Valeurs Actuelles
Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
L'Humanité
Racisme. KKK, un terrorisme « made in USA »
Nos recommandations culturellesCaroline ConstantPendus, lynchés, massacrés, brûlés : depuis sa création, en 1865, le Ku Klux Klan répand sa haine en actes bien plus qu’en mots. David Korn-Brzoza a réalisé un documentaire remarquable en deux épisodes qui relate, depuis la fin de la guerre de Sécession, les exactions du plus ancien groupe terroriste des États-Unis.
Car le Ku Klux Klan, né au départ de jeunes soldats démobilisés de la guerre de Sécession, s’est vite transformé en objet de terreur. Leur principale cible : les Noirs, anciens esclaves rendus libres, mais sans droits, par la victoire de l’armée de l’Union. Incendies, pillages, meurtres ciblés de Noirs, militants des droits civiques ou fonctionnaires, les suprémacistes blancs n’ont reculé devant aucune horreur. Parfois en déclin, le mouvement renaît sans cesse de ses cendres, à la moindre avancée démocratique, à la moindre contestation contre le racisme institutionnalisé de la société américaine, comme avec l’affaire George Floyd en 2020. Au fil des années, les adeptes de ce mouvement ont ajouté d’autres cibles : les migrants, les urbains, les juifs, les communistes, les catholiques, les musulmans…
Étayé par de nombreuses archives, articles et dessins de presse, cinéma et actualités, commenté par des historiens et un « repenti », ce documentaire raconte en creux une autre histoire des états-Unis, une histoire bien plus proche du cauchemar que du « rêve américain ».
Télévision Valeurs Actuelles
Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique
Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.
Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.
Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.
Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »
Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?
Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler
Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.
Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…
Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.
Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.
L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.
Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.
Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.
Ford envoie une usine complète de pneumatiques
À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.
En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.
Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »
L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.
Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail
Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.
Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.
Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…
Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »
En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »
Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».
Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.
Opex 360
Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.
Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
L'Humanité
La peste porcine africaine repérée à deux pas de la France
ActuUn cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.
Marie-Noëlle BertrandAprès la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.
En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».
Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.
La France a signé un accord avec la Chine
Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.
Les États négocient généralement des accords de « régionalisation », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.
Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.
Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.
élevageviande de porcAllemagnepeste porcine Opex 360
La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
Lors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
Valeurs Actuelles
[Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »
Valeurs actuelles. Le Mook « de la guerre », dont vous avez dirigé la rédaction, parle notamment des femmes au combat. Elles auraient été jusqu’à 1 million dans l’Armée rouge et souvent mises en avant par la propagande durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on a un sentiment de « guerre d’hommes » avec Poutine et Zelensky qui rivalisent de démonstrations « viriles ». Les armées qui avaient donné la plus grande place aux femmes les auraient évincées ?
Jean Lopez. Le système soviétique obéissait à une façade féministe. Le régime, depuis l’origine, cherche à effacer les barrières qui empêchent les femmes d’entrer dans de nombreuses Professions. C’était beaucoup plus une posture qu’une réalité, car ce sont surtout les pertes gigantesques de l’Armée rouge qui l’obligent à trouver de la chair combattante. L’idée était de faire occuper par les femmes des services arrière pour libérer des combattants pour l’avant. De belles images, mais sur 1 million, 950 000 d’entre-elles n’ont jamais vu le front. Aujourd’hui, du côté ukrainien on en voit kalachnikov en bandoulière et en treillis. Mais c’est surtout par clin d’œil à l’Occident. Ce dernier s’est converti au féminisme, il faut donc lui donner un peu de grain à moudre, mais il n’y a pas de femmes ukrainiennes qui combattent en première ligne. Ces images ont une fonction de propagande, elles servent à l’arrière dans une proportion moindre que dans nos armées occidentales.
Toujours dans le Mook, il y a une partie qui parle de la prise de la Crête en 1941. Il s’agit de la première victoire, quasiment uniquement, du fait des parachutistes. Depuis cette victoire, l’arme paras a vécu un véritable essor autant dans la suite de la Seconde Guerre mondiale que dans celles modernes. Comment est-on arrivé aujourd’hui à un tel échec des paras russes à l’aéroport de Kiev au début du conflit. Les unités parachutistes sont dépassées ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le parachutisme moderne, c’est l’Armée rouge qui l’a inventé. Les Allemands sont cependant les premiers à les utiliser en opération réelle contre la Belgique avec la prise du fort d’Eben-Emael et contre les aéroports hollandais. Si l’on regarde en détail ces opérations aéroportées, on s’aperçoit qu’il y a toujours deux éléments pour réussir — vous lâchez les paras en enfants perdus devant, et vous avez toujours une brigade blindée qui va le plus vite possible les rejoindre. Par définition, une unité parachutiste, c’est une unité d’infanterie légère, elle ne peut pas résister longtemps. Il faut donc, une fois la prise de son objectif, qu’on vienne la relever. C’est pour ça qu’en 1940, les Allemands ont connu le succès dans ce domaine. À contrario en Crète, ça a été beaucoup plus compliqué, il a fallu attendre que les renforts arrivent par mer. Les Soviétiques ont essayé, notamment pour prendre Kiev, comme par hasard. C’était en septembre 1943. Ils n’ont pas tenté de la prendre par le Nord, comme les troupes de Poutine, mais par le Sud. Ils les ont parachutés de l’autre côté du fleuve, mais ils n’ont pas été capables de traverser. Sans jonction, ils ont été complètement massacrés. C’est ce qui s’est passé au mois de février dernier lors du raid parachutiste sur l’aéroport de Hostmotel, au Nord de Kiev. Le raid s’est emparé d’un certain nombre de points clé. Mais la colonne blindée qui venait de Biélorussie n’est jamais arrivée, ils n’ont jamais été capables de parcourir les 150 km les séparant, ils sont tombés sur un ennemi qui a réussi à les paralyser, les ralentir, le temps d’anéantir la résistance des Parachutistes.
Vous avez publié aux éditions Perrin « Kharkov 1942″, où, malgré une supériorité numérique et matérielle, l’Armée rouge subit une grande défaite. Vous y expliquez comment elle y apprend de son échec ce qui donne les succès progressifs de la suite. Aujourd’hui, avec un rapport de force similaire, elle se retrouve à nouveau battue autour de la même ville. Les enseignements auraient été perdus, pertes menant aux difficultés russes en Ukraine ?
Ils avaient en tête une opération rapide et peu coûteuse face à un adversaire à la résistance symbolique. Leur modèle, c’est ce qu’ils ont réussi à faire à Kaboul en 1979. Quand Brejnev envoie 80 000 hommes en Afghanistan, il commence par prendre le contrôle de l’aéroport de Kaboul avec des parachutistes. Les brigades motorisées qui partent de l’Union soviétique avancent sans heurts et la jonction est faite. Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939. Après avoir occupé les Sudètes, comme Poutine avec le Donbass, Hitler Postule que l’armée tchèque ne se battra pas, car elle est désarmée sans les Sudètes. Des unités motorisées foncent sur Prague et en effet elles ne font que désarmer l’armée tchèque. Poutine a cru faire la même chose, mais ces informations étaient erronées et il n’a pas de plan B.
Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939.
Les généraux russes n’avaient aucun plan de secours ?
On l’a vu, le nouvel objectif a été une occupation des côtes de la mer d’Azov. Occupation couplée à une tentative, à partir de la Biélorussie vers le sud, et du bas en remontant vers le Nord, de faire un bouclage complet de l’Ukraine orientale. Là aussi, c’est un échec, la résistance de Marioupol a été très importante et surtout la colonne qui devait descendre de Biélorussie n’a jamais progressé. Enfin, depuis maintenant 3 semaines, les forces russes ont totalement abandonné l’idée d’aller à Kiev et de s’emparer de Kharkov. Un nouvel objectif se dessine — occuper totalement les oblasts de l’est, ainsi que la bande côtière.
Ce nouvel objectif pourrait réussir ?
Une occupation du Donbass et un lien avec la Crimée suffiraient à Poutine pour estimer qu’il a remporté une victoire partielle. Sauf que l’on s’aperçoit que même la conquête complète du Donbass est plus facile à dire qu’à faire. Pour l’instant l’avenir est quand même sombre pour l’armée russe, ses pertes humaines et matérielles sont très importantes rapportées aux effectifs qu’elle peut mettre en ligne. C’est la grande différence avec la Grande Guerre patriotique. À l’époque, l’armée rouge, malgré des pertes effarantes, a toujours maintenu autour de six millions d’hommes sur le front. Rien qu’en Ukraine en 1943, les Soviétiques investissent 3 millions de combattants, car c’est un gros morceau.
Aujourd’hui, les 150 000 soldats russes issus de l’armée professionnelle ne suffisent pas, surtout s’il y en a déjà 1/3 hors de combat. L’artillerie conquiert mais c’est l’infanterie qui occupe le terrain. Et déjà là l’artillerie n’est pas capable de détruire tous les nids de résistance. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé la parade tactique. Il y a 3 mauvaises nouvelles pour Poutine : L’armée ukrainienne dispose du renseignement occidental, pratiquement rien n’échappe aux satellites. La deuxième c’est que cette armée bien renseignée a visiblement fait de gros progrès d’organisation et dans son équipement entre 2014 et 2022. Même si elle n’est pas aussi lourde que son adversaire, elle est plus agile. Enfin, la plus mauvaise nouvelle pour Poutine est que dès le départ il avait tort sur un point essentiel ; les Ukrainiens combattent et savent mourir. Son allocution de février niait à l’Ukraine la caractéristique d’être une nation, soutenant, que si elle n’en était pas une, personne ne voudra mourir pour elle. Il y a alors une sous-estimation de l’adversaire qui est l’erreur classique de toutes les guerres, vous risquez alors toutes les déconvenues. Certes, en face il n’y a plus la Wehrmacht mais ce n’est pas la « faible » armée ukrainienne que pensait affronter poutine.
Verriez-vous des faiblesses inhérentes aux dictatures qui mènent à ces échecs ?
Je comparerais le système politique de Poutine à la Russie soviétique. Dans la mesure où, le partage entre le politique et le militaire n’est pas clair, la stratégie russe semble avoir été le fait d’un amateur. On sent que Poutine intervient dans la conduite des opérations. Le plus important, c’est que l’armée russe a les mêmes défauts que l’armée soviétique. Elle était l’armée d’un parti, aujourd’hui c’est l’armée d’un dictateur, si un chef politique doit avoir la main sur ses forces armées, ce n’est pas à lui de décider des avancements en fonction de critères politiques. C’était le fonctionnement de l’Armée rouge avec l’immixtion permanente de Staline qui décidait de tout selon ses critères. D’autres défauts sont visibles — un manque de confiance entre la hiérarchie, couplée à la volonté de se couvrir en permanence lorsqu’on agit et ainsi réduire la prise d’initiative. Cette inertie considérable, oblige le haut commandement à aller directement sur le terrain. Résultat ? Une dizaine de généraux ont déjà payé de leur vie. Enfin, les officiers mentent aux échelons supérieurs, affirment que l’ennemi est plus fort qu’il n’est ou que l’objectif a été pris alors que ce n’est pas le cas. Pire, l’état de l’armée russe est comparable à ce qu’on a vu en 41, plus qu’en 45. Même l’Armée rouge s’était réorganisée avec la paire de stratège, Joukov et Vassilievski, auxquels Staline donnait sa confiance. La relation entre Poutine et ses généraux donne des dysfonctionnements considérables dans la stratégie et la lecture de l’adversaire.
Un exemple de ce dysfonctionnement pourrait être les colonnes de char russe qui, en dépit du bon sens, avancent sans soutien et deviennent des proies pour l’armée ukrainienne ?
Le mépris complet de la vie humaine est un héritage de la culture militaire soviétique. Ils ont commencé à faire attention uniquement parce qu’à un moment donné, ils voyaient approcher le fond de la réserve.
Même en 2021 ce mépris n’a pas évolué ?
Ça fait partie des choses qui s’inscrivent dans la culture militaire. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de coordination interarmes. Il avait fallu un temps fou pour que l’armée rouge cesse d’agir comme ça. Jusqu’en 1943 l’exemple des colonnes de char vulnérables vous l’avez tous les 3 mois.
Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.
Les généraux russes ne retiennent rien des erreurs passées ?
Dans quelles affaires l’armée russe a été utilisée depuis la chute du mur ? Les Tchétchènes 2 fois, les Géorgiens et les Syriens. Pas un seul conflit de haute intensité. Après les premiers échecs, ils agissent comme ils font souvent, c’est-à-dire attaquer sans arrêt sur le même point, forcer, négliger les pertes, et penser y arriver sous le poids du sang et du feu. La difficulté des chefs russes, c’est de reculer, depuis la seconde guerre mondiale ils n’ont jamais vraiment osé le dire à leurs chefs. Leur seule manière c’est de dire « regardez, on a perdu la moitié des chars et de nos hommes. On est de bonne volonté, mais on n’y arrive pas. » Professionnellement ils savent que l’objectif n’est pas atteignable, mais avoir le courage de parler, c’est le problème militaire des dictatures. C’est une logique paranoïaque, le chef suprême ne peut pas prendre de mauvaises décisions, donc forcément les exécutants sont coupables. Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.
Est-ce que depuis la sortie de la guerre froide et la défaite de l’URSS, il n’y a pas eu une certaine volonté, d’enfoncer la Russie et d’élargir l’OTAN, qui a « humilié » l’adversaire, dans l’esprit de ce qu’avait été le traité de Versailles pour les Allemands, et ainsi mener à la guerre actuelle ?
Ce sont les peuples qui demandent la protection de l’OTAN parce que la Russie leur fait peur et ce qui se passe en Ukraine met le dernier clou dans le cercueil de la Russie. Je dis cela car le parallèle avec le traité de Versailles et la fin de la première guerre mondiale, c’est qu’à la sortie de la guerre froide ce ne sont pas les Américains qui ont gagné, mais l’URSS qui a explosé de l’intérieur. Le problème c’est que la Russie ne reconnait pas cette implosion. De là, Poutine cherche à retrouver le « glacis » qu’était l’URSS. Mais il choisit la violence la plus sauvage, la plus débridée pour le recréer tout en ne s’occupant jamais de savoir ce que veulent les peuples et particulièrement les Ukrainiens. Les Russes sont obligés de perdre à ce jeu-là.
Vous ne voyez aucune issue favorable à la Russie ?
Comment a-t-il pu penser que l’Occident allait rester sans réagir ? Le résultat, c’est que jamais la Russie n’a été aussi isolée, même à l’époque soviétique elle pouvait compter sur certains. Il lui reste la menace nucléaire qu’elle agite, mais est-ce que vous vous rendez compte du prix politique à payer si elle brisait ce tabou ? Cet isolement russe est la suite de ce qu’il se passe depuis 1917 et la seule image qu’elle envoie au monde : la force. Pourtant, la Russie a un soft Power, mais les dirigeants russes ne savent pas s’en servir. L’image qu’ils donnent de leur pays, c’est uniquement les chars. Encore à l’époque soviétique, pouvaient-ils s’appuyer sur l’utopie du communisme. Si ce message s’est vite érodé, il pouvait séduire des personnes dans tous les pays de la terre. Aujourd’hui Il n’y pas de message universel de la part de Poutine, sa position est d’une grande faiblesse du point de vue idéologique, elle est à usage strictement interne et du point de vue stratégique, on voit qu’elle aboutit exactement au résultat inverse. La Russie a attaqué l’Ukraine pour qu’elle ne rejoigne pas l’OTAN, mais va obtenir l’adhésion de la suède et de la Finlande à l’OTAN et à terme probablement celle de l’Ukraine. La Russie n’a jamais été aussi seule et le sera pour un bout de temps, quelle que soit l’issue du conflit.
L'Humanité
La femme du jour. Elodie Nace
La femme du jourMarie-Noëlle BertrandIls voulaient empêcher la grand-messe d’officier : c’est gagné. Les activistes du mouvement climat sont parvenus, mercredi, à bloquer l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies. « Eux avaient prévu les petits-fours, nous, de mettre un coup de loupe sur les agissements du pétrolier », raconte Elodie Nace, d’Alternatiba. Dans le collimateur des militants de Greenpeace, des Amis de la Terre ou d’ANV-COP21, la poursuite des activités en Russie ou encore les 22 « bombes climatiques » en projet (lire notre édition du 25 mai). L’opération a fait mouche, et les actionnaires l’ont eu plutôt mauvaise. « Nous voulions dialoguer, leur demander d’agir pour le retrait de Total en Russie, pour un vrai plan climat », explique Elodie Nace. « Connasse ! », « Vas crever ! » Les réponses, tout en finesse, de ces messieurs agacés ont fait le tour des réseaux sociaux.
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Finalement, la Roumanie va maintenir ses avions MiG-21 LanceR en service pendant un an de plus
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
En avril, un mois après un accident ayant coûté la vie au capitaine Costinel Iosif Niţă, le ministère roumain de la Défense fit part de sa décision de clouer définitivement au sol les 27 MiG-21 LanceR encore en dotation au sein de la Forțele Aeriene Române [force aérienne roumaine – FAR] en raison d’un « taux considérablement élevé » d’incidents.
Hérités de la période soviétique, ces MiG-21 LanceR avaient mis aux standards de l’Otan au début des années 2000 par Elbit Systems et Aerostar, avec l’intégration d’un radar Doppler, d’un ordinateur de mission, d’une avionique moderne et d’une suite de guerre électronique. Et probablement qu’ils pouvaient encore rendre quelques services, au regard du contexte actuel, marqué par les tensions engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, après cette décision, les capacités de l’aviation de combat roumaine ne devaient dés lors reposer que sur les 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal. Ce qui pouvai sembler insuffisant dans le contexte actuel. En outre, il était question pour Bucarest d’accélérer les discussions avec la Norvège pour l’achat de 32 appareils – également de seconde main – supplémentaires.
Finalement, le 24 mai, le ministère roumain de la Défense a fait savoir qu’il était revenu sur sa décision prise deux mois plus tôt. « Les vols des MiG-21 LanceR ont repris à partir du lundi 23 mai, pour une période d’environ un an », a-t-il en effet annoncé. Et de justifier ce revirement par la nécessité de mener des missions de police du ciel et de maintenir l’entraînement [et les qualifications] des pilotes.
L’annonce du retrait des MiG-21 LanceR – impliqués dans 26 accidents au cours de ces vingt dernières années – avait fait l’objet de critiques. Ainsi, ancien pilote de chasse, Nicu Fălco, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés romaine, fit valoir que les problèmes de sécurité ayant affecté ces avions étaient dus à un entraînement insuffisant des pilotes.
La FAR a « un besoin urgent d’une mise à niveau. Mais cela ne signifie pas que le MiG-21 n’est pas un avion fiable. […] Ces avions sont vieux et ne sont peut-être pas en mesure de faire face aux exigences d’une guerre moderne, mais ils ne sont pas la cause des tragédies que l’on a connues ces derniers temps, celles-ci étant la conséquence d’un entraînement médiocre et insuffisant », avait-il avancé.
Un point de vue partagé par le général Ștefan Dănilă, premier aviateur à avoir été nommé chef d’état-major des forces roumaines [entre 2011 et 2015]. « De mon point de vue, ces avions ne peuvent pas être considérés comme inaptes au vol parce qu’il y a eu de nombreuses victimes. Au cours des 20-25 dernières années, je ne connais aucun cas dans lequel il y a eu une catastrophe causée strictement pour des raisons techniques », avait-il dit, avant de rappeler que les MiG-21 LanceR avaient même été engagés dans les missions de police de ciel assurées au profit des pays baltes dans le cadre de l’Otan [Baltic Air Policing, ndlr]. Mais c’était en… 2007.
Pour autant, l’acquisition 32 F-16 d’occasion auprès de la Norvège demeure évidemment une priorité, le Parlement roumain devant la valider très prochainement. En outre, des mesures seront prises pour préparer l’arrivée de chasseurs-bombardiers de 5e génértion F-35A. « Le F-16 est l’avion de transition vers cet objectif final », a avancé le général Constantin Spînu, le porte-parole du ministère roumain de la Défense.
Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda
ActuAu cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.
Marion d'AllardEdwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.
Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.
Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.
Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.
pétroleougandatotalEnergies Opex 360
La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.
Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Opex 360
Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.
Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022
Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.
Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
#Breaking HQ Video of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in the hands of the Ukrainian Army. 12 of these systems should now be in use#France #UkraineRussiaWar #RussiaUkraineWar #RussiaUkraineConflict #UkraineUnderAttack #UkraineRussianWar pic.twitter.com/6ln5yMtpTH
— The HbK (@The5HbK) May 25, 2022
Quant au nombre de CAESAr reçus par les forces ukrainiennes, M. Barre a avancé le chiffre de six, alors que, jusqu’à présent, il était question de dix à douze pièces. D’autres livraisons sont-elles prévues? Le DGA ne l’a pas précisé.
En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.
Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].
L'Humanité
Analyse. Boris Cyrulnik, «l’arme de la dictature, c’est le conformisme »
La rencontreDans sa quête de compréhension des malheurs du monde, le neuropsychiatre de renom Boris Cyrulnik analyse la tentation confortable de céder au dangereux aveuglement de l’embrigadement et lui oppose la pensée guidée par l’expérience sensible et le questionnement, l’esprit libre de ceux qui creusent leur propre sillon. Brûlant d’actualité.
Eugénie BarbezatSurtout connu pour avoir développé le concept de résilience, le neurologue et psychanalyste, qui, à 7 ans, a échappé à la mort que lui promettait une idéologie meurtrière, poursuit son exploration des mécanismes de la psychologie humaine. Dans son dernier ouvrage, « le Laboureur et les Mangeurs de vent », il tente d’expliquer les mécanismes qui conduisent certains à se repaître de rassurants discours totalitaires jusqu’à l’aveuglement, au meurtre ou au génocide, tandis que d’autres s’emploient à penser par eux-mêmes, portés vers l’heuristique et l’empathie.
Quand et comment vous est apparue la distinction entre ceux qui ont une pensée ancrée dans le réel et ceux qui adhèrent à des discours préfabriqués ?
C’est un problème que je me pose depuis mon enfance. Je me demande pourquoi certains parmi nous peuvent avoir des idées complètement coupées de la réalité. J’ai subi la guerre de 1940 et j’ai connu celle d’Algérie. J’ai pu constater à chaque fois qu’il y a deux manières d’aborder ces crises majeures. On peut les comprendre parce que l’on connaît l’autre, on le rencontre, on débat avec lui. C’est ce qu’Hannah Arendt appelle le récit enraciné. Au contraire, on peut aussi adhérer à un récit coupé de la réalité sensible. C’est ce que j’appelle aujourd’hui le délire logique. Le mot « délire » se décompose ainsi : « de » privatif, qui signifie « sans », et « lira », qui est « le sillon creusé dans la terre ». Et j’ajoute « logique », puisqu’il s’agit en général de discours très cohérents et qu’il n’est pas nécessaire d’être psychotique pour être délirant.
CEUX QUI N’ONT PAS ÉTÉ ASSEZ SÉCURISÉS DANS LEUR ENFANCE PEUVENT SE LAISSER BERCER PAR DES “DÉLIRES LOGIQUES”. LE MÉCANISME EST LE MÊME À L’ÉCHELLE D’UN PEUPLE. »
Bien sûr, quand j’étais enfant, je ne formulais pas les choses ainsi, mais j’ai eu ce besoin de comprendre pourquoi j’avais été arrêté à 7 ans, en 1942, lors d’une rafle à Bordeaux, enfermé, avant de pouvoir m’en échapper presque miraculeusement. À l’époque, j’entendais autour de moi un discours qui plaçait les nazis du côté des barbares et les résistants du côté des « gentils ». Or, mes souvenirs personnels ne collaient pas tout à fait avec ces assertions. J’ai en tête l’image d’un soldat allemand qui avait eu de l’empathie pour moi et qui m’avait montré une photo d’un enfant de mon âge, son fils je suppose. J’avais donc l’intime conviction que la réalité était plus compliquée que le récit qu’on m’en faisait. C’est donc là l’origine de ma quête.
Après-guerre, j’entendais les gens expliquer la tragédie par la paranoïa d’Hitler, par sa syphilis cérébrale. Même si ces pathologies étaient réelles, elles ne suffisent pas à comprendre les causes de la Seconde Guerre mondiale. D’autant que l’Allemagne des années 1930 n’était pas un pays barbare, c’était le pays le plus cultivé d’Occident. On lui doit de grands philosophes, intellectuels, musiciens qui représentent une grande partie de notre culture commune. J’ai donc cherché à découvrir pourquoi un tel peuple avait pu adhérer ainsi aux discours hitlériens. J’ai commencé par étudier la psychiatrie, convaincu que cela m’apporterait des clés d’explication. J’en suis moins sûr aujourd’hui. En effet, pour devenir médecin, j’ai dû apprendre, pour avoir mes examens, des théories qui étaient totalement délirantes.
Par exemple, le fait que l’on devait recoudre à vif les blessures des enfants car une anesthésie risquait de masquer certains symptômes. C’est scientifiquement vrai, mais dans la réalité de mon expérience de praticien, la souffrance de l’enfant, occultée dans cette « théorie », prime. C’est une de mes confrontations personnelles au savoir du laboureur, celui qui a les pieds sur terre, qui détient le savoir fait de pratique et d’observation comme le paysan, la mère de famille, le soignant ou l’ouvrier spécialisé.
Ce type de délire logique n’épargne donc pas les scientifiques ?
Non, les médecins nazis comme Mengele, par exemple, en sont la preuve. On peut également citer le cas du biologiste Alexis Carrel, qui a obtenu en 1912 un prix Nobel pour ses découvertes sur la suture des vaisseaux sanguins. Il en aurait mérité un autre pour ses travaux sur la culture des tissus, qui ont métamorphosé la recherche médicale.
Néanmoins, en 1935, il propose dans son livre « l’Homme, cet inconnu » de réaliser « des euthanasies morales pour les épileptiques, les malades mentaux et ceux qui troublent l’ordre public ». La méthode envisagée pour les réaliser était celle des chambres à gaz. Pourtant, les témoignages rapportent que cet homme très croyant était particulièrement gentil, cultivé… Et cela ne l’a pas empêché de s’enfermer dans une théorie eugéniste, et de prôner le sacrifice d’êtres humains « non conformes » pour ce qu’il croyait être le bien de l’humanité.
Quels sont les déterminants qui amènent une personne à penser à partir de sa propre expérience ou, au contraire, à adhérer à des discours déconnectés du réel, voire totalitaires ?
Dans un pays en paix, une vaste cohorte de tests psycho-comportementaux et beaucoup d’études montrent que, à 10 mois, 70 % des enfants ont acquis un attachement dit « sécure », c’est-à-dire une confiance en eux qui leur permet d’interagir avec l’autre sans peur. 30 % sont au contraire peureux, ambivalents ou agressifs. Or, les personnes qui, dans les 1 000 premiers jours de leur existence, ont acquis un attachement sécure peuvent changer d’idée, se laisser convaincre ou encore remettre en doute un discours qu’on leur assène, notamment quand il s’agit d’une affirmation délirante logique.
Celles et ceux qui n’ont pas été assez sécurisés dans leur petite enfance peuvent se laisser bercer par des discours logiques mais dangereux. Cela peut notamment arriver dans des périodes de fragilité. On peut par exemple citer le cas des reclus de Monflanquin. Cette affaire démarre quand la directrice d’une école de secrétariat huppée est en grande difficulté et très angoissée. C’est alors qu’elle se met sous l’emprise de son prestataire de ménage, qui lui fait croire qu’elle et sa famille sont menacées et qu’il est le seul à pouvoir les sauver. Une partie de cette famille riche et très éduquée mettra des années à ouvrir les yeux sur l’escroquerie dont elle est victime.
À l’échelle d’un peuple, le mécanisme est le même, comme l’ont analysé notamment Jules Michelet, Émile Durkheim et d’autres. D’ailleurs, Hitler a été élu démocratiquement et, aujourd’hui encore, un très grand nombre de régimes autoritaires ont été mis en place par des peuples désorientés, en difficultés psychosociales. Comme l’écrivait Michelet, « c’est dans les déserts de sens que naissent les sorcières ».
Quels sont les ressorts d’un discours qui suscite une aveugle adhésion ?
Quand le terrain est prêt, pour qu’un aspirant tyran puisse susciter l’adhésion, il lui suffit d’employer un langage clair, voire des raisonnements simplistes, dogmatiques, car les gens ont besoin de certitudes. Il faut aussi employer le mot « peuple » de temps en temps et surtout affirmer que l’on est prêt à se sacrifier, voire à mourir pour lui. C’est ce que font régulièrement Jair Bolsonaro ou Recep Tayyip Erdogan. Quand les citoyens sont désemparés, vulnérables, ils ont besoin de croire à une solution quasi miraculeuse.
Le fait même de se trouver face à une alternative les angoisse. Ils sont donc prêts à se laisser guider par celui ou celle qui va proposer une solution unique, souvent étayée par la désignation d’un « coupable » dont il faudrait se débarrasser. Après chaque catastrophe, comme une épidémie, un tremblement de terre ou une grave crise économique, il faut des boucs émissaires. Cela a pu être les juifs, les femmes ou encore les étrangers… supposés être à l’origine de tous les maux.
LE CITOYEN DÉSEMPARÉ A BESOIN D’UN REMÈDE MIRACLE. L’ALTERNATIVE EST SOURCE D’ANGOISSE ; IL SE LAISSE GUIDER PAR CELUI QUI VA PROPOSER UNE SOLUTION UNIQUE. »
Autre ressort d’un discours manipulateur dont nous avons un exemple très contemporain : l’euphémisation et l’emploi de termes techniques. Ainsi Vladimir Poutine interdit de prononcer le mot « guerre » alors qu’il a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine. C’est le terme « opération spéciale » qui est imposé. Durant la dernière guerre mondiale, les nazis parlaient de « Stuck » (pièces) pour désigner les personnes juives enfermées dans les camps. Ils pouvaient ainsi se dédouaner en se disant qu’ils ne tuaient pas des êtres humains. Enfin, ce qui fonctionne très bien également pour susciter l’adhésion à un discours totalitaire, c’est la victimisation. On confère à ceux que l’on veut détruire des intentions néfastes ou des caractéristiques monstrueuses. Ce qui justifie de s’en défendre… en les attaquant ! Le fait que Poutine parle de dénazification comme but de sa guerre en est une parfaite illustration. De même, certains antivax arborant une étoile jaune assimilaient l’obligation vaccinale à un acte nazi. Ce qui, à leurs yeux, justifiait de s’en défendre de manière violente.
Penser par soi-même demande un effort et expose à l’isolement.
Vous opposez le laboureur, au singulier, à la masse des mangeurs de vent. Penser par soi-même est-il toujours un exercice solitaire ?
L’arme de la dictature, c’est le conformisme, qui est bien plus puissant que la police et l’armée. J’ai eu l’occasion de rencontrer des hommes et des femmes qui avaient été dans les jeunesses hitlériennes. Ils et elles en gardent le souvenir merveilleux d’un endroit où l’on chantait, on campait, où on avait plaisir à être ensemble et où on se sentait protégé par le groupe. Il est difficile de s’arracher à cette exaltation. Mettre en doute l’idéologie du groupe, c’est prendre le risque de s’en voir exclu. Ce qui peut être très difficile à vivre.
Penser par soi-même demande donc un effort et expose à l’isolement. Mais si le laboureur est seul au début, il peut être rejoint par d’autres. Dans le domaine de la science, que je connais bien, si on veut faire carrière, il faut répéter la voix du maître. Faire cesser une pratique délirante comme la lobotomie fut l’œuvre de médecins qui n’étaient pas psychiatres, mais qui ont réussi à faire comprendre, après des années de mépris de l’institution, que ces mutilations apportaient beaucoup de souffrances pour aucun bénéfice. Pour que le laboureur puisse être entendu et compris, il lui faut des relais, des porte-parole comme les journalistes, les artistes, les intellectuels qui portent sa voix dans l’espace public. Dans ce cas, il pourra faire école à son tour. En science, toute innovation est souvent mal perçue, il faut du temps et de la persévérance pour changer la culture.
Sur le plan politique, il paraît difficile de faire revenir à la raison un tyran enfermé dans ses certitudes. Comment alors faire cesser une situation d’emprise collective ?
Les dictateurs finissent toujours par tomber car ils aggravent la condition socio-économique de leur peuple. En général, leur premier acte, quand ils arrivent au pouvoir, est de contrôler l’information en sélectionnant les journalistes et d’emprisonner les opposants, parfois en les assassinant. Malgré cela, la vérité perce avec le temps. Une résistance peut alors commencer à s’organiser avec un objectif de liberté qui pourra rallier les déçus de la promesse non tenue du dictateur. Mais il est préférable, pour toute société, d’essayer de ne pas en arriver là, en prévenant l’ascension à sa tête d’un tyran.
Dans certaines cultures contemporaines où l’unique horizon proposé à la jeunesse est la consommation immédiate, certains perdent tout sens et deviennent ce qu’au Moyen Âge on appelait des « errants ». Ils se tournent alors vers la drogue, l’alcool ou la malbouffe, ce qui produit addictions et obésité. Quand un candidat dictateur arrive dans un tel contexte et propose de remettre de l’ordre en proposant un projet, aussi fou soit-il, il ne lui est pas difficile de susciter l’adhésion de la population. Car il semble apporter quelque chose de nécessaire, que la culture défaillante de la société en question a oublié.
Pour éviter cela, il faut mettre en place, dans des institutions intermédiaires entre la famille et la société, comme l’école ou d’autres structures éducatives, un cadre où l’on entraînerait les enfants à débattre, à enquêter, à juger et à décider.
boris cyrulnik Opex 360
Milrem Robotics dévoile le THeMIS Observe, un robot de reconnaissance pour l’infanterie légère
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Organisé par le « Battle Lab Terre » sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID] au camp de Beynes, entre les 16 et 23 mai, le défi « CoHoMa » [Collaboration Hommes Machines] a réuni une quarantaine de participants issus du monde de la recherche et de l’industrie dans le but de « préparer la conduite de missions de reconnaissance sur le terrain, par des unités constituées d’un véhicule, d’au moins deux robots terrestres et d’un drone aérien ».
L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.
Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.
Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.
Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».
Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].
Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.
« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.
Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].
Le Figaro
En Bolivie, le féminisme s'habille en «chola»
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REPORTAGE - Longtemps méprisées, les «cholas», les femmes indigènes, ont conquis des droits depuis l'élection en 2005 du président Evo Morales, lui aussi d'origine indienne. En costume traditionnel, elles sont désormais visibles dans la politique, les médias, la mode ou le sport. Au risque d'être instrumentalisées.
Vu d'en bas, quel spectacle ! Tandis qu'elle cuisine du riz et du maïs pour les randonneurs, Alicia contemple les neiges éternelles sur les Andes, le soleil qui tombe derrière les crêtes de ce toit du monde. « Mais qu'y a-t-il donc au sommet ? Une fête ? Les alpinistes qui reviennent d'expédition sourient comme s'ils avaient pris de la drogue !, dit-elle à son mari, guide de montagne. Moi aussi, je veux escalader, emmène-moi, s'il te plaît. »
Nés sur l'ancienne route des Incas, ils se connaissent depuis l'adolescence et se sont mariés jeunes lors d'une cérémonie aymara. Augustin regarde son épouse : cette femme, pense-t-il, est une force de la nature, une battante. Après deux jours de marche, ils atteignent le pic de l'Huayna Potosí, perché à 6088 mètres, au-dessus des nuages. Une photo immortalise une Alicia fière, radieuse, brandissant un drapeau bolivien et un piolet en signe de victoire. Elle porte la tenue des « cholas », les femmes indigènes, cheveux coiffés en deux longues tresses, châle sur les épaules, sac coloré dans le dos et « pollera », jupe vert amande longue plissée sur plusieurs couches de jupons. Un casque vert assorti a remplacé le traditionnel chapeau melon. Elle rit, de ses quatre dents du haut en or gravées d'un « love ».
Indigènes et méprisées
Une semaine plus tard, en haut du Nevado Illimani, surnommé « l'aigle d'or », 6462 mètres dominant La Paz, elle se fait la promesse de devenir la première femme guide de montagne de Bolivie. Elle a 32 ans et trois enfants. Rien ne l'arrêtera, ni les coûteuses années de formation ni les absurdes traditions machistes. Pourquoi une femme ne pourrait-elle pas être guide ? Et pourquoi ne pourrait-elle pas gravir les sommets en « pollera », en jupe ? C'est alors que les hommes se réunissent, une trentaine, tous guides et très remontés contre cet Augustin qui a laissé germer des idées folles dans la tête de son épouse. Ils s'animent, haussent la voix : elles vont tomber dans une crevasse, se blesser, s'épuiser, se paumer, avoir le mal de montagne, égarer les alpinistes, nous faire perdre de l'argent ; les femmes sont faites pour être cuisinières sur les camps de base, porteuses, assistantes à la limite, mais pas guides !
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C'est l'été et Alicia vient de perdre son père. Lui vivant, elle aurait gardé ses rêves en cuisine. Il était de cette génération d'hommes qui demandaient encore aux femmes de baisser les yeux, cette époque pas si lointaine où une « chola » ne conduisait pas, n'allait pas à la fac, ne rentrait pas au cinéma ni dans aucun lieu public en tenue traditionnelle. L'élection fin 2005 du premier président aymara a fait bouger les lignes. Et grandir les espoirs. Issu d'une famille de paysans, autodidacte, syndicaliste, socialiste, nationaliste, anti-impérialiste, Evo Morales n'était pas le premier des féministes, loin de là – il ne se privait pas de faire des blagues grivoises –, mais il avait compris qu'elles étaient la moitié de l'humanité, la moitié des voix. Sous son impulsion, les 11 millions de Boliviens ont voté par référendum une nouvelle Constitution en 2009 qui a donné des droits aux peuples indigènes et aux femmes.
Grâce à l'instauration de quotas, le pays se targue d'être le deuxième au monde, après le Rwanda, à pouvoir revendiquer le plus de femmes en politique : 52% à l'Assemblée nationale, 47% au Sénat. Alicia Quispe est galvanisée par les trajectoires de cholas devenues visibles avec leurs tresses, leurs chapeaux, leurs jupons, leur soif légitime de liberté et de reconnaissance, dans les arènes autrefois réservées aux hommes, plateaux télé, rangs du Parlement, rings de lutte, parcours de skatepark… alors pourquoi ne pas prétendre au sommet des Andes ?
Les cholitas étaient esclaves
Figure de cette nouvelle génération de cholas puissantes, Yolanda Mamani, sociologue et animatrice d'une émission de radio, n'en revient pas duchemin parcouru. Dans son village aymara des bords du lac Titicaca, elle allait à l'école à dos d'âne. Elle a 9 ans quand son père lui dit : « Ma fille, je vais te montrer la grande ville, nous allons à La Paz. » Le cœur battant, ses yeux d'enfants grands ouverts, elle voit pour la première fois le bitume, le bruit, les lumières de cette incroyable cité tentaculaire et chaotique nichée entre les pics montagneux, et toutes ces « cholas » vendeuses de rue, l'air misérable sous leur chapeau, à qui des urbains plus blancs, ou métissés, se croyant supérieurs, lancent des irrespectueux : « Cholita (terme péjoratif signifiant petite chola), retourne dans ton village ! », « Cholita, écarte-toi de mon passage, tu pues, tu es pauvre ! » Plus de la moitié des Boliviens (62%) sont pourtant d'origine précolombienne. Yolanda ignore que la plupart des petites cholitas sont envoyées comme domestiques à la ville. Son père l'abandonne chez une tante, mère célibataire, une méchante personne qui fait d'elle son esclave.
Un an plus tard, Yolanda s'enfuit. Elle ne parle que l'aymara, pas l'espagnol. Elle ne connaît pas le nom de son hameau. Elle a des rêves de petite fille forcée de grandir trop vite. Le jour où elle décroche un emploi de domestique, elle espère s'être trouvé un foyer. Mais le réel est cruel. Ses maîtres l'appellent « chola » et parlent d'elle comme si elle n'était pas là. Ils oublient son prénom, sa date de naissance. « Chola, tu vas faire tomber nos bibelots avec ta jupe ! », et ils l'obligent à porter un pantalon. « Ils me voyaient comme un animal et m'avaient attribué une petite chambre avec une minuscule fenêtre, occupée par un lit plus étroit qu'une place. La pièce était si riquiqui que la porte ne pouvait ni s'ouvrir ni se fermer. Il n'y avait pas de placard pour mes vêtements. C'était un lieu qui interdisait toute pensée ou rêverie. Quand le soir, j'allumais la lumière pour étudier, ils me reprochaient de la gâcher. J'ai pourtant étudié avec acharnement la nuit. Ma mère, analphabète, disait en aymara “ne pas savoir lire, c'est comme être aveugle”. »
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À 23 ans, Yolanda Mamani annonce à ses patrons qu'elle compte suivre des cours à la fac de sociologie, après ses heures de service. « Une chola n'a pas besoin d'étudier. C'est l'université ou nous. Choisis ! » Ils considèrent que son savoir nourrit son insolence. Elle est remerciée illico, à 1 heure du matin, après treize ans de bons et loyaux services, pour 50 bolivianos par mois (6,50 euros)…
Combats pour l'émancipation
Quand Yolanda raconte cette scène, à 38 ans, son nouveau-né accroché au sein, les larmes lui montent aux yeux. « Ils m'ont mise dehors en pleine nuit pour m'humilier. Je leur avais tout donné, j'avais élevé leurs enfants, et quand j'ai voulu faire quelque chose pour moi, avoir un rêve humain, ils m'ont traitée comme une moins que rien alors qu'ils n'avaient cessé de me dire : tu es comme notre fille. Ça m'a donné beaucoup de rage. »
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Chaque dimanche, Yolanda retrouve des employées de maison réunies en syndicat. Elles parlent leur langue natale avec délectation et quittent leurs tenues de domestique pour redevenir cholas. Elles se moquent de la cruauté de leurs employeurs, apportent des gâteaux, jouent de la musique, tressent leurs cheveux, un rituel destiné à se libérer du chagrin, et partagent autant leurs connaissances en informatique que les histoires de leurs grands-mères – comment coudre des jupes, porter le chapeau (s'il est légèrement incliné, c'est que la femme est mariée, son cœur n'est plus à prendre)… C'est gai, parfois nostalgique, toujours bienveillant.
Elles sont bientôt 150 femmes au syndicat. Les plus anciennes enseignent à leurs camarades le droit du travail. Dans ce cocon, Yolanda prend peu à peu conscience de la richesse de son identité. Si elle continue les ménages pour payer son loyer, elle est aussi une chola avec des convictions qu'elle peut enfin exprimer à la première personne, d'abord sur son blog puis dans son émission radiophonique appelée « Employée de maison avec fierté et dignité », dans laquelle elle dénonce les cas de maltraitance. Le programme est diffusé sur Deseo (Désir), la radio du collectif Mujeres Creando (Les Femmes qui créent), hébergée à La Paz au cœur d'une bâtisse rouge vif couverte de graffitis au vent de révolte. Son bébé sous le bras, Yolanda Mamani est venue raconter son histoire accompagnée de son copain qui a l'air d'un jeune étudiant en philo. « Mon mari ? Ha non, on n'est pas marié ! Les hommes veulent nous enfermer dans le statut de “madreposa”, mère et épouse, mais je refuse d'être soumise à leurs lois… »
Les courageuses oubliées
Aux murs, des photos, des tableaux, des mots : « La pensée est très féminine »,« Aucune femme ne naît pute ». Une peinture d'une « Vierge des désirs, protectrice des avortements » toujours interdits dans ce pays catholique (plus de 65.000 IVG clandestines sont pratiquées chaque année dans des conditions d'hygiène désastreuses), veille sur cet espace chaleureux ouvert au public. Au contact du collectif féministe, artistique et politique Mujeres Creando, Yolanda a développé une pensée qui allie décolonisation et dépatriarcalisation, défense des communautés indigènes et droits des femmes. Elle dénonce la continuité d'un régime machiste qui a utilisé la chola à des fins électorales, alors que sa voix continue d'être sous-valorisée.
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« Les hommes politiques prononcent leurs discours entourés de cholas qui n'ont pas plus de pouvoir qu'un pot de fleurs. Elles sont des ornements. Dans les banques, c'est pareil, vous voyez à l'accueil des femmes apprêtées avec des belles jupes, des bijoux coûteux, mais qui décide ? Les hommes. » Selon elle, la chola est devenue un produit folklorique, une mode qui s'exporte, une tenue que certaines Boliviennes enfilent en échange de quelques euros lâchés par des touristes pour une photo souvenir, ou par opportunisme pour obtenir des postes. « Les gens nous voient comme un musée. Mais nous sommes des personnes qui pensent, pas des vitrines. L'habit ne fait pas la féministe. La vraie chola n'est pas celle qui se déguise, mais celle qui se bat. »
L'histoire des révoltes boliviennes est faite de courageuses oubliées. À l'origine, la tenue de la chola s'inspire du style des épouses des colons espagnols, et c'est donc vêtue du costume de l'oppresseur qu'en 1781, une combattante, reine des Aymaras et vice-reine inca organisa la résistance aux conquistadores. Elle s'appelait Bartolina Sisa. Avec son mari, elle prit la tête d'une armée de quelque 40.000 combattants qui assiégèrent La Paz. Capturée, puis battue et violée en place publique, la guerrière mourut pendue avant d'être découpée en morceaux exposés dans différents villages pour effrayer les natifs rebelles.
Des Boliviennes perpétuent aujourd'hui la mémoire de cette héroïne au sein de l'organisation Bartolina, qui représente les femmes paysannes indigènes. L'une d'elles a donné rendez-vous dans sa maison familiale à Viacha, une ville nouvelle qui a poussé comme un champignon à mesure que les habitants des campagnes s'y installaient en quête d'opportunités de travail. Depuis le centre de La Paz, il faut prendre des rues aux vues imprenables et aux embouteillages infinis, et longer des maisons de briques rouges presque toutes laissées inachevées par leurs propriétaires pour ne pas avoir à payer les taxes. Fait rare : celle de Rosmery Mendoza Quispe a un toit !
Elle reçoit dans un salon aux innombrables canapés, entourée de sa mère, son père et sa jeune nièce. Ils se tiennent tous bien droits, timides, élégants, dans des costumes traditionnels en tissu vert épais que la mère a fabriqué de ses mains. « Nous sommes des bibliothèques vivantes, si on ne les transmet pas, nos traditions disparaîtront avec nous . » D'une voix chantante, Rosmary raconte comment, petite, elle avait honte d'être chola, les moqueries des autres enfants à l'école ; comment elle s'est battue pour devenir professeur de langue, et comment elle est devenue une chola féministe, qui accompagne bénévolement des femmes victimes de violences – la Bolivie affiche le taux le plus élevé de féminicides en Amérique latine. « La loi 348 de 2013 devait garantir aux femmes une vie libre de violence, mais la grande majorité des crimes restent impunis… Si un homme te viole, tu dois te marier avec lui pour essuyer la honte de la famille… Cette violence masculine, je l'ai vécue personnellement. »
Il est de ces scènes qui, parfois, vous laissent abasourdis. Devant ses parents cois, Rosmary poursuit : « Papa tapait maman, il la laissait avec des yeux au beurre noir. Maman, je t'admire. À ta place, je me serais enfuie. Nous avions toutes peur. Même moi j'avais peur de mon père, des hommes. »
Faire plier les hommes
Un silence. La mère regarde le sol, le père se racle la gorge : « Quand j'étais policier, j'étais appelé pour des cas de violence. Des types avaient bu, ils s'énervaient contre leur femme. On arrivait, ils avaient déjà pris la fuite. Personne n'était arrêté. Pour moi, la violence était normale, naturelle. Je ne me rendais pas compte du mal que je faisais à ma famille. Avec le vote de la loi 348, on a mieux été informés. Aujourd'hui, on peut être puni. Et j'encourage les femmes à se plaindre. » Rosmary reprend de sa voix cristalline qui désarme : « À 15 ans, je me suis retrouvée première de ma promo. Je me suis dit, si tu ne veux pas dépendre d'un mari, tu dois étudier. Dépendre d'un homme, c'est être enchaîné à lui. Maintenant, la peur est partie. Ma force, je la trouve dans mon identité de chola. » Debout, Rosmary se met à chanter : « Femme Bartolina Sisa, Tu tiens ta force de la terre ; Femme Bartolina Sisa, ton sang est le nôtre… »
Les yeux tournés vers l'Altiplano, Alicia Quispe chante, elle aussi. Lorsqu'elle parle de son mari, elle l'appelle avec humour « mon épouse ». Elle a réussi. Elle a fait plier les hommes. Elle a converti des femmes et créé avec elles le groupe des « cholitas escaladeuses ». Equipées de crampons, elles peuvent enfin atteindre ces cimes qui fascinent tant les alpinistes. Même si elles gagnent toujours deux fois moins que leurs confrères guides… « La lutte continue, dit Alicia. Elle ne s'arrêtera que le jour où le fait de voir une chola présidente ne sera pas un sujet. »
De nos envoyées spéciales Lou Valini (texte) et Véronique de Viguerie (photos). Ce reportage a pu être réalisé grâce au soutien de Panasonic-Lumix dont la photographe Véronique de Viguerie est ambassadrice.
L'Humanité
Une femme qui court vite n’est-elle pas un peu un homme ?
ActuTHÉÂTRE. « Libre arbitre », de Julie Bertin et Léa Girardet, conte la vie de Caster Semenya, scandaleusement contrainte de faire la preuve de sa féminité par la fédération internationale d’athlétisme.
Gérald RossiIl fait chaud, ce 19 août 2009 à Berlin. Dans le stade, 70 000 spectateurs ont pris place, et « dans 1 minute 55 secondes et 45 centièmes, elle ne le sait pas encore, mais la vie de Caster Semenya va basculer ». Les premiers instants de « Libre arbitre », la dernière création du duo Julie Bertin/Léa Girardet fait monter sur le podium la jeune athlète d’Afrique du Sud, inconnue du grand public, qui s’impose dans le 800 mètres en finale du championnat du monde. Elle franchit la ligne d’arrivée loin devant et la médaille d’or lui revient de droit, avec les bravos et les fleurs. Mais ce record, tout à fait véritable et vérifiable, ne fait pas le bonheur de la très rigoriste, rétrograde et masculine Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) pour qui la jeune fille de 18 ans pourrait bien être… un homme. Rien de moins. La performance est alors suspendue, et débute un incroyable feuilleton d’examens médicaux, d’expertises et de « soins ». Caster Semenya qui refuse de s’en laisser conter finit par saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) et l’affaire, plus de dix ans après, n’est pas bouclée.
« Une femme trop forte, trop rapide, trop performante est définitivement suspecte » s’indignent les deux autrices pour qui il s’agit de dénoncer ces insupportables pratiques encore imposées aux femmes « afin de justifier leur identité sexuelle ». En cause, le taux de testostérone, qui n’est de toute façon pas dosée dans les mêmes proportions chez tous les individus ; en outre chez les garçons il existe des différences importantes entre deux athlètes, ce qui n’a jamais ému l’IAAF. Et pour faire bonne mesure aucune étude scientifique n’a à ce jour pu démontrer que cette hormone est véritablement responsable des succès sportifs.
Sur le plateau, quatre comédiennes excellentes, Léa Girardet, Cléa Laizé, Juliette Speck et Julie Teuf, mises en scène par Julie Bertin. Elles se partagent les nombreux personnages de ce récit, « librement inspiré » de la vie réelle de la championne dont tous les rêves se sont effondrés, ceux de victoires au Jeux Olympiques ou dans d’autres championnats et meetings.
Au mieux, l’IAAF a suggéré que Caster Semenya courre avec les hommes (elle serait évidemment assurée de prendre une bonne dernière place dans ce contexte) ou qu’elle soit classée comme « intersexe », c’est-à-dire née avec des caractères hormonaux et physiques ne correspondant pas aux définitions traditionnelles. Mais la sportive « se considère femme », pointent Julie Bertin et Léa Girardet qui se demandent bien pourquoi « une femme devrait-elle justifier de ses avantages génétiques » ? En tout cas, voilà du théâtre documentaire passionné et passionnant.
Théâtre Le Figaro
Le collège Stanislas de Montréal, l’esprit français au Canada
REPORTAGE - C’est l’un des deux lycées français de Montréal agréés par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Valéry Giscard d’Estaing y a enseigné.
L’école a eu des élèves prestigieux comme l’ancien premier ministre québécois Jacques Parizeau, mais aussi des milliardaires comme la famille Desmarais ou le magnat canadien de la presse et de l’imprimerie, Pierre-Karl Péladeau. Et Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président de la République française, y a enseigné en 1948. À la fois lycée, collège, école primaire et maternelle, au Canada le Collège Stanislas accueille 2700 élèves sur son campus montréalais et 430 à Québec. Tous sont d'excellents élèves. «À Stanislas, il ne faut pas être un élève moyen, mais il faut vraiment être excellent. Car ce collège tient absolument à avoir des résultats proches de 100 % au bac», assure la mère d’une élève. Il faut dire que Stanislas a été fondé en 1938 par un ancien président canadien de la Société des nations, Raoul Dandurand, qui souhait créer une succursale du Stanislas parisien. Cette année-là, le chanoine Méjecaze du collège Stanislas à Paris, accompagné de l’abbé Lemoine sont venus à Montréal afin de mettre en place les bases de la nouvelle école.
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Si Stanislas doit en partie son succès à l’engouement des Français pour le Québec, seules «45 % de nos familles sont françaises et 50 % sont canadiennes», confie le proviseur du collège, Thomas Saene. Le collège est, à l’instar du Canada, très multiculturel, avec des élèves de 65 nationalités. Les parents de Smila Thorin, en terminale à Stan, ont ainsi immigré au Québec il y a quatre ans et ils ont inscrit leur enfant en quatrième. Aujourd’hui âgée de 18 ans, Smila anime la web radio de l’école. La jeune fille envisage de poursuivre ses études en France. Timo Joubert, 15 ans, rêve d’être diplomate. Touche à tout, passionné, ce jeune Franco-Canadien a effectué toute sa scolarité à Stan. S’il avoue se sentir «plus Québécois que Français», il confie vouloir toujours en savoir plus sur la culture française.
Le bac à Stan correspond à un bac +1
Tout cela a un prix. Stan est un établissement privé et les frais de scolarité se montent à 5000 dollars canadiens par an (3650 euros). L’AEFE accorde des bourses aux familles des deux établissements français de Montréal. Plus de 115 bourses pour une somme de 184.000 euros au total ont été versées en 2021 aux familles. Dans son plaidoyer pour vanter son collège, Thomas Saene assure que le cursus intègre le «meilleur des deux mondes» avec ses enseignements français et nord-américain. De fait, le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) reconnaît aussi les diplômes de Stan. Grâce à cette reconnaissance, les bacheliers français reçoivent un double diplôme: le bac, mais aussi le diplôme d’études collégiales (DEC) du Québec, qui correspond à un bac, plus une année d’études supérieures. Un véritable atout pour intégrer une université canadienne.
Enfin, Thomas Saene insiste également sur la mise en valeur des activités parascolaires. Timo joue du piano, de la guitare, fait du théâtre, du karaté et «s’intéresse aux questions environnementales». L’école forme des jeunes, qui doivent exceller dans toutes les matières, à l’image d’un de leurs célèbres professeurs. Dans leur livre Stanislas, un journal à deux voix, deux des cofondateurs du collège, Jeannette et Guy Boulizon, écrivent à propos de Valéry Giscard d’Estaing: «Venant déjeuner à la maison, il nous raconta que le directeur lui avait demandé ce qu’il était capable d’enseigner:«Je puis tout enseigner, absolument tout...à condition d’être prévenu trois jours à l’avance».
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Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?
Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.
La fin de vie joyeuse de sœur André, la doyenne de l’humanité
RENCONTRE - À 118 ans, sœur André continue à recevoir les visiteurs dans un Ehpad de Toulon. L’occasion de distiller quelques belles leçons de vie.
L'Humanité
États-Unis. Après le massacre d’Uvalde : la puissance intacte du lobby des armes
ActuPourtant minoritaire dans l’opinion publique, il empêche le vote de toute législation encadrant même au minimum l’achat et le port d’armes à feu.
Christophe DeroubaixLa réunion se tiendra aujourd’hui comme prévu. À Houston, dans l’État où s’est déroulée, mardi, une nouvelle tuerie de masse, la National Rifle Association tient son premier meeting annuel depuis trois ans. Donald Trump y est attendu, ainsi que le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Nul doute qu’une fois expédiée la sympathie pour les familles, ils répéteront tous en chœur la doxa du lobby des armes à feu : ce sont les humains qui tuent, pas les armes, donc il est inutile de légiférer sur la possession de ces dernières.
Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armesMieux : une arme entre les mains d’un good guy peut devenir la solution. Même si l’organisation traverse des problèmes internes, avec Wayne LaPierre, son président depuis trente ans, sur la sellette, son emprise sur la politique américaine ne semble pas se relâcher. Elle le doit à ses 4 millions de membres, mais aussi et surtout à la bataille idéologique qu’elle a menée depuis des décennies, conjointement avec les fabricants d’armes à feu (20 millions vendues rien que l’an dernier) et le Parti républicain, désormais totalement acquis à leur cause.
Tueries de masse aux États-Unis. Les condoléances du député Thomas Massie ? Cette photo de famille...Le rôle central de la cour suprême
Le lobby des armes a d’abord imposé sa lecture absolutiste du célèbre deuxième amendement de la Constitution. Que dit-il ? « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes. » Rédigé dans le contexte d’un pays en formation après une guerre d’indépendance où les « milices » ont joué un rôle d’importance, cet amendement assure, selon ceux qui en ont une interprétation « relativiste », un droit collectif. Mais dans le débat public comme devant les tribunaux, c’est la notion de possession individuelle qui prime.
Etats-Unis. Biden ouvre le brûlant dossier des armes à feuEn 2008, dans le cas du District of Columbia v. Heller, la Cour suprême avait estimé, pour la première fois, que le deuxième amendement protégeait un droit individuel à détenir et garder des armes chez soi dans le but de se défendre. Au nom de cette jurisprudence, une cour d’appel fédérale vient d’ailleurs de bloquer une loi californienne qui interdisait la vente d’armes semi-automatiques aux personnes de moins de 21 ans. Elle a ajouté un autre argument presque terrifiant : la tradition, depuis la fondation du pays, qui autorise les jeunes adultes à porter des armes. En juin, la plus haute instance judiciaire du pays pourrait encore élargir la brèche, dans le cas d’une loi de l’État de New York, et rendre de plus en plus difficiles des législations visant au contrôle des conditions de vente d’armes par les États fédérés eux-mêmes.
États-Unis. Qu’est-ce que le « filibuster », cet art tout américain de pirater le débat au Sénat ?Comme pour l’avortement, la seule solution passerait alors par une loi fédérale, qui se heurtera au « filibuster ». Droit à l’avortement et contrôle des armes à feu : d’autres analogies existent entre deux des plus brûlants dossiers de la politique américaine. Dans les deux cas, l’opinion publique, favorable au droit des femmes à disposer de leur corps comme au renforcement des contrôles sur les achats d’armes, s’inscrit à rebours des positions républicaines. Dans les deux cas, les « bases » (chrétiens évangéliques, détenteurs d’armes à feu) sont en rétractation numérique. Les deux racontent la même capacité d’une minorité à imposer ses vues via des institutions datant du XVIIIe siècle.
NRAdonald trumptueriestexas Le Figaro
Le gendarme boursier américain a demandé des explications à Elon Musk sur sa montée au capital de Twitter
La loi impose aux investisseurs de signaler toute prise de participation supérieure à 5%, ce que le multimilliardaire n'a pas fait.
L'étau se resserre autour d'Elon Musk, accusé par des investisseurs et aussi désormais par le gendarme boursier américain, d'avoir révélé plus tard que prévu par la loi son investissement dans Twitter, qu'il est en train d'acheter. L'autorité de régulation des marchés financiers américains, la SEC, a publié vendredi une lettre adressée au multimilliardaire le 4 avril, date à laquelle il avait annoncé avoir atteint plus de 9% du capital de Twitter.
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La SEC se demande pourquoi il a attendu ce jour-là, alors qu'il avait dépassé les 5% le 14 mars. La loi impose aux investisseurs de rendre publiques leurs prises de participation au-delà de ce seuil dans les dix jours.
L'agence fédérale interroge aussi le patron de Tesla sur son choix initial du formulaire 13G, réservé aux investisseurs dits «passifs». «Votre réponse doit mentionner, entre autres, vos déclarations publiques récentes», souligne la SEC, citant un tweet d'Elon Musk du 4 avril où il demandait à ses dizaines de millions d'abonnés s'ils pensaient que Twitter «applique rigoureusement les principes de la liberté d'expression».
Accord avec le conseil d'administration
Mercredi, des actionnaires de Twitter ont porté plainte contre le fantasque entrepreneur, qu'ils accusent d'avoir manipulé le marché pour faire des économies dans son opération de rachat du réseau social. Eux aussi lui reprochent d'avoir retardé le moment où il a révélé être monté au capital de Twitter.
Ils estiment que l'homme le plus riche au monde a ainsi économisé quelque 156 millions de dollars, car s'il avait informé le marché dans les temps impartis, il aurait payé plus cher une partie des actions. Elon Musk a passé un accord avec le conseil d'administration de la plateforme pour la racheter. Et depuis début avril, la valeur du réseau social en Bourse fluctue au gré des tweets du multimilliardaire.
«Musk a fait des déclarations, envoyé des tweets et mené d'autres actions conçues pour semer le doute et faire baisser substantiellement l'action de Twitter pour se créer une marge de manœuvre qu'il espérait utiliser pour se retirer de la transaction ou renégocier le prix», affirme les actionnaires dans leur plainte. Les avocats d'Elon Musk, Tesla et la SEC n'ont pas réagi à des sollicitations de l'AFP dans l'immédiat vendredi.
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L'entrepreneur aux multiples casquettes (Tesla, SpaceX, Neuralink...) a déjà eu maille à partir avec le gendarme boursier américain à cause de sa propension à tweeter des informations qui font bouger les cours de ses sociétés cotées. Suivi sur Twitter par plus de 95 millions de personnes, il a prévu de retirer le réseau social de la Bourse quand il en sera propriétaire.
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Elon Musk augmente à 33,5 milliards de dollars l'apport direct pour acheter Twitter
Le prix de l'acquisition, acceptée fin avril, était de 44 milliards de dollars dont près de 20 milliards proviennent de la fortune personnelle d'Elon Musk.
Moscou sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque les vidéos de sa diplomatie
«Encore un blocage de briefing, et on donnera un nom concret, un média concret», a menacé Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe.
Allergie aux pollens : ces applis qui aident à identifier les zones à éviter
Les personnes atteintes par une allergie aux pollens sont de plus en plus nombreuses. Tour d'horizon des applis pour lutter contre cette allergie qui nous gâche la vie.
L'Humanité
La Rochelle en ordre de marche pour enrayer la ballade irlandaise du Leinster
ActuRugby. La province irlandaise fait figure de favorite pour cette finale de coupe d’Europe qui a lieu samedi à Marseille sur la pelouse du Vélodrome. Les Marines ne désespèrent pourtant pas de dérégler cette impressionnante machine à gagner.
Éric SerresAvec le deuxième ligne Will Skelton, la possible présence du 3 e ligne Viktor Vito, et encore un peu de suspense autour de la présence Tawera Kerr-Barlow, véritable maître à jouer, la Rochelle, annoncé un temps affaibli, aura tout de même belle allure pour la finale de la Coupe d’Europe face à la province irlandaise du Leinster. Absent à Lens lors de la demi-finale face au Racing, le géant australien Skelton sera donc là pour donner du fil à retordre au pack irlandais. Impressionnant l’an dernier lors de la demi-finale, qui avait déjà opposé les deux équipes, il est l’un des fers de lance des Jaunes et Noirs.
Le Néo-Zélandais Victor Vito, - il mettra un terme à sa carrière en fin de saison -, qui souffre toujours de la cheville gauche, pourrait lui aussi d’être de la fête. Au poste de demi de mêlée, la main cassée du titulaire néo-zélandais Tawera Kerr Barlow aurait dû propulser le jeune Thomas Berjon titulaire. Mais voilà, le manager irlandais du club de l’Atlantique, Ronan O’Gara ne manque ni d’imagination ni de solutions. Il pense pouvoir faire jouer le champion du monde All Black avec une protection spéciale. Enfin à l’arrière Brice Dulin, arrêté depuis plusieurs semaines, a repris l’entraînement collectif avec de bonnes sensations. Reste à voir si O’Gara le relancera face à ses compatriotes, impressionnants contre Toulouse en demi-finale (40-17). Affaire à suivre…
Autre année, autre histoire
Quoi qu’il en soit cette finale ne ressemblera pas à la demi-finale de l’an dernier. Il y a un an, le Stade rochelais s’était imposé avec la manière face au Leinster (32-23), dans son stade fétiche de Marcel-Deflandre. Au terme d’une démonstration de puissance, les Maritimes s’étaient qualifiés pour la première finale de Coupe d’Europe de leur histoire.
Autre année, autre histoire ! Car le Leinster, impressionnant en demi-finale face à Toulouse, arrive cette fois-ci dans la capitale phocéenne avec son effectif au complet. La formation irlandaise a notamment retrouvé sa redoutable paire à l’ouverture Gibson-Park-Sexton qui était absente, l’an dernier : « C’est une équipe clinique, très précise. C’est scolaire ce qu’ils proposent : des choses répétées, répétées mais c’est tellement bien fait que c’est efficace. Le Leinster, c’est les trois quarts de l’équipe d’Irlande et une grosse identité, pratiquement le même jeu que l’Irlande », explique ainsi l’international français Gregory Aldritt qui malgré tout espère pouvoir enrayer la machine irlandaise. « Je sais que ça va être difficile, dur, mais il n’y a jamais de finale facile de toutes les façons, poursuit-il. On est une équipe qui aime bien être dans l’ombre et faire mentir les pronostics. »
Ce match des retrouvailles entre les deux clubs sera aussi celles de deux hommes. Les Irlandais Ronan O’Gara et Johnny Sexton, anciens rivaux en sélection, adversaires avec leur province puis ensemble au Racing 92, auront l’occasion de réanimer cette vieille rivalité. Le premier sera sur le banc pour la Rochelle afin de décrocher une première coupe, l’autre sur la pelouse afin d’emmener son équipe vers une cinquième couronne européenne.
rugby L'Humanité
Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée
ActuPassée d’EELV à la FI au début de l’année, la candidate Nupes dans la 7e circonscription de l’Essonne mise sur l’alliance du climat et du social pour rejoindre le Palais Bourbon.
Emilio MesletSac à main placé à l’épaule, tracts dans une main, sourire à pleines dents et programme en tête. Claire Lejeune est parée pour un porte-à-porte express dans le quartier d’Ozonville, à Athis-Mons. Celle qui, prof à Sciences Po, corrige des copies entre minuit et deux heures du matin à cause des législatives, se verrait bien siéger à l’Assemblée. Mais, pour cela, il lui faut convaincre les électeurs de la 7e circonscription de l’Essonne de voter pour le rassemblement de la gauche qu’elle porte. Ce mardi-là, c’est une dame du troisième étage, la cinquantaine et un chihuahua dans les bras, qui lui donne du fil à retordre. Pour elle, « tout est mélangé en politique » au point qu’elle demande : « La nouvelle première ministre, elle est de gauche, non ? » Et la candidate Nupes, notamment accompagnée de son suppléant communiste Ouaddah Nouri, de répondre avec assurance : « La gauche, c’est nous. Avec un programme commun pour rebâtir les services publics de proximité, à commencer par l’hôpital. » Les arguments, rodés pendant la présidentielle, font mouche.
Enfant de Morsang-sur-Orge
À 27 ans, Claire Lejeune est loin d’être une novice en politique. Les premières indignations débutent avec un père ouvrier électricien qui a « tiré du câble jusqu’à la retraite au point de s’abîmer ». Cette enfant de Morsang-sur-Orge se sent chez elle dans les manifestations syndicales comme à la Fête de l’Humanité. Mais c’est à cause de la crise migratoire syrienne qu’elle finit par s’engager dans une association à Lyon, où la Normalienne étudiait. Un service civique dans un camp de travailleurs autogéré des Pouilles (Italie) et quelques manifestations pour le climat plus tard, voilà qu’elle s’encarte chez EELV, inspirée par la façon dont Damien Carême, alors maire de Grande-Synthe, mettait en œuvre une « écologie populaire ». Très vite, elle monte en grade jusqu’à prendre la tête des jeunes écologistes, « historiquement plus clairs sur le rapport au capitalisme » que le parti auquel ils sont adossés. Avec d’autres jeunes, elle plaide - dans le vide - pour une union de la gauche en 2022. Puis vient la rupture, avec la victoire de Yannick Jadot à la primaire verte alors qu’elle a soutenu les lignes marquées à gauche d’Eric Piolle et de Sandrine Rousseau. « Je n’ai pas réussi à tendre un tract Yannick Jadot, raconte-t-elle. Il me manquait un récit de rupture avec une classe sociale qui a intérêt à ce que rien ne bouge. »
De l’énergie pour convaincre
Cette féministe le trouve en rejoignant l’Union populaire début janvier, en même temps qu’une autre figure de l’écologie, Alma Dufour, transfuge des Amis de la Terre. « La meilleure expérience politique de ma vie », assure Claire Lejeune, qui a enfin la sensation de défendre un projet qui allie urgence climatique et sociale. Un programme qu’elle défend maintenant en tant que candidate de la coalition. « Cette configuration est idéale : on peut mettre notre énergie à convaincre plutôt qu’à se positionner contre d’autres candidats de gauche », dit-elle. Les 12 et 19 juin, son principal adversaire est un ancien LR passé chez Macron et se nomme Robin Reda. Et si l’on en croit les résultats du premier tour de la présidentielle, la Nupes pourrait le balayer. Ce qui ferait de Claire Lejeune l’une des benjamines du Palais Bourbon.
NupesLégislatives 2022essonne L'Humanité
Tous mobilisés pour la Fête de l’Humanité
ActuÉdition 2022 Fabien Gay a lancé, mardi 24 mai, la vente des bons de soutien, soulignant les défis qui attendent le journal.
Diego Chauvet« C ’est le moment de se mettre en dynamique sur la vente des bons de soutien et de lancer de multiples initiatives. » Le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a lancé le 24 mai la campagne de vente des bons de soutien au journal donnant un droit d’entrée à sa Fête, qui doit se tenir les 9, 10 et 11 septembre au Plessis-Pâté, dans l’Essonne. Au siège du PCF, en présence d’Igor Zamichiei, coordinateur de l’exécutif national, et de Pierre Laurent, président du Conseil national, Fabien Gay a tenu à souligner l’importance de cette campagne pour la réussite de la Fête et l’avenir du journal. « L’Humanité vit un moment difficile, même si nous ne sommes plus dans la même situation qu’il y a trois ans », a-t-il expliqué. Soulignant un bilan à l’équilibre pour 2021, il n’en a pas moins insisté sur un certain nombre d’éléments extérieurs qui pèsent sur l’état de ses finances : la faiblesse des recettes publicitaires, l’augmentation des coûts de fabrication, comme « l’impression, le routage, l’énergie », mais aussi le prix du papier. « Dans ce domaine, nous n’avons aucune industrie capable de rétablir une souveraineté sur cette production dans notre pays », a dénoncé Fabien Gay au passage. Le déménagement de la Fête de l’Humanité dans l’Essonne entraînera également des frais supplémentaires, de l’aménagement du terrain aux navettes à mettre en place pour acheminer le public sur le nouveau site.
Une caisse de résonance aux mobilisations
Il est donc essentiel de faire en sorte que le bon de soutien de 35 euros, récolte les fruits d’une « campagne dynamique ». Par ailleurs, le journal a lancé une « souscription populaire », a rappelé son directeur. « Si nous ne mobilisons pas la communauté de nos lectrices et de nos lecteurs, des militantes et des militants du Parti communiste et de toutes les organisations qui veulent co-construire la Fête avec nous, nous pouvons être mis en difficulté », alerte-t-il. Or l’enjeu est de taille.
Face à un débat public que tentent de vampiriser la droite et l’extrême droite, « la question de la lecture est fondamentale », a martelé Fabien Gay. « L’Humanité est donc indispensable pour notre mouvement. Sans notre journal, c’est un affaiblissement général du débat public qui se produirait. » Un peu plus tôt, c’est Igor Zamichiei qui soulignait que « durant ce quinquennat, nous allons avoir besoin de la force d’un mouvement social puissant. Et la Fête de l’Humanité, a lancé le dirigeant communiste, peut être la première grande caisse de résonance de cette mobilisation ».
Fête de l'Humanité 2022fabien gaySouscription pour L'Humanité L'Humanité
La haine sur le tapis rouge de Cannes
ActuLina SankariAnurag Thakur est l’une des vedettes du drame qui se joue en Inde. Récompensé pour son interprétation d’un sinistre personnage nationaliste et islamophobe, le ministre de l’Information s’est vu dérouler le tapis rouge au Festival de Cannes, qui a fait de l’Inde le pays d’honneur de cette édition. Il y a de quoi. En février 2020, des manifestations prennent corps contre l’amendement de la loi sur la citoyenneté, censée faciliter la régularisation des migrants afghans, bangladais et pakistanais qu’ils soient hindous, sikhs, bouddhistes, jaïns, parsis ou chrétiens. Les musulmans sont exclus de la liste. Lors d’un meeting dans la capitale, Anurag Thakur suggère de « buter les traîtres ». Les loups sont lâchés, des hindous fanatisés s’élancent vers les quartiers musulmans de New Delhi. 50 morts sont à déplorer. Ce qui est partout décrit comme un affrontement interconfessionnel n’est rien d’autre qu’un pogrom. Aucune voix ou presque ne s’élève à Bollywood, où le cinéma vivant s’est mué en relais morbide de la propagande nationaliste.
Charivari L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile L'Humanité
Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline
cinémaPrésenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La Colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien
C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols.
Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.
Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.
Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.
L'Humanité
Recrutement des enseignants : chronique d’une crise organisée
EnquêteC’est un grand « décrochage » qui sonne l’alarme. La dernière session de concours des professeurs, désertée par les candidats, annonce des classes sans enseignants à la rentrée. L’éducation publique est un noble et dur métier que la Macronie démonétise par des salaires lamentables et une formation au rabais.
Camille BauerUn tel niveau d’imprévoyance laisse les syndicats d’enseignants perplexes. Malgré leurs nombreuses alertes, il est quasi certain que de nombreuses classes n’auront pas d’enseignant devant elles à la rentrée. En cause, la baisse sans précédent du nombre de candidats admissibles aux concours (donc avant les épreuves orales, qui décident des admissions définitives) que laissent apparaître les premiers résultats, publiés le 10 mai par le ministère. C’est en mathématiques que les chiffres sont les plus inquiétants : seulement 816 potentiels professeurs ont réussi l’écrit du concours, en attendant l’oral, quand 1 035 devaient être recrutés. En allemand, on ne trouve que 83 admissibles pour 215 postes. Sans connaître un déficit aussi criant, d’autres disciplines jusque-là moins atteintes affichent cette année un taux d’admissibilité à peine suffisant par rapport au nombre de postes ouverts. C’est le cas en sciences économiques et sociales, avec 175 admissibles pour 121 postes, ou en lettres, avec 720 pour 755 postes. Les chiffres des admis définitifs seront encore plus faibles, et c’est donc « plus d’un millier de postes dans le second degré, soit entre un poste sur cinq et un sur quatre, qui ne trouveront pas preneur », estime le site spécialisé le Café pédagogique.
Premier degré : un déficit sans précédent
Le premier degré n’est pas épargné. Les résultats du concours des professeurs des écoles, publiés à partir du 13 mai, révèlent un déficit sans précédent : 9 597 admissibles pour 8 323 postes proposés. « Le ratio entre le nombre de candidats admissibles et le nombre de postes est en baisse. Cette année, il est à peine supérieur à 1,1, voire inférieur à 1 dans certaines académies, alors qu’en 2006, il était de 2 par poste », s’alarme Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. Autre signe, certaines académies jusque-là épargnées sont touchées, comme Paris, avec 180 admissibles pour 219 postes.
Ce problème de recrutement prévisible affecte surtout les académies où les manques sont déjà criants, creusant un peu plus les inégalités territoriales. Créteil et Versailles détiennent ainsi la palme, avec respectivement 521 admis pour 1 079 postes à pourvoir et 484 pour 1 430. Dans les deux cas, c’est moitié moins qu’en 2021. « C’est un cercle vicieux puisque les disciplines et les territoires qui seront les plus fortement déficitaires connaîtront une dégradation des conditions de travail des enseignantes et des enseignants, ce qui rendra le métier encore moins attractif et les démissions encore plus nombreuses », explique sur son blog Paul Devin, président de l’Institut de recherches de la FSU.
La sérénité sans failles du ministère
Ces chiffres ne sont qu’une indication de la tendance : au terme des concours, le nombre d’admis sera forcément encore plus maigre. D’autant que certains candidats ayant passé plusieurs concours en parallèle se désisteront. « Les conséquences, on les connaît, soupire Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, syndicat du secondaire. On sait qu’il n’y aura pas un professeur devant chaque classe et qu’on va encore avoir des classes sans professeurs de mathématiques ou d’allemand pendant des mois. » Avec des effectifs de plus en plus serrés, les remplacements sont aussi menacés. Et tant pis pour les élèves, confrontés aux absences et à des professeurs moins bien formés.
Rue de Grenelle, on affiche pourtant une sérénité sans faille. « Les élèves auront bien un professeur devant eux à la rentrée, y compris en maths », assure Édouard Geffray, numéro deux du ministère de l’Éducation, qui se vante même d’avoir « anticipé le calibrage des besoins ». Présentée comme circonstancielle, la baisse des admis est expliquée par la réforme de la formation. Jusque-là passé en première année de master (M1) et suivi d’une année de stage partagée entre formation et présence dans les classes, le concours se déroule depuis 2022 en fin de M2. Une grande partie des potentiels candidats avaient par conséquent déjà tenté le concours l’année dernière, ce qui aurait limité le vivier cette année. On peut y voir au contraire une preuve de plus de l’absence d’anticipation. « Nous avions alerté sur ce risque. Il aurait fallu organiser un deuxième concours pour assurer la transition entre les deux systèmes », plaide Guislaine David. Les syndicats avaient aussi demandé de piocher dans les « listes complémentaires », celles des candidats recalés mais proches de l’admission. Sans succès.
Sans soutien ni considération
La désaffection des étudiants pour le métier d’enseignant n’est pas un phénomène conjoncturel. « Les chiffres de cette année sont la confirmation d’une tendance de fond qui va être très difficile à inverser. La période a fait basculer la crise dans des proportions qui menacent gravement la continuité du service public », analyse Paul Devin. En cause, la baisse d’attractivité du métier d’enseignant. « Les conditions de travail et d’enseignement n’amènent pas les jeunes étudiants à se diriger vers la fonction », résume Guislaine David. Les futurs professeurs savent qu’ils seront confrontés à des classes surchargées, des élèves en difficultés sociales et psychologiques, et à un manque de soutien et de considération. À ces difficultés s’est ajouté, sous Jean-Michel Blanquer, un profond sentiment de maltraitance. « On a vécu cinq ans de prescriptions et d’autoritarisme. On a été usés par les réformes. On nous a enlevé notre liberté pédagogique, notre professionnalisme. Il y a eu une grosse perte de sens », explique Guislaine David. La rémunération aussi se montre dissuasive, avec un salaire qui tourne autour de 1 600 euros brut en début de carrière, très au-dessous de ce à quoi pourraient prétendre des détenteurs d’un bac + 5, même ailleurs dans la fonction publique. Et pour les filières qui, comme les mathématiques, peuvent ouvrir sur des métiers bien rémunérés dans le privé, le contraste est fatal…
Loin de s’attaquer au problème de fond, le ministère mise depuis plusieurs années sur le recrutement de contractuels. Mais même ainsi, compte tenu des conditions de travail et de rémunération, le recrutement devient difficile, surtout dans certains départements. Et le niveau de formation inquiète. « On en est à un point où des recteurs publient des vidéos sur les réseaux sociaux pour organiser des job datings. Ceux qui répondent n’ont pas de formation pour enseigner. À Pôle emploi, les petites annonces se contentent d’exiger un bac + 3. Le ministère bricole et le service public de l’éducation n’est pas loin de l’effondrement », s’alarme Sophie Vénétitay. La situation est d’autant plus inquiétante que vient s’ajouter la lassitude croissante des anciens, de plus en plus nombreux à quitter le métier, dans une profession vieillissante. Selon un récent rapport, il faudrait recruter 329 000 enseignants d’ici à 2030 juste pour compenser les départs à la retraite.
Un « cercle vicieux » nourri à dessein
Il n’y a là ni hasard ni fatalité. La politique de recrutement répond d’abord à une exigence suprême, la réduction des dépenses publiques : les contractuels coûtent moins que les fonctionnaires. Mais au-delà de cette obsession budgétaire, certains observateurs distinguent aussi la volonté de mettre en place une école à deux vitesses. « On nourrit un cercle vicieux. La baisse du nombre d’enseignants entraîne une dégradation du service public, avec des classes surchargées et des problèmes de remplacement. Par conséquent, de plus en plus de parents qui le peuvent quittent le public et vont dans le privé – où, en revanche, le nombre de professeurs continue de croître », observe Guislaine David. Alors que le service public de l’éducation devient le réceptacle des difficultés sociales croissantes d’une partie de la société, le privé, lui, peut choisir ses élèves et leur nombre, au profit des conditions de travail et, surtout, des résultats affichés. « Le néolibéralisme alimente ce projet d’école à deux vitesses, estime Paul Devin. Une pour les populations défavorisées qui se limiterait à transmettre des savoirs de base pour pouvoir les orienter dans des branches professionnelles. Et une autre, de qualité, pour ceux qui ont les moyens. C’est une vision qui rompt avec le projet porté pendant des décennies, qui était de relever le niveau de qualification de l’ensemble de la population. On fait des économies, mais cela aura un coût énorme, social mais aussi politique. Comment, dans ces conditions, former des citoyens qui feront des choix éclairés ? »
Maths : l’addition salée laissée par Blanquer
Jean-Michel Blanquer a tenté de rectifier le tir. Le 10 mai, le désormais ex-ministre de l’Éducation nationale a annoncé l’ajout, dès la rentrée prochaine, d’une heure et demie de mathématiques supplémentaire dans le tronc commun des lycéens. La matière avait subi les dommages collatéraux de sa réforme du bac, entrée en vigueur en 2019. En faisant des maths une simple spécialité parmi d’autres, elle a entraîné une désaffection de la discipline. Résultat, seulement 59 % des élèves l’étudieraient désormais, contre 90 % avant la réforme, selon les enseignants et les mathématiciens. Mais il faudrait plus qu’une annonce aux médias pour redonner leur place aux mathématiques à l’école tant les profs manquent à l’appel. Un déficit qui entretient le niveau à la baisse. Une partie des jeunes générations, dont celles qui vont fournir des futurs professeurs des écoles, n’ont eu comme enseignants en maths que des contractuels embauchés pour pallier le manque de professeurs, mais dont la formation, tant pédagogique qu’académique, est très inférieure à celle de titulaires. Et ceux qui ont essuyé les plâtres de la réforme Blanquer n’auront même pas fait de mathématiques en première et terminale.
Témoignages. Pourquoi ils renoncent à l’enseignement
Ne leur parlez plus de « vocation ». Même les plus enthousiastes baissent les bras. Formation « hors-sol », dévalorisation constante... tous ont le sentiment d’être « envoyés dans le mur ».
Jessica (1) adore l’anglais : « C’est ma matière préférée et j’aime transmettre, alors devenir prof d’anglais, c’était une forme de continuité. » « C’était », parce que la jeune femme, dès sa première année de master Meef (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation), a renoncé à ce projet. « Mon premier stage, en collège, s’était très bien passé, raconte-t-elle. Mais le deuxième a été catastrophique. C’était dans un lycée technologique, les élèves n’étaient pas motivés par l’anglais et on n’est pas préparé à ça. On est balancé en lycée sans rien savoir, même pas les programmes, et on ne sait pas comment gérer les élèves. »
Elle n’est pas la seule à se montrer très critique sur les formations dispensées, tant en master Meef que dans les Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation). « Ce que j’ai appris, je l’ai appris sur le terrain, confie Gersende, en M2 Meef anglais. Ces heures de didactique, de simulation de cours avec des “classes idéales” sont indigestes et inutiles. Nous n’aurons jamais de “classe idéale” ! À l’inverse, beaucoup de sujets importants sont survolés. Huit minutes montre en main, sur deux ans, pour le harcèlement, les questions de genre, les élèves à haut potentiel, les troubles “dys”, etc. »
La dégradation des conditions d’enseignement et la dévalorisation du métier constituent l’autre grand facteur de renoncement. « En stage, j’ai vu des profs des écoles passionnés, tout donner pour leurs élèves jusqu’à mettre leur santé en jeu, témoigne Édouard (1). Ça a été un élément décisif de ma bifurcation vers l’animation : à salaire égal, je m’amuse bien plus et je me sens plus respecté. Quand ils parlent sur le dos des profs, les gens oublient les longues heures de préparation, un bac + 5 et un concours, tout ça pour être payé au lance-pierre et constamment rabaissé par l’employeur. » Même écho chez Vanessa, qui a abandonné son master d’histoire et son projet de passer l’agrégation : « Avec les élèves, ça se passait bien. Mais entre les parents, la hiérarchie, l’inspecteur, la pression est constante et la charge de travail gigantesque : 60 heures par semaine, pour 1 500 euros par mois. » En salle des profs, elle a vu « des enseignants usés au bout de dix ans » et avoue : « Je n’arrivais plus à me projeter dans ce métier. » Renoncer lui a coûté : « Dépression, anxiolytiques, une impression de giga-échec. » Aujourd’hui en master archives, elle estime avoir « fait le bon choix ».
Aurélien a jeté l’éponge « avant même de commencer le parcours du combattant pour être prof ». Devenu éducateur de jeunes enfants, il s’interroge : « J’avais travaillé dans la protection de l’enfance, la petite enfance, comme éducateur spécialisé. Aujourd’hui, le métier d’enseignant écarte d’emblée des personnes investies et solides. Cela pose question sur ce qu’il est devenu. » Et sur ce qu’il devient. Après deux échecs au Capes, Laurène (1) s’est vu proposer « un contrat à temps partiel à une heure de chez moi. Le peu que j’aurais gagné, je l’aurais dépensé en transports. J’ai préféré trouver un travail dans l’administration : quitte à être payée au lance-pierre, au moins, je n’ai pas de travail à faire quand je rentre chez moi. »
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Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir
ActuLa droite, l’une des plus dures d’Amérique latine, a des sueurs froides : pour la première fois de leur histoire, les progressistes sont en capacité d’emporter la présidentielle du 29 mai.
Lina SankariC’est un clin d’œil de la ville de « l’éternel printemps » au basculement politique qui pourrait advenir, ce 29 mai, en Colombie, à la faveur de l’élection présidentielle où, pour la première fois de son histoire, la gauche est donnée favorite.
Dans un quartier riche de Medellin, une femme en combinaison fluo balaye les rues d’un geste déterminé. Accolée à son chariot, une petite affiche des candidats de l’union, le Pacte historique, soutenu par le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie), et représenté par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez. Un habitant interpelle la jeune femme en plein travail, l’agresse même, pour s’insurger contre cet affront. Elle poursuit son labeur, l’ignorant ostensiblement.
La vidéo a été relevée, en fin de campagne, par Gustavo Petro, qui y voit un signe de la « dignité » du peuple face au mépris de classe. L’ancien maire de Bogota (2012-2015) a souvent dit qu’il espérait rompre avec la confiscation du pouvoir par une élite raciste, nostalgique de l’ère coloniale et liée au crime organisé (lire page ci-contre). En Colombie, selon l’OCDE, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté et 85 % de la population estiment que le pays va dans la mauvaise direction.
Menaces de mort des paramilitaires
« Ce que nous avons proposé, c’est une unité nationale construite sur de nouvelles bases », résumait le candidat à la présidentielle lors de son dernier meeting à Bogota. Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, l’ex-guérillero Gustavo Petro était parvenu, en 2018, à se hisser au second tour avant de s’incliner face à l’ultradroite d’Ivan Duque, dont la victoire enterrait l’espoir d’une réconciliation nationale, malgré l’accord de paix de 2016 avec les Farc. L’ascension du ticket de gauche donne des sueurs froides aux conservateurs. Comme cinq autres candidats avant eux, tués de sang-froid pour avoir défendu la justice et l’égalité, Gustavo Petro et Francia Marquez font face à des menaces de mort des paramilitaires. Jusqu’aux derniers instants de la campagne, personne n’excluait un coup d’État qui douche les espoirs de changement, confirmés par les législatives de mars. Il y a moins de trois mois, le Pacte historique s’est ainsi hissé au rang de première force politique au Sénat, balayant les partis traditionnels.
Les candidats de gauche sont portés par le mouvement social réprimé dans le sang en 2021. Comme d’autres organisations, la Fédération colombienne des travailleurs de l’éducation leur a apporté son soutien afin de faire de l’enseignement « un droit fondamental ». Gustavo Petro a également reçu l’appui de 50 organisations indigènes, « lasses de cette longue nuit qui dure depuis cinq cents ans », selon la sénatrice Martha Peralta (Pacte historique). Artistes, personnel soignant, défenseurs de l’environnement… le mouvement est inédit. La sortie du modèle extractiviste et la démocratisation des institutions font partie des priorités érigées par le Pacte historique. Le secteur minier « n’est important ni en termes de recettes fiscales ni en termes d’emploi. Il pèse peu dans l’économie du pays. Mais il a bénéficié de nombreux avantages fiscaux », relève pour le Centre tricontinental Alvaro Pardo, directeur du centre d’études minières Colombia Punto Medio. Ces dernières années, la population n’a pas manqué d’exprimer son opposition à ce modèle en organisant des consultations avant que la Cour constitutionnelle ne les rende illégales. Le Pacte historique propose, en outre, une réforme agraire qui permette de redistribuer les terres spoliées. En un demi-siècle de conflit armé, plus de 7 millions de paysans ont dû laisser leurs terres derrière eux ou en ont été expulsés.
Une campagne qui réactive la « peur du rouge »
Face à Gustavo Petro, le candidat conservateur Federico Gutierrez a mis l’accent sur l’insécurité pour son dernier meeting de campagne. En référence à l’extradition du narcotrafiquant Otoniel vers les États-Unis, qui avait provoqué le blocage par le Clan du Golfe de la moitié du pays, le candidat de droite joue les matamores : « Quand nous serons à la présidence, pour tout type de problème de ce genre, vous savez que je serai là, j’arrive en cinq minutes et l’on fera face en bombant le torse. » Sa campagne a réactivé la « peur du rouge », dernière carte en sa possession. Comptable du bilan du gouvernement sortant, massivement rejeté par les Colombiens, il bénéficie néanmoins, selon Yann Basset, docteur en sciences politiques de l’Institut des hautes études d’Amérique latine, du soutien de l’armée et d’ « une droite structurée et puissante », déterminée à empêcher le printemps.
Colombiegustavo petro L'Humanité
Leonard Renteria, le rappeur colombien qui détourne les jeunes des gangs
Un jour avecNé en Colombie, dans la pauvreté, cet artiste aurait pu grossir les rangs d’une bande armée. Sauvé grâce à l’art, le militant s’emploie à détourner les jeunes de la spirale de la violence. À l’aune de la présidentielle du 29 mai, où la gauche est donnée favorite, il nourrit l’espoir d’un changement.
Buenaventura (Colombie), correspondance particulière.
Sur le malecón de Buenaventura, tout le monde connaît Leonard. Du jeune au policier en passant par la vendeuse de mangues, il distribue les abrazos – les étreintes. Une confiance acquise au gré d’années de travail social dans les quartiers marginalisés de cette ville de la côte pacifique colombienne. À 31 ans, ce rappeur, militant et étudiant en psychologie, s’est imposé comme une figure majeure et fédératrice d’une jeunesse décidée à rompre le cycle de la violence et de la misère.
Vivre hors du barrio pour échapper aux gangs
Sa notoriété dépasse les frontières de Buenaventura. En 2016, l’Afro-Colombien interpelle avec véhémence l’ex-président d’ultradroite Alvaro Uribe, venu dans la cité maritime faire campagne pour le « non » à l’accord de paix entre les Farc et l’État, au terme de cinquante ans de conflit. « Vous, vous quittez le territoire aujourd’hui mais c’est nous qui resterons et continuerons à souffrir des séquelles de la guerre, nous qui continuerons à compter nos morts », lance-t-il. La vidéo fait le tour du pays.
Car à Buenaventura, ville stratégique qui abrite le premier port de Colombie, la pression des groupes armés illégaux n’a jamais cessé. Les gangs y multiplient les épisodes de violence, et la population, jeune et principalement afrodescendante, en est la première victime. L’année 2021 s’est close avec 195 homicides.
Colombie. L’ombre du narcotrafic plane sur une élection présidentielle à hauts risquesLeonard n’a pas été épargné. Il grandit « dans la pauvreté, mais avec l’essentiel ». Une mère employée de maison, « guerrière », « qui a appris à écrire son nom à 40 ans ». Un père gros buveur, parfois brutal, tantôt pêcheur, tantôt chauffeur de taxi. Depuis son plus jeune âge, il connaît les déplacements forcés, qui l’obligent à vivre hors du barrio afin d’échapper aux groupes armés.
« L’État n’a jamais été présent ici »
« Agressif à l’adolescence », Leonard aurait pu comme beaucoup grossir les rangs de l’un de ces groupes. « Si l’art ne m’avait pas sauvé, je serais peut-être mort aujourd’hui. » C’est en rejoignant un collectif de danse que l’adolescent change de perspective. Il se lance aussi dans le rap, lui qui depuis tout jeune noircit des pages.
Formé aux droits humains dans un atelier de jeunes, il développe une conscience et se donne pour mission de détourner les jeunes du recrutement en les incitant à explorer leurs talents en danse, en rap, en photo, en street art.
À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale.
En arrachant des jeunes aux griffes des gangs, Leonard ôte à ces derniers leurs instruments de guerre. La mission lui a valu de nombreuses menaces. La responsabilité du drame de Buenaventura, le leader l’impute au désintérêt de l’État, qu’il explique en partie par le racisme structurel qui ronge ce pays où les Afrodescendants représentent un peu plus de 10 % de la population.
À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale. Faute d’industrie, le port est la principale source d’emplois, pénibles et payés une misère. Si 45 % du fret international y transitent, l’argent lui aussi ne fait que passer faute d’investissements.
« L’État n’a jamais été présent ici. Les groupes armés occupent le vide laissé par les institutions. Sans les organisations sociales, la situation serait dramatique. » Depuis l’enfance, l’activiste n’a constaté aucune évolution, si ce n’est la mutation du centre-ville, aménagé pour accueillir les touristes et les visites d’affaires dans de luxueux hôtels. Pourtant, « certains quartiers passent quinze jours sans eau » malgré les sept bassins versants qui entourent la ville.
Forger une conscience politique
Leonard admet volontiers le caractère politique de son action. Début 2021, face à une vague de violence inédite, il fédère une mobilisation massive dans les rues à travers le mouvement #BuenaventuraResiste. Les luttes collectives contribuent à forger une conscience politique au sein d’une jeunesse défiante à l’égard de ses dirigeants.
Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoirLa possibilité de voir la gauche emporter la présidentielle du 29 mai se dessine. Leonard Renteria insiste sur le caractère inédit de la campagne du Pacte historique, de son candidat Gustavo Petro et de sa colistière Francia Marquez : « Pour la première fois, je vois beaucoup de jeunes engagés dans la campagne. » Comme sa propre mère, la candidate à la vice-présidence a été employée de maison. Le jeune homme se reconnaît dans son parcours, « pas uniquement parce qu’elle est noire, et pas seulement pour les Afro-Colombiens. Elle vient d’en bas ». Au pouvoir, elle saura, il en est convaincu, écouter la détresse de Buenaventura.
Nolwenn Jaumouillé
Colombieraphip-hopnarcotrafiquants L'Humanité
Sur la tête
BilletMaurice UlrichUne lourde menace pèse sur la démocratie. Le pouvoir des juges. C’est, nous dit Franz-Olivier Giesbert dans un de ses éditos hallucinés du Point, « la thèse d’un livre passionnant que l’on attendait depuis longtemps et qui fera date » : la Démocratie au péril des prétoires (éd. Gallimard), d’un énarque et polytechnicien, Jean-Éric Schoettl. Penser, donc, que la démocratie serait menacée par les populismes de Le Pen ou Zemmour, c’est « confondre les conséquences avec les causes : l’affaissement de l’État et de son autorité consacré par beaucoup de magistrats ». Ainsi, l’instauration de la république des juges passe par « la mise au pas de la classe politique ». Par exemple, Jean-Éric Schoettl démonte sans pitié, écrit l’éditorialiste, ce que sont les affaires Fillon ou Sarkozy : « Des farces judiciaires indignes d’une démocratie, où des magistrats gonflés à l’hélium de leur hubris s’opiniâtrent à envoyer en prison d’anciennes grandes figures de la V e République. » La justice française, titre-t-il, a « la tête à l’envers ». Ou il est plutôt tombé sur la tête. Ça fait mal…
L'Humanité
Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »
EntretienLe juriste, professeur émérite au Collège de France, publie la Justice au travail, ouvrage dans lequel il met en perspective historique cette grande question et analyse les évolutions en cours. Il présente, d’autre part, une nouvelle édition des Lettres persanes. Dans nos colonnes, il appelle à dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». Entretien.
Anna MussoAlain Supiot a occupé la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités » au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.
Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification : la « juste répartition du travail et de ses fruits » et « l’exigence de justice comme force historique ». Comment articulez-vous ces deux dimensions ?
La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés.
Autrement dit, la justice n’est pas le résultat d’un « ordre spontané », d’un mécanisme autorégulateur de type biologique ou économique ; elle est l’horizon d’efforts toujours recommencés qui visent à réduire les facteurs d’injustice propres à une époque et dans des circonstances données.
L’histoire nous enseigne que plus l’injustice s’aggrave dans les sociétés, plus la violence se développe. La paix est donc fondée sur la justice sociale, comme l’a proclamé l’Organisation internationale du travail (OIT). Comment se fait-il que ce principe ne soit toujours pas entendu ?
Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. Ce fut le cas au XXe siècle de l’invention de l’État social, qui a permis aux démocraties de triompher des régimes totalitaires.
Michaël Fœssel : « Une puissance critique est inscrite dans la joie »Son projet a été celui d’une citoyenneté sociale, qui garantisse à chacun une sécurité économique sans laquelle il n’est pas de véritable citoyenneté politique. Mais, comme l’indique le préambule de la constitution de l’OIT, « la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leur propre pays ». Autrement dit, la justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin.
Ériger en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public.
Or, depuis bientôt un demi-siècle, la foi en un « ordre spontané du marché » a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous, aussi bien au plan international qu’européen ou national. Ériger ainsi en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et la frugalité, et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises.
En France, « la justice sociale a été édifiée sur trois piliers : les services publics, la Sécurité sociale et le droit du travail ». Étant donné leur déconstruction actuelle, que deviennent la justice sociale et la solidarité dans notre pays ?
Contrairement à ce que pensent ses promoteurs, cette déconstruction ne conduit pas à l’avènement d’un ordre spontané du marché, fondé sur l’ajustement des calculs d’utilité entre individus animés par la seule poursuite de leurs intérêts privés. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais il se transporte sur d’autres bases – non démocratiques – telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. La « justice sociale » est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale.
Alain Badiou : « Il est temps de s’atteler à une riposte générale »Vous écrivez que « la justice sociale ne doit pas être enfermée dans la binarité de l’avoir et de l’être, mais s’ouvrir à l’agir ». Qu’est-ce à dire ?
Il s’agit précisément de dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». La première réduit les humains à ce qu’ils ont – à leur patrimoine et leur pouvoir d’achat ; et la seconde à ce qu’ils sont – à leur identité religieuse, chromatique ou sexuelle. Or il convient de tenir compte d’abord de ce qu’ils font, c’est-à-dire de la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun.
On ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.
C’est l’une des leçons à tirer de la pandémie de Covid. Elle a mis en lumière le sort des « travailleurs essentiels », notamment de ceux qui soignent les malades dans les hôpitaux publics : les médecins, infirmiers, aides-soignants, sans oublier les agents d’entretien ou de restauration, aujourd’hui sous-traités dans tous les sens du terme. Il a bien fallu reconnaître que – peu importe leurs origines, la couleur de leur peau ou leur orientation sexuelle – ils n’étaient pas payés à la mesure du caractère essentiel de leurs tâches (que l’on songe aux écarts vertigineux entre la rémunération d’une infirmière et d’un banquier d’affaires…).
La pandémie a aussi montré que l’hôpital fonctionnerait beaucoup mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience de ces tâches, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. D’une manière plus générale, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.
Vous dites que « la gouvernance par les nombres » produit une nouvelle forme de déshumanisation. En quoi consiste-t-elle ?
La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Ils doivent rétroagir en temps réel aux signaux qui leur parviennent pour réaliser les objectifs chiffrés fixés par des programmes. Ils sont ainsi enfermés dans les boucles spéculatives d’une représentation chiffrée du monde, déconnectée de leur expérience concrète des tâches à accomplir. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient ainsi de devoir « soigner les indicateurs plutôt que les malades ».
Olivier Abel : « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Ces risques d’altération de la santé mentale n’épargnent pas les classes dirigeantes. Ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée, elles perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus « déconnectées » ou « hors sol ».
Le travail sous plateforme, ce qu’on appelle l’« ubérisation », entraîne une résurgence des liens d’allégeance. Est-ce une sorte de reféodalisation des rapports humains ?
La résurgence des liens d’allégeance est un phénomène général, également manifeste entre les entreprises d’une même chaîne de production, entre l’Union européenne et États membres ou entre États hégémoniques et leurs vassaux. Mais il est vrai que l’ubérisation en offre une manifestation « chimiquement pure ».
Derrière la propagande vantant la liberté supposée d’« autoentrepreneurs », c’est en effet la structure juridique du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la « tenure servile » que lui concédait son seigneur, moyennant redevance. C’est exactement la formule que cherchent à imposer les plateformes. Elles veulent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant « déconnectent », sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité sociale.
Une caractéristique importante de ces nouveaux liens d’allégeance est en effet de permettre à ceux qui contrôlent les réseaux d’informations et détiennent la réalité du pouvoir de s’exonérer de leurs responsabilités sociales et écologiques.
Comment libérer le travail qui repose sur des liens de subordination dans le salariat et sur des liens d’allégeance pour les travailleurs « ubérisés » ?
Concernant ces derniers, il y a des raisons de penser que le gouvernement français, comme l’ont déjà fait la plupart des pays européens et comme le propose la Commission de Bruxelles, devra se ranger derrière la jurisprudence, qui y reconnaît le plus souvent des salariés.
C’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.
Quant au « pacte fordiste », qui avait consisté à échanger la soumission des salariés contre un minimum de sécurité économique, il a été depuis trente ans la cible des politiques néolibérales illustrées en France par les réformes dites El Khomri et Macron. Elles ont notamment cherché à émanciper les entreprises des conventions de branche en matière de salaires et à les engager ainsi dans une course à la baisse des rémunérations, au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité de leurs produits. Car c’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer ainsi vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.
L’absurdité de ces réformes apparaît à l’heure où la nécessité d’une telle hausse fait consensus, de même que la suppression des comités d’hygiène et de sécurité s’est révélée une sottise à l’heure du Covid. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il serait plus à propos, ainsi que le suggère votre question, de concevoir des réformes qui assurent aux travailleurs « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».
Cet objectif était peut-être irréaliste lorsqu’il a été proclamé en 1944 dans la déclaration de Philadelphie, mais il est aujourd’hui à notre portée, à condition de mettre nos nouvelles machines intelligentes au service du bien-être et de la créativité des humains et de leurs milieux vitaux, au lieu de s’acharner à faire le contraire. Je mentionne dans ce petit livre quelques signes avant-coureurs de ce très vaste chantier de la liberté dans le travail et de la démocratie économique.
Vous appelez de vos vœux une « véritable mondialisation » pour contrer la globalisation, que vous qualifiez d’« anarcho-capitalisme » menaçant la paix. Comment définir et enclencher une vertueuse « mondialisation » ?
Animé par la foi religieuse en un processus historique de globalisation, l’anarcho-capitalisme tend à liquider la diversité des lois et des territoires pour les soumettre uniformément à l’« ordre spontané » d’un marché devenu total, censé abolir les solidarités et les frontières nationales et régir uniformément la planète. Pour répondre aux révoltes suscitées par ce processus, un ethno-capitalisme est aujourd’hui en plein essor, qui dirige la colère sociale vers des boucs émissaires, désignés par leur religion, leur nationalité ou leurs origines, et offre ainsi un mixte de néolibéralisme et d’identitarisme.
Florent Guénard : « L'égalité comme une nécessité historique »Pour s’extirper de cette double impasse, il faudrait distinguer globalisation et mondialisation. Le monde, au sens étymologique du terme, est le contraire de l’immonde ; c’est un milieu rendu habitable par le travail des hommes et le respect de leur écoumène (la relation des humains à leur milieu – NDLR). Une véritable politique de mondialisation consisterait à inventer des solidarités nouvelles entre des nations que la révolution numérique et la montée des périls écologiques rendent plus interdépendantes que jamais. Évitant les écueils de la globalisation et ceux des repliements identitaires, une telle politique ferait de la diversité des langues et des cultures une force, et non une entrave sur la voie d’une conception nouvelle de la justice au travail, qui associe l’égale dignité des êtres humains et la préservation et l’embellissement de la diversité de leurs milieux vitaux.
Par ailleurs, vous avez publié et préfacé une nouvelle édition des Lettres persanes de Montesquieu (2). Quelle est l’actualité de ce texte classique ?
Si j’ai noué une correspondance posthume avec Montesquieu à l’occasion du tricentenaire des Lettres persanes, c’est précisément parce qu’il est le seul philosophe des Lumières à avoir compris que la compréhension et le respect de la diversité des civilisations n’étaient pas un obstacle, mais bien au contraire une condition de l’émancipation des hommes par la raison. C’est aussi parce qu’il écrit dans une langue admirable, qui nous repose du globish en vigueur chez ceux qui aujourd’hui nous gouvernent.
droit du travailalain supiotjustice L'Humanité
L’union de la gauche, toute une histoire
EmissionAlors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
ReportageSous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.
"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.
Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.
Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.
L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.
Une majorité à gauche
"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.
Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".
Conquérir cette circonscription
Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.
"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.
De vraies valeurs de gauche
Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"
"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.
"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale" lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.
L'Humanité
Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
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Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité
Fabien Gay
A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.
Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.
Nous sommes de toutes les batailles
Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.
Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.
Réussir cette formidable Fête populaire
Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.
Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.
Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.
Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.
Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.
Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.
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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron L'Humanité
Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022 L'Humanité
Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme L'Humanité
Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad L'Humanité
Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
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Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
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Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique L'Humanité
Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique
ActuL’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.
Cyprien CaddeoElle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsL’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».
Crash test en vue
Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.
Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.
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La Suède dans l’Otan : la 2 e mort d’Olof Palme
ChroniqueFrancis WurtzAinsi donc, Stockholm rejoint Helsinki dans son projet d’intégrer l’Otan ! Si, pour la Finlande, il s’agit d’un changement historique de sa relation avec la Russie, la Suède, elle, rompt avec une composante, longtemps vue comme essentielle, de son identité même, qui lui a valu de n’avoir pas connu de guerre depuis plus de deux cents ans : une neutralité parfois limitée au refus de toute alliance militaire, parfois enrichie d’une diplomatie dynamique, progressiste et pacifiste.
Nul, parmi les dirigeants du royaume nordique, n’a mieux incarné cette vision active et engagée de la neutralité qu’Olof Palme, l’emblématique chef du gouvernement des années 1970 jusqu’à son assassinat le 28 février 1986. « Non aligné » par excellence sur l’une ou l’autre grande puissance de l’époque, il ne s’est pas privé de condamner avec force la guerre des États-Unis au Vietnam ou l’intervention de l’URSS en Tchécoslovaquie. Pour autant, nulle posture « centriste » chez ce social-démocrate atypique : il s’est systématiquement dressé contre l’antisoviétisme et a refusé toute allégeance à « l’Occident », condamnant l’apartheid, le régime de Pinochet, les pratiques néocolonialistes et apportant son soutien à l’OLP et à son président, Yasser Arafat. Opposé au militarisme, il s’engagea activement pour le désarmement. Les Suédois étaient, dans leur grande majorité, fiers du prestige international dont bénéficiait alors leur pays. Beaucoup d’entre eux voyaient, à cette époque, dans cette neutralité-là, l’ADN inaliénable de la Suède. Malheureusement, si cette aspiration reste forte dans une partie de la population suédoise, il y a belle lurette que la politique du pays a rompu avec l’ère Palme !
Aussi peut-on relativiser l’appréciation du journal « le Monde » (19 mai 2022), pour qui « en l’espace de quelques semaines, la guerre en Ukraine a conduit la Suède à tourner la page de deux cents ans d’histoire ». D’un côté, c’est un fait que l’opinion publique suédoise – encore il y a peu massivement hostile à toute alliance militaire – a récemment, en majorité, basculé en faveur d’une intégration à l’Otan. Mais – à l’exception du Parti de gauche et des Verts – la « classe politique » suédoise, les milieux d’affaires et l’armée s’étaient, quant à eux, rangés depuis fort longtemps – à pas feutrés, car sans le consentement de la société – dans le camp occidental et attendaient avec impatience l’occasion leur permettant de gagner une majorité du peuple à l’idée de sauter le pas : cette occasion maudite, Poutine, hélas, vient de la leur fournir. Mais ils n’ont pas attendu cette guerre pour préparer le terrain.
Rappelons que la Suède rejoignit dès 1994 le « Partenariat pour la paix », une structure d’association « soft » à l’Otan. Son armée participa par la suite aux « opérations » de l’Alliance en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak… Le gouvernement suédois se distingua également en 1999, en justifiant le bombardement, soixante-dix-huit jours durant, de Belgrade et d’autres villes de Serbie. Plus récemment, en 2017, la Suède « neutre » opta pour la « coopération militaire renforcée » au sein de l’UE, tout en achetant au prix fort un système de défense antiaérien aux États-Unis. Désormais, elle veut franchir le Rubicon. C’est la deuxième mort d’Olof Palme.
Otan Le Figaro
Scholz et Macron demandent à Poutine des «négociations directes sérieuses» avec Zelensky
EN COURS : Mis à jour le 28 mai 2022 à 15:50
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont demandé samedi, lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, des «négociations directes sérieuses» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Lors d'un entretien de 80 minutes avec le président russe, les deux dirigeants «ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes», indique un communiqué de la chancellerie allemande. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont «appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit».
À VOIR AUSSI - Zelensky qualifie les propositions de cession de territoires d'«illusion de paix»
Livraisons d'armes à l'Ukraine: Poutine met en garde contre une «déstabilisation» ultérieure
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé samedi le «caractère dangereux» des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, et mis en garde contre une «déstabilisation» ultérieure, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
«Le président russe a mis l'accent sur le caractère dangereux de continuer à inonder l'Ukraine avec des armes occidentales, en mettant en garde contre des risques d'une déstabilisation ultérieure de la situation et d'une aggravation de la crise humanitaire», a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique.
À VOIR AUSSI - Vingt pays s'engagent à fournir des armes supplémentaires à l'Ukraine, annonce le Pentagone
«Sieverodonetsk n’est pas encerclée», assure le gouverneur de la région
À Sieverodonetsk, «les bombardements continuent (...) l'armée détruit tout simplement la ville», a assuré sur son compte Telegram le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï. Selon lui, l'armée russe est entrée dans les faubourgs de la ville où ils ont subi «de lourdes pertes», tandis que les forces ukrainiennes tentaient de déloger les Russes d'un hôtel. Mais le gouverneur affirme que «Sieverodonetsk n'est pas coupée» par les forces russes et séparatistes. Un accès à l'aide humanitaire reste possible, selon lui. Il répondait à un responsable policier de la république séparatiste prorusse de Lougansk, cité par l'agence Ria Novosti, qui affirmait vendredi que «la ville de Sieverodonetsk est actuellement encerclée», et que les troupes ukrainiennes y sont piégées.
» LIRE AUSSI - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
L'ex-président Petro Porochenko dit s'être vu refuser de sortir du pays
L'ex-président ukrainien Petro Porochenko, un rival du dirigeant actuel Volodymyr Zelensky, a annoncé samedi s'être vu refuser de sortir du pays pour un voyage en Lituanie, fustigeant une décision qui brise le «cessez-le-feu politique» en pleine invasion russe. Petro Porochenko, président de 2014 à 2019 de l'Ukraine, se trouve aujourd'hui à la tête du parti Solidarité européenne, la deuxième plus grande formation du Parlement et dans l'opposition à Volodymyr Zelensky.
» LIRE AUSSI - À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
Selon son service de presse, Petro Porochenko «s'est vu refuser de franchir la frontière de l'Ukraine» alors qu'il devait prendre part à l'assemblée parlementaire de l'Otan à Vilnius et avait reçu «toutes les permissions formelles pour quitter le pays» en tant que membre permanent de la délégation ukrainienne.
Un navire charge du métal depuis Marioupol vers la Russie
Pour la première fois depuis que Marioupol est tombée aux mains des Russes, un navire est entré dans le port de la ville et a été chargé de métal, pour l’envoyer ensuite vers la Russie. D’après le porte-parole du port, 2700 tonnes de métal ont pris la direction de la ville russe de Rostov-sur-le-Don.
» LIRE AUSSI - «J'ai pu constater la force de l'emblème de la Croix-Rouge» : l'évacuation des civils de Marioupol racontée par une membre du CICR
La défenseure des droits ukrainienne, Lyudmyla Denisova, a qualifié cet envoi de «pillage». «Le pillage des zones provisoirement occupées continue», a-t-elle écrit sur Telegram.
L'armée russe confirme la conquête de la localité clé de Lyman
L'armée russe a confirmé samedi la conquête de la localité clé de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un carrefour qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk. «À l'issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens», a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense, en confirmant ainsi une annonce faite la veille par les séparatistes prorusses de l'Est ukrainien.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'armée russe confirme la conquête de la localité clé de Lyman
Un travailleur humanitaire australien tué cette semaine
Au moment où l'Ukraine fait face à une situation humanitaire de plus en plus critique, un travailleur humanitaire australien a été tué cette semaine. Le journal australien Mercury Newspaper a annoncé samedi la mort de Michael Charles O'Neill, 47 ans, qui aidait les blessés sur la ligne de front, une information confirmée par le ministère australien des Affaires étrangères qui n'a pas donné d'autres précisions.
Kiev réclame des lance-roquettes multiples américains
Kiev a une nouvelle fois réclamé vendredi davantage d'armes aux Occidentaux. «Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l'escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu'il est temps (...) de nous donner des MLRS (lance-roquettes multiples)?» a tweeté Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : où en sont les livraisons d'armes occidentales à Kiev ?
Le porte-parole du Pentagone John Kirby n'a pas confirmé l'existence d'un tel projet, une perspective évoquée par la presse américaine. «Nous restons engagés à les aider à l'emporter sur le champ de bataille», s'est-il borné à déclarer.
«Un génocide est en cours dans le Donbass», accuse Volodymyr Zelensky
Dans son message vidéo quotidien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi soir Moscou de «génocide» dans le Donbass, où les forces russes procèdent à des «déportations» et des «tueries de masse de civils». Le président américain Joe Biden a lui aussi employé cette expression.
» LIRE AUSSI - La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
De son côté, Moscou a justifié son invasion de l'Ukraine par un «génocide» que mèneraient les Ukrainiens contre la population russophone du Donbass. Depuis La Haye (Pays-Bas), le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a appelé la Russie à coopérer dans l'enquête qu'il avait ouverte quatre jours après l'invasion russe, sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité présumés commis en Ukraine. Ni la Russie ni l'Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la Cour.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky accuse la Russie de «génocide» dans le Donbass
Schisme orthodoxe historique en Ukraine
Sur le front religieux, la branche moscovite de l’Église orthodoxe ukrainienne a coupé les ponts avec les autorités spirituelles russes, qui soutiennent le président russe Vladimir Poutine - une initiative historique. À l'issue d'un concile, a été prononcée «la pleine indépendance et l'autonomie de l’Église orthodoxe ukrainienne», selon un communiqué, qui a précisé que les relations de l’Église ukrainienne avec sa direction moscovite étaient «compliquées ou inexistantes» depuis le début du conflit.
Cette initiative est le second schisme orthodoxe en Ukraine en quelques années. Une partie de l’Église ukrainienne, représentée par le patriarcat de Kiev, avait déjà rompu avec Moscou en 2019 à cause de l'ingérence du Kremlin dans le pays. L'Ukraine est centrale pour l’Église orthodoxe russe, dont certains des monastères les plus importants sont situés dans ce pays.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le patriarche orthodoxe russe qualifie de «forces du mal» les opposants ukrainiens
Kiev promet de «tout faire» pour défendre le Donbass où l'offensive russe s'intensifie
Kiev s'est engagé à «tout faire» pour défendre le Donbass, où l'armée russe a intensifié son offensive, poussant les forces ukrainiennes à envisager un retrait stratégique sur certaines lignes de front dans cette région de l'est du pays afin d'éviter un encerclement.
» LIRE AUSSI - Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
«La situation dans le Donbass est très, très difficile», a déclaré vendredi le président Volodymyr Zelensky dans une adresse vidéo. «Nous protégeons notre terre et faisons tout pour renforcer» la défense de cette région, a-t-il assuré. La défense territoriale de l'autoproclamée «république» séparatiste prorusse de Donetsk (est) a indiqué sur Telegram avoir «pris le contrôle complet» de la localité clé de Lyman, avec «l'appui» de l'armée russe. Ni l'armée russe, ni celle de l’Ukraine n'ont immédiatement commenté cette information, que l'AFP n'a pas pu vérifier de source indépendante.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la situation dans le Donbass est «très, très difficile», dit Zelensky
Bonjour à tous !
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
Scholz et Macron demandent à Poutine des «négociations directes sérieuses» avec Zelensky
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont demandé samedi, lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, des «négociations directes sérieuses» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Lors d'un entretien de 80 minutes avec le président russe, les deux dirigeants «ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes», indique un communiqué de la chancellerie allemande. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont «appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit».
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Livraisons d'armes à l'Ukraine: Poutine met en garde contre une «déstabilisation» ultérieure
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé samedi le «caractère dangereux» des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, et mis en garde contre une «déstabilisation» ultérieure, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
«Le président russe a mis l'accent sur le caractère dangereux de continuer à inonder l'Ukraine avec des armes occidentales, en mettant en garde contre des risques d'une déstabilisation ultérieure de la situation et d'une aggravation de la crise humanitaire», a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique.
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Un navire charge du métal depuis Marioupol vers la Russie
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Un travailleur humanitaire australien tué cette semaine
Au moment où l'Ukraine fait face à une situation humanitaire de plus en plus critique, un travailleur humanitaire australien a été tué cette semaine. Le journal australien Mercury Newspaper a annoncé samedi la mort de Michael Charles O'Neill, 47 ans, qui aidait les blessés sur la ligne de front, une information confirmée par le ministère australien des Affaires étrangères qui n'a pas donné d'autres précisions.
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Dans son message vidéo quotidien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi soir Moscou de «génocide» dans le Donbass, où les forces russes procèdent à des «déportations» et des «tueries de masse de civils». Le président américain Joe Biden a lui aussi employé cette expression.
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Schisme orthodoxe historique en Ukraine
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L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
L'Humanité
La nécessaire dignité dans le travail
ChroniqueCynthia FleuryUn nouveau quinquennat s’inaugure, et sans doute avec lui une relance de l’autre nom « gouvernemental » du travail, à savoir la réforme des retraites. Et derrière celle-ci, il s’agit ni plus ni moins que de refonder notre modèle social.
Alain Supiot (lire aussi p. 24 – NDLR), dans une conférence donnée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, revient sur la Justice au travail (Seuil/Libelle, 2022) pour nous rappeler, en amont de l’agenda de l’exécutif, d’indispensables leçons. C’est avec Solon (VII-VIe avant J.-C.) que l’esclavage pour dettes est aboli et que les plus pauvres accèdent à la citoyenneté grâce à leur travail. De tout temps, la justice sociale est au fondement de la cité, en lui assurant de façon pragmatique stabilité et recours contre la violence. Elle n’est pas un supplément d’âme mais une fiction régulatrice, mécanisme de conversion des rapports de forces en rapports de droits. Le XXe siècle, avec la Déclaration de Philadelphie (1944), a ouvert une nouvelle ère dans laquelle la justice au travail est une force historique et progressive majeure, mais les « tenures serviles » prospèrent encore et toujours, sous de nouvelles formes.
Le cas actuel des plateformes est éloquent. Celles-ci, écrit Supiot, « entendent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant déconnectent, sans assumer de responsabilité patronale, et, notamment, sans contribuer au financement de la Sécurité sociale. Une telle dissociation entre les lieux d’exercice du pouvoir et les lieux d’imputation de la responsabilité est un trait caractéristique de l’économie néolibérale ». L’avènement d’un servage moderne n’est pas la seule conséquence de ces modes d’organisation et de production du travail. L’accroissement des revendications identitaires est connexe. « On ne sortira pas de ces pièges identitaires sans se tenir fermement au principe d’égale dignité des êtres humains. (…) Cette égale dignité impose de ne les réduire ni à ce qu’ils ont, ni à ce qu’ils sont, mais de prendre d’abord en considération ce qu’ils font. » Avec la pandémie, quantité de métiers dévalorisés sont apparus comme « essentiels », « premiers de cordée », irréductibles contributeurs au bien-être commun des sociétés.
Pour autant, avec le retour « à la normale », le télétravail a bien plus passionné les experts que la protection desdits travailleurs essentiels. Contre cette indifférence, Supiot s’insurge et défend une mondialisation, à bien différencier de la globalisation qui n’est qu’un hors-sol, soit ce « mundus » qui s’oppose à l’immundus, « c’est-à-dire à l’immonde, et aux immondices et plus généralement à tout ce qui n’a pas été orné par le travail des hommes ».
La chronique de Cynthia Fleurydroit du travailalain supiot L'Humanité
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. Déconstruction(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinDétournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».
Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure. Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »
Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse. Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition. À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.
« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida Le Figaro
Dans le secret de la stratégie russe en Ukraine: les révélations de Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB
Guillaume RoquetteEXTRAITS EXCLUSIFS - Dans un livre qui explore les arcanes du Kremlin, L’Engrenage, Sergueï Jirnov pose les questions taboues: jusqu’où ira Vladimir Poutine? Peut-on l’éliminer?
À l’automne 2021, des mois avant le lancement des hostilités, des sources confidentielles russes m’annonçaient déjà la possibilité d’emploi d’armes tactiques nucléaires (de faibles charges, 1 ou 2 kilotonnes, avec un rayon d’action relativement limité) dans le cadre d’une éventuelle intervention militaire russe. Quand je l’ai mentionné sur les plateaux télé en France après le 24 février, cela a créé une stupeur des animateurs et du public. On m’a traité d’alarmiste farfelu et de complotiste irresponsable qui voudrait volontairement provoquer un «buzz» dans les médias pour mieux se vendre.
Trois jours plus tard, dimanche 27 février 2022, le monde entier a vécu une scène glaçante où le commandant en chef des forces armées russes Poutine ordonnait, en direct à la télévision depuis son palais présidentiel, à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et son chef d’état-major, Valéri Guerassimov, d’élever «en état d’alerte particulière» les forces nucléaires de la Fédération de Russie. Dans une somptueuse salle du Kremlin se sont retrouvés momentanément trois hauts dignitaires russes qui possèdent les clés et codes nucléaires pour les trois mallettes identiques portées en permanence et partout par leurs aides de camp. Ces officiers sont les mieux protégés du pays. Le capitaine de corvette, en uniforme noir de la Marine russe, a la charge de la mallette du président. La légende dit que cet habit noir distinctif a été spécialement choisi afin que celui qui l’arbore soit instantanément visible de loin par le chef d’État dans la foule des militaires en kaki. Pour assurer la permanence de la veille nucléaire, autour des trois personnages détenant chacun une mallette fatale, il y a trois groupes d’officiers en faction qui se relayent 24 heures sur 24. Ils n’exécutent que les ordres donnés par le président et ne sont subordonnés à aucun haut gradé militaire ou des services spéciaux, y compris le chef de la garde présidentielle. (…)
Cette «mallette nucléaire» a un nom: Tchéguette - en référence à la montagne éponyme de la petite République autonome caucasienne de Kabardino-Balkarie. Contrairement à ce qu’imagine parfois le grand public, elle ne contient pas un gros bouton rouge, comme dans les films, sur lequel le président appuierait et ferait partir lui-même tous les missiles nucléaires du pays. Désolé pour les amateurs de pittoresque! C’est un «simple» poste mobile de communication, une sorte de tablette sophistiquée, qui interagit à l’aide de commandes codées et chiffrées avec le réseau automatique global de commandement et de contrôle des forces nucléaires stratégiques de la Russie, nommé Kazbek en référence au sommet géorgien préféré de Staline. Ce réseau englobe toutes les personnes et tous les organismes impliqués dans le commandement et le contrôle des forces nucléaires stratégiques russes - du président au dernier soldat qui manipule les vrais missiles. (…)
Le 27 février 2022, après l’annonce faite par Poutine de la mise en alerte des forces nucléaires russes, les deux personnages militaires les plus gradés, assis loin du président à cause des précautions drastiques du Covid-19 (le vaillant guerrier Poutine a la trouille d’être contaminé par un virus ou d’être empoisonné), ont eu, d’une manière spontanée incontrôlée, une très brève réaction d’effroi et de surprise sur leurs visages de marbre. Pourtant ni Choïgou ni Guerassimov ne sont des gamins innocents. De toute évidence, ils n’étaient pas dans la confidence de l’éventualité d’une telle mesure. Poutine, visiblement, jouissait de sa superpuissance, du pouvoir absolu et de l’effet théâtral escompté. Ses deux militaires les plus gradés se demandaient à l’évidence s’il avait encore toute sa raison et s’il fallait continuer à lui obéir aveuglément. Au risque de détruire la planète…
Car cette mise en alerte signifiait qu’il envisageait sérieusement la possibilité d’emploi effectif et réel des armes de destruction massive dans un conflit régional contre un pays non nucléaire agressé, dans un premier temps. Et il menaçait clairement le reste du monde d’une troisième guerre mondiale au cas où les pays occidentaux voudraient porter secours par une intervention militaire directe à la victime de l’attaque russe! Une dramatisation totalement inédite. Quelques secondes plus tard après la diffusion de cette vidéo, j’ai commencé à recevoir une avalanche de coups de fil, e-mails et SMS sur mon smartphone me demandant comment j’avais pu anticiper cette éventualité et quelles étaient mes sources. (…)
À la suite de la déclaration stupéfiante de Poutine, les «pays nucléaires» n’ont pu que réagir en mettant leurs propres forces de dissuasion nucléaire en état d’alerte plus élevé. Il se dit que les forces du commandement stratégique européen des États-Unis auraient été mises en Defcon 2. En raison de l’incertitude à la frontière ukrainienne et des tensions entre la Russie et l’Otan, le Defcon aux États-Unis est officiellement au niveau 3 depuis le 1er mars 2022. Le Defcon ne reviendra pas au niveau 5, le plus bas, tant que le conflit se poursuivra entre l’Ukraine et la Russie. Defcon, qui signifie Defense Readiness Condition, est un état d’alerte utilisé par l’armée américaine. Le commandement militaire conjoint des États-Unis et les chefs d’état-major interarmées ont développé le Defcon pour désigner cinq niveaux de préparation militaire:
• Defcon 5: le plus bas ou l’état de préparation ordinaire, permanent.
• Defcon 4: niveau de préparation supérieur à la normale avec une augmentation de la collecte d’informations et un renforcement des mesures de sécurité, le personnel commence à faire les exercices poussés d’utilisation des forces stratégiques.
• Defcon 3: alerte plus élevée avec la mobilisation grandissante des forces, dont certaines sont prêtes à se déployer en quinze minutes. Le niveau 3 fut activé au moment des attaques terroristes sur le sol américain le 11 septembre 2001, et le 6 décembre 2021 lors des mouvements de troupes russes près de la frontière ukrainienne.
• Defcon 2: l’ensemble des forces militaires américaines partout dans le monde sont prêtes à se déployer et à combattre en six heures ou moins.
• Defcon 1: préparation militaire maximale pour une «réponse immédiate» aux menaces ou aux attaques. Ce niveau n’a jamais été déclenché depuis la mise en place de ce système en 1959.
Le système russe des niveaux de préparation en réponse aux attaques extérieures lui ressemble mais n’est curieusement pas tout à fait le même:
• Niveau 4: le plus bas, préparation permanente, ordinaire, de routine.
• Niveau 3: préparation plus élevée, les procédures de lancement sont actualisées, les exercices sont plus fréquents pour rendre plus efficaces les réflexes dans le cas d’une attaque potentielle, les forces du premier échelon de défense (le plus près des pays ennemis) sont mises en état d’alerte, les sous-marins partent vers les régions désignées pour chacun d’entre eux.
• Niveau 2: préparation de l’ensemble des forces nucléaires à une menace militaire réelle, les sous-marins arrivent et restent dans les régions désignées, les références des cibles de frappe sont rentrées dans les ordinateurs des missiles.
• Niveau 1: préparation totale à une attaque imminente, tous les avions et missiles disponibles sont remplis de carburant, les sous-marins prêts à frapper, les bombardiers stratégiques en l’air. Et les mallettes nucléaires des trois décideurs sont activées.
Cette différence de niveaux d’alerte entre les États-Unis et la Russie n’a jamais été harmonisée ; ce qui représente un danger potentiel d’escalade car la réponse en face ne correspond jamais exactement. Cinq niveaux face à quatre!
Alors en février 2022, après l’attaque russe sur l’Ukraine et les déclarations belliqueuses de Poutine concernant la mise en état d’alerte, la tension est-elle revenue? C’est ça, le rêve soviétique du maître du Kremlin? C’est ça, sa conception de la sécurité? Croit-il vraiment que brandir la menace ultime est la meilleure façon de conforter ses positions?
Ce qui se joue en Ukraine n’est plus un simple conflit régional, terriblement meurtrier mais géographiquement circonscrit. C’est la mise en pratique de la nouvelle doctrine russe qui s’est recréé un ennemi : l’Europe, et son grand frère inconstant, les États-Unis. (…)
Le risque est réel, et le moindre incident incluant des soldats de l’Otan pourrait tout faire basculer. À l’heure où toutes les économies européenne et américaine sont inflationnistes, il s’en faudrait de peu pour que l’on soit plongé dans une guerre qui ne dit pas son nom. Tous les ingrédients, qui ont déjà conduit aux grandes guerres du XXe siècle, sont de nouveau réunis. Ne nous y trompons pas, Poutine nous a déclaré la guerre, que nous le voulions ou pas. Ce pourrait être la dernière.
Jusqu’où va-t-il aller?
La date symbolique du 9 mai, au cours duquel les Russes célèbrent la victoire de l’URSS sur les nazis, a peut-être poussé Poutine à engager une guerre dans la précipitation, sans tenir compte de l’avis de ses conseillers ou de l’état-major. Sur le papier cela aurait pu fonctionner, une puissance militaire conséquente face à un plus petit pays, qui avait déjà connu une intrusion de taille il y a huit ans, et qui s’était soldée par une victoire: l’annexion de la Crimée.
Une guerre conventionnelle, campagne de bombardements puis invasion terrestre par plusieurs fronts, le blitzkrieg façon Kremlin allait être une réussite. Le scénario a changé en quelques jours, les Ukrainiens se sont révélés beaucoup plus tenaces et assez peu enclins à accueillir les soldats russes avec des fleurs pour les remercier de les avoir «libérés».
Poutine a commis, comme d’autres avant lui - Hitler, Napoléon -, le péché d’orgueil classique de ceux qui se surestiment. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la mise en alerte des forces militaires nucléaires russes le 27 février 2022 n’est pas une démonstration de force, plutôt un aveu de faiblesse. Celui qui est véritablement fort n’a pas besoin de le montrer, sagesse populaire.
Certains mots effraient, à raison, les populations qui pensent certainement que l’Apocalypse est à nos portes et que le jour du Jugement dernier arrive.
Sans vouloir minimiser les risques et les dangers de l’utilisation d’armes nucléaires, il convient de préciser de quoi nous parlons. Poutine peut utiliser une arme tactique de 1 à 5 kilotonnes sur le champ de bataille. De petite taille, elle pourrait être lancée contre un État qui ne possède pas un tel équipement, selon la doctrine russe qui entérine un affrontement à armes inégales. Dans quel but? Frapper un coup, et faire cesser la guerre plus rapidement. Une telle bombe produirait une boule de feu de 50 à 200 mètres, un champignon s’élèverait à une hauteur de 3,5 kilomètres et détruirait absolument tout dans un rayon de 200 mètres.
En comparaison, Hiroshima, c’est une charge de 15 kilotonnes, un rayon de destruction totale de 1 kilomètre. On se rend compte qu’en multipliant par 15, ou 20 pour Nagasaki, la charge, on ne multiplie pas d’autant les effets sur le terrain. De plus, la charge radioactive est infime dans une bombe de 1 kilotonne, on estime qu’entre une ou deux semaines après l’explosion le terrain ne serait plus contaminé.
Le 16 avril, un bombardier Tupolev 22M3 largue ses bombes sur l’usine Azovstal, où se trouve une poche de résistance ukrainienne. Cet avion stratégique peut transporter des missiles nucléaires, il le fait savoir. Le 20 avril, le missile balistique intercontinental Sarmat, le plus lourd porteur stratégique créé, est «testé». Il peut être équipé de 10 têtes nucléaires pour une puissance totale de 7,5 mégatonnes. Tous ces événements isolés tissent ensemble un canevas, celui d’une escalade. Jusqu’où? Plus le tsar subira des revers en Ukraine, plus on peut penser qu’il se radicalisera. On peut cependant rester raisonnablement optimiste pour le moment, Poutine n’a pas perdu la raison, il suit sa logique mais n’est pas suicidaire. Et rassurons nos lecteurs, la France n’est pas située en haut de la liste des pays qu’il voudrait envahir ou combattre.
Peut-on éliminer Poutine?
Après trois mois de batailles, d’exactions sur les civils, de population en exil, plusieurs dizaines de milliers de morts - au moins 50.000 civils ukrainiens et de 20.000 à 25.000 soldats russes -, un conflit qui est devenu aujourd’hui planétaire, l’évidence est là: le despote est allé très loin dans l’horreur. Si loin que la question finit par se poser: et si Poutine était éliminé? Faut-il le laisser encore agir en toute impunité? Les instruments pour l’arrêter existent-ils?
La Russie est seule contre tous, ses alliés se tiennent prudemment à distance et n’ont certainement pas envie d’être entraînés dans une aventure aussi hasardeuse telle qu’un conflit ouvert avec les États-Unis et l’Europe.
Habituellement un délinquant qui nuit à un tiers est appréhendé par la police et jugé. Qui joue ce rôle au niveau mondial? L’ONU? L’Otan? La Cour pénale internationale à La Haye? Ont-ils déjà pu engager des actions coordonnées qui se sont soldées par une paix durable? Rien n’est moins sûr. (…)
L’élimination physique de Poutine, tant il incarne la source de nos frustrations et de notre impuissance? Il est âgé, il aura 70 ans le 7 octobre 2022. On le dit gravement malade, son teint est blafard, il a le visage bouffi. Il aurait un cancer, la maladie de Parkinson (c’est pourquoi il s’agrippe aux tables), on annonçait déjà il y a quelques années sa mort imminente. Et pourtant il est toujours là, bénéficiant d’une surveillance médicale hors norme, les meilleurs médecins à son chevet, on parle même de chamans de Sibérie. Si une maladie l’emportait, nous n’aurions pas à porter le poids moral de son élimination. Mitterrand, malade d’un cancer, a tenu deux septennats, Brejnev est resté au pouvoir dix-huit années, dont la moitié en étant malade, Eltsine avec son alcoolisme paraissait increvable.
Les plus radicaux d’entre nous voudraient que l’on envoie quelqu’un pour faire le job. Qui s’en chargerait? La CIA? le Mossad? le MI6? Mais la Russie est un château fort qui se sent assiégé, une dictature où le moindre étranger prétendant rencontrer le tsar doit donner la preuve de la réalité de sa mission et est de toute façon considéré comme un espion. On sait que Zelensky est à Kiev, Macron à l’Élysée, mais Poutine, où est-il? La Russie a élevé son niveau de sécurité et acté la possibilité d’un conflit nucléaire. Il passe le plus clair de son temps dans l’un des bunkers antiatomiques, dans les monts Oural et l’Altaï ou dans l’une de ses résidences officielles. Des sources affirment qu’il aurait deux «doublures», brouillant encore plus les pistes.
Autre problème de taille: l’armée et les services spéciaux qui veillent à sa sécurité. Au sommet, le FSO, service de la protection des personnalités, dont le président. Il compterait plusieurs dizaines de milliers d’agents, certains parlent de 40.000 officiers. Ils se tiennent en permanence autour de lui, formant jusqu’à quatre cercles de protection, armés de pistolets SR-1 Gyurza tirant 40 balles par minute, capables de percer un gilet pare-balles à plusieurs dizaines de mètres de distance. Sans compter les tireurs d’élite, les limousines blindées qui peuvent tenir un tir direct de lance-grenades, les voitures d’accompagnement équipées de système de missile antiaérien portatif. Le résultat est là: Poutine est l’homme le plus protégé du monde. De quoi refroidir les plus déterminés.
De plus nous avons affaire à un grand paranoïaque. Il n’utilise pas de téléphone portable, pas d’ordinateur, sa nourriture est analysée, et pour couronner le tout, en tant qu’ancien officier du KGB, il est plus sensible aux éventuelles «attaques» que n’importe quel autre dignitaire. Outre le FSO, les moyens ne manquent pas: il y a bien sûr le FSB - ex-KGB -, la GRU - la direction générale du renseignement militaire -, mais aussi le SVR de Narychkine, la Garde nationale dirigée par le général Zolotov, ancien garde du corps de Poutine, et les services spéciaux du ministère de l’Intérieur. Une armée! Des armées en fait. L’hypothèse d’une élimination depuis l’étranger, depuis l’extérieur du système, est quasi impossible.
Qu’en est-il du peuple russe aujourd’hui? Peut-il et veut-il décider de son sort et se débarrasser de Poutine? Je ne crois pas à cette hypothèse dans l’immédiat. S’il l’avait voulu, il l’aurait fait depuis longtemps. L’homme occupe le paysage politique depuis vingt-quatre ans ; lorsqu’il devient directeur des services de renseignement du FSB en 1998, son visage et son nom sont connus de tous. La machine de propagande à l’œuvre, depuis des années, est un rouleau compresseur qui a méthodiquement écrasé l’opposition et endormi les gens dans un récit ultrapatriotique et passéiste. La majorité de la population regarde les télévisions d’État et s’informe assez peu sur internet. Il existait quelques médias réellement indépendants. Le plus célèbre, Novaïa Gazeta, a cessé sa publication le 21 mars 2022. Six de ses journalistes ont été assassinés depuis 2000, dont Anna Politkovskaïa en octobre 2006. La chaîne de télévision Dojd a cessé d’émettre le 3 mars 2022à la demande du parquet général russe, la radio Écho de Moscou qui touchait un auditoire d’un million de personnes a été liquidée le même jour.
La main de Poutine contre ceux qu’il nomme les «ennemis de l’intérieur» est désormais clairement identifiée. Tous ceux qui ne relaient pas les discours officiels disparaissent des écrans et des ondes. Mais il avait déjà commencé son travail de sape bien avant.
La radio Écho de Moscou ayant des difficultés financières, la société Gazprom, dont l’État russe possède 50 % du capital, s’était portée à son «secours». Paradoxalement,
Poutine avait été assez intelligent, ou pervers, pour laisser une toute petite fenêtre d’expression médiatique aux journalistes indépendants. Une sorte de soupape pour évacuer le trop-plein de mécontentement et garder une certaine paix sociale, et qui en fin de compte ne faisait pas grand bruit. Les audiences cumulées étaient trop peu importantes pour lui nuire réellement. Que représentent deux millions de curieux face à la centaine de millions de gens qui regardent passivement les journaux «officiels» et les effrayantes émissions de la télévision centrale sous contrôle total? (…)
La grande majorité des Russes est galvanisée, jusqu’à la docilité: beaucoup pensent sincèrement lutter contre les nazis de 1941! À n’en point douter, les images des cadavres ukrainiens scarifiés, des croix gammées sur leurs corps, montrent bien que la machine de propagande poutinienne fonctionne parfaitement. Le tsar mégalo va décidément être difficile à liquider.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
L'Humanité
Déconstruction(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinDétournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».
« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.
Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure.
Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »
Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse.
Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition.
À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida L'Humanité
Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à Strasbourg
ReportageLégislatives Aux côtés des prétendants de la Nupes pour le scrutin de juin, Jean-Luc Mélenchon a rencontré les soignants épuisés par deux années de lutte contre le Covid et mobilisés contre la casse du système de santé poursuivie par Emmanuel Macron.
Jean-Jacques RégibierStrasbourg (Bas-Rhin), correspondance.
« N ous savons que nous allons au-devant d’un été qui peut être meurtrier. » Si Jean-Luc Mélenchon dit ne pas découvrir l’ampleur du « crash sanitaire » en cours dans un hôpital public « en train de s’effondrer », il a tenu, mercredi à Strasbourg, à alerter sur l’urgence de la situation, aggravée par le risque de sécheresse. « Il faut oublier l’idée que c’est dans un bureau de l’ARS qu’on va savoir où il y a besoin d’aide pour continuer à fonctionner », assure l’insoumis devant le personnel hospitalier du Nouvel Hôpital Civil (NHC), qu’il est venu écouter dans la capitale alsacienne où il est arrivé en tête à la présidentielle. Ici comme ailleurs, après deux années en première ligne face à la pandémie, le personnel est au bout du rouleau, certains ont jeté l’éponge et le métier n’attire plus.
« Pendant que le système économique qui altère la planète et notre santé s’emballe, on a des dirigeants qui choisissent de diminuer les moyens de l’hôpital public. Il faut changer ce modèle, et reconnaître les personnels dont les vies ont été brisées pendant la période du Covid », explique Sandra Regol, la candidate écologiste de la Nupes dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. Alors que la France compte 120 services d’urgences fermés partiellement ou en totalité, « il faut sortir l’hôpital de la start-up nation », affirme l’insoumis Emmanuel Fernandes, candidat dans la 2e circonscription, proposant notamment de revaloriser les salaires et d’engager un plan pluriannuel de recrutement.
Après les mesures d’urgence, ce sont des réformes de fond qu’exige l’hôpital public, a rappelé, au nom du Collectif Inter Hôpitaux, Vincent Poindron, qui en énumère plusieurs : l’arrêt de l’Ondam, de la tarification à l’acte, la réouverture de lits, ou encore un plan massif de formation. « Faute de quoi, dans trente ans, on continuera à fermer des lits », estime-t-il. « Les gens ici sont en train de mourir à petit feu d’une idéologie mortifère. Il y a un changement de mentalité à opérer. Le marché ne réglera pas les problèmes de santé », insiste Jean-Luc Mélenchon.
Et pour opérer ce virage, la Nupes a bon espoir, lors des législatives, de compter des renforts issus de cette ville qui a créé la surprise aux élections municipales de 2020 en confiant la mairie à une liste mêlant des partis de gauche et des citoyens engagés. « Quand on se met d’accord sur un projet clair et une démarche ouverte de rassemblement, cela répond aux attentes », confie Jeanne Barseghian. « Les derniers scrutins donnent à voir un électorat de gauche qui a une aspiration très forte pour les questions écologiques et sociales », observe la maire de Strasbourg, qui pense les circonscriptions de la ville « tout à fait gagnables ». C’est aussi l’avis de la conseillère municipale communiste, Hülliya Turan : « À Strasbourg, nous avons déjà une expérience à gauche avec la campagne des municipales, des départementales et des régionales. Ce travail en commun est un atout, une base sur laquelle on peut s’appuyer », explique la secrétaire du PCF du Bas-Rhin.
NupesLégislatives 2022Jean-Luc Mélenchonstrasbourg Le Figaro
Guerre en Ukraine : Poutine se dit prêt à aider à exporter «sans entraves» les céréales de l'Ukraine
Le président russe s'est entretenu à distance avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz.
La Russie est «prête» à aider une exportation «sans entraves» des céréales de l'Ukraine, a assuré samedi le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
À lire aussiVladimir Poutine brandit l'arme du « chantage céréalier » contre les sanctions
«La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire», a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond des craintes d'une grave crise alimentaire en raison de l'offensive russe en Ukraine.
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La reconversion de l'ex-ministre Djebbari chez l'armateur CMA-CGM recalée par la HATVP
L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.
Les internes refusent la quatrième année de médecine générale
Cette réforme contestée porte à dix ans la durée totale des études pour devenir généraliste.
La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale selon un diplomate.
La Russie met en garde les pays européens devant une éventuelle crise alimentaire, à l'heure où l'inflation sévit.
Le Figaro
Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer
VU D'AILLEURS - Une entreprise allemande de Cologne a trouvé une approche prometteuse. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.
Par Anja Ettel et Holger Zschäpitz (Die Welt)
L'investisseur Frank Thelen a déjà eu beaucoup de rêves - conduire des voitures volantes ou pouvoir se rassasier sans avoir à cuisiner. Freigeist («électron libre»), sa société d'investissement installée à Bonn, veut utiliser ses fonds pour faire de ces rêves une réalité. Telle est du moins son ambition, même si la réalité est souvent différente - à l'instar des résultats de son fonds ouvert au public 10xDNA Disruptive Technologies, qu'il avait lancé en grande pompe l'année dernière et qui devait permettre aux petits épargnants de bénéficier des profits de sociétés à la croissance exponentielle.
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Selon les informations de Welt Am Sonntag, sa société Freigeist a décidé d'entrer au capital de Prosion Therapeutics, start-up de biotechnologie basée à Cologne. C'est la première incursion dans ce domaine de l'investisseur star, qui s'est fait connaître avec l'émission de télévision « Die Höhle der Löwen » («La fosse aux lions»). Nul autre domaine n'est plus risqué pour les investisseurs. Quelles sont ses chances de réussite?
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Une technologie «remarquable»
Pour Frank Thelen qui s'est déjà fait remarquer à la télévision par son optimisme et qui n'est pas avare de superlatifs, la réponse est claire: «Nous n'essayerions pas si nous n'y croyions pas. Nous ne visons pas l'échec». Selon lui, la technologie de l'entreprise est «remarquable», les résultats des premières études sur les animaux sont «étonnamment bons» et l'équipe fondatrice, composée de deux amis d'études et de deux professeurs d'université, est «bien rodée».
Slim Chiha, âgé de 32 ans et d'origine tunisienne, est l'un des fondateurs de Prosion. Il a gardé de sa scolarité en Belgique un léger accent français. Après des études de chimie à Cologne et un stage chez Bayer, le jeune chercheur s'est inscrit à un projet auprès de son directeur de thèse, le professeur de chimie Hans-Günther Schmalz - c'est cette équipe qui est devenue le noyau de Prosion, entreprise actuelle.
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La société est inscrite au registre du commerce depuis 2020. Les sept membres de l'équipe travaillent dans des bureaux loués sur le campus de l'université de Cologne ainsi que dans deux laboratoires, à Cologne et à Berlin - un peu comme le diplômé de Cologne Ugur Sahin à l'époque, lorsqu'il avait lancé BioNTech.
Un problème réputé insoluble
Lorsqu'il tente d'expliquer sa propre technologie, Slim Chiha doit entrer dans les détails car la recherche des petites molécules autour desquelles tout tourne chez Prosion est délicate à expliquer. Il s'agit en fait d'étudier le protéome humain, c'est-à-dire l'ensemble des protéines du corps humain, afin de développer des approches pour de nouvelles thérapies, à l'instar de l'étude du génome. Prosion a développé une plateforme sur laquelle les molécules sont combinées entre elles à la manière de briques Lego et peuvent ainsi prendre une structure hélicoïdale particulière.
Cette forme spéciale est capitale car elle s'insère comme une clé dans la serrure d'une protéine très spécifique. Celle-ci joue un rôle décisif dans le développement d'un cancer car, dans certaines conditions, elle transforme des tumeurs bénignes en tumeurs cancéreuses malignes à la croissance agressive. Jusqu'à présent, comme l'explique Slim Chiha, il n'était pas possible de cibler cette protéine pour l'empêcher de déclencher sa funeste cascade dans le corps.
Nos études ont montré que la tumeur ne se développe pas et qu'il n'y a pas non plus de métastases
Elle était «undruggable», ou «non médicamentable», c'est-à-dire qu'aucune clé ne lui correspondait. Prosion affirme aujourd'hui avoir réussi à trouver une structure moléculaire qui se fixe à cette protéine et empêche la cascade. D'abord sur ordinateur, puis en éprouvette et enfin, lors d'expériences sur des poissons-zèbres et des souris.
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«Nos études ont montré que la tumeur ne se développe pas et qu'il n'y a pas non plus de métastases», résume Slim Chiha en se référant aux recherches menées jusqu'à présent. De nouvelles études devraient montrer combien de temps dure cet effet et s'il est possible d'affamer la tumeur de cette façon.
La cause de nombreux échecs
Prosion entend même s'attaquer à un problème majeur dans le traitement du cancer car, bien trop souvent, les thérapies cessent de faire effet: le cancer devient alors résistant. «Notre approche a le potentiel d'empêcher la formation de telles résistances car nous visons les protéines cibles universelles des tumeurs solides», explique Slim Chiha.
La start-up a décidé de s'attaquer à un ennemi particulièrement insidieux : le cancer du pancréas, dans un premier temps, particulièrement difficile à traiter. Mais en théorie, cette thérapie pourrait être appliquée un jour à un grand nombre de cancers. À condition de tenir réellement les promesses du modèle informatique et des essais sur les animaux.
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C'est en effet le grand problème en biotechnologie et la raison pour laquelle tant d'approches et d'entreprises prometteuses se transforment en gouffres financiers : la recherche dure des années et le risque qu'une approche échoue ou qu'une étude importante ne livre pas les données escomptées est extrêmement élevé. Généralement, lorsqu'elles tentent de tester à nouveau leur technologie après l'avoir modifiée légèrement, de nombreuses entreprises sont déjà à court d'argent.
Selon des estimations du secteur, sur les 5000 à 10.000 nouvelles substances qui font l'objet d'une recherche pharmaceutique, seules neuf en moyenne sont suffisamment prometteuses au bout de cinq ans pour être testées sur l'homme dans le cadre d'essais cliniques. Une seule sera mise sur le marché - environ treize ans plus tard. Telle est la durée moyenne nécessaire pour mettre au point un médicament.
Trouvé dans la base de données de Frank Thelen
Freigeist, jusqu'alors unique investisseur externe de Prosion, aura-t-il les épaules assez solides ? « Assurément, promet Frank Thelen, nous agissons par conviction. » Le fait qu'il soit un nouveau venu dans le secteur de la biotechnologie, où même un milliardaire et investisseur de longue date comme Dietmar Hopp, fondateur de l'entreprise informatique SAP et promoteur de la société biopharmaceutique Curevac, a essuyé avec son équipe plusieurs revers et échecs, que les études cliniques menées sur des humains seront très coûteuses et que le processus d'autorisation soit extrêmement complexe, tout cela ne l'effraie pas. «Nous n'aurons jamais de Tesla en Allemagne si nous ne faisons qu'énumérer tout ce qui ne va pas», balaye-t-il.
Pour Frank Thelen, le bilan à ce jour est tout à fait honorable. À part la fin spectaculaire de la cryptobourse Neufund, il affirme n'avoir commis aucune erreur majeure dans ses investissements. «Mais à l'avenir, nous voulons investir de manière encore plus progressive et nous perdrons aussi davantage», prévoit-il.
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Frank Thelen et le fondateur de Prosion se sont trouvés via la base de données de l'investisseur, qui rappelle un peu un site de rencontres. Son équipe et lui auraient examiné des centaines d'offres, des études sur le cancer et différentes approches thérapeutiques avant de finalement trouver en Prosion ce qu'ils cherchaient.
La participation de Freigeist à hauteur de 15 à 20% - Frank Thelen ne tient pas à révéler le chiffre exact - est un investissement d'amorçage classique. Dans le jargon financier, cela désigne la participation d'investisseurs à un stade très précoce, avant même que d'autres bailleurs de fonds ne contribuent à des tours de financement plus conséquents.
Rien n'est négligé
Jusqu'à présent, Freigeist a investi un montant à sept chiffres dans Prosion Therapeutics. Combiné à une subvention européenne de 2,5 millions d'euros, le financement de l'entreprise serait ainsi assuré pour les 18 à 24 prochains mois.
D'ici là, les études précliniques menées sur des mammifères tels que des souris devraient être bouclées. Dans le meilleur des cas, si tout se passe bien, les premières séries d'essais sur des sujets humains pourraient commencer afin de tester l'innocuité et la tolérance de la nouvelle substance.
Pour que la graine germe, les fondateurs et leur investisseur s'appellent régulièrement. Résultats des recherches, commercialisation, financement, calendrier: tous les sujets sont abordés. Slim Chiha assure qu'il ne se sent pas limité pour autant : «Nous collaborons sur un pied d'égalité absolue et nous avons pleinement confiance en Freigeist».
Ce serait génial si notre technologie permettait de réduire sensiblement le taux de mortalité chez les patients cancéreux
Le jeune chercheur espère que le travail de ces dernières années portera bientôt ses fruits et qu'ils réussiront à trouver enfin une nouvelle arme contre le cancer: «Ce serait génial si notre technologie permettait de réduire sensiblement le taux de mortalité chez les patients cancéreux».
Frank Thelen voit plus grand encore. «Nous avons de bonnes chances de stopper de nombreux types de cancer», s'enthousiasme-t-il. Mais lui non plus ne veut pas encore parler de guérison pour le moment. Certains rêves sont tout de même trop grands.
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Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»
ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.
Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.
Une civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel
RÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.
L'Humanité
Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Tuerie au Texas : Trump appelle à «armer les citoyens» pour combattre le «mal»
L'ancien président s'est exprimé lors de la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA) qui, hasard du calendrier, se tenait dans le même État et seulement quelques jours après le massacre d'Uvalde.
L'ancien président Donald Trump a appelé vendredi à «armer les citoyens» pour combattre le «mal dans notre société», à l'origine selon lui de l'effroyable tuerie dans une école primaire au Texas. Le milliardaire républicain s'exprimait devant le premier lobby américain des armes, qui hasard du calendrier, tenait sa convention annuelle à quelques centaines de kilomètres de la ville texane où a eu lieu la fusillade qui a coûté la vie à 19 enfants et deux enseignantes.
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«L'existence du mal dans notre société n'est pas une raison pour désarmer des citoyens respectueux de la loi», a déclaré l'ancien président. «L'existence du mal est la raison pour laquelle il faut armer les citoyens respectueux de la loi», a-t-il assuré. Donald Trump a accusé son successeur Joe Biden et le parti démocrate d'exploiter politiquement «les larmes des familles» endeuillées en essayant de faire adopter des lois sur les armes à feu.
Trump appelle à renforcer la sécurité dans les écoles
Aux appels à limiter le nombre d'armes à feu, les conservateurs opposent l'argument de mieux traiter les problèmes de santé mentale aux États-Unis, un point sur lequel Donald Trump a particulièrement insisté vendredi. Le tireur était un «lunatique hors de contrôle» a ainsi estimé l'ancien locataire de la Maison-Blanche. «Il brûlera en enfer», a-t-il promis.
L'ancien magnat de l'immobilier a aussi appelé à renforcer la sécurité dans les écoles américaines, suggérant d'installer des «clôtures robustes» et des détecteurs de métaux devant les établissements et d'armer les instituteurs.
Quelques minutes plus tôt, lors de la même convention de la National Rifle Association (NRA), le sénateur du Texas Ted Cruz avait jugé qu'une confiscation ou une interdiction des armes aux États-Unis mènerait à une hausse de la criminalité. «Beaucoup plus de mères célibataires seraient agressées, violées ou assassinées dans le métro», a-t-il martelé.
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L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
L'Humanité
Quel projet européen pour la nouvelle union de gauche ?
Le débatEntre la démarche de « désobéissance » et celle de « fédéralisme », les débats sont vifs au sein des partis politiques de la Nupes. Un accord a pourtant bel et bien été trouvé pour faire valoir au sein de l’Union européenne les droits sociaux et humains et les défis écologiques.
Pierre ChaillanLors des négociations pour présenter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au suffrage des électeurs lors des législatives, l’enjeu européen a fait l’objet de nombreuses discussions. Si les clivages sur cette question sont anciens depuis le traité de Maastricht, puis ensuite avec le référendum à propos du traité constitutionnel européen (TCE), les partis politiques de gauche ont su, sur cette question également, définir un périmètre qui permettait à chacun de se trouver dans un « programme partagé ».
Sur quoi les négociations entre les différentes formations politiquesFI, EELV, PCF et PS ont-elles porté pour aboutir à cet accord de la Nupes ?
Francis Wurtz Pour comprendre la nature de ces discussions, il faut garder à l’esprit une double réalité. D’abord, le rapport de forces est très inégal entre les formations en présence au lendemain des présidentielles. Ensuite, le fait que « l’Europe » n’est pas le sujet le plus consensuel à gauche ! Nul besoin d’avoir participé aux négociations pour savoir que les divergences portent parfois sur telle ou telle mesure concrète, parfois sur la vision même de la construction européenne. Donc, l’accord final est, de fait, un compromis sur des objectifs essentiels sur lesquels toutes les parties pouvaient honnêtement se retrouver. Il n’est plus question de « sortir de l’Europe » ou de l’euro, ni de « plan B ». Notre démarche commune est constructive. Elle vise, à mes yeux, à agir avec détermination pour avancer vers une Europe compatible avec des objectifs sociaux et écologiques tels que ceux que nous préconisons. Et, de fait, le résultat n’est pas négligeable. Citons, notamment, l’alignement des droits sociaux vers le haut, la clause de « l’Européenne la plus favorisée » (conçue par Gisèle Halimi) qui consiste à harmoniser par le haut les droits des femmes dans l’UE, la lutte contre l’évasion fiscale, l’augmentation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 65 % d’ici à 2030, une réorientation de la politique agricole commune (un revenu plus juste pour les agriculteurs, une alimentation saine accessible à toutes et à tous), le recours aux capacités de création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour financer des investissements sociaux et écologiques, la remise en cause de la règle de l’unanimité en matière d’impôt sur les sociétés et la renégociation des traités européens. Tout cela en attendant de prendre, au niveau d’une minorité de pays, des initiatives politiques spécifiques (clause des « coopérations renforcées »). Dans cet esprit, il s’agit d’engager des batailles pour changer concrètement l’Europe chaque fois que des règles de l’UE font obstacle à des avancées sociales ou écologiques.
La Nupes suscite l’espoir en EuropeDavid Cormand La question européenne constitue une divergence politique historique entre les écologistes et la gauche traditionnelle. Contrairement aux sociaux-démocrates européens, nous ne nous satisfaisons pas d’un statu quo politique qui repose à la fois sur une cogestion de fait avec la droite au niveau du Parlement et de la Commission et sur l’acceptation du poids du Conseil européen (c’est-à-dire les États) dans les décisions européennes. Et, contrairement à la FI, nous pensons que l’échelon européen est nécessaire et structurant pour imposer un mieux-disant social, écologique ou fiscal. En un mot, nous sommes fédéralistes. Ces divergences sont apparues lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Ce débat a vu la gauche française se fracasser et abandonner la volonté de transformation de l’Union européenne, avec, d’un côté, des eurobéats qui renonçaient à la changer, de l’autre, des europhobes qui la rejetaient en l’état. Celles et ceux qui étaient favorables à l’Union européenne mais critiques sur ce qu’elle était se sont divisés entre le oui et le non. Pour moi, cet accord ferme le cycle d’impuissance européenne de la gauche française initié il y a dix-sept ans. C’est la ligne d’Europe Écologie qui, depuis 2009, a réuni les fédéralistes européens déterminés à faire bouger l’Europe – qu’ils aient alors voté oui ou non –, qui, d’une certaine manière, l’emporte.
Manon Aubry La question européenne est une question délicate à traiter car elle se trouve bien souvent réduite à une opposition entre les prétendus pro- et anti-Européens. Cette situation rend la critique de l’Union européenne difficile, presque taboue, tant elle est caricaturée en volonté de frexit, en nationalisme, en tentation de repli sur soi. Dans les négociations, pour dépasser les postures, nous sommes partis du concret. On a regardé point par point dans le programme quels étaient les blocages posés par le cadre européen actuel. Nous sommes tous d’accord pour des cantines locales, la relance du fret public ou un grand plan d’investissement écologique, des propositions qui sont en contradiction avec certaines règles européennes, qu’elles soient budgétaires ou sur le droit de la concurrence. Dès lors, la désobéissance apparaît comme une évidence : si on veut appliquer le programme, il faut être prêts à ne pas respecter certaines règles. Nous avons aussi dû convaincre nos partenaires de l’importance de s’accorder sur des leviers de rapport de forces ambitieux, car la désobéissance est un outil parmi d’autres. Il faut être prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour ne pas renoncer à l’application de notre programme : par exemple, utiliser notre droit de veto contre les accords de libre-échange ou encore avoir des stratégies d’alliance pour faire des minorités de blocage ou avancer à quelques-uns. Toute l’histoire de l’Europe est faite de ces stratégies.
La question de la « désobéissance » aux règles européennes suscite des attaques du camp macroniste. Pourtant, les États et les gouvernements de l’Union européenne ne dérogent-ils pas assez fréquemment à ces règles communes ?
David Cormand Fréquemment, non, mais cela arrive. Par exemple, la France d’Emmanuel Macron ne respecte pas la Directive oiseaux, les objectifs d’énergie renouvelable ou les normes sur la qualité de l’air… Ce concept de « désobéissance », dont nous revendiquons la parentalité en tant qu’écologistes, ne mérite en vérité, ni excès d’honneur, ni indignité. La FI souhaitait en faire un totem, mais il ne faut pas non plus en faire un tabou. En l’espèce, il est explicitement circonscrit au respect de l’État de droit, et donc à la hiérarchie des normes et de fait à la reconnaissance des décisions de la Cour de justice européenne. La condamnation d’Orban et des positions de la Hongrie est par ailleurs clairement explicitée. Comme cela est rappelé dans le texte de l’accord, « déroger temporairement aux règles » n’est pas un objectif politique en soi, mais un outil pour imposer un rapport de forces aux conservateurs et défenseurs du statu quo qui, aujourd’hui, empêchent tant d’avancées. Mais ce concept n’est pas une baguette magique. Notre ambition européenne ne saurait se réduire à cet outil… Notre priorité doit être de convaincre.
Manon Aubry Le simple mot de désobéissance fait s’évanouir d’horreur les macronistes et tous les autres autodéclarés Européens de l’année. Pourtant, il est évident que la désobéissance est monnaie courante en Europe. Le cas du semestre européen et des règles budgétaires est emblématique. Depuis leur création, il n’y a pas eu une seule année où tous les États étaient dans les clous, et même la Commission a dû le reconnaître, en lançant une révision du mécanisme. Macron, champion de l’Europe autoproclamé, est d’ailleurs le premier à désobéir ! Il désobéit aux règles européennes sur la qualité de l’air. Il désobéit sur les objectifs européens en matière d’énergie renouvelable, la France est même le seul État qui n’atteint pas ses objectifs. Il désobéit sur la protection de l’eau. Et ce serait nous le problème, quand on parle de désobéir justement pour protéger les droits sociaux et l’environnement ? Ce n’est pas sérieux. Où sont les indignés de service quand Macron désobéit ? Quand il parle de révision des traités ? D’Europe à la carte ? De « différenciation » pour contourner les États membres bloquants sur un dossier ? Bien plus que l’idée de désobéissance, ce que ne supportent pas les macronistes, c’est la nature de notre projet politique : la rupture avec le libéralisme qui leur est cher, au service d’un progrès humain et écologique dont ils n’ont que faire.
Francis Wurtz Le défaut de cette formule est son ambiguïté. Nos adversaires en jouent. Il faut donc clarifier nos intentions. Il y a, je dirais, trois manières de ne pas appliquer le « droit commun » européen, qui peuvent nous intéresser. Toutes passent par la construction de rapports de forces, mais à des degrés très différents. La première consiste à se servir de façon offensive de la clause des « coopérations renforcées » que je viens d’évoquer. Par exemple, en 2012, sous la pression de leur opinion publique, 11 pays avaient décidé d’introduire entre eux une taxe sur les transactions financières, puis, la pression populaire se relâchant, l’initiative s’est enlisée, pas du fait de l’Europe, mais par la faute des gouvernements concernés. Un deuxième type fréquent de dérogation est celui qui s’obtient ponctuellement, toujours sur la base de rapports de forces, par voie de négociation avec la Commission européenne. Cela vient d’être le cas de l’Espagne et du Portugal. Après un mois de discussions, ils ont obtenu de pouvoir plafonner temporairement le prix de l’énergie et ainsi d’alléger la facture des ménages de 25 % ! Le troisième type de distanciation des règles européennes est celui qui s’attaque au « noyau dur » des traités : leur logique néolibérale. C’est naturellement le plus exigeant. Pour réussir cette démarche de rupture, indispensable pour engager un processus de transformation de l’UE, le « y a qu’à » ne suffit pas. Il faut construire un rapport de forces de haut niveau, qui passe par des mobilisations d’envergure, de la part de la société comme de l’État et, dans toute la mesure du possible, par des solidarités internationales. Elles avaient dramatiquement manqué à la Grèce en 2015. Il faudra beaucoup miser sur ce type d’action : imaginons une mobilisation comme celle de 2005 contre le TCE avec, cette fois, le soutien du gouvernement !
Quelle est alors la cohérence du projet européen de la Nupes ?
Francis Wurtz La cohérence est résumée dans son titre même : Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Nos deux priorités sont de faire faire à notre pays un bond en avant dans la justice sociale et les urgences écologiques, en particulier climatiques. Et ce, dans un esprit de coopération et de solidarité avec les autres peuples européens.
Manon Aubry Peu importe le mot choisi, désobéir, déroger, contourner, la stratégie est la même : dépasser les blocages européens. Car la Nupes a une seule boussole : appliquer le programme. Cette boussole à la fois guide et borne notre stratégie. Ce que cela veut dire, c’est que nous ne désobéirons qu’aux règles qui s’opposent à la mise en œuvre de notre programme. Rien de plus, rien de moins. Désobéir n’est pas un objectif, mais bien un des moyens que nous sommes prêts à mobiliser chaque fois que nécessaire. C’est en montrant l’exemple et en agissant en éclaireur qu’on entraînera avec nous d’autres États. L’autre principe qui nous guide, c’est celui de non-régression sociale et environnementale. À l’inverse de Macron qui désobéit pour détruire l’environnement, à l’opposé des gouvernements polonais et hongrois qui désobéissent pour s’attaquer aux droits fondamentaux, notre but est au contraire d’étendre au maximum la protection des droits sociaux et de l’environnement. En pratique, cela veut dire que c’est le droit le plus protecteur qui primera. Que si le droit européen est moins ambitieux que l’accord de Paris ou que le droit social français, alors il ne s’appliquera pas.
David Cormand La cohérence réside dans le choix des objectifs, dans le niveau d’ambition et dans le fait d’admettre que nous avons besoin de l’UE pour atteindre tout cela. La boussole de notre position commune est simple : nous voulons faire bifurquer les politiques européennes vers la justice sociale, l’écologie, le progrès humain et le développement des services publics. Cela est et a toujours été l’objectif des écologistes : transformer les orientations des institutions européennes pour protéger le vivant. Renforcer la lutte pour le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, transformer la politique agricole commune, harmoniser par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens, garantir un accès universel aux services de santé, éradiquer l’évasion fiscale, accueillir dignement les personnes exilées… Pour tout cela, nous avons besoin d’une France qui pèse au niveau européen et d’une gauche française qui joue un rôle d’impulsion qu’elle avait déserté. Avec cet accord, les écologistes ont voulu faire en sorte que les partis de gauche français infléchissent leurs positions vers davantage d’ambition sociale et écologique, d’une part, vers davantage de fédéralisme, d’autre part.
Union européenneeuropeNupesgauche Le Figaro
«Il faut être prêt»: comment Édouard Philippe prépare son chemin vers 2027
Loris BoichotENQUÊTE - Concurrencé dans la macronie, l’ancien premier ministre entend «peser» dans la future majorité et faire fructifier sa popularité, avec pour horizon la prochaine présidentielle.
Édouard Philippe déplie ses grands compas, sort de sa voiture noire et se lance dans les rues de Nemours (Seine-et-Marne). Devant l’église, il entre chez M. Aufradet, le boucher, toujours à la tâche dans son tablier malgré ses 67 ans. «Moi, je milite pour la retraite à 70 ans!», lance l’homme derrière ses viandes rougeoyantes. Face à lui, le chantre du «travailler plus longtemps» rit.
Ainsi va la vie de l’ex-premier ministre en campagne. Édouard Philippe a repris son tour de France depuis qu’il a investi 58 candidats de son jeune parti, Horizons, aux élections législatives des 12 et 19 juin. Un jour, en se rendant dans le Nord aux côtés du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin; un autre, en tenant meeting dans sa ville du Havre pour promouvoir «les femmes et les hommes libres» candidats de la majorité présidentielle.
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Ce mardi 24 mai, à Nemours, l’homme à la barbe blanche est à nouveau venu en «ami», auprès du maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux. Avec un leitmotiv: «Donner une majorité solide, stable et enracinée au président de la République.» Un peu plus tôt devant les caméras, aux côtés d’un agriculteur, il a fait campagne sur la rigueur dans la gestion des finances publiques et sur la défense de l’Union européenne. «Il faut aller chercher la victoire», insiste-t-il.
La «victoire» espérée vaut autant pour la majorité macroniste que pour lui. Toujours déterminé à se présenter à l’élection présidentielle de 2027, Édouard Philippe joue une partie de son avenir politique en juin. Non pas que le pays se prenne par l’Assemblée nationale. À 51 ans, le Havrais a lui-même décidé de ne pas tenter de revenir au Palais Bourbon, histoire de cultiver sa position en surplomb.
Pivot d’une droite libérale et proeuropéenne
Mais il sait l’étape incontournable. Ce n’est «pas un petit sujet», explique-t-il, avec son art de la litote. Un groupe d’une trentaine de députés, une tribune dans l’Hémicycle, des financements publics pour sa formation: la condition de l’influence pour les cinq années à venir. Surtout si les Marcheurs, dépourvus de majorité absolue, doivent compter sur leurs alliés d’Horizons pour faire adopter leurs réformes.
«Ceux qui réussissent sont ceux qui ont une stratégie», aime à répéter le maire du Havre, plein du souvenir de ses mentors Alain Juppé et Antoine Rufenacht. La sienne est claire, en ce début de quinquennat: il veut «développer» son parti pour «peser» dans la future majorité. «J’aurai un rôle actif», dit-il au Figaro. «Avec ceux qui m’accompagnent et m’inspirent, je veux essayer de peser sur la façon dont notre pays avance, avec la conviction qu’on va vivre des moments qui ne sont pas faciles, et qu’il faut être prêt.»
Il a une carte à jouer pour devenir le président d’une force politique de premier plan. Maintenant, il faut dérouler
Avec une femme venue de la gauche à Matignon, Élisabeth Borne, et un parti Les Républicains (LR) en ruines, ses proches l’assurent: Édouard Philippe peut s’imposer comme le pivot d’une droite libérale et proeuropéenne. «Il a aujourd’hui un boulevard devant lui», juge Arnaud Péricard, maire (Horizons) de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). «Il a une carte à jouer pour devenir le président d’une force politique de premier plan. Maintenant, il faut dérouler.»
Ces dernières semaines, le maire du Havre a pourtant dû renoncer à quelques-unes de ses ambitions. Il rêvait de voir arriver une cinquantaine de députés Horizons dans la future Assemblée. Ce sera moins: dans la répartition des investitures macronistes, il n’a obtenu que 58 candidats contre les quelque 140 attendus. Tous ne sont pas assurés d’être élus. «Je ne quémande rien», insiste Édouard Philippe, qui refuse d’être pris pour un «boutiquier». Il en va de sa stature d’homme d’État.
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Reste qu’il espérait aussi voir plusieurs de ses proches rejoindre le gouvernement. Certains philippistes projetaient la députée (La République en marche, LREM) Naïma Moutchou à la Justice, le maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux à la Santé… Édouard Philippe n’a finalement obtenu qu’une satisfaction: la nomination de son ami Christophe Béchu, maire d’Angers (Maine-et-Loire), comme ministre chargé des Collectivités territoriales.
Le Normand l’a compris: Emmanuel Macron ne se démènera pas pour lui ouvrir la voie de sa succession. Le locataire de l’Élysée se méfie de cet ancien chef de gouvernement à l’insolente popularité. Plusieurs signes n’ont pas trompé les philippistes: au lendemain de la présidentielle, le chef de l’État a organisé un déjeuner à l’Élysée pour aborder les législatives avec ses proches, sans son partenaire. Son entourage a ensuite multiplié les petites phrases assassines dans la presse.
Le président d’Horizons, lui, regrette que le moindre de ses faits et gestes puisse être retenu contre lui. Sa prise de parole sous les applaudissements dans un bar de Nanterre (Hauts-de-Seine), début avril, juste après le principal meeting du président-candidat, a agacé à l’Élysée. Tout comme sa discrétion, lorsqu’il a reçu Emmanuel Macron au Havre, dans l’entre-deux-tours. Ou encore sa présence mercredi à Reims, auprès de la députée Aina Kuric, candidate dissidente dans la Marne - son entourage plaide une rencontre «fortuite».
«Loyal et libre»
Rival ou allié? «Loyal et libre», répète Édouard Philippe, qui goûte peu ce procès récurrent en duplicité. «Injuste», dit-il en privé. Menaçant, aussi, pour son entreprise. Ses soutiens se rendent à l’évidence: le récit de ces rivalités ne risque-t-il pas de dissuader de potentielles recrues de le rejoindre? «Si vous êtes un élu de droite, Philippe n’est pas votre meilleure porte d’entrée pour parler à Macron», tranche un proche du chef de l’État. «Avec sa stratégie de la tension permanente, il a rendu impossible que ça passe par lui.»
Après des négociations ardues autour des investitures, ces dernières semaines, l’ancien premier ministre a réussi à batailler contre une idée venue de l’Élysée: le parti unique de la majorité. Dans l’opération, le maire du Havre s’est rapproché de son rival François Bayrou, ce centriste du Mouvement démocrate (MoDem) qu’il n’avait jamais beaucoup apprécié. Question de sensibilités politiques et d’affects personnels. «Nous avons pris soin d’échapper à la présentation maligne qui voulait que nous soyons des ennemis acharnés», se réjouit aujourd’hui François Bayrou. «Être à la hauteur de la situation est un souci qui interdit les querelles subalternes et les guerres de clan.»
Avec LREM et le MoDem, nous sommes aujourd’hui reconnus comme l’un des trois piliers de la majorité, ce n’était pas gagné il y a un mois
Tous deux ont gagné leur bras de fer contre Thierry Solère, ce conseiller du chef de l’État favorable à un parti et un groupe parlementaire macronistes uniques. Derrière les récents ralliements d’élus de droite dissuadés de passer par le «sas» Horizons, les philippistes voient la main de cet ex-LR, à la réputation de baron noir. «Par jalousie et irrationalité, certains ont eu envie d’isoler Édouard, mais il a tenu bon», veut croire l’un de ses fidèles.
Son ami proche, l’eurodéputé Gilles Boyer, s’en félicite: «Avec LREM et le MoDem, nous sommes aujourd’hui reconnus comme l’un des trois piliers de la majorité, ce n’était pas gagné il y a un mois.» Début mai, Édouard Philippe a intégré comme vice-président la direction d’Ensemble - la nouvelle confédération des partis pro Macron -, aux côtés de François Bayrou et des Marcheurs Richard Ferrand et Stanislas Guerini. «Beaucoup de commentateurs s’abandonnent à des jugements définitifs dès qu’il se passe quelque chose», observe l’intéressé. «Aujourd’hui, Horizons est une force politique membre de la majorité, qui jouera tout son rôle.»
Autour de lui, on savoure d’autant plus cette petite victoire qu’on s’est fait peur ces derniers mois. Édouard Philippe affronte son premier écueil en décembre, quand Valérie Pécresse devient la candidate de LR, en concurrence avec lui dans la conquête de la droite modérée. Il se trouve ensuite empêché, par l’Élysée, d’agrandir sa formation en la fusionnant avec le petit parti de centre droit Agir.
La politique, c’est une affaire de nombre, de masse. Je ne suis pas là pour faire un club
Puis, passé le premier tour de la présidentielle, la «menace Sarkozy» provoque des interrogations chez les philippistes: en appelant la «droite républicaine» à rejoindre Emmanuel Macron, l’ex-chef de l’État ne risque-t-il pas de réduire l’influence de leur chef? Devant ses compagnons de route, Édouard Philippe aime railler ces alliés les plus récents, en déclamant un vers de Cyrano: «Voilà ce qui s’appelle un sentiment soudain.»
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Ses partisans ont fini par se rassurer, en listant les six députés LR sortants finalement arrimés à la majorité. Une portion congrue, selon eux, comparée à leurs milliers d’adhérents - le nombre est tenu secret - et aux quelque 400 maires qu’ils prévoient de convoquer en assemblée à Paris, début juillet. L’événement, plusieurs fois reporté, est pensé comme une première démonstration de force. «La politique, c’est une affaire de nombre, de masse. Je ne suis pas là pour faire un club», ne cesse de marteler le président d’Horizons.
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Des concurrents sur son chemin
Sur son chemin jusqu’à 2027, il sait pourtant qu’il devra affronter plusieurs concurrents de son camp. Il fait face aux ambitions de Bruno Le Maire, ce ministre puissant conforté à Bercy par Emmanuel Macron. En indiquant récemment au Figaro qu’il «ne souhaite pas faire un pas de côté, avoir un pied dans la majorité ou en dehors», le normalien a choisi de tracer son sillon dans celui du président.
Renforcés dans leurs fonctions, ses collègues au gouvernement Gérald Darmanin (Intérieur) et Sébastien Lecornu (Armées) suivent la même stratégie, loin de l’aventure Philippe. Fini le temps où ces «potes de droite» refaisaient le monde autour d’une bouteille de vin au Bellota-Bellota, cette bodega de la rive gauche, à Paris, où ils avaient leurs habitudes.
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Parce qu’il ne pourra pas compter sur eux tous, Édouard Philippe s’appuie sur ses fidèles. Il les réunit tous les mardis au siège d’Horizons, avenue d’Iéna, à Paris. On peut y croiser l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le député européen Gilles Boyer, l’ancien ministre François Goulard, trésorier du parti, le sénateur Claude Malhuret, ou encore la députée ex-LR Agnès Firmin-Le Bodo. L’un d’entre eux se rassure: «Contrairement à nous, Le Maire, Darmanin et les autres n’ont ni l’indépendance partisane, ni l’indépendance financière.»
Ces ambitieux ministres n’auront pas non plus de groupe propre à l’Assemblée nationale, souligne-t-on autour d’Édouard Philippe. Lui, à l’inverse, entend s’en servir pour défendre ses idées fixes: «ordre dans la rue» et «ordre dans les comptes». Dans son entourage, certains imaginent déjà le député Pierre-Yves Bournazel, négociateur en chef des investitures pour Horizons, en prendre la tête. D’autres visent le Sénat: en vue des élections de septembre 2023 dans la Chambre haute, Horizons lorgne un groupe autonome.
Vigie sur les retraites
Comment occuper l’espace pendant le quinquennat? La question obsède la «philippie». Le projet de recul à 65 ans de l’âge légal de la retraite est ciblé comme une première étape, dès l’automne. Les partisans du Havrais se voient en vigie de la majorité, opposés à toute concession de l’exécutif. Leur dirigeant a plaidé, en septembre dernier dans le magazine Challenges, pour la retraite «à 65, 66 ou 67 ans».
Sur ce sujet comme sur d’autres, Édouard Philippe prévient que ses amis feront valoir leur sensibilité au Parlement, auprès de leurs alliés MoDem et LREM: «On peut être d’accord sur les choses essentielles, et ne pas dire oui à absolument tout. Il y aura des discussions.» Ses proches aspirent à être considérés: «Nous sommes des alliés. Des alliés, ça se traite, sinon ça devient des adversaires», avance l’un d’entre eux.
Notre objectif est d’investir le terrain des idées et d’ouvrir les débats
L’homme de droite a aussi des idées pour l’école. Quand il a un peu de temps, il reprend, là où il s’était arrêté, l’écriture de son livre sur l’éducation. Après avoir publié fin avril le premier numéro de la revue de Horizons, il affirme travailler toujours à ce projet d’écriture. Promis, jurent ses amis, ce ne sera pas un programme pour 2027. «Notre objectif est d’investir le terrain des idées et d’ouvrir les débats», dit sobrement Gilles Boyer.
Des Marcheurs craignent toutefois que cet activisme vire à la surenchère des convoitises. «Il ne faudra pas que ce quinquennat soit occulté par une guerre de succession pour 202 7», met en garde le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat. «L’avenir, c’est maintenant, dans l’énergie à mettre dans les réformes courageuses à mener.»*
Tout à sa volonté de «peser», Édouard Philippe a l’intention de poursuivre ses campagnes. De Nice à Angoulême, il a prévu une dizaine de déplacements jusqu’aux législatives. Mais il tient à ne pas expliciter ses ambitions trop tôt. Il reste prudent. Le Normand connaît trop la définition de l’horizon, qu’il fixe quand il promène sa grande silhouette le long du port du Havre: «On sait toujours où il est, on peut toujours aller vers lui, mais on ne l’atteint jamais complètement.»
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Nottin renvoie Blanquer à ses chères études
Reportagecampagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Suite de ce feuilleton avec une rencontre électrique, sur fond de bilan déplorable de la Macronie, tant pour l’école que pour le pouvoir d’achat.
Naïm SakhiMontargis (Loiret), envoyé spécial.
Selon une célèbre réplique, l’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. Envoyé depuis Paris dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer en a fait l’expérience lors de sa première rencontre avec Bruno Nottin, samedi, sur le marché du centre-ville de Montargis, où l’un est candidat de la majorité sortante, l’autre de la Nupes. L’instant fut bref, aux alentours de 11 h 30, sous le ciel bleu. Saisissant l’occasion, le communiste adresse directement à l’ex-ministre de l’Éducation nationale les bonnes phrases qui l’ont fait gagner en notoriété sur Twitter . « Ça se passe bien, votre parachutage ? dégaine-t-il d’emblée. Dans la circonscription, ce sont 11 postes qui ont été supprimés dans les collèges en trois ans, les professeurs et les parents d’élèves, tous sont contre vous ! » « J’ai fait plus en cinq ans qu’aucun de mes prédécesseurs », essaie de justifier Jean-Michel Blanquer, qui porte dans son projet l’implantation d’un IUT dans le Montargois. « Cela fait trente ans que les communistes locaux se battent pour cela, vous pompez notre projet », poursuit Bruno Nottin. Et d’ajouter : « Vous savez que vous êtes dans une ville qui compte 33 % de pauvres ? Vous dites vouloir agir, mais vous n’y connaissez rien. »
Le candidat macroniste cherche une réponse, celle qui fuse est digne d’un mauvais sketch. « J’ai un grand-oncle qui vient d’ici », dit-il, sourire en coin et petite tape sur l’épaule de son adversaire. « Mais moi, j’y suis né et j’y ai toute ma famille », rétorque le candidat de la Nupes. C’en est trop pour Jean-Michel Blanquer, qui, casquette sur la tête, s’extirpe de la conversation en lâchant à son concurrent : « Vous êtes élu depuis vingt ans et rien n’a été fait pour les habitants. » Bruno Nottin siège au conseil municipal de Montargis depuis 2008. Mais dans l’opposition. Un détail omis par l’ex-ministre. Le communiste est surtout un militant de terrain. Ce samedi, il était, deux bonnes heures avant cette rencontre, devant le Super U de la Chaussée, un quartier populaire coupé par l’ex-nationale 7 du centre-ville, commerçant et plutôt aisé. L’initiative prend des airs de permanence pour l’élu, interpellé par des habitants en proie aux galères du quotidien et que les annonces du gouvernement sur une future loi « pouvoir d’achat » ne rassurent pas.
« Pas d’APL, 500 euros de loyer et une mutuelle de plus en plus chère », résume Maryse. « Qu’est-ce que je suis allée me faire c... quarante ans à l’usine, si c’est pour être dans cette situation une fois à la retraite ? » poursuit-elle. Dernièrement, elle a dû contracter un crédit : « Certains le font pour acheter une voiture, moi, c’est pour me refaire les dents. » « C’est pour des gens comme vous que l’on se bat, regardez, dans le programme, nous proposons de rembourser les soins à 100 % », lui répond le candidat, qui défend également l’augmentation du Smic à 1 500 euros ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité. « Je n’ai, au mieux, que 100 euros pour vivre chaque mois. Heureusement, je peux compter sur une amie qui m’offre un repas de temps à autre », raconte aussi Martine. Également à la retraite, cette habitante, baguette à la main, s’émeut : « Voici mon repas chaque midi depuis huit jours, accompagné d’un bout de fromage. »
« Les préoccupations sont celles de gens privés d’argent »
« Je ne suis pas sûre que Jean-Michel Blanquer connaisse le prix d’une baguette de pain », assure une autre Martine, trésorière locale du Secours populaire français. L’antenne montargoise a vu les familles bénéficiaires de l’aide alimentaire croître de près de 30 % entre 2020 et 2022, des suites du Covid. Elles sont désormais 257 à recevoir de l’aide alimentaire deux fois par semaine. « Le burkini ? Personne n’en parle ici… Les préoccupations sont celles de gens privés de vacances, de loisirs, d’argent… » poursuit-elle. D’ailleurs, l’antenne du Secours populaire prépare les vacances à venir. Martine tient à monter le dossier d’une famille de huit enfants qui doit se contenter de 3,50 euros pour vivre quotidiennement. « Ils vont bénéficier d’une semaine aux Sables-d’Olonne », se réjouit-elle.
« Si on quitte la ville, les campagnes sont, elles aussi, populaires. La moindre augmentation du prix de l’essence est vécue comme un choc », assure Bruno Nottin. Marine Le Pen, arrivée en tête avec 52 % des voix au second tour, tire principalement ses électeurs de ces campagnes oubliées. En 2018, deux ronds-points aux entrées de l’agglomération montargoise ont été investis par des gilets jaunes. Séverine et Jacques en étaient. Elle, ancienne aide-soignante reconvertie comme comptable, n’arrivait plus à subvenir à ses besoins avec les 800 euros qu’elle touchait. Lui est un chômeur de longue durée. Tous deux se sont engagés dans la campagne du candidat de la Nupes. « Au fond, avec Bruno, nous avons les mêmes objectifs de justice sociale : augmenter les salaires et rétablir l’ISF », insiste Jacques, prêt à interpeller à son tour l’ex-ministre comptable du bilan d’Emmanuel Macron.
Législatives 2022Nupespcfjean-michel blanquer Le Figaro
Soupçons de viol en réunion: la justice prononce un non-lieu pour six pompiers de Paris accusés par une touriste norvégienne
Esther PaoliniRien ne permet d'affirmer que la plaignante n'était pas consentante lors des rapports sexuels, estime la juge d'instruction en charge du dossier.
Voilà trois ans qu'ils clament leur innocence. Une ordonnance de non-lieu a été rendue concernant six soldats du feu accusés de viol en réunion par une touriste norvégienne en mai 2019 à Paris, indique au Figaro leurs avocats, confirmant une information du Parisien . Pour la juge d'instruction chargée de l'enquête, la plaignante n'a pas subi de contrainte physique ou psychologique lors des rapports sexuels avec chacun.
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Dans la nuit du 3 au 4 mai 2019, un groupe de pompiers de la caserne de Paris Plaisance (XIVe), âgés de 25 à 35 ans, célèbrent le départ de l'un des leurs dans un bar où ils rencontrent trois étudiantes norvégiennes. Le courant passe entre les deux groupes, si bien que la soirée se poursuit dans la caserne. Là-bas, la jeune femme de 21 ans affirme avoir eu un rapport consenti avec l'un d'eux dans «une grande chambre obscure». Elle dit avoir ensuite été entourée par ses camarades qui «s'étaient positionnés nus, autour du lit». Se sentant «piégée» par «ce mur humain», elle se serait forcée à avoir des relations sexuelles avec eux.
La «prudence» de l'institution judiciaire
Cette version est largement contredite par les pompiers, qui assurent qu'elle n'a été forcée à rien et, qu'au contraire «elle était pleinement consentante, avenante et active» durant les ébats. La jeune femme «contrôlait clairement la scène» et «ne montrait aucun signe de réticence», soutiennent-ils. À l'aube, ses deux amis la découvrent en état de choc dans les toilettes. Elle est ensuite prise en charge par une équipe de police secours, puis par un médecin qui observera chez elle une détresse psychologique, lui prescrivant quatre jours d'Incapacité temporaire de travail (ITT).
Au lendemain de la soirée, l'étudiante norvégienne dépose plainte et la machine judiciaire se met en route. Les pompiers sont placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête de flagrance ouverte pour «viol en réunion». À l'issue de leur garde à vue, ils sont placés sous le statut de témoin assisté, un niveau intermédiaire entre celui de mis en examen et de témoin. «Déjà à l'époque, l'institution judiciaire avait fait preuve de prudence», fait observer l'avocat de l'un des mis en cause, Me Eric Najsztat.
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Mais l'affaire fait grand bruit dans les médias et la hiérarchie opte pour la sanction collective par anticipation : tous les participants de la soirée, ceux soupçonnés de viol comme ceux accusés de non-dénonciation de crime, sont aussitôt suspendus. «L'opinion publique les a aussitôt présentés comme des violeurs», déplore l'avocate d'un second pompier, Me Géraldine Vallat. À tour de rôle, ils passent devant un conseil de discipline, qui prononce des exclusions temporaires, notamment de 40 jours pour le client de Me Najsvtat. Cette sanction l'empêchera finalement de poursuivre sa carrière de pompier. Il a depuis changé de profession et déménagé loin de Paris, comme la majorité des soldats du feu concernés par l'affaire. De son côté, la plaignante a rapidement regagné son pays d'origine et pris de la distance avec la procédure judiciaire. Elle n'était ainsi pas présente lors des confrontations avec ceux qu'elle présente comme ses agresseurs. Contacté par nos soins, son avocat n'a pas répondu.
La question «centrale» du consentement
Au bout de trois ans d'enquête, la juge d'instruction, qui souligne dans son ordonnance que «la question du consentement est centrale» dans ce dossier, affirme qu'il n'y a pas de charge suffisante pouvant attester d'un viol en réunion. «Au-delà de l'absence du moindre geste de contrainte, la jeune femme n'a pas manifesté d'opposition, de cris, de pleurs, de gestes pour repousser» l'un de ses partenaires, un point sur lesquels les deux parties s'accordent. La plaignante évoque une forme de pression psychologique subie dans le dortoir lors de l'arrivée des pompiers autour du lit qu'elle occupait avec son premier partenaire, une pression qui l'aurait poussée à avoir des relations avec eux. Mais la magistrate considère au contraire que «la jeune femme a pu signifier par son comportement qu'elle acceptait de participer à des relations sexuelles collectives, sans manifester un refus, une opposition quelconque lors de l'arrivée de nouveaux partenaires.»
Cette décision, qui suit les réquisitions du parquet de Paris, est une satisfaction pour Me David Marais, puisqu'elle «redonne son honneur» à son client, un troisième soldat du feu accusé de viol. Mais la défense souligne que l'affaire a «brisé leur carrière» et a eu des «conséquences personnelles et professionnelles dramatiques». «Ces trois ans ont été un calvaire», poursuit l'un des avocats, expliquant que les pompiers concernés n'aspirent qu'à une chose : «tourner la page».
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Marseille : le père de famille attaqué au couteau devant l'école de ses enfants est décédé
Déjà connu des services de police, mais pas du renseignement territorial, le suspect aurait selon plusieurs témoins déclaré «avoir agi au nom de Dieu» au moment de l'agression.
Une orque en très grande difficulté dans la Seine, entre Rouen et le Havre
Le mammifère mâle long de 4-5 mètres inquiète la préfecture de de Seine-Maritime, qui estime qu'il «n'a naturellement pas vocation à évoluer séparé de son groupe, ni dans des cours d'eau douce».
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
L'Humanité
Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée
Un jour avecSyndicaliste et agent public de catégorie C, le candidat de la Nupes à Champigny veut porter la voix des habitants des quartiers populaires où il est né et de ceux qui travaillent au quotidien au service de l’intérêt général.
Naïm Sakhi« V ous habitez à la résidence du Plateau ? J’y suis ce soir », glisse Julien Léger à un habitant. Au cœur du marché populaire du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 5e circonscription du Val-de-Marne savoure : « J’ai la patate », assure le communiste galvanisé par son lancement de campagne, la veille, avec 200 citoyens, militants politiques ou non, acteurs associatifs et syndicaux. Mais ce sont aussi les enjeux très concrets du scrutin qui l’animent. À Champigny, la misère est une réalité, assure-t-il : « Ce matin encore, j’ai croisé une femme qui m’a confié vivre avec une retraite de 800 euros. Ici, les gens ne parlent même plus d’accéder aux vacances ou aux loisirs. »
Le quartier du Bois-l’Abbé, conçu dans les années 1960 pour reléguer les précaires hors de la capitale, compte 10 000 âmes isolées du reste de la ville. Julien Léger le connaît bien. Ses parents y habitaient à sa naissance. À 42 ans, ce père de deux enfants n’imagine pas quitter « (s)a ville » : « J’y ai toujours vécu avec ma famille, on s’y sent bien, on y a nos attaches. » Un député issu de Champigny ? Ce serait une première, car, avec le découpage électoral, la ville dirigée par un maire communiste pendant soixante-dix ans, jusqu’en 2020, a été privée d’un représentant direct à l’Assemblée nationale. « Ils sont toujours issus des grandes villes bourgeoises du Perreux ou de Nogent-sur-Marne », explique-t-il à une habitante, sous un soleil printanier qui éclaircit le marché.
S’il est désormais militant accompli, le quadragénaire ne s’est engagé à la CGT et au PCF qu’une fois dans la vie active. C’était il y a tout juste vingt ans, après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Avant cela, le bac en poche, il enchaînait les petits boulots (distributions publicitaires, secrétariat…) et multipliait les stages. « J’ai voulu avoir un emploi jeune, sous Jospin, mais il n’y avait plus de place », se souvient-il. À 21 ans, il est embauché au conseil général du Val-de-Marne. « Je faisais de la logistique, d’abord comme stagiaire, puis j’ai obtenu le concours d’adjoint administratif. Ce travail m’a fait comprendre l’utilité du service public. » Un sens de l’intérêt général qui ne le quitte plus. « Moi, contrairement aux technocrates, comme fonctionnaire de premier grade, je connais la dureté au travail et les conditions de vie des salariés, explique-t-il . L’Assemblée nationale doit être à notre image, il est temps de pousser la porte pour nous faire entendre. »
les services publics en situation d’urgence vitale
Cette détermination, il l’a éprouvée lors du premier quinquennat de Macron, en première ligne pour combattre la loi de transformation de la fonction publique. « Avec la CGT, j’ai organisé des centaines d’heures d’information auprès des agents, nous avons fait signer des milliers de pétitions, organisé des mobilisations devant la préfecture, devant les mairies, devant le tribunal administratif… raconte-t-il. Je compte poursuivre ce combat dans l’Hémicycle. » Pour le candidat de la Nupes, les services publics sont en situation d’urgence vitale : « Les écoles, les hôpitaux, la justice, la police… sont essorés, vidés de leurs moyens. Après le Covid, la priorité devrait être de valoriser ces métiers, d’embaucher, mais aussi de dégeler le point d’indice, de rattraper les salaires. »
L’accord à gauche rend une victoire envisageable. « Les électeurs ont exprimé un besoin d’unité et nous devions l’entendre, mesure Julien Léger. La Nupes répond aux aspirations des électeurs et change le scénario des législatives. » Au marché du Bois-l’Abbé, l’heure est aux explications. « Moi, j’ai voté Fabien Roussel, d’autres Jean-Luc Mélenchon, maintenant il faut se rassembler », détaille le candidat à un habitant qui s’étonne : « Il y a même EELV ? C’est une bonne chose. »
De là à espérer une dynamique populaire semblable à celle du non au référendum européen ? Julien Léger garde un souvenir heureux de 2005. Il raconte : « J’avais 24 ans et j’étais à la tête des Jeunes communistes de Champigny. Pour beaucoup, c’était notre première bataille... » Comme syndicaliste, sa plus belle victoire reste cependant la régularisation de 128 travailleurs sans papiers, en 2017, du Marché d’intérêt national de Rungis, au bout de trois semaines de grève. « Je relayais les copains la journée pour tenir l’occupation des locaux, se souvient-il. Le chanteur HK était venu pour fêter la victoire, une soirée mémorable... » Un autre combat qui trouverait toute sa place au Palais-Bourbon.
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La Géorgie s’éloigne de l’Union européenne pour revenir dans l’orbite de Moscou
Isabelle LasserreDÉCRYPTAGE - Les autorités géorgiennes ont refusé de condamner l’agression de la Russie contre l’Ukraine et de se joindre aux sanctions européennes, que le premier ministre Irakli Garibachvili juge «inutiles».
Alors que les combats font toujours rage dans le Donbass, la guerre russe sur les anciennes terres de l’Union soviétique se poursuit par d’autres moyens. L’ancien ennemi public numéro un de Vladimir Poutine, Mikhaïl Saakachvili, qui à l’issue de la révolution des roses en 2004 avait ancré son pays, la Géorgie, à la famille démocratique occidentale grâce à des réformes imposées à marche forcée, se meurt doucement en prison à 54 ans. Selon ses proches, l’ex-président charismatique et pro-européen de cette petite république caucasienne pourrait ne pas survivre longtemps aux mauvais traitements dont il est victime.
Grèves de la faim
Condamné en son absence pendant un procès politique à neuf ans de prison pour «abus de pouvoir», Micha Saakachvili avait été arrêté à son retour en Géorgie le 1er octobre 2021, après huit années passées en exil, notamment en Ukraine, pays dont il a acquis la nationalité quand il a été nommé gouverneur d’Odessa en 2015. Depuis, le prisonnier politique le plus célèbre de la région avec Alexeï Navalny, a été très affaibli par plusieurs grèves de la faim et des mauvais traitements. «Ces dernières semaines, son état de santé s’est beaucoup dégradé. Il ne peut plus ni bouger ni parler ni s’alimenter», alerte la députée ukrainienne Lisa Yasko.
Le gouvernement géorgien, qui veut à tout prix l’éloigner de la vie politique, refuse qu’il soit transféré dans un hôpital à l’étranger. La présidente Salomé Zourabichvili, ancienne diplomate française, a refusé de le gracier. Dans l’ombre, c’est toujours l’ancien président Bidzina Ivanichvili, milliardaire ayant fait sa fortune en Russie et resté proche du Kremlin, qui tire les ficelles de la vie politique géorgienne. «Et qui déteint les clés des les verrous de la cellule de Saakachvili, sa bête noire» commente un ancien responsable géorgien.
Retour dans le giron de Moscou
Passée d’un État post-soviétique à une démocratie occidentale naissante dans les années 2000 sous la présidence de Saakachvili, la petite Géorgie est de nouveau ramenée dans le giron de Moscou, après une guerre éclair en 2008 et des pressions exercées par le Kremlin sur les oligarques locaux et la classe politique. Depuis le début de la guerre en Ukraine, sa «neutralité» affichée envers la Russie s’est muée en «complaisance» vis-à-vis de Vladimir Poutine. «La guerre en Ukraine a été l’heure de vérité pour le pouvoir géorgien. Ensuite les pressions du Kremlin sur Ivanichvili ont contraint Tbilissi de se désolidariser de l’Ukraine, voire de critiquer ouvertement son président et son gouvernement et de ne pas appliquer les sanctions économiques contre la Russie. Au contraire, les Occidentaux craignent que la Géorgie serve de plateforme pour contourner les sanctions. Le pays le plus pro-occidental de la région glisse dangereusement dans l’orbite russe», commente Thornike Gordadze, spécialiste de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS).
Les autorités géorgiennes ont refusé de condamner l’agression de la Russie contre l’Ukraine et de se joindre aux sanctions européennes, que le premier ministre Irakli Garibachvili juge «inutiles». Elles accueillent les entreprises russes qui s’installent à Tbilissi pour contourner les sanctions européennes. Comme à Moscou, les cercles du pouvoir évitent de parler de «guerre» en Ukraine et reprennent la propagande du Kremlin. Le président Volodymyr Zelensky n’a d’ailleurs pas manqué de reprocher à la Géorgie son manque de solidarité vis-à-vis de l’Ukraine. Les mêmes méthodes répressives que celles de la Russie sont utilisées pour faire taire les voix dissidentes. Nika Gvaramia, le patron de la télévision d’opposition Mtvari a été condamné à trois ans et demi de prison. D’autres procès expéditifs ont visé des journalistes d’opposition. En quelques mois, la Géorgie a perdu trente places dans le classement mondial de la liberté de la presse pour rétrograder à la 89e place.
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Une population pro-européenne
Le tournant pris par la Géorgie depuis le début de la guerre en Ukraine est-il lié à la peur? Certains redoutent qu’en cas d’échec en Ukraine ou d’enlisement militaire, Vladimir Poutine soit tenté de chercher une victoire ailleurs en annexant le territoire séparatiste pro-russe d’Ossétie du Sud, pour lequel les armées russes et géorgiennes s’étaient battues en août 2008. «En Géorgie, la victoire est beaucoup plus facile à obtenir pour Vladimir Poutine. Le président russe n’a pas besoin d’installer à Tbilissi un gouvernement fantoche, il l’a déjà. La Russie pourrait même décider d’envahir tout le pays, le pouvoir ne résisterait pas», prédit un ancien responsable géorgien. À la peur s’ajoute selon lui le poids financier de Bidzina Ivanichvili, dont la fortune, dit-on, équivaut à plus d’un tiers du PIB de la Géorgie.
Alors que Tbilissi a déposé sa candidature d’adhésion à l’Union européenne en mars dernier, les membres du parti au pouvoir, Le rêve georgien, multiplient les critiques envers l’Europe. «On a l’impression qu’ils veulent saborder la candidature de Tbilissi à l’UE. Pourtant, la majorité de la population y est favorable», poursuit Thornike Gordadze, qui fut ministre chargé de l’Intégration européenne et euroatlantique à l’époque de Saakachvili. Et si l’on en croit les sondages, elle réclame aussi davantage de soutien pour l’Ukraine.
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L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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La gauche propose un « choc de démocratie » pour réécrire les traités
ActuDans son programme, la Nupes entend clairement installer un rapport de forces au sein de l’UE afin d’en changer les règles en profondeur, en matière économique, sociale et environnementale.
Diego Chauvet« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voix de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve. » Le 9 mai, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron semblait déterminé à changer les traités européens. Mais dans quel but ? Avant tout, celui de changer les règles de prise de décision au sein de l’Union européenne, soit notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité qui impose l’approbation de tous les États membres. En termes de contenu politique, cette détermination s’arrête là : il prévoit, a-t-il annoncé lors de la campagne présidentielle, un retour en 2027 dans les clous des 3 % de déficit imposés par les traités, obligation suspendue depuis la crise du Covid. En 2017, le président de la République avait déjà fait une déclaration d’intention similaire à la Sorbonne, restée lettre morte.
Ses adversaires de la Nupes, eux, ne comptent pas en rester là. La coalition veut changer le contenu des politiques européennes en réécrivant les traités. Son programme assure ainsi vouloir modifier les règles « incompatibles avec (son) ambition sociale et écologique ». Elle compte ainsi elle aussi négocier mais pour obtenir de nouvelles règles harmonisant « par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens afin de lutter contre le dumping social ». Mais aussi « mettre fin au pacte de stabilité et de croissance, et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette ». Exit également « l’unanimité en matière fiscale pour supprimer le droit de veto des paradis fiscaux ». En matière environnementale, les objectifs de cette UE réorientée seraient « de réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Le rôle de la Banque centrale européenne est également dans le viseur de la gauche française. Le programme de la Nupes prévoit de « modifier les missions et les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter directement aux États et la placer sous contrôle démocratique ». Le but ? « En faire un outil politique au service de l’intérêt général avec des objectifs écologiques et sociaux et non plus uniquement sur l’inflation ». La BCE pourrait ainsi être en mesure de racheter une partie de la dette publique, au-delà du programme d’urgence lié au Covid.
Pour y parvenir, la gauche française aspire à créer « un espace de négociation, d’équilibre des pouvoirs, de coopérations à géométrie variable » en convoquant une convention pour la réécriture des traités qu’elle qualifie de « choc de démocratie ». Y seraient associés les « forces vives et les mouvements populaires du continent », en même temps que les parlements nationaux et européen. Les partis ayant signé l’accord de coalition souhaitent en effet construire « des alliances et des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs et la société civile en Europe ». Au sein de l’UE, le rapport de forces passerait également par les « coopérations renforcées » à plusieurs, mais aussi avec des États tiers qui le souhaitent, notamment en matière fiscale et environnementale.
Diego Chauvet
Union européennetraités européensNupes Le Figaro
À Lyon, des cortèges «en non-mixité» défileront lors de la Marche des Fiertés
Le FigaroL'an dernier, la tenue pendant la marche des Fiertés de cortèges «non-mixtes», notamment réservés «aux personnes racisées,» avait déjà été critiquée.
Le débat est relancé : la Marche des Fiertés de Lyon, qui se tiendra cette année le 11 juin, aura lieu en «non-mixité». Autrement dit, différents cortèges sont prévus entre «groupes opprimés». Un cortège de «queer racisés» prendra la tête de la marche, suivi respectivement par les handicapés, les lesbiennes, les trans, intersexes etc.
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«Lorsque l'on fait partie de groupes opprimés, il peut parfois être difficile d'accéder à certains lieux et de s'y sentir à l'aise et en sécurité» expliquent les membres du collectif Fiertés en Lutte, à l'origine de l'évènement. «Cela permet d'éviter certains problèmes liés à la présence de personnes non concernées qui se situeraient dans ces espaces : l'invalidation des expériences vécues, la monopolisation de la parole, les remarques intrusives et jugements, les pratiques non adaptées aux besoins des personnes concernées, etc.», poursuivent-ils.
Une décision qui fait l'objet de débats au sein même de la communauté LGBT. «C'est ainsi que progressent la compréhension mutuelle et la solidarité ? Cette atomisation du collectif me navre et m'angoisse», écrit un internaute sur la page Facebook de l'événement. «L'esprit festif de celle-ci n'est plus du tout le même que j-ai connu il y a quelques années, c'est bien triste…», ajoute un autre. «Les racisé·es devant, les blancs derrière» voilà comment j'ai été accueilli l'année dernière. J'ai été parfaitement choqué, car ce slogan était tout simplement raciste. Les associations LGBT sont aux mains des racistes», regrette un internaute sur Twitter. «Avec mon copain on ira avec les blancs. Je ne défile pas avec des racistes et je les hais ces racialistes».
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L'an dernier déjà, la tenue d'une marche des Fiertés non-mixte à Lyon avait été l'objet de nombreuses critiques. À Tours, la polémique sur la zone «non-mixte pour les personnes LGBT+ racisées» de la Marche des Fiertés avait contraint les organisateurs à annuler la manifestation. «Toute personne blanche qui essaiera de s'incruster dans ce cortège se fera cordialement (ou non) dégager», avait prévenu l'association centre LGBTI de Touraine sur ses réseaux.
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L'Humanité
Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe
Premier planLégislatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.
Gaël De SantisDans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une « victime collatérale », selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une « fuite en avant », selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le « signe qu’on ne veut pas gouverner » que de « parler de désobéissance européenne ».
Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France ? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer ? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions s’intègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur l’Union européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne. Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.
Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir ? « Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme », prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. « Nous avons passé l’ensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever. Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes », explicite la députée la France insoumise, jointe par l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.
« Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Ue »
La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une « trahison » des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter : « Derrière tout cela se dissimule l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans. » En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités. Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé : « Si vous décidez qu’en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble ? » Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, « l’approche nouvelle » de la France insoumise « a été en capacité de mettre tout le monde d’accord ».
Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que « la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique ». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE « ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit », une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne. Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, « héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005 », et le Parti socialiste, « attaché à la construction européenne ». L’objectif commun est de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ». Dans le projet final figure « ce qui fait notre socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Pour cela, le compromis a été trouvé : « Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres » pour « respecter (…) le mandat que nous auront donné les Français ». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles « en travaillant à les transformer ». « Nous sommes interdépendants ; l’idée centrale est qu’il faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces », résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.
« Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire »
Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme « est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger », souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire », énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle « la critique développe l’euroscepticisme ». À EELV, « on voit bien que c’est à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité ». Pour l’eurodéputée EELV, « pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays ». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. « Il y a une désobéissance au sein de l’UE » sur ce sujet, prend-elle en exemple.
Quelles sont ces règles européennes litigieuses ? « Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines », avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles « les aides d’État » et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes. Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75 % des aides correspondent à une aide à l’hectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la « confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne », croit Michèle Rivasi. Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry : « Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire. » Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés « à l’unanimité », ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table : clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale. La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.
La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air
En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la « désobéissance », les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3 % du PIB de déficit public, 60 % du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. D’ailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht. Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6 % du PIB. C’est pourtant prohibé. L’Espagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz ; la Commission vient d’accepter qu’ils contreviennent à la règle commune. L’Allemagne a par le passé obtenu que l’eau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.
La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles. « Chaque fois qu’il y a un obstacle à la réalisation d’un progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés », affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de « mener des batailles au sein du Conseil de l’UE » pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27. Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une « convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens ». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.
Union européennetraités européensNupesLégislatives 2022 L'Humanité
Détermination
ÉditorialSébastien CrépelC’était le 29 avril 1997, juste avant les législatives qui allaient voir la victoire surprise de la gauche. Qui se souvient des termes de la déclaration commune signée ce jour-là entre le PS et le PCF ? « Nous disons non à l’Europe libérale », disait le texte qui ne proposait rien de moins que de « dépass(er) le traité de Maastricht (…). C’est à partir de l’affirmation en France d’une politique économique et sociale de gauche (…) que nous pouvons nous engager sur une autre voie ».
Même si l’on ne parlait pas alors de « désobéissance » aux traités, Lionel Jospin avait pris l’engagement public de renoncer au critère des 3 % de déficit public imposé par Maastricht, si le prix en était une cure d’austérité. On sait depuis que les « conditions » posées par le PS au passage à l’euro n’ont guère été respectées. Mais ce n’est pas la politique proposée alors qui a échoué, c’est celle qui lui a tourné le dos par la suite.
Cela n’a donc aucun sens de prétendre aujourd’hui que la Nupes romprait avec toute ambition gouvernementale parce qu’elle aurait l’intention de désobéir aux règles de l’Europe libérale qui entraveraient sa politique. Comme s’ « il ne (pouvait) y avoir de choix démocratique con tre les traités européens », ainsi que l’avait affirmé un jour le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker . C’était en 2015, à propos du vote de la Grèce en faveur de la coalition de gauche Syriza. Les Cassandre ne manquent pas pour promettre dès à présent à la Nupes le destin du premier ministre grec Alexis Tsipras, c’est-à-dire la capitulation. On peut leur répondre que la France n’est pas le Petit Poucet grec et que la Commission elle-même admet désormais que les règles du pacte de stabilité ne sont pas intangibles. Mais ces deux épisodes – France, 1997, et Grèce, 2015 – nous enseignent qu’il faudra une détermination autrement plus ferme que celle de Lionel Jospin pour engager le bras de fer européen. La Nupes n’y arrivera pas seule. La solution n’est pas dans le renoncement à cette ambition, comme on voudrait nous le faire croire. Elle est dans la confiance que la gauche accordera aux luttes populaires pour l’aiguillonner et l’encourager dans le respect de la parole donnée.
traités européensLégislatives 2022Nupesgauche Le Figaro
Cornet contrainte d’abandonner
EN COURS : Mis à jour le 28 mai 2022 à 15:25
Terrible nouvelle sur le court Philippe-Chatrier : la joueuse française Alizé Cornet a décidé d’abandonner. Elle sort du tournoi après cette terrible désillusion face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e) : 6-0, 3-0.
Il n’y a plus de joueuses françaises en lice dans le tableau féminin.
Fin du rêve pour Léolia Jeanjean
Sur le court Suzanne Lenglen, la Française Léolia Jeanjean s’est inclinée en deux sets lors des 16es de finale de Roland-Garros, face à la joueuse roumaine Irina Begu (43e joueuse mondiale) : 6-1, 6-4.
Après 01h17 de jeu, la joueuse tricolore sort avec les honneurs et peut être fière de son joli parcours.
Roland-Garros en direct
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Break immédiat de Cilic
Le joueur croate ne perd pas de temps et inflige un break d’entrée (2-0) au Français Gilles Simon. Un début de match similaire à celui du 2ème tour contre Steve Johnson.
Gilles Simon débute sa rencontre
Le Français Gilles Simon affronte le joueur croate Marin Cilic sur le court Philippe-Chatrier. Le Croate au service.
Belle entame de match pour Pegula
L’Américaine Jessica Pegula (tête de série n°11) a remporté le premier set 6-1 contre la joueuse slovène Tamara Zidansek en 30 minutes.
Medvedev sans souci contre Kecmanovic
Le joueur russe Daniil Medvedev réussit son premier gros test du tournoi. Il a battu le Serbe Miomir Kecmanovic (31e mondial) en trois sets sans jamais avoir été réellement inquiété : 6-2, 6-4, 6-2.
«Bagel» pour Zhang contre Cornet
6-0 pour la Chinoise, impériale sur le Central face à une Alizé Cornet complètement dépassée… et déjà breakée dans la deuxième manche.
Rublev passe l’obstacle Garin et rejoint Sinner
Choc Sinner-Rublev en prévision pour les huitièmes de finale. Quelques minutes après Jannik Sinner, Andrey Rublev a assuré sa qualification en deuxième semaine à son tour. Opposé au coriace Christian Garin, le Russe (7e mondial) a fini par triompher à l’issue d’un tie-break accroché (6-4, 3-6, 6-2, 7-6).
Cornet ne voit pas le jour
Triple break pour Zheng, qui vient de remporter 10 des 12 derniers points du match pour mener 5 jeux à 0. La Chinoise sert pour le gain de la première manche.
Iga Swiatek ne prend pas les paris
Deux manches à rien pour Medvedev
Pour son premier gros test de la quinzaine, le Russe mène désormais deux sets à zéro (6-2, 6-4) face au Serbe Miomir Kecmanovic (31e mondial).
Cornet breakée d’entrée sur le Chatrier
En lice pour une place en huitièmes de finale, où elle croiserait la route d’Iga Swiatek, la Française (40e mondiale) a lâché sa mise en jeu d’entrée face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e).
Ca passe pour Sinner
L’Italien Jannik Sinner a fait chuter le joueur américain Mackenzie McDonald sur le court Simonne-Mathieu : 6-3, 7-6, 6-3. Il se qualifie pour le tour suivant.
Premier set pour Medvedev
Une formalité pour le joueur russe : Daniil Medvedev a remporté le premier set (62) sans réelle difficulté face au joueur serbe Miomir Kecmanovic, 31e au classement ATP.
Iga Swiatek se met sur son 31
Même si elle a eu besoin de plus de temps qu’à son habitude, la numéro 1 Iga Swiatek élimine Danka Kovinic sur le court Philippe-Chatrier en deux sets : 6-3, 7-5. La Polonaise célèbre sa 31ème victoire consécutive. Elle n’a toujours pas perdu une manche dans la compétition cette année.
Kovinic renverse la tendance
Quel retournement de situation de la Monténégrine Danka Kovinic, 95e joueuse mondiale sur le court Philippe-Chatrier. Pourtant menée 4-1, elle mène désormais 5-4 dans le deuxième set.
Sinner arrache le deuxième set
Il aura fallu un tiebreak (8-6) et plus d'une heure et demi à l’Italien Jannik Sinner pour remporter un précieux deuxième set. Le joueur américain Mackenzie McDonald a poussé Sinner jusqu’à ses retranchements et a eu onze balles de set en sa faveur : 6-3, 7-6
Rublev réagit avec la manière
Défait lors du deuxième set face à Garin, Andrey Rublev prend une longueur d’avance sur son coéquipier en remportant solidement le troisième set : 6-4, 3-6, 6-2
Medvedev entre dans l'arène
Le numéro 2 mondial Daniil Medvedev joue sur le court Suzanne-Lenglen face au joueur serbe Miomir Kecmanovic, 31e au classement ATP.
Premier set pour Swiatek
La numéro 1 mondiale Iga Swiatek a remporté le premier set face à la Monténégrine Kovinic mais non sans avoir été bousculée. Breakée, la Polonaise a su réagir pour s’adjuger la première manche : 6-3
Rublev et Garin se rendent les coups
Début de match équilibré sur le court n°14. Le premier set a été remporté par Andrey Rublev (7e joueur mondial) mais le Chilien Cristian Garin a bien rebondi dans la deuxième manche : 6-4, 3-6
Jeanjean ne se laisse pas faire
Break confirmé par Jeanjean qui a réussi à renverser la tendance, pourtant menée 40-0 dans ce neuvième jeu. Irina Begu sert pour le match.
Break pour Jeanjean
La Française Léolia Jeanjean revient à 5-3 dans le deuxième set suite au break réussi sur le service de la Roumaine.
Jeanjean dos au mur
Après plus de 13 minutes, Jeanjean perd finalement le sixième jeu de la deuxième manche. Elle est désormais menée 5-1 face à la Roumaine Irina Begu.
Début de match pour Iga Swiatek
La numéro 1 mondiale Iga Swiatek affronte la Monténégrine Danka Kovinic, 95e joueuse mondiale sur le court Philippe-Chatrier.
Begu se rapproche de la qualification
Break de la Roumaine Irina Begu qui mène désormais 4-1 dans le deuxième set. Cela sent mauvais pour la joueuse française Léolia Jeanjean…
Jeanjean écrasée dans le premier set
Balayée en seulement 33 minutes, Léolia Jeanjean est dos au mur dans son 16e de finale face à la Roumaine Irina Begu, supérieure en tous points… et déjà devant avec un break d’avance dans la deuxième manche (2-0).
Sinner et Rublev tiennent leur rang
Porte-drapeaux de la prometteuse «Next Gen», Jannik Sinner et Andrey Rublev ont débuté avec succès leur 16e de finale. Sur le court Simone-Matthieu, l’Italien (12e mondial) a remporté la première manche (6-3) aux dépens de l’Américain Mackenzie McDonald (60e), tandis que le Russe (6e) sert pour conclure face au coriace chilien Cristian Garin (37e).
Début de match cauchemardesque pour Jeanjean
Breakée (blanc) pour la deuxième fois, Léolia Jeanjean se retrouve menée 5-0 par Irina Begu sur le Suzanne-Lenglen.
La sensation Léolia Jeanjean en piste pour une place en huitièmes
Véritable sensation des premiers tours côté français, Léolia Jeanjean a débuté son seizième de finale face à la Roumaine Irina Begu (63e mondiale). Et ça commence mal, puisque la Française a concédé son premier jeu de service, juste après avoir manqué… quatre balles de break sur le service de son adversaire.
Cinq raisons de suivre la journée de samedi à Roland-Garros
Copieux programme côté français, avec Léolia Jeanjean, Alizé Cornet et Gilles Simon. Mais aussi Daniil Medvedev, qui va faire à son premier vrai test de la quinzaine, face au Serbe Miomir Kecmanovic. Opéré d'une hernie début avril, le Russe s'était incliné à Genève face à Richard Gasquet pour son retour sur les courts. Mais Porte d'Auteuil où il reste sur un quart de finale en 2021, l'élève de Gilles Cervara déroule pour le moment. Après Facundo Bagnis expédié (6-2, 6-2, 6-2) sur le Suzanne-Lenglen, le Russe a tranquillement maîtrisé le Serbe Laslo Djere (6-3, 6-4, 6-3). C'est un autre Serbe qui se dresse face à lui, samedi en ouverture sur le Philippe Chatrier. Un test plus costaud, a priori. Miomir Kecmanovic, 8e finaliste à l'Open d'Australie et quarts de finaliste à Indian Wells et Miami, est plus à l'aise sur dur. Mais Medvedev, aussi. « Medvedev, de toute évidence, ce ne sera pas facile, assure le Serbe. Il joue bien. Mais bien entendu, ce n'est pas sa surface préférée, ce n'est pas là qu'il se sent le plus à l'aise. Donc, pour jouer contre lui, il vaut mieux jouer sur terre battue qu'ailleurs.»
LIRE AUSSI - Gaston, Medvedev, Jeanjean : 5 raisons de suivre la journée de samedi à Roland-Garros
Le programme de la journée sur les courts principaux
Court Philippe-Chatrier (à partir de 12h)
Iga Swiatek (POL/tête de série 1) - Danka Kovinic (MNE)Qinwen Zheng (CHN) - Alizé Cornet (FRA)Gilles Simon (FRA) - Marin Cilic (CRO/20)(pas avant 20h45) Holger Rune - Hugo Gaston (FRA)
Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h)
Irina-Camelia Begu (ROU) - Léolia Jeanjean (FRA)Miomir Kecmanovic (SRB/28) - Daniil Medvedev (RUS/2)Paula Badosa (ESP/3) - Veronika Kudermetova (RUS/29)Mikael Ymer (SWE) - Stefanos Tsitsipas (GRE/4)
Court Simonne-Mathieu
McKenzie McDonald (USA) - Jannik Sinner (ITA/11)Camila Giorgi (ITA/28) - Aryna Sabalenka (BLR/7)David Goffin (BEL) - Hubert Hurkacz (POL/12)Madison Keys (USA) - Elena Rybakina (KAZ/16)
Bonjour à tous !
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur notre site pour suivre la fin du troisième tour en notre compagnie.
Cornet contrainte d’abandonner
Terrible nouvelle sur le court Philippe-Chatrier : la joueuse française Alizé Cornet a décidé d’abandonner. Elle sort du tournoi après cette terrible désillusion face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e) : 6-0, 3-0.
Il n’y a plus de joueuses françaises en lice dans le tableau féminin.
Fin du rêve pour Léolia Jeanjean
Sur le court Suzanne Lenglen, la Française Léolia Jeanjean s’est inclinée en deux sets lors des 16es de finale de Roland-Garros, face à la joueuse roumaine Irina Begu (43e joueuse mondiale) : 6-1, 6-4.
Après 01h17 de jeu, la joueuse tricolore sort avec les honneurs et peut être fière de son joli parcours.
Roland-Garros en direct
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Break immédiat de Cilic
Le joueur croate ne perd pas de temps et inflige un break d’entrée (2-0) au Français Gilles Simon. Un début de match similaire à celui du 2ème tour contre Steve Johnson.
Gilles Simon débute sa rencontre
Le Français Gilles Simon affronte le joueur croate Marin Cilic sur le court Philippe-Chatrier. Le Croate au service.
Belle entame de match pour Pegula
L’Américaine Jessica Pegula (tête de série n°11) a remporté le premier set 6-1 contre la joueuse slovène Tamara Zidansek en 30 minutes.
Medvedev sans souci contre Kecmanovic
Le joueur russe Daniil Medvedev réussit son premier gros test du tournoi. Il a battu le Serbe Miomir Kecmanovic (31e mondial) en trois sets sans jamais avoir été réellement inquiété : 6-2, 6-4, 6-2.
«Bagel» pour Zhang contre Cornet
6-0 pour la Chinoise, impériale sur le Central face à une Alizé Cornet complètement dépassée… et déjà breakée dans la deuxième manche.
Rublev passe l’obstacle Garin et rejoint Sinner
Choc Sinner-Rublev en prévision pour les huitièmes de finale. Quelques minutes après Jannik Sinner, Andrey Rublev a assuré sa qualification en deuxième semaine à son tour. Opposé au coriace Christian Garin, le Russe (7e mondial) a fini par triompher à l’issue d’un tie-break accroché (6-4, 3-6, 6-2, 7-6).
Cornet ne voit pas le jour
Triple break pour Zheng, qui vient de remporter 10 des 12 derniers points du match pour mener 5 jeux à 0. La Chinoise sert pour le gain de la première manche.
Iga Swiatek ne prend pas les paris
Deux manches à rien pour Medvedev
Pour son premier gros test de la quinzaine, le Russe mène désormais deux sets à zéro (6-2, 6-4) face au Serbe Miomir Kecmanovic (31e mondial).
Cornet breakée d’entrée sur le Chatrier
En lice pour une place en huitièmes de finale, où elle croiserait la route d’Iga Swiatek, la Française (40e mondiale) a lâché sa mise en jeu d’entrée face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e).
Ca passe pour Sinner
L’Italien Jannik Sinner a fait chuter le joueur américain Mackenzie McDonald sur le court Simonne-Mathieu : 6-3, 7-6, 6-3. Il se qualifie pour le tour suivant.
Premier set pour Medvedev
Une formalité pour le joueur russe : Daniil Medvedev a remporté le premier set (62) sans réelle difficulté face au joueur serbe Miomir Kecmanovic, 31e au classement ATP.
Iga Swiatek se met sur son 31
Même si elle a eu besoin de plus de temps qu’à son habitude, la numéro 1 Iga Swiatek élimine Danka Kovinic sur le court Philippe-Chatrier en deux sets : 6-3, 7-5. La Polonaise célèbre sa 31ème victoire consécutive. Elle n’a toujours pas perdu une manche dans la compétition cette année.
Kovinic renverse la tendance
Quel retournement de situation de la Monténégrine Danka Kovinic, 95e joueuse mondiale sur le court Philippe-Chatrier. Pourtant menée 4-1, elle mène désormais 5-4 dans le deuxième set.
Sinner arrache le deuxième set
Il aura fallu un tiebreak (8-6) et plus d'une heure et demi à l’Italien Jannik Sinner pour remporter un précieux deuxième set. Le joueur américain Mackenzie McDonald a poussé Sinner jusqu’à ses retranchements et a eu onze balles de set en sa faveur : 6-3, 7-6
Rublev réagit avec la manière
Défait lors du deuxième set face à Garin, Andrey Rublev prend une longueur d’avance sur son coéquipier en remportant solidement le troisième set : 6-4, 3-6, 6-2
Medvedev entre dans l'arène
Le numéro 2 mondial Daniil Medvedev joue sur le court Suzanne-Lenglen face au joueur serbe Miomir Kecmanovic, 31e au classement ATP.
Premier set pour Swiatek
La numéro 1 mondiale Iga Swiatek a remporté le premier set face à la Monténégrine Kovinic mais non sans avoir été bousculée. Breakée, la Polonaise a su réagir pour s’adjuger la première manche : 6-3
Rublev et Garin se rendent les coups
Début de match équilibré sur le court n°14. Le premier set a été remporté par Andrey Rublev (7e joueur mondial) mais le Chilien Cristian Garin a bien rebondi dans la deuxième manche : 6-4, 3-6
Jeanjean ne se laisse pas faire
Break confirmé par Jeanjean qui a réussi à renverser la tendance, pourtant menée 40-0 dans ce neuvième jeu. Irina Begu sert pour le match.
Break pour Jeanjean
La Française Léolia Jeanjean revient à 5-3 dans le deuxième set suite au break réussi sur le service de la Roumaine.
Jeanjean dos au mur
Après plus de 13 minutes, Jeanjean perd finalement le sixième jeu de la deuxième manche. Elle est désormais menée 5-1 face à la Roumaine Irina Begu.
Début de match pour Iga Swiatek
La numéro 1 mondiale Iga Swiatek affronte la Monténégrine Danka Kovinic, 95e joueuse mondiale sur le court Philippe-Chatrier.
Begu se rapproche de la qualification
Break de la Roumaine Irina Begu qui mène désormais 4-1 dans le deuxième set. Cela sent mauvais pour la joueuse française Léolia Jeanjean…
Jeanjean écrasée dans le premier set
Balayée en seulement 33 minutes, Léolia Jeanjean est dos au mur dans son 16e de finale face à la Roumaine Irina Begu, supérieure en tous points… et déjà devant avec un break d’avance dans la deuxième manche (2-0).
Sinner et Rublev tiennent leur rang
Porte-drapeaux de la prometteuse «Next Gen», Jannik Sinner et Andrey Rublev ont débuté avec succès leur 16e de finale. Sur le court Simone-Matthieu, l’Italien (12e mondial) a remporté la première manche (6-3) aux dépens de l’Américain Mackenzie McDonald (60e), tandis que le Russe (6e) sert pour conclure face au coriace chilien Cristian Garin (37e).
Début de match cauchemardesque pour Jeanjean
Breakée (blanc) pour la deuxième fois, Léolia Jeanjean se retrouve menée 5-0 par Irina Begu sur le Suzanne-Lenglen.
La sensation Léolia Jeanjean en piste pour une place en huitièmes
Véritable sensation des premiers tours côté français, Léolia Jeanjean a débuté son seizième de finale face à la Roumaine Irina Begu (63e mondiale). Et ça commence mal, puisque la Française a concédé son premier jeu de service, juste après avoir manqué… quatre balles de break sur le service de son adversaire.
Cinq raisons de suivre la journée de samedi à Roland-Garros
Copieux programme côté français, avec Léolia Jeanjean, Alizé Cornet et Gilles Simon. Mais aussi Daniil Medvedev, qui va faire à son premier vrai test de la quinzaine, face au Serbe Miomir Kecmanovic. Opéré d'une hernie début avril, le Russe s'était incliné à Genève face à Richard Gasquet pour son retour sur les courts. Mais Porte d'Auteuil où il reste sur un quart de finale en 2021, l'élève de Gilles Cervara déroule pour le moment. Après Facundo Bagnis expédié (6-2, 6-2, 6-2) sur le Suzanne-Lenglen, le Russe a tranquillement maîtrisé le Serbe Laslo Djere (6-3, 6-4, 6-3). C'est un autre Serbe qui se dresse face à lui, samedi en ouverture sur le Philippe Chatrier. Un test plus costaud, a priori. Miomir Kecmanovic, 8e finaliste à l'Open d'Australie et quarts de finaliste à Indian Wells et Miami, est plus à l'aise sur dur. Mais Medvedev, aussi. « Medvedev, de toute évidence, ce ne sera pas facile, assure le Serbe. Il joue bien. Mais bien entendu, ce n'est pas sa surface préférée, ce n'est pas là qu'il se sent le plus à l'aise. Donc, pour jouer contre lui, il vaut mieux jouer sur terre battue qu'ailleurs.»
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Le programme de la journée sur les courts principaux
Court Philippe-Chatrier (à partir de 12h)
Iga Swiatek (POL/tête de série 1) - Danka Kovinic (MNE)Qinwen Zheng (CHN) - Alizé Cornet (FRA)Gilles Simon (FRA) - Marin Cilic (CRO/20)(pas avant 20h45) Holger Rune - Hugo Gaston (FRA)
Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h)
Irina-Camelia Begu (ROU) - Léolia Jeanjean (FRA)Miomir Kecmanovic (SRB/28) - Daniil Medvedev (RUS/2)Paula Badosa (ESP/3) - Veronika Kudermetova (RUS/29)Mikael Ymer (SWE) - Stefanos Tsitsipas (GRE/4)
Court Simonne-Mathieu
McKenzie McDonald (USA) - Jannik Sinner (ITA/11)Camila Giorgi (ITA/28) - Aryna Sabalenka (BLR/7)David Goffin (BEL) - Hubert Hurkacz (POL/12)Madison Keys (USA) - Elena Rybakina (KAZ/16)
Bonjour à tous !
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur notre site pour suivre la fin du troisième tour en notre compagnie.
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Le Figaro
Législatives: ces députés qui jettent l’éponge
Judith WaintraubENQUÊTE - Près de trois quarts des députés de l’Assemblée nationale élus en 2017 n’y avaient jamais siégé. Les troupes les plus fraîches étaient celles de la majorité présidentielle.«Soyez fiers d’être des amateurs!» leur avait lancé Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, les «amateurs» sont fatigués et ils ne sont pas les seuls.
Lassitude de combats trop souvent vains pour modifier des projets de loi intégralement rédigés dans les ministères, ras-le-bol des joutes stériles entre majorité et oppositions, refus du caporalisme du groupe, envie d’être mieux considéré et, parfois, mieux payé… La crise des vocations se confirme à l’Assemblée nationale. Il y a deux ans, déjà, les municipales avaient envoyé un signal inquiétant: on n’avait jamais vu autant de députés, parmi les plus aguerris et les plus actifs, abandonner leur mandat national pour se replier sur leur fief local. «Je pars après huit années à défendre, sans beaucoup de succès, des amendements jusqu’à point d’heure et à écouter les réponses des ministres dictées par la haute administration», avait résumé la républicaine Valérie Lacroute dans l’hémicycle en guise de discours d’adieu. Élue à Nemours, elle laissait son siège en Seine-et-Marne.
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«Dans l’opposition, on ne sert à rien et dans la majorité, on est un godillot», résume un sortant qui ne se représentera pas. Cette désaffection pour les ors et les pompes du Palais-Bourbon n’est pas un phénomène nouveau. L’interdiction du cumul des mandats, en 2014, l’a accéléré, avec notamment l’année suivante le départ simultané vers les régions des grands barons de la droite, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. À un mois des législatives, l’heure est venue de faire les comptes. Sur les 577 sortants, 105 ne se représentent pas, soit 18,2%.
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Promesse macroniste
Premier groupe en termes d’effectifs de la législature qui vient de s’achever, La République en marche (LREM) est aussi, logiquement, celui où les départs volontaires sont les plus nombreux, surtout parmi les primo-députés. Au total, l’Assemblée élue en 2017 en comptait 72%, soit plus de deux tiers, un record sous la Ve République. À l’époque, près de 39% des élus de 2012 ne s’étaient pas représentés. Parmi les marcheurs qui leur ont succédé, beaucoup avaient été attirés par la promesse macroniste d’en finir avec les pratiques de l’«ancien monde»politique. Leur déception est à la mesure de leur espoir.
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Dès le 16 février, le député de Paris Hugues Renson publiait une longue lettre titrée «Savoir s’écarter, pour ne pas renoncer». Se définissant comme un «gaulliste de gauche», ancien conseiller de Jacques Chirac à l’Élysée, ce quadragénaire avait soutenu François Hollande en 2012 avant de rejoindre Emmanuel Macron et La République en marche. Dans son courrier, il exprimait, outre son «doute sur la recomposition politique et le projet progressiste» voulus par le chef de l’État, son «inquiétude sur l’évolution de notre démocratie parlementaire».
Comme en écho à sa promesse de 2017, Emmanuel Macron a assuré le soir de sa réélection qu’il mettrait en œuvre une «nouvelle méthode» de gouvernement, mais Hugues Renson reste sceptique sur sa volonté de corriger la dérive des institutions: «On n’a pas tiré les conséquences de la rupture majeure de la réforme du quinquennat, regrette-t-il, et surtout de l’inversion du calendrier électoral. La concordance de la présidentielle et des législatives change profondément la nature des institutions. Quand vous ajoutez à cela les tempéraments de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron, vous aboutissez à ce système où le chef de l’exécutif détient la légitimité, la majorité parlementaire étant là pour accompagner des décisions qui sont prises ailleurs.»
«Société civile»
Et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Comme beaucoup de ses collègues d’En marche, le député de Paris a mal vécu la succession des états d’urgence, le remplacement du Conseil des ministres par un Conseil de défense à la composition variable et aux délibérations secrètes et, surtout, les changements de cap de l’exécutif. «Qu’on nous ait demandé d’acter l’inverse de ce qu’on venait de voter, ça ne m’a pas dérangé en soi, soupire-t-il. Encore eût-il fallu expliquer pourquoi et nous permettre d’en débattre!» Moins magnanimes, ses collègues Pacôme Rupin (Paris) et Valéria Faure-Muntian (Loire) n’ont pas digéré la façon dont le groupe a été sommé en juillet 2021 de valider en urgence le passe sanitaire, auquel ils étaient opposés. Aucun des deux ne se représente.
Pas étonnant, dans ces conditions, que la nomination d’Olivier Véran au ministère des Relations avec le Parlement suscite des réactions pour le moins mitigées au Palais-Bourbon. Le ministre de la Santé n’est pas responsable du traitement pour le moins cavalier imposé par Emmanuel Macron à la représentation nationale, mais il incarne une méthode qu’il a défendue jusqu’à la caricature quand, en novembre 2020, il a sommé les députés hostiles à la prolongation de l’état d’urgence sanitaire de quitter l’hémicycle en vociférant: «Vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se battent pour sauver des vies. C’est ça, la réalité! Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici!»
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Le choc a été particulièrement rude pour les représentants de la «société civile». Annie Chapelier a fait partie des 28% d’élus de 2017 qui n’avaient jamais été actifs et rémunérés en politique. Son profil est très différent de celui d’Hugues Renson: infirmière anesthésiste, elle est devenue députée du Gard sous l’étiquette LREM, qu’elle a abandonnée trois ans plus tard pour rejoindre le groupe Agir ensemble, le satellite centriste du groupe macroniste. Dès son élection, elle avait prévu de ne faire qu’une législature, parce qu’elle «exècre la professionnalisation de la politique». Ce qu’elle a vécu n’a fait que renforcer sa détermination: «Je n’ai pas arrêté de déposer des amendements et de faire des rapports, raconte-t-elle. La plupart ont été adoptés, mais aucun n’a abouti! Mon rapport sur l’équité salariale femme-homme, par exemple, a été adopté à l’unanimité mais jamais intégré dans un projet de loi car le Medef s’y opposait. Au bout du compte, le mot d’ordre c’est “surtout ne changeons rien”. On fait un peu de maquillage, de bricolage, mais ça s’arrête là. Je n’ai pas l’impression d’avoir été utile.»
« On avait promis de changer les pratiques et on s’est rendu compte qu’on faisait la même chose que les autres »
La députée du Gard estime que les gardiens du statu quo sont surtout «les technocrates des ministères». Elle décrit leur méthode avec humour: «J’ai beaucoup fréquenté l’Intérieur et la Santé. Ils vous reçoivent très bien, s’extasient sur votre maîtrise des sujets, trouvent votre approche passionnante… C’est tout juste si vous ne leur apportez pas la lumière! Quand on est un peu naïf, on ressort tout content, mais au bout du compte, ça ne sert à rien. On vous explique que ce que vous proposez est trop compliqué, ou alors, le décret n’arrive pas.» Annie Chapelier précise qu’elle n’en veut pas aux ministres eux-mêmes. Selon elle, «ils ont les mêmes difficultés avec leur administration, où il y a des gens spécialement formés à faire lanterner les politiques pour que rien ne change. La devise de la technostructure c’est “Les chiens aboient, la caravane passe”!»
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Annie Chapelier a publié un journal de bord de son expérience au titre éloquent: Un Parlement en toc *. «Pourquoi avoir permis à huit infirmières de siéger dans l’hémicycle si toute la réforme du système de santé continue à être l’exclusivité des médecins? écrit-elle. C’est la méthode des figurants de cinéma: alors que nous sommes venus pour un engagement total, on nous met sur le banc de touche, éternels remplaçants, attendant notre heure qui n’arrive jamais.»
Sa collègue du Val-de-Marne Albane Gaillot, qui quitte également l’Assemblée, a exhalé son amertume dans le JJD. «On avait promis de changer les pratiques et on s’est rendu compte qu’on faisait la même chose que les autres. Sous ce mandat, le couple gouvernement-majorité a exclu toute initiative des députés. C’est dans tous les groupes comme ça: le quinquennat fonctionne parce qu’il y a une majorité qui peut valider le programme de l’exécutif sans ciller. Il faudrait laisser des marges de manœuvre et accepter qu’un député ne soit pas toujours d’accord, cela ne met pas en péril le groupe.» Rapporteuse d’une proposition de loi sur l’IVG qui a créé une vive polémique, elle se désole de n’avoir pu allonger le délai que de deux semaines et estime qu’elle sera «plus utile pour les droits des femmes à l’extérieur».
Un emploi ingrat
Albane Gaillot est l’une de ces élus de l’aile gauche de la majorité qui on quitté LREM en cours de législature. Comme sa collègue de la Meuse Émilie Cariou, qui raccroche elle aussi les gants. Forte de son expérience de cabinet sous la présidence de François Hollande, elle a fait le constat d’une «démocratie en berne» dans son communiqué d’adieu: «Un exécutif surpuissant, voire plus puissant que dans les régimes présidentiels purs, des méthodes de construction des textes technocratiques, dans le petit monde de hauts fonctionnaires fonctionnant en vase clos, incapables de remettre en cause la vision du monde que porte l’orientation qu’ils donnent aux politiques publiques, l’incapacité de l’exécutif de construire des solutions consensuelles et négociées avec le plus grand nombre: voilà l’état de nos institutions.»
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Pour Émilie Cariou, «le Parlement a été réduit au cours de ce dernier quinquennat à un fan-club, approuvant sans discuter ou amender la parole présidentielle». Elle relève dans des termes encore plus sévères que ceux d’Hugues Renson «des atteintes graves à notre démocratie», qu’elle énumère: «Législation par ordonnance, usage du 49-3 sur les retraites sans contestation de la majorité, législations par décret autorisées par une litanie de lois d’urgence sanitaire […]»
Minoritaire au sein du groupe majoritaire est un emploi ingrat. Appartenir à l’opposition l’est encore plus, mais parce que les sièges sont rares, leurs détenteurs n’y renoncent pas facilement. Les partants ont pour la quasi-totalité une longue carrière parlementaire derrière eux, comme parmi les socialistes et apparentés, Régis Juanico (Loire) et Christian Hutin (Nord). Ils quittent le Palais-Bourbon après trois mandats consécutifs.
«Chambre d’enregistrement»
Élu sans discontinuer dans le Val-de-Marne depuis 1993, Gilles Carrez y a été rapporteur du budget de 2002 à 2012, un record sous la Ve République. À ce poste stratégique, puis à la présidence de la commission des Finances sous l’ère Hollande, il a travaillé en bonne intelligence avec des collègues de tous les groupes. Cette coopération fructueuse s’est interrompue avec l’élection d’Emmanuel Macron. «Les élus LREM ont eu interdiction de faire quoi que ce soit avec l’opposition, regrette-t-il. Je n’ai jamais connu une majorité aussi aux ordres!» Quand un amendement ou une proposition de loi déposés par un autre groupe sont jugés pertinents par le gouvernement, les députés de la majorité ne les votent pas: ils en rédigent leur propre version, pour ne pas donner de victoire politique à l’adversaire.
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Comment revenir sur la transformation de l’Assemblée en «chambre d’enregistrement», pour reprendre l’expression consacrée? Décorréler les législatives de la présidentielle fait partie des solutions citées par les sortants, y compris dans la majorité. «Mais ça ne suffira pas, prévient Gilles Carrez, qui se mord aujourd’hui les doigts d’avoir voté l’inversion du calendrier. Pour rééquilibrer la relation entre le Parlement et l’exécutif, il faut en finir avec l’interdiction du cumul des mandats, qui rend le député totalement dépendant du parti majoritaire. C’est mon implantation locale qui m’a donné ma liberté par rapport au gouvernement: il savait qu’il ne pouvait pas me faire battre!» Voilà précisément pourquoi le rétablissement de l’autorisation du cumul des mandats ne figure pas au menu de la «rénovation des institutions» promise par Emmanuel Macron.
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Le Figaro
Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.
Envoyé spécial à Cincu, Bretcu et Sfântu Gheorghe
Chaque matin, le même rituel: assis sur un banc à la sortie de la seule épicerie sur la place centrale du village, imperturbables, deux retraités discutent devant leur gobelet de café et surveillent les passants pressés. «Je crains les Russes, dit Goutz, ça fait des générations qu’ils ont appris à se battre et à faire la guerre. Et ils sont nombreux! Poutine est dangereux. Il n’est pas malade ; il sait ce qu’il fait et il a plein de gens autour de lui qui pensent comme lui»…
Pourtant, la plupart des habitants de Cincu sont plutôt rassurés car le nombre de militaires stationnés dans ce petit village - à peine 1 500 âmes - va beaucoup augmenter d’ici à la fin de l’année. Situé à une altitude entre 400 et 700 mètres, le camp d’entraînement qui se trouve juste à la sortie du village, un ancien champ de tir de l’armée roumaine, est devenu le plus grand terrain de manœuvre des forces de l’Otan présentes en Roumanie. Avec plus de 50 kilomètres carrés de champs, la base de Cincu possède toutes les facilités nécessaires aux exercices et scénarios de combats de l’Alliance atlantique. Depuis environ deux mois, des entraînements de haute intensité ont lieu trois fois par semaine, avec la participation des soldats français, belges, roumains, polonais et américains. La France, nation-cadre de la force de réaction rapide de l’Otan déployée en Roumanie, a choisi d’y installer son quartier général pour une durée d’au moins cinq ans. «À l’heure où je vous parle, mon poste de commandement est en train de basculer de Constanta (au bord de la mer Noire, NDLR) à Cincu, explique au Figaro le colonel Minguet, commandant du groupement tactique franco-belge. Ce déploiement réalisé en urgence fin février 2022 est en train de se transformer en une force de présence permanente, en tout cas pour quelques années, le temps que la situation se stabilise. C’est une décision prise par notre chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, et par le président de la République, Emmanuel Macron».
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Exercices grandeur nature
Dans les mois à venir, sur ce site, il n’y aura plus de place pour les troupeaux de moutons et leurs bergers qui profitaient des prairies entre deux séances de tirs. Désormais, place aux exercices grandeur nature, avec tirs de missiles de moyenne portée. Parmi les cibles, une vieille carcasse de char soviétique. Et pour protéger l’infanterie de montagne en simulation de combat, on envoie en soutien les «véhicules de l’avant blindés», les VAB. Les blindés roumains (Piranhas V) et polonais (KTO Rosomak) prennent aussi part aux manœuvres. «La pression est plus élevée, le niveau d’instruction a augmenté, nous nous entraînons plus souvent, avec plus d’exercices»… explique le lieutenant Valentin, qui gère le contingent roumain. Son homologue polonais, le commandant Przemyslaw, est fier de s’entraîner avec les «frères roumains et français»: «Je suis soldat depuis vingt-deux ans, explique-t-il, si vous voulez la paix, vous devez vous préparer à la guerre… Nous devons être prêts à n’importe quel scénario.»«On a vu trois sections consécutives de la même compagnie: 120 soldats et entre 12 et 15 véhicules ; on a vu d’abord une section “appui”, qui est la section la plus lourdement armée de la compagnie - notamment mitrailleuses, missiles antichar, mortiers - et ensuite on a vu les sections de voltige, qui, elles, ont plus l’armement du fantassin classique: fusils d’assaut, mitrailleuses légères, lance-roquettes… On essaie de rendre ces scénarios le plus réaliste possible… le terrain s’y prête…», dit le lieutenant-colonel Adrien, chef des opérations françaises a Cincu.
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Le lendemain, sous une pluie fine, dans la boue, un exercice de tir assez court, mais de haute intensité, avec une compagnie du «Battle Group Tiger». «C’est du calibre 7,62, explique le capitaine François. Une mitrailleuse d’appui avec des bandes de 50 ou de 100. L’idée c’est de faire baisser la tête à l’ennemi, en arrosant la zone… et ça tape! On est précis jusqu’à huit cents mètres. Dans notre unité on est capables de tirer à tous les calibres… jusqu’au mortier de 81.» Après une courte pause, pour laisser passer des avions italiens en exercice eux aussi, suivent les tireurs d’élite. «Depuis qu’on est arrivé en Roumanie au mois de mars, les Roumains sont très motivés de travailler avec nous. Ça se voit partout où on est, et c’est aussi le cas ici. Ils sont pros. On a même formé deux sections mixtes, avec des groupes roumains et français mélangés. Ça, c’était vraiment pas mal»… conclut le capitaine.
On passe d’une présence temporaire à quelque chose de plus durable afin que la France et les nations partenaires puissent remplir les missions stratégiques décidées au niveau politique
Les Français apprécient aussi la cuisine roumaine de Cincu ; bien meilleure que celle des Américains sur la base aérienne Mihail-Kogalniceanu à Constanta, si on en croit le caporal Nicolas. En étroite collaboration avec l’armée roumaine, les forces françaises s’installent donc durablement en Roumanie, a Cincu, pour pouvoir mieux défendre cette zone située sur le flanc est de l’Otan. Depuis une semaine, un détachement de 135 hommes du génie français, épaulé bientôt par des Belges, des Néerlandais et des Roumains, est à pied d’œuvre 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, pour bâtir d’ici à fin octobre le plus grand campement militaire de l’Otan dans la région. Plus de 1000 hommes, dont 700 Français et 300 Belges (en alternance avec 300 Néerlandais) pourront être hébergés en permanence. «Nous avons pour mission de construire ce camp avant l’hiver, pour permettre la concrétisation de la solidarité franco-roumaine. On passe d’une présence temporaire à quelque chose de plus durable afin que la France et les nations partenaires puissent remplir les missions stratégiques décidées au niveau politique», affirme au Figaro le lieutenant-colonel Clément, responsable des travaux. Les Français maintiendront au moins une compagnie à côté de Constanta et les entraînements vont se poursuivre sur plusieurs sites à travers la Roumanie. Comme à Bretcu, ou les chasseurs alpins de la 27e BCA d’Annecy, et ceux du 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces-Allières-et-Risset, viennent de boucler dix jours intenses de simulations au combat avec leurs nouveaux camarades du 22e BCA de Sfântu Gheorghe.
Le dernier jour, le commandant roumain de la brigade, le colonel Oros, a organisé une mission d’appui et d’accompagnement au tir de mortiers, en utilisant l’unique compagnie de chevaux existant encore en Roumanie, pour acheminer plus facilement les munitions sur les positions de tir, en terrain difficile. Les hymnes français, roumain et belge, en honneur de la compagnie médicale du bataillon 21, ont retenti lors de la cérémonie d’adieu organisée à Sfântu Gheorghe. «Nous devons nous entraîner ensemble pour pouvoir nous battre ensemble»… a conclu le colonel Oros.
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DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
El País (ESP)
SANS TITRE
No es una referencia habitual en la cocina gourmet -aunque hay cada vez más excepciones-, pero seguramente sí es lo primero que te viene a la cabeza cuando tienes hambre de verdad. Hablamos del bocadillo, esa receta primigenia en la que dos trozos de pan sirven como contenedor comestible de cualquier ingrediente o combinación de los mismos que te puedas imaginar, con deliciosos resultados por poco que sepas de qué va la cosa.
Para celebrar el triunfo de esta idea genial que nos sobrevivirá a todos, los periodistas Toni García Ramón y Òscar Broc han escrito Bocatas, arte entre dos panes (Debate), un libro ilustrado con fotografías de Xavier Torres y la inestimable ayuda del cocinero Mariano Segura. Por sus páginas desfilan 50 recetas divididas en cinco apartados -carnívoros, del mar, clasicazos, nuevos clásicos y un bonus track de autor- con lujuria como para ponerte a babear desde la tercera página.
Nos cuenta Broc que la idea surgió de su devoción por este alimento: “Amamos este invento tan simple y perfecto que te permite transportar la comida fácilmente y devorar platos de cuchara en cualquier sitio, sin cubiertos”. Aunque desde hace unos años este formato ha adquirido un estatus más elevado, siempre han tenido la sensación de que el bocata merecía un mayor respeto, especialmente el popular, el de toda la vida. “Un buen chivito o un buen bocadillo de anchoas y boquerones puede ser tan increíble como un plato de restaurante: el libro surge de la necesidad de poner en valor un formato gastronómico maravilloso. Y también lo hemos hecho, ejem, por el dinero”, confiesa sin rubor nuestro colaborador.
A pesar de sus esfuerzos para incluir todas las referencias posibles, Broc lamenta que han quedado bastantes fuera. “Uno de mis favoritos, por ejemplo, el de tortilla a la francesa con queso, no acabó saliendo, solo teníamos espacio para 50”. Si el libro va bien, en el próximo Bocatas prometen incluir este y el de Nocilla con chorizo. “La ausencia del bocadillo de callos también me tortura por las noches, pero era demasiado complicado y lento de hacer y buscábamos recetas más fáciles. Además, un buen bocadillo no triunfa por la cantidad, triunfa por la inteligencia con la que se combinen sus ingredientes”, profetiza el autor. “Uno de mis favoritos es el bocadillo de mejillones con chips: un bocado minimalista, atrevido, con sabores potentes y diferentes texturas en contraste; el aperitivo envuelto en papel de aluminio”.
También dicen que los mejores bocadillos son los que reactivan sensaciones del pasado, los que te recuerdan al bocadillo que tu abuela o abuelo te preparaban para merendar en el pueblo: para entendernos, la carga emocional importa, porque puede convertir un bocadillo de batalla en un bocadillo divino. Por eso en este libro han decidido centrar el foco en bocadillos nacionales, pero pensando en el futuro Broc cree que “en un posible Bocatas 2 nos dedicaríamos a los entrepanes internacionales: solo pensamos en clave bocadillo, como has visto estamos totalmente majaras”. Si os preocupa su colesterol, podéis ir en paz: “El 80% de los bocadillos se los comió Xavier Torres, el fotógrafo. No tuvo suficiente con inmortalizarlos, también tuvo que comérselos casi todos. Criaturita”. A continuación nos damos una vuelta por España a base de ‘brascadas’, ‘pollazos’, ‘reverencias’ , ‘matrimonios’ y otros bocatas con nombres locos y buenas historias que, gracias a las recetas que nos han prestado, ya puedes preparar en tu casa.
EL POLLAZO
Según todas las fuentes autorizadas, el pollazo se creó en el bar gaditano Sancho Panza, y su versión original mide “40 centímetros de pan, tres filetes de pollo empanado, tres trozos de magreta adobada (cuyo tamaño también debe ser considerable), dos huevos fritos y un buen montón de patatas”. Nuestros héroes bocadilleros preparan una versión más portátil porque sa idea “es que el lector pueda sobrevivir a este bocadillo y pasar al siguiente”, pero si quieres ir a full tampoco te van a decir nada. Necesitarás un pedazo de pan al gusto -yo no usaría menos de 15 cm- y una pechuga de pollo rebozada para empezar. Añádele tres lonchas de magreta adobada pasada por la sartén, un puñado de patatas fritas caseras y remata con dos huevos fritos en aceite de oliva virgen extra. Cerrar -con cuidado, porque explota- y a comer: tostar o no el pan es decisión de cada uno.
LA LONGANICICA
“Parece simple: cerdo picado, especias y hierbas. Pero hacerla bien solo está al alcance de unos cuantos elegidos, y es genial que sea así. Nunca se le pone pimentón, a menos que se desee renunciar a la nacionalidad aragonesa u ofenderla gravemente”: así presentan Broc y García Ramón a la longaniza de Aragón, protagonista de este espartano pero delicioso bocadillo. Para prepararla necesitarás un trozo de “un buen pan de pueblo, fuertote, con buena corteza” en el que quepa tu longaniza, dos lonchas de queso al gusto y una sartén con aceite de oliva. Fríe el embutido, ponlo sobre el pan y rápidamente añade el queso para que se funda con el calor residual. Ya lo tienes.
EL CAMPERO MALAGUEÑO
“Se tiene claro que nació en Málaga, según dicen algunos, de mano de Miguel Berrocal, que trabajaba en un bar llamado Los Panini. Quede claro que esta declaración es autoproclamada, y que aquí la dejamos porque se ha reproducido en infinidad de ocasiones”, apuntan los autores. Para prepararlo necesitarás abrir un panecillo grande y ponerle por orden dos hojas de lechuga, tres rodajas grandes de tomate natural, 80 g de buen jamón cocido, 80 g de queso cheddar, dos cucharadas de mayonesa y, si se quiere, mostaza. Es el momento de plancharlo hasta que quede tostadito y cortarlo por la mitad para comerlo más cómodamente antes de ponerte como la Moñoño.
EL PATA DE TELDE
“Hay unanimidad en que la madre de este bocadillo es un bar canario llamado Yazmina. Situado en Telde (Gran Canaria), da de comer a su parroquia desde 1986. Lo más curioso de este bar es que sirven un único bocadillo, y ese bocadillo es leyenda”, nos dicen nuestros pros del entrepanismo. La parte más laboriosa es cocinar las patas de cerdo durante 12 horas a fuego lento y dejar después que se enfríen. A partir de ahí, se trata de cortar unas lonchas y ponerlas entre dos rebanadas de buen pan de hogaza, añadiendo como opción queso tierno.
EL SAN FRANCISCO
“Parido en la ciudad andaluza y servido por todas partes, parece que ahora mismo es el Aliatar el que lleva la antorcha del San Francisco con más premura”, cuentan nuestros protagonistas. Se trata de una versión granadina e historiada del lomo con queso -seguramente uno de los bocadillos más populares de nuestro país- que puedes preparar tostando un panecillo de Viena o bollo para perrito y untándolo después con una ración generosa de mayonesa (casera si es posible). Haz dos lonchas de lomo de cerdo a la plancha o frito y remata con el queso encima para que se funda con el calor residual: buen provecho.
LA BRASCADA
Los herederos intelectuales de John Montagu, IV conde de Sandwich, consideran inconcebible e intolerable que la tradición valenciana del esmorzaret no sea Patrimonio Cultural de la Humanidad, así que aprovechan para reivindicar su bocadillo de brascada, “uno de los que más michelines y sonrisas ha dejado a su paso”. Para que quede a la altura consideran importantísimo no escatimar en una buena materia prima, y así es como quedaría la cosa: pochar una cebolla a tiras en una sartén con aceite. Retirarla y, en el mismo aceite, cocinar el filete (no mucho, debe quedar jugoso). Retirarlo y pasar el jamón por la misma sartén, vuelta y vuelta, que suelte la grasa y quede crocante. Ponerle un chorrito de aceite a media barra de pan con semillas abierta y montar con la ternera en la base, cebolla por encima y jamón para rematar.
SEPIA A LA PLANCHA CON ALL I OLI
Seguimos en Valencia, donde este bocadillo se considera un tesoro local y una cosa muy seria, que pide un pan robusto y con poca miga para poner bajo control la particular textura de la sepia. Empezamos cortando a lo largo media barra de este pan y untándola en all i oli al gusto para que esté preparada para lo que viene: una sepia troceada que marcaremos en una sartén bien caliente, mientras en otra doramos con un buen aceite de oliva un diente de ajo muy picado y un poco de perejil. Cuando la sepia esté dorada y lista, mezclar rápidamente con la picada de ajo y perejil, dar unas vueltas para que empape bien y al pan, de cabeza.
EL MATRIMONIO
“Una de las mecas de este bocadillo es el bar Blanco y Negro de Logroño, que lo prepara con un panecillo pequeño recién horneado y un lustroso pimiento verde frito como invitado sorpresa a la fiesta. Este es el modelo que nos gusta más y el que utilizaremos para confeccionar nuestro bocadillo”, aseguran los autores, que también hablan del que preparan en el madrileño Brillante -con pimiento en conserva- o el del chef Dani García que le añade mermelada de tomate. Para preparar su favorito necesitaremos un pimiento verde pequeño cortado en tiras y pasado por la sartén con aceite. Cuando esté listo ponerlo como alfombra en la base del panecillo y repartir algunos filetes boquerones -mejor si son en aceite con ajo y perejil- y anchoas de forma equitativa por el panecillo: cuanto más enredados, mejor.
LA REVERENCIA
Nuestros guruses bocadilleros creen que este es uno de los no de los más icónicos que nos ofrece el territorio nacional (y con un nombre inolvidable). “Lo llamaban (y lo llaman) así porque era casi imposible no mancharse con él si uno no hacía el gesto de agachar ligeramente la cabeza”. Lo inventaron en 1920 en San Fernando (Cádiz), concretamente en el bar Los Dardanelos, donde “los gaditanos iban en masa a consumirlo, y para no acabar con una gigantesca mancha de aceite en la ropa, no tenían otro remedio que bajar el pescuezo”. Si quieres hacer lo mismo sin moverte de casita tuesta dos rebanadas de pan, corta un buen trozo de carne mechada -puedes prepararla en casa- y ponlo encima, que sobresalga como un montadito. Remata con una generosa rodaja de tomate, una pizca de sal, cierra y a comer (no te olvides de encorvarte un poco si no quieres que parte del jugo termine en tu ropa).
Le Figaro
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REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine Le Figaro
Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»
Guillaume RoquetteENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.
C'était le soir même du début de l'invasion russe en Ukraine. Sur le plateau de Cyril Hanouna, un ex-espion russe sidère littéralement les téléspectateurs en annonçant la possibilité d'emploi par les Russes d'armes nucléaires tactiques. Les réseaux sociaux se déchaînent contre lui, de nombreux experts le traitent de va-t-en-guerre inconséquent… jusqu'à ce que Vladimir Poutine, trois jours plus tard, annonce la mise en état d'alerte de son arsenal atomique. Depuis, Sergueï Jirnov est écouté avec attention par tous ceux qui s'inquiètent d'un conflit dont nul ne sait où il peut nous mener. Le Figaro Magazine publie en exclusivité les extraits chocs de son nouveau livre, L'Engrenage (Albin Michel).
LE FIGARO MAGAZINE. - Pensez-vous que la Russie est en train de perdre la guerre en Ukraine ?
Sergueï JIRNOV. - J'aimerais bien mais rien n'est sûr pour le moment. Poutine peut gagner quelques batailles, éventuellement occuper tout le Donbass, garder certaines grandes villes pour tenir l'est de l'Ukraine entre le Donbass et la Crimée annexée en 2014. En revanche, il ne réussira jamais, avec les armes conventionnelles, à dominer tout ce pays. Si je voulais rester optimiste, je dirais: stratégiquement Poutine a déjà perdu cette guerre qu'il pensait gagner en une semaine! En s'attaquant sans la moindre raison à un État allié de longue date de la Russie, il est entré en guerre totale contre 45 millions d'habitants qui défendent leur terre et leurs choix de vie avec un courage inouï.
Poutine s'est trompé sur toute la ligne: sur les Ukrainiens, sur Zelensky, sur les «russophones», sur l'Europe, sur l'Otan et sur la réaction de la communauté internationale. Mais aussi sur les conséquences stratégiques pour la Russie à moyen et long terme.
Emmanuel Macron a choisi de maintenir le dialogue avec Moscou. Pensez-vous qu'il a raison? Peut-il faire entendre raison à Poutine?
Cette position n'est pas évidente. Elle a été violemment critiquée par les premiers ministres de Pologne et d'Estonie – les premiers concernés –, des pays qui ont souffert du joug soviétique et qui craignent d'être les prochaines cibles de Poutine si on le laisse faire. Leur logique est simple et jusqu'au-boutiste: Poutine est d'ores et déjà un criminel de guerre! L'Histoire nous l'a appris: on ne pactise pas avec le diable!
Quant à Joe Biden, il nous encourage à prendre les armes mais, lui, reste loin du champ de bataille.
La vérité, c'est qu'au bord d'une guerre nucléaire, il faudrait être irresponsable pour ne pas discuter avec celui qui pourrait déclencher la foudre. Je raconte dans mon livre les niveaux d'alerte nucléaire, ce que les spécialistes appellent Defcon 3, Defcon 2, Defcon 1. Il faut d'autant plus lui parler que les niveaux d'alerte, on ne le dit jamais, ne sont pas exactement les mêmes entre Américains et Russes! Je révèle ainsi comment, en 1983, un simple officier a compris que le message lui annonçant l'envoi de missiles américains était en réalité une fausse alerte. C'est d'autant plus indispensable que le despote est enfermé dans sa forteresse du Kremlin.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Vladimir Poutine?
Très bien. En août 1980, pendant les JO de Moscou, le jeune capitaine du KGB de Leningrad Poutine, venu renforcer les effectifs de sécurité à Moscou, m'a interrogé à la Loubianka concernant un coup de fil avec un touriste français qui a été jugé trop long et suspect. J'ai senti qu'il jouissait du pouvoir que lui procurait sa carte rouge, celle du KGB, que je connais bien, jusqu'au moment où je lui ai annoncé que je possédais un exemplaire de L'Archipel du goulag de Soljenitsyne grâce à un ami de fac qui était, par miracle pour moi, le petit-fils de Leonid Brejnev, à l'époque secrétaire général du Parti communiste soviétique!
Poutine a, quant à lui, été jugé inapte au service d'espionnage car « ne pouvant pas mesurer convenablement les conséquences de ses décisions » – trop dangereux pour lui et le service!
Avez-vous travaillé ensemble au KGB ?
Nous étions ensemble au Comité de sécurité d'État, le bras armé du Parti communiste justement. On est entrés la même année à l'Institut Andropov, l'école d'élite qui formait les espions. J'ai été intégré à la Direction «S» – celle des «illégaux», la plus prestigieuse du KGB. Poutine a, quant à lui, été jugé inapte au service d'espionnage car «ne pouvant pas mesurer convenablement les conséquences de ses décisions» – trop dangereux pour lui et le service! Il a aussitôt été renvoyé au placard à Leningrad.
Le Poutine d'aujourd'hui est-il très différent de celui que vous avez connu ?
Oui et non. D'un côté, il semble accablé par l'URSS communiste et il vénère Staline. De l'autre, il prétend reconstruire la grande Russie impériale détruite justement… par le goulag de Staline et le KGB auquel il a appartenu pendant près de trente ans!
En fait, il se radicalise de plus en plus. Il suffit de songer, je l'évoque dans le livre, au nombre de journalistes éliminés, une trentaine, à la vague de suicides pour le moins surprenante d'oligarques devenus critiques. J'évoque aussi les accidents qui arrivent à ses proches dans l'appareil d'État. Par exemple, celui de son ancien garde du corps devenu ministre des Situations d'urgence, Evgueni Zinitchev. En septembre 2021, ce fidèle est bêtement tombé, avec deux proches, d'une falaise au-dessus des cascades proches de Norilsk. On peut espérer que cette série noire va bientôt s'arrêter.
Je pense personnellement qu'il a fini par croire aux mensonges qu'il raconte sur les Ukrainiens nazis
Est-il totalement isolé au Kremlin?
Il l'est plus que jamais. Et plus encore depuis son divorce avec sa femme Lioudmila en 2013; il ne supporte plus la moindre critique. Il a ainsi humilié publiquement Sergueï Narychkine, chef de l'important service des renseignements extérieurs (le SVR). Il le laisse en fonction jusqu'au jour où… Il faut dire que même ses proches, comme Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense, ou le général Guerassimov, son chef d'état-major, ont découvert éberlués à la télévision son annonce de la mise en alerte des forces nucléaires russes. Il n'est pas anodin de signaler que ces deux hommes sont ceux qui doivent valider l'ordre de mise à feu nucléaire que pourrait leur donner un jour Poutine…
Est-ce qu'il vous fait peur? Pensez-vous qu'il soit fou?
Poutine s'est coupé petit à petit de la réalité et s'est construit un monde parallèle virtuel. Je pense personnellement qu'il a fini par croire aux mensonges qu'il raconte sur les Ukrainiens nazis, l'armée russe qui va gagner toutes les batailles, etc. Mais il se soucie, c'est d'ailleurs le problème, de l'empreinte qu'il va laisser dans l'Histoire. Depuis le 21 février, chaque décision qu'il prend est pire que la précédente et cette logique ne peut le mener qu'à la catastrophe. C'est vrai pour la Russie voire l'ensemble du monde. Cela fait peur, oui. Dans son aveuglement, il est capable du pire. C'est ce que craignaient ses formateurs au KGB quand ils l'ont écarté de l'espionnage. Ils avaient raison…
Vivons-nous le retour de la guerre froide?
En fait, il s'agit moins du retour de la guerre froide que de la naissance d'une gouvernance mondiale chaotique. Poutine lui-même en donne l'exemple: il voit des nazis partout mais il parle allemand et commerce avec Berlin! Depuis peu, il semble un peu moins belliqueux en paroles tout en continuant à brandir la menace d'une attaque nucléaire qui pourrait être tactique. Il veut réintégrer la grande Russie dans le concert des nations tout en mettant une forte pression sur le reste du monde!
Cette période instable dans laquelle nous entrons a été provoquée par les conditions dans lesquelles l'URSS s'est effondrée. Si les peuples s'en sont réjouis, ce ne fut pas le cas des militaires, des services de renseignement ni du complexe militaro-industriel très puissant. Ces lobbies ont perdu des budgets, des effectifs et des commandes. Dans ce contexte, la surprise est que l'Otan a survécu, et même mieux que cela: l'alliance s'est développée, intégrant de nouveaux pays. En réalité, avec son profil d'ancien du KGB, Poutine est un épouvantail pour le monde libre mais il est frappant de voir, même si on parle beaucoup de la peur qu'il inspire, que cela n'a pas dissuadé la Finlande et la Suède de demander, dans l'urgence, à intégrer l'Otan. Ce qui est une forme de provocation à l'égard de Poutine.
Pour tous les métiers de l'ombre, la meilleure protection, c'est encore la lumière
Vous êtes diplômé de l'Institut Andropov de Moscou, qui formait l'élite de l'espionnage soviétique, mais vous avez aussi fait l'ENA. Comment êtes-vous arrivé en France ?
L'apprentissage du français m'a été imposé par la décision du Parti communiste à l'Institut des relations internationales de Moscou en 1978. C'est peut-être la meilleure obligation de ma vie. Elle a fait de moi un francophone et un francophile. En France, je me suis toujours senti aussi bien que dans mon pays natal. Voire mieux car plus libre. À la télévision russe, j'ai fait longtemps la promotion du pays des Lumières. J'ai été en mission pour comprendre comment fonctionne l'élite française, j'ai fini par trouver refuge et protection dans votre pays. C'est un drôle de destin, je le reconnais!
Aujourd'hui, vous avez le statut de réfugié politique ?
Oui, obtenu en décembre 2004 avec l'effet rétroactif depuis juin 2001. Ce statut international, selon la convention de Genève de 1951, me protège mieux que n'aurait fait la nationalité française. Mais pour tous les métiers de l'ombre, la meilleure protection, c'est encore la lumière.
À VOIR AUSSI - Sergueï Jirnov était l'invité de la matinale Radio Classique – Le Figaro
L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
Guerre en Ukrainepaix L'Humanité
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
Guerre en UkraineUkraineRussie Le Figaro
Périphérique vert, forêts urbaines… ces projets irréalisables d’Anne Hidalgo qui attisent la colère des Parisiens
Éric De La ChesnaisENQUÊTE - Les controverses s’enchaînent, mais rien ne semble entamer la détermination d’Anne Hidalgo à poursuivre sa politique à Paris.
«Catastrophe écologique», «ineptie», «sacrifices»… Nombreux sont les contempteurs des projets «fous» défendus par Anne Hidalgo et ses adjoints, pour améliorer le cadre de vie des Parisiens et attirer davantage de touristes. Séduisants sur le papier, - les plans présentés par les architectes laissent apparaître beaucoup de vert là où le gris prédominait dans cette ville dense et minéralisée -, ils s’avèrent irréalisables. En y regardant de plus près, les contraintes physiques de ces lieux obligent l’exécutif à revoir à la baisse ses ambitions, entraînant finalement déception, colère et frustration chez des Parisiens qui n’attendent qu’une chose: un embellissement de la Ville Lumière.
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L’exemple le plus flagrant est le verdissement de la capitale, avec notamment la plantation de 500.000 arbres (bois de Boulogne et de Vincennes inclus), dont 5 forêts urbaines, pendant la mandature actuelle. Non seulement à date, cet objectif n’est pas atteint (moins de 25 % des arbres ont été plantés), mais en plus, un peu partout, des arbres sont coupés en catimini, malgré les chartes et engagements passés. C’est le cas, par exemple, autour du chantier de la très controversée tour Triangle, dans le 15e arrondissement, en bordure du parc des expositions de la porte de Versailles. Ce bâtiment de 180 mètres de haut sera visible de nombreux points historiques, dont la place de la Concorde. Il coupera la vue et limitera la luminosité de nombreux riverains du périphérique, alors que la mairie de Paris veut rendre cet axe plus vert. Mais Anne Hidalgo ne semble pas à un paradoxe près. «Ce projet est une catastrophe écologique, reconnaît Philippe Goujon, maire du 15e. Malgré la charte signée avec la ville de Paris, qui indique que les chantiers doivent s’adapter aux arbres et non l’inverse, plus d’une vingtaine d’arbres ont été coupés, au petit matin. Cela va à l’encontre des engagements écologiques de cette majorité municipale.» Le premier adjoint de Paris se défend. «Malgré ce que l’on dit, nous suivons de très près l’évolution des arbres à Paris, affirme Emmanuel Grégoire. On abat 3000 arbres par an, dont 90 % pour des raisons phytosanitaires. Pour les 10 % qui restent, nous n’avons pas le choix et respectons les obligations liées à la Sécurité routière ou incendie. Nous systématisons aussi la surcompensation: aux abords de la tour Triangle, nous replanterons 70 arbres à l’issue du chantier.»
Réduction des voies de circulation
Les 15.000 tonnes de béton nécessaires pour construire cet édifice viendront sans doute du site de Lafarge, situé au port de Javel Bas, au niveau du pont Mirabeau, à seulement 3 kilomètres de la porte de Versailles. Un site qui va être agrandi, alors qu’il se situe en pleine voie piétonne et cycliste, sur un axe de promenade défendu haut et fort par Hidalgo: les voies sur berge. «Nous assumons de maintenir des capacités industrielles en cœur d’agglomération plutôt que de les reléguer en banlieue, poursuit le politique. C’est vertueux sur le plan écologique, d’autant que l’avitaillement se fait par voie fluviale. Nous avons écouté les opposants et le projet final est moins imposant que ce que nous avions prévu au départ.» Reste que la cohabitation entre les vélos et les camions-toupies va être dangereuse. Question esthétique, les silos à béton et les camions vont obstruer la perspective de la tour Eiffel pour les touristes qui débarquent, un peu en amont, des grands bateaux de croisière fluviaux.
Autre promesse de l’exécutif parisien: la création de cinq grandes forêts urbaines. Un concept défendu en France par le paysagiste Michel Desvigne, inspiré par la méthode Miyawaki, du nom du botaniste japonais. Il préconise la plantation de miniforêts ultra-denses, 3 arbres au mètre carré, pour contraster avec des espaces très minéralisés et apporter de la fraîcheur l’été. Seul un projet semble bien avancé. «La place de Catalogne est la seule forêt urbaine qui doit voir le jour d’ici peu, indique Emmanuel Grégoire. Le projet de l’arrière de la place de l’Opéra est écarté car les sous-sols sont déjà bien encombrés par les réseaux. Celui de l’Hôtel de Ville est en instruction à cause des fontaines sur les côtés. Les autres font l’objet d’instructions techniques. Nous communiquerons quand nous serons prêts.»L’exécutif parisien veut par ailleurs planter 70.000 arbres le long du périphérique entre 2024 et 2030, sur les talus ou les espaces non utilisés au bord des échangeurs. Cet aménagement s’accompagne d’une réduction des voies de circulation, de 4 à 3, d’ici 2030. «Cela retirera de la circulation 80.000 véhicules», selon l’adjoint en charge des transports de la ville de Paris, David Belliard. Mais quelle alternative leur sera proposée? Selon la région Île-de-France, «80 % des usagers du périphérique sont non-parisiens et 40 % des trajets sur cette rocade sont pour aller de banlieue à banlieue». Le trafic risque donc d’être encore densifié. «Le périphérique vert est une ineptie, souligne Geoffroy Boulard, maire du 17e. Cela va créer l’embolie de la circulation dans des quartiers et des communes déjà fortement congestionnés.»
«Un sujet compliqué»
C’est encore ce manque de réalisme qui a fait changer la tournure d’un autre grand projet. Celui de l’aménagement de la perspective allant de la place du Trocadéro à l’École miliaire en passant au-dessus de la Seine. Il prévoyait la mise en place, de chaque côté du pont d’Iéna, d’une douzaine d’arbres. C’était oublier qu’il est difficile de planter sur une telle structure… Finalement, des bacs avec des arbustes seront installés. «Ils vont devenir des poubelles. En outre, la quasi-piétonnisation du pont va entraîner des reports de circulation vers des petites rues avec des écoles, relève Elke Germain-Thomas, présidente de l’association Passy-Seine, opposée à ce projet. Les riverains n’ont pas été écoutés malgré leurs 6000 contributions à l’enquête publique. On demande à être associés à la gouvernance de ce projet.»
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De l’autre côté du pont d’Iéna, c’est également la stupéfaction. «L’aménagement du Champ-de-Mars, contrairement à ce qui a été annoncé par l’Hôtel de Ville, ne va pas créer des espaces verts mais en détruire, dénonce Jean d’Izarny-Gargas président des Amis du Champ-de-Mars. Des arbres, dont un remarquable, vont être sacrifiés pour laisser place à des bâtiments recouverts d’herbe, en guise de verdissement. On remet aussi en cause la nature historique de ce site.» En effet, sur un espace arboré classé, au pied de la Dame de fer, il est prévu la construction d’une bagagerie, de boutiques de souvenirs, d’espaces de restauration et de bureaux pour la société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete).
Face au tollé, la mairie a fait marche arrière. «C’est un sujet compliqué, avoue Emmanuel Grégoire. 43 arbres devaient être coupés dont un arbre centenaire qui m’avait échappé. Nous allons revoir la copie pour les garder. Le projet OnE consiste à remplacer les Algeco peu esthétiques par des constructions intégrées dans l’environnement, dans une zone apaisée de promenades.» Un discours qui a du mal à passer. «Anne Hidalgo veut réinventer Paris mais ce n’est pas le baron Haussmann, elle a en charge un joyau du patrimoine mondial, constate Pierre Liscia, conseiller régional francilien de droite et lanceur d’alerte. Elle doit le préserver, l’entretenir, pour le léguer à d’autres générations avec tout son éclat.»
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1986, 1987, 1996, 2003... Le vestiaire exclusivement vintage de Bella Hadid à Cannes
Mitia BernetelMarche arrière, toute ! Fait inédit, le top américain a tiré toutes ses tenues cannoises des archives des maisons de couture.
1986, 1987, 1996... Toutes ces dates sont antérieures à sa naissance, et pourtant, elles marquent l'actualité de Bella Hadid. De passage à Cannes, le mannequin américain a misé sur un vestiaire exclusivement issu des archives des grandes maisons pour se rendre aux différents événements de la Croisette. Un choix qui n'est pas passé inaperçu, et ce, dès sa première montée des marches le 24 mai, en robe drapée Versace de 1987. Une robe sculpturale, la première d'une série de pièces vintage pointues arborées par le mannequin.
Les robes vintage de Bella Hadid au Festival de Cannes
Passé de mode
Le même soir, Bella Hadid mise sur une robe fourreau au décolleté plongeant Versace automne-hiver 2001 au dîner anniversaire du festival. Le 26 mai, l'égérie de la maison italienne pioche à nouveau dans les archives et apparaît au balcon du Martinez dans une robe lancée automne-hiver 2003, vue à l'époque sur Beyoncé. Mais Versace n'est pas la seule griffe à récolter ses faveurs. Le soir même, elle table sur une robe aux accents flamenco Chanel automne-hiver 1986 au dîner Chopard Loves Cinema. Un peu plus tôt, pour la montée des marches du film Les Bonnes Étoiles, le mannequin aux 52 millions d'abonnés choisi une robe Gucci par Tom Ford automne-hiver 1996, une pièce prisée par les collectionneurs.
En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du Festival de Cannes, épisode 3
L'œil de l'expert
Loin de tomber dans l'écueil de l'appropriation, comme Kim Kardashian au Met Gala dans la robe de Marilyn Monroe de 1962, Bella Hadid vise juste avec ses choix vintage. Derrière ce florilège de tenues pertinentes, une figure de l'ombre : le styliste Law Roach. Celui à qui l'on doit également le vestiaire impeccable de Zendaya a peaufiné le défilé cannois de Bella. Il témoigne d'un goût sûr et d'une connaissance certaine de l'histoire de la mode, des qualités qui ne manquent pas de faire briller le mannequin. Et, par la même occasion, prouvent que l'ancien n'a rien à envier au goût du jour.
Le show Sharon Stone à Cannes : quand deux bellâtres lui enlèvent sa traîne au milieu du tapis rouge
La Planète marches. - Jour 6. Les photographes ont pu capturer de nombreuses personnalités sur les marches du Festival de Cannes, venues assister à la projection du film LesAmandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi.
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Cannes lui appartient : le grand show de Sophie Marceau sur les marches du festival
Celle qu'on a longtemps surnommée «la petite fiancée des Français» depuis le succès de La Boum en 1980 a régulièrement monté les marches. Et marqué l'histoire de la Croisette. Retour en images.
Cate Blanchett, Monica Bellucci, Mélanie Thierry... Elles ont osé la robe transparente sous les flashs de Cannes
Arborée par les plus grandes, la robe qui voile et dévoile est entrée dans l'histoire du Festival de Cannes.
L'Humanité
Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne El País (ESP)
Restaurante El Poblet: el mar, la Albufera y las huertas valencianas en diálogo constante
COMEREl cocinero Luis Valls propone dos únicos menús con una gran cocina de territorio que sabe reconvertir en platos modernos
Los menús del restaurante El Poblet, en Valencia, constituyen una suma de relatos. Platos con historia, con alusiones a la Albufera valenciana, a los productos de sus huertas y al litoral mediterráneo. Con una perseverancia encomiable, el cocinero Luis Valls lleva tiempo volcado en la recuperación de recetas de la tierra. Fórmulas grabadas en la memoria que sabe convertir en modernas. Una suerte de costumbrismo culinario por senderos contemporáneos. La creatividad y el sentido estético de Valls desvelan la huella de su mentor, el cocinero Quique Dacosta, con quien se instruyó durante años.
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Dos únicos menús, Territori y Ciutat Vella, permiten disfrutar de sus propuestas. Sugerencias que realza el sumiller Hernán Menno a partir de un listado de marcas que revelan amplios conocimientos. La degustación se inicia con unos embutidos tan tradicionales como infrecuentes: lomo curado de caballo; de jabalí con algarrobas; longaniza de Pascua de pato azulón, y sobrasada de figatell y blanquet. Siguen las alcachofas al romero, preludio de una degustación de cangrejos que se inspira en las tres variedades autóctonas: el rojo convertido en una frágil lámina crujiente; el azul en forma de áspic, y el de playa en un consomé al azafrán de gusto intenso. A intervalos, Valls se aproxima a las mesas para explicar los antecedentes de cada bocado.
Las ostras cultivadas en el puerto de Valencia las presenta escabechadas con cítricos de la Todolí Citrus Fundació, en la localidad valenciana de Palmera. A su vez, las cigalas las ofrece en dos secuencias: las cabezas ahumadas con maderas de naranjo y las colas rociadas con una salsa beurre blanc al moscatel de la zona. Demasiado humo y excesiva potencia del aderezo que, en parte, desdibujan el crustáceo. El mar, la Albufera y las huertas mantienen un diálogo constante. La anguila la sirve asada en un vistoso papillote de barro con una salsa demiglace y, por otro lado, en compañía de habas con un pilpil de la propia anguila, dos propuestas acertadas. Desmerece en parte el arròs de sepia y bledes (acelgas), sabroso, aunque con hechuras de risotto, inadecuado en un menú de la tierra.
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Por el contrario, resulta impecable la reinterpretación de la titaina (pisto valenciano del barrio del Cabanyal), fritada con parpatana de atún sobre la que ralla la hueva seca. La sorpresa final la aporta un cordero a la salsa périgord con guarnición de fartons que rocía con horchata, merienda típicamente valenciana. Un órdago a las tradiciones del que Luis Valls sale airoso. En el disloque del atrevimiento el menú concluye con su original versión del arroz con leche, dulce de escasa aceptación en Valencia. La sala, dirigida por Ana Botella, suma puntos al conjunto. En síntesis, una gran cocina de territorio, de sello personal, repleta de sensibilidad y buenas maneras.
- Dirección: calle Correos, 8. Valencia.
- Teléfono: 961 11 11 06.
- Web: elpobletrestaurante.com.
- Cierra: domingos y lunes, y los martes al mediodía.
- Precio: entre 150 y 250 euros por persona. Menús: Territori, 135 euros, y Ciutat Vella, 160 euros.
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Le Figaro
Météo du week-end : du soleil avec quelques nuances de gris
Le FigaroLes conditions seront agréables ces derniers jours du mois de mai, marqué par des températures très contrastés. Ce week-end le soleil sera bien présent avec une chaleur modérée dans le Sud et des nuances de gris pourront s'observer sur le quart nord-est du pays.
Un anticyclone situé vers l'Irlande protège la France et apporte le soleil ce week-end, selon La Chaîne Météo . Un flux de Nord à Nord-Est rend en revanche les nuages plus nombreux au Nord-Est sans pour autant ramener la pluie. Les températures seront également contrastées, avec une chaleur estivale au Sud et des températures de saison sur les régions du Nord-Est. Dimanche, le temps sera généralement ensoleillé dans l'ouest et le sud du pays. Attention toutefois au risque d'averses orageuses sur les Alpes du sud et sur la montagne corse.
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La météo de votre région :
En Bretagne et Normandie, quelques nappes de nuages bas seront possibles puis un ciel dégagé s'imposera avec un soleil généreux. À noter, que le vent de nord-nord-est sera sensible l'après-midi avec des rafales entre 30 et 50 km/h.
Les minimales seront parfois basses avec guère plus de 3 à 10°C et les maximales afficheront des valeurs basses près de la Manche avec seulement 14 à 17°C alors qu'au sud de la Bretagne, les valeurs atteindront 20 à 22°C.
Sur les Hauts-de-France, l'Île-de-France et la Grand Est, quelques nuages bas sont présents le matin au nord de la Seine, puis le soleil s'impose. Dans l'après-midi, de nouveaux nuages gagnent ces régions mais l'impression de beau temps domine avec de belles éclaircies. Les minimales sont parfois basses avec seulement de 4 à 12°C et les maximales inscrivent 15 à 21°C.
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En Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, Le soleil brille du matin au soir malgré un. Léger voile nuageux et le vent de Nord est sensible du Val de Saône à la vallée du Rhône. Les températures maximales atteignent 20 à 27°C et restent légèrement supérieures aux normales.
En PACA et en Corse, le beau temps chaud s'impose, même si les nuages sont plus nombreux sur l'Île de beauté. Quelques averses concernent les Alpes du sud l'après-midi. Les températures minimales sont déjà très élevées avec une nuit tropicale ( >20°C) sur le littoral et des maximales entre 30 et 34°C.
En Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, quelques nuages bas sont présents du Pays basque, au sud des Landes et sur le Béarn alors que le soleil domine déjà ailleurs. Le soleil s'impose de partout l'après-midi, même si parfois voilé. Les températures maximales sont estivales et parfois très élevées près du golfe du Lion. Elles évoluent de 24 à 31°C.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
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Météo du mardi 24 mai : des températures en baisse et encore quelques averses
Une masse d'air beaucoup plus fraîche en provenance de l'Atlantique souffle sur la France ce mardi, évacuant ainsi la chaleur qui a concerné la France jusqu'à ce week-end. Les averses seront toujours présentes, toutefois moins violentes que les récents orages.
Regarder la vidéoMétéo du mercredi 25 mai : des éclaircies après la brume, un peu d'instabilité dans l'extrême sud
Des nuages et des averses sont très présents ce mercredi entre les Pyrénées et la Méditerranée, mais également dans le nord-ouest du pays avec des perturbations atténuées. Après le passage de la brume, le reste de la France profitera de belles éclaircies.
Regarder la vidéo L'Humanité
La guerre en Ukraine a bon dos
ÉditorialCathy Dos SantosLa guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.
L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.
Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».
Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.
Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine Le Figaro
Droite: «En attendant le patron»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Est-ce l’effet du KO de la présidentielle? La droite républicaine semble groggy à l’approche des législatives. Elle aurait pourtant toutes les raisons de se manifester haut et fort: un flou certain entoure les intentions d’Emmanuel Macron, la vision de la France du nouveau ministre de l’Éducation est pour le moins contestable, la conjoncture économique se détériore à grande vitesse… Dans ce contexte peu enthousiasmant, on n’entend que Jean-Luc Mélenchon. Sans complexe, le matamore de la gauche radicale, lui, se voit déjà à Matignon. Avec son union de la gauche faite de bric et de broc, véritable armée de Bourbaki, il sature les médias de ses boniments. Là où, précisément, le parti LR est supposé avoir des arguments autrement plus sérieux à faire valoir. Est-ce une perte de confiance? Un manque d’audace? L’affaire Damien Abad, qui vient de ses rangs, y est-elle pour quelque chose? Si un faisceau de causes peut expliquer ce grand silence, c’est surtout un chef incontesté et incontestable qui fait défaut à cette famille politique. Des candidats existent, mais ils hésiteraient à sortir du bois trop tôt. Le temps presse toutefois, car le quinquennat a changé le rythme de la vie politique.
Le résultat des prochaines législatives pourrait-il inciter LR à accélérer sa réorganisation? En cas de débâcle, il n’y aura pas le choix. Celle-ci est cependant loin d’être assurée. Rares ont été les déserteurs parmi les quelque 100 députés sortants du parti après la présidentielle. À l’issue du scrutin, ils auront peut-être du mal à rester le premier groupe d’opposition au Palais Bourbon, mais leur bon ancrage local pourrait les aider à éviter le pire. Ils ont cet avantage sur leurs concurrents, qui sont souvent parachutés ou attaqués par des dissidents.
Dans le paysage politique actuel, la droite républicaine se distingue des autres formations. Celles-ci, faiblement ou artificiellement implantées sur l’ensemble du territoire, vivent sur la fragile popularité de leur tête d’affiche: Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon. Elle, en revanche, peut se targuer d’être majoritaire au Sénat et dans un nombre important de régions, départements et grandes villes. C’est un plus. Alors, quand elle aura trouvé son patron…
L’éditorial du Figaro: «Avec Hidalgo, c’est Paris déconstruit!»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
«En réactivant ses centrales à charbon, l'Allemagne va être un responsable important de la dégradation du climat»
FIGAROVOX/ENTRETIEN- Pour sortir de sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne envisage de réactiver 15 centrales à charbon. Ce pays a adopté une stratégie anti-nucléaire, non sans le dessein de contrecarrer les intérêts français, et au prix d'un désastre écologique, selon l'expert en politique énergétique Fabien Bouglé.
Goldnadel: «Critiquer les écrits et les déclarations du nouveau ministre de l'Éducation nationale serait-il interdit?»
FIGAROVOX/CHRONIQUE- Les faits -défense de la notion de race, soutien à Assa Traoré, caution apportée à la notion de «racisme structurel» en France- justifient d'être inquiet de la nomination de Pap Ndiaye rue de Grenelle, argumente le chroniqueur.
L'Humanité
Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois
ActuLes mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.
Lina SankariJoe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géostratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.
L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. « Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.
Le concept flou de « sociétés ouvertes »
Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.
joe bidenÉtats-UnisasieChine L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.
Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussiGuillaume Tabard: «Pourquoi Macron veut prendre son temps»
Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.
À lire aussiAccusations de viol contre Damien Abad: l’exécutif en porte-à-faux
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»
Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?
Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.
Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?
Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.
Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?
Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.
» Voir l'émission du mardi 24 mai :
«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien
Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.
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Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.
Regarder la vidéoPourquoi Emmanuel Macron a décidé de nommer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale
ANALYSE - Malgré la polémique, le président de la République veut croire qu’il y aura une continuité entre la politique menée par Jean-Michel Blanquer et celle de son successeur Rue de Grenelle.
Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives
Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
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Législatives : «Il faut que Reconquête! maintenant accepte son autonomie», déclare Marine Le Pen
En déplacement en Seine-Maritime, la candidate malheureuse à la présidentielle a justifié sa décision de ne pas s'allier avec le parti d'Eric Zemmour pour les législatives des 12 et 19 juin.
À trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou
Anticiper le choix des électeurs s’avère plus délicat pour les spécialistes de l’opinion que lors de la présidentielle.
Législatives: ces députés qui jettent l’éponge
ENQUÊTE - Près de trois quarts des députés de l’Assemblée nationale élus en 2017 n’y avaient jamais siégé. Les troupes les plus fraîches étaient celles de la majorité présidentielle.«Soyez fiers d’être des amateurs!» leur avait lancé Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, les «amateurs» sont fatigués et ils ne sont pas les seuls.
Le Figaro
Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux
Ghislain de MontalembertDÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.
«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.
1 - Les prêts familiaux non déclarés
Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »
2 - Des variations de revenus suspectes
Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».
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3 - Un train de vie incohérent
Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »
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4 - Une résidence pas assez principale
Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».
Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.
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5 - Un IFI insuffisant
« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».
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6 - Une banque étrangère
Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.
-7 - L'abus de Pinel
Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».
8 - Le faux démembrement de propriété
La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »
9 - La location meublée en SCI
Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !
10 - La pension alimentaire abusive
De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».
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La baisse des impôts de production très attendue
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L'Humanité
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout
Premier planAu terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger. REPORTAGE
Vadim KamenkaDonetsk (Donbass), envoyé spécial.
Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.
Des équipes mobilisées sept jours sur sept
Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreLa scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.
Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.
On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA
Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.
Des bombardements quotidiens
Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.
La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.
Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »
Guerre en Ukrainedonbass L'Humanité
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre
ActuUn soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.
Nadjib TouaibiaIls sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.
Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.
Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».
Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.
Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE
Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.
Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration
En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.
Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.
Guerre en Ukrainecrimes de guerre Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
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Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
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À 30 ans, Arte, plus que jamais européenne, s'alarme de la fin de la redevance
La chaîne est financée à 95% par la contribution à l'audiovisuel public perçue en France et en Allemagne et ne peut recourir à la publicité.
Selon le CNC, les Français ont perdu l’habitude d’aller au cinéma
48 % d’entre eux déclarent être revenus moins souvent ou plus du tout dans les salles depuis leurs réouvertures.
Vivendi prend le contrôle de Lagardère
À la clôture de l'OPA principale sur Lagardère, Vivendi obtient 10,2% d'actions supplémentaires pour monter à 55,43 % du capital et 45,85 % des droits de vote.
Le Figaro
Sans filtre, Armageddon Time, Boy From Heaven… Le palmarès du Figaro pour le Festival de Cannes
François AubelFrançoise DargentOlivier DelcroixEric NeuhoffLA SÉLECTION DU FIGARO - Alors que le jury décerne samedi soir les récompenses de la 75e édition du Festival, voici le choix de nos critiques.
Palme d'or
Sans filtre , de Ruben Östlund
Le Figaro lui avait déjà décerné la palme d'or pour The Square en 2017, satire au vitriol de l'art contemporain et du politiquement correct. Le réalisateur suédois la mérite de nouveau pour Sans filtre . Il commence par égratigner le milieu de la mode avant d'embarquer deux mannequins sur un yacht rempli d'ultrariches. Woody Harrelson joue avec jubilation un capitaine alcoolique et marxiste qui refuse de sortir de sa cabine pour rencontrer ces oligarques russes, vendeurs d'armes et autres milliardaires de la tech. Une tempête transforme le dîner du capitaine en vomitorium dantesque.
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Une fois sur l'île, la lutte des classes prend un tour encore plus cruel. Si Östlund parvient à réduire son film d'un quart d'heure, il tient la meilleure comédie de l'année. Bien sûr les critiques de gauche ont détesté.
Palme de plomb
Stars at Noon , de Claire Denis
Le Nicaragua, qui a connu les sandinistes, n'a pas de chance. Une autre calamité l'attendait avec Claire Denis. Tiré d'un roman de Denis Johnson, cette histoire d'espionnage se perd très vite dans des clichés et dans un exotisme paramilitaire censé être audacieux. Une jeune Américaine délurée couche à droite et gauche. Elle tombe sur le plus fade des Anglais. Il a un costume blanc et boit de la bière au goulot. Le flic du Costa Rica a une mine de contrebandier. Une compagnie pétrolière tire les ficelles en douce.
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Ah, ces dictatures sud-américaines, il était urgent de dénoncer leur violence et leur corruption. Le film déclenche surtout de solides bâillements. Les acteurs sont plats (Margaret Qualley, la fille d'Andie MacDowell, trottine tout le temps) , l'intrigue inexistante, les séquences vides. Bien sûr, tout cela est lourd de sens. Mamma mia ! Mais non, la somnolence nous égare : on parle espagnol, là-bas, Madre de Dios !
Meilleur acteur
Pierfrancesco Favino, dans Nostalgia
Il est de tous les plans de Nostalgia de Mario Martone. En Napolitain de retour chez lui après 40 ans d'absence, l'acteur romain trouve là son plus beau rôle depuis Le Traître, de Marco Bellocchio. Sombre et mystérieux, son personnage parle italien avec un accent arabe, écorche des mots et se perd dans les ruelles de la Sanita, quartier aux mains de la Camorra.
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« J'ai aimé son courage et la confiance qu'il a. C'est un idéaliste même s'il va à l'encontre de l'avis des autres. Il est romantique. Je suis un peu comme cela aussi », nous confiait l'acteur il y a quelques jours à Cannes. L'Italie a trouvé sa nouvelle star.
Meilleure actrice
Alyona Mikhaïlova, dans La Femme de Tchaïkovski
Cette fille est un incendie dans une robe à volants. Elle enflamme les cœurs et la pellicule. Seul son époux, le compositeur Tchaïkovski, résiste à cette tourmente. Alyona Mikhaïlova pleure et tempête. On ne se souvient que d'elle, en sortant de La Femme de Tchaïkovski , tant elle emporte tout sur son passage. Ses larmes sont photogéniques. Ses traits brûlent de passion ou de désespoir - c'est la même chose. Rarement on avait vu une âme s'afficher autant sur un écran. Un seul risque : il est à craindre que ce rôle superlatif colle désormais à la peau de la comédienne. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Pire acteur
Benoît Magimel, dans Pacifiction - Tourment sur les îles
Qu'allait-il faire dans cette galère tahitienne ? Benoît Magimel, pourtant un des meilleurs acteurs de sa génération, se perd dans la logorrhée polynésienne d'Albert Serra. En haut-commissaire chargé d'étouffer les rumeurs de reprise des essais nucléaires, il a l'air de lire sur ses genoux un texte dont il vient de découvrir la teneur.
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Le ton est faux. Il y a des hésitations, des silences pas prévus. Il faut entendre, aussi, les phrases qu'on lui met dans la bouche. « La politique, c'est comme une discothèque. » Allez vous débrouiller avec ça. À moins que Magimel n'ait adopté un je-m'en-foutisme bien excusable. Le résultat est quand même d'un ennui atomique.
Pire actrice
Léa Seydoux, dans Les Crimes du futur
Léa Seydoux avait prouvé qu'elle pouvait être mauvaise en français grâce à France de Bruno Dumont. Elle montre qu'elle peut faire la même chose en anglais avec Les Crimes du futur de David Cronenberg. Les cheveux courts, hérissés façon Desireless, elle joue la complice, et plus si affinités, d'un Viggo Mortensen déglingué. Elle susurre des formules qui se voudraient troublantes et dont elle ne croit pas un mot.
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En face d'elle, Kristen Stewart est bien plus convaincante. Miss Seydoux, qui ne s'appelle pas ici Caprice pour rien, semble se préparer à son prochain rôle : le remake d'Emmanuelle. On espère qu'elle ne venait pas d'arrêter la cigarette.
Prix du jury
Armageddon Time , de James Gray
Avec Armageddon Time, James Gray signe son film le plus personnel. Après les voyages intersidéraux d'Ad Astra, retour sur terre, et plus exactement dans son quartier natal du Queens, à New York, en 1980. Le jeune Paul Graff entre au collège public et se lie d'amitié avec un garçon noir. Cette chronique intimiste est le portrait tendre et cruel d'une famille juive pas tout à fait idéale. Seul vrai complice du héros, le grand-père, interprété par Anthony Hopkins, toujours excellent. Entre Les Quatre Cents Coups et Amarcord, Gray revisite son enfance avec une lucidité poignante.
Grand prix
Boy From Heaven , de Tarik Saleh
Après l'excellent Le Caire confidentiel et sa police corrompue, le réalisateur égyptien pousse la porte de l'université al-Azhar. Adam, fils de pêcheur, obtient une bourse et découvre un marigot de crocodiles. La mort soudaine du grand imam attise les convoitises.
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L'étudiant candide se retrouve alors au cœur des intrigues politico-religieuses. Entre Le Nom de la rose et Un prophète, Tarik Saleh signe un thriller haletant et met brillamment en scène la complexité de la société égyptienne.
Caméra d'or
Falcon Lake , de Charlotte Le Bon
Charlotte Le Bon a débarqué sans prévenir dans la compétition et a raflé tous les suffrages. Une séquence de son Falcon Lake a même été applaudie dans le noir. L'ex-Miss Météo surprend avec cette chronique de vacances au bord d'un lac canadien. Le jeune Bastien en pince pour Chloé. Elle lui raconte des histoires de fantômes. Il se déguise avec un drap blanc. Il écoute des chansons pop. Elle lui montre ses seins. Ce premier film rappelle les indépendants américains des années 1970. Il faut croire aux fantômes. Ils n'oublieront pas celui de leur premier amour. Il reviendra les hanter longtemps.
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JOUR 10 - Les interviews de François Chalais ont marqué l'histoire du Festival. Le Figaro et Madelen, la plateforme de l'INA, vous proposent de les retrouver du 17 au 28 mai.
Embarquement pour Cannes : quatorze palmes d'or sur scène et une polémique sur le bitume
JOUR 9 - Alors que le festival fête ses 75 ans d'existence, plusieurs cinéastes, de Rebecca Zlotowski à Guillermo Del Toro, s'interrogent sur l'avenir de leur activité.
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HORS COMPÉTITION - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.
Le Figaro
Bréhat, Batz, Embiez... Ces îles françaises sans voiture aux airs de paradis
Jean-Marc De JaegerLes seuls moyens de transport y sont la marche et le vélo, pour le plus grand bonheur des touristes en quête de tranquillité. De la Manche à la Méditerranée, cap sur les îles !
Partir sur une île, c’est souvent rechercher le calme, le dépaysement et parfois, fuir les bruits du continent. Dans plusieurs îles de Bretagne, de la Manche ou de Méditerranée, la voiture est quasiment inexistante, pour le plus grand bonheur des touristes et des (rares) habitants qui y vivent à l'année. La marche et le vélo deviennent alors les seuls modes de transport pour parcourir ces bouts de terre plus ou moins éloignés du littoral. Un moyen d'apprécier, sans se presser, la faune, la flore, les plages et les autres curiosités dont regorgent ces lieux. Batz, Houat, Frioul... Notre sélection en France de dix îles sans voiture à quelques miles des côtes.
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L'île de Bréhat (Côtes d'Armor)
Depuis Ploubazlanec, à quelques kilomètres de Paimpol, les vedettes atteignent l'île de Bréhat en dix minutes. Premier site naturel classé en France (en 1907), Bréhat doit son surnom d'«île aux Fleurs» à la présence de plusieurs variétés colorées ou exotiques (agave, eucalyptus, agapanthe...) qui s'épanouissent dans un microclimat doux en hiver. Couverte de granit rose, l'île longue de 3,5 km et large de 1,5 km est divisée en deux parties avec le bourg au sud et une nature sauvage au nord.
Accès : Vedettes de Bréhat au départ de la pointe de l'Arcouest à Ploubazlanec toute l'année, au départ de Saint-Quay-Portrieux, Binic et Erquy en saison.
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La Grande île de Chausey (Manche)
À 17 km des côtes de la Manche, l'archipel de Chausey constitue un quartier insulaire de Granville. Longue de 7 km et large de 5 km, la Grande Île est entourée de quelque 350 îles, îlots ou rochers, dont seule une cinquantaine est immergée à marée haute. Accessible en 45 minutes avec les vedettes Jolie France, cet archipel, le plus grand d'Europe, se distingue par ses plages de sable blanc, ses grandes marées et son phare classé à l'inventaire des monuments historiques. Dotée d'une faune et flore remarquables, Chausey est un lieu d'observation privilégié d'oiseaux, de phoques gris et de grands dauphins. Déjà un voyage en soi.
Accès : Vedettes Jolie France au départ de Granville.
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L'île de Batz (Finistère)
À Batz (prononcez Ba), les visiteurs ont plus de chances de voir passer des tracteurs que des voitures. L'île située en face de Roscoff vit en effet en grande partie grâce à l'agriculture. À la pointe sud-est de l'île, le jardin Georges Delaselle abrite une collection botanique exceptionnelle forte de 2500 espèces importées des cinq continents. Autre lieu à visiter à la pointe ouest, le phare haut de 44 mètres au sommet duquel s'offre un panorama sur Roscoff et le chenal. Si la traversée en bateau se fait en quinze minutes, il est possible de rejoindre l'île à pied quelques jours par an lors des grandes marées.
Accès : Vedettes de l'île de Batz au départ de Roscoff.
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L'île de Molène (Finistère)
À mi-distance du continent et de l'île d’Ouessant, Molène, en mer d'Iroise, est avant tout une île de pêcheurs. Les courants et les hauts-fonds créent un milieu propice au développement des poissons et des algues. De quoi aiguiser l'appétit d'oiseaux et mammifères marins, dont le phoque gris et le grand dauphin, nombreux à occuper le rivage bordé par une eau turquoise.
Accès : Compagnie maritime Penn ar Bed au départ de Brest ou Le Conquet.
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Îles d'Houat et d'Hoëdic (Morbihan)
Landes fleuries et dunes sauvages caractérisent les îles d'Houat et d'Hoëdic (le «canard» et le «caneton» en breton), situées à une quinzaine de kilomètres de la presqu'île de Quiberon. À Houat, le tour en quelques heures par un sentier côtier de 17 km qui passe notamment par la pointe d'En Tal et son fortin du 19e siècle surplombant une plage convexe. Plus petite que sa voisine, Hoëdic, peuplée de seulement 120 habitants, impressionne par la beauté de ses plages de sable blanc. Le fort d'Hoëdic, au centre de l'île, vous informe sur la flore, la faune et le patrimoine historique des lieux.
Accès : Compagnie Océane au départ de Quiberon toute l'année, Navix et les Vedettes du Golfe au départ, notamment, de Vannes (en saison).
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L'île de Sein (Finistère)
Exposée aux vents et aux vagues, l'île de Sein a des airs de terre du bout du monde. Depuis Audierne, la traversée est l'occasion d'apercevoir la pointe du Raz en cap Sizun, classée parmi les Grands sites de France. Une fois passé le port de l'île de Sein (labellisé «port d'intérêt patrimonial») et les ruelles étroites du bourg, les visiteurs arrivent dans la lande. Plusieurs phares se détachent de l'horizon, dont celui de Goulenez à la pointe nord-ouest de l'île.
Accès : Compagnie Penn ar Bed au départ de l'embarcadère Sainte Evette d'Audierne toute l'année, au départ de Brest en saison ; Compagnie maritime Finist'mer au départ d'Audierne en saison.
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L'île d'Aix (Charente-Maritime)
C'est la seule véritable «île» de Charente-Maritime, Ré et Oléron étant reliées au continent par un pont. Longue de 3 km et accessible en 20 minutes par bateau au départ de Fouras, l'île, la plus méridionale des 15 îles du Ponant se distingue par ses petites maisons blanches aux volets colorés. Lors de la traversée, vous pourrez approcher le célèbre Fort Boyard. Parmi les lieux d'intérêt, citons le musée Napoléon, aménagé dans la demeure où l'empereur a passé ses derniers jours avant de partir en exil à Sainte-Hélène, et la Maison de la nacre, la spécialité de l'île. Aix jouit d'un climat semi-océanique, semi-méditerranéen et de liaisons quotidiennes avec le continent. Idéal pour passer un week-end.
Accès : Service maritime de l'île d'Aix au départ de la pointe de la Fumée à Fouras (toute l'année), Croisières inter-îles au départ, notamment, de La Rochelle (en saison).
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L’archipel du Frioul (Bouches-du-Rhône)
Sa silhouette est visible depuis le littoral de Marseille. Le château d'If a servi de prison pendant ses quatre siècles d'activité. Construite l'initiative de François Ier, la fortesse a servi de cadre au roman Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas. Un peu plus loin, les îles Ratonneau et Pomègues, reliées par une digue, sont un paradis pour randonneurs et amateurs d'activités nautiques. Faisant partie du Parc national des Calanques, elles offrent des points de vue uniques sur la Cité phocéenne.
Accès : Les Navettes Frioul If au départ du Vieux-Port de Marseille.
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Les îles Paul Ricard : Bendor et Embiez (Var)
Acquises par l'entrepreneur Paul Ricard dans les années 1950, les îles varoises de Bendor et des Embiez, entre Toulon et Marseille, ont chacune leur personnalité. Bendor, à sept minutes en bateau de Bandol, se distingue par son offre culturelle avec son musée des objets publicitaires Ricard, son musée des vins et spiritueux, une galerie d'art et ses sculptures en plein air. L'île des Embiez, située à un kilomètre de Six-Fours-les-Plages, est faite pour les visiteurs en quête de nature et de sport. Si la marche est le meilleur moyen de découvrir sa pinède, ses fleurs et ses criques sauvages, un petit train fait le tour de l'île en 40 minutes. Pour les amoureux de la mer, direction l'Institut océanographique Paul Ricard, doté d'un musée et d'un aquarium.
Accès : Navettes Paul Ricard au départ de l'embarcadère du Brusc à Six-Fours-les-Plages pour les Embiez, au départ de Bandol pour Bendor.
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L'île du Levant et Port-Cros (Var)
Au large d’Hyères, les îles d'or se composent de Porquerolles, Port-Cros et l'île du Levant. Sur ces deux dernières, la voiture est quasiment absente. De quoi apprécier leur nature exceptionnelle et une ambiance méditerranéenne authentique. Port-Cros, la plus préservée des trois, est au cœur de l'un des premiers parcs nationaux de France, créé en 1963. Trois sentiers permettent de découvrir les richesses naturelles et culturelles de l'île. L'île du Levant, la plus orientale des îles d'Hyères, a la particularité d'être investie à 90 % par un site militaire, les 10 % étant occupés par... le domaine naturiste d'Héliopolis. L'île est en effet considérée comme l'un des berceaux du naturisme en France. Une ambiance bohème qui a de quoi nous faire sentir loin du monde.
Accès : Compagnie maritime TLV au départ d’Hyères toute l'année, Vedettes Îles d'or au départ de Lavandou et Cavalaire en saison.
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Publié en avril 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour
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L'Humanité
Le DVD de la semaine – « Je suis vivant ! » de Aldo Lado
Nos recommandations culturellesUne saisissante variation du thème de l’enterré vivant initié par Edgar Poe. Dans ce premier film d’Aldo Lado, spécialiste du giallo, le thriller horrifique à l’italienne amorce un tournant gothique avec une incursion en Tchécoslovaquie.
Vincent OstriaPoursuivons notre exploration du giallo, genre italien des années 1970 qui ne cesse d’intriguer, tant il a redéfini et bouleversé les codes du thriller horrifique. Prenons « Je suis vivant ! » (1971), premier film d’Aldo Lado, ancien assistant de Bernardo Bertolucci. Ce titre, clamé dans une des scènes d’ouverture, dit les choses clairement. Il est certes moins poétique que l’original italien, qui peut se traduire par « La Courte nuit des poupées de verre », mais il résume tout le drame distillé dans le film. Le héros, Gregory Moore (incarné par le jeune premier français Jean Sorel, familier du giallo), journaliste américain travaillant à Prague, est découvert inanimé dans un square.
De l’opaque à l’occulte
La voix off de son personnage affirme qu’il n’est pas mort, mais il est incapable de bouger un cil et ne semble même pas respirer. Tout le film, constitué de flash-backs, va retracer comment Gregory Moore a pu se retrouver dans cet état végétatif. Évidemment, tout ne sera pas résolu à la fin, car, comme dans les meilleurs giallo, il ne faut pas chercher de logique ni de rationalité dans l’intrigue. On n’est pas chez Conan Doyle ni chez Agatha Christie. Les événements s’opacifient de plus en plus au fur et à mesure que le récit progresse, et vont déboucher in fine dans l’occulte. Il ressort de tout cela que Moore a été victime d’une secte maléfique, également responsable de la disparition de sa petite amie.
Romantique, désuet, élégant...
Nimbé de l’atmosphère Mitteleuropa de la ville de Prague, sombrement photogénique, et sous-tendu par une brillante partition d’Ennio Morricone, qui flirte avec les dissonances atonales d’Arnold Schönberg, ce thriller est consacré à l’enquête du journaliste sur cette disparition incompréhensible, qui va le mener dans un monde étrange et dangereux. Une œuvre à la fois romantique, désuète, élégante et grinçante, où, sans convoquer la figure du meurtrier aux gants noirs et au grand couteau, typique du giallo, Aldo Lado amorce une veine fantastique illustrée plus tard par Dario Argento, qui lui aussi ira également puiser en Europe du Nord (Allemagne ou Suisse) des ambiances plus froides qui ont permis à ce genre baroque d’aborder un tournant gothique.
vod Le Figaro
Maisons Phénix, la descente aux enfers d'un symbole du rêve pavillonnaire
Emmanuel EgloffRÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.
C'est un symbole des années 1980 qui risque de disparaître. Le groupe Geoxia, propriétaire de Maisons Phénix, a été placé mardi 24 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Une situation que l'entreprise met sur le compte du «double effet de la pandémie et de l'inflation».
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La société Maisons Phénix est née en 1946, mais c'est bien dans les années 1980 qu'elle est devenue très connue, à grand renfort de publicités télévisées. Le sociologue Pierre Bourdieu consacra même une étude à la marque, devenue un symbole de l'accession à la propriété des classes populaires et du rêve pavillonnaire. Maisons Phénix, c'est d'abord une approche industrielle de la fabrication de la maison individuelle, un savoir-faire importé du Royaume-Uni à l'origine.
La société fabrique des panneaux en béton en usine avant de les assembler sur une charpente métallique. Gain de temps et d'argent sont au rendez-vous, ce qui permet de proposer des prix très attractifs. Maisons Phénix a toujours proposé le produit le plus compétitif du marché. Et le modèle a perduré jusqu'à aujourd'hui, puisque la société dispose encore de trois usines en France pour préfabriquer les éléments qui serviront à construire la maison.
Sortie de route
À la fin des années 1980, la société intègre CGIS, le pôle immobilier de la Générale des Eaux. C'est l'heure du développement tous azimuts, avec des acquisitions (Maisons Familiale, Catherine Mamet, Maisons Castor, Maisons Bouygues, Bruno Petit…) et des développements à l'étranger. En 1999, la Générale des Eaux, devenue Vivendi, cède ce pôle « maisons individuelles » à ses dirigeants. Six ans plus tard, la société devient Geoxia, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui. Maisons Phénix reste sa principale marque. Et son produit d'appel. Le groupe construit alors environ 5000 maisons par an et réalise presque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la sortie de Vivendi, les fonds d'investissement s'intéressent à Geoxia. D'abord Barclays, puis Natixis. Mais les dirigeants restent majoritaires.
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En 2008, cependant, c'est la sortie de route. Une première fois. La faillite de Lehman Brothers provoque une tempête à l'échelle mondiale. La baisse des ventes combinée au gonflement du besoin de trésorerie met à mal les finances du groupe. Le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) vient à la rescousse, et fait entrer le fonds LBO France au capital. Ce dernier restructure le portefeuille de marques, cédant celles ayant une empreinte seulement régionale et les moins attrayantes. Au final, il n'en reste plus que trois, Maisons Phénix, toujours, Maison Familiale, au positionnement plus haut de gamme, et Maison Castor. Malgré cette cure d'amincissement, la société reste le deuxième acteur de la maison individuelle dans l'Hexagone, derrière Hexaom (Maison France Confort). Surtout, elle gagne à nouveau de l'argent. En 2019, elle construit 2 500 maisons et réalise 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.
L'entreprise emploie près de 1200 personnes, un chiffre élevé qui s'explique par les trois usines de fabrication toujours détenues, à Ambroise (Indre-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Maignelay-Montigny (Oise). Car le modèle de Maisons Phénix n'a pas changé au cours des années. La marque utilise largement la préfabrication, ce qui lui permet de proposer des prix agressifs. Une situation qui, paradoxalement, va la rendre vulnérable. La crise de 2020 liée au Covid se traduit pour Geoxia par une baisse de son chiffre d'affaires de 25 %. Surtout, la société n'a pas obtenu de PGE (prêt garanti par l'État) pendant cette période alors qu'elle était éligible, ce qui l'a fragilisée.
Recherche de repreneurs
De plus, les clients de Maisons Phénix, disposant de moyens modestes, ont subi une série de mesures qui les ont désolvabilisés. En tête, la fin des APL accession, ces aides qui permettaient à une majorité des clients de la société de disposer d'un apport pour accéder à la propriété. Même s'il elle ne s'applique que depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation relative à la construction, RE2020 pour les maisons individuelles, a fait monter les coûts de construction. À cela s'est ajoutée la hausse des prix des matériaux à partir de 2021. En conséquence, le prix des maisons individuelles a augmenté de près de 11 % en moyenne l'an passé. Dans ce contexte, la crise ukrainienne va faire totalement dérailler l'entreprise, avec la hausse incontrôlable des matériaux de construction et du coût de l'énergie. D'autant que l'entreprise n'a pas la possibilité de répercuter ces hausses à ses clients pendant la construction, puisque le prix de la maison est fixé en amont.
Les dirigeants de Geoxia avaient déjà engagé la recherche de repreneurs il y a quelques mois. Des industriels et des fonds avaient alors regardé le dossier. Sans donner suite. Cette recherche va pouvoir reprendre sous l'égide des deux administrateurs nommés par le tribunal de commerce de Nanterre. Les acteurs intéressés précédemment devraient à nouveau regarder le dossier, avec un œil neuf puisqu'il n'y aura pas de passif à assumer. Pour autant, il n'est pas certain qu'une offre globale soit remise. Il pourrait y en avoir pour les usines, ou sur une seule marque.
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Les administrateurs ont fixé une date de dépôt des offres au 10 juin prochain. Et le tribunal les examinera le 28 juin. Il faut aller vite. Durant la période d'observation, les chantiers seront soit suspendus soit ralentis. Si un ou des repreneurs se manifestent, ils pourront reprendre normalement. Dans le cas contraire, un système de garant existe. Ce dernier trouvera un entrepreneur pour finir le chantier, mais cela prendra forcément plus de temps.
Les promoteurs craignent la panne sèche
« Depuis 2012 et que ces données sont disponibles, l'offre commerciale des promoteurs immobiliers n'a jamais été aussi faible. » Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est très inquiet. Les promoteurs disposent d'une offre commerciale - c'est-à-dire de logements actuellement en vente - de seulement 76.746 unités à fin mars, en baisse de plus de 33 % par rapport à la même période de 2018. En cause, la réticence des maires à accorder des permis de construire et la hausse des prix des matériaux, qui placent les entrepreneurs dans la plus grande incertitude. Logiquement, les ventes des promoteurs ne cessent de baisser (- 20,2 % sur le trimestre) et les prix de monter, puisque les acheteurs sont bien là. La FPI demande de toute urgence un plan de soutien de la part de l'exécutif. Et un ministre du Logement, puisque le nouveau gouvernement en est dépourvu pour l'instant.
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Le Figaro
Partir en week-end à Deauville sans les embouteillages : on a testé «La Seine à Vélo»
Marine SanclementeCe parcours de 420 km reliant Paris au Havre et à Deauville serait accessible à tous les aventuriers dans l’âme, curieux de découvrir le patrimoine naturel, culturel et historique de la Vallée de Seine. On a voulu en avoir le cœur net.
Jour 1 : de Rouen à Jumièges
Les capacités de l'auteure de cet article sur la petite reine se limitant à une utilisation ponctuelle du Vélib’ parisien, un départ depuis la capitale aurait été un peu ambitieux pour une première aventure itinérante. Nous avons donc décidé de rallier Rouen, en train, avant de se mettre en selle pour les trois prochains jours. Le rendez-vous est fixé à l’office de tourisme, accessible en 10 min de marche depuis la gare. Notre compagnon à deux roues trône fièrement devant la majestueuse cathédrale Notre-Dame, peinte à une trentaine de reprises par Monet et longuement célébrée dans l’œuvre de Flaubert. À peine le temps de lever les yeux au ciel pour admirer sa flèche en fonte de 151 mètres (la plus haute de France !) que Justin, passionné de périples à bicyclette à la tête de LocVélo, entame ses instructions. Quatre modes d’assistance électrique, une aide à la marche pour manier le bolide de 23 kilos, deux sacoches pour ranger les affaires, un kit de réparation… Tout est en place.
Le soleil est au zénith, pas question de s’attarder. Nous quittons le centre-ville pour s’élancer le long de la Seine en direction de La Bouille, à une vingtaine de kilomètres de là. Les clochers de la capitale normande laissent place aux grues du premier port exportateur de céréales d'Europe, aux cargos gigantesques et aux silos. Question paysage, tout est une histoire de goût… Mais la piste cyclable, partagée avec les piétons, a le mérite d’être en parfait état. Un coup d'œil sur la carte est nécessaire sur cette portion où le balisage se révèle anecdotique. À partir du Val-de-la-Haye, les pancartes se font plus visibles sur le chemin de halage. L’ambiance industrielle s’efface au profit de somptueux manoirs, de villages de grès et colombages si typiques de la Normandie. Une halte s’impose aux jardins du château de Soquence pour un superbe point de vue sur le fleuve, avant de prendre le bac pour rejoindre La Bouille, village natal de l’écrivain Hector Malot et source inépuisable d’inspiration pour les impressionnistes.
Si cette pittoresque commune marque la fin de la première étape de l’itinéraire, 35 kilomètres nous séparent encore de Jumièges, notre destination du jour. Après un bref passage sur une départementale à faible trafic, cap sur une voie verte au nom évocateur, la «Route des fruits». Nous voici au cœur du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande, entourée de vergers. L’occasion de pousser la porte de l’un des nombreux producteurs et de glisser une bouteille de cidre fermier dans ses sacoches. Un choix que nous ne manquons pas de regretter au niveau de Bardouville : une très forte pente sur quelques centaines de mètres nous contraint à descendre du vélo et à le pousser. L’assistance électrique ne fait pas tout, nous en avons maintenant la preuve… Le chemin redevient tranquille jusqu’à Duclair, où les gourmets se délectent du traditionnel canard au sang, avant de traverser une nouvelle fois la Seine.
Les dix derniers kilomètres semblent être une éternité. Heureusement, le prochain et dernier arrêt, l’une des plus anciennes et remarquables abbayes bénédictines de Normandie, est une motivation de taille. Face à celle que Victor Hugo surnommait « la plus belle ruine de France », référence à sa destruction au XIXe siècle, l’émotion nous envahit. Il est 18 heures, la lumière décline et teinte le parc de l’abbaye de Jumièges d’un romantisme singulier. Un dernier coup de pédale jusqu’au Clos des Fontaines, où les tours blanches de l’abbaye se dévoilent depuis la terrasse de la chambre. Le jacuzzi dans la salle de bains, le repas servi en chambre et la literie de qualité seront, sans aucun doute, salutaires. Demain est un autre jour… Que nous sommes déjà impatients de découvrir.
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Jour 2 : de Jumièges à Honfleur
Batterie chargée à bloc et soleil toujours au beau fixe, nous quittons notre hébergement en direction du Marais Vernier, à 43 kilomètres de là. De légères courbatures se sont invitées dans les mollets et les fessiers ce matin, mais rien d’incommodant. Sur la terre ferme, après une dernière traversée du fleuve pour rejoindre la rive gauche, le balisage indique : «Honfleur, 60 km». C’est là où nous dormirons ce soir. Pour l’heure, l’itinéraire longe les berges du fleuve en zigzaguant sur des routes étroites entre les fermes, avec chevaux et vaches pour compagnons. Tandis que l’air d’Yves Montand résonne dans les esprits « Quand on partait de bon matin/ Quand on partait sur les chemins (…) », nous arrivons déjà au Relais des chaumières d’Aizier, une auberge typique réputée pour ses portions généreuses. Le déjeuner dans la sacoche, nous bifurquons en direction de la Chapelle Saint-Thomas, ancienne léproserie en ruines dans la forêt de Brotonne, qui mérite le coup d'œil malgré un dénivelé important.
Nous regagnons l’itinéraire de la Seine à Vélo mêlant architecture traditionnelle normande et richesse de la faune locale aux abords du Marais-Vernier, parc de 4500 hectares à l’écosystème unique. Amateurs d’ornithologie, l’observatoire de la Grand-Mare est un site où canards souchets, foulques, grands cormorans, hérons cendrés et oies sauvages viennent se ressourcer. Après cette halte contemplative, nous retrouvons Christelle, conservatrice au Parc Naturel Régional, à la chambre d’hôtes des Cigognes. « On ne va pas au Marais Vernier par hasard, car on ne le traverse pas. Soit on y habite, soit on le visite. C’est là que réside la particularité de ce petit bout d’Écosse en Normandie, où les vaches Highland Cattle côtoient leurs cousines normandes», plaisante la passionnée qui anime des chantiers participatifs dans la réserve. À la belle saison, les cyclotouristes de passage peuvent s’initier au suivi scientifique des plantes carnivores, s’essayer à la vannerie sauvage ou encore participer à des séances de méditation au cœur de ce site protégé. De quoi faire du Marais Vernier un point de chute idéal, à proximité de la côte parfois surpeuplée.
L’heure tourne et il est déjà temps de quitter cette vaste zone humide pour gagner la campagne normande jusqu’au pittoresque village de Berville-sur-Mer, un ancien port de pêche. Le village de Foulbec n’épargne pas les cyclistes, avec des côtes à plus de 10%. Le souffle court, nous nous engageons sur la voie verte le long de la Seine, avec le pont de Normandie en ligne de mire. La route, en excellent état et sans dénivelé, permet de profiter en toute quiétude du va-et-vient des cargos sur cette eau céruléenne. Une fois les pylônes en béton de la travée dépassés, le tracé nous conduit dans une triste zone industrielle. Heureusement, Honfleur, son port et ses ruelles pittoresques, se cache juste derrière. C’est dans la vieille ville que l'hôtel particulier du peintre Henri de Saint-Delis, transformé en un 5-étoiles, se dévoile. Les neuf chambres spacieuses sont empreintes de la modestie et la discrétion de l’artiste, loin de la foule drainée par la cité des peintres. Dans cette ambiance romantique et bohème du milieu artistique de la première moitié du XXe siècle, version grand luxe, nous plongeons dans les bras de Morphée, prêts à en découdre pour la dernière étape.
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Jour 3 : de Honfleur à Deauville
Cinquante kilomètres nous séparent maintenant de l'ultime objectif. Après un dernier coup d'œil au port d'Honfleur, nous rejoignons l’itinéraire balisé. Le départ est ardu : la route, partagée avec les voitures, est en très mauvais état et le dénivelé est soutenu, bien que le corps semble s’être habitué. Après quelques kilomètres pénibles, on s'immisce dans les prairies verdoyantes du Pays d’Auge, où grandissent les cracks des hippodromes. La lumière est douce, le silence brisé par les seuls meuglements des vaches. Nous profitons de ces derniers moments sur les chemins de traverse. À Saint-André d’Hébertot, une voie verte partagée avec les chevaux nous guide durant 9 km jusqu’à Pont-l’Évêque, halte idéale pour les amateurs de fromage… Mais pas seulement. Entre sa « joyeuse prison » conservée en l’état, son artothèque et sa Calvados Experience, musée d’un nouveau genre où les 5 sens sont mis à l’épreuve, cette ville de 4 600 habitants mérite qu’on s’y attarde.
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Comme une ultime élancée pour rejoindre la grande plage de Deauville, une haie d'honneur de pommiers et une voie verte aménagée au sein de l’hippodrome accompagnent les derniers coups de pédales. Les planches et les parasols tant attendus nous tendent les bras. Nous lâchons notre fidèle monture le temps d'une courte marche jusqu’à l’eau, avant de retrouver Justin devant la gare pour lui remettre la bicyclette. Il n’aura fallu que 5 étapes et 190 km au compteur pour être piqués par le virus de l’itinérance et nous faire oublier un quotidien masqué (non obligatoire sur le vélo). Chaque boucle du fleuve a son histoire, son atmosphère, son rythme, et donne toute sa saveur à ce périple d’une richesse que l’on ne pouvait soupçonner.
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[Initialement publié en mai 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
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Le Figaro
Anne Rigail, les ailes du désir
François DelétrazPORTRAIT - La directrice générale d'Air France regarde avec satisfaction les passagers revenir en masse. Elle avait préparé sa compagnie en multipliant les initiatives pendant la crise du Covid. Des paris osés mais gagnants.
Avec la crise du Covid, alors que l'ensemble du transport aérien était à terre et son avenir très incertain, toute décision était un pari. À la tête d'Air France, Anne Rigail a fait des choix parfois très opposés à ceux de ses concurrents. Ainsi a-t-elle opté avant tout le monde pour une flexibilité totale des billets. Cette mesure court toujours alors que les compétiteurs resserrent tous les boulons. Mais, surtout, elle a tenu à ce qu’Air France maintienne une offre minimum sur quasiment l'ensemble de son réseau. Elle en récolte aujourd'hui les fruits : les avions sont pleins et la compagnie a gagné de substantielles parts de marché.
Son flair tient à son expérience. Anne Rigail, l'une des rares femmes à la tête d'une compagnie aérienne internationale, se met toujours à la place du passager. C'est qu'elle a commencé sa carrière à Air Inter – or, y a-t-il meilleure école que cette compagnie franco-française qui avait, bien avant EasyJet, inventé « l'avion facile » ? Depuis, la majorité des compagnies low-cost ont repris ce modèle et sa simplicité tarifaire.
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La satisfaction avant tout
À la tête ensuite, pour Air France, d'Orly puis de Roissy, elle a appris à jongler avec tous les métiers d'une escale, et approcher au mieux les attentes des passagers. Anne Rigail en a retenu la leçon : pour les clients, les choses simples sont les plus efficaces. Aujourd'hui, la satisfaction des usagers d'Air France reste son idée fixe. La concurrence n'a qu'à bien se tenir : elle se veut imbattable sur cette question. Elle est en effet persuadée que si les prix sont un critère primordial, une haute qualité de service est tout aussi importante. « Il faut que les avions soient à l'heure, mais surtout que nous assistions les passagers en cas d'irrégularité », nous dit-elle.
Cette Messine de 53 ans, qui a effectué l'essentiel de sa scolarité à Clermont-Ferrand, puis à Lyon, a eu ensuite le choix entre Polytechnique et les Mines. Elle choisira la deuxième option, rebutée par l'aspect militaire de la première. Aujourd'hui, ses quelques balades à cheval dans la campagne d'Île-de-France ne trompent personne : Anne Rigail est une infatigable bosseuse.
Ses deux grands enfants en savent quelque chose. Leur mère ne rentre pas tous les soirs dans la maison familiale de l'Essonne. Elle dort parfois dans son petit appartement de Roissy pour être à pied d'œuvre dès l'aube. Et constater, désespérée, les files d'attente pour passer le contrôle de police au départ et à l'arrivée à Roissy, car 180 fonctionnaires, qui avaient été déplacés pendant la pandémie et la chute du trafic, n'ont pas été réintégrés par le ministère de l'Intérieur.
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La marche vers une aviation durable
De même, ses discussions mensuelles avec Alain Krakovictch, le patron de Voyage SNCF, pour une meilleure coordination entre le fer et les airs, n'ont pas permis de réduire les queues pour l'achat matinal d'un billet en gare de Roissy. Elle le regrette amèrement : « Le transport, c'est de la stratégie à long terme, mais c'est aussi une succession de détails qui ont tous leur importance », nous disait-elle, alors qu'elle était responsable de l'expérience client d'Air France. C'est sans doute la raison pour laquelle il y a, dans la business class de la compagnie, 50 % de passagers… Loisirs. Un cas unique dans le monde. Mais une spécificité qui sert beaucoup à Air France avec la raréfaction des voyages professionnels.
Si Anne Rigail a choisi l'aéronautique, c'est par désir autant que par plaisir, car l'incroyable évolution technique des avions la passionne. Avec Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, elle défend une politique plus durable et multiplie les expériences novatrices comme les vols avec proportion importante de carburant durable, ce qui sera la norme demain. En pleine crise du Covid, alors que toutes les compagnies faisaient profil bas, elle poussait Air France à l'achat de nouveaux avions moins gourmands en carburant. C'est dire si elle croit en l'avion de demain.
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Mission Artémis : comment la Nasa compte retourner sur la Lune
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INFOGRAPHIE - La fusée géante SLS doit être testée sur son pas de tir début juin pour un lancement prévu en juillet ou en août. Avec ce monstre de 98 m, la Nasa rouvre la porte de l’exploration spatiale habitée, d'abord vers la Lune avant d'espérer s'aventurer vers Mars.
Charles LescurierService InfographieLa fusée la plus puissante Après une batterie de tests devant commencer début juin et si ceux-ci sont concluants, la fusée la plus puissante jamais construite, d’une poussée supérieure à Saturn V qui avait propulsé Neil Armstrong et 11 autres astronautes entre 1969 et 1972 sur le sol lunaire, devrait décoller pour la première fois cet été. Même si le programme a pris beaucoup de retard, avec cet événement la Nasa signe son grand retour dans l’exploration de l’espace lointain. Et concrétise ses ambitions.
Orion en répétition
Lors de ce premier vol, juchée à son sommet, la capsule Orion sera envoyée vers la Lune sans équipage pour cette première mission Artémis-1. Elle s’approchera à une centaine de km de sa surface, puis en utilisant sa force gravitationnelle, elle se placera en orbite durant environ 6 jours, le temps d’évaluer ses systèmes. Elle se rapprochera de nouveau de l’astre pour rejoindre sa trajectoire de retour. Elle sera récupérée dans le Pacifique après avoir parcouru plus de 2 millions de km.
La Lune en 2025
En cas de succès, la mission suivante, Artemis-2, devrait partir en 2024. Cette fois avec quatre membres d’équipage, pour un autre vol test qui sera le plus lointain jamais réalisé dans l’univers par des humains, au-delà de la face cachée de la Lune. Si de nouveau tout se passe bien, Artémis-3 devrait permettre à deux astronautes d’alunir, sans doute en 2025, 53 ans après Apollo 17.
Un pas de géant vers Mars
Dès lors, une présence durable sur la Lune est envisagée. Elle s’appuierait sur une station spatiale construite en orbite, à partir de laquelle s’effectueraient de nombreux allers-retours vers le sol lunaire grâce à un atterrisseur. Cette porte vers l’espace serait annonciatrice de prochaines missions vers Mars, selon un mode opératoire similaire. Un futur pas de géant pour l'humanité.
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L'Humanité
Le rail d’or pour Dalva
Nos recommandations culturellesCréés par Jean Roy et l’association des cheminots cinéphiles ceux du rail, ces récompenses ont couronné deux femmes cinéastes.
Les femmes ont pris le pouvoir lors des rails d’or, les prix remis par ceux du rail, l’association des cheminots cinéphiles. Le rail d’or du long métrage est revenu à Emmanuelle Nicot pour son superbe film Dalva, récit de la reconstruction d’une jeune fille victime d’inceste, encore sous l’emprise affective de son père.
La jeune cinéaste dont le film sortira à la fin de l’année 2022 s’est réjouie de cette récompense pour cette œuvre qui a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille pendant le festival. Pour le court métrage, le rail d’or est décerné à l’Espagnole Estibaliz Urresola Solaguren pour Cuerdas. Elle y confronte une chorale de femmes à un choix cornélien après l’arrêt des subventions municipales.
Disparaître ou accepter le financement de l’entreprise la plus polluante du secteur. Le rail d’or, fondé en 1992, à l’initiative du critique de l’Humanité Jean Roy et du cheminot André Gomar, choisit ses lauréats parmi les films présentés à la Semaine de la Critique.
Dalva, portrait d’une trop jeune femme
Dalva, d’Emmanuelle Nicot, France, 1 h 20
Un choc viscéral et une entrée en matière qui saisissent d’emblée. Des cris et des pleurs, Dalva résiste autant qu’elle peut pour éviter d’être arrachée à son père. Les services sociaux éloignent cette fillette de 12 ans, victime d’inceste. Dalva ne voit pas où est le mal, se dit amoureuse de son père. D’ailleurs, au foyer où elle a été prise en charge par Jayden (Alexis Manenti), un éducateur social, elle continue de s’habiller comme son père le lui a appris. Elle se veut féminine, maquillée et apprêtée. Elle reste volontairement à l’écart, animée par l’envie de retourner dans les bras de son père incarcéré. La rencontre avec Samia, une autre fille du foyer, fait peu à peu bouger les lignes.
Révélée par À l’arraché, un court métrage multiprimé dans les festivals, Emmanuelle Nicot signe avec ce premier long métrage une œuvre éprouvante et magnifique. S’il est question d’inceste, la jeune cinéaste s’attache surtout au long processus émancipateur, à l’accompagnement des victimes, à la puissance et à la complexité des sentiments à cet âge charnière, dernières prémices à l’adolescence. Sa manière de décortiquer les ambiguïtés de l’amour et son dévoiement intrigue. Outre sa mise en scène qui alterne une caméra portée et un filmage plus posé, un scénario maîtrisé qui dessine peu à peu son héroïne, le long métrage est porté par Zelda Samson, une comédienne non professionnelle choisie après un casting sauvage. Elle est renversante en Dalva qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’emprise de son père. On retrouve aussi avec plaisir Alexis Manenti, l’un des trois policiers de la BAC des Misérables de Ladj Ly, impressionnant en travailleur social à la sensibilité exacerbée. Sur un sujet sensible, la cinéaste brosse un portrait lumineux, tout en finesse et en délicatesse. M. M.
Le Figaro
«Vu d'Ailleurs» N°88 - Ukraine: l'arrivée du «rayon tueur»
Edouard de MareschalLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La revue de presse européenne, par Édouard de Mareschal.
Chers abonnés,
L'annonce avait fait sourciller les Américains et provoqué les moqueries de Volodymyr Zelensky : la semaine dernière, le vice-premier ministre russe Yury Borisov déclarait que Moscou avait déployé un armement laser en Ukraine. Il s'agit du «Zadira», prototype générant un faisceau d'énergie censé pouvoir incinérer un drone à une distance de cinq kilomètres.
Le scepticisme occidental ne doit pas faire oublier que les armes laser n'ont rien de fictionnel. Elles sont déjà opérationnelles dans le monde entier, rappelle La Repubblica. Le «Zadira» russe est d'ailleurs la version avancée du Peresvet, longtemps testé en Syrie pour éloigner les drones de l'État islamique. Israël dispose déjà d'une variante de son «dôme de fer» équipé d'un faisceau lumineux en lieu et place des missiles d'interception, expliquent nos confrères italiens.
En réalité, le concept existe depuis la guerre froide. Soviétiques et américains utilisaient des lasers pour aveugler les viseurs électroniques des satellites espions. Et si l'on remonte plus loin encore, le principe renvoie aux miroirs brûlants d'Archimède qui incendièrent les galères romaines lors du siège de Syracuse.
Aujourd'hui, les lasers visent les drones, nouveaux maîtres des airs de la guerre moderne. Un puissant faisceau serait susceptible de faire fondre les alliages plastiques. Les avions, bourrés d'équipements hypersensibles, constitueraient aussi une cible de choix. Des lasers plus puissants encore pourraient faire exploser des réservoirs, ou percer des coques de navires. Les Américains ont déjà installé un laser sur la prochaine version de leur véhicule de transport de troupes Stryker ; ce faisceau lumineux de 50 kilowatts pourra anéantir des drones, voire des roquettes et des mortiers, assure-t-on au Pentagone. Mais ce n'est que le début, précise La Repubblica. Les Américains travaillent sur d'autres projets encore plus ambitieux, dont un canon de 300 kilowatts qui, à terme, pourrait remplacer les bombes et les missiles sur les avions.
LIRE L'ARTICLE DE LA REPUBBLICA
Guerre d'information
La guerre en Ukraine se déroule aussi sur Internet. Les partisans de Kiev maîtrisent d'ailleurs ce terrain à la perfection, ne manquant pas une occasion de publier l'image d'un char russe disloqué, où la séquence d'un jeu de combat aérien en ligne qu'ils feront passer pour un nouvel exploit du «fantôme de Kiev». De son côté, la Russie investit depuis longtemps le terrain de la «guerre cyber».
Face à cette menace, l'Union européenne et l'Otan unissent leurs efforts depuis 2016 au sein de l'Hybrid CoE, pour «Centre européen d'excellence pour la lutte contre les menaces hybrides». Ce forum, basé à Helsinki, organise régulièrement des jeux de simulation pour apprendre à réagir aux campagnes de désinformation en ligne. Celles-ci visent les points sensibles de nos sociétés : la question raciale aux États-Unis, les réfugiés en Europe de l'Ouest, les LGBT en Europe de l'Est...
Point intéressant : une contre-attaque efficace est une contre-attaque ciblée, apprend-on dans le reportage. «Pour atteindre les jeunes, mieux vaut passer par un youtubeur. Alors que les retraités à la campagne écouteront plus volontiers une célébrité locale», explique Jakub Kalensky, expert des activités russes au sein de Hybrid CoE. Dans les deux cas, la réponse à l'attaque se fait donc par des moyens détournés. La contre-propagande occidentale, elle aussi, avance masquée.
LIRE LE REPORTAGE DU FIGARO
10 milliards d'euros pour l'Ukraine
Avec le projet d'embargo sur le pétrole russe, ce sera l'autre sujet brûlant du sommet européen extraordinaire de lundi et mardi : l'Europe peut-elle confisquer les avoirs gelés des oligarques russes visés par les sanctions européennes ?
Ursula von der Leyen a présenté mercredi plusieurs propositions en ce sens. Mais la manœuvre s'annonce délicate, comme nous l'expliquons dans nos colonnes. Actuellement, seule une condamnation pour crime prononcée par une instance européenne peut justifier une telle confiscation. Bruxelles voudrait donc étoffer la liste des «eurocrimes» (terrorisme, traite d'êtres humains, blanchiment d'argent...) pour y ajouter la violation des régimes de sanctions européennes.
Les discussions promettent d'être longues, écrit mon confrère qui précise que l'accord nécessite l'obtention de la majorité au Parlement et de l'unanimité des 27 États membres. À terme, l'idée serait d'affecter ces sommes saisies à la reconstruction de l'Ukraine. Entre les yachts, les avions, les biens immobiliers, les œuvres d'art et les comptes bancaires, cela représenterait quelque 10 milliards d'euros d'avoirs détenus par un peu moins de 1100 individus et 80 entités.
LIRE L'ANALYSE DU FIGARO
La phrase de la semaine
En fin de compte, la politique étrangère russe est très bruyante, très grossière, mais pas efficace. Il n'y a qu'à voir les demandes que Poutine a formulées juste avant la guerre en Ukraine. L'Otan devait revenir à la situation de 1997, promettre de ne jamais s'étendre… Et qu'a-t-il obtenu ? Rien. On s'est retrouvé avec la guerre.
Sa démission fracassante, annoncée lundi après 20 ans de service, a eu un retentissement mondial. Boris Bondarev a quitté la représentation russe à l'ONU à Genève pour protester contre l'invasion de l'Ukraine. «Beaucoup de diplomates russes ne croient pas leur propagande», déclare-t-il à la Tribune de Genève qui l'a interrogé en exclusivité sur les raisons de sa rupture avec Moscou.
LIRE L'INTERVIEW DE LA TRIBUNE DE GENEVE
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- Malgré la guerre contre l'Ukraine et les sanctions occidentales, le rouble est la devise mondiale qui a enregistré la plus forte progression depuis le début de l'année. Le résultat d'une politique de fer menée par le Kremlin : restrictions sur les mouvements de capitaux pour stoper l'hémorragie vers l'étranger, obligation de payer en roubles, y compris pour les Européens clients du gaz et du pétrole russes... Mais le cours actuel du rouble ne doit pas être pris pour argent comptant, assurent les experts interrogés par Die Welt. Il ne reflète pas le rapport entre l'offre et la demande, puisque les échanges ont été artificiellement restreints. Les analystes s'attendent d'ailleurs à un rattrapage à la baisse, à mesure que l'excédent commercial russe s'affaissera avec le renforcement de l'embargo occidental sur l'énergie russe.
LIRE L'ANALYSE DE DIE WELT
- Née de mère ukrainienne et de père biélorusse, Svetlana Alexievitch a reçu le prix Nobel de littérature en 2015. Interrogée par La Repubblica, elle théorise la notion d'homo sovieticus, homme corrompu issu du bolchévisme qui, en premier lieu, exige qu'on le respecte. Elle écrit actuellement un livre sur la guerre en Ukraine.
LIRE L'INTERVIEW DE SVETLANA ALEXIEVITCH
- Depuis toujours, les scientifiques rêvent de vaincre le cancer. Une entreprise allemande de Cologne prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer par une approche prometteuse, explique Die Welt. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.
LIRE L'ARTICLE DE DIE WELT
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«J’ai été déçu, même abattu»: Thierry Ardisson revient sur l’échec d’«Hôtel du temps»
- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 28/05/2022 à 11:48
- Publié
le 28/05/2022 à 11:48
Le premier numéro de sa création a réuni seulement 1,4 million de téléspectateurs, soit 6,8 % de part d’audience. Un score qui a particulièrement affecté l’homme en noir.
Au début du mois de mai, Thierry Ardisson faisait son retour à la télévision avec «Hôtel du temps». Un concept totalement inédit durant lequel l’animateur interviewe des personnalités décédées. Pour le premier numéro, diffusé sur France 3, l’homme en noir a ainsi retracé la vie de Dalida en lui faisant raconter les moments clés de sa carrière et certains événements plus personnels comme la mort de son grand amour Luigi Tenco en 1967, sa relation avec François Mitterrand et même son propre suicide.
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Un entretien post-mortem réalisé au sein du palace Le Meurice à Paris et rendu possible grâce à une technologie très en vogue en ce moment mais souvent décriée: le «deepfake». Pourtant, malgré une forte campagne promotionnelle, l’émission n’a pas piqué la curiosité des téléspectateurs. En effet, ils étaient seulement 1,4 million, soit 6,8 % de part d’audience, à découvrir cette nouveauté. Quelques heures auparavant, sur le plateau de «C à vous» sur France 5, Thierry Ardisson avait avancé: «Si je fais 7, je suis une merde. Si je fais dix, je suis le roi du monde. Si je fais 12, je suis un demi-Dieu».
Interrogé par nos confrères du Parisien , l’animateur est revenu sur cet échec. «Même si elle est dans la moyenne de la case, cette faible audience m’a terriblement affecté. J’ai été déçu, même abattu. J’ai mis tellement d’énergie dans ce projet», a-t-il déclaré avant de souligner: «Pourtant on a eu une presse dithyrambique qui a parlé d’un programme “bluffant”, “innovant”, “émouvant”. Le soir de la diffusion, 85 % de tweets étaient favorables. On a 500.000 téléspectateurs de plus à la fin de l’émission. Les gens qui ont vu ont aimé. En interne, le Qualimat est également élevé». Selon Thierry Ardisson, le problème vient certainement du fait qu’il a «mal vendu le truc». «Le public, qui m’a vu faire des interviews pendant trente-cinq ans, a cru que j’interviewais Dalida pendant une heure et demie, alors que c’est un documentaire bourré d’archives, un biopic», a-t-il ajouté.
«Cyril Hanouna est en service commandé pour me dézinguer»
Thierry Ardisson
Malgré tout, «Hôtel du temps» va avoir droit à une suite. «Au lendemain de la diffusion, j’ai appelé Stéphane Sitbon-Gomez [directeur des programmes et des antennes de France Télévisions, NDR] pour lui proposer d’arrêter. Il m’a répondu qu’il n’en était pas question, qu’il voulait un autre numéro avec Coluche, avant Gabin. On le tourne en septembre. On sait ce qu’il faut corriger. Ça marchera mieux. On a, par ailleurs, des touches pour vendre l’émission à l’étranger. Je suis reparti comme en 40. J’ai l’habitude de prendre des trains dans la gueule. Des coups durs, j’en ai connu toute ma carrière», a assuré Thierry Ardisson.
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Au lendemain du lancement d’«Hôtel du temps», Cyril Hanouna n’avait pas été tendre à l’homme en noir. «Thierry Ardisson, le donneur de leçons de la télévision française a pris une leçon, ça va être compliqué pour lui de se relever après ça. [...] C’est une interview d’une personne morte, comment peux-tu te dire que ça va marcher? C’est là que tu vois que le gars est complètement à côté de la plaque. Il vit dans quel monde? [...] Je lui ai envoyé un SMS ce matin: “Maintenant je pense que tu vas fermer ta grande gueule”», avait balancé l’animateur en direct de «Touche pas à mon poste!» sur C8.
Des invectives qui n’ont pas étonné Thierry Ardisson. «Il est en service commandé pour me dézinguer. Il n’échappera à personne que Vincent Bolloré a été condamné à me verser 5 millions d’euros après mon éviction de C8», a rappelé l’animateur de 73 ans. «Contrairement à leur position pendant la procédure, Hanouna a dit dans le “TPMP” qu’il m’a consacré: “On a bien fait de se débarrasser de lui”. Hanouna, c’est la voix de son maître. [...] Cyril n’a pas supporté que je dise que son émission était “vulgaire”», a-t-il ajouté.
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Le Figaro
Décès du cardinal Sodano, ex-bras droit de Jean Paul II et Benoît XVI
L'ancien secrétaire d'État du Vatican de 1991 à 2001 est décédé vendredi à 94 ans.
Le cardinal italien Angelo Sodano, numéro deux du Vatican sous les pontificats de Jean Paul II et Benoît XVI, est décédé vendredi à 94 ans à Rome, a annoncé samedi le Vatican.
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Le pape François a rendu hommage à «cet homme d'Église estimé, qui vécut avec générosité son sacerdoce (...) au service du Saint-Siège», dans un télégramme adressé à sa famille et publié par le Vatican. Ses obsèques auront lieu mardi à la basilique Saint-Pierre en présence du pape.
Jean Paul II en avait fait son numéro deux en le nommant secrétaire d'État en 1991 après l'avoir fait cardinal. À ce titre, il a accompagné le pape lors d'une cinquantaine de voyages à l'étranger. Benoît XVI, aussitôt après son élection en 2005, l'avait confirmé à son poste, où il était resté jusqu'en septembre 2006. Le cardinal Sodano a donc été numéro deux du Vatican pendant presque 15 ans.
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En 2005, il était aussi devenu doyen du collège des cardinaux, qu'il dirigeait donc au moment de la démission de Benoît XVI en février 2013. Mais âgé de plus de 80 ans et ayant donc perdu sa qualité de cardinal électeur, il n'avait pu participer au conclave chargé d'élire le nouveau pape.
Plusieurs polémiques
Né le 23 novembre 1927, il est le deuxième de six enfants dans une famille rurale du Piémont. Diplômé à Rome en théologie et en droit canonique, il s'était d'abord lancé dans la carrière diplomatique, occupant plusieurs postes notamment en Amérique du Sud.
En 1977, il est nommé par Paul VI nonce apostolique au Chili, où il prône une attitude accomodante avec le régime militaire du dictateur Augusto Pinochet. Rentré à Rome en 1988, il devient le bras droit du cardinal secrétaire d'État Agostino Casaroli et est nommé en 1989 secrétaire pour les relations avec les États, un poste équivalent à celui de ministre des Affaires étrangères.
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Le cardinal Sodano a été au centre de plusieurs polémiques. Il est notamment l'un des personnages centraux du livre «Sodoma: Enquête au coeur du Vatican» de Frédéric Martel, dans lequel le journaliste français dénonce son train de vie à Rome et ses liens avec Pinochet quand il était nonce au Chili.
Enfin, selon l'hebdomadaire National Catholic Reporter, Angelo Sodano aurait protégé le fondateur des Légionnaires du Christ, Marcial Maciel Degollado, qui a vécu pendant de nombreuses années avec une femme avec laquelle il avait eu un enfant. Marcial Maciel est aussi soupçonné d'agressions sexuelles sur des enfants et des séminaristes.
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Grégory MarinVous croyiez réellement que la petite ville d’Hawkins (Indiana, États-Unis) en avait fini avec l’étrange ? Le calme retrouvé ne pouvait être qu’apparent. Alors qu’un nouveau croque-mitaine apparaît, les défenseurs de la ville, pleinement adolescents, sont séparés : au lycée, Mike (Finn Wolfhard) et Dustin (Gaten Matarazzo) intègrent le club des geeks, Lucas (Caleb McLaughlin), l’équipe de basket, et Max (Sadie Sink) s’isole… Quant à Will (Noah Schnapp), sa mère Joyce (Wynona Rider) et son frère Jonathan (Charlie Heaton), ils sont partis s’installer en Californie, emmenant Eleven (Millie Bobby Brown) loin du cauchemar qu’ils ont vécu. Pas facile pour elle de maintenir sa relation à distance avec Mike, ou simplement de s’intégrer dans son nouvel environnement. Mais la menace qui pèse sur le monde va à nouveau leur donner un but commun…
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Stranger Things continue de jouer avec les codes de la nostalgie. Dans les premières saisons, elle s’adressait clairement à ce niveau aux quadragénaires élevés aux films Amblin Entertainment, regorgeant de clins d’œil à ces œuvres, les Goonies ou E.T., pour les stéréotypes de personnages et l’ambiance. Cette quatrième saison fourmille aussi de références, mais d’un autre genre : on repérera des hommages à Carrie au bal du diable, avec Eleven en lycéenne harcelée, ou au Silence des agneaux quand Nancy (Natalia Dyer) et Robin (Maya Thurman-Hawke) se prennent pour Clarice Starling. Les amateurs auront à cette occasion reconnu Robert Englund, inoubliable Freddy des Griffes de la nuit, dont l’influence résonne jusque dans certaines scènes.
Cette saison marque une progression vers des références cinématographiques plus adultes – même si la référence centrale, qui structure ce début de saison et crée l’indispensable Némésis, reste Donjons et Dragons. L’histoire rappelle d’ailleurs comment le jeu a été au centre de polémiques, agitées par les conservateurs américains, déplorant sa mauvaise influence sur la jeunesse.
Sur la côte Ouest magnifiant les corps et esprits sains, les « parias » qui s’y adonnent écoutent aussi du hard rock, portent les cheveux longs… et sont poursuivis par des athlètes propres sur eux et populaires. Comme si, avant même l’ouverture d’un portail entre les dimensions, deux mondes coexistaient déjà, qui peuvent entrer en collision à tout moment. Une manière aussi pour Matt et Ross Duffer, les créateurs de la série, de portraiturer une Amérique divisée ?
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Après deux années de crise sanitaire et trois confinements, l'envie de verdure et d'espace a grandi dans le cœur de bon nombre d'habitants de la capitale et des communes limitrophes. Mais pas besoin de partir à l'autre bout de la France et de tout quitter pour l'assouvir. La région parisienne regorge de demeures bucoliques nichées au cœur de parcs arborés, bordées de champs voire traversées de petits cours d'eau. Voici notre sélection de propriétés isolées à vendre, à quelques dizaines de kilomètres seulement de Paris.
Un ancien pavillon de chasse à 36 minutes de Paris (77)
Craquez pour cette jolie demeure bâtie au XVIIe siècle qui a appartenu au maréchal De Ney, sous Napoléon. Occupée à l'origine en tant que pavillon de chasse, la propriété s'est agrandie au fil des années et propose désormais une surface de 260 mètres carrés, 9 pièces dont 5 chambres. Grâce à son terrain de 3 250 mètres carrés environ, joliment arboré, entouré de champs et d'une forêt située à seulement trois minutes à pied, vous ne serez pas gêné par le voisinage et profiterez d'un véritable havre de paix empreint de verdure. Cette belle maison est située à Verneuil-L'Etang, soit à 55 kilomètres de la capitale. Comptez 48 minutes en voiture et 36 minutes pour rejoindre la gare de l'Est en train.
Son prix ? 769 000 euros.
Une maison en plein cœur de la forêt à 50 minutes de Paris (78)
© Bruno Lassale – De La Cour Au JardinVoici une maison idéale pour les amateurs de randonnées en forêt. Située à Saint-Hilarion, près de Rambouillet et à seulement 55 kilomètres de Paris, soit 50 minutes en voiture, cette belle et grande propriété familiale de 360 mètres carrés, 11 pièces dont 6 chambres, dispose d'un superbe jardin arboré de 2 600 mètres carrés. D'un côté du terrain, vous profiterez des promenades en forêt, à pied, à cheval ou à vélo, sans rencontrer de route goudronnée pendant un long moment. De l'autre, des champs avec des bois à l'horizon vous conduiront à des balades sans fin. Pour les éventuels acquéreurs intéressés, il vous faudra juste un peu de patience : actuellement occupée, la maison ne sera libre le 15 septembre prochain et nécessite de passer par une vente longue.
Son prix ? 740 000 euros.
Un moulin bucolique à 50 minutes de Paris (78)
Quoi de plus dépaysant et de romanesque que de s'installer dans un moulin ? Faites vos cartons et partez à la découverte de cette sublime bâtisse d'environ 550 mètres carrés, 12 pièces, dont 6 chambres. Bien que datant du XVIIIe siècle, le moulin est en parfait état et offre de somptueuses salles de réception avec cheminées, un toit terrasse, sans oublier une salle des roues. Avec son parc de 8 000 mètres carrés orné d'arbres centenaires, vous serez entouré de verdure et loin des regards des voisins, si ce n'est de ceux des petits écureuils. Situé en bord de forêt, le terrain est également traversé par un charmant petit ruisseau qui ajoute une note de charme supplémentaire à ce cadre déjà idyllique. Ce petit coin de paradis est situé à 12 minutes de Houdan, en plein cœur de la vallée de la Vaucouleurs, soit à une cinquantaine de minutes de la capitale en voiture.
Son prix ? 1 180 000 euros.
Une maison au bord de l'eau à 50 minutes de Paris (78)
Commençons par cette belle propriété de 240 mètres carrés située à Saint-Forget, en plein cœur d'un écrin de verdure de plus de 2 450 mètres carrés au sein de la haute vallée de Chevreuse. Profitez de ce bel environnement paysager à l'abri des regards et de sa piscine de sept mètres sur trois. Baladez-vous dans le jardin et vous découvrirez une mare de 150 mètres cubes, les 80 mètres du bras de l'Yvette, une rivière française qui traverse le terrain, et son ponton pour la pêche. Sans oublier sa serre, qui saura accueillir vos plantations. Un dépaysement garanti pour cette maison des années 80 qui dispose de 5 chambres, de 2 salles de bains, d'un sous-sol total de 100 mètres carrés et, cerise sur le gâteau, d'un sauna ! Pour vous rendre dans la capitale, comptez environ 45 minutes en RER B, depuis la gare de St-Rémy-lès-Chevreuse jusqu'à Denfert-Rochereau.
Son prix ? 1 050 000 euros.
Une propriété équestre à 55 minutes de Paris (78)
© Emmanuelle Puech – Horse ImmoUne magnifique parcelle de 10 hectares entourée de verdure et de champs à perte de vue, située entre Houdan et La Boissière-Ecole… Cette jolie maison rénovée de 200 mètres carrés, disposant de 5 chambres et 4 salles de bains, se trouve bien à moins d'une heure de Paris en voiture. Elle fera le bonheur des férus d'équitation, puisque le terrain accueille deux carrières, un manège et une vingtaine de boxes pour accueillir des équidés. Mais pas seulement, puisqu'elle pourra tout aussi bien combler des amoureux de la nature en quête d'un cadre champêtre, de grandes étendues et, surtout, de sérénité.
Son prix ? 1 740 000 euros.
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Acheter une maison de campagne : ce qu'il faut savoir
Stephanie Marpinard5 maisons isolées à vendre à moins d'une heure de ParisAprès deux années de crise sanitaire et trois confinements, l'envie de verdure et d'espace a grandi dans le cœur de bon nombre d'habitants de la capitale et des communes limitrophes. Mais pas besoin de partir à l'autre bout de la...
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Le Figaro
Jeanjean : «C'est un pur bonheur d'avoir connu ces moments», savoure la surprise tricolore malgré son élimination
Romain SchneiderLa sensation Léolia Jeanjean a été dominée samedi au troisième tour, 6-1, 6-4, par la Roumaine Irina-Camelia Begu.
A Roland-Garros,
Le public du Suzanne Lenglen a bien failli assister à une sacrée Remontada, lorsque Léolia Jeanjean a sauvé trois balles de match dans le deuxième set. Menée 5-2, la Montpelliéraine, dos au mur, a enfin lâché les chevaux. Trop peu, trop tard... La joueuse du Stade Toulousain, n'a pas réussi à débreaker une deuxième fois à 4-5 sur le service de Begu. Fin de la belle histoire Porte d'Auteuil.
«Comparé aux joueuses que j'ai affrontées avant, elle avait un jeu qui était un peu plus solide, un peu plus terrien qui, au final, ressemble un peu au mien, a soufflé Jeanjean devant la presse. Finalement, c'est elle qui m'a plus dérangée que moi qui l'ai dérangée. Les échanges étaient assez longs, j'étais physiquement assez tendue, donc les jambes ne réagissaient pas très bien. Après, pour être honnête, je n'ai pas trouvé les solutions. Je n'ai pas eu beaucoup d'occasions, je n'ai pas eu trop de marge de manœuvre. C'est à moi de créer du jeu et quand on est un peu tendu, on force un peu les coups, on fait un peu plus de fautes bêtes. C'est ce qu'il s'est passé (27 fautes directes).»
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Après avoir fait tomber la numéro 8 mondiale Karolina Pliskova, Jeanjean est retombée sur terre face à la solide 63e mondiale. Elle a manqué cinq balles de break dans le premier jeu et a converti seulement 1 balle de break sur 12 sur l'ensemble du match. L'ex-enfant prodige du tennis français, a connu un trou d'air après ce premier jeu très serré : «Si je marque ce premier jeu, ça peut changer la tournure de ce premier set ». Vingt minutes à peine après avoir cédé ce premier jeu, elle était déjà menée 1 set à rien (1-6). La droitière de 26 ans a d'abord offert le premier break à son adversaire avec une double faute avant de lâcher un deuxième jeu de service blanc. Elle pourra aussi regretter ses 5 balles de debreak dans la deuxième manche non convertie.
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Les yeux rivés sur le gazon et le top 100
Mais à l'heure des bilans, c'est le positif qui l'emporte : «C'est un pur bonheur d'avoir connu ce moment. J'ai vécu les meilleurs moments de ma vie. Je suis très contente.» Son exploit contre Pliskova a fait d'elle la joueuse la moins bien classée à battre une membre du top 10 féminin dans le Grand Chelem parisien depuis Conchita Martinez, alors débutante sur le circuit, en 1988. La joueuse de 26 ans sera 148e au prochain classement.
Entendre son nom dans un stade plein, j'ai envie de le revivre l'année prochaine
«Mon premier objectif ce sera de rentrer dans le top 100 et dans les tableaux de Grand Chelem.» Et au lieu de disputer des tournois secondaires sur le circuit français, elle devrait passer de l'ocre au vert avec l'objectif de se qualifier pour Wimbledon. «Je vais partir pour jouer sur gazon dans pas très longtemps», a-t-elle confirmé. Revenue sur le circuit en 2020 «pour ne pas avoir de regrets», Jeanjean va pouvoir poursuivre son rêve de disputer les 4 Grands Chelem. «C'est improbable ce qui s'est passé entre décembre 2020 et maintenant. Beaucoup de monde commence à me parler. (Rires) Cela fait très bizarre d'ailleurs. Non, c'est presque un changement de carrière j'ai envie de dire : on passe du circuit secondaire et on arrive en Grand Chelem où c'est le top du top. Les émotions, c'est ce qui a énormément changé. Quand on entend son nom dans un stade plein, c'est un pur bonheur ; c'est quelque chose que j'ai très envie de revivre et que j'espère revivre l'année prochaine.»
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Roland-Garros : corne de brume, chants et ambiance de stade de foot, Benoît Paire enflamme le court Simonne-Mathieu
LE SCAN SPORT - Le Français bataillait dans une ambiance de folie, lundi soir, face à Ilya Ivashka, avant que la pluie ne vienne interrompre la rencontre.
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Plusieurs joueurs ont regretté le comportement des spectateurs français soutenant parfois avec excès les Tricolores.
Roland-Garros : Raducanu s'en sort en 3 sets
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Le Figaro
Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé
Olivia DétroyatENQUÊTE - Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).
En plus de 150 ans d’histoire, Nestlé a déjà fait face à des déboires sanitaires, plus ou moins graves. Comme les traces de benzène trouvées dans du Perrier dans les années 1990, ou les nouilles Maggi contaminées au plomb en Inde en 2015. Ce risque est même inhérent à son métier, et démultiplié pour un groupe tentaculaire qui opère 413 usines dans 85 pays et écoule 10 000 types de produits sous plus 2 000 marques dans le monde.
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Mais avec l’affaire Buitoni qui a plongé plus de 50 familles françaises dans la maladie et dans le deuil, l’ampleur du scandale est inédite. Au total, 56 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) liés à la consommation des pizzas de la gamme Fraîch’Up de Buitoni ont été dénombrés en France. Deux enfants sont décédés de cette maladie, causée par l’ingestion de souches pathogènes de la bactérie E. coli. Les images du site nordiste de Caudry, qui fabrique depuis 1981 les fameuses pizzas, ont également choqué. On y voyait de la nourriture au sol et des vers dans les bacs de rattrapage. S’y sont ajoutés les témoignages des anciens salariés du site, assurant avoir alerté il y a un plus d’un an des dérives sanitaires de l’usine en question.
Constat implacable
Le cocktail est explosif pour le suisse, pourtant considéré comme un des meilleurs élèves en matière d’hygiène et de sécurité. Que ce soit dans ses sites de production ou dans ses bureaux, la sécurité y est érigée en maître mot. Mais si le géant de Vevey assure avoir travaillé dans les règles de l’art, les images chocs de Caudry interrogent.
De fait, l’histoire de Caudry semble bien être celle d’une dérive sanitaire. La simple lecture de l’arrêté préfectoral du 1er avril 2022 (soit une quinzaine de jours après le début du scandale) enjoignant la fermeture de l’usine, est implacable. Celui-ci fait état d’un outil de production «très dégradé», ainsi que d’anomalies présentant «un danger pour les consommateurs» et une «menace pour la santé publique». Le tout ponctué «de la présence de rongeurs», et «d’un manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage, et de certains équipements ou matériels».
Ce constat sans appel contraste avec la défense originelle de Nestlé, le groupe de Vevey ayant opposé les résultats de 75 tests sanitaires réalisés à Caudry, tous négatifs à toute contamination. Selon nos informations, un test de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) du Nord aurait bien relevé des anomalies. Mais celles-ci étaient mineures, et dataient de 2020. Corrigées lors d’une seconde visite en 2021, elles n’ont pas empêché que la situation de l’usine se dégrade à nouveau. Selon plusieurs sources, les changements sur les process de maintenance de ligne, ainsi que sur un des fournisseurs de matières premières il y a quelques mois, pourraient expliquer la situation.
. Ce n’est pas un hasard, et c’est le résultat d’une politique de pression sur les coûts, qui vient notamment de la pression sur les prix en magasin
Interrogé, Nestlé ne confirme pas ces informations, se retranchant derrière la difficulté de s’exprimer alors que court une enquête. «Mais oui, il y a eu des erreurs. Ce n’est pas un hasard, et c’est le résultat d’une politique de pression sur les coûts, qui vient notamment de la pression sur les prix en magasin», lâche sans filtre un ancien cadre du groupe. De quoi battre en brèche la thèse de l’accident ou de la négligence malheureuse. Dans la chaîne de responsabilité, certains s’interrogent ainsi sur la réorganisation mondiale du géant de l’alimentaire ces dernières années, qui a donné plus de poids aux grandes zones géographiques, au détriment des pays.
«Nestlé est très en pointe sur la modernité de ses lignes sur lesquels il investit beaucoup. Mais il y a un sujet sur la maintenance de ces équipements industriels, et sur l’environnement général (sol, mur…) dans les usines. Pour avoir vu celle de Mousline il y a quelques années, ce n’était pas irréprochable», embraye Didier Pieux, secrétaire Fédéral au syndicat FGTA-FO.
Alors que le flou persiste sur l’origine de la contamination, des perquisitions ont eu lieu au siège francilien du groupe le 13 avril, ainsi que sur le site de Caudry, qui fabriquait plus de 170.000 pizzas par semaine. Fermé administrativement, il laisse dans l’incertitude environ 200 salariés. Pour ceux-ci, une activité réduite - et donc leurs salaires - a été assurée pour 12 semaines, soit jusqu’à fin juin.
À ces doutes industriels s’ajoute la gestion par l’entreprise de ce scandale, par nature très complexe. Quand Nestlé rappelle massivement ses pizzas Fraîch’Up le 18 mars, le géant de Vevey a été alerté la veille par les autorités sanitaires de la présence d’une souche hautement pathogène d’E. coli dans une de ses pizzas non consommée, issue du congélateur d’une famille. Si le groupe réagit immédiatement, le problème est plus ancien. Depuis plusieurs semaines, Santé publique France enquête sur une recrudescence de cas de SHU graves dans l’Hexagone. Et surtout sur un lien possible avec Fraîch’Up. Ceci sans que le groupe n’ait été mis au courant, assure-t-il. «Dès que nous avons été informés, nous avons lancé le rappel», appuie un porte-parole de Nestlé. Le lien entre les pizzas et la contamination est finalement confirmé 12 jours plus tard, le 30 mars, toujours par Santé publique France. Dans les rangs de Buitoni et de Nestlé, c’est la consternation. Les industries laitières ou carnées se savent très exposés aux risques sanitaires. Pas les pizzas. «Mais la Fraîch’Up est une pizza à pâte crue, donc à la fragilité bactériologique plus importante», précise un connaisseur de l’industrie. L’ingrédient est toujours considéré comme la source probable de contamination. C’est ce qu’explique Jérôme Jaton, le directeur général industriel de Nestlé, lors d’une conférence de presse le 30 mars sur le site de Caudry. Il présente alors aussi ses excuses. C’est jusqu’à présent quasi la seule prise de parole officielle du groupe suisse, qui a laissé sa marque Buitoni communiquer sur les retraits et rappel.
Un choix perçu comme une forme de dédouanement de Nestlé et une façon de protéger le nom de la maison mère. Tout comme les arguments liés aux tests négatifs réalisés dans l’usine. En rayon, les ventes de Buitoni (500 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel habituellement) s’écroulent. Car l’affaire a un retentissement médiatique énorme. Mi-mai, la plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain recensait près de 100 000 commentaires sur le sujet Buitoni. Soit deux fois plus que l’affaire du lait infantile contaminé de Lactalis en 2017.
Bons d’achat de 20 euros
Le rappel des produits le 18 mars puis l’ouverture d’une enquête quatre jours plus tard ne seront qu’un préambule. Le 25 avril, la révélation de la proposition par Buitoni des bons d’achat de 20 euros aux familles concernéespar les rappels relance la polémique. Une erreur «qui n’aurait pas dû être faite», reconnaît la marque, qui s’est ensuite excusée. Au-delà du risque d’image, Nestlé affrontera aussi un sérieux risque financier. Les chefs d’accusation retenus dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 13 mai incluent notamment la mise en danger de la vie d’autrui, passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Mais aussi la mise sur le marché d’un produit dangereux pour la santé (cinq ans d’emprisonnement et 600 000 euros d’amende), ainsi que l’homicide involontaire (trois ans de prison et 45 000 euros d’amende). La tempête Buitoni est loin d’être terminée.
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McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»
La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.
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La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.
Le Figaro
Gad Elmaleh : «Quand j'entends mon fils rebaptiser les tests PCR “plongées sous-narines”, je me dis que la relève est assurée»
gadelmaleh.comIl remonte sur scène après sept ans d'absence avec un one-man-show très personnel, D'ailleurs. Paternité, célébrité, couple... L'humoriste pratique l'autodérision avec truculence.
À peine a-t-il posé un pied sur la scène de La Cigale, à Paris, que Gad Elmaleh rappelle qu'il est resté le roi du stand-up. Ses mimiques, sa façon de se mouvoir, ses talents d'improvisation, ses imitations de sa mère, des catholiques, des «blédards» : en vingt-cinq ans de carrière, l'humoriste a su imposer un style bien à lui. Dans D'ailleurs, son nouveau spectacle intime, il aborde sa vie de père, de star, mais aussi de célibataire. Une quête d'authenticité qui résonne comme une réponse faite à ses détracteurs. Libéré du jugement et du regard des autres depuis qu'il a passé le cap de la cinquantaine, il a gardé un œil aiguisé sur la société et continue de rassembler un public aussi fidèle que conquis.
Madame Figaro. - Qu'est-ce qui vous séduit dans le fait de vieillir ?Gad Elmaleh. - Je suis aujourd'hui obsédé par l'idée de surprendre plutôt que de séduire. Comme j'ai pris l'habitude de rôder mon spectacle dans des comedy clubs, j'ai connu quelques loupés et si une blague ne fonctionne pas, je ne remets plus tout en question.
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Après vingt-cinq ans de carrière, pourquoi tenez-vous à vous produire encore dans de petites salles ?Je vois l'humour comme un sport, une discipline qui demande de l'entraînement. Je ne peux pas me produire dans un stade devant des milliers de gens si je n'ai pas musclé mon jeu en amont. Pour cela, j'arpente les comedy clubs et les bars à chicha, des lieux difficiles où commencent tous les jeunes humoristes. Je le vois comme un challenge qui me tire de ma zone de confort, et je sais que si j'arrive à faire rire ce public-là, je ne peux qu'être au sommet dans les grandes salles où les spectateurs sont venus pour moi.
J'arpente les comedy clubs et les bars à chicha, des lieux difficiles où commencent tous les jeunes humoristes. Je le vois comme un challenge qui me tire de ma zone de confort
Qui rêveriez-vous de faire rire ?Je pense souvent à Élie Kakou. J'aurais aimé qu'il voie mon sketch sur les religions parce qu'il aurait eu un regard singulier et inattendu sur ce sujet. J'ai eu la chance qu'il assiste à mon premier spectacle alors qu'il m'avait connu comme technicien. Il était d'une bienveillance absolue.
En dehors des religions, vous abordez aussi votre expérience à Monaco, lorsque vous étiez en couple avec Charlotte Casiraghi…Oui. J'ai été très bien accueilli et accepté par la famille princière, le prince est même venu voir mon show. Mais ce qui m'intéressait, c'était de traiter ce pan de ma vie à travers les yeux de ma mère qui, pour surmonter son trac en arrivant au Rocher, a eu tendance à surjouer le côté très à l'aise en transformant sa manière de marcher ou de porter son écharpe. C'était à la fois extrêmement drôle et touchant.
gadelmaleh.comQuel père êtes-vous ?Je n'ai pas été le même avec mon fils de 21 ans et celui de 8 ans. Pour mon aîné, j'ai projeté une idée du père que je voulais être, mais avec les années j'ai acquis une maturité paternelle qui ne me fait plus jouer un personnage. L'humour est un langage important avec mes enfants. Quand j'entends mon dernier rebaptiser les tests PCR «les plongées sous narines», je me dis que la relève est assurée.
D'ailleurs, du 31 mai au 4 juin, au Dôme de Paris-Palais des Sports. Dates supplémentaires sur gadelmaleh.com
Condamnée pour avoir poussé son petit ami au suicide : l'affaire qui a inspiré la série The Girl From Plainville
En 2017, l'adolescente Michelle Carter est condamnée pour avoir poussé son petit ami, Conrad, à se suicider. L'affaire, ultramédiatisée à l'époque, est adaptée dans une série disponible sur Hulu, et qui sera diffusée sur Starzplay dès le 10 juillet.
Clara Luciani : «J'ai toujours considéré qu'être une femme n'était pas un frein à ma carrière, mais un défi»
La musicienne française était la 3e invitée des talks Women In Motion du Festival de Cannes. Elle y est revenue sur son parcours, et ses engagements.
Déborah Lukumuena : «Je n'ai pas eu de modèles dans le cinéma car il n'y a pas grand monde qui me ressemble physiquement»
L'actrice découverte dans Divines est l'une des figures importantes d'un cinéma en pleine révolution. Elle était l'invitée du 5ème talk Women In Motion, à Cannes.
Le Figaro
En Guadeloupe, la ministre des Outre-Mer Yaël Braun-Pivet appelle à «regarder en face» l'histoire de l'esclavage
La nouvelle ministre des Outre-Mer a appelé à la «réconciliation» par la «mémoire partagée» lors d'une cérémonie de commémoration de l'abolition définitive de l'esclavage sur l'île le 27 mai 1848.
La nouvelle ministre des Outre-Mer Yaël Braun-Pivet, en visite vendredi en Guadeloupe, a appelé à «regarder en face» l'histoire de l'esclavage, lors d'une cérémonie de commémoration de son abolition définitive sur l'île. «L'esclavage est un crime contre l'humanité perpétré durant des siècles», a-t-elle déclaré, devant un parterre de personnalités guadeloupéennes rassemblées au Fort Delgrès, érigé en lieu de mémoire de la révolution de Guadeloupe de 1802.
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Louis Delgrès, officier antillais de l'armée française s'était rebellé avec des centaines d'hommes contre le rétablissement de l'esclavage dans les colonies, souhaité par le Premier Consul Napoléon Bonaparte. Le 28 mai 1802, ils avaient choisi le suicide plutôt que la reddition et un retour aux fers. Des décennies plus tard, le 27 mai 1848, l'esclavage était une nouvelle fois aboli en Guadeloupe, cette fois définitivement. Dans un communiqué, le LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon, «Collectif contre l'exploitation outrancière») a fustigé le choix de ce lieu pour ce qu'il a appelé une «commémoration coloniale» tenue «sous la haute autorité d'un esclavagiste», le fort abritant la tombe du général Richepanse, venu rétablir l'esclavage en Guadeloupe.
Enumérant les «blessures» endurées par les Africains, déportés dans les bateaux négriers, la ministre a déclaré: «la mémoire de leur martyre nous oblige» et «nous devons regarder ces blessures en face, en pleine conscience de leur funeste souvenir».
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Mémoire partagée
La «mémoire partagée» est un «remède» contre les discriminations ou le racisme, «ce remède porte un nom, la réconciliation», a-t-elle insisté, en renouvelant la promesse de l'installation à Paris d'un mémorial dédié aux victimes de l'esclavage. Dans un communiqué, le parti socialiste guadeloupéen a souligné que cette visite intervenait «en pleine période de réserve imposée aux ministres» pour cause de campagne des législatives et n'était possible «qu'en lien avec ce temps mémoriel». Cela ne saurait «faire oublier que la ministre vient également en appui aux candidats de la majorité présidentielle», a-t-il relevé.
Yaël Braun-Pivet a tenu une réunion avec les représentants des collectivités, tel le président du Conseil régional, Ary Chalus, concernant notamment «l'Appel de Fort-de-France». Le 17 mai, les présidents des régions de Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane, avaient lancé cet appel solennel à «un changement profond de politique» de l'Etat dans leurs territoires. Tous avaient demandé une rencontre avec Emmanuel Macron qui, selon Ary Chalus, devrait se tenir «en septembre», à une date «pas fixée» encore.
En Guadeloupe, les élus locaux ont souvent marqué leur désaccord avec la politique du président Macron, allant jusqu'à boycotter la visite de l'ex-ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dépêché sur place en urgence lors des émeutes urbaines qui avaient secoué l'île en novembre 2021. «Nous devons travailler en bonne coopération», a commenté la nouvelle ministre. «Il s'agira de prendre en compte la singularité de chaque territoire et la priorité sera de rétablir une pleine égalité républicaine».
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Le Figaro
Ligue des Champions : 6800 policiers et gendarmes sur les dents pour une finale à hauts risques
Christophe CornevinLa préfecture de police de Paris n'a eu que trois mois pour verrouiller le dispositif, alors des débordements sont à craindre. Près de 70.000 supporters anglais, en majorité sans billets, sont attendus.
Ce sera sans nul doute la rencontre de football la plus à risques de l'année. Le duel au sommet opposant Liverpool au Real de Madrid, samedi soir, en finale de la ligue des Champions au Stade de France, fera figure de test grandeur nature pour les forces de l'ordre qui se préparent déjà au défi monstre des JO de 2024. L'exercice est d'autant plus délicat que le match était, à l'origine, programmé à la Gazprom Arena de Saint-Pétersbourg avant d'être déplacé en France en guise de sanction, le 24 février dernier, à l'entrée des forces russes en Ukraine.
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De facto, les stratèges de la préfecture de police de Paris n'ont eu que trois mois pour verrouiller, en urgence, chaque détail du dispositif, alors que des débordements de hooligans ne sont pas à exclure. Selon une dernière projection, près de 70.000 supporters anglais, la plupart sans billet, devraient franchir la Manche pour donner de la voix, mais aussi boire des bières, à Paris et en petite couronne. Parmi eux pourraient figurer des « éléments à risques » ayant consommé plus que de raison et prêts à en découdre.
Deux «fans zones» bien distinctes
Soucieux d'assurer le « bon déroulement de la rencontre et garantir la sécurité des spectateurs et supporters aux abords du stade de France », la préfecture de police a mis en place deux « fans zones » bien éloignées l'une de l'autre. La première, réservée pour les Anglais démunis du précieux sésame leur donnant accès au stade, a été mise en place sur le Cours de Vincennes, dans le XIIe arrondissement à Paris. Ouvrant ses portes aux supporters de Liverpool dès le début de l'après-midi et jusqu'à fin du match, cette « fan zone » pourra à elle seule accueillir jusqu'à 44.000 personnes. Les supporters de Liverpool ayant eu la chance de décrocher des billets sont quant à eux invités à rejoindre le Stade de France « dès que possible », le samedi.
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De leur côté, les groupes de supporters espagnols ayant un ticket d'entrée pour la rencontre sont attendus dans un premier temps entre midi et 18 heures, dans une «fan zone» déployée au sein même du parc de la Légion d'Honneur, à Saint-Denis. Considérés comme a priori plus paisibles, les afocianodos du Real Madrid sont ensuite invités à se rendre au Stade de France, où le coup d'envoi sera sifflé à 21 heures dans une enceinte de 80.000 spectateurs jouant à guichets fermés. Les habitants de Seine-Saint-Denis qui souhaitent assister au match sur écran géant pourront, quant à eux, rejoindre à leur tour la «fan zone» de la Légion d'Honneur à partir de 18 heures 30.
Des périmètres sous haute protection
« Un périmètre de protection est institué par deux arrêtés autour des deux fans zones», annonce la préfecture de police qui prévient : « tout rassemblement de nature revendicative est prohibé, les objets illicites ou considérés comme dangereux ne sont pas admis ». Outre bien sûr les armes et les objets tranchants, les patrouilles feront la chasse aux « articles pyrotechniques » de type feux d'artifice et fusée de détresse mais aussi aux objets en verre.
Des agents de gardiennage s'acquitteront quant à eux des palpations systématiques à l'entrée, sachant que les porteurs de valises ou des sacs volumineux risquent fort d'être refoulés. Dotés de détecteurs portatifs de métaux, les membres de ces forces privées ne seront en revanche pas armés. De minutieuses missions de filtrage, menées en amont, permettront d'identifier les supporteurs à risques, notamment avec l'appui de « spotters » anglais supposés avoir une fine connaissance des interdits de stades.
Alcool prohibé dès samedi soir
Dès samedi à 18 heures jusqu'au dimanche à 2 heures du matin, la vente et la consommation d'alcool est strictement prohibée par arrêté préfectoral « dans l'espace public, dans les établissements recevant du public ainsi que dans les débits de boissons implantés sur la commune de Saint-Denis ». Ces mesures de prohibition entrent aussi en vigueur dans les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et Paris-Orly. « En revanche, précise la préfecture de police, la consommation d'alcool sera possible à l'intérieur du stade de France, à compter de l'ouverture des portes à 18 h et pendant toute la rencontre ».
Au total, pas moins de 6800 policiers et militaires sont mobilisés dans le cadre de l'organisation de la finale, pour « garantir le bon déroulement de la rencontre », « assurer la sécurité des biens et des personnes » à Paris et à Saint-Denis et faire « respecter les mesures prises à cette fin ». En raison de restrictions de circulation et de stationnement à Saint-Denis et autour de la fan zone parisienne, la préfecture de police recommande d'emprunter les transports en commun. De manière préventive, le périmètre situé autour de l'avenue des Champs-Élysées n'est pas accessible aux fans espagnols et anglais jusqu'à dimanche soir.
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Pendant tout le week-end, Paris et sa couronne se retrouvent sous haute tension. Galvanisés, les supporters ont fait flamber le marché des locations au point que les tarifs des nuits d'hôtels ont triplé par endroits. La fièvre du football s'est emparée du cœur battant de la capitale.
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Le Figaro
Grégoire Margotton commente Real Madrid/Liverpool, la finale de Ligue des champions sur TF1: «Il y a un affrontement d’histoire et de style qui m’enchante»
ENTRETIEN - Le journaliste va faire vivre la rencontre qui oppose Liverpool au Real Madrid avec Bixente Lizarazu.
L’an dernier, TF1 n’avait pas diffusé la finale de Ligue des champions, retransmise par RMC Story. Depuis, la Une a racheté les droits de ce rendez-vous incontournable - qui doit obligatoirement être diffusé en clair - pour trois ans. Grégoire Margotton revient donc aux commentaires avec son acolyte Bixente Lizarazu afin de faire vivre le match qui oppose le Real Madrid à Liverpool, pour sa plus grande joie. D’autant que le journaliste n’a jamais caché son amour pour les Reds. Il nous donne son sentiment sur ce match attendu de tous les fans de football.
TV MAGAZINE. - TF1 diffuse la finale après un an d’absence. Que représente ce retour?Grégoire MARGOTTON. - L’important, c’est que nous sommes partis pour trois ans. Ça ne suffit peut-être pas à créer un rendez-vous mais ça sert au moins à rappeler aux gens que TF1 était, pendant trente ans, la chaîne en clair de la Ligue des champions. Real/Liverpool est peut-être l’affiche la plus glamour de l’histoire du football ou, en tous les cas, du moment donc on a beaucoup de chance de redémarrer en Ligue des champions avec ce match.
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Et pour vous, qu’est-ce que cela représente de commenter une finale de Ligue des champions?Cela va faire trente ans, le 1er juin, que j’ai débuté ma carrière. J’ai eu la chance de faire plein de choses, depuis les interviews de bord de terrain sur un match de Ligue 2 jusqu’à une finale de Ligue des champions. Je dois dire que me retrouver dans un stade de 90.000 personnes à commenter une finale de championnat d’Europe en parlant des gestes techniques de Karim Benzema ou de Sadio Mané, m’excite fondamentalement.
Quelles sont les forces et faiblesses de chacune des équipes?La finale n’est jamais une rencontre comme les autres et c’est rarement un très beau match. Si les deux équipes pouvaient avoir ce soir le même ADN qu’elles avaient lors des rencontres précédentes, ça pourrait être une finale géniale. Liverpool devrait logiquement dominer le début du match. Si les Reds arrivent à marquer, nous pourrions avoir une grande finale car le Real n’abandonne jamais et a le talent pour revenir. Il faut qu’un déséquilibre se crée rapidement pour que cela devienne un très grand match.
«Le Real Madrid n’a pas de rival et c’est un fan de Liverpool qui vous dit ça ! C’est, de très loin, la plus grande institution de l’histoire du football»
Grégoire Margotton
Les deux clubs se sont déjà affrontés deux fois en finale, existe-t-il une rivalité particulière entre eux?Non parce que le Real Madrid n’a pas de rival et c’est un fan de Liverpool qui vous dit ça! C’est, de très loin, la plus grande institution de l’histoire du football. Le club gagne tout le temps. Du côté de Liverpool, c’est moins régulier, il y a eu de grands moments de vide. Ce qui ne change pas, c’est l’image, le public et les valeurs que renvoie Liverpool. Le match s’annonce passionnant pour plusieurs raisons. D’abord, ce n’est pas deux clubs d’un même pays et puis on retrouve Karim Benzema, Eduardo Camavinga et Ferland Mendy qui apportent une petite touche française et, surtout, il y a un affrontement d’histoire et de style qui m’enchante.
Vous ne cachez pas votre attachement au club de Liverpool. Est-ce difficile de se contenir aux commentaires lorsque votre équipe de cœur fait une belle action?Je n’ai aucun doute sur ma capacité à mettre de côté ce que je ressens. Cela m’est déjà arrivé de commenter des matchs avec des clubs que j’aimais plus que d’autres - notamment la finale Liverpool/Milan AC en 2005 quand Liverpool gagne aux tirs au but après avoir été mené 3-0 à la mi-temps - et, à aucun moment, cela ne s’est ressenti dans mes commentaires. Je n’ai aucun problème là-dessus, d’autant plus que j’ai énormément de respect pour le Real Madrid. En revanche, si Liverpool, au terme d’un scénario sympa, devait s’imposer, ça ne s’entendra pas mais, au fond de moi, je serai très heureux. Commenter une rencontre avec une équipe que vous aimez rajoute évidemment un peu de piment.
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Lors de la finale de la Coupe de France, le consultant Éric Roy a mis un peu ses opinions en avant dans ses commentaires, qu’en avez-vous pensés?C’est très difficile pour moi de juger parce que je n’ai pas tout entendu de cette finale. Parfois, ce n’est pas évident quand on n’a pas trop l’habitude. Éric Roy n’est sans doute pas un consultant qui commente 40 matchs par an depuis trente ans, c’est donc peut être difficile à certains moments de passer au-dessus de son émotion. Moi, je travaille avec un ancien joueur du Bayern qui, s’il est forcément heureux quand son équipe de cœur gagne, ne le montre pas. Il a l’habitude et est capable d’être froid s’il le faut. C’est la nature de chacun. Je ne condamne pas les propos éventuels d’Éric Roy parce que c’est comme ça et ce n’est pas très important... C’est peut-être aussi au journaliste à ses côtés, de se rendre compte s’il y a quelque chose qui ne va pas dans le bon sens. Je pense, qu’aujourd’hui encore, le travail d’un journaliste et d’un consultant, c’est de ne surtout pas donner l’impression, dans leurs commentaires, qu’ils ont un parti prix.
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Le Figaro
Céline Pina: «L'éloge des rodéos urbains révèle la fascination d'une certaine gauche pour le voyou»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Présenté à Cannes, le film Rodeo décrit l'univers des rodéos urbains. Dans une interview, sa réalisatrice a déploré ce qu'elle a appelé la «criminalisation» (sic) de cette pratique illégale. L'essayiste voit dans de tels propos une volonté de mythifier la violence et de «transformer les voyous en victimes».
Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).
Dans une interview accordée à Konbini, la réalisatrice du film Rodeo, actuellement en lice au Festival de Cannes a accusé la police d'être responsable des accidents liés à la pratique du rodéo urbain, activité aussi illégale que dangereuse. Son discours, pétri d'éléments de langage militant, érige cette pratique quasiment au rang de manifeste politique et assimile les interventions de la police à une persécution. Elle révèle la fascination d'une certaine gauche qui voit dans la figure du voyou de banlieue, le symbole de l'opprimé et le ferment de la révolte.
«En fait la pratique elle est criminalisée à mort. Parce qu'elle est illégale, qu'il y a eu des accidents mais surtout les accidents ils sont souvent causés par les flics qui prennent en chasse et qui créent une forme de précarité qui pousse du coup les riders vers la mort, en fait concrètement», a déclaré la réalisatrice.
S'est-elle demandé ce que pensera de son discours la famille du petit garçon de 5 ans renversé dimanche par une bande de jeunes à moto? Mais pour autant force est de constater que ce type d'affirmation, qui transforme les voyous en victime, devient un incontournable du discours politique à gauche. Surtout depuis que l'extrême gauche a assis sa domination sur cette partie de l'échiquier politique. Le renversement de valeurs est devenu une forme d'exhibition de vertu, la fascination pour le «jeune de banlieue», dans sa version «racaille», une preuve de l'existence de sa conscience sociale et de sa sensibilité humaniste.
La réalisatrice cumule les clichés les plus éculés pour transformer ce qui relève de l'irresponsabilité et de l'indifférence à l'autre en démarche politique.
Ainsi, dans cette interview, la réalisatrice cumule les clichés les plus éculés pour transformer ce qui relève de l'irresponsabilité et de l'indifférence à l'autre en démarche politique. Les amateurs de ces rodéos incarnent la tentative de «se fabriquer une famille» dans des endroits «où c'est décomposé», s'ils font «du bruit, c'est pour se rendre visible», et ils sont bien entendu victimes d'une «imagerie complètement réactionnaire». Comprendre: quand on ne les apprécie guère, on est forcément en train de révéler son appartenance larvée à l'extrême droite. Quant à la police, elle les pousse dans la «précarité» et «vers la mort». Il n'y a pas de jeunes au comportement imbécile et dangereux, juste des victimes de la société qui essaient désespérément d'exister aux yeux du monde.
Pourtant une telle attitude pourrait aussi être lue comme la conséquence de familles incapables d'éduquer leurs enfants et de les socialiser normalement. Elle pourrait être la résultante d'un climat social et culturel propre aux quartiers qui impose une culture de la bande, du caïdat et de la violence de groupe. Une telle prise de risque pourrait montrer un besoin pathologique d'exhiber une hypervirilisation liée à des représentations très patriarcales de ce que doit être un homme. De tels comportements peuvent faire penser à un univers mental où le respect est lié à l'exhibition de la force et à la mise en scène de la transgression des règles. Mais non, l'alpha et l'oméga de la réflexion de la réalisatrice, c'est que c'est «la faute à la police».
Le délinquant est élevé au rang de dissident, la violence assimilée à la pureté, son indifférence à l'autre à une forme de sincérité.
Ici la police est l'incarnation de l'autorité, de la société et de ses lois, de l'ordre établi. La mettre en accusation équivaut à trouver sa place dans le camp du Bien car tout ordre est assimilé à de l'oppression ou à de l'hypocrisie. Le délinquant est élevé au rang de dissident, la violence assimilée à la pureté, son indifférence à l'autre à une forme de sincérité envers lui-même et de loyauté envers le groupe. Il ne peut qu'être victime de la société car il la révèle pour ce qu'elle est: une imposture.
C'est tout le discours que l'on retrouve dans la gauche islamogauchiste, woke et racialiste: peu importe que nos sociétés soient démocratiques, égalitaires, laïques et sociales, elle fait comme si nos idéaux, principes et lois n'étaient que de faux-semblants car ils ne réalisent pas dans l'absolu l'idéal qu'ils prônent. C'est oublier que pour autant ces affirmations, traduites en lois, ont un impact réel. La situation des femmes, des étrangers, des vieillards et des malades est bien meilleure là où l'égalité et la solidarité sont des principes constitutionnels, que là où ils ne le sont pas. Contrairement à ce que beaucoup d'artistes et d'intellectuels se réclamant de la gauche dénoncent, les valeurs qui fondent une société et qui légitiment ses lois changent concrètement la vie des gens, même quand ils ne sont pas parfaitement réalisés.
Hannah Arendt , dans son ouvrage majeur sur les origines du totalitarisme a des pages fort éclairantes sur cette union entre une certaine élite et ce qu'elle appelle « la populace ». Elle y voit une des causes de la décomposition des démocraties dans les années 1930.
Ce qui est révélateur dans la phraséologie militante de la jeune réalisatrice, c'est la fascination pour des activités aussi nuisibles que dangereuses. Il y a dans cette façon de mythifier le voyou, dans l'attraction pour la violence et la mise en danger de soi-même et d'autrui, une jouissance de la destruction qui ne dit jamais son nom.
Hannah Arendt, dans son ouvrage majeur sur les origines du totalitarisme a des pages fort éclairantes sur cette union entre une certaine élite et ce qu'elle appelle «la populace». Elle y voit une des causes de la décomposition des démocraties dans les années 1930. Elle raconte notamment que beaucoup d'intellectuels de cette époque «se satisfaisaient d'être les partisans aveugles de tout ce que la société respectable avait banni, sans considération de théorie ou de contenu, ils élevaient la cruauté au rang de vertu cardinale parce qu'elle contredisait l'hypocrisie humanitaire et libérale de la société». Cette alliance entre une certaine élite et le bas de la société se drape dans un discours de quête de justice, où devient exemplaire tout ce qui n'est pas hypocrite. Le mal, parce qu'il est exempt d'hypocrisie, devient donc exemplaire au nom de la franchise de sa cruauté. Le combattre revient donc à vouloir servir le mensonge, la manipulation et à renforcer le système de domination.
Dans cette vision politique où toute idée d'unité nationale a disparu, la société est constituée de groupes organisés qui ne partagent plus rien. La loi n'est plus une référence unificatrice, l'État n'est plus le tiers qui garantit l'existence du commun et il n'y a plus de bien ou de mal puisque rien n'est universel. Il n'existe plus que des tribus qui ne reconnaissent que ce qui est bon ou mauvais pour leur clan, considèrent que l'État est la propriété d'un groupe particulier et que tout ce qui les limite est une atteinte à leur puissance et à leurs membres. Dans ce cadre de représentations, faire de gamins irresponsables des victimes, nier leur dangerosité et mettre en accusation la police est vu comme un geste politique fort. La vérité reste que cette pratique a tué, tue et tuera encore et que la mythifier relève du procédé douteux. Si le film de la jeune réalisatrice peut avoir un intérêt artistique et raconter une histoire forte, sa manière de le promouvoir, elle, ne peut que susciter le rejet. À juste titre.
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Charles Wright: «Nos fringales d’aventure, on peut les assouvir dans la France cantonale»
ENTRETIEN - Après avoir fréquenté les cabinets ministériels et les rédactions, l’auteur* a tourné le dos à la vie parisienne pour rejoindre la Compagnie de Jésus. Dans Le Chemin des estives, il nous invite à renouer avec la nature et à ne jamais renoncer à la quête du bonheur, de l’amour, et de Dieu.
«L'institutionnalisation de l'art contemporain a conduit à une fuite en avant dans la transgression»
ENTRETIEN - Dans son livre Le paradigme de l'art contemporain, la sociologue Nathalie Heinich propose d'envisager l'art contemporain non plus comme une période artistique mais comme un genre. Et explique pourquoi un certain nombre d'artistes se sont radicalisés.
Le Figaro
Frédéric Souillot s'apprête à succéder à Yves Veyrier à la tête de FO
La victoire de ce «réformiste» ne semble guère faire débat.
Le XXVe Congrès de Force ouvrière s'ouvre lundi dans l'agglomération de Rouen, avec en point d'orgue l'élection vendredi du successeur de l'actuel secrétaire général, Yves Veyrier, qui devrait sauf surprise désigner le «réformiste» Frédéric Souillot. Après le congrès houleux de Lille en 2018, qui avait vu le secrétaire général Jean-Claude Mailly copieusement hué, puis le départ au bout de six mois de son successeur Pascal Pavageau à la suite de la révélation de l'existence d'un fichier sur les dirigeants du syndicat, FO aura à coeur de donner une image d'unité.
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«Je pense que ce Congrès va être rassemblé et déterminé», a déclaré M. Veyrier sur BFM Business mercredi. Quelque 3.000 délégués sont attendus au Parc des Expositions de Rouen. L'élection du secrétaire général par le Comité confédéral national (CCN) - le «parlement» de FO, réunissant représentants des fédérations et des unions départementales - est prévue vendredi en fin de journée, après la clôture formelle du Congrès.
Courant «réformiste»
En 2018, Yves Veyrier, représentant du courant «réformiste» de FO, avait dû affronter deux candidats, Christian Grolier (représentants des «trotskistes») et Patrice Clos (anarchistes). Cette fois-ci deux candidats sont en lice: Frédéric Souillot, actuel secrétaire confédéral au secteur de l'organisation et des affaires juridiques, âgé de 54 ans, et à nouveau Christian Grolier, patron de la puissante Fédération générale des fonctionnaires, 56 ans.
Frédéric Souillot, issu de la fédération de la métallurgie, est lui aussi un «réformiste», et bénéficie du soutien officieux de Jean-Claude Mailly.
Christian Grolier, qui avait manqué de peu l'élection en 2018, bénéficierait cette fois-ci du soutien d'une partie des anarchistes. La fédération des transports, que dirige Patrice Clos, «n’a pas fait de choix encore», a indiqué ce dernier vendredi à l'AFP. Les trotskistes sont quant à eux divisés, et une partie d'entre eux, derrière Hubert Raguin, soutient Frédéric Souillot, faisant selon certains primer les considérations stratégiques sur la cohérence idéologique.
De part et d'autre, la victoire de Frédéric Souillot ne semble en tout cas guère faire débat, ce qui pourrait conduire Christian Grolier à retirer sa candidature la semaine prochaine.
Vote parfois éloigné des revendications de la base
Cette perspective ne fait pas que des heureux. Fabrice Lerestif (anarchiste) affirme à l'AFP ne pouvoir «ni soutenir ni cautionner Frédéric Souillot», raison pour laquelle il votera pour Christian Grolier. Avec dix autres responsables du syndicat, dont Patrice Clos, il a signé un texte qui s'inquiète du «déclin» de FO, et appelle à une réforme statutaire, alors que «la majorité silencieuse» est «actuellement écartée de fait de l'administration de la confédération».
Le vote du CCN, qui rassemble «les grands électeurs» de FO, est parfois éloigné des revendications de la base, pointe-t-il. «Que la base prenne en main son destin y compris en sortant des sentiers bien balisés qu'on voudrait lui faire prendre», écrit-il à l'AFP. Fabrice Lerestif souhaiterait que les deux candidats puissent s'exprimer à la tribune du Congrès - ce qui n'est pas prévu statutairement -, soulignant qu'il y a «une incongruité: les délégués, quand ils vont partir, ne sauront pas qui est Frédéric Souillot».
Les opposants de ce dernier critiquent aussi bien sa ligne - jugé trop conciliante avec le pouvoir - qu'un défaut d'incarnation. «Vu son parcours, j'ai du mal à l'imaginer dans le mandat de secrétaire général», disait en avril à quelques journalistes Christian Grolier, pointant le manque d'expérience «des dossiers, de la presse, des discussions à Matignon» de Frédéric Souillot. «Christian Grolier affiche clairement un syndicalisme revendicatif, qui ne sera pas d'accompagnement. Frédéric Souillot affiche une ligne revendicative mais réformiste», explique de son côté Sébastien Busiris, de la puissante Fédération des employés et cadres.
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Sous couvert d'anonymat, un responsable fustige une élection «en catimini», l'annonce tardive du départ d’Yves Veyrier, fin février, n'ayant pas permis «un débat démocratique plus abouti». Frédéric Souillot «va être élu sans avoir pris la parole, et je pense qu'il organisera les choses pour que ça perdure le plus longtemps possible», prédit-il.
Une ex-salariée d'Assu 2000 affirme avoir été licenciée après avoir refusé les avances de Jacques Bouthier
L'ex-patron du groupe de courtage en assurances a récemment été mis en examen, accusé entre autres de «traite des êtres humains» et de «viols sur mineure».
Premier contact entre le nouveau ministre du Travail Olivier Dussopt et les syndicats cette semaine
Après la CFDT mardi, Olivier Dussopt doit rencontrer mercredi les représentants de la CGT, du Medef et de FO. La réforme des retraites est au menu, mais pas seulement.
RATP : grève sur les RER A et B ce samedi 28 mai à l'occasion de la finale de la Ligue des champions de football
Les syndicats veulent dénoncer «le manque d'effectifs entretenu depuis plusieurs années par la direction du RER».
Le Figaro
Champions Cup: La Rochelle s’attaque à l’ogre Leinster
Arnaud CoudryEn finale pour la deuxième année consécutive, les Rochelais auront fort à faire face aux impressionnants Irlandais de Sexton.
Envoyé spécial à Marseille.
Encore sur la dernière marche. En se hissant en finale de la Champions Cup pour la deuxième année d’affilée, le Stade Rochelais a confirmé qu’il a définitivement intégré la cour des grands. De ceux qui comptent. Mais le plus dur commence. S’imposer à Marseille face à la redoutable armada du Leinster venue de Dublin pour décrocher un premier titre majeur (coup d’envoi 17 h 45, sur France 2 et beIN). L’an dernier, les Maritimes ont vécu une double désillusion, en perdant les finales de Coupe d’Europe et de Top 14 face à Toulouse à chaque fois. «On a appris qu’arriver en finale, ce n’est pas une finalité, confie Grégory Alldritt, le numéro 8 du XV de France. C’était presque une surprise d’arriver en finale à Twickenham. On ne s’y attendait pas, c’était merveilleux. Mais j’ai encore l’image des Toulousains qui soulèvent la coupe devant nous. Cela a vraiment été notre motivation toute la saison. On n’a pas envie de re-goûter à la défaite. On a parlé toute la semaine de comment soulever cette coupe.»
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Est donc venu le moment de conclure après trois finales perdues (avec aussi la Challenge Cup 2019 devant Clermont), d’enfin concrétiser cette montée en puissance. Les leçons du passé ont été retenues, assure-t-on. «Cette année, on sait ce qui nous attend. Nous sommes plus à l’aise, plus soulagés. On se sent privilégié d’être dans cette situation», avance le troisième ligne Wiaan Liebenberg. Et l’ouvreur Ihaia West d’appuyer: «Ronan O’Gara sait ce qui s’est passé lors des deux finales de l’an passé où on n’y était mentalement. Il nous donne beaucoup de confiance. Et on n’a rien à perdre face au Leinster…»
«On a un plan»
Cette dernière marche paraît néanmoins énorme tant Jonathan Sexton et ses coéquipiers ont impressionné durant toute la saison. Étrillant Montpellier (certes remanié) lors de la phase de poules (89-7), puis allant s’imposer avec autorité en quarts à Leicester (14-23), leader du championnat anglais. Avant de corriger, au terme d’un match quasi parfait, le Stade Toulousain (40-17) pour se hisser en finale. Les joueurs de Dublin visent une cinquième étoile pour égaler le record de Toulouse. Impressionnant rouleau compresseur qui a inscrit… 49 points de moyenne cette saison! «On a un plan, (r)assure le manager irlandais du Stade Rochelais, Ronan O’Gara. On a tous besoin de croire que c’est possible de gagner. On s’est préparé avec beaucoup de sérieux pour ne pas avoir de regrets après le match. Il faut aussi montrer notre meilleur visage et je pense qu’on est capable de faire ça.» Ancienne icône du Munster, O’Gara se verrait bien stopper la froide marche triomphale de ses ennemis héréditaires du Leinster.
Parmi les raisons d’y croire, les Maritimes peuvent se souvenir qu’ils ont été la dernière équipe à faire plier les Leinstermen sur la scène européenne. C’était l’an dernier en demi-finale, et la bande à Skelton, Atonio et autres colosses avait marché sur les Irlandais, avec un pack d’une puissance bestiale. Même tactique ce samedi au Stade-Vélodrome? «La chose facile à dire, c’est d’arrêter le Leinster. Mais, après, il faudra qu’on leur impose notre jeu», détaille O’Gara.
Éviter de subir la pression de l’événement, ce qui avait tétanisé La Rochelle l’an passé. «On n’avait pas été bons sous la pression, moi notamment, reconnaît l’ouvreur Ihaia West, qui avait connu un déchet trop important dans son jeu au pied (5/10 sur les deux finales). Les deux fois, l’équipe n’avait pas joué son jeu.» Sérieux test de croissance face au Leinster. Mais Ronan O’Gara l’assure: «Les grands joueurs ne répètent pas les mêmes fautes.» L’heure est venue de le prouver.
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Le Figaro
Les clés pour comprendre ce vent d'espoir qui souffle sur le Liban
Guyonne de MontjouDÉCRYPTAGE - Plongé depuis trois ans dans une crise socio-économique redoutable, le peuple libanais a exprimé dans les urnes son désir de changement. Treize députés, issus de la société civile, font leur entrée au Parlement. De bon augure pour réformer.
1. Percée inédite des candidats indépendants
Par une espèce de miracle démocratique, la contestation lancée en octobre 2019 pour réclamer le départ d'une classe politique inchangée depuis des décennies, a fini par aboutir. Minés par la pire crise économique depuis 1850, épuisés, humiliés et ruinés par une inflation à 90%, les Libanais ont élu une quinzaine de députés issus de leur « révolution ». Les réformes structurelles, plébiscitées par les pays partenaires et les bailleurs internationaux, pourraient désormais être votées. Elles sont indispensables pour éviter l'effondrement.
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Tandis que 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, que la classe moyenne a dévissé, la « kleptocratie redistributive », comme l'a qualifiée le politologue Ghassan Salamé, vacille. L'autre leçon du scrutin est l'affaiblissement des candidats alliés au Hezbollah, mouvement armé pro-iranien qui tire les ficelles économiques et politiques dans le pays depuis trente ans. Quoique restée puissante au pays du Cèdre, la vieille garde politique accusée de corruption, d'inertie et d'incompétence n'est plus assurée de sa prospérité.
2. Blocage politique ou coalitions opportunistes ?
En l'absence de bloc majoritaire net, les observateurs avisés craignent l'enlisement. À la fin de l'année 2022, les députés doivent élire un président de la République et aucun candidat ne semble en passe de l'emporter. En vertu du système confessionnel qui sous-tend les institutions du Liban, c'est un chrétien maronite qui doit occuper ce poste. Les résultats du scrutin législatif, défavorables au parti de Michel Aoun, président actuel contesté, douchent les espoirs de son gendre, Gebran Bassil, de lui succéder.
Refondre les institutions est une priorité absolue
Idem pour la présidence du Parlement, qui doit revenir à un chiite. Occupant cette fonction depuis 1992, Nabih Berri, chef du mouvement Amal et allié du Hezbollah, ne dispose plus de la majorité. Dans l'Assemblée issue des élections du 15 mai, le Hezbollah chiite et ses alliés politiques n'ont pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver leur majorité, sur les 128 députés. Ce résultat inattendu constitue d'ailleurs un camouflet pour ces partis qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad, de la Syrie voisine, en guerre civile depuis plus de dix ans.
3. Compte à rebours pour éviter l'effondrement
« Refondre les institutions est une priorité absolue, analyse Karim Emile Bitar, l'un des courageux intellectuels et chercheurs émérites à ne pas avoir quitté le pays. Si une réforme institutionnelle n'est pas mise en œuvre dans les quatre prochaines années, il y a de très fortes chances qu'on assiste à un écroulement de toutes les institutions étatiques. »
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La dégringolade de la monnaie nationale, les restrictions bancaires étouffantes et l'appauvrissement de la population ont d'ores et déjà convaincu la plupart de ceux qui le pouvaient de fuir le Liban où les multiples pénuries transforment la vie quotidienne en survie. Condamnés à une mort économique à petit feu, les plus aisés ont pris le chemin de l'exil vers les pays du Golfe, l'Europe – a fortiori la France – et le Brésil, bassins historiques de la diaspora. Une majorité (60 %) des 225.000 Libanais de l'étranger ont voté pour élire leur député, ce qui explique le résultat inédit et timidement prometteur du dernier scrutin. Malgré le marasme protéiforme, au Liban, l'espérance n'est pas un vain mot.
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DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
Le Figaro
Cardinal Filoni: «La religion ne doit pas être un instrument de domination»
Jean-Marie GuénoisENTRETIEN - Ce diplomate chevronné du Vatican, grand maître de l’ordre du Saint-Sépulcre, était invité cette semaine par l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, à Paris.
Le cardinal Fernando Filoni, 76 ans, est un prélat discret mais important. Il a occupé des fonctions éminentes au Vatican sous Benoît XVI. Diplomate du Saint-Siège, il a servi en Iran, en Irak, en Jordanie, au Brésil, aux Philippines et à Hongkong. Il est aujourd’hui le grand maître de l’ordre du Saint-Sépulcre dédié au soutien des chrétiens de Terre sainte. Il vient de publier Et toute la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Pour une spiritualité de l’ordre du Saint-Sépulcre (Salvator). Il était invité cette semaine par l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan pour un colloque, à Paris, sur les «perspectives historiques et théologiques du djihad».
LE FIGARO. - Vous affirmez, comme le Vatican, que la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible…
Cardinal Fernando FILONI. - Ma connaissance du Moyen-Orient n’est pas livresque. Elle repose sur une expérience directe. J’ai été longtemps en poste en Iran, en Irak, en Jordanie, et je connais bien la Terre sainte. J’ai beaucoup observé ces communautés vivre ensemble. Elles se sont parfois combattues mais elles se sont aussi tolérées. Cette relation peut être conflictuelle, mais elle est au fondement de notre culture. Oui, la coexistence chrétienne et musulmane est possible.
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Possible, mais à quelles conditions? Ces dernières années, c’est la violence qui l’a emporté au détriment des chrétiens…
La violence vient de l’idéologie qui instrumentalise la religion en vue de la confrontation. Benoît XVI a rappelé que saint François d’Assise fut révolutionnaire parce qu’il est sorti de la vision traditionnelle de l’islam en lançant un dialogue qui n’était pas compris à l’époque: la culture était celle de la guerre et de la confrontation. Parler ne veut pas dire s’effacer. Le dialogue est toujours possible, pourquoi le serait-il moins aujourd’hui ? Le document que le pape François a cosigné avec le grand imam d’al-Azhar, à Dubaï, il y a deux ans, reprend cette vision de saint François. Il n’avance pas sur le plan doctrinal, ce qui n’est pas possible. Il met sur la table les questions de la tolérance, de la miséricorde, de la rencontre. Thèmes que nous trouvons dans l’Évangile et dans le Coran.
Certains reprochent précisément au pape d’être naïf face aux musulmans?
Peut-être que saint François fut «naïf» mais lui, comme tous les papes, n’a jamais nié les difficultés de ce dialogue. Mais opter pour la confrontation est un piège nourri par des idéologies qui manipulent la religion pour des intérêts politiques. On a trop utilisé la religion comme un instrument de domination. Il faut changer de perspective et cultiver ce dialogue entre religions.
Quels conseils avez-vous donnés aux élèves officiers français que vous avez rencontrés cette semaine à Paris?
Le premier conseil est de bien connaître l’histoire. L’histoire n’est pas un fil linéaire. C’est une corde composée de multiples fibres qui s’entrecroisent. Il faut entrer dans cette complexité, l’intégrer et ne jamais se contenter d’idées simples. Mon second conseil est de ne pas regarder l’autre comme un ennemi. L’autre est une personne dont je dois connaître parfaitement l’histoire. Si l’officier perd cette vision longue de l’histoire, il devient un simple ouvrier, un manœuvre de la guerre et non plus un architecte de la paix. Mais attention, ce dialogue est très exigeant : le respect de l’autre que nous nous imposons doit être au diapason chez l’interlocuteur.
Vous avez vécu trois guerres en poste en nonciature en Irak et en Iran. Quelles leçons en tirez-vous pour la crise actuelle?
Il y a ceux qui portent la responsabilité des conflits et ceux qui subissent les conséquences des conflits. Quand je suis arrivé en Irak, ce pays était sous embargo des Nations unies, mais c’est le peuple qui portait le poids des décisions prises. Je l’ai vu de très près. Je tire donc une première leçon fondamentale: ne jamais faire porter au peuple le poids des décisions dont il n’est pas responsable, comme les sanctions. Les peuples doivent être respectés avant toute chose.
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Autre leçon: il faut avoir la volonté de refuser la guerre. Pourquoi le rappeler? Parce que la volonté d’aller à la guerre sans tenir compte des conséquences du conflit armé existe… Lors des guerres du Golfe, le pape polonais fut prophète en disant: «La guerre est une aventure sans retour.» La vie d’un peuple est unique. Une fois qu’il est détruit, c’est fini. Troisième leçon: ne jamais humilier un homme d’État dans son pays, ni humilier les peuples. L’humiliation fabrique les ennemis de demain. Il faut respecter les pays, il faut respecter la volonté du peuple. Un jour Saddam Hussein me confia: «Ils peuvent tout me demander, sauf l’humiliation.» Oui, l’humiliation est inacceptable.
Un peuple a-t-il le droit de se défendre quand il est agressé militairement? Le Saint-Siège a mis deux mois pour admettre publiquement que la défense du peuple ukrainien était légitime…
Une agression est une agression. Il est normal de se défendre. Un jour, lors d’une conférence de presse dans un avion, le pape François lança «si quelqu’un attaque ma mère, je vais la défendre» en montrant son poing! François n’est donc pas contre la légitime défense, mais il demande que l’on dépasse la simple réactivité. Les armes sont des armes. Elles sont terribles quand elles détruisent les biens, les personnes, la culture…
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Vous arrivez de Terre sainte. Tant à Jérusalem qu’au Liban ou en Syrie, il semble que jamais la paix ne viendra. Où repose votre espérance d’homme de foi?
Jérusalem est notre Église mère. Toutes les autres Églises sont des filles de cette première Église. Il est du devoir des enfants de prendre soin de leur mère. L’ordre du Saint-Sépulcre - 30.000 membres, hommes et femmes, majoritairement des laïcs - rassemble ainsi des chrétiens du monde entier qui aident les chrétiens de Terre sainte et toutes les populations de ce pays à subsister. La question n’est pas leur nombre mais la vie de ces communautés chrétiennes. Pourquoi les pèlerins aiment se rendre en Terre sainte? Parce qu’il y a des lieux sacrés, juifs, chrétiens et musulmans. C’est un lieu unique de rencontres entre les religions. Si nous perdons cette vision de la rencontre, ce sera la confrontation. Mais où réside la clé de ce fragile équilibre? C’est l’éducation à la paix. Nous finançons donc une cinquantaine d’écoles qui accueillent des élèves de toutes confessions ainsi qu’une université très importante à Bethléem. Nous finançons des œuvres humanitaires d’aides sociales ou médicales, ouvertes à tous et pas seulement aux seuls catholiques. L’espérance, comme disait Péguy, est la plus petite des vertus, mais c’est la vision de Dieu.
La fin de vie joyeuse de sœur André, la doyenne de l’humanité
RENCONTRE - À 118 ans, sœur André continue à recevoir les visiteurs dans un Ehpad de Toulon. L’occasion de distiller quelques belles leçons de vie.
Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?
FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.
Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique
RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.
Le Figaro
L'eye-liner inversé : la nouvelle tendance make-up pour porter le «cat eye» autrement
Victoria HidoussiTendance make-up repérée aussi bien sur les défilés de mode que sur les réseaux sociaux, le trait d'eye-liner inversé captive tous les regards.
Le hashtag #ReverseCatEye comptabilise plus de 88 millions de vues sur TikTok. Les tutoriels maquillage y affluent pour reproduire la tendance de «l'œil-de-chat inversé», une nouvelle façon de détourner le traditionnel trait d'eye-liner.
«Au lieu de faire son cat eye sur la paupière supérieure, il faut tracer la virgule en la faisant partir de la paupière inférieure, au ras du cil», explique Fanny Maurer, make-up artist pour KVD Vegan Beauty. Le bon geste pour reproduire ce look soi-même sans bavure ? «Au lieu d'utiliser un eye-liner, je conseille plutôt de prendre un crayon gras. Appliquez-le sur le ras-de-cil, puis estompez-le avec un petit pinceau plat éventuellement. Déposez par-dessus un fard à paupières noir afin de bien fixer le crayon. Vous pouvez ensuite dessiner la virgule avec un eye-liner liquide pour préciser le tracé dans le coin externe de l'œil», conseille l'experte. Résultat : un regard félin sans effort, doublé d'un effet fumé sensuel en prime.
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Un look viral
Il n'y a pas que sur les réseaux sociaux que la mode sévit. Ce détail subtil a déjà séduit les célébrités à la pointe des tendances make-up, comme Rihanna, Hailey Bieber, Zendaya ou encore Billie Eilish. L'eye-liner inversé s'impose également sur les podiums des défilés de mode cette année, où il se décline notamment dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel : blanc chez Dior Haute Couture, rouge ou bleu chez Rochas, ou même en rouge et noir chez LaQuan Smith.
En plus de se démarquer du coup de crayon classique, ce maquillage a l'avantage de pouvoir être adopté par tout le monde, «même les yeux tombants, précise Fanny Maurer, à condition de bien éclairer leurs paupières supérieures». Un simple baume glossy transparent ou un fard à paupières irisé aidera à illuminer le regard. Il n'y a plus qu'à ajouter quelques couches de mascara pour ouvrir l'œil en touche finale.
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Le maquilleur qui s'est occupé de la mise en beauté de l'actrice à l'avant-première du film Les Crimes du futur au festival cannois nous révèle comment reproduire ce look ultra glamour.
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Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 28 mai 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : un ex-espion russe décrypte la stratégie de Poutine ; enquête sur ces Français qui se soucient des seniors ; reportage chez les «cholas» de Bolivie ; le grand Robert Littell est de retour.
Chers abonnés,
Quand les hommes de l'ombre surgissent en pleine lumière, on ne voit soudain plus qu'eux. Prenez Sergueï Jirnov. Envoyé à Paris dans les années 90 pour infiltrer les rouages de l'État français (il avait poussé la conscience professionnelle jusqu'à passer le concours de l'ENA et fréquenter ainsi, le veinard, Valérie Pécresse), cet espion soviétique a quitté le KGB en 2001 et s'est installé en France avec le statut de réfugié politique. Il n'était plus secret mais demeurait discret. Il ne se cachait plus, écrivait des articles et des livres, prononçait des conférences sur le monde du renseignement, mais rien qui aurait pu faire de lui un homme célèbre ni de l'ombre à Vladimir Fédorovski. Jusqu'à ce jour de février 2022 où il annonce le jour exact où la Russie va envahir l'Ukraine. Puis assure que Poutine va brandir la menace nucléaire trois jours avant qu'il ne le fasse. Et le voilà désormais invité partout dans les médias. De quoi attiser la curiosité de Guillaume Roquette qui, à force de le croiser sur les plateaux de LCI, l'a convaincu de se soumettre à un interrogatoire du Figaro Magazine. Oh, rien à voir avec celui que lui avait infligé le lieutenant du KGB Vladimir Poutine en 1980 à la Loubianka pour avoir passé un coup de fil un peu long à un touriste français en goguette à Moscou à l'occasion des Jeux olympiques. La preuve : il se montre très bavard dans cet entretien ! Il y décortique notamment la surprenante stratégie du maître du Kremlin, décrit son isolement physique et mental, pointe ses erreurs et explique comment le conflit qu'il a provoqué donne naissance à « une gouvernance mondiale chaotique ». Dans des extraits exclusifs de son livre à paraître le 1er juin (L'Engrenage, Albin Michel), il répond aussi à deux questions cruciales que nous nous posons tous les jours : jusqu'où Poutine peut-il aller ? Peut-on l'éliminer ? Sachez-le, les réponses ne vont pas illuminer votre week-end.
Pour retrouver le sourire, il y a heureusement les leçons de vie de la doyenne de l'humanité, sœur André. À 118 ans, elle a survécu à deux guerres mondiales et au Covid : à se demander si la messe quotidienne ne serait pas le meilleur des élixirs d'éternité… Dans son Ehpad de Toulon où elle est entourée de laïques et de religieuses de sa congrégation de la Charité, elle a reçu Guyonne de Montjou à qui elle a transmis sa joie de vivre intacte et confié ses souvenirs en se demandant avec humour si Dieu n'avait pas oublié de la rappeler à Lui. Mais qui, à part elle, ose presque regretter de ne pas bénéficier d'un peu plus de temps sur Terre ? Encore faut-il que ces heures-jours-mois-années supplémentaires se déroulent dans des conditions dignes. Notre journaliste a ainsi enquêté sur ce défi du grand âge que pose notre société vieillissante. Et découvert que tout n'est certes pas aussi sombre que certains le prétendent. Entre les colocations harmonieuses entre étudiants et seniors mises en place notamment par l'association Ensemble2générations, les maisons de béguinage, souvent plus accessibles financièrement, et… les outils technologiques qui permettent aux familles de mieux veiller sur leurs aînés (montres, téléphones, tablettes, capteurs de chute, etc.), il semble que les Français prennent conscience que ce vivre-ensemble-là n'est pas à négliger non plus…
Vivre ensemble, c'est ce que tentent de faire depuis des millénaires les hommes et les femmes. N'en déplaise à certaines féministes radicales, la guerre des sexes n'est pas une fatalité. Ni ici ni en Bolivie, où les indigènes «cholas», reléguées pendant des siècles à des activités dégradantes ou humiliantes, ont conquis des droits sans renoncer à leur identité. Lou Valini et la photographe Véronique de Viguerie l'ont constaté : dans une société longtemps encalminée dans un machisme faussement bonhomme, elles sont désormais visibles, dans leurs costumes traditionnels, aussi bien dans les travées du parlement local (52 % à l'Assemblée, 47 % au Sénat, suivez mon regard…) que sur les bancs des universités ou sur les sommets des montagnes vers lesquels elles guident les touristes qui n'ont froid ni aux yeux ni aux pieds.
Il aurait fallu une Frida Kahlo contemporaine pour peindre ces femmes, hier esclaves, aujourd'hui escaladeuses en chef. À défaut, on se rendra dans les nombreux musées qui, sans s'être donné le mot, ont décidé de mettre les femmes à l'honneur ce printemps. Ce qui a permis à Pierre de Boishue de promener son regard et sa plume entre Paris, Tours et Blois pour admirer les œuvres des pionnières des Années folles (Musée du Luxembourg) ou celles mettant en majesté héroïnes romantiques (Musée de la Vie romantique) et femmes de la Renaissance (château de Blois). Sans oublier les images exceptionnelles des femmes photographes de guerre exposées au Musée de l'Armée. Elles n'ont rien à envier à celles de leurs homologues masculins. Et ce n'est pas un cliché.
ET AUSSI
L'image. Elle n'est ni la fille de Jean Todt ni la cousine américaine d'Emmanuel Todd, mais grâce à Cannes et sa brise traîtresse, Emma Todt est désormais connue au-delà du cercle de sa famille et des mannequinophiles (qui sont certes nombreux). Les jambes de la top model d'1m75, sa robe verte échancrée et sa petite culotte aperçue à cette occasion, montaient ce soir-là les marches du Palais des Festivals à l'occasion de la présentation du film de James Gray, Armageddon Time, en lice pour la Palme d'Or ce soir.
Le portrait. Avec ses Bienveillantes, Jonathan Littell avait fait un peu d'ombre à son romancier de père en mettant le feu aux lettres françaises en 2006 (Prix Goncourt). L'incendie n'était qu'un feu de paille. Le Big Littell, c'est bien l'octogénaire Robert, qui le prouve avec son nouveau roman, La Peste sur vos deux familles (Flammarion). Une plongée étourdissante sur le ton de la farce tragique dans la Russie des années Eltsine peuplée de voyous, d'escrocs, de self-made-men suspects, de gangs ethniques que n'étouffe pas le souci de vivre ensemble, etc. Son livre, qui se lit d'une traite, montre un pays qui n'est pas sans rappeler la Russie de 2022, sombrant peu à peu dans une crise politique et morale par la faute de son dirigeant… L'auteur de La Compagnie et de Mère Russie, lui-même interrogé par Élisabeth Barillé, ne nie pas quelques concordances, bien que son livre ait été écrit bien avant l'invasion de l'Ukraine. Ce qui le différencie de Jirnov ? Son optimisme. Pour lui, Poutine a déjà perdu.
La nouvelle. Chez Benoît Heimermann, le vol n'est pas interdit ni puni, il est même recommandé et encouragé. Le vol aérien, s'entend. Signature familière des lecteurs de L'Équipe Magazine pendant un quart de siècle au cours duquel il a couvert les plus grands événements sportifs, il s'est fait depuis trente ans une autre spécialité : repérer, révéler ou réveiller la plume romanesque qui sommeille chez certains grands aventuriers (ceux qui défient déserts, mers et montagnes) et parfois chez… des journalistes. Ainsi est-il l'heureux éditeur d'Isabelle Autissier, dont le dernier roman, Le Naufrage de Venise (Stock), est une splendide réussite, d'Adrien Bosc, de Cédric Gras, d'Emmanuel Ruben, de David Fauquemberg et de Vincent Duluc – entre autres. Et quand lui-même se mue en écrivain, le résultat n'est jamais décevant. J'ai déjà écrit tout le bien que je pensais de son récit biographique de la vie incroyable de Charles Lindbergh, paru ce printemps. Dans le prolongement de ce texte, sa nouvelle inédite a les allures d'une mini-ode aux chevaliers du ciel d'hier et d'aujourd'hui, évoquant notamment cet aviateur allemand, Mathias Rust, qui, il y a exactement 35 ans ce 28 mai, posait son bimoteur sur la place Rouge. Le texte de Benoît Heimermann réjouira tous ceux qui, enfant, ont en effet caressé ce rêve icaresque que certains élus voudraient briser. Mais qui peut briser les ailes de la mélancolie et de la mémoire ?
L'événement. Quand j'étais lycéen à Roanne, mes camarades de classe venant de Chauffailles, au nord de la Loire, me chauffaient souvent les oreilles avec leur musée de l'automobile. Une légitime fierté locale : plus de cent véhicules de tous âges, joliment exposés et magnifiquement entretenus, il y avait de quoi se pavaner. Je n'avais à leur opposer, de mon côté, résident du village de Nervieux, que la tombe du général Berthelot, réorganisateur de l'armée roumaine durant la Grande Guerre et pourfendeur de bolcheviques en Hongrie et en Moldavie en 1919-1920 (lire et voir Capitaine Conan). Un jour de printemps, à leur mine déconfite, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave. En effet. À Mulhouse allait bientôt être inauguré un Musée national de l'Automobile où seraient exposées trois fois plus de vieilles guimbardes. C'était en 1982 et le lieu fête en beauté cet été ses quarante ans. Comme le raconte Serge Bellu, le musée (d'abord secret et privé) des frères Schlumpf n'a cessé de croître et de s'embellir. Outre les 500 trésors à quatre roues de tous styles et de toutes époques qu'il recèle (notamment la Bugatti 101), il bénéficie d'une scénographie féerique. Comme mes amis de Chauffailles étaient bons princes, je suis certain qu'ils le reconnaîtraient eux-mêmes.
L'anniversaire. Il y a 114 ans, le 28 mai 1908 naissait à Londres le futur espion et romancier Ian Fleming, homme romanesque s'il en est (lire son excellente biographie signée Christian Destremau aux éditions Perrin), mais que sa création littéraire a un peu éclipsé : James Bond. Laquelle création littéraire a elle-même été éclipsée par son épigone cinématographique. Non sans laisser, dites par Sean Connery, Roger Moore, Pierce Brosnan ou (de moins en moins, mode wokiste oblige) Daniel Craig, quelques saillies mémorables :
«Mademoiselle Anders, je ne vous avais pas reconnue toute habillée».
«Je ne donne pas dans la rouquine. De sales caractères. Mais cependant, ça vous va bien».
«Le champagne sera bien au frais dans le seau. Et le reste bien au chaud, comme il se doit».
«Je n'ai jamais encore tué de nain mais il y a un début à tout».
«Si on ne peut plus faire confiance à un banquier suisse, où va le monde je vous le demande !»
Sans oublier notre préférée à nous tous, journalistes ou lecteurs du Figaro et de Beaumarchais : «Vous n'êtes pas rasés de près, messieurs. Vous n'auriez pas besoin d'un bon Figaro ?»
Je vous souhaite un excellent week-end en vous proposant de me retrouver lundi à 20h, sur le site du Figaro, pour découvrir la première d'une émission télé hebdomadaire que j'aurai l'honneur de présenter : «Le Club Le Figaro culture». Chaque lundi, je recevrai quatre invités pour débattre de l'actualité culturelle. Ce lundi 30 mai, je proposerai à trois plumes bien taillées du Figaro - Eric Neuhoff, François Aubel, Clara Géliot - et à Sophie Grassin, de l'Obs, de parler de cinéma, donc du festival de Cannes dont le palmarès est dévoilé ce samedi soir.
Le Figaro
Comment dessiner ses abdominaux ?
Alimentation, postures, exercices... La coach sportive Julie Pujols-Benoit, livre les clefs qui permettent de dessiner ses abdominaux.
D'aucuns savent qu'une sangle abdominale tonique est essentielle pour notre santé. «Cela permet d'avoir moins mal au dos, d'éviter la descente d'organe et de bénéficier d'un certain maintien, nécessaire dans diverses activités physiques», indique Julie Pujols-Benoit, coach sportive (1). Et puis il y a celles et ceux qui souhaitent travailler les muscles abdominaux plus précisément, pour des raisons esthétiques. Comment s'entraîner pour que les muscles se dessinent ? Quels exercices privilégier ? Julie Pujols-Benoit livre la marche à suivre.
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Comment dessiner ses abdominaux ? L'importance de l'alimentation
Vous aurez beau vous atteler chaque jour à des exercices de renforcement musculaire, si l'alimentation ne suit pas, les abdominaux ne se dessineront jamais. Dans cette affaire, ce que l'on ingère est donc primordial. On veille ainsi au contenu des menus (une alimentation variée et équilibrée) et à l'hygiène de vie. «On mise sur les fibres, qui permettent de booster le transit, les protéines, qui structurent les fibres musculaires, et les féculents qui apportent l'énergie», souligne la coach sportive.
On évitera les produits ultra-transformés, les mauvais sucres et mauvais gras. Petit plus ? Les oméga-3, présents dans les poissons gras, comme les maquereaux ou les sardines. Ils sont riches en protéines et très intéressants pour la santé du cerveau, notamment.
La posture quotidienne à adopter pour dessiner ses abdominaux
Avant de se lancer dans les exercices qui assurent une tonification des abdominaux, on commence par soigner sa posture. Sans surprise, «le ventre n'aura pas le même aspect si on engage le périnée et si on aspire un peu le nombril, que si le dos est voûté et que les épaules sont en avant», rappelle la coach sportive.
En complément d'une bonne posture, au quotidien, on peut effectuer des exercices de Kegel, des mouvements de contraction et de relâchement du périnée. La coach sportive conseille d'en faire 20 à 30 par jour, assise dans les transports ou allongée dans son lit. «Le but est d'expirer en contractant le périnée, et de le relâcher durant l'inspiration.»
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Les exercices de renforcement musculaire pour dessiner ses abdominaux
Le renforcement musculaire effectué par le Pilates apporte des résultats concluants. La bonne fréquence ? «Une séance composée des exercices suivants, à faire durant 15 minutes et dans l'idéal 3 fois par semaine», indique Julie Pujols-Benoit. Ces exercices peuvent se faire dans l'ordre qui suit, mais vous pouvez également sélectionner uniquement ceux qui vous plaisent. «L'important est de ne pas faire de pause entre chaque, ce qui permettra de faire travailler le cardio en même temps», ajoute la coach sportive.
Le premier exercice est celui de la gym dite «hypopressive» .Allongée ou assise, «engagez le périnée et aspirez le nombril à l'intérieur tout en expirant tout l'air des poumons. Veillez à ce que votre colonne vertébrale soit bien étirée sans lever les épaules. Maintenez la position en restant en apnée durant 10 à 20 secondes, puis reprenez à nouveau de l'air, relâchez le ventre et recommencez». Cet exercice est à faire 5 à 10 fois, en fonction de votre niveau.
Autre exercice efficace : la traditionnelle planche , classique ou latérale. En fonction de son niveau, on peut effectuer l'exercice sur les genoux, les bras tendus, ou les jambes tendues mais sur les avant-bras. «L'exercice permet de muscler le transverse, le muscle profond.» En pratique, on effectue 3 planches de 10 ou 30 secondes chacune, en fonction de ses capacités. «Pendant, respirez amplement en serrant très fort le périnée et en aspirant le nombril», commente la coach.
Un autre exercice efficace est celui appelé «hundred», le deuxième effectué dans la vidéo ci-dessous. «Allongée sur le dos, repliez les jambes en angle droit, les épaules et la tête légèrement relevées. Tendez les bras le long du corps et effectuez des battements (comme si vous vouliez vous envoler, NDLR) en inspirant 5 secondes puis en expirant 5 secondes également. Cet exercice est à faire durant 10 respirations.»
Dessiner les abdominaux avec l'aide de l'endurance
Enfin, en parallèle du renforcement musculaire, Julie Pujols-Benoit souligne l'importance du cardio pour dessiner ses abdominaux. «Il va permettre de "sécher", et donc aux abdos d'être mieux dessinés». Dans l'idéal, on fait 1h30 à 2 heures de travail d'endurance par semaine. Quelle activité pratiquer ? Marche rapide, running, natation, vélo... à vous de choisir !
(1) Créatrice du Pilates Booty et du Color Sculpt et auteure de En harmonie avec son corps, Leduc, 224 pages, 19,90€.
Neuf micro-changements du quotidien pour aller bien
Fatigue, stress, irritabilité... Il suffit parfois d'infléchir quelques détails, de prendre quelques habitudes pour soulager le corps et le mental. Tentez ces neuf changements du quotidien pour vous sentir mieux.
Le mannequin Kelly Hughes expose sa cicatrice de césarienne en couverture du magazine Sports Illustrated
Une petite marque qui fait toute la différence ? En une de son traditionnel numéro spécial «maillots», le magazine américain met à l'honneur Kelly Hughes, en bikini et cicatrice de césarienne apparente.
La séance de sport à faire quand on manque de temps
Il est possible de travailler le corps en intégralité en moins de 30 minutes et même d'observer un retour sur investissement. Mode d'emploi d'une coach, pour un enchaînement à faire en salle ou chez soi.
Le Figaro
Pérou: découverte d'un cimetière de l'époque coloniale espagnole à Lima
Les archéologues ont mis au jour 42 sépultures humaines dans un ancien hôpital construit en 1552 dans le centre historique de la capitale péruvienne.
Des archéologues péruviens ont mis au jour un cimetière de l'époque coloniale espagnole comprenant 42 sépultures humaines dans un ancien hôpital construit en 1552 dans le centre historique de Lima.
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La découverte a été faite récemment dans ce qui était autrefois l'hôpital San Andrés, l'un des plus anciens bâtiments coloniaux de la capitale péruvienne. «Nous sommes dans le cimetière le plus ancien et le mieux conservé de la ville de Lima, utilisé de 1552 à 1808, où nous avons trouvé 42 restes de corps enterrés parmi des hommes et des femmes âgés de trente à cinquante ans», a déclaré à l'AFP Luis Martin Bogdanovich, responsable du programme municipal de récupération du centre historique de Lima. Les chercheurs ont creusé à seulement trente centimètres de profondeur pour découvrir des dizaines d'ossements, certains en parfait état de conservation. «Des personnes de différentes classes sociales ont été enterrées ici», a expliqué M. Bogdanovich, qui a qualifié la découverte de «fondamentale pour l'histoire de la ville de Lima.»
«Découverte exceptionnelle»
À l'époque coloniale, il n'y avait pas de cimetières publics et les gens, dont les Espagnols et les Créoles, venaient à l'hôpital pour mourir lorsqu'ils étaient malades. Après avoir cessé de fonctionner, l'hôpital San Andrés a été converti en 1808 en un couvent de religieuses, en foyer pour enfants abandonnés, puis en école publique jusqu'en 2007, date à laquelle un tremblement de terre l'a endommagé. Une crypte souterraine, sous la forme d'une structure voûtée en briques où étaient enterrées les personnalités de haut rang, a également été découverte sur le site. «Il s'agit d'une découverte exceptionnelle car (normalement) les sépultures ne sont pas aussi bien conservées, même à l'intérieur de l'église», a déclaré l'archéologue Hector Walde, chef de l'équipe d'archéologie de Lima. «Il y a différentes causes de décès, mais la plus frappante est la syphilis dans un cas», a expliqué M. Walde.
Le cimetière couvre une superficie de 150 mètres carrés. Parmi les objets découverts figurent des tuiles et des fragments de céramique. Selon les spécialistes, les momies des empereurs incas Huayna Capac, Pachacutec et Tupac Yupanqui, ainsi que deux de leurs épouses, y ont été enterrées. «Les momies ont été retirées de Cuzco où elles étaient vénérées. Il y a des preuves que les momies ont été enterrées dans l'hôpital», a déclaré M. Walde. Lima a été fondée le 18 janvier 1535 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro. Depuis sa fondation, elle est la capitale du Pérou.
Sharon Stone fait dérailler une soirée caritative à Cannes en commettant deux délits
La vente était organisée au profit de réfugiés ukrainiens. Mais l'actrice l'a fait capoter avant de conspuer le public et de se sauver, entourée de ses gardes du corps.
Dans le Lot-et-Garonne, un village transporté de joie par le retour de son Rembrandt
La petite commune du Mas-d'Agenais a retrouvé son trésor: un Christ sur la croix datant de 1631 qui lui avait été retiré durant 6 ans en raison de problème de sécurité.
Robert Littell: «Poutine a déjà perdu»
EN VUE - Plus inspiré que jamais, l’écrivain américain fouille les entrailles des mafias post-soviétiques à l’époque de Boris Eltsine. En prétendant sauver son pays, le président russe des années 1990 n’avait fait que précipiter son effondrement. Un roman glaçant d’actualité.
L'Humanité
Festival de Cannes. As Bestas : dans la montagne, les sentiers de la haine
ActuLe cinéaste espagnol, Rodrigo Sorogoyen, auteur des excellents El Reino ou encore Madre, raconte la fracture sociale dans un petit village de Galice dans un terrifiant et grandiose thriller.
Cyprien CaddeoLe meilleur film de la sélection cannoise n’est pas en compétition. Dommage. Présenté en section « Cannes Premières », ovationné lors de sa projection officielle, « As Bestas », le nouveau thriller politico-social du talentueux Rodrigo Sorogoyen, a roulé sur la Croisette.
Un couple de Français qu’on devine embourgeoisés, campés par Marina Foïs et Denis Ménochet, s’est installé dans un hameau reculé et pauvre au coeur des montagnes de Galice. Eux ont des rêves de retour à la terre, veulent retaper les maisons abandonnées, développer le bio. La néo-ruralité dans toute sa splendeur. Cela leur attire l’ire de deux frangins galiciens, paysans à la présence inquiétante. Ils feront tout pour que les « colonisateurs français » plient bagage. D’abord, les moqueries, le racisme ordinaire. Puis les humiliations. Puis le harcèlement. Puis la violence.
Impossible dialogue
On pense très fort à Délivrance de John Boorman. Dans le film traumatique de 1972, des hommes d’affaires d’Atlanta partis explorer le « Sud profond » en canoë sont massacrés par des rednecks qui ne supportaient pas que des bourgeois violent leurs terres. Derrière la violence, se racontait la grande fracture sociale, quasi anthropologique, de l’Amérique. Cela marche toute aussi bien en Europe. Les inquiétants frères, tués à petit feu par la sinistrose et le déclassement, remplacent ici les Tom Sawyer dégénérés de Boorman. La plaie entre les deux mondes, bourgeoisie en exil des grands centres urbains et ruralité appauvrie, elle, souffre des mêmes causes et produit les mêmes effets.
Loin d’un film méprisant sur son sujet, As Bestas raconte au-contraire l’impossibilité du dialogue entre deux classes sociales qui évoluent dans le même environnement, mais l’appréhendent de manières radicalement opposées. Faute de pouvoir se comprendre, les protagonistes se jaugent de loin, se scrutent, apprennent à se haïr. C’est dans ce décalage que s’infiltre la tension, que Sorogoyen fait doucement monter comme un venin, et qu’éclosent ses monstres.
Marina Foïs explosive
Le cinéaste espagnol apporte un soin particulier à ses personnages, chacun, à leurs façons, des bêtes prises au collet de la montagne, comme le suggère le titre. Les quatre principaux protagonistes ont chacun le droit à une scène d’anthologie. Marina Foïs, en retrait dans la première partie du film, explose dans la seconde à l’occasion d’un face-à-face d’une violence inouïe avec sa fille (Marie Colomb) - Rodrigo Sorogoyen prouvant là qu’il est un directeur d’acteurs autant à l’aise dans la langue de Molière que de Cervantès. L’actrice française aurait pu prétendre à un prix. Tant pis, reste l’immense plaisir d’avoir vu un grand film.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
Frédéric Beigbeder: «Poutine vu par un des siens»
CHRONIQUE - Le Mage du Kremlin est un premier roman époustouflant, écrit en français par un Italo-Suisse, sur la cour du tsar Poutine.
Il y a très longtemps que je n’ai pas dévoré un roman avec une telle avidité. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent un «page turner», un livre dont on ne peut se retenir de tourner les pages, super-efficace et documenté, qui décrit les coulisses du pouvoir russe depuis vingt ans avec une écriture simple, séduisante, un réalisme inouï. Je n’ai pas lu de meilleur roman sur la Russie contemporaine depuis… le mien! C’est LE livre à lire pour comprendre la guerre en Ukraine.
Giuliano Da Empoli s’appuie sur une enquête précise. Il imagine (ou retranscrit, sait-on jamais) la confession du plus proche conseiller de Poutine: Vadim Baranov, inspiré d’un personnage réel nommé Vladislav Sourkov. Cet homme est aujourd’hui assigné à résidence près de Moscou. Je connais bien son histoire. Il a publié deux romans de science-fiction sous le pseudonyme de Natan Dubovitsky: Almost zero et Mashinka i velik (la machine et le vélo, aucun n’a été traduit en France). Le monologue imaginaire de Baranov ressemble à s’y méprendre au cynisme de Dubovitsky qui entraîne aujourd’hui le monde au bord de sa fin.
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Le point le plus important, c’est que Vladimir Poutine a toujours appuyé sa popularité sur la guerre. C’est son autorité de chef de guerre en Tchétchénie qui a installé son pouvoir - peut-être en organisant quelques attentats islamistes, en tout cas en les exploitant médiatiquement. Il continue à se servir de la guerre pour conforter son pouvoir dans une économie pourrie et corrompue. Le Mage du Kremlin montre comment il a suffi de vingt ans pour qu’un lieutenant-colonel du FSB grisâtre et taciturne devienne l’homme le plus puissant et riche du monde. Comment les États-Unis et l’Europe ont commis l’erreur de ne pas traiter la Fédération de Russie en égale, voire en l’accueillant dans les institutions européennes. Comment l’arrestation de Khodorkovski a servi de symbole, tout comme le départ de Berezovski à Londres. Mais ce roman bascule aussi dans le délire en expliquant que le vrai patron du Kremlin est le labrador de Poutine, Koni!
Une thèse dingue
La thèse défendue par ce roman est tellement dingue que je n’y avais pas pensé. La guerre en Ukraine n’a pas d’autre but qu’elle-même. La guerre pour la guerre, c’est comme l’art pour l’art. C’est juste une punition contre le désir de démocratie, et une distraction pour faire oublier sa misère au peuple russe. Le Mage du Kremlin a été imprimé en mars dernier donc forcément rédigé avant l’invasion de février, mais il en parle mieux qu’aucun essai et aide à comprendre… qu’il n’y a rien à comprendre. Pour un premier roman, c’est un coup de maître.
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La littérature à l'honneur au festival «Oh les beaux jours!» à Marseille
Du 24 au 29 mai se tiendra la sixième édition du festival littéraire «Oh les beaux jours!». Une centaine d'écrivains nationaux et internationaux investiront la cité phocéenne pour des lectures, des débats et des concerts.
L'éditeur Pierre Belfond est mort
DISPARITION - Sa carrière fut marquée par quelques coups retentissants dans l'achat des droits de romans à succès, dont Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen McCullough en 1979.
L'Humanité
Compétition. Avec Close, Lukas Dhont danse avec sa caméra
Nos recommandations culturellesCe deuxième long métrage du cinéaste belge, caméra d’or en 2018 avec Girl, est le récit tendu d’une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux préadolescents, qui vire au drame. Un véritable choc esthétique.
Michaël MélinardClose, de Lukas Dhont, Belgique, 1 h 45
Close signifie à la fois proche et fermé. Ce titre polysémique résonne comme l’affirmation au premier plan de l’intime. Il dévoile aussi une partie des injonctions contradictoires et des obstacles à surmonter pour imposer son identité. Avec Girl, le cinéaste belge Lukas Dhont a décroché la caméra d’or en 2018. Close l’impose comme un sérieux prétendant à la palme d’or. Car cette histoire d’amitié solaire entre deux garçons offre une leçon de cinéma. Des travellings somptueux, une composition des plans splendide, des changements de focale audacieux, une économie de mots salutaires assoient sa maîtrise filmique. Au ballet de Girl, il a substitué les courses effrénées dans les champs de fleurs, la rugosité du hockey sur glace et les bagarres de garçons à la lisière de l’adolescence. Avec un sens inouï de la chorégraphie. Enfant, Lukas Dhont s’est rêvé danseur, il l’est devenu caméra en main.
Il serait néanmoins erroné de le réduire à un talentueux formalisme. Son cinéma est aussi lourd de sens. Tout comme l’autre grand film d’amitié enfantine de la compétition, Armageddon Time. Comme James Gray, Lukas Dhont regarde la fin d’un monde ouvrir une nouvelle ère. Mais là où le cinéaste états-unien donne à voir une difficulté à être ensemble, Dhont travaille sur la proximité fusionnelle des personnages. En effet, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele) sont amis à la vie à la mort. L’insouciance des deux inséparables s’étiole avec les premières interrogations sur la nature de leur relation. Léo prend une infime distance. Rémi ne la supporte pas. Survient alors un drame.
Si le récit laisse peu de place à la surprise, c’est qu’il apparaît comme une évidence. Avec son coscénariste, Angelo Tijssens, le cinéaste a su trouver le ton et dessiner les enjeux narratifs les plus justes dans ce film incandescent. Dans un écrin queer discret, Dhont délivre une œuvre délicate et émouvante. Un des grands chocs esthétiques de la compétition.
Compétition Le nouveau bébé de Kore-eda est « bien né »
Les Bonnes Étoiles, de Hirokazu Kore-eda, Japon-Corée, 2 h 9
Le cinéaste japonais, palme d’or en 2018, continue d’explorer ses thématiques fétiches : l’enfance et la famille dans un environnement économique et social contraint. Après une incursion ratée en France avec la Vérité, il exporte avec plus de réussite son univers en Corée du Sud. Les Bonnes Étoiles rassemblent, dans un mélange de road movie et de polar, deux trafiquants d’enfants, un bébé, sa mère et un jeune orphelin. Le récit commence avec une tentative d’abandon. S’ensuit un jeu de poker menteur avec la police pour trouver au bébé des parents adoptifs. La faculté de Kore-eda à saisir les inflexions et les évolutions de ses personnages est l’une de ses plus évidentes qualités. Le résultat est splendide. Seul bémol, la musique prend trop de place, comme si le cinéaste manquait de confiance en ses images, pourtant magnifiques. M. M.
Festival de Cannes 2022cinémabelgiqueCinéma japonais L'Humanité
Compétition. Les sables mouvants de l’Iran
Nos recommandations culturellesAprès la Loi de Téhéran, le réalisateur iranien Saeed Roustayi poursuit avec éclat l’introspection de son pays.
Pierre BarbanceyLeila et ses frères, de Saeed Roustayi, Iran, 2 h 45
Trois cinéastes iraniens présents sur la Croisette, dont l’un à la Quinzaine des réalisateurs (Ali Behrad pour Tasavor) et deux en compétition, Ali Abbasi avec les Nuits de Mashhad (voir l’Humanité du 23 mai) et Saeed Roustayi venu présenter son troisième long métrage, Leila’s Brothers (Leila et ses frères), ce n’est pas rien. À quoi il faut ajouter la présence de l’oscarisé Asghar Farhadi, récompensé en 2021 par le grand prix du Festival de Cannes et cette année membre du jury. Si Abbasi a choisi l’exil, Behrad et Roustayi, tout comme Farhadi, continuent à tourner dans leur pays d’origine même s’ils doivent souvent employer la ruse pour contourner la censure. Tous n’ont de cesse d’imprimer à leurs histoires singulières la marque de leur société.
Ainsi, Saeed Roustayi n’esquive pas les questions politiques, économiques et sociales. Celles-ci ne sont pas des toiles de fond mais le moteur des comportements. Son film précédent, la Loi de Téhéran, avait révélé son talent en la matière, dévoilant une société rongée par la corruption et la drogue, mettant en scène des milieux pauvres, des personnages mafieux et des corps d’État consacrés à une terrible répression.
Leila (Taraneh Alidoosti), une femme iranienne, forte même si célibataire, ses quatre frères et ses vieux parents tentent de survivre, voire de simplement exister dans un pays en plein bouleversement, où la crise économique est un quotidien sans éclat. Comme un poids qui attire la famille dans les sables mouvants de la pauvreté. La plus consciente et la plus courageuse est bien sûr Leila. Les premiers plans, où la police, matraque en main, pénètre dans une usine et intime l’ordre aux ouvriers d’arrêter le travail comme le veut la direction pratiquant le lock-out, sont sans concession. Mais c’est également le premier signe de lâcheté de l’un des frères, Alireza (Navid Mohammadzadeh, excellent). Au lieu de se battre avec ses camarades, il s’enfuit. Les trois autres garçons, quadras et quinquas, pourtant attachants, ne valent guère mieux. Connaissant cette tendance, Leila va tenter de prendre les choses en main.
Des tentatives qui se heurtent au poids de la tradition au moment où il faut remplacer le chef du clan de la famille non pas nucléaire mais étendue, tribale. Contre toute attente, le père de Leila, Esmail (Saeed Poursamimi), méprisé par les autres jusque-là, est d’abord choisi pour de vulgaires raisons pécuniaires avant d’être déchu et donc humilié. Le choc des temps anciens et des temps dits « modernes », nœud gordien de l’histoire et, plus largement, de l’Iran d’aujourd’hui.
Le film de Saeed Roustayi recèle en lui, dans les propos, les personnages (et leurs caractéristiques), l’image, le rythme (et le montage) une dynamique étonnante. Dès les premiers plans, des pleurs de Leila lorsqu’elle se fait masser – filmée en contre-plongée, seul son visage apparaissant –, aux derniers, les larmes d’Alireza à la mort du père lors de la fête d’anniversaire d’une nièce, la boucle n’est jamais bouclée. La vie n’est qu’une tragi-comédie où le seul curseur est la dignité humaine, nous dit Saeed Roustayi.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
Finale Lyon-Toulon : les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial
Arnaud CoudryAprès la victoire du LOU sur le RCT en finale de la Challenge Cup, découvrez ce qui a retenu l'attention de notre envoyé spécial au Stade Vélodrome.
COUPS DE CŒUR
Lyon débloque son compteur européen
En s'imposant vendredi contre le RC Toulon (30-12) en finale de la Challenge Cup, Lyon a décroché son premier titre européen, un premier sacre continental qui vient couronner le retour au premier plan du club rhodanien. Demi-finalistes malheureux du Top 14 en 2018 et 2019 où ils avaient été tétanisés, les Rhodaniens ont cette fois produit un match plein et enthousiasmant face au RCT. Un succès totalement mérité et flamboyant. Hormis les titres de champion de France glanés en Pro D2, il fallait remonter aux boucliers de Brennus soulevés en 1932 et 1933 pour trouver trace de trophées dans le palmarès lyonnais. Le LOU a écrit son histoire ce vendredi. De la plus belle des façons.
Mignoni part sur un titre
Après sept ans passés au LOU, Pierre Mignoni rejoindra le Rugby Club Toulonnais la saison prochaine pour faire la paire avec Franck Azéma. Mais il quittera Lyon avec la satisfaction du travail bien fait : il a clairement fait franchir un palier à son équipe et, cerise sur le gâteau, il a remporté un trophée européen. Technicien reconnu, Mignoni aura marqué l'histoire du LOU. Et la saison n'est pas fini, puisque Baptiste Couilloud et ses partenaires, actuellement huitièmes du Top 14 avant de recevoir La Rochelle lors de la dernière journée, peuvent toujours peuvent toujours espérer se qualifier pour les phases finales. Reste à savoir si ce succès va les galvaniser ou les pousser au relâchement.
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La victoire du rugby offensif
Les 51.431 personnes présentes vendredi au Stade Vélodrome (nouveau record pour une finale de Challenge Cup) ont assisté à un match de grande qualité. Grâce à des Lyonnais tranchants et inspirés, qui n'ont jamais baissé de pied contrairement à des Toulonnais rapidement dans le dur. Une rencontre animée, ponctuée de superbes essais, à l'image des joutes souvent enflammées que l'on retrouve en Coupe d'Europe. Les supporters toulonnais, qui avaient fait le déplacement en masse à Marseille, ont hélas dû déchanter devant la piètre prestation de leur équipe.
COUPS DE GRIFFE
Des Toulonnais à bout de souffle
Toulon était l'équipe en forme de cette fin de saison. Les joueurs de Franck Azéma montaient en effet en puissance à l'approche du sprint final et restaient sur neuf matches lors de leurs dix dernières sorties. Et puis, tout s'est brutalement arrêté au Stade Vélodrome. Dépassés par le rythme et les assauts lyonnais, les Varois ont pris l'eau de toutes parts. Plus inquiétant, ils ont multiplié les fautes de main, les mauvais choix et les approximations. Le RCT est apparu à bout de souffle, complètement émoussé, hors du coup. Dans leur folle remontada, ils ont laissé des plumes et leur manque de rythme a été criant face au LOU. Place désormais au Top 14 et à une éventuelle qualification : il faudra aller faire un coup à Paris La Défense Arena face au Racing 92. La belle machine s'est enrayée au pire moment. Pourra-t-elle se relancer ? Réponse dimanche prochain à Nanterre.
Les sifflets contre les Lyonnais
Dans ce duel 100% rouge et noir, les supporters de Toulon, distant de seulement 60 km de Marseille, avaient fait le déplacement en masse pour venir soutenir leurs protégés. Des Varois bouillants qui n'ont pas hésité à donner de la voix mais aussi à siffler copieusement les tentatives de tirs au but de l'ouvreur lyonnais Léo Berdeu. Pas terrible, pas trop dans l'esprit rugby… Surtout quand on connaît le silence de cathédrale qui peut régner dans les enceintes anglo-saxonnes lors de ces moments. Les fans du RCT ont néanmoins rapidement déchanté devant la prestation ratée de leur équipe. Plus beaucoup d'encouragements, et plus trop de sifflets non plus.
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Des stadiers trop zélés
Au coup de sifflet final, quelques jeunes supporters de Lyon ont laissé exploser leur joie et ont envahi la pelouse du Stade Vélodrome. Un enthousiasme vite douché par les stadiers présents au bord du terrain. L'un des jeunes impétueux a rapidement été plaqué par un membre de la sécurité et un autre a été sorti manu militari de la pelouse, pour que la cérémonie protocolaire puisse avoir bien lieu. Les supporters du LOU ont alors copieusement sifflé cette intervention plus que musclée envers des fans qui ne présentaient aucun danger. Fini le temps où les pelouses étaient envahies à la fin des matches. C'est bien dommage...
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Challenge Cup : le stade Vélodrome ne fera pas le plein pour la finale Toulon-Lyon
48.000 places ont été vendues pour le choc de ce vendredi soir. Mais l'enceinte marseillaise peut accueillir 65.000 supporters.
Challenge Cup : en vidéo le résumé du sacre de Lyon face à Toulon
Lyon a décroché son premier titre continental en dominant largement Toulon (30-12), vendredi soir à Marseille, en finale de la Challenge Cup.
Challenge Cup : Lyon en mission «sauvetage de saison» à Marseille
Qualifiés pour la première finale européenne de leur histoire, les Lyonnais défient Toulon ce vendredi 27 mai (21h) du côté du Vélodrome. Une rencontre synonyme, peut-être, de dernière chance pour sauver une saison en dents de scie.
L'Humanité
Un certain regard. Plan 75, une optimisation appliquée à l’existence
Nos recommandations culturellesAvec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.
Michaël MélinardPlan 75 de Chie Hayakawa, Japon, France, Philippines, Qatar 1h 52
Dans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les États-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait.
En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.
Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie.
Festival de Cannes 2022Cinéma japonais Le Figaro
Le journal du mercato : Manchester United pense à N'Golo Kanté
United sur Kanté, Diaby pisté par Newcastle ou encore l'avenir de Perisic : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 28 mai 2022.
Manchester United pense à N'Golo Kanté
Avec l'arrivée d'Erik ten Hag sur le banc de Manchester United, l'effectif des Red Devils pourrait drastiquement changer cet été. Notamment au milieu de terrain, secteur de jeu que le technicien néerlandais aimerait réellement renforcer, d'autant plus avec les départs de Nemanja Matic et de Paul Pogba. Et selon les informations publiées par The Athletic , plusieurs noms auraient été cochés par les dirigeants mancuniens. Parmi eux, celui de Frenkie de Jong (25 ans) - qu'Erik ten Hag connaît bien pour l'avoir eu sous ses ordres à l'Ajax Amsterdam - et celui de N'Golo Kanté (31 ans). Mais si Manchester United est prêt à formuler une offre pour recruter l'infatigable champion du Monde 2018, il n'est pas certain que Chelsea accepte de le vendre, tant Thomas Tuchel en a fait l'un de ses hommes de base. Affaire à suivre.
À VOIR AUSSI - L'incroyable carrière de N'Golo Kanté à Chelsea
Moussa Diaby dans les petits papiers de Newcastle
Auteur d'une nouvelle très belle saison avec le Bayer Leverkusen - 13 buts, 12 passes décisives en Bundesliga - Moussa Diaby (22 ans) serait dans le viseur de Newcastle. C'est du moins ce qu'a affirmé The Telegraph ce vendredi. Mais si les Magpies veulent s'attacher les services de l'international français, ils devront mettre la main à la poche. En effet, l'ex-Parisien dispose encore d'un contrat de longue durée puisqu'il est lié à la formation allemande jusqu'en juin 2025. Cela ne devrait toutefois pas poser de problème aux nouveaux richissimes propriétaires du club britannique. Reste à connaître les envies de Moussa Diaby.
Ivan Perisic tout proche de Tottenham
Ce serait quasiment fait. Alors que son contrat avec l'Inter Milan arrive à expiration à la fin du mois de juin, Ivan Perisic (33 ans) serait «à un pas» de rejoindre Tottenham gratuitement, à en croire les dernières indiscrétions du journaliste spécialisé dans le marché des transferts Fabrizio Romano. L'officialisation pourrait intervenir dans les prochains jours. Chez les Spurs, le Croate retrouvera ainsi Antonio Conte, son ancien entraîneur chez les Nerazzurri.
Ryan Gravenberch en passe de signer au FC Bayern Munich
Ce n'est plus qu'une question de jours. Le transfert du prometteur milieu de terrain de l'Ajax Amsterdam Ryan Gravenberch (20 ans) au FC Bayern Munich serait sur le point d'être conclu. Selon les informations publiées par Fabrizio Romano, les deux formations seraient d'ores et déjà tombées d'accord sur les termes de l'opération. Le Néerlandais devrait passer les traditionnels examens médicaux la semaine prochaine avant de s'engager avec le club bavarois jusqu'en juin 2027. La somme que devrait débourser le champion d'Allemagne pour s'attacher ses services n'a pas encore fuité.
Eddie Nketiah va prolonger avec Arsenal
Annoncé sur le départ cet été à l'expiration de son contrat, Eddie Nketiah va finalement rester à Arsenal, a annoncé Fabrizio Romano ce samedi. L'avant-centre britannique âgé de 22 ans serait en passe de signer une extension le liant aux Gunners jusqu'en juin 2027. Plusieurs clubs - West Ham, Crystal Palace et deux formations de Bundesliga - étaient intéressés pour le recruter gratuitement à l'intersaison. Eddie Nketiah a montré de très belles choses dans la deuxième partie de l'exercice, permettant à Arsenal d'accrocher une qualification pour la prochaine édition de la Ligue Europa.
Le journal du mercato : le PSG en pince pour Ekitike, Cavani coéquipier de Ribéry en Italie ?
Le PSG chaud sur Ekitike, Diop qui pourrait quitter Monaco ou la Salernitana fan de Cavani : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 24 mai 2022.
Le journal du mercato : Ousmane Dembélé ne rejoindra pas le Paris SG
Le flou autour de Dembélé, l'avenir de Saliba ou encore Newcastle sur Paqueta : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 26 mai 2022.
Foot : Tchouameni se rapproche du Real Madrid
Après l'échec Mbappé, le Real Madrid devrait tout de même bien accueillir un nouvel international français…
Le Figaro
François d’Orcival: «À Bayonne, un juge d’instruction très politisé»
CHRONIQUE - Le magistrat chargé de l’enquête sur l’assassinat d’un chauffeur de bus, qui avait ému la France entière, requalifie les faits à la baisse.
Le sujet avait disparu de la campagne. Mais pas du bureau des juges. Il peut aussi en ressortir. L’affaire remonte au 5 juillet 2020 et s’est déroulée à Bayonne. Alerté par l’agitation qui règne dans son autobus, son chauffeur, Philippe Monguillot, veut vérifier que plusieurs individus montés à bord ont bien leur titre de transport. Ceux-ci se précipitent sur lui, et le lynchent. Il se redresse, prend un ultime coup au visage et s’effondre. Il mourra cinq jours plus tard à l’hôpital.
Au terme de son enquête, le procureur du parquet de Bayonne estime qu’il s’agit d’un «homicide volontaire aggravé» d’un conducteur de transport collectif. Cela destine l’affaire à une cour d’assises. Mais le juge d’instruction vient d’en décider autrement: il la requalifieet précise, reprenant l’opinion de l’avocat de l’un des deux agresseurs, que la qualification de meurtre ne tient pas, que s’il y a eu mort d’homme, cela s’est fait «sans intention de la donner».
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L’affaire n’ira donc pas en cour d’assises, mais devant une cour criminelle uniquement composée de magistrats, la peine prononcée ne pouvant excéder vingt ans. Comment ça? demande le procureur, le 18 mai, en faisant appel à son tour. La suite du débat de droit devra se dérouler à huis clos dans plusieurs mois, reportant l’audience publique à plus d’un an…
Pourquoi cette affaire échappe-t-elle à la cour d’assises?
Pourquoi le juge d’instruction a-t-il préféré que cette affaire échappe à la cour d’assises? S’est-il uniquement fondé sur la conception qu’il se fait du droit, sur les arguments qu’il tire de ce cas? Une cour d’assises, composée de juges et de jurés, ne juge pas nécessairement en portant ses arrêts au maximum des peines prévues: elle fait ses choix en toute liberté. Alors?
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Le magistrat instructeur sait qu’il va heurter la famille de la victime et l’association qu’elle a constituée - laquelle réagit aussitôt contre sa décision -, mais aussi l’ensemble de l’opinion publique, comme en témoignent les 6000 personnes qui ont défilé, le 8 juillet 2020, lors d’une «marche blanche», les visites sur place faites alors par trois membres du gouvernement, celles du ministre des Transports (alors Djebbari), de l’Intérieur (Darmanin), de la Citoyenneté (Schiappa), les réactions du premier ministre Jean Castex («crime abject»), de Marine Le Pen aussi bien que de Jean-Luc Mélenchon…
Le juge ne peut pas l’ignorer, mais il doit penser qu’en deux ans, le temps aura gommé ces réactions et que son propre jugement doit l’emporter. De son côté, le public est prêt à tout comprendre, mais il n’entend pas être privé de prendre toute sa part au débat.
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L'Humanité
Acid. L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît
ActuDans son documentaire présenté à Cannes dans la sélection des films indépendants, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.
Pierre BarbanceyAtlantic Bar de Fanny Molins, France, 87 mn
C’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.
La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.
Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.
Un Certain Regard À Haïfa, un tableau de lutte, de nostalgie et de chagrin
Mediterranean Fever, de Maha Haj, Palestine-Allemagne-France-Chypre-Qatar, 1 h 48
Walid, un Palestinien de Haïfa, mariée à une infirmière, vit sa quarantaine dans la dépression. Il ne travaille plus et s’acharne à vouloir écrire un roman. À la maison du matin au soir, il s’occupe des tâches ménagères. Son voisin, Jalal, un petit escroc lié au milieu qui règne sur la ville, fait de même. Ils ne savent pas trop quoi faire de leur vie, confrontés à une réalité, en bute à une frustration qu’ils ne parviennent pas toujours à comprendre. Un quotidien d’ennui, de bataille permanente pour que les enfants parlent arabe, pour rappeler que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël. La rencontre de deux hommes, l’un dans l’imaginaire, l’autre dans la vie crue, va être explosive. Un tableau étonnant fait de luttes, de nostalgie et de chagrin dans cette ville de Haïfa si particulière. P. B.
Festival de Cannes 2022Arlescinéma Le Figaro
«Manger ou se chauffer»: les Britanniques frappés par la crise
Arnaud De La GrangeREPORTAGE - Le gouvernement Johnson déploie 15 milliards de livres d’aides aux ménages et taxe les énergéticiens.
De notre correspondant à Londres
C’est un nouvel esclavage, une aliénation moderne qu’elle n’aurait jamais cru vivre. «Nous sommes devenus esclaves de nos compteurs à prépaiement pour le gaz et l’électricité. Ce qu’ils nous prennent et ce qu’ils nous laissent comme argent conditionne nos vies, ce que nous pouvons acheter pour nous nourrir», dit Kathleen Kerridge.
Cette habitante de Portsmouth, mère de quatre enfants, décrit avec pudeur et émotion la descente dans la précarité que provoque aujourd’hui la flambée du coût de la vie. Une situation qui frappe des millions de foyers britanniques, alors que la crise du coût de la vie représente le plus grand défi du moment pour le gouvernement britannique.
Comme nombre d’habitants du quartier et de familles modestes du pays, les Kerridge ont recours à ce système de cartes prépayées que l’on introduit dans le compteur après l’avoir achetée dans une boutique du voisinage. Faute de crédit, tout s’arrête. Avec le loyer et la taxe d’habitation, ces dépenses font partie des coûts «non négociables», explique Kathleen. «Alors, le seul budget sur lequel on peut jouer et économiser, c’est celui de la nourriture, dit-elle. On achète moins. Et, quand on achète, c’est de moins bonne qualité. Nous nous nourrissons mal, ce qui est désastreux à long terme pour la santé.» Elle avoue renoncer souvent aux fruits et légumes et à tant d’autres aliments «sains et nutritifs».
Sauter des repas
Cette peur de ne pouvoir nourrir, au moins sainement, ses enfants a fini par affecter sa santé mentale. «Je suis dans un état d’angoisse permanente, j’ai perdu le sommeil, dit celle qui est partiellement rédactrice indépendante et employée de bureau. C’est un cercle vicieux, j’arrive moins bien à travailler, et donc mes revenus baissent…»
À lire aussiCoût de la vie: des millions de Britanniques ne mangent plus à leur faim
Une étude de la Food Foundation publiée il y a deux semaines a créé un choc. Elle montre que des millions de Britanniques sont obligés de moins manger ou de sauter des repas. Plus de 7 millions d’adultes vivraient ainsi au sein d’un foyer qui a manqué de nourriture au mois d’avril. Et 2,4 millions d’entre eux n’auraient pas mangé pendant un jour entier. Le nombre de personnes touchées par cette insécurité alimentaire aurait augmenté de 57 % par rapport au mois de janvier. «C’est dû à la fois à l’augmentation des prix des produits alimentaires, d’au moins 6,7 % sur les douze derniers mois, et à la flambée d’autres budgets, en premier lieu celui de l’énergie, au détriment de celui de l’alimentation», explique Anna Taylor, directrice de la Food Foundation.
Elle s’inquiète de voir «une crise économique se doubler désormais d’une crise de santé publique». Alors que les Britanniques ont déjà des taux de surpoids et d’obésité qui battent des records européens, avec deux tiers des adultes concernés, la crise va encore amplifier le phénomène. «À calories égales, les produits sains sont trois fois plus chers que les autres, dit Anna Taylor, et l’obésité va mécaniquement augmenter chez les bas revenus, qui ne peuvent acheter que des biens de mauvaise qualité.» Elle s’inquiète particulièrement pour les enfants, chez qui la pandémie a déjà multiplié les cas d’obésité, et appelle à «élargir l’accès aux repas scolaires gratuits».
Les banques alimentaires notent que de plus en plus de gens demandent des produits qui ne doivent pas être cuisinés, afin de ne pas dépenser de gaz ou d’électricité. «On nous refuse les pommes de terre, par exemple, car les faire cuire consomme trop de gaz», dit Damien Conrad, du Felix Project, le plus gros distributeur de surplus alimentaires à Londres. «Non seulement de plus en plus de Britanniques sont touchés par la crise, mais ils le sont de plus en plus profondément, constate-t-il. Il faut vraiment en avoir besoin pour venir faire la queue à 8 heures du matin devant un centre qui n’ouvre que l’après-midi.» Au Harrow Hub, dans le nord-ouest de Londres, qui nourrit 1700 familles tous les samedis, la file peut s’étendre sur plus de 1 kilomètre et demi.
Quand le froid reviendra, un nombre croissant de Britanniques risquent de se trouver devant le triste dilemme: «heating or eating» («se chauffer ou se nourrir»). Le patron de Scottish Power, l’un des plus importants distributeurs d’électricité au Royaume-Uni, Keith Anderson, a averti que «jusqu’à 40 % des ménages pourraient être confrontés à la précarité énergétique» l’hiver prochain. Les factures ont bondi en avril, quand le plafond des prix de l’électricité et du gaz, encadré par le régulateur britannique Ofgem, a augmenté de 54 %. «Depuis cette date, le nombre de foyers en insécurité énergétique a bondi de 4,5 millions à 6,5 millions, soit près d’un quart des foyers de tout le Royaume-Uni, dit Adam Scorer, directeur de l’ONG National Energy Action (NEA). Et si des mesures sérieuses ne sont pas prises, ce chiffre montera à 8 millions en octobre.» Passé à 1 971 livres en avril, ce plafond des prix de l’énergie pourrait atteindre les 2 800 livres, a fait savoir mardi Ofgem, soit une nouvelle augmentation de 42 %.
Selon un sondage YouGov publié ce jeudi, 1 Britannique sur 5 dit ne plus parvenir à boucler ses fins de mois. Pour Anna Taylor comme pour Adam Scorer, il est urgent d’«augmenter les allocations dans les mêmes proportions que l’inflation». Celle-ci atteint déjà les 9 %, un taux record en quarante ans, et pourrait passer la barre des 10 %. Tirée pour l’essentiel par les prix de l’électricité et du gaz, elle est aggravée par un marché du travail très tendu, dans le sillage du Brexit. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, a qualifié la situation d’«apocalyptique» pour les prix alimentaires.
Agir plus vigoureusement
Le gouvernement se voit de toute part sommé d’agir plus vigoureusement. Accusé de pas aider suffisamment les familles en difficulté, le chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, a dégainé un nouveau train de mesures ce jeudi. Une annonce opportune au lendemain d’un rapport sur le «Partygate» tançant Boris Johnson… Alors qu’il se refusait jusqu’à présent à une taxe exceptionnelle sur les profits des géants pétroliers et gaziers, estimant qu’elle risquerait de freiner l’investissement, le gouvernement a fait volte-face sous la pression de l’opposition et de l’opinion. Il a annoncé une taxe temporaire de 25 % sur les profits de ces entreprises, pour qui elle sera allégée si elles investissent. En levant 5 milliards de livres, elle nourrira un nouveau paquet d’aides de 15 milliards.
Près de 1 ménage sur 8 parmi les plus vulnérables recevra ainsi au moins 1200 livres cette année. Il s’agira notamment d’un versement unique de 650 livres, auquel s’ajouteront 400 livres de réduction sur les factures énergétiques pour tous les foyers. Les retraités en difficulté recevront 300 livres supplémentaires et les personnes handicapées, 150 livres. Ces mesures s’ajoutent à un premier paquet de 22 milliards de livres d’aides déjà annoncé, avec notamment des réductions des taxes sur l’essence, des coupes d’impôts locaux et, déjà, une réduction des factures énergétiques Devant le Parlement, Rishi Sunak a assuré qu’avec ces aides, pour un total de 37 milliards de livres, les Britanniques les plus modestes allaient ainsi «sentir le poids de l’inflation s’apaiser».
Pour Johnson, il est d’autant plus urgent d’agir que la crise du coût de la vie commence à grever sérieusement l’activité britannique, selon l’indice Flash Composite publié mardi par S&P Global. La BoE a aussi averti que le pouvoir d’achat plombé des Britanniques allait «lourdement peser» sur la demande. Avec une contraction de l’économie britannique au quatrième trimestre. Face à ces cris d’alarme, Boris Johnson a promis que son gouvernement allait «mettre ses bras autour du peuple britannique, comme il l’a fait pendant la pandémie».
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ENQUÊTE - Dotées de nouvelles missions de vaccination et de dépistage, les 21.000 officines de l’Hexagone voient leur modèle économique évoluer.
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L'Humanité
Compétition. Tahiti, polysémie française
Nos recommandations culturellesLe cinéaste espagnol signe un thriller politique sur fond de reprise des essais nucléaires français en Polynésie. Avec, dans le rôle phare, un Benoît Magimel magistral.
Marie-José Sirach Pacifiction – Tourment sur les îles, d’Albert Serra, France/Espagne/Allemagne/Portugal, 2 h 43
Albert Serra est décidément imprévisible. Découvert à la Quinzaine des réalisateurs en 2006 où il présentait Honor de Cavalleria, une divagation picaresque de l’ingénieux Don Quichotte de la Mancha, il s’est affirmé comme un des cinéastes les plus singuliers, iconoclastes de sa génération. En 2016, il filme l’agonie de Louis XIV sous les traits d’un Jean-Pierre Léaud emperruqué ; en 2019, Liberté est une balade libertine aux accents sadiens où Serra confie le rôle du duc de Walchen à Helmut Berger. Films d’époque, en costumes, rien de tout cela dans ce nouvel opus présenté en compétition.
Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel
Tourment sur les îles est un thriller politique, une réflexion sur le pouvoir, la folie des hommes et du monde vu d’une île paradisiaque s’il en est, Tahiti. Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel. Mais non. Au milieu de cette nature exubérante, tout est ordonné, de la barrière de corail aux palmiers dressés dans un alignement parfait face à la mer ; des villas de luxe aux bicoques des pêcheurs réparties dans une hiérarchie harmonieuse jusqu’aux ciels qui grondent et menacent, déployant leurs palettes monochromes où les bleus rivalisent avec les gris anthracite.
Les dialogues nous parviennent, feutrés et polis, qui ne masquent pas la violence des échanges. On avance à tâtons dans le film, chaque scène semble dissociée de celle qui la précède et de celle qui va suivre. Des officiers de la marine débarquent et se précipitent dans une boîte de nuit. Plus loin, dans la maison du haut-commissaire de la République De Roller, on assiste à un étrange déjeuner où des représentants du peuple natif exposent leurs craintes d’une reprise des essais nucléaires sans que De Roller interrompe son déjeuner. Un étrange homme d’affaires fait un malaise et est placé sous la surveillance d’une danseuse trans. De manière récurrente, on voit De Roller assister aux répétitions d’une troupe folklorique, donnant des indications chorégraphiques. Plus tard, il y a ce dialogue à fleurets mouchetés entre lui et un prêtre qui interdit à ses ouailles de festoyer. Ou encore cette scène surréaliste à bord d’un scooter des mers depuis lequel le haut-commissaire observe les surfeurs s’engouffrer dans des vagues géantes…
Un sous-marin qui rôde autour de l’archipel
De Roller est partout, inquiet, fébrile, aimable avec les uns, distant avec d’autres. Personnage énigmatique, à la fois rassurant et inquiétant, personnage trouble qui ne laisse jamais rien paraître de ses sentiments et qui semble vouloir tout contrôler, même quand la situation lui échappe. Il est le fil d’Ariane du récit mais ne tire pas les ficelles du drame. Cette histoire de reprise des essais nucléaires est corroborée par la présence mystérieuse d’un sous-marin qui rôde autour de l’archipel. De Roller enquête, croise des bribes de conversations entendues ou rapportées, scrute la mer, la nuit venue, avec des jumelles. Tous les sens aux aguets, il sait qu’il se trame quelque chose. Ici, l’armée l’emporte sur la raison d’État. Secret défense.
Une transe envoûtante
Albert Serra a confié le rôle du haut-commissaire à Benoît Magimel, qui se révèle exceptionnel. Le corps lourd, en sueur, engoncé dans des costumes en lin clair, il se déplace pourtant comme un félin, sans bruit, répond par périphrases, regarde ses interlocuteurs dans les yeux le regard fuyant. Magimel, à l’écran du premier au dernier plan, impressionne par son jeu intérieur qui laisse à peine percevoir les tourments qui l’agitent. Sur cet échiquier, piégé de toutes parts, il avance ses pions, tente des combinaisons pour percer le secret qui plane. On ne sait jamais quand il est sincère ou pas. Du haut de son statut de représentant de l’État, il impose une verticalité palpable à chaque instant face à ses interlocuteurs, stature imprégnée de relents néocolonialistes. À ses côtés, Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun, deux acteurs polynésiens, parcourent le film par leur présence solaire.
Albert Serra sème autant d’indices qui viennent déranger l’apparente harmonie des hommes et des paysages. Sur cette île paradisiaque, la France a pratiqué des essais nucléaires jusqu’en 1995. Les populations locales vivent majoritairement encore aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Serra se paye le luxe de filmer ce paradis artificiel dans un temps long, laissant les images déployer leur magie et les spectateurs se laisser happer par cette transe envoûtante. En filmant le monde d’aujourd’hui, un « paradis sur terre », Serra ne perd rien de sa puissance poétique et signe un film imposant et organique.
Un certain regard Une balade islandaise en terre divine
Godland, de Hlynur Palmason, Danemark-Islande, 2 h 18
À la fin du XIXe siècle, un prêtre danois est envoyé en terres islandaises pour bâtir une église en dur. Amateur de photographie, il décide de traverser le pays du sud au nord avec tout son matériel, et intègre un groupe d’Islandais pur jus. Cette balade dans une nature à la fois hostile et sublime avance au rythme des intempéries, ne cache rien de la violence du climat qui affecte les hommes. Sans compter la barrière de la langue, le danois du prêtre, celle des colons, qui se heurte à la langue islandaise. Godland est un long poème onirique, une ode au cinéma, un film à l’esthétique épurée où les sentiments humains se bousculent et se brisent devant ces paysages balayés par les vents contraires. Interprété par des acteurs au diapason de cette atmosphère auréolée de mystère, Godland est un grand film, un très grand film. M.-J. S.
Festival de Cannes 2022cinémapolynésie française L'Humanité
Quinzaine des réalisateurs. Bon sang, que la montagne est belle…
Nos recommandations culturellesUn ingénieur fait une sorte de burn-out et décide de bivouaquer à 3800 mètres, aux pieds du Mont-Blanc. Une fable contemporaine aux accents fantastiques.
Marie-José SirachLa Montagne de Thomas Salvador, France, 115 mn
Rien de particulier, aucun signe avant-coureur qui annonce cette décision, irréversible, de quitter le monde d’en-bas pour aller s’installer là-haut, tout là-haut. Pierre plaque tout, du jour au lendemain, une situation professionnelle confortable, une vie qui l’est tout autant. Son burn-out est une prise de conscience, une remise en question de nos vies modernes où tout va vite, très vite, où tout se prend et se jette. Là-haut, recroquevillé dans son sac de couchage, sous une tente aussi légère que résistante, Pierre, l’oreille aux aguets, écoute le vent souffler, hurler, siffler, frapper la toile de son abri. Chaque jour, il va s’équiper, s’harnacher pour s’aventurer dans cette mer de glace qui ne cesse de fondre à vue d’œil et qui s’écroule par endroits provoquant des avalanches de pierre impressionnantes. C’est là que Pierre va rencontrer d’étranges créatures, sortes de lucioles géantes qui vont le guider jusque dans les entrailles de la terre…
Passées les premières scènes d’exposition, aussi banales que la vie de Pierre, on saisit que ce qui attire notre homme est bien plus grand que lui, que nous. Cette force d’attraction inversée vers les sommets, Thomas Salvador va la filmer, pas à pas, dans la neige, au milieu d’un silence assourdissant et d’une lumière aveuglante. Ce n’est pas Pierre qui va apprivoiser la montagne mais la montagne qui va l’apprivoiser et l’enserrer dans ses crevasses. Comment résister à la beauté de ces paysages? Comment ne pas vouloir préserver ce que le monde moderne s’évertue à détruire, insidieusement? Le réalisateur parvient à trouver le juste équilibre, distillant, dans ce qui aurait pû être un film de montagne de facture classique, des soupçons de fantastique (aux effets artisanaux assez kitsch mais savoureux) qui donnent une dimension existentielle au film. La présence terrestre, et presque énigmatique, de Louise Bourgoin, participe de cette échappée belle montagnarde.
Festival de Cannes 2022quinzaine des réalisateurscinéma Le Figaro
Colombie: un ex-guérillero favori de la présidentielle
Patrick BèleRÉCIT - Ancien membre du M-19, Gustavo Petro est largement en tête dans les sondages pour le scrutin de dimanche.
Le premier tour de la présidentielle en Colombie oppose ce dimanche cinq candidats: Gustavo Petro, Federico Gutierriez, Sergio Fajardo, Rodolfo Hernandez et Enrique Gomez. Ingrid Betancourt a fini par jeter l’éponge. Très impopulaire dans son pays, elle recueillait moins de 1 % des intentions de vote. Après avoir tenté de rallier à elle l’ancien président Alvaro Uribe, elle soutient désormais Rodolfo Hernandez.
Gustavo Petro est le favori des sondages. Il est crédité de plus de 40 % des intentions de vote. Federico Gutierrez de 27 % et Hernandez de 24 %. Fajardo ne semble pas devoir dépasser les 15 %. Fajardo se définit comme le candidat du centre. C’est Rodolfo Hernandez qui bénéficie actuellement de la meilleure dynamique et il pourrait bien ravir la seconde place à Federico Gutierrez et se qualifier pour le second tour qui aura lieu le 19 juin.
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Pour la première fois depuis des décennies, le sujet principal de la campagne électorale n’est pas la lutte contre la guérilla des Farc. Pour la première fois depuis vingt ans, l’ancien président Alvaro Uribe est absent de la campagne présidentielle même si son parti, le Centre démocratique conserve des sièges au Sénat et au Congrès. «Alvaro Uribe est devenu très impopulaire mais pas son parti», estime la sociologue Olga Gonzales. Pour la première fois de l’histoire récente de la Colombie un candidat de gauche est largement favori pour accéder à la magistrature suprême. Il caresse même l’espoir de gagner dès le premier tour.
De fortes inégalités sociales et territoriales
Federico Gutierrez est le candidat de la droite. Rodolfo Hernandez, ancien maire de Bucaramanga, se présente en candidat indépendant. Sergio Fajardo, ancien maire de Medellin, a été désigné candidat du centre lors de la primaire organisée en mars dernier. Il n’a pas réussi à créer de réelle dynamique autour de lui. Mais la campagne des primaires a été largement perturbée par Ingrid Betancourt, qui après avoir voulu participer tardivement à cette alliance du centre, s’est retirée accusant tous les autres candidats d’être corrompus.
La Colombie a été marquée par un mouvement social de grande ampleur en 2020 et 2021 avec des manifestations qui ont souvent dégénéré en violence dans les principales villes du pays et particulièrement à Cali. Cette agitation a mis au premier plan les difficultés sociales de la population aggravées par la pandémie. Le pays est marqué par de fortes inégalités sociales et territoriales. 52 % de la population vit avec moins de 3 euros par jour. 1 % des propriétaires terriens détiennent 81 % de la terre. Mais la question sociale restait jusqu’aux accords de paix avec la guérilla des Farc, signées en 2016, en arrière-plan des préoccupations nationales. Les Farc sont devenus un parti politique, les Comunes, marginal électoralement.
Vol de l’épée de Simon Bolivar
Dans ce nouveau contexte politique, Gustavo Petro a réussi à émerger pour devenir le grand favori de ce scrutin présidentiel. Il s’agit d’un ancien membre de la guérilla du M19 qui a signé des accords de paix au début des années 1990. Le M19 était un mouvement urbain qui a multiplié les coups d’éclat. Le plus symbolique fut le vol de l’épée de Simon Bolivar, le héros national, en janvier 1974. Puis la prise de l’ambassade de la République dominicaine en 1980 alors que 14 ambassadeurs étaient présents dont celui des États-Unis. En 1985, le M19 prend d’assaut le palais de justice de Bogota. Une opération qui finira en bain de sang.
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Gustavo Petro s’est d’abord fait connaître comme un bouillant sénateur qui n’hésitait pas à bousculer la Haute Assemblée. En 2012, il devient maire de Bogota. Son mandat sera agité et très contesté. Il a même failli être destitué. En 2018, il se présente à la présidentielle et parvient à se qualifier au second tour où il ne recueillera que 42 % des voix face à Ivan Duque, le candidat uribiste.
Ce dernier ne pouvait pas se représenter, la réélection étant interdite par la Constitution. Il aurait de toute façon eu peu de chances de gagner.
Populaire mais clivant
Gustavo Petro est à la fois très populaire et très clivant. Grand consommateur de réseaux sociaux, il ne possède pas d’appareil politique fort pour le soutenir. Une difficulté qu’il devra affronter s’il est élu car il ne disposera pas de majorité à l’Assemblée. Il a choisi Francia Marquez comme vice-présidente, une femme noire originaire de la région de Cauca, militante de longue date pour les droits sociaux. À 40 ans, elle est mère célibataire de deux enfants. Elle est un véritable ovni dans la vie politique colombienne et devrait apporter à Gustavo Petro une image plus régionale. Ce n’est pas un choix pour le candidat à la présidence: elle est la seconde candidate aux primaires en termes de votes. Petro ne pouvait pas ne pas la prendre comme vice-présidente. En cas de victoire de Petro, cette militante de base devrait bousculer les habitudes dans les palais dorés de Bogota.
Gustavo Petro, s’il est élu, a promis une réforme fiscale pour mettre en place un impôt sur le revenu progressif. Il veut reprendre la main sur le système des retraites aujourd’hui largement entre les mains du privé. Il a annoncé également vouloir mettre fin à la prospection pétrolière et cesser la production de charbon. La Colombie est le troisième producteur de pétrole d’Amérique latine après le Brésil et l’Argentine. La Colombie a exporté pour 13,5 millions de dollars de pétrole en 2021.
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
Burkini: la Tunisie s’adapte aux habitudes des touristes
REPORTAGE - Sur les plages publiques ou à proximité de certains lieux touristiques, la diversité des tenues de bain est privilégiée.
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
France24 - Monde
En direct : Kiev promet de "tout faire" pour défendre le Donbass
Publié le : 28/05/2022 - 07:24Modifié le : 28/05/2022 - 15:37
FRANCE 24
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis vendredi soir vouloir "tout faire" pour défendre le Donbass, où l'armée russe a intensifié son offensive. Retrouvez le déroulé de la journée du samedi 28 mai.
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15 h 01 : Macron et Scholz demandent à Poutine des "négociations directes sérieuses" avec Zelensky
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont demandé, lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, des "négociations directes sérieuses" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Lors d'un entretien de 80 minutes avec le président russe, les deux dirigeants "ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes", indique un communiqué de la chancellerie allemande. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont "appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit".
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14 h 50 : Londres et le G7 cherchent une solution pour relancer les exportations de céréales
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré au président ukrainien Volodymyr Zelensky que le G7 s'employait activement à trouver une solution pour la reprise des exportations de céréales en provenance de l'Ukraine afin d'éviter une crise alimentaire mondiale.
"Il (Boris Johnson) a dit que le Royaume-Uni travaillerait avec les partenaires du G7 pour obtenir des progrès rapides", indique Londres dans le compte rendu de l'appel téléphonique du Premier ministre britannique, faisant référence aux exportations de céréales.
"Les dirigeants sont convenus des prochaines étapes et de la nécessité pour la Russie d'assouplir son blocus et d'autoriser des voies de navigation sûres", ajoute le compte rendu.
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14 h 32 : Vladimir Poutine met en garde contre une "déstabilisation" ultérieure des livraisons d'armes à l'Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé samedi le "caractère dangereux" des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, et mis en garde contre une "déstabilisation" ultérieure, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
"Le président russe a mis l'accent sur le caractère dangereux de continuer à inonder l'Ukraine avec des armes occidentales, en mettant en garde contre des risques d'une déstabilisation ultérieure de la situation et d'une aggravation de la crise humanitaire", a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique.
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14 h 28 : la Russie est "prête" à aider une exportation "sans entraves" des céréales de l'Ukraine, affirme Vladimir Poutine
La Russie est "prête" à aider une exportation "sans entraves" des céréales de l'Ukraine, a assuré samedi le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
"La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire", a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond des craintes d'une grave crise alimentaire en raison de l'offensive russe en Ukraine.
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12 h 06 : la Russie annonce un nouveau tir réussi de missile hypersonique
L'armée russe a annoncé avoir effectué avec succès un nouveau tir d'essai du missile de croisière hypersonique Zircon.
Le missile Zircon a été tiré depuis la frégate Amiral Gorchkov, en mer de Barents, vers une cible dans les eaux de la mer Blanche, dans l'Arctique, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. La cible située à un millier de kilomètres "a été visée avec succès", selon la même source.
Le tir a été effectué dans le cadre des "essais de nouvelles armes" russes, ajoute le communiqué.
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10 h 55 : l'armée russe confirme la conquête de la localité clé de Lyman
L'armée russe a confirmé la conquête de la localité clé de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un carrefour qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.
"À l'issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens", a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense, en confirmant ainsi une annonce faite la veille par les séparatistes prorusses de l'Est ukrainien.
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6 h 42 : Kiev promet de "tout faire" pour défendre le Donbass
Kiev s'est engagé a "tout faire" pour défendre le Donbass, où l'armée russe intensifie son offensive, poussant les forces ukrainiennes à envisager un retrait stratégique sur certaines lignes de front dans cette région de l'est du pays afin d'éviter un encerclement.
"La situation dans le Donbass est très, très difficile", a déclaré vendredi le président Volodimyr Zelensky dans une adresse vidéo. "Nous protégeons notre terre et nous faisons tout pour renforcer" la défense de cette région, a-t-il assuré.
La défense territoriale de l'autoproclamée "république" séparatiste prorusse de Donetsk a indiqué sur Telegram avoir "pris le contrôle complet" de la localité-clé de Lyman, avec "l'appui" de l'armée russe.
Mais le président Zelensky a rétorqué : "Si les occupants pensent que Lyman et Severodonetsk seront les leurs, ils se trompent. Le Donbass sera ukrainien".
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22 h 29 : Le procureur de la CPI appelle la Russie à coopérer sur l'enquête en Ukraine
La Russie devrait coopérer à l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine depuis l'invasion russe, a déclaré vendredi à l'AFP le procureur du tribunal. Karim Khan a déclaré que Moscou a refusé de travailler avec le tribunal depuis l'ouverture de son enquête, mais a ajouté que sa "porte est ouverte".
Le Britannique a également insisté sur le fait que les suspects de crimes de guerre pourraient être traduits en justice, bien qu'il ait refusé de dire si le président russe Vladimir Poutine pourrait l'être un jour.
Avec AFP
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LE FIL DU 27 MAI
Ukraine : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman face à l'offensive russe
Le fil du 26 mai
Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
L'Humanité
Compétition. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était
Nos recommandations culturellesLe réalisateur italien Mario Martone s’est inspiré du roman éponyme de l’écrivain Ermanno Rea, qui se déroule à Naples, sans parvenir à élever le propos. De quoi, hélas, rester sur sa faim.
Pierre BarbanceyNostalgia, de Mario Martone, Italie-France, 1 h 57
Le réalisateur italien Mario Martone avait déjà investi la question du retour à Naples et d’un passé enfoui avec ses drames et ses secrets. C’était l’Amour meurtri, en 1995. Trois auparavant, dans Mort d’un mathématicien napolitain (prix du jury à la Mostra de Venise 1992), il s’intéressait déjà au regard introspectif d’un homme qui déambule dans les rues de Naples. Poussant sa démarche plus avant, il s’est saisi du livre éponyme du romancier italien Ermanno Rea, qui lui-même avait défriché et peut-être déchiffré la Cité du soleil. « Il n’est pas si aisé de se dérober à l’appel d’une ville quand on se sent lié à elle par des liens si intenses qu’ils paraissent indéchiffrables », écrivait-il.
Martone reprend l’histoire et les personnages de Rea. Felice (Pierfrancesco Favino) a quitté la ville il y a plus de quarante ans. Il s’est installé au Caire, mais décide de revenir. L’envie certaine de revoir sa mère et un sentiment plus diffus le ramènent dans son quartier d’origine, l’un des plus populaires de Naples, la Sanità.
Les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine
Approche prudente, déambulation dans les ruelles, parcours à moto sur les traces de l’insouciance disparue, histoire de laisser le passé le happer. Non sans risques. Tête brûlée dans sa jeunesse, il est l’auteur de petits cambriolages avec son pote, son frère de toujours, Oreste. Felice s’enfuit, littéralement exfiltré par sa famille – on en connaîtra les raisons au fil de l’histoire. Son comparse n’a pas cette chance. Il reste à la Sanità, victime de la fatalité, du malaffare (le mal-être) et des tentacules mafieux. Plus que la mémoire, les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine, les photos de jeunesse sorties d’une boîte. Felice, devenu musulman, comprend, avec l’aide d’un curé qu’il prend pour confident, l’importance d’aider les jeunes du quartier pour les tenir hors d’atteinte de la Camorra. Il tente de rencontrer Oreste, devenu violent chef d’un clan. « Ne te fais pas d’illusions. Le cœur se ferme avec le temps », lui conseille le prêtre, qu’il n’écoute pas. Il aurait dû ! On n’en dit pas plus.
La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Pier Paolo Pasolini
En exergue, Mario Martone a pourtant placé cette pensée de Pier Paolo Pasolini : « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. C’est plat. On trouve de quoi picorer, pas de quoi se rassasier, le réalisateur restant en lisière des situations créées, nous laissant sur notre faim. Là où Rea sondait les mutations du temps, penchant pour le côté politique plutôt qu’existentiel, Mario Martone en prend le contrepied, perdant au passage la profondeur de son propos.
Festival de Cannes 2022naplescinéma Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
France24 - Monde
Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
Publié le : 28/05/2022 - 08:11
FRANCE 24
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L'ex-président Donald Trump a déclaré vendredi soir lors de l'assemblée annuelle de la National Rifle Association (NRA), trois jours après la fusillade qui a coûté la vie à dix-neuf enfants et deux enseignantes, qu'il fallait "armer les citoyens" pour combattre le "mal".
L'ancien président Donald Trump a appelé, vendredi 27 mai, à "armer les citoyens" pour combattre le "mal dans notre société", à l'origine selon lui de la tuerie dans une école primaire au Texas.
Le milliardaire républicain s'exprimait devant le premier lobby américain des armes, qui, hasard du calendrier, tenait sa convention annuelle à quelques centaines de kilomètres de la ville texane où a eu lieu la fusillade ayant coûté la vie à dix-neuf enfants et deux enseignantes.
>> À voir et à lire sur France 24 : L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
"L'existence du mal dans notre société n'est pas une raison pour désarmer des citoyens respectueux de la loi", a déclaré l'ancien président. "L'existence du mal est la raison pour laquelle il faut armer les citoyens respectueux de la loi", a-t-il assuré.
Donald Trump a accusé son successeur Joe Biden et le parti démocrate d'exploiter politiquement "les larmes des familles" endeuillées en essayant de faire adopter des lois sur les armes à feu.
Renforcer la sécurité dans les écoles
Aux appels à limiter le nombre d'armes à feu, les conservateurs opposent l'argument de mieux traiter les problèmes de santé mentale aux États-Unis, un point sur lequel Donald Trump a particulièrement insisté vendredi.
Le tireur était un "lunatique hors de contrôle" a ainsi estimé l'ancien locataire de la Maison Blanche. "Il brûlera en enfer", a-t-il promis.
>> À lire sur France 24 : Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
L'ancien magnat de l'immobilier a aussi appelé à renforcer la sécurité dans les écoles américaines, suggérant d'installer des "clôtures robustes" et des détecteurs de métaux devant les établissements et d'armer les instituteurs.
Quelques minutes plus tôt, lors de la même convention de la National Rifle Association (NRA), le sénateur du Texas Ted Cruz avait jugé qu'une confiscation ou une interdiction des armes aux États-Unis mènerait à une hausse de la criminalité. "Beaucoup plus de mères célibataires seraient agressées, violées ou assassinées dans le métro", a-t-il martelé.
Avec AFP
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REPORTAGE
L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
Décryptage
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
Le Figaro
SNCF : le prix des billets de train a-t-il vraiment augmenté ces derniers mois ?
Océane HerreroLA VÉRIFICATION - L'Insee estime que les tarifs ont augmenté, alors que la SNCF affirme qu'ils ont baissé. Qui dit vrai ?
LA QUESTION. Ces derniers mois, les Français ont pu profiter de la fin des restrictions sanitaires pour reprendre le chemin des gares. Mais certains soupçonnent la SNCF d'avoir augmenté les prix des billets. Sur Internet, de nombreux usagers se disent désemparés face aux prix pratiqués par l'entreprise ferroviaire : les tarifs seraient parfois si élevés que même l'avion deviendrait plus avantageux ! «Pour certains prix de billets SNCF, on peut se faire un week-end de deux jours dans une capitale européenne, tous frais compris», regrette ainsi un internaute, sur Twitter.
À lire aussiOuigo : les dessous (pas chic) du «train lent»
La SNCF assure pourtant que ses prix n'ont pas augmenté ces derniers mois. Voire, qu'ils ont baissé. Que disent donc les chiffres ?
VÉRIFIONS. Historiquement, les tarifs des billets de train de la SNCF sont calculés sur la base de la distance parcourue. Mais, au fil des années, différents paramètres ont commencé à être pris en compte. Depuis 1993, la compagnie ferroviaire pratique ainsi le «yield management» : la SNCF fait également varier ses tarifs en fonction des dates et horaires des voyages et de l'affluence estimée à ces périodes. Concrètement, moins il reste de places dans un train, plus elles sont chères, expliquaient en 2013 les chercheurs Thomas Delclite et Jean Finez, de l'université de Lille et du CNRS, qui jugent les règles «particulièrement difficiles à saisir» pour les voyageurs. Elles le sont d'autant plus depuis l'ouverture à la concurrence : «certaines données concernant les prix sont désormais classées secret des affaires par notre service juridique», a ainsi expliqué la SNCF auprès de l'Union .
Estimations divergentes
Pour comprendre l'évolution du prix des billets, il faut donc réaliser des estimations. La première est celle de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Selon l'Institut, le constat est sans appel : l'espace d'un an, entre avril 2021 et avril 2022, le prix des billets de train a augmenté en moyenne de 14,6%. Et, entre janvier et avril 2022, les prix ont bondi de 15,3%.
Pour obtenir ce chiffre, l'Insee s'appuie sur une méthodologie détaillée dans une note : «une collecte de données par internet automatisé (webscraping) a été mise en place sur les sites internet de vente de billets de train», explique ainsi l'Insee. «Quotidiennement, un robot recueille les prix des billets avec quatre antériorités d'achat (2 jours, 10 jours, 30 jours et 60 jours avant le départ du train), suivant deux profils de consommateurs (avec ou sans carte de réduction) pour un échantillon de 250 trajets (allers simples), ce qui correspond à plus de 10.000 requêtes», poursuit l'institut. En 2020, cette collecte de données a également été étendue pour les autres trains grandes lignes et les trains régionaux, afin de rendre ces chiffres plus représentatifs. L'Insee donne en outre plus de poids aux profils «avec cartes de réduction» si leur nombre augmente d'une année sur l'autre, a précisé l'Institut à Libération .
Des résultats contestés par la SNCF, qui s'appuie sur une méthodologie différente. «On respecte les chiffres de l'Insee, bien sûr, mais la bonne année de comparaison avec 2022, c'est 2019», avant la crise sanitaire, a ainsi fait valoir son PDG Jean-Pierre Farandou ce mardi devant des journalistes. «Et là, les prix moyens ont objectivement baissé de 7%!», a-t-il ajouté.
L'entreprise ne regarde pas non plus les prix de vente mais le prix des billets effectivement payé par les clients. Ce qui veut dire qu'elle prend en compte les éventuelles cartes et opérations de réduction. Alain Krakovitch, directeur Voyages SNCF, expliquait ainsi auprès de TF1 : «on a réduit les prix de 7% [depuis 2019] grâce à l'augmentation des trains Ouigo, qui proposent des prix très bas». Si les tarifs calculés par la SNCF baissent, c'est donc parce qu'ils prennent en compte les tarifs réduits et le recours aux offres «low cost». La SNCF recommande en outre, pour profiter des meilleurs prix, de prendre ses billets dans les jours qui suivent leur ouverture à la réservation. C'est-à-dire six mois à l'avance, ce qui requiert une anticipation certaine.
Dans les deux cas, les analyses présentent des biais. Par exemple, l'Insee ne regarde que les prix pour des trajets jusqu'à 60 jours avant le départ du train, alors que les tarifs les plus intéressants sont visibles plus longtemps à l'avance. En outre, les deux parties ne prennent pas en compte les clients annulant leur voyage ou privilégiant d'autres modes de transport à cause des tarifs prohibitifs, un point qui modifie pourtant la donne et le nombre de clients éventuels. L'entreprise a en tout cas prévenu que les prix pourraient augmenter à l'avenir : «Je ne sais pas si on pourra encore longtemps tenir cette politique de prix stabilisés, parce que nos coûts augmentent», a prévenu Jean-Pierre Farandou. «Les coûts de l'énergie augmentent, on aura peut-être des salaires qui vont augmenter, le prix des matières augmente, les coûts des travaux augmentent, les coûts du ferroviaire augmentent...». Les voyageurs sont prévenus.
À lire aussiNavette électrique, train léger…: la SNCF mise sur l’innovation
En résumé, l'analyse répétée de 10.000 requêtes par l'Insee semble démontrer une hausse des tarifs de la SNCF depuis un an, de l'ordre de 15%. De son côté, la SNCF s'appuie sur le prix moyen de vente, prenant donc en compte le report d'une partie des usagers vers l'offre low-cost et les cartes de réduction. Le résultat dépend donc de la méthodologie, ainsi que du profil du client, au-delà du prix simple de vente affiché.
La famille Mulliez met en vente Pimkie
L'enseigne est en difficulté depuis dix ans. Son propriétaire actuel paiera les salaires au moins jusqu'à fin 2022.
Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement
La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.
Maisons Phénix, la descente aux enfers d'un symbole du rêve pavillonnaire
RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.
L'Humanité
Compétition. David Cronenberg, dernier scalpel avant rideau
Nos recommandations culturellesAvec les Crimes du futur, le Canadien signe un film testament théorique et désincarné, parcouru de quelques fulgurances mais boursouflé. À boire, à manger et beaucoup à régurgiter.
Cyprien CaddeoLes Crimes du futur, David Cronenberg, Canada, 1 h 47
«La chirurgie est le nouveau sexe.» La promesse du nouveau David Cronenberg, contenue dans cette seule réplique, était alléchante : le retour du maître canadien à la science-fiction et au « body horror » (littéralement « horreur corporelle »), un sous-genre d’autant plus coté qu’il a été palmé l’an dernier, avec Titane. La déception est à l’avenant.
Tout est abstrait, intello, en apesanteur
Dans les ruines postindustrielles d’un futur délabré et non daté, l’humanité a repoussé les limites de la douleur et subit un syndrome d’évolution accélérée. Les organes poussent comme autant de nouveaux fruits, les corps sont en ébullition. Pour ressentir encore, les êtres se supplicient, se mutilent, s’incisent : l’érotisme à l’heure transhumaniste. Saul Tenser (Viggo Mortensen) et sa concubine Caprice (Léa Seydoux) sont deux performeurs, spécialistes de la chirurgie artistique. Devant leur public, ils tranchent avec raffinement, tatouent des organes, retirent des excroissances tumorales. Et palabrent jusqu’à l’indigestion sur le sens de la vie, de la finitude et de l’art.
Les Crimes du futur tient plus de l’essai théorique que de l’horreur viscérale. « Le corps est la réalité », professe pourtant le film. Alors, pourquoi rien n’y est palpable ? Tout est abstrait, intello, en apesanteur. Alors, oui, des pistes de réflexion géniales surgissent, mais elles s’évaporent dans un film trop dense, trop bavard. Multipliant les autocitations – ici les boyaux d’ eXistenZ, là les traumas de Crash –, David Cronenberg s’autopsie. Comme si son cinéma était déjà froid. À l’image des monstruosités géniales qu’il a créées tout au long de sa filmographie, le résultat est boursouflé.
Des navettes vides prétextes à l’autothéorie
Toison argentée, drapé de noir, artiste organique et tourmenté en décalage avec le monde, Saul Tenser campe un avatar évident de David Cronenberg lui-même. C’est le seul vrai personnage, les autres, que ce soit ceux de Léa Seydoux ou de Kristen Stewart, demeurant des navettes vides prétextes à l’autothéorie. Quand le héros s’embarque dans un absurde concours du « meilleur organe original », on devine le cinéaste, malmené par le Hollywood établi, snobé par les oscars, régler quelques comptes avec son humour acide. On espère, puis déchante. Le sujet n’est, comme le reste, que survolé.
Comble pour un Cronenberg qui a signé des œuvres aussi radicales que le Festin nu : son film n’est jamais subversif. Ses Crimes du futur semblent appartenir au passé. Pour cause, le monde, au fond, est déjà cronenbergien. La preuve, son vrai coup d’éclat a eu lieu durant la promotion : le cinéaste a vendu une image certifiée de ses calculs rénaux sur le Web. La course aux modifications corporelles ? Le transhumanisme est passé par là. Des humains cherchant à développer des néo-organes pour ingérer les déchets industriels ? Notre sang est déjà colonisé par les microplastiques. Le maître a un train de retard. On reste donc à quai. La comparaison avec Titane enfonce le clou. Le film de Julia Ducournau, qui n’a jamais caché sa passion pour Cronenberg, a certes ses scories et ses détracteurs, mais il a le mérite de réactualiser le « body horror » en le percutant aux préoccupations de l’époque : la transgression du genre et la fluidité des identités. La relève de la garde ?
Festival de Cannes 2022cinémadavid cronenberg L'Humanité
Quand l’eczéma a la peau dure
ActuPeau sèche ou irritée, démangeaisons, plaques rouges... Bien que non contagieux, les symptômes de l’eczéma dit atopique peuvent perturber ou gâcher la vie sociale. Cette affection cutanée débute souvent au plus jeune âge pour évoluer par poussées et finir par disparaître à l’adolescence. Mais pas toujours.
Gaëlle BrièreTout d’abord, faisons le point sur l’eczéma. Il en existe deux types : l’eczéma allergique de contact et l’eczéma atopique, celui qui nous intéressera ici. « L’eczéma atopique est une maladie génétique liée à un fonctionnement anormal de la peau (plus poreuse aux irritants et aux allergènes) et du système immunitaire (système immunitaire hyperréactif) », selon la Fondation Eczéma. Cette maladie inflammatoire touche plus de 2,5 millions d’adultes en France (1).
Elle apparaît chez l’enfant entre 3 mois et 2 ans, et évolue ensuite par poussées pour enfin disparaître vers l’adolescence. Toutefois, dans 10 % des cas, elle persiste à l’âge adulte et peut également se déclarer chez près de 20 % des patients de plus de 20 ans (1). Les symptômes de la maladie se caractérisent par la peau sèche ou très sèche, des plaques rouges qui se situent souvent sur les mains, le visage ou les grands plis, des squames et des démangeaisons, des suintements, un épaississement de la peau, des marques de grattage.
Dans une version plus aiguë, la dermatite atopique chronique se transformera en dermatose grave avec des poussées vésiculeuses ou suintantes. On comprend dès lors les conséquences physiques et psychiques que ces poussées peuvent engendrer. Par ailleurs, les crises de démangeaisons peuvent être très intenses et fréquentes, de jour comme de nuit. Moral en berne, confiance en soi très atteinte, lien à l’autre et vie sociale altérés… l’eczéma véhicule des dommages collatéraux qui nécessitent parfois une prise en charge psychologique afin de soutenir les patients.
Plus persistant chez les femmes
Si l’eczéma est lié à une altération de la fonction barrière de la peau et fréquemment aussi à des antécédents génétiques (en général, il n’est pas rare que l’un ou les deux parents en souffrent aussi), de nombreux facteurs peuvent le favoriser. Citons, par exemple, le frottement avec de la laine ou des tissus synthétiques, la chaleur, la sueur, une hygiène un peu trop décapante de notre peau qui assèche cette dernière et, bien sûr, le stress. Un cercle vicieux, car si le stress accentue les crises d’eczéma, l’eczéma génère aussi beaucoup de stress. Enfin, une étude publiée fin 2021 par des chercheurs de l’université de Vérone (2) avance un lien probable entre période prémenstruelle et crises exacerbées de la maladie chez certaines patientes. Une piste intéressante à explorer, l’eczéma atopique touchant majoritairement les femmes.
Si l’on peut, dans un premier temps, adopter quelques gestes afin de préserver sa peau des agressions extérieures tout en lui apportant un maximum d’hydratation avec des émollients adaptés, il sera nécessaire de consulter un dermatologue ou un médecin afin de prendre en charge l’aspect purement physique de ce trouble. Les praticiens prescriront soit un traitement à base de corticoïdes, soit, lorsque c’est nécessaire, des traitements par voie générale qui viennent contrer l’inflammation. Sans oublier l’importance de la composante psychique, que l’on peut accompagner par l’hypnose ou encore l’acupuncture.
Santé France24 - Monde
Roland-Garros: Cornet abandonne au 3e tour, il n'y a plus de Française en lice
Publié le : 28/05/2022 - 15:18Modifié le : 28/05/2022 - 15:17
Paris (AFP) – La N.1 française Alizé Cornet, 40e mondiale, diminuée par une douleur à la cuisse contractée au tour précédent, a abandonné samedi lors de son match du 3e tour face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e), alors qu'elle était menée 6-0, 3-0.
Il ne reste plus aucune Française en lice dans le Grand Chelem parisien. Trois d'entre elles avaient pourtant réussi à se hisser au troisième tour, contrairement à l'an dernier où aucun représentant tricolore (hommes et femmes) n'avait atteint ce stade pour la première fois depuis 1968.
Mais après l'élimination de Diane Parry vendredi, puis celle de Leolia Jeanjean samedi en début de journée, les chances françaises reposent désormais entièrement sur les épaules de Gilles Simon, opposé dans l'après-midi au Croate Marin Cilic, et d'Hugo Gaston qui défiera en soirée le jeune Danois Holger Rune.
Jeudi, Cornet, qui avait atteint les quarts de finale en début d'année à l'Open d'Australie, avait semblé ressentir une douleur à l'intérieur et en haut de la cuisse gauche à la fin de son match face à la Lettone Jelena Ostapenko, 13e mondiale et lauréate de l'édition 2017, qu'elle avait fini par battre 6-0, 1-6, 6-3, portée par le soutien du public.
Samedi, elle est apparue sur le court les deux cuisses largement bandées et s'est montrée incapable de défendre ses chances face à Zheng. Après avoir fait appel au médecin à la fin du premier set, la Française a fini par jeter l'éponge, trois jeux plus tard.
La Chinoise, qui avait éliminé au tour précédent la Roumaine Simona Halep (19e), lauréate en 2018, sera opposée en huitièmes de finale à la N.1 mondiale et grande favorite du tournoi, Iga Swiatek, titrée Porte d'Auteuil en 2020.
© 2022 AFP
L'Humanité
Recettes. Avec le printemps, vient le temps des asperges
ActuReconnue depuis l’Antiquité pour son goût subtil, l’asperge est aussi un légume aux vertus diurétiques particulièrement bon pour la santé.
Noé BlouinL’histoire de l’asperge a pris racine sur les rives sablonneuses du Nil. D’abord cultivée par les Égyptiens pour ses vertus médicinales en – 3000 avant notre ère, elle a par la suite remonté l’Europe au rythme des conquêtes grecques et romaines. Si l’Occident l’a laissée de côté durant le Moyen Âge, la cour de Louis XIV en a fait peu à peu un mets prisé à Versailles, puis en France, où la culture s’est propagée dans le nord du Pays. En Orient, où son aura n’a jamais faibli, elle était considérée comme aphrodisiaque en raison de sa forme suggestive.
De nos jours, une trentaine de variétés sont cultivées en France, entre le Sud-Ouest – la précoce asperge blanche des Landes possède même une IGP (indication géographique protégée) –, le Sud-Est et l’Alsace. À l’instar du vin, c’est surtout le terroir de production qui donne son goût et sa consistance au produit. S’il en existe aussi de pourpres, les asperges vertes et les asperges blanches sont les plus célèbres. Il s’agit en réalité du même légume, mais cultivé de manière différente. Les blanches poussent à l’abri du soleil, bien enfouies sous des butées dans la terre et d’épaisses bâches qui empêchent les pointes de recevoir la lumière. Lors de la récolte, les tiges sont lavées et stockées dans la foulée pour qu’aucun rayon lumineux ne vienne altérer son goût doucement amer et sa couleur ivoire. Les turions d’asperges vertes sont quant à eux récoltés une fois que la pointe émerge d’une vingtaine de centimètres du sol. Leur saveur est légèrement sucrée et douce, et ils peuvent se consommer sans être épluchés.
Riche en vitamine B9
En bon légume annonciateur du printemps, l’asperge se déguste fraîche de la mi-avril à la mi-juin. Il en existe bien évidemment en bocal, disponibles toute l’année, mais leur provenance n’est que très rarement française. Il est toutefois possible de faire des conserves maison, si l’on désire s’en délecter en hiver, notamment dans de savoureux veloutés. On peut aussi les blanchir quelques minutes à l’eau bouillante avant de les stocker huit mois au maximum au congélateur. Sur l’étal du primeur, il vaut mieux choisir des asperges droites, fermes et cassantes. À noter que plus sa partie basse est humide, plus elle a été récoltée récemment. Une fois achetées, elles se gardent environ trois jours dans un linge humide au réfrigérateur, mais, une fois cuites, il est impossible de les conserver.
Comme la plupart des légumes, l’asperge est riche en fibres et en nutriments utiles à l’organisme. Mais c’est surtout pour sa teneur en vitamine B9, une substance essentielle à la croissance cellulaire, contenue dans la tige, qu’elle est plébiscitée par les nutritionnistes. Composée à plus de 90 % d’eau, elle est également pauvre en calories. Précision : l’asperge verte est légèrement plus riche que la blanche, avec une petite trentaine de calories pour 100 grammes, contre une vingtaine pour sa cousine. Les deux sont aussi d’excellentes diurétiques et très efficaces contre la rétention d’eau dans l’organisme.
Tagliatelles d’asperges vinaigrette et leur merlu au court-bouillon
Ingrédients pour 4 personnes Une botte d’asperges d’un beau calibre (environ 1,5 kg), 1,2 kg de merlu, 1 oignon, 33 cl de vin blanc, 1 échalote, Sel et poivre, 1 carotte, 1 bouquet garni, 3 c. à soupe d’huile d’olive, quelques brins de persil, 1 c. à café de moutarde, 1 citron 2 c. à soupe de vinaigre de vin (ou balsamique).
- Si cela n’est pas déjà fait par le poissonnier, enlever la tête et la queue puis vider, écailler et laver le merlu.
- Verser le vin blanc et 33 cl d’eau dans une grande cocotte, ajouter la carotte épluchée et grossièrement découpée, l’oignon et le bouquet garni. Cuire à feu vif un bon quart d’heure. Baisser ensuite le feu et plonger le poisson dans le bouillon.
- Laisser mijoter le tout jusqu’à la cuisson du merlu (environ un quart d’heure). Retirer le poisson du feu et le laisser refroidir. Le bouillon peut se congeler pour réaliser une future sauce ou une soupe.
- Découper l’asperge en fines lamelles dans le sens de la longueur à l’aide d’une mandoline ou d’un économe large. Les asperges vertes n’ont pas besoin d’être épluchées. On peut cependant retirer les petites aspérités triangulaires le long de la tige, moins agréables à manger que le reste.
- Mettre à bouillir une casserole d’eau salée. Y plonger les tagliatelles d’asperges pendant 2 à 3 minutes, puis les retirer. Réaliser une vinaigrette avec l’huile d’olive, le vinaigre, une pointe de jus de citron, la moutarde, le persil haché et l’échalote finement ciselée. Enlever l’arête centrale et la peau du poisson, dresser tous les éléments et servir avec la vinaigrette.
Stérilisateur. Le gaz, ça conserveQualité gustative discutable et empreinte carbone souvent importante, les asperges en bocal n’ont pas vraiment bonne réputation. Mais à cause de leur courte saison de récolte, si l’on désire en manger toute l’année, pas le choix, il faut les conserver. Voilà pourquoi opter pour un stérilisateur à gaz, plus économique que l’électrique et également pratique pour toutes sortes de mets. Stérilisateur à gaz Guillouard, à partir de 64,90 euros
Casserole. Une cuisson à la verticaleLa meilleure façon de cuisiner des asperges. Tout en verticale, cette casserole spécialement conçue pour les asparagacées permet une cuisson homogène entre la pointe tendre, chauffée à la vapeur d’eau, et la base plus dure, placée tout près du feu. Casserole à asperges Horwood, de Bijenkorf, 27,99 euros
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Bon et sainrecettes Le Figaro
Ministres, conseillers, députés : pourquoi leur départ dans le privé pose parfois problème
Océane HerreroClaudia CohenDÉCRYPTAGE - Le renouvellement du paysage politique amène de plus en plus d'anciens ministres et élus à commencer une deuxième carrière dans le privé. Une évolution qui amène à questionner les règles en place.
L'annonce, mais surtout son timing, a surpris. Le 16 mai, alors même que le gouvernement de Jean Castex n'a pas encore annoncé sa démission, la start-up Hopium, spécialisée dans les voitures à hydrogène, annonce qu'elle proposera à Jean-Baptiste Djebbari une place à son conseil d'administration. Venu du privé, l'ancien ministre délégué chargé des Transports y retourne donc, une transition avec laquelle il s'est d'ailleurs dit «pas du tout mal à l'aise».
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L'ancien pilote de ligne n'est pas le seul élu à envisager une nouvelle vie dans le secteur privé après un passage dans le monde politique. Les mêmes questionnements parcourent l'Assemblée nationale, où 109 députés, selon un décompte réalisé par l'Opinion , ne brigueront pas un nouveau mandat. La moitié d'entre eux - 54 - sont étiquetés La République en marche (LREM) : on y trouve par exemple Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d'État au Numérique et député de Paris, ou encore Pierre Person, une jeune pousse prometteuse de la macronie, particulièrement investi sur la question des cryptoactifs. Ce dernier ne briguera pas non plus de second mandat et élude pour l'instant les questions sur son avenir professionnel : «Je n'ai pas encore tranché ce que j'allais faire et je compte prendre un peu de temps avant de me décider. Ce n'est pas pour demain», nous écrit-il.
Une tendance en hausse
Ces passages du politique au privé se sont multipliés ces dernières années : le paysage politique a déjà beaucoup évolué à partir de 2017, avec l'entrée en trombe d'Emmanuel Macron à l'Élysée, amenant dans son sillage une nouvelle majorité de députés dont beaucoup sans expérience politique. À l’époque, cette nouvelle donne avait amené d'anciens professionnels de la politique à envisager une nouvelle carrière dans le privé. Ce fut par exemple le cas de Benoist Apparu, ministre délégué au Logement puis député jusqu'en 2017. Après avoir fait campagne auprès d'Alain Juppé lors de la primaire des Républicains, le maire de Châlons-en-Champagne a décidé de se tourner vers le monde de l'entreprise. Il est ainsi devenu président du directoire d'une filière d'Action Logement - domaine qu'il a découvert au cours de son expérience gouvernementale.
L'intéressé veut cependant balayer les critiques d'ordre éthique qui planent sur ce type de parcours. «Si j'avais postulé dans des secteurs qui n'étaient pas de ma compétence, les entreprises se seraient dit 'qu'est-ce qu'on va faire d'un type pareil ?' Il y a une question de légitimité quand on brigue un poste», argue-t-il. «Aujourd'hui, on demande aux politiques tout et son contraire : de ne pas faire carrière en politique, mais aussi de ne pas se reconvertir dans les secteurs qu'ils ont couverts», s'étonne l'ancien ministre.
Regard de la HATVP
Derrière ces reconversions, on retrouve des choix personnels, des espoirs déçus vis-à-vis de la politique, mais aussi un souhait de permettre le renouvellement du trombinoscope politique français. Certains s'en réjouissent : «Il y a davantage de départs et c'est heureux», estime Sylvain Waserman, député MoDem du Bas-Rhin et vice-président de l'Assemblée nationale, pour qui «on crève des professionnels de la politique».
Les ministres et anciens ministres qui convoitent un poste dans le secteur privé doivent malgré tout respecter certaines règles. Dans le délai de trois ans après la fin de leurs attributions, ils doivent ainsi saisir la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), créée en 2013, en cas de changement de profession. Celle-ci rend alors un avis, qui peut être un feu vert, une autorisation avec réserves, ou un avis d'incompatibilité. En 2019, la Haute autorité avait ainsi demandé à l'ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud de renoncer à un poste au sein du Forum économique mondial de Davos.
Jean-Baptiste Djebbari est lui-même passé par cette étape, soumettant à la HATVP trois potentiels postes qui l'intéressaient après avoir quitté le gouvernement. Parmi eux, celui proposé par Hopium, et auquel la Haute Autorité a répondu par un assentiment avec réserves, mais aussi un poste proposé par CMA-CGM pour rejoindre un nouveau pôle spatial. Cette demande-ci a été retoquée par la Haute Autorité, qui notait des «risques déontologiques substantiels».
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Il n'est pas rare que des ministres reçoivent durant l'exercice de leurs fonctions des propositions d'emploi dans le secteur privé. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État sous les gouvernements Valls et Ayrault de 2014 à 2017, a ainsi été contacté durant l'exercice de ses fonctions par Siaci Saint-Honoré, société française de courtage en assurance, qui a également par la suite recruté l'ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri. «Je les ai recontactés à la fin de mon passage au gouvernement pour savoir si l'offre tenait toujours», explique ainsi Jean-Marie Le Guen.
En 2020, nouveau coup de fil : l'ancien ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo lui propose de reprendre son siège au sein du conseil d'administration de Huawei Technologies France. Auparavant membre du groupe d'amitié France-Chine à l'Assemblée, l'ancien secrétaire d'État des relations avec le Parlement accepte. Cette nomination n'a pas été soumise à la Haute autorité, le délai de trois années après la fin des fonctions ayant été dépassé.
Reconversions inévitables
En parallèle de ces reconversions d'élus politiques bien connus du grand public, il y a bien sûr la traditionnelle valse des conseillers de cabinets ministériels, elle aussi scrutée par la Haute autorité. Dès le 1er juin par exemple, Éléonore Leprettre, ancienne chef de cabinet de Marc Fesneau lorsqu'il était ministre délégué aux relations avec le Parlement, occupera le poste de directrice de la communication et des affaires publiques du lobby des entreprises agrochimiques Phyteis. Une reconversion chez les fabricants de pesticides qui a aisément été validée par la HATVP… Durant ses prochaines interactions avec les fabricants de pesticides, le nouveau ministre de l'Agriculture pourrait ainsi se retrouver face à son ancienne collaboratrice, à moins que la Haute autorité n'exprime des réserves.
Autre cas récent, la HATVP a en revanche émis un avis de compatibilité, avec des réserves, concernant un membre du cabinet du ministre de la Santé sortant Olivier Véran, recruté par une entreprise de conseil. La personne concernée devra ainsi s'abstenir de toute représentation d'intérêts «auprès de monsieur Olivier Véran, tant que celui-ci sera membre du gouvernement, et des membres de son cabinet qui étaient en fonction en même temps que lui et qui occupent encore des fonctions publiques».
Ces retours dans le secteur privé posent en effet de récurrentes questions en matière de déontologie et de transparence. En particulier pour ceux qui se dirigent vers des activités de lobbying, où ils pourront réutiliser leur carnet d'adresses. Kevin Gernier, chargé de plaidoyer au sein de Transparency International France, souligne ainsi le cas particulier des députés, qui n'ont pas à soumettre leur reconversion au jugement de la HATVP. «Il faudrait davantage de contrôle des députés qui s'en vont exercer une activité de lobbying. Car par rapport à la population générale, les anciens députés sont surreprésentés dans ces professions».
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Selon un décompte réalisé par Transparency, 17 anciens députés de la mandature 2012-2017 sont désormais inscrits au répertoire de la Haute autorité en tant que lobbyistes. Kevin Gernier appelle cependant à «ne pas tout judiciariser». «Nous plaidons pour la limitation des cumuls dans le temps. On a conscience que l'on ne peut pas demander cela sans permettre aux personnes de se reconvertir dans le privé après leur mandat». L'équilibre reste donc difficile à trouver.
La reconversion de l'ex-ministre Djebbari chez l'armateur CMA-CGM recalée par la HATVP
L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.
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France24 - Monde
Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?
Publié le : 28/05/2022 - 14:29
Cyrielle CABOT
Pour la première dans l'histoire de la Colombie, la gauche, portée par l'ancien maire de Bogota, Gustavo Petro, pourrait l'emporter à l'élection présidentielle le 29 mai. En cas de victoire, Francia Marquez, une Afro-Colombienne figure de la défense des droits humains et de l'environnement, deviendrait vice-présidente. Une petite révolution dans ce pays déchiré par les inégalités sociales et historiquement gouverné par les conservateurs.
Ces dernières semaines, à chaque apparition publique, Francia Marquez est apparue vêtue d'une tenue aux couleurs vives et aux motifs traditionnels des vêtements afro-colombiens. Candidate à la vice-présidence de la Colombie lors de l'élection présidentielle, elle scande toujours le même message : "Le moment est venu de passer de la résistance au pouvoir !"
En quelques mois, cette Afro-Colombienne est parvenue à bousculer la vie politique colombienne. Dans un pays historiquement gouverné par les conservateurs, elle a réussi à imposer dans la campagne électorale des thèmes jusqu'ici absents du débat : le racisme et les inégalités sociales. Au point de devenir, pour une nouvelle génération d'électeurs, le symbole d'un changement.
Ce vent de changement pourrait bel et bien se concrétiser. À quelques jours du scrutin, le candidat de gauche Gustavo Petro, ex-guérillero et ancien maire de Bogota, qui a choisi Francia Marquez comme sa colistière, fait figure de favori. Selon les derniers sondages relayés par l'AFP, il est crédité à 41 % des voix.
Gustavo Petro et Francia Marquez s'opposent au candidat de droite Federico Gutierrez, un ancien maire de Medellin, qui tourne autour de 27 % des intentions de vote. Ils sont désormais sérieusement talonnés par un candidat indépendant, l'outsider Rodolfo Hernandez après que la candidate franco-colombienne Ingrid Betancourt s'est ralliée vendredi à lui.
Une militante de défense des droits afro-colombiens
Pourtant, rien ne prédestinait Francia Marquez à une carrière politique. Née en 1981 dans un petit village de la région de Cauca, dans le sud-ouest du pays, elle a grandi seule avec sa mère. Enceinte à 16 ans de son premier enfant, elle a d'abord été obligée de travailler dans une mine d'or, à quelques kilomètres de chez elle, pour subvenir aux besoins de sa famille, avant d'être embauchée comme femme de chambre.
Mais chez certaines personnes, l'activisme est inscrit dans les gênes. Et Francia Marquez est de celles-là. Lorsqu'elle a à peine 15 ans, en 1996, elle apprend qu'une multinationale veut lancer un projet d'extension d'un barrage situé sur la principale rivière de la région, l'Ovejas, impactant grandement la vie de sa communauté.
Installée sur ses berges depuis le XVIIe siècle, la communauté afro-colombienne y pratique, depuis des générations, l'agriculture et une exploitation minière artisanale, leurs sources de revenus principales.
Une marche de 500 km pour l'environnement
Ce moment marque le début de son long combat dans la défense des droits des communautés afro-colombiennes et pour la préservation de leurs terres. Depuis une vingtaine d'années, elle se bat ainsi sans relâche contre les multinationales qui exploitent les alentours de la rivière Ovejas, forçant parfois les populations à quitter les lieux.
Il faut attendre 2014 pour que Francia Marquez se fasse connaître du grand public. Dans son viseur, cette fois-ci, les exploitants miniers illégaux qui s'installent le long de la rivière, creusant à tout va pour trouver de l'or et, surtout, utilisant abondamment du mercure – un produit qui permet de séparer l'or de l'eau, mais qui a aussi pour conséquence de contaminer l'eau et de détruire la biodiversité. Pour lutter contre le phénomène, Francia Marquez organise la "marche des turbans". 80 femmes se réunissent pour rejoindre Bogota depuis Cauca, soit 10 jours et environ 500 km de marche. Sur place, le groupe milite encore pendant près de vingt jours devant le ministère de l'Intérieur. La militante obtient finalement gain de cause : le gouvernement s'engage à détruire toutes les exploitations illégales autour de la rivière.
Depuis, Francia Marquez, désormais diplômée en droit, multiplie les forums, les conférences dans les universités, les prises de parole devant des personnalités politiques ou au sein d'ONG. En 2018, son combat lui vaut de recevoir le prix Goldman, l'équivalent du prix Nobel pour l'environnement. L'année suivante, elle apparaît dans le classement des 100 femmes les plus influentes du monde de la BBC.
"Je fais partie de ceux qui élèvent la voix pour arrêter la destruction des rivières, des forêts et des landes. De ceux qui rêvent qu’un jour l’être humain change le modèle économique de la mort, pour laisser place à la construction d’un modèle qui garantit la vie", écrit-t-elle sur son site Internet.
"Nos gouvernements ont tourné le dos au peuple"
C'est finalement en 2020 qu'elle décide d'entrer en politique. Et la militante ne cache pas son ambition :" "Je veux être candidate de ce pays. Je veux que la population soit libre et digne. Je veux que nos territoires soient des lieux de vie", écrit-elle dans un tweet. La même année, elle lance son mouvement "Soy porque somos" ("Je suis parce que nous sommes", NDLR). Deux ans plus tard, en mars 2022, elle se présente aux primaires pour la présidentielle du parti de gauche, le parti du "Pacte historique". Elle crée la surprise en atteignant la troisième place, incitant Gustavo Petro à la choisir comme colistière.
Aujourd'hui, elle fait de sa lutte pour la préservation des terres afro-colombiennes l'argument central de sa campagne politique, rappelant sans cesse son histoire et ses origines. "Je suis une femme afro-colombienne, une mère célibataire de deux enfants qui a donné naissance à son premier enfant à l'âge de 16 ans et a fait des ménages pour payer les factures. Mais je suis aussi une militante écologiste primée. Et surtout, une avocate qui pourrait devenir la première vice-présidente noire de Colombie", martèle-t-elle dans de nombreux meetings.
"Nos gouvernements ont tourné le dos au peuple, à la justice et à la paix", dénonce-t-elle. "S'ils avaient fait correctement leur boulot, je ne serais pas là."
"Au sein de la population, il y a eu beaucoup de colère populaire ces derniers mois face à la classe politique, notamment liée à la pandémie de Covid-19", explique Olga Lucia Gonzalez, chercheure associée, spécialiste de la Colombie à l'université Paris-Diderot. "Francia Marquez vient de la société civile et pas de l'élite politique traditionnelle. C'est un argument sur lequel elle joue, et qui va grandement en sa faveur."
"Mais surtout, c'est une femme, noire, afro-colombienne et elle amène avec elle des thèmes qui jusque-là étaient totalement oubliés, sur le rapport au colonialisme, au sexisme, au racisme", poursuit-elle.
Francia Marquez n'est d'ailleurs pas la seule candidate afro-colombienne dans cette élection présidentielle – il y a aussi Caterine Ibargüen et Zenaida Martinez. Ensemble, elles veulent être la voix d'une protestation qui monte contre une double discrimination : celle d'être femme et noire. Ce qui se traduit dans la vie politique : le gouvernement ne compte qu'une seule femme noire et deux seulement sont membres du Parlement.
La Colombie possède l'une des plus grandes populations de descendants d'Africains en Amérique latine. Les données officielles du recensement indiquent que les Afro-Colombiens représentent plus de 6,2 % de la population. Un chiffre fortement sous-estimé selon les démographes. Pourtant, les communautés afro-colombiennes et indigènes continuent d'être confrontées à des niveaux disproportionnés de pauvreté, de violence et d'expropriations des terres. Selon les chiffres du gouvernement. Environ 31 % de la population afro-colombienne vit ainsi dans la pauvreté, contre 20 % de la population nationale.
Reste à savoir si sa victoire amènerait le changement tant espéré par une partie de la population. "Déjà, la victoire est loin d'être assurée. Gustavo Petro et elle vont certainement passer le premier tour mais rien ne dit qu'ils gagneront au second", nuance Olga Lucia Gonzalez. "Ensuite, la vie politique sera toujours menée par la même élite. Elle peut insuffler une bonne dynamique. Je doute que cela sera suffisant."
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L'Humanité
Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard
ActuLe 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.
Mélanie MermozPlus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.
En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie
S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.
En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.
Empêchement et indemnités
Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.
Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.
S'il existe un compte épargne-temps
Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.
Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.
droit du travail Le Figaro
Objets d’art, voitures de collection... Placement ou plaisir, faut-il choisir?
NOS CONSEILS - Les amateurs d’art, d’objets anciens ou encore de voitures de collection peuvent, à l’occasion, réaliser de belles plus-values. Mais est-ce vraiment l’essentiel?
Depuis maintenant plus de 10 ans, Jean-Jacques, 58 ans, écume les salles de ventes d’art parisiennes pour dénicher la peinture ou le dessin qui lui procure une émotion. «Ces œuvres, qui ont une histoire, se retrouvent le soir même dans mon salon. Il y a quelque chose de magique à cela», s’enflamme ce passionné d’art moderne, par ailleurs gérant de portefeuilles financiers. Il détient aujourd’hui des dizaines de tableaux, bronzes et dessins de presse et n’hésite pas à revendre ceux qui se sont le plus valoriséspour en acheter d’autres. «Mais la plupart de ces objets sont accessibles à partir de quelques centaines d’euros», dit-il. Contrairement aux idées reçues, il est en effet possible d’investir dans l’art sans forcément se ruiner. Selon le rapport annuel du marché de l’art réalisé par Art Basel et UBS, 85 % des œuvres échangées le sont pour moins de 10.000€. Les plus visibles et médiatiques, vendues plusieurs millions de dollars, représentent moins de 1 % du marché mondial.
75% des ventes aux enchères se font sur Internet
Avec l’essor des plates-formes de vente en ligne, les objets de collection se sont largement démocratisés, des meubles aux photos, en passant par les livres anciens ou les bandes dessinées. L’an passé, les ventes aux enchères en ligne ont d’ailleurs atteint des records en France, avec 3 milliards d’euros échangés, soit 75 % du montant total des ventes aux enchères. «Les placements financiers rapportent de moins en moins. Dans cette période de forte incertitude, les Français cherchent plus à se faire plaisir et se tournent vers des objets ou des biens qu’ils affectionnent», analyse Bénédicte Valton de Jorna, directrice commerciale et marketing du site Interencheres.
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Les voitures anciennes, par exemple, connaissent un intérêt qui ne se dément pas. «Je suis passionné par les automobiles depuis que je suis petit. À 18 ans, j’ai récupéré un vieux modèle de Citroën que j’ai appris à bricoler et que j’ai revendu. Avec l’argent, j’ai pu faire l’acquisition d’une Mini Austin 1300 puis d’une Opel GT, un coupé deux places que j’ai recherché pendant des mois sur internet», relate Jérôme, 39 ans, cadre dans la finance. Ce collectionneur a mis au point sa propre stratégie. Il ne détient pas plus de cinq voitures pour des raisons de place et à cause des frais d’entretien élevés (parking, pièces détachées, assurance…). «Mon objectif est de ne pas perdre d’argent, je dois donc faire des choix judicieux. Je me concentre sur les “youngtimers”, les sportives des années 1970-1990 qui ne devraient pas se dévaloriser. Je suis capable de les réparer et je les fais rouler régulièrement.»
Avant d’investir, il est impératif de faire le tour du marché pour avoir une idée très précise de la cote de l’objet convoité en consultant les sites dédiés et les revues spécialisées (Gazoline, Montres Magazine…).«Je me rends dans des salons dédiés, comme Rétromobile, et je lis la presse et les sites spécialisés. Mais cela prend du temps. Les forums et les communautés de collectionneurs donnent aussi de très bons conseils», précise Jérôme, notre financier. Pour les œuvres d’art, il faut se tenir informé des dernières tendances du marché (La Gazette Drouot, Le Journal des Arts…), de la cote des artistes que l’on vise et ne pas hésiter à poser des questions dans les galeries. «J’ai acheté mon premier tableau il y a 20 ans, raconte Philippe, 55 ans, chef d’entreprise et investisseur dans l’art contemporain. À l’époque, j’ai eu un véritable coup de cœur pour un artiste qui exposait dans une galerie d’art contemporain. Néophyte, j’ai tout appris en me rendant régulièrement dans des musées, des galeries et des foires spécialisées en France et à l’étranger, notamment aux États-Unis.»
Dénicher la perle rare
Si l’on recherche des meubles, des photos, des peintures ou des bijoux, il faut arpenter les galeries, les marchands d’art, les antiquaires, les salles de ventes aux enchères mais aussi se rendre régulièrement aux puces, dans les brocantes et les vide-greniers. Ces derniers permettent à ceux qui savent ouvrir l’œil de dénicher la perle rare. Moins connus, les «fonds d’ateliers» permettent de découvrir des œuvres d’un artiste qui vient de disparaître. Il faut aussi fouiner sur les plates-formes spécialisées (Catawiki, Interencheres…) qui organisent des ventes en ligne régulières. Maud, 31 ans, y fait de vraies trouvailles. «Je collectionne les sacs griffés depuis plusieurs années. J’en détiens une vingtaine», explique cette gérante de restaurant à Lyon. Si elle n’en a pas encore revendu, elle a appris avec le temps à savoir quels modèles et quelles marques sont désormais des valeurs sûres. «Lors d’une vente aux enchères, il faut toujours se fixer un prix maximum à ne pas dépasser», conseille-t-elle.
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Il est aussi indispensable de demander au préalable tous les renseignements et des photos complémentaires car il est difficile d’acheter un objet en ligne sans le voir en vrai. Enfin, sur les sites de ventes entre particuliers (Leboncoin, eBay…), il est encore possible de trouver des merveilles. Mais attention, dans ce cas, il n’y a aucune garantie sur l’authenticité de l’objet acheté. Par exemple, les sacs de marque doivent avoir une carte et/ou un numéro de série indiqué à l’intérieur. Soyez aussi attentif à leurs coutures et leurs fermetures car les contrefaçons sont légion.
Idéal pour diversifier, non pour spéculer
Objets d’art ou de collection, ces actifs décorrélés des marchés financiers peuvent être intéressants dans une stratégie de diversification, à condition que l’épargnant investisse en tant qu’amateur et non en tant que spéculateur car ceci s’avère très difficile si l’on n’est pas un professionnel. «Acheter de l’art contemporain, c’est avoir un coup de foudre pour une œuvre, mais c’est aussi miser sur des talents émergents auxquels vous croyez et sur lesquels vous misez. Au fil des années, certaines pièces vont se valoriser mais la cote des autres ne montera probablement jamais», reconnaît Philippe, notre chef d’entreprise. Sachant qu’il faut toujours se méfier des effets de mode qui peuvent entraîner une forte volatilité pour certains artistes. Quoi qu’il en soit, un passionné de photographies, de vins ou de voitures de collection pourra toujours tirer parti de son placement. Même s’il y perd sa chemise, il en aura au moins profité.
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Les frais de l’assurance-vie désormais à portée de clics
À compter du 1er juin, les coûts de gestion des contrats d’assurance-vie et des plans d’épargne retraite (PER) seront accessibles facilement, et donc plus aisément comparables.
Épargne salariale: les Français vont toucher le jackpot
Les salariés qui disposent de ces placements, abondés chaque année par les entreprises, vont toucher 30% de plus qu’en 2021. Du jamais-vu.
France24 - Monde
"Inertie", "atonie": début de quinquennat sans souffle pour Macron II
Publié le : 28/05/2022 - 14:18Modifié le : 28/05/2022 - 14:15
Paris (AFP) – "Inertie" dénoncée par les oppositions, attente jusque dans son camp: cinq semaines après sa réélection, Emmanuel Macron reste étonnamment en retrait, loin de son image de président pressé et de l'élan habituel d'une majorité en campagne.
Si plusieurs déplacements ont ponctué la fin de son premier mandat, le président a surtout depuis beaucoup consulté pour mettre sa majorité en ordre de bataille en vue des législatives des 12 et 19 juin et préparer son action future.
La guerre en Ukraine a aussi continué à occuper une place importante dans son agenda, tout comme l'Europe avec un discours ambitieux sur l'avenir du projet européen le 9 mai à Strasbourg.
Après un discret weekend de l'Ascension, ponctué d'échanges téléphoniques internationaux, à sa résidence de Brégançon dans le Var, le chef de l'Etat reprendra le chemin de Bruxelles pour un sommet européen lundi et mardi, puis des déplacements de terrain dans l'Hexagone, indique-t-on dans son entourage, en récusant tout immobilisme.
Pour sa part, le président de l'institut Elabe, Bernard Sananès, se dit "surpris du décalage entre la volonté qui a été celle d'Emmanuel Macron avant la présidentielle de gouverner jusqu’au dernier moment, et l’impression aujourd'hui qu'au premier moment, ça tarde à redémarrer".
A la différence de François Mitterrand ou Jacques Chirac, il n'a certes pas été réélu au terme d'une cohabitation, et son second quinquennat s'inscrit donc assez naturellement dans la continuité du premier.
"Peupler le vide"
"Mais on ne sent pas cette impulsion nouvelle et on voit bien que les Français sont assez critiques", souligne Bernard Sananès, interrogé par l'AFP.
La nomination d'un nouveau gouvernement, censé donner le tempo, a pris quatre semaines après la victoire à la présidentielle, autre temps long inédit, laissant Jean-Luc Mélenchon et son union de la gauche quasi seuls sur le devant de la scène.
Le président a sans doute voulu jouer la montre afin de ne pas exposer trop tôt la nouvelle équipe avant les législatives, estiment des experts.
"Ca permet de ne pas donner prise à un certain nombre d'attaques, de peupler le vide, et d'avoir ensuite un effet de souffle" avec l'annonce du nouveau gouvernement, explique à l'AFP Benjamin Morel, maîtres de conférences à l'université Paris 2.
Mais dans cette "période d'atonie relative", cette perspective s'est réduite "comme peau de chagrin", considère-t-il.
Le gouvernement d'Elisabeth Borne, dont tous les poids lourds étaient déjà présents à l'Acte I, a été largement perçu comme celui du changement dans la continuité.
Il suscite peu l'enthousiasme des Français, qui se disent mécontents à 58% de sa composition, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud-Radio publié vendredi.
-"Vacance du pouvoir" -
La plupart des nouveaux ministres ne sont pas connus, et, le plus souvent, leur nomination est perçue comme une mauvaise plutôt qu’une bonne décision, d'après une enquête Odoxa - Backbone Consulting réalisée pour Le Figaro.
A deux semaines des législatives, cette atonie inquiète dans la majorité. "Il n’y a pas de lead (direction, ndlr) politique", se désole une source parlementaire à La République en marche (LREM), en appelant à "muscler le jeu".
Les accusations de viol contre le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad, prise de guerre LR destinée à capter l'électorat de droite, ont aussi jeté un froid.
Abad, "ça pollue tout, surtout la séquence de Borne", relève la source parlementaire, même si le parquet de Paris a fait savoir qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire "en l'état".
L'absence de "dynamique" se répercute dans les intentions de vote qui prédisent au camp du président une majorité se resserrant (295 à 335 sièges sur 577 selon un sondage OpinionWay pour Les Echos du 25 mai).
En attendant, l'opposition se frotte les mains. En campagne samedi à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen (RN) a pointé "un sentiment de vacance du pouvoir".
"Tout ça est extrêmement lent, alors même que la situation de nombre de Français est critique et urgente" en matière de pouvoir d'achat, a-t-elle lancé.
Macron est "inerte", "son gouvernement est assez éteint", renchérit le centriste Jean-Christophe Lagarde (UDI), allié des Républicains.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Katyn, un mensonge persistant
Le Figaro
Les fruits inattendus des colocations étudiants/seniors
Guyonne de MontjouDÉCRYPTAGE - L’association Ensemble2générations orchestre avec succès, depuis seize années en France, des cohabitations intergénérationnelles.
A92 ans, Simone garde son franc-parler et le sens aigu de sa féminité. Cette ancienne libraire de la place de Clichy, à Paris, s’est montrée sceptique lorsque sa fille, expatriée à Madagascar, lui a proposé une colocation intergénérationnelle dans l’espoir de lui laisser le plus longtemps possible le loisir de vivre dans son petit appartement. Simone s’est prêtée au jeu: l’année dernière, une étudiante, dont elle parle avec nostalgie, s’est installée dans la chambre à côté de la sienne, à l’étage de son duplex situé à Montparnasse.
Sourire lumineux
Il y a un mois et demi, l’association Ensemble2générations lui a trouvé une autre perle, Danielle, arrivée d’un petit village des Hauts-de-France. «J’ai toujours habité en famille et je suis assez casanière de caractère, explique la ravissante jeune femme âgée de 27 ans, dont le sourire illumine la maison. Je rentre tous les soirs vers 19h30 de mon école, située à dix minutes d’ici. Moi qui passais deux heures par jour dans les transports, j’apprécie ce confort de vie que je n’aurais jamais pu m’offrir.» Simone marche avec sa canne et une élégance intacte, de la cuisine au jardinet exigu qui fleurit à l’ombre des immeubles.
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Installée ici depuis plus de vingt ans, entre ses cartes de l’Inde, les objets glanés durant ses voyages, ses livres et ses gravures modernes, elle semble à l’aise dans le canapé qui a pris la forme de son corps gracile. «Son ex-mari lui rend parfois visite et nous sommes déjà sortis dîner au restaurant avec la famille de sa femme de ménage pour son anniversaire.» Chargée d’assurer une simple présence, épargnée des soins médicaux et du ménage, Danielle griffonne avec son cœur des petits mots chaque matin pour annoncer son heure de retour. «Je prends ma douche avant elle et j’essaie, dans la salle de bains que nous partageons, de ne pas déranger ses affaires» explique l’étudiante avec douceur. Les amis de Simone ont peu à peu disparu, mais la vieille dame apprécie toujours les conversations autour des préparatifs du repas. «Quand Danielle cuisine ses pâtes, on l’entend beaucoup, sourit-elle gentiment. Moi, le soir, je préfère picorer.»
Bon sens
Le concept de colocation intergénérationnelle est né en Espagne il y a vingt ans avant d’essaimer dans certaines grandes villes européennes où les étudiants cherchent des loyers à bas prix, et les personnes âgées une compagnie quotidienne et dynamique. La clé de son succès croissant est le soin porté à la sélection. «Nous auditionnons les jeunes candidats, qui doivent avoir moins de 30 ans, et évaluons leur motivation avant de les mettre en relation avec un senior, explique Estelle de Saint-Bon, qui dirige l’association. Nous exerçons notre bon sens: à chaque fois que nous rencontrons quelqu’un, nous nous demandons si nous voudrions voir ce jeune chez nos parents ou notre fils chez cette personne âgée. Avec cette exigence, nous avons de méga belles histoires écrites et 93 % de réussite. Les étudiants restent en moyenne deux ans chez leur senior, parfois quatre ou cinq.»
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Ensemble2générations constate que ces cohabitations permettent aux anciens de prolonger de trois années leur maintien chez eux. Pour composer le binôme et en assurer le suivi, l’association demande une contribution annuelle qui n’excède pas 390 €.
Punk dans le salon
Trois formules sont proposées, qui vont d’une présence soutenue du jeune quasiment chaque soir ainsi qu’un week-end sur deux, avec un loyer de seulement 10 €, jusqu’à un soutien plus sporadique mais souvent essentiel, encadré par l’association, moyennant un loyer modique plafonné aux deux tiers du prix du marché. «Nous avons actuellement 115 binômes actifs à Paris et 600 en France, avec une liste d’attente d’étudiants formidables qui cherchent un senior à accompagner», explique avec enthousiasme Géraldine Doutey, coordinatrice du secteur de l’Est parisien et de la petite couronne. L’association, à but non lucratif, salarie huit personnes dans le Bassin parisien et s’appuie sur de nombreux bénévoles, diserts sur les aventures étonnantes qu’ils ont rendues possibles et les alchimies inattendues: en Belgique, des cambrioleurs se sont trouvés nez à nez avec la jeune colocataire dans la cuisine avant de déguerpir. Et dans la capitale, une grande bourgeoise classique «un peu radine» s’est merveilleusement acclimatée à la compagnie d’une jeune punk qui portait un anneau dans le nez. Voilà qui devrait inspirer des scénaristes talentueux.
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L'Humanité
Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?
ActuLa hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».
Olivier ChartrainLe bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.
Issu de plantes qui absorbent du carbone
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.
C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.
L’impact des plantations énergétiques
Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.
C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.
Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.
On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.
Subventions et homologations
Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.
Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.
Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.
La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.
Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.
www.bioethanolcarburant.combiocarburants France24 - Monde
Sénégal: le président reconnaît l'"obsolescence" du système de santé, ordonne un audit
Publié le : 28/05/2022 - 14:00Modifié le : 28/05/2022 - 13:58
Tivaouane (Sénégal) (AFP) – Le président sénégalais Macky Sall a reconnu vendredi l'"obsolescence" du système de santé du Sénégal et ordonné un audit des services de néonatalité afin que l'hôpital public ne soit "plus un espace de tragédie", après le décès de onze bébés dans un incendie.
Le chef de l'Etat a fait ces déclarations à la presse après s'être rendu vendredi en fin de journée à l'hôpital public de Tivaouane (ouest) où ces onze bébés ont péri mercredi soir, un nouveau drame qui a provoqué chagrin et indignation dans le pays.
Visiblement ému, M. Sall a dit avoir le "coeur meurtri" après avoir visité la salle où les bébés ont perdu la vie.
"Je voudrais en appeler à la responsabilité et la prise de conscience pour que chacun exerce son métier (...) avec déontologie", a-t-il lancé.
Le président a dit avoir ordonné une mission de l'Inspection générale d'Etat "pour regarder la qualité des infrastructures".
Avant de se rendre à l'hôpital, Macky Sall avait rencontré le khalife des Tidianes - l'une des importantes confréries musulmanes qui jouent un rôle social essentiel au Sénégal - Serigne Babacar Sy Mansour, qui avait déploré il y a plusieurs mois l'état de cet hôpital.
M. Sall a précisé qu'il rencontrerait dans la soirée les familles des bébés disparus à la résidence du khalife.
Ce drame est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre.
Le président a limogé jeudi soir son ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, visé par des appels à la démission.
Accusations de négligence
Macky Sall a aussi décrété trois jours de deuil national. Président en exercice de l'Union africaine, il a écourté son séjour en Guinée équatoriale pour se rendre à Tivaouane.
Ce qui s'est produit mercredi soir à l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh reste à établir. Les témoignages rapportent un incendie se propageant rapidement dans l'unité néonatale et des personnels et des usagers impuissants à sauver les enfants. Un court-circuit électrique est incriminé.
Les accusations de négligence ont fusé. Mais le maire de la ville a assuré que deux soignants se trouvaient dans le service au moment des faits. Le nouveau service de néonatalogie, cofinancé par une entreprise privée, avait été livré fin 2021, avec des équipements de sécurité et une formation des personnels aux alertes incendie, a-t-il dit.
Mais, en un an, c'est au moins le troisième évènement avec mort d'enfants à l'hôpital public à bouleverser l'opinion. En dehors des appels aux sanctions, il a suscité dans une partie de l'opinion les accusations de passivité de la part des autorités.
Les Sénégalais se sont émus de la mort de quatre nouveau-nés dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère en avril 2021, et du destin tragique d'une femme enceinte, Astou Sokhna, décédée avec son bébé un an plus tard après ce que ses proches décrivent comme une longue agonie et un déni de soins à l'hôpital de Louga.
Son sort a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a dit à l'AFP Nina Penda Faye, porte-parole de Patients en danger. Le collectif, qui s'est constitué après la mort d'Astou Sokhna, a reçu en 72 heures au moins 500 témoignages de la part de Sénégalais sur des erreurs médicales ou des cas de maltraitance.
© 2022 AFP
Le Figaro
Loch Ness, notre guide pour un voyage en Écosse garanti sans monstre
Assa Samaké-RomanEntouré de mystères et de légendes, le Loch Ness est aussi un terrain idéal pour randonner, se cultiver et naviguer au fil de l'eau. Notre guide pour profiter de ce lieu symbolique des Highlands.
Quoi de plus incontournable, pour tout voyageur qui visite l'Écosse, que d'aller faire un tour au loch Ness ? Le lac, qui contient plus d'eau que tous ceux d'Angleterre et du Pays de Galles, est le plus grand du pays en volume (7,5 km3) grâce à une profondeur maximale qui atteint 272 m, et le deuxième en superficie (56,4 km2) après le loch Lomond. Ses eaux, troublées par la tourbe environnante, et dont la température ne dépasse jamais les 6 degrés, sont auréolées de mystère. En dehors de la chasse d'un fameux monstre, les environs du loch offrent une multitude d'activités, en particulier pour les amateurs de grand air et de paysages à couper le souffle.
Lire le dossierÉcosse : le guide de voyage du Figaro
À quelques minutes seulement d'Inverness (Inver vient du gaélique inbhir qui signifie bouche, Inverness est donc l'embouchure du fleuve Ness), la capitale des Highlands où vit environ un tiers des habitants de cette région, le loch est facile d'accès et toujours très fréquenté, en particulier de mai à septembre. Le visiter au printemps et en été, c'est profiter des très longues journées, souvent ensoleillées, idéales pour les randonnées à pied ou à vélo. En automne, le loch se pare de ses plus belles couleurs jaunes et orangées. Enfin en hiver, ce sont les hauteurs qui s'habillent de neige et donnent envie de goûter au cosagach, l'art de vivre cosy écossais.
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Comment aller au lac du Loch Ness ?
Si vous arrivez en Écosse par l'aéroport d'Édimbourg ou de Glasgow, il faut compter 3h30 de route pour atteindre le village de Fort Augustus, à la pointe sud du Loch Ness. Le train, qui traverse les superbes paysages du parc national des Cairngorms, met entre 3h15 et 3h30. Autre alternative : arriver à l'aéroport d'Inverness, à 20 minutes du centre-ville, et se rendre au Loch Ness soit en voiture, soit en bus Citylink. Cette option nécessite une correspondance, car aucune compagnie ne dessert Inverness en vol direct depuis la France.
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Que voir autour du lac du Loch Ness ?
Le château d'Urquhart
C'est l'un des monuments les plus visités d'Écosse. Perchées sur la rive nord du Loch, à moins d'une demi-heure de Fort Augustus, les ruines d'Urquhart Castle témoignent de 1000 ans d'histoire des Highlands et de l'Écosse. Le château est passé tour à tour sous contrôle anglais puis écossais pendant les guerres d'indépendance, avant d'être détruit pendant les révoltes jacobites au XVIIe siècle. Pour le visiter, comptez £12 (13,30 €) pour les adultes et £7.20 (8 €) pour les enfants. Allez-y plutôt le matin pour éviter les foules.
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Loch Ness Centre and Exhibition
Pour tout savoir sur le Loch Ness, son histoire et sa célèbre habitante Nessie, direction le Loch Ness Centre and Exhibition dans le village de Drumnadrochit. Parfaitement adaptée aux familles, l'exposition permanente retrace le passé géologique du loch et explore les mythes et légendes qui lui sont associés. En haute saison, embarquez pour une mini-croisière à bord du Deepscan, un petit navire qui sonde les profondeurs du loch. L'entrée coûte £8.45 (9,35 €) pour les adultes et £4.95 (5,50 €) pour les enfants, mais l'offre familiale pourrait être mieux adaptée : £23.95 (26,50 €) pour deux adultes et deux enfants.
Glen Affric
À l'ouest du Loch Ness, Glen Affric est souvent considéré comme le plus beau glen d'Écosse. Parsemée de lochs et de forêts, cette vallée profonde, qui a appartenu au clan Chisholm du XVe au XIXe siècle, offre de multiples possibilités de randonnées et d'observation de la vie sauvage. C'est ici que l'on peut retrouver les plus anciennes traces de forêts de conifères calédoniennes qui recouvraient autrefois la majeure partie des Highlands. Dans la région, Plodda Falls, une spectaculaire chute d'eau à 5 km du village de Tomich, et le paisible village de Loch Beinn a' Mheadhoin, méritent aussi le détour.
Leakey's
Amateurs de livres d'occasion, préparez-vous à une belle découverte. La librairie Leakey's, dans le centre-ville d'Inverness, est depuis plus de 40 ans une mine d'or pour qui sait faire preuve de patience. De nombreuses pépites sont à dégoter parmi plus de 100.000 ouvrages disposés dans les rayonnages. Situé dans une ancienne église gaélique datant du XVIIe siècle, c'est la librairie de seconde main la plus grande d'Europe.
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Quelles sont les meilleures choses à faire au Loch Ness ?
Faire du vélo, marcher et se remplir les poumons : c'est sans doute la plus belle manière de découvrir les pépites de la région du Loch Ness. Plusieurs itinéraires existent, dont le Loch Ness 360° Trail, qui fait le tour du loch sur 130 km, et le South Loch Ness Trail, moins fréquenté que la rive nord, qui va d'Inverness à Fort Augustus. Les plus aguerris pourront s'aventurer sur la Great Glen Way, un circuit de 127 km entre Fort William et Inverness, qui permet de voir non seulement le Loch Ness, mais aussi les lochs Lochy et Linnhe.
Les sportifs pourront également se laisser tenter par le canoë et le kayak sur les lochs environnants : plusieurs compagnies proposent de louer des tours auto-guidés pour les plus expérimentés, ou avec un accompagnateur.
Si vous n'avez pas envie d'user de la force de vos bras, montez à bord d'un bateau pour faire une mini-croisière sur le loch. En fonction de votre point de départ, vous aurez le choix entre plusieurs compagnies. Le site Visit Inverness Loch Ness recense toutes les options, du bateau sonar au bateau à moteur.
Dans tous les cas, en faisant votre valise, n'oubliez pas d'y mettre des chaussures confortables, des vêtements étanches, une petite laine et... un spray antimoustique ! Les midges, surnommés les «moustiques des Highlands», évoluent en nuées et peuvent être très voraces.
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Où loger près du Loch Ness ?
Ness Walk Hotel, 12 Ness Walk, Inverness, IV3 5SQ. Tel. : +44 (0)1463215215. À partir de 217 € la nuit en chambre double, petit-déjeuner compris.
The Kingsmills Hotel, Culcabock Road, Inverness, IV2 3LP. Tél. : +44 (0)1463237166. À partir de 94 € la nuit en chambre double, petit-déjeuner compris.
The Lovat Hotel, Fort Augustus, PH32 4DU. Tél. : +44 (0)1456490000. À partir de 99 € la nuit.
The Highland Club, St.Benedict's Abbey, Fort Augustus PH32 4BJ. Tél. : +44 (0)2034783897. À partir de 330 € la nuit.
Quelles sont les meilleurs restaurants où manger près du Loch Ness ?
The Mustard Seed, 16 Fraser Street, Inverness IV1 1DW. Tél. : +44 (0)1463259119.
Fiddler's Highland Restaurant and Bar, The Village Green, Drumnadrochit, IV63 6TX. Tel. : +44 (0)1456450678.
The Camerons Tea Room and Farm Shop, 60 B852, Foyers, IV2 6YA. Tél. : +44 (0)1456 486475.
The Dores Inn, B862, Dores, Inverness IV2 6TR. Tél. : +44 (0)1463751203.
Publié en août 2020, cet article fait l'objet d'une mise à jour.
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L'Humanité
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?
ActuCes dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.
Noé BlouinOn parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.
Mettre des mots sur leur vécu
De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.
Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.
Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.
Reconnu par l’éducation nationale
L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.
Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.
Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.
« Ils ont besoin d’être rassurés »
3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)
Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?
Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.
Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?
Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.
Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?
J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.
familles France24 - Monde
Sclérose en plaques: la découverte d'un lien avec un virus fait espérer une meilleure riposte
Publié le : 28/05/2022 - 13:54Modifié le : 28/05/2022 - 13:53
Paris (AFP) – La découverte récente d'un lien entre la sclérose en plaques et le virus d'Epstein-Barr fait espérer une meilleure riposte à terme face à cette maladie, soulignent des spécialistes de la sclérose en plaques avant la journée mondiale de cette maladie, lundi.
Les traitements, qui visent à bloquer l'inflammation, ont "beaucoup avancé ces dix dernières années", et le suivi des patients est "plus individualisé", dit à l'AFP le neurologue Jean Pelletier, de la fondation française Arsep (Aide à la recherche sur la sclérose en plaques).
Et, estime-t-il, de nouvelles avancées pourraient naître d'une découverte particulièrement importante, réalisée en janvier par des chercheurs américains: le virus d'Epstein-Barr est nécessaire au développement de la sclérose en plaques, même si toutes les personnes infectées ne développent pas la maladie.
Celle-ci est une maladie auto-immune du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Elle provoque un dérèglement du système immunitaire, qui s'attaque à la myéline, la gaine protectrice des fibres nerveuses.
Le plus souvent, elle provoque des poussées inflammatoires entrecoupées par des phases d'accalmie.
La maladie est très variable d'un patient à l'autre mais peut aboutir à des séquelles et constitue l'une des causes fréquentes de handicap chez les jeunes adultes.
On estime que plus de 2,8 millions de personnes sont touchées par cette maladie auto-immune dans le monde, dont environ 110.000 personnes en France. Les enfants et adolescents restent une minorité des cas, mais la maladie peut avoir démarré bien avant de pouvoir être diagnostiquée.
La découverte d'un lien avec le virus d'Epstein-Barr, qui touche 95% des adultes et est à l'origine d'autres maladies comme la mononucléose, suggère que la plupart des cas de sclérose en plaques pourraient être empêchés en stoppant l'infection à ce pathogène.
Outre "une meilleure compréhension de ce qui peut entrer en jeu dans cette maladie multifactorielle", l'étude fait "supputer qu'on pourrait empêcher la sclérose en plaques de se déclarer si l'on vaccinait les enfants contre le virus d'Epstein-Barr, sachant que l'on ne dispose pas pour l'instant d'un vaccin", selon le Pr Pelletier.
"Ce fameux virus d'Epstein-Barr, une fois contracté, il est caché dans notre organisme dans les lymphocytes B, eux-mêmes impliqués dans la réaction inflammatoire liée à la sclérose en plaques. Cela pourrait expliquer en particulier que certains traitements ciblant les lymphocytes B, des anticorps monoclonaux, ont une efficacité extrêmement importante contre la sclérose en plaques", a-t-il avancé.
© 2022 AFP
Le Figaro
Donations et legs: quelles sont les nouvelles limites entre époux?
Frédérique SchmidigerNOS CONSEILS - La Cour de cassation a récemment apporté une réponse audacieuse et inédite aux questions sur les donations et legs dans un couple.
Pour de nombreux couples, la préoccupation première reste de protéger le conjoint survivant, en cas de décès, et de préserver son autonomie financière. La loi y pourvoit en partie en faisant du conjoint survivant un héritier privilégié. Si les couples jugent ces droits insuffisants - notamment dans le cadre de familles recomposées -, il est tout à fait possible de les étendre grâce à une donation entre époux de leur vivant, grâce à une donation au dernier vivant (qui prendra effet au décès) ou à un legs par testament.
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La loi a, bien sûr, fixé une limite pour préserver la part d’héritage qui doit revenir aux enfants (leur réserve héréditaire). On parle de quotité disponible spéciale. Les époux ont ainsi la faculté d’accorder au survivant jusqu’à 25% de la succession en pleine propriété et l’usufruit des 75% restant. Déterminer si cette limite a bien été respectée constitue une source importante de litige, lors du partage de la succession, entre le conjoint et les enfants.
Avec une question récurrente: comment s’articulent les donations et legs consentis au conjoint survivant et les droits que la loi lui accorde? Se cumulent-ils? Se complètent-ils? Dans quelles limites? La Cour de cassation, dans deux arrêts récents, a apporté une réponse audacieuse et inédite à ces questions. Non sans conséquences pour les couples.
1. La donation s’ajoute-t-elle aux droits déjà accordés par la loi?
Dans la première affaire jugée par la cour, deux époux avaient acheté un appartement assorti d’un pacte tontinier qui avait pour effet, au décès du mari, de rendre sa femme unique propriétaire du logement que l’époux avait pourtant financé seul. Les enfants de celui-ci, nés d’un précédent mariage, ont obtenu la requalification de l’opération en une donation déguisée au profit de leur belle-mère.
Les juges, en appel, ont estimé que ce logement devait donc être rapporté et intégré dans la succession pour établir les comptes entre eux. La Cour de cassation a confirmé la nécessité de rapporter le bien dans la succession, mais a précisé qu’il s’agissait «d’un rapport spécial en moins prenant», la donation s’imputant sur les droits légaux du conjoint survivant (cass. civ. 1re du 12.1.22, n°20-12.232). «Autrement dit, explicite Nicolas Graftieaux, avocat associé du cabinet Canopy Avocats, l’épouse se fait payer ses droits légaux par la donation déguisée qu’elle a déjà reçue.»
2. Les legs consentis par testament sont-ils soumis aux mêmes règles?
Dans une seconde affaire, la Cour de cassation a également affirmé la spécificité du traitement d’un legs à un époux lors du règlement de la succession (cass. civ. 1re du 12.1.22, n°19-25.158). Un homme remarié, ayant des enfants de sa précédente union, avait laissé à sa femme, par testament, la maison du couple. À son décès, sa veuve prétendait recueillir la pleine propriété de ce logement en plus du quart des autres biens de la succession que la loi lui accordait.
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Son argument? Contrairement aux donations, les legs à un héritier sont présumés s’ajouter à la part successorale qui lui revient (art. 843 alinéa 2 du code civil). «La loi considère, en effet, qu’une libéralité consentie par testament, parce qu’elle s’applique au dernier moment, présuppose une volonté d’avantager le gratifié», justifie Nicolas Graftieaux. Mais la Cour de cassation a rejeté cette analyse. «La présomption de dispense de rapport des legs n’est pas applicable au conjoint.»
3. Quelles leçons les époux doivent-ils en tirer?
«La Cour de cassation fortifie assurément la soumission des libéralités entre époux à un régime spécial qui fragilise la position du conjoint survivant», analyse Nicolas Graftieaux. Un époux qui bénéficie d’un legs devra prouver que son époux a expressément voulu qu’il n’ait pas à le rapporter à la succession. «Il est urgent pour les couples de vérifier leurs dispositions de dernières volontés et d’en modifier la rédaction pour assurer leurs objectifs», alerte l’avocat parisien.
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Par ailleurs, la Cour de cassation confirme que le conjoint ne peut pas recevoir plus que la quotité disponible spéciale. «Cela a pour effet de censurer tout montage destiné à avantager le conjoint survivant au-delà de cette limite. On savait que ce maximum concernait les donations au dernier vivant. Désormais, il s’applique aussi aux legs et autres avantages», avertit Me Graftieaux. Cela pourrait remettre en cause l’efficacité du legs d’une résidence secondaire, l’abandon du compte courant d’une société civile immobilière ou encore un pacte tontinier pour un achat immobilier, s’il risque d’être requalifié en donation si l’un des époux seulement finance le bien ou en cas de grande différence d’âge entre eux.
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L'Humanité
Arles, de monuments en expos
Actu« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.
Marie MersierNichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.
À Arles, la culture en fricheSi, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.
Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans
Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.
Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.
Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps
Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.
Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.
Le long du rhône
Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.
Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.
(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com
Rencontres salines en Camargue
Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.
DécouverteArles France24 - Monde
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
Publié le : 27/05/2022 - 10:12
FRANCE 24
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Les Français de l'étranger peuvent, dès vendredi midi, voter par Internet dans le cadre des élections législatives. Près de 150 candidats se présentent dans onze circonscriptions.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Les Français vivant à l'étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires peuvent voter par Internet pour le premier tour des élections législatives dès vendredi 27 mai, à 12 h (heure de Paris) et jusqu'à mercredi prochain.
Donnant le coup d'envoi de ce scrutin clé, ces électeurs à l'étranger disposent au total de quatre modalités de vote : à l'urne, par procuration, par Internet et par correspondance. Le vote par Internet n'est autorisé que pour les Français établis hors de France, et uniquement pour les législatives et les élections consulaires.
#Législatives2022 | Voter depuis l'étranger🌎💻A partir de demain, vendredi 27 mai, midi jusqu'au mercredi 1 juin midi (heure de Paris) vous pourrez voter par internet.C'est simple et rapide, suivez le guide⬇️ pic.twitter.com/kzzfBtwGMm
May 26, 2022Il existe 11 circonscriptions couvrant le globe, et autant de députés des Français de l'étranger depuis 2012. Le vote par Internet a été mis en œuvre cette année-là, mais pas en 2017 pour les dernières législatives. Il s'agissait de parer à d'éventuelles cyberattaques, dans un contexte de soupçons sur l'élection américaine de 2016 qui avait vu la victoire de Donald Trump.
11 députés à élire
Près de 150 candidats au total sont en lice cette année sur ces 11 circonscriptions, mais tous n'ont pas déposé de profession de foi ou de bulletin. Ainsi le député M'jid El Guerrab (ex-La République en marche), récemment condamné pour une agression, a renoncé à se présenter il y a une dizaine de jours et soutient l'ancienne ministre Élisabeth Moreno, investie par la majorité dans la circonscription des Français du Maghreb et Afrique de l'Ouest.
Le 4 juin se déroulera le premier tour de scrutin en Polynésie française et pour les Français de l'étranger qui votent dans les ambassades et les consulats du continent américain. Le 5 juin, ce sera au tour des Français de l'étranger hors continent américain.
Le 11 juin aura lieu le premier tour en Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Et le 12 juin, le premier tour en métropole, ainsi qu'à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion, avant un second tour une semaine après.
Avec AFP
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Affaire Damien Abad : la justice n'ouvre pas d'enquête "en l'état" sur les accusations de viols
Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad
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Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"
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Augustin Frison-Roche un éclatant talent de peintre
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Ukraine : à Boutcha, une femme transforme les impacts de balles en fleurs
Publié le : 24/05/2022 - 18:35Modifié le : 25/05/2022 - 11:46
Pariesa Young
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La ville de Boutcha, où l’armée russe aurait commis des crimes de guerre, porte de vives cicatrices de l’occupation, entre les maisons détruites et les impacts de balles dans toutes les rues. Une volontaire canadienne d’origine ukrainienne a décidé de les transformer en œuvres d’art. Elle veut aider les habitants à surmonter l’horreur de ce qu’ils ont vécu et leur redonner le sourire.
La ville de Boutcha, dans la banlieue de Kiev, a été occupée par l’armée russe pendant plus d’un mois. Après son départ, les Ukrainiens y ont retrouvé le 2 avril des rues jonchées de cadavres ainsi que des preuves de tuerie de masse, de torture et d’exécutions sommaires. Boutcha est depuis associée aux lourdes accusations de crimes de guerre qui pèsent sur la Russie.
Alors que la vie commence à reprendre son cours, les souvenirs des atrocités qui ont été commises sont encore visibles partout dans les rues. Les bâtiments ont été éventrés et des trous de balles criblent les murs dans toute la ville. Mais désormais, les clôtures et les portes de Boutcha criblées de balles sont aussi couvertes de fleurs, peintes par Ivanka Siolkowsky.
Another day of eliminating #bulletsofbucha and turning them into flowers 🥀 pic.twitter.com/3WH0B3dp61
May 14, 2022"Pour lui, j’ai voulu effacer ces impacts pour qu’il se rappelle de la joie qui jadis habitait la ville"
Ivanka Siolkowsky est cheffe d’entreprise au Canada, elle est d’origine ukrainienne. Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, elle a voulu se porter volontaire.
Dès la première semaine de l'invasion, j'ai pris l'avion pour la Pologne et j'ai apporté mon aide à la frontière. Il y avait beaucoup d'enfants qui traversaient la frontière seuls et avaient besoin d'assistance, alors je les ai aidés pour qu'ils arrivent en sécurité.
Puis il y a eu de moins en moins de personnes qui traversaient la frontière, alors je suis allée côté ukrainien pour participer à l'aide humanitaire. Presque tous les jours, je me trouvais dans une nouvelle ville, où j'offrais mon aide de différentes manières – la plupart du temps, c’était pour les enfants.
La volontaire canadienne a alors eu l'idée de peindre sur les impacts de balles laissés par la guerre en discutant avec un habitant de Boutcha.
J’ai rencontré un homme qui s’appelait Sasha, il avait perdu son fils à cause de la guerre, et sa maison avait été bombardée et réduite en poussière. Il m’a dit qu’il souhait partir car il n’y avait plus aucune once de joie dans la ville. Tout ce qu’il voyait, c’était des impacts de balles qui lui rappelaient ce qu’il avait perdu. Alors, pour lui, j’ai voulu effacer ces impacts pour qu’il se rappelle de la joie qui jadis habitait la ville. J’ai peint des jonquilles car il m’a dit que c’était ses fleurs préférés. Mon objectif c’était de le faire sourire, et j’ai réussi. Jamais je ne pensais que ça deviendrait ce que c’est aujourd’hui.
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J'ai réalisé toutes les clôtures seule, même si j'ai eu un peu d'aide de ma petite assistante de quatre ans, Anya. Elle m'a regardée peindre la première clôture par la fenêtre de sa chambre et elle est venue m'aider. Depuis ce jour, elle est à mes côtés. Cela étant dit, j'espère que les gens à travers l’Ukraine rejoindront ce mouvement et se mettront à peindre, eux aussi, leurs clôtures, pour que le pays soit plein de fleurs ! J'ai déjà assisté à ce spectacle [ici] , et c'est merveilleux.
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Ces derniers mois, Ivanka Siolkowsky s'est rendue dans plus de 20 villes d'Ukraine. Mais elle a passé la plupart de son temps à peindre des portes et des clôtures à Boutcha.
J'ai demandé à chaque habitant quelle était sa fleur préférée. Chaque maison a une fleur différente, à l'exception de la dernière clôture que j'ai peinte aujourd'hui [24 mai] – celle-ci a toutes les fleurs.
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Pour Ivanka Siolkowsky, aider les Ukrainiens a une signification très personnelle :
Tous mes grands-parents sont ukrainiens. Trois d'entre eux ont été arrachés de leur village et emmenés en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Après cela, ils sont partis au Canada, où la diaspora ukrainienne est très importante, et y ont commencé leur vie. La langue et les traditions se sont perpétuées dans la famille.
J'ai grandi en entendant leurs histoires de guerre. Je n'aurais jamais pensé voir ça de mon vivant, mais nous y voilà.
"Les Russes ne peuvent pas nous enlever l’espoir"
En Ukraine, Ivanka Siolkowsky a peint sept clôtures et 243 fleurs en tout. En chemin, elle a aidé à reconstruire certaines parties du pays, a discuté avec les habitants et a fait tout ce qu'elle pouvait pour aider les Ukrainiens touchés par la guerre.
J'ai entendu les histoires les plus horribles de ma vie. À vrai dire, je pense que j’ai encore du mal à réaliser tout ça. J'ai peur de retourner à la vie "normale" chez moi, car j'ai l'impression que c'est à ce moment-là que je vais m'en rendre compte.
Ces gens ont vécu tellement de choses. Ils n'ont pas besoin qu'on leur rappelle cela tous les jours quand ils marchent dans la rue. C'est ce que font ces impacts de balles. Mon but était donc de les cacher derrière quelque chose de beau. Les fleurs sont un symbole d'espoir, de croissance, de renaissance. C'est la meilleure façon de faire savoir aux Russes qu'ils ne peuvent pas nous enlever l’espoir.
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Le cerveau des surdoués est-il différent?
PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.
Encore appelés «surdoués», «intellectuellement précoces» ou «zèbres», les Haut Potentiel Intellectuels (HPI) suscitent autant de fantasmes que de jalousie. Pourtant, malgré un quotient intellectuel (évalué à l'aide d'un test psychométrique réalisé par un psychologue) supérieur ou égal à 130, leur cerveau n'a pas une taille supérieure à la moyenne. Il ne fait pas d'étincelle. Il ne bout pas non plus !
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«Schématiquement, le cerveau d'un HPI comparé à un cerveau normal, c'est un peu comme deux ordinateurs dotés des mêmes logiciels et donc des mêmes fonctions, mais avec un ordinateur beaucoup plus puissant, doté de plus de mémoire et connecté à la fibre pour le HPI alors que l'autre est un modèle un peu plus ancien relié à l'adsl», illustre Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, auteure de plusieurs ouvrages sur les HPI dont L'enfant surdoué, l'aider à grandir, l'aider à réussir, Trop intelligent pour être heureux ?, (éd. Odile Jacob) et fondatrice des centres Cogito'Z, spécialisés notamment dans l'identification et l'accueil des HPI. «Cela va au-delà du simple fait de traiter plus vite l'information et de mémoriser plus d'informations (ce que mesurent les tests du QI), confirme François Vialatte, psychologue, chercheur en neurosciences et président de l'Institut PilPsy, organisme de recherche et développement en psychothérapies. Non seulement le cerveau des HPI pense très vite, mais bien souvent, c'est aussi un cerveau qui possède des capacités hors norme dans d'autres domaines : social, sensoriel, sportif, etc. et c'est d'ailleurs ce haut niveau de fonctionnement dans tous les domaines qui le définit, même s'il peut y avoir des exceptions».
« Les neurosciences ont aussi confirmé ce que les cliniciens avaient observé depuis longtemps, à savoir, que les HPI vont très vite pour analyser, trouver de nouvelles idées, scanner l'environnement et repérer des détails passés inaperçus pour les autres. »
Ce que l'on sait aujourd'hui grâce aux neurosciences, c'est que la vitesse de traitement des informations chez les enfants et les adultes HPI est ultra rapide à tous les niveaux : les informations captées par les sens arrivent beaucoup plus rapidement au cerveau et sont plus nombreuses. Dans le cerveau, tout circule aussi beaucoup plus vite et il y a davantage de réseaux et d'aires cérébrales sollicitées en même temps. «Par exemple, les deux hémisphères cérébraux sont beaucoup plus connectés via le corps calleux. Et la voie fronto-pariétale, très impliquée dans la créativité, est plus dense», insiste Jeanne Siaud-Facchin. Les capacités de mémorisation sont aussi plus importantes: le cerveau des HPI retient plus d'informations à court, moyen et à long terme. Or à partir du moment où les informations circulent plus vite et que davantage d'informations sont retenues, les associations d'idées se multiplient !
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«Les neurosciences ont aussi confirmé ce que les cliniciens avaient observé depuis longtemps, à savoir que les HPI vont très vite pour analyser, trouver de nouvelles idées, scanner l'environnement et repérer des détails passés inaperçus pour les autres», précise Jeanne Siaud-Facchin. Ces capacités d'analyse extrêmement rapides expliquent aussi le fait que les HPI sont incapables d'expliquer les étapes de leur raisonnement (or la scolarité privilégie le raisonnement au résultat). «Les HPI font une sorte de précipité chimique de toutes les informations qu'ils ont capté, compris, analysé, sans en avoir forcément conscience» résume Jeanne Siaud-Facchin.
« Lorsque l'on est enfant, on a tendance à croire que nous fonctionnons tous de la même façon. Mais l'enfant HPI s'aperçoit vite qu'il n'en est rien, raison pour laquelle il est souvent attiré par des plus grands que lui. »
Le fait que les informations circulent beaucoup plus vite entre le moment où elles sont captées et traitées, explique aussi leur hypersensibilité (intelligence perceptive). Leurs capacités d'empathie semblent plus élevées car ils captent mieux les émotions extérieures. Plus sensibles et plus perméables à l'environnement, les enfants HPI peuvent se retrouver en décalage avec les autres, avoir l'impression de s'intéresser à des sujets qui n'intéressent personne. Leur façon d'être au monde est forcément singulière, pas seulement parce qu'ils pensent différemment, mais aussi parce que la façon dont ils perçoivent le monde, se le représentent, etc., est différente. «Le problème, c'est que lorsque l'on est enfant, on a tendance à croire que nous fonctionnons tous de la même façon. Mais l'enfant HPI s'aperçoit vite qu'il n'en est rien, raison pour laquelle il est souvent attiré par des plus grands que lui. De plus, il s'ennuie encore plus que les autres en classe (et il ressent l'ennui puissance 100, ce qui peut entraîner une souffrance morale décuplée elle aussi), raison pour laquelle il se sent bien plus à l'aise lorsqu'il saute des classes» insiste François Vialatte.
À partir du moment où l'on se pose des questions, que l'on a un sentiment de décalage avec les autres, poser un diagnostic permet de mieux savoir pourquoi on fonctionne comme ça, quelles sont ses ressources, ses failles, etc. «C'est plus facile d'avancer dans la vie quand on sait qui on est vraiment. Si être HPI peut entraîner des souffrances en raison du décalage, cela peut offrir aussi d'immenses ressources : cette capacité à faire des liens entre tout, tout le temps, est une forme d'intelligence évolutive qui peut aussi rendre heureux, une fois comprise et apprivoisée», conclut Jeanne Siaud-Facchin. Un avis partagé avec François Vialatte : «Les HPI sont plutôt de meilleure humeur que le reste de la population générale : ils régulent mieux leurs émotions, du moins, quand on leur permet d'exprimer tout leur potentiel.»
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Le Figaro
Les SCI permettent-elles d’investir en immobilier via l’assurance-vie?
Valérie Valin-SteinNOS CONSEILS - De nombreux épargnants se tournent vers les supports immobiliers accessibles en assurance-vie. Certains misent sur les sociétés civiles immobilières (SCI).
Vous l’avez sans doute constaté si vous détenez un contrat d’assurance-vie: le rendement des fonds en euro se réduit comme peau de chagrin. «De 5%, il y a vingt ans, il est tombé à 3% il y a dix ans et il oscille, désormais, autour de 1%, remarque Jérémy Schorr, directeur commercial du courtier Primaliance. La rémunération a été divisée par 5 en vingt ans.»
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Pour améliorer les performances de leurs contrats, de nombreux épargnants se tournent vers les supports immobiliers accessibles en assurance-vie sous forme d’unités de compte (UC). Les plus courants sont les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et, dans une moindre mesure, les organismes de placement collectif en immobilier (OPCI). Depuis peu, une troisième catégorie émerge: les sociétés civiles immobilières (SCI), parfois aussi appelées SC, pour sociétés civiles.
1. Dans quels actifs investissent les SCI?
Contrairement aux SCPI, qui doivent détenir des immeubles en direct et aux OPCI, contraints de conserver une poche financière minimale, les SCI peuvent librement piocher dans la palette des actifs et supports immobiliers. «Cela va des immeubles aux parts de SCPI, d’OPCI, d’OPPCI (OPCI réservés aux institutionnels, NDLR), de sociétés par actions simplifiées aux participations dans des rassemblements d’investisseurs, dits clubs deals, et jusqu’aux fonds indiciels», détaille Jérémy Schorr. Fin 2021, selon Meilleurescpi.com, le portefeuille des SCI était ainsi composé, en moyenne, à 58% de SCPI, de SCI et de SAS, à 22% d’immobilier en direct, à 12% de liquidités et à 7% d’OPCVM et d’OPCI, ou leurs équivalents étrangers.
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Cette liberté d’investissement se constate dans les SCI existantes: certaines, comme PM Immo Trend, n’investissent qu’à travers des fonds. D’autres ne détiennent que des actifs en direct (Silver Avenir et Viagénérations). La majorité mêle fonds et actifs détenus en direct (Pythagore, Atream Euro Hospitality, Novaxia R ou Tangram).
Cette flexibilité d’investissement a permis aux SCI de s’adapter aux changements induits par la crise sanitaire (montée du télétravail et du e-commerce, regain d’intérêt pour les actifs de santé et le logement…). Ainsi, Novaxia R est spécialisée dans la transformation de bureaux obsolètes en logements, Perial Euro Carbone vise l’abaissement de l’empreinte carbone de ses actifs et Amundi Immo Durable (AID) se concentre sur l’hébergement durable (crèches, résidences pour seniors…).
2. Quelles sont leurs performances?
Selon l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim), les SCI en assurance-vie ont rapporté +3,80% en 2021 (contre +2,89% en 2020). Ces résultats devraient progresser. «Les SCI tablent, pour la plupart, sur un rendement compris entre 3 et 5% en 2022», anticipe Jérémy Schorr. Certes, ces performances sont inférieures à celles des SCPI (4,49% distribués en 2021), mais les SCI sont moins chargées en frais. «Lorsque les SCPI facturent entre 6 et 10% à la souscription, les SCI ne prélèvent, en moyenne, que 2%, et parfois 1 voire 0%», indique Philippe Gourdelier, président du courtier Patrimea. En revanche, les frais de gestion sont un peu plus élevés pour les SCI. «Les SCI sont plus liquides et vous pouvez, d’emblée, investir 100% de l’épargne dans des SCI dans certains contrats, ce qui est impossible avec les SCPI», note Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea.
3. Sur quels critères sélectionner une SCI?
On recense 31 produits disponibles, dont 7 créés en 2021. Avant d’investir, vérifiez si la SCI convoitée est disponible dans votre contrat d’assurance-vie (en général, seule une petite dizaine l’est) et si elle est accessible tout court. Certaines, Viagénérations et Silver Avenir, par exemple, peuvent être momentanément fermées chez certains assureurs. Regardez aussi la qualité et l’expérience de la société de gestion ainsi qu’à sa stratégie d’investissement.
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Le succès des SCI devrait perdurer, avec une offre amenée à s’élargir. Les assureurs cherchent, en effet, par tous les moyens à dissuader les épargnants d’investir dans les fonds en euros, alors qu’ils pèsent encore 85% des encours des contrats. Les unités de compte immobilières en général et les SCI en particulier semblent avoir de beaux jours devant elles…
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À compter du 1er juin, les coûts de gestion des contrats d’assurance-vie et des plans d’épargne retraite (PER) seront accessibles facilement, et donc plus aisément comparables.
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France24 - Monde
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56
Marc DAOU
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La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.
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Le Figaro
Salaires alléchants, «beaux projets» et petits privilèges... Les entreprises à l'heure de la surenchère pour attirer les talents
ENQUÊTE - Dans des secteurs comme la tech, la finance et le conseil, les entreprises s'arrachent certains profils. En position de force, les candidats sont de plus en plus exigeants.
À 25 ans, Clément est serein. Ce développeur avait trouvé du travail avant même l'obtention de sa licence professionnelle en informatique en 2020. Après avoir enregistré une première expérience de développeur dans une start-up puis une seconde dans une PME de 40 salariés en Haute-Savoie, ce diplômé de l'école Tétras d'Annecy s'apprête à plier bagage et rejoindre la capitale en juin prochain. Son nouvel employeur, un éditeur de logiciel fondé il y a une dizaine d'années, a mis sur la table la coquette somme de 47.000 euros annuelle pour le recruter, soit un bond de 30% par rapport à son précédent salaire. L'objet de ces convoitises ? Sa compétence en .Net, un langage de programmation qui lui permet de développer des applications, des logiciels sous Microsoft, de gérer des informations, des données.
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Yan dispose également de compétences très recherchées. Cet ingénieur en cybersécurité de 31 ans a lui aussi quitté son précédent poste sans attendre la moindre promotion. En quatre ans, il a déjà travaillé dans les services informatiques et analysé les failles de sécurité de systèmes de quatre entreprises. Une multiplication des expériences professionnelles qui pourrait être mal vue des recruteurs. Yan se retrouve pourtant dans une excellente position de négociation. Il a rejoint en février 2022 le groupe industriel Snef de 1300 salariés, basé entre Aix en Provence et Marseille, pour assurer la cybersécurité de l'entité. « Changer de travail nous permet de gagner en valeur, de re-questionner le marché », explique le trentenaire, qui a empoché 15.000 euros de salaire annuel en plus.
Un nombre de diplômés qui n'augmente pas
Si la crise sanitaire a dans un premier temps fait chuter les recrutements, l'emploi est reparti en trombe, notamment dans le numérique où start-up, grands groupes, éditeurs de logiciels et entreprises de services numériques s'arrachent les profils de développeurs. Cette situation ne risque pas de s'arranger. Les entreprises de services numériques prévoient de recruter 232.000 ingénieurs d'ici 2027. Selon le syndicat professionnel des entreprises de l'informatique, il manque chaque année près de 10.000 ingénieurs informatiques sur le marché français, avec une tension maximale sur les métiers de développeur, de consultant système et réseau, de concepteur et d'architecte technique. « Un développeur peut avoir 10 propositions d'embauche en 48 heures, affirme Thomas Baverel, directeur du cabinet de recrutement Silkhom spécialisé dans l'informatique. Les tensions étaient présentes avant 2020, mais elles se sont accentuées avec la crise sanitaire. Il y a une multiplication des projets de digitalisation des entreprises et un nombre de diplômés qui n'augmente pas ».
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Les professions de la tech ne sont pas les seules concernées par les tensions de recrutement. Les cabinets de conseil, portés par la reprise et une hausse inédite de la demande de missions, manquent de main-d’œuvre et peinent à fidéliser leurs talents. Dans la finance, les bras et les têtes manquent également. Les difficultés se font surtout ressentir sur des postes de gestionnaire de paie, de comptable général ou fournisseur, mais aussi sur des profils plus dimensionnés de contrôleur de gestion ou de directeur administratif et financier. « En audit, c'est pire. Il y a un déficit d'image. Il y a 10 ans, c'était la voie royale pour de nombreux profils qui voulaient faire une carrière en finance. La Covid a entraîné un allongement de la saisonnalité des auditeurs. La charge de travail est devenue constante et importante dans les cabinets », rapporte Audrey Hayouni, senior manager au sein du cabinet de recrutement Fed Finance. Résultat : il y a de plus en plus d'offres en finance et de moins en moins de candidats. « Il y a encore cinq ans, c'est l'entreprise qui choisissait le salarié. La tendance est désormais renversée. Nous devons désormais vendre les entreprises aux talents », renchérit Laure Bourguignon, senior manager au sein du cabinet de recrutement Fed Finance. Diplômée de Skema business school, Nina, 25 ans a trouvé son premier job une semaine après l'obtention de son diplôme. Après avoir enregistré une première expérience professionnelle de deux ans dans un grand cabinet d'audit, elle est sur le point de rejoindre le réseau d'audit et de conseil RSM en tant qu'auditrice junior en région parisienne. « J'ai été approchée par plusieurs cabinets. Le process de recrutement a été rapide. Il a duré une semaine », raconte la salariée, qui reconnaît pourtant ne pas être très active sur Linkedin.
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Une évolution des stratégies de recrutement
Pour attirer dans leurs filets les meilleurs talents en un temps record, les entreprises revoient leur stratégie. Elles font appel à des cabinets de recrutement, qui ont pour habitude de s'appuyer sur un vivier de talents avec qui ils entretiennent une relation sur du long terme, même pour des profils juniors peu qualifiés. « Avant, les employeurs recherchaient surtout des compétences techniques. Aujourd'hui, avec la pénurie de candidats sur le marché, on cherche plutôt des potentiels. Les softs skills prennent toute leur place dans les recrutements. Il faut aller vite et toucher directement au but. Nous sensibilisons les employeurs à être plus réactifs, à arrêter les comparaisons à outrance, à ne plus attendre trop longtemps avant de prendre une décision, sinon on perd les candidats », explique Laure Bourguignon. Pour mettre toutes leurs chances de leur côté, les cabinets de taille structurée vont même plus loin, en constituant des cellules de chasseurs internes. « Ils disposent d'une armée de recruteurs dédiée à la chasse qui ne font que des approches directes sur Linkedin », confesse Audrey Hayouni.
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Dans les secteurs de la tech, de la finance et du conseil, la guerre se joue sur la marque employeur et l'expérience collaborateur. Les candidats sont nombreux à exiger le télétravail, parfois à 100 %. « Une société qui ne propose pas de télétravail ne peut plus recruter d'informaticiens et de développeurs », affirme Thomas Baverel. Pour répondre à la demande d'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, les entreprises misent également sur le «smart working», un concept visant à proposer des conditions de travail flexibles. Chez EY, les salariés organisent leurs agendas en fonction de leurs activités, de leurs clients, et viennent sur site quand c'est utile, pour une réunion par exemple. « Ce mode de travail repose sur un principe de confiance et de responsabilité et donne au collaborateur une grande souplesse dans son organisation », développe Audrey Deconclois, DRH France du cabinet EY. Pour chouchouter leurs talents, les entreprises n'oublient pas non plus les petits plus qui facilitent le quotidien de leurs salariés comme la mise à disposition d'un service de coiffure, d'esthétique ou encore d'une conciergerie qui livrent les courses dans la voiture des collaborateurs. « Certains cabinets d'audit font venir des cireurs de chaussure, proposent des lunchs box, des salles de sport, des séances d'osthéopathie une fois par mois avec une prise en charge de l'entreprise », confie Audrey Hayouni.
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Une stimulation intellectuelle
Avant d'accepter son poste, Yan, l'ingénieur en cybersécurité, a longuement regardé les missions, les formations et les perspectives d'évolution proposées. « On nous vend beaucoup, on attend aussi beaucoup », rapporte Yan. Son objectif : devenir DevSecOps d'ici deux ans. Il veut assurer et maintenir la sécurité de l'ensemble du cycle d'un projet, depuis son développement jusqu'à son exploitation en production. « Je resterai dans une entreprise si on me propose de beaux projets et si je peux y apporter de la valeur ajoutée », explique-t-il. La formation est souvent un argument phare agité par les plus grands cabinets de conseil pour attirer les jeunes et les fidéliser. Le cabinet EY s'efforce d'individualiser le parcours de ses consultants et propose, par exemple, des mobilités et des passerelles entre les métiers et les expertises. « Nous permettons aux salariés d'élargir leurs champs de compétences, d'avoir des missions sur une expertise majeure et une mineure. Les parcours de carrière ne sont ainsi plus tout tracés pour répondre aux attentes des jeunes », commente Stéphane Pedron, associé EY en charge de la stratégie RH.
Ce qui a également fait pencher la balance dans le choix de Clément, le développeur de 25 ans, ce sont les temps de respiration, importants pour assurer la cohésion des équipes. « Dès les premiers entretiens, l'entreprise a mis en avant ses atouts, sa situation géographique dans le 1er arrondissement de Paris, l'environnement de travail, les salles de sieste, les apéritifs et sorties organisés tous les mois, les événements de teambuilding. Le discours est très attaché au bien-être des salariés », raconte-t-il.
Les salaires et l'engagement
La question des salaires est également un levier sur lequel les entreprises peuvent se démarquer. Pour séduire les candidats, les cabinets de conseils proposent des bonus d'arrivée à trois zéros. « Pour ne pas créer de mécontentements avec les anciens salariés, les cabinets réévaluent leur grille de rémunération pour les nouveaux candidats et les équipes en place », commente Laure Bourguignon. Dans le secteur de la tech, Thomas Baverel constate également un changement de stratégie. « Les start-up en phase de croissance payent le mieux et n'ont pas grande difficulté à recruter, explique l'expert. Les grands groupes ont en revanche des grilles de rémunération à respecter ». Certaines sociétés du CAC 40 commencent toutefois à faire évoluer les lignes pour ne pas mettre en péril leur activité. « En région parisienne, c'est la folie. Un développeur doté de deux à trois ans d'expérience peut décrocher un salaire annuel fixe de 50.000 euros. Sur certains langages niches, ils peuvent espérer gagner 80.000 euros au bout de trois ans d'expérience », renchérit-il.
Chez les jeunes diplômés, les questions environnementales et sociales peuvent aussi faire la différence. « Ils veulent savoir quelle valeur ajoutée leurs missions apportent à leurs clients », explique Thomas Baverel. Leur permettre de s'investir dans d'autres projets, via des associations, du mécénat de compétences, des congés solidaires, peut participer à l'épanouissement des salariés et à leur fidélisation.
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L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences France24 - Monde
Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay
Publié le : 22/05/2022 - 16:20
Marc DAOU
Suivre
Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales.
"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".
Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).
"Une diplomate très expérimentée"
Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.
Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.
Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.
Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV
May 21, 2022"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".
C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.
En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.
"Une chiraquienne de premier plan"
Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.
"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.
Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".
Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.
"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).
Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.
Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.
Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.
Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.
>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.
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Diaporama
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
INTERVIEW
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
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Le retour d’Ulysse
France24 - Monde
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Publié le : 20/05/2022 - 19:57
FRANCE 24
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FRANCE 2
Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.
"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"
"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.
En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.
"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".
"Un coup médiatique"
La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.
"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.
Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.
Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement
May 20, 2022Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".
Avec AFP
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Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité France24 - Monde
Festival de Cannes : à quelques heures du palmarès, quel bilan pour les critiques de films ?
Publié le : 27/05/2022 - 21:33
David RICH
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La 75e édition du Festival de Cannes s’apprête à tirer sa révérence, avec l’annonce, samedi soir, du palmarès tant attendu. Pour faire le bilan, France 24 est allé à la rencontre de critiques de cinéma internationaux qui racontent leur expérience cannoise et nous donnent leur pronostics.
Dans le Palais des festivals, sur la terrasse réservée à la presse, Aldo Spiniello sirote un verre de rosé. Un rare moment de répit, quelques heures avant sa prochaine séance, le film du réalisateur espagnol Albert Serra, “Pacifiction”, présenté en compétition.
Pour lui, la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes, samedi 28 mai au soir, marquera la fin d’un long marathon. “Je regarde en moyenne trois films par jour. Sur un événement comme Cannes ça fait environ 35 long métrages", explique-t-il. “Il me manque encore quelques films sur les 21 en compétition mais je chronique aussi ceux des sections parallèles”.
Aldo Spiniello est critique de cinéma. C’est la onzième fois qu’il couvre le Festival de Cannes pour la revue en ligne Sentieri Selvaggi, nom italien du classique de John Ford “La Prisonnière du désert” (1956), qui possède sa propre école de cinéma à Rome.
“Je rédige une à deux critiques par jour sans jamais prendre de notes pendant les films", précise t-il. “J’écris dans la foulée des séances ou le lendemain. Il m’arrive d’oublier des scènes bien sûr, c’est normal, mais le sentiment lui reste et c’est cela que je veux traduire dans mes critiques".
Pour tenir le rythme, le quadragénaire évite la tentation des nombreuses fêtes cannoises, facilement accessibles aux journalistes. “Pas de soirées, juste quelques bières", précise-t-il. “Je dors quatre ou cinq heures par nuit. Pour moi cet aspect fait aussi partie de l’expérience”.
Éclectisme et engagement
Fort de ses quelque 4 000 journalistes accrédités, Cannes se revendique d’être le deuxième évènement le plus médiatisé au monde après les Jeux olympiques. Parmi eux, les critiques de films représentent un contingent minoritaire mais important en provenance des quatre coins du globe.
Après deux ans d’absence à cause des restrictions sanitaires, Rafi Hossain, journaliste bangladais, savoure le moment. “C'est toujours bon d'être à Cannes. Je vais à beaucoup de festivals, mais Cannes reste le meilleur. C’est vraiment mon genre de films. Si je devais donner une note, elle serait de 99 sur 100” lance-t-il, l’air enjoué.
Cet habitué de la Croisette est critique de cinéma pour le quotidien bangladais en langue anglaise The Daily Star. “Il n’y a aucun film du Bangladesh cette année, mais nous avons eu notre toute première sélection l'année dernière. Cette semaine, j’étais très heureux de voir le premier film pakistanais projeté ici” souligne-t-il, saluant “un nouvel intérêt pour l'Asie du Sud-Est" de la part du Festival.
“Je trouve que le niveau global des films est un peu plus faible que d’habitude” regrette pour sa part la journaliste japonaise Yuma Matsukawa, présente à Cannes pour la 17e fois. “Par contre les films du Moyen-Orient étaient très bons. On sent que les choses changent, il y a plus de films venant de parties du monde longtemps sous-représentées comme l'Afrique du Nord” ajoute-t-elle.
Pour la chroniqueuse du média The Saitama Shinbu, l’éclectisme de Cannes va de pair avec la volonté d’engagement du Festival, particulièrement visible cette année aux côtés de l’Ukraine. “Comme disait le président Zelensky, le cinéma doit être du côté de la liberté, et Cannes a choisi son camp” salue-t-elle.
Quel palmarès en 2022 ?
Pour ce qui est du palmarès de cette 75e édition, Yuma Matsukawa mise sur “Triangle of Sadness” du réalisateur suédois Ruben Östlund. “Il se moque du mauvais goût de manière très drôle et ironique” souligne la journaliste. Cette satire politique, qui suit un couple de mannequins et influenceurs lors d’une croisière de luxe aux multiples rebondissements, a divisé la Croisette, certains critiques lui reprochant un manque de profondeur.
Autre coup de cœur de la journaliste, “Tori et Lokita”, des frères Dardenne, “un beau film engagé” sur la question migratoire, vante-t-elle. Rafi Hossain, le journaliste bangladais, cite, lui aussi, ces deux films, auxquels il ajoute “Boy from Heaven”, le thriller politico-religieux du suédois Tarik Saleh, qui explore les luttes de pouvoir au sein de la plus grande université islamique d'Égypte.
Un film “conventionnel” dans la forme mais ancré “dans un monde que personne n'avait jusqu’ici osé explorer à l'écran”, rapporte, pour sa part, Variety, journal de référence en matière de cinéma.
De son côté, le critique italien Aldo Spiniello a particulièrement apprécié “Armageddon Time”, du réalisateur américain James Gray, auquel il a attribué la note maximum de cinq étoiles. “Je suis un grand fan de ce cinéaste, il parvient toujours à mettre en lumière un sujet important que les gens ne veulent pas regarder en face” analyse le journaliste.
“J’aime aussi beaucoup 'Nostalgia' de Mario Martone, que je connais personnellement, ainsi que le nouveau David Cronenberg, 'Crimes of the Future'. Mais pour la palme, étant donné que le jury est dirigé par Vincent Lindon, je pencherais plutôt pour un film politique comme celui de Christian Mungiu” conclut-il.
Intitulé “R.M.N.”, le nouveau long métrage du réalisateur roumain, vainqueur de la Palme d’or avec "4 mois, 3 semaines, 12 jours" en 2007, expose les ravages de la xénophobie dans un petit village de Transylvanie, bouleversé par l’arrivée de travailleurs étrangers.
“Dans l'apparente neutralité des plans, agit l'ombre d'un hors-champ menaçant, de quelque chose qui fait soudain irruption et bouleverse l'équilibre” analyse Aldo Spiniello dans sa critique, louant la complexité du film.
Pour savoir lequel des 21 films en compétition se verra attribuer la précieuse Palme d’or, les amateurs de cinéma devront encore patienter quelques heures. Réponse samedi 28 mai, à partir de 20 h 30, avec l’annonce du palmarès lors de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes.
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Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
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“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
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Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa
Publié le : 28/05/2022 - 09:17
FRANCE 24
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La police texane a reconnu vendredi avoir pris une "mauvaise décision" lors de la tuerie dans l'école élémentaire d'Uvalde en faisant le choix d'attendre l'arrivée d'une unité spécialisée de la police aux frontières.
La police a pris une "mauvaise décision" en n'entrant pas rapidement dans l'école d'Uvalde pour mettre fin au massacre, a reconnu, vendredi 27 mai, un haut responsable texan, tandis qu'a émergé un premier témoignage d'une élève survivante.
"Avec le recul, maintenant, bien sûr que ce n'était pas la bonne décision. C'était la mauvaise décision, point final", a déclaré Steven McCraw, directeur du département de la sécurité publique du Texas, lors d'une conférence de presse tendue. "Si je pensais que ça pouvait aider, je m'excuserais", a-t-il dit, très ému.
>> À lire aussi : Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
Dix-neuf agents sur place ont attendu l'intervention d'une unité spécialisée de la police aux frontières, environ une heure après que le tireur, Salvador Ramos, se fut introduit mardi dans le bâtiment. L'adolescent d'à peine 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes.
Pressé par les journalistes d'expliquer ce délai d'intervention très critiqué, le responsable a affirmé que les forces de l'ordre pensaient "qu'il n'y avait peut-être plus de survivants".
La police a pourtant reçu de nombreux appels de plusieurs personnes se trouvant dans les deux salles de classe touchées, dont un d'une enfant à 12h16, plus d'une demi-heure avant l'intervention de la police à 12h50, prévenant que "huit à neuf élèves étaient vivants", a déclaré Steven McCraw.
Témoignage inédit d'une enfant de 11 ans
Dans un témoignage inédit, une élève survivante de 11 ans a ainsi raconté à CNN avoir, avec un camarade, récupéré le téléphone portable d'une professeure morte pour appeler la police et leur demander d'intervenir.
Cette élève, Miah Cerrillo, a décrit hors caméra à la chaîne américaine l'irruption du tireur dans la classe alors que son enseignante allait fermer la porte. Selon elle, Salvador Ramos a regardé l'institutrice, lui a dit "bonne nuit", puis lui a tiré dessus, avant d'abattre sa collègue puis des élèves. Il s'est ensuite rendu dans l'autre salle de classe.
>> À voir et à lire : L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
Miah a raconté s'être alors enduite du sang d'un camarade décédé et avoir fait la morte de peur que le tireur ne revienne.
Lors d'une autre conférence de presse vendredi après-midi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a dit avoir été "induit en erreur" sur la réponse policière par des informations initiales inexactes. "Cela me rend furieux", a-t-il dit.
Avec AFP
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Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
REPORTAGE
L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
Décryptage
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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Offensive russe dans le Donbass : dans le train, avec les civils qui ne voulaient pas partir
Publié le : 27/05/2022 - 15:15Modifié le : 27/05/2022 - 15:51
David GORMEZANO
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Gulliver CRAGG
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Gulliver CRAGG
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, des milliers d'habitants ont fui les régions de Donetsk et Louhansk. Ces derniers jours, les trains d'évacuation mis à disposition par les chemins de fer ukrainiens voient affluer ceux qui ne voulaient pas partir et qui s'y sont finalement résignés. Reportage à bord du train des déplacés du Donbass.
Ce mercredi matin, le docteur Oleksander Babitch et d'autres médecins d'Ukrzaliznytsia, la compagnie nationale des chemins de fer, se retrouvent sur le quai de la gare de Dnipro, grande ville industrielle de l'est de l'Ukraine et porte d'entrée du Donbass. C'est le début d'une nouvelle opération d'évacuation de civils pris dans les zones de combats qui ne cessent de s'intensifier.
Direction Pokrovsk dans l'oblast de Donetsk. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, le 8 avril, qui a fait 52 morts dont cinq enfants, la petite ville de 60 000 habitants est devenue la porte de sortie ferroviaire des habitants du Donbass.
Les chemins de fer en première ligne
Penchés sur leurs téléphones, conducteurs, chefs de bord et médecins ont appris que Pokrovsk avait été frappée par deux missiles quelques heures plus tôt. Six personnes seraient blessées. Le train démarre, traverse le fleuve Dniepr et entame son voyage de 200 kilomètres vers l'Est.
"Bien sûr que nous avons peur, mais quelqu'un doit faire ce travail", nous explique le docteur Oleksander Babitch. "Nous savons que les Russes ciblent les infrastructures ferroviaires, 160 employés de la compagnie ont été tués depuis février. Mais nous continuons à travailler, on ne s'arrêtera pas. Ils ont bombardé la gare de Kramatorsk parce que c'est là que nous regroupions les personnes à évacuer. Après ce bombardement, nous avons déplacé nos activités à Pokrovsk. Ils sont inhumains. Ils ne respectent aucune règle de la guerre", ajoute-t-il en alternant le russe et l'ukrainien.
Le Donbass, en guerre depuis 2014
Médecin originaire de cette région, Oleksander Babitch a effectué toute sa carrière au sein des chemins de fer ukrainiens. Après avoir longtemps travaillé dans les hôpitaux de la compagnie dans l'est de l'Ukraine, il a été réaffecté dans la région de Kiev en 2014 quand la guerre du Donbass a éclaté. Ses parents vivent toujours à Bakhmout, entre Donetsk et Kramatorsk, à quelques kilomètres seulement des combats. Souriant, énergique, déterminé, il connaît intimement les drames que vivent les habitants de cette région.
"Ceux qui avaient décidé de partir sont partis il y a longtemps. Ceux qui partent maintenant sont ceux qui ne voulaient pas partir, mais qui ont été frappés par une tragédie. Il y a quelques jours, nous avons évacué un couple de personnes âgées dont la maison a été détruite par un bombardement. Eux ont eu le temps de se réfugier dans un abri, mais pas leur fille, qui a été tuée. Ils l'ont enterrée dans le jardin, puis ils sont partis de Volnovakha."
Trois heures après avoir quitté Dnipro, le train s'arrête en gare de Pokrovsk. Il faut rapidement prendre en charge les personnes que des cars et des ambulances amènent à la gare, évaluer leur état de santé, leurs besoins et les installer dans le train – le tout en l'espace de deux heures. L'équipe des chemins de fer pensait recueillir aujourd'hui 200 déplacés mais ils ne sont finalement que 101 à embarquer. "C'est probablement l'intensité des combats qui a empêché les déplacements des civils et des volontaires qui vont les chercher un peu partout dans la région", nous explique-t-on.
"Plus on avance vers le front, plus la situation est difficile. Il y a beaucoup d'endroits où nous ne pouvons plus aller", raconte Oleksander, un de ces jeunes volontaires en T-shirt orange. "Nous disons aux gens : 'Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir revenir, faites votre choix.' Mais certains ne veulent pas partir, même quand ils vivent cachés dans des caves avec des enfants. Je ne sais pas comment les convaincre." Oleksander tente de comprendre leurs raisons : "Ils doivent avoir peur de perdre tout ce qu'ils possèdent. Ou bien ils ne savent pas où aller. Ils sont tellement angoissés qu'ils décident de rester à tout prix. Ils pensent peut-être qu'on va les voler ou les tromper… C'est mon interprétation."
Arrivée de Donets'ke, un village entre Sloviansk et Lyman, Lyudmila est enfin installée dans un compartiment avec sa mère, très âgée et invalide. "Nous ne voulions pas quitter notre maison, car ma mère avait une chambre médicalisée. Et puis, personne ne veut quitter sa maison", dit-elle au bord des larmes. "Mais une bombe à fragmentation a fait exploser toutes nos vitres il y a deux jours. Nous avons vécu dans les couloirs et dans la cave. C'était trop dur, insupportable. Nous avons décidé de partir parce que c'était maintenant ou jamais. Plus d'Internet, plus de réseau portable, on n'avait plus d'informations. Et on n'avait plus de gaz, l'électricité seulement de temps en temps, et plus grand-chose à manger non plus."
Quelques sièges plus loin, une jeune femme accompagnée de sa mère et de leurs enfants déballent un pique-nique. Cette famille, elle, a eu la chance de ne pas avoir été rattrapée par les combats acharnés qui se déroulent à une centaine de kilomètres de là. Réfugiée en Pologne depuis le début de la guerre, Lina est revenue convaincre sa mère de quitter le Donbass. Elles feront le voyage jusqu'à Lviv, terminus de ce train, puis espèrent regagner la Pologne. "Nous voulons revenir quand ce sera terminé", soupire tristement Valentina, la mère, qui a perdu son mari dans les affrontements au Donbass intervenus après 2014. "C'est bien d'être un invité, mais c'est encore mieux d'être chez soi."
Dans un autre compartiment, deux femmes se font face, les yeux dans le vague, une valise à leurs pieds. Victoria est institutrice à Pokrovsk et compte s'arrêter à Dnipro. "Après, je ne sais pas", nous dit-elle. "Si je pouvais rester, je le ferais, car j'ai toute ma vie ici. Mais la meilleure façon pour moi d'aider l'armée ukrainienne, c'est de partir, pour qu'elle puisse nous libérer. C'est ce que nous répètent les autorités locales tous les jours."
Mme Tsivilina, elle, a quitté la ville d'Artemivsk, nous dit-elle. Il faut comprendre "Bakhmout", car la ville a changé de nom en 2015, après l'adoption en Ukraine d'une loi de "décommunisation". Peuplée de 77 000 habitants, la bourgade a retrouvé son nom d'origine. "J'ai attendu, mais maintenant, il n'y a plus de lumières aux fenêtres le soir. Les gens ne sortent que pour acheter à manger. Quand je pense à mon appartement, j'ai envie de pleurer", confie la vieille dame.
Après nos questions, les deux femmes entament une brève conversation. "J'ai regardé la parade du 9-Mai à la télévision pour essayer de comprendre pourquoi la Russie nous fait ça. Il doit bien y avoir une raison, mais je ne comprends pas laquelle. Il faut respecter notre liberté, nous ne les avons pas invités à venir", rappelle l'institutrice. "Il n'y aucune raison valable d'envahir l'Ukraine. Nous pouvons vivre comme nous le souhaitons. Ils n'ont pas à nous sauver de nous-mêmes", répond Mme Tsivilina, qui va rejoindre des parents à Kryvyï Rih, la ville natale du président Volodymir Zelensky.
Un siècle de guerre au Donbass
Un silence s'installe, puis la vieille dame reprend, d'une voix basse : "Je reviendrai quand la guerre sera finie, mais j'ai 83 ans… Cette région a tant souffert, pendant si longtemps, avec l'Holodomor [une famine orchestrée par Staline qui fit au moins 2,5 millions de morts en Ukraine dans les années 1930, NDLR], puis l'Holocauste [plus de 1 million de juifs ukrainiens périrent entre 1941 et 1944, NDLR]. Et aujourd'hui, c'est horrible ce qu'ils [les Russes] font subir à Marioupol. Poutine, c'est Hitler."
Depuis 2014, dans l'Est, les combats entre les séparatistes pro-russes, activement soutenus par Moscou, et l'armée ukrainienne ont fait plus de 13 000 morts selon l'ONU et provoqué le déplacement de près de 1,5 million de personnes. Depuis le début de l'offensive russe en février, les combats ont atteint un niveau de violence inouï. Moscou veut à tout prix s'emparer de l'intégralité du Donbass et vaincre l'armée ukrainienne qui lui résiste depuis huit ans. Un objectif qu'Oleksander Babitch, le médecin originaire de cette région, rejette avec force : "Nous résisterons jusqu'à la dernière goutte de sang s'il le faut. Nous les empêcherons de nous détruire."
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ANALYSE
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
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L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique France24 - Monde
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Publié le : 26/05/2022 - 14:29
Grégoire SAUVAGE
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Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.
Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, Buffalo, Uvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.
Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.
L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.
650 000 armes mises hors circuit
En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.
Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.
>> À lire aussi : Les "armes fantômes", ce phénomène bien réel que Joe Biden veut combattre
Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.
Une baisse spectaculaire de la violence
De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.
Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.
Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.
Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".
>> À voir : Contrôle des armes à feu : ces shérifs américains qui refusent d'appliquer la loi
Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.
Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.
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Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
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Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque
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Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
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Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Publié le : 24/05/2022 - 22:02
Henrique VALADARES
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Trois mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou contrôle désormais un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson et à la Crimée, après la chute le 20 mai de la ville portuaire de Marioupol. Des territoires qui seraient au cœur des négociations entre Kiev et Moscou si elles venaient à reprendre, avec plusieurs scénarios possibles : un rattachement complet à la Russie, la reconnaissance d’une zone autonome ou la reconquête par l’Ukraine.
Serait-ce le signe d’un futur rattachement à l’occupant ? Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son quatrième mois, les nouvelles autorités pro-russes de la région ukrainienne de Kherson ont annoncé lundi 23 mai que la monnaie russe, le rouble, deviendrait la devise officielle de cette partie du sud de l’Ukraine, en parallèle à la hryvnia ukrainienne.
"La région devient une zone à double devise : le rouble va circuler au même titre que la hryvnia. Les sociétés et les entrepreneurs peuvent afficher les prix dans les deux monnaies", a annoncé l'administration civile et militaire pro-russe de cette région dans un communiqué sur son compte Telegram.
Ayant annoncé vendredi 20 mai avoir pris le contrôle total de la cité portuaire de Marioupol, la Russie a pratiquement réussi à assoir son autorité sur un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson. Malgré cela, "les forces russes n’ont réalisé que des gains minimes dans l’est de l’Ukraine" depuis quelques jours, a nuancé lundi l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).
Une carte affichant la position des forces militaires en Ukraine, basée sur les données de mardi 24 mai 2022
Map of Ukraine showing position of military forces in Ukraine as of May 24, 0700 GMT #AFPgraphics @AFP pic.twitter.com/yhlvBDuAOJ
May 24, 2022Si les négociations sont au point mort entre Kiev et Moscou depuis fin avril, ces territoires conquis par la Russie pourraient être au centre de leur éventuelle reprise.
"On a au moins trois sorties de crise possibles, en ce qui concerne ces territoires", explique à France 24 Cyrille Bret, spécialiste des relations internationales à l'Institut Jacques-Delors. "Le premier serait le scénario du type Crimée avec un rattachement unilatéral par la Russie ; puis un scénario sur le modèle de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, où la région proclamerait son indépendance et la Russie la reconnaîtrait ; ou alors la reconquête de ces zones par Kiev."
Annexion, comme la Crimée en 2014
Depuis la prise de la région de Kherson, la première grande conquête russe le 3 mars, des responsables locaux et russes ont évoqué la possibilité que toute la région soit rattachée à terme à la Russie. Un scénario que l’adoption du rouble dans cette région pourrait confirmer : fin avril, un responsable local avait déjà affirmé que rouble et hryvnia pourraient circuler pendant une période de transition, avant un passage complet à la monnaie russe. Cette possibilité n'a pas été évoquée lundi par l'administration régionale pro-russe.
"Les autorités pro-russes semblent avoir fait exactement la même chose dans le Donbass [qu’elles contrôlent en partie depuis 2014, NDLR]", explique Michael Bociurkiw, chercheur en relations internationales pour le think tank Atlantic Council. Bien qu’il soit difficile de connaître réellement la situation sur le terrain, "les forces pro-russes semblent faire tout leur possible pour éradiquer tout signe d’appartenance à l’Ukraine. Et cela inclut la monnaie, les statues, les drapeaux ou encore le programme scolaire : une fois que cela est changé, il est très difficile de revenir en arrière", poursuit l’expert.
Une annexion complète – comme l’avait fait la Russie avec la Crimée en 2014 – pourrait s’avérer un pari risqué sur le plan international : elle "serait suivie par de nouvelles sanctions contre Moscou, et Kiev ne reconnaîtrait pas cette extension russe vers l’Ouest, bien évidemment", selon Cyrille Bret.
"Je ne suis pas sûr que la Russie veuille vraiment annexer les territoires conquis", nuance Michael Bociurkiw. "Tout d’abord, il y a eu énormément de dommages infligés aux infrastructures et industries. Puis, dans les 70 % du territoire du Donbass qui échappaient au contrôle des séparatistes pro-russes avant cette guerre, les citoyens sont de plus en plus pro-Ukrainiens : il y aura une résistance très violente aux Russes".
Une indépendance reconnue par Moscou
Les territoires actuellement occupés pourraient aussi proclamer leur indépendance unilatérale, avec la Russie reconnaissant immédiatement cette dernière. Cette option, similaire à ce qui s’est passé pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, est le scénario le plus plausible selon les spécialistes interrogés par France 24.
À la suite de la guerre russo-géorgienne de 2008, la Russie a reconnu l’indépendance de ces deux régions séparatistes de Géorgie et y a installé des bases militaires. Toutefois, les autorités ossètes semblent vouloir franchir un nouveau cap : elles ont annoncé le 13 mai dernier l’organisation d’un référendum sur l’intégration de ces territoires à la Russie.
Pour Moscou, "l’option à l’Ossète serait un moyen de maintenir l’Ukraine dans une position de faiblesse en démantelant une partie de son territoire", abonde Cyrille Bret. Mais là encore, selon l’expert, la Russie ferait cavalier seul au niveau international : l’Union européenne, notamment, "ne peut pas accepter la création d’un État par les armes : cela est même contraire à ses principes".
"En février, peu avant la guerre, la Russie avait déjà officiellement reconnu l’autorité des séparatistes sur le Donbass : elle fera probablement de même pour les autres territoires conquis", opine Andrew Wilson.
Si cette hypothèse reste plausible, "elle n’est pas gagnée d’avance : l’Ukraine a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accepterait aucune concession de territoire", ajoute-t-il.
Victoire de Kiev et reconquête
Une intégrité territoriale chère à Kiev, dont "il ne faut pas sous-estimer les capacités militaires ukrainiennes", note Cyrille Bret, qui évoque un troisième scénario : "La reconquête de ces territoires par Kiev est possible".
"Mais pour cela, l’Ukraine devrait adopter une position offensive, alors qu’elle est encore sur la défensive", nuance Andrew Wilson. "La situation sur le terrain est très instable et peut changer à tout moment". D’autant que "militairement, les Ukrainiens font de mieux en mieux, avec de plus en plus de matériel occidental, dont des drones", complète Michael Bociurkiw.
La Russie et l’Ukraine auraient pu s’accorder plus tôt sur "un statut particulier du Donbass, mais il est trop tard pour cela", selon Cyrille Bret. "Après ce qui s’est déroulé à Boutcha notamment, l’Ukraine n’est pas prête à faire des compromis avec une nation qu’elle accuse de pratiquer un 'génocide' ou de crimes de guerre", martèle-t-il.
"Tout ou rien" : les positions se radicalisent
Les "capitales occidentales – Paris, Berlin, et Rome en tête – vont sûrement augmenter la pression dans les prochains jours pour que les Ukrainiens reprennent les négociations avec les Russes", explique Michael Bociurkiw. "Mais l’Ukraine n’accepterait pas de céder du territoire à la Russie ni un statut particulier neutre quelconque, surtout quand les Russes sont connus pour violer les accords passés."
Selon Andrew Wilson, "il n’y aurait une discussion sur le Donbass que si Kiev obtenait assez de garanties sur sa sécurité et se sentait protégée. Mais pour l’instant, l’Ukraine parle de retour aux frontières d’avant le 24 février, et n’acceptera pas un 'match nul' : elle veut reprendre tous les territoires occupés."
"Aucune sortie diplomatique n’est possible pour l’instant, c’est tout ou rien", résume Michael Bociurkiw. Et Cyrille Bret de compléter : "Les négociations sont indispensables et elles devront arriver bientôt, mais pour l’instant aucun des deux côtés n’y est prêt . Les guerres ont tendance à radicaliser les positions de chacun."
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DÉCRYPTAGE
Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
LE FIL DU 23 MAI
L'Ukraine enquête sur quelque 13 000 crimes de guerre russes présumés
Plus de 100 millions de personnes déracinées dans le monde, une première
France24 - Monde
"Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin
Publié le : 24/05/2022 - 17:10
Sébastian SEIBT
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Les révélations des “Xinjiang Police Files” sur la répression visant les musulmans ouïghours en Chine, publiées mardi par un consortium de médias, doivent beaucoup à un homme : Adrian Zenz. Cet anthropologue allemand est devenu, ces dernières années, l’une des principales cibles de la propagande chinoise pour son travail sur les conditions de vie de cette ethnie.
Il est presque trois heures du matin dans le Minnesota où il habite depuis 2019, mais il ne faut pas plus de 30 secondes à Adrian Zenz pour réagir sur Twitter. Oui, il veut bien répondre à quelques questions, mais pas trop longtemps parce qu’il commence à être fatigué.
On veut bien le croire. Et pas seulement à cause de l’heure tardive. Cet anthropologue allemand, spécialiste du traitement réservé par la Chine à la minorité ouïghoure, principalement musulmane, vient d’avoir une journée chargée.
“Paranoïa des autorités chinoises”
C’est lui qui est à l’origine des “Xinjiang Police Files”, ces nouvelles révélations publiées mardi 24 mai par plusieurs médias – dont Le Monde en France – sur la machinerie répressive mise en place par Pékin dans la région du Xinjiang, où vivent les Ouïghours.
“C’est la première fois que nous avons des documents authentiques qui présentent sans filtre la réalité du dispositif policier en place”, souligne Adrian Zenz. Il a obtenu plusieurs milliers de fichiers informatiques contenant les dossiers de 20 000 Ouïghours arrêtés et des directives policières appliquées entre 2000 et 2018 dans le Xinjiang. Ils proviennent des serveurs piratés des bureaux de la sécurité publique de deux districts de cette région.
Ces documents contiennent aussi bien des discours de Chen Quanguo, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) pour le Xinjiang, que les notes du commun des agents de sécurité sur les individus arrêtés ou sous surveillance. “Ces fichiers démontrent à quel point la paranoïa des autorités au sujet de la soi-disant menace terroriste ouïghoure est partagée du haut de la hiérarchie jusqu’au bas de l’échelle”, précise Adrian Zenz.
Les révélations viennent compléter le dossier à charge monté contre Pékin ces dernières années. La Chine a, notamment, été accusée de perpétrer des “crimes contre l’humanité” à l’encontre des Ouïghours, pour reprendre le terme utilisé dans une résolution adoptée par l’Assemblée nationale française en mars 2022.
Nouvelle preuve de cette répression : des illustrations parfois très visuelles des pratiques chinoises. Les fichiers contiennent, en effet, 5 000 photos d'Ouïghours fichés, âgés de 3 à 94 ans. “C’est très marquant de voir ainsi des clichés de jeunes de 15 ans qui vont être envoyés en camps de rééducation”, note Adrian Zenz.
Ce gigantesque fichier représente, d’une certaine manière, le couronnement du travail de fourmi que cet Allemand de 48 ans effectue depuis des années. Adrian Zenz incarne, en effet, pour beaucoup l’un des principaux visages de l’effort international pour dévoiler la politique répressive de Pékin dans le Xinjiang.
Sur la trace des Ouïghours par accident
Il est même devenu celui qui “a jeté les fondations du plus grand affrontement de ces dernières décennies entre l’Occident et la Chine au sujet des droits de l’Homme depuis son petit bureau à Stuttgart”, à en croire un portrait que le Wall Street Journal lui a consacré, en 2019.
Un an plus tôt, Adrian Zenz avait, à lui seul, poussé Pékin à se dédire. Alors que les premiers rapports circulaient sur le traitement réservé en Chine aux musulmans ouïghours, la Chine répétait inlassablement qu’il n’y avait rien à voir au Xinjiang. Sauf qu’Adrian Zenz avait fini par découvrir en ligne divers documents administratifs chinois officiels – des bons de commande de matériel, des rapports budgétaires – qui établissaient la réalité de la construction de camps d’internement.
La publication de ces preuves avait poussé la Chine a changer de discours. Au lieu de nier en bloc, les autorités ont alors commencé à décrire ces camps comme de simples centres de formation.
“La ténacité d’Adrian Zenz a puissamment contribué à exposer les crimes du régimes chinois”, affirme Magnus-Fiskesjö, anthropologue et spécialiste des Ouïghours à l’université de Cornell, interrogé par le Wall Street Journal.
Car l’Allemand ne s’est pas arrêté à ce premier coup d’éclat. Il a, ensuite, été le premier à évoquer le chiffre d’un million de Ouïghours “internés” – qui a ensuite été repris officiellement par l’ONU –, à découvrir des documents établissant en 2021 le travail forcé des Ouïghours et à contribuer à mieux comprendre l’ampleur du dispositif techno-policier mis en place dans le Xinjiang.
Un tour de force d’autant plus impressionnant que “je n’avais rien demandé de tout ça et que je m’y suis intéressé un peu par accident”, souligne Adrian Zenz. Ce titulaire d’un diplôme d’anthropologie de l’université de Cambridge n’a, en effet, presque aucune connaissance du terrain au Xinjiang. Il ne s’y est rendu “qu’une seule fois il y a quatorze ans comme touriste”, rappelle le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Il est plutôt un spécialiste du Tibet, auquel il a consacré la majorité de son travail. À l’époque où il étudiait cette région, l’homme fort de Pékin au Tibet était Chen Quanguo, qui y rodait ses techniques de “pacification”. Lorsque ce dignitaire du PCC a été nommé à la tête du Xinjiang, en 2016, Adrian Zenz a décidé de se concentrer sur cette province.
Cible prioritaire pour la propagande de Pékin
À défaut de connaissance du terrain, l’anthropologue met à profit sa maîtrise du mandarin et des arcanes du web. Après tout, il finançait depuis des années une partie de ses recherches “grâce à un deuxième emploi de programmeur pour une start-up de streaming”, note le Wall Street Journal.
“Il est de toute façon impossible de faire du travail de terrain dans le Xinjiang, et l’analyse des données en ligne représente la meilleure opportunité pour comprendre ce qui s’y passe”, assure celui qui est persona non grata en Chine depuis l’an dernier et compare son travail à celui de détective. Et sa méthode a fait des émules. Que ce soit Shawn Zhang, un étudiant chinois au Canada qui a utilisé Google Maps pour cartographier les sites de construction des camps au Xinjiang, ou l’Australian Strategic Policy Institute qui gère le Xinjiang Data Project pour collecter les données publiques sur cette province.
Trop c’est trop pour la Chine. Entre ses révélations et la porte qu’il a ouverte pour d’autres, Adrian Zenz est devenu l’une des principales cibles de la propagande chinoise. Internet est devenu l’un des pires endroits pour trouver des informations sur lui, tant les articles à charge contre cet universitaire écrit par des publications pro-Pékin abondent sur les réseaux sociaux et squattent les meilleures places dans les résultats de recherche sur Google.
Ce “born-again christian” (un individu ayant redécouvert sa religiosité) qui collabore à la Fondation américaine pour les victimes du communisme a été dépeint à de nombreuses reprises comme un pseudo-chercheur d’extrême droite. Il est même l’un des rares chercheurs critiques de Pékin a avoir eu droit à une double page à charge dans le Global Times, l’un des principaux médias officiels chinois.
“Je ne suis pas étonné que Pékin s’en prenne à moi, en revanche j’ai été très surpris par l’ampleur des critiques propagées par des individus qui se sentent obligés de prendre la défense de la Chine”, reconnaît l’anthropologue. Il a eu du mal à se faire à ce déluge de haine, d’autant plus “qu’en m’attaquant, c’est la réalité de la souffrance des Ouïghours qui est remise en cause”, conclut-il. Une réalité que les 5 000 photos de Ouïghours fichés publiées à l’occasion des “Xinjiang Police Files” rend pourtant difficile à nier.
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CHINE
Comment Pékin organise la surveillance 2.0 des Ouïghours
Répression des Ouïghours : Washington dégaine de nouvelles sanctions contre la Chine
Droits humains : Michelle Bachelet en visite en Chine pour enquêter sur le sort des Ouïghours
France24 - Monde
Russie : qui est Léonid Sloutski, le nouveau leader du parti ultranationaliste ?
Publié le : 27/05/2022 - 20:32
FRANCE 24
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Élu à l'unanimité, vendredi, pour prendre la suite de feu Vladimir Jirinovski, emblématique fondateur du LDPR, parti ultranationaliste russe, Léonid Sloutski en devient le nouveau leader. Le député de la Douma, qui dit vouloir "renforcer la politique sociale du LDPR", faisait partie des personnalités ciblées par les sanctions européennes à la suite de l'annexion de la Crimée en 2014. Il a également été visé par des accusations de harcèlement sexuel et de corruption.
Longtemps dans l'ombre de l'emblématique Vladimir Jironovski, mort en avril dernier, le voilà désormais aux commandes. Le député Léonid Sloutski a été choisi, vendredi 27 mai, pour prendre la tête du parti ultranationaliste russe, Liberalno-democratitchestkaïa Partia Rossii ou Parti libéral démocrate (LDPR).
Chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du parlement russe, Léonid Sloutski a fait partie de la délégation de Moscou lors des récentes négociations de paix avec Kiev, des pourparlers au point mort depuis mars.
Sur son compte Telegram, la formation a indiqué que Léonid Sloutski, 54 ans, avait été élu "à l'unanimité" lors d'un congrès à Moscou. Il était le seul candidat.
"Léonid Sloutski a été élu à l'unanimité nouveau président du LDPR", écrit le parti sur son compte Twitter. "Le LDPR poursuivra le travail du fondateur du parti, Vladimir Jirinovski, et continuera à travailler au profit de la Grande Russie !"
Новым Председателем ЛДПР единогласно избран Леонид Слуцкий. 86 делегатов со всей страны выбрали его преемником Владимира Жириновского на Внеочередном XXXIV съезде партии.ЛДПР продолжит дело основателя партии Владимира Жириновского и будет дальше работать на благо Великой России!
May 27, 2022"La stratégie du Parti libéral démocrate reste la même", a souligné Léonid Sloutski, après son élection. "La seule chose est qu'il sera modifié dans le sens de résoudre les tâches qui ont été fixées sur le terrain et visent à renforcer la politique sociale du Parti libéral démocrate", rapporte son parti sur Twitter.
Économiste de formation, il est député depuis 2000. Jusqu'ici numéro 2 du LDPR, son nom est associé à plusieurs affaires, des sanctions occidentales contre la Russie après l'annexion de la Crimée à des accusations de harcèlement sexuel, en passant par des révélations de faits de corruption.
Harcèlement sexuel
En 2004, après l’envoi de troupes russes pour prendre le contrôle de la Crimée, Moscou organise un référendum pour justifier l’annexion de la région. En réaction, l'Union européenne (UE) met en place des sanctions contre la Russie, cible 21 personnalités - dont Léonid Sloutski - en leur interdisant de voyager dans l'UE et en gelant leurs actifs financiers.
En février et mars 2018, le député se retrouve au cœur d'un scandale. Léonid Sloutski est accusé de harcèlement sexuel par plusieurs journalistes russes, des accusations rares en Russie, un pays très à la traîne dans la lutte contre les violences sexistes, où ces dernières font rarement l'objet d'enquêtes.
Les journalistes, dont Farida Rustamova qui travaillait à l'époque pour le service russe de la BBC, ont accusé Léonid Sloutski de propos obscènes et d'attouchements, brisant le silence sur un sujet qui reste largement tabou en Russie. À l'époque, le député avait qualifié ces accusations de "provocation bon marché et de bas niveau" et les a rejetées comme une attaque politique ordonnée par ses ennemis, affirmant même que le scandale avait "renforcé [ma] dignité plutôt que de l'enlever".
Ce dernier a finalement été blanchi par la commission d’éthique de la Douma, qui a affirmé n'avoir trouvé aucun signe de "comportement inapproprié".
Corruption
La même année, les déclarations de revenus du député attirent l'attention de la Fondation anti-corruption créée par l'opposant russe Alexeï Navalny.
La Fondation avait documenté comment la femme de Léonid Sloutski avait acheté une Bentley de luxe, voiture coûtant plus de 300 000 dollars et dont l'achat semblait avoir été financé par un prêt sans intérêt de 25 millions de roubles (440 000 dollars) d’un promoteur milliardaire azerbaïdjanais.
Selon Alexeï Navalny, le prêt était lié au lobbying pour les intérêts du milliardaire à Moscou et s'était fait par l’intermédiaire d'un autre législateur de la Douma, allié de premier plan de l'ancien maire de Moscou, Iouri Loujkov.
L’enquête d'Alexeï Navalny avait, par ailleurs, révélé qu’une Mercedes-Maybach de luxe appartenant à Léonid Sloutski avait, en moins d’un an, accumulé 825 amendes impayées, principalement pour conduite dangereuse, ce que le nouveau chef du LDPR avait admis dans une interview avec le magazine Snob, un site internet ciblant les élites économiques et culturelles russes. "Je n’achète pas de produits de luxe", avait-il déclaré. "Je préfère dépenser de l’argent pour quelque chose de plus substantiel. Par exemple, sur la restauration des églises."
Après son élection, vendredi, il a promis de "renforcer" le programme social de son parti, selon l'agence TASS.
"Pas une année pacifique"
Le LDPR, fondé en 1992 par Vladimir Jirinovski, et centré autour de son leader historique jusqu'à sa mort récente, est souvent considéré, en particulier par les médias étrangers, comme un parti populiste, nationaliste ou ultranationaliste. Il a remporté 7,55 % des voix lors des législatives de 2021, derrière les communistes (18,93 %) et le parti de Vladimir Poutine (49,82 %).
Classé à l'extrême droite, Vladimir Jirinovski, mort en avril à 74 ans, avait participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne. Son parti a toujours été représenté et bien visible dans les instances locales et nationales.
Le LDPR est toutefois accusé de jouer un rôle d'opposition de façade qui, finalement, se range toujours derrière les grandes décisions de Vladimir Poutine.
Les idées anti-occidentales de Vladimir Jirinovski, obsédé par la grandeur de la Russie, et qui paraissaient extrêmes dans les années 1990, se sont peu à peu imposées dans la vie publique russe, y compris au Kremlin.
Fin 2021, Vladimir Jirinovski prédisait que l'année 2022 "ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance", annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.
Avec AFP
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Figure controversée, l'ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski est mort
LE FIL DU 27 MAI
Ukraine : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman face à l'offensive russe
27 mai 1997
Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?
France24 - World
Live: More western arms supplies to Ukraine risks ‘further destabilisation’, Putin warns
Issued on: 28/05/2022 - 07:30
FRANCE 24
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Russian President Vladimir Putin on Saturday told French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz that increasing Western arms supplies to Ukraine risks ‘further destabilising’ the situation there and could worsen the ‘humanitarian crisis’. Ukraine has pledged to do "everything" to defend Donbas, where an intensifying Russian offensive is prompting Kyiv's forces to consider a strategic retreat from some key areas to avoid being surrounded. Follow our liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
3:29pm: Putin says Moscow ‘ready’ to find ways to ship grain stuck in Ukrainian ports
Russian President Vladimir Putin on Saturday told the leaders of France and Germany that Moscow was "ready" to look for ways to ship grain stuck in Ukrainian ports but demanded that the West lift sanctions.
"Russia is ready to help find options for the unhindered export of grain, including the export of Ukrainian grain from the Black Sea ports," Putin told French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz, the Kremlin said.
Russia's offensive in Ukraine and Western sanctions have disrupted supplies of fertiliser, wheat and other commodities from the two countries, fuelling concerns about the risk of hunger around the world.
Russia and Ukraine produce 30 percent of the global wheat supply.
3:11pm: Putin tells Macron, Scholz that supplying more arms to Ukraine risks ‘destabilisation’
Russian President Vladimir Putin on Saturday warned the leaders of Germany and France against ramping up arms supplies to Ukraine, saying they could further destabilise the situation in the pro-Western country.
Putin told French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz that the continuing arms supplies to Ukraine were "dangerous", warning "of the risks of further destabilisation of the situation and aggravation of the humanitarian crisis", the Kremlin said.
11:56am: Ukraine ex-president says blocked from leaving country
The former president of Ukraine, Petro Poroshenko, said Saturday he was barred from leaving the country, accusing the government of breaking a so-called political ceasefire in place since Russia invaded. Poroshenko, in power from 2014 to 2019, has made frequent public appearances since the war started, appearing on international television to offer commentary.
His European Solidarity party is the second biggest party in Ukraine's parliament after President Volodymyr Zelensky's ruling party. After Russia invaded, Ukraine's parliament banned several pro-Russian parties, and allowed others to still operate under a so-called political ceasefire, a tacit understanding that all parties would put aside domestic political disagreements to unite against the war.
But on Saturday, Poroshenko's office said he "was refused to cross the border of Ukraine," accusing the government of violating the agreement. "There is a risk that by this decision, the authorities have broken the "political ceasefire" in place during the war which one of the pillars of national unity in the face of to Russian aggression," his office said.
Poroshenko was due to travel to a NATO parliamentary assembly meeting in Lithuania as part of the Ukrainian delegation, and had received official permission to travel. He was due to meet in Vilnius with Lithuanian President Gitanas Nauseda and a group of European parliamentarians. He was then to travel to Rotterdam in the Netherlands for a summit bringing together European political parties.
10:58am: Russia says eastern Ukrainian town of Lyman under its full control
Russia's defence ministry said on Saturday that the Ukrainian town of Lyman had fallen under the full control of Russian and Russian-backed forces in eastern Ukraine. The claim comes a day after pro-Russian separatists from the self-proclaimed Donetsk People's Republic said they had fully captured the town, a railway hub west of Sievierodonetsk.
Ukraine said on Friday that Russia had captured most of Lyman but that its forces were blocking an advance to Sloviansk, a city a half-hour drive further southwest. Ukrainian and Russian forces had been fighting for Lyman for several days.
10:44am: Ship to take metal from Mariupol to Russia; Kyiv decries looting
A ship has entered the Ukrainian port of Mariupol for the first time since Russia completed its capture of the city to load metal and ship it east to Russia, TASS news agency reported on Saturday, in a move that Kyiv decried as looting.
A spokesperson for the port told TASS that the vessel would be loading 2,700 tonnes of metal before travelling 160 km (100 miles) east to the Russian city of Rostov-on-Don on Monday. The spokesperson did not say where the metal being shipped had been produced.
Ukraine's Human Rights Ombudsman Lyudmyla Denisova said the shipment amounted to looting by Russia.
10:13am: Russia test-fires Zircon hypersonic cruise missile at sea
Russia successfully test-fired a hypersonic Zircon cruise missile over a distance of about 1,000 km (625 miles), the defence ministry said on Saturday. The missile was fired from the Barents Sea and hit a target in the White Sea, it said. Video released by the ministry showed the missile being fired from a ship and blazing into the sky on a steep trajectory.
President Vladimir Putin has described the Zircon as part of a new generation of unrivalled arms systems. Hypersonic weapons can travel at nine times the speed of sound, and Russia has conducted previous test-launches of the Zircon from warships and submarines in the past year.
9:23am: Ukrainian negotiator says any agreement with Russia 'isn't worth a broken penny'
Ukrainian presidential adviser and peace talks negotiator Mykhailo Podolyak said Saturday that any agreement with Russia cannot be trusted and Moscow can only be stopped in its invasion by force. "Any agreement with Russia isn't worth a broken penny, Podolyak wrote on the Telegram messaging app. "Is it possible to negotiate with a country that always lies cynically and propagandistically?"
Russia and Ukraine have blamed each other after peace talks stalled, with the last known face-to-face negotiations on March 29. The Kremlin said earlier this month Ukraine was showing no willingness to continue peace talks, while officials in Kyiv blamed Russia for the lack of progress.
8:57am: Russia's Gazprom continues shipping gas to Europe via Ukraine
Russian gas producer Gazprom said on Saturday its supply of gas to Europe through Ukraine via the Sudzha entry point stood at 43.96 million cubic metres (mcm), slightly up from 43.6 mcm on Friday. An application to supply gas via another major entry point, Sokhranovka, was rejected by Ukraine, Gazprom said.
7:45am: 10,000 Russian troops in Ukraine's Luhansk region
The governor of Ukraine's Luhansk region, Serhiy Gaidai, said early on Saturday that there are some 10,000 Russian troops in the eastern region. "These are the (units) that are permanently in Luhansk region, that are trying to assault and are attempting to make gains in any direction they can," Gaidai said on Ukrainian television.
5:35am: Russian troops approach the strategic city of Severodonetsk on Friday
Ukraine has pledged to do "everything" to defend Donbas, where an intensifying Russian offensive is prompting Kyiv's forces to consider a strategic retreat from some key areas to avoid being surrounded. Russia is waging all-out war for the eastern Donetsk and Lugansk regions that make up Donbas, the country's industrial heartland, where Ukraine's President Volodymyr Zelensky has accused Moscow of carrying out a "genocide".
In his daily address to Ukrainians, Zelensky said the Russians had "concentrated maximum artillery, maximum reserves in Donbas." "We are protecting our land in the way that our current defense resources allow," he added. "We are doing everything to increase them."
Pro-Russian separatists said Friday they had captured the town of Lyman between Severodonetsk and Kramatorsk, on the road leading to the key cities still under Kyiv's control. Russian forces are also closing in on Severodonetsk and Lysychansk in the Lugansk province, with conflicting reports about the extent of their advance.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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AS IT HAPPENED
Ukraine fighting to keep control of key town in Donbas
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War in Ukraine: Russian patriotism at heart of Putin's strategy
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Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris
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'Evil' like Texas massacre a reason to arm, not disarm, Trump tells NRA crowd
Issued on: 28/05/2022 - 08:04
NEWS WIRES
Former US president Donald Trump rejected calls for tightened gun controls Friday following the Texas school massacre, saying decent Americans should be allowed the firearms they need to defend themselves against "evil."
"The existence of evil in our world is not a reason to disarm law-abiding citizens... The existence of evil is one of the very best reasons to arm law-abiding citizens," he told members of the National Rifle Association. Trump's remarks came as he headlined an NRA event in Houston, three days after a gun massacre at a Texas elementary school reignited the tinderbox debate about US gun control.
"The various gun control policies being pushed by the left would have done nothing to prevent the horror that took place. Absolutely nothing," he said. An 18-year-old gunman with a legally-bought AR-15-style rifle killed 19 children and two adults at Robb Elementary School in Uvalde, Texas, on Tuesday, marking the deadliest school shooting in the state's history.
Trump read out the names of all 19 children, whom he described as victims of an out-of-control "lunatic," before suggesting that efforts at gun control were "grotesque." "All of us must unite, Republican and Democrat -- in every state, and at every level of government -- to finally harden our schools and protect our children... What we need now is a top-to-bottom security overhaul at schools across this country," he added.
Multiple speakers, including Texas Governor Greg Abbott, pulled out of the event after the murders but Trump confirmed on Wednesday he would not be canceling his appearance at the NRA's annual "Leadership Forum." President Joe Biden, who upbraided the US gun lobby in the wake of the shootings, is due in Uvalde on Sunday with first lady Jill Biden to "grieve with the community," White House officials said.
The NRA is considered the most powerful gun rights organization in the country, although its influence has waned as it has become mired in legal battles linked to a corruption scandal. It has rejected most initiatives to prevent mass shootings, including expanded background checks on gun purchases, although it said ahead of Trump's speech that audience members would not be allowed to carry firearms.
Republicans in Washington have suggested "hardening" schools with beefed up security -- including armed guards posted at a single entry and exit point -- rather than restrictions on gun ownership. They have also spoken of the need to focus on mental health, although critics point out that other nations with stricter gun controls face the same issues and don't see regular mass shootings.
There have been 214 mass shootings this year in the United States, according to the Gun Violence Archive. They include a racist massacre at a supermarket in a Black neighborhood of Buffalo, New York, just 10 days before the Texas killings.
(AFP)
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‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings
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Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Liverpool and Real Madrid face off for Champions League final rematch
Issued on: 28/05/2022 - 10:28
NEWS WIRES
Liverpool and Real Madrid meet in the Champions League final for the second time in five years in Paris on Saturday, with Jurgen Klopp's side aiming to end the season with a trophy treble while the Spanish giants will look to Karim Benzema to inspire them to a 14th European Cup victory.
A crowd of 80,000 will be inside the Stade de France for the final, which kicks off at 9pm in Paris (1900 GMT), including around 20,000 supporters of each side who have officially got their hands on precious tickets for the game.
The final promises to be a fitting climax to the European season, with Liverpool looking to win a second Champions League in four seasons since losing 3-1 to Real in Kyiv in 2018, when Mohamed Salah went off injured in the first half and Gareth Bale scored twice for the Spaniards. Victory would round off a campaign in which Liverpool won the English League Cup and FA Cup, and finished just a point behind champions Manchester City in the Premier League.
"If you are a football person you know what my boys did so far this season was exceptional," Klopp said on Friday. "But we all know you are judged by the colour of the medal after a game. "I'm more than happy and proud of what we did so far, it's really special. I will feel better if we win the game and that's all that I am concerned about," added Klopp, who has been boosted by the news that midfield duo Fabinho and Thiago Alcantara are fit to play.
Seventh heaven?
The Anfield club can win their seventh European Cup, a tally that would see them go level with AC Milan and leave only Real with more victories. Indeed Madrid are looking to win their fifth Champions League in nine seasons and, ominously, have won on all of their last seven final appearances.
While Liverpool saw off Inter Milan, Benfica and Villarreal in the knockout rounds, Carlo Ancelotti's Real produced a series of memorable comebacks to beat Paris Saint-Germain, Chelsea and then Manchester City. "It is a great success for all of us to be here. We know very well the demands at this club, the history, but for us to get here is huge," said Ancelotti, who last year was in charge of Liverpool's local rivals Everton.
"We are convinced that the season has already been very, very good but now we are very close to getting the big one." Liverpool look to have the stronger side on paper, with Alisson in goal, Virgil van Dijk marshalling their defence and Salah and Sadio Mane leading their attack. Yet Real are pinning their hopes on Karim Benzema, the 34-year-old Frenchman who has 15 goals in the competition this season.
Eyes on Benzema
He has scored 44 times altogether this season to lead Real to the Spanish title and is the favourite to win the Ballon d'Or. "He is for sure one of the best players in the world, probably the best forward in the world, and I'm sure the most underestimated player maybe in history," UEFA president Aleksander Ceferin told AFP on Friday when asked about Benzema. "He has more personality and leadership on and off the field now but what has not changed is his quality and he remains as humble as ever," said Ancelotti, who won the 2014 Champions League with Real in his first spell as coach.Ancelotti can become the first coach to win the Champions League four times, having also triumphed with AC Milan in 2003 and 2007 -- he is currently level on three wins with Zinedine Zidane and Bob Paisley.
Fans descend on Paris
This will be the third final between the clubs, who also met in Paris in 1981, when the English side triumphed thanks to Alan Kennedy's goal at the Parc des Princes. This final -- which will be refereed by Frenchman Clement Turpin -- is only being played in Paris after Saint-Petersburg was stripped of the game following Russia's invasion of Ukraine.
There is some concern about the new pitch at the Stade de France which was only laid this week after the venue was used for a concert last weekend -- Klopp suggested playing on a brand new surface was "obviously not the best news". Around 40,000 Liverpool fans without tickets for the game are also expected to be in Paris, while around seven thousand police will be on duty as part of a massive security operation.
(AFP)
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FOOTBALL
Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final
Marseille secure Champions League spot as Bordeaux go down
Paris set for Liverpool fan invasion as Stade de France hosts Champions League final
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf France24 - World
Uvalde school police chief blamed for slow response to shooting
Issued on: 28/05/2022 - 09:37
NEWS WIRES
The police official blamed for not sending officers in more quickly to stop the Uvalde, Texas, school shooting is the chief of the school system's small police force, a unit dedicated ordinarily to building relationships with students and responding to the occasional fight.
Preparing for mass shootings is a small part of what school police officers do, but local experts say the preparation for officers assigned to schools in Texas — including mandatory active shooter training — provides them with as solid a foundation as any. “The tactical, conceptual mindset is definitely there in Texas,” said Joe McKenna, deputy superintendent for the Comal school district in Texas and a former assistant director at the state's school safety center.
A gunman killed 19 students and two teachers at Robb Elementary School on Tuesday. As students called 911, officers waited more than an hour to breach the classroom after following the gunman into the building. The district's police chief, Pete Arredondo, decided officers should wait to confront the gunman on the belief he was barricaded inside adjoining classrooms and children were no longer at risk, officials said Friday.
“It was the wrong decision,” Steven McCraw, the head of the Texas Department of Public Safety, said at a news conference Friday. A group of Border Patrol tactical officers would later engage in a shootout with the gunman and kill him, officials said. Arredondo could not immediately be reached for comment Friday by the AP.
Across the country, police officers who work in schools are tasked with keeping tabs on who’s coming and going, working on building trust so students feel comfortable coming to them with problems, teaching anti-substance abuse programs and, occasionally, making arrests. The police department for the Uvalde Consolidated Independent School District says on its website that its primary goal is “to maintain a safe and secure environment for our future leaders to learn and our current leaders to educate while forming partnerships with students, teachers, parents, and the community while enforcing laws and reducing fears.”
The active shooter training was mandated by state lawmakers in 2019 in response to school shootings. Under state law, school districts also are required to have plans to respond to active shooters in their emergency response procedures. Security can sometimes become lax because school officials and officers may not believe a shooting will ever happen in their building, said Lynelle Sparks, a school police officer in Hillsboro, Texas, and executive director of the Texas Association of School Resource Officers.
“It’s always making sure that you are prepared,” she said. “People get relaxed. It happens in every district. You can’t say that it doesn’t. It happens everywhere. We get to the point, ‘Oh my gosh. This is horrific. Safety Safety Safety.’ The school year goes by, ’Oh, why do I have to lock my door everyday, you know? I wish that every teacher would teach behind a locked door. It doesn’t make it a prison system. It’s about saving lives.”
Under the incident command approach that was widely adopted after 9/11, it is unsurprising that the school police chief would be considered the commander, even following the arrival of officers from other agencies, McKenna said. The designated person would be considered the commander until relieved by a higher-ranking officer, but that doesn't necessarily happen immediately when efforts to save lives are continuing, he said. “Obviously it’s still an ongoing investigation, but it would make sense that a police chief of a school district would be the initial incident commander," McKenna said.
While many schools around the country host school resource officers who report to their municipal police departments, it is not uncommon especially in some Southern states and large cities for school districts to have their own police forces, like Uvalde. McKenna said his research on school policing indicated that training and other factors mattered more than which agency was managing the officers.
“It doesn't matter if you're in a school police department or an SRO, its more about the components of any good officer,” he said.
(AP)
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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre
'Evil' like Texas massacre a reason to arm, not disarm, Trump tells NRA crowd
The World This Week
Texas school shooting, Battle for Donbas, Indo-Pacific tensions, Women's rights in Spain
L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec France24 - Monde
Sortie de la série "Obi-Wan Kenobi" : comment s'y retrouver dans l'univers Star Wars
Publié le : 27/05/2022 - 21:53
Nicolas BAMBA
Près d'un demi-siècle après la sortie du premier opus de la saga "Star Wars", la franchise s’étend encore avec le lancement de la série "Obi-Wan Kenobi" sur Disney+. Avec une vingtaine de films et séries mêlant différentes époques, cet univers colossal n'est pas toujours simple à appréhender. France 24 démêle les fils et retrace le mythe "Star Wars".
L'heure des retrouvailles a sonné. En mai 2005, Ewan McGregor incarnait pour la dernière fois Obi-Wan Kenobi au cinéma dans "La Revanche des Sith". Dix-sept ans plus tard, l’acteur reprend sa tunique de chevalier Jedi dans la minisérie événement "Obi-Wan Kenobi", sur la plateforme de streaming Disney+.
"Enfin ! Ça faisait longtemps qu'on attendait ça", s’emballe Thomas, alias Absolute, qui gère sur YouTube une chaîne populaire dédiée à "Star Wars". Pour lui qui a découvert cet univers enfant avec la prélogie (on y reviendra), la sortie d’"Obi-Wan Kenobi" est un événement immanquable.
L’immense communauté de fans de "Star Wars" est en émoi à l'idée de retrouver maître Obi-Wan Kenobi. "C'est l'un des personnages préférés des fans", rappelle Absolute. Et ce n’est pas tout : le charismatique Dark Vador, troisième plus grand méchant de l’histoire du cinéma d’après l’Institut américain du film, figure aussi au casting.
Pour les plus passionnés, la galaxie Star Wars n'a plus de secret. Les néophytes, en revanche, peuvent être déroutés face aux multiples vies de la saga créée par George Lucas : déjà douze films et désormais huit séries majeures. Et il faut ajouter à cela nombre de sauts dans le temps…
Dès lors, par où commencer si l'on n'a jamais vu "Star Wars" ? Et comment s'y retrouver si l'on a raté quelques épisodes ? Rembobinons.
La trilogie originelle (1977-1983)
Toute œuvre majeure a besoin de fondations. En 1977, le cinéaste George Lucas donne vie à l'univers qu'il a imaginé avec le film "Star Wars", rebaptisé plus tard "Un nouvel espoir". Il s’inscrit dans le genre du space-opéra, dont la saga va devenir l’une des plus grandes représentantes.
L’histoire se veut manichéenne, avec une Rébellion héroïque opposée à l’Empire tyrannique qui domine et persécute la galaxie. Dans le camp du bien, les Jedi utilisent la Force, courant d’énergie mystique, pour maintenir la paix et la justice. Les Sith, à la tête de l’Empire, exploitent eux le "côté obscur" de la Force pour assouvir leur soif de pouvoir.
"Un nouvel espoir" est un immense succès. Les personnages de Luke Skywalker, Han Solo, Dark Vador, Leia et autres Chewbacca font fureur auprès d’un large public. Le film, porté par la musique du compositeur John Williams, remporte sept Oscars et ouvre une nouvelle page dans l’histoire du cinéma.
En 1980 arrive sur les écrans l’épisode pilier de la saga : "L’Empire contre-attaque". Et en 1983, George Lucas clôt un premier arc de l’histoire de "Star Wars" avec "Le Retour du Jedi". Le public est conquis. En six ans, la saga a dépassé le statut de simple œuvre cinématographique. L’univers "Star Wars" est un phénomène protéiforme, comme le seront plus tard les univers de "Harry Potter", du "Seigneur des Anneaux" ou de "Game of Thrones". "Cette trilogie, c’est la base de tout", résume Absolute.
La prélogie (1999-2005)
À la fin des années 1990, George Lucas relance sa franchise en réalisant ce qu’il avait imaginé dès le début : raconter les événements qui se sont déroulés avant "Un nouvel espoir". Autrement dit, comment les Sith ont pris le pouvoir, comment la République a laissé place à l’Empire et comment est né Dark Vador, ancien Jedi ayant basculé du "côté obscur".
Une nouvelle trilogie voit le jour et donne lieu à une nouvelle numérotation des long métrages. Les trois nouveaux films deviennent les "épisodes" I, II et III et constituent une préquelle aux trois films déjà sortis. Ces derniers sont désormais les épisodes IV ("Un nouvel espoir"), V ("L’Empire contre-attaque") et VI ("Le Retour du Jedi").
L’épisode I, "La Menace fantôme", sort fin 1999. Dans la chronologie "Star Wars", l’histoire se déroule 32 ans avant Un nouvel espoir. Alec Guiness, qui interprétait un Obi-Wan Kenobi âgé dans les épisodes IV, V et VI, laisse sa place à l’acteur Ewan McGregor, 28 ans.
En ce qui concerne les effets spéciaux, la saga franchit logiquement un gros cap. Mais le nouvel opus déçoit de nombreux fans qui ne retrouvent pas l’esprit des films sortis une vingtaine d’années plus tôt. Certains choix scénaristiques déroutent et les critiques sont mi-figue mi-raisin. "Il y a eu un conflit de générations", explique Absolute.
L’épisode II, "L’attaque des clones", sort en 2002. Et en 2005, la "prélogie" se termine avec l’épisode III, "La Revanche des Sith". Malgré des critiques parfois acerbes – les acteurs Jake Lloyd et Hayden Christensen en souffriront beaucoup –, Star Wars s’est réinventé et a attiré une nouvelle génération de fans.
La nouvelle trilogie (2015-2019)
En 2012, Disney débourse plus de 4 milliards de dollars pour racheter Lucasfilm, la société de production de George Lucas, et concrétise le projet en suspens depuis des années : offrir à la saga une nouvelle trilogie. La productrice Kathleen Kennedy, la nouvelle patronne, donne le feu vert.
Chronologiquement, le début de cette trilogie se situe trente ans après "Le Retour du Jedi". L’épisode VII, "Le Réveil de la Force", sort fin 2015 et mêle anciens personnages et nouveaux personnages. Cet opus cartonne au box-office.
L’épisode VIII, "Les Derniers Jedi", sort en 2017. La nouvelle trilogie se termine en 2019 avec l’épisode IX, "L’Ascension de Skywalker". Comme avec la "prélogie", les critiques sont âpres, en particulier chez les fans de la première ou de la deuxième heure. Absolute lui-même dit avoir un avis "très mitigé" sur ces films estampillés Disney. Mais ils ont ouvert la porte à d’autres œuvres très appréciées, comme de nouvelles séries et des comics.
Les films dérivés (2008-2019)
À côté des trois trilogies incontournables, les producteurs ont exploré la voie des films dérivés, aussi appelés spin-off. Le premier essai remonte à 2008 avec le film d’animation "The Clone Wars", dont l’histoire se situe entre les épisodes II et III.
Il faudra ensuite attendre 2016 et la patte Disney pour découvrir un nouveau long métrage dérivé : "Rogue One", qui raconte les événements qui précèdent deux de l'épisode IV, reçoit un accueil favorable. En revanche, "Solo", sorti en 2018 et dont l’action se situe aussi avant l’épisode IV, va décevoir beaucoup de fans, mécontents de voir notamment le personnage de Han Solo interprété par quelqu’un d’autre que Harrison Ford.
Les retours négatifs de "Solo" vont inciter Disney à mettre de côté le grand écran. "Il y a quand même des projets de films, mais on a très peu d'informations", glisse Absolute. La franchise mise désormais surtout sur les séries diffusées sur Disney+.
Les séries (depuis 2003)
"Obi-Wan Kenobi" n’est que la dernière œuvre en date de "Star Wars" pour la télévision. En 2003, une première et courte série d’animation, "Clone Wars", vient enrichir la saga. Comme son nom le suggère, elle se place après "L'Attaque des clones". Cette série sera toutefois remplacée en 2008, dans la continuité officielle de la saga, par le film dérivé "The Clone Wars" et par une autre série d’animation, également nommée "The Clone Wars", plus mature, plus soignée et plus longue.
En 2014, une autre série d’animation voit le jour : "Star Wars Rebels". Son histoire se situe entre les épisodes III et IV, et les fans vont l’accueillir avec autant d’enthousiasme que son aînée "The Clone Wars". Deux autres séries d’animations sortent ensuite : "Star Wars Resistance", en 2018, se situe avant l’épisode VII, tandis que The Bad Batch, en 2021, se situe après l’épisode III.
Mais les séries ne se bornent pas à l'animation. Le plus gros succès de ces dernières années à la télévision reste "The Mandalorian", première série avec des acteurs de chair et d'os, apparue sur les écrans fin 2019. Celle-ci se situe après l’épisode VI dans la chronologie de "Star Wars". "Le Livre de Boba Fett", également en prise de vues réelles, est sortie en 2021. Ella a été moins bien reçue et son avenir est incertain.
The time for #ObiWanKenobi has arrived…early.Start streaming the first two episodes on @DisneyPlus TONIGHT at 9PM PT. pic.twitter.com/5gKVNzRovq
May 27, 2022Par où commencer ?
L’accumulation des séries – quatre depuis 2018 et au moins trois autres en chantier – fait craindre à Absolute "un modèle à la Marvel où on sera obligé de tout voir pour suivre, où les séries vont se rejoindre les unes les autres". Malgré tout, ces séries ont quand même beaucoup d’intérêt pour le YouTubeur. Elles servent notamment à expliquer certains aspects des films, voire même à corriger des incohérences.
Mais que les amateurs modérés de "Star Wars" se rassurent : ils n’ont pas besoin de visionner les quelque 125 heures de séries diverses pour comprendre les films. "Ils se suffisent à eux-mêmes. Ils restent le socle que tout le monde peut voir sans souci", assure Absolute.
Une question reste piège : dans quel ordre regarder les douze films (soit 27 heures de visionnage) ? Absolute, du haut de ses 22 ans, a commencé avec la prélogie… dans le désordre, puisqu’il avait 6 ans quand son papa l’a emmené voir "La Revanche des Sith" au cinéma. L’expert préconise quand même d’opter pour l’ordre de sortie des films, et donc de commencer par la trilogie originelle (épisodes IV, V et VI). "C'est le plus logique", promet-il.
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En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparuFace à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Valeurs Actuelles
Pap Ndiaye à l’Éducation nationale : Emmanuel Macron lance un SOS à François Bayrou
Sa présence dans le premier gouvernement d’Élisabeth Borne a été l’une des plus commentées. Depuis sa nomination, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, est ciblé par de nombreuses critiques de l’opposition, pour des prises de positions ou des déclarations passées en tant qu’historien. Au point que, dans la tourmente, Emmanuel Macron a jugé nécessaire d’appeler François Bayrou à la rescousse pour qu’il aide le successeur de Jean-Michel Blanquer, rapporte L’Express, jeudi 26 mai. « Peux-tu aider Pap Ndiaye », aurait glissé le président de la République au patron du MoDem.
« C’est forcément quelqu’un de républicain »
Avant d’être le nouveau locataire de la rue de Grenelle à 56 ans, Pap Ndiaye a mené une carrière d’historien, spécialisé sur l’histoire des minorités, notamment aux États-Unis. Sa personnalité et sa ligne semblant en nette rupture avec celle de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer ont notamment été soulignées par de nombreux commentateurs.
L’appel du chef de l’État à son ancien ministre de la Justice semble d’ailleurs avoir été reçu. « Avec le parcours que je signale, c’est forcément quelqu’un de républicain, c’est forcément quelqu’un d’universaliste. Cela n’est pas ce qu’on l’accuse d’être », assurait François Bayrou au sujet de Pap Ndiaye, sur BFMTV, le 22 mai dernier. Lui-même avait été ministre de l’Éducation, sous François Mitterand et Jacques Chirac.
France24 - Monde
Ligue des champions : Paris face à la déferlante "Red"
Publié le : 27/05/2022 - 15:41
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Entre 30 000 et 40 000 supporters de Liverpool sans billet sont attendus à Paris pour la finale de la Ligue des champions, samedi, entre le club anglais et le Real Madrid. Un défi sur le plan sécuritaire pour la capitale française.
Alerte "rouge" à Paris ? Samedi 28 mai, les "Reds" de Liverpool affrontent au Stade de France le Real Madrid en finale de la Ligue des champions. La capitale française se muscle sur le plan sécuritaire : entre 30 000 et 40 000 des supporters de Liverpool attendus – à la sulfureuse réputation – n'ont pas de billet pour la rencontre.
Le défi pour les autorités françaises était déjà de taille. Après la délocalisation de la finale initialement prévue à Saint-Pétersbourg au Stade de France, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, celles-ci n'ont bénéficié que de trois mois pour préparer l'événement au lieu de dix-huit, délai prévu dans le cahier des charges de l'UEFA.
Mais ce défi s'est pimenté un peu plus avec la qualification de Liverpool, dont les supporters font partie des plus passionnés en Europe. "C'est clair qu'un club anglais, avec la réputation qu'ont leurs supporters, ce n'est pas tout à fait pareil à gérer qu'un match du Paris SG", reconnaît une source policière.
Le cours de Vincennes transformé en fan-zone
Près de 60 000 supporters des "Reds" sont attendus d'ici samedi selon cette source. Mais seulement 20 000 d'entre eux seront détenteurs d'un billet pour la finale, le même contingent que celui attribué à Madrid.
Côté espagnol, une fan-zone est prévue non loin du Stade de France au parc de la Légion d'honneur à Saint-Denis, une zone réservée aux supporters détenteurs de billets et ouverte dès le début de l'après-midi samedi. "Il n'y a pas vraiment de sujet avec les Madrilènes, il y en aura un peu plus que les détenteurs de billets mais pas beaucoup", explique une source proche du gouvernement.
La problématique sécuritaire s'est portée avec beaucoup plus d'acuité sur la gestion des supporters anglais et notamment ceux sans billet. "C'est clairement le point le plus sensible, niveau sécurité, de cette finale", admet une source proche des organisateurs. "C'est assez inédit à gérer. Dire qu'on est inquiets, peut-être pas, parce qu'on a mis en place ce qu'il faut, mais extrêmement vigilants, ça oui."
Pour tenter de les contenir, le choix s'est porté sur l'artère parisienne du cours de Vincennes, entre la place de la Nation et la porte de Vincennes, une zone là encore ouverte dès le samedi en début d'après-midi.
Encadrée par près de 500 membres des forces de l'ordre sur les 3 000 mobilisés pour la finale, cette zone sera dédiée aux fans mais pas seulement, l'idée étant que "ceux qui veulent faire la fête puissent le faire", explique une source proche des autorités sportives.
"Si je vois des supporters, je ferme l'établissement"
Mais les supporters iront-ils tous dans cette fan-zone ? "On ne va pas et on ne peut pas les obliger à y aller. Par contre, on travaille avec Liverpool depuis des semaines pour ça", explique cette source. L'une des craintes des autorités est que certains groupes se disséminent un peu partout dans la capitale et improvisent eux-mêmes un point de chute ou croisent des supporters madrilènes.
"Il y a une très petite minorité qui vient pour déraper, mais c'est très loin d'être la majorité. Pour ceux qui veulent faire la fête, on leur propose des éléments adaptés pour le faire. On veut éviter qu'ils se trouvent eux-mêmes un espace non organisé", explique cette source proche des autorités.
Le club de Liverpool sera l'organisateur de cette fan-zone dont la sécurité est assurée par la Fédération française de football (FFF), les policiers prenant le relais hors de la zone.
Mais ce choix de l'artère parisienne ne fait pas que des heureux. "On nous a demandé mais on ne nous a pas vraiment laissé le choix", regrette l'entourage de la maire de Paris, Anne Hidalgo. "On était contre le fait de faire ça là-bas et on a très très peur de ce qui va se passer."
L'arrivée massive de ces supporters inquiète aussi certains commerçants parisiens. "Si j'en vois, je ferme l'établissement direct", confie le directeur d'un célèbre restaurant de la ville.
Avec AFP
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Premier League : Manchester City conserve son titre après un final haletant
TOUR DES STADES
Foot européen : Manchester City distance Liverpool, l'AC Milan resiste à la pression de l'Inter
Finale de l'Euro-2021 : des milliers de supporters survoltés près du stade de Wembley
Valeurs Actuelles
[Edito] Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation post-nationale ?
La guerre des républicanismes est déclarée ! Depuis sa bruyante nomination comme ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye est accusé d’être le fossoyeur de l’héritage républicain, brevet impératif de son prédécesseur. Le parcours du nouveau ministre ne permet guère de douter de son positionnement idéologique. Avec une constance mécanique, il a épousé toutes les causes progressistes, depuis son appel à une nouvelle République soutenant Hollande en 2012 au combat mené en faveur des minorités. Postcolonial, décolonial, indigéniste, woke, racialiste, il prend soin d’afficher une distance subtile avec tous ces concepts dont on l’affuble confusément, sans jamais les embrasser complètement ni les dénoncer définitivement. Quoi qu’il en soit, la logique de déconstruction de la “culture française” à laquelle s’attelle Emmanuel Macron est entre de bonnes mains.
Portrait d’un décolonial
Pap Ndiaye est l’héritier du postcolonialisme nord-américain des années soixante-dix, auquel il se confronte lors de son expérience universitaire outre-Atlantique. Influencée par le chercheur Edward Said, cette pensée dénonce la persistance d’une domination occidentale sur les pays juridiquement décolonisés. Dans les années quatre-vingt-dix, ce courant est débordé par la radicalité du décolonialisme, qui propose aux opprimés de s’affranchir de la pensée universelle occidentale par la prise de conscience raciale de leur oppression. Ainsi, la “racisation” assignant une personne à une minorité discriminée, la couleur de l’épiderme n’est plus pensée comme une donnée naturelle mais comme une norme historiquement construite. Le “privilège blanc” reposerait par exemple sur cette manière de se percevoir socialement. Se défaire de sa “blanchité” nous rendrait égaux quand la négritude demeure habilement chez Pap Ndiaye une « rébellion contre l’assimilation ». L’historien ne réactualise donc pas la biologie de la race mais retient d’elle sa « valeur heuristique » pour en faire une clé d’interprétation clivante des rapports sociaux.
Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”.
L’importation de ces concepts s’est trouvée facilitée par la spécificité de notre histoire, qui lie colonisation et immigration. Depuis 2005, la racialisation des émeutes en banlieue est excitée par de nouvelles associations “antiracistes” comme les Indigènes de la République ou le Cran, dont Pap Ndiaye est l’un des fondateurs. À l’instar des campus américains, il vante les réunions racialement non mixtes comme outil de libération de la parole souffrante. En 2007, il revendique le comptage “ethnique” sur le modèle du “baromètre de la diversité” de l’ex-CSA.
La chasse au « racisme culturel »
Du volet anglo-saxon des minorités, il retient l’idée que non seulement les institutions ne sont pas neutres mais qu’elles se rendent complices de discriminations impensées. Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”. En 2020, il dénonce « le déni classique », entendez systémique, « sur les violences policières ». Puisque nous aurions intériorisé le racisme par la culture ou l’éducation, il faudrait s’arracher à ce mal inhérent par la déconstruction des cadres civilisationnels. Ainsi, l’écriture doit être repensée pour en extirper les stéréotypes de couleur. Contre le “racisme culturel”, Pap Ndiaye remet en 2020 un rapport sur l’Opéra de Paris qui dénonce l’absence de « livret ou composition écrits par une personne non blanche » et regrette que « l’opéra européen » soit celui des « dominants, hommes européens blancs ». Le nouveau ministre de l’Éducation nationale voudrait-il proposer aux élèves un patrimoine culturel expurgé de son passé ? Accusant le processus de sélection de perpétuer les préjugés raciaux, l’ancien professeur de Science Po estime la discrimination positive « inévitable ». En mars dernier, il soupçonnait des entreprises de « promouvoir la diversité » pour masquer des « discriminations indirectes » à l’embauche. Il faut donc décoloniser les savoirs et les esprits, y compris par l’intimidation.
On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle
Ces intentions ont suffi à ériger l’ancien ministre Blanquer en parangon de vertu républicaine. C’est oublier sa circulaire enjoignant une meilleure prise en compte de « la transidentité » des élèves dans un cadre que l’on croyait fait pour transmettre des connaissances et non panser le “ressenti” de chacun. Même son intention louable d’adopter une tenue scolaire dissimulait mal le souci de ne pas heurter les convictions de minorités actives au mépris de cet universalisme tant proclamé.
On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle, mettant la singularité raciale, religieuse ou sexuelle sur le même plan que l’appartenance à un commun partagé. Au risque de fracturer davantage la société française. L’opinion publique est inquiète pour son école. Il n’est pas certain que la nomination de Pap Ndiaye, plus clivant sur le fond que lisse sur la forme, puisse la rassurer.
* Jean-Marc Albert est historien et universitaire.
France24 - Monde
Élisabeth Borne fixe ses "urgences" à Matignon : pouvoir d'achat, santé et climat
Publié le : 27/05/2022 - 14:26
FRANCE 24
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La Première ministre Élisabeth Borne a réuni son gouvernement vendredi matin en séminaire et lui a fixé le pouvoir d'achat, la santé et le climat comme priorités.
Le pouvoir d'achat, la santé et le climat sont les trois "urgences" auxquelles le gouvernement doit s'atteler, a indiqué, vendredi 27 mai, Élisabeth Borne, après avoir fixé "trois mots d'ordre" à ses ministres réunis à Matignon : "rapidité, efficacité et résultats".
"Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français", a plaidé la Première ministre à l'issue de deux heures de réunion à Matignon avec l'ensemble du gouvernement.
Entrée en fonction mi-mai dans un contexte de forte inflation, Élisabeth Borne a ainsi fixé trois priorités, en commençant par le pouvoir d'achat, qui donnera lieu à des mesures dès la reprise des travaux parlementaires après les élections législatives (12 et 19 juin).
EN DIRECT | Réunion de travail avec les membres du Gouvernement : suivez la déclaration de la Première ministre @Elisabeth_Borne depuis l’hôtel de Matignon à Paris. https://t.co/xGQrZirne9
May 27, 2022"Nous sommes convenus qu'il ne devait y avoir ni oubliés ni angles morts. Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j'ai demandé à mes ministres d'avoir une attention particulière pour les étudiants", a souligné la Première ministre devant la presse.
Appel à propositions pour les hôpitaux
Alors que les hôpitaux font face à une pénurie de personnels, elle a assuré avoir demandé aux "ministres concernés" de lui "faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été".
Enfin, la cheffe du gouvernement a dit vouloir mener le "chantier" de la planification écologique "à marche rapide", appelant tous les ministères à "se mobiliser" et "participer".
Afin de réaliser le suivi de ces feuilles de route, Élisabeth Borne a annoncé qu'un séminaire gouvernemental se déroulerait "avant la fin du mois de juin" autour d'Emmanuel Macron, et qu'elle-même réunirait les ministres "dans le même format" tous les mois à Matignon.
Avec AFP
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LÉGISLATIVES 2022
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
McKinsey : perquisition au siège français du cabinet américain
Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad
Valeurs Actuelles
L’Union européenne, cheval de Troie sociétal d’Emmanuel Macron
Par-delà les sujets de pacte migratoire européen, de réindustrialisation et de souveraineté de l’Union européenne, Emmanuel Macron, bénéficiant de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pendant six mois, avait déclaré dans son discours introductif devant le Parlement européen, en janvier dernier, qu’il désirait inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ainsi qu’activer le mécanisme de conditionnalité de versement des fonds européens à l’État de droit. Déjà, en décembre dernier, à l’Élysée, présentant ses priorités pour l’Union européenne, il avait affirmé qu’il fallait « être intraitables sur nos valeurs », mais « tout faire quand même pour garder cette Europe unie ». L’éternel “en même temps” de Macron ne masque plus son désir d’imposer sa vision progressiste à la France et à l’Union par l’entremise des institutions européennes.
À titre d’illustration, l’initiative législative lancée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en 2020, dite de “reconnaissance mutuelle de la parentalité”. Celle-ci utilise un tour de passe-passe juridique : si les traités n’accordent aucune compétence à l’Europe en matière de famille à l’exception des éléments du droit de la famille ayant une incidence transfrontalière, le droit de la famille reste bien une compétence nationale. Munie de cette brèche juridique dans la souveraineté des États, la Commission européenne s’en saisit avec empressement. Or, ce projet de “reconnaissance mutuelle de la parentalité” intéresse Emmanuel Macron au point de l’inscrire à l’ordre du jour de la première réunion des ministres européens de la Justice : elle permettrait aux Français d’être reconnus dans toute l’Europe comme les parents de l’enfant qu’ils commandent par GPA et donc de recourir, comme ils le veulent, à cette pratique.
le tourisme procréatif qui guette la moindre fenêtre juridique pour s’engouffrer dans un nouveau marché
Instrumentalisant la liberté de circulation des personnes au sein de l’Union, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont pour objectif d’imposer à tous les États membres l’obligation de reconnaître tout type d’union de personnes LGBTIQ+ et de transcrire à l’état civil tous les liens de “parentalité” qui les caractérisent. Il est à noter que le terme “parentalité” ne revêt aucune valeur juridique et que son usage leur permet d’établir de fausses filiations, dites filiations sociales. La liberté de mouvement des citoyens au sein de l’Union est garantie par les traités mais ne doit pas pour autant être instrumentalisée pour contrevenir à l’ordre juridique interne à un État membre en matière de famille ou, pire encore, le contourner. De plus, rendre automatique la transcription de documents d’état civil d’un État membre à un autre encouragerait le tourisme procréatif qui guette la moindre fenêtre juridique pour s’engouffrer dans un nouveau marché. Emmanuel Macron tente ainsi de contourner la loi française tandis que, la main sur le cœur, il déclarait, alors candidat à sa propre succession, qu’il restait opposé à la marchandisation du corps de la femme et donc à la GPA.
Pourtant, Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron s’engagent sur une voie pleine d’embûches. En effet, les Constitutions de la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie définissent le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Ayant choisi démocratiquement de sanctuariser le mariage homme-femme dans leur Constitution, ces pays ne seront à coup sûr pas enclins à voter en faveur de la “reconnaissance mutuelle de la parentalité”. Pour ce qui concerne la GPA, le 5 avril 2022, la Cour suprême espagnole a de nouveau refusé l’établissement d’une filiation entre un enfant né de GPA au Mexique et sa commanditaire espagnole, confirmant son opposition ferme à ce que la Cour qualifie d’ « abus des droits humains » . De nombreuses ONG défendant les droits des femmes, dont Europe for Family, dénoncent l’initiative législative qui ne peut que créer un appel d’air en faveur du marché des mères porteuses et appellent à l’abolition internationale de la GPA. Le Parlement européen a d’ailleurs lui-même qualifié l’exploitation reproductive de « violation des droits de l’homme » et de « forme de traite des êtres humains » en 2020, 2021 et encore tout récemment, en mai 2022. L’Union européenne souffrirait-elle de schizophrénie, luttant d’une part pour la dignité de la femme tout en avançant vers la reconnaissance de fait du principe de l’exploitation de celle-ci ?
La modification de la règle de l’unanimité jouerait à plein et permettrait de faire passer de force toutes les législations européennes progressistes
Le 9 mai dernier, lors de la cérémonie de clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe à Strasbourg, Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la révision des traités européens afin de changer la règle de l’unanimité pour l’adoption de règlements et directives. Si tel était le cas, les législations telles que la “reconnaissance mutuelle de la parentalité” ne seraient plus bloquées au Conseil européen que par quelques irréductibles : les États membres les plus conservateurs de l’Union. On assisterait alors à un hold-up démocratique, contraire à l’État de droit, menant à la construction d’une Europe fédéraliste aux valeurs progressistes. Ce hold-up est par ailleurs nourri par la confidentialité absolue des travaux de la Commission européenne, de la déclaration d’intention d’une initiative législative jusqu’à la publication du projet de règlement ou de directive. Des cabinets de conseil externes sont mandatés pour chercher des justifications à leur volonté de légiférer en interrogeant les intermédiaires de la pratique de la GPA sur leurs difficultés et abondent dans le sens voulu par la Commission. Les fonctionnaires n’ont plus qu’à s’appuyer sur l’état des lieux effectué par le cabinet externe pour prétendre avoir établi une légitimité à légiférer. Le Parlement aura alors un texte qu’il pourra amender, autant que faire se peut, mais le ver sera déjà dans la pomme. La Commission avancera enfin avec assurance vers une approbation du Conseil de l’Union. C’est là que la modification de la règle de l’unanimité jouerait à plein et permettrait de faire passer de force toutes les législations européennes progressistes ou encore la directive “intelligence artificielle” qui encadrera l’identification numérique, la reconnaissance faciale, etc.
Une Europe reposant sur le concept de “société liquide” où toute frontière anthropologique, géographique et culturelle est à abolir, cette Europe qu’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen appellent de leurs vœux, serait une perte majeure pour les familles et la société, aussi bien en France qu’au-delà de ses frontières. Libre circulation des personnes ou bien libre circulation des idéologies progressistes imposées aux États membres, dans le complet déni du principe fondamental de subsidiarité ? Est-il encore possible de respecter les différences entre les États membres de l’Union européenne, de respecter les choix souverains des peuples, leurs mœurs, leurs lois, et de respecter leurs enfants et leurs familles, conformément aux traités européens ?
France24 - Monde
Ukraine : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman face à l'offensive russe
Publié le : 27/05/2022 - 06:50
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Jonathan WALSH
Les troupes ukrainiennes luttent pour garder le contrôle de certaines parties de la ville stratégique de Lyman, dans le nord-est du pays, a déclaré, vendredi, le ministère de la Défense alors que la Russie intensifiait son offensive dans la région du Donbass, y compris celle de Severodonetsk, où les autorités affirment que 1 500 personnes sont mortes depuis le début de la guerre. Retrouvez le déroulé de la journée du vendredi 27 mai.
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22 h 29 : Le procureur de la CPI appelle la Russie à coopérer sur l'enquête en Ukraine
La Russie devrait coopérer à l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine depuis l'invasion russe, a déclaré vendredi à l'AFP le procureur du tribunal. Karim Khan a déclaré que Moscou a refusé de travailler avec le tribunal depuis l'ouverture de son enquête, mais a ajouté que sa "porte est ouverte".
Le Britannique a également insisté sur le fait que les suspects de crimes de guerre pourraient être traduits en justice, bien qu'il ait refusé de dire si le président russe Vladimir Poutine pourrait l'être un jour.
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21 h 00 : La Russie dépensera une partie des revenus des hydrocarbures dans l'offensive en Ukraine
La Russie devrait recevoir 1 000 milliards de roubles (13,7 milliards d'euros) supplémentaires de ses exportations d'hydrocarbures en 2022, dont une partie pourra être allouée à la poursuite de son offensive en Ukraine, a déclaré le ministre russe des Finances.
"Nous estimons que les revenus supplémentaires issus des hydrocarbures pourraient atteindre jusqu'à 1 000 milliards de roubles, selon les prévisions élaborées avec le ministère du Développement économique", a déclaré Anton Silouanov dans une interview retransmise à la télévision.
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20 h 29 : L'Église orthodoxe d'Ukraine, jusqu'ici affiliée à Moscou, annonce rompre avec la Russie
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé rompre avec la Russie du fait de son invasion de l'Ukraine, déclarant "sa pleine indépendance" des autorités spirituelles russes, une initiative historique.
"Nous ne sommes pas d'accord avec le patriarche moscovite Kirill (...) en ce qui concerne la guerre en Ukraine", a expliqué dans un communiqué l'Église ukrainienne, à l'issue d'un concile consacré à "l'agression" russe contre son pays, durant lequel elle a prononcé "la pleine indépendance et l'autonomie de l'Église orthodoxe ukrainienne".
>> À relire : Ces orthodoxes ukrainiens qui s'éloignent du clergé de Moscou
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17 h 05 : Vladimir Poutine prêt à discuter d'un échange de prisonniers
Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a déclaré que le président russe, Vladimir Poutine, était était prêt à discuter d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine, et que Moscou respecterait ses engagements de livraison de gaz naturel. Il a fait ces commentaires aux journalistes à l'issue d'un appel de 45 minutes entre les deux dirigeants.
Citant lui aussi les commentaires faits au chancelier autrichien au cours de leur échange téléphonique, le président russe a accusé l'Ukraine de "saboter" le processus de négociation entre les deux pays. Le maître du Kremlin a également informé Karl Nehammer que la Russie prenait des mesures pour sécuriser le passage des navires dans la mer d'Azov et la mer Noire, a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
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15h22 : les troupes ukrainiennes se battent pour garder le contrôle de la ville de Lyman
Les troupes ukrainiennes se battent pour garder le contrôle des parties nord-ouest et sud-est de la ville de Lyman, a déclaré le ministère de la Défense du pays, alors que l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine gagne de l'ampleur. Les troupes ukrainiennes "contrariaient les tentatives" russes de poursuivre leur offensive vers la ville ukrainienne clé de Sloviansk, a déclaré le porte-parole Oleksandr Motuzyanyk, lors d'un point de presse.
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13 h 47 : les évacuations de civils se poursuivent dans le Donbass bombardé
L'Ukraine décrit une offensive militaire russe "d'intensité maximale" dans l'est de son territoire tandis que les évacuations de civils menacés par des bombardements incessants se poursuivent, explique Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine.
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13 h 11 : Finlande et Suède dans l'OTAN : Roumanie et Pologne "optimistes" malgré l'opposition d'Ankara
Bucarest et Varsovie sont "optimistes" concernant l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, malgré l'hostilité d'Ankara, ont affirmé leurs ministres des Affaires étrangères à Istanbul.
Les deux ministres s'exprimaient lors d'une conférence de presse commune avec leur homologue turc Mevlut Cavusoglu à l'issue de leurs entretiens. "Contrairement à beaucoup, je suis optimiste à ce sujet. Je suis convaincu que ce désaccord sera résolu de la meilleure manière, dans l'esprit de solidarité de l'Otan", a indiqué le ministre polonais Zbigniew Rau.
"L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan est indispensable pour nous rendre plus forts. […] Cette adhésion doit cependant être bénéfique à tous les alliés de l'Otan, y compris la Turquie", a-t-il ajouté.
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13 h 08 : sur les rails avec ceux qui évacuent les civils
Depuis le début de la guerre, les chemins de fer sont au cœur de la logistique qui permet l'évacuation des civils ukrainiens.
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13 h 01 : "une dizaine de morts" dans une frappe russe sur un terrain militaire à Dnipro
"Une dizaine" de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe sur une installation militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l'Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville.
"Des missiles Iskander ont frappé un champ de manœuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés", a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV. "Ceci malgré le fait que nous et les militaires avions essayé de prendre des précautions, en répartissant le personnel [sur tout le périmètre de cette installation]", a-t-il ajouté, laissant entendre que les victimes étaient militaires.
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12 h 15 : la "guerre totale" de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé "une guerre totale" occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer "longtemps".
"L'Occident a annoncé une guerre totale contre nous […]", a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des responsables de régions russes.
"On peut dire avec certitude que cette situation est avec nous pour longtemps", a-t-il estimé, alors que les puissances occidentales ont multiplié les sanctions contre Moscou.
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11 h 41 : la Russie va expulser cinq diplomates croates
La Russie a annoncé l'expulsion de cinq diplomates croates en représailles à celle de 24 Russes, décidée en avril par Zagreb, après le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine.
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir "protesté" auprès de l'ambassadeur croate contre le fait que son pays ait accusé la Russie "de crimes de guerre en Ukraine". Il accuse aussi Zagreb "de soutenir militairement le régime néonazi de Kiev".
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10 h 04 : les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman
Les séparatistes prorusses de Donetsk ont affirmé avoir conquis la localité de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un important nœud ferroviaire qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.
Sur son compte Telegram, l'État-major de la défense territoriale séparatiste de Donetsk a indiqué avoir "pris le contrôle complet" de Lyman avec le soutien des forces armées russes. Une information confirmée lors d'une interview d'un proche conseiller du président ukrainien, selon Reuters.
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9 h 25 : le point sur l'offensive russe dans le Donbass
La Russie veut consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine avant toute solution négociée. Elle pilonne depuis plusieurs jours la ville de Severodonetsk. L'armée russe tente d'encercler la ville et celle voisine de Lyssytchansk, a indiqué à Washington un haut-responsable du Pentagone.
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8 h 30 : les forces ukrainiennes perdent du terrain dans l'est, la ville de Severodonetsk sous les bombes
Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, l'armée russe a recentré ses efforts sur la conquête complète du Donbass, bassin industriel déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. Appuyée par un déluge de bombes, l'armée russe menace Severodonetsk, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, grand port du sud-est en majeure partie détruit après des semaines de siège. Les précisions de l'envoyée spéciale de France 24 en Ukraine, Gwendoline Debono.
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4 h 00 : Nouveaux bombardements à Kharkiv
Les sirènes d'alerte aérienne ont à nouveau retenti à l'aube à Kharviv, où des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils selon Volodymyr Zelensky. Un bébé de cinq mois et son père ont notamment été tués, tandis que la mère a été grièvement blessée, a indiqué le président ukrainien.
La Russie avait cessé mi-mai son offensive sur Kharkiv pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine, et la ville entamait ces derniers jours un difficile retour à la normale, rouvrant notamment la circulation du métro.
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1 h 08 : Une offensive d'une "intensité maximale" dans le Donbass
L'Ukraine a décrit une offensive militaire russe d'"intensité maximale" et une situation extrêmement difficile dans le Donbass, dans l'est de son territoire.
"L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée", a affirmé Volodymyr Zelensky dans son adresse télévisée dans la nuit de jeudi à vendredi, accusant les forces russes de chercher à "réduire en cendres" plusieurs villes de la région.
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00 h 15 : Zelensky accuse la Russie de "génocide" dans le Donbass
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de pratiquer un "génocide" dans le Donbass, dans l'est du pays. La Russie pratique la "déportation" et "les tueries de masse de civils" dans le Donbass, a affirmé Zelensky dans son adresse télévisée quotidienne. "Tout ceci […] est une politique évidente de génocide menée par la Russie", a-t-il accusé.
Avec AFP
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Otan : Macron enjoint Erdogan à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède
27 mai 1997
Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
France24 - Monde
Vladimir Poutine qui porte désormais un gilet pare-balles ? Non, une vieille photo
Publié le : 25/05/2022 - 15:26
Alexandre Capron
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Une image circulant principalement sur Twitter depuis le 22 mai affirme que le président russe Vladimir Poutine aurait commencé à porter un gilet pare-balles lors de ses apparitions publiques. Sous la veste du chef d’État, une forme, cerclée sur la photo d’un rond rouge, peut laisser penser qu'il porte une protection spécifique inhabituelle. La photo date pourtant d’il y a cinq ans. Et selon un photographe présent ce jour-là, il ne s’agissait pas d’un gilet pare-balles.
La photo a été partagée par le compte Twitter Anonymous Operations qui relaie régulièrement des contenus pro-ukrainiens et anti-russes. On y voit Vladimir Poutine se pencher au-dessus d'un lac, et un rond rouge entoure ce qui ressemble à une forme spécifique sous sa veste. La légende indique : “On dirait que Poutine a commencé à porter un gilet pare-balles.”
Elle fait référence à des tentatives d’assassinat dont serait l’objet le président russe et à sa protection renforcée depuis le début de la guerre en Ukraine. Une de ces tentatives d’assassinat aurait notamment été avortée dans le Caucase il y a deux mois, selon un haut gradé ukrainien.
Tweet initial de Anonoymous Operation relayant l'image avec un supposé gilet pare balle. Archivé ici : https://archive.ph/PzCUo © Twitter
Pourquoi c’est faux
Une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder) permet de retrouver des versions de la photo sans le rond rouge, notamment via le moteur de recherche russe Yandex. L’image n’est pas récente, puisqu’elle apparaît dès le 4 août 2017 sur plusieurs sites internet comme ici ou là.
Vladimir Poutine s’était rendu dans la réserve naturelle du Baïkal, durant laquelle il avait notamment libéré des alevins dans le lac. C’est d’ailleurs ce geste qu’on le voit faire dans la photo complète.
Vladimir Poutine portait-il quelque chose sur lui ce jour-là ?
Le Kremlin n’a jamais fait de commentaire sur cette photo en particulier, ni en 2017, ni récemment lorsque cette photo a de nouveau circulé.
D’autres photos ou vidéos prises le même jour permettent de voir des plis similaires à ceux visibles dans la première photo, notamment sur le côté droit de sa veste pour la photo ci-dessous.
Photo de Vladimir Poutine prise le même jour, 4 août 2017, lors du même événement. © Izvestia / Pavel Bednyakov
Sur d'autres images comme ici, il n'est cependant pas évident de distinguer si le président russe porte réellement quelque chose sous sa veste, ou pas.
Deux experts militaires contactés par France 24 ayant visionné les photos ont estimé que, s’il s’agissait d’un gilet pare-balles, celui-ci était alors assez fin et pourrait correspondre à un gilet de "classe allant jusqu’à IIIA permettant une protection contre des munitions jusqu’à 7.62X51” utilisées pour des armes de petit calibre. Il pourrait aussi s'agir “d’un gilet anti-couteau”.
De son côté, un photographe présent ce jour-là – contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, et qui a requis l’anonymat – explique avoir bien remarqué une forme dans le dos du président russe, mais nuance : "Je ne vois pas pourquoi il aurait porté un gilet pare-balles lors de cette visite car il n’y avait aucun danger. Nous en avions discuté avec des collègues à l’époque, et nous penchions plutôt pour un bandage médical”.
Une photo prise après de enchaînement de rendez-vous médicaux ?
Selon le média russe indépendant Proekt, qui a scruté les absences de Vladimir Poutine durant ces dernières années, celui-ci aurait notamment vu de nombreux spécialistes entre le mois de mai et juillet 2017, en particulier un traumatologue orthopédiste après être tombé sur le dos lors d’un match de hockey sur glace, le 10 mai 2017.
Si ces éléments n’ont jamais été confirmés officiellement, des informations sur les médecins officiels de Vladimir Poutine et sur leur lieu de résidence ont pu être documentés par le média, et attestent de la présence régulière de médecins dans l’entourage du président russe.
Le site précise d’ailleurs que juste après s’être rendu dans la réserve du Baïkal, Vladimir Poutine n’a plus fait d’apparition publique du 8 au 16 août.
Télécharger l'application
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Drones. Crutches. Potatoes. Russians Crowdfund Their Army.
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Anton Troianovski
Natalia Abiyeva is a real-estate agent specializing in rental apartments in the city of Nizhny Novgorod, east of Moscow. But lately, she has been learning a lot about battlefield medicine.
Packets of hemostatic granules, she found out, can stop catastrophic bleeding; decompression needles can relieve pressure in a punctured chest. At a military hospital, a wounded commander told her that a comrade died in his arms because there were no airway tubes available to keep him breathing.
Ms. Abiyeva, 37, has decided to take matters into her own hands. On Wednesday, she and two friends set out in a van for the Ukrainian border for the seventh time since the war began in February, bringing onions, potatoes, two-way radios, binoculars, first-aid gear and even a mobile dentistry set. Since the start of the war, she said, she has raised more than $60,000 to buy food, clothes and equipment for Russian soldiers serving in Ukraine.
“The whole world, it seems to me, is supporting our great enemies,” Ms. Abiyeva said in a phone interview. “We also want to offer our support, to say, ‘Guys, we’re with you.’”
Across Russia, grass-roots movements, led in large part by women, have sprung up to crowdsource aid for Russian soldiers. They are evidence of some public backing for President Vladimir V. Putin’s war effort — but also of the growing recognition among Russians that their military, vaunted before the invasion as a world-class fighting force, turned out to be woefully underprepared for a major conflict.
The aid often includes sweets and inspirational messages, but it goes far beyond the care packages familiar to Americans from the Iraq war. The most sought-after items include imported drones and night vision scopes, a sign that Russia’s $66 billion defense budget has not managed to produce essential gear for modern warfare.
“No one expected there to be such a war,” Tatyana Plotnikova, a business owner in the city of Novokuybyshevsk on the Volga, said in a phone interview. “I think no one was ready for this.”
Ms. Plotnikova, 47, has already made the 1,000-mile drive to the Ukrainian border twice, ferrying a total of three tons of aid, she says. Last week, she posted a new list of urgently needed items on her page on VKontakte, the Russian social network: bandages, anesthetics, antibiotics, crutches and wheelchairs.
200 MILES
St. Petersburg
Nizhny Novgorod
Moscow
Novokuybyshevsk
Russia
Kyiv
KAZAKH.
UKRAINE
CRIMEA
By The New York Times
Medical gear is in high demand in part because of the growing firepower of Ukraine’s military as the West increasingly fortifies it with powerful weapons. Aleksandr Borodai, a separatist commander and a member of the Russian Parliament, said in a phone interview that materials to treat shrapnel wounds and burns were needed “in great quantities” on the Russian side of the front. More than 90 percent of Russian injuries in some areas, he said, have recently been caused by artillery fire.
Mr. Borodai said that his units had noted the use of 155-millimeter shells fired by American howitzers, and that Russia’s leadership may have underestimated the determination of the West to support Ukraine.
“It’s not making the military operation go any faster from our point of view — it’s making our situation more difficult, I don’t deny it,” Mr. Borodai said, referring to Western weapons deliveries. “It’s possible that our military leaders were not ready for there to be such massive support on the part of the West.”
Ukraine’s military, tapping into Western support for its cause, is benefiting from a far more extensive crowdfunding campaign that is delivering millions of dollars worth of donations in items like drones, night vision scopes, rifles and consumer technology.
Most of the groups collecting donations for Russian soldiers appear to be operating independently of the Russian government. They mostly rely on volunteers’ personal contacts in individual units and at military hospitals who pass along lists of what they most urgently need.
In Russia’s state media, these groups are rarely mentioned, perhaps because they undermine the message that the Kremlin has the war firmly in hand. But sometimes the message filters through to the Russian audience.
“Our service members keep saying they have all they need,” a television segment in April about such volunteers explained, “but a mother’s heart has a will of its own.”
Outside state media, however, supporters of the war are pointing to private donations as a key to victory. Pro-Russian military bloggers, some of them embedded with Russian troops, are urging their followers to donate money to buy night-vision equipment and basic drones.
“Our guys are dying because they lack this equipment,” one blogger wrote, while “the entire West is supplying the Ukrainian side.”
The needed equipment, largely imported, can be bought at Russian sporting goods stores or ordered online. Starshe Eddy, a popular military blogger, wrote that consumer drones made by the giant Chinese company DJI “have become so firmly entrenched in combat operations that it’s become hard to imagine the war without them.”
Ms. Abiyeva, the real estate agent, showed off on her Telegram account a Nikon Prostaff 1000 laser-equipped range finder that she bought for $400. Nikon says the item “makes seeing — and ranging — deer out to 600 yards a reality.”
“With this kind of tech everything goes better and faster, wouldn’t you say?” Ms. Abiyeva wrote, adding a winking emoji and a heart emoji.
Ms. Abiyeva says she started crowd sourcing aid after her husband, a captain, was deployed to Ukraine and she felt “powerless” to affect the course of events. She visited the hospital attached to her husband’s local military base and got the contact information for surgeons deployed to the war. Ever since, they have sent requests to her directly and passed her contacts along to colleagues.
When one surgeon at a field hospital asked for arterial embolectomy catheters, for treating clogs in arteries, Ms. Abiyeva found another volunteer in St. Petersburg to make the 700-mile trip to deliver 10 of them immediately. Ms. Abiyeva said that when she met the surgeon on her own trip to the region a week later, he told her that six of the catheters had already been used.
“It’s possible that we saved six lives,” she said.
The Russian military’s apparently urgent need for essential medical equipment and basic, foreign-made consumer devices has led some Russians to wonder how the Kremlin has been spending its enormous military budget, more than 3 percent of the country’s total economic output. On the VKontakte page of Zhanna Slobozhan, a coordinator of donations in the border city of Belgorod, a woman wrote that talk of raising money for drones and gun sights “makes me think that the army is totally being abandoned to the mercy of fate.”
“Let’s make sure that at least we won’t abandon our guys,” Ms. Slobozhan wrote back. She did not respond to requests for comment.
Mr. Putin visited a military hospital on Wednesday for the first time since the war began. He later told officials that while the doctors he met had assured him that “they have all they need,” the government should “promptly, quickly and effectively respond to any needs” in military medicine.
Still, the notion that Russian soldiers in Ukraine are underequipped is increasingly seeping into Russian public discourse — among both opponents and supporters of the war. In a documentary about soldiers’ mothers released last weekend by the Russian journalist Katerina Gordeyeva, seen some three million times on YouTube, one woman describes her son using a wire to reattach soles to his boots.
An association of retired Russian officers published an open letter on May 19 noting that the public was raising funds for equipment the military sorely lacked “even though the government has plenty of money.” The letter excoriated Mr. Putin’s war effort as halfhearted, urging him to declare a state of war, with the aim of capturing all of Ukraine.
But on the ground, the concerns are more prosaic. With the approach of summer, Lyme disease-bearing ticks are out, and volunteers in Belgorod have been making homemade insect repellent, putting it into spray bottles and delivering it to the front.
A group of women collecting donations in the area learned that some of the Russian-backed separatist forces were so badly equipped that they were using shopping bags to carry their belongings. In their Telegram account with about 1,000 followers, the group put out an urgent call for backpacks, along with shoes, Q-tips, socks, headlamps, lighters, hats, sugar and batteries.
“This is so they understand that they are not alone,” said one of the coordinators of the Belgorod group, Vera Kusenko, 26, who works at a beauty salon as an eyelash extension specialist. “We hope this ends soon.”
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France24 - World
Making of the Palme d'Or, the famed Cannes Film Festival award
Issued on: 28/05/2022 - 12:45Modified: 28/05/2022 - 12:49
Shirli SITBON
FRANCE 24
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The Cannes Film Festival is coming to a close with the top Palme d'Or prize awarded to the best film, as selected by a jury. The Palme d'Or statue itself is a work of art. FRANCE 24 takes a behind-the-scenes look at how the prized statue is made.
They have been handed to some of the world's greatest filmmakers but the Palme d'Or, first created by Lucienne Lazon, is redesigned every year by new artists.
"The idea of the Palme is a reference to palm trees on the Cannes Riviera," said Caroline Scheufele, Chopard co-president and artistic director.
"Concentration is key, we can't slip and have to make sure every diamond is inserted at the right place," said one of the jewellers working on the Palme d'Or this year.
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Cannes 2022: ‘We need to love where we are at every age,’ Andie MacDowell says
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Cannes 2022: Hirokazu Kore-eda decamps to South Korea for 'Broker'
CANNES FILM FESTIVAL
Film critics ponder next Palme d’Or as Cannes movie marathon wraps up
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois New York Times - World
The Fall of the ‘Sun King’ of French TV, and the Myth of Seduction
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Patrick Poivre d’Arvor, known as a great seducer, has been accused by more than 20 women of rape, sexual assault and harassment in France’s belated #MeToo reckoning.
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By Norimitsu Onishi
PARIS — France’s most trusted anchorman for decades, he used to draw millions in an evening news program that some likened to a religious communion. In an earlier time, he embodied an ideal of the French male — at ease with himself, a TV journalist and man of letters, a husband and a father who was also, unabashedly, a great seducer of women.
Patrick Poivre d’Arvor, nicknamed the Sun King of French TV, seemed so confident of his reputation that last month he sued for defamation 16 women who had accused him of rape, sexual assault and harassment, saying that they were simply “jilted” and “bitter.”
Angered, nearly 20 women appeared together this month in a TV studio for Mediapart, France’s leading investigative news site, with some recounting rapes or assaults that lasted minutes, carried out with barely a few words.
In what has become perhaps the biggest scandal in France’s delayed #MeToo reckoning, their accounts amounted to a devastating rejection of the romantic persona that Mr. Poivre d’Arvor so assiduously cultivated with the help of France’s gossip pages and its most powerful television network. At 74, he is clinging to that image, denying all accusations and arguing that he is just an inveterate, serial “seducer.”
“He was called a Don Juan for years,” said Hélène Devynck, 55, a journalist who has accused Mr. Poivre d’Arvor of raping her at his home when she worked as one of his assistants in the early 1990s. “There were articles in Paris Match that said he was the paragon of French seduction. Which forces us now to ask, ‘What does that mean — French seduction?’”
A court could decide. Nearly all of the most serious accusations against Mr. Poivre d’Arvor occurred so long ago that the statute of limitations has expired. But since he himself has now sued, the case may provide his accusers the opportunity to confront him publicly in court in the coming months.
“His ego is destroying him,” said Cécile Delarue, 43, a journalist who has accused Mr. Poivre d’Arvor of engaging in sexual harassment when she worked with him two decades ago.
Mr. Poivre d’Arvor has dismissed the women as having been motivated by “vengeance” because they had not “enjoyed the regard, or even a simple look, of a man they had once admired,” in a written complaint that has been cited in the news media and whose contents were authenticated by his lawyer, Philippe Naepels.
Mr. Poivre d’Arvor declined an interview request through Mr. Naepels, who said that at least one more woman could be included in the defamation suit.
The direct confrontation between the anchorman and his accusers has contributed to a wider debate in France about seduction, courtship and consent that is being played out in mainstream and social media, where nowadays the description of a man as a great seducer can elicit derision, questions and skepticism, not admiration.
According to the French news media, Mr. Poivre d’Arvor has been married for 50 years to the same woman, who has not commented publicly on the accusations.
As his list of accusers grows, Mr. Poivre d’Arvor, who stepped down from the evening news in 2008, has become, as Paris Match said on its cover recently, a “pariah.”
At the height of his popularity, between 1987 and 2008, 10 million people — a sixth or more of the French population — watched him daily at 8 p.m. on TF1, France’s biggest network. Alexis Lévrier, a media historian at the University of Reims, compared the broadcasts with a Mass, with Mr. Poivre d’Arvor assuming “a nearly religious role.”
Though the newscaster enjoyed the kind of influence that Walter Cronkite had in the United States, Mr. Lévrier said, Mr. Poivre d’Arvor’s public persona also had quintessential French elements. He wrote books like “The Women in My Life,” and profiles of him never failed to mention that he was a great lover and seducer.
On air, he appealed especially to a target audience of women under 50, Mr. Lévrier said.
“He had a way of whispering, of not speaking clearly, that while he spoke to millions gave each person the impression that he was addressing them,” he said.
But inside the imposing headquarters of TF1, Mr. Poivre d’Arvor maintained a hypersexual environment, according to former employees and multiple accounts in the French news media. He regularly invited young women to watch his live broadcasts before leading them to his private office, where several of the women say he assaulted them. He also pressed young female employees for sex, or sexually harassed them, according to former employees, including Ms. Devynck, the former assistant.
Spokespeople for TF1 did not respond to requests for interviews.
Ms. Devynck said she never told anyone at the office that the news anchor had raped her, but asked to be transferred to other duties inside the network.
“I knew that, at the time, if I complained, he was the seducer and so I was the whore — I couldn’t say anything because of his power and the support he had,” said Ms. Devynck, who went on to a successful career at other channels.
A decade later, when Ms. Delarue arrived at TF1 in 2002, she found that little had changed. Being sexually harassed by Mr. Poivre d’Arvor was a rite of passage that new female employees had to endure, she recalled.
In her case, after he humiliated her by asking her in front of others whether she was married and faithful, she said, she avoided attending editorial meetings, where he often made comments about women’s appearances.
Women could not win, Ms. Delarue said. If they went to his office, they were regarded as “sluts” whose careers were subsequently tainted, she said. If they refused his advances, their careers went nowhere.
“I’m of a generation that was raised with the idea that women and men were equal, and that it was through work that I would gain freedom — my mother told me often,” Ms. Delarue said. “But this man just saw me as a fresh piece of meat.”
Ms. Delarue left TF1 after 18 months. She worked at other channels and then lived in Los Angeles for several years. She was there when the #MeToo movement erupted in 2017, ending the careers of TV personalities like Charlie Rose and Matt Lauer within months.
“It was exactly the same thing,” Ms. Delarue recalled thinking, and she waited for someone to speak up against Mr. Poivre d’Arvor.
It would take nearly four years.
A famous letter written by Catherine Deneuve and other prominent Frenchwomen denounced #MeToo as “puritanism” and defended “the freedom to importune” as part of French “gallantry.” Traditional French feminism — and its fierce rejection of #MeToo as an American aberration — was a “trap” that led women to believe that they could be free without worrying about sexual violence, Ms. Devynck said.
Still, French male identity began being questioned in books and in public debate.
Publicly, Mr. Poivre d’Arvor had been the modern incarnation of a French gallantry — upright, literary and a seducer — with roots in the 17th century, said Ivan Jablonka, a historian at the Sorbonne who has explored the evolution of French masculinity.
“But if you consider French literature of the 18th century, almost every book contains a love scene with an element of force or rape,” Mr. Jablonka said.
“In recent years, these supposed great seducers have fallen further into disrepute,” he said, adding that Mr. Poivre d’Arvor’s case “is undermining whole strata of French masculinity.”
Mediapart, the news site, established a desk to investigate sexual violence and appointed a gender editor. It has exposed a series of #MeToo scandals, reporting even in the absence of an official inquiry — something that most of the French news media remains reluctant to do.
Marine Turchi, the site’s lead reporter on sexual violence, has taken nothing for granted — including the myth of the great seducer, which, in her investigations, is regularly evoked to justify sexual violence.
“French seduction and French gallantry have served for years as smoke screens and alibis,” Ms. Turchi said.
But it was the newspaper Le Parisien that first broke the story in February 2021 after a writer, Florence Porcel, accused Mr. Poivre d’Arvor of sexual assault and the authorities opened an investigation.
One of the first women to publicly support her was Clémence de Blasi, another writer, who, after reading the public reaction, felt compelled to recount on Twitter her own experience with Mr. Poivre d’Arvor.
“His image was so powerful that people kept saying it’s not possible, he’s such a seducer, she should have been flattered,” Ms. de Blasi, 33, recalled. “I kept reading, ‘French charm, gallantry and seduction,’ when it wasn’t about that at all.”
In 2015, just out of journalism school and on her first freelance assignment, Ms. de Blasi was asked to go interview Mr. Poivre d’Arvor — but with warnings from her own editors and friends in journalism.
“Little jokes about not wearing a décolleté, makeup or a skirt,” she recalled.
The interview went without incident. But Mr. Poivre d’Arvor followed up with persistent calls asking her out to dinner, she said. When she refused, he called her editors to say she was a “bad journalist” who had refused to accept a scoop from him, Ms. de Blasi said.
Shielded by his reputation, Mr. Poivre d’Arvor initially seemed able to ride out the scandal. But then he gave a disastrous TV interview, saying that “seduction was important” to his generation and included “kisses on the neck.” Denying that he had ever coerced any woman, he challenged anyone to “look into his eyes” and tell him the contrary.
The next day, Ms. Devynck went to the police — one of nearly 30 women who eventually did.
“The gap between this man’s image and what I knew was so great,” she recalled.
The great seducer is “such a part of our collective imagination,” she said. “And the problem is that part of French society still believes in it, or at least believed in it.”
Adèle Cordonnier contributed reporting.
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France24 - World
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Issued on: 27/05/2022 - 16:29
Tracy MCNICOLL
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Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.
Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.
Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families.
The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.
But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.
French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.
Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
France24 - World
Medvedev cruises into French Open last 16
Issued on: 28/05/2022 - 15:26
Paris (AFP) – World number two Daniil Medvedev eased into the fourth round at the French Open on Saturday, defeating Serbian 28th seed Miomir Kecmanovic 6-2, 6-4, 6-2.
Medvedev will play former US Open champion Marin Cilic or 37-year-old Frenchman Gilles Simon for a place in the last eight.
The second seed needed just an hour and 48 minutes to dispatch the 22-year-old Kecmanovic, and didn't lose serve a single time.
"It's unusual on clay, even with Rafa (Nadal) that never happens," joked Medvedev, who returned from hernia surgery the week before Roland Garros.
The Russian fell in the opening round on his first four trips to Paris before reaching the quarter-finals a year ago.
"It was really hard, everyone was asking how I could be number two in the world without getting past the first round," said the reigning US Open champion.
© 2022 AFP
France24 - World
UN rights envoy defends controversial China visit
Issued on: 28/05/2022 - 14:54
Beijing (AFP) – The UN rights envoy on Saturday said her contentious visit to China was "not an investigation", and insisted she had unsupervised access during meetings in Xinjiang, where Beijing is accused of widespread human rights abuses.
Michelle Bachelet's long-planned trip this week has taken her to the far-western region, where Beijing is accused of the detention of over a million Uyghurs and other Muslim minorities, forced sterilisation of women and coerced labour.
The United States has labelled China's actions in Xinjiang a "genocide" and "crimes against humanity", allegations vehemently denied by Beijing which says its security crackdown was a necessary response to extremism.
Bachelet has come under fire from rights groups and Uyghurs overseas, who say she has stumbled into a six-day Communist Party propaganda tour, including a meeting with President Xi Jinping in which state media suggested she supported China's vision of human rights.
Her office later clarified that her remarks did not contain a direct endorsement of China's rights record.
Speaking at the end of her trip while still inside China, Bachelet framed her visit as a chance for her to speak with "candour" to Chinese authorities as well as civil society groups and academics.
"This visit was not an investigation," she told reporters, later insisting she had "unsupervised" access to sources the UN had arranged to meet in Xinjiang.
It is the first trip to China by the UN's top rights envoy in 17 years and comes after painstaking negotiations over the conditions of her visit, which the UN says is neither a fact-finding mission nor a probe.
Bachelet this week visited the Xinjiang cities of Urumqi and Kashgar, according to her office, but no photos or further details of her itinerary have dribbled out.
A Chinese foreign ministry spokesperson said earlier this week that Bachelet's activities were "arranged according to her will and on the basis of thorough consultations of the two sides."
She planned to meet "civil society organisations, business representatives, academics", her office said, but state media has only covered meetings with Xi and foreign minister Wang Yi, during which he gave her a book of Xi quotes on human rights.
Her trip has taken place under a "closed loop", ostensibly due to Covid-19 risks.
The United States has reiterated its view that Bachelet's visit was a mistake after the release of thousands of leaked documents and photographs from inside the system of mass incarceration this week, while the UK and Germany have voiced their concerns at the visit.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, santé et climat : Elisabeth Borne planche sur trois urgences
Le 16 mai dernier, Elisabeth borne est devenue la seconde Première ministre de la Ve République, après Edith Cresson. Quelques jours après sa nomination, l’ancienne ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion a déjà commencé à décliner ses priorités. Comme l’a indiqué Le Point le 27 mai, la nouvelle locataire de Matignon a évoqué trois urgences du quinquennat : la santé, le climat et le pouvoir d’achat. Pour cela, Elisabeth Borne mise sur trois facteurs indispensables : rapidité, efficacité et résultats. « Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français », a-t-elle assuré après une réunion rassemblant l’ensemble des ministres.
Un vaste chantier
Concernant le pouvoir d’achat, la Première ministre a affirmé avoir pris en compte le poids de l’inflation subie par les citoyens. « Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j’ai demandé à mes ministres d’avoir une attention particulière pour les étudiants », a-t-elle déclaré. Des travaux parlementaires sur le sujet doivent reprendre après les élections législatives de juin. Sur l’axe de la santé, Elisabeth Borne a confié vouloir faire face à la pénurie de personnel dans les hôpitaux, grandement fragilisés par la crise sanitaire liée à la Covid-19. Enfin, le climat sera aussi au cœur des discussions du gouvernement pour entamer un chantier de planification écologique « à marche rapide ». Une chose est sûre, la macronie ne manque pas de nouveaux projets et d’ambitions. Elle a cinq ans pour les concrétiser.
France24 - World
Swiatek racks up 31st straight win as Medvedev, Tsitsipas eye last 16
Issued on: 28/05/2022 - 14:44Modified: 28/05/2022 - 14:42
Paris (AFP) – World number one Iga Swiatek racked up her 31st straight win to reach the French Open last 16 on Saturday as Daniil Medvedev and Stefanos Tsitsipas looked to make the second week and pounce on any slip-up by title favourites Novak Djokovic and Rafael Nadal.
Swiatek, the 2020 champion in Paris, dropped serve three times against 95th-ranked Danka Kovinic of Montenegro before sealing a 6-3, 7-5 victory.
Kovinic recovered from 1-4 down in the second set to lead 5-4 but the Pole steadied with a hold and a break before serving out for victory.
Swiatek will next face either Chinese teenager Zheng Qinwen, making her debut in Paris, or France's Alize Cornet, playing in her 61st consecutive Grand Slam.
"I wanted to play really aggressively but sometimes I felt I was hitting with too much power and it was hard to control," said Swiatek.
"I needed to play with a little less risk and be more consistent. She did a pretty good job of defending and giving back at full speed."
Swiatek's winning streak is the best on tour since Serena Williams's run of 34 successive victories in 2013.
11 set points wasted
In early action, Mackenzie McDonald, the 60th-ranked American, slipped to defeat to Italian 11th seed Jannik Sinner after managing to squander 11 set points in the second set.
Sinner, a quarter-finalist in 2020, triumphed 6-3, 7-6 (8/6), 6-3 and will face seventh-seeded Andrey Rublev for a last eight spot.
"I am not 100 percent but I found a solution," said the 20-year-old Sinner who played with strapping below his left knee.
Rublev, also a quarter-finalist two years ago, defeated Chile's Cristian Garin 6-4, 3-6, 6-2, 7-6 (13/11).
Garin saved three match points in the fourth set while Rublev saved five set points in the tiebreak.
Leolia Jeanjean's run ended when the 227th-ranked wildcard was defeated 6-1, 6-4 by Irina-Camelia Begu of Romania.
Jeanjean, once one of France's greatest hopes before her career was derailed by a succession of knee injuries, had knocked out former world number one Karolina Pliskova in the second round.
'Shaking a little'
"In the end, I was shaking a little bit," admitted 63rd-ranked Begu who is in the fourth round for the first time since 2016.
Begu goes on to face either 2021 semi-finalist Tamara Zidansek of Slovenia or US 11th seed Jessica Pegula for a place in the quarter-finals.
Later Saturday, world number two Medvedev and 2021 runner-up Tsitsipas, who are seeded to meet in the semi-finals, also target the last 16.
So far, Medvedev has looked the most likely to reach that stage, dropping just 16 games in two straight-sets wins.
Fourth-ranked Tsitsipas, however, had to come back from two sets down to beat Italy's Lorenzo Musetti in the first round.
Then he needed four hours and four sets to see off 134th-ranked qualifier Zdenek Kolar.
Medvedev, a quarter-finalist at Roland Garros last year after four successive first round exits, takes on 28th seed Miomir Kecmanovic.
The 22-year-old Serb has had a solid clay season with a semi-final run in Munich and a quarter-final spot in Belgrade where he took Novak Djokovic to three sets. He also made the last eight in Rio and Santiago.
Tsitsipas faces unseeded Mikael Ymer of Sweden, the world number 95 who arrived at the tournament on a seven-match losing streak, stretching back to a semi-final defeat to Alexander Zverev in Montpellier in February.
However, Ymer has rediscovered his form in Paris, reaching the third round for a second successive season.
The third round also throws up two battles of tennis past and tennis future.
Holger Rune, just 19, faces 21-year-old Hugo Gaston. In stark contrast, 37-year-old Gilles Simon of France, playing on the tour for the final year, meets former US Open champion Marin Cilic, 33.
Now ranked 158, Simon, a former sixth-ranked player, has made the fourth round on three occasions having made his debut in 2005.
He enjoys a career edge of 6-1 over 23rd-ranked Cilic with their first meeting having taken place at Wimbledon in 2007.
Women's third seeded Paula Badosa, who made the quarter-finals in 2021, is up against Russian 29th seed Veronika Kudermetova.
Badosa has won both the pair's meetings this year, including on the Madrid clay for the loss of just three games.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
[Edito] La droite qui regardait passer les trains
Alors que “l’extrême centre”, ce trou noir de la galaxie macroniste, a annoncé sa Renaissance – sans doute ont-ils le sentiment de revenir d’outre-tombe – et que l’extrême gauche a accouché de la Nupes, la droite française au sens large n’a rien été capable de faire si ce n’est porter sur ses adversaires ce regard que l’on attribue à nos chers bovins regardant passer les trains. Chez Les Républicains – seul parti avec le PS dont ce n’est pas le chef qui a été candidat à la présidence de la République, avec les brillants résultats que l’on sait -, entre la tétanie qui frappe les sortants trop peureux de ne pas retrouver leurs sièges et celle qui paralyse ceux qui déjà pensent à 2027, il n’y aura donc eu aucun responsable de premier plan qui ait le courage de s’engager dans une coalition électorale.
Au Rassemblement national – qui n’en finit pas de démontrer qu’il est extrême non pas tant par son programme que par son incapacité à accepter les propositions d’entente qui lui sont faites -, on ne conçoit d’alliance ou de coalition que dans le cadre d’une absorption pure et simple. Ce qui est le plus sûr moyen de les repousser. Chez Reconquête ! en revanche, les appels à l’union ont été nombreux. Mais, quelles que soient les qualités des personnes en cause, a-t-on cru sérieusement que le camp d’en face accepterait de négocier avec ceux qui l’ont quitté avec force médiatisation en pleine campagne électorale et sont considérés comme des traîtres ? On aurait voulu faire capoter a priori la discussion qu’on ne s’y serait pas pris autrement.
Toujours capable d’affirmer que “l’union fait la force” mais toujours incapable de le démontrer, notamment lorsqu’il est vital pour la France de le faire.
Les plus fins analystes politiques nous expliquent que les états-majors de ces formations “veulent se compter”. Sans doute. Mais on peut d’ores et déjà leur prédire qu’ils n’auront pas beaucoup à compter ni en nombre d’élus ni en nombre de voix au premier tour des législatives, marqueur officiel de la première tranche du financement public des partis politiques. Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est précisément pour cette raison du financement public que la coalition n’a pu se réaliser ! D’abord parce qu’à l’extrême gauche, d’une part, et au centre extrême, d’autre part, ils l’ont fait. Ensuite parce que, soit par une répartition négociée des circonscriptions avec candidature rattachée en nom propre à chaque parti, soit par une candidature déclarée en préfecture sous un nom unique de coalition électorale avec en ce cas une clé négociée de répartition du financement public, le compte total, en nombre de voix au premier tour comme en nombre final d’élus, aurait été bien évidemment supérieur, surtout dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours. Toujours capable d’affirmer que “l’union fait la force” mais toujours incapable de le démontrer, notamment lorsqu’il est vital pour la France de le faire, voilà la droite que la France s’est donnée et semble se donner encore, pour son plus grand malheur.
* Patrick Mignon est ancien porte-parole de Via, la voie du peuple et ancien vice-président de Debout la France.
France24 - World
Perez beats Leclerc to top times in final practice
Issued on: 28/05/2022 - 14:34Modified: 28/05/2022 - 14:32
Monte Carlo (Principality of Monaco) (AFP) – Sergio Perez topped the times for Red Bull in Saturday's third and final practice for the Monaco Grand Prix, narrowly outpacing home hero Charles Leclerc of Ferrari in the final seconds of an intense sunlit session.
Driving with great precision and elan, the Mexican driver clocked a best lap in one minute and 12.476 seconds to outpace his Monegasque rival by 0.041, with Carlos Sainz third in the second Ferrari, three-tenths adift.
World champion and series leader Max Verstappen was a very close fourth in his Red Bull, nearly four-tenths ahead of Pierre Gasly who was a bold fifth for Alpha Tauri.
Perez's success, completed with a series of excellent laps, ended Leclerc's domination of practice at his home event where on Sunday he hopes to banish a 'curse' and finish the race for the first time.
Lando Norris was sixth for McLaren ahead of seven-time champion Lewis Hamilton, still struggling in his capricious Mercedes, Kevin Magnussen of Haas, and George Russell, in the second Mercedes. Fernando Alonso was 10th for Alpine.
The session was uninterrupted, but run in excellent conditions with several minor incidents as the teams competed fiercely for track time and space.
On another near-perfect and warm Riviera morning, under blue skies, Nicholas Latifi and Kevin Magnussen led the way for Williams and Haas, but it was Fernando Alonso who set the first significant time in 1:14.757 for Alpine.
The Ferraris took their time, but were immediately on top when they began lapping, Leclerc and Sainz heading the Red Bull pair after 15 minutes as Mercedes delayed joining the fray. When they did, after 20 minutes, it was without much impact.
Verstappen improved to second splitting the Ferraris before Perez went top in 1:13.297, matched immediately by Leclerc who then clocked 1:12.885. It was clear the top four were in a class of their own while Mercedes continued scrambling for an effective set-up.
With 25 minutes remaining, Russell was eighth and Hamilton 11th, both struggling to stay with the Alpha Tauris and McLaren's Lando Norris, who defied lingering tonsilitis symptoms and went third behind Leclerc and Perez.
It was furiously competitive, if only a practice session, as the drivers demonstrated extraordinary skills in such heavy vehicles on the bumpy, sinuous and unforgiving street circuit.
"Check the steering," said Norris, on team radio. "I've just clipped the wall."
It was a message typical at Monaco, a unique event that may be under threat if negotiations for a contract extension are not resolved – F1's commercial rights holders Liberty Media seeking higher fees and improved facilities to enhance the racing.
Verstappen improved and went second with 12 minutes to go, but still three-tenths adrift of Leclerc as, in heavy traffic, tempers began to fray as incidents of alleged impeding multiplied.
In one frantic spell, the stewards noted one between Sainz and Vettel and initiated an investigation into another between Alfa Romeo's Zhou Guanyu and Verstappen while Stroll clipped a wall at the Swimming Pool complex before Russell almost crashed into Perez.
The Mexican was unperturbed and went top in the closing minutes, resisting a faster lap by Leclerc to improve again in 1:12.517. It was a lap to challenge his rivals ahead of qualifying later Saturday.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
De retour à la région Ile-de-France, Valérie Pécresse retrouve des couleurs
Un brouhaha s’élève de l’accueil du conseil régional. Un petit groupe d’élus LR se chahute. Ils débriefent le retour de Valérie Pécresse à la tête de la région. Certains louent l’énergie débordante de leur présidente. D’autres feignent la fatigue. Un bruit sourd de talons résonne sur le carrelage. Valérie Pécresse fond au pas de charge sur le groupe. Elle tapote vigoureusement dans ses mains. Les conseillers regagnent prestement l’hémicycle. Une sonnerie retentit. Valérie Pécresse repart aussi vite qu’elle était arrivée. Moins de deux mois après son élimination au premier tour de l’élection présidentielle, Valérie Pécresse ne laisse transparaître aucune émotion. La présidentielle semble derrière elle. « Elle est pleinement de retour. Elle est bel est bien concentrée sur les affaires de la région. Sa défaite n’a pas affecté ses capacités de travail », assure Vincent Jeanbrun, le président du groupe LR à la région.
Déployant un dossier devant elle, Valérie Pécresse le surplombe rapidement. La présidente de la région Ile-de-France énonce les projets qui seront soumis au vote des conseillers régionaux. La séance plénière est sujette aux contestations et provocations de l’opposition. Sur les bancs, les élus de gauche dénoncent les accents autoritaires de la politique sécuritaire de Valérie Pécresse. Ils remettent en cause la présence de caméras sur les bases de loisirs, tout en arguant de renforcer les moyens de lutte contre la délinquance. « Vous dîtes tout et son contraire. Vous votez contre les aides, alors que vous demandez à mettre en avant les problèmes auxquels répondent les caméras», leur réplique Valérie Pécresse. Les critiques pleuvent également du côté de la majorité présidentielle. Les macronistes veulent contrer les projets de la région concernant le plan de financement des formations de certains personnels soignants. Pécresse grimace. Elle soupire et reprend à son compte les attaques des macronistes. « C’est madame Borne qui lorsqu’elle était ministre du Travail aurait dû trancher. C’est vous qui avez refusé de mener un front d’urgence sociale. Ces formations sont dispensées dans le privé et sont particulièrement onéreuses pour certains professionnels de santé », lance Pécresse sur un ton réprobateur.
« Ses détracteurs avaient promis que ce serait un retour chahuté. Le jeu politique est réapparu avec l’opposition qui l’attaque sur les sujets de fond. Elle a déjà tiré des leçons de cette élection présidentielle », glisse Vincent Jeanbrun. Dans les tribunes de l’hémicycle, son entourage salue « ce retour en force ». Du moins, après plusieurs semaines de traversée du désert et un jeûne médiatique forcé.
Le « Pecressethon » en ligne de mire
Dimanche 10 avril. Dans les travées de la Maison de la Chimie, dans le VIIe arrondissement de Paris, Valérie Pécresse déambule aux côtés de son cercle rapproché. Elle vient d’achever son allocution. La désormais ex-candidate n’est plus la figure de proue de sa famille politique. Autour d’elle, ses conseillers régionaux les plus proches viennent la réconforter. « La défaite a été un coup dur pour elle, reconnaît l’un de ses proches. Mais, elle a tout de suite cherché à rebondir et trouver des solutions pour sa famille politique. »
« Il ne reste plus à Valérie Pécresse qu’environ 300 000 euros à rassembler. »
Avec un score de 4,78% au premier tour de la présidentielle, les Républicains sont dès lors confrontés à la question du remboursement de leurs frais de campagne. Selon les dires de ses proches, Pécresse aurait eu un entretien avec Christian Jacob, le président des Républicains et Patrick Stefanini, son directeur de campagne. Objectif : mobiliser les moyens pour organiser le remboursement des émoluments. « Elle n’a pas cherché à fuir cette question. Cette entrevue a permis de trouver un directeur financier et les moyens, comme le site internet, pour permettre ce remboursement », détaille-t-on dans l’entourage de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Une course contre la montre s’engage pour la présidente de la région Ile-de-France et ses équipes. L’intéressée doit rembourser une somme de cinq millions d’euros avant le 31 mai. Dans les semaines suivant le premier tour, elle enchaîne les visioconférences pour faire le point sur la progression de la récolte de dons. « Elle en a eu des combats difficiles à mener, mais celui-là révèle ses capacités à rebondir », insiste Marie-Carole Ciuntu, la vice-présidente à la région chargée de l’Administration générale. Au 26 mai, cette implication semble payer. « Il ne reste plus à Valérie Pécresse qu’environ 300 000 euros à rassembler », a rapporté le sénateur Philippe Mouiller, dans les colonnes du Parisien, le 26 mai.
Pouvoir d’achat, sécurité, éducation… Pécresse sur tous les fronts
Discrète ces dernières semaines, Valérie Pécresse ne s’épanche plus sur la scène médiatique. Un recul salvateur ? « Valérie est engagée à réussir ce second mandat régional comme elle a réussi le premier. Elle déborde de détermination sur les dossiers franciliens, et s’attache à mettre en mouvement son exécutif et les services dans le même sens. Je crois qu’elle a pris de la distance sur cette élection présidentielle », développe Othman Nasrou, son vice-président à la région et ancien porte-parole de campagne.
Cette retraite semble lui permettre de repenser son organisation à la tête de la région. Les jours suivants le premier tour, elle s’entretien au téléphone avec le président de sa majorité pour aborder l’unité de son groupe. Elle tient une réunion avec l’ensemble de ses vice-présidents pour hiérarchiser la priorité des dossiers, mis en suspens par la campagne présidentielle. Elle rassemble son cabinet pour préparer son agenda et programmer les déplacements à venir. « Elle a pris énormément sur elle pour repartir avec une nouvelle dynamique à la région. Elle a cherché à s’assurer que sa majorité régionale tenait le coup pour démarrer un nouveau cycle avec de nouveau projets », indique Vincent Jeanbrun. « Une majorité régionale qui tient le coup », comprenez les « manoeuvres de Thierry Solère et de l’Élysée pour faire basculer les élus de la majorité », souffle-t-on dans le camp pécressiste. La majorité est restée stable avec seulement deux défections, celles du député Robin Reda et du maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux.
« En 2010, elle avait lourdement perdu à l’élection régionale. Ne l’enterrez pas. Valérie est bel et bien de retour. »
L’ombre de la présidentielle plane inexorablement sur la tête de Valérie Pécresse. Mais, celle-ci se décide à prendre à bras le corps les problèmes qu’elle n’a pas pu régler avec sa campagne. Pouvoir d’achat, sécurité, éducation, elle est sur tous les fronts. « Ce qui compte, c’est de poursuivre son action pour une Région capitale plus attractive et dont la bonne gestion financière profite au pouvoir d’achat des Franciliens », défend Othman Nasrou. Alors Pécresse consulte les dossiers et les rapports pour faire mûrir son projet de ‘‘bouclier anti-inflation’’. Cette aide financière doit permettre aux familles de lycéens d’économiser près 4 millions d’euros de non-augmentation des tarifs des cantines. À cela s’ajoute la réflexion sur la création d’une agence régionale des travaux d’intérêts généraux. Côté transport, son équipe assure « attendre de pied ferme le ministre des Transports. Il faut aller chercher l’argent de l’aide Covid, que l’État a transformé en dette. Et surtout, le bras de fer à mener sur les travaux du RER B, que Monsieur Macron veut privatiser ». La lutte contre l’islam politique est aussi dans la tête de Valérie Pécresse. La région a voté en faveur du financement de travaux de chercheurs universitaires franciliens sur l’implantation de l’islamisme et ses répercussions pour la société. Si du côté de la Rue de Vaugirard, la page Valérie Pécresse est déjà tournée, Vincent Jeanbrun ne partage pas cet avis. Il assure « en 2010, elle avait lourdement perdue à l’élection régionale. En 2015, elle n’a pas reproduit les mêmes erreurs et en 2021, elle réussit avec une belle campagne à remporter la région. Ne l’enterrez pas. Valérie est bel et bien de retour ». Pour l’heure, à la région uniquement.
France24 - Monde
L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
Publié le : 27/05/2022 - 10:50Modifié le : 27/05/2022 - 22:55
FRANCE 24
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Trois jours après la fusillade qui a fait 21 morts dont 19 enfants au Texas, la NRA a organisé sa grand-messe annuelle en présence de Donald Trump. Si chaque nouvelle tuerie relance le débat autour de la régulation des armes à feu aux États-Unis, la loi est particulièrement permissive dans de nombreux États et la question continue de diviser les Américains. La rencontre a été marquée par la présence de manifestants.
La NRA, le puissant lobby pro-armes américain a tenu, vendredi 27 mai, son assemblée annuelle au Texas en pleine polémique, trois jours jours seulement après l'effroyable fusillade dans une école de cet État américain.
À quelques heures de route de l'école primaire d'Uvalde, où un adolescent de 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes mardi, la NRA a organisé sa grand-messe, en présence de l'ancien président Donald Trump.
L'ancien locataire de la Maison Blanche avait confirmé mercredi sa présence, en lançant que les États-Unis avaient "besoin de vraies solutions et de vrai leadership en cette période, pas de politiciens et de considérations partisanes".
"C'est pourquoi je respecterai mon engagement de longue date de m'exprimer à la convention de la NRA au Texas", avait-il fait savoir, promettant "un discours important au peuple américain".
Deux autres orateurs républicains, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, et le vice-gouverneur, Dan Patrick, ont renoncé à s'exprimer en personne. Greg Abbott a, quant à lui, prévu de prononcer un discours préenregistré et se rendra à Uvalde plus tard dans la journée. Dan Patrick a déclaré, pour sa part, qu'il ne souhaitait pas infliger "une douleur ou un chagrin supplémentaire aux familles et à toutes les personnes qui souffrent à Uvalde."
L'assemblée a été marquée par la présence de manifestants tenant des pancartes et des croix arborant des photos des victimes de la fusillade survenue cette semaine dans une école primaire du Texas.
>> À lire : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
"Ils doivent changer les lois"
Environ 500 protestataires, dont certains criaient "NRA dégage !" et "Honte à toi, ça pourrait être tes enfants !" ont défié les milliers de membres du plus grand lobby des armes à feu du pays qui se pressaient dans le centre de conférence.
La fusillade mortelle de 19 élèves et de deux enseignants d'Uvalde, au Texas, par un tireur de 18 ans équipé d'un fusil d'assaut semi-automatique de type AR-15, devrait limiter la participation à la première convention de la NRA depuis trois ans.
Uvalde se trouve à environ 450 km à l'ouest de Houston. Dans le parc des expositions du centre de convention, les participants pouvaient manipuler des fusils, des armes de poing, des fusils de chasse et d'assaut dans des dizaines de stands, et s'attarder aux stands de munitions de Sierra Bullets et d'autres entreprises.
Tim Hickey, un vétéran du corps des Marines qui participait à l'événement, a rejeté les critiques. "Ces gens sont des marionnettes et des moutons pour les médias. Ils ne font changer personne d'avis", a-t-il déclaré.
À l'extérieur du bâtiment, Melinda Hamilton, 60 ans, fondatrice de l'association Mothers of Murdered Angels basée à Fort Worth, Texas, et qui a perdu sa fille et son petit-fils en raison de la violence armée, a organisé une veillée dans un parc situé en face de la convention.
"Ils doivent changer les lois et nous devons nous battre pour changer ces lois. Cela n'a aucun sens qu'un jeune de 18 ans puisse acheter une arme", a-t-elle déclaré, faisant référence à l'âge des tireurs d'Uvalde et de Buffalo, dans l'État de New York.
Johnny Mata, militant de Houston, a appelé la NRA à interrompre la convention et à organiser une cérémonie d'hommage aux victimes.
"Ils ont l'audace de ne pas annuler par respect pour ces familles", a déclaré Johnny Mata, qui représentait le groupe de défense Greater Houston Coalition for Justice. La NRA devrait "cesser de participer à l'assassinat d'enfants dans les écoles américaines".
Première rencontre annuelle depuis le Covid-19
La décision de la NRA de maintenir son plus grand rassemblement annuel s'inscrit dans une stratégie constante depuis plusieurs décennies visant à résister aux pressions en faveur du contrôle des armes à feu, qui remonte à la fusillade de la Columbine High School, au Colorado, en 1999.
Cette convention, qui se déroule tout le week-end, est la première rencontre annuelle de ce groupe de cinq millions de membres après son annulation à deux reprises en raison de la pandémie de Covid-19
Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.
Quant à l'opinion publique, elle reste très divisée sur la question. "Selon un récent sondage, 54 % des Américains souhaiteraient plus de restrictions sur les armes à feu, 16 % en voudraient moins et 30 % souhaiteraient que les choses restent comme elles sont", explique le correspondant de France 24 à Los Angeles, Pierrick Leurent.
Avec AFP
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ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques
Valeurs Actuelles
Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon
Un jeune homme a trouvé la mort sous les balles, vendredi 13 mai au soir à Vénissieux. Un drame qui se produit après plusieurs autres fusillades survenues dans l’agglomération lyonnaise en quelques semaines. La piste des rivalités entre bandes de quartiers différents serait étudiée, selon LyonMag. Les faits se sont produits en pleine rue peu après 22 heures dans le quartier des Minguettes, sur la place du marché. On ignorait encore, au lendemain du drame, combien de personnes seraient impliquées dans cette attaque.
Rivalités entre Vénissieux et Saint-Fons
Selon les informations de LyonMag, les forces de l’ordre ont été alertées et se sont rendues sur place. Elles ont pu constater des traces de sang, mais la victime, un homme de 23 ans, avait déjà été transportée par des proches à l’hôpital. Il n’a cependant pas survécu à ses blessures. D’autres violences seraient survenues dans la soirée entre bandes rivales de Vénissieux et de la commune voisine de Saint-Fons. Des échauffourées ont également éclaté dans le secteur des Minguettes entre groupes de jeunes et policiers, qui ont dû recourir au gaz lacrymogène.
Un jeune homme d’une vingtaine d’années avait déjà été tué et un autre grièvement blessé, deux jours auparavant, à Lyon dans le quartier de Gerland. Début mai, trois hommes avaient été blessés par des tirs alors qu’ils avaient organisé un barbecue sauvage dans le quartier de La Duchère.
Lyon : les dernières actualités
France24 - Monde
Mafia en Italie : quand Cosa Nostra assassinait des juges
Publié le : 27/05/2022 - 16:08
Natalia MENDOZA
Née en Sicile au milieu du XIXe siècle, Cosa Nostra est rapidement devenue l'une des branches les plus puissantes de la mafia italienne. En 1986 la justice italienne a lancé la contre-offensive, avec le parquet de Palerme en première ligne. Le juge Giovanni Falcone est devenu un symbole de la lutte contre les mafieux. Le 23 mai 1992, il meurt dans un attentat, avec sa femme et 3 gardes du corps. Son collègue et ami Paolo Borsellino, qui lui rend alors hommage, est tué à son tour moins de deux mois après. Des assassinats qui ont déclenché une véritable prise de conscience. Un reportage de Louise Malnoy, Lorenza Penza, Danilo Arnone et Natalia Mendoza.
Cosa Nostra ("Notre chose" en italien) est aussi surnommée "la pieuvre" pour sa capacité à s'infiltrer dans tous les domaines de la société, et à atteindre de ses bras d'autres territoires. Elle s'est implantée à New York ou à Chicago au XXe siècle. Le fameux "Parrain" du film de Francis Ford Coppola était membre de Cosa Nostra. Elle compte encore des milliers de membres, mais les Siciliens s'élèvent de plus en plus contre le pizzo, le racket auprès des commerçants. Et la lutte contre les mafieux continue.
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Italie : 70 condamnations dans le "maxi procès anti-mafia" visant la 'Ndrangheta
Guerre en Ukraine
Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia
Reporters
Italie : le procès pour l'Histoire de la mafia calabraise 'Ndrangheta
New York Times - World
Live Updates: Street Fighting in Key City as Russia Gains Ground in Ukraine’s East
Kyiv May 28, 4:56 p.m.
Moscow May 28, 4:56 p.m.
Washington May 28, 9:56 a.m.
Russian troops are moving closer to encircling the city, Sievierodonetsk, a major railway hub. The U.S. plans to send long-range mobile rocket launchers to the country.
Matthew Mpoke Bigg
Ukraine was facing significant military pressure on Saturday, with Ukrainian and Russian forces fighting street to street in a battle for Sievierodonetsk, one of the most important cities in the Donbas region still held by Ukraine. A Pentagon spokesman, describing how the war is evolving in its fourth month, said it had become, in places, “a very close and intimate fight.”
Early in the war, President Vladimir V. Putin of Russia failed in his attempt to break Ukraine by seizing its capital, Kyiv. That setback shifted his focus to concentrate for fighting over control of the Donbas, which borders Russian territory and where Russian forces have been active since 2014 in support of separatists.
Mr. Putin’s military campaign has intensified despite the collected array of Western sanctions on Moscow, a level of diplomatic support for the government in Kyiv that is almost without precedent, and promises from Washington and Europe of more substantial military aid.
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, who became directly involved this week in a growing debate over whether his country might cede some territory to Moscow in eventual peace talks to end the war, remained defiant. “Donbas will be Ukrainian,” he said in a speech overnight. For months, Mr. Zelensky has called for heavier weapons to relieve pressure in the Donbas region and turn the tide in the war, and officials said on Friday that the Biden administration had approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine.
Artillery is crucial in the fight for Donbas, a largely flat, agricultural region, and Western analysts and Ukrainian commanders argue that accurate long-range missiles are likely to prove decisive. For months, they have said that Russia has held an advantage, in part because of its weaponry but also because artillery attacks have long been central to its military doctrine.
The capture this week of the city of Lyman in the region was an example of the incremental progress that analysts say Moscow continues to make. But Sievierodonetsk, a mining and industrial town, is a far more critical strategic prize for both sides.
In other developments:
The leaders of the central branch of the Orthodox church in Ukraine have made a formal break with the hierarchy in Moscow, widening the schism in a church that was already divided before Russia’s invasion of Ukraine.
Russia is responsible for inciting genocide in Ukraine, with the apparent intent of destroying the Ukrainian people, a new report released Friday by international legal scholars and human rights experts concluded.
Andrew E. Kramer
KRAMATORSK, Ukraine — Russia has made liberal use of one of its most fearsome conventional weapons in the fighting in eastern Ukraine, according to Ukrainian military commanders, medics, British officials and videos from the battlefields.
The weapon, a track-mounted rocket artillery system nicknamed Solntsepek, or the Heatwave, fires thermobaric warheads that explode with tremendous force, sending potentially lethal shock waves into bunkers or trenches where soldiers would otherwise be safe.
“You feel the ground shake,” said Col. Yevhen Shamataliuk, the commander of Ukraine’s 95th Brigade, whose soldiers came under fire from Russia’s Heatwave weapon in fighting this month near the town of Izium.
“It’s very destructive,” Colonel Shamataliuk said. “It destroys bunkers. They just collapse over those who are inside.”
The United States and other militaries also deploy thermobaric warheads in missiles and rocket-propelled grenades. And Ukraine’s Army said on April 5 that it had fired Heatwave thermobaric rockets from a captured system back at Russian troops, intending to burn them with their own weapon, in fighting near Izium.
Thermobaric weapons are not banned, and they are not addressed in the Geneva Conventions, a series of international agreements that govern warfare. Russia’s military has deployed the Heatwave weapon in the war in Syria, but its use in Ukraine has become systematic, according to the Ukrainian military and video footage of strikes on towns in eastern Ukraine.
Such explosives, also called fuel-air bombs or vacuum bombs, scatter a flammable mist or powder that is then ignited and burns in the air. The result is a powerful blast followed by a partial vacuum as oxygen is sucked from the air as the fuel burns.
Ukrainian soldiers who have been caught in the explosions and survived suffered a mix of burns and concussions, said Sgt. Anna Federchuk, an ambulance medic based in Kramatorsk, in eastern Ukraine, who has treated casualties from Heatwave strikes.
“It’s a mixed diagnosis,” she said of the typical casualty from a Heatwave explosion. “The burns are deep and severe.”
The Russian weapon carries a box of rockets atop a tanklike tracked vehicle. It can fire single rockets or a terrifying volley. Still, like many Russian weapons deployed in the Ukraine war, the Heatwave system may not be as effective or decisive in combat as Russian military propaganda suggested it would be.
Developed in the 1980s and once viewed as an awesome and feared invention of late-Soviet military prowess, the Heatwave, formally known as a Tos-1 heavy flamethrower, has drawbacks.
With a range of only six miles, it must be driven close to the front to fire. There, it has been vulnerable to Ukrainian ambushes. In March, a drone video showed Ukrainian soldiers blowing up a Heatwave weapon during an ambush outside the Kyiv suburb of Brovary.
The strike on the vehicle sent its rockets sailing out into the Russians’ own column of armored vehicles, though it was unclear whether any were destroyed.
Their use near the front has also allowed Ukraine to capture some of the weapons. Videos have appeared online purporting to show Ukrainian tractor drivers towing captured Heatwave weapons away from the front. Ukrainian soldiers have claimed on social media to have seized five of the weapons systems as trophies.
Ukraine’s military has also said that the Russians have suffered friendly fire incidents with the Heatwave as it sprayed out highly destructive but unguided rockets.
“The leadership of the 97th Infantry Battalion expresses its satisfaction with the actions of the Russian occupiers,” the Ukrainian military said in a sarcastic statement on May 8 after what it said was a friendly fire strike in the Zaporizhzhia region that killed Russian soldiers. “Such actions are positively perceived and supported in every way by the Ukrainian military. We understand there is a tradition of cooking shish kebabs in May.”
Maria Varenikova contributed reporting.
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Erika Solomon
The Ukrainian authorities accused Russia of looting steel from the occupied port of Mariupol on Saturday, with an official at the port saying that a ship had entered the harbor to take away metal cargo.
It appeared to be the first time the port was used since Russia claimed full control of Mariupol this month.
The Russian state news agency Tass quoted a local official saying that a vessel had entered the Mariupol port on Saturday to “load 2,700 tons of metal” and ship it to Rostov-on-Don, a Russian port. The report did not say where the metal had come from.
Ukrainian officials confirmed that a ship had been loaded with metal in Mariupol, describing it as an act of looting. “The occupiers sent 3,000 tons of metal product by the first ship from Mariupol to Rostov-on-Don,” said Ukraine’s human rights ombudsman, Lyudmyla Denisova.
Russian forces have been working to demine the port, which Ukraine had mined in an attempt to fend off Russian forces. Mariupol became synonymous with widespread hunger, bombing and devastation amid the Russian military’s siege of the city.
Ms. Denisova said in a statement posted on Telegram messaging app on Saturday that Mariupol’s port had held about 200,000 tons of metal and cast iron, valued at $170 million, before the city’s occupation by Russian forces.
Her statement came a day after Metinvest, Ukraine’s largest steelmaker, said that five of its ships, laden with tens of thousands of tons of steel, had been trapped in the southern city’s port since Russia invaded Ukraine in late February. The company warned that Russia could use the ships to illegally seize and transport metallurgical products.
Metinvest said on Friday that “the illegal actions to seize and resume the operations of the Mariupol port clearly indicate that these steel products may be exported by the occupiers,” adding that any such plans would constitute “looting and piracy.”
The company vowed to use all legal means possible to hold Russia accountable.
Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin of Russia held a call with President Emmanuel Macron of France and Chancellor Olaf Scholz of Germany. Putin “confirmed that the Russian side is open to renewing dialogue with Kyiv,” while blaming Ukraine for the current impasse in the peace talks, the Kremlin said. Putin also said that Western weapons deliveries could lead to “a further destabilization of the situation,” and he renewed his demand that the West drop sanctions for Russia to increase food and fertilized exports.
Matthew Mpoke Bigg
To get a sense of how close the warring sides are in the battle for the eastern Ukrainian city of Sievierodonetsk, read the latest update from a local official: Russian forces have seized the Mir hotel and the bus station, he said on Saturday, but city hall has not fallen.
The distance from the hotel to city hall is just a few blocks.
“Russians are still sitting in the hotel,” said the head of Luhansk Province’s military administration, Serhiy Haidai, using a form of slang to describe the long, cream-colored hotel on the northeastern edge of the city. “But the regional center is under the Ukrainian flag.”
“Street battles have broken out in places,” he said, noting that the city had come under at least three heavy rounds of shelling and that 14 high-rise buildings had been damaged overnight.
Russia’s failure to seize Ukraine’s two largest cities — Kyiv in the north and Kharkiv in the northeast — has prompted it to focus increasing firepower on the eastern Donbas region. The city of Sievierodonetsk is a major target there, in part because it would give Moscow control of the whole of Luhansk, one of two provinces that make up the Donbas region.
For weeks, civilians have been forced to cower underground in basements or bomb shelters in a city that no long has consistent power, gas or water.
The police chief of Luhansk, Oleh Hryhory, confirmed in a telephone interview on Saturday that Russian troops were in the city and engaged in street fighting with the Ukrainian Army.
Mr. Hryhory, who was speaking from outside the town and said he had not crossed into Sievierodonetsk on Saturday, said it was not clear how far the Russians had progressed into the city, which is a major railway hub.
Russian forces have surrounded much of Sievierodonetsk. But Mr. Haidai, the head of the military administration, said that a route across a contested bridge over the Siversky Donets River — through the city of Lysychansk on the far bank and then southwest to the city of Bakhmut — remained open, at least for cars.
Reporters who visited Lysychansk on Friday said that no vehicles were able to cross the bridge because of heavy shelling, and that evacuations of civilians had ceased. Mr. Hryhory, the police chief, said on Saturday that the bridge was still standing and open, but that there was heavy shelling around it, making access to the town extremely dangerous.
The road matters, not just as an evacuation route, but also as a possible line of retreat for Ukrainian forces at risk being surrounded.
A spokesman for Ukraine’s defense ministry, Oleksandr Motuzyanyk, said that Russia’s “main goal is to cordon off our troops in the areas of Lysychansk and Sievierodonetsk and reach the administrative border of the Luhansk region.”
But President Volodymr Zelensky of Ukraine struck a defiant tone overnight, saying that if Russia thinks “Sievierodonetsk will be theirs, they are wrong.”
“Donbas will be Ukrainian,” he said in an overnight address.
Carlotta Gall contributed reporting.
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Neil MacFarquhar
The leaders of the central branch of the Orthodox church in Ukraine have made a formal break with the hierarchy in Moscow, widening the schism in a church that was already divided before Russia’s invasion of Ukraine.
The Council of the Ukrainian Orthodox Church said that it disagreed with the position that Patriarch Kirill I, the leader of the Moscow Patriarchate of the Russian Orthodox Church, had taken on the war, according to a statement posted on the council’s Facebook page on Friday.
Patriarch Kirill has repeatedly blessed the Russian military forces invading Ukraine. Because he is the church’s spiritual leader in both countries, many of the Ukrainians dying under the onslaught are his followers. He has also avoided condemning attacks on civilians.
Until now, the Ukrainian Orthodox Church had formally maintained its allegiance to Moscow.
The church has been under the wing of the Moscow Patriarchate for centuries, and its departure will markedly decrease the size of the patriarch’s flock because Ukrainians attend church in greater numbers than Russians.
But it is unclear how many of the bishops and parishes in Ukraine will follow the lead of the council, or how many might try to stick with Moscow, Sergei Chapnin, a Russian religious scholar who has been in the United States since the invasion, wrote on Facebook.
Vladimir Legoyda, the spokesman for the Russian Orthodox Church, declined to comment on the rupture, writing on his Telegram channel that the church had not received any formal notification from the Ukrainian church. He accused “external forces” of trying to destroy the church’s unity.
Before the announcement on Friday, about half the 45 dioceses of the Ukrainian Orthodox Church had already stopped mentioning Patriarch Kirill in their prayer services, the first step toward a formal rupture. Hundreds of Orthodox priests in Ukraine recently signed an open letter demanding that Patriarch Kirill face a religious tribunal over the war.
Disputes within the church, which can last for centuries, revolve around complicated questions of doctrine and authority. The church in Ukraine has been wrestling with an internal split since 2014, the year that Russia annexed Crimea and sparked a separatist war in eastern Ukraine.
Each of the 15 branches of the Orthodox church enjoys significant sovereignty, with the main spiritual guide for Eastern Orthodoxy, the ecumenical patriarch of Constantinople, holding much less authority than the pope, for example.
In 2019, however, Patriarch Bartholomew, the worldwide leader for Eastern Orthodoxy, granted independence, called “autocephaly,” to a previously unsanctioned church in Ukraine. More than half of Ukraine’s parishes rejected the decision and stayed under Moscow’s jurisdiction.
Lingering bitterness dividing the two Ukrainian branches endures, but the new announcement from the council suggested that they might work together.
Diego Ibarra Sanchez
Anna Zub, 14, who left Ukraine with her mother and sister in February, returned last week and attended ballet lessons at the Lviv State Choreographic School on Friday. “I’m doing my favorite thing, I meet my friends here, this helps me a lot,” she said. “My lessons in person with the teacher take me away from bad thoughts.”
Anton Troianovski
Natalia Abiyeva is a real-estate agent specializing in rental apartments in the city of Nizhny Novgorod, east of Moscow. But lately, she has been learning a lot about battlefield medicine.
Packets of hemostatic granules, she found out, can stop catastrophic bleeding; decompression needles can relieve pressure in a punctured chest. At a military hospital, a wounded commander told her that a comrade died in his arms because there were no airway tubes available to keep him breathing.
Ms. Abiyeva, 37, has decided to take matters into her own hands. On Wednesday, she and two friends set out in a van for the Ukrainian border for the seventh time since the war began in February, bringing onions, potatoes, two-way radios, binoculars, first-aid gear and even a mobile dentistry set. Since the start of the war, she said, she has raised more than $60,000 to buy food, clothes and equipment for Russian soldiers serving in Ukraine.
“The whole world, it seems to me, is supporting our great enemies,” Ms. Abiyeva said in a phone interview. “We also want to offer our support, to say, ‘Guys, we’re with you.’”
Across Russia, grass-roots movements, led in large part by women, have sprung up to crowdsource aid for Russian soldiers. They are evidence of some public backing for President Vladimir V. Putin’s war effort — but also of the growing recognition among Russians that their military, vaunted before the invasion as a world-class fighting force, turned out to be woefully underprepared for a major conflict.
The aid often includes sweets and inspirational messages, but it goes far beyond the care packages familiar to Americans from the Iraq war. The most sought-after items include imported drones and night vision scopes, a sign that Russia’s $66 billion defense budget has not managed to produce essential gear for modern warfare.
“No one expected there to be such a war,” Tatyana Plotnikova, a business owner in the city of Novokuybyshevsk on the Volga, said in a phone interview. “I think no one was ready for this.”
Ms. Plotnikova, 47, has already made the 1,000-mile drive to the Ukrainian border twice, ferrying a total of three tons of aid, she says. Last week, she posted a new list of urgently needed items on her page on VKontakte, the Russian social network: bandages, anesthetics, antibiotics, crutches and wheelchairs.
200 MILES
St. Petersburg
Nizhny Novgorod
Moscow
Novokuybyshevsk
Russia
Kyiv
KAZAKH.
UKRAINE
CRIMEA
By The New York Times
Medical gear is in high demand in part because of the growing firepower of Ukraine’s military as the West increasingly fortifies it with powerful weapons. Aleksandr Borodai, a separatist commander and a member of the Russian Parliament, said in a phone interview that materials to treat shrapnel wounds and burns were needed “in great quantities” on the Russian side of the front. More than 90 percent of Russian injuries in some areas, he said, have recently been caused by artillery fire.
Mr. Borodai said that his units had noted the use of 155-millimeter shells fired by American howitzers, and that Russia’s leadership may have underestimated the determination of the West to support Ukraine.
“It’s not making the military operation go any faster from our point of view — it’s making our situation more difficult, I don’t deny it,” Mr. Borodai said, referring to Western weapons deliveries. “It’s possible that our military leaders were not ready for there to be such massive support on the part of the West.”
Ukraine’s military, tapping into Western support for its cause, is benefiting from a far more extensive crowdfunding campaign that is delivering millions of dollars worth of donations in items like drones, night vision scopes, rifles and consumer technology.
Most of the groups collecting donations for Russian soldiers appear to be operating independently of the Russian government. They mostly rely on volunteers’ personal contacts in individual units and at military hospitals who pass along lists of what they most urgently need.
In Russia’s state media, these groups are rarely mentioned, perhaps because they undermine the message that the Kremlin has the war firmly in hand. But sometimes the message filters through to the Russian audience.
“Our service members keep saying they have all they need,” a television segment in April about such volunteers explained, “but a mother’s heart has a will of its own.”
Outside state media, however, supporters of the war are pointing to private donations as a key to victory. Pro-Russian military bloggers, some of them embedded with Russian troops, are urging their followers to donate money to buy night-vision equipment and basic drones.
“Our guys are dying because they lack this equipment,” one blogger wrote, while “the entire West is supplying the Ukrainian side.”
The needed equipment, largely imported, can be bought at Russian sporting goods stores or ordered online. Starshe Eddy, a popular military blogger, wrote that consumer drones made by the giant Chinese company DJI “have become so firmly entrenched in combat operations that it’s become hard to imagine the war without them.”
Ms. Abiyeva, the real estate agent, showed off on her Telegram account a Nikon Prostaff 1000 laser-equipped range finder that she bought for $400. Nikon says the item “makes seeing — and ranging — deer out to 600 yards a reality.”
“With this kind of tech everything goes better and faster, wouldn’t you say?” Ms. Abiyeva wrote, adding a winking emoji and a heart emoji.
Ms. Abiyeva says she started crowd sourcing aid after her husband, a captain, was deployed to Ukraine and she felt “powerless” to affect the course of events. She visited the hospital attached to her husband’s local military base and got the contact information for surgeons deployed to the war. Ever since, they have sent requests to her directly and passed her contacts along to colleagues.
When one surgeon at a field hospital asked for arterial embolectomy catheters, for treating clogs in arteries, Ms. Abiyeva found another volunteer in St. Petersburg to make the 700-mile trip to deliver 10 of them immediately. Ms. Abiyeva said that when she met the surgeon on her own trip to the region a week later, he told her that six of the catheters had already been used.
“It’s possible that we saved six lives,” she said.
The Russian military’s apparently urgent need for essential medical equipment and basic, foreign-made consumer devices has led some Russians to wonder how the Kremlin has been spending its enormous military budget, more than 3 percent of the country’s total economic output. On the VKontakte page of Zhanna Slobozhan, a coordinator of donations in the border city of Belgorod, a woman wrote that talk of raising money for drones and gun sights “makes me think that the army is totally being abandoned to the mercy of fate.”
“Let’s make sure that at least we won’t abandon our guys,” Ms. Slobozhan wrote back. She did not respond to requests for comment.
Mr. Putin visited a military hospital on Wednesday for the first time since the war began. He later told officials that while the doctors he met had assured him that “they have all they need,” the government should “promptly, quickly and effectively respond to any needs” in military medicine.
Still, the notion that Russian soldiers in Ukraine are underequipped is increasingly seeping into Russian public discourse — among both opponents and supporters of the war. In a documentary about soldiers’ mothers released last weekend by the Russian journalist Katerina Gordeyeva, seen some three million times on YouTube, one woman describes her son using a wire to reattach soles to his boots.
An association of retired Russian officers published an open letter on May 19 noting that the public was raising funds for equipment the military sorely lacked “even though the government has plenty of money.” The letter excoriated Mr. Putin’s war effort as halfhearted, urging him to declare a state of war, with the aim of capturing all of Ukraine.
But on the ground, the concerns are more prosaic. With the approach of summer, Lyme disease-bearing ticks are out, and volunteers in Belgorod have been making homemade insect repellent, putting it into spray bottles and delivering it to the front.
A group of women collecting donations in the area learned that some of the Russian-backed separatist forces were so badly equipped that they were using shopping bags to carry their belongings. In their Telegram account with about 1,000 followers, the group put out an urgent call for backpacks, along with shoes, Q-tips, socks, headlamps, lighters, hats, sugar and batteries.
“This is so they understand that they are not alone,” said one of the coordinators of the Belgorod group, Vera Kusenko, 26, who works at a beauty salon as an eyelash extension specialist. “We hope this ends soon.”
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Alexandra E. Petri
As Moscow continues to wage fierce fighting and inflict devastation in eastern Ukraine, there are increasing signs of misgivings about whether Russia’s military has the force and resources to continue fighting.
Five deputies in the local legislature of Primorsky Province in Russia’s far east signed an open letter to President Vladimir V. Putin demanding that Russia stop fighting and withdraw its forces. Russia would be better served by using the young men fighting in Ukraine to work in Russia, said the statement read out by Leonid Vasyukevich, a deputy from the Communist Party.
Earlier this week, a diplomat at Russia’s mission to the United Nations in Geneva resigned over the war, becoming the highest level official to leave his post.
And while they support the war, a group of women worries that Russia isn’t doing enough to help Russian soldiers who seem to be underprepared for a major conflict. A grass-roots movement, led in large part by women, is crowdsourcing aid for Russian soldiers, including food and medical supplies.
Russian forces have made small gains in eastern Ukraine’s Donbas region, with the capture of the city of Lyman and the closing in of Russian troops on Sievierodonetsk. In a nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine insisted that the setbacks were temporary, saying that “Donbas will be Ukrainian.”
Helene Cooper and John Ismay
WASHINGTON — The Biden administration has approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine, a significant transfer that could hugely aid Ukraine’s defense of its territory in the Donbas region, U.S. officials said on Friday.
The transfer will likely be announced next week, said one official who, like the others, spoke on condition of anonymity to discuss security matters. The weapons in the transfer will include mobile rocket launchers that can shoot much farther than the launchers Ukraine is using now.
Although officials have not provided details on exactly which types of rockets the United States will provide, the one used most often by the Pentagon is the M31 GMLRS, for Guided Multiple Launch Rocket System — a satellite-guided precision weapon that carries roughly the same amount of explosives as a 500-pound, air-dropped bomb.
It can fly more than 40 miles, well beyond the range of any artillery Ukraine now uses. According to a report published by the Congressional Research Service in June, the Pentagon has spent approximately $5.4 billion to buy more than 42,000 such rockets since 1998.
For that reason, there had been some skittishness among administration officials that the Russian president, Vladimir Putin, could view the transfer as provocative.
But the official said that the administration is seeking to make sure that the United States can reasonably make the argument that it is not providing Ukraine with the capability to strike deep into Russian territory.
The United States plans to include High Mobility Artillery Rocket Systems, or Himars, multiple-rocket launchers that move on wheeled truck chassis, in the next weapons package for Ukraine, the officials said.
The launchers will join the 155-milimeter howitzers that the United States began sending to Ukraine last month, as Russia moved to a new phase of the war, focusing on seizing more territory in the Donbas region in eastern Ukraine.
Himars trucks can carry a pod loaded with either six GMLRS rockets or one larger guided missile and can quickly relocate after firing. The pod system, in which each rocket or missile is pre-loaded into a disposable launch tube, can be quickly mounted onto the truck and discarded after launch, offering a distinct advantage over Russian artillery rocket systems in which rockets have to be loaded one by one.
A pod of six GMLRS rockets can be fired in a matter of seconds and could cause as much damage to a target as an airstrike with guided bombs.
John Kirby, the Pentagon’s press secretary, on Friday declined to confirm that the decision had been made to provide the launchers. CNN first reported the news.
Ukraine had been asking for the launchers repeatedly. Biden officials have been hesitant to make moves that Moscow might see as escalatory, and the argument that the launchers could strike territory inside Russia has held up the transfer.
But on Friday, following a discussion with Secretary of State Antony Blinken, the Ukrainian foreign minister, Dmytro Kuleba, announced the breakthrough in a tweet.
“Heavy weapons on top of our agenda, and more are coming our way,” Mr. Kuleba said.
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Neil MacFarquhar
In another sign of opposition to the Ukraine war percolating among Russian officials, five deputies in the local legislature of Primorsky Province in Russia’s far east signed an open letter to President Vladimir V. Putin demanding that Russia stop fighting and withdraw its forces.
Russia would be better served using the young men fighting in Ukraine to work in Russia, said the statement read out by Leonid Vasyukevich, a deputy from the Communist Party. While nominally an opposition group, the party habitually supports the Kremlin.
“We understand that if our country does not stop the military operation, there will be even more orphans in our country,” he said.
The statement caused an uproar in the 40-member local legislature, according to news reports, with the governor, Oleg Kozhemyako, calling Mr. Vasyukevich “a traitor” and accusing him of “discrediting the Russian army.”
After the Feb. 24 invasion, Russia’s Parliament made it a crime to denigrate the military, criticize its conduct in Ukraine, challenge the Kremlin’s version of events, or even call it a “war” or an “invasion.” Violations are punishable by up to 15 years in prison.
The legislature sits in Vladivostok, the provincial capital, which borders the Pacific Ocean — across the country from the border and the war with Ukraine.
On Monday, a diplomat at Russia’s mission to the United Nations in Geneva resigned over the war, becoming the highest level official to leave his post.
Catie Edmondson
WASHINGTON — Hours before the House voted this month to approve $40 billion in military and humanitarian aid for Ukraine, lobbyists affiliated with the Heritage Foundation, the prominent conservative think tank, were privately pressing Republicans to oppose the measure.
In a move that seized the attention of conservatives across Washington, Jessica Anderson, the executive director of Heritage’s lobbying operation, released a searing statement — its headline blaring “Ukraine Aid Package Puts America Last” — that framed the measure as reckless and ill-considered.
“America is struggling with record-setting inflation, debt, a porous border, crime and energy depletion,” Ms. Anderson said, “yet progressives in Washington are prioritizing a $40 billion aid package to Ukraine.”
The Heritage Foundation’s position helps explain why 57 House Republicans ultimately voted against the package, in the strongest show of opposition in the party’s ranks to Congress’s deepening support for Ukraine’s effort to fend off the Russian invasion. It reflected the increasing potency of the “America First” impulse in the Republican Party, and how thoroughly it has trickled up to the thought leaders shaping its policy worldview.
And it previewed the growing challenge confronting the party’s leaders, who have toiled to keep the anti-interventionist forces in their ranks at bay should the war drag on, as U.S. officials believe it will, prompting the Biden administration to seek approval of another tranche of aid in the coming months.
In an interview, the group’s president, Kevin Roberts, pledged to “fight” any similarly structured bill “every step of the way.”
The stance also reflects a profound shift at the Heritage Foundation, an organization that conservatives have long considered an intellectual and policy guide star.
For years, the group advocated a hawkish foreign policy, enthusiastically backing the wars in Iraq and Afghanistan, and, more recently, criticizing President Barack Obama for “always” seeking “to find the absolute minimum level of military power he can get away with.”
But more recently, its lobbying arm has embraced the anti-interventionist fervor that defined President Donald J. Trump’s foreign policy and has swept the Republican Party.
On Thursday, Mr. Roberts published a podcast interview with Senator Josh Hawley of Missouri, one of only 11 Senate Republicans to oppose the Ukraine aid package and the author of a recent op-ed entitled “No to Neoconservatism.”
“Neither you, nor we, intend any opposition to an aid package to be dismissive of the heroism that we’ve seen in Ukraine,” Mr. Roberts told Mr. Hawley. “But I can at least speak for Heritage and say, ‘We’ve had enough of business as usual.’”
The core tenets of the organization have long been grounded in promoting free enterprise, limited government and strong national defense. But it has increasingly fed off the rising populism in the party, first during the ascent of the Tea Party and then during the Trump administration, stocking some of the most prominent members of Mr. Trump’s cabinet and boasting that nearly two-thirds of its ideas had been carried out or embraced by his White House during his first year in office.
“What was so surprising about this moment was Heritage, which has always been tough on Russia, strong on NATO and guided by the mantra of ‘What Would Reagan Do?’ took a very odd turn,” said Eric Sayers, a current nonresident at the American Enterprise Institute who began his career at Heritage as a junior staff member.
The move, Mr. Sayers said, reflected the ascendancy in the organization “of more populist forces focused more on following the right than leading it.”
Mr. Roberts, who referred to himself in an interview as a “recovering neocon,” said Heritage’s stance on the aid package reflected “a real skepticism among the conservative grass-roots about the entrenched conservative foreign policy leadership.”
The nation’s financial situation, he said, was forcing “us as a movement to determine that there are a lot of heroic people around the world who will have to rely on the resources from other countries. That doesn’t mean that America shouldn’t be involved, but we need to be less involved.”
His argument echoed the one behind many of the policies Mr. Trump put forward when he complained that NATO allies were not spending enough on the shared costs of defense and argued for a smaller U.S. military footprint around the globe.
It is a position that a growing number of conservative groups are taking. Citizens for Renewing America, an organization led by Russell Vought, Mr. Trump’s former budget director, lobbied against the latest Ukraine aid measure, saying it would leave “the United States on the hook for increased involvement in the war through the remainder of President Biden’s term in office.” Mr. Vought has also lobbied against admitting Finland and Sweden to NATO.
So has Concerned Veterans for America, an advocacy group funded by the Koch network, which called it “a mistake for Congress to fast-track yet another massive aid package to Ukraine when the Biden administration has repeatedly sent confused and mixed signals about its desired end-state in Ukraine.”
But while those groups have long staked out positions against deeper American involvement in what they deem unwise military missions abroad, Heritage’s stance is more recent.
In the months leading up to the vote on the Ukraine aid bill, Heritage’s policy experts argued in favor of an aggressive American role in the conflict, including huge amounts of aid. One report said that the United States “must ensure that its massive humanitarian aid response helps the Ukrainian people to survive Russia’s war of aggression.”
Another report, published in April, declared: “A sovereign Ukraine is necessary for overall European stability, which is in U.S. and NATO interests. In many ways, the long-term stability of the trans-Atlantic community will be decided in Ukraine. The U.S. must act accordingly.”
James Wallner, a senior fellow at the R Street Institute who previously led policy research at Heritage, said the discrepancy between the tone of the reports and the group’s opposition to the aid bill reflected a situation at the think tank “where the tail starts to wag the dog” and politics, not policy principle, begins to drive decisions.
“I always raise the issue of what happens when this grass-roots army that you’re creating runs counter to the policy research,” Mr. Wallner said in an interview. “Do you just do what the grass-roots army wants? And if that’s the case, are you still a public policy organization that’s putting out cutting-edge research? I think you can’t have both at the same time, and I think that’s the challenge.”
Top officials at the organization contend there has been no shift.
Ms. Anderson framed the vote against the aid package as a protest against the “binary choice” she said Democrats had set up “between supporting the great people of Ukraine and taking care of a long list of concerns we have here in the United States.”
“We’re not in the isolationist crowd,” Ms. Anderson said. “Heritage has never been that. But we think it is completely reasonable to express caution and concern, and we’re really encouraged so many members echoed those reservations.”
Mr. Roberts insisted that Heritage was still guided by “the Reagan principle of peace through strength” and said the think tank would have supported an aid package narrowly tailored to provide the Ukrainians with weaponry.
“What I’ve found frustrating in the last couple of weeks among all the commentary,” Mr. Roberts said in the interview with Mr. Hawley, “is that somehow we’re being disingenuous by saying, ‘Why can’t we build the wall at the Southern border? Why can’t we attend to problems at home?’ People took that to mean that we were inventing excuses for opposing the Ukraine bill. It seems like awfully legitimate criticism, not just to us in the think tank world, but to the average American.”
But he also conceded that Heritage’s stance reflected a broader “evolution in the movement” that would “require us to be a lot more prudent about our more limited resources we can spend on foreign policy.”
When Mr. Roberts was selected to lead Heritage in October, he emphasized in an op-ed laying out his vision for the think tank that part of his job would be to “open up the movement to fresh American air and to the people we seek to serve.”
“It is the job of conservatives inside the Beltway to better connect with conservatives outside the Beltway,” Mr. Roberts wrote, “and not the other way around.”
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Carlotta Gall
Photographs by Finbarr O’Reilly
DONETSK REGION, Ukraine — The ground below the Ukrainian positions was scorched black, burned by flares dropped from Russian jets. The green wheat fields beyond were pockmarked with craters gouged out of the earth by Russian artillery strikes.
“This was such a beautiful scene,” the unit commander said, looking out across the rolling countryside Friday morning, “and they ruined it, the swine.”
The commander, who asked to be identified only by his code name, Kandalaksha, leads a volunteer unit camped out in the hills of eastern Ukraine. For two months the unit has been holding part of the line south of the city of Izium, blocking a Russian offensive to encircle and seize the eastern Donbas region.
Kandalaksha is something of an anomaly. He is from Russia, and describes himself as a political refugee. An opponent of President Vladimir V. Putin’s government, he left his homeland in 2014 when Moscow annexed Crimea and began supporting a separatist war in the eastern regions of Luhansk and Donetsk.
“I was fighting the Putin regime,” he said, “and I understood the hottest place to fight against the Putin regime was in Ukraine.”
Soon after arriving in Ukraine he took a step beyond political activism and joined a volunteer military unit in 2015. “I was searching myself and I looked for a way to be useful,” he said. “I thought it would be most honest to go to fight for the country.”
When Russia launched a full-scale invasion of Ukraine in February, he volunteered again and fought in the northwestern suburbs of the capital, Kyiv, for a month. Then as Russia withdrew from Kyiv and concentrated its forces on the battle for the Donbas, his unit was also sent east.
“We don’t see them but they shell us,” he said of his erstwhile compatriots, the Russians who are positioned about 10 miles away from his outpost. “Rarely a day goes by without shelling. They try to bite us, but our forces are holding their positions and are not letting them advance.”
Ukrainian forces are under increasing pressure in eastern Ukraine as the Russian military has switched tactics. It has focused its forces and firepower on a much smaller target with a more limited goal: encircling a last crescent of towns and villages that belong to Donetsk and Luhansk.
Every few days soldiers from this unit of the 95th Air Assault Brigade head to the frontline, which they call ground zero, giving others a break from the pounding artillery. The soldiers are caustic about the type of warfare they are undergoing on the open country of eastern Ukraine. They describe themselves as cannon fodder, and reduced to “cotton” or stuffing under the heavy barrages of artillery.
But their morale seems high and, as volunteers, most said there were convinced of the need to stand up to Russian aggression.
One of the volunteer soldiers is a theater director, another a university economics lecturer.
“It’s much more difficult sitting and doing nothing,” said the lecturer, who goes by the code name Academic.
Maksim Bulgakov, 40, the theater director, said he had never wanted to join the army. “My father, brother and grandfather were artillery officers, but I never wanted to be,” he said. “But it’s such a time. You have a problem and you have to decide.”
The men, and one woman, lie low, sleeping in a farm building and keeping out of sight of Russian drones during the day. They operate artillery guns from the tree lines in the area but did not allow visiting reporters to see them in use.
Russian planes have bombed the area, leaving enormous craters 10-feet deep and damaging some hamlets and farms. An artillery shell landed close but the few soldiers at the outpost seemed unconcerned, cleaning weapons and chopping wood under the trees.
They sleep on wooden boards and camping mats, sharing the barn with two small cats; they named one of them Hitler because of a smudge of black on its face that recalls the Nazi leader’s toothbrush mustache. The cats clamber over the sleeping bodies, as soldiers come and go throughout the night, taking turns to do a few hours on guard duty.
The commander, Kandalaksha, takes a turn on duty too. “Our spirits are high,” he said. “All the men fighting understand that the whole world depends on Ukraine right now. We will do what we can.”
A trained electrical engineer from Murmansk in Russia’s far north, the commander became interested in politics around 2008 or 2009 when he saw a video by the opposition activist and politician Alexei Navalny. The segment exposed the corruption and embezzlement of billions of dollars of state money by the Russian leadership.
“After that I understood all of this money is going to the president and top-level people,” he said. “I began to ask questions and became quite active. He began distributing leaflets and evaded police road blocks to take part in a large protest rally in Moscow at the time of legislative elections in 2011.
But he soon came under scrutiny from Russia’s secret service. He worked at a hydroelectric plant but felt his political activity caused the leadership to deny him a promotion. “They wanted me to go,” he said.
He found a job in southern Russia in 2013 and when the democracy protests began in Ukraine — ultimately leading to the ouster of President Viktor Yanukovych — he began to contemplate leaving Russia altogether. Family members were opposed to his move, but they understood, he said.
He asked that his family members not be identified for their own protection.
He said he did not regret leaving. “I don’t think I will ever go back,” he said. “I feel very good here. I am at home.”
He is both cynical and hopeful about the possibility of change in Russia. He said Mr. Putin had calculated that the West would not oppose his imperial ambition.
“His hunch was that he would face little response,” he said. “But if you fight him, everything is possible.”
“This is the moment when a lot of things are going to be resolved,” he added.
He does not believe that a change of leadership would change anything. “If Putin goes, the system will stay,’’ he said. “We need to change the system.”
He said he was appalled at recent comments by former Secretary of State Henry Kissinger suggesting that Ukraine cede territory in a potential peace agreement with Russia. An editorial in The New York Times was interpreted as suggesting the same.
“That is a horrendous thought,” he said. “The whole world has to destroy the Russian cancer. It is the quintessence of evil and should be defeated by all humanity.”
He said large-scale Western support for Ukraine would help change minds in Russia as people would see the improvements and development of freedoms. The youth in Russia already understood how unjust their system was, he said.
“I hope Russia will change and cease being like it is now,” he said. “It’s not that I want it to be destroyed but I hope Russians will change their minds.”
Maria Varenikova
Photographs by Ivor Prickett
Reporting from Novopil, Ukraine
Three months ago, Pvt. Roman Verediuk worked as a ranger in a national park in western Ukraine.
Now, he is part of a two-man team operating a Browning machine gun on the war’s front line, in the eastern Donbas region. His partner, Pvt. Ivan Ilkiv, used to drive a tractor.
They are members of the Territorial Defense Forces, an all-volunteer military organization whose ranks swelled in the first days of the war. The force handed out rifles to civilians who wanted to defend their towns or villages against the Russian invasion, and no military background was required.
Most Territorial Defense Force volunteers operate in their hometowns or at checkpoints far from the front, but some have become combatants in the east.
Private Verediuk, 32, said he had volunteered to come to the front to avoid fighting the Russians near his home in the country’s west. “If the enemy will reach my home, it will be too late to protect it,” he said.
This week, the two volunteers were guarding a position observing the road that the Russians might take to advance on the village of Novopil in the Donetsk region of eastern Ukraine. They had received their machine gun three days earlier and welded a mount to their personal car to allow it to be fired from the vehicle.
The fields around them were dotted with craters from shelling earlier in the day, and the smell of smoke still hung in the air.
Novopil, a dot in a sea of farmland in the wide-open steppe of eastern Ukraine, is next to a road that Russian forces had used to control access to areas to the north. As the Ukrainians sought to regain control over the road, the village became a major battlefield for a month.
No regular soldiers could be spared for the counterattack on the village, so a brigade of Territorial Defense Force volunteers recaptured Novopil last week, in a significant battlefield success for the organization.
“It’s not ideal that a Territorial Defense brigade had to fight for such an important bit of the front line, but it’s not like there was a choice,” said Col. Oleksandr Ihnatiev, the brigade’s commander. The fighters were supported by artillery, the air force and tanks, he said.
On patrols, the brigade is a ragtag group. Older men with graying beards walk on footpaths through the tall spring grass on the steppe, past houses damaged by shelling. The fields stretch to the horizon with no natural barriers, creating a sense of exposure.
In the village, volunteers patrol past the body of a Russian soldier lying beside a cinder-block shed and stop to rest in the shade inside abandoned, damaged houses.
They wear helmets with green ribbons woven into them, to blur the profile of their heads as protection against snipers.
The group may be inexperienced fighters, Colonel Ihnatiev said, but “their training was already in battle.”
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Victoria Kim
Russia is responsible for inciting genocide in Ukraine, with the apparent intent of destroying the Ukrainian people, a new report released Friday by international legal scholars and human rights experts concluded.
The report said that mass killings, deliberate attacks on shelters or evacuation routes, and the indiscriminate bombardment of residential areas by Russian forces established a “genocidal pattern” indicating an intent to wipe out a substantial part of the Ukrainian population, in violation of the U.N. Genocide Convention.
Rhetoric from the highest levels of the Kremlin and Russian state media denying the Ukrainian national identity and dehumanizing its people amounts to “state-orchestrated” incitement of genocide, according to the report, which was released by the Washington-based New Lines Institute for Strategy and Policy think tank and the Montreal-based Raoul Wallenberg Center for Human Rights.
“There is considerable evidence demonstrating that Russian soldiers have internalized state propaganda and either expressed genocidal intent or carried out atrocities in response to it,” wrote the authors, who include former war crimes prosecutors, former ambassadors and Canada’s former justice minister.
Under international law, genocide is defined as killing or causing serious bodily or mental harm “with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnical, racial or religious group.”
The report found evidence that Ukrainians are at “imminent” risk of genocide, which would require nations that are party to the Genocide Convention to act to prevent the deaths and punish those responsible. While the report’s authors noted that they were using a lower standard of proof than would be required in international courts, they said there were “reasonable grounds to conclude” Russia was in violation of the Genocide Convention.
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has repeatedly accused Russia of genocide.
After reports emerged of atrocities by Russian soldiers in the suburbs of Kyiv in April, President Biden accused Russia’s president, Vladimir V. Putin, of committing genocide. He qualified his remark by saying that it wasn’t a legal conclusion, and that “we’ll let the lawyers decide internationally.”
Mr. Putin has falsely accused Ukraine of committing genocide against Russian speakers and used it as a pretext for invasion. The report released Friday called this an “accusation in a mirror,” a method of inciting genocide that has historical precedents in the Holocaust and the massacre in Srebrenica, where an estimated 8,000 Muslim men and boys were killed in what is now the semiautonomous Serb region of Bosnia and Herzegovina.
The pattern of atrocities of Russians targeting civilians in Ukraine is comparable to the genocidal acts committed by Myanmar’s military against the minority Rohingya group, the report said, quoting from the U.N. fact-finding mission there: “The vastness of the State’s involvement is inescapable.”
Valeurs Actuelles
Un rapport de l’Education nationale alerte sur l’illettrisme en France
Le niveau scolaire des élèves français, notamment en mathématiques et en français, est régulièrement pointé du doigt. Un rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale relayé par Le Figaro le 27 mais alerte également sur le sujet. En effet, 5 % des jeunes de 16 ans seraient illettrés dans l’Hexagone, soit 35 000 au total. De plus, un jeune sur dix serait en proie à de « fortes difficultés en lecture ». Face à cette problématique, le rapport souligne un manque « d’actions concrètes » visant à endiguer le fléau, et l’ignorance autour des « alertes » lancées par certains enseignants et personnels éducatifs.
Echec du système
Depuis la fin des années 1980, ce chiffre de 5 % serait stable, selon l’historien Claude Lelièvre. Dans le détail, il y aurait « 80 % de lecteurs satisfaisants, 15 % en difficulté et 5 % totalement hors champ ». L’étude met en lumière certains constats, dont celui de la disparité de l’illettrisme sur le territoire français. C’est à Mayotte, en Guyane et en Guadeloupe que les jeunes auraient le plus de difficultés à lire, suivi de l’Aisne et de la Seine-Saint-Denis. « L’illettrisme n’est pas uniquement dû aux méthodes d’enseignement, puisqu’elles fonctionnent très bien dans certaines régions », a analysé Claude Lelièvre. Selon lui, le problème serait accentué par le fait « d’une origine sociale, d’une culture, d’un rapport à l’écrit et d’une aisance à l’oral ». Mais « l’échec » de l’Education nationale doit néanmoins être souligné, avec le manque de formation des enseignants qui font preuve pour certains de « négligence et méconnaissance », par exemple. Selon l’historien, cette négligence est aussi notable dans le passage de la maternelle à la primaire. « Aujourd’hui plus que jamais, être illettré, c’est être condamné à la soumission », a regretté Claude Lelièvre.
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Paris, des artistes russes et ukrainiens unis contre la guerre
Publié le : 27/05/2022 - 14:41
Jonathan WALSH
Coup de projecteur sur l'initiative étonnante d'une association parisienne, l'Atelier des artistes en exil. Ses 1 000 m² servent de refuge à des artistes du monde entier, qui ont fui la guerre ou les persécutions. Et depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, cette association accueille et fait même collaborer des artistes russes et ukrainiens, tous fermement opposés à la guerre lancée par Vladimir Poutine.
New York Times - World
11 Families Had Just Welcomed Newborns. A Hospital Fire Left Them Devastated.
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Joy over the births turned to shock and grief after a blaze swept through a neonatal ward at a hospital in Senegal. “There’s nothing we can do but suffer,” said a man who lost his grandson.
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By Elian Peltier and Ruth Maclean
TIVAOUANE, Senegal — The baby boy did not yet have a name.
He was only a day old on Wednesday when a fire broke out in the neonatal section of the hospital where he was born, in the holy city of Tivaouane in central Senegal. He was on the maternity ward’s third floor; his mother, still recovering from a caesarian, was on the first and had not seen him since.
Eleven newborn babies died in the fire, devastating their families and shocking the West African nation, which has faced a series of deadly incidents in maternity wards in recent years.
Relatives of the newborn boy had flocked to the hospital to celebrate his arrival. When the fire started at about 9 p.m. on Wednesday, his aunt, Mame Anta Gueye, had been praying in the hospital compound.
“We were here,” Ms. Gueye said on Thursday, sitting with relatives near the ward where her nephew had died, and where her sister was mourning. “And we couldn’t do anything.”
The fire at the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital of Tivaouane was caused by a short circuit, according to the city’s mayor, Demba Diop. But on Thursday, there were few details of how the fire had spread, and whether any adults — hospital workers or parents — had been in the room with the newborns.
Three babies were saved, Mr. Diop said on local radio.
Grieving families waited for news on Thursday afternoon under the shade of neem trees outside the hospital, desperate for more details about what had happened, and why, and when they could retrieve the bodies of their loved ones.
Inside the grounds of the hospital, the troubled state of Senegal’s health care system was on display, with discarded stretchers and broken hospital beds strewn about, as well as syringes, bedside monitors and microscopes.
A streak of black soot marked the area where the babies had been sleeping, rising from a top-floor window of the turquoise-and-white painted building to where the roof met the near-cloudless sky.
El Hadj Gueye looked up at the broken windows and the smoke-stained building. He had no words. His baby son had died in the blaze.
This was the second tragedy to hit the family in less than a month. At the same hospital on May 4, Mr. Gueye’s wife, Ramatou Laye Gueye, had died giving birth to the baby. Mr. Gueye had given the boy his mother’s name as a middle name, in remembrance of her: Mohamed Ramatou Gueye.
Next to Mr. Gueye stood Moura Diallo, his father-in-law. He lived in the capital, Dakar, but had come to Tivaouane to mourn his daughter. Now he was mourning a grandson as well.
Mr. Diallo blamed the health care system’s lack of adequate equipment and training for nurses.
“There’s nothing we can do but suffer,” he said.
A series of deadly incidents that officials said were avoidable have raised serious questions from the Senegalese public about the state of the country’s public health system, which faces a significant lack of health care workers, financial resources, infrastructure and equipment, according to a national plan outlining development priorities for the 2019-2028 period.
Last month, Astou Sokhna, a pregnant woman in her 30s, died at a hospital in the northern town of Louga, after her requests for a caesarian were ignored for hours. The unborn child died, too.
In April 2021, four newborns died in another hospital fire that officials attributed to a malfunction in the air-conditioning unit of a maternity ward.
On Thursday, the country’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, was dismissed, just hours after he visited the grieving families.
President Macky Sall has declared three days of national mourning, and the events of the Dakar Biennale, West Africa’s biggest art event, were paused.
“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall wrote on Twitter.
The president’s office said Mr. Sall was cutting short a trip abroad and would visit the victims’ families on Saturday in Tivaouane, the center of the Tijanis, one of the most influential Muslim Sufi sects in Senegal, and a city that attracts hundreds of thousands of pilgrims every year.
The Senegalese authorities said six people had already been interrogated as part of the investigation into the fire.
But opposition politicians argued that investigating those responsible was not enough.
Gorgui Massamba Boye, a local representative of the opposition party Pastef, said it was critical to “anticipate potential tragedies.”
“The lack of rigor and laxity cost the lives of many innocent people,” he said.
On social media, other politicians directly blamed the president.
“Once again, babies were burned alive in a public hospital,” Mamadou Lamine Diallo, an opposition lawmaker, posted on Twitter. “That’s unacceptable, Macky Sall.”
Despite all the lives lost, at least one baby was born on Wednesday night at the hospital.
Hours before the fire broke out, Aminata Diaw’s contractions had started. She was rushed to the hospital.
At 9 p.m., as her contractions intensified, the fire started spreading on the third floor. She was evacuated from the maternity ward and taken to the road across from the hospital. Once the firefighters had extinguished the fire, Ms. Diaw was one of the first to be rushed back in, and an hour later was giving birth to a baby girl.
On Thursday afternoon, Ms. Diaw’s sister-in-law, Kiné Diop, said mother and daughter were alive and well and would spend the night together, but that Ms. Diaw was still struggling to process what had happened.
“She gave life while others were losing theirs in the same building,” Ms. Diop said.
Elian Peltier reported from Tivaouane, Senegal, and Ruth Maclean from Dakar.
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L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani Valeurs Actuelles
L’avenir de la restauration se fera « avec des gens issus de l’immigration », assure le président d’une association de restaurateurs
La restauration française va-t-elle se tourner vers l’immigration ? C’est l’appel d’Alain Fontaine, président de l’Association française des maîtres restaurateurs, sur RMC, vendredi 27 mai. Face à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe le secteur à quelques semaines de l’été, les établissements craignent de ne pas pouvoir assurer un service normal. « Les derniers chiffres étaient aux alentours de 360 000 (salariés manquants). Il va y avoir les sorties des CFA et des lycées hôteliers, qui vont venir renforcer nos effectifs. Il nous manque chaque année 100 000 personnes », a-t-il affirmé.
L’exemple du Royaume-Uni
Pour répondre aux besoins, le restaurateur du Mesturet, à Paris a estimé que « la restauration française se fera avec des gens nés en France, des gens venant de l’immigration, de la rupture sociale, de la rupture familiale, de l’échec scolaire ». Pour appuyer ses propos, Alain Fontaine prend l’exemple du Royaume-Uni où, selon lui, « à Londres, vous êtes rarement servi par un Anglais, vous êtes souvent servi par une personne issue de l’immigration. »
Une initiative a été récemment lancée en partenariat avec l’équivalent de Pôle Emploi en Tunisie afin de faire venir de la main-d’oeuvre. Mais pour Alain Fontaine, il faut privilégier des « gens issus de l’immigration » et « qui sont chez nous ». Si ce nouveau personnel venait à remplir les restaurants français, « ça ne nous empêchera pas d’avoir des têtes blondes, des garçons fantastiques, de souche française », a-t-il assuré.
France24 - World
Western United upset Melbourne City to win A-League final
Issued on: 28/05/2022 - 13:58
Melbourne (AFP) – Western United stunned defending champions Melbourne City 2-0 to win the A-League grand final Saturday and lift the silverware in only their third season as a professional club.
The Melbourne-based United only joined the league in the 2019-20 campaign as an expansion club and were in their maiden decider.
But rather than be overawed against more experienced opponents, they quickly took charge at AAMI Park, going 1-0 up inside two minutes thanks to a Nuno Reis own goal.
Serbian striker Aleksandar Prijovic got the second on the half-hour mark before they put on a gritty rearguard action as City launched relentless attacks in the final 45 minutes.
The last team to win the final in their first appearance was Brisbane Roar 11 years ago.
Defeat was deflating for City who had finished the regular season in first place and were widely seen as favourites on their home ground, with 22,495 fans in the stadium.
They were looking to emulate sister club Manchester City and win back-to-back titles.
Formerly Melbourne Heart, they were taken over by City Football Group -- which owns Pep Guardiola's Premier League title winners -- in 2014 and after years of struggle have become the benchmark in recent seasons.
But they were under the gun from the start, behind in the second minute after they conceded a corner and Reis headed into his own goal under pressure from Ben Garrucio's lofted ball.
It was the fastest goal ever in a grand final and United kept the pressure on as rattled City struggled to settle and pose any threat.
United, coached by former Socceroo John Aloisi, were sharper and faster and kept pressing with City's Curtis Good forced to clear off his line before Prijovic doubled the lead minutes later.
But it needed a VAR decision with the Serb initially flagged offside only for referee Chris Beath to overrule the decision, which replays showed was correct.
City had renewed vigour in the second half and Mathew Leckie rattled the crossbar soon after the restart, then Andrew Nabbout went close as they started asking questions.
But United's defence held firm under waves of attacks with goalkeeper Jamie Young pulling off fantastic saves from Nabbout and Scott Galloway to ensure they pulled off the biggest win in their short life.
© 2022 AFP
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis France24 - World
Ukraine shelter residents mark each day alive with a red cross
Issued on: 28/05/2022 - 13:14Modified: 28/05/2022 - 13:13
Kutuzivka (Ukraine) (AFP) – "We put a cross for every day spent here alive," says Nadia Ryjkova, 76, in a dark underground shelter in the northeastern Ukrainian village of Kutuzivka, where she lives with about 50 people.
Ryjkova points to the calendar marked with red crosses since February 24, the day Russian began its invasion of Ukraine, before stroking her stretching cat, Murchik, ("Purrer").
The beds in the shelter are lined up in three large rooms where most residents are elderly women.
Electric wires hang from the concrete ceiling, connecting a few dim lightbulbs to car batteries placed under some chairs.
A wood-burning stove emits a stifling heat, but away from the fire, a cold damp air envelops the surroundings.
But Marfa Khyjniak, 72, is happy with this austere comfort, after countless shells fell on the village of 1,500 residents on March 25 at the start of Ukraine's counter-offensive.
"It was frightening, I was so scared. There are no words. It was unbearable. I was sitting in my bathroom and I was praying. Then I came here for refuge. Even a small space, a chair would have been enough for me," she says.
"Today some return to the village but what for? Everything is destroyed," Khyjniak adds, shedding a few tears before explaining she has suffered "depression" and is taking medication.
Without a telephone connection, she has no news of her children and loved ones, but reassures herself: "I live with hope that they are alive. It's the only thing keeping me alive."
Relentless fire
Russian troops ended their push for Kharkiv but they maintain positions east of the city, firing on the eastern areas and the neighbouring villages. Artillery exchanges continue, especially at night.
The bombardments have destroyed a school, the town hall and several homes in the past few days during the Russian advance and the counter-offensive by Ukrainian forces.
"It's dangerous for sure. Shots are fired, there is shelling, but we're used to it. We don't pay too much attention to it anymore," says Vlad, 35, a tractor driver, while delivering a tank of water to the shelter's residents who rush to fill their cans and bottles.
"Before, they had to fetch water from the well."
Hundreds of metres from the shelter, soldiers get some well-deserved rest in a house which has been hit by a shell, leaving a gaping hole in a wall.
Despite some sporadic cannon fire, the atmosphere is calm with men and women lounging on chairs. They have returned from the front line around 20 kilometres (12.5 miles) away.
"It's raging on the front line. Very hot. We were there for seven days, I don't really remember, for me, it was like one long day," says Laska, a 36-year-old military nurse.
A businesswoman preparing to study for a science doctorate before the invasion, she gave it all up to help the war effort.
"I don't see what else I could do. Everyone must volunteer or defend the country," she says, waiting for the call to return to the front.
'Unbreakable!'
"I'll go back for sure, as soon as the orders come in. Our guys are there, we can't leave them alone!" Laska says.
In the same place, the battle-hardened deputy squadron leader nicknamed "Chekist" has much fighting experience.
"I spent a lot of time in the war. It's my job. I defend my native country," says the soldier who has fought against pro-Russian separatists in eastern Ukraine since 2014.
When "I am fighting, images of my children appear and I know then why I am fighting," he says, adding that the Ukrainian army was now calling on young, inexperienced soldiers.
"Many come and they have never held a gun. Before, we could train them but right now, they learn on the front. Unfortunately, we lose a lot of people," he says as he lights a cigarette.
But he remains defiant.
"We will win the war. It will be hard but our morale is unbreakable. Unbreakable! Unbreakable!" he says. "We will not give in."
© 2022 AFP
BBC
Uvalde shooting: Texas shooting response was wrong, says official
By Sam CabralBBC News, Washington
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Police made the "wrong decision" by failing to storm a primary school classroom in Uvalde, Texas, as a gunman killed 19 children inside, the top safety official has said.
"If I thought it would help, I would apologise," Steven McCraw said during a heated press conference on Friday.
Officers delayed entering because they did not believe it was still an "active shooter" situation, he said.
But pupils inside made multiple calls begging for police to come.
Mr McCraw confirmed there had been a 40-minute gap from the police unit's arrival at Robb Elementary School to the moment they decided to storm the classroom where the gunman had barricaded himself.
The senior officer on the scene decided to wait until the school janitor arrived with the keys because they thought that either "no kids were at risk" by then, or "no-one was living anymore".
The delayed response, combined with video footage showing frustrated parents outside the school being tackled and handcuffed by police while the gunman was still inside, has led to growing public anger and scrutiny of how law enforcement handled the situation.
Authorities have struggled to give a clear timeline of how events unfolded in Uvalde.
On Friday, Texas Governor Greg Abbott said he was "livid" that he had been "misled" about certain information, which he had made public in a news conference earlier this week.
"As everybody has learned, the information that I was given turned out in part to be inaccurate," he said.
He also revealed an anonymous donor had paid $175,000 (£139,000) for the funerals of the victims. "We appreciate that anonymous donor for his generosity," he said. "And we will ensure that those resources get into the right hands."
The gunman crashed his car near the school at about 11:30 local time, Mr McCraw disclosed, and walked around the building firing "more than one hundred rounds" into classrooms as he looked to get inside.
An officer for the school district, who was not on campus at the time, drove immediately to the scene following a 911 call but "drove right by the suspect who was hunkered down behind a vehicle", Mr McCraw said.
By 11:35, the assailant had entered the school through a door propped open earlier by a teacher, and barricaded himself into a classroom.
Police officers followed him into the building minutes later but remained in the hallway.
Mr McCraw confirmed that as many as 19 police officers had gathered outside the classroom but had made no immediate effort to get inside.
It was not until 12:51 that a tactical unit entered the classroom and killed him - about 75 minutes after the attack began.
The commanding officer on scene - the Uvalde school district's chief of police, who was not present at Friday's news conference - believed the situation was no longer one involving an "active shooter".
The description is at odds with the disclosure that at least four emergency 911 calls were made from within the school - some from children barricaded inside with the gunman - begging for police to come.
"With the benefit of hindsight where I'm sitting now, of course it was not the right decision. It was the wrong decision. There's no excuse for that," said Mr McCraw.
Growing emotional amid a barrage of angry questions following the admission, he called the mistakes "tragic".
The great-grandfather of 10-year-old Alexandria Rubio, who died in the attack, told the BBC he thought the police were "cowards".
Ruben Mata Montemayor said he had seen officers "walking" towards Robb Elementary during the attack. "If there was a danger at the school, why weren't they running?" he said.
Texas shooting: More coverage
After the gunman was shot dead, police found as many as 1,657 rounds of ammunition and 60 magazines in his possession.
They later ascertained he had forewarned of some of his actions in private messages to a Facebook friend. It was earlier alleged he made the declarations - "I shot my grandmother" and "I'm going to shoot up a school" - as public posts on the platform.
Mr McCraw said the suspect had asked his sister to buy him a gun last September, but "she flatly refused".
In private chat messages with four people on Instagram earlier this year, he discussed buying a gun and asked questions about it.
One user responded: "Are you going to shoot up a school or something?"
"No, and stop asking dumb questions and you will see," came the reply.
US President Joe Biden and the first lady are due to travel to Uvalde on Sunday, his second trip to a community rocked by gun violence in less than two weeks.
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Anger as Texas police alter key details of shooting
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L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia BBC
Trump: US should fund safe schools before Ukraine
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Former President Donald Trump has called on US lawmakers to prioritise funding for school security over sending military aid to Ukraine.
Speaking at a pro-gun conference, Mr Trump questioned how the US "has $40 billion to send to Ukraine" but cannot ensure security in schools.
The meeting of the National Rifle Association (NRA), the largest US gun group, is taking place in Houston.
The intervention comes days after 21 people died in a Texas school shooting.
"Before we nation-build the rest of the world, we should be building safe schools for our own children in our own nation," Mr Trump said in Friday's speech, drawing loud applause.
Earlier this month, the US Congress overwhelmingly voted to send nearly $40bn (£31bn) in military aid to Ukraine. In total, US lawmakers have sent about $54bn to Ukraine since Russia invaded in February.
"Congress should vote immediately to take back every penny of unused Covid relief money," Mr Trump went on. "Take it back from the states and use that money to quickly establish impenetrable security at every school all across our land."
Mr Trump rejected calls for tightened gun controls, saying decent Americans should be allowed firearms to defend themselves against "evil".
He instead proposed a "top-to-bottom overhaul" of school safety, with fortified single points of entry including metal detectors and at least one armed police officer on every campus. He accused Democrats of stonewalling such security measures.
The former Republican president began his speech by reading out the names of the Uvalde shooting victims, with each marked by a bell toll.
The annual conference of the NRA, which has five million members, is taking place 280 miles (450 km) from Uvalde, the scene of the worst school shooting in the US in a decade.
Ahead of the event, several conservative speakers and musical performers announced they were backing out - including Senator John Cornyn and the manufacturer of the rifle used in the Uvalde attack.
Mr Trump hit out at those who withdrew, telling the crowd: "Unlike some, I didn't disappoint you by not showing up."
Texas Governor Greg Abbott, who had been slated to speak in person at the event, instead told the crowd via videolink that gun laws are ineffective at preventing mass shootings.
"There are thousands of laws on the books across the country that limit the owning or using of firearms - laws that have not stopped madmen from carrying out evil acts on innocent people and peaceful communities," Mr Abbott said.
"In Uvalde, the gunman committed a felony under Texas law before he even pulled the trigger. It is a felony to possess a firearm on school premises. But that did not stop him."
Texas shooting: More coverage
Mr Trump called in his speech for the US to "drastically change our approach to mental health".
He made a similar call during his presidency, even while critics at the time accused him of trying to defund medical programmes that included mental healthcare.
Before Mr Trump spoke, Texas Senator Ted Cruz blamed mass shootings mainly on absent fathers, declining church attendance, social media and video games.
Mr Cruz also reiterated his pro-gun stance and urged delegates "not react to evil and tragedy by abandoning the Constitution or infringing on the rights of our law-abiding citizens".
"If the left disarms America, those crimes would no longer be stopped," Mr Cruz said. "Many more single moms in subways would be assaulted or raped or murdered. Home invasions would turn much more deadly, as only the criminals would have guns. And far more children would be murdered."
Outside the venue, hundred of protesters gathered to oppose the NRA. They held signs saying "NRA kill kids", "protect children not guns" and held crosses and photos of shooting victims.
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Texas shooting response was wrong, says official
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Valeurs Actuelles
Stagiaire de Valeurs actuelles recalée d’un entretien d’embauche : l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris lance une enquête interne
Un témoignage qui fait du bruit. L’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP) a réagi après la publication d’un article le 25 mai dernier par Valeurs Actuelles. Ce papier portait sur le récit d’un entretien d’embauche au sein de l’association passé par une candidate qui a vu son passé dans la presse « d’extrême droite » être utilisé contre elle.
Dans un communiqué envoyé par le service relation presse de l’Opéra national de Paris à la rédaction de Valeurs Actuelles, vendredi 27 mai, l’association a annoncé le lancement d’ « une recherche complète d’informations en interne pour avoir une vision d’ensemble du déroulement de cet entretien ». Si elle réaffirme « son plein attachement à la liberté d’opinion et à la liberté d’expression », l’AROP rappelle qu’elle est « une association de loi 1901 » et qu’elle souhaite « soutenir les activités de l’Opéra national de Paris. » Une fois l’enquête interne terminée, l’association « transmettra ses résultats à l’Opéra national de Paris dans les meilleurs délais. »
« Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? »
Ce communiqué fait suite au témoignage d’Adélaïde, stagiaire dans notre rédaction depuis cinq mois. Lors d’un entretien à l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP), son interlocutrice a trouvé « surprenant » qu’elle postule « dans le milieu culturel avec votre CV ». En plus de travailler à Valeurs Actuelles, la candidate a collaboré avec le site Boulevard Voltaire et le magazine l’Incorrect.
Pour tenter de justifier sa position, la responsable a assuré que « quelques personnes issues de l’immigration » qui travaillent dans l’établissement public auraient du mal à travailler avec elle. Avant de lâcher : « Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? ». Et de conclure : « On va s’arrêter là pour ne pas vous faire perdre votre temps et le mien ».
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In pictures: the faces of France’s new government
Issued on: 21/05/2022 - 17:47
Henrique VALADARES
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Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.
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New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
BBC
2022 Champions League final: Up to 60,000 Liverpool fans expected in Paris
Last updated on 27 May 202227 May 2022.From the section European Footballcomments2287
Liverpool will look to win European club football's most prestigious prize for the seventh time when they face Real Madrid in a mouth-watering Champions League final in Paris on Saturday.
Up to 60,000 Liverpool fansexternal-link - many without tickets - are expected in the French capital as Jurgen Klopp's Reds attempt to seal an FA Cup, Carabao Cup and Champions League treble in their 63rd and final game of 2021-22.
However, Real Madrid are record 13-time winners and their Italian boss Carlo Ancelotti is looking to win the competition for a fourth time - the most by any manager in the tournament's history - after leading AC Milan (2002-03, 2006-07) and Real (2013-14) to European glory.
Liverpool head into their third Champions League final in five seasons on the back of the disappointment of narrowly losing out to Manchester City in the Premier League title race last weekend.
"We are all in a good mood. If you are healthy, as the boys obviously are, life gives you opportunities again and again and in this case it is the Champions League final," said Reds boss Klopp.
The German added: "Three finals in five years is exceptional because this competition is really difficult. It is really special. We really want to give it a proper go and we will see."
While Liverpool are looking to seal a cup treble, Real are attempting a league and European double after being crowned champions of Spain.
By steering Real to a 35th La Liga titleexternal-link last month, Ancelotti became the first manager to win the league in all five of Europe's major leagues.
"Two great teams will face each other, and the one with more courage and personality will win at the end," said former Chelsea boss Ancelotti.
The final will be decided on the day with extra time and penalties coming into play if the sides cannot be separated.
Saturday's eagerly anticipated final brings together two super heavyweights of European football.
While Real Madrid are aiming to win it for a 14th time, which would then be twice as many as any other club, a Liverpool win would take them level with AC Milan (7) in second place on the list of overall champions.
Liverpool's Senegal forward Sadio Mane and Real Madrid's France forward Karim Benzema are both in the running to win this year's coveted Ballon d'Or which is awarded to the world's best player.
Benzema, 34, has struck 15 goals in Europe this season - including two hat-tricks - and is the Champions League's leading scorer in 2021-22, while Mane was instrumental in his country's first Africa Cup of Nations triumph in February.
Mane also helped Senegal qualify for the 2022 World Cup, with the 30-year-old winning two domestic cups with Liverpool this season. Linked with a move away from from the Reds this summer, Mane said he will give a "special" answer over his future after the final.
Mohamed Salah said earlier this month Liverpool had "a score to settle" with Real after losing 3-1 to the Spanish giants in the 2018 final in Kyiv.
Four years ago, the Egypt star left the pitch in tears after falling heavily following a challenge by Sergio Ramos. "I want to play against them and hopefully win it from them as well," added Salah, who has yet to extend his contract that expires in June 2023.
This is the third time Liverpool and Real have met in the final.
As well as 2018, the two clubs met in 1981 when Liverpool emerged 1-0 winners in Paris. Forty-one years later, will history repeat itself?
Real Madrid have lost four times in 12 Champions League matches this season - Liverpool have lost three out of 62 matches in all competitions in 2021-22 - yet the champions of Spain have made it through to their 17th final in the competition.
They have defeated Liverpool's Premier League rivals Chelsea and Manchester City along the way but suffered a surprise home defeat to Moldova's Sheriff Tiraspol in the group stage last September.
Real came back from the abyss in their semi-final against City.
Trailing Pep Guardiola's side 5-3 on aggregate with just one minute of normal time remaining in the second leg, Brazilian substitute Rodrygo scored twice to force extra time.
Benzema, who has scored seven Champions League goals against English teams this season, then sent Ancelotti's side to Paris with a penalty.
European club football's showpiece final, which is expected to be watched by a global television audience of up to 400 million,external-link is being held in Paris after Russia was stripped of the event following the nation's invasion of Ukraine.
It was scheduled to be played in St Petersburg but Uefa announced in February it would instead move the match to the Stade de France.
Paris has been given just three months to prepare, well short of the usual 18.
It is the third year running the venue of the Champions League final has been moved - the previous two because of the coronavirus pandemic.
The last time the Stade de France staged the Champions League final was in 2006 when Barcelona defeated Arsenal.
French authorities are braced for an influx of up to 60,000 Liverpool supporters as Paris prepares for the Champions League final.
Most have travelled without a ticket for the match by coach, train, plane and boat to soak up the atmosphere.
Around 7,000 police will be on dutyexternal-link while authorities have prepared a vast fan zone for up to 45,000 Liverpool fans along the Cours de Vincennes, a major avenue in the east of Paris, six miles from the stadium.
There will be 75,000 inside the Stade de France but only 20,000 tickets have been made available to each side, with a further 12,000 offered for sale to fans worldwide.
The remaining 23,000 tickets have been distributed to national associations, commercial partners, broadcasters, and Uefa's official hospitality programme.
More than one-fifth of Liverpool's ticket allocation was for tickets that cost between £410 and £578.
Liverpool John Lennon Airport has put on 34 extra flights to take around 9,000 supporters to Paris on Friday and Saturday, with 13 flights for fans departing on Friday and 21 flights departing on Saturday morning.
However, fans travelling to France faced long queues at the Port of Dover.
Some complained of "chaos" after being stuck in hours-long queues alongside families heading for half-term holidays.
BT Sport is making the Champions League final available for everyone in the UKexternal-link to watch whether on TV, online or on mobile.
BBC Radio 5 Live is providing full match commentary from 20:00 BST, with a special 606 following the final featuring Robbie Savage and Chris Sutton.
The BBC Sport website will have live text commentary as well as full reaction, analysis and a report following the final.
France24 - Monde
Guadeloupe : les urgences du CHU au bord de l'implosion
Publié le : 27/05/2022 - 15:58
La situation est catastrophique en Guadeloupe où les urgences sont en surchauffe. Le centre hospitalier universitaire se vide de ses médecins et infirmiers et le directeur de l'établissement est parti à La Réunion. Le CHU lance une vaste campagne de recrutement. Un reportage de Marie-Lyne Plaisir et Christian Danquin.
En Guyane, d'importantes inondations sont fréquemment enregistrées depuis le début de l'année. Les fleuves sortent désormais de leurs lits, notamment le Maroni. Toute la région de l'Ouest, dite du Haut Maroni, suffoque et plusieurs communes et villages sont sous les eaux... Les familles sinistrées ont été mises à l'abri.
En Guadeloupe, les entreprise tentent de sortir de la crise. À la flambée du prix des matières premières s'ajoutent retards de livraison et ruptures de stock. La situation est de plus en plus insoutenable.
Le tourisme a enfin retrouvé son rythme de croisière en Polynésie, au niveau d'avant la crise sanitaire du Covid-19. Pour certains touristes, il s'agit de l'accomplissement d'un rêve.
Les Antilles françaises commémorent la fin de l'esclavage : le 22 mai en Martinique et le 27 mai en Guadeloupe. Après deux ans sans commémorations en raison du Covid-19, les populations antillaises se réapproprient leur histoire. Comme ici, en Martinique où le 22 mai a été marqué par des rassemblements aux quatre coins de l'île.
En Nouvelle-Calédonie a été signé un accord cadre historique sur la transition énergétique dans le secteur du nickel. L'archipel vise l'autonomie électrique et l’adoption d’une production verte. Il veut décarboner au maximum et devenir une référence sur le marché mondial du nickel des batteries électriques.
La mangrove de Téouta, à Ouvéa, est l'une des plus préservées au monde. Elle possède un écosystème unique et les scientifiques accordent une attention toute particulière à ce trésor environnemental de Nouvelle-Calédonie.
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Valeurs Actuelles
Dunkerque, nouvelle porte d’entrée de la cocaïne en France
Port de Dunkerque. Nuit du 10 au 11 octobre 2021, vers 2 h 30. Sept hommes, encagoulés, vêtus de noir et gilets pare-balles, siglés police, sur les épaules, se faufilent à bord du Trudy : un vraquier à l’imposante coque couleur ébène, battant pavillon du Liberia, arraisonné quelques jours plus tôt par les douanes françaises dans les eaux de la mer du Nord. Après une fouille méthodique, les gabelous, tuyautés par les agents antidrogue américains de la DEA, avaient mis la main sur 1,1 tonne de cocaïne. Le nouvel équipage engagé, après la mise en examen et l’incarcération de celui qui se troeuvait à bord au moment de la saisie de cette impressionnante quantité de coke, est surpris dans son sommeil. Les membres de ce mystérieux commando, qui viennent de prendre d’assaut ce navire censé transporter de l’argile depuis le Brésil, sont armés de barres de fer et de manches de pioche. Ils échangent entre eux en arabe, et exigent d’être conduits devant une porte précise dans ce vaste cargo. Après plusieurs heures de recherches, ils sont repartis bredouilles. Quinze jours plus tard, alors que le Trudy vient d’accoster à Rotterdam (Pays-Bas), les autorités néerlandaises découvrent encore dans ses cales plus de 500 kilos de la même drogue…
Cette affaire, sans précédent, démontre à quel point les zones portuaires focalisent l’intérêt des trafiquants et constituent un point de fragilité dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.
près de 2,4 tonnes de cette drogue, venue d’Amérique du Sud, ont été saisies en 2021 dans le troisième plus grand port français
En 2021, le port du Havre, en Seine-Maritime, occupait toujours la première place pour l’entrée en masse de la cocaïne en France, avec un peu plus de 10 tonnes saisies. Mais le grand port maritime de Dunkerque (Nord) est devenu le nouveau spot pour l’acheminement de la coke dans l’Hexagone. Selon une note confidentielle de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), que Valeurs actuelles a pu consulter, près de 2,4 tonnes de cette drogue, venue d’Amérique du Sud, ont été saisies en 2021 dans le troisième plus grand port français. Policiers et douaniers notent que Dunkerque, qui occupe la première place pour les exportations de fruits et légumes, monte en puissance par son volume d’importation de “blanche”. Pour preuve, en 2016, “seulement” 546 kilos de cette drogue y avaient été saisis. En cinq ans, près de 6 tonnes de coke y ont été interceptées par les forces de l’ordre. La proximité avec les Pays-Bas, base arrière pour la transformation et de la distribution des produits stupéfiants en Europe, peut aussi expliquer ce choix de point de chute par les caïds de ce trafic.
Braquages de camions et bananes fourrées
Comment expliquer cette augmentation des saisies ? « Les tenants du narcobanditisme de l’agglomération lilloise et du Dunkerquois s’implantent progressivement dans ce trafic international de haut niveau avec le concours d’autres organisations criminelles, basées à Creil (Oise), Amiens (Somme) ou encore Rennes (Ille-et-Vilaine) », avance-t-on du côté de la police judiciaire du Nord. En août 2021, deux saisies importantes y ont été réalisées, coup sur coup, dans des conteneurs renfermant de la ferraille en provenance de la Martinique. Les douaniers l’ont trouvée empaquetée dans des sacs de sport pour un poids de 434 kilos et dont le taux de pureté était très élevé (91 %). Deux dockers – pièces indispensables d’un mode opératoire, baptisée “rip-off * ”, qui permet aux commanditaires de récupérer la drogue avant que le conteneur ne soit chargé sur les camions de livraison – ont été mis en examen et écroués.
Plus de 400 autres kilos dissimulés dans des bananes, en provenance de Colombie, ont encore été découverts quelques jours plus tard. En février dernier, à Oppy (Pas-de-Calais), six faux policiers ont braqué un camion qui transportait un conteneur débarqué au port de Dunkerque, et acheminé depuis la Guadeloupe. Après avoir menotté le chauffeur, les malfaiteurs se sont emparés de plusieurs sacs de sport avant de prendre la fuite. « Les sommes en jeu sont si importantes que ces narcotrafiquants n’hésitent pas à braquer les camions pour récupérer leur marchandise » , souligne un fonctionnaire.
Comme le montrent les récentes saisies et arrestations, le trafic de cocaïne est un « phénomène exponentiel ». Les saisies ne cessent d’augmenter avec une hausse de 38 % entre 2018 et 2021. « Ce phénomène est aujourd’hui complètement submersif au point qu’il est appelé communément le tsunami blanc », précise un gendarme. Hausse de l’offre, de la demande et baisse des prix expliquent cette tendance. Selon le dernier rapport de l’Onu, « la quantité de cocaïne fabriquée dans le monde a doublé entre 2014 et 2019 », pour atteindre un niveau estimé à 1 784 tonnes, le plus haut jamais enregistré.
Par ailleurs, l’analyse des eaux usées a mis en évidence une nette augmentation de la consommation de cocaïne par habitant en Europe, l’un des deux plus gros marchés au monde.
Dans un rapport, en date du 6 mai, d’Europol, l’agence européenne de police spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée au sein des 27 États membres, la France s’est classée cinquième en 2020 parmi les pays dans lesquels les saisies les plus importantes ont été réalisées. Dans l’Hexagone, la “cc” s’écoule sur l’ensemble du territoire et aucune strate sociale ne semble épargnée par ce fléau. La cocaïne arrive en seconde position sur le podium des drogues les plus consommées avec « environ 600 000 usagers », estime l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Résultat pour les consommateurs : le prix du gramme a baissé, passant en sept ans de 80 à 60-50 euros.
« La voie maritime et le transport par conteneur sont privilégiés par les filières sud-américaines et antillaises du trafic international parce qu’ils limitent les pertes en cas de saisie et complexifient l’identification des acteurs par les services d’enquête. De plus, le volume des échanges commerciaux par conteneurs est tel qu’il s’agit du vecteur de transport le moins contrôlé », certifie la DCPJ, toujours dans cette même note.
Forte reprise en 2021
L’année 2021 a été marquée par une forte reprise du trafic des conteneurs (hausse de près de 10 %) après la crise sanitaire. De nombreuses lignes commerciales ont été ouvertes en provenance des pays producteurs (principalement Colombie, Bolivie et Pérou) et des Antilles françaises avec, pour conséquence, une augmentation des saisies de cocaïne sur les plates-formes portuaires en Europe. En 2021, dans les ports d’Anvers (Belgique) et de Rotterdam (Pays-Bas), respectivement 89 et 70 unités ont été récupérées par les services anti-drogue, contre 66 et 33 en 2020. Les forces de l’ordre estiment que cela ne représente pourtant que 10 % de la marchandise importée.
* Cette technique de contrebande consiste à briser les plombs posés sur un conteneur, avant de s’emparer de la drogue à peine dissimulée dans le fret. Afin de ne pas éveiller les soupçons, le conteneur est refermé à l’aide de plombs portant les mêmes numéros d’identification.
France24 - Monde
Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques
Publié le : 27/05/2022 - 02:10Modifié le : 27/05/2022 - 03:27
FRANCE 24
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FRANCE 2
La police d'Uvalde au Texas est sous le feu des critiques, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école où un adolescent de 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes. Le président Joe Biden se rendra sur place dimanche pour "partager le deuil de la communauté" de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu de l'histoire du pays.
La police était sous le feu des critiques jeudi 26 mai au Texas, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école d'Uvalde où un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes mardi.
Lors d'une conférence de presse, un responsable des forces de l'ordre, accusées de passivité, a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.
La Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden se rendrait avec sa femme dimanche sur place pour "partager le deuil de la communauté" de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu de ces dernières années dans le pays.
Selon une vidéo et de nombreux témoignages, des parents ont attendu devant l'école, pendant une éternité selon eux, sans que la police n'intervienne, alors que le lycéen, Salvador Ramos, était en train de perpétrer son massacre dans une salle de classe.
"Environ une heure" après que ce dernier est entré dans l'école, des unités de la police aux frontières américaine sont arrivées, "sont entrées dans l'école et ont tué le suspect", a dit lors de la conférence de presse Victor Escalon, le directeur régional du département de la Sécurité de l'État du Texas. Face à la presse en nombre et à la douleur des familles, il a répété qu'il y avait "beaucoup d'information, de nombreux points fluctuants" dans l'enquête. "Cela prend des jours, des heures, ça prend du temps", a-t-il ajouté.
Avant d'y entrer, a souligné Victor Escalon, il a tiré sur l'école. "Quatre minutes plus tard", les premiers policiers locaux sont arrivés sur place. "Ils entendent des coups de feu, prennent des balles, se replient et s'abritent", a déclaré le responsable de la police jeudi. Il était alors 11 h 40 mardi, et Salvador Ramos était dans l'école primaire Robb.
L'indignation se mêle à la colère
C'est à partir de ce moment-là que des parents ont commencé à arriver devant l'école. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l'établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l'une des personnes à l'extérieur de l'établissement.
WARNING SENSITIVE CONTENT - New footage shows angry parents endure heart-wrenching wait outside #Texas elementary school amid #massshooting. pic.twitter.com/YBMs15tVSG
May 26, 2022Daniel Myers, un pasteur de 72 ans, était arrivé avec sa femme Matilda à l'extérieur de l'école environ trente minutes après l'entrée du tireur dans l'école. Les parents sur place "étaient prêts à rentrer". L'un des proches explique à l'AFP : "J'ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller".
"Donc durant ce temps-là", a indiqué lors de sa conférence de presse Victor Escalon, les policiers, touchés par des tirs, "évacuent du personnel, des élèves, des enseignants… Il se passe plein de choses, c'est complexe". Puis, une heure plus tard, les policiers spécialisés sont arrivés et ont tué le jeune homme à l'origine du massacre.
"C'est complexe"
Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers. Eulalio Diaz, un responsable local, a été chargé d'identifier les corps jusque tard dans la nuit, a-t-il raconté au quotidien El Paso Times. "Certains des enfants étaient dans un sale état", a relaté l'élu.
La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16 000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique. La mère du tireur, Adriana Reyes, a déclaré à la même chaîne que son fils n'était pas "un monstre", mais qu'il pouvait lui arriver d'"être agressif".
Lors d'une conférence de presse mardi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a révélé que le meurtrier avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l'école primaire Robb, équipé d'un fusil semi-automatique AR-15. Jeudi, le fabricant de cette arme a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la grande convention organisée au Texas en fin de semaine par la NRA, le principal lobby des armes du pays.
Formation des élèves
L'une des institutrices de l'école, présente dans l'établissement au moment du drame, a raconté à ABC que ses élèves regardaient un film de Disney pour célébrer la fin prochaine de l'année scolaire, quand des coups de feu ont retenti. Ses élèves ont alors mis en pratique leurs années d'entraînements pour une telle situation, en se rassemblant en silence sous leur table. Ces entraînements sont devenus la norme dans les écoles aux États-Unis, où les fusillades meurtrières se répètent inlassablement d'année en année.
Le bruits des tirs "étaient très fort" a raconté auprès de l'AFP Madison Saiz, une élève de 8 ans scolarisée là. "Quand c'est arrivé, notre enseignante nous a dit de nous mettre dans un coin, et toute notre classe l'a simplement fait".
Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.
Le mouvement "March for our Lives", créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.
Avec AFP
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Décryptage
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
Valeurs Actuelles
Yvelines : la population vent debout contre la construction d’une mosquée
Une mosquée devrait bientôt être construite sur le site d’un ancien terrain de rugby, à Guyancourt (Yvelines). Un symbole que goûteront comme il se doit les amateurs de ballon ovale, mais que ne digèrent pas les habitants du quartier. Selon Actu.fr, il existe déjà à Guyancourt une mosquée, installée depuis 2014 dans les préfabriqués qui abritaient autrefois l’école Varlin – autre symbole. L’Union des musulmans de Guyancourt (UMG) a cependant estimé que les actuels locaux ne suffisent plus à accueillir sa communauté.
L’UMG a donc mis sur pied le chantier d’une nouvelle mosquée en dur, sur un terrain vaste de 7 500 m2, et a présenté son projet aux habitants lors d’une réunion publique, le 10 mai dernier. Au cours de cette dernière, où 130 Guyancourtois se sont déplacés, le ton est rapidement monté, faisant clairement apparaître la franche opposition du voisinage. « Au moins, les choses deviennent plus claires chez certains riverains. On a bien compris : ‘Surtout pas là’ », résume François Morton, maire (DVG) présent à la réunion avec deux adjoints.
Désordre, insécurité et prosélytisme
Parmi les craintes soulevées par les habitants, l’afflux de voitures que provoquerait la construction de la mosquée. « Nous allons voir un flux de voitures pérenne sur des voiries comme les rues des Fédérés et Louise-Michel, qui ne sont pas calibrées pour un fort trafic », ont expliqué les occupants de la résidence voisine des Garandes, craignant une accentuation « des problèmes de stationnement, de vitesse, d’incivilités ». Au cours de la réunion, le risque d’une augmentation de l’insécurité et du prosélytisme a également été évoqué.
L’Association de sauvegarde des étangs de la Minière (ASEM) s’est également opposé au projet, le parking et le jardin de la mosquée devant être élevés sur une zone agricole. « Nous sommes d’accord pour une mosquée, mais pas sur un terrain agricole non constructible. Il y avait un projet pédagogique environnemental sur ce site, qui est utile à la biodiversité et ne doit pas être artificialisé », ont expliqué les responsables de l’ASEM. Une inquiétude à laquelle a tenté de répondre François Morton, en évoquant « des techniques novatrices permettant de ne pas artificialiser les emplacements réservés aux véhicules ». Pour l’heure, précise Actu.fr, aucun permis de construire n’a encore été validé. Au cours de la réunion publique, la mairie a tenu à préciser qu’aucune subvention publique ne serait allouée au chantier.
France24 - Monde
Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?
Publié le : 26/05/2022 - 20:16
Grégoire SAUVAGE
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Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Alors que les combats font rage en Ukraine, retour sur une époque où l'Alliance atlantique et Moscou ne se considéraient plus comme des ennemis.
La date était censée marquer l'entrée dans une nouvelle ère pour l'Occident et la Russie après un demi-siècle de relations conflictuelles : le 27 mai 1997, le président français Jacques Chirac réunit en grande pompe, à Paris, ses homologues américain et russe, Bill Clinton et Boris Eltsine, pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre la Fédération de Russie et l'Otan.
Sans avoir la force juridique d'un traité, cet Acte fondateur, entériné après plusieurs années de tractations au plus haut niveau, fait naître une nouvelle architecture sécuritaire en Europe. Désormais, les deux parties ne se considèrent plus comme des adversaires mais des partenaires.
Le document de 24 pages prévoit ainsi un renforcement du partenariat avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de désarmement ou encore de relations économiques. Il s'accompagne également de la création d'un Conseil conjoint permanent Otan-Russie.
Selon l'Acte fondateur, cette coopération doit reposer sur "les principes que sont les droits de l’Homme et les libertés civiles". Les pays signataires s'engagent, par ailleurs, à ne pas "recourir à la menace ou à l’emploi de la force" l’une contre l’autre ainsi que contre tout autre État. "C'était une autre époque et une période pleine d'espoir envers l'évolution de la Russie" alors en pleine transition démocratique, précise le chercheur Nicolas Tenzer, directeur de la publication Desk Russie sur l'antenne de France 24, rappelant que "l'Acte fondateur avait été précédé d'un Partenariat pour la paix en 1994".
Paver la voie de l'élargissement
Après la disparition de l'URSS en 1991, l'Otan s'interroge sur ses nouvelles missions. Les demandes d'adhésion des anciens pays du bloc de l'Est, plongés dans un vide sécuritaire avec la dissolution du pacte de Varsovie – l'alliance militaire qui unissait l'Europe de l'Est à l'Union soviétique pendant la guerre froide –, vont alors offrir une nouvelle légitimité à l'organisation emmenée par les États-Unis.
Dans ce contexte, l’Acte fondateur apparaît comme un "instrument nécessaire à l'expansion [de l'Otan] sur l’ancienne sphère d’influence de Moscou", écrit la chercheuse Amélie Zima, dans un article publié dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest.
La vocation de l’Acte fondateur, qui formalise les relations Otan-Russie, est donc de déminer le terrain alors que se profile un premier élargissement avec les demandes d'adhésion de la Hongrie, de la République tchèque et de la Pologne. Ces trois pays intégreront l'Otan deux ans plus tard.
>> Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?
Pour éviter que la Russie ne se sente isolée voire menacée par l'organisation politico-militaire créée en 1947 pour se prémunir d'une attaque soviétique, l'Otan offre dans l'Acte fondateur des garanties à Moscou : elle s'engage notamment à ne pas déployer d’armes nucléaires, y compris des sites de stockage, sur le territoire de futurs pays membres et à ne pas y renforcer ses troupes permanentes.
Malgré ces précautions, Boris Eltsine fait face à une forte opposition d'une partie de son opinion publique et du monde politique, qui lui reproche de participer à l'humiliation de l'ex-URSS en se pliant aux exigences occidentales. Le président russe, lui, est persuadé que ce rapprochement avec l'Otan sera bénéfique à son pays.
Considéré comme une "trahison" par Vladimir Poutine, l'élargissement aux anciens pays du bloc soviétique reste encore aujourd'hui l'une des principales pommes de discorde entre Moscou et l'Otan.
L'Acte fondateur "a souffert des années Poutine"
Historique, l’Acte fondateur donne un nouveau souffle aux relations Russie-Otan. Cependant, une première crise intervient dès 1999 avec l'opération militaire occidentale menée au Kosovo, à laquelle Moscou, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est hostile. Toutefois, cette forte opposition ne provoque pas de tensions durables et un réchauffement s'amorce dès le tournant des années 2000. Une période de détente qui doit beaucoup au rapprochement entre la Russie et les États-Unis au tout début de la première présidence de Vladimir Poutine.
"À la suite des attentats du 11-Septembre, l'objectif était celui de la lutte contre le terrorisme. Poutine était alors demandeur pour que la Russie joue un rôle plus important", explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24. Vladimir Poutine voit dans ces attentats une occasion de se rapprocher de l'Occident, mais aussi de faire taire les critiques sur la guerre menée en Tchétchénie, présentée comme une "opération de contre-terrorisme".
C'est dans ce contexte favorable qu'un Conseil Otan-Russie voit le jour en 2002, permettant à Moscou de siéger sur un pied d'égalité avec chaque membre de l'Alliance. Les réunions seront interrompues en 2008, au moment de l'invasion de la Géorgie par la Russie.
Depuis, les relations n'ont cessé de se dégrader, faisant apparaître l’Acte fondateur comme le vestige d'un temps révolu. Il y a eu "les crimes de guerre massifs commis en Syrie, l'annexion de la Crimée en 2014 et l'envahissement d'une partie du Donbass", rappelle Nicolas Tenzer, selon qui ce partenariat a "souffert avec les années Poutine et un régime de plus en plus offensif".
Entre 2016 et 2019, le Conseil ne s'est réuni qu’à cinq reprises, dont la dernière fois en janvier, un mois avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les deux parties avaient alors constaté l'ampleur de leurs divergences.
Si les canaux de communication entre Moscou et l'Alliance restent ouverts, le Conseil Otan-Russie n'ayant jamais été suspendu, les deux anciens rivaux sont bel et bien redevenus des adversaires. Faut-il pour autant couper les ponts avec Vladimir Poutine et la Russie ? La question agite les pays occidentaux depuis le début de l'invasion. "Il y a de nouveau de très fortes tensions avec la Russie mais à un moment donné, et c'est ce qui crée des divisions parmi les Européens, il va falloir négocier une sortie de crise", souligne Bruno Daroux.
"Bien sûr qu'il faut maintenir des relations à long terme avec la Russie", estime, de son côté, Nicolas Tenzer. "Mais avec le régime de Poutine, responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ce n'est absolument pas envisageable."
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DEMAIN A LA UNE
Otan-Russie : une relation compliquée et des tensions sur fond de guerre
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
France24 - World
Iranians take to the streets to protest regime and rising food prices
The Observers
Issued on: 27/05/2022 - 13:22
Alijani Ershad
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Since early May, Iranians have been taking the streets to protest rising prices of basic goods, causing prices to balloon by up to 300%. The economic protests quickly turned political, with people calling for the fall of the regime as security forces harshly repressed dissent. We spoke to a young Iranian protester who said that "enough is enough".
The movement has been the largest since 2019, when protests over the price of petrol led to widespread unrest. At least 1,500 people were killed by security forces.
'The people will continue this to the end'
Alam (not her real name) went out to protest in her town in Khuzestan province.
There were lots of anti-Khamenei slogans simply because he’s the one responsible for our situation. His politics over the past 30 years have brought us here.
And the people will continue this to the end. They tried to disperse us. They shot tear gas, lots of them shot in the air and toward people. I heard some people in the city got injured. We were there past midnight. There are lots of police, and Basij forces [the paramilitary branch of Iran’s Revolutionary Guard Corps] in the streets.
Like in 2019, the current wave of protests began over economic concerns. In early May, conservative President Ebrahim Raisi announced changes to a system of subsidies as well as increases in the prices of many basic products, including cooking oil, chicken, eggs and milk, in order to confront Iran’s economic difficulties in the face of international sanctions.
The sharp rise in prices left many Iranians – already grappling with economic difficulties – desperate.
All of my brothers and cousins and myself are university graduates and all of us are jobless. We have to live with our parents, who cannot make it through the month. And It’s not just us, I think half of the young people in our town live in the same situation. They live with their parents, with seasonal work here and there.
For at least three months, we haven’t been able to buy any meat because it’s too expensive. And now, with the skyrocketing prices of bread, pasta, oil and eggs, what else can we eat? If you can find it, bread is twice as expensive as before. These are – or were – our staple food ingredients.
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‘They're imposing famine on us’: Soaring food prices fuel angry protests in Iran
Iranian police ‘intentionally targeted’ heads and eyes of protesters in Isfahan: witnesses
Police fire live ammunition, tear gas at protesters denouncing Iran’s water crisis
Valeurs Actuelles
Dans certaines écoles, la Fête des mères remplacée par la « fête des gens qu’on aime »
La fête des mères est-elle démodée ? A en croire un article du Parisien, publié le 26 mai, la vieille célébration des mères de famille par leurs enfants, organisée au sein de l’école, vivrait ses derniers jours. C’est ce dont témoignent quelques initiatives éparses, prises par des enseignants en quête d’inclusivité : ainsi, dans plusieurs écoles, la Fête des mères a été remplacée par la « Fête des gens qu’on aime ». « J’ai vu plusieurs fois des enfants en larmes au moment de confectionner le cadeau de la Fête des mères, parce que leur maman était morte », explique la directrice d’une petite école dans la Sarthe.
Une bonne intention donc, fondée sur les cas d’enfants orphelins touchés à juste titre, en pareille occasion ? Pas exactement : souvent, la motivation des enseignants et de certains parents d’élèves est beaucoup plus politique. Ainsi, dans les Yvelines, ce sont deux parents homosexuels qui ont écrit à la mairie et à l’école de leur fille, demandant le remplacement de la Fête des mères par la Fête des gens qu’on aime. Une demande à laquelle a accédé la mairie : « Il faut des parents pour tirer les sonnettes d’alarme, pour que la société soit en phase avec son époque », explique la maire (UDI) de la commune concernée.
Pas seulement une tradition gentillette
« De plus en plus d’enseignants prennent les devants pour réfléchir à la question, cela paraît de plus en plus naturel », constate une autre institutrice, qui évoque même des écoles où « des collègues ont carrément décidé de tout supprimer ». Souvent, pourtant, ces initiatives isolées sont prises au détriment des enfants et de leurs parents : « On a des parents qui réclament et se braquent sur le sujet, alors que cela ne fait évidemment pas partie des programmes pédagogiques », s’agace la même enseignante.
Pourtant, la Fête des mères n’est pas une tradition gentillette. « Les rituels sont importants, ils sont vecteurs de transmission de valeurs pour un groupe, ils servent à définir la place de chacun », explique au Parisien Nora Bouaziz, responsable du CMP infanto-juvénile de l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). « Le jour de la Fête des mères, les mamans sont sacralisées », ajoute-t-elle encore. Histoire de rappeler, à bon entendeur, l’importance de la norme dans la société, supposée primer sur la multiplicité des cas individuels.
France24 - World
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Issued on: 20/05/2022 - 18:35
NEWS WIRES
Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.
Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.
His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.
Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.
He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.
Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.
"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.
"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."
'Field of possibilities'
Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."
"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.
"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.
He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.
"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."
In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.
His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.
Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.
"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.
SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".
But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".
(AFP)
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FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
Valeurs Actuelles
“Je n’ai pas pensé au danger” : un homme condamné pour avoir tiré avec un fusil-mitrailleur en Essonne
« J’ai voulu essayer. Sur le coup, j’ai pris ça comme un jouet. ». Ces mots prononcés par l’un des accusés n’ont pas suffi à les relaxer. Comme l’a indiqué Le Parisien le 27 mai, deux amis de 34 et 35 ans ont été condamnés à dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes, en Essonne. Ils ont aussi écopé d’une amende de 200 € et d’une interdiction de posséder une arme pendant dix ans. En cause, le premier a tiré avec une arme automatique dans la forêt de Sénart le 14 janvier dernier. Il se trouvait alors en voiture avec son ami, tous deux à bord d’une Audi A6 et circulant sur la Nationale 6. « Je n’ai pas pensé au danger », a expliqué ce dernier avant d’ajouter : « J’ai montré l’arme et il m’a demandé s’il pouvait l’utiliser. ».
Deux sapeurs-pompiers
Après avoir été repéré par les policiers, le duo a été intercepté, et de nombreuses munitions et un fusil-mitrailleur Zastava M92 ont été retrouvés par les forces de l’ordre. Le second individu n’est autre que le propriétaire du fusil. Des armes et munitions, acquises légalement, ont aussi été retrouvées à son domicile lors d’une perquisition. D’autres équipements ont été jetés par sa compagne et l’un de ses amis, qui ont été poursuivis pour délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité, puis finalement relaxés. « Je remercie Dieu tous les jours que personne n’ait été touché », a lancé le tireur au tribunal. Le trentenaire a avoué avoir agi comme « la personne la plus stupide du monde » et regretté d’avoir foutu sa vie en l’air. Le trentenaire et son ami sont tous les deux sapeurs-pompiers, et étaient alcoolisés au moment des faits. Lors des tirs, des automobilistes circulaient en sens inverse sur l’autre voie, et auraient pu être blessés gravement.
Essone : les dernières actualités
France24 - Monde
La bataille de Bir Hakeim "a accru la confiance des Alliés dans la France libre"
Publié le : 27/05/2022 - 07:07
Alors que la Seconde Guerre mondiale fait déjà rage depuis deux ans et demi, les forces du Royaume-Uni, du Commonwealth et de la France libre résistent héroïquement du 27 mai au 11 juin 1942 à Bir Hakeim, une oasis au milieu du désert libyen. Si cette bataille est techniquement une défaite, les deux semaines de combats permettent cependant aux hommes du général de Gaulle de gagner un immense respect et de contribuer à la victoire britannique d'El-Alamein, en Égypte, un mois plus tard.
Alors que le général de Gaulle et les Forces françaises libres (FFL) en exil tiennent une place privilégiée dans la mémoire collective française de la Seconde Guerre mondiale, la bataille de Bir Hakeim y est pour sa part reléguée au second plan. Pour un Parisien, "Bir Hakeim" désigne aujourd'hui, avant tout, une station de métro et un pont.
Pourtant, cette bataille a joué un rôle essentiel dans la prise en considération des FFL, cette "France qui se bat, la seule France, la vraie France, la France éternelle", comme en parlait De Gaulle dans son célèbre discours à l’Hôtel de Ville, quelques heures après la libération de Paris, le 25 août 1944.
Avant ces combats dans le désert libyen, les Alliés ont traversé une période sombre. Les Français libres exilés à Londres et la Résistance intérieure ont dû faire face à l’ignominie de la capitulation de la France et au choix de la collaboration du régime de Vichy, après l’effondrement du pays.
Les Britanniques, eux, ont connu leurs plus belles heures en repoussant les tentatives d’invasion allemandes lors de la bataille d’Angleterre, de juillet à octobre 1940. Après cette victoire, la stratégie de Londres s’est ensuite concentrée sur la lutte contre l’Italie fasciste en Afrique du Nord avec, comme point d’orgue, la bataille de Beda Fomm en Libye, en février 1941. Mais le haut commandement militaire d’Adolf Hitler a rapidement réagi en déployant son Afrikakorps. Dirigées par le général Erwin Rommel, le “renard du désert”, ces forces allemandes ont rapidement renversé la vapeur face aux Britanniques.
Un an après l’intervention de Rommel, la bataille de Bir Hakeim représente, sur le papier, une nouvelle défaite des Alliés. Mais lors de ces combats, les Français libres prouvent leur valeur, résistant avec “la plus grande galanterie”, selon l'expression du Premier ministre britannique Winston Churchill à la Chambre des communes.
Plus important encore, en infligeant de graves pertes à l’Afrikakorps, les forces du Royaume-Uni, du Commonwealth et du général de Gaulle ruinent les plans de Rommel et permettent au haut commandement britannique de regrouper les forces alliées. La défense héroïque de Bir Hakeim ouvre ainsi la voie au tournant de la campagne en Afrique du Nord, lorsque le field marshal britannique Bernard Montgomery prend les commandes et défait le "renard du désert" en octobre-novembre 1942 à El-Alamein, en Égypte. Cet épisode apparaît aussi décisif pour les Alliés que la bataille de Stalingrad (juillet 1942 à février 1943) pour les Soviétiques face aux Allemands ou celle de Midway (juin 1942) pour les Américains contre les Japonais dans le Pacifique.
À l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, France 24 revient sur ce moment historique avec Edward G. Lengel, historien en chef du National Medal of Honor Museum d'Arlington, au Texas.
France 24 : Comment en arrive-t-on, en Afrique du Nord, à la bataille de Bir Hakeim ?
Edward G. Lengel : Tactiquement, les forces de l’Axe n'ont cessé de battre celles du Royaume-Uni depuis l’intervention de Rommel en Afrique du Nord avec l’Afrikakorps au printemps 1941. L’équipement allemand est de loin supérieur, notamment en termes de chars, de canons antichars et d’artillerie. Lors de l’opération Crusader en novembre-décembre 1941, les forces de l’Axe infligent des pertes cinq fois plus lourdes à leurs ennemis. Cependant, stratégiquement, l’Axe reste dans une position difficile jusqu’au printemps 1942 en raison de ses lignes de ravitaillement étendues, de la présence britannique à Malte et surtout de la capacité de l’intrépide infanterie australienne à tenir le port stratégique de Tobrouk en Libye. Après un va-et-vient de la ligne de front dans les premiers mois de l’année 1942, celle-ci s'établit finalement à l’ouest de Tobrouk sur la "ligne de Gazala" (un village situé sur la côte libyenne, NDLR), qui va, au sud, jusqu'à l’ancien fort de Bir Hakeim. C’est là que les Britanniques, commandés par le lieutenant-général Neil Ritchie, se positionnent défensivement et se renforcent. De son côté, Rommel, toujours en infériorité numérique malgré des renforts, prépare un coup pour briser la ligne britannique, capturer Tobrouk et pénétrer en Égypte.
Rommel se rend compte de la fragilité des positions défensives britanniques, qui sont disposées en "boîtes" qui ne se soutiennent pas de façon adéquate. Pour simplifier, il a l’intention de maintenir les Britanniques le long de la côte libyenne grâce à des attaques de l’infanterie italienne, tout en utilisant les blindés allemands et italiens pour percer les lignes britanniques au centre et sur la gauche. Curieusement, Rommel ne mesure cependant pas l’importance de Bir Hakeim. Il permet aux tanks allemands de contourner le fort et laisse aux blindés italiens le soin de le capturer. C'est une grosse erreur.
Pourquoi les Forces françaises libres sont-elles impliquées à Bir Hakeim et quelle est l’importance de leur rôle par rapport à celui des forces britanniques et du Commonwealth ?
Tout comme Rommel, les Britanniques sous-estiment les FFL placées sous le commandement du général de brigade Marie Pierre Koenig à Bir Hakeim. Le lieutenant-général Ritchie y poste, presque après coup, la 1e brigade française libre, qui consiste en un assemblage de légionnaires étrangers (incluant beaucoup de réfugiés d’Europe de l’Est ayant fui les nazis) et de troupes coloniales. Mais il ne se rend pas compte de l’importance tactique du fort. Finalement, les hommes de Koenig jouent un rôle absolument crucial en freinant l’avancée de l’Axe. Il ne s’agit pas de sous-estimer la conduite courageuse des autres forces britanniques et du Commonwealth, mais les hommes de Bir Hakeim sont positionnés pour pouvoir faire la différence.
Si les soldats alliés tués ou blessés se comptent par centaines lors de ces combats, le même bilan atteint des milliers d'hommes du côté des forces de l’Axe. Quelle tactique et quelle stratégie expliquent le succès allié à Bir Hakeim ?
Pour être juste, au début de la bataille, les défenseurs affrontent principalement les forces italiennes, dont l’incompétence était bien connue en attaque. Cependant, quand Rommel comprend que cette position retarde son offensive, il déploie la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande, NDLR), de l’artillerie et un nombre significatif de chars allemands et de forces d’infanterie pour la prendre. Malgré tout, les défenseurs tiennent bon. Bien que leur tactique, qui consistait à travailler à partir de positions “hérissons” (une tactique militaire pour se défendre contre une attaque blindée mobile, NDLR), se révèle efficace, c’est sans doute principalement la ferme détermination des Français libres qui leur permet de tenir aussi longtemps qu’ils le font.
Quelle est l’importance de la victoire alliée à Bir Hakeim, notamment dans la préparation de celle d’El-Alamein en octobre-novembre 1942 et pour le moral des Forces françaises libres ?
La défense de Bir Hakeim perturbe sérieusement le calendrier de Rommel. Bien qu’il finisse par détruire les Britanniques à Gazala, capturer Tobrouk et repousser ses adversaires en Égypte et à El-Alamein, la bataille de Bir Hakeim lui inflige des pertes qu'il ne peut pas se permettre et épuise les troupes impliquées. Cela joue assurément un rôle dans la capacité britannique à se rassembler et à tenir en Égypte. Plus largement, même si elle ne joue aucun rôle direct dans l’annulation de l’invasion de Malte, la bataille de Bir Hakeim complique fortement les problèmes stratégiques de Rommel. Plus important encore, elle se révèle essentielle dans la revitalisation de la fierté française après les défaites de 1940. Elle contribue à élever De Gaulle, qui présente cet événement comme une grande victoire française. Elle accroît aussi la confiance des Alliés, jusqu’alors inexistante, dans la France libre. Bir Hakeim devrait ainsi être reconnue en France comme un épisode crucial dans le redressement du pays après l’écroulement de 1940 et dans sa résurgence en tant que grande nation européenne.
Article adapté de l'anglais par Stéphanie Trouillard.
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie
Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
Valeurs Actuelles
Dans le Var, bataille à distance entre Bardella et Zemmour
Ce n’est assurément pas un déplacement de campagne tout à fait anodin. Vendredi 27 mai, Jordan Bardella s’est rendu sur les terres d’Éric Zemmour, dans la 4e circonscription du Var. C’est là, il y a quelques semaines, que le président-fondateur de Reconquête ! a décidé de se présenter, afin de mener ses troupes lors de la bataille des législatives. Le déplacement du président du RN, qui devrait définitivement prendre la succession de Marine Le Pen à l’automne, n’est donc pas sans irriter Éric Zemmour et les siens.
Au micro d’Europe 1, le candidat malheureux à l’élection présidentielle n’a pas caché son étonnement : « Jordan Bardella (…) ne trouve qu’une seule chose à faire, c’est de venir me combattre dans la circonscription que j’ai choisie, alors qu’il pourrait affronter les sortants de la majorité d’Emmanuel Macron. » Pourtant, a-t-il noté, le parti qu’il a fondé n’a pas manqué de donner des gages en choisissant de ne pas présenter de candidats face à Marine Le Pen, Éric Ciotti ou Nicolas Dupont-Aignan. « Manifestement il y a deux méthodes : ceux qui veulent le rassemblement avec la réconciliation de tous les électorats de droite et ceux qui au contraire veulent tuer toute concurrence », poursuit Éric Zemmour.
Pas de Nupes de droite
L’agacement de l’état-major de Reconquête ! est d’autant plus prégnant que Jordan Bardella peut difficilement plaider un choix innocent : après avoir visité le Var, vendredi, c’est dans la 2e circonscription du Vaucluse qu’il s’est rendu ce samedi 28 mai. Une région où se présente… Stanislas Rigault, cadre de Reconquête ! et président de Génération Z. Une figure très appréciée à droite qu’avait même tenté de séduire Jordan Bardella, en lui proposant de se présenter sous l’étiquette RN.
« Le Rassemblement national, on sait que c’est une opposition qui refuse de se donner les moyens d’être puissante à l’Assemblée nationale », a regretté Éric Zemmour, qui a longtemps rêvé à une alliance entre sa formation et le RN sur le modèle de la Nupes. Cette dernière, sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon, rassemble désormais des partis et des leaders politiques qui partageaient, jusqu’à il y a peu, des relations glaciales. Peine perdue. Pour Éric Zemmour, le bilan des opérations est limpide : « Je veux le rassemblement de toutes les droites et je suis le seul à vouloir ça. »
Un sondage encourageant
Dans un récent sondage Ifop, réalisé pour le compte du Journal du dimanche, le président de Reconquête ! est donné en bonne position pour les 12 et 19 juin prochains. Il parviendrait à se qualifier pour le second tour en obtenant 24% des voix, contre 28% en faveur de la candidate de la majorité présidentielle. Le candidat RN, Philippe Lottiaux, occuperait la troisième place avec 21% des voix. Au second tour, en revanche, Éric Zemmour serait battu de peu – obtenant 47% des voix.
Dans les colonnes du JDD, le directeur de l’Ifop jugeait cependant ce sondage encourageant pour l’ancien journaliste : « Le fait majeur de ce premier sondage, c’est qu’on ne peut pas dire qu’il ait raté son parachutage », expliquait Frédéric Dabi. « Il est 17 points au-dessus de son score de la présidentielle et, surtout, il arrive à inverser le rapport de force avec le RN. » Dans le détail, l’Ifop notait d’ailleurs qu’Éric Zemmour parviendrait à s’emparer de 43% des électeurs FN lors des législatives de 2017. Mieux encore, 31% de ceux qui ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle glisseraient également un bulletin « Zemmour » dans l’urne. De quoi expliquer, peut-être, la virée sudiste de Jordan Bardella.
St Tropez : les dernières actualités
France24 - Monde
Cannes 2022 : avec "Nos Frangins", l'affaire Malik Oussekine pour la première fois au cinéma
Publié le : 26/05/2022 - 22:52
Louise DUPONT
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Le réalisateur Rachid Bouchareb raconte pour la première fois au cinéma l’affaire Malik Oussekine, un épisode douloureux de l’histoire de France du nom d'un jeune homme tué par des policiers en 1986 alors que Paris était secoué par des manifestations étudiantes. Louise Dupont a également rencontré pour cette émission de "À l'affiche à Cannes" l'acteur Raphaël Personnaz qui joue dans le rôle d'un inspecteur de police dans "Nos frangins".
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Cannes 2022
Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"
CINÉMA
Le film "Hors la loi" de Rachid Bouchareb est accusé de contrefaçon
COMPÉTITION OFFICIELLE
"Hors-la-loi", le western-politique de Rachid Bouchareb qui provoque un duel avec les anti-FLN
New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Pope Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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New York Times - World
Iran Seizes 2 Greek Tankers in the Persian Gulf
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The ships were taken in retaliation for Greece last month impounding, at the request of the United States, an Iranian oil tanker, according to Iranian news reports.
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By Farnaz Fassihi
Iran’s Revolutionary Guards Corps said on Friday that its naval forces in the Persian Gulf had seized two oil tankers belonging to Greece, escalating tensions between Iran and the West at a time when diplomatic efforts to revive the deal limiting Iran’s nuclear program have stalled.
The two ships were seized in retaliation for Greece impounding an oil tanker in April carrying Iranian oil near its shore, with the seizure carried out at the request of the United States, according to reports in two semiofficial Iranian news agencies, Tasnim and Fars News, which are affiliated with the Revolutionary Guards.
The cargo of Iranian oil was then handed over to the United States for being in violation of American sanctions that ban Iran from selling its oil, according to Iranian news media, a claim that could not be independently verified.
According to The Associated Press, citing an anonymous Greek official, U.S. authorities had made a formal request that the ship’s cargo be seized and that Greece hand over the oil at one of its ports.
The incident on Friday caps a tense week in Iran that started on Sunday with the killing of a senior member of the Guards in Tehran in a drive-by shooting, in an attack carried out by Israel, according to both Iran and intelligence officials. Then on Wednesday, a drone attack on the sensitive Parchin military site killed an engineer employed by Iran’s Defense Ministry.
Iranian oil and energy experts said Iran’s seizure of the ships was a signal to Washington that Iran would toughen its stance if the Biden administration returned to Trump-era policies of maximum pressure and began seizing tankers and crude oil cargo belonging to Iran.
“The main purpose is to send a clear message to the West that future seizures of oil tankers will be met with a response in kind,” said Sina Azodi, an Iran analyst at the Atlantic Council in Washington.
The fate of the revised nuclear agreement is unclear, as talks have frozen over the United States designating the Revolutionary Guards a terrorist organization. Iran has demanded that the listing be removed, but so far Washington has refused, saying the designation is separate from the nuclear deal.
Greece’s Foreign Ministry said in a statement that Iran’s actions on Friday were “tantamount to acts of piracy” and would have a negative impact on Iran-Greece relations, as well as Iran’s relations with the European Union, of which Greece is a member. It advised its citizens not to travel to Iran.
An Iranian Navy helicopter on Friday landed on a vessel, the Delta Poseidon, which was sailing in the Persian Gulf and flying with the Greek flag, and armed men then “captured the ship’s crew,” including two Greek citizens, according to Greece’s Foreign Ministry.
Another Greek-flagged ship that was close to Iran’s coast was seized in a similar manner and seven Greek citizens were onboard, the ministry said in a statement. Iranian news media identified the second vessel as the Prudent Warrior and said it had recently anchored in Basra, Iraq, and was carrying Iraqi oil.
A marine tracking website, MarineTraffic.com, said both vessels had loaded their oil cargo at the port in Basra.
Iranian news media said the two vessels had an estimated combined capacity to carry 1.8 million barrels of oil and that their cargo was now in Iran’s possession.
The Guards guided the Greek ships to Iranian waters near the shoreline, where they have anchored, said an Iranian oil dealer who requested anonymity for fear of retribution. He said Iran had transported the crews to a guesthouse on shore, where they were being kept under a form of house arrest. They have been replaced with Iranian crews and gunmen to ensure the ships would remain in place.
The Tasnim news agency warned that 17 other Greek-flagged tankers currently afloat in the Persian Gulf would be seized by Iran if its oil and tanker taken by Greece last month were not returned.
Iran has a history of the retaliatory seizing of oil tankers in the Persian Gulf and the Strait of Hormuz in response to ships carrying its oil being stopped or confiscated. But the incident on Friday marked the first time in months that a foreign-flagged vessel was targeted by Iran.
In 2019, Iran seized a British tanker after the U.K. stopped an Iranian tanker in Gibraltar. In 2020, Iran confiscated a South Korean tanker in a dispute over South Korea freezing its oil revenues in response to U.S. economic sanctions. A Vietnamese tanker and a Panama-flagged tanker have also been temporarily captured by Iran’s naval forces.
The shadow war between Iran and Israel has also played out in the waters of the Persian Gulf, with the West accusing Iran of a drone attack on an Israeli-affiliated tanker that killed two European crew members in 2021. Iran denied it had a role in the attack
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L'Humanité
Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
Éditorial
Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes New York Times - World
As U.N. Rights Chief Visits China, Some Fear She’ll Become Part of the Spin
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Michelle Bachelet’s tour includes Xinjiang, where China has been accused of genocide. The terms of her visit are unclear, and critics say Beijing is using her for propaganda.
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By Vivian Wang and Austin Ramzy
The news was given prime placement in Chinese state media: The United Nations’ human rights chief, on her long-awaited visit to the country, had spoken with China’s leader, Xi Jinping. An article plastered across the website of Xinhua, the state news agency, relayed Mr. Xi’s declaration that the Chinese people were enjoying “unprecedented” rights. Then the article quoted the U.N. official, Michelle Bachelet.
“I admire China’s efforts and achievements in eradicating poverty, protecting human rights and realizing economic and social development,” she said, according to Xinhua.
But within hours, Ms. Bachelet’s office issued a rebuttal. It pointed to “her actual opening remarks,” which made no mention of admiring China’s record on rights.
It was a stark illustration of the narrative battle over the visit by Ms. Bachelet, the first U.N. high commissioner for human rights to visit China since 2005. When Ms. Bachelet first proposed visiting, she described it as a chance to independently examine China’s rights landscape, especially in the far western Xinjiang region, where scholars and human rights groups say one million or more Uyghurs, Kazakhs and members of other predominantly Muslim groups have been held in indoctrination camps.
But as the trip unfolded this week, it instead became fresh material for China’s propaganda about the region.
The government, before agreeing to allow Ms. Bachelet’s tour, which includes Xinjiang, insisted that the visit be “friendly.” Chinese officials have threatened Uyghurs overseas who asked Ms. Bachelet to seek information about their relatives. Even Ms. Bachelet has privately acknowledged the challenge of securing meetings free from official surveillance.
What Ms. Bachelet is able to see, and what she says about it, could have major implications for attempts to hold China accountable for its alleged abuses. Critics say a highly choreographed tour would only lend legitimacy to the government’s denials of wrongdoing in Xinjiang.
“This visit is already being used by China as propaganda to conceal its ongoing, heinous crimes,” said Mehmet Tohti, executive director of the Ottawa-based Uyghur Rights Advocacy Project.
In recent years, the Chinese authorities have vastly expanded the police presence in Xinjiang, destroyed mosques and rounded up religious leaders and intellectuals. Residents have been enlisted in work programs that experts say can amount to forced labor. The United States has labeled the repression as genocide. Chinese officials have denied the accusations, saying their sweeping campaign in Xinjiang is aimed at guiding Uyghurs and other minorities away from religious extremism.
On Tuesday, a consortium of media outlets, including the BBC, reported on an extensive cache of internal Chinese police files that further detailed the extent of the repression in Xinjiang. The documents, obtained by the scholar Adrian Zenz, include orders for guards to shoot to kill escapees who refuse to stop, as well as a speech by a top security official, delivered in a closed meeting, that cited orders from Mr. Xi to expand detention facilities.
Thousands of photographs in the cache show some of those who have been held in the mass detention program. The youngest photographed detainee is 15, the oldest 73. One woman’s eyes well with tears, another indication that the camps are much more coercive than the vocational training programs the authorities have portrayed them as being.
A Chinese government spokesman dismissed the materials as “anti-China forces’ smearing.” Ms. Bachelet, who is not being accompanied by reporters on her trip, did not immediately address the new evidence.
Ms. Bachelet had requested access to China since taking office in 2018, citing the “deeply disturbing” allegations of abuses against Uyghurs. But Chinese officials refused any visit that was framed as an investigation. In December, a spokesman for Ms. Bachelet’s office said that although talks had stalled, a separate report on conditions in Xinjiang, also years in the making, would be published within weeks; he added that the office had “identified patterns of arbitrary detention and ill-treatment.”
But the report was not released. Then, in March, Ms. Bachelet’s office unexpectedly announced that she had secured a visit for May.
Her office did not disclose the terms of the trip, which ends Saturday, including who she would meet and under what circumstances. Even the exact dates were not announced until three days before her arrival.
In the absence of information, competing narratives about the trip have emerged. Uyghurs overseas, Western governments and human rights groups have warned that Ms. Bachelet risks becoming a tool for Beijing’s efforts to whitewash its crackdown.
China has portrayed the trip as a chance for Ms. Bachelet to view Xinjiang unencumbered by Western biases, and to see the success of its efforts to promote the region’s economy while preventing terrorism and religious extremism.
Xu Guixiang, the spokesman for Xinjiang’s regional government, dismissed the allegations of genocide, forced labor and internment camps. “If they want to see these things, they should go to the U.S.,” he said at a news conference.
China has also made more coercive efforts to control the narrative.
Kalbinur Gheni, a Uyghur who lives in Virginia, said security officials threatened her family in Xinjiang after she made an online appeal to Ms. Bachelet. She had called on her to investigate the case of her sister, Renagul, who she believes is serving a 17-year prison sentence for religious activities, including praying at their father’s funeral, although no official notice of her conviction has ever been provided.
The Latest on China: Key Things to Know
A regional strategy. Documents obtained by The Times show that China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity, in an apparent attempt to win friends and gain greater access to the strategically important island chains.
Discontent among the population. The Chinese government’s censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated, are pushing a small but growing group of Chinese to look for an exit. Younger Chinese in particular are embracing the view that they might need to flee the country in the pursuit of a safer and brighter future abroad.
A new trick for internet censors. To control the country’s internet, China’s censors have relied for years on practices like on deleting posts, suspending accounts and blocking keywords. Now they have turned to displaying users’ locations on social media, fueling pitched online battles that link Chinese citizens’ locations with their national loyalty.
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
Ms. Gheni said that after she posted her message on Twitter, Chinese officials contacted her on the WeChat platform. “They said, ‘Yesterday we visited your mom. She is not doing well. She is sick, you need to think about her. You put her in this kind of situation,’” Ms. Gheni said.
Her mother called and pleaded for her to stop. A brother in Xinjiang, whom she hadn’t heard from in years, also messaged to urge her not to criticize the government. Ms. Gheni said she believed the warnings were the result of threats to her relatives from Chinese officials worried about bad publicity during Ms. Bachelet’s visit. “I think they just want to shut me up,” she said.
Ms. Bachelet herself has revealed little. On the first day of her visit, she hosted a call with representatives from dozens of countries, including many Beijing-based diplomats. Several people raised concerns about her degree of access, according to three people on the call, who asked for anonymity to discuss the private conversation.
Ms. Bachelet reassured participants that she could read between the lines of what she saw, the people said. She said she had arranged some meetings independently of the government, though she did not elaborate, citing safety concerns. And she said she would visit a detention center, though she did not say whether that had been arranged by the government.
Ms. Bachelet’s few public comments have been largely nonconfrontational. Her opening remarks to Mr. Xi, as shared by her office, did not raise concerns about China’s rights record. When the official United Nations account on Weibo, a Chinese social media platform, shared news of her visit, it quoted Foreign Minister Wang Yi as saying Ms. Bachelet would see a “Xinjiang region where peace and stability are maintained, and people of all ethnicities live in harmony.”
When Ms. Bachelet’s office clarified her comments to Mr. Xi, it did not specify that it was contradicting Xinhua, citing only “widely reported remarks.”
Activists and diplomats acknowledged that it was unknown what Ms. Bachelet, or her office’s report, would eventually say. Overseas Uyghur activists have met with Ms. Bachelet and shared their experiences.
Philip Alston, a former U.N. Human Rights Council special rapporteur on extreme poverty and human rights, said it was crucial for Ms. Bachelet to engage with China, even given the limitations on access.
“China is not any other country. It’s a huge player,” Mr. Alston said during an online discussion on Friday. “At a certain point, it’s really essential to be more realistic.”
But China’s growing global might could also shape what is said about that engagement.
China in recent years has exercised considerable influence on the Human Rights Council, which works closely with the commissioner’s office, said Yaoyao Dai, a political science professor at the University of North Carolina at Charlotte who studies Chinese propaganda. If the report ends up being positive, China can hail it as vindication.
And if not, she continued, China can dismiss the commissioner’s office as a tool of its enemies. “Either way, state media has the strategy to respond,” she said.
Joy Dong contributed research.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues
Publié le : 25/05/2022 - 17:04
Laura MOUSSET
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Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.
BBC
Armed female bystander kills man firing at party in West Virginia
A US woman has fatally shot a man who opened fire on a crowd of people with a semi-automatic rifle in Charleston, West Virginia.
Dennis Butler, a 37-year-old with an extensive criminal history, was killed after he targeted a group of around 40 people attending a birthday party.
Police spokesman Tony Hazelett said the woman's quick reaction saved lives and may have prevented a mass shooting.
It comes amid a national debate over guns after a school shooting in Texas.
Butler had driven by the area earlier on Wednesday evening when he was warned to slow down because children were playing.
He returned armed with an AR-15-type rifle and opened fire from his vehicle on the birthday-graduation party outside the apartment complex in the city.
Mr Hazelett told a news conference that the woman who fired back did not have any law enforcement background. She has not been identified.
"She's just a member of the community who was carrying her weapon lawfully," he said. "And instead of running from the threat she engaged with the threat and saved several lives."
The woman remained at the scene after the shooting, and is co-operating with investigators.
Charges will not be filed against her, police added.
Butler was found dead at the scene from multiple gunshot wounds, police said.
Mr Hazelett said it is not yet clear how Butler obtained the weapon - which he was not legally allowed to carry as a convicted felon.
The shooting comes after a teenage gunman killed 21 people at a Texas primary school with an AR-15 semi-automatic rifle that had been purchased legally.
The attack, America's worst school shooting in a decade, reignited the debate over private gun ownership, which is enshrined in the US Constitution.
Texas shooting: More coverage
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France24 - Monde
Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?
Publié le : 23/05/2022 - 18:03
Laura MOUSSET
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Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.
BBC
SANS TITRE
Russia has scrapped its age limit for professional
soldiers, paving the way for more civilian experts to be recruited for the
Ukraine conflict.
President Vladimir Putin has signed a law enabling
people over 40 to enlist for the armed forces. They are expected to be people of normal working age.
Previously the army had age limits
of 18-40 years for Russians and 18-30 for foreigners.
The new law says specialists are required to
operate high-precision weapons and “experience shows that they become such by the age of 40-45”. More
medics, engineers and communications experts may also be recruited.
Ukrainian and Western military experts say Russia
has suffered heavy losses in the war: about 30,000 killed, according to
Ukraine, while the UK government estimates the toll at about 15,000. Soviet losses in nine years of war in Afghanistan were about 15,000.
Russia gave a total of 1,351 dead on 25
March, which it has not updated.
President Putin has
avoided large-scale conscription for what Russia calls its “special military
operation” in Ukraine.
Russian President Vladimir Putin spoke to French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz this morning.
Putin told the two leaders that supplying arms to Ukraine was "dangerous", warning "of the risks of further destabilisation of the situation and aggravation of the humanitarian crisis", the Kremlin said.
Putin also said he was ready to look for ways to ship grain stuck in Ukrainian ports during Moscow's military campaign, it added.
"Russia is ready to help find options for the unhindered export of grain, including the export of Ukrainian grain from the Black Sea ports," the Kremlin said.
"An increase in the supply of Russian fertilisers and agricultural products will also help reduce tensions on the global food market, which, of course, will require the removal of the relevant sanctions."
"Special attention" was paid to negotiations between Ukraine and Russia, "which is frozen through the fault of Kyiv", the Kremlin said.
"Vladimir Putin confirmed the openness of the Russian side to the resumption of dialogue."
Just joining us or need a re-cap? Here's are the latest developments in Ukraine:
Former US President Donald Trump has called on US lawmakers to prioritise funding for school security over sending military aid to Ukraine.
Speaking at a pro-gun conference, Trump questioned how the US "has $40 billion to send to Ukraine" but cannot ensure security in schools.
The meeting of the National Rifle Association, the US's largest gun-owners' organisation, is taking place in Houston.
The intervention comes days after 21 people died in a Texas school shooting.
"Before we nation-build the rest of the world, we should be building safe schools for our own children in our own nation," Trump said in Friday's speech, drawing loud applause.
Earlier this month, the US Congress overwhelmingly voted to send nearly $40bn (£31bn) in military aid to Ukraine. In total, US lawmakers have sent about $54bn to Ukraine since Russia invaded in February.
Read in full
Street fights are taking place in Severodonetsk as Russian forces seek to take control of the city, the regional governor says.
Serhiy Haidai, the governor of the Luhansk region, posted on Telegram that Russian forces had "suffered significant losses and were forced to retreat" in Severodonetsk and nearby areas.
However, Russian troops are continuing to attack the city from the rear, he said.
"The enemy fired on Severodonetsk several times, at least three times - very heavily, and street fights broke out in some places," he said, adding that 14 high-rise buildings were damaged.
The nearby village of Synetsky was also shelled, he said.
The BBC has been unable to independently verify the claims.
Ukraine's President Volodymyr Zelensky says he has spoken on the phone with UK Prime Minister Boris Johnson to discuss a number of topics.
In his tweet, Zelensky says the two leaders dicsussed strengthening defence support for Ukraine, intensifying work on security guarantees and supplying fuel to Ukraine.
"We must work together to prevent a food crisis and unblock Ukrainian ports," he says.
Their conversation comes as Ukraine faces mounting losses in the east as Russia looks to secure further territory in the Donbas region.
Zhanna Bezpiatchuk
BBC Ukrainian Service reporter
Severodonetsk is the focus of Russian forces in its quest to take control of the eastern Donbas region.
Officials say Russian troops have entered the strategically vital city, but that Ukraine's military is still repelling attacks. Much of the city lies in ruins and most have fled.
Lena Trendyuk, 44, ran a successful cake making business in the city before the Russian invasion. She fled in March and is now in Lviv.
“When the first explosions happened ... it took a few days to destroy all roads there. Then all supermarkets were destroyed. What I observed in March was almost half of the city reduced to rubble or severely damaged," she tells me.
"Now over 70% of the city is simply destroyed. There are almost no more roads left at least relatively untouched. All bridges are blown up”.
Since March there has been no way to contact anyone in the city, she says.
"There has been no mobile connection with my friend in the outskirts of Severodonetsk. I don’t know if she is still alive," she says.
Trendyuk was forced to flee with very few possessions as the city was being shelled.
She's now helping her sister make cakes in Lviv, but business is far slower than before in her hometown.
“I hope I might be able to come back one day to Severodonetsk. I spent most of my life there. I want it to be Ukraine. And it has to be Ukraine there. I won’t be able to live in Russia," she says.
“In recent years even those who were the most sceptical about the future of Severodonetsk and the Donbas trusted the peace we achieved. People believed in a better future and in peace for the Donbas.
"This hope is destroyed”.
Paul Kirby
Digital Europe editor
Seizing Lyman represents a significant moment in the slow advance of Russia's proxy forces in eastern Ukraine. The battle for the city has been intense, even if Ukrainian forces started pulling back from it earlier this week. It's the second major success for Russia this week, following the fall of Svitlodarsk further south.
Lyman is not a big city in itself, but it gives Russia's proxies control of a key east-west road. It also means they are now within 20km (12 miles) of the city of Slovyansk, to the south-west. Slovyansk is a major transport and supply hub for Ukraine, even though the trains stopped running there weeks ago.
The other big battle is further to the east, where Russian forces are targeting the twin cities of Severodonetsk and Lysychansk. Serhiy Haidai, the governor of Luhansk, has said Ukrainian troops could withdraw from Severodonetsk, which Russian forces are close to surrounding.
These are important cities in Ukraine's industrial heartland known as Donbas and losing them would be a signficant blow for the army.
Read more of Paul's analysis here.
More now on Lyman.
Russia's defence ministry says the city in the Donetsk region has fallen under the
full control of Russian and Russian-backed forces.
It comes a day after pro-Russian separatists from the
self-proclaimed Donetsk People's Republic said they had fully
captured the town, a railway hub west of Severodonetsk.
"Following the joint actions of the units of the militia of the Donetsk People's Republic and the Russian armed forces, the town of Lyman has been entirely liberated from Ukrainian nationalists," the defence ministry said in a statement.
On Friday, Ukraine said that Russia had captured most of
Lyman but that its forces were blocking an advance to Sloviansk,
a city a half-hour drive further southwest.
Lyman is strategically important because as it gives access to important rail and road bridges over the Siversky Donets River.
Russian forces have likely captured most of the city of Lyman in the Donetsk region, in what is likely a precursor for the next stage of Moscow's Donbas offensive, the UK's Ministry of Defence says in its daily intelligence update.
Lyman is strategically important because as it gives access to important rail and road bridges over the Siverskyy Donets River.
"In the coming days, Russian units in the area are likely to prioritise forcing a crossing of the river," the ministry said.
But Moscow's main focus remains on Severodonetsk in the Luhansk region, it says.
Russian forces are bombarding towns and cities in eastern Ukraine with the declared aim of "liberating" the old industrial heartland known as Donbas, which is made up of the Luhansk and Donetsk regions.
If the city falls into Russian hands, Moscow will then control the Luhansk region.
Many believe Vladimir Putin could hold up taking control of Donbas as victory in the war.
Some Ukrainian families have been living in a metro station in the country’s second largest city of Kharkiv for more than three months.
With no fresh air or access to washing facilities, disease has spread easily. But they say they have nowhere else to go and are now worried about being evicted, after local authorities reopened the metro.
The BBC’s Olga Malchevska reports.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
Ukraine has said its soldiers may need to retreat from their last pocket in the eastern region of Luhansk if they are to avoid getting captured by Russian forces.
Officials say Russian troops have entered the city of Severodonetsk but that Ukraine's military is still repelling attacks. During his nightly address, President Volodymyr Zelensky said Ukraine would put up a strong resistance to reclaim the Donbas region.
With every passing day, it seems Russia takes another bite out of Ukrainian territory. Yesterday they claimed to have taken the town of Lyman – opening the symbolically important city of Slovyansk to attack. That was where Russian backed separatists started their campaign eight years ago and it will not be given up without a fight.
But it is Severodonetsk and Lysychansk in the Luhansk region that are in the most immediate danger – all but surrounded by Russian forces.
Sergai Hidai is a governor with almost nothing left to govern - Russians control about 95% of the Luhansk region. He has said his forces may need to retreat to avoid being captured.
President Zelenksy has said that “the Donbas will be Ukrainian there is and will be no alternative to our Ukrainian flags there".
The reality on the ground is starting to say something different.
Good morning and welcome
to our coverage of the war in Ukraine. Here are some of the latest headlines:
France24 - World
Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry
Issued on: 22/05/2022 - 18:25Modified: 22/05/2022 - 18:28
Henrique VALADARES
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When French President Emmanuel Macron unveiled his new government this week, the list included known heavyweights, newcomers, and personalities from both the left and the right. Among them was career diplomat Catherine Colonna – a former ambassador to the UK and only the second woman to take up the foreign ministry dossier – who inherits a host of complicated issues, from deteriorating relations with former French colony Mali to responding to Russia’s invasion of Ukraine.
As his newly re-elected administration faces multiple challenges on the world stage, French President Emmanuel Macron chose Catherine Colonna, 66, as the country’s top diplomat to replace another outgoing veteran – Jean-Yves Le Drian, who headed France’s foreign affairs ministry (2017-2022) after a five-year term as defence minister. Colonna is best known in France as former president Jacques Chirac’s spokeswoman, a post she held for almost a decade.
Only the second woman ever to hold the post, Colonna is a career diplomat with a wealth of experience who inherits a variety of complicated dossiers, including the response to Russia’s invasion of Ukraine, deteriorating relations with former colony Mali and often troubled post-Brexit negotiations with the UK in addition to pressing global issues like climate change and Covid-19.
A pro-European herself, Colonna has served as France’s ambassador to London since 2018 during a particularly rocky time for Franco-British relations due to tensions over Brexit, fishing rights and immigration. In a highly unusual step, she was summoned by the British government in October 2021 as Paris and London clashed over fishing rights in the Channel.
In her last official tweet as ambassador to the UK on Friday, she said she "wanted to thank everyone who understood we are friends of this country and will keep working for a better future".
This was my last tweet as 🇨🇵 ambassador to the 🇬🇧. I wanted to thank everyone who understood we are friends of this country & will keep working for a better future. Heartfelt thanks for your warm welcome and best wishes to all, starting with my brilliant team @FranceintheUK 🙏 https://t.co/yv61bYhAy8
May 20, 2022A 'countrywoman' at heart
Before London, Colonna held various posts in Washington and Brussels before being appointed as France’s representative to UNESCO and then ambassador to Italy (2014-2017).
She is "simple when it comes to human relations, hard-working and very demanding", a source close to her told Reuters.
Born in the Centre-Val de Loire region, Colonna grew up on a farm run by her Corsican father. In a 2004 interview with French daily Libération she called herself "a countrywoman" at heart, someone who is "pragmatic and who likes to work the land".
The left-leaning publication described her as "a good little soldier of the Republic”.
>> In pictures: the faces of France’s new government
A ‘left-leaning heart’
Colonna is best known as late president Jacques Chirac's spokeswoman, a job she held for nine years (1995-2004) – an unusually long tenure for such a post – including when France opposed the 2003 US-led war in Iraq. According to Libération, visitors to the Elysée Palace would sometimes spot Chirac looking for her when he would forget a name or a detail.
Although she served under the conservative Chirac from 1995 until 2004 – a nomination that "stunned" her, as she told Libération – she has a "rather left-leaning heart". She returned to government as deputy minister for European affairs from 2005 until 2017, under then prime minister (and decades-long friend) Dominique de Villepin.
Anger of the diplomatic corps
For now, however, she is tasked with facing down the wrath of the diplomatic corps, whose unions have called for a strike – only the second in their history –starting June 2 over Macron’s proposals to reform the diplomatic service. Among his reforms is scrapping a special status for senior foreign ministry officials that would see them integrated into a broader pool of civil servants.
Colonna’s appointment may signal that Macron is seeking to appease those at the foreign ministry. During a transfer of power ceremony with her predecessor Le Drian on Saturday, the new foreign minister assured diplomats that they had her "full confidence".
"We need each and every one of you. You can count on me never to forget who I am or where I come from … you have my full confidence," she said in a brief speech. "Let's get to work, together.”
"She will be appreciated at the foreign ministry. She will reassure them at a time when the ministry is facing doubts and uncertainty about the end of the diplomatic corps," Jean de Gliniasty, former ambassador to Russia, told AFP.
"The foreign ministry is not in a good state psychologically."
As France’s top diplomat, she will work closely with centre-right lawmaker Sebastien Lecornu, a close ally of Macron, who takes over as defence minister.
In his farewell speech on Saturday, her predecessor Le Drian summed up some of the challenges ahead for the foreign ministry at Quai d’Orsay: the war in Ukraine, the jihadist threat and an increasingly "brutalising" world.
For her part, Colonna said that she took up her new mission "with humility, determination and conviction" while noting that much effort will be needed to "alleviate the disorders of the world" of which Le Drian spoke.
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Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
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Législatives 2022 : Dans le Tarn, Jean Lassalle soutient Guilhem Carayon
Si Jean Lassalle se gargarise de présenter des candidats « dans toutes les régions » pour les élections législatives, certaines circonscriptions sont dépourvues des couleurs « Résistons! ». Le candidat à l’élection présidentielle y soutient même des candidats d’une autre étiquette. C’est le cas dans la 3e circonscription du Tarn, où Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains se présente. Ce 26 mai, pour son anniversaire, il a reçu la visite du député des Pyrénées-Atlantiques.
Au détour d’un déplacement pour soutenir Corinne Darmani dans la deuxième circonscription du Tarn, le député sortant des Pyrénées-Atlantiques a fait un crochet pour appuyer la candidature de Guilhem Carayon. Président des jeunes Républicains et ancien porte-parole de la campagne de Valérie Pécresse, le jeune candidat de 23 ans espère reprendre la troisième circonscription du Tarn au député macroniste, Jean Terlier. S’il avait déjà reçu des poids lourds de son parti, comme Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et le 3 juin prochain, David Lisnard, il réussit le pari d’attirer vers lui des soutiens venus d’autres horizons.
« Authenticité et sincérité » en commun
Pour Jean Lassalle, cette visite a été mûrement réfléchie. « Il est l’un des seuls à défendre la ruralité », indique-t-il à la poignée de journalistes conviée. Après une visite de Lautrec, les deux nouveaux amis se sont joints à la fête de village de Montpinier. Un village rural où Jean Lassalle avait recueilli plus de 15% des suffrages au premier tour de la présidentielle… Devant Jean-Luc Mélenchon. Une arrivée en fanfare, où une grosse centaine de militants LR attendaient leur candidat. Poignées de main, accolades et selfies, ils se sont ensuite immiscés au cœur de la fête, devant des habitants surpris et amusés par la présence du plus célèbre berger de France.
Aucun candidat Résistons! n’avait été présenté sur cette circonscription, où Guilhem Carayon entretient des rapports amicaux avec l’ancienne assistante parlementaire de Jean Lassalle, l’instigatrice de cette rencontre. « Il est le seul à défendre la ruralité avec autant de force », lance admiratif Guilhem Carayon. Une authenticité reconnue des deux côtés. Jean Lassalle retrouve une « sincérité » lui rappelant ses débuts, lorsqu’à 21 ans il s’est fait élire maire de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques).
Merci @jeanlassalle ! pic.twitter.com/MxNvhSroAF
— Guilhem Carayon 🇫🇷 (@GuilhemCarayon) May 27, 2022
Bien que concurrents, le candidat à l’élection présidentielle avait remarqué le jeune porte-parole de Valérie Pécresse lors de ses passages sur les plateaux de télévision. « Il défend les gens qui souffrent », le félicite-t-il et espère le voir devenir « le plus jeune député de France ».
La ruralité au cœur de son programme
Président national des Jeunes républicains, élu en 2020, Guilhem Carayon a quitté Paris pour revenir dans son Tarn natal. « Un vrai choix d’enracinement », assure-t-il. Son père, Bernard Carayon, est maire de Lavaur depuis 1995 mais assure ne pas vouloir instaurer une dynastie dans la région. « Sinon je l’aurais mis sur mes listes », se défend l’édile. Le dernier de la fratrie a fait ses armes seul, comprenant rapidement les rouages de la politique, il entend faire une campagne « différente » des autres candidats et des « vieux élus ».
Parmi les sujets qu’il entend défendre à l’Assemblée nationale, le retour de « la valeur travail » en militant pour un véritable écart entre les revenus de l’assistanat et les revenus du travail. La lutte contre l’insécurité et le durcissement de la politique pénale avec « un retour des peines plancher pour les récidivistes ». Troisième point de son programme, la défense de la ruralité pour « ne pas oublier cette France qui souffre ». Il entend lutter contre les déserts médicaux, conserver les services publics, les commerces de proximité et les traditions bien ancrées dans le sud du département.
Pour créer la surprise et détrôner son concurrent de la majorité présidentielle, Jean Terlier, Guilhem Carayon entreprend une campagne de terrain et de proximité. Il multiplie les rendez-vous populaires, les manifestations associatives et le porte-à-porte. Depuis le début de l’année 2022, il affirme avoir ouvert « plus de 15.000 » portes. « Dès qu’il a compris que Valérie Pécresse ne pouvait pas gagner, il s’est engagé à fond dans campagne pour la députation », explique un de ses proches.
BBC
Japanese Red Army founder Shigenobu freed after 20 years
The co-founder of the Japanese Red Army militant group has been freed from prison after serving 20 years for her part in a 1974 embassy siege.
Fusako Shigenobu, 76, had evaded capture for decades before being arrested in Osaka in 2000.
Her once-feared group had aimed to provoke a global socialist revolution through high-profile terror acts.
They carried out a series of hostage-takings and hijackings, as well as a deadly attack on an Israeli airport.
But Shigenobu served time for the 1974 attack on the French embassy in The Hague, in which the ambassador and a number of others were taken hostage by three Red Army militants for 100 hours.
The siege ended after France freed a Red Army militant and the group flew to Syria.
Shigenobu did not take part in the attack herself, but a Japanese court found in 2006 she had helped co-ordinate it, sentencing her to 20 years for her role.
She had disbanded the Japanese Red Army five years earlier while awaiting trial, saying she would seek new fights within the law.
The group's last-known action was the car bombing of a US military club in Italy in 1988.
As she left prison on Saturday, she apologised for causing "damage to innocent people" in pursuit of their causes.
"It's half a century ago... but we caused damage to innocent people who were strangers to us by prioritising our battle, such as by hostage-taking," she said, according to news agency AFP.
She has previously expressed regret for 26 deaths caused by an attack on Tel Aviv's Lod Airport in 1972.
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France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Valeurs Actuelles
« Flic, violeur, assassin » : des tags anti-police découverts à Dijon
« Flic, violeur, assassin » ; « Feu à Suquet » (du nom de la place où se trouve le commissariat central de Dijon, ndlr) ; « 1 OPJ (Officier de police judiciaire, ndlr), 2 coups de fusil, 1 proc 3 coups de Glock »… Quelque 65 tags de la même teneur ont été découverts dans les rues de Dijon (Côte-d’Or), jeudi 26 mai, en marge d’un « carnaval sauvage » organisé par le collectif des Lentillères, relate CNews. Ce dernier est un groupement d’extrême gauche qui squatte un terrain agricole depuis 2010, et y a monté une forme de jardin partagé qu’il décrit, sur son site internet, comme « une dynamique ouverte et collective de jardinage basée sur l’échange de savoirs ».
Sur le même site, un billet de blog revendique l’organisation du « premier carnaval du quartier libre des Lentillères ». « Certains murs de la ville se sont ornés de tags et de collages au passage du cortège », reconnaît le collectif non sans fierté, partageant les photos d’un défilé pour le moins bigarré. À plusieurs reprises, le billet de blog revient d’ailleurs avec colère sur une présence policière qu’il a jugé excessive. La manifestation, comme de juste, n’avait pas été déclarée en préfecture.
Vers des poursuites pénales
De ce défilé, que le collectif des Lentillères voit comme une « contestation, aussi festive que joyeuse », les Dijonnais retiendront sans doute ces tags par dizaines, appelant très explicitement à tuer des policiers et des magistrats. Dans un communiqué, relate CNews, la préfecture de Côte-d’Or fustige des « slogans inqualifiables », promettant des « poursuites pénales » à leurs auteurs. Fabien Sudry, le préfet, a également condamné « avec la plus grande fermeté ces propos ». Le représentant « renouvelle son total soutien à l’ensemble des forces de l’ordre et de fonctionnaires chargés d’assurer, sur l’ensemble du territoire et 365 jours par an, la sécurité de la population et de lutter contre la criminalité ».
Dijon : les dernières actualités
France24 - World
In pictures: Andie MacDowell, Helen Mirren, Pierre Niney hit Cannes red carpet
Issued on: 27/05/2022 - 22:31Modified: 28/05/2022 - 15:26
{{ scope.legend }}
The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the world-famous film festival is taking place. Veteran actresses Andie MacDowell and Helen Mirren danced together on the red carpet before the 'Mother and Son' premiere, while French stars attended the screening of Nicolas Bedos' latest film, 'Masquerade'.
BBC
Japan opens up to foreign tourists after two years
By Nadeem ShadBBC News
After being closed to tourists for two years, Japan is opening its borders to visitors from 98 countries and regions.
It marks the most significant moment so far in the country's slow relaxation of its Covid-19 entry restrictions.
But some restrictions will remain, including a requirement to visit the country as part of a tour group.
Japan implemented some of the world's toughest virus control regimes, and banned foreign visitors from the delayed 2020 Tokyo Olympic Games.
Travel restrictions had already been relaxed for foreign residents and business travellers, and the government recently raised the limit on daily foreign arrivals to 20,000 from 1 June.
Since mid-March international students have also been permitted entry.
From 10 June, tour groups will be allowed to enter the country. However the nearly 100 countries and regions, which include the UK, will be divided into three risk categories - red, yellow and blue - which will determine whether or not visitors can bypass quarantine measures, according to Japan's Ministry of Foreign Affairs.
Japan has largely remained closed since 2020 due to the Covid-19 pandemic, a move that has hit the tourism industry hard.
A major part of Japan's economy, tourist arrivals fell more than 90% in 2020 - nearly erasing inbound tourism.
Travel agencies have responded warmly to the news.
"We're continuing to see a lot of interest in visiting Japan despite it being off limits for nearly two years. I'm sure there will be a rush in bookings as soon as borders are fully open," said Zina Bencheikh, managing director of Intrepid Travel.
Other tour operators noted the cost of Japan's closure.
"The Japanese government is being very cautious," said James Greenfield, managing director of Japan Journeys.
"They want the first tourists to enter on guided tours and we're ready to do this and to do whatever is necessary to keep our customers happy and to recoup some income after more than two years without any," he said.
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“Morts aux porcs” : de violents tags anti-police en plein Paris
Six tags peints en majuscules ont été découverts dans le 13e arrondissement de Paris, signés des mentions “PCM” et “Parti communiste maoïste”.
L’extrême-gauche au soutien des racailles. Alors que des émeutes embrasent les banlieues depuis plusieurs nuits, pour protester contre l’accident d’un motard qui a percuté la portière d’une voiture de police à Villeneuve-la-Garenne, six tags anti-police peints en majuscules rouge et noire ont été relevés sur plusieurs murs du quartier des Olympiades, dans le 13e arrondissement de Paris, rapporte Le Parisien. Ils portent la mention « PCM » et « Parti communiste maoïste », suivie d’une esquisse de faucille et de marteau.
Un suspect repéré par les caméras de surveillance
« Policiers, ennemis du peuple vous allez payer », « morts aux porcs » (sic), « rendons coup pour coup »… Les menaces sont violentes et visent principalement les forces de l’ordre, mais aussi le monde politique avec une mention du « Macronavirus » qui aurait « tué l’amour ». Les dégradations ont été découvertes mardi 21 avril en début de matinée et pourraient avoir été commises dans la nuit précédente. Une caméra de vidéoprotection de la capitale a enregistré des images de l’auteur d’au moins un des tags, vers 4h30, à proximité de la dalle des Olympiades. Le suspect, au visage dissimulé et mesurant 1,70 mètres, n’a pas pu être retrouvé.
Mais le lieu choisi par ce ou ces militants d’extrême-gauche est tout sauf un hasard. Les policiers interviennent fréquemment dans le quartier des Olympiades à la suite de tensions entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue. Par ailleurs, l’université de Tolbiac, bastion de la gauche radicale et épicentre des mouvements de contestation étudiante, se trouve à proximité.
France24 - World
Cannes 2022: ‘We need to love where we are at every age,’ Andie MacDowell says
Issued on: 27/05/2022 - 23:38
Eve JACKSON
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She's well known for her roles in "Groundhog Day", "Four Weddings and a Funeral" and "Love After Love" and she recently appeared in the hit TV series "Maid" with her daughter Margaret Qualley. As an ambassador for L'Oréal Paris, Andie MacDowell speaks to FRANCE 24's Eve Jackson about aging in Hollywood and how she missed the festival in Cannes the year her film "Sex, Lies and Videotape" won the Palme d'Or, because she didn't feel confident in her post-baby body.
MacDowell also chats about her daughter Margaret Qualley's film in the Cannes Competition and her upcoming projects.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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Liverpool v Real Madrid: How Gareth Bale has gone from hero to forgotten man
Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section European Football
When Real Madrid face Liverpool in Saturday's Champions League final, one potential match-winner will be conspicuous by his expected absence from the pitch.
Gareth Bale - the two-goal hero when the teams met in 2018's final - has become a forgotten man, making only seven Real appearances all season and starting just one game in club colours since August.
Manager Carlo Ancelotti has declared Bale, 32, fit for the final after a back problem, but he has only played 22 minutes for the team since February and is extremely unlikely to feature.
With his contract at the Bernabeu expiring next month, his nine-year spell in Spain is limping to the quietest of endings, and it is fair to suggest his departure will come as a great relief to all parties.
For a player who has scored 106 goals and won 15 trophies in Spain to become arguably British football's greatest ever export, it is a terribly sad way to finish - and even more of a shame because it all started so well.
When Bale was signed by Real for 100m euros from Tottenham in 2013, he immediately became a key component of a breathtakingly exciting forward line alongside Karim Benzema and Cristiano Ronaldo.
Bale was quickly embraced by Real fans - especially when he concluded his first season by winning the Copa del Rey final against Barcelona with a stupendous solo goal, and then netted in the Champions League final against Atletico Madrid to help seal Real's long-awaited tenth European crown.
But the first signs of trouble soon arrived. Early in 2015 Real suffered a bad run of form, including a 4-0 thrashing at Atletico and a 4-3 Champions League defeat by Schalke.
Some sections of the media made Bale the scapegoat for those poor results, lambasting him with criticism that seemed excessive and fostered a theory that their attacks on Bale were really an indirect way of getting at Real president Florentino Perez - theories they denied.
Bale appeared to be stung by the ferocity of the criticism, but since arriving in Spain he rarely connected with Real fans or the media, only conducting one heavily staged interview in Spanish and by all accounts living a sheltered life.
His perception was soon further damaged by a series of injuries which often cleared up just in time for him to go on international duty with Wales, provoking accusations that Bale's club career had moved below playing for his country on his list of priorities.
Those factors combined to create a negative spiral in the relationships between Bale, the tabloid Spanish media, a section of Real fans and even the club itself. And with Bale generally quietly retreating into his small inner circle rather than trying to rescue his reputation, that situation of distrust was never escaped.
The mutual loathing between Bale and the Spanish media reached its low point in March, when sports newspaper Marca described Bale as a "parasite" after he missed the Clasico home loss to Barcelona, supposedly through injury, but promptly went away on international duty to start and score twice for Wales against Austria.
Although he has usually not responded to such criticism, on this occasion he bit back, tweeting his disgust by describing the attack as "slanderous, derogatory and speculative journalism," and concluding: "We all know who the real parasite is!"
Bale was certainly not primarily responsible for instigating the spiral of negativity. The fact that he has never been accused of dressing-room dissent, despite his well-chronicled troubles, shows that he was not a troublemaker; but neither was he a peacemaker, instead preferring to remain aloof and alone. That means he will be remembered by Real fans with respect for the player he initially was, but also with scorn for the disinterested, peripheral presence he later became.
In the final analysis, the unhappy ending to Bale's time at Real Madrid reflects badly on everybody: the club, which could have supported him much better and at times hung him out to dry; the media, which has often been excessive in its criticism; the fans, many of whom too easily swallowed the negative stories they were served and too quickly forgot his accomplishments.
And, it must be said, Bale himself, who struggled to engage as he was latterly portrayed in Spain - whether fairly or not - as the ultimate example of a modern mercenary footballer, disconnected from his community and only interested in picking up a bloated salary.
There is a common Spanish phrase to describe a glorious departure: 'salir por la puerta grande' - to go out through the main entrance. Brazilian left-back Marcelo, for example, is being accorded such a fond farewell as his contract with Real also draws to a conclusion, receiving a rousing ovation during his team's final game of the season against Real Betis on Friday.
Bale, in contrast, was not even seen inside the stadium for that game and was recently dismissively described by Madrid-based sports newspaper AS as sneaking out of the club "through the cat flap".
That is a fair description and, however you view the rights and wrongs of the breakdown in relationships, it is a sad way for such a wonderful player to leave a club where he achieved so much.
France24 - World
Paris set for Liverpool fan invasion as Stade de France hosts Champions League final
Issued on: 27/05/2022 - 17:42
FRANCE 24
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Carys GARLAND
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Some 7,000 police officers will be on duty to marshal fans during Saturday's Champions League final set for the Stade to France, north of Paris, where as many as 40,000 ticketless Liverpool supporters are expected, authorities said on Thursday.
The match between Liverpool and Real Madrid was originally scheduled to be played in Saint Petersburg but the French capital stepped in when UEFA stripped the Russian city of the match following the February 24 invasion of Ukraine.
The Stade de France was made over with a new pitch for the occasion, FRANCE 24's Carys Garland reports. Twenty-four refrigerated trucks brought the hybrid turf in from Spain for Saturday's match. The pitch was then laid over the course of 48 hours.
🛣️ ➡️ 🇫🇷 NUESTRO CAMINO HASTA PARÍS.#APorLa14 | #UCL pic.twitter.com/VxbSRDjuIu
May 27, 2022Only around 20,000 fans each from Liverpool and Real are officially able to watch the eagerly awaited match inside the Stade de France.
"I'm going to have a look around and see if I can get a ticket, but obviously not pay too much," one English fan told a reporter outside the venue. And if he doesn't manage? "I'll just find a place in the city and watch the game."
Paris city authorities have prepared a vast fan zone for up to 45,000 Liverpool supporters along the Cours de Vincennes, a major avenue in the east of Paris, 10 kilometres (six miles) from the stadium.
"It's to make sure things go as well as they can," explained Paris Deputy Mayor Emmanuel Gregoire.
ADVICE FOR FANS TRAVELLING WITHOUT TICKETS TO #PARIS FOR #UCLFINAL | The fan zone for #LFC fans will be on Cours de Vincennes in Paris' 12th arrondissement. Entry is via Place de la Nation, via metro lines 1,2,6,9 to Nation or via RER A to Nation. @LFCHelp @spiritofshankly pic.twitter.com/Fu67hXml7H
May 27, 2022A second fan park in the northern suburb of Saint-Denis where the Stade de France is located is being reserved for Real Madrid supporters with tickets for the game to enjoy before the match starts.
After the Real supporters have moved on to the stadium, that fan zone will then be opened to local fans.
No alcohol will be allowed in the area around the Stade de France but fans will be allowed to drink during the game inside the venue itself.
Reds in Paris 🔴🤩Some boss flags and banners around the city ahead of the #UCLfinal Send us your photos 📸 pic.twitter.com/ZHvFhcHmNT
May 27, 2022The Champs-Elysées avenue, one of the French capital's most-visited tourist areas, will be closed to both English and Spanish fans on Saturday afternoon and no drinking will be allowed this weekend at either of the city's two major airports.
As for the action on the pitch, sporting revenge is in the offing – no matter the victor on Saturday night. Liverpool will be seeking to cap a remarkable season by avenging their 2018 Champions League final defeat, a 3-1 loss to Real Madrid in Kyiv.
But the Spanish giants have their sights set on a 14th European Cup triumph. Real Madrid has won each of their last seven appearances in the decider of the continent's paramount club competition. The last time they lost one? The 1981 European Cup final... against Liverpool, in Paris.
(FRANCE 24 with AFP)
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FOOTBALL
Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final
FOOTBALL
Liverpool see off Villarreal 3-2 to reach Champions League final
Russia thrown out of women's Euro, banned from European club football next season
BBC
Ukraine conflict: The families living in an underground station for three months
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Some Ukrainian families have been living in a metro station in the country’s second largest city of Kharkiv for more than three months.
With no fresh air or access to washing facilities, disease has spread easily. But they say they have nowhere else to go and are now worried about being evicted, after local authorities reopened the metro.
The BBC’s Olga Malchevska reports.
New York Times - World
Pakistan Raises Fuel Prices as Economic and Political Crisis Deepens
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The interim government’s move was seen as a bid to revive a $6 billion bailout from the International Monetary Fund.
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By Salman Masood and Christina Goldbaum
ISLAMABAD, Pakistan — Pakistan’s government on Friday sharply increased fuel prices for consumers, paving the way to revive a $6 billion bailout package from the International Monetary Fund and stabilize the country’s cratering economy amid deepening political turmoil.
The move raising gasoline and diesel prices by about 20 percent — or about 15 cents — a liter staved off concerns that Pakistan, which already faces double-digit inflation, would join a wave of global defaults as the financial shocks from the pandemic, the war in Ukraine and rising interest rates batter many poorer nations.
But the decision may cost the new coalition government popular support, analysts say, adding to the political uncertainty that has embroiled the country since Prime Minister Imran Khan was ousted in a no-confidence vote in Parliament early last month.
“The price hike signals that the government has decided to bite the bullet and make choices that are necessary, even if they cost near-term political capital,” said Uzair Younus, the director of the Pakistan Initiative at the Atlantic Council. “The hike will ease markets and reduce uncertainty. It will be critical for the government to maintain momentum and continue making decisions that get Pakistan out of the current crisis.”
Since his ouster, Mr. Khan has held a series of political rallies, drawing huge crowds and heavily criticizing the current coalition government and the military, blaming them for his removal from office. Some officials now fear that the government’s move to appease the I.M.F. could hand Mr. Khan a wave of public outrage that he could manipulate on the streets.
Discussions between the I.M.F. and the new interim government, led by Shehbaz Sharif, had been deadlocked for weeks over the terms of reviving the bailout, which was announced in 2019 and later suspended after Pakistan’s previous government failed to meet some loan conditions, like cutting energy subsidies.
Pakistan has hoped for a release of a roughly $900 million seventh tranche of the $6 billion I.M.F. bailout package. Earlier this week, a fresh round of talks between the I.M.F. and the new Pakistani government in Doha, Qatar, appeared to fail after fund officials declined to accept the Pakistani request to delay the ending of government subsidies.
Mr. Sharif had been reluctant to end government energy subsidies and roll back unfunded subsidies to oil and power sectors — a key I.M.F. demand — fearing public backlash that could diminish his party’s chance of success in the next general elections.
Those elections are scheduled to be held next year, but the new government has come under mounting public pressure from Mr. Khan’s supporters to hold them earlier.
On Thursday, Mr. Khan warned the government to announce the next elections and dissolve Parliament within six days. The warning came just after he led thousands of supporters to the capital Wednesday evening. Angry supporters clashed with the police in the capital and several other Pakistani cities. At least 1,700 protesters were arrested by the police in Punjab, the country’s most populous province.
That political pressure has added to the new government’s reluctance to embark on meaningful economic reforms that, while important to stabilize the economy in the years to come, would cause immediate pain to Pakistanis’ wallets, analysts say.
Late Thursday night, drivers desperate to fill their tanks before the price increase went into effect after midnight flocked to gas stations across major cities. Many drivers’ incomes have already been squeezed by soaring inflation in recent years that has pushed up the price of basic goods.
“There is no rise in our income proportional to the rise in the price of fuel and other essential items,” said Saleem Khan, 44, as he waited to fill his motorcycle’s tank at a gas station in the port city of Karachi.
Mr. Khan makes around 18,000 rupees, or about $90, a month working in a restaurant in the city. In previous months, he could send nearly 10,000 rupees every month to his relatives in Bajaur, a tribal district bordering Afghanistan.
“This month, it seems I’ll be able to send barely 7,000 rupees to my family,” he said.
Nearby, Rasheed Ahmed, a garment factory worker, sat on his motorcycle, worrying how he would pay for basics like food and rent with the fuel price increase.
“We thought the ousting of Imran Khan will help the country in decreasing the fuel prices, but the current rulers are crueler than the previous government,” Mr. Ahmed, 34, said.
The new coalition government has struggled to find its bearings since coming to power in early April and is in a particularly precarious position. It has no electoral mandate, but was chosen by Parliament to take over after Mr. Khan’s ouster. And it is a tenuous coalition of political parties that previously clashed frequently and only came together around the singular aim of removing Mr. Khan from office. Mr. Sharif’s party also faces internal divisions over policy decisions.
Mr. Khan’s government, before its removal from office, was also facing increasing public discontent over rising inflation. Mr. Khan claims that the economy was improving under his government, but in order to soothe the public’s flaring tempers, he announced he was cutting petroleum and energy prices — a move that eased public discontent but added to the country’s fiscal deficit.
Understand the Political and Economic Turmoil in Pakistan
A chaotic time. In recent weeks, Pakistan has faced a political crisis that led to Imran Khan’s ouster as prime minister, as well as soaring inflation. Here’s what to know:
A political rift. The position of Mr. Khan, a former international cricket star, grew precarious after he lost the backing of the country’s powerful military and a coalition of opposition parties late in 2021. Tensions escalated after Mr. Khan demonized the opposition as traitors and sought to dissolve Parliament and stop a no-confidence vote against him in April.
Mr. Khan’s removal. After Pakistan’s Supreme Court blocked Mr. Khan’s move to dissolve Parliament, he was removed as prime minister. His ouster capped a crisis fueled by a rift between Mr. Khan and the military that embroiled the country for weeks.
A new leader. Parliament subsequently selected the opposition leader Shehbaz Sharif, a member of a Pakistani political dynasty, to become Pakistan’s new prime minister. He is expected to serve as interim prime minister until the next general election; Mr. Khan intends to run in that election.
Economic troubles. Since taking control, Mr. Sharif has been confronted with a stalled economy, double-digit inflation and an immense national debt. In May, his government sharply raised fuel prices, a move intended to appease the International Monetary Fund in a bid to revive a $6 billion bailout package from the organization.
That move is now described as the “laying of a land mine” by Miftah Ismail, the new finance minister, and was a major sticking point in the talks with the I.M.F., which insisted that Pakistan would have to end the unfunded subsidies in order to get the next tranche of the bailout package.
While announcing the new fuel prices late Thursday night, Mr. Ismail said the government realized the impact of painful economic measures but hoped these would result in long-term benefits.
“It will also stabilize the rupee and improve the situation at the stock market,” Mr. Ismail said at a news briefing. “Most importantly, it will bring back some balance within the economy.”
But the weekslong delay in forging new economic policies has come at a steep price: The Pakistani rupee plunged to a historic low compared with the U.S. dollar in recent weeks, the current account deficit widened, and foreign exchange reserves depleted to $10 billion. That is barely enough to cover two months of the country’s imports.
On Friday, the Pakistani rupee did show some signs of recovery. But the government’s move to raise fuel prices on Friday was still only a first step toward reviving the I.M.F. bailout and restoring some economic stability to the country.
“Pakistan is not out of the woods yet. It needs at least $10 billion to stabilize its reserves and the currency,” said Yousuf Nazar, a newspaper columnist and former head of Citigroup’s emerging markets investments. “Until the entire bailout package is in place, uncertainty will continue, which has been aggravated by the political turmoil.”
Pakistan has entered into several I.M.F. programs in its history, although successive leaders, including Mr. Khan and former Prime Minister Nawaz Sharif, have expressed their aversion to foreign financial assistance. But the country’s emaciated economy and rising debt leave any government little choice but to accept the bailout packages.
The core reason for Pakistan’s recurring balance of payments is its inability to expand its exports, which have been almost stagnant for a decade because of protectionist policies, analysts say.
“This would have to change for Pakistan to come out of this vicious cycle,” Mr. Nazar said.
Salman Masood reported from Islamabad, and Christina Goldbaum from Dubai, United Arab Emirates. Zia ur-Rehman contributed reporting from Karachi, Pakistan.
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France24 - Monde
En Allemagne, la seconde vie des bunkers 30 ans après la fin de la Guerre froide
Publié le : 23/05/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Y a-t-il encore à Berlin des bunkers en état de fonctionnement ? Au temps de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre Froide, la capitale allemande comptait 2.000 abris anti-aériens publics, contre 600 aujourd'hui. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les commandes de bunkers privés explosent dans la capitale allemande.
New York Times - World
Iraqi Parliament Expands Law Against Normalizing Ties With Israel
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The legislation, based on a similar law dating back to 1969, makes it a crime punishable by death. It makes Iraq an outlier in the Arab world, where more countries are forging diplomatic relations with Israel.
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By Jane Arraf
Iraq’s parliament passed sweeping legislation this week that would broaden the crime of normalizing ties with Israel, in a rare show of solidarity amid an eight-month political deadlock.
The legislation, passed on Thursday, goes further than a similar law dating back to 1969 by setting out much wider definitions for acts that would be considered a violation. Both the old law and the new make this a crime potentially punishable by death.
The law makes Iraq an outlier in the Arab world, where a growing number of countries have signed on to a campaign driven by the United Arab Emirates to establish diplomatic relations with Israel. Iraq cites support for Muslims and opposition to the Israeli occupation of Palestinian territories as its rationale for refusing to forge ties with Israel.
Normally, according to Iraq’s constitution, the law must be signed by the president. But if he fails to do so, it would nonetheless take effect within 15 days.
The new law was proposed by the influential Shiite cleric Muqtada al-Sadr, whose faction won the largest number of seats of any single bloc in an October election and has been negotiating for the past eight months to form a government. It was widely seen as a bid to shore up his movement’s domestic political support in the drawn out negotiations.
“Sadr is trying to pull the rug from underneath the other people’s feet,” said Hiwa Osman, a political analyst based in Erbil, the capital of Iraq’s Kurdistan region. He was referring to the competition between Mr. Sadr and Iran-backed political factions inside Iraq, which have stressed their opposition to Israel and its strongest ally, the United States.
The U.A.E., which is Sunni Muslim, is a leading regional rival to Shiite Iran. Iraq, unlike most other Arab countries, is majority Shiite with many powerful Shiite factions and militias inside government and out that are closely linked to Iran.
Mr. Sadr, however, is viewed as an Iraqi nationalist less tied to Iran than some other Shiite political leaders in the country.
“He is telling them ‘You cannot be more patriotic than me,’” Mr. Osman said of the inter-Shiite political rivalry that has characterized Iraqi politics in recent years.
The legislation poses a dilemma for Iraqi President Barham Salih, who, like any one who would serve as president in the current political calculations, needs the support of Mr. Sadr and his allies. Mr. Salih is not expected to sign the legislation.
While few Iraqis outside politics are focused on Israel or the machinations of their own deadlocked parliament, the legislation has been met with alarm by the United States.
The U.S. State Department said it was “deeply disturbed” by the passage of the law, adding it jeopardized freedom of expression.
“I don’t think the Iraqi legislators are aware of the scope of international reaction and consequences of passing this law,” said Farhad Alaaldin, chairman of the Baghdad-based research group, Iraq Advisory Council.
It could make American and other foreign companies engaged in business with Israel wary of doing business with Iraq.
If enacted as envisioned, the law would make it make it illegal for Iraqis inside or outside the country to engage even on social media with Israeli officials or attend conferences by organizations with ties to Israel.
A provision to expel foreign companies and investors in Iraq who were also conducting business with Israel and seize their assets in Iraq was removed from an even harsher draft version of the bill, said Mr. Alaaldin.
The provisions of the law would also apply to the government of the semiautonomous Kurdistan region of Iraq, which is known to have friendly but not publicly acknowledged ties with the Israeli government.
Despite that, the Iraqi parliament’s Kurdish deputy speaker Shakhwan Abdullah, a member of the powerful Kurdistan Democratic Party, voted for the bill as did the speaker of parliament, a Sunni Arab, Mohammed Halbousi. Mr. Halbousi has been traditionally backed by the U.A.E., the driving force behind normalization with Israel.
The KDP, a close ally of the United States, joined forces earlier this year with Mr. Sadr and Mr. Halbousi to try to form a new government.
In an indication of the Kurdistan region’s tacit acceptance of Israel, a U.S. research group organized a pro-normalization conference last September in Erbil with the acquiescence of the Kurdish government. The conference brought together Iraqi sheikhs aimed at normalizing relations, but instead resulted in death threats and arrest warrants for the key Iraqi participants.
A senior U.S. official said that a home near Erbil that was struck in March by an Iranian missile attack was an Israeli intelligence outpost, although a senior Biden administration official publicly refuted that assessment.
On Thursday in Baghdad, after the vote a group of Iraqi parliament members, at least one waving a poster of Mr. Sadr, chanted “Yes to Iraq, no to Israel.” Some chanted “no to America.”
A statement by Iraq’s parliament said the law was passed “unanimously.” Of the 329 members of parliament, 275 showed up for the session.
In contrast to the apparent parliamentary unity on the anti-normalization measure, Iraq’s conservative parliament for years has failed to pass a domestic violence law replacing existing legislation, which gives men the legal right to “punish” their wives. It has gone months in past sessions without passing crucial budget laws.
While the two-paragraph 1969 anti-normalization law also made promoting ties with Israel a crime potentially punishable by death, the current multipage version focused on criminalizing specific activities it views as encouraging normalized ties with Israelis and with Israel.
Under the current law, an attempt at normalization would include “communication and contact by any means with the Zionist entity and with its representatives” by an Iraqi individual, institution or organization in the cultural, political, scientific, commercial, economic, media or security sphere.
The legislation was drafted “in order to preserve the national and Islamic principles in Iraq and the constants of the Iraqi people in defending Palestine and its people and all the Arab peoples whose lands are occupied,” the law read.
As Iraqis head into another sweltering summer of electricity cuts and other deficient public services, few citizens are focused on the issue of normalization with Israel or another of Mr. Sadr’s recent campaigns — opposing homosexuality.
“The last thing on most Iraqis minds is these issues,” said Mr. Osman. “The general public doesn’t like Israel, but to go all the way on an issue that is neither here nor there right now, it’s very weird.”
Nermeen al-Mufti, Falah Hassan and Jaafar al-Waely contributed reporting from Baghdad.
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L'Humanité
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Italian Bishops to Examine Clerical Abuse, but Only to a Point
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The Italian Bishops’ Conference on Friday presented its plan to investigate clerical abuse, but critics say it is insufficient and disappointing.
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By Elisabetta Povoledo
ROME — Italian bishops said on Friday that they would carry out a long-demanded investigation into clerical sexual abuse of minors and vulnerable persons, but victims and their advocates immediately said the plan fell short of what was needed.
Seeking to address the concerns about the revelations of abuse that have devastated the church worldwide, the bishops announced that they would commission a report examining cases from 2020-21, to be published in November, as well as a second report that would analyze how clerical abuse had been handled in Italy in the past two decades.
“We don’t want to evade,” Matteo Zuppi, the newly elected president of the Italian Bishops’ Conference, told reporters. “We’ll take the beating we have to take.”
Even though Rome is home to the Vatican, the seat of the church, the leaders of the Roman Catholic Church in Italy have been far behind their counterparts elsewhere in examining their record in handling abuse.
Victims groups and their advocates in Italy have been frustrated by the church’s failure to follow in the footsteps of other countries — including Australia, Ireland and the United States — that have commissioned fully independent investigations carried out by third parties.
In Italy, academic researchers, who have yet to be identified, will work on the investigation in collaboration with church representatives, but the church stopped short of turning things over to an independent commission.
“It is insufficient,” Federica Tourn, a member of a recently created umbrella group called ItalyChurchToo, said Friday. “Why didn’t they order up a completely independent investigation? It’s one thing to give third parties access to documentation and archives, quite another to let the church decide what gets to be seen.”
Although the announcement on Friday amounts to progress in looking into abuse in the Italian church, the conditions set by the bishops significantly restrict the scope of the inquiry.
The report to be published in November will only analyze cases reported to local church centers from the years 2020-21, essentially “only a small percentage of reported cases of abuse,” said Ludovica Eugenio, a journalist for a Catholic weekly magazine that is part of ItalyChurchToo. She said that these centers were not “neutral spaces,” as “dioceses are often where abuse took place.”
The investigation into the abuse cases between 2000-21 will draw on data compiled by the Congregation for the Doctrine of Faith, the Vatican’s doctrinal watchdog, which also oversees abuse cases, to better know “in a quantitative and qualitative way” the extent of “alleged or ascertained crimes” committed by Italian clerics, the bishops said in a statement.
By comparison, investigations in Germany and France looked at cases going back to 1945 and 1950 respectively. The American bishops acted in 2003 to commission researchers with the John Jay College of Criminal Justice in New York to produce a report examining abuse cases going back 52 years.
Critics of the Italian bishops’ plan said that capping the investigation to the past 22 years risked leaving out thousands of cases.
“It’s a known fact that it can take years for victims to come to terms with and come forward with cases of abuse, and these people are automatically cut out,” said Francesco Zanardi, the founder and president of Rete l’Abuso, or Abuse Network, Italy’s most outspoken victims’ rights group, which has independently tracked hundreds of cases of pedophile priests by combing through court records.
“I was abused in 1980, so I wouldn’t qualify,” he said.
Italy has already been criticized by the United Nations Committee on the Rights of the Child for failing to sufficiently protect minors from sexual exploitation. In particular, the committee expressed concern in 2019 “about the numerous cases of children having been sexually abused by religious personnel of the Catholic Church” and the inadequate efforts to prosecute those crimes.
In 2019, Pope Francis held a landmark meeting at the Vatican on clerical sexual abuse and called “for an all-out battle against the abuse of minors.” But the Italian church still dragged its feet.
A nudge came earlier this week from Cardinal Sean P. O’Malley — the archbishop of Boston and a prominent member of a pontifical commission to protect minors — via a video message to bishops who had gathered in Rome for a week of meetings.
“We have nothing to fear by telling the truth,” he said. “The truth will set us free. Acknowledging people’s stories of abuse, listening to survivors and committing to working together is not easy, but I can tell you after 40 years that it is the only way.” He added, “The reality is that we will be judged on our response to the abuse crisis in the Church.”
But reticence to confront the issue may be deep-seated in Italian society.
The Italian faithful and media are not particularly interested in digging too deeply, said Lucetta Scaraffia, the co-author of “Agnus Dei,” a book published this month on clerical abuse in Italy.
At a media conference in Rome this week, she described Italian Catholics as “disinterested and indifferent to this problem.” With few exceptions on the part of small publications, she added, the Italian media has not delved into the subject with much vigor.
Italy lags behind other countries, said Franca Giansoldati, another author of “Agnus Dei,” adding that Italian politics had also sidestepped the issue. “There is a kind of reluctance to deal with this phenomenon because politics knows that it is going against the church and in Italy the church is still a point of reference.”
Whereas in other countries, lawmakers and law enforcers have championed victims, she said, “Unfortunately there is a vacuum here.”
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France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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SANS TITRE
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Interestingly, Huddersfield are just ending their warm-up, several minutes after Wigan.
Mind games? We're just over five minutes away from kick-off.
Plenty of fans still arriving and the noise is deafening.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Kevin Brown
Former England international half-back on BBC One
Whoever wins it, it will be a massive story. I think Wigan are big favourites, but that could potentially be the banana skin. Ian Watson will thrive on the underdog tag, and we should get a really close contest like we saw two weeks ago in the league.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Wigan
will need to be on their game to handle the emotional occasion of the Challenge Cup final against Huddersfield, says boss Matt
Peet.
Warriors have seen off Salford, Wakefield and rivals St Helens to reach the final in north London.
It is Peet's first season in the job, and he is only one victory away from ending a nine-year wait to win the cup.
"We're not going to shy away from it, we want to embrace the pressure," Peet told BBC Radio Manchester.
"We want to embrace the occasion, but we've got to be present for 80 minutes on Saturday afternoon."
Check out the preview of today's game by clicking here.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Jamie Peacock
Former England captain on BBC One
It's a really special occasion, and a special day for the sport. There's one point separating the teams in the league, a bit of a clash of styles. There's a lot of pressure on Wigan today - nine years since they last won it. I can't wait.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Wigan set up their place in the Challenge Cup final by withstanding a stunning comeback from reigning champions St Helens in the semi-finals.
The Cherry and Whites led 14-0 at the break thanks to tries from Liam Marshall, Cade Cust and Liam Farrell.
Saints hit back to lead after three tries in 10 minutes after the break but Marshall ran in a second to seal victory for Wigan.
That Marshall try meant that Wigan teed up their spot in the Challenge Cup final for the first time in five years.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Huddersfield sealed their place in today's final - their first since 2009 - courtesy of a straightforward win against Hull KR.
Innes Senior scored a cracker of a try, running in from the length of the field as they eased to a 25-4 victory.
Today marks a second final in three seasons for boss Ian Watson, whose Salford side were beaten by Leeds at a behind closed doors Wembley in 2020.
The Giants were beaten by Warrington last time they reached the final. Wigan stand in the way of a first title in 69 years, today.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Shamoon Hafez
BBC Sport at Tottenham Hotspur Stadium
Current Catalans Dragons skipper Sam Tomkins knows what it takes to win the Challenge Cup, having done so twice with his hometown club Wigan.
And the full-back was in no doubt who will lift the trophy today when I spoke to him earlier this week.
"I think Wigan will win it and be too strong," said Tomkins. "Huddersfield are a team full of confidence this year and probably feel it is
the best they have played for a long time. They will see themselves as underdogs
and nothing to lose. That is a dangerous prospect for Wigan,
“If Huddersfield can get out of the traps fast
and make Wigan chase the game, that will make it difficult. Huddersfield need a
10 out of the 10 performance.
"Whatever
is created in those 80 minutes stays around for a long time. You can make
yourself a legend and that is one of the special things about the Challenge
Cup.”
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
The players are out here at the Tottenham Hotspur Stadium for their pre-game warm-ups.
The roar was big when the Huddersfield players came out. The roar was bigger when the Wigan team did.
This is a really magnificent ground. Really lives up to the hype.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Here's Wigan's line-up for today's final.
Tommy Leuluai and Kaide Ellis come in for the Cherry and Whites.
Wigan: Field, French, Thornley, Bibby, Marshall, Cust, Smith, Singleton, O'Neill, Byrne, Farrell, Bateman, Smithies.
Interchanges: Leuluai, Mago, Ellis, Havard.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
No Will Pryce for Huddersfield, despite his suspension lapsing in time to feature today.
Chris McQueen comes in following last week's narrow win against Toulouse.
Huddersfield: Lolohea, McGilvary, Cudjoe, Leutele, I.Senior, Cogger, Russell, Yates, McQueen, Jones, Hill, Levi, Wilson.
Interchanges: English, Greenwood, Golding, Trout.
Time for a bit of team news with just over 30 minutes until kick-off...
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
BBC One
To say we have you covered today if you want to follow the action in this year's Challenge Cup final is a bit of an understatement.
Alongside my ramblings are an array of multimedia options at the top of this page.
Fancy watching live coverage on BBC One? Press play. BBC local radio? Press play. BBC Radio 5 Live? You know the drill.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Dave Woods
BBC Rugby League correspondent
Two
Challenge Cup history-makers are predicting that this year's final
could be one of the tightest contests the occasion has seen, despite Warriors slated as slight
favourites.
John
Kear, who masterminded arguably the competition's biggest upset when
Sheffield Eagles beat Wigan in the 1998 final at Wembley, will be part
of BBC Radio 5 Live's full match commentary team.
Kevin
Brown played for an unprecedented four different teams in Challenge Cup
finals - including both this year's finalists - and will be on the
panel as part of the BBC One television coverage.
And, both are predicting a blockbuster.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Wigan's
class of 2022 hope to emulate the dominant Challenge Cup-winning sides
of the past when they face Huddersfield in Saturday's final, says
stand-in captain Liam Farrell.
No team has lifted the trophy more times than Wigan's 19, including a run of consecutive wins from 1988 to 1995.
However, it is nine years since a Wigan captain last hoisted the cup aloft such as Graeme West, Dean Bell and Eric Ashton (pictured above).
"You can't deny the club's got a rich history with the Challenge Cup," Farrell told BBC Radio Manchester.
"The teams of the late '80s and early '90s, they had such dominance.
"This team is trying to make our own history. We're a completely different set of blokes.
"They
earned their part in history in their own right, and we are trying to
make sure we play our part and get our name on the trophy."
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Prior to today, Huddersfield have made 10 Challenge Cup final appearances, with the Giants winning on six occasions.
The last time they won however, was in 1953. That win, 69 years ago, came courtesy of a 15-10 victory over St Helens.
Can Ian Watson lead them to a memorable victory to end generations without victory in the famous trophy?
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
Dave Woods
BBC Rugby League correspondent
One year ago, hardly anyone outside of Wigan Warriors' inner sanctum had heard of Matty Peet.
But today he will be the club's head coach leading the Warriors in
their attempt to win a record-extending 20th Challenge Cup final.
In
just a matter of months since his shock appointment as the new Warriors
boss he has restored the club to the status of genuine trophy hunters.
In
the other dugout, Ian Watson - hoping to steer his Huddersfield team to
a first cup final win since 1953 - is now an established member of
Super League's coaching elite.
He had already led unfashionable Salford to a Grand Final and Challenge Cup final before switching to the Giants.
But,
it was not that long ago that the former Wales international would have
been given no chance of ever coaching at the top level.
Now that both are in high-profile hot-seats, they hope they are leading the charge for a resurgence of British coaches.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
These two teams have met just once in a Challenge Cup final.
'And when was that?' you ask.. 1920. Over 100 years ago. Huddersfield beat Wigan 21-10 that day at Headingley.
Bit of a different vibe all these years on, mind. I doubt Headingley had a retracting pitch or a dedicated brewery, for example.
Huddersfield v Wigan (15:00 BST)
New time, new stadium.
The Challenge Cup final is back. One of the showpieces of the British sporting calendar calls the magnificent Tottenham Hotspur Stadium its home for today.
Huddersfield battle against Wigan for the first major rugby league title of the year.
Let's get going.
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
BBC
SANS TITRE
BBC Sport's Liam Loftus learns how to train like an F1 driver with Red Bull's junior driver Juri Vips at the Red Bull Racing headquarters in Milton Keynes.
Ah, Jack and Jolyon are in Monaco. I had them pegged down as commentating from a dark bunker somewhere in the UK.
Full commentary of qualifying starts on BBC Radio 5 Live Sports Extra, the BBC Sounds app - and at the top of this very page - shortly.
The quickest driver on a Saturday in Monaco for the last six
outings has been either a Mercedes, a Red Bull or a Ferrari.
Lewis Hamilton and
Daniel Ricciardo (in his Red Bull days) both have two poles under their belt
from 2015 to 2021.
In fact, a search through the dusty archives reveals the
last driver to secure the coveted Monaco
pole position who didn't compete for one of those three teams was Jenson Button for Brawn in 2009.
Sebastian Vettel was deeply unhappy on the radio as he hurtled towards the red Ferrari of Sainz.
Here's what he said straight after the incident: "What was that man?! Whooooaaaa! They can't do that. They can't do that! Man, that was close. *****!"
And then he said something a bit crude that I won't repeat. But you get the idea.
Andrew Benson
BBC Sport’s chief F1 writer in Monaco
Stewards also note that Ferrari gave Sainz incorrect info in the Sebastian Vettel incident at Massenet later in the session (which caused Vettel to say he had had a major scare). A verdict on that is awaited.
Andrew Benson
BBC Sport’s chief F1 writer in Monaco
A reprimand for Carlos Sainz and a €25,000 fine for Ferrari for impeding Lance Stroll at Rascasse in final practice. Driver "was given a series of grossly incorrect messages about the gaps to the cars behind... due to the poor rear visibility (there), the driver was relying on team.
"The driver of Car 55 almost came to a stop on the circuit. This is unacceptable and hence the penalty of a reprimand is imposed. We note that similar behaviour by any driver during Qualification may involve much more severe penalties."
News from Andrew Benson on some of the stewards' decisions from third practice...
Jolyon Palmer
Former Renault driver on BBC Radio 5 Live
Qualifying in Monaco is so exciting and so exhilarating - they are the two best adjectives for it.
It's the best day in a Formula 1 car for the drivers. The feeling of speed is through the roof. The feeling of pressure is there as well because it's so crucial this qualifying session.
It's still the one you want to win.
BBC Radio 5 Live Sports Extra
You'll find full commentary of qualifying with Jennie, Jack and Jolyon on BBC Radio 5 Live Sports Extra, the BBC Sounds app and at the top of the page from 14:55 BST.
Due to that red flag in the dying moments of qualifying, this is how the front of the pack looked in Monte Carlo in 2021.
Fast forward a year, and only Sergio Perez at the Saudi Arabia Grand Prix in March has managed to break up the pole monopoly Charles Leclerc and Max Verstappen have had over the rest of the field.
Now, there’s nothing stopping Valtteri Bottas in his Alfa Romeo claiming third spot again – anything is possible – but realistically, who do you think will master Monaco and line up first, second and third on the grid tomorrow?
We travel back to May 2021 now to relive last year’s
qualifying in Monaco.
Charles Leclerc took a surprise pole position despite
crashing on his final run of the shootout.
With only 18 seconds remaining and Max Verstappen hurtling
towards taking Leclerc’s spot at the front of the grid, the Ferrari man clipped
the barriers with his front-right tyre, bumped over the kerb and was sent
crunched into the wall around the swimming pool section.
There was also a nervous wait for Leclerc to see if he would
need a gearbox replacement and with it, the risk of a five-place grid penalty.
Luckily, the Ferrari was passed fit and it was all looking
rosy for the Monegasque’s home race.
For now…
Leclerc might not be so lucky this time if an error creeps
up on him without warning.
Just seven days ago, we watched the 24-year-old spin on his
first lap of final qualifying on Spanish soil. However, he then found that
champion’s magic in his locker to pull out a pole-securing time – his fourth of
the season.
Title rival Max Verstappen was the unfortunate driver on the
end of a loss of power and had to settle for second on the grid.
The home contingent were full of cheer as Carlos Sainz
qualified in third.
Andrew Benson
BBC Sport’s chief F1 writer in Monaco
Qualifying day in Monaco. Formula 1 does not really get bigger or better than this. Risk versus reward. Glory versus shame. And for Charles Leclerc a home grand prix victory very much a possibility.
The Ferrari driver was fastest in both practice sessions on Friday, and looks the man to beat, as he was expected to be. Today is the day that could make or break his weekend, as it did last year, after he crashed at the end of qualifying, securing his pole position, but also wrecking the rest of his weekend, although he did not know at at the time.
What are the next steps, he was asked on Friday evening. “Mostly driving,” he said. “I took it step by step but once you take the next step the risks are higher and this we will only do in qualifying.”
Elsewhere, there is plenty of chatter - about the budget cap, about Daniel Ricciardo’s future at McLaren, the shape of next year’s calendar, even the very future of this race. More of those topics, perhaps, later. But for now it’s what happens on track that matters.
Full times and tyres for that last practice session.
I asked in an earlier entry (12:58) whether you thought Sergio Perez was a good bet for a front-row spot on the grid for tomorrow's race.
760 of you think 'yes', Checo could claim pole later on.
France24 - Monde
Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"
Publié le : 26/05/2022 - 17:47
David RICH
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Premier film pakistanais en sélection officielle à Cannes, "Joyland" suit le parcours d’un jeune homme écrasé par le poids des traditions familiales et dont la rencontre avec une artiste trans va bouleverser la vie. France 24 a rencontré son réalisateur, Saim Sadiq, pour aborder le message du film, la place de la communauté transgenre au Pakistan, et la situation du cinéma pakistanais.
Parmi les événements de cette fin de festival, Cannes a déroulé le tapis rouge pour le tout premier film pakistanais à intégrer sa sélection officielle. Tourné à Lahore, le premier long métrage du réalisateur Saim Sadiq raconte l’histoire de Haider, un jeune homme introverti qui accepte l’impensable : devenir danseur dans un spectacle érotique. Sa rencontre avec Biba, une femme trans éruptive, va changer le cours de son existence, jusqu’ici régie par le poids des traditions familiales.
Présenté dans le cadre de la section Un certain regard, dédiée au jeune cinéma innovant, "Joyland" déroule un scénario mordant, transgressif, qui navigue allègrement entre la comédie et le drame. "Hier, un Chinois est revenu d’un voyage sur Mars. Toi, tu ne peux même pas prendre la main d’une jolie fille", lance un soir Biba à Haider, dans l’intimité de sa chambre décorée comme une boîte de nuit.
À l’occasion de la première projection internationale de son film, le réalisateur pakistanais Saim Sadiq a accordé un entretien à France 24.
#Joyland Discours ému du réal Saim Sadiq pour la première d’un film pakistanais à Cannes ! pic.twitter.com/fmpgYlUWYB
May 23, 2022France 24 : Pourquoi avoir appelé le film "Joyland", du nom de ce parc d'attractions aperçu dans une scène du film ?
Ce n'était pas l’idée de départ mais ce titre est devenu une évidence au cours du projet. Joyland, c’est d’abord mes souvenirs d’enfance, l’endroit où j’allais avec mes cousins et mes amis. Plus tard, nous avons compris que ce parc n’avait rien d’exceptionnel mais, petits, nous étions extrêmement excités de nous y rendre et il incarne ces souvenirs de joie, d’innocence et de naïveté.
Ce mot renvoie également à l’état des personnages qui cherchent dans le noir et ne savent pas comment gérer leurs désirs. Cette recherche, qu’on peut interpréter comme une quête d'utopie, est mise à mal par le cadre familial car, chez nous, les gens sont trop connectés. Tout le monde s’occupe des affaires de tout le monde et la liberté des uns peut vite devenir la prison des autres. Le titre reflète la contradiction entre cette réalité peu romantique et l’idée d’utopie incarnée par Joyland.
Dans le film, le personnage principal découvre une communauté d’artistes transgenres par le biais de Biba, incarnée par l’actrice trans pakistanaise Alina Khan. Quel regard porte-t-on sur cette communauté au Pakistan ?
On pourrait qualifier ce regard de bipolaire. D’un côté, les transsexuels sont la cible d’attaques. Chaque mois ou presque, on entend dans les médias une affaire de violence contre des personnes transgenres et elles sont également très marginalisées. Mais en même temps, c'est une communauté ancrée et très visible dans la société pakistanaise, depuis très longtemps. Les transsexuels ne se cachent pas, ne se sont jamais cachés et il y a donc aussi une forme d’acceptation et une coexistence au sein de la société.
Ces dernières années, des mesures ont permis d’améliorer leur situation, notamment une loi de 2018 qui permet à chacun d’identifier son propre genre et permet désormais une troisième catégorie sur les papiers d’identité : féminin, masculin ou non binaire. C’est une avancée incroyablement progressiste.
Bien sûr, il reste beaucoup de travail sur cette question mais les choses avancent petit à petit. En 2018, une chaîne d’information a pour la première fois mis à l’antenne une présentatrice transsexuelle. C’est un grand pas en avant car cette personne donne désormais l’information tous les jours à l’antenne. Et puis, aujourd’hui, nous avons le premier film pakistanais à Cannes, qui non seulement met en avant une transsexuelle, mais une transsexuelle jouée par une actrice trans, ce qui est encore rarement le cas aujourd’hui dans les films qui abordent ce sujet.
Donc, pour moi, il y a plein de petites avancées qui rendent cette question plus complexe. L'idée que la transsexualité pose forcément plus de problèmes au Pakistan parce que c'est un pays musulman est, à mon sens, trop simpliste.
Avant "Joyland", il n’y avait jamais eu de film pakistanais sélectionné à Cannes. Comment l'expliquez-vous ? Que pouvez-vous nous dire sur l’industrie pakistanaise du cinéma aujourd’hui ?
Jusque dans les années 1980, nous avions une industrie cinématographique assez robuste, mais avec l’arrivée au pouvoir du dictateur militaire Zia-ul-Haq, de nouvelles lois de censure ont été introduites. Elles étaient tellement extrêmes qu’elles ont conduit à la mort du secteur. Les salles ont fermé alors que la télévision s’est développée et est devenue le seul moyen de raconter des histoires à l’écran. Depuis une quinzaine d’années, avec les progrès démocratiques dans le pays, l’industrie cinématographique effectue un retour.
Nous produisons aujourd’hui entre quinze et vingt films par an en moyenne. Comme l’industrie est encore en phase de renaissance, il n’y a pas vraiment de styles définis. Nous n’avons pas encore de critères établis pour définir ce qu'est un film commercial ou un film d’auteur par exemple, ni une idée de quel style de films peut générer de l’argent ou pas.
Sur le plan créatif, c’est une période intéressante qui permet aux cinéastes d’expérimenter et de tenter des choses sans avoir la pression des financiers. Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif, qui va probablement évoluer vers une industrie plus structurée, mais il est très excitant à l’heure actuelle de faire des films.
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Cannes 2022
Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
Cannes 2022
Le Festival de Cannes ravive les douloureux souvenirs des attentats du 13-Novembre
cannes 2022
“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes
BBC
In Norway, if there is an obstacle, like a mountain or a body of water, we build a road over it or around it, a bridge across it or a tunnel under it
Norway's coastal road from the town of Stiklestad to the Arctic city of Bodø is a 670km journey between two very different worlds. It's also one of the most beautiful road trips on the planet.
At one end is the quiet sophistication of central Norway, with its perfectly manicured meadows and oxblood-red wooden cabins. At the other is the spare, serene beauty of the north: a world of glaciers, ice-bound mountains and empty, far horizons. Connecting the two, the Kystriksveien – a route also known as the Coastal Way or Fv17 – charts a sinuous path along the coast, bucking and weaving along rugged contours all the way to the Arctic.
The Scandinavian nation is blessed with one of the most beautiful yet difficult stretches of coast in Europe. Seeming to wrap itself around the country like a protective shield from the freezing Arctic, Norway's coastline appears to have shattered under the strain, riven as it is with islands and fjords cutting deep fissures inland. Along such a coast, it seems impossible that a road should exist here at all. In short, it seems like a miracle.
It was perhaps appropriate, therefore, that my road trip began, like so many European journeys, at a place of ancient pilgrimage.
The Kystriksveien runs for 670km along the beautiful Nordland coastline (Credit: Reinhard Pantke/Getty Images)
Stiklestad is where the story of modern Norway began. It was here, in 1030, that the Christian King Olav Haraldsson was killed by a Viking army. Despite his apparent defeat, Olav and his death became the rallying cry for the spread of Christianity and a turning point in the struggle for a unified Norway, with the battle marking the beginning of the end for Viking Norway and its feuding chiefs. In 1164, Pope Alexander III confirmed Olav's sainthood, and the site of the battle – along with Trondheim's cathedral, where Olav's tomb remains – has been a place of pilgrimage ever since.
Stiklestad was a fitting place for me to begin my journey, because the Kystriksveien that unfurls away to the north also goes to the heart of how Norwegians see themselves and their nation.
Few, if any, countries in Europe overcame such formidable challenges as Norway in settling the land within their borders. Where Norway's leaders through the centuries used the story of Stiklestad to unify the country – building a strong national identity around the narrative of a united, independent and Christian country that had left behind its medieval past – its road builders and pioneers later stared down a forbidding Arctic and sub-Arctic climate and the challenges posed by a beautiful, but inhospitable terrain to chisel out routes like the Kystriksveien.
"We won the land" is something of a national mantra. Museums across the country construct exhibitions around the phrase, telling how Norway was tamed and made habitable. "If Mount Everest was in Norway," Stiklestad historian Mette Larsen told me, "We would have built a road to the summit."
Torghatten looms over the route, easily recognised due to its distinctive hole (Credit: Dag Sundberg/Getty Images)
At first, it was difficult to imagine what she meant. As I drove north from Stiklestad, the gentle, rural road hugged the water's edge to the provincial town of Steinkjer. Beyond Steinkjer, where Norway narrowed and headed for the Arctic, the Kystriksveien cut across an increasingly bare and sparsely inhabited land.
However, as the country turned wilder and signs of human presence receded, it quickly became clear that to build any roads along this fractured coastline was surely a triumph of human ingenuity and perseverance.
"In Norway, if there is an obstacle, like a mountain or a body of water, we build a road over it or around it, a bridge across it or a tunnel under it," said Larsen. "We have the longest road tunnels in the world. We build roads in places that others think are impossible. And where we can't build a tunnel, we send a ferry."
Back in the mid-20th Century, Larsen told me, road-building projects were about building character as much as they were about building a nation. In 1939, unemployed youth were put to work constructing the 108km Sognefjellet road across the roof of Norway and through what is now Jotunheimen National Park. A few years later, in the 1940s, nearly 150,000 prisoners and the unemployed were given the no-less-challenging task of taming the coastline with the Kystriksveien.
Some of the obstacles they faced soon became apparent. Not long before the town of Brønnøysund, where brightly painted wooden houses watched over waters that lapped at the city centre, stark rocky outcrops blocked the road's path, forcing it to find another route. Just off the coast, one such outcrop, Torghatten, rose from an island shore. It resembled nothing more than a hunched troll, frozen in stone and watching over the town. When the clouds rolled in, it loomed in and out of view, as if playing hide and seek.
Helgeland Bridge, which opened in 1991, connects Alstahaug and Leirfjord in Nordland (Credit: Anthony Ham)
Beyond Brønnøysund, I drove through an elemental landscape of rock and ice, water and hills. The road climbed higher with each passing kilometre and the land seemed increasingly beset with drama all the way into the small town of Sandnessjøen. Whereas Brønnøysund was marked by a single, troll-like reminder of the spirit world, Sandnessjøen went seven better: local legend has it that the seven summits of the Syv Søstre (Seven Sisters mountain peaks), which range from 910m to 1,072m, are female trolls suffering eternal punishment.
Stories such as these are as Norwegian as their can-do passion for building impossible roads. "We like to work hard," Larsen told me. "But we also like to tell stories. Look at the landscape you're travelling through. How could you not believe in trolls and fairies and mysteries? These are the stories we tell our children, but most of us end up believing them."
It was difficult to tell whether she was joking.
The road continued north, crossing Helgelandsbrua (the Helgeland Bridge), which made possible in five minutes what would otherwise involve an hour-long detour. Mountains, snow-capped until well into summer, rose all around. Although I had not yet entered the Arctic, the road meandered across high plateaus denuded of trees, evoking the Arctic in all but geography. Then it descended to the shores of lakes and harbours and fjords. Water was everywhere.
At the tiny village of Låvong, the road stopped at the water's edge. There was no bridge and it was impossible to see where it continued on the far side. No tunnel smoothed the way forward. I joined the long line of cars and waited for the ferry.
The Kystriksveien passes a WW2 coastal artillery battery at Grønsvik (Credit: Westend61/Getty Images)
I got talking to Joost and Anneke Visser, Dutch campervanners who were driving the Kystriksveien for the fifth time. (Although you can drive the Kystriksveien year-round, it's at its best, and busiest, in summer.) "The first time we came, we couldn't believe how beautiful it was," said Joost. "Now we don't feel like it's summer unless we come and drive this road."
It's the most spectacular coast in Europe… Every time we drive this road, we discover something new
"It's the most spectacular coast in Europe," agreed Anneke. "Joost didn't want to come the first time. Now he's the one who can't get enough of it. And he's right. Every time we drive this road, we discover something new."
Like all Norwegian ferries, the boat arrived in its own time and was loaded and unloaded with characteristic Scandinavian efficiency. On the far side, at Nesna, another tiny Norwegian village, the road hugged the shoreline of fjords, never more than a few metres from the water's edge, passing stilted cabins and stone fences, as if tracing in outline the outermost perimeter of the northern European mainland.
Beyond the quiet little town of Stokkvågen, the Kystriksveien passed a World War Two-era fort at Grønsvik. In places, it felt as if there were nowhere for the road to go, its onward path blocked by a sheer mountain wall or a water-filled horizon. But every time, occasionally at the last minute, I discovered that the road builders of Norway had found a solution that carried me further north into a horizon filled with mountains.
At one point in the journey, on the cusp of the true Arctic, I pulled over to the side of the road. Steep mountains crowded the shore. The North Sea was a deep and perfect blue. And offshore, craggy islands rose from the ocean like the last stops on a journey out towards the very ends of the Earth.
The Saltstraumen maelstrom is the world's strongest tidal current, churning with 400 million cubic metres of water every six hours (Credit: Morten Falch Sortland/Getty Images)
On the hour-long Kilboghamn-Jektvik ferry, the route crossed a fjord that felt like open ocean, the far horizon filling with jagged ridges, one after the other, as far as the eye could see. Norway's favourite literary son, Henrik Ibsen, once described Norway's high country as "palace piled upon palace". Here more than ever, I knew what he meant.
Sometime after leaving Kilboghamn, but before the ferry arrived at Jektvik, I crossed the Arctic Circle. To the north of this line, on 21 December, the day's shortest year, the sun will not rise; on 21 June, it will not set.
Each of the six ferry journeys along the route felt like a rite of passage, none more so than the crossing of the Arctic Circle. A line on the map shouldn't make a difference, but here the mountains seemed even higher, the ice a deeper shade of blue. There was a certain gravitas too, in the knowledge that the vast Svartisen icecap, one of mainland Norway's largest, lay hidden from view just beyond the wall of mountains. Glacier tongues swept steeply down from the heights to the shores of cobalt-blue fjords that were themselves carved by glaciers in aeons past; some of the fjords here are more than 1km deep.
The wildly beautiful drive was nearly done. Traffic and noise and roadside buildings gathered on the final approach to Bodø. But one more surprise lay in wait: Saltstraumen, the largest tidal maelstrom on the planet. Looking for all the world like a horizontal waterfall, the 3km-long, 150m-wide Saltstraumen Strait churns with 400 million cubic metres of water every six hours. At its strongest, it resembles a series of giant whirlpools that threatens to suck everything down into unseen depths below the surface of the Earth. This being Norway, there is a bridge over it, and looking down on the surging waters from above, it was hard not to feel a sense of vertigo.
It was almost too much drama for one trip, too much beauty to take in, too much wonder to absorb. Not for the first time, I understood why Joost and Anneke return to drive the Kystriksveien over and over again. I already knew that once was never going to be enough.
The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.
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Valeurs Actuelles
Meurtre de René Hadjadj : pourquoi la piste antisémite est envisagée
Le 17 mai dernier, un homme de 89 ans, de confession juive, dénommé René Hadjadj, tombe du 17e étage de son immeuble de la banlieue lyonnaise. Les investigations réalisées par la police ont permis de mettre en cause un de ses voisins, un certain Rachid Kheniche, 51 ans, qui avait l’habitude de côtoyer René Hadjadj pour une collation de temps à autre. D’après les enquêteurs, une dispute aurait éclaté entre les deux hommes, à l’issue de laquelle Rachid Kheniche a poussé son voisin du balcon. Mais pour quel motif ?
La brutalité du geste, la religion de la victime, son âge avancé, mais aussi l’apparente folie du tueur : toutes ces circonstances rappellent le meurtre antisémite de Sarah Halimi, jetée de son balcon en avril 2017, par un voisin musulman. Dans un premier temps, le mobile antisémite n’a pas été retenu à l’encontre de Rachid Kheniche, qui a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Faute d’aveux parfait, il est difficile pour la police et la justice de savoir ce que le meurtrier avait dans la tête. A moins que le meurtrier ait laissé des indices autour de lui… Comme sur les réseaux sociaux par exemple. Rachid Kheniche y apparait comme obsédé par Israël et par les juifs. Sur Twitter, deux comptes apparaissent à son nom. Le premier, ouvert en novembre 2020, est actif jusqu’en décembre de la même année, soit un mois durant lesquels Rachid Khechiche a rédigé 52 tweets. Souvent peu cohérents, ces tweets collent par ailleurs avec la personnalité du meurtrier telle qu’elle est décrite par la police et par les voisins, à savoir un homme dérangé psychologiquement et maladivement complotiste. Le tout fortement nourri d’antisémitisme. Un grand nombre de ces tweets font référence au « sayan » ou « sayanim », nom donné aux juifs de la diaspora qui collaborent en cachette avec les services secrets israéliens, le Mossad, pour faire avancer la cause sioniste. Ces termes, à connotation négative, ont été popularisés par l’écrivain « antisioniste radical » Jacob Cohen, ancien proche d’Alain Soral et ancien membre de d’Egalité et Réconciliation, le mouvement d’Alain Soral. Dans une vidéo datée de 2014, Jacob Cohen expliquait par exemple qu’ « il y a des sayanim dans tous les médias » qui « bien évidemment ne se déclarent pas », mais qui « agissent de concert » pour « amener une politique » en faveur d’Israël. Outre les médias, ces « sayanim » seraient présents dans toutes les sphères de pouvoir, et serviraient la cause sioniste. Ces thèses semblent avoir séduit le meurtrier de René Hadjadj.
lepenise tu répond pas ta mére et juif comme le dis le journal israelien, il dise tu ai une sayanime, lepenisesayan
— kheniche rachid (@KhenicheR) November 25, 2020
En novembre 2020, via son compte Twitter, Rachid Khechiche, qui se dit alors encarté chez LR, apostrophe plusieurs personnalités comme Eric Zemmour, Zoran Bitan, Florian Philippot ou encore Philippe Bilger, à propos du problème des « sayanim ». Quelques jours plus tard, il s’en prend à l’avocat, de confession juive, Gilles Willam-Goldnadel, en commentant plusieurs de ses tweets, en ces termes confus : « sayan, sayanime la fin est proche a dit l’écrivain Cohen, votre influence au sein de l’administration diminue, les faussaires, usurpateur identité, faux tampon, fausse CII, fausse convention CAF, régie immobilière complice ». Il recommence quelques jours après : « GOLDtoi sayanime, tu travailles pour qui traitre a la France, retourne dans ton pays ici et prend Bilger et Bitan avec toi, vous êtes démasqué sayagoldbitangerbe ». La chroniqueuse Zoran Bitan a elle aussi droit à d’étranges commentaires, aux relents antisémites (« Bitan ta bouche sayanime, tu travailles pour qui menteuse. Retourne dans ton pays ISR[aël] »), tout comme Marine Le Pen (« lepen tu ne réponds pas, ta mère est juive comme le dis le journal israélien, ils disent que tu es une sayanime, lepenisesayan »).
GOLDtoi sayanime tu travail pour qui traitre a la FRANCE retourne dans ton pays isi et prend bilger et bitan avec toi vous étes demasqué sayagoldbitangerbe
— kheniche rachid (@KhenicheR) November 25, 2020
En mars 2022, soit deux mois avant la mort de René Hadjadj, Rachid Khechiche ouvre un second compte Twitter, beaucoup plus actif que le précédent puisqu’il totalise plus de 4000 tweets. Ce compte demeure actif jusqu’au 17 mai, jour où il précipitera son voisin par le balcon. L’obsession du meurtrier pour les « sayanim » semble avoir disparu. A la place, Khechiche se contente d’utiliser des émoticônes pour commenter divers tweets de médias : un cœur bleu ou une fleur rouge, lorsqu’il apprécie les propos et un cercle noir quand il ne les apprécie pas. Il commente des tweets de la chaine Cnews, et particulièrement de la journaliste Sonia Mabrouk, qu’il semble apprécier, tout comme Emmanuel Macron et son ministre Gérald Darmanin, ou certaines communications des armées. Khechiche semble peu apprécier Gilles-William Goldnadel à qui il colle un cercle noir à plusieurs reprises, mais envoie des signes positifs sur ce réseau social aux communications d’Israël. Le 17 mai, il « like » un tweet de l’Ambassade d’Israël en France à propos de sa mobilisation « pour la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie ». Quelques jours plus tôt, le 4 mai, il avait d’ailleurs répondu à une devinette de l’ambassade d’Israël, sans aucune animosité apparente, puis écrit « Mazal tov » en marge d’un tweet de la même ambassade, rédigé pour célébrer le 74e anniversaire de l’indépendance d’Israël. Rien d’antisémite, donc. Au contraire. Pour le reste, ses tweets demeurent parfois incompréhensibles, tout comme celles de 2020.
Que peut-on en conclure ? Que Rachid Khechiche, avait effectivement entretenu des théories antisioniste et antisémite, très clairement exprimées au cours de l’année 2020. Que ces théories semblent avoir disparu de son champ de préoccupation deux ans plus tard, au moment où il commet le meurtre de son voisin. Avaient-elles pourtant totalement disparu de son esprit ? Que s’est-il passé, ce 17 mai, dans l’appartement de René Hadjadj, entre les deux hommes ? Tous deux avaient l’habitude de se voir et de parler d’actualité lorsqu’il se retrouvaient. Or, ce jour-là, la conversation aurait tourné au vinaigre. Quel était ce sujet ? Était-il lié à Israël ou aux juifs ? Et si oui, Rachid Khechiche a-t-il vu ressurgir dans son esprits les théories auxquelles il a follement cru ? Après la découverte de ces éléments, notamment par le média Tribune juive, le procureur de Lyon, Nicolas Jacquet, a annoncé ce vendredi que la piste antisémite était désormais étudiée « à la suite d’éléments recueillis sur les réseaux sociaux ». L’enquête devra maintenant déterminer si « la circonstance aggravante d’acte commis à raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » est retenue.
France24 - Monde
Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya
Publié le : 27/05/2022 - 11:52
Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.
Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.
En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.
Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".
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Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île
La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya
Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya
BBC
It basically comes down to how quickly you believe you can find another position – Elise Freedman
Throughout the pandemic, many workers have said they'd quit if employers forced them back to the office. In March, Robert Half, a global recruiting firm, released a survey that revealed 50% of US workers would rather resign than be forced back to the office full-time.
But in early May, one high-profile worker put his money where his mouth is: Apple's director of machine learning, Ian Goodfellow, resigned over the Silicon Valley giant’s return-to-office policy. The company had started bringing back workers one day per week starting 11 April, then two days 2 May, with a ramp-up to three required days starting 23 May. The high-ranking Goodfellow wasn’t on board with the plan – so he walked. (Apple has not responded to BBC Worklife's request for comment; it also has yet to comment publicly on the reports of Goodfellow's resignation.)
Perhaps Goodfellow’s exit wasn’t surprising – at least not among Apple’s workforce. A recent survey of more than 650 Apple employees on third-party anonymous polling site Blind revealed 76% of respondents were dissatisfied with the company's return-to-office plans; 56% said they'd consider resigning over it.
But outside the company, some experts aren’t shocked, either.
"I'm not at all surprised – in fact, I'm surprised it took this long" for an executive at a high-profile company to quit over return-to-office, says Anita Williams Woolley, associate professor of organisational behaviour and theory at Carnegie Mellon University's Tepper School of Business, US. She says senior leaders at businesses she works with have all been "kind of watching each other to see who's going to do what first, and what the reaction is going to be" to tapering off remote work. "Now, they're getting the reaction."
Goodfellow is just one highly visible example of a worker choosing to quit, instead of reluctantly accepting an undesirable work policy. Yet there are plenty more workers itching to leave who haven’t yet. However, some recruiters and analysts believe a prominent professional’s much-talked-about move could be a sign that more resignations will follow as RTO policies start to sink in – and workers begin to bite back.
Some Apple workers have publicly resisted the Silicon Valley company's gradual return-to-office scheme, and have pushed to keep pandemic-era flexibility (Credit: Getty Images)
‘A tipping point'
Although there isn’t any hard data to show increased quits due to ending flexible work specifically, anecdotes of worker exits are starting to trickle in.
"Companies are really starting to go back more, and at scale – so employees are having to really step back and decide" if staying is worth it, says Elise Freedman, senior client partner at Korn Ferry, a US-based recruiting company. "The other reality is that there are a lot of open positions out there."
These two factors have led to "a tipping point", says Eric Anicich, assistant professor of management and organisation at University of Southern California, US, and when workers start to act, others are likely to follow. “Seeing similar others – e.g., peers, co-workers – and respected authority figures – e.g., high-level executives – quit may be the final straw for some employees.”
Woolley agrees, saying more "workers have friends who are changing jobs, and so it can start to seem less intimidating to take the leap".
Return-to-office plans have been a can many companies have kept kicking down the road, but the road has finally come to a dead end, forcing both companies and workers to react. And, in many cases, they don't seem to be on the same page.
"With much of the Covid-related uncertainty now lifted, workers may begin to act on the preferences they formed over the past two years," says Anicich. "All of those things are going to be hard to uproot – even going from five days remote to three days remote."
Can all workers do this?
Of course, workers don't all have the same options. While reports indicate that Goodfellow already has another job at Google, workers' ability to transition into more flexible jobs will hinge on multiple factors.
"If you're in this knowledge-worker class, I still see it as a pretty flexible time, and a pretty empowering time, to be in the economy right now," says Anicich, since we're currently in a tight labour market in which many companies will fight over candidates – even if they're as young as interns. A wealth of choice for many workers – especially those in sectors like tech and finance – is enabling workers to act on leaving companies due to policies that don’t sit well.
But despite workers having more power, not everyone is in the position like Goodfellow’s, with seniority, highly specific talent and a strong network. A worker considering leaving needs to have in-demand skills in a sector actively seeking workers as well as options on the table from companies offering more flexibility than their existing job. It can be a narrow needle to thread for some jobseekers.
Ultimately, Freedman believes "quitting over return to office is less about your level and more about your personal situation", pointing to the wide range of scenarios workers have found themselves in during the pandemic. “I think it basically comes down to how quickly you believe you can find another position," she says.
‘Let us decide’
If more workers really do quit, what happens next?
Some companies may continue to waffle, says Woolley: to guard against this kind of attrition, "many organisations held off on putting out formal policies over concern about this happening, and some may continue to keep things vague or 'flexible'". Additionally, some firms who have released formal plans to bring back workers have since softened their stands, or even reversed course. Apple has paused its return to office scheme, citing rising Covid-19 cases; it’s not clear whether quits have quietly factored into this decision, too, but employees are reportedly pleased with the delay.
Experts say that workers have become locked into their remote work habits of the last two years, and losing that perk could prompt them to walk (Credit: Getty Images)
But just as companies were forced to adapt to remote work when they had no other choice, they also might have to adapt to this new, potentially permanent, landscape of remote work. "It can be a hard reality to grasp for many employers, but the old way of doing business is over," says Rich Deosingh, US-based district president for Robert Half. "Retention is a huge issue for all employers right now, and if you take away flexible work options, your employees are going to consider other options."
And for workers at all levels of an organisation, companies allowing them to work remotely – just as long as they take a pay cut – isn't going to fly, experts say. "I think it's starting to move in the direction where people are not even going to be willing to say, 'oh, I'll take a pay cut, or I'll take a lesser job'," says Woolley.
Freedman agrees, pointing to firms like Spotify that are continuing to pay New York City-level salaries to workers no matter where they're based. She says workers will continue to leave those that don’t accommodate them, and gravitate toward companies that say, "'we're paying for the value of you – live wherever you want'". (That could explain why, after Airbnb announced it's never going back to the office, their careers site reportedly raked in more than 800,000 visits earlier this month.)
Still, Freedman also says that big shiny firms like Apple in tech or Goldman Sachs in finance (a company that's forced many workers in five full days a week) have a prestige that may convince some workers to stay. "Some folks are willing to trade off" flexibility for having a big name on their résumé – as well a major pay cheque, especially as sectors such as these are boosting salaries and perks amid a talent war.
But the allure of prestige could have its limits – especially if similarly notable competitors are offering better flexible arrangements. Ultimately, "all indicators are pointing to the conclusion that we will see more churn occur as organisations announce their policies", says Woolley.
It's still unclear that Goodfellow's high-profile departure will be a signal more dominoes will fall. But many workers are growing restless. As thousands of Apple employees have said in an open letter to management: "there is no one-size-fits-all solution, let us decide how we work best, and let us do the best work of our lives".
Valeurs Actuelles
Haute-Saône : positif aux opiacés, il assure avoir pris du sirop pour la toux et en appelle à Darmanin
C’est assurément un mal de gorge aux conséquences inattendues. Un soir du mois d’avril dernier, raconte L’Est républicain, Björk Leriche rentre chez sa mère, accompagné d’un sérieux mal de gorge. Le jeune chauffeur routier, âgé de 19 ans, reprend la route le lendemain en direction de Dijon, après avoir avalé à deux reprises du Dimétane – un sirop pour la toux qu’on avait précédemment prescrit à sa mère. Mais sur la route le jeune est contrôlé par les gendarmes. Ces derniers, comme c’est l’usage, procèdent aux tests salivaires d’alcoolémie et de drogue. Contrôlé positif aux opiacés, à sa grande surprise, le jeune chauffeur demande aux gendarmes un nouveau test. Celui-ci et un troisième reviendront également positifs.
En conséquence, les gendarmes lui retirent son permis – lui faisant logiquement perdre son emploi. Mais le jeune homme se défend : « Je ne suis absolument pas un consommateur. Et si c’était le cas, j’en aurais parlé », explique-t-il. Sa mère en est également certaine : « Mon fils, j’en réponds, n’est pas un consommateur d’héroïne (qui fait partie des opiacés, ndlr) ou d’autres substances. » Mais comment diable expliquer les trois tests positifs ? Pour Björk et sa mère, aucun doute, c’est le Dimétane, dans lequel on trouve aussi des opiacés, qui est la cause de leur malheur : « Pour avoir pris deux doses de sirop pour la toux, on perd son permis, son emploi, et on se retrouve sous le coup d’une condamnation. »
Il faudra passer devant le juge
Périlleuse tentative de se tirer l’affaire ? Pas vraiment, explique L’Est républicain. D’abord, à la suite de sa mésaventure, Björk est allé voir un médecin. « Nous avons demandé un contre-test à notre médecin traitant, analyses de sang et d’urine », détaille sa mère. Cette fois-ci, les résultats sont revenus négatifs – contrairement aux trois tests salivaires effectués par les gendarmes. En se renseignant, la famille de Björk a finalement découvert qu’un tel quiproquo n’est pas rare. Sur le site officiel drogue-info-service.fr, la confusion entre les opiacés contenus dans la drogue et ceux que l’on trouve dans les médicaments figure même dans la rubrique « Vos questions, nos réponses ».
Les services du gouvernement y confirment que les tests salivaires ne peuvent pas faire la différence. Ils conseillent de préférer une prise de sang – comme l’a fait le jeune homme chez son médecin – au test salivaire. Problème : au moment de son contrôle, pensant régler l’affaire sans difficulté, Björk n’a pas jugé nécessaire qu’on procède à un prélèvement sanguin. Bien mal lui en a pris : si, selon la loi, le test effectué par son médecin suffit à prouver son innocence et à lui rendre son permis, il faudra malgré tout qu’il passe devant le juge pour clôturer le dossier. Une procédure qui risque de durer un moment, empêchant durablement Björk de travailler. Pour accélérer les choses et donner l’alerte, ses parents ont donc décidé d’envoyer le dossier au préfet de la Haute-Saône et à Gérald Darmanin.
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France24 - Monde
L'actu en dessin : les États-Unis sous le choc d'une nouvelle fusillade
Publié le : 27/05/2022 - 14:10
FRANCE 24
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La tuerie d'Uvalde au Texas relance l'éternel débat sur la régulation des armes à feu aux États-Unis. Cependant, une évolution de la législation est peu probable, tant la question divise la classe politique et l'opinion publique américaine. Au pays du deuxième amendement, où circulent plus de 300 millions d'armes à feu, les choses pourraient bien continuer comme avant, ironise le dessinateur français Urbs.
Mardi 24 mai, à 11h30, dans la ville d'Uvalde au Texas, un jeune homme de 21 ans a semé l'horreur dans une école primaire, fréquentée essentiellement par des élèves d'origine hispanique : au moins 19 enfants âgés de 7 à 10 ans et deux adultes ont été tués.
Le président américain, Joe Biden, a immédiatement réagi en rappelant que ces tueries de masse n'avaient pas d'équivalent ailleurs dans le monde. "En tant que Nation, nous devons nous demander : 'Quand, pour l'amour de Dieu ! allons-nous affronter le lobby des armes ?", a déclaré Joe Biden.
Nouveau drame, mais vieux débat, semble nous dire Urbs dans ce dessin pince sans-rire et un brin pessimiste quant à une évolution de la législation aux États-Unis.
Rodolphe Urbs, alias Urbs, est né à Limoges en 1970. Il est dessinateur de presse, après avoir décidé de son plein gré "d'hiberner" dans une librairie et une galerie d'art depuis 2002. Rodolphe Urbs doit son pseudo à sa période punk, très influencé par Bazooka, le situationnisme et un livre de latin sur son bureau de lycéen [urbs signifie ville en latin]. Il dessine pour les journaux Le Résistant, Sud-Ouest, Dazibao, et Le Canard Enchaîné.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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Cartooning for peace
L'actu en dessin : la COP15 d'Abidjan peut-elle vraiment enrayer la dégradation des sols ?
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L'Actu en dessin : le droit à l'avortement plus que jamais menacé aux États-Unis
Cartooning for Peace
L'actu en dessin : la Suède et la Finlande aux portes de l'Otan, un tournant historique
Valeurs Actuelles
Marseille : l’ouverture des réservations Algérie Ferries vire au chaos, les forces de l’ordre interviennent
Situation particulièrement tendue devant les locaux d’Algérie Ferries et de Corsica Linea, mercredi 25 mai à Marseille. Selon La Provence, l’ouverture des réservations des bateaux à destination de l’Algérie a fait émerger de sérieuses tensions. Dans l’après-midi, plus d’une centaine de membres de la diaspora algérienne se sont présentés devant les bureaux des deux compagnies, dans l’idée de réserver des billets à destination du « bled ». Une très forte affluence qui a d’abord généré une grande confusion, avant que les choses ne tournent au vinaigre.
Selon La Provence, plusieurs individus ont même tenté de pénétrer de force à l’intérieur de l’agence Algérie Ferries, située sur le boulevard des Dames dans le 2e arrondissement de Marseille. « C’est trop mal organisé », a tenté de justifier Farid, venu acheter des billets – sans succès. « Hier soir, la compagnie a mis en place une liste de noms, mais ce matin impossible de rentrer dans l’agence. »
Les compagnies prises de court
Face au chaos et à une situation proche de tourner à l’émeute, les forces de l’ordre ont dû intervenir afin de calmer tout le monde. D’après La Provence, de tels désordres peuvent s’expliquer par l’assouplissement des mesures sanitaires décidées par Algérie, deux ans après la mise en place des premières restrictions sanitaires. Une annonce qui a surpris tout le monde, y compris les compagnies maritimes qui n’avaient pas anticipé un brusque retour de la demande.
Marseille : les dernières actualités
BBC
The dynamic between Obi-Wan and Princess Leia is a delight, while there are pulpy shades of John Wick in the way that Obi-Wan is plagued by bounty hunters
One of the more intriguing quirks of the Disney era of Star Wars, following the megalith's acquisition of George Lucas's Lucasfilm in 2012, has been the growing re-evaluation of Lucas's critically panned prequel trilogy. This, of course, could simply be a case of millennial nostalgia, although I would say it is also founded on a valid sense of appreciation for movies that – while undeniably flawed in execution – are rich in the kind of cohesion and ideas that Disney's sequel trilogy sorely lacked. Whatever the reason for it, this reappraisal is evidently a driver for the latest Disney+ Star Wars show, Obi-Wan Kenobi, a slick six-part series that seeks to explore what happened to the Jedi Master after the harrowing events of 2005's Revenge of the Sith. The show even begins with a recap of the prequels.
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Directed by TV veteran Deborah Chow, from scripts by showrunner Joby Harold, Obi-Wan Kenobi finds Ewan McGregor's stoic Jedi still in hiding on Tatooine, where he has given himself the holy mission of protecting the young Luke Skywalker. In reality he is a broken man, haunted by the fall of the Jedi, the death of his friend Anakin (Obi-Wan is unaware that he survived to be Darth Vader), and stuck in a daily loop of drudgery and boredom. In interviews leading up to the show, Chow referenced films like 2017's Wolverine-centred X-Men spin-off Logan in describing Obi-Wan's darker, more character-driven approach compared to the rest of the franchise. Judging from the two episodes that premiered today, she wasn't wrong. It's a compelling portrait of defeat and regret, bolstered by a sad, soulful performance from McGregor, who has managed to dim the twinkle from Obi-Wan's eyes.
To make matters worse, Obi-Wan is now cut off from the powers of the Force, for fear of alerting the Empire's Inquisitors to his presence. These Jedi hunters, who hardcore nerds will recognise from animated show Star Wars: Rebels, take advantage of the Jedi's compassion. In one key scene, the ambitious Inquisitor Reva (Moses Ingram) lures a Jedi out of hiding by threatening to kill a barkeep, revealing the Jedi to be played by none other than Uncut Gems co-director Benny Safdie. He highlights Obi-Wan's dilemma: to act, to play the hero, to save others, is to condemn yourself (and likely Luke) to death. "What happened to you?" Safdie's character Nari asks Obi-Wan at one point. "You were once a great Jedi". Nari is later found strung up in the town square.
Obi-Wan is eventually forced into action by episode one's big surprise: the kidnap of a 10-year-old Princess Leia, played with an endearing precociousness by Bird Box's Vivien Lyra Blair. Obi-Wan, who is one of the few people in the galaxy aware of her importance, is approached by her adoptive father Bail Organa (Jimmy Smits reprising his prequel role) to rescue her. Now he must decide – will he act, will he play the hero, will he save Leia? "You couldn't save Anakin," Organa says, "but you can save her".
A recurring problem with Disney's era of Star Wars spin-off films and TV shows has been that the more gaps they fill in the overarching timeline, the more backstory of big characters that is illuminated, the smaller and less interesting the universe becomes. Did seeing Han Solo do the Kessel Run match up to your imagination? Did Boba Fett taking off his helmet and revealing himself as a nice guy make his character any more engaging? Obi-Wan Kenobi runs the same risk here, but justifies itself by being the first Disney+ Star Wars series to feel like a main Star Wars story, rather than some offcut, with its centring of lead characters from the films. After all, it's hard to think of anything else that could tempt Obi-Wan out of his cave. Of course it had to be Leia.
Episode two offers another rare treat when it comes to the recent Star Wars TV shows: a trip away from Tatooine. Obi-Wan ventures to the Blade Runner-esque planet of Daiyu, a hive of scum and villainy where he must avoid detection and track down Leia.
Joby Harold's script is remarkable in the first episode for its tightness, with not a single scene feeling superfluous or wasted. Episode two is slightly baggier, and lends weight to the argument that perhaps this project would have worked better as a two hour movie rather than a five hour TV show. You could also argue this based on the show's production values, which are of course absurdly impressive for television but are still unmistakably televisual. Even with the involvement of cinematographer Chung Chung-hoon, known for his work on Oldboy and The Handmaiden, scenes on Tatooine and Daiyu have a strange, artificial quality to them unbefitting of Obi-Wan's grand status. Doesn't he deserve a bigger stage?
Still, there is a lot to enjoy here. The dynamic between Obi-Wan and Leia is a delight, with the scene in which he is reminded of her mother (Natalie Portman's Padme) proving particularly poignant, while there are pulpy shades of John Wick in the way that Obi-Wan is plagued by bounty hunters throughout the city. Kumail Nanjiani's fraudulent Jedi, who wears a bath robe and uses magnets to move objects across the room, will perhaps divide opinion. The joke is undoubtably funny, but there's something about Star Wars being this wacky and self-aware that feels jarring. Plus, why would you pretend to be a Jedi in a time when Jedis are being strung up in the street? Surely there are safer cons.
(Credit: Disney+)
The second episode ends with Obi-Wan discovering the truth: Anakin Skywalker survived, and now lives on as Darth Vader. The shock is immense – and poses intriguing questions for how he will react going forward. They were like brothers once, and now they are enemies. The closing shot shows a burnt and scarred Vader in a bacta tank, giving us our first glimpse of the returning Hayden Christensen, who reprises his role as Anakin. It's no secret that they will fight again in this series, which has attracted some concern that it could undercut the significance of their duel in 1977's A New Hope – again, making the universe feel smaller.
But for now, based on the strength of these two episodes, I'm willing to give Obi-Wan Kenobi the benefit of the doubt. Much like the man himself, we must keep the faith.
★★★★
The first two episodes of Obi-Wan Kenobi are on Disney+ now, with further episodes launching weekly.
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BBC
Medicine blister packs can end up in with metals because of the layer of foil used to seal them
Have you ever wondered if you need to wash your plastic trays before putting them into the recycling? Or should you put them in a plastic bag before throwing them into the recycling bin? How about soaking the labels off bottles before putting them out for collection? And what about leaving the caps on bottles?
The rules of recycling can feel confusing, particularly when they can differ so much from area to area. While BBC Future can't claim to provide a definitive guide on what to recycle where you live, we decided to embark on a journey to learn what exactly happens to our recycling after it is collected. Along the way we will correct some of the myths, and share tips from the experts on how to recycle considerately.
So where does your recycling go? And what happens to it?
Domestic recycling first goes to a material recovery facility (MRF). These buildings, typically the size of a football pitch, are a whirling mass of conveyors and machines. The recycling is first unloaded and then tipped into a machine that shreds plastic bags with a mechanical claw. While in much of Europe it is normal for communal recycling bins to be segregated by type, in the UK and the US household recycling is usually commingled – and that's what I've come to see.
At the next stage, the recycling is given a first pass by a small team of human sorters. According to Tim Duret, director of sustainable technology at Veolia in the UK, 80% of the sorting is done by machines and 20% is done by hand. These first human sorters search for large items that shouldn't be there and might slow down the machines, such as clothes or towels, which can get tangled up. On my visit, two bins filled with frying pans stand to one side, and a beaten up microwave is pulled from the belt. These definitely shouldn't be in with the domestic recycling.
In the UK and the US, most household recycling is collected commingled and then sorted by material at an MRF (Credit: Veolia UK)
Duret says the rise in popularity of vegan milks has helped to create demand to recycle liquid beverage cartons. But they weren't always recyclable. The problem with cartons and plastic pouches is that they are made of a mix of materials – plastic with either card or foil – and they can't be recycled back into their original components.
After the first human sort, the waste proceeds along a series of disc screens. These are made up of rows of rotating bars interspersed with oval discs. It works a little like a conveyor belt, bouncing larger items along while smaller ones fall through the gaps onto another belt below. Larger cardboard boxes are extracted at this point.
No, but if the food is 3D – ie a chunk of leftover pizza – remove it. You don't need to wash off sauces, oil and stains, says Duret. There is no need to wash out shampoos and cosmetics either.
The remaining recycling then passes onto a similar disc screen with smaller gaps and the process is repeated. Here, smaller boxes or large plastic items are pulled out. Then follows a machine that shatters glass. The waste is split into the smallest items – usually bottle caps, small bits of paper and glass fragments – and pieces about the size of soft drinks bottles or newspapers. The smallest waste is bounced around in a machine that works a little like a sieve, separating the heavier glass fragments from the lighter bottle caps or pieces of paper.
The other waste goes past a type of magnet called an eddy current, which induces a current in non-magnetic metals. The current repels aluminium cans, flinging them off the belt and onto another track. Magnetic metals like iron and steel are extracted with another magnet. Optical sorters detect paper with lights and cameras at lightning speed as it cascades over the end of a conveyor belt. While in mid-air, it's hit with a precise puff of air to remove it from the belt.
Humans also give the waste a scan to make sure that nothing erroneous has beaten the system. For example, medicine blister packs, the kind with individually-sealed pills, can end up in the wrong place. While most of the packet is made from plastic, the top surface is made from aluminium foil. This can mean they end up with the metals. (Duret recommends not trying to recycle these and throwing them away instead.)
At a glance, each conveyor belt looks a bit messy. There are still plenty of plastic bags and other bits and pieces that are in the wrong place, but Duret says that recycling can typically go around four or five times before ending up in the right place. The system is designed to keep pushing the material around, and humans are on hand to pull out anything that shouldn't be there. By the end, neat lines of plastic bottles and card wind their way to baling machines that crush and bind them into cubes, ready to be shipped out to another facility for more specialist sorting.
Disc screens like this one separate large flat items like cardboard boxes from other mixed recycling (Credit: Veolia UK)
Which plastics are recyclable?
After plastics are separated at an MRF, they are sent to a plastic-specific facility. Here, the plastics are cleaned and sorted into different polymers.
You might notice somewhere on your plastic bottles, pots, tubs and trays a small triangle made of three arrows with a single number in its centre. Sometimes there is also an acronym like "HDPE" below it. This is not to be confused with the universal recycling symbol, which is also made up of three arrows in a triangle.
The triangles with numbers in the middle are resin identification codes and were created by the Plastic Industry Association. They communicate which polymer the product is made from. Not all of them are recyclable.
The resin identification codes mean the following:
1: PETE (or sometimes PET) – polyethylene terephthalate
Commonly used to make soft drinks bottles. It is widely recycled.
2: HDPE – high-density polyethylene
The polymer used to make milk bottles, but widely used elsewhere. It is widely recycled.
3: PVC – polyvinyl chloride
This polymer has many applications from pipes to toys and window frames, but is not widely recycled in household waste.
4: LDPE – low-density polyethylene
You will most commonly come across this in plastic carrier bags. These can be recycled but not commonly in household recycling. You can usually take them to a supermarket.
5: PP – polypropylene
Take away containers and squirty bottle lids – this polymer is used in flexible plastics. It is recyclable in some curbside recycling.
6: PS – polystyrene
You might think of polystyrene as foam (which is expanded polystyrene) but its unexpanded form is used for yoghurt pots and plastic cutlery. It used to be widely recycled but less so today.
7: OTHER – all other plastics
Acrylic, nylon and other mixed plastics. These are almost certainly not recyclable in household collections.
There are three types of plastic that are widely recycled – HDPE, PET and to a lesser but increasing extent PP. If you have a plastic bottle with one of these codes it will almost certainly be suitable for recycling. Sometimes a bottle might be made from one of these polymers and the cap from another, but Chris Hanlon, the commercial director at the recycling centre Biffa Polymers in northeast England, says this shouldn't be an issue.
Generally, paper, card and plastic smaller than 5cm (2 inches) will likely slip through the system. Small pieces of metal will be fine – the magnet will catch them.
At Biffa’s facility, the plastics are cleaned, sorted and shredded into millions of tiny flakes roughly 3mm long. If you send a plastic bottle made with two types of plastic to be recycled, it will be broken up by these machines, so there is no need to separate the caps from the bodies anymore.
Optical sorters also divide plastic by colour. Undyed plastics – called "natural polymers" – can be reprocessed into new products almost indefinitely. Milk bottles in countries like the UK, US and Australia are most commonly made from HDPE plastic. The body of the bottle is a translucent, cloudy white, the natural colour of HDPE, while the cap is often coloured to match the fat content of the milk. Plastic milk bottle bodies can be reprocessed into new plastic milk bottles over and over, but the coloured caps have to be separated and turned into a new HDPE product. (Some retailers are now starting to sell milk with a natural colour cap to make them easier to recycle.)
Mixed dyed plastics are referred to as "jazz plastics", says Hanlon. Jazz plastics can only be turned into a product that's a darker colour than the original material, so most jazz plastic is dyed black, and in the case of HDPE might find its way into drainage pipes or garden furniture.
Hanlon says that milk bottles are about as "closed loop" as it gets in plastic recycling – most of the plastic will find its way into a new product. Hanlon says that 73% of the milk bottles they recover will be used again as a milk bottle, and the remaining 27% will be turned into something else. Even the label is designed to drop off in the process and will be recycled.
If the cap is plastic, no. If it's metal – like those on beer or wine bottles – yes. You can leave the label on.
Similarly to the MRF, people are on hand to look for erroneous items. Hanlon says one of the biggest nuisances is tubes of silicone – the kind used to seal bathrooms. "Small amounts of silicone contamination can end up going right the way through the system," he says. "What happens is very small amounts of silicone go through into the HDPE, and can leave holes in the final product." Tubes of silicone have to be picked out by hand.
Hanlon says the recycling process is also designed to remove any chemical contamination – should, for example, a plastic bottle have been used to store something toxic before being thrown out. Over time, chemicals will ingress into plastic, so washing is insufficient to remove contamination.
The extrusion process at a plastic recycling facility operates under an "extreme vacuum", says Hanlon. "And that vacuum effectively sucks the living daylights out of the plastic, and any chemical impurities ingressed into the plastic is very simply sucked away."
An eddy current separates aluminium from mixed recycling, flinging it off the coveyor belt (Credit: Veolia UK)
While some products, like liquid beverage cartons, are more easily recycled today, others are becoming harder to recycle. Whether your local authority or even your country recycles a material depends on whether there is a buyer for it. Polystyrene (resin code 6) used to be more widely recycled in the UK, for example, when it was used to make plastic ready meal trays. But today you are most likely to come across it in yoghurt pots and unlikely to find it elsewhere. "There's no market for polystyrene anymore," says Hanlon.
Manufacturers are moving to make packages from similar materials to increase their recyclability. The Coca-Cola Company recently started to make their Sprite bottles from clear PET plastic, moving away from green. Clear PET can be recycled over and over into new clear bottles, which like milk bottles, closes the loop. Whereas green PET bottles are downcycled into dark plastic products, like strapping or fleece.
Unlike plastic, paper is more easily spoiled by food contamination. After the MRF, bales of paper and cardboard head for a paper mill where most is recycled into new cardboard. While it's normal for bales to be processed as soon as they arrive, says Jonathan Scott, technical operations manager for DS Smith, if food contamination has snuck through it might have started to go mouldy in the truck.
To improve your recycling credentials remove pieces of food, take glass to a bottle bank and separate it by colour and check before recycling plastic bags (Credit: Veolia UK)
Scott works at the Kemsley Mill facility in the UK, which is the second largest paper mill in Europe. The mill processes paper from households as well as boxes sourced from retail. Retail sources tend to be more closed loop as there is far less contamination. "Segregated collections unquestionably give us a much purer source of fibre," says Scott.
It's possible that if food is thrown out with recycling it will spoil a large amount of paper and card, and it might need to be sent to landfill or incinerated, says Scott.
After a first round of checks, the paper and card is put in a "pulper" to separate the fibres. Scott describes the pulper as a bit like a giant food blender filled with water. A paddle at the bottom swirls the mix around and helps to extract any contamination. "It sounds really crude," says Scott, "but it's an incredibly effective way of getting the big stuff out."
When bales of paper arrive at the mill they are wrapped in wire, which needs to be extracted. This is done with a "ragger" – a piece of rope that dangles into the paper soup, tangling up the wire and then which can be pulled out. This stage also helps to remove any plastic that might have found its way in.
Once plastic polymers have been separated they can be extruded and chopped into beads ready to be turned into a new product (Credit: Biffa Polymers)
Another machine spins the pulp, a bit like a centrifuge, so that heavy items, like staples, drop down and light items, like polystyrene which is sometimes found attached to greetings cards, float up. This helps to remove anything that was attached to the paper.
"Then we move into the paper making bit, which is to dilute the pulp down to a very dilute suspension," says Scott. "And that allows it to form a very even sheet of paper. Then we take all the water back out again. So we drain it, apply a vacuum, and we press it and ultimately put it through drying sections to drive out the remaining water that we can't get through mechanical means."
Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product
There are a couple of things that make paper recycling tricky – anything that prevents water getting to the fibre in the pulper, like plastic coatings, and glitter. Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product. Even small quantities of glitter can cause visual defects.
Yes, but if you're tearing up a piece of paper, try not to create small pieces. They will not be picked up.
Paper can be recycled "more than 25 times," says Scott. So contamination-free sources of fibre – like the cardboard boxes from retail – are important for closing the loop. Recycled paper tends to be turned into cardboard boxes and other packaging materials.
Pigments in paper can be separated out more easily than with plastic and glass. Like plastic, coloured glass can only be downcycled once it's mixed together. The glass I saw at the Veolia MRF in Southwark would likely end up as glass fibre insulation. Whereas glass taken to a bottle bank and separated into green, brown and clear, can be recycled into new glass bottles.
Manufacturers will be encouraged to make packaging from recycled materials and to make their packaging easier to recycle under legislation like the extended producer responsibility (EPR). Although voluntary in some places, the EPR applies across the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) member countries and incentivises manufacturers to use designs that are easier to recycle through financial benefits or penalties. Waste processing companies such as Biffa, Veolia and DS Smith work with manufacturers to explain which materials flow through their systems well, and which cause problems.
Australia – 25%
Belgium – 34%
Costa Rica – 3%
France – 24%
Germany – 48%
Ireland – 28%
Japan – 19%
South Korea – 57%
Spain – 20%
Switzerland – 30%
UK – 27%
OECD average – 24%
"Eco design is only one element of the big picture," says Duret. "But ultimately, the goal is to collect more, recycle more, and have a circular economy to reduce our reliance on landfills."
Scott agrees: "The more things are designed with recycling in mind, then the greater the chance of them being recycled successfully."
But eco design doesn't mean removing packaging, and Duret warns of the "unintended consequences" of targeting specific materials. Plastic packaging has been vilified, and in some countries, like France, is starting to be removed from fruit and vegetables. However, some have raised concerns that this will encourage manufacturers to switch to other materials that are less suitable.
"Plastic is everywhere for a reason, it's a victim of its own success," says Duret. "It's very light, it's quite cheap, it's versatile. And actually plastic is a very low carbon-intense packaging, both to manufacture and to recycle if you compare it with glass or aluminium. But it's probably been overused, and the end of life management of plastic has not been considered sufficiently enough. We have to be careful not to shift away from plastics to something which is worse for the environment."
Duret has one more parting piece of advice, and that is if in doubt to check the label or with your local authority. Most packages will give you some idea of whether they can be recycled among the symbols on their label – you just have to look.
* William Park is a senior journalist for BBC Future and tweets at @williamhpark. Please get in touch if you have any unanswered recycling questions.
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France24 - World
Ukraine fighting to keep control of key town in Donbas
Issued on: 27/05/2022 - 07:34
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
Ukrainian troops are fighting to keep control of parts of the strategic northeastern town of Lyman, the country's defence ministry said on Friday as Russia extended a relentless offensive in the Donbas region, including the Severodonetsk area where authorities say 1,500 people have died since the start of the war. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
10:01pm: Russia expects $14 billon in additional energy revenue this year
Russia expects to receive one trillion rubles in additional oil and gas revenues this year, the finance minister said Friday, adding that some of these additional funds will be allocated towards Moscow's offensive in Ukraine.
"We expect to receive up to a trillion rubles ($14.4 billion) in additional oil and gas revenues, according to the forecast that we have developed with the ministry of economic development," Finance Minister Anton Siluanov said in remarks broadcast on state television.
He said the money will be spent on "additional payments" to pensioners and families with children and conducting a "special operation" in Ukraine, referring to Moscow's offensive in the pro-Western country.
9:05pm: Ukraine's Moscow-backed Orthodox church has cut ties with Russia
The Moscow branch of Kyiv's Orthodox church said Friday it was cutting ties with Russia over its invasion of Ukraine, declaring "full independence" in a historic move against Russia’s spiritual authorities.
"We disagree with the position of Patriarch Kirill of Moscow... on the war," the church said in a statement after holding a council focused on Russia’s "aggression" against Ukraine, where it declared the "full independence and autonomy of the Ukrainian Orthodox Church".
5:01pm: Putin says Ukraine is 'sabotaging' negotiating process
Russian President Vladimir Putin accused Ukraine of "sabotaging" the negotiating process between the two countries, the Kremlin said, citing comments he made to Austrian Chancellor Karl Nehammer in a phone call on Friday.
Putin also informed Nehammer that Russia was taking action to secure safe passage for vessels in the Azov and Black Seas and that it was ready to discuss a prisoner swap with Ukraine, the Kremlin said in a statement.
3:22pm: Ukraine’s defence ministry says troops are fighting to keep control of the key town of Lyman
Ukrainian troops are fighting to keep control of the northwestern and southeastern parts of the town of Lyman, the country's defence ministry said on Friday, as Russia's offensive in east Ukraine gathers momentum.
Ukrainian troops were "counteracting attempts" by Russia to push its offensive towards the key Ukrainian town of Sloviansk, defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said at a briefing.
2:32pm: UN says more than 4,000 civilians have been killed in Ukraine so far
More than 4,000 civilians have been killed in Ukraine since Russia's invasion began on February 24, although the true number is likely much higher, the UN rights office (OHCHR) said in a statement on Friday.
In total, 4,031 people have been killed, including nearly 200 children, according to OHCHR, which has dozens of monitors in the country. Most were killed by explosive weapons with a wide impact such as shelling from heavy artillery or airstrikes.
It did not attribute blame for the deaths. Russia has denied targeting civilians in the conflict.
12:45pm: Russia looking to boost grain production, exports
Russia said Friday it was looking to ramp up its production of grain to export in the coming season, amid a global food crisis exacerbated by Moscow's military campaign in Ukraine.
The military action and sanctions imposed on Russia over the offensive have disrupted global supplies of grain, wheat and other commodities. Russia and Ukraine alone produce 30 percent of the global wheat supply.
"In the current season (2021-2022) we have already exported over 35 million tonnes of grain, including 28.5 million tonnes of wheat," Agriculture Minister Dmitry Patrushev said at a Russian grain forum, adding that before the end of the season on June 30 the export volume will exceed 37 million tonnes.
"In the coming season (starting July 1, 2022) we estimate our export potential for grain at 50 million tonnes," he said.
12:34pm: Unclear what Ukraine wants: Kremlin on stalled peace talks
The Kremlin said on Friday that it blames Ukraine for the fact that peace talks between the two countries are frozen, saying it was unclear what Kyiv wanted.
Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said in a call with reporters: "The Ukrainian leadership constantly makes contradictory statements. This does not allow us to fully understand what the Ukrainian side wants."
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said earlier that he had tried repeatedly to organise a meeting with Russian President Vladimir Putin to end the war, but that Russia did not appear to be ready yet for serious peace talks.
12:01pm: West has declared 'total war' on Russia, Lavrov says
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Friday accused Western countries of waging a "total war" on Russia and its people and culture as Moscow pushes on with its military operation in Ukraine.
"The West has declared war on us, on the whole Russian world. The culture of cancelling Russia and everything connected with our country is already reaching the point of absurdity," Lavrov said at a ministry meeting.
He accused the West of banning Russian writers, composers and other cultural figures.
"It is safe to say that this situation will be with us for a long time," he added.
11:22am: Johnson says Putin making slow but palpable progress in Donbas
British Prime Minister Boris Johnson said on Friday that Russian President Vladimir Putin was making slow but palpable progress in the Donbas region of Ukraine. "I'm afraid that Putin, at great cost to himself and to the Russian military, is continuing to chew through ground in Donbas," he told Bloomberg TV.
"He's continuing to make gradual, slow, but I'm afraid palpable, progress and therefore it is absolutely vital that we continue to support the Ukrainians militarily.
10:55am: Pro-Russia separatists say have captured strategic town of Lyman
Moscow-backed separatist forces in Ukraine said Friday they had captured Lyman, a strategic town that sits on a road leading to key eastern cities still under Kyiv's control.
Separatist forces have "taken full control of 220 settlements, including Krasny Liman", the breakaway region of Donetsk said on its Telegram channel, using an old name for the town.
Lyman, site of a key railway hub, has been a major front line as Russian forces press down from the north, one of three directions from which they have been attacking Ukraine's industrial Donbas region. The pro-Russian Donetsk People's Republic separatists said they were now in full control of it.
Oleksiy Arestovych, adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, appeared to confirm the fall of Lyman in an interview overnight, and said the battle there showed that Moscow was improving its tactics.
7:16am: Zelensky condems Russia's assault on Donbas
Ukraine’s President Volodymyr Zelensky condemned Moscow's brutal assault on the Donbas – where it has redirected its forces after having failed to capture Kyiv – adding that its bombardment could leave the entire region "uninhabited".
"All this, including the deportation of our people and the mass killings of civilians, is an obvious policy of genocide pursued by Russia," he said. Pro-Moscow separatist groups have since 2014 controlled parts of Donbas, but Russia now appears set on taking the whole region.
Invading forces are closing in on several cities, including the strategically located Severodonetsk and Lysychansk, which stand on the crucial route to Ukraine's eastern administrative centre in Kramatorsk.
(FRANCE 24 with AFP)
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Valeurs Actuelles
Vannes : un enfant filme son père en train de frapper sa mère… et l’envoie en prison
La scène, racontée dans les détails dans l’enceinte du tribunal correctionnel de Vannes (Morbihan), est terrifiante. Dans la nuit du dimanche 22 au 23 mai, Yousri D. a déchaîné ses forces contre son épouse, sous les yeux de ses enfants. « J’ai compté dix coups de poing, dont plusieurs avec élan, deux coups de coude, quatre gifles et un coup de boule », liste Pierre-Olivier Danino, le président du tribunal cité par Ouest-France. Si le magistrat a été capable de décrire si précisément les faits, c’est que la scène a été filmée… par le fils du couple, âgé de 8 ans.
Une vidéo de 2 minutes qui a forcé Yousri D. à admettre les faits, après avoir longtemps nié toute violence. Sitôt la scène diffusée, devant son épouse en pleurs, le père de famille âgé de 43 ans s’est confondu en excuses : « Je regrette, je suis désolé. Donnez-moi une chance ! », s’est-il lamenté. La réplique du président n’a pas tardé : « Une chance de la tuer ? » Ce soir-là, en effet, c’est une autre enfant du couple – qui en compte cinq – qui a mis fin aux coups en s’interposant. Dieu sait ce qui aurait pu se passer sans cette intervention.
Une femme « choisie au bled »
D’après le témoignage des enfants, la mère de famille était quotidiennement insultée par son époux, et frappée au moins une fois par mois. Une régularité qu’ont démenti Yousri D. et son épouse. « Je l’aime ma femme. C’est moi qui l’ai choisie au bled, en Tunisie », a expliqué le premier. En larmes, la seconde a semblé partagée entre la peur de voir les coups continuer, et le refus de priver les cinq enfants de leur père, rapporte Ouest-France. « Madame, ça n’est pas votre faute si vous subissez de telles violences », a insisté Pierre-Olivier Danino.
Le père de famille, lui, n’a cessé de se victimiser en évoquant son travail et sa vie sur les chantiers. De son côté, son avocat a tenté de faire valoir qu’il ne se montre violent que lorsqu’il est alcoolisé, réclamant « une sanction qui lui permette de se soigner ». Une demande à laquelle a accédé le tribunal, en le condamnant à quatre ans de prison – dont 18 mois fermes et 30 mois avec sursis – assortis à une obligation de soins et au retrait de son autorité parentale.
Vannes : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Un garçon de sept ans percuté par une moto lors d’un rodéo sauvage dans le Val-de-Marne
Le drame a été évité à Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne. Jeudi 26 mai dans l’après-midi, un enfant de sept ans se promenait à vélo dans la cité de la Haie-Griselle, lorsqu’il a été percuté par un moto-cross. Comme l’a fait savoir Le Parisien, ce dernier est miraculeusement sorti indemne de cet accident. Selon une source policière, le conducteur de la moto participait à un rodéo sauvage avec des amis. Avant le choc, la brigade territoriale de contact (BTC) avait repéré « les allers-retours dangereux au milieu des gens » des engins à deux roues. Mais ils ne sont pas intervenus. « Si on les prend en chasse et qu’il y a un accident, cela nous retombe dessus », a déploré un agent.
Deux suspects de 16 et 18 ans
Rentrés au commissariat pour visualiser les caméras de surveillance afin de retrouver les auteurs de ce rodéo, les policiers ont été dans le même temps averti de l’accident qui venait juste de se dérouler. Quelques heures après les faits, la BTC et la BAC sont intervenues dans le quartier et ont pu interpeller un suspect de 16 ans. Une deuxième arrestation a eu lieu le lendemain place des tilleuls. Un jeune de 18 ans suspecté d’avoir lui aussi participé au rodéo urbain a été arrêté. Il est déjà connu des services de police. Les deux copains ont été placés en garde à vue. Tous deux doivent être déférés devant le tribunal de Créteil ce samedi 28 mai. Les parents du petit garçon ont quant à eux décidé de ne pas porter plainte, mais aucun autre élément sur leur décision n’a été communiqué.
Val-de-Marne : les dernières actualités
France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
Valeurs Actuelles
Loire : des dizaines de cadavres de chats découverts lors d’une expulsion
Glaçante découverte pour les propriétaires d’une petite maison située à Bellegarde-en-Forez (Loire). Après avoir procédé à l’expulsion de leurs locataires, qui ne payaient plus le loyer, ils ont découvert des dizaines de cadavres de chats partout dans la maison. Selon BFMTV, trente-deux félins, dont six adultes, ont été retrouvés dans le congélateur, soigneusement enveloppés de tissus. Les cadavres étaient mélangés aux glaces ou aux filets de poissons panés.
Poursuivant leur investigation dans la maison, les propriétaires ont ensuite trouvé une trentaine de cadavres supplémentaires, cette fois-ci enterrés un peu partout dans le jardin – le plus souvent dans des pots de fleurs.
Pas d’actes de cruauté apparents
Pour autant, il ne semble pas que ces nombreux félins aient été volontairement tués par les locataires. Au cours de l’enquête préliminaire, il a été prouvé qu’aucun chat n’avait subi d’actes de cruauté avant ou après sa mort. Par ailleurs, les locataires vivaient sur place dans des conditions d’hygiène repoussantes, avec deux chiens… et une trentaine de chats – bien vivants ceux-ci. Souffrant de problèmes psychologiques, ils ont été entendus par la gendarmerie. Une plainte a été déposée par une association de protection des animaux, et l’enquête confiée à la gendarmerie de Montbrison.
Loire : les dernières actualités
France24 - World
Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs
Issued on: 25/05/2022 - 18:24Modified: 25/05/2022 - 18:53
Sébastian SEIBT
Hacked files revealing the repression of Uighur Muslims in China were published on Tuesday by a consortium of media. Labeled the “Xinjiang Police Files”, these documents owe a lot to one man in particular: Adrian Zenz. In recent years, this German anthropologist has become a central target of Chinese propaganda for his work on the ethnic group’s living conditions.
It’s almost 3am in Minnesota where Adrian Zenz has been living since 2019, but it takes him no more than 30 seconds to respond on Twitter. Yes, he’s willing to answer a few questions, but not for too long. He’s getting tired.
And it’s not only due to being awake this late at night. The German anthropologist, a specialist in China’s treatment of the minority Uighur Muslim ethnic group, has had a busy day.
'Paranoia of the Chinese authorities'
Zenz is the man behind the Xinjiang Police Files, new revelations published on Tuesday 24 May by several media, including French newspaper Le Monde. The documents expose the repressive machinery put in place by Beijing in the Xinjiang region, where the Uighurs live.
“It’s the first time we have police evidence that is unfiltered. It comes from hacking, so censorship is virtually impossible,” Zenz insists. He obtained several thousand computer files containing the records of 20,000 Uighurs who were arrested, along with countless instructions, briefings and police reports dating from between 2000 and 2018 in Xinjiang. The data trove was extracted from hacked servers of the public security bureau (PSB) in two districts of the region.
The documents also include speeches by Chen Quanguo, the Chinese Communist Party’s (CCP) secretary for Xinjiang, as well as notes by simple security officers on individuals detained or under surveillance. “These files show just how paranoid Chinese authorities are about alleged terrorist dangers from Uighurs – from the bottom to the top of the hierarchical ladder,” Zenz says.
The revelations add to the case lodged against Beijing these past years. China has been accused of perpetrating “crimes against humanity” directed at the Uighurs, to use the term adopted by the French National Assembly in a March 2022 resolution.
Further evidence of repression came from visual illustrations of practices carried out by Chinese authorities. The files contain 5,000 photos of Uighurs aged between 3 and 94 years old. “It’s striking to see pictures of 14-to 15-year-old girls who are going to be sent to re-education camps,” Zanz confesses.
In a way, this massive set of documents is the culmination of all the hard work the 48-year-old anthropologist has carried out for years. For many, Zenz is one of the main characters driving the international effort to expose the Chinese government’s repressive policies in Xinjiang.
An accidental encounter with the Uighurs
Zenz has even become the man who “thrust China and the West into one of their biggest clashes over human rights in decades”, according to a 2019 Wall Street Journal piece about the German anthropologist.
A year earlier, Zenz had single-handedly pushed Beijing to back down. As the first reports on China’s treatment of Uighur Muslims came out, China kept saying there was nothing to see in Xinjiang. But Zenz eventually discovered various official Chinese administrative documents online, from purchase orders for equipment to budget reports, that proved internment camps were being constructed.
When that evidence was published, China decided to change its tune. Instead of denying the allegations, authorities began describing the camps as mere training centres.
“Adrian Zenz’s tenacity has hugely contributed to exposing the crimes of the Chinese regime,” says Magnus Fiskesjö, an anthropologist and Uighur specialist at Cornell University, who was interviewed by the Wall Street Journal.
And Zenz didn’t stop there. He was the first to give an estimate of the number, 1 million, of “interned” Uighur people. That figure was later confirmed and taken up by the UN. He was also the first to come across documents establishing the forced labour of Uighurs in 2021, and contributed to a better understanding of the cyber and police apparatuses set up in Xinjiang.
It’s an amazing feat that is all the more impressive because Zenz “didn’t ask for any of this. It happened kind of accidentally, all I was doing was searching for documents available online” he says. He got his anthropology degree from Cambridge University and has very little knowledge from the ground in Xinjiang. He’s only been there “once, 14 years ago, as a tourist,” according to German daily newspaper Suddeutsche Zeitung.
Zenz is a specialist on Tibet, to which he’s devoted most of his work. At the time he was studying in the region, Beijing’s strongman in Tibet was Chen Quanguo, who was carrying out his “pacification” programme in the region. When this CCP dignitary was appointed head of Xinjiang in 2016, Zenz decided to focus on this province instead.
Priority target for Chinese propaganda
In the absence of knowledge from the field, Zenz makes the most of his mastery of Mandarin and the mysteries of the web. After all, for years he had been financing part of his research “thanks to a second job as a programmer for a streaming start-up,” the Wall Street Journal notes.
“It’s impossible to do fieldwork in Xinjiang anyway, and analysing online data is the best opportunity I have to understand what’s going on there,” Zenz explains. He has been blacklisted in China since last year and compares his work to that of a detective. Still, his method has served as an example to others. Whether it’s Shawn Zhang, a Chinese student in Canada who used Google Maps to draw out camp construction sites in Xinjiang, or the Australian Strategic Policy Institute, which runs the Xinjiang Data Project to collect public data on the province.
Between his revelations and the door he has opened for others to follow suit, Zenz has become one of the main targets of Chinese propaganda. Searching his name online, you can find articles criticising him by pro-Beijing publications all over social media and within the first Google search results.
This born-again Christian who works for the US Victims of Communism Memorial Foundation has been portrayed on numerous occasions as a far-right pseudo researcher. He’s even one of the few researchers critical of the Chinese government to have had a double-page spread in the Global Times, one of the country’s leading media outlets.
“I think it’s understandable China is attacking me, they’re actively trying to cover their tracks in Xinjiang,” Zenz admits. “But I was very surprised by the criticism I received by people who feel they have to defend Beijing.” He has found it difficult to come to terms with the deluge of hate he faces, especially since “attacking me calls into question the suffering Uighurs are facing,” he concludes. A suffering that 5,000 photos published on file in the Xinjiang Police Files is difficult to deny.
This article has been translated from the original in French.
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UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims
China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts
UN rights chief's access to China's Xinjiang under scrutiny during visit
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
Will Colombia Elect Its First Leftist Leader?
A rally for presidential candidate Gustavo Petro in Cartagena, Colombia, on May 14.Credit...
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A large and loud youth electorate hungry to transform one of Latin America’s most unequal societies could propel Gustavo Petro, a former rebel, to the presidency.
By Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — The man onstage surrounded by a screaming, sweating, fawning crowd seemed like an odd choice for a youth icon. Gustavo Petro is gray-haired, 62, and, in his speeches, he’s more roaring preacher than conversational TikTok star.
But after an improbable rise from clandestine rebel to Bogotá mayor and bullish face of the Colombian opposition, Mr. Petro could soon become the country’s first leftist president, a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.
And his ascent has, in no small part, been propelled by the biggest, loudest and possibly angriest youth electorate in Colombia’s history, demanding the transformation of a country long cleaved by deep social and racial inequality.
There are now nearly nine million Colombian voters 28 or younger, the most in history, and a quarter of the electorate. They are restive, raised on promises of higher education and good jobs, disillusioned by current prospects, more digitally connected and arguably more empowered than any previous generation.
“Petro is change,” said Camila Riveros, 30, wrapped in a Colombian flag at a campaign event this month outside Bogotá, the capital. “People are tired of eating dirt.”
As Colombians prepare to vote on Sunday, Mr. Petro has promised to overhaul the country’s capitalist economic model and vastly expand social programs, pledging to introduce guaranteed work with a basic income, shift the country to a publicly controlled health system and increase access to higher education, in part by raising taxes on the rich.
Mr. Petro has been ahead in the polls for months — though surveys suggest he will face a runoff in June — and his popularity reflects both leftist gains across Latin America and an anti-incumbent fervor that has intensified as the pandemic has battered the region.
“We have a decision to make,” Mr. Petro said at another campaign event this month in the Caribbean city of Cartagena. “We maintain things the way they are, or we scream: Freedom!”
But critics say Mr. Petro is ill-suited for office, arguing that his policies, which include a plan to halt all new oil exploration in a country where fuel is a critical export, would ruin the economy.
He has also taken direct swings at the country’s major institutions — most notably the armed forces — escalating tensions with military leaders and leading to concerns about the stability of Colombia’s longstanding but vulnerable democracy.
Mr. Petro’s main opponent, Federico Gutiérrez, 47, a former mayor of Medellín, the country’s second largest city, and the candidate of the conservative establishment, proposes a more modest path forward.
“Of course we need to change many things,” he said in an interview, citing a plan that would ramp up fracking for oil, steer more money to local governments and create a special unit to fight urban crime. “But changes can never mean a leap into the void without a parachute.”
A third candidate, Rodolfo Hernández, 77, a former mayor with a populist, anti-corruption platform has been climbing in the polls.
The election comes at a difficult moment for the country. Polls show widespread dissatisfaction with the government of the current president, Iván Duque, who is backed by the same political coalition as Mr. Gutiérrez, and frustration over chronic poverty, a widening income gap and insecurity, all of which have worsened during the pandemic.
Among those hurt the most by these problems are younger Colombians, who are likely to play a big role in determining whether the country takes a major lurch to the left.
Young people led anti-government protests that filled the streets of Colombia last year, dominating the national conversation for weeks. At least 46 people died — many of them young, unarmed protesters and many at the hands of the police — in what became referred to as the “national strike.”
Some analysts expect young people to vote in record numbers, energized not just by Mr. Petro, but by his running mate, Francia Márquez, 40, an environmental activist with a gender, race and class-conscious focus who would be the country’s first Black vice president.
“The TikTok generation that is very connected to Francia, that is very connected to Petro, is going to be decisive,” said Fernando Posada, 30, a political analyst.
Today’s younger generation is the most educated in Colombian history, but is also grappling with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. Many — both supporters and critics of Mr. Petro — say they feel betrayed by decades of leaders who have promised opportunity but delivered little.
In a May poll by the firm Invamer, more than 53 percent of voters ages 18 to 24 and about 45 percent of voters ages 25 to 34 said they were planning to vote for Mr. Petro. In both age categories, less than half those numbers said they would vote for Mr. Gutierrez or Mr. Hernández.
Natalia Arévalo, 30, a single mother of three, marched for days during protests last year, with her daughter, Lizeth, 10, wearing a placard around her neck that read: “What awaits us children?”
“You have to choose between paying your debts and feeding your kids,” said Ms. Arévalo, who supports Mr. Petro.
“You can’t eat eggs, you can’t eat meat, you can’t eat anything,” she added. “We have to give a 180-degree turn to all that we’ve had for the last 20 years.”
To be sure, many young voters are skeptical of Mr. Petro’s ability to deliver on his promises.
In Fusagasugá, Nina Cruz, 27, a cafe worker, said Mr. Petro would fail Colombia’s struggling families, and she was particularly repulsed by his past as a member of a leftist rebel group.
The country has a long history of violent militias that claim to help the indigent — and end up terrorizing them.
“What he is saying is: ‘I’m going to help the poor,’” she said. “That’s a total lie.”
Mr. Petro, an economist, grew up outside Bogotá. As a teenager, he joined the M-19, a leftist urban militia that sought to seize power and claimed to promote social justice.
The group was never as large or as violent as the country’s main guerrilla force, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC. But in 1985, the M-19 occupied a national judicial building, sparking a battle with the police and the military that left 94 people dead.
Mr. Petro, who did not participate in the takeover, ended up in prison for his involvement with the group.
He eventually demobilized and ran for a senate seat, emerging as the combative face of the left, pushing open conversations about corruption and wrongdoing.
Some critics have warned that Mr. Petro’s energy proposals would bankrupt the country. Oil represents 40 percent of Colombia’s exports and Juan Carlos Echeverry, a former finance minister, has said that halting oil exploration “would be economic suicide.’’
Mr. Petro also has a reputation for an authoritarian streak. As mayor of Bogotá, he circumvented the City Council and often failed to listen to advisers, said Daniel Garcia-Peña, who worked with Mr. Petro for a decade before quitting in 2012. In his resignation letter Mr. Garcia-Peña called Mr. Petro “a despot.”
The election comes as polls show growing distrust in the country’s democratic institutions, including the country’s national registrar, an election body that bungled the initial vote count in a congressional election in March.
The error, which the registrar called procedural, has led to concerns that losing candidates will declare fraud, setting off a legitimacy crisis.
The country is also being roiled by rising violence, threatening to undermine the democratic process. The Mission for Electoral Observation, a local group, called this pre-election period the most violent in 12 years.
Candidates pushing change have been murdered on the campaign trail before.
Both Mr. Petro and Ms. Márquez have received death threats, and at his campaign event in Cartagena, he took the stage flanked by men holding bulletproof shields.
Some voters held signs that read “Black children’s lives matter,” and “if it’s not Petro, we’re screwed.”
There was excitement — but also trepidation.
“What we want are opportunities for everyone,” said Lauren Jiménez, 21, a university student.
But “if Petro can’t follow through, I know we will see the same thing that happened with the Duque government: a social explosion,” she warned. “Because we’re tired of staying quiet.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá, and Federico Rios from Cartagena.
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France24 - Monde
ONU : veto de Pékin et de Moscou sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang
Publié le : 27/05/2022 - 00:59
FRANCE 24
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Pékin et Moscou ont mis jeudi leur veto à une résolution américaine imposant de nouvelles sanctions à Pyongyang à la suite de ses tirs de missiles balistiques. Une division du Conseil de sécurité de l'ONU qui pourrait profiter à la Corée du Nord. Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, et le président américain de l'époque Donald Trump.
La Chine et la Russie ont mis jeudi 26 mai leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution des États-Unis imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord afin de sanctionner ses tirs de missiles balistiques, affichant avec éclat la division de l'instance au risque d'en faire profiter Pyongyang.
Les treize autres membres du Conseil ont de leur côté voté en faveur du texte, qui prévoyait notamment une réduction des importations de pétrole brut et raffiné par Pyongyang.
En coulisses, plusieurs alliés de Washington ont déploré son insistance à organiser un vote en sachant que la Chine et la Russie utiliseraient leur veto. Pour les Américains, "c'était pire de ne rien faire", "pire que le scénario de deux pays bloquant la résolution", explique un ambassadeur sous couvert d'anonymat.
Division au Conseil de sécurité de l'ONU
Les tirs de missiles balistiques, y compris intercontinentaux, sont "une menace pour la paix et la sécurité pour l'ensemble de la communauté internationale", avait souligné avant le vote de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.
Son homologue chinois, Zhang Jun, a estimé que la démarche américaine "éloignait le Conseil du dialogue et de la conciliation". Avant le vote, il avait affirmé le désaccord "total" de Pékin "à toute tentative de faire […] de l'Asie un champ de bataille ou d'y créer des affrontements ou des tensions".
Zhang Jun a appelé les États-Unis à "travailler à promouvoir une solution politique", en soulignant que de nouvelles sanctions auraient des conséquences humanitaires en Corée du Nord, qui a récemment admis des cas de Covid-19 dans le pays.
L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a accusé les États-Unis d'ignorer les appels de Pyongyang à mettre fin à leurs "activités hostiles" et à engager le dialogue. "Il semble que nos collègues américains et occidentaux souffrent de l'équivalent du blocage de l'écrivain. Ils semblent n'avoir aucune réponse aux situations de crise autre que l'introduction de nouvelles sanctions", a-t-il déclaré.
Nouvel essai nucléaire, nouvelle provocation
Le projet de résolution américain prévoyait aussi d'interdire les exportations nord-coréennes de combustibles minéraux, de montres et d'horloges, et toute vente ou transfert à Pyongyang de tabac. Le texte visait en outre à accroître la lutte contre les cyber-activités de Pyongyang.
Après le rejet de ce projet et un affichage clair de la division du Conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier nord-coréen, cette instance risque d'avoir du mal à maintenir la pression pour faire appliquer les sanctions décidées pour la dernière fois en 2017, craignent des diplomates.
À l'époque, répondant à des essais nucléaires et de missiles balistiques, le Conseil avait montré son unité en adoptant à trois reprises des sanctions économiques contre la Corée du Nord dans les domaines du pétrole, du charbon, du fer, de la pêche ou du textile.
Si la Corée du Nord a développé son armement balistique et dispose de plusieurs bombes atomiques, elle n'est pas encore parvenue, selon des diplomates, à associer les deux technologies afin d'avoir un missile à tête nucléaire. Elle a procédé cette semaine à de nouveaux tirs de missiles, dont probablement son plus gros missile balistique intercontinental, peu après une visite en Asie du président américain Joe Biden. Washington et Séoul ont aussi averti que Pyongyang pourrait mener sous peu un septième essai nucléaire, qui serait son premier en cinq ans.
Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain de l'époque Donald Trump. Le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington, qui se dit depuis l'an dernier ouvert au dialogue.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Missiles nord-coréens : Washington propose des négociations directes à Pyongyang
La Corée du Nord lance deux nouveaux missiles depuis un aéroport près de Pyongyang
Pyongyang a testé un "missile balistique lancé par sous-marin", une réunion convoquée à l'ONU
New York Times - World
Sensitive Iranian Military Site Was Targeted in Attack
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A drone exploded at a structure in the Parchin military technology complex on Wednesday. The attack fit a pattern of past Israeli strikes on Iran.
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By Farnaz Fassihi and Ronen Bergman
A drone strike this week targeted a highly sensitive military site outside Tehran where Iran develops missile, nuclear and drone technology, according to three Iranians with knowledge of the attack and to a U.S. official.
The strike on Wednesday evening hit the site of the Parchin military complex, about 37 miles southeast of the capital, with quadcopter suicide drones, according to the Iranian sources, who were not authorized to speak publicly. The drones exploded into a building used by the Ministry of Defense for research on drone development, killing a young engineer who worked at the ministry and injuring another person, they said.
There was no immediate claim of responsibility, but the attack fit a pattern of past Israeli strikes on Iran and Lebanon in a covert campaign of hostility that has been going on for years. A statement from Iran’s Ministry of Defense indicated that it viewed this as an attack, not an accident.
Israeli officials refused to comment. A U.S. official confirmed that suicide drones had attacked Parchin but did not say who was behind it or offer any further details.
On Sunday, just a few days before the strike on Parchin, a colonel in the Revolutionary Guards was gunned down in Tehran, and Israel told the United States that it was behind his killing, according to one intelligence official. The Israelis intended it as a warning to Iran to stop targeting Israeli citizens abroad, the official said.
Israel and Iran are increasingly pushing the boundaries in their long-running clandestine war, and the targeting of a drone research facility at Parchin follows a pattern of Israel trying to counter Iran’s growing drone capabilities.
In recent years, Iran has steadily advanced in its design and production of drones and transfer of drone technology and parts to proxy militias across the Middle East. Iranian drones have been deployed in numerous attacks against Israel, as well as in Saudi Arabia, the United Arab Emirates, Yemen, and, last October, a U.S. base in Syria, according to intelligence officials.
Israel considers the use of drones by its enemies, especially Iran, as a major threat to its security because drones can evade Israel’s advanced antimissile systems like the Iron Dome. A senior Israeli military official said the country was investing significant resources to locate and destroy enemy drones.
In early February, Israel sent six quadcopter drones containing explosives into a facility near the city of Kermanshah that was Iran’s main manufacturing and storage plant for military drones, according to a senior intelligence official briefed on the operation.
That Israeli attack destroyed dozens of Iran’s drones. Iran retaliated by firing ballistic missiles at a housing complex in northern Iraq that it said had been used by Israeli agents to plot attacks against Iran.
In June 2021, another attack using a quadcopter drone — which explodes on impact — was also launched from within the country. It struck the Iran Centrifuge Technology Company, or TESA, in the city of Karaj. TESA is one of Iran’s main manufacturing centers for the production of the advanced centrifuges used at the country’s two nuclear facilities, Natanz and Fardow.
In the face of longstanding suspicions that its nuclear program is aimed at producing weapons, Iran has insisted it is for peaceful purposes only. The United Nations’ watchdog has said it has not found proof that Iran is developing nuclear weapons.
The drone attack on Wednesday was launched from inside Iran, not far from the Parchin military base, according to the Iranian sources with knowledge of the attack. Quadcopter drones have a short flight range, and Parchin is a long way from Iran’s borders.
This would not be the first time that Israel had used operatives inside Iran to carry out attacks.
A statement by Iran’s Ministry of Defense on Thursday used the word “incident” instead of “accident” to describe what happened at Parchin and called the engineer who died a “martyr,” a clear indication that his death was viewed as a result of an enemy action. The statement said one of the research units of the Defense Ministry in the Parchin area was hit.
Several well-known social media accounts affiliated with the Revolutionary Guards, including that of the military analyst Hossein Dalirian, also posted that the engineer was a “martyr.”
The senior editor of the conservative Iranian news site Tabnnak, Mostafa Najafi, said in a Twitter post on Thursday that he later deleted: “Israel attacked a ministry of defense facility with a few suicide quadcopter drones.”
The military facility at Parchin has for years attracted international scrutiny.
In 2011, the United Nations’ nuclear watchdog, the International Atomic Energy Agency, or I.A.E.A., said that some countries were suspicious that Iran had experimented with developing nuclear weapons at Parchin. The agency’s inspectors gained access to the site in 2015.
Photographs that Israeli officials said were stolen from Iran’s nuclear archive in 2018 appear to show a giant metal chamber in a building at the Parchin military site that was built to conduct high-explosive experiments, needed for the assembly of a nuclear warhead.
Eric Schmitt contributed reporting.
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L'Humanité
Ligue des champions. La furia du FC Liverpool face au Real(isme) de Madrid
ActuFootball. Opposition de styles entre deux grands d’Europe, ce samedi à 21 heures au Stade de France, en finale de la Ligue des champions.
Éric SerresSamedi, à 21 heures, au Stade de France à Saint-Denis, le FC Liverpool, vainqueur de la Coupe d’Angleterre et la Coupe de la Ligue, retrouve en finale de la Ligue des champions une vieille connaissance : le Real Madrid, nouveau champion d’Espagne. En 2018, les deux équipes s’étaient en effet déjà affrontées à Kiev, au même stade de la compétition. Cette finale avait basculé en faveur du Real, qui s’était imposé grâce à une inspiration de Karim Benzema (déjà) et deux coups de génie de Gareth Bale (3-1).
Encore une fois, donc, ces ténors européens du ballon rond vont croiser le fer afin de gravir la plus haute marche du Vieux Continent. Une habitude, pourrait-on dire, pour les deux clubs, mais aussi pour les joueurs. Les Benzema, Kroos ou encore Modric sont quadruples vainqueurs de la C1 avec la Maison blanche. Les Mané, Salah, Firmino ou encore Van Dijk ont, quant à eux, été couronnés en 2019 avec les Reds.
À cette occasion, sur la pelouse du Stade de France, c’est aussi le football de ces deux pays qui sera à l’honneur. Depuis 2011, les clubs ibériques par huit fois et d’outre-Manche par sept fois ont atteint ce niveau de compétition dans la Coupe aux grandes oreilles. Une véritable mainmise qui laisse loin derrière les écuries allemandes (quatre fois), la Juventus Turin (deux apparitions) et le PSG en 2020. Il faut d’ailleurs remonter bien loin, à la saison 2003-2004, pour dénicher un vainqueur n’appartenant pas à l’un des quatre grands championnats européens. C’était le FC Porto !
Un pressing incessant
Quoi qu’il en soit, ce choc de titans entre Liverpool, avec ses six C1 en poche, et Madrid, détenteur de 13 titres, promet d’être à la hauteur des attentes du public, et ce même si celui-ci doit marcher un peu jusqu’au Stade de France en raison de la grève de la RATP. Un petit bol d’air salvateur pour les 60 000 Scousers – habitants de la région de Liverpool –, que l’on imagine mal n’avoir pas bu quelques pintes avant le coup d’envoi.
Mais, qui dit affiche alléchante dit opposition de style. Les Reds dirigés par l’Allemand Jürgen Klopp, qui a été désigné meilleur coach de l’année de Premier League, aiment en effet jouer et, grâce à un pressing incessant, pousser l’adversaire à la faute, comme le rappelle celui qui fut l’entraîneur des deux formations, Rafael Benitez : « Liverpool a de la qualité et de l’intensité, et a tendance à avoir plus de ballons que l’adversaire. C’est une équipe qui crée, qui n’attend pas. Il sera intéressant de voir comment une équipe comme Madrid, qui a l’habitude d’avoir la majorité de la possession du ballon en Liga, fera face à Liverpool qui presse de manière très agressive pour récupérer le ballon. »
Madrid, de son côté, déception dépassée de ne pas accueillir Kylian Mbappé l’an prochain, a démontré tout au long de son parcours européen une indéniable force mentale, symbolisée par le talent de quelques joueurs hors normes. Le duel attendu des attaquants, entre Salah et Benzema mais aussi Sadio Mané et Vinicius Junior, pourrait être une des clés.
Des talents individuels
« Un joueur peut changer un match grâce à son talent individuel, et le Real Madrid l’a montré en atteignant la finale avec Benzema aux moments clés. Le Real est bien huilé et a de la qualité. Ancelotti a donné confiance et calme à son équipe. La défense de Liverpool doit se méfier de la qualité de Benzema (44 buts en 45 matchs cette saison – NDLR), de la vitesse de Vinicius et du sens du but de Ro drygo », prévient Benitez. « On a signé un parcours incroyable, avec des matchs historiques au stade Bernabeu contre Paris, Chelsea et City, donc il faut à tout prix gagner ce samedi. Sinon, toutes ces remontadas ne resteront que des anecdotes », met en garde le portier madrilène Thibaut Courtois. Septième titre pour les Reds ou Decimocuarta, 14e titre pour la Maison blanche ? La balle est maintenant au centre.
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La journaliste Shireen Abu Akleh ciblée par un tir israélien, conclut le procureur palestinien
Publié le : 26/05/2022 - 21:45
FRANCE 24
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La journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée récemment en Cisjordanie occupée, a été la cible d'un tir d'un soldat israélien, a conclu, jeudi, le procureur en chef palestinien.
Le procureur en chef palestinien a affirmé, jeudi 26 mai, que la journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée récemment en Cisjordanie occupée, a été la cible d'un tir d'un soldat israélien.
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et la chaîne qatarie Al-Jazira accusent Israël d'avoir tué Shireen Abu Akleh le 11 mai dernier aux abords du camp de réfugiés de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes où les forces israéliennes menaient ce jour-là un raid.
Jeudi soir, le procureur en chef de l'Autorité palestinienne, Akram al-Khatib, a dévoilé lors d'une conférence de presse à Ramallah les conclusions de son rapport.
Cinq projectiles provenant de la même arme
Selon une déclaration du procureur en conférence de presse, Shireen Abu Akleh a été la cible d'une balle de calibre 5.56 mm tirée par un "Ruger M40", un fusil de précision américain. Mais le rapport officiel de son bureau, consulté par la suite par l'AFP, fait plutôt état d'un Ruger Mini-14, présenté comme une arme semi-automatique.
La journaliste américano-palestinienne portait une veste pare-balles sur laquelle était inscrite le mot "presse" et un casque de protection lorsqu'elle a été atteinte d'une balle juste sous la coupe de son casque.
Un autre journaliste sur place a été blessé par balle. Et trois autres balles ont atteint un arbre à proximité, a indiqué le procureur, affirmant que les cinq projectiles provenaient de la même arme.
Selon un journaliste de l'AFP sur place, aucun combattant palestinien ne se trouvait à proximité du groupe de reporters postés sur une zone ouverte à l'entrée du camp.
D'après le procureur palestinien, une jeep des forces israéliennes se trouvait à 200 mètres des journalistes et les balles ont été tirées à environ 170-180 mètres.
"Les traces sur l'arbre sont concentrées à une hauteur de 127 à 178 cm, ce qui indique que le tireur vise les parties supérieures du corps dans le but de tuer", a-t-il déclaré. Des traces de trois balles sont d'ailleurs encore visibles dans le tronc de l'arbre, a constaté cette semaine une équipe de l'AFP.
"L'ensemble de ces faits : le type de projectile, l'arme, la distance, le fait qu'il n'y avait aucun obstacle à la vision et qu'elle portait une veste de presse (...) nous porte à conclure que (Shireen) Abu Akleh a été la cible d'un meurtre. La seule source de tirs était les forces d'occupation israéliennes", a-t-il ajouté.
"Un tir ciblé"
Dans une enquête diffusée plus tôt cette semaine, la chaîne américaine CNN pointait aussi en direction d'une responsabilité israélienne. "Le nombre de marques sur l'arbre sur lequel Shireen se tenait montre que ce n'était pas un tir aléatoire (à l'arme automatique, NDLR) mais un tir ciblé", a déclaré à la chaîne, Chris Cobb-Smith, un consultant en sécurité et expert en balistique.
Jeudi soir, le nouveau secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein al-Cheikh, a annoncé avoir transmis ce rapport d'enquête palestinien aux autorités américaines.
D'après une enquête préliminaire israélienne, il est impossible de déterminer dans l'immédiat l'origine du tir ayant tué la journaliste d'Al-Jazira.
L'État hébreu a rejeté les appels à une enquête internationale, arguant du "sérieux" de ses procédures judiciaires internes, tandis que l'Autorité palestinienne a refusé de collaborer à l'enquête israélienne.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a qualifié, jeudi soir, de "mensonge éhonté toute affirmation selon laquelle l'armée israélienne visait intentionnellement des journalistes ou des civils non impliqués" dans des violences, fustigeant à la fois le rapport palestinien et l'enquête de CNN.
Le ministère israélien de la Défense n'a pas rendu public le compte-rendu de ses soldats qui opéraient dans le secteur de Jénine au moment du drame.
Avec AFP
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Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international
EXPRESS ORIENT
Mort de Shireen Abu Akleh : le traitement des journalistes en question
Info ou intox
Mort de Shireen Abou Akleh : un usurpateur engrange des abonnés sur la mémoire de la journaliste
New York Times - World
India’s Supreme Court Orders Police to Respect Prostitutes’ Rights
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Though sex work is legal in the country, those who practice it often endure harassment and abuse. The justices urged the authorities to employ a more nuanced and humane approach.
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By Emily Schmall and Sameer Yasir
Zareena was inside her room at a brothel in Mumbai’s vast red-light district when police officers burst in, she recalled recently, looking for a woman thought to be a victim of sex trafficking.
When they took the woman away, Zareena said that she had followed them to the police station because she feared that the woman would be injured in custody. But, she said, once there, she herself was detained, despite having committed no crime. She spent that night in 2019, like so many others over the years, inside a lockup.
An order handed down from India’s top court this month may help to make such experiences less common.
Though prostitution is legal in India, those who practice it have long faced marginalization, violence and police harassment. A panel set up in 2011 to examine these issues has made a series of recommendations over the past six years, but none have been written into law.
Instead, the Indian Supreme Court has been steadily removing barriers that deny prostitutes their constitutional rights, including, most recently, the order this month, which focused on police enforcement of laws against sex crimes.
In that order, the court identified two categories: consenting adults voluntarily employed in prostitution; and minors, trafficking victims and those eager to leave the industry.
For consenting adults, the court said, the police must refrain from arrests and other forms of harassment. India’s state governments were directed to develop rehabilitation programs for those in the second category.
“It has been noticed that the attitude of the police to sex workers is often brutal and violent,” the court wrote.
“It is as if they are a class whose rights are not recognized,” the court added. “The police and other law enforcement agencies should be sensitized to the rights of sex workers who also enjoy all basic human rights and other rights guaranteed in the Constitution to all citizens. Police should treat all sex workers with dignity.”
The order will “save thousands of sex workers from unnecessary harassment and intimidation from the police,” said Biplab Mukherjee, an adviser for the Durbar Mahila Samanwaya Committee, a collective representing workers in the industry that is based in the Indian city of Kolkata, the capital of West Bengal State.
The court also clarified that prostitutes should not be separated from their children.
The Supreme Court in India steps in when the justices feel that the government has failed to address a constitutional issue through legislation. In the past, for example, the court has set out rules to prevent sexual harassment at the workplace that years later became the basis of a law.
India is among a small handful of countries, including Canada and New Zealand, that have instituted legal protections for prostitutes. Though performing sexual acts for money itself is legal, running a brothel and other related activities, like soliciting and pimping, are not.
Rights groups estimate that India has about 900,000 prostitutes. Most, they say, have been pushed into the work by crushing poverty and sometimes forced into it by human traffickers. Others have chosen it over other informal employment opportunities, researchers have found.
Prostitutes are particularly vulnerable to violence, researchers say, in part because of the perception that they are criminals. In addition, the police “ignore complaints related to family and partner violence” with regard to such workers and instead offer “advice to women about stopping sex work and settling domestic matters ‘amicably,’” according to a report by the Center for Advocacy on Stigma and Marginalization, a policy research group.
The Supreme Court order addresses something that the United Nations and other institutions have stressed: decriminalizing sex work is, alone, not enough to improve conditions for workers in the industry. Governments need to lift other impediments to ensure equal treatment.
The latest order, handed down on May 19, comes about half a year after the Supreme Court required benefits for sex workers, saying that fundamental rights were guaranteed to all Indians, regardless of type of job. That ruling, from December, ordered the government to issue prostitutes with voter ID and food ration cards and to relax the verification requirements to do so.
The December order came after a panel of justices had directed federal and state governments to make food rations available to prostitutes during the pandemic, without requiring them to show ID.
Archana Pathak Dave, one of the states’ lawyers there to receive directions from the Supreme Court, said that the move was crucial during the pandemic. “Particularly in Covid times, these sex workers were actually starving because their work had stopped,” she said.
“The court fills in the gap until the time the legislation comes up, so it’s a very welcome move,” Ms. Pathak Dave said about the latest order.
Zareena, 55, who asked that only her first name be used because of the stigma attached to her profession, said that she had been trafficked into the sex trade at the age of 12 but that, as an adult, she chose to continue the work to support her four children.
She said that she had been arrested dozens of times and faced frequent harassment from the authorities.
When she heard about the court’s directive on Friday, she said, she was hopeful it would free prostitutes from the fear of being dragged into police stations, where they were often harassed for bribes.
“It is major relief and a good thing,” she said. “Who wants to be detained in a police station for earning a living?”
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L'Humanité
Anniversaire. Le « Parc », cinquante ans d’histoire du sport
ActuCe monument de béton fête aujourd’hui son demi-siècle. Autant de souvenirs et d’anecdotes à jamais gravés dans la mémoire de ceux qui l’ont vu devenir le témoin de petits et grands événements.
Éric SerresC’est un jour pas comme les autres pour les jeunes footeux de la région parisienne. Pas d’entraînement en ce jeudi 25 mai 1972 – jusqu’à cette date, dans les écoles françaises, le jeudi était un jour de repos alors que le mercredi étaitstudieux. Pas de rendez-vous au club, donc, mais accompagnés de leurs éducateurs sportifs, un départ pour une destination encore inconnue de tous : le nouveau Parc des Princes.
Sans trop savoir ce qui les attend, au 24, rue du Commandant-Guilbaud, dans le 16e arrondissement de la capitale, tous ces minots vont découvrir la nouvelle enceinte du sport français et y encourager l’équipe de France olympique qui affronte l’URSS dans un match de qualification pour les JO de Munich – défaite des Bleus 3-1. L’affiche ne fait pas recette alors que les tribunes peuvent recevoir 45 600 personnes. Ils ne sont que 35 000 dans les gradins, et surtout ces 30 000 gamins invités. Les 5 000 « vrais » spectateurs ont quant à eux déboursé 5 francs pour vivre un instant que peu perçoivent comme historique. Et pourtant ! Outre le match complètement à la main de l’équipe soviétique, c’est dans les tribunes que le spectacle bat son plein. Le dossier des sièges en plastique légèrement amovibles rythme en trois temps les « la France ! » hurlés à pleins poumons. Ce jour-là, combien sont-ils à être revenus aphones à la maison ? Beaucoup. Une semaine après son inauguration, c’est à la finale de la Coupe de France de football de faire vibrer l’enceinte flambant neuve. L’Olympique de Marseille l’emporte (2-1) face au Sporting Club de Bastia.
L’antre du Paris Saint-Germain
Dès lors, vont s’y succéder le Paris Saint-Germain dès 1974, qui en fera son antre jusqu’à aujourd’hui ; le feu Matra Racing, mais aussi l’équipe de France de football jusqu’à l’inauguration du Stade de France en janvier 1998 ; le XV de France. Finales de la Coupe de France, finales européennes, matchs du tournoi des Cinq-Nations, sans oublier quelques concerts, le « Parc » sera de tous les grands rendez-vous.
Autant de souvenirs mémorables ! Ainsi, cette finale de Coupe d’Europe en 1975. Le Leeds United d’Allan Clarke défie le Bayern Munich de Franz Beckenbauer. Les Bavarois s’imposent (2-0) grâce à Gerd Müller et Franz Roth. Le spectacle sera tout autant dans les travées qu’aux abords du stade envahis par des hordes de hooligans assoiffés. La bière y coule à flots plusieurs jours de suite, au point que, le lendemain de la finale, les rues entourant l’enceinte vont ressembler à une mer compacte de bouteilles de bière. Mais le vrai locataire des lieux sera le jeune PSG, tout juste monté en division 1 et dirigé par le créateur de mode Daniel Hechter. L’ambiance à ses débuts y est bon enfant. Pas d’ultras, de kop de Boulogne, pas de contrôles dans les rues adjacentes, de portiques hypersécurisés et de prix exorbitants. Bien au contraire, lors des matchs de championnat du dimanche après-midi, les stadiers ouvrent souvent les portes aux gamins du coin qui attendent patiemment à l’extérieur. Une mi-temps gratuite pour admirer Mustapha Dahleb, cela ne se refuse pas.
Ne se refuse pas non plus un match des Bleus comme ce France-Brésil amical en 1978. Il faut attendre les dernières secondes de la rencontre pour que Michel Platini débloque la situation (1-0). La dimension de cette enceinte prend ce jour-là tout son sens. D’une seule voix, le public délivré hurle un unique « Y est » ! Avec ce toit qui plonge vers la pelouse, le vacarme est assourdissant pour les acteurs. Le milieu de terrain des Tricolores Alain Giresse dira plus tard qu’il était impossible d’entendre le bruit du ballon lorsqu’il était frappé. Ces Bleus-là vont y écrire la première partie de la légende du football français. En 1984, Michel Platini et sa « dream team », après un parcours sans faute, deviennent champions d’Europe en maîtrisant en finale l’Espagne d’Arconada (2-0).
Après le ballon rond, treize ans plus tard, c’est au tour de l’ovalie et du XV de France de savourer enfin ce plaisir unique de triompher devant le public parisien. En s’imposant face à l’Écosse lors du dernier match du tournoi des Cinq-Nations, les hommes dirigés par la paire Skrela-Villepreux peuvent fêter dignement ce 5e Grand Chelem sur la pelouse du Parc des Princes. Une première qui sera la dernière. Le Stade de France est bientôt prêt. Des dates anniversaires, le Parc n’en manque décidément pas. En 1993, Johnny Hallyday, pour ses 50 ans, y donne un concert mémorable. Un demi-siècle s’est donc aujourd’hui écoulé pour l’enceinte de béton qui surplombe le périphérique et son histoire n’a toujours pas fini de s’écrire en lettres majuscules.
Histoirestades L'Humanité
Ligue des champions. Un goût de « made in France »
ActuLa finale Liverpool-Real Madrid, au Stade de France le 28 mai, est un sommet européen. Le football tricolore a réussi à y glisser des talents issus de la formation à la française.
Etienne BonamyLe Stade de France n’avait plus accueilli une finale de la Ligue des champions (LDC) depuis 2006. L’affiche Liverpool-Real Madrid du samedi 28 mai ressort le programme et la passion à temps. L’événement est toujours remarquable à défaut d’être une référence tricolore (1). Pas de club de Ligue 1 donc, mais le foot français ne sera pas absent à Saint-Denis. Le choix de Clément Turpin pour arbitrer le match n’est pas anodin (2) mais c’est la persistance de joueurs issus de la formation des clubs français dans ce rendez-vous qui dit autre chose ce printemps. Une fois de plus.
Cinq sont annoncés dans les effectifs. Dans celui de Madrid, Karim Benzema (Lyon), Ferland Mendy (Lyon) et Eduardo Camavinga (Rennes). Ibrahima Konaté (Sochaux) et le Belge Divock Origi (Lille) appartiennent à Liverpool. Sadio Mané, le buteur sénégalais de l’attaque anglaise, pourrait même prétendre à rejoindre le groupe, lui qui a bouclé son apprentissage en débutant en pro à Metz il y a dix ans.
Bien « éduqué », vite adapté
À défaut de voir les clubs français se présenter régulièrement dans une finale européenne, désormais au nombre de trois, la jeunesse tricolore sait se faire remarquer hors des frontières. La trajectoire de Benzema, 35 ans et treize saisons passées à Madrid, rappelle qu’il a quitté jeune son club formateur, l’Olympique Lyonnais, quand Michel Platini, Zinédine Zidane ou Jean-Pierre Papin étaient partis à l’étranger une fois leur talent reconnu en France. Autres temps…
La qualité du travail des éducateurs des centres de formation, qui voient passer aussi des stagiaires étrangers comme les frères Hazard à Lille, est une saine explication. L’exportation des talents précoces, encouragée par la rentabilité des transferts ou poussée par un manque de reconnaissance en France, est une autre piste. Le succès de l’équipe de Didier Deschamps a grossi le trait. À la Coupe du monde 2018, ce groupe était le plus jeune vainqueur du trophée depuis le grand Brésil en 1970 avec les deux tiers de l’effectif engagés hors de France. Et dans ce même Mondial, le football bleu-blanc-rouge s’est emparé d’un autre record : sur les 736 joueurs ayant participé au tournoi, 52 sont nés et ont été formés en France. Le chiffre est en progression régulière depuis 2002. Une étude a révélé que, durant les deux décennies, la France est le pays qui a fourni le plus de joueurs de Coupe du monde (216). Quand les grands clubs européens font leur marché, ils investissent sur des joueurs confirmés quand il s’agit de recruter des joueurs espagnols, néerlandais, allemands ou sud-américains et préfèrent miser sur des talents précoces sur le marché français.
Dès qu'il s'agit de recruter des talents précoses, l'élite europèenne préfère le marché tricolore.
Après l’effet des chiffres, les faits du terrain. Les parcours d’Eduardo Camavinga et Ibrahima Konaté, qui se trouveront peut-être face à face au Stade de France. Le premier a suivi tout le cursus de formation à Rennes jusqu’à son arrivée explosive en Ligue 1 à 16 ans puis l’équipe de France. La suite ? Après une courte période de stagnation sportive dans son club breton, le Real Madrid l’a acheté 31 millions d’euros hors bonus en août 2021. L’histoire était écrite d’avance. « C’est le plus grand club du monde, hein ! Ce n’est pas rien », s’enthousiasmait Camavinga, 20 ans, dans une interview à « France Football » début mai. « Tout va plus vite sur le terrain, dans ton développement, partout… Mais c’est comme tous les jobs, en fait : si tu es dans un top environnement et qu’en plus tu t’y sens comme à la maison, tu évolues rapidement. »
Freiner le « pillage »
Ibrahima Konaté, promu dans la défense de Liverpool en ce début d’année, 23 ans, a lui aussi connu une formation à la française, du centre de préformation du Paris FC à celui de Sochaux, où il a débuté en pro et en Ligue 2, il y a cinq saisons. Avant de franchir la marche haute d’une finale de Ligue des champions et peut-être l’arrivée en équipe de France, avec laquelle il « rêve de jouer la prochaine Coupe du monde », le grand Parisien a rodé son C.V. au RB Leipzig pendant quatre saisons, de 2017 à 2021. Le club allemand, comme d’autres équipes de la Bundesliga, offre aux jeunes Français de franchir un palier. Avant d’assurer des reventes et des transferts rentables.
En mars, la Ligue de football professionnel (LFP) a validé l’allongement de trois à cinq ans du premier contrat pro. Les clubs le réclamaient pour freiner le « pillage » ou valoriser la vente d’un premier transfert. Un bon point. Puis début mai, « l’Équipe » a révélé que la même LFP songerait à limiter les effectifs pros à 25 joueurs. Une volonté qui pourrait, effet collatéral, réduire l’accès des plus jeunes aux contrats pros. « C’est une aubaine pour les clubs étrangers, qui vont venir encore plus se servir en France », ironise un agent de joueurs. La jeunesse du foot français n’a pas fini de voyager.
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Roland-Garros : Cornet écarte la lauréate 2017, Gaston et Simon en feu
Publié le : 26/05/2022 - 13:08Modifié le : 27/05/2022 - 07:31
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Stefanos Tsitsipas a de nouveau été poussé dans un match à rallonge au deuxième tour de Roland Garros tandis que Daniil Medvedev s'est tranquillement imposé en trois sets face Laslo Djere. Dans le camp tricolore, Gilles Simon a décroché sa 500e victoire, Léolia Jeanjean a crée l'exploit en éliminant la numéro 8 mondiale, Karolina Pliskova. Enfin, Alizé Cornet s'est imposée face à la championne 2017, la Lettone Jelena Ostapenko.
L'un prolonge le plaisir de Roland-Garros, l'autre le découvre : Gilles Simon, 37 ans, et Léolia Jeanjean, 26 ans, ont été portés par la magie du tournoi et son public pour se hisser jeudi 26 mai au 3e tour, tout comme Hugo Gaston et Alizé Cornet.
Parmi les favoris, Iga Swiatek (n°1 mondiale) a été impériale face à Alison Riske (43e) avalée 6-0, 6-2 et elle est l'une des trois joueuses du Top 10 seulement encore en course.
Dans le tableau masculin, Daniil Medvedev (2e) poursuit tranquillement son parcours sans avoir cédé un set avec une victoire 6-3, 6-4, 6-3 contre Laslo Djere, alors que Stefanos Tsitsipas (4e) poursuit son chemin de croix avec un nouveau match marathon de plus de quatre heures pour éliminer le qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e) 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7).
Côté Français, le 2e tour a été fatal à Caroline Garcia. La 79e mondiale, à court de compétition, a été éliminée malgré une belle résistance par l'Américaine Madison Keys (22e) 6-4, 7-6 (7/3).
Mais les couleurs tricolores ont été ravivées par Simon, Gaston, Jeanjean et Cornet qui rejoignent au 3e tour Diane Parry, qualifiée la veille..
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23 h 06 : Alizé Cornet qualifiée pour le 3e tour
Alizé Cornet, 40e mondiale, s'est qualifiée jeudi pour le 3e tour de Roland-Garros en venant à bout de la championne 2017, la Lettone Jelena Ostapenko (13e), 6-0, 1-6, 6-3 en 1h41 pour le premier match du tableau féminin en session nocturne de l'édition 2022.
"Dès le premier point vous m'avez portée, jusqu'au dernier. Vous ne m'avez pas lâchée d'une semelle et j'en avais besoin", a lancé la Française au public. "À 32 ans, je tiens encore la route physiquement et ça fait plaisir, car contre Jelena il faut être en jambes", a-t-elle ajouté.
Elle a pourtant semblé ressentir une douleur à l'intérieur et en haut de la cuisse gauche en fin de partie. Mais une Marseillaise entonnée par le public qui la voyait en souffrance lui a donné la force d'aller au bout. "Au deuxième set, je me sentais sans solution, mais ça s'est équilibré au troisième. J'ai essayé d'être la plus stable possible, dans la tête aussi et ça, chez moi, c'est pas gagné. Donc je suis très fière", a-t-elle souligné.
Elle affrontera au prochain tour la Chinoise Qinwen Zheng (74e), qui a écarté jeudi la lauréate 2018 Simona Halep (19e), 2-6, 6-2, 6-1. Alizé Cornet a atteint le premier quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem de sa carrière à l'Open d'Australie en janvier dernier.
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22 h 08 : Stefanos Tsitsipas se sort d'un nouveau match à rallonge
Stefanos Tsitsipas a de nouveau été poussé dans un match à rallonge. Le n°4 mondial et finaliste sortant ne s'est extirpé qu'en plus de quatre heures et quatre sets 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7) des griffes du qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e).
Il n'y a eu "que" quatre sets, mais le match s'est étiré pendant 4 h 05 min. Et ça aurait pu être encore pire pour Tsitsipas, puisque que Kolar s'est procuré quatre balles pour revenir à deux sets partout dans le dernier jeu décisif (6-2) avant de céder. "Il m'a rendu fou", a lâché Tsitsipas.
Pour une place en huitièmes de finale, le Grec affrontera le Suédois Mikael Ymer.
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19 h 39 : Gilles Simon décroche sa 500e victoire
Gilles Simon, 158e mondial, s'est qualifié pour le 3e tour de son 17e et dernier Roland-Garros avant de prendre sa retraite à la fin de l'année, en dominant l'Américain Steve Johnson (92e) 7-5, 6-1, 7-6 (8/6), signant ainsi sa 500e victoire sur le circuit.
À 37 ans, Simon prolonge donc le plaisir à Roland-Garros où le public du court Philippe-Chatrier l'a encore porté. Il devra battre samedi le Croate Marin Cilic (23e) pour atteindre les huitièmes de finale et ainsi égaler sa meilleure performance sur la terre battue parisienne.
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18 h 23 : Simona Halep perd, une autre favori à la trappe
Simona Halep, 19e mondiale et ancienne lauréate de Roland-Garros en 2018, a été éliminée dès le 2e tour du Grand Chelem parisien, battue par la Chinoise Zheng Qinwen (74e), 2-6, 6-2, 6-1.
Dès le milieu de la rencontre, la Roumaine a semblé ne pas être au mieux physiquement. Plusieurs fois, elle est apparue comme à bout de souffle, devant même prendre une minute pour s'accroupir le front appuyé sur sa raquette. Elle a fini par faire appel au médecin à deux reprises lors du 3e set, puis de reprendre la partie. Mais malgré les encouragements du public, elle n'a pas réussi à reprendre le dessus, laissant Zheng enchaîner les jeux.
Halep avait pourtant remporté facilement le premier set, avant de commettre plus de fautes (15 contre 4 en première manche), cédant par trois fois son service à la Chinoise dans la 2e manche. Et de n'être que l'ombre d'elle-même dans la troisième, ne réussissant à prendre qu'un seul jeu sur les 11 derniers de la partie. Au premier tour déjà, Halep, désormais entraînée par le coach de Serena Williams, Patrick Mouratoglou, avait semblé en difficulté le temps d'un set face à la lucky loser allemande Nastasja Schunk (165e), avant de l'emporter.
Zheng, 19 ans, participe à son tout premier Roland-Garros et remporte ainsi la plus belle victoire de sa carrière, sa première sur une membre du top 20. Au troisième tour, elle sera opposée à la lauréate du match opposant en soirée Jelena Ostapenko (13e), qui s'était imposée en 2017 Porte d'Auteuil, à la Française Alizé Cornet (40e).
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17 h 41 : trentième victoire de suite pour Iga Swiatek
Cinquante-quatre minutes au premier tour, 61 au deuxième : la n°1 mondiale Iga Swiatek a gardé le rythme pour se qualifier pour le troisième tour de Roland-Garros 6-0, 6-2 au dépens de l'Américaine Alison Riske (36e).
Sa série de matches gagnés consécutivement, de Doha en février à Paris, s'étire désormais à trente. Elle devient ainsi la quatrième joueuse depuis le début du siècle à réussir une série d'au moins trente victoires, après les sœurs Williams et Justine Henin.
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16 h 50 : Caroline Garcia stoppée par Madison Keys
Comme l'an dernier, Caroline Garcia s'arrête au deuxième tour. La Française a été battue par l’Américaine Madison Keys. Dans un match sans rythme, marqué par des échanges courts, elle n’a pas réussi à prendre l'avantage sur la tête de série n°22, plus opportuniste.
Madison Keys affrontera la Kazakhstanaise Elena Rybakina pour une place en huitième de finale.
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16 h 15 : Hugo Gaston enchaîne
Hugo Gaston, huitième-de-finaliste à Roland-Garros il y a deux ans, s'est qualifié sans perdre de temps pour le troisième tour au dépens de l'Argentin Pedro Cachin (153e) 6-4, 6-2, 6-4 en à peine plus de deux heures.
Au premier tour, Gaston (74e, 21 ans) était venu à bout du n°20 mondial Alex de Minaur au super tie-break du cinquième set après un long combat de quatre heures. De nouveau sur le court Suzanne-Lenglen, le petit gaucher toulousain (1,73 m) a cette fois rapidement déboussolé son adversaire sud-américain par ses variations et son coup signature, l'amortie. Il en a réussi une vingtaine.
Cachin n'a finalement été dangereux que le temps des quatre premiers jeux, jusqu'au premier break de Gaston pour prendre les devants 3-2. Après moins de 70 minutes de match, le Français menait déjà deux sets à 0, non sans avoir gratifié le public enthousiaste d'une de ses inspirations, avec ce point gagnant en contournant le filet en fin de première manche.
L'attend désormais un test d'un autre niveau au prochain tour, avec le jeune Danois Holger Rune, 40e mondial à 19 ans, tombeur au premier tour du n°15 mondial Denis Shapovalov (6-3, 6-1, 7-6). Et devenu le plus jeune joueur depuis Rafael Nadal à atteindre le troisième tour de Roland-Garros sans perdre un set depuis... Rafael Nadal en 2005.
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15 h 15 : Daniil Medvedev continue sa route
Le n°2 mondial Daniil Medvedev n'a pas eu à trop forcer pour se hisser au 3e tour de Roland-Garros au dépens du Serbe Laslo Djere (56e) qu'il a battu (6-3, 6-4, 6-3) en 2 h 35. La tâche risque d'être plus compliquée au prochain tour pour le Russe de 26 ans qui goûte peu la terre battue et qui affrontera un autre Serbe, Miomir Kecmanovic (31e), tombeur d'Alexander Bublik jeudi.
Après le gain des deux premiers sets, Medvedev a été accroché dans le troisième par un adversaire qui a réussi beaucoup de points gagnants (39 au total). Mais le Serbe a aussi commis de nombreuses fautes directes (68) qui ont permis au Russe de contrôler la partie.
Avec un break réussi d'entrée dans la troisième manche et en s'appuyant sur un service efficace (7 aces au total dont 3 dans le troisième set), Medvedev n'a jamais été réellement mis en danger. Il a même conclu sur le service de Djere en profitant d'une double faute puis d'une faute directe de son adversaire.
"Je n'étais pas confiant dans ce troisième set parce que je n'avais qu'un break d'avance et sur la terre-battue, un break ce n'est rien", a commenté le Russe heureux de s'être sorti d'un "match difficile".
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14 h : Paula Badosa qualifiée dans la douleur
L'Espagnole Paula Badosa, tête de série n°3, a bataillé pendant plus de deux heures et quart et comblé un break de retard dans le troisième set pour écarter la Slovène Kaja Juvan (68e) (7-5, 3-6, 6-2).
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12 h 23 : l'exploit de Léolia Jeanjean, tombeuse de Karolina Pliskova
Léolia Jeanjean, 227e mondiale, poursuit son beau parcours et s'offre l'exploit d'éliminer la Tchèque Karolina Pliskova, 8e mondiale (6-2, 6-2), décrochant ainsi son billet pour le troisième tour. Bénéficiaire d'une "wild card", la Française, ex-espoir du tennis tricolore, participe à 26 ans à son premier Grand Chelem.
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LE FIL DU 24 MAI
Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite
LE FIL DU 25 MAI
Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours
PORTRAIT
Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires tire sa révérence
BBC
Six unbelievable uses for cheese
If you're only eating cheese, you're missing out on so many possibilities...
We love cheese. It’s great, isn’t it? From the humble lunchtime cheese toastie to the family favourite macaroni cheese, to the party-perfect baked camembert or the indulgent strawberry cheesecake, there’s just unlimited uses for it. But it seems cheese is not just for eating, as these bizarre uses show…
Car fuel
Prince Charles says his beloved Aston Martin is now powered by cheese and wine https://t.co/1rFNDShuqo pic.twitter.com/MrlOQ1IDH1
We’re not suggesting you whack a wedge of stilton into your car next time you need to fill up, but petrol cars can be converted to use a fuel called bioethanol, which is made from alternatives to fossil fuels. Prince Charles' 50-year-old Aston Martin is one of them. He told the BBC, it runs on “surplus English white wine and whey from the cheese process”.
This isn’t the first time cheese has been used in this way. In 2012 students at Utah State University broke a land speed record using a race car fuelled with the cheese by-product. Whey to go!
Crimestoppers
This must be one of the most novel ways to catch a crook. Last year, Carl Stewart was convicted and sentenced to 13 years for conspiracy to supply drugs, and it was a wedge of cheese that led to the arrest.
Stewart was captured when he uploaded a photo of cheese to EncroChat, an encrypted messaging service favoured by drug dealers, which the police had been able to crack. In the picture (above), his hand is seen holding the block of Stilton. Police were able to scan the image for his fingerprints and identify him. Det Insp Lee Wilkinson of Merseyside Police was involved with the investigation and explained that it was the criminal’s "love of Stilton" which eventually led to his capture. It's fortunate he favoured plastic-wrapped pre-cut cheese, so the police didn't need to apply for use of a wire.
Sports apparatus (and trophy)
Head to Cooper’s Hill in the Gloucestershire countryside on June 5 and you’ll find extreme sports fans chasing a wheel of Double Gloucester speeding down the very steep hill at speeds up to 70mph. The prize for catching it is, of course, the cheese itself.
It’s definitely not for the faint-hearted, and the sport was officially cancelled in 2010 due to health and safety concerns. But as the saying goes, if you roll the cheese, they will come. Every year participants continue to turn up to chase the cheese, or for those who are a bit more sensible, to stand at the side and cheer on the cheese chasers. If you can't make it to Gloucester, you can get a flavour of the competition as it’s part of a Netflix documentary called We Are The Champions.
2022 will be the first time in three years the event has taken place, due to Covid regulations. Are you crackers enough?
A sculpture
Art buffs will probably recognise Auguste’s Rodin’s The Kiss, but take a closer look (or a sniff) and you’ll find that, unlike the 1901 version, it’s made of cheese rather than marble. The sculpture was created by The Art Fund Charity in 2015.
The organisation wanted people to come up with their own food-based art for an Edible Masterpieces competition. To help inspire potential artists they created this cheese sculpture, pairing it with an impression of Barbara Hepworth’s Pelagos made from a bread roll. Unfortunately the winning masterpiece wasn't cheese-based, but a satsuma version of Michelangelo's The Creation of Adam. The citrus piece was a worthy winner though.
Collateral
The making of Parmigiano-Reggiano is a long and involved process, from collecting the ingredients, to forming the giant wheels of cheese, and then maintaining the specific environment needed for storing and ageing. In the northern Italian region of Emilia-Romagna, they take the production of the cheese so seriously that even the local bank is invested in it. Literally.
When local cheese producers apply for a loan, the bank holds the cheeses themselves as collateral. It’s mutually beneficial as the bank houses the Parmesan wheels in special cheese warehouses so the producers avoid paying for storage. The bank, meanwhile, has very tangible assets in reserve, while their investment matures, and they are able to learn more about the business.
Swiss banks have never favoured the system, as it's all too tempting to liquify the assets for fondue.
A political statement
Canadian artist Cosimo Cavallaro is known for making art out of cheese. In 1999, he sprayed iconic 1960s model Twiggy in 250 cans' worth of spray cheese for a piece called Twiggy in cheese and for the famous Room 114, he covered every surface of a New York hotel room, beds, lampshades, floor, desk, walls and ceiling, in melted Swiss cheese.
However, in 2018, Cosimo, took things to the next level. With his project This Is Not A Wall/Make America Grate Again, the aim was to make a 1000ft long, 6ft high cheese wall along the USA/Mexico border. And so, he got to work.
If you're worried about waste, the cheese was expired Mexican cotija cheese. "The simplicity of the wall is that it shows and exposes the waste," he explained. The project was well underway, but it ended abruptly in a lawsuit between the artist and two government contractors whom, he claimed, destroyed his work.
Craving cheese? Get on board with these easy recipes
Originally published May 2022.
France24 - Monde
Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital
Publié le : 26/05/2022 - 03:46Modifié le : 26/05/2022 - 11:42
FRANCE 24
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Le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de province la veille et qui a semé consternation et colère parmi les proches et dans l'opinion. Le drame de Tivaouane a suscité des promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités. Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national.
Face à la consternation et la colère de la population, le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi 26 mai après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de Tivaouane la veille.
Le drame de Tivaouane, provoqué par un court-circuit selon les premières informations, est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre. Il a suscité promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités, et appels à la démission dans l'opinion et l'opposition, notamment celle du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Dans la soirée, à l'heure du journal de la télévision publique, la présidence a annoncé que le chef de l'État avait pris un décret pour "remplacer" Abdoulaye Diouf Sarr par Marie Khemesse Ngom Ndiaye, précédemment directrice générale de la Santé publique.
"Encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C'est inacceptable Macky Sall", avait tweeté, parmi beaucoup d'autres, un député de l'opposition, Mamadou Lamine Diallo.
Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national. Il avancera son retour de déplacement à l'étranger vendredi pour se rendre à Tivaouane samedi, selon ses services. Les autorités ont annoncé une enquête et la justice a promis de se montrer intraitable.
Défaillances ou négligences ?
L'incendie se serait déclaré vers 21 heures. Il a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", a indiqué le maire Demba Diop.
Devant l'hôpital ou sur les réseaux sociaux les accusations de négligence fusent. Mais le maire a assuré sur place qu'une sage-femme et une infirmière se trouvaient dans la pièce. "Il y a eu un bruit et une explosion, ça a duré trois minutes maximum. Cinq minutes après, les sapeurs-pompiers étaient là. Les gens ont utilisé les extincteurs" mais les produits contenus dans les climatiseurs ont accéléré la propagation, a-t-il dit. Les deux soignantes se sont évanouies mais ont été réanimées, a-t-il rapporté. "Il n'y a pas eu de négligence", a-t-il tranché.
Des témoins ainsi que le maire ont indiqué qu'un certain nombre de bébés avaient été sauvés des flammes. Mais onze n'ont pas survécu selon les autorités. Les proches n'ont pas pu récupérer leur dépouille jeudi.
Avec AFP
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane
France24 - Monde
Mort d'Andy Fletcher, membre fondateur du groupe Depeche mode
Publié le : 26/05/2022 - 23:45Modifié le : 26/05/2022 - 23:47
FRANCE 24
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Membre fondateur et claviériste du groupe Depeche mode, Andy Fletcher est mort jeudi à l'âge de 60 ans. Pionnier de la pop synthétique au début des années 1980, le groupe britannique a fait évoluer ce genre jusqu'à s'en affranchir en s'ouvrant aux guitares au début des années 1990. Depeche Mode a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde. De nombreux artistes, de la pop à la techno, se réclament aujourd'hui de leur influence.
Andy Fletcher, membre fondateur du groupe britannique Depeche mode, est décédé à l'âge de 60 ans, a annoncé jeudi 26 mai le groupe. "Nous sommes choqués et remplis d'une immense tristesse en raison du décès prématuré de notre cher ami, membre de la famille et membre du groupe", a indiqué le groupe qui s'était formé en 1980 à Basildon, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Londres.
pic.twitter.com/RlB7QM6ckW
May 26, 2022Né en juillet 1961 à Nottingham, Andrew Fletcher, surnommé "Fletch" était l'un des claviéristes du groupe. Il laisse derrière lui Grainne, son épouse de 30 ans, et deux enfants, Megan et Joe. "Fletch avait un véritable cœur en or, et était toujours là quand vous aviez besoin de soutien, d'une conversation animée, d'une bonne rigolade ou d'une pinte fraîche", a déclaré le groupe dans un communiqué.
Pionniers de la pop synthétique
Depeche Mode a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde. Parmi ses plus grands hits, "Just Can't Get Enough", "Everything Counts", "Never Let Me Down Again", ou "Walking In My Shoes". Pionniers de la pop synthétique au début des années 1980, ils ont fait évoluer ce genre jusqu'à s'en affranchir en s'ouvrant aux guitares au début des années 1990. Le groupe a connu un immense succès avec l'album "Violator" (1990), qui comprend notamment les tubes "Personal Jesus" et "Enjoy the Silence".
Depeche Mode avait fait ses débuts dans le top 11 des charts britanniques en juin 1981 avec son deuxième single "New Life". À l'origine, le groupe comprenait le claviériste et auteur-compositeur Vince Clarke, le claviériste, chanteur et auteur-compositeur Martin Gore, le claviériste Andy Fletcher et le chanteur et compositeur Dave Gahan. Vince Clarke a quitté le groupe à la fin de l'année 1981 et a été remplacé deux ans plus tard par Alan Wilder.
Le dernier album studio de Depeche mode, "Spirit", est sorti en 2017, et a été suivi d'une tournée en Europe et sur le continent américain. De nombreux artistes, de la pop à la techno, se réclament aujourd'hui de leur influence.
Avec AFP
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La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
BBC
Soaring fertiliser prices force farmers to rethink
By Christine RoBusiness of Technology reporter
It's a tough time to be a farmer.
Just ask Rachael Sharp, a third-generation farmer in the US state of South Carolina, who grows a varied mix of soybeans, corn, wheat, cotton, peanuts and oats.
She saw fertiliser prices for her crops soar 320% last year - the sharpest rise that she, or her father, can remember.
Ms Sharp says some of her fellow farmers aren't planting anything due to the excessive costs.
Around the world, prices of fertilisers have been breaking records over the past year, amidst extreme weather, transport disruptions, and now the Russian invasion of Ukraine.
Russia, which is contending with Western sanctions, produces large quantities of key chemicals used in the production of fertilisers. It also supplies much of the natural gas used to produce ammonia - a major component of nitrogen fertilisers.
The conflict is making other countries aware of their dependency on Russia for fertiliser. The US government has responded by investing in innovative, domestically made fertilisers, but it will take time for those investments to pay off.
Soaring prices are causing farmers to adjust their planting strategies. They're also driving interest in alternatives to conventional fertilisers.
Environmentalists have long-called for such a move. Producing traditional fertilisers is energy intensive, resulting in significant carbon dioxide (CO2) emissions.
But nitrogen fertilisers have a second sting. When they get into the environment they spur the production of nitrous oxide, a potent greenhouse gas.
One relatively straightforward measure would be cutting down on the amount of synthetic fertilisers used.
Fertiliser overuse is an enormous problem. It's been estimated that globally, crops use only 35% of the nitrogen and 56% of the phosphorus applied to them; the remainder settles in the environment.
This varies widely, of course. Low-income farmers may be grappling with too little fertiliser, not too much.
But overall, substantially more fertiliser is being added to fields than is needed - increasing costs and environmental damage.
Overuse "is a huge challenge in our field," says Bhupinder Farmaha, a nutrient management specialist at Clemson University in the US, as well as an agricultural extension agent who works with farmers like Ms Sharp.
Overuse is due in part to tradition, and in part to outdated recommendations for fertiliser application that does not take account of specific environmental conditions.
Sri Lanka came up with a radical solution to the problem: the government abruptly banned chemical fertilisers in April 2021.
Subsidies of chemical fertilisers had increased yields but also led to dependence and inefficient application.
The effects of the ban were catastrophic. Farmers who had depended on chemical fertilisers were suddenly scrambling for organic alternatives, with little time to prepare.
Very few Sri Lankan farmers were accustomed to organic fertilisers, which in any case were in short supply.
While the ban was eased in November 2021, Sri Lankan agriculture and the economy are still feeling the shocks.
More technology of business:
Saman Dharmakeerthi, who heads the Department of Soil Science at Sri Lanka's University of Peradeniya, believes that "the take-home message is that if you want to do something, do it with statistics and research evidence".
A more measured approach is to use technology that can cut back on fertiliser use.
Soil spectroscopy, which uses infrared light to quickly determine the nutrient and pH levels of soil samples, can make fertiliser application more targeted.
And more precise application (such as fertiliser microdosing) can reduce the amount of fertiliser used, as can slow-release fertilisers.
Ms Sharp is open to such technologies. "Not every place in the field needs the same prescription," she explains. "I think that's where Daddy and I differ. He's used to just putting out the same amount because that's what they did for years and years."
Another way to reduce the use of chemical fertilisers would be to adopt farming methods that improve the quality of soil.
Conservation tillage, where the soil is disturbed as little as possible, and the use of cover crops like ryegrass can enhance fertility while reducing the climate impacts of agriculture.
Crop rotation can contribute to soil health as well. Ms Sharp says that on her farm; "We try to plan our crop rotation in a way where the crop we're planning on planting uses the nutrients from the previous crop."
There is also a renewed interest in organic fertilisers.
Leigh Ann Winowiecki, a soil systems scientist at the research organisation CIFOR-ICRAF in Nairobi, Kenya, says farmyard manure has a host of benefits: providing nutrients to the plants, improving soil structure, and increasing the soil's ability to hold water.
"Our research has also shown that inputs of compost and composted farmyard manure increases the effectiveness of synthetic fertilisers," reports Ms Winowiecki.
She says that in eastern Kenya it could be a practical solution as "most farmers have at least one cow near the homestead".
While compost and manure can be effective soil supplements, Dr Dharmakeerthi questions whether they can replace nitrogen-based fertilisers altogether, due to their lower levels of vital nutrients.
It will be very difficult to move away from the world's current dependence on these high-yielding chemical fertilisers, particularly to grow enough animal feed to satisfy the growing global demand for meat.
An additional problem is the availability of organic fertilisers. Ms Sharp reports that chicken litter is an effective fertiliser but has been hard to source this year. Where it was available, prices were about 200% higher than last year.
It also smells bad. "The people around town hate it, because it stinks to high heaven," says Ms Sharp.
A different kind of beneficial organism is algae, which for centuries has been used to enhance crops. The marine biotech company Ficosterra is seeking to update this tradition, and is currently trialling algae-based fertilisers produced in Spain and Mexico.
It also extracts nutrients from a seaweed called Macrocystis Piryfera, that grows in dense forests along the American Pacific coast and sells that as a fertiliser.
For his part, Dr Dharmakeerthi sees great potential in organic waste, such as fermented fish waste. "That is the best alternative," he says.
The challenge is to develop technologies to extract the nutrients in a cost effective way, he says.
One positive aspect of the current fertiliser crisis is soaring interest in ecologically friendly and widely available types of fertiliser. "Because of this scarcity there will be a big research boom," Dr Dharmakeerthi predicts.
Back in South Carolina, Ms Sharp has turned to waste ash produced at a local paper mill. All she had to pay for were transport costs.
"It actually changed the pH in our favour by about a percent," Ms Sharp reports. "That's not going to take the place of a potash or a chicken litter, but it does take the sting out of the prices."
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BBC
SANS TITRE
Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.
More like this: – A dystopia where 'surgery is sex' – Four stars for Decision to Leave – The grossest film of 2022?
Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.
One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.
The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.
The Stars at Noon
Directed by: Claire Denis
Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez
Length: 2 hours 15 minutes
The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.
There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.
Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…
★★★★☆
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Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
a déploréLa mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
reprochéPar la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
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Le 24 mai dernier, dix-neuf enfants et deux enseignantes sont morts dans la terrible fusillade à Uvalde, au Texas. Après le drame, le débat sur les armes aux Etats-Unis a été une nouvelle fois remis sur le tapis. Comme l’a rapporté Le Figaro, Donald Trump s’est exprimé sur le sujet durant la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), traitant justement du port d’armes. L’ancien président a clairement pris position et assuré qu’il fallait « armer les citoyens » pour combattre « le mal dans [la]société » américaine.
S’attacher à la santé mentale
Le prédécesseur de Joe Biden a ainsi balayé d’un revers de main les propositions des militants et politiques qui souhaitent désarmer la population. Selon Donald Trump, le gouvernement démocrate profiterait de cette fusillade meurtrière pour exploiter « les larmes des familles » endeuillées plutôt que d’agir de manière efficace. L’ex-président a rappelé que Salvador Ramos, le tireur de 18 ans, était un « lunatique hors de contrôle » qui aurait pu être mis hors d’état de nuire si le fléau des problèmes de santé mentale était pris plus au sérieux aux Etats-Unis. L’ancien locataire de la Maison-Blanche a aussi appelé à renforcer la sécurité dans les écoles en installant « des clôtures » et des détecteurs de métaux. Mais, en conclusion, le conservateur a réitéré son soutien au port d’armes, une position qu’il a d’ailleurs affichée tout au long de son mandat.
France24 - World
The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm
Issued on: 19/05/2022 - 13:36
Leela JACINTO
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At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
First test for the new parliament
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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LEBANON VOTES
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the ground
Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
Valeurs Actuelles
Etats-Unis : 19 enfants tués lors d’une fusillade dans une école élémentaire du Texas
Effroi aux Etats-Unis. Mardi 24, peu après 11h du matin – heure locale, une fusillade a éclaté dans l’école élémentaire de Robb, située à Ulvade au Texas. Le suspect, un lycéen de 18 ans nommé Salvador Ramos, a pénétré dans les lieux armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balle. 19 enfants de moins de dix ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi qu’au moins un enseignant, précise Le Figaro mercredi 25 mai.
Abattu par la police peu après les premiers coups de feu, le jeune homme est mort sans que son geste n’ait, pour l’heure, été expliqué. Peu avant la tuerie, Salvador Ramos s’en serait d’ailleurs pris à sa grand-mère, dont l’état de santé n’est pas connu. Selon Greg Abbott, gouverneur républicain du Texas, il a tué ces 19 enfants « d’une façon atroce et insensée ».
Dix ans après Sandy Hook, aucun changement
Très rapidement, l’exécutif américain s’est emparé de l’affaire. Visiblement très ému, alors qu’il revenait d’une tournée en Asie, Joe Biden a appelé à « transformer la douleur en action », appelant son pays à « affronter le lobby des armes ». « Trop, c’est trop : nous devons trouver le courage d’agir », a plus tard abondé Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis. Selon Le Figaro, les drapeaux américains ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics.
Une telle tuerie relance, une énième fois, le débat sur la libre circulation des armes aux Etats-Unis. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler le massacre de l’école primaire de Sandy Hook, à Newtown (Connecticut). En 2012, un jeune homme de 20 ans avait tué 20 enfants et sept adultes – dont sa propre mère – avant de se donner la mort. Alors président des Etats-Unis, Barack Obama était apparu les larmes aux yeux à la télévision, appelant à une large prise de conscience et à une réforme. Une émotion qui n’a toutefois pas permis de véritables changements, achoppant sur une large partie de la population américaine et de puissants lobbys.
« Notre pays est paralysé, non par la peur, mais par un lobby des armes à feu et un parti politique qui n’ont montré aucune volonté d’agir d’une manière qui pourrait aider à prévenir ces tragédies », a d’ailleurs déclaré l’ancien président démocrate sur Twitter, quelques heures après le drame. Plus tard, c’est Emmanuel Macron qui a réagi à la tuerie, déclarant « partager le choc et la peine du peuple américain, et la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences ».
19 victimes n’avaient pas plus de 10 ans. Dans leur école au Texas, des enfants et enseignants ont été lâchement assassinés. Le choc et la peine du peuple américain, la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences, nous les partageons.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 25, 2022
Opex 360
La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCeux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.
Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCeux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.
Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
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Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
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Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
repérée par Army RecognitionVisiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
propos tenusPour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
France24 - World
Greece accuses Iran of 'piracy' following seizure of two oil tankers in Gulf
Issued on: 27/05/2022 - 19:54
NEWS WIRES
Greece accused Iran of "piracy" after Tehran's Revolutionary Guards said they seized two Greek-flagged oil tankers in the Gulf Friday.
"These actions are tantamount to acts of piracy," the foreign ministry said in a statement, warning Greek citizens to avoid travelling to Iran.
Athens said Iranian navy helicopters had landed gunmen on the two tankers earlier on Friday.
One of them, the Delta Poseidon, was sailing in international waters at the time, the ministry said.
A spokeswoman at the Athens-based company Polembros identified the second tanker as the Prudent Warrior.
"The ship has been seized by the Iranian authorities. We have no communication with them at this time," she told AFP.
The Greek foreign ministry said the second tanker was near the Iranian coast when seized.
The ministry said nine Greeks were among the crews of both vessels, but did not give a number of other sailors on board.
Athens has informed the European Union and the International Maritime Organisation of the incident, the ministry said.
(AFP)
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Pentagon disputes Iran's claims that US tried to seize oil tanker in Sea of Oman
Israel blames Iran for deadly attack on oil tanker off Oman
Iran’s Raisi vows to ‘avenge’ killing of senior Revolutionary Guard
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Poutine rejette toute responsabilité sur la crise alimentaire mondiale
Le leader tchétchène Kadyrov menace la Pologne
Depuis le début de l’offensive russe, la Pologne a apporté un soutien sans faille à son voisin ukrainien. Une prise de position visiblement pas au goût du chef de la République tchétchène Ramza Kadyrov. Dans une vidéo relayée par BFMTV, le dictateur a menacé la Pologne : « Vous feriez mieux de reprendre vos armes et vos mercenaires et de vous excuser officiellement auprès de notre ambassadeur », a-t-il lancé avant d’ajouter : « Après l’Ukraine, si l’ordre est donné, nous vous montrerons en six secondes de quoi nous sommes capables. ». Depuis le début de la guerre, les soldats tchétchènes combattent au côté de la Russie. L’aide de 1,6 milliard d’euros d’armes de la Pologne et l’accueil de 3,5 millions de réfugiés ukrainiens sur son territoire ne passent donc pas auprès du grand allié de Vladimir Poutine.
Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie menace la Pologne:"Vous feriez mieux de reprendre vos armes et vos mercenaires" pic.twitter.com/uznTdIHcct
— BFMTV (@BFMTV) May 27, 2022
Poutine se dédouane
Vendredi 27 mai, Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le chancelier autrichien Karl Nehammer. Comme le fait savoir Le Monde, le Kremlin a rejeté toute responsabilité russe dans la crise alimentaire mondiale. Pourtant, depuis le début de la guerre le 24 février dernier, de nombreuses matières premières subissent des blocages importants. C’est le cas de l’exportation de céréales qui sont à l’arrêt en Ukraine. Le président russe a même assuré vouloir aider à surmonter la crise alimentaire mais a établi une condition, vue comme une tentative de chantage : que les sanctions occidentales contre Moscou soient levées. Dans le même temps, la Russie continue à s’enrichir grâce à ses exportations d’hydrocarbures qui lui ont rapporté 1 000 milliards de roubles supplémentaires, soit 13,7 milliards d’euros.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Zelensky réédite ses accusations de « génocide »
Le procureur de la CPI invite la Russie à coopérer sur l’enquête en Ukraine
La Cour pénale internationale (CPI) a appelé la Russie à coopérer concernant l’enquête sur les crimes de guerre présumés commis depuis l’invasion de l’Ukraine. « L’invitation est là. Ma porte est ouverte et je continuerai également à frapper à la porte de la Fédération de Russie », a déclaré le procureur de la CPI, Karim Khan, relaie BFMTV.
L’Eglise orthodoxe ukrainienne rompt avec la Russie
Affiliée à Moscou, l’Eglise orthodoxe ukrainienne a annoncé rompre avec la Russie après l’invasion de l’Ukraine. « Nous ne sommes pas d’accord avec le patriarche moscovite Kirill (…) en ce qui concerne la guerre en Ukraine», a-t-elle indiqué dans un communiqué, selon Le Figaro.
3 millions de réfugiés ukrainiens résident dans des pays non-frontaliers
Près de 3 millions de réfugiés ukrainiens ont quitté les pays frontaliers de l’Ukraine, où ils avaient afflué après l’invasion russe, pour se déplacer vers d’autres pays européens non voisins, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU, relaie BFMTV.
Des députés du Parti communiste russe souhaitent l’arrêt de la guerre en Ukraine
Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF) a appelé à l’arrêt de l’offensive en Ukraine. « Si notre pays ne cesse pas l’opération de guerre, il y aura de plus en plus d’orphelins. Au cours de l’opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays », a-t-il déclaré, rapporte BFMTV.
Les séparatistes pro-russes progressent
Ce vendredi 27 mai, les séparatistes pro-russes, qui prennent une part importante dans les combats dans le Donbass, ont annoncé avoir conquis la ville de Lyman, dans la région de Donetsk, située entre Sloviansk et Severodonetsk. Une prise très importante, note Le Parisien, puisque Lyman est un nœud ferroviaire très important, ouvrant la route vers Sloviansk et Kramatorsk.
Combats très intensifs autour de Severodonetsk
Les combats sont de plus en plus violents autour de Severodonetsk, nouvel objectif central de l’armée russe après la prise de Marioupol. « Il y a des combats extrêmement intenses aux alentours de Severodonetsk », a déclaré Roman Vlasenko, chef du district militaire de la ville. « Je pense que la semaine à venir sera décisive, j’espère que nous allons tenir bon (…). Notre objectif est de rester debout jusqu’au bout », a-t-il expliqué, regrettant que les troupes qu’il a à sa disposition sont « moins nombreuses par rapport à l’ennemi ».
Zelensky maintient ses accusations de génocide
Lors de son adresse quotidienne à la nation, jeudi 26 mai au soir, le président ukrainien a, une nouvelle fois, accusé la Russie de pratiquer un « génocide » dans le Donbass, alors que la ville de Severodonetsk subit de très importants bombardements. Severodonetsk, nouvelle cible prioritaire de l’armée russe, pourrait devenir la nouvelle Marioupol, dans les prochaines semaines du conflit.
« L’actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée », a précisé M. Zelensky, estimant que les Russes veulent « réduire en cendres » la ville.
France24 - World
Djokovic, Nadal ease into last 16 at Roland Garros
Issued on: 27/05/2022 - 23:09
NEWS WIRES
Novak Djokovic and Rafael Nadal closed in Friday on a blockbuster clash at the French Open as both reached the last 16, while Carlos Alcaraz prepared to face the only man to beat him on clay this year.
Reigning champion Djokovic and 13-time winner Nadal are on course to meet in the quarter-finals, with the Spaniard seeded outside the top four at Roland Garros for just the second time.
World number one Djokovic strolled to a 6-3, 6-3, 6-2 win over Slovenia's Aljaz Bedene and Nadal eased past Dutch 26th seed Botic van de Zandschulp 6-3, 6-2, 6-4.
"I'm always very motivated when I get on the court, with the desire to produce my best level each time. It's not always possible to do it, but today it was very good," said Djokovic.
The 35-year-old Serb is aiming to become the oldest men's singles champion in Paris in the Open era as he chases a record-equalling 21st Grand Slam title.
Next up for Djokovic, who was also French Open champion in 2016, is a match-up with Argentina's Diego Schwartzman, the 15th seed.
Nadal, the 21-time major champion, improved his record at Roland Garros to 108-3 after seeing off 2021 US Open quarter-finalist Van de Zandschulp.
He has now reached at least the fourth round in 17 of 18 visits to Roland Garros, with the exception of 2016 when he withdrew in the third round with a wrist injury.
"I think I played a good match against a good player. I'm very happy to win," said Nadal.
The Spaniard had a break point for 5-0 in the third set, but Van de Zandschulp refused to roll over, winning four of the next five games before Nadal put away his second match point, having saved a break point in between the two.
"You always feel a little bit the nerves to finish the match, so I'm happy to be through in straight sets," said Nadal, who plays Canadian ninth seed Felix Auger-Aliassime for a place in the last eight.
In a twist to that clash, Toni Nadal, the uncle and former coach of the Spaniard, is working with Auger-Aliassime.
"I think it was my best match of the tournament so far for two-and-a-half sets, so I'm very happy with that."
Zverev moves on
Alexander Zverev, the third seed and 2021 semi-finalist, ended the run of American Brandon Nakashima, winning 7-6 (7/2), 6-3, 7-6 (7/5).
The German Olympic champion, who saved a match point in round two, next takes on Bernabe Zapata Miralles, the 131st-ranked Spaniard who downed John Isner in five sets.
Amanda Anisimova, the 27th seed and a 2019 semi-finalist, advanced to the last 16 as injury-plagued Karolina Muchova retired down 6-7 (7/9), 6-2, 3-0 after falling and twisting her ankle midway through the second set.
Last year's US Open runner-up Leylah Fernandez beat Olympic champion Belinda Bencic of Switzerland 7-5, 3-6, 7-5, while Aliaksandra Sasnovich defeated three-time Grand Slam winner Angelique Kerber 6-4, 7-6 (7/5).
Coco Gauff, the youngest player left in the French Open, made the last 16 with a straight-sets win over Kaia Kanepi, the oldest woman in the tournament at 36.
Sloane Stephens, runner-up in 2018, ended the run of French teenager Diane Parry in straight sets, while Swiss 23rd seed Jil Teichmann overcame two-time former Australian Open winner Victoria Azarenka 4-6, 7-5, 7-6 (10/5).
After saving a match point in a thrilling five-setter against countryman Albert Ramos-Vinolas, Spanish teenage star Alcaraz goes up against Sebastian Korda, the US 27th seed who won their meeting in Monte Carlo last month.
"I believe in myself, and of course I work hard every day," said the 19-year-old Alcaraz.
"You have to have a good goal, good dreams. Of course trying to follow your dream. Work hard every day. I think that's the secret.
"I'm still young, but I would say pretty experienced player now. I feel comfortable playing on the big stadium, big matches, playing in a Grand Slam. As I said, physically I'm strong. Mentally I'm strong, as well."
(AFP)
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FRENCH OPEN
Tsitsipas comes back from brink at Roland Garros as players debate Wimbledon
French Open
Swiatek cruises, Tsitsipas hangs on at Roland Garros day five
French Open
Krejcikova, Pavlyuchenkova to face off at Roland Garros in first Grand Slam final for both
Valeurs Actuelles
Un député algérien déchu par le Parlement en raison de son passé dans la Légion étrangère en France
Dépossédé de son mandat d’élu pour un engagement passé dans l’armée française. C’est la situation dans laquelle se retrouve Mohamed Bekhadra. Député de la communauté algérienne à l’étranger dans la circonscription de Marseille depuis 2021, l’homme de 50 ans a été déchu de son mandat par le Parlement algérien après des révélations sur son passé dans la Légion étrangère en France, rapporte Le Figaro, jeudi 26 mai. Il avait notamment combattu dans plusieurs pays du Sahel au nom de la France, avant d’être naturalisé en 2006.
Dans le rapport, le Parlement a estimé que le député « n’était pas qualifié pour se porter candidat » lors des élections, car « le fait que le député ait reconnu avoir servi au sein d’une armée étrangère avec le rang de caporal » implique que sa « loyauté va vers un État étranger ».
« J’ai tourné cette page il y a quinze ans »
Le principal intéressé s’est défendu d’avoir commis une quelconque infraction dans une vidéo partagée sur Facebook. « On ne peut pas me déchoir de mon mandat simplement parce que j’ai servi comme infirmier militaire avec un contrat de courte durée au sein d’une armée étrangère », a-t-il jugé. Et d’assurer : « J’ai tourné cette page il y a quinze ans, je n’ai pas trahi mon pays car aucune loi ne prohibe ce que j’ai fait. »
Mohamed Bekhadra a indiqué avoir rejoint la Légion étrangère à l’âge de 29 ans « par nécessité impérieuse pour ne pas être expulsé », étant immigré clandestin. Depuis ces révélations, sa position était devenue intenable, un service au sein d’une unité de l’armée de l’ex-puissance coloniale étant très mal perçu en Algérie.
France24 - World
‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:22
Tom WHEELDON
As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.
While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.
Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.
The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.
In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.
>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on
But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.
A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.
Even more importantly by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.
In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.
To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.
How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?
Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.
And the more short-term context?
Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.
Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?
Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.
The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?
To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.
How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?
The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.
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‘Blood, toil, tears, and sweat’: Churchill’s ‘electric’ speech, 80 years on
Hitler’s ‘war of annihilation’: Operation Barbarossa, 80 years on
Why did France lose to Germany in 1940?
New York Times - World
‘Escalation of Secrecy’: Global Brands Seek Clarity on Xinjiang
Companies that sourced cotton from the region in China are weighing evidence of forced labor, a lack of visibility into operations and new regulation.
Reports of forced labor of Uyghur people in Xinjiang have made retailers rethink their supply chains.Credit...Agence France-Presse — Getty Images
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By Alexandra Stevenson and Sapna Maheshwari
In the summer of 2019, an executive at Patagonia got a phone call from a trusted auditor working in China. A planned trip to visit some cotton farms in the region of Xinjiang wasn’t going to happen. Soon other barriers were thrown up. Information from suppliers in the region ran dry.
“We saw this escalation of secrecy,” said Matt Dwyer, the Patagonia executive who oversees the privately held outdoor apparel maker’s supply chains. He spent a year trying to figure out what was going on as media reports detailed widespread repression and forced labor of Uyghur people in Xinjiang.
“When you peel the onion, it starts to reek pretty quick,” Mr. Dwyer said. By July 2020, Patagonia had decided to break the two-decades-long ties with its Chinese partners and build relationships with new cotton farmers, ginneries and spinners in other countries.
China’s repression of the Uyghur people is in the spotlight this week after hacked police documents detailed systemic abuse in Xinjiang. Michelle Bachelet, the United Nations high commissioner for human rights, is also visiting the region on a trip that faces severe limitations. Her movements have been confined to what Chinese officials describe as a “closed-loop bubble” to prevent the spread of the Covid-19 virus, dashing any hope of an assessment of the repression of the Uyghurs and prompting the United States to call it a mistake.
China’s leader, Xi Jinping, told Ms. Bachelet this week that his country didn’t need “patronizing lectures” about human rights issues, according to Chinese state media.
The lack of access in Xinjiang has also made it pretty much impossible for global clothing brands like Patagonia to figure out if their Chinese suppliers use forced labor.
At best, their auditing firms have been offered factory visits by video. At worst, local monitoring staff members are harassed and their offices raided and shut down by the Chinese police.
Cotton from Xinjiang is widely used in the global garment industry. As of last fall, 16 percent of cotton clothes on store shelves in the United States had fiber from Xinjiang, according to a survey by Oritain, a company that does forensic testing to determine the origin of raw materials. But regulation soon to go into effect in the United States will allow customs officers to seize shipments of any goods that are made in Xinjiang unless companies can prove their supply chains are not tainted with forced labor.
The new rule, called the Uyghur Forced Labor Prevention Act, and the inability of companies to determine what is happening in their supply chains are unraveling decades of the clothing industry’s expansion in China.
Understand the Supply Chain Crisis
“That era is drawing to a close because of the gravity of the forced-labor crisis and the broader human-rights crisis in the Uyghur region,” said Scott Nova, executive director of the Worker Rights Consortium, a steering committee member of the Coalition to End Forced Labour in the Uyghur Region. “The increasing authoritarianism of the Chinese government across the board is creating a situation where business as usual isn’t feasible anymore.”
Calculating whether to leave Xinjiang is complicated for international brands. The reputational risk and legal costs from the West that they could incur by staying are huge, yet brands face large commercial losses in China if they leave. There is also the challenge of finding new partners, when the costs of both cotton and shipping have soared and competition has increased.
Speaking out about Xinjiang can unleash fury from nationalistic Chinese consumers, like calls for boycotts and accusations of companies being complicit with Western governments in trying to keep China down. That anger has translated into lost sales totaling hundreds of millions of dollars for companies like H&M and Nike.
Brands are typically keen to showcase actions they have taken against forced labor, but when it comes to Xinjiang many simply avoid the subject altogether. Some fear that speaking out might imperil their other China operations and provoke officials to delay shipments of their goods. Mr. Nova at the Worker Rights Consortium said some brands had given him informal commitments to leave China but on the condition that the information remain private.
Prominent fashion brands like Reformation have spoken out in the past about labor issues but declined a request for comment for this article.
Patagonia’s willingness to share its experience in moving its cotton supply chain out of China stems in part from a corporate identity rooted in activism. And its executives have decided that their relatively small presence in China is worth risking.
“We were faced with a moral decision that was in direct conflict with a business decision,” Mr. Dwyer said. After unsuccessfully contacting its Chinese suppliers, farmers and spinners to try to get more information about reports in 2019 of forced labor in Xinjiang, Patagonia hired research firms to look into the accounting and financial documents of its partners. It was soon clear that getting details would be very difficult.
“When it came down to it, yes, we believe these things are happening,” Mr. Dwyer said. “We didn’t believe staying there for the sake of our revenue was worth it.”
Patagonia developed partnerships in Xinjiang two decades ago after deciding in the mid-1990s to use organic cotton. When it cut its ties with Chinese suppliers in 2020, Patagonia had to phase out some products that had been available for more than a decade because the fabric couldn’t be easily replicated.
Patagonia has now turned to cotton farmers in Peru, but many are still transitioning to growing organic cotton. As a result, Patagonia has had to change product labels to note they are made with “cotton-in-conversion.”
Around the time that Patagonia was asking questions about Chinese suppliers, Eileen Fisher, another privately held clothing brand, began to take a look at its own operations in China, which are mostly related to silk production. The company was one of dozens that pledged a decade ago to eliminate Uzbek cotton from their supply chains. That experience gave it “training wheels” to deal with Xinjiang, said Inka Apter, a designer for fabric research and development at Eileen Fisher.
Ms. Apter said that while no Eileen Fisher garments were being made in Xinjiang and that it wasn’t getting fabric or yarn from the region, the company didn’t know whether any of the cotton fiber it was using could be traced to Xinjiang.
“Two years of pandemic and a deteriorating political situation made it impossible to fully vet what is happening on the ground,” Ms. Apter said.
How the Supply Chain Crisis Unfolded
The pandemic sparked the problem. The highly intricate and interconnected global supply chain is in upheaval. Much of the crisis can be traced to the outbreak of Covid-19, which triggered an economic slowdown, mass layoffs and a halt to production. Here’s what happened next:
A reduction in shipping. With fewer goods being made and fewer people with paychecks to spend at the start of the pandemic, manufacturers and shipping companies assumed that demand would drop sharply. But that proved to be a mistake, as demand for some items would surge.
Demand for protective gear spiked. In early 2020, the entire planet suddenly needed surgical masks and gowns. Most of these goods were made in China. As Chinese factories ramped up production, cargo vessels began delivering gear around the globe.
Then, a shipping container shortage. Shipping containers piled up in many parts of the world after they were emptied. The result was a shortage of containers in the one country that needed them the most: China, where factories would begin pumping out goods in record volumes.
Demand for durable goods increased. The pandemic shifted Americans’ spending from eating out and attending events to office furniture, electronics and kitchen appliances – mostly purchased online. The spending was also encouraged by government stimulus programs.
Strained supply chains. Factory goods swiftly overwhelmed U.S. ports. Swelling orders further outstripped the availability of shipping containers, and the cost of shipping a container from Shanghai to Los Angeles skyrocketed tenfold.
Labor shortages. Businesses across the economy, meanwhile, struggled to hire workers, including the truck drivers needed to haul cargo to warehouses. Even as employers resorted to lifting wages, labor shortages persisted, worsening the scarcity of goods.
Component shortages. Shortages of one thing turned into shortages of others. A dearth of computer chips, for example, forced major automakers to slash production, while even delaying the manufacture of medical devices.
A lasting problem. Businesses and consumers reacted to shortages by ordering earlier and extra, especially ahead of the holidays, but that has placed more strain on the system. These issues are a key factor in rising inflation and are likely to last through 2022 — if not longer.
The company debated what to do.
“You know, maybe this farm got certified, but we have no way to independently audit, the people are intimidated, the auditors don’t want to work on the ground anymore, it’s impossible to really go by that,” Ms. Apter said, recalling the discussion.
By 2021, Eileen Fisher had removed any Xinjiang cotton fiber from its supply chain, she said.
L.L. Bean, the privately held outdoors retailer based in Maine, said in a statement that it had ceased sourcing from textile mills in Xinjiang in 2020 and “completely removed ourselves out of the cotton production process” in early 2021.
“We have full confidence in our due diligence process to state that none of our products are made with Chinese cotton or use forced labor,” the company said.
The decisions by smaller, privately owned companies to leave China have been more straightforward than they were for bigger retailers, which have cultivated a lucrative consumer market in the country. For fast fashion companies like H&M and luxury brands like Burberry, which has also been the target of boycotts, the decision ultimately amounts to picking a side: China or the rest of the world.
“It’s very hard for a giant company,” said Michael Posner, who is the chair of the Fair Labor Association, a nonprofit organization that has worked with companies like Apple to investigate worker conditions at suppliers’ factories.
“It’s possible to say, ‘We’re trying,’ and they are, but they are nowhere close to achieving a system where their cotton comes from other places,” he added.
Many bigger companies outsource the manufacturing of their products to companies like Li & Fung, a Hong Kong-based company that connects big-brand retailers with manufacturers in China.
Li & Fung did not respond to a request for comment, but its chief executive, Joseph Phi, recently gave an interview to Nikkei Asia, a Japanese media group. When asked whether Li & Fung worked with factories in Xinjiang, Mr. Phi did not respond.
Instead, he told Nikkei that the subject of Xinjiang had become politicized and that Li & Fung was apolitical. “We don’t take certain positions,” he said.
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L'Humanité
«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
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The man turning mud into eco-friendly 'concrete'
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Gnanli Landrou has invented a special powder that can turn earth and water into a solid building material. It's inspired by houses where he grew up in West Africa.
It's got a far lower carbon footprint than concrete - and it's about to be used in a new apartment block.
Find out more on the People Fixing the World podcast.
Produced by Richard Kenny and Jo Mathys. Filmed by Angus MacKenzie. Reporter: Myra Anubi
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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La ‘última generación’: la desilusión de los jóvenes chinos
Muchos creen que son la generación más desafortunada desde la década de 1980 porque el afán del gobierno de Pekín para imponer la política de “cero covid” causa estragos en la población.
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Por Li Yuan
Hace cuatro años, a muchos jóvenes chinos les gustaba usar la etiqueta #AmazingChina (China asombrosa).
Hace dos años, afirmaban que China era el estudiante más brillante en la materia de control pandémico y exhortaban al resto del mundo, en especial a Estados Unidos, a “copiarle la tarea a China”.
Ahora, muchos de esos jóvenes opinan que son la generación más desafortunada desde la década de los ochenta, conforme la persistente búsqueda de Pekín de la política de “cero covid” genera caos. Los empleos son difíciles de conseguir. Las pruebas frecuentes para detectar la COVID-19 dictan su vida. El gobierno está imponiendo cada vez más restricciones a su libertad individual, al mismo tiempo que los presiona para casarse y tener más hijos.
“No puedo soportar la idea de que tendré que morir en este lugar”, dijo Cheng Xinyu, de 19 años, una escritora en la ciudad de Chengdu, al suroeste de China, quien contempla la posibilidad de migrar al extranjero antes de que el puño de hierro del gobierno caiga sobre ella.
Tampoco se puede imaginar teniendo hijos en China.
“Me gustan los niños, pero no me atrevo a tenerlos aquí porque no podré protegerlos”, comentó y justificó su decisión por preocupaciones como que los trabajadores de control pandémico irrumpen en los apartamentos para rociar desinfectante, matar a las mascotas y exigir a los residentes que dejen las llaves en las cerraduras de las puertas de sus apartamentos.
Cheng forma parte de una nueva tendencia conocida como la “filosofía de huir”, que fomenta el hecho de salir de China para buscar un futuro mejor y más seguro. Ella y millones de personas compartieron un video en el cual un joven discute con policías que le advierten que su familia será castigada por tres generaciones si él se rehúsa a ir a un campamento de cuarentena. “Esta será nuestra última generación”, les respondió a los policías.
Su respuesta se convirtió en un meme en línea que las autoridades censuraron. Muchas personas jóvenes se identificaron con el sentimiento, expresaron que estaban reacias a tener hijos ante un gobierno cada vez más autoritario.
“No traer niños a este país, a esta tierra, será la acción más caritativa que puedo hacer”, escribió un usuario de Weibo con la etiqueta #LaÚlltimaGeneración antes de ser censurado. “Como personas comunes que no tienen derecho a la dignidad individual, nuestros órganos reproductores serán nuestro último recurso”, publicó otro usuario de Weibo.
La “filosofía de huir” y la “última generación” son los gritos de guerra para muchos chinos de veintitantos y treinta y tantos años que están angustiados por su país y su futuro. Están ingresando a la fuerza laboral, se están casando y decidiendo si tener o no hijos en uno de los momentos más sombríos del país en décadas. Censurados y reprimidos políticamente, algunos están considerando mostrar su rechazo, mientras que otros han decidido no tener hijos como forma de protesta.
Esta es una manera de pensar muy diferente para los miembros de una generación previamente conocida por su inclinación nacionalista.
Crecieron a la par de China, conforme el país se convertía en la segunda economía más grande del mundo. Atacaron a los críticos del historial de derechos humanos de Pekín y boicotearon muchas marcas occidentales al percibir algún desprecio hacia su patria.
En ocasiones, se quejaban sobre sus jornadas laborales agotadoras y la falta de movilidad social ascendente. Sin embargo, aunque estaban menos seguros de su futuro personal, tenían confianza en que China sería grandiosa de nuevo (como prometió su líder máximo).
Esta primavera, se ha vuelto cada vez más claro que el gobierno no puede cumplir sus promesas y que el Estado tiene expectativas diferentes para la vida de sus gobernados.
Una nueva encuesta a más de 20.000 personas, la mayoría mujeres cuya edad oscilaba entre los 18 y los 31 años, descubrió que dos terceras partes de ellas no querían tener hijos. El gobierno tiene una agenda diferente: impulsar a la gente a que tengan tres hijos para rejuvenecer una de las poblaciones que experimentan el envejecimiento más rápido del mundo.
Doris Wang, una joven profesional en Shanghái, aseguró que nunca había planeado tener hijos en China. Experimentar el confinamiento estricto durante los dos últimos meses ha reafirmado su decisión. Los niños deberían jugar en la naturaleza y con otros niños, comentó Wang, pero están confinados en apartamentos, atraviesan ronda tras ronda de pruebas para detectar la COVID-19, mientras los trabajadores de control pandémico les gritan y escuchan las advertencias severas a través de los altavoces en la calle.
“Incluso los adultos se sienten muy deprimidos, desesperados y poco saludables; eso sin mencionar a los niños”, relató Wang. “En definitiva, tendrán problemas psicológicos que resolver cuando crezcan”. Contó que planea migrar a un país occidental para recuperar su dignidad y tener una vida normal.
Agravando las frustraciones, los titulares están plagados de malas noticias sobre los empleos. Habrá más de 10 millones de graduados universitarios en China este año, una cifra récord. Sin embargo, muchas empresas están despidiendo a trabajadores o congelando la cantidad de personal mientras intentan sobrevivir los confinamientos y la mano dura regulatoria.
Zhaopin.com, un sitio de reclutamiento, descubrió que su índice de perspectivas laborales en el primer trimestre de este año era aproximadamente la mitad del año anterior e incluso más bajo que cuando el coronavirus surgió en 2020. Los graduados que hayan sido contratados recibirán un pago mensual 12 por ciento menor en comparación con el año pasado, informó la compañía.
Un número creciente de graduados universitarios está tratando de ingresar a escuelas de posgrado o aprobar los exámenes de servidor público, cada vez más competitivos, para conseguir un trabajo seguro en el gobierno.
Dos tercios de los 131 nuevos funcionarios públicos contratados en abril en el distrito Chaoyang de Pekín tenían un título de maestría o doctorado, según un documento del gobierno, lo que refleja una tendencia creciente. Se graduaron en las mejores universidades de China y de todo el mundo, incluidas la Universidad de Pekín, la Universidad de Hong Kong, la Universidad de Sídney y el Imperial College de Londres. Muchos realizarán los trabajos gubernamentales más básicos, los que solían ocupar los graduados de la escuela secundaria.
Una persona con doctorado en física de partículas de la Universidad de Pekín se convertirá en un oficial de gestión urbana (también conocidos como chengguan), según el informe. Los chengguan son los funcionarios más vilipendiados, conocidos por maltratar a los mendigos, perseguir a los vendedores ambulantes y ayudar a derribar las casas de las personas. El contraste es demasiado grande.
Una excepción en el mercado laboral son las pruebas de covid. Mientras Pekín se apega a la política de “cero covid”, los gobiernos locales necesitan mucha gente para dotar de personal a sus numerosos centros de pruebas. Las autoridades de la provincia de Henan, en el centro de China, dijeron en enero que este año capacitarán a 50.000 personas en gestión de pruebas, desinfección y saneamiento público de covid. Pero incluso un sitio de noticias administrado por el gobierno preguntó qué tipo de perspectivas de carrera ofrecían estos trabajos después de la pandemia.
Para los jóvenes chinos, los controles sociales cada vez más estrictos son igualmente deprimentes.
Algunos estudiantes de Changchun, en la provincia nororiental de Jilin, se quejaron en las redes sociales de que no pudieron ducharse durante más de 40 días cuando la ciudad estaba cerrada y no tenían acceso a los baños públicos.
La Universidad de Tongji en Shanghái, conocida por sus programas de ingeniería y arquitectura, emitió instrucciones detalladas sobre cómo usar un sistema de filas basado en teléfonos celulares para los inodoros y baños, según un documento revisado por The New York Times.
En una aplicación, los estudiantes tendrían que presionar el botón “comenzar” cuando salieran del dormitorio para ir al baño y luego presionar la tecla “detener” cuando volvieran para evitar que dos personas estén en el pasillo al mismo tiempo, según decían las instrucciones. Cada turno en el inodoro tiene una duración máxima de 10 minutos. Después de ocho minutos, las demás personas en la fila pueden llamar la atención digitalmente al estudiante del baño. Después de 10 minutos, el alumno debe explicarle al grupo que hace la fila por qué estuvo tanto tiempo en el baño.
Algunos mecanismos de control social nunca se dejaron de aplicar.
En 2020, la prestigiosa Universidad de Fudan en Shanghái desarrolló un sistema de seguimiento que requiere que sus estudiantes registren sus condiciones de salud y ubicaciones en tiempo real todos los días. Es similar a los sistemas que algunos países, incluida Corea del Sur, desarrollaron para monitorear a los viajeros durante las cuarentenas cortas en los hogares y hoteles. Los estudiantes de Fudan han tenido que registrarse en el sistema a diario, incluso durante el año y medio en que hubo muy pocos contagios en China. Si no lo hacen, no se les permite ingresar al campus, según un proceso de registro revisado por el Times.
Las universidades tienen muy poca tolerancia para cualquier acto de desobediencia.
Sun Jian, un estudiante de posgrado de la Universidad de Ludong, en la provincia oriental de Shandong, fue expulsado a fines de marzo después de caminar por el campus con un cartel que decía: “Desbloquear Ludong”. También fue amonestado por la policía por alterar el orden público.
Una estudiante universitaria en Shanghái me dijo que su asesor había podido localizarla por un comentario crítico que hizo en Weibo sobre los cierres, a pesar de que había usado un seudónimo. Le pidieron que borrara la publicación.
Es imposible medir cuántos jóvenes chinos se han desilusionado por el puño de hierro del gobierno en los últimos confinamientos, los cuales han afectado a cientos de millones de personas. Pekín tiene control total sobre los medios de propaganda, internet, los libros de texto, las escuelas y casi todos los aspectos que podrían influir en la mentalidad del público chino.
No obstante, el creciente desencanto en línea es inconfundible. Además, las personas siempre encontrarán maneras de escapar a la represión. En 1984, Winston escribió un diario. En La insoportable levedad del ser, Tomáš y Tereza se mudaron al campo.
“Cuando descubres que como individuo tienes cero capacidad de combatir al sistema del Estado, tu única salida es huir”, concluyó Wang, la joven profesional de Shanghái.
Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6
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France24 - World
Killer whale that swam up France's River Seine in 'life-threatening condition'
Issued on: 27/05/2022 - 18:09
NEWS WIRES
James VASINA
A killer whale - orca - that strayed from the ocean and began swimming up the River Seine in France earlier this month is now at risk of dying, a researcher monitoring the mammal told local media.
"It is in a life-threatening condition ... its state of health is very poor," Gerard Mauger, vice-president of Cotentin Cetacean Study Group (GECC), was quoted as saying on France 3 television's website.
The whale is unable to find enough food in the river and the fresh water is increasingly damaging its health. "It is really complicated to find solutions to try to make it go back to the salt water", Mauger said, adding that helping the animal risked stressing it.
The 4-metre (13-foot) orca, identified as a male, was first spotted at the mouth of the Seine on May 16 between the port of Le Havre and the town of Honfleur in Normandy, before it travelled dozens of kilometres upstream to reach west of the city of Rouen.
Local state authorities were not immediately available for comment.
Muriel Arnal, president of French animal rights organisation One Voice, told Reuters there was an urgent need to rescue the whale.
She also noted that male killer whales are "mummy's boys", generally sticking to their mothers their entire lives. "We have to be fast," Arnal said, suggesting that using nets to guide the orca would be less stressful than placing it on a barge.
(REUTERS)
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'Abnormal spike in deaths' as fin whales wash up on French shores
Australian rescuers work to save pilot whales stranded on Tasmania
Nearly 500 whales beached on Tasmanian coast, in Australia’s worst stranding
L'Humanité
Idées. « L’endettement, une forme de contrôle du corps des femmes »
Le débatDans « Nos vies valent plus que leurs crédits », la sociologue Camille Bruneau et la politiste Christine Vanden Daelen montrent comment la dette, publique comme privée, affecte de façon « disproportionnée et spécifique » les femmes et constitue une arme du patriarcat.
Clotilde MathieuVie chère, remontée des taux d’intérêt, la dette sous toutes ses formes revient sur le devant de la scène, faisant des femmes les principales victimes. En prenant l’exemple du crédit, au travers d’une lecture féministe de la dette, les deux chercheuses belges montrent comment capitalisme et patriarcat sont deux systèmes de domination qui « se nourrissent l’un de l’autre ». Plus qu’une réforme de l’égalité femme-homme, les deux autrices prônent un changement systémique.
Dans votre livre, vous détricotez les mécanismes de la dette. Votre constat est le suivant, du Nord au Sud, les femmes sont doublement discriminées : l’accès au crédit est moindre, le coût est beaucoup plus élevé, alors qu’elles en ont le plus besoin.
Camille Bruneau Pour expliquer cette dynamique, il est nécessaire de comprendre le lien entre la dette publique et la dette privée. C’est le cœur de notre ouvrage : le but est de proposer un cadre d’analyse, une lecture féministe de la dette qui peut être appliquée à une série de mesures et de réformes. Travailleuses majoritaires dans des secteurs sanctionnés par les ajustements structurels et l’austérité, les femmes des milieux populaires sont les premières à perdre leur emploi, leurs revenus. Elles sont également touchées en tant qu’usagères des services publics pour elles-mêmes et les personnes dont elles ont la charge. Si la crèche ferme, ce sont elles qui vont en général s’occuper des enfants. Elles se retrouvent dans des situations encore plus précaires, qui ne leur permettent pas une autonomie financière. En conséquence, pour assurer leurs besoins et ceux de leurs proches, elles n’ont pas d’autres choix que de s’endetter à titre privé. Étant donné leur situation financière, elles vont rencontrer plus de difficultés pour obtenir des crédits de qualité. Rejetées par le système bancaire traditionnel, elles se tourneront vers des institutions financières où les taux d’intérêt sont plus élevés.
Christine Vanden Daelen Ces institutions, notamment de microcrédit, ciblent particulièrement les femmes, surtout dans les classes des milieux populaires, et dans les pays où elles n’ont malheureusement pas un taux d’alphabétisation très élevé. Elles se retrouvent à signer des contrats dont elles ne comprennent pas toutes les clauses, notamment celles qui indiquent que les taux d’intérêt augmentent après quelques mois. Par ailleurs, le recours à l’endettement privé est loin d’être quelque chose que nous défendons. Son explosion ces dernières années est un problème structurel à l’origine de l’accroissement de nombreuses violences et inégalités.
Camille Bruneau D’autre part, il s’installe un cercle vicieux de la précarité où la hausse de la dette publique entraîne une hausse du coût de la vie et des services. Pour toute une série de raisons, leurs ressources financières, leur temps, leur énergie sont accaparés au service du remboursement de leur dette. C’est une forme de contrôle des corps, une forme d’intrusion de la finance dans le quotidien, dans la reproduction sociale. C’est d’autant plus important pour celles qui sont à la croisée des systèmes de domination, avec le cumul capitalisme, racisme, patriarcat.
Avez-vous un exemple concret de ce cercle que vous venez de décrire ?
Camille Bruneau Au travers de la dette, le FMI va inciter les pays à développer leurs activités économiques autour d’un produit à exporter afin de faire rentrer des dollars et rembourser cette dette. Puisque, rappelons-le, une dette émise en dollar doit être remboursée avec des dollars. Une partie des territoires agraires vont être mobilisés, vendus à des compagnies étrangères pour développer des monocultures, comme le coton au Bénin. Cela engendre une perte de terre pour les femmes qui ne sont pas protégées par des titres de propriété formels. La perte de ces terres va engendrer une perte de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire, et plus globalement une série de conséquences qui vont d’une charge de travail augmentée à la malnutrition. Ces conséquences conduisent de nombreuses femmes à migrer. Que ce soit vers d’autres pays ou dans leur propre pays, vers les centres urbains, pour travailler dans des métiers considérés comme typiquement féminins : la domesticité, dans le soin, la prostitution, ou dans les zones franches pour travailler dans l’industrie du textile notamment. Ainsi, d’un côté, les politiques extractivistes vont affecter les femmes en tant que productrices, agricultrices ; de l’autre côté, l’Europe austéritaire, qui cherche à économiser sur la main-d’œuvre, va proposer des emplois de plus en plus précaires. Et ce sont justement ces femmes migrantes qui vont venir les occuper. L’effet cumulatif est particulièrement important et va affecter de manière disproportionnée et spécifique les femmes. Et ceci parce que nous sommes dans le cadre d’une société patriarcale où les femmes sont assignées à certains rôles, certaines professions.
D’ailleurs, vous démontrez au travers d’une analyse historique comment, dans un système capitaliste, la dette et le patriarcat se nourrissent mutuellement.
Christine Vanden Daelen Durant la période du Moyen Âge, dans les communautés où une partie des terres était collective, le travail des hommes et des femmes, qu’il se réalise tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer, contribuait autant à la vie économique. Les biens que les femmes produisaient étaient par exemple vendus entre villages, au marché, apportés en ville… Les productions réalisées par les femmes autant au sein du foyer que sur les terres villageoises avaient une valeur. Dès le XIIIe siècle, mais particulièrement à partir du XVIe, les rapports de genre et de classes sont chamboulés, avec la fin du servage d’abord, qui instaure des relations de salariat avec les seigneurs, mais aussi au sein de la classe paysanne, car ces relations de salariat concernent souvent les hommes.
Camille Bruneau Un moment charnière d’accumulation primitive est le mouvement des enclosures, qui prend place surtout à partir du XVIe siècle : bien que de nombreuses luttes, où les femmes sont très actives, s’y opposent, les terres collectives sont accaparées, ce qui amplifie la perte d’accès à la terre et la marchandisation de celle-ci. C’est à ce moment-là que commence à se formaliser la séparation entre le travail dit productif car générant des revenus, et les biens et services dits improductifs, car sans valeur marchande. Ces derniers sont associés à la sphère privée, aux femmes, et de plus en plus dévalorisés.
Christine Vanden Daelen Au regard de l’histoire, on s’aperçoit que le capitalisme renforce l’assignation des femmes au foyer, et la dévalorisation du métier du care. Cela va encore s’accentuer parce que le capitalisme en tant que tel a un besoin vital de ce travail gratuit. S’il devait rémunérer les femmes pour tout le travail de reproduction sociale qu’elles font gratuitement, le système capitaliste dégagerait moins de profits, pourrait moins s’étendre, se développer. Ce n’est pas un hasard de l’histoire si la division sexuelle du travail se renforce et assigne les femmes à la reproduction sociale, qui est dévalorisée par le capital.
Dans un contexte d’hyperinflation et d’austérité, de resserrement des conditions de crédit, quelles vont être les conséquences de cette crise systémique multifactorielle pour les femmes ?
Camille Bruneau Le système dans son état actuel reproduira les mêmes logiques austéritaires permettant d’assurer avant tout la continuité des remboursements des créanciers, qui sont en général des institutions bancaires, des fonds de pension, etc. Or, pour nous, la priorité absolue est avant tout d’assurer les droits fondamentaux des populations. Si on ne fait rien, les conséquences que nous décrivons vont s’amplifier avec toujours les mêmes effets, sur les mêmes catégories de personnes. Ce livre est une alerte. D’ailleurs, la mise en place de politiques austéritaires va faire apparaître de nouvelles formes de dettes. On le voit au Portugal, avec des crédits pour payer son loyer. C’est inédit. Jusqu’ici, les prêts immobiliers servaient à devenir propriétaire, non à payer sa location. Avec l’actuelle montée des prix, la part des dépenses énergétiques ou de nourriture progresse, ce qui pourrait se muer en de nouvelles sources d’endettement privé et aussi de spéculation. Si on réfléchit en termes de genre, étant donné que les femmes dépensent proportionnellement plus en nourriture, pour le ménage, cela aura des conséquences fortes pour elles.
Christine Vanden Daelen Nous avons voulu montrer la récurrence des réponses du système, en mettant en exergue les impacts forcément genrés de ces mesures puisque nous sommes dans un capitalisme hétéro-patriarcal. On connaît les réponses du système, donc anticipons aussi sur nos luttes à venir pour permettre de dénoncer l’endettement tant individuel que public. Ces dettes sont illégitimes à nos yeux et elles doivent être annulées.
Outre l’annulation des dettes, la mesure la plus « indispensable » et « incontournable » est la revalorisation des métiers du care. Pourquoi ?
Christine Vanden Daelen Cela va bien au-delà de la simple revalorisation salariale des métiers du soin. Cette revalorisation-collectivisation de la reproduction sociale ne peut pas relever d’une réforme dans le sens où elle implique un changement complet de paradigme économique : il s’agit de remettre la vie et le soin au centre et non la finance.
Camille Bruneau La crise du Covid a amplifié d’une manière fulgurante plusieurs dynamiques dont on parle notamment autour du travail gratuit, des violences, de l’accès à la santé reproductive. Cette crise a également démontré l’importance du prendre-soin.
Christine Vanden Daelen Les mouvements féministes se sont de plus en plus approprié les questions d’endettement : l’analyse féministe de la dette permet de prendre en compte les vécus de personnes jusque-là invisibilisées, pas écoutées. Si bien qu’ils apportent des réponses et des propositions d’alternatives face à la dette parfois plus innovantes que les mouvements anti-dette eux-mêmes. Un aspect central de ce livre est d’affirmer que la question de l’endettement n’est rien de moins qu’une question de vie ou de mort. Nous espérons que nos propos pourront alimenter différentes luttes.
Profils
Camille Bruneau et Christine Vanden Daelen sont membres du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, association internationale pour l’abolition du système dette. Leur thèse est nourrie par les luttes des femmes africaines, ainsi que de leurs rencontres avec des associations féministes européennes, notamment belges, sur les questions de l’endettement des femmes des milieux populaires.
surendettementdetteFéminismeÉgalité hommes femmes France24 - Monde
Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé
Publié le : 28/05/2022 - 12:29
FRANCE 24
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Sarah Sakho
Deux jours après la tragédie qui a coûté la vie à onze bébés lors d'un incendie dans un hôpital de Tivaouane, le président du Sénégal, Macky Sall, s'est rendu sur place et a reconnu "l'obsolescence" du système de santé de son pays.
Le président sénégalais Macky Sall a reconnu, vendredi 27 mai, "l'obsolescence" du système de santé du Sénégal et ordonné un audit des services de néonatalité, afin que l'hôpital public ne soit "plus un espace de tragédie", après le décès de onze bébés dans un incendie.
Le chef de l'État a fait ces déclarations à la presse après s'être rendu vendredi en fin de journée à l'hôpital public de Tivaouane, où ces onze bébés ont péri mercredi soir, un nouveau drame qui a provoqué chagrin et indignation dans le pays.
Visiblement ému, Macky Sall s'est dit le "cœur meurtri" après avoir visité la salle où les bébés ont perdu la vie.
"J'ai ordonné que l'ensemble des services de néonatalité soient audités dans leurs installations […] et équipements. Le système de santé est marqué par une obsolescence", a-t-il affirmé. "Nous allons poursuivre cet effort de modernisation pour regarder ce qui ne va pas [afin que l'hôpital ne soit] plus un espace de désespoir ou de tragédie."
"Je voudrais en appeler à la responsabilité et la prise de conscience pour que chacun exerce son métier […] avec déontologie", a lancé le président, qui a dit avoir ordonné une mission de l'Inspection générale d'État "pour regarder la qualité des infrastructures".
Avant de se rendre à l'hôpital, Macky Sall avait rencontré le khalife des Tidianes – l'une des importantes confréries musulmanes qui jouent un rôle social essentiel au Sénégal – Serigne Babacar Sy Mansour, qui avait déploré il y a plusieurs mois l'état de cet hôpital. Le président a précisé qu'il rencontrerait dans la soirée les familles des bébés disparus à la résidence du khalife.
Une succession de drames
Ce drame est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre. Macky Sall a limogé jeudi soir son ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, visé par des appels à la démission. Il a aussi décrété trois jours de deuil national. Président en exercice de l'Union africaine, il a écourté son séjour en Guinée équatoriale pour se rendre à Tivaouane.
Ce qui s'est produit mercredi soir à l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh reste à établir. Les témoignages rapportent un incendie se propageant rapidement dans l'unité néonatale et des personnels et des usagers impuissants à sauver les enfants. Un court-circuit électrique est incriminé.
Les accusations de négligence ont fusé. Mais le maire de la ville a assuré que deux soignants se trouvaient dans le service au moment des faits. Le nouveau service de néonatalogie, cofinancé par une entreprise privée, avait été livré fin 2021, avec des équipements de sécurité et une formation des personnels aux alertes incendie, a-t-il dit.
>> À lire aussi : Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé
Mais, en un an, c'est au moins le troisième événement avec mort d'enfants à l'hôpital public. En dehors des appels aux sanctions, cette tragédie a suscité dans une partie de l'opinion des accusations de passivité de la part des autorités.
Les Sénégalais s’étaient déjà émus de la mort de quatre nouveau-nés dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère en avril 2021, et du destin tragique d'une femme enceinte, Astou Sokhna, décédée avec son bébé un an plus tard après ce que ses proches décrivent comme une longue agonie et un déni de soins à l'hôpital de Louga.
Son sort a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a déclaré à l'AFP Nina Penda Faye, porte-parole de Patients en danger. Le collectif, qui s'est constitué il y a quelques semaines après la mort d'Astou Sokhna, a reçu en 72 heures au moins 500 témoignages de la part de Sénégalais sur des erreurs médicales ou des cas de maltraitance.
Avec AFP
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Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital
Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé
ONE OCEAN SUMMIT
Au Sénégal, les pêcheurs face à la raréfaction des poissons
L'Humanité
L’heure des contes
ChroniqueArthur HayDu 9 au 16 mai, les livreurs étaient appelés à voter pour les organisations syndicales ou associations chargées de représenter la profession. Une même élection se faisait en parallèle pour les chauffeurs de VTC. Mille excuses de refaire une chronique sur le sujet, mais ce scrutin est l’histoire d’un fiasco qui restera dans les annales. En voici les points principaux qui, s’ils sont acceptés, pourraient bousculer la définition même de vote démocratique de représentants des travailleurs.
Le vote ne comprenait que 4 plateformes d’exploitation, les autres ont été passées à la trappe. Pour travailler, la majorité des livreurs possèdent des comptes de microentrepreneurs qui le leur louent. Sauf que, pour voter, il fallait avoir les informations données sur l’e-mail rattaché au compte – donc celui du propriétaire –, et le RIB du compte, qui est rarement celui du livreur. Une bonne partie des votants était donc des propriétaires de comptes qui prennent entre 30 et 50 % de ce que le livreur gagne. Pas sûr que ces profiteurs aient voté pour le syndicat qui prône le respect du droit du travail.
Nous avions proposé à l’Arpe, « l’autorité » garante du bon déroulement du vote et des négociations à venir, de faire en sorte que les livreurs votent directement. Nous avions aussi demandé que le site recueillant les suffrages soit traduit en différentes langues. Après tout, si un pays démocratique comme la France permet l’abus de trimeurs étrangers, le minimum pour le gouvernement est de leur donner les moyens de voter quand il organise une élection qui les concerne. « Ne vous inquiétez pas, messieurs les syndicalistes, tout va bien se passer. Nous travaillons depuis des mois avec Uber et les autres pour que le scrutin se déroule au mieux et que chaque livreur soit pris en compte », dixit le président de l’Arpe. Lui qui, quelques mois avant d’être nommé président de cette foire, était lobbyiste intérimaire chez Uber. Il faut rappeler qu’il a été nommé par notre toute nouvelle première ministre, la gauchiste ultralibérale, Élisabeth Borne. Celle-là même qui me disait, lors d’une réunion, que les plateformes de livraison étaient responsables de salariat déguisé et qu’elle allait changer ça. Il aurait fallu traduire le « changer ça » par « faire en sorte de rendre légal un système trop dénigré par les forçats du bitume ». Quand je serai moi-même premier ministre, je légaliserai la séquestration des patrons voyous, ça facilitera grandement les négociations.
La confiance de l’Arpe envers les plateformes est sans limite : elles seules avaient le droit de contacter les travailleurs. Résultat, plus de la moitié d’entre eux n’ont pas reçu de leur patron les identifiants pour voter. Ce scandale mériterait qu’on fasse un référendum national pour savoir si l’on greffe un bonnet d’âne aux responsables qui nous infligent des contes à dormir debout. Un chiffre encore : 1,83. Ce n’est pas la taille moyenne d’un livreur à vélo mais le taux de participation à ce scrutin national en %. Une élection hors du droit du travail et ayant pour but de ne pas nous l’accorder n’emballerait pas les livreurs ? Incroyable ! Remarque, pour le Clap, un (autoproclamé) syndicat (autoproclamé) anarchiste « la méfiance, africaine, envers le principe même des élections » serait une cause de l’abstention. Depuis quand le monde est parti en vrille comme ça ?
la chronique d'arthur hay France24 - Monde
Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane
Publié le : 26/05/2022 - 23:40
Fatimata WANE
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Le système de santé du Sénégal est de nouveau pointé du doigt pour ses graves carences. Un drame a eu lieu dans l’hôpital de Tivaouane où onze bébés sont décédés dans un incendie causé par un court-circuit. Le pays est sous le choc. Le président Macky Sall, en déplacement pour un sommet de l'Union africaine, a annoncé qu'il écourtait son voyage. Le ministre de la Santé du Sénégal Abdoulaye Diouf Sarr a été démis de ses fonctions suite au drame. Le reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.
Beaucoup des Burundais vivent de l'élevage des vaches, moutons et chèvres. Depuis fin avril, plus de 500 bovins ont été tué par la fièvre de la vallée du Rift, une maladie qui est aujourd'hui signalée sur plus de la moitié du Burundi. La panique est générale chez des milliers des Burundais qui vivent de l'élevage des vaches.
Le musicien Boddhi Satva, créateur du genre musical de "l’ancestral soul", est l’invité du "Journal de l'Afrique". Il présente son prochain album "Manifestation", dont la sortie est prévue le 17 juin. Un premier tire est déjà disponible : "Kilulu", en collaboration avec DJ Spilulu, H Baraka et Kaysha.
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Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question
Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé
L'Humanité
La culotte menstruelle de la SNCF, une attaque en règle des conditions de travail
ActuMarion d'AllardLes cheminotes ont d’abord cru à une mauvaise plaisanterie. Il n’en fut rien. Censée promouvoir en interne la mixité et l’égalité, l’ambassade Rail Mixity Europe, qui œuvre aux côtés de la direction du groupe, s’est fendue d’un message scandaleux, adressé aux conductrices fret, il y a de cela quelques semaines. À celles qui revendiquaient – et revendiquent toujours – l’accès à des sanitaires propres, bien équipés et sécurisés, la direction leur a proposé de « mettre en expérimentation la culotte menstruelle ».
« Sans vergogne, la direction utilise un féminisme de façade pour ne pas améliorer les conditions de travail des femmes et réaliser de nouveaux gains de productivité », a immédiatement réagi la CGT. Car, sous couvert de la mise en place d’un dispositif vendu en interne comme « innovant et progressiste », la direction de Fret SNCF participe en réalité à « invisibiliser la question des pauses physiologiques dans les journées de service », souligne le syndicat. Et de rappeler dans la foulée qu’une femme a ses règles chaque mois pendant en moyenne 39 ans, « que pour l’essentiel, cela se passera au travail » et que les règles ne sauraient être considérées comme « un aléa de production ».
Au-delà du mépris pour les salariées, niées jusque dans leurs menstruations, la mesure a pour but de renforcer, encore, la productivité des agents (qui ne perdront plus de temps à passer aux toilettes) tout en permettant à la direction de ne pas s’attaquer à la question des sanitaires réservés aux cheminots dans les enceintes ferroviaires. Peu médiatisée jusque-là, l’affaire est revenue sur le devant de la scène à la faveur de la parution d’un article de presse.
Pourtant, face au tollé et malgré « une certaine agitation en interne autour de cette histoire », confie-t-on du côté de la SNCF, la direction persiste et signe. Jointe, elle confirme que « l’expérimentation auprès des conductrices fret volontaires se poursuit ». Et c’est certainement là le plus inquiétant.
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La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerVa-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?
Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerVa-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?
Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
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Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
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Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
du quotidien The GuardianDans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
France24 - Monde
L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer
Publié le : 27/05/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.
Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.
Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.
L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.
Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].
Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».
À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.
La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.
#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022
À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.
Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la
décennie ».
Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.
Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.
Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].
Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».
À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.
La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.
#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022
À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.
Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la
décennie ».
Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.
Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].
Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».
À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.
La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.
#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022
À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.
Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la
décennie ».
Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.
Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.
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Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».
À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.
La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.
#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
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#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
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May 24, 2022
À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.
Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la
décennie ».
Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.
Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.
France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.
Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?
Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.
Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.
« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.
#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022
Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].
En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.
Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.
Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.
Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?
Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.
Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.
« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.
#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022
Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].
En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.
Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.
Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?
Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.
Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.
« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.
#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
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En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.
Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.
Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?
Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.
par le New York TimesTrop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.
« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.
une fiche#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
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#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
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May 23, 2022
Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].
En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.
Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.
Valeurs Actuelles
La romancière de « Comment tuer son mari » condamnée pour avoir tué son mari
Une condamnation aussi grave qu’insolite. Après huit heures de délibération, le jury d’un tribunal de l’Oregon (États-Unis) a jugé l’écrivaine Nancy Crampton Brophy coupable du meurtre de son époux en juin 2018, rapporte Le Point, jeudi 26 mai. L’Américaine de 71 ans, spécialisée dans les romans sentimentaux, avait notamment publié un essai intitulé Comment tuer son mari, dans lequel elle dresse une stratégie pour se débarrasser de son conjoint sans s’attirer d’ennuis judiciaires. La durée de la peine reste pour le moment inconnue.
Des problèmes financiers au moment du crime
Assurant que les images de vidéosurveillance qui la montrent proche de la scène du crime sont trompeuses et qu’elle était seulement là pour chercher de l’inspiration pour ses livres, la romancière nie tout en bloc et envisage de faire appel. Au sujet de l’arme du crime – selon les policiers –, un pistolet qui n’a pas été retrouvé, l’accusée assure se l’être procurée uniquement par « réalisme », comme un accessoire utile dans son processus d’écriture.
D’après les procureurs, l’écrivaine, lorsqu’elle a tué son mari de deux balles dans le cœur, avait des problèmes financiers. Elle était notamment accusée d’avoir fait cet acte afin d’empocher des centaines de milliers de dollars d’assurance-vie, ce qu’elle réfute également.
Dans son essai consacré à l’art et à la manière de se débarrasser d’un conjoint, l’écrivaine déconseillait pourtant les armes à feu, jugeant qu’elles sont « bruyantes » et qu’elles « mettent le désordre ». « La chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun d’entre nous en est capable, quand on le pousse suffisamment », concluait le texte.
France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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France24 - World
Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre
Issued on: 27/05/2022 - 22:59
NEWS WIRES
A group of protesters angered over the shooting deaths of Texas elementary school students converged Friday outside the gun-lobby National Rifle Association's annual convention in Houston.
The protesters held crosses with photos of shooting victims and shouted, "NRA go away," and "Shame, it could be your kids today," as hundreds of members of the nation's biggest gun lobby arrived at the conventional hall.
Tuesday's fatal shooting of 19 Uvalde, Texas, students and two teachers by an 18-year-old gunman equipped with an AR-15 style semiautomatic assault rife is expected to limit attendance at the group's first convention in three years.
Uvalde is about 280 miles (450 km) west of Houston.
Former President Donald Trump and U.S. Senator Ted Cruz, a Republican of Texas, are scheduled to deliver addresses on Friday afternoon. Two other speakers, Texas Governor Greg Abbott and Lt. Governor Dan Patrick, dropped out of in-person remarks.
Abbott plans to deliver a pre-recorded address and will travel to Uvalde later in the day. Patrick said he withdrew to not "bring any additional pain or grief to the families and all those suffering in Uvalde."
Inside the massive convention center in downtown Houston, attendees shopped for NRA-themed T-shirts and caps, whose sales help finance the group's programs. The hall had hundreds of exhibits by gun manufacturers, showing off handguns, hunting rifles and assault rifles.
Tim Hickey, a Marine Corps veteran attending the event, dismissed the protests. “These people are puppets and sheep to the media. They are not changing anyone’s mind,” he said.
Kevin Kimbell, a Houston-area resident and lifetime member of the NRA, who joined the group in college at 20, said he expects fewer members than usual due to the Uvalde shooting.
As small groups of protesters arrived and a van promoting gun control circled outside the hall, Kimbell said, "I worry about something crazy happening. I was quite concerned about it last night, but I’m still here."
Protestor Johnny Mata called on the NRA to halt the convention and hold a memorial service for the victims.
“They have the audacity not to cancel in respect of these families, said Mata, who represented advocacy group Greater Houston Coalition for Justice. The NRA should "quit being a part of the assassination of children in American schools.”
The NRA's decision to proceed with its largest annual gathering is part of a decades-long strategy of standing up to pressure for gun control that dates to the 1999 Columbine High School shooting in Colorado.
The weekend convention is the five million-member group's first annual get together after two prior cancellations due to the COVID-19 pandemic.
(Reuters)
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US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings
The World This Week
Texas school shooting, Battle for Donbas, Indo-Pacific tensions, Women's rights in Spain
Perspective
Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control
Opex 360
La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».
Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».
Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
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Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
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Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
site InternetPour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Macron demande à Erdogan de “respecter le choix souverain” de la Finlande et la Suède sur l’Otan
Otan : Macron appelle Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et la Suède
Le président de la République Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et de la Suède sur une possible adhésion à l’Otan, souhaitant qu’une « solution » soit rapidement trouvée pour lever le veto turc. « Le président de la République a souligné l’importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l’évolution de leur environnement de sécurité », a communiqué l’Élysée à l’issue de l’entretien téléphonique des deux chefs d’États. Le président turc avait menacé, ce mercredi, de mettre un veto à l’entrée de ces pays dans l’Otan s’il n’obtient pas des « mesures concrètes » concernant ses préoccupations sécuritaires.
La Russie sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a annoncé que des médias et journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si YouTube bloquait, comme cela a déjà été le cas, ses briefings hebdomadaires, rapporte Le Monde, ce jeudi.
Deux soldats russes avouent un crime de guerre
Deux soldats russes capturés en Ukraine ont plaidé coupable de crime de guerre pour le bombardement d’une ville de l’est du pays, lors du deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes, rapporte Le Monde, jeudi 26 mai. « Je suis complètement coupable des crimes dont je suis accusé. Nous avons tiré de Russie contre l’Ukraine », a déclaré Alexandre Bobikine, l’un des deux soldats russes. Le jugement est prévu pour le 31 mai.
Olaf Scholz certain que la Russie ne gagnera pas
Au forum économique de Davos, Olaf Scholz, s’est déclaré « convaincu » que la Russie de Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine, pas plus que le président russe ne sera en capacité de « dicter » ses conditions pour la paix en Ukraine, insiste-t-il. Selon Scholz, Poutine « a déjà manqué ses objectifs stratégiques », trois mois après le lancement de la guerre.
Également invité à Davos, le maire de Kiev a rappelé que « la Russie espère toujours prendre le contrôle de la capitale ukrainienne », estimant que « ce n’est pas un secret qu’elle souhaite occuper tout le territoire ukrainien ». Il a également fait état de la mort de 120 civils à Kiev, depuis le début de la guerre.
8000 soldats ukrainiens prisonniers dans le Donbass
Selon l’agence de presse Reuters, Moscou a fait savoir que 8 000 soldats ukrainiens sont retenus prisonniers par les troupes pro-russes dans les régions de Louhansk et de Donetsk.
La mer d’Azov « définitivement perdue »
Georgy Muradov, vice-Premier ministre de Crimée – annexée en 2014 par la Russie, a indiqué que la mer d’Azov est « définitivement perdue pour l’Ukraine », relate Le Parisien ce jeudi 26 mai. Selon lui, « les ports des régions de Kherson et Zaporijjia ne seront plus jamais ukrainiens (…) la mer d’Azov finira par être exclusivement une mer de la Fédération de Russie ».
France24 - World
The dilemma of saving Venice: Lagoon or city?
Issued on: 27/05/2022 - 16:06
Valérie DEKIMPE
Throughout history, Venetians have learned to live with high tides, known as acqua alta. But now, climate change is taking its toll on the ancient city, with flooding increasing in both frequency and intensity. Massive barriers, which temporarily separate the Venetian lagoon from the sea, have been designed to fend off the water. But they have also raised a difficult question: should Venice save itself or the lagoon’s fragile ecosystem?
The second-highest tide on record
In a city normally teeming with tourists, Andrea Turchetto is a rare breed: a true Venetian, born and raised in the floating city. Unlike other locals, he still calls it home. His glass bead business is based at the heart of Venice, in the Cannaregio district.
Andrea was six years old in 1966, when the city experienced its highest tide on record. In 2019, history repeated itself and he witnessed the second most devastating episode of the so-called acqua alta.
But this time, it was different. Authorities had originally warned that the tide would not exceed 1.3 metres, he explains. Later that night on November 12, it rose to 1.87 metres, with gusts of wind reaching 110 km per hour.
"It all happened so fast," he recalls. "There wasn't enough time to save everything."
There is anger in Andrea’s voice, directed at the politicians and local authorities who could have prevented such a disaster from happening.
"There was negligence," he says. "It's not an issue of climate change, something didn't work out as it should have."
A city submerged by rising sea levels
Scientists, though, are unequivocal: climate change is partly to blame.
The acqua alta is indeed a natural phenomenon, provoked by a combination of high tides, strong winds and variations in the atmospheric pressure. An increase in their frequency and intensity, however, is the result of a warming, changing climate.
Out of the top ten tides, five have occurred in the last 20 years; a sign that the phenomenon is accelerating. Given Venice's unique setting – a constellation of 100 islands – and the fact that the ground underneath it is sinking, the city could very well vanish underwater within a century.
MOSE, Venice's controversial floodgates
To stay afloat, Venice has erected a set of floodgates with a biblical name: MOSE, Italian for Moses. It’s an acronym that stands for Modulo Sperimentale Elettromeccanico or "Experimental Electromechanical Module".
Elena Zambardi, spokeswoman for Venice's Consorzio Venezia Nuova, describes it as "a very special work of engineering, quite extraordinary".
The barriers are "invisible", lying underwater when they are not in use, only to emerge when they need to be activated. The yellow floodgates can protect the city from tides of up to 3 metres, according to local authorities.
For Venetians, seeing the barriers rise for the first time in 2020 was a huge relief. The €6 billion billion project had crystallised the anger felt by many at the government's slow response to a problem that existed long before climate change entered the global lexicon.
MOSE was designed in 1984 but was stalled by corruption and cost overruns. After the 2019 acqua alta, the government came under pressure to finally finish its construction.
In service but already obsolete?
One of the main criticisms against MOSE is that it's already outdated in today's climate reality.
In the middle of the Adriatic Sea, 15 kilometres from Venice, scientists from the Institute of Marine Science (ISMAR) keep tabs on rising sea levels. The oceanographic tower is equipped with all kinds of instruments to track any variations in wind speed, wave height and water temperature.
The tower was built just after the acqua alta in 1966. Back then, the view was that science could save Venice. More than half a century later, the city is still at risk from disappearing under rising seas.
According to Georg Umgiesser, an oceanographer at ISMAR, one thing they know for sure is that rising sea levels are here to stay. MOSE, on the other hand, won't be able to handle it.
"If you have a sea level rise of 50 cm you will basically be forced to close the MOSE once a day," he explains, adding that the mobile barriers have raised a difficult question.
Georg believes that in the future they might have to be activated 300 to 400 times a year, effectively separating the Venetian lagoon from the Adriatic Sea. The exchange of water between the two, however, is vital for the health of the lagoon. Is the latter doomed to disappear?
"We want to save Venice. What Venice? Do we want to save the lagoon? Or do we want to save the city?" he wonders. "If we want to save the city, at a certain point I think we are forced to close the lagoon."
Still, officials dismiss the criticism, saying MOSE is the best course of action to safeguard the ancient city.
No Venice without lagoon, no lagoon without Venice
Jane da Mosto is not ready yet to give up on the lagoon: "More than anything, Venice is its lagoon," she tells us.
As the Executive Director of "We are Here Venice", she has been a strong advocate of protecting the lagoon and its saltmarsh.
"The marshlands perform a variety of functions," she says. Acting as a natural barrier to the acqua alta is one of them, attenuating the tides and slowing down the currents.
Most wetlands around Venice have now disappeared, with global warming, pollution and urbanisation contributing to their rapid decline. Only one sixth of the saltmarsh in the lagoon has been left intact, according to recent estimates.
Restoring them has become ever more important, as the city’s survival is at stake. Jane is convinced that "more saltmarsh will protect Venice from more chronic water levels".
Of course, the boggy ground won’t save the ancient city from collapsing, but Jane regrets that local authorities haven't done enough to take the marshland seriously as a solution to Venice's problems.
As to the "Venice vs. lagoon" dilemma, it's just not an option on Jane’s mind: "There isn't a choice," she concludes. "I insist that both the saltmarsh and Venice are looked after for the future."
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Venice dodges demotion on world heritage list after large cruise ships banned
Italy to ban large cruise ships in centre of Venice to protect lagoon
ENCORE!
Venice in times of Covid-19
Opex 360
Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
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Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
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Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
souligné Navy LookoutQui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
de remise à niveauThe baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
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The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
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May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’humoriste britannique Ricky Gervais se moque des trans et scandalise des militants LGBT
Il a suffi de quelques heures pour que le dernier spectacle de Ricky Gervais suscite de vives réactions outre-Manche. Avec « Super Nature », sa nouvelle émission spéciale diffusée sur Netflix depuis le mardi 24 mai, l’humoriste s’est attiré les foudres de militants de la communauté LGBT sur les réseaux sociaux, lesquels l’accusent de « transphobie », rapporte le magazine américain Variety.
Le dernier spectacle de Ricky Gervais, "SuperNature" est sorti aujourd'hui sur Netflix. 👀 pic.twitter.com/HmahsbEGUj
— Euphoria 🫧 (@_Oct14th) May 24, 2022
Dès les premières minutes du show, le créateur de la série « The Office » enchaîne les blagues sur les transgenres : « Oh, les femmes ! Pas toutes les femmes, je veux dire celles de l’ancienne génération. Les femmes à l’ancienne, celles qui ont un utérus. Ces putains de dinosaures. J’aime les nouvelles femmes. Elles sont géniales, n’est-ce pas ? Les nouvelles qu’on a vues récemment. Celles avec des barbes et des bites. Elles sont aussi bonnes que l’or, je les aime (…) »
« Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir »
Quelques instants plus tard, celui qui est également acteur et chanteur, mentionne le cas de l’humoriste américain Kevin Hart, s’étant retiré de l’animation des Oscars en 2018 pour des tweets passés jugés homophobes. « Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir », se projette Ricky Gervais. « Vous ne savez pas qui sera la foule dominante. La pire chose que vous pouvez dire aujourd’hui est ‘Les femmes n’ont pas de pénis’, n’est-ce pas ? Personne ne l’a vu venir. Vous ne trouverez pas un tweet vieux de 10 ans de quelqu’un disant ‘Les femmes n’ont pas de pénis’. Vous savez pourquoi ? Nous ne pensions pas que nous devions le faire, putain ! »
Ricky Gervais has a new stand up show out on Netflix today.
5 minutes in and he’s making jokes about trans women attacking & raping people in public bathrooms. To him we exist only as a punchline, a threat, something less than human.
— Esme (@discount_Ripley) May 24, 2022
Des mots qui n’ont pas manqué de faire réagir. « Si vous êtes un comédien et que vous soutenez les personnes trans, il est de votre responsabilité de vous élever contre Dave Chapelle et la nouvelle émission spéciale de Ricky Gervais. Vous ne pouvez pas vous considérer comme un allié si vous ne prenez pas publiquement position contre cela. C’est le strict minimum », tacle une internaute. « Pour lui, nous n’existons que comme une punchline, une menace, quelque chose de moins qu’humain », estime une autre.
« Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d’Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est-ce que je me plains ? Non », ironise ensuite Ricky Gervais, au sujet des revendications des différentes minorités dans la société.
.@RickyGervais : "Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d'Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est ce que je me plains ? Non." pic.twitter.com/ycEu4gq2Xr
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 24, 2022
Vers la fin de l’émission, il tente de clarifier ses positions… non sans moqueries : « Dans la vraie vie, bien sûr, je soutiens les droits des trans. Je soutiens tous les droits de l’homme, et les droits des trans sont des droits de l’homme. Vivez votre meilleure vie. Utilisez vos pronoms préférés. Soyez le genre que vous sentez que vous êtes. Mais rencontrez-moi à mi-chemin, mesdames : Laissez tomber la bite. C’est tout ce que je dis. » Lors de la 77e cérémonie des Oscars, le comédien de 60 ans avait déjà marqué les esprits avec un discours tirant à boulets rouges sur l’hypocrisie de la sphère hollywoodienne.
Valeurs Actuelles
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
France24 - Monde
Roland-Garros en direct : fin de parcours pour les Françaises Alizé Cornet et Léolia Jeanjean
Publié le : 28/05/2022 - 11:05Modifié le : 28/05/2022 - 15:48
FRANCE 24
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L'aventure Roland-Garros prend fin pour les Françaises. Alizé Cornet a abandonné au troisième tour face à la Chinoise Qinwen Zheng. La jeune espoir française Léolia Jeanjean, qui rêvait d'aller en huitièmes, s'est inclinée face à la Roumaine Irina-Camelia Begu. Suivez la journée en direct sur France 24.
Il n'a plus aucune Française en compétition à Roland-Garros. Alizé Cornet a abandonné au troisième tour à cause d'une blessure à la cuisse contractée au tour précédent. Elle était menée 6-0, 3-0 par la Chinoise Qinwen Zheng.
Léolia Jeanjean a tenté sans y parvenir de se hisser en huitièmes de finale, sur le court Suzanne-Lenglen qui accueillera aussi Paula Badosa et Stefanos Tsitsipas. Daniil Medvedev s'est lui imposé facilement en trois sets (6-2, 6-4, 6-2) contre le jeune Serbe Miomir Kecmanovic.
Côté tricolore, les regards se tournent désormais vers les Français Gilles Simon et Hugo Gaston, qui affrontera le Danois Holger Rune dans la soirée.
Suivez les principaux rebonds de la journée
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14 h 57 : Alizé Cornet abandonne au 3e tour, plus aucune Française en lice
La n°1 française Alizé Cornet, 40e mondiale, diminuée par une douleur à la cuisse contractée au tour précédent, a abandonné samedi lors de son match du troisième tour face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e), alors qu'elle était menée 6-0, 3-0.
Il ne reste plus aucune Française en lice dans le Grand Chelem parisien après les éliminations de Diane Parry vendredi et de Léolia Jeanjean samedi en début de journée. Jeudi, la 40e mondiale, qui avait atteint les quarts cette année à l'Open d'Australie, avait semblé ressentir une douleur à l'intérieur et en haut de la cuisse gauche, lors de son match victorieux face à la Lettone Jelena Ostapenko, 13e mondiale et lauréate du tournoi en 2017.
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14 h 54 : Daniil Medevedev qualifié pour les huitièmes de finale
Le n°2 mondial, Daniil Medvedev, a battu Miomir Kecmanovic en trois sets (6-2, 6-4, 6-2) sur le court Suzanne-Lenglen. Le Russe s'est imposé avec une grande aisance face au jeune Serbe en une heure et quarante-huit minutes. Une victoire haut la main qui lui donne accès aux huitièmes de finale.
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13 h 41 : Iga Swiatek défait Danka Kovinic
La n°1 mondiale a dû batailler dans le second set, mais elle a décroché son billet pour les huitièmes de finale en battant la Monténégrine Danka Kovinic 6-3, 7-5.
La Polonaise Iga Swiatek, grande favorite du tournoi, affrontera au prochain tour soit la jeune Chinoise Zheng Qinwen, soit la Française Alizé Cornet.
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12 h 35 : la Française Léolia Jeanjean n'ira pas en huitièmes
La Française, 227e mondiale, s'est inclinée face à la Roumaine Irina-Camelia Begu en une heure vingt-cinq minutes (6-1, 6-4). Après avoir fait tomber la n°8 mondiale, Karolina Pliskova au deuxième tour, le registre de Jeanjean n'a pas surpris Begu, classée 63e.
Revenue sur le circuit professionnel fin 2020, la Toulousaine repart de Roland-Garros avec quelques certitudes. Son exploit contre Pliskova a fait d'elle la joueuse la moins bien classée à battre une membre du top 10 féminin dans le Grand Chelem parisien depuis Conchita Martinez, alors débutante sur le circuit, en 1988.
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11 h : les matches commencent, Léolia Jeanjean entrent en piste
La Française Léolia Jeanjean a l'honneur de la première rotation sur le court Suzanne-Lenglen. Elle est opposée à la Roumaine Irina-Camelia Begu.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE FIL DU 26 MAI
Roland-Garros : Cornet écarte la lauréate 2017, Gaston et Simon en feu
LE FIL DU 27 MAI
Roland-Garros : Djokovic et Nadal ne concèdent pas de sets, le rêve de Parry s'arrête
PORTRAIT
Roland-Garros : Léolia Jeanjean ou le comeback d'une ex-prodige du tennis
Opex 360
Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
a indiqué#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
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May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
France24 - Monde
Ligue des champions : Benzema et Mané, un Ballon d'Or pour deux
Publié le : 28/05/2022 - 09:42
FRANCE 24
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La finale de la Ligue des champions, samedi, entre le Real Madrid et Liverpool pourrait être déterminante pour le Ballon d'Or. D'autant que s'affronteront sur la pelouse deux stars dont le nom est cité avec insistance : Sadio Mané et Karim Benzema.
L'un a ébloui l'Espagne, l'autre conquis l'Afrique : le goleador français du Real Madrid Karim Benzema et l'attaquant sénégalais de Liverpool Sadio Mané s'affrontent, samedi 28 mai, au Stade de France en finale de Ligue des champions, pour un duel en forme de dernière marche vers le Ballon d'Or.
Il est difficile d'imaginer la plus prestigieuse récompense individuelle du football, qui sera décernée le 17 octobre, échapper à l'avant-centre madrilène qui, à 34 ans, vient de signer la meilleure saison de sa carrière.
Avant la finale, qui mérite le Ballon d'Or ?🔁 pour Sadio Mané❤️ pour Karim Benzema pic.twitter.com/vGiuP7adGG
May 27, 2022Avec 44 buts et 15 passes décisives en 45 matches en club cette saison, Benzema a porté son équipe vers un 35e sacre en Liga fin avril, avant une éventuelle "décimocuarta" (14e) inespérée en C1.
"C'est l'excellence, c'est Karim"
"C'est l'un des meilleurs joueurs du monde, probablement le meilleur avant-centre du monde et peut-être le joueur le plus sous-estimé de l'histoire", a assuré le président de l'UEFA Aleksander Ceferin, dans un entretien à l'AFP.
En cas de doublé à Saint-Denis, l'ancien Lyonnais pourrait même égaler le record de buts sur une campagne de C1 de son ancien coéquipier Cristiano Ronaldo (17 en 2013-2014). "Les records sont faits pour être battus", a souri l'attaquant français dans un entretien sur le site de l'UEFA.
"C'est l'excellence, c'est Karim, évidemment. (...) Moi, je suis à fond pour que ce soit un joueur français (qui l'ait, NDLR). De par ce qu'il fait avec son club tout au long de l'année, et avec nous aussi en équipe de France, oui, il le mérite", a assuré le sélectionneur français, Didier Deschamps, dans un entretien à beIN Sports, dimanche.
Un triomphe samedi tuerait tout suspense : sauf coup de théâtre, Benzema deviendrait le premier Français à être sacré Ballon d'Or depuis son ancien entraîneur Zinédine Zidane en 1998.
Sadio Mané, deuxième Africain sacré de l'histoire ?
Sur le terrain comme dans les suffrages, se dresse face à lui l'ultime barrière qui le sépare du trophée : Sadio Mané, en lice pour devenir le deuxième Africain à remporter le Ballon d'Or après le Libérien George Weah en 1995.
"C'est triste qu'aucun autre joueur africain l'ait gagné depuis Weah", a-t-il déclaré. "Nous allons tout faire pour gagner la Ligue des champions, et après on verra ce qu'il se passera avec le Ballon d'Or."
Pour le Ballon d'Or, "il faut être soit Lionel Messi, soit Cristiano Ronaldo, soit avoir gagné la Ligue des champions. En gagnant samedi, ça va augmenter ses chances", a assuré son entraîneur Jürgen Klopp.
S'il marque moins (23 buts toutes compétitions confondues), l'attaquant de 30 ans est le fer de lance d'un collectif qui a presque tout gagné.
Avec la Ligue des champions, Liverpool bouclerait un joli triplé, en plus de la Coupe d'Angleterre et la Coupe de la ligue, qui le consolerait de la Premier League qui lui échappé pour un seul point, au profit de Manchester City.
Sous le maillot du Sénégal, dans deux matches différents, il a marqué le tir au but qui a offert au pays sa première Coupe d'Afrique des nations début février, puis celui qui l'a envoyé au Mondial-2022 fin mars.
Les deux fois, c'était face à l'Égypte de son coéquipier Mohamed Salah.
"Il est dans la forme de sa vie. C'est un plaisir de le voir jouer", l'a encensé Klopp.
Mané bientôt à Munich ?
Malgré cela, après six années, son avenir sur les bords de la Mersey est des plus incertains. L'ombre de Salah, qui lui aussi s'interroge sur son futur, donne des envies d'ailleurs au Sénégalais.
Avec une année de contrat à honorer et 30 ans depuis le 10 avril, l'intérêt manifesté par le Bayern Munich ou le PSG ne peut le laisser indifférent s'il veut s'octroyer un dernier défi assorti d'un gros contrat. Selon plusieurs médias, vendredi, le club bavarois serait en pole pour l'accueillir.
"Je répondrai après la Ligue des champions. Que je parte ou que je reste, je répondrai après", a-t-il glissé dans un sourire au micro de Sky Sports, mercredi.
Pour Klopp, "il sera un joueur important qu'importe où il jouera la saison prochaine".
Avec AFP
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AVANT-MATCH
Ligue des champions : Jürgen Klopp en route pour marquer un peu plus l’histoire de Liverpool
Avant-match
Ligue des champions : Luka Modric, le facteur X du Real Madrid
Ligue des champions : Paris face à la déferlante "Red"
New York Times - World
Tras lidiar con tiroteos masivos, varios países han incrementado las restricciones de armas con resultados exitosos
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El Reino Unido, Australia, Canadá, Nueva Zelanda y Noruega son algunos países que, a pesar de tener una cultura de posesión de armas, decidieron endurecer las restricciones. Ahora sus estadísticas de violencia son muy distintas a las de Estados Unidos.
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Por Max Fisher
En todo el mundo, casi siempre se responde a los tiroteos masivos de una manera común: las autoridades imponen nuevas restricciones a la tenencia de armas y las masacres se vuelven menos frecuentes; también los homicidios y los suicidios tienden a disminuir.
Después de que un hombre británico mató a dieciséis personas en 1987, en el Reino Unido se prohibieron los modelos de armas semiautomáticas como las que había usado ese atacante. Lo mismo se hizo en 1996 con la mayoría de las pistolas tras un tiroteo dentro de una escuela. Ahora ese país tiene una de las tasas más bajas de muertes vinculadas a las armas en el mundo.
En Australia, una masacre ejecutada en 1996 ocasionó un desarme obligatorio en el que, según algunos cálculos, hasta un millón de armas de fuego fueron fundidas. Desde entonces, el índice de tiroteos masivos descendió de uno cada 18 meses a solo uno en 26 años, hasta ahora.
Canadá también endureció las leyes relacionadas con el control de armas después de una masacre en 1989. Lo mismo sucedió en Alemania en 2002, en Nueva Zelanda en 2019 y en Noruega, el año pasado.
Solo Estados Unidos, cuya tasa de tiroteos masivos y su gravedad no tienen paralelo fuera de las zonas de conflicto, se ha rehusado de manera tan sistemática a responder a esos eventos con leyes más estrictas para el control de armas.
A pesar de que esas restricciones siempre desencadenan cierta controversia, en otros países la mayoría de esas medidas fueron bien recibidas por los electores.
Incluso en Australia, donde la política de tendencia conservadora y las tradiciones rurales habían respaldado la tenencia de armas durante mucho tiempo, los ciudadanos aceptaron el desarme de manera generalizada. Algunos, como una muestra de apoyo a las leyes más estrictas para el control de armas en su país, incluso entregaron armas que podían conservar según la ley.
En cierto sentido, cada tiroteo masivo es un evento aislado, motivado por factores únicos, como la ideología o las circunstancias personales del atacante. Es imposible erradicar el riesgo por completo.
No obstante, la relación es clara y ha sido confirmada por muchos estudios en los que se han analizado los resultados de políticas como las del Reino Unido y Australia: cuando los países endurecen las leyes relacionadas con el control de armas, hay menos armas en manos de civiles, lo cual reduce la violencia con armas de fuego… y los tiroteos masivos.
El Reino Unido: prohibiciones radicales
Hoy en día, el Reino Unido tiene uno de los regímenes más estrictos del mundo desarrollado en cuanto al control de armas en el que incluso muchos policías van desarmados. Pero no siempre fue así.
Debido a su historia relacionada con la caza deportiva, en ese país estaba arraigada una larga tradición cultural de posesión de armas, sobre todo en las zonas rurales.
Esto comenzó a cambiar en 1987 con la masacre de Hungerford, llamada así por el pequeño pueblo de Inglaterra donde ocurrió. Un hombre de 27 años de la localidad usó dos rifles semiautomáticos y una pistola, que poseía legalmente, para matar a 16 personas. Sus motivos siguen siendo desconocidos.
De inmediato, el gobierno conservador del Reino Unido prohibió el tipo de rifles usado por el atacante y ordenó que los propietarios de escopetas las registraran con la policía.
El tiroteo de 1996 en una escuela de un pequeño pueblo escocés, donde un hombre de la localidad mató a quince estudiantes y a un docente, ocasionó cambios más radicales. Una investigación del gobierno recomendó restringir el acceso a las pistolas.
El gobierno conservador fue incluso más lejos y prohibió todas las pistolas excepto las de más bajo calibre, las cuales un gobierno laborista subsiguiente prohibió al siguiente año.
Con estas reformas, también se exige que los propietarios de las armas de fuego autorizadas pasen por un estricto proceso de certificación que consiste en entrevistas y visitas domiciliarias por parte de la policía local, la cual puede negar la aprobación si considera que el futuro propietario sería un posible peligro para la seguridad pública.
Los tiroteos masivos no desaparecieron por completo en el Reino Unido: un atacante mató a 12 personas en 2010, y otro mató a cinco en 2021. Pero han disminuido de manera considerable todas las formas de violencia relacionada con armas
En la actualidad, en el Reino Unido, hay alrededor de cinco pistolas por cada cien personas (excepto en Irlanda del Norte, donde esta cifra es más elevada), que es una de las tasas más bajas en el mundo desarrollado. La tasa de homicidios con pistola es de alrededor de 0,7 por millón, también una de las más bajas.
Australia: desarme a nivel nacional
En Estados Unidos, los activistas para el control de armas casi siempre citan los desarmes radicales de Australia. Aunque ningún país tiene una tasa de tenencia de armas similar a la de Estados Unidos, que es más del doble que la de Yemen, que está en segundo lugar, Australia ha tenido similitudes políticas y culturales en cuanto a la posesión de armas.
A pesar de esto, tras una masacre en 1996, en la cual un hombre armado mató a 35 personas en el pueblo de Port Arthur, las autoridades impusieron nuevas restricciones radicales.
A fin de cuentas, el desarme a nivel nacional sacó de circulación entre una de cada cinco y una de cada tres armas de civiles. Esta medida tuvo como objetivo principal armas como los rifles semiautomáticos y muchas escopetas que, según las nuevas leyes, ya no estaban permitidas.
Este país también replanteó la tenencia de armas: de ser un derecho inherente, como solo sucede en unos cuantos países como Estados Unidos, pasó a convertirse en un privilegio que tienen que ganarse expresamente los ciudadanos.
En Australia, los posibles propietarios de armas ahora necesitan un registro nacional, un periodo de espera de 28 días y un trámite de certificación en el que tienen que demostrar una razón válida para portar un arma.
Desde entonces, las masacres han desaparecido de manera eficaz en Australia. Lo que solía ser un evento casi anual, solo ha sucedido una vez desde que se impusieron las reformas: en 2018, un atacante ocasionó el fallecimiento de siete personas.
Sin embargo, tal vez esto haya tenido un mayor impacto en otras formas de violencia. Una investigación de 2011 sobre los datos relacionados con crímenes y suicidios concluyó que el programa “al parecer ha sido muy exitoso en términos de vidas salvadas”.
Según el estudio, la tasa de homicidios relacionados con armas se redujo a la mitad posteriormente, así como la tasa de suicidios con armas de fuego. No aumentaron ni los homicidios ni los suicidios que no involucraran armas de fuego. Investigaciones posteriores confirmaron estos hallazgos.
Al principio, las reformas generaron una gran controversia, incluso dentro de las filas del gobierno conservador que las aprobó, así como en algunas comunidades rurales. Pero los temores de una reacción violenta electoral o incluso de una resistencia violenta (el primer ministro de Australia, John Howard, usó un chaleco antibalas durante un discurso) nunca se materializaron.
“Pocos australianos negarían que su país es más seguro hoy en día como consecuencia del control de armas”, escribió Howard en The New York Times en 2013.
No obstante, en los últimos años, las tasas de tenencia de armas en Australia han aumentado, así como las tasas de asesinatos vinculados a su uso.
Canadá y Noruega: un cambio gradual
No todas las reformas han sido tan drásticas como las del Reino Unido y Australia.
Canadá endureció las restricciones sobre la tenencia de armas en respuesta a un tiroteo masivo ocurrido en 1989 en el que murieron 14 mujeres universitarias. Se exigió que tuvieran licencia quienes usaban rifles y escopetas, y esas armas tenían que ser registradas ante las autoridades. Para las pistolas ya se aplicaban reglas parecidas.
Pero las nuevas normas, que fueron muy controvertidas en las comunidades rurales, no se aplicaron sino hasta 1995, seis años después del tiroteo, y fueron abolidas casi en su mayoría en 2012.
Aunque en Canadá, las reglas relacionadas con las pistolas siguen siendo mucho más estrictas que en Estados Unidos, son más laxas que en la mayoría de los demás países. Sus tasas de tenencia de armas, homicidios con armas y frecuencia de tiroteos masivos siguen una tendencia parecida: un pequeño porcentaje de las de Estados Unidos, pero más elevadas que en la mayor parte de los demás países desarrollados.
También Noruega ha avanzado con relativa lentitud tras un ataque terrorista de la extrema derecha en 2011 en el que murieron 77 personas.
Pese a que este país tiene una de las tasas más altas de Europa en tenencia de armas, cuenta con tasas relativamente más bajas de violencia vinculada con ellas. Durante años, el país ha aplicado reglas muy estrictas, que incluyen clases obligatorias en el uso seguro de las armas y un proceso de certificación. Pero tuvieron que pasar siete años después de la masacre de 2011 para que se decretara una prohibición a las armas semiautomáticas, misma que fue suscitada por ese ataque y entró en vigor hasta el final del año pasado.
Nueva Zelanda, la cual al igual que Noruega, tradicionalmente ha tenido una elevada tasa de tenencia de armas, pero restricciones estrictas, junto con una baja tasa de violencia con armas, avanzó más rápido.
En 2019, cuando una persona vinculada a la extrema derecha mató a 50 peregrinos a una mezquita, las autoridades tardaron menos de una semana en anunciar la prohibición de los rifles semiautomáticos de tipo militar y de los cargadores de alta capacidad como los que había usado el atacante.
Pero Noruega, Nueva Zelanda, Canadá y Australia son casos atípicos de una manera importante: todos comenzaron con una elevada tasa de tenencia de armas, relativamente pocas restricciones, o ambas cosas.
En la mayoría de los países, hay menos armas o derechos de armas preexistentes para restringir después de un tiroteo masivo y, tal vez como resultado, también hay muchos menos tiroteos masivos en esos países.
Sin embargo, esos gobiernos también han tenido que actuar. En Alemania, después de que un hombre armado matara a 16 personas, el gobierno elevó la edad mínima para portar las pocas armas permitidas de 18 a 21 años.
Cuando otro ataque sucedió en Alemania siete años después —ambos incidentes fueron extremadamente raros en un país con poca violencia armada— los legisladores establecieron nuevas reglas que permitían controles policiales aleatorios a los propietarios de armas.
Como la propiedad de armas ya estaba estrictamente controlada, quedaban pocas medidas adicionales para imponer.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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L'Humanité
Bye-bye Baby
ChroniqueAudrey VernonJe crois qu’on voit enfin le bout de la mondialisation heureuse, de la croissance, de la civilisation industrielle… Je crois.
Et puis, je repense à un poème de Louise Michel qui disait, autour de 1900 : « On en voit enfin le bout ! C’est la quille les gars ! » Enfin, ça c’est la version de mon souvenir… Elle écrit : « La société humaine n’en a plus pour longtemps de ces guerres qui ne servent qu’à ses ennemis, ses maîtres : nul ne peut empêcher le soleil de demain de succéder à notre nuit. » Lol.
« Soyez tranquille, elle va finir. Elle se meurt la vieille ogresse qui boit le sang humain depuis les commencements pour faire durer son existence maudite. » MDR
Mais, cette fois-ci, je crois que ça y est : mon fiancé est rentré en disant : « Y a plus de moutarde nulle part ! »
J’ai essayé de ne pas avoir l’air de m’en foutre complètement afin de compatir avec son désarroi… J’aurai été plus joyeuse s’il m’avait dit « Y a plus de réseau ! » mais ça viendra… cette semaine. J’ai donc décidé de partager avec vous une liste que je mets à jour assez souvent (avec celle de mes acteurs et actrices préférés dans l’ordre) de ce qui me manquera le plus dans la société industrielle…
Ce qui me manquera :
Les douches brûlantes (n° 1), les nounours en guimauve au chocolat Cémoi, l’Eludril Gé, le Doliprane 1000/le Fervex, ma couette en laine, mon téléphone fixe, la radio (même si France Inter n’arrête pas de dire que Macron et la majorité sont de gauche), le train, les vélos, le cinéma, les LIVRES.
Ce qui ne me manquera pas du tout :
Les frigos ouverts dans les supermarchés, les écrans publicitaires, les téléphones portables et les smartphones. Internet. Les surgelés, le plastique, la décoration d’intérieur, les SUV (toutes les voitures individuelles d’ailleurs, sauf celles des pompiers), les autoroutes, les zones industrielles et commerciales, les ZAC… Les hôtels Ibis (tous les hôtels du groupe Accor), les magasins Hema (c’est arbitraire mais ça me fout le cafard), les restos Léon de Bruxelles qui imitent une maison flamande. Les LIVRES : je les mets dans les deux catégories, car je suis en train de développer une théorie sur la supériorité de la civilisation orale sur la civilisation écrite. Je crois que la civilisation écrite permet de transmettre les formules chimiques ou la recette de la bombe atomique, les plans. Je crois que c’est l’écriture qui détruit la planète. Oralement, on ne peut transmettre que des choses simples, compréhensibles.
Si on revenait à l’oralité, aux légendes, tout irait mieux : il y aurait encore des oiseaux, des insectes et on chanterait toute la journée… Fin de ma théorie : « La civilisation écrite ne transmet que des conneries. »
Si un éditeur (la Fabrique, Les liens qui libèrent ou Garnier Flammarion) est intéressé par ce travail profond et ambitieux, je suis capable de le développer sur 450 pages, n’hésitez pas à écrire au journal qui transmettra.
J’ai déjà le titre : « Comment c’était nul, la civilisation écrite ! »
Voilà ma liste. N’hésitez pas à m’envoyer la vôtre…
Carte blanche à Audrey Vernon France24 - Monde
Roland-Garros : Djokovic et Nadal ne concèdent pas de sets, le rêve de Parry s'arrête
Publié le : 27/05/2022 - 10:28Modifié le : 27/05/2022 - 22:59
Romain HOUEIX
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La journée du 27 mai a vu les favoris au titre final, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz, jouer leur troisième tour. Dans le tableau féminin, la Française Diane Parry a vu son aventure s'arrêter.
Le phénomène Carlos Alcaraz (6e), qui s'est fait quelques frayeurs au 2e tour, a eu les honneurs de la session de nuit vendredi 27 mai sur le Central, qui a accueilli pour la deuxième fois Diane Parry.
La Française de 19 ans avait remporté lundi sur ce court son match de premier tour face à la tenante du titre, Barbora Krejcikova. Elle est cependant tombée contre l'Américaine Sloane Stephens (64e), finaliste à Paris en 2018 et lauréate de l'US Open 2017.
Juste avant, le Philippe-Chatrier a vu s'opposer le n°1 mondial Novak Djokovic et le Slovène Aljaz Bedene (195e), tandis qu'en soirée, Alcaraz a rencontré l'Américain Sebastian Korda, 30e mondial. Autre survivant sur le fil au tour précédent, l'Allemand Alexander Zverev, 3e mondial, a lui décroché sa place pour les 8es de finale sur le Suzanne Lenglen en fin de journée, juste après le duel qui a opposé Rafael Nadal au Néerlandais Botic van de Zandschulp.
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23 h 08 : Carlos Alacraz bat Sebastian Korda 6-4, 6-4, 6-2
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21 h 31 : Zverev bataille, mais passe en huitièmes
Alexander Zverev, 3e mondial, a livré un gros combat au 3e tour de Roland-Garros, mais est venu à bout de l'Américain Brandon Nakashima (75e) 7-6 (7/2), 6-3, 7-6 (7/5) et retrouvera donc les 8es de finale.
L'Allemand de 25 ans, finaliste à Madrid et demi-finaliste à Rome ces dernières semaines, affrontera dimanche pour une place en quarts l'Espagnol Bernabe Zapata (131e), tombeur de l'Américain John Isner.
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19 h 57 : Zapata fait tomber Isner
Bernabe Zapata, 131e mondial et issu des qualifications, a décroché sa place pour les huitièmes de finale de Roland-Garros, en triomphant vendredi du 26e mondial, l'Américain John Isner, 6-4, 3-6, 6-4, 6-7 (7/5), 6-3.
Après avoir eu cinq balles de match dans le quatrième set, toutes sauvées par le géant américain (2,08 m), Zapata s'est imposé au bout de 3 h 28 de combat sous les cris de joie du court N.7.
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17 h 06 : fin de partie pour Parry
La marche était trop haute. Diane Parry, seule Française en lice en individuel aujourd'hui, s'est inclinée en deux sets face à l'Américaine Sloane Stephens (64e), finaliste à Paris en 2018 et lauréate de l'US Open 2017.
La jeune parisienne, une des révélations du tournoi, s'est montrée maladroite tout au long de la partie, multipliant les fautes. Son adversaire n'a pas eu à forcer pour l'emporter 6-2, 6-3.
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17 h 06 : Nadal au rendez-vous
Rafael Nadal a eu du mal à finir mais il a parfaitement géré son troisième tour. L'Espagnol a sauvé une balle de débreak au moment de servir pour le match avant d'obtenir sa qualification contre Botic Van de Zandschulp (6-3, 6-2, 6-4).
Il affrontera au tour suivant Felix Auger-Aliassime. Le Canadien, n° 9 mondial, s'est défait de Filip Krajinovic au terme de trois manches très accrochées (7-6 [3], 7-6 [2], 7-5).
Si Nadal et Djokovic surmontent leur huitième de finale, ils auront rendez-vous au tour suivant.
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17 h 06 : Djokovic expéditif
Il n'a fallu que 1 h 44 au n° 1 mondial pour croquer Aljaz Bedene. Le Serbe a rendez-vous avec Diego Schwartzman en huitième de finale.
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16 h 20 : Nadal et Djokovic sont lancés
Les deux monstres sacrés du tennis ont tous les deux remporté leur premier set. Le n° 1 mondial fait face au Slovène Aljaz Bedene tandis que l'Espagnol est défié par le Néerlandais Botic van de Zandschulp.
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15 h 55 : Gauff et Mertens en 8es, Kerber out
L'Américaine "Coco" Gauff a tranquillement battu Kaia Kanepi sur le court Suzanne-Lenglen (6-3, 6-4). Elle affrontera Elise Mertens, vainqueure sur le court numéro 7 de Varvara Gracheva (6-2, 6-3).
Fin de parcours pour Angélique Kerber en revanche. L'Allemande s'est inclinée face à Aliaksandra Sasnovich (6-4, 7-6[5])
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15 h 05 : Leylah Fernandez en huitièmes de finale
Après une longue bataille, la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans, s'est imposée face à la Suissesse Belinda Bencic (7-5, 3-6, 7-5).
Elle rejoint, pour la première fois de sa carrière, les huitièmes de finale à Roland-Garros. Elle sera opposée à Amanda Anisimova.
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13 h 58 : Schwartzman écarte Dimitrov et attend Djokovic
L'Argentin Diego Schwartzman, 16e mondial, a dominé le Bulgare Grigor Dimitrov (21e), 6-3, 6-1, 6-2, et pourrait affronter Novak Djokovic en huitièmes de finale.
Après des débuts un peu compliqués – il a dû remonter deux sets de retard face à l'Espagnol Jaume Munar au deuxième tour –, le demi-finaliste de l'édition 2020 monte en puissance.
Face à Dimitrov, qui n'avait pourtant lâché que dix jeux lors de ses deux premiers tours, Schwartzman a su dès le départ prendre le contrôle du jeu pour ne plus le lâcher. Et quand en début de troisième set, le Bulgare a semblé se rebeller en réalisant le break d'entrée, Schwartzman a vite remis les pendules à l'heure, enchaînant six jeux d'affilée pour s'imposer en 2 h 15. "El Peque" prend ainsi sa revanche sur leur récente rencontre à Madrid où Dimitrov l'avait sèchement battu 6-0, 6-3.
Au prochain tour, Schwartzman pourrait tomber sur un adversaire autrement plus coriace en la personne de Djokovic. Pour cela, le Serbe doit d'abord battre ce vendredi au troisième tour le Slovène Aljaz Bedene (195e).
Pour le moment, les affrontements entre les deux hommes ont toujours tourné à l'avantage du numéro 1 mondial (6 victoires à 0), mais comme l'a fait remarquer l'Argentin juste après sa victoire, "quand on s'est affrontés ici (en 2017), ça s'était fini en cinq sets, donc qui sait. Je me sens bien à Paris, j'ai beaucoup de bons souvenirs ici, donc on verra bien."
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11 h : les matches ont débuté
C'est le début de la sixième journée de Roland-Garros du côté de la Porte d'Auteuil !
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New York Times - World
Elecciones en Colombia
¿Colombia elegirá a su primer presidente de izquierda?
Un mitin del candidato presidencial Gustavo Petro en Cartagena, Colombia, el 14 de mayoCredit...
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Un electorado joven, numeroso y expresivo que anhela transformar una de las sociedades más desiguales de América Latina podría impulsar a Gustavo Petro a la presidencia.
Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — El hombre en el escenario, rodeado de una multitud sudorosa, apasionada y bulliciosa parecía una elección peculiar para un ídolo de juventudes. Gustavo Petro tiene el pelo cano, 62 años y, en sus discursos, parece más un predicador clamoroso que una estrella conversadora de TikTok.
Pero luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.
Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.
En la actualidad casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.
“Petro es el cambio”, dijo Camila Riveros, de 30 años, envuelta en una bandera de Colombia en un evento de campaña este mes en las afueras de Bogotá, la capital. “La gente está aburrida”.
Mientras los colombianos se preparan para votar el domingo, Petro ha prometido repensar el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales, al proponer trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el sistema de salud hacia un sistema controlado públicamente y aumentar el acceso a la educación superior, en parte a través de un aumento de impuestos a los ricos.
Petro lleva meses liderando las encuestas —aunque los sondeos sugieren que tal vez no se libre de una segunda vuelta en junio— y su popularidad refleja tanto el avance de la izquierda en América Latina como el fervor contra los políticos de turno que se ha intensificado debido a los embates de la pandemia en la región.
“Este 29 de mayo, entonces, tenemos una decisión que tomar”, dijo Petro en otro evento de campaña celebrado este mes en la ciudad caribeña de Cartagena. “O mantenemos las cosas como están o gritamos: ¡Libertad! Yo los invito a gritar: ¡Libertad!”.
Pero sus críticos aseguran que Petro no está preparado para gobernar y argumentan que sus políticas, que incluyen un plan para detener todas las nuevas exploraciones petroleras en un país donde el combustible es una exportación clave, arruinarían la economía.
También ha interpelado directamente a las instituciones más importantes del país —en particular a las fuerzas armadas— aumentando las tensiones con los líderes militares y causando preocupación sobre la estabilidad de la duradera pero vulnerable democracia de Colombia.
El principal oponente de Petro es Federico Gutiérrez, de 47 años, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad del país, y candidato de la clase gobernante conservadora. Gutiérrez propone un camino menos ambicioso.
“Y claro que hay que cambiar muchas cosas”, dijo en una entrevista en la que mencionó un plan que intensificaría la explotación petrolera con el método de fractura hidráulica, llevaría más fondos a los gobiernos locales y crearía una unidad especial para combatir el crimen urbano. “Pero los cambios jamás pueden suponer un salto al vacío sin paracaídas, como le ocurrió a Venezuela o Nicaragua, o como le está pasando a Perú, a Chile”.
Un tercer candidato, Rodolfo Hernández, de 77 años, es un exalcalde con una plataforma populista anticorrupción que está avanzando en las encuestas.
La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.
Uno de los sectores que ha sido más afectado por estos problemas es la juventud colombiana, y esos votantes podrían ser quienes decidan si el país da un gran giro a la izquierda.
La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.
Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.
“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.
La generación joven actual es la más educada de la historia colombiana, pero también enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos —tanto seguidores como los críticos de Petro— dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.
En una encuesta de mayo de la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Gutiérrez o Hernández.
Natalia Arévalo, de 30 años y madre soltera con tres hijos, marchó varios días en las protestas del año pasado con su hija Lizeth, de 10 años, quien llevaba un cartel colgado del cuello que decía: “¿Qué nos espera a los niños?”.
“Uno tiene que elegir entre pagar las deudas o darle de comer a los hijos”, dijo Arévalo, quien apoya a Petro.
“No se puede comer huevo, no se puede comer carne, o sea, no se puede comer nada”, añadió. “Hay que darle una vuelta de 180 grados a todo esto que llevamos desde hace más de 20 años”.
Por supuesto, muchos votantes jóvenes se muestran escépticos de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.
En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.
El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.
“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.
Petro es un economista que creció en las afueras de Bogotá. De adolescente se unió al M-19, una milicia de izquierda que buscaba tomar el poder y que decía impulsar la justicia social.
El grupo nunca fue tan numeroso ni tan violento como la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC. Pero en 1985, el M-19 ocupó el Palacio de Justicia, lo que inició un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó a 94 personas fallecidas.
Petro, quien no participó en la toma, acabó en la cárcel por su relación con el grupo.
Con el tiempo se desmovilizó y se postuló al Senado para convertirse en un rostro combativo de la izquierda, impulsando debates francos sobre la corrupción y los delitos.
Algunos críticos han advertido que las propuestas energéticas de Petro podrían quebrar el país. El petróleo representa el 40 por ciento de las exportaciones de Colombia y Juan Carlos Echeverry, un exministro de Economía, ha dicho que cortar la exploración petrolera “sería el suicidio económico”.
Petro también tiene la reputación de ser autoritario. Como alcalde de Bogotá sorteó al Concejo de la ciudad y a menudo no escuchó a sus asesores, dijo Daniel García-Peña, quien trabajó con Petro durante una década antes de renunciar en 2012. En su carta de renuncia, García-Peña llamó a Petro “un déspota”.
La elección se lleva a cabo en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones democráticas del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral que cometió fallas en el conteo inicial de votos en una elección legislativa en marzo.
El error, que la Registraduría definió como de procedimiento, generó preocupaciones de que los candidatos que pierdan declaren un fraude, lo que desencadenaría una crisis de legitimidad.
El país también se ha visto afectado por el aumento de la violencia, que amenaza con socavar el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral, un grupo local, calificó este periodo preelectoral como el más violento en 12 años.
En el pasado, candidatos que impulsan el cambio han sido asesinados en la campaña electoral.
Tanto Petro como Márquez han recibido amenazas de muerte y en su evento de campaña en Cartagena el candidato subió al escenario flanqueado por hombres con escudos antibalas.
Algunas personas llevaban carteles que decían: “La vida de lxs ninxs negrxs importan”. Y también: “Si no es con Petro, nos jodemos”.
Había entusiasmo pero también inquietud.
“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo Lauren Jiménez, una estudiante universitaria de 21 años.
Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.
Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá y Federico Rios Escobar desde Cartagena.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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L'Humanité
Festival de Cannes. Gros plan sur les jeunes cinéastes françaises
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Festival de Cannes 2022cinéma BBC
'Switch off the TV': Former Russian-state journalist's plea to Russians
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Zhanna Agalakova quit her job as a journalist in March for Channel One, a Russian state-controlled TV channel, over the invasion of Ukraine, she's now in exile.
In an interview with BBC Newsnight, she urged people in Russia to switch off their TVs if they wanted the truth about the war in Ukraine.
"It's a brainwashing machine," she told David Grossman.
Watch the full interview Friday 27 May on BBC Two at 22:30 BST (UK only).
France24 - World
France's maths problem: Students lag behind other EU countries
Issued on: 27/05/2022 - 18:26
Solange MOUGIN
Sonia BARITELLO
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Sums, geometry, algorithms... many pupils groan at the very mention of mathematics. France's most recent education minister, Jean-Michel Blanquer, removed the often-unloved discipline from the common core teachings of French high schools in 2019. But with educators and economists ringing alarm bells about the importance of maths across multiple sectors, mathematics is expected to soon return to the classroom for all French high school students. We take a closer look.
Multiple studies show that French students aren't learning maths as well as they used to. Compared to other European nations, France came in last in a recent study on the maths level of 600,000 students. On top of that, many French students have decided not to take maths classes. At the baccalaureat level, the last year of high school, some 40 percent of French students did not take a single maths class.
Maths is something we all use on a daily basis, be it counting our change or doing our taxes. But beyond that, understanding complex maths is essential in the sciences, in technology and for innovation. For engineers, it's a must. Yet some students begin their studies with some serious handicaps.
For more analysis, we talk to Cécile Ouvrier-Buffet, a professor in science of education at UPEC (Université Paris-Est Créteil) who specialises in mathematics.
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Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
French children return to school for new academic year amid stringent Covid-19 rules
FRANCE IN FOCUS
France's baccalaureate exam gets a shake-up
New York Times - World
‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica
Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.
Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...
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Por Ernesto Londoño
Photographs by Meridith Kohut
TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.
Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.
A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.
Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.
“Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.
Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.
En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.
Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.
Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.
The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.
“Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.
Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.
Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.
Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.
Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.
En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.
En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.
“Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.
El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.
Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.
“Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.
Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.
Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.
Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.
“Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.
Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.
Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.
Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.
Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.
Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.
“He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.
Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.
“En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.
A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.
Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.
Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.
Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.
“Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.
Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.
“Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.
Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.
Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.
“Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.
Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.
Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.
“Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.
Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe
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El País (ESP)
Mónaco más allá del circuito de fórmula 1 y Grace Kelly
MÓNACOLa panorámica desde el Trofeo de Augusto, las joyas del Museo Oceanográfico y el mercado de la Condamine protagonizan una ruta alternativa por la pequeña ciudad-estado
La carretera M6098 con sus curvas, sus pequeños túneles excavados en la roca y el mar de fondo recortando la costa; así se entra en Mónaco. La pequeña carretera se convierte en una intrincada red de túneles de varios kilómetros, aparecen los rascacielos que se mezclan con las pequeñas casas y mansiones de todas las épocas y en cada esquina se oye el rugir de los coches que se dirigen, cómo no, al corazón del principado: la plaza del Casino.
Cada día aparcan aquí los últimos modelos de las marcas más caras del mercado junto con vehículos clásicos igual de inaccesibles. En este lugar no hay una separación física entre los viandantes y los seres de otro planeta que se bajan de estos coches, unos y otros encantados de cumplir cada uno con su papel: el de admirar y ser admirado. No importa el día ni la hora, esta plaza tiene vida propia. Aquí van a parar las mesas de la terraza del Café de Paris donde se puede observar a toda esta gente que va vestida día y noche como para una boda.
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El alma de Grace Kelly, la actriz convertida en princesa a los 27 años, se respira en cada rincón de Mónaco, hay una anécdota en cada esquina, incluso hay fotografías suyas recordándola por toda la ciudad. Llevan su nombre el jardín japonés, el hospital, el teatro, la biblioteca y la rosaleda creada en su nombre poco después de morir en 1982. Fue ella la que consiguió darle un nuevo aire a Mónaco con su elegancia y glamur seduciendo a periodistas y famosos, lo que unido a ventajas fiscales que impulsó Rainiero atrayendo a las grandes fortunas hizo que el principado viviera en los años cincuenta y sesenta su momento de mayor esplendor.
Si nombramos Mónaco, de lo primero que nos viene a la mente es su prestigioso premio de fórmula 1 (que se celebra este domingo 29 de mayo), Grace Kelly con su angelical sonrisa y su trágico final, un Ferrari descapotable rugiendo, o el lujo del casino de Monte-Carlo, cuyo interior se puede visitar e incluso se puede comer en su restaurante Train Bleu por un precio bastante asequible. Pero Mónaco, una ciudad cada vez más visitada por turistas de cualquier condición, es mucho más que eso.
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Es el segundo Estado independiente más pequeño del mundo con sus dos kilómetros cuadrados de superficie, y para hacerse una idea de este estado-ciudad hay que subir al desconocido Trofeo de Augusto: un monumento romano que sobresale de la panorámica del pueblo de La Turbie, con sus cuatro blancas columnas aún en pie sobre su inmenso pedestal. En el camino por los jardines de su entrada veremos la totalidad del principado a nuestros pies. La pequeña zona de las playas a lo lejos, sus dos puertos, zonas verdes aquí y allá, torres de pisos y rascacielos. Una pequeña península en forma de coma llama la atención, es la Roca donde comenzó todo, Mónaco-Ville. Sus pequeñas calles peatonales van a dar al palacio Grimaldi, donde aún viven los príncipes y en cuya plaza cada día a las 11.55 se puede presenciar un majestuoso cambio de guardia. En este pequeño apéndice están los monumentos más importantes: el Palacio de Justicia, el Museo Oceanográfico y la catedral de estilo romano-bizantino, donde cada fin de semana se suceden las bodas de monegascos y donde están enterrados los restos de Rainiero y Grace Kelly.
Uno de los edificios más bellos de la ciudad es el Museo Oceanográfico: una de sus fachadas se funde con un acantilado de 85 metros dando una imagen impresionante desde el mar. Abrió sus puertas en 1910 y su director durante muchos años fue el mismísimo Jacques-Yves Cousteau. Cumple con las expectativas de cualquier acuario, pero además tiene unas cuantas pequeñas joyas que suelen pasar desapercibidas, como el cefalópodo Nautilus pompilius, un fósil viviente similar a los amonites que habita a más de 200 metros de profundidad, o varios ajolotes (Ambystoma mexicanum), unos curiosos anfibios endémicos de una pequeña zona de México que son muy estudiados por su capacidad para reproducir sus extremidades. La planta alta acoge gran cantidad de objetos de todo tipo recopilados por el príncipe Alberto I de Mónaco (1848-1922) en sus 28 exploraciones científicas.
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En cuanto uno se aleja de la orilla, las calles comienzan su pronunciado ascenso. Para superarlos existen ascensores que a los viajeros les cuesta encontrar. Los habitantes de Mónaco tienen que convivir con el lujo y los turistas en su día a día, pero ellos viven en otra realidad. El monegasco de a pie no puede permitirse comprar una casa al precio de mercado, así que es el Estado el que les provee de una vivienda en alguna de sus altas torres. Uno de los puntos de encuentro de los vecinos es el mercado de la Condamine, en la plaza de Armas, que cada mañana se cubre de puestos con productos de temporada y terracitas donde alternar al sol y probar los aperitivos típicos: los barbajuan (raviolis fritos).
Otra curiosidad de este pequeño territorio es que Mónaco tiene su propio licor local, L´Orangerie, fabricado con las naranjas que se recogen de los árboles que se encuentran en las calles y producido en una pequeña destilería que, a su vez, hace de tienda. Terrae, un proyecto creado por Jessica Sbaraglia que tiene su huerto-granja a los pies de la torre de Odeon (el edificio más alto de Mónaco), provee de huevos y verduras a particulares y restaurantes. También se plantan huertos por toda la ciudad, en rotondas, en el hospital, azoteas, restaurantes, escuelas o empresas. Intentando modernizar así esta urbe, con una de las mayores densidades de población del planeta, con otro tipo de lenguaje y acercarla a la naturaleza
Dónde comer
Dónde dormir
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L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris
Issued on: 27/05/2022 - 17:06
Emma JAMES
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As the war in Ukraine continues, one Parisian NGO is using art as a force for unity. The "Agency of Artists in Exile" is currently inundated with requests from both Ukraine and Russia. The agency is building bridges and collaborations between artists from both countries, all of whom are united in their opposition to Vladimir Putin's war. Our team reports.
CANNES FILM FESTIVAL
War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022
ENCORE!
Cannes 2022: Ukrainian director Sergei Loznitsa on the lessons of history
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
Opex 360
Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
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« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
Valeurs Actuelles
« Vacarme, outrance, confrontation » : à Paris, Bernard Cazeneuve règle ses comptes avec Mélenchon
Quand Bernard Cazeneuve attaque, il ne fait pas semblant. L’ancien Premier ministre de François Hollande, qui a claqué la porte du Parti socialiste dans la foulée de la création de la Nupes, a très vigoureusement attaqué Jean-Luc Mélenchon, mardi 24 mai à Paris. Il s’était rendu dans le 20ème arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate socialiste soutenue par le PS… mais faisant face à une autre candidate investie par la Nupes. Une soirée au cours de laquelle Bernard Cazeneuve a salué en Lamia Aaraje une figure républicaine « dont la représentation nationale ne peut que s’enorgueillir », relate Le Figaro ce mercredi 25 mai.
Mais si l’ancien socialiste a tant salué la femme politique, c’était surtout pour mieux taper sur Jean-Luc Mélenchon. Face à « la gauche républicaine et laïque » de Lamia El Aaraje se dresse, selon Bernard Cazeneuve, une gauche « tumultueuse, qui préfère le vacarme, l’outrance, la confrontation de tous contre tous à la nécessité de trouver un chemin qui rassemble », une gauche qui préfère « attiser les colères que nourrir l’espérance ».
« La 4e République sans le talent ! »
Face à cette gauche désormais rassemblée, l’ancien Premier ministre a appelé les socialistes à « trouver les valeurs pour dire ce [qu’ils sont], avoir suffisamment de fierté de ces valeurs pour les porter dans une campagne et loin, dans le temps long de [leur] histoire ». Parmi ces valeurs, Bernard Cazeneuve a évidemment cité la laïcité, « une valeur intangible (…) et le droit donné à chacun d’entre nous de croire ou ne pas croire ». Une laïcité qui, surtout, est « une manière de dire à tous les musulmans de France que parce que nous n’aimons pas l’islamisme qui est un totalitarisme, nous les protégerons de ce que l’islamisme peut produire d’enfermement de la femme dans une prison, qu’elle soit de vêtement ou de béton », cite Le Figaro.
Et au cas où Jean-Luc Mélenchon n’en aurait pas eu assez, ou n’aurait pas compris qu’il est la véritable cible de ces saillies, Bernard Cazeneuve persiste et cible : « La 6e République de Mélenchon, c’est la 4e République, sans les talents », a-t-il persiflé, non sans fustiger les marottes de l’ancien sénateur socialiste – telles que « la consubstantialité de la violence à la police » ou « l’organisation de la discrimination au moyen des institutions et des administrations de la République ». Preuve qu’en plus de bien les porter, l’ancien Premier ministre sait aussi tailler des costumes.
Valeurs Actuelles
Qui veut casser AgroParisTech ?
Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.
En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.
En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.
Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.
Guerre des chapelles avec Hectar
« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.
« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.
France24 - World
Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh
Issued on: 27/05/2022 - 11:55
The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.
Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.
On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".
>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya
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Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh
UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar
Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless
Valeurs Actuelles
Devoteam : la réussite à la française
À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.
Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »
Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »
Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.
Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”
« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.
Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.
« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.
Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »
D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.
Des propositions de rachat ignorées
Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »
L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale
Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport
De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».
Une autre procédure lancée par le Sénat
Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Por favor, Dios, déjalo vivir’: las fuerzas rusas azotan el este de Ucrania
Severodonetsk, una ciudad minera e industrial que se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, está en la mira de Moscú.
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Por Carlotta Gall
Photographs by Finbarr O’Reilly
SEVERODONETSK, Ucrania— Una mujer se bajó de la ambulancia llorando y con las manos llenas de sangre. Los médicos de la policía la llevaron al interior de su puesto de primeros auxilios mientras la mujer pedía ayuda para su esposo, quien yacía en la ambulancia.
“Por favor, Dios, déjalo vivir”, suplicó la mujer, Olha. “Ni te imaginas la persona que es. Tiene un corazón de oro”.
Pero los camilleros ya habían dejado de atenderlo. El esposo de Olha, Serhii, murió al mediodía del martes 24 de mayo. Es otra víctima del incesante bombardeo de artillería y disparos que, durante tres meses, las fuerzas rusas han lanzado sobre esta ciudad ubicada en el frente de guerra.
Severodonetsk, una ciudad minera e industrial, se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, lo que la coloca directamente en la mira de Moscú. Las fuerzas rusas, repelidas en la capital, Kiev, han volcado toda la fuerza de su estrategia hacia el este. El objetivo es apoderarse de una gran parte del territorio que está cerca de la frontera rusa, aunque eso ha tenido cierto costo para ellos.
Severodonetsk también tiene una gran importancia estratégica para los ucranianos, quienes han pasado semanas defendiéndola de manera feroz. A principios de este mes, las fuerzas rusas sufrieron grandes pérdidas cuando intentaban cruzar el río Síverski Donets y consolidar su posición.
En Severodonetsk, eso ha ocasionado meses de trauma a medida que Moscú ha intentado rodear la ciudad y asediarla. En la actualidad, las fuerzas rusas están apostadas en tres lados.
Viajar a Severodonetsk es peligroso. Para poder llegar aquí el martes 24 de mayo, un equipo de reporteros de The New York Times condujo con escolta policial a través de pequeños pueblos y campos para evitar los disparos de artillería desde las posiciones rusas y luego pasó a gran velocidad por un puente de un solo carril, que es la única ruta de acceso que le queda a la ciudad.
En casi todas las calles, había escombros causados por los bombardeos rusos.
Las aletas de los cohetes sobresalían de los cráteres en el asfalto. Un poste eléctrico destruido y sus cables colgaban del otro lado de la calle. Coches quemados, destrozados por la metralla y a veces volcados, yacían abandonados dondequiera que los hubiera arrojado una explosión. Un camión colgaba de forma precaria al costado de un puente.
Para los policías de Severodonetsk, era un día más.
Los agentes han mantenido una presencia policial en la ciudad, así como en la ciudad vecina de Lisichansk. Les han llevado suministros a los habitantes que quedan, recogen a los muertos y heridos y evacúan a las personas para que se alejen del frente de batalla.
“Muchos eran tipos normales, pero cuando comenzó la guerra se convirtieron en héroes”, afirmó el jefe de policía de la región de Lugansk, Oleh Hryhorov, sobre sus oficiales. “Muchos se han quedado porque de verdad comprenden que es su deber”.
Aunque gran parte de la región de la que Hryhorov es responsable ha sido ocupada por las fuerzas rusas, ha logrado mantener un cuartel general en Severodonetsk y comanda una fuerza compuesta principalmente por nativos de las regiones orientales de Lugansk y Donetsk, las cuales Rusia reclama como propias. Muchos de ellos perdieron sus hogares hace ocho años en la guerra en Ucrania oriental y ahora lo han vuelto a perder todo, afirmó.
Mientras las fuerzas militares ucranianas luchan por defender la ciudad, con artillería y tanques para repeler los avances rusos, la fuerza policial ha intentado atender las necesidades de la población civil. Dentro de un galpón, un grupo de trabajadores redactaba listas sobre las personas que necesitaban ayuda y las que querían evacuar la zona. Una hilera de mantas sobre tablas de madera fungía como un puesto de primeros auxilios. En el patio, la gente llenaba baldes de agua de un camión cisterna.
Mientras tanto, los rusos han incrementado sus bombardeos en los últimos días y, según el jefe de la policía, parece inminente que realizarán un nuevo ataque.
Ahora, incluso los civiles que habían optado por quedarse en sus hogares y que habían rechazado ofertas de evacuación están pidiendo ayuda para salir, aseguró Hryhorov. En la actualidad, la policía está sacando entre 30 y 40 personas al día.
El peligro también es cada vez mayor para sus oficiales, que son más de 100 en los dos asentamientos. El martes 24 de mayo, Hryhorov sostuvo una reunión con su personal para diseñar una estrategia sobre qué hacer en caso de que los rusos los rodearan.
Por ahora, se quedarán donde están, afirmó, ya que no hay nadie más que pueda ayudar a la población.
Antes de la guerra esta ciudad tenía una población de 100.000 habitantes, y todavía quedan miles de personas. Muchas viven en sótanos y refugios antibombas comunales. Otras siguen en sus apartamentos o pequeñas cabañas de madera en medio de jardines y calles arboladas. Algunos son pensionistas. Otros carecen de los medios —o las ganas— para escapar. Otros incluso simpatizan con el gobierno ruso.
Muchos parecían estar simplemente abrumados por los acontecimientos.
Mientras un equipo de oficiales descargaba suministros de alimentos para las familias de los bloques de apartamentos que están en la parte vieja de la ciudad, dos mujeres se le acercaron al comandante de la policía. Querían ser evacuadas, pero cuidaban a sus madres, quienes estaban confinadas en sus camas debido a accidentes cerebrovasculares.
“No tengo nada de dinero, ni siquiera monedas”, afirmó Viktoriya, de 49 años, mientras comenzaba a llorar. “No tengo familiares ni adónde ir”.
Viktoriya había estado en contacto con un grupo de ayuda estadounidense que se había ofrecido a ayudarla cuando la ciudad todavía tenía conexiones de teléfono e internet. Sin embargo, contó, nunca llegaron. Su madre, Valentina, tiene 87 años y no puede caminar.
Mientras hablaba, el disparo de un francotirador pasó silbando muy cerca de sus cabezas. El comandante de la policía se agachó y se dio la vuelta para buscar el lugar del impacto. Sin embargo, las dos mujeres parecieron hacerle caso omiso al disparo, así como a las explosiones que sonaban cerca.
La segunda mujer, Lyudmila, de 52 años, dijo que vivía en un apartamento en el cuarto piso y que no se atrevía a bajar al sótano cuando había bombardeos porque no podía dejar sola a su madre en el piso de arriba.
“Tengo que darle de comer con la mano”, dijo. “Nos sentamos y sentimos miedo y no sabemos qué hacer”.
El bloque de apartamentos ya había sido alcanzado una vez por un proyectil, y un apartamento estaba parcialmente quemado.
“No lo prometemos, pero lo intentaremos”, dijo el jefe de policía, en respuesta a la petición de evacuación de las mujeres.
Los equipos policiales han estado reuniendo a quienes quieren irse en pequeños grupos y los han llevado a un punto de reunión, donde los sacan en un autobús blindado.
La operación está llena de escollos e incertidumbres, entre ellos el inicio de nuevos bombardeos, que paralizan cualquier movimiento. Pero mientras los equipos se reunían en el cuartel general de la policía en Lisichansk para planificar la próxima evacuación, dijeron que el último retraso había sido causado por un grupo de evacuados que exigían garantías adicionales.
Otros agentes estaban atendiendo a aquellos para los que la ayuda llegaba demasiado tarde.
Tres agentes de policía, desafiando el fuego de los proyectiles, salieron a recoger y enterrar a los muertos en Lisichansk. Condujeron una furgoneta blanca hasta una casa donde una mujer de 65 años, a la que los vecinos llamaban la abuela Masha, yacía en el patio de espaldas, con los brazos extendidos bajo una manta. Su perro gruñía y ladraba desde su perrera mientras los agentes la metían en una bolsa para cadáveres y la sacaban en una camilla.
La abuela Masha era diabética y la guerra dificultaba conseguir sus medicinas, dijo su vecina, Lena, de 39 años. Su hijo se había marchado con su familia y no pudo volver cuando ella cayó enferma, dijo Lena. Como la mayoría de las personas entrevistadas para este artículo, prefirió dar solo su nombre de pila, por razones de seguridad.
“No quería que esto sucediera”, declaró. “Es una guerra completamente estúpida, pero nadie me pidió mi opinión”.
Los agentes de policía recogieron otro cadáver, el de un hombre de 60 años llamado Sasha, que vivía en una pequeña casa de madera con un jardín muy grande cerca de una base militar.
“Hubo disparos de proyectiles y luego murió”, dijo su vecino y amigo, Mikhail, de 51 años, exasperado. “Dijo que se sentía mal, pero ¿dónde íbamos a llevarlo en caso de emergencia?”.
Severodonetsk tiene un hospital. Pero el único médico que hay allí está atendiendo a 30 pacientes, y ha sido fuertemente bombardeado y es prácticamente inaccesible, dijeron los habitantes de la ciudad.
Los agentes de policía se dirigieron al cementerio, en las afueras de la ciudad, y acercaron su furgoneta a una línea de estrechas zanjas excavadas por una retroexcavadora. Sacaron las bolsas de la furgoneta y las introdujeron sin contemplaciones en la zanja, donde ya había unas 10 bolsas para cadáveres.
Han enterrado a 150 civiles en tres meses, dijo el oficial a cargo, que solo dio su nombre de pila, Daniel, de 26 años. Solamente unos pocos familiares estaban cerca para organizar los entierros adecuados, y el resto iba a las fosas comunes.
“Da mucho miedo que te acostumbres”, dijo Hryhorov.
Su forma de afrontar la guerra es concentrarse en una tarea a la vez, dijo.
“Y mañana será otro día y habrá nuevas tareas”, dijo. “Probablemente, cada uno de nosotros debe hacer lo que debe, y el resultado será alguna victoria común”.
Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagall • Facebook
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France24 - World
Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?
Issued on: 26/05/2022 - 19:25
David GORMEZANO
With Russia’s invasion of Ukraine, nuclear facilities have been caught up in the midst of conventional warfare for the first time in history. That nightmare scenario is one that few of the industry’s players had anticipated. In Chernobyl and Zaporizhzhia, Russian forces represent a lingering threat to the most basic rules of nuclear security.
On the way to Chernobyl along the Dnipro River, a two-hour drive from Kyiv, the imprint left by Russia’s occupation remains, two months after an ordeal that lasted from the February 24 invasion until March 31. Most bridges have been destroyed and our driver warns us to stay on the pavement as landmines lurk beyond.
After the invasion, the exclusion zone around Chernobyl – a 30-kilometre radius around the notorious nuclear plant near Ukraine’s border with Belarus – made global headlines once again. For some 35 days, Chernobyl personnel had to abide the Russian soldiers who seemed oblivious to the dangers inherent in a nuclear site.
“They had a very low level of knowledge. They didn’t understand that the soil here is contaminated, that one mustn’t touch it, and certainly not dig trenches in it,” recounted Ruslan, a technician at the plant, waiting for his bus into work. “And yet that’s what they did and it spurred an increased level of radioactivity at the site. Happily, management handled the situation well.”
Chernobyl shift chief Valentin Geïko became a national hero after he was able to tell various media how he resisted the orders of Russian officers with no scientific knowledge and with ambiguous intentions. Geïko’s sense of humour and his determination helped the plant’s personnel cope while they were held hostage for 20 days, until Russian soldiers finally allowed their colleagues in to relieve them of their duties.
With Russia’s invasion, Chernobyl had the world’s nuclear experts in a cold sweat all over again. Deactivated sensors, troop movements on contaminated soil, and a plant disconnected from the electrical network from March 9 to 14 had specialists fearing the worst.
Sergei, another plant employee, can still hardly believe it, after seeing “the barbarians” turn up inside the exclusion zone that has been insulating the damaged reactor since 1986. “They pillaged everything, broke technical material, equipment. But happily, they didn’t damage the cooling system, which could have provoked a catastrophe.”
Indeed, the Chernobyl nuclear site remains active 36 years after the worst nuclear accident in history. The dismantling of the site’s four reactors is still in progress and, most importantly, some 22,000 highly radioactive spent fuel assemblies are being kept in storage pools that require constant cooling. Another major activity at the site is the surveillance of the 100-plus metre sarcophagus completed in 2019, which isolates the reactor that “melted” during the 1986 disaster.
In Zaporizhzhia, a menacing and disconcerting occupation
While Russian soldiers have now left the Chernobyl site, allowing the plant to return to a level of risk deemed acceptable by international standards, the Zaporizhzhia plant’s occupation, ongoing since March 4, has made for some surreal and worrisome scenes on the other side of the country. The images of artillery fire targeting buildings inside the plant’s enclosure spurred major concern, although no nuclear incident came of it.
Ukrainian authorities said 500 soldiers settled in at the site, with 50-odd military vehicles, including tanks, weapons and explosives of all sorts; an arsenal entirely incompatible with the most basic security rules inside the walls of a nuclear facility.
“Nobody had ever imagined that one could open fire on a nuclear power plant, the way the Russians did in Zaporizhzhia,” said Petro Kotin, president of Energoatom, the public company in charge of nuclear energy in Ukraine. “Today, they are using it as a military base because the perimeter is well protected by walls and video surveillance. They also use the cafeteria and the canteen to better the daily life of their soldiers,” he said thoughtfully. “We have the impression that they themselves don’t understand the objective of occupying the plant. They came, they occupied and they didn’t really know what to do with it.”
Indeed, neither the Russian soldiers nor the 10 to 15 technicians from Rosatom, the powerful Russian civil nuclear energy firm, on site at Zaporizhzhia tried to get their hands on nuclear fuel. Moreover, the plant’s two functioning reactors (out of six in total) are still supplying electricity to the Ukrainian network and powering the cooling systems of the largest nuclear plant in Europe.
Could Russia’s objective be to use the site as a spoil of war to supply electricity to Crimea or other territories? Russia’s deputy prime minister appeared to indicate as much during a visit to Zaporizhzhia last week. “If Ukraine is ready to pay, then (the plant) can operate for Ukraine. If not, then it will operate for Russia,” said Marat Khusnullin, as cited by Russian press agencies.
“For the moment, it is impossible to connect Zaporizhzhia to the Russian electrical network,” Kotin retorted. “For that, one would need to build 200 to 400 kilometres of lines, which would cost more than €500 million and could take two years. But with time and money, the Russians can do it, of course. Look at the means they deployed to build a bridge between Crimea and the Russian Federation” between 2014 and 2018, he added.
The challenge of nuclear security in wartime
Those in the civil nuclear industry believe it is vital to deliberate on the issue of nuclear security in wartime. Terrorist attack scenarios had been considered in the past. But in light of the Russian invasion, the matter of adopting international rules is now on the table.
Over the past three months, Ukrainian authorities have been calling – so far without success – for the International Atomic Energy Agency (IAEA) to commit its members to respecting a five-kilometre perimeter around nuclear facilities inside of which no military forces can be permitted to penetrate.
For now, the Ukrainian government has reinforced the defence of its nuclear sites. “We now have soldiers equipped with Javelin and NLAW anti-tank missiles to protect the nuclear plants. In Zaporizhzhia, we were taken by surprise; there was not yet a single weapon on site. I don’t know specifically what military means were deployed. That is confidential information that I don’t have access to,” said Kotin.
The head of Ukraine’s nuclear power plants has meanwhile forbidden the transport of nuclear material anywhere on Ukrainian territory for security reason. Moving the fuel needed for the reactors to operate will just have to wait until the end of the war. The measure shouldn’t hamper the functioning of Ukraine’s nuclear infrastructure because the country’s authorities followed the advice of American experts dispatched after war began in the Donbas in 2014.
“We followed their recommendation to build new nuclear fuel storage units on Ukrainian soil that would allow our plants to operate for two years. If ever the war were to last more than two years, we’ll see what we have to do then,” Kotin explained.
In Ukraine, the prospect of peace seems a distant one. But the long run is just the sort of timeline that the civil nuclear industry needs to guarantee optimal nuclear security. In the short term, the threat of a battle between Ukrainian and Russian forces for control of the Zaporizhzhia plant cannot be dismissed, with Ukraine displaying its willingness to reclaim all of its occupied territory in the months to come. The prospect of high-intensity combat for control of a nuclear facility? A nightmare, for Europe as a whole.
This article has been translated from the original in French.
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AS IT HAPPENED
Fighting reaches 'outskirts' of key east Ukraine city Severodonetsk
Q&A
‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants
US, allies condemn Russia at UN over its attack on Ukraine nuclear plant
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg France24 - Monde
Une "génération climat" adepte des actions coups de poing
Publié le : 28/05/2022 - 10:52
Bahar MAKOOI
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BNP Paribas, TotalEnergies… Plusieurs assemblées générales de grands groupes accusés d’inaction climatique ont été infiltrées ou bloquées ces dernières semaines par des militants environnementalistes. La marque d'une nouvelle génération de jeunes activistes. Décryptage.
Pour la première fois, Léa Kulinowski, 37 ans, a franchi le pas. Prévenue à la dernière minute, la militante a rejoint les 250 activistes environnementalistes qui ont bloqué, mercredi 25 mai au matin, dans le fracas, l’entrée de la salle Pleyel à Paris, où se tenait l’assemblée générale de TotalEnergies.
Après avoir pris de court les nombreux vigiles et policiers présents, Léa et d’autres ont renversé les barrières métalliques protégeant le trottoir et se sont tout simplement assis devant les portes. Certains se sont menottés entre eux, d'autres ont brandi des banderoles, contraignant ainsi les actionnaires tentant de rejoindre la réunion – la première en présentiel depuis la crise du Covid-19 – à rebrousser chemin.
🚨📢 People chanting #StopEACOP while blocking Total's AGMWe decided to have our People's AGM outside Total's venue as they were planning to continue impressing their shareholders and getting approvals for more dirty fossil fuel investments. pic.twitter.com/mPLOG4p6GT
May 25, 2022Très en colère, plusieurs actionnaires ont insulté les manifestants. Des scènes filmées par les militants et postées immédiatement sur les réseaux sociaux.
"Vous dégagez", "Connasse": Le mépris de certains actionnaires face au courage des activistes climat qui bloquent l'AG de TotalEnergies depuis ce matin #BlocageTotal (Crédit: @greenpeacefr ) pic.twitter.com/AVT8HyagBL
May 25, 2022L’assemblée générale de TotalEnergies s’est malgré tout tenue, à huis clos, en ligne, réunissant plus de 28 000 actionnaires, qui ont majoritairement approuvé le plan climatique soumis à leur vote. À l'extérieur de la salle, les manifestants, encerclés par une vingtaine de policiers, ont fini par être évacués.
À l’initiative de plusieurs ONG – dont Greenpeace, Alternatiba, ANV-Cop21 et Les amis de la Terre –, cette action coup de poing visait à dénoncer les projets du groupe pétrolier et gazier, jugé "totalement irresponsable" car il continue à exploiter et développer des énergies fossiles, notamment en Angola, en Tanzanie ou au Mozambique. Dans le viseur également, la présence du groupe en Russie malgré la guerre engagée par Moscou en Ukraine.
Bonjour @LeaBalage, nous reconnaissons l’Accord de Paris comme une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique et chaque investissement significatif fait l’objet d’une évaluation prenant en compte ces objectifs. https://t.co/vz4fWafzj3
May 25, 2022Habituée au militantisme, mais plutôt du côté des tribunaux, Léa Kulinowski, juriste pour l’ONG Les amis de la Terre, estime l’action réussie. "C’est important à titre personnel de montrer qu’on a un peu de pouvoir. J’avais besoin de sentir que j’essaie d’agir en tant qu’individu pour faire entendre l’urgence climatique."
Multiplication des actes de désobéissance civile
Depuis quelques semaines, des activistes mettent la pression sur les grands groupe accusés de polluer, en infiltrant les assemblées générales réunissant leurs principaux actionnaires et financeurs. Plusieurs membres d’Alternatiba ont ainsi réussi à rejoindre, le 18 mai, l’assemblée des actionnaires de BNP Paribas.
Parmi eux, la militante Camille Etienne, qui a expliqué dans un long fil sur Twitter la stratégie visant à acheter plusieurs actions lui permettant d’être conviée à l’événement. Sur place, la jeune femme est parvenue à prendre la parole pour questionner BNP Paribas sur ses engagements climatiques et ses investissements dans les "projets d’expansion pétrolière" de TotalEnergies, avant de finir sous une pluie d’insultes, allant jusqu’aux menaces de mort.
Comment se rendre à l’AG de @BNPParibas, le premier financeur européen de l'expansion des énergies fossiles à 10h, et repartir en ayant reçu une menace de mort de la part de ses actionnaires à 12h. Fil 🧶 ⬇️
May 18, 2022L’affaire a été peu relayée par les médias, mais fait du bruit sur les réseaux sociaux. "Les phénomènes de désobéissance civile se sont multipliés en France et en Occident depuis le début des années 2000 avec l’émergence des réseaux sociaux, formidable vecteur pour faire parler de soi, dénoncer, et attirer l’opinion publique", analyse Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS et à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
L’éveil d’une génération climat
Cette chercheuse, qui a consacré de nombreux travaux à la désobéissance civile, voit aussi dans la multiplication de ces actions l’éveil d’une génération climat. "Il y a toujours des jeunes parmi les militants écologistes, mais depuis cinq ans, on constate un rajeunissement, au sens où il y en a beaucoup plus. Ces jeunes sont ceux qui se sont frottés à l’action collective pendant les marches et les grèves étudiantes pour le climat."
À la différence de la génération des militants des années 1990, ces jeunes ont grandi dans l’écoanxiété, qui augmente de jour en jour à mesure que les effets du réchauffement climatique se font ressentir, y compris en France. "Le Covid-19 est également passé par là, ajoutant une lucidité sur le fait que les sociétés occidentales ne sont plus épargnées", poursuit Sylvie Ollitrault.
La frustration face à l'inaction des pouvoirs publics est un autre moteur du passage à l'acte militant. "On a bien vu que les élections et la politique donnent des résultats décevants", estime Léa Kulinowski, "alors on a recours à des méthodes différentes".
Cet engagement dans la désobéissance civile prend racine dans une "déception généralisée", confirme Sylvie Ollitrault. "Une déception à l’égard de l’action politique au sens du vote et des grandes conférences internationales. Les États ne vont pas assez loin. Le temps politique est long alors qu’on a le sentiment qu’il faut accélérer le processus de protection de l’environnement", analyse-t-elle.
Une répression policière accrue qui dissuade les plus âgés
La désobéissance civile n'est pas sans risques : les militants écologistes sont davantage réprimés et arrêtés. "Nous observons depuis cinq ans une répression ou des violences policières. La répression est plus violente que ce que l’on peut penser, même lors d’actes non violents", assure Sylvie Ollitrault.
#BlocageTotal : beaucoup de FDO sur place @TotalEnergies ne peut plus opérer sans une forte présence policièreMalgré la répression on est là, on fait face à @TotalEnergies et son mondepic.twitter.com/9Yto6PgInq
May 25, 2022Léa Kulinowski, qui a vécu le blocage de l’assemblée générale de TotalEnergies de l’intérieur, a été "choquée", dit-elle, de voir certains manifestants recevoir "du gaz lacrymogène en plein visage". "Les policiers étaient très armés, c’était impressionnant. Nous étions assis devant l’entrée pour en bloquer l’accès et des bombes lacrymogènes ont été clairement dirigées vers les yeux. J’ai trouvé ce comportement disproportionné alors que nous répétions que nous étions non violents, que nous voulions juste bloquer l’entrée, pas entrer à l’intérieur", raconte la militante.
Exit donc l’ambiance "bon enfant" des manifestations des années 1990, constate Sylvie Ollitrault, qui observe le militantisme environnemental depuis plusieurs générations. "Aujourd’hui, les actions s’anticipent, les manifestants se préparent avec des tenues appropriées, des foulards… car ils savent que la répression s’est accrue. Ça peut dissuader des familles de participer. Les jeunes, en revanche, sont surreprésentés. Ils sont en meilleure forme physique pour courir en cas de besoin."
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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique
La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse
Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - Monde
Émission spéciale : la préservation de l’environnement, le grand défi de l'Afrique
Publié le : 27/05/2022 - 19:12
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le "Journal de l’Afrique" est à Accra, où se tiennent les Assemblées générales de la Banque africaine de développement. Le réchauffement climatique et l’environnement sont au menu de ce rendez-vous annuel. L’occasion pour l’équipe du journal et ses correspondants de partir à la rencontre d’activistes qui militent pour les énergies renouvelables ou luttent contre la pollution au Ghana, au Rwanda, en RD Congo ou au Sénégal.
Le Ghana vient de se doter d’une nouvelle autoroute qui relie la capitale au Nord du pays, indispensable au développement de l’économie, et qui prend en compte l’environnement de la zone.
Le Rwanda, de son côté, encourage l’utilisation de véhicules électriques, après avoir banni le plastique. En RD Congo, des scientifiques mesurent la pollution dans les cours d’eau de Kinshasa pour alerter les populations. Au Sénégal, des femmes se mobilisent pour sauver la mangrove : autant d’initiatives pour tenter faire reculer le réchauffement climatique et la pollution des sols.
Nos invités :
- Sheila Akyea, ingénieure en charge des infrastructures routière, Banque Africaine de développement.
- Chibeze Ezekiel , activiste pour l’environnement, lauréat 2020 du prix Goldman pour l’environnement.
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FONCIER
Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
Focus
Pollution massive du Lac Victoria : le plus grand lac d'Afrique se meurt
Valeurs Actuelles
SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine
Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - Monde
Davos : le Forum économique mondial revient en présentiel
Publié le : 24/05/2022 - 12:22
Aziza NAIT SIBAHA
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Près de 2 500 dirigeants et experts du monde entier sont attendus du 22 au 26 mai dans les Alpes suisses, pour la première édition du Forum de Davos en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. À l’ordre du jour, une multitude de défis géo-économiques qui affectent le monde aujourd’hui. Au programme dans cette émission également, la finale de la Ligue des champions qui aura lieu le 28 mai au Stade de France, enceinte dans laquelle le Real Madrid va affronter Liverpool.
Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar.
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L'Ukraine au cœur de l'édition 2022 du Forum économique mondial de Davos
La chronique de l’éco
Le Forum économique mondial de Davos à un tournant
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale
Valeurs Actuelles
Venir en aide aux Ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.
Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.
De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.
Assurer une formation éducative
La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »
À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.
Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).
France24 - World
Looking back at when Sicilian mafia Cosa Nostra assassinated Italian judges
Issued on: 27/05/2022 - 16:17
Natalia MENDOZA
Natalia MENDOZA
Created on the island of Sicily in the mid-19th century, Cosa Nostra soon became one of the most powerful branches of the Italian mafia. In 1986, the Italian justice system launched a counter-offensive, with the Palermo prosecutor's office leading the charge. Judge Giovanni Falcone became a symbol of the fight against the mafia but on May 23, 1992, he was killed in a car bombing, along with his wife and three bodyguards. His colleague and friend Paolo Borsellino was murdered less than two months later. Three decades on, our correspondents report on how these assassinations by Cosa Nostra sparked an awakening and an ongoing fight against the mafia.
Cosa Nostra (Italian for "our thing") is also nicknamed "The octopus" for its ability to infiltrate all aspects of society. The Sicilian mafia spread from Italy to the US in the 20th century, taking root in major cities like Chicago and New York, the latter famously depicted in the "Godfather" films. The mafia remains active, with thousands of members. But it is hated by many Sicilians for its extortion of "pizzo": protection money from businesses. Today, the fight against them continues.
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ON THE GROUND
Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia
Reporters
Italy's 'Ndrangheta mafia: A trial for the history books
Italy targets 'Ndrangheta crime group in biggest mafia trial in decades
Valeurs Actuelles
Coup de projecteur sur neuf associations
Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France
La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.
Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.
www.eveilleurs.fr
L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes
C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.
L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »
icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles
SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul
Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).
Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).
www.soschretiensdorient.fr
Arcade : restaurer le patrimoine
Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.
Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».
patrimoine-arcade.fr
L’Institut de formation politique : servir le bien commun
Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.
Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».
ifpfrance.org
Stop au porno : une guerre incessante
Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.
Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.
www.stopauporno.fr
SOS Calvaires : redresser les croix
Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.
Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.
soscalvaires.org
Lejeune Académie, défendre la dignité
Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).
Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.
lejeune-academie.com
Fondation pour l’école : mieux former
L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.
Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.
Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.
www.fondationpourlecole.org
France24 - World
US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings
Issued on: 27/05/2022 - 10:20
NEWS WIRES
America's biggest gun lobby, the National Rifle Association, pressed ahead with preparations for its annual gathering starting on Friday in Houston, just 280 miles (450 km) from the scene of the country's worst school shooting in a decade.
An 18-year-old gunman armed with a semi-automatic rifle that he was legally able to purchase stormed an elementary school in Uvalde, Texas, on Tuesday, killing 19 children and two teachers in a hail of bullets.
The NRA gathering takes place this year in the shadow of not one but two gun-driven massacres in recent days. An avowed white supremacist who was also armed with a semi-automatic rifle shot and killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo, New York, earlier this month.
In a country where gun rights are enshrined in the Constitution and gun sales in the millions are surging, the NRA is likely to shrug off new calls for more gun control measures despite the latest shootings. The Republican Party, which has thwarted Democratic Party efforts in Congress to legislate stricter gun measures, is closely aligned with the NRA.
A page on the NRA's website dedicated to the gathering is dominated by a message offering its "deepest sympathies" to the victims of Tuesday's school shooting. The rest of the page promotes the annual meeting, where Republicans including former President Donald Trump are scheduled to speak.
"See thousands of guns from top manufacturers," NRA CEO Wayne LaPierre says in a video below the statement. "The enemies of freedom are real and we need to be ready."
The NRA's decision to proceed with its largest annual gathering, despite planned protests, is part of a decades-long strategy of standing up to pressure for gun control that harks back to the 1999 Columbine High School shooting in Colorado.
Then, the NRA's annual convention was scheduled to take place in Denver just days after the shooting, in which two high school seniors shot and killed 12 classmates and a teacher before taking their own lives.
NPR in 2021 obtained a recording of top NRA officials deciding not to cancel the meeting, in part to avoid looking like they were accepting responsibility for the massacre.
The meeting was scaled down and an accompanying gun show cancelled, according to media reports at the time.
Its Houston meeting, however, comes with the NRA embattled on several fronts - apart from the shootings, it is battling internal discord, corruption scandals, and shaky finances.
"The NRA is fumbling financially and organizationally," said Brandon Rottinghaus, a political science professor at the University of Houston. But, he added, "their influence is beyond politics. It's about crafting a narrative about what gun ownership means in America."
The NRA's reputation with some gun rights supporters was hit in 2020 when New York Attorney General Letitia James sued the group, alleging senior leaders of the non-profit group of diverting millions of dollars for personal use, including family trips to the Bahamas. The NRA then filed for bankruptcy protection but a U.S. bankruptcy judge ruled against the group, finding it did not file for Chapter 11 in good faith.
With the NRA looking at the possibility of both bankruptcy and a takeover by James, a New York Democrat, LaPierre is facing a leadership challenge in Houston, but is widely expected to survive.
"The NRA is much more focused on its internal battle right now," than on lobbying, said Richard Feldman, a former NRA lobbyist. "It's about the survivorship of the current leadership and board."
The NRA did not respond to requests for comment.
Asked whether the timing of the meeting was appropriate, White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said, "It's not about the convention, what is inappropriate is that the (NRA) leadership ... has proven time and time again that they are contributing to the problem of gun violence, not trying to solve it."
Arms manufacturer Daniel Defense said it was no longer attending the NRA meeting due to the Uvalde shooting where “one of our products was criminally misused.” “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in
Texas at the NRA meeting,” Steve Reed, VP of Marketing, said in an email.
Americans have nuanced view of guns
Americans are broadly supportive of both the right to own firearms and the idea of regulating gun ownership. A Reuters/Ipsos poll conducted on Wednesday found that 66% of Americans, including 53% of Republicans, supported moderate or strong regulations on gun ownership.
But some 57% of respondents said they were less likely to vote for a candidate who takes money from the NRA or gunmakers, a view held by 43% of Republicans.
As the NRA, which says it has more than 5 million members, has lost might, national and state-level gun rights groups have emerged -- at times promoting a platform of zero compromise on gun control.
"The gun lobby has only gotten more extreme, violent and dangerous over time," said Shannon Watts, founder of the gun control group Moms Demand Action.
After the Uvalde shooting, Gun Owners of America, which bills itself as tougher than the NRA, said policymakers should discuss "real solutions" like arming teachers.
(REUTERS)
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‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response
The Debate
In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
Davos Debate 2022: A new era of industrial development?
Issued on: 27/05/2022 - 13:53
Kate MOODY
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Two years of crises have changed almost everything we thought we knew about business and politics, including how they intersect. Supply chains have been turned upside down, while national economic interests have clashed with global partnerships. So is now the time for bigger and bolder spending, cooperation and innovation? Is this the beginning of a new area of industrial development? At the World Economic Forum in Davos, FRANCE 24's Business Editor Kate Moody puts these questions to a panel of prestigious guests.
Our guests:
Herbert Diess, CEO of Volkswagen Group
Pat Gelsinger, CEO of Intel
Paolo Gentiloni, European Commissioner for Economy
Mariana Mazzucato, Professor of Economics at University College London
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People & Profit
Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'
Business Daily
Davos 2022: Will war in Ukraine derail international investment?
Business Daily
Davos 2022: Businesses face post-pandemic labour shortage
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
L'Humanité
Fête des mères. Quand Auchan célèbre la ménagère
En 2022, à quelques jours de la fête des mères, les mentalités ne semblent pas avoir évolué dans les rayons de la grande distribution. Pour exemple, cette gondole d’un supermarché Auchan d’Orléans (Loiret) qui propose, comme cadeau idéal pour la maman méritante… un aspirateur ! Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à réagir à ce cliché sexiste d’un autre temps. Sabine, une cliente du magasin, n’en revient toujours pas. « Je suis profondément énervée que l’on continue de réduire les mamans au rôle de ménagère, regrette-t-elle. La société est suffisamment inégalitaire comme cela pour ne pas en rajouter ». Surtout de la part d’une enseigne qui abuse du temps partiel imposé et qui paye ses hôtesses de caisses au lance-pierre. Contacté par l’Humanité, le groupe Auchan n’a pas souhaité réagir.
https://twitter.com/CallGate74/status/1529755181965053952
auchan France24 - World
Pop legends ABBA return to stage, but only as virtual avatars
Issued on: 27/05/2022 - 14:36
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Performing their much-loved hits like "Mamma Mia!" and "Dancing Queen", Swedish supergroup ABBA returned to the stage on Thursday, albeit as digital avatars, for a new London concert residency.
The band - Bjorn Ulvaeus, Benny Andersson, Agnetha Faltskog and Anni-Frid Lyngstad have been brought to virtual life as digital versions of themselves from their 1970s heyday, thanks to motion-capture technology. Their last performance together was some 40 years ago.
The foursome, all now in their seventies, posed for pictures together at the concerts' red carpet premiere on Thursday at a purpose-built venue, dubbed ABBA Arena.
"I think we all are very happy to be back in London because I haven't been here for I don't know how many years," Faltskog told Reuters.
"It is so nice to see all the faces and all the expectations and everything. It goes right into your heart."
ABBA worked with an 850-strong team from Industrial Light & Magic, founded by "Star Wars" creator George Lucas, for the project.
Accompanied by a live band, the avatars, or ABBA-tars, perform some 20 songs during the 90-minute show, called "Voyage". During the show, they made jokes and even had costume changes.
The real ABBA watched among the audience and came on stage at the end, hugging each other and waving to the crowd.
The concerts, which officially begin on Friday, are part of a hugely successful comeback for the band, who topped charts last November with "Voyage", their first album in 40 years.
Formed in 1972, ABBA won legions of fans around the world and has sold an estimated 385 million records.
They split in the early 1980s, with rumours swirling for years they would reunite on stage.
"ABBA has never left us," Faltskog told one reporter.
Asked if this was it for the band, Lyngstad told Reuters: "Depends how long we stay alive... If we are lucky."
"I don't think we'll do another one... Definitely no but never say never," Andersson added.
"The avatars go on living," Ulvaeus said
(REUTERS)
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Swedish supergroup ABBA return with new album ‘Voyage’ after 40-year hiatus
Depeche Mode keyboard player Andy Fletcher dies at 60
ENCORE!
France's Eurovision entry to sing in Breton language
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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How a French Bank Captured Haiti
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Bientôt promu en Espagne, le congé menstruel fait débat en France
ActuCette mesure est souhaitée par une majorité de Françaises. Elle pourrait pourtant être source de nouvelles discriminations, alertent Osez le féminisme ! et la CGT.
Pablo PatarinRègles abondantes, douloureuses, invalidantes… au travail comme au quotidien, le cycle menstruel est synonyme de contraintes lourdes pour les femmes. Le Japon, l’Indonésie, ainsi qu’une dizaine d’autres pays pourraient bientôt être rejoints par l’Espagne dans l’instauration d’un congé menstruel. Pourtant, de nombreuses organisations féministes estiment qu’il s’agit d’une « fausse bonne idée » ; 50 % des femmes se disent aujourd’hui atteintes de règles douloureuses, aussi nommées « dysménorrhées », pouvant constituer un obstacle important dans leur travail. Le congé menstruel proposé par le gouvernement de gauche espagnol vise à reconnaître le problème au niveau des entreprises. « Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes, se félicite Irene Montero, ministre espagnole de l’Égalité. C’en est fini d’aller au travail en se gavant de comprimés et de cacher notre douleur. » En France, 68 % des femmes seraient favorables à cette mesure, et même 78 % chez les 15-19 ans, selon un sondage Ifop de mars 2021.
Pour Fabienne El-Khoury, porte-parole d’Osez le féminisme ! et chercheuse en santé publique, « tenter de lever ce tabou est louable, car pendant longtemps, les douleurs et maladies spécifiques aux femmes étaient invisibilisées ». Pourtant, l’association féministe n’est pas favorable au congé menstruel. Parmi les craintes liées à une telle mesure, Fabienne El-Khoury évoque la possible discrimination à l’embauche qui pourrait s’abattre sur les femmes en raison de leur indisponibilité supposée.
« les femmes ne sont pas là que pour la reproduction »
Le congé menstruel pourrait également induire une certaine stigmatisation : « Beaucoup de femmes ne souhaitent pas que leurs collègues sachent quand elles ont leurs règles. » La chercheuse redoute enfin que l’accès au secret médical par l’employeur puisse faire jurisprudence, « d’autant plus que si une femme tombe enceinte, elle serait contrainte de l’annoncer immédiatement, alors que beaucoup préfèrent attendre le deuxième trimestre de grossesse ».
« Avec le congé menstruel, le message, c’est “ayez mal, mais chez vous”. Nous, on pense qu’il faut mieux accompagner les femmes dans ces douleurs. Cela passe par la recherche », explique Fabienne El-Khoury. Ces douleurs cacheraient souvent des maladies variées, peu prises en charge, et que la recherche peinerait encore à résoudre. Dans le cas de l’endométriose, les études menées se concentreraient avant tout sur l’enjeu d’infertilité, « mais les femmes ne sont pas là que pour la reproduction », glisse Fabienne El-Khoury. Alors qu’en février dernier était annoncée la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, la chercheuse se montre peu confiante : « Sur ces sujets, la Macronie, c’est beaucoup de promesses et peu d’investissements… »
La CGT, elle, « ne revendique pas de droit à congé spécifique », mais plutôt « la fin des jours de carence existants en cas d’arrêt maladie ». Le syndicat rappelle la nécessité de lutter contre la précarité menstruelle et estime « qu’avec des règles douloureuses, travailler peut être impossible, notamment lorsqu’on exerce un métier avec des postures pénibles ».
cycles menstruelsendométrioseespagneosez le féminisme France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
BBC
How Danny Boyle brought the Sex Pistols to life
By Mark SavageBBC Music Correspondent
When Trainspotting director Danny Boyle set out to make a mini-series about punk icons the Sex Pistols, he had one condition: The actors had to play the songs for real.
There'd be no lip-syncing and no miming. Every riff and every syllable would be captured live on stage, in front of an audience, chaotic and unvarnished. Just like the originals.
But turning a cast of predominantly unknown and first-time actors into a proper band doesn't happen overnight. Boyle demanded, and received, a three-month rehearsal period - an almost unheard of length of time for a TV show.
"It was a bit like secondary school," says Anson Boon, who plays Sex Pistols frontman John Lydon, aka Johnny Rotten.
"In the morning, we'd all have individual tuition for music, so I'd be down the corridor screaming my head off and drowning out everyone else's music lessons. After break time, we'd come together as a band and we'd play for a few hours. And then after lunch, we would do scene practice with Danny."
"Everything was forged in that rehearsal time," says Louis Partridge, who portrays Sid Vicious. "It was wicked."
Music rehearsals were overseen by Karl Hyde and Rick Smith of the dance band Underworld. But even though punk was defined by its untutored, anyone-can-play aesthetic, the young cast weren't cut any slack.
"The bass is pretty hardcore for first time players," says Christian Lees, who plays bassist Glen Matlock. "But I would cover my blisters in liquid Band Aid and just keep playing."
"I had to have physiotherapy on my jaw all the time, because of the pressure that would build up in my face," adds Boon.
The pain paid off.
Boyle's six-part series charts the Pistols' brief-but-explosive career, from utter obscurity to global infamy - even recreating their infamously swear-laden TV interview with Bill Grundy that scandalised the nation.
The show has already been praised as "volatile, raw and chaotic" by Empire Magazine and a "feral scream against the establishment" by Slashfilm - and the cast's immersion in the music is crucial to its authenticity.
But a cloud hung over the cast as they filmed their first scenes, as Lydon sued his ex-bandmates, saying they had no right to license the Pistols' songs to the show without his permission.
"We were aware it was happening," says Talulah Riley, who plays punk designer Dame Vivienne Westwood. "We used to joke, 'Is this [show] ever going to be seen by anyone?"
In the end, Lydon was overruled, with a judge saying the rest of the band were entitled to invoke "majority voting rules" over the use of their songs.
But the former frontman's anger didn't stop there. When a trailer for the series dropped in April, Lydon raged that it was a "middle-class fantasy" that put words in his mouth and "rewrote history".
Boyle was disappointed, but not surprised, by Lydon's tirade.
"I don't want him to like it - I want him to attack it," he told the Guardian earlier this week. "I think that's his absolute right."
Boon, who had to embody Lydon on screen, is equally diplomatic.
"There's that age-old punk saying that if you were really there, you can't remember it. And they all remember certain things differently because it was so important to them," he reasons.
Still, he would have liked to receive Lydon's blessing for the role. "That would have been the icing on the cake."
Starved of the real thing, Boon studied old footage, photographs and interviews to capture what the show calls Rotten's "rancid brilliance".
"I'm fascinated by the physical transformation he went through," says Boon. "In one of the earliest videos of the Sex Pistols, I noticed his shoulders were much more hunched. Then around Grundy, the shoulders dropped a bit, and by the time they played in America, his chest was almost puffed.
"It's like his body changed as his star rose, so I just sort of documented it."
The actors also got help from surviving Sex Pistols Glen Matlock, Paul Cook and Steve Jones (whose memoirs form the backbone of the show) as well as other people who knew the band.
"I remember Chrissie Hynde coming in to watch us play. The pressure was colossal," says Partridge.
"And her one note to me was, 'You look too intelligent'. So I had to dumb it down."
The actors were also given advice by the late Pamela Rooke, aka Jordan, who was credited with helping create the punk look.
"We played Holidays In The Sun for her," recalls Boon affectionately. "That was her favourite, but she never got to see them play it live because it was one of their later songs and they mainly did it in America.
"Her advice for me was, 'You need to pigeon toe your feet more.' She said she was always at the front of gigs and she always remembered Johnny's toes pointing in like that."
But perhaps the trickiest characters to pinpoint were Sid Vicious and Nancy Spungen (played by Emma Appleton), whose self-destructive, drug-fuelled relationship ended in tragedy when Spungen was found dead with stab wounds in a New York hotel. Vicious died of an overdose four months later, while awaiting trial for her murder.
They are often painted as the villains of the Sex Pistols story, but Appleton took a more sympathetic view.
"I think they both felt the world didn't understand them, and I think they recognised themselves in each other," she says.
"They completed each other and destroyed each other at the same time... but deep down they were both vulnerable, fragile kids."
With a memoir by Spungen's mother as her source material, Appleton speculates that the so-called groupie was demonised for mental health problems that weren't understood at the time.
"It wasn't talked about, It wasn't a thing. And I think we have a completely different understanding of it now. So I think, hopefully, an audience can understand and empathise with her a little bit better."
Partridge found a similar way in to his character.
"Sid was always trying to get the most attention, always trying to shock as much as he could. And, having looked at his early life, I could see why.
"He was first introduced to heroin aged 14, by his mother. That's not normal, but for Sid, it was all he'd known. So he went through life with this hole inside him that he filled with all of these disruptive, destructive things.
"So I think approaching it like that with a sense of empathy and looking at him as just really this sort of lost kid was really helpful. He was so much more vulnerable and lost and innocent than he's ever been made out to be."
Despite the tragedy, Boyle's series ends on a hopeful note - theorising that the incendiary, rule-breaking power of punk is still as necessary today as it was in the 1970s.
"I loved that 'screw it' attitude," says Partridge. "Do what you want to do with confidence and passion - because there's real power in individuality. A lot of people respect that."
The cast's only regret is that their band ended along with the filming.
"I feel quite sorry for them because basically they've been rock stars for the past 12 months," says Riley. "And now they can't play together again."
Pistol premieres on FX in the US, and on Disney+ in the rest of the world, on 31 May.
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The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
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Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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The butterflies we may never see again in Britain
By Georgina RannardBBC News Climate & Science
If you want to catch sight of many of Britain's butterflies, you'll need to be quick.
A report by Butterfly Conservation warns that 24 of 58 species may soon disappear from our shores.
Five more species are threatened with dying out than when the charity last compiled a Red List, 11 years ago.
Humans are driving the loss of butterflies by destroying wildlife rich habitats, says Head of Science for Butterfly Conservation Dr Richard Fox.
"They've literally been destroyed, been ploughed up, covered in fertilisers and used to grow crops or for housing," he told BBC News.
But there is some hope. Several species have been brought back from the brink by intense conservation work.
Here are the butterflies we may never see again in Britain - and three that have been saved.
Wood White
This small, slow-flying butterfly used to live across most of southern England and Wales. Now endangered, it's mostly found in the Midlands.
Swallowtails
This spectacular rare butterfly has become more at risk since 2011. It's native to the Norfolk Broads where it feeds on flowers including thistles.
Adonis Blues
Now re-categorised as more threatened, this creature lives in southern England and is usually seen in April and late July. In areas where the Adonis Blues thrives, it can be seen in the hundreds.
Large Heath
This is one of the butterflies affected by climate change, says Butterfly Conservation. All four of the UK's butterfly species that prefer to live in northerly areas, with cooler and damper climates, are endangered.
Scotch Argus
The effects of climate change are also visible with the decline of this species. In 2011, scientists didn't consider it under threat. Now it's listed as vulnerable.
The butterflies we have saved
Now, some good news. Conservation work has helped bring back some species from the brink.
It has focussed on protecting butterflies from the effects of changing land management and climate change, explains Dr Fox.
Large Blue
This dusky-blue butterfly was extinct in Britain in 1979, but it can now be spotted fluttering its wings largely in Somerset.
Described as "fussy" by Dr Fox, the Large Blue needs to feed on the thyme plant and a specific type of ant. By creating grasslands with the right conditions, conservationists and landowners successfully created thriving colonies of the butterflies.
Pearl-bordered Fritillary
This has become less threatened since 2011. Its caterpillars need an open and warm woodland habitat so they can bask in sunshine and feed on violets. Conservationists have been clearing areas of woodland for the butterfly to live in, mostly on the edges of Dartmoor.
Duke of Burgundy
Now found mostly in southern England, this butterfly's caterpillar feeds on cowslips and primroses. Conservationists have worked hard to create the right balance of vegetation so it can thrive.
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France24 - World
‘I was terrified’: Andie McDowell’s big regret, the year she skipped Cannes for fear of body shaming
Issued on: 27/05/2022 - 21:45
Juliette MONTILLY
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FRANCE 24 met Andie McDowell at the 75th Cannes Film Festival. The actress shares her memories of the French Riviera, and one big regret: the year she decided to skip the festival for fear of body shaming.
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Le “wokisme” est-il arrivé au gouvernement ?
On devrait se le rappeler. Le premier à avoir salué la nomination de Pap Ndiaye aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale est celui qui se présente comme le futur “Premier ministre” de gauche issu des prochaines élections : Jean-Luc Mélenchon. « Je salue une audace », dit-il en parlant du « grand intellectuel » qu’il reconnaît en M. Ndiaye, au moment de sa nomination. Le président de la République a dû se dire qu’il avait gagné, puisqu’il vient d’obliger son principal adversaire à plier.
Mais Mélenchon ajoute aussitôt : « Je partage ce qu’il [Pap Ndiaye] disait en juillet 2019 : “Quant à Emmanuel Macron, s’il lui arrive de s’exprimer avec éloquence comme le 10 mai, à propos de la mémoire de l’esclavage, on peine à discerner une politique ou même un point de vue consistant…” » Une petite citation assassine qui va nourrir les commentaires.
De Blanquer à Pap Ndiaye: le grand écart
Pap Ndiaye est le dixième ministre de l’Éducation nationale depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis Luc Ferry. Son prédécesseur immédiat, Jean-Michel Blanquer, aura été le premier à demeurer cinq ans dans ses fonctions. La politique qu’il a conduite était à l’opposé de celle de Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait précédé sous François Hollande. Cela supposait un revirement assez spectaculaire de la part d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de Hollande, devenu président à son tour.
Macron aurait pu, comme Jacques Chirac, se garder de rien faire à l’Éducation nationale, en évitant la moindre grève ou le moindre incident (il se souvenait de la mort, en décembre 1986, de Malik Oussekine, qui, trente-six ans après, donne lieu à une série télévisée). Mais non, Macron a laissé faire Blanquer. Celui-ci aurait pu, et c’était le conseil que lui donnait son lointain prédécesseur, Luc Ferry, s’emparer de la réforme de l’enseignement professionnel, il a préféré s’occuper du baccalauréat tout en laissant les maths à l’abandon. Macron est-il maintenant en train de parier sur un second retournement, à l’inverse de celui de 2017 ?
Pap Ndiaye n’a eu jusqu’à présent ni carrière ni ambition politiques. Cinquante-six ans, normalien (Saint-Cloud) et agrégé d’histoire, c’est un professeur. Il a passé cinq ans dans les universités américaines, s’est impliqué dans la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) en France, a publié plusieurs livres dont le dernier (chez Tallandier) est titré les Noirs américains , très impressionné par leur histoire, marquée par le mouvement Black Lives Matter. Il a été chargé du musée d’Histoire de l’immigration avant d’être appelé par l’Élysée. Quand, l’accueillant à son ministère, rue de Grenelle, au moment de la passation des pouvoirs, Jean-Michel Blanquer lui rappelle que « l’école de la République, c’est la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », ce n’est pas sans intention. Pap Ndiaye lui répond : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est un pilier… »
Woke contre anti-woke
D’évidence, la différence est ailleurs. Le 7 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer ouvre un colloque à la Sorbonne intitulé “Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture”. Un colloque organisé par le Collège de philosophie, qui, en décembre, en faisait ainsi l’introduction et en définissait l’esprit : « La “pensée” décoloniale, aussi nommée woke ou cancel culture, représente un défi pour le monde éducatif. » Parce que de cette pensée découle « une forme d’ordre moral incompatible avec l’esprit d’ouverture, de pluralisme et de laïcité qui en constitue l’essence ».
« Le “wokisme” est un épouvantail, plus qu’une réalité sociale ou idéologique », réplique Pap Ndiaye dans le Monde du 6 janvier. « Blanquer doit se dire que le “wokisme” est arrivé au gouvernement », assure le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. Devenu l’anti-Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale va-t-il continuer à vouloir « faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale » ? Le président de la République, au nom du “en même temps”, lui donnera-t-il toute latitude en ce sens ?
BBC
The 22-year-old 3D-printing schools
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Maggie Grout started the NGO, Thinking Huts, as a teenager, with the aim of 3D-printing schools in countries where some children lack the opportunity to get an education.
She has just printed her first school in Madagascar - only the second 3D-printed school in the world.
Printing schools is fast, once the printer is set up, and saves on building materials.
Maggie says she is motivated to help underprivileged children partly because she was born in poverty in China, before being adopted by American parents.
Next year she plans to print a village school in a different part of Madagascar, a country where one in five children do not even attend primary school.
Camera: Geoffrey Gaspard
Edited and produced by: Oana Marocico
France24 - World
“Emily in Paris,” but in London? Camille Razat speaks to FRANCE 24 in Cannes
Issued on: 27/05/2022 - 01:32
Juliette MONTILLY
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FRANCE 24 met “Emily in Paris” French star Camille Razat at the 75th Cannes Film Festival. She features in Didier D. Daarwin's film "Mastemah'' at the "Marché du Film" section of the festival. She speaks about everything from Paris and cinema to feminism.
Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
France24 - World
Cannes Film Festival: How Tahar Rahim’s partner influenced his role in ‘Don Juan’
Issued on: 26/05/2022 - 14:42Modified: 26/05/2022 - 14:45
Juliette MONTILLY
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Tahar Rahim talks to France 24 about how his partner Leïla Bekhti influences his acting, especially his role as "Don Juan" in Serge Bozon's latest film of the same name, presented in the "Cannes Première" section of the 75th Cannes Film Festival.
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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BBC
Abba: All four members of the Swedish band reunite ahead of Voyage concert
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All four members of the Swedish band ABBA have reunited on the red carpet ahead of their Voyage concert in London.
This is the first time all four members have been interviewed together since the band announced they were reuniting last year.
The gig in London's Olympic Park will feature avatars of the four stars, alongside a live band playing their greatest hits.
L'Humanité
TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat
ActuEn 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?
Marion d'AllardAu grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.
Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.
Tout miser sur sur le sous-sol
En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.
Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.
Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en RussieAu contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.
« En plein déni de réalité »
« Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.
Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à TotalL’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.
Entourloupe sur les normes
Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.
400 nouveaux puits de pétrole en OugandaLe modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.
totalEnergieshydrocarburestransition énergétiquepétroliers Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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BBC
The Unseen Queen: New BBC film shows Royal Family's private family videos
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Buckingham Palace and the BBC have announced details of a 75-minute programme shown on BBC One and iPlayer on Sunday, May 29th. The documentary reveals for the first time unseen private family videos of the Queen as a young girl.
Elizabeth: The Unseen Queen contains unique footage filmed by the Royal Family. They can be seen relaxing on board the Royal Navy’s battleship HMS Vanguard in 1947, the vessel which took them to and from South Africa for their tour at the time.
In this preview, there are extracts of the Queen's speeches from her 1996 Christmas broadcast, and also her address at the Guildhall on June 11th, 1947.
Elizabeth: The Unseen Queen, will air on Sunday, May 29th at 745pm on BBC One/BBC iPlayer.
Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Half-term travel: EasyJet and Tui cancel flights as queues form at Dover
By Maria ZaccaroBBC News
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Airlines have cancelled dozens of flights as travel disruption affects the half-term getaway for many.
EasyJet and Tui apologised and blamed a number of issues including air traffic restrictions and runway works for axing the flights.
Meanwhile, people were urged to check the latest advice before travelling to the Port of Dover due to "extremely busy" roads.
Long queues have also been seen at London's St Pancras station.
The station - home to Eurostar services - was exceptionally busy on Saturday with slow-moving queues stretching outside the building.
Families heading to Disneyland Paris and football fans going to Paris for the Champions League final were among those travelling on train services across the Channel on Saturday.
Earlier this week, EasyJet confirmed its plans to cancel 240 flights at airports across the UK over the next 10 days.
The airline said about 24 flights a day from London's Gatwick airport would be cancelled between 28 May and 6 June.
One passenger who spoke to the BBC said his EasyJet flight on Tuesday had been cancelled - but the earliest alternative flight offered by the airline was almost a week later on 6 June.
And Tui passengers in Manchester and Birmingham said they were still waiting to fly to Dalaman, in Turkey, on Saturday - a day after their flight was due to depart.
'I had to watch dad's funeral online'
A woman has described how her family missed her father's funeral because their flight was cancelled by EasyJet minutes before departure.
Tracey was booked to fly from Geneva to Bristol with her two sons to attend her father David Dane's funeral.
Their flight was one of about 200 the airline cancelled at short notice on 26 May.
"My problem isn't that the flight was cancelled," she said. "It was the fact that there was no one to deal with the situation, this meant I had to watch my dad's funeral from a hotel room."
On Thursday, a software failure forced EasyJet to cancel about 200 flights.
The issue affected airports across the UK. EasyJet said the latest cancellations were unrelated to the IT issue, which is now resolved.
It said a range of issues affected its operations and contributed to the cancellations, including air traffic control restrictions, runway works and airport handling delays.
The airline will still be operating around 1,700 flights per day over the next week, it said.
What are my rights if my flight is cancelled?
When a flight is cancelled fewer than seven days before the scheduled departure, airlines are obliged to inform those affected of their rights, and:
If a flight is cancelled with less than two weeks' notice, passengers may be entitled to additional compensation payments depending on the timings of any alternative flights:
Passengers who receive little or no notice about their cancelled flight, and ultimately arrive much later at their destination, may be entitled to extra compensation payments.
Airlines are also expected to provide refreshments and accommodation as required while their customers await their new flight - or reimburse reasonable costs later on.
People on affected package holidays booked through members of Abta have the right to alternative arrangements at no extra cost or a full refund without delay.
In addition to Friday's delays, Tui cancelled six flights from Birmingham, Manchester and London Gatwick on Saturday morning.
The cancellations were due to "a combination of factors" and refreshments and hotel accommodation would be provided, the company said.
It also added that those whose flight was cancelled would be contacted directly and would receive a full refund within 14 days.
Around 8,000 flights are expected to depart from UK airports over the weekend.
Gatwick Airport said it expected 700 flights and 110,000 passengers on Saturday alone.
Meanwhile, motoring organisation the RAC warned of congestion on the roads and said drivers were planning an estimated 17.8 million leisure trips between Friday and Sunday. Saturday is expected to be the busiest day.
The Kent Resilience Forum said around 750 lorries were queuing near Dover on Saturday morning - though tourists are being prioritised.
The coastguard has handed out food and water to lorry drivers stuck in the queue.
Passengers have faced delays and cancellations at airports in recent months following the easing of Covid restrictions on international travel.
The travel industry cut thousands of jobs during the pandemic, but as demand for flights has returned, it has struggled to recruit staff, carry out security checks and train new workers quickly.
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Young footballers stranded as flight cancelled
Warning travel problems could continue into summer
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France24 - World
Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire
Issued on: 27/05/2022 - 00:39
NEWS WIRES
Senegal’s President Macky Sall fired his health minister on Thursday as his country mourned the death of 11 newborn babies in a hospital fire blamed on an electrical short circuit.
The tragedy late Wednesday in the western city of Tivaouane was just the latest in a series of hospital deaths that have exposed the weaknesses of the nation’s healthcare system.
Sall earlier announced the tragedy on Twitter and declared three days of national mourning.
“I have just learned with pain and dismay about the deaths of 11 newborn babies in the fire at the neonatal department of the public hospital,” he wrote.
“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy.”
Outside the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in Tivaouane, a city with a population of 40,000, one of the distraught mothers called out for her son.
“Where is Mohamed?” she cried.
Her baby son was taken to the hospital 10 days ago and was baptised on Monday, Mohamed’s 54-year-old father Alioune Diouf said.
The city’s mayor Demba Diop said the fire had been caused by a short circuit and spread very quickly.
He denied allegations from relatives at the hospital and across social media that the babies had been left alone, saying a midwife and nurse were present on Wednesday evening.
“There was a noise and an explosion that lasted three minutes at most,” he said outside the hospital entrance.
“Five minutes after, the fire brigade arrived. People used fire extinguishers.”
The mayor said the air-conditioning had accelerated the flames and added that the two nurses fainted but were revived.
“There was no negligence,” Diop insisted.
The disaster however sparked calls for the resignation of Health Minister Abdoudaye Diouf Sarr, who was quoted in media reports also as blaming an electrical fault.
The presidency in the evening said he would be replaced by Marie Khemesse Ngom Ndiaye, formerly the director-general of the public health authority.
Sall would return early from abroad and visit the hospital on Saturday, his office said.
‘Beyond heartbroken’
The maternity unit was equipped to take care of 13 babies.
“At the time of the fire, there were 11 whom nurses were unable to save,” the minister said.
World Health Organization chief Tedros Adhanom Ghebreyesus tweeted that he was “beyond heartbroken with this tragic news.
“I’m sending my deepest condolences to the parents and families of the babies who lost their lives.”
Outgoing health minister Sarr, who had been in Geneva attending a meeting with the WHO, said an investigation is under way.
The tragedy in Tivaouane comes after several other public health incidents in Senegal, which suffers from a great disparity between urban and rural areas in healthcare services.
In the northern town of Linguere in late April, a fire broke out at a hospital and four newborn babies were killed.
The town’s mayor cited an electrical malfunction in an air-conditioning unit in the maternity ward.
‘This is unacceptable’
Wednesday’s accident came over a month after the nation mourned the death of a pregnant woman who waited in vain for a caesarean section.
The woman, Astou Sokhna, arrived at a hospital in the northern city of Louga in pain. The staff refused to accommodate her request for a C-section, saying it was not scheduled.
She died on April 1, 20 hours after arrival.
Sokhna’s death caused a wave of outrage across the country over the dire state of the health system. Sarr acknowledged two weeks later that the death could have been avoided.
Three midwives on duty the night Sokhna died were given a six-month suspended prison sentence on May 11 by the High Court of Louga for “failure to assist a person in danger” in connection with her case.
Amnesty International’s Senegal director Seydi Gassama said his organisation had called for an inspection and upgrade for neonatal services in hospitals across Senegal after the “atrocious” death of the four babies in Linguere.
With the new tragedy, Amnesty “urges the government to set up an independent commission of inquiry to determine responsibility and punish the culprits, no matter the level they are at in the state apparatus”, he tweeted.
Opposition lawmaker Mamadou Lamine Diallo also responded with outrage to the Tivaouane blaze.
“More babies burned in a public hospital... this is unacceptable @MackySall,” he tweeted.
“We suffer with the families to whom we offer our condolences. Enough is enough.”
(AFP)
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Several newborn babies die in hospital fire in Senegal, says president
The France 24 Interview
On FRANCE 24 and RFI, Senegal's Macky Sall continues to demand cancellation of Africa's debt
THE INTERVIEW
Macky Sall, Senegalese President
Valeurs Actuelles
L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
BBC
Monkeypox: Cases detected in three more countries for first time
The United Arab Emirates (UAE) has became the first Gulf state to record a case of monkeypox.
The Czech Republic and Slovenia also reported their first cases on Tuesday, joining 18 other countries to detect the virus outside its usual Africa base.
That number is expected to rise further still, but experts say the overall risk to the general population remains low.
Outbreaks of the virus have been found in Europe, Australia and America.
The symptoms often include a fever and rash - but the infection is usually mild.
In the UAE, health officials announced a case had been detected in a traveller who had recently visited west Africa and is now receiving medical treatment.
Authorities there say they are "fully prepared" to handle any outbreak, adding that early surveillance protocols for detecting the disease were in place.
The World Health Organization (WHO) says the virus can be contained with the right response in countries outside of Africa where it is not usually detected.
"We encourage you all to increase the surveillance of monkeypox to see where transmission levels are and understand where it is going," the WHO's director for Global Infectious Hazard Preparedness, Sylvie Briand, said at a conference on Tuesday.
The outbreaks may not be normal but remain containable, she added.
Outside Africa there are now 237 confirmed and suspected cases of monkeypox and health authorities around the world have announced plans to contain the virus.
Germany says it has ordered up to 40,000 doses of the Imvanex vaccine - used to treat smallpox, but also effective against monkeypox - to be ready in case the outbreak worsens.
Anyone already vaccinated with a smallpox vaccine years ago as part of a global bid to eradicate the disease should have existing immunity, German health officials said. But they added that the older treatment has more side-effects so is not suitable for fighting monkeypox today.
And in France, which has detected three cases, officials announced a targeted vaccination campaign of adults who had been recently exposed.
Authorities there are recommending that a vaccine be given within four days of exposure, but up to 14 days afterwards if necessary.
In England, officials announced on Tuesday that 14 more cases of the virus had been detected - bringing the total number of cases in the UK to 71.
Monkeypox is usually associated with travel to Central or West Africa, but some of the cases which have been occurring outside these countries have had no travel link.
It does not spread easily between people, but it can be spread through:
If you get infected with monkeypox, it usually takes between five and 21 days for the first symptoms to appear.
Symptoms include fever, headache, muscle aches, backache, swollen lymph nodes, chills and exhaustion.
A rash can develop, often beginning on the face, then spreading to other parts of the body. The rash changes and goes through different stages - a bit like chicken pox - before finally forming a scab, which later falls off.
Read more about the virus here.
What are your questions about Monkeypox? You can get in touch by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.
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Monkeypox cases rise to 71 in the UK
Monkeypox outbreaks are containable - WHO
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Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - World
Tragedy strikes Senegalese hospital as fire leads to infant deaths
Issued on: 26/05/2022 - 22:23
James CREEDON
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A fire has left 11 babies dead in a hospital in the west of Senegal. The tragedy has been blamed on an electrical short circuit, as our correspondent reports. We also take a look at ongoing fighting between the Congolese army and the M23 militia near the Rwandan border. It's the biggest surge in violence related to the group since a 2013 insurrection. Finally, we talk to Sonia Kabanda, the founder of the African Zuri Festival in Kinshasa. The festival is a celebration of life with dancing, performance, cooking and much more from all corners of the continent.
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
L'Humanité
Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis
ActuOn peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.
Marine CyglerEn 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.
Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.
Capter les vibrations du sol ne suffit pas
Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.
Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismesLes ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).
Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.
À la vitesse de la lumière
Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.
Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEt les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.
Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.
« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »
Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?
Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.
Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.
Comment avez-vous testé votre algorithme ?
Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.
Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?
Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.
tsunamis New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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BBC
Climate Change: MPs say building demolitions must be reduced
By Roger HarrabinBBC energy and environment analyst
The number of buildings being knocked down must be reduced because demolition and rebuilding adds to climate change, MPs say.
Previously developers have been encouraged to knock down old, poorly-insulated homes and offices and replace them with buildings needing less heating.
More recently the government has agreed with engineers who argued that replacing buildings was often bad for the climate in the short and medium term.
That's because lots of emissions are created to make materials for buildings - such as steel, cement, bricks, glass, aluminium and plastics.
Demolishing and rebuilding creates double emissions by necessitating the manufacture of two lots of construction materials.
The Commons Environmental Audit Committee says the government's recent decision to relax planning rules may be leading to an unintended increase in demolition.
It insists that emissions created in the construction of buildings must be reduced if the UK is to meet its climate change targets
The Committee chairman, Philip Dunne MP, said: "From homes to offices, retail units to hospitality venues, our buildings have a significant amount of locked-in carbon, which is wasted each time they get knocked down to be rebuilt, a process which produces yet more emissions.
"Ministers must address this urgently."
The government said it welcomed the report and was carefully considering its findings. A spokesman from the business department said the UK was a leader in tackling greenhouse gas emissions.
Don't demolish old buildings, urge architects
Climate change: Construction companies told to stop knocking down buildings
The issue is complicated. In places such as the City of London, there's often pressure to capitalise on the high value of land by knocking down and building tall.
And some developers say that many buildings can't be kept and converted.
Take the case of the Marks and Spencer Marble Arch store in London's Oxford Street. Michael Gove, the minister controlling planning in the UK, recently agreed to review a plan to demolish it.
M&S insists that knocking down what it calls a "mish-mash of poor, idle shopping space" is the "green" option. The group's Property Director Sacha Berendi agreed that climate change was an emergency.
But he pledged: "Over the long term, the modern lower-carbon building will more than offset any emissions from the redevelopment.
"The new building will be amongst the top 10% best performing buildings in London (for energy consumption)."
He said that within 17 years the lower energy use in the new building would outweigh the emissions created by making it.
The demolition and re-building has been estimated to cause 40,000 tonnes of CO2 emissions.
Will Hurst from the Architects Journal told me: "Climate change is indeed an emergency but if M&S really thought that, they wouldn't be creating extra emissions when they really need to be drastically cut."
He pointed to comments in the magazine dezeen from Yamina Saheb, a lead author on the United Nations climate change panel, IPCC.
"The (construction) sector hasn't modernised since the Second World War - and now, the data shows it's lagging behind all other sectors," she told the magazine.
The Commons committee wants developers to be obliged to calculate emissions over the entire lifetime of buildings. It's urging the government to set ratcheting targets for the buildings sector, which is responsible for 25% of the UK's emissions.
The battle against demolition is already underway in the UK, with pioneering architects and engineers urging solutions such as adding extra storeys to existing buildings - such as the Standard Hotel near St Pancras station.
Other options are to recycle as much of the old building as possible, or keep the facade - or indeed the foundations, which need vast amounts of carbon-intensive cement.
There's now pressure for a major new refurbishment prize for architects to sit alongside the Stirling Prize, which some argue has featured flamboyant creations that showed too little care for the environment.
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France24 - World
Film critics ponder next Palme d’Or as Cannes movie marathon wraps up
Issued on: 27/05/2022 - 22:46
Benjamin DODMAN
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The Cannes Film Festival screened the last of its competition entries on Friday, wrapping up its first full-scale edition since the pandemic. On the eve of the Palme d’Or announcement, FRANCE 24 spoke to critics from Japan, Italy and Bangladesh about covering the world’s top film festival and their favourite movies from this year’s diamond jubilee edition.
Out on the media terrace at Cannes’ Palais des Festivals, film critic Ado Spiniello is sipping a glass of rosé, soaking in some daylight between two screenings.
For film critics, the Cannes Film Festival can be a trial of endurance, sitting through three, four, five or more movies a day and then writing up something clever about them. While some take notes during films, scribbling in the dark, others resent the distraction.
“Each day I write one or two reviews, right after the movies or the day after, but I never take notes,” says Spiniello, who has averaged three screenings a day this year. “Of course I forget some scenes, but the overall feeling stays with me and that’s what I want to convey.”
Dreaded by filmmakers, the festival’s notoriously pesky critics are very much a part of the movie experience in Cannes. It’s not uncommon for some to boo films or shout their disapproval. Those shared moments in front of the big screen can shape a movie’s reception as well as critics’ reviews.
“For me writing about movies is about presenting an experience of viewing,” says Spiniello. “Context is crucial.”
A veteran of this and other film festivals, Spiniello works for the movie website Sentieri Selvaggi, named after the Italian title for John Ford’s 1956 western “The Searchers”, which also runs its own film school in Rome.
Cannes is practically home turf for the large contingent of Italian critics who show up each year. National hero Garibaldi was born just a few miles down the coast, in Nice (then known as Nizza), and the border with Italy is half-an-hour’s drive away. The chatter of Italian critics is omnipresent in the long lines for press screenings. Italians also dominate the frenzied photo sessions, cajoling the stars with feverish gestures and shouts of “Girati ! Girati !” (Turn around!) and “Guardami !” (Look at me!), according to FRANCE 24's red carpet photographer.
Cannes Film Festival © FRANCE24
With its intoxicating blend of sun, sea, garish clothing and beach cubs blasting techno music, Cannes would make a perfect set for a trashy scene in a movie by Italy’s Paolo Sorrentino, a frequent guest of the town's glitziest showcase. But Spiniello tends to skip the late-night partying to ensure he can keep up the rhythm.
“It’s a bit of a circus here,” he says, referring to the celebrity-swooning on Cannes’ famed red carpet and along the seaside Croisette boulevard. An habitué of other film festivals too, such as Venice and Berlin, Spiniello says Cannes remains a world apart, “like a temple with its codes and rules”.
Still the best?
While Spiniello prefers the big-city feel of the Berlin Film Festival, Cannes’ palm tree-lined seaside and the old town’s winding alleys never cease to charm Bangladeshi critic Rafi Hossain, an editor at the The Daily Star and a regular traveller to Europe’s top film gatherings.
“It’s always good to be in Cannes. I travel to many festivals, but Cannes is the best,” says the festival veteran, seated at a long banquet table for the traditional aioli lunch hosted by the mayor of Cannes. “I always tell people it’s like heaven, like a postcard. The natural beauty is really outstanding.”
After screening its very first Bangladeshi film last year, Cannes included a Pakistani feature for the first time this year. Saim Sadiq’s “Joyland”, a daring portrait of a transgender dancer, won the “Queer Palm” prize on Friday, for the festival’s best LGBT, queer or feminist-themed movie.
Cannes also made India its first-ever guest of honour at the film market which runs parallel to the festival, confirming what Hossain sees as a growing focus on South Asia.
“There were no films from Bangladesh this year but we were thrilled to see Pakistan being represented for the first time,” he says. “The festival is getting lots of attention back home and I believe we have the biggest (media) delegation yet from Bangladesh.”
Like other journalists, however, Hossain has had a hellish time dealing with the festival’s new online ticket portal, which coped during last year’s scaled-back edition but has proved woefully inadequate now that the event is back at full strength.
Travel has been another headache this year, with flight cancellations, train breakdowns and Covid restrictions that are still in place in parts of the world.
“It’s always great to be here in Cannes, but flying back home is likely to be a nightmare,” says Yuma Matsukawa, a Japanese film critic who is not relishing the prospect of having to quarantine upon her return.
Moviewise, Matsukawa describes her 17th Cannes Film Festival as a bit of an off year, with few gems, particularly in the main competition. Her favourite film was “My Imaginary Country” by Patricio Guzman, the veteran Chilean chronicler of the Pinochet regime, whose latest documentary focuses on a new generation of activists campaigning for social justice in his home country.
Rewarding political films
When it comes to the Palme d’Or race, Matsukawa’s top choices are Ruben Östlund’s “Triangle of Sadness”, a satire of the super-rich by the Swedish director who won Cannes’ biggest prize in 2017, followed by “Tori and Lokita”, a survey of Belgium’s immigration system by two-time Palme d’Or winning brothers, Jean-Pierre and Luc Dardennes. The latter film also ranks among Hossain’s favourites, along with Tarik Saleh’s “Boy from Heaven”, a thriller set in Cairo's historical Al-Azhar Mosque, which explores crooked ties between religion and politics.
Overall, the festival’s increasing focus on politically-committed works is welcome news, says Matsukawa, praising organisers for giving ample space to the war in Ukraine, whose president opened the festival last week with a plea for cinema to stand up to the world’s dictators.
“The festival is in step with present issues, it’s very focused on what is happening in the world,” she explains. “As (Ukraine’s) president put it, cinema needs to be on freedom’s side. Cannes has made clear where it stands.”
Matsukawa points to Japanese director Hirokazu Kore-eda as an example of how cinema – and the Cannes imprimatur – can shape the political agenda, noting that his 2018 Palme d’Or win for the socially-minded “Shoplifters” gave him “a platform from which to criticise Japan’s government”.
This year’s Cannes jury is widely expected to reward similar fare. Early on in the festival, jury head Vincent Lindon, the French actor known for his politically-charged roles, stated his preference for “films that tell us something about the world in which they’re made”.
“With Lindon in the president’s seat, there’s a good chance the jury will want to reward a political film, like [Cristian] Mungiu’s ‘R.M.N.’,” says Spiniello, referring to the Romanian auteur whose latest drama explores questions of national identity in rural Transylvania.
Spiniello’s favourites include James Gray’s period drama “Armageddon Time”, David Cronenberg’s latest body-horror flick “Crimes of the Future”, and Mario Martone’s Neapolitan drama “Nostalgia”, all of which rank high up in the traditional critics’ grid compiled by Screen Daily.
As the competition wraps up on Friday, South Korea’s Park Chan-wook leads the grid with his elegant noir romance “Decision to Leave”. But when have Cannes juries ever listened to the critics?
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Cannes 2022 rolls out the red carpet for Indian cinema
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War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022
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Cannes 2022: Palme d'Or-winning director Ruben Östlund on his satire of the super-rich
L'Humanité
Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet Valeurs Actuelles
Livres clés : un guide éclairant pour comprendre le monde
Nous vivons dans un monde où les positions sont souvent d’autant plus tranchées qu’elles sont peu fondées ; à l’heure des réseaux sociaux et des tweets vengeurs, trop peu se donnent la peine d’enraciner leurs opinions dans une pensée structurée, patiemment élaborée et puisée aux meilleures sources. Pour qui voudrait remédier à son profit à ce travers sans trop savoir par où commencer, le livre de Charles-Henri d’Andigné, qui offre une sélection d’une centaine de livres relativement récents (l’auteur a délibérément écarté les grands classiques des siècles passés, de type Tocqueville ou Chateaubriand, dont la réputation parle pour eux), peut servir d’utile point de départ.
L’auteur le sait, ce genre de sélection appelle la critique : pourquoi tel livre et pas tel autre ? Laissons-lui le privilège de la subjectivité, même si, plus que l’absence de tel ou tel, inévitable, on est parfois surpris par la présence de tel autre qui nous semble faire quelque peu chuter le niveau d’exigence du choix… Dernière réserve (outre que l’éditeur semble fâché avec les accents circonflexes) : journaliste à Famille chrétienne, Charles-Henri d’Andigné écrit en catholique, et c’est très bien comme cela. Mais n’est-il pas dommage que le sous-titre du livre, Petite bibliothèque pour un catholique d’aujourd’hui, ferme la porte au nez de ceux qui ne partagent pas sa foi et n’y auraient pas moins trouvé de quoi nourrir leur réflexion ?
Mais venons-en à l’essentiel : en quelques pages, Charles-Henri d’Andigné brosse un tableau rapide et complet de chacun des ouvrages qu’il a sélectionnés, d’une limpidité parfaite, qui permet de se faire une idée juste et très nourrissante du propos de l’auteur. Si on peut présumer que son lecteur n’ira pas lire chacun des cent livres proposés, il n’en aura pas moins, à propos de ceux qu’il aura laissés de côté, une vision très exacte. Mais le livre aurait manqué son but s’il était un simple digest à l’usage des gens pressés et ne donnait pas, presque à chaque coup, envie d’aller plus loin et de prolonger la réflexion à la source.
L’être et le néant
Si tous les ouvrages traités ne s’y prêtent à l’évidence pas de la même manière, certains chapitres permettent même de faire un point éclairant, en quelques pages, sur une question capitale : l’identité de l’Europe à propos d’ Europe, la voie romaine de Rémi Brague, la nature du totalitarisme à propos du Système totalitaire d’Hannah Arendt, le rapport entre corps et esprit à propos de Saint Thomas du Créateur de Chesterton… Ou bien même l’origine de l’univers, à propos de Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu de Claude Tresmontant. Jugez-en par ces quelques lignes : « Première solution : l’univers s’est créé tout seul. Il a surgi du néant, il est lui-même passé de la non-existence à l’existence. Or Bergson, rappelle l’auteur, a bien démontré l’impossibilité de l’existence du néant, qui est un mot derrière lequel il n’y a rien, une pseudo-idée, un concept qui n’en est pas un ; s’il avait “existé”, rien n’en serait sorti : du néant ne pourrait sortir que le néant. Par ailleurs, un être, quel qu’il soit, qui se crée tout seul, c’est de la pensée magique : soit il n’existe pas et on ne voit pas comment il pourrait naître […] soit l’être existe déjà et la question ne se pose plus. Ce qui nous amène à la deuxième solution : l’univers a été créé par un être préexistant. » Pour en savoir plus, lisez Charles-Henri d’Andigné – et Tresmontant.
“Cent Livres pour comprendre le monde”, de Charles-Henri d’Andigné, L’Artilleur, 392 pages, 20 €.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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BBC
Abba Voyage: The band's virtual concert needs to be seen to be believed
By Mark SavageBBC Music Correspondent
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The four members of Abba made their first public appearance in 14 years as they attended the premiere of their Abba Voyage show in London.
Agnetha, Frida, Benny and Bjorn reunited for the opening night of the concert, which features digital versions of the band.
Frida watched the show with a wide grin across her face, while Benny stood up and clapped along to Dancing Queen.
They took a curtain call at the end, to deafening applause from the audience.
"Abba has never left us, in my heart," singer Agnetha Faltskog told the BBC on the red carpet.
"It was not such a difficult decision [to reunite] because the music is part of us."
"I dreamed of this for years," added Anni-Frid Lyngstad. "We love our music, we love to sing."
The launch night was attended by a host of musical stars including Kylie Minogue, Sophie Ellis-Bextor, Jarvis Cocker and Keira Knightley.
Swedish King Carl XVI Gustaf and his wife Silvia also joined the audience - meaning there was a real life Dancing Queen in attendance.
The concert has been in the works since 2016 and features ground-breaking new technology that recreates the sight of Abba in their 1970s prime, playing hits like SOS, Voulez-Vous and Lay All Your Love On me.
To create the spectacle, the band performed in motion capture suits for five weeks, with 160 cameras scanning their body movements and facial expressions.
Those became reference points for hundreds of animators and visual effects artists to create avatars of the band in their heyday.
Affectionately known as "Abba-tars", the characters are not 3D holograms - as everyone involved in the production is at pains to point out.
"I don't think any hologram shows have been successful,"producer Baillie Walsh told Dazed magazine last year. "After five minutes, I don't think they're that interesting."
Instead, the characters appear on a massive, 65million pixel screen, with lights and other effects blurring the boundaries between the digital elements and the "real world" in the arena.
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"We want to pull on the emotions," producer Svana Gisla told the BBC.
"So if you come out of here and feel like you've seen a visual spectacle, we will have failed. If you come out of here and you've laughed and you've cried and you can't wait to go back, that's what we want."
Amazingly, they've pulled it off. The images might be 2D, but impressive lighting effects and back projections provide a crucial depth of field - creating the illusion that the band are really in the room with you.
I was cynical about the technology ahead of the show, but the effect is mystifyingly realistic. It needs to be seen to be believed.
As the concert begins, the quartet "emerge" from under the stage on risers, before launching into the spooky electric psychodrama of The Visitors - the title track of their penultimate album, from 1981.
A photo-realistic Agnetha and Frida resemble peacocks in red and blue winged catsuits, twirling around the stage while Benny and Bjorn vamp on the piano and guitar.
Although the band members were in their 70s when the motion capture footage was filmed, the Royal Ballet's resident choreographer Wayne McGregor helped them recreate the movement of their younger selves.
Agnetha and Frida's home-spun dance routines, which could charitably be described as "extravagant walking", are both instantly recognisable and achingly nostalgic.
While the virtual Abba are restricted to the centre of the stage, a spectacular floor-to-ceiling light show adds a propulsive dynamism to proceedings. The band perform Chiquitita against an eclipsing sun, and are surrounded by pulsing laser beams during Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight).
As long as you keep your eyes away from the big screens, where the avatars assume an unfortunate "uncanny valley" effect, you feel like you've been transported back to the band's last UK concert, in London's Wembley Arena, 42 years ago.
Wisely, the production acknowledges all the digital trickery, with Benny's avatar declaring: "To be or not to be, that is no longer the question," during an early interlude.
"This is the real me," he continues, to laughter from the audience. "I just look very good for my age."
The music is enhanced by a precision-drilled, 10-piece live band, who race through an eclectic set of Abba songs that mixes classics like Mamma Mia and Thank You For The Music with unexpected deep cuts such as Eagle and the tender When All Is Said And Done.
The two new songs they released last year, Don't Shut Me Down and I Still Have Faith In You, slot into the setlist seamlessly; while the footage of the band winning the Eurovision Song Contest in 1974 elicits an audible "aaaahh" from the audience during Waterloo.
But there are some surprising gaps, with The Name Of The Game, Super Trouper and Money Money Money among the songs consigned to the dustbin of history.
It seems likely, however, that Abba recorded more songs than currently appear in the show, to encourage repeat visits.
But no matter what happens next, the opening night audience of celebrities and hardcore fan club members was rapt.
"That was frickin' incredible," pop star Zara Larsson told the BBC after the show. "I cried four times. I didn't know I was going to feel like that."
"It felt like I was experiencing them in their prime and it was very emotional."
"It was an extra-terrestrial, extraordinary, exhibition of fabulousness," agreed choreographer Les Child. "They've done an amazing job."
"I felt like I spent the evening with Abba" added Hanna Rossman, who had travelled from Berlin for the show. "And the absolute highlight was that they came on stage at the end."
The quartet didn't speak during their brief appearance on stage - but, by then, the concert had said everything they needed to say.
42 yearssince their last concert, in Japan
1,000visual effects artists created the show
160cameras captured the band performing
1bncomputing hours to animate the avatars
500lights in the purpose-built arena
3,000people can attend every show
The show, which takes place in a purpose-built arena in east London, is currently due to run until December 2022. Then, in true Swedish style, the venue can be collapsed into a flat-pack and taken on the road.
It's the perfect solution for a band who swore never to tour again after they dissolved in 1982 - even turning down a $1bn offer to play 100 shows at the turn of the Millennium.
But the new technology, pioneered by Star Wars VFX company Industrial Light & Magic, tempted them back into the live arena.
"Being able to be on stage and perform for an hour or two, while being home walking the dog or making a carbonara? That's how it all started. We were intrigued by that," Benny Andersson told the BBC last year.
"And the vision of creating something spectacular which no-one had ever seen before," added Bjorn Ulvaeus. "I think, after we open [this show] there might be one or two who want to do the same, while they're still alive."
So, could the concert be replicated in purpose-built Abba Arenas around the world?
"It all depends," said Benny. "We'll see how it goes in London. Are people really interested in coming to see this?
"If they are, yes, it'll continue. If they're not coming, then we just close."
On tonight's evidence, the show will go on.
Setlist
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Climate Change: Crisis and opportunities for a continent
Issued on: 27/05/2022 - 22:46
Georja Calvin-Smith
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With nine out of the 10 countries in the world most vulnerable to climate change coming from the continent, Africa faces a particularly stark existential threat. But in the race to make Africa’s development climate resistant, there is also determination, innovation and cooperation. Our team went to Ghana’s capital Accra where the African Development Bank is demanding that essential changes be made not only to ensure that the continent survives but also that it thrives.
L'Humanité
Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !
ActuZoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !
Anna Musso« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.
Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.
scorpions Valeurs Actuelles
Entre esthétique et audace dans un Berlin fantasmée
Berlin. Dans les salons qui font l’art contemporain, un seul nom triomphe par les murmures de ces silhouettes élégantes qui déambulent de galerie en vernissage : Andreas Mauser. Comme écrin pour son chef-d’œuvre inconnu, le peintre a imaginé un imposant et mystérieux cube de béton, à l’étage des locaux d’une usine désaffectée devenue son école d’art, près des anciennes friches au sud du Tiergarten. Parmi les élèves qui n’aspirent qu’à devenir l’assistant de ce maître et gourou, c’est Ezra que Mauser consacre. Le jeune Ezra a quitté ses terres natales, l’île de Rügen bordée par ses falaises de craie au large de la mer Baltique, pour rejoindre l’effervescence de la capitale allemande où, la nuit, on ne dort pas.
Des personnages liés par un terrible secret
Le récit se déploie autour de cette trame comme une roue dont le moyeu serait le peintre, autour duquel les personnages gravitent. Tous, pourtant, sans toujours se connaître, sont liés les uns aux autres par un terrible secret, un secret qui se joue, le soir, dans l’atelier de l’artiste, un atelier qui « ressemble à une cathédrale ». « Les silences ne sont pas égaux entre eux. Certains sont légers, d’autres aussi lourds que les secrets les plus noirs. » C’est Ezra, dont le prénom hébreu Ezer signifie “celui qui aide”, qui devient le témoin forcé de ce qui se joue ici derrière les portes closes : ni complice, ni bourreau, ni victime. Pourtant, « Ezra se tait, il sait maintenant que c’est pour cette raison qu’il a été choisi. N’importe qui peut passer un enduit sur une toile et tout le monde est capable de nettoyer une brosse. Mais rares sont ceux qui se taisent avec constance, qui anticipent les gestes pour baisser les yeux au bon moment. »
Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres
Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux (malgré une première partie un peu molle), qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres. Tout devient sujet à contemplation, comme le peintre qui observe religieusement son modèle, sa muse, sa proie, prête à être sacrifiée sur l’autel de l’art comme une vestale que l’on immole, avant de plonger son pinceau dans les pigments de sa palette. « Elle ne l’entend pas s’approcher. Une épaule qui recule, un bras qui s’arme. L’élan, le choc. Le claquement des doigts sur la peau. […] Quatre doigts blancs, rouges, les deux à la fois. C’est une empreinte, un homme qui laisse sa marque. Une signature en bas à droite. »
La femme, la ville et la toile se lient dans une analogie étonnante qui est, saluons-le, une belle trouvaille. « Berlin continue d’être ce qu’elle a toujours été : un ensemble désordonné en mouvement perpétuel, un village fragmenté dont les cicatrices sont laissées visibles, montrées, transformées en endroits où il est autorisé de s’asseoir. » Là, le modèle devient statue, objet, dont le peintre se sert, que le peintre consomme, un peintre dont on parle comme d’une divinité. Les motifs récurrents – les couleurs : celles du sang, des cheveux de la femme, de l’huile diluée sur la toile ; celles d’un paysage urbain « aux dominantes noires, blanches et grises » – ponctuent le roman comme autant de signes du drame qui guette ces personnages impuissants. Ici, la tragédie quitte le monde des princes et des dieux et s’attache à ceux qui ne peuvent se soustraire au destin impitoyable qui les menace. Alea jacta est !
“Rouge nu”, de Benjamin de Laforcade, Gallimard, 288 pages, 21 €.
BBC
The meat and dairy farmers who are going vegan
By Suzanne BearneBusiness reporter
It was after Laurence Candy lost most of his dairy herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.
"It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."
Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.
He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.
Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.
"It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."
Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."
The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.
Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.
It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.
This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.
In Canada, Mike Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.
Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."
While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.
"It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."
His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.
"But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."
FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.
"UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.
"We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."
UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."
Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.
However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.
Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.
Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.
"The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.
"They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."
However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.
"British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.
"Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."
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Opex 360
L’avion léger de renseignement « VADOR » de l’armée de l’Air & de l’Espace a été enfin déclaré opérationnel
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Livrés en 2020 au 54e Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », avec deux de retard, les deux premiers avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »] auraient dû être déclaré opérationnels au cours de l’été 2021, à l’issue d’une année d’expérimentations conduites sous l’égide de l’équipe de marque ISR du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM]. Seulement, il n’en a rien été.
En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.
Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…
Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].
« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.
Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »
La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.
Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.
L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dipositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.
L'Humanité
Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatiale
ActuLa Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission pour sonder Uranus, cette lointaine planète du Système solaire, qualifiée de « géante de glace », entourée de lunes tout aussi intrigantes qu’elle.
Anna MussoLongtemps délaissée par l’exploration spatiale, contrairement à Mars ou à la Lune qui attirent tous les regards, la discrète et étrange Uranus est désormais sous le feu des projecteurs. Septième planète du Système solaire, à la couleur bleu clair, elle devrait faire l’objet d’une prochaine mission orbitale de la Nasa.
C’est la principale recommandation du rapport décennal de l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, ingénierie et médecine), paru le 19 avril, qui la désigne « cible prioritaire » d’explorations planétaires à mener pour la période 2023-2032.
Saturne n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.
Par le passé, ces conseils ont toujours été suivis par l’Agence spatiale américaine. « Uranus est un des corps les plus intrigants du système solaire : sa faible énergie interne, sa dynamique atmosphérique, son champ magnétique complexe sont autant d’énigmes majeures », relèvent les auteurs du rapport.
Quatre fois plus grande que la Terre
La mission pourrait être lancée dès juin 2031, « en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes, car on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle », nous précise Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université. « L’assistance gravitationnelle » consiste à utiliser l’attraction des planètes pour accélérer une sonde, tout en économisant le carburant de son moteur-fusée.
La mission déployée vers Uranus permettrait d’étudier la planète qui n’a été visitée qu’une seule fois, lors d’un survol de quelques heures par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Explorer les mystères d’Uranus est d’autant plus important sur le plan scientifique que c’est une planète tout à fait unique.
Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la LuneD’abord, c’est une des planètes qualifiées de « géantes » avec Saturne, Jupiter et Neptune. Elle est quatre fois plus grande et quinze fois plus massive que la Terre. On l’a même définie comme une « géante de glace », car elle serait la planète la plus froide du Système solaire, avec une température atmosphérique oscillant entre – 226 °C et – 197 °C. Elle n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.
Un mélange d’eau, d’ammoniac et de méthane
Selon les quelques données collectées par la sonde Voyager 2 ou des observations télescopiques, on sait que sa surface n’est pas solide, mais l’on n’est pas sûr de sa composition exacte. Elle serait faite essentiellement d’un mélange d’eau, d’ammoniac, de méthane et baignée dans une atmosphère gazeuse surtout composée d’hydrogène et d’hélium.
Découvrez ci-dessous notre série d'entretiens avec les plus grands astrophysiciens !
Ce qui est aussi très original, c’est sa rotation : à la différence de toutes les autres planètes connues, elle tourne sur elle-même autour d’un axe horizontal et non pas vertical. « Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire, nous explique Olivier Mousis. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. » Ainsi, elle semble évoluer comme une balle et présente alternativement ses pôles Sud et Nord lorsqu’elle effectue son orbite autour du Soleil… sachant qu’elle met 84 années terrestres à accomplir ce tour !
Un voyage de douze à treize ans
Comme les trois autres planètes géantes, Uranus possède plusieurs anneaux : elle en a exactement 13, décrits seulement en 1977 et observés par Voyager 2 peu après. Elle possède également 27 satellites naturels tout aussi mystérieux qu’elle. Dont certains seraient des « mondes océaniques » susceptibles d’abriter des formes de vie.
«Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier MousisCes lunes ont reçu des noms de personnages shakespeariens, comme Titania, Miranda ou Oberon, et du poète anglais Alexander Pope, alors qu’Uranus emprunte le sien à Ouranos, le dieu du ciel de la Grèce antique.
Cette planète a tant d’originalité qu’on peut se demander pourquoi ne pas y être allé plus tôt ? En fait, c’est très compliqué et cela suppose une mission de très longue durée : une dizaine d’années, selon le rapport de l’Académie américaine des sciences. Uranus se situant à une distance d’environ 2,7 milliards de kilomètres de la Terre, le voyage en lui-même devrait durer douze à treize ans, mais cela peut monter à quinze ans.
Un budget de 4,2 milliards de dollars
Si le projet est retenu par la Nasa, le meilleur scénario possible prévoit de faire décoller la sonde en 2031, ce qui lui permettrait d’arriver aux abords d’Uranus en 2043-44 ! La sonde devrait se poser sur la planète au début de la mission, puis effectuer un tour orbital pendant une décennie environ pour étudier les satellites et leur intérieur, les anneaux et l’atmosphère, et effectuer des relevés détaillés.
Enfin, pour que la sonde arrive jusqu’à Uranus, si éloignée de la Terre, il faudra lui donner une source d’énergie capable de durer plus de vingt ans sans risquer de tomber en panne ou de s’abîmer, soit une pile atomique.
L'Agence spatiale européenne et la Nasa discutent d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique.»
Olivier Mousis, professeur d’astrophysique
Ainsi s’annonce une mission complexe et de très longue haleine, supposant des coopérations durables, impliquant des générations de chercheurs et nécessitant un très gros budget, estimé par la Nasa à 4,2 milliards de dollars minimum.
Olivier Mousis nous révèle que « l’Agence spatiale européenne et la Nasa sont en pourparlers pour discuter d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère de la planète pour en mesurer sa composition chimique et isotopique ».
Dans tous les cas, cette mission sera un bel exemple d’exploration scientifique qui exige toujours de voir grand et loin, fût-ce à un horizon de trente ans et à près de 3 milliards de kilomètres…
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SANS TITRE
El Comidistest es la sección de El Comidista en la que probamos cosas: desde trucos para hacer huevos fritos hasta formas de enfriar bebidas a toda velocidad, pasando por recetas virales de TikTok o creencias extendidas sobre la pasta. Pero cuando mejor nos lo pasamos es cuando pasamos revista a artilugios de cocina extraños, especialmente si vienen de Aliexpress: aunque sean un fracaso, nunca defraudan en diversión.
Nuestra entrega de hoy pertenece a este último apartado, y se fija en dos categorías que rebosan de oferta en dicha web: los peladores y los batidores. ¿Conseguirán estos artefactos que abandonemos el cuchillo y el tenedor, o acabarán en el cajón de los trastos olvidados junto a las tijeras para moldear croquetas y la jeringuilla para espaguetis de gelatina? Mira el vídeo y disfruta.
PELADORES Y BATIDORES PROBADOS
Pelador de fruta de acero inoxidable
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Cuchillo de silicona para cortar y recoger verduras, Protector de dedos, tijeras para plantas, guantes de jardín
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Pelador Automático de Semillas de Melón para el Hogar, Máquina Peladora Girasol, Artefacto para Perezosos, Cascanueces, Accesorios de Cocina
Batidor agitador automático de 3 velocidades, manual ajustable batidor de huevos, salsas, sopa, crema, licuadora
Batidora de huevos portátil, mezclador de yema de huevo dorada, batidor de huevos
Cubo mágico de apertura de huevos, abrelatas de cáscara de huevo, separador, cortador eficiente
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
In eastern Ukraine. After seizing the city of Lyman, Russian forces are coming closer to surrounding the much larger city of Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control. Lyman is the second midsize Ukrainian city to change hands in one week.
In Kharkiv. Several neighborhoods in the northeastern city, where the Ukrainians repelled an attempted Russian encirclement in mid-May, came under fire again. At least nine people were killed in the attack, which shattered the sense of relative peace that had begun returning there.
Talks in Europe. European Union leaders will gather on May 30 and 31 to discuss Ukraine’s financial needs for reconstruction and the effect of the war on the global economy. But hopes that the summit would also see the end to a standoff with Hungary over a possible Russian oil embargo appear to have faded.
The war’s economic toll in Russia. Gripped by sanctions and isolated from Western suppliers, Russia is working to stave off a return to Soviet-era scarcity and prop up the economy. The Biden administration said it expected the country to default on its bond payments to U.S. investors after the Treasury Department allowed an exemption that permitted Russia to make those payments to lapse.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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France24 - World
At the limit? Norway's bid for sustainable Arctic tourism
Issued on: 27/05/2022 - 17:53
Sam BALL
It is home to polar bears, pristine glaciers and majestic mountains. But Norway's Arctic archipelago of Svalbard is facing a conundrum: How to welcome masses of tourists without destroying this fragile environment. Although authorities and tour operators have taken steps to limit tourism's impact, significant challenges remain, not least the vast carbon footprint of air travel to the remote region.
BBC
Triangle of Sadness has quite some running time for a satirical comedy – but it is never boring.
Ruben Östlund won the Palme d'Or at Cannes in 2017 with his modern-art satire, The Square. Five years on he returns to Cannes with another satire, Triangle of Sadness, and it's even better – a frontal assault on the super-rich, and on the capitalist system in general, which has enough rage and riotous abandon to compensate for its lack of subtlety. More like this: – Top Gun 2 is 'better than the original' – An 'eccentric fantasy' from the director of Mad Max – Men is a 'smart and stylish' horror
Actually, that's not entirely fair, because although Östlund makes his points with unapologetic frankness, the Swedish writer-director's first English-language film shows that he is still capable of quietly uncomfortable, penetrating social comedy. This is what we get in the opening scenes, when the film appears to be a straightforward lampoon of the fashion industry. In advertising shoots, notes Östlund, the more expensive the brand, the more grumpy the models have to pretend to be. As for the title, the "triangle of sadness" is the term given to the frown lines between your eyebrows.
The poor soul who may need Botox to treat his own triangle is Carl (a superb Harris Dickinson), a gangly male model who would like to be intellectually and politically progressive, but whose better instincts are always overtaken by his insecurities. His girlfriend Yaya (Charlbli Dean) is a model, too, but because she is female, she gets paid much more than he does – so why is she so slow to pay the bill at a fancy restaurant? The couple's disagreement on this matter could have come from an episode of Seinfeld, but Östlund doesn't ease the tension with a punchline. Just as he did in his breakthrough film, Force Majeure (which was remade in America, incidentally, with Julia Louis-Dreyfus from Seinfeld in one of the starring roles), he keeps the argument going well after the stage that most directors would have given up and moved on. It's an excruciatingly funny reminder that Östlund is cinema's king of the awkward situation, but it also sets up the question which will recur throughout the film: why is it that some people are deemed to be more worthy of money than others?
This question is unavoidable when the action moves away from the modelling industry and on to a luxury cruise liner: Yaya and Carl are on board for free, because the photos of her posing with food she won't actually eat will be seen by millions of Instagram followers. The couple meets a grotesque array of haves and have-nots, plus the have-somes in between. The haves include a cheerful oligarch (Zlatko Buric) who made his millions by selling animal droppings as fertiliser, and a cosy old British couple who amassed their fortune in an even less savoury way. The have-somes include a captain (Woody Harrelson) who would rather get blind drunk in his cabin than mix with the passengers he despises, and a steely chief steward, Paula (Vicki Berlin), who is left to run the show. One searing example of the haves' entitlement comes when a passenger insists, on a whim, that the crew members enjoy themselves by having a swim. It doesn't occur to her that they'd rather get on with their jobs: she wants them to swim, so that's what they'll do.
Triangle of sadness
Directed by: Ruben Östlund
Starring: Harris Dickinson, Charlbli Dean, Woody Harrelson
Length: 2 hours 30 minutes
But the hierarchy is about to change. First, some stormy weather and some glutinous haute cuisine results in the most hilariously disgusting vomiting scene since the Mr Creosote sketch in Monty Python's The Meaning Of Life. The sozzled captain and the oligarch swap quotes from Noam Chomsky and Ronald Reagan, and the cruise seems to be hurtling towards a bacchanalian anarchy redolent of JG Ballard's High-Rise. Then Östlund begins a sardonic third chapter. For reasons I won't reveal, eight people from the ship ended up stranded on a desert island, and suddenly it doesn't matter who has the most dollars or Instagram followers. Antonia (Dolly De Leon), the cool, savvy toilet cleaner, is the only person capable of catching a fish or lighting a fire, so she becomes the survivors' leader. She alone has the power to give or withhold packets of pretzel sticks. Offers of Rolex watches aren't going to sway her, but some time alone with Carl just might.
Be warned. Triangle of Sadness rants and smirks at the state of the world over two-and-a-half hours, which is quite some running time for a satirical comedy. But it is never boring. Partly that's because the political commentary is so shrewd, and partly it's because it has a surprising amount of warmth and nuance, too. Östlund ensures that while the situations may be absurd, the people in them are as human as any of us.
★★★★★
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Valeurs Actuelles
Le roman qui a tout pour faire tomber Sandrine Rousseau dans les pommes
Blaxploitation : c’est le nom que l’on donne à ce courant du cinéma américain apparu au début des années soixante-dix. Dans le sillage du mouvement des droits civiques, il entendait valoriser les comédiens afro-américains, le plus souvent cantonnés jusqu’alors à des rôles stéréotypés. Les classiques de la culture populaire furent “ethnicisés” dans des séries B à petit budget qui pour la plupart disparurent assez vite des mémoires. Les héros de western devinrent noirs, ainsi que Dracula et Frankenstein, et même les nazis ( The Black Gestapo, de Lee Frost, 1975).
L’un des films les plus emblématiques de ce genre est Shaft, de Gordon Parks (1971), rebaptisé en France les Nuits rouges de Harlem, avec Richard Roundtree dans le rôle de John Shaft, un détective privé afro-américain qui se retrouve au cœur d’une guerre que se livrent les mafias blanche et noire de New York. On doit le scénario à Ernest Tidyman (1928-1984), écrivain, journaliste, scénariste et producteur qui l’adapta de son propre roman paru l’année précédente. Le succès du film incita Tidyman à poursuivre les aventures de son privé avec la publication en 1972 de Shaft’s Big Score!, traduit un an plus tard dans la série noire de Gallimard sous le titre un peu poussif de Shaft, Shaft, Shaft !
C’est ce roman qu’ont choisi les éditions du Cherche Midi (avec M’appelle pas fillette !, de Mickey Spillane, et Banlieue noire, de Rémi Pépin) pour le lancement d’une nouvelle collection intitulée “Borderline”, qui entend donner ou redonner vie à des textes que « l’air du temps préférerait réserver aux bouquinistes », en revendiquant de se ficher de froisser qui que soit. Et il est vrai que ce roman, avec ses grosses bagnoles polluantes, ses flingues maousses, ses dialogues sans filtre, ses hommes pas vraiment “déconstruits” et ses filles se coulant dans leur divan « comme du chocolat chaud », a tout pour faire tomber dans les pommes une Sandrine Rousseau.
Il faut bien entendu le prendre pour ce qu’il est, et n’en attendre pas plus : un polar remarquable dans son genre, mené avec brio, qui se lit comme on avale cul sec un verre de gnôle. Le privé John Shaft revient de vacances à la Jamaïque quand il reçoit un appel de son vieux copain Cal Asby qui se dit menacé et l’appelle à l’aide. Mais lorsqu’il se rend au siège de la compagnie d’assurances que dirige son ami, une bombe envoie celui-ci ad patres. L’enquête menée par Shaft révélera vite que le notable afro-américain trempait dans un trafic de loterie clandestine, activité dûment contrôlée par les mafias territoriales new-yorkaises noire et sicilienne. Le privé va donc jouer le rôle d’une boule dans un jeu de quilles, les quilles étant des gangsters pas précisément sympathiques. L’un d’eux, lorsqu’il rit, émet « un petit gloussement susceptible de déclencher un malaise cardiaque chez un alligator » …
“Shaft, Shaft, Shaft !” (Shaft’s Big Score), d’Ernest Tidyman, Le Cherche Midi, 260 pages, 15 €.
L'Humanité
Le Ku Klux Klan, une véritable contre-société
Nos recommandations culturellesTélévision David Korn-Brzoza a réalisé un documentaire passionnant et implacable sur la plus vieille organisation terroriste américaine.
Caroline ConstantDes corps pendus à des arbres, brûlés. Des hommes fouettés si profondément qu’on pourrait plonger un doigt dans chaque blessure. Des croix enflammées. Point commun entre toutes ces victimes : elles sont noires. Le Ku Klux Klan, cette association secrète américaine, ravage par son racisme systémique et sa violence la société américaine depuis cent cinquante ans. David Korn-Brzoza a consacré une série documentaire en deux épisodes, très richement étayée d’archives, à ce mouvement qu’il qualifie, d’entrée, de « plus ancien groupe terroriste » des États-Unis.
Le réalisateur revient d’abord sur la création du mouvement, à la fin de la guerre de Sécession, en 1865 : dans le Sud, des soldats démobilisés décident de faire peur aux Noirs, émancipés depuis la fin du conflit. Ce qui, au départ, selon un des historiens interrogés, est une simple « plaisanterie » de très mauvais goût, dégénère rapidement : les meurtres se multiplient, les lynchages aussi, qui visent en premier lieu les Noirs qui se battent pour leurs droits et les fonctionnaires. « En lynchant un individu, il y a la volonté d’intimider tous les autres : c’est la définition même du terrorisme », relève l’historienne Linda Gordon. En 1868, près de 1 000 meurtres sont imputés aux hommes aux chapeaux pointus.
Ce que montre le film, c’est que chaque avancée des droits aux États-Unis, dans tous les domaines, fait renaître le Ku Klux Klan de ses cendres. Il se détermine comme un mouvement antimigrants, antisémite, anticommuniste et anticatholique. Réservé aux élites, il représente une véritable contre-société. Des gouverneurs, des sénateurs en sont issus. Le documentaire, implacable, donne à voir l’autre visage de l’Amérique. Un visage cauchemardesque, basé sur un racisme systémique. On est bien loin du « rêve américain ».
ku klux klandocumentaireTélévisionfrance 5 Opex 360
Le standard F5 du Rafale « devrait être en préparation à partir de 2023 », selon le Délégué général pour l’armement
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Alors que les députés allemands ont fini par voter les crédits nécessaires à sa poursuite [avec des bémols, cependant] et que la France, l’Allemagne et l’Espagne ont signé, en août 2021, « l’arrangement d’application n°3 » [IA3] relatif à sa phase 1B, laquelle doit permettre la mise au point d’un démonstrateur, le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] est toujours suspendu à un accord que doivent conclure Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus pour le développement de l’avion de combat de 6e génération sur lequel il reposera. Il s’agit du pilier n°1 de ce projet, qui en compte cinq [avion, moteur, cloud de combat, effecteurs déportés et capteurs, ndlr].
Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.
En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.
Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.
Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».
« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.
En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…
Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.
« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.
Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».
Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».
En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.
Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.
« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.
Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.
Opex 360
Le porte-avions britannique Prince of Wales annoncé en Méditerranée… toujours sans F-35B mais avec des hélicoptères
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Lors de sa participation à l’exercice Cold Response 22, en Norvège, et de son déploiement dans l’océan Arctique, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales a présenté la particularité de ne mettre aucun avion en oeuvre depuis son pont d’envol, malgré sa capacité à emporter jusqu’à 36 F-35B, le chasseur-bombardier de 5e génération à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL]. Et il en ira de même pour sa prochaine mission.
En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».
Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].
La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.
En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.
À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.
Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.
Photo : Royal Navy
Valeurs Actuelles
Rosés de Provence, à la conquête du monde
Pendant longtemps, le vin rosé n’avait pas vraiment d’existence et il était l’objet de tous les sarcasmes de la part des amateurs de vins. Contrairement aux vins blancs et rouges, le rosé n’avait pas de teinte bien définie, sa palette de couleurs variant de l’eau de rose au magenta foncé en passant par toutes les nuances de pêche, de saumon et même de mauve. Difficile dans ces conditions de se forger une identité.
Il a fallu attendre 1999 et les travaux du Centre du rosé à Vidauban, dans le Var, pour régler cet épineux problème. Sous l’impulsion de son génial directeur, Gilles Masson, le vin rosé a commencé par définir sa couleur à la fois par des études de marché et par la faisabilité technique dans les chais. Ainsi est né ce rosé très pâle à la robe brillante qui identifie au premier coup d’œil le rosé de Provence.
Côté technique s’impose le rosé de pressurage, qui consiste à presser suffisamment le raisin noir pour en faire sortir les pigments rouges et engendrer cette couleur très pâle. Pour la petite histoire, la plupart des rosés de France sont élaborés par une autre méthode, la saignée, qui est la méthode d’élaboration des vins rouges. Les peaux des raisins rouges colorent au fur et à mesure le jus du raisin qui est blanc en passant par tous les stades jusqu’au vin rouge. Il suffi t d’interrompre cette macération en “saignant” la cuve pour obtenir la couleur choisie, d’où la palette diversifiée des rosés.
Parallèlement, les recherches ont aussi redéfini le style du vin, de ses arômes et même les mots pour la description en les mettant au goût du jour. Côté couleur, fini la ringarde pelure d’oignon, place au pomelo et à la framboise. Pour les arômes, les agrumes sont à la mode avec le pamplemousse rose ou encore la pêche blanche, mais le bonbon anglais est devenu suranné.
La percée du rosé
Pour la première fois, un vin en France a été élaboré selon le goût du consommateur et le succès n’a pas tardé à venir. En vingt-cinq ans, la consommation française de rosé a triplé. De ringard, le vin rosé est devenu à la mode. Les grandes marques du luxe s’installent en Provence, tout comme les stars.
Le vin rosé correspond parfaitement à l’évolution des tendances de consommation avec des repas moins structurés, une gastronomie plus simple et plus diversifiée, la cuisine du monde se retrouve dans l’assiette. La recherche de la légèreté et de la fraîcheur devient une obsession. Le Centre du rosé a su bien anticiper cette tendance, voire en partie la créer.
Après avoir effectué sa brèche en France, le rosé de Provence est parti à la conquête du monde. Si les Français sont les plus gros consommateurs de rosé au monde, la consommation mondiale augmente aussi régulièrement ; le vin rosé représente environ 10 % de la consommation mondiale. Et en dix ans, les rosés de Provence s’y sont bâti une place de choix : près de 43 % de la production traverse les frontières.
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais l’arrivée de grands groupes comme LVMH au château Galoupet ou encore Chanel à Porquerolles montre que l’idée est dans l’air. Mais en attendant, profitez (avec modération) de ces rosés nouveau style.
La Chapelle Gordonne
Côtes-de-provence-pierrefeu 2021
Cette cuvée spéciale du château La Gordonne est élaborée sur un terroir schisteux. Avec ses notes de tilleul, le vin est soyeux avec une belle finale longue. 20 € chez Nicolas.
Château Galoupet
Cru classé, rosé côtes-de-provence 2021
Sous la férule de LVMH, Château Galoupet, cru classé de Provence, reprend vie en entamant sa conversion bio. Vinifié en fût, le vin joue la puissance et s’associe volontiers avec une viande blanche. 55 € chez Lavinia.
Domaine La Suffrène
Cuvée Tradition, bandol 2021
Un superbe rosé aux beaux arômes de fenouil, d’une belle densité et équilibré avec une délicate amertume en finale. Il est certifié bio. 17 €. www.domaine-la-suffrene.com
Château de Pibarnon
Rosé bandol 2020
Pibarnon ne se presse jamais pour vendre le dernier millésime, car le château produit des rosés de garde. Avec deux tiers de mourvèdre issu d’une saignée et un tiers de cinsault vinifié par pressurage, le 2020 est ample et il est taillé pour la table et pour la garde. 24 €. www.maisondesvins-bandol.com
Château Sainte Roseline
Cru classé La Chapelle, côtes-de-provence 2021
Ce rosé haut de gamme est créé avec 90 % de mourvèdre, ce qui lui donne une tenue exceptionnelle, d’autant qu’il est vinifié pour moitié en cuves en bois. Il est destiné à la haute gastronomie. 26,90 €. www.boutique-sainte-roseline.com
Domaine La Courtade
Les Terrasses de La Courtade, côtes-de-provence 2021
Établi sur l’île de Porquerolles depuis 1983, le domaine La Courtade a entamé sa conversion bio très tôt et est certifié dès 1997. Issu de sols de schiste, ce rosé à l’encépagement complexe est d’une grande profondeur avec une touche saline qui est sa signature. 16 €. www.lacourtade.com
Château Maïme
Cuvée Héritage rosé, côtes-de-provence 2021
Avec grenache et cinsault à parts égales et une pointe de syrah, ce rosé se présente avec des notes d’agrumes et une bouche ample et généreuse qui porte bien son nom. 16,80 €. www.chateau-maime.com
Château Mentone
Rosé 1033 2020
Cette cuvée spéciale du château Mentone fait la part belle à la syrah sur de vieilles vignes de plus de soixante ans. Il en résulte un rosé corsé et boisé qui le destine à la gastronomie. 30 €. www.chateaumentone.com
Figuière
Première rosé, côtes-de-provence 2021
Après une carrière à Chablis, Alain Combard a fondé ce domaine modèle en 1992. Trente ans plus tard, Figuière est au sommet avec ce beau rosé ample et croquant dominé par la fraise. 15,90 €. www.figuiere-pro-vence.com
Château La Calisse
Coteaux-varois-en-provence 2021
Pionnière dans les rosés aux robes pâles, Patricia Ortelli élabore avec syrah et grenache un rosé plein de fraîcheur et de vivacité. Il est certifié bio. 24 €. www.chateau-la-calisse.fr
L'Humanité
Série. Super pumped, et Travis Kalanick se rêva roi Uber
Nos recommandations culturellesGrégory MarinSans doute est-ce autant pour son talent d’acteur (« Looper », « Snowden ») que pour sa bonne mine propre à attendrir le spectateur que Brian Koppelman, David Levien et Beth Schacter, les showrunners de la série, ont confié à Joseph Gordon-Levitt le rôle de Travis Kalanick, l’ex-patron d’Uber. C’est qu’on lui donnerait le bon Dieu sans confession : séducteur, énergique, il embarque tout et tous dans son sillage. Chevauchant une « licorne », ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars, il bouscule le monde des transports individuels, se mettant à dos chauffeurs de taxi, pouvoirs publics, concurrents dépassés et même ses propres financeurs (comme Bill Gurley, formidablement interprété par Kyle Chandler).
Voilà pour la façade. En coulisses, Kalanick se prend pour « un roi, un dieu », commente la voix off de Quentin Tarantino. On assiste impuissant à l’inflation d’un ego surdimensionné qu’il partage avec Bezos ou Musk, et au cynisme de ses sorties : « Au moment où (les clients) montent dans nos caisses, on peut leur facturer ce qu’on veut. » À ses arrangements avec les codes aussi. Car si au début l’entreprise flirte avec l’illégalité, elle y sombre carrément à plusieurs reprises, collectant données sur les chauffeurs, les usagers et même les agents des services de transport de Portland ou d’ailleurs. Ce qui conduira Kalanick à démissionner en 2017 à la suite de la découverte de ces infractions… et de révélations sur ses pratiques managériales.
Ivre de son pouvoir, le patron peut réécrire l’histoire, grâce à un habile procédé de réalisation. Mais Uber, comme Amazon ou Facebook, n’est pas qu’un paradis de geeks jouant au ping-pong entre deux cafés latte : si les hauts cadres subissent la pression du boss pour toucher leur bonus, leur sort demeure plus enviable que celui des « uberettos », les chauffeurs que Kalanick disait vouloir « libérer ». On connaît le résultat de cette politique, le voir à l’écran donne des frissons.
Télévision BBC
Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record
A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.
A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.
The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.
The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.
Out for the count
The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.
The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.
The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.
And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.
We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa
Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.
The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.
Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.
"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."
Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.
Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.
The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.
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La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Début mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].
Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO
— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022
Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
L'Humanité
Animation. Avec Flee, « je voulais raconter l’histoire d’Amin en restant discret »
ActuPrimé dans les festivals internationaux, le documentaire d’animation « Flee », diffusé sur Arte, porte un regard singulier sur les migrants à travers le portrait d’Amin, exilé afghan installé au Danemark après avoir fui les moudjahidin dans les années 1980. Son réalisateur, Jonas Poher Rasmussen, revient pour nous sur cet exceptionnel parcours de vie.
Grégory MarinAmin est un petit garçon heureux. Un peu fantasque certes – il aime porter les robes de sa sœur – mais, même dans la société afghane des années 1980, rien n’entame sa joie de vivre. Jusqu’à l’intervention de l’URSS, l’implication des États-Unis, puis le chaos laissé par le retrait des troupes soviétiques. En pleine guerre civile, avec sa mère, ses sœurs et un de ses frères, il fuit l’Afghanistan. La famille passe en Russie, mais le pays en plein effondrement est loin d’être sûr. Ses sœurs rejoignent tant bien que mal un grand frère déjà installé en Suède. Sa mère, son frère et lui tentent un passage en mer Baltique, raté, avant la séparation : dans l’incapacité de repayer un passeur pour la famille entière, sa mère restera en Russie avec son frère encore quelque temps et lui atterrira au Danemark. C’est là qu’il rencontrera Jonas Poher Rasmussen. Et qu’à l’aube d’un choix important dans sa vie, son mariage avec Kasper, il confiera à son ami, devenu réalisateur, le terrible secret de son passé.
« Flee », c’est l’histoire d’Amin, mais c’est aussi celle de votre amitié. Vous doutiez-vous de ce qu’était sa vie lorsque vous l’avez rencontré ?
Non. Je savais qu’il avait fui l’Afghanistan, et qu’il avait séjourné en Russie un moment, parce qu’il parlait russe, mais je ne savais rien de plus de son histoire. J’en ai appris l’intégralité, comment il est venu dans ce pays, l’attente, le racket, les passeurs, etc., au fur et à mesure de nos entretiens pour le film.
Comment vous est venue l’idée de faire un film sur sa vie ?
Je ne lui ai jamais caché que j’avais envie de lui faire raconter son histoire, et cela depuis qu’on s’est rencontrés, adolescents, mais il ne voulait pas en parler. J’ai respecté ça. Et puis, il y a quinze ans, je faisais alors du documentaire radio, je lui ai demandé s’il était d’accord pour partager son récit. Il m’a dit qu’il en avait envie, qu’il sentait qu’il devait le faire, mais qu’il n’était pas encore prêt. En revanche, il m’a promis que quand il serait prêt, il le ferait avec moi.
Est-ce la proximité de son mariage à venir qui l’a décidé ?
Sans doute a-t-il senti qu’il devait se confier à ce moment. Que l’histoire qui allait s’écrire avec cet événement ne pouvait laisser le passé de côté. Il fallait qu’il se montre honnête avec son partenaire, pour renforcer leur relation. Mais il voulait aussi reconnecter l’Amin du passé avec celui qu’il est devenu grâce au sacrifice de sa famille.
Était-ce difficile pour lui de parler de son secret ?
C’était très difficile, ça se sent dans le film, quand il me dit « je dois te parler avant de commencer ». Ça lui a quand même pris des années avant de se lancer, je savais que ce serait dur. Alors on est partis du début, son enfance, la vie en Afghanistan, avant d’arriver au trauma, le passage en Russie en avion, les tentatives ratées, l’inhumanité des passeurs, la séparation d’avec sa famille et son vol pour le Danemark.
Et pour vous, d’entendre qu’il avait menti pendant si longtemps, même si c’était pour de bonnes raisons ?
Il ne m’avait jamais rien dit sur sa famille, il n’a pas pu me mentir. Pour le reste, il s’en est tenu à la version que le passeur lui a demandé de raconter : que sa famille avait été tuée par les moudjahidin. C’était pour obtenir le statut de réfugié. Cette fausse histoire est au fil du temps devenue une vérité pour lui, je ne pense pas qu’il avait le sentiment de mentir. Quand les mots sont sortis de sa bouche, j’ai senti un grand soulagement chez lui.
Amin semble très résilient, après le traumatisme qu’il a subi. C’était une manière pour lui de tirer un trait sur son passé ?
Je pense que c’était un nouveau départ, oui. Il ne s’est jamais senti pleinement en sécurité, et même assez inquiet que quelqu’un dévoile son histoire. Le fait qu’il maîtrise la façon dont elle est racontée est rassurant : il n’a pas à se cacher, n’a plus à raconter cette fausse histoire sur sa famille. Il peut enfin être honnête à 100 %.
Il parle facilement de son homosexualité. C’est une belle sous-histoire développée dans le film. Vous avez pensé à en faire un sujet documentaire à part entière, « être gay en Afghanistan » ?
Je n’ai jamais pensé à faire un film à part. Ça a trouvé sa place dans le film depuis le début, des premiers questionnements jusqu’au moment où sa famille lui dit, lorsqu’il arrive à les rejoindre en Suède, « OK, tu es gay, ça nous va ». Je ne ferai pas un documentaire sur la question, mais j’espère que ce film trouvera son chemin jusqu’en Afghanistan, que des gens le verront et qu’ils se diront la même chose.
Pourquoi avoir choisi cette narration ? C’est assez rare, les documentaires d’animation…
J’ai eu cette idée d’abord pour préserver l’anonymat d’Amin, pour qu’il puisse raconter son histoire en restant discret d’une certaine façon. Pour garder le contrôle sur sa vie, ce qu’il avait envie de montrer ou pas, ne pas être obligé de parler de son trauma au boulot, au supermarché, ou à un inconnu dans la rue… Et puis il y avait la difficulté des images. La plupart du film se déroule dans le passé, et on n’avait ni films ni photos de famille. Comment faire revivre le passé, lui donner corps sans images ? Sans compter qu’un tel trauma ne peut se raconter sans voir les expressions sur le visage du témoin, quand il se souvient, s’il se ferme, s’il pleure… Or, je ne voulais pas le montrer. Mais quand on a enregistré la voix d’Amin sur les images, il a ralenti son débit, fait passer toutes les émotions qu’il avait stockées jusque-là.
Vous avez tout de même utilisé quelques archives d’époque, documentaires, reportages télé, JT...
L’immersion dans l’histoire, dans le dessin pouvait faire oublier que c’est de la non-fiction. Ça fait partie de l’Histoire, c’est réellement arrivé à des vraies gens, dans un vrai pays, dans le vrai monde auquel nous appartenons tous. Je voulais rappeler aux spectateurs que ce qu’ils regardent est réel.
Arte, trente ans de dialogues culturels
La chaîne culturelle franco-allemande fête son 30e anniversaire cette semaine. Créée en 1992, année où elle a émis pour la première fois des deux côtés du Rhin, le 30 mai, elle devait « favoriser la compréhension et le rapprochement des peuples », voulus par François Mitterrand et Helmut Kohl. Ce qu’elle fait depuis longtemps, entre les mangeurs de croissants et de saucisses : l’émission « Karambolage », par exemple (la distinction culinaire vient d’elle), explique depuis trois décennies les différences culturelles entre les deux pays, les deux peuples. D’ailleurs, une émission exceptionnelle en deux parties (les dimanches 22 et 29 mai à 19 h 30) propose de revivre la difficile naissance de la chaîne et de jeter un œil en coulisse. Au fil des années, la chaîne a accentué sa volonté d’ouverture à l’Europe en programmant des œuvres venues de Norvège, du Portugal, de Belgique, d’Italie… Son vice-président, Peter Weber, l’affirme : la chaîne a beau être « un forum des cultures allemande, française et européenne », elle regarde aussi « au-delà des frontières nationales pour découvrir la richesse du monde qui nous entoure ».
documentaireanimationAfghanistanmigrants Valeurs Actuelles
Le George, l’Italie créative
Le George est un restaurant lumineux, ouvert sur la cour carrée du palace et doté d’un magistral lustre Baccarat. Un restaurant à la blancheur immaculée jusque dans les compositions florales : un décor chic de Pierre-Yves Rochon qui signe, ici encore, sa légendaire élégance. Aux fourneaux du George depuis septembre 2016, c’est le chef trublion Simone Zanoni qui s’y colle avec talent et enthousiasme. Cet addict aux réseaux sociaux exécute une cuisine précise et forte en goût, couronnée d’une étoile Michelin, pour une carte à l’empreinte de la botte transalpine. Sa cuisine a de jolis accents maritimes, plus précisément italiens, et on est vite sous le charme d’une assiette généreuse qui a du peps et du piment, tout en misant sur la légèreté pour des mets à partager. Simone Zanoni carbure à 200 à l’heure, cet amoureux des belles cylindrées ne le dément pas. Il ne marche pas, il sautille ; il ne parle pas, il chante ; il ne reste pas stoïque, il ne cesse d’innover.
On choisit un carpaccio de poulpe, des agnolottis de queue de bœuf au vin rouge et à la sauge, un risotto au safran, le vitello tonnato, la côte de veau à la milanaise, la langoustine rôtie à la moutarde de Crémone ou le bar de ligne poêlé et son jus iodé. En dessert, la tatin caramélisée ou le délice de chocolat à la truffe. Tout dans cette partition de bon aloi révèle le talent de Simone Zanoni, qui a le sens des associations hardies et une grande créativité. Les prix : crudos de 12 à 25 euros ; les entrées, environ 22 euros ; les pâtes de 36 à 40 euros ; les plats de 49 à 60 euros ; les desserts de 13 à 32 euros. Le chef vient de sortir un livre sur les pâtes et y livre ses meilleurs secrets.
Le George, 31, avenue George-V, Paris VIIIe . Tél. : 01.49. 52.72.09.
El País (ESP)
SANS TITRE
¿Mancillar una buena salsa de tomate con un chorretón de nata es pecado? Posiblemente. ¿Remite a tiempos pasados en los que se abusaba de la crema de leche? Seguro. ¿Está buena la mezcla? Sí rotundo sin ninguna clase de duda. Los sacerdotes de la modernidad culinaria podrán amenazarnos con la excomunión, pero disfrutar con la unión de estos dos ingredientes bien vale un futuro en el infierno.
Los italianos lo saben, y por eso llevan décadas haciendo penne al baffo, una pasta en la que se juntan la acidez y el dulzor del tomate y la cremosidad de la nata. En la versión más extendida, las notas saladas las ponen unos tropezones de jamón cocido, pero la receta admite variaciones con otros ingredientes como el atún, las salchichas o las verduras. En la región del Trentino la preparan con calabacín y speck (una especie de jamón ahumado típico del Tirol), y en Sicilia se pasan por el forro la norma de no juntar lácteos con seres marinos al añadir gambas, mejillones o pulpitos.
¿De dónde sale esta receta? Sus orígenes son inciertos, pero huele a ochentera. En aquella década, las salsas con nata no sólo arrasaron en España, sino que también se pusieron de moda en Italia, como demuestran los muy retro penne al vodka. El nombre baffo, según cuenta el New York Times, proviene supuestamente de la expresión “da leccarse i baffi” (“de chuparse los bigotes”). Si non è vero, è ben trovato: la salsa es bien golosona y te puedes lamer cualquier parte del cuerpo en la que te caiga.
Mi versión trata de actualizar la fórmula apostando por una mayor ligereza. Es decir, por menos nata y más verdura. Elimino el jamón y lo sustituyo por un extra de queso curado y unos tomatitos que de ninguna manera aparecen en la receta original, pero que la refrescan. Si te apetece, le puedes poner unos daditos de jamón cocido, cecina, butifarra o el embutido que te salga del níspero en el momento en el que se incorpora el calabacín. Importantísimo para triunfar: usar una marca de pasta de buena calidad y una passata o tomate triturado en la misma línea.
Dificultad
Es una pasta, así que no deberías ni preguntarlo.
Ingredientes
Para 4 personas
- 400 g de rigatoni, penne rigati o cualquier pasta corta
- 700 g de passata (o tomate triturado reducido al fuego hasta que espese un poco)
- 1 calabacín
- 16 tomatitos
- 50 g de queso curado rallado (parmesano u otros)
- Una cebolla
- 1 diente de ajo
- 100 ml de nata líquida para cocinar
- 1/2 cucharadita de guindilla seca picada o de copos de chile
- Aceite de oliva
- Sal
Preparación
- Poner a calentar un chorro de aceite a fuego medio-bajo en una cazuela. Picar la cebolla y el ajo y ponerlos a rehogar con la guindilla en la cazuela. Cocinar unos 5 minutos removiendo de vez en cuando, hasta que la cebolla empiece a ablandarse y el ajo tome un poco de color.
- Mientras, rallar el calabacín y añadirlo cuando la cebolla se haya ablandado un poco. Salar ligeramente, remover y subir el fuego a medio. Tapar y dejar que se cocine otros 5 minutos, removiendo de vez en cuando.
- Sumar la passata (para aprovecharla al máximo, mojar el recipiente con un poco de agua, agitar y verter el líquido en la cazuela). Salpimenta y, cuando empiece a borbotear, bajar el fuego, cubrir casi del todo la cazuela con una tapa y dejar que se haga unos 10 minutos.
- Mientras, cocer la pasta en otra cazuela con agua hirviendo el tiempo que indique el paquete, y poner los tomatitos en una sartén con un poco de aceite y una pizca de sal a fuego medio. Taparla y dejar que se ablanden, meneando la sartén de vez en cuando.
- Escurrir la pasta reservando una taza del agua de cocción. Incorporar la pasta a la salsa de tomate junto con la nata y el queso. Remover bien y, si se ve muy espeso, añadir un poco del agua de cocción de la pasta y volver a remover.
- Servir con los tomatitos por encima y más queso rallado aparte para quien quiera.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
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La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
En 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
L'Humanité
Enrico Berlinguer, un communiste loin de Moscou
Histoire de la semainePolitique Né le 25 mai 1922, le secrétaire du Parti communiste italien, longtemps le plus important d’Europe de l’Ouest au XXe siècle, n’aura eu de cesse de s’émanciper du modèle soviétique.
Gaël De SantisOn ne naît pas communiste, on le devient. Enrico Berlinguer voit le jour il y a cent ans, le 25 mai 1922, dans une famille où l’on cultive le souvenir du Risorgimento, l’unité italienne, et dans une ville de Sardaigne, Sassari, berceau d’une autre grande figure : Antonio Segni, président démocrate-chrétien de la République de 1962 à 1964. Pour la petite histoire, celui-ci fit un temps la cour à Mariuccia, la mère d’Enrico. Pour la grande histoire, ce dernier devient communiste en jouant au poker, à partir de 1934, avec le communiste Pietro Sanna. Dans l’Italie fasciste, il se tourne vers Radio Londres. En 1943, il adhère au Parti communiste italien (PCI). Il est alors dans le moule stalinien. Il n’est pas encore le poil à gratter du mouvement communiste international.
Cette vocation apparaît en novembre 1956, lorsque les chars soviétiques entrent dans Budapest, ville qu’il fréquente régulièrement puisqu’elle est le siège de la FMJD, l’internationale des Jeunes communistes. Il est lui-même, depuis 1950, secrétaire de la fédération italienne des Jeunesses communistes. Lors d’une réunion de direction du PCI, Giuseppe Di Vittorio, le secrétaire de la CGIL, qui a pris ses distances avec l’« intervention », est mis en accusation par ses camarades. Un seul le défend : Enrico Berlinguer. « En Hongrie, il y a eu une explosion de mécontentement populaire et cela exige que l’on en explique les causes », professe-t-il. Le jeune Enrico bafoue les dogmes, jusqu’à ce qu’il les fasse bafouer par le parti lui-même, dont il devient le vice-secrétaire en 1969 et le secrétaire en 1972.
un eurocommunisme aux caractéristiques différentes
Il prône une voie italienne au socialisme. « Nous ne sommes probablement qu’au début, déclare-t-il lors du congrès de Bologne du PCI en février 1969, alors que l’Europe connaît une forte contestation sociale. Le mouvement ouvrier et démocrate de l’Europe capitaliste n’a pas devant lui un chemin rectiligne et facile. Loin de là ! Mais une telle reprise semble provenir de processus profonds, avoir une signification et une valeur particulières : pour l’Europe elle-même et pour la fonction que la classe ouvrière européenne et l’Europe démocratique peuvent remplir dans le processus révolutionnaire mondial. » Il reprend le thème du « polycentrisme » laissé en jachère par celui qui dirigeait pendant et après la guerre le PCI, Palmiro Togliatti, selon lequel le mouvement communiste international devait avoir plusieurs centres. Cela conduira, dans les années 1970, Berlinguer à promouvoir, avec le PCF et le PC d’Espagne, un eurocommunisme aux caractéristiques différentes de celles du modèle soviétique. En juin 1969, lors de la conférence des partis communistes, il étale au grand jour les différences entre le PCI et le Pcus, à la lumière de la répression de Prague, un an plus tôt.
il mène une politique de « compromis historique »
En 1977, il va bien plus loin. Il déclare ne pas vouloir que « l’Italie sorte de l’Otan » pour ne pas bouleverser « les équilibres in ternationaux », mais aussi « parce qu’(il) (s)e sen(t) plus sûr de ce côté-ci » pour mener une politique autonome . Il s’empresse toutefois de préciser qu’à l’Ouest « certains ne voudraient même pas nous laisser commencer à faire (le socialisme), y compris dans la liberté ». Une autre déclaration détonne. En 1981, à la suite de la prise de pouvoir du général Wojciech Jaruzelski en Pologne, il déclare que la « poussée propulsive (…) de la révolution socialiste d’octobre, le plus grand événement révolutionnaire de notre époque », s’est épuisée dans les sociétés de l’est de l’Europe. Pour lui, il faut des « solutions originales » pour développer le socialisme en Occident.
Originales, les solutions le sont. Elles heurtent souvent ses partenaires communistes d’autres pays. De 1973 à 1979, il mène une politique de « compromis historique » : un soutien parlementaire aux gouvernements démocrates-chrétiens, au nom de la lutte antiterroriste et de la nécessaire rénovation démocratique. À la fin des années 1970, il promeut une politique d’« austérité ». Dans un contexte de crise et après les conquêtes sociales de 1968-1969, la classe ouvrière doit faire, prône-t-il, des « sacrifices » en échange d’un « nouveau modèle de développement » qui ne s’appuie plus sur la croissance de la consommation, mais introduise des « éléments de socialisme » et concentre les dépenses sur les personnes : culture, santé, formation. On est loin du sens donné aujourd’hui au terme « austérité ».
Petit à petit, le cordon ombilical est coupé avec Moscou. En février 1984, il s’y rend accompagné de Massimo D’Alema, l’un des fossoyeurs du PCI en 1991. Berlinguer, habitué des pays de l’Est, et qui a survécu à un trouble accident de la route en Bulgarie en 1973, voit les couronnes de fleurs qui leur sont offertes. Il dit alors à son acolyte : « Voici la première loi générale du socialisme réel : les dirigeants mentent toujours, même quand ce n’est pas nécessaire. La deuxième est que l’agriculture ne fonctionne pas. (…) La troisième, fais-y attention, c’est que les bonbons attachent toujours au papier. » C’est son dernier voyage à Moscou. Il meurt le 11 juin 1984, quatre jours après un malaise lors d’un meeting à Padoue. Il ne verra pas, le 17 juin, son PCI triompher, avec 33,33 % des voix, en tête des élections européennes. Une première et une dernière.
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Valeurs Actuelles
Bonheur de ville en Toyota Aygo X
PHILOSOPHIE
On l’appelle “crossover”, parce qu’elle se prend pour une baroudeuse. Voyez ces extensions d’aile, ces sabots avant et arrière et cette garde au sol relevée… d’un centimètre. Bon, tout cela, c’est du marketing. Retenons surtout que la Toyota Aygo X (prononcez Aygo “cross”) est l’une des dernières micro-citadines à essence. Un marché déserté par les constructeurs, ses marges se révélant particulièrement faibles. La Citroën C1, la Peugeot 108 et la Renault Twingo, par exemple, ne seront pas renouvelées. Les firmes préfèrent le créneau des petites autos 100 % électriques. Alors, dans son genre, l’Aygo X fait de la résistance. Et avec panache ! On aime son exubérance bicolore. Et puis, quatre portes, pour un encombrement si réduit, c’est rare. Les grands gabarits se sentiront peut-être à l’étroit à l’arrière, mais le coffre a gagné 60 litres, pour atteindre 231 litres.
PRESTATIONS
La finition est un tantinet au-dessus de la moyenne. Ergonomie du poste de conduite bien pensée. Levier de vitesses agréable à manier en boîte manuelle. Les rondeurs de la planche de bord rassurent. Le large écran tactile des versions les plus huppées est bien intégré dans un grand insert ovoïde. Il pilote la navigation. Le système multimédia accède à la connectivité Android Auto et Apple Carplay. À noter aussi : le chargeur à induction au-dessus des portegobelets pour les amateurs. Sans oublier, au sommet de la gamme, une sono JBL de 300 watts, avec caisson de basse logé dans le puits de la roue de secours. En entrée de gamme, sur la version Active, vous aurez déjà droit en série à un beau festival : climatisation, ordinateur de bord, banquette fractionnée (50/50), aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif, freinage d’urgence avec détection des cyclistes et piétons, lecture automatique des panneaux et même feux de route automatiques. Des équipements comme sur une grande ! Mais qui font grimper la note… et la marge.
TECHNIQUE
Le 3-cylindres essence 1 litre “atmo” développe 72 chevaux pour un poids inférieur à la tonne. La “boîte 5” mécanique fera l’affaire, mais sur route, pour doubler, il faudra souvent jouer du levier de vitesses pour relancer. La boîte S-CVT (1 000 euros supplémentaires) offre un gain de souplesse. Sans grever la consommation, très raisonnable d’ailleurs, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Confort, précision de la direction, roulis modéré en courbe, agilité due au poids plume de l’engin et rayon de braquage de Lilliputienne ne sont pas les moindres atouts de cette attachante petite voiture garantie trois ans.
BBC
Senegal's Dakar Biennale: From red swimmers to floating teapots
By Annika HammerschlagDakar
One of the largest events in the African modern art world, the Dakar Biennale, has returned for its 14th edition - after a four-year gap because of the coronavirus pandemic - featuring hundreds of pieces from artists from around the world.
Exhibits have popped up throughout Senegal's capital, including in galleries, fine art centres, restaurants and hotels.
The theme for this year is Ndaffa, which means "to forge out of the fire" in the Serer language.
One of the artists, British-Nigerian painter Tunji Adeniyi-Jones, said his time in Senegal had inspired his work.
His pieces, including the blue and red one pictured below, centre on dance and movement.
"I absorbed everything in my surroundings and that manifested in some paintings that were a bit more fluid and expressive," he said. "There was more spirit in the work."
Another Nigerian artist, Tyna Adebowale, said she was touched by how welcomed she felt in Senegal. She was particularly inspired after spending several days with an elderly woman who would go on to become the voice behind her paintings.
Her work, she said, is an exploration of feminism through the lens of that Senegalese matriarch.
"Senegal is this very beautiful spirit," she said. "Inserting yourself in a space where you don't understand the language but you still feel at home - it's beautiful."
The main exhibit is being held at the Ancien Palais de Justice in Dakar and is composed of 59 artists from nearly 30 countries.
The month-long event is expected to attract 250,000 visitors, as it did when it was last held in 2018, when around 50,000 travelled to the Senegalese capital from abroad for the festival.
One work, by Nigerian artist Ngozi Ezema, features hundreds of strings beaded with bits of clay suspended in mid-air.
From the front angle it takes the shape of a teapot being tipped into a teacup.
The piece represents the effort Ezema pours into her various endeavours: her work, her children and her marriage. Often the teacup is cracked and unable to be filled - she rarely has a chance to enjoy the tea.
Another striking piece of artwork is found on Dakar's coastal walkway - a red swimmer by Senegalese artist Diadji Diop.
The sculpture symbolises the emergence from the pandemic and a moment to catch one's breath.
During the biennale outdoor spaces have transformed into walkable exhibits and performance halls.
Some of the other artists being featured at the festival are from the United States, Mali, Rwanda and France.
Moses Hamborg's work, pictured on the right hand side in the photo below, was on display at the opening of the Black Rock gallery on 20 May.
He has been in Dakar for the last two months and is impressed by how integrated art and culture are in everyday life.
"I feel like the biennale's been going on for a while. It's on the streets of Dakar everyday," he said. "Senegal is such a welcoming place and I feel so lucky to have been able to access that."
Meanwhile, back at the Ancien Palais de Justice, the work of Malian artist Abdoulaye Konaté was on display on 21 May:
At the same event on the same day, paintings by Rwandan artist Gilles Dusabe were on display:
As was the work of French artist Louisa Marajo:
Senegalese artists are also front and centre at the Biennale, including works of Aissa Dione:
And these sculptures by Abdou Fary Faye:
Alioune Diagne, who uses a combination of figurative and abstract styles, is known for his paintings inspired by daily life in Senegal:
The biennale, which started on 19 May, will run until 21 June.
One of the attendees, from New York City, said he admired how the art he had seen around Dakar acted as a mirror.
"It responds to what's around, it doesn't add fluff. It doesn't overcomplicate things," Devin B Johnson commented.
Images subject to copyright.
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Dakar Biennale
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Ukraine : de la raison !
TribuneCollectifTexte collectif
Ce qu’il se passe en Ukraine du fait de l’intervention russe, qui entraîne d’insupportables souffrances humaines et doit être condamnée évidemment, ne doit pas nous faire oublier et le rôle de l’Occident dans cette guerre et, du coup, l’impératif de pacification qui doit intervenir en priorité pour y mettre fin. L’Occident, sous une influence américaine que la plupart des médias occultent scandaleusement, ne cesse d’alimenter ce conflit en soutenant l’Ukraine économiquement, et désormais militairement, à un niveau de plus en plus dangereux au regard des risques d’extension du conflit, voire de guerre mondiale qu’il comporte : pensons aux armes que les États-Unis fabriquent dans ce sens, au prix de milliards et ce dans une perspective d’hégémonie économique et politique. À l’inverse et contre les va-t-en-guerre, y compris au plus haut niveau de responsabilité, les gouvernements occidentaux doivent « tout faire » pour choisir une tout autre orientation devant mener à la paix. Continuer à dialoguer avec Poutine, qui n’est pas le malade mental que l’on dit mais un idéologue de la « Grande Russie » qu’il faut raisonner. Mais tout autant et surtout rappeler l’impératif raisonnable autant que rationnel de la paix ; admettre que la guerre est un mal absolu (sauf contre la barbarie) et avoir conscience des moyens qui seuls peuvent y mettre fin : le respect de l’autonomie citoyenne ou politique des nations, la fin de la volonté de domination économique, donc politique, du capitalisme transnational dont les États-Unis sont le foyer, la sortie de l’Otan pour la France, voire la disparition de cette organisation militaire tant elle est le bras juridique et armé de l’impérialisme américain en Europe, orienter la politique vers un dépassement des antagonismes économiques des blocs dont la guerre en Ukraine est aussi le lieu. C’est ainsi que l’on réconciliera la morale et la politique dans un univers qui a de plus en plus besoin de cette réconciliation !
UkraineGuerre en Ukraine L'Humanité
Pour des partenaires démocratiques
TribuneÉlisabeth GodfridÉlisabeth Godfrid Philosophe
Le sentiment d’impuissance qui a conduit à l’abstention aux dernières élections témoigne qu’une large part a d’emblée compris qu’elle ne pourra participer aux décisions qui la concernent. Dès lors, il reste soit la lassitude d’un à quoi bon de ne pouvoir vraiment exercer une puissance d’agir, soit la colère contre une dépossession réduisant la politique à de simples expressions épisodiques, ne laissant que la rue pour refuser ses effets, avec l’accaparement par un petit nombre des ressources et du pouvoir.
Désengagement déceptif et ressentiment signent que la démocratie ne peut se cantonner au seul système représentatif, quand bien même le Parlement rendrait vie à un contre-pouvoir, mais requiert son alliance à un système participatif qui n’est pas greffon sur une verticalité surjouant le débat. Méthode d’expérimentation où tous contribuent à agir sur ce qui les concerne. « Tout gouvernement par les experts, dit John Dewey , ne peut être autre chose qu’une oligarchie administrative en vue des intérêts de quelques-uns. » Le tollé contre les cabinets de consultants n’a pas grondé seulement des coûts exorbitants mais du sentiment de désappropriation de ne pouvoir décider ce qui importe sur son lieu de vie. À l’hôpital, qui sait mieux par expérience que les soignants eux-mêmes ? Chiffrer sa réorganisation avant de l’élaborer ensemble avère que l’optimisation financière est pensée indépendamment de la vie hospitalière dans ses besoins et relations. Ne reste qu’une idéologie managériale, inefficace dans sa perspective utilitariste, incapable de concevoir une pratique de responsabilité partagée où peut advenir une intelligence collective dans un espace public.
Le mépris n’est pas que dans les paroles mais dans cette non-reconnaissance de ce qui peut être créé quand, dans la rencontre, chacun, écouté, peut comprendre aussi la part de l’autre dans l’œuvre commune . Des partenaires démocratiques.
Misère de la démocratie quand se substitue au faire en commun le simulacre d’une parole qui mime « un commun », non plus référé à sa naissance par délibération et concertation mais à une identité : « Je suis comme vous, j’ai souffert, j’ai des chats. » Spectacle, dit Guy Debord, qui manifeste, « l’appauvrissement, l’asservissement et la négation de la vie réelle ». La croyance née de la manipulation démagogique, faisant miroiter empathie et proximité, avant d’être d’un côté expression populiste d’un « nous » usurpé, manifeste de l’autre un horizon de survie, la détresse d’être laissé pour compte, d’être soumis à autrui, faisant perdre l’espoir démocratique de pouvoir inventer ensemble les moyens de donner forme librement à son existence. « Rien n’est plus radical, dit John Dewey , que de promouvoir les méthodes démocratiques comme moyen d’effectuer des changements sociaux radicaux. »
Le déficit démocratique ne se résout pas par l’intermède d’un « grand débat » laissant inchangées l’absence de dialogue social, la mise à distance des corps intermédiaires, la pratique des coups de force et du secret, faisant entériner ce qui déjà est décidé. Que veut dire le « nous » de l’intérêt commun si, dans les lieux de vie, ne peuvent s’exprimer les voix plurielles, ne pouvant devenir partenaires qu’en rendant d’abord publics leur conflit de « mondes » ?
L’expérience d’un processus démocratique est apprentissage, réajustement permanent des moyens pour une fin, toujours en transition. Un art de la métamorphose propice à une écologie politique où humains et non-humains par leurs actes réciproques font alliance pour une terre vivable.
Ce mode de vie ouvert au changement, l’accueillant et l’initiant, s’expérimente de façon d’autant plus vivante que son expérience se vit enfant et dès l’école, plaisir de créer ensemble dans un espace de mutualité et de coopération.
Les référendums, les conventions s’intègrent dans ce processus mais ne s’y réduisent pas. Entreprises, collectivités urbaines, territoriales, assemblées citoyennes à tous les niveaux de la vie sociale, le commun et ses « communes » ne peuvent naître sans l’ouverture à l’autre et sa puissance de changement.
La démocratie, une forme de l’amour en général. « Aimer, dit Daniel Sibony , c’est désirer faire la rencontre de l’être qui puisse heurter votre mémoire inerte pour lui redonner vie, heurter votre support d’être identique à soi ; qui forcera votre identité à faire le voyage qu’elle élude… » Les partenaires démocratiques ou les voyageurs du politique.
démocratie L'Humanité
Faire culture : une cause commune
TribuneCollectifTexte collectif
Au lendemain d’un accord historique rassemblant dans la campagne législative les forces de progrès, nous voulons investir la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). C’est un rassemblement inédit qui donne à espérer. Nous le soutenons. Ce doit être également un rassemblement populaire et culturel. Nous y travaillons. Avec gravité autant que dans la joie.
Avec gravité, car la droite au pouvoir entend poursuivre son œuvre de sape des conquêtes sociales, de bradage des services publics, d’accroissement vertigineux des inégalités. Avec gravité, car les idées nauséabondes de l’extrême droite ont encore gagné du terrain. Avec gravité, car l’humain est mis en péril par le saccage de sa planète et de ses cultures.
Avec joie, car cette union est le moyen d’infliger au plus vite aux logiques capitalistes le camouflet électoral qu’elles méritent et de renverser le cours de l’histoire au profit du plus grand nombre et d’une société en harmonie entre les humains et avec la nature. Avec joie, car nous retrouver et reprendre langue dans la diversité de nos approches et de nos histoires nous fait du bien ! Avec joie, car replacer la question culturelle au cœur de cette campagne nous permet de libérer les mots, les signes et les imaginaires trop longtemps détournés par l’uniformisation marchande. Nivellement consumériste, arènes médiatiques, et repli identitaire qu’ils engendrent, sont autant de conditionnements à un ordre dénué d’issues alternatives et créatives.
Quand chaque jour une espèce et une langue disparaissent, nous voulons défendre la biodiversité tout comme la diversité culturelle. Nous appelons à raviver les liens de sens qui attachent l’humanité au vivant, la culture à la nature. L’urgence écologique est désormais au cœur des luttes émancipatrices. La politique comme l’art doivent s’y régénérer. Ce nouveau paradigme doit inciter à l’invention d’une vie culturelle riche, à partir de nos lieux de vie et reliés en rhizome au monde et aux autres.
Artistes, acteurs culturels, militant∙e∙s associatif∙ve∙s et de l’éducation populaire, publics et citoyen∙ne∙s, une occasion historique se présente à nous pour ces élections législatives, comme pour la suite. Nous devons y prendre notre place.
Nous voulons inventer dès à présent, à partir d’une multiplication de rencontres locales et nationales, une parole commune. Construire, par la mobilisation de l’intelligence collective, un maillage en archipel des espaces de pensée et de créativité. Par notre soutien aux candidates et candidats de la Nupes, par le foisonnement de nos pratiques, de nos initiatives et de nos débats, nous voulons ouvrir grandes les fenêtres à une nouvelle ère de la démocratie culturelle.
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