform the French Constitution with an aim to "reestablishing order" on Thursday morning, before the positive test result. 

    She took part in a television show on Wednesday night debating rivals or their representatives face-to-face (maskless but distanced). Pécresse's adversaries for the evening included Fabien Roussel, the French Communist Party candidate, and Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who is supporting her aunt's far-right rival Éric Zemmour in the 2022 presidential race.

    French presidential election © France 24

    Pécresse appeared on stage Tuesday night before a crowd of 4,000 readers of right-wing magazine Valeurs Actuelles at an event that featured Zemmour among its other headliners.

    The French government lifted many of the country's Covid-19 protections on March 14, including its vaccine pass and the requirement to mask indoors in most settings. Critics say the move was decided too early amid fears of a sixth Covid-19 wave as confirmed cases have doubled over the past three weeks to a daily average of 110,000 nationwide.

    (With AFP)

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    A ‘Titanic’ flop: lacklustre rally turns up the heat on conservative front-runner Valérie Pécresse

    French Presidential Election

    Defections sap conservative contender Pécresse in French presidential race

    CAMPAIGN BUZZWORDS

    'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her

    L'Humanité

    Samba-Mayela : une médaille et un cri

    Chronique

    Mejdaline Mhiri

    Sept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.

    Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).

    Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.

    Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.

    La chronique sportive de Mejdaline Mhiri
    Valeurs Actuelles

    Les antifascistes lyonnais bientôt dissous par le ministre de l’Intérieur

    Vers une dissolution des groupes d’extrême-gauche violents ? C’est ce vers quoi le ministère de l’Intérieur pencherait d’après les informations de LyonMag révélées vendredi 18 mars. Plus précisément, la GALE, acronyme pour Groupe antifasciste Lyon et environs, serait dans le viseur des autorités. Le groupuscule d’extrême-gauche a donc reçu une notification de sa prochaine dissolution. La GALE étant un groupe de fait, et non une association déclarée en préfecture, il a fallu au préalable identifier les membres de ce mouvement informel, connu pour sa grande violence, notamment à l’égard des forces de l’ordre mais aussi de la droite lyonnaise, notamment Reconquête!, le Rassemblement national, ou encore feue Génération identitaire, dont les locaux se situaient au cœur du Vieux Lyon.

    Le précédent de Nantes révoltée

    La GALE n’est pas le premier groupuscule d’extrême-gauche à se voir menacé de dissolution. En janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin annonçait son souhait de dissoudre le groupe Nantes révoltée, une organisation de gauche radicale nantaise, qui avait défrayé la chronique en organisant une marche aux flambeaux émaillée de violences le 21 janvier dernier. Mais depuis, il ne s’est rien passé : le groupuscule, qui se présente comme un média, n’a toujours pas reçu sa notification de procédure de dissolution. Et peut donc continuer à agir. En toute impunité.

    Lyon : les dernières actualités

    Ivre au volant, « l’accompagnateur cycliste » du maire écolo de Lyon démissionne

    À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture

    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Biden 'gaffe' saying Putin 'cannot remain in power' scrambles US message

    Issued on: 27/03/2022 - 19:47

    NEWS WIRES

    President Joe Biden's apparent call for Vladimir Putin's exit reverberated instantly around the world, sparking an administration rush to course-correct -- and risks scrambling US efforts to rally a united front on the Ukraine conflict.

    Biden's comment that the Russian president "cannot remain in power" -- delivered in Warsaw at the close of three days of marathon diplomacy -- was termed "a horrendous gaffe" by one Republican senator.

    A senior US analyst said it could have the effect of lengthening the war.

    And even France's president warned such language could "escalate" a conflict the United States and its NATO allies have sought at all costs to contain, and undercut Western efforts to help suffering Ukrainians.

    The remark came as Biden wound up a forceful speech on Saturday capping what had been a widely-praised European visit, aimed at presenting a determined front against Russia's invasion.

    His ad-libbed words -- "For God's sake, this man cannot remain power" -- caught even US advisors off guard, representing a stark departure from oft-stated American policy.

    The White House sprung immediately into action, clarifying within minutes that Biden was not advocating "regime change" in Russia.

    But the comments by Biden -- who hours earlier called Putin a "butcher" -- drew predictable fury from Moscow, raised eyebrows in allied countries, and sent the president's advisors into high gear to mollify the criticism.

    No 'regime change'

    US Secretary of State Antony Blinken, in Jerusalem, joined in forcefully denying Biden was calling for Putin's ouster.

    Biden's point, Blinken said, was that "Putin cannot be empowered to wage war, or engage in aggression against Ukraine, or anyone else."

    The choice of Russia's leader, Blinken said, is "up to the Russians."

    The administration sent out the US ambassador to NATO, Julianne Smith, to underscore the same message -- stating across multiple TV networks that "the US does not have a policy of regime change towards Russia, full stop."

    Biden's comments, Smith told CNN's "State of the Union," were "a principled human reaction to the stories that he had heard" during an emotional visit with Ukrainian refugees.

    But President Emmanuel Macron of France, a close US ally who has spoken frequently with Putin since the invasion, warned the West not to "escalate in words or actions" -- or risk hampering vital humanitarian efforts, including hopes of evacuating the devastated city of Mariupol.

    As noted by a senior Republican lawmaker, Senator Jim Risch, the remarks ran 180-degrees counter to the Biden administration's constant efforts until now to stop the conflict from escalating.

    "There's not a whole lot more you can do to escalate than to call for regime change," he told CNN.

    Reputation for gaffes

    Biden has a decades-long reputation for unfortunate off-the-cuff remarks -- newspapers have previously listed his "top 10 gaffes of all time" -- and Risch, the ranking Republican on the Senate Foreign Relations Committee, said the president had again shot himself in the foot.

    Biden delivered "a good speech," Risch told CNN, with "a horrendous gaffe right at the end of it."

    "My gosh, I wish they would keep him on script."

    Not everyone saw the remark, however undiplomatic, as carrying an unstated threat -- or in fact as a gaffe at all.

    Oksana Markarova, Ukraine's ambassador to the United States, told NBC's "Meet the Press": "Anyone who's a war criminal, who attacks a neighboring country, who's doing all these atrocities... definitely cannot stay in power in a civilized world."

    And Michael McFaul, a former US ambassador to Russia, said on Twitter that Biden's words needed to be read with nuance.

    "Biden expressed what billions around the world and millions inside Russia also believe. He did not say that the US should remove him from power. There is a difference."

    But multiple experts in the United States and abroad weighed in with criticism.

    Richard Haass, an American diplomat who heads the Council on Foreign Relations, said Biden had "made a difficult situation more difficult and a dangerous situation more dangerous."

    "Putin will see it as confirmation of what he's believed all along," Haass said on Twitter. "Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war."

    Equally stern, Francois Heisbourg of the International Institute for Strategic Studies said American leaders would do better not to "shoot off their mouths."

    (AFP)

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    Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

    Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

    As it happened

    Zelensky says Ukrainian neutrality on the table ahead of fresh talks with Russia in Turkey

    Valeurs Actuelles

    Val-d’Oise : un mort dans une altercation entre gens du voyage

    La dispute a tourné au drame. A Herblay dans le Val-d’Oise, un homme issu de la communauté des gens du voyage a été tué par un autre membre ce samedi 26 mars. En effet, Le Parisien rapporte qu’un individu armé d’un fusil aurait tiré sur un homme. La victime était au volant de sa voiture, et a succombé à ses blessures après avoir été touchée à la tête. Son véhicule a quant à lui terminé sa course en s’encastrant dans un mur.

    Enquête en cours

    Le meurtrier présumé s’est ensuite réfugié dans un cabanon avec son fusil. Il a été interpellé et placé en garde à vue. L’origine du différend qui s’est déroulé dans un camp de gens du voyage vers 7h45 reste pour l’heure inconnue. Âgé de 56 ans, l’auteur du tir serait un élagueur résidant à Pierrelaye, une commune située à une dizaine de minutes d’Herblay. Il aurait avoué avoir utilisé son arme contre l’homme de 41 ans, un artisan couvreur. Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les circonstances de cette altercation mortelle. La famille du suspect serait, en tout cas, déjà connue des services de police.

    Val-d'Oise : les dernières actualités

    Val-d’Oise : un homme agresse un pompier lors de son transport à l’hôpital

    Val-d’Oise : un gynécologue visé par 130 plaintes pour viols et agressions sexuelles

    Val-d’Oise : un Syrien de 23 ans abat son beau-frère d’origine turque devant sa sœur

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Brazil’s Bolsonaro launches reelection bid, facing stiff challenge from leftist Lula

    Issued on: 28/03/2022 - 05:30

    NEWS WIRES Yinka OYETADE

    Brazil’s far-right President Jair Bolsonaro launched his re-election campaign on Sunday, telling thousands of cheering supporters that opinion polls were wrong and he is sure to win this year’s election that pits good against bad.

    Bolsonaro faces a tough challenge to win re-election against his political nemesis, leftist former President Luiz Inacio Lula da Silva. Many Brazilians are angry at Bolsonaro’s handling of the coronavirus pandemic, rising inflation and high fuel prices. Lula, whose Workers Party (PT) governed Brazil from 2003 to 2016, maintains a 13-15 point poll lead over Bolsonaro.

    “A false poll published a thousand times will not elect a president,” Bolsonaro said in a nationalistic speech to supporters dressed in yellow and green colors of Brazil’s flag. “I am certain of victory because I have an army at my side, and this army is made up of each of you.”

    Bolsonaro will stand for the conservative Liberal Party, which said it was launching his “pre-campaign” as official campaigning has yet to start for the October election.

    Bolsonaro said his government has successfully cut red-tape, including the easing restrictions on the possession and carrying of guns, which he said has reduced violence in Brazil.

    Last week, he again criticized the country’s electronic voting system that he says is vulnerable to fraud that could rob him of victory, renewing fears he could refuse to accept defeat like his political idol former U.S. President Donald Trump.

    “What we want is to deliver a country in the future, well into the future, that is much better than the one I received in 2019,” Bolsonaro said at the event in Brasilia. “This isn’t a fight of left versus right, it’s a fight of good against bad.”

    Riding a Harley-Davidson motor bike away from the event, 53-year-old Cristiane Sade said Bolsonaro was a patriot and better president than Lula.

    “He does not take public money to finance leftist ideas that are very nice in theory but never work in practice,” she said.

    (REUTERS)

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    Brazil Supreme Court judge suspends Telegram messaging app, a key Bolsonaro platform

    Focus

    Systemic racism in Brazil: Anger over murder of Congolese refugee

    Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis

    Valeurs Actuelles

    Un maire breton de gauche devient par erreur conseiller d’Eric Zemmour dans une bande-dessinée

    Une drôle de surprise pour le maire de Rosporden (Finistère). Samedi 26 mars, l’édile divers-gauche de cette commune bretonne a découvert qu’il apparaissait dans une bande dessinée politique, intitulée « Elyzée », rapporte France Live. Seulement, cette bande dessinée le met en scène comme conseiller d’Eric Zemmour élu président de la République, alors que Michel Loussouarn est de gauche, et bien éloigné des idées du candidat de Reconquête!. Cette erreur est dû à une homonymie : il existe bel et bien un proche d’Eric Zemmour nommé Michel Loussouarn, ancien militaire et directeur de campagne du candidat Rassemblement national Andréa Kotarac aux élections régionales de 2021.

    Erratum

    Cette bande dessinée de politique-fiction est l’œuvre d’une maison d’édition créée par l’ancien président du club de rugby de Toulon, Mourad Boudjellal. « Il n’y a pas de doute possible, mes traits sont parfaitement reproduits », a déploré le maire breton. « Visiblement, j’ai un homonyme qui fait partie de l’équipe d’Eric Zemmour, mais ce n’est pas moi », a assuré Michel Loussouarn. Les éditeurs se sont excusés de la méprise, et ont assuré qu’un erratum serait ajouté dans les exemplaires prochainement disponibles.

    Finistère : les dernières actualités

    Le local du Parti socialiste de Douarnenez tagué d’inscriptions nazies

    Finistère : un médecin, qui aurait réalisé plus de 400 faux passes sanitaires, placé sous contrôle judiciaire

    Finistère : des élus proposent les enclos paroissiaux au patrimoine mondial de l’UNESCO

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

    Issued on: 27/03/2022 - 14:40

    NEWS WIRES

    The Saudi-led coalition launched air strikes Sunday on Yemen hours after Huthi rebels announced a three-day truce, with the UN chief condemning a surge in violence as the war enters its eighth year.

    The raids targeted Sanaa, the rebel-held capital, according to Saudi Arabia's Al Ekhbariya TV, which tweeted "the start of air strikes on Huthi camps and strongholds in Sanaa" around midnight.

    The attacks began shortly after the Iran-backed Huthis announced a three-day truce and offered peace talks on condition that the Saudis stop their air strikes and blockade of Yemen and remove "foreign forces".

    Just a day earlier, the rebels had fired drones and missiles at 16 targets in Saudi Arabia, turning an oil plant near Jeddah's Formula One track into a raging inferno as aghast drivers looked on.

    The flurry of attacks and diplomacy came as Yemen, the Arab world's poorest country, on Saturday marked seven years since the Saudi-led intervention against the Huthis, who seized Sanaa in 2014.

    The conflict has killed hundreds of thousands of people directly or indirectly and displaced millions, creating what the United Nations calls the world's worst humanitarian crisis.

    UN Secretary-General Antonio Guterres on Saturday condemned the sudden rise in hostilities.

    He said that eight civilians, including five children and two women, were reportedly killed in retaliatory strikes on Sanaa following Friday's rebel attacks.

    The UN staff compound in the city was also damaged, his spokesman Stephane Dujarric said in a statement.

    "The Secretary-General strongly condemns the recent escalation of the conflict in Yemen," the statement said, adding that Guterres is "deeply concerned" about reports of coalition attacks on the lifeline port of Hodeida.

    He urged the warring parties to "immediately de-escalate" and reach a "negotiated settlement" with the help of Hans Grundberg, the UN's special envoy to Yemen.

    Thousands of people demonstrated in Sanaa on Saturday, holding placards and chanting, to denounce the Saudi-led intervention which included nine countries when it was launched on March 26, 2015.

    Today, it is largely just Saudi Arabia and, to a lesser extent, the United Arab Emirates, which says it has withdrawn troops from Yemen but remains an active player, training militias on the ground.

    The coalition's intervention has stopped the Huthis' advances in the south and east of the country but has been unable to push them out of the north, including Sanaa.

    "Militarily, the war is now at stalemate," Elisabeth Kendall, a researcher at Oxford University, told AFP this week.

    Saudi Arabia "may at this point be keen to extract itself" from Yemen, she said.

    (AFP)

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    Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

    Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

    Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Mort d’Yvan Colonna : des individus cagoulés prennent d’assaut une caserne de CRS en Corse

    Des affrontements entre forces de l’ordre et individus cagoulés ont eu lieu à Furiani, dans la banlieue de Bastia, dimanche 27 mars, devant une caserne de CRS. Un rassemblement organisé à la suite de la diffusion d’une vidéo polémique sur les réseaux sociaux a dégénéré, avec des notamment des jets de cocktails Molotov, rapporte Corse-Matin. L’appel à manifester avait été lancé par les mouvements indépendantistes Core in Fronte et Corsica Libera. Il s’agissait d’une réaction à une vidéo montrant la caserne en question. On peut y entendre les CRS chanter « La Marseillaise ». Elle aurait été tournée durant les obsèques d’Yvan Colonna.

    « Sans rapport avec les obsèques d’Yvan Colonna »

    Environ 500 personnes se sont rassemblées sur les lieux pour protester. Une cinquantaine d’individus masqués ont tenté de prendre d’assaut la caserne, détaille Corse-Matin. Les policiers ont répondu aux jets de pierres et de cocktails Molotov pat l’usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Des pneus ont été brûlés aux abords de la caserne. La préfecture de Corse a invité les citoyens à éviter le secteur. Les violences se poursuivaient en fin de soirée.

    Selon une source policière citée par France Bleu, « cette compagnie était en repos et ils ont mangé à l’extérieur car la météo s’y prêtait ». « Comme d’ordinaire, ils ont entonné de nombreux chants dont La Marseillaise », précise cette source, « mais sans rapport avec les obsèques d’Yvan Colonna ». L’agression mortelle de l’indépendantiste corse condamné pour l’assassinat du préfet Erignac avait déjà causé une vague de violences, début mars, sur l’Île de Beauté.

    A Furiani, les affrontements continuent entre les forces de l’ordre et les manifestants cagoulés. Toujours cocktails Molotov contre grenades assourdissantes et lacrymogènes pic.twitter.com/aGeoUwxTcR

    — Corse-Matin 📰 (@Corse_Matin) March 27, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Thousands protest against abortion in Madrid

    Issued on: 27/03/2022 - 19:56

    NEWS WIRES

    Thousands of people marched though Madrid on Sunday to protest against abortion, as Spain's leftist government prepares a law to guarantee access to the procedure at public hospitals.

    Carrying signs that read "Abortion is not right" and chanting "More respect for life", demonstrators walked through the centre of the Spanish capital to Cibeles square in central Madrid where a manifesto was read aloud.

    "There are other alternatives. After an abortion there is always trauma but that is not talked about,"  said Yolanda Torosio, a 44-year-old secretary who attended the protest with her daughter.

    The protest was organised by the "Yes to Life" platform which estimated that some 20,000 people took part. The central government's representative in Madrid put the number of marchers at about 9,000.

    The crowd included parents pushing strollers, retired couples and groups of youths, some carrying Spanish flags.

    While Spain decriminalised abortion in 1985, women in the predominantly Catholic country still face obstacles when choosing to terminate a pregnancy since many doctors refuse to care out the procedure.

    According to the OMC Spanish doctors' association, "most" obstetrician-gynaecologists who work in the public sector consider themselves "conscientious objectors" and refuse to carry out abortions.

    As a result women in some regions must travel hundreds of kilometres for an abortion because there is no private clinic nearby and the local hospital will not perform them.

    Socialist Prime Pedro Sanchez's government is preparing a law to ensure that all public hospitals perform abortions, and wants to ban protests outside of abortion clinics as "harassment".

    IT also wants to modify the law so minors of 16 and 17 can terminate a pregnancy without their parents' consent, as is the case in Britain and France.

    Polls show a majority of Spaniards are in favour of keeping the country's existing abortion laws, which allow the procedure on demand in the first 14 weeks of pregnancy.

    (AFP)

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    Colombia decriminalises abortion in first 24 weeks of pregnancy

    US Supreme Court deals another blow to opponents of Texas abortion law

    #The 51%

    Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    ‘Jamás pensé que volvería a ser una refugiada’: sobrevivientes ucranianos de la Segunda Guerra Mundial vuelven a vivir un conflicto bélico

    Casi 80 años después de que Ucrania saliera de una devastadora guerra mundial en la que murieron más de cinco millones de personas, la invasión rusa reaviva los recuerdos que al país le ha costado superar.

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    Por Emma Bubola

    Borys Zabarko tenía 6 años cuando los nazis invadieron lo que hoy se conoce como Ucrania en 1941 y su ciudad natal, Sharhorod, se convirtió en un gueto judío. Las mujeres, los niños y los ancianos dormían en habitaciones abarrotadas, sin baños ni agua, dijo. Mientras la epidemia de fiebre tifoidea causaba estragos, el suelo estaba demasiado frío como para cavar tumbas y los cuerpos se apilaban sobre la tierra. El padre y el tío de Zabarko, que lucharon con el ejército soviético, murieron en combate.

    Después de la liberación, Zabarko dijo que se convenció de que nunca volvería a ocurrir algo así.

    A sus 86 años, hace poco pasó toda una noche de pie en la gélida estación de tren de Leópolis, en el oeste de Ucrania, en un andén abarrotado mientras intentaba subir a un vagón para escapar de otra guerra.

    “Es una repetición aterradora”, dijo por teléfono desde Núremberg, Alemania, donde huyó con su nieta de 17 años, Ilona, antes de establecerse en Stuttgart. “De nuevo, tenemos esta guerra asesina”.

    En las últimas semanas, la mayoría de los ucranianos vieron conmocionados cómo su país era golpeado por la violencia y la destrucción a una escala que nunca habían visto antes, con niños muertos, fosas comunes y bombardeos de casas y hospitales.

    Para algunos ucranianos de edad avanzada, la invasión rusa ha revivido los dolorosos recuerdos de la Segunda Guerra Mundial, en la que murieron más de cinco millones de personas en Ucrania, aunque el número de víctimas y la escala del conflicto actual sean incomparables.

    Los ecos de la guerra mundial se han hecho omnipresentes desde que Rusia invadió Ucrania.

    Dumskaya.net, un portal informativo de Odesa, Ucrania, terminaba los artículos con una frase adaptada de una que utilizaban los periódicos locales durante la Segunda Guerra Mundial. En vez de “muerte a los ocupantes alemanes”, ahora dice “muerte a los ocupantes rusos”. Un erizo antitanque que se utilizó en 1941 fue sacado de un museo y desplegado en una calle de Kiev.

    El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, nieto de un veterano del ejército rojo, ha retomado el lenguaje de aquel conflicto y dice que se está desarrollando una “guerra patriótica”, una referencia a la Gran Guerra Patriótica de la Unión Soviética contra la Alemania nazi.

    Para los ucranianos, “la Segunda Guerra Mundial es la referencia emocional más importante”, dijo Markian Dobczansky, historiador del Instituto de Investigación Ucraniana de la Universidad de Harvard. Aunque el Estado ucraniano evoca esos recuerdos, el pueblo ucraniano también “establece esa conexión por su cuenta”, dijo.

    Alexandra Deineka, de 83 años, tenía 3 años cuando perdió varios dedos tras el impacto de una bomba en su casa de Járkov. Este mes, esa casa, en la que todavía vive, volvió a ser bombardeada y parte del tejado quedó destruido. “La misma historia, como hace muchos años”, dijo su nieto, Dmytro Deineka: “Lo mismo, lo mismo”.

    Cuando Zabarko oyó las sirenas de ataque aéreo en una mañana reciente, corrió hacia un garaje subterráneo. Allí encontró a gente que había pasado la noche ahí, escondiéndose de los misiles y las bombas que caían sobre la ciudad, incluyendo madres con niños en carriolas que tenían miedo de salir. Su mente viajó de inmediato a 1941.

    “Los sentimientos son los mismos”, dijo. “Es la muerte la que vuela sobre ti”, agregó.

    Después de pasar días refugiados en su apartamento, su nieta sufría una ansiedad insoportable, dijo, y su hija le rogó que la sacara de Ucrania. Ambos enfermaron de COVID-19 después de viajar en tren en vagones atestados.

    “Creíamos que nosotros, nuestros hijos y nuestros nietos vivirían una vida en paz”, dijo, “y ahora hay otra guerra con gente que muere, otro derramamiento de sangre”.

    Después de que Alemania invadiera lo que hoy es Ucrania, cedió la región de Transnistria a su aliado de Rumanía, que deportó a miles de judíos a Sharhorod, confinándolos allí.

    Después de la guerra, Zabarko se hizo historiador, escribió libros sobre el Holocausto y dirigió una asociación de sobrevivientes. Ahora siente como si el trabajo de su vida no hubiera valido la pena.

    “Esta es mi tragedia personal”, dijo. “Si hubiéramos aprendido esas lecciones, no tendríamos guerra en Ucrania; no tendríamos ninguna guerra”.

    Y añadió: “Para muchos es la primera vez, pero nosotros sabemos hacia dónde nos lleva la guerra; la hemos vivido”.

    Cerca de 1,5 millones de judíos fueron asesinados en el Holocausto de Ucrania. En Babyn Yar, en Kiev, murieron casi 34.000 personas en solo dos días, en uno de los peores asesinatos masivos de judíos durante el Holocausto.

    Entre esas víctimas estaban la tía y la abuela de Svetlana Petrovskaya, quien había huido de Kiev con su madre tras la invasión nazi.

    El 1 de marzo, el Centro Conmemorativo del Holocausto de Babyn Yar, en Kiev, dijo que las fuerzas rusas habían atacado el lugar.

    “Ahora las bombas de Putin están bombardeando Babyn Yar”, dijo Petrovskaya, de 87 años y profesora de Historia. “Una no puede entender esto”.

    Después de que Petrovskaya y su madre huyeron en un tren de ganado, su padre se convirtió en prisionero de guerra. Cuando la familia regresó a Kiev en 1944, Petrovskaya y otros niños recogieron ladrillos después de ir a la escuela y ayudaron a reconstruir la ciudad.

    Ahora, 82 años después, Petrovskaya abandonaba Kiev en un autobús con personas mayores y niños, para acabar en Budapest, tras recoger sus joyas, algunos libros de poemas, las pipas de su difunto marido y las cartas que había recibido de sus antiguos alumnos.

    “Soy una persona fuerte y no lloré cuando murió mi marido, pero rompí a llorar cuando salí de Kiev”, dijo. “Fue muy parecido a 1941”.

    Tras pasar horas en los refugios antibombas mientras los proyectiles caían cerca de su casa, Petrovskaya superó su reticencia inicial y aceptó abandonar Kiev a principios de marzo.

    “Nunca jamás pensé que volvería a ser una refugiada”, dijo, “quiero ser enterrada junto a mi marido”.

    En los años cuarenta, los colaboradores locales ayudaron a los nazis a perpetrar el Holocausto, pero la mayoría de los ucranianos, más de tres millones, lucharon en el ejército Rojo contra los nazis.

    Uno de los combatientes fue Ihor Yukhnovskyi, físico y ex viceprimer ministro de Ucrania. Yukhnovskyi creció bajo el dominio polaco en lo que hoy es Ucrania occidental y vivió bajo la ocupación alemana y soviética.

    “El pueblo ucraniano hizo mucho durante la Segunda Guerra Mundial; Rusia tiene una gran deuda con Ucrania”, dijo Yukhnovskyi, de 96 años, en una conversación telefónica desde su casa en Leópolis. “Es muy triste que el presidente de Rusia no tenga una forma básica de respeto”.

    En 1991, como miembro del Parlamento, defendió la independencia de Ucrania. Ahora su nieto ha sido reclutado para la guerra.

    “Pensar que vamos a renunciar a eso es completamente absurdo”, dijo.

    Ida Lesich y su madre formaron parte de los más de dos millones de personas que los nazis enviaron a campos de trabajo en Alemania. En 1943, su madre murió en el campo tras varios meses de romper piedras, y Lesich creció en un orfanato de Kiev.

    En una llamada telefónica desde Kiev, ciudad que se niega a abandonar, Lesich, de 85 años, dijo que durante toda su vida había logrado evitar los recuerdos que tenía de la guerra. Pero cuando las bombas empezaron a caer sobre Ucrania, volvieron a aparecer.

    “Putin no trata a la gente como personas”, dijo. “Está matando a los inocentes”.

    Cuando tenía 22 años, el esposo de Maria Stasenko fue reclutado por el ejército soviético. Ella y su hijo de 4 años se quedaron en Dnipro, incluso cuando su casa fue ocupada por soldados alemanes. Ahora es su nieto el que se prepara para luchar.

    “Estoy viviendo mi tercera guerra”, dijo Stasenko, de 102 años, quien nació justo después del final de la Primera Guerra Mundial, en una llamada telefónica desde su casa en las afueras de Dnipro. “Nunca pensé que habría otra”.

    Durante la Segunda Guerra Mundial, Stasenko trabajó como voluntaria en su ciudad, ayudando a reparar las vías del tren destruidas. Ahora, como muchos de los que sobrevivieron a la guerra, es demasiado vieja para escapar y no puede buscar refugio, por lo que está atrapada con sus recuerdos y temores. “No estoy segura de que vaya a sobrevivir esta vez”.

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    Valeurs Actuelles

    [Albert] La Corse mérite-t-elle d’être française ?

    En 2018, Emmanuel Macron faisait montre d’intransigeance à l’endroit des nationalistes corses en affirmant qu’il ne leur accorderait pas plus d’autonomie qu’ils n’en aient déjà. On était encore loin des élections présidentielles. À trois semaines de l’échéance, pressé par les émeutes, le très président – très peu candidat – a finalement cédé aux revendications autonomistes.

    Faute d’avoir ouvert un débat crucial sur l’islam carcéral, le décès de Colonna, curieusement qualifié d’acte terroriste, a surtout révélé nos discordances sur la question corse. Condamné pour le lâche assassinat du préfet Érignac, le « berger de Cargèse » conspué alors par les Corses est aujourd’hui érigé en martyr par les nationalistes. Les provocations indécentes autour des obsèques de Colonna donnent le sentiment d’un éloignement irrémédiable de la “plus proche des îles lointaines”.

    Controuvant, une fois de plus, le principe de fermeté et notamment l’engagement pris auprès de la veuve du préfet, Jean Castex a levé le statut de « détenu particulièrement signalé » des complices de Colonna et permis leur rapprochement sur l’île. Mais toutes ces concessions ne contenteront jamais ceux qui veulent conformer les structures politiques à l’existence d’un peuple corse. La seule évocation d’une identité corse constitue déjà pour les pinzuti une atteinte portée aux « valeurs de la République ». Mais plutôt que de ressasser le désamour des Corses pour la France, on pourrait d’abord se demander si les Français ont encore envie de la Corse.

    L’italianité corse est indiscutable. Province romaine disputée avec Carthage, l’île est confisquée par Gênes au XIIIe siècle. À moins de 90 km de la Toscane, les Corses partagent avec les Italiens une culture et une langue proches. Il existe même une garde corse auprès du pape. Un temps aux mains des Français, le traité de Cateau-Cambrésis, en 1559, la restitue à la Sérénissime. Au XVIIIe siècle, les Lumières se prennent d’admiration pour la révolte suivie de l’expérience démocratique de Paoli, le « père de la patrie ». Les Corses font alors de la tête de Maure l’emblème de leurs libertés. En défaut de paiement, Gênes n’a d’autre choix que de céder, en 1768, l’île à Louis XV. Mais le récit fondateur du nationalisme corse préfère à ce moment sans panache la conquête armée de 1769. Militairement dominée, la Corse n’est pourtant pas encore française en droit.

    Le serment de Bastia prononcé le 4 décembre 1938 ne peut être plus clair, « nous jurons sur nos tombeaux, sur nos berceaux, de vivre et de mourir français ».

    C’est justement parce que les Corses redoutent de repasser sous pavillon génois ou d’être soumis aux « hérétiques » anglais que les députés insulaires proposent l’intégration de leur île à l’imperium français le 30 novembre 1789. Si Napoléon accorde des exemptions fiscales à sa province natale, le rationalisme révolutionnaire veut en uniformiser les structures administratives. Par condescendance pour le “provincialisme” des petites “patries”, on cherche à “républicaniser” les mœurs locales et éradiquer le folklore jugé contre-révolutionnaire.

    Le XIXe siècle signe cependant le réveil des identités locales, en Bretagne, en Provence et surtout en Corse. Alexandre Dumas et Maupassant figent dans la mémoire collective la figure du bandit corse qui refuse d’être banni de son île. En 1840, avec Colomba, Mérimée popularise l’image d’une société fondée sur l’honneur et la vendetta. Le régionalisme corse trouve dans la revue A Tramuntana fondée en 1896 l’occasion de se déployer au moment même où la très bonapartiste corse s’ancre politiquement dans la République. Les insulaires seront de tous les combats de la France et fourniront de nombreux cadres de la fonction publique métropolitaine et coloniale dans l’entre-deux-guerres. Cette intégration n’est pas exclusive de l’idée défendue par le journal A Muvra d’un « peuple corse méprisé » par la République. Mais la tentation irrédentiste de Mussolini pousse les autonomistes à la discrétion et renforce le sentiment d’appartenance à la France. Le serment de Bastia prononcé le 4 décembre 1938 ne peut être plus clair, « nous jurons sur nos tombeaux, sur nos berceaux, de vivre et de mourir français ».

    L’île ne connaît guère de contestations publiques avant les années 60. Sous l’influence des courants gauchistes anticolonialistes, plusieurs mouvements indépendantistes se cristallisent au Pays basque, en Bretagne, en Occitanie ou encore en Corse. Se sentant mis à l’écart de la modernisation initiée par Paris, les Corses s’estiment lésés par concurrence des rapatriés d’Algérie à qui l’on a proposé des terres agricoles. L’obligation pour les étudiants de s’inscrire dans les universités du continent et un exode massif font désormais des non-insulaires les Corses les plus nombreux. Le manifeste d’inspiration socialiste, Main basse sur une île, séduit en 1971 une nouvelle génération indépendantiste. En 1973, l’appel de Castellare lance la bataille de la langue corse reconnue “langue régionale” l’année suivante. Le mouvement se radicalise lorsqu’en 1975, Edmond Simeoni prend en otage des viticulteurs pieds-noirs à Aléria pour dénoncer la chaptalisation et exiger une redistribution des terres. L’affaire vire au drame. Des gendarmes sont tués. En 1976, le Front de libération nationale de la Corse fondé par Poggioli, figure de la gauche locale, donne une résonance inédite à l’indépendantisme en lançant une série d’attentats. Les inscriptions murales I Francesi fora, « les Français dehors ! » se font plus explicites. Réduit à la clandestinité dès 1982, le mouvement se scinde progressivement entre « légalistes » et « terroristes ». Écartée du pouvoir local, la gauche trouve alors un espace politique par l’action indépendantiste.

    Ils rêvent d’une autonomie politique tout en continuant de profiter des avantages fiscaux et économiques que leur confère leur statut insulaire.

    Aujourd’hui, nationalistes et autonomistes ont en commun la détestation d’un système politique clanique et corrompu accusé de défendre sa clientèle plutôt que la culture corse. Ils leur reprochent de ne pas soutenir le Riacquistu, élan de réappropriation de l’identité insulaire, et de railler leur patrimoine culinaire. Ils militent pour la sauvegarde d’un paysage soumis à la rentabilité touristique de promoteurs indélicats. Établissements polluants, bétonisation du littoral et résidences secondaires sont perçus comme des agressions commises contre la nature corse. Les nationalistes redoutent une « colonisation intérieure » par l’immigration sauvage. Ils voient dans la défense de la tradition catholique – dévotion à Santa di U Niolu, hymne Dio vi Salvi Regina –, de la langue corse, de la méritocratie la marque de leurs libertés. Ils veulent faire de leurs particularismes un signe d’appartenance.

    Les nationalistes sont aujourd’hui pris dans leurs propres contradictions. Ils rêvent d’une autonomie politique tout en continuant de profiter des avantages fiscaux et économiques que leur confère leur statut insulaire. En outre, l’exercice du pouvoir depuis 2017 rend la coalition Per a Corsica prudente dans ses revendications. Les grands principes moraux et environnementaux sont tempérés par les réalités économiques. La notion de « corsitude » est plus facile à pérorer qu’à définir avec précision. Et même le « statut du résident » préféré à la « citoyenneté territoriale » ne fait pas l’unanimité parmi les autonomistes.

    Mme Érignac espérait « que la République ne faiblira[it] jamais en Corse ». On est en droit aujourd’hui d’en douter. Le rapport de force a remporté, au moins dans les intentions, plus de succès que la seule négociation. Mais l’État et les dirigeants corses s’inquiètent d’une autonomie qui libérerait des forces incontrôlables. On peut s’inquiéter de ce séparatisme qui ne dit pas son nom, on peut aussi se demander si les Français ont encore envie de voir la Corse demeurer française. À ne s’en tenir qu’aux derniers sondages, on ne sent pas s’exprimer beaucoup de regrets à l’idée que l’île prenne son indépendance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

    New York Times - World

    A New International Airport Is Not Quite Ready for Takeoff

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    Mexico’s president inaugurated the first of a series of long-promised infrastructure projects — possibly a little too soon.

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    By Maria Abi-Habib and Elda Cantú

    MEXICO CITY — It is almost impossible to find water to drink throughout the entire, spanking new airport. The unfinished access roads still need signs, compelling confused drivers to reverse down the freeway. The only transnational flight scheduled for the foreseeable future is from Venezuela.

    With much fanfare and few logistical considerations, the Felipe Ángeles International Airport, north of Mexico City, was unveiled on Monday, the first of many large-scale infrastructure projects that President Andrés Manuel López Obrador promised to deliver before his six-year term ends in 2024.

    The airport’s opening might seem premature, but it comes just weeks before a referendum on whether the president should step down well in advance of the end of his mandatory single term. Mr. López Obrador appeared eager to deliver on at least one of those promised projects before the vote. “It’s a work of the people,” Mr. López Obrador said at the inaugural ceremony, as supporters chanted “yes he could!”

    The airport’s long-term success could significantly influence the prospects of the party he started roughly a decade ago, Morena. But for now, the airport, like many of the president’s big-ticket projects, may not offer as many economic or political benefits as he hopes.

    The projects include a giant new oil refinery, which would be coming at a time when production is falling for the state-owned petroleum company, and the Tren Maya, a train that will take tourists from the beaches of Cancún deep into the Yucatán Peninsula.

    “These infrastructure projects are not viable and will be subsidized by the government for years to come,” said Denise Dresser, a prominent political scientist and columnist based in Mexico City.

    Some analysts are more optimistic. Rogelio Rodríguez Garduño, a professor of aeronautical law at the Universidad Nacional Autónoma de México who wrote Mexico’s current civil aviation law, says the new airport could eventually become profitable if it focuses on becoming a hub for low-cost carriers.

    Mr. López Obrador came to power in 2018, in a fire-and-brimstone campaign focused on the deep-seated corruption of past governments. He claimed that his predecessor, Enrique Peña Nieto, had stolen his victory during the 2012 presidential election. Although the vote was close, international observers said that Mr. Peña Nieto had won fairly.

    Known for holding grudges, Mr. López Obrador stopped the construction of an airport that Mr. Peña Nieto conceived — located closer to Mexico City — although the government had already spent some $3 billion and completed about 30 percent of that project. It was meant to be a hub for the region, the Heathrow Airport of Latin America, with a total price tag of $13 billion. But Mr. López Obrador said that Mr. Peña Nieto's airport was “a big heist” that was being built in “the worst location.” His alternative airport would be in the right place and cost a lot less, a symbol of the austerity he championed.

    Although Mr. Lopez Obrador initially said Felipe Ángeles would cost about $3.7 billion, the government has recently earmarked $2 billion for the project. Much remains to be done and spending could rise further.

    While many analysts agree with Mr. López Obrador that corruption has been endemic in past administrations — and have applauded his government for its lack of serious scandals — they believe that canceling the previous airport project was a mistake.

    Felipe Ángeles was built on a military air base by the Mexican army and will operate two runways for commercial use, compared to the five planned for in Mr. Peña Nieto’s government. The new airport will accommodate 20 million passengers annually, compared to the 125 million that the scrapped airport had been designed to handle, which would have made it the second largest in the world.

    Instead of building one airport for Mexico City to accommodate domestic and international flights — as the original project had envisioned — Felipe Ángeles will work in tandem with the capital’s existing airport, which is overburdened and aging.

    But beyond the plaque hanging above the terminal, there is little evidence that Felipe Ángeles will soon be a global hub.

    Currently, Mexican carriers are not able to fly from Felipe Ángeles to the United States after the Federal Aviation Administration downgraded its air safety rating for Mexico last year. Air industry experts have also warned that the mountains surrounding Felipe Ángeles could make takeoff and landing dangerous.

    So far, a handful of Mexican carriers announced that they will operate a few domestic flights from Felipe Ángeles, while the only international airline to commit is the Venezuelan carrier Conviasa.

    Felipe Ángeles is about 30 miles from Mexico City, the roads leading to it are incomplete and the unfinished rail line linking the airport to the capital will not open until 2023. That will make it difficult for passengers flying from elsewhere in Mexico to land at Felipe Ángeles and then take the long journey to the current international airport for a connecting flight abroad. It could take up to three hours to reach Felipe Ángeles from the capital, known for its chockablock traffic.

    The first major infrastructure project to be delivered, Felipe Ángeles was supposed to showcase the capability and thriftiness of the government just weeks before a national referendum on whether the president should complete his six-year term. The referendum, proposed by Mr. López Obrador, is anticipated to have a light turnout, with his supporters expected to show up and his detractors to stay home.

    Critics say some of the projects may turn out to be white elephants — unviable pet projects. If they fail, it will likely be after Mr. López Obrador inaugurates them, cuts the red ribbon and steps down, his term ending in 2024.

    A candidate from Morena, the party the president founded, is expected to clinch the next national election. If the projects prove unsuccessful it will likely be on the next government’s watch, analysts say, possibly leaving Mr. López Obrador free of blame.

    At Monday’s inauguration, thousands of Mr. López Obrador’s supporters arrived to cheer the president on. Traditional bands played Mexican tunes, while several people searched vainly for a connection to make calls or send text messages from the remote airport.

    The president lambasted his critics and hailed the airport’s success. Mr. López Obrador still remains one of the world’s most popular leaders, with an approval rating that has hovered above 60 percent since he took office in 2018, though it has slipped recently as Mexico has battled an economic slowdown.

    Mr. López Obrador’s supporters hail him for being a down-to-earth leader, a rare president who listens to the average Mexican and is concerned with the well-being of the underclass.

    “You see it, you feel it, AMLO is present!” supporters chanted at Monday’s airport inauguration, using a nickname for Mr. López Obrador.

    Ana Sosa and Anatoly Kurmanaev contributed reporting from Mexico City.

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    L'Humanité

    Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem

    Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre

    Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51

    Samia METHENI Suivre

    Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent. 

    L'Humanité

    Il est toujours l’or avec Papadakis et Cizeron

    Actu

    Après le titre olympique obtenu il y a un mois à Pékin, la première marche du Mondial à Montpellier parachève une saison extraordinaire pour le couple français de danseurs sur glace. Ce cinquième titre fait entrer les deux champions dans l’histoire du patinage artistique.

    Éric Serres

    Un mois après avoir décroché l’or olympique à Pékin, le couple de danse artistique Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, présent aux Mondiaux qui se tenaient à Montpellier, a voulu finir sa saison de la plus belle des manières. C’est chose faite avec une 5e médaille d’or dans des championnats du monde. Une première pour le patinage français !

    « Le public a été absolument incroyable »

    « Toute la semaine a été fabuleuse. On a essayé de profiter de chaque instant. Le public a été absolument incroyable. C’était un très bel événement, on a pu le partager avec nos amis, nos familles, nos coachs. C’était vraiment magique. C’était difficile de s’entraîner pour venir ici, parce qu’on n’avait pas d’objectif particulier : on veut toujours gagner, évidemment, mais ce n’était pas une médaille qui manquait à notre palmarès, on n’avait rien vraiment à prouver », a résumé Guillaume Cizeron, heureux de retrouver du public après le silence presque glacial de Pékin.

    Une compétition de haute volée

    Avant même leur entrée sur la glace de l’Arena montpelliéraine, les 9 000 spectateurs ne rêvaient déjà que d’une chose : voir les extraterrestres de la glace se parer d’or. Ovation à leur arrivée et Marseillaise chantée à tue-tête après leur nouveau titre mondial, le public a mis tous les ingrédients pour porter le couple vers les sommets. Cette journée devait être la leur, et elle le fut. « C’est un sentiment indescriptible d’entendre autant de gens crier pour vous. On avait tous les deux la chair de poule. C’était très émouvant d’être ici, avec le public français. C’est encore mieux que ce qu’on aurait pu imaginer », avouera le patineur, touché par cette grâce partagée.

    Dans une compétition de haute volée, malgré l’absence du couple russe Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov – champions du monde sortants et médaillés d’argent olympiques à Pékin –, exclu par la Fédération internationale en réponse à l’invasion de l’Ukraine, les Français ont devancé les duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue, et Madison Chock et Evan Bates.

    Un nouveau record du monde

    Elle avec sa robe dorée, pailletée déjà portée à Pékin et lui dans un haut de couleur marron, Papadakis et Cizeron ont une nouvelle fois survolé la compétition et relégué la concurrence loin, mais alors loin derrière.

    Une offrande au public qui n’en demandait pas tant, tout comme cette Elégie, de Gabriel Fauré, exécutée pour la dernière fois et saluée par une standing ovation. « La chair de poule et les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c’est indescriptible ! » a déclaré Cizeron après l’annonce de leurs notes.

    Avec un total de 229,82 points, les patineurs tricolores ont établi un nouveau record du monde. En remportant ce 5e titre mondial, ils sont désormais le deuxième duo le plus prolifique de la danse sur glace. Restent en effet devant eux Lyudmilla Pakhomova et Alexander Gorshkov, ce couple soviétique qui, dans les années 1970, a fait mieux avec six titres aux Mondiaux mais aussi cinq titres européens, et de l’or et de l’argent olympiques.

    Un tandem soudé et atypique

    Gabriella et Guillaume totalisent dorénavant cinq des seize titres mondiaux français de l’histoire. À cela s’ajoutent, excusez du peu, une médaille d’argent aux jeux Olympiques de Sotchi en 2018 et cinq titres de champions d’Europe (de 2015 à 2019). Ils devancent ainsi dans la hiérarchie « made in France » les patineurs Joly-Brunet (4 titres mondiaux), Giletti, Calmat, Joubert, Du Bief, les Duchesnay, Anissina-Peizerat et Delobel-Schoenfelder (1 titre).

    « On souhaite que ce ne soit pas la dernière fois. Si ça l’est, eh bien, ça aura été beau jusqu’au bout », s’est émerveillé Romain Haguenauer, leur entraîneur, qui est pour beaucoup dans cette réussite. Depuis maintenant dix-sept ans, les deux danseurs forment en effet un couple soudé et atypique, porté par le seul plaisir d’innover, bien loin des standards imposés en Amérique du Nord.

    Une saison parfaite

    Et tout cela, ils le doivent à un staff qui les suit depuis des années, à Lyon puis à Montréal. « Ils ont des notes hallucinantes, on est dans du quasi parfait, c’est du jamais-vu. Ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait. Ce sont d’immenses champions. S’ils arrêtaient aujourd’hui, la danse sur glace aurait certainement besoin d’un certain temps avant de retrouver des champions comme eux. »

    C’est en effet la question qui se pose non seulement à l’entraîneur mais aussi à tout le patinage français : combien de temps encore ? « Pour nous, cette médaille, c’est la fin d’un cycle, c’est une page qui se tourne. Il y a beaucoup de plaisir, il y a aussi beaucoup de nostalgie. C’est passé très vite et, en même temps, on a vécu tellement d’aventures ensemble et avec tous nos coéquipiers », ont déclaré les deux champions qui ne veulent pas encore parler d’avenir lointain. « On a la tournée de l’équipe de France en avril, des vacances, d’autres tournées probablement. Et ensuite, on verra. » À 26 ans pour elle, 27 ans pour lui, et avec un tel palmarès, il leur faudra sans doute aller chercher très loin de nouvelles sources de motivation pour rester au sommet.

    Patinage artistique
    Valeurs Actuelles

    Sevran : violences après qu’un policier a abattu un voleur de voiture

    Des tensions ont éclaté dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 en Seine-Saint-Denis, après la mort d’un homme, abattu à l’issue d’un contrôle de police à Sevran. La polémique s’est également invitée sur le terrain politique lorsque plusieurs élus locaux ont adressé des messages de sympathie aux proches de la victime, sans évoquer de soutien aux forces de l’ordre. Selon Le Parisien, les forces de l’ordre intervenaient, samedi 26 mars, après le vol d’une camionnette de livraison de colis à Aulnay-sous-Bois. Alors qu’un des policiers s’est approché de la vitre conducteur, la « camionnette a redémarré brusquement » et, « pour des raisons qui restent encore à déterminer, le policier a fait usage de son arme », a détaillé le procureur de Bobigny. L’homme a succombé à ses blessures. L’IGPN a été saisi pour enquêter sur les circonstances du drame.

    « Tweet scandaleux » du maire

    Dans la nuit qui a suivi, des voitures et des poubelles ont été incendiées et les forces de l’ordre ont été la cible de tirs de mortiers d’artifice et de jets de projectiles. Une brigade de CRS a été victime d’une embuscade menée par une trentaine d’individus armés de bâtons et de barre de fer, précise Le Parisien. « Dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, entre l’après-midi et la nuit, pour des faits de violences urbaines », précise le parquet. Aucun blessé n’est à déplorer parmi les policiers.

    Dans un communiqué diffusé samedi 26 mars, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, a déploré la mort « d’un Sevranais âgé de 32 ans et père de famille ». Une démarche imitée par la députée LFI de la circonscription, Clémentine Autain. Une position qui a été sévèrement critiquée parmi les policiers et à droite. Le syndicat des commissaires de la police nationale a dénoncé un « tweet scandaleux et plus que tendancieux. Il manque : fourgon volé, délit de fuite avec policier renversé, camion/colis volés ». Il a également critiqué les déclarations « démagos et partiales » de la députée. Thibault de Montbrial, soutien de Valérie Pécresse, a également condamné ces déclarations affirmant que ses pensées « vont à ces policiers en 1ère ligne contre les voyous, pour nous protéger ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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    Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

    Ici l'Europe

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    France24 - World

    Shanghai to lock down in phases to tackle Covid-19 outbreak

    Issued on: 27/03/2022 - 18:21

    NEWS WIRES

    Shanghai will launch a phased lockdown to curb an Omicron-fuelled Covid-19 outbreak that has hit China with its highest caseloads since the early days of the pandemic, the city government said Sunday.

    China's biggest city will lock down its eastern half from Monday until Friday, officials said, followed by a similar lockdown of its western side beginning on April 1.

    The metropolis of 25 million has in recent days become the leading hotspot in a nationwide outbreak that began to gain pace in early March.

    Although recent case numbers remain insignificant in a global context, they are China's highest since the first weeks of the pandemic, which first emerged in the city of Wuhan in late 2019.

    China's National Health Commission on Sunday reported more than 4,500 new domestically transmitted cases, down by more than 1,000 from the previous day but still far higher than the double-digit daily tallies usually seen over the past two years.

    Millions of residents in affected areas across the country have been subjected to citywide lockdowns.

    Shanghai, however, had thus far avoided a full lockdown, with officials saying it was imperative to keep the eastern Chinese port and financial hub running, for the good of both the national and global economies.

    But with case counts climbing, the city government said in a public notice that the two-part lockdown was being implemented "to curb the spread of the epidemic, ensure the safety and health of the people" and root out cases of infection "as soon as possible".

    The city's sprawling eastern half, known as Pudong, which includes the main international airport and financial district, would be locked down for testing beginning Monday morning and ending April 1.

    On April 1, the city's western half, known as Puxi and featuring the historic Bund riverfront, will lock down until April 5, the government added.

    Residents were told to stay indoors during the lockdowns, and all business employees and government personnel not involved in the supply of essential services were advised to work from home.

    Those involved with providing vital services such as gas, electricity, transport, sanitation and the supply of food would be exempt from the stay-at-home order.

    The announcement said buses, taxis and the city's extensive subway system would cease operations, but made no mention of activity at its massive port, or any impact on air travel or rail service in and out of Shanghai.

    On Saturday, a member of the city's pandemic task force had vowed Shanghai would not shut down.

    "If Shanghai, this city of ours, came to a complete halt, there would be many international cargo ships floating in the East China Sea," said Wu Fan, a medical expert on the task force, during a daily virus press briefing held by the city government.

    "This would impact the entire national economy and the global economy."

    China's government had previously kept the virus under control nationally through strict zero-tolerance measures including mass lockdowns of entire cities and provinces for even small numbers of cases.

    But authorities have watched nervously as a deadly Hong Kong Omicron surge sparked panic buying and claimed a high toll of unvaccinated elderly in the southern Chinese city.

    The variant's subsequent spread in mainland China has posed a dilemma for authorities wrestling with how forcefully to respond, with the zero-tolerance approach increasingly being questioned amid concerns over the economic impact and public "pandemic fatigue", especially considering Omicron's less severe symptoms.

    Shanghai had sought to ease disruption with a targeted approach to the current outbreak marked by rolling 48-hour lockdowns of individual neighbourhoods combined with large-scale testing, but otherwise keeping the city running.

    But the softer strategy has so far failed to dampen city case counts, and the localised lockdowns have provoked grumbling online and a run on groceries in some districts.

    (AFP)

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    China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks

    Business Daily

    Chinese markets slump over fears of how Covid-19 lockdowns will hurt economy

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    ‘Soy mayor, no idiota’. La protesta de un hombre llama la atención de los bancos españoles

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    El perfil del sábado

    Una campaña organizada por un médico retirado y paciente de Parkinson se opone al cierre de las sucursales bancarias; su petición tuvo eco en una población que envejece con rapidez.

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    Por Raphael Minder

    MADRID — Debido a que tiene la enfermedad de Parkinson y el temblor de sus manos dificultan pulsar los botones, a Carlos San Juan de Laorden, un doctor español retirado, se le dificulta retirar dinero del cajero automático.

    Así que cuando, en diciembre, su banco redujo las horas de atención en sucursal, y luego le informó que la única forma de contactar con un agente de servicio al cliente era concertar una cita a través de una aplicación que le parecía muy complicada, San Juan, de 78 años, no solo se sintió agobiado sino agraviado.

    “Con cortesía, me informaron que podía cambiar de banco si no estaba contento”, dijo. “Tengo mi dinero en el mismo banco desde hace 51 años, desde que me pagaron mi primer sueldo, y molesta darse cuenta que el mundo digital nos ha deshumanizado hasta tal punto que la lealtad ya no vale para nada”.

    Indignado, San Juan inició una petición en internet que tituló “Soy mayor, no idiota” con el argumento de que los bancos y otras instituciones deberían atender a todos los ciudadanos en lugar de marginar a los de más edad y más vulnerables de la sociedad en su intento por mudarse a los servicios en línea.

    En dos meses, su petición reunió más de 600.000 firmas y atrajo la atención de los medios locales y al final obligó a los bancos y al gobierno de España a responder. San Juan se convirtió en una pequeña celebridad en España y fue invitado a aparecer en una seguidilla de programas televisivos para hablar de sí mismo y de la campaña.

    En febrero, San Juan asistió a la firma del protocolo en el Ministerio de Asuntos Económicos en Madrid en el que los bancos prometieron ofrecer mejores servicios a los clientes de la tercera edad, entre ellos volver a ampliar el horario de operación de sucursales, darle prioridad a los adultos mayores en ventanilla y también simplificar la interfaz de sus páginas web y aplicaciones.

    En la ceremonia de firma, José María Roldán, presidente de la Asociación Española de Banca, agradeció a San Juan por llamar la atención hacia un problema que, dijo, los bancos habían pasado por alto. “Hemos visto que hacían falta nuevas medidas para no dejar atrás a estos colectivos vulnerables”, dijo Roldán, cuya asociación aglutina a gigantes como Banco Santander y BBVA.

    España cuenta con la de las poblaciones de más rápido envejecimiento del mundo, con 9,3 millones de habitantes que superan los 65 años de edad, una quinta parte de la población. Antes de la llegada de la pandemia, España proyectaba superar a Japón como el país con la mayor esperanza de vida del mundo, según un estudio del Instituto de Evaluación y Métricas de Salud en Seattle.

    Pero en la década pasada, la red bancaria de España también se ha encogido dramáticamente tras una crisis financiera que obligó al país a negociar un rescate internacional en 2012. Donde solía haber una sucursal bancaria en cada aldea española e intersección urbana, los bancos españoles han reducido por la mitad la cantidad de sucursales a unas 20.000 tras la crisis.

    San Juan no se opone a la tecnología: para este artículo se comunicó por WhatsApp y Skype. Pero cree que los adultos mayores no deberían pagar el precio de una transición digital que ha permitido que los bancos y otras instituciones reduzcan su personal significativamente y lleven a cabo otros recortes.

    De hecho, San Juan dijo que era una ironía que pocas de las personas de la tercera edad que la petición buscaba defender estuvieran entre los firmantes, posiblemente porque no están en internet. Aún así, dijo, “generamos simpatía en mucha gente joven, empezando con mis propias nietas que ven con gran preocupación mi estado de salud, y muchos otros jóvenes que tienen algún pariente que no sabe utilizar las Apps, y en algunos casos ni se puede permitir comprar un smartphone”.

    Hace 13 años, San Juan tuvo que retirarse anticipadamente, cuando le diagnosticaron Parkinson y el temblor le dificultaba mucho llevar a cabo sus labores como urólogo en Valencia, la ciudad del este de España donde reside. Desde entonces, San Juan pasaba el tiempo escuchando jazz, leyendo libros de historia y novelas de espías, hasta que se convirtió en un inesperado activista.

    Aunque reconoce que la transición digital es imparable, San Juan dijo que las autoridades y las principales instituciones tenían el deber de hacer que el cambio fuera “menos abrupto” para las poblaciones mayores y grupos vulnerables. Casi todas las instituciones públicas o empresas privadas ahora orillan a las personas a comunicarse vía internet, incluso en el sector de cuidado a la salud, donde San Juan trabajó toda su vida.

    De no ser por el Parkinson, San Juan dijo que habría querido trabajar más años, aunque mira con recelo los cambios en la profesión que exigen más consultas remotas con los pacientes.

    “En mi opinión, la medicina necesita un trato humano, es decir necesita mirar a su paciente a los ojos, hablar con él, y a los mejor ofrecerle palabras de consuelo si fuese necesario”.

    San Juan también observó que el modelo de la sociedad española en el que distintas generaciones vivían bajo el mismo techo y se ayudaban mutuamente, cambiaba con rapidez y ponía en aprietos a los viejos. De joven, San Juan vivió un tiempo con su única abuela. Luego de que su suegra quedó viuda, ella vivió sus últimos 15 años con él y su esposa.

    Agregó que, debido a su especialidad médica, hace mucho que se sensibilizó a los desafíos que enfrentan las personas mayores.

    “Soy urólogo, y eso significa que muchos de mis pacientes han sido gente mayor, lo que me ha ayudado entender siempre de manera clara que las sensaciones de pérdida y sufrimiento suelen crecer con la edad”, dijo San Juan.

    En cuanto a los bancos, San Juan dijo que su decepción surgió del hecho de que las instituciones no dudaron en pedir miles de millones de dólares de fondos de los contribuyentes para que los rescataran durante la crisis hace una década. Pero cuando la COVID-19 empezó a propagarse, aseguró, los mismos bancos usaron la pandemia como excusa para cerrar más sucursales. Según datos del Banco de España, más de 3000 sucursales cerraron en España entre el segundo trimestre de 2020 y el tercero de 2021.

    “El coronavirus ha ofrecido la excusa perfecta para que los bancos y otras instituciones obliguen a la gente a mantenerse lejos, actuar como robots, y al mismo tiempo han obligado a los clientes hacer el trabajo que antes hacían los empleados de la banca”, dijo.

    Algunos bancos tomaron medidas para compensar la reducción de su presencia. En 2020, Banco Santander firmó un acuerdo con el servicio postal español para permitir a sus clientes retirar efectivo en las oficinas de correos de unos 1500 municipios donde el banco no cuenta con sucursal. Pero San Juan cree que, dado que millones de jubilados están obligados a retirar el pago de su pensión de los bancos, las instituciones aún tienen mucho por hacer para atender a aquellos de cuyos ahorros dependen, en lugar de priorizar a sus accionistas.

    “Los bancos necesitan el dinero de los pensionistas, pero eso tendría que significar que tienen que actuar como un servicio público. Si no, el gobierno tendría que proporcionarnos otra manera de recibir este dinero que es nuestro”, dijo. “No se puede pedir a gente mayor hacer cola durante horas bajo el sol ardiente o la lluvia para sacar sus ahorros”.

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    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

    DECRYPTAGE

    La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    DECRYPTAGE

    Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

    BBC

    SANS TITRE

    If you're just tuning in to our coverage now - good morning. Here are the latest developments to bring you up to speed:

    With that, this is Yvette Tan, Frances Mao and Andrew Clarence signing out across various locations, handing over to our colleagues Nathan Williams and Alexandra Fouche in London.

    In its latest update on the situation in Ukraine, the UK's Ministry of Defence says that there has been "no significant change to Russian forces' dispositions in the country" over the last 24 hours.

    They also say that "ongoing logistical shortages have been compounded by a continued lack of momentum and morale against the Russian military, and aggressive fighting by the Ukrainians".

    They add Russia has gained most ground in the south near the city of Mariupol where heavy fighting continues as Russia attempts to capture the port.

    Russians have an estimated $1tn (£760 bn) hidden around the world and countries are trying to find it.

    Around one-quarter of this amount is controlled by Russian President Vladimir Putin and his close associates - wealthy Russians known as "oligarchs", US think tank the Atlantic Council estimates in its 2020 report.

    For decades, Russian oligarchs have moved billions of dollars abroad, putting it in shell companies to make it extremely hard to trace.

    Historically, much of this money has gone to Cyprus - enticed by favourable taxes. To some, the island became known as "Moscow on the Med".

    British Overseas Territories such as the British Virgin Islands and the Cayman Islands are also favourite destinations.

    Some of this money finds it way to financial capitals, such as New York and London, where it can be invested and reap returns.

    Following the invasion of Ukraine, countries have announced a series of measures to track down Russian money.

    Find out more about these measures here.

    Arunoday Mukharji

    BBC News, Delhi

    Sooraj Kumar was one of the 18,000 Indian students studying medicine in Ukraine.

    He was in a medical school in Uzhhorod for the past six years and would have qualified as a doctor in three months. But he was evacuated shortly after the war began - and now faces an uncertain future back home in India.

    He is unable to continue his studies or find a place in Indian colleges.

    Ukraine was seen as an attractive study destination for many students due to its affordable courses.

    Read more about the situation Sooraj is now facing here.

    The Ukrainian defence forces say that five attacks by Russian forces in the Donetsk and Luhansk regions have been repelled, in their daily operational update. Here's what else was in the report:

    The BBC was not able to independently verify these claims.

    Students in the capital Kyiv will be able to resume school today - via remote learning online.

    Kyiv's mayor announced the re-opening on Sunday, saying courses would be "more adapted to the current conditions...using different educational platforms".

    "An important task today is for the city to live and work even in such difficult conditions of martial law," said Vitali Klitschko in a Telegram post.

    "They are trying to intimidate us. That will not work!" he said.

    The UN estimates more than half of the nation's children have fled the country during the war.

    Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk has accused Russia of committing "irresponsible" and potentially dangerous acts around the occupied Chernobyl power station.

    The site - the scene of the world's worst nuclear accident - was taken soon after Russia invaded Ukraine on 24 February.

    Vereshchuk accused Russia of "militarising" the site and transporting old and poorly maintained weapons near it, which she said could damage a containment vessel around its destroyed fourth reactor.

    She also accused Russian troops of preventing firefighters from combating a number of fires in the area.

    "In the context of nuclear safety, the irresponsible and unprofessional actions of Russian servicemen present a very serious threat not only to Ukraine but to hundreds of millions of Europeans," she said.

    The BBC was not able to independently verify these claims.

    Russian forces have reportedly left a town they seized just outside the nuclear plant Chernobyl after protests from residents.

    According to a Reuters report, Mayor Yuri Fomichev said in an online video post on Monday that troops had completed the work "they had set out to do" and had left the town of Slavutych.

    Russian forces had on Saturday took control of Slavutych and briefly detained the mayor.

    But their occupation was protested by hundreds of local Ukrainians who took to the streets bearing flags, and he was later released.

    Slavutych is home mainly to the workers needed to maintain the now-offline Chernobyl nuclear plant - site of the 1986 nuclear disaster.

    The war in Ukraine has caused more than $63 billion (£47.8bn) in damage to infrastructure, according to a new estimate from the Kyiv School of Economics.

    According to the estimate - which calculated the economic impact of Russia's invasion of Ukraine through 24 March - at least 4,431 residential buildings have been damaged, destroyed, or seized, along with 92 factories and warehouses and 378 schools.

    Additionally, 12 airports have been destroyed, damaged, or captured, as well as seven thermal or hydroelectric powerplants.

    The estimate notes that since the school's previous estimate was published on 17 March, a total of $3.5bn worth of damage has been sustained.

    Here are the latest developments:

    Zelensky insists on sovereignty: Ukrainian President Volodymyr Zelensky says his priorities are sovereignty and territorial integrity at the next round of peace talks with Russia. Face-to-face negotiations are due to take place in Turkey this week. He earlier said he's willing to discuss Ukraine adopting a neutral status - a major point of contention with Russia.

    Biden denies calling for regime change: "No" - that's what US President Joe Biden said to reporters when asked if he was calling for regime change in Russia. On Saturday, in a speech in Poland's capital Warsaw he said Putin "cannot remain in power”. Since then the Biden administration has been downplaying the off-the-cuff remarks, saying Biden meant Putin shouldn't wield power over neighbours.

    Ukraine claims Russia's withdrawing some troops: Russia has suffered heavy losses in the Kyiv region and has been forced to withdraw forces, the General Staff of Ukraine's military says. He said two battalion tactical groups of the Russian army have been withdrawn into neighbouring Belarus, which is an ally of Russia.

    Oscars show of support: Hollywood stars have got behind Ukraine on the Oscar awards red carpet. Several celebrities tributes and a moment's silence was held to show support for the people of Ukraine.

    With that, this is Thomas Poole in London signing off, handing over to my colleagues Yvette Tan and Frances Mao in Singapore.

    Russia has been forced to withdraw forces from the Kyiv region after suffering heavy losses, the General Staff of Ukraine's military says.

    In an update on the fighting, the General Staff said that two battalion tactical groups of the Russian army were withdrawn into Belarus, which it said is typical of units that have suffered "significant losses".

    Additionally, the update noted that there is a "significant decrease in the intensity" of units moving from Russia into Ukraine.

    In another recent assessment, the UK's Ministry of Defence said Russia had effectively cut off Ukraine from international maritime trade through a naval blockade of the Black Sea coast.

    Last week Russia said it planned to refocus its invasion on the east, although since then reports of strikes in major cities have continued.

    Tens of thousands of civilians are trapped in the Ukrainian city of Chernihiv, where they've been left without gas, running water, or electricity after a month of heavy fighting.

    Chernihiv, located on the banks of the Desna River, was among the first Ukrainian cities to be attacked by Russian troops who crossed over from Belarus in an effort to reach Kyiv.

    A month on, the city has yet to fall - but is effectively cut off from the rest of the country.

    "There is no safe way out," Chernihiv state governor Vladyslav Chaus told the BBC.

    Demonstrations took place across the world on Sunday, with protesters calling for an end to war in Ukraine.

    Ukrainian doctors have reported a dramatic spike in the number of premature births as the country's war with Russia grinds on into its second month.

    Prenatal clinics in the frontline city of Kharkiv and in Lviv, in Ukraine's west, told the BBC that they've seen the rate of preterm births double or triple in the past few weeks.

    The risk of premature birth rises due to infections, a lack of medical attention, and poor nutrition.

    One such baby, Polina, was born in a Kharkiv clinic weighing just 630g (1.4lbs) - a fifth of the average weight of a full-term baby girl.

    Read more about the plight of Ukraine's premature babies and their families here.

    "No" - that's what US President Joe Biden said to reporters when asked if he was calling for regime change in Russia.

    On Saturday, in a speech in Poland's capital Warsaw he said Putin "cannot remain in power”.

    Since then the Biden administration has been downplaying the off-the-cuff remarks, saying Biden meant Putin shouldn't wield power over neighbours.

    The Kremlin also responded, saying "that's not for Biden to decide - the president of Russia is elected by Russians".

    The comments caused some concern among US allies, with French President Emmanuel Macron warning a verbal escalation could prevent efforts to broker a ceasefire.

    A number of celebrities wore tributes to Ukraine at the Oscars, which is under way in Los Angeles.

    One actor, Sean Penn, said he would smelt his Oscar awards if the Academy doesn't let Ukraine's President Zelensky speak, although it is not clear whether he will actually do so.

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky says his priorities will be sovereignty and territorial integrity at the next round of negotiations with Russia.

    Peace talks are due to take place in Turkey this week.

    "Effective guarantees of security are a must," he said.

    "Obviously our goal is peace and return to normal life in our country as soon as possible", he says.

    He earlier said that he was willing to discuss adopting a neutral status, a major point of contention with Russia.

    The UK Government's top legal adviser has appointed a war crimes lawyer to advise Ukraine over the Russian invasion.

    Attorney General Suella Braveman says Sir Howard Morrison QC will act as an independent adviser to Ukrainian Prosecutor General Iryna Venediktova.

    Sir Howard has served as a judge at the International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia and the International Criminal Court (ICC) for more than 12 years, including overseeing cases involving figures such as Serbian war criminal Radovan Karadzic.

    Earlier this month Braverman signed a joint statement of support with Venediktova, pledging support to gather evidence of crimes against humanity and war crimes committed in Ukraine by Putin's regime.

    She told the House of Commons on Thursday "all options are on the table" when it comes to seeking to prosecute Putin's regime for war crimes but has insisted the UK's preferred approach is to hold those responsible to account through the ICC.

    Germany is considering buying a missile defence system to shield against a potential Russian attack, Chancellor Olaf Scholz has said

    "This is certainly one of the issues we are discussing and for good reason", he told public broadcaster ARD when asked whether Germany might buy a system such as Israel's Iron Dome.

    He didn't specify what type of missile defence system Berlin was considering.

    When asked whether Germany wanted to buy one with a longer range than its existing Patriot batteries, Scholz said:

    "We need to be aware that we have a neighbour who is prepared to use violence to enforce their interests."

    Germany has transformed its defence policy following Russia's invasion of Ukraine, announcing tens of billions of dollars more for the army and pledging to meet to Nato's military spending target of 2% of GDP.

    The scale of the disaster in Ukraine's south-eastern city Mariupol demands immediate action, French foreign minister Jean-Yves Le Drian has said at the Doha Forum, a meeting of policy makers.

    "You can very well see that Mariupol is a second Aleppo with, I hope, a collective guilt if we don't do anything," he said, referring to a Syrian city that saw some of the worst fighting of the country's brutal civil war.

    "Mariupol is a siege war that Russia's been in for a month now. Maybe it wasn't envisaged as a siege war but today we're in siege warfare, and Mariupol is one of the most striking examples.

    "Military sieges are horrible wars because civil populations are massacred, annihilated. The suffering is terrible."

    France24 - World

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    Issued on: 22/03/2022 - 18:11

    Leela JACINTO Follow

    India’s failure to condemn Russian aggression in Ukraine at all costs reflects its longstanding relations with Moscow. But as the war enters a more brutal phase, it’s a price that might be too high to pay, even for cheap Russian oil and arms, if it draws New Delhi’s archrivals closer to Moscow.

    The leader of the world’s largest democracy is having a hard time uttering the word that has dominated headlines and diplomatic discourse for nearly a month. “Ukraine” has topped multilateral and bilateral agendas since Russia launched its invasion last month, but Indian Prime Minister Narendra Modi appears determined to avoid the subject at all costs.  

    At a virtual summit between the leaders of Australia and India on Monday, Australian Prime Minister Scott Morrison opened the meeting with a reference to “the very distressing backdrop of the war in Europe” and “Russia’s unlawful invasion of Ukraine”.

    Modi’s remarks, in sharp contrast, skipped the elephant in the room, meandering through trade, technology, stolen artefacts and cricket. But India’s allies are noting Modi’s studied Ukraine-war omission along with New Delhi’s persistent failure to criticise Russian aggression – and have concluded that it’s just not cricket. 

    Over the past few weeks, India has abstained five times from condemning the invasion at the UN, including a UN Human Rights Council (UNHRC) resolution demanding an independent inquiry on Russian violations in Ukraine.  

    India has not only stuck to the diplomatic sidelines as the international community slaps sanctions against the Putin regime, it is even considering buying Russian oil in Moscow’s time of economic need. Indian officials have confirmed that the country’s central bank is in initial consultations with Moscow on a bilateral rupee-rouble exchange to maintain trade relations despite the West’s sanctions, according to media reports.

    As President Vladimir Putin reapplies his Chechnya and Syria war strategies on Ukraine, there have been howls of condemnations over Russian attacks on civilians, including strikes on hospitals and bomb shelters in the besieged city of Mariupol. India though has issued statements calling for the “respect of sovereignty and territorial integrity” while refusing to call out Russia for its brutal disrespect for Ukraine’s sovereignty and territorial integrity. 

    The war in Ukraine has been a moment of reckoning for the international community, sparking a reset in some countries, such as Germany, that have dramatically changed their defence and energy policies to respond to the latest aggression and try to forestall future Russian expansionist bids.  

    But India – a mighty democracy that sees itself as a leader of the developing world – has been frozen on the fence, attempting an old balancing act between Moscow and Washington DC while the tectonic plates of global power shift beneath its feet.   

    New Delhi has been careful to explain its delicate situation, including historic links backed by Moscow’s economic and diplomatic support through thick and thin. But as the war in Ukraine enters a more vicious phase, with India’s allies coping with the effects of sanctions on global prices and supplies, New Delhi’s diplomatic tightrope act could get hard to sustain.      

    ‘Interests, not morality’ drive policy  

    During the height of the Cold War, India was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. 

    Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year. Of the 35 countries that abstained in a March 3 UN General Assembly vote calling for an immediate end to the Ukraine invasion, all the countries – except China – are NAM members. 

    “We’re looking at one of the most serious cases of aggression committed by any country since the end of World War II,” noted Michael Kugelman from the Washington DC-based Wilson Center in an interview with FRANCE 24. “Why did 30-odd countries refuse to condemn the aggression? The answer is simple: because it was not in their interest to vote in favour of the resolution. At the end of the day, it’s interests, not morality, that drive foreign policy decisions.” 

    The Philippines favored a resolution to reprimand Russia from invading Ukraine in a historic vote of 141-5 during the United Nation’s (UN) General Assembly on March 3, 2022. pic.twitter.com/uJ9yTmkE6w

    March 3, 2022

    Oil and arms for sale at cheap rates 

    Earlier this month, as international sanctions started to bite and with Western Europe moving to reduce Russian oil imports, Moscow offered to sell India 3 million barrels of Russian oil at a heavy discount, according to media reports.

    India is not as energy dependent on Russia as Germany, but the discounted price saw Indian officials revisiting a Cold War-era arrangement called the rupee-rouble trade to bypass financial sanctions.  

    New Delhi’s interests in Russia are primarily in the defence sector. On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.  

    “India’s armed forces are predominantly equipped with Russian weaponry. Moscow has been India’s historic arms supplier and is open to technology transfers,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies (SOAS) in an interview with FRANCE 24. 

    Both India and Russia feature prominently in global arms import and export charts, with billion-dollar bilateral stakes.    

    Russia is the world’s second-largest arms exporter after the US, accounting for nearly 20 percent of global exports between 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    Among importers, India tops the arms buyer charts, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to SIPRI figures. 

    Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

    March 14, 2022

    While India has attempted to diversify its arms procurement – primarily from France and Israel, in recent years – it has not managed to wean itself from Russian military hardware.  

    Around 85 percent of India’s existing arsenal – including MiG-29 and Sukhoi SU-30 fighter jets – came from the Soviet Union or Russia, according to the Washington DC-based Stimson Center. New Delhi is Moscow’s top weapons buyer, with India accounting for a whopping 28 percent of Russia’s global arms sales, according to SIPRI figures.  

    “Russia provides arms at special prices. Take for instance, the S-400 missile defence system that Delhi views as critical to its national security. No other country is willing to offer a better deal,” said Kugelman. “India currently faces a two-front threat from China and Pakistan.

    There’s a high demand for military equipment from Moscow to help India deter the Chinese threat, and India doesn’t have the luxury of just deciding to wind down Russian imports.” 

    Pakistani PM’s ‘exciting time’ to visit Moscow 

    India is adept at explaining what it calls its “pincer” security situation between rivals China to the east and Pakistan to its west. But New Delhi has been less adroit at adjusting to a changing security scenario in its backyard and beyond.  

    The US withdrawal from Afghanistan not only scrambled India’s geostrategic gains in the region, it also clouded New Delhi’s reading of Putin’s hegemonic plans in Europe and its global impact.  

    Last month, when Russia launched its invasion on Ukraine, Pakistani Prime Minister Imran Khan was in Moscow, echoing Putin’s anti-West screed. On February 24, as the world recoiled in horror over Russia’s aggression, the Pakistani cricketer-turned-prime minister declared it was an “exciting time” to be in the Russian capital. “It was terrible decision-making. Imran Khan’s stock didn’t rise by visiting Moscow,” noted Paliwal. 

    Khan is facing a no-confidence vote in parliament later this week, driven primarily over domestic governance and economic mismanagement issues. But on the foreign policy front, Khan’s anti-West alignment with Putin has been steadily tightening into an embrace. 

    “The Russia-Pakistan relationship tectonic plate has been shifting for a while. This includes Russia’s tactical support of the Taliban [Pakistan’s allies in Afghanistan]. The differences between Russia and India in the subcontinent is also quite visible with Moscow’s lethal arming of Myanmar’s military junta,” explained Paliwal.

    Sino-Russian ‘authoritarian alliance’ 

    More alarming for India has been China’s ties with Russia, which are getting stronger as Moscow faces isolation on the world stage.  

    Just days before the Ukraine invasion, Putin and Chinese counterpart Xi Jinping cemented a significant partnership on the sidelines of the Beijing Winter Olympics. While the West has been monitoring a Sino-Russian “authoritarian alliance”, for India, it’s a nightmare scenario.

    “While India wants different power centres, a new entente between Russia and China undermines this multipolarity,” explained Kugelman. 

    As a new Iron Curtain falls over Russia, analysts warn that Putin’s growing dependence on Xi would make it difficult for India to navigate its critical interests. “Seeing an important ally being completely economically and diplomatically dependent on a key strategic adversary – China – is not to Delhi’s advantage. Sino-Russia ties have taken a whole different logic and it’s much more in favour of China,” said Paliwal. 

    Beijing’s regional power games, including the 2020 deadly Sino-India border skirmishes, has drawn India closer to the US in recent years. India is now part of the Quad grouping – which includes Australia, Japan and the US – that is focused on the Indo-Pacific region and functions as a counterweight to China.

    But the Ukraine war is not only throwing Putin into Xi’s brotherly embrace, it also risks distracting the US from the Indo-Pacific theatre, according to Kugelman. “It could prompt Washington to downgrade the threat of China and to focus on Europe. India doesn’t want that,” he explained. 

    The Quad is not a formal alliance, but a loose grouping of four nations bound by a joint opposition to Chinese muscle flexing in the region. Each country though projects its own values on the grouping. Japan, for instance, emphasizes the democratic credibility of the four Quad nations while India is more focused on maritime cooperation.  

    The Ukraine war however is starting to expose New Delhi’s compromised moral and military power in the club.

    India is the only Quad member that has not condemned Russia’s invasion, sparking thinly veiled exasperation in diplomatic circles. Following the latest Morrison-Modi virtual summit, for instance, India’s foreign secretary on Monday told reporters that Australia “understands” New Delhi’s position on Ukraine.  

    “‘Understands’ in diplomatic parlance is not necessarily agreeing with the policy but grudgingly accepting India’s position,” explained Kugelman.  “Fellow Quad members have strongly different views on the Russian issue and it’s one of the rare policy disagreements in the group.” 

    While the US so far has stopped short of criticising India’s position on Ukraine, there are signs that Washington’s patience is starting to wear thin. Addressing US business leaders on Monday, President Joe Biden noted that that India was an exception among Washington's allies with its "shaky" response to the Russian invasion of Ukraine. "The Quad is, with the possible exception of India being somewhat shaky on some of this, but Japan has been extremely strong – so has Australia – in terms of dealing with Putin's aggression," said Biden. 

    A mediation opportunity – if Putin agrees 

    Some analysts believe the Russian invasion could provide a diplomatic opportunity for India. “I think India is well positioned to play the role of third-party negotiator. None of the other countries that have offered to mediate – Israel, France or Turkey – have the kind of deep relations that New Delhi has with Moscow,” said Kugelman. “India is sensitive to criticisms that it punches below its weight on the world stage. If India agrees to mediate, and could help end the war, it would showcase its ability to do big and meaningful things in the world.” 

    But the success of an Indian mediation would hinge on Putin’s willingness to yield. It would require New Delhi to ditch a longstanding resistance to third-party negotiations since India has historically opposed any outside involvement in its disputes, particularly with Pakistan over the Kashmir crisis.  

    The Russian invasion has caught India balancing on the wrong diplomatic foot. If it lacks the nimbleness to shift course, New Delhi could be stuck in a rut as the Ukraine war drags on while India needs military spare parts to service its primarily Russian arsenal against rivals drawing closer to Moscow.

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    New York Times - World

    La pandemia de coronavirus

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    Científicos tratan de resolver un misterio de la COVID-19: las bajas tasas de mortalidad en África

    Las proyecciones estimaban que el coronavirus devastaría al continente africano, pero parece que a los países de mayores ingresos, y con mejores sistemas sanitarios, les ha ido mucho peor.

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    Por Stephanie Nolen

    KAMAKWIE, Sierra Leona — Aquí no existen los temores por la covid.

    El centro de respuesta distrital para la COVID-19 solo ha registrado 11 casos desde el comienzo de la pandemia y ningún fallecimiento. En el hospital regional, las salas están llenas de pacientes con malaria. La puerta de la sala de aislamiento de covid está cerrada con cerrojo y cubierta de malezas. La gente se reúne para celebrar bodas, partidos de fútbol y ​​conciertos, sin usar mascarillas.

    Sierra Leona, un país con una población de ocho millones de personas en la costa de África occidental, se siente como una tierra inexplicablemente salvada de la pandemia. Lo que ha pasado —o más bien lo que no ha pasado— aquí, y en gran parte del África subsahariana, es uno de los grandes misterios de la pandemia.

    La baja tasa de contagios, hospitalizaciones y muertes por coronavirus en África Occidental y Central se encuentra en el centro de un debate que ha dividido a los científicos en el continente y más allá de sus fronteras. ¿Simplemente no se han registrado las cifras de pacientes enfermos o fallecidos? Si es cierto que la covid ha hecho menos daño en esta región, ¿por qué ha sucedido eso? Si ha sido igual de grave, ¿cómo lo hemos pasado por alto?

    Las respuestas “no solo son relevantes para nosotros, sino que también tienen implicaciones para el bien público general”, dijo Austin Demby, ministro de Salud de Sierra Leona, en una entrevista en Freetown, la capital.

    La afirmación de que la covid no es una amenaza tan grande en África ha generado un debate sobre si la estrategia de la Unión Africana para vacunar al 70 por ciento de los africanos contra el virus este año es el mejor modo de utilizar los recursos de atención médica, dado que la devastación de otros patógenos, como la malaria, parece ser mucho mayor.

    Durante los primeros meses de la pandemia, se temía que la covid pudiera diezmar al continente africano, arrasando países con sistemas de salud tan débiles como el de Sierra Leona, donde solo hay tres médicos por cada 100.000 habitantes, según cifras de la Organización Mundial de la Salud. La alta prevalencia de la malaria, el VIH, la tuberculosis y la desnutrición fue vista como un aliciente para el desastre.

    Pero eso no ha sucedido. La primera versión del virus que recorrió todo el mundo tuvo un impacto comparativamente mínimo aquí. La variante beta devastó Sudáfrica, al igual que delta y ómicron, pero gran parte del resto del continente no registró un número de muertos similar.

    En el tercer año de la pandemia, una nueva investigación demuestra que ya no hay duda de que la covid se extendió de manera amplia por toda África. Así ha sido.

    Los estudios que analizaron muestras de sangre en busca de anticuerpos contra el SARS-CoV-2, el nombre oficial del virus que causa la covid, muestran que aproximadamente dos tercios de la población en la mayoría de los países subsaharianos tienen esos anticuerpos. Como solo el 14 por ciento de la población ha recibido algún tipo de vacuna contra la covid, los anticuerpos provienen abrumadoramente de los contagios.

    Un nuevo análisis dirigido por la OMS, y que aún no ha sido revisado por pares, sintetizó encuestas de todo el continente y encontró que el 65 por ciento de los africanos se habían contagiado para el tercer trimestre de 2021, una tasa más alta que en muchas partes del mundo. Solo el 4 por ciento de los africanos habían sido vacunados cuando se recopilaron estos datos.

    Así que el virus está en África. Pero ¿provoca menos fallecimientos?

    Algunas especulaciones se han centrado en la relativa juventud de los africanos. Su edad media es de 19 años, en comparación con los 43 años que se promedian en Europa y los 38 registrados en Estados Unidos. En África subsahariana, casi dos tercios de la población tiene menos de 25 años y solo el 3 por ciento tiene 65 años o más. Eso significa que muchas menos personas, comparativamente, han vivido lo suficiente como para desarrollar problemas de salud (enfermedades cardiovasculares, diabetes, enfermedades respiratorias crónicas y cáncer) que pueden aumentar considerablemente el riesgo de complicaciones graves y fallecimientos por covid. Los jóvenes contagiados por el coronavirus suelen ser asintomáticos, lo que podría explicar el bajo número de casos notificados.

    Se han planteado muchas otras hipótesis. Las altas temperaturas y el hecho de que gran parte de la vida se pasa al aire libre podrían estar evitando la propagación. O la baja densidad de población en muchas áreas, o la limitada infraestructura de transporte público. Quizás la exposición a otros patógenos, incluidos los coronavirus e infecciones mortales como la fiebre de Lassa y el ébola, de alguna manera actúan como una especie de protección.

    Desde que la covid arrasó el sur y el sudeste de Asia el año pasado, se ha vuelto más difícil aceptar estas teorías. Después de todo, la población de la India también es joven (con una edad promedio de 28 años) y las temperaturas en el país también son relativamente altas. Pero los investigadores descubrieron que la variante delta causó millones de muertes en India, muchas más de las 400.000 reportadas oficialmente. Y las tasas de contagio por malaria y otros coronavirus son altas en lugares, como la India, que también han registrado altas tasas de mortalidad por covid.

    Entonces, ¿las muertes de covid en África simplemente no se registran?

    La mayoría de los rastreadores globales de covid no registran casos en Sierra Leona porque las pruebas del virus son casi inexistentes. Sin pruebas, no hay casos para reportar. Un proyecto de investigación de la Universidad de Njala en Sierra Leona descubrió que el 78 por ciento de las personas tienen anticuerpos para este coronavirus. Sin embargo, Sierra Leona solo ha reportado 125 muertes por covid desde el comienzo de la pandemia.

    La mayoría de las personas mueren en sus hogares, no en los hospitales, ya sea porque no pueden llegar a un centro médico o porque sus familias los llevan a morir a casa. Muchos fallecimientos nunca se registran ante las autoridades civiles.

    Este patrón es común en el África subsahariana. Una encuesta reciente realizada por la Comisión Económica para África, una entidad de las Naciones Unidas, encontró que los sistemas de registro oficiales solo contaron una de cada tres muertes.

    El único país subsahariano donde se registran casi todas las muertes es Sudáfrica. Y los datos reflejan que la covid ha causado la muerte de muchas personas en ese país, muchas más que las muertes reportadas. Los datos de exceso de mortalidad muestran que, entre mayo de 2020 y septiembre de 2021, unas 250.000 personas más fallecieron por causas naturales de lo previsto para ese periodo de tiempo, según el patrón de años anteriores. Los aumentos en las tasas de mortalidad coinciden con los de los casos de covid, lo que sugiere que el virus fue la causa.

    Lawrence Mwananyanda, epidemiólogo de la Universidad de Boston y asesor especial del presidente de Zambia, dijo que no tenía dudas de que el impacto en Zambia había sido tan severo como en Sudáfrica, pero las muertes simplemente no fueron contabilizadas porque el país cuenta con un sistema de registro mucho más endeble. Zambia, una nación de más de 18 millones de habitantes, solo ha reportado 4000 muertes por COVID-19.

    “Si eso está sucediendo en Sudáfrica, ¿por qué debería ser diferente aquí?”, dijo Mwananyanda. De hecho, afirma que Sudáfrica tiene un sistema de salud mucho más robusto, lo que debería significar una tasa de mortalidad más baja, en vez de una más alta.

    Este especialista dirigió un equipo de investigación que descubrió que durante la ola delta de Zambia, el 87 por ciento de los cuerpos que llegaron a las morgues de los hospitales estaban infectados con covid. “La morgue estaba llena. No existe ninguna diferencia, lo distinto es que tenemos datos muy deficientes”.

    The Economist, que ha estado rastreando el exceso de muertes durante la pandemia, muestra tasas similares de muerte en África. Sondre Solstad, quien dirige el modelo de África, dijo que durante la pandemia el continente experimentó un exceso de mortalidad que oscila entre 1 y 2,9 millones de fallecimientos.

    “Sería hermoso que los africanos estuvieran a salvo, pero no lo están”, dijo.

    Pero muchos científicos que investigan la pandemia sobre el terreno no están de acuerdo. Dicen que no es posible que cientos de miles, o incluso millones, de muertes por covid hayan pasado desapercibidas.

    “No hemos visto entierros masivos en África. Si eso hubiera sucedido, lo habríamos visto”, dijo Thierno Baldé, quien dirige el equipo de la OMS para la respuesta de emergencia de la covid en África.

    “En África un fallecimiento nunca pasa desapercibido, aunque seamos muy deficientes en el mantenimiento de registros”, dijo Abdhalah Ziraba, epidemiólogo del Centro de Investigación de Salud y Población Africana en Nairobi, Kenia. “Hay un funeral, y siempre se hace un anuncio: nunca se realiza un entierro en la semana porque es un gran evento. Si alguien en Nueva York tiene la hipótesis de que no se están registrando, bueno, es posible que no tengamos los números exactos, pero la percepción es palpable. En los medios, en tu círculo social, sabes si hay muertes”.

    Demby, el ministro de Salud de Sierra Leona, quien es epidemiólogo de formación, estuvo de acuerdo. “No hemos tenido hospitales desbordados. Eso no ha sucedido. No hay evidencias de que se esté produciendo un exceso de mortalidad”, dijo.

    ¿Qué es lo que podría mantener la tasa de mortalidad en un nivel bajo?

    Aunque Demby reconoce que la vigilancia sanitaria es débil, sostiene que los sierraleoneses tienen la reciente y terrible experiencia del ébola que mató a 4000 personas entre 2014 y 2016. Dice que, desde entonces, los ciudadanos han estado alerta ante cualquier agente infeccioso que podría ocasionar fallecimientos entre las personas de sus comunidades. Si ese fuera el caso, no seguirían participando en eventos, asevera.

    Salim Abdool Karim, quien forma parte del grupo de trabajo covid de los Centros Africanos para el Control y la Prevención de Enfermedades y que integró el equipo de investigación que rastrea el exceso de mortalidad en Sudáfrica, cree que el número de muertos en todo el continente probablemente sea consistente con el de su país. Simplemente no existe ninguna razón para que los gambianos o los etíopes sean menos vulnerables a la covid que los sudafricanos, dijo.

    Pero también afirma que es cierto que un gran número de personas no llegan al hospital con dificultades respiratorias. La población joven es un factor clave, dijo, mientras que algunas personas mayores que mueren de accidentes cerebrovasculares y otras causas inducidas por la covid no son registradas como muertes por coronavirus. Muchos ni siquiera llegan al hospital y sus muertes no se contabilizan. Pero otros no se están enfermando al ritmo que se ve en otros lugares, y ese es un misterio que debe aclararse.

    “Eso es muy relevante para cosas tan básicas como el desarrollo y tratamiento de vacunas”, dijo Prabhat Jha, quien dirige el Centro de Investigación de Salud Global en Toronto y que está liderando el trabajo para analizar las causas de muerte en Sierra Leona.

    Los investigadores que trabajan con Jha están utilizando métodos novedosos, como buscar cualquier aumento en los ingresos de los obituarios en las estaciones de radio de las ciudades de Sierra Leona durante los últimos dos años, para tratar de ver si las muertes podrían haber pasado desapercibidas. Sin embargo, asegura que es evidente que no se ha producido una ola de personas desesperadamente enfermas.

    Algunas organizaciones que trabajan en el esfuerzo de vacunación de la covid dicen que las tasas más bajas de enfermedad y fallecimientos deberían impulsar un replanteamiento de las políticas sanitarias. John Johnson, asesor de vacunación de Médicos Sin Fronteras, dijo que inmunizar al 70 por ciento de los africanos tenía sentido hace un año cuando parecía que las vacunas podrían proporcionar inmunidad a largo plazo y finalizar la transmisión de COVID-19. Pero como se ha determinado que la protección disminuye, la inmunidad colectiva ya no parece factible. Entonces, una estrategia de inmunización que se centre en proteger a los más vulnerables podría ser un mejor uso de los recursos en un lugar como Sierra Leona.

    “¿Esto es lo más importante en países donde hay problemas mucho mayores de malaria, poliomielitis, sarampión, cólera, meningitis o desnutrición? ¿De verdad en estos países queremos gastar los recursos en eso?”, preguntó. “Porque, en este punto, ya no se trata de esas personas: es para prevenir nuevas variantes”.

    Y las nuevas variantes de la covid plantean el mayor riesgo en lugares con poblaciones de mayor edad y altos niveles de comorbilidades como la obesidad, dijo.

    Otros expertos advirtieron que el virus sigue siendo un enemigo impredecible y que reducir los esfuerzos para vacunar a los africanos subsaharianos aún podría provocar una tragedia.

    “No podemos ser complacientes y asumir que África no puede seguir el camino de la India”, dijo el Jha.

    Y advirtió que aún podría surgir una nueva variante tan infecciosa como ómicron, pero más letal que delta, lo que haría que los africanos sean más vulnerables a menos que las tasas de vacunación aumenten significativamente.

    “No deberíamos ser arrogantes y pensar que toda África está a salvo”, dijo.

    Stephanie Nolen cubre temas de salud global. Ha reportado sobre salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

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    L'Humanité

    Mma. Kevin Oumar, vainqueur à Abu Dhabi

    Actu

    Le sportif de 28 ans, beau-fils du candidat communiste Fabien Roussel, y a remporté vendredi « l’un des plus durs combats de sa carrière ».

    Camille Bauer

    C’est un sacré coup de projecteur pour le jeune champion. Le 25 mars, Fabien Roussel a affiché son soutien à Kevin Oumar, sur le point de combattre dans un tournoi de MMA, ce sport très prisé des jeunes, à la frontière entre la lutte, la boxe et les arts martiaux. « Aujourd’hui, mon grand garçon va combattre en MMA à l’UAE Warriors Africa à Abu Dhabi. Vas-y mon grand, t’es le meilleur ! », a tweeté le candidat communiste. Fils de son ancienne compagne, le jeune homme de 28 ans, à l’allure imposante, a toujours été soutenu par son beau-père.  « Je l’ai en partie élevé ; on est une grande famille recomposée », a expliqué Fabien Roussel sur RMC. Après la victoire, le candidat n’a pas caché sa fierté. Mais être père, c’est aussi s’inquiéter quand son enfant fait un sport « flippant ». «  Ça fait peur, a-t-il avoué.  Mais bon, c’est comme tous les sports. C’est aussi flippant quand on a un gamin qui fait des descentes de ski. Ça me fait plaisir de le soutenir et de mettre un coup de projecteur sur lui. »

    C.B.

    sportFabien Roussel
    BBC

    Will Smith hits Chris Rock on Oscars stage

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    Will Smith hit Chris Rock in the face on stage at the Oscars after the comic made a joke about the actor's wife Jada Pinkett Smith.

    "Jada, can't wait for GI Jane 2," he said, in an apparent reference to her shaved hairdo - which is a result of the hair loss condition alopecia.

    Smith walked on stage and struck Rock before returning to his seat and shouting: "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth."

    He later apologised on stage.

    "I want to apologise to the Academy. I want to apologise to my all my fellow nominees," he said during a tearful acceptance speech for best actor.

    The star picked up the first Oscar of his career for playing the father of tennis legends Venus and Serena Williams in King Richard.

    "Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things."

    Rock's joke referred to 1997 film GI Jane, in which Demi Moore played the title role with a severe buzzcut.

    The comedian looked shocked in the immediate aftermath of the incident, telling the audience: "That was the greatest night in the history of television."

    He then handed over the best documentary prize, which was the reason he was on stage.

    Backstage shock

    By Steven McIntosh, entertainment reporter at the Oscars

    Here in the Dolby Theatre in Los Angeles, there was a shocked reaction from journalists to Smith's run-in with Rock.

    Reporters had been taking part in the traditional backstage press conference, where the winners come to answer questions after delivering their acceptance speeches.

    But attention suddenly turned to our overhead screens and what was going on at the ceremony, as it became clear something serious was kicking off.

    At first, it had seemed like a joke or some kind of set-up. Smith even appeared to laugh at first after Rock delivered his line about his wife looking like G.I. Jane.

    Jada looked annoyed, but at this point it was still assumed this was all part of some kind of pre-planned routine.

    Doubt began to creep in when Smith rose from his seat and hit Rock on the stage. Of course, both these guys are veterans of film and television, and would know how to carry out a fake stage slap. Except, everyone was starting to think, it didn't look that fake.

    By the time Smith was sitting back in his seat and shouting to Rock to "keep my wife's name out your [expletive] mouth," it was clear this was no sketch. A professional like Smith would know better than to drop the F-bomb on stage during a live TV broadcast.

    Viewers at home didn't hear the swearing. Broadcast network ABC had cut the live feed to avoid offending viewers at home.

    Throughout the altercation, there was complete silence in the winners' room. Academy staffers looked just as shocked as the journalists did. "I thought they were doing a bit," one said to his colleague.

    Rock, meanwhile, looked visibly shaken. But, realising he'd just made Oscars history, he made light of the situation, commenting: "That was the greatest night in the history of television."

    Much like previous Oscars which were defined by their viral moments - such as Ellen's group selfie or the best picture winner mix-up in 2017 - this will now forever be the Oscars where Will Smith punched Chris Rock.

    Pinkett Smith first talked about her hair loss struggle in an episode of her Facebook chat show, Red Table Talk, back in 2018.

    She said: "I've been having issues with hair loss. And it was terrifying when it first started."

    The Girls Trip star said she first suspected she had alopecia after "handfuls of hair" came loose in the shower.

    "I was just like, 'Oh my God, am I going bald?' It was one of those times in my life where I was literally shaking with fear," she explained. "That's why I cut my hair and continue to cut it."

    According to The Hollywood Reporter's Scott Feinberg, after the incident a tearful Smith needed to be "pulled aside and comforted" by Denzel Washington and Tyler Perry during an advert break.

    "Will and Chris, we're going to solve that like family. Right now we're moving on with love," said Sean "Diddy" Combs, presenting the next section.

    The Los Angeles Police Department later told Variety that Rock had "declined to file a police report" following the event.

    The Academy of Motion Picture Arts and Sciences, which organises the Oscars, tweeted that it "does not condone violence of any form".

    It was not the first time Rock has made a joke about Pinkett Smith at the Academy Awards. He hosted the 2016 Oscars, when she was among the stars who boycotted the ceremony due to a lack of diversity in the nominations.

    That year, he said: "Jada Pinkett Smith boycotting the Oscars is like me boycotting Rihanna's panties - I wasn't invited!"

    Other winners at Sunday's ceremony included Jessica Chastain, who picked up best actress for The Eyes of Tammy Faye; Jane Campion, who won best director for The Power of the Dog; and Apple TV film Coda, which was named best picture.

    Best supporting actress went to Ariana DeBose for West Side Story, while Troy Kotsur won best supporting actor for Coda, which also picked up best adapted screenplay.

    Sci-fi epic Dune won six awards in total including technical categories including best visual effects and best cinematography.

    Will Smith's best actor acceptance speech in full:

    Richard Williams was a fierce defender of his family. In this time in my life, in this moment, I am overwhelmed by what God is calling on me to do and be in this world. Making this film, I got to protect Aunjanue Ellis, who is one of the most strongest, most delicate people I've ever met. I got to protect Saniyya [Sidney] and Demi [Singleton], the two actresses who played Venus and Serena.

    I'm being called on in my life to love people and to protect people and to be a river to my people. I know, to do what we do, you've got to be able to take abuse. You got to be able to have people talk crazy about you. In this business, you've got to be able to have people disrespecting you, and you've got to smile, you've got to pretend like that's OK. What I loved was, Denzel [Washington] said to me a few moments ago, he said, 'At your highest moment, be careful, that's when the devil comes for you.'

    I want to be a vessel for love. I want to say thank you to Venus and Serena and the entire Williams family for entrusting me with your story. That's what I want to do. I want to be an ambassador of that kind of love and care and concern.

    I want to apologise to the Academy. I want to apologise to all my fellow nominees. This is a beautiful moment and I'm not crying for winning an award. It's not about winning an award for me. It's about being able to shine a light on all of the people - Tim [White, producer] and Trevor [White, producer] and Zach [Baylin, writer] and Saniyya and Demi and Aunjanue and the entire cast and crew of King Richard, and Venus and Serena, the entire Williams family.

    Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things.

    And my mother… a lot in this moment is really complicated for me but to my mother, she didn't want to come out. She's had her knitting crew who she's in Philly watching with. Being able to love and care for my mother, my family, my wife… I'm taking up too much time… Thank you for this honour. Thank you for this moment and thank you on behalf of Richard and Oracene and the entire Williams family. Thank you. I hope the Academy invites me back. Thank you.•

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    France24 - World

    Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

    Issued on: 23/03/2022 - 17:00

    Sébastian SEIBT

    US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables in order to cut off the world's internet. But this worst-case scenario is more difficult to implement than it sounds.

    "Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

    Biden added that "one of the tools (Russia's) most likely to use, in my view – in our view ­– is cyber attacks. They have a very sophisticated cyber capability”.

    This is not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has warned about the threat of such attacks. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attack.

    Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

    The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

    March 22, 2022

    Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries, including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

    More than 430 underwater cables at risk

    But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario where Russia would deprive the whole world of the internet by attacking the web's undersea cables.

    This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. In January 2022, Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, reported the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

    In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

    Above all, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

    Easily concealed attacks...

    "It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen, speaking with FRANCE 24.

    All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

    These operations appear simple, but the results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

    "They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

    If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is so worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables linking Europe to the United States run. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

    ... but difficult in practice

    Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

    The big difference is that depriving the world of the internet is not as easy as it was to cut electric wires on the front line in 1939. "Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world precisely because these infrastructures are so vulnerable.

    "Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

    "Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise".

    Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

    Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use [managing financial flows, watching movies, playing video games], some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

    This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", reassured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West, as confirmed by Radakin. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

    It is possible, though, that Russia could make some lesser level of attack, just to prove their power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” agreed Bueger.  “It would fit the pattern of Russia using their new weapons, because it would be an advanced type of attack."

    This article has been translated from the original in French.

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    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

    WAR IN UKRAINE

    China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

    The Debate

    Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Des policiers neutralisent un individu armé d’un couteau et menaçant à Villeneuve-Saint-Georges (vidéo)

    Un homme de 25 ans, armé d’un couteau et menaçant, a été neutralisé par des policiers, vers 14h ce dimanche 27 mars, à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, selon nos informations.

    Un des agents a tiré trois fois et blessé à la jambe l’individu qui lui fonçait dessus, précise une source policière, une scène filmée par des passants et diffusée sur les réseaux sociaux.

    Les pompiers avaient été appelés auparavant pour prendre en charge le jeune homme souffrant d’une « crise nerveuse ». Sur Twitter, la ville a indiqué avoir mis en place une cellule de crise.

    🔴 Dans cette vidéo, filmée sous un autre angle, on voit bien l’individu armé d’un couteau foncer sur un des policiers et l’agent contraint de tirer pour se défendre #villeneuvesaintgeorges #valdemarne #police #fdo pic.twitter.com/9C9ASzOUpe

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 27, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    Issued on: 24/03/2022 - 08:58

    David GORMEZANO

    One month has passed since Russia launched its "special military operation" on February 24, turning Ukraine into a war zone. On a journey from the Polish border to the Ukrainian capital of Kyiv, FRANCE 24 met civilians and soldiers suddenly plunged into a brutal and bloody conflict.

    Ukraine’s airports have all been closed since the start of the war, so we cross the border from Poland by road on March 11. After the border post at Hrebenne, we come across the first checkpoints where armed Ukrainian civilians monitor the comings and goings of vehicles and sometimes check their identities. There are still 70 kilometres to go to reach the city of Lviv – still untouched by the conflict as we approach. Most Western embassies have withdrawn there. 

    At the train station of this "cultural capital" of Ukraine, signs reading "free buses to Poland", remnants of the panic scenes of the first week of the conflict, are still visible. In front of the National Opera, families pose for pictures. On the walls, posters encourage citizens to resist the Russian invasion. Alcohol is forbidden and a strict curfew kicks in at 10pm. 

    #Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO

    March 12, 2022

    From Lviv to Kyiv 

    On the road to the capital, most petrol stations are stocked with fuel. Trucks and cars are still driving through the centre of the country, the Ukrainian "black soil", the breadbasket of Europe, without any trouble. As we approach Kyiv, we join a road along the Dnieper, the great river that crosses Ukraine from north to south. Here, traffic becomes scarce and checks at the roadblocks are much more stringent, as locals fear infiltration by Russian agents. Any unknown face or vehicle is considered suspicious. We enter the Ukrainian capital. Concrete blocks and anti-tank devices block the highways and deserted avenues. 

    ‘Putin is the devil’ 

    On Sunday March 13, the capital wakes in frozen silence. A few worshippers brave the bitter cold to attend Mass in St Michael's Golden-Domed Monastery. Names and portraits of Ukrainian fighters who have died in Donbas since 2014 cover the walls in places around the building. Metropolitan Epiphanius, primate of the Ukrainian Orthodox Church, tells us he has been praying for those who are being bombed, for those who are in shelters and for the salvation of the country. He repeats that Russian President Vladimir Putin is the incarnation of the "devil" and that this war is nothing more than a "confrontation between good and evil". 

    Earlier in the morning, Ukrainian authorities announced that a base in Lviv used for joint military exercises between Ukrainian and NATO forces had been bombed overnight. By attacking western Ukraine for the first time, Russian forces are demonstrating that they can target any location in the country. 

    ‘Tomorrow there may be no water or electricity’ 

    On Monday, March 14, in the streets of Kyiv, rare passers-by queue outside pharmacies and the only supermarkets that are still open. We meet Yuri, who is looking over the city from the balcony of his 13th-floor apartment. His wife and daughter have fled to Sweden. Like all men aged 18 to 60, Yuri can be mobilised at any time. He explains that "the war will be long because Putin hates Ukrainians". 

    In this huge tower in the south of the city, only a few families have remained. According to authorities, almost half of the inhabitants have left Kyiv. In another district of the capital, we come face to face with Edward, a young man with a suitcase in hand and tears in his eyes, who explains that he wants to go to France. 

    On the threshold of the house he has just left behind, we meet four women waiting for the great catastrophe they believe is mere minutes away: massive bombings or the encirclement of the city by Russian troops. They sleep in the cellar. Natalia, whose partner is fighting in Mariupol with the Ukrainian army, confides feelings of rage but, no less, her certainty that Ukraine will win the war. 

    >> Kyiv residents hold their breath as Russian troops strike fear and loathing

    ‘They are hordes of savages’ 

    In the early hours of Tuesday morning, apartment buildings inside the city's perimeter are hit by Russian air strikes, as they had been the day before. Former world heavyweight champion Vitali Klitschko, mayor of Kyiv, arrives at the scene, bullet-proof waistcoat on his back. "It's a difficult and dangerous time," he says as firefighters finish putting out the blaze. Surrounded by journalists and frightened passers-by, the emergency services pull four bodies from the building. 

    Nearby, several buildings are damaged by a powerful explosion. Windows are shattered and residents are throwing debris, furniture and destroyed door frames out the windows. On the eighth floor, Nina, an elderly lady, has packed her suitcase and is waiting for her son-in-law to collect her from her apartment, which has become uninhabitable. 

    Born in St. Petersburg and the daughter of a military officer during the Soviet Union, she feels only disgust for Russia. "I hate them, they are hordes of savages. I feel Ukrainian now," she says. Kyiv is under a 36-hour curfew; residents are forbidden to leave their homes, except to reach a shelter. 

    ‘We have tanks, artillery, ammunition’ 

    When Moscow launched its "special operation" in Ukraine, the Russian military immediately tried to storm the Ukrainian capital by seizing Hostomel airport and sending armed elements into the city. The Ukrainian army fought them off with fierce resistance, and for days there was bloody fighting in the municipalities bordering Kyiv – in Irpin in particular, but also in Bucha and Brovary. We head to this area north of the capital on Thursday, March 17. 

    Our military escort asks us not to take any pictures that could reveal the precise location of the trenches, bunkers and other defence lines we are walking through. On the way, we discover on the side of the road dozens of empty crates of anti-tank missiles, including the US-made Javelins that have become symbols of Ukrainian resistance to the Russian invasion. 

    At the end of the day, Ukrainian authorities accuse Russian troops of having shelled and destroyed the Mariupol theatre, where 500 to 1,200 civilians, including many children, had taken refuge. A week later, the human toll of this attack remains unknown. 

    ‘I rush to get to work’ 

    In Kyiv, the localized explosions have not stopped. But little by little, the inhabitants seem to be getting used to the wait, and to the anxiety. In a supermarket, employees are busy stocking shelves. Among them, Galyna tells us that she "hurries" to work because she has known "her" customers for a long time, they need her and she feels safer at work than at home. In her sixties, she says she has seen it all before and hopes that peace will come. 

    Access points to the south of the city remain open to traffic and the capital is not suffering from food shortages, except for bread, which is difficult to find. 

    >> ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    Business leaders are participating in the war effort in their own way, like entrepreneur Dmytro Tymoshenko, who has converted his industrial paint company into a logistics platform for the fighters. 

    >> Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Since the Maidan revolution in 2014 and the outbreak of war in Donbas, Ukrainian ultranationalist groups have been viewed with suspicion by the West and labelled Nazis by Russia. For Moscow, their existence alone justifies the invasion of Ukraine. 

    The most famous of these groups, the "Azov Regiment", is integrated into the Ukrainian army and is currently fighting Russian troops in Mariupol. We meet the Organisation of Ukrainian Nationalists (Oun), who we watch training in the woods around Kyiv, guided by Oleg Magdych, a former pastor supervising the unit of young volunteers. 

    Blowing up the Kremlin with Tom Cruise

    As the weather turns warmer and spring begins to set in, a meeting with a small theatre group quickly turns into a reunion of friends. There is a need to joke and laugh before confronting the tragedy and horror. The Russians are "murdering" the country and it is time for solidarity and combat, until the final victory, say Alex and his 30-year-old friends. The history of the relationship between Ukraine and its invading neighbour is littered with corpses and atrocities, they add, regretting that Europe did not come to see Russia as a mortal threat earlier. Three weeks of war have definitively wiped out any form of pacifism. 

    >> A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war 

    Leaving Kyiv 

    On Monday, March 21, the capital wakes up to the images of "Retroville", a brand new shopping centre completely destroyed by a powerful Russian strike. The explosion was heard throughout the city and killed at least eight people, although it is not clear whether the victims were civilians or soldiers. The Russian army claims the fashionable shopping centre was being used as a weapons and ammunition depot. 

    The Ukrainian capital has been holding its breath for days and it feels now like the threat is getting closer. Before leaving the city, we meet a former member of France's Foreign Legion and a French military nurse who have come to join the Ukrainian army. 

    Watched by the whole world, the Russian-Ukrainian conflict raises the spectre of a third world war. For their part, the inhabitants of Kyiv are preparing for a new 36-hour curfew, torn between the fear of a long, dirty war and the conviction that Ukraine will pull through. 

    This report was produced from March 11 – 21 2022 with James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha and all the FRANCE 24 teams. It was adapted from the original in French.

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    EXCLUSIVE

    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    France24 - World

    El Salvador declares state of emergency over wave of gang-related killings

    Issued on: 27/03/2022 - 13:57

    NEWS WIRES

    El Salvadoran lawmakers Sunday declared a state of emergency, the president of the Legislative Assembly said, curtailing civil liberties and expanding police power as the country faces a wave of gang-related bloodshed that has left dozens dead in just two days.

    Gang violence has soared in El Salvador, with police reporting that 62 people were killed on Saturday alone.

    According to official figures, 12 of the killings took place in the central department of La Libertad, with the capital San Salvador and the western department of Ahuachapan recording nine each. The rest were distributed across the country's remaining departments.

    Hours earlier, police and the military arrested several leaders of the Mara Salvatrucha (MS-13) gang over the spate of killings. 

    "We will not back down in this war against gangs, we will not rest until the criminals responsible for these acts are captured and brought to justice," the country's National Civil Police posted on Twitter.

    In response to the surge in violence, President Nayib Bukele asked the legislature -- controlled by his ruling party --  to approve a state of emergency, under which certain freedoms are curtailed.

    Lawmakers did so early Sunday morning, in a decree that "declares an emergency regime throughout the national territory derived from serious disturbances to public order by criminal groups."

    The declaration -- approved by a large majority -- restricts free assembly, the inviolability of correspondence and communications, and allows for arrests without a warrant.

    "We approve the #emergencyregime that will allow our Government to protect the lives of Salvadorans and confront criminality head-on," Legislative Assembly President Ernesto Castro said in a tweet.

    'Let the agents do their job'

    "Since yesterday, we have had a new spike in homicides, something that we had worked so hard to reduce," Bukele said in a statement posted on Twitter by Congress president Ernesto Castro.

    "While we fight criminals in the streets, we must try to figure out what is happening and who is financing this."

    Bukele said the country "must let the agents and soldiers do their job and must defend them from the accusations of those who protect the gang members."

    He also asked the prosecutor's office "to be effective with all" gang member cases it processes, warning he would keep an eye on "judges who favor criminals.”

    Top government human rights lawyer Ricardo Martinez asked the population to "remain calm" and contribute to the promotion of "a culture of peace" in the country.

    Last November, El Salvador suffered another spike in homicides that claimed the lives of some 45 people in three days.

    The Mara Salvatrucha and Barrio-18 gangs, among others, have about 70,000 members in El Salvador, according to authorities, and their operations involve homicides, extortion and drug trafficking.

    The country registered 1,140 murders in 2021 -- an average of 18 deaths per 100,000 inhabitants -- fewer than the 1,341 registered the previous year and the lowest figure since the end of the civil war in 1992, according to official data. 

    Elected in 2019, Bukele enjoys broad support in El Salvador over his promises to fight organized crime and improve security in the violence-wracked country.  

    His allies also hold a large majority in the country's Congress -- a situation not seen since a peace deal in 1992 put an end to 12 years of bloody civil war. 

    But he has also long been accused of authoritarian tendencies. 

    >> Thousands protest in El Salvador against 'dictator' President Bukele

    (AFP)

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    Thousands protest in El Salvador against 'dictator' President Bukele

    REVISITED

    El Salvador and its missing children: A small country with huge scars

    Backed by soldiers, El Salvador President Bukele briefly occupies Congress

    Valeurs Actuelles

    Au Mans, un migrant ivoirien condamné pour avoir agressé et dépouillé un jeune homme dans son appartement

    Des faits « graves ». C’est ce qu’a dû juger le tribunal des comparutions immédiates du Mans (Sarthe), vendredi 25 mars. Comparaissait à la barre un prévenu de nationalité ivoirienne âgé de 19 ans. L’individu était accusé d’avoir, avec un complice, agressé et dépouillé un jeune homme d’une vingtaine d’années à son propre domicile, dans la nuit du 21 au 22 février derniers, rapporte Ouest-France. Si le prévenu a pu être interpellé, son complice, lui, est pour l’instant toujours recherché par les forces de l’ordre.

    Une nuit d’horreur

    Pour la victime, un étudiant en formation, la nuit du 21 au 22 février a été éprouvante. Le jeune homme était sorti fumer une cigarette devant son domicile vers 23 heures lorsqu’il a été abordé par les deux individus. Devant leur insistance, et ne sachant que faire, il les a invités chez lui, ou deux de ses amis l’ont rejoint. Plus tard, les deux amis sont repartis, et la victime a alors invité les deux individus à s’en aller. Mais ceux-ci ont sorti des couteux, menacé le jeune homme, l’ont ligoté et bâillonné, et se sont emparés de tous ses effets personnels : portable, carte bancaire, vêtements, etc. Grâce à l’ADN laissé sur place par les suspects, les forces de l’ordre ont pu interpeller l’un d’entre eux. En définitive, le prévenu a été condamné à trois ans de prison ferme et à cinq ans d’interdiction de territoire national.

    Le Mans : les dernières actualités

    Au Mans, un adolescent de 16 ans mortellement poignardé aux abords de la fête foraine

    Le Mans : une attaque au couteau à l’université fait plusieurs blessés

    Le Mans : un Soudanais de 27 ans incarcéré pour le meurtre de son bébé

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

    Issued on: 26/03/2022 - 19:36

    France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

    The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

    “The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

    Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

    When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

    A gruelling trip through Europe

    They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

    The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

    While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

    Individuals respond immediately

    “Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

    Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

    At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

    “I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

    Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

    Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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    Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

    ON THE GROUND

    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    On the ground

    More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

    Valeurs Actuelles

    Assassinat de Samuel Paty : le fils d’un des mis en examen placé en garde à vue

    Depuis l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020, l’enquête avance pour faire toute la lumière sur cet attentat terroriste. Samedi 26 mars, Le Parisien a indiqué que le fils d’Abdelhakim Sefrioui avait été mis en examen. Il a été placé en garde à vue pour les mêmes raisons que son père, une figure connue de l’islam radical arrêté juste après la mort du professeur pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».

    Déterminer son rôle

    Le militant intégriste Abdelhakim Sefrioui avait notamment publié une vidéo dans laquelle il exigeait le renvoi de Samuel Paty, lui reprochant d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Il avait aussi participé activement à la mobilisation contre l’enseignant. En interpellant son fils, les enquêteurs vont tenter de déterminer son niveau de connaissance des projets de son père. Pour rappel, au moins quinze personnes sont déjà mises en examen dans cette affaire.

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente

    Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.

    La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...

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    Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.

    Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.

    Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.

    El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.

    La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.

    “A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.

    Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.

    “Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.

    Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.

    Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.

    El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.

    Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.

    Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.

    En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.

    En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.

    Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.

    A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.

    Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.

    La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.

    “Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.

    Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.

    Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.

    Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.

    Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.

    La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.

    La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.

    Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.

    El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.

    La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.

    Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.

    El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.

    Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.

    Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.

    “Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.

    Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.

    “Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.

    Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.

    Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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    France24 - Monde

    Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

    Publié le : 26/03/2022 - 10:23Modifié le : 26/03/2022 - 16:49

    FRANCE 24 Suivre

    Une vingtaine de femmes et de filles ont manifesté samedi à Kaboul contre la décision des Taliban d’interdire l'enseignement secondaire aux filles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Au pouvoir depuis sept mois, les dirigeants du pays ont multiplié les restrictions aux droits des femmes. 

    Réunies pour dénoncer la fermeture des études secondaires aux femmes afghanes, une vingtaine de manifestantes se sont rassemblées à Kaboul, samedi 26 mars, scandant "Ouvrez les écoles ! Justice, justice !". 

    La vingtaine de jeunes femmes et de filles, dont la plupart portaient des abayas noires et des foulards blancs, se sont assemblées au départ sur une place de la capitale. Certaines tenaient des affichettes sur lesquelles on pouvait notamment lire : "Vous avez pris ma terre vertueuse, ne prenez pas mes efforts et mon éducation". 

    La manifestation a duré moins d'une heure, avant d'être dispersée par des talibans armés arrivés sur les lieux.

    Les Taliban, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, sont revenus mercredi sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans les collèges et lycées, quelques heures à peine après la réouverture qui avait été annoncée de longue date. 

    L'annonce, aussi brutale qu'inattendue, a eu lieu alors que de nombreuses élèves étaient déjà revenues en cours. 

    Elle a suscité de nombreuses condamnations, dont celles de l'ONU, de l'Unesco ou encore de six pays occidentaux, dont les États-Unis et l'Union européenne, qui ont condamné "une décision arbitraire" et demandé aux fondamentalistes islamistes de "revenir de toute urgence" sur leur décision. 

    Clear message to #Taliban from 🔟Members of the #SecurityCouncil 🇮🇪🇲🇽🇬🇧🇺🇸🇦🇪🇦🇱🇧🇷🇫🇷🇬🇦🇳🇴Open the schools for all girls in #Afghanistan now!UN & the int'l community stand ready to continue supporting the people - incl education for all children. @UNAMAnews @antonioguterres pic.twitter.com/PDcsCMgSPS

    March 25, 2022

    "J'ai bon espoir que nous les verrons revenir sur (cette) décision dans les prochains jours", a déclaré samedi Thomas West, le responsable américain en marge du Forum de Doha, la capitale du Qatar.

    "J'ai été surpris par le revirement de situation mercredi dernier (...) Il s'agit avant tout d'une violation de la confiance du peuple afghan", a ajouté le responsable américain. 

    Les filles cantonnées au primaire 

    "Notre politique n'est pas contre l'éducation des filles", a assuré à l'AFP un porte-parole des Taliban, Suhail Shaheen.

    Selon lui, "il y a quelques problèmes d'ordre pratique" qui n'ont "pas été résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture des écoles de filles le 23 mars".

    Aucune explication claire n'a été donnée par le ministère de l'Éducation à sa volte-face. La décision serait intervenue après une réunion mardi soir de hauts responsables à Kandahar (Sud), berceau et centre de pouvoir de fait du mouvement islamiste fondamentaliste. 

    >> À lire : Derrière des mesures "cosmétiques", les Afghanes toujours sous le joug des Taliban

    Seuls les cours de primaire sont désormais autorisés pour les filles. Les observateurs craignent que les nouveaux maîtres du pays n'interdisent à nouveau l'école pour les filles, comme ils l'avaient fait lors de leur premier règne, de 1996 à 2001. 

    En sept mois de gouvernance, les Taliban ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville. 

    Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes. La manifestation qui s'est déroulée samedi est la première depuis de nombreuses semaines à avoir eu lieu dans la capitale. 

    Avec AFP 

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    Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

    L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban

    Droits humains en Afghanistan : les Occidentaux listent leurs exigences aux Taliban

    Valeurs Actuelles

    À Biarritz, les obsèques de Federico Martín Aramburú réunissent un millier de personnes

    L’église Sainte-Eugénie de Biarritz était noire de monde. Samedi 26 mars, les funérailles de l’ancien rugbyman argentin Federico Martín Aramburú, assassiné la semaine passée à Paris, ont eu lieu à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), rapporte France Bleu Pays Basque. Un millier de personnes ont pu suivre la messe d’hommage à l’ex-joueur du Biarritz Olympique, célébrée en français et en espagnol, en présence de la famille du défunt. Si l’église était remplie des proches de Federico Martín Aramburú, ainsi que de nombreux anciens coéquipiers et de personnalités politiques locales, le parvis, où avait été installé un écran géant, était noir de monde, supporters et anonymes.

    Assassinat

    Federico Martín Aramburú, 42 ans, a été assassiné. Il a été la cible de plusieurs coups de feu dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 mars, dans le 6e arrondissement de Paris. D’après les premiers éléments de l’enquête, il aurait été abattu en pleine rue après une banale altercation dans un bar avec trois individus. Deux hommes suspectés d’être les tireurs, proches de l’extrême droite, étaient en fuite, jusqu’à leur interpellation, l’un dans la Sarthe, l’autre en Hongrie, cette semaine.

    Biarritz : les dernières actualités

    « Votre mari n’aurait jamais dû être assassiné » : Éric Zemmour met à l’honneur Véronique Monguillot à Biarritz

    Biarritz : la pharmacie de La Négresse change de nom à cause de menaces de mort

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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    Afghanistan Dispatch

    Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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    By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

    Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

    ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

    Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

    It is the only store for miles.

    “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

    That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

    While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

    The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

    There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

    But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

    Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

    Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

    Reporting From Afghanistan

    “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

    He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

    From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

    TURKMENISTAN

    AFGHANISTAN

    Kabul

    Herat

    WARDAK

    KABUL-KANDAHAR HWY.

    (HWy.1)

    1

    ZABUL

    Kandahar   

    KANDAHAR

    PAKISTAN

    100 miles

    By The New York Times

    He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

    Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

    A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

    Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

    “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

    A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

    “We are hungry,” Wahdat said.

    With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

    Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

    The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

    Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

    The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

    “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

    A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

    Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

    Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

    But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

    Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

    “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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    France24 - Monde

    Le Grand Prix d'Arabie saoudite maintenu au lendemain d'une attaque près du circuit

    Publié le : 26/03/2022 - 16:52

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    La tenue du Grand Prix d'Arabie saoudite a été confirmée samedi par ses organisateurs, après de vives inquiétudes des pilotes sur la sécurité du championnat. Une attaque des Houthis, proche du circuit de Jeddah, a provoqué vendredi un immense incendie et un nuage de fumée observés de loin par les pilotes. 

    Les instances dirigeantes de la Formule 1 ont reconfirmé, samedi 26 mars, le maintien du Grand Prix d'Arabie saoudite, au lendemain de l'attaque d'un site pétrolier proche du circuit de Jeddah par les rebelles yéménites Houthis.

    "Après des discussions avec toutes les équipes et les pilotes (qui ont duré jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi, ndlr), le Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 se poursuivra comme prévu", ont précisé le promoteur Formula 1 et la Fédération internationale de l'automobile (FIA) dans un communiqué.

    "De longues discussions se sont tenues entre les parties prenantes, les autorités gouvernementales saoudiennes et les agences responsables de la sécurité qui ont donné des assurances complètes et détaillées sur la sécurité de l'événement", ajoutent les instances.

    Les pilotes, restés silencieux après cette réunion, ont par la suite fait part de leur "résolution de participer aux essais et aux qualifications aujourd'hui et à la course demain", par la voix de leur association (la GPDA).

    Nouvelles attaques revendiquées par les Houthis 

    L'attaque à Jeddah fait partie d'une vague revendiquée par les Houthis vendredi, à la veille du septième anniversaire de l'intervention de la coalition militaire dirigée par Riyad au Yémen, pour soutenir le gouvernement face aux rebelles proches de l'Iran. Elle a provoqué un gigantesque incendie et un nuage de fumée noire visibles depuis le circuit lors des essais libres 1.

    "C'est peut-être dur à comprendre si vous n'avez jamais piloté une F1 sur le circuit rapide et difficile de Jeddah, mais voir la fumée causée par l'incident rendait difficile de demeurer un pilote de course pleinement concentré et d'effacer les inquiétudes humaines naturelles", ont expliqué les pilotes par l'intermédiaire de la GPDA. 

    Plusieurs patrons d'écuries ont aussi pris la parole en début d'après-midi, lors de leur habituelle conférence de presse du samedi.

    Aucun n'a trahi le secret des échanges de la veille mais "le plus important était d'être de nouveau assurés d'être en sécurité", a confié le Team Principal de McLaren Andreas Seidl.

    Des pilotes "pas entièrement détendus" 

    "Les pilotes ne sont pas à 100 % heureux et entièrement détendus mais ils ont entendu les assurances et compris que l'important était de rester ici pour courir", a ajouté son homologue chez Ferrari Mattia Binotto.

    "En tant que F1, ce que nous pouvons faire, c'est essayer d'avoir un impact positif dans les pays que nous visitons, justifie l'Italien, à l'unisson des autres dirigeants d'écuries. C'est notre devoir, notre tâche."

    Des propos qui font écho aux réponses de tous les acteurs du championnat lorsqu'ils sont interrogés sur l'opportunité de courir dans des pays accusés de violations des droits humains, à commencer par l'Arabie saoudite, où la F1 s'est établie la saison dernière.

    Quant à savoir si ce GP a sa place, "ce n'est pas nous (les écuries) qui sommes chargés du calendrier" mais la F1 et la FIA, rappelle Jost Capito pour Williams, même si les équipes sont évidemment consultées. "Si des discussions doivent avoir lieu, elles auront lieu après le Grand Prix mais pas pendant, du moment que nous sommes en sécurité", dit-il.

    Juste après les essais libres 2 vendredi soir, les organisateurs du championnat avaient annoncé le maintien du GP malgré l'attaque mais les pilotes ont eu besoin de plus de quatre heures pour en débattre, se séparant vers 02 h 20 locales sans annonce officielle concernant leur position.

    La question semblait toutefois tranchée, plusieurs patrons d'équipes affirmant "on va courir" aux médias présents. En représailles aux événements de vendredi, la coalition a mené des frappes aériennes dans la nuit à Sanaa et Hodeidah, villes yéménites tenues par les rebelles, selon l'agence saoudienne officielle SPA. 

    D'après un haut responsable saoudien contacté par l'AFP samedi, les rebelles Houthis ont proposé un cessez-le-feu et des pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre qui paralyse le pays depuis sept ans.

    Avec AFP

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    En Arabie saoudite, une série d'attaques par des Houthis provoque un important incendie

    DÉCRYPTAGE

    Attaques contre les Émirats : "une nouvelle page s'ouvre dans le conflit au Yémen"

    PORTRAIT

    Formule 1 : Max Verstappen, un "fils de" né pour être champion du monde

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Kiev réclame la “démilitarisation” de la zone de Tchernobyl

    La guerre en Ukraine se poursuit. Au 33e jour de l’offensive russe, lundi 28 mars, Kiev a réclamé la « démilitarisation » de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies, relaye BFM TV. Selon les autorités ukrainiennes, la zone de la centrale nucléaire est en effet occupée par les forces russes. « Des feux importants ont commencé dans la zone d’exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences », a fait savoir la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshchuk, sur son compte Telegram dimanche soir. « Cependant, il est aujourd’hui impossible de contrôler et d’éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d’exclusion par les forces russes d’occupation », a-t-elle ensuite précisé. Avant de conclure : « Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone de Tchernobyl. »

    Marioupol : une situation « catastrophique »

    A Marioupol, ville ukrainienne assiégée et bombardée depuis plusieurs semaines maintenant, « la population se bat pour survivre [et] la situation humanitaire est catastrophique », a confié, au cours de la nuit de dimanche à lundi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a-t-il ensuite précisé. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé un blocus total de cette ville, relate France 24. « Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées. […] Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments, a-t-il déclaré dimanche soir. Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid

    Publié le : 26/03/2022 - 16:03

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    Près de 2 000 personnes ont défilé samedi dans les rues de Madrid pour dénoncer la décision du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez d'avoir mis fin à la neutralité de l'Espagne sur le Sahara occidental. Il y a huit jours, l'Espagne a annoncé son soutien à la proposition marocaine d'autonomie pour l'ex-colonie espagnole.

    Près de 2 000 personnes ont manifesté, samedi 26 mars, à Madrid pour afficher leur soutien au Sahara occidental et réclamer l'autodétermination de cette ex-colonie espagnole, quelques jours après un revirement du gouvernement espagnol en faveur du Maroc sur le sujet.

    "Sanchez, traître", "Les Sahraouis décident, ils ne sont pas votre monnaie d'échange", "Le Sahara ne se vend pas" : de nombreuses pancartes fustigeaient la décision du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez de soutenir soudainement le plan défendu par Rabat sur le territoire disputé du Sahara occidental, et mettre ainsi fin à une brouille diplomatique de près d'un an.

    "C'est la dernière trahison perpétrée par le gouvernement espagnol", a déploré Pablo Marin, 63 ans, au milieu de drapeaux sahraoui, mais aussi de drapeaux du parti de gauche radicale Podemos, pourtant allié du gouvernement dans la coalition au pouvoir.

    Un an de brouille diplomatique entre Madrid et Rabat 

    Affichant jusqu'ici sa neutralité, Madrid a annoncé publiquement il y a huit jours son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, un vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, qui oppose Rabat au Front Polisario, soutenu par Alger, depuis le départ des Espagnols en 1975.

    Cette annonce fracassante intervient après une crise diplomatique, déclenchée en avril 2021 par l'accueil en Espagne, pour y être soigné du Covid-19, du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré de Rabat.

    Son point culminant avait été, un mois plus tard, l'arrivée de quelque 10 000 migrants d'origine marocaine en quelques heures dans l'enclave espagnole de Ceuta, sur la côte nord du Maroc, à la faveur d'un relâchement de la surveillance des frontières côté marocain.

    Venus de toute l'Espagne, les manifestants étaient environ 2 000 samedi à Madrid, selon les autorités locales. Fatma Hamida, étudiante de 20 ans, est venue de Zamora, en Castille-et-Léon, dans le nord-ouest de l'Espagne, pour s'opposer à "une décision de Pedro Sanchez et manifester pour notre liberté, notre droit d'avoir un territoire à nous".

    Hay decenas de personas ocupando toda la plaza de la Provincia, frente al ministerio de Exteriores, exigiendo la autonomía del #Sahara.Informa @SelenaPizar pic.twitter.com/u8egBwrHYL

    March 26, 2022

    Le revirement de Pablo Sanchez critiqué 

    "En colère", Salome Brahim, un commercial de 28 ans venu de Valladolid, estime que les Sahraouis ont été "la monnaie d'échange face aux intérêts du royaume marocain".

    "Personne ne sait pourquoi" l'Espagne a brutalement changé de position, et "c'est bien ça le problème", explique-t-il, alors que depuis près d'une cinquantaine d'années et le départ des Espagnols, Madrid était restée neutre.

    Le conflit du Sahara occidental, considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger.

    Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce territoire, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu mais jamais concrétisé.

    Avec AFP

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    Sahara occidental : sans céder, le Maroc se dit déterminé à "tourner la page" du conflit

    INTERVIEW

    Sahara occidental : "Le Front Polisario a le droit de représenter le peuple sahraoui" en justice

    Le Maroc et Israël signent un accord de coopération sécuritaire historique

    BBC

    SANS TITRE

    Sticking with the altercation between Will Smith and Chris Rock, the Los Angeles Police Department (LAPD) says Rock has declined to file a police report.

    A spokesperson for the force says it is "aware of an incident between two individuals during the Academy Awards programme...[which] involved one individual slapping another".

    "The individual involved has declined to file a police report. If the involved party desires a police report at a later date, LAPD will be available to complete an investigative report."

    The Queen's Gambit and Peaky Blinders star Anya Taylor-Joy was one of the many stars who has been posing for pics at the Vanity Fair afterparty.

    Fans of the US version of The Office will be aware of the work of Mindy Kaling and BJ Novak, who are also there.

    Timothée Chalamet, Nicole Kidman and Zendaya were just some of the stars stepping out on the red carpet at the Academy awards.

    The ensemble casts of Encanto and Coda also arrived en masse at the bash in Los Angeles and you can take a look right here.

    Comic actress Rebel Wilson, who hosted the recent Baftas, has been reacting to Will Smith's actions at the Oscars.

    Speaking at the Vanity Fair party in LA, she told BBC’s Colin Paterson the incident "brings new meaning to the term punchline".

    "I think this will be a big topic, a lot of people will be talking about it," she said. "I’m lucky I got through the Baftas unscathed. At the end of the day, we are here to celebrate all of the movies."

    During her stint as Baftas host earlier this month, Wilson made a joke about marriage infidelity, in reference to Will Smith's relationship with Jada Pinkett Smith.

    Talking to Paterson, she said Smith's performance in King Richard was "spectacular".

    "But then just what happened before - I found it interesting what Denzel Washington said to him. [Washington told Smith: 'In your highest moments, be careful, that’s when the devil comes for you.']

    "I’m sure his mind was running at a million miles per hour during the moment," added Wilson.

    "It was kinda hard to watch I guess, because it was the best night of his life in a way, and then it might also have repercussions. It is tricky to see what will happen.

    "I think a comedian's job is to walk that line about what is acceptable about comedy."

    Traditionally once the ceremony is over, the stars head off to one of the many aftershow parties in La La Land.

    The Vanity Fair one is usually a good one, by all accounts. Director Taika Waititi and singer Rita Ora are there already and they've had their picture taken.

    Gabrielle Union and Dwyane Wade have been snapped there too.

    There is still plenty of peace and love at the Oscars.

    Here's the moment when Will Smith stormed the stage to slap comedian Chris Rock, after he made a joke at Smith's wife Jada's expense.

    The actor apologised shortly afterwards during a tearful acceptance speech, while winning best actor.

    People have been giving their reaction online to Sunday night's events and there's no prizes for guessing what most of them are talking about.

    Will Smith slapping Chris Rock, of course.

    The Academy was quick to respond.

    Forbes' film critic (below) said the whole episode was a bit of an embarassment for all concerned.

    Another journalist, Ernest Owens, said people should also remember "countless black women, transgender people, and others who are often harassed and humiliated in the name of 'jokes'."

    We know that Will Smith and of course Coda are currently the talk of the Oscars, but there were plenty of other major moments worth your attention.

    On a night when the first openly queer woman of colour, Ariana DeBose won an Oscar, several other stars spoke out about the US state of Florida’s so-called "don’t say gay" bill. The bill, which employees of The Walt Disney Company recently protested about, would limit classroom discussions around sexual orientation or gender identity.

    "We’re gonna have a great night tonight,” beamed Oscars co-host Wanda Sykes, near the start of the show. “And for you people in Florida, we’re gonna have a gay night.”

    Jessisa Chastain, while collecting her award for best actress, labelled the legislation as "discriminatory and bigoted”, pointing to "hate crimes" being committed around the world.

    Ok, so now the show is over, here's what you've missed if you're just waking up and joinining us.

    Stick around as we'll bring you more reaction and action from some of the lavish afterparties, where Smith and Rock may be making friends over a cold beer.

    Here's the full list of winners and nominees

    Steven McIntosh

    Entertainment Reporter in Los Angeles

    It's worth taking a moment to reflect on what the Academy and broadcast network ABC were trying to do with the ceremony this year.

    The return of the hosts, the new fan favourite category, shortening the ceremony and live performances from hot artists like Billie Eilish and Beyonce would all, it was hoped, boost ratings.

    In the event, the night's most notable moment was totally unplanned.

    Will Smith punching Chris Rock is the kind of Oscars moment that will be define this year's ceremony for decades.

    However, it may not necessarily have much impact on the broadcast ratings, which will be confirmed tomorrow. After all, nobody knew in advance that this was going to happen.

    One thing is for sure though. The number of views for the clip of Smith punching Rock will, without question, reach the hundreds of millions across a variety of online platforms in the coming hours and days.

    The Academy and ABC will just be wishing that that number had watched the whole ceremony, on TV.

    Steven McIntosh

    Entertainment Reporter in Los Angeles

    After weeks of being the presumptive frontrunner, The Power of the Dog ultimately lost best picture.

    In fact, the Benedict Cumberbatch-starring Western took home just one award of the 12 it was nominated for.

    It was beaten to the top prize by Coda, which won despite only having three overall nominations at tonight's ceremony.

    It becomes the first film since Grand Hotel in 1932 to win best picture with fewer than four overall nominations at the ceremony.

    How did it happen? It's ultimately down to the fact that, unlike the other categories, best picture is decided by a preferential ballot.

    That means voters have to rank films in order of preference.

    While The Power of the Dog was widely loved and would have received a lot of first-place votes, it was also a highly divisive film. Those who found it too slow and dull could have ranked it in ninth or even 10th place.

    As a result, the more crowd-pleasing Coda was able to come through the middle and swoop the night's top honour.

    On top of the first-place votes it received, it clearly got enough second, third and fourth place votes to ultimately become the consensus choice for best picture.

    Coda has won the big one! Pulling off a bit of a surprise with a win over the bookies' favourite, The Power of the Dog.

    The producers of the film, which features a family of largely deaf people who run a small fishing business with the help of their hearing daughter, thanked director Sian Heder for having "kept the boat afloat".

    "You've been the best captain the producers could've dreamed of," they added.

    They thanked the academy for "recognising a movie of love".

    Lady Gaga, who won an Oscar for 2019's A Star is Born and Liza Minnelli, who won an Oscar for 1972's Cabaret, presented the award.

    Minnelli, who is in a wheelchair, announced the winner after the envelope was given to her by Lady Gaga.

    The US biographical drama, which Chastain starred in and co-produced, tells the story of a real-life American TV evangelist.

    The actress said she was inspired by Faye's radical acts of love.

    "I'm inspired by her compassion," she said. "I see it as a guiding principle that leads us forward, and it connects us all in the desire that we want, to be accepted for who we are, accepted for who we love, and to live a life without the fear of violence or terror."

    She continued: "And for any of you out there who do in-fact feel hopeless or alone, I just want you to know that you are unconditionally loved for the uniqueness that is you."

    Steven McIntosh

    Entertainment Reporter in Los Angeles

    Cruella costume designer Jenny Beavan as appeared in the winners' room with her Oscar.

    There was some surprise that the British designer was here in person. It was understood she is currently shooting a film in Australia.

    "I am! But I was allowed out on good behaviour," she jokes. "I'm going to go back on Tuesday."

    She has now won both the Bafta and the Oscar for Cruella.

    "I find it quite odd in one way, but I'm so thrilled for my team, because it absolutely cements the fact that they were the best in the world. What they did for me and the film was extraordinary," she says.

    "Their sheer creativity and generosity in the ideas they produce, and their skill, I had some of the most top people."

    Following Cruella, she's moving on to Mad Max sequel Furiosa, which is quite a change of tone.

    "You know, I've done it all my life," she reflects. "I've gone from one job to the other and they've been so different, that's the joy of the job. And obviously I've worked on Mad Max Fury Road, but that's what I do, I duke around."

    In an emotionally charged and very tearful speech, Will Smith used part of his time on stage - for winning best actor for King Richard - to apologise for hitting Chris Rock in the face on stage.

    In the film he plays the father of tennis stars Serena and Venus Williams in King Richard.

    He referenced the earlier incident, saying: "I want to apologise to the academy... I want to apologise to my all my fellow nominees."

    He added: "Art imitates life. I look like the crazy father just like they said about [his character] Richard Williams. But love will make you do crazy things."

    He said much of his time making the film was spent "protecting" his fellow actors, just as Richard Williams had protected and nurtured his family.

    The Power of the Dog filmmaker became the first woman to be nominated twice for this award, and she's now also the third woman to win it.

    In her acceptance speech the Kiwi, who collected the award from Kevin Costner, said: "I love directing because it's a deep dive into story. The task of manifesting a world can be overwhelming. The sweet thing is I'm not alone, On The Power of the Dog I worked with actors I'm moved to call my friends."

    The film is based on Thomas Savage's 1967 novel of the same name.

    Campion thanked the late author, adding: "He wrote about cruelty, wanting the opposite - kindness."

    Billie Eilish and her brother Finneas O'Connell looked visibly shocked when they realised they'd won for their Bond theme No Time to Die.

    Eilish grinned and said: "Whoah. Oh my God you guys this is so unbelievable." She went on to thank the "007 family" including Barbara Broccoli, Daniel Craig and musical collaborator Johnny Marr.

    O'Connell went on to thank their parents, saying: "You have always been our inspirations and heroes - and we love you as real people too."

    He added: "Thank you to the academy - we promise not to lose these."

    Steven McIntosh

    Entertainment Reporter in Los Angeles

    Backstage here in the Dolby Theatre in Los Angeles, there is a shocked reaction after Will Smith seemingly hit Chris Rock live on stage.

    At first, it seemed like a joke or some kind of set-up.

    Chris Rock was presenting a category and made a joke about Jada Pinkett Smith, Will's wife.

    "Jada, I love you, G.I. Jane 2, I can't wait to see it."

    By the look on her face, she did not appreciate the joke about her appearance.

    Will Smith seemed to laugh at first, but he then rapidly got up out of his seat and whacked Rock on the face, or so it looked like.

    At this point, everyone still thought it was some kind of joke, but now doubt was starting to creep in.

    "Wow, Will Smith just slapped the [hell] out of me," Rock said.

    Smith, now sitting back in his seat and visibly angry, then shouted: "Keep my wife's name out your [expletive] mouth."

    Still recovering from the punch and looking a bit bewildered, Rock started to defend himself. "Wow dude, it was a G.I. Jane joke."

    Smith then shouted a second time. "Keep my wife's name out your [expletive] mouth."

    "I'm going to," Rock replied, now looking genuinely shaken.

    Viewers at home didn't hear the latter parts of this exchange, as broadcast network ABC cut the sound. Here in the press room though, we heard the full thing on an unedited live feed.

    It was clear by the end that this was not a joke. Smith would know better than to drop the F-word on live TV, and Chris Rock was clearly stunned.

    Attempting to make light of the situation and realising he'd just made Oscars history, Rock then said: "That was the greatest night in the history of television."

    Some background: This is not the first time that Rock has poked fun at Jada Pinkett Smith.

    When he hosted the ceremony in 2016, he said Jada boycotting the ceremony over Oscars So White was pointless, because she wasn't invited to the Academy Awards anyway.

    Actors Al Pacino, Robert De Niro and director Francis Ford Coppola have just graced the stage to mark half a century since one of the greatest films of all time hit the big screen.

    The producers have also just run a VT commemorating those we have lost over the past 12 months, including the much-loved actress Betty White.

    BBC

    Shanghai Covid: Oil prices fall after city starts lockdown

    Global oil prices have fallen as China starts to implement a city-wide lockdown in Shanghai, an important financial and manufacturing hub.

    Brent crude lost more than $4 a barrel on concerns that the move would mean that demand for oil will fall.

    The Shanghai Composite stock index fell in early trade before regaining most of the losses later in the morning.

    The lockdown, which began on Monday, is China's largest since the coronavirus outbreak began more than two years ago.

    The futures contract for Brent crude - an international benchmark for oil prices - was down by 3.8% at $116.

    Despite the fall, oil remains almost 80% higher than it was a year ago after the war in Ukraine helped to drive up prices.

    Traders were concerned about the effectiveness of China's zero-tolerance policy towards Covid, said Stephen Innes, managing partner at SPI Asset Management.

    'Tip of the iceberg'

    Mr Innes also said in a note to investors that there were expectations of further supply chain disruptions as well as a fall in demand.

    "We might be only dealing with the tip of the iceberg," he said.

    Meanwhile, the Shanghai Composite stock index opened lower on Monday before rebounding to trade down by just 0.16% in Asia afternoon trade.

    Until now, Chinese authorities had resisted locking down the city of almost 25 million people to avoid destabilising the world's second largest economy.

    The city will be locked down in two stages over nine days while authorities carry out Covid-19 testing.

    The key financial centre has battled a new wave of infections for nearly a month, although case numbers are not high by some international standards.

    It comes after lockdowns in China affected tens of millions of people across the country earlier this month, including the entire Jilin province and the technology hub of Shenzhen.

    Shanghai's public transport has been suspended and firms and factories in the city have been ordered to halt operations or work remotely.

    The lockdown will take place in two stages, starting on Monday with the eastern side of Shanghai, which includes the city's financial centre.

    From Friday, the western side of Shanghai is scheduled to go into lockdown.

    This staggered approach means that half of the city will be able to remain open.

    Some businesses had already stopped operating in Shanghai, which has been battling a new wave of Covid infections for nearly a month.

    Last week, the Shanghai Disney Resort said it would close until further notice, citing the "current pandemic situation".

    "We will continue to monitor the pandemic situation and consult local authorities, and will notify guests as soon as we have a confirmed date to resume operations," it said.

    China's financial capital, home to almost 25m people - Shanghai is now a divided city.

    Everyone east of its main river is now locked down. Another round of mass testing has started.

    By the weeks end the western half of the city will be shut.

    Public transport is being closed and the city sealed off. Anyone leaving needs to show a negative test.

    It is all part of a huge effort to try to stop the spread of a resurgent virus that China's leaders thought they had banished.

    Anyone testing positive here is sent to hospital or forced quarantine.

    As the numbers continue to rise china's insistence on a zero-Covid strategy is being tested - but also subtly adapted.

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    France24 - Monde

    Orpea : l'État français annonce porter plainte contre le groupe d'Ehpad privés

    Publié le : 26/03/2022 - 16:26

    FRANCE 24 Suivre

    La ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé samedi que l'État français déposerait plainte contre Orpea, après un rapport d'enquête pointant des "dyfonctionnements graves" dans le groupe d'Ehpad privés. L'État compte également demander le remboursement des financements publics qui auraient été employés de manière irrégulière. 

    Des "dysfonctionnements graves au détriment des résidents". Ce sont les conclusions tirées par le gouvernement du rapport d'enquête issu de l'inspection administrative lancée à la suite des accusations du livre "Les Fossoyeurs" concernant le groupe d'Ehpad privés Orpea. L'exécutif a annoncé, samedi 26 mars, saisir la justice et exiger le remboursement de dotations indues, mais se refuse à publier le rapport d'enquête.

    "Au regard de dysfonctionnements graves", l'État "porte plainte et saisit le procureur de la République", sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité à signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance, a dit samedi sur France Inter la ministre déléguée chargée de l'autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon. 

    Et "nous demandons la restitution" de dotations publiques présumées détournées de leurs fins, a-t-elle ajouté. Ces décisions font suite au rapport d'enquête que les Inspections générales des Finances (IGF) et des Affaires sociales (IGAS) viennent de transmettre au gouvernement, qui les avait saisies le 1er février pour faire la lumière sur les faits dénoncés par le journaliste Victor Castanet dans un livre explosif, "Les Fossoyeurs".

    Au regard de dysfonctionnements graves constatés par l’IGAS et l’IGF au sein du groupe Orpéa, sur le plan humain et organisationnel, l’État va déposer plainte dans les plus brefs délais.pic.twitter.com/NkDTLuLkLF

    March 26, 2022

    Ce rapport fait état de "dysfonctionnements significatifs dans l'organisation du groupe, au détriment de la prise en charge des résidents", précise le ministère dans un communiqué.

    Très attendu depuis des semaines, ce rapport ne sera cependant pas rendu public, car couvert par le "secret des affaires", a précisé à l'AFP le cabinet de Brigitte Bourguignon.

    Le 11 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran avait pourtant affirmé qu'il comptait publier une partie de ce document, à savoir "la totalité, à l'exception de ce qui est couvert par le secret des affaires".

    L'État demande "plusieurs millions" d'euros 

    Les sommes en jeu sont de l'ordre de "plusieurs millions" d'euros, a dit la ministre samedi matin. Il s'agit notamment de "l'absence de suivi comptable des excédents sur les financements publics", selon le ministère. Orpea est soupçonné d'avoir augmenté son bénéfice en embauchant moins de personnels soignants que ce que lui permettaient les dotations publiques versées dans ce but, en conservant les fonds non dépensés.

    Le groupe est également soupçonné de "majorer artificiellement le coût des achats financés par l'argent public", via un système de "remises de fin d'année" accordées par ses fournisseurs.

    Au-delà de l'aspect comptable, les inspecteurs de l'administration ont également constaté des "fragilités dans l'accompagnement des résidents" : la "satisfaction de (leurs) besoins nutritionnels" laisse à désirer, certains personnels "n'étaient pas forcément à la hauteur" et des résidences accueillaient trop de pensionnaires par rapport à leur capacité autorisée.

    Ces conclusions et la saisie de la justice par l'État constituent une "étape fondamentale", a réagi Victor Castanet. Cependant "les familles de pensionnaires et les salariés qui ont participé à mon enquête (...) ne comprennent pas la non-publication de ce rapport", a dit à l'AFP le journaliste.

    La confidentialité du rapport contestée

    "L'argument du secret des affaires m'a été opposé tout au long de mes trois années d'enquêtes" et "de nouveau, cette notion floue protège un groupe privé au détriment de l'intérêt général", a-t-il déploré. "De quel droit on cacherait des informations sur une utilisation contestable de l'argent des Français ? C'est difficilement audible !", a-t-il ajouté plus tard sur France Info.

    Pour Laurent Garcia, ancien salarié d'Orpea qui a été l'un des lanceurs d'alerte à l'origine de l'enquête de Victor Castanet, "c'est aberrant". "Est-ce une volonté de protéger encore Orpea ?". 

    le rapport de l’igas ne sera pas rendu public à cause du secret des affaires @BrigBourguignon Qui veut on protéger ?Après l’avoir annoncé pourquoi faites-vous machine arrière ?@olivierveran @gouvernementFR @EmmanuelMacron Un scandale de plusDe qui se moque t on ?

    March 25, 2022

    Cette décision est "surprenante, à la limite choquante", a abondé le sénateur (LR) Bernard Bonne, co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur le scandale Orpea. "Je fais le siège du ministère depuis le début de la semaine, mais on ne nous l'a toujours pas transmis", a-t-il dit à l'AFP.

    Brigitte Bourguignon doit être entendue mardi après-midi par cette commission - avant les dirigeants d'Orpea mercredi matin - et la question du refus de transmission du rapport "sera la première à lui être posée", a-t-il assuré.

    Avec AFP et Reuters

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Dans la tourmente, le groupe de maisons de retraite Orpea limoge son directeur général

    Ehpad : le gouvernement promet de "taper fort" après le scandale Orpea

    Le Débat de France 24

    Orpea : maltraitance en Ehpad ? Le gouvernement lance deux enquêtes sur le groupe

    BBC

    England in West Indies: Joe Root's side slump to 10-wicket defeat in Grenada

    Last updated on 27 March 202227 March 2022.From the section Cricketcomments2297

    England slumped to a chastening 10-wicket defeat on the fourth day of the third Test to lose their series against West Indies 1-0.

    After a dismal third day, they began 103-8, leading by just 10, and the hosts claimed the final two wickets within the first hour to have them all out for 120.

    Victory in Grenada came just 30 minutes later, leaving a sorry England at one of the lowest points in recent memory.

    West Indies cantered to their target of 28 inside five overs to clinch the Richards-Botham trophy.

    England have now lost four Test series in a row - five if the unfinished India series which Joe Root's side trail 2-1 is included - and are winless in nine matches.

    The defeat, which comes on the back of a humiliating 4-0 Ashes loss, leaves England bottom of the World Test Championship table and looks set to reignite intense debate about the state of the men's Test team.

    Not since the 2013-14 Ashes capitulation, and the break-up of a team that followed, have England gone as many Tests without a win.

    They have also won just one of 17 Tests going back to February last year - and not had such a poor run since the 1980s.

    The result was all-but certain after England collapsed a day earlier in their second innings and the formalities were completed in less than 90 minutes of play.

    Prior to this series England, one of the best white-ball teams in the world, talked of a 'red-ball reset' and a wish to refocus on the longest format following the Ashes debacle.

    There were flashes of promise in the first two Tests - a century for Zak Crawley, runs for Dan Lawrence, Ben Stokes' return to form and Saqib Mahmood's encouraging debut. But their dismal display has their rebirth in tatters.

    England next play a Test in June, at home against New Zealand, where they will hope to have appointed a new managing director and head coach, while captain Root's position will also come into question.

    Victory for West Indies maintains their proud home record against England, with just one series loss against England in the Caribbean since 1968.

    They outplayed Root's side in this deciding Test, having been on the back foot in the previous two matches.

    Even in the brief period on the fourth morning there was time for a moment of West Indies magic.

    After 40 minutes without a wicket, Jason Holder produced a brilliant one-handed reaction catch at leg slip to dismiss Chris Woakes for 19. Jack Leach edged behind in the next over - both wickets falling to seamer Kemar Roach.

    The hosts celebrated with a lap of honour when the result was finalised.

    England captain Joe Root: "Yesterday [day three] we let ourselves down and we didn't stand up to it well enough and it has left us in this position where we've lost after playing so much brilliant cricket.

    "We've got to show more, like we did on the first day of the tour, people standing up and us getting to a total, more frequently. We've shown we can do it - that's the frustration."

    Player of the match Joshua da Silva: "The emotion is still there - 100%. I've dreamt of this moment and hopefully it isn't the last time I win this award.

    "I wanted to trust my tailenders - all the credit goes to them. I can't thank them enough. It is because of them that I've won this award."

    West Indies captain Kraigg Brathwaite: "We decided this was one of our best series at home and we have to fight hard. We put in a lot of work. Every game someone raised their hand and did the job. The effort was remarkable."

    L'Humanité

    Orange en justice dans l’affaire Scopelec

    Actu

    Télécoms Une filiale de l’installateur de fibre optique, en grande difficulté, accuse l’opérateur de manquer à ses obligations et de menacer un millier d’emplois.

    Cyprien Boganda

    La tension monte d’un cran dans l’un des dossiers sociaux les plus explosifs de cette fin de quinquennat. Orange, opérateur dans lequel l’État est actionnaire, se retrouve sous le feu des critiques, pour la brutalité dont il fait preuve à l’encontre d’un de ses sous-traitants historiques, Scopelec. Ce dernier est chargé d’installer la fibre optique chez les abonnés. Selon nos informations, Setelen, principale filiale de Scopelec, vient d’assigner en référé la direction de l’opérateur devant le tribunal de commerce de Lyon, et l’audience est prévue ce lundi matin. Le CSE de l’entreprise, défendu par l’avocat Ralph Blindauer, s’est joint à la procédure. Voir des élus du personnel épauler leur direction dans un combat judiciaire n’est pas courant… C’est que la situation est grave. « Scopelec est en danger ! » ne cesse de marteler son dirigeant, Thomas Foppiani, en alertant sur un risque de casse sociale majeure.

    Petit retour en arrière. Le 16 novembre 2021, la direction d’Orange communique à son sous-traitant les résultats du dernier appel d’offres qui vont l’évincer de plusieurs marchés importants. De nombreuses régions dans lesquelles Scopelec opérait jusqu’à présent vont passer sous la houlette de concurrents. En pratique, cela signifie qu’il va perdre la moitié de son chiffre d’affaires… Chez Scopelec, on affirme tomber de l’armoire : la procédure de renouvellement de l’appel d’offres durait depuis janvier 2021 et tout le monde misait sur un verdict favorable. Mais Orange reste intraitable : « Après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l’attribution des zones (géographiques) confiées à chacun de ses sous-traitants. »

    Contacté par l’Humanité, un dirigeant de Scopelec lève les yeux au ciel : « Au cours des six dernières années, nous avons réalisé 15 millions d’interventions dans toute la France. Ce qu’Orange nous renvoie à la figure, ce sont les 70 plaintes que nous avons reçues durant toute la période ! Je ne nie pas que des problèmes puissent survenir, mais lorsqu’on rapporte les plaintes à l’ensemble de notre activité, cela semble anecdotique. » Pour l’entreprise, la cause est entendue : l’argument de la qualité masque les vraies motivations de l’opérateur, c’est-à-dire la volonté de se tourner vers des concurrents moins chers.

    En pleine campagne présidentielle, ce dossier pourrait avoir des répercussions politiques. Selon les estimations de Scopelec, un millier de salariés se retrouveraient, à partir du 1er avril, sans activité du fait de la rupture des contrats… et donc menacés de licenciement. « Un plan social de 1 000 personnes à quinze jours d’un premier tour de présidentielle, je n’ai jamais vu ça ! » assène un proche du dossier. Pour ne rien arranger, le sous-traitant se dit incapable de financer un plan social à la hauteur, au vu de l’état de sa trésorerie (50 millions d’euros, selon la direction). Ralph Blindauer, avocat du CSE, partage cette inquiétude dans le texte de son assignation devant le tribunal de commerce : « En l’état, le groupe Scopelec n’est pas en mesure de financer un PSE digne de ce nom qui comporterait des mesures de reclassement internes, des mesures de reclassement externes, des mesures de formation des salariés, des mesures d’aide à la création d’entreprise, etc. »

    à l’encontre de la charte « relations fournisseurs responsables » d’orange

    Les dirigeants de Scopelec font observer que l’agressivité dont fait preuve Orange pourrait aller à l’encontre de sa propre politique de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). Dans la charte « relations fournisseurs responsables » signée par l’opérateur figure notamment cette phrase, qui prend une coloration particulière aujourd’hui : « S’il s’avère nécessaire, le désengagement éventuel d’un acheteur est anticipé et progressif afin de tenir compte de l’ancienneté des relations (avec le sous-traitant – NDLR), de ses possibilités de se diversifier ou de s’adapter. »

    En assignant Orange devant le tribunal de commerce, la direction de Setelen et le CSE de l’entreprise exigent notamment le maintien des volumes des commandes pendant une durée de dix-huit mois à compter du 1er avril. Contactée par l’Humanité, la direction d’Orange nous a répondu qu’elle contestait « le bien-fondé de l’assignation » : « Orange a respecté l’ensemble des délais de prévenance. Les attributaires du contrat en vigueur jusqu’au 31 mars 2022 ont été prévenus dès 2018 du terme de ce marché et du lancement d’un nouvel appel d’offres. »

    >

    orangetélécomssous-traitance
    France24 - World

    Biniam Girmay becomes first Eritrean to win cycling World Tour race

    Issued on: 27/03/2022 - 17:45

    NEWS WIRES

    Biniam Girmay became the first rider from Eritrea to win a cycling World Tour (elite) race when he prevailed in the Ghent-Wevelgem classic on Sunday.

    The Intermarche-Wanty Gobert rider beat France’s Christophe Laporte (Jumbo Visma) and Belgian Dries Van Gestel (TotalEnergies) after he and three other riders attacked 24 kilometres from the finish.

    The 21–year-old Girmay mastered the cobbles along the 248.8-km course in Belgium and had just enough has left for a perfect sprint finish.

    "It's unbelievable, amazing. I did not expect this," said Girmay.

    "We just changed my plan a few days ago on Friday. We just came for a good result. This race is amazing. Unbelievable."

    Girmay will not take part in next week’s Tour of Flanders, the second Monument classic of the season.

    (REUTERS)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Tour de France

    Slovenia’s Mohoric posts second win in 19th stage of Tour de France

    France’s Julian Alaphilippe retains cycling world championship’s road race title

    Tadej Pogacar wins Tour de France for the second year in a row

    BBC

    Ukraine: No Russia regime change plans, says Blinken

    US Secretary of State Antony Blinken has denied that the United States has any plans to bring about regime change in Russia or anywhere else.

    Mr Blinken's comments come a day after President Joe Biden said his Russian counterpart, Vladimir Putin, should not be allowed to remain in power.

    Mr Biden made the unscripted remark at the end of a speech in Poland.

    Mr Blinken said the president simply made the point that Mr Putin could not be allowed to wage war against Ukraine.

    The Kremlin dismissed Mr Biden's remark, saying it was for Russians to choose their leader.

    "I think the president, the White House, made the point last night that, quite simply, President Putin cannot be empowered to wage war or engage in aggression against Ukraine or anyone else," Mr Blinken said on Sunday during a visit to Israel.

    "As you know, and as you have heard us say repeatedly, we do not have a strategy of regime change in Russia, or anywhere else, for that matter.

    "In this case, as in any case, it's up to the people of the country in question, it's up to the Russian people," he added.

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    "For God's sake, this man cannot remain in power," US President Joe Biden said about his Russian counterpart President Vladimir Putin during a speech in Poland's capital, Warsaw, on Saturday.

    This was quickly followed by the White House saying Mr Biden wasn't calling for regime change, but was instead making a point about Mr Putin not being allowed to exercise power over his neighbours.

    This was clearly an attempt at rolling back - the concern is that this is going to put more pressure on Putin and make him more uneasy.

    Given that he is the head of a country that is struggling militarily, and is in control of a nuclear arsenal, the concern on the Americans' part is that they don't want to back Mr Putin into a corner.

    Calling out for regime change directly could cause instability and increase unpredictability.

    And the last thing you want in these circumstances is unpredictability.

    Mr Biden's comment prompted strong criticism from veteran US diplomat Richard Haass.

    The comments "made a difficult situation more difficult and a dangerous situation more dangerous", tweeted Mr Haass, who is president of the US Council on Foreign Relations.

    "That is obvious," he added. "Less obvious is how to undo the damage, but I suggest his chief aides reach their counterparts & make clear the US is prepared to deal with this Russian government."

    Mr Haass returned to the subject after the White House qualified President Biden's remarks, saying: "The White House walk back of @POTUS regime change call is unlikely to wash.

    "Putin will see it as confirmation of what he's believed all along. Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war."

    War in Ukraine: More coverage

    In Ukraine itself, the western city of Lviv, which had been spared the worst of the fighting, came under heavy rocket fire on Saturday. It was one of several targets in the west to be struck, despite Russia saying it would focus on the east.

    In an impassioned, late-night video address, President Volodymyr Zelensky urged Western countries to supply planes, tanks, and missile defence systems to Ukraine. He said his country could not defeat Russian aircraft with machine guns.

    Further south, Ukraine's top human rights official has said the only major city taken by Russian forces, the port of Kherson, is on the verge of a humanitarian catastrophe. Lyudmilla Denisova told the BBC that areas around the city were suffering shortages of food, water and medicine.

    And the leader of the self-proclaimed Luhansk People's Republic in eastern Ukraine, Leonid Pasechnik, said there was likely to be a referendum on joining Russia "in the nearest future", according to Russia's state-owned news agency RIA.

    On 21 February, Russia formally recognised the Luhansk and Donetsk breakaway republics as independent entities, paving the way for its invasion of Ukraine three days later.

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    Vladimir Putin cannot remain in power - Biden

    Explosions hit western city of Lviv

    Red lights and painted arrows fuel fear of Russian agents

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    L'Humanité

    Les VTC à l’assaut de la présidentielle

    Actu

    UbÉrisation La hausse des prix à la pompe attise la colère des chauffeurs. Ils annoncent deux jours de mobilisation.

    Pierric Marissal

    Les chauffeurs VTC se retrouveront en nombre aujourd’hui à Paris, place de la Nation, et demain vers la luxueuse place Vauban (7e arrondissement). « On se contente pour l’instant de rassemblements statiques, mais si nous ne sommes pas entendus, on organisera des opérations escargot », prévient Brahim Ben Ali, secrétaire général de l’Intersyndicale nationale des VTC (INV).

    Comme d’autres professions, les chauffeurs VTC souffrent de la hausse des prix des carburants. Mais leur colère est bien plus profonde. En témoignent les deux dernières réunions interministérielles (finances et transports) auxquelles a participé Brahim Ben Ali. « On demande de l’aide au gouvernement, qui nous répond qu’il ne peut rien de plus pour nous que ce qui est contenu dans le plan de résilience. En revanche, il nous renvoie vers une entreprise privée, Total, qui a promis de faire un effort ! C’est surréaliste ! s’emporte le syndicaliste. Mais quand c’est Uber qui est reçu, l’exécutif lui promet de le protéger contre les risques de requalifications. »

    -40 % de revenus en cinq ans

    Les VTC entendent ainsi dénoncer le bilan de Macron, grand défenseur de l’ubérisation. « Cela ne le dérange pas de faire de nous des tâcherons tant que le chômage baisse », dénonce le chauffeur. L’autre point qui fâche, c’est qu’il y a deux semaines Uber a, une nouvelle fois, baissé unilatéralement les revenus des chauffeurs. En cinq ans, la chute a dépassé les 40 %, selon INV. Le calcul du prix basé sur l’horaire et la distance a laissé la place à un prix forfaitaire. Si la plateforme ne communique pas sur cette baisse des revenus, elle fait sa pub en annonçant une aide liée à la hausse du prix de l’essence de 78 centimes par course. Très loin de combler le manque à gagner pour les chauffeurs. Mais c’est une bonne excuse pour augmenter le prix auprès des clients et surtout ses marges. Le syndicat INV y voit une nouvelle preuve de la subordination des chauffeurs à une plateforme toute puissante qui fuit son rôle d’employeur.

    Avec cette démonstration de force, les chauffeurs VTC veulent placer l’ubérisation au cœur du débat de la présidentielle. Ils espèrent forcer les candidats à se positionner, un peu à l’image de ce qu’avait réussi la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement. « Pour l’instant, les seuls qui se sont vraiment penchés sur notre situation, ce sont les insoumis, le Parti communiste avec notamment Pascal Savoldelli, et les Verts, pointe Brahim Ben Ali. Ce gouvernement a aussi pris parti, mais pour Uber, pour protéger les plateformes. » Les chauffeurs poussent aussi les candidats à s’engager sur des mesures concrètes à court terme comme la détaxation du carburant et la mise en place d’un chèque énergie évolutif, selon le cours du prix de l’essence. Ils demandent également une clarification statutaire : soit ils sont indépendants, et peuvent négocier leurs prix et ne risquent plus de se faire arbitrairement déconnecter, soit, comme le suggère une directive européenne, ils sont salariés et bénéficient en ce cas de droits et de protection sociale.

    uberUbérisation du travailvtc
    France24 - World

    Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup

    Issued on: 27/03/2022 - 07:19

    NEWS WIRES

    Myanmar's junta will "annihilate" coup opponents, army chief Min Aung Hlaing said Sunday as the military staged a show of force on the anniversary of its bloodiest crackdown so far on democracy protests.

    The Southeast Asian country has been in chaos since a putsch in February 2021, with more than 1,700 people killed in crackdowns on dissent, according to a local monitoring group.

    Anti-coup "People's Defence Force" fighters clash regularly with junta troops, while fighting has also flared in border areas with more established ethnic rebel groups.

    Presiding over the annual parade that showcased tanks, truck-mounted missiles, artillery and troops on horseback, Min Aung Hlaing told some 8,000 assembled security personnel that the army would not let up.

    The military will "no longer negotiate... and annihilate until the end" groups fighting to overturn its rule, he said ahead of the Armed Forces Day procession in army-built capital Naypyidaw.

    Jets flew overhead trailing the yellow, red and green of the national flag, while state media showed women lining the streets leading to the parade ground to give flowers and place garlands on the marching soldiers.

    Meanwhile, anti-coup protesters called on social media for a national "power strike" demonstration on Sunday evening.

    >> Myanmar democracy movement undeterred despite sentencing of ousted leader Suu Kyi

    Bloodiest Day

    Armed Forces Day commemorates the start of local resistance to the Japanese occupation during World War II, and usually features a military parade attended by foreign officers and diplomats.

    Last year, as new junta chief Min Aung Hlaing inspected the parade, troops brutalised those protesting the coup that had ousted Aung San Suu Kyi's government.

    The violence was the bloodiest day so far in the military's crackdown on democracy rallies and left 163 protesters dead, according to a local monitoring group, and sparked widespread international condemnation.

    The junta has become increasingly isolated, with Cambodian strongman Hun Sen the only foreign leader to visit since the putsch.

    >> Cambodian PM Hun Sen’s visit with Myanmar military chief sparks angry backlash

    The vice defence minister of Russia -- a major arms supplier and ally -- had been due to attend this year's parade but was unable to because of his "country's affairs", junta spokesman Zaw Min Tun said.

    In February a UN expert on Myanmar said Russia -- along with other major ally China -- was continuing to supply the military with weapons, including fighter jets and armoured vehicles.

    The United States and Britain on Friday announced new sanctions against Myanmar's army.

    The new measures came days after Washington said it has concluded that the country's military committed genocide against the mostly Muslim Rohingya minority. 

    Since the putsch more than 1,700 people have been killed in a military crackdown on dissent, according to a local monitoring group. 

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Myanmar coup - one year on

    Myanmar coup anniversary: Government in exile urges France to act against junta

    Myanmar hits out at top UN court over Rohingya genocide case

    US rules Myanmar's military committed genocide against Rohingya

    L'Humanité

    « Votre mari a des tendances suicidaires »

    Chronique

    Pauline Le Bourgeois

    Avocate au barreau de Toulouse

    Un couple de salariés travaille pour le même employeur depuis plus de quinze ans. Monsieur rencontre des difficultés avec sa hiérarchie, reconnues par la suite comme harcèlement moral. À l’occasion d’un pot festif, le supérieur hiérarchique du mari vient trouver la salariée pour un « entretien informel », l’entraînant en aparté dans un bureau en présence de son chef d’agence. Le mari est alors en mission pour plusieurs jours. Il est annoncé à la salariée les « tendances suicidaires » de ce dernier et le caractère « ingérable » de la situation, suscitant des incertitudes quant à son avenir professionnel. Très choquée, la salariée est arrêtée dès le lendemain, et le restera pendant plus d’un an. L’accident du travail est reconnu. Saisie par cette dernière, la cour d’appel de Rouen a dû se prononcer le 16 mars sur la réalité de l’accident du travail contestée par l’employeur et sur la faute inexcusable de celui-ci.

    Rappelons qu’un accident du travail est défini par un événement soudain à date certaine, survenu par le fait ou à l’occasion du travail, dont il est résulté une lésion corporelle ou psychologique, quelle que soit la date d’apparition de celle-ci. La faute inexcusable suppose en outre que soit démontrée l’existence d’un danger dont l’employeur aurait dû avoir conscience, auquel il a exposé un salarié, l’absence de mesures prises pour l’en préserver.

    La salariée soutenait que l’entretien, pour lequel elle n’était pas assistée et ayant pour seul but de la déstabiliser, avait provoqué chez elle un choc psychologique constaté médicalement. Elle contestait par ailleurs la réalité des tendances suicidaires de son mari et les prétendues mesures invoquées par l’employeur pour les prévenir. De son côté, l’employeur prétendait que la discussion était « informelle » et procédait d’une démarche « bienveillante » pour prévenir la salariée en tant qu’épouse, sans lien avec le travail. Il soutenait, en outre, que l’entretien procédait du respect de son obligation de sécurité et de prévention.

    Mais la cour a, fort logiquement, confirmé l’accident du travail et jugé que la révélation faite à la salariée, sur le temps et le lieu de travail, dans les conditions décrites, même faite sans brutalité, est en soi de nature à provoquer un choc. Le fait pour la salariée de ne pas laisser transparaître d’émotion immédiatement après l’entretien n’écarte pas le trouble post-traumatique constaté médicalement le lendemain. Elle a ensuite jugé que l’employeur ne pouvait ignorer le risque du choc psychologique causé par une révélation de cet ordre en y procédant dans les conditions rapportées et a conclu à l’existence d’une faute inexcusable. Sur le lieu de travail et pendant le temps de travail, « bienveillance » et caractère « informel » ne suffisent pas à écarter la responsabilité de l’employeur en cas de choc avéré.

    BBC

    Taylor Hawkins: Drugs found in body of late Foo Fighters drummer

    Foo Fighters drummer Taylor Hawkins had opioids, marijuana and other drugs in his system before he died, Colombian investigators say.

    A toxicology report showed traces of 10 substances in his body, including anti-depressants.

    The cause of death remains unknown and investigators did not say if the mix of drugs was a factor.

    Hawkins, 50, died at a hotel in Bogota, with the band due to play at a music festival this weekend.

    Local officials said an ambulance was sent to the hotel after a man reported having chest pains.

    He did not respond to resuscitation efforts and was declared dead, the city's health department said.

    The Colombian attorney general's office said it was still investigating and would release more details later.

    "The National Institute of Forensic Medicine continues to conduct the necessary medical studies to ascertain the cause of death," it added.

    Fans of the band who were in the Colombian capital to see them play have laid flowers outside the hotel.

    Hawkins' death was announced by Foo Fighters in a statement, in which they said they were "devastated" by the loss and pleaded for his family to be given privacy.

    He joined the band in 1997 and on top of his drumming skills had writing credits on several songs and sometimes sang at concerts.

    Foo Fighters have cancelled their remaining South American dates.

    News of Hawkins' death has stunned fans, with thousands lighting candles and holding a minute's silence outside the venue where they were due to play.

    Tributes have been paid from the world of rock and beyond.

    Ozzy Osbourne said Hawkins was "an amazing musician", while Mick Jagger called the news "incredibly sad".

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    Taylor Hawkins, a drummer who 'served the song'

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    France24 - Monde

    Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum

    Publié le : 26/03/2022 - 11:32Modifié le : 26/03/2022 - 13:48

    FRANCE 24 Suivre

    Six mois après les législatives anticipées d'octobre 2021, les députés irakiens étaient appelés à élire samedi le président de la République. Cette deuxième tentative a échoué, comme la première qui avait eu lieu début février, en raison d'appels au boycott. 

    La deuxième tentative n'aura pas été la bonne. L'élection du président par les députés a été reportée à mercredi, ont annoncé, samedi 26 mars, les autorités. Les députés irakiens étaient appelés à élire un président de la République, six semaines après une première tentative infructueuse. Les multiples appels au boycott ont fait tourner court le processus, le quorum n'étant une nouvelle fois pas atteint.  

    Suivant l'appel au boycott lancé par une coalition chiite pro-Iran, 126 élus ont observé la politique de la chaise vide et seuls 202 députés étaient présents, privant l'Assemblée du quorum des deux-tiers requis pour que le scrutin ait lieu, a indiqué un responsable du Parlement irakien à l'AFP. En conséquence, un nouveau vote est prévu mercredi, a précisé le service médias de l'Assemblée.

    Six mois après les législatives anticipées d'octobre 2021, l'Irak ne connaît donc toujours pas le nom de son nouveau président, ni celui de son Premier ministre, clef de voûte de l'exécutif. Or la désignation du second est conditionnée à l'élection du premier. 

    En clair : les parlementaires doivent d'abord élire le chef de l'État pour que celui-ci nomme à son tour le chef du gouvernement, poste qui fait l'objet d'interminables tractations entre partis.

    >> À lire aussi : Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"

    Moqtada al-Sadr veut imposer ses candidats et rompt avec la tradition

    Parmi les 40 candidats en lice pour cette élection, deux sortent du lot : le sortant Barham Saleh, président de l'Irak depuis 2018 et issu de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), et Rebar Ahmed du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).

    Depuis les premières élections multipartites de 2005, organisées après l'invasion américaine de 2003 qui renversa Saddam Hussein, la présidence  – poste largement honorifique – va traditionnellement à un Kurde de l'UPK. En échange, le PDK est à la tête du gouvernement régional kurde à Erbil.

    Deux camps d'opposent. D'un côté, le turbulent mais incontournable leader chiite Moqtada al-Sadr, grand gagnant des législatives d'octobre 2021, a façonné une coalition tripartite avec des partis sunnites et le PDK kurde. Il réunit au total 155 élus. De l'autre, le Cadre de coordination, un alliage de formations chiites pro-Iran, compte une petite centaine de députés et avait appelé au boycott de la séance de samedi.

    Mercredi, l'alliance autour de Moqtada al-Sadr, baptisée "Sauvetage de la patrie", a fait part de son soutien à Rebar Ahmed pour la présidence. Prévoyant la suite, Moqtada al-Sadr veut ensuite confier le poste de Premier ministre à son cousin et beau-frère Jaafar al-al-Sadr, actuel ambassadeur d'Irak à Londres.

    Mais l'appel au boycott lancé par le Cadre de coordination a été suivi.

    Le Cadre de coordination entendait par son appel au boycott protester contre le "gouvernement majoritaire" que Moqtada al-Sadr appelle de ses vœux. Le Cadre ainsi que l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki veulent, eux, poursuivre la tradition irakienne du gouvernement de consensus autour de tous les partis chiites.

    Avec AFP 

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    Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"

    En Irak, report de la présidentielle pour cause de boycott au Parlement

    DÉCRYPTAGE

    Irak : "Tout est réuni pour que les tensions politiques plongent le pays dans la guerre civile"

    L'Humanité

    Orange assigné en justice dans l’affaire Scopelec

    Actu

    Une filiale de Scopelec, plus grosse coopérative de France en grande difficultés, accuse l’opérateur de manquer à ses obligations et de menacer un millier d’emplois.

    Cyprien Boganda

    La tension monte d’un cran dans l’un des dossiers sociaux les plus explosifs de cette fin de quinquennat. Orange, opérateur dans lequel l’Etat est actionnaire, se retrouve sous le feu des critiques, pour la brutalité dont il fait preuve à l’encontre d’un de ses sous-traitants historiques, Scopelec. Ce dernier est chargé d’installer la fibre optique chez les abonnés. Selon nos informations, Setelen, principale filiale de Scopelec, vient d’assigner en référé la direction de l’opérateur devant le tribunal de commerce de Lyon, et l’audience est prévue ce lundi matin. Le CSE de l’entreprise, défendu par l’avocat Ralph Blindauer, s’est joint à la procédure. Voir des élus du personnel épauler leur direction dans un combat judiciaire n’est pas courant…C’est que la situation est grave. «  Scopelec est en danger  », ne cesse de marteler son dirigeant, Thomas Foppiani, sur tous les plateaux de télé, en alertant sur un risque de casse sociale majeure.

    Que s’est-il passé ? Pendant cinquante ans, les choses allaient plutôt bien entre Orange et son sous-traitant, chargé de l’installation et de l’entretien du réseau téléphonique à travers le pays. Mais leur relation a brutalement tourné au vinaigre, à l’automne dernier : le 16 novembre, la direction de l’opérateur décroche son téléphone pour prévenir son sous-traitant des résultats du dernier appel d’offres, qui va l’évincer de plusieurs marchés importants. De nombreuses régions dans lesquelles Scopelec opérait jusqu’à présent (Ile-de-France, Normandie, Centre-Est, Limousin…) vont passer sous la houlette de concurrents. En pratique, cela signifie qu’il va devoir s’asseoir sur la moitié de son chiffre d’affaires…

    Chez Scopelec, on affirme tomber de l’armoire : la procédure de renouvellement de l’appel d’offres durait depuis janvier 2021 et tout le monde misait sur un verdict favorable. Impavide, la direction d’Orange affirme avoir voulu se passer de son sous-traitant pour des raisons de qualité, comme l’explique ce communiqué glacial : « Après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l’attribution des zones (géographiques) confiées à chacun de ses sous-traitants. »

    Contacté par l’«Humanité », un dirigeant de Scopelec lève les yeux au ciel : « Au cours des six dernières années, nous avons réalisé 15 millions d’interventions dans toute la France. Ce qu’Orange nous renvoie à la figure, ce sont les 70 plaintes que nous avons reçues, durant toute la période ! Je ne nie pas que des problèmes puissent survenir, mais lorsque l’on rapporte les plaintes à l’ensemble de notre activité, cela semble anecdotique ». Au passage, le dirigeant glisse que durant l’année précédant la rupture des contrats, l’activité de Scopelec aurait grimpé de 25% dans certains secteurs, à la demande d’Orange : pourquoi accorder autant d’activité à un sous-traitant incompétent ? Pour l’entreprise, la cause est entendue : l’argument de la qualité masque les vraies motivations de l’opérateur, c’est-à-dire la volonté de se tourner vers des concurrents moins chers…et moins disant socialement.

    En pleine campagne présidentielle, ce dossier pourrait avoir des répercussions politiques. Selon les estimations de Scopelec, un millier de salariés se retrouveraient, à partir du 1er avril, sans activité, du fait de la rupture des contrats. Et donc menacées de licenciement.  « Un plan social de 1 000 personnes à quinze jours d’un premier tour de présidentielle, je n’ai jamais vu ça », assène un proche du dossier. Pour ne rien arranger, le sous-traitant se dit incapable de financer un plan « social » à la hauteur, au vu de l’état de sa trésorerie (50 millions d’euros selon la direction). Ralph Blidauer, avocat du CSE, partage cette inquiétude dans le texte de son assignation devant le tribunal de commerce : « En l’état, le groupe Scopelec n’est pas en mesure de financer un PSE digne de ce nom, qui comporterait : des mesures de reclassement internes, des mesures de reclassement externes, des mesures de formation des salariés, des mesures d’aides à la création d’entreprise, etc. »

    Il est certes possible que les sous-traitants ayant remporté les marchés reprennent certains salariés de Scopelec, mais à quel niveau et dans quelles conditions ? S’ils ont réussi à décrocher l’appel d’offres, c’est probablement qu’ils proposaient des prix plus faibles, et donc des conditions de travail tirées à la baisse. « Dans notre secteur, aucune disposition du Code du travail ne prévoit de transfert automatique de salariés en cas de perte de marchés, pointe Vincent Tomassetti, de la CGT de Setelen. Il y a des discussions entre notre entreprise et les autres sous-traitants, mais nous exigeons des garanties contractuelles… »

    Les dirigeants de Scopelec font observer que l’agressivité dont fait preuve Orange pourrait aller à l’encontre de sa propre politique de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). Dans la charte « relations fournisseurs responsables » signée par l’opérateur, figure notamment cette phrase, qui prend une coloration particulière aujourd’hui : « s’il s’avère nécessaire, le désengagement éventuel d’un acheteur est anticipé et progressif afin de tenir compte de l’ancienneté des relations (avec le sous-traitant, ndlr), de ses possibilités de se diversifier ou de s’adapter ».

    En assignant Orange ce lundi devant le tribunal de commerce, la direction de Setelen et le CSE de l’entreprise exigent notamment le maintien des volumes des commandes pendant une durée de 18 mois, à compter du 1 er avril. Et demandent à l’opérateur de verser 173 000 euros par jour si jamais il refusait de s’y soumettre. Contactée par l’Humanité, la direction d’Orange nous a répondu qu’elle contestait « le bien-fondé de l’assignation en justice initiée par Scopelec » : « Orange a respecté l’ensemble des délais de prévenance. Les attributaires du contrat en vigueur jusqu’au 31 mars 2022 ont été prévenus dès 2018 du terme de ce marché et du lancement d’un nouvel appel d’offres. »

    Cyprien Boganda

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un nouveau round de négociations à partir de lundi

    Le Drian plaide pour un dialogue « ferme » avec Vladimir Poutine

    « Il faut continuer à parler avec les Russes, il faut continuer à parler avec le président Poutine », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors du forum de Doha (Qatar), relate Le Figaro. « Il faut être dans l’exigence du dialogue, dans sa clarté, sans aucune naïveté, avec beaucoup de fermeté, mais continuer à lui parler pour qu’à un moment donné, il considère que le prix à payer pour son intervention en Ukraine est tellement élevé qu’il vaut mieux négocier », a-t-il précisé.

    Négociateurs russes et ukrainiens vont se rencontrer en Turquie

    « Lors de discussions aujourd’hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars », a indiqué dimanche 27 mars, sur sa page Facebook, David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens. Il s’agira des premiers pourparlers depuis que l’armée russe a annoncé se concentrer sur la « libération » du Donbass.

    « Poutine boucher » : Macron craint une escalade

    Alors que Joe Biden a taxé Vladimir Poutine de « boucher » samedi 26 mars, Emmanuel Macron a réagi à ces propos. Il a notamment expliqué sur France 3 qu’il « n’utiliserait pas » les termes du président américain. Le chef de l’Etat estime qu’il ne faut pas être « dans l’escalade ni des mots ni des actions » sur le sujet brûlant de la guerre en Ukraine. A la suite des propos du président américain, son porte-parole, Dmitri Peskov, lui a demandé de rester « réfléchi » et de mesurer ses paroles. « A chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernent américain actuel », a-t-il lancé. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins », a nuancé par ailleurs la Maison-?Blanche pour tenter d’apaiser des tensions déjà très vives entre les Etats-Unis et la Russie.

    L’enseigne Auchan reste en Russie

    Très critiqué pour sa décision de laisser Auchan Retail International actif en Russie, son PDG Yves Claude n’hésite pas à se justifier. « Partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du tout du point de vue humain », a-t-il assuré. Le dirigeant a évoqué une décision qui « n’est pas simple à prendre », mais réaffirmé son choix de maintenir les activités économiques du groupe en Russie. Pour rappel, il y est présent depuis plus de vingt ans et emploie 30 000 personnes. Selon Yves Claude, la présence de l’enseigne au « positionnement de discounter » contribue à « protéger le pouvoir d’achat des habitants » qui vivent actuellement une période de « forte inflation ». « Il est facile de nous critiquer, mais on est là, on fait face et on agit pour la population civile », a lâché le PDG. Même si Auchan a suspendu ses investissements en Russie et s’attend à d’importantes pertes économiques, Yves Claude n’est donc pas décidé à changer d’avis, alors que même Volodymyr Zelensky lui demande de le faire. Par ailleurs, Auchan assure en parallèle ses activités en Ukraine dans les conditions « extrêmes » de la guerre.

    Washington ne s’opposerait pas aux transferts d’avions polonais, selon Kiev

    « Les États-Unis nous ont assuré qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a fait savoir Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui a rencontré Joe Biden à Varsovie samedi 26 mars. Il a ajouté que « la balle est maintenant dans le camp de la Pologne », précise Le Figaro. Washington avait envisagé de compenser un transfert de Mig polonais, sur lesquels sont formés les pilotes ukrainiens, par la livraison de F-16. Mais le Pentagone était ensuite revenu sur cette idée, craignant d’impliquer directement l’Otan dans le conflit.

    Joe Biden s’attend à « un long combat »

    « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir », a déclaré le président des Etats-Unis à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, dans un discours clôturant sa visite en Pologne, samedi 26 mars. Joe Biden a également salué la « bravoure » des Ukrainiens, précisant : « Nous sommes face à un très long combat ». La Maison Blanche a cependant tempéré dans la foulée, affirmant que Joe Biden n’a pas appelé à un « changement de régime » en Russie. « Les forces américaines sont présentes pour défendre les alliés de l’Otan », a dit le président américain, prévenant que « la Russie ne doit pas envisager prendre un centimètre carré en territoire de l’Otan ».

    Lviv bombardé

    Des explosions ont eu lieu samedi 26 mars près de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine, rapporte BFMTV. Malgré les annonces de l’armée russe qui dit vouloir se concentrer sur la « libération » du Donbass, les régions occidentales restent menacées. Selon le gouverneur de la région, au moins cinq personnes ont été blessées.

    Défendre les pays de l’Otan est un « devoir sacré », déclare Biden

    Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars lors de son déplacement à Varsovie, que l’article 5 du traité de l’Otan constitue un « devoir sacré » pour les Etats-Unis. Celui-ci dispose que toute attaque contre un Etat membre est une attaque contre tous les membres. La Pologne se situe à la frontière est de l’Otan et serait donc la première exposée à une attaque russe. 

    Concentration sur l’Est

    Un peu plus d’un mois après l’invasion russe en Ukraine, les combats se poursuivent dans le pays. Alors que le peuple ukrainien résiste, 20minutes fait savoir que Moscou semble vouloir changer de plan d’action. Vendredi 25 mars, la Russie a annoncé se concentrer sur le Donbass situé à l’est de l’Ukraine pour « libérer » les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. L’Etat major a assuré que sa stratégie avait été d’étirer la défense ukrainienne sur d’autres fronts dans le pays pour détourner son attention du Donbass.

    Version officielle contestée

    Une vision officielle contestable à la vue de l’évolution russe sur le territoire ukrainien. En effet, de nombreux experts affirment que Vladimir Poutine, n’ayant pas réussi sa progression comme espéré, ait changé d’objectif et trouvé un plan B. Ils estiment aussi que le Kremlin souhaite à revendiquer la victoire en assurant le contrôle du Donbass tout en négociant le statut de la Crimée. L’attaque massive de Marioupol, ville stratégique avec un port qui donne sur la mer d’Azov, permettrait à Moscou d’avoir un territoire clé. En attendant, les combats se poursuivent et l’armée russe tente tant bien que mal de parvenir à ses fins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Malgré la hausse des prix, le Maroc assure pouvoir échapper à la crise

    Publié le : 26/03/2022 - 17:22

    La flambée du prix du baril de pétrole, la guerre en Ukraine, le changement climatique et l’importante sécheresse de cette année font craindre une crise alimentaire sur le continent africain et bien au-delà. Au Maroc, le gouvernement assure que le royaume échappera à une pénurie sur les importations de blé tendre et d’orge. Afin de pallier l’augmentation des prix, les subventions sont maintenues pour stabiliser le tarif du pain et du gaz domestique. Reportage de notre correspondant 

    Depuis quelques mois déjà, les consommateurs marocains assistent à une hausse généralisée des prix : les produits alimentaires, le transport, le carburant, tout augmente. La plupart des ménages marocains sont en grandes difficultés et la grogne et l'inquiétude se ressent de plus en plus, d'autant plus à quelques jours de la période du Ramadan.

    Malgré les difficultés annoncées avec la crise ukrainienne, les tarifs du gaz et le prix du pain restent subventionnés et un soutien exceptionnel vient d'être lancé pour les professionnels du transport public et routier.

    Les économistes se veulent rassurants. Le Maroc détient un stock stratégique d'une durée de 6 mois pour les matières premières qui reste quotidiennement renouvelé.

    "Même si cette année nous avons eu une période de sécheresse, il ne faut pas oublier que l'année dernière, nous avions une surproduction de 105 millions de quintaux de blé, dont une partie a été stockée et qui va servir justement cette année. Pour le Maroc, il n'y a donc aucun problème de crise alimentaire, puisqu'en fait nous avons des stocks stratégiques qui sont très très importants, nous avons aussi des sources d'approvisionnements avec lesquels le Maroc a des contrats depuis longtemps et qui sont fidèles. Donc il y a une relation contractuelle avec ces différents pays, pour justement alimenter le Maroc et garder notre stock stratégique de 6 mois", explique Taib Aisse, un expert en économie. 

    Avec des sources d'approvisionnement diversifiées en provenance de l'Argentine, du Brésil, du Canada, des États-Unis et l'annonce d'une politique d'aide et de soutien, le Maroc espère bien faire face à la crise.

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    BBC

    Saudi Arabian Grand Prix: Max Verstappen wins after late overtake on Charles Leclerc

    Last updated on 27 March 202227 March 2022.From the section Formula 1comments1479

    Max Verstappen won an intense race-long battle with Charles Leclerc to take his first victory of the season in the Saudi Arabian Grand Prix.

    The Red Bull driver passed the Ferrari with four laps to go after the two had duelled during a tense race.

    The battle occasionally bordered on farce as the two slowed down almost to a stop at times to try to work the DRS overtaking zones to their advantage.

    But Verstappen edged it by 0.5 seconds after making the decisive move.

    The two were in a league of their own out front as Ferrari's Carlos Sainz and Red Bull's Sergio Perez took third and fourth.

    George Russell finished fifth for Mercedes, ahead of Alpine's Esteban Ocon and McLaren's Lando Norris.

    Lewis Hamilton recovered from starting 15th to finish 10th.

    The excitement meant a difficult weekend for F1 ended on a high, but the drivers and other senior figures unnerved by Friday's missile strike on a nearby oil depot are unlikely to allow the sport's bosses to forget what has been an uncomfortable three days in the desert.

    Just two races into the season, it already feels as if this year could distil, like last one, into a two-horse race, with Leclerc replacing Hamilton as Verstappen's main rival.

    Leclerc moved to the front after Ferrari appeared to trick Red Bull into making a pit stop with Perez, who started from pole and led the early laps.

    A radio conversation asked Leclerc to "push to box" but he stayed out as Perez pitted. After the race, Leclerc said the team had agreed to do the opposite of Red Bull, who said their plan had always been to pit that lap. So Leclerc stayed out.

    Ferrari's plan was now to run longer and make ground with what they hoped was Leclerc's extra pace.

    But events came to Leclerc's aid as Nicholas Latifi crashed his Williams and brought out the safety car on the next lap, gifting Leclerc, Verstappen and Sainz a 'free' stop and dropping Perez down to the fourth place he would retain to the end.

    Leclerc nailed the restart and retained the lead. For lap after lap, Verstappen trailed him, at about 1.5-second distance, but Leclerc appeared to be able to hold him at bay.

    But a virtual safety car period with 12 laps to go changed the race, as a result of a bizarre sequence of events as first Daniel Ricciardo's McLaren and then Fernando Alonso's Alpine ground to a halt in the entry to the pit lane.

    On the restart, Verstappen was suddenly on Leclerc's tail and the Ferrari driver could not shake him.

    At first, Leclerc tried the same tactics that won him the first race of the season in Bahrain, letting Verstappen pass him at the end of one DRS overtaking zone - at the last corner in Jeddah - so he could have the boost from the DRS aid down the pit straight into Turn One.

    That worked on lap 42 into lap 43, after which Leclerc set the fastest lap trying to break away from the Red Bull.

    And the next time around, both slammed on the brakes into the last corner - Verstappen locking all four tyres - as they played chicken with the DRS trigger line.

    But Verstappen came back at him. At the end of lap 45, Leclerc made an error into the last corner and lost a little time.

    Then, on the following lap, they were again together into the final corner.

    Verstappen rounded it on Leclerc's tail, an oversteer snap slowed the Ferrari's exit, and the DRS overtaking aid did the rest, Verstappen moving past down the straight with the final pass of the race.

    Perez was unlucky to lose out with the safety car.

    The rest of the race suggested he did not have the underlying pace to hold Leclerc, and Red Bull would surely have ordered him to let Verstappen by had the Dutchman been behind him.

    But he also lost out to Sainz by the closest of margins.

    As Sainz exited the pits, he was marginally ahead of Perez at the safety car line on the track. Perez moved ahead on the exit of the corner, but this was against the rules, and Perez had to cede position on the restart.

    After that, it was a lonely race for the second drivers of the top teams, and also for George Russell in the Mercedes, comfortably clear of the midfielders but unable to challenger the leaders.

    Hamilton at one point looked as if he might finish sixth or seventh, had things gone his way.

    The caution period he was awaiting with his long first stint did happen. The team called Hamilton in, but seeing Alonso's car moving slowly and double waved yellow flags, he did not know whether he could overtake.

    He slowed and lost nearly six seconds and also decided not to pit, which meant he had to wait another two laps until the virtual safety car ended to pit.

    The dropped him to 12th, but he passed a couple of cars in the final stages of the race to take the final point, behind Alpha Tauri's Pierre Gasly and Haas' Kevin Magnussen.

    Alonso and Alfa Romeo's Valtteri Bottas were also on for decent points hauls before their mid-race retirements.

    A two-week break before the Australian Grand Prix, as F1 returns to Melbourne for the first time since the 2020 event was called off as the pandemic took hold around the globe.

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : le QG des forces aériennes ukrainiennes bombardé

    Le président américain Joe Biden est arrivé, vendredi 25 mars, en Pologne pour inspecter la frontière occidentale de l’Otan, alors que les combats se poursuivent en Ukraine.

    Contre-offensive ukrainienne à Kherson

    Selon un haut responsable du Pentagone cité par Le Parisien, le contrôle Kherson, seule ville majeure de l’Ukraine totalement conquise par les Russes, est « désormais contesté », par les forces ukrainiennes. « Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson, mais le fait est qu’elle n’est plus aussi solidement sous contrôle russe qu’auparavant », a fait savoir cette source. 

    Emmanuel Macron défend la fin de la dépendance à l’énergie russe

    En marge d’un sommet du Conseil de l’Europe, vendredi 25 mars, Emmanuel Macron a plaidé pour une sortie de « la dépendance aux énergies fossiles russes », avec comme principaux outils l’achat groupé, pour lequel la Commission européenne aura mandant, et la réforme du prix de l’électricité. « Nous voulons maîtriser les prix sans prendre le risque de ne plus être approvisionnés », a-t-il affirmé. Le président français a ajouté qu’il allait à nouveau discuter avec Vladimir Poutine sous « 48 à 72 heures » pour arrêter les modalités d’une évacuation des civils de Marioupol en partenariat avec la Grèce et la Turquie.

    Frappe russe contre un centre de commandement à Vinnytsia

    Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, situé à Vinnytsia, dans le centre du pays, a été touché, vendredi 25 mars par une frappe russe, relate Le Point. « Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs », a annoncé le commandement aérien ukrainien, sans donner de bilan humain. 

    L’ambassadeur de Russie en France convoqué

    Le ministère des Affaires étrangères a convoqué, vendredi 25 mars, l’ambassadeur russe à Paris, après la publication sur le compte Twitter de l’ambassade de caricatures « inacceptables ». Rapidement retirés, les dessins montraient notamment des personnages symbolisant les différents pays européens, dont la France, en train de lécher le postérieur de l’Oncle Sam. « Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie », mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le Quai d’Orsay.

    Le Donbass, objectif « principal » de l’armée russe

    « Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », a déclaré l’adjoint au chef de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï, cité par Le Parisien. L’armée russe dit avoir atteint ses objectifs initiaux. Des déclarations qui laissent imaginer une nouvelle approche des négociations, puisque Kiev a déjà dit être prêt à discuter de l’avenir de cette région russophone, au cœur du conflit qui dure entre les deux pays depuis 2013.

    Pas d’avancée sur les points cruciaux des négociations, selon la Russie

    Moscou reconnaît avoir perdu 1 351 soldats

    Près de 300 décès redoutés dans la frappe du théâtre de Marioupol

    Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol, qui a été bombardé par l’aviation russe le 16 mars, tandis que des centaines de personnes y étaient abritées. L’annonce a été faite ce vendredi par la mairie de la ville, qui cite des témoins. « Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d’un bombardement par un avion russe. Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur, a écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram, comme le relaye BFM TV. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire. » 

    L’Otan se refuse à un « vide sécuritaire » dans l’Arctique 

    L’Otan ne peut se permettre de laisser s’installer un « vide sécuritaire » dans l’Arctique, objet d’une « compétition stratégique grandissante » avec la Russie et la Chine. Ces propos ont été tenus par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, comme le relaye 20Minutes« Nous ne pouvons [pas] nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, exposer l’Otan et soulever le risque de malentendus », a estimé Jens Stoltenberg à l’occasion d’une visite sur la base de Bardufoss, dans le nord de la Norvège. Là-bas, se déroulent actuellement d’importants exercices militaires. 

    L’exclusion de la Russie du G20 minimisée 

    Moscou a minimisé la portée d’une éventuelle exclusion du G20, souhaitée par les Etats-Unis, jugeant qu’un tel coup ne serait pas « mortel », relate BFM TV« En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel » en cas d’exclusion de Moscou, a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de la presse. 

    Biden accusé par le Kremlin de vouloir « détourner l’attention » du programme d’armement chimique et biologique américain  

    Ce vendredi, le Kremlin a accusé le dirigeant des Etats-Unis, Joe Biden, de s’évertuer à « détourner l’attention » – par le biais de ses déclarations sur les inquiétudes occidentales de recours par la Russie aux armes chimiques – du programme d’armement chimique et biologique américain en Ukraine, indique Le Monde« Il est clair que les Américains tentent de détourner l’attention en parlant d’une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué […] par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les Etats-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine », a réagi auprès des médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

    Des fosses communes à Marioupol

    Comme le rapporte 20Minutes ce vendredi, la chef de l’équipe des droits de l’Homme de l’ONU en Ukraine a confié que les observateurs recevaient de plus en plus d’informations concernant des fosses communes dans la ville de Marioupol, située en Ukraine, dont une qui semblait contenir 200 corps. « Nous avons de plus en plus d’informations sur les fosses communes qui s’y trouvent », a expliqué Matilda Bogner à la presse par liaison vidéo depuis l’Ukraine, assurant ensuite que certaines des preuves provenaient d’images satellites.

    Décès d’un aumônier militaire en Russie

    Un aumônier militaire a été tué par des tirs ukrainiens de roquettes « Smertch » sur un village frontalier russe situé non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv, actuellement en proie à de violents combats. Cette information a été révélée ce vendredi par l’Eglise orthodoxe. « Le père (Oleg Artiomev) se trouvait [jeudi] soir dans le village de Jouravliovka lorsqu’il est tombé sous les tirs de Smertchs ukrainiens, mourant dans l’exercice de ses fonctions », a détaillé le département militaire de l’Eglise, comme l’indique BFM TV. C’est le premier décès en territoire russe survenu à la suite de tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de la guerre en Ukraine.

    Une réserve de carburant bombardée

    Le ministère ukrainien des Situations d’urgence a confirmé ce vendredi « un bombardement » survenu la veille « vers 18 heures GMT », c’est-à-dire 19 heures, heure française, au niveau de « la réserve de carburant de Kalynivka », qui se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest de Kiev. « Il n’y a aucune menace de propagation du feu en dehors de la réserve », a précisé la même source, dont les propos sont cités par 20Minutes. L’incendie était toujours en cours ce vendredi matin. « On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant, a témoigné un agent de sécurité du site. Heureusement, il n’y a pas de victimes. »

    L’UE sommée de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus

    L’Ukraine a demandé ce vendredi à l’Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus, pays allié de Moscou dans l’offensive menée depuis un mois par l’armée russe en Ukraine, relaye BFM TV. « Le ministère des Infrastructures propose à l’UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et le Bélarus », a fait savoir le ministère ukrainien sur Telegram, arguant ensuite que ces « mesures [sont] nécessaires » pour « arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires ».

    Moscou nie toute violation du droit international

    La Russie a démenti ce vendredi toute violation du droit international, après avoir été accusée par l’Ukraine d’avoir utilisé des bombes au phosphore, relate 20Minutes. « La Russie n’a jamais violé aucune convention internationale », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par les médias au sujet des accusations ukrainiennes.

    La Russie dénonce les relents « hitlériens » du discours européen

    Le chef de la diplomatie russe a jugé ce vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents « hitlériens » contre la Russie, qui est visée par d’importantes sanctions, observe BFM TV. « On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme [de guerre totale, Ndlr] qu’utilisait l’Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu’ils expliquent ce qu’ils veulent faire de la Russie », a déclaré Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une réunion organisée avec des représentants d’une fondation diplomatique russe.

    Au moins quatre civils tués à Kharkiv

    Comme le rapporte France 24, un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins quatre morts et trois blessés. L’annonce a été faite ce vendredi par la police régionale de la deuxième ville du pays.

    Moscou dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne

    La Russie a affirmé, ce vendredi, avoir détruit, la veille, la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, à proximité de Kiev, grâce à des missiles de croisière. « La plus grande réserve de carburant qui restait à l’armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite », a précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué cité par BFM TV.

    Berlin vise une « quasi-indépendance » au pétrole russe

    L’Allemagne a confié ce vendredi qu’elle allait fortement et rapidement réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques de la Russie. Et cela, en se passant de son charbon d’ici l’automne et de son pétrole à la fin de l’année. « D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance », a observé le ministère de l’Economie dans un communiqué cité par 20Minutes, avant d’indiquer que « d’ici l’automne, nous [pourrons] devenir globalement indépendants du charbon russe ». Concernant le gaz, l’Allemagne pourra être « largement indépendante […] d’ici mi-2024 », a-t-il également estimé.

    Une déportation « de force » de certains Ukrainiens ? 

    En Ukraine, la situation de la ville de Marioupol, située sur la mer d’Azov et grandement bombardée, continue de se dégrader. Ainsi, les Ukrainiens dénoncent la déportation « en masse » d’habitants vers la Russie, nous apprend 20Minutes ce vendredi. Le maire de Marioupol, Vadym Boychenko, a évoqué la veille, sur Telegram, un dernier bilan de 15 000 habitants qui auraient selon lui été emmenés « de force » à bord de bus, mais également « la confiscation des passeports ukrainiens » de nombre d’habitants coincés sur place.

    Attal : Macron a « toujours dit les choses » à Poutine 

    Tandis qu’Emmanuel Macron a été vivement critiqué ce jeudi par Yannick Jadot, pour sa relation avec Vladimir Poutine, à qui il reproche de le tutoyer et de l’avoir reçu au fort de Brégançon, Gabriel Attal a répliqué en ces termes au micro de France Info ce vendredi : « Il a toujours dit les choses droit dans les yeux. » Selon le porte-parole du gouvernement, « la Russie ne va pas déménager, la Russie c’est un voisin ». Après quoi, il a défendu le fait qu’il fallait « continuer à dialoguer mais en se disant les choses »

    « Notre objectif, c’est de pousser la Russie à revoir ses calculs et ses plans », a par ailleurs précisé Gabriel Attal, qui a assuré ensuite que « non », les entreprises françaises n’étaient pas forcées de quitter le pays qui a envahi l’Ukraine un mois plus tôt. « En revanche, elles n’ont pas la possibilité d’investir sur de nouveaux projets ou autres en Russie », a-t-il ensuite observé. 

    🗣 Guerre en Ukraine : « la Russie restera un voisin donc il faut continuer à dialoguer » avec Vladimir Poutine, justifie Gabriel Attal, alors que Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de complaisance. pic.twitter.com/HBU75E1O8j

    — franceinfo (@franceinfo) March 25, 2022

    « Attention de ne pas pousser la Russie dans les bras de la Chine » 

    Ce vendredi, au micro de BFM TV, Jordan Bardella a mis en garde vis-à-vis du risque de « pousser la Russie dans les bras de la Chine ». Et d’ajouter peu après, pour étayer son raisonnement : « En partant de Russie, on va laisser des infrastructures, on va permettre à la Russie de s’enrichir, et moi, j’ai déjà entendu la diplomatie chinoise inviter ces entreprises, y compris ces grands groupes à venir combler le vide. » Ensuite, il a tenu à alerter sur un autre point, toujours en lien avec la guerre en Ukraine et l’offensive russe : « Attention à ne pas créer un monstre, une hyperpuissance avec le pays le plus peuplé du monde et le pays le plus grand du monde. » 

    Les sanctions sont arrivées « un peu tard »

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé ce jeudi à l’Union européenne, relate BFM TV. Il a estimé que les sanctions contre Moscou étaient arrivées « un peu tard » : « Vous avez appliqué des sanctions. Nous vous en sommes reconnaissants. Ce sont des mesures fortes. Mais c’est un peu tard. Parce que si elles avaient été préventives, la Russie ne serait pas entrée en guerre. » 

    Marioupol : des habitants piégés

    La mairie de Marioupol, en Ukraine, demande de l’aide, car que des habitants « commencent à mourir de faim à l’intérieur de la ville », relate The Kyiv Independant. « De plus en plus de personnes se retrouvent sans nourriture alors que les multiples tentatives de créer des couloirs humanitaires et de fournir de l’aide ont échoué, les troupes russes continuant à violer les accords de cessez-le-feu », indique le média ukrainien.

    ⚡️Mariupol City Council calls for help as residents begin to die from starvation.

    More and more people are left without any food while multiple attempts to create humanitarian corridors and to provide aid have failed as Russian troops continue to violate ceasefire agreements.

    — The Kyiv Independent (@KyivIndependent) March 24, 2022

    Nuit calme à Kiev

    La nuit a été « relativement tranquille » à Kiev, en Ukraine, selon les informations de France 24. Toutefois, les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest. Par ailleurs, des combats importants se sont déroulés au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, d’après un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne, indiquent nos confrères.

    « Il est nécessaire de chercher la paix »

    Après un mois de guerre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les propos sont cités par BFM TV, a exhorté la Russie à « chercher la paix ». Avant de préciser que si les forces russes « savaient ce qui les attend, [il est] sûr qu’elles auraient peur de venir ici. » Une déclaration qu’il a ensuite achevée de cette manière : « J’ai parlé au président de la Lituanie, Nauseda, au Premier ministre d’Israël, Bennett, et au Premier ministre du Royaume-Uni, Johnson. Tout cela pour que la Russie comprenne une chose, à savoir qu’il est nécessaire de chercher la paix. La Russie doit également chercher la paix. »

    Ce vendredi 25 mars marque le 30e jour de la guerre en Ukraine et de l’offensive menée par la Russie. Le dirigeant américain, Joe Biden, est attendu dans la ville de Rzeszow, située à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe. L’annonce a été faite ce jeudi par la Maison-Blanche, relaye BFM TV. Après être arrivé de Bruxelles, le chef de l’Etat sera reçu par le président polonais Andrzej Duda et recevra un briefing sur la réponse humanitaire face aux réfugiés qui fuient l’invasion russe. Ensuite, il rencontrera des soldats américains positionnés sur le flanc-est de l’Otan, comme indiqué par la Maison-Blanche dans un communiqué. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a tweeté Joe Biden au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Et d’ajouter ensuite que Vladimir Poutine « obtient exactement le contraire de ce qu’il avait l’intention d’obtenir en se rendant en Ukraine. » 

    NATO has never been more united than it is today.

    Putin is getting exactly the opposite of what he intended to have as a consequence of going into Ukraine.

    — Joe Biden (@JoeBiden) March 25, 2022

    Les Etats-Unis et l’UE annoncent une « task force »

    Ce vendredi, le président américain, Joe Biden, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé la création d’un groupe de travail conjoint qui aura pour finalité de réduire la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes, relaye BFM TV. Ce groupe aura pour objectif de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Ainsi, la Maison-Blanche a fait savoir que les Etats-Unis s’efforceraient de fournir à l’Europe au moins 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié en 2022. Et cela, en partenariat avec d’autres pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The long fight to prosecute our father for rape

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Sisters Alex and Chyann were repeatedly raped by their father as children.

    After their case was rejected three times by the Crown Prosecution Service (CPS), they found they had one last avenue to try to get justice.

    In this video, they explain how the process and years of delays put a strain on their relationship.

    If you've been affected by the issues raised in this video please visit the BBC Action line here.

    Watch their full story on BBC Panorama Beyond Reasonable Doubt: Britain’s Rape Crisis on BBC One, 21:00 GMT, 28 March 2022, which will be available here after broadcast.

    France24 - Monde

    Législatives au Zimbabwe : un test "crucial" avant les élections générales de 2023

    Publié le : 26/03/2022 - 11:18

    FRANCE 24 Suivre Caroline DUMAY

    Les Zimbabwéens votent samedi lors d'élections législatives et locales partielles, perçues comme un test pour le leader de l’opposition Emmerson Mnangangwa, qui compte concourir à la présidence en 2023.  

    Les Zimbabwéens votent, samedi 26 mars, lors d'élections législatives et locales partielles, considérées comme un tour de chauffe pour le régime au pouvoir ainsi que l’opposition, avant les élections générales de 2023.  

    Les votants doivent élire 133 représentants locaux et parlementaires à travers le pays. Ces scrutins ont suscité un tel intérêt que le président, Emmerson Mnangangwa, a organisé plusieurs meetings pour soutenir en personne les candidats de la ZANU-PF au pouvoir.  

    Le leader de l'opposition Nelson Chamisa, considéré comme le principal adversaire de Emmerson Mnangangwa, a formé il y a trois mois un nouveau parti, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).  

    "Nous entrons dans une élection partielle cruciale (...) c'est un galop d'essai pour les élections de 2023", a déclaré jeudi Nelson Chamisa lors de son dernier rassemblement de campagne dans un quartier populaire de la banlieue de Harare. 

    La CCC a attiré des foules massives à ses meetings, mais ses responsables se sont plaints d'une répression croissante de la part des autorités, plusieurs rassemblements ayant été interdits par la police au cours des deux mois de campagne.  

    Campagne électorale violente

    En février, des heurts survenus lors d'un rassemblement de l'opposition ont fait un mort et 22 blessés.  

    Pendant la campagne, le vice-président du pays, Constantino Chiwenga, a comparé l'opposition à des poux qu'il faudrait "écraser".  

    La ZANU-PF, qui dirige le pays depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1980, a également attiré de très nombreux partisans lors de ses meetings.  

    Ses détracteurs accusent Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en 2017 à Robert Mugabe, au pouvoir pendant 37 ans, de museler les dissidents. 

     La veille du scrutin, le parti de Nelson Chamisa a dénoncé des irrégularités, évoquant notamment des erreurs dans les listes électorales. 

    "Nous avons besoin de changement. Nous devrions donner une chance à l'opposition. Ce gouvernement a prouvé qu'il était un échec", a déclaré Jasen Maeka, un chômeur de 42 ans, après avoir voté dans le centre de Harare. 

    Avec AFP 

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    Zimbabwe : mort de douze autres éléphants, une bactérie soupçonnée

    ZIMBABWE

    L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe enterré dans son village

    Au Zimbabwe, plusieurs arrestations lors d'une manifestation interdite contre la corruption

    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    Valeurs Actuelles

    [Del Valle] La stratégie irresponsable de l’Empire anglo-américain en Ukraine, chronique d’une guerre globale annoncée…

    Dans La mondialisation dangereuse, co-écrit avec Jacques Soppelsa, nous avons expliqué que les Occidentaux, prisonniers de leur moralisme néo-impérialiste, n’ont pas pu s’empêcher, depuis les années 1990, de répandre leur modèle sociétal et leurs institutions économico-politico-sécuritaires partout dans le continent eurasiatique, ce qui a empêché de concrétiser le rapprochement russo-européen tenté en vain par les dirigeants russes de 1991 à 2003. L’ingérence occidentale dans les affaires ukrainiennes et géorgiennes au profit des forces anti-russes est co-responsable du drame actuel. Dire cela est présenté par certains atlantistes ou autres faucons comme un argument “néo-munichois”, qui justifierait le tyran Poutine. Il n’en est rien. Propos des stratèges américains à l’appui.

    En réalité, ce constat a été admis par les plus grands géopolitologues américains protagonistes de la guerre froide et de l’endiguement de l’URSS. Ces dernières semaines, quelques voix discordantes ont rappelé à juste titre (Vladimir Fédorovski, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, Éric Denécé, Claude Lellouche) le fait que les dirigeants des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN s’étaient engagé en 1991 (James Baker et George Bush, Helmut Kohl) à ne « pas étendre l’OTAN d’un millimètre » au-delà de l’Allemagne.

    L’extension de l’Otan, “comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique”

    À la fin de sa vie, le grand stratège Zbigniew Brzeziński, pourtant américano-polonais russophobe artisan de l’aide aux moudjahidines afghans contre l’Armée rouge, a considéré comme dangereux le rejet de la Russie et l’extension de l’OTAN à l’Ukraine. Henri Kissinger a expliqué avec lui que « la paix sur le continent dépend de “l’engagement à ne pas faire rentrer l’Ukraine dans l’OTAN” ». Le concepteur même de la doctrine de l’endiguement de l’URSS, George Kennan, a affirmé quant à lui qu’« étendre l’OTAN vers l’est serait la pire erreur de la politique américaine de l’ère post-guerre froide... Les Russes vont réagir progressivement de manière particulièrement hostile et cela changera leur politique. »

    En septembre 2014, John Mearsheimer, grand connaisseur des conflits entre grandes puissances, non suspecté de pro-poutinisme, écrivait dans la revue Foreign Affairs un article remarqué : Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault. The Liberal Delusions That Provoked Putin. Il y affirmait que son pays serait le premier responsable de la radicalisation de Vladimir Poutine et de la guerre en Ukraine. Loin d’être un gauchiste anti-américain, ce grand universitaire de l’école américaine réaliste des relations internationales, y soutient que l’intervention russe en Crimée et en Ukraine a été motivée par des « objectifs stratégiques irresponsables de l’OTAN en Europe de l’Est » et que l’extension de l’OTAN et des missiles et anti-missiles occidentaux à l’Est est ressentie par les Russes comme une « menace existentielle ». Pour lui, c’est exactement « comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique. »

    Les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé

    Tout en déplorant le drame des Ukrainiens pris en otage par les deux grands de la guerre froide, il soutient que « l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a été alimentée par cette préoccupation majeure du Kremlin de perdre l’accès à la mer Noire en cas d’intégration de l’Ukraine (dont la Crimée, et la flotte russe qui y stationnait dans le cadre d’un accord russo-ukrainien allant expirer en 2017), et donc « par la crainte de perdre définitivement la base navale russe de Sébastopol ». Mearsheimer suggère ainsi aux décideurs américains de « reconnaître un statut neutre et d’État tampon à l’Ukraine entre la Russie et le monde de l’OTAN au lieu de tenter follement d’absorber ce pays ».

    Hélas, les dirigeants des pays occidentaux préfèrent souvent écouter les conseillers en “public relations” plutôt que les stratèges avisés ou les militaires, bien moins va-t-en-guerre. Dans sa conférence du 25 septembre 2015, Why the Ukraine is the West’s Fault, notre professeur accusait tous les gouvernements américains d’avoir encouragé l’Ukraine à faire partie de l’Occident et d’utiliser ce pays comme zone de « projection d’une politique hostile tournée contre la Russie », déplorant que « la fin et le résultat de cette stratégie est que l’Ukraine sera détruite »… Prémonitoire. Ceci montre que les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu et méprisent les vies des Ukrainiens envoyés au charbon en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé.

    Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales.

    Après l’invasion du 26 février 2022, Mearsheimer a réitéré que l’invasion de l’Ukraine a résulté d’une « provocation américaine visant à faire de l’Ukraine un avant-poste de l’UE, des États-Unis et de l’OTAN », expliquant au The New Yorker que « tous les troubles dans ce contexte ont été initiés en avril 2008, durant le sommet de l’OTAN de Bucarest, lorsque les responsables et membres de l’OTAN ont déclaré que l’Ukraine et la Georgie feraient partie de l’OTAN ». Certes, l’OTAN ne donna pas de dates, et la France puis l’Allemagne s’opposèrent à cette perspective, mais ceci a achevé de convaincre le Kremlin qu’il « fallait tracer une ligne dans le sable ». Il rappelle que l’expansion de l’OTAN, « cœur de la stratégie, qui va de pair avec l’expansion de l’UE et le fait de retourner l’Ukraine naguère pro-russe en une démocratie libérale pro-américaine, est pour les Russes une menace existentielle », rappelant qu’en novembre 2021, un destroyer britannique a violé les eaux territoriales russes en mer Noire, et que depuis 2017, l’armée ukrainienne a été intensément financée et entraînée par les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN (Canada, Grande-Bretagne, Pologne, Turquie, etc.), via l’envoi d’instructeurs, d’armes, de drones, de missiles javelin anti-chars, sol-air, de radars, d’équipements technologiques, etc. Bref, pour Moscou, l’Ukraine était déjà devenu de facto un pays de l’OTAN.

    À l’opposé de Mearsheimer, un autre grand stratège américain, George Friedman, fondateur de l’agence privée de renseignement STRATFOR, exposait sans complexe devant le Chicago Council on Global Affairs (CCGA), la stratégie de domination globale de l’Empire anglo-américain, dans la droite ligne des théories de Mackinder et Spykman visant à ceinturer le Heartland russe et dominer l’Eurasie en divisant l’Europe et la Russie puis en contrôlant les accès aux mers chaudes par le Rimland. Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales. Chaud partisan de l’extension de l’OTAN à l’Ukraine, Friedman reconnaît que le fait de pousser la Russie à la faute avec le chiffon rouge de l’OTAN a favorisé la division du Continent, sachant que « le vrai danger n’est pas la menace islamiste, mais une alliance germano-russe » (…), seule force qui pourrait nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela n’arrive pas »…

    Il rappelle ainsi qu’en décorant en 2015 des soldats ukrainiens, le général américain Ben Hodges a confirmé que l’Amérique a formé officiellement l’armée ukrainienne en violation des règles militaires américaines. Le but était de montrer aux Russes que l’OTAN intervient directement en Ukraine, afin de susciter leur réaction violente. Friedman se félicite ainsi cyniquement que son pays, comme jadis l’Empire anglais, doit toujours « faire en sorte que les Européens s’entre-déchirent, de sorte qu’ils se battent entre eux afin de ne pas nous combattre ». En persistant à défendre par principe la politique de “porte ouverte” de l’OTAN et d’occidentalisation de l’Ukraine vue comme un bélier pour repousser le modèle russe et réduire la profondeur stratégique russe, les dirigeants américains ont donc sciemment risqué de faire courir à l’Humanité la plus grave crise politico-militaire internationale depuis la Seconde Guerre mondiale…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Second black box found at China Eastern Airlines crash site

    Issued on: 27/03/2022 - 11:35

    NEWS WIRES

    Recovery crews on Sunday found the second black box – the flight data recorder – from the wreckage of a China Eastern Airlines 600115.SS Boeing 737-800 jet that crashed into a mountainside in southern China.

    Flight MU5735, with 132 people onboard, was en route from the southwestern city of Kunming to Guangzhou on the coast on Monday when it dived from cruising altitude at about the time when it should have started its landing descent.

    There had been little hope of finding any survivors. In a late night news conference on Saturday, officials announced that all of the people onboard, including nine crew members, have been confirmed dead. 

    The other black box – the cockpit voice recorder – was found on Wednesday, and has been sent to Beijing for examination by experts.

    The second black box was dug out of a slope at the crash site about 9:20 a.m. local time (0120 GMT) in muddy conditions after rain in recent days, state media reported.

    The device was recovered 40 metres from the point of impact of the crash and 1.5 metres (5 feet) beneath the surface of the ground, according to state media.

    The black box has been sent to Beijing for checks, according to state media.

    The crash was the deadliest air disaster in mainland China since 1994, when a China Northwest Airlines flight from Xian to Guangzhou crashed, killing all 160 people on board. 

    Authorities order clampdown on online rumours about crash

    According to flight tracking website FlightRadar24, the plane briefly appeared to pull out of its nosedive before resuming its plunge to earth.

    FlightRadar24 data showed the aircraft was plummeting at a rate of 31,000 feet per minute.

    Authorities said the pilots did not respond to repeated calls from air traffic controllers and nearby planes during the rapid descent.

    The tragedy has shocked the nation and sent its social media into an overdrive as netizens parsed what little was known for clues.

    China's cyberspace watchdog has ordered internet platforms and websites to clamp down on netizens spreading rumours and conspiracy theories, and any online mockery of the disaster.

    Since the crash, authorities have banned users and closed accounts to deal with more than 167,000 rumours, ranging from the deaths of seven directors of a company to divine prophesies of a plane crash by the end of March.

    It was too soon to determine the cause of the crash, and crashes are usually the result of a combination of factors, experts say.

    China is leading the crash investigation. The United States has also been invited to take part, as the Boeing 737-800 was designed and manufactured there.

    The U.S. National Transportation Safety Board (NTSB) said it was working with U.S. and Chinese authorities to resolve visa and COVID quarantine issues before participating.

    (REUTERS)

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    Black box of crashed China Eastern airliner found

    China Eastern Airlines crash: No survivors found ‘up to now’

    China Eastern Airlines Boeing jet crashes in China, state media says

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

    Credit...

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Reporting From Afghanistan

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    BBC

    Canada 4-0 Jamaica: Canadians qualify for first World Cup since 1986

    Last updated on 27 March 202227 March 2022.From the section Football

    Canada beat Jamaica 4-0 to reach their first men's World Cup in 36 years.

    Victory in Toronto means Canada are assured of finishing in one of the top three places in the final stage of Concacaf qualifying.

    Their last World Cup appearance came at Mexico 1986, where they finished bottom of their group without scoring.

    Cyle Larin and Tajon Buchanan put Canada 2-0 up at half-time before Junior Hoilett and an Adrian Mariappa own goal sealed the victory.

    It led to joyous celebrations from the sell-out crowd at BMO Field as Canada clinched World Cup qualification for only the second time.

    The United States, Mexico, Costa Rica and Panama are all in contention for the final two automatic Concacaf qualification spots.

    The fourth-placed country in the eight-team table earns a play-off against the winner of Wednesday's final of Oceania qualifying between the Solomon Islands and New Zealand.

    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    L’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?

    MOBILISATION

    "La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine

    MOBILISATION

    En images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine

    BBC

    Women's Six Nations 2022: France 39-6 Italy

    Last updated on 27 March 202227 March 2022.From the section Rugby Union

    France stifled a determined Italy to open their Women's Six Nations with a gritty bonus-point win in Grenoble.

    Madoussou Fall and Emeline Gros' tries helped Les Bleues - who are seeking a first title since 2018 - to a 17-6 lead at half-time.

    Italy continued to challenge but tries from Lea Murie, Emilie Boulard and Chloe Jacquet sealed a French win.

    France are second in the table and a final-weekend encounter with England is expected to decide the title.

    Just as England did in victory against Scotland on Saturday, France got off to a shaky start with no shortage of loose passes but eventually capitalised on Italian ill-discipline with a Caroline Drouin penalty.

    Italy looked much slicker initially and, after Michela Sillari claimed a penalty of her own, hooker Melissa Bettoni made it over the tryline but French defenders managed to hold the ball up.

    The hosts struggled with their line-outs but eventually managed to string phases together and Italy could not contain France's forwards from close range as lock Fall, then number eight Gros went over.

    Italy were increasingly threatening and Sillari added a second penalty but, despite numerous breaks in midfield, the Azzurre could claim no more from the first half.

    The visitors were again the more spirited side after the break, but France extended their lead through another Drouin penalty.

    Replacement scrum-half Laure Sansus injected more pace into the hosts' backline and a series of swift offloads helped Murie score.

    Then, Boulard timed her supporting run to perfection to nip through a gap in Italy's defence and cover half the pitch for a superb solo try and the bonus point before Jacquet's score completed a late flurry.

    Italy have shown they will prove to be a challenging opponent in this year's tournament, while France have work to do if they are to stop England claiming a fourth successive title.

    France: Jacquet; Murie, Filopon, Vernier, Castel; Drouin, Chambon; Deshayes, Sochat, Joyeux, Fall, Forlani, Menager, Hermet, Gros.

    Replacements: Touye, Lindelauf, Khalfaoui, Feleu, Berthoumieu, Sansus, Tremouliere, Boulard.

    Italy: Furlan; Muzzo, Sillari, D'Inca, Magatti; Rigoni, Stefan; Maris, Bettoni, Gai, Tounesi, Duca, Sberna, Locatelli, Giordano.

    Replacements: Vecchini, Stecca, Seye, Fedrighi, Frangipani, Barattin, Madia, Ostuni Minuzzi.

    BBC

    Before I knew it, I was struggling to leave the house, or feeling extreme terror of being picked on in virtual meetings – Meg

    Alexis believes her social anxiety started when she was a child. The 21-year-old, who lives in North Carolina, US, moved around often, and always found herself struggling to fit in. When she entered the working world, her social struggles were amplified – she often found herself so anxious she would stay in her cubicle all day to avoid interactions with colleagues.

    Lockdown offered some respite for Alexis. She even started a new remote job in publishing. But her employer has now ordered a return to the office next month, and Alexis is worried.

    “When I received that email, my stomach just dropped to the floor,” she says. “Not only because I wasn’t expecting it to happen so soon, but because I remember how low-performing I was when I was in the office. People can just come up and start talking, or see what you’re doing on your computer. There’s no door to close so that you can have a moment to yourself.”

    Alexis is one of many struggling with social anxiety after two years of limited social interaction and periods of enforced isolation. Experts say anxiety has rocketed among young people during the pandemic, and although there’s little data on exactly how many people are dealing with it, it’s estimated that 12.1% of US adults experience social anxiety at some point in their lives.

    Employees are just starting to trickle back into the workplace, so we’re still in the early stages of understanding how in-office work will affect people who are coping. However, European schools are already reporting a spike in school-return refusals among children due to mental-health and anxiety problems exacerbated by the pandemic. If kids’ behaviours are the harbinger – especially because social anxiety affects younger people more – it’s possible we may see a similar trend manifest in the workplace.

    ‘I was struggling to leave the house’

    Concern about being in the office is a familiar feeling for Meg. The 24-year-old from London was diagnosed with social anxiety after experiencing a breakdown at university, and she struggles with travelling on public transport, being in busy areas, meeting new people and maintaining friendships. This means that many aspects of her project-management job – from commuting to networking – can be a trial.

    Pre-pandemic, Meg had many coping mechanisms in place for handling her anxiety. But multiple lockdowns and a long period of working from home have left her terrified of going back to the office.

    “Lockdown decreased my comfort zone,” she says. “For years, I had worked on my social anxiety. Pre-pandemic, I had reached a point where I was able to put my hand up in team meetings, or share my opinions in groups without a second thought. During Covid, I found comfort in avoiding crowded spaces, and this set my social-anxiety habits back in motion. Before I knew it, I was struggling to leave the house, or feeling extreme terror of being picked on in virtual meetings.”

    Like Alexis and Meg, many of the people most impacted by social anxiety are young adults, with 18-to-29 year olds most likely to suffer. Dr Eileen Anderson-Fye, the director of education, bioethics and medical humanities at Case Western Reserve School of Medicine, US, says this is because adolescence and young adulthood is a time when peer-group socialisation is incredibly important.

    Developmentally, younger people are still building stable identities, which depend upon interaction with and feedback from others. When this is taken away, people experience intense worries about the things that they say and do in social situations, and how they are perceived. Although for some people this means already existing fears have been exacerbated, it also means some people who had never experienced social anxiety pre-pandemic are now struggling. Anderson-Fye says more people than ever are being diagnosed with the disorder.

    Some workers may find the office environment very stressful, particularly younger people who began their roles remotely (Credit: Getty)

    Particularly impacted have been young people who entered the workplace during the pandemic. With their only experiences of the working world having taken place via Zoom calls and within their own home, a widespread return to the physical office could be disorienting.

    While many experienced workers might not be fazed by the return to the office, a new wave have spent their first months or years in the workforce on their own. For some, this inexperience and isolation has also turned to anticipatory anxiety around situations like water cooler chats or participating in a face-to-face meeting.

    Why mental health gets missed

    The pandemic has reshaped our society in a multitude of ways – many workplaces have accepted their employees have different needs and preferences, and can work effectively from home should they need to do so.

    Yet Dr Caroline Leaf, a US-based neuroscientist and mental-health expert, and author of Clean Up Your Mental Mess, believes there is still little space for employees to discuss how their mental health might impact on their ability to do their job in person. “Even though there’s been some improvement, being open about your mental health in the workplace is still not as stress-free as it should be,” she says.

    Leaf believes this is because many people still see mental-health issues as a character flaw, and those suffering still experience stigma, embarrassment and shame. When someone is already intensely aware of how they come across to others, the idea of broaching their mental health with colleagues or bosses can seem almost impossible.

    Meg believes there is greater space for discussion around staff who want to work remotely due to caregiving duties or a long commute, but that speaking out about social anxiety is still off-limits. “Conversations around mental health are still closed behind a door, leaving individuals to have to tiptoe around the topic,” she says.

    Her workplace has now asked her to come back to the office two days a week, something Meg believes she will be able to handle on days when her social anxiety is under control – but says could be “terrifying” when her anxiety is at its worst.

    How employers can help

    Similar to the rise in school avoidance among children since lockdowns lifted, the pattern of social anxiety holding people back is finding its way into the workplace. “We have been seeing resistance to re-entering the workplace in person,” says Anderson-Fye. “Thankfully, we are seeing improvements in many workplaces in supporting people who deal with mental-health challenges, but some are refusing to budge, holding onto an outdated one-size-fits-all model.”

    When someone is already intensely aware of how they come across to others, the idea of broaching their mental health with colleagues or bosses can seem almost impossible

    Anderson-Fye says people with social anxiety tend to thrive in workplaces with flexible options, such as remote or hybrid set-ups. Although there’s little hard data on how people with social anxiety coped during lockdown, she notes she’s heard countless stories of sufferers blossoming when working remotely – both in terms of wellbeing and job performance – and argues offering a flexible approach to in-person and remote working that allows for different types of interaction is the best way to accommodate human and mental diversity.

    This is an idea echoed by Vanessa Matsis-McCready, the associate general counsel at HR consultancy Engage. She points out that in many countries, mental-health concerns including social anxiety could require reasonable accommodation by law, and so it’s important for employers to consider how they can support sufferers by providing mental health assistance or flexible models of work.

    But even if an employer is understanding, requesting extra accommodation can be complicated. For one, people with social anxiety will almost certainly choose to work remotely as much as possible. Because many mental-health professionals recommend that fears such as social anxiety are best treated with exposure, this could only exacerbate people’s fears about being in the office, creating deeper divides between themselves and their colleagues.

    There’s also the problem of requesting flexible work in the first place. When a person is already worried about how other people perceive them, going against the grain when others are choosing to head back to the office or disclosing a mental health condition can be even more anxiety-inducing.

    “I don’t think that my workplace has taken into account mental health when asking for a return to the office,” says Meg. “Even when flexible working is available, people are encouraged to come back by management. It makes it even more awkward if everyone else is returning, but you don’t want to.”

    A vicious cycle of anxiety

    For both Alexis and Meg, the future is still uncertain as to how they’ll manage their social anxiety when returning to the office.

    Meg remains optimistic – her experience has prompted her to start her own mental-health consultancy on the side, working with schools and universities to provide support for teenagers and students. She hopes the pandemic will prompt workplaces to realise they can build community and culture without demanding a return to the office.

    But Alexis remains worried. She has been offered hybrid working, but fears that this is just a step on the way to a full-time return. “I believe that my company has this idea that they have a work culture, and that they want to return in order to build this culture,” she says. “They want us to engage more with our co-workers, but I don’t want to make friends with my co-workers on the level that they suggest.”

    For people like Alexis, a return to the office is daunting, and the offer of hybrid work is a double-edged sword. Although it provides some respite from anxiety-inducing interactions, it also creates increased worries and even more alienation from colleagues who are more comfortable with returning to the office – a vicious circle of anxiety.

    Ultimately, Alexis still hopes that she will be able to continue to avoid the office as much as possible. “Working from home has provided me with a sense of control that we don’t get to experience in the office,” she says. “In the office, we don’t have moments of the day where we can check out and tell ourselves it’s OK. Once you sit down at your desk, it’s an entirely different feeling. It’s a pressure that you don’t experience within our homes.”

    Alexis and Meg’s last names are being withheld for job security reasons

    France24 - Monde

    Cyclisme : l'Érythréen Biniam Girmay devient le premier africain à remporter Gand-Wevelgem

    Publié le : 27/03/2022 - 18:22

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    Biniam Girmay devient à 21 ans le premier coureur africain à remporter, dimanche, Gand-Wevelgem, une classique cycliste flamande. L'Érythréen a devancé le Français Christophe Laporte dans le sprint final.

    Une victoire historique pour Biniam Girmay : l'Érythréen rentre dans l'histoire du cyclisme en remportant, dimanche 27 mars, Gand-Wevelgem. Il s'agit de la première victoire d'un coureur d'un pays d'Afrique subsaharienne dans une classique cycliste.

    Girmay, qui est âgé de 21 ans, a devancé le Français Christophe Laporte dans un sprint qui a réuni quatre coureurs au bout des 249 kilomètres.

    Médaillé d'argent dans la catégorie espoirs aux Mondiaux l'an passé, Girmay a signé la plus importante victoire d'un coureur d'Afrique subsaharienne dans le cyclisme.

    L'Érythréen, passé professionnel en 2020 dans l'équipe française Delko, a rejoint le niveau WorldTour au printemps dernier. Il s'est affirmé en fin de saison en gagnant la Classic Grand Besançon avant d'entamer la saison 2021 par un succès fin janvier à Majorque.

    Sous le soleil, la course n'a pu se décanter dans les différents "monts" malgré les attaques de la formation Jumbo.

    Un quatuor en tête du peloton 

    Le champion de Belgique Wout van Aert a forcé l'allure dans la troisième et dernière ascension du Kemmel, à 34 kilomètres de l'arrivée, et a entraîné avec lui un petit groupe d'hommes forts (Asgreen, M. Pedersen, Laporte, van Baarle, Kragh Andersen, Mohoric puis Benoot) sans parvenir à creuser un écart suffisant par la suite sur les routes planes ramenant à Wevelgem.

    Un quatuor (Laporte, Van Gestel, Stuyven, Girmay) s'est détaché à l'entrée des 25 derniers kilomètres et le peloton principal, comprenant plusieurs sprinteurs, a échoué à combler l'écart.

    "C'est juste incroyable, je ne pouvais pas espérer tant !", s'est exclamé Girmay, qui a prévu de rentrer dans son pays puis revenir en Europe afin de courir le Giro.

    "J'ai un peu souffert sur les pavés, ce n'était vraiment pas confortable. Après je me suis senti de mieux en mieux et j'ai repris des places. Dans le sprint, j'avais affaire à des coureurs forts mais j'ai eu confiance", a ajouté le vainqueur qui a lancé le sprint de loin.

    "Cela va changer beaucoup de choses pour mon futur et celui des coureurs africains", a conclu l'Érythréen, représentant d'un cyclisme en pleine ascension symbolisé par l'organisation des Mondiaux route 2025 au Rwanda.

    Avec AFP

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    L'Humanité

    Dix bougies déjà pour Séquence Danse Paris

    Prescription culture

    SCÈNE Au Centquatre, ce festival qui se prolongera jusqu’au 21 avril a notamment programmé, avec éclat, la pièce intitulée Fix Me, d’Alban Richard et Arnaud Rebotini.

    Muriel Steinmetz

    Le festival Séquence Danse Paris fête ses dix ans au Centquatre (1). À l’affiche, Fix Me, d’Alban Richard et Arnaud Rebotini. Le premier, figure emblématique de la musique électro, césar de la meilleure musique originale pour le long-métrage  120 Battements par minute, est présent sur scène. Il mixe à vue, sur des synthétiseurs analogiques. Le second dirige depuis 2015 le Centre chorégraphique national de Caen. La pièce, créée en 2019, se joue sur un plateau nu. Au sol, il y a beaucoup de cartons en guise de tapis. L’effectif de danseurs est réduit : deux femmes, deux hommes. Les costumes, c’est sportwear, avec un rien de paillettes. L’un est en short et veste grise scintillante, une autre en tennis, sur chaussettes à résilles et haut vert futuriste.

    la salle se transforme, cinq minutes durant, en rave techno

    Ils ne tiennent pas en place. Avec des airs de déménageurs conspirateurs, ils improvisent une tribune à l’aide des cartons qu’ils empilent ici puis là. Depuis l’estrade éphémère, l’un d’eux harangue la foule. Sur le rythme amplifié de la musique techno, on les voit doigt tendu, langue sortie, les joues gonflées par la haine et la paume ouverte prêtant serment… Ils se glissent dans la peau de prêcheurs américains qui s’agitent avec frénésie. Le corps oratoire passe la « parole » à l’adversaire, qui s’affiche sur une estrade préfabriquée à la va-vite par un corps électoral en ébullition. Les autres, en retrait, bougent en rythme sur les sons du set électro survitaminé. En costard sombre, cheveux gominés et fine moustache, Arnaud Rebotini, dans l’ombre derrière ses consoles, manipule ce petit monde. Nul dépouillement des urnes, mais un décor de plus en plus encombré dans un grand désordre de cartons. Des drapeaux noirs flottent bientôt sur la scène, à peine dissimulés sous de la fumée blanche. À la renverse, comme démâtés, les danseurs s’éparpillent au sol, tandis que la salle se transforme, cinq minutes durant, en rave techno. Le public se lève comme un seul homme !

    Autre pièce, de Sandrine Lescourant, qui propose entre autres Acoustique, pour quatre femmes (dont la chorégraphe) et deux hommes, plus un groupe de danseurs amateurs. Arrivés du fond de la salle, les six, en bouquet resserré, viennent observer sous le nez un puis deux spectateurs. Curieuse façon de se mouvoir, on les croirait retenus par un fil élastique. Les bras ballants, la nuque molle, ils dodelinent par brèves secousses. Le ressort en eux parfois se détend. Ils fonctionnent alors au ralenti, puis la machinerie semble s’arrêter avant de repartir de plus belle. Ce sont des corps agis, très informés par un hip-hop qui leur rafraîchit les idées. Ce n’est pas pour autant un spectacle de danse urbaine. On les dirait plutôt sortis d’une pièce de Beckett, vagabonds soudain traversés d’électricité, bardés d’électronique, hagards et sans voix. L’effet est un peu répétitif dans la forme, mais il y a, là, une façon neuve de se mouvoir, de rendre l’étrange familier. À venir, entre autres, Olivier Dubois, Alessandro Sciarroni, François Chaigneau, Christian Rizzo…

    dansefestival
    BBC

    SANS TITRE

    The Power of the Dog (Credit: Netflix)

    Best picture

    Caryn James: The Power of the Dog, Jane Campion's western that isn't really a western, is a masterpiece – beautifully made, brilliantly acted and endlessly thoughtful about the damaging consequences of social and sexual expectations. The film is truly the year's best. But... Coda ticks so many boxes that Oscar voters usually love, with its little-movie-that-could backstory, history-making deaf cast, and an emotiveness a far cry from Campion's restraint. You might as well toss a coin to predict the outcome, but Parasite's win two years ago is a good sign for artistic films, so I'm guessing The Power of the Dog will come through.

    Nicholas Barber: Jane Campion's gothic western melodrama, The Power of the Dog, has long been the favourite to win best picture. Several of the other nominees are in with a chance – Coda, especially, is nipping at The Dog's heels – but none of them has as much depth, intrigue, or, well, power. The Power of the Dog should win.

    King Richard (Credit: Warner Bros)

    Best actor

    NB: It's bound to be third time lucky for Will Smith. He has been nominated for the best actor prize twice before, but his performance as Serena and Venus Williams's father in King Richard has a perfectly Oscar-friendly balance of movie-star charisma and deglamorised authenticity. Benedict Cumberbatch should win, though. His characterisation of an embittered, conflicted cowboy in The Power of the Dog is complex, riveting, and miles away from the stuffy scientists he usually plays.

    CJ: Will Smith has picked up every major award in this category leading up to the Oscars, and is likely to win. For once, the popular choice is a pretty good one. King Richard is no more than sturdy and conventional, but as the determined father of Serena and Venus Williams, Smith makes the film work.

    The Eyes of Tammy Faye (Credit: Searchlight)

    Best picture

    Belfast; Coda; Don't Look Up; Drive My Car; Dune; King Richard; Licorice Pizza; Nightmare Alley; The Power of the Dog; West Side Story.

    Best actor

    Javier Bardem, Being the Ricardos; Benedict Cumberbatch, The Power of the Dog; Andrew Garfield, Tick, Tick…Boom!; Will Smith, King Richard.

    Best actress

    Jessica Chastain, The Eyes of Tammy Faye; Olivia Colman, The Lost Daughter; Penélope Cruz, Parallel Mothers; Nicole Kidman, Being the Ricardos; Kristen Stewart, Spencer.

    Best actress

    CJ: Jessica Chastain might as well have had "Oscar bait" written across her forehead in fuchsia lipstick in the mediocre Eyes of Tammy Faye, but the strategy of acting-with-makeup worked well enough to get her a Screen Actors Guild award and most likely the Oscar. It would be great to have Olivia Colman win for her amazingly honest, subtle performance as a conflicted mother in The Lost Daughter, but seeing a win for her this year is magical thinking. 

    NB: Three out of the five nominees are impersonating celebrities, and that always goes down well with the Academy's voters. Kristen Stewart plays Princess Diana in Spencer, Nicole Kidman plays Lucille Ball in Being the Ricardos, and Jessica Chastain plays Tammy Faye Bakker in The Eyes of Tammy Faye. At least, I think it's Chastain under all that prosthetic make-up. Having won the Screen Actors Guild award already, she is likely to win the Oscar. But all it takes is one of Olivia Colman's fearsome glares to show that she should win her second Oscar for The Lost Daughter.

    Coda (Credit: Apple TV)

    Best supporting actor

    NB: Troy Kotsur has so far won a Bafta, a SAG award, and a Critics' Choice award for playing a dope-smoking deaf fisherman in Coda – and he has made a charming speech in American Sign Language every time. How can the Academy resist? Personally, though (and you may detect a theme here), I'd pick Kodi Smit-McPhee for The Power of the Dog. He is just as strange and magnetic as Benedict Cumberbatch is in the same film.

    CJ: It will be a shock if Troy Kotsur doesn't follow his SAG and Bafta wins with an Oscar for his funny, touching performance as the father in Coda. And he would make history as the first deaf actor to win an Oscar, an appealing plus for Academy voters. As good as Kotsur is though, Kodi Smit-McPhee deserves to win for his sly, nuanced performance in The Power of the Dog as a young man with many secrets to keep.

    West Side Story (Credit: Niko Tavernise/ 20th Century Fox)

    Best supporting actress

    CJ: No suspense here. Ariana DeBose has won every lead-up award so far for her kinetic singing/dancing/acting role in West Side Story. She is wonderful, a dynamo on screen. In this category full of great possibilities, the award should go to Kirsten Dunst for her achingly real performance as the unhappy, unconfident wife in The Power of the Dog, but quiet performances like hers rarely win the prize.

    NB: Ariana DeBose is fiery, funny and vulnerable in West Side Story – and that's even before you get to her singing and dancing – so she has earnt the Oscar that she will almost certainly win. The amazing part is that Rita Moreno won an Oscar for playing the same role in the original West Side Story 60 years ago.

    Jane Campion/ the Power of The Dog (Credit: Netflix)

    Best director

    NB: Jane Campion was on the best director shortlist for The Piano in 1994. This year she should and will win the Oscar for The Power of the Dog. Any film that is nominated in 12 different categories (and I wouldn't mind if it won in all of them) must have someone exceptional in charge.

    CJ: Jane Campion lost to Steven Spielberg in this category 28 years ago when she was nominated for The Piano, and he for Schindler's List. This is her year, and best director is the surest win for The Power of the Dog, a glorious work of art, from the screenplay Campion wrote to the acting and pacing she guided, to the subtly inventive visuals. Against strong competition, including Spielberg for West Side Story, Campion is the year's best director, as voters for the Baftas, the Director's Guild award and most likely the Oscars will agree.

    Dune (Credit: Warner Bros)

    Best original score

    CJ: This race is a face-off between Hans Zimmer, who has already won a Bafta for his eerie, electronically-infused Dune score, and Jonny Greenwood for The Power of the Dog. Oscar voters clearly like Zimmer. This is his 12th nomination but he has only won once, for The Lion King in 1994, so they may lean his way. The award should go to Greenwood, though. His sophisticated score, ominous without being heavy-handed, nodding to traditional westerns while creating something entirely fresh, is a perfect fit for Campion's vision.

    NB: Hans Zimmer may well win for his thunderous Dune score, but the fact that Jonny Greenwood doesn't have an Oscar yet is getting embarrassing. His music for The Power of the Dog is spine-tinglingly eerie – and he also found time to write the scores for Spencer and Licorice Pizza.

    The Lost Daughter (Credit: Netflix)

    Best adapted screenplay

    NB: Again, The Power of the Dog should win. Nothing else plays such sophisticated games with perspectives and expectations. It's still the favourite, but Drive My Car is catching up... 

    CJ: It would be lovely if Maggie Gyllenhaal's exquisitely-rendered adaptation of Elena Ferrante's The Lost Daughter could share the Oscar with Jane Campion's bracing, intelligent screenplay for The Power of the Dog. Since a tie between these two writer-directors is unlikely I'm guessing the award will go to the film with the highest profile, and Campion takes another prize.

    Licorice Pizza (Credit: Metro Goldwyn Mayer)

    Best original screenplay

    CJ: The Worst Person in the World should win for its cock-eyed but authentic and touching take on one woman's identity crisis and serial romances. But being nominated was a surprise in itself for this Norwegian-language gem. The likely winner will be Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza, a coming-of-age film set in Los Angeles, a place close to many voters' hearts, as well as their homes.

    NB: Kenneth Branagh's feelgood, semi-autobiographical Belfast has the edge here, although Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza took the prize at the Baftas, and his Oscar is overdue. If I'm honest, I'd like Don't Look Up to win, as flawed as it is, because anyone who writes an apocalyptic satire about the climate crisis deserves a prize.

    Encanto (Credit: Disney)

    Best animated feature

    NB: It will be tough for any cartoon to compete with Encanto, a Disney family fable packed with colour, magic and hit songs by Lin-Manuel Miranda. But Flee should win. It says a lot that Jonas Poher Rasmussen's heart-rending chronicle of refugee life has been nominated in the international feature and documentary categories, too.

    CJ: What a strong category this year. The Mitchells vs the Machines and Raya and the Last Dragon are stunning and fun, and the documentary Flee (although underwhelming to me) has a lot of support from voters and high-profile film people, including Bong Joon-ho. But the thoroughly charming musical Encanto will win, and should, with its lively, warm, inclusive story about a magical family. The hit We Don't Talk About Bruno wasn't submitted for best song, but its popularity is likely to spill over here.

    Summer of Soul (Credit: 20th Century Studios)

    Best documentary feature

    CJ: It can be perilous predicting a category that has shocked us with so many recent out-of-nowhere winners. My Octopus Teacher?! Icarus?! But I'm confident this time. Ahmir "Questlove" Thompson's Summer of Soul (... Or When the Revolution Could Not Be Televised) is brilliant, a joyful concert film that is also a trenchant work of history, reclaiming a 50-year old music festival. Plus, Oscar voters seem to like pop music, so the film that should win actually will.

    NB: Summer of Soul should win and will win. The footage of the music legends at 1969's Harlem Cultural Festival is magnificent enough on its own; the wealth of social and political context added by Ahmir "Questlove" Thompson takes it to another level.

    Drive My Car (Credit: Janus Films)

    Best international feature

    NB: Drive My Car, Ryusuke Hamaguchi's rueful three-hour adaptation of Haruki Murakami's short story, has been winning prizes everywhere it goes, and it's been nominated for four Oscars: best international feature, best picture, best director and best adapted screenplay. It's a racing certainty to win in this category, if not in one or two others.

    CJ: The surest bet going into the Oscars is Ryusuke Hamaguchi's Drive My Car winning the international film prize. For me, this eloquent Japanese film about a grieving theatre director and the sensitive young woman who drives him around is a close second to Power of the Dog for best picture overall. The fact that it is also nominated in that top category is a sign of how highly it is regarded by Oscar voters, too.

    The Power of the Dog (Netflix)

    Best cinematography

    CJ: Will Ari Wegner become the first woman to win the Oscar for cinematography? Yes. Should she? Absolutely, but redressing the way women have been left out of that category is a just a grace note. Wegner's glowing, burnished cinematography gives The Power of the Dog its scope, its realistic feel (could be Montana, but it's actually New Zealand) and serves Jane Campion's artistry and fondness for skewed angles, as her characters peer at the landscape or glance at each other, with lust or menace.

    NB: Greig Fraser will win for the vast desert vistas he puts on screen in Dune, but it sometimes feels like a cheat when there is so much CGI mixed in. In a strong category, Janusz Kamiński should win for West Side Story, because his camera whirls through New York with all the elegance and agility of the dancers being filmed.

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    L'Humanité

    Le maréchal des logis veut s’adresser au monde

    Prescription culture

    THÉÂTRE Dans les Chaises, d’Eugène Ionesco, les comédiens Jean-Paul Farré et Catherine Salviat sont, avec humour, deux vieux magnifiquement égarés.

    Gérald Rossi

    Sur leur île isolée, cernée d’une mer que l’on imagine sauvage, le Vieux et la Vieille, patients depuis soixante-quinze ans, à bout de solitude, vont, doivent, peut-être, sans doute, vivre là, tout à l’heure, la plus grande soirée de leur longue vie. Avec les Chaises, pièce créée en 1952, Eugène Ionesco, à qui l’on devait déjà la Cantatrice chauve (1950) et la Leçon (1951), a confirmé sa verve dans ce qui fut alors qualifié de « théâtre de l’absurde ». Mais pas seulement, car, comme le disait l’auteur lui-même, « nous sommes là avec nos tableaux, nos musiques, nos poèmes, nos livres, en quête d’un semblant d’immortalité ».

    Le vieux, très vieux « maréchal des logis », concierge si l’on veut, et sa très vieille amoureuse recherchent-ils autre chose qu’un peu d’humanité et beaucoup de reconnaissance des peuples ? Pour ce soir, ils ont convié une petite foule, et même l’empereur. C’est dire. Au cours de la soirée, un « orateur » spécialement convié devra livrer la pensée du maréchal, pour sauver le monde. Forcément, tout ne se passera pas exactement comme prévu ou espéré.

    « On peut en faire une lecture apocalyptique, désillusionnée, qui dépeint la fin d’un monde ; j’ai opté pour une lecture plus légère, ludique », explique Stéphanie Tesson, la metteuse en scène avec Émilie Chevrillon. Un point de vue qui s’accorde au tempérament des deux comédiens, que l’on dirait taillés pour le rôle dans leurs étonnants costumes aux allures de folklore roumain. Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, est parfaite, tout comme Jean-Paul Farré. Il est un habitué du Poche Montparnasse depuis la réouverture du théâtre en 2013, et on a pu l’y voir à de nombreuses reprises, notamment en 2019, dans deux courtes pièces d’Anton Tchekhov mises en scène par Jean-Louis Benoît, avec Manuel Le Lièvre et l’impayable Émeline Bayart.

    Une dynamique qui fait recette

    Dans les Chaises, dont la version a été un peu élaguée sur la fin, conservant une dynamique qui fait recette jusqu’au final, Alejandro Guerrero en alternance avec Jade Breidi donnent la réplique, enfin, si l’on peut dire, aux deux Vieux. Ils endossent en effet le rôle de l’Orateur, dont on ne sait et l’on ne saura rien. Est-il d’ailleurs bien cet orateur annoncé et promis ?

    Quant au titre, il ne s’est jamais aussi bien porté, puisqu’il s’agit de trouver des chaises pour chacun des invités, et certains resteront debout, contre le mur. Dans la petite salle du Poche, cela ajoute au comique, car les vrais spectateurs, déjà assis normalement sur des chaises, se retrouvent au bord d’une marée de sièges qui envahit tout l’espace, transformant chacun en spectateur non plus de la pièce mais du discours de l’Orateur. La salle s’y prête, spectateurs et comédiens se trouvant par définition en permanence au même niveau. Marie-France Ionesco a estimé qu’à ses yeux il s’agit de « la pièce la plus importante » de son père. En tout cas, elle ne prend pas la poussière.

    Théâtre
    France24 - World

    Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

    Issued on: 26/03/2022 - 19:32

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    U.S. President Joe Biden said on Saturday that Russia's invasion of Ukraine threatened to unravel global security, and that the world's democracies must prepare for a long fight against autocracy.

    "The West is now stronger, more united than it has ever been," Biden told hundreds of Polish elected officials, students and U.S. embassy staff, many holding U.S., Polish and Ukrainian flags.

    "We need to steel ourselves for the long fight ahead."

    Calling the fight against Vladimir Putin a "new battle for freedom," Biden said Putin's desire for "absolute power" was a strategic failure for Russia and a direct challenge to a European peace that has largely prevailed since World War Two.

    The remarks at Warsaw's Royal Castle came as Biden made fresh security promises to Ukraine and branded Putin a "butcher" during a meeting with refugees who have fled the war in Ukraine to the Polish capital.

    Biden, who took office last year after a violently contested election, vowed to restore democracy at home and unite democracies abroad to confront autocrats including the Russian president and China's leader Xi Jinping.

    Putin's Feb. 24 invasion of Ukraine has tested that promise and threatened to inaugurate a new Cold War three decades after the Soviet Union unravelled.

    The U.S. president is wrapping up three days of emergency meetings in Europe with the G7, European Council and NATO aimed at building a unified approach to thwart Putin.

    Earlier in the day, Biden dropped in on a meeting that Ukraine's foreign and defense ministers held with U.S. officials.

    "President Biden said what is happening in Ukraine will change the history of the 21st century, and we will work together to ensure that this change is in our favour, in Ukraine's favour, in the favour of the democratic world," Ukraine's foreign minister, Dmytro Kuleba, said on the country's national television service.

    After a separate meeting with Polish President Andrzej Duda, Biden reiterated Washington's "sacred" commitment to security guarantees within NATO, of which Poland is a member.

    Ukraine is not a member of the Western military alliance, and the United States is wary of getting dragged into direct confrontation with nuclear-armed Russia, but Washington has pledged to defend every inch of NATO territory.

    Ukraine received additional security pledges from the United States on developing defence co-operation, Kuleba told reporters, while Defence Minister Oleksii Reznikov expressed "cautious optimism" following the meeting with Biden.

    Refugees

    In Warsaw, Biden also visited a refugee reception centre at the national stadium. People, some waving Ukrainian flags, lined the streets as his motorcade wound its way towards the stadium.

    After being greeted by celebrity chef Jose Andres, Biden talked to refugees who had gathered to receive food from the World Central Kitchen NGO, asking their names and hometowns and posing for pictures with some.

    More than 2 million people have fled the war to Poland.

    Altogether, about 3.8 million have left Ukraine since fighting began.

    Asked about the impact that Putin's decision to invade Ukraine had had on the Ukrainian people, Biden said the Russian leader was a "butcher."

    Russia's TASS news agency quoted a Kremlin spokesman as saying Biden's latest comments about Putin narrowed the prospects for mending ties between the two countries.

    Putin calls Russia's military actions in Ukraine a "special military operation" to demilitarise and "denazify" the country.

    Russia denies targeting civilians.

    Standing outside the stadium, Hanna Kharkovetz, a 27-year-old woman from the northern Ukrainian city of Kharkiv, expressed frustration that the world was not doing more to help.

    "I don't know what he wants to ask us here. If Biden went to Kyiv ... that would be better than speaking here with me," she said as she waited to register her mother for a Polish national ID number.

    The invasion of Ukraine has tested NATO and the West's ability to unite.

    Poland was under communist rule for four decades until 1989 and was a member of the Moscow-led Warsaw Pact security alliance. It is now part of the European Union and NATO.

    The rise of right-wing populism in Poland in recent years has put it in conflict with the EU and Washington, but fears of Russia pressing beyond its borders has drawn Poland closer to its Western allies.

    Biden's election put the nationalist Law and Justice government in an awkward position as it had set great store in its relationship with his predecessor, Donald Trump.

    But as tensions with Russia rose before it invaded Ukraine, Duda appeared to seek to smooth relations with Washington. In December, he vetoed legislation that critics said aimed to silence a U.S.-owned 24-hour news broadcaster.

    Biden and Duda were expected in their meeting to address a disagreement over how to arm Ukraine with warplanes, and other security guarantees.

    (REUTERS)

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    As it happened: Multiple rockets hit Lviv in western Ukraine

    US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia

    Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

    BBC

    We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents – Evan Saitta

    Sitting on my desk as I write this is a trilobite – a woodlouse-like creature with bulbous eyes, spindly legs and a head like a horseshoe crab. I'm glad that it died millions of years ago, because if it was alive now, it would probably freak me out. I suspect that it was a creature that scuttled.

    I've been fascinated by fossils like this since I was a child, collecting several ammonites, a flattened fish, a dinosaur vertebrae and various other organisms of the deep past. What I love about them is how they can transport the mind away from the present: each one is a window to a time and place that no longer exists. Looking at these ancient creatures – trying to imagine how they lived, moved and behaved – I have often wondered what palaeontologists in the far future might make of the fossils of the 21st Century: the blue whales, the elephants, the grizzly bears… the human beings.

    This daydream has often led me to wonder: could I myself end up preserved and mineralised, like my pet trilobite?

    Recently, I got the opportunity to seek some answers. One day, my editor asked me what it might take to fossilise a person: a journalist, for instance.

    The Immortality Project

    This article is part of The Immortality Project. To celebrate BBC Future's 10th birthday this year – and the wider BBC's 100th – the magazine is exploring what it would take to extend our legacy even further. Much further. We're painfully aware that most of our content boils down to a series of precarious 1s and 0s stored on a chipboard. So, from long-lived sandwiches to venerable knowledge, art and even religions, we'd like to know how some things survive for millennia. There will be articles, videos – and experiments.

    So, if I set out to be fossilised, how might I increase the odds of success? Where in the world should I go? Which of my body parts would last the longest: my bones, skin and muscles, or my toenails? And could there be ways of accelerating, or artificially tweaking the process?

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    Starting out, I had a rough idea of how fossilisation works, and handily BBC Future had published a seven-step guide that answered some of my basic questions. However, I soon realised I needed specific professional advice from a palaeontologist. I called up Jakob Vinther, a professor in macroevolution at the University of Bristol, who studies highly-detailed, exceptional specimens like feathered dinosaurs, and the pigments they left behind.

    It turned out Vinther had already thought a lot about how to fossilise himself – he's contemplating writing a book about it – so was the perfect person to ask. To him, it is a serious question worth exploring for more than just morbid curiosity. Thinking more deeply about how our own bodies might fossilise could help enhance people's understanding of what is lost during the process. "We are flesh and blood, and we have things that can fossilise and things that don't," he explains.

    What kind of behaviours did trilobites have? We have to make many inferences (Credit: Getty Images)

    "If we could translate ourselves and what we would look like as a fossil, then maybe that could be a way for people to better reverse-engineer another organism into a flesh-and-blood living being that once existed." After all, no fossil offers a complete picture. "Many dinosaur reconstructions look very freaky because they're 'shrink-wrapped'. People just have the skeleton and then they just put a bit of flesh on the outside," he says. This involves big guesses about appearance and behaviour.

    The first thing Vinther told me, however, was the bad news. It's very unlikely that either one of us will be lucky enough to become a fossil that future generations discover."It takes extraordinary measures. If we get buried whole in typical soil our bones may survive for, say, 100 years. If we want to preserve skeletons for much further than that, you oftentimes need better conditions," he says.

    Indeed, the majority of species that have ever lived are not preserved in the fossil record – that's species, not organisms. It means there were once whole populations of animals on Earth that existed, but left no trace. "Fossils offer such an extraordinary glimpse, and such an incomplete glimpse into past diversity," he says.

    Finally, even if Vinther or I were lucky enough to fossilised, it's unlikely that either of us would ever be found by a person, and not just because it requires intelligent beings with rock hammers to take an interest. Trillions of fossils remain locked deep below the ground, and will only be discovered if the rocks that contain them are uplifted and exposed – and, crucially, not broken up by the ocean, weather or natural erosion before discovery.

    That said, it's not totally impossible. So, how could it happen?

    Location, location, location

    First up, don’t worry – I am not planning anything morbid. I'm just scoping out my potential options, so I know how to maximise my chances of eventually being fossilised in my entirety. 

    One option for achieving this is the "subfossil" route. There are a few places on Earth that promise longer-term preservation – at least, long-term enough to be of interest to a future archaeologist.

    Oetzi was preserved inside ice, but if he hadn't been found, he probably would not have fully fossilised (Credit: Andrea Solero/Getty Images)

    For starters, I could try to get frozen somewhere cold and stable. After all, prehistoric people have been found inside Alpine glaciers, such as Oetzi, a man who lived around 5,000 years ago. Or I could go lie down in a desert cave, so long as I sealed myself off from scavengers. Ancient remains up to 10,000 years old have been found preserved in dry caves in Peru. And then there are peat bogs.

    Occasionally a "bog body" is found in peat from thousands of years ago – sometimes the unfortunate victim of a ritual sacrifice, such as the Lindow man, discovered in north-west England in the 1980s. He lived around the same time as the Romans, and had his soft tissue preserved thanks to the sphagnum moss and the peat's unique chemical environment. For this, I wouldn't even have to travel far: among the nearest peat bogs to me are the mires of the New Forest, around 80 miles (125km) from London.

    It would seem, then, that I'm spoilt for choice – would I want to be iced, mummified or peat-pickled?

    There are, however, downsides to pursuing this subfossil route, as Vinther explained to me. While these methods might get me into a future museum or studied in a laboratory, they are nowhere near as long-term as a proper mineralised fossil, embedded in rock, he says. No ice lasts millions of years: if it did, we'd find frozen dinosaurs and be able to extract their DNA. Meanwhile, dry cave remains are more like prunes than fossils, because they have never got wet enough to mineralise. And while peat preservation would work for a few thousand years, the bog itself is likely to erode away eventually, unless it somehow gets buried beneath overlying sediment.  

    So I quiz Vinther about some of other possibilities that come to mind. How about the famous La Brea tar pits of Los Angeles? After all, the pits contain the remains of various prehistoric megafauna that once fell in. Maybe, he says, but I should know that not much of my soft tissue would be preserved. And in the tar pits' energetic environment, my bones would probably get jumbled up and separated.

    The La Brea tar pits offer one route, but you might be found early – the Los Angeles police have been known to search there for murder clues (Credit: Getty Images)

    What about a landfill dump? Vinther shakes his head. "Landfill would not be good because it's an elevated place. Generally to become a fossil you need to get below the groundwater table. That's the rule of thumb. Everything above will ultimately erode."

    If I'm serious about getting fossilised for millions of years, Vinther explains, I need to consider different locations: places where I'll get wet, get buried and avoid getting eaten. Also key, he says, is that oxygen quickly disappears. "With the lack of oxygen there are no macroscopic organisms that can easily navigate around and come for you," he says. "There are anaerobic bacteria that can still digest you, but they do it less efficiently. And these bacteria produce waste products that can potentially even enhance preservation of certain tissues inside you."

    What kinds of places might offer such conditions? "Truly ancient fossils are preserved in windows where humans don't necessarily typically end up unless they're really unlucky," he says. "Typically the way fossils are made is in rivers, in lakes, in the sea, and hence you only end up there by accident: by drowning."

    Well, that would seem to be good news, apart from the drowning part. After all, there are plenty of conveniently-located rivers near me, such as the Thames, and the south coast of England is a short distance away. Unfortunately, it's not as simple as that, says Vinther. The vast majority of things that fall into a river won't fossilise because hardly anything stays intact for long, due to currents and scavengers. The same goes for the ocean close to the coastline. It's possible that a low-circulation lake could work – many of the well-preserved feathered dinosaurs found in China were buried this way – but you need specific conditions. Many of these exceptional Chinese fossils were subsumed in ash from nearby volcanic eruptions, which is quite an unusual scenario to hope for if you live in the UK.

    "Typically, you need to get washed out [to sea] and buried deeper," Vinther explains. One of the more reliable locations, he says, would be the ocean floor far enough from land to avoid getting churned up by wave action and animals, but not so deep that there's not enough sediment to bury you quickly. In fact, there could already be people beginning to be fossilised this way. "Humans have been sailing a lot, and there have been lots of shipwrecks."

    Under the right conditions, golden fossils can form, made of pyrite (Credit: Getty Images)

    In such marine settings, there's also the small possibility of becoming a "golden" fossil. If I got buried in iron-rich mud in seawater that contained enough sulphate – along with sulphate-reducing bacteria – then my body could be converted into pyrite. "Your soft tissues can more or less become replaced by that, in three dimensions," Vinther says. I must confess, the prospect of becoming a glittering specimen sounds appealing – even though it would be "fool's gold" rather than the real stuff.

    Which parts?

    A second vein of questions concern body parts: which bits of me would be most likely to endure? Based on prehistoric hominin fossils, it's perhaps obvious that my teeth and bones would be the best candidates. However, there are soft bits that might fossilise too, says Vinther. What works against me in particular, however, is the fact that I am white-skinned with light brown hair. This means my skin and hair contains less melanin, he explains, a pigment whose shadow can be preserved for millions of years. Unlike the keratin in my skin, nails and soft tissue, melanin is less likely to break down. This is why darker feathers from dinosaurs are visible to palaeontologists, but not their light feathers. It's also why people with darker skin and hair than I have are much more likely to be regarded as exquisite fossils by future palaeontologists.

    However, Vinther says it's possible that my melanin-containing organs could show up, such as the liver. He also had news for me about which part of my pale outer body was most likely to be visible in future rocks… my genitals. It's because the skin in this part of the body is slightly darker than regions exposed to the Sun every day, he says.

    If that thought wasn't humiliating enough, it also seems my lack of big muscles is a problem. Under the right conditions, muscle tissue can get preserved by releasing phosphate. "If you have calcium present and a low pH, then you can get precipitation of calcium phosphate, and if this happens early enough, then this will replicate the individual muscle fibres," says Vinther. I'm far too wiry to hope for that.

    What makes some Chinese feathered fossils so detailed is that they were preserved in lakes near sources of volcanic ash (Credit: Getty Images)

    How about the "disposable" parts? Toenails, earwax, faeces? Most of the stuff that the body produces degrades pretty quickly, even if buried. Fossil poo, for example, does exist – we have the famous palaeontologist Mary Anning to thank for finding some of the earliest examples in the 1800s – but such coprolites are very rare. Of my own disposable bodily productions, it's likely that, at most, only the calcium phosphate in my toenails might stick around to fossilise. "If you go to a black light party in Ibiza, you will see that your nails, they kind of like look sort of ghostly fluorescence, and that's because of the calcium phosphate in our nails. That could fossilise and leave a faint imprint of where the nail was," says Vinther. However, most the nail – made of keratin – would have long faded away.

    So, probably the best I could realistically hope for is to eventually fossilise my skeleton and teeth, perhaps my liver, and maybe if I'm truly lucky, ghostly imprints of my toenails and private parts. What a legacy for future generations that would be.

    Faster fossils

    Given these low odds, I wondered: could there be a way of cheating? For example, might there be a way of artificially inducing fossilisation to avoid some of the pesky barriers? To my surprise, I discovered that there might be – or at least, there's a way to accelerate part of the early process. It's a relatively new technique developed by Evan Saitta of the University of Chicago – a colleague of Vinther's – called "sediment-encased maturation".

    When organic matter is buried, and before it mineralises, it undergoes a process called thermal maturation. This normally takes a long time, but Saitta suspected that it might be possible to speed it up in the laboratory. It's a bit like pressure cooking. "If you cook a turkey in the oven, it takes three hours, but if you're in a pressure cooker, it takes 30 minutes," he explains.

    Saitta was inspired to explore the process after some experiments with a bird carcass. He and colleagues had encased a finch within some sediment and water to create a sort of pseudo-rock, curious about whether they could simulate early fossilisation. It didn't work especially well, but this led him to wonder: what if he had heated and pressurised it too? One day, he got talking to an engineer he'd met a conference, Tom Kaye of the Foundation for Scientific Advancement in Arizona, who reckoned he could build something at his home, where he has a metal workshop in his garage.

    A few months later, Saitta and Kaye were building their contraption, ready to experiment with a collection of lizards, insects, tree resin, feathers and vegetation. Their device featured repurposed air compressors ("I think they came from Tom's paintball days," says Saitta), and a pill press that is usually for making herbal supplements. "It was such a monstrosity," he recalls. But it worked.

    Each night in Arizona, they'd start a batch and then eagerly crack open the results in the morning. "We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents," he recalls. "We could split open this little tablet and get a 'fossil' in fine-grained sediment: dark staining in feathers, browned bones, dark halos of the soft tissues around the bones… what you see in Chinese feathered dinosaurs."

    A selection of thermally matured specimens, from left-right: a leaf, tree resin with close-up, a beetle (Credit: Evan Saitta et al)

    A lizard foot after maturation showing browned bones, organic stains, and scale imprints (Credit: Evan Saitta et al)

    To be clear, maturation is just the first step of fossilisation. The mineralisation and crystallisation that leads to long-term preservation is a whole different process that happens later. And their results are also pretty small, producing specimens only a couple of centimetres across. But I was surprised by how much they look like real fossils.

    Could Saitta and Kaye make a human-sized version of their fossiliser? They would like to build something bigger, they just need the budget. But the answer is yes, in principle. Fossilising me might just land them in prison, that's all.

    Amber up

    Given that I don't want to get any palaeontologists into trouble, there's one other shortcut for the would-be fossil-maker: the amber method.

    As Caitlin Syme, a taphonomist at the University of Queensland, Australia told BBC Future in 2018: "If you can find a large enough amount of tree sap and get covered in amber, that’s going to be the best way to preserve your soft tissues as well as your bones. But it’s obviously pretty difficult for such a large animal."

    With that in mind, I asked Vinther about how it might be simulated. "Amber is essentially a plastic, a polymerised organic substance," he explains. Therefore, if I jumped into a vat of polyurethane, and someone buried me on the floor of the ocean, that could work. (It would also, he points out, be morbidly emblematic of the plastic-rich early Anthropocene.)

    Inspired by this but reluctant to go swimming in polyurethane, I decided to conduct an at-home experiment. One afternoon, my 9-year-old daughter and I took part in a wholesome craft project involving epoxy resin, which is among the next best things to amber. You don’t need to heat up to melt it, and it dries into a solid plastic block. Thankfully, BBC budgets don't stretch far enough to encase my entire body, so instead, I decided to preserve my fingernails and toenails – as well as a few fragments of belly-button fluff for good measure.

    With great ceremony, my daughter and I placed my nails and fluff into the liquid epoxy in a silicone cupcake holder, along with a small pebble on which we wrote "Hello from 2022".

    "Why are we doing this, Dad?" my daughter asked. Good question, I replied.

    The basic kit I used to make my epoxy resin "fossil" (Credit: Richard Fisher)

    The result: preserved toenails and bellybutton fluff for future generations to value (Credit: Richard Fisher)

    When it was ready, 24 hours later, I considered dropping my makeshift resin fossil into the sea, knowing this had the best odds of deep burial. But the ocean has far too much plastic in it already, so I decided against it. Instead, I simply buried it in my garden, with the Jurassic Park theme-tune playing in my head as I dug up the soil.

    Will my plastic-encased toenails survive the ages? Almost certainly not, but it was the simplest method I could think of to create a "fossil" without dying, chopping off an arm or removing a tooth. I also like to imagine that one day, someone will find it and wonder who had been motivated to leave behind this strange object.

    Perhaps after I've lived a long and healthy life, I'll be lucky enough to become a whole true fossil myself – just like the trilobite sitting on my desk. I now know just how unlikely it is, but what more permanent legacy could there be?

    *Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish

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    L'Humanité

    Cinéma. Le groupe ouest, la réalité d’une utopie collaborative

    Actu

    La sélection annuelle permettant à huit projets d’écriture de films d’être soutenus dans le cadre d’une résidence vient de révéler ses lauréats.

    Michaël Mélinard

    Au village de Plounéour-Trez dans le Finistère nord, on défend une certaine idée du cinéma. Dans ce septième art où l’auteur est porté au pinacle – ou pourfendu — Le Groupe Ouest, un laboratoire de films européens porte une ambition collective. Dans le cadre de sa sélection annuelle, cette structure aide huit projets à grandir. Le principe est simple. « Les auteurs travaillent avec des accoucheurs » explique Antoine le Bos, fondateur et codirecteur du lieu. Dans les promotions précédentes, on compte Lukas Dhont, caméra d’or pour Girl, Houda Benyamina, lauréate de la même récompense avec  Divines, Leyla Bouzid, qui y a développé  une histoire d’amour et de désir, son beau long métrage sorti en septembre ou Chloé Mazlo, qui a signé sous le ciel d’Alice, présenté à la Semaine de la critique cannoise. En quatre sessions d’une grosse semaine, les lauréats viennent travailler leur scénario soutenu par un binôme d’accoucheurs « pour éviter la figure du maître et qu’il y ait toujours une logique de dialogues ». Autour de l’expérimenté québécois Marcel Beaulieu, dont une soixantaine de scénarios ont été portés à l’écran, d’autres cinéastes assistent par roulement les pensionnaires. Dans la première session, c’est la cinéaste bulgare et francophone Ralitza Petrova, léopard à Locarno avec Godless, elle-même ancienne du lieu qui les accompagne. Autre ancien passé par le programme, l’Argentin Pablo Agüero, réalisateur du remarqué les sorcières d’Akelarre, se charge de la deuxième session. Dans la troisième, la cinéaste Delphine Gleize dont le dernier documentaire Beau Joueur s’invite dans le quotidien d’une équipe de rugby du Top 14, se jette dans la mêlée.

    On retrouve dans la liste des lauréats quelques auteurs croisés dans les festivals. Rachid Djaïdani, révélé par Rengaine, le coup de cœur de la Quinzaine des réalisateurs en 2012, planche sur Dinguerie, autour d’une femme agent de sécurité rêvant de cinéma. Elie Grappe, dont le long métrage Olga, mettant en scène une gymnaste ukrainienne contrainte de quitter son pays, résonne tragiquement avec l’actualité guerrière, s’attelle avec le romancier Victor Jestin à Belle-île, film en costumes dont le récit s’ancre dans les années 1930. « C’est un moment hyper tendu politiquement après la crise de 29, avec des traces de la première guerre mondiale et Hitler au pouvoir en Allemagne. Il me semble pouvoir entrer en écho avec des questions d’aujourd’hui » avance le cinéaste. La cinéaste libanaise Dana Bdeir, primée à Sundance pour son court métrage Warsha, élégie queer sur une grue géante, développe Pigeon War, relation sororale tourmentée autour d’une passion pour les oiseaux. Une autre cinéaste, Josza Anjembe, ancienne journaliste passée par le documentaire, planche sur A moi aussi ça fait mal, où un couple homosexuel est traversé par le racisme. Elle voit le groupe ouest comme une belle opportunité. «Je suis assez convaincue de ce que je défends mais avoir à faire à un collectif permet d’identifier les zones d’ombre ou d’incompréhension du scénario et de muscler les zones de faiblesse qui méritent d’être renforcé ». Azedine Kazri, avec ses deux coscénaristes Margaux Dieudonné et Simon Serna, interroge l’Algérie contemporaine dans  To bled or not to bled. Enfin Elisabeth Vogler confronte dans les chevreuils, un trentenaire à la solitude des campagnes. Du côté de l’animation, Caroline Cherrier planche sur le dernier des cailloux, une histoire familiale chez des pêcheurs bretons. Quant à Cyril Houplain, il polit  Pépite qui met en scène une fourmi rouge.

    Créé il y a seize ans, le groupe ouest poursuit une sorte d’utopie. « L’idée était de créer une sorte de paradis pour le travail dans une logique collaborative, de créer l’écosystème qui favorise au mieux l’éclosion des idées et des histoires pour les auteurs » éclaire son fondateur. Mais le projet va plus loin que le cinéma. « Ce qu’on fait ici est une métaphore d’une nécessité plus globale, sociétale, celle de la collaboration et de l’entraide. Il faut faire cesser le règne des ego à tout prix. Ce projet basé sur l’entraide et la collaboration nous paraît à la fois beau, nécessaire et extrêmement productif ». Élie Grappe ne dit pas autre chose. Il intègre le groupe ouest pour « casser l’hégémonie du réalisateur qui connaîtrait son sujet mieux que personne. Il n’y a rien de mieux que la choralité de cet atelier pour interroger un film avec des gens qui ont d’autres expériences, points de vue et manières de faire ». Antoine Le Bos abonde dans son sens. « Les auteurs viennent chercher l’ébullition et l’émulation. Le scénariste est fondamentalement un artisan qui a besoin de se nourrir de collaboration. Il est culturellement nécessaire de faire tomber le mythe de l’auteur démiurge capable de tout, tout seul. Cela ne marche pas pour 99,9 % des cinéastes. Nos propres incohérences sont difficiles à identifier On est toujours aveugle devant ses propres impasses à l’écriture alors qu’on est Einstein pour le projet du voisin. ». Puis, filant la métaphore sportive pour étayer son propos. « On augmente la foulée en ampleur et en puissance en collaborant ».

    Michaël Melinard

    cinéma
    France24 - World

    The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

    Issued on: 24/03/2022 - 18:43

    Cyril PAYEN Follow

    In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.

    It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.

    Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.

    'We will win and soon you will all be able to go home!'

    Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"

    With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.

    Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    ON THE GROUND

    Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    EXCLUSIVE

    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    Valeurs Actuelles

    Sanctions contre la Russie, l’arme à double tranchant

    Sans crier gare la police italienne a saisi, dans le port de Trieste, l’un des trois-mâts le plus imposant et le plus futuriste qui ait jamais navigué. Dessiné par le français Philippe Stark, le A, 142 mètres de long pour 12 700 tonnes, qui a coûté 530 millions d’euros, a été l’objet d’un abordage en règle. Mauvaise nouvelle pour l’oligarque Andreï Melnichenko, qui a ses habitudes en Italie mais aussi en France, son “méga-yacht” battant pavillon des Bermudes mouillant fréquemment à Antibes. Et pourtant ses relations amicales avec l’Italie avaient été tout récemment reconnues par Rome. En 2018, Melnichenko était élevé au grade de commandeur de l’ordre de l’Étoile d’Italie, pour son engagement dans la promotion du dialogue et de la coopération économique entre l’Italie et la Russie.

    De fait, il n’est pas le seul propriétaire de navire à avoir été inquiété par les Européens depuis le déclenchement d’une nouvelle série de sanctions économiques destinées à arrêter l’offensive russe en Ukraine. Rome a ainsi saisi des actifs appartenant à des entrepreneurs russes pour une valeur de 140 millions d’euros. Un autre yacht, le Lady M, d’une valeur de 65 millions d’euros et appartenant à Alexeï Mordachov, l’un des principaux acteurs de l’acier russe, a été capturé dans le port d’Imperia. Il en est de même pour le Lena, propriété de Guennadi Timtchenko, l’un des géants de l’industrie du gaz et du pétrole, saisi à San Remo. La valeur globale des trois navires saisis par les Italiens s’élève à plus de 700 millions d’euros. Depuis le début du mois de mars, plusieurs yachts ont déjà été confisqués par différents pays européens. La France a notamment saisi celui appartenant à une société liée à Igor Setchine, patron du principal groupe pétrolier russe, Rosneft, très influent dans les couloirs du Kremlin.

    Si effectivement Igor Setchine est un proche du président Vladimir Poutine, qu’en est-il d’Andreï Melnichenko ? Citoyen russe, l’industriel est né en 1972, à Gomel, une ville de Biélorussie, d’une mère ukrainienne et d’un père biélorusse. Alors que le mur de Berlin s’effondre, il rejoint Moscou en 1989 pour étudier la physique à la prestigieuse université d’État de Lomonossov. Il complète ses études en suivant des cursus en économie et en finance. Rapidement, l’ambitieux jeune homme va cofonder l’une des premières banques privées de la Russie postsoviétique, la MDM.

    Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe

    C’est à partir de là que Melnichenko va investir dans les fertilisants et le charbon qui n’étaient pas, à l’époque, vus comme des ressources stratégiques, le laissant en dehors des cercles politiques. Il a créé notamment EuroChem (premier producteur russe d’engrais) et SUEK (numéro un du charbon sibérien). Les deux entreprises vont se hisser en une vingtaine d’années parmi les cinq plus grandes compagnies mondiales dans leur secteur d’activité. L’entrepreneur va considérablement moderniser ses industries sans recevoir de traitement de faveur de la part du gouvernement. Ainsi, Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe.

    Pour poursuivre le développement de son groupe, le désormais milliardaire installe son siège à Zoug, en Suisse. Il reste actif dans la construction de ponts économiques entre la Russie et l’Europe. À ce titre, Melnichenko est membre de l’EU-Russia Industrialists’ Roundtable (IRT, Table ronde des industriels Union européenne-Russie) qui réunit régulièrement dirigeants russes et européens. À cause des sanctions européennes prises contre lui le 9 mars, il démissionne de ses mandats d’Euro-Chem et de SUEK. En 2021, sa fortune avait été estimée par Forbes à 18 milliards de dollars, faisant de lui la 8e fortune de Russie.

    Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification

    Sa présence au Kremlin, le 24 février, à la dernière réunion de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs, qui rassemble 36 chefs d’entreprise, a suffi à justifier sa mise à l’index par les autorités européennes. « Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification », nous indique l’entourage de l’industriel. « Faire un parallèle entre la participation à une réunion par le biais de l’adhésion à un conseil d’affaires, tout comme des dizaines d’hommes d’affaires de Russie et d’Europe le font, et le fait de saper ou de menacer un pays est absurde et insensé. Rien ne justifie de le placer sur la liste des sanctions de l’Union européenne », nous explique-t-il encore.

    De fait, Andreï Melnichenko n’a jamais eu aucune position politique. Son seul investissement n’a jamais été que caritatif. Ces dix dernières années, l’homme d’affaires a investi plus de 500 millions de dollars dans des projets sociaux, principalement éducatifs. Plusieurs de ses jeunes poulains ont été primés par l’Isef, un concours international pour jeunes scientifiques. Aujourd’hui, Melnichenko appelle sans détour à la fin des combats : « Les événements en Ukraine sont vraiment tragiques. Nous avons besoin d’une paix urgente. » Sa mise à l’index par les Européens est contestée notamment par le financier Nathaniel Rothschild, qui s’étonne sur Twitter d’un tel traitement pour « le seul homme d’affaires du top 50 russe qui n’ait jamais eu de conversation privée avec Poutine depuis 1999 ».

    Forte en Europe, l’inflation pourrait être dévastatrice pour les pays pauvres

    Même tonalité pour l’économiste suédois Anders Åslund, qui connaît bien la Russie et l’Ukraine et qui déclare : « Je ne suis pas content de voir sanctionnés la famille Pumpyansky, Andreï Melnichenko et Vadim Moshkovich. Ce sont des hommes d’affaires russes du secteur privé qui se sont faits tout seuls. Ils ne devraient pas être sanctionnés simplement parce qu’ils ont assisté à une réunion annuelle avec Poutine. »

    Pour sa part, Andreï Melnichenko va plus loin que son propre cas. Selon lui, deux autres victimes bien plus importantes figureront dans les dommages collatéraux des sanctions européennes : l’agriculture et l’alimentation. C’est la même mise en garde faite par Vladimir Poutine, qui a souligné le risque d’augmentation des prix de l’alimentation si les Occidentaux maintenaient leurs sanctions contre la Russie, qui produit 13 % des engrais mondiaux. EuroChem, la compagnie de Melnichenko, est ainsi l’un des leaders dans la production d’azote, de phosphate et de potasse.

    Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ?

    Le président russe a ajouté que non seulement l’inflation pourrait être considérable en Europe, mais dévastatrice pour les pays les plus pauvres. L’agence pour l’alimentation de l’Onu a également alerté d’une augmentation qui pourrait dépasser les 20 % dans un secteur déjà mis à l’épreuve par la crise du Covid-19. Dans l’entourage d’Andreï Melnichenko on nous explique à ce sujet : « Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ? » En attendant, « la guerre a déjà provoqué une augmentation des engrais qui deviennent hors de prix pour de nombreux fermiers », ajoute Melnichenko.

    À l’inverse de l’approximation européenne, la politique des stratèges du Kremlin est bien plus articulée et compte sur la résilience russe déjà fortement éprouvée au siècle dernier, assortie cette fois d’importantes réserves de devises et d’or et d’une dette quasi inexistante. D’une certaine manière, les sanctions contre les oligarques permettent, en tout cas à court terme, de voir ces derniers rapatrier leurs fonds en Russie, au détriment des Européens eux-mêmes. Poutine en joue, déclarant le 16 mars : « Je ne condamne pas ceux qui possèdent une villa à Miami ou sur la Côte d’Azur, qui ne peuvent pas se passer de foie gras, d’huîtres ou de la soi-disant liberté des genres. Mais le problème est que beaucoup de ces personnes sont mentalement là-bas et pas ici, avec notre peuple. »

    Le bras de fer est désormais engagé. Les Américains ont ainsi annoncé, le 8 mars, qu’ils renonçaient au gaz et au pétrole russes. Ce n’est pas grave, ils n’en ont pas besoin, à la différence des Européens, qui en restent fortement dépendants. La différence entre les deux marchés est considérable. Les importations de pétrole russe ne représentent que 5 % du marché américain, contre 49 % du marché européen ; 4 % pour le fer et l’acier, contre 29 % pour les Européens ; 1 % du nickel, contre 93 % pour les Européens. Quant au gaz et au charbon, ils représentent 0 % des importations des États-Unis, contre respectivement 41 et 21 % des nôtres.

    L’Allemagne, qui se réjouissait d’abandonner le nucléaire, de baisser sa dépendance au gaz, ne peut pas pour autant se passer du charbon, manque de chance, lui aussi essentiellement russe. Pour s’affranchir de son fournisseur le plus proche, l’Union européenne va devoir se tourner vers le gaz de schiste américain, plus cher, sans parler de la catastrophe écologique qu’il représente. Autre solution déjà envisagée par Bruxelles, augmenter les importations en provenance du Qatar, de l’Algérie et de l’Azerbaïdjan, ce qui ne sera pas sans conséquences politiques majeures sur nos décisions politiques dans les années à venir.

    L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable

    De leur côté, les États-Unis veulent encore pousser leur avantage et reprennent langue avec le Venezuela. Washington propose à Caracas un accord gagnant-gagnant, avec achat de pétrole et réduction des sanctions. Mieux encore, les diplomates de l’administration Biden mettent les bouchées doubles à Vienne pour signer un retour de l’Iran dans l’accord nucléaire. Tant pis pour les craintes existentielles d’Israël, qui y voit une porte ouverte pour une future arme atomique. L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable pour faire baisser le prix du baril, qui continue de profiter à Moscou qui engrange des devises avec un baril au-dessus de la barre des 100 dollars.

    À tous ces secteurs centraux de l’économie s’ajoute bien sûr celui du blé, dont les cours se sont envolés, + 40 % début mars, faisant craindre le pire pour de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord, où l’on pourrait connaître de nouveaux printemps arabes, mais aussi en Afrique de l’Est et au Nigeria, qui sont devenus de grands importateurs de céréales. La Russie représente près du quart de la production mondiale de blé, l’Ukraine étant également bien placée. Ainsi, la guerre se double d’un autre conflit, essentiellement économique, auquel nous sommes mal ou peu préparés. Il est le premier de l’histoire où l’interdépendance est aussi forte entre ses belligérants.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Coup de force colonialiste en Tunisie

    Il était une fois

    Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

    Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

    C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

    Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

    Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

    Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

    Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

    Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

    Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

    Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

    « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

    À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

    Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

    Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

    « Le soutien de la classe ouvrière de France »

    Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

    Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

    Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

    Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

    Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

    Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

    Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

    Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

    Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

    tunisiedécolonisation
    BBC

    We teach children to never pluck a flower or a leaf from a tree if you don't have any use for it

    "This is our cave," said the man. He was tall with curly, shoulder-length hair and his lower lip was caked red with the areca nut he was chewing. An orange sarong was tied around his waist and a small axe was slung over his left shoulder. He pointed at a dimly lit rock shelter guarded by swaying trees.

    "This is where the children lived," he said, gesturing to a dark corner, "and here, the men and women. You see the top there," he continued, showing a sun-lit platform sheathed by scattered boulders. "That's where our leader slept, and we burnt wild boars, deer and rabbits to eat."

    Gunabandilaaththo belongs to the Vedda community, the earliest known aboriginal people of Sri Lanka. For centuries, his people were forest dwellers who foraged, hunted and lived in close-knit groups in caves in the dense jungles of Sri Lanka, relocating from one cave to another when someone from the group died. After one's death, they laid the body on the cave floor and covered it with leaves while gathering by a large tree to pray for the deceased; and offered wild meat, honey and wild tubers to their ancestors and the deities of the trees, rivers and jungles. "We prayed for their afterlife so that their souls will belong to the deities; they will look after us," he said.

    Today, the Vedda live in scattered in tiny settlements in the Hunnasgiriya hills in central Sri Lanka up to the coastal lowlands in the island's east. However, long before Indo-Aryans – who are now the dominant Sinhalese-Buddhist people – came to Sri Lanka from India around 543 BCE, the Vedda lived all around the island.

    Despite being Sri Lanka's earliest inhabitants, many people know little to nothing about them. For many centuries, Veddas were stigmatised and oppressed by the Sinhalese rule, and limited only to tourist interest. Today Veddas are thought to account for less than 1% of the national population.

    The late physician Richard Lionel Spittel was one of the foremost experts on the Vedda community (Credit: Zinara Rathnayake)

    As with many indigenous groups, there's little evidence to suggest their origins. Archaeologists connect their gene pool to a prehistoric human called Balangoda Man, who lived 48,000-3,800 years ago and was named after the historical sites in the town of Balangoda – where his skeleton was first discovered – 160km from Colombo.

    Gunabandilaaththo belongs to the Danigala Maha Bandaralage lineage of Vedda, a Sinhalese title given to them by the kings of the Kandyan kingdom (1476-1818). Originally, they lived in eastern Sri Lanka, in the Danigala mountain and the surrounding forests. But the construction of Senanayaka Samudra – the biggest man-made lake in Sri Lanka – in 1949, displaced this Vedda community.

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    "We lost some of our original forest homes because of the reservoir," said Kiribandilaaththo, who also belongs to the Danigala Maha Bandaralage lineage. During that time, seven families from Danigala came to live in a cave in Rathugala village in eastern Sri Lanka, which Gunabandilaaththo had shown me earlier. "My ammilaaththo and appilaaththo (mother and father)... they were part of that group," he said.

    "[The government] had asked our ancestors whether they liked to eat rice," Gunabandilaaththo added, explaining that the government encouraged them to relocate to Sinhalese villages for rice farming. Most Veddas agreed; those who did not – including the seven Rathugala families – received no compensation from the government.

    Those that relocated had little choice but to assimilate into Sinhalese culture and intermarry with the Sinhalese. Because many Sinhalese people considered them backward and uncultured, most of them, Gunbandilaaththo said, changed their names to hide their Vedda heritage. Even their language evolved, adapting Sinhalese words to communicate with others.

    Gunabandilaaththo guides visitors on hiking tours and demonstrates Vedda hunting skills (Credit: Zinara Rathnayake)

    While the seven families who lived in the Rathugala cave held onto their traditions for a little longer, living in the jungle and hunting and foraging for food, they gradually mingled with Sinhalese farmers and Muslim traders from nearby towns. When food was scarce in the jungle, Gunabandilaatho's parents cultivated grains like corn, finger millet, mung beans and black-eyed peas. "We slowly started losing our way of life," he said.

    But now, things are slowly changing, with the Vedda community reclaiming their heritage along with renewed interest in these first people of Sri Lanka. "The Sinhalese used to look down upon us," Gunabandilaaththo said, "but things have changed now. People are more educated, and they are interested in knowing about us."

    The department of archaeology and the ministry of heritage built the Veddas Heritage Centre in Rathugala just before the pandemic, where Gunabandilaatho will be leading tours for visitors, starting in April.

    Proud to share his culture and traditions, Gunabandilaattho took me into the centre's small mud cottages, which are next to the cave where their ancestors resided. One was decorated with black-and-white pictures captured by the physician Richard Lionel Spittel, who often visited the Vedda habitats in the early 1990s. Another was decked with pictures of caves, a map of their original homes and statues of Veddas. Visitors can also request to see traditional ritual dances or to listen to their prayers and music.

    "We want to pass our cultural elements to our younger generations," Kiribandilaaththo said, explaining that he's happy to have the centre. Although briefly halted by the pandemic, Kiribandilaaththo conducts indigenous classes for 22 Vedda children every weekend at the centre, teaching them about their way of life and their language and traditions.

    The Vedda lived all around the island, but are now only found in central Sri Lanka and the coastal lowlands (Credit: Oskanov/Getty Images)

    "When we were small, our parents took us to the jungle. They showed us the caves, where to drink water, and how to find our food so we would never go hungry. They showed us the streams that never dried up. So, when we go to the jungle now, we can tell if an elephant or a wild bear is near us; we smell them," Gunabandilaaththo said. "We want to give the same knowledge to our small children."

    Today, most Vedda people are Buddhists, but their animist beliefs are still deeply etched in them. "We teach children to never pluck a flower or a leaf from a tree if you don't have any use for it," Gunabandilaaththo said, "and never cut trees near a river stream because it will dry up."

    Umayangana Pujani Gunasekara, an indigenous food researcher and author of Vedi Janayage Sampradayika Ahara Thakshnaya (Traditional Food Technology of the Sri Lankan Vedda), explained that for a long time, Veddas have been viewed as a tourist interest in Sri Lanka. The community in Dambana, a village 65km from Rathugala and home to the Vedda of Uru Warige lineage, for example, is heavily commercialised. "Most people complain that Veddas ask for money to even explain about their history and traditions," Gunasekara said. "But you can't blame them. When government regulations like Forest Ordinance came into place, they couldn't go hunting in the jungles. They lost their environmentally conscious traditional lifestyle and their access to foodways. So, they needed a way to survive."

    Currently, Veddas in Dambana have to haggle to sell their crafts to tourists, who often visit the village to take photos with the chieftain.

    "But, of course, authorities can have a tourism framework where it uplifts the community, both economically and socially, allowing them to preserve their heritage," Gunasekara said. Both Gunabandilaaththo and Kiribandilaaththo are also hopeful that tourism can bring a positive change to the community.

    Kiribandilaaththo teaches Vedda children about their language and traditions (Credit: Zinara Rathnayake)

    The newly opened Wild Glamping Gal Oya, where visitors can stay in luxury tents in the forests around Rathgula, is already doing that: 13 staffers, including the hotel's chef, are Vedda people from Rathugala, while the hotel's onsite organic farm employs several others. "Some of these young people used to move away for jobs, but they are working here now," said Gunabandilaaththo, who also guides hotel guests on hiking tours and sometimes takes visitors to Danigala, their original home. "People come from Colombo – and they are excited to know about our culture and hike our mountains with us.".

    The Vedda staff members, who are mostly in their 20s, conduct cooking sessions for guests, preparing dishes stemming from their culinary traditions like smoked meat, wood-fired cassava roots and finger millet roti. That's because while many young Veddas know little of their heritage and traditions, a love for their cuisine remains strong. Many still go foraging in the jungle for days at a time, sleep in the caves, and fish and hunt wild animals to cook over fire. They bring back wild meat, honey and wild tubers.

    "I still cook our food for my children and grandchildren," said Dayawathi, whose mother is Vedda and father is Sinhalese. She cooks curry for breakfast made of corn, wing beans, spine gourd and black-eyed peas, very different to the creamy vegetable curries made with coconut milk found in most island homes. While most Sri Lankan dishes are spice-laden, Dayawathi said she doesn't add spices. "Instead, we mash green chillies and make a paste and eat it with helapa, which is a soft, steamed traditional finger millet dough wrapped in leaves."

    "For lunch, we sometimes add a piece of smoked meat to the same curry," Gunabandilaaththo added, explaining that they also preserve smoked wild meat in honey poured into a gourd. "I mostly eat steamed jackfruit and wild meat, and I've never been to the doctor," he said.

    However, as the second chieftain of the Rathugala Veddas, Gunabandilaaththo understands that they need recognition and support. Not only does Sri Lanka not have specific laws to protect its indigenous people, but government acts continue to prevent them from accessing their traditional hunting grounds – and a 2017 UN Human Rights review highlighted that Veddas are economically and politically marginalised.

    A carved granite slab at the Veddas Heritage Centre symbolises the Sun, Moon and their hunting grounds (Credit: Zinara Rathnayake)

    "The government has always abandoned us. If they recognise us and our very existence, it would help us preserve our culture better," Gunabandilaaththo said, explaining that his community conducts a monthly meeting to talk about the need to preserve their traditions. Some young people feel strongly about their heritage, he said.

    "We were here before King Wijaya [the first Aryan king] came. We are the oldest living inhabitants in the country – and I want everyone to know that we exist here. I want everyone to know that we have our language, and we want to take it forward."

    Our Unique World is a BBC Travel series that celebrates what makes us different and distinctive by exploring offbeat subcultures and obscure communities around the globe.

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    France24 - World

    Romania's Iași pogrom, one of the worst massacres of Jews during World War II

    Issued on: 25/03/2022 - 13:25Modified: 25/03/2022 - 13:27

    During World War II, one of the worst massacres of the conflict took place in Eastern Europe, in Romania's second city of Iași. A tenth of the city's population – more than 13,000 people – was murdered in the space of a few days, simply because they were Jews. More than 80 years after the Iasi pogrom, most people in Romania know little about these atrocities, and the country's far-right party is gaining in strength – as are those who want to rewrite history. FRANCE 24's Nadia Blétry, Thierry Trelluyer and Ruth Michaelson report.

    The Holocaust saw the cold-blooded murder of 6 million Jews. The worst of the tragedy took place in eastern Europe: in Poland, Ukraine, Hungary and Romania. It's estimated that up to 380,000 Jews were killed in Romania: most by the police, but some by ordinary citizens, with the complicity of the dictatorship led by Ion Antonescu. One of the most violent episodes was the Iași pogrom in the summer of 1941.

    When Romania, an ally of the Third Reich, sent its army into neighbouring Moldova which was occupied by Soviet forces, the Soviets bombed the city in revenge. Iași was a cradle of several fascist and anti-Semitic movements and the Jewish population was immediately targeted in retaliation, accused of being Communist spies. The police then attacked and were joined by mobs taking up pickaxes and sticks. Many Jewish people were rounded up and shot dead at the police headquarters, or thrown into so-called death trains, where they were crammed one on top of the another in atrocious conditions – many dying of heat, hunger, thirst and suffocation. A tenth of the population of Iași – more than 13,000 people – was massacred in the space of just a few days.

    Beyond historians, most people in Romania know little about these atrocities. A law has just been passed to make the education of the Holocaust compulsory in schools, but it has not yet been implemented.   

    Meanwhile, the country's far-right party is gaining in strength and took almost 10 percent of the vote in December 2020 elections. Some are nostalgic for what is known as the "Greater Romania" of the interwar period. 

    Drone images: Octavian Coman

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    The first major massacre in the ‘Holocaust by bullets’: Babi Yar, 80 years on

    HOLOCAUST REMEMBRANCE DAY

    How three-quarters of French Jews survived the Holocaust, despite the Vichy regime

    The green ticket roundup: France marks 80 years since its first mass arrest of Jews

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron n’entrevoit aucune issue “dans les prochains jours”

    L’Otan a annoncé, jeudi 24 mars, apporter une aide supplémentaire à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe. Le président Zelensky a exhorté une nouvelle fois les membres de l’alliance à lui fournir une assistance « sans restriction ».

    Joe Biden veut exclure la Russie du G20

    Le président des Etats-Unis a plaidé, jeudi 24 avril, pour une exclusion de la Russie du G20. Joe Biden a jugé qu’à défaut, l’Ukraine pourrait être invitée à assister aux discussions, relate BFMTV. Il a également fait part de son « espoir » que la Chine n’apporte pas son aide à la Russie. Joe Biden a par ailleurs promis une « réponse » de l’Otan en cas d’utilisation d’armes chimiques par la Russie en Ukraine, sans en préciser la nature. Selon lui, l’alliance n’a « jamais été aussi unie ».

    Craintes pour la sécurité alimentaire mondiale

    Emmanuel Macron a déploré une « crise alimentaire sans précédent » comme conséquence du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux grands producteurs de blé. Il a annoncé vouloir lancer avec l’Union africaine une initiative « pour prévenir tout risque pour la sécurité alimentaire ». « La situation sera encore plus grave dans 12 à 18 mois », a-t-il prévenu.

    Poutine devra « rendre des comptes », prévient le G7

    Alors que les dirigeants du G7 ont, dans une déclaration commune dévoilée jeudi 24 mars, affirmé que Vladimir Poutine et ses soutiens devront « rendre des comptes », Emmanuel Macron a déclaré qu’il continuerait de discuter avec le président russe. « De manière évidente, les négociations ne permettront pas d’issue dans les prochaines heures ni les prochains jours », a-t-il tempéré. Il a également évoqué des échanges avec son homologue chinois Xi Jinping, disant « vouloir croire que la Chine ne participera à aucune forme d’escalade ».

    Emmanuel Macron annonce une « accentuation » des sanctions

    Emmanuel Macron a assuré que la pression du G7 sur la Russie « ira en s’accentuant », en marge du sommet de jeudi 24 mars. Il a confirmé que la livraison d’armes « défensives et létales » se poursuivrait, réaffirmant la ligne rouge consistant à « ne pas devenir cobelligérant » dans cette guerre. Le président français a jugé que le conflit et l’arrivée de 3,5 millions de réfugiés sur le territoire de l’UE constituent « l’un des plus grands défis » auxquels l’Union européenne a dû faire face depuis la Seconde Guerre mondiale.

    L’ONU exige l’arrêt des combats

    L’Assemblée générale des Nations unies a voté à une large majorité une résolution sur les « conséquences humanitaires » de la guerre en Ukraine, rapporte Le Figaro. Présenté par la France et le Mexique, ce texte « exige » une cessation immédiate des combats, mais reste cependant non-contraignant. La résolution a été votée par 140 pays sur 193, tandis que seuls cinq, dont la Russie, s’y sont opposés. Ce vote « montre l’isolement de la Russie », a déclaré Emmanuel Macron.

    L’Otan a « activé » ses défenses face à la menace nucléaire

    Les pays de l’Otan ont « activé des éléments de défense » pour faire face à des menaces « biologiques, chimiques et nucléaires », a fait savoir le Secrétaire général de l’alliance, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse en marge du sommet de jeudi 24 mars. « Nous prenons des mesures afin de soutenir l’Ukraine, mais aussi de nous défendre nous-mêmes », a-t-il expliqué.

    Bombardements meurtriers à Kharkiv

    Les autorités ukrainiennes affirment que six civils ont été tués et une quinzaine ont été blessés par une frappe russe sur Kharkiv, ville située près de la frontière russe, relate Le Figaro. Le gouverneur de la région a affirmé que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des civils recevaient de l’aide humanitaire.

    Kiev accuse Moscou d’utiliser des bombes au phosphore

    Le président ukrainien a repris, jeudi 24 mars, les accusations du maire d’Irpin qui a affirmé que l’armée russe utilise des bombes au phosphore, relaie Le Parisien. Cette substance s’enflamme au contact de l’air et de telles armes provoquent donc des incendies ravageurs et d’importantes brûlures. Les bombes au phosphore ne sont pas totalement interdites, mais leur usage dans les zones à forte concentration de civils est réprouvé par les conventions internationales sur les armes chimiques.

    Un mois de guerre

    Il y a un mois jour pour jour, l’armée russe envahissait l’Ukraine. Depuis, des centaines de soldats et de civils ont perdu la vie et les dégâts matériels sont considérables, notamment dans les villes les plus touchées comme Kiev, Kharkiv ou encore Marioupol. Comme le rapporte 20minutes ce 24 mars, c’est la ville de Lougansk, située à l’Est de l’Ukraine, qui a été la cible d’un bombardement faisant quatre morts et six blessés en début de matinée. Mais la patrie de Volodymyr Zelensky continue de résister, comme le souligne Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.

    Trois sommets successifs

    Selon lui, Vladimir Poutine a commis « une grosse erreur » avec l’invasion de l’Ukraine dont il a « sous-estimé la résistance ». Ce 24 mars, le président ukrainien s’adresse aux 30 dirigeants de l’Alliance, qui doivent discuter de la nécessité de « réinitialiser [ses] défenses sur son flanc oriental ». Un sommet du G7 doit aussi se tenir dans la foulée, ainsi qu’un troisième sommet de deux jours durant lequel Joe Biden sera présent aux côtés des chefs d’Etat de l’Union européenne pour déployer de nouvelles stratégies contre les agissements de Vladimir Poutine.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Afghan girls sent home as Taliban closes schools

    Issued on: 25/03/2022 - 15:24Modified: 25/03/2022 - 15:32

    Kate MOODY

    The Taliban has sparked outrage and concern among human rights groups, after it reversed stance and closed secondary schools for girls across Afghanistan. Thousands of young students were sent home, confused and worried about their future. Many Western countries have made girls' education a key condition to resuming financial aid to Afghanistan.

    Also on the show, we look back at the trailblazing life of Madeleine Albright, America's first female secretary of state. She passed away earlier this week aged 84.

    Plus, our Brazil correspondents meet a football coach who's trying to reduce teen pregnancy, and South Africa's "Black Mermaid" takes FRANCE 24 under  the sea in her mission to make the oceans a safer and more inclusive place.

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    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    Focus

    Young women in Afghan capital Kabul still banned from attending high school

    AFGHAN WOMEN’S RIGHTS

    Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : quels scénarios ?

    La divination est en général un art extrêmement risqué – il repose non pas sur une capacité à prédire l’avenir du haut d’un trépied pythien, mais sur l’analyse des grandes tendances et leur projection dans l’avenir, “toutes choses étant égales par ailleurs”. Or, l’opposition des événements est tellement courante, en particulier dans les campagnes militaires, que le risque est grand de devoir expliquer le lendemain d’un événement pourquoi la prédiction ne s’est pas matérialisée. Ajoutons-y l’incertitude des batailles et le fameux “brouillard de guerre” qui embrouille notre jugement, et il semble difficile de pronostiquer avec certitude l’issue de la guerre en Ukraine. On peut néanmoins aujourd’hui dégager quelques tendances qui peuvent nous permettre sinon de deviner, tout du moins d’anticiper l’avenir – en comprenant ce qui s’est passé durant ces quatre premières semaines de guerre.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec. La stratégie de rechange, celle de la mise en place progressive d’un rouleau compresseur inarrêtable ne semble pas elle non plus porter ses fruits, ou tout du moins pas aussi rapidement que prévu : confrontés à une résistance ukrainienne qu’ils ont très largement sous-estimée et à des problèmes logistiques récurrents, les troupes russes ne tiennent aujourd’hui quasi que des routes et même le peu de villes qu’ils occupent semblent échapper à leur contrôle en raison de l’hostilité claire des populations. Pire encore, le contrôle des airs n’est toujours pas assuré côté russe et les drones ukrainiens (les fameux Bayraktar TB2 achetés et désormais coproduits avec la Turquie) se sont fait une place dans la sainte trinité des armements ukrainiens les plus efficaces contre les Russes, avec les Javelin et les Stinger de fabrication américaine. Enfin, les pertes importantes en équipements et en troupes (y compris parmi les haut gradés) couplées aux sanctions occidentales posent la question de la soutenabilité de la guerre à long terme, que ce soit d’un point de vue purement matériel ou de celui du front intérieur, alors que des denrées comme le sucre commencent à manquer dans les supermarchés russes.

    Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme

    On sait également que l’armée ukrainienne résiste beaucoup mieux que prévu. Une fois le choc de la première attaque passé, les troupes ukrainiennes ont su s’organiser et mobiliser équipements et hommes rapidement pour infliger de fortes pertes à l’ennemi. Les Russes pensaient avoir affaire à une armée encore soviétisée et corrompue, ils doivent faire face à des soldats bien équipés et capables d’initiative – la réforme de l’armée depuis 2014 a semble-t-il été efficace. Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme, même si leurs contre-attaques semblent pour l’instant devoir être limitées dans l’espace et dans le temps. Autre développement, le front paraît s’être stabilisé un peu partout, ce qui tend à laisser penser que nous pourrions arriver à une impasse stratégique, un blocage du front – ce que les informations de soldats russes creusant des tranchées sur le front du Donbass semblent confirmer. Cette impasse pourrait favoriser la paix – après tout, si personne ne peut atteindre ses objectifs ultimes (le renversement du gouvernement ukrainien et l’occupation effective d’une grande partie du territoire côté russe, la libération de l’ensemble du pays côté ukrainien), on peut imaginer que le temps est mûr pour la négociation. Ce scénario optimiste a malheureusement peu de chances d’aboutir, dans la mesure où aucune porte de sortie honorable ne se profile pour les deux parties à la fois : les troupes russes ne peuvent pas se retirer sans avoir obtenu quelque chose et les Ukrainiens ne peuvent pas concéder alors que l’ennemi essuie de lourdes pertes et ne contrôle effectivement que peu de territoire en dehors des routes et de quelques villes.

    Il est malheureusement plus vraisemblable que l’avenir de la guerre en Ukraine soit celui d’une guerre d’attrition, avec de longs sièges, l’emploi de nouvelles armes et des tentatives d’ouverture de nouveaux fronts pour briser l’impasse. On le sait, une guerre commence s’il y a désaccord parmi les parties sur leur rapport de force et elle ne peut s’arrêter que si les deux parties se mettent d’accord sur celui-ci. Il n’est pas certain que nous y soyons encore arrivés, il y a donc fort à parier que la stabilisation des positions ces derniers jours ne soit qu’une pause avant de nouvelles initiatives de part et d’autre.

    * Thibault Muzergues est essayiste. Il avait anticipé le retour de la guerre en Europe dans son livre Europe champ de bataille (Le Bord de l’Eau, 2021).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

    Issued on: 25/03/2022 - 11:47Modified: 25/03/2022 - 11:48

    Kyiv is calling on the West to widen sanctions on Russian television personalities, accusing them of espousing propaganda. Within Russian borders, the Kremlin is maintaining tight control over the airwaves, with media outlets pushing the narrative that the war in Ukraine is not only legitimate, but also a military success. Separately, the EU has banned Russian outlet RT and Kremlin-controlled Sputnik from broadcasting in the bloc. For more, we're joined by Vladimir Slivyak, co-chair of the Russian environmental group Ecodefense and winner of the Alternative Nobel Prize. He told us that although it's "getting increasingly difficult" in Russia to obtain independent information about the war, some of it is still getting through to Russian citizens.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    New York Times - World

    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    India Dispatch

    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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    SRI

    LANKA

    Gulf of

    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    Pouvoir d’achat, le grand enfumage

    À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

    Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

    Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

    L’énergie, principal moteur de l’inflation

    Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

    Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

    L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

    Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

    Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

    Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

    Le transport change de braquet

    S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

    Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

    Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

    Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

    Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

    Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    The fall of Yandex, the shining star of Russian tech

    Issued on: 25/03/2022 - 15:50

    Peter O'Brien Follow FRANCE 24 Follow

    Though some may confuse it with a certain stretchy garment, Yandex is in fact Russia's largest tech company. It's a search engine, marketplace, taxi hailer, food deliverer, music streaming platform and a lot more. But Russia's invasion of Ukraine has brought its share price crashing down and forced many of its staff to flee Russia. So what next for Yandex and its tens of millions of Russian users? FRANCE 24's tech editor Peter O'Brien has more.

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    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN

    Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.

    Ce devait être le coup de grâce porté à la candidate RN à la présidentielle, l’offensive psychologique dont elle ne se relèverait pas. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Dimanche 6 mars, sur la scène du Zénith de Toulon (Var), Marion Maréchal a officialisé son soutien à Eric Zemmour sous les acclamations des militants. Une prise de choix dont l’ex journaliste et son entourage espéraient, in petto, qu’elle inciterait davantage de cadres RN à passer sous pavillon Reconquête!. Erreur d’analyse.

    Au lendemain de ce ralliement, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a relativisé la portée de cette annonce : « C’est une tentative un peu désespérée de sauver la campagne. » Mais déjà, certains commentateurs font une lecture inverse : « Maréchal officialise son soutien à Zemmour et étrille le RN », titre le HuffPost, « Marine Le Pen continue d’être affaiblie », annonce Franceinfo.

    De fait, compte-tenu du nombre de cadres RN à avoir rejoint l’aventure Reconquête!, il y avait sans doute quelques raisons de souscrire à cette analyse. Certes, ces prises de guerre n’étaient pas toutes de la même ampleur, certaines apportant une réelle plus value au parti d’Eric Zemmour. Ainsi – théoriquement – d’un ralliement comme celui de Marion Maréchal. Pourtant, force est de constater que celui-ci n’a pas eu l’effet attendu ; l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré) n’enregistrant pas de progression significative dans les intentions de vote.

    Est-ce à dire que les militants et sympathisants RN sont moins volages que les cadres de la formation ? A priori, oui, si l’on s’en tient aux statistiques. En effet, celles-ci confirment la solidité du socle électoral historique du parti à la flamme. Toutefois, dans un contexte de recomposition du paysage politique à droite, cette analyse demeure sujette à caution.

    Il suffit d’interroger la base du parti pour s’en aviser. Conseillère municipale d’opposition RN à Saint-Chamond (Loire) et proche de Marion Maréchal, Isabelle Surply, a déjà l’esprit ailleurs, tourné vers une hypothétique reconfiguration de la droite au bénéfice de Reconquête!. Et d’évoquer les changements idéologiques opérés ces cinq dernières années pour justifier son envie de départ : « Autant de renoncements qui me coûtent, tant ils sont opposés aux raisons pour lesquelles je suis entrée en politique. »

    Le phénomène du chef que l’on retrouve chez certains militants

    Selon elle, ce sentiment est partagé par de nombreux membres de son équipe qui « n’ont plus la niaque » et qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs du RN. Isabelle Surply croit au phénomène du chef, dont on attend les choix pour se déterminer à son tour : «  Dans mon équipe de militants, ils me demandent tous : qu’est ce que tu vas faire ? Nous, on fera comme toi », explique-t-elle. Un point de vue tempéré par certaines des personnes concernées : « Si Isabelle rejoint Zemmour, je continuerais de voter pour elle, sans pour autant adhérer à sa nouvelle étiquette politique », souffle un militant.

    Sympathisant RN dans la même ville, François Gouilloud, n’a pas l’intention de donner sa voix à quelqu’un d’autre que Marine le Pen et ce, indépendamment des choix individuels d’Isabelle Surply. Quant aux électeurs de sa circonscription, ils votent moins selon lui pour son étiquette politique que pour ses compétences propres et sa personnalité. Il craint toutefois qu’un éventuel ralliement à Eric Zemmour ne rende « un peu plus compliqué » son ancrage dans le secteur. Chose plus étonnante encore que souligne M. Gouilloud, alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes est plutôt “marioniste” que “mariniste”, les électeurs de la droite nationale « n’ont pas mécaniquement suivi Marion Maréchal quand elle a rejoint Zemmour ».

    Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout

    Pour le porte-parole du RN, Philippe Balard, il y a eu un effet de loupe politique et médiatique autour de ces ralliements qui ne rend pas compte de la fidélité des militants : « L’hémorragie de départs de militants RN vers Zemmour n’est pas un phénomène auquel l’on a été confronté. Il y en a eu, bien sûr, mais de manière assez marginale jusqu’au mois d’octobre et de novembre. » En outre, il affirme qu’un certain nombre de militants, un temps séduits par Reconquête!, sont rapidement revenus à la maison-mère. Ainsi de ces deux militants de l’Oise « dégoûtés » par l’accueil hostile que leur a réservé la population lors des tractages. Accueil qu’ils n’avaient pas reçu quand ils militaient pour Marine le Pen.

    Plus récemment, certains seraient « rentrés au bercail après le débat entre Zemmour et Pécresse », ayant acquis la certitude que « Marine avait plus de chances au deuxième tour », poursuit Philippe Balard. À cela, s’ajoute un autre élément selon lui : « Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout. »

    Au RN, on l’aura compris, on ne cherche pas à nier la réalité de ces départs en chaîne. Seulement, l’on considère que ce trou d’air appartient au passé. À dix-huit jours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui ne cesse de progresser dans les intentions de vote, vole à plus haute altitude que son concurrent Eric Zemmour.

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    France24 - World

    War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

    Issued on: 25/03/2022 - 16:56Modified: 25/03/2022 - 17:01

    Natalia MENDOZA

    Energy prices in Europe were already on the rise, but with the war in Ukraine, they're soaring. The conflict has underlined a painful reality: the continent's dependence on Russian natural gas. As a result, EU member states are now scrambling to draft new energy strategies. Our correspondents report from Italy, Germany and the Netherlands.

    Programme prepared by Rebecca Martin.

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    Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

    France to offer fuel rebate to help motorists

    The Debate

    Europe's moment of truth? Russian invasion of Ukraine tests EU's resolve

    Valeurs Actuelles

    Coûts de l’énergie : le risque de l’explosion

    C’est le cauchemar récurrent des politiques. Depuis le milieu de l’année 2021, les cours des énergies fossiles s’affolent. Début février 2022, le baril de pétrole se négociait autour de 100 dollars (88 euros), soit 50 % plus cher qu’il y a un an. Un record depuis 2014. Quant au gaz naturel, son prix sur le marché européen a été multiplié par cinq sur la même période. La logique européenne consistant à baser le prix de l’électricité sur celui de la dernière source de production mise en œuvre, les prix du gaz se sont mécaniquement reportés sur ceux de l’électricité. Fin décembre 2021, le mégawattheure se négociait autour de 350 euros, un prix dix fois supérieur (!) à celui prévalant durant le premier confinement – pour ne rien dire de certains tarifs en pointe absolument délirants.

    Si quelques industriels ont payé le prix fort, pour le consommateur aussi la facture est salée. Début février 2022, le litre de sans-plomb se payait en moyenne 1,80 euro, dépassant en de nombreux endroits la limite fatidique des 2 euros. Pour les ménages se chauffant au gaz, la note annuelle s’est accrue de plus de 50 % soit une dépense annuelle supplémentaire de plus de 600 euros. Cette explosion des prix de l’énergie est à l’origine d’une spirale inflationniste amputant de façon significative le pouvoir d’achat des Français. Un pouvoir d’achat qui s’est invité dans la campagne électorale comme première préoccupation, devant l’immigration et la sécurité.

    Le spectre d’un retour des gilets jaunes

    Hanté par le spectre d’un retour des “gilets jaunes” en pleine campagne électorale, l’État a comme toujours en pareilles circonstances généreusement ouvert les vannes de la dépense publique. Depuis septembre 2021, les aides diverses et variées ont atteint la somme stratosphérique de 22 milliards d’euros. Quant au commerce extérieur, il a enregistré, en 2021, un déficit record de 84,7 milliards d’euros. De “pandémique”, le “quoi qu’il en coûte” est progressivement devenu “énergétique”.

    Chaque candidat à la présidentielle brandit des explications – souvent bancales – et des solutions flattant son électorat potentiel. En bon marxiste, Jean-Luc Mélenchon considère qu’ « il n’y a qu’à […] prendre » le bénéfice de Total-Energies ; défenseur d’une République écologique, Yannick Jadot propose de porter « le chèque énergie à 400 euros » ; désireuses d’amadouer l’électorat populaire, Marine Le Pen suggère de « réduire la TVA sur l’essence, le fioul, le gaz et l’électricité à 5,5 % », tandis que Valérie Pécresse souhaite « revaloriser le forfait kilométrique ». Enfin, en anti-Bruxellois assumé, Éric Zemmour remet en cause le marché européen de l’électricité et propose de « supprimer l’Arenh [“accès régulé à l’électricité nucléaire historique”, qui autorise les fournisseurs alternatifs à s’approvisionner en électricité auprès d’EDF, NDLR] pour permettre à tous les consommateurs de bénéficier des coûts compétitifs de l’énergie nucléaire ». Soit.

    Haro sur le pétrole et le gaz de schiste

    Qu’il s’agisse de la majorité présidentielle ou des candidats à la magistrature suprême, c’est l’open bar de la dépense publique. Dans un contexte où la dette française atteindra cette année 120 % du PIB, il n’est pas inutile de rappeler, selon la formule chère à Mme Thatcher, qu’ « il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent des contribuables » . La pusillanimité court-termiste de certaines solutions proposées atteste de la faiblesse inquiétante des candidats et de leurs équipes d’experts. Car malheureusement pour eux, ni TotalEnergies, ni l’Union européenne, ni les taxes, ni même d’ailleurs le pouvoir actuellement en place ne sont complètement responsables de cette flambée des prix de l’énergie.

    Revenons en arrière et traversons l’Atlantique. Grâce au pétrole et au gaz de schiste – ces ressources que la France possède peut-être mais qu’elle s’est interdit d’exploiter -, les États-Unis sont redevenus énergétiquement indépendants. La réussite est telle qu’à partir de 2014 les marchés mondiaux sont inondés d’hydrocarbures. L’excès d’offre provoqua alors une baisse vertigineuse des cours qui se répercuta sur les investissements dans l’exploration et le développement de champs nouveaux. À partir de 2015, de nombreux projets devenus non rentables sont différés, voire arrêtés, laissant la planète puiser de plus en plus son pétrole et son gaz à partir de champs existants et de moins en moins à partir de nouveaux champs récemment développés.

    Cette tendance au sous-investissement est amplifiée par certaines mesures décrétant, par exemple, l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves entre 2030 et 2035, ou par les actions des lobbies écologistes sommant les compagnies pétrolières et les banques d’arrêter tout investissement dans les hydrocarbures sous peine de voir leur image être dégradée. Tout le monde a encore en mémoire le saccage du siège parisien de l’américain BlackRock par les activistes d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate. À la longue, tout cela n’est pas sans effet.

    150 milliards d’euros de subventions pour 3 % de l’électricité journalière

    L’argument (officiel) des ONG environnementalistes est que les réserves actuelles seraient largement suffisantes pour assurer la fin du pétrole et du gaz, anticipée dans la plupart des scénarios entre 2050 et 2070. Les nouveaux développements seraient donc non seulement inutiles mais surtout contre-productifs dans la mesure où ils priveraient les énergies vertes de centaines de milliards de dollars par an.

    Problème : en raisonnant de la sorte, les ONG confondent fort naïvement réserves et production, ignorant que la production des champs existants décline naturellement de 4 % par an, déclin compensé par la découverte, le développement, puis la mise en production de nouveaux gisements. La stratégie consistant à arrêter l’exploration et le développement de nouveaux champs d’hydrocarbures générerait rapidement un effondrement structurel de l’offre impossible à enrayer dans la mesure où relancer les développements demanderait plusieurs années.

    L’utopie du « grand remplacement » du fossile par le renouvelable

    Bref, bien que les nouveaux développements pétroliers et gaziers n’aient pas été arrêtés, la baisse structurelle de l’offre se lit en filigrane des investissements, passés de 779 milliards de dollars en 2014 à 336 milliards de dollars en 2020.

    Pourquoi ce détour par les hydrocarbures ? Parce que la transition énergétique, qui vise à accéder à la fameuse neutralité carbone à l’horizon 2050, reposera pour l’essentiel sur le remplacement des équipements thermiques par des équipements électriques et induira un accroissement significatif de la demande d’électricité. En France, elle devrait presque doubler d’ici à 2050. Pour produire cette électricité décarbonée, les écologistes nous ont fait croire depuis vingt ans à une utopique croissance verte consistant au “grand remplacement” des fossiles (82 % du mix énergétique mondial en 2021) et du nucléaire par les énergies renouvelables en misant de façon hypothétique sur le stockage de l’électricité. Or, cette stratégie montre aujourd’hui ses terribles limites.

    Depuis 2006, plus de 5 000 milliards de dollars (4 400 milliards d’euros au taux de change actuel) ont été investis dans les renouvelables. Pourtant, malgré la mise en œuvre massive d’éolien et de photovoltaïque en Europe, aux États-Unis et en Chine, la demande d’énergie fossile ne s’est jamais réduite. Elle s’est au contraire fortement renforcée dans la génération électrique. Ainsi, entre 2015 et 2019, la croissance de la consommation électrique a été portée dans les pays de l’OCDE moitié par les renouvelables, moitié par le gaz.

    On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles

    En revanche, dans les pays émergents, c’est le charbon (44 %) qui a largement dominé, les renouvelables et le gaz ne contribuant respectivement que pour 25 % et 11 % de la croissance. En dépit de la pandémie de Covid-19, cette tendance s’est poursuivie au cours des deux dernières années, notamment en Chine où la consommation gazière (+ 17,5 %) a explosé. On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles. Cherchez l’erreur.

    Passons aux conséquences, maintenant. La double stratégie pressant le monde des hydrocarbures de réduire drastiquement ses investissements tout en promouvant parallèlement une utopique croissance verte reposant sur un mix totalement renouvelable porte en elle les germes de la situation actuelle. En France, les majorités plurielles de 1997 et de 2012 y ont largement contribué en donnant aux écologistes des gages irresponsables. Depuis 2003, 150 milliards d’euros ont ainsi été investis dans des renouvelables, qui, au cours du mois de janvier 2022, nous ont fourni… 3 % de l’électricité journalière. Vous lisez bien : 3 %. Ce n’est même plus “tout ça pour ça”, c’est “tout ça pour rien”. Au lieu de laisser nos réacteurs nucléaires en jachère, si ces 150 milliards d’euros avaient été investis dans l’atome, nous disposerions aujourd’hui d’un parc électronucléaire flambant neuf. Rassurons-nous, l’ Energiewende allemande s’est nourrie des mêmes illusions, tandis que la Belgique, aujourd’hui coincée par une promesse faite aux écologistes il y a vingt ans, fait le choix irresponsable et funeste de sortir du nucléaire et de foncer dans le gaz sans aucun discernement.

    Bien que salutaires, les volte-face du président de la République face au nucléaire et de l’Union européenne en matière de taxonomie verte traduisent de façon affligeante un amateurisme politique privilégiant l’intérêt à court terme sur une logique scientifique de long terme systématiquement méprisée.

    L’inertie des décisions irréfléchies d’hier pousse malheureusement l’Europe d’aujourd’hui vers un mur gazier similaire à l’iceberg que le Titanic percuta après l’avoir aperçu trop tard. D’autant que sa situation risque d’empirer quand les exportations de gaz russe, actuellement captives pour l’Europe, pourront, une fois les nouveaux gazoducs en construction terminés, s’écouler librement vers la Chine.

    Mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat

    Une Chine qui, pour sortir progressivement du charbon, aura besoin de quantités titanesques de gaz. Le gaz russe transitera alors vers le plus offrant. De ce fait, la politique gazière européenne pourra difficilement se passer d’une main tendue à la Russie. Le meilleur message serait peut-être de mettre en service le plus rapidement possible Nord Stream 2 et de renégocier avec Gazprom des contrats à long terme. Les Européens devront aussi diversifier leur approvisionnement en mutualisant leurs achats de gaz, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié en provenance du Moyen-Orient et des États-Unis. Enfin, on peut toujours rêver, le dossier du gaz de schiste pourrait aussi être réévalué à l’échelle européenne.

    Quelle que soit la stratégie envisagée, la neutralité carbone en 2050 représentera pour l’Europe un coût conséquent. Sa répercussion sur les prix ne pourra être indéfiniment occultée au consommateur. In fi ne , qu’il le veuille ou non, ce sera à lui d’en supporter le coût. Une bien mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des Européens laissant présager, dans les années à venir, des troubles sociaux d’une ampleur inédite.

    * Philippe Charlez est spécialiste des questions énergétiques pour l’Institut Sapiens et chroniqueur régulier pour “Valeurs actuelles”.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    The Meal Prep King’s guide to batch cooking

    Improve your health and reduce your weekly shop spend by following these top tips from The Meal Prep King…

    If you're a fan of social media food videos, you’ve no doubt come across John Clark, AKA The Meal Prep King. The Bolton resident and his partner Charlotte Deniz have gained fame for their batch cooking videos – racking up more than 1.6 million followers on TikTok alone. His debut book, The Meal Prep King Plan, became a Sunday Times bestseller, with a follow-up due in April 2022. The cooking star told us how his love of meal prep has both improved his health and saved money.

    How much money can you save?

    Before the conversion to batch cooking, John explains he was spending a lot on food: “Probably about £300 a month, as takeaways are expensive.” By cutting out takeaways that were bad for his health, John and Charlotte found they could still have their weekly treat, a ready-to-eat batch-cooked fakeaway recipe, but still stick to their budget and health goals.

    “With some proper planning, I can now meal prep for me and Charlotte for about £150 a month,” a whopping savings of 50%.

    It’s not just about saving on eating out though, shopping smart and avoiding food waste are crucial. When planning his meal prep for the week, he tells us, “I always start with what’s in the cupboard and fridge, as there is no point in wasting food.”

    Then it's off to the shops with a clear plan and a list. “I also always look for offers because I love saving money on food. Go shopping at 9pm if you can!” That’s when items may be reduced. By cooking and freezing food straightaway, you can extend its life by weeks, if not months.

    Don’t confuse meal prepping with being on a fad diet!

    Since embarking on their meal prep lifestyle, the duo have lost 15 stone between them. John alone lost nine stone over 2003-2004, and has maintained his weight for around 19 years. They highlight that it’s unlikely a fad diet would have been as sustainable in the long-term.

    John and Charlotte ensure they don’t cut out any major food groups, eating a varied diet. Instead of restricting certain foods, they find healthier ways to cook the dishes they already love.

    In one video, John runs through some of his meal prep dishes: “Cheeseburgers, doner kebabs, chicken, fish, bacon, noodles, pasta, fruit, cheese, fried chicken, chips, more chicken, pizza, ice cream, meatballs – I think you get my point, no foods are off limit. Ever.”

    These aren’t the kind of foods you’d expect to see on a diet. They cook their prepped air-fryer fried chicken and chips instead of going to a takeaway, but it doesn't feel like a diet to John and Charlotte. This long-term, sustainable habit has proven far more successful than fad diets.

    Build up meal prep over time

    John and Charlotte batch cook almost all of their meals for the week in a single day: “We do six hours of meal prep on a Sunday – for us it’s a great trade-off – but people can find this overwhelming at first,” he says. As this might be too much for beginners, with the investment in storage boxes, freezer space, and keeping track of what you have, John advises: “Start off small and prep a day or two at a time.”

    Once you’ve got the hang of it, you can build up to one big cooking session. This may save you time, as you cook triple or quadruple batches of recipes like bolognese, chicken pies or tomato sauce, but it should also save more money. With a full freezer, you won't need to top up with more trips to the shops – and you can’t splurge on impulse buys if you’re not in the shop to begin with!

    One big cooking session, with the radio on and a single round of washing up, needn't feel like work. And the up-front investment of time will free you up for the rest of the week. “It’s very convenient. I’ve got lots more time to do things like go to the gym and see Charlotte,” says The Meal Prep King.

    Doesn't meal prep get boring?

    “I make six different recipes every week so there’s always something we want – we never get bored,” says John. It could be easy to get stuck in a rut – going back to the old faithful dishes you know. But, if you find yourself eating the same meals each week, you’re going to be at greater risk of buying something else at the last minute – a waste of money and the time you spent batch cooking.

    Try switching up familiar favourites and allowing yourself built-in flex: try swapping the usual beef for veggie or Greek-style lamb meatballs; a batch of taco filling can go into soft wraps or on baked crisps for a taco salad bowl; a curry sauce can be used for frozen fish, prawns, meat or vegetables you fancy on the day.

    Of course your dishes will last for a few days in the fridge, while only some dishes are suited to going in the freezer. One of the most common questions The Meal Prep King is asked is how can the food he makes on a Sunday, last all week? He says: “Everything goes in the fridge at first, as we often don’t know which meals we will want to keep out. All the meals last three days in the fridge, so we just eat the things that maybe don’t freeze so well first.”

    Not everything needs to be frozen ahead. A store cupboard will help change up or bulk out your meals at the last minute. “Always have a fresh bag of lettuce or mixed salad on hand as this doesn’t freeze”, he says. “Tins are also your best friends – chickpeas and butter beans are so good and never go off.

    Lentils are brilliant. They are very low cost and great for thickening a dish. Peas are also good. And as much seasoning as you can get your hands on because this helps keep the meals interesting.”

    You’ll make mistakes, and that’s fine!

    If you're new to batch cooking or cooking from scratch, don't worry. You'll learn quickly what works and what doesn't: “Don’t try and freeze tuna mayo. I only did it once and never again!”

    If a meal-prepper with almost 20 years of experience makes mistakes, you don’t need to be too hard on yourself if you do the same: “I have always enjoyed cooking, ever since I was a child... I really love recipe testing – not everything works, and that’s half the fun to be honest!”

    Oh, and, “Don’t put fish and chips in the oven and fall asleep!”

    The dietitian seal of approval

    Dietitian Priya Tew explains that batch cooking can be a great way to eat meals packed with nutrition. “It can save so much time and so stop people reaching for quick fixes or takeaways”, she says. “With batch cooking you can always have a meal in the freezer ready for you. Add some fresh, tinned or frozen veg and you are sorted.”

    Priya’s tips to getting the most from meal prepping:

    “Plan out realistic meals, think about the balance across the week and aim for a variety of proteins and carbohydrates. Plan in so on your busiest days you have something you just need to reheat or something super speedy to cook like a stir fry.

    “When you cook a meal that is easy to scale up, then bulk cook it. Using a slow cooker is also an easy way to prep the night before or in the morning for a meal that is ready when you want to eat.

    “Store up recipes that work well and keep them in a folder to re-use.”

    Originally published March 2022

    BBC

    Why patients are flocking to India for surgery

    By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

    Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.

    Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.

    "It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.

    Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.

    For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.

    However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."

    In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.

    It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.

    Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.

    They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.

    After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.

    "I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.

    Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.

    "It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.

    The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.

    "These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.

    Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.

    Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.

    But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.

    The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.

    "India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.

    "We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.

    And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.

    "We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.

    Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.

    Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.

    However, this boom in overseas patients has its downsides.

    "There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.

    Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.

    Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.

    "Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.

    The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.

    "Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.

    While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.

    The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.

    He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.

    More technology of business:

    Some in that industry would welcome a lot more oversight.

    "There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.

    For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.

    Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.

    Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.

    "Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.

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    France24 - Monde

    Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

    Publié le : 25/03/2022 - 11:29

    Sandrine GOMES

    À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.

    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

    Actu

    Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

    Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

    Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

    En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

    Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

    L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

    Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

    Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

    Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

    Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

    La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

    Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

    Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

    Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

    Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

    La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

    Emmanuel Alcaraz, historien

    Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
    Valeurs Actuelles

    “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

    Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

    Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

    Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

    Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

    De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

    Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

    Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

    Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

    Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

    L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

    Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

    Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

    Laura MOUSSET Suivre

    À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

    L'Humanité

    Mémoires incandescentes

    Actu

    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    France24 - World

    Russia accuses Azerbaijan of violating Nagorno-Karabakh ceasefire

    Issued on: 26/03/2022 - 21:16

    NEWS WIRES

    Moscow on Saturday accused Azerbaijan of violating a ceasefire agreement by entering the Russian peacekeeping mission's zone in the breakaway region of Nagorno-Karabakh, the first time Russia publicly assigned the blame for violating the 2020 deal.

    The Russian defence ministry also accused Azerbaijani troops of using Turkish-made drones to strike Karabakh troops, while the foreign ministry in Moscow expressed "extreme concern" over the spiralling tensions in the region.

    Incidents between the armed forces of arch enemies Azerbaijan and Armenia have been frequent in recent months but Saturday's announcement was the first time since the end of the hostilities over Karabakh in November, 2020 that Moscow has accused one of the parties of violating the uneasy ceasefire.

    Moscow denounced the flare-up on the 31st day of Russia's military campaign in Ukraine, with signs indicating that both sides were digging in for a protracted conflict in the pro-Western country.

    The Kremlin said on Saturday that President Vladimir Putin had discussed the situation with Armenian leader Nikol Pashinyan twice -- on Friday and Thursday.

    "Violating the provisions of a trilateral statement of the leaders of Russia, Azerbaijan and Armenia from November 9, 2020, Azerbaijan's armed forces between March 24 and March 25 entered the zone of responsibility of the Russian peacekeeping contingent in Nagorno-Karabakh and set up an observation post," the Russian defence ministry said in a statement.

    The statement added that Turkish-made drones were used to strike Karabakh troops near the village of Farukh also known as Parukh.

    Russia urged Azerbaijan to pull back troops.

    "An appeal has been sent to the Azerbaijani side to withdraw its troops," the defence ministry said.

    "The command of the Russian peacekeeping contingent is taking measures to resolve the situation."

    The foreign ministry in Moscow urged all the parties "to exercise restraint and ensure strict compliance with the existing tripartite agreements".

    There was no immediate reaction from Azerbaijan.

    In 2020, Armenia and Azerbaijan fought a war over the long-contested enclave which claimed more than 6,500 lives.

    A ceasefire deal brokered by Putin saw Yerevan cede swathes of territory, with Russia deploying a peacekeeping contingent to the mountainous region.

    'Constant shelling'

    On Saturday, the breakaway region's defence ministry said in a statement that Azerbaijani drones had killed three people and wounded another 15.

    "Azerbaijan's armed forces are continuing to remain in the village of Parukh," the statement added.

    Armenia called on the international community to prevent attempts aimed at "destabilising the situation in the South Caucasus".

    "We also expect the Russian peacekeeping contingent in Nagorno-Karabakh to undertake concrete, visible steps to resolve the situation and prevent new casualties and hostilities," the Armenian foreign ministry said in a statement.

    Yerevan said that the "invasion" of Parukh "was preceded by constant shelling of Armenian settlements and civilian infrastructure".

    Armenia's foreign ministry said earlier this week that Azerbaijani troops on Thursday moved into the village of Parukh  -- under control of Russian peacekeepers  -- in what they said was "a clear violation of the ceasefire agreement".

    Armenia has also warned of a possible "humanitarian catastrophe" in Karabakh after gas supplies to the disputed region were cut off following repair work.

    Yerevan has accused Azerbaijan of deliberately leaving Karabakh's ethnic-Armenian population without natural gas, a charge which Azerbaijan's foreign ministry rejected as "baseless".

    Ethnic Armenian separatists in Nagorno-Karabakh broke away from Azerbaijan as the Soviet Union collapsed in 1991, and the ensuing conflict claimed around 30,000 lives.

    (AFP)

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    Armenia says troops killed, detained in border clash with Azerbaijan

    Deadly clashes break out once more at Armenia-Azerbaijan border

    The Debate

    Still a powder keg: Why the flare-up between Armenia and Azerbaijan?

    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

    FranceAlgérieGuerre d'Algérie
    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    ‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education

    Issued on: 26/03/2022 - 10:18Modified: 26/03/2022 - 14:48

    FRANCE 24 Follow

    About two dozen girls and women chanting "open the schools" protested in the Afghan capital Saturday against the Taliban's decision to shut their secondary schools just hours after re-opening them this week.

    Thousands of jubilant girls across Afghanistan had flocked to learning institutions on Wednesday ― the date the education ministry had set for classes to resume.

    But just hours into the first day, the ministry announced a shock policy reversal that left youngsters saying they felt betrayed and foreign governments expressing outrage.

    "Open the schools! Justice, justice!" chanted protesters Saturday, some carrying school books as they gathered at a city square in Kabul.

    They held banners that said: "Education is our fundamental right, not a political plan" as they marched for a short distance and later dispersed as Taliban fighters arrived at the scene.

    The protest was the first held by women in weeks after the Taliban rounded up the ringleaders of initial demonstrations held after they returned to power in August.

    Clear message to #Taliban from 🔟Members of the #SecurityCouncil 🇮🇪🇲🇽🇬🇧🇺🇸🇦🇪🇦🇱🇧🇷🇫🇷🇬🇦🇳🇴Open the schools for all girls in #Afghanistan now!UN & the int'l community stand ready to continue supporting the people - incl education for all children. @UNAMAnews @antonioguterres pic.twitter.com/PDcsCMgSPS

    March 25, 2022

    The Islamists have not given a clear reason for their decision, which came after a meeting late Tuesday of senior officials in the southern city of Kandahar, the Taliban's de facto power centre and spiritual heartland.

    It followed months of work by some foreign countries on a plan to support the payment of teachers' wages.

    Afghan secondary school girls have now been out of education for more than seven months.

    "Even the Prophet (Mohammed) said everyone has the right to education, but the Taliban have snatched this right from us," said youngster Nawesa at the demonstration, which was organised by two women's rights groups.

    "The Taliban cannot oppress the women of Afghanistan," said another protester, Laila Basim.

    The United States expects the Taliban to reverse its decision to keep girls out of Afghan schools "in coming days", US special envoy Thomas West said Saturday.

    The United States called off talks with the hardline administration on the sidelines of the Doha Forum in response to the ban announced on Wedesday.

    West who led talks with the Taliban, told the forum: "I'm hopeful that we'll see a reversal of this decision in coming days.

    "I was surprised at the turnaround this past Wednesday and I think you have seen the world react and condemn this. It is a breach first and foremost of the Afghan people's trust."

    Since returning to power on August 15 the Taliban have rolled back two decades of gains made by the country's women, who have been squeezed out of many government jobs, barred from travelling alone, and ordered to dress according to a strict interpretation of the Koran.

    The Taliban had promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But many restrictions have still been imposed ― if not at the national level then implemented locally at the whim of regional officials.

    Some Afghan women initially pushed back against the Taliban's curbs, holding small protests where they demanded the right to education and work.

    But the Taliban soon rounded up the ringleaders, holding them incommunicado while denying that they had been detained.

    Since their release, most have gone silent.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    L'Humanité

    Lamia Jarboui, au chevet des femmes

    Un jour avec

    La Journée mondiale contre l’endométriose, un mal qui touche une femme sur dix en âge de procréer, est organisée ce lundi. Rencontre avec une radiologue engagée et passionnée.

    Nadège Dubessay

    C’est comme si le monde d’avant avait brutalement disparu. À 14 ans, Paloma (1) souffre le martyre chaque mois. Pendant trois jours, parfois une semaine. Une douleur pelvienne intense, tenace. Et ce, depuis qu’elle a ses règles. Sa mère aussi avait des règles douloureuses. Et tomber enceinte n’a pas été une mince affaire. À l’époque, on ne parlait pas d’endométriose. Personne ne connaissait cette maladie, pourtant identifiée… en 1860. Les choses ont changé. Alors, quand Paloma a expliqué le mal qui la ronge, sa mère n’a pas hésité. Elle a filé avec sa fille chez le gynéco. « L’accueil a été glacial, un mur d’incompréhension », souffle la mère, qui s’inquiétait de plus en plus en voyant sa fille s’enfermer dans sa chambre et ne plus vouloir aller au collège.

    Une infinie bienveillance

    À force de recherches, elle découvre Lamia Jarboui, une radiologue spécialisée en imagerie de la femme à la clinique du Landy, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Un soulagement. D’emblée, la médecin explique. Entourée d’images de radiologie épinglées, elle montre le mécanisme, ô combien complexe mais passionnant, du corps de la femme. Avec une infinie bienveillance, elle dit à Paloma qu’il est encore trop tôt pour poser un diagnostic. Mais lui assure qu’elle sera suivie régulièrement. Et lui préconise une pilule contraceptive pour apaiser la douleur. « L’absentéisme à l’école devrait être le premier signe qui attire l’attention », estime celle qui a fait de l’endométriose sa spécialité depuis presque quinze ans. Au point de devenir vice-présidente de l’association Info-endométriose.

    Pour chaque jeune patiente, elle interroge. Fait-elle du sport ? A-t-elle un petit ami ? Une vie sociale ? « Ce n’est pas du voyeurisme. Une jeune femme de 18 ans qui ne sort pas, c’est que ça cloche quelque part », assure la radiologue qui va bien au-delà d’un regard professionnel posé sur une image. Elle prend le temps. Et tant pis si, derrière, les collègues râlent un peu car il y a embouteillage en salle d’attente. « Un examen gynécologique n’est jamais simple. Ce n’est pas facile de se retrouver à poil, les jambes écartées, les pieds sur l’étrier, et d’aborder des choses intimes. Pas le vagin, non, mais la souffrance. Cette relation de mise en confiance, elle est magique. » Lamia raconte l’histoire de cette femme obligée de divorcer car son mari refusait d’entendre sa douleur à chaque rapport sexuel. Ou de celle qui a été licenciée. Celle aussi qui a renoncé à une carrière professionnelle. Ou qui s’est mise à temps partiel, lasse de trouver chaque mois une excuse quand elle avait ses règles. « La perte de productivité a été estimée à 7,5 heures par semaine. C’est colossal. Ça freine des ambitions de carrière. Pouvoir concrétiser ses rêves, c’est pourtant un droit fondamental, non ? Un jour, une patiente m’a dit : “Cette saloperie m’a confisqué ma vie.” »

    D’où l’urgence de faire évoluer la recherche. Car cette maladie gynécologique qui concerne une femme sur dix (soit 2,5 millions), première cause d’infertilité, n’a toujours pas de traitement curatif. Il faut dire que, pendant longtemps, les scientifiques ne se sont pas intéressés au sujet. Après tout, une femme qui a ses règles et qui a mal, c’est bien normal, hein ? Si elle se plaint, elle est au mieux « douillette », au pire « hystérique ». Lamia se souvient d’une femme, épuisée, qui a fondu en larmes lorsque le diagnostic a été posé. Non, elle n’était pas folle. Oui, il y avait quelque chose qui expliquait sa souffrance. « La science évolue avec la société, sourit Lamia. La route est encore longue, car on ne connaît toujours pas les causes de l’endométriose. Et puis, le corps de la femme est passionnant d’un point de vue scientifique, intellectuel. Mais source de complexité extrême. »

    Le rêve d’une médecine personnaliséE

    En septembre 2021, l’étude d’une équipe de chercheurs de Boston et d’Oxford mettait le monde scientifique en ébullition. Une mutation génétique corrélée à des formes graves d’endométriose a été découverte. L’application sur des souris d’un inhibiteur de ce gène permettrait de bloquer les manifestations de douleur. « C’est un axe de recherche exceptionnel, se réjouit la radiologue. Mais qui nécessitera encore des années. Peut-être que nous pourrons aussi bénéficier des techniques de l’ARN pour traiter cancer et endométriose. » En attendant, Lamia rêve d’une médecine personnalisée, où le parcours de chaque femme sera pris en compte. Car il existe autant d’endométrioses que de patientes. Et au-delà de l’image et du diagnostic, ce qui continue de la passionner, c’est l’humain.

    endométriosemédecinsgynécologietravail des femmes
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    La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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    Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

    Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

    « Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

    Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

    Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

    Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

    ***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

    Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

    Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

    — H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

    Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

    Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

    Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

    Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

    La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

    Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

    « Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

    Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

    Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

    Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

    ***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

    Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

    Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

    — H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

    Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

    Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

    Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

    Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

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    Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

    Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

    « Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

    Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

    Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

    Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

    ***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

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    — H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

    Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

    Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

    Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

    Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

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    Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

    Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

    « Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

    Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

    Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

    Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

    ***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

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    #Russian#Berdyansk

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    March 24, 2022

    Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

    Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

    Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

    Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

    Valeurs Actuelles

    Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

    La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

    C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

    Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

    Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

    Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    The Saturday Profile

    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    L'Humanité

    Le secret des affaires au secours d’Orpea

    Actu

    EHPAD Le gouvernement a saisi la justice après avoir reçu le rapport administratif sur le fonctionnement du groupe privé de maisons de retraite. Mais, contrairement à ce qu’il avait promis, il refuse de rendre public ce document, invoquant une impossibilité juridique…

    Alexandre Fache

    Le front judiciaire s’élargit pour le groupe Orpea. Après les plaintes des familles qui ont suivi la publication ­retentissante du livre-­enquête de Victor Castanet, les Fossoyeurs (Fayard), en janvier, le gouvernement a annoncé, par la voix de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, avoir saisi le procureur de la République dans cette affaire. L’exécutif a en effet reçu, vendredi, le rapport commandé à l’Inspection générale des finances (IGF) et à celle des affaires sociales (Igas), et il n’est pas tendre, selon les premiers échos qui ont fuité, avec le groupe Orpea. « En vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale, toute autorité est tenue de signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance », a justifié la ministre dans le JDD. Or, poursuit-elle, « il y a de fortes présomptions de détournement à d’autres fins de dotations publiques destinées à financer des soins ou le paiement des personnels » et autres soupçons « d’irrégularités ». Au total, des sommes « de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros pour la période 2017-2020 », selon Brigitte Bourguignon, dont l’État demande au groupe privé « la restitution ».

    En réponse, le PDG d’Orpea, Philippe Charrier, a choisi lefigaro.fr, dimanche, pour contre-attaquer. S’il présente « ses excuses aux résidents et aux familles », et reconnaît du bout des lèvres certains « dysfonctionnements », le dirigeant conteste l’essentiel des accusations portées contre son entreprise. « Nous prenons acte de la décision de la ministre de transmettre le rapport au procureur de la République. Cela nous permettra de nous exprimer le moment venu, de faire valoir nos droits, de collaborer avec la justice, indique-t-il, (l’enquête administrative) permettant de conclure qu’il n’y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance. » Le PDG cite plusieurs « allégations » mises en avant dans le livre les Fossoyeurs qui seraient « battues en brèche » par le rapport remis au gouvernement : « Le rationnement des protections urinaires n’est pas avéré. Le rapport dit clairement que notre prévention des escarres n’est pas un sujet (…). Et 82 % de nos Ehpad ont un médecin coordonnateur, alors que la moyenne nationale est de 67 % », affirme-t-il.

    quid de la liberté d’expression ?

    Mais alors, qui dit vrai ? Rien de plus simple, pour répondre à cette question, que de consulter le rapport commandé par l’État, au nom de tous les citoyens français. Sauf que, surprise, celui-ci restera dans les tiroirs… « Je n’ai pas le droit de le rendre public pour des raisons de confidentialité et de secret des affaires », assure Brigitte Bourguignon. Pourtant, le 11 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, promettait d’en publier « la totalité, à l’exception de ce qui est couvert par le secret des affaires ». Il faut croire que ledit secret englobe tout, désormais, comme le craignaient les pourfendeurs de la loi du même nom votée le 30 juillet 2018, qui transposait une directive européenne de 2016. À y regarder de près, l’argument ne tient guère… Certes, la loi protège désormais les informations revêtant « une valeur commerciale, effective ou potentielle, du fait de (leur) caractère secret ». Mais elle précise aussi que ces « mesures de protection » doivent être « raisonnables » et que ce texte ne peut être opposé au « droit à la liberté d’expression et de communication », au « respect de la liberté de la presse » ou encore au « droit d’alerte ». Autant de droits dont peuvent se revendiquer ceux qui ont révélé les pratiques douteuses d’Orpea auprès de ses résidents.

    au détriment de l’intérêt général

    « Les familles de pensionnaires et les salariés qui ont participé à mon enquête (…) ne comprennent pas la non-publication de ce rapport », a réagi Victor Castanet auprès de l’AFP. « L’argument du secret des affaires m’a été opposé tout au long de mes trois années d’enquête » et, « de nouveau, cette notion floue protège un groupe privé au détriment de l’intérêt général », a-t-il déploré. Corapporteur de la commission d’enquête du Sénat sur le scandale Orpea, le sénateur (LR) Bernard Bonne juge aussi cette décision « surprenante », voire « choquante ». « Mais de qui se moque-t-on ? s’est emporté sur Twitter le médecin urgentiste et conseiller régional Christophe Prudhomme. Nous ne sommes plus en démocratie quand l’argent est plus important que l’humain. » Le PDG d’Orpea lui-même a dit « regretter » que le rapport ne soit pas rendu public… Un contexte qui donne un peu plus de relief aux auditions de la commission sénatoriale prévues cette semaine. Brigitte Bourguignon doit y être entendue, mardi après-midi, avant les dirigeants d’Orpea, mercredi matin.

    secret des affairesOrpeaEhpad
    France24 - World

    As it happened: Multiple rockets hit Lviv in western Ukraine

    Issued on: 26/03/2022 - 08:10Modified: 26/03/2022 - 12:51

    FRANCE 24 Follow Catherine NORRIS TRENT

    Four rockets hit the western Ukrainian city of Lviv on Saturday, local officials said, in the most significant attack on the city since the start of the war with Russia. Governor Maksym Kozytskyy said five people had been woundedafter two rockets hit a fuel depot and two others later hit a military factory. Read our live blog below to see how the day's events unfolded.

    9:44 pm: Russian forces are firing at Kharkiv's nuclear research facility

    Russian forces are firing at a nuclear research facility in the city of Kharkiv, the Ukrainian parliament said in a Twitter post on Saturday.

    "It is currently impossible to estimate the extent of damage due to hostilities that do not stop in the area of the nuclear installation," the post quoted the State Nuclear Regulatory Inspectorate as saying.

    The inspectorate's website did not contain any news about the attack.

    9:21 pm: Kyiv says US has 'no objections' to Poland supplying war planes

    Ukraine said  that the US does not object to the transfer of war planes to Kyiv to help it fend off the Russian invasion, after the Pentagon previously rejected a "high risk" offer from Poland.

    Officials in Washington "have no objections to the transfer of aircrafts. As far as we can conclude, the ball is now on the Polish side. We will look further into this matter in our conversations with Polish colleagues," Ukraine Foreign Minister Dmytro Kuleba said in written comments.

    8:20 pm: Lviv saw 'huge plume of black smoke'

    "The residents all around were staring at this huge plume of black smoke rising from the city, coming from the northeastern," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported from Lviv in the video below.

    "There have been several air raid sirens ringing out around the city with announcements telling people to get into bomb shelters, so it's a change here because the strikes this afternoon hit the fuel depot around 5 km from the city centre -- so a pretty significant development in Lviv, which has seen several incidents but on the outskirts and around the wider region."

    8:04 pm: Biden not calling for Russia 'regime change', White House says

    Joe Biden is not seeking "regime change" in Russia, the White House said, after the US president declared in a major speech that Vladimir Putin "cannot stay in power".

    "The president's point was that Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbours or the region," a White House official said. "He was not discussing Putin's power in Russia, or regime change."

    7:49 pm: Kremlin spokesman dismisses Biden comment on Putin not staying in power

    The Kremlin's chief spokesman dismissed Biden's remark that Vladimir Putin "cannot remain in power," saying Russians choose who their leader should be.

    Asked about Biden's comment, spokesman Dmitry Peskov told Reuters: "That's not for Biden to decide. The president of Russia is elected by Russians." A White House official said Biden, who was speaking in Warsaw, had not been calling for regime change in Russia.

    7:35 pm: Watch Biden's speech here:

    7:35 pm: Biden's speech was an 'exception to the rule'

    "A lot of people say it's difficult to watch Biden speak because he has a lot of passion but he doesn't always communicate it well," said FRANCE 24 International Affairs Commentator Douglas Herbert in the video below. "This speech was an exception to the rule."

    7:25 pm: Lviv mayor reports further strike

    Lviv, some 60 kilometres (40 miles) from the Polish border, has so far escaped the bombardment and fighting that has devastated some Ukrainian cities closer to Russia since Moscow launched its invasion.

    But on Saturday Governor Maksym Kozytskyy said two rockets had struck the city's eastern outskirts in the mid-afternoon and ordered residents to take shelter.

    Later, Mayor Andriy Sadoviy said there had been another strike. "One more rocket strike on Lviv," he said in an online post.

    6:49 pm: Putin cannot remain in power, Biden says

    Russian President Vladimir Putin could not remain in power, and his war against Ukraine has been a strategic failure for Moscow, Biden said on Saturday.

    "For God's sake, this man cannot remain in power," Biden told a crowd in Warsaw. Biden also said the Russia-Ukraine war, now in its second month, had united the West, adding that NATO was a defensive alliance which never sought Russia's demise.

    6:42 pm: Ukraine war a 'strategic failure', Biden says

    Biden called the conflict in Ukraine a "strategic failure" for Russia but said ordinary Russians were "not our enemy".

    "Let there be no doubt that this war has already been a strategic failure for Russia," Biden said in a speech at the Royal Castle in Warsaw.

    6:35 pm: World must prepare for 'long fight ahead', Biden says

    Biden portrayed Ukraine's resistance against Russian forces as part of a "great battle for freedom" and said the world should prepare for a "long fight ahead".

    Speaking at Warsaw's Royal Castle in Warsaw, Biden also said Russia "has strangled democracy and sought to do so elsewhere" and told Ukraine: "We stand with you. Period."

    6:15 pm: Biden gives speech to 'free world'

    Biden is speaking in Warsaw's Historic Castlr Square, recalling the memory of John Paul II, the Polish former pope and an icon of freedom in Eastern Europe due to his opposition to Soviet-backed communism.

    5:35 pm: Biden's speech in Warsaw will be 'historic'

    Biden's speech will be "historic because he will be giving his definition of the free world", noted FRANCE 24 correspondent Emmanuelle Chaze from Warsaw in the video below.

    5:30 pm: Five wounded in strikes on Lviv, governor says

    At least five people were wounded Saturday in two strikes on the western Ukrainian city of Lviv, the regional governor said, in a rare attack on a city that has escaped serious fighting since Russian troops invaded last month.

    "There were two missile strikes within Lviv," the regional governor Maksym Kozytsky said, adding that, "According to preliminary data, five people were injured." Plumes of thick smoke could be seen by AFP journalists in the city centre.

    5:30 pm: Thousands of Russians rally against Putin in Prague

    Thousands of largely Russian protesters rallied against President Vladimir Putin in central Prague on Saturday, calling on him to stop the war in Ukraine.

    Around 5,000 people, according to the organisers, chanted "Russia without Putin", "Freedom for Russia, peace for Ukraine" and "Putin is not Russia" as they marched through Prague's historic centre.

    "The Czech Republic is home to 40,000 Russians and up to now these Russians have been unknown to the Czechs," organiser Anton Litvin told AFP.

    "We want to show that the Russians who live here are against Putin, against the war, that they support Ukraine," added the artist and activist, who has lived in Prague for ten years.

    5:10 pm: Kremlin says Biden's Putin comment limits prospects of mending ties

    Joe Biden's latest comment about his Russian counterpart Vladimir Putin narrows the prospects for mending ties between the two countries, TASS news agency cited a Kremlin spokesman as saying on Saturday.

    Biden referred to Putin as a "butcher" during a visit to NATO ally Poland and said he was not sure Russia was changing its strategy in Ukraine, despite getting bogged down in some areas.

    4:35 pm: Biden's focus on 'need for NATO'

    Biden's focus in Poland is on the "need for NATO in Europe", FRANCE 24 International Affairs Commentator Douglas Herbert said in the video below. "We're at an inflection point in the world right now. What's happening in Ukraine will really decide the direction in the battle, as Biden sees it, between democracies and autocracies."

    4:05 pm: Russian oligarchs welcome in Turkey, foreign minister says

    Russian oligarchs are welcome in Turkey but must abide by international law in order to do any business, Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said.

    "If Russian oligarchs ... or any Russian citizens want to visit Turkey of course they can," Cavusoglu said in response to a question at the Doha Forum international conference.

    4:04 pm: Three explosions heard near Lviv

    Three explosions were heard near Ukraine's western city of Lviv on Saturday, an official from the Lviv city council said.

    "There have been three powerful explosions near Lviv...Everyone should keep calm and stay indoors," Igor Zinkevych said in a post on Facebook.

    Reuters witnesses saw heavy black smoke rising from the north-east side of the city. The cause could not be immediately verified.

    3:50 pm: Biden says he is unsure of Russian strategy change

    Biden said he was not sure that Russia had changed its strategy in its invasion of Ukraine, after Moscow said its focus was now to completely "liberate" the breakaway eastern Donbas region.

    "I am not sure they have," Biden said when asked by a reporter if Russia had changed its strategy.

    3:49 pm: Polish leader says he asked Biden about speeding up military purchases

    Polish President Andrzej Duda said that during his meeting with Joe Biden in Warsaw he had asked about the possibility of speeding up military purchases.

    Duda said he was referring to purchases of Patriot missile systems, High Mobility Artillery Rocket Systems (HIMARS), F-35 aircraft and Abrams tanks.

    3:47 pm: Biden calls Putin 'a butcher' while meeting refugees

    Biden called his Russian counterpart Vladimir Putin a "butcher" while meeting Ukrainian refugees in Warsaw.

    Asked what he thought of Putin after meeting refugees, Biden said: "He's a butcher."

    3:22 pm: South Ossetia sends troops to back Russia

    Georgia's breakaway region of South Ossetia has sent troops to Ukraine to "help protect Russia", its leader said on Saturday, as Moscow's military campaign in the neighbouring country entered its 31st day.

    "Our guys are going to fulfil their military duty with a proudly raised banner," the leader of South Ossetia, Anatoly Bibilov, said on Telegram.

    3:20 pm: Turkey defuses mine after Russia warns of strays from Ukraine ports

    Turkey's military deactivated a mine on Saturday that had drifted in from the Black Sea, setting off a loud explosion north of Istanbul, days after Russia warned several of them had washed away from Ukrainian ports.

    Defence Minister Halusi Akar described the object, first discovered by fishermen in the upper Bosphorus strait, as an old type of mine and said he was in touch with both Russian and Ukrainian authorities about it.

    3 pm: Biden says NATO Article 5 is 'sacred' for US

    The US has a "sacred commitment" to the NATO military alliance's collective defence, Biden told his Polish counterpart Andrzej Duda on Saturday during a visit to Warsaw.

    "You can count on that... For your freedom and ours," he told Duda, who said that Poles were feeling a "great sense of threat" as a result of the conflict across the border in Ukraine.

    2:58 pm: Russia occupies Chernobyl staff town, Kyiv says

    Russian forces took control of a town where staff working at the Chernobyl nuclear site live and briefly detained the mayor, sparking protests, Ukrainian officials said Saturday.

    "I have been released. Everything is fine, as far as it is possible under occupation," Yuri Fomichev, mayor of Slavutych, told AFP by phone, after officials in the Ukraine capital Kyiv announced earlier he had been detained.

    Earlier, Kyiv announced that Russian troops had entered Slavutych and occupied the municipal hospital. Some 25,000 people live in the town 160 kilometres (99 miles) north of the capital, built after the 1986 Chernobyl nuclear power plant accident.

    2:56 pm: French energy giant Total will not put new capital in Russia

    Totalenergies CEO Patrick Pouyanne said on Saturday the company would not many any new investments in Russia.

    "Clearly, what we said is that we are totally committed to apply all the sanctions," he said. "So the question for us is what do we do with existing assets. And these ones we are not ready to give for zero to Russian people, to Russian oligarchs or to Russia."

    2:55 pm: Russia was 'hedging its bets' from the start

    "It was undeniable that the Kremlin's main objective was to – as they put it – 'demilitarise' and 'de-Nazify' Ukraine, and that implied a blitzkreig seizure of Kyiv, probably within the space of a week, overthrowing Zelensky and replacing him with a pro-Kremlin puppet," Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, told FRANCE 24 in the video below.

    However, he continued, Russia was "hedging its bets from the beginning; it's very similar to what they did in Syria" where they were "always very cautious about making blanket statements about Assad recapturing the entire country".

    2:35 pm: Poland taking big responsibility, Biden says

    Poland is taking a "significant" responsibility in the humanitarian crisis caused by the war in Ukraine, Joe Biden said during a visit to Warsaw on Saturday, adding that the world should help lessen the burden.

    Biden also told his Polish counterpart Andrzej Duda he views NATO's Article 5 guarantee of mutual defence between member-states as a "sacred" commitment.

    2:33 pm: Kyiv mayor cancels Sunday curfew

    The mayor of Ukraine's capital Kyiv on Saturday cancelled a curfew he had announced just hours earlier for the next day without providing further explanation.

    "New information from the military command: the Kyiv curfew will not enter into force tomorrow," mayor Vitali Klitschko announced on Telegram. The usual overnight curfew from 8:00 pm (1800 GMT) to 07:00 am (0500 GMT) would hold but people would "be able to freely move around Kyiv on Sunday during the day", he added.

    2:30 pm: Russia says not planning to call up reserves

    Russia said Saturday it did not plan to call up reservists as Moscow's military campaign in Ukraine entered its 31st day, denouncing what it claimed were "false" summons to Russian men by Kyiv's security services.

    "The Russian defence ministry is not summoning and does not plan to summon any reservists to the military commissariats," spokesman Igor Konashenkov said in a statement. He added that "many" Russian men had in recent days received "false" phone calls notifying them of their summons to the military commissariats.

    2:00 pm: Ukraine's agriculture minister says grain exports far below normal levels

    Ukraine's new Agriculture Minister Mykola Solskyi on Saturday said Ukraine's ability to export grains was getting worse by the day and would only improve if the war with Russia ends.

    Speaking in a televised briefing, Solskyi said Ukraine, one of the world's top grain producers, would normally be exporting 4-5 million tonnes of grain per month – a volume that has fallen to just a few hundred-thousand tonnes.

    1:51 pm: Refugees from Ukraine swell Warsaw's population by 15 percent

    The arrival of refugees from Ukraine has swelled Warsaw's population by 15 percent in one month. FRANCE 24's Emmanuelle Chaze reports from Poland's capital.

    1:18 pm: Ukraine's FM says US has pledged more 'defence cooperation' 

    Ukraine received additional security pledges from the United States on developing defence cooperation, its Foreign Minister Dmytro Kuleba said on Saturday.

    "We did receive additional promises from the United States on how our defence cooperation will evolve," Kuleba told reporters.

    12:49 pm: Biden meets top Ukrainian ministers in Warsaw

    Joe Biden met in Warsaw with two Ukrainian ministers in the first face-to-face talks between the US president and top Kyiv officials since Russia's invasion began. Foreign Minister Dmytro Kuleba and Defence Minister Oleksii Reznikov made a rare trip out of Ukraine in a possible sign of growing confidence in the fightback against Russian forces.

    Biden could be seen seated at a long white table between Secretary of State Antony Blinken and US Defence Secretary Lloyd Austin, facing Kuleba and Reznikov. There were Ukrainian and US flags in the background.

    12:09 pm: Biden to meet Poland's President Duda, visit refugees from Ukraine in Warsaw

    US President Joe Biden will meet with Poland's President Andrzej Duda and refugees from Ukraine during his visit to Warsaw on March 26, 2022. FRANCE 24's Emmanuelle Chaze reports.

    11:58 am: Ukraine's defence, foreign ministers meet with US counterparts

    Ukraine's Defence Minister Oleksii Reznikov said on Saturday that he and Foreign Minister Dmytro Kuleba had held a joint meeting with their US counterparts for the first time.

    "We discuss current issues & cooperation in political and defense directions between Ukraine and the United States," Reznikov said on Twitter, posting a photograph of the meeting in Warsaw with US Secretary of State Antony Blinken and US Defence Secretary Lloyd Austin.

    For the 1st time, meeting in 2+2 format. With @DmytroKuleba we discuss current issues & cooperation in political & defense directions between 🇺🇦-🇺🇸 with @SecDef & @SecBlinken.In the evening we’ll also be present at @POTUS speech on the russian war against Ukraine.Details later. pic.twitter.com/APFcVMxUz1

    March 26, 2022

    11:12 am: Kyiv mayor announces curfew to last until Sunday morning

    A fresh curfew will be imposed on the Ukrainian capital Kyiv from Saturday evening until Monday Sunday, Mayor Vitali Klitschko announced.

    10:25 am: Russian forces control town where Chernobyl workers live, Ukraine says

    Russian forces have taken control of the town of Slavutych, where workers at the defunct Chernobyl nuclear plant live, the governor of the Kyiv region Oleksandr Pavlyuk said on Saturday.

    In an online statement, Pavlyuk said Russian troops had occupied the hospital in Slavutych and kidnapped the mayor.

    Reuters could not independently verify the reports.

    9:51 am: Ukraine says more than 130 children have been killed since Russia's invasion began

    The war in Ukraine has killed 136 children in the 31 days since the start of the Russian invasion, Ukraine's office of the prosecutor general said on Saturday in a message on the Telegram app.

    Of the total, 64 children have been killed in the Kyiv region, the office said. A further 50 children have died in the Donetsk region, it said.

    Additionally, 199 children have been wounded, the office said.

    9:30 am: Zelensky calls on Qatar, other energy-producing countries to boost natural gas output

    Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Saturday called on Qatar to increase production of natural gas to counter Russian threats to use energy as a weapon.

    "I ask you to increase the output of energy to ensure that everyone in Russia understands that no one can use energy as a weapon to blackmail the world," Zelensky said in a video message to the Doha Forum meeting in Qatar's capital.

    Zelensky said countries such as Qatar could make a contribution to the stabilisation of Europe.

    8:51 am: Russian forces say they are focusing on Luhansk and Donetsk

    Russian forces say they are aiming to take control of the entire Luhansk and Donetsk administrative regions in Ukraine's Donbas. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv.

    8:15 am: Ukraine's army reports clashes with Russian forces in Donbas

    Ukraine’s army said Saturday it had clashed with Russian forces around the cities of Donetsk and Luhansk in Ukraine’s eastern Donbas region.

    In a dawn report, the army’s general staff said it had “inflicted significant losses”, claiming to have shot down three planes, destroyed eight tanks and killed dozens of soldiers.

    8:04 am: Biden to meet with Poland's Duda, deliver speech on Ukraine war 

    US President Joe Biden will argue in a speech in Poland on Saturday that the "free world" opposes Russia's invasion of Ukraine and that there is unity among major economies on the need to stop Russian President Vladimir Putin, the White House said.

    After three days of emergency meetings with allies of the G7, European Council and NATO, and a visit with US troops in Poland, Biden will meet with Polish President Andrzej Duda.

    In what US officials were billing as a major address, Biden "will deliver remarks on the united efforts of the free world to support the people of Ukraine, hold Russia accountable for its brutal war, and defend a future that is rooted in democratic principles," the White House said in a statement.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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    Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

    Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

    Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

    « Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

    Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

    Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

    « Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

    L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

    En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

    Photo : archive

    Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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    Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

    Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

    Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

    « Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

    Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

    Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

    « Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

    L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

    En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

    Photo : archive

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    Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

    Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

    Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

    « Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

    Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

    Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

    « Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

    L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

    En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

    Photo : archive

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    Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

    Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

    Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

    « Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

    Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

    Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

    « Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

    L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

    En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

    Photo : archive

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

    Issued on: 26/03/2022 - 20:47

    NEWS WIRES

    Yemen's Huthi rebels announced a three-day truce with the Saudi-led coalition and dangled the prospect of a "permanent" ceasefire on Saturday, the seventh anniversary of a brutal conflict that has left millions on the brink of famine.

    A day after a wave of Huthi drone and missile attacks on Saudi targets, including an oil plant that turned into an inferno near the Formula One race in Jeddah, political leader Mahdi al-Mashat put rebel operations on hold.

    As thousands of people marched in the rebel-held capital, Sanaa, to mark the anniversary, Mashat appeared on TV to announce the "suspension of missile and drone strikes and all military actions for a period of three days".

    "And we are ready to turn this declaration into a final and permanent commitment in the event that Saudi Arabia commits to ending the siege and stopping its raids on Yemen once and for all," he said.

    There was no immediate response from Saudi Arabia, which retaliated to Friday's attacks by launching air strikes against Sanaa and Hodeida and destroying four explosives-laden boats.

    Yemen, the Arab world's poorest country even before the war, has been teetering on the brink of catastrophe for years as the complex conflict rages on multiple fronts.

    Hundreds of thousands of people have been killed, directly or indirectly, and millions have been displaced in what the UN calls the world's worst humanitarian crisis.

    'Peace will come'

    Mashat said the Huthis are ready to "release all coalition prisoners, including (president Abdrabbuh Mansur) Hadi's brother, militia prisoners and other nationalities in exchange for the full release of all our prisoners".

    "The Saudi regime must prove its seriousness... by responding to a ceasefire, lifting the siege and expelling foreign forces from our country.

    "And then peace will come and then it will be time to talk about political solutions in a calm atmosphere away from any military or humanitarian pressure."

    The Iran-backed rebels' surprise move came exactly seven years after the Saudi-led coalition's intervention to support Yemen's government, after the Huthis seized Sanaa in 2014.

    After months of negotiations, Iran is near to reviving a stalled deal with international partners where it will curb its nuclear ambitions in return for an easing of sanctions.

    When it first intervened in Yemen on March 26, 2015, the Saudi-led coalition was made up of nine countries.

    Today, it is largely just Saudi Arabia and, to a lesser extent, the United Arab Emirates, which says it withdrew troops from Yemen but remains an influential partner.

    The coalition's intervention has stopped the Huthis' advances in the south and east of the country but has been unable to push them out of the north, including the capital Sanaa.

    "Militarily, the war is now at stalemate," Elisabeth Kendall, a researcher at Oxford University, told AFP this week, adding that Saudi Arabia "may at this point be keen to extract itself" from Yemen.

    "But it needs to be able to position any withdrawal as a win and to ensure that it is not left with a Huthi-controlled enemy state on its southern border," she said.

    (AFP)

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    UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met

    Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

    Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery

    Valeurs Actuelles

    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

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    France24 - World

    French ice skating Olympic champions Papadakis, Cizeron win fifth world gold

    Issued on: 26/03/2022 - 20:57

    NEWS WIRES

    Olympic champions Gabriella Papadakis and Guillaume Cizeron claimed a fifth world ice dancing title on home ice on Saturday, with world record scores.

    Papadakis, 26, and 27-year-old Cizeron led all the way to seal gold after the free skating final with a new world record total of 229.82 points.

    Madison Hubbell and Zachary Donohue took silver with 222.39, ahead of fellow Americans Madison Chock and Evan Bates, 216.83. The top three couples all train together in Montreal.

    "It's one of the best competitions of our career, we felt incredible support, especially after the Olympics," said Cizeron after winning gold in Beijing behind closed doors.

    "That's one of the reasons we love what we do so much. The goosebumps, the emotions that come with the noise, it's indescribable," he added.

    Skating to 'Elegie' by Gabriel Faure the French scored 137.09 in the free skate to better their previous world record mark achieved three years ago.

    They achieved world record scores in the rhythm dance and the free dance earlier in the competition.

    Papadakis and Cizeron, also five-time European champions, overtake French legends Andree and Pierre Brunet, who won four world and two Olympic gold between 1926 and 1932.

    They edge closer to the record of six world titles achieved by Lyudmila Pakhomova and Alexandr Gorshkov competing for the Soviet Union between 1970 and 1976.

    Russia were barred from competing following the invasion of Ukraine, with Olympic silver medallists Victoria Sinitsina and Nikita Katsalapov unable to defend their world title as a result.

    (AFP)

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    Court rejects US skaters' appeal to get Olympic silver team medals

    Olympic Games

    Skater Timothy LeDuc: First non-binary athlete to compete in Winter Olympics

    OLYMPIC GAMES

    Curtain falls on Beijing Olympics marred by politics and doping scandal

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

    L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

    Une émission préparée par Rebecca Martin 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

    Focus

    Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

    L'Humanité

    Les militants de la Base, QG des luttes

    Un jour avec

    À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

    Pia de Quatrebarbes

    Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

    Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

    Ne pas se faire confisquer son avenir

    Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

    Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la marche du siècle n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

    « Le climat est complètement absent des débats »

    Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

    Neuf alternatibases en france

    Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

    À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

    Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

    Climatengagementalternatiba Climatalternatiba
    France24 - World

    'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

    Issued on: 22/03/2022 - 18:23

    Sam BALL

    As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

    L'Humanité

    30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

    Entretien

    Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

    Emilio Meslet

    L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

    Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

    Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

    Est-ce un phénomène naturel ?

    En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

    Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

    La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
    France24 - World

    The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

    Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

    Sam BALL

    In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

    L'Humanité

    Sortir du gaz russe : pistes et impasses

    Décryptage

    À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

    Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

    C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

    Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

    Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

    1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

    Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

    Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

    Peut-on se passer du gaz russe ?

    2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

    Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

    « Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

    3. Consommer moins : l’arlésienne française

    En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

    Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

    ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    Valeurs Actuelles

    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

    Hauts-de-France : les dernières actualités

    À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

    Un migrant érythréen meurt électrocuté sur un wagon de la gare de Valenciennes

    Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

    Valeurs Actuelles

    [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

    Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

    Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

    Eric Zemmour et la civilisation

    Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

    A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

    Des religions et des visions du monde différentes

    Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

    La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

    C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

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    Rama
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    From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

    Issued on: 10/02/2022 - 11:14

    The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

    Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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    Zimbabwe votes in crucial parliamentary and local by-elections

    Issued on: 26/03/2022 - 11:24

    NEWS WIRES

    Zimbabweans cast ballots on Saturday in parliamentary and local authority by-elections seen as a yardstick of what is to come in next year's general polls.

    The polls, which opened at 7:00 am, have generated so much interest that President Emmerson Mnangagwa has led various campaign rallies to shore up support for ruling ZANU-PF candidates.

    "We need change," Jasen Maeka, a 42-year-old unemployed man said after voting at a polling station in central Harare.

    "We should give the opposition a chance. This government has proved to be a failure," Maeka said.

    Opposition leader Nelson Chamisa, who is seen as the most formidable challenger to Mnangagwa, formed a new party Citizens Coalition for Change (CCC), three months before the by-elections.

    "We are going into a crucial by-election...it is a dry run of the 2023 election," Chamisa told his final campaign rally in a working class district on the outskirts of Harare on Thursday.

    The new party drew massive crowds to its campaign rallies.

    Chamisa's party complained of growing repression by the authorities as several of its parties were banned by the police during the two-month long campaign.

    Unrest at an opposition rally last month left one person dead and 22 injured.

    During the campaign, the country's vice president Constantino Chiwenga likened the opposition to lice which should be "crushed".

    ZANU-PF, which has led the country since independence from Britain in 1980, also attracted huge campaign crowds.

    Critics accuse Mnangagwa, who took power in 2017 after Robert Mugabe ruled for 37 years, of muzzling dissidents and the opposition has voiced concern that the election will not be credible.

    Voters are casting ballots in 28 parliamentary constituencies including 20 where opposition lawmakers were recalled in a battle over the control of the country's largest opposition party.

    The rest of the seats fell vacant following the deaths or reassignment of the incumbents.

    By-elections were also being held in 122 local government municipalities.

    The by-elections were supposed to be held within 90 days of the seats falling vacant but Mnangagwa delayed the polls in 2020 citing the Covid-19 pandemic.

    Sixteen parties were taking part in the elections.

    On the eve of the polls, Chamisa's party alleged that the election was rigged before voting had taken place, citing errors in the voter register.

    (AFP)

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    'President': An intimate look at Zimbabwe's struggle for democracy

    Across Africa

    Zimbabweans call for sanctions rethink

    EYE ON AFRICA

    Zimbabwe vice president resigns amid sexual misconduct allegations

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    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    The Saturday Profile

    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

    Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

    C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

    Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

    On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

    Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

    Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

    La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

    Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

    Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

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    La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

    La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

    France24 - World

    West African bloc ECOWAS to keep Mali sanctions over delayed elections

    Issued on: 26/03/2022 - 07:21

    NEWS WIRES

    West Africa's regional bloc Friday said it would maintain sanctions on Mali over the military rulers of the Sahel country delaying a return to civilian rule after a coup.

    At the end of a summit in Ghana, the Economic Community of West African States also issued warnings to the juntas that recently seized power in Guinea and Burkina Faso.

    ECOWAS said military leaders in Guinea should provide "an acceptable timeline for transition" by the end of April, or it would slap punitive measures on the government and the National Transition Council (CNT).

    The bloc added in a statement that, if Burkina Faso's junta did not free former president Roch Marc Christian Kabore from house arrest by Thursday next week, "individual sanctions" would also ensue.

    The talks in the Ghanaian capital Accra came three months after the bloc slapped tough sanctions on Mali.

    They had opened "behind closed doors between heads of state", Malian Foreign Minister Aboudlaye Diop tweeted earlier in the day.

    The leader of Mali's junta, Assimi Goita, was invited to the summit, according to an ECOWAS document seen by AFP.

    But it was unclear at the opening if he was in attendance, physically or virtually.

    The summit came about a week after an ECOWAS envoy for Mali travelled to Bamako, but the talks on restoring civilian rule were inconclusive.

    The 15-nation bloc is pushing for Mali's military, which seized power in 2020, to stage elections within 12-16 months.

    But strongman Goita has so far defied international pressure to hold elections.

    Four coups since 2020

    On Thursday, the court of the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) ordered the suspension of the Mali sanctions.

    It was unclear if the UEMOA court's suspension ruling would lead to the immediate lifting of the sanctions.

    ECOWAS and UEMOA both applied economic and diplomatic sanctions on Mali in January after the junta proposed staying in power for up to five years.

    Mali's junta views the sanctions as illegal and vowed to challenge them in international courts.

    Much of Mali, a vast nation of 21 million people, is plagued by a jihadist conflict that first emerged in 2012 and spread to neighbouring Burkina Faso and Niger.

    Goita seized power in Mali in August 2020, then installed an interim government led by civilians.

    But in May 2021, he deposed those civilian leaders -- in a second coup. He was later sworn in as interim president.

    In September last year in Guinea, Colonel Mamady Doumbouya ousted elected president Alpha Conde, who had provoked mass protests by seeking a controversial third term in office.

    And Burkina Faso's Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba toppled Kabore in January following two days of army mutinies amid frustration with the jihadist conflict.

    ECOWAS has suspended the membership of the three countries.

    (AFP)

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    Des spectacles « au service d’un discours »

    Surtout, il juge ces erreurs volontaires, avec des spectacles de grande qualité, mais « mis au service d’un discours, qui émane d’un seul homme : c’est Philippe de Villiers ». Evoquant un tableau où les Gaulois chrétiens sont opposés aux envahisseurs romains païens, l’historien dénonce « un message totalement nationaliste, anachronique, qui est mis au service de ce fantasme de “la France chrétienne éternelle”». « Je ne pense pas que cela rentre tel quel dans la tête des gens », concède-t-il auprès du JDD, critiquant toutefois l’absence dans le programme du parc de « l’histoire sociale ou culturelle », des femmes et des minorités.

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    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

    L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

    — 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

    Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

    La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

    L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

    — 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

    Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

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    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

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    Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

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    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

    L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

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    March 13, 2022

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    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

    France24 - World

    Ceasefire in Ethiopia allows key aid delivery

    Issued on: 25/03/2022 - 23:14

    Yena LEE Follow

    Tigrayan rebels agree to a humanitarian ceasefire with Ethiopia's federal govt. The near-17 month conflict has killed thousands of people and left millions in need of food aid. ECOWAS leaders warn they could slap sanctions on Guinea and Burkina Faso, and maintain sanctions for Mali. And we bring you a report on the economic fallout of Russia's invasion of Ukraine as the price of fuel, food and fertilizer shoots up across the continent. 

    L'Humanité

    Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

    Actu

    Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

    Anna Musso

    Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

    La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

    Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

    sciencesmathématiques
    Valeurs Actuelles

    Philip K. Dick, mystique déjanté

    Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

    En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

    Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

    « Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

    La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

    L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

    Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

    Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

    Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

    Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

    La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

    Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

    « Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

    En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

    Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

    Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

    C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

    Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

    Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

    Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

    Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

    De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

    Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

    Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

    Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

    Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

    Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

    Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

    Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

    la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

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    Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

    Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

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    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

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    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Intelligence OnlineLes Échos

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

    L'Humanité

    Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

    Actu

    La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

    Jérémie Bazart

    La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

    La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

    Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

    Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

    Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

    Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

    La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

    Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

    Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

    Des disparités régionales

    Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

    Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

    Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

    (1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

    Point de vue 

    « La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

    Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

    Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

    Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

    Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

    Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

    Que pensent les historiens de votre travail ?

    Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

    Propos recueillis par J. B.

    sciencespestepollenHistoire
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    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    d’après le Wall Street Journal

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

    Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0
    Valeurs Actuelles

    Le cœur est un chasseur solitaire

    A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

    Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

    Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

    Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

    Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

    “August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

    Issued on: 24/03/2022 - 18:02

    Sébastian SEIBT

    Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

    The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

    "Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

    It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

    Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

    March 23, 2022

    At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

    It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

    "The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

    Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

    March 19, 2022

    In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

    On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

    But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

    Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

    Warm breezes from Spain and New Zealand

    Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

    But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

    To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

    In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

    When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

     'Weather quirk or unprecedented event'?

    "It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

    But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

    "That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

    Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

    This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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    Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

    European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

    Down to Earth

    Winter droughts: The new normal?

    France24 - World

    Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

    Issued on: 23/03/2022 - 18:17

    Sam BALL

    At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

    L'Humanité

    L’échec de la stratégie de Lisbonne

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Il y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

    Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.

    D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.

    La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.

    Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.

    Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.

    la chronique scientifique de sylvestre huet
    Valeurs Actuelles

    Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux

    C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.

    Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.

    Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

    Actu

    Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

    Anna Musso

    Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

    l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

    Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

    « C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

    Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

    Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

    « Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

    Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

    « La science au service de la paix »

    De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

    En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

    sciencescoopérationGuerre en Ukraine
    France24 - World

    Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

    Issued on: 22/03/2022 - 15:47

    More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

    A programme prepared by Rebecca Martin 

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    L'Humanité

    Biden sur le ton de l’escalade contre le « boucher » Poutine

    Actu

    Lors d’un discours tenu à Varsovie, le président américain a ciblé son homologue russe en souhaitant sa destitution. La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer ses propos.

    Nadjib Touaibia

    Vladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », a martelé, samedi 26 mars, le président Joe Biden lors d’un discours au château royal de Varsovie, en Pologne. La guerre en Ukraine est un « échec stratégique pour la Russie », qui ne devrait « même pas penser à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan », a mis en garde le président américain après avoir qualifié son homologue russe de « boucher ». Un haut responsable de la Maison-Blanche a toutefois jugé utile de tempérer cette charge. «  Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a précisé une voix anonyme. De son côté, le Kremlin a rompu le silence en invitant Biden à rester « réfléchi » dans ses propos. « À chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel », a réagi auprès de l’agence de presse russe Tass le porte-parole Dmitri Peskov.

    « Cette guerre n’est pas digne de vous »

    Joe Biden a aussi interpellé le « peuple russe », qu’il ne considère pas comme « ennemi ». « Cette guerre n’est pas digne de vous, Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre ! » a-t-il lancé avant de parler armes dans la logique de son discours de soutien à la Pologne, pays membre de l’Otan et frontalier de l’Ukraine. « Les États-Unis nous ont assurés qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, après sa rencontre avec l’hôte de la Maison-Blanche. Le 8 mars, Varsovie avait en effet annoncé être « prête à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions MiG-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne) et à les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis », pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine. La décision est désormais entérinée.

    Elle fait écho à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous avons besoin de plus d’armement. Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe. Nous l’avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée samedi soir. Et de s’interroger : « Que fait l’Otan ? Est-elle dirigée par la Russie ? Qu’attendent-ils ? » Le commandement russe, quant à lui, a annoncé vendredi son intention de « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération » du bassin minier du Donbass. Il était jusque-là question de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble. Le président américain dit ne pas croire à ce changement d’objectif. Son discours sur le ton de la surenchère accompagne les livraisons d’armes à l’Ukraine via la Pologne. Joe Biden parle comme s’il envisageait d’entretenir cette guerre particulièrement meurtrière pour les populations civiles. S’exprimant au sujet des mots employés par son homologue, Emmanuel Macron a déclaré, dimanche, qu’il « n’utiliserait pas » les mêmes propos concernant Vladimir Poutine.

    joe bidenRussievladimir poutineGuerre en Ukraine
    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    Valeurs Actuelles

    Danemark, l’échappée royale

    Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.

    La reine, surnommée “Daisy”, fête cette année son jubilé d’or (50 ans de règne), un peu dans l’ombre de celui de platine de sa cousine la reine Elizabeth. En raison du contexte délicat, du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février, le programme des festivités a été reporté, mais rien n’empêche de se rendre à Copenhague pour une échappée royale ; d’autant que le pays vient d’assouplir les restrictions sanitaires.

    Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.

    À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.

    Emprisonnée vingt ans dans le donjon

    À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).

    Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Guerre en Ukraine: Kryvyï Rih, la ville refuge qui résiste aux assauts russes

    Premier plan

    Dans le centre industriel et sidérurgique, les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. Tout le monde participe à la défense de la cité alors qu’y affluent les habitants des localités voisines déjà attaquées par l’armée de Vladimir Poutine.

    Pierre BarbanceyPierre Barbancey

    Kryvyï Rih (Ukraine), envoyé spécial.

    À l’aise dans son uniforme vert olive, la barbe soigneusement taillée et le sourire rassurant, Oleksandr Vilkoul commence par allumer une cigarette et boit un café. Un nouveau look pour cet homme politique né en 1947, ancien vice-premier ministre de décembre 2012 à février 2014, lorsque Viktor Ianoukovitch était président, stoppé net dans son ascension par la révolution de Maïdan. Candidat malheureux à la présidentielle de 2019 – arrivé en huitième position –, il demeure néanmoins une personnalité respectée au charisme certain. Il est maintenant en charge de l’administration militaire à Kryvyï Rih.

    Devant nous, il étale sur son bureau une grande carte de la région et c’est comme si nous assistions au briefing d’un état-major. Au centre, il montre Kryvyï Rih. Au nord-est, la grande localité de Dnipro. Au sud, Mykolaïv et Kherson ; à l’est, Zaporijia. Plus loin encore, Donetsk puis, au bord de la mer d’Azov, Marioupol. C’est dire l’importance de Kryvyi Rih et l’intérêt que représenterait pour les Russes la prise de cette cité. Pas seulement parce qu’y est né le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’ailleurs. C’est une ville industrielle où la sidérurgie est ­solidement implantée.

    « On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer »

    « Au début de la guerre, l’armée russe a essayé de prendre la ville, rappelle Vilkoul. Q uatre avions ont tenté d’atterrir pour déposer des troupes mais nous avons bloqué les pistes avec des camions et des bulldozers. Le troisième jour, une colonne de 300 véhicules venus de Kherson a tenté de s’approcher, mais elle a été stoppée par nos hélicoptères du côté de Bachtanka et près de 200 ont été détruits. » La ligne de front se situe à 17 kilomètres à certains endroits, 40 kilomètre ailleurs.

    Il le certifie : « Ces dix derniers jours, les combats étaient quotidiens mais nous ne sommes pas assiégés. On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer. » En revanche, les villages alentour se révèlent de parfaites cibles pour l’artillerie russe. Celui de Zelenodolsk est régulièrement frappé par des roquettes Grad, particulièrement meurtrières et destructrices. « On gagne sur le terrain et on pourrait les mettre dehors, assure-t-il. Mais on ne peut rien contre leurs missiles et leurs avions. C’est pour cela que je soutiens l’appel du président Zelensky à instaurer une zone d’exclusion aérienne. »

    La page Ianoukovitch semble définitivement tournée pour Oleksandr Vilkoul, qui réfute avoir jamais été prorusses. « Nous sommes nés dans une région russophone, ça ne veut pas dire que nous n’aimons pas l’Ukraine. Tout ça parce que nous célébrons le 9 mai (1945, victoire de l’URSS contre les nazis – NDLR) », estime-t-il.

    « Quand Poutine bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? »

    Quant à la « dénazification » de l’Ukraine prônée par Vladimir Poutine, il l’assimile à de la propagande. « Quand il bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? » Il se dit prêt à soutenir « toutes les décisions » du président ukrainien. Une attitude qui donne quelques indications sur ce qui pourrait se passer après la guerre, dans le cadre d’une recomposition du pouvoir, même si Oleksandr Vilkoul se refuse à l’évoquer.

    Malgré les sirènes qui retentissent à espaces réguliers, les affrontements paraissent bien lointains lorsqu’on parcourt les artères « décommunisées » de Kryvyï Rih. L’avenue Karl-Marx est désormais l’avenue de la Poste, le cinéma Lénine avec ses deux salles a été transformé en église. Et la statue de Vladimir Ilitch remplacée par celle de saint Nicolas. Seuls quelques détails subsistent comme la faucille et le marteau moulés en haut d’un bâtiment. En réalité, les habitants ne sont pas sereins, leurs pas pressés trahissant les craintes d’un bombardement, même si, jusque-là, la ville n’a pas été touchée. Les effets de la guerre sont, de toute manière, bien réels pour cette gigantesque métropole qui s’étend sur près de 100 kilomètres alors que n’y vivent que 600 000 personnes.

    Un fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants »

    Ici, tout n’est que mine de fer et sidérurgie. Depuis le 24 février, date de l’entrée des troupes russes en Ukraine, les hauts-fourneaux ont cessé leur activité. Le charbon, qui provenait essentiellement de Donetsk et de Russie, manque. Conséquence, sur les six fours des cokeries, un seul fonctionne. Chez ArcelorMittal, qui possède une usine à Kryvyï Rih, Natalia Marynyuk est responsable du syndicat des mineurs et des métallurgistes (PJSC). 16 500 adhérents pour environ 23 000 salariés.

    « Nous sommes parvenus non seulement à sécuriser les salaires, mais aussi à obtenir une prime de 30 %. Ceux qui sont au chômage technique ont touché leur paye en mars et en recevront deux tiers en avril. Et ceux qui participent aux brigades territoriales perçoivent un salaire moyen », se félicite-t-elle tout en relevant un paradoxe : « En temps de paix, il nous faut batailler dur, manifester pour obtenir quelque chose. »

    Le 23 février, le syndicat avait annoncé que, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, il distribuerait des coupons d’achat aux salariées pour un montant de 1 million de hryvnias (environ 33 333 euros). Le lendemain, au moment du déclenchement de la guerre, elles ont toutes refusé, demandant que l’argent soit utilisé pour acheter le matériel nécessaire aux fortifications, à l’achat de vêtements.

    Pratiquement tous les travailleurs ont versé au fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants », créé pour soutenir l’armée. « Certains ont fabriqué des poêles à bois, d’autres ont soudé des pièces métalliques, d’autres encore ont acheté des cochons pour distribuer de la nourriture », précise Natalia Marynyuk dont l’organisation a lancé un appel aux syndicats européens afin d’appuyer l’idée d’une zone d’exclusion aérienne et l’envoi d’équipements militaires.

    « 95 % des réfugiés restent à Kryvyï Rih »

    L’ancienne maison de la culture de Kryvyï Rih a également été réquisitionnée pour accueillir tous ceux qui ont fui les combats et les bombardements, qu’il s’agisse de Kherson, Mykolaïv ou Marioupol. Larissa, la cinquantaine, qui dirige les opérations, a elle-même fui l’oblast de Donetsk en 2015. « Cette ville est connue pour l’aide sociale qu’elle apporte aux gens en général, donc beaucoup préfèrent venir ici », explique-t-elle. Elle comptabilise l’arrivée des réfugiés : environ 400 par jour. « Les deux premières semaines, les gens étaient vraiment en transit. Mais maintenant, 95 % d’entre eux restent ici car il y a déjà beaucoup de déplacés dans l’ouest de l’Ukraine », assure-t-elle.

    Ici, ceux qui arrivent trouvent de la nourriture, des jouets, des vêtements, des chaussures, mais aussi une aide médicale et un soutien psychologique. Des dortoirs ont été aménagés dans les gymnases et sur le campus universitaire. Des familles sont accueillies par les habitants. « Quand notre pays est secoué comme il l’est, nous devons tous nous aider », confie Larissa.

    « Je ne dors que trois heures par nuit »

    Les autorités municipales de Kryvyï Rih se démènent comme elles peuvent pour tout à la fois aider à la défense de la ville et fournir les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés. À l’image de Sergiy Miliutin, maire adjoint, qui ne ménage pas sa peine. « Je ne dors que trois heures par nuit, avoue-t-il. Nous avons prévu des stocks de nourriture et nous organisons des convois humanitaires pour ravitailler les villages alentour. » Fier de sa ville, surnommée « la Petite France » à cause de l’investissement d’industriels français dans les mines à la fin du XIX e siècle (une partie de l’acier ayant servi à la construction de la tour Eiffel vient de là), Sergiy Miliutin organise un rassemblement culturel, ce mardi, « pour fermer le ciel et arrêter la guerre ».

    À cette occasion, des musiciens devraient – au-delà du répertoire ukrainien – interpréter des chansons françaises de Montmartre. « S’il n’y avait pas eu la guerre, j’aurais ouvert une antenne de l’Alliance française et jumelé des écoles avec des établissements de villes industrielles françaises », regrette l’élu.

    À Kryvyï Rih, Iekaterina a pu enfin souffler. Il y a quelques jours, cette professeure d’anglais est parvenue, avec son mari, à s’extraire de l’enfer de Marioupol, cité portuaire meurtrie et en grande partie détruite. Iekaterina n’en revient toujours pas. « Les deux premières semaines, les bombardements étaient sporadiques. On descendait dans l’abri souterrain de temps en temps, se souvient-elle. Mais ensuite, nous avons dû y rester en permanence. Cela a duré une semaine. Nous n’avions pratiquement plus rien à manger, il n’y avait pas d’électricité, pas de gaz, pas de chauffage. »

    « Il y avait des cadavres dans la rue, mais personne ne pouvait les enterrer »

    Finalement, risquant le tout pour le tout, Iekaterina et son époux décident de quitter les lieux en voiture. « Ça explosait de partout. Je pense que 80 % de Marioupol étaient alors détruits. Il y avait des cadavres dans la rue, certains étaient recouverts mais personne ne pouvait les enterrer. Dans la banlieue de la ville, des adultes et des enfants cherchaient désespérément de quoi manger, pillaient les magasins. Il n’y avait plus rien. » Ils parviennent ainsi à Zaporijia puis, par convoi, à Kryvyï Rih. « Nous avons eu de la chance, souffle-t-elle. Mais ils ont pris ma vie. Je ne sais plus où vivre, ni pourquoi je vis. »

    Via les réseaux sociaux, des groupes se sont formés. Soit entre salariés d’une même entreprise ou d’une même administration, soit par quartier. Le but : arriver à se retrouver, savoir qui a pu fuir, qui est encore vivant… et qui ne répond plus.

    Lena, travailleuse sociale, qui avait déjà quitté Marievka, près de Donetsk en 2014, est partie très vite de Marioupol et s’enquiert de ses amis. « J’en ai retrouvé une quinzaine, se réjouit-elle. Beaucoup se sont réfugiés sur la côte de la mer d’Azov. Ils sont traumatisés. » Et Lena de raconter l’histoire de sa collègue Svetlana dont le mari a été pulvérisé par une roquette alors qu’il voulait convaincre ses parents de quitter la ville. « Svetlana est restée à Marioupol. Elle n’a qu’une idée, retrouver au moins la tête de son époux et surtout la main où il portait son alliance. Elle pourra ainsi l’enterrer dignement. »

    Guerre en Ukrainemarioupol Guerre en Ukrainemarioupol
    New York Times - World

    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    L'Humanité

    Avec la guerre en Ukraine, l’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

    Entretien

    Pour le professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, la guerre en Ukraine signe le retour du monde du XIX e siècle, sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable.

    Christophe Deroubaix

    Quelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?

    Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’Alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’Alliance atlantique et l’Otan, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’Atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément, à la fois politiquement et idéologiquement, au cours des dernières décennies, cette guerre crée une dynamique d’affrontement, entre Est et Ouest, non pas idéologique comme au temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’Alliance atlantique et la Russie. On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens, qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies, de la nécessité d’augmenter significativement leur budget de défense, ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.

    En ce qui concerne Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.

    Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?

    Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif.

    Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington.

    Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?

    Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont elle dispose, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.

    Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?

    Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’Alliance atlantique et de l’Otan crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.

    D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leur énergie et leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à de grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.

    L’abstention, lors du vote à l’ONU, indique que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

    Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?

    D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que, s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.

    Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations unies, où un certain nombre de pays se sont démarqués ?

    En effet, 37 pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud, ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales. Une partie importante du monde, qu’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.

    Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991, ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.

    Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure, donc ?

    L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années. Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires – la Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de production transnationalisées. Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.

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    Quelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?

    Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’alliance atlantique et l’OTAN, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément à la fois politiquement et idéologiquement au cours des dernières décennies, cette guerre créée une dynamique d’affrontement entre Est et Ouest, non pas idéologique comme du temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’alliance atlantique et la Russie. On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies de la nécessité d’augmenter significativement leurs budgets de défense ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.

    Pour ce qui est de Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.

    Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?

    Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directe. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuils décisifs.

    Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush, et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?

    Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont ils disposent, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.

    Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?

    Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’alliance atlantique et de l’OTAN crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.

    D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leurs énergies et les leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à des grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.

    Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?

    D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.

    Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations Unis où un certain nombre de pays se sont démarqués ?

    En effet, trente-sept pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales. Une partie importante du monde, que l’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.

    Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991 ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.

    Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure donc ?

    L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie, au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorités capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années. Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires. La Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de productions transnationalisées. Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.

    Guerre en Ukrainediplomatie
    El País (ESP)

    Frigiliana, el pueblo de Málaga al que no se le puede pedir más

    ANDALUCÍA

    Tiendas, restaurantes, galerías y hoteles con una marcada identidad local salpican esta localidad que mantiene intacto su blanco perfil entre deliciosas vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama

    Cuenta el artista alemán Klaus Hinkel que, tras tomar un café en el bar Jaime y mientras subía la calle Amargura, entendió que Frigiliana, pueblo que visitaba por primera vez, iba a ser su hogar para siempre. Era el año 1995 y llevaba seis meses recorriendo Andalucía buscando su sitio en lugares como Vejer de la Frontera, Marbella, Ronda o Casares. Fue, sin embargo, aquí donde todo cuadró. “Había un pueblo tranquilo y una casa en ruinas a la venta para remodelarla yo mismo”, recuerda el acuarelista que, por aquel entonces, era piloto de avión. Hoy posee un taller abierto en el que los rankings populares aclaman como el pueblo más bello de Málaga. Y aunque la masa turística ha cambiado su fisonomía, el alma de la localidad permanece inalterable entre árboles de aguacates, un urbanismo de influencia árabe, vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural de Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama.

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    En el perfil blanco y alargado de Frigiliana hay un edificio que sobresale. Tiene murales en su fachada y un reloj solar. Fue levantado en el siglo XVI y hoy es la sede de la fábrica de miel de caña Nuestra Señora del Carmen, la única en Europa. Es apenas el recuerdo de cuando la provincia andaluza era gran productora de caña de azúcar, con miles de hectáreas sustituidas actualmente por mangos y aguacates que se adentran hasta el propio casco urbano. El ingenio, cerca de la plaza de las Tres Culturas, ejerce de antesala del casco histórico. Sus calles se pueden recorrer hasta en tuk tuk, pero merece la pena hacerlo a pie. Es la manera de no perderse callejones, pasadizos y miradores como el que ofrece el restaurante El Mirador. Es también una forma de ejercitar las piernas: el pueblo está repleto de cuestas, casi siempre con escaleras. Fueron los propios vecinos quienes, en los años sesenta del pasado siglo, apostaron por este formato. Era el más adecuado para las bestias y el primer coche no circuló hasta finales de los setenta.

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    En El Lagar ofrecen vinos dulces de Málaga a un euro acompañados de un tapeo a base de chacinas y productos locales. En el Barribarto, es decir, el barrio alto, infinitas macetas decoran las fachadas de las casas bajas encaladas y coloridas puertas de madera. A un paso del restaurante El Adarve —con exquisitas berenjenas con miel de caña local y estupendas carnes— se ubica el taller de Klaus Hinkel, cuyas acuarelas recrean rincones del pueblo y retratan a sus vecinos. El artista repasa su vida y su obra en el libro que publicó a finales de 2021: Ideas, arte e inspiración, y aplaude cómo la economía turística permite fijar población y mejorar la calidad de vida de sus vecinos, pero también advierte de que la tranquilidad ha desaparecido de las calles. Él se quedará, pero ya a principios del siglo XXI escritores y artistas que buscaban aquí un escondite creativo abandonaron el lugar como respuesta al turismo. Antes lo habían hecho los padres de Nick Launay, quien después de vivir su infancia en Frigiliana produjo, ya en Londres, la música de artistas como Nick Cave, Lou Reed, Arcade Fire y Talking Heads.

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    La iglesia de San Antonio de Padua, del siglo XVII, presenta nueva fachada recientemente rehabilitada, y a su lado se esconde la calle Garral, especialmente pintoresca. Un pequeño pasadizo alcanza la fuente de las Tres Culturas (siglo XVII), mismo nombre que el festival que se celebra aquí cada verano para recordar la vieja convivencia de judíos, cristianos y musulmanes. Hay una sorpresa cercana: La Domadora y el León, un local de aires industriales impulsado por Charo Barco y Javier León, quienes aterrizaron en Frigiliana en 2013 también en busca de una vida mejor. Lo han conseguido asentando su cerveza artesanal, La Axarca, pero también promoviendo a otras 300 marcas siempre frescas para consumir en su espacio. “Buscamos que sea un punto de encuentro: además de cervezas hay exposiciones, presentaciones de libros y otras propuestas”, subraya ella. De vuelta por la calle Real, la galería de arte y tienda de antigüedades Almagra, de Ana Ortiz, es una delicia en la que perderse. Y los hoteles Miller’s of Frigiliana y El Torreón 109, uno frente al otro, una estupenda opción para descansar. A las afueras, La Posada Morisca invita a la contemplación (puedes leer aquí la crítica del hotel de Fernando Gallardo).

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    Disfrutar de los alrededores

    Antes, eso sí, es obligada la excursión a El Acebuchal, a menos de 10 kilómetros. Esta minúscula aldea, que ya se mencionaba en las crónicas de las revueltas moriscas de la zona en el siglo XVI, fue desalojada por la Guardia Civil en la posguerra y a finales del pasado siglo la familia García Sánchez se propuso rehabilitarla. Ahora es un mágico rincón donde residen un puñado de vecinos y varias casas rurales ejercen de refugio para el turismo. También hay un restaurante, El Acebuchal, del que Manu Chao disfrutó en 2015. El chef Antonio García explora aquí la gastronomía local añadiendo las influencias de sus viajes por el mundo. Sus favoritas son las recetas de esencia árabe. “Son nuestro origen”, explica quien elabora pan a diario y tiene a la montaña como guía.

    A su alrededor hay rutas que suben hasta la venta Panaderos por el antiguo camino de arrieros que llegaba hasta Granada. También ascensos al pico de El Cielo, pistas para disfrutar de la bicicleta, caminatas hasta el cerro El Fuerte superando las ruinas del castillo de Lízar, del siglo XI, o senderos que caen a Nerja. La naturaleza completa un pueblo al que difícilmente se le puede pedir más.

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    BBC

    Beating noise pollution with smart tech

    By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv

    Sue Pearl and her husband David wake up feeling grumpy every morning.

    "My husband snores so loudly that the whole house shakes," says Sue.

    David, a 65-year-old solicitor from London, has tried just about everything to cure the problem, from nasal drops and strips, to sprays, and even an electric bracelet that gave him a mild electric shock.

    Yet nothing has worked, and even his ears, nose and throat doctor is at a loss.

    "I'm often woken up, my sleep is so disturbed, so I'll send him to the spare room," says Sue, who is a voice-over artist. "It's a nightmare. It's exhausting living with a snorer, neither of us sleep properly, it really isn't great for any relationship."

    It is not just the sound of a snoring partner that can affect your quality of life. From living near a busy road or airport, to noisy neighbours, or blaring music, noise pollution can have a detrimental impact on your mental health.

    In fact, the European Environmental Agency says that excessive noise is actually killing people. It estimates that long-term exposure causes 12,000 premature deaths per year across the European Union.

    Meanwhile, the World Health Organization says that noise pollution is an "underestimated threat that can cause a number of short and long-term health problems, such as, for example, sleep disturbance, cardiovascular effects, poorer work and school performance, [and] hearing impairment".

    Aside from good old ear plugs and noise-cancelling headphones, a number of tech companies have been scrambling to find new ways to drown out increased unwanted sound.

    One such firm is Israeli business Silentium, which says that its "Quiet Bubble" system can significantly reduce unwanted sound - even if it is coming from a husband lying beside you in bed.

    The technology is based around a speaker and microphone. How it works is rather complicated, but in simple terms the microphone listens to the unwanted sound, and then the speaker emits a noise that cancels it out.

    For readers that want a more technical explanation - computer algorithms process the unwanted noise, and the speaker releases the same sound waves, but in the opposite phase, or back to front. This creates interference, which cancels out much of both sounds.

    Called active noise cancelation, it has existed in headphones for a number of years, but companies like Silentium have developed the technology to work without having to put a pair of cans over your ears.

    "You can fit our speaker and sensors to your bed's headboard, and the sound of your partner's snoring would be dramatically reduced, as it generates 'anti-noise'," says Silentium's chief executive Yoel Naor.

    He adds that the technology could also be used in cars. "Your kids could be in the back playing Disney on full blast, or even arguing, and you wouldn't be able to hear much in the front."

    The company says its technology can also create "individual sound zones", whereby the sound from an array of speakers is focused on a very specific area of space, and minimised outside of that zone or bubble. The idea is that someone on a train, or plane, can listen to music or watch a film without headphones, and yet still not bother people sitting nearby.

    In his laboratory Mr Naor has two chairs side by side to demonstrate how this directional sound projection works. Depending on which seat you sit in you hear a different song being played through the assorted speakers. And you cannot hear the other tune.

    Silentium is already working with carmaker Jaguar Land Rover, and hopes to interest other car firms, plus trains and airline companies with its tech.

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    In some situations you want other people to hear a noise, such as a warning sound when a lorry is reversing. But ideally, you only want people close to the vehicle to hear the sound, and not the surrounding neighbourhood.

    Brigade Electronics, based in Kent, makes such reversing alarms - they are only audible to those pedestrians, and others, in close proximity. They work by emitting sounds that dissipate after 10 metres or so.

    "A 'ssh ssh' white noise can be heard clearly in the danger area, even when wearing ear defenders, headphones or for those with hearing impairment, but it doesn't wake up the entire neighbourhood." says Emily Hardy, marketing manager at Brigade.

    She adds that the firm's speaker releases "gentle" short-travelling multi-frequency sounds, rather than "painful" narrowband frequencies that carry through the air for much longer distances.

    Its systems have been fitted to everything from airport buggies, to supermarket delivery vehicles, diggers and some electric cars.

    Poppy Szkiler is the co-founder and chief executive of UK-based Quiet Mark, a global certification programme that awards everything from consumer products to building specifications, hotels, shops, and transport companies for their low noise levels.

    She says that a "quiet revolution" is taking place, with the need to reduce unnecessary noise having "shot to the top of priority lists in environment and health agendas" over the past two years.

    She says this was partly to do with coronavirus lockdowns meaning that the noise in cities fell by half. "And the work from home movement brought an awareness to the impact of sound with all of life happening under one roof," she says.

    Ms Szkiler established Quiet Mark a decade ago, but her family has been tackling excess noise for three generations.

    Back in 1959 her grandfather John Connell founded the Noise Abatement Society, a charity which has now campaigned against noise pollution for 63 years.

    His lobbying helped to push the 1960 Noise Abatement Act through the UK parliament. It legally recognised noise as potential nuisance or pollutant for the first time.

    Talya Ressel is a psychotherapist based in London who works with people with high sensitivity to noise. In particular, she helps people deal with the challenges of misophonia, a condition whereby certain noises can trigger a strongly negative emotional response.

    "We are bombarded by more sounds than ever before," she says. "Understand that sounds, that you may not even hear or notice, can have a very different effect on others.

    "If you can not avoid an unwanted sound, and noise-cancelling headphones and white noise aren't options, then you need an active plan to manage the situation. Ignoring the issue doesn't mean that your body is not reacting or being affected."

    Ms Ressel adds: "Try to find a few minutes every day where you sit in active silence. It's giving you a chance to reset after being bombarded by sounds all day."

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    BBC

    The Apprentice winner Harpreet Kaur: Sometimes I don't realise how direct I am

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    The Apprentice winner Harpreet Kaur has reflected on her time on the BBC One reality series, saying she sometimes doesn't realise how direct she is.

    The dessert parlour owner from Huddersfield gets a £250,000 investment from Lord Sugar.

    When asked by BBC Breakfast about Lord Sugar's concerns over her sister's involvement in the company, Harpreet insisted that her sister is "definitely staying within the business".

    BBC

    Apple's Coda beats Netflix's The Power of the Dog to historic Oscar win

    Apple TV's Coda, about a teenager who is the only hearing member of a deaf family, has become the first streaming film to win best picture at the Oscars.

    Once considered the underdog, Coda beat the presumed frontrunner, the Netflix western The Power of the Dog.

    Sir Kenneth Branagh and Riz Ahmed were among the British winners on Sunday.

    Jessica Chastain won best actress, but the ceremony was overshadowed when best actor winner Will Smith hit Chris Rock over a joke about his wife, Jada.

    The King Richard star later used his acceptance speech to apologise to the Academy and his fellow nominees.

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    That incident shocked the attendees and millions of watching viewers, and eclipsed the rest of the ceremony.

    Read more:

    The best picture win for Coda - which stands for Children of Deaf Adults - was a victory for a low-budget, independent film that has been praised for its representation of a deaf family, and for its casting of deaf actors.

    They included Marlee Matlin, who became the first deaf Oscar winner 35 years ago, and Troy Kotsur, who became the second on Sunday when he won best supporting actor.

    Delivering his speech via an interpreter, Kotsur dedicated his Oscar to "the deaf community, the Coda community and the disabled community", adding: "This is our moment."

    The film's 17-year-old daughter is played by British actress Emilia Jones, the daughter of Welsh singer and TV presenter Aled Jones.

    With Coda, Apple thwarted Netflix's quest to become the first streaming service to win the prestigious best picture prize.

    The Power of the Dog ended up winning one award from its 12 nominations - best director for Jane Campion. The New Zealand film-maker became just the third woman to win best director in the 94-year history of the Academy Awards.

    She is also the second in a row, following Nomadland's Chloe Zhao last year.

    Sci-fi epic Dune won the most awards overall with six, including most of the technical categories, while Chastain won her first Oscar for playing televangelist Tammy Faye Bakker in The Eyes of Tammy Faye.

    Ariana DeBose won best supporting actress for playing Anita in West Side Story, 60 years after Rita Moreno won the same award for playing the same role in the musical's first film adaptation.

    She described Moreno, 90, who was in the audience, as a "divine inspiration", adding: "I'm so grateful your Anita paved the way for tonnes of Anitas like me."

    DeBose described herself as an "openly queer woman of colour, an Afro-Latina who found her strength in life through art and that's what I believe we're here to celebrate".

    Referring to a West Side Story lyric, she added: "So anybody who's ever questioned your identity - ever, ever, ever - or you find yourself living in the grey spaces, I promise you this - there is indeed a place for us."

    Sir Kenneth Branagh won his first ever Oscar, earning best original screenplay for writing the story of his own childhood at the start of the Troubles in Northern Ireland in the late 1960s in his black-and-white film Belfast.

    "This is an enormous honour for my family and a great tribute to an amazing city and fantastic people," he said.

    Riz Ahmed won best live action short film for The Long Goodbye, which depicts a British Asian family who are preparing for a wedding when they are rounded up by state forces wearing balaclavas and St George's crosses.

    "In such divided times we believe the role of story is to remind us there's no us and them, there's just us," he told the audience.

    The other British winners included Jenny Beavan, who won the third best costume design Oscar of her career for Cruella.

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    Some stars acknowledged the war in Ukraine by wearing blue ribbons bearing the hashtag #WithRefugees in a campaign backed by the UN refugee agency (UNHCR).

    The ceremony also held a moment of silence "to show our support for the people of Ukraine currently facing invasion, conflict and prejudice within their own borders".

    The show was hosted by a trio of US comic actresses - Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes. "This year the Academy hired three women to host because it was cheaper than hiring one man," Schumer joked in their opening segment.

    After three years without dedicated hosts, and following a subdued pandemic-affected ceremony last year, the trio and producer Will Packer succeeded in bringing humour and energy back to the ceremony - even before Will Smith stole the show.

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    BBC

    Russia hacked Ukrainian satellite communications, officials believe

    By Gordon CoreraSecurity correspondent, BBC News

    Russia is believed to have hacked US satellite communications provider Viasat on the day of its invasion of Ukraine.

    Western intelligence agencies have been investigating the incident and while they have not yet made a public accusation, they believe Russia was behind it.

    It appears to be the most significant cyber-attack linked to the conflict so far, affecting military, as well as government, communications.

    Overall though, Western officials say Ukraine has proved more resilient to cyber-attacks than many had expected.

    Western intelligence agencies are investigating the hacking of Viasat, which provides communications through a network of satellites.

    It appears to have been hit by a sophisticated cyber-attack that wiped devices on the day the invasion began.

    It also affected other countries in Europe, although not the UK.

    Viasat told the BBC that it was replacing some customers' modems but its core network infrastructure and the satellite itself were not damaged.

    "Viasat is actively working with distributors to restore service for those fixed broadband users in Europe impacted by this event," it said in a statement.

    The company did not say who it thought was behind the cyber-attack and said the US government would provide attribution in due course.

    Military doctrine

    "It looks like the clearest example of spill-over," said one official.

    Western officials believe this was almost certainly the work of Russia but have not yet assembled the evidence to make a public accusation.

    "Were it to be ultimately attributed to Russia, it would very much fit with what we expect them to do, which is use their cyber-capability to support their military campaign," said one Western official.

    They believe it fits closely into Russian military doctrine, in which cyber-attacks are used to support specific military objectives - in this case trying to sow confusion by disrupting Ukrainian command and control.

    In recent days, US cyber-authorities have warned that they are "aware of possible threats to US and international satellite communication networks", and America's FBI and Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (Cisa) have urged providers to improve their security because of the continuing potential risks.

    Russia's military intelligence agency, the GRU, is thought to have been behind the Viasat hack, according to a report in the Washington Post.

    Other officials also say that the GRU has led in operations against Ukraine.

    Limited tech damage

    In the initial phases of the Russian invasion, many had predicted large-scale destructive cyber-activity from Moscow.

    Russian state hackers linked to the GRU in the past have managed to turn off the power for hundreds of thousands of Ukrainians. But nothing on this scale was seen.

    Western analysts believe there are several reasons for the absence of significant destructive attacks.

    Russia believed the government in Kyiv would be toppled quickly and a new pro-Moscow replacement would be put in place.

    In this scenario, destroying infrastructure would serve little purpose.

    Destructive cyber-attacks take time to prepare and Moscow's state hackers may also not have had sufficient notice since, like much of the military, they may not have known an invasion was being planned until the last minute.

    Another reason is that when it comes to a full military conflict, hard military power can be more reliable in destroying targets such as TV towers than cyber-attacks, which are not always guaranteed to work.

    But Western officials caution against the idea that there have not been cyber-attacks. They say that the Ukrainians may simply have been resilient to the attacks that did come their way.

    Ukraine resilience

    "We have seen broad targeting of Ukrainian networks and systems," one official said.

    "There was a significant amount of intent on the part of Russia to disrupt Ukrainian systems before the invasion," an official also noted.

    So-called "wiper" software was used to target government systems in January and February, just days before the invasion.

    But officials say they believe Ukrainian defences held up well against attacks, which came from several Russian state-linked groups.

    The experience of previous attacks may also have helped.

    "The Russians perhaps helped the Ukrainians get match fit," an official said.

    "Ukraine has done an incredible job of being resilient," said the official, adding that the country had received extensive support from the West, in terms of both government and private sector.

    Both US and UK cyber-intelligence officials have been working closely for a long period with Ukrainian counterparts, including in specific areas such as telecoms.

    "That's an area that they put a significant amount of effort into, and was supported by allies," officials said.

    There has been continued cyber-espionage in the conflict by both sides, officials say, particularly around intercepting communications and trying to locate and target individuals and military formations.

    'Possible activity'

    So far, there have also not been major cyber-attacks against the West from Moscow.

    One concern had been that Russia could retaliate for Western sanctions by launching cyber-attacks against the West, perhaps unleashing criminal gangs who use ransomware to lock businesses and organisations out of their systems.

    The White House did warn this week that it has seen intelligence of possible activity.

    However, it is not clear yet whether this is above the normal level of Russian cyber-activity that is happening all the time or whether it is an indication that Russia is preparing for something more serious.

    On Thursday, the US Department of Justice and UK Foreign Office also accused Russia's Security Service, the FSB, of hacking into energy providers between 2012 and 2018.

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    Deepfake presidents used in Russia-Ukraine war

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    BBC

    'Everybody should be allowed to play football'

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    A football club has launched inclusive training sessions for disabled children.

    Shaun Culpin, from Coalville FC in Leicestershire, was inspired to set up the initiative two years ago after he received a phone call from a coach at a mainstream football camp, asking him to collect his autistic son who was "struggling".

    "Within these sessions, the kids and the parents feel comfortable," said Mr Culpin, disability activator at the club.

    "Football is for everybody. Everybody should be allowed to play football."

    Video journalist: Alex Thorp

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    L'Humanité

    Situation dramatique pour les éleveurs de porcs et de volailles

    Actu

    Au fil des jours, l’augmentation des coûts de production imputable à la spéculation dans les salles de marché sur les prix des céréales et des produits énergétiques fait croître l’endettement et les risques de faillite chez de nombreux éleveurs de porcs et de volaille. Composée de quelques grandes firmes mais aussi d’une multitude de PME, l’industrie agroalimentaire connaît aussi des difficultés.

    Gérard Le Puill

    Semaine après semaine, la situation difficile des éleveurs de porcs et de volailles se confirme en France. Les négociations commerciales annuelles entre les distributeurs et leurs fournisseurs pour fixer les prix d’achat des produits alimentaires dans les grandes surfaces se sont terminées le 1er mars et ont été aussi dures que les années précédentes. Le vote d’une seconde version de la loi Egalim au milieu de l’automne 2021 pour tenter de la rendre moins inefficace que la première version votée en 2018 par les parlementaires de la majorité présidentielle n’a pas fait changer de posture aux représentants des distributeurs dans la négociation annuelle. Voilà pourquoi, le 18 mars dernier, le gouvernement a pris l’initiative de réunir « l’ensemble des acteurs de la chaîne agroalimentaire française afin de faire le point sur la situation terriblement inquiétante pour l’avenir des agriculteurs et d’entreprises alimentaires confrontées à l’explosion de tous les coûts de production et des matières premières », souligne dans un communiqué l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (ADEPALE), essentiellement composée de PME. Son pouvoir de négociation est limité face aux quatre interlocuteurs qui « négocient » à coups de menaces au nom des enseignes comme Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc et quelques autres.

    Selon Jérôme Foucault, président de l’ADEPALE, « l’inflation historique des céréales et de l’alimentation animale, des engrais, l’explosion des coûts de l’énergie, des emballages, les tensions inévitables sur les approvisionnements en cours et à venir font redouter des baisses d’activité aux PME de l’agroalimentaire ». L’ADEPALE rappelle aussi qu’elle a fait en février des propositions précises pour répondre à quatre enjeux : « Restaurer la compétitivité des entreprises afin de renforcer la souveraineté alimentaire française au cœur de l’Europe ; adapter les outils de productions aux transitions énergétiques, environnementales et digitales ; attirer et développer les compétences dans nos territoires ; affirmer les valeurs du modèle alimentaire français ».

    La situation devient intenable pour les éleveurs de porcs

    De leur côté, les professionnels de la filière porcine indiquent que cette dernière « est confrontée à une crise sans précédent, aggravée par le conflit en Ukraine ». Pour bien comprendre de quoi il retourne, il faut savoir que le prix de la viande porcine évolue chaque semaine, ou pas, en fonction de la loi de l’offre et de la demande et pas du tout au regard de l’évolution des coûts de production. Jusqu’à la fin du printemps 2021, les cours fluctuaient mais couvraient globalement les coûts de production dans les pays membres de l’Union européenne, en raison des importations de la Chine qui avait été contrainte de procéder à des abattages massifs pour contenir l’épidémie de peste porcine africaine dans le pays. Mais depuis l’automne 2021 la Chine a considérablement réduit ses importations après avoir reconstitué son cheptel. Suite à la perte par la France de ce débouché essentiel pour l’exportation, les cours hebdomadaires qui sont fixés sur le marché de Plérin, dans les Côtes d’Armor ont évolué entre 1,20 € et 1,30 € jusqu’en février dernier pour un kilo de carcasse au lieu de 1,50 € et plus à la fin de printemps.

    Parallèlement, les cours de blé fourrager, du maïs, de l’orge, du colza, du soja et du tournesol étaient en hausse sensible depuis des mois et cela s’est traduit une augmentation du prix des aliments composés servis aux porcs de 20 % dans un premier temps. Du coup, les éleveurs spécialisés perdaient entre 25 et 30 € par cochon engraissé. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, on assiste à une nouvelle flambée des cours des céréales et des oléagineux. En quatre semaines, le prix de la tonne de maïs est passé de 250 € à 353 €. Celui de la tonne de colza dont les graines entrent aussi dans les aliments composés, après avoir été triturées pour produire l’huile et des carburants, est passé de 720 € à 960 €. Du coup, le seul prix des aliments pour porcs représente désormais 70 % des coûts de production de chaque kilo de viande contre 60 % en 2020. « À ces surcoûts liés à l’alimentation animale vient s’ajouter l’explosion du coût de l’énergie qui rend la situation intenable pour toute la filière. Compte tenu de cette situation très critique, la filière porcine risque de voir disparaître de nombreux éleveurs et entreprises d’abattage et de charcuterie, remettant en cause la souveraineté alimentaire française dans la filière porcine qui produit aujourd’hui 106 % de la consommation des Français », lit-on dans un communiqué de la filière daté du 21 mars.

    Double peine pour les producteurs de volailles

    La situation est également dramatique dans la filière des volailles de chair bien que les prix de vente des poulets, des dindes, des pintades et des palmipèdes sont, en principe, « indexés sur le coût de l’aliment », ce qui n’est pas le cas pour le porc. Mais l’Interprofession de la volaille de chair indique dans un communiqué daté du 23 mars que « la filière est en effet victime de la survenue soudaine et inédite de l’influenza aviaire dans le bassin vendéen depuis le 25 février et, dans le même temps, de l’accélération brutale des coûts de production en raison du conflit en Ukraine (…) C’est pourquoi, dans un contexte inédit, l’interprofession en appelle au soutien des consommateurs-citoyens. Elle leur demande de privilégier la consommation de volailles françaises, même si certaines espèces risquent d’être victimes de perturbations temporaires quant à leur disponibilité, en raison de l’influenza aviaire… ».

    En 2021, 38 % des poulets de chair consommés en France étaient importés contre 34 % en 2020 et 25 % en l’an 2000. Si 90 % des poulets achetés par les ménages étaient d’origine France, 80 % de ceux servis en restauration collective étaient importés. Pire encore, les plus gros volumes ne provenaient pas des pays membres de l’Union européenne mais de deux pays tiers à la fois gros producteurs de céréales et d’oléagineux bas coûts de main-d’œuvre que sont le Brésil et l’Ukraine. C’est aussi en imposant ces poulets dans les menus des Établissements pour hébergement des personnes âges dépendantes (EHPAD) pour réduire le prix de repas à la portion congrue que la société ORPEA faisait croître ses profits et les distributions de dividendes aux actionnaires.

    volailleviande de porcprix agricoles
    BBC

    1,000-year-old oaks used to create 'super forest'

    By Helen BriggsEnvironment correspondent

    Planting more trees is one of a combination of solutions to combating climate change, but some trees are far better than others. Which ones though? ​​Scientists have designed an experimental forest in England to work out the best formula for achieving ambitious tree planting targets.

    "They've lived for so long; just think what they've seen." Forester Nick Baimbridge is gazing fondly at a majestic oak that has stood for more than a thousand years. On this wintry afternoon, birds sing from lichen-covered branches and a deer runs through the undergrowth.

    There's a sense of timelessness about this medieval forest, which contains the greatest collection of ancient oak trees anywhere in Europe. Blenheim Palace, a few miles away across the park, is a mere youngster at 300 years old, quips Baimbridge, the head forester of the Blenheim Estate.

    Standing under one of the oldest trees, he can only speculate on the turns of history witnessed by this "old girl", whose genetic heritage is set to live on through acorns collected from the forest floor.

    The acorns, and the new generation of oaks they spawn, are crucial to the ambitions of an experimental "super forest" that is being planted where the rivers Dorn and Glyme wind their way through the Oxfordshire countryside.

    The forest is spread across nine new neighbouring woodlands with the first trees planted out this winter.

    The Blenheim Estate has received a government grant of about £1m to plant 270,000 trees in the nine new woodlands covering 1sq km (0.4 miles) in an inaugural scheme paying landowners to create forests with public access.

    The autumn of 2020 was a "mast year," when the oaks produced a bumper crop of acorns, and foresters picked them off the forest floor and took them to a tree nursery on the estate, where they were planted into pots and left to grow. "We put them in compost and just wait for them to do their thing," says Baimbridge.

    The saplings take several years to grow big enough to be planted out in the forest, but experts think it is worth the wait to harness the pedigree of the Blenheim oaks.

    These native oak trees, which can support hundreds of different species of insects, birds and fungi, will be needed in the race to reforest the UK. ​​Britain remains one of the least wooded parts of Europe, and while new trees are being planted, ancient woodland continues to be lost. The government needs to treble tree planting efforts to meet its goal of creating 30,000 hectares of new woodland every year in the UK by 2025.

    But it's not enough to randomly plant millions of trees; forests must be built to last, with a combination of species that will provide habitat for wildlife as well as absorbing carbon emissions.

    Despite the fervour for planting trees, scientists warn it's not a "silver bullet" for tackling climate change. If not done with utmost care, the rush to plant trees can harm biodiversity and block land needed for other essential functions, such as growing food. And natural woodlands that contain a mixture of native species are more resilient and better for wildlife than vast plantations made up of one type of tree.

    That's where this experimental super forest comes in to play. The ethos behind it is to develop a formula for planting woodlands that can soak up carbon emissions, provide space for nature and people, and yield timber that will help trees pay their way.

    The recipe they've come up with is to plant no less than 27 different types of tree, including conifers for absorbing carbon, a mixture of broad-leafed and native trees for biodiversity (the oaks are broad leafs), as well as trees that will supply valuable wood.

    Saplings from the ancient oaks will be planted on main paths and at entrances, and in clumps among the other native trees.

    The woodlands will be scientifically monitored to assess their effectiveness at removing carbon emissions, enhancing biodiversity, and cleaning up air and water.

    Oaks, hornbeams, limes, sycamore and other saplings are already in the ground, with the first phase of planting expected to be finished this month.

    You might want trees everywhere for absorbing carbon, but that comes at the expense of other functions of the land, says Dr Casey Ryan of the University of Edinburgh. "That can be because you need that land for something else - probably agriculture in many cases, and we need to feed the world at the same time."

    Kathy Willis, professor of biodiversity at the University of Oxford, has had oversight of the plans and approach to the new woodlands. She says the Blenheim team has considered all aspects of "natural capital" - the Earth's natural assets - from reducing flood risk to providing a habitat for birds and bees. Trees "can do fantastic things for biodiversity, but also carbon drawdown," she says.

    It's not just the government that is funding these experimental woodlands. The Morgan Sindall Group, which builds homes, schools and retail premises, is a partner in the project. A construction company might seem like an unusual bedfellow given the sizeable carbon emissions arising from the construction industry, but many businesses are trying to be more green by choosing to offset carbon emissions that can't be reduced in any other way, through tree planting schemes.

    Graham Edgell of Morgan Sindall says the company wanted to "do the right thing" by creating woodlands in the UK with paths open to everybody. "It's not some gesture of writing a cheque and walking away; we're going to be with this woodland for 25 years as a minimum," he says.

    So how are the new woodlands getting on? We visit the first woodland taking shape on a windswept valley carved out by the River Dorn. Nathan Fall of forestry company, Nicholsons, leads us through rows of tiny saplings emerging on what was once arable land.

    England has been "woefully behind" on tree planting, he says, because of pressures on land. He hopes these woodlands will act as a template for future tree-planting efforts. "If we can say, look - there is a model that works both financially and from an asset value perspective, then this hopefully will encourage others to follow at scale."

    It is hard to imagine what this place will look like in a century, when the trees are fully grown. But that is not a problem for Fall, who, as a forester, is always planning for the next generation. Down near the river there is a natural amphitheatre shielded from the wind that is set to become the site of a forest school. And it's good to think that when the new Blenheim oaks have grown to full size, they will be here for tomorrow's children to admire.

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    Photographs by Phil Coomes

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    [JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles

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    Pour participer, répondez à la question ci-dessous :

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.

    Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.

    Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.

    Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.

    Dificultad

    Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.

    Ingredientes

    Para 2 platos generosos

    • 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
    • 6 dientes de ajo
    • 3 cebolletas china (la parte verde)
    • 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
    • 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
    • 50 g de cacahuetes fritos
    • 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
    • El zumo de una lima
    • 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
    • 60 g de parmesano rallado
    • Media cucharadita de pimienta blanca molida
    • Media cucharadita de sal en escamas
    • 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)

    Preparación

    1. Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).

    2. Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.

    3. En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.

    4. Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com

    L'Humanité

    Alternatives et service public ferroviaire

    Tribune

    Membres de la Convergence nationale rail

    Pour fêter dix ans de défense et de promotion du service public ferroviaire, la Convergence nationale rail (CNR) organise un colloque, le 26 mars, à Paris. Dans un contexte de guerre sur le sol européen et de campagne électorale en France, deux événements lourds d’enjeux, les participants-es au colloque prendront le temps d’évoquer la situation du service public ferroviaire et, au-delà, et de dégager des propositions et stratégies alternatives aux politiques libérales qui n’ont de cesse de démanteler le bien commun pour faire le lit des intérêts privés.

    De ce point de vue, au moment où plusieurs pays en Europe remettent en cause le dogme de l’ouverture à la concurrence des activités ferroviaires en reprenant leur gestion sous maîtrise publique, en France on pousse les feux de la libéralisation en faisant « ruisseler » en abondance l’argent public pour tenter de démontrer que la concurrence, ça marche ! C’est ce qui s’est passé en région Paca, où la droite a attribué à Transdev l’exploitation pour dix, voire douze ans, de la ligne ferroviaire Marseille-Nice, qui représente 10 % des trafics et 34 % des recettes. En Bourgogne-Franche-Comté, les élus PS et EELV ont décidé de mettre toutes les circulations ferroviaires en appels d’offres.

    En Île-de-France, pour favoriser l’arrivée de la concurrence privée à coups d’appels d’offres, Valérie Pécresse, présidente de la région, engage la mise en concurrence du réseau bus de la RATP pour commencer et ensuite celle des autres activités, SNCF compris (RER, métro, tramways, transiliens, trams-trains…). C’est là une démarche éminemment idéologique et dogmatique que la CNR, avec d’autres forces, combat !

    De son côté, la SNCF n’est pas en reste, puisque, dans le cadre d’une politique nationale de dépeçage du service public ferroviaire en Île-de-France, en appui de « plans de restructuration », elle entend fermer ou réduire les horaires d’ouverture des guichets dans 130 gares, menaçant de suppression 500 emplois de cheminots. Et pour justifier l’injustifiable, la directrice de SNCF-Transilien ose expliquer que c’est pour prendre en compte « les nouveaux comportements » des usagers, qui, dit-elle, toute honte bue, seraient à 98 % connectés à Internet ! A contrario de ce qu’avance la Défenseure des droits dans son récent rapport, qui affiche que 13 millions de personnes sont en difficulté avec le numérique, une personne sur cinq n’a pas d’ordinateur, ni tablette chez elle et un jeune sur quatre âgé de 18 à 24 ans dit avoir du mal à faire des démarches en ligne.

    Face à cette politique de déshumanisation, de discrimination, de rupture d’égalité d’accès et de traitement des usagers, la Convergence nationale rail a déposé deux recours contre la SNCF au tribunal administratif de Montreuil.

    Le colloque sera l’occasion de mettre en exergue l’urgence qu’il y a à développer le transport de marchandises par train, plaçant celui-ci au cœur de la transition écologique. A fortiori quand l’Ademe confirme que, avec seulement 10 % de report de la route vers le train, c’est 500 fois moins de CO2 sur le territoire !

    Autour de trois tables rondes, associations, syndicalistes, élus-es, ONG, experts, directions confronteront leurs analyses en ayant comme objectif de renforcer les convergences d’intérêts et d’actions aux fins de redonner de belles couleurs au service public ferroviaire, au service public !

    transport ferroviaire
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

    Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

    HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

    Ingredientes

    Para 2 bocadillos

    • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
    • 500 ml de caldo de verduras
    • 1/2 cebolla dulce
    • Salsa de soja
    • Salsa de humo líquido
    • Pimentón de la Vera
    • Comino
    • Ajo en polvo
    • Orégano
    • Pepinillos
    • 2 panecillos de brioche

    Crema de queso vegana

    • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
    • 2 cucharaditas de levadura nutricional
    • 1/2 limón
    • Sal

    Cebolla encurtida

    • 1 cebolla roja
    • 1 cucharada de azúcar
    • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
    • Vinagre de manzana

    Preparación

    1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
    2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
    3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
    4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
    5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
    6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

    Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

    Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale

    par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

    Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

    En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

    Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

    Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

    « Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

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    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    Covid: Fewer stomach bugs recorded during UK's lockdown

    By Michelle RobertsDigital health editor

    The UK's Covid lockdown appears to have had a massive impact on stomach bugs, slashing outbreaks by more than half in England during the first six months of the pandemic.

    Far fewer people suffered vomiting and diarrhoea than usual, data show.

    People staying at home, mixing less and washing their hands will have had an impact, say public health experts in a new article published by BMJ Open.

    This perk may continue if we all carry on being more germ-aware, they say.

    Routine surveillance in England shows the number of outbreaks caused by the winter vomiting bug norovirus has increased in recent weeks, although they are still below the five-year-average or usual level for this time of year.

    Projectile vomiting

    Norovirus is easily transmitted through contact with people who have it, or contaminated surfaces.

    Prof Saheer Gharbia, from the UK Health Security Agency and one of the authors of the BMJ study, said: "Norovirus, commonly known as the winter vomiting bug, has been at lower levels than normal throughout the pandemic but, as people have begun to mix more, the numbers of outbreaks have started to increase again."

    Symptoms include sudden onset of nausea, projectile vomiting and diarrhoea. Although it can be very unpleasant, it usually goes away in a couple of days.

    The advice is to stay at home if you are experiencing norovirus symptoms and do not return to work or send children to school or nursery until 48 hours after symptoms have cleared.

    Prof Gharbia said: "Please avoid visiting elderly relatives if you are unwell - particularly if they are in a care home or hospital.

    "As with Covid and other infectious illnesses, handwashing is really important to help stop the spread of this bug, but remember, unlike for Covid, alcohol gels do not kill off norovirus, so soap and water is best."

    For their study, Prof Gharbia and colleagues looked at information on outbreaks, laboratory notifications, calls to the NHS 111 health advice service, GP appointments, and attendance at emergency care for gastrointestinal infections during the first half of 2020 in England.

    That included illness from bacteria like salmonella and listeria, as well as the winter vomiting virus.

    Just over 1,500 suspected and lab-confirmed gastrointestinal infection outbreaks were reported in England, representing a 52% fall on the five-year average for the period.

    Google Trends data showed internet searches for key phrases, such as "food poisoning", "gastroenteritis" and "sickness bug" plunged, while ones for "handwashing" and "disinfection" rose substantially during the UK's first Covid wave.

    Each year in England there are typically more than 17 million cases of gastrointestinal infections, resulting in more than one million calls or visits for medical advice or care.

    To help reduce the spread:

    Prof Martin Marshall, from the Royal College of GPs, said: "This study makes clear that as we've seen with other contagious diseases, such as colds and flu, prevalence of gastro-intestinal infection was lower during the pandemic. This is likely to be in a large part due to restrictions that were implemented to stop the spread of Covid, and greater adherence to public health measures.

    "As we move to the next stages of the pandemic, severe restrictions have been, and continue to be, lifted to allow a more normal way of life, but practising good hygiene measures is something that can and should continue, and really can help people keep well."

    Related Internet Links

    Norovirus in England - GOV.UK

    Diarrhoea and vomiting - NHS

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    Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka

    par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

    Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

    Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

    « Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

    Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

    Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

    En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

    Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

    De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

    Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

    « Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

    Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

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    La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

    Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

    Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

    Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

    Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

    S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

    Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

    Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

    Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

    Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

    « Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

    Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

    Valeurs Actuelles

    1830 ou la révolution introuvable

    À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

    Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

    Sous les pavés, Louis-Philippe

    « Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

    Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

    “Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    UK's rainfall records rescued by volunteer army

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    Thousands of weather enthusiasts are celebrating the rescue of a unique trove of UK rainfall data.

    The volunteer army stepped up during the first Covid lockdown to transfer handwritten rain gauge totals on to computers.

    This digitisation effort has given the UK Met Office a much clearer idea of when our islands were sodden or parched going back almost 200 years.

    And that's extremely useful for understanding climate change.

    "What our 16,000 volunteers did in the first weeks of lockdown will really help us recognise long-term trends," said the Rainfall Rescue project scientist and Reading University professor Ed Hawkins, who's now analysed the new dataset.

    "But almost more important is what we learn about extremes. We want to know about the big floods, the big droughts - how likely they are, how frequently they might happen. This will allow us to put modern extremes in their proper context," he told BBC News.

    The Rainfall Rescue project was launched in those first few days after the government issued its pandemic stay-at-home order in March 2020.

    People were asked to while away their time by helping to recover a series of pre-1960 weather records known as the "10 Year Rainfall Sheets".

    These were 65,000 scanned pieces of paper in the UK Met Office archives that contained the scribbled monthly and decadal rainfall totals at thousands of weather stations across the country.

    Converting all the data into a modern electronic form, able to be analysed by computer, was expected to take a long time, especially since the ornate handwriting on many sheets demanded human eyes do the job rather than an automated character-recognition system.

    But the British public raced through the information in just 16 days.

    "Across those 66,000 sheets, we had 5.4 million individual rainfall observations. They were keyed into the computer four times for quality control purposes. So that actually makes over 20 million individual observations being keyed," explained Met Office archivist Dr Catherine Ross.

    "Add in other data, such as the names of the places where the rainfall was recorded and who the observers were - we're up to 100 million keystrokes."

    A vast effort, but one that will now pay big dividends.

    Consider the task of planning for the consequences of too little or too much water.

    How do we satisfy our need for water resources, for domestic supply and industrial use, and also ensure we have the necessary infrastructure to protect our homes from flooding?

    The "weather memory" recovered from the decadal sheets will underpin future decision-making.

    Some nuggets of information to emerge from the project include:

    Much of the rescued data comes from a period prior to the Met Office's foundation in 1854 - a lot of it gathered by keen amateurs.

    These were individuals working in schools, in hospitals, at reservoirs and iron & steelworks, in lighthouses and at a chocolate factory.

    There's even royal data from Sandringham House. Its 10-year sheet from 1900-1909 has written on it: "For His Majesty the King."

    Consider one Lady Bayning. She recorded rainfall in Norfolk between 1835 and 1887, and would take her rain gauge with her to London for the social season.

    A good number of sheets had incomplete information, perhaps a missing location for the rain gauge.

    "We had to track down a Reverend Iliff from Sunderland," recalled Jacqui Huntley, one of eight dedicated Rainfall Rescue volunteers (known as "The Collective") who set themselves the task of validating the recovered data.

    "The poor man had so much bad luck. First, his rain gauge was stolen. He then had his arm broken and could only take readings for a few months, and then they put a road through his garden. We had to find his precise street to know where exactly he had his rain gauge."

    Dr Mark McCarthy is head of the Met Office's National Climate Information Centre. He said: "I'm always humbled to think about these individuals who were collecting weather records long before the Met Office existed or indeed any sort of systematic observing of our climate was under way.

    "They saw fit to collect their records for whatever reason, and 150, 200 years later they've produced real gems for science."

    The Rainfall Rescue project was carried out on the Zooniverse citizen science platform. The analysis of its data is published in an open access paper in Geoscience Data Journal.

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    Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

    Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

    Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

    Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

    Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

    On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

    Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

    More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

    — Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

    D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

    Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

    Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

    Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

    En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

    BBC

    Oscars fashion: Red carpet in pictures

    After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.

    Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.

    There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.

    Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.

    Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a halterneck sequinned number with a structured bodice.

    Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. And that's right - more sequins.

    His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling.

    Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look with black hot pants, a unbuttoned chiffon cream shirt, a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.

    Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.

    First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a wide-leg trouser and matching top. She added a voluminous cape for extra glamour.

    Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.

    Lupita Nyong'o, you never let us down. A vision in gold sequins that morphs into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pink spring flowers that shouldn't work - but totally do.

    British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.

    Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.

    Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for a grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.

    One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted jacket with black lapels and a black shirt. A chunky gold ring completed the look.

    Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder number with ornate gold embellishment.

    Best actor winner - and he of controversial slap fame - Will Smith looked quite the English country gent ahead of the ceremony. Has he also been catching up on Peaky Blinders?

    Rap star Megan Thee Stallion wore a flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section, teamed with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.

    West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend beaded black dress with a striking knotted back strap.

    Bill Murray looked dapper in a black-and-white shirt with polka dot scarf and a felt beret with leather trim. We can only assume the mini Oscars statuette wrapped in cellophane in his pocket is a lollipop - it was a fairly long ceremony so it might have come in handy when the hunger pangs kicked in.

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    Coda’s best picture win overshadowed by Smith slap

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    Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

    En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

    Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

    Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

    La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

    Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

    « Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

    « Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

    D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

    Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

    « Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

    Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

    Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

    Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

    BBC

    How access to satellite images shifts the view of war

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

    Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

    Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

    He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

    "We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

    "I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

    Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

    In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

    Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

    The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

    Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

    So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

    A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

    "There are more eyes in the sky," as he puts it.

    Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

    The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

    Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

    As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

    This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

    Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

    Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

    Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

    "The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

    Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

    More technology of business:

    However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

    For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

    Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

    Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

    "In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

    But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

    Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

    "There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

    Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

    "I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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    BBC

    Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

    Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

    These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

    These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

    Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

    Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

    "I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

    The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

    Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

    And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

    Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

    "It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

    Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

    He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

    Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

    "Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

    "Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

    One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

    The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

    Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

    "If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

    Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

    Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

    "One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

    She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

    Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

    Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

    Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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    BBC

    SS Central America: Haunting photos recovered the 'ship of gold' wreck on ocean floor

    In 1857, the SS Central America, also known as the "ship of gold", sank off the coast of the US state of South Carolina, along with some new-found riches from the California Gold Rush.

    It was a hurricane that sealed the fate for 425 people returning to the US east coast.

    They went down with an estimated 21 tonnes of gold coins and nuggets from prospectors who had struck it rich on the west coast, but some passengers were also carrying something of more personal value - photographs.

    Salvaged from the ship's wreckage in 2014 were daguerreotypes, the first successful commercial form of photography - a one-off picture held on a metal plate - and ambrotypes, a type of glass plate photography.

    The photos are only being published this year.

    The shipwreck was first located in 1988, and there were missions to recover its sunken wealth over the subsequent years.

    The photos were recovered over a decade ago, but there was a "tortuous legal battle" over the gold found with the vessel on the ocean floor, said Bob Evans, the former chief scientist and historian of the SS Central America Project, which led the search and salvage mission for the wreck.

    That caused the delay in the release of the images, which were still intact even after lying on the seabed for more than a century.

    Mr Evans has been researching the SS Central America since 1983, calling it "an interesting piece of lost United States history".

    "It's an amazing time capsule moment to see that these were the things that were important [to the passengers] - their money and their photographs," he said. "So when it comes down to, 'OK, what are the last things I want to hang on to here? That was it.'"

    In the 1850s, photography became hugely popular, and people who had gone in search of gold in California would send photographs to loved ones back home.

    "It was perhaps a brand new fad in some ways, 'wow, I can get an image of myself made for one dollar or two at a local studio, rather than hiring an oil painter, and I can show my loved ones back east that I'm in good circumstances, I'm well-dressed. I'm healthy,'" said Mr Evans.

    "There were a dozen photography studios in San Francisco at the time."

    Part of the reason the images are so well preserved is, due to photography methods at the time, they were sealed off from the watery environment in a case. Those were made from a variety of materials, including wood covered in leather. And as with many things, quality matters.

    "It all depends on how well the cases were made, and how well the images were made," said Mr Evans.

    While it's a harsh salty and high-pressure environment at the bottom of the ocean, another factor that preserved the photos was the cool temperature of the Atlantic waters.

    In the mid-19th century, a journey by sea from California to New York, through Central America, could take as little as 24 days, whereas crossing by land would take up to five months.

    The innovation of the steamship - like the 280-foot SS Central America - made ocean travel easier but could also lead to complacency when considering weather at sea, said Mr Evans.

    "I think this led to the attitude that 'now that we have engines on the ships, we need not worry about winds and waves and things like that, because we have something that we can use to overcome that,'" said Mr Evans.

    "And so the tendency was to believe that they could simply go forward through the storm."

    For the passengers of the ill-fated vessel, it's believed that a category 2 hurricane sank the ship as it travelled from Panama towards New York City. Some 150 were rescued, but over 400 people, including the captain, went down with the ship.

    Mr Evans said that being the history fan that he is, any old document could excite him - but these photographs add another dimension.

    "The idea of being able to see human beings peering up at your cameras in a robot submarine that is down over a mile deep at the bottom of the ocean, and it is representing people from the 1850s - it's absolutely mind-blowing," he said.

    "I mean, it brings across the humanity involved in this event, in ways that almost nothing else does."

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    BBC

    'Photography completely turned my life around'

    About six years ago Anna Pepper found herself in a crowded park on the brink of a panic attack.

    The 34-year-old veterinary nurse from Winchester had been struggling with her mental health, experiencing panic attacks almost daily.

    Grabbing her phone, she started taking pictures "and without knowing it I just got completely absorbed - the panic attack that I was on the edge of had just completely gone away", she said.

    "And that was the spark of this unexpected passion that completely turned my life around."

    She said: "I don't want people to think that I'm saying pick up a camera and all your problems will go away.

    "Photography just sparked this whole thing in my brain that if I worked hard and got the help I needed, and used my energy to be in nature and concentrate on something creative, I realised I probably could get better.

    "It gave me this hope that I would be able to get through it."

    The panic attacks would come on with no real warning and "seemed to be more volatile each time", she said.

    "I live with a fair few chronic illnesses which can affect mental health - I don't really know what triggered it, I just suddenly became very overwhelmed by life, it just came out of nowhere.

    "I went to work and struggled through pretending I was OK every day, and then I would just count down the hours until I could get home and just shut myself in my bedroom.

    "I felt I was trapped in this loop that I was either panicking, or if I wasn't panicking I was feeling anxious about when I might next panic. It was just taking over my whole life."

    Ms Pepper said she had not felt ready to tell her friends and family what she was going through.

    "Even though they would have wanted to help me there was an element of guilt and I just didn't want the people I loved to worry about me," she said.

    The first thing she did was call the Mind helpline, "being able to talk to somebody that didn't know me at all who just says 'it's OK you can talk to me' - hearing those words I just released everything".

    She also continued to go out daily to take pictures, bought a camera a few months later and set up an Instagram page to post her photos.

    Her main love became "locations where you are really in the thick of mother nature" such as forests and Dorset's Jurassic Coast where she grew up.

    After taking workshops and classes "it just continued to snowball and I ended up with two diplomas in photography," she said.

    "When I say it's changed my life - it really has. Just to be quiet, just to be alone with my camera and nature, it's like a form of medication.

    "Looking back it's the thing that got me talking, got me out of the house, it's the thing that made me creative and I've learnt so much about myself.

    "I don't want to simplify it for anybody else and I don't want to downplay it because I know that things can be very serious for people.

    "This is my story but I just want people to know that no matter how hopeless it feels there is always hope and there's always something and there is always someone to go to."

    All pictures subject to copyright

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    BBC

    In pictures: Taylor Hawkins, a drummer who 'served the song'

    Taylor Hawkins, drummer with one of the world's biggest rock bands, Foo Fighters, has died aged 50.

    Hawkins performed with the band for more than two decades, joining shortly after they finished recording their 1997 album The Colour and the Shape.

    Dave Grohl created Foo Fighters in 1994 after Nirvana disbanded following the suicide of lead singer Kurt Cobain.

    Grohl, an acclaimed drummer, took on lead vocals and guitar in Foo Fighters.

    BBC Radio 6 presenter and former drummer Matt Everitt says Hawkins had "to be pretty good" to be chosen to drum for the band.

    "Dave Grohl is a legendary drummer, but Taylor was no less the musician at all," he says.

    "For a start they wouldn't have had him in the band, if he didn't have the chops.

    "He was shoulder-to-shoulder with Dave Grohl. He was brilliant"

    Everitt, who interviewed Hawkins several times during shows in the UK, described the late drummer as having remarkable passion when playing and great taste.

    "He served the song," he continues. "That's what all the best drummers do.

    "They understand it's not just about how great your part is, but it's about how great the whole song is and knowing when to sit back on a song."

    Grohl and Hawkins sometimes swapped roles during the band's concerts, with Hawkins taking on vocals.

    Before Foo Fighters, Hawkins drummed for Alanis Morissette.

    The Texas native was introduced to music by his brother and started out playing guitar but, inspired by Roger Taylor of Queen and Stewart Copeland of The Police, he soon switched to drums.

    He drew influence from UK artists, and at almost every Foo Fighters concert stepped out from behind the drum kit to sing a track by his favourite band, Queen.

    Brian May in a tribute described Hawkins as his "beloved child". He posted on Instagram: "Taylor, you were family to us."

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    Everitt says: "He loved London. A lot of the bands he really loved came from the UK."

    When in London he would make a pilgrimage to Trident Studios in Soho, London, where Davie Bowie and Queen recorded music.

    But during 2001 visit to London, Hawkins spent two weeks in a coma after taking an overdose of heroin.

    Speaking about the experience in 2018, he said it had been "a real changing point for me".

    Hawkins and his wife, Alison, married in 2005. They have three children.

    In 2011, Foo Fighters replied to a protest from a fundamentalist Christian church by performing a special gig for them.

    Members of the Westboro Baptist church were picketing outside the Sprint Center, Kansas City, where the band were due to perform on Friday evening.

    The group were dressed up and arrived on a flat-bed truck, before performing a track called Keep It Clean.

    While the Foo Fighters were on break in 2013, Hawkins formed a rock cover band called Chevy Metal.

    In 2021, Foo Fighters were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame.

    According to Everitt, the stadium-fillers were not "resting on past glories" and still producing records.

    "They weren't standing still," he adds. "Foo Fighters had more to say, which just makes the tragedy even more unbearable."

    Foo Fighters are currently on tour in South America.

    Hawkins' final performance with the band was at the Lollapalooza festival.

    The band had been due to perform on Friday night at the Estereo Picnic festival in Bogota, Colombia, before news of his death was announced.

    All images subject to copyright.

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    Foo Fighters' drummer Taylor Hawkins dies aged 50

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    BBC

    Historical England aerial pictures show Derby's past and present

    By Jennifer HarbyBBC News

    Newly-released aerial photographs from Historic England illustrate how a city centre has changed over the course of a century.

    While some landmark sites in Derby city centre - such as its cathedral and the 300-year-old Grade II listed Silk Mill (now the Museum of Making) remain largely unchanged, others - most notably the city's Assembly Rooms and surroundings have altered beyond recognition.

    Since the picture above was taken, in 1921, the 18th-Century Assembly Rooms have been hit by fire in both 1963 and - following a rebuild - in 2014. The venue is currently closed.

    The century-old photograph shows a view of the city looking up the Corn Market and Iron Gate.

    It was taken at a very low level and Historic England said flying at that height is not allowed today.

    The organisation's Aerial Photography Explorer allows users to search and explore an online map showing aerial photographs of England over the past 100 years, allowing people to compare and contrast different views of local towns and cities.

    A picture taken of the same area in 2021, shows work ongoing on the market hall which is currently undergoing a £35m renovation and is expected to reopen in 2024.

    In the background, the A601 bridge can be seen coming over the River Derwent.

    Another much-changed view of the River Derwent can be seen in this image, from 1952, from the City Road angle, showing factory sites that have long since disappeared.

    Another view from 1952, shows the site of Derby's Greyhound Stadium. The stadium closed in the 1980s and the site has now been redeveloped.

    A photograph from 1931 shows the old Derby City General Hospital shortly after it was built, amid rural surroundings. The Royal Derby Hospital, which was officially opened in 2010, now occupies the site.

    Away from the city, there are also plenty of interesting views of landmarks both urban and rural.

    A more modern view of Mam Tor, in the Peak District, picks out evidence of circular hut platforms which, Historic England's excavations suggest, were part of a Bronze Age settlement.

    More than 400,000 images from 1919 to the present day have been added to Historic England's online tool, covering nearly 30% - about 15,000 sq miles - of England, allowing people access to the archive.

    There is a view of Shirebrook Colliery in 1926.

    The colliery was one of the last to close in that area when it ceased production in 1993 and is now the home of Sports Direct's head office.

    Matthew Oakey, interim national aerial investigation and mapping manager, said: "Around 300,000 of the photographs were taken by Historic England's own flying programme. We have aerial archaeologists flying throughout the year, photographing landscapes both urban and rural and recording and discovering new archaeological sites.

    "A large number of photographs were taken by the RAF during and after World War Two for surveying and planning purposes. We also have a number of photographs taken by a company called Aerofilms Ltd, which mostly span the period from the 1920s to the 1960s and provide a fascinating snapshot of the interwar years.

    "They record big cities that were heavily bombed and you can see huge amounts of landscape change."

    He added the archive had proved hugely popular since its launch.

    "On day one, we had over 100,000 visits," he said. "I think everybody has a very natural curiosity about their heritage, particularly their local heritage. Being able to view where you live in this way - maybe even your own house - is fascinating."

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    Historic England Aerial Photo Explorer

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